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15 mars 2012 No 599
C’EST LEUR ANNIVERSAIRE
choses que vous ignorez sur Eva Longoria Alors que l’héroïne de Desperate Housewives fête ses 37 ans ce 16 mars, découvrez vite 25 choses que vous ignorez à son sujet.
1) Son nom complet est Eva Jacqueline Longoria. 2) Elle aime étudier l’histoire et la littérature latina. 3) En avril 2007, elle a fait l’erreur de dévoiler une partie de l’intrigue deDesperate Housewives lors d’un talk-show, ce qui lui a valu quelques problèmes avec la production. 4) Plus jeune elle était pompom girl. 5) Elle serait en négociations pour écrire un roman érotique. 6) Elle a fondé sa propre association, Eva Heroes qui vient en aide aux enfants handicapés. 7) Elle sait tirer. Elle a d’ailleurs battu tous ses collègues au stand de tir lors du tournage de Sentinel. 8) Elle a sorti un parfum, EVA, by Eva Longoria. 9) Elle a été mariée au basketteur Tony Parker de 2007 à 2010. 10) Lorsqu’elle était plus jeune, les autres enfants l’appelaient «la brune moche» (pretia fea), en référence à sa peau, ses cheveux et ses yeux sombres. 11) Sa sœur Linda est handicapée mentale. 12) Son jeu vidé préféré est PacMan. 13) Son divorce avec Tony Parker n’était pas le premier. Elle avait déjà été mariée à l’acteur Tyler Christopher de 2002 à 2004. 14) Elle a pris le parti de Marc Cherry dans le procès qui l’oppose à Nicollette Sheridan. 15) Elle a fait ses débuts dans Les feux de l’amour, en incarnant Isabella Williams. 16) Elle a eu des contrats d’égérie avec les marque Bebe sport, Hanes, L’Oréal, Magnum, Heinekein et London Fog. 17) Eva Longoria est apparue dans deux clips: Public affair de Jessica Simpson etUnpredictable de Jamie Foxx. 18) Il lui est arrivé de chanter avec les Pussycat Dolls une fois. 19) En 2004, elle a mentionné dans une interview aimer les vibromasseurs. Les fans ont alors commencé à lui en envoyer avant qu’ABC ne lui demande d’arrêter d’en parler en interview. 20) Elle mesure 1m57 et fait une taille 0. 21) Elle est l’auteur d’un livre de cuisine, Eva’s Kitchen: cooking for family and friends, sorti en 2011. 23) Elle a gagné 5 récompenses pour son travail dans Desperate Housewives. 24) En 2005, elle s’est blessée sur le plateau de Desperate Housewives lorsqu’une poutre métallique lui est tombée sur la tête. 25) Elle soutient Barack Obama.
Eva Longoria née le 16 mars Mercredi 13 mars
Emile Hirsh (Acteur), Racheal Bella (Actrice), Will Clark (Sportif ), Adam Clayton (Musicien), Dana Delany (Artiste), William H.Macy (Acteur), Neil Sedaka (Chanteur/ compositeur), William Casey (Politicien), L.Ron Hubbard (Ecrivain), Percival Lowell (Scientifique).
Jeudi 14 mars
Colby O’Donis (Chanteur), Taylor Hanson (Chanteuse/musicienne), Gary Dell’Abate (Producteur), Kirby Puckett (Sportif ), Billy Crystal (Comédien), Pam Ayres (Humoriste), Michael Caine (Acteur), Quincy Jones (Compositeur), Frank Borman (Scientifique), Hank Ketcham (Peintre).
Vendredi 15 mars
Caitlin Wachs (Actrice/mannequin), Sean Biggerstaff (Acteur), Joe Hahn (Beat maker/musicien), Eva Longoria (Actrice/Model), Will.I.am (Producteur/rappeur), Mark Hoppus (Musicien), Fabio (Artiste), Dee Snider (Chanteuse/Compositrice), Sly Stone (Célébrité), Phil Lesh (Bassiste), Harry James (Musicien).
Samedi 16 mars
Malande Blenda (Journaliste), Kevin Tod Smith (Acteur), Flavor Flav (Rappeur), Erik Estrada (Artiste), Bernardo Bertolucci (Scénariste), Jerry Lewis (Comédien/musicien), Mercedes McCambridge (Actrice), Henny Youngman (Comédien).
Dimanche 17 mars
Caroline Corr (Musicienne), Mia Hamm (Sportive), Billy Corgan (Musicien/chanteur/compositeur), Rob Lowe (Acteur), Arye Gross (Présentateur), Gary Sinise (Acteur), Kurt Russell (Acteur), Patrick Duffy (Artiste), John Sebastian (Chanteur), Paul Kantner (Chanteur/compositeur).
C’est aussi leur anniversaire
Nat King Cole, Bobby Jones, Shemps Howard, Madeline Carroll, Adam Levine, Devin Lima, Dane Cook, Queen Latifah, Bonnie Blair, Vanessa Williams, Irene Cara, Brad Dourif.
Agenda du week-end MERCREDI 14 MARS 2012
-Avant-première de « Herbbie, le jazz et la musique » d’Arnold Anthonin (Le Vilatte) De : 6 hres 30 pm-10 hres pm -Jusqu’’au 16 mars, conférences sur la francophonie (Fokal) -Twoubadou Wednesday (Garden Studio, tète de l’Eau) De : 6 hres-10 hres pm -Atelier de Lecture de textes et séances de contes (St Raphael, Trou du Nord)
JEUDI 15 MARS 2012
-JEDI MIZIK (IFH) Dès : 7 hrs pm
VENDREDI 16 MARS 2012
-Zatrap, Passito …ect (Claranamar) -Jean-Bernard Thomas (Garden Studio, Tète de l’Eau) De : 8 hres pm-11 hres pm -Un Vendredi à l’Enarts : « La Francophonie et Moi » (Enarts) De : 10 hres am-6 hres pm -Spectacle des petits (Jardin Fleuri de Yolaine Rameau) De : 8 hres-midi -Causerie : Le francais a-t-il un avenir en Haiti » (Une Ecole, Jérémie) -Conférence : Jeunesse noyuvelle technologie et développement durable » (Lycée Jean-Jacques) Dès : 10 hres am -Contes havanais à dormir debout de
Pour Insertion Phone: 3922-3006 E-mail : francoispiere54@yahoo.fr Zoé Valdès (Alliance francaise de Jacmel) Dès : 18 hres
SAMEDI 17 MARS 2012
-Spectacle « Limit Soley » de Syto Cavé et Boulo Valcourt (OIF) Dès : 19 hres 30 -Stevy Mahy (Garden Studio) De : 6 hres pm à 11 hres pm -Zatrap, Izolan …ect (Collège Fernand Prosper) Dès : 10 hres am -Séance de peinture (BMC) Dès : 10 hres am
DIMANCHE 18 MARS 2012
-Soirée culturelle francophone (Auditorium Michel Toussaint, campus de l’université Adventiste) Dès : 17 hres 30 pm -Animation socio-culturelles Interclubs (Musée Georges Liautaud, Croix des Bouquets, Fonfation Afric-América, et ADAAC et les clubs socio-culturels) De : 14 hres à 20 hres
Une publication de Ticket Magazine S.A.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL REDACTEUR EN CHEF Stéphanie ANDRÉ SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Rosemond LORAMUS Joël FANFAN Wendy SIMON Aceline RENE Dimitry Nader ORISMA Toussaint Jean François TOUSSAINT Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Duckenson LAZARD Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée Décembre CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Photographes Frédérick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Publicité: 3782-0905 / 3782-0893 Rédaction: 3456 1920
15 mars 2012 No 599
L’agenda de Péguy C’est bien la période de carême. Ceux qui sont pratiquants feront pénitence, les autres tâchez de vous amuser. Vous avez une fois écouté Celia Rose au Club des artistes. Cette foi-ci, elle sera au Quartier Latin, mardi à compter de 7 h p.m. Ne ratez pas non plus leur buffet indonésien qui est servi ce même jour de 7 h p.m. à 11 h p.m. Mercredi, l’avant-première de « Herbbie, le jazz et la musique haïtienne, le dernier film d’Arnold Antonin a Le Villate. La projection est prévue pour 6 h 30 p.m. Le spécial Twoubadou Wednesday de Garden Studio à compter de 6 h p.m. Jeudi, de la musique classique toute la soirée a l’Institut français. Du roots, du rock et du reggae avec Ram a l’hotelOloffson Vendredi, Jean Bernard Thomas fait son show « reggae or die » au Garden Studio. Samedi StevyMahy nous revient de la Guadeloupe pour jouer au Garden Studio. Fêtez également la Saint Patrick au Café de l’Europe Dimanche, mangez au brunch de Quartier Latin. Il est prêt des 10 h a.m. Lundi, dînez copieusement à Céléri Rouge sur l’avenue Panaméricaine, au # 388. Mardi, un bon petit déjeuner à Le Petit Creux. Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com
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z z u B
t in a ls a V y e n h p a D par
Le prix Livres en Folie de la première œuvre
A l’occasion de la 18e édition de Livres en Folie, la Unibank et Le Nouvelliste introduisent le prix Livres en Folie de la meilleure œuvre. Ce prix, qui distinguera une œuvre de fiction – roman, poésie, nouvelles – et une œuvre scientifique – sciences, sciences humaines, etc., a trois principaux objectifs. Il veut encourager la production littéraire et scientifique, faire découvrir deux nouveaux auteurs au public et aussi permettre à deux œuvres de qualité d’être connues du grand public. Toutefois, certaines conditions ont été posées : l’auteur ne doit avoir jamais publié de livres auparavant ; le livre doit avoir été publié entre le 1er juillet et le 14 avril 2012 ; l’auteur doit être haïtien ou d’origine haïtienne ; la publication peut être à compte d’auteur ou à compte d’éditeur ; réalisée en Haïti ou à l’étranger ; et six exemplaires de l’ouvrage imprimé doivent être déposés au journal Le Nouvelliste avant le 15 avril 2012. Un seul ouvrage sera primé dans chacune des deux catégories et ce prix sera désormais décerné chaque année avant la Fête-Dieu.
