SHEVCHENKO MESSI, NADAL AU 7e CIEL

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NO 638 - 12 juin 2012

5 numéros par semaine • 10.00 gourdes le numéro

Messi a dompté le Brésil (4-3) samedi et réalisé le triplé qui a fait couler beaucoup d’encre. Shevchenko s’est révélé un héros contre la Suède et Nadal a atteint sur terre (battue) le 7e ciel...

SHEVCHENKO MESSI, NADAL AU 7e CIEL


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EQUITATION

Une ambiance joviale et festive

Mardi 12 juin 2012

Roland Garros / Finale

Nadal au 7e ciel sur la terre Rafael Nadal a remporté son 7e Roland-Garros en battant Novak Djokovic en quatre sets (6-4, 6-3, 2-6, 7-5). L'Espagnol réalise une performance que même Björn Borg (6 titres à Paris) n'a pas réalisée. Le Serbe, lui, a manqué l'occasion de détenir les quatre titres du Grand Chelem simultanément.

R Guerdes Louis, Helena hicks et Paquito Gonzales : les trois gagnants de la catégorie 80 cm, (Pho : Cardichon)

Sandro Calavalle et Daniel Jadotte vainqueurs de la catégorie 1m Open (Photo : Cardichon)

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cavaliers et cavalières répartis entre trois clubs équestres, Atlhetic Club, Les Samans et Chateaublond ont pris part au concours de sauts d'obstacles qui s’est déroulé le dimanche 3 Juin à l’Atlhetic Club dans une ambiance jovial et agréable. L’Atlhetic Club a profité de cette très belle journée équestre pour célébrer l'anniversaire de deux passionnés de l'équitation : Charles Henri Baker, l'un des membres fondateurs de l'Atlhetic Club Centre Equestre (ACCE) et Sophie Lagueny, trésorière de la Fédération Equestre Haïtienne (FHE). Au cours des diverses épreuves de saut d’obstacles, et malgré un challenge de taille pour tous les concurrents, le public a été émerveillé par la bonne prestation des cavaliers

ainsi que par leur comportement dans la carrière. Les cavaliers Sandro Calavalle et Guerdes Louis ont été les grands gagnants de ce concours. Le tableau des résultats se présente ainsi : Catégorie 1m open 1) Sandro Calavalle sur Vodoo Spirit 2) Sandro Calavalle sur Alemao 3) Daniel Jadotte sur Tyrone Catégorie 80 cm open 1) Guerdes Louis sur Duke 2) Elena Hicks sur Alemao 3) Paquito Gonzales sur Magic Lentement, les passionnés de l'équitation Haïtienne, qui malgré les moments difficiles vécus, s'organisent afin de réaliser des activités et des compétitions de choix et divertissantes pour tous. Emmanuel Bellevue

afael Nadal est devenu une légende vivante. Au terme d'une finale on ne peut plus historique face à Novak Djokovic, remportée en deux jours et quatre heures de jeu, le Majorquin a démontré un peu plus qu'il était un champion hors-norme en bravant tous les obstacles possibles et imaginables. Ni la pluie, qui a repoussé la fin de la finale à lundi, ni le numéro un mondial, en quête d'un Grand Chelem sur deux ans, n'ont pu empêcher l'Espagnol de remporter un septième trophée à Roland-Garros. Un titre historique qui lui permet de dépasser le record de Björn Borg, établi entre 1974 et 81, et le placer définitivement comme le meilleur joueur sur terre battue de tous les temps. Nadal n'a pas remporté une finale comme les autres. Indéniablement, celle-ci aura une place bien à part dans la carrière de l'Espagnol. Il avait en face de lui le seul joueur qui pouvait l'empêcher de remporter une victoire finale annoncée de toute part. Dans son rôle de trublion, le numéro un mondial n'a pas déçu. Après avoir battu sept fois de suite ce même adversaire entre 2011 et 2012, le Serbe est passé à côté d'un exploit retentissant, mais finalement inaccessible. Si Robin Söderling avait eu raison d'un Nadal aux genoux en vrac à Roland-Garros en 2009, personne n'est parvenu à dominer le Majorquin en pleine possession de ses moyens sur ocre au meilleur des cinq manches. Pas même un Novak Djokovic étonnant de résistance qui a fait bien plus que le bousculer. Djokovic trahi par son service En champion au mental d'acier, le numéro un mondial a réussi deux exploits dans cette rencontre. Le premier en prenant plusieurs fois la mise en jeu du Majorquin, qui ne l'avait pourtant perdue qu'une seule fois sur ses six précédents matches. Le deuxième en faisant perdre une manche à son rival, la première en quinze jours de compétition. Nadal, qui a bien mieux commencé la partie que son adversaire dimanche, a mené deux

