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6 mars 2012 No 596
LA FRANCOPHONIE INNOVE L’Organisation internationale de la Francophonie a procédé ce lundi 5 mars, aux Gonaïves, au lancement officiel de la Caravane de la Francophonie. Une sorte de tournée nationale artistique ayant à sa tête Belo, JeanJean Roosevelt, BIC et Wanito. Elle rentre dans le cadre d’une nouvelle stratégie de promotion des valeurs de la francophonie. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) organise depuis les années soixante-dix des festivités et échanges de toutes sortes dans le cadre de sa programmation annuelle dénommée «Quinzaine de la Francophonie». Au fil des ans, les activités programmées et le nombre de sites augmentent considérablement, impliquant plus de ressources capables de vendre les valeurs auxquelles l’OIF s’attache. En Haïti, cette année, selon une proposition de Bélony Jean-Murat, guitariste et chanteur plus connu sous le nom de Belo, les événements ont pris une tournure qui sera gravée dans l’histoire : la « caravane Francophone », un rassemblement d’artistes allant d’une communauté à une autre avec un message défini à véhiculé. La directrice du bureau régional des pays de la Caraïbe de l’OIF, Moreno Chantal, qui a assisté au lancement tenu à l’Alliance Française des Gonaïves, n’a pas caché sa satisfaction. Ses propos et ceux des artistes sont allés dans le sens de l’union et de la fraternité. Pour cette équipe menée par Handz Up Group et les représentants de l’OIF, Haïti peut en tirer un maximum de la Francophonie. Se servir de Belo, de Jean-Jean Roosevelt, de BIC et de Wanito, comme canaux de diffusion de messages pour cette première édition est une initiative à renforcer à l’avenir. Ces artistes qu’on essaie souvent d’opposer ont décidé de combiner leur potentialité pour lancer un message important aux jeunes des quatre coins du pays. La caravane est partie le 5 mars et elle causera avec les jeunes des Alliances françaises des provinces. Chacune de ces causeries-débats se terminera par un concert acoustique dans la soirée. Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr
CALENDRIER DE LA CARAVANE FRANCOPHONE
5 Mars : BelO, BIC, Jean Jean-Roosevelt, Wanito aux Gonaïves, le 6 mars à Portde-paix, le 8 mars au Cap-Haïtien, le 9 mars à Ouanaminthe, le 12 mars à Hinche, le 13 mars à Verette, le 14 mars : à Mirebalais, le 20 mars: à Port-au-Prince, le 21 mars à Jacmel et le 23 mars à Jérémie.
C’EST LEUR ANNIVERSAIRE Bow Wow né le 9 mars Mercredi 7 mars
Paul Cattermole (Chanteur), Keeka Fouche (Chanteuse), Gertrude Georges, Jenna Fisher (Actrice), Rachel Weisz (Actrice), Ivan Lendl (Sportif ), Rik Mayall (Comédien), Tammy Faye Bakker (Célébrité), Daniel J.Travanti (Acteur), Willard Scott (Présenteur), Lord Snowdon (Photographe), Maurice Ravel (Compositeur), Piet Mondriaan (Artiste).
Jeudi 8 mars
Bob Moffatt (Chanteur), James Van Der Beek (Acteur), Freddie Prinze, Jr (Acteur), Clint Moffatt (Musicien), Rousseline Senatus, Dave Moffatt (artiste), Kat Von D (Tatoueuse), Aidan Quinn (Acteur), Micky Dolenz (Acteur/réalisateur/ producteur), Lynn Redgrave (Actrice), Cyd Charisse (Danseuse), Claire Trevor (Actrice).
Vendredi 9 mars
Bow Wow (Acteur/rappeur), Julia Mancuso (sportif ), Chingy (Rappeur), Amanda Seals, Emmanuel Lewis (Acteur), Juliette Binoche (Actrice), Robin Trower (Guitariste), Bobby Fischer (Célébrité), Raul Julia (Acteur), Mickey Gilley (Chanteur/musicien), Keely Smith (Chanteuse), Ornette Coleman (Saxophoniste).
Samedi 10 mars
Timbaland (Producteur/rappeur), Jean Erick Pierre (Journaliste/photographe), Ginou Joseph, Emily Osment (Actrice/compositrice), Carrie Underwood (Chanteuse), Shannon Miller (gymnaste), Jon Hamm (Acteur), Jasmine Guy (Actrice/chanteuse/danseuse), Rick Rubin (Producteur), Sharon Stone (Actrice).
Dimanche 11 mats
Stéphanie André (Journaliste), Konpè Filo (Animateur/journaliste), Roseline Rosima, Thora Birch (Actrice/productrice), LeToya Luckett (Chanteuse), benji and Joel Madden (Chanteurs/musiciens), Douglas Adams (Ecrivain/scénariste), Bobby McFerrin (Chanteur/ chef d’orchestre), Charles W.Swan (Acteur).
C’est aussi leur anniversaire Renauld Govain, Ania Tach, Kajessa D. Joseph, Leah Swan, Welynda Civil, Sam Donaldson, Rupert Murdoch, Ralph Abernathy, Lawrence Welk.
Agenda du week-end MERCREDI 7 MARS 2012
-Lecture des textes tirés des œuvres de Mona Guérin (BMC) -Jusqu’’au 16 mars, conférences sur la francophonie (Fokal) -Vivre libre ou mourir (Fokal) Dès 4 hres 30 pm
JEUDI 8 MARS 2012
-JEDI MIZIK (IFH) Dès : 7 hres pm
-Ciné-Corner (Fokal) Dès : 2 hres pm -« Métisse » (Fokal) Dès : 4 hres 30 pm -Conférence : La connaissance par l’image, la photographie aujourd’hui (les femmes ? » (Lycée Marie Jeanne) Dès : 10 hres am -Conférence « nouvelles technologies et développement durable » (Lycée A Pétion) dès : 10 hres am -Inauguration de l’exposition de livres écrits par des femmes (Bibliothèque nationale d’Haiti) plus vente-signature du livre titré : Virginie Sampeur, sa vie, son œuvre : par Christophe Philippe Charles -La Culture comme vecteur de développement, conférence-débat avec Emmanuel Dérivois et Philippe
Pour Insertion Phone: 3922-3006 E-mail : francoispiere54@yahoo.fr
Dodard (Enarts) -Exposition : L’Art Haïtien vu par les femmes plus projection d’un documentaire de Rose-Marie Desruisseau (Mupanah)
VENDREDI 9 MARS 2012
-Tropicana (Rendez-vous 33) -Causerie sur le role de la francophonie (DNL) De : 15 hres à 17 hres -« La dernière marche » (Fokal) -Visioconférence : La technologie au service de la communication (Bureau de l’AUF, Université publique des Cayes) De : 9 hres à 12 hres -Conférence : Nouvelles technologies et développement durable (Lycée Toussaint Louverture) Dès : 10 hres am -Lectures poétiques, rencontre littéraire (Alliance française de Jacmel) Dès : 18 hres
SAMEDI 10 MARS 2012
-Tropicana (Club International) Dès : 9 hres pm -Concert titré « «Iles en Elles » avec Jocelyne Berouard et Emeline Michel (Karibe Hotel) Dès : 7 hres pm -Spectacle musico-théâtrale avec Franketienne titré : Délire du prédateur déchu (Parc Historique de la Canne à Sucre) Dès : 19 hres -Formation (Café-Fokal) Dès : 10 hres am
DIMANCHE 11 MARS 2012
-Ambiance animation avec Almando Keslin et un groupe invité (Café Antillais, Santo 1) Info : 3876-4608 / 3420-1183 -Animation organisé avec l’association des artisans et artistes de la Croix des Bouquets (Espace Communautaire de la Croix des Bouquets) De : 110 hres à 18 hres
Une publication de Ticket Magazine S.A.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL REDACTEUR EN CHEF Stéphanie ANDRÉ SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Rosemond LORAMUS Joël FANFAN Wendy SIMON Aceline RENE Dimitry Nader ORISMA Toussaint Jean François TOUSSAINT Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Duckenson LAZARD Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée Décembre CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Photographes Frédérick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Publicité: 3782-0905 / 3782-0893 Rédaction: 3456 1920
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L’agenda de Péguy Quand l’appétit va, tout va. Alors si vous avez bon appétit cette semaine, faites le tour des restaurants et mangez à satiété mais sans gourmandise. La Quinzaine de la francophonie démarre cette semaine. Beaucoup d’activités se tiendront du 7 au 31 mars. Concerts, conférences, expositions, concours, etc. La Réserve a un nouveau chef cuisinier, chef Tony. En attendant le festival gastronomique, passez ce mercredi et goûtez à de nouvelles saveurs. Le goût de l’aventure ! Jeudi, La Table de Caius. Aussi riche que son nom l’indique. Autant de mets à déguster. De plus, vous pourrez profiter des chefs-d’œuvre du Musée d’art. 16, rue Légitime, Champ de Mars. Vendredi, que diriez-vous d’aller à Kay Atizan ? Bonne cuisine créole, troubadour, espace agréable que demander de mieux ? Le grand évènement attendu cette semaine c’est de voir les deux divas Émeline Michel et Jocelyn Béroard sur une même scène, faisant vibrer l’assistance au son de leur vocal unique. Samedi, pour votre plus grand plaisir au Karibe dès 7 h p.m. Admission : $ US 40. Dimanche, reprenez avec vos bonnes habitudes, en prenant le brunch habituel à Presse Café. 28, rue Rigaud, Pétionville. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com
Rihanna : une blague raciste sur la petite amie de Chris Brown
z z u B
t in a ls a V y e n h p a D par
Izolan sort une nouvelle vidéo
Le rappeur Izolan, qui ne cesse de nous étonner, a sorti « I swear to God », une nouvelle vidéo. Produite par Mage Entertainment, cette vidéo n’a rien à envier à celles des grosses pointures du rap américain. Le flow d’Izo n’y a d’égal que son swagg. On le voit en costume, en jeans, entouré de filles en petite tenue et nageant dans des liasses de dollars à la manière de Lil Wayne ou de 50 cent. Une vidéo à voir… I swear to God !