La COSAFH fête ses 20 ans d’existence
La comédie sans frontières
d’Haïti (COSAFH) célèbre cette année ses 20 ans d’existence. Les festivités qui ont commencé depuis le 14 février se poursuivent. Dans cette perspective, « Qui peut vaincre l’amour », une tragi-comédie en trois actes de Georges Béleck, sera présentée le samedi 17 mars à l’auditorium des sœurs de Ste-Rose de Lima à 5 h p.m. Le dimanche 18 mars, une adaptation théâtrale de Georges Béleck du roman « Le diable dans un thé à la citronnelle » de Gary Victor sera présentée dans les mêmes locaux.
Grande première du film «L’incroyable Escroquerie » Après le succès des scripts de « I love you Anne » et « La victime », c’est avec « L’incroyable Escroquerie » que Sylvio Tessier, scénariste de renom, revient sur le grand écran. Avec la complicité de Jean-Claude Bourjolly à la caméra et au montage, ce film met en vedette Soledad Jean, Ricardo Lefèvre, Philippe St-Louis, Jacques Delatour et Gladimyr Chéry. Ainsi, ce long métrage tourné depuis cinq ans environ passe en revue quelques stéréotypes de la vie courante et des faits subtils de la réalité. Aujourd’hui, en dépit des faiblesses du cinéma haïtien, Sylvio, à titre de réalisateur et avec un élan d’optimisme, annonce la grande première de son dernier film en date à Le Vilatte le samedi 17 mars 2012, à compter de 6h 00 p.m. Un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles de renouer avec les beaux souvenirs du cinéma haïtien. A bon entendeur, salut !
Côtes-de-fer
DIGICEL DOUBLE LA CAPACITE DE LA PLATE FORME DE SON SERVICE
C’est sous le thème « Yon sèl pèp yon sèl kominote » qu’aura lieu ce week-end le festival culturel de Côtes-de-Fer. En effet, à l’occasion de la fête paroissiale de Saint-Joseph, le lundi 19 mars 2012, la mairie de Côtes-de-Fer et Galata, une organisation à but non lucratif qui œuvre dans le social, invitent le public en général et la population de Côtes-de-Fer (nan bouk la) en particulier à venir participer du 16 au 17 mars à cet événement culturel. Plusieurs artistes et groupes musicaux haïtiens basés au pays et dans la diaspora prendront part à ce festival qui sera à sa 1ère édition à Côtes-de-Fer. Auparavant, l’évènement était organisé aux Etats-Unis, depuis 10, ans sous le nom « One people, one community » (Yon sel pèp yon sèl kominote). Les festivités vont commencer dès le jeudi 15 mars avec l’animation que vont créer trois bandes rara et des groupes rap de la zone. Pour la première journée, vendredi 16 mars 2012, en plein air Brothers Posse, Boukan Ginen, Dj Konvict et Izolan vont se produire de 6h PM à minuit, alors que le lendemain, samedi 17, de 2h PM à X, du matin, au bord de la mer, les formations musicales comme Disip, Koudjay, Raram, Harmonick, Mass Konpa de Gracia Delva, Sispens, Dj Tony Mix et J-Perry y seront à l’honneur. L’entrée à toutes ces manifestations culturelles sera libre. Selon Louis Joseph dit Billy, l’un des organisateurs du festival culturel de Côtes-deFer, les préparatifs vont bon train à environ 24 heures du coup d’envoi de l’événement. Suivant les explications des organisateurs, le président de la République Michel Joseph Martelly, originaire de Côtes-de-Fer, sera présent à la fête. Le chef de l’État va en profiter pour inaugurer certaines écoles (un lycée et une école nationale). Joseph Louis promet désormais que ce festival deviendra un rendez-vous annuel à Côtes-de-Fer.
Lundi 13 février 2012, PORT-AU-PRINCE, HAITI – Dans le but d’offrir un meilleur service aux nombreux utilisateurs du service de sonneries personnalisées pour appelants, « Son Pa w », Digicel a doublé la capacité de sa plateforme. En effet, 3 ans après le lancement à succès du service « Son Paw », ce service a actuellement une capacité d’accueil de 500,000 utilisateurs. Cette mise à jour a été effectuée dans le but de permettre à davantage d’abonnés de Digicel de jouir des différentes promotions réalisées à partir de cette plateforme en particulier celle de tous les mardis « Madi Atis Lokal ». Commentant cette mise à jour, David Sharpe, Chef des Produits à Digicel a déclaré «Depuis son lancement en février 2009, Son Paw a permis à des milliers d’abonnés d’ajouter une touche personnelle et divertissante dans leur communication avec leurs proches, nous sommes ravis de l’enthousiasme créé par ce service auprès de nos abonnés et nous souhaitons déjà la bienvenue aux milliers d’autres qui vont faire l’expérience Son Paw dans les prochains mois». « Son Paw » est un service permettant aux abonnés de Digicel de personnaliser la sonnerie pour appelants. Grâce à ce produit, l’abonné qui le désire peut attribuer une sonnerie personnalisée pour chacun de ses contacts ou groupe de contacts et à chaque fois que ces personnes composent le numéro de cet abonné ils écouteront la chanson sélectionnée en lieu et place de la sonnerie conventionnelle. « Son Pa’w » est facile à télécharger et est compatible à tous les modèles de téléphones du réseau Digicel. L’abonné peut souscrire de diverses manières au service «Son Pa ‘w » : 1- En appelant *764 ou textant 764 puis suivre les instructions 2- Sur le site internet de Digicel www.digicelhaiti.com 3- Directement sur Digicel Live (portail WAP), pour les mobiles équipés à cet effet. « Son Pa’w » dispose d’un répertoire riche incluant les catégories : Konpa, Rap Kreyòl, Racine, Dancehall, Reggae, Hip Hop, R&B, Gospel, Caribbean, Pop, Country, Rock, et la catégorie Son Paw Gratis et musique en entier… L’abonné peut créer son album personnel et télécharger autant de musiques qu’il le souhaite.
fait son festival culturel
Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Errata: Contrairement à ce qui a été dit dans le Ticket #598, Véronique Cadet n’est pas mariée à Alix Antoine Torchon, mais plutôt à Ernst Lyndor. Monsieur Torchon est, quant à lui, l’époux de Garlande Dumornay.Ticket présente ses excuses aux deux couples.
« SON PA’ W »
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Enock Bordes auditionné par Richie!
Depuis sa mésaventure avec Djakout Mizik et la tentative ratée de Beljazz, Énock Bordes a observé un long silence dans l’industrie musicale haïtienne. On ne le remarque plus depuis un bon bout de temps à Havana Guitar Night. Ces dernières 24 heures, l’artiste a recommencé à faire parler de lui. Enock Bordes a eu, le mercredi 14 mars 2012, une séance d’audition avec Richie et quelques autres musiciens qui devraient faire partie de la prochaine formation musicale de la superstar maker dont El Pozo et Nixon Mesidor. D’ailleurs, des photos prises avec ces derniers lors de l’audition est disponible sur sa page Facebook. « Honnêtement, Énock Bordes est très talentueux. Il est bon, il nous a donné satisfaction au cours de la séance d’audition, mais nous n’avons pas encore pris la décision finale à savoir si on va le retenir pour être le chanteur du groupe. Comme nous allons nous prononcer dans environ une semaine, tout le monde saura le chanteur ainsi que les autres musiciens faisant partie du groupe », nous a confié une source. Après, notre conversation avec cette source, on a essayé en vain d’avoir la réaction d’Enock Bordes après son audition.
