Barikad Crew dénonce " Toulèbagay"

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10 février 2012 No 589

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Saint Valentin

5 idées

Michel J. Martelly

d’extras coquin pour le jour

J

Bichonnée jusqu’au bout des ongles, il ne vous reste qu’à faire monter la température et le désir de votre amoureux à coup d’accessoires sexy, cosmétique gourmande... La nuit est à vous !

Un gel a effet spéciaux

En gloss à déposer sur les zones érogènes ou en gel lubrifiant pour les parties les plus intimes, il existe des textures stimulantes à effet fraîcheur ou chaleur pour des sensations multiples, pour frissonner de plaisir ou brûler d’un désir ardent...

Des textures comestibles

Pour sublimer votre peau, rien de tel que quelques éclats irisés pour ne jamais être vraiment nue... Encore mieux, si cette parure a bon goût, elle lui donnera envie de vous croquer ! Avec une houpette romantique, à déposer généreusement... ou sous forme d’huile pour un massagegourmand !

Des bijoux de seins

Quoi de plus coquin quand il vous croit à lui que de porter encore un petit quelque chose pour attiser sa curiosité. Ces décors de seinsinspirés des cabarets se collent directement sur la peau pour un show très chaud !

Des bougies

L’incomparable lueur de la flamme, la lumière des bougies, celle qui rend toute atmosphère délicieusement feutrée. Disposez des bougies pour recréer une ambiance chaleureuse... mais pas n’importe lesquelles ! De ces nouvelles bougies faites d’une huile qui se fige à froid et reprend sa forme liquide à la chaleur de la flamme... sans jamais devenir brûlante. A laisser couler sur la peau pour un massagehot !

Du parfum d’ambiance

Pour finir en beauté, pensez à vaporiser une brume légère qui vous enveloppera d’un parfum suave. Lors des câlins pour un nuage de douceur ou au moment de tomber dans les bras de Morphée ... pour faire de beaux rêves !

né le 12 février

Mercredi 8 février

David ‘Phoenix’ Farrell (Bassiste), Seth Green (Acteur), Claudette Pace (Chanteuse), Vince Neil (Chanteur), Robert Klein (Comédien), Nick Nolte (Acteur), Ted Koppel (Chroniqueur sportif ), John Williams (Scénariste), Jack Lemmon (Acteur), Dorvilier Widlyne, Lyle Talbot (Acteur).

Jeudi 9 février

Travis Tritt (Chanteur), David Gallagher (Acteur), Blanc Israel, Charles Shaughnessy (Acteur), Mia Farrow (Actrice), Guilenne Oslin, Alice Walker (Poétesse), Ruth Marie Moïse Vales, Joe Pesci (Acteur), Norlie Innocent, Carole King (Compositrice), Philippe Trémont, Roger Mudd (NBC broadcaster), Brendan Behan (Acteur), Gypsy Rose Lee (Danseuse).

Vendredi 10 février

Nadège Dugravil (Chanteuse), Emma Roberts (Artiste), François Stanley, Laura Dern (Actrice), Glenn Beck (Animateur), George Stephanopoulos (Politicien Américain), Greg Norman (Sportif ), Mark Spitz (Nageur), Roberta Flack (Choriste), Robert Wagner (Acteur), Leontyne Price (Artiste d’opéra), Lon Chaney, Jr. (Acteur).

Samedi 11 février

Kelly Rowland (Actrice/Chanteuse), Jennifer Aniston (Actrice), Valencia Pétion (Présentatrice), Brandy (Chanteuse), Ajay Blay Bown (Rappeur), Taylor Lautner (Acteur), Christofer Drew Ingle (Chanteur), Mike Shinoda (Chanteur/ compositeur), Sarah Palin (Politicienne), Sheryl Crow (Guitariste), Sergio Mendes (Artiste).

Dimanche 12 février

Jennifer Stone (Prestidigitateur), Chritina Ricci (Actrice), Weendy Eugène, Naseem Hamed (Boxeur), Arsenio Hall (Présentateur), Stéphanie Candio, Joanna Kerns (Sportive), Michael McDonald (Chanteur/Compositeur), Steve Hackett (Bassiste), Ray Manzarek (Keyboardiste), Bill Russel (Basketteur).

C’est aussi leur anniversaire

Hérold Baptiste, Junior Honore, Jean Louinet Guerrier, Kétia Joseph, Ronaldo Jasmin, Joe Garagiola, Franco Zeffirelli, Dom Dimaggio, Lorne Greene, Ted Mack, Omar Bradley, Charles Darwin.

Agenda du week-end MERCREDI 8 FEVRIER 2012

-Le Marathon de Lecture 2012, « La nuit juste avant les Forets » de Bernard Mari Koltès par le comédien Billy midi (IFH) Dès : 18 hres 30

JEUDI 9 FEVRIER 2012

-Ambiance Open Mic, avec Lion Soul (M&M Pizza Bar & Grill) Dès : 7 hres -P-Jay en Concert (IFH) sur invitation à retirer à la Bibliothèque de l’apprenant Dès : 18 hrs30

VENDREDI 10 FEVRIER 2012

-Kreyol La (Mango Lounge) Info : 3445-4505 -Lecture Scénique (Fokal) -Kwak, Jacob Desvarieux de Kassav, K-Dans (Parc Historique de la Canne à Sucre)

SAMEDI 11 FEVRIER 2012

-Tropicana (Esquina Latina) -1er Festival International de salsa en Haïti participants : Portorico, Usa, France, Haïti (Parc Historique de la Canne à Sucre) info : haitisalsafestival@gmail.com et haitisalsa.com et phone 509-3730-9347

Pour Insertion Phone: 3922-3006 E-mail : francoispiere54@yahoo.fr

-Jovial Konpa (Aux Calebasses) Dès : hres pm

-10 et 11 fevrier K-naval K-fou thème : Koud a Koud na rive -‘Ambiance Folle’ (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pétion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net -Pool Party, Ambiance avec Dj Wow, Oops, Spark, Ddo Mix (Romantic Hotel, Diquini 63) Dès 1 hr pm -Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm -Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasillera, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Ambiance avec Dj Bertin et ses Amis (Bamboulinos) Djakout #1, Dj Snap, (La Colombe Hôtel, Clercine-Tabarre, Blvd 15 Octobre) Dès : 9 hres pm -Arly, Jacques sauveur Jean, Nu Look (Esquina Latina) Info : 37342469

MARDI 14 FEVRIER 2012

Devenez notre fan sur

DIMANCHE 12 FEVRIER 2012

-Ambiance animation avec Almando Keslin et un groupe invité (Café Antillais, Santo 1) Info : 3876-4608 / 3420-1183 -Patrick Zamor en concert invités Kako et Jean Jean Roosevelt (Eglise du Sacré-Coeur) Dès : 5 hres pm. Adm : 250 gdes

à Ticket Magazine

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL REDACTEUR EN CHEF Stéphanie ANDRÉ SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Rosemond LORAMUS Joël FANFAN Wendy SIMON Aceline RENE Dimitry Nader ORISMA Toussaint Jean François TOUSSAINT Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Duckenson LAZARD Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée Décembre CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Photographes Frédérick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Publicité: 3782-0905 / 3782-0893 Rédaction: 3456 1920


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L’agenda de Péguy

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EN CHANSON

Patricia Latour

Jour J -… Bah ! Plus question de compter, le carnaval y est presque. Et les fêtards invétérés que vous êtes n’attendent que ça. Les Cayes, Jacmel, Petit-Goâve, le Cap, etc, toutes ces villes vous font de l’œil et cherchent à vous vendre ce qu’elles ont de plus offrant. Vous vous laissez prendre au jeu, ou vous restez attachés à vos traditions des jours gras. A vous de voir. Pendant que vous vous décidez, profitez de ce que Port-au-Prince vous propose. Un « happy hour » serait vraiment le bienvenu pour vous lancer totalement dans l’ambiance du carnaval. Mercredi, essayez celui de Café de l’Europe avec Mr CED. Et jeudi, allez découvrir Celia Rose, qui semble bien délicieuse, à Café des Arts. L’ambiance est payable à l’entrée à $ US 5 (ça alors !), dès 7 h p.m. Vous aurez du folk-rock music avec un petit quelque chose d’haïtien. 19, rue Lamarre Pétion-Ville, à côté des Galeries Monnin. Egalement, votre rendez-vous de tous les jeudis soirs à ne pas rater. Ram à l’Hôtel Oloffson à partir de 10 h p.m. Vendredi, profitez de Kanavalesk en tandem avecle Dj Richard Grey au Cercle Bellevue. A partir de 9 h p.m. N’oubliez surtout pas vos masques et votre déguisement. Admission : $ US 30. Avant que le rap et le rabòday envahissent comme ils le font, il fut un temps ou c’était l’ère du zouk en Haïti. Vous avez connu bon nombre de groupes et d’artistes célèbres tels qu’Eric Virgal, Orlane, le groupe Kassav, Edith Lefel, et j’en passe. En souvenir de ces jours heureux, retrouvez le groupe Kwak, avec sa sublime Léa Galva, le temps d’une soirée acoustique. Ce même vendredi soir, à 9 h p.m., ils seront en compagnie de Jacob Desvarieux et de K-Dans au Parc Canne à Sucre. Admission : 1250 gdes. A l’avance bien entendu. Kwak remettra ça, le lendemain, samedi, pour une soirée rétro, à compter de 9 h p.m., mais cette fois à l’hôtel Karibe. Les cartes sont en vente à Muncheez, à Gamebox, au Karibe, et à Giant au prix de $ US 40. Ce ne sont pas les festivals qui manquent sous le ciel d’Haïti en ce début d’année. Après le Jazz et Etonnants Voyageurs, prenez part pour la première fois au festival de Salsa qui se tiendra au Parc Historique de la Canne à Sucre des 7 h 30 p.m., le même samedi. Des pays comme les Etats-Unis, Porto Rico et la France y participeront. L’admission est à 1000 gdes. 37 30 93 47 pour infos. Par ailleurs, T-Vice, Nu Krezi et Tony Mix offrent un bal aux amoureux pour la Saint-Valentin au Ballade Night Club de Jacmel, après le carnaval national de cette ville qui aura lieu le 12 février. Pour infos, appelez au 37 18 65 92 ; 34 01 63 59 L’Orchestre Tropicana se met également de la partie et vous attend à Esquina Latina le 14 février à compter de 9 h p.m. Vous ne savez pas encore quoi offrir à votre amoureux ? Les Créations Dorées, à Villa Moira, veulent bien vous prêter main forte. La villa sera ouverte les samedi 11 et dimanche 12, de 10 h a.m. à 5 h p.m., afin que vous puissiez choisir votre cadeau-cœur. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Elle s’appelle Patricia Latour, animatrice de musique haïtienne sur radio Ibo. Durant toute la semaine de 10 heures à midi, elle présente l’émission «Tambou Ibo» et elle se sent fière d’être l’unique femme sur la bande FM à animer une telle émission. Intransigeante, mélomane avisée, elle est cette voix qui répond à notre questionnaire « En chanson » Quelle chanson te rappelle ton enfance ? Une chanson de Tabou Combo qui a pour titre «Bese Ba» je savais faire les mouvements «bese ba» quand Roger alias Shouboo citait des noms de femmes et quand il disait : Patricia Bese ba, j’étais contente et je dansais comme une folle. J’avais à l’époque 7 ou 8 ans.

tu rarement ? Je chante toujours toutes les chansons que j’aime!

