Jean Jean Roosevelt à la conquête du Vietnam

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No 1273 - 18 Mars 2015

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Jean Jean Roosevelt

à la conquête du Vietnam


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RIHANNA REJOINT DIOR ELLE DEVIENT LA PREMIÈRE ÉGÉRIE NOIRE DE LA MAISON

Après plusieurs jours de rumeurs, l’annonce a finalement été faite par le «WWD» le 13 mars : Rihanna est la nouvelle égérie Dior pour sa prochaine campagne baptisée «Secret Garden». Une nouvelle ambassadrice star vient rejoindre la belle équipe formée par Marion Cotillard, Charlize Theron, Jennifer Lawrence ou bien encore Natalie Portman au sein de la maison Dior. Après que Rihanna eut été aperçue à Versailles dans une tenue issue des ateliers de la griffe française la semaine dernière, la marque vient finalement confirmé les rumeurs au «WWD» ce 13 mars : elle a en effet choisi la pop star de 27 ans comme nouvelle égérie de sa prochaine campagne printanière.

LA PREMIÈRE ÉGÉRIE NOIRE DE L’HISTOIRE DE DIOR

Pour son quatrième épisode de la série publicitaire «Secret Garden», la maison française a donc choisi l’interprète de «Diamonds» pour incarner le style rétro-futuriste développé par Raf Simons,

à la tête de la direction artistique depuis 2012. Un choix d’autant plus remarquable puisque la chanteuse, habituée des premiers rangs de la Fashion Week parisienne et ancienne égérie Balmain, devient ainsi la première égérie noire de la griffe de luxe. C’est devant l’objectif de Steven Klein et dans les jardins de Versailles que la

belle jouera dansle prochain film attendu pour ce printemps. Et au vu du succès du troisième épisode de l’an dernier, alors réalisé par le duo Inez & Vinoodh sur un musique signée Dépêche Mode, nul doute que cette collaboration saura séduire les adeptes de la marque et les fans de la nouvelle petite amie présumée de Leonardo DiCaprio.

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FANS

L’ONU dévoile sa playlist du bonheur Les Nations unies publieront en fin de semaine un palmarès musical qui a pour objectif de nous rendre heureux. Finies les journées de déprime. L’Organisation des Nations unies s’est penchée sur une importante question : quelles chansons rendent heureux? En fin de semaine, elle va rendre public son

palmarès musical du bonheur. Les internautes du monde entier sont invités depuis lundi à poster sur les réseaux sociaux les chansons qui les font trépigner de joie ou sourire béatement. Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Frantz Duval Cette playlist sera diffusée vendredi par le service de musique en ligne MixRadio, afin de coïncider avec la Journée internationale du bonheur. Cette journée a été instaurée par l’ONU en 2012, à l’initiative du petit royaume bouddhiste himalayen du Bhoutan, qui a adopté comme statistique officielle le «Bonheur national brut», plutôt que du Produit national brut. Dans le jury qui choisira les morceaux de musique les plus euphorisants figurent les chanteurs-compositeurs britanniques Ed Sheeranet James Blunt, l’Américain John Legend, le DJ français David Guetta et la star portugaise David Carreira. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a annoncé cette initiative dans une vidéo où il révèle que sa chanson préférée est ‘‘Signed, Sealed, Delivered’’ de Stevie Wonder, un tube datant des années 1970. Il a souhaité que ce titre soit de bon augure pour un accord sur le climat à la conférence de Paris en décembre. «Aujourd’hui, explique Ban, nous utilisons le langage universel de la musique pour manifester notre solidarité avec les millions de gens dans le monde qui subissent la pauvreté, les violations des droits de l’homme, les crises humanitaires et les effets de la pollution et du changement climatique». L’an dernier pour la Journée internationale du bonheur, l’ONU avait invité les internautes à danser de joie sur Happy, de Pharrell Williams.

