Piti Fèy, Pi Wouye, Pi Koupe

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19 janvier 2012 No 583

A propos … C’EST LEUR ANNIVERSAIRE 2012! Enfin des résolutions! Kevin Costner né le 18 janvier

Mercredi 18 janvier

Morgan York (Artiste), Samantha Munba (Chanteuse), Jonathan Davis (Chanteur/compositeur), Dave Batista (Sportif ), Jane Horrocks (Actrice), Mark Messier (Sportif ), Kevin Costner (Acteur), Bobby Goldsboro (Chanteur), Constance Moore (Artiste), Danny Kaye (Acteur), Cary Grant (Artiste), Olivier Hardy (Comédien), A.A. Milne (Auteur).

Jeudi 19 janvier

Nous autres célibataires (moi en tête de liste), nous rejetons toujours nos malheurs sur les hommes. C’est à cause d’eux que nous sommes si malheureuses et seules. Oui. Mais juste en partie. De l’autre côté, nous en sommes aussi, pour ne pas dire autant, responsables ! Ayant été malade ces derniers jours, je voguais comme une âme en peine dans mon appartement, pyjama usé, compresse d’eau froide sur la tête, des chaussettes et une tasse en main. La totale quoi. La pauvre fille célibataire, seule au monde avec personne pour lui faire du thé, du jus, ou … bon la liste est trop longue ! Quelques copines se sont arrêtées à la maison entre deux courses ou après le travail pour voir si je n’avais besoin de rien, un peu en courant quand même ! Entre mon lit et mon canapé, je cogitais sur mon existence, ou plutôt sur l’inexistence de ma vie amoureuse. Et j’ai compris. Je révisais dans ma tête ma liste (oh ! très longue liste… c’est ça, jugez moi !) de relations et j’ai relevé un dénominateur commun (et moi qui pensais que les mathématiques n’étaient réservées qu’aux nerds) : mes choix. D’où certaines résolutions ! Mon premier mauvais choix : entrer dans une relation sans lendemain. En effet, cela m’est déjà arrivé de perdre mon temps avec des hommes pour qui je n’avais aucun intérêt particulier et qui de leur côté ne cherchaient pas non plus à aller trop loin avec moi. C’est fini ! C’est décidé ! Il faut toujours utiliser votre temps à bon escient… même en amour ! Mon deuxième mauvais choix : vivre sa vie. J’aime la nature. Marcher pieds nus sur la plage, grimper aux arbres, laisser mes cheveux en désordre, rires aux éclats, manger au pied de mon lit ! Une fois j’ai rencontré un certain jules, coincé (entre l’enclume et le marteau probablement), chemise dans le pantalon, souliers noirs, cravate, dîner sur la table avec au moins un jeu de 7 fourchettes et autres trucs du genre… et j’ai cessé d’être moi-même pour me conformer à ses goûts. Fini ! Il ne faut jamais cesser d’être vous-même ! Troisième mauvais choix : attendre son appel. Ne riez pas. Nous l’avons toutes fait. Suspendues à notre téléphone en attendant un certain appel ou message. Même quand le téléphone de notre copine sonne, nous nous ruons sur le nôtre. Nous stressons, nous devenons tristes, comme si notre vie dépendait de cet appel. Mesdames, laissons notre téléphone quelques minutes et accomplissons quelque chose de productif de notre journée. On compte toujours ? Quatrième : toujours lui trouver des excuses. Il rate mon anniversaire, et c’est moi qui me confonds en excuses devant nos amis. « Il allait venir mais il a été retardé au bureau… De toute façon, il m’a promis un dîner à la chandelle ce week-end pour se rattraper. » Qu’il s’excuse lui-même quand (si jamais) il en trouve l’occasion ! Cinquième : se faire belle pour lui. Des fois il ne remarque même pas que tu as changé de coiffure. Même quand tu t’aurais fait poser un gros oiseau sur la tête. Nous récoltons souvent un « d’où viens-tu donc ? », comme si ce n’était pas évident. Mesdames, faites vous belles pour vous ! Allez régulièrement chez le coiffeur, manu, pedi, spa… juste pour votre bien-être. Allô, maman… je suis chez le coiffeur ! Non… pas du tout. Je n’ai pas un nouveau petit copain ! Gabrielle Jones

Lima Soirélus (Journaliste), Shawn Johnson (Sportive), Trever O’Brien (Artiste), Jodie Sweetin (Artiste), Jenson Button (Sportif ), Shawn Wayans (Acteur/scénariste), Wendy Moniz (Actrice), Junior Seau (Sportif ), Paul McCrane (Artiste), Thomas Kinkade (Acteur), Katey Sagal (Artiste), Desi Arnaz, Jr. (Musicien), Dewey Bunnell (Chanteur), Robert Palmer (Chanteur/ compositeur).

Vendredi 20 janvier

Rob Bourdon (Musicien), Nicolas Pierre, Gary Barlow (Chanteur/compositeur), Anastacie Estime, Melissa Rivers (Artiste),Sindi Alexandre, Rainn Wilson (Acteur), Patchouko Medor, Paul Stanley (Musicien), Camille Junior Avril (Chanteur/compositeur), Ronald Osias, Dorothy Province (Actrice), Oberson Desir, Arte Johnson (Acteur), Edwin ‘Buzz’ Aldrin (Célébrité), Patricia Neal (Actrice), Huddie ‘Lead Belly Ledbetter (Musicien).

Samedi 21 janvier

Izabella Miko (Actrice/danseuse), Janessa Vicky Cenatus Bolane, Emma Lee Bunton (Chanteuse), Katia D. St Jean, Hakeem Olajuwon (Sportif ), Centre Presse Haïti, Robby Benson (Acteur), Geena Devis (Actrice), Mac Davis (Chanteur), Placido Domingo (Célébrité), Jack Nicklaus (Sportif ), Wolfman Jack (Artiste), Benny Hill (Comédien), Telly Savalas (Acteur), Paul Scofield (Acteur).

C’est aussi leur anniversaire

Lewis Moyson, Antoine Dadzie, Keyssie Nia Ambroise, Gmomix Pampibon, Mackenson Jean, Hmi Raprocher, Alourdes Desinor Frédéric, Baby Pétion, Mike Joseph Elizias, Naty Jean, Marjorie François, Béatrice Laporte. Pour insertion, envoyez un sms au : 37 98 43 11 Ou un courriel à : wendysimon1@gmail.com

Agenda du week-end Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : francoispiere54@yahoo.fr

MERCREDI 18 JANVIER 2012

-Du 11 au 25 janvier Eyes on Haiti photofestival (Place St Pierre, O Brasileira, Cafe des Arts, Karibe, Quartier Latin, Press Cafe, La Reserve, View, et les murs de la ville avec Rising Soul ‘Haiti’) Info : www.eyes-on-haiti.org -Du Mercredi 18 Janv- au Samedi 11 Février (Jacmel) Atelier des Grandes Personnes : Projet Kokenchenn E Potorik, fabrication et manipulation de marionnettes. Appel à candidature

JEUDI 19 JANVIER 2012

-JEDI MIZIK : Scène ouverte (IFH) -JEUDI DE LA DANSE : remercier, louer, témoigner, danser la vie (Espace

Lard, P-ville) Dès : 7 hres pm

VENDREDI 20 JANVIER 2012

-Du 20 Janvier au 28 Janvier : 6 ème Edition du Festival International de Jazz à P-au-P

SAMEDI 21 JANVIER 2012

-Tony Mix (Claranamar) -Wake Up, Jazz des Jeunes (Rendezvous 33) -‘Ambiance Folle’ (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pétion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net -Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5

hres pm -Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

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19 janvier 2012 No 583

Z Z BU

L’agenda de Péguy

é n e R e n i Par Acel

Vous savez quel jour on est ? Vendredi. Et cela signifie quoi selon vous ? TGIF. Thanks God it’s Friday ! Alors que la fête reprenne !

Les meringues entament leur défilé

Vendredi allez découvrir la délicieuse chanteuse créole Stevy Mahy à partir de 7 h p.m. à O’Brasileiro. Pour son premier concert en Haïti, la Guadeloupéenne promet de vous délecter de tous ses tubes. À ne pas rater sous aucun prétexte. Un nouveau club vient d’ouvrir à Pétion-ville, au 101 de la rue Grégoire. Garden Studios Sports Lounge and grill. Le club accueillera une soirée TGIF à 9 h p.m., où Luck Mervil est l’invité spécial. Ceux qui ont raté son show mercredi soir à Ayiti Deploge ont là l’occasion de se rattraper. L’admission est à $ US 20. Et cette semaine, le grand rendez-vous est celui du Festival de Jazz de P-au-P. Alors, tout le week-end, amusez-vous à découvrir la musique du monde avec les groupes venant de Belgique, d’Allemagne, de Suisse, d’Espagne, de Brésil, etc. Samedi, au Parc historique, allez à la rencontre d’Angelika Niescer d’Allemagne, de Rubem Dantas d’Espagne à compter de 6 h. Et de Kephny, ce jeune jazzman d’Haïti à Quartier Latin à partir de 8 h p.m. Garden Studios (encore !) vous propose Carribean Colours avec DJ Mike, Réginald Lamothe. Invité : DJ kid. $ US 10 à 9 h p.m. La Réserve vous concocte quelque chose de spécial pour la nouvelle année. Toute une planification pour être en leur compagnie chaque jour. En attendant de découvrir ce qui vous est réservé, commencez par déguster à leur Saturday Créole Night, avec en fond du Troubadour en live. C’est tous les samedis soirs, de 7 h à 10 h p.m. Dimanche au Karibe, l’un de nos jazzmen haïtiens préférés, Thurgot Théodat, performera sur la même scène que Batuka Samba Funk a 6 h p.m. Alors soyez à l’heure. Ah ! Le temps du cinéma… Que de bons souvenirs ! Revivez-les au Garden Studios à la rue Grégoire, lors de son Movie Night. The Skin, I live in ; un film d’Antonio Banderas et d’Elena Anata. À partir de 7 h p.m., l’admission est 200 gdes. Lundi, après un lunch copieux, mais léger à La Reserve, dont sandwich et potage, du jazz pour clôturer la journée. A Quartier Latin, à partir de 8 h p.m., avec Hans Kenel et Lord’s Power. Mardi un bon petit déjeuner à Le Petit Creux pour bien démarrer la journée. Dernièrement, j’y ai commandé des œufs de chez nous (avèk ti aranso m epi bon ti piman !), servis avec de la banane bouillie. C’était tout simplement succulent !

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Vive le carnaval ! Après cette période stressante due aux souvenirs du 12 janvier, que demander de meilleurs que des couleurs vives, des sons haletants et de nouveautés ? En tout cas même si le lieu du carnaval de cette année - la ville des cayes- est très controversée, les différents groupes musicaux du pays continuent de parfaire et même de dévoiler leur meringues carnavalesque en attendant de savoir s’ils figureront ou non dans la liste des 12 groupes sélectionnés pour le grand défilé des trois jours gras. A l’attente des grands ténors Bouckman Experyans, Ram… des rois du polémique Dajkout#1, T-vice, Baricad Crew Rockfam… le public se délectent assez bien des titres fraichement sortis et certains font déjà même le buzz… comme celui de Paste Blaze et Williams et de Vwadezil. Le titre de Chachou Boys et de Brothers Posse sont aussi très prometteurs. Tous ces morceaux et bien d’autres encore sont actuellement sur les ondes des radios nationales et sur le net. Le carnaval est le grand moment pour sortir de l’ombre nombreuses sont les formations qui font leur toute première apparition avec des titres qu’on aurait franchement pu se passer. On continue de guetter les nouvelles meringues. Jour J-30.

Dekole un remix qui ne décollera pas

Quelle mouche a piqué à J-Perry de faire le remix d’un titre aussi auto-suffisant ? Il semblerait que le chanteur ne se contente pas du fait que le titre qui a coiffé sa popularité ait aussi

été choisi comme thème du carnaval de cette année. « Ayiti pral dekole » Il a fallu que Baoli records présente une autre version de « Dekole » avec, en plus de Shabba et de Izolan, la participation de Luck Mervil et la vaine collaboration de Wyclef Jean. En effet contrairement à ce qui se passe ordinairement le remix de « Dekole » est loin d’être meilleure que la version originale. Bien entendu Wyclef à chanter pour ne rien dire et Luck Mervil… franchement !!! Ce fut du gaspillage. Dekole est un succès, pendant longtemps on n’a pas eu un morceau qui fasse autant la une et qui traduit la beauté, les besoins et la réalité d’Haïti avec autant de franchise. Apres une vidéo de laquelle on s’attendait a mieux, un remix sorti de nulle part… j’ai bien peur que trop d’extravagance ne ruine ce chef d’œuvre bâti dans les studios de Carl-Fred Behrmann, avant longtemps.