sets à rien et un break d'avance dans le troisième avant de perdre pied. Les conditions de jeu exécrables ont complètement déréglé l'Espagnol et ont failli faire basculer une rencontre qui s'annonçait à sens unique. Après avoir aligné six jeux, Nadal a vu son dur-à-cuire d'adversaire faire mieux en remportant les huit suivants... Un rallye à peine croyable qui a relancé Djokovic contre toute attente. Le spectre de Miami 2005 (seule défaite de Nadal en cinq manches après avoir mené deux sets à rien) et celui des trois dernières finales de Grand Chelem perdu à ce même joueur ont alors commencé à planer dans l'esprit de l'Espagnol, furieux de ne pas voir la partie s'arrêter plus tôt. Car, au report définitif pour le lendemain, c'est Djokovic qui a un break d'avance dans le quatrième set avant de rentrer aux vestiaires. Onzième majeur pour Nadal Lundi comme dimanche aprèsmidi, Djokovic a laissé filer sa chance. A son retour sur le court, le Serbe a commencé le match de la même manière : en perdant sa mise en jeu. Cela a été l'indéniable point faible d'un numéro un mondial à la peine qui ne lui a pas permis d'emmener cette rencontre en cinq sets. Au total, il a perdu neuf fois son service. Dont deux fois sur deux doubles fautes qui lui ont été fatales. Une première en fin de première manche avant que Nadal ne file vers le gain du set. Et une dernière, plus cruelle, sur la première balle de match de Rafael Nadal. Une balle de match à l'image de la finale, qui ne s'est pas jouée comme les spectateurs revenus lundi sur le court central l'avaient imaginée. Pas même Nadal. Fort d'un onzième titre majeur en carrière, le Majorquin égale Björn Borg et Rod Laver. A 26 ans, c'est colossal. S'il venait à s'imposer l'an prochain ou une autre année Porte d'Auteuil, Nadal deviendrait le premier joueur de l'ère Open à remporter un titre du Grand Chelem à huit reprises. L'histoire n'est pas finie.


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Mardi 12 juin 2012

Haiti/football ; Championnat national de D1/12e J.

Le FICA rejoint l’América des Cayes

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e FICA s’est hissé à la hauteur de l’América des Cayes dimanche en battant 1-0 l’Association Sportive de Mirebalais au parc Saint-Victor. C’est l’Aigle Noir qui réalise la belle opération de la journée en se débarrassant du Tempête 1-0 pour se hisser à la 3e place du classement en attendant que le Victory ne défie l’Association Sportive Capoise en match décalé. Un but de Bendy Macajoux a permis au FICA de s’imposer 1-0 aux dépens de l’Association Sportive de Mirebalais au parc Saint-Victor, dimanche, en match comptant pour la 1ere journée des matches retour (12e journée) du championnat national de première division. Cette victoire permet à la formation capoise de rejoindre l’América des Cayes qui n’a pu faire mieux qu’un nul 1-1 sur la pelouse du Don Bosco. Au stade Sylvio Cator dimanche soir, le scénario de la première journée s’est encore répété. Comme aux Cayes, c’est la formation visiteuse qui ouvre la marque à la 31e minute par l’intermédiaire du buteur maison, Jocelyn Cénat (il inscrit son 7e but de la saison). Mais si ce score a pu être maintenu jusqu’à la mi-temps, le Don Bosco est parvenu à remettre les pendules à l’heure dès l’entame de la seconde période. Une frappe lourde de Delva repoussée par Decossa dans les pieds de Jimmy Fédé et ce dernier n’a plus qu’à ajuster sa frappe pour l’égalisation. Le Don Bosco aurait pu inscrire

Lob et but de Sénat Jocelyn (à gauche) marqué par Alain François du Don Bosco (Photo : Yonel Louis)

deux autres buts si Decossa n’avait réussi deux parades exceptionnelles sur deux frappes à bout portant de Jimmy Fédé et son compère de la ligne d’attaque. Il faut signaler aussi que Cénat a trouvé la barre transversale sur un coup de tête bien ajustée et certains ont cru avoir vu le ballon rebondir derrière la ligne de but. L’arbitre a fait signe de continuer, ce

qui en fait n’était pas mal arbitré. 1-1 au coup de sifflet final de quoi faire rêver les Capois. L’Aigle Noir s’est imposé 1-0 samedi aux dépens du Tempête grâce à une réalisation un peu tardive de son buteur Wedson Anselme pour se hisser, momentanément, à la 3e place de la compétition. Momentanément, car l’AS Capoise doit défier le Victory lundi soir au stade Sylvio Cator en match décalé et en cas de victoire, les Capois de l’ASC reprendraient leur 3e place au classement. Résultats des matches disputés et comptant pour la 12e journée

9 juin 12 Stade Sylvio Cator Aigle Noir bat Tempête 1-0 but de Wedson Anselme Dimanche 10 Stade Sylvio Cator Don Bosco et America 1-1 Parc Saint-Victor FICA bat AS Mirebalais 1-0 Parc Saint-Jean de Gressier Cavaly bat Violette 2-1 Parc Levelt de Saint-Marc Baltimore et Valencia 1-1 Lundi 11 Victory vs AS Capoise

Le classement

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Gaspard Jean-Baptiste marque le 3e but du Victory contre l’ASC (Photo : Yonel Louis)

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12

9

+3


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Mardi 12 juin 2012

Euro 2012 / Groupe D

La France neutralisée par l’Angleterre

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’Angleterre, bien plus robuste que prévu en dépit de l’avalanche de blessures qui l’a touché, a tenu le choc (1-1) face à une équipe de France plus poussive qu’attendu, lors de ce premier match du groupe D de l’Euro-2012, lundi dans la chaleur de Donetsk. Il était promis bien des tourments à des Anglais qui avaient connu un changement de sélectionneur imprévu (Capello remplacé par Hodgson) et se présentaient particulièrement diminués (forfaits de Lampard, Barry, Cahill). Sans oublier la suspension de Rooney, qui a regardé le match en tribunes en trépignant d’impatience et en souffrant à la vue du match. En l’absence de son buteur vedette, le sélectionneur Roy Hodgson a créé une petite surprise en titularisant Oxlade-Chamberlain pour la 2e fois consécutive. Il s’agit seulement de la 3e sélection du jeune joueur d’Ar-

Nasri

senal, 18 ans, qui a occupé le côté gauche du milieu de terrain. Le jeune garçon s’est d’ailleurs bien amusé avec Rami, mais n’a pas été décisif.

