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Carnaval de Pétion-Ville, jour J-2 Deux jours avant le coup d’envoi du carnaval de Pétionville, les responsables mettent les bouchées doubles. Du comité central aux créateurs artistiques, tout va vite. Les stands sont en plein décoration, les agents de la mairie font des misères aux détaillants qui occupent la chaussée... Rien n’est laissé au hasard pour cette activité que la commune veut perpétuer. La mairie de Pétion-Ville est sens dessus-dessous ce vendredi matin. La salle de réception est remplie de représentants de bandes à pied venant pour une dernière précision, de détaillants bousculés par les agents de la voirie et du personnel de la boîte. Yves Penèl, président du comité d’organisation, reçoit les journalistes sur le tas. Il est tantôt sollicité par la mairesse, tantôt par un responsable de bande à pied, tantôt par un collègue. Dépassé, fatigué, il confirme la finalisation des stands aux abords de Muncheezz, la participation de plusieurs Dj sur le parcours régulier de la commune, avant de préciser que des reines et un roi défileront sur des voitures de collection. Une porte plus loin, dans la salle de conférence, où Valécia, secrétaire du comité, offre son sourire à tout venant, Maïkadou attend. Le maquilleur aura l’intéressante tâche d’embellir dix reines et un roi. Il ne sait pas encore en quoi est-ce qu’il va les transformer, car Lynn William Rouzier qui lui donnera les dernières directives, n’est pas encore arrivée. Ce soir, son travail sera présenté au bal des reines. A quelques mètres de la mairie, le commissariat de Pétion-Ville, qui est

plus calme. Dans le bureau de la sécurité publique, l’inspecteur Mesadieu Frantz, et le chef des opérations, Picard Romane, sont confiants. Ils définissent le parcours pour Ticket et expliquent leur stratégie pour dimanche. La Police nationale a un sérieux problème d’effectif, mais renforcée par les unités de la BIM et de l’UDMO, elle devrait pouvoir assurer la sécurité des carnavaliers. Le sous-commissariat de Delmas 60 conduira les chars jusqu’à Delmas 105, où un back-up du commissariat de Pétionville les récupérera. Des points fixes à Delmas 95, Delmas 105, l’ancien marché de Pétionville (qui servira de parking pour la circonstance), devant la BNC, Harry’s Restaurant et rue Derenoncourt auront des sorties de secours. Des bandes à pied qui sortiront de la place Saint-Pierre aux chars qui viendront de Delmas, des policiers armés de bâton et de matériels adéquats à ce genre d’événements suivront le parcours jusqu’à onze heures du soir. Deux ambulances de la police, en plus celles de la Croix-Rouge, seront au service de la population. Le centre Hospitalier Eliazar Germain sera disponible pour soigner les éventuelles blessures légères. La PNH compte sur l’envie de s’amuser sans

14 725 violence de chacun pour l’aider à protéger et servir tout un chacun, concluent le commissaire Mesadieu Frantz et le chef des opérations, Picard Romane.

FANS

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

Une école nationale de l’humour bientôt en Haïti Louise Richer est directrice générale et pédagogique de l’école nationale de l’humour de Montréal depuis sa création il y a vingt-cinq ans. André Picard est vice-président des affaires publiques et corporatives du festival « Juste pour rire » qui a célébré son trentième anniversaire en juin dernier. Ces deux professionnels du rire sont en Haïti, accompagnés de Danny Laferrière, écrivain canadien d’origine haïtienne, et de Justin Viard, consul général d’Haïti au Canada. L’objectif de cette visite est la signature d’un protocole d’accord devant aboutir à la création d’une école de l’humour en Haïti. L’initiative naît suite à la rencontre de Justin Viard et de Philippe Leclerc, responsable des affaires publiques du festival « Juste pour rire », lors d’une réception organisée par le consul américain à Montréal. L’idée initiale est d’établir des échanges entres les humoristes canadiens et haïtiens. Mais voulant travailler sur le long terme, Justin Viard pense plutôt à mettre sur pied une école de l’humour en Haïti. Le projet s’étendra sur une durée de trois ans. Tout d’abord, il va y avoir des échanges artistiques entre les deux pays. Deux séries de deux spectacles chacune, un gratuit et l’autre payant, sont prévus. Des humoristes haïtiens prendront part à deux spectacles qui auront lieu à Montréal en juillet prochain au cours du

festival « Juste pour rire », l’un des plus grands festivals francophones et qui dure environ six semaines. Le festival rassemble les plus grands humoristes canadiens et reçoit des humoristes français, belges, suisses et de certaines parties d’Afrique et du Maghreb. Les prestations des artistes haïtiens seront données majoritairement en français. Mais le jeu sur les langues étant une richesse en soi, les langues peuvent bien être mélangées. En retour des humoristes canadiens performeront en Haïti en décembre 2013. Par la suite, il y aura des séances de formation assurées par des professionnels venus du Canada pour des groupes de formateurs haïtiens. Des jeunes haïtiens pourront aussi bénéficier de bourses d’études pouvant aller jusque sur une période de deux ans. Parallèlement, s’il y a une école, cela sous-tend aussi qu’il y a un métier au bout et d’éventuels débouchés. Louise Richer assure que 80 % de ceux qui sont gradués de l’Ecole nationale de l’humour sont placés. Il s’agit donc bel et bien d’un métier qui permet de gagner sa vie. « Nous ne vendons pas du rêve. Il faut beaucoup de talents et de travail acharné », précise toutefois Danny Laferrière. Le célèbre écrivain haïtiano-canadien, qui maîtrise les cultures de ces deux pays, s’érige comme le pont naturel entre les deux peuples. Il milite d’ailleurs

