Festival International de Jazz de Port-au-Prince Belle 6e édition

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26 janvier 2012 No 585

A propos … Password: Top secret ou pas? Facebook, Twitter, emails et téléphones… il nous faudrait un coffre-fort pour garder tous nos mots de passe. Nous sommes à l’ère de la technologie et de l’électronique. Nos vies et nos secrets les plus intimes tiennent à un mot secret. Devrait-on alors donner procuration à nos Jules (comme on le fait pour un compte bancaire) sur nos dizaines de passwords ? Et vice-versa ? A l’époque de ma folle jeunesse (qui ne remonte pas à trop loin… il y a à peu près dix ans), où l’amour consistait encore en cinq lettres (A-MO-U-R), j’étais plus que fleurbleue. Déjà mon premier email sur Yahoo était un composé de mon prénom et de celui de mon chéri. Une preuve d’amour presque parfaite. Le nec plus ultra arriva quand j’ai choisi le nom de mon Jules comme password. (Ne soyez pas idiots, ‘’Jules’’ est un nom d’emprunt. En plus depuis le temps, mon password a été changé au moins une centaine de fois). Je l’aimais à la folie. Bien sûr avec grand F et des petits cœurs qui voltigent tout autour. Je sais. Souriez ! Oui, riez aux éclats ! Nous sommes toutes passées par là dans un moment de faiblesse amoureuse. Le password devient un phénomène social. Le New York Times a rapporté récemment que « cette envie chez les jeunes de partager leur password serait un moyen de démontrer leur dévotion mutuelle ». Le Times continue pour dire que « les copains et copines choisissent même parfois un code secret identique et laisse l’autre lire leurs emails et leurs textes messages privés. » Nous, adultes, où en sommes-nous ? En sommes-nous épargnés ? Je l’ai fait une fois pour permettre à un de mes ex de récupérer un email important sur mon compte. Et bien, l’homme plein d’esprit qu’il est - parce que l’on parle quand même d’un grand gaillard de 29 ans -, est allé fouiller dans mes emails de 2007. A l’époque, je ne connaissais même pas son existence, et il ignorait où se trouvait Haïti sur le globe terrestre. Mais où est donc passée la confiance ? Cette vertu que nous prônons comme étant la base de toutes les relations. Dans un couple, ne devrait-on pas avoir droit à notre jardin secret ? N’est-ce pas un signe de confiance que de respecter une certaine intimité de l’autre ? Et oui, messieurs. Je vous entends déjà grognant : « Si tu n’as rien à cacher, pourquoi tu gardes ton code secret ? » Et quelle moue vous faites avec ! Personnellement, j’estime que pour la bonne entente dans un couple, on devrait laisser à l’autre un certain espace. Je suis d’accord sur le principe d’être ouverte dans une relation et de partager certaines choses avec mon copain. Mais n’oublions pas, mesdames, l’excès en tout nuit ! Avant d’échanger nos codes secrets avec un certain Jules, posons-nous certaines questions. A quel point désirons-nous que notre partenaire fasse partie de notre vie ? A quel moment partager devient une intrusion dans la vie de l’autre ? Je suis formelle. Mes mots de passe ne font pas partie de ce que je partage avec mon amoureux. J’en ai fait l’expérience, se yon abse sou klou ! Allô, maman… Le mot de passe de mon ancien téléphone ? Quoi ? Lucas ? Non… c’est « tunelesaurasjamais ». Sans espaces, bien sûr ! Gabrielle Jones

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE Akinson

Bélizaire (Zagalo) né le 26 janvier Mercredi 25 janvier

Alicia Keys (Chanteuse), Jean Sony Zulerion (Animateur), Adelson Guetchine, China Kantner (Actrice), Etta James (Chanteuse), Corazon Aquino (Politicienne), Dean Jones (Acteur), Edwin Newman (Présentateur), Ernie Harwell (Animateur), Virginia Woolf (Auteure), Robert Burns (Poète).

Jeudi 26 janvier

Akinson Zagalo Belizaire (Promoteur), Suleman Octuplets (Célébrité), Sarai Barreau, Kherington Payne (Actrice/Danseuse), Pierre Nadine, Kirk Franklin (Artiste), Anne Stewart, Wayne Gretzky (Sportif ), Sunrise Radio freedom stereo (Emission), Luzincourt Jean Ronald, Anita Baker (Chanteuse), Alexsis Laroche.

Vendredi 27 janvier

Rose-Adele Joachim (Actrice), Ciyou Paradoks (Chanteur), Anne Cynswagg (Danseuse), Jennifer LB Leese (Auteure), Patton Oswalt (Comédien), Bridget Fonda (Actrice), Cris Collinsworth (Chroniqueur), Mikhail Baryshnikov (Danseur), Nick Mason (Musicien), Troy Donahue (Acteur), Donna Reed (Actrice).

Samedi 28 janvier

Nicolas Sarkozy (Président), Elijah Wood (Acteur), Nick Carter (Chanteur), Junior Dure, Chelsea Brummet (Présentatrice), Coulgi Creolehiphopking, Joey McLachlan (Chanteur), Rick Warren (Auteur/Pasteur), Alan Alda (Célébrité), Jackson Pollock (Peintre), Arthur Rubenstein (Musicien).

Dimanche 29 janvier

Adam Lambert (Chanteur/ Compositeur), Gemima Mondésir, Jonny Lang (Chanteur/Musicien), Oldane Nelson, Andrew Keegan (Célébrité), Sara Gilbert (Artiste), Heather Graham (Actrice), Greg Louganis (Sportif ), Oprah Winfrey (Animatrice/Entrepreneuse), Teresa Teng (Chanteuse), Ann Jillian (Actrice).

C’est aussi leur anniversaire

Léandre Jean Raguel, Darline Desca, Jean Gardy Bien-Aimé, Tabiancan Jannee, Guerline Coq, Mideline Dragon, Tini Marseille, DM NGS, Casema Alica Charles, Abdou Wahab Ben Geloune, Docteur Regine. Pour insertion, envoyez un sms au : 37 98 43 11 Ou un courriel à : wendysimon1@gmail.com

Agenda du week-end Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : francoispiere54@yahoo.fr

MERCREDI 25 JANVIER 2012

-Du Mercredi 18 Janv au Samedi 11 Février (Jacmel) Atelier des Grandes Personnes : Projet Kokenchenn E Potorik, fabrication et manipulation de marionnettes. Appel à candidature

JEUDI 26 JANVIER 2012

-Concert sur invitation à retirer à la Bibliothèque de l’apprenant (IFH) -RAM (Hotel Oloffson) Info : 38104000 / 3387-4000 -Tony Mix (Léogane) -Ambiance Open Mic, avec Lion Soul (M&M Pizza Bar & Grill) Dès : 7 hres

VENDREDI 27 JANVIER 2012

-Du 20 Janvier au 28 Janvier : 6 ème Edition du Festival International de Jazz à P-au-P -Steel Pulse, Boukman Ekxperyans (Parc Historique de la Canne à sucre) Dès : 8 hres 30 pm -Tropicana (Rendez-vous N.Club) Dès :

9 hres pm -Basket CIBA animation Dj Peter Mix (CFC) Dès : 2 hres pm -Dj Bertin, Valmix, Kello (Collège Elie Blaise) Dès : 10 hres am

SAMEDI 28 JANVIER 2012

-BBM Party avec Fresh Up, Kybrid, Dj bounce, Enill, Mat-blast 9Mango lounge) -Tropicana (Flambeau N.Club, Aquin) Occasion de la St Thomas -Mizik Mizik (Le Vilatte) -« Vamos a Bailar » concours de Danses Latines artistes invités : Flav, P-Jay, et Last Camp (Cabanne Choucoune) Info : 3474-6123 / 3526-1070 -4 ème Edition Basket ASHBAC animation Dj Gooly Mix (CFC) Dès : 4 hres pm -Concert de Clôture avec Jacques Schwartz Bart et le Jazz Racine Haïti ‘France’ (Parc Historique de la Canne à sucre) Dès : 18 hres -‘Ambiance Folle’ (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pétion ville) Info :

3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net -Pool Party, Ambiance avec Dj Wow, Oops, Spark, Ddo Mix (Romantic Hotel, Diquini 63) Dès 1 hr pm -Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm -Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

DIMANCHE 29 JANVIER 2012

-Match de la Reconstruction « St Antoine de l’Ave Pouplard » VS « Sacré-Cœur de Turgeau » (Stade Sylvio Cator) Adm : 100 gdes et 150 gdes Tickets en vente au Secrétariat de St Antoine et à la Procure du SacréCœur Info : 3655-3624 / 3404-9416 -Du 29 au 31 Janvier Rencon-

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL REDACTEUR EN CHEF Stéphanie ANDRÉ (509) 3155-0331 SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Rosemond LORAMUS Joël FANFAN Wendy SIMON Aceline RENE Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Duckenson LAZARD Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Peguy Flore PIERRE Daphney Valsaint Malandre CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Responsable photo Frédérick C. ALEXIS Photographes Frédérick C. ALEXIS James ALEXIS François LOUIS Jackson SAINT LOT Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Francis CONCITE Publicité: 3782-0905 / 3782-0893 Rédaction: 3806-3717


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L’agenda de Péguy Encore trois jours avant que le festival de jazz ne prenne fin. Une semaine bien « jazzée », ou par moment, le monde se retrouve sur une même scène, autour d’une même musique. Et oui ! C’est ça, le jazz, cette musique universelle. Jusqu’à samedi, profitonsen encore… et de toutes les autres activités que Port-au-Prince et ses environs nous proposent, bien sûr. Vendredi, le parc Canne à Sucre ouvre ses portes à partir de 7 h p.m. pour Steel Pulse et Boukman Eksperyans. Une soirée reggaeracine pour renouer avec ces rythmes qui ne vous font pas danser assez. 1 500 gourdes. Hang Chillin’ and Grillin’ Bar vous convie à son Hang Friday Night, de 7 h p.m. à 11 h p.m. Comme c’est dit : chillin’ and grillin’! Ceux qui sont fans des Tigers et AS Tigresses, c’est bien le moment de le prouver. Fêtez avec eux samedi au gala de leur 40e anniversaire à Le Villate, à partir de 9 h p.m. Une occasion de jouir à nouveau des musiques de Mizik Mizik. 500 gourdes, et vous serez des heureux. Le Club 9, ex Tazroc’, à la rue Clerveaux, aura son Duty Fridayze de 9 h a.m. à 11 h p.m. Dimanche, laissez-vous emporter par les vagues de la mer à Wahoo Bay pendant que l’ambiance sur la plage sera genre MInd Control. Peter Bailey, Ritchie Santana, avec Niskaa Garoute, Team Lobèy, Steves J. Bryan et Dj Rub, de 9 h a.m. à 5 h p.m. L’admission est à $ US 25. Ce dimanche-là, également à La Réserve, goûtez à un BBQ fait maison (BBQ Lakay) Ce sera possible de 1 h p.m. jusqu’à 4 h p.m.

Z Z BU é n e R e n i Par Acel

Le carnaval de Jacmel accueille des miss internationales cette année !

Cette année, le carnaval de Jacmel se déroulera du 10 au 12 février. En plus des couleurs et des masques propres à la région, Jacmel accueillera plusieurs jeunes et belles demoiselles, chacune couronnée Reine de beauté dans son pays. En effet, les miss 2012 du Canada, de la Jamaïque, du Danemark et des îles Turcs and Caicos viendront se mêler aux 10 reines régionales et marionnettes géantes venues de France, annonce le comité organisateur. Selon des sources sûres, elles seront 9 jeunes filles au total à participer à la parade officielle du carnaval. Certaines seront découvertes à Jacmel et d’autres feront leur première apparition sur des chars des Cayes et de Port-auPrince. En attendant la sélection des groupes qui auront à performer et le début les festivités, la ville de Jacmel maintiendra le rythme et la chaleur du carnaval sera dégagée dans les restaurants et boîtes de nuit de la place.

J-Perry va représenter Haïti à Cannes

Power Surge Music Group, Baoli Records et J-Perry seront à Cannes en France le lundi 30 janvier 2012 pour prendre part à la 45e édition du Marché international du disque et de l’édition musicale (MIDEM). Le MIDEM, plus grand rassemblement au monde d’entreprises travaillant dans le secteur de la musique, n’est pas un festival où des artistes viennent partager leur art musical. Il s’agit plutôt d’un marché

C’en est «Assez» pour RockFam !

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t oui ! Certains s’attendraient à de mauvaises nouvelles au sujet du groupe rap phare de l’agglomération de Delmas. Loin de là ! Même si le titre de l’article peut soulever un brouillard dans la sphère de vos pensées, la nouvelle porte davantage sur la positivité et le bon fonctionnement du RockFam que sur l’inverse. Comme vous le lisez, « Assez » est le titre du dernier track en date des principaux adeptes des mouchoirs noirs. Sorti le 14 décembre de l’année dernière, les responsables de la formation RockFam Lame-a l’ont ipso facto distribué dans plusieurs stations de radio. Le single « Assez » a été enregistré dans le studio Wave Master de Ti Ansyto et celui de la formation Nou Krezi (sis au local de la radio Planèt Kreyòl). Des membres de RockFam, les rappeurs Fatal, Mastas Preasha, A.T.R.O.S, ont chanté sur cette musique qui bénéficie de la collaboration du chanteur Nickenson Prudhomme qui évolue dans le groupe compas Harmonik. Le beat et la production de ce mor-

ceau résulte de la dextérité du rappeurproducteur Knaggs. Malgré tout, le staff RockFam dans sa totalité a participé à l’arrangement musical de « Assez ». Quoique ce soit une musique de tendance rap, le keyboardiste Nicky n’a pas négligé d’exhiber son talent de musicien via un solo de son instrument favori dont il a gratifié la musique. Pour la chorale, David Morinvil (de Tremolo) a exécuté cette tâche avec l’aisance d’une fille posant un lapin à un mec. De l’avis des membres de RockFam, « Assez » est disponible sur la bande fm, YouTube, MP3Twitt, la majorité des sites du rap créole et autres. Cette musique traite d’une histoire courante : des filles qui, après une rupture, font de leur ex amant la bête noire de leur existence. Les artistes du groupe martèlent que l’erreur est humaine, alors, il ne fallait pas condamner celui/celle qui nous a fait quelque chose qu’on n’aime pas. L’idée de cette musique vient du travail de la matière grise de l’un des managers du groupe, Adolphe Janvier. Par la suite, la formation entière s’est réunie pour choisir les membres du groupe qui

peuvent participer sur « Assez », compte tenu de l’expérience sentimentale de ces derniers. RockFam a fait choix du chanteur Nicky vu son potentiel de musicien qui s’avère incontesté. « Assez » rentre dans la lignée des tests pressing qui doivent annoncer la sortie du prochain album « Afiche w’ » de RockFam. Bien que le groupe travaille d’arrache-pied sur son méringue carnavalesque, ses membres confirment que leur nouveau laser ne tardera pas après la période carnavalesque. Selon les confidences de ces rappeurs, le réalisateur Abdias Laguerre travaille déjà sur le scénario de la vidéo de ce track. Elle sera tournée aux EtatsUnis d’Amérique après le carnaval, ou après la vente-signature de leur prochain opus « Afiche w’ ». Les membres de la formation RockFam Lame-a aimeraient que le message de cette musique soit véhiculé dans tous les recoins du pays afin de pouvoir toucher la sensibilité de tous. Le mélange compas-rap (RockFam/ Nicky) est l’un des nombreux moyens qui permettrait à « Assez » de traverser les barrières des tendances musicales. Tout un mécanisme est mis en place pour promouvoir l’enchainement de la sortie des produits de RockFam qui suivront cette ligne : le test pressing « Assez », la meringue carnavalesque de cette année, le second test pressing de l’album, puis l’album « Afiche w ».

où les professionnels du disque viennent chercher notamment des accords internationaux de distribution ou de licensing pour leurs artistes. L’invitation a été lancée par la compagnie Warner Music Group, qui, après avoir visité Haïti au cours de l’année 2011, s’est dit intéressée à supporter l’éducation musicale dans le pays. Ils ont visité les studios de Baoli Records où ils ont eu la possibilité de découvrir différents artistes dont J-Perry, le principal artiste produit par Baoli. Ils ont officiellement invité ce dernier à performer au cours du MIDEM. J-Perry et son staff, à savoir le label Baoli Records qui a découvert le jeune artiste, et Power Surge Music Group, la compagnie responsable de gestion musicale et logistique de Baoli Records, se disent prêts à tirer le maximum de cette opportunité qu’ils ont de vendre la musique haïtienne sur d’autres marchés.