La Quinzaine de la Francophonie est lancée Dans le cadre du lancement de la Quinzaine de la Francophonie en Haïti, l’Institut français en Haïti, en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie, présente le spectacle « Salut Brassens » le mardi 6 mars 2012, à 7 h p.m dans les locaux de l’Institut français d’Haïti. « Salut Brassens », qui sera présenté par le guitariste et chanteur Joel Flavreau et l’accordéoniste de Jazz Marc Berthoumieux permettra au public de revivre les grands succès de Georges Brassens.
Une Haïtienne élue Miss à Moscou
Fabiola Fameux, une jeune Haïtienne, a remporté le vendredi 2 mars dernier un concours de Miss organisé à l’Université russe de l’Amitié des peuples dans la ville de Moscou. Originaire du Plateau Central, Fabiola Fameux poursuit ses études universitaires à l’université russe de l’Amitié des peuples depuis 3 ans. Elle a pris part cette année au traditionnel concours de Miss qu’organise ladite université. Ce concours met l’accent sur la beauté et les talents des postulantes et leur capacité à bien présenter leur pays. Fabiola est la première Haïtienne à avoir pris part à ce concours. Et dans la phase finale, elle a eu à affronter une Vénézuélienne, une Argentine et 7 Russes. Elle a reçu de nombreux cadeaux et a su représenter dignement le pays.
3e édition du Festival « Kont anba tonèl »
Si tout le monde se demande si Rihanna, 24 ans, et Chris Brown, 22 ans, ont remis le couvert, il y a un petit détail qu’on oublie trop facilement... Chris Brown est en couple ! Le chanteur R’n B sort avec Karruche Tran, 23 ans, une mannequin depuis plusieurs mois. Selon les proches du couple, il en serait même fou amoureux. Mais cette idylle n’a pas l’air de plaire à «Riri» : les deux filles sont en guerre. Il y a quelque temps, Karrueche a posté une vidéo où elle imite l’accent de la Barbade de Rihanna. Cette dernière a voulu se venger... mais est allée trop loin ! Elle a publié sur Twitter la photo d’un sac de riz, «décoré» de lunettes de soleil et de créoles, en commentant «Je vais faire de toi ma sal***». Aussi distinguée qu’à son accoutumée, Rihanna a franchi une nouvelle limite avec cette blague raciste de mauvais goût : en effet, Karrueche est d’origine vietnamienne... d’où le sac de riz.
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La troisième édition du Festival « Kont anba tonèl », une initiative du groupe «Foudizè Théâtre », dirigée par Billy Élucien et Nélio Joseph, se tiendra du 23 au 31 mars, à Fokal, à l’Institut français d’Haïti (IFH) et à Alvarez Resto Club. Cette troisième édition se déroulera autour du thème « Conter l’imaginaire du monde » et sera marquée par une série d’innovations visant à rendre le spectacle plus attrayant. Le festival accueillera pour la première fois la conteuse franco-haïtienne de renommée internationale Mimi Barthélemy, qui offrira des représentations à l’Institut français en Haïti et à Fokal. Le comité du festival a aussi fait appel au conteur guadeloupéen Benjamin Moïse dit Benzo. Il s’agit,
entre autres choses, de confronter les expériences de chez nous avec ce qui se fait ailleurs dans ce domaine et de diversifier la réception des spectateurs. Les deux invités animeront une causerie avec des jeunes autour de leur art et de leur carrière. Le festival s’ouvrira officiellement à l’Institut français d’Haïti par une conférence-débat qui réunira autour d’une même table des personnalités connues du secteur. La conférence sera suivie d’un spectacle de Mimi Barthélemy. Une série de représentations se tiendront respectivement à Fokal, à l’Institut français d’Haïti et à Alvarez Resto Club avec des conteurs tels que Paula Clermont Péan du « Centre culturel Pye Poudre », Johny Zéphirin et Chelson Ermoza de Foudizè Théâtre. Le festival se terminera le samedi 31 mars par un spectacle de Wanito à Fokal. Cette année, le festival ouvre ses rideaux à un conteur des Gonaïves, Galiote St-Louis. Ce choix vise non seulement à montrer ce qui se fait dans nos provinces, mais aussi à faire du festival dans les années à venir un événement national. Les shows de tambours et de troubadours ponctuant les représentations de conte qui ont fait le succès de la deuxième édition seront maintenus cette année encore. Au total, environ une dizaine de représentations de conte ponctuées de shows de troubadours, un espace pour enfants, un spectacle de musique de Wanito, une soirée d’hommages à Mimi Barthélemy et un panel sur la situation actuelle du théâtre en Haïti et les perspectives animé par des personnalités notoires du théâtre haïtien, en l’occurrence Jean Coulanges, Paula Clermont Péan, Daniel Marcelin et Syto Cavé.
Sisy is back
Nancy Sivol, qu’on avait découverte au sein du groupe Back Up, fait un retour en force sur la scène musicale avec le titre « I’m back », qu’elle chante en duo avec le rappeur Dutty. La jeune chanteuse, qui se fait maintenant appeler Sisy, s’était retirée de la musique pendant quelques années pour se consacrer à sa famille. Elle revient sur la scène musicale avec un nouveau look mais aussi un nouveau style musical. En effet, elle a totalement changé de registre en se lançant dans le hip-hop cette fois-ci aux côtés de Dutty. Ce dernier affirme qu’il ne s’agit pas d’une collaboration isolée mais plutôt d’un duo qui travaille sur de nombreux projets. Sisy, qui vit maintenant en Floride, promet que ce retour est définitif et prévoit de venir s’installer en Haïti une fois qu’elle aura bouclé ses études.
