T-Ansyto sonnen yon lòt jan

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No 1293 -17 Avril 2015

5 numéros par semaine • Gratuit avec Le Nouvelliste

T-Ansyto sonnen yon lòt jan


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17 Avril 2015 No 1293

Franketienne

souffle gaiement ses 79 bougies

Avec des textes, des chansons et des mises en scène, les uns plus décapants que les autres, une flopée d’artistes, de diseurs et de comédiens fascinent l’assistance qui doit se réjouir de cette atmosphère empreinte d’une convivialité à laquelle on est habitué. On est comme en famille. Les « kavalye polka » de l’artiste polycéphale sont là. Le talent sûr de Renette Désir ne manque pas de susciter l’admiration. Dans un mélange de chants traditionnels ajouté à son « Yanvalou » toujours aussi entraînant, elle transporte. La nostalgie est au rendez-vous. Sa voix n’a rien perdu de sa franchise. La fougue artistique de BIC et l’énergie des jeunes comédiens dans la mise en scène de Foukifoura sont tout aussi présentes. Chemise bleue, visage garni d’une barbe blanche, Frankétienne garde son phrasé téméraire et porte sans aucune ride ses valeurs artistiques. Dans son siège, il jubile. Son corps observe élégamment, à chaque instant, un petit balancement, comme pour dégager et partager cette énergie qui le traverse après chaque prestation. Qu’adviendra-t-il de Franck dans cinq ans ? Aura-t-il les obsèques dont il rêve ? S’interrogent ceux qui se rappellent que

Lord Edwin Byron

regard transpirant de curiosité, affectionnent malgré tout l’idée de cette fête qui se déroule entre amis.

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FANS

Frankétienne interprétant Symbi Yaye

Lord Edwin Byron

Au mois d’avril, le ciel est habituellement d’un bleu cendré. Ce n’est pas le beau temps des après-midis qu’on affectionne. Dimanche 12 avril. Un nouveau printemps est dans nos murs. Un 79e, qui vient agrafer un nouveau chaînon à la vie de Frankétienne. Les nuages gris qui assaillissent le firmament ne laissent entrevoir qu’une lueur rousse du soleil de 6 h qui se perd lentement au couchant. Par ailleurs, les menaces de pluie sont aussi flagrantes que l’intention de fête qui grésille dans tous les regards. A Delmas, le trafic déborde. La salle de conférence de l’Office national d’Assurance Vieillesse, récemment construite, accueille des invités. Le décor ne répond surtout pas à une telle occasion. Heureusement il y a les quelque dizaine de tableaux de notre Franck national exprimant une façon incomparable de dire le vertige, l’errance, la force de vivre, le bouleversement...., qui invitent au dialogue. Ce n’est non plus la grande foule à laquelle on est habitué lors des soirées d’hommages. L’absence de personnalités du monde culturel est d’autant plus manifeste que l’ambiance n’aura pas réussi à gagner sa solennité, comme on l’aurait imaginé. Pas de tintements de calices. Encore moins l’odeur fruitée du champagne. Ceux qui sont présents, l’air recueillis par une rare motivation, le

BIC, dans «Nou byen mal»

Frankétienne, à l’occasion de ses 77 ans, a déclaré qu’il doit payer son tribut à la terre dans 7 ans, soit à 84 ans. C’est électrisant. Tipowèt, Patrick « Cœur Rimé » Février, Mario Vilvalex, Inema Jeudi, Louis Jean Gounod, Billy Midi, Herby François, Billy Elucien, pour ne citer que ceux-là, constituent cette pléiade d’artistes de grand talent qui se sont ligués pour tenir la fête en l’honneur de ce mapou de notre univers artistique dans des prestations mêlant poésie, chant et percussions. Le public doit se réjouir de la redécouverte de Wélélé, toujours aussi bon à la percussion et présent à presque toutes les prestations. « Ça devrait être plus », se plaint la comédienne Mirline Azor, admiratrice inconditionnelle de Frankétienne. La texture vocale toujours aussi trépidante de force, le corps entraîné à la danse et aux jeux scéniques, Frankétienne porte son âge comme une couronne et sa vivacité artistique comme un fleuron. Après une lecture de Wilson Paulémond, directeur du Livre à la DNL, c’est à lui que revient la dernière note de la soirée. « Symbi yaye », chanson adulée de notre répertoire traditionnel, est soumise à des variations, mais de bonne facture, qui fait la joie de l’assistance qui ne s’apprête pas à partir de si tôt... Cette soirée a été organisée par Radio-Télévision Caraïbes. Avec la collaboration de Wilson Paulémond, et Jean Emmanuel Jacquet. Lord Edwin Byron lordbyron@lenouvelliste.com

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Frantz Duval SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Chancy VICTORIN Dimitry Nader ORISMA

Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE

CORRECTION CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jean Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646


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JEUX - 208

MOTS CROISÉS

MOTS CACHÉS

Les mots peuvent figurer dans tous les sens : horizontalement, verticalement, en diagonale, de haut en bas et vice versa, de droite à gauche et inversement. Les six lettres restantes désignent un magasin où sont vendus toutes sortes d’objets (indice : cambrioleur).