A la demi-heure de jeu, c’est sur un coup franc parfait du capitaine de l’équipe aux “Trois Lions”, Gerrard, que Lescott a profité du mauvais marquage du milieu de terrain français Diarra pour reprendre au petit bonheur de la tête cette balle et tromper le gardien Lloris (1-0, 30e). Dire que Lescott ne doit sa présence en charnière centrale aux côtés de Terry qu’au forfait de Cahill! Réveil par Nasri Il a fallu ce but pour que l’équipe de France se réveille et égalise par un partenaire de Lescott à Manchester City, Nasri (1-1, 39e). Décidément, les phases finales se suivent et se ressemblent pour les Bleus qui n’ont plus remporté de première rencontre dans une compétition internationale depuis 2004 et un succès contre... les Anglais sur un doublé de Zinédine Zidane dans les arrêts de jeu (2-1).

Euro 2012 / Groupe D

Shevchenko, héros contre la Suède

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ieillissant et perclus de douleurs dorsales, Andrei Shevchenko, bientôt 36 ans, a offert avec un doublé plein de classe une victoire méritée à l’Ukraine face à la Suède (2-1), lundi à Kiev, pour son entrée dans l’Euro-2012 qu’elle coorganise avec la Pologne. L’Ukraine se retrouve donc en tête du groupe D après le match nul entre la France et l’Angleterre (1-1) quelques heures plus tôt. Si les grandes équipes ne meurent jamais, les grands joueurs, eux, finissent tous un jour par vieillir et l’on a longtemps cru lundi que pour Shevchenko, l’heure était venue. Ainsi, cette frappe écrasée et trop croisée de la 23e minute, le “Sheva” de Milan l’aurait probablement mise au fond. Mais l’idole du public ukrainien a tout fait pour participer à cet Euro à domicile et tout au long du match, il s’est beaucoup battu, parvenant à peser malgré ses évidentes Euro 2012

La Croatie, fidèle au rendez-vous Vrai pays de football, la Croatie s’est posée en prétendante aux quarts de finale de l’Euro-2012 en proposant encore une fois un jeu chatoyant contre l’Eire (3-1): l’Italie et l’Espagne, favoris du groupe C, n’auront pas la partie facile contre le petit pays des Balkans.

Sneijder : “L’ambiance pas la même qu’en 2010” L’ambiance au sein de l’équipe des Pays-Bas “n’est pas la même qu’au Mondial-2010” a concédé le meneur de jeu Wesley Sneijder deux jours après la défaite face au Danemark (1-0), lors d’un point presse

limites physiques. Mais si la vitesse s’en va, la magie demeure. Shevchenko est un joueur de classe mondiale et il l’a montré en assommant la Suède d’un superbe doublé de la tête (55 et 62) alors que les Scandinaves avaient pourtant ouvert le score par Ibrahimovic (52). réservé aux médias néerlandais lundi à Cracovie (Pologne).

L’Allemagne s’en sort Si elle n’a pas convaincu, l’Allemagne a toutefois réalisé une bonne opération en dominant le Portugal lors de son entrée dans l’Euro 2012 (1-0). La Mannschaft rejoint le Danemark en tête du groupe B.

Torres : «C’est juste» Après le match nul contre l’Italie (1-1) à l’Euro 2012, l’attaquant espagnol Fernando Torres a donné son sentiment sur ce résultat. «On pensait l’emporter mais contre l’Italie un nul est toujours possible. Le partage des points me paraît juste (...).

Quelle explosion dans le stade olympique de Kiev! Jusque-là, les fantastiques supporteurs suédois, qui étaient certainement plus de 10.000, étaient parvenus à régulièrement couvrir les “Oukraïna! Oukraïna!” des locaux. Mais il n’y avait rien à faire contre les “Sheva! Sheva!” saluant le doublé du Ballon d’Or 2004. A sa sortie à la 82e minute, l’ovation du public a été invraisemblable. Ces deux buts sont donc venus récompenser un superbe joueur, mais aussi la confiance que lui a accordé son sélectionneur Oleg Blokhine et, plus généralement, une performance de très bonne qualité d’une équipe qui ne semblait pourtant pas au mieux. Après avoir été battue lors de ses deux derniers matches de préparation, elle avait été affaiblie par une intoxication alimentaire, qui a mis, la semaine dernière, dix de ses joueurs sur le flanc. Coupe du monde 2014 / Qualification

Chili et Uruguay au sommet Le Chili et l’Uruguay se sont imposés lors de la sixième journée des qualifications sud-américaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™. Ils dépassent au classement l’Argentine, exempte ce week-end, et occupent respectivement la première et la deuxième place. La Bolivie et l’Equateur ont également gagné.

Les résultats

Samedi 9 juin Bolivie 3:1 Paraguay Venezuela 0:2 Chili Dimanche 10 juin Uruguay 4:2 Pérou Equateur 1:0 Colombie Exempt : Argentine

Avec Plaisir Avec l’analyste Wicuins Plaisir, Yves Jean-Bart tient la vedette sur la chaine 62. Le no 1 de la FHF et directeur de Galaxie ne laisse passer aucune occasion pour s’exprimer sur le football.

Dixit Fombrun Commentant avec Pilou Rouzier le racisme qui sévit actuellement en Ukraine et en Pologne, GF accentue:”Il y a tant d’imbéciles qui vont dans les stades dans tous les pays du monde. C’est qu’on descend dans les bafonds .

Publicité “Mwen pa konnen si se lwil Castrol li met nan tèt li”, a-t-il lancé concernant le nouveau look de Cristiano Ronaldo. Devinez qui a fait ce commentaire!.

