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16 février 2012 No 591
z z u B par Aceline René
Fresh La malmené par des policiers
Le dimanche 12 février sur le char de DJ Fanfan aux champs de Mars, Fresh La, le roi du rabotay, a connu des moments forts difficiles sous les mains de certains policiers qui « assuraient la sécurité » dans la zone. Armés jusqu’aux dents évidemment, des agents de la police nationale sont montés sur le char du dj, interdisant formellement au chanteur de Vwadezil, de chanter sa nouvelle meringue carnavalesque titré « Metafo w’ ». Sur le coup le chanteur n’a pas vacillé face aux quelques coups de poings que lui infligeaient les agents en uniforme qui lui intimait carrément l’ordre de se taire. « Au début je ne me suis pas du tout senti menacer mais quand l’un d’entre eux a sorti son 38 magnum me le pointant tout bonnement au visage. Moralement j’avais faibli. Maintenant je comprends à quel point je suis menacé et combien les choses ont changé dans ce pays» nous explique Fresh La, sa voix encore troublée par l’émotion. A présent la situation du chanteur téméraire à changé car il comprend qu’il doit plus que jamais vivre en toute quiétude et prudence. Toutefois Fresh La, qui ne sait qui
accusé pour cette injustice et cette violation de sa liberté d’expression, tient à préciser à tous ces fans que cet incident ne l’empêchera en rien de continuer son travail. « Map kontinye travay paske se travay pam nan ki pou fe yo kite mechan » conclut le chanteur, plus déterminé que jamais.
Un bateau de croisière accosté aux cayes pour le carnaval
Un plus dans l’histoire du carnaval d’Haïti. Le dimanche 19 février, le bateau de croisière Adriana de la Tropicana Cruises jettera l’encre près des ports de la ville des cayes à l’occasion du carnaval baptisé « Ayiti pral dekole ». Le bateau quittera les ports de Port-au-Prince le samedi 18 février dans l’après- midi, dans la soirée il accueillera un bal masqué avant d’accoster le dimanche 19 février dans une ville de cayes haute en couleur (on l’espère). Adriana de la Tropicana Cruises servira également d’hôtel flottant dans la baie des cayes. Cette croisière qui promet d’être fort agréable, prendra fin le mercredi 22 février une fois que les festivités seront terminées et que les masques et les déguisements ne seront plus que du cendre.
C’EST LEUR ANNIVERSAIRE Yohann Doré né le 16 février Mercredi 15 février
Amber Riley (Actrice/Chanteuse), Koi De Neuf Show (Emission radiophonique), Brandon Boyd (Chanteur), Nerlande Therlonge, Renee O’Connor (Actrice), Jonathan Desrameaux, Jane Child (Chanteuse/ Compositrice), Ronald Leger, Chris Farley (Comédien), Matt Groening (Artiste), Melissa Manchester (Chanteuse), Jane Seymour (Actrice), Claire Bloom (Actrice).
Jeudi 16 février
Amos Cincir Penseur Positif (Journaliste), Ice-T (Rappeur), G Jpc General, Elizabeth Olsen (Actrice), Steffani Brass (Présentatrice), LeVar Burton (Acteur), Margaux Hemingway (Actrice), Kim Jong-II (Chef d’Etat), Vera Ellen (Danseuse).
Vendredi 17 février
Real Louis (Manager), Paris Hilton (Célébrité), Michael Jordan (Entrepreneur/ Basketteur), Cathiana Mathieu, Joseph Gordon-Levitt (Acteur), Iclude Peter, Jerry O’connell (Artiste), Princess Nathy, Bryan White (Chanteur/Compositeur), Billie Joe Armstrong (Chanteur/guitariste), Denise Richard (Actrice), Larry The Cable Guy (Comédien), Rene Russo (Actrice).
Samedi 18 février
Dr.Dre (Beat maker/Producteur/Rappeur), Matt Dillon (Acteur), John Travolta (Acteur), Molly Ringwald (Actrice), David-Princess Blessed, Angie Bien-Aimé, John Hughes (Directeur artistique), Cybill Shepherd (Actrice), Andrea Dromm (Actrice), Yoko Ono (Musicienne), Milos Forman (Scénariste), Toni Morrison (Auteure).
Dimanche 19 février
Victoria Justice (Actrice), Maylissah Cesar, Antoine Annicie (Chanteuse), Haylie Duff (Actrice), Justine Bateman (Artiste), Sael (Chanteur), Jeff Daniels (Chanteur/ musicien), Tony Lommi (Guitariste), Smokey Robinson (Chanteur), Lee Marvin (Acteur).
C’est aussi leur anniversaire
Stephe Vestal, Junior Jeanty, Farah Alexandre Bijou, Laurent Joseph Midi, Cosafh Culture, Ulysse Valentine, Cherlie Lazarre, Elizabeth Jean, Kenzy Papillon, Anika Williams, Phaika Damefils, Fresnel Louis, Stephania Dorcenna, John Steven Lissaint, Catcee.
Agenda du week-end JEUDI 16 FRVRIER 2012
-Djakout 1, Tropic (Cabane Choucoune) -Claude Carré et ses Amis (Café Place St Pierre) -JEDI MIZIK (IFH) Dès : 7 hres pm -Les Jeudis de la Danse (Espace Lard, rue Clerveaux, P-ville) Info : 3463-4367 -Ram (Hôtel Oloffson)
VENDREDI 17 FEVRIER 2012
-Djakout # 1 (IHECE, Lalue) -T-Micky, Krezi, Wanito, Soundesign (La Cayenne, Les Cayes) Info : 3446-3982 -StarsParade (Académie de Police, Pernier) Info : 3698-6068 / www. caribevillage.net -Mascarade avec les Miss Univers (Garden Studio) -Carimi, Boukman, Jack …ect (Ritz Kinam) -Spectacle de Danses avec Vidia, Flk Kreyol, Michelle & Kesloune, Samantha, Princess Christella, T-Massénat Caraibes Fm, Emmanuel IDL,
Pour Insertion Phone: 3922-3006 E-mail : francoispiere54@yahoo.fr
verture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188
(Aux Calebasses) Info : 3870-3447 / 3651-7659 -Dj NG Mix …ect (Alliance Delmas7) -Carnaval des étudiants avec Dj Konvict, Snap …ect (Collège Fernand Prosper) -The Carnival Party avec Dj Nal, Top-J, Nixi Mix, Stan Kreyol, Shows de danses (Collège Ernst Pady) Dès : 10 hres am
LUNDI 20 FEVRIER 2012
SAMEDI 18 FEVRIER 2012
-Bal Masqué des Grands, avec Les Difficiles de P-Ville (Club Indigo) -T-Vice, Kreyol La, Dj Jack, Kako, T-Micky, J-Perry (Parc Historique de la Canne à Sucre) Info : 3446-3982 -K-naval Dous-Makos (Petit Goave) -Pool Party, Ambiance avec Dj Wow, Oops, Spark, Ddo Mix (Romantic Hotel, Diquini 63) Dès 1 hr pm -Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasilleira, Social Club, 103, rue Lou-
-Bingo Night avec Kako, J-Perry (Club Indigo) MARDI 21 FEVRIER 2012 -Ambiance avec Dj Bertin et ses Amis (Bamboulinos)
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L’agenda de Péguy Cette semaine, en marge du carnaval, il ya la Saint Valentin. La fête des amoureux. Il ya pleins d’affiches dans les rues. Choisissez celles qui vous conviennent et passez un agréable moment avec votre chéri (e). Du 15 février au 1er mars, le Quartier Latin accueille l’exposition de sacs à main produits par les ateliers de Cité Soleil, fait avec des résidus de bâches. Etonnant non ! Ca vaut sûrement le déplacement. Jeudi, dès 7 h p.m., appréciez Claude Carré, le Trio Awoyo et leurs amis à Café Place Saint Pierre. Profitez aussi des mets locaux et internationaux de leur cuisine. Les jeudis de la danse avaient repris depuis un certain, et comme l’atelier J.R. Delsoin ne donne qu’une prestation tous les mois, arrangez-vous pour ne rater celle de ce jeudi, à 7 h p.m. L’admission est à 1000 gdes pour les adultes te à 500 gdes pour les enfants. Espace Lard, 75, rue Clerveaux. Reggae night. Club Nin9. Angle des rues Clerveaux et Villate. Vendredi, pour une grande première, Garden Studio ouvre ses portes pour un show Mascarade pré carnavalesque avec Lakol The Boss et Miss Universe Anédie Azael. Les billets sont au prix de $ US 20. Encorele club Nin9 pour une soirée TGIF dès 10 h p.m.. Ce même jour Carimi et Boukman Eksperyans seront en tandem au Ritz Kinam à partir de 10 h p.m. Gardy Girauld et DJ Jack assureront également l’animation. Tickets : $ US 30 à l’avance. Canne à Sucre ne veut surtout pas être en reste. C’est pourquoi, T-Vice, Carimi, Kako, J Perry, Kreyòl La et TMicky joueront sur son podium à compter d 4 h p.m. pour les enfants au Carnaval des enfants. Les adultes paieront 800 gdes. Achetez vos entrées à Giant, Muncheez, Gamebox, Valerio Canez et Canne à Sucre. Et samedi, c’est au tour des grands. A Indigo, les Difficiles de Pétion-ville vous attendent à 9 h p.m. pour le Bal masqué des grands. Admission : $ US 40. Procurez-vous de vos cartes à Indigo, Giant, Muncheez. A Mango Lounge, ce sera le Carnival Street avec les DJ en vogue : Djenill. Ted Bounce, Hell, Hangover, Blast. $ US 10. En prélude au carnaval des Cayes, La Cayenne Night Club reçoit Carimi et Kreyòl La, avec DJ Soundesign. Les tickets sont à 750 gdes à l’avance. Dimanche, contentez-vous d’une des délicieuses pâtisseries de chez Marie Béliard, que vous dégusterez ensuite en famille ou avec votre amoureux. Je vous recommande tout particulièrement leur tarte aux fruits. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com
Pour les abonnements : 2945-4646
198, Rue du Centre Local: Le Nouvelliste
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Des livres qui ont marqué…
Jay-Z « Un grand livre commence longtemps avant le livre. » Christian Bobin
Oui. Contrairement à ce qu’on puisse penser, les rappeurs aussi lisent. On a été bien étonnés de voir les livres qui ont influencé la vie de K-libr’ récemment. Aujourd’hui, c’est au tour de Jay-Z. Il est toujours bon de connaître les gens sous d’autres jours.