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Chancy VICTORIN Dimitry Nader ORISMA

Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE

CORRECTION CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jean Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646


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quelqu’un… Pour nous, il n’y a pas d’autres explications. Nous avons étudié le cas de notre ambassadeur. Nous avons épuisé toutes les possibilités. Avant que nous prenions une décision, je dirais extrême avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir, le plus délicat c’est que notre ambassadeur à des grands appuis et pas des moindres au Congrès, nous voudrions que vous vous penchiez sur la question, monsieur Ouari. Il y a dans ce dossier un relevé de tous les déplacements de l’ambassadeur. Tous ceux qu’il a rencontrés au cours de ces derniers mois qui pourSAISON 4 Épisode 20 raient avoir un lien avec son état actuel. Par Gary Victor Vous remarquerez que dès son arrivée ici, il a manifesté un intérêt… Il se racla encore une fois la gorge. -Pour certains aspects de votre culture en dépit de nos avertissements. Retrouvezle-nous, monsieur Ouari. -Ce sera très cher, monsieur Wilson, dis-je en feuilletant, maintenant vraiment intéressé, le dossier qu’il venait de me remettre. Wilson brandit un carnet de chèques. -Votre prix sera le nôtre. Je retins mon souffle et je lui lançai un montant à six chiffres. -Très bien, me dit Wilson. Il prépara le chèque et me le tendit. -Nous réclamons la discrétion absolue, exigea-t-il. Nous pouvons mettre à votre disposition tout ce qui se révèlerait nécessaire à la réussite de votre mission. Il me lança une carte de visite. -Mon numéro de téléphone. Il se leva et dit quelque chose en anglais à John, le militaire. Ils quittèrent mon bureau sans même me saluer. *** Je restai quelques minutes encore au bureau après le départ des deux Américains. Immacula était partie. Je rangeai le dossier qu’on venait de me remettre dans le coffre-fort, puis je pris mes affaires. Je me promis d’appeler Bernard Sourbier très tôt demain matin pour qu’ensemble nous trouvions le meilleur moyen d’aborder cette étrange affaire. Si un ambassadeur avait été ainsi retourné comme on venait de me l’apprendre, qui en était le responsable ? Sourbier allait sans doute encore une fois me reprocher d’avoir accepté cette affaire, mais sa part sur le chèque laissé par les Américains allait avoir raison de ses réticences. Dans la rue j’ouvrais la porte de ma voiture quand je sentis le canon d’une arme sur ma nuque. -Déverrouillez les portes. Vite. Ne vous retournez pas. Cette nuit n’était pas de tout de repos. J’obéis. Quelqu’un ouvrit la portière connaître facilement. Difficile à dissimuler graphies. Notre président de la république arrière et prit place dans mon véhicule. certaines raideurs. Pas un simple militaire. à la plage avec l’ambassadeur, tous les -Asseyez-vous au volant, m’ordonna la Un marine, certainement. Je ne jugeai pas deux en petite tenue. L’ambassadeur dans même voix. nécessaire de lui répondre. un bar en compagnie d’un très beau jeune Je n’opposai aucune résistance. Le -Nous sommes de l’ambassade amérihomme. Trop jeune même. D’autres phocanon de l’arme me caressait toujours la caine, dit celui qui avait enlevé ses lunettes tos encore… nuque. noires. Appelez-moi Wilson. Lui c’est… -On peut dérailler à n’importe quel -Vous avez reçu la visite de deux Amé-John, dit l’autre en inspectant la pièce. moment, fis-je remarquer. ricains ce soir, monsieur Ouari. C’est bien Je poussai un profond soupir. -En privé, notre ambassadeur tient des cela ? -Oh non ! Vous n’allez pas encore me propos n’ayant plus rien à voir avec notre Je n’avais pas raison de mentir. Ils raconter qu’on vous a soutiré mystiquepolitique en Haïti. On l’a rappelé discrètedevaient savoir. ment des visas ou que des Haïtiens seraient ment à l’ordre. Il a menacé de révéler des -Oui, dis-je. arrivés on ne sait comment aux États-Unis choses qui nous mettraient à mal dans la -On vous a offert sans doute beaucoup d’Amérique… région. d’argent pour effectuer un certain travail. Celui qui voulait qu’on l’appelle Wilson -Alors là, vous avez un sacré problème Nous allons vous donner un conseil de sourit. sur le dos. patriote. -Nous apprécions les services que vous -Vous comprenez donc… Il y a aussi les -Un conseil de patriote ? Qu’est-ce que avez déjà rendus à notre section consulaire, élections bientôt. Vous connaissez le rôle cela veut dire ? monsieur Ouari. Mais cette fois, c’est beauimportant que nous avions toujours joué Le canon de l’arme me frappa rageusecoup plus grave. dans les joutes électorales en Haïti. ment à la nuque. -Beaucoup plus grave, répétai-je, brusIl ne se gênait nullement pour me le -Prenez le fric des Blancs et menez-les quement inquiet. rappeler. en bateau. Voici ce que nous vous conseilIl y avait de quoi. Jamais les bureaux -Pouvez-vous me dire exactement ce lons si vous tenez à la vie. de la SAD n’avaient été investis de cette que vous attendez de moi ? Ils descendirent du véhicule. Ils étaient manière. Sans demander ma permission, Wilson deux. Je respirai de soulagement. Deux Wilson se racla la gorge avant de parler, prit une cigarette dans un paquet qu’il fit coups de feu claquèrent à mes oreilles. l’air brusquement gêné. surgir d’une poche de sa veste. Il l’alluma Ils avaient tiré en l’air pour m’intimider. Je -Il s’agit de notre ambassadeur… Il n’est avec une délicatesse toute féminine et n’étais pas mort. C’était l’essentiel. Je voulus plus lui-même. envoya une bouffée de fumée en rondelles démarrer. Je compris alors qu’ils avaient mis -Comment cela il n’est plus lui-même ? vers le plafond. du plomb dans mes pneus. Une manière -Il n’est plus lui-même. Je dirais même -C’est l’un des cas de figure que nous bien tangible de me dire qu’ils ne plaisanplus. Ce n’est pas lui. craignons le plus. Notre ambassadeur a été taient pas. Ahuri, je regardai Wilson. retourné. -Ce n’est pas lui ! Je ne pus m’empêcher de sourire. -Physiquement, il n’a pas changé. Mais -Pour le compte de qui ? Pour les Russes il fait des choses et tient des propos qui ? Gary Victor ne correspondent plus à son profil. Nous Wilson me regarda fixement. tenons un dossier psychologique toujours -Votre boulot est de nous le ramener. à jour de tout le personnel ayant accès à C’est ce que nous vous demandons. ce qu’on pourrait appeler des informations Je le regardai sans comprendre. sensibles. Tenez ! Je vous ai apporté toute -Ramener un ambassadeur ! Moi ! une documentation. -Il a été soit envouté, soit remplacé par Il me tendit un volumineux dossier que quelqu’un d’autre. On me dit que certains je feuilletai rapidement. Je vis des photosorciers peuvent capturer le bon ange de

