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4 août 2012 No 675
CARNAVAL CARNAVAL DES FLEURS quand tu me tiens... j’y étais ! Mon premier carnaval. Premier de toute une série ? Je ne saurais encore le dire. Il est près de 2 heures pm quand je décide que je serai au Champ de Mars ce mardi 31 juillet. Difficile de déterminer ce qui a motivé cette décision. Mais l’accord de ma mère est encore plus étonnant. Elle ne me fixe même pas de couvre-feu. Pas question de lui laisser le temps de changer d’avis ! Je mets vite toutes les craintes accumulées au fil des ans de côté. J’ignore les différents bilans distribués à volonté sur les réseaux sociaux. Et, quelques coups de fil plus tard, me voilà prête à entamer cette toute nouvelle expérience.
J
e retrouve mes amis au Stade Sylvio Cator où, soit dit en passant, je pénètre pour la toute première fois. Ensemble, on monte à bord du char attribué au chanteur J-Perry et au groupe Team Lòbèy qui fait partie de ceux qui ouvrent le défilé. Il fait encore jour et l’ambiance est bon enfant. Le char traverse lentement la rue des Casernes qui est déjà occupée par un grand nombre de fêtards. Le tangage du véhicule m’amuse. On boit, on mange mais aussi on danse. Carl-Fred Behrmann de Baoli Records nous a bien fait comprendre que l’essentiel pour le moment est de s’ « enjoy ». « Tann nou rive Channmas », nous dit-il. Il n’aura pas à le redire ! En effet, plus on avance sur le parcours, plus la tension monte. La foule devient de plus en plus dense et l’animation s’intensifie. Impossible de rester de marbre. Tou won ou won ou won ou won… tel est le mouvement que font mes bras et bien d’autres parties de mon corps. En équilibre à l’arrière du char, je teste mes aptitudes d’athlète en tâchant de lancer des maillots le plus loin possible dans la foule. Quelques mètres plus bas, celle-ci se déchaîne. C’est bien la première fois que je vois une telle quantité de personnes en face de moi et je suis carrément émerveillée. Mais, on n’a pas encore atteint le stand de la présidence quand mes amis me disent qu’il nous faut descendre. Pendant quelques bonnes minutes je panique. Je ne veux pas laisser l’ambiance qui règne sur le char de J-Perry et de Team Lòbèy. Je pense aussi à mon asthme et mon ochlophobie. Mais, peut-on parler de carnaval quand on n’a pas expérimenté le « béton » ? Je me jette finalement à l’eau ou plutôt à la foule : direction le char de Kreyòl La ! A la queueleuleu, les garçons aux extrémités et les filles au milieu, on fend la foule. Elle n’est pas trop compacte quand on atteint le niveau du char de Mass Konpa. Mais cela se corse au niveau de celui de Barikad Crew. C’est donc ça la « presse », me dis-je quelque peu excitée. Mon Blac-
kberry et moi on y survit. Changement rapide de maillot et de bracelet et nous voilà à bord du « camion » de Kreyòl La. Il est particulièrement rempli. Difficile de faire de grands mouvements là-haut. Mais l’ambiance y est telle qu’on se contorsionne pour danser. Comme je l’avais fait avec Team Lòbèy & J-Perry, je passe les ruines du palais national et les stands de différents médias avec Kreyòl La avant d’être contrainte de descendre. Nouveau bain de foule. Le char de Kon’Beat sera notre dernière destination cette nuit. L’ambiance n’est pas vraiment au rendez-vous. Les occupants du char semblent sommeiller tandis que les musiciens s’acharnent en premier plan. Mais une fois l’avenue de la République entamée, l’atmosphère change. On se déchaîne soudainement sur le char. Le but, je suppose, devrait être de faire bonne impression sur les médias ou tout au moins sur les téléspectateurs des différentes chaînes de télévision présentes. Je me laisse prendre au jeu. Mais bien entendu, une fois encore, je dois descendre du char quand l’ambiance atteint son paroxysme. Le temps de ramener quelques-uns de mes amis au stand de Prestige, où ils passeront le reste de leur soirée, et déjà je dois laisser le Champ de Mars. Il est seulement 1 heure du matin. Certains parents n’ont franchement pas été aussi cléments que les miens ! Je traverse courageusement la foule une dernière fois et j’en sors indemne. Je n’en dirai malheureusement pas de même de mes chers baskets qu’il me faudra sans doute remiser. Je souris en pensant aux réactions de mes proches quand je leur raconterai cette tranche de mon aventure. Mais, je le confesse, la prochaine fois, si prochaine fois il y en a, je me contenterai bien du confort d’un stand ! En attendant, je pense avoir expérimenté deux aspects du carnaval que nombre de mes amis, habitués de cette festivité, n’ont pas encore testés : le char et le béton !