Steel Pulse en Haïti

Le vendredi 27 janvier 2012, le groupe reggae britannique Steel Pulse sera au parc historique de la Canne à sucre pour une soirée en compagnie de Boukman Eksperyans. L’admission est fixée à 1 500 gourdes et les tickets sont en vente à Giant Super market, à Muncheez, à GameBox, à la librairie La Pléiade, à Valerio Canez et au Parc historique de la Canne à Sucre ! A ne pas rater.

Star Parade 2012

Carib Village Group présente, une fois de plus, Star Parade. Cette année, l’événement se tiendra le 17 février dans les jardins de l’Académie de Police sous le thème « Nou chak gen yon talan ». Artistes, fans, sportifs… se retrouveront pour des échanges, une opportunité rêvée, une fête traditionnelle annuelle offerte à tous les amants de la culture haïtienne.

Tenant compte de l’amour que les fans leur apportent, les rappeurs de RockFam se disent fiers de leur parcours y compris de leur travail d’artistes. Ils avouent que leurs supporters, le groupe n’aurait pas sa raison d’être. De ce fait, ils promettent de ne jamais baisser les bras et de toujours satisfaire le désir des fans. Le groupe a perdu des soldats, mais de l’avis des membres du groupe, RockFam a diminué au niveau quantitatif pour augmenter sur le plan qualitatif. En 2011, RockFam était le seul groupe rap à avoir pris part au carnaval de la grande Métropole Sud, les Cayes. Une expérience que le groupe a payée cher, vu que deux de ses membres ont été électrocutés sur leur char. Cette année encore, le groupe manifeste le désir de faire partie des formations qui doivent enjoliver le carnaval des Cayes. Ils demandent au maire de cette ville de prendre les mesures nécessaires pour éviter tout incident. RockFam Lame-a remercie le magazine Ticket, leurs fans et tous ceux qui n’ont jamais cessé de les supporter d’une manière ou d’une autre, avant de demander aux autres groupes qui seront dans le parcours carnavalesque de cette année de se tenir prêts. Wendy Simon


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Chaque année, nous sommes toujours impressionnés de voir ce que les organisateurs nous offrent pour le festival de jazz. Tous ces artistes étrangers, ces différentes scènes, toute la logistique dont ils disposent, la campagne visuelle qui est faite autour de l’événement, mais surtout l’effort qui est déployé pour que tout soit parfait. Enfin, presque. Joël Widmaïer apporte les précisions.

du Tourisme (qui est très important pour nous parce qu’à l’avenir on peut étendre le festival grâce à lui), etc. Pour voir la liste exhaustive, il faut consulter le site www.papjazzhaiti.org. Par ailleurs, nous avons les sponsors comme Le Nouvelliste, Prestige, Rhum Barbancourt, Digicel, Air Caraïbes, Télé Métropole, FDPlus et Quartier Latin. Quel est le budget du festival, et en quoi consistent les apports des principaux partenaires et des sponsors ? La BRH (qui était présente dès le début) a donné de l’argent. Le Tourisme nous a accordé des facilités pour les hôtels par des réductions de prix sur les chambres et les services ; il a aussi disposé des bus pour le transport des musiciens, car nous tenons et veillons beaucoup à l’accueil de ces derniers. L’ambassade des Etats-Unis, qui est en extra par rapport aux autres ambassades, fait un don chaque année pour le festival, ce qui nous permet de couvrir certains frais et de réaliser les ateliers. Puis les ambassades respectifs ; leur contribution est très importante également. Ce sont eux qui prennent tout en charge pour les musiciens de leur pays qui viennent performer : billets d’avion, cachets, chambres d’hôtel avec réductions du Tourisme, etc. C’est vrai que cela favorise une promotion de leur culture, mais c’est tout de même énorme leur apport. Par ailleurs, tous nos sponsors ont donné de l’argent, parce que sans cela pour compléter la contribution de la Culture, le festival n’aurait pas été possible. Avec tout ce que cela compte comme éléments de préparation : logistique, communication, cachet des artistes, etc., cela nous a coûté $ US 170 000. Plus ce que les ambassades ont donné, je dirais dans les $ US 270 000. Ce qui n’est rien pour un festival de cette envergure, car il nous faudrait au moins $ US 400 000. Il vous faudrait encore plus de sponsors ? Bien sûr ! C’est tout juste ce qu’on a là. L’année dernière et cette année nous avions pu faire un tout petit peu de profits car le ministère de la Culture avait pu donner le cachet promis dans sa totalité. Pendant trois ans nous faisions faillite.

Dans la cuisine du festival de Jazz de Port-au-Prince Avant tout, pourquoi une fondation Haïti Jazz ? Pour la première année du festival, cela s’est fait sans la fondation. Il a été alors difficile d’avoir la coopération des ambassades des différents pays invités et du ministère de la Culture, vu leur statut qui ne les autorise pas à réaliser des activités à but lucratif. Les ambassades ne peuvent pas non plus agir sans la tutelle d’une figure étatique. C’est ainsi que le ministère de la Culture nous a proposé de monter une structure pouvant coordonner le festival. Comment cette structure a-t-elle vu le jour, quels sont ses objectifs, et qui en fait partie ? La fondation a existé dans un premier temps avec des membres, un statut et tout. Mais vu qu’elle n’était pas réellement active, on a donc arrêté pendant un long moment. Maintenant qu’elle a

été recréée, son but est avant tout de promouvoir la musique haïtienne. Bien qu’il y ait une préférence pour le jazz ; pour dénicher des artistes, promouvoir le jazz créole. C’est vrai que ce style est vu comme une musique élitiste jusqu’à présent, mais on veut prouver que n’importe qui peut en faire. On fait certes le festival de jazz, mais notre support va à tous les types de musique et à la culture haïtienne en général. Pour les membres, il y a ma femme et moi, j’en suis le président ; il y a Fabrice Rouzier comme vice-président ; Pascale Mounier, une Française, qui est la trésorière ; c’est d’ailleurs avec elle et son mari qui était à l’ambassade du Mexique que nous avions pu avoir notre première édition. L’idée d’un festival de jazz de Port-au-Prince était donc antérieure à la fondation. D’où est venue l’idée alors ? Je crois que je l’ai eue pour la premiè-

re fois en 1998. A l’époque, je voulais le faire avec Sainte-Lucie qui en a un s’appelant Jazz in the South. Ce n’est pas le principal, mais celui-ci à sa cote de popularité aussi. Les organisateurs voulaient que nous donnions $ US 40 000 (ce qui est une somme dérisoire), et eux autres allaient venir avec tout le reste : logistique, musiciens, etc. Malheureusement la somme n’a pas été réunie, et j’ai dû abandonner. Et là, dix ans après, Haïti a eu son propre festival. Quels sont vos principaux partenaires ? Pour le festival, on est sous le haut patronage du ministère de la Culture et de la Communication, avec également la mairie de Port-au-Prince, la Fokal, Valério Canez, l’Institut Français d’Haïti, la BRH, la TNH, l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, de la Suisse, du Canada, du Brésil, de la France, le ministère

Pourquoi avoir continué dans ce cas ? Parce que pour nous il s’agit d’un challenge. Ce que nous souhaitons c’est faire de ce festival le plus grand de la Caraïbes. Ailleurs, les festivals durent trois à quatre jours. Ici, bien que tous les moyens ne soient pas à notre portée, il dure une semaine. C’est déjà énorme et lourd comme réalisation. Ils sont peu nombreux les producteurs qui vont faire venir des musiciens de jazz en Haïti. Parce que c’est risqué. C’est vrai qu’il y a un comité de gestion avec nous, cela n’en demeure pas moins qu’il est question d’un gros événement. Qui fait partie de ce comité et comment se sont déroulés les préparatifs ? Quelles en sont les différentes étapes ? Ce sont les ambassades et les institutions partenaires. Normalement, les préparatifs commencent six mois à l’avance. Heureusement, parce que cela traîne beaucoup. Il y a plusieurs membres dans le comité, mais ils ne sont pas toujours disponibles. Pour les différentes étapes, il faut d’abord trouver les groupes qui vont participer. C’est un vrai problème. Parfois, c’est nous autres qui devons trouver un groupe pour l’ambassade, c’est le cas du Brésil par exemple. Ensuite monter le budget, et contacter les sponsors. Et en dernier lieu, s’occuper de la logistique. Là, c’est vraiment le clou. On peut avoir les meilleurs musiciens : sans la sonorisation, une bonne logistique, on n’arrivera à rien. Il faut aussi monter la programmation, la communication : les dates, les heures, les sites qui recevront le spectacle… ce sont des détails, mais tout de même considérables. Sans oublier le support visuel : travailler avec le graphiste sur les affiches, les livrets, la publicité…


13 26 dĂŠcembre 2011 janvier 2012 572 No 585

Vous ĂŞtes subdivisĂŠs pour gĂŠrer tout ça ? Justement, c’est ça le grand dilemme. Il n’y a que ma femme et moi. Nous manquons de bras. Mais c’est avant tout parce que nous manquons de fonds. Nous ne pouvons pas embaucher, et moi, sincèrement, je prĂŠfère embaucher que de prendre des bĂŠnĂŠvoles. La fondation n’est pas subventionnĂŠe. Les seules entrĂŠes que nous rĂŠcoltons, c’est grâce au deux scènes payantes du Karibe et de Canne Ă Sucre. Durant l’annĂŠe, nous organisons des spectacles pour pouvoir renflouer nos caisses et subvenir aux besoins de la fondation. Comment se fait le recrutement des artistes locaux ? Eh bien, il n’y a pas vraiment une manière de faire, car ils sont peu nombreux Ă faire du jazz. Avant tout, nous nous arrangeons pour ne pas avoir les mĂŞmes chaque annĂŠe. Nous connaissons plus ou moins ceux qui sont dans la capitale. Mais pour les provinces, il arrive que durant nos dĂŠplacements dans le pays nous tombons sur un petit groupe ; c’est le cas pour X-Key rencontrĂŠ au Cap. S’il est bon, nous l’invitons au festival, question d’encourager les musiciens. Nous ne leur offrons pas une grosse scène, mais ainsi ils peuvent ĂŞtre connus. C’est ce qui s’est passĂŠ pour les Cayes ĂŠgalement. Il y a aussi les ateliers du matin avec les artistes. Ils offrent la chance aux jeunes musiciens de rencontrer les artistes, d’apprendre d’eux. Dès lors, on peut aisĂŠment imaginer que dans dix ans, le nombre de musiciens de jazz aura augmentĂŠ. L’activitĂŠ est donc ainsi conçue, le festival et les ateliers ? Oui. Et l’annĂŠe prochaine, nous souhaitons mettre l’accent sur un autre aspect, le tourisme. Cette annĂŠe dĂŠjĂ , FIP FM, une radio de France qui diffuse beaucoup de jazz, est lĂ . Ils vont d’ailleurs enregistrer deux ĂŠmissions Ă