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE

depuis une trentaine d’années pour un éventuel rapprochement culturel entre ces deux sociétés francophones. On retrouve aussi au sein du comité travaillant pour la création de l’école de l’humour haïtienne Jean-Marc Parent, un des plus grands humoristes québécois, qui n’a pas fait le déplacement. L’équipe est jusquelà très enthousiaste. Et pendant les jours à venir, elle s’évertuera aussi à faire la tournée des médias, histoire d’exposer le projet au public haïtien. Daphney Valsaint Malandre

Top 15 des méringues 2013, selon le net Ticket publie le Top 15 des méringues carnavalesques 2013 selon ses fans suite à un sondage réalisé auprès de ces derniers sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. « Tòf », Barikad Crew

« Chimano manay », Carimi

« Pioutpiout », Boukman Eksperyans

« Lage bonm nan », T-Vice

« Pa ka pa la », T-Micky

« Lòbèy sou lòbèy », Team Lòbèy

« Pran liy », Zatrap

« Dwadelòm », Vwadèzil

« Men bwa w », Ram

« Mimi bwè le lèt », Kreyòl La

« Pliye kò w », Olivier Martelly

« Se bwè n bwè l », Nou Krezi

« Kite koken », Djakout #1

« Kale yo », Rockfam

« Aloral », Brothers Posse

RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Péguy Flore PIERRE Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Une paire de Martelly au Cap Les fils présidentiels seront au Cap ! Il n’y a pas de grande surprise à cet énoncé. Heureusement qu’à eux deux ils héritent d’un seul char. Les 10, 11 et 12 février prochains, Sandro p ap ka pa la lè Olivier pral fè moun pliye kò yo. Mériteront-ils leur participation ? Seul le « beton » le dira.

Aprann pliye kò’ w ! On peut reprocher à la meringue d’Olivier Martelly tout ce qu’on veut, sauf le fait d’avoir un slogan qui marche. ‘’Pliye kò’w’’ ! Voilà ce que le fils du président a trouvé pour faire danser le pays. Sortie officiellement depuis le 13 janvier 2013, la méringue a depuis parcouru un bon bout de chemin. « Timoun, granmoun, fi, gason, tout moun ap pliye kò yo », dixit Olivier.

Enregistrée chez lui dans son studio de Péguy-Ville le temps d’une nuit, ‘’Pliye kò’w’’, la plus courte méringue du moment, a tout de suite eu l’approbation des frères, sœurs et même du père de l’aîné des Martelly. « Je me rappelle, dit Olivier en riant, papa m te di m sa a tou hit. Je ne voulais pas faire une longue musique ni un morceau habituel. Je voulais quelque chose d’amusant, qui allait retenir l’attention de tout le monde, mais qui surtout avait un slogan facile. » Dans le bureau de Ticket, mercredi matin, Olivier, sac au dos, renvoie plus l’image du musicien passionné que celui du responsable de « Soccer for change », le mouvement qu’il a lancé. En jeans et baskets, bien que son maillot vert vif soit frappé du logo de « Foutbòl pou chanjman », le jeune homme est plus reposé que la dernière fois que je l’ai croisé dans son bureau au Palais National. « La méringue est venue facilement. J’ai d’abord fait le beat, puis j’ai écrit les paroles avec Roody, un ami. Mais tout était prêt après une nuit. Je voulais aussi que le morceau soit sur toutes les lèvres avant les trois jours gras et je pense que l’objectif est atteint. » Onzième dans le top 20 des méringues les plus diffusées sur la bande FM ces deux dernières semaines, ‘’Pliye kò’w’’ a relativement fait son travail auprès du public. Avec la vidéo qui a tout de suite suivi le morceau, la danse aussi. « Chak moun fè pliye kò’w la fason pa yo », explique Olivier, jovial. « Dans les provinces ou à Port-auPrince, partout où je passe, les gens m’arrêtent et me font un pliye kò’w. C’est devenu comme une salutation ». ‘’Pliye kò’w’’, inspirée de ‘’Tòde kò’w’’, la danse de la méringue carnavalesque 2012 de Kreyòl La, est « dans kanaval la ». Avec les vidéos prises à partir de son iPhone, le fils du président prend plaisir à montrer à qui le veut ses fans si hardis. Pour ceux qui s’obstinent à croire