Dossiers Interdits LE RETOURNEMENT

-C’est peut-être le dossier le plus sensible que je vais vous dévoiler, me dit un après-midi de janvier René Ouari, le patron de la Société Anonyme de Désenvoutement. Je me calai dans un fauteuil. Je me sentais d’humeur à écouter Ouari me narrer l’une des nombreuses péripéties de la SAD. Il ne toucha pas au dossier qu’il avait pris dans un coffre-fort pour le déposer sur sa table de travail. -Un soir, nous sommes restés plus tard que de coutume au siège de l’agence, commença René Ouari. On avait un tas de petits travaux à terminer. Il devait être, je me rappelle bien, presque dix heures du soir. J’allais demander à notre secrétaire Immacula de rentrer chez elle quand elle frappa à ma porte et pénétra, l’air alarmé dans mon bureau. « Monsieur Ouari ! Il y a deux Américains qui désirent vous voir. Ils disent que c’est très important. -A cette heure, Immacula ! m’exclamaije. Dites-leur de revenir demain. La porte derrière elle s’ouvrit et deux Blancs firent irruption dans la pièce. L’un d’eux tenait un fusil mitrailleur. L’autre enleva les lunettes noires qu’il portait en dépit de l’heure. -Je ne pouvais rien faire, monsieur Ouari, s’excusa, Immacula. -Vous pouvez me dire ce que cette intrusion signifie ? m’écriai-je. -Calmez-vous, monsieur Ouari, dit d’un ton calme l’étranger qui venait d’enlever ses lunettes noires. Il faut que nous vous entretenions d’une affaire de la plus haute importance. Je fis signe à Immacula de sortir. -Votre employée à la discrétion qu’il faut, me demanda l’homme qui portait l’arme. C’était un militaire. Je pouvais les re-

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SAga à la rÉserve le 14 mars 2015 N ap chill nan Saga !