Malory Boursicot, d’origine haïtienne couronnée Miss Quebec 2012

Repérée par Hasard grâce à sa page facebook en août dernier, Malory Boursicot, jeune fille de 26 ans vient d’être couronnée Miss Québec 2012. La jeune fille d’origine haïtienne a été désignée lors d’une soirée gala organisée par les organisateurs du concours Miss Québec, le samedi 14 janvier 2012, a l’hôtel Sandman de Longueuil. Malory Boursicot a été sélectionnée parmi plus d’une centaine de candidates pour recevoir ce titre. Espérant devenir Pédiatre, la jeune femme, pense bien se servir de sa nouvelle notoriété pour concrétiser quelques projets, comme par exemple organiser un atelier d’art à l’hôpital Sainte Justice. En autres, Malory qui se dit être très touchée par la cause des enfants a été tres inspirée par le séisme en Haïti, le pays d’origine de ses parents. Malory Boursicot, aujourd’hui, Miss Québec, représentera cette ville dans divers festivals, notamment au Mexique et aux Bahamas. Toutes nos félicitations Malory.

Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Ticket présente ses sympathies aux familles et amis de toutes les victimes de l’accident du 16 janvier 2012 survenu à Delmas 32. Que les âmes des défunts reposent en paix !

Toutes nos sympathies à Jacques Maurice et au reste de sa famille

Ticket présente ses sympathies à toutes les familles qui ont été touchées par le tragique accident survenu le lundi 16 janvier, à delmas 33, devant les locaux de la TNH. Nos pensées vont particulièrement à notre confrère Jacques Maurice qui y perdu son fils. Suite à de graves fractures à la tête, Jacquelin Maurice a été transporté d’urgence à l’hôpital où il était plongé dans un profond coma. Selon ce qu’on a appris, le jeudi 19 janvier des suites d’une intervention chirurgicale, le jeune homme perdu la vie et laissa derrière elle une famille en peine et des rêves non concrétisés. Toutes nos condoléances à la famille Maurice et que l’âme de « Jacky » repose en paix.


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Fritz Valescot Pi wouye, pi Koupe Né à Jacmel le 29 septembre 1952, Fritz Valesco est arrivé très jeune à Port-au-Prince où il a passé une grande partie de son enfance et toute sa jeunesse. Fils d’une femme du peuple d’origine paysanne et d’un père issu de l’aristocratie jacmélienne de l’époque qui a refusé de lui donner son nom, Fritz a grandi entre deux mondes. Il se lance dans le théâtre et fait un passage au Conservatoire national d’art dramatique. Mais sa vie publique va effectivement commencer avec son entrée en 1974 à Radio Port-au-Prince, où il présente Fèy Papye Listwa, une émission éducative où il raconte en créole l’histoire d’Haïti. L’émission présente aussi les personnages internationaux qui ont joué un grand rôle dans l’histoire de l’humanité. Valescot en profite pour faire subtilement un peu de politique. Il animera par la suite sur Radio Métropole « Express Créole », une émission du même format. Le succès de l’émission est tel que l’animateur ne tarde pas à se diriger vers la télévision. C’est donc ainsi qu’il débute avec « Ayiti Toma » sur Télé Haïti en 1976. L’adaptation à la télévision change un peu le format de l’émission. Avec « Ayiti Toma », Fritz Valescot emmène les téléspectateurs sur les différents sites historiques de la capitale et des villes de province et leur permet de mieux connaître les lieux sur lesquels les évènements importants de notre histoire se sont déroulés. Cela a duré près de 5 ans et lui a permis de faire une transition en douce vers la télévision avec le déclin de Radio Port-au-Prince vers 1986. D’abord, Valescot fait des reportages pour Télé Haïti, où il loue aussi une heure d’antenne pour présenter « Tribord Bâbord », émission dans laquelle il présente les nouvelles et fait des interviews avant d’être officiellement engagé comme journaliste et reporter pour cette même chaîne. De 1986 à 2010, il y animera l’émission « Echo » tous les jours. « Echo » représente un espace réservé à la société. Fritz Valescot y a reçu des médecins, des avocats et des politiciens, entre autres. L’animateur a aussi présenté tous les samedis sur Télé Haïti « Le Magazine de la Semaine », un condensé des nouvelles de la semaine. Le tremblement de terre qui a gravement endommagé Télé Haïti a contraint Valescot à prendre une pause. Mais, infatigable, l’homme a recommencé à présenter « Fèy Papye Listwa » sur les ondes de Radio Quisqueya depuis en octobre 2011. L’émission passe désormais du lundi au jeudi de 10 h à 11 h 30 AM sur le 88.5 FM. Parallèlement à ses activités dans les médias, Fritz Valescot s’est aussi investi dans l’humanitaire. En effet, de concert avec d’autres Jacméliens, il a mis sur pied

Les premières fois de Fritz Valescot Première bastonnade

Cette bastonnade m’a servi et je ne la regrette pas. Je la raconte d’ailleurs à tous les jeunes que je rencontre. Comme je te l’ai dit, j’ai grandi partagé entre deux classes sociales. Je passais mes journées chez grand-mère (la mère de mon père) et je rentrais dormir chez ma mère. Il y avait un jeune garçon qui s’appelait Sylvain chez ma grandmère qui faisait des combats de coq. Je n’avais pas le droit de parler aux gens de service. Je parlais donc en cachette à Sylvain. Une fois, je l’ai vu avec un petit canif qui a tout de suite attiré mon attention. Et j’ai volé le canif avant de partir. Arrivé chez sa moi, j’ai essayé de me cacher dans un petit coin pour jouer avec le canif. Mais ma mère m’a vu. Je lui ai dit que Sylvain m’avait donné le canif. Elle s’est changée et m’a emmené chez ma grand-mère. Elle s’est ensuite rendue auprès de Sylvain et lui a demandé où est son canif. Ce dernier lui a expliqué qu’il n’arrivait pas à le trouver. Ma mère lui a donc remis le canif. Sylvain, qui semblait s’être enfin rendu compte de ce qui se passait, m’a regardé avec un air désolé pendant que ma mère sortait une rigwaz de son corsage. Ma mère m’a battu avec les larmes aux yeux. Les gens présents sont intervenus en faveur et l’ont suppliée d’arrêter. Mais elle ne l’a fait que quand ma grand-mère s’est finalement décidée à intervenir. Ma grand-mère lui a dit que désormais j’allais habiter avec elle et a demandé qu’on me prépare du jus. Par la suite, je lui ai reproché de n’être pas intervenue plus tôt. Elle m’a alors expliqué la gravité de mon acte : « Tu es un voleur ! », m’a-telle dit. Cette bastonnade m’a appris à respecter ce qui ne m’appartient pas.

Première fois à la radio

Ce fut le 1er août 1974, sur les ondes de Radio Portau-Prince. L’émission que je présentais alors s’appelait « Express Créole ».

Première grande déception

Je n’ai pas vraiment connu de déception. Mais s’il faut vraiment citer quelque chose, je pourrais retenir une mésaventure qui m’était arrivé du temps où j’apprenais la musique. J’avais un ami qui avait un saxophone que j’utilisais pour pratiquer. Mais comme je devenais meilleur que lui, il m’a interdit de continuer avec son instrument. Ceci est en partie responsable du fait que j’ai abandonné la musique.

Première petite amie

J’ai connu beaucoup de filles. J’ai eu des relations avec tellement de filles que ma mère m’avait averti à un moment donné que cela causerait ma mort. Toutes les filles avec lesquelles je suis sorti m’ont marqué, car, je le confesse, j’avais bon goût. Je ne me rappelle pas de celle qui fut ma première petite amie ! Je me souviens toutefois que j’ai dû attendre un peu avant d’avoir ma première relation amoureuse. Je donnais des leçons de « jeune gens » à mes amis, mais on dirait que mes XXX ne marchaient pas sur moi. J’ai parlé de mes problèmes à un ami, qui m’a expliqué que mon heure n’était tout simplement pas encore arrivée. Effectivement, quand le coup d’envoi a été enfin donné, je n’ai plus jamais eu de ralentissement et encore moins d’arrêt. Bien que je sois présentement divorcé, je dirais que depuis, j’ai toujours été très heureux sur le plan sentimental.

Première voiture

Ce fut une voiture d’occasion, une Hillman que j’avais en 1975 avec les fruits de mon travail. Elle m’avait coûté 700$ HT.

Première grande joie

Tout est source de joie pour moi. Je n’ai pas eu de joie exceptionnelle. Me réveiller le matin est déjà une grande joie pour moi. Je me contente du peu que j’ai et peu importe ce que j’obtiens est sujet de joie pour moi.

en 1997 l’Ecole de Musique de Cercle Baptiste, une école à caractère non lucratif dont le but est avant tout d’aider les autres. Cette école qui accueille plus d’un millier d’étudiants comprend entre autres quatre fanfares, une école de danse folklorique et un orchestre philarmonique. Plusieurs de ces élèves ont pu voyager pour approfondir leurs études. En ce moment, un élève étudie à Cuba pour 3 ans et un autre dans le Wisconsin aux Etats-Unis pour 6 mois. En 2010, l’Ecole de Musique de Cercle Baptiste a été honorée par la Maison Blanche. Cette école est aussi à l’origine de la création de l’Organisation de Cercle Baptiste et a aidé à créer des écoles de musique dans d’autres villes de province. Toutefois, l’école survit difficilement. Jusqu’à présent elle vit de la charité chrétienne et de l’aide d’organismes comme la Fokal et l’Unesco, entre autres. A la question pourquoi pas une école de théâtre, Valescot répond que contrairement à la musique, le théâtre ne s’apprend pas et ne permet pas de gagner sa vie en Haïti. En effet, un bon musicien peut vivre de la musique en Haïti alors qu’il n’en est pas de même pour le théâtre, qui est moribond dans notre pays, expliquet-il. Selon lui, la musique est une porte de sortie pour la jeunesse et elle contribue énormément à la formation et à l’éducation humaine. Elle peut carrément changer un individu en lui permettant d’acquérir la sagesse, de la discipline et de la méthode. Valescot se dit attristé du fait que nous n’avons plus de véritables compositeurs et musiciens et que ceux qui sont en mesure de liredes notes deviennent de plus en plus rares. Il considère que la musique pourrait aider à réduire considérablement la délinquance juvénile et reproche à l’Etat de ne pas encadrer davantage les jeunes artistes en créant beaucoup plus d’écoles de musique et d’art. L’Ecole de Musique de Cercle Baptiste constitue une véritable mission pour Valescot, qui veut la voir aller constamment de l’avant. Il projette aussi de mettre sur pied une école d’art et de culture où l’on enseignera la sculpture, le théâtre, la danse… L’acquisition du terrain qui accueillera cette école a déjà été faite. Cette école d’art et de culture ne vise pas seulement les habitants de Jacmel mais aussi tous les jeunes des zones avoisinantes. On dit que chaque Haïtien est un artiste, mais sans aide, jamais il n’ira nulle part, soutient Valescot qui se dévoue corps et âme à la cause de ces jeunes artistes talentueux mais en manque d’encadrement. Daphney Valsaint Malandre


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13 19 décembre 2011 janvier 2012 572 No 583

e l l e d n a h c a l à Soirée e g n u o L o g n a M à

Sony Bèlanfòm et Konpè Filo de Télé Guinen

le 12-1-12

T-Djo Zenny était venu rendre hommage

rus e en mémoire des dispa Jean Jean Roosevelt jou neur on l’h à it éta es arl Ch rt be du 12 janvier 2010. Jou ce soir-là Notre Tonton Bicha dans ses propos de circonstance

Oui Queen B, ce look te va beaucoup mieux! sistance

Une vue partielle de l’as

Toussaint, Miu, Harry Luc et Medjy bougies en main

c son Dayana Mercier joue ave spéciale rée soi te cet ur po e up gro

Mémorial loge p e Ayileti12D -1-12

Yendy Cavé (à droite) et

Les jolies Tickettes, Iris Pierrena Azor un ami

t n a s s i t r a M e d Mémorial au Parc

igions Un beau mélange de rel n nio d’u le mp exe pour un

p longue La danse était un peu tro

Mathon et

le 12-1-12

Michelle Pierre-Louis et

acapella

les chanteurs de Troub


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R-BASS STILL IN THE GAME Voix originale du dance hall, vice-champion dans la catégorie hiphop du concours de musique de Solèy Sound system en 2005, ex chanteur du groupe Brothers Posse, son talent a été révélé au sein de Alaye in the Foxe’s. Disparu de la circulation suite à sa décision de laisser la bande à Kato et de former True Rasta avec Kiko, R-Bass reprend le micro après trois ans de silence, et présente son premier album STILL IN THE GAME, une preuve irréfutable qu’il est toujours dans la musique.