Haïti bien représentée au « London Fashion Week » Les designers David André, Michel Chataigne et Phelicia Dell ont honorablement représenté Haïti en présentant chacun leur propre collection au London Fashion Week qui s’est tenu du 17 au 21 février dernier à Londres. Cet évènement auquel a pris part des designers de près de 80 pays a accueilli pour la première fois une quinzaine de pays de la Caraïbe dont Haïti, qui a su faire amende honorable avec notamment la collection Vèvè de Phelicia Dell.
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ette année, Haïti accueille la Quinzaine de la francophonie. Une initiative de l’Organisation internationale de la Francophonie en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère des Affaires étrangères, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, l’Agence Universitaire de la Francophonie et d’autres instances. La cérémonie du lancement officiel de cette quinzaine, déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la Culture et de la Communication, du ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, de la représentante du secrétaire général de la Francophonie, de l’ambassadeur de Suisse, de l’ambassadeur de France, de l’ambassadeur du Canada, autour du thème « Jeunesse, Nouvelles technologies et développement durable : La Francophonie en action », s’inscrit dans le cadre l’engagement de l’OIF à faire valoir les talents haïtiens. Ce que madame Chantale Moreno, représentante du secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, considère comme étant l’une des priorités de la quinzaine, mais aussi un moyen de permettre aux jeunes Haïtiens d’accéder aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Nombreuses sont les manifestations prévues dans le cadre de cette quinzaine : ateliers de lecture, de textes, séances de contes, table ronde autour du thème « Francophonie et diversité : vers la mise en place de l’Académie du créole haïtien », conférences-débats, concerts, ateliers sur les nouvelles technologies et les médias en Haïti et tant d’autres activités qui se tiendront à Port-au-Prince et dans les villes de province. Une nouveauté qui permettra sans nul doute de réunir la culture et le développement durable dans le but de rassembler tous les jeunes du pays autour des valeurs communes. A cette cérémonie, le public, composé en majorité de journalistes, a pu apprécier la performance de Chantale Drice dans l’interprétation de deux morceaux.
Lancement officiel de la quinzaine de la Francophonie A travers sa première musique intitulée « Francophonie », elle chante l’union des races : « Francophonie, peinture multicolore : jaune, rouge, blanc ou noir. Francophonie, héritage de l’histoire… » Des thèmes qui correspondent bien à la philosophie de la Francophonie. Et comme l’a défini madame Edita Vovral, « c’est un lien qui unit les pays bien audelà des frontières ». La célébration de la Journée internationale de la Francophonie devient une occasion particulière pour les millions de francophones à travers le monde de vouer un culte à cette langue qui les unit. C’est aussi une grande opportunité pour affirmer l’engagement de la francophonie en faveur de la diversité culturelle. Nombreux
sont les artistes retenus pour les différentes activités prévues pour la caravane : Bélo, Wanito, Marc Berthoumieux, Jean-Bernard Bayard, James Germain, Jean-Jean Roosevelt, Joël Favreau, la compagnie de danse Jean René Delsoin, et des écrivains très connus du milieu haïtien, qui participeront également à des conférences. Le lancement d’un programme éducatif est aussi prévu. Ce qui contribuera, selon Mme Edita Vovral, ambassadrice de Suisse, à l’éclat et à la valorisation de l’étonnant univers culturel haïtien, non seulement dans tout le pays, mais aussi à travers les pays francophones. Jacmel, Gonaïves, Ouanaminthe, Mirebalais, Jérémie, Hinche, Port-de-Paix, CapHaïtien, Les Cayes sont répertoriés parmi
Triomec’s
Sans Complexe a célébré ses 23 ans
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’est à Rendez-Vous 33 (Delmas 33) que la formation musicale Triomec’s a fêté ses 23 ans d’existence. Ce gala d’anniversaire a également annoncé le retour de ce groupe sur l’échiquier musical haïtien après plusieurs tentatives ratées. En présence de plusieurs dizaines
de fanatiques, mélomanes et anciens responsables, Triomec’s, rajeuni, a performé sous les yeux des anciens comme maestro Jean-Jean, Joe Christ et Don Roro, qui eux aussi ont joué leur partition à la réalisation de cette fête. Ce gala d’anniversaire annoncé il y a seulement environ une semaine a été
l’occasion pour Triomec’s de reprendre la plupart de ses anciens hits tels « Pouki », « Chanpay », « Kè m ap dechire », « Rakonte’m », « Révélation », « Madjina », « Long distans », « Ti zwazo » et « Myan myan » de Coupé Cloué. Ce sont les nouvelles recrues qui ont démarré la fête avant que Joe Chris, maestro Jean-Jean,
les villes qui accueilleront la caravane. Une journée portes ouvertes de l’AUF (Agence universitaire de la francophonie) se tiendra le 20 mars 2012. Une occasion offerte au public haïtien de pouvoir découvrir les activités du Campus numérique francophone (CNF). L’invitation est lancée à tous les Haïtiens : écoliers (ères), étudiant(e)s, professionnel(le)s… à venir prendre part aux différentes activités qui auront pour but de mettre en valeur le patrimoine culturel haïtien et de faciliter l’accès des jeunes aux technologies de l’information et de la communication. Lord Edwin Byron lordedwinb@yahoo.fr
qui suivaient et « cochaient » ces derniers, ne jouent. Quant à Don Roro, l’interprète de la plupart des hits de Triomec’s, il a fait du bon travail aux côtés du jeune chanteur Pachou. Don Roro a charmé l’assistance avec « Long distans », « Pouki », « Kè’m ap dechire », « Rakonte’m », « Ti zwazo », sans Micheline Cazeau à qui il avait pensé et certains extraits de « Je t’aimerais toujours » de Francis Cabrel ; « Ti Mari » de Luck Mervil, « Profite » de Kassav… Des musiciens comme Alan Cavé, Yvon Jérôme (magistrat de Carrefour), Garry Augustin de Mass Konpa, Mamane Absolu (Djakout #1) et d’autres jeunes artistes ont profité de leur présence à cette soirée pour faire un « jam » avec eux. Henry Jean-Louis, l’un des musiciens ayant contribué au succès du premier album de Triomec’s, a pris la parole en la circonstance pour saluer la célébration des 23 ans d’existence et le retour du groupe sur la scène musicale. Il en a profité pour remercier les responsables de Triomec’s d’avoir pensé à intégrer des jeunes au sein du groupe pour assurer la relève tout en les encadrant. Caleb Desrameaux, le très connu MC, a pris le temps aussi de placer quelques mots en la circonstance. Avant de jouer leur dernière musique, vers les 2 h 15 a.m., ils ont coupé le gâteau d’anniversaire, ce qui était l’occasion pour les proches de Triomec’s de partager ce grand moment avec des anciens comme Maestro Jean-Jean, Djo Chris, Don Roro, Wilfrid Romain Daniel, Henry Jean-Louis… Le problème de son et de « kick »enregistré au départ n’a pas empêché les musiciens de Triomec’s de bien célébrer leur 23e anniversaire le samedi 3 mars 2012 à Rendez-Vous 33. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
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Bam’n Ti Nouvèl
Top Adlerman En mission pour la paix
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assé de présentation dans le milieu musical haïtien, Top Adlerman est aussi connu pour ses nombreuses collaborations avec le groupe Original Rap Staff, qu’il a contribué à fonder avec ses camarades Wolf Cool Mc, Top Tchouko, Honey Money Mike, ect. Cette formation musicale possède une discographie contenant des œuvres les unes plus appréciées que les autres et ayant
fait le succès du mouvement Rap Kreyòl. L’artiste a émigré aux États-Unis peu après un accident qui a coûté la vie à l’un des musiciens du groupe. Il a prêté sa collaboration à différents artistes étrangers tels que Shaggy, Young Jack, Boby Valentino, Project P et Ulricko Ylot, ect. Ses deux albums, « Tèt Yo Cho », paru en 2005, et « Watcha kraze’m », qui contiennent des titres à succès comme « Pwoblèm mwen »,
prouvent que Top La chante aussi pour le ghetto, auquel il revendique son appartenance. Adlerman travaille aussi dans le social à travers certains quartiers populaires de la capitale.