Alors que le carnaval est une fête si populaire chez nous, il y a des gens qui n’en ont jamais vu un de près. Il est peut-être difficile de le croire, mais c’est pourtant vrai. Toute l’ambiance, la chaleur, la joie et le bonheur qui peuvent se dégager durant les trois jours gras… pour certains, tout cela n’est que pur concept et fantasme. Bien que n’ayant aucune idée de ce qui s’y passe réellement, ces personnes qualifient cette grande manifestation culturelle de folie collective qui pourrait à tout moment virer au cauchemar. Car bien sûr, il est quasiment improbable qu’autant de gens se réunissent dans une même aire aussi exigüe que le Champ de Mars, de croire que tout se passera comme sur des roulettes. Cependant, en dépit de ce risque, les fêtards sont toujours partants pour cette folie de trois jours. Parce que si les premiers parlent de la folie carnavalesque sans la connaître, les derniers savent exactement de ce dont il s’agit, et choisissent délibérément de s’y prêter. Là réside probablement la différence entre les psychotiques, psychopathes, sociopathes, névrosés et les fous du carnaval. Cette folie-là, je l’ai connue. Cela n’a duré qu’un jour. Il fallait que je comprenne pourquoi une masse humaine décide de perdre la tête, le corps avec, pendant trois crépuscules. Et une telle expérience, qu’elle me soit contée, racontée ou expliquée, la seule manière de la saisir dans son essence est de la vivre par moi-même. Sur un stand plutôt, parce que ma première fois, je suis aussi effrayée qu’excitée. Ce n’est que bien après que j’apprendrai qu’un carnaval, ça ne se vit pas sur un stand ou sur un char, mais sur le bitume. Alors, en attendant la vague déferlante, mieux vaut rester sagement dans ma tour en planches. 9 h 30 p.m., je suis encore là à attendre que l’euphorie m’envahisse. A part les bandes à pieds qui passent et animent de temps en temps, les gens sur la chaussée semblent davantage se livrer à un chassé-croisé ou une valse dont ils ne connaissent pas la chorégraphie plus qu’ils ne s’amusent. Quant à ceux installés sur les stands, ils se morfondent, blaguent entre eux ou regardent la foule en bas d’un œil morne, après chaque passage d’un rara qui leur permet de bouger des hanches ou d’entonner en chœur les propos grivois scandés à tue-tête. Un ange passe, puis plus rien. Quoi ? C’est tout ? C’est ça le carnaval ? Rien d’impressionnant, pas de sensations fortes, aucune envie de m’épuiser… pas la moindre petite folie… Quelle déception ! Quelle honte ! Devrais-je l’associer à ma première participation ou n’y a-t-il vraiment rien de plus ? Il faut que je me munisse de patience. La nuit est encore jeune, donc mieux vaut ne pas porter des jugements hâtifs. Enfin ! La cavalcade commence. 10 h ont dû sonner depuis longtemps quand Nou Krezi, le premier char qui ouvre le parcours, arrive à moi. Suscitant plus de curiosité qu’autre chose chez moi, je vois James C, secondé par Stanley Georges et une belle équipe, s’époumoner, se trémousser jusqu’à traverser le garde-corps du char, n’était-ce un de ses collaborateurs. Pas de doute, il doit avoir des poumons en béton ce type. La prestation vibre. Mais pas assez pour m’émouvoir. Je dois avouer que cela fait tout de même de l‘effet de voir ces gens haut perchés, défiant la gravité. Racine Mapou passe dans l’expectative, Team Lòbèy impressionne. Quant à Mass Konpa, c’est le moment pour moi de profiter d’un jeté dans la flopée. Près du stand de Télé Ginen, Kreyòl La draine la cohue. Une sonorisaUne publication tion à vous assourdir, une petite bousculade de Ticket Magazine S.A. par-ci, une petite bousculade par-là, le reniflement de quelques aisselles mal odorantes, les pieds écrasés sous des bottes, l’évitement DIRECTEUR DE LA PUBLICATION de justesse d’un coup de matraque policier, Frantz DUVAL et le tour est joué. Je l’ai eue, ma sensation forte. Très peu, mais ça me suffit. Pour une REDACTEUR EN CHEF première, on ne pourra pas m’en demander plus. Tranquillement, je regagne ma tour de SECRÉTAIRE DE RÉDACTION bois. Plus gaie cette fois-ci et heureuse suite à cette bain de foule, je constate que l’ambianMarie-Brunette B. MAINSOUR ce sur le stand n’est plus la même. J’ai raté BC Gaëlle C. ALEXIS de peu. Pas de chance. Alors que Kon’Beat me laisse pantoise de sa ridicule perforRÉDACTION mance, Carimi ne me met pas le sang en feu ; Joël FANFAN pas plus que Rockfam qui mettait plus de Dimitry Nader ORISMA zèle à nourrir