Adneika Tropnas, Emmery de Karizma, Jean-Marc Tropnas, Jay-R et Edwin Prophète de Therapy Ent.,

J-Perry a encore fait chanter et danser

La famille Girault

Ludmillo Pierre et Henry David Magloire

Le staff organisateur avec J-Perry et Mikaben au fond

On ti poz Ticket...

Le Cap-Haïtien honore ceux qui l’honorent Cérémonie protocolaire et dévotion avec la chanson « Lakou Trankil » de Belo. Bulletin d’informations où les sujets sont traités selon les points de vue des écoliers. Gerbes de fleurs à ces artistes qui campent de province en province depuis le 9 mars. Débat très animé avec un public motivé. Une appréciation spéciale pour chacune des chansons présentées dans la salle de spectacle de Versailles. Le Cap est cette ville splendide qui a offert le meilleur accueil à la Caravane de la paix menée par Belo, Jean Jean Roosevelt et BIC Tizon Dife. La caravane a bouclé sa première semaine dans la ville du roi Henry 1er devant un public extraordinaire. Les trois artistes en campagne pour la promotion de la paix et tolérance ont encore été accueillis triomphalement. Ils ont prouvé, par le choix de leurs chansons, qu’il y a un message clair à faire passer, un sujet d’importance à débattre ensemble. Au-delà de toutes les bonnes performances accomplies jusqu’ici par les trois mousquetaires, Ticket partage l’impression de certains bénéficiaires.

Jovet Edelyne (élève)

Pour moi, les artistes font du bon boulot à travers la caravane. Les jeunes ont besoin de bons conseils. De plus, les textes qu’écrivent Jean Jean Roosevelt, BIC et Belo peuvent inciter les jeunes à travailler, à s’unir. La violence ne joue pas en faveur d’un peuple ; on ne doit pas se battre entre nous. Nous devons nous unir pour l’avancement et le progrès du pays.

Nicole Jean-Philippe (en terminale au Collège Bell Angelot)

Ces trois artistes font un travail louable pour le pays, ils prêchent l’union dans leurs textes et je les encourage à continuer sur cette voie positive. Nous autres jeunes, nous devons prendre conscience de ce qui se dit dans les textes, et les mettre en pratique, combiner nos forces et aller vers l’avant.

Urlande Ambroise Etienne, « Mme Dorvil » (directrice de l’Institut Sacré-Cœur du Cap-Haïtien)

Je trouve que c’est un très beau spectacle. Très beau dans la mesure où les Haïtiens n’ont pas souvent la possibilité de se mettre ensemble. Ces trois artistes qui sont arrivés à s’unir incarnent une belle leçon pour le pays, un bel exemple que notre jeunesse doit considérer, elle qui tôt ou tard est appelée à diriger la nation. Jean Jean Roosevelt, Belo et BIC sont arrivés à offrir une belle image. Personnellement, je pense que c’est un concert à refaire ; je pense aussi que les Haïtiens de partout doivent promouvoir des choses en ce sens, nous nous investissons trop dans la promotion de la médiocrité, voilà donc un exemple à suivre. La Caravane est un exploit, un spectacle à réaliser un peu plus souvent dans le pays. Un pays ne peut progresser sans la paix, une société ne peut avancer sans la tolérance. Belo vient de faire une belle approche en prouvant que la tolérance s’impose. Il y a le jour, il y a la nuit, le haut et le bas, la nature nous impose la tolérance. Ce que j’apprécie grandement dans la réalisation de l’activité, c’est qu’une école a pris l’initiative d’inviter toutes les autres ; c’est le genre de chose qui peut faire progresser une cause. Autrefois la ville du Cap-Haïtien était appelée le Paris de Saint-Domingue, Haïti avait une fierté. Qu’est-ce qui nous reste aujourd’hui ? Avons-nous de quoi être fiers de notre environnement ? Notre pays a besoin d’amour, de partage, d’harmonie, de tolérance, de paix.