Il est revenu confiant comme s’il n’a jamais déserté le milieu musical. Il a ramené avec lui des voix qu’on n’avait pas entendu depuis que Solèy sounds ait cessé ses activités il y a près de six ans, des voix de grandes potentialités, qu’on a aimé sur l’album Alo Haïti. Sur le premier opus qu’il présente, R-Bass a presque autant d’artistes invités que de tracks : Full Bast de regretté mémoire à qui il dédie l’album, Black Fanfan, Belo, Mikanben, Don Kato, Stanley Georges, Chorty Pimp, Evans Grégoire, Tifane, Black Alex, Jean-Bernard Thomas, Haitian Money, Tonton Bicha, I Man, B-Jay, Bigahead, des amis de longues date qui ont marqué sa carrière et de qui il a voulu s’encadrer. Dix-sept chansons sont gravées sur STILL IN THE GAME, un projet qu’il a nourrit pendant plus de sept ans, les producteurs qui ont travaillé avec lui, varient de Fabrice Rouzier, Knaggz à Mikaben ; les chansons sont d’anciens succès, mélangées à de nouvelles vibrations portants les couleurs du reggae, du dance hall, et du rap, embrassant des textes qui vont dans le sens de la promotion de l’unité, du respect de la femme... Par cet album, R-Bass relance une carrière solo entamé timidement en 2005 avec le projet Alo Haïti. Soley sounds ayant campé ses activités, il a simplement compté sur le carton qu’a fait « Pa okipe », pour avoir l’intérêt du public, puis sur ses participations à Haïti troubadour sous la direction de Fabrice Rouzier et de Kéké Bélizaire, et son passage sur le carnaval de CaRiMi, a bouclé son sacre. R-Bass sait que les choses ne sont pas ce qu’elles étaient du temps où il faisait partie de Brothers Posse, où « Mista Lova », classique du rap kreyòl, le hissait au top. Il a déjà son point de vue et sa stratégie, après la première vente signature à Laboule au club Masion, il prévoit d’aller

Carnaval 2012 Destination Les Cayes Destination Les Cayes. Ville officiellement retenue pour la plus grande manifestation culturelle d’Haïti. Au moment où les meringues regagnent timidement les ondes des stations de radio de la place avec le compte à rebours de la période pré-carnavalesque démarrée ce dimanche 15 janvier, entre observation, discussion, et planification, des doutes s’installent. Les carnavaliers, à un mois du jour J, remettent en cause la faisabilité des trois jours gras dans la 4e ville du pays. Dans cette perspective, des acteurs de la vie culturelle partagent leur point de vue. Dug G

A mon avis c’est un choix stratégique car le Champ de Mars n’est pas encore prêt à redevenir ce qu’il était avant le passage du séisme du 12 janvier 2010. Aussi est-il un pas vers la décentralisation, étant donné que le Sud est une étoile montante dans la constellation touristique haïtienne. Mais on ne pas ignorer que malgré les bons côtés de cette décision, elle fera du mal à ceux qui ne vont pas pouvoir se rendre dans la métropole du Sud.

Marie Laurence Lassègue

Les gens ont souvent tendance à réduire Haïti à l’image de Port-au-Prince, ce qui est totalement faux. Etant actuelle directrice de programmes à l’Institue pour la démocratie et l’assistance électorale, je pense que dans le cadre de la décentralisation, la réalisation du carnaval national aux Cayes tombe bien. C’est le moment opportun pour les résidents de cette ville de bénéficier grandement des travaux d’infrastructure et de renforcer la capacité de la troisième ville à accueillir des événements majeurs. Actuellement tous les regards sont braqués sur Les Cayes comme cela n’a jamais été auparavant. Donc c’est une louable initiative qui mobilise les principales villes de la côte Sud : Jacmel, Aquin, Port Salut, Cavaillon, Saint-Louis du Sud, Torbèque… Vu que le comité organisateur du carnaval a commencé de très tôt avec les préparatifs pour cette année, je m’attends

déjà à une grande réussite. Et je félicite les cayens qui ont su renouer avec la tradition de porter des chapeaux de paille pour promouvoir la culture d’antan.

Yves Mary Coicou (Raram)

Personnellement, je crois que c’est inconcevable d’organiser le carnaval national à un endroit qui n’est autre que Port-auPrince. Parce que tout se situe à la capitale. Étant donné que Les Cayes n’ont aucune passée carnavalesque, alors ça devient de plus en difficiles d’imaginer de telles choses. Par contre, si les groupes musicaux et les bandes à pied tiennent vraiment à y participer, il leur faudra des grands moyens. En attendant que nos sponsors nous facilitent la tâche, du côté de Raram, nous ne savons sur quel pied danser.

Tipay (RèV)

Pour perdurer la tradition, c’était plus évident d’organiser le carnaval cette année à Port-au-Prince. Comme ça on aurait moins de difficultés à assurer sa réussite. Mais à présent le gouvernement ne peut plus faire marche arrière. Il doit assumer coute que coute sa responsabilité quoi qu’il advienne. Pour le transport, le logement et la sécurité des participants, c’est une affaire complexe. Le comité d’organisation a du pain sur la planche.

Marc Anderson Brégard

Le carnaval est une sacré tradition pour les port-au-

à la rencontre des gens. Des activités de promotion, des ventes signatures dans les villes de provinces, des partenariats entre Pa okipe production et d’autres instances du showbiz, sont à la base des mesures qui seront associées au talent de l’artiste afin de bien le vendre. R-Bass a débuté à seize ans au sein du groupe Alaye in the Foxe’s, dès son début, son originalité et sa voix aigu lui ont attiré l’attention du public qui s’est rapidement retrouvé à travers « Banm feeling » featuring Eddy François. Des années plus tard, il rejoint Izi One et Don Kato à Brothers Posse, un jeune groupe rap reggae très choyé, plein d’avenir, au titre de maestro, chanteur et bassiste. Il réalise un album avec l’équipe, a tenu le rôle du frère de Kato dans le film « Ilove you Anne » et fait des concerts à l’étranger avant que les situations desquelles il ne veut plus en parler, lui tiennent à l’écart du groupe. En 2005, il s’inscrit dans deux catégories du concours de musique de Solèy sounds (Radio one) où il sort deuxième dans la catégorie Hiphop et troisième dans le reggae. Très ouvert, il participe au Mouvement Artistes pour la Paix de Yes rasta dont le concert a eu lieu au Champs de Mars. Fondateur du groupe True Rasta, et de Pa okipe production (2008), il est très impliqué dans les activités culturelles de Yélé Haïti auprès de Wyclef jean, il y travaille comme artiste et publiciste. Outre les ventes signatures de « Still in the game » qu’il multiplie, R-Bass, musicien polyvalent, (Keyboardiste, guitariste et bassiste) a rejoint récemment le groupe Mystik 703 à titre de bassiste. Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

princiens. L’organisation du carnaval aux Cayes est peut-être une bonne expérience pour le gouvernement, mais aussi un pas vers la décentralisation. Toutefois la grande question reste à savoir si la Les Cayes et ses villes avoisinantes auront la capacité d’héberger les groupes, les fanatiques, les sponsors, les inconditionnels de la diaspora… Car j’ai été informé que presque toutes les chambres des hôtels du Sud auraient été réservées par les chefs du gouvernement. En tout cas, la réalisation de cette manifestation culturelle nécessite toujours de grandes mobilisations. Les commerçants se plaignent déjà en raison du déplacement. D’où ils se demandent si le jeu vaudra la chandelle. Et pour nous autres du secteur médiatique, le poids du travail à faire pour vendre l’image de cette nouvelle édition pèse lourd et s’annonce difficile. En résumé, si tout se passe bien, les retombées susciteront des investisseurs étrangers à s’installer aux Cayes.

Roro (Djakout #1)

En toute franchise, pour une première fois, je n’ai rien contre la tenue du carnaval aux Cayes. D’ailleurs je m’attendais à ça. L’enjeu est de taille, mais il sera important de régulariser judicieusement la circulation sur la route nationale numéro 2, d’éviter tout excès de vitesse, et de ramener à l’ordre les chauffeurs d’autobus et de camions surchargés. Même quand la participation de Djakout #1 à cette grande manifestation culturelle n’est pas certifiée à cent pourcent, j’espère qu’en dépit des manques de moyens logistiques, les participants s’accommoderont à la situation pour faire de cette initiative une réussite à tous points de vue.

Don Kato

Cette année chacun voit d’un œil différent l’organisation du carnaval dans la métropole du Sud. Que ce soit sur le plan économique, logistique, sécuritaire… quoi qu’il en soit, je souhaite que cette idée n’a rien à voir avec des ambitions politiques. Que tout se fait en faveur du développement et de la décentralisation. Bien que des rumeurs portent à croire qu’une liste de groupes musicaux est officieusement dressée pour le parcours des trois jours gras aux Cayes, alors que les ténors de la musique haïtienne n’ont pas encore fait signe de vie. Je reste optimiste quant à la faisabilité du carnaval en bonne et due forme, et que tout le monde sera en profiter pleinement. Propos recueillis par Dimitry Nader Orisma


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Festival de jazz de Port-au-Prince :

présentation des artistes Port-au-Prince accueille, du 20 au 28 janvier, des artistes venus un peu partout à travers le monde pour participer à son festival de jazz. Organisé en début d’année, c’est une occasion unique et une tradition qui se poursuit depuis déjà 6 ans. Amateurs, néophytes, amants de ce style se voient tous servis de la musique du monde ; ils trouvent en ce festival l’opportunité d’être éclectiques, de savourer et d’apprécier autre chose. Toute une semaine à écouter du jazz ! À s’ouvrir au monde. À aller à la rencontre d’autres cultures. Bien qu’il s’agisse encore de musique, de ce langage universel, une chose est sûre, c’est que la manière de faire est différente de la nôtre. Il n’est donc que d’attendre. Entre-temps, une brève présentation de chaque artiste vous est proposée. Question de commencer par lier ou de renouer connaissance avec eux avant celle d’avec leur musique. Claude Carré

Il est né à Port-au-Prince. Guitariste de jazz traditionnel, chercheur, informaticien, professeur de musique et surtout un fervent défenseur du jazz en Haïti. Il a créé il y a quelques années le «Haïti Jazz Club», au sein duquel il initie et forme de jeunes musiciens aux techniques du jazz. Cofondateur de «Natif Jazz Trio» en 1998, il écrit également « Les Musiques d’Haïti », un essai sur la musique. Par ailleurs, Claude Carré prête régulièrement son talent aux musiciens étrangers de passage chez nous, et collabore avec l’Institut Français d’Haïti au sein duquel il donne des formations musicales.

jazz et vodou. De 1986 à 2002, il compose des musiques de film pour des documentaires et anime des émissions de télévision et de radio. Il enseigne la musique à l’Ecole nationale des Arts (ENARTS) et au Lycée Français de Port-auPrince. En 2002, il crée sa propre formation, « Thurgot Théodat band ». En 2004, il enregistre «Badji», un véritable album de vodou-jazz, où les tambours vodous sont bien présents. Et les rythmes congo, petwo ou nago s’associent à un jazz fort en improvisation, en swing, be bop ou free jazz, prenant parfois des accents de bossa nova, de funk ou de rock. De janvier 2007 à décembre 2011, Thurgot Théodat a dirigé l’Ecole nationale des Arts d’Haïti tout en poursuivant sa carrière de musicien.

Angelika Niescier,

Batuke Samba Funk

Un groupe brésilien qui mélange des rythmes funk des années 70 avec de l’afro-samba, du soul, du jazz, du R&B et du batucada. Ce groupe rassemble un public de tous les âges, et de tous les horizons, qui, à l’écoute des premières notes de Batuke, ne peut plus s’arrêter de danser!

Rafael de Jesús Mirabal Montes de Oca

lui a permis d’obtenir un Juno Award (2011). Fort de son titre de Meilleure Artiste Féminine aux Canadian Smooth Jazz Awards, Kellylee a aussi obtenu la deuxième place au Thelonius Monk International Jazz Vocals Competition, dont les juges étaient Quincy Jones et Al Jarreau. L’énergie de ses concerts lui a aussi valu de figurer en première partie de George Benson, Tony Bennett, et Chris Botti.

Rubem Dantas Group

Thurgot Théodat

Ce dernier vient de Santiago de Los Caballeros, au nord de la République dominicaine. Depuis 1985, il a travaillé avec les principaux groupes dominicains qui œuvrent à fusionner tradition et modernité. À la tête de sa propre formation « Sistema Temperado », il a parcouru de nombreux pays, et a accompagné Juan Luis Guerra au clavier entre 1999 et 2006. Sa composition « Periblues » a été choisie dans la catégorie jazz contemporain pour faire partie de la compilation « 100 ans de musique dominicaine » réalisée par la Secrétairerie d’Etat du Tourisme de la République dominicaine en 2000.