Qu’est-ce qu’il fait ?
Revenu à Port-au-Prince peu de jours avant les festivités carnavalesques avec sa méringue 2012, il n’a pas eu le temps de faire la promotion de celle-ci. Avec les
Mois de la Francophonie/ Printemps des poètes
« Salut Brassens ! » A l’occasion du mois de la Francophonie et du lancement du Printemps des poètes, l’Alliance française du Cap-Haïtien en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’Institut Français en Haïti a l’immense plaisir de recevoir deux musiciens d’extrême talent unis autour d’un magnifique projet empreint de poésie. Joël FAVREAU, ancien guitariste de Georges BRASSENS, et Marc BERTHOUMIEUX, accordéoniste de jazz occuperont, l’espace d’une soirée, la scène de l’auditorium de l’Alliance française pour un émouvant concert-hommage à Georges Brassens intitulé « Salut Brassens ». Les spectateurs présents auront le plaisir de revivre des grands classiques de Brassens, pleins d’humour et de provocation, à travers une mise en scène originale et vivante. Joël FAVREAU est un guitariste français qui a fait carrière comme guitaristeaccompagnateur de Georges Brassens, Yves Duteil et Maxime Le Forestier. Marc BERTHOUMIEUX est un compositeur-accordéoniste de jazz français qui collabore avec des artistes de renom tels : Dee Dee Bridgewater, Didier Lockwood, Claude Nougaro et Grand Corps Malade. Le duo « Salut Brassens » connaît un succès mondial et se produira le dimanche 4 mars 2012 à 7h00pm à l’Alliance française du Cap-Haïtien. En 2011, on commémorait les 90 ans de la naissance du poète-auteur-compositeur et les 30 ans de sa disparition. En 2012, ce concert est un témoignage de son oeuvre intemporelle. L’entrée est gratuite mais les invitations sont à retirer au secrétariat de l’Alliance française du Cap-Haïtien.
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membres de son groupe, Top Adlerman travaille à remettre sur pied le mythique Original Rap Staff. Il participe avec les frères Martino de T-Vice depuis quelques années au parcours carnavalesque et était présent sur leur char au carnaval national des Cayes. Du fait de son appartenance au ghetto, l’artiste travaille actuellement dans le plus grand bidonville du pays. A Cité Soleil, où Ticket l’a rencontré accompagné de quelques fans, Top Adlerman affirme qu’il ne fait que son devoir de promouvoir la paix. Il apporte son support au mouvement « Ghetto-unis ». « Lè m tande kijan ti mesye sa yo ap pale, yo inspire m yon lòt albòm, e mwen aprann anpil bagay nan men yo », a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec quelques jeunes de la localité. Le chanteur pense qu’il ne faut pas exclure les ghettos, dans lesquels on retrouve des jeunes cadres pouvant être utiles au pays. L’artiste envoie le message suivant à son ami musicien, le président Michel Martelly, qui lui a confié la mission en tant qu’ambassadeur de la paix : « Fòk yo redui eka ki egziste ant otorite yo ak geto yo, ki se yon fòs nan aktivite peyi a. » Adlerman s’est fait le porte-parole des jeunes du ghetto. Après sa rencontre avec le chef de l’Etat, il s’est donné pour mission prioritaire de porter les revendications de ces gens auprès de l’exécutif, afin d’arriver à diminuer leurs souffrances et d’apporter une amélioration à l’image du pays, mais surtout de projeter un autre regard sur les ghettos. « Lè m t ap chante pwoblèm pèp la, se pa paske mwen ta renmen yo rete ladan’l, mwen ta vle nou tout mete tèt ansanm pou nou kapab retire yo nan pwoblèm », assuret-il. Comme projet musical, l’artiste travaille sur un double-album qu’il présentera au grand public très bientôt. Le premier est déjà en phase de mixage, et le second au studio. « M ap travay sou de albòm la a, men mwen poko ka bay Ticket tit yo, paske nou konnen nèg yo pa jwe nan lari a, e yo gen bagay nan men yo. Talè ma tande l yon lot kote , mais je dois rassurer que Ticket aura la primeur de ce double album », a promis Top Adlerman. Loramus Rosemond Loloramus07@yahoo.fr.
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Carnaval national de la République dominicaine
Haïti aurait pu faire mieux Haïti a participé officiellement au défilé carnavalesque de la République dominicaine, le dimanche 4 mars 2012. Le pays était représenté par la formation musicale Ram et un groupe masqué de Jacmel. Des problèmes de sonorisation enregistrés durant le défilé, dus certainement au retard et à l’indiscipline des Haïtiens, ont beaucoup joué sur la représentation d’Haïti, invitée officiellement pour la première fois à ce grand événement.
L
e dimanche 4 mars, le rendezvous des « carnavaliers » de la République dominicaine était au boulevard Georges Washington, plus connu sous le nom de Malecon. Très tôt, sous un soleil de plomb, petits et grands étaient déjà massés tout au long du parcours pour jouir de ce grand événement culturel. 3h p.m., comme prévu, c’est le coup d’envoi de la partie. Peu habitués à la ponctualité, les chargés de la représentation d’Haïti se donnent un mal fou. Des techniciens sont à pied d’oeuvre dans le char musical de Ram. Certains travaillent dans la sonorisation, d’autres dans le système lumineux ou dans la décoration. Haïti est placée en 9e position sur 300 groupes musicaux qui doivent défiler.
Avec une avalanche de troupes artistiques et culturelles, les unes plus divertissantes que les autres, des Miss représentant les pays de la Caraïbe et de l’Amérique du Sud, le carnaval dominicain comme à l’accoutumée allait connaître le succès escompté. Sa solide structure d’organisation, une fois de plus, dévoile sa richesse esthétique, et révèle l’authenticité de sa culture ancestrale qui a fait naufrage sous le coup des civilisations. Le défilé commence. Des groupes, les uns plus intéressants que les autres, évoquent des souvenirs du passé, en mettant en valeur les indigènes, la Rome antique, les travestis, le baroque espagnol, les coutumes des villes provinciales, les moeurs de société... tout en accordant
une place de choix aux parades des dragons de la République de Chine (Taïwan)
qui soutient en partie son économie. C’est beau ! Dans la foulée, des Haïtiens venus de partout s’impatientent en vain d’assouvir leur curieux désir de voir Ram décrocher la palme en République voisine comme à Port-au-Prince. Ram n’est pas encore prête, mais elle doit avancer, contrairement à ce qui se fait habituellement chez nous. Muet, le groupe défile. Les techniciens testent le son, Ça ne marche pas. Pourtant, quelques minutes avant, on croyait que tout allait bien se passer. Arrivés devant les stands du ministère de la Culture et des autorités dominicaines, le problème de sonorisation persiste. Les interprètes de « Madan Letan » ne réussissent pas à sauver la face en ce moment crucial, mais quand même ils ont droit à un bain de confettis et de salutations distinguées, au nom d’Haïti. Ironie du sort, presqu’à la fin du par-
cours, le problème est finalement résolu. Lunise Morse puise dans son répertoire des meringues qui ont fait le bonheur de plus d’un. Le public apprécie, mais il est vraiment tard. Trop tard.
Le jeu en vallait-il la chandelle ?