la polémique. Déprimée de ne pas ressentir cette exaltation que je voyais sur Gilles FRESLET le visage des gens, je me jette à corps perdu Daphney Valsaint MALANDRE dans le «griyo ak bannann », bien arrosé d’un Myria CHARLES petit Barbancourt. La boisson d’or, toujours aussi délectable, a le don de vous griser ! Winnie Hugot GABRIEL Ainsi, la performance d’autres groupes m’a Teddy Keser MOMBRUN parue moins ennuyeuse. Elisée Décembre Serait-ce l’effet de l’alcool ? Voilà que ma Junior Plésius Louis langue se délie ; je me sens plus légère et plus encline à fêter. Vwadèzil me monte à la Peguy Flore Pierre tête, Kreyòl La m’enchante. Plus moyen de Raphaël Féquière rester de marbre et de ne taper que du pied. Enock Néré Mes hanches se mettent de la partie. Grâce à T-Vice, je me découvre des tours de reins Légupeterson Alexandre dont je ne soupçonnais même pas l’existence. CRÉATION ARTISTIQUE Je souffle comme un phoque et sue comme un putois. Bienheureuse euphorie ! Te voilà, Responsable graphique enfin. Encore une heure avant la fin, et Djaz Réginald GUSTAVE peyi a ne m’a pas encore fait voir de toutes les Stevenson Estève couleurs. Que serait mon «carnavalexperience » sans cela ? 4 h 45 du matin, il arrive enfin Photographes sur le champ de bataille. Va-t-il remporter le Frédérick C. ALEXIS titre de Champion du carnaval des fleurs ? Homère CARDICHON On dirait bien que non. A 4 h 48 du matin, la police met fin au carnaval. Djakout #1 rate Jules Bernard DELVA son coup. T-Vice fè dekabès. Moi, dans tout Moranvil MERCIDIEU cela, j’ai vécu quelque chose de mémorable. Yonel Louis Ah carnaval, quand tu me tiens !…
Péguy F. C. Pierre peguyfcpierre@gmail.com
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3 festivals
les 4 et 5 août 2012 !
T-Vice, 20 ans déjà ! Août 1992 – août 2012 : T-Vice, au mieux de sa forme, célèbre ses 20 ans d’existence. Du sous-sol de leur maison à Morne Calvaire aux bals de graduation en passant par les fêtes de salon, Roberto et Reynaldo Martino ont parcouru bien du chemin avant de pouvoir s’ériger en « Mèt beton » sur le Champ de Mars. Soutenus dès le début par leur mère et manager Jessie Alkhal, ils ont été accompagnés d’amis, Karlito Riboule, Dimitri Craan, Fritz Joachin et Eric Emile, qui sont vite devenus des frères avec lesquels ils ont formé le groupe T-Vice. D’autres, en l’occurrence James Cardozo, Gérald Kébreau, Eddy Viau, Olivier Duret, Rivenson Louissaint, Rico Amazan, Wesner Charles et Ti-Pierrot Alkhal les ont rejoints en cours de route. 8 albums studios, de nombreux vidéos et albums live, une multitude de prestations plus tard, le groupe n’a cessé de gagner du terrain. Roberto Martino, lead vocal du groupe, revient sur ces 20 ans de succès continu mais surtout de dur labeur. 1992 - 2012. Que de chemin parcouru par le groupe ! Quels sont les sentiments qui vous animent pendant que vous célébrez ce 20e anniversaire ? De la fierté et beaucoup de joie ! Il n’a pas été facile de survivre dans l’industrie musicale haïtienne où il y a tellement d’obstacles et de déceptions. Mais on a réussi ! Citez-nous certaines des grandes réalisations du groupe au cours de ces 20 ans d’expérience. On a réussi à s’ériger comme « Mèt beton ». Il s’agit là d’un point extrêmement important. Mais aussi, on a beaucoup joué à l’extérieur du pays. On a été le premier groupe konpa de la nouvelle génération à jouer au Panama, en Hollande, en Suisse et en Belgique. Il en a été de même en Nouvelle-Calédonie et à Bercy, en France. Cette dernière prestation m’a particulièrement marqué. On était le premier groupe haïtien à y performer et la réaction du public a été plus que positive ! Vous êtes sortis de très loin pour arriver là où vous êtes aujourd’hui. Comment y êtes-vous parvenus ? On a toujours employé notre propre stratégie, qui consiste en un savant mélange de discipline et des différentes innovations qu’on n’a pas arrêté de faire. On est aussi toujours restés humbles et ouverts aux critiques et suggestions. T-Vice est resté soudé pendant que d’autres groupes se sont formés, reformés ou démantelés. Comment avez-vous réussi ce tour de force ? Notre force réside dans la façon dont nous abordons le business. On considère T-Vice comme une institution. On vit comme des frères et on s’assure de faire passer les besoins et les intérêts du groupe avant ceux des différents membres. Il n’a jamais été question pour aucun de nous de s’investir dans une carrière solo ou autre, par exemple. Et aussi, on n’a jamais cessé d’innover et on tient toujours compte des suggestions que nous font les fans. T-Vice est aussi soumis à beaucoup de pression de la part de ses compétiteurs. Comment gérez-vous cela ? La compétition est très rude et nos compétiteurs travaillent ardument. Mais