Reginald Cangé
Concernant les rumeurs selon lesquelles Reginald Cangé aurait déjà donné son accord pour rejoindre le groupe de Richie, notre source nous dit avoir entendu ces rumeurs comme tout le monde mais, à aucun moment, il n y a pas eu aucune négociation entre Richie et Reginald Cangé. « Il y a des gens qui l’ont écrit sur ma page Facebook et sur d’autres sites en ligne, mais c’est faux, je n’ai eu aucune conversation ou négociation sà ce sujet avec Reginald Cangé», a déclaré ce responsable qui veut garder l’anonymat. Quant à Reginald Cangé a.k.a. Pè Las, il se fait de plus en plus rare. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
Pas de « djaz » avec Richie et
Iles en Elles ! A
près une Journée internationale de la femme qui se termine en queue de poisson ici à Port-auPrince à cause d’une après-midi de « kouri » annoncée, les femmes, du moins celles qui étaient présentes, ont eu droit à une soirée mémorable mettant en scène deux icônes de la musique antillaise : notre diva nationale Emeline Michel et Jocelyne Béroard du groupe Kassav. Après avoir été présenté dans différents pays, notamment en France le 8 mars dernier, Iles en Elles nous arrive enfin. Et c’est le cadre enchanteur de Karibe qui est l’hôte de ce spectacle riche en émotions, conçu pour rendre hommage à deux grandes figures marquantes des arts caribéens, Toto Bissainthe et Jenny Alpha. Par leur talent, ces deux femmes qui ont été tour à tour chanteuse, danseuse, actrice et comédienne ont ouvert la voie à leurs pairs et ont su par leurs combats et la force de leur caractère s’ériger en symboles de l’émancipation de la Femme caribéenne. Après les propos de bienvenue d’Emmelie Prophète, MC de la soirée, nos artistes se positionnent pour délivrer la marchandise. Emeline et Jocelyne, vedettes de la soirée, sont accompagnées d’autres artistes tout aussi parfaits qui contribuent énormément à la bonne qualité des prestations. Renette Désir et Tamara Sufrin comme choristes, Ronald Tulle au piano, David Chantalou à la basse, Alain Dracius et Jean Guy René percussionnistes, Clifford Voltaire à la guitare et Guillaume Bernard à la batterie. Beaucoup de fans ont fait le déplacement et sur la cour, toutes les tables sont remplies. C’est un public sélect, très chic qui crée une atmosphère conviviale. Les voix des deux chanteuses s’accordent parfaitement et invitent le public, complice, à un extraordinaire dialogue empreint de sensualité, de passion et d’amour. Les échanges émeuvent et même les plaintes, les notes de douleur ont l’allure de mélodie. Alors que Jocelyne interprète « Vini sere », une, deux gouttes de pluie se font sentir. Les plus braves essaient de ne pas paniquer, mais déjà, quelques-uns se lèvent pour aller se mettre à l’abri. Puis avant même qu’Emeline Michel nous emmène à « Pòs Machan », c’est l’averse. C’est fou ce que Dame pluie aime à s’invi-
ter à nos spectacles de nos jours. Tout le monde se rue à l’intérieur. En temps normal on a peur de la pluie, mais quand on est paré de ses plus beaux atours, la peur est décuplée. Et voilà tout le monde entassé dans le hall, ça et là sur les balcons. On se salue, badine un peu, mais on est très déçu que le spectacle se soit terminé de cette manière. D’autres, plus frustrés, se demandent pourquoi les organisateurs n’avaient pas prévu de tentes, où pourquoi le spectacle ne reprend pas dans une autre salle du grand Karibe, habituée à recevoir ce genre de festivités. On patiente un peu, on commence à languir et l’espoir de voir le spectacle reprendre s’effrite à mesure que s’égrènent les minutes et que claquent les gouttelettes de pluie. Mais rien ne se produit. On finit par se résoudre à rentrer et on essaie de se déplacer pour courir chercher sa voiture au parking. Nous de Ticket, on se décide à rentrer aussi. Il n’y a plus rien à faire ou à attendre de toute façon. On rejoint la voiture, imaginant déjà la tournure que l’on devra donner à notre reportage. Mais il y a un bouchon terrible et l’on passe près d’une heure à la même place. Pas moyen de se déplacer avec ce flot de voitures. Et soudain, quelqu’un nous fait signe. Ah ! la bonne nouvelle : ils sont en train de faire des manœuvres pour reprendre. Ça alors ! C’est avec joie que l’on redescend de voiture. Vaut mieux aller voir ce qui se fait effectivement que de rester à poireauter dehors. De retour dans les jardins, on se cherche quelques serviettes en papier pour essuyer tables et chaises mouillées. Des gouttes de pluie accrochées aux arbres font encore tic-tac sur les têtes et les vêtements, mais on ne fait pas attention. Le spectacle recommence, on en est trop content. Jocelyne entonne « Move Jou ». Il y a quelques minutes on pensait que c’était effectivement un mauvais jour, mais là maintenant, le pire est passé et on se laisse imprégner par la mélodie. Dommage pour ceux qui sont déjà partis. La chaleur et la fougue des artistes présage, déjà que cela valait vraiment la peine de patienter. La pluie, semble-t-il,
n’était qu’une bénédiction pour cette soirée qui recommence comme si elle n’avait jamais été interrompue. Le spectacle continue. Jocelyne et Emeline au micro sont tantôt en duo, tantôt en solo. Mais elles sont à chaque fois sublimes et leurs voix ont cette capacité de pénétrer les coins et les recoins de notre âme, de nous caresser et de réveiller en nous beaucoup de souvenirs. Ça fait du bien, beaucoup de bien. Et plus qu’un concert, c’est une cure qu’elles nous offrent. Le plaisir va crescendo. Tous les chants sont interprétés avec brio. A un moment de la durée, Emeline invite James Germain à interpréter en duo une musique de Toto Bissainte, « Mwen malad ». C’est à vous couper le souffle. Ces voix si sublimes vous bouleversent et vous transportent très loin. Dieu que
c’est magique. Ce même sentiment nous traverse aussi avec « Fè Van pou mwen », un très beau texte écrit par Syto Cavé. Un peu plus tard, ce sera au tour des doigts de Fabrice Rouzier, remplaçant Ronald Tulle au piano, d’aider Emeline à nous interpréter « L’odeur de ma terre ». Pendant ce temps, le public n’en démord pas. Il veut et réclame AKIKO. Cette demande se fait si insistante que l’on s’imagine que l’on y aura droit finalement. Mais malheureusement, c’est déjà la fin du concert, ce concert qui nous a fait redécouvrir l’immense talent de ces deux divas de la Caraïbe. Ce spectacle où il y a eu beaucoup de poésie, beaucoup d’émotions, des chansons à savourer, à déguster lentement mais sûrement. Iles en Elles qui est réalisé par les productions Cheval de feu et Tamise, restera (on veut bien le croire) parmi les meilleurs spectacles de l’année 2012. Hormis les tentes qui on manqué comme alternative au cas où la pluie ne se serait pas estompée, il n’y a eu aucun faux pas, à part un petit problème de sonorisation, aucune interruption impromptue, rien qui puisse vraiment nuire. Tout avait été préparé pour le mieux. Et le public sort satisfait. Du moins presque, puisqu’on part sans notre AKIKO, sans d’autres beaux morceaux qu’on aurait tellement voulu écouter. Encore en appétit, on se dit qu’on ira bien les poursuivre à l’Institut Français ce mardi pour voir, si avec un peu de chance, notre vœu ne se réaliserait pas. Qui sait ? Winnie Hugot GABRIEL Winniehugot@yahoo.fr
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Podium Ecolier
Présentation des finalistes L’enchaînement de la 2e étape du concours Podium Ecolier de cette année a eu diverses modifications. Est-ce pour cela que le dimanche 4 dernier, le restaurant Auberge de la TNH, sis à l’arrière de la station, a hébergé une autre séance du concours. Ce fut le tremplin pour Real Louis, PDG de Real Entertainment, de rencontrer et d’améliorer les relations entre les finalistes, leurs parents et les responsables du concours. La gagnante de l’année dernière, Jemima Delva, a gratifié cette réunion de sa présence ; question de partager son expérience avec les nouveaux postulants. L’un (une) des finalistes suivants représentera notre bicolore sur la scène international : 1- Jeanne Érika Fouché
au Lycée Toussaint Louverture. Erickson n’est pas à sa première participation à un concours car il a raflé la 5e place à Digicel Stars 2011. Il aime la musique, la lecture et l’Internet. Ses artistes préférés sont R-Kelly, Émeline Michel, James Germain, Beyoncé et Beethova Obas. Il aimerait représenter Haïti valablement et propager la culture haïtienne.
Âgé de 20 ans, il participe à ce concours dans l’unique optique de devenir champion d’un concours local.
9- Rosemana Destiné
6- Magdala Wagnac
demy. La musique, la danse, le cinéma et la lecture occupent la majeure partie de son temps.
4- Ariette Jean-Louis Âgée de 16 ans, Érika est sortie 5e de la première édition du Concours de Chants Interscolaires et Universitaires (Podium Ecoliers de l’année 2011). Elle est en classe de seconde au Collège Canado Haïtien. Ses loisirs restent la danse et le chant et ses artistes préférés sont Émeline Michel, Rénette Désir et Beyoncé. Son rêve, et celui de ses parents, est de devenir une star internationale.
A 18 ans et demi, Rosemana porte la croix de représenter la commune de Ganthier. En classe terminale, ses loisirs sont la musique, la danse et la lecture. Son unique artiste préféré est Céline Dion. Elle caresse le rêve de faire valoir son talent et faire honneur à son pays en remportant le concours pour pouvoir représenter le pays à l’étranger.
10- Samuel Désir
2- Mitchéïca Pierre
En classe de rhéto au collège Élie Blaise à Carrefour, la jeune Ariette n’a que 17 ans. Elle dépense son temps à faire de la musique, la lecture et les recherches sur Internet. Les artistes Céline Dion, Michael Bolton, Salina Charles et James Alcindor sont ses idoles. Son rêve est de faire valoir son talent et faire honneur à son pays en remportant le premier prix.
Elle fait la seconde au Collège Mixte Montgolfière et n’a que 17 ans. La vie de Magdala est hantée par la musique et la danse. Elle est fan de Bélo, Tifane et Sébastien Pierre. Son unique ambition est de valoriser son talent et faire honneur à son pays en remportant la première place du concours.
7- Stéphania Octavius
5- Erickson Printemps Il fait la 3e Secondaire à l’Institut Intelligencia. À 17 ans, Samuel rythme son temps avec les cordes de sa guitare et n’a qu’un artiste préféré : Bélo. Il travaille du bec et des ongles afin de devenir un grand artiste.
Elle n’est pas à sa première participation au Concours de Chants Interscolaires et Universitaires. Âgée de 16 ans, elle fait la 3e secondaire à l’Institution Saint-François de Sales. Son passe-temps n’est autre que la lecture. Les raisons de sa participation à Podium Ecolier est de valoriser son potentiel artistique en musique et charmer le monde avec sa belle voix aux mille saveurs.
Du haut de ses 20 ans, Stéphania fréquente l’Institut des Hautes Études Commerciales et Économiques (IHECE). Ses loisirs sont la musique, la lecture et le handball. Le travail des artistes Jennifer Hudson, Leona Lewis, Renette Désir, Waloo et Bélo embellit son quotidien. Sa participation à ce concours est pour se faire un nom et devenir une chanteuse connue.
3- Dayana Hansia Mercier
Artiste déjà connue du public haïtien, Dayana participe à ce concours pour rencontrer d’autres artistes en herbe. Elle manifeste aussi le désir de vouloir représenter son pays dignement ailleurs. Âgée de 18 ans et 4 mois, Ti Ansyta est en terminale à Morning Star Christian Aca-
8- Charlin Christong P.Bateau Âgé de 20 ans, ce dernier est en rhéto
Fan incontesté de la musique et du football, il effectue ses études à CEDI.