Par ailleurs, plus d’un se questionnait sur la participation d’Haïti au carnaval national de la République dominicaine. D’autant plus que plus de 100 étudiants haïtiens devaient également y prendre part. La ministre du Tourisme, Stéphanie B. Villedrouin, justifie. « Cette expérience est une opportunité pour nous autres d’améliorer les rapports entre les deux pays et d’étendre la culture haïtienne au-delà des frontières », a-t-elle indiqué au cours d’une conférence de presse accordée au terme des festivités. « Il est vrai que Ram n’a pas comblé nos attentes en raison des failles de sa sonorisation, toutefois on a été honoré de sa présence », a ajouté la ministre. De leur côté, des Haïtiens vivant en terre voisine souhaitent la continuité d’une telle initiative qu’ils jugent loua-
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ble, même s’ils s’attendaient à beaucoup plus. Si, dans les années passées, Sweet Micky et Azor ont participé avec brio à ce carnaval national de la République dominicaine, pour notre participation officielle, nous aurions pu mieux représenter le pays, vu la richesse de notre patrimoine culturel. Avec au moins la participation de certaines écoles de danse - qui gratifient ordinairement les festivaliers de bons spectacles - dans ce défilé carnavalesque, Haïti aurait fait bonne impression, si la représentation était réellement la priorité des organisateurs haïtiens !
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Dimitry Nader ORISMA Valéry DAUDIER
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Jocelyne Beroard fait le tour d’ «Iles en Elles»
Jocelyne Beroard, la chanteuse du groupe Kassav, sera en Haïti à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme. Le samedi 10 mars 2012, à 7h p.m., à l’hôtel Karibe à Juvenat, elle chantera en compagnie d’Emeline Michel. Chacune présentera tour à tour les répertoires de deux icônes antillaises : Toto Bissainthe et Jenny Alpha. Elles jetteront une passerelle entre Haïti et la Martinique dans «Iles en Elles», un spectacle des productions Cheval de Feu. Haïti: Le Nouvelliste : Les productions Cheval de Feu et l’association Tamise présentent le spectacle ‘’Iles en Elles’’ à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. ‘’Iles en elles’’, un concept évocateur pour un spectacle. A quoi le public doit-il s’attendre ? Jocelyne Beroard : Ce sera un échange entre Emeline et moi, en chansons. Nous parlerons de nous, nos joies et nos peines, nos espoirs aussi. Des tableaux de ce que peuvent traverser les femmes de nos îles, un bout de leurs vies. Nous interpréterons nos chansons tantôt en solo tantôt en duo et également des chansons qui ne sont pas de notre répertoire habituel. L. N. : Ce spectacle musical, qui sera présenté au Karibe convention center, comment est-il est né ? J. B. : La combinaison nous a été proposée par le Festival Variations Caraïbes à Paris en novembre 2010, de même que l’hommage à Toto Bissainthe et Jenny Alpha. Deux grandes soeurs qui ont chanté sur scène à des époques où il n’était pas évident pour des Antillaises d’exister dans la musique. Donc, Emeline et moi aurons la joie de nous retrouver sur scène. Nous avons une admiration et un respect réciproques l’une pour l’autre et je dois avouer que je suis fan de la star haïtienne. C’est donc avec joie que j’ai accepté de partager la scène avec elle. Bissainthe et Alpha ont préparé le terrain L. N. : Emeline Michel et Jocelyne Beroard, deux vedettes pour rendre hommage à deux icônes de la musique antillaise : Toto Bissainthe et Jenny Alpha. Qu’est-ce que ces femmes ont représenté pour vous ?
J.B. : Ce sont des aînées qui ont préparé le terrain. Jenny et Toto n’ont pas eu la vie facile. Les rôles au cinéma n’étaient pas prévus en France pour des femmes qui n’avaient pas la couleur dominante et, côté musique, nos chansons de surcroît en créole avaient du mal à passer sur les ondes. Il faut attendre les années 80 pour que ça change. Elles sont des exemples, des battantes qui ont défriché le terrain. J’admire leur courage et leur talent. L.N. : Qu’est-ce que vous donnez à voir et à revivre en présentant au public ces deux références culturelles ? J.B. : Le répertoire sera d’abord composé de nos chansons respectives. Nous rendons hommage à Jenny Alpha et Toto Bissainthe avec quelques-unes de leurs chansons. Il est important qu’on ravive régulièrement la mémoire de ceux et celles qui étaient là avant nous. Je ne peux pas décrire le spectacle, puisque nous le faisons évoluer et que, dans quelques jours, nous serons ensemble pour celui de la Martinique. Pour le moment, nous mettons nos idées en commun et préparons les chansons. L.N. : Y a-t-il une affinité entre Toto et Jenny ? Si je vous demandais de faire le portrait de ces deux femmes de scène, qu’est-ce que vous retiendrez ? En quoi sont-elles différentes l’une de l’autre? J.B . : De ce que j’ai perçu, Jenny et Toto n’ont pas le même caractère. Question expression musicale, l’une est toute en tendresse, l’autre toute en douleur. Les deux se complètent et représentent bien la femme antillaise dans sa diversité et dans leurs deux expressions; on perçoit aussi deux histoires totalement différentes. J’ignore si elles se sont ren-
contrées. Toutes deux furent des battantes, parce que ce métier n’était pas tendre avec les femmes. Les hommes occupaient le terrain. Chez nous, une femme artiste était souvent perçue comme une femme légère. Il fallait donc avoir du caractère ! De plus, pour vivre de ce métier à Paris, on se heurtait au bon vouloir des gens de ‘’lotbò’’ et les circuits étaient et sont encore de nos jours assez réduits. Jenny a eu la chance de connaitre l’époque où la biguine était à la mode. Toto est venue avec une musique qu’on ne dansait pas, mais qu’on écoutait. En fait, elles ne sont pas de la même génération. Jenny a été chanteuse jeune, puis comédienne. Toto fut comédienne puis chanteuse. J’ai connu Jenny assez tard dans sa carrière de comédienne. C’était une femme agréable, souriante, gaie et d’une extrême douceur. Décédée centenaire, elle apprenait encore des textes pour jouer au théâtre du haut de ses 94 ans. J’ai rencontré Toto très rapidement lors d’un de nos séjours en Haïti dans les années 80, mais j’ai eu la chance de la voir en spectacle à Paris, à la salle de la Mutualité où, vers la fin des années 70, bon nombre d’artistes antillais se produisaient lors de leur passage à Paris (Eugène Mona par exemple). Elles sont donc de deux périodes distinctes, avec deux façons de vivre Paris.
Les icônes ont chacune leur histoire
Musicalement, Jenny a commencé après la seconde Guerre mondiale, alors que Toto s’est imposée dans les années 70. La Martiniquaise était «un peu chez elle» et se battait pour la reconnaissance de la culture de chez nous, en chantant la biguine dans tous les cabarets d’Europe.