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Horizontalement 1 - Oiseau grimpeur. Orifice d’un canal. 2 - Mitrailleuse. 3 - Remplie. Os de poissons. 4 - Mauvais cheval. Gaéliques. 5 - Erbium. Atchoumer. 6 - Situé. Relatif au mouton. Époque. 7 - Maison, foyer. Éminence. 8 - Diffuse. Zone du zodiaque. 9 - Salir. Repace. 10 - Protection. Du vent. 11 - Perd son temps. Idiote. 12 - Télévision. Glacer. Verticalement 1 - Urgence. 2 - Carcan. Prestigitation. 3 - Saisons. Particulier. 4 - Opalescent. Analysé. 5 - Petit du canard. Article. 6 - Demoiselle. Fugitif. Lien. 7 - Article étranger. Preuve, raison. 8 - Inventeur du stéthoscope. Tenta. 9 - Colin. Sable fin. 10 - Écimée. Obscurités. 11 - Conterné. Pharaon. 12 - Chevilles. Conduire.

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SOLUTION JEUX - 207 MOTS ADDITIONNÉS 1- COMPLAINTE 2- CONFONDRE 3- CONSTATATION 4- DÉBOUSSOLER

MOTS CACHÉS

DEROBER

MOTS CROISÉS R R O U I L L E V A I G H E E L O U P A G E N E U S I T E D I M E R E N I L E T T E V E A T

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Prenez l’ensemble des lettres des mots qui sont additionnés et remettez-les dans l’ordre pour former le mot-solution. Les accents et les cédilles ne se retrouvent pas nécessairement dans la réponse.

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COURSE CROISIÈRE DÉFILÉ ÉLÈVE ENCAN ENTREPRISE ÉQUIPE ÉVITER EXCURSION FAIRE FESTIN FÊTES FORCER FUITE GRÈVE GUERRE HOMME

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ACCEPTER AGILE AIDER AMUSE APPEL APPUYER ARRÊT BAGARRE CARNAVAL COMBAT COMPÉTITION COMPLOT CONCOURS CONGRÈS CONSEIL COOPÉRER CORVÉE

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David Monk et Max Fouracre étaient heureux d’être de retour en Haiti pour entrainer quelques-uns des meilleurs joueurs de football de la région à la « Digicel Kickstart Clinics »

Les joueurs haïtiens étaient en pleine forme Durant les sessions d’entrainement, impressionnant les entraineurs de FC Chelsea.

LES JEUNES JOUEURS HAïTIENS ONT PLACé LA BARRE DE LA « DIGICEL KICKSTART CLINICs »TRèS HAUT Alors qu’on avance rapidement avec la « Digicel Kickstart Clinics », les entraîneurs de Chelsea FC continuent de découvrir des talents extraordinaires à travers les Caraïbes. En Haïti, les joueurs se sont appliqués et ont impressionné les entraîneurs par leurs capacités techniques et leurs prouesses offensives. Les entraîneurs étaient ravis de se rendre en Haïti une fois de plus, sachant qu’il s’y trouve une réserve significative de jeunes footballeurs talentueux. Et cette année, le résultat n’était pas diffé-

rent. L’officier senior de Développement International de football et entraîneur principal de Digicel Kickstart Clinics, David Monk, a relaté les difficultés que lui et son collègue ont rencontrées dans le processus de réduction du groupe afin de trouver les trois joueurs les mieux classés, puisqu’un bon nombre de joueurs auraient pu être facilement parmi les sélectionnés. Il continue pour dire : « Le niveau de compétence et de talent à la Digicel Kickstart Clinics en Haïti s’améliore

L’Officier Sénior de Développement International de football et Entraineur Principal de Digicel Kickstart Clinics, David Monk, donne des instructions aux participants durant le « Digicel Kickstart Clinics »

chaque année. Encore une fois, nous avons remarqué un niveau élevé constant des capacités chez tous les participants. A la fin de la première journée, nous avons distingué environ 15 ou 16 garçons qui pourraient effectivement se qualifier pour l’Académie et faire bonne impression. Pour la seconde journée, il était devenu beaucoup plus difficile de sélectionner les meilleurs joueurs sachant qu’on devrait considérer des positions différentes et réduire le groupe à trois. »

David Monk parle aux médias à la conférence de presse de lancement de la « Digicel Kickstart Clinics » en Haiti

Au fil des ans, les « Clinics » en Haïti ont mis en avant des joueurs offensifs, c’est l’une des caractéristiques du paysage footballistique des jeunes en Haïti qui a toujours fourni des joueurs remarquables à l’Académie Digicel. À la fin des « Clinics », le FC Chelsea a sélectionné trois joueurs qu’il estime être doués techniquement et élèvera le niveau des talents à l’Académie Digicel. Les joueurs sélectionnés sont : Noel Werlofky Elysée, 14 ans ; Serge Anthony Lucien, 15 ans ; et Charleus Talson, 14 ans. Les entraîneurs de Chelsea ont également rendu visite aux athlètes des Olympiques Spéciaux Haïtiens qu’ils considèrent comme l’une de leurs meilleures expériences personnelles. Monk nous a appris : « Nous avons eu le plaisir de visiter les équipes d’Olympiques Spéciaux pendant le Digicel Kickstart Clinics. Nous avions déjà travaillé avec eux pendant les années précédentes en Haïti. Ils sont une source d’inspiration pour nous et cela nous fait plaisir d’être en connexion avec eux à nouveau. »

Les jeunes joueurs haïtiens reconnus pour leurs capacités techniques et leur style offensif.