Le management de l’institution initiatrice de ce concours de chant interscolaire et universitaire a donné rendez-vous ce jeudi 15 mars pour un cocktail de presse qui se tiendra à Presse Café. Devant un jury composé d’artistes, de compositeurs, de journalistes et de critiques, ces dix finalistes exhiberont leur potentiel d’artiste. Rappelons que le (la) gagnant (e) représentera le bicolore national à la 10e édition du Concours international de chant inter-Caraïbes, Défi Lycéen, qui se déroulera 31 mars, au Hall des sports de Ste Rose, en Guadeloupe. Wendy Simon
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Manman Pemba
la référence
seulement les concerts, les bals et les festivals. Nous postons ce qui se passe dans les restaurants comme les happy hour, les soirées habituelles qui s’y tiennent, etc. La troisième chose qui contribue à l’avancement de Manman Pemba, c’est qu’il s’agit d’un guide urbain. Par là, nous entendons montrer une autre facette de Port-au-Prince. Par exemple, que celle-ci est une grande ville, une capitale comme toutes les autres, et qu’en faisant un peu d’effort, les gens se rendront compte qu’il y a des endroits où aller, des choses à voir, des personnalités à rencontrer. D’ailleurs, dans cette optique, nous avons créé également le blog Pemba City avec sa page illustrée qui paraît tous les jeudis. Nous rencontrons des gens qui ne sont pas forcément des stars, mais qui ont quelque chose à partager aussi. Vous êtes seul sur le projet ou vous avez une équipe ? Nous sommes deux au fait. Pour la rédaction et le côté technique, je suis tout seul. Mais pour la graphique, les illustrations, je travaille avec Djasmy Chevelin Pierre. C’est lui le directeur artistique. Il crée l’univers des bandes dessinées et fait paraître chaque semaine de nouvelles illustrations sur le site.
Bertrand Martin Dans le journalisme, on a toujours des sources. Pour quelque soit ce que l’on fait. C’est aussi mon cas pour l’agenda. Et ma principale source n’est autre que Manman Pemba, un site où l’on trouve pratiquement toutes les dernières informations sur les évènements qui ont lieu dans Port-au-Prince, ses environs et même en province. De plus, c’est un véritable guide pour les restaurants, les bars, les magasins, les clubs de sport, les hôtels, les business qui marchent et les coins qui émergent. Bertrand Martin est celui qui est à la base de cette véritable mine d’informations. Il vous présente lui-même le Manman Pemba. Qui est Bertrand Martin ? Un Français de 30 ans qui a épousé une Haïtienne. Je l’ai rencontrée aux Etats-Unis alors que nous étudions tous les deux à la même université. Nous nous sommes mariés par la suite. Cela fait 4 ans déjà, et depuis, je vis en Haïti, plus précisément à Port-au-Prince. J’y travaille et j’adore cette ville. Comment trouvez-vous l’expérience jusqu’ici ?
Plutôt tumultueuse, mais so far so good. Le projet Manman Pemba est bien de vous ? Oui, absolument. Et d’où vous est venue l’idée ? J’avais déjà monté un projet similaire avant le tremblement de terre. Le 39 00.com, qui était un annuaire professionnel dans lequel j’avais localisé tous les business de Port-au-Prince sur la carte de
Google Map. J’ai tout perdu le 12 janvier, comme bien d’autres gens. Quelques jours après le séisme, Google m’avait contacté parce qu’ils voulaient utiliser ma base de données, puisqu’à l’époque au 39 00.com, nous étions vraiment les seuls à offrir ce service. Tous les business qu’on peut retracer à présent sur Google Map, c’est grâce à notre base de données. Donc après la catastrophe, j’avais complètement arrêté avec le site. En juillet 2011, j’ai repris le site en dehors de mes autres activités, mais sous le nom de Manman Pemba. Je m’étais rendu compte qu’il n’y avait rien en ligne qui pouvait référer les gens s’ils avaient besoin d’une information sur les business, les restaurants, etc. Je souhaitais changer cela. Voilà ce qui est à l’origine de Manman Pemba. Le site marche bien depuis la relance ? Je dois dire que ce n’est pas trop mal. J’ajouterai même que c’est de loin le meilleur guide en ligne. C’est un guide d’entreprises, de bonnes adresses. L’autre avantage qu’offre le site c’est que nous sommes les seuls à utiliser Google Map, mais aussi parce que les gens peuvent poster des commentaires sur les entreprises. C’est quelque chose de très prisé par les Haïtiens, aussi bien par les étrangers qui vivent ici. Je pense que c’est ce qui a contribué au succès du site dès le début. Il y a également que le site est un guide événementiel ; de loin le meilleur en ce sens aussi. Nous arrivons à mettre en ligne tout ce qui se passe à Port-auPrince, et même dans les provinces. Pas
Comment a commencé votre collaboration avec Chevelin ? Nous nous sommes rencontrés en 2010, juste après le tremblement de terre, alors que je travaillais dans une organisation internationale suite à la perte de mon entreprise. J’évoluais dans le domaine de la communication, et avais initié le projet Chemin Lakay, un journal illustré gratuit, dans le but de faire passer des messages aux gens vivant dans les camps. Il fallait un illustrateur pour dessiner les pages. C’est là que j’ai été mis en contact avec Chevelin et que nous avons collaboré pour la première fois. Depuis, j’ai laissé cette organisation. Mais quand j’ai voulu relancé ma propre affaire et que je l’ai conçue comme Manman Pemba, j’ai tout de suite pensé à Chevelin. Je trouve que c’est un artiste extraordinaire, avec beaucoup de créativité et d’originalité. Je crois qu’il apporte ces deux qualités à un projet comme Manman Pemba, déjà très original en soit, et ça c’est un plus pour le site. Qu’en est-il des débuts et de la concurrence ? Les débuts sont toujours difficiles pour quelle que soit l’entreprise en Haïti. Comme beaucoup de personnes, j’ai vécu le tremblement de terre et les émeutes, mais j’ai acquis de l’expérience. Je dois avouer que je suis plutôt satisfait de l’évolution des choses. Parce qu’au début c’était plus un projet personnel en vue de créer un site qui n’existait pas encore. Là je me rends compte que Manman Pemba est devenu une nécessité. De jours en jours nous avons plus de visites (plus d’un millier par jour sur le site et de 3000 sur la page Facebook), plus de commentaires (ce que les gens pensent de telle ou telle autre entreprise : Quartier Latin, Ceramici, Presse Café, Sankofa, Shisha, etc.) sur nos pages. Entre juillet et maintenant, nous sommes à près de 600 publications d’évènements. Ce qui est énorme. Cela prouve que le site marche très bien, plus que beaucoup d’autres. Pour les commentaires, les gens peuvent vraiment poster ce qu’ils pensent du restaurant, de l’hôtel ou est-ce qu’il y a un certain contrôle sur ce qui est posté ? C’est une très bonne question que vous posez là. Voilà comment nous procédons généralement : nous ne filtrons pas vraiment, mais si le commentaire ne reflète pas du tout la réalité, s’il est haineux, vulgaire ou raciste, nous ne le publions pas. De toute façon, il y a toujours beaucoup plus d’avis positifs que négatifs. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, les gens peuvent vraiment se faire leur propre opinion. Donc en conclusion, nous ne filtrons les commentaires négatifs que quand cela
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ne correspond pas du tout à la réalité. Quelle est la démarche que vous utilisez pour trouver les activités que vous postez sur le site ? Les promoteurs et organisateurs d’évènements nous contactent sur la page Facebook du site ou par e-mail. Ils nous envoient leurs activités. Des fois nous allons vers ceux-ci et vice versa. Nous sommes toujours preneurs. Notre point fort aussi c’est que nous mettons le site à jour tous les jours, que ce soit pour les business ou les activités. En plus, nous nous assurons que celles-ci varient : activités sportives, spectacles, concerts, festivals, etc. Les promoteurs payent ? Nous avons des sponsors qui sont essentiellement des restaurateurs, des magasins, des compagnies d’assurances aussi qui veulent que Manman Pemba
mettent leurs entreprises en avant. Si nous faisons la publicité ou si eux veulent mettre des bannières publicitaires, à ce moment-là, ils payent parce que c’est quand même un projet à but lucratif et qui est comme n’importe quel guide du genre. Pour ce qui est des publicités événementielles, c’est entièrement gratuit. Comment un étranger comme vous, ne connaissant pas si bien que ça notre folklore, a-t-il eu l’idée d’appeler son site Manman Pemba ? Il y a une anecdote pour expliquer ceci. J’aime bien dire que je suis un étranger, mais j’aime Port-au-Prince. Bien que parfois il soit très difficile d’aimer cette ville tumultueuse. Il y a par ailleurs que j’aime le créole, langue dans laquelle je me débrouille assez. Une fois, j’ai entendu ces mots, « Manman pemba », et tout de suite cela a retenu mon attention. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis je n’ai
pas arrêté d’en chercher le sens. Jusqu’au jour où l’un des bouquinistes qui m’approvisionnaient en livres m’apprit qu’il avait un dictionnaire d’expressions créoles pour moi. J’ai pu retrouver à l’intérieur l’expression « manman pemba » et tous ses sens dérivés. J’ai pu comprendre que cela renvoyait à une chose d’extraordinaire, de géant, qui a beaucoup d’éclat. Et c’est justement ça que je voulais faire avec le site. Pour moi, les deux allaient bien ensemble. Est-ce que vous êtes bien conscient de ce que Manman Pemba apporte à Port-au-Prince ? Tout à fait. C’est pour cela que ce projet nous tient tant à cœur. Quels sont les projets pour Manman ? Faire du site une référence et en assurer la pérennité. Ensuite continuer
Tamara Suffrin