cela ne fait que nous motiver davantage. Cela nous encourage à travailler encore plus dur et à continuer à offrir ce qu’il y a de meilleur à notre public. T-Vice est au sommet de sa forme en ce moment. Ses musiciens ont certes mûri au cours des 20 dernières années, mais quand même ils ne sont plus tout jeunes. Songez-vous à mettre du sang neuf au sein de groupe ? Quand les gens entendent que T-Vice a 20 ans, ils ont tendance à penser que les musiciens du groupe sont vieux. Ce n’est nullement le cas. On est majoritairement en plein dans la trentaine au sein du groupe. Ti Eddy et Sonson ont d’ailleurs 25 à 26 ans. On a commencé très tôt et on est tous encore très jeunes. On a encore le temps de tirer profit de nos expériences et surtout d’en faire de nouvelles. Le groupe T-Vice a offert son soutien au président Michel Martelly lors des dernières élections. Il se dit qu’en raison de cela, le groupe a bénéficié d’un traitement de faveur aux 2 carnavals. Qu’en dis-tu ? On a de bons rapports avec le président. On ne le nie pas. Je déplore simplement que certains utilisent ce fait pour expliquer leurs échecs. Nous ne sommes d’ailleurs pas le premier groupe qui entretienne de bonnes relations avec un président. Djakout Mizik, par exemple, a été dirigé par le commandant de la CIMO. Toutefois, ces accusations ne sont nullement fondées. T-Vice a eu les mêmes équipements, le même char et la même sonorisation que Djakout # 1, notre rival attitré. Musicalement, on a fait nos preuves et seuls les mauvais perdants ne voudront pas l’admettre. Au fil des années, le groupe T-Vice a fait l’objet de nombreuses autres accusations. Comment vivez-vous cela ? Il est normal qu’un groupe qui est resté aussi populaire durant toutes ces années fasse l’objet de controverses. Ils sont nombreux à espérer qu’on finira par échouer. C’est d’ailleurs dans le but de nous voir toucher le fond qu’ils font circuler toutes ces rumeurs. Nos moindres faits et gestes sont surveillés, commentés et souvent mésinterprétés. Les erreurs qu’on pardonne volontiers à d’autres ne nous sont pas
pardonnées. Lorsqu’un groupe totalise une moyenne de 8, on lui accorde facilement 10. Mais, lorsqu’il s’agit de T-Vice, nous devrions mériter 30 pour qu’on nous accorde 10. Rien n’est facile pour nous. Nous devons constamment nous surpasser pour obtenir le crédit que nous méritons. T-Vice est désormais un ténor de la musique haïtienne qui a fait ses preuves. Quels conseils donneriez-vous à un jeune groupe qui essaie de se lancer dans le monde musical ? Toujours rester humble, mais aussi travailler et croire en leur potentiel ! Certains jeunes pensent que la drogue peut les aider à trouver de l’inspiration. C’est entièrement faux. On peut réaliser de grandes choses sans être sous l’influence de la drogue. Il leur faut aussi toujours croire en leurs rêves et toujours tâcher de présenter quelque chose de différent. Ce petit quelque chose de différent fera leur originalité et portera les autres à les apprécier. Outre cela, il y a aussi la discipline qui est indispensable à un groupe qui veut percer. Y a-t-il quoi que ce soit d’autre que vous souhaitez accomplir avec le groupe ? Il y’a tellement de choses que l’on rêve d’accomplir. J’aimerais contribuer à donner au konpa l’essor que le reggaeton a eu quelques années plus tôt. Je voudrais que les musiques de T-Vice ou de n’importe autre groupe à tendance konpa tournent sur les grandes stations de radio américaines comme Power 96. On travaille justement dans ce sens en essayant d’obtenir de nombreuses collaborations qui pourraient apporter plus de visibilité à la musique haïtienne. Mais entre-temps, on travaille sur un nouvel album qui devrait être disponible avant la fin de l’année. Qu’avez-vous prévu pour la célébration de votre anniversaire ? La véritable fête c’est le 7 août, en souvenir de notre première prestation au club Faces à l’hôtel El Rancho. On a prévu un ensemble de festivités réunies sous le terme de « T-Vice, 20 ans déjà » qui se tiendront pendant tout le reste de l’année en Haïti, à Boston, à Montréal et un peu partout où nos fans se trouvent.