Welmyr Jean-Pierre Une formidable saxophoniste allemande d’origine polonaise. C’est une de ces artistes qui, depuis quelques années, revitalisent la scène jazz européenne. Elle a reçu des bourses d’études et des prix tels le « Prix pour jeunes artistes » (2003) de la Rhénanie du Nord-Westphalie, et a été la toute première « improvisatrice en résidence » du légendaire festival Moers (2008). « Je suis affectée par Coltrane », dit Angelika. Cette influence est évidente, mais ses compositions et improvisations développent aussi un mélange des plus variés puisé dans 50 ans de l’histoire du jazz, avec une sensibilité toute européenne dans la forme. Le magazine Fono Furom dit d’elle : « Son style mélange l’intense force expressive de Coltrane avec le contrôle intellectuel de – disons – Steve Coleman. » Elle a donné des concerts partout en Europe, en Asie centrale et orientale, aux USA, en Croatie et au Mexique.

Né à Port-au-Prince en janvier 1959. C’est à Paris qu’il découvre le jazz et que naît une véritable passion. Il est fasciné par les musiciens noirs-américains de free jazz. À 23 ans, il achète son premier saxophone, et se lance dans un apprentissage autodidacte. Il s’associe ensuite au groupe haïtien « Foula » qui fusionne

du Festival International de Jazz de Port-au-Prince avec Aaron Goldberg et son quartet. Sur son parcours, Kephny a déjà travaillé avec des musiciens tels que Claude Carré, Réginald Policard, Hans Peters…

Kellylee Evans

Elle est une chanteuse de Toronto qui a sorti son premier album d’urban-jazz « Fight or Flight ? » en 2006 avec, à la clé, des nominations aux Juno et aux Gemini Awards (2007). Son troisième album, « Nina », un hommage à l’une des plus grandes artistes de jazz, Nina Simone,

Né à Salvador de Bahía (Brésil), il est un percussionniste émérite qui est parti pour l’Espagne où il a rencontré Paco de Lucia. Celui-ci lui a permis d’introduire les percussions dans le flamenco, et de faire de nombreuses tournées avec lui. En 2003, Rubem a aussi tourné avec Chick Corea, et en 2007, il a sorti son premier disque solo «Festejo» avec des collaborations prestigieuses comme celles de Chano Domínguez, Paco de Lucia et Chick Corea.

Kephny

Chanteur et musicien autodidacte, c’est un jeune Haïtien qui aborde le monde du jazz avec passion. En 2009, il fréquente le club Jazzy’s où il rencontre de jeunes musiciens avec qui il formera le groupe SEVEN. Depuis, Kephny et SEVEN exécutent pour le plaisir des mordus de jazz haïtiens toute une variété de standard de jazz, et surtout de thèmes traditionnels haïtiens. En 2011, il partage la scène de l’ouverture de la 5e édition

Ingénieur civil de profession, il est originaire du Cap-Haïtien. Il a débuté ses études de piano classique dès l’âge de 5 ans et demi. D’abord avec sa sœur ainée, Dr Elkine Jean-Pierre, puis avec le professeur Solon C. Verettes. En dehors du style classique, c’est un passionné de gospel et de jazz. Il a travaillé et tourne régulièrement avec des artistes de renom comme The Brooklyn Tabernacle Choir, Mozayik, Beethova Obas, Emeline Michel, NY All Stars, pour ne citer que ceux-là. Son deuxième instrument est la clarinette.

X-KEY

Six ans plus tôt, l’idée d’apporter une touche nouvelle dans le domaine musical capois anime quelques amis musiciens de la ville du Cap-Haïtien. Ils décident d’offrir au public du Nord une


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Godwin Louis

musique mettant en valeur les rythmes folkloriques haïtiens. Ainsi est né le 14 août 2005 le groupe X-KEY. Pour faire sa musique, le groupe X-KEY combine le tambour typique haïtien avec un peu de jazz, de funk et de rock, le tout pour donner un root jazz-fusion très apprécié par le public capois.

Hans Kennel

Jed Levy Quartet Godwin Louis est un compositeur et saxophoniste alto exceptionnel. Il est né à Harlem, a étudié au Berklee College of Music de Boston, avant d’être admis au prestigieux Thelonious Monk Institute of Jazz Performance en 2009. Depuis, il a côtoyé les plus grands noms du jazz et a joué entre autres avec Herbie Hancock et Dee Dee Bridgewater. Il a participé à l’Expo Mondiale de Shanghai, aux Festivals de Glastonbury et de Tuscia in Jazz, où il a obtenu le titre de Meilleur Saxophoniste.

Caraib To Jazz et Jonathan Jurion Trompettiste, il a commencé à s’intéresser au jazz moderne pendant les années 60. Durant les années 80, il a fondé le groupe d’improvisation Habarigani, et a tourné avec Carla Bley. Entre 1992-1993, il a été appelé par Steve Lacy avec qui il a enregistré deux CD très bien accueillis. Il a aussi composé de la musique pour des productions de radio, de théâtre, ainsi qu’audiovisuelles (documentaires surtout). Depuis plus de vingt-cinq ans, il explore également ses racines musicales : la musique alpine, et a réussi à promouvoir une nouvelle vague d’intérêt pour cet héritage culturel suisse. Avec le groupe Mytha, un quartet de cors des alpes, il a inventé un nouveau langage de composition pour cet instrument. En 1998, Kennel a obtenu le Cultural Award of Central Switzerland pour son travail de catalyseur musical au carrefour du folk, de la musique classique et de l’improvisation.

Lord’s Power

2e lauréat du concours de la chanson « Katye Pa m », ce groupe issu du milieu évangélique, comme son nom le laisse supposer, est formé de 6 jeunes voix masculines. Basé dans le quartier de Bolosse, le groupe chante principalement en a capella. Depuis une année, ses membres participent à des divers évènements tels « La semaine de l’Europe » organisée par la délégation de l’Union européenne en Haïti en mai de cette année ; et prochainement au Forum « Vil nou vle a ». Influencé vocalement par des chanteurs de la musique noire américaine, le groupe parvient à mélanger le jazz, le soul, les rythmes caribéens, pour se trouver un son propre. Mûri par ses expériences, Lord’s Power est déjà en studio pour l’enregistrement d’un premier disque.

Dans la ville d’Ivry-sur-Seine où il a grandi, Jonathan Jurion a fait résonner les racines antillaises du son de son clavier dès l’âge de onze ans, aux côtés de Fabienne et Normand Deveault, qui l’ont initié. Il sera par la suite diplômé du CMDL (Centre de Musique de Didier Lockwood), et en profitera pour monter quelques formations. Dès ses premiers concerts et jam sessions qu’il affectionne, il a eu l’occasion de croiser des artistes comme Richard Bona, Didier Lockwood, Mokhtar Samba ou encore Marcus Miller. Il sera présent au festival avec son groupe Caraib To Jazz.

Aguamala

Définir ce groupe est une tâche impossible car c’est le résultat de la rencontre de quatre personnalités totalement différentes, Fernando Toussaint (batterie), Enrique Pat (claviers), Bernardo Ron (guitare) et Luis Ernesto Lopez (basse), réunis par la musique. Cependant, on peut dire que leur style est influencé par le rock, le funk, le jazz, la musique traditionnelle mexicaine, et contient une bonne dose d’improvisation. En six ans d’existence, Aguamala a enregistré trois albums : Aguamala (2006), UTS (2007), 13:20 (2009), et a participé à divers évènements comme le Festival de Jazz d’Irapuato, le Vive Latino 2010, et le Festival de Jazz de la Riviera Maya, au cours duquel ils ont pu côtoyer des têtes d’affiche comme John McLaughlin, Herbie Hancock, Mike Stern, Marcus Miller...

Felina Backer

Le Quatuor de Jed Levy (New York, NY) explore une grande variété d’approches à l’idiome du jazz moderne, basée sur les expériences personnelles et professionnelles de chaque membre de la bande. Le quatuor a été formé deux ans de cela à New York par quatre amis ayant une esthétique musicale commune, en développant une perspective colorée, mélodique, rythmiquement convaincante et uniquement sur la musique américaine. Le groupe fait découvrir un son contemporain historiquement informé, qui se concentre sur divers répertoires des dirigeants de plus de 300 compositions originales, tout comme leurs arrangements standards de la littérature du jazz.

Miu

Celle-ci débute dans la chanson par un essai au concours Soleil Sound System en novembre 2006, et se lance début 2007. Chanteuse polyvalente, elle enchaîne les prestations sur nombre de scènes et plateaux télé, et participe à Musique en Folie en 2007. En 2008, elle participe à un concours international duquel résulte un single avec la voix de la vedette américaine T-Pain. Elle partagera la scène avec Khali, Luck Mervil, Eddy François, Belo, MikaBen, Alan Cavé et bien d’autres. Elle a une compilation d’« Urban Music » de 7 morceaux en rotation sur les ondes, et son album est prévu pour cette année.

Jacques Schwarz-Bart

Fils de Simone et d’André SchwarzBart, le célèbre couple d’écrivains, Jacques Schwarz-Bart est depuis son enfance la rencontre de deux mondes. Il découvre le gwoka à l’âge de 4 ans. Anzala, l’un des esprits frappeurs de la Guadeloupe avec Vélo et Carnot, l’initie alors à quatre des sept rythmes de base : le lewoz, le kaladja, le toumblak et le graj. A six ans, alors qu’il se retrouve en Suisse, il découvre le jazz. Jacques intègre la prestigieuse Berklee College of Music de Boston. Puis, direction la « Mecque » du jazz : New York. Jacques enchaînera de très nombreuses collaborations avec les plus grands de la scène nu soul et jazz : Giovanni Hidalgo, Erykah Badu, Eric Benet, Soulive, Danilo Perez, Ari Hoenig, Bob Moses, Me’shell Ndegeocello, David Gilmore, James Hurt, D’Angelo (qu’il accompagna sur sa tournée Voodoo Tour en 2000), ou encore Roy Hargrove. Jacques est le compositeur du single «Forget regret» du RH Factor, la formation jazz-funk et soul de Roy Hargrove. En dernier lieu, une soirée de musiques urbaines. Mélange de jazz, slam, rap et tambours traditionnels avec Miu (chant), Eliézaire Guérismé (slam), K’Libr (rap, slam), BIC (rap, slam) et les tambours de Rasin Mapou. [n.d.l.r.] La programmation est disponible sur le site de http://papjazzhaiti. org/ Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com Sources : http://papjazzhaiti.org

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La Marraqueta

Le quartet chilien La Marraqueta a été fondé en 1994 par Paul Lecaros, Mauricio Rodriguez, Peter Greene, et Andrew Pollack. Au cours de sa première année, le groupe produit et publie son premier album éponyme sous l’aile de son propre label « Caleta », qui fait également la promotion de groupes de musique nouvelle au Chili. La Marraqueta est une fusion créole, un concept qui met l’accent sur l’élément musical de l’expérience chilienne. Cependant, ses influences sont diverses, allant de la musique ethnique et racines afro-latines jusqu’au rock, au jazz, et à la musique contemporaine européenne. Le groupe enregistre deux autres albums entre 1999 et 2005. Le quartet joue régulièrement dans divers festivals à l’étranger.

son premier album solo. En 2002, elle a reçu le prix de la Meilleure Chanteuse au Caribbean Gospel Music Awards. En 2004, elle a été proclamée Top Caribbean Gospel Singer. Pendant toute sa carrière, Felina a aussi voyagé intensivement aux USA, au Canada, et en Haïti. D’ailleurs, son engagement pour Haïti est constant. Outre un concert au Rex Théâtre en octobre 2009, elle a aussi participé à la production « Atis Pou Ayiti », et en janvier 2010, au concert «An Evening for Haiti» aux USA. Elle a aussi chanté à un concert célébrant les « Héros pour Haïti » lors du Caribbean Heritage Month.