Le siège de l’âme, Gary Zukav
Il ya deux livres par lesquels je vis absolument ma vie. Et Le siège de l’âme est l’un d’eux. En grandissant, j’ai toujours été attiré par la religion. Ce livre suscite mon intérêt, en ce sens qu’il montre la façon dont il faut vivre sa vie. Je crois au karma. Je crois aussi qu’il faut faire les bonnes choses, même si à cause de cela, vous ne pouvez pas progresser autant que vous le souhaiteriez. Si les gens pouvaient croire au Karma, que tout ce qui va revient forcément, le monde se porterait mieux. Mais la tentation est dans la manière. Zukav est juste : il peut passer sa vie à apprendre.
La prophétie de Célestine, James Redfield
C’est l’autre livre qui m’a marqué. C’est une histoire fictive. Un mec se déplace pour trouver un livre secret qui a une série de principes. L’histoire est une métaphore de la vie : soit je pourrais aller à gauche ou à droite ; soit je pourrais être coincé ; soit je pourrais continuer à avancer. Certaines personnes sont heureuses à la place où elles se trouvent sont. J’ai essayé d’embaucher un gars une fois, et je lui ai dit : « Vous n’avez pas l’ambition d’être plus grand ? » Et il dit : « Non, je suis bien tel quel. » J’ai eu du respect pour cela, mais pour moi, ce n’était pas la meilleure chose.
L’Odyssée, Homère
Il a été difficile pour moi au départ de passer au travers de ce poème épique. Mais il a un beau rythme. Je me suis perdu dans la lecture sur la lutte menée par Ulysse quand il a voulu rentrer chez lui, et aussi par l’amour si fort de sa femme pour lui, qui l’a attendu tout ce temps. C’est comme un rêve qui met en avant la force, l’amour, la loyauté.
Les valeurs aberrantes, Malcolm Gladwell
Ce livre porte sur les principes de synchronisation et la répétition concernant la préparation de la vraie chance. Il parle d’une équipe de hockey, et montre comment les joueurs nés en janvier ont connu une année fabuleuse, contrairement à ceux nés en décembre. Non
seulement parce que leur anniversaire tombaient en début d’année, mais aussi parce qu’ils se sont beaucoup entraînés. Le livre est en résonance avec moi parce que je suis né à une époque où il y avait une affluence incroyable dans la musique et dans la culture, et j’ai eu la chance que ma mère et mon père étaient de grands collectionneurs de disques. Dans ma maison, j’ai pu apprécier la musique de Michael Jackson, celles de Marvin Gaye, de Prince, et des Commodores, et je passais mes journées à écouter tout ça.
La vache mauve, Seth Godin
Ce titre présente des conseils marketing. Votre produit doit se différencier des autres. Vous devez être capable de présenter votre produit de façon claire. Qu’est-ce que vous avez en main? Que pouvez-vous mettre sur le marché ? Vous devez aussi mettre toutes les chances de votre côté pour avoir le succès. Pendant des années, je n’ai jamais fait d’annonce pour [mon entreprise] Rocawear, car je tenais plus à la qualité qu’`a la concurrence. Je n’avais pas lu ce livre à l’époque, mais quand quelqu’un puisse interpréter ce que vous ressentez c’est comme « wow, c’est exactement ce que c’est. »
Nègre, Dick Gregory
Je ne me souviens plus de qui m’a permis de lire cette autobiographie, mais le sens de l’humour et les difficultés qui s’y retrouvent sont restés avec moi,
surtout la scène où il a commencé à courir de chez lui jusqu’à l’école. Cela lui a permis de rejoindre l’équipe The track, et par la suite de décrocher une bourse d’études à l’université. Courir a ouvert tout un monde pour lui. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com sources : diaspoafrique.pureforum.net
St Valentin
Une ville en noir ou en rose ?
En ce jour du 14 février 2012, dans les magasins, les markets, les supermarchés, les devantures de certains magasins et dans certaines pharmacies fleurissaient gerbes, corbeilles de fleurs, chocolats, cartes de souhait et tant d’autres petits riens très précieux consacrés au jour de la St Valentin. La ville ? Oui, que ce soit au bas de la ville, le centre-ville ou à Pétion-ville, des valentins et valentines de la ville qui portaient discrètement pour certains, ostensiblement des t-shirts, des tangas (pardonnez-moi, j’en ai vu) roses ou rouges, les couleurs du jour.
Quid de la journée Sur les ondes
Très tôt dans la matinée, la première chose à considérer est la programmation des stations de radio qui se mettent au pas. Un menu bien concocté pour les amoureux dans les émissions de la matinée : horoscopes, couleurs de la journée, numéro de chance, de tout et de rien qui fait penser a l’être aimé. Pour cette année, la fête coïncide avec la période carnavalesque et en début de semaine. Des émissions spéciales sont mis sur pied ou les auditeurs et auditrices appellent pour dédicacer des chansons, envoyer des « Je t’Aime » ou présenter des excuses ou demander pardon pour avoir péché contre… Des titres comme « 14 février » de Phantoms, « St Valentin » de Richie & Gracia, les chansons de Arly Larivière, de Carimi et plein d’autres tubes un peu rétro mais qui tombait à pic.
Ambiance Tap Tap
Certains chauffeurs feignent d’ignorer cette journée, c’est encore et toujours les mêmes musiques : rap, meringue, un peu de tout. Les passagers, de leur coté, sollicitent quelques chansons plus tendres mais le problème du rationnement de la gazoline préoccupe l’esprit des conducteurs qui, énervés, ferment le récepteur. Une autre catégorie, qu’il soit conducteur ou passager, plaisante autour de ce sujet et rappelle a ceux qui l’auraient oublié qu’on est le jour de la St Valentin bien qu’il déclare ne prendre part à ce genre d’activité.
Ambiance réseaux sociaux
Que ce soit sur Facebook, Twitter, BBM et par SMS, les commentaires en faveur ou contre pleuvent. L’esprit imaginatif est allé si loin que certains ont inventé une formule mathématique pour démontrer que la journée est annulée : « La St Valentin est annulé et voici la preuve : 14-02-12=0 ». Sur la page facebook de Ticket Magazine, les cœurs s’ouvrent au monde entier pour exprimer leur lyrisme : « Jean-Philippe Etienne qui me fais cette déclaration ? Est-ce ma diva? », « Paul Wenkenson Inscrit ton nom dans mon esprit sinon je ne saurais pas vivre en moi ta vie. Daphna, ta gloire éclaire tout mon être, au nom de ton amour, je vis». « Diack Jacob Votre attention s’il vous plait.M’ap fe tout fidel yo konnen ke Account Facebook Diack la ap fèmen le 13 Fevrier à 11h59 P.M,l’ap reouvri le 15 Fevrier à 01h00 A.M. Mèsi pou konpreyansyon nou ». «Bossé Nyder la St Valentin c pour les amoureux et non pour les couples ».
Ambiance rue
Les paquets de chocolats ou de gerbes de fleurs se multiplient. L’informel explose. Le marché parallèle fleurit partout et à chacun son petit commerce dépendamment de sa finance.« Aswè a chokola pwal pèdi lavil » (Ce soir, il y aura plein de chocolats), clame une vendeuse de bâtonnets de chocolats. Ca se peut se comprendre chez nous la St Valentin ca se fête la nuit, la journée est réservée aux emplettes, « les piwèt », l’achat de
cadeaux, aux appels pour confirmer ou décommander un rendez-vous, ect… Malheureusement, la motivation de toutes ces personnes est brisée déjà leur visage trahit leur déception du manque d’achalandage.
Ambiance market
Les jeunes amoureux s’agitent fiévreusement dans les rayons confiserie ou cartes de souhait qui parlent d’eux-mêmes. Certaines cartes sont très drôles de par leur message : « Les gâteaux prennent toutes les formes : I love you, Love Me, c’est la même folie sur les paquets de chocolats (tèt nèg) : Kiss me, Be my valentine, Bee mine, tout pour conquérir le cœur des jeunes amoureux. Les grandes personnes fêtent aussi la St Valentin mais différemment car c’est la fête des jeunes désireux de raviver leur flamme d’amour ou de prouver que l’amour est très fort. Pour les jeunes filles, c’est la fièvre du cacao et des peluches. Et elles se sentent lésées si toutefois elles n’en reçoivent pas (hey, Péguy, j’ai reçu mon chocolat, t’en as pas encore reçu ?). Certains jeunes gens ayant manqué à leur devoir, peuvent se voir blâmer ou reprocher par leur partenaire de façon indirecte « je vais manger du chocolat avec Stéphanie ». Mais d’autres, plus modestes et réservés, préfèrent passer ce jour intimement. Un geste pour célébrer ce jour.