Propos recueillis par Daphney Valsaint Malandre
Où pourrais-je aller me relaxer les 4 et 5 août prochains ? Je parie que c’est aussi la question que vous vous posez aussi depuis quelque jours. Et vous avez raison puisque plusieurs festivals et autres grands rendez-vous sont prévus sur la côte des Arcadins, à Grand-Goâve et à Saint-Marc. En effet, sur la liste des festivals qui auront lieu cette année figure la 2e édition du Festival Bikini organisée par (Gabo Productions) ; la 2e édition de Bikini Fest (Bèl Zanmi Productions) ; et la tenue de la 3e édition du Festival d’Eté au Parc de Saint-Marc sous la houlette de Groupe Haïti Thomas et des Productions JEG en collaboration avec la mairie de Saint-Marc.
Voici la liste des groupes qui auront à performer lors de ces différents festivals Festival Bikini : T-Vice, Carimi, Mikaben, T-Micky, Disip, Nu-Look, Mass Konpa, Zenglen, Djakout #1, Harmonick, Nou Krezi, Karizma, Bicha, Brothers Posse, Barikad Crew, Djakout Mizik, Blaze 1, J-Perry, Val Mix, Tony Mix ect. Bikini Fest : Djakout #1, Nu-Look, Carimi, Zenglen, Barikad Crew, Wendy, Mikaben, H. Blood, Nu-Bel, Brothers Posse et Coupé Cloué Jr. Fest Marc : Disip, Mass Konpa, Nou Krezi, Fidel, Ram, Brothers Posse, J-Perry, Asòtò, Kon-Beat, Vwadèzil, Veesa the sexy, Belo, Blaze One, Mystic 703, DRZ, Ny+NY. Et différents groupes invités tels : « Clan Famille, Nice Konpa, Unit Kreyòl et Coupe Cloue Jr ». De plus, plusieurs autres grands rendez-vous sont aussi annoncés, dont la célébration des 20 ans d’existence du groupe T-Vice le samedi 4 août au Club Indigo, au cours de laquelle aura à performer aussi le groupe Carimi ! Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)
J-Perry, l’oublié Au moment de la publication du
classement des groupes musicaux ayant participé au défilé du carnaval des Fleurs, une petite erreur s’est glissée dans le palmarès de Ticket. La rédaction du journal, en lieu et place de J-Perry et Team Lòbèy, qui se sont partagés le char durant les 3 jours, n’a malheureusement mentionné que le nom du groupe Team Lòbèy. En la circonstance, nous adressons toutes nos excuses à l’artiste J-Perry, ses fans, ses commanditaires et nos fidèles lecteurs.
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(Image 01)
Article 6
LA FOURCHETTE La fourchette, fut introduite en France au 16 siècle, par Catherine de Médicis, et son usage pour porter des aliments à la bouche ne s’installa qu’à la fin du 18 siècle.
Remarque : La fourchette à escargot ou à homard ressemble à celle à sandwich, mais elle est de beaucoup plus petite.
La fourchette de table est la plus grande des couverts individuels. En règle générale, elle se place à gauche de l’assiette. Image01
Dans certains pays d’Europe il est possible de servir des sandwichs avec des couverts pour éviter de se salir les mains. Image07
Dans certains couverts, elle peut se placer à droite. Ce point sera élaboré dans un autre article. Image02
SAVOIR FAIRE
La gamme est très variée :
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La fourchette à salade est légèrement plus petite que celle de table et légèrement plus grande que La fourchette à dessert. Image04 La fourchette à dessert (quatre dents) est légèrement plus grande que celle à gâteau qui à trois dents. Mais si on n’en possède pas de ce dernier, on utilisera celle à dessert. Image05 La fourchette à poisson est de taille moyenne et à trois dents
(Image 02)
• La fourchette ordinairement se tient de la main gauche ou de la main droite, selon que l’on mange l’européenne ou à l’américaine.