Quelle chanson évoque le plus ta spiritualité ? Les chansons de Yanni, le compositeur grec de musique instrumentale, parce que ses compositions me transportent dans une autre dimension et me pousse à méditer.

Ecoutes-tu le rap ? Si oui, as-tu un titre préféré ? Oui. J’ai 2 chansons pas une seule que j’aime beaucoup :» Jodi pa demen « de Rockfam et «Lafwa» sur le disque Jiskobou de Barikad Crew pou moun ki santi yo dekourage nan vi sa. Se 2 music ki ka fèw reflechi et fòw gen fòs pou lite, jan youn nan gwoup sa yo te dil, son pawol mwen renmen: goumen pou saw kwè epi kenbe rèd.

Quelle chanson chantes-tu quand tu es triste ? J’évite les chansons tristes quand je n’ai pas le moral. Ma chanson quand je suis triste c’est celle de Bobby Mc Ferrin, une chanson a cappella «Don’t worry Be Happy» qui me détend toujours quand tout va mal, une vraie thérapie pour moi. Quelle chanson chantes-tu quand tu es joyeuse ? Heu! Je n’ai pas vraiment une chanson en tête, je chante toujours, je ne passe pas une journée sans écouter de la musique, sans chanter (rire). Quelle chanson chantes-tu pour bercer tes enfants ou ton mari ? Mon enfant: « Ainsi font, font, font, les petites marionnettes» lol Quelle chanson évoque pour toi le souvenir que tu chéris le plus ? Souvenir de Nu Look, c’est un peu difficile d’expliquer les raisons de mon amour pour cette chanson. Quelle chanson te fait penser à Haïti ? Une composition de Skah Shah #1 qui a pour titre «Haïti Chérie» et une autre que j’aime bien «LAKAY» de Tabou Combo

Complexe Promenade, Pétion-Ville

Quelle chanson peux-tu écouter toute la journée ? « Unchained Melody » de Elvis Presley Laquelle de tes chansons chantes-

Laquelle de tes chansons prends-tu plaisir à chanter ? J’en ai beaucoup à vrai dire mais une seule, « Wale kitem » de Master Dji, est spéciale.

Et quelle chanson te fait toujours pleurer ? La chanson «I miss you» de Aaliyah. Chanteuse américaine qui a succombé dans un accident d’avion au début des années 2000, c’était ma chanteuse R&B préférée et cette chanson me fait penser surtout à ma sœur qui est décédée en 2003 et qui me manque tellement... Quelle chanson que tu aurais souhaité avoir chantée ou écrite ? «Mistè damou» de Yannick Etienne, une superbe chanson de délicatesse, sensuelle, une composition de grande qualité, elle est trop classe. Quelle est la chanson qui te calme ? Toujours les compositions de Yanni, plus particulièrement la version: «Nightingale». J’adore! Y-a-t-il une musique originale de film que tu aimes ? La bande originale de mon film favori Gladiator la chanson :»Now we Are Free» chanté par Enya Y-a-t-il une chanson particulière qui t’a marquée ou qui te marque encore ? «Ou pila» de Magnum Band et vocalisé par Dadou Pasquet. Hansy Mars hansymars@gmail.com


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Des livres qui ont marqué…

Roberson Alphonse Ils sont peu nombreux ceux qui savent que Roberson Alphonse a débuté dans un tout autre domaine : la police. Il a commencé par écrire des textes qu’il publiait à son compte dans Le Nouvelliste, jusqu’au moment où il intégra l’équipe de la rédaction. Depuis, il est l’un des journalistes à écrire le plus d’articles, et on reconnaît bien son style dans les textes qui versent beaucoup dans le lyrisme. On dirait presque de la poésie. Retrouvez-le à travers les livres qui l’ont marqué.

« Au nom de tous le miens », biographie de Martin Grey par Max Gallo

C’est un livre qui raconte l’histoire de Martin Grey, un Polonais d’origine juive qui a connu les affres de la Deuxième guerre mondiale. Il y a perdu ses plus proches parents et amis. Alors qu’il réussit à fuir cet enfer, se marie et fonde une famille, il est rattrapé par le sort, qui lui enlève cette nouvelle famille en les faisant périr dans un incendie. Quand j’ai lu ce livre, j’étais encore au lycée. C’est le drame vécu par l’autre et son envie de toujours aller de l’avant en dépit de tout qui m’ont touché.

« L’espace d’un cillement », Jacques Stephen Alexis

La Niña Estrellita, Haïtienne vivant en République dominicaine et devenue prostituée, tombe pour la première fois amoureuse d’El Gaucho, un révolutionnaire clamant haut et fort son mépris et sa révolte contre les traitements que subissent les Haïtiens chez nos voisins. Ce livre a été censuré à sa parution, tellement des scènes crues y étaient décrites. Je pouvais sentir ces odeurs, voir, et toucher ces corps de femmes pendant ma lecture. Cette femme-prostituée, Niña Estrellita, qui, pendant qu’un soldat américain la pénètre, ne sent plus son sexe et est saisie de révulsion pour ce type ; pourtant un seul regard de son amoureux l’a fait atteindre l’orgasme. L’imagerie, les détails, et la créativité qui font l’oeuvre, voilà ce qui m’a marqué.

« L’apocalypse », la Bible

Quand j’ai découvert ce livre, j’avais à peu près 15 ans. J’étais choqué ; j’ai eu une vision apocalyptique qui m’a plongé dans un vrai cauchemar durant un certain temps. C’était grave au point d’avoir des crampes dès que j’y repensais. Aujourd’hui encore, quand bien même, je peux relativiser pour voir qu’il ne s’agissait que d’une poésie noire qu’utilise la religion, voulant sensibiliser contre les maux de ce monde. Je n’arrive pas à oublier ma peur à l’époque.

« Métier : journaliste », Françoise Giroud

Une œuvre autobiographique de Françoise Giroud ; une journaliste française morte quelque temps de cela, racontant pleins d’anecdotes de sa carrière de journaliste en tant que rédactrice en chef de L’Express, ses rencontres avec les grands Ce qui m’a surtout interpellé, c’est une citation d’André Malraux qu’elle a reprise dans le livre: « Il faut toujours soutenir ses amis, surtout quand ils ont tort. C’est vraiment le moment de prouver son amitié. » Cette phrase m’a secoué.

Le coin de l’histoire, Charles Dupuy

Il était à la fois historien et journaliste. Ce qui est fascinant avec Charles Dupuy c’est sa structure rédactionnelle, et la vie qu’il met dans ses récits. L’auteur réussit à réviser un fait historique connu de tous, d’un ennui mortel, en quelque chose de fabuleux,

qu’on prend plaisir à lire. Comme si Dupuy lui donnait du relevant. Ex : Le procès de la Consolidation. Sa capacité à retenir l’attention de son lecteur est époustouflante.

« La couleur de l’aube » de Yannick Lahens

Son écriture est sèche, limpide, dépouillée, comme le scalpel d’un chirurgien et les pinceaux d’un peintre. En mettant en avant les détails, comme en parlant de ce jeune vivant misérablement et qui finit par prendre part aux manifestations, elle sait où elle va, où elle veut conduire le lecteur.

Connaissez-vous votre conjoint ?

A- Vous les connaissez tous. B- Vous en connaissez un. C- Vous ne savez pas s’il (elle) en a.

Ses mensurations :

A- Elles n’ont plus de secrets pour vous : vous lui achetez régulièrement des vêtements. B- Vous les connaissez au jugé. C- Vous ne les avez jamais sues.

Vos projets communs à long terme :

A- Vous en parlez régulièrement et en faites souvent de nouveaux. B- Tous les projets de l’autre sont des projets communs. C- Vous avez vos projets et elle a les siens. Tant mieux s’ils coïncident.

Dans la semaine, vous vous voyez :

A- Chaque soir et vous passez le week-end ensemble.

Une majorité de A

B- Avec vos horaires, vous ne faites bien souvent que vous croiser. C- Il vous arrive de ne pas vous voir certains soirs, mais c’est rare.

Le couple fusionnel Apparemment, vous connaissez votre partenaire sur le bout des doigts. Vous ne vous cachez rien et passez le maximum de temps ensemble. Si cette relation est rassurante, elle est peutêtre un peu trop fusionnelle. Essayez de garder chacun une part de mystère, qui entretiendra la flamme. Car à tout connaître de l’autre, le risque de finir par se lasser est grand. N’oubliez pas que vous êtes deux personnes différentes, qui doivent aussi pouvoir se débrouiller sans l’autre ! Apprenez à moins vous connaître !

La vie de votre conjoint avant de vous rencontrer :

Une majorité de B

Vous êtes en couple depuis quelque temps et votre duo semble fonctionner. Mais connaissez-vous réellement votre conjoint ? Votre relation est-elle fusionnelle ou superficielle ? Pour le savoir, faites ce test ! Les autres prénoms de votre conjoint :

Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

A- Sa vie avant vous est un sujet dont vous ne parlez pas. B- Vous la connaissez dans ses moindres détails, y compris les petits noms de tou(te)s ses ex ! C- Vous la connaissez dans ses grandes lignes.

Il vous arrive de vous tromper sur : A- Sa date d’anniversaire. B- Son numéro de téléphone au travail. C- Son prénom.

La personne qui sait le plus de choses sur votre conjoint : A- Peut-être son (sa) meilleur(e) ami(e). B- Vous. C- Sa mère.

Le couple complémentaire Vous connaissez bien votre conjoint, mais il (elle) a su garder sa part de mystère. Vous avez certainement trouvé le juste équilibre pour partager l’un et l’autre votre vie, sans perdre vote identité au profit du couple. Continuez comme cela !

Une majorité de C

Le couple libre Il semble y avoir un fossé entre votre conjoint et vous ! Vous êtes presque des étrangers l’un pour l’autre ! Si vous l’avez choisi et que cela vous convient, pas de problème ! Attention toutefois, la communication est un des piliers du couple. Votre relation restera fragile si vous ne vous y investissez pas un peu plus ! Essayez de passer du temps ensemble, de faire des activités communes et de construire des projets…. Bref, de mieux vous connaître !