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Radio MĂŠtropole qu’ils passeront lĂ -bas. Cela permettra au festival d’avoir une bonne visibilitĂŠ. Radio Nova, de France ĂŠgalement, une radio de la Guadeloupe, un blog très suivi au Canada, un article Ă la première page du Miami Herald en parle aussi‌ Donc, vous voyez, beaucoup d’efforts dĂŠployĂŠs pour que nous fassions ĂŠcho. Avec le ministère du Tourisme, nous mettrons le paquet Ă la prochaine ĂŠdition pour attirer des touristes comme dans le festival de MontrĂŠal qui est considĂŠrĂŠ comme le plus gros au monde. Des gens viennent de partout pour y prendre part ; trois hĂ´tels seront construits d’ici lĂ , ainsi nous pourrons les accueillir. Il y a beaucoup d’avenir pour le pays avec cette activitĂŠ. C’est un peu comme le carnaval. Il est vrai que ce dernier est une fĂŞte nationale et donc plus ĂŠtendue sur le territoire, mais le nombre de gens qui viennent de la diaspora pour y participer sera probablement comparable au nombre de touristes Ă venir ici pour l’occasion. A ce propos, comment la ville des Cayes a-t-elle accueilli le festival ? Oh ! Très bien. Parfaitement bien. Nous l’avions fait dans un souci de dĂŠcentralisation, et ça a bien marchĂŠ. Quand on sait qu’il s’agit de jazz, de la ville des Cayes, et que 250 personnes, beaucoup de jeunes, ont ĂŠtĂŠ voir Thurgot ThĂŠodate et Claude CarrĂŠ jouer, et que les gens ont très bien rĂŠagi, moi, je trouve que c’est extraordinaire. Qu’y a-t-il de neuf cette annĂŠe ? Il y a un groupe rara de Barbancourt, le Rara Jazz Band, qui est très prisĂŠ par le public. Nous avons conçu cette idĂŠe pour Barbancourt, et ils ont acceptĂŠ. Par ailleurs, jeudi il y a une soirĂŠe Pawòl tanbou Jazz tanbou, oĂš il y aura du slam avec EliĂŠzer GuĂŠrismĂŠ, un slameur plutĂ´t bon ; KLibr’ qui fera du rap ; Miu pour la pop ; et les tambours de Racine Mapou. Trois ou quatre peintres peindront des

tableaux sur place, qui seront vendus. L’argent ira Ă une ĂŠcole de musique que nous n’avons pas encore choisie. Une façon de donner une couleur locale et de montrer aux HaĂŻtiens et aux ĂŠtrangers que le jazz peut s’intĂŠgrer Ă tout. Et ensuite ce sont les jam qui prennent fin que vers 2 h a.m. gĂŠnĂŠralement. Quelles sont vos satisfactions et insatisfactions pour cette annĂŠe ? Ce n’est pas encore terminĂŠ, mais je dirais que pour l’instant c’est le public. Contrairement aux autres ĂŠditions, il y a plus d’Êtrangers cette annĂŠe, et ça me dÊçoit un peu. Je ne sais vraiment pas comment expliquer cela. Et puis ce sont les musiciens haĂŻtiens des autres tendances. Je n’ai vu aucun au festival. C’est quand mĂŞme bĂŞte. Ils pourraient venir, participer aux ateliers et s’ouvrir Ă autre chose ! Ce n’est pas parce que c’est du

jazz. Ces musiciens sont très bons aussi. Voyez-vous, on en a eu de très grands lĂ , comme le pianiste Alex Bugnon qui jouait avec Michael Jackson. Je trouve cela dĂŠcevant de leur part. CĂ´tĂŠ satisfaction, cela fait plaisir de voir l’enthousiasme des jeunes Ă participer aux ateliers, et les scènes au Karibe et au Parc sont bien accueillies. Les gens ont fait le dĂŠplacement. Que souhaiteriez-vous pour l’Êdition de l’annĂŠe prochaine ? C’est de pouvoir faire venir les grosses tĂŞtes d’affiche comme George Benson, Richard Bonnat, pouvoir faire venir des gens qui ne sont jamais encore venus en HaĂŻti. Propos recueillis par PĂŠguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

ÉTONNANTS VOYAGEURS HAITI Festival International du Livre et du Film

ÂŤL'encre est ma demeureÂť 1er au 4 fĂŠvrier 2012

9 villes, 60 auteurs, des milliers d'haitiens et d'haitiennes. Le centre du monde est ici Les invitĂŠs du festival

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EntrĂŠe libre Ministère de l’Education National

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C’était admirable de lire la joie des étrangers qui dansaient au rythme du rara.

Roosevelt Saillant BIC, (chanteur)

Ordinairement, et surtout dans ces genres d’activités, on apprend en découvrant de nouveaux styles. Je l’ai déjà fait à travers des morceaux comme « Introspection » et « Dance under the rain ». Mais à partir de là, j’ai pensé que je devrais mieux introduire le jazz dans mon travail. Les chansons à tendance jazzy ne sont pas toujours les plus prononcées sur mes albums. Dans cette expérience, je suis resté égal à moi-même en assistant presque les musiciens qui jouaient mes chansons sous une autre tendance, une mélodie jazzy.

Welmyr Jean Pierre, (pianiste)

Festival de Jazz Les impressions des artistes Le Festival Jazz International de Port-au-Prince réunit dans la capitale une pléiade d’artistes venus d’un peu partout. La plupart de ces artistes foulent le sol haïtien pour la première fois. Entre deux prestations, certains d’entre eux nous livrent leurs premières impressions. X-Key

Les approches sont différentes. J’ai la chance de côtoyer des musiciens dominicains, espagnols et autres et de découvrir la musique de chez eux, précisément l’approche qu’ils ont du jazz. J’ai aussi pu apprécier le jazz pur que j’écoute généralement à la radio. Nous avons un jazz à tendance créole en Haïti. Mais là, j’ai pu découvrir diverses autres tendances. Le frottement avec ces musiciens venus de différents pays et la possibilité de communiquer avec eux fait l’unicité de mon expérience.

Godwin Louis

Ma participation à ce festival m’a avant tout donné l’opportunité de rentrer dans mon pays, me permettant ainsi de partager avec mes frères haïtiens les connaissances que j’ai acquises au cours de mon séjour aux Etats-Unis et pendant mes différents voyages à travers le monde. Je vais aussi pouvoir assister aux prestations de certaines grandes figures du jazz haïtien, telles que Mushi, et d’apprécier l’authentique yanvalou joué par des musiciens de chez moi. C’est aussi la première fois que je vais jouer en Haïti. Et l’accueil du public m’a agréablement surpris. Ces gens-là connaissent la musique et l’aiment. Ils l’ont dans le sang.

Jonathan Junior

C’est définitivement un bel exemple. On a eu à animer un atelier pour des enfants et des jeunes musiciens, qui nous ont réservé un accueil très chaleureux. Je n’ai encore rien de particulier à signaler, sinon que je suis impatient de jouer !

Jed Levy

J’ai été particulièrement touché par la fierté des Haïtiens et leur courage. Bien qu’ils soient en train de faire face à une situation économique fort difficile suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010, ils demeurent très forts. J’ai été impressionné par leur violent désir

d’apprendre, le respect qu’ils ont pour la connaissance et par la grande importance qu’ils accordent à l’éducation. Cet échange culturel a une grande valeur pour nous, et tout le monde semble intéressé par ce que nous avons à offrir.

à mes fans que je peux être un artiste universel. Et de plus, cette initiative permet aux participants haïtiens de se métamorphoser pour passer de l’habituel au féérique.

Kephny

Participer à ce festival est pour nous un pas vers les objectifs que nous nous sommes fixés. Une initiative de cette envergure nous aide à devenir plus résistants. Il nous a fallu jouer 45 minutes, avec seulement deux pauses de 2 minutes, ce qui n’a jamais été le cas dans nos prestations antérieures. Et encore le festival nous a permis d’expérimenter le style a cappella, très rare en Haïti, au milieu de tous ces étrangers. Ce qui a retenu mon attention, c’est l’enthousiasme du public à apprécier notre façon de faire, de créer le son des instruments avec l’harmonisation de nos techniques vocales.

J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs artistes étrangers avec lesquels j’ai pu partager cet aspect de la musique haïtienne. Ma participation à ce festival m’a également permis de me rapprocher du public haïtien, de comprendre leur curiosité concernant ma musique, de connaître leurs aspirations, leurs attentes et surtout leur façon de voir le monde jazz haïtien. Ce qui m’a jusqu’à date particulièrement marqué est la rapide connexion qui s’est faite entre les musiciens. On a eu récemment une jam session au Quartier Latin avec, entre autres, les musiciens allemands et dominicains. Tout a commencé sur la grande table où tous les musiciens étaient réunis. On s’est par la suite lancé dans un véritable voyage à travers la musique qui s’est finalement terminé sur le stage sous les applaudissements du public. Ce fut un moment extraordinaire.

Dessin Valensky

Comme tout le monde le sait déjà, je suis un artiste qui évolue dans le monde du rap. Cependant quand on parle de musique, il n’y a pas vraiment une question de tendance. Je dois toutefois préciser que jusqu’à aujourd’hui, je ne suis qu’un simple observateur au festival. Ma performance est prévue pour ce jeudi soir, au Quartier Latin. Ainsi, je peux dire que participer à ce festival est pour moi une grande opportunité. Il m’aide à transcender d’autres horizons et me pousse surtout à jumeler mon style avec les autres tendances pour donner à mon art une couleur originale. Je suis obligé de mettre des bouchées doubles pour aller au-delà de mes capacités et prouver

Harry

Murielle Augustin

Le festival de jazz international de Port-au-Prince est une initiative ahurissante, on devrait organiser beaucoup plus de manifestations de ce genre. Je pense aussi que c’est une façon de supporter la culture Haïtienne. Pour ma part, c’est un honneur de participer à cette grande festivité qui réunit tant de pays, ça me donne la chance de me jauger et de savoir que je donne chaque jour le meilleur de moi-même. J’ai remarqué que les groupes choisis sont mieux préparés que ceux de l’année dernière, ce qui va donner au festival plus de chaleur.

Pascal Joseph

Ce festival représente chaque année une réussite de plus dans le monde culturel haïtien. Et le fait pour moi de jouer ma partition dans ce succès est un privilège. C’est aussi une expérience nouvelle dans le répertoire du groupe. J’ai été étonné de voir la façon dont le public nous a accueillis. A voir leur visage, il est évident qu’ils ne s’attendaient pas à voir une bande à pied performer au festival.

Le festival de jazz est une affaire intéressante. On y découvre d’autres genres de musique, et c’est extraordinaire d’arpenter de nouveaux terrains, de faire de nouvelles connaissances et surtout d’analyser diverses façons de faire une seule et même chose, la musique. J’ai surtout été marqué par les prestations des musiciens du groupe dominicain « Mirandal » et le groupe brésilien. J’ai beaucoup aimé. Même si le style de ces musiciens étrangers est très différent du nôtre, en termes de rythme, on n’est pas trop éloigné l’un de l’autre.

Felina Backer

Je viens d’arriver, je ne peux rien dire encore à propos du festival. Toutefois, le 26, je serai au Karibe Convention Center et me ferai mes toutes premières idées du festival de cette année. Mais je sais que l’initiative est louable et je sens que je vais m’y plaire.

Kellylee Evans

On a tous, mes musiciens et moi, beaucoup aimé jouer avec les musiciens du festival. On a passé de beaux moments aux jam sessions. Et surtout, l’échange entre le public et nous pendant les concerts, et pour moi durant l’atelier, a été vraiment spécial. Il y avait une telle énergie ! Chaque spectacle m’a fait tellement plaisir. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le peuple d’Haïti. Ils nous ont accueillis avec passion partout où nous sommes allés. Quelle chaleur ! J’ai hâte de retourner en Haïti.

Rafael Mirabal (République Dominicaine)

En toute franchise, c’est le meilleur festival de jazz auquel j’ai eu à participer. Sonorisation parfaite, éclairage magique, public chaleureux… bref, réalisation réussie. C’est une émotion très forte de partager la même scène avec notre pays voisin et frère pour mixer nos deux cultures. Ce qui a retenu notre attention, c’est le professionnalisme de tous les musiciens participants qui se sont efforcés pour donner le meilleur.

Eliezer Guerismé

En tant que slameur, c’est pour moi une expérience très importante. Parce que je vais pouvoir ajuster deux tendances qui exigent l’improvisation, le slam et le jazz. Pour être plus clair, je vais slamer sur du jazz, ce qui ne sera pas une tâche facile. Etant donné que ma prestation est au Quartier Latin, l’ambiance du bar sera pour moi une aide capitale.

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville


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Festival de Jazz Les impressions

de quelques spectateurs Roberson Alphonse

est de qualité professionnelle. C’est quelque chose de très positif pour le milieu haïtien. Il y a la diversité, qui est un élément culturel très important. En outre, je crois que les producteurs doivent se consolider surtout au niveau des ressources humaines, pour qu’ils puissent développer des produits dérivés, que ce soit dans la restauration ou dans la vente de T-shirts. Il faut aussi développer des produits que le public peut consommer, mais aussi envisager un cadre pour un plus large public.

Emmelie Prophète

C’est bon d’écouter et de voir les jazzmen étrangers. Le métissage et le brassage avec des musiciens haïtiens porteurs de rites et de rythmes de chez nous donnent parfois un produit hybride qui fait le plaisir des mélomanes. Je crois cependant que le festival est encore trop élitiste, trop fermé, trop restreint pour le public haïtien. Les prochaines éditions devront continuer à faire le pari de l’ouverture. A un public plus large, plus diversifié dont le sens esthétique est à construire ou à aiguiser.

Dr Roland Léonard

Le festival de Jazz de Port-au-Prince est un moment important de l’année, d’abord pour l’humanité et la solidarité qui le caractérisent, ensuite parce qu’il peut favoriser une sorte de sursaut, susciter une envie et un besoin de beauté. Cette 6e édition me comble.

Bertrand Labarre

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Le carnaval de Cap-Haitien est dans l’impasse A moins d’un mois de la tenue du carnaval 2012 (du dimanche 19 au mardi 21 février) dont les jours gras auront officiellement lieu dans la ville des Cayes (Sud), la ville du Cap-Haïtien (Nord) n’est pas encore fixée sur son sort quant à la réalisation des festivités carnavalesques. Ce, en dépit de la promesse de 80 millions de gourdes faite par le ministère de la Culture et de la Communication. Un Comité de festivités a été formé en l’occasion. Cela n’empêche pas que jusqu’à date, les inquiétudes sont grandissantes chez les acteurs culturels, qui ne cachent pas leur pessimisme sur la tenue cette année du carnaval autour du thème : « Edikasyon ak Touris se chimen devlopman » (L’éducation et le tourisme sont les moteurs du développement). Depuis quelque temps, les organisateurs du carnaval du Cap-Haïtien font du carnaval des étudiants (tenu le vendredi précédent les 3 jours gras du calendrier officiel) le centre d’attraction et le point fort des festivités. Pour l’heure, d’intenses réunions se tiennent entre le comité et les écoles de la ville pour les convaincre de leur participation au vendredi gras. Après avoir financé la construction du plus grand complexe universitaire d’Haïti, l’Université Roi Henry 1er de Limonade, les Dominicains sont intéressés par le carnaval de Cap-Haïtien et souhaitent faire défiler dans les rues de la ville des mardi-gras et des reines dominicaines. Nos voisins comptent également « aider » financièrement le CPFM, chargé d’organiser le carnaval du Cap. Le Comité Permanent des Festivités Municipales (CPFM) a déjà lancé officiellement, dimanche dernier, les festivités carnavalesques avec, notamment, le défilé devant la Mairie des bandes à pied. Côté gouvernemental, il espère la « participation » des ministères de la Culture, des Affaires étrangères et de l’Intérieur ainsi que de la présidence. Hansy Mars hansymars@gmail.com\

Raranaval

le carnaval du champs- de- mars a Tara’s

Il y a plein d’avenir. Malgré le retard, on a eu trois bons groupes à la Fokal. Je suis vraiment satisfait. Ce qui est intéressant, c’est qu’après les prestations officielles, les musiciens étaient invités à improviser sur scène. Le brassage est un élément d’affirmation d’une culture à travers un domaine de référence commun, un langage commun à tous les musiciens : le Jazz. Par ailleurs, je ne suis pas contre ceux qui ne souscrivent pas à cette fusion.