En 1991, elle a reçu le French Gospel Music Award de la Meilleure nouvelle Artiste Féminine. En l’an 2000, elle a sorti

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Luck Mervil

cet artiste qui s’engage Nous sommes fiers de lui. Nous avons été heureux de le découvrir pour la première fois dans « Solitude dans la foule » quelques années de cela. Oui, Luck Mervil. Ce chanteur-compositeur-acteur-père de famille, et avant tout, cet Haïtien qui a émigré tout jeune au Canada, mais qui pourtant nous revient chaque fois que l’occasion se présente. Nous l’aimons, et il nous le rend bien. En apprenant à être comme nous ; en se consacrant à son pays ; en utilisant sa notoriété partout où il passe, pour que notre image change ; pour qu’on cesse de dire du mal de nous. En s’engageant avec nous, et pour nous. Il nous dit le fond de son âme. Elle remonte à quand ta dernière visite au pays ? Bon, euh… cela ne fait même pas un mois et demi de cela. Écoute, je suis souvent au pays. Je pense que je suis venu ici, les deux dernières années, une bonne vingtaine de fois. Je suis presque plus souvent (je ne devrais pas dire cela parce que je pourrais avoir des problèmes avec mon gouvernement) ici en Haïti qu’au Québec. Et pourquoi la presse n’est-elle pas toujours au courant ? Parce que je ne viens pas pour faire de la promotion pour moi, mais pour un projet sur lequel je travaille. Je ne viens pas toujours nécessairement en tant qu’artiste, mais en tant que président de Village-Village. Je porte plusieurs chapeaux. Quel sont les bons souvenirs que tu gardes de la dernière fois? Ben, les bons souvenirs c’est toujours le paysage, c’est toujours ce que je considère comme étant la beauté, la plus grande richesse du pays : c’est les Haïtiens. Qu’est-ce qui t’amène cette fois-ci ? Plusieurs choses m’amènent. C’est bien entendu mon projet Village-Village, mais c’est je suis là aussi pour le lancement d’un disque, d’un artiste. C’est J Perry. C’est Karl-Fred. Karl-Frédéric Berhman qui est un ami, il m’a appelé, j’étais à Montréal pour m’inviter au lancement de J Perry à Canne à Sucre. J’ai accepté et tranquillement on est devenu pote. Je suis venu pour le plaisir, juste pour le fun. Ce n’est même pas pour de l’argent. Il n’y a pas de contrat. Il y a aussi une soirée TGIF au Karibe durant lequel je serai sur scène avec Wanito et Jean Jean Roosevelt. Il n’y aura pas d’autres spectacles ? Tu sais, les deux dernières années je ne suis jamais venu pour faire de spectacle, mais en tant que président de Village-Village ; un projet que j’essaie de monter au pays et c’est très difficile. La plupart des gens me connaisse en tant que chanteur mais il n’y a pas que le chanteur. Au Québec, les gens me connaissent en tant qu’activiste. Ils savent que je suis dans l’humanitaire, ils savent que je suis auteur. Que j’ai écrit sur la géopolitique. Que j’ai sorti des traités sur la situation géopolitique internationale, sur la situation sociale et économique mondiale. Ils savent que j’ai plusieurs cordes à mon arc. Que je parle d’autres choses. Que je ne suis pas que le chanteur. Que je suis un citoyen du monde et qu’il faut que je m’implique dans ce qui se passe autour de moi. A porter plusieurs chapeau comme tu le fais, il ya forcément un qui influence sur les autres ? Ben, oui. C’est vrai que ma vie d’acti-

viste l’emporte sur ma vie de chanteur. On ne peut plus écrire de la même manière quand on lit des choses se rapportant à la géopolitique, la réalité géoéconomique en Asie ou en Afrique ; on ne peut plus comprendre les choses de la même manière ni écouter les nouvelles comme tout le monde le fait. On n’a plus la même vision, ni le même discours que des chanteurs qui écrivent des chansons populaires. On se l’interdit carrément. On veut que la population qui nous écoute soit touchée, soit informée, sache ce qui se passe autour d’elle. Une façon de laisser son empreinte. Ta vie d’activiste l’emporte donc ? Pas du tout. C’est juste qu’on en parle là. C’est le président du projet plus que l’artiste qui te parle en ce moment. Tu es alors tout autant dans la musique que dans ton projet ? Mon projet, quoi que noble, me prend énormément de temps. Énormément d’argent aussi parce que j’y ai beaucoup investi. Ce qui fait que durant ces deux dernières années, je n’ai pratiquement rien écrit, je n’ai pas donné de spectacle. C’est un projet qui ne pouvait pas être réalisé à 50%. J’ai dû me donner entièrement. Donc, si je fais un spectacle maintenant c’est vraiment à temps perdu. Cela fait longtemps que tu ne t’es produit sur scène en Haïti. Comment as-tu trouvé tes shows le show ? J’ai voulu aider, parrainer un peu. Lancer J Perry. La musique s’appelle déjà Dekole. Ce n’est pas rien quand on y retrouve J Perry, Shabba et Izolan sur un même tube. On sent que quelque chose a changé dans ce pays. On ne peut plus se voiler la face. Leur collaboration, le résultat de deux classes sociales différentes, veut dire beaucoup pour moi. Et c’est bien pour cela que je choisis d’apporter mon support. Ils témoignent que « L’union fait la force » ne peut plus rester sur le bout de tissu, mais doit être bien concret. Tu as donc été satisfait du spectacle de Canne à Sucre ? Bien sûr. Ce n’était pas juste un spectacle. Il y avait un certain symbolisme là-dedans également. Crois-tu que le public a saisi ce symbolisme tout autant que toi ? Certainement. En plus il n’a pas à le saisir, c’est de leur génération. Il le vit. Les jeunes qui sont là écoutent Izolan. C’est beaucoup. Et puis écoute, on était au Parc historique ; les jeunes qui étaient là sont ceux issus de familles aisées parce que nous savons que les autres ne peuvent pas se payer des spectacles à 1000 gdes l’entrée. D’ailleurs, Sandro Martelly y était. Quand Izolan ou shabba dit « Eske nou la avè m ? », et qu’eux répondent « Weeeee ! », on doit comprendre qu’on

ne peut plus rien contre ce nouveau vent qui souffle, et qui dit que ces jeunes, en voyant des gens comme Izolan et shabba qui sont d’une autre classe sociale ne se sentiront pas différents d’eux. Ils les connaissent. Cela ne se fera pas en un jour, mais on est sur la bonne voie. Qu’as-tu fait ces derniers temps? Tu fais quoi d’autres à part la musique ? J’écris. Je joue. J’anime des émissions. Je suis acteur. Je chante. Et puis euh… je considère que là, je suis à l’école dans mon pays. J’apprends à en comprendre la mentalité. Je me spécialise dans mon pays, et je deviens tranquillement un citoyen Haïtien. C’est vrai que je suis né ici, mais je n’y ai pas vraiment vécu. Je suis devenu un citoyen du monde par mes nombreux voyages, mais là j’apprends le monde d’Haiti. Et à présent, je peux écrire un texte comme Ti Mari que des Haïtiens de n’importe quelle condition peuvent en comprendre la portée ou la charge symbolique. J’ai tellement vu autre chose par mes nombreux voyages dans le monde. Je n’aime pas l’injustice. Et ma sensibilité d’artiste fait que quand je suis témoin de certaines choses, il faut que je le dise, l’écrive, et le crie. Et comment trouves-tu l’expérience jusqu’à présent ? Ce n’est pas facile du tout. Moi, j’aime mon indépendance. Je voyage beaucoup. Je suis un nomade. Je suis un autodidacte. Si un sujet m’intéresse, je vais chercher mes bouquins, je m’assois avec les gens qui savent et j’apprends avec eux. Disons que je suis un peu de la période des Lumières. A l’époque, les gens ne se spécialisaient pas forcément. Le type pouvait être philosophe, dramaturge, physicien, chimiste en même temps. Je suis donc plutôt de cette trempe là parce que j’aime apprendre. J’adore la science. J’adore l’art également. Je ne touche pas de pinceau justement

pour ne pas avoir envie de m’y mettre. J’aime la vie tout court. C’est parce que dans ce pays, on n’a pas l’éducation et le savoir pour exploiter notre richesse. On n’a pas besoin uniquement d’argent, on a le potentiel. Nos investisseurs sont assez réducteurs. Si on prend l’image d’une tarte, ceux-ci n’en prennent que le dessus, quand il faut qu’ils aillent au fond des choses. Et c’est ce que Denis O’Brien a fait. Au lieu d’offrir un service très couteux uniquement à ceux qui peuvent se le payer, il fait en sorte que tout le monde ait accès à ce même service à un prix dérisoire. Alors qu’on dit que le peuple haïtien est ignare, il ne saura pas se servir d’un téléphone, moi je vois tous les cireurs de bottes s’envoyer des textes. Ce peuple a une capacité d’absorption extraordinaire. Il arrive à matérialiser et à quantifier des choses qui n’existent qu’au niveau du concept. La preuve, ils utilisent une monnaie d’échanges qui n’existe nulle part : le dollar haïtien. Comment t’es-tu rendu compte de tout cela ? Par mes voyages. Il n’y a rien qui ne se passe ici qui ne se passe ailleurs. D’autres pays ont eu les mêmes problèmes que nous, pourtant ils ont réussi à gérer. La Chine et l’Inde avec leur milliard d’habitants. Nos problèmes ne sont rien comparés à ces pays. Il suffit juste que nous pensions collectif. Chaque Haïtien devra se demander est-ce que le geste qu’il pose maintenant n’aura pas de répercutions négatives pour son prochain ? Une fois que ce sera fait, les choses changeront forcément. A quand un show ou un album de Luck en Haiti? Il ne faut pas s’y attendre. Ça arrivera par hasard. Je n’en planifie pas, que ce soit en Haiti ou à l’étranger. Je reviens de Paris, à Bercy, avec la troupe originale de Notre Dame de Paris. J’ai fait ces shows parce que ca, je ne peux pas refuser. Si


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tout le monde dans la troupe est disponible on le fait. J’ai vécu trois ans de ma vie avec eux tous les jours. Retrouver ces gens c’est comme retrouver ma famille. Si Garou me demande de l’accompagner à un show en Chine, j’irai sans doute. Je peux bien donner un spectacle, mais non signer un album en Haiti. Dans un pays où il n’y a pas de droit d’auteur. On n’achète pas les albums ici. On les copie. Et je ne peux pas en vouloir à une population qui n’a même pas de quoi manger. Quand un vend une voiture on le paie. Quand moi je vends une chanson on ne me paie pas, alors à quoi bon ? Je vis de ma musique. C’est mon métier. En parlant de Notre Dame de Paris, comment cela se passe-t-il actuellement? C’est un spectacle qui se joue un peu partout dans le monde. Dans plusieurs langues. Donc que la troupe originale ne l’ait pas rejoué ne constitue pas un réel problème. Par contre, on s’est surtout réuni dernièrement parce qu’on avait envie de se retrouver. On a passé trois ans ensemble sans se quitter. Ces gens là sont un peu comme ma famille. Garou par exemple c’est mon pote. Les gens s’extasient de savoir que je le connais, mais pour moi, il est avant tout un ami. Et il me voit de la même façon. Mais on a chacun nos planifications, donc faut trouver le bon moment, où tous les membres de la troupe est disponible. Ce pourrait-il que Notre Dame de Paris joue en Haiti ? On n’a pas de salle. Je ne connais aucun pays ou il n’y a pas de salle de spectacle ou même de cinéma. Souhaiter amener la troupe oui, mais je ne peux pas penser à le faire. Déplacer des gens de cette envergure a un prix. Logement, transport, nourriture, sécurité, etc. Il s’agit d’un gros investissement. Et quand on sait que les seuls lieux que nous ayons sont à ciel ouvert, c’est un risque que l’on ne peut se permettre de prendre avec la pluie qui peut tomber et tout gâcher. Ce serait de la folie. Dans d’autres pays oui. Qu’il pleuve ou non, le spectacle aura lieu. Et je pense que nous en sommes encore au point de ne pas avoir une salle de spectacle pour la simple raison que cela arrange quelques-uns. Cette bourgeoisie mesquine devrait avoir honte. Pendant qu’elle agit ainsi, des étrangers comme Denis O’Brien donnent une autre image à notre culture, à notre sport, etc. C’est bien pour cela qu’au moment des casses, les bureaux de Digicel ne subissent pratiquement jamais de dommages. Le peuple sait qui est avec lui. Le prochain spectacle avec ta troupe ? C’était quelque chose de spéciale. On nous a réunis que pour ça. Que t-a-t’il apporté ? Sincèrement, de l’argent (rires). Cela fait deux ans que j’investis dans mon projet en Haiti. C’est avant tout pour le pays et non pour me remplir les poches. A un moment, il me faut donc gagner de l’argent. C’est des choses, des contrats comme ça qui me permettent de mettre du temps en Haiti. Mes nombreuses rentrées et sorties me coûtent beaucoup, sans compter tous les autres aspects. Venir aider, c’est un investissement. Et le gouvernement ne m’aide pas. Tout l’argent vient de mes avoirs. T’arrive-t-il de penser à revenir vivre au pays ? Non, pas réellement, parce que cela voudrait dire d’y amener ma famille : mes enfants, ma femme. La d’où je viens, au Canada, mes enfants ont accès a une certaine éducation, un certain train de vie qui n’est pas comparable à Haïti. Moi je suis prêt à le sacrifier pour moi, mais pas pour eux. Eux, ils sont nés là-bas. C’est leur pays. Ils ont l’habitude de ce pays, de cette façon de vivre. Je regarde l’élite de ce pays et me dit « Vous êtes complètement pauvre ? »