Ambiance ciné
Depuis le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, la région de Port-au-Prince
ne dispose plus de salles de cinéma aménagée. Pour l’occasion, le palais municipal de Delmas était l’hôte du nouveau cinéma haïtien : « Mon Dieu Mon amour » sous l’invitation de Communication Plus. « Je veux 2 cartes » est la demande incessante qui revient toujours. Tout le monde en rang, comme a l’école. Les couples sont plus nombreux sans oublier quelques singletons. L’espace du palais quoique inapproprié faisait quand même l’affaire vu que la ville ne dispose pas de ces genres d’infrastructures. A l’intérieur, salle comble. Malheureusement pas moyen de s’accrocher pour les couples car les chaises sont distancées. Les commentaires et les rires teintés de rose fusent de toutes parts. De la part de couples d’amants et des solitaires tout aussi amoureux.
La fête continue…
8h30 du soir. Fin de séance. Pour certains, la fête s’arrête la tandis que pour d’autres, elle se poursuivre jusqu’au petit matin. En dépit de tout, on peut affirmer que l’amour ne pose jamais de questions et seul le cœur l’explique. La grande affluence attendue n’est pas arrivée chez les marchands, le grand défilé de cadeaux n’a pas eu lieu chez certains jeunes mais la fête a eu lieu et aura encore lieu l’année prochaine. Hansy Mars hansymars@gmail.com
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P-Jay à l’IFH
un concert à graver dans les annales
Entre l’impatience avant sa montée sur scène, et l’exultation au moment où l’artiste avait gravi l’estrade : le concert de P-Jay (James LAMOTHE) qui s’est tenue jeudi soir à l’arrière-cour de l’IFH (Institut Français d’Haïti) était une réussite incontestable. Annoncé pour 6h 30 PM, il n’a débuté que vers 7h du soir. Entre temps, les musiciens de Tribe Soul qui allaient accompagner le jeune rappeur avaient déjà commencé à chauffer le public avec des airs de Reggae. Les amants du Rap Kreyòl, debouts ou appuyés aux balustrades à l’Institut, s’impatientaient grandement à attendre l’artiste qui, il y a 7 mois de cela avait procédé à la signature de son premier laser titré « Plim pa’m » au Club Mango’s Lounge, le vendredi 24 juin 2011. Dès qu’il eut entamé avec « Vik3 » le premier morceau, exécuté à ce spectacle, il s’en est suivi une ovation qui fit trembler les salles d’études de l’Institut Français au style grégorien. Outre les musiciens du groupe Mystik 703, P-Jay est le premier rappeur à avoir gravi le podium de l’IFH, une fierté largement partagée. Un jeune présent lors de ce concert m’a fait remarquer que c’est « Un petit pas pour P-Jay, mais un grand bond pour le Rap Kreyòl ». Sous la demande insistante du public, l’artiste qui partage sa vie entre ses études et la musique, a interprété en second lieu « Facebook love » musique plagiée en 19ème position sur son CD. L’absence d’Eud ne s’était pas fait sentir,
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puisque le public fredonnait du mieux qu’il pouvait le refrain de cette chanson assez entrainante. À l’exécution de « Fok mwen ale », James LAMOTHE (P-Jay) n’avait même pas besoin de chanter, puisque le public l’a fait à sa place, ceci du début à la fin. Blaze one, Izolan, et certains membres du groupe Replik étaient venus encourager le jeune P-Jay. À l’arrivée d’Izolan, il a eu comme un remue-ménage dans l’assistance, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de P-Jay, qui a invité Izo à venir saluer le public. Izolan au micro à l’Institut Français, devant un public… !! Utopique, non ! Je n’en revenais pas. Toutefois, le public s’était montré bon enfant, lorsqu’on lui a annoncé que Jean Léonard Tout-Puissant (Izo, pour les intimes) n’était pas là pour performer ; il n’a fait montre d’aucune réaction négative. Durant les 90 minutes, tout au plus qu’a duré le concert, les plus de 200 personnes présentes à l’arrière-cour de l’IFH sont restées debout jusqu’à la fin du spectacle. Un concert qui s’était terminé par une note chaude puisque le rappeur P-Jay qui est né le 24 Juillet 1987 à Jacmel, et qui était entré en studio pour la première fois, à l’âge de 16 ans a choisi de clore avec « Plim pa’m », la musique éponyme de son opus. Duckenson Lazard lazardduckenson@yahoo.fr
Liste des méringues
carnavalesques Alovi Yawe : Make Pwen Barikad Crew : Toulèbagay BKS : Souke dada w Bolo Group : Carnaval national aux Cayes Diferans de Torbeck : Ou nan kouri Dj K-Lens feat MP, Zoe Kiki & Zoe nèg : Tout moun o kranpon Dreams : Filaretòd G7 des Cayes : Bat zèl ou H-Kings : Move lawon JPerry & Wanito : Plane Lanbi Ginen : Legba Showbiz : Tèt kale Tiger One : N’ap envite yo Tipperz Click : Nou fè twòp Tonton Dezirab : Ti plim T-Vice: Cec la qualité X-Tassy : Jan w wè l la Fashions Matte : Dèt sou dèt B.A.K.A : Staff kole kole Konsyans Konpa : Kolaborasyon Dekarap : Dòmi deyò Rasin Mapou Tanpe : Ase pou peyi-a Excelsior Ginen : K-naval 2012 Rasin Kita : Pi move Prèv : Chanjman Original Bèl Bèbèt : Si yo te vle Prèv Ginen : Jije yo Queens Meggie : Ou bliye vit tèt vid
Gwoup Limyè Eskeryans : Tèt ansanm Fotèy Ginen : Toro X-tension : Ann sove kilti lakay Doremi : Ou tap ri m Lakou : Se yo fò n vanse Fire Musical : 12+12 = 24 Katastwòf Natirèl Pozitif : Ann ale D.A.B.E.S.T : Panche kò w Racine Kanga de Wawa : Tou wòz K-nari Hip Hop : Ayiti pap peri Racine Dampetro de Lamy : 2012 modèles Delianou : Pwèl koulèv Gwolo Jazz : Anvantaj kòk se kout zepon T-Zanmi : Anba pwela F-Camp : Kalajha Soul Rasta #1 : A la wont Kòd 24 : Kijan pou danse 2 Kole Mizik : Depresyon B.Rood : Vin lekòl bonè T.G.N : Bon bann Rasin Tèk Tèk de Léogane : Nasyon mechan Tafia Night Compas : Chire pwoblèm Rasin Fere Ginen : Nou pa vle Pwodwi sa yo Bobori : Ti papa Volcan Ginen : Ak tèt kale Zinga : Peyi malè Konfyans : Tèt kale bouda dyèd Eko Mizik : Bay peyi m yon chans
Fragile : Priye Haitian Blood : Men nou Mystère Sound : Pale koze yo Dadou Vag et Titans : Fè yo wè w Unit-One : Men Pa w Kriz : Chanje Otaj K-Sayòl : An nou kolabore DID : Kilè nap soti nan bagay sa Zwetwal Ginen : Sak vid pa kanpe Virus : Fè pi vit Cool : Alamòd HDBS : Bèchèlè Marco 8.3 : Ou fè m bagay Kind Men : Move manyè Frinay Band : Ayiti souke kò w Volkan : Deblozay Garanti : Leve pye w New Stars : Nou vin pi cho Lova Siwo (feat Black Alex) : Zawzo Fucker : Master Fresh-Up : Nou fatige Door Family : Jistis Fanfan Bòzò : Ann fè t kole ODS : Nou pral pale Bèl Gason Kesner Leon : ZoKòt Black : Wi monchè Royal Starz : Makonsole Mèt Zòn : Ayiti kap viv deyò FAS : Ti rès la K-Tel #1 : Yon ti chans Kad Boom : Yon ti gouyad
Kajou : Wa sonje Lojik La : Non non papa Stars Convection : Tèt K-le Konpasyon de P-V : Ayiti sou facebook Sweet Boys : Banm pase Magic Flow : Tou pare Racine Mapou de Azor : Asosye Konpa Cash : Dan koulèv la Kool of Konpa : Zoe kiki Citizen d’Haïti : Boule sa Next Revolution : N’ap denonse yo Zoe Think : Pwent OLC : Ann fèl Mass Power : Cha cha m vin fè Re-7 : Woy manman Kooler : Tout kale Shabba Level : Move zangi Bòbèch : Se yo Dobrum Esald : Ann konstwi Ayiti Balance Compas : Pete plafon Replik : kot saw paka fè la Konbatan : Bon grenn Prince Compas : Bouyizen Britanik : Piwèt Take Off : Blòdè pa boy Metal Ice : M an ken Kana T-Zè Mizik : Nan ki kan ou ye
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L’HUEH SE PREPARE POUR
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LE CARNAVAL
es responsables du plus grand centre hospitalier de la capitale du pays ont dressé, dans un entretien exclusif à Ticket, un bilan non exhaustif des activités de certaines de leurs cellules durant la période précarnavalesque. Les chiffres avancés font mention de dix à vingt blessés chaque dimanche, et six morts sur le parcours. A la veille des jours gras, les responsables sont en train de prendre les mesures adéquates afin d’apporter le soutien sanitaire nécessaire sur le parcours et au Champ de Mars. L’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) est le premier espace visé dès qu’il s’agit de soins à la population
haïtienne. Lors de grands événements mondains réunissant des milliers de gens tel le carnaval, des dispositions spéciales sont prises par l’administration médicale afin de répondre aux cas de blessures et de soins divers que pourraient avoir besoin les participants. Pour la période allant du 15 janvier au 19 février dernier, le service d’urgence de l’HUEH a été la cellule la plus sollicitée. Le service, qui régulièrement augmente sa vigilance à cette époque de l’année, a reçu, entre dix à vingt personnes blessées chaque dimanche. Ces blessures plus ou moins légères sont des résultats de bastonnades, de jets de pierres, de tessons bouteille et d’armes blanches.