qu’Olivier Martelly n’aurait pas dû utiliser le terme « Wana » dans sa méringue, ce dernier répond ceci : « Wana et zokiki étaient les mots les plus populaires de 2012. Je ne les ai pas utilisés à un mauvais escient. Quand on parle de Wana on parle d’une femme. C’est comme si je disais ‘’Sarah’’, par exemple. Il n’y a rien de vulgaire dans la méringue. Je me devais de toucher toutes les couches sociales et tous les clans avec la musique, et c’est ce que j’ai fait. Oui, j’ai reçu des critiques, mais franchement, je n’en ai pas tenu compte, parce que de toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde ». De même pour son featuring avec le beatmaker G-Dolph pour sa méringue, Olivier classe cette collaboration comme un « trip » et un « support au rabòday ». Oui, BigO sera au Cap. La question se posait-elle ? Les trois jours gras le verront sur le char de son frère T-Micky, avec qui il partagera la vedette. « Ça ne me dérange pas du tout d’être sur le même char que Sandro. Au contraire. Nous allons faire ‘’un malheur’’ à nous deux », affirme Olivier, plus qu’heureux d’avoir la chance de participer au défilé carnavalesque. « Week-end sa a nou pral fè moun Jacmel pliye kò yo. Le carnaval de Jacmel devient de plus en plus important, tant au niveau touristique, culturel et musical. Les groupes l’utilisent comme une sorte de répétition avant les grands jours. » (rires) Pour ce qui à trait à ses projets futurs, le chanteur a déjà une musique prête pour le temps mort après le carnaval. « ‘Brase lari a’ est mon nouveau bébé. Elle sera disponible après la période carnavalesque. Je ne me démarque pas de mon style habituel et je pense qu’elle sera appréciée du grand public. » En attendant les 10, 11 et 12 février prochains pour voir comment le boulevard du Cap accueillera les fils présidentiels, tout moun pliye kò’ n !

Gaëlle C. Alexis

T-Micky pa ka pa la T-Micky sera au Cap-Haïtien pour le carnaval, ce n’est pas une nouvelle. Avec sa méringue titrée « Pa ka pa la », pouvait-on s’attendre à autre chose ? Pour la deuxième participation de T-Micky au défilé carnavalesque, Sandro Martelly, chanteur et keyboardiste du groupe, et son complice Badi Kamal Sériphin, tambourineur et manager, se disent prêts à faire danser la deuxième ville du pays les 10, 11 et 12 février 2013 prochains. « Nous avons fait beaucoup de choses, qui ne sont pas dites. Ce sont seulement quelques personnes qui choisissent de donner des informations concernant T-Micky. Et malheureusement, souvent, on les politise aussi », commence Sandro Martelly, fils de président de la République et lead du groupe, quand on l’interroge sur le sujet de sa méringue. Reprenant les termes de ‘’Paka pala‘’, Badi continue : « N’ap di yo nou nan mitan yo, nou pa pè yo… parce qu’il y a actuellement beaucoup de groupes musicaux qui n’aiment pas T-Micky ! » Voilà ce qui résumerait le pourquoi du titre et le contenu de la nouvelle méringue du groupe. ‘’Pa ka pa la’’, en 6 mn 43 s, fait danser avec des grooves et des mélodies bien mixés. Nous y retrouvons un Sandro dont le timbre et la manière d’animer les foules s’identifient de plus en plus à ceux du président de la République, son père, Michel Martelly. Les messages lancés contre ceux qui critiquent négativement le groupe ne sont pas des plus amènes et la hargne des musiciens ne se cache surtout pas ! D’un autre côté, les musiciens de T-Vice, experts en matière de carnaval, dans leur studio de Miami, sans y mettre leur voix, ont prodigué conseils à T-Micky et ont ainsi contribué au côté ‘’beton’’ de la méringue. Roberto Martino, chanteurguitariste des Vice2K, l’a confirmé sur les ondes de Magik 9 FM. Pour la vidéo, rien n’est encore promis au public. Malgré toutes les rumeurs, c’est le groupe qui a pris la décision de ne pas participer au carnaval des Fleurs en juillet

dernier. Cette année les choses vont changer, T-Micky p ap pa la », rassure Sandro. « Nous avons beaucoup travaillé, et nous avons appris beaucoup de choses après notre méringue et notre participation au parcours carnavalesque aux Cayes l’année dernière, continue Badi. Je crois aussi que nous avons une très bonne méringue ; nous sommes bien obligés d’avoir confiance en nous ! » En ce qui concerne leur présence dans la liste pour les trois jours gras, Badi Sephirin réagit : « Ce n’est pas parce qu’un groupe fait une belle méringue qu’il mérite pour autant d’être sur le parcours. Cette qualification réside dans la qualité de l’animation sur le ‘’beton’’. Donc, on ne nous fait pas de faveur ! » Ainsi le porte-parole de T-Micky répond à ceux qui pensent que le groupe est dans les bonnes grâces de la présidence. D’après ces deux compères, avec ‘’Pa ka pa la’’, T-Micky mérite parfaitement son char. « Nous dirons à la ville de se préparer, car T-Micky ap vi n fè lòbèy ; ‘’Okap se kinan n’’. Toutefois, nous le ferons avec tout le respect que nous avons pour nous aînés. Par ailleurs, nous demandons à tous gens qui se rendront au Cap-Haïtien d’être prudents parce que la route est dangereuse. Et, en dernier lieu, au lieu de se demander pourquoi avoir organisé le carnaval au Cap, allez encourager de préférence ! », conclut Sandro Martelly. Gilles Freslet et Jean-Philippe Étienne


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Petit poisson

Le petit poisson est ordinairement servi en horsd’œuvre au moment de l’apéritif. Il peut être en friture ou en séviché (cru dans du vinaigre avec des épices). C’est le mets d’une ambiance informelle où l’on peut se servir des doigts.