Après s’être engagée dans la résistance, elle s’est battue plus tard pour l’accès des comédiens noirs au répertoire classique. Toto venait d’Haïti et vivait en exil. Elle fut d’abord comédienne, mais je l’ai connue lorsqu’elle s’est consacrée à la musique. Elle ne chantait pas le compas que dansaient (et dansent encore) tous les étudiants, mais nous a ouvert à la musique qui parlait de l’âme de son île qui a dû payer cher sa liberté. Je la comparerais plus facilement à notre compatriote Eugène Mona. D’ailleurs, tous les étudiants qui avaient les disques de Mona à l’époque à Paris avaient également ceux de Toto dans leur discothèque. Pour ma part, on ne peut comparer vraiment Jenny et Toto, ce sont des femmes de deux générations avec des expressions différentes. Toutes deux avaient cette même envie d’exister qui émane de leurs forces culturelles. J’admire les deux. L.N. : ‘’Iles en Elles’’, un beau concept pour spectacle. Cela supposerait-il qu’Emeline et vous, vous allez faire le tour des îles tout au long de l’année ? J.B. : Nous l’espérons vivement, et même présenter des spectacles aux Etats-Unis. Déjà, la Guadeloupe est demandeur. Croisons les doigts. L.N. : Après un tel événement, à quoi rêvent les deux soeurs des îles francophones ? De projets en commun... surtout pas de secret pour le public. J.B. : Pourquoi pas ? L’aventure ne fait que commencer et se précise. Mais Emeline et moi, nous vivons dans des coins différents et éloignés où les histoires de visa compliquent à tout bout de champ les envies simples de collaboration que nous pourrions avoir. La crise n’arrange rien et les billets d’avion ne sont pas donnés. Mais tout reste possible.... L.N. : Quelle est votre actualité ? J.B. : Kassav de nouveau sur les routes, je devrais dire dans les airs... et de nouvelles chansons en préparation. Du pain sur la planche. Alors, je ne me plains pas. Propos recueillis par Claude Bernard Sérant serantclaudebernard@yahoo.fr
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Frérot Jean Baptiste de la musique au cinéma
« Pour toi mon amour » pourrait-être le titre du film auquel participera JeanEdouard Jean-Baptiste a.k.a. Frérot. Rentré en Haïti le vendredi 13 mai 2011 après qu’il a été choisi par les responsables de Mass Konpa, ce n’est que le samedi 18 juin que Jean-Edouard Jean-Baptiste dit Frérot a eu finalement sa première prestation avec Mass Konpa à Mango Lounge, à Pétion-Ville. Depuis, Baby Fé fait sa route avec le groupe du député-artiste Gracia Delva. Il a pu chanter sur le nouvel album de Mass Konpa titré « Jije’m » plusieurs morceaux dont « Sove’m », « Si’m te milyonè », « Atakan jilèt » et « No Matter what ». Quelques semaines après la sortie de cet album, Frérot annonce qu’il va se lancer dans le cinéma afro-caribéen. Le chanteur déclare qu’il tourne un court-métrage du genre tragicomique ou s’entremêlent rires et pleurs, joie et amertume, amour, passion et trahison. Frérot annonce qu’il participera à ce film, qui pourrait se titrer « Pour toi mon amour », en tant qu’acteur principal. D’autres personnes qui ne sont pas tout à fait professionnelles ont été contactées pour jouer dans ce film. C’est le cas Wilson, le batteur de Hangout, par exemple. Jean-Edouard Jean-Baptiste pense déjà à plusieurs compagnies pour la production du film « Pour toi mon amour » dont le script est de lui. Baby Fé dit compter élever la barre du niveau de certains films haïtiens à partir de son court-métrage « Pour toi mon amour ». Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Racine Mapou de Azor
18 ans déjà !
Racine Mapou est majeur ce lundi 5 mars 2012. Le groupe a fêté le lundi 5 mars 2012 ses 18 ans d’existence au service de la culture haïtienne. Dans cet esprit de fêt, quelques petites activités privées sont prévues ce samedi 10 mars 2012 à Lilavois 29. Cette célébration arrive à un moment où le groupe s’apprête à commémorer le 1er anniversaire de la mort d’Azor, le fondateur, décédé le samedi 16 juillet 2011, après une prestation de Racine Mapou à Saut-D’eau, à l’occasion de la Mont-Carmel. Dans une note parue dans la presse, les responsables de Racine Mapou d’Azor rappellent que beaucoup de musiciens dont François Fortuné alias “Tinonm”, frère d’Azor, Ronine Faustin, “Suze”, Lemour Fortuné, Rosemanie Fortuné, “Claudette”, Elius Ozius, “Dyepanou”, Luckner Toussaint, “Roi des Lions”, et tant d’autres qui étaient aux côtés d’Azor depuis le 5 mars 1994 lors de la fondation du groupe, en font encore partie. Durant plus de dix-sept ans, ils ont accompagné le regretté maestro sur scène et dans les bons et les mauvais moments de son existence. Après la disparition d’Azor, ils ont décidé de continuer l’aventure de Racine Mapou sous la direction de François Fortuné, le frère du feu artiste. Après la célébration du 18e anniversaire de Racine Mapou en privé ce samedi 10 mars 2012, le groupe se produira le samedi 17 mars à Côte-de-Fer. Racine Mapou annonce que d’autres projets sont en préparation pour cette année, qui devrait voir la sortie d’un nouvel album. Les intéressés peuvent entrer en contact avec François Fortuné au 3479- 53 21. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Les Princesses de l’arc-en-ciel le prochain film haïtien En dépit du fait qu’il a réalisé des films achevés mais jamais projetés en Haïti dont « Stella » et « L’ami fidèle 1 », fraîchement sorti, Antès Exumé continue de montrer son attachement et sa passion de produire pour le cinéma haïtien. Le réalisateur annonce sous peu la sortie de son prochain film, « Les Princesses de l’arc-en-ciel », qui sera produit par sa compagnie « Haïti M’amour Productions ». Environ 30 acteurs dont Sherley Calixte, actrice principale, sœur de Lovelie Calixte, Eddy, ont pris part au tournage de ce film. Selon Antès Exumé, le réalisateur, « Les Princesses de l’arc-en-ciel » est un film imaginaire, très classique, éducatif et romantique. « Après le séisme du 12 janvier 2010, j’avais toujours pensé à faire quelque chose pour guider et encourager à la protection de l’environnement. Ajouté à cela, le film ‘’Les Princesses de l’arc-en-ciel’’ sera une festivité de beautés créoles où les gens pourront voir de très jolies demoiselles. Ce sera un film décent que même des enfants pourront regarder sans problème ». Antès Exumé a déclaré avoir pris toutes les dispositions nécessaires afin que la grande première de « Les Princesses de l’arc-en-ciel » ait lieu l’été prochain. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
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« M DAMOU » BELO
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’est en présence d’amis, de commanditaires et de personnalités de la presse qu’a eu lieu le vendredi 2 mars, à l’hôtel Montana, la grande première du dernier clip de Belo, « M’damou ». Cette projection spéciale a été précédée d’une prestation très rythmée de l’artiste en l’honneur de ses invités. Vendredi soir, début de week-end. Dans l’agenda de Ticket, les affiches sont maigres, on a l’impression que les groupes se reposent après le carnaval. A Pétionville, l’un des rares rendez-vous intéressants est à l’hôtel Montana : Belo est à l’affiche. Un public restreint est attendu, car il s’agit de la présentation de la dernière œuvre de l’artiste à des particuliers. L’espace hôte est réputé pour sa fraicheur nocturne et son calme habituel, des atouts singuliers pour une activité de ce genre. Caleb Desrameaux, parfait dans son costume noir, fait résonner sa voix dans la grande salle de conférence de l’hôtel. Ses propos de bienvenue sont courts. Il nous évite le blablabla des animateurs qui fatiguent. Sa présentation terminée, l’animateur de Matin Caraïbes cède sa place à Belo. Vêtu de jeans et veston, l’homme ne s’attarde pas. Ses doigts de guitaristes sont impatients, ils caressent déjà les cordes de l’instrument. Sur la scène, Fabrice Rouzier, Kéké Bélizaire, Emmanuel Jean-Baptiste et Josué Nazaire le soutiennent. Ils ont un parfait jeu d’ensemble qui met l’artiste à son aise. Le coup d’envoi donné, la salle se tait, le prix RFI 2006 chante, les voix de Valencia et d’Emmanuela donnent une autre saveur aux titres interprétés. ‘’Lakou trankil’’, ‘’Référence’’, ‘’Haïti debout’’, trois albums dans lesquels Jean Bélony Murat puise des hits et des tempos différents, allant dans le sens de la prise de conscience au défoulement total. En fin de prestation, Belo reprend, au prix d’applaudissements incessants, un duo réussi avec Taïna Covington, suivi d’un jam avec Marodie Pierre. La partie la plus importante de cette soirée était certainement la présentation du clip « M’damou », une musique gravée sur le dernier album de l’artiste, « Haïti debout ». Tournée entièrement en France, ce morceau, l’une des rares œuvres de l’artiste qui ne reprennent pas des termes sociaux ou des sujets engagés qu’il expose généralement, raconte l’histoire d’un homme sous l’emprise de ses sentiments pour une demoiselle qui se retrouve sans cesse sur son chemin. Réalisé par Guerrier Jean-Francky, le clip est d’une grande simplicité et rentre dans le cadre de la promotion de l’album. L’artiste, qui est actuellement en tournée nationale avec l’OIF, attend que cette vidéo reçoive du grand public la même note d’appréciation que celle de Montana.