Au dernier dimanche, deux blessés par balles ont été reçus, cinq cas de chirurgie (quatre plaies ouvertes et une contusion). Aucun des cas n’ont mérité d’être interné a fait savoir le docteur Morinvil Préden, chef du service des urgences de l’hôpital : « Nous avions eu à nous occuper des cas méritant des sutures et des pansements. Aucun blessé grave !» Au niveau de la morgue de l’HUEH, un total de six morts a été enregistré, selon certaines précisions apportées par l’un des responsables, l’une des personnes mortes est passée sous le char, une autre est victime d’arme blanche et il y a eu un mort par balle. Pour les trois jours gras, de nouvelles
mesures provenant de la haute administration de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti ont été prises. Dans un circulaire récemment publié, le ministère de la Santé publique et de la population (MSPP) a décrété une permanence allant du vendredi 17 au mercredi 22 février. Par ce circulaire, le service des urgences sera renforcé. Des médecins et infirmières d’autres services, des brancardiers attachés au service de l’hôpital assureront un roulement sous la supervision d’un personnel qualifié. Selon cette nouvelle planification, l’HUEH devrait pouvoir répondre aux besoins des blessés. Surtout avec l’aide d’un partenaire tel la Croix-Rouge. L’administration médicale de l’hôpital a déjà acheminé sa liste de réquisition auprès des concernés : « Lors de ces événements nous utilisons beaucoup de fil de suture, de gaze, de bandage, de Bétadine, de Soluté (Sérum) Notre stock de base attend d’être renforcé.» Le docteur Morinvil reconnait que les jours approchent et que le processus peut prendre un peu de temps, mais pour lui, il n’est pas encore trop tard : « Nous sommes jeudi, rien n’est que d’attendre. Les ressources humaines sont là, ce n’est que les matériels médicaux qui nous manquent.» Au niveau du personnel de l’HUEH, l’enchantement n’y est pas vraiment, selon un employé d’un des services qui seront sur le terrain : « Ils ne peuvent pas dire qu’ils vont exiger quoi que ce soit de nous, vu qu’ils nous doivent 5 mois de salaire. Ils ne nous ont pas mis en état de doubler de nos efforts, je crois que l’hôpital fonctionnera comme d’habitude.» Le responsable du service des urgences se dit ne pas être en mesure de se prononcer sur les activités administratives, toutefois il affirme que le personnel de l’Hôpital n’est pas en grève, et que l’administration médicale est en train de tout arranger, afin de servir la population les 19, 20 et 21 février. Plésius Junior LOUIS junior.jpl007@yahoo.fr
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Le Bas-Artibonite fait son carnaval ce week-end à Saint-Marc
Nou Krezi
ne digère pas son absence au carnaval des Cayes ! En dépit du fait que Nou Krezi a réalisé l’une des plus belles méringues carnavalesques cette année, le groupe n’a pas été retenu par (la présidence) le comité du carnaval de Port-au-Prince pour prendre part au défilé carnavalesque Aux Cayes les 19, 20 et 21 février. Cependant, le maire de cette ville, Yvon Chéry, aurait déclaré que Krezi devrait y prendre part. Frustrés de cet état de fait, musiciens et responsables de Krezi critiquent le comité du carnaval, qui n’a pas tenu compte de la qualité et de la popularité de sa méringue intitulée « Falomi ». Toutefois, David Dupoux, James C et Junior Roy, respectivement maestro, chanteur et manager sont confiants et espèrent…Ils se préparent en conséquence, au cas où les responsables ajouteraient leur nom à la liste des groupes musicaux qui vont défiler aux Cayes pendant les trois jours gras. Dans une interview qu’ils nous ont accordée, les responsables de Krezi disent qu’après la sortie de « Falomi », les retombées sont positives pour le groupe tant en Haïti qu’à l’étranger d’ailleurs, de par la qualité de la vidéo, c’est avec la méringue que les promoteurs font la promotion de leur soirée. On voit que Krezi n’est pas dans la liste des groupes sélectionnés pour défiler aux Cayes … On n’a pas fait appel à nous, on est relax, on ne sera pas aux Cayes. Notre sortie ne dépend pas de nous parce que dans les années antérieures, on pouvait choisir notre sponsor, et je vous donne la garantie qu’on serait là. D’ailleurs, certains sponsors étaient très intéressés à nous, ils nous avaient contactés pour choisir le jour qui leur conviendrait, mais cette année, les responsables ont fait les choses différemment. Ce qui fait qu’un groupe ne peut pas prendre l’initiative de chercher ses propres sponsors pour participer au défilé carnavalesque. Krezi sera où les 19, 20 et 21 février ? Nous avons été contactés pour le Cap, mais jusqu’à présent, il n y a rien de concret. Donc, il n’y a que ça, jusqu’à ce qu’on aurait fait appel à nous peut-être, pour sortir, si les conditions seraient acceptables. Toutefois, on est confiants car le maire des Cayes a déclaré officiellement sur radio Galaxie que Krezi participera au parcours carnavalesque aux Cayes. Le comité a déclaré avoir choisi des groupes ténors qui ont fait danser les gens pendant toute l’année, est-ce la raison pour laquelle Krezi n’y est pas ? Cela ne tient pas, car nous faisons partie de ces groupes. Nous avons toutes nos feuilles de contrat, ajouté à cela, nous avons une méringue très populaire.
Tout le monde sait que Krezi est le compétiteur de Kreyòl La, pourquoi on a choisi ce dernier pendant qu’on a ignoré Krezi? Pour cette affaire de compétition, ce n’est pas nous qui l’avons choisi. Cela vient tout naturellement. Et la même chose était posée pour Barikad Crew et Rockfam, et finalement, on a ajouté Rockfam à la liste et même d’autres groupes musicaux. S’il y a un comité sérieux, et je sais qu’il y a des gens sérieux dans le comité, on devrait choisir Krezi, et ce serait une façon d’encourager et de récompenser l’excellence, ceux qui font des efforts. On voit que Kreyòl La ne vous a pas répondu dans sa meringue… Comme ils disent dans leur méringue,
nous n’avions pas besoin d’être leur ami. Cela ne nous étonne pas, car ils passent toute leur vie à nous fuir. Les musiciens de Kreyòl La sont des lâches. Cette année Kreyòl La a choisi de faire polémique avec Carimi en ignorant Krezi, qu’en pensez-vous ? Je crois que Vladimir, le batteur de Kreyòl La, a dit sur Twitter que c’est avec Krezi Mizik qu’ils étaient en polémique. Et puis, il n’y a pas encore une polémique entre Carimi et Kreyòl La, puisque Kreyòl La a attaqué Carimi, mais cedernier n’a pas encore répondu.
Comme d’autres régions du pays, l’Artibonite, comme c’est le cas depuis trois ans, organisera son carnaval ce vendredi 17 février. Les préparatifs vont bon train quant à la réalisation du carnaval des étudiants ce 17 février et pour les trois jours gras (19,20 et 21 février) d’ailleurs, les élections finales des rois et des reines de ces festivités ont eu lieu au Collège La Muse, sur la route de Piver, le vendredi 10 février dernier. Encore une fois, Barikad Crew et Djakout #1 sont invités à participer ce 17 février à ce carnaval pendant lequel ils ont créé une bonne ambiance l’an passé. Avec le long parcours d’à peu près 1 km et demi, bandes déguisées, bandes à pied, Dj’s, groupes musicaux y défileront ce vendredi 17 février. Un budget de huit millions deux cent mille gourdes est prévu pour l’organisation de ces festivités carnavalesques dont 2 millions deux cent mille gourdes pour le carnaval des étudiants. A la question de savoir si l’État central va débloquer ce montant pour l’organisation du carnaval du Bas-Artibonite, Jocelyn Ulysse, un des membres du comité culturel et de loisir de la commune de Saint-Marc, avance qu’il y a environ 22 jours depuis qu’ils avaient eu une rencontre avec le ministre de la Culture et de la Communication à Port-au-Prince à ce sujet. Des promesses ont été faites par ces autorités pour subventionner le carnaval de Saint-Marc. Cependant, l’animateur de Radio Télé LJS précise qu’avec ou sans l’aide des autorités de la République de Port-au-Prince, ils organiseront quand même leur carnaval au niveau du BasArtibonite, avec le support des sponsors et d’autres particuliers de la ville, comme ils ont l’habitude de le faire. Pour finir, les autorités de la ville de Saint-Marc se disent en mesure d’organiser le prochain carnaval national (officiel) du pays d’ailleurs ils disent être prêts et en avoir déjà fait la demande depuis 2009. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Black Easy veut défiler au carnaval 2012 L’excellent batteur et animateur Black Easy, qui se considère toujours comme un mannequin, est l’un des premiers à faire paraître sa méringue carnavalesque pour cette année 2012. « Pou yon ti tan » est le titre de ce morceau que l’artiste a réalisé avec la participation des artistes invités comme notamment Marco de Barikad Crew et Junior Bonheur du groupe Back Up. D’autres musiciens comme Ti Ansyto, Délices, Bois Gris, Wilson et Ti Bass l’ont rejoint dans son projet Eznaval. Pourtant, Black Easy n’a pas été sélectionné par le comité du carnaval pour défiler Aux Cayes pendant les trois jours gras (19, 20 et 21 février). « J’ai offert une méringue que les gens apprécient. J’ai réalisé une vidéo qui fait son chemin, maintenant il revient au comité du carnaval de faciliter notre sortie sur char, mais si cela n’est pas possible, c’est sûr que les gens vont me retrouver quand même sur le char du groupe qui me paye le plus . Toutefois, Black EZ dit n’avoir aucun problème pour participer au carnaval dans n’importe quelle autre ville. « Ce n’est pas un problème de Port-au-Prince ou des Cayes, l’important c’est de participer, et moi, je suis prêt à prendre part au carnaval 2012 que ce soit chez moi, à Jérémie, au Cap-Haïtien ou ailleurs. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
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Brothers Posse a trouvé son char d’expérience. A présent, êtes-vous convaincu que le message véhiculé à travers « Stayle » fait son chemin ? Evidemment. C’est un bon début. Mais je ne me contente pas de cette réussite, car il reste beaucoup à faire. Je n’ai pas écrit ce texte musical pour faire plaisir à quiconque, ni faire les éloges du gouvernement en place. J’ai passé les revendications de masse défavorisée. Et avec ce même dévouement, nous ferons front aux Cayes pour continuer ce que nous avons commencé.