Article 28

COMMENT MANGER

LES POISSONS Généralités

Les couverts individuels à poissons sont très caractéristiques et nettement différents. La fourchette à trois dents et le bout du couteau est convexe. La gamme des couverts de service pour les fruits de mer est représentée par un couteau ayant la même particularité et une cuiller en forme de coquille.

Comme le poisson est jeune et l’arête est presque ’inexistante, on le déguste en une seule bouchée en le tenant par la tête. On ne prend pas un morceau en laissant le reste à l’air et le reporter à la bouche. On peut prévoir une assiette à déchet au cas où.

Une fois terminé, on pose ses couverts sur son assiette à côté de la tête, de la queue et des nageoires qui restent à leur place. Les parties non comestibles d’un aliment demeurent dans l’assiette en attendant que l’on soit desservi. Une assiette de débarras souvent considérée comme une poubelle de table n’est pas une option très raffinée. Les espèces marins dégustés avec les doigts requièrent toujours un rince-doigts. Ce qui protège aussi les serviettes de table.

Couverts individuels

couverts de service

Dans un menu de plusieurs services, le couvert pour le poisson servi en entrée se présente comme suit : ceux à poisson sont positionnés à l’extérieur parce qu’ils seront les premiers à être utilisés.

Quand on le mange, on pose le couteau en biais sur l’aile de l’assiette, mais jamais la lame en appui sur l’aile de l’assiette et le manche sur la nappe. On ne repousse pas son plat quand on finit de manger. Il reste à sa place en attendant que l’on soit desservi.

Filet de poisson

Les filets de poisson se mangent à la fourchette seulement, puisque le couteau n’a plus son rôle qui est celui de détacher la chair de l’arête. (1)Plat principal (2) poisson

Le poisson entier

Que l’on se serve, ou que l’on mange, on veille à rester dans les limites du marli de l’assiette, on ne salit pas l’aile.

Le poisson se présente dans l’assiette la queue vers la droite. La queue ne dépassant pas l’aile de l’assiette.

Si le poisson est entier, on lui coupe la tête, la queue et les nageoires qui restent à leur place. Puis, on fait glisser le couteau le long de l’arête pour détacher la chair.

Farce de poisson

La farce de poisson s’accompagne de pain grillé, de blinis (crêpe russe), de beurre et de citron. La farce de poisson se mange à la fourchette en s’aidant d’un morceau de pain. Ce mode de préparation qui facilite les manières de manger est idéal dans les dîners élégants ou formels.

Convenances

• Tout ce qui va à la bouche avec les mains ressort discrètement avec les mains, comme les pépins de raisin. Tout ce qui rentre avec une fourchette ressort discrètement avec la fourchette. En revanche, le poisson à sa particularité : une arête introduite à la fourchette est retirée avec les doigts. • Dans un dîner formel, comme on ne peut manger avec ses doigts, les mets doivent être apprêtés de façon qu’ils soient dégustés avec facilité.

Conseils Comme le poisson se mange uniquement à la fourchette, on pose le couteau en biais sur l’aile de l’assiette, pour manger la partie supérieure. Puis, on utilise de nouveau son couteau de la main droite pour le retourner délicatement et le terminer.

En dégustant un poisson entier, on y porte une attention spéciale à cause des os qui peuvent éventuellement nuire.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La règle d’or pour la fraîcheur de ce mets consiste au moment de l’achat, de s’assurer que : - L’œil soit brillant - Les branchies soient très rouges - La chair soit bien ferme et son odeur délicate, jamais trop forte. Pour contacter l’auteur : dismoicommentrecevoir@yahoo.com www.magalypelissier.weebly.com Sur twitter : dismoicommentrecevoir


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Samedi 2 février 2013

Karate / Shotokan

Inauguration ce samedi du dojo de la HJKA

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n attendant l'arrivée de master Takahashi Shu pour son évaluation, le dojo flambant neuf de la Haitian Japan Karate Association (HJKA), situé au # 49 de l'avenue Lamartinière ( Bois-Verna ) ouvrira officiellement ses portes ce samedi 2 février 2013.Toute une série d'activités sont prévues à cette occasion,avec la participation d'experts en arts martiaux. "Ce dojo fait partie des plus grands dojos du monde et la grande famille haïtienne des arts martiaux a raison d'être fier ", a déclaré l'Ing. Joaséus Nader, 6e dan JKA (style shotokan). Ce dojo comprend une grande salle d'entraînement bien aérée, une salle de réception avec inverter pour maintenir l'électricité en cas de coupure, 2 dortoirs avec toilettes modernes et, pour finir, une salle de projection vidéo pour visualiser les katas d'entraînement ainsi que des documentaires traitant des arts martiaux. Le dojo sera mis à la disposition des fédérations et associations de disciplines martiales qui auront l'idée d'organiser de grands événements comme des séances de formation, cliniques lors du passage d'un expert