Barbara Prézault

Raranaval, est le titre donné à l’initiative de Johanne Gardere et de Sébastien Kenol, qui se veut de recréer la même ambiance du carnaval du champs- demars dans les hauteurs de Pétion-ville. Le 4 février 2012, Tara’s accueillera en effet tous les éléments qui donnent au carnaval haïtien son côté spécial, stands et logos, couleurs, danses, « fritay » ils seront tous de la partie pour un public des plus diversifié. Afin d’élucider quelques points, Johanne Gardere répond aux questions de Ticket magazine. Le Festival International de Jazz de PAP est devenu une date incontournable dans le calendrier culturel du pays. Ce n’était pas gagné d’avance, car c’est une musique qui ne faisait pas partie, a priori, du paysage haïtien. L’initiative qui fait partager des moments privilégiés à des musiciens internationaux et à un public de plus en plus intéressé (et de plus en plus nombreux,) est donc un total succès. Félicitations notamment à Milena et Joël, qui portent le projet 365 jours partout. Surtout, ce festival montre que le moment où Haïti sera de nouveau une étape importante des événements culturels de stature internationale n’est peut-être pas si loin. Quelle meilleure nouvelle pour le secteur culturel et le secteur touristique ? Lord Edwin Byron lordedwinb@yahoo.fr

Je constate qu’il y a un grand effort sur le plan de la réalisation. Le résultat

Raranaval, un événement sans précédent, expliquez nous le concept. Notre objectif est de reproduire à Tara’s l’ambiance traditionnelle du Carnaval du Champ de Mars. Afin que cet événement soit le plus authentique que possible, et qu’il reproduise le plus fidèlement l’ambiance du Champs de Mars, nous allons procéder à la construction de «stands» qui porteront les logos des différentes entreprises participant à l’événement. Comme au Champs de Mars, toutes celles et ceux qui assisteront à l’événement à partir de leur stand respectif porteront les mêmes maillots. Des « chefs » seront invités à vendre des plats traditionnels haïtiens dans des kiosques qui imiteront ceux des vendeurs de la rue. Nous aurons également des vendeurs de cigarettes, des marchandes de fresco, papita, chapo pay, chacha etc... Avec Raranaval pensez-vous pouvoir recréer exactement l’ambiance du champs-de-mars ? C’est impossible de recréer exacte-

ment l’ambiance du champs-de-mars, cependant nous allons essayer autant que possible de traduire l’atmosphère traditionnelle. Y aura-t-il des performances de groupes musicaux ? Affirmatif. Nous avons engagé quelques bandes à pied communément appelé « Rara ». Raram, Fashion Mate, Relax Band et Boukman Eksperyans animeront la soirée. Pour cette initiative, qui amène l’ambiance du champs-de-mars à Tara’s quel est le public cible? Toutes les générations confondues et tous les fans du Carnaval sont invités. Ce 4 février sera un début, ou pensez vous allez avec une telle initiative ? Nous comptons organiser cet événement chaque année puisque nous réalisons qu’il est bien reçu par la communauté. En effet l’initiative se révèle être déjà un véritable succès au vu de la demande accrue enregistrée pour le patronage de l’événement et les billets d’entrées. Quel sera la programmation ? Nous ouvrons les portes à 6hres Pm. Le défile commencera à 7 hres 30. Les bands suivront le défile et les DJ continueront boucleront la fête. L’admission est fixée à 30 dollars us, et les tickets sont en vente à Game Box et Muncheez. Propos recueillis par Aceline René


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Festival de jazz /Scène Barbancourt-«Quartier latin»/23 et 24 janvier 2012

Jazz Headline News (Les concises et les «dernières» du festival)

», de swing. Les compositions du pianiste, cependant, ne rappellent vraiment le jazz dans son essence : ça sent la Caraïbe ou la musique latine, afro-cubaine ou brésilienne, et très modestement.

3 - « Batuke samba Funk ».

Venant du Brésil, un saxophone ténor, une trompette, un clavier, une basse, une guitare électrique, une belle voix féminine, une batterie et des percussions nous proposent un mélange de samba, de batucada, de funk, de soul et de R’N’B. Entre Haïti et le Brésil, le courant passe irrésistiblement. On retient de leurs performances : la chanson « O molio « au rythme rappelant notre cher « Konpa », et non moins, « why Haiti », en solidarité avec notre peuple pour le séisme du 12 janvier 2010. C’est touchant et sympathique, l’amitié.

Mardi 24 : Quartier latin

J

e me suis dépêché d’arriver à l’heure, stressé, pour pénétrer dans l’arrière-cour de la «FOKAL» et tomber piteusement sur l’habituel et désolant tableau d’un spectacle en retard, à cause d’une longue et ennuyeuse mise au point sonore, le fameux «sound check», tout aussi en retard de deux heures au moins. Il y a beaucoup de sièges vides, attendant l’arrivée de spectateurs qui, eux aussi, prennent leur temps, connaissant la coutume locale. Sur la scène, un tréteau installé au nord, le claviériste dominicain, Rafael Mirabal, ajuste l’amplification générale et particulière des instruments avec la complicité de l’ingénieur du son, à l’arrière du public. Le programme de la soirée, intéressant, nous propose trois groupes : Rafael Mirabal, pianiste et claviériste, à la tête de son ensemble «sistema temperada»; le trio de Welmyr Jean-Pierre, le groupe brésilien «Batuke Samba Funk»

1- Rafael Mirabal et «sistema temperada»

L’ambassadeur dominicain, lui-même introduit par la présentatrice a fait une

présentation de ce groupe en français. «Sistema temperada» de Santiago se compose de cinq musiciens: Rafael Mirabal (claviers et leader); Carlos Es-

trada (saxophone alto), au jeu exubérant, extraverti et sympathique; un guitariste; un bassiste; un batteur et deux percussionnistes traditionnels (tamborada et autre). Avec art et science ou technique, Rafael Mirabal nous propose dans un bel esprit de fusion, un mélange de rythmes dominicains, «dominicanisés», brésiliens, afro-haïtiens, et des concepts mélodiques ou harmoniques du jazz moderne. Il est secondé brillamment dans cet état d’esprit par le saxophoniste alto, très épatant, le guitariste très talentueux, le bassiste au jeu modéré. L’ombre de Pat Méthény se profile dans certaines textures orchestrales ou pianistiques. Cadences : «pambiche» «fandòn » expressions du «merengue» dominicain; «bachata», boléro populaire de «Bidjonel», dominicanisé avec un bon solo de guitare; Yanvalou; samba. Morceaux mémorables : «Cabete», «Papa Loco». Présence du «blues» chez le saxophoniste, aux riffs incantatoires, aux sons parfois stridents, expressionnistes. Le bon batteur haïtien John Ben, ami de Mirabal, installé en République dominicanie depuis deux ans, a été invité pour jouer un «Rara» final, véritable jonction culturelle haïtiano-dominicaine.

Ce dernier morceau sert d’introduction à un interlude réjouissant, un bain dans notre culture folklorique avec l’entrée du groupe «Follow-Jah» sur la cour,

remarquable pour ses vaccines, cornets, tambourins, ses danseurs, ses danseuses aux chorégraphies érotiques. Charmant, en vérité.

2- Welmyr Jean-Pierre et son trio

Avec Welmyr au piano, Alcius PierreCharles dit «Ti-Do» à la batterie, Richard Barbot à la basse, on renoue avec les improvisations standardisées, classiques, sur les grilles harmoniques, appelées phrases-chorus. Le ton est nettement

plus sérieux. Welmyr propose en le beau «Body and soul» joué en solo et «ad lib» (récité). C’est émouvant et déchirant. Puis, on joue en groupe : «Mireille» ou «Al compàs del merengue», tube de Ibo-Combo dans les années soixante; «complainte paysanne» de Raoul Guillaume; «Havana Sunrise» de Welmyr; une samba du même compositeur; une chanson du pianiste «Avec le temps» (très illustre avec la voix d’Armstrong Jeune); un «funky» très bluesy pour finir. Les trois musiciens se sont bien exprimés : Barbot s’affirme hardiment; Ti-Do brille dans les exhibitions et doit nuancer davantage son jeu avec plus d’expression; Welmyr est un grand technicien, un improvisateur très sensible, et son jeu regorge de « punch

Le restaurant est comble. Une clientèle à majorité étrangère et blanche : Suisses, Français et Belges. Quelques anglophones et des Haïtiens. Chaque année, dans tous les festivals du monde, un « joker » groupe ou individu, est invité; il n’a le plus souvent rien à voir avec l’esprit ou le genre de la manifestation. Faut-il blâmer cette initiative? Certains sont pour, d’autres sont contre. Cela attire irrésistiblement les profanes; et répugne par contre aux puristes. En tout cas, Hans Kennel et son trio de cors et bois alpins, primitifs, typiques et folkloriques, ne jouent pas de jazz. Tout leur mérite est de tirer des harmonies et des sons classiques de ces instruments rustiques de la Suisse. On a quand même acclamé ces artistes, faussement naïfs. Claude Carré, Ricardo Moreau et Yonel Gilles du trio « Aroyo » (guitare, basse, batterie) ont permis à cette soirée de

rester dans une note de jazz en jouant du Swing, du blues et quelques thèmes célèbres comme : « softly in a morning sunrise »; « Haïti » de Marcel Sylvain (1935) en Mazurka (¾ ); «Ki kote nou prale » yanvalou avec séquences « free »; « Recueillement » en souvenir des victimes du séisme. Une « jam-session » animée par Mushi Widmaier et des artistes afro-américains, fraîchement arrivés (saxophone soprano, basse et batterie), devait prendre la relève de Claude Carré pour recentrer le programme dans une atmosphère de « jazz-music». Roland Léonard


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D’un festival à l’autre, les publics sont différents, les groupes, musiciens et chanteurs aussi. Heureusement. Cela prouve que l’événement s’installe, que des choix se font. C’est selon. Si l’ouverture de la sixième édition du Festival de Jazz a attiré moins de monde que la 5ème, la musique était bel et bien au rendez-vous. Peut-être, sans doute, ne faut-il pas comparer deux éditions d’un événement. Il y avait du monde, pas autant que l’année dernière, mais on a eu l’impression, et c’est seulement cela que nous regrettons, qu’il y avait moins d’amateurs dans l’assistance. Le Rubem Dantas Group de l’Espagne dont le leader est brésilien, nourri forcément par la bossa nova et le flamenco, nous a offert de grands moments. Voix, guitares, percussions. Un ancrage réussi entre Caétano Veloso, Diego El Cigala et Chick Corea. Angelika Niescier, Coltranienne de son état, arrivée directement de l’aéroport avec son groupe, en quelques morceaux nous a réconciliés, s’il en était besoin, avec un jazz très traditionnel, très fort, très beau ; celui qui impose un silence entrecoupé de souvenirs et de petits cris de ravissement soit parce qu’on a reconnu le thème, soit parce qu’on est admiratif du mélange réussi des phrases

Photographe: grange.ca

Des nouvelles du festival de jazz

L’artiste d’origine jamaïcaine Kellylee Evans

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longues et courtes. La personnalité de la soirée a cependant et sans conteste été Kellylee Evans. Dans la grande tradition des chanteuses de Jazz anglo-saxonne, elle a impressionné tout le monde. Dès les premières mesures, le public a tout bonnement senti qu’il était en présence d’une « grande » dans le genre Dee Dee Bridgewader ou tout simplement Diana Krall. Kellylee Evans a revisité Nina Simone dans des titres qui figurent sur son album « Nina » qui est un hommage à l’auteure-interprète notamment de Mississipi Goddam décédée en 1983. Avec une incroyable présence sur scène, du talent, du charme, Kellylee Evans est la seule à avoir obtenu que le public des mauvais jours présents ce soir-là au Parc Historique de la Canne à sucre, chante un peu en même temps qu’elle. Il faut dire aussi que parmi les grands succès de Nina Simone qu’elle a repris ce soir-là figurait le fameux « Ne me quitte pas » de Jacques Brel, chanson assez connue ici. Kellylee Evans a l’énergie, la grâce et la générosité de ceux et celles qui ont intégré qu’ils (elles) ont du talent. Elle est considérée comme l’une des plus belles voix de sa génération. L’album « Nina » de Kellylee Evans lui a valu un Juno Award en 2011. Les prix Juno sont remis chaque année à des artistes canadiens oeuvrant dans la musique. Kellylee Evans a aussi obtenu le titre de meilleure artiste féminine aux Canadian Smooth Jazz Awards. Emmelie Prophète

Festival de Jazz/ Quartier latin/21-22 Janvier 2012/ Kephny et « Ex-key’’

Un week-end «hot » au «Quartier Latin»

C

ette année, pour inaugurer les concerts de ce grand événement périodique, mes pieds vagabonds me conduisent plutôt vers les boites que vers les scènes des sites payants tels que le « parc historique » ou le «Karibe ». Mes pas enthousiastes et nerveux foulent joyeusement l’asphalte et me mènent au « Quartier latin », ce restaurant à ciel ouvert, à la place Boyer à Pétion-Ville, avec ses quelques arbres sur la cour, ombrageant un peu l’espace, ses tables rondes ou rectangulaires, son bar et son zinc circulaires, entourés de tabourets pour se jucher, son excellente cuisine et son podium couvert pour les musiciens. Ce milieu, à la clientèle cosmopolite et branchée, constituée d’étrangers et d’Haïtiens aux oreilles perméables et averties, ou tout simplement tolérantes et curieuses, est favorable aux artistes pratiquant une musique élaborée, non-commerciale. Il leur permet de s’exprimer en toute quiétude, devant un public réceptif. Nous condensons ici les manifestations des 21 et 22 janvier 2012. Samedi 21 janvier 2012 : tout juste avant ce rendez-vous à ne pas rater, j’ai le temps de faire un saut à Delmas 31, au restaurant «Kokoye» pour célébrer avec un petit noyau de fidèles, le premier anniversaire du magazine socioculturel «le coach», diffusé sur R.F.M. A cette occasion, sur la cour, présenté par de charmantes speakerines, un petit spectacle à base de numéros de chant est donné. Je découvre des chanteurs au talent prometteur comme « Tèt Frèt » Ti Marco dans sa chanson « Onore », aux paroles mi-sérieuses, mi-railleuses, sur des personnalités à honorer, les chanteurs du groupe « OBSTABLE », faisant dans le rap et le hip-hop avec un zeste de reggae, et surtout l’étonnante Rutshelle Guillaume-pour qui j’ai fait

le déplacement. Rutshelle a une très belle voix, à l’aise dans le grave et dans l’aigu où elle rappelle les chanteuses de R’N’B. Le temps d’entendre deux chansons, dont l’excellente « Kite m kriye » à caractère social, et je m’enfuis en vitesse pour Pétion-Ville à destination du « Quartier latin ». Je tombe en plein milieu du spectacle de l’épatant chanteur (Kephny Eliacin) et de son groupe «Seven». L’espace est comble ; le public est visiblement fasciné par le vocaliste et ses accompagnateurs qui ne font pas dans la dentelle, exposant et développant sans complexe le répertoire du jazz traditionnel aux côtés de morceaux folkloriques, traités pour la circonstance, et d’autres airs «Jazzy ». Ils jouent avec une bonne coordination et une excellente maîtrise, forçant au respect : «Mèsi Bondye» ; «Nothing I do», au swing robuste et accrocheur ; «Give me the might», air célèbre de George Benson, funky-disco entrainant pour les danseurs ; « Sweet home Chicago », à ma demande, un « swinging-blues », comme il faut et dans l’ordre ; « Take the train » de Duke Elington ; « Lè n ap fè lanmou » de Mizik-Mizik, en version « funk » et «R’N’B » ; « Hoochie-coochie man » , autre blues sordide, chanté avec maestria par Kephny Eliacin ; « Fè van pou mwen » de Boulo Valcourt et Syto Cavé. Il n’y a pas de doute : Kephny est un chanteur de grand talent. Le vocaliste prend la pause finale pour laisser s’exprimer le groupe instrumental dans des airs célèbres tels : «Desafinado» «The Girl of Ipanema» ; « SaintThomas ». Il revient quand même à la charge, ne résistant pas à la tentation dans «Satin Doll» de Duke Elligton, qui lui a porté bonheur l’année dernière.