Confusion Il n’est pas évident que l’ambiance sonore diffusée par une ou deux chaînes de télé était réelle, c’est-àdire celle du stade où se déroulait le match. Ou bien, on écoutait en background les commentateurs de la chaine américaine ESPN en direct ou bien nous parvenaient des effets sonores d’ambiance de stade. De quoi nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

C’en est trop 1-Le Logo de la chaîne 2- le mot Télé 3- Le nom de la chaîne 4- L’horloge numérique Quatre lignes d’identification affichées au bas de l’écran (à droite) et la pub qui défile ou s’immobilise (à gauche). Ajoutez à cela le logo de la chaine “source” et les informations affichées au haut de l’écran: c’est déjà trop pour gêner la vision du télespectateur.

Mario Léandre sur Superstar Marion (de son vrai nom) est la vedette sur TéléSuperstar. Invité de Jean Roman Eloy et Richerson Alexis, l’ex latéral droit du Racing et de la sélection nationale des années 70 passe pour le commentateur le plus méticuleux sur le petit écran avec son carnet de notes chargé.

Ni Mahomet ni Jésus Christ ni Bouda Pilou Rouzier estime que même si Mahomet, Jésus ou Bouda se trouvait dans les buts du Brésil, aucun d’entre eux ne pourrait arrêter le tir de Messi pour son 3e but contre le Brésil en match amical, samedi. Rassemblées par Raphael Féquière


12 juin 2012 No 638

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« La cage aux rossignols » L’adaptation et la mise en scène par Florence Jean Louis Dupuy de la pièce de théâtre « La cage aux rossignols », d’après l’idée originale de Georges Chaperot et René Weeler, a eu lieu le samedi 9 juin 2012 à l’auditorium Sainte- Rose de Lima à 6h p.m. On est au « Centre d’accueil Sainte- Catherine », pensionnat qui accueille des jeunes filles issues des bidonvilles et des milieux défavorisés. Frustrées, rejetées et abandonnées, pour la plupart, par leurs parents, elles arrivent à l’établissement avec toutes sortes de vices. Elles attaquent même à l’intégrité physique du personnel de la direction. Une discipline de fer va être appliquée par la directrice, Madame Bernard, qui se donne pour mission d’éduquer ces jeunes filles, ces « débris de Dieuvella et de Rooby », ces phénomènes qu’envoie le ministère de l’éducation nationale, tout en les brimant, les maltraitant. Son mot d’ordre est « action, réaction ». Dès qu’une élève commet une faute, elle la punit avec sévérité. L’arrivéede Mademoiselle Mathieu, professeure du fondamental et amatrice de musique, va tout chambarder. Elle remettra en question cette méthode qui a fait la réputation de Sainte- Catherine. Intégrer harmonieusement ces jeunes filles dans la société, briser les murs dressés autour d’elles, canaliser leur énergie dans la bonne direction, améliorer leur quotidien et donner un sens à leur vie par la musique, tels sont, entre autres, ses objectifs fixés. Un incident, par contre, va se produire. A l’occasion d’une visite rendue par la bienfaitrice de l’institution, un concert de chant, préparé par Mademoiselle Mathieu avec tous les enfants du pensionnat, va êtreinterrompu en présence de la directrice, de l’inspecteur et de la bienfaitrice, par Rooby et la bande à Dieuvella, et sera transformé en un show de strip- tease. La directrice, mécontente, a destitué Mademoiselle Mathieu de son poste. Son départ a été comme un choc psychique pour certains enfants qui étaient en passe de trouver, par la chorale, un véritable sens à leur vie. FlorenceJean Louis Dupuy, née à Port-au-Prince, a fait des études en diplomatie et a obtenu une maitrise en sciences de l’éducation à l’université de Montréal. « J’apprends » est l’institution scolaire qu’elle a fondée et qu’elle dirige àThomassin 25. Elle est l’auteure de plusieurs pièces (La passion de Toussaint, Mariela) et d’adaptations(Les monologues du vagin, Et si nos dieux nous étaient contés). Ses pièces connaissent un succès tant aux USA, au Canada, au Benin qu’en Haïti. À travers cette adaptation de « La cage aux rossignols », elle nous partage sa vision de l’éducation.