Concert d’anniversaire/ Religion

Les Imitatrices du Seigneur : dix ans d’évangélisation par la musique

Pour célébrer les dix ans du groupe Les Imitatrices du Seigneur – composé presque essentiellement de femmes chrétiennes mariées –, le staff a organisé, le dimanche 12 avril 2015, un concert d’adoration et de louanges dans l’enceinte de l’Eglise évangélique Chrétienne de Lizon (Bon-Repos). C’était une belle façon pour les membres du groupe de marquer ces dix années de ministère d’évangélisation par la musique. À 4 heures de l’après-midi, dimanche dernier en l’Eglise évangélique Chrétienne de Lizon, le mot d’ordre était la ponctualité. Ce concert spécial commémorant les dix ans du groupe Les Imitatrices du Seigneurs, fondé en 2005, a fait salle comble. Lazard Duckenson, l’animateur de la soirée, a proposé une copieuse programmation de chansons chrétiennes de plusieurs genres musicaux. Pendant plus de trois heures, les artistes, groupes et chorales qui se sont produits à ce spectacle ont mobilisé création, imagination et originalité pour offrir à Dieu et au public un formidable concert d’adoration et de louanges. Il s’agissait des chorales et groupes Alléluia Glory Gospel, les Saints de Dieu, 7 Seth Levanjil, Les Héritières du Royaume, Echo Spirituel, sans oublier une pléiade d’artistes dont Stharline Septembre, John Obed Exilhomme,

Marc Stenley Dhale, Lydie Louissaint et Loodje Rénélice. Sur scène, le public a eu l’occasion d’applaudir en premier le groupe Les Imitatrices du Seigneur dirigé actuellement par les sœurs Marie Rosevalle Lapointe Simy et Claire Christianise Alexandre Exilhomme. Le groupe a interprété deux morceaux. Par la suite, il revenait au groupe Les Héritières du Royaume de présenter deux morceaux. Le public chaleureux a aussi ovationné le groupe d’hommes Echo Spirituel, une formation musicale très connue, qui lui a gratifié de deux numéros. On ne présente plus le groupe 7 Seth Levanjil dirigé par le maestro Urcksley E. Jacquey, qui a apporté son grain de sel à cette soirée définitivement bien remplie par deux chansons édifiantes. Et les artistes Stharline Septembre, John Obed Exilhomme, Marc Stenley Dhale ont fait

bouger l’assistance au rythme de leur voix et des claquements des doigts. Après ces prestations, Les Imitatrices du Seigneur, principale attraction de ce concert, ont regagné le podium avec des morceaux les uns plus intéressants que les autres. Interrogée à la fin du spectacle, la présidente du groupe, Marie Rosevalle Lapointe Simy confie que le comité des Imitatrices du Seigneur s’acharne à trouver les opportunités pour que le groupe puisse se tailler une belle place dans le milieu musical haïtien. Ce concert d’anniversaire du groupe Les Imitatrices du Seigneur aurait duré des heures, on n’aurait peut-être pas vu passer le temps, vu l’ambiance qui régnait au sein de l’Eglise évangélique chrétienne de Lizon. C’est d’ailleurs dans les habitudes de ce chœur de femmes d’organiser des événements de bonne facture et qui mobi-

Quelques membres du Groupe Les Imitatrices du Seigneur

Le Groupe Les Imitatrices du Seigneur au cours de sa prestation

lisent beaucoup de monde en éblouissant l’assistance par du beau spectacle et une sonorisation de qualité. Ce groupe est sur le point de préparer son premier album, pour le bonheur des amants de la musique évangélique. Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com


17 Avril 2015 No 1293

T-Ansyto sonnen yon lòt jan

Son slogan est comme sa bénédiction. Son « Ainsi soit-il » version créole. Ceux qui repartent satisfaits de ses services, T-Ansyto les baptise au nom de BW Sounds, son studio d’enregistrement : « Di yo sa ! Nou sonnen yon lòt jan ! » Entretien avec le prix Producteur de l’année 2015 de Plezi Kanaval.