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• A table on évite de gesticuler avec ses couverts à la main. • On l’utilise pour porter à la bouche des petites bouchées afin de manger avec élégance et éviter de se dilater les mâchoires. SAVIEZ-VOUS les noms des différentes parties d’une fourchette ? Prochain article : le couteau Pour contacter l’auteur : www.magalypelissier.weebly.com dismoicommentrecevoir@yahoo.com
de table, salade, dessert, gâteau poisson escargot ou homard
huître
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La fourchette à escargot ou à homard est très spéciale, elle deux dents ce qui permet de tirer les escargots de leur cachette. La fourchette à huître à trois dents et comme le requiert le met est très petite. Image06
Ce carnaval des Fleurs que j’ai raté Le carnaval des Fleurs a eu lieu au Champ de Mars en plein cœur d’une ville détruite et qui tarde à être (re) construite sous prétexte qu’elle n’est pas encore ajoutée à la liste des priorités. Cet événement qui a eu sa grande première en 1973 – que je n’ai pas connu- a été un immense succès les 29, 30, et 31 juillet 2012 selon l’avis de plus d’un. Il a fait couler beaucoup d’encre et a suscité tant de polémiques dans les medias, dans les rues et au sein des groupes musicaux pendant trois jours durant. Certains touristes, évasifs et heureux d’avoir échappé belle au cercle infernal d’une Europe en décrépitude, n’ont pas caché leur satisfaction d’avoir pris part à cette festivité dont les débours s’élèvent à trente mille gourde. On ne sait pas trop ! Les autorités ont communiqué un bilan pas trop décevant : au moins un mort et plus d’une trentaine de blessés. Sans compter le spectacle des agressions verbales et physiques qu’ont offert les bourreaux pro- Martelly qui semblent avoir pour devise : « Protéger et servir, selon leur humeur, ceux qui obéissent à toutes les consignes ». Les rues étaient encombrées de fêtards de toutes couches confondues. Les clameurs de la foule se sont faites l’écho d’un peuple qui, toujours au rendez- vous, transforme son malaise de vivre et ses misères en moments de joie. Ce n’étaient pas seulement les voix qui chantaient, mais les mains, les pieds, les sexes. Le verdict des formations carnavalesques les plus performantes est prononcé: en tête de liste, T-Vice, mèt beton an. Et en dernière position, « Kon’beat ». Mon dessein, entre autres, est non de glorifier le comité organisateur ou les artistes qui n’ont pas comblé les horizons d’attente, - on s’en fiche-, mais d’insister sur cette vague d’insultes qui déferlaient sur les comptes Twitter et Facebook de mes collaborateurs pour le classement des groupes musicaux les plus entraînants. Les insultes s’en vont mais les blessures restent. En tant que reporters, photographes ou autre chose semblable, on a tous droit à un minimum de respect -mutuel-, c’est du moins l’un des garants du bon fonctionnement de notre démocratie made in Ouest qui prône la liberté d’expression, d’opinions Le problème au fond n’est pas tant le classement mais un manque phénoménal de cerveaux qui nous inviteraient à un débat esthétique sérieux autour de la question de technique d’animation ou de son avec des arguments solides bien étayés. C’est tellement plus simple de créer la sensation, de faire circuler des rumeurs dans le but d’attirer plus d’internautes. Un média n’en est pas ainsi. C’est une arme à double tranchant. Il promeut les artistes mais en même temps il les booste, sans complaisance, à faire mieux et à se battre pour s’imposer sur le marché. Et ceci aura trois conséquences possibles : un meilleur produit pour les consommateurs et un public de plus en plus exigeant. Un média prime le sens du professionnalisme et a droit de regard sur les démarches artistiques. Je ne prétends pas loger à la même enseigne tous ceux qui nous ont fait parvenir leurs impressions du classement sur les réseaux sociaux, mais de les inviter à un « chita pale » franc sur des questions artistiques sérieuses. Dans aucun pays du monde, l’art n’est une plaisanterie. C’est une affaire qui mérite toujours d’être traitée avec beaucoup de soin. rosnyladouceur@gmail.com
table, salade, dessert
dessert, gâteau
poisson, ( escargot ou a homard ), huître (Image 06) (Image 07)
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escargot ou homard,
Sandwich
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Samedi 4 et dimanche 5 août 2012
Championnat national de D1/20e journee
Pour le titre ou le maintien ? 3 rencontres séparent la première phase de la seconde phase du championnat national de football de première division. Le modèle 2012 se dispute en effet sur deux phases dont une qui regroupera les 6 premiers du classement pour le titre et les 6 derniers pour 4 places de maintien et 2 places en super 8.