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Plezi Kanaval La référence des méringues 2012 D

e prime abord, nous tenons à rectifier que Plezi Kanaval, cet aphorisme, n’est pas du tout le site officiel du carnaval 2012. Mais rassurez-vous qu’il n’en demeure pas moins. C’est une référence sûre, la meilleure (si on veut) pour les internautes avides d’informations sur l’évolution des méringues carnavalesques de cette année. Lancé officiellement le 13 janvier 2012 sur l’initiative de Carel Pèdre, un accros du web, plezikanaval.com est un espace culturel dédié exclusivement aux festivités carnavalesques. C’est une structure solide et fiable qui met en ligne toutes informations concernant les méringues, lyrics… A moins d’un mois de son ouverture, un nombre croissant de méringues triées sur le volet, d’environ quatre-vingt, sont déjà disponibles à cette adresse. Puis les clips les plus sollicités y figurent parmi tant d’autres pour faire les délices du grand public. Toutefois, les méringues dont les textes musicaux sont futiles et ne font pas objet d’intérêt public, ne sont pas pris en compte dans cette banque de données. Car Plezi kanaval, quant à sa mission, vise la promotion du carnaval dans le vrai sens du terme. Si au départ Plezi Kanaval était un concept d’émission télévisée que nourrissait Carel, actuel directeur de programmation à Radio One, aujourd’hui avec l’assistance de Timoza, webdesigner, c’est un organisme essentiel à la culture qui prend le tournant d’un média authentique et crédible. Une colonne inconditionnelle qui fait la mise en ligne instantanée des nouvelles méringues carnavalesques et d’informations culturelles. Et de toute évidence, Plezi Kanaval, depuis son lancement, gagne incontestablement en notoriété, et son empreinte commence à faire tâche d’huile sur la toile du monde. Son nombre de visiteurs uniques par jour touche les quinze mille (15.000), et celui des pages d’impression

varie entre les cent mille (100.000). Un véritable exploit pour les initiateurs de ce site internet. Pourtant en dépit de cet apport participatif très exploité par les carnavaliers et les internautes de toutes parts, Plezi Kanaval toutefois ne bénéficie d’aucun soutien du gouvernement, ni du secteur privé des affaires. C’est avec ses propres fonds que Carel, gestionnaire du site, parvient à tout mettre en œuvre, sans se plaindre nullement. « Ce n’est pas une tâche facile, ni un travail que je fais à temps perdu, du fait que ça ne me rapporte pas un centime. Visiblement les retombées positives. Donc, je suis heureux de pouvoir contribuer à étendre la culture haïtienne au-delà de nos frontières. Et pour perpétuer cette expérience, je ne m’attends pas à un pourboire d’aucune institution. Plezi Kanaval est une vision prospective dont je me charge pour rehausser l’éclat du carnaval haïtien. En un

mot, ce n’est pas un projet à but lucratif. », soutient le présentateur de Digicel Stars. En ce temps mouvementé d’attractions carnavalesques, Carel par des moyens pressant sur ses désirs envisage déjà de nouvelles méthodes d’élaboration, du moins pour l’année prochaine, pour attirer beaucoup plus d’attentions vers Plezi Kanaval. D’où il compte diversifier les rubriques, les thématiques et réaliser son show télévisé qui fut l’idée mère de cette initiative.

La petite histoire

A l’origine, le projet « Plezi Kanaval », avant sa fondation en janvier 2010 avec la complicité de Carel Pèdre et de Sébastien Barreau, une tentative qui n’a pas fait long feu en raison du séisme et ses conséquences, existait partiellement sous d’autres noms. C’était une brillante idée dont se servaient Allain Paret et Fabrice Rouzier en

Brother’s Posse

se renforce « 21 », l’artiste invité

Retenez bien ce nom : « 21 » (à prononcer « twenty one ») ! « 21 » est le label artistique du musicien Jolly Hans Eddy Harry qui a commencé à chanté depuis l’âge de 12 ans, à l’époque où il fréquentait l’école des Frères André. Là, maintenant, il est en train de faire un boom. Sa participation sur le carnaval 2012 de Brother’s Posse le met au top. Et, ce nouvel air qu’il insuffle au groove de BP qui depuis des années est resté sur la ligne que le groupe s’était lui-même tracé, le Roots Rock Reggea : permettra à la bande à Don Kato de se faire de nombreux nouveau fans.

Faible parcours, grand musicien

Le CV musical de Jolly Hans Eddy Harry ne remplirait pas une page. Certainement, on y verrait figurer la participation de l’artiste sur la version remixée de la musique de Dog-G, « Men Vibe ». On y trouverait aussi une mention de la collaboration de « 21 » au ‘project’ : « Rap mwen Tricky » avec Med S, MOC, Kalibr et P-Jay. En ce qui concerne son pèlerinage au niveau de la musique, ce jeune chanteur avait commencé à le faire seul. En 2011 il avait présenté son deuxième

morceau en Rap Kreyòl « Mte Pasyan » qui fait éloge de son succès actuel tout en rappelant les déboires qu’il a connu auparavant. L’année d’avant, il avait présenté la musique « Ghetto Talk » à travers laquelle il avait fait parler les ghettos, agglomérations de miséreux qui pullulent dans nos quartiers les plus défavorisés. Les deux programmes desquels il se souviendra encore longtemps, c’est sa participation au festival de Yes Rasta Production : « Reggea Fest » de l’année dernière. C’est aussi sa prestation au grand concert de noël du 24 décembre de 2010 auquel Brother’s Posse faisait partie intégrante. « Grâce à ce groupe que j’avais gravi la scène ».

« Style » : Brother’s Posse montre les dents

Jolly Hans Eddy Harry (« 21 ») qui détient son papier de baccalauréat de première partie, a fait partie du groupe « 4 Nèg Lwès » dont la musique ‘‘M vin trip la’’ a été diffusée un peu partout. A travers sa merringue carnavalesque qui n’arrête pas de remuer l’actualité, le musicien nous dit que Brother’s Posse entend porter la jeunesse haïtienne à revendiquer ses droits. « Style » (à

prononcer « staylé ») est une musique entraînante qui lance des flèches contre l’équipe en place et sa passivité face aux vrais problèmes du pays, le sort des sans abris notamment. Une fois de plus, la MINUSTAH et les pratiques pédophiles de certains de ses agents sont pointées du doigt. Les quelques flows jetés par « 21 » sur le beat est clair à leur sujet : « fò’n voye yo ale ! » De sa voix, Jolly Hans Eddy Harry lance l’assaut ! On imagine déjà l’animation qu’il créera sur le char ou sur le stand de BP.

Le futur « frère » à intégrer le « cartel de frère » (le brother’s posse) ?

« J’ai des projets avec Don Kato qu’il me reste encore à déterminer. Toutefois, mes fans me retrouveront sous peu sur le prochain tube de Rebel Lion de Israël » nous dit le chanteur qui n’arrête pas de multiplier les promesses en nous faisant savoir cette fois que c’est sa musique « ‘‘Mte pasyan’’ attend d’être vidéoclipée ». Quand nous lui avons demandé s’il était le nouveau membre de Brother’s Posse, il a eu un regard rêveur et n’a pas arrêté de sourire. Duckenson Lazard

2003 pour apporter aux internautes toute l’actualité sur le carnaval haïtien via l’url : kanaval.com. A ce moment donné, Carel, très dynamique et membre du staff, était chargé d’alimenter le site de nouvelles méringues carnavalesques. Toujours est-il, pendant que leur passion grandissait pour ce projet créatif, en 2004, l’instabilité politique inopinément allait empêcher à ces messieurs de continuer sur cette lancée. Mais un an après, soit en 2005, on aura retrouvé Carel, pris dans un élan d’optimisme et obstiné à ne pas lâcher prise, à poursuivre son chemin au sein de baxfamilly. com. Une instance médiatique spécialisée dans la publication des nouvelles durant la période carnavalesque avec qui, il va collaborer pendant quatre ans. Et c’est au terme de ces aventures enrichissantes qu’il nous a concocté : Plezi Kanaval, la référence des méringues 2012. Dimitry Nader Orisma


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G-Dolph kay bay bon beat!

Mesye, mesye li ekrim!

Les Belles de Havanna

Fresh La “m pap baw metafòw”


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De gauche à droite : l’animatrice Nadève Ménard, les écrivains : Emmelie Prophète, Yvon Le Men et Yanick Lahens

Etonnants Voyageurs - Festival international du livre de Port-au-Prince / Babako

Habiter : une question éthique Habiter un lieu. Le sujet paraît simple. Quand les écrivains prennent la parole à la 3e édition du festival Étonnants voyageurs, ils ouvrent des perspectives sur la question. Encore plus qu’occuper un lieu habituellement, habiter relève de l’éthique. Habiter avec tristesse

« Fondamentalement Port-au-Princienne, j’habite cette ville avec tout ce que j’ai comme expression quotidienne à la fois dans ce que je dis et ce que j’écris. Mais j’habite cette ville avec beaucoup de désespoir », se désole Emmelie Prophète, l’auteure de « Le reste du temps ». « Je n’ai pas d’emprise sur la ville. Souvent je me sens étrangère aussi tout en n’ayant qu’elle comme lieu d’attache, d’identité. Port-au-Prince c’est aussi les gens que je connais, je les ai vus partir, revenir. J’en ai vu mourir en grand nombre le 12 janvier. Je suis attachée à cette ville dans ma poésie et dans mes romans. Je n’ai connu qu’elle », souligne Emmelie dont la voix est traversée par une tristesse qui touche autant que les mots. En tant qu’écrivain et journaliste, elle distille du rêve dans la société, elle parle et prend position face aux dérives de cet espace qu’elle voudrait humaniser avec toutes ses émotions, sa verve créatrice, son utopie. Aussi parle-t-elle de la reconstruction de l’homme et de la femme haïtienne, une reconstruction au-dedans, à l’intérieur de soi.

Entre l’ancrage et la fuite

Une telle position, l’auteure de « Failles », Yanick Lahens, la partage. Si « Le pays rêvé est peut-être plus facile à vivre que le pays réel », dès lors, l’investissement se fait beaucoup plus dans l’imaginaire : un exutoire. C’est tout le drame en Haïti. Entre l’ancrage et la fuite, quelle position prendre ? Il y a, indique-t-elle, « une manière dont l’intellectuel et l’écrivain habitent ce pays. On est souvent pris entre ce désir d’ancrage et ailleurs. On est exilé par la langue ; on est dans une société orale ». Socialement et culturellement, l’auteure de « Failles » ne pratique pas la religion populaire haïtienne, le vaudou, l’âme de ce peuple dont le paradis, dans l’imaginaire collectif, serait la Guinée. Sans vouloir entrer dans la brûlante actualité politique, elle soulève une question éthique, ‘’l’éthos’’, dans les rapports de « ce qui reste de notre bourgeoisie » avec

l’espace haïtien. « Cette bourgeoisie comprador a souvent deux passeports. Beaucoup d’entre eux sont là pour faire de l’argent et se disent par moments, ‘’Ayiti se te glise’’. On ne sait jamais ». D’où, une éternelle question de ratage dans le développement du pays. « Après le départ de Duvalier en 1986, en 2004 avec le populisme de gauche et le tremblement de terre en 2012 », rappelle-t-elle.