dans la marmite musicale Tamara Suffrin est née le 13 octobre 1988 à Port-au-Prince, elle a grandi dans une famille chrétienne dont elle est la cadette. Sa sœurette, Vanessa, est une chanteuse extraordinaire ; son jeune frère Samuel, est un superbe ténor, doublé d’un batteur exceptionnel ; l’ainé, Israël, lui, est ingénieur de son. Tamara est née dans la marmite musicale et continue à y vivre. Elle a fait ses études respectivement à l’école Sainte-Trinité, au collège Colimon Boisson, au lycée Marie Jeanne et à l’université Notre-Dame d’Haïti, jusqu’à date, où elle étudie les sciences administratives. L’artiste, qui travaille sur la sortie d’un album solo, a répondu volontiers à nos questions. Comment as-tu débuté avec le chant ? Comme presque tous les chanteurs haïtiens, j’ai débuté à l’église ou j’évoluais dans une chorale depuis toute petite en lead ou en chœur, l’essentiel pour moi était de chanter. Et jusqu’à présent je chante dans une chorale nommée OTSEM Mass choir. Comment es-tu devenue la chanteuse professionnelle que tu es aujourd’hui ? Officiellement, j’ai commencé à chanter professionnellement le 21 juin 2006 à l’Institut Français d’Haïti, à l’occasion de la fête de la Musique. Je chantais avec Wooly ce soir là, suivi de Belo et sans vous cacher je ne pouvais même pas finir la chanson que je devais chanter en lead parce que j’étais trop stressée. J’ai du laisser la partie a Wooly et je me suis reprise après et c’est là que tout a commencé. J’avais comme devoir et punition des fois d’écouter les grandes chanteuses de jazz, les grands chanteurs ou chanteuses de chez nous, tout ce qui pouvait m’aider à avoir les notes justes. Apres j’ai rencontré des artistes et aussi des écrivains qui m’ont écoutée et m’ont encouragée à continuer. Et Voila où je suis aujourd’hui. As-tu suivi des cours de chants pour parfaire ton talent ? Prendre des cours de chant ? Pas exactement mais en juillet 2011, j’ai été en Belgique pour un stage de formation de chant à l’académie d’été de WallonieBruxelles (AKDT) qui a duré un (1) mois. A l’école Sainte Trinite, j’ai joué au violon, j’ai laissé tomber quand j’étais en 5eme secondaire et maintenant j’essaie de toucher un peu à la guitare. Sinon je travaille ma voix seule à la maison ou je profite des exercices qu’on fait dans les séances
de répétition de ma chorale OTSEM Mass choir pour travailler. On t’a souvent vue chanter en tandem avec Wooly Saint-Louis, parlenous de cette collaboration. Wooly c’est un proche de ma famille. J’ai grandi chez lui et chez parents. C’est lui qui avait décidé de me mettre sur scène disant que j’ai un talent extraordinaire et que je peux devenir une grande chanteuse si je travaille ma voix. Il m’a également guidée et aidée à me retrouver. Comptes-tu continuer définitivement avec lui, ou as-tu l’intention de collaborer avec d’autres artistes, ou encore un projet solo ? Je veux entamer une carrière solo mais je suis ouverte à toute proposition décente, je chante avec tout le monde. Mon album, je le fais en Belgique avec Pierre Vaiana qui est un superbe saxophoniste, je commence avec les enregistrements d’ici le mois de juin. Je serai accompagnée d’un pianiste italien, d’un tambourineur, d’un contrebassiste, d’un batteur, d’un guitariste… qui sont tous de la Belgique avec également Pierre Vaiana au saxophone. Il y aura entre 10 à 12 tracks avec mes mélodies et celles d’autres artistes, mes textes et également des textes de nos écrivains. Je n’ai pas encore un titre pour l’album mais ca va venir. A quand prévois-tu la sortie de ce projet ? Je travaille à fond pour que tout soit prêt avant le départ définitif de l’année 2012. Quel est ton rêve d’artiste ? Je veux être celle qui porte la musique d’Haïti partout dans le monde,
les rythmes de chez moi, les chansons traditionnelles, les textes des écrivains haïtiens mis en chansons. Ce n’est pas mince comme rêve mais je ferai de mon mieux pour le réaliser. As-tu un message particulier pour les lecteurs ? Je veux d’abord vous remercier et vous féliciter pour ce beau travail que vous effectuer au sein de la société, ce travail qui aide avec la visibilité des artistes. Je veux aussi remercier Dieu, ma famille et tous ceux qui me supportent de loin ou de prêt, d’une manière ou d’une autre. Le message serait de dire à tout le monde que la musique fait vivre, elle aide à oublier, elle donne la joie. Exploitez cette opportunité que nous offre la musique et longue vie à tous. Propos recueillis par Richardson Dorvil
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avec les mises à jour afin d’attirer un plus grand public et plus diversifié encore. Nous envisageons aussi de faire une version papier de Manman Pemba. Nous réalisons aussi des entrevues tous les mardis pour présenter des personnalités. Y a-t-il une dernière chose que vous désirez ajouter ? Je voudrais remercier Ticket de présenter le site Manmanpemba.com. C’est vraiment un honneur que vous nous faites. Continuez à visiter notre site et notre page Facebook. Allez aussi sur le site et postez des commentaires pour dire ce que vous aimez des hôtels, des restaurants, des entreprises que vous avez l’habitude de fréquenter. Surtout, continuez à nous supporter. Propos recueillis par Péguy F.C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com
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Jerry Boursiquot par amour du dessin
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erry Boursiquot est de ceux qui ont réussi à faire de leur passion un métier. Il a commencé à gribouiller dès son plus jeune âge. C’était alors un passe-temps. L’enfant qu’il était à l’époque regardait des dessins animés et dessinait quand sa maman le laissait seul à la maison avec sa sœur. Les années ont passé et Jerry a continué à dessiner. Aujourd’hui, il travaille en tant que dessinateur et graphiste. Issu d’une famille de 5 enfants, Jerry est né le 22 septembre 1983. Bien qu’il ait commencé à dessiner très tôt, Jerry ne considère toujours pas le dessin comme un domaine dans lequel il pourrait faire carrière. Après ses études classiques, il s’inscrit donc à l’INAGHEI où il apprend l’administration des affaires. Pendant ses heures creuses, il se rend chez des amis qui ont un atelier. Là, il apprend certaines techniques du dessin et apprend
aussi à faire de la peinture qu’il utilise aujourd’hui pour créer des arrière-plans. Il fait aussi des caricatures de ses professeurs quand les cours deviennent trop ennuyeux. Autodidacte, Jerry n’a suivi ni cours ni séminaires. Mais il a eu des modèles tels que Richard Barbot, Thierry Barthole et Réginald Nazaire, qui ne cessent de l’inspirer et de la guider. Pour la réalisation de ses dessins, bandes dessinées, illustrations et caricatures, le jeune artiste fait des dessins aux crayons, qu’il scanne, ou encore, il utilise sa tablette graphique et des logiciels tels que Photoshop et Illustrator. Jerry Boursiquot lance sa carrière en tant que dessinateur/caricaturiste en octobre 2009, date à laquelle il commence à travailler pour le journal Le Matin. C’est à ce moment que le public découvre Bousiko et ses caricatures à caractère social dépeignant les faits notoires de
la réalité haïtienne. Jerry a par la suite rejoint Cartoon Movement, qui regroupe des caricaturistes du monde entier. En août 2010, il devient aussi membre de Cartooning for Peace. Conçue par le dessinateur français Plantu, Cartooning for Peace est une initiative née en 2006 au siège de l’ONU à New York, avec le soutien de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU. Ce regroupement de dessinateurs a pour principale mission d’encourager le respect et la compréhension des différentes cultures grâce au langage universel du dessin de presse. Ce groupe organise régulièrement des expositions. Jerry va d’ailleurs prendre part à l’une d’entre elles qui se tiendra à Atlanta, à l’université Emory, du 28 au 30 mars 2012. Parallèlement, Jerry refuse de considérer le dessin comme un métier à part entière. « Le dessin, c’est une passion »,
martèle-t-il. Il travaille en ce moment comme graphiste à « Build Change », une ONG. Daphney Valsaint MALANDRE
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I
ls sont une dizaine à entrer en scène tous les samedis sur le petit écran de la TNH à compter de 9h p.m. Des jeunes talents présentés par la troupe culturelle COSAFH (comédie sans frontières d’Haïti qui en passant fetera ses 20 ans ce week-end, à travers « Regards croisés », cette émission qui se veut un portail des arts de la scène : théâtre, comédie, danse, chant, lecture poétique. Avec une pléiade d’artistes invités, sketchs, jeux d’antan, chansons traditionnelles, cette rigolothérapie réalisée par des personnages bien façonnés et experts en improvisation, stimule le rire et amène en moins de trois heures les spectateurs au paroxysme du bonheur. Si vos regards n’ont pas encore croisé cette émission, qui ne vous laisse pas le temps d’essuyer vos larmes de joie, où chaque minute est un maillon de gaieté, c’est que vous n’êtes vraiment pas branché. « Regards croisés » ne laisse rien au hasard. Ayant pour toile de fond la réalité haïtienne, sur une scène sans trop grand décor avec les touches techniques des caméramans de TNH, les jeunes de la COSAFH, coachés par Béleck, explosent l’écran de la chaîne du service public à chaque mise en ondes. Au point que cette aventure enrichissante les a fait voyager au bout du monde et les a valu, en décembre dernier, un succès retentissant sur les planchers du Palais Municipal de Delmas.
Béleck Georges, maître-penseur
Il vient du Cap, et le travail culturel exemplaire qu’il produit depuis son adolescence est en train d’envahir le monde artistique. De son père sculpteur et de sa mère chanteuse, Béleck a une influence très poussé de l’art. En classe de seconde, il manifeste déjà son aptitude à pouvoir percer dans ce domaine. D’où il écrit une pièce de théâtre « Qui peut vaincre l’amour ? », qui fait le tour de la métropole du Nord. Vers les années 90, il rentre à Port-au-Prince, fait des études de théâtre à l’ENARTS et continue ses exploits culturels avec COSAFH qu’il fonde en février 1992. Il crée un monde autour de la culture haïtienne, en faisant des formations et des spectacles à travers tout le pays. Avec son style de mise en scène translucide et son répertoire éclectique, il inspire l’esthétique de l’art nouveau, trouve l’appui de l’ambassade de France et de la Fokal, qui lui ont permis d’amener son savoir-faire au-delà des frontières. Entre ses spectacles et son émission, Béleck Georges a conquis les critiques qui le présentent comme l’un des poids lourds de l’univers théâtral.