La nouvelle est tombée hier après-midi, avant que nous mettions sous presse. Brothers Posse, avec son titre « Stayle », figurant parmi les meilleures méringues carnavalesques de cette année, a été repêché sous auspices de la présidence, pour participer au carnaval national, aux Cayes. Une information de dernière heure qui réjouit les mordus du RRR (roots rock reggae). La bande à Don Kato qui ne savait sur quel pied danser au terme de la période pré-carnavalesque, s’active joyeusement à fouler le sol de la métropole du Sud. Toutefois, les closes de cette entente ne sont pas encore à point. Antonio Cheramy dit Don Kato nous en dit plus. Qui est-ce qui vous a contacté pour participer au carnaval des Cayes ? Jeudi, de bonne heure, le secrétaire d’État aux patrimoines, en l’occurrence Mme Elza Baussan, m’a contacté sous la demande du président Michel Martelly pour que je sois parmi les formations musicales qui défileront durant les trois jours au carnaval national des Cayes. Étant un homme intègre, ma réaction première a été directe. Je lui ai dit que, si je dois participer au carnaval cette année, j’aimerais bien que ce soit à Portau-Prince. En lieu et place de cela, je me verrais peut-être aux défilés au Cap, ma ville natale. Mais Les Cayes, je n’y avais pas pensé franchement. Pourtant sans crier gare, elle m’a tout de suite ramené à l’ordre, me disant que le gouvernement n’autorise aucune circulation de chars dans l’aire métropolitaine après la période pré-carnavalesque. Seules les bandes à pied sont permises à gagner les rues de Port-au-Prince et ses zones avoisinantes. Et qu’en résumé c’est le président lui-même qui souhaite la participation de Brothers Posse à ce grand événement et qui a donné l’ordre de nous convoquer. Aviez-vous entamé des démarches pour en arriver là ? Non, pas du tout. On n’a fait aucune démarche. Mais j’étais optimiste à ce que je participe au carnaval cette année. En
conséquence, je m’étais préparé à surmonter les obstacles au moment même où je composais « Stayle ». Alors, quel est le pourcentage de chance pour que Brothers Posse participe aux trois jours gras ? Honnêtement, je ne peux pas évaluer ma participation en termes de pourcentage, parce qu’on est en pleines négociations. Mais s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que je ne conclurai pas les clauses de cet accord avant d’avoir tiré au clair tous les points essentiels. Néanmoins, je suis à même de garantir au public qu’actuellement on est sur la bonne voie. Le gouvernement, déjà, met à notre disposition un char bien équipé avec un système de sonorisation adéquat, et une somme de vingt mille (20.000) dollars UDS pour pourvoir à nos besoins. Par-dessus tout, on ne se laisse pas du tout intimider par ces avances. On a combattu le bon combat, donc il revient à nous d’achever la course en bonne et due forme. Etant donné que c’est une décision de dernière heure, comment vous y prenez-vous? Présentement, je vérifie mes points de contact et je suis en pourparler avec mes collègues pour que notre participation au carnaval soit bénéfique et en
Comment recevez-vous cette bonne nouvelle du côté de Brothers Posse ? Au niveau de la présidence, j’ai été informé que les sondages concernant les méringues de cette année ont révélé « Stayle » de Brothers Posse si situe parmi les meilleures du classement. De ce fait, puisqu’il était prévu de remettre au vainqueur qui sortira de cette compétition un char, les responsables ont peaufiné leur choix sur nous. Cependant, je tiens à souligner que ce n’est pas un cadeau qu’on nous fait. Ce char nous revient de droit, parce qu’on ne faisait pas partie des présélectionnés. On est honoré par notre compétence.
faveur des groupes musicaux qui se sont sacrifiés pour apporter de belles méringues, mais dommage qu’ils n’ont pas été retenus dans la liste définitive des participants. Si possible, j’aimerais bien que les musiciens de Raram, Vwadèzil, Kanpèch, Zatrap et tant d’autres encore nous rejoignent dans cette nouvelle aventure
C’est quoi ton message à cette occasion ? Je remercie de tout cœur la population haïtienne, en particulier la presse et les fans qui sont restés fidèles à la musique de Brothers Posse. Yon dlo kap desann, ou paka bare l’. Men plis ou bare l’, plis l’ap vin pi fò. Nap wè Aux Cayes ! Dimitry Nader Orisma
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« Ayiti ap dekole » :
à une condition
selon Zatrap
Un cancer
La plupart des revendications portées par les mérengues carnavalesque de cette année ne sont pas nouvelles. En effet, « toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. » (1) C’est pratiquement ce qu’a fait, cette année, Zatrap en reprenant le message de sa mérengue de 2010. Selon ce groupe, pour qu’Haïti puisse réellement prendre son essor, comme le veut le thème du carnaval national, il faut une société sans favoritisme. Sur un rythme original, mélange de compas, de racine, de hip-hop et de rara, les chanteurs de ce groupe pointent du doigt l’exclusion sociale. « Pour gravir les échelons sociaux, les relations prévalent sur le mérite et la compétence», constatent ces derniers. L’augmentation massive de l’aide internationale n’aura pas changé la donne. « Pou batize yo mande fòk ou gen marenn ak parenn Depoze cv pou travay fò w gen marenn ak parenn Ed la tonbe ou bezwen souse Kiyès ki marenn ou? Revandike pou dwa w respekte Kiyès ki parenn ou? » Le favoritisme est, depuis des années, dénoncé par plusieurs secteurs de la société. Avoir accès à l’emploi, au crédit et même aux services publics, relève d’une affaire de relations, de copinage, de « moun pa » déplore Zatrap.
Désespoir
Ainsi, une tranche importante de la population se trouve mise à l’ écart alors que quelques citoyens se taillent la part du lion.
Le carnaval a toujours représenté une occasion idéale pour les musiciens de dénoncer les tares de la société. Cette année encore, les mérengues carnavalesques perpétuent la tradition. Face à la conjoncture nationale, les musiciens ont choisi de mettre les pieds dans le plat. C’est le cas de Zatrap - un jeune groupe musical de tendance rap- qui indexe les pratiques de copinage et de favoritisme à travers sa mérengue titrée « Moun Pa (Marenn ak Parenn)». Radiographie d’une société.
« Se tande m tande chomaj Moun ki pap mache avè m yo pou yo di m domaj Se pa travay ou bezwen? Avè m se sa k pa manke Se mande pou mande Mwen gen leta kou prive », disent-ils. La distribution inégale des richesses et des opportunités crée une société à deux vitesses, en offrant aux citoyens des traitements et des conditions de vie discriminants. Sur ce point, Zatrap dénonce l’abus de certains privilégiés aux dépens de personnes marginalisées :
Conférence de presse/ Carnaval/ Comité de Port-au-Prince/ Gouvernement
Y aura-t-il un carnaval à Port-au-Prince?
A
moins de quatre jours des défilés carnavalesques, le gouvernement, qui promet d’apporter sa contribution financière aux bandes à pied et à une partie des groupes déguisés, n’a offert que 9 millions de gourdes pour l’organisation du carnaval de Port-au-Prince qui se déroulera en tandem avec le carnaval national des Cayes, du 19 au 21 février 2012, sur le thème « Ann rekonstwi Potoprens ansanm ». Le comité organisateur du carnaval de
Port-au-Prince, qui ne dispose que de 10 millions de gourdes de ses fonds propres sur les 80 millions de gourdes du budget prévisionnel, lors d’une conférence de presse hier mardi, a informé de son refus d’accepter le montant proposé et appelé les responsables concernés, avec lesquels les discussions restent infructueuses, à revenir sur leur décision. « Pour avoir été, depuis la période coloniale, l’essence, le fondement même du carnaval haïtien, nous ne pouvons livrer n’importe quel spectacle aux Port-au-Princiens. Nous
Les membres du comité du carnaval de Portau-Prince
avons besoin de près de 40 millions de gourdes des mains de l’Etat pour les préparatifs du carnaval. Et si le gouvernement ne revient pas sur sa proposition, le comité organisateur n’aura plus sa raison d’être », a déclaré le coordonnateur général du Comité, Jean Kelly Damis. Selon le coordonnateur, la capitale possède une certaine tradition dans l’organisation de ces festivités, et les carnavaliers ne sont pas prêts à s’en séparer. Les dimanches pré-carnavalesques sont là pour le prouver. « Il fallait être dans
« Ou bezwen travay ou tankou yon moun yo fèk sevre E vre San aranjman konsa m pral ba w pase Ou genlè konprann jan yo tap di a mwen se kèk epav vre Ale di yo se pa vre Paske pou m te la m te bave ». « Nan zafè marenn ak parenn sa nou paka pa rele Wa yo wa yo Nan zafè marenn ak parenn sa nou paka pa rele Wa yo wa yo », poursuit la mérengue.