« Je remercie d’abord mon père qui m’a ouvert la voie. J’ai hérité de sa renommée avant de me faire apprécier pour mon talent. Ensuite, le président Martelly, qui m’a offert en cadeau mon premier laptop en m’encourageant avec ces mots : «Fè m wè sa w ka fè !» Et Fabrice Rouzier, qui m’a initié à la production de musiques digitales avec de bonnes bases…», disait Hantz Junior Mercier, aka T-Ansyto, rendant témoignage au moment de recevoir la distinction de Producteur de l’année en février dernier. Prolifique producteur, T-Ansyto ne compte plus ses réalisations. À 17 ans, il commençait déjà à enchaîner des succès avec la musique digitale. Musique qu’il dit avoir appris sur le tas, grâce au soutien de Fabrice Rouzier qui lui a fourni les logiciels adéquats et une assistance sans relâche. Pour le carnaval national 2015, le beat-maker a produit en un temps record dix méringues avec le label de BW Sounds. Barikad Crew, Tony Mix, Team Lòbèy, Olivier Martelly, Zatrap, Jahman, MSC… figurent sur la liste des groupes, artistes et entreprises auxquels il a prêté ses services. Cet exploit, qui lui vaut le prix de « Producteur de l’année 2015 » de Plezi Kanaval n’est toutefois pas meilleur que sa performance de l’année d’avant. « Durant la période carnavalesque 2014, j’ai produit douze méringues et sept d’entres elles ont permis à leurs titulaires de décrocher des tickets de participation pour le défilé des trois jours gras », informe T-Ansyto. Victime de l’anonymat au début de sa carrière, le producteur n’a, en revanche, pas tout à fait jouit des crédits de sa signature recelée derrière de multiples créations. Aujourd’hui il révèle au grand public que les titres « Balade Max », « Donnez le monde aux femmes », « Agoye », « Pinga »… de Jean Jean Roosevelt appartiennent à ses actifs. La production musicale de l’album « 1804 » de Freedom lui revient. « Loyiz » de Grégory Telfort et tant d’autres tubes sont aussi rangés dans ses archives. « Mizik mwen te konn fè hit, men pwodiktè a pat janm fè hit », regrette le fondateur de Top Digital qui juge désormais nécessaire d’apposer son tag sur ses produits bien qu’il ne puisse pas toujours le faire comme il le souhaite. Dans le cas des entreprises commerciales avec qui il traite et réalise des spots publicitaires, cette règle d’or ne s’applique justement pas. Cependant, c’est à travers les pubs qu’on peut découvrir le potentiel de la créativité musicale de T-Ansyto sous un nouveau jour. « Ce n’est pas autorisé de faire de la pub pour les réclames que j’ai réalisées. Mais sans exagérer, j’estime que je travaille sur presque 70 % des spots audio en rotation sur les ondes de la place. Et je suis capable de citer quelques entreprises satisfaites de notre collaboration : Casami, Valerio Canez, Brasserie Nationale, MSC, Tropic S.A., Rebo, Diri Mega… », soutient le jeune producteur qui a monté son premier studio d’enregistrement avec Stanley Hérissé chez Joubert Charles.

Maestro en solo

« Maestro est le pseudo qui me convient le mieux », raisonne T-Ansyto qui a essayé plusieurs noms d’artiste avant de fixer son choix. L’ex-keyboardiste de Kreyòl La, qui ne fait partie d’aucun groupe musical pour l’instant, continue de jouer le rôle d’un chef d’orchestre derrière son ordi. Le beatmaker prend corps dans la peau d’un musicien polyvalent. Avec le logiciel Fruityloops, Maestro joue techniquement de tous les instruments. S’approprier d’un titre simple et fort capable de le distinguer lui sert de tremplin et de motivation pour se dépasser. « Pour mériter ce pseudo, je me suis promis de faire beaucoup d’efforts et de me démarquer surtout de la facilité. Je travaille sans répit pour continuer à être digne d’un maestro. » En référence à son Stromae, anagramme de son surnom, Maestro vise de percer le marché international. Un rêve géant presque proportionnel à sa taille.

T-Ansyto sonnen menm jan an…

« Di yo sa ! Nou sonnen yon lòt jan ! » est son slogan, sa marque de fabrique. T-Ansyto l’a utilisé pour la première fois dans le single de Fantom baptisé « Di mwen ». Cependant il arrive parfois que l’artiste utilise

son pseudo « Maestro » comme signature lorsque sa maxime ne va pas avec la chanson en question. Ironie du sort, à force de vouloir se distinguer des autres et avoir une sonorité musicale propre à lui, les beats de T-Ansyto, selon plus d’un, se ressemblent tous au final. Les produits « Nou sonnen yon lòt jan » tendent au « Nou sonnen menm jan an ». Pour répondre à cette situation, le beatmaker avance des arguments peu convaincants pour justifier qu’il ne se reproduit pas. « Auparavant j’avais l’habitude d’offrir aux clients des beats totalement différents les uns des autres. En

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surfant sur du compas, house music ou hip-hop, j’avais presque perdu l’identité de ma touche musicale, à trop vouloir proposer de nouveaux sons. A présent, que cela plaise à certains ou non, je suis satisfait du fait que notre production musicale se diffère des autres. En plus, quand c’est moi qui utilise un instrument musical, m ap fè li sonnen yon lòt jan. »

BW Sounds, un bel accord

Fusion d’entreprises, on n’en connaît pas beaucoup. S’il en existe, très peu réussissent en tout cas à survivre. Mais quoi qu’il en soit, la fusion de Wave Master Studios et Baoli Records fait bon ménage jusqu’ici. À environ un an de l’association de T-Ansyto et de Carl Fred Bermahnn en vue de monter BW Sounds, le feedback est très positif pour le compte du keyboardiste de Top Digital. Avec BW, il érige un monopole de production dans le secteur des affaires. « Cette fusion est une belle expérience pour moi. Elle me permet de perfectionner mon professionnalisme et de prendre très au sérieux les attentes des clients. On se fixe des exigences de travail pour que dès qu’on est satisfait d’un produit, le client soit du même avis », raconte T-Ansyto. Le maestro poursuis : « Avant, je n’avais guère de temps pour ma famille. Je croulais sous la pression des bals et des festivals. Grâce à cette entente, j’ai eu l’opportunité, en décembre dernier, de passer mon premier Noël en famille. Et je trouve même du temps pour bosser sur des projets perso qui sortiront bientôt. » Dimitry Nader Orisma