Manzè Piman/Stela, un talent bien rodé Si elle devait choisir entre ses études en hôtellerie, son béguin pour l’art culinaire et son amour pour le théâtre, elle aurait sans hésiter choisi ce dernier. Après ses va-et-vient dans de nombreuses troupes de la capitale, elle donne enfin rendez-vous à son destin au carrefour de la COSAFH. De là, elle s’engage à fond dans la culture et devient une entité indispensable au milieu des autres comédiens. Pendant ses huit ans de performance au sein de cette troupe, Béleck, son formateur, réveille en elle deux personnages fictifs (Stela et Manzè Piman) qu’elle incarne avec une aisance incroyable à « Regards croisés ». Elle est sans doute la plus facétieuse et la plus talentueuse actrice de l’émission. Ce qui prouve toute sa facilité à passer d’un personnage à un autre sans se perdre dans la virtualité. « Stela », enfant pleurnicharde, stupide et saugrenue qui n’est pas très lucide en s’exprimant, est aussi apprécié que « Manzè Piman » qui sème la terreur par sa façon et son comportement de « bredjenn ». « Le théâtre coule dans mes veines, je vis par lui et pour lui », affirme Nadège. Elle est une passionnée de l’art théâtral et adore son public qu’elle remercie énormément.
Soraya, fille pointue
Architecte de profession, qui a œuvré dans plusieurs constructions de
« Regards croisés »
la thérapie du rire
la capitale, Belinda, de son vrai nom, ne se contente pas seulement de remplir ses fonctions de cadre. En dehors de ses heures de bureau, elle se livre à sa passion de toujours : le théâtre. Elle assure sa place dans la COSAFH depuis 2004. Quelque temps plus tard, elle fait la connaissance de sa nouvelle personnalité, Soraya. Une jeune fille pointue, gracieuse, d’une finesse majestueuse. Cette « Soraya » marque toujours sa présence par sa façon de dire les choses avec précision, toujours tirée à quatre épingles, elle rabaisse les autres de manière professionnelle. « Je ne laisse jamais Soraya prendre le dessus sur Belinda, car je suis très cool et très ouverte », précise-t-elle. Elle est plus que déterminée à poursuivre cette aventure merveilleuse avec COSAFH.
Madan Eklid, dan pouri
Mère de Stella, très remarquable avec son « mazora » et surtout pas un modèle maternel à suivre. Elle incarne les mères « manfouben » qui oublient fort souvent qu’elles ont des enfants. « Madan Eklid » ne ménage pas ses mots : pour elle, il n’y a aucune règle et aucune discipline à respecter quand il s’agit de faire entendre sa voix. Son arrogance et ses bévues donnent une ambiance vivante au show. Si vous la croisez hors de la scène de « Regards croisés », vous pourriez ne pas la reconnaître. Parce que dans la réalité elle s’appelle Ludgie et possède toutes ses dents.
Dyela, la religieuse
Cette femme religieuse, venue de milieu modeste suivant les caractéristiques de son personnage, ne rate jamais l’occasion de quémander au premier arrivé. On dirait qu’elle cache une averse au creux de sa rétine qu’elle laisse couler dans ses yeux sans trop grande difficulté. Sa façon de faire paraît tellement réelle qu’on a du mal à croire le contraire ; mais après tout elle ne fait que prouver qu’elle est une grande comédienne. Sans aucun maquillage, elle est d’une souplesse et d’une beauté incroyables. Le public l’adore et trouve qu’elle une pièce incomparable dans la présentation de cette émission.
20 ans de dur labeur
De 14 février 1992 à 14 février 2012, cela fait déjà vingt ans depuis que la COSAFH forme des jeunes, réalise des spectacles en Haïti comme à l’étranger. Mener des jeunes n’est pas chose facile, mais la Comédie Sans Frontières d’Haïti a fait la différence. « Actuellement on compte plus de 6000 jeunes à notre répertoire », dit Béleck. Pour marquer ses vingt ans, la troupe prépare une panoplie de spectacles, où elle jouera les pièces de théâtre qui sont restées gravées dans les annales du théâtre haïtien. Ainsi elle sera à l’auditorium de Sainte Rose Lima le samedi 17 et dimanche 18 pour présenter respectivement « Qui peut vaincre l’amour ? » et « Le diable dans un thé à la citronnelle », une adaptation théâtrale de Béleck du roman de Gary Victor.
Sponsor officiel, nos fans
L’équipe de la COSAFH, par sa façon de jouer, sa présence scénique, sa créativité et son originalité, a su gagner la confiance et l’appui du grand public qui depuis deux décennies n’a jamais cessé d’apprécier ses prestations. « Sur le plan local, nous n’avons le soutien d’aucun secteur, ni privé, ni public », précise Béleck Georges. « En revanche, l’ambassade de France et la FOKAL nous accompagnent dans la mesure du possible pour joindre les deux bouts », ajoute le fondateur de la troupe. En somme, pour honorer et rester fidèle à sa mission : comédie sans frontières, la COSAFH persiste et signe. Elisée Décembre elidfox@gmail.com
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SI PROCHES SI DIFERRENTS
Les quatre artistes qui se partagent les scènes des différentes salles de spectacles que parcour la Caravane de la francophonie ont des similitudes frappantes. Partant de la guitare comme dénominateur commun, Belo et BIC ont des voix de baryton, Jean Jean Roosevelt et Wanito complètent l’équipe avec leurs textes qui relatent la réalité sociale haïtienne. Pourtant, lors des prestations, quatre tempéraments s’exhibent sur le podium.
Psychologie scénique de chacun d’eux. BELO : L’initiateur du projet Caravane de la francophonie est un artiste talentueux qui a remporté le prix RFI musique du monde en 2006. Sur scène, durant la tournée, il est souvent pensif, calculateur. Il se soucie plus de la bonne marche du projet que de prendre du plaisir aux côtés de ses amis. Pourtant, le public aime bien qu’il l’invite sur « Jasmine » et « Deblozay ». ATOUTS : Véritable chef d’équipe, il donne le ton à la bande. Son niveau de responsabilité fait qu’il apprend vite les chansons de ses confrères. La présence de sa voix dans les chœurs est fort utile. Aussi, Belo s’assure que l’objectif du projet soit atteint, au même prix que la partie musicale ; il veut que les causeries sur les valeurs de la francophonie soient appréciées. WANITO : C’est la révélation de la caravane, le chouchou du public. Ses phrases simples et clairs sont reprises du début jusqu’à la fin lorsqu’il chante «Gadon Rèv (Parenn)» et « Blocus ». Par contre, Juanito Beaubrun a encore du chemin à parcourir. Par exemple, il aurait fallu de peu pour que les filles le fassent tomber du podium. Lors d’une imprudence, elles l’ont tiré vers le bas avec véhémence, une véritable bataille passionnelle qui lui a valu son micro. Aussi, dans la chorale, on voit une hésitation du jeune artiste, mais, lorsqu’il s’agit d’une chanson qu’il connaît, trop heureux de participer, sa voix de tête sort du lot.
ATOUTS : Wanito rencontre dans cette tournée nationale un public nouveau. Des adolescents et parents qui, pour la plupart, sont venus apprécier les mots autant que les notes. Sa capacité d’adaptation jointe au fait que ses chansons sont populaires sont d’un grand soutien. Il a le mérite d’impliquer le public dans ses scenarios et les fait passer de spectateurs à acteurs. BIC : Très sobres de tempérament, il apparait comme le plus mature des quatre guitaristes de la caravane. Chacune de ses interprétations est une caresse minutieuse qui plait au public. Mais BIC manque en présence sur scène, il surveille trop la main du soliste afin de couvrir au cas où celui-ci aurait décidé de lâcher son instrument pour se mêler à la folie de la foule. ATOUTS : Contrairement aux chansons de Wanito qu’il apprend à longueur de journée, BIC connaît toutes les chansons de Belo et de Jean Jean Roosevelt. Visage très expressif, il lui arrive de jouer avec les mots de « Lèm Wèw ». Sa voix dans la chorale est une contribution énorme, et sa guitare un appui important. Jean Jean Roosevelt : Sur scène, c’est le meilleur. Il apporte une autre dimension aux prestations de la caravane. Souriant, sympathique, il incarne un artiste qui est là pour s’amuser à tout prix. Il est celui qui fait rire le public et
qui colorie les soirées. Mais dans euphorie, il se laisse trop souvent emporter par le feeling que lui procure le djimbé sur lequel il tape. Résultats, les notes, à ces moments-là, ne sont pas très agréables à l’oreille. ATOUTS : Sa voix naturelle sied bien dans la chorale. Quel que soit le public, sa motivation reste le même. Il fait de petites blagues et joue sur l’attitude des spectateurs. LES QUATRE forment un quatuor
extraordinaire. Leur succès individuel attire la grande foule. Le public qu’ils côtoient durant cette tournée est du milieu scolaire et les quatre mousquetaires sont donc obligés d’adapter leurs prestations à celui-ci. Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr
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Quelque part à Port-au-Prince, une agence très spéciale et surtout très discrète. La S.A.D. ( Société Anonyme de Désenvoutement ) spécialisée dans les études et les enquêtes n’étant pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile par le biais de Ticket Magazine quelques-uns de ses….
Dossier Interdit Par Gary Victor
LE CAS NULAR René Ouari, toujours indisponible après l’attentat manqué contre lui sur la route de l’amitié à Jacmel, confie à Bernard Sourbier une affaire qui ressemble à un canular. Un homme Pierre Nular, ami d’enfance de Ouari prétend s’être réveillé après plus de vingt-ans de mariage. Il aurait été envouté par sa femme. Il veut faire la lumière sur cette affaire surtout que sa mère aurait été enlevée quelques jours après son réveil, sous l’instigation de sa femme. Sourbier qui croit qu’il s’agit là d’un canular est bien obligé d’enquêter sur cette affaire. René Ouari l’a exigé. On l’appelait Blanc, parce qu’il était le seul à avoir la peau très clair dans ce quartier. À part cela, il bouffait de la vache enragée comme tous ceux qui vivaient dans ce bidonville à Savane Pistache au haut de Carrefour-Feuilles. Le fait qu’il soit un agent de sécurité dans une compagnie de sécurité ne changeait pas grand-chose. Il recevait un salaire
de misère qui lui permettait à peine de se payer sa nourriture, le transport et de subvenir aux besoins des deux femmes qu’il entretenait. Il possédait pour tout bien une vieille camionnette qui lui permettait de gagner quelques gourdes quand le moteur daignait marcher. Quand il finissait sa journée à la compagnie, il faisait le circuit Carrefour-Feuilles
Centre-ville. La vie devenait de plus en plus difficile. Blanc savait surtout que sa camionnette rendrait l’âme bientôt. C’est pour cela qu’il avait accepté d’effectuer quelques boulots pas trop propres pour le patron. Degaje pa peche. L’avenir s’annonçait sombre. Il fallait ménager ses arrières. Ce soir Blanc récupéra sa camionnette
dans un garage dans la zone de la Place Sainte-Anne. Il remarqua dès le premier tour de clé que le mécanicien avait effectué du bon travail. Le moteur tiendrait encore un mois ou deux. Il avait à peine tourné dans la rue qu’un homme frappa à sa portière. « Cent dollars pour m’emmener à l’aéroport. » Blanc s’empressa d’ouvrir la portière. L’homme s’assit.