L’ingénieur Joasséus Nader (6e dan JKA au centre)

etc... L'expert instructeur de la Japan Karate Association (JKA), master Takahashi Shu, est attendu prochainement soit du 23 au 26 mai pour animer un séminaire et également évaluer le dojo et l'ensemble des pratiquants du style shotokan inventé par

Gishen Funakoshi. Parlant des activités qui marqueront la journée d'inauguration de ce dojo, il est prévu des démonstrations de kata et kumite (combats) avec comme attraction un " team kata " qui sera exécuté par les Sensei Joaséus Nader, Karl Darbouze et Ralph

Edmond. Il faut préciser que le Sensei Joaséus Nader a réussi avec succès son examen de passage de grade pour le 6e dan qui s'est déroulé du 18 novembre au 1er décembre 2012 à New York, sous la supervision bien sûr des masters de la JKA résidant aux Etats Unis d'Amérique. Bien avant de passer cet examen, il avait subi un entraînement intensif basé sur les kihon,kata et kumite avec le master Mazataka Mori, ce qui lui a permis de réussir toutes les conditions nécessaires (physiques et mentales) pour obtenir son grade de 6e dan. " Parmi tous les Sensei qui ont été admis pour cet examen de passage de grade, j'ai été le seul à pouvoir réussir ", a précisé Joaséus Nader. Un karateka de 6e dan dans l'histoire de la JKA doit avoir des élèves et un dojo de standard international. Voilà pourquoi Nader's dojo et la HJKA se sont associés pour mettre sur pied ce dojo qui sert également de siège social à la Haitian Japan Karate Association. Emmanuel Bellevue/manubellevue@yahoo.fr

Circuit coupe Davis

Objectif : le maintien en groupe 2

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ituation vraiment difficile pour nos tennismen condamnés à gagner face à leurs adversaires péruviens dans le cadre du 1er tour de la coupe Davis (zone Amérique) où Haïti joue en déplacement contre le Pérou à Lima. En direct depuis la capitale péruvienne, le capitaine de l’équipe haïtienne à la coupe Davis, Iphton Louis, précise que le moral des joueurs est au beau fixe. Avant, ils étaient quatre à faire partie du groupe; mais victime de gastro, le # 4 Johan Coles n’a pu faire le voyage avec les autres membres de l’équipe. Arrivés le lundi 28 janvier à Lima, les 3 joueurs Olivier Sajous #1, Hillel Rousseau #2 et Joel Allen # 3, après avoir fait connaissance avec la surface de terre battue où se dérouleront les rencontres, s’activent depuis lors dans la préparation afin de tenir la dragée haute aux péruviens, à qui revient l’avantage de recevoir sur leur terrain et devant leur public. Le moral des joueurs est au beau fixe et ils vont donner le meilleur d’eux-mêmes pour passer le cap difficile qu’est le Pérou. Sauf pour le # 4 Jorge Brian Herreros (18 ans), les trois autres joueurs de l’équipe péruvienne évoluent dans

Les joueurs de l’équipe nationale de coupe Davis :Iphton Louis (capitaine),Joel Allen,Hillel Rousseau et Olivier sajous

le circuit professionnel ATP avec une très grande expérience de la coupe Davis quand on sait que le Pérou était même parvenu à jouer dans le groupe 1 où l’on retrouve la crème de l’élite mondiale du tennis. La fiche technique des joueurs de l’équipe péruvienne se présente comme suit : # 1, Duilio Beretta, 21 ans, classé 400 ATP en simple avec 0 victoire et 1 défaite en coupe Davis; # 2, Maurice Echazu, 24 ans, classé 527 ATP en simple avec 5 victoires et 10 défaites;

# 3, Sergio Galdos, 23 ans, classé 606 ATP avec 9 victoires et 2 défaites. # 4, Jorge Brian Herrera, 18 ans, pas de classement ATP; Du côté de l’équipe haïtienne qui jouera en déplacement, les données se présentent comme suit : # 1, Olivier Sajous, 25 ans, classé 736 ATP avec à son actif 21 victoires et 11 défaites dans le circuit professionnel; # 2 Hillel Rousseau 17 ans, pas de classement mais très agressif sur le court. Hillel Rousseau manifeste la

grande volonté de rivaliser avec ses adversaires jusqu’à créer la surprise; # 3, Joel Allen, 31 ans, pas de classement ATP mais il se présente comme un spécialiste de double avec 13 victoires et 13 défaites. Le programme des rencontres Pérou-Haïti en coupe Davis est le suivant : Vendredi 1er février : Duilio Beretta-Olivier Sajous Maurice Echeza-Hillel Rousseau Samedi 2 février (match de double) Duilio Beretta / Sergio Galdos-Joel Allen / Olivier Sajous Dimanche 3 février Duilio Beretta-Hillel Rousseau Maurice Echeza-Olivier Sajous En cas de victoire d’Haïti face au Pérou, elle sera qualifiée pour le 2e tour mais en cas de défaite, elle aura à jouer les barrages face au perdant de la rencontre Venezuela-Guatemala. Le participation d’Haïti au premier tour de la coupe Davis a été rendue possible grâce au Groupe Jean Vorbe, Aciérie d’Haïti et le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique. Emmanuel bellevue/anubellevue@yahoo.fr


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Samedi 2 février 2013

Championnat national de D1 / saison 2013

Coup d’envoi le 3 mars 2013

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nstallé officiellement ce 31 janvier à la tête d’une nouvelle Commission d’organisation des compétitions nationales (COCON), Roger Mackendy assure qu’il va mettre la main à la pâte pour l’organisation d’un D1 de bonne facture. C’est le 3 mars que sera donnée le coup d’envoi du championnat national de première division (D1) comptant pour la saison 2013, assure ce COCON version 2. Roger Mackendy a été installé jeudi comme président de la Commission d’organisation des compétitions nationales (COCON) en lieu et place de l’ingénieur Garry Nicolas qui en a assuré la présidence d’avril 2010 à cette date. Accompagné de quelques membres de la nouvelle commission, le nouveau président a rendu publics ces noms des membres de la COCON.