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Vendredi 17 avril 2015

Le club Lyford Cay ridiculisé par le Don Bosco

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our son premier match dans la CFU Championship 2015, tournoi qualificatif à la phase finale de la Ligue des Champions de la Concacaf, disputé mercredi 15 avril au stade Sylvio Cator, l’équipe championne en titre d’Haïti, le Don Bosco FC a fait voler en éclat la défense de Lyford Cay (Bahamas) : 10-0, mitemps (5-0). Dans l’autre match du groupe IV, il n’y a pas eu de vainqueur entre Helenites (Iles Vierges US) et de l’Unité Sainte Rose (Guadeloupe). Festival et carnaval offensifs pour le Don Bosco ! En effet, l’équipe représentative d’Haïti n’a pas fait de détails face à Lyford Cay (Bahamas), corrigé voire laminé (10-0) lors de la première journée du tournoi qualificatif à la phase finale de la Ligue des Champions de la Concacaf. Dans un stade Sylvio Cator contenant quelques centaines mordus du ballon rong et tout acquis à la cause du Don Bosco FC. Ce dernier n’a pas mis trop de temps pour déclencher les hostilités par Samuel Desroches (9’). Il a été imité deux minutes plus tard par Kerlens Georges (11’), qui allait s’offrir le doublé en deuxième mi-temps (66’). Auréolé du titre de meilleur buteur de la dernière édition du championnat national de D1, John Micky Benchy Estama s’est bien amusé en inscrivant un quintuplé. Il a d’abord porté la marque à (3-0) suite à son premier but inscrit sur penalty (14’). Puis, il a marqué deux buts peu avant la pause (20’ et 28’) pour corser l’addition (5-0). Au retour des vestiaires, Estama s’est fondu d’un doublé (47’ et 57’) pour porter son grand total à cinq (5) réalisations. Autant dire, avant l’heure de jeu, le Don Bosco menait par (7-0). Entre-temps, placé dans l’entréjeu du Don Bosco FC, Monuma Constant Junior a fait un match plein de sang foi et cela, sans forcer ses talents. Cerise sur le gâteau, il a inscrit un but de toute beauté en faisant admirer ses belles qualités de frappes. Un tir tendu du gauche, en déhors des seize (16) mètres, laisse pantoire le portier adverse. La misère du dernier rempart de Lyford Cay allait prendre fin suite au dixième but de la rencontre, inscrit par Evens Saint-Jean (87’) alors qu’il avait débuté la rencontre sur le banc des remplaçants. On en reste-là, le Don Bosco FC

a débuté donc sous les chapeaux de roux la CFU Championship 2015 en rédiculisant (10-0) la modeste équipe de Lyford Cay (Bahamas). « Ce soir, on a gagné contre une équipe visiblement faible. On ne va pas crier la victoire. On attend de pied ferme nos deux prochains adversaires, Helenites, vendredi 17 avril et Unité Sainte Rose. On va rester concentrer sur notre sujet, car notre objectif est clair : jouer la phase finale de la Ligue des Champions de la Concacaf », Junior Nathoux, dixit. En levée de rideau de la rencontre du Don Bosco, les équipes de l’Unité Sainte Rose (Guadeloupe) et de Helenites (Iles Vierges US) se sont neutralisées (2-2) dans un match sans histoire mettant aux prises deux équipes de niveau très moyen. Ce serait une surprise, si l’équipe représentative d’Haïti, laisserait filer l’unique billet donnant accès aux ½ finales de la plus prestigieuse compétition au nniveau de clubs de la zone. Avec trois (3) points (+10), le Don Bosco FC, qui doit affronter son homologue de Helenites (Iles Vierges US) vendredi 17 avril au stade Sylvio Cator à 6h, s’est emparé du leadership du groupe IV devant son prochain adverse, et l’Unité Sainte Rose. En revanche, Lyford Cay prend seul la dernière place avec zéro point. L’équipe du Don Bosco FC : Jaaffson Origène (GK).- Jimmy Sara, Massigno Joseph, Jean Charles Canès, Jean Junior Brennus.Folson Philémond, Vénel SaintFort, Monuma Constant Jr, Junior Delva, Samuel Desroches.- John Michy Benchy Estama. DT : Junior Nathoux

Benchy Estama, 5 fois buteur (Photo : Yonel Louis)

Résultats de la 1e journée de la CFU Championship, groupe IV Mercredi 15 avril 2015 au stade Sylvio Cator Helenites (Iles Vierges US) – Unité Sainte Rose (Guadeloupe) : 2-2 Don Bosco FC (Haïti) – Lyford Cay (Bahamas) : 10-0 Calendrier de la 2e journée Vendredi 17 avril 2015 au stade Sylvio Cator 4h : Unité Sainte Rose (Guadeloupe) – Lyford Cay (Bahamas) : 6h : Don Bosco FC (Haïti) – Helenites (Iles Vierges US) : Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com Samuel Desroches stoppé par Happy All (Photo : Yonel louis)


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Vendredi 17 avril 2015 Preliminaires de la Ligue des Champions de la Concacaf ; Groupe III