Habiter : un va et vient entre le dehors et le dedans Tout l’enjeu de l’habiter de l’homme est aussi dans son chez soi qui n’est pas seulement un lieu en dehors de soi. « D’abord, j’habite un corps. Avant même d’habiter une ville, il y a ce corps que j’habite », insiste Yanick Lahens. Elle habite le Créole et le Français, deux langues véhiculaires d’une mémoire et d’une histoire de ce lieu. « Pour moi, habiter ce pays, c’est être prêt à accueillir l’orage en même temps que la lumière des étoiles, en même temps que cette sagesse collective ». Habiter, c’est être. Une façon de se positionner par rapport à soi, à l’enface ou à son voisin. Habiter est en effet, une opportunité pour un peuple d’exprimer ce qui l’habite. Ce qui sort du dedans est fondamental. Il se transcrit par tous les moyens dont nous disposons (économie, politique, social, culturel, le lieu, l’espace à remplir étale tout ce que nous sommes à la lecture publique). Habiter n’est-ce pas une manière d’humaniser l’espace ? Yannick Lahens ne se contente pas d’écrire, elle va à la rencontre des jeunes et monte des projets de bibliothèques. Elle organise des rencontres entre des jeunes des écoles de Cité Soleil et ceux de Pétion-Ville et les font travailler ensemble. « Un bel exercice à la tolérance ! » soutient-elle.

Habiter, c’est avoir la capacité d’accueillir chez soi

Pour Yvon Le Men, l’auteur d’ « A louer chambre vide pour personne seule », habiter un lieu relève d’un caractère symbolique. Il décrit sa Bretagne natale avec des poèmes. Il l’évo-

que avec un accent lyrique : « J’habite dans un quartier qui s’appuie sur un bois, lequel surplombe un estuaire qui fait le lien entre l’eau douce et l’eau salée. C’est un lieu silencieux. » Habiter, c’est aussi avoir la capacité d’accueillir l’autre chez soi. À Lannion où il demeure, ce poète, qui a initié en 1992, les rencontres intitulées «Il fait un temps de poème», avait invité chez lui son ami Bonel Auguste . Lors d’une promenade dans ces bois silencieux, celui-ci lui a demandé : « Il n’y a personne, ici. Mais où sont les pauvres, où sont les gens ? » Habitué à vivre dans un pays où les rues fourmillent de gens, où les rues vous donnent l’impression qu’on est souvent au bord de l’émeute, les trottoirs, les rues envahies de marchandes ; les places publiques encombrées de tentes, Bonel a contraint le poète à regarder avec des yeux neufs le lieu où il se positionne ; un lieu qui a moulé les plis du caractère breton. Amoureux de cette péninsule située à l’extrémité Ouest de la France, Le Men est comme ce peuple qui écrit l’histoire dans cet espace géologique, physique et sentimental à la fois. «

Pour une question économique, au début de XXe siècle, des masses de Bretons sont allés à Paris, mais ils sont revenus en retraite pour mourir en Bretagne. » Le poète décèle « quelque chose de symbolique dans le lieu, une relation d’amour et de désespoir. » A la manière de tout Breton attaché à la tradition, Le Men se dit incapable de mourir ailleurs. « Je ne suis pas capable de mourir n’importe où. Il me faut une petite porte pour franchir l’inconnu. » Voilà encore une belle manière d’exprimer son sentiment d’appartenance, d’habiter un lieu. Quel sujet ! S’il pouvait interpeller la conscience de chacun d’entre nous, on prendrait position quotidiennement sur la manière d’habiter un lieu. Mais qu’estce qui nous habite pour avoir un tel comportement face à l’espace où nous vivons ! ? Essentiellement, la question est là ! Claude Bernard Sérant serantclaudebernard@yahoo.fr


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Barikad Crew déno

« Toulèbaga

De l’avis d’une armada de gens, jusqu’avant la sortie du single vidéoclipé «Men flow», le groupe rap Barikad Crew dans sa totalité était quasi-absent sur la scène musicale haïtienne. Le choléra de la carrière solo dont souffrent certains artistes du groupe ne faisait que mettre de l’eau dans le moulin des grands gueules. Ces jeunes rappeurs faisaient l’objet de toutes sortes de rumeurs concernant la dislocation de leur formation musicale. Et pourtant, leur serment de « goumen pou sa yo kwè Jiskobou » tient toujours. L’année dernière, leurs voix se sont tuent au cours de la période carnavalesque, en revanchent, pour le carnaval de cette année ils viennent tout juste d’ajouter un autre « T » à la liste de toutes leurs méringues carnavalesque. Le principal beat maker du groupe, Fred Orival dit Fred Hype, répond à nos questions. Fred, comment va Barikad Crew? Avant tout, je me fais le plaisir de saluer les fans, le staff et les lecteurs de Ticket Magazine et les malades du rap créole. Sur tous les aspects, mon groupe Barikad Crew va parfaitement bien. Autant dire que nous sommes RED. Nous venons de sortir le clip de notre single « Men Flow ». Il rentre dans le cadre du processus visant la promotion de notre prochain laser « RED ». Le 22 décembre de l’année dernière a marqué nos neuf années d’existence sur l’échiquier musical haïtien alors, nous nous sommes trouvés dans l’impossibilité d’offrir n’importe quoi au public qui a toujours soif de nos produits. Trois ans après notre la sortie de notre dernier en date, nous manifestons le désir d’apporter du jamais vu aux mélomanes. Nous envisageons

les moyens qui nous permettrons donner aux fans non seulement le nouveau disque mais également de poster des « Jeneral » de BC, des maillots et autres. Ce single bénéficie qu’une vidéo qui tourne en boucle sur le petit écran et sur pas mal de sites internet. Dans sa totalité, les artistes du groupe y compris son staff se portent bien. Comme je viens de le mentionner, Barikad Crew « RED ». Comment Barikad conçoit-il le carnaval de cette année ? De l’avis de toute notre équipe, nous voyons le carnaval de cette année comme un défi à relever, un challenge sur toutes les facettes de cette période. Premièrement, en matière de musique carnavalesque Barikad Crew a sombré dans le silence depuis notre méringue de

l’année 2010 baptisée « Teyat » ; l’année dernière, nous n’avions pas accouché de méringue bien que ce n’est pas ce qu’attendaient les gens de nous mais cette année, nous sommes revenus avec notre méga hit « Toulèbagay». Durant le dernier mois de l’année dernière, on nous a informés que nous faisons partie des groupes qui doivent enjoliver le carnaval des Cayes. Nous savons que notre sélection résulte du fruit de notre travail dans la musique haïtienne puisque, depuis 2006 Barikad crew a toujours apporté les hits carnavalesques du pays. Bien des gens refusent d’affirmer notre présence imminente dans le top mais, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Nous nous amusons à faire la joie du public, à prodiguer des conseils en permettant à tout un chacun de se défouler

au rythme de nos produits. Sur le plan logistique, nous faisons des préparations puisqu’un parcours carnavalesque dans la grande Métropole Sud (Les Cayes) n’est pas coutume, ce sera notre première fois. C’est un terrain inconnu, donc, il nous incombe de faire des va-et-vient dans la ville avant le déroulement du carnaval. Parce que, nous voulons être au parfum


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once

ay »

rendre toute une année bénéfique à un groupe musical. D’où vient le titre « Toulèbagay» ? Cela vient de Barikad dans sa totalité mais c’est moi le principal géniteur de ce titre. Certains de me proches comme Samy, Youry Chevry dit Boga et autres, prenaient le malin plaisir d’utiliser la suite de mots « Toulèbagay» dans leur parler sur leur BBM. Parfois ils disaient : « Mesye ! Peyi sa, toulèbagay» parce qu’à chaque jour, une surprise sous n’importe quelle forme, des choses à quoi on ne s’attendait pas. Je ne disais rien là-dessus mais j’y réfléchissais et je me suis rendu compte que « Tout les bagay » commence avec la lettre « T ». Après la rythmique et la mélodie de notre méringue, j’ai proposé « Tout les bagay » et à l’unanime, notre équipe a consenti. Nous avions fait des tests en ligne en demandant aux internautes de deviner le prochain « T » du titre de la méringue carnavalesque de Barikad Crew. Certains ont dit « Titato », pour d’autres cela aurait du être « Tolalito », « Te vèvenn » et autres. En fin compte, nous avions retenu notre « Toulèbagay» et à l’aube du parcours carnavalesque, nous constatons qu’il n’y a pas de slogan qui soit plus populaire que notre « Toulèbagay». Pour le vérifier, il ne suffit pas d’aborder « toulèbagay» concernant le carnaval car, une fois qu’à une personne vous posez une question qui concerne une globalité, il vous répondra ipso facto « Toulèbagay». Après l’évènement catastrophique du 12 janvier 2010, le peuple haïtien fait face à « toulèbagay», vit « toulèbagay» et connait « toulèbagay» sans espoir aucun de la fin de cette situation infernale : « Pye anwo, tèt anba. Tèt anba pye anwo ». Qu’est-ce fait la toile de fond de votre méringue « Toulèbagay» ? A dire vrai, nous n’avons pas de thématique spécifique puisque nous ciblons « toulèbagay». (Rires). Le titre de notre méringue s’explique de part lui-même. Dans l’introduction de « Toulèbagay», nous faisons savoir que nous sommes là « RED » « RED » ; après quoi, Marco lance un message pour les jeunes en disant : « Jenerasyon sa, pandan n’ap pran plezi n’ nou pa gen remò plus tard, se nou ki demen an. Nou pa dwe echwe menm jan ak kèk lòt». Je tiens à préciser que notre morceau « granmoun yo echwe » que bon nom de gens interprètent à leur manière n’a rien à voir avec l’aspect chronologique des gens, nous

de la zone, des éventuels obstacles et autres. En tous cas, de notre première méringue « Trip n’ap trip » à « Toulèbagay», Barikad garde la fierté d’un beau palmarès. Rien que des méringues commençant par « T » qui sont bien mixées, bien harmonisées, et bien « frape ». Nous mettons l’accent sur ce point puisqu’une bonne méringue carnavalesque peut