A ces côtés, il y aura : Hermont Constant comme Vice-Président, Roland Delva,, Jacques Ambroise, Azor Fresnel, Frans Louis-Charles. Patrick Massénat est maintenir au poste de coordonateur général et Duverger d’assistant coordonateur, Naomie Alexis le rôle de secrétaire. « J’ai accepté ce rôle que je sais difficile. Je suis très proche de l’exprésident de la COCON, l’ingénieur Garry Nicolas que j’ai vu se battre pour organiser de bonnes compétitions. Je sais donc que ce ne sera pas facile. Les perdants ne sont jamais contents. J’ai accepté ce rôle par amour pour le sport », déclare le nouveau président, Roger Mackendy. « Avec ma nouvelle équipe, je me suis mis au travail depuis 3 semaines. On a rencontré les clubs de D1 d’abord, les clubs de D2 en-

suite afin de parvenir à l’organisation d’un meilleur championnat à tous les niveaux » a-t-il continué avant de conclure sur la à celui promesse de faire de son mieux, en profitant des conseils d’amis, pour réaliser le meilleur championnat possible. Le coordonnateur de la COCON, Patrick Massénat a, quant à lui, apporté des précisions sur l’agenda de la Commission avant le coup d’envoi du championnat national de D1/2013, le 3 mars 2013. Les inscriptions des joueurs de D1 se font du 4 au 15 février. Les inscriptions des joueurs de D2 se font entre le 7 et le 22 février. Le tirage au sort de la D1 aura lieu le 20 février. la liste de joueurs inscrits en D1 et qui disputeront la saison 2013 seront publiés officiellement le 23 février. Le calendrier de la première journée sera confirmé le 25 février

alors que le coup d’envoi de la première division est prévu au 3 mars. Trois terrains bénéficient d’un délai de trois mois pour se munir de grillage. Il s’agit du terrain du parc Julia Vilbon, du parc Hendrich de Fourà-Chaux et du Land des Gabions. Avec l’arrivée de 5 nouveaux membres, c’est la première fois qu’il y a un changement aussi profond au niveau de la commission d’organisation des Compétitions nationales (COCON) qui a pris naissance en avril 2010 sur les ruines de la Ligue nationale de football (LINAF). L’ancien président de l’ASC et actuel V.P. de la Fédération haïtienne de football, Garry Nicolas, l’avait toujours présidée jusqu’à la première semaine du mois de janvier 2013. Enock Néré/nereenock@gmail.com twitter : @nenock

Championnat Panaméricain de Jeu de Dames à Trinidad

Ricardo Pierre veut remporter un 3e titre panaméricain Le champion du Jeu de Dames haïtien et panaméricaine, Ricardo Pierre, part disputer le championnat panaméricain de Jeu de dames à Trinidad en vue d’une éventuelle qualification pour le Championnat du Monde de Jeu de Dames prévu en Hollande en août 2013. Précisions. Enock Néré : Champion, veuillez rappeler pour les lecteurs qui est Ricardo Pierre ? Ricardo Pierre : Je suis une valeur qui représente Haïti sur le plan international dans le Jeu de Dames un sport cérébral. J’ai remporté plusieurs compétitions internationales dans le domaine du Jeu de dames donc je pourrais dire que Ricardo Pierre est une valeur sure pour Haïti en matière de Jeu de Dames mais aussi un ambassadeur sur qui le pays peut compter. Enock Néré : Vous partez en février disputer le championnat panaméricain de Jeu de Dames, suivant quel critère vous êtes vous qualifié pour la compétition panaméricaine? Ricardo Pierre : J’ai déjà remporté le championnat panaméricain à deux reprises (2007 et 2009). J’ai disputé un championnat du monde en 2007.