Bonne entrée pour l’America sous les yeux de Martelly P

lus de sept mille spectateurs ont assisté mercredi à la première rencontre internationale de l’histoire de l’America des Cayes en préliminaires de la Ligue des Champions et Vice-Champions de la Concacaf grâce au mécénat inespéré du président de la république, Joseph Michel Martelly. Sur le terrain, les joueurs Cayesn ont fait ce qu’il fallait pour leur donner toutes les frissons avant de s’imposer 4-2 aux dépens de Excelsior de Surinam. L’histoire retiendra que c’est l’attaquant de Montego Bay Fabian McKarthy qui aura inscrit le tout premier but en compétition internationale au Parc Larco en transformant le penalty qui a permis à son club de prendre le meilleur 1-0 aux dépens des Guadeloupéens du Sportif Moulien. Le président Martelly accompagné du Ministre des Sports à assisté mercredi aux premières rencontres internationales disputées au Parc Larco inauguré il y a de cela moins d’une année à Ka-Larco au nord de la ville des Cayes. Il se serait entendu selon les dirigeants de l’America pour payer 10 000 billets à 250 gourdes l’unité pour permettre à la population cayenne de pouvoir assister aux rencontres comptant pour les préliminaires de la Ligue des champions et vicechampions de la Concacaf, ce qui constituerait une manne pour les dirigeants du club qui se trouvaient au four et au moulin pour trouver les moyens de couvrir un budget d’organisation de plus de 70.000 dollars US. L’aspect financier étant partiellement réglé c’est le Club Sportif Moulien de la Guadeloupe qui affrontait la formation Jamaïcaine de Montegobay pour la toute première rencontre internationale du parc sous les yeux du chef d’état. Après une première période sans but marqué par quelques bel arrêts du portier Jamaïcain, David Swaby, c’est en seconde période que les Guadeloupéens allaient se laisser prendre au piège des Jamaïcains. Plus aggressifs dès l’entame de la seconde période, McKarthy allait pousser Félix Siar à la faute pour le premier avertissement de la partie. Jordan Sennon disputant une bonne partie, retardait souvent l’échéance jusqu’à la faute fatale de Félix Siar à la 63e minute pour le penalty accordait par l’arbitre. McKarthy n’allait pas trembler pour le transformer en prenant

Jordan Sennon à contre pied pour ouvrir le score. Les Jamaïcains allaient manquer plusieurs occasions nettes par la suite sans parvenir à marquer alors que les Guadeloupéens pourront toujours révendiquer une faute non sifflée dans la surface adverse. Au coup de sifflet final, Montegobay s’impose 1-0 et se prépare à défier jeudi l’America avec l’ambition de venir faire la différence en terre Cayenne. Comme une grande fête Tenues endimanchées dans un parc aux couleurs bigarrées, ils étaient nombreux les fans de football et les curieux qui ont assisté à la grande première de l’America. Quoique la rencontre ait été décalée jusqu’à 21 heures (heure haïtienne) le président de la république accompagnée de son ministre des sports est resté présent pour assister au début de la rencontre. Sonche Pierre aligne en la circonstance une formation évoluant en un 4-2-3-1 qui se varie quelquefois en 4-3-3 composée de Ramos Point-du-Jour - Robenson Louis, Valérius, Rubin, Junior François - Cliff Cantave, Winvel Jabouin - Charles Pierre Ronald, Sandino Saint-Jean, Judeson Eliscar - Géel Pierre pour contrer celle en 4-4-2 que lui opposait Arnold B. Leeson. Dès le coup d’envoi de la partie arbitrée par le cubain Yardel Martinez Purpo, les joueurs de Sonche Pierre posaient leur jeu, monopolisaient le ballon et mettaient à mal la formation visiteuse. Ils n’ont mis que 17 minutes pour permettre au dossard 17 Géel Pierre de battre Lombert et ouvrir le score dans un parc Larco tout acquis à leur cause. A la mi-temps l’America menait 1-0 et Excelsion avait encore 45 minutes pour refaire son retard. En seconde période, les Cayens repartaient pied aux planchers et c’est Lombert qui craquait et commettait la première bourde de la partie. Sur une passe en retrait, le portier quittait sa surface pour anticiper l’arrivée de Géel Pierre et essayer de relancer, mais le géant Surinamien se glissait et manquait sa tentative ce qu’en profitait Géel pour marquer sur un tir d’environ 30 mètres et réussir le doublée. La suite ne sera qu’une suite de deux autres bourdes de portiers. D’abord, Lombert se loupait sur une tentative de Kenz Germain sur coup franc pour détourner

le ballon en corner avant de se faire prendre à contre pied par la talonnade astucieuse de Sandino Saint-Jean à la réception du corner alors que Wensley Christoph (62e) avait relancé la partie en réduisant le score. Puis, Ramos Point-duJour qui imitait Arconada sur une frappe puissante de Païva (89e). Heureusement pour les Cayens que Valérius avait entre temps porter la marque à 4 ce qui fait qu’au coup de sifflet final de M. Purpo l’America s’imposait 4-2 et rentrait par la grande porte dans la compétition. • “L’America mérite amplement sa victoire car c’est une grande équipe, mais, si nous n’avions pas râté notre vol du mardi et que nous étions arrivée à temps, vous auriez vu un tout autre match”, reconnaissait Arnold B.Leeson dans sa conférence de presse d’après match. “L’America est une formation très technique

qui distribue bien le jeu mais j’ai constaté que les joueurs ont montré des signes de crampes en fin de match” ajoutait-il pour souligner la faiblesse de l’équipe haïtienne au journaliste que le lui demandait. • “Le public cayen est un vrai 12e homme et il m’a fait penser au public brésilien qui vibre pour son public” jubilait le capitaine de la formation Surinamienne, Ricardo. “Nous avons eu une journée difficile du au fait qu’il y a d’énormes lacune au niveau de l’organisation. Les joueurs qui ont joué ce soir sont des héros et nous pouvons nous estimer heureux d’avoir su profiter des deux erreurs inespérées du portier Surinamien” a pour sa part souligné Sonche Pierre se plaignant des retombées sur ses joueurs de l’inexpérience des dirigeants de son club dans le domaine de l’organisation d’une compétition internationale. Enock Nere