parlons seulement de nos responsables qui ont échoué dans leur mission. Ensuite, Bricks a fait l’historicité de la manière dont l’union a permis à nos généraux de nous libérer pour arriver à la vie de Sodome et Gomorrhe que nous aspirons de nos jours telle, « toulèbagay», fort souvent, pour trouver un poste de travail dans ce pays il faut que la personne

s’offre à son employeur, la majeur partie des diplômés ne fait rien et la corruption es devenue monnaie courante. Le thème intellectuel est même péjoratif dans plusieurs zones. Fantom a un peu parlé du groupe contrairement à Izolan qui a chanté une des ses plaisanteries pour montrer combien les réseaux sociaux facebook et BBM peuvent vous priver de votre femme. Il y a une animation d’enfer dans notre méringue, surtout lorsqu’on dit « pran plezi nou, jwi lavi nou, misye gen yon bout bagay, manzèl vle tout bagay, granmoun yo nan tout bagay ». Les voleurs (ceux de la rue, des bureaux, de l’Etat et du secteur privé) s’accaparent de « toulèbagay». Il y a des adultes qui offrent des gâteries (argent, téléphone dernier cri, Ipod, Ipad, ordinateur portable, jeu vidéo et autres) à des adolescents afin de pouvoir profiter d’eux sexuellement ; une armada de jeunes se livrent à toutes sortes de pratiques illicites (excès d’alcool, drogue, vol, viol, zo kiki, brendjenn et autres). Nous ne définissons pas le « bagay » que nous chantons mais, nous laissons au public le soin d’interpréter ce « bagay » comme bon leur semble. Les policiers et les agents de la Minustah font feu sur « toulèbagay». Ensuite, nous avions ajouté que le pays a subit « toulèbagay» : les soldats étrangers violent nos jeunes, des autorités font « toulèbagay» et ils sont à l’abri de « toulèbagay», personne ne peut les condamner. A présent, le plus dur de « toulèbagay» reste l’argent qui contrôle « toulèbagay». Condagana a ajouté : « twòp fo entèlektyèl, twòp nèg san sèvèl, twòp kriminèl, twòp makrèl, an nou fè yon sèl, se nou k’ ka fèl, pou Ayiti vin bèl ». Nous devons nous engager dans la lutte d’un changement définitif pour ce pays sinon, nos lendemains seront pires. Nous avions terminé la méringue de façon sarcastique avec des plaisanteries. En gros, c’est le contenu de notre « Toulèbagay». Où et quand « Toulèbagay» a-t-elle été cuisinée ? La méringue « Toulèbagay» a été enregistrée dans notre studio d’enregistrement dénommé « RED » sis au numéro 5 de la rue Chavanne. Au niveau musical, j’ai travaillé à 90% sur cette méringue et le reste fut le travail de Mackely dit Sound Prof. (Il travaille avec nous depuis 2005-2006, il a déjà joué en direct avec nous et il sera avec moi sur le char de Barikad y compris d’autres musiciens tels le batteur Pierrot etc. Sound Prof a une formation classique et je l’ai appris bien des choses sur le hiphop et les accords. Etant que professeur à l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS), il a amplement contribué à ma formation. Ne nous sommes pas à notre première collaboration et je suis toujours satisfait de son travail). Il nous a fallu deux pour l’enregistrement parce j’avais déjà la rythmique. Malgré les malaises de mon diabète, je me suis efforcé de délivrer la marchandise le jeudi 2 de ce mois. Il est maintenant disponible sur la page facebook de tous les artistes de BC, sur BCRED, les réseaux sociaux, les liens ont été distribués sur BBM. La vidéo de « Toulèbagay» est à sa troisième séance de tournage mais j’exige qu’elle soit à la hauteur de la méringue. Un hit mérite d’avoir une vidéo d’enfer car, dans le cas contraire cela pourrait diminuer l’engouement que les gens manifestent à l’endroit de votre produit. A défaut d’impondérables le clip devait sortir ce dimanche dans le cas contraire, le pays doit se tenir prêt parce que la vidéo de cette bombe carnavalesque sera en rotation ce lundi 13. Nous profitons pour dire qu’après le carnaval, nous procéderons au lancement officiel de ce studio. Des spots publicitaires diront davantage à ce sujet et les médias auront la primeur de ces informations. Un site web sera également à la portée des internautes pour les informations nous concernant. Barikad attend quoi du carnaval de cette année ? Nous aimerions que le comité qui gère le carnaval de cette année fasse son travail, que tout se déroule bien. Pour plus d’un, en ce qui concerne la période carnavalesque, Les Cayes est un terrain inconnu. Beaucoup de groupes doivent effectuer le

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trajet de Port-au-Prince vers Les Cayes et vice-versa donc, il y aura des difficultés. Les responsables doivent faire de leur mieux pour s’assurer que tout se passera bien : la sécurité des lieux, les hébergements, les éclairages et autres. Nous voulons aussi que l’argent décaissé pour le carnaval fasse ce pour quoi il est destiné : le financement de la réalisation de cette fête, et non qu’il soit utilisé à d’autre fin. De notre coté, nous sommes déjà prêt pour faire ce que nous avons l’habitude de faire : faire plaisir aux gens. Si tous ne se passent pas comme prévu nous serons très durs avec les responsables. Pour les gens qui viendront s’amuser avec Barikad, qu’ils se préparent à « tout bagay ». (Rires). Mizik lan gen gwouv, nou pa janm pa sonnen byen. Ke moun yo tande mesaj yo, pran plezi yo epi veye anwo ak veye anba. Aprè dans tambou toujou lou epi se mèt kò ki veye kò. Kanaval se gete, lajwa ak anbyans donk, ke moun yo pran terapi « Toulèbagayla ». Les projets de Barikad après le carnaval ? Beaucoup. A présent, nous mettons l’emphase sur la période carnavalesque parce que c’est un impératif. Après quoi, nous allons consacrer temps et talents à la matérialisation de notre prochain album RED. Si Port-au-Prince devait toujours héberger le parcours carnavalesque, nous aurions préparé l’album à cet effet afin de faire de ventes signatures durant les trois jours gras via un stand bien équipé au Champ de Mars. Comme ce n’est pas le cas, nous étudions une autre stratégie puisque Les Cayes n’est pas notre terrain et nous n’avons pas idée de ce qui nous attend là-bas. Après notre semaine de repos que nous devons prendre après la période carnavalesque, nous allons nous acharner sur la sortie de notre laser « RED ». Nous n’avons nullement le désir de nous empresser avec l’opus. Notre website est en construction, est-ce pour cela que notre disque sera disponible non seulement sur notre site mais également sur Itunes, Amazone, CD Baby, Tune Core y compris deux milles autres magazines électroniques sur internet. Les gens de l’étranger ne doivent pas avoir de mal à pouvoir acheter l’album. Nous progressons et il faut que notre musique traverse d’autres frontières sur tous les points. La fièvre du « rabòday » porte préjudice au rap mais cela ne nous dérange guère puisque nous savons qui nous sommes et l’importance de ce que nous faisons. Beaucoup veulent nous obstruer la voie mais ils se fourrent les doigts dans l’œil jusqu’au coude car, n’ap « Goumen pou sa n’ kwè Jiskobou ». Un souhait ? Pour cette nouvelle année, j’aimerais que les gens s’accentuent davantage sur la positivité, qu’ils fassent germer en eux l’amour, la fraternité, la patience et les sèment les grains de l’optimisme. Qu’ils n’écoutent pas n’importent quoi parce que nous travaillons du bec et des ongles pour leur apporter le meilleur car, leur satisfaction importe plus que tout. Je souhaite également « toulèbagay» positifs pour ce pays qui se morfondre à l’espoir d’un meilleur lendemain. Que le cœur de tout un chacun soit ouvert à Dieu. Le pays doit prendre les rails d’un développement chronique. Certains peut prêter le thème « dekole » à équivoque pour dire « misye se yon moun dekole l’ ye mwen pa ladan ». Est-ce pour cela que je préfère utiliser le mot développement en lieu et place de « dekole ». Haïti doit aller de l’avant et mes congénères doivent aspirer au mieux. Il est grand temps de dire tout va bien pour de vrai car, attendre la manne, le Père Noël, les pots de vins et autre ne nous mènerons nulle part mais avec la volonté et le courage, nous parviendrons à tout. Il nous faut une nouvelle approche pour ce nouveau départ. Evitez la négativité et positivement, entamons « Toulèbagay». Merci à tous. Propos recueillis par Wendy Simon


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Alovi Yawe marque encore des points

Le groupe à tendance Rasin ‘Alovi Yawe’, revient cette année avec sa nouvelle méringue, titrée « Make pwen ». accompagnée d’une Clip-vidéo taillée sur mesure. Cette formation musicale qui a vu le jour en juillet 1993, célèbrera prochainement ses 19 ans. Alovi Yawe aura marqué son passage à travers les plus grandes manifestations culturelles du pays. On se souvient encore de quelques-unes de leurs méringues, entre autres : « Trop Zam » Jean Jean-Harold dit Bob, Chanteur du groupe a rendu visite à Ticket, et en a profité pour parler du band. de ne pas pouvoir être parmi les groupes qui seront dans le parcours. Mais si on pouvait être présent c’aurait été préférable, car quand un père de famille laisse chez lui à 4 heures du matin, c’est pour aller gagner de quoi subvenir aux besoins de son foyer. Il en est de même pour nous, qui avions fait un travail remarquable, lequel mérite d’être apprécié et récompensé. Si nous avions la chance de pouvoir être sur un stand à défaut d’être dans le parcours, cela nous suffirait grandement. Car le band bénéficierait d’un peu de visibilité, puisque le mouvement Rasin est en baisse.

vous invite

Alors Bob dis-nous, quel est le titre de la méringue d’Alovi Yawe ? Bon, je salue d’abord, le staff de Ticket, ainsi que ses lea amis qui lisent actuellement cet article. Notre meringue de cette année est titrée « Make Pwen ». Lorsqu’un enfant va à l’école, à la fin de l’année ou à la fin du mois, on lui remet un bulletin évaluatif du travail accompli durant la dernière période. Il en est de même pour un président, un sénateur ect.. Quel sujet est traité à travers le texte de cette meringue? Dans ce texte, nous avons dénoncé les complots, qui existaient entre les frères Haïtiens. C’est pourquoi nous avons aussi fait mention de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines au Pont-rouge. Il est temps que ce genre de choses cesse, car il y a toujours des pratiques mesquines et/ou coquines qui sont exercées par des proches. Si l’on veut vraiment avancer, il faudra mettre un terme à tout cela. Alovi Yawe a-t-il été victime de ces genres de situations ? Le groupe va fêter ses dix neuf ans, en juillet prochain. Nous sommes victimes depuis des années. L’année dernière on a été victime de cela, et cette année encore cela est arrivé. Alovi Yawe présente de l’une des meilleures méringues de cette année. D’ailleurs nous recevons des félicitations un peu partout. Il n‘y a que le peuple et les médias qui ne nous ont jamais méprisé. Quant aux autorités, elles ignorent notre existence. Est-ce que cela signifie qu’Alovi Yawe ne pourra pas participer au parcours ? Cela ne nous cause aucun problème

Plus d’un pense que vous avez changé votre fusil d’épaule est ce vrai ? J’aimerais bien qu’on nous dise dans quel Camp nous étions positionnés avant. Alovi Yawe a une ligne à suivre, et ne fait partie d’aucun Clan. Bwagri de Boukman, a fait un travail remarquable. Alovi est un groupe de principe. Quelles sont les perspectives pour l’après Carnaval ? Nous travaillons actuellement au tournage de notre prochaine video-clip qui est intitulée « Vizyon » qui servira aussi de Test-pressing en prélude à notre prochain album qui est presque prêt. Cet opus contiendra plus que sept 7 musiques, dont trois en a capella, quatre autres en format accompagnement full band, et trois meringues carnavalesques. Il est probable que l’album portera aussi le même titre que leclip. Un message aux fans d’Alovi Yawe ? Nous exhortons tous ceux qui vont participer au défilé des trois Jours-gras, de ne pas user de violence ; les règlements de compte doivent rester hors de l’ambiance. Nous avons eu déjà trop de morts. Nous demandons aux autorités de donner une chance à la musique Rasin. merci à Ticket. Propos recueillis par Loramus Rosemond Loloramus07@yahoo.fr.