En 2009 j’aurais dû disputer un autre championnat du monde qui n’a pas eu lieu à cause d’un problème de sponsoring au niveau de la Fédération mondiale. En 2011 je n’ai pas pu disputer le championnat panaméricain `a cause d’un problème personnel de sponsoring mais j’aurais pu me qualifier pour le Championnat du Monde. Etant donné mon passé au niveau panaméricain, je suis admis d’office. Je ne le serai plus quand j’aurais fait piètre figure dans une compétition de ce calibre. Enock Néré : Combien de représentants un pays peut-il avoir au niveau du championnat panaméricain ? Ricardo Pierre : Tout dépend du sponsoring du pays organisateur et des pays participants. Parfois le pays organisateur a droit à trois représentanst alors que les pays participants n’ont droit qu’à deux. Parfois le pays organisateur de la phase finale du Championnat panamericain a droit à 4 représentants alors que les pays participants peuvent se faire représenter aux trois joueurs. En Haïti, en 2004, dans le championnat panamericain organisé par Spély Louverture, le pays était representé par quatre joueurs. Le pays avait raflé les quatr premiéres places et moi, j’ai occupé la quatrième derrrière Anthony Alexandre, Loucéus worg et Alix Louis. Les trois premiers ont abandonné le jeu de dams pour des etudes universitaires à l’étranger. Enock Néré : Vous serez donc seul à représenter Haïti ? Pourquoi

les billets d’avion. Personnellement j’avais entamé des démarches auprès du Ministère des Sports pour trouver des billets pour aller disputer le championnat de Thaïlande qui pour Sfely Louverture n’est pas un championnat officiel. J’ai fait aussi des démarches auprès de la BNC et auprès de plusieurs autres institutions. Au cas où je me serais qualifié pour le Championnat du Monde, je devrais alors entreprendre d’autres démarches pour trouver des sponsors pouvant m’aider à représenter le pays. Ricardo Pierre

n’a-t-on pas d’autres joueurs ? Ricardo Pierre : Normalement, la fédération haïtienne de jeu de dames dirigée par Sfely Louverture, est confrontée à des problèmes et n’organise pas de compétitions locales régulièrement. En fait, bien que je sois qualifié d’office, le champion de la compétiition nationale et parfois même le vice-champion aurait pu m’accompagner. Mais l’absence de compétitions nationales en Haïti ne permet pas à d’autres de se qualifier et je reste seul à représenter le pays alors qu’il y d’autres jeunes qui sont aussi capables. Enock Néré : Trinidad puis éventuellement la Hollande, qui vous sponsorise? Ricardo Pierre : J’avais dit au comité organisateur du championnat panaméricain 2013 que je ne pourrais pas participer à cause du coût des billets, mais estimant que je pourrais apporter un peu plus de challenge à la compétition, il m’a fait parvenir

Enock Néré : Comment sont vos rapports avec la fédération haïtienne de jeu de dames dirigée par le professeur sfely Louverture? Ricardo Pierre : Nous n’avons aucun lien en réalité. Je dois dire le président de cette fédération le professeur n’a jamais eu de relation avec moi. Mon feu entraîneur formateur, Coussel François, aussi a été maltraité dans ses rapports avec les actuels dirigeants de la Fédération qui sont là depuis 1992. En ce sens, ils n’ont jamais cherché à avoir un rapport réel avec moi et moi non plus. Enock Néré : Quelles sont vos espérances dans ces prochaines compétitions? Ricardo Pierre : Comme d’habitude, je vais partir à la recherche d’un 3e titre au niveau panaméricain en vue de disputer un nouveau championnat du monde. Ensuite je rêve de former d’autres jeunes qui soient capables d’assurer la relève. Propos recueillis par Enock Néré nereenock@gmail.com


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2 février 2013 No 793

Dossiers Interdits Par Gary Victor

ASWAFIANG

René Ouari me regarda longuement, avec à la main, un dossier qu’il venait de prendre dans le coffre dont il avait seul les clés et le code. -Une de vos nouvelles parues dans votre recueil : Albert Buron ou chronique d’un leader haïtien comme il faut, m’a bien fait sourire, monsieur Victor. Il faut dire que vous avez le sens de l’humour. -Quelle nouvelle ? lui demandai-je. -Celui où un apparent trépassé se réveille dans une entreprise funéraire. Des employés tentent de lui faire la peau pour ne pas perdre l’argent déjà versé par la famille. Malheureusement pour eux, cet apparent trépassé est ceinture noire de karaté. Cela se passe alors très mal pour tout ce beau monde. -Merci de l’intérêt que vous portez à mes écrits, Ouari, lui dis-je. -Ce que je vais vous raconter ici n’a rien à voir avec l’imagination d’un auteur génial comme vous. C’est l’un de nos dossiers les plus terrifiants. J’ai hésité longtemps avant de décider à vous le dévoiler. -Là vous suscitez ma curiosité, Ouari et merci aussi du compliment. -Nous avons résolu cette affaire bien que nous soyons passés à côté de l’anéantissement. Jamais nous n’avions côtoyé d’aussi prêt une puissance des ténèbres. -Alors là, vous me paralysez dans

mon fauteuil, Ouari. -Tout a commencé un matin de mars… Je venais à peine de me réveiller, il était à peine six heures du matin quand je reçois un appel d’un haut gradé de la police nationale. Il me demande si je peux me présenter immédiatement à une adresse. Il me précise que c’est celle d’une entreprise funéraire. Je ne vous préciserai pas plus. Pour vous raconter cette histoire, je dois gommer certains détails, disons non essentiels. -Je vous comprends, Ouari. -Ce haut gradé est un ami. Je lui dis que si c’est pour une affaire de mort qu’on aurait encore assassiné pour garder le fric, il faudrait mieux qu’il appelle un juge sur les lieux. Il me répond que c’est une affaire tout à fait particulière. Connaissant mon ami, je m’habille en vitesse et je file à l’adresse qu’il m’a donnée. Je ne prends pas le temps d’appeler Bernard Sourbier. J’arrive bien vite devant les locaux de l’entreprise funéraire. Il y a foule devant le bâtiment. Je remarque deux véhicules de la police nationale. Une odeur atroce de pourriture flottait dans l’air. Une odeur de cadavre en décomposition. Tout le monde portait quelque chose devant le nez. Mon ami s’approcha de moi aussitôt que je sortis de ma voiture. Je m’empressai aussitôt de me munir de mon mouchoir. Mais l’odeur passait.