Seven est constitué de :

-Kephny Eliacin (Lead Vocal) -Josué Alexis (piano)

-Jean-Baptiste Ferdinand (guitare) -Jean-Philippe Augustin (basse) -Yves Casséus (batterie) NB : David Casséus était un bassiste invité à la fête

Soirée convaincante en vérité !

Dimanche 22 janvier 2012 : Cette fois-ci, je me présente tôt sur les lieux. L’assistance et la clientèle sont moindres en ce dimanche soir. On attend un peu ; on en profite pour lier connaissance avec les membres de ce groupe capois dont c’est la grande première au festival de jazz de Portau-Prince. Ce serait un crime que de manquer ça, et notre curiosité a été la plus forte. On se réjouit à la pensée que l’esprit du jazz s’est propagé à travers maintes villes d’Haïti ; ce qui serait tout bonnement impensable, il y a de cela trente ans.

«Ex-Key» est formé de :

-Jean Gérard Damas (guitare), excellent harmoniste, fou de sonorités «rock» et « saturées » -Claude Rinaldin Beaubrun (batterie et percussions), fougueux, vigoureux et intelligent -Innocent Pierre Mary (basse et leader) bon soliste -Frantz Charles (tambours à baguettes) maitrisant bien nos rythmes folkloriques -Pétrus Alfred (ingénieur de son) -Yvon Paul (responsable des relations publiques), homme très affable. « Ex-Key » pratique du Root-Jazz, fusion de rythmes et mélodies traditionnels avec des éléments de Rock, de Funk, de R’N’B et de Jazz modal. L’ensemble, à la guitare, à la basse, comme à la rythmique, produit souvent des effets hypnotiques sur l’auditoire. Le jeu de la guitare, voire du bassiste, s’aventure souvent au-delà des thèmes, dans des explorations « off

», un peu libertaires, assez modernes, suivies de recentrages modaux et thématiques, rassurants pour les oreilles. Jean Gérard Damas actionne à ses pieds tout un appareillage de pédales pour moduler le son et le faire vibrer, le dénaturer. Sa guitare «stratocaster» exprime ses riffs et de beaux accords dissonants, symétriques. Le musicien est aussi capable d’utiliser des phrases pleines et entières, et le jeu en octave. Le programme de la soirée nous a permis de découvrir : « Bon tan, move tan » au mystérieux solo de basse ; «Fèy» ; «2 ti jimo» en «nago» ; «Panama m tonbe» en version yanvalou, avec solo de la basse sur «ostinato» ; «Graje manyòk» et «Zanmi Kanmarad» ; «Que rico el mambo», surprenant en mesure impaire et asymétrique, hommage à Perez Prado ; « Balanse yaya» de Raoul Guillaume. Commentaires talentueux des quatre instrumentistes. En dépit de la pluie, les courageux musiciens de « Ex-Key » et un noyau de spectateurs fidèles ont tenu jusqu’au bout. Ce groupe, fondé en juin 2005, a beaucoup d’avenir ; il est enthousiasmant et peut aller loin, après ajustements. Bon concert, il n’y a pas à redire. Roland Léonard


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Richie-Zenglen = Richie+Gazzman ???

Personne n’a autant brillé par son absence que Jean Richard Hérard dit Richie (ex-maestro du groupe Zenglen). En effet, juste un peu avant la fin de l’année 2011, la nouvelle est tombée comme un coup de massue. Richie pa nan Zenglen ankò. Qui l’aurait cru ? Depuis pratiquement 13 ans, ce groupe est identifié par la superstar maker qui alimente la formation 5 Étoiles de ses créations combien fructueuses. Lorsqu’un musicien met fin à ses services ou est remercié par le groupe auquel il appartient, la question qui vient automatiquement sur toutes les lèvres est « POURQUOI ? » Ce qui est plus que normal. Le groupe Zenglen annonce sa conférence de presse le vendredi 20 janvier dernier, il était plus que temps, la vérité va enfin éclater. La déception des médias est très grande lorsque Luckner Désir, modérateur, et membre du nouveau staff de management, annonce clairement : « Nous ne sommes pas là pour parler du départ de Richie, mais de l’intégration de 3 nouveaux musiciens au sein du groupe ». Oh ! Oh ! A quoi rime cette conférence alors ? Pfft... passons... Et l’animateur poursuit son discours sans broncher. Wously Paul, ex musicien de K-Dans, remplace le keyboardiste Ronald ; Kenny Cérant, un jeunot de 23 ans, qui a fait ses premiers pas à l’église et a passé 2 ans au sein de Suave, prof de mathématiques, remplace le grand Richie. Richie wi !!! Hum ! Et El Pozo, qui à la veille de la conférence a remis son tablier, son successeur ne sera pas encore révélé. Surprise, annonce Brutus. Surprise pour qui donc ?

Toutes les questions, d’une façon ou d’une autre, ont Richie comme mot clé. De façon très subtile, elles ont été évitées ou répondues avec beaucoup de diplomatie. Qui remplacera Richie dans la composition des textes ? Tout le monde répond Kenny. La formule va changer. Ce ne sera plus un Zenglen d’un seul homme comme avant mais un zenglen où tout le monde aura sa voix au chapitre. Se jodi ya Zenglen yon sel moun, Zenglen Richie a pa t bon? Pourquoi 3 musiciens sont partis d’un trait ? Pourquoi Nicoletta est toujours là malgré tout ?, a répondu Brutus, répondant à la question par une autre question. Richie voulait que je parte avec lui a répondu la saxophoniste, mais j’ai choisi après maintes réflexions de rester avec le groupe. Pourquoi Richie est parti ?, demande encore un journaliste. Richie voulait-il briser le groupe ?, répond encore Brutus par une autre question. Décidément, cela devient une habitude. Qui pose les questions durant les conférences de presse ? Les journalistes ou les musiciens ? Je suis perdue. Entre Richie et les autres musiciens, qui est parti de la pire façon ? Il faut

beaucoup l’aimer pour travailler avec lui, répond Brutus, comme si on lui arrachait les vers du nez. Le plus malléable des chanteurs depuis l’existence du groupe est Kenny, affirme-t-il. Il a tout intérêt à dire cela, c’est le seul en date. Et la question du départ de Richie refait surface sous une autre forme, avec cette manie qu’on a de poser des questions sous différentes formes, pour avoir finalement une réponse. Il n’est pas parti parce qu’il n’était plus le groupe mais pour une affaire d’argent, c’est uniquement et simplement cela. Et on aura plus aucune autre explication de monsieur Brutus un peu hors de ses gongs. Kèt ! Ala moun kachotyè ! Pour mettre fin aux rumeurs, Brutus fera la rectification suivante : Reginald ne sera pas un chanteur du groupe. Il en sera un parmi tant d’autres. “Pour ce que Zenglen a fait pour moi, je suis prêt à lui donner un coup de main au moment opportun”, voilà ce que Réginald aurait dit à Brutus, pour le paraphraser. Un single prévu pour les premiers jours de février, un bal en tandem avec T-Vice le 10 du même mois, la révélation du nom du chanteur et du guitariste qui feront la route avec le groupe, voilà ce

Liste des meringues carnavalesques 2012 4.50 Band:Pwofesi Alovi Yawe: Make pwen Bidol Mizik:Antann pou n antann nou Black Ez: Pou yon ti tan Blokaj: Peyi slogan Boukman Eksperyans: Banm pam ladan l Brimad: Woule m 2 bò Brothers Posse: Stayle Chachou Boys: Tout moun gaye C-Projects: Nou kapab Dj Bertin: Ou facheu Dj Fanfan: Sak gen la a ? Dj Roger: Al mande Roger Doremi: Ou tap ri m Drôles de Dames: Ou kwè w konnen Esans Mizik: Ou chire

Freedom: Yon lòt fwa Fresh Up: Nou fatige Frinay Band: Ayi souke kò w G-Dolph & Suspens: Chawonn I.L Click: Pa mande m match Jimmy Ruff: Koupe kokoye Johnny P: Tèt kale Kanpèch:Apa li papa King Posse: King Posse banm fòs KNP feat Marco & Master Sun: Ann ale Konfyans: Tèt lake bouda dyèd Kool Jazz: Tout moun sou kou Ktalog: Tèt vyèj Legend: Men jan m mate li Mass Rap: Dènye lame a Mizik La: Men pwen

Nou Krezi: Falomi Pastè Blaze: Bokit san lans Re 100: Ma console Rèv: Ann pleyen sak fè n mal SRK: Kwaze bwa n Tokay: Tolalito TPO & Balalatèt: Pou peyi a Vwadèlzil: M pap ka ba ou metafò Wilgens Boniface Chalet: Hot k-naval Wilky Fortunat: Haïti d’abord XB: Pwoteje Zatrap: Moun pa Zion Babies: Miss kanaval

que promet le groupe qui a perdu une de ses 5 étoiles étoiles. Pour toutes infos sur le groupe, contactez Luckner Désir.

Richie + Gazzman?...

A Hollywood Live le mercredi 25 janvier, la conférence de presse de Gazzman veut mettre fin aux rumeurs faisant croire à la formation d’un groupe entre Richie et Gazzman. Infirmer ou confirmer ? Attends la suite... Le lead de Disip, qui, il y a quelques semaines à Tampa, a choqué plus d’un par son comportement indigne d’un disciple de Dieu, prend la parole pour parler de son groupe et de ses projets d’avenir. Il a pris le soin de faire une biographie de son groupe pour montrer à quel point il avait des fans et des sponsors qui l’aiment et qu’il ne saurait déplaire. Il failait y penser avant la scène de porno gratuite. Mais bon, il s’est excusé… Les paroles s’en vont, les images restent ! Le natif des Gonaïves affirme qu’effectivement il avait l’intention de se joindre à Richie. Très vite et clairement, sans mystères, contrairement à certains, il a expliqué que la fusion entre eux n’aurait pas lieu. Wouy...! Le principal problème, croyez-le ou non, est que Richie ne veut pas intégrer Disip. Il souhaiterait, sans le demander directement, que Gazzman mette fin aux jours de son groupe pour en former un tout nouveau. Mais telle n’est pas l’intention de monsieur Couleur. Une simple histoire de nom. Rien que cela ? Vraiment ?... Afin de concrétiser ce rêve que plus d’un aurait été trop contents de voir se réaliser, toujours selon le chanteur de Legacy, beaucoup de propositions de noms ont été mis sur le tapis mais toujours avec l’incontournable Disip à la base : Disip ceci, Disip machin, mais aucun ne faisait plaisir au grand hit maker. Se Disip la menm li pa renmen. Fidèle à son Disip, Gazzman n’entend plus faire de concession. J’aime bien Richie, ne croyez pas le contraire, mais je ne dissoudrai pas mon groupe, a-t-il affirmé. Il y a quelques années, Gazzman avait collaboré avec Richie au sein de Tapaj, le groupe de ce dernier à l’époque, mais aujourd’hui, Richie refuse de le retrouver dans le sien. « Il n’était pas encore le Richie qu’il est aujourd’hui, cela se comprend, a martelé Gazzman, et je le comprends, mais je ne suis plus ce que j’étais à l’ère de Tapaj non plus, a-t-il renchéri d’une façon assez hilarante. Quelle affaire, hein !!! L’équation n’est toujours pas complète. Richie - Zenglen = 4 étoiles ? Richie + Gazzman = Ensemble vide. Un seul homme a la réponse : Richie, kote w? Rose Carline Grand Pierre rosycar@yahoo.com

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de privilégiée. Quelles primes à gagner cette année ? Comme dans les premières éditions, cette année encore, les primes sont nombreuses et bien sûr très alléchantes. L’Oto Naval offre la possibilité aux participants de gagner en trois (3) tirages qui s’étendront sur la période des trois jours gras. A chaque jour gras, des voitures neuves de l’Auto Plaza, des motocyclettes, laptops , ipads, téléphones, cartes de recharge, et d’autres primes que Digicel aura à offrir. Après deux ans d’absence, sous quel motif revenez-vous à la charge ? En 2010, c’était pratiquement impossible de réaliser une telle activité, à cause du passage du séisme. Voilà que les stigmates du 12 janvier, un an après, n’allaient pas de si tôt permettre au gouvernement d’organiser le carnaval comme ça doit, avec les sans-abri logés au Champ de Mars. En bref, tout ceci démontre que la conjoncture du pays ne nous avait guère laissé le choix que de sursoir à ce projet. Cette année, c’est autant de dévouement que de perspectives que nous organisons la troisième édition de « L’Oto Naval » pour faire des heureux en ce moment de plaisir Jean-Paul François et de fête. Déjà, depuis deux dimanches, notre stand est érigé au Champ de Mars (à côté Il n’y a pas que la saison de Noël qui fait des heureux, avec toutes sortes d’aubaines et des coupons rabais. de la MUPANAH), pour donner le ton à la période pré-carnavalesque animée La période carnavalesque est tout aussi amusante qu’avantageuse. Elle apporte des opportunités qui par les Djs et les bandes à pied. A travers peuvent changer votre cours de vie en un clin d’œil. A cet effet, sous les auspices de Communication Plus, cette nouvelle édition, nous envisageons l’Oto Naval refait surface, avec sa 3e édition qui charrie une avalanche de cadeaux et de primes alléchantes. de consolider la crédibilité que nous Jean-Paul François, coordonnateur général de cette nouvelle édition, fait le point. ont apportée les succès des premières éditions.