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Quelque part à Port-au-Prince existe, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S. A. D. (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes qui ne sont pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile, par le biais de Ticket Magazine, quelques-uns de ses….

Dossier Interdit Par Gary Victor

LES VINGT-QUATRE TRÔNES.

Résumé épisode précédent : René Ouari est inconscient dans une chambre d’hôpital à Léogâne. Sur la route de l’Amitié, au petit matin, la jeep qu’il conduisait a plongé dans un ravin. D’après un capitaine français des forces des Nations Unies en Haïti, qui ne s’était pas retrouvé sur les lieux par hasard, l’accident a été provoqué.

Dans son lit, en présence de Bernard Sourbier, Ouari murmure une lettre A et deux chiffres 4 et 24. Sourbier après son entretien avec le capitaine français veut savoir si son patron n’était pas sur une affaire sensible. Quand il va pénétrer dans le bureau de René Ouari, il est surpris de découvrir quelqu’un qui se présente comme étant Adams Winston, un agent du FBI.

-Je peux voir votre badge ? demanda Sourbier. L’Américain sortit son badge et le présenta à Sourbier. Apparemment, ce n’était pas un faux. Sourbier le lui remit, mais tout en continuant à le menacer de son arme. -Vous ne m’avez pas dit ce que vous faites ici. -Vous feriez mieux de chercher à savoir pourquoi


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Ouari attire notre attention sur ce passage de l’Apocalypse, dit l’Américain. Je peux m’asseoir ? Et puis cessez de braquer votre arme sur moi. Je suis un ami de longue date de René. Immacula, la secrétaire de la SAD se mit à citer de mémoire le passage de l’Apocalypse en question. -Autour du trône, je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d’or. -Vous devriez savoir quelque chose, dit Sourbier à l’Américain. -René voulait me remettre un dossier important. Je devais le rencontrer ici, ce matin. -Qui a averti pour que le capitaine Lacoste soit sur les lieux ? -Moi, dit l’Américain. René a eu le temps de m’envoyer un message par son téléphone. J’ai pu faire jouer mes relations pour trouver rapidement l’endroit où il se trouvait par balayage satellitaire. Il ne faut pas qu’on sache que je suis ici. Heureusement que je connaissais le capitaine Lacoste avec qui j’ai eu l’occasion de travailler. Sourbier soupira, rengaina son arme, et tira vers lui une chaise. -Asseyons-nous donc, monsieur Winston et expliquez-moi de quoi il en retourne. -Je peux vous servir quelque chose ? demanda timidement Immacula. -Un verre de whisky sec, dit l’Américain. Je ne suis pas en service, ici. -Je vous écoute, insista Sourbier. Si l’accident de Ouari a été vraiment provoqué, je veux retrouver ces salauds. Ils payeront très cher. Je vous l’assure. -Cela a commencé, il y a deux mois quand Ouari a découvert une étrange similitude de cas d’apparitions. -Des apparitions ? De quoi ? -Ce n’étaient pas vraiment des apparitions. Disons des transformations. Des gens les plus normaux qui soient qui, brusquement, quittent leurs foyers et se manifestent quelques jours après en pleine nuit avec une sorte de phosphorescence bleutée sur le corps. Ils ont un comportement agressif, s’expriment de manière incompréhensible et craignent la lumière du jour. Les personnes qu’ils blessent meurent comme avec des symptômes d’une rage accélérée seulement en quelques heures. -Quelle est cette histoire ? s’étonna Sourbier. On a pu capturer ces… loups-garous ? -Non… Ils apparaissent et disparaissent. -En Haiti aussi ? -Non. Pas encore. Dans d’autres pays. Mais si ce que pense Ouari est vrai, cela ne devrait pas tarder. -Pourquoi on n’en parle pas ? Des cas pareils devraient faire la une des journaux. -Justement. Ces disparitions-apparitions se produisent hors des grandes villes, dans des villages relativement isolés. Tous les pays où ces faits ont été observés sont, disons, loin des grands centres de la civilisation occidentale et ils suivent le calendrier d’implantation d’une église. -Une église ? -Oui. C’est ce que ce vieux renard de Ouari a découvert. L’Église des Vingt-Quatre Trônes. -Nous voici donc dans l’Apocalypse, dit Sourbier en

prenant le verre de whisky que lui tendait Immacula. Cela veut dire quoi tout cela ? -C’est ce que Ouari voulait savoir, surtout que cette église s’est implantée en Haïti il y a maintenant à peine un an. -Il y a un lieu d’implantation quelque part dans le Sud-est ? -Dans quelques petits villages, dans les hauteurs entre Pérédo et Seguin. Près des étangs. -Qu’est ce que Ouari a trouvé ? demanda Sourbier. -Je ne sais pas, mais s’il voulait que je vienne pour qu’il puisse me parler face à face c’est qu’il doit s’agir de quelque chose de bien particulier. Des gens, semble-t-il, ne veulent pas qu’il révèle ce qu’il a découvert. -Vous avez enquêté sur cette église des Vingt-Quatre Trônes ? -J’ai effectué une enquête discrète. Je n’avais rien en main pour justifier une investigation en bonne et due forme. L’Église est en règle avec le fisc, avec toutes les législations existantes. Elle a de riches donateurs. D’après cette Église, seuls ses adeptes survivront à l’Apocalypse grâce à ce qu’elle appelle la Transformation. Cette Église est actuellement dans vingt-deux pays alors qu’elle a été fondée au fin fond des États-Unis dans l’Utha, il y a seulement douze ans. Sa charte lui fait une curieuse obligation. Il ne faut pas qu’elle soit dans plus de vingtquatre pays. -Et comme par hasard Haïti s’est retrouvée dans la liste de ces fêlés. -Hélas oui, fit l’Américain en considérant avec peine son verre maintenant vide. -Et vous voudriez que je fasse quoi ? -Mon cher Sourbier, vous venez de dire que ceux qui ont agressé René méritent d’être punis. Pour découvrir qui sont ces gens, il nous faut savoir sur quoi votre patron a mis le doigt. -Les villages près des étangs ! dit Sourbier. L’Américain approuva. -Les villages vers les étangs. Moi, de mon côté, je vais faire en sorte que Ouari soit en sécurité. Je ne peux faire plus pour l’instant. Sans les directives de René Ouari, la SAD allait devoir faire la lumière sur cette étrange et ténébreuse histoire. Cela n’allait pas être facile. -Deux questions, dit Sourbier. Combien de temps s’est-il écoulé entre l’implantation de cette église et ces apparitions, disons ces transformations ? Les gens qui ont subi cette transformation étaient-ils membres de cette église ? -Seul René Ouari pourrait peut-être répondre à ces questions, fit l’Américain. C’est sa manie du secret qui nous met dans cette situation. Il avait raison Sourbier de dire que vous étiez un agent indispensable pour la SAD. Vous devez reprendre son travail. Le temps peut-être presse. *** Le motocycliste menait sa machine avec une adresse qui montrait sa grande expérience de la conduite sur cette route qui était parfois une véritable piste qui s’élançait à l’assaut de la montagne. Sourbier avait parfois l’impression qu’il se trouvait sur des montagnes russes et il ne regrettait pas d’avoir refusé un repas en quittant Pérédo. Il n’avait jamais supporté la moto surtout dans ces conditions les plus extrêmes. Mais il avait

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jugé que c’était le plus sûr moyen de passer inaperçu. De plus, avec une moto, on pouvait aller n’importe où. La vue du haut des montagnes était superbe. Ce qui était plus impressionnant, c’était de découvrir ces trois étangs encastrés dans les montagnes comme des joyaux d’eau déposés par le ciel sur terre. L’un de ces étangs, appelé Midi, était apparu selon les dires des habitants de la région à midi, ensevelissant sous les eaux un village et ses habitants. Seules une mère et sa fille avaient échappé à ces eaux surgies de nulle part. Un vieillard était apparu à la mère et lui avait fait injonction de quitter le village avant midi. Elle n’avait pas fait la tête dure et avait laissé le village quelques minutes avant l’arrivée soudaine et inexplicable des eaux car il n’y avait pas eu de pluie annonciatrice d’une inondation. Certains prétendaient même que les eaux étaient venues du centre de la terre. Bernard Sourbier était arrivé tôt ce matin à Marigot. Il s’était fait accompagner d’un agent du groupe d’intervention de la SAD qui connaissait une personne de confiance dans la petite ville, un certain Dadou qui gagnait sa vie en faisant du taxi moto. L’agent, lui, devait rester à Pérédo en soutien. Ce n’était pas nécessaire qu’ils soient deux à se présenter dans la région. Une personne passe plus facilement inaperçue. -Tu es Chrétien, Dadou ? demanda Sourbier. -Ma femme l’est, répondit le jeune homme en négociant un virage transformé en une véritable mare par un torrent qui dévalait des montagnes. -Moi je reviens des États-Unis, dit Sourbier. Je suis membre d’une église qui a changé ma vie. -Ma seule église, c’est ma moto, lança Dadou. C’est elle qui donne à manger à ma famille. Le jeune homme parut aussitôt regretter ses propos. -Excusez-moi si je parle ainsi. Je tiens aussi à ma Bible surtout que je travaille souvent la nuit. Dans quelle église tu « marchais » aux États-Unis ? -L’Église des Vingt-Quatre Trônes, dit Sourbier du ton le plus anodin qui soit. -Je connais, dit Dadou. -Elle est installée ici ? feignit de s’étonner Sourbier. -Il y a pas mal de gens qui se sont convertis à cette église. Elle donne du travail aussi. Elle fait un peu d’agriculture. S’occupe de la santé aussi. Elle a deux dispensaires. Rien de spécial, pensa Sourbier. Il y avait plusieurs confessions qui se livraient à ces types d’activités dans le pays, malheureusement sans aucun contrôle de l’État. Dadou lui annonça qu’on arrivait au village le plus près de l’étang. Sourbier demanda s’il pourrait trouver un hôtel pour passer quelques jours. Il prétendit qu’il devait retrouver un frère qu’il n’avait pas vu depuis des années. Dadou lui proposa de l’emmener à un hôtel où les prix étaient raisonnables. Ils croisèrent une jeep avec un haut-parleur sur le toit. Sur la portière du véhicule ou pouvait lire en anglais : The Church of the Twenty four Thrones. On incitait les habitants de la région à se présenter à différents endroits pour un traitement préventif de la malaria. -Moi, j’ai déjà pris ma dose, dit Dadou. La malaria, ici, c’est une calamité. Le jeune homme montra à Sourbier une maison à deux étages, aux murs comme noircis par de la fumée. Une pancarte annonçait pompeusement : Venise Hôtel.