-Qu’est-ce qui se passe ici ? demandai-je à mon ami. -Vous allez le découvrir vous-même. J’espère que vous avez l’estomac solide. Accompagnés de deux autres policiers visiblement nerveux, arme à la main, nous pénétrâmes à l’intérieur. Ce que je découvris me pétrifia. Les salles à l’intérieur étaient badigeonnées de sang. Les murs, les plafonds. Il y a avait des morceaux de corps partout. Des bouts de bras, de pieds. Des troncs sectionnés. Des viscères, des tripes ! Un véritable carnage. L’odeur était encore plus effroyable que le spectacle qui s’offrait à nous. -Ce sont les employés de l’entreprise qui travaillaient ici cette nuit. Il y en avait cinq. -Comment savez-vous qu’il y avait cinq ? demandai-je. -Parce que nous avons retrouvé cinq têtes, me répondit mon ami officier. Quatre hommes et une femme. Nous avons pu les identifier. Celui où la chose responsable de ce carnage a laissé plus ou moins les visages intacts. Je dis plus ou moins. Il me montra les têtes. On les avait alignées sur le sol, près de la porte qui donnait sur la salle où se trouvait la morgue. Sur tous les visages, une expression de terreur inimaginable. La terreur avait dû dépasser la souffrance. Il y a des terreurs qui annihilent la

souffrance. Tous les visages portaient des traces de profondes entailles qui avaient dû être faites avec des crocs effilés. J’avais vu une fois des blessures pareilles. Cela faisait longtemps lors d’une affaire que j’avais traitée au plus profond de la forêt guyanaise. -Vous comprenez pourquoi on vous a fait chercher, Ouari, me dit mon ami. Bien sûr, la police va faire son enquête, mais je pense qu’ici, c’est du domaine de la SAD. D’ailleurs pourquoi cette odeur ? Rien de ce qui reste de ces cadavres n’est dans un état de décomposition pour être responsable de cette pestilence. Les policiers qui étaient avec nous manifestaient leur nervosité. L’un d’eux me demanda si je croyais que le responsable de ce carnage était encore. Je leur fis comprendre que je ne pouvais encore me prononcer. -La police scientifique va bientôt arriver, me dit mon ami. -Ils ne vont rien trouver, lui dis-je. -Pourquoi ? -Parce que je pense que vos méthodes, ici, ne serviront pas à grandchose. -Pourquoi ? -Parce que je sais qui a commis ces crimes ? Mon ami me regarda avec des gros yeux. -Qui ? -Un garde, lui répondis-je ? -Un garde ! s’exclama-t-il. -Oui… Un esprit dont la fonction est de protéger l’être humain qui le possède. Il peut aussi attaquer. Il y en a qui sont d’une férocité hors du commun et celui qui les manie doit savoir leur mode d’emploi. Le garde ne vous quitte qu’après que votre âme se soit séparée définitivement du corps. J’ai vu cette chose à l’œuvre quelque part en Guyane. -Y a-t-il un danger ? me demanda l’officier. -Oui. Si pour une raison quelconque il est en liberté alors que son maître est mort sans que lui ou quelqu’un d’autre ne lui ai donné les instructions de renvoi. -Donc il est là tout prêt de nous ? bégaya l’officier. -Oui, mais celui-ci, n’attaque que la nuit. Si on ne le renvoie pas avant qu’il soit en possession de tous ses moyens au plus fort de la nuit, il peut faire des ravages dans les environs. -Qu’allez-vous faire ? me demanda l’officier. Je réfléchis rapidement. J’avais oublié de prendre mon cellulaire. J’empruntai celui de mon ami pour appeler Sourbier. -Ouari ! Vous n’avez pas l’habitude de m’appeler d’aussi bonne heure ! dit mon agent, la voix encore ensommeillée. - Rejoignez-moi maintenant. Nous avons une grave affaire sur le dos. Je lui donnai à mon tour l’adresse. L’officier suait. La pression était forte. Je sentais que les policiers auprès de moi pouvaient faire feu sur la moindre mouche qui s’aviserait de s’approcher d’eux. -Comment allez-vous procéder ? me demanda l’officier. -De manière logique. Nous allons voir combien de macchabées il y a dans la morgue. Nous devons les examiner. -Pourquoi ? demanda l’officier. -Pour savoir lequel s’était réveillé au cours de la nuit. Il y en a forcément un qui s’est réveillé. -Et pourquoi serait-il revenu dans sa caisse ? s’étonna l’officier. -Parce qu’on l’a fait revenir dans sa caisse. Sauf que… -Sauf que… -Il n’était pas seul. Il y avait… -Qui ? demanda l’officier. -Aswafiang ! Le Garde !


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