Espoir
Ce cri de la jeunesse ne semble pas décourager, au contraire, les musiciens de Zatrap. « En 2013, nous espérons ne pas avoir à dénoncer de tels comportements partisans», souhaitent-ils. En cela, le vidéoclip de la mérengue constitue un vrai plaidoyer pour la valorisation des sites touristiques locaux. La côte jacmélienne y est merveilleusement mise en valeur dans une ambiance qui rappelle les beautés du carnaval d’antan, avec des « chaloska », des « jambe de bois »et des «siray ». Zatrap souhaite recevoir cette année son baptême de feu aux festivités des trois jours gras. Mais l’originalité de ses mérengues et de ses vidéoclips suffirat-elle pour convaincre les décideurs ? Pour participer au défilé carnavalesque, le groupe aura-t-il besoin d’un « moun pa » ? Carl-Henry CADET aloccarlo@hotmail Propos recueillis par Hansy Mars
Le clip « Kwaze le 8 » de Zatrap sert d’animation sur la page d’accueil du site du Ministère du Tourisme www. haititourisme.com. Fondé en 2009 dans la localité de Lohé, à Juvenat, Zatrap (Zafè Atis se Trezo Rap) s’appelait autrefois «Less MB». Aujourd’hui, l’équipe musicale comprend entre autres Wislet Lemeuble (alias Lemeb), Justin Paskal ( alias Paskal), Jacky Lovensky (alias Jaki), Wesly Lamour (alias Lywes), Ernst Duverger (alias Ernesto) et Belliard Emanoox. L’album du groupe est annoncé pour l’été prochain.
le périmètre du Champ de Mars pour voir comment ils étaient assoiffés de ce moment », a souligné Jean Kelly Damis, qui, dans la foulée, a avancé que le comité a déjà contracté des dettes pour la période carnavalesque. « Nous sommes très endettés. Plus de 50 bandes à pied et 6 chars de Dj ont défilé en prélude aux trois jours gras. Aussi avons-nous employé des gens au Stade Sylvio Cator pour l’inscription des reines et rois, des groupes déguisés, des bandes à pied, etc.», poursuit-il. Même son de cloche de la part du vice-coordonateur, Fresnel Louis, et du directeur artistique du comité, Alain Augustin, qui ont, tour à tour, présenté l’état d’avancement des préparatifs du carnaval de Port-au-Prince, vraisemblablement dépourvu de presque tout. « Nous avons organisé les précarnavalesques, bouclé les inscriptions pour les bandes à pied, les groupes déguisés, les restaurants et la logistique... On a attendu jusqu’à jeudi les réponses du gouvernement pour décider du sort de l’édition de 2012 », a précisé Fresnel Louis, qui n’a pas manqué de faire l’éloge des innovations du carnaval 2012 : l’inauguration d’un buste de M. Colo, des spectacles de magie d’art, des scènes de manipulation de marionnettes géantes et bien d’autres surprises... et cette année, à la fin du carnaval, l’élection de « Miss carnaval de Port-au-Prince 2012 ». Angie Marie Beeline Joseph jbeeline@gmail.com
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Quelque part à Port-au-Prince existe, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S. A. D. (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes qui ne sont pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile, par le biais de Ticket Magazine, quelques-uns de ses….
Dossier Interdit Par Gary Victor
LES VINGT-QUATRE TRÔNES.
Bernard Sourbier, l’agent principal de la SAD se retrouve dans un petit village dans les hauteurs surplombant Peredo pour savoir ce qu’a découvert René Ouari qui git inconscient dans un lit d’hôpital après une tentative d’assassinat. Son seul point de départ est une référence à un passage de l’Apocalypse, qui renvoie à une curieuse secte évangélique qui s’est établie depuis
une année dans le pays : l’Église des 24 trônes. Ouari avait remarqué que des faits curieux suivaient toujours l’implantation de cette secte. Une fois qu’il se fut assuré d’une chambre pour la nuit, Sourbier ne perdit pas de temps. Il appela rapidement l’agent resté à Marigot pour l’informer qu’il était bien dans la place. Il parla rapidement à Immacula. René
Ouari était toujours dans un état stationnaire, mais dans le coma. La secrétaire lui apprit que l’agent du FBI effectuait des démarches pour que le patron de la SAD soit transporté dans un hôpital en République dominicaine. Il alla prendre une bière au bar de l’hôtel. Il n’y avait personne, à part le serveur, un homme de qui il tenta en vain de tirer quelques informations relatives à l’Église
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des vingt-quatre trônes. Mais celui-ci, fort peu loquace, lui laissa entendre, presque agacé, qu’il appartenait à une autre confession religieuse et que s’il était intéressé à cette Eglise il devait s’adresser à quelqu’un d’autre. Sourbier termina sa bière, sans que lui échappent cependant les regards interrogateurs du serveur qui alla s’asseoir derrière le comptoir pour se mettre à lire une revue des Témoins de Jehovah. « Je vais peut-être me retrouver en pleine guerre religion », pensa-t-il avec comme une sorte de haut-le-coeur. Il pensa à René Ouri, trouva qu’il manqua d’air dans cette petite pièce exiguë. Il se leva et sortit dans la rue. Il s’étonna de trouver la seule rue du village presque déserte. En cette fin d’après-midi, un léger brouillard descendait des montagnes alentour. Un homme dormait assis devant son commerce de canne à sucre. Un autre sommeillait dans une sorte de cage bariolée. C’était un marchand de borlette. Il croisa une femme en tenue d’infirmière, sa trousse sous le bras. Elle portait une banderole où l’on pouvait lire en français : Église des vingt-quatre, trône. Sourbier la suivit de loin, jusqu’à ce qu’elle gravisse un petit escalier, frappe à une porte qui s’ouvrit immédiatement devant elle. Elle entra dans une grande maison, nouvellement construite. La plaque, bien en évidence sur la porte, informait qu’on était au siège régional de la secte. Alors qu’il faisait mine de s’éloigner, ne sachant quoi faire pour l’instant, mais ne voulant pas surtout se faire remarquer, il vit une femme monter le petit escalier et venir frapper violemment à la porte en se mettant à hurler qu’on devait lui remettre son enfant. La porte ne s’ouvrit pas. Elle continua néanmoins à vociférer et à frapper. Finalement, la porte s’écarta et deux hommes apparurent-un Blanc et un Haïtien-et bousculèrent la femme pour la forcer à s’éloigner. La femme se retrouva à hurler dans la rue, les poings brandis vers la porte qui venait de se refermer. Elle lançait toutes les injures et les malédictions imaginables à ceux qui, selon elle, étaient à l’intérieur et avaient fait disparaître son enfant. Sourbier attendit que la femme se calme et s’éloigne pour s’approcher d’elle. Elle marchait en pleurant, implorant l’aide de Dieu. -Je peux vous aider, madame, si vous acceptez de dire ce qui vous est arrivé. Elle s’arrêta brusquement pour regarder Sourbier. Elle avait les yeux écarquillés, l’expression d’une folle. Ses mains étaient agitées d’un tremblement. -Il ne faut pas rester ici, dit-elle. Ils peuvent nous voir. Elle entraîna Sourbier par une petite route jusqu’auprès de l’étang. -Ce n’est pas seulement Mathieu qui a disparu. Il y a vingt-quatre personnes exactement. -Vingt-quatre personnes ! s’étonna Sourbier. -Ils donnent de l’argent, du riz, de l’huile pour que personne n’en parle. Moi, je veux mon enfant. C’est le seul que j’ai. Quand j’ai demandé où se trouvait mon fils, ceux de l’Église m’ont répondu en voyage à l’étranger. C’est faux. Mathieu n’avait pas de passeport. Il me l’aurait dit. -Vous êtes certaine de ce que vous dites ?s’inquiéta Sourbier, qui se demandait s’il pouvait se fier à cette femme aux allures de dérangée mentale. Elle sembla deviner ce qui se passait dans la tête de l’agent de la SAD.
-C’est parce que je ressemble à une folle que vous ne me croyez pas ? C’est la disparition de Mathieu qui m’a mise dans cet état. Je n’en peux plus. -Je veux bien vous croire, dit Sourbier. Mais ces gens, ils ont disparu où ? -Les gens de l’Eglise prétendent qu’on est parti avec eux pour la Transformation et qu’ils reviendront bientôt. Mais je suis sûr qu’ils mentent. Un reflet passa sur le front de la femme. Le soleil était juste derrière elle. « Merde ! » jura Sourbier. Ce fut plus un réflexe qu’autre chose. Il se jeta de côté. Mais la femme, elle, était restée debout malgré l’impact de la balle au front, puis elle recula, comme poussée par une main invisible, avant d’aller tomber dans l’eau de l’étang. Sourbier roula dans la poussière et dans les roches jusqu’à ce qu’il s’abrite derrière un pan de mur, ce qui restait seulement de l’ancien village qui avait été englouti à midi par des eaux sorties de nulle part. Il resta, quelques minutes, immobile. De toute manière, le tireur embusqué ne pourrait pas rester dans les parages s’il ne voulait pas être repéré par quelqu’un. Dès qu’il jugea qu’il ne devait plus avoir de danger, il se releva et, en courant, alla se glisser derrière les croix des tombes d’un cimetière situé à la lisière du village. *** Il avait regagné l’hôtel. Il avait la tête en feu. Il devait changer ses habits salis après ce qui était arrivé près de l’étang. Les choses se compliquaient. Il n’y avait pas de doute que des gens dans la région étaient prêts à tout pour empêcher qu’on vienne fouiner dans leurs affaires. C’était une chance si Ouari était encore vivant après cette tentative d’assassinat sur la route de l’Amitié. Lui, il venait d’assister à l’exécution d’une femme sous ses yeux. À moins que ce ne soit lui que le tireur visait. Perspective encore moins réjouissante. Dans son sac dans sa chambre, il récupéra son colt Magnum. Il glissa les balles dans le barillet, vérifia le mécanisme, mit l’arme à sa ceinture sous la chemise, puis il descendit au bar pour demander une autre bière. Le serveur lui tendit la bouteille sans rien dire. Sourbier alla s’installer à une table. Il lui fallait réfléchir pour savoir comment procéder. Il ne connaissait personne dans la région. Il avait prévu que cela serait difficile. Il allait devoir compter sur son flair. Comme il prenait sa première gorgée de bière, un homme qu’il n’avait pas vu, car il était dissimulé dans la pénombre dans un coin de la pièce, s’approcha de lui. -Je peux vous parler ? -À propos de quoi ? demanda Sourbier, sa main déjà sur la crosse de son revolver. -Je vous ai vu aborder la mère de Mathieu, près de l’église. Je suis Frantzo, un ami de Mathieu. -Asseyez-vous, dit Sourbier. Il reconnut celui qui semblait sommeiller dans la cage bariolée, le commerce de borlette. -Pourquoi vous êtes ici ? demanda Frantzo. On ne vous connaît pas. Ici, on reconnaît facilement un étranger. Au point où il en était, Sourbier jugea qu’il fallait foncer et jouer cartes sur table. En mentant quand même un peu. -Je suis du ministère des Cultes. J’enquête sur l’Église des vingt-quatre trônes. Pour savoir ce qu’elle fait dans la région.