Dis-lui Je t’aime

avec tes propres mots

«Pipo, tu es le Doumbrèy de mon sòs pwa» «Marjo, Tu es le sucre de mon poids congo» Envois-nous tes SMS aux: 3806-3717 / 3715-1327 / 3474-5182 / 3154-5627


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Ritchie

marque de son empreinte. Mais toute est fait une cause et Zenglen poursuit son petit bonhomme de chemin sur la scène musicale et on ne peut que souhaiter du succès au maestro. Même si on déplore son départ. Cette décision pourrait même couter la disparition du groupe. Il est remplacé par le jeune Kenn Cérant qui est aussi l’un de ses disciples. On espère qu’il sera à la hauteur de sa tâche.

« ne nous accompagne plus sur scène » L’animateur vedette de « Vision sous Konpa » sur les ondes de la radio Vision2000, Luckner Désir alias « Luco », est actuellement responsable du service de communication et de Marketing de la formation musicale Zenglen, qui vient de perdre un musicien-batteur, un virtuose du compas directe, Jean Richard Hérard. Nous l’avons croisé à l’issue d’une conférence de presse organisée récemment en vue de présenter les nouveaux membres de la bande à Brutus et annoncer la sortie un single. L’originaire des Gonaïves et responsable de Haïti Marketing a bien voulu répondre à nos questions relatives au fonctionnement du ténor, unique en son genre, dans le paysage musical haïtien depuis plus de deux décennies. Partagez-vous avec les lecteurs vos responsabilités au sein de la bande ? Luco Désir (LD): Ma tâche consiste à organiser l’unité de communication et de marketing pour le groupe. Celle-ci qui était presque inexistante. En tant que responsable des relations publiques, mon objectif premier, vue les circonstances favorisant ma prise en fonction, est de rassurer l’opinion publique, qu’après le départ de Ritchie (Jean Richard Hérald), que le groupe survivra et de les informer continuellement des nouvelles dispositions prises par le nouveau staff administratif sur le recrutement des musiciens et

sur nos projets d’avenir. Cette démarche jusque-là a été pour nous une réussite et la conférence de presse à Casa Champêtre à tout dit. Pour le moment, on est en train de travailler sur un nouveau concept pour la mise en vente du nouveau produit « Zenglen », son image du groupe, sa production musicale et vidéographique et sans oublier le réseau des fans en Haïti et à l’étranger. Que pouvez-vous nous dire sur le départ fracassant du compositeur batteur Ritchie qui a prêté ses services au groupe durant plus d’une décennie ?

Mesdames

fumez de préférence Poète et photographe, Steeves Valentin cultive l’humour noir pour attaquer le problème du tabagisme dans le monde quand certains pays utilisent un arsenal de lois pour combattre ce fléau. En un trait de plume, il saisit ce feu qui brûle la vie des fumeurs par les deux bouts. Poète et photographe, Steeves Valentin cultive l’humour noir pour attaquer le problème du tabagisme dans le monde quand certains pays utilisent un arsenal de lois pour combattre ce fléau. En un trait de plume, il saisit ce feu qui brûle la vie des fumeurs par les deux bouts. Steeves anime le groupe Poétisons, un Cercle poétique électronique sur le réseau social Facebook. Il a en chantier un recueil de poème qu’il compte signé en juin prochain à Livres en Folie. Mesdames, fumez de préférence Un cigare que vous tenez D’une ou des deux mains Pour jouer avec un feu Qui ne brule qu’à la fin, De gouttes de nuage hydraté. Mesdames, fumez de préférence, Du bout allumé jusqu’au filtre, Cette clope incapable de brûler La pointe des lèvres qui cherchent A tarir l’uréthanne et le menthol Dans certaines pauses cigarette. Mes dames, fumez de préférence, Ce cigare inextinguible qui ne tue pas

Voire nuire à vos santés robustes Quand vous râlez de grandes bouffées Dans cette pipe saturée d’un tabac Qui peut renaître de ces cendres. Mes dames, fumez de préférence, Avec amour et appétit, cette paille Rappelant une flûte par la façon dont Vous l’embouchez comme un instrument, Presqu’amovible quand le feeling monte Avec vos flammes, sans nicotine aucune. Steeves VALENTIN 03 février 2012

Ritchie n’est pas parti, il ne nous accompagne plus sur scène comme auparavant. Il a décidé de suivre un autre chemin en fondant son propre groupe, ce que nous respectons et nous l’encourageons dans cette voie. Ritchie reste et demeure un membre de la famille Zenglen, car après 13 années, on ne saurait dire qu’il n’était important au sein du groupe. D’ailleurs, si on fait un coup d’œil sur la discographie même de la musique haïtienne, on verra clairement la touche de ce génie du compas direct et de la nouvelle génération. Une bonne partie du répertoire de Zenglen porte la

Quels sont les projets d’avenir de Zenglen ? L.D: Les projets sont grandioses, mais pour le moment nous sommes focus sur la grande sortie du 10 février avec T-Vice où le public fera la connaissance des nouveaux musiciens. Nous avons un nouveau single qui doit sortir avant le 10 février et ensuite la priorité sera accordée au prochain album de Zenglen qui est en préparation. Plusieurs artistes seront invités sur l’album notamment le guitariste-compositeur-parolier Dener Ceïde, le keyboariste Nickenson Prud’homme pour ne citer que ceux-la. Un vidéoclip accompagnera la sortie du single et la sortie est prévue pour la fin du mois de mars. Zenglen continue avec sa programmation à travers les U.S.A, le Canada et L’Europe. Zenglen Fan Club est pour bientôt et le Zenglen APPS pour les téléphones cellulaires qui n’arrivera qu’à la fin de l’année 2012. Propos reccueillis par Andre Fouad


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Votre Ticket Santé A propos de la cirrhose du foie Récemment, on a failli perdre Nono, acteur de Showmeco qu’on adore, à cause de cette maladie. Et il n’est pas le seul à avoir été affecté de ce mal ; en Haïti ou ailleurs dans le monde. D’ailleurs dans les pays développés, elle est responsable de la mort de près de 11 000 par an. Qu’en est-il exactement ? Définition

La cirrhose du foie est une maladie chronique dont la définition relève de l’anatomie et à laquelle trois types de lésions se rattachent : une atteinte des cellules du foie ou hépatiques ; une reproduction anormale des fibres des tissus ou fibrose ; des renflements de régénération dans lesquels des cellules du foie essayent de fonctionner mais y arrivent difficilement.

Origines et facteurs de risque

Bien qu’on lui connaisse des origines diverses, 90% des cirrhoses sont dues à l’alcool et à l’hépatite virale. Dans le cas de l’alcool, la quantité pouvant déclarer une cirrhose varie d’un individu à l’autre, et suivant le temps d’intoxication. Celleci est généralement précédée d’une période de latence marquée uniquement par une augmentation de volume du foie dû à une surcharge de graisse. Mais cette dernière peut régresser si l’intoxication est stoppée à temps. On peut citer entre autres causes : la cirrhose biliaire primitive, la maladie de Wilson, les hépatites virales B et C, une obstruction biliaire prolongée, etc. Par ailleurs, d’autres facteurs provoquent les cirrhoses sont découverts au fur et à mesure : il y a la cirrhose cardiaque par exemple.

Signes de la maladie

Aucun signe réel n’apparaît pendant un certain temps, sinon de la fatigue qui se fait sentir, ainsi qu’une perte d’appétit et de poids. En outre, des signes de défaillance du foie, d’hypertension de la veine porte, des rougeurs au niveau de la paume, des tremblements de la main, la prise de poids évidente du foie avec un bord inférieur tranchant à la palpation constituent d’autres signes pouvant être dénombrés.

Evolution de la maladie

Après l’apparition des premiers symptômes, la maladie continuera à évoluer. L’ascite est l’une des premières complications à apparaître. Il s’agit d’un épanchement liquidien clair, de couleur jaune pâle qui envahit la cavité abdominale. A un stade plus avancé, des problèmes hydro électrolytiques comme une baisse de sodium, de potassium et d’azote dans le sang. Viendront ensuite les ictères (jaunisse), les infections qui se feront plus nombreuses à cause de l’affaiblissement du système immunitaire, auxquels s’ajouteront d’autres difficultés comme l’encéphalopathie hépatique, le cancer primitif du foie et les hémorragies digestives.