Nouvelles réclames, nouveau scandale…

Rosny Ladouceur ladouceur16@yahoo.fr

L’industrie de la publicité en Haïti ne chôme pas. Muska Group y veille. Tout de suite après la sortie de la publicité de Bongù qui avait soulevé les passions, la compagnie qui s’est spécialisée dans la production de jingles et de vidéos a publié sur sa page Facebook, 5 autres publicités, qui elles aussi, ont retenu l’attention du public. Courtes, faciles à télécharger, ces publicités qui ont l’allure de « teasers » prennent les réseaux sociaux d’assaut. On se les partage, on les commente et on se laisse emporter par le « Rabòday ». On n’est pas surpris non plus quand on apprend que l’une des nouvelles publications de Muska est la parfaite reproduction d’une réclame qui existait déjà. On est juste choqué de constater que le groupe ait récidivé aussi vite. Contacté par téléphone, Gaethan Chancy plaide encore sa cause mais confie : « Oui, nous nous sommes inspirés d’une autre publicité étrangère ». Il se justifie aussi : « On a pris une pub pour un jeu vidéo réalisé en Thaïlande et on en a fait une pub pour une boisson ». – Waouh, quelle originalité ! – Et il attaque : « Ces animateurs qui semblent être grands défenseurs de droits d’auteurs versent-ils des royalties aux artistes dont ils jouent les musiques ? Il s’indigne du fait que l’on s’acharne contre Muska. « Nous ne sommes pas les seuls à avoir copié », se défend-il. Pour appuyer ses propos, il partage des liens de publicités étrangères susceptibles d’avoir inspiré d’autres compagnies de chez nous notamment Graphcity avec la dernière publicité de Peinture Caraïbes. Il faut toutefois préciser que s’inspirer de quelque chose ne veut nullement dire le reproduire dans son intégralité. Les responsables de Graphcity, quant à eux, ont tenu à faire le point sur la situation et à rassurer du même coup leur public en postant sur leur page de Facebook une lettre que nous nous faisons un plaisir de publier : « Nous, à Graphcity, notre force c’est notre originalité, nous ne copions pas, nous ne faisons pas de plagiat. Nous travaillons dur pour trouver des concepts originaux pour nos publicités. Nous comprenons le souci de certains de nos admirateurs, qui aujourd’hui sont bouleversés quand ils ont vu une version étrangère d’une publicité locale d’un de nos anciens clients. Nous tenons à faire le point sur la situation de confusion dans laquelle vous vous trouvez aujourd’hui. Contrairement à d’autres, pour qui nous avons quand même un certain respect, nous à Graphcity nous nous soulignons par notre méthodologie et notre rigueur à être UNIQUE. Nous avons aussi du respect pour les droits d’auteurs. Alors pour tous ceux qui se demandent si Graphcity a réalisé les « Versions haïtiennes» de certaines pubs étrangères, rassurez-vous, il n’en est rien. Nous ne nous rabaissons pas à plagier le travail d’autrui. » Cette correspondance devrait rassurer ceux qui s’inquiétent de l’originalité et de la productivité de ces publicistes. Graphcity, en tout cas, se lave de tout éventuel soupçon qui pourrait peser sur lui. Daphney Valsaint Malandre

L’agenda de Péguy L’été est chaud. Le soleil est de plomb. Ajouté à cela, la coupe d’Europe qui, à peine commencé, déchaîne déjà les passions. Mesdames, c’est le début de votre calvaire. Vous avez deux choix : soit vous vous alliez à vos hommes ou vous êtes contre l’équipe qu’ils soutiennent, soit vous vous morfondez dans votre coin, seules, tout le mois que durera la compétition. Pire ! Foutbòt maten baskèt aswè. Pas trop le choix hein ? Sauf bien sûr les petites escapades que vous propose mon agenda. Si vous optez pour le football avec votre partenaire, changez un peu de l’ambiance à deux du salon ou de la chambre en vous rendant à La Reserve. Des plats spéciaux, une nouvelle cuisine, des sandwichs délicieux, avec les boissons qui conviennent. Jusqu’au 1er juillet, a vous de choisir le jour qui vous va. Ce mardi par contre, il serait bien que vous fassiez un saut à Café des artistes. Leur poisson grillé est de premier choix. Mercredi, ne manquez pas le buffet de Chef Stéphane à Le Plaza qui se renouvelle toutes les semaines pour la plus grande satisfaction de vos papilles. Bon appétit déjà. Jeudi, passez commande au Lunch Box. Le vendredi 15, c’est le buzz Bonjou Vakans au Mango Lounge avec Eud et Ded Kra-z, Flav et P-Jay. Admission USD 15. Dj : Tonymix, Bounce, Web, etc. Pour un cadre plus soft, retrouvez vos vielles habitudes à Kay Atizan. Vous mangerez créole avec du troubadour pour finir la journée en douceur. Samedi 16, Art expo “Psy. Ké. Mozai. Dé. Lik.’’ au Garden Studio. L’exposition commence à partir de 5 h 30 p.m., et l’after party se poursuit avec le Dj Rocsteady. Hmm! Ça promet comme soirée. Dimanche, une bonne glace a Fior Di Latte, au Choucoune Plaza. Emmenez-y toute votre famille, votre partenaire, ou savourez votre glace seul (e), avec le même plaisir. Un vrai délice ! Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL REDACTEUR EN CHEF SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Joël FANFAN Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée Décembre Junior Plésius Louis Peguy Flore Pierre CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Photographes Frédérick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel Louis Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 3456 1920 / 2945-4646 3806-3717


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18 juin 2012 No 638

INSIDE folie Livres en Folie

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our être une habituée de cet évènement qui réunit chaque année des milliers de personnes de tous âges, je sais donc par expérience que le soleil du Parc Historique ‘’is no joke’’ dans le mitan de la journée. Alors je me suis dit que j’irais vers les 3h p.m., au moins la boule de feu ne serait plus à son summum. Je n’ai pas été étonnée par le bouchon qui partait de Carrefour Fleuriot au Parc Historique ce jeudi 7 juin-là, pas plus que je ne l’ai été par cette foule, ce va-et-vient et ces marchands qui prenaient d’assaut le devant du Parc pour liquider quelques boissons fraîches et autres victuailles. Au moins les petites bourses qui ne pouvaient s’offrir à prix faramineux quelque chose à grignoter dans le bar de l’intérieur ne mourraient pas de faim ! J’avais hâte de voir les auteurs, de me fondre dans la foule, retrouver mes collègues, goûter à l’ambiance, mais encore, j’avais hâte de montrer ma nouvelle caméra, puisque je me suis audacieusement improvisée photographe ce jour-là. Il faut bien oser dans la vie, non ? Je suis sur la cour, ma caméra autour du cou, ma plume et ma feuille de papier