L’Oto Naval parti pour une 3e édition

Fais-nous une brève présentation de « l’Oto Naval ». C’est une initiative lancée par Communication Plus en 2008 à l’occasion du carnaval de Port-au-Prince. Elle bénéficie du support de la mairie de Port-au-Prince et du concours de quelques entreprises et institutions financières de la place. Il y a « L’Oto », qui fait allusion à « voiture », puis « naval » qui est dérivé du carnaval. L’Oto Naval est une marque de loterie, un produit lié au carnaval haïtien, dont nous sommes en train de jeter les bases pour perdurer cette initiative. Quelles sont les conditions partici-

patives à cette nouvelle édition ? Toujours est-il, les conditions de participation n’ont pas changé. Quel que soit votre âge, pour participer à ce tirage notarié, il suffit d’acheter au moins un ticket « L’Oto Naval » au prix de cinquante (50) gourdes dans l’un points de vente qu’on aura à divulguer sous peu ; ou se procurer un numéro de série par SMS via le réseau Digicel, d’où votre compte sera crédité du même montant. A Portau-Prince, les tickets seront en vente dans les points traditionnels : Epi d’Or, Délimart, BNC, et avec l’aide de quelques détaillants. Mais au cas où un participant âgé de moins de vingt-six (26) ans aurait

gagné, il devra se faire accompagner d’un parent proche ou un adulte pour pouvoir bénéficier de son prime. Par ailleurs, nous sommes en phase de boucler les closes du contrat avec la Digicel pour que le jeu commence dans un court délai. Ceci, d’ici la semaine prochaine, une campagne de promotion sera lancée dans les dix départements du pays pour faciliter et indiquer aux gens les différentes méthodes de participation. Quant à ceux qui ont souvent tendance à croire que l’achat de tickets par SMS est risqué, je les informe que les deux premiers gagnants de 2009 ont emprunté la voie téléphonique. Donc il n’y pas de métho-

Quelles sont vos attentes pour cette troisième édition ? Je mentirais si je n’osais pas dire que nous espérons qu’un large public achète nos tickets. Car le poids des investissements est intense. Nous devons compenser certaines dépenses, afin de pouvoir atteindre notre objectif visant à rentrer « L’Oto Naval » dans les rituels du carnaval port-au-princien. Propos recueillis par Dimitry Nader Orisma

Les filles d’Assad Francoeur vont avouer… Pour un retour en force sur la scène musicale haïtienne, les sœurs Francoeur de Saima pourraient bien avouer des choses. Après environ 12 ans d’absence sur l’échiquier musical haïtien, les filles d’Assad Francoeur, ayant fait les beaux jours de l’ensemble Select du roi Coupé Cloué, s’apprêtent à effectuer un retour en force sur la scène. Elles, Sabine, Ives et Martine, comptent signer ce come-back avec un album qui pourrait intituler « Avwe’w ». C’est Ti Michel de Tropi-Disc qui produira cet opus qui comportera à peu près une dizaine de chansons dont « Avwe’w », « Nonm pa m », « Kilti pan ou », « Si seulement », « M pa ka tann », « Don’t break my heart », « Tout sa m vle tande » et « Tonight ». Ce disque, enregistré dans plusieurs studios différents dont celui de Nickenson Prud’homme (Nicky) et celui de Ralph Condé, sera disponible sur le marché cette année. De bons arrangeurs et compositeurs comme Nickenson Prud’homme (Nicky) (Avwe’w et Nonm pa m), Dener Céide

(Kilti pa nou), Richard Cavé (Si seulement), Ralph Condé (« M pa ka tann », que Sabine interprète en duo avec Dener Ceide), Shedly Abraham (« Don’t break

my heart », les paroles sont de Sabine Francoeur aidée de Marc Lubin), Ti Harold 509 (Tout sa m vle tande) et J Beatz (Tonight).

Selon ce qu’a déclaré Sabine, 90% des textes de cet album sont composés par les sœurs Francoeur, sauf « Kilti pa nou », qui est de Dener Ceide. Les musiciens ne font que des arrangements sur cet opus. Sabine précise que même lorsque Saima n’était pas en activité, elles travaillaient toujours et partipaient aux albums de leur père Assad Francoeur. Saima est fondé en 1993. Elles ont réalisé en cette année leur premier disque baptisé « Pou sa ka sa », une production de Fred Paul de Mini Records. A l’époque elles n’avaient que 16 ans et elles étaient toujours à l’école. Quelques années plus tard, soit en 2000, elles ont réalisé un deuxième disque intitulé « Chalè », qui a été produit par Kreyol Music de Jeff Wainright. Pour finir, Sabine Francoeur annonce qu’après la sortie de leur album, elles vont réaliser des vidéoclips et elles donneront également des prestations live. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)


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Quelque part à Port-au-Prince, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S.A.D (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes n’étant pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile par le biais de Ticket Magazine quelques-uns de ses….

DOSSIERS INTERDITS

VOL DIRECT (IV)

Par Gary Victor

Résumé de l’épisode précédent : Plusieurs illégaux Haïtiens ont été capturés en Floride. C’est un véritable casse-tête pour les services d’immigration, car ils sont des voyageurs bien étranges. Ils ne sont arrivés ni par avion, ni par bateau. Aucun d’eux ne veut donner d’explications. Un haut fonctionnaire du consulat des ÉtatsUnis d’Amérique, sous le sceau du secret, confie l’enquête à la Société anonyme de désenvoûtement, sorte d’agence de police privée spécialisée dans les cas non catégorisés. Après avoir examiné des documents qui leur ont été soumis, le patron de l’agence, René Ouari, et le principal agent de la SAD, Bernard Sourbier, pensent avoir trouvé une piste. Un bòkò du nom de Zèlnando organise des voyages clandestins. Apparemment, rien de singulier, sinon qu’il semble disposer de grands moyens. Il s’agirait de petits avions capables d’échapper aux radars et de déposer en Floride des clandestins. Mais pour Bernard Sourbier, il y a encore des éléments troubles dans l’histoire. Aussi veut-il aller jusqu’au bout de l’enquête. Il va se retrouver à sa grande stupéfaction à Miami, apparemment grâce au pouvoir que détient un étrange trisomique. Port-au-Prince, une heure du matin René Ouari s’était assoupi quelques minutes, sans doute fatigué par l’effort déployé pour tenter de trouver une réponse à l’énigme qu’il voulait déchiffrée à tout prix. Immacula, la secrétaire, s’était allongée sur le divan

pour s’endormir, le téléphone à portée de la main. La sonnerie du téléphone portable réveilla René Ouari en sursaut. Il avait la capacité d’être en possession de toutes ses facultés mentales dans la fraction de seconde où il reprenait connaissance. Cela l’avait servi dans des situations difficiles. Il pouvait ainsi s’endormir, mettre son esprit au repos pendant quelques minutes et se réveiller, prêt instantanément à s’atteler à la tâche la plus difficile. Il vit aussitôt que c’était un appel international. Le cadran lumineux du téléphone affichait un numéro de Floride. -Allo, dit-il. -Ouari… C’est Bernard. -Vous m’appelez d’où ? demanda Ouari, soudain inquiet. -Vous n’allez pas me croire, Ouari. Le patron de la Société anonyme de désenvoûtement se mit soudain à transpirer à grosses gouttes. Pourtant, il faisait plutôt frais. Il craignait ce qu’il allait écouter. -Il y a quelques minutes, vous étiez à Fond-des-Nègres. -Maintenant, je suis en Floride. Vous saisissez ? Ouari.... en Floride ! René Ouari se laissa tomber sur son fauteuil. Sa main qui tenait le téléphone tremblait. Pourtant, souvent dans le métier qu’il exerçait, il avait dû faire face à des surprises de taille.

-Expliquez-moi. Bernard Sourbier en peu de mots lui narra son arrivée au temple de Zèlnando, sa rencontre avec le bòkò. Il expliqua à Ouri comment il avait pris place dans ce semblant d’avion taillé dans des troncs d’arbres comme un jeu d’enfant. Il lui parla du trisomique à qui le bòkò avait parlé avant que, brusquement, tous ceux qui se trouvaient dans « l’avion » glissent comme dans un espace qui donnait immédiatement accès à un autre lieu. Il n’y avait pas d’autre façon pour Bernard Sourbier d’expliquer son expérience. -Mon Dieu ! s’exclama René Ouari, se mettant debout. C’est le trisomique. -Je le crois aussi, Ouari, dit Bernard. -Il faut que j’avertisse notre équipe là-bas. C’est urgent. -Il me faut mon passeport… et aussi un billet pour revenir en Haïti, lui rappela Bernard. Il n’y a pas un autre trisomique pour me faire revenir de la même manière. Mais Ouari avait déjà coupé la communication. Il appela immédiatement le chef de l’équipe en place à Fond-des-Nègres pour lui donner des instructions, espérant qu’il ne soit pas trop tard. *** Zèlnando ne pensait jamais à l’argent quand le voyage venait de réussir. Il avait quelque chose de plus important à faire. Calmer Bibi, son petit frère, car quand il réapparaissait seul dans son « avion », il était sujet


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à des transes violentes et il fallait faire appel à tous les serviteurs pour le maîtriser. Ensuite, pour que Bibi puisse revenir à la normale, il fallait qu’il lui parle longuement et surtout qu’il lui chante, comme leur mère savait le faire dans le temps, une chanson. Cela prenait toujours une heure où deux. Bibi dormait après une journée entière sans se réveiller. Probablement pour reprendre des forces. Zèlnando ne savait pas quel lwa dansait dans la tête de Bibi. Sa science ne lui permettait pas de l’identifier. Mais très tôt, il avait découvert que son étrange petit frère, que tout le monde considérait comme un idiot, avait un don particulier. Il pouvait faire les gens passer instantanément d’un point à un autre. Au début, cela n’avait pas été sur de longues distances. Zèlnando s’était servi du pouvoir de son frère trisomique pour asseoir son propre pouvoir dans la région. Et puis, il avait eu cette idée géniale. On avait bien l’habitude de dire wanga pa janbe lan mè, mais cela ne coûtait rien d’essayer. Il avait fallu du temps et de la patience. Quelques-uns de ses serviteurs, des couche-tard capturés au hasard la nuit sur les routes, avaient disparu, propulsés on ne sait où. Mais finalement, il avait su comment se servir du pouvoir de Bibi. Cela avait pris un peu de temps, mais cela avait marché. Depuis lors, il faisait passer régulièrement plusieurs dizaines de gens en Floride. À ce rythme, pensaitil, à 5000 $ US le passage, il deviendrait l’un des hommes les plus riches d’Haïti. Bibi s’était calmé. Zèlnando avait renvoyé les serviteurs. Bibi était assis maintenant calmement sur la chaise qui lui était réservée. Il pleurait. C’était toujours ainsi après sa transe. Le bòkò commença à chanter. Toujours la même chanson. Il entendit au-dehors comme le bruit d’un hélicoptère. Il n’y prêta pas attention. On entendit alors qu’une brève explosion qui fit tomber une partie du mur du temple. Une fumée épaisse s’éleva dans la pièce. Plusieurs hommes, portant des uniformes comme il savait le

voir dans les films qu’il aimait à regarder, firent irruption dans le temple. Il n’eut pas le temps de réagir. Il sentit comme l’impact d’une aiguille dans son épaule. Pendant qu’il perdait connaissance, il eut tout juste le temps de voir ces hommesdes Blancs ?- qui se saisissaient de Bibi. *** Ouari marchait de long en large dans la petite pièce où se trouvait son bureau. Il attendait fiévreusement un appel du chef de l’escouade de la SAD qui avait été dépêchée à Fond-des-Nègres, dans le but tout d’abord de prêter main-forte à Bernard Sourbier si besoin était. Quand le téléphone sonna, il savait déjà ce qu’on allait lui dire. Ils étaient arrivés trop tard. Le trisomique et aussi Zèlnando devaient être dans un hélicoptère d’une agence secrète du gouvernement américain, en route quelque part où on ne les reverrait sans doute jamais. Conclusion -J’aurais du deviner qu’il y avait quel-

que chose de louche dans cette histoire, ragea René Ouari. -Vous auriez fait quoi ? demanda Bernard Sourbier. À quoi nous servirait le trisomique ? -Je n’aime pas me faire rouler ainsi. Il est vrai que monsieur M. a tout réglé sans discuter. Il tenait à classer l’affaire le plus rapidement possible. -Imaginez-vous tout ce qu’ils peuvent faire avec ce trisomique ? Ouari, il peut constituer une arme de guerre absolue. Des commandos téléportés en une fraction de seconde derrière les lignes ennemies ! Aucun moyen de détection. C’est fascinant ! Ils peuvent même penser à cloner le trisomique pour reproduire et conserver ses pouvoirs. -On voit que vous lisez de la sciencefiction, Sourbier, dit René Ouari. -Nous, nous pensons à nos vieux loups-garous, continua Bernard. Mais nous voici dans un domaine que des scientifiques explorent sans doute déjà

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dans des laboratoires secrets. On manipule déjà certaines ondes pour modifier le climat, provoquer des tremblements de terre. Qui sait aussi de quoi sont capables le cerveau et l’esprit qui l’utilise ? -Si la disparition du trisomique et de Zèlnando fait des vagues, nous risquons d’être accusés, fit remarquer René Ouari. Je crains que notre implication dès le départ dans cette affaire ne soit une tentative de camouflage. Je n’aime pas cela. -De toute manière, nous n’avons pas d’autre choix que de classer l’affaire, dit Bernard Sourbier. René Ouari se leva, prit le dossier sur la table pour aller ouvrir le coffre dont lui seul avait le code. Il avait remis à monsieur M. tous les documents, mais il avait gardé deux jeux de copies. Une qui resterait dans ce coffre et l’autre qui serait en sécurité dans un endroit que seul lui-même connaissait. -Encore une nouvelle pièce à ajouter à nos dossiers interdits, soupira-t-il.