Traitement

La cirrhose du foie ne se guérit pas. Les seules solutions qui existent sont le sevrage absolu et définitif de tout alcool, l’absorption de diurétiques ; et le traitement symptomatiques des complications. Il y a également la greffe du foie en dernier recours, qui est pratiquée dans des centres spécialisés pour des stades

très avancés de la maladie. N.B. Il faut éviter de confondre les symptômes de la cirrhose du foie avec ceux de certaines autres maladies telles que le gros foie de cholestase ; l’amylose ; la stéatose, les tumeurs hépatiques etc. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Lexique

des «brendjenn»

«Fè street»

L

e mot! Unité minimale de la chaîne écrite, occupe une place particulière dans la construction de toutes phrases. Son enchaînement crée le sens des énoncés. En revanche, son insertion, sa substitution, son déplacement ou son renforcement peut engendrer un bouleversement syntaxique au niveau de la structure sémantique et de la progression thématique de la rédaction. La créativité aigue des artistes les pousse, fort souvent, à marteler de nouveaux monèmes dans leur musique. Ainsi, il nous incombe d’aborder ses mots afin de donner une esquisse de leur côté sémantique. Pour ce faire, la suite de monèmes « Fè street » prime dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette semaine. A l’instar d’une formule de politesse, l’unique unité syntaxique que représente l’ensemble « Fè street » est connue de la quasi-totalité des adeptes du parler de la rue et des nouveaux slogans. Loin des préjugés de l’échelle hiérarchique (interdit aux moins de…), il suffit qu’une personne en prenne connaissance de l’existence de ce dire pour s’en approprier. Dès qu’on se rende compte de sa dénotation, signification y compris, de ses connotations dans diverses situations de communication, « fè street » vous deviendra alors facile à comprendre et fa-

cile à utiliser. Les habitants des ghettos et ceux des camps d’hébergement, les enfants des rues, les résidents des quartiers populaires, les accros des « ti sourit », des clubs, des programmes DJ, des animations de quartiers, des championnats de grandes vacances et d’autres activités « brendjenn » insèrent ce terme dans leur langage quotidien. Avec eux, l’utilisation de « fè street » et d’autres adages passe comme une lettre à la poste. Pour certains, via son interprétation, le terme « fè street » peut renvoyer à la représentation visuelle abstraite d’une personne qui marche sur une route quelconque, qui passe par ou emprunte un « street ». Il n’est un secret pour personne que dans la langue de Shakespeare, le mot « street » porte la même définition que « rue » en français. Tout comme beaucoup d’autres mots étrangers se sont retrouvés dans le créole haïtien, l’influence américaine a permis au mot « street » de se faire une place (non standardisée) dans notre langue nationale. Des gens auraient pu utiliser « lari », wout » ou d’autres en lieu et place de « street », mais ils estiment que le mot anglais « street » est plus facile à dire ou reflète mieux leur statut de « real ». Dans un sens premier, nous pouvons prendre l’exemple qui suit : Imaginez que l’un de vos amis passe la route principale (ou l’une des rues) de votre quartier, il se

peut qu’il vous passe un coup de fil ou vous envoie un texte rien que pour vous dire : « M’ap fè street la wi. Si w’ lakay ou nou ka wè talè konsa » ; ou encore, « M’ap fè street bò kay zo kiki m’ te fè bwat avan yè a, m pap kite l’ wè m’». Ainsi, dans ce contexte, « fè street » n’aura pas d’autre sens que celui susmentionné. Dans un autre cas, le terme «fè street» porte le contenu sémantique de « quitter son domicile ou un lieu», « passer du temps hors de chez soi pour se détendre », « aller à l’extérieur du lieu où l’on se trouve » ou « se promener ». Alors, « fè street » devient synonyme du verbe intransitif « sortir ». Par exemple, avant de vider les lieux, l’un des deux « brendjenn » se trouvant dans un club peut demander à l’autre : « W’ap rete toujou true ? M’ap fè street wi atis ». Où encore, pour faire une prome-

nade, une personne peut lancer à son partenaire : « Si w’ pap fè anyen jodi an, nou ka fè street wi boo ». N’allez pas vous faire l’idée que le terme « fè street » est uniquement réservé aux « nèg street » mais, si cela ne vous pose aucun problème, avant de laisser le bureau, un bar, une salle de spectacle, un lieu de détente et même l’église, vous pouvez dire à vos proches : « Ann fè street non frè/sè entèl ». Wendy Simon


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10 petites choses

qui prouvent qu’il est complètement dingue de vous Les hommes ne sont pas toujours les plus habiles du monde lorsqu’il s’agit de manifester leurs sentiments. Fierté mal placée, cliché du mâle infaillible ou manque total de tact nous empêchent souvent d’y voir clair sur ses sentiments… Mais pas de panique, voici 10 signes infaillibles qui devraient vous éclairer sur son amour pour vous. 1) Il se plaint

Il peut se plaindre de son travail, de son poids ou de ses nouvelles chaussures, mais en tout cas il s’en plaint devant vous. Cela peut sembler pénible au premier abord mais en cela montre surtout qu’il est prêt à partager ses petits soucis avec vous parce qu’il vous fait confiance. « Chérie, tu ne trouve pas que j’ai grossi ? » n’est donc pas tant une plainte qu’une preuve de considération : vos mots comptent pour lui et il sait que vous saurez le rassurer.

2) Il fait le ménage

A moins d’être tombée sur un des rares maniaques qui peuplent la planète, peu d’hommes éprouvent du plaisir à faire le ménage. En fait on peut même dire qu’ils détestent ça. La seule raison qui peut pousser un homme à faire le ménage, c’est vous. Si la salle de bains est propre et la lessive faite c’est dans le seul objectif de briller pour vous ! Il veut vous plaire et vous rendre heureuse…

3) Il vous demande votre avis

Être mise à contribution pour le choix d’un cadeau pour son grand-père peut sembler rébarbatif, mais cela signifie qu’il a besoin de votre aide et surtout qu’il a confiance en votre jugement. La prochaine fois qu’il vous demande de l’aider à choisir un nouveau t-shirt Star Trek, ne soupirez pas, c’est une nouvelle preuve de son affection à votre égard.

4) Il aime vous tenir dans ses bras

Avec le temps, les étreintes enfiévrées des débuts ont cédé la place à des contacts plus maladroits, qui surviennent un peu n’importe quand. S’il ressent le besoin de vous faire un câlin entre le rayon surgelé et le stand primeur c’est

bien que vous êtes plus importante pour lui que le reste. Bien souvent ce qu’il n’arrive pas à dire, il arrive au moins à le faire. Alors, ne le brimez pas si l’endroit vous semble mal choisi, les preuves d’amour n’attendent pas.

5) Il choisit le cadeau parfait

Cet indice vous en dira long sur ses sentiments pour vous ! S’il vous offre ce foulard que vous aviez aperçu il y a six mois au cours d’un week-end à Londres c’est qu’il est tout simplement fou de vous : il vous a écouté et il a retenu ce que vous lui avez dit. Vous êtes au coeur de ses préoccupations !

6) Il vous présente sa famille

Quels que soient ses rapports avec sa famille c’est toujours bon signe. S’il adore sa famille cela signifie que vous êtes vraiment importante pour lui et s’il la déteste cela veut dire qu’il se sent de taille à l’affronter quand vous êtes à ses côtés. A moins que les présentations se renouvellent tous les dimanches (au secours !), prenez une invitation de ce genre comme une excellente nouvelle.

7) Il vous présente ses amis

Les amis, c’est bien souvent la famille que l’on choisit. Lorsqu’un homme vous présente à ses amis c’est qu’il a une confiance absolue et qu’il veut être vu en votre compagnie. Cela peut être interprété comme de l’orgueil mal placé mais quand vous jouerez à Mario Kart avec ses meilleurs amis, cette lueur que vous verrez dans ses yeux sera bien de l’amour.

8) Il regarde les mêmes séries que vous

S’il devient incollable sur Desperate Housewives, s’il insiste pour faire un marathon Sex & the City avec vous c’est qu’il

est définitivement accro. Il est prouvé quasi-scientifiquement que seul l’amour peut pousser un homme à regarder certaines séries télés. Pensez à lui rendre la pareille de temps à autre en acceptant de regarder un épisode de Braquo ou de Spartacus.

9) Il vous écoute

Vous n’êtes pas qu’un bruit de fond. Il écoute ce que vous avez à lui dire, que ce soit sur l’achat d’un nouveau meuble, le choix d’une destination de vacances ou d’un restaurant. Il ne se contente pas d’accepter vos décisions en marmonnant, il négocie avec vous pour que vous

soyez tous les deux satisfaits. Le dialogue est la preuve d’amour par excellence car il implique le partage.

10) Il vous le dit

Bien que l’événement puisse être aussi rare qu’une année bissextile, un homme pourra tout simplement vous avouer son amour. Pour certains d’entre eux, le dire est souvent bien plus difficile que de le montrer. Mais attention : si vous le tournez en ridicule ou en profitez pour lui envoyer des remarques du genre « il était temps » vous ne serez pas prête de l’entendre à nouveau !

Le mensonge dans la peau Vous soupçonnez votre meuf / meilleur pote / patron / maîtresse / mère de vous mentir ? Grâce à Menday, devenez un véritable détecteur de mensonges humain. Le «Mentalist», c’est vous... «Tout le monde ment». Ce leitmotiv, asséné à longueur d’épisodes par le docteur House dans la série éponyme, est un constat avéré. Qui en effet, peut se targuer de n’avoir jamais travesti ou atténué la réalité, ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Ne culpabilisez pas ! Le mensonge est considéré comme nécessaire et même indispensable à la vie en société. Ce qu’on appelle un «pieux mensonge», d’autres appellent cela du tact ou de la diplomatie. Quand vous assurez à votre mère, qui a passé des heures en cuisine, que son rôti est délicieux alors que vous avez eu l’impression de mastiquer un pneu de tracteur, c’est un mensonge. Mais un mensonge social. A contrario, d’autres mensonges poursuivent un but beaucoup moins louable.

Tromperie, escroquerie, manipulation... Certains ne se gênent pas pour raconter des salades à leur seul profit. Ce sont ces mensonges-là, entre autres, qu’il devient très utile de savoir détecter. Et c’est là que la Nature est bien faite. Car le cerveau humain, inconsciemment assailli de scrupules, délivre un message corporel bien différent du message verbal. Des réactions quasi-imperceptibles mais que vous pouvez apprendre à décoder. Ces «signes» sont nombreux et affectent directement le comportement de l’individu qui tente de mentir. Et ce langage du corps s’interprète. C’est ce qu’on appelle la synergologie.

UN HOMME AVERTI...

Voici les gestes susceptibles de trahir votre interlocuteur :

- Contraction des pupilles (réflexe basique en ressentant une émotion négative).

- Expiration en fin de phrase (soupir de soulagement, façon de soulager sa conscience). - Contact main/bouche (geste qui vient de l’enfance, on se touche la bouche quand on dit une «bêtise»). - Contact main/nez (variante du geste précédent, on se pince les narines entre le pouce et l’index). - Frottement de l’œil (peur de la détection du mensonge). - Salivation, transpiration, clignement d’yeux excessifs (signes de nervosité).

Attention, il ne faut pas interpréter ces signes de façon isolée. Chacun d’eux fait partie d’un processus d’analyse global. En clair, si vous parvenez à identifier deux ou trois de ces signaux combinés chez votre interlocuteur, il y a des chances pour qu’il ne dise pas (toute) la vérité. Application pratique : si, en vous racontant sa soirée entre copines, votre petite amie expire en fin de phrase en se touchant la bouche, en se pinçant le nez, qu’elle est en nage et cligne des yeux de façon épileptique, alors oui, vous avez le droit de vous poser des questions. Un homme averti en vaut deux...


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