contre le Baltimore, 5e, la tâche ne sera pas facile, même si le Baltimore lui réussit souvent très bien. Enfin dimanche, l’América ira tenter de se refaire une santé à Mirebalais, au moment où l’ASC accueillera le leader au Cap-Haïtien et le Victory défiera le Cavaly au Stade Sylvio Cator. A rappeler que pour clore la 19e journée jeudi soir, un but tardif de Ricardo Charles (81e) avait permis au Victory de dominer l’Association Sportive de Mirebalais 1-0 et de se hisser à la 7e place du classement avec 24 points.
Rappel des résultats complets de la 19e journée
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n tête du classement avec 34 points, le Valencia est assuré de faire partie des 6 premiers et de jouer la 2e phase de la compétition pour le titre. Derrière lui, le FICA, 2e avec 32 points, est tout près de cet objectif mais doit encore grapiller deux petits points pour être assuré de terminer la première phase parmi les 6 premiers. L’América doit chercher à obtenir au moins 3 points dans les 3 prochaines journées pour s’assurer une place dans la course pour le titre. Au bas du classement, le Violette, (9e) avec 21 points, espère encore avoir une place dans la course au titre. Même cas de figure pour l’AS Mirebalais (21 pts et 10e au classement) et encore mieux pour le Victory (7e avec 24 pts) et le Cavaly (8e avec 23 unités). Du coup, la 20e journée prévue du vendredi 3 août au dimanche 5 août s’annonce décisive pour la suite de la compétition. Deux matches déterminants ont lieu vendredi. A Saint-Marc, le Violette tentera de maximiser ses chances sur la pelouse du Tempête. Un match à 6 points pour le « vieux tigre » car en cas de victoire les « bleu et blanc » de Portau-Prince conserveront une chance énorme d’être parmi les 6 premiers. Mais à Saint-Marc, on a la rancune tenace. Le 4-0 infligé à la formation « Bel Kolonn » lors de la série aller sera dans tous les esprits au parc Levelt, de quoi tout simplement motiver les joueurs pour les pousser à jouer un match énorme. Ce qui promet. Au stade Sylvio Cator, l’Aigle Noir accueille le FICA ce vendredi. Invaincu pendant une série de 8 rencontres, les « vert et noir » ont craqué depuis quelques journées et alternent des contres performances qui les relèguent à la 4e place. Contre le 2e du classement, cela promet au stade d’autant que l’Aigle Noir sera privé des services de Wedson Anselme et Giulliano Philippe suspendus. Samedi, le Don Bosco qui vient d’abandonner la dernière place du classement à l’Association Sportive Capoise va essayer tout simplement de jouer ses dernières cartes pour essayer de jouer la 2e phase parmi les concurrents pour le titre. Seulement
28/7 Violette - Valencia 0-1 29/7 FICA - América 4-1 Cavaly - Aigle Noir 1-1 Baltimore - Tempete 2-1 1/8 Don Bosco - ASC 3-2 2/8 Victory - ASM 1-0
Calendrier de la 20e journee Vendredi 3 aout 2012 Stade Sylvio Cator Aigle Noir - FICA Parc Levelt Tempete - Violette AC Samedi 4 aout Stade Sylvio Cator Don Bosco - Baltimore Dimanche 5 aout Stade Sylvio Cator Victory - Cavaly Parc Saint-Louis AS Mirebalais - America Parc Saint-Victor AS Capoise - Valencia
Jean Robert Jean après son but marqué contre le Violette (Photo : Yonel Louis)
Classement après la 19e journée
Enock Néré/nereenock@gmail.com
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Samedi 4 et dimanche 5 août 2012
Jo 2012 / Haiti
Haïti en demi-finales des 400m Avec un chrono de 51 secondes 98 centièmes, l’étudiante en médecine, Marlena Wesh (21 ans) a pris la troisième place de la septième vague lors de la première journée du championnat d’athlétisme aux Jeux Olympiques de Londres 2012, ce vendredi 3 août chez les 400 mètres dames, une série dominée par la Nigériane, George Regina (51’’24) devant la Russe, Gushchina Yulia (51’’54).