Tes enfants sont déjà venues en Haiti ? Tu en as combien au fait ? Non. Mes enfants ne sont jamais venus. Ma femme, oui. A plusieurs reprises. J’ai une fille de 23 ans, une autre de 18 ans, et un petit garçon de 2 ans et demi. J’ai commencé tôt. Dès que j’ai su faire, j’ai fait (rires). Ta femme est une étrangère ? Elle n’est pas étrangère. Elle est terrienne. Elle vit sur la planète Terre. Comme moi je ne suis pas étranger au Canada, à Paris, où ailleurs dans le monde. Je vais te dire une chose. Souvent les gens me disent « Luck, merci pour ce que tu fais pour nous. Pour Haiti. » Je ne le fais pas pour Haiti. Je le fais pour le monde. Si Haiti se porte bien, le monde se portera bien. Et il fera ce qu’il a déjà fait pour le monde. Je fais des gestes pour l’humanité. En Inde, au Népal, au Sénégal ou au Brésil. Parce que ce que je fais ici touchera le Brésil. On trouve souvent que je suis pessimiste vis-àvis du pays. Pas du tout. Je sais que la situation va changer. On aura des routes. Les enfants iront à l’école. Des hôtels, des hôpitaux, du boulot. Ce n’est pas cela ma plus grande peur. C’est plutôt que dans 10 ans en revenant au pays, celui-ci ne soit plus le nôtre. Comment fais-tu pour concilier tout ça et mener à bien ta vie ? Ben…il faut être organisé, et très. Ici, tu vois, quand j’ai un rendez-vous je suis toujours à l’heure. J’ai un chauffeur, Rony Thaly, on est devenu très pote. Rony est toujours à l’heure. Quand j’ai un rendez-vous, Rony évalue la distance, la durée pour me permettre d’être à l’heure. Ca c’est quand je travaille. Par contre quand je suis avec la famille c’est différent. Au Canada par exemple, je peux être dans la rue et être en train de faire quelque chose avec mes enfants, et que quelqu’un me demande un autographe, je lui dis : « Écoutez, je vous aime énormément. Je vous remerciement grandement d’aimer mon travail et de vouloir un autographe, mais aujourd’hui je ne peux pas le faire parce que je suis avec mes enfants. Aujourd’hui ce n’et pas l’artiste qui est avec vous, mais le père.» Et tu sais quoi ? Les gens, ils comprennent et disent « Ah ! Merci Monsieur Mervil. » Et cela me fait plaisir. Il me faut agir ainsi. Ce n’est pas toujours pas facile, mais je

fais de mon mieux. Parle-nous un peu du projet Village-Village ? Au départ, il a été question de maisons-containers pour la construction de communauté entière avec tous les services. Aussitôt que j’en ai parlé, les prix ont décuplé, et tout le monde s’est rendu compte combien ce serait une bonne affaire. A tel point que le groupe de l’hôtel Karibe a construit tout un hôtel avec ces constructions près de l’aéroport. Je ne pouvais donc plus tenir et continuer sur cette lancée. Trop cher. Je tiens encore à mon projet. Sauf que je ne peux plus le faire avec les mêmes structures. J’y avais pensé parce que pleins de containers pourrissaient. Au lieu de me les donner, ils ont augmenté les prix. Et c’est moi qui dois débourser. Pourtant, si le gouvernement veut le faire, mais sans moi, je leur laisserai les plans et le projet entièrement finis. L’essentiel ce n’est pas qui le fait, mais qu’on comprenne qu’il doit être fait. Bien que cela m’ait pris 8 ans pour le monter avec des gens compétents après analyse et planification. C’était là bien avant le 12 janvier 2010, quoi que ce n’est qu’à l‘époque que j’en ai parlé. Quels sont les partenaires qui t’accompagnent dans cette tâche ? J’ai besoin de tous les partenaires possibles. Le gouvernement a donné son aval. On a un terrain à Paillant tout près de Miragoâne dans les Nippes, à 800 m d’altitude. Je veux travailler avec des gens qui rentrent dans les plans du gouvernement. S‘il est vrai que les instances internationales sont d’accord avec mon projet, ils ne me donneront pas l’argent

parce que je fonctionne d’une façon qui ne leur convient pas. Le projet avance pour l’instant ? Non, mais il va très lentement pour l’instant. Il y a des gens que je ne peux pas mentionner ici parce que ce serait trop gênant pour le pays. Quels sont tes projets pour la nouvelle année en musique? Sortir une meringue carnavalesque. Ecrire quelques textes en vue de sortir des démos, mais pas d’albums. Justes des chansons pour la promotion du pays. Il serait temps que nous pensions à honorer notre passé culturel, en commençant par cette terre des indiens qui nous a accueillis. Cela m’intéresse beaucoup. Quel est ton le vœu le plus cher pour la nouvelle année ? Je souhaite l’humilité à tous ceux qui dirigent ce pays. L’humilité de savoir que les solutions, ils ne les ont pas, mais que ces solutions existent. Qu’ils aillent les chercher, qu’ils s’entourent comme il faut, et qu’ils s’adaptent. Que ce pays réalise qu’il faut mettre avant toute chose le bien commun. En posant un geste pour notre bien commun, nous le posant pour nous, pour notre prochain, et pour toute notre population à venir. Que l’individualisme prenne fin. Parce que le bien que nous faisons est innombrable, et que nous ne pouvons savoir le nombre de gens à qui l’on le fait. Propos recueillis par Péguy F.C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville


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Quelque part à Port-au-Prince, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S.A.D (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes n’étant pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile par le biais de Ticket Magazine quelques-uns de ses….

DOSSIERS INTERDITS

VOL DIRECT (III)

Par Gary Victor

Résumé de l’épisode précédent : Plusieurs illégaux Haïtiens ont été capturés en Floride. C’est un véritable casse-tête pour les services d’immigration, car ce sont des voyageurs bien étranges. Ils ne sont arrivés ni par avion ni par bateau. Aucun d’eux ne veut donner d’explications. Un haut fonctionnaire du consulat des États-Unis d’Amérique, sous le sceau du secret, confie l’enquête à la Société anonyme de désenvoûtement, sorte d’agence de police privée spécialisée dans les cas non catégorisés. Après avoir examiné des documents qui leur ont été soumis, le patron de l’agence, René Ouari, et le principal agent de la SAD, Bernard Sourbier, pensent avoir trouvé une piste. Un bòkò du nom de Zèlnando organise des voyages clandestins. Apparemment rien de singulier, sinon qu’il semble disposer de grands moyens. Il s’agirait de petits avions capables d’échapper aux radars et de déposer en Floride des clandestins. Mais pour Bernard Sourbier, il y a encore des éléments troubles dans l’histoire. Aussi veut-il aller jusqu’au bout de l’enquête. Port-au-Prince, Portail Léogâne, six heures du soir. Bernard Sourbier reconnut immédiatement l’autobus qui attendait dans l’espace occupé auparavant par une station d’essence. C’était facile. Le véhicule, comme c’était de coutume, portait un nom. Pas un nom biblique, pas le nom d’une vedette de foot ou d’une star du showbiz, mais le nom de celui vers qui ils allaient tous ce soir dans l’espoir fou de se retrouver à plusieurs centaines de kilomètres d’Haïti, en Floride, la terre promise. Des tap-tap faisaient le plein pour Martissant, Bizoton, Côte-Plage, et on se battait pour trouver une place dans les véhicules. Dans la cohue, les petits voleurs, les pickpockets s’en donnaient à c ur joie. Plusieurs

citoyens allaient s’apercevoir qu’on les avait délestés de leur bourse ou de leur téléphone. Sourbier se fraya un passage dans la cohue jusqu’à la portière du bus où Louissaint semblait monter la garde. Il avait une bosse sous sa chemise, à la hauteur de la ceinture ; certainement la crosse d’une arme à feu. Il y avait une dizaine de personnes dans le bus. -C’est toi qu’on attendait, dit Louissaint. Tu voulais changer d’avis ? -Pas du tout, protesta Sourbier. J’ai été pris dans un embouteillage. -Il faut qu’on soit à Fond-des-Nègres à l’heure pour le départ, lui rappela Louissaint. Tu as l’argent ? -Bien sûr que je l’ai. -Fais voir, dit Louissaint, soupçonneux. Sourbier prit le sac à dos qu’il portait, ouvrit un compartiment et montra à Louissaint les liasses de billets verts. L’homme ne compta pas. Il se contenta de hausser la tête. -Ceux qui ont tenté de tromper Zèlnando ne sont plus en vie maintenant pour le regretter. Alors, si vous n’êtes pas en règle, il est encore temps de faire marche arrière. -Je veux partir, insista Bernard Sourbier. -Alors, monte, lui dit Loussaint. Sourbier se dépêcha de prendre place dans l’autobus à côté d’une vieille femme penchée sur une Bible ouverte sur ses genoux. Louissaint donna l’ordre au chauffeur de démarrer. L’autobus se glissa dans la longue file qui s’écoulait vers le boulevard du bord de mer. -Bonsoir, dit Sourbier à la vieille dame. -Bonsoir, lui répondit-elle sans lever les yeux. -Vous allez aussi à Miami ?

-C’est mon fils qui m’a envoyé l’argent pour le voyage. Il est parti grâce à Zèlnando il y a tout juste un mois. -Il vous a dit comment ? demanda Bernard. La vieille femme retira ses yeux de la Bible et regarda Bernard Sourbier d’un air courroucé. -Il a dit qu’il ne fallait en parler à personne. De toute manière, il ne m’a rien dit. -J’ai peur de l’avion, dit Bernard Sourbier. La vieille femme secoua la tête et se replongea en ricanant dans sa lecture sans plus se préoccuper de son voisin. *** René Ouari avait examiné de nouveau toutes les pièces du dossier. Il avait relu tous les comptes-rendus d’enquête et il avait été forcé d’admettre qu’il pouvait faire fausse route en concluant hâtivement que de petits avions rapides pouvaient aussi facilement tromper la vigilance des garde-côtes et de la sécurité aérienne d’un pays aussi puissant que les États-Unis d’Amérique. Et puis aux endroits où avaient été appréhendés les clandestins dans les minutes qui avaient suivi leur arrivée sur le territoire américain, il n’y avait pas de piste d’atterrissage suffisamment proche. À moins que les passeurs eussent aménagé des pistes secrètes, des pistes camouflées. Cela ne tenait pas debout. On devait acheter des complices à tous les niveaux. Leurrer des satellites de détection, cela nécessitait des dépenses astronomiques. Une telle activité, finalement, ne pouvait pas se révéler rentable. Il y avait quelque chose de bizarre dans cette histoire. Ouari essaya de contacter Bernard Sourbier. Il n’obtint pas de réponse. Sourbier devait être en route pour Fond-des-Nègres et il n’avait pas la possibilité de prendre l’appel sans éveiller les soupçons. Ouari se félicita toutefois d’avoir pensé à mobiliser l’escouade d’intervention de la SAD : une demi-douzaine d’anciens militaires, dont deux d’entre eux avaient servi dans le corps des marines. Ils avaient pris déjà la direction de Fond-des-Nègres. Avec les indications que leur avait fournies René Ouari, ils devaient localiser le temple de Zèlnando et se tenir prêts à intervenir. Une nuit longue attendait le patron de la SAD. Il avait demandé à Immacula, la secrétaire, de se préparer à rester sur place. Il avait fait commander de la nourriture et des boissons. Comme il s’apprêtait encore une fois à relire les comptes-rendus d’enquête, la secrétaire vint lui annoncer qu’il y avait M. au téléphone qui désirait lui parler. Ouari prit immédiatement l’appel. -Ouari ? demanda M. -C’est bien moi, monsieur M. -Veuillez nous préparer une facture pour votre travail. Demain, à la première heure, je passerai en personne pour tout vous régler. -Nous n’avons pas encore terminé l’enquête, s’étonna Ouari. -On s’est grossièrement trompés sur cette affaire, monsieur Ouari. Nous en sommes les seuls responsables. C’est un cas classique de voyages clandestins, mais avec des passeurs un peu plus intelligents. Il y avait quelque chose qui sonnait faux dans la voix de M. -Vous en êtes absolument certain ? demanda Ouari. -Cette affaire nous concerne, dit sèchement M. Je vous ordonne, séance tenante, de surseoir à cette enquête et d’oublier cette affaire. Votre prix sera le nôtre. L’Américain raccrocha. Ouari, un instant perplexe, composa un numéro de téléphone qu’il n’avait pas