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17 Avril 2015 No 1293

qui s’était adressée à lui dans la pièce obscure où se cachaient les zombis. -Je suis venu pour retrouver l’âme d’un Blanc. -J’étais là quand on lui a pris son âme. Je peux vous aider. Mais à une condition. -Laquelle ? -Que vous me promettez de nous sortir d’ici. Nous sommes plusieurs à avoir retrouvé nos souvenirs. Au point où il en était, il n’avait pas le choix. -Je vous le promets. -Je vous fais confiance, dit la voix. SAISON 4 Épisode 23 Par Gary Victor Mais il faut faire vite. Cèsimal fait une prière à son Diable avant de venir vous écorcher. Une machette coupa les cordes qui immobilisaient Sourbier. -Venez , lui dit la voix. (quatrième partie) Il vit alors que ses sauveurs étaient deux. L’homme qui venait de lui parler, une sorte de géant, au torse nu, plein de poils blancs. Il lui manquait le bras droit. Résumé épisodes précédents : On a confié à la SAD, la Société Anonyme de Désenvoutement, L’autre était une femme, couverte de une étrange mission : récupérer l’âme de l’ambassadeur américain qui aurait été remplacée haillons, encore jeune, qui gardait la tête par une autre. C’est apparemment la même personne, mais elle se comporte d’une manière qui baissée. Les deux étaient arrivés par un tunnel. La femme passa en premier, puis prouve le contraire. René Ouari qui a pu identifier l’endroit où se trouve l’âme confisquée de Sourbier pendant que le géant faisait le l’ambassadeur a imaginé un invraisemblable stratagème pour infiltrer chez le bòkò Cèsimal le guet. Dès que ce dernier les rejoignit, il les guida dans le souterrain jusqu’à une meilleur agent de la SAD, Bernard Sourbier. Le plan réussit dans un premier temps. Un zombi sorte d’escalier qui menait jusque devant un mur. Le géant se baissa, tendit l’oreille prisonnier chez le bòkò prend contact avec Sourbier, mais ce dernier est alors capturé. comme s’il avait le pouvoir d’entendre tout ce qui se disait de l’autre côté. Puis, -Je ne connais qu’une personne dans du coude, il frappa au bas du mur à un ce pays capable de penser à un strataendroit certainement qu’il avait déjà gème aussi débile pour s’introduire chez identifié. Un espace se dégagea dans un moi. Un ancien ami. Ce ne serait pas lui nuage de poussière. Le géant annonça qui vous envoie par hasard ? On lui avait que la voie était dégagée. Ils passèrent pourtant dit de rester tranquille. Vous vite de l’autre côté. Sourbier se retrouva êtes venu pour retrouver l’âme du Blanc. dans une sorte de sanctuaire avec deux C’est bien cela ? autels recouverts de nappes à la blanComme Sourbier ne répondait pas, il cheur immaculée. Des bougies brûlaient reçut une seconde gifle. aux quatre coins de la pièce. Sur l’un -Sale traitre ! Vous ne comprenez deux autels, étaient déposés des fruits, donc pas ? C’est pour le bien du pays. des bouteilles, des colliers, une épée Ils voudront dicter leur volonté dans rouillée, un crâne humain. Sur l’autre les prochaines élections, mais cette fois seulement une bouteille. Mais autour de l’ambassadeur sera de notre côté. Pire, il cette bouteille, un serpent avait enroulé sera notre chose. son corps. -Pourquoi ? répliqua Sourbier. Pour -C’est la bouteille que vous cherchez, faire accéder au pouvoir un autre dit le géant. Mais attention. Si le serpent fossoyeur ? Pour libérer encore plus de vous mord, vous perdez la vie. forces maléfiques qui aspireront le peu -Comment dois-je faire ? demanda de lumière qui brille sur cette terre ? Sourbier. -Silence ! rugit Cèsimal. Vous ne savez -Attendez, dit le géant. pas de quoi vous parlez. Sourbier fut témoin alors de quelque C’était la première fois que le sorcier chose d’extraordinaire. La femme dégamanifestait un sentiment. Les flammes gea un sein sous son corsage et le pressa de torches vacillèrent sans le passage du si fort qu’un jet de lait en jaillit, allant moindre courant d’air dans la pièce. faire un trait sur le sol. La couleuvre se -De toute manière je suis édifié. Ouari réveilla aussitôt, glissa de l’autel avec recevra votre tête en guise d’avertisserapidité pour venir vers le trait de lait. Le ment. géant s’empressa de dérober la bouteille Le rire de Cèsimal explosa dans la et de la tendre à Sourbier. salle. Sourbier entendit une porte qui -Il faut partir maintenant, dit-il. s’ouvrait, puis se refermait. Le sorcier -Et elle ? demanda Sourbier. était parti. La couleuvre avait quitté le trait de lait *** pour venir s’enrouler autour de la femme. Sourbier s’avoua bien vite vaincu. Il Sa résistance fut