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-La seule chose que je puis vous dire, c’est que beaucoup de gens ont disparu depuis qu’ils sont arrivés. -Vingt-quatre personnes ? -Il se dit beaucoup de choses ici, dit Frantzo, et je n’aurais même pas dû vous parler. Mais j’ai peur pour mon ami Mathieu. -Vous savez ce qui lui est arrivé ? -Tout a commencé quelques semaines après qu’il a pris sa dose, fit Frantzo. -Sa dose de quoi ? demanda Sourbier. -Le remède que l’Église donne pour le paludisme. Moi aussi je l’ai pris. Mais Mathieu a commencé à se plaindre de maux de tête, de diarrhée. Il disait qu’il était en pleine transformation. Il disait aussi qu’il avait peur. -Il avait peur de quoi ? -Je ne sais pas, répondit Frantzo. Mais je le connais. Il avait vraiment peur. -Tous ceux qui ont disparu disaient-ils ressentir les mêmes malaises que votre ami ? Frantzo réfléchit un moment. -Je crois que oui. Je connaissais Marc, le maître d’école et aussi, Chalène, une femme au bas du platon. Ils racontaient à qui voulaient l’entendre qu’ils étaient des élus du Ciel, car ils étaient en pleine transformation. Mais ils se plaignaient aussi de maux de tête et de diarrhée. Sourbier acheva de boire sa bière. Une idée virevoltait dans sa tête. Quelque chose de pas encore trop clair. -Ils seraient où, ceux qui ont disparu ? À l’étranger ? -Non, ils sont ici. -Comment le savez-vous ? -J’ai parlé à mon lwa. Il me l’a dit. C’est lui aussi qui m’a dit de vous parler. Pour que ces Blancs quittent notre pays. Cela prenait une autre allure, pensa Sourbier. De toute manière, il y avait des choses intéressantes dans ce que venait de dire Frantzo. À ce moment, la porte du bar s’ouvrit. Deux agents en uniforme de la police nationale firent leur entrée. Ils se dirigèrent sans hésiter vers Bernard Sourbier. L’un d’eux dégaina et braqua son arme dans sa direction. -Vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de madame Jeantil, beugla-t-il. Avant qu’il ne puisse réagir, l’autre policier de forte carrure le força à se relever pour lui passer les menottes. -On a retrouvé madame Jeantil dans l’étang. Une balle au front. Morte. Il y a deux témoins qui ont assisté au meurtre, dit le policier qui le maintenait en joue. Le policier qui lui avait passé les menottes et lui prit l’arme à la ceinture. -En plus il est armé. Vous avez un permis ? -Dans ma poche, dit Sourbier. Le policier prit le permis et le réduisit en miettes, qu’il éparpilla sur le sol. -Cela vous apprendra à fourrer le nez là où il ne faut pas, lui souffla le policier à l’oreille. Frantzo s’était éclipsé. On poussa l’agent de la SAD vers la porte. Le serveur avait suivi la scène, tout en faisant semblant de ne pas s’y intéresser. Bernard Sourbier se dit que la situation se compliquait encore plus qu’il ne l’avait prévu.
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Dis-lui Je t’aime
avec tes propres mots Moseline, tu es ma moitié. Je t’aime frenk tonè. Edson Gilberte, Je regrette de t’avoir croisée aussi tard, mais notre amour, quoique jeune, me donne la certitude que notre bonheur n’est pas loin. Eli. Un jour tu m’as dit : « Sans moi tu n’es rien. » cette pensée me fait penser que tu penses à moi sincèrement. Ainsi reçois de mon cœur l’amour sincère et fidèle que n’ai jamais pu offrir à personne avant toi, et que je n’offrirai à personne après toi. Vladimir à Kathia Mon amour pour toi est une gouttière qui ne cessera jamais de couler. Au bout du compte il pourra remplir ton cœur, jusqu’au trop plein de ton âme. Joanne à Willy Si un jour tu quittes ton mari, je serai là à t’attendre. Et si tu ne le quittes pas je serai toujours là à t’attendre. S’il meurt avant
toi, je serai là pour le remplacer. Et si tu meurs avant lui, je me suiciderai pour te rejoindre. Encore une fois pardonne de t’avoir laissé partir. Je t’aimerai toujours. Eesile à Etreblig Je n’ai jamais eu la chance de te dire combien je te suis reconnaissant de m’avoir fait connaître l’amour, le vrai, le grand. Merci. Elisabeth à L’homme de mon cœur. Dans ton silence j’ai trouvé l’alphabet de l’amour, dans tes yeux j’ai trouvé la manière de t’aimer, dans tes baisers je me suis retrouvée. Janine à François Le jour où je t’ai rencontrée, j’ai cru au miracle. Le jour où tu m’as quitté, j’ai perdu foi en l’amour. Le jour où tu es revenue j’ai enfin accepté que Dieu existe. Samy à Christelle Pour moi, tu es une muse ve-
nue au bon moment. Pour toi, je me suis transformé en homme intègre. Richardson à Laury. L’amour qui nous unit est plus long que l’infini, plus profond que le silence de l’âme, et plus fort que la puissance des dieux. Je t’aime. De Hilaire à mon âme sœur. Je te veux et je t’aimerai jusqu’à la fin des temps. J’espère que c’est réciproque. De Jean-max à Solène
Mwen kite kè m’ mennen m’, li mennen m’ bò kote w’, poukisa wap fè m’ soufri konsa ? Si yon jou ou ta vle aksepte m’, se pi gro kado ke map santi ke Bondje fè m’, tanpri tande kri kè m’. Epson à Marie-Marthe En tu corazon yo quiero vivir para toda mi vida. En tus ojos yo voy a descansar y en en tu alma yo quiero morir cuando el tiempo llego. Te amo mi reina.
Joseph à Joselène. Tes baisers prouvent que l’amour est la plus belle chose que Dieu ait pu créer, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Jimmy à Christelle En toi seul je peux trouver mon réconfort, lorsque je me sens ravagée par l’infidélité de mon mari. Je te prie reste encore dans ma vie. Ton amour pour moi me donne l’espoir qu’un jour je vais vivre le bonheur absolu. Tamoumoune En silence, en confiance, sans distance et surtout très dense, toi et moi, nous sommes unis pour la vie et jusqu’à la mort. Je t’aime. Marjorie à Joel. Ginette, je sens que ton amour pour moi est en train de diminuer, mais je te rappelle que si tu me quittes, je meurs. Reste, reste encore, je t’aime. Claude
Carline, Faisons un pacte, si un jour tu ressens pour moi autre chose que de l’amitié fais le moi savoir immédiatement. Dans le cas contraire je respecterai notre amitié et resterai à tes côtés jusqu’au jour où l’homme que tu choisiras passera une alliance à ton annulaire. Je t’aime mon amie. Frederic 103 je ne suis rien, 104 je ne peux pas t’appeler, 105 on ne pourra pas se marier, 106… sa pat ladanl Joyeux Saint Valentin. Beaubrun à Carole Plus près de toi c’est l’amour, enlacé dans tes bras c’est la vie, éperdu dans ton âme c’est le paradis. Jocelyn à Carmelle
16 février 2012 No 591
Votre Ticket Santé
Cancer et sexualité
L’annonce d’une maladie comme un cancer entraîne des répercussions sur la santé, mais aussi sur la famille, l’environnement, le travail, le psychisme, et même sur la sexualité. Un cancer, estce toujours une difficulté pour la sexualité ? Si oui, dans quel cas ? Si non, idem ?