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utilisé depuis quelques mois. Un ami personnel qu’il avait dans un service du FBI à Washington versé, comme la SAD, dans les affaires peu communes. Il poussa un soupir de soulagement quand il entendit la voix de son ami à l’autre bout du fil. -Ce numéro, cela ne peut être que vous, Ouari Que puis-je pour vous ? Ouari mit rapidement son ami au courant de l’histoire qui le préoccupait. Son ami lui dit d’attendre sur la ligne, le temps qu’il communique avec quelqu’un. Cela prit huit à dix minutes. -Il y a une opération de récupération en cours ce soir même chez vous, Ouari. -On veut récupérer quoi chez nous ? demanda Ouari, le cœur battant. -Je n’arrive pas à passer certains codes de sécurité dans le système Ouari, lui dit son ami. Mais il y a en Haïti quelque chose qui semble intéresser des gens très haut placés chez nous. C’est tout ce que je puis vous dire. Ouari remercia son ami et raccrocha. Il essaya encore une fois de communiquer avec Bernard Sourbier. Il n’obtint aucune réponse. *** L’autobus avait traversé Fond-desNègres, plongé dans le noir, avant de tourner sur un chemin cahoteux qui allait se terminer sur une grande cour illuminée par des lampes à mèches qu’on avait disposées sous les arbres. Le temple de Zèlnando était une grande case peinte en blanc. Louissaint ordonna à tous les passagers de descendre et de se mettre en rang, car ils devaient rencontrer l’un après l’autre le maître des lieux pour se mettre en règle avec la comptabilité, précisa-t-il. Sourbier se retrouva en troisième position dans la queue. Quand il se présenta devant Zèlnando, ce dernier était assis derrière une simple table et l’agent de la SAD trouva qu’il ressemblait beaucoup plus à un simple boutiquier ou à un vendeur de borlette qu’à un bòkò craint par toute une communauté. Il y avait seulement de la cupidité dans son regard. Il demanda simplement à Sourbier l’argent que ce dernier lui donna. Zèlnando compta

rapidement, avec une dextérité de caissier de banque, puis il claqua des doigts. Un homme sortit de l’obscurité où il était caché. -Mennen l nan avyon an pou mwen. L’homme fit signe à Sourbier d’avancer. Il ouvrit une porte. Sourbier pénétra dans une grande pièce nue, occupée seulement par le poto-mitan. Mais il y avait sur le sol comme un semblant d’avion taillé dans du bois, on aurait dit une sorte de grand jeu pour enfants attardés. Les sièges des passagers étaient des bancs. Il y en avait une dizaine. Deux hommes avaient déjà pris place dans l’étrange avion et ils regardaient Sourbier avec un regard stupide. -Installez-vous, dit l’homme en lui désignant un siège. Sourbier aurait voulu éclater de rire, mais quelque chose le retint. Il ne savait pas quoi. Il prit place sur un banc. Comme l’homme avait rejoint Zèlnando, il se dépêcha d’entrer en communication avec Ouari. -Vous êtes où ? lui demanda ce dernier. -Chez Zèlnando, mais vous seriez sidéré si je vous disais dans quoi je me trouve. -Dans quoi ? demanda Ouari. -Imaginez des enfants qui auraient fabriqué un avion avec un tronc d’arbre. -Vous plaisantez ? dit Ouari. -Je vous rappelle, dit Sourbier. Il raccrocha. On emmenait un autre passager. Mais quand il essaya de recontacter Ouari, il ne parvint pas à retrouver la communication. Quand tout le monde prit place dans le semblant d’avion, il ne resta plus qu’un banc à l’avant. Le serviteur de Zèlnando vint leur annoncer que le pilote allait avoir un peu de retard, car il souffrait d’une mauvaise fièvre depuis deux jours. Sourbier se dit que la comédie

avait assez duré et qu’il ferait mieux de s’ingénier à récupérer l’argent de la SAD qu’il venait de verser au bòkò. Il vit alors ce dernier arriver avec un enfant. Mais ce n’était pas vraiment un enfant. C’était un adulte de la taille d’un enfant. Un trisomique ! s’étonna-t-il à peine. Zèlnando tenait la main du trisomique qu’il emmena jusqu’au banc à l’avant du semblant d’avion pour qu’il puisse s’asseoir. Ensuite, tendrement, il lui caressa la tête tout en lui soufflant des mots à l’oreille que personne n’entendit. Le trisomique éclata de rire, puis se mit à battre des mains. Le bòkò s’écarta. Le trisomique continuait à battre des mains. Et soudain tout disparut devant

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Sourbier. Il eut l’impression qu’il chutait dans un gouffre de ténèbres et que son corps se dissociait en milliards de fragments. Mais tout aussi soudainement, il se retrouva debout, dans un sous-bois, avec les autres, tout aussi éberlués que lui. Il entendit la course folle de milliers de voitures lancées à toute allure sur une autoroute. Il vit les lumières qui bougeaient à travers les arbres. Il comprit aussitôt qu’il était autre quelque part mais certainement pas en Haïti.

P-JAY ET FLAV C’EST PARTI ! E

nsemble ils ont marqué 2011 de fort belle manière. Leur collaboration autour de deux musiques leur a valu une grande affection auprès des mélomanes. Aujourd’hui, RKM Recordz a officiellement dévoilé la nouvelle : Flav et P-Jay se retrouvent en studio pour un album en commun. Les promesses dépassent les succès de Facebook Love et de Fòk Mwen Ale. Let’s Party, la première chanson du projet, sort cette semaine. Après les succès sans précédents de «Facebook Love» et «Fòk Mwen Ale» gravés sur l’album « Plim Pam » de P-Jay sous lesquels on retrouve la participation de Flav, chanteur de Gabèl, nouvelle sensation du compas, RKM Recordz vient de prendre le taureau par les cornes en annonçant un album sous lequel on retrouvera les deux artistes. Aucun chiffre n’a été avancé, le label a préféré exposer le côté technique du contrat et ses retombées positives. Selon Junior Alexandre (X-Daboss), l’un des présidents de l’institution « RKM est une entreprise de production musicale qui commercialise le talent de jeunes Haïtiens. La fièvre causée par les deux musiques sur lesquelles ont a retrouvé Flav et P-Jay nous a inspirés à investir dans le projet d’album entre eux. » La première précision qui a été portée au sujet de cette affaire, c’est que le statut de Athlet St-Fleur, plus connu sous le nom de Flav, ne sera pas changé : « Il est et restera un chanteur du groupe Gabèl. Que personne n’aille penser que RKM Recordz est en train de former une nouvelle formation musicale avec Flav et P-Jay, comme l’avait dit un fan. Entre Flav et RKM, ce n’est qu’un contrat d’album ! », a précisé Bleike Séïde (Mr Prodg), co-président du label. P-Jay, nouvelle star confirmée du rap haïtien, considéré par plus d’un comme la révélation de 2011, est à l’origine de cette collaboration. Il n’a pas caché qu’entre Flav et lui le courant passe aussi bien sur la scène que dans les relations qu’ils entretiennent en dehors des activités musicales. Il a compris, dit-il, qu’en s’associant à Flav, il est sûr de ne pas se borner dans un secteur : « Flav est un chanteur extraordinaire, il a une voix rythm and blues qui concorde parfaitement à la mienne. Quand il fait un bridge sur une de mes chansons, ça devient un hit incontestablement. Et on marie souvent nos noms ensemble. » Flav se dit confortable. Le fait que le contrat ne dérange pas ses relations avec Gabèl est le plus important. Gabèl, selon ce qu’il a campé, est le groupe de son cœur, la plupart des musiciens sont de Port-de-Paix comme lui et l’harmonie qui y règne est réconfortante. Le jeune chanteur, qui vient de faire la tournée vente-signature du premier album de son band, n’a pas caché son estime pour P-Jay. Il souligne qu’il fait souvent inviter le rappeur dans les bals de Gabèl pour des jam. En ce qui a trait aux répercussions que ce projet peut avoir sur son poste auprès de Katalòg, il affirme que son sens du professionnalisme et son respect pour son groupe lui permettront de

jongler entre son accord avec RKM et les activités

de Gabèl. Quant à l’album, il aura douze titres : du compas, du rap, du R’n’B, du techno et du world music. Toutes les dispositions nécessaires seront prises pour qu’il sorte en juin à Miami. Cet album, pour reprendre aux mots X-Daboss, sera d’une grande diversité, des producteurs du secteur rap et du compas y seront associés. « Ce sera un coup de tonnerre ! » La première chanson de ce projet, titrée « Let’s Party », dont la vidéo se fera en février, est une musique entraînante, un mélange de rap et de techno, une musique qui, des points de vue des responsables, fera le plaisir des DJs et des mélomanes ; ils l’annoncent comme le premier contact entre le public et le projet. RKM Recordz table sur l’impact qu’a eu FòK Mwen Ale dès sa première diffusion sur les ondes : l’histoire, la production musicale, le mélange des capacités du rappeur P-Jay et ceux de Flav, le côté glamour qui a capté la gent féminine, pour faire son investissement. La compagnie qui a déjà produit des artistes tels le regretté G-Bobby Bon Flow et P-Jay, croit reconnaitre les saveurs que les gens adorent.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr


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Lexique

des «bredjenn»

« Babilòn »

Le mot, unité minimale de la chaîne écrite, occupe une place particulière dans la construction de toutes phrases. Son enchaînement crée le sens des énoncés. En revanche, son insertion, sa substitution, son déplacement ou son renforcement peuvent engendrer un bouleversement syntaxique au niveau de la structure sémantique et de la progression thématique de la rédaction. La créativité aiguë des artistes les pousse fort souvent à marteler de nouveaux monèmes dans leur musique. Ainsi, il nous incombe d’aborder ses mots afin de donner une esquisse de leur côté sémantique. Pour ce faire, le mot « babilòn » prime dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette semaine.

Historicité

Le mot « Babylone » vient du nom d’une ville antique de la Mésopotamie. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du IIe millénaire av. J.C., cette cité, jusqu’alors d’importance mineure, devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même audelà. Elle connaît son apogée au vie siècle av. J.C. durant le règne de Nabuchodonosor II, qui dirige alors un empire dominant une vaste partie du MoyenOrient. Il s’agit alors d’une des plus vastes cités au monde. Son prestige s’étend au-delà de la Mésopotamie, notamment en raison des monuments célèbres qui y ont été construits, comme ses grandes murailles qui ont inspiré le mythe de la Tour de Babel, et les Jardins suspendus dont l’emplacement n’a toujours pas été identifié. Babylone occupe une place à part en raison du mythe qu’elle est progressivement devenue après son déclin et son abandon qui a lieu dans les premiers siècles de notre ère. Dans le créole haïtien, particulièrement dans les ghettos, dans les quartiers populaires et dans les rues, le nom « Babylone » prend une autre tournure et change automatiquement de sens. L’appellation qu’est devenue ce nom dans notre vernaculaire reste la même sur le plan phonologique car elle se prononce

de la même façon en français. N’était la différence morphologique (babilòn/ babylone), le mot resterait idem puisqu’il aurait gardé la même forme et la même prononciation dans les deux langues (la langue française et le créole haïtien). Lorsqu’un individu (brendjenn, fils de la rue, rappeur) le martèle, il devient ipso facto une anaphore qui renvoie à une catégorie de personnes bien précise. Par exemple : « Dreadlocks, ou genlè gen bòz la nan men w’, ou wè babilòn w’ap sere l’ ?» ; ou encore, « Pa fè zòn sa non, patnè, babilòn anvayi l’ wi », etc. Dans ce contexte, le mot « babilòn » qu’utilisent ces gens ne désigne pas la ville antique de la Mésopotamie mais les agents de notre Police nationale ! Ainsi, « Babylone » passe de nom d’une ville à un thème qui sert de code aux initiés. Le sobriquet « babilòn » est prisé par ceux qui n’aiment pas que les policiers mettent le nez dans leur affaire. Et, ces gens-là lancent le surnom « babilòn » pour éviter que les forces de l’ordre se rendent compte qu’ils parlent d’eux, pour

se retirer en toute discrétion et autres. Par exemple : « Babilòn rive nan bren an, atis, mwen jete m’ san yo pa gen kontwòl mwen » ; « Depi lè misye fin babilòn nan, mwen pa tchil avè l’. » Le mot est ancré dans le créole haïtien et a pris du sens dans la langue au point même d’avoir un diminutif : « bab ». Les plus habitués en font usage assez souvent sans que d’autres ne puissent l’apercevoir. Par exemple : « M kite fi an pou bab la papa » ; « W’al nan beef ak bab, ou fou ou menm ». Restez sur vos gardes et évitez de vous prononcer quand vous n’êtes pas au parfum de la dominante dans la conversation des autres. Si le « babylone » et le « bab » que vous connaissez peuvent avoir cette autre connotation dans le parler de la rue, qu’adviendra-t-il des autres thèmes que vous ignorez ? Wendy Simon


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Votre Ticket Santé

Maigrir rapidement et facilement Félicitations ! Encore quelques kilos de perdus. Si vous continuez à ce rythme là, bientôt vous retrouverez votre taille de guêpe. Toutefois, le risque à ne pas courir c’est que vous repreniez du poids au moindre petit écart. Et à ceux qui ne font pas du tout d’exercice, on n’aura de cesse de vous dire que « les exercices, c’est bon pour le corps, le cœur et l’esprit. Et sachez que perdre du poids ne veut pas nécessairement dire de rentrer dans des régimes drastiques. Quelques conseils pour vous aider à garder la ligne, ou à prendre votre corps en main… Mangez de façon équilibrée C’est la chose fondamentale à faire quand on veut perdre du poids. Rapidement et durablement. Malheureusement, on l’oublie souvent, et faisons le choix de nous jeter tête première dans des régimes hypo calorifiques qui présentent plus de danger pour votre santé, et vous font adopter des comportements malsains. Une fois de plus, comprenez que donner la priorité aux fruits et légumes frais, tout en diminuant vos apports en graisse et en calories est l’attitude saine à avoir. Ainsi, vous vous assurez que le corps reçoit chaque jour la ration d’éléments nutritifs dont il a besoin pour bien fonctionner Des exercices. Encore et toujours ! Vous voulez maigrir vite ? Mais vraiment, très vite ? Pratiquez un exercice physique régulièrement. Vous n’avez même pas besoin d’en faire une quantité démesurée ; il vous suffit juste d’être

régulier, et le corps se familiarisera tout seul. Il brulera la graisse superflue dont vous n’avez pas besoin et vous fera perdre du poids. Veillez également à faire les exercices appropriés suivant vos besoins

Pouchon Duverger parle de légitime défense dans le cas de Luly !