156mars août 2011 2012 No 535 599
Blanc démarra. Mais son cœur lui arriva à la gorge quand il sentit le canon d’une arme contre ses côtes. -Pas un mot. Conduisez tranquillement. On va s’arrêter un endroit pour parler. Il faisait presque nuit à cette époque de l’année. Blanc ne dit pas un mot. Il s’était mis seulement soudainement à suer et son pied sur l’accélérateur tremblait. -Du calme, lui souffla l’homme. Si tu es coopératif, je ne tuerai pas. -Je ferai tout ce que vous voulez, s’empressa de dire Blanc. -Bien, dit l’homme en lui enfonçant avec plus de force le canon de l’arme dans les côtes. Évite-moi de prendre une autre vie. Le problème c’est que je n’hésite jamais. Tourne à gauche. Blanc obéi. Il se demandait que ce que deviendraient ses deux femmes et surtout ses quatre enfants s’il mourait ce soir. Il savait qu’il était un mauvais bougre, mais pour lui sa famille était une chose sacrée. -Arrête-toi, ici, lui ordonna l’homme. C’était un terrain vague au bord de mer. Personne dans les parages. L’endroit devait être uniquement fréquenté par les parias, les enfants de rue, les mendiants, la lie de cette ville laissée à elle-même. Blanc vit un troupeau de porc fouillant un tas d’ordures. Cette vision le convainquit qu’il n’avait aucun intérêt à résister à l’homme qui le menaçait. -Je veux simplement avoir des informations sur une femme que le frère de madame Pierre Nular vous a demandé parait-il de kidnapper. Blanc n’arriva pas déglutir. Maintenant, une sueur froide recouvrit son front. Dès le début, il avait deviné que cette histoire sentait mauvais. Jean-Alex, le patron de la compagnie avait choisi deux hommes de confiance pour faire disparaître la mère de son beau-frère. Blanc ne savait pas pourquoi. Au début, il avait cru qu’il s’agissait pour eux de la tuer, puis de faire disparaître son corps. Il avait tout simplement conduit Madame Nular très loin quelque part dans les environs de Mirebalais, chez une femme qui devait prendre soin d’elle, mais surtout l’empêcher de revenir à Port-au-Prince. Et surtout, eux, les deux agents à qui cette
mission avait été confiée devaient garder le silence absolu sur cette affaire. Blanc avait compris qu’il y avait quelque chose de louche dans cette histoire. Mais le patron payait bien. C’était suffisant pour ne pas poser de question et tout oublier. -On n’a pas kidnappé personne, arriva à dire Blanc. On n’a rien à voir dans cette histoire. -Elle est morte, gronda l’homme. -Non… Non, s’empressa de répondre Blanc presque affolé. Je n’accepterais jamais de participer au meurtre d’une vieille femme innocente. -Elle est où alors ? demanda Bernard Sourbier, car c’était bien lui. Blanc hésita. Le canon de l’arme lui fit encore plus mal aux côtes. -Qu’est-ce qui va m’arriver si je presse la détente ? gronda encore Sourbier. -Ou nous avait seulement demandé de l’emmener chez une parente du patron à Mirebalais. On devait la faire quitter chez elle le plus discrètement possible. C’est la vérité. Je vous le jure. -Nom et adresse de la personne chez qui madame Nular se trouve ? demanda Sourbier. Blanc s’exécuta rapidement. Sourbier enregistra les informations dans sa mémoire. -Pourquoi, d’après-vous, on veut ainsi éloigner Madame Nular ? -Je ne sais pas. J’ai appris à faire le travail qu’on me demande et puis on me paie. -Et moi je te demande de me dire tout ce que tu sais sinon je te bute ce que j’ai bien envie de faire. Ta tronche ne me revient pas du tout. Le canon de l’arme de Sourbier se retrouva sur la tempe de Blanc. -Je vous jure que je ne sais rien… Il y a seulement des choses qu’on raconte sur Monsieur Nular et sa femme. -Quoi par exemple ? demanda Sourbier. -On dit que sa femme l’aurait envouté. Il faut la voir, monsieur. Comment un bel homme comme monsieur Nular peut être avec cette femme ? -L’amour, dit Sourbier. Vous ne croyez pas à l’amour ? Blanc en dépit de sa situation critique parvint à avoir un sourire. -Amour ! Madame Nular traite son
mari comme un animal domestique alors qu’elle aurait dû être fiere, handicapée comme elle est d’avoir un mari comme celui-ci. En fait elle le tient en laisse pour l’exhiber à ses amis. C’est comme si qu’elle leur disait : « Je sais ce que vous pensez de moi. Je suis moche, laide, infirme, mais regardez le beau mari que j’ai. Vous ne pouvez faire mieux que moi. » -Etes-vous au courant si la femme de Pierre Nular fréquente qui vous savez ? -Manje bòkò li ye, lança Blanc avec mépris. -Ca veut dire quoi ? -Elle y va si souvent que si elle était mieux foutue on lui aurait demandé un paiement en nature. Sourbier rengaina son arme. -Tu as été coopératif. J’espère simplement que tout ce que tu m’as dis correcpond à la vérité et que tu ne mettras personne au courant de cette conversation. Sinon je reviendrai et cette fois je ne te raterai pas. Sourbier disparu dans la nuit. Blanc respira profondément, n’arrivant pas à croire qu’il se soit tiré à si bon compte. Il passa la clé de contact, alluma les phares du véhicule et fi marche arrière en catastrophe pour revenir sur la route principale. Sourbier était arrivé très tôt à Mirebalais n’eut aucun mal à trouver où logeait Madame Nular. Il vint frapper avec insistance à la porte d’une maisonnette perdue au milieu d’une forêt de bananiers. Une vieille femme vint l’ouvrir. Quand il lui dit qu’il était venu voir Madame Nular, une expression d’effroi se paignit sur son visage. Elle voulut lui fermer la porte au nez, mais le pied de Sourbier l’empêcha d’effectuer la manœuvre. Il avança vers la vieille femme, la força à reculer jusqu’à ce que qu’ils rentrent tous les deux. -Je veux voir madame Nular, exigea Sourbier. Elle ouvrait la bouche pour crier, mais elle n’exprimait aucun son. Sourbier trouva du tissu dans un grand panier. D’une main experte, Sourbier s’empressa de le ligoter. Ensuite, il se mit à fouiller la maison. A l’étage, il trouva une autre vieille femme, certainement madame Nular sommeillant sur un fauteuil à bascule. Il y avait un petit flacon vide posé sur la table en face d’elle. La vieille femme puait le kleren. Elle dormait. Sourbier vient la
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secouer sans ménagement. -Madame Nula, réveillez-vous. Elle se mit à geindre sa tête affaissés sur sa poitrine. -Ce n’est pas moi qui dois me réveiller, c’est Pierre. Cela fait vingt-deux ans… J’ai rien pu faire… Elle sanglotait. Sourbier lui posa une main sur la tête. -C’est Pierre, votre fils qui m’envoie auprès de vous. Elle redressa soudain la tête. Il y avait quelque chose de dément dans son regard. -Il s’est réveillé ? -C’est ce qu’il m’a dit. -Alors il faut faire vite, monsieur. Vite. -Vite pourquoi ? -S’il ne tue pas avant trente-trois jours cette femme, c’est lui qui mourra.