BIC, Jean Jean Roosevelt et Belo récompensés par maitre Bell Angelot pour leurs oeuvres

Plésius Junior Louis jplesius@ticketmag.com Men jan moun Okap mache rara


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Jean Jean Roosevelt

à la conquête du Vietnam Dans le cadre de la journée mondiale de la Francophonie, notre Jean Jean Roosevelt national se produira les 20 et 22 mars dans deux villes du Vietnam. Le showman promet d’ambiancer à souhait ce public dont il part à la découverte. Jean Jean Roosevelt, citoyen du monde

Depuis son sacre de champion en 2013, l’artiste devient un véritable pigeon voyageur. Selon Wenderson Beauchamp, c’est à chaque fois le succès du chanteur qui l’entraîne vers de nouveaux horizons. Il a fait le mythique Bercy dans la foulée de son sacre dans le cadre du spectacle de retour du chanteur sénégalais Youssou N’dour. En 2014, le festival de jazz de Montréal et le festival d’été du Québec. Masa en Côte d’Ivoire, Terre de blues à Marie-Galante. Au total il peut se targuer de plus d’une quinzaine à cette date.

Jean Jean, une âme d’artiste

Le succès de Jean Jean auprès de ces publics étrangers est peut-être dû aussi au fait qu’il a une âme d’artiste. Il a défini la chanson comme ¨le sel de la vie¨ dans un entretien à un magazine local. Certains de ses textes sont inspirés de son vécu. Sans préciser le titre, il avoue que l’un d’entre eux est inspiré d’une expérience de racisme dont il a fait les frais. Le natif de la Cité des poètes explique aussi que porter des habits faits localement est un devoir. ¨C’est normal, je suis haïtien... Nous avons une culture à vendre, on doit s’assumer en tant qu’Haïtiens, pas seulement verbalement, mais également dans notre façon de nous habiller¨. S’il n’était pas musicien, il serait probablement écrivain, comme ses préférés dont Frankétienne, Gary Victor, Georges Castera, Lyonel Trouillot. Jean Jean avoue vivre aussi de sa musique .¨Oui, je peux dire que je vis de la musique, dit-il, car je ne fais rien d’autre à part ça. Il est vrai que c’est difficile en Haïti, mais ma renommée internationale me permet de faire beaucoup de sorties, et mes disques sont vendus partout à travers le monde. Cela me permet de vivre décemment.¨ Le benjamin d’une famille de six enfants a baigné dans la musique depuis l’enfance : père guitariste, mère directrice de chorale. Bon sang ne saurait mentir.

Jean Jean au Vietnam

Le Vietnam, sur la carte du monde, est une extrémité de l’Asie du Sud-Est. C’est dans cette contrée éloignée de la nôtre que notre Jean Jean Roosevelt bleu et rouge est invité à chanter : le 20 mars, dans l’opéra d’ Hanoi (la capitale) ; le 22 dans le conservatoire national de musique de Ho-Chi-Minh. Le premier dans le cadre de la francophonie. En tant lauréat de la VIIe édition des jeux de la Francophonie, l’auteur de ¨Il y a danger¨ a donc droit à une promotion dans les pays francophones durant trois ans. Le deuxième, c’est une invitation de l’ambassade haïtienne du Vietnam. Sur leur page Facebook, on peut lire un message de Jean Jean qui dit : ¨Allo Vietnam!!! Je viens vers vous !¨. Pour la première fois au Vietnam, quel effet ça vous fait ? ¨J’ai le devoir d’être au au top, car c’est l’honneur d’Haïti qui se joue¨, répond-il. Pour le premier show d’une heure et le second de 70 minutes, le chanteur revisitera son répertoire qui est relativement connu de ce public à découvrir. ¨On leur a fait écouter plusieurs de mes textes, je ne serai pas tout à fait un inconnu devant eux¨, rassure le Jean Jean. Il reviendra au pays le 24 mars prochain. Chancy Victorin chancyvictorin@ticketmag.com