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as toujours. Quelquefois, un cancer peut avoir un effet positif. Un jeune couple avait d’importantes difficultés sexuelles ; âgés d’une trentaine d’année, ils vivaient ensemble depuis plusieurs années. Ils n’envisageaient pas d’avoir d’enfant dans l’immédiat. Et puis, suite à un frottis vaginal, on a découvert chez la femme un cancer à un stade débutant. En quelques jours, tout a changé pour eux. Ils ont réalisé qu’ils avaient envie d’avoir un enfant tout de suite, et se sont demandé pourquoi, alors qu’ils étaient heureux, qu’ils s’aimaient, qu’ils avaient un bon travail, ils reculaient sans cesse le moment de faire un enfant. Ce cancer leur a permis de mettre l’accent sur l’essentiel. Et a eu un effet très positif aussi sur leur sexualité. Après le cancer du col de l’utérus, le cancer le plus fréquent chez les femmes, est le cancer du sein. Il a également des répercussions sur la sexualité ? Celles-ci sont de plusieurs ordres. Le premier, c’est le fait que ce cancer atteint un organe qui joue un rôle dans la séduction. Une femme peut se sentir moins désirable ou plus du tout désirable avec un sein malade. Cela peut jouer considérablement sur son désir. Quand on doit opérer pour enlever un sein, l’image du corps est atteinte. C’est difficile à accepter. Il faut toujours un temps pour s’habituer, adopter l’image du nouveau corps
et l’apprécier malgré tout. D’ailleurs, même si la chirurgie réparatrice est possible, il existe beaucoup de femmes qui refusent la réparation. Elles préfèrent que leur corps soit aussi un témoin de leur histoire. Et visiblement, cela gêne souvent moins leur partenaire qu’on pourrait le croire. Et enfin, les traitements pour les cancers du sein peuvent entraîner des difficultés sexuelles. La chimiothérapie, parfois, provoque une ménopause prématurée par exemple. Les traitements peuvent déclencher une sécheresse vaginale… Pour revenir au cancer du col de l’utérus. Généralement, il est dépisté par un frottis réalisé pendant un examen gynécologique. Quand il est décelé à temps, il permet de garder une vie sexuelle normale et d’avoir des enfants. Quand le cancer est plus avancé, il est parfois détecté à cause d’un saignement lors des relations sexuelles. Il concerne le col de l’utérus ou le corps de l’utérus, la femme opérée, à qui on enlève l’utérus ne pourra plus avoir d’enfants. Sa fertilité est donc en jeu. Mais elle peut continuer à vivre sa sexualité, avec quand même souvent des troubles sexuels dus aux effets indésirables des traitements. Par ailleurs, il n’y a pas que la sexualité de la femme qui soit affecté par un cancer. Les hommes, souffrent du cancer de la prostate. Quelles sont ses incidences ? Tout dépendra du traitement mis
en œuvre. Parce que ce sont les traitements qui peuvent être agressifs pour la sexualité plus que la maladie ellemême. Quand c’est la chirurgie, l’opération consiste à ôter entièrement la prostate. C’est la prostatectomie radicale. Les hommes opérés ne peuvent plus éjacu-
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ler puisque le chirurgien coupe la voie par où passe normalement le sperme. De nos jours, lors de cette intervention, les chirurgiens font tout pour préserver les nerfs érecteurs quand c’est possible. Ainsi, environ 50 % des hommes peuvent récupérer une érection spontanée par la suite. Mais 50 % des hommes ne la retrouvent pas. Avec des traitements comme la curiethérapie ou la radiothérapie, quand le cancer est détecté suffisamment tôt, les troubles sexuels sont souvent moins fréquents et ils apparaissent plus progressivement. Un troisième traitement du cancer de la prostate existe ; c’est le traitement hormonal, et c’est lui qui fait chuter le désir sexuel. Pour retrouver une érection et avoir des possibilités de relations sexuelles, les hommes peuvent bénéficier de plusieurs traitements qui vont des médicaments en comprimés, en injection dans le pénis, aux vacuums (pompe à érection), ou à l’implant pénien. En outre, il est sûr que tout cela a un impact sur le psychisme de la personne atteinte de cette affectation. La première chose c’est que le cancer confronte à l’idée de la mort. La sexualité peut alors être très importante et représenter une énergie de vie. C’est pourquoi parler de sexualité quand on a un cancer, c’est peut-être très important. C’est le côté positif que peut jouer la sexualité à ce moment. Mais cette maladie peut aussi causer des angoisses et une dépression qui bloque le désir sexuel de la personne. Et comme la sexualité se fait à deux, le ou la partenaire peut se trouver angoissée, avoir peur de faire mal ou de mal faire. Par moments, la personne malade peut avoir l’impression que son ou sa partenaire s’éloigne. Le plus souvent, ce n’est pas du désamour. C’est plutôt de l’angoisse, une peur de ne pas être à la hauteur, un sentiment d’impuissance face à l’aide que l’on voudrait apporter sans trop savoir que faire. Et même si cela peut paraître bizarre, c’est important de soutenir les partenaires de personnes malades, pas seulement les malades eux-mêmes. C’est d’ailleurs vrai pour les cancers comme pour toutes les maladies graves ou chroniques. En effet, le conjoint en bonne santé se dit « je n’ai pas à me plaindre, je dois tenir le coup ». Et ce n’est pas forcément facile. Les angoisses qu’il garde ont un impact sur le lien amoureux et la sexualité. Alors, trouver du soutien de l’entourage ou d’un psy peut être très important pour faire face à deux et conserver une intimité. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com Sources : prioritesante.blogs.rfi.fr
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16 février 2012 No 591
Soirée Rétro Zouk Compas
Une nuit mémorable La place prépondérante qu’occupent les ténors du compas de la nouvelle génération dans le répertoire de la musique haïtienne ne peut nous faire oublier en aucune façon tous les compositeurs, groupes et tendances qui les ont précédés et qui ont tissé leurs liens avec le public en le préparant à des évolutions stylistiques majeures. Ainsi, ce vendredi 10 février, au Parc Historique de la Canne à Sucre, Air Caraïbes, Sogebank et Voilà nous ont fait voyager dans le temps où le zouk menait la danse, avec Kwak et Jacob Desvarieux de Kassav et le compas était moins lourd avec K-Dans. K-Dans assure
Parc Historique de la Canne à Sucre. Un ciel brumeux. 22h00. Il y a encore quelques sièges vides. La décoration de la scène, en rouge, rose et blanc, avec des cœurs suspendus, reflète l’humeur du moment : l’approche de la Saint-Valentin. Entre-temps, DJ Jack joue l’entremetteur entre le silence et l’attente du public, avec des anciens succès compas et zouk. 22h20, le maître de cérémonie, Carel Pèdre, annonce le groupe K-Dans. Entrée Simple, le groupe K-Dans reçoit une ardente ovation de la part de l’assistance. On dirait qu’ils applaudissaient non seulement l’arrivée de K-Dans, mais aussi ce retour tant attendu du fameux Jude Jean dans les rangs de la formation. Après avoir souhaité prématurément joyeux Saint-Valentin au public, K-Dans démarre avec « Chak moun gen yon destine ». L’auditoire participe directement à l’expression de ce qu’il ressent, mais reste encore à sa place. Durant le déroulement de ce morceau, quelques gouttes de pluie décident de s’associer à la fête. Mais l’assistance reste sereine et attend que les nuages disparaissent. « Eksite m lè w ap mache » suit la liste et ne laisse pas le public indifférent. Mais le bal s’est vraiment intensifié à la reprise des titres « Move Chwa » et « Jalou » qui confirment que le compas de K-Dans est encore vivant. L’aventure de la bande à Jude
Jean se termine avec « Lanmou telefòn » et « Ki lang ou pale », et à ce moment, trois danseuses gravissent l’estrade pour donner plus de vie au show. 23h46, avant de remettre le micro, Jude Jean remercie ses fans et promet que le nouvel album de K-Dans est pour très bientôt.
Les maîtres du Zouk se manifestent
Après que DJ jack a assuré l’entracte pendant environ 30 minutes, la soirée prend une autre tournure. Le public s’attend déjà à la suite. Mais il ne sait pas combien intense ce sera. Carèl fait une brève présentation du groupe Kwak et invite les musiciens à occuper la scène. 0h14, l’apparition de nouveaux sons, surtout au niveau des basses, claviers et cuivres donne à l’ambiance un air de modernité et surtout de fête ; une atmosphère vivante et dansante en somme, le zouk envahit le Parc avec trois géants de la tendance, Léa Galva, Jean Luck et Suzie Trébeau ; qui forment en compagnie de leur petite bande le groupe Kwak. Il débute avec « Yon jou san nan nwit », et enchaîne avec « Nou toujou la nou pa gen pàn ». Leur vivacité prouve sincèrement que « Yo pa gen pàn vre ». On voit déjà plus d’une dizaine de couples, entrelacés, au son sec et suave des musiciens du groupe. Jean Luck, lead masculin de la formation, avec ses propos mal cousus, ne rate pas une occasion pour faire rire son public. « Sere mwen fò », l’une des musiques tant attendues par les fans du Zouk, stimule la majorité des personnes encore assises de venir s’associer à la danse. L’heure passe, et Kwak ne se fatigue pas. C’est le tour de « Se ou mwen vle » et « Anvan nou fè betiz ». La tension baisse de quelques degrés, mais la soirée est loin d’être terminée. Jean Luck appelle l’un des pionniers de la tendance
Zouk, Jacob Desvarieux (l’un des fondateurs du groupe Kassav). Le public laisse sortir son émotion. Le rythme va encore changer. Encore du Zouk, mais dans une autre dimension. Jacob Desvarieux maîtrise la foule comme son micro. « Se poum ale » et « Ou la, ou le » sont les
premiers titres qu’il offre à l’assistance. Ensuite, il amène le public à l’apogée de son admiration avec « Zouk la se sèl medikaman nou li ». Après ces prestations, il voulait prendre congé de son pulic, mais les fans ripostent et l’obligent à donner une dernière prestation, « Men malada aw ». Kwak reprend pour terminer, en calmant le rythme avec une prestation de Léa Galva. 2h10, les étoiles scintillent timidement, Kwak plie bagage et le Parc se vide. Fin de l’aventure.