bien en main. Ce n’est déjà plus moi, mais la journaliste qui est là, observatrice. Première remarque, notai-je sur ma feuille pliée en quatre : beaucoup de monde. Trop même. C’est à se rentrer dedans à chaque pas. Et deuxio : pourquoi diable tout le monde a les cheveux et même les sourcils aussi poussiéreux ? A croire qu’ils ont passé une journée en plein désert ! Je ne croyais pas si bien dire, car c’était un jeudi particulièrement venteux. Pis, je constatai avec dépit le piteux état dans lequel était le Parc Historique qui avait carrément laissé ses beaux jours derrière lui. Un sol fissuré, zébré de grosses fentes, comme si un quelconque séisme était passé par là. Une terre nue, avec çà et là quelques rares brins d’herbe jaunis par le soleil et mourant de sécheresse. Plus de gazon vert sur lequel s’allonger pour commencer le bouquin qu’on vient tout juste de se procurer, ou se reposer après une longue et fatigante file. Tiens, en parlant de file : malgré toutes les dispositions des organisateurs, les lignes étaient toujours trop longues et les plaintes des acheteurs toujours les mêmes. A 6h passées, alors que quelques stands fermaient et que les auteurs en signature rentraient pour la plupart chez eux, certaines personnes passaient ou essayaient encore de passer leurs

lier connaissance ou d’obtenir quelques numéros ou PIN BBM. Tout, sauf ce qui était l’essence même de Livres en folie : acheter des livres, supporter les auteurs. C’était à se demander s’ils comprenaient vraiment le pourquoi de l’activité, ou si l’évènement en soi s’était muté en lieu de rendez-vous, de rencontres ou un prétexte pour sortir le jour de la Fête-Dieu. Sur ma feuille blanche, je notais et notais encore, ne prenant de pause que quand je jugeais une image assez intéressante pour être capturée par ma toute nouvelle caméra. « Bonsoir jeune homme, dis-je en m’approchant d’un jeune garçon debout les mains dans les poches dans un coin du Parc, et faisant la moue en balayant l’immense cour d’un regard un peu blasé. Pouvez-vous me donner votre impression sur cette 18e édition de Livres en folie ? » Avec le même désintérêt et une voix traînante, il me répondit : « Ah !!! twòp moun. Epi ak kalte pousyè ak solèy sa a, yo ta bay moun on ti mizik o mwen ! Pa menm gen mizik, ahhh ! » Ooook!! répondis-je tout en notant sa réponse et son nom (Félix Mickenley), me disant en

commandes, bloquées dans d’interminables queues. La machine humaine était toujours aussi lente que les années précédentes au service à la clientèle de Livres en folie. Sur la cour, la plupart des gens présents, - des jeunes surtout, et des deux sexes - allaient et venaient, causaient, mais sans être munis de ce sachet en plastique estampé du logo de Livres en folie, ce qui serait signe qu’ils avaient achetés au moins un livre. Non. Ils faisaient tout : se parlaient, regardaient passer les garçons ou les filles, essayaient de

« Livres en folie » et « Liv anraje » En 18 ans, Livres en folie assoit sa notoriété et devient un rendezvous incontournable. La fête Dieu est la date retenue pour cette manifestation culturelle hors pair, qui représente pour plus d’un le moment opportun de nouer connaissance avec les auteurs, mais aussi pour se procurer les meilleurs ouvrages haïtiens. Le Parc Historique de la Canne à Sucre est le cadre choisi pour pérenniser cette pratique. Cette année encore, des milliers de gens se sont retrouvés à l’intérieur du site. Dans une ambiance carnavalesque, hommes, femmes et enfants ont investi cette grande cour jalonnée d’arbres comme pour se mettre à l’abri de la chaleur étouffante de la capitale ou le tohu-bohu du Centre-Ville. De tout ce qui pourrait retenir l’attention des heureux visiteurs, mis à part le décor alléchant du parc, il y avait cette grande exposition de livres qui se faisait à l’extérieur. Les livres sont déposés par terre et sont couverts de poussière. A voir un tel assemblage, l’on peut bien s’étonner. Les vendeurs sont heureux et fiers. Ils invitent à visiter leurs tribunes qui paraissent un peu dérisoires. Les gens se bousculent et s’empressent de scruter. Dictionnaire de l’écolier haïtien, Thémistocle Epaminondas Labasterre de Frédérick Marcelin, La Famille des Pitite Caille de Justin Lhérisson, Les Thazar de Fernand Hibbert, des recueils de Massillon Coicou, d’Oswald Durand, d’Etzer Vilaire, etc. Bref, une bonne partie des œuvres qui ont marqué la littérature haïtienne de tous les temps. Cette foire, avec tout ce qu’elle a de bizarre et d’informel, est dénommée par les tenants même de ce marché « Liv anraje». A gorge déployée, ces derniers s’acharnent à inciter les passants préalablement motivés pour Livres en folie à venir voir leur menu livresque. « Livres enragés » a bonne presse. « Livres en folie », c’est à l’intérieur, mais ici, c’est Liv anraje, affirme un bouquiniste, qui n’a pas lésiné sur sa passion d’être toujours fidèle aux clients de « Liv anraje» qu’il considère comme fils légitime de Livres en folie. Lord Edwin Byron