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Plésius Junior LOUIS (JPL 109) unior.jpl007@yahoo.fr
TAïNA CONVINGTON, REINE DE LA SOIREE
L’AMBASSADEUR DE FRANCE, LA DIRECTRICE DE L’IFH ET LEURS AMIS DAMOU BELO
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Le festival des jeunes talents
Panne d’organisation !
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es horloges marquent déjà la moitié de cette journée de 4 mars. Cercle Bellevue, le cadre choisi pour la tenue de la première édition du Festival des jeunes talents, attend. Les exposants et les maquilleurs sont à pied d’œuvre. Ils s’affairent à la mise en place de leurs produits, au moment où DJ Kosmobèk et DJ Nos, à tour de rôle, créent l’animation avec des beats très prisés. Tout est fin prêt. Mais la grande foule n’est pas encore venue. Un retard qui persiste. 2 h 30 p.m. Un autre air envahit les lieux. Au fur et à mesure que le soleil glisse derrière les arbres, l’ambiance devient plus festive. Les jeunes, émoustillés, super chics, folâtrent, sillonnent tous les coins en quête de tout et de rien. Couleurs, clarté, vie, tout est au rendez-vous. Des photos de femmes nues portant des masques, une collection nommée « Mask San Rad » présentée par
Miu, qui n’attire toujours pas le public, malheureusement!
La troupe de danse GAT a étonné plus d’uns avec sa prestation!
Sous le stand de Zoule MakeUp, les filles défilaient pour se faire belle
La troupe de Cynswag un peu trop vulgaire à nos gouts!
le photographe Frederick C. Alexis, aux délicieux gâteaux de Tanya Lemaire en passant par les bijoux de Gabriel Joël, et les variétés (bijoux, peinture sur tissus, etc.) de Naїca Altidor, l’ensemble paraît alléchant. Les enfants, accompagnés de leurs parents, ont pour la plupart le visage coloré, avec des papillons multicolores, des fleurs ou autres dessins sur les joues. Une œuvre réalisée par les maquilleurs de Zoule Makeup.
Frederick Alexis a présenté un exposition de photos nommée “Mask San Rad”
Une fête tardive
Les exposants, avec leurs produits artisanaux et leurs bouteilles de boissons, deviennent des cibles. Sous les cases qui leur sont réservées, demandes et attentes s’entremêlent. L’ambiance est dosée. Avec sa tenue rouge pourpre, on le voit venir de loin. Ses longues jambes, ses pas de danse chancelants et ses gestes drôles font de lui l’être le plus remarquable du cercle : Monsieur « Janmdebwa » domine tout.
Prestations bousculées
A ce spectacle haut en couleurs, quelques jeunes talents, chanteurs et danseurs, sont choisis pour offrir des prestations. Un moment très attendu par les jeunes. Ils sont nombreux à se masser devant le podium pour chanter, danser et applaudir. Miu, sans grand effort, entraîne le public dans une bonne ambiance en interprétant « We found love » de Rihanna. Geraldo, pour sa part, avec « Rèv Pam », se fait ovationner. Thirty Ted, Teevee (venu de Boston), Queen Malie et tant d’autres jeunes talentueux, avec brio, sauvent cet après-midi, un bel événement. Le staff de Koi d’9, composé de
Stéphanie Douyon, Adneika Jean, Matti Domingue, Christi Marcelin, Jessica Lahens et Marly, toutefois, auraient pu faire mieux. Leur mission étant d’encadrer les jeunes talents et les aider à s’épanouir, pour une première, elles ont quand même fait leurs preuves. Déjà on leur dit à la prochaine édition un peu plus réussie ! Lord Edwin Byron lordedwinb@yahoo.fr
Black Alex et Ogun, deux rappeurs en mal de flows
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Party Mania a fait le bonheur des petits avec de vraies personnages de dessins animés
Cheeezzzz!!!!
Les tous petits étaient aussi de la fête
Le maquillage de Party Mania 3 jolies Tickettes!
Naika, nouvelle petite amie de Bricks de BC se convertit en designer Les filles ne se faisaient pas prier pour poser! Les maquilleuses de Zoule Make Up
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Radio-Télé Lumière a célébré ses 53 ans Le Palais municipal de Delmas a servi, dimanche soir, de (vaste) podium aux artistes du monde évangélique, qui ont offert un grand spectacle à des milliers de personnes à l’occasion du 53e anniversaire de Radio Télé Lumière.
L
a voix est un instrument hors pair. Un instrument, qui remplace tous les autres quand les jeunes chanteurs du groupe Union des Frères en Christ performent sur scène. Quand ils modulent leur voix sur plusieurs registres de tons, l’acapela qu’ils donnent à entendre fait rêver l’auditoire. Devant un public attentif s’est dé-
roulé, le dimanche 26 février dernier, le concert traditionnel de Radio-Télé Lumière pour fêter ses 53 ans d’existence. Contrairement à l’année précédente, les groupes à l’affiche ont pendant trois heures et demie gratifié le public d’un spectacle captivant grâce à l’amélioration portée sur le plan technique. Différentes formations musicales, notamment la chorale Alléluia, la troupe « Prodige », Linda Noël (gagnante de l’édition 2011 du concours chants d’Espé-
rance de Radio-Télé Lumière), Les Christophiles, les groupes Union des Frères en Christ et Beraca, ainsi que Clara PierreLouis et Jérémie Joseph venus respectivement des États-Unis et de la République dominicaine, ont charmé l’auditoire par des chansons perçues comme de véritables classiques du répertoire évangélique et que le public ne s’est pas fait prier pour reprendre en choeur lors des performances musicales. Comme les jeunes chanteurs du groupe Union des Frères en Christ, l’artiste Jérémie Joseph, venu spécialement de la République voisine pour la circonstance, s’est imposé en gardant la scène plus longtemps que prévu, en dépit des signaux royalement ignorés desdits organisateurs. On retient aussi la performance remarquable de la troupe « Prodige », qui a épaté le public par trois chorégraphies de bonne facture. Sans oublier la chorale Alléluia, qui a exécuté deux morceaux comme pour casser le dernier fil qui maintenait ce qui restait de la foule dense du début avec la pluie menaçante. Débordée par l’affluence des invités, le palais municipal explosait sous les applaudissements d’une assistance euphorique. « Rien de mieux pour fêter avec la doyenne des stations de radio évangélique en Haïti », a indiqué, ravi, Jude Saint-Fleur, fan incontesté de la chorale Alléluia. « Ça fait longtemps que les activités évangéliques n’ont pas attiré tant de monde. J’ai eu assez pour mon argent», se réjouit Anne-Marie, une ani-
matrice de spectacle de variétés. Fondé le 20 février 1959 par un groupe de missionnaires américains présidé par le pasteur David Hartt, à Cité Lumière, aux Cayes, Radio Lumière reste et demeure aujourd’hui l’un des plus précieux et des plus remarquables joyaux du patrimoine évangélique haïtien. Étant également une station communautaire, elle cherche à atteindre le plus grand nombre possible d’auditeurs vivant en dehors des grandes villes. 53 ans pour une station de la trempe de Radio Lumière qui oeuvre à la promotion des grandes valeurs et de l’éthique chrétienne qui ont toujours fait la fierté de l’homme haïtien à travers le cadran, ça se fête. Tenir durant toutes ces années dans des conditions difficiles, dans un secteur où l’on est souvent en butte à l’incompréhension des uns et des autres, cela mérite d’être célébré. Amos Cincir cincir2005@yahoo.fr
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DE VOUS A MOI
M’AS-TU VU ?
