SEPTIEME
exempla ire
7
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starring superpoze vampire weekend, kumisolo, tristesse contemporaine, the national, daft punk
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VAMPIRE WEEKEND MODERN VAMPIRES OF THE CITY Un événement à chaque sortie, Vampire Weekend revient avec Modern Vampires of the City, un album dévoilant le groupe dans une vague plus mélancolique, comme le prouve la magnifique cover de l’album. En effet, la photo a été prise en 1966, le jour où plusieurs dizaines de personnes mouraient à New-York des causes d’un nuage de pollution. Toujours aussi sophistiquée, la pop de Vampire Weekend jouie d’une production parfaite taillant à chaque morceau un costume de tube. Même si la réputation bourgeoise que trimballe le groupe reste bien là, Modern Vampires of the City fait remonter les New-Yorkais dans notre estime après le plus-en-dessous Contra. On adore bien sûr le titre qui nous avait mis l’eau à la bouche, Diana Young, mais qui nous envoyait quasiment sur des fausses pistes au vu des autres morceaux, plus intimistes. L’aspect majestueux reste ultra-présent sur tout cette album qui revient mettre une claque à pas mal de groupes indé qui aiment à jouer les aigus de leur guitare électrique •
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KUMISOLO LA FEMME JAPONAISE Tout a débuté au Japon, par un film de Godard. Après être passé par le trio chez les Konki Duet (avec, entre autres, l’excellente Tamara Goukassova), Kumi défend son projet seule. Comprenez alors le Kumisolo. Dans cet EP, Kumisolo chante le quotidiens avec une naïveté et un émerveillement qui devaient être les siens en arrivant à Paris, sorte d’Eldorado urbain fantasmé depuis son téléviseur japonais. « C’est encore plus rigolo dans les supermarchés bio, il n’y a pas de vigiles, c’est vraiment facile [...] les gens sont gentils et plein d’humanité » chanteelle en duo avec l’excentrique Ricky Hollywood dans Chapardeuse. Avec la fragilité d’un accent charmant, Kumisolo propose, dans La Femme Japonaise, quatre titres à vitesse grand V pour ouvrir sur La Femme Japonaise, qui clôt l’EP, un morceau entièrement instrumental aux sonorités traditionnelles japonaises, en contraste avec la pop électronique des précédents. Une sœur pas si éloignée d’un dandy romantique comme Séverin, qui attache l’auditeur avec un projet mielleux mais pas kawaï •
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TRISTESSE CONTEMPORAINE WOODWORK EP
Expérimentale et esthétiquement malsaine, la musique de Tristesse Contemporaine se retrouve gravé sur un nouvel EP : Woodwork chez Records Makers. Aux croisements de la new-wave et du pop-art, le projet de ce trio gagnant Suédois - Japonaise Anglais touche l’auditeur qui pourrait danser, se retrouver dans une transe psyché ou tout simplement manger un hamburger de façon désabusée. Les quatre titres (auquel s’ajoute le remix de Waiting) se développent facilement sur une pellicule cinématographique. C’est pourquoi la vidéo de Jørgen Leth filmant Andy Warhol habille parfaitement le titre ouvrant l’EP. Ce dernier reste d’ailleurs la meilleure pièce du disque qui pourrait un peu s’essouffler avec le titre Woodwork. Un nouvel EP, avant-goût d’un album en préparation qui rappelle l’existence de ce projet original et assumé. On attend d’en entendre plus pour se prononcer réellement sur Tristesse Contemporaine •
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THE NATIONAL TROUBLE WILL FIND ME Somptueux sixième album pour The National. Même si plusieurs écoutes sont nécessaires avant de percevoir le vrai trésor musical qu’est Trouble will find me, on retrouve les codes d’un bon album du groupe. Sans trop de surprises, The National garde toujours cette beauté, cette profondeur si caractéristique de son rock intense. Porté par des guitares et une batterie très mises en avant cette fois-ci, l’énergie n’en est que plus décuplée. Chaque album garde la même ligne directrice, la même vocation musicale. Mais on y adhère à chaque fois. La voix de Matt Berninger garde de sa splendeur (et de sa superbe élégance) dans son aspect torturé. Gros coup de cœur pour Graceless, titre à l’introduction faisant écho à un Joy Division en grandes pompes. Les textes éblouissent, tantôt poétiques, tantôt plus bruts, à l’image de cette cover où le brut et la poésie de l’image se mêlent en une illustration des plus mystiques. The National reste sur les hauteurs du rock, proposant, dans son style, d’audacieux morceaux d’une rare subtilité •
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DAFT PUNK RANDOM ACCESS MEMORY Je vous promets qu’on a tout fait pour ne pas en parler, pour ne pas alimenter encore plus le buzz déjà énorme. Mais nous avons échoué. Oui, nous parlons du dernier Daft Punk qui tourne en boucle chez nous, au bureau, dans le métro. Sorte de perle musicale, Random Access Memories a su se faire désirer, mener à la baguette par une équipe de communication des plus inventives. Le titre Get Lucky nous a quasiment convaincu de suite, l’album entier nous a achevé, le cœur ne s’en remet pas, nous dansons jour et nuit. Faisons alors une sélection : sans hésitation la grandiose biographie mise en musique de Giorgio by Moroder nous emporte dans une histoire incroyablement belle. Et cela fait écho à cette ambiance d’ensemble de l’album : une sorte de mélancolie de Daft Punk, le titre Within le prouve en intimité alors que Beyond l’expose en grandiose (du moins dans l’intro). Les deux titres concluant l’album viennent en feu d’artifices finaux. Un album brillant et déjà mythique, avec cette Touch magnifiquement nostalgique •
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SUPERPOZE animale ĂŠlectronique
Ton nouvel EP Pavane sort lundi 27 mai chez Kitsuné, le Renard t’a fait de l’œil ! Et j’ai succombé, c’est mon côté animal je pense. La rencontre avec Kitsuné remonte à leur compilation Parisien 3 où j’avais mis un titre qui s’appelait Transylvania, aussi présent sur mon précédent EP (From The Cold). À la suite de ça, j’ai fait un remix de Two Door Cinema Club (aussi chez Kitsuné) et puis naturellement a découlé ce single Pavane. Mais ce n’est pas un morceau que j’ai composé pour Kitsuné, il était là et j’ai eu envie de sortir, alors cette proposition est tombée au très bon moment. C’est vraiment un des gros labels que je suis et dont j’aime le côté défricheur. Le projet Superpoze est vraiment né dans ta chambre, pensais-tu déjà à le transposer en live ?