moi-même ’en voilà un qui s’est trompé d’évènement. Musique en folie, c’est pour dans quelques bons mois encore !’’ Une autre jeune fille, Farlande Guerrier, qui prenait la direction de la barrière l’air décidé et la tête droite, m’apprit qu’elle avait rempli sa fiche mais ne pouvait même pas aller acheter son livre, tant les lignes pouvaient décourager même les plus stoïques. Au moins une quinzaine de plaintes du même genre, recueillies çà et là sur la cour. Mes yeux de photographe néophyte ont également remarqué la quantité énorme de déchets (bouteilles et sachets en plastique, papier d’emballage, assiettes en carton et que sais-je encore !) qui traînaient sur la cour malgré les poubelles disposées de part et d’autre du terrain. On s’est malheureusement habitué aux immondices, elles font partie du décor et sont devenues si familières que certains ne voient même plus où est le mal. Je vous le dis, ça craint. Oui, une grande quantité de livres a été vendue cette année encore. Malgré les lignes interminables. Malgré un désintérêt visible du côté des jeunes qui viennent plus par show off que par amour de la littérature. Oui, Livres en folie a fait beaucoup plus de monde cette année que l’année précédente. C’est vrai. Mais l’objectif de gagner un plus large lectorat et susciter l’amour de la lecture chez les jeunes est-il vraiment atteint ? Cette année, en dehors des activités de la quinzaine du livre, des prix décernés et des bourses octroyées aux écrivains ; des différents rendez-vous à l’Institut Français, la Fokal et autres endroits partenaires de Livres en folie, peut-on dire, sans risque de presser un peu fort sur la pédale, que la journée du 7 juin a été une réussite ? Marie-Brunette B. Mainsour Labrune28@gmail.com


12 juin 2012 No 638

Livres en folie

des auteurs en parlent On a pas pu rencontrer tous les auteurs -d’ailleurs un seul jour n’aurait pas suffit- mais on a jugé bon prendre quelques avis sur Livres en folie et sur cette dix-huitième édition en particulier. Juste pour savoir ce que pensent les auteurs, en guise de bilan personnel. Rony Gilot, « Gary Conille ou le passage d’un météore »

Cette année, Livres en Folie a battu tous les records. On ne nie pas qu’il y ait eu certaines difficultés au niveau de la réalisation, mais le public a fait le déplacement et chaque auteur a pu trouver sa part de fans. Pour moi, ça a été plus qu’un succès. Je n’ai jamais eu un moment de répit. Depuis dix heures du matin jusqu’à la clôture de la manifestation, les gens défilèrent devant ma table. J’ai été étonné de voir le nombre de gens qui avait mon livre en main. Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs qui, par cette activité, revitalise la sève qui coule dans les veines de littérature haïtienne et renforce l’espoir de nos jeunes auteurs.

Georges Castera, invité d’honneur

Être invité d’Honneur à la plus grande foire du livre représente pour moi un mérite spécial. Et arrivé sur place, je me suis senti vraiment dans le bain. Avec la foule, tous ces auteurs en signature, ces hommes politiques, et tous ces livres, c’était une journée extraordinaire. Je faisais des va-et-vient sur la cour et j’ai posé avec beaucoup de jeunes étudiants, collègues et amis. « Yon solèy ki kale jel,

anpil moun, anpil liv, anpil pousyè, pat ka gen yon pi bèl jounen ke jounen sa ». Vive Haïti, Vive Livres en Folie.

Gary Victor, « Dossiers interdits »

Ce sont les mêmes répétitions chaque année. Beaucoup de gens font le déplacement. Les trois quarts sont venus pour s’amuser. L’autre quart, présent pour les livres, a des difficultés pour payer leur fiche et le plus grand problème est celui de l’épuisement de stock qui survient en plein milieu des ventes et gangrène toute la mise en place de cette foire. Les organisateurs devront y penser sérieusement pour que l’année prochaine ces genres de difficultés ne se reproduisent plus. Quant aux ventes, c’est à la maison d’édition de préciser le nombre de ventes, mais je peux dire que j’ai signé beaucoup de livres, jusqu’à ce que mon stock s’épuise. Par contre c’est une très belle fête qui stimule l’auteur à produire et à se surpasser.

Teddy Keser Mombrun, « Alain Possible, l’incorrigible »

Je suis à ma sixième participation à cet événement annuel. Et c’est le sixième tome d’Alain Possible « Alain Possible, l’incorrigible » que j’ai signé aujourd’hui, misent a part « Politikomik » et « Alain Possible et son P’tit monde » que les gens connaissent déjà. Je n’ai eu à me plaindre que de la chaleur du soleil et du vent qui m’a quelque peu dérangé. Mais globalement, J’affirme ma satisfaction. Du point de vue

de la vente, il m’est très difficile d’avancer des chiffres. Des gens sont venus pour faire signer leurs livres, d’autres non. Mais à ce que je peux vous dire, c’est que j’ai fait de midi à six heures à signer sans prendre de pause. Les gens ont fait le déplacement, j’ai pu rencontrer mes lecteurs, certains m’ont félicités, d’autres ont avancés des critiques qui me permettront de m’améliorer.

Claude Gilles « Portraits de parlementaires »

J’ai signé « Portraits de Parlementaires » un ouvrage collectif qui a été réalisé sous ma direction en collaboration avec Jean Pharès Jérôme et Pierre Raymond Dumas, des confrères du journal Le Nouvelliste. Il y a deux ans j’ai signé « 35 secondes » un autre ouvrage collectif. Je ne peux vous présenter qu’un bilan carrément biaisé. Je dis biaisé par ce que toutes les personnes qui ont acheté les livres n’ont pas passé auprès de l’auteur pour signature. Mais à partir de ceux dont j’ai signé, du nombre de personnes que j’ai rencontré c’est vraiment intéressant, vraiment satisfaisant, vraiment positif, vraiment encourageant. « Livres en folie est victime de son succès » Rencontrer des jeunes, des adultes et même des parlementaires en cette occasion me plait beaucoup. J’aurais été

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plus satisfait si j’avais rencontré toutes les personnes qui ont acheté mon livre. Mais je comprends que c’était complexe ; un embouteillage dans la rue, un autre pour arriver jusqu’au stand de livraison puis un dernier pour le faire signer… Livres en folies est la plus grande foire du livre dans la Caraïbes, les problèmes rencontrés sont dus à la structure d’accueil. Je crois que l’événement est victime de son succès. Étant donné que chaque édition sert d’expérience, celle-ci permettra d’améliorer la prochaine.