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Mercredi 18 mars 2015

CONCACAF U 17 / Eliminatoires / Groupe B/ Honduras

Quel bilan pour les U17 ? trouvé le système de jeu qu’il fallait contre le Mexique avec le groupe pour disputer la compétition dans de meilleures conditions. Une découverte bien tardive... Enock Nere/enocknere@lenouvelliste.com

de

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH! Prions, marchons et ...quémandons !

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Debout de gauche à droite: Ulysse Denso, Odilon Jérome, Fadyson Pierre, Bernardo Constant et Jack Saul Métellus . Accroupis: Davidson Claude, Ronaldo Damus, Kenley Dede, Denil ( Photo : Enock Néré)

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e Mexique, le Honduras, le Costa Rica et les Etats-Unis se sont qualifiés pour la phase finale de la Coupe du monde U17 de la Fifa Chili 2015. Ils représenteront la Concacaf dans cette édition avec comme leader le Mexique vainqueur de la phase Concacaf. Haïti, en octobre dernier, faisait figure de candidats sérieux, a quitté la compétition la queue sous le ventre sur un échec complet. 17 buts encaissés pour 6 inscrits, 4 défaites enregistrées pour une seule petite victoire et une modique 5e place dans un groupe de 6 concurrents, le bilan de la sélection nationale haïtienne U17, championne de la Caraïbe en octobre 2014, n’est pas du tout ce qu’on espérait en octobre lorsqu’elle remportait avec brio la phase caribéenne. Les Jamaïcains d’abord, les journalistes sportifs de la région Concacaf ensuite et même les dirigeants de la Concacaf se demandent encore ce qui a pu arriver à la sélection nationale haïtienne U17 d’octobre. Qu’est-ce qui se cache derrière la qualité de compétition livrée par nos héros d’octobre?

Dans leur esprit, jamais une formation d’une telle capacité n’a offert de visages aussi différents en l’espace de cinq mois, d’autant que les dirigeants de cette formation savaient qu’ils allaient évoluer à une échelle supérieure. L’absence de méthode dans nos planifications échappe à ceuxlà qui questionnent. Ils ignorent que la sélection nationale haïtienne U17 n’avait disputé aucun match international amical de préparation faute de moyens, que celui qui planifie le voyage de la sélection a attendu le jour du départ pour retirer le passeport du dernier joueur retenu et l’apporter au consulat dominicain afin d’obtenir le visa. Ils ignorent que le bus qui relie Haïti à Santo Domingo avait quitté le pays à 16h30 pour arriver à la frontière à une heure trop tardive pour trouver des officiers d’immigration dans la partie dominicaine à Jimani et qu’enfin la sélection est arrivée à destination avec 3 jours de retard sur le calendrier prévu. Ils ignorent que certains joueurs avaient eu la grosse tête après avoir remporté le titre caribéen et que l’absence de matches in-

ternationaux amicaux pour les ramener sur terre leur a été fatal au moment d’encaisser le 2e but contre le Canada. Ils ignorent que la plupart de ceux qui dirigent ne s’étaient fait aucune illusion sur l’avenir de ce groupe à cause de l’absence de moyens disponibles. Autrement dit, octobre a permis de découvrir quelques diamants bruts qu’on devait travailler dans les conditions qu’il faut pour les faire briller le moment venu. Conséquences : Emmanuel Chéry est passé du statut de meilleur gardien caribéen à celui du pire de la Concacaf. C’est d’ailleurs le flop par excellence du groupe. D’autres joueurs comme Jack Saul Métellus qui avait été touché entre-temps, Bicou Bissainthe blessé, Jude Maitre, Claude Davidson n’ont pas pu répondre à l’attente qu’on avait d’eux. Denilson Pierre, Ulysse Denso n’ont pas brillé de tout leur éclat. Et si Bellora et Odilon Jérôme ont bien intégré l’équipe, si Fils-Aimé Thermidor, Johnson Jeudy et Kenley Dédé ont été à la hauteur, si Ronaldo Damus a été bon, il reste que dans l’ensemble cette équipe haïtienne a