Tape-à-l’œil, trompe-l’œil, flashy, etc. tout est occasion maintenant de se faire voir. Nul n’est marginal, tout le monde est plutôt – paradoxalement – original. Et tout naturellement la scène se passe partout où il y a des humains, vu que les occupants du règne animal n’ont pas comme nous, le choix de leurs parures et de leur goûts en matière vestimentaire. Fort heureusement d’ailleurs : imaginez que les paons pouvaient porter des mini-jupes, nos yeux ne jouiraient plus de ce délice de couleurs et de teintes rares, et personne n’utiliserait plus cette expression pour traduire une personne vraiment bien mise : « être en plumes de paon ». Imaginez que le coq pouvait porter une casquette – et de grâce, n’allez pas où je ne vous emmène pas s’il vous plait : je parle bien du gallinacée, et quand je dis casquette, je visualise du tissu hein, pas de latex, merci - donc je disais cela pour déplorer le fait que nous n’aurions pas moyen de comparer la fierté, l’ostentation, à la crête du roi de la basse-cour. Donc les humains, comme je le disais ou l’écrivais plus haut ont fort heureusement cette possibilité de ‘changer de tête’. Mais dommage que l’expression ‘changer de tête’ signifie plutôt changer de look, car je me porterais volontaire pour aider certains individus possédant cervelle (et ce n’est pas le féminin de cerveau non) à changer de caboche effectivement. Je me demande si je n’ai pas déjà mentionné ça… hmm peut-être que c’était ailleurs … Bon, en tout cas, si vous l’avez déjà lu, vous le relirez, depi dat nap li menm bagay yo sou afich expiré nan lari-a! Oui, j’avais fait cette remarque, à savoir pourquoi est-ce que quelqu’un s’affuble de ces lunettes à la monture rappelant un équipement de soudeur ambulant? Est-ce vrai que quelqu’un a écrit quelque part que la beauté est dans les yeux de celui qui regarde? Eh bien il
faut croire que mes yeux sont vairons à 100% ou franchement laids! Sur le nez de feu le docteur Duvalier, et en noir en blanc encore, je comprends ces fameuses montures. D’ailleurs, même si je ne comprenais pas, m-pa tap pran chans di sa leu sa-a… Mais je vous assure que chaque fois que je … (il y a un verbe pour « pantan »? non? oui? vous n’êtes pas sûr?)… je devrais dire que je tombe - mais ça n’aurait pas le même effet, vu que je ne chois pas (verbe choir qui signifie tomber oui! pas choisir non!) - sur un jeune homme ou une jeune fille portant cette horreur sur les yeux, franchement, je pantan! Je n’invente rien, vous les rencontrez aussi, et peut-être même que vous en portez une paire pour lire ma rubrique par-dessus l’épaule de votre copain ! Ah haaa! Bon, laissons la tête de côté, descendons. Ça, je suis certaine d’en avoir déjà parlé mais peut-être dans d’autres circonstances. Non, je ne vais pas reparler des pacsminas ou foulards autour du cou de mes compatriotes en plein midi sous le chaud soleil de notre beau pays, mais les garçons, pourquoi ce gilet (de laine s’il vous plait!) par-dessus votre chemise en plein été et par temps de chaleur? Ou pourquoi ce maillot à manches longues sous ce maillot à manches courtes? Ah vous êtes artiste et vous devez être marginal ooops, pardon, original (les deux termes se ressemblent, excusez-moi…) Mais c’est quand même à apprécier : pendant que les gars se couvrent (même trop), les filles se découvrent encore plus! Certaines se croient même des publicités vivantes pour tout produit qui se vante d’être « no limit »! Plus rien n’est caché, et c’est vrai qu’un brother n’a plus à se baisser pour trier, et pis encore, si c’est la sister qui se baisse, brother ka triyé pou piyay! Je crois que définitivement
les tissus de nos jours sont vraiment de bonne qualité, ainsi que le fil qui les coud, parce que vu les efforts désespérants que je vois certaines dames (elles ne méritent pas ce titre, elle n’en sont pas…) faire pour tirer une « robe-corsage
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» vers le bas – comme si elles ne savaient pas ce qu’elles portaient hmmm – particulièrement quand elles entrent dans un lieu de culte, eh bien le tissu devrait leur rester dans les mains : se pa ti tiré desann jwèt non! Mais chassez le « naturobe », il remonte au galop ! Bon, les mini sont tellement exagérés et indécents, qu’il ne vaut même plus la peine que le top soit décolleté, sinon ce serait définitivement appeler sur soi la tuberculose en plus des crampes aux jambes! Mais tout est bon pour celui ou celle qui veut absolument se faire voir! Le m’as-tu vu prend de l’ampleur, zafè douleu nan sentu, zafè chaleu, zafè dan woch yo sou beton-an se bobèch: il faut qu’on se fasse remarquer !!! Tout sa poko anyen non! De nature très bienveillante, j’ai toujours prôné la tolérance, et à quiconque se plaindrait tout près de moi de la semi-nudité ou le ridicule de ce genre de tenues, je réponds toujours : « faut pas critiquer, peut-être qu’il ou elle est dans le dénuement et que c’est la charité qu’on lui a fait … » Mais j’ai fini par croire que cette charité venait toujours d’une certaine classe de personnes versées dans la péripatétique (pour les filles) et dans les sports d’hiver (pour les garçons, soyons cléments...) Pourquoi toujours ces mêmes choix sinon? Oh oh! C’était sans compter les chaussures! Là, nous versons carrément dans la « pluri-pathétique », vu que tout ce que portent ces dames est sujet à faire pitié. Moi, ce genre de talons, je savais les voir quand je regardais la télé, aux pieds des go-go girls ou des dames vendeuses de plaisir EN FONCTION! Ou encore portés par des mannequins en train (en deux mots hein là) DE DEFILER! Heps! surtout ne venez pas me dire que je suis rayisab parce que je suis patat et je ne peux pas les porter! Non, je peux porter tout ce que je veux, je suis même excentrique à mes heures et je peux me le permettre parce que si je choque par ma tenue, je pourrai me rattraper sur la culture ou le langage, et à la rigueur, on me prendra pour une originale ; mais, Ciel! ces m’as-tu vu ne peuvent que choir sur la chaussée, ils n’ont rien à quoi s’accrocher ! De vous à moi, m-chache yo m-pa wè yo ! Sister M*
Les amis de Ticket ont dit sur
Stephanie Sejour Antoine (Tifane)
Gilbert Ravix
Hmm, I just saw a pic of me from 10 years ago and I still look the same... :o) C’est –à - dire..?
L’étoile qu’incarne ton être fait briller mes yeux chaque fois que je te regarde. Oh la laaaa ! (Bregard Anderson’s voice)
Jennifer Djeez Legitime
Richard Senecal
Samdi swa se mouvman bannann peze, griyo ak kabrit boukannen. Se anbyans tafya koule ak tranpe marinen. Se yon gwoup zanmi kap ri sou son #CoupeCloue. La vi konn bel wi mesyeu! Au moins y’en a qui s’amusent !
Tim Valda
Résolution 2012 : passer moins de temps sur les réseaux sociaux ! Bien sûr qu’on te croit !
Kabrit mare anba ti pye bwa fin manje tout fèy epi lap plenyen poutèt kout solèy! Pardon ????
Lyndsay Nakysha Jasmin
Cheri demen maten mwen met fe yon ti mayi blan ak foie pou ou Bebe ? Parce que le menu de « Bebe » est aussi posté sur Facebook ??!!
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