Jean Ledan Fils, « l’Histoire d’Haïti au singulier »

J’ai signé mon quinzième ouvrage cette année, il s’intitule « l’histoire d’Haïti au singulier ». Un livre avec les textes anecdotiques de Jean Ledan Fils corrigé illustré avec l’emphase sur l’expédition de Bolivar, le Manifeste de Brarell, et plein d’autres textes, d’histoires anecdotiques. Cette année il y a beaucoup plus d’engouement, de jeunes. Les jeunes veulent acheter, c’est flagrant, mais le pouvoir d’achat constitue un obstacle. C’est sur cela que les autorités compétentes doivent se pencher, sinon le désir de la lecture, de la culture est là. J’ai participé à une belle journée de travail, une belle journée de participation où l’on rencontre les autres auteurs, le lectorat. Pour la quantité de livres vendus on verra après. Je ne sais pas si j’aurai de nouveaux titres l’année prochaine, mais mes livres seront à là. Plésius Junior LOUIS Elisée Décembre

Zoe Kiki

à Livres en folie Comme à chaque année, la fête Dieu du 7 juin coïncide avec la grande foire Livres en folie. Pour le plus grand plaisir du staff organisateur, des auteurs et des lecteurs, le rendez-vous vieux de plus d’une décennie a été renouvelé cette année pour sa 18e édition. Sauf que le Parc Historique de la Canne à Sucre qui accueille cet évènement depuis 15 ans déjà s’est vu pris d’assaut cette fois par le courant «zoe kiki». Un sujet épineux sur lequel il faut s’attarder. Cela fait près de cinq ans maintenant que le phénomène s’est développé dans le pays. Des jeunes âgés entre 14 et 19 ans, filles et garçons, sont ceux qui sont indexés dans ce fameux groupe dénommé «zoe kiki ». Les membres de ce nouveau clan, très prisé par les plus jeunes, sont facilement identifiables suivant un ensemble d’indices. Pour commencer, il y a les donzelles qui portent des tenues qu’on jugera trop osées : corsages laissant deviner les mamelons, jupes mettant en valeur des jambes interminables ou la rondeur des fesses, des coiffures à la Rihanna ou à la Nicki Minaj, des talons aiguilles sur lesquels elles font plus l’effet de délurées que de femmes assurées de leur pouvoir de séduction. Elles sont pour la plupart très belles, mais le maquillage à outrance dont ces filles font usage les vieillissent plus qu’il ne les met réellement en valeur. Mais allez leur faire comprendre cela ! Quant aux garçons, ils sont tout aussi accoutrés : jeans placés pas plus haut que sous les fesses, tennis Supra avec

leurs gueules béantes, ces jeunots arborent pratiquement tous la coupe Mohawk lorsque leurs cheveux ne sont pas aussi lisses que ceux du rappeur P. Diddy. On essaiera de leur dire qu’ils n’ont aucun charme ainsi vêtus ils ne le croiront pas. A leurs yeux ils sont «in », pendant que tous les autres s’habillant autrement sont «out ». De plus, la gent féminine qu’ils ont dans leur collimateur ne les remarquera qu’à ce prix là. Voilà donc comment on reconnaît un adepte de «zoe kiki». Mais encore… Mis à part cette façon si particulière de s’habiller, les «zoe kiki », comme on se plaît tous à les appeler, se reconnaissent à d’autres signes caractéristiques. Ces « ingénus » qui fréquentent beaucoup les fêtes animées par des Dj, dansent le «rabòday », font peu cas de l’école, et par-dessus tout ils ne sont nullement des amants du livre. Au fait de ces choses, quelle n’est donc la surprise de voir ces ‘’bleus’’ investir les lieux de la foire. Estimé à plus de la moitié de la population qui se retrouve ce jour-là au parc, on se réjouit de constater combien leur nombre est grand dans une activité à laquelle ils ne prennent pas part habituellement. Serait-ce qu’ils ont changé de mœurs ? Ont-ils finalement compris qu’à leur âge le livre est leur meilleur allié ? Sont-ils là pour rencontrer les auteurs et partager avec eux le nouveau voyage que leur proposent les dernières parutions ? Hélas, non. Ils sont trop occupés à rivaliser entre groupes ennemis. A se jauger du regard et à médire de ceux qui, selon les

normes «zoe kiki », ne sont pas admissibles dans le clan. Il est plus important pour eux de se crêper les chignons ou de désigner comme ‘’vrè blòdè’’ que de partir à la conquête du livre qu’ils ramèneraient, triomphants, après avoir suivi la longue file devant le stand de Communication Plus. Il est de loin plus facile pour eux de rester oisifs sur la cour, de flirter, ou de parcourir le parc à la recherche d’un coin tranquille où se bécoter, se caresser et s’embrasser à pleine bouche, loin des regards qui pourraient être réprobateurs, que de faire la chasse aux autographes. Après tout, ils sont jeunes, ils ont toute la vie devant eux, et le monde leur appartient. Alors autant en profiter. Autant prendre du bon temps maintenant et reporter à demain ce qui est utile et nécessaire aujourd’hui à leur avenir, car rien ne presse. Comme ils se trompent !

Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com


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18 juin 2012 No 638


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