a polémique suscitée par une marche qui coûte ( celle pour le sport) et une autre qui ne coûte rien (celle contre l’arrogance des Dominicains) ne finit pas d’occuper les esprits pour le moins curieux . C’est une question de perception de la manière de motiver et d’obtenir les résultats escomptés. On a vu dimanche des gouvernants marcher, se faire voir, et se faire avoir par d’autres qui se demandent si leurs homologues n’étaient pas eux-mêmes des représentants de l’Etat qui perçoit des taxes pour servir les contribuables, sportifs ou pas. Si après les péripéties et les déconvenues de l’équipe nationale U 17 au Honduras, l’initiative de la marche du dimanche 15 mars venait spontanément de la société civile, on aurait rien à en redire. Souvenezvous de la réussite du marathon pour rapatrier Emmanuel Sanon avant la Concacaf 1977, alors que l’Etat avait lui- même un projet pour le onze national d’alors. Mais aujourd’hui, la démarche venant de ceux-là mêmes qui sont redevables envers les contribuables touche le ridicule. Comme quoi, l’Etat marche à deux vitesses, il affirme publiquement durant des décennies son indifférence à la cause sportive puis fait semblant maintenant d’avoir déjà fait des mises en place, appuyé des projets viables comme une loi générale régissant le sport. Quémander en marchant . Pour quel programme, pour quel projet? C’est comme passer du trop plein (suivez mon regard) au trop vide.


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Mercredi 18 mars 2015

Marche de dimanche: Le message est-il parvenu aux destinataires? du Comité Olympique Haïtien, les représentants des différents clubs de sports, des différentes écoles, etc.... conscients de l’importance du sport et de l’éducation, ont marché pour dire qu’il faut davantage d’appui au sport et à l’éducation dans le budget national (7000000 de gourdes pour aider les 22 fédérations dans le budget du sport). Cependant, si l’on tient compte de la parcimonie des réactions dans

les différents milieux après cette marche, il semble qu’il faudra encore marcher et remarcher encore (à moindre coût peut-être) pour éviter que d’autres l’utilisant à des fins personnels en venant brouiller le message principal par le désir de se faire voir afin que le message de la marche parvienne là où il doit parvenir et être enfin compris. Enock Néré

CE QUE JE PENSE Raymond Jean-Louis

A l’autre bout du rêve

L Le Premier ministre Evans Paul prenant la parole à l’occasion de la marche du dimanche 15 mars 2015 (Photo : Yonel Louis)

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lus de 50 000 personnes ont participé dimanche à la marche de soutien au sport qui reliait le stade Sylvio Cator à la Henfrasa de Delmas (Environ 7 km). Ministres, anciennes gloires internationales de différentes disciplines sportives, jeunes sportifs, écoliers, professeurs...représentants de toutes les couches sociales du pays s’étaient réunis autour d’un même objectif : “Prouver au monde que le sport est important pour le pays et qu’il mérite une autre forme de gestion, une meilleure considération dans l’administration de la nation”. Les organisateurs tiendront une réunion mardi soir pour faire le bilan de la marche organisée dimanche sur le parcours stade Sylvio Cator - Henfrasa. Cependant point n’est besoin de réunion bilan pour souligner que la population a répondu à l’appel même si pour cela cette initiative a coûté 4.5 millions de gourdes à la population. Près d’une centaine de milliers de participants (selon le premier ministre) ont décidé en effet d’effectuer le parcours stade Sylvio Cator - Henfrasa (environ 7 km) sous le chaud soleil matinal de Port-au-Prince afin de dire à toutes les instances politiques et sociales en général et à l’Etat en particulier que la jeunesse haïtienne a besoin d’éducation et de sport. Près d’une