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Lexique
des «brendjenn»
«shawty» Cette semaine encore vous retrouvez votre rubrique préférée. Nous vous présentons un mot ou une expression qui ap mennen nan lari a. Les artistes, les rappeurs, les jeunes et moins jeunes les utilisent, soit dans leurs musiques, soit dans leur langage journalier. Aujourd’hui, on décortique l’expression «shawty». A l’instar des marchandes de fripes qui jonchent les pavés de pas mal de rues du centre-ville, le terme « shawty » est omniprésent dans le parler de certains artistes. Bon nombre d’entre nous ne le savaient sûrement pas, mais « shawty » est la version « slang » du l’adjectif anglais « shorty ». « Shorty » est un terme originaire d’une ville de l’État de New Jersey, Atlanta. Au début, « shorty » faisait référence à une personne de petite taille ou un enfant. Ainsi, le terme fut prisé dans le langage parlé au quotidien, mais il fut parfois émaillé de termes très familiers et parfois vulgaires. En revanche, axé sur la simplicité, c’était un terme utilisé pour désigner tout simplement une personne beaucoup plus jeune que vous. Le mot a ensuite évolué pour avoir la connotation d’un jeune homme, ou d’un nouveau dans le jeu. Par nouveau dans le jeu, cela insinue que ce n’est autre qu’un rappeur qui a tout juste commencé à vendre du crack, tout juste commencé à rapper. Avec le temps, le terme « shawty » s’est élargi jusqu’à inclure toutes les personnes sans exclusion aucune. Dans une autre situation de communication, « shawty » est utilisé comme un adjectif qualificatif qui porte une charge affective, appréciative. Dans ce cas, le terme s’attribue spécialement à une
fille attrayante et très sexy, une petite amie, une femme mignonne, ou une concubine adorable mais qui n’a pas le cerveau d’une tortue. En lieu et place ce qu’elle est réellement, dans, ce contexte, « shawty » incarne un argot stupide utilisé par les crooners et les gens qui dépensent leur vie dans les clubs de danse. Par exemple, un type peut lancer à une fille : « Hé, ma petite beauté ? », ou « Tu es mon petit bout de choux ». De nos jours, les rappeurs commerciaux utilisent de plus en plus ce mot dans leurs chansons et ont transformé son sens à l’envers pour signifier une «femme bien faite», apparemment. Par possibilité de définition, « shorty » ou « shawty » portera le sens de « nana », « meuf », « chérie », « poupée », ou « fille ». Dans certaines phrases, il convient de le traduire par « chérie » ou « bébé » tout comme « babygirl », « femme beau cul », « princesse », « jolie jeune fille » ou juste une fille. Quand un mec dit « shawty (en fait, shorty), il s’adresse à une femme, tout comme on aurait pu dire en français : « Eh petite !», « ma puce! », « Eh la jolie petite ! », ou encore « petite princesse » ! La représentation graphique du mot est passée de « shorty » à sa version slang « shawty » avant d’aboutir à « chòdi » dans notre vernaculaire. A chacune de
ses phases, le terme change de morphologie mais garde des similarités phonétiques et des rapprochements sémantiques. On comprend que dans le créole haïtien, « chòdi », « shorty » ou « shawty » peut garder le sens ou peut faire référence à une femme sexy ou à une fille séduisante, mais jamais elle ne renverra à un ami ou un associé. Par exemple : « Ey chòdi ! Epa w’ lage m’ nèt ! », ou encore, « Mwen fèk gen yon nouvo chòdi la, m pa bezwen di w’ man,
bon ti afè ». Messieurs, comme ce n’est pas un terme péjoratif, et si cela ne la dérange guère, appelez vos copines« shawty » comme bon vous semble. Il se pourrait bien qu’elle aurait mieux aimé être traitée ainsi au lieu du « chérie », « bébé », ou « boo » que vous lui formulez quotidiennement. Wendy Simon
Les amis de Ticket ont dit sur
Dans nos
librairies Cette semaine à la Librairie la Pléiade :
«Une rose rouge entre les doigts» de
Syto Cavé.
‘’J’ai rencontré bien d’autres femmes que j’ai aimées après, dans le temps que j’ai eu de ne pas t’avoir revue. Et le temps qu’il me reste est si peu à te voir. Me réapprendre au près de toi. Me faire des jours à mieux te dire. J’ai voulu cette nuit-là danser avec toi une musique d’Augustin Lara : Noche de Ronda. Je crois l’avoir dansée avec une autre femme dans un temps imprécis de grande timidité. Je voudrais rattraper cette musique avec toi, la laisser nous emmener ailleurs, dans la fusion de deux corps qui se sont finalement retrouvés. Vas-tu pouvoir danser ? Je ne t’ai jamais vu le faire. On y arrivera, j’en suis certain ’’ Ecrivain, metteur en scène, né à Jérémie (Haïti), Syto Cavé a écrit plus d’une vingtaine de pièce de théâtre. Il est aussi parolier, nouvelliste et poète. Ce livre est disponible à la Librairie la Pléiade au prix de 625 gourdes.
Joe Well Fanfan
On croit mourir pour la #Patrie, mais on se tue pour le #Patron. Pour la patrie comme pour le patron, mourir est beau !
Eberne Saint Cyr
KÈ KASE se leu ou foure men nan pòch ou pa wè blackberry ou....KÈ BLOKE se leu ou vire tèt ou epi ou wè blackberry ou a nan men mennaj ou ap li mesaj ou...lolllll Les codes de verrouillage, ça existe tu sais !
Carel Pedre
Kite’m gade figi moun ki sou vòl sa a! Ou pa janm konnen kiyes ladan yo ki pral prezidan! :) Cela voudrait dire que toi, tu as des projets pour le Parlement ? Carel 2015 ?
Gerald Yves Chery
Sam wè pou ou baby, li pa legal non! Pou prizon w!
Tifane Haiti
Vous me manquez aussi ! Je reviens bientôt ! Fans de Tifane, surveillez son prochain spectacle !
Richard Senecal
Quand quelqu’un ne veut pas de vous chez lui, il vous reste le monde. Trop vaste ! On a la phobie des trop grands espaces !
Handy Tibert
Bon c’est confirmé. « La jalousie rend la femme stupide». Cela voudrait dire que tu as vraiment dépassé les bornes Handy !
Frantz Duval
Bois Patate, Canape Vert, Juvenat paient le prix des désordres dans leurs bassins versant. 0 canalisation, de plus en plus d’urbanisation sauvage. Les pages du journal ne suffisent pas, il faut que le Rédacteur en Chef du Nouvelliste crie sa frustration également sur les réseaux sociaux.
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D’ailleurs, vous êtes granmoun dans votre lakay et quand vous sortez, vous sortez avec vous.
DE VOUS A MOI
BABYSIT
Un métier qui ne s’apprend pas vraiment, qui rapporte assez bien et qui n’est soumis qu’aux règlements des parents de l’enfant à garder, et à la bonne foi de l’employé évidemment. Il n’est pas imposable. Il est pratique : pas de code vestimentaire, pas de contraintes vestimentaires ; certains employeurs fournissent même nourriture et lit. En principe, la babysitter (le plus souvent ce sont des jeunes filles) fait ce job pour se faire un petit pécule pour ses études ou ses dépenses extra. Le travail n’est pas fastidieux, si l’enfant à garder n’est pas difficile, le/la babysitter s’occupe de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme et alors, elle/il a le loisir d’étudier, de réviser et de faire autre chose. Comme d’habitude, « le » ou « la » est mis pour le genre humain en général. No sexism. Mais la scène ne se passe pas qu’à l’intérieur des foyers, et comme d’habitude, nous pouvons en être les acteurs ou les spectateurs. Mais me direz-vous (façon de parler, puisque vous ne pouvez rien me dire) nous ne sommes pas des enfants, ou encore, le babysit n’est pas vraiment une coutume chez nous. En effet. Ici, quand les parents sortent, il y a toujours la bonne du bébé, ou la servante, ou une parente éloignée, ou la maman, ou la sœur d’un des parents pour garder les enfants. Et ce serait plutôt rare que l’on confie la garde de son enfant à
un parfait étranger, et encore à l’intérieur de sa maison. Eh bien, pendant que vous vous dites que vous ne confiriez jamais votre bout de chou à quelqu’un qui ne soit pas de votre maison, vous-même êtes bel et bien babysitté. Pourquoi ce « oh » de surprise à la vue d’un mot nouveau ? Mais vous vous rendez bien compte que je n’en ai pas trouvé d’autre, moi, alors pourquoi faire des chichis quand vous avez compris bien propre ? Et puis, c’est quoi l’histoire avec les nouveaux mots ? Vous chattez bien à longueur de journée, vous bbémez pendant le culte à l’église et vous kabichez pendant les réunions au travail, alors c’est normal que vous soyez distrait et ne sachiez point que de nouveaux termes ont fait leur apparition sur le marché de la communication. Bon, c’est pas de ça qu’on parlait. Je disais donc que vous êtes babysitté. Pourquoi je dis ça? Mais parce que c’est vrai, pardi ! Comme nous l’avons dit, la personne qui vient faire du babysitting chez vous a pour tâches de s’occuper de l’enfant, de s’assurer qu’il est correctement vêtu dépendamment de la température, qu’il a mangé à sa faim, qu’il est propre. Dès qu’il s’endort, la babysitter peut se reposer, mais vérifie quand même de temps en temps (surtout si c’est un bébé) s’il va bien. Donc quel rapport avec vous en tant
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qu’adulte ? Vous souriez en pensant que vous êtes assez grand, donc votre maman ou votre papa n’a pas à laisser quelqu’un avec vous quand ils sortent.
Expliquez-moi alors comment quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds chez vous (ou chez vos parents) sache autant de choses sur votre intérieur (pas votre anatomie non, l’en-dedans de votre maison) et sur vous. Il/elle sait que vous ne campez sur rien, que vous faites de l’intéressant alors que chez vous ça ne va pas du tout. Vous vous êtes mis au régime pour garder votre ligne et votre santé, mais votre babysitter raconte que vous mangez mal faute de moyens. Vous vous souciez de votre (belle) denture et maintenez les meilleures relations avec votre dentiste, lui/elle raconte que c’est parce que vous avez des fo dan dans votre bouche, sinon vous ne pourriez pas avoir ce sourire éclatant tout le temps. Vous prenez soin de votre garderobe et entretenez bien vos chaussures, vos meubles et votre voiture car vous travaillez dur et connaissez le prix de l’économie ; vous surveillez les « sale » et « clearance » pour faire votre shopping ; vous faites des sacrifices pour que vos enfants (non babysittés) aient la meilleure éducation possible ; vous dormez tard parce que vous êtes toujours à réfléchir sur de nouvelles perspectives et opportunités ; eh bien la/le babysitter raconte à qui veut l’entendre (et la plupart veulent) que vous avez un big boss ou une grann Nanna dans votre vie qui vous entretient correctement (pandan ke nè chèch preske fè farine andan krán têt ou). La différence avec votre babysitter, c’est qu’elle est plus charitable et plus dynamique que celle régulièrement embauchée pour garder les enfants. Plus dynamique parce qu’il lui faut utiliser son énergie pour dresser ses rapports régulièrement et vous contrôler de près, même quand il/elle n’est même pas dans votre giron ; plus charitable parce qu’elle/ il le fait sans réclamer un salaire : gratis ti chéri, piyay siman kay Kleman ! De vous à moi, n’est-ce pas gentil de la part de quelqu’un de vous aimer si fort et de s’occuper autant de vous ? La prochaine fois que vous apprendrez ce qui se dit de vous (il y a encore des épaves pour écouter (je ne vous manque pas d’égards non) et des aryen afè pour marcher raconter (je ne vous mouille pas non plus non), ne prenez pas la mouche. Pensez que si vous étiez un petit bébé, vous seriez gardé(e) bien propre et vos couches seraient changées au besoin. Restez donc « zen », et appréciez d’être pris en charge par un babyshiter. Sister M*
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