vaine, car il fut -Elle sait ce qu’elle fait, lui dit le géant. dit les crocs d’un prédateur. n’avait aucun moyen de défaire ses liens. assailli par une dizaine de personnes au Venez. -On peut tromper mes idiots de serLes cordes étaient solides, les nœuds ne moins. « Je le veux vivant »,cria la même Sourbier s’empressa de partir avec le viteurs, mais pas moi, dit Cèsimal. Vous donnaient aucune possibilité même à un voix. Quand on le maîtrisa, il eut la vaine géant. Dans la nuit noire, ils coururent, ne représentez rien pour moi. Je veux contorsionniste génial. Sa situation était satisfaction d’avoir envoyé quelques-uns marchèrent pendant des heures. Ils seulement savoir qui vous a envoyé ici désespérée à moins que René Ouari n’inde ses agresseurs au tapis. Il fut traîner, à savaient que les guerriers de Césimal et pourquoi ? Vous n’avez rien avec vous. tervienne dans les minutes qui suivent. moitié inconscient, à travers une cour hu- Vous n’êtes pas un danger mystique. étaient lancés à leurs trousses. Tant que Mais la SAD ne pouvait plus bénéficier mide, aux senteurs pestilentielles jusqu’à le soleil ne se levait pas, ils ne devaient -J’ai dû me tromper d’adresse. de l’effet de surprise. Cèsimal devait avoir une autre pièce où on le ligota à un popas s’arrêter. -Savez-vous ce qui vous attend ? pris ses précautions. Il venait de faire teau de béton. L’endroit était éclairé par *** lui demanda Cèsimal. On aura à peine comprendre à Sourbier qu’il connaissait des torches retenues par des anneaux -Vous avez donc réussi la mission qui commencé avec vous que vous demanqui était derrière cette tentative pour de fer à des murs blanchis à la chaux. vous avait été confiée ? derez grâce. Vous avouerez même les récupérer l’âme de l’ambassadeur. Sourbier n’eut plus la notion du temps Ouari hocha la tête. choses que vous avez oubliées. Mais on L’agent de la SAD commença à suer. jusqu’à ce qu’il reçoive une violente gifle -Oui, monsieur Victor. L’âme de ne s’arrêtera pas pour autant. Vous allez Il se rendait compte qu’il allait mourir ici qui augmenta sur le coup sa douleur au l’ambassadeur avait retrouvé son corps, souffrir tellement que vous nous supplie- pour une cause dont il n’était même pas crâne. Il vit un homme devant lui, haut, les forces négatives libérées aspirées vers rez d’achever bien vite notre repas. certain de partager. Il allait mourir dans si maigre qu’il semblait flotter dans ses leur plan. -Votre repas ! Cela veut dire quoi ? d’atroces souffrances aux mains de ces vêtements. Son crâne, chauve, son visage -Sourbier a -t-il tenu sa promesse ? -Nous allons vous écorcher vif dans gens qui pouvaient même, suprême et osseux, faisait de lui un personnage tout -Oui. Quelques jours plus tard, on une heure ou deux. À moins que vous ne pervers raffinement, se repaître de sa droit sorti des films d’horreur de série B effectua une descente police chez Césidisiez ce que vous êtes venus faire ici. chair. Il n’avait même pas la possibilité de des années soixante-dix. mal. Prévenu sans doute par une com-Vous me tuerez quand même. se suicider pour leur ôter le plaisir de la -Pourquoi êtes-vous ici ? demanda plice, il eut le temps de s’échapper, mais -On peut vous épargner la douleur. mise à mort. l’homme d’une voix sans aucune expresune vingtaine de pauvres gens zombifiés, Sourbier lança un jet de salive vers Au moment où il allait sombrer dans sion. devenus esclaves, furent libérés. Césimal, mais ce dernier avait soudain son découragement, il entendit un bruit -Pourrais-je savoir à qui j’ai l’honneur -Vous n’avez pas été ensuite inquiété ? disparu comme si l’homme qui avait derrière lui. Quelque chose qui semblait de parler ? répliqua Sourbier. -Je suis toujours sur mes gardes, me été en face de lui n’était qu’une image. sortir du sol. Un autre bruit puis une -Je suis le maître des lieux. Césimal ! rassura Ouari. La SAD, une fois de plus, L’agent de la SAD entendit un rire monsmain ferme, terreuse, se posa sur ses Je veux savoir ce que vous faites ici ? a fait échouer un plan infernal pour trueux. lèvres. Mais la personne resta hors de sa -Je suis un zombi, persifla Sourbier. plonger ce pays dans plus de chaos, plus -Vous avez encore le temps de vous vue. Un rictus releva les lèvres de Césimal. de ténèbres. décider. -Êtes-vous venu pour nous aider ? Ses dents, pensa l’agent de la SAD. Ce ne Il entendit une voix susurrer à ses demanda une voix qu’il connaissait, celle sont pas des dents humaines. On aurait Gary Victor oreilles.

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