Marlena Wesh tout sourire dans les bras de la nigériane Regina George après sa qualification
A
près la déception de Linouse Desravines en judo (52 kilos), l’espoir renaît dans le camp des haïtiens, suite à la qualification de Marlena Wesh pour les ½ finales des 400 mètres dames en prenant la troisième place de la septième série. Lancée dans le couloir #4, Marlena Wesh, dossard (2030) n’a pas tardé pour donner le ton dès l’entame de la course. Au final, elle s’est emparée de la troisième place largement suffisante pour rallier les demi-finales puisque l’adversaire qui le suit, la Sénégalaise, Amy Mbacke Thiam, a réalisé un temps de (53’’23) mais distancée pour quelques centièmes par la Nigériane, George Regina (51’’24) et la Russe, Gushchina Yulia (51’’54). Sur l’ensemble des 49 athlètes qui participaient aux 400 mètres dames, Wesh a réalisé le 14e meilleur temps sur les 21 athlètes qualifiées pour les ½ finales, mais loin derrière les trois lauréates, Amantle Montsho (50’’40) de Botswana, Antonina Krivoshapka (50’’75) de la Russie et Francena McCorory (50’’78) des USA. Si la chance de médaille de Wesh n’est pas garantie, ce succès peut lui permettre de rêver grand, de préparer le choc des ½ finales où prendront part les étonnantes et atypiques
Le Nigeria et Haïti qualifiés rallient les demi-finales des 400 m dames
Américaines, Jamaïcaines et Africaines dans la plus parfaite sérénité.,Les ½ finales sont programmées pour ce samedi 4 août à compter de 3h05 (heure de Port-au-Prince). L’Haï-
tienne se trouve placée dans la troisième série, accompagnée de Carol Rodriguez (52’’19) de Porto-Rico), Antonina Krivoshapka (50’’75) de la Russie), Omolara Omotosho (52’’11)
Fer transformée en or Emilie Fer est devenue championne olympique en kayak K1, apportant à la France sa sixième médaille d’or des Jeux Olympiques de Londres.
S
ixième médaille d’or et 15 au total pour la France à Londres. Et c’est au Lee Valley White Water Centre, là même où Tony Estanguet est entré dans l’histoire de l’olympisme français il y a quelques jours avec son troisième titre, qu’Emilie Fer a touché à son tour le graal. La Française, âgée de 29 ans, est devenue championne olympique du kayak K1, une première pour une
du Nigéria, Lee McConneell (52’’23) de la Grande-Bretagne, DeeDee Trotter (50’’87) des USA, Novlene Williams-Mills (50’’88) de la Jamaïque et de Nataliya Pyhyda (51’’09) de l’Ukraine. En tenant compte de la performance de chaque athlète placée dans sa série lors ¼ de finales, Wesh (51’’98) avait fait mieux que Carol Rodriguez, Omolara Omotosho et Lee McConnell. Autant dire, Marlena Wesh qui sera placée dans le couloir #4 doit sortir une grande course pour espérer se qualifier pour la finale. La prochaine sortie de l’athlétisme haïtien aux JO de Londres est programmée pour ce lundi 6 août avec la rentrée en lice de Moïse Joseph en 800 mètres hommes et pour l’occasion, Marlena Wesh va à nouveau
tricolore dans cette discipline. Qualifiée avec le troisième temps des demifinales (après les 12e et le 8e temps en séries), elle a devancé, en 105”90 et sans aucune pénalité, l’Australienne Jessica Fox (106’’51) et l’Espagnole Maialen Chourraut (106’’87). Ce titre, c’est une petite surprise pour la seule représentante féminine de la délégation française en kayak. Même la médaille n’était pas spécia-
lement attendue. A Pékin, pour ses premiers Jeux, Emilie Fer avait terminé à la 7e place. Et sur les championnats du monde de la discipline, elle avait été souvent placée mais jamais sur le podium (4e en 2011 notamment) si ce n’est dans l’épreuve par équipes où elle avait remporté le titre en 2006. A son actif, également une médaille d’argent aux championnats d’Europe en 2009.
tenter de se qualifier pour les ½ finales en 200 mètres dames. Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com
Rien de comparable avec ce 2 août 2012. “Je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur, a-t-elle dit après la course au micro de France 2. Je connaissais le temps de Jessica (Fox, l’Australienne, 2e) avant de partir, j’ai dit à mon entraîneur de ne plus me donner les chronos. Je lui ai dit que je savais ce que j’avais à faire: je devais calculer et en même temps, je devais aller sur les piquets. C’est super pour notre sport, la médaille d’or de Tony, la mienne”. Avant ce jour, elle partageait avec Estanguet son entraîneur, Sylvain Curinier. Désormais, elle partage un morceau de son palmarès.
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4 ao没t 2012 No 675