Ces derniers temps, le chanteur vedette de Djakout #1, Auguste Pouchon Duverger, qui était réputé homme sage, se trouve impliqué dans plusieurs incidents regrettables. Après celui de Raymond-les-Bains à Jacmel et celui de 2010 à Boca Raton, le week-end dernier, le chanteur avait encore son nom cité dans un incident survenu sur une plage à Luly. Selon les explications de Ti Marco M&S, manager de Djakout #1, qui intervenait à la Plateforme Magik le lundi 9 janvier 2012 au moment où le groupe s’apprêtait à honorer un contrat à La Chapelle dans le département de l’Artibonite, ce dossier remonte à très longtemps. Il s’agit de plusieurs individus qui prenaient plaisir à insulter et provoquer le chanteur et quelques amis qui l’accompagnaient sur la plage. Ces derniers ont même cassé la vitre de la voiture du Pouchon, a-t-il lâché sur Magik 9 (100.9 FM). Concernant les déclarations de certaines personnes qui feraient état des blessés par balles suite aux tirs de Pouchon Duverger, Maxime Lubin (Ti Marco M&S) a démenti ces informations en précisant seulement que le chanteur a tiré en l’air afin de se protéger et de forcer ces agresseurs à se replier. Le manager a même déclaré que le juge de paix de la zone était sur place pour les constats. Pour sa part, Pouchon Duverger a donné sa version des faits sans toutefois donner fournir des précisions. Dans une courte interview accordée à Kompamagazine, le chanteur a déclaré ceci : « Jan prezidan an konn di a, yo fè pa w ! Sa nou fè ? Pow ! pow ! Fòk nou sove vi nou man. » Pour finir, Auguste Pouchon Duverger dit que les coups de feu tirés sur la plage de Luly étaient en légitime défense. Qui a tort, qui a raison ? Qui a menti, qui a dit la vérité ? Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

(ventre plat, cuisses fermes, disparition des poignées d’amour, etc.). Sinon vous risquez de vous retrouver avec un popotin de cheval alors que souhaitiez avoir un petit cul sexy (juste assez) pour faire tourner les têtes. Jamais sans vos compléments alimentaires Oui. Mais faut tout de même faire attention. Le nombre de gens à vouloir perdre du poids à beaucoup augmente ces dernières années. Cela a favorisé l’émergence de compléments alimentaires, et de bien d’autres produits ayant les mêmes effets amaigrissants. S’il est vrai que ces médicaments peuvent s

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consommer sans ordonnance, ils peuvent toutefois présenter des risques pour la santé. Le mieux est de voir avec votre médecin, et de n’y avoir recours que si les régimes diététiques n’apportent pas le résultat escompte. Souvenez-vous que chaque personne a une votre physionomie propre. Ce qui marche pour votre ami ne marchera pas forcement pour vous. Il existe plusieurs méthodes qui peuvent vous aider à maigrir. Choisissez celles qui conviennent vraiment. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Les amis de Ticket ont dit sur

Kenny F Desmangles

Be strong & courageous. Do not be terrified or discouraged, for the LORD your God will be with you wherever you go. C’est aussi ce qu’on souhaite à Zenglen separé de Ricthie récemment.

Jean Baptiste Marc Junior

On ne regrette pas les personnes qu’on a aime. Ce qu’on regrette c est la partie de nous même qui s’en va avec elles. Parlerait-on du cœur ?

L’ Unique Nadege Telfort

L’expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n’éclaire que le chemin... … parcouru !

Ben Hakker

‎100% vérité : Les femmes qui ont la beauté extérieure servent de modèle... Les femmes qui n’ont que la beauté intérieure servent d’exemples... Cette même maxime, s’accorde-t-il aux hommes ?

Ben Hakker

Siw bezwen konn beautée madanm ou fèl penyen chou... Siw bezwen konn mach madanm ou, bal yon talon kikit... Via Pastè Blaze. Ce bon vieux pasteur !

Stephanie Douyon

Du temps libre c’est ce que j’aimerais avoir!!!

Carel Haiti Pedre

Fòk Yo Ta Fè 1 Etud Sou Kèk Atis/ Gwoup Nan Peyi A Nan Peryod Kanaval - Li Pa Posib Pou Yo Ap Gaspiye Tan Ak Lajan Pou Fè Vye Meringues Konsa. Met pwen ranmase pwen !

Valerie Francois Delbeau

Mezanmi nan kisam pran la...Gadon’w Pwoblem...Week End 10 a 12 Fevrier sa ou kwem pata ka tounen 2 Valerie LOL...Sinon je pran nan tout fason... Zen ap pete le 11 fevriye nan Jacmel…


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19 janvier 2012 No 583

Tour réussi pour Mass Konpa à Paris

d’autre part, les responsables et musiciens de Mass Konpa, qui avaient pris au sérieux ce tour, qui malgré la fatigue ont eu une séance de répétition à Maind’œuvre, qui est une salle appropriée, quelques heures après leur arrivée à Paris (bien que le manager avait toutes les peines du monde pour réunir tous les musiciens qui n’étaient pas disponibles à temps à Suite Novotel situé en face du stade Saint-Denis, là où ils étaient logés). L’affluence, la bonne prestation, la bonne sonorisation et la maturité du groupe ces derniers mois, surtout après le recrutement de Délices jouant le rôle de maestro, tout ça a fait de ce petit tour de Mass Konpa un succès, car le groupe a quasiment rempli seul un Espace Venise étant d’une capacité

A l’invitation d’Afrique Caraïbes Productions de Lolange Eristan et Dune Productions, Mass Konpa de Gracia Delva, avec le nouveau statut de député du chanteur, était à Paris pour un petit tour.

L

aissant Haïti très tard le jeudi 12 janvier 2012 à bord du vol TX550 de La Air Caraïbes, la délégation conduite par le manager Wadner Joseph et le PDG de Mass Konpa, Gracia Delva, est arrivé le lendemain vendredi 13 janvier à Paris vers les 1 h PM après plus de 9 heures de temps de vol sans escale. Pour ce court tour, seulement deux prestations, l’une à Espace Venise, situé au 30 Route de Groslay 95200 Sarcelles, le samedi 14 janvier 2012 ; et l’autre dans un premier temps à Palacio, avant d’être transféré finalement le lendemain dimanche 15 à La Pointe des Antilles se trouvant au 22 Rue Pierre Grange 94120 Le Perreuxsur-Marne.

Espace Venise & La Pointe des Antilles, tout à Mass Konpa…

La première soirée a débuté vers les 23 h, quand Obas Berlin a pris la parole pour ouvrir le bal en saluant les spectateurs et annoncer Mass Konpa pour la première fois à Paris avant de demander aux gens d’applaudir Lolange d’ACP Productions. Mass Konpa a commencé à jouer vers 23 heures 15 sans Alnatase, Frérot et Gracia Delva avec un morceau plutôt instrumental mais transformé au fil des minutes en potpourri avec des extraits de « Gwog mwen », « Guantanamera » bien orchestrés par le maestro Délices. A 23 h 30, après le speech de Frérot ayant présenté le député Gracia Delva, et qui n’a pas parlé de l’album du groupe qui devait être signé ce soir-là, les musiciens de Mass Konpa ont joué un morceau de Strings qui a plu aux spectateurs. Ensuite, Frérot a interprété plusieurs morceaux dont son titre « Doulè lanmou », « Qu’est-ce que la vie ? » des Frères Dejean avant que le chanteur-député du groupe arrive vers minuit sur la scène sous haute sécurité de ses gardes du corps et sous les applaudissements du pu-

blic. Pour souhaiter bonne année aux gens de Paris, Gracia a chanté « Kilè Tonton Nwèl ap pase » avant de glisser les notes de « Pitye », « Jérusalem », « Lanmou chanje katye », « Roule sou ou », « M ap tann ou », « MMS », « Chilling » (Map viv), « Popo », « Kòk gagè », « Chanpay ». « Flannè femel », « Our love is for ever », « Devan devan net », « Yo remele et « 5 dwèt », sans oublier Délice qui donnait un avant-goût de « Tet yo cho », une future composition de Mass Konpa. Il y eut une coupure d’électricité sur le stage à deux reprises, qui a forcé à chaque fois le groupe de cesser de jouer. Au moment d’interpréter « Jérusalem », Gracia Delva s’est montré très reconnaissant envers les Haïtiens vivant à Paris qui l’ont toujours soutenu dans les moments difficiles surtout quand il ne pouvait pas se rendre aux Etats-Unis. Maintenant, l’artiste se réjouit de pouvoir retourner « anba pye bwa a » en disant ce n’est pas la façon d’y retourner qui compte mais, l’important c’est d’y retourner. A cette soirée, Gracia Delva n’a pas manqué de s’en prendre à son compétiteur Gazzman Couleur, qui devrait se produire avec son groupe Disip de concert avec Gabèl le 8 avril prochain. Le chanteur-député a tiré à boulets rouges sur Gazzman, qui, dit-il, le critiquait quand il s’était réconcilié avec Richie et qui aujourd’hui est prêt à tout faire pour avoir Richie à ses côtés. Il faut signaler la présence de plusieurs autres artistes dont Michel Marchand, Jocelyn de Original H, qui étaient venus prêter main forte au groupe au moment où Frérot interprétait une chanson d’anniversaire pour quelqu’un qui fêtait dans la salle. Il était 5 h 18 AM quand Mass Konpa mit fin à sa superbe prestation grâce à une bonne sonorisation signée Thierry, cet Antillais qui travaillait avec le groupe musical haïtien Zenglen. Le lendemain dimanche 15 janvier à La Pointe des Antilles, Mass Konpa a presque fait la même chose. Quoique

cette salle fût plus petite qu’Espace Venise, le groupe a encore fait bonne recette sur le plan participatif, mais le premier bal était nettement supérieur que le dernier en termes de la qualité de la prestation. En définitive, le tour effectué par Mass Konpa à Paris du 12 au 18 janvier 2012 fut une réussite sur l’ensemble des deux prestations. Dans l’ensemble, le public était satisfait. Toutefois, l’on déplore le deuxième album « Juge’m » de Mass Konpa, qui, encore une fois, n’était pas parvenu à sortir après que les organisateurs et responsables de Mass Konpa l’avaient eux-mêmes annoncés à cette date. Interrogé à ce sujet après le bal, Lolange le producteur, nous avoue que le disque n’est pas sorti à cause de négligences et d’un problème de photos. Le manager de Mass Konpa, pour sa part, avance qu’eux au niveau de Mass Konpa, ils ont fait ce qu’ils devaient faire pour que le CD sorte. L’on critique ces derniers, qui n’ont présenté aucune excuse au public à ce sujet. Néanmoins, l’on félicite d’une part les organisateurs de Afrique Caraïbes Productions et Dune Production pour l’accueil et l’organisation de ces bals ;

d’à peu près 4 000 places alors que le billet était vendu à 27 euros à l’avance et 35 à la porte selon des informations fournies par Berlin Obas, l’une des personnes impliquées dans l’ organisation de ce bal. La délégation de Mass Konpa était composée de l’honorable députéchanteur Gracia Delva, du chanteur Jean Edouard Jean-Baptiste (Frérot), des guitaristes Délices Mézifils (maestro) et Brutus Rochelin, du keyboardiste Rodney Joseph (Sexy Rodney), du bassiste Jean Holly Célestin, du tambourineur Garry Augustin (Garry Tambour), du batteur Clifford Chancy, du percussionniste et tromboniste Wilfred Alnatas, du trompettiste Valentin Orélien, du saxophoniste Marc Yolor Jean Louis (Ti Sax), des attachés de presse Gilles Freslet (Ticket Magazine et radio Magik 9), Thony Valdonis (kitelmache.net) et Destin Jorentz (Energie FM), et Wadner Joseph, manager. Gilles Freslet (Paris, France) gillesfreslet@yahoo.fr


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