Maintenant, oui alors qu’au tout début, dans ma chambre, absolument pas. Ce n’était pas un projet live, mais véritablement de la production de chambre. Et puis j’ai découvert le live au travers d’artistes comme Fulgeance ou Débruit et ça s’est imposé à moi comme un truc génial qu’il fallait faire. Du coup, maintenant, j’intègre plus l’idée du live dans mon processus de composition. Mais je ne veux pas que ça ampute les idées que je pourrais avoir, comme sur des titres très longs et calmes, pas forcément taillés pour le live. Donc j’y pense mais ce n’est pas mon unique but de composition.
Comment se passe la transposition du studio vers le live ? C’est un travail de construction et de déconstruction ? Ce que je fais est vraiment du jeu live. Je ne suis pas sur Ableton à envoyer des séquences. C’est à dire que j’ai un sampler et un synthé. Tous les sons sont sur mon ordinateur, ces machines MIDI contrôlent ce qu’il y a sur mon ordinateur. C’est comme sur un piano avec Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do sauf que là c’est Poum, Tchak, Truc, Flak, Bim, Boum, Tac, Tic. C’est exactement le même principe, sauf que ça a une autre tête qu’un piano ou qu’une guitare. Comme je suis percussionniste classique à la base, j’avais vraiment besoin de retrouver en concert ce jeu de « quand tu tapes, tu entends le bruit qui correspond ». Je reconstruis donc les morceaux en m’accordant des grandes part d’improvisation, je joue la partie que j’ai envie de jouer à ce moment là, je me propose d’autres versions, ça permet de se libérer de la composition studio. Comment s’organise l’enregistrement des voix dans tes morceaux ?
Il y a beaucoup de voix que j’ai samplé, qui sont des textures très courtes, des secondes. Il y a des voix que j’enregistre, comme sur le morceau Monsta Mash, sorti mon dernier EP, où c’est une copine et moi. Sur Transylvania il y a des chœurs qui ouvrent, ça c’est un ami à moi qui est maîtrisien (chorale de conservatoire) qui est venue poser sa voix.
Sur le prochain EP de Rone, qui sort aussi le 27 mai, tu as proposé un remix. Comment cette rencontre a-t-elle eu lieu ? Après Tohu Bohu, Rone a sorti des singles, cette fois c’est Let’s Go. Il y a quelques remixers dont Clark et moi juste en dessous, je suis très fier ! Avec Erwan, on s’est rencontré chez moi au festival Nordik Impakt. La rencontre est passée aussi par son label, In Finé. Ça s’est fait de façon simple. Toi tu rencontres des gens, moi aussi. Quand se sont des gens qui font de la bonne musique et qui en plus sont adorables, je ne peux dire qu’oui ! Tu emploies souvent le terme d’ « hybride » quand tu parles de ta musique... Comment décris-tu ton projet ?
C’est une expression que j’emploie pour parler des musiques hybrides entre l’électronique et le hip-hop. C’est une véritable façon de composer avec une vraie part de synthétique, avec des tempos, qui viennent de cette culture que j’ai : le hip-hop et le head banging. On peut dire que c’est du hip-hop sans les punchlines à la voix, ce sont des punchlines au synthé. Tu as donc une culture classique et hip-hop !
Exactement. J’ai fait de la musique classique de mes sept à quatorze ans et à quinze ans j’ai commencé à écouter du rap. Pas de refus du classique car j’en suis très fier et si je n’étais pas
passé par cette étape je ne ferais certainement pas cette musique aujourd’hui. Au moment où j’ai arrêté le conservatoire, il y a peut-être eu un déclic pour aller voir ce qu’il se passait ailleurs ! Et je n’ai pas été déçu !
Ce soir à La Flèche d’Or, soirée Animales #2 dont tu es le programmateur. Comment s’est créé cet événement ? Tout démarre d’une résidence trimestrielle que je fais à la Flèche d’Or, la dernière remonte au 28 février. La première soirée, j’avais invité des artistes solo qui font vraiment la musique que j’aime et qui ont la même culture du beatmaking live, de l’électro hip-hop que moi (Débruit et Fulgeance). Pour la deuxième, ce soir, j’ai invité Dream Koala, Kelpe et Poom qui eux ont un show visuel incroyable avec un orgue lumineux. Ce concept va se prolonger avec une prochaine soirée en septembre. Que te souhaiter pour la suite ?
De continuer à faire du live, qu’il évolue encore. De faire des belles compositions, que la musique dure. Et à court terme une belle sortie d’EP et un bon concert ce soir • Superpoze - Pavane - sortie le 27 mai
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#7
thanks justine lauer, gabriel a.k.a superpoze, melissa phulpin
la photo de superpoze est de sophie jarry
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prochain EXEMPLA IRE : dim anche