centaine de milliers de participants, en majorité des jeunes, ont gagné les rues juste pour dire à ceux qui dirigent la nation, qu’ils faut une autre vision dans la gestion du sport et de l’éducation qui constituent les vitamines essentielles dont un jeune a besoin pour être utile à son pays. Activité banalisée Ministres, dirigeants de fédérations, athlètes, intéressés à l’éducation et au sport ont tous déambulé dans les rues. A l’arrivée quelle est la conclusion? Le tiers du Sénat de la République semble n’avoir rien noté de ce message puisque personne de cette instance n’a pipé mot sur le désir des 100 000 participants de voir une autre forme de gestion du sport et de l’éducation. Certains membres du gouvernement en ont profité pour prendre un petit bain de foule et se faire voir, personne n’a semblé entendre ni comprendre le message qui a été lancé par les participants. Message brouillé 100 000 personnes (C’est le premier ministre qui le dit) parmi lesquels le premier ministre luimême, le Ministre à la Jeunesse aux Sports et à l’Action Civique, Jmmy Albert, le Ministre de l’Education Nationale, Nesmy Manigat, les représentants des 22 fédérations présentes, les représentants

e dimanche 15 mars 2015, la communauté sportive haïtienne a envoyé un message simple et clair aux responsables de notre pays, en marchant joyeusement sur le béton de l’espoir résistant. Bravant très tôt le soleil sur les gradins, sur la cour, aux alentours du vieux stade national et tout au long du parcours tracé en la circonstance, des milliers de jeunes et de moins jeunes ont marché, chanté, dansé et vibré pour démontrer leur attachement aux idéaux sportifs. Sur ce béton spécial défilaient plusieurs handicapés, des dirigeants de plus d’une vingtaine de fédérations sportives et des anciennes gloires du sport haïtien, notamment l’ex-marathonien national Dieudonné Lamothe, très sollicité par les journalistes au cœur de cet exceptionnel cortège sportif. Que c’est beau le sport quand les acteurs sportifs restent sur la ligne de la sportivité ! Sur cet accueillant béton d’une journée historique, rien de pourri ou de négatif n’était à l’ordre du jour. Rien de nuisible n’était au rendez-vous de cette marche de l’unité ‘’battie’’ par le ministre des Sports haïtien, Jimmy Albert, de concert avec son collègue de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat. Sur ce béton léger, le Premier ministre Evans Paul a exprimé sa joie d’avoir retrouvé ses jambes de 20 ans, pour marcher avec les jeunes et les moins jeunes de sa catégorie. Car le sport est une détente saine quand on n’y ajoute pas des complications.

Sur ce béton où se dégageaient l’énergie et le pouvoir de la jeunesse, il ne manquait que des chants patriotiques invitant notre pays à marcher sur les traces des fondateurs de cette nation. Ce vieux refrain patriotique résonnait peut-être à l’intérieur de quelques marcheurs de 60 ans et plus :’’C’est nous jeunesse étudiante, c’est nous les grands et les petits. Demain la gloire d’Haïti (...). Toujours en avant nous irons, la tête altière et haut les fronts ‘’.Quel refrain ! Quelle couche de civisme dans ce pays qui en a tant besoin aujourd’hui ! La marche du 15 mars a atteint le mont des hauts faits historiques. A cette occasion, les sportifs haïtiens ont à nouveau affiché ce monumental rêve :’’Une république sportive ambitieuse, dynamique, équilibrée, combative et performante’’. Et à l’horizon se dessine ‘’l’autre bout du rêve ‘’. Ainsi, suite à cette victoire sans bavure du sport et de la jeunesse, rendez-vous à l’autre bout du rêve pour cueillir d’autres lauriers au jardin de l’espoir. L’autre bout du rêve, c’est de rendre traditionnelle la marche de la solidarité sportive. L’autre bout du rêve, c’est aussi profiter de la réussite de cette marche pour atteindre d’autres objectifs. La prochaine station du ministre Albert, c’est la ‘’Journée nationale du sport’’ (15 Juin). Ce serait la juste récompense pour la classe sportive haïtienne après la démonstration du dimanche 15 mars 2015.


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