PROJET «RESEAU DE FESTIVALS DE MUSIQUE ACP»

Une dizaine de professionnels de la musique attendus en Haïti Après plusieurs escales en Afrique (Burkina Faso, Cap Vert, Gabon, Tanzanie), en Europe (Danemark), dans l’Océan Indien (Réunion) et dans le Pacifique (Vanuatu), c’est Haïti qui a été choisi pour représenter la Caraïbe dans le cadre du projet «Réseau de festivals de musique ACP» (Afrique, Caraïbes, Pacifique), du 29 au 31 janvier prochain. La directrice de Zone Franche, l’association française qui pilote le projet déclare : «Nous sommes tout particulièrement heureux de mener les actions du projet prévues dans la Caraïbe en Haïti, pays dont la richesse musicale reste à découvrir pour beaucoup de professionnels de la musique à l’étranger. Deux ans après le drame qui a touché le pays, nous espérons ardemment que ces journées contribueront au renforcement et à la dynamisation du secteur musical local. Nous remercions nos partenaires en Haïti. Leur enthousiasme et leur implication laissent présager des échanges riches dans un environnement favorable.» De son côté, Milena Sandler de la Fondation Haïti Jazz souligne: «La Fondation Haïti Jazz est très heureuse d’accueillir et de coordonner la réalisation de ce projet en Haïti qui est en totale adéquation avec nos objectifs de structuration du secteur et de promotion de la musique d’Haïti». Une dizaine de professionnels étrangers, venus de la Caraïbe (Barbade, Belize, République Dominicaine, Ste Lucie), d’Europe (Allemagne, France,

Grande Bretagne) et d’Afrique (Cap Vert), séjourneront en Haïti pour mieux connaître l’industrie de la musique haïtienne, et échanger avec les vingt cinq participants locaux qui ont été sélectionnés par les partenaires du projet, la Fondation Haïti Jazz, Caracoli et l’Institut Français en Haïti. Au programme, les professionnels étrangers pourront assister aux derniers jours de la sixième édition du Festival International de Jazz de Port-au-Prince, à l’hôtel Karibe, à la FOKAL, au Quartier Latin ainsi qu’à la clôture au Parc Historique de la Canne à Sucre. Ils interviendront ensuite pendant les journées de rencontre accueillies par l’Institut Français en Haïti (ces journées se déroulent à portes fermées avec les participants préalablement sélectionnés). Les discussions porteront sur des questions diverses telles que celles de droits d’auteur, du marché des musiques du monde, de la diffusion numérique des oeuvres ou encore des réseaux professionnels existants dans la Caraïbe. Ils seront rejoints par les membres du collectif Caribbean Network for Kreyol Creative Industries qui fédère les territoires ayant la langue créole en commun (Martinique, Guyane, Haïti, Guadeloupe, Sainte-Lucie, la France hexagonale et tout récemment La Dominique). Le projet «Réseau de festivals de musique ACP» (Afrique, Caraïbes, Pacifique) est porté par la Fondation Haïti Jazz, en collaboration avec Caracoli et l’Institut Français en Haïti. Il est soutenu

par le programme d’appui aux industries culturelles ACP, programme du Groupe des Etats ACP financé par l’Union Européenne.

Les professionnels étrangers attendus sont les suivants:

Laurence Aloir, journaliste musique du monde, RFI (France) Marie-Agnès Beau, formatrice en développement musical international et digital (France / Grande Bretagne) Christoph Borkowsky, président de Piranha / WOMEX - World Music Expo (Allemagne) Philippe Conrath, directeur festival

Africolor (France) José Da Silva, manager, directeur du label Lusafrica (France / Cap Vert) Ivan Duran, producteur, label Stonetree (Belize) Lynden Leonce, festival Jazz in the South (Sainte Lucie) Roldan Marmol, musicien, conseiller de la Red Dominicana de Culturas Locales (République Dominicaine) Christine Semba, directrice de l’association Zone France (France) Erica Smith, directrice de la Société des Droits des Compositeurs, Auteurs et Editeurs - COSCAP (Barbade)

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville


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Lexique

des «bredjenn»

«Bay baz» Le mot, unité minimale de la chaîne écrite, occupe une place particulière dans la construction de toute phrase. Son enchaînement crée le sens des énoncés. En revanche, son insertion, sa substitution, son déplacement ou son renforcement peuvent engendrer un bouleversement syntaxique au niveau de la structure sémantique et de la progression thématique de la rédaction. La créativité aiguë des artistes les pousse, fort souvent, à marteler de nouveaux monèmes dans leur musique. Ainsi, il nous incombe d’aborder ses mots afin de donner une esquisse de leur côté sémantique. Pour ce faire, la suite de monèmes « bay baz » prime dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette semaine.

C

ertains lecteurs ne le croiront peut-être jamais, mais la substance de l’expression « bay baz » diffère, d’une manière dense, de ce qu’il semble paraître. « Bay baz » ! Du créole haïtien à la langue française, le monème « bay » change de morphologie pour faire pla-

ce au verbe transitif « donner ». Bien qu’ils n’aient pas non plus la même prononciation, que ce soit dans le vernaculaire et le véhiculaire qu’utilise le peuple haïtien, ces deux mots, « bay » et « donner », restent les mêmes sur le plan sémantique. Ainsi, en créole haïtien et en français, respectivement, les mots « bay » et « donner » ont pour

Les amis de Ticket ont dit sur

charge sémantique : 1- Faire cadeau de quelque chose à quelqu’un ; accorder en conférant, ou accorder par faveur (à quelqu’un). Dans ce cas, il a pour synonyme ‘’offrir’’ ou ‘’consacrer’’. Par exemple : Elle m’a donné un baiser ; donnez m’en les moyens ; Donnez-lui juste un instant. 2- Exprimer avec l’intention de faire connaître ; accorder en prêt (quelque chose à quelqu’un). Il a pour synonyme le verbe « dire » ou « prêter ». Exemple : Donner (mis pour ‘’dire’’) son avis ; Je lui ai donné (mis pour ‘’prêter’’) mon lit. 3- Attribuer à l’issue d’un choix (à quelque chose ou à quelqu’un) ; conférer mentalement (un sentiment ou une idée à quelqu’un). Exemple : Donner un rôle d’acteur ; Cela me donne une idée. 4- Confier (quelqu’un ou quelque chose dans un but particulier). Lorsqu’il est à l’infinitif, le complément de but est introduit par « à ». Exemple : Donner son enfant à garder.

Carel Pedre

Mèsi Bondye wap fè’m fini ak bagay sa a demen! Pou lòt bagay yo m konnen wap jere’m! Un animateur confiant !

Shortyluv Jj

hhhhmmmmmmm. Coeur qui soupire n’a pas ce qu’il désire. Vas y plus fort.

Karl Foster Candio

‎#Dear Real Madrid, soley la klere, syel la ble, timoun ap ri, zwazo ap chante... Jodi a sanble on bon jou pou bay Barca on 6-0 !.. .#justsaying Fan désespéré cherche but dans la nature !

Hirohito Decatus

NOU PRAL FE MALHEUR FOK TOUT MOUN LA !!!!!!!!!HUM!!!HUM!!!!! Enfin des nouvelles de Comsee Haiti ?

AS Tigresses-Tigers

Plus que 2 jours pour notre soirée de Gala 40ème Anniversaire avec Mizik Mizik. Retirez vos cartes au prix de 500 Gdes à l’ avance à Presse Café (rue Rigaud) et Galata (rue faubert) PV Où sont donc nos invitations. Allo Marckens Armony !

Cassandra Jeudi

‎»Quand le mensonge prend l’ascenseur, la verite prend l’escalier. Elle met plus de temps, mais elle fini toujours par arriver!» De la vérité et des distances !

Karl Foster Candio

Sa fe on mwa wi... Alo Handy Tibert Frederick Alexis Delva Jean Jules Bernard Gaspard Dorélien Jeho-Nephtey Abraham... Nou pa gen komisyon pou mwen ? #25Dec #Wedding Foto ak videyo Karma

Fred Hype

Oooh Brital, sa Beat mwen an gen avew pou Britalize l nan eta sa la? Bricks fin Boule l, Fantom Eklate l, Izo Masakre l, Konda Souflete l...Bann mechan! #teamredhot Nous sommes impatients !

Joël Joseph

si je devrais mourir cet après-midi, tu voudrais me dire quoi? On attend des cartes postales !

Juliano Puzo

You know you have a hit record when the crowd sings the whole song for you!!!! Wow Vérité, vérité!

Un peu plus loin, le mot « bay » de notre créole partage des similarités phonologiques avec le mot « buy » de la langue de Shakespeare. Maintenant, abordons le thème « baz ». Parmi les nombreuses définitions, le nom commun « base » peut vouloir dire la notion fondamentale d’un système ou d’un point de départ (d’un développement). Exemple : La base d’une théorie. Mais, pris dans d’autres contextes, le mot « base » peut bien avoir d’autres connotations telles : 1- La partie inférieure sur laquelle repose quelque chose ou partie inférieure de quelque chose, ou encore le principal ingrédient. Exemple : Baz kay la fèt an wòch ; Elle a un grain de beauté à la base du cou ; Ce dessert est à base de chocolat. 2- Dans le parler de l’armée, c’est un lieu aménagé où stationnent des militaires. Mais en langage informatique, c’est un ensemble d’informations reliées entre elles et contrôlées par un système de gestion informatique permettant d’effectuer la recherche, le tri ou la fusion automatique. Exemple : Une base de données ; Les installations d’une base navale. 3- En géométrie, c’est une droite ou une surface perpendiculaire à la hauteur d’une figure plane.

Exemple : La base et le sommet d’un triangle. 4- En chimie, c’est un hydroxyde métallique ou composé organique donneurs de doublets électriques et capables de neutraliser les acides en formant des sels et de l’eau. Exemple : L’ammoniac. 5- En linguistique, c’est un mot radical à partir duquel on produit des dérivés, et dans ce cas, « base » aura pour synonyme « racine ». Exemple : « Terre » est la base du verbe « atterrir ». Autre que ces approches de définitions, dans notre créole, le mot « base » renvoie à d’autres explications précises telles : En premier lieu, le produit chimique que l’on met sur les ongles. Exemple : « Zong ou bèl wi pitit, ki baz sa » ? Deuxièmement, le fief (quartier, maison, zone, ville, etc.) dans lequel une personne se sent le plus à son aise, confortablement installée et en sécurité. Exemple : « Misye pa fouti rive sou mwen nan baz mwen man ! » ; « Enben, mwen nan baz mwen wi la, m ap tann ou. » Et troisièmement, un(e) ami(e) qui est très proche de la personne et en qui il/elle peut avoir une confiance totale. Exemple : « Pa enkyete w’ ! Sa k gen la a, ti baz ? » ; « Manzè/Misye se baz mwen, li p ap janm fè yon bagay konsa. » A présent, rapprochons les deux mots : « bay » et « baz ». Pour les plus avisés de la rue ou du langage rural, « bay baz » est une locution qui signifie « passer du temps avec » (quelqu’un). Dans les quartiers populaires, les ghettos et autres, l’utilisation de l’ensemble « bay baz » est monnaie courante pour les citadins. Par exemple : « Mwen kot nèg yo wi. M pap rete se vre, men w’ konnen m’ pa ka pa bay yo baz. » « Je suis en train de passer du temps avec Berhsi ». Cette phrase peut se traduire dans notre créole par : « Mwen al bay Berhsi baz » (Qui peut être ambiguë dans le sens ou le mot « baz » désigne quelqu’un). Certes, la locution « bay baz » n’est pas connue de tous, mais comme vous venez de tout savoir à son sujet, son utilisation ne vous tuera sûrement pas. Wendy Simon


26 janvier 2012 No 585

CARNAVAL 2012

LA TRADITION CHANGE ! Le ministre de la Culture et de la Communication, Pierre Raymond Dumas, a procédé ce mercredi 25 janvier 2012, à la présentation du comité national pour le carnaval de cette année qui aura lieu dans la ville des Cayes. Il a aussi profité pour lancé le thème : AYITI AP DEKOLE.

L

e président de République l’a annoncé, le ministre de la Culture l’a confirmé, le carnaval national aura lieu cette année aux Cayes les 19, 20 et 21 février prochains. A seulement moins d’un mois de cette grande fête de réjouissances nationales, un comité a été présenté à la presse dans une grande confusion. Le ministère, dans le dossier soumis, a révélé une liste de postes et de noms, comme étant le « Comité national » pour le carnaval, tandis que William Eliacin, cité comme Président de ce comité, n’a pas cessé de répéter qu’il est le président du « Comité d’appui » venant en aide au ministère de la Culture, sous demande expresse du chef de l’Etat, monsieur Michel Joseph Martelly, au secteur privé. Tout de même, ce comité est composé de William ELIACIN (Barbancourt), président ; Josette DARGUSTE

(ministère du Tourisme), vice-présidente ; Sandra BEAUVIL (chambre du Commerce), secrétaire ; Norma POWELL (chambre du Commerce), secrétaire adjoint ; Christopher HANDAL (MSC), trésorier, Albert CHANCY (la présidence), trésorier adjoint ; Réginald DELVA (secrétaire d’Etat à la Sécurité publique), conseiller ; Jean Daniel DESCOLLINES (TPTC), conseiller ; Harry BAZIN (Primature), conseiller. Ces nouveaux collègues travailleront sous la haute supervision du ministère de la Culture et du ministère du Tourisme. Ils se concentreront à faire de cette grande première du carnaval en dehors de Port-au-Prince un succès. Cinq sous-comités sont aussi formés : sous-comité des Finances, dirigé par Jean Karlot FONTIN ; Artistique, dirigé par Yanick G. LOUIS ; Communication, par Albert CHANCY ; Logistique, par Lyguns JEAN-LOUIS ; Relation publique par Josette DAR-

Votre Ticket Santé

7 solutions pour tricher

avec vos migraines Ce ne sont pas les occasions de déclencher vos migraines qui manquent. Stress, fatigue, repas trop copieux, énervement… enfin, la liste est longue. Ces quelques solutions devraient pouvoir vous être utiles à chasser ses maux de tête, tout en évitant les reprises. Les soins de l’automassage

Votre premier réflexe quand vous avez une migraine c’est de vous masser les tempes. C’est bien. Toutefois, suivant l’intensité de la migraine, ce n’est pas toujours suffisant. Voici quelques autres mouvements à faire, séparés ou les faisant l’un après l’autre, en prenant toujours la position assise avec les coudes posés sur la table. Les mâchoires bien détendues, la bouche entrouverte, faites en sorte de positionner votre index à la hauteur du point de rencontre des deux mâchoires. Avec votre doigt, mas-

sez doucement à partir de ce point en opérant des petits cercles vers l’extérieur jusqu’à lobe de l’oreille, comme si vous contourniez l’oreille. Pétrissez la peau de votre nuque avec trois doigts, comme vous le feriez d’une pâte brisée pas assez molle. Accompagnez-les de légers mouvements de la tête. En partant des trapèzes (muscles au haut de dos), remontez autour du cou avec vos deux mains.

Thérapie du froid ou cryothérapie Les douleurs battantes localisées au

GUSTE. Le docteur Claude SURENA est responsable des urgences et secours ; et Jessie ALKHAL, manager de T-Vice, est responsable des chars musicaux. Pierre Raymond Dumas a fait l’éloge du mariage privé/public au sein du comité. Il a fait savoir que son ministère marche vers la mise en place d’un comité permanent pour la réalisation du carnaval national dans le pays. Selon le ministère, une structure permanente pourra réaliser des carnavals avec un standard international et commercial. Selon son approche, le carnaval doit générer des bénéfices. Présenté comme étant un grand travailleur, un administrateur extraordinaire, William ELIACIN, président du comité mixte, lui, promet de se mettre au travail afin de faire du carnaval des Cayes une réussite. Okay Pran Devan Selon les panélistes, le thème du carnaval de cette année est « Ayiti Ap Dekole ». Il a été choisi par rapport au contexte de reconstruction du pays. Etant donné les atouts touristiques du Sud, la ville des Cayes pourra profiter de cette opportunité de décentralisation qui lui est offerte pour prendre les devants dans le processus de développement dont on parle tant. Actuellement, le Sud est en chantier, l’équipe du ministère du Tourisme identifie les hôtels et les moyens d’accompagnement des participants. La population cayenne s’attend à recevoir des milliers de visiteurs durant cette période ; l’hébergement et les spectacles qui vendront Haïti et les traditions du département du Sud sont pris très au sérieux. Les bandes à pied, les bandes masquées, les troupes de danse sont déjà sélectionnées. Le comité national apportera son expertise aux Cayens, qui verront les « Rois du Champ de Mars » défiler chez eux. Les séances de travail se multiplient pour la réalisation des festivités aux Cayes. Le Champ de mars, si l’on reprend le ministre Dumas, ne peut recevoir des chars sonores et la folie des fêtards vu que ce site héberge encore des sinistrés du 12 janvier 2010. Cette décision a été prise dans le plus grand respect pour eux. La ville de Port-au-Prince, où s’installent des centaines de détaillants, d’entrepreneurs pendant la période du carnaval depuis plus de cent ans, jouira quand même d’une certaine animation. Quelques-uns des « ténors » de cette fête traditionnelle, et « des groupes qui ont fait danser le pays durant l’année » bénéficieront des chars sur les quatre kilomètres du parcours aux Cayes selon le comité.

niveau du lobe frontal et de la tempe peuvent être soulagées avec le froid. En effet, la friction de ces zones avec un morceau de glace enveloppé dans un linge favorisera une diminution du diamètre des vaisseaux sanguins.

Les noyaux des cerises

La différence entre une migraine et une céphalée c’est que la première est toujours localisée au lobe frontal et est passagère, alors que la seconde se fait ressentir quasiment tous les jours à l’arrière de la tête. Elle déclenche des petites douleurs légères dues au stress psychique ou parfois a un traumatisme antérieur des vertèbres cervicales, qui aura tendance à refaire surface sous l’effet de la fatigue ou d’une tension quelconque au niveau des nerfs. Quelle que soit la cause à l’origine du mal, réchauffer votre nuque contribuera grandement à vous soulager. Utilisez pour cela un sèchecheveux (séchoir manuel), un coussin réchauffé rempli de noyaux de cerises, faites une compresse chaude… Usez de l’application qui vous convient le mieux.

Caféine et paracétamol

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Un début de migraine ou de céphalée ? Buvez n’importe quel produit à base de caféine : soda, cola, etc. Le sucre ingurgité préviendra une éventuelle hypoglycémie et arrêtera les douleurs. Le café est tout particulièrement recommandé. Son effet est double : il resserre les vaisseaux dilatés, qui sont la cause des migraines fréquentes ; et, jointe au

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

paracétamol, elle en précipite son ingestion et augmente l’efficacité de celui-ci.

L’huile essentielle de lavande

Il s’agit d’une huile pour massage que vous trouverez en pharmacie. Celle-ci est connue pour son effet antidouleur. Associée en quelques gouttes à de l’huile d’amande douce et appliquée sur votre front et les tempes, le réconfort sera immédiat. Toutefois, demandez conseils à votre pharmacien avent de les utiliser.

Nager

La pratique d’un sport pendant au moins 30 minutes régulièrement diminue le stress. Cela stimule aussi de l’endorphine, qui est un antidouleur naturel. Prioriser les activités en « endurance douce » comme le vélo, la marche (avec de bonnes semelles), et la natation sera d’un grand secours.

De la relaxation

Apprenez à vous relaxer avec ou sans l’aide d’un professionnel. En restant allonger dans la pénombre, en respirant par le ventre… Toutes les astuces sont bonnes. Du moment que vous chassez cette maudite migraine. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com


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26 janvier 2012 No 585

Carnaval Aux Cayes

on connaît les groupes pré-sélectionnés Comme cela a été annoncé sur la place d’Armes des Cayes le 18 décembre 2011 par le président de la République, Joseph Michel Martelly, le carnaval de Port-au-Prince aura bel et bien lieu dans cette ville du 19 au 21 février 2012 sous le thème « Ayiti ap dekole ». Pendant que les méringues carnavalesques de plusieurs groupes musicaux sont déjà en rotation sur les ondes des stations de radio du pays, une importante réunion entre le chef de l’État et le secteur privé a été tenue le dimanche 22 janvier 2012 au Palais national avec pour sujet le dossier du carnaval. Une enveloppe de quatrevingts millions de gourdes, dont la ville des Cayes aura la plus grosse part, sera allouée aux organisateurs de ces festivités. Selon Mick Avin, une liste de huit groupes musicaux considérés comme étant des ténors sera prise en charge spécialement par la présidence. Il était en mesure de nous donner sept de ces huit formations musicales qui sont T-Vice, Djakout #1, Carimi, Kreyòl La, Barikad Crew, Ram et… T-Micky. Officieusement, on a appris que Boukman Eksperyans a été ajouté à cette liste, ainsi que Mass Konpa. Si Manzè de Boukman Eksperyans ne pouvait pas confirmer pour Ticket cette nouvelle, Wadner Joseph, manager de Mass Konpa, nous a confirmé que le groupe du député Gracia Delva a été également ajouté à la liste des groupes qui défileront aux Cayes les 19, 20 et 21 février prochains. Il faut dire que peu de temps après la publication de cette liste, beaucoup de responsables d’autres groupes, artistes, fanatiques et simples mélomanes ont critiqué les autorités de l’absence de certaines formations musicales qui y ont leur place, disent-ils. Ils ont cité en exemple notamment Nou Krezi, compétiteur de Kreyòl La, et Rockfam, challenger de Barikad Crew.

Les groupes musicaux sélectionnés T-Vice

Le groupe T-Vice, favorable à l’organisation du carnaval des Cayes, se dit prêt à y participer. Retenue sans surprise (pour avoir son manager, Jessie Al-Khal, responsable de chars musicaux de l’événement), la bande à Roberto Martino compte faire la différence au défilé carnavalesque pendant les trois jours gras. Dans une interview accordée à Ticket Magazine ce 26 janvier, le chanteur et guitariste de T-Vice dit prendre très au sérieux la participation de son groupe à ces festivités ; la polémique sera au rendez-vous, a-t-il prévenu. « Nous sommes très motivés », a-t-il lâché. En ce qui a trait à sa meringue carnavalesque, Vice2k ne voulait pas dévoiler son titre. « Nous y travaillons actuellement. Nous sommes à une phase très avancée ; d’ailleurs, c’est la première fois qu’on est aussi loin si tôt dans la préparation de notre méringue. Je vous en dirai plus lundi prochain », a déclaré Roberto Martino. Il faut dire que Katalòg, de Gabèl, avec qui Roberto a chanté une musique titrée « Fè yo wè w » sur le dernier album « Gon jan pou w ye » des poulains de Patrick Fabre, a posté le mercredi 25 janvier sur Twitter que lui, Richie, Roberto, Reynaldo, Ti Pachou (Gabèl), Ti Tanbou étaient au studio de Vice2k pour participer à la chorale de la meringue 2012 de la formation mèt beton.

Mass Konpa, ajouté à la liste

soit », a déclaré Manzè. A la question de savoir comment elle comprend la décision des autorités d’organiser le carnaval aux Cayes cette année, Manzè déclare que c’est une bonne chose, mais ils n’ont pas besoin de transporter tout Port-au-Prince Aux Cayes. « Peut-être, qu’ils ont un plan pour cette ville », a-t-elle conclu. Absente dans le premier tri, la bande au député Gracia Delva a été ajoutée à la liste des groupes qui prendront part au défilé carnavalesques aux Cayes pendant les trois jours gras. Le maire de Port-au-Prince semble avoir voulu la présence de Mass Konpa au carnaval de Port-au-Prince en dépit du fait que d’autres autorités disent clairement que seuls des Dj’s et des bandes à pied sont autorisés à sortir dans la région métropolitaine durant cette période. Le manager de Mass Konpa nous a confirmé la nouvelle ce jeudi après-midi après avoir reçu un coup de fil d’un responsable. Selon ce qu’ils nous ont déclaré, leur meringue carnavalesque devrait être disponible sur les ondes dès la semaine prochaine.

Kreyòl La prêt pour Les Cayes

Djakout #1 au travail aussi

Comme leur compétiteur, les musiciens de Djakout

#1 sont très mobilisés pour ce carnaval. Privilégié pour avoir été présélectionné comme poids lourd pour défiler aux Cayes pendant les trois jours gras, Djakout #1 n’a finalement aucun problème pour y participer. Cependant, ils ne vont le faire n’importe comment. « C’est vrai que nous avons été présélectionnés pour participer au carnaval aux Cayes, mais nous ne pouvons dire grandchose pour le moment. Nous attendons notre rencontre avec les responsables pour nous prononcer là-dessus, car nous n’allons pas prendre part au carnaval n’importe comment, surtout après ce qu’on a fait à T-Vice le 2 janvier dernier au Parc Historique. Ils vont tout faire pour prendre leur revanche au carnaval, voilà pourquoi nous devons bien participer au défilé », a déclaré Rolls Lainé. Concernant la meringue 2012 de Djakout #1, Roro dit qu’ils y travaillent déjà mais ils ne sont pas pressés à la sortir, car leur compétiteur T-Vice n’est pas à négliger.

Personne ne nous a appelés pour nous dire quoi que ce

La formation musicale a été retenue par les responsables du carnaval pour défiler aux Cayes les 19, 20 et 21 février prochains, et ses membres sont prêts à le faire sans problème, malgré qu’ils n’aient pas encore leur meringue 2012. Ils n’ont commencé à la répéter que ce lundi 23 janvier parce qu’ils étaient en tournée à l’étranger. En dépit des flèches lancées par leur compétiteur Nou Krezi dans leur meringue 2012 titrée « Falomi », Kreyòl La semble n’être pas intéressé à répondre à la bande à David Dupoux. « Tout le monde sait que Krezi n’existe pas, un groupe comme ça ne peut pas être mon compétiteur. D’ailleurs, c’est à Mika et à Black EZ qu’ils ont eu recours, parce qu’ils connaissent leurs limites », a déclaré Ton Jeff.

Boukman Eksperyans ignore tout

Officieusement Boukman Eksperyans a été ajouté à la liste des groupes qui devraient défiler au carnaval des Cayes du 19 au 21 février, a-t-on appris. Cependant, aucun responsable de ce groupe Racine n’était en mesure de nous confirmer la nouvelle. Contactée au téléphone ce jeudi 26 janvier, Manzè, chanteuse du groupe et épouse de Lòlò, dit ne rien savoir à ce sujet. « Nous ne savions pas quand ils nous ont retirés de la liste ; nous ne savons pas quand ils ne nous y ont pas mis ; nous ne savons pas quand ils nous y ont ajoutés.

Carimi prêt aussi pour Les Cayes

Cette formation musicale s’active déjà en vue de

prendre part au défilé des trois jours gras dans la troisième ville du pays comme ils l’ont fait l’année dernière à Jacmel. « Puisdqu’on on a fait appel à nous, nous n’avons aucun problème pour y participer. Nous sommes en pourparlers avec les responsables d’ailleurs. Notre manager Fito Farinen est arrivé à Port-au-Prince ce jeudi 26 avril pour savoir dans quelles mesures on va participer à ces festivités et qu’est-ce qu’ils attendent de nous », a déclaré Michael Guirand. En ce qui à trait à leur meringue 2012, le chanteur de Carimi révèle qu’ils ne vont pas offrir de nouvelle meringue. « Comme en 2010, la meringue « Poul la » a été diffusée pendant seulement une demie journée, soit quelques heures avant le tremblement de terre, nous allons le remixer, y ajouter des nouveautés », a lâché Michael.

Présentation du comité du carnaval 2012

Comme annoncé, le ministre de la Culture et de la Communication, Pierre Raymond Dumas, a procédé officiellement le mercredi 25 janvier 2012 à la présentation du comité national mixte du pilotage du carnaval national chargé d’organiser les festivités carnavalesques 2012 qui se dérouleront autour du thème « Ayiti ap dekole ». Ledit comité est composé de neuf membres dont cinq du secteur public et quatre du secteur privé : William Eliacin, président ; Josette Darguste, vice-présidente ; Sandra Beauvil, secrétaire ; Norma Powell, secrétaire-adjoint ; Christopher Handal, trésorier ; Albert Chancy, trésorier-adjoint ; Réginald Delva, conseiller ; Jean Daniel Descollines, conseiller ; et Harry Bazin, conseiller.

Cinq sous-comités ont aussi été créés

Ils sont dirigés par Yanick G. Louis (artistique), Jaen Karlot Fontin (finances), Albert Chancy (communication), Lyguns Jean-Louis (logistique), Josette Darguste (relations publiques), Claude Suréna (urgence/secours) et Jessie Alkhal (chars musicaux).


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