2
15 Mars 2013 No 819
L’AGENDA de Vendredi 15 mars 2013
« Konpa Friday » à Garden Studio
Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l adresse email suivante : daphneyvalsaint@gmail.com Préparé par: Daphney Valsaint MALANDRE
au carnaval national 2013. Une affiche bien prometteuse qu’ils partagent avec Dj SounDesign. Admission : 500 gourdes
« St-Patrick’s Week » à The Irish Village Garden Studio présente un de ses « Konpa Fridays », événement au cours duquel le public pourra revivre des succès de notre musique nationale qui avec le temps sont devenus des classiques. Dj Live apportera aussi sa touche pour la réussite de cette soirée qui devrait débuter vers 9 h pm. Admission : 250 gourdes
« Soirée des gagnants » à Café Trio
Après le Bal des Champions, on a maintenant droit à la Soirée des Gagnants à Café Trio. Retrouvez cette fois-ci Djakout #1 et le groupe Anbyans qui continue à jouir de son coup d’essai changé en coup de maître
Neil Flynn, Dj irlandais de renommée internationale, apportera un peu de sa culture en Haïti à l’occasion de la célébration de la St-Patrick, fête nationale irlandaise. Admission: gratuite Samedi 16 mars 2013
« Fun in the son » au Champ de Mars
La deuxième édition du festival évangélique « Fun in the son », avec le pasteur Andrew Palau, aura lieu au Champ de Mars cette année, le samedi 16 mars. Retrouvez les shows de cascadeurs qui vous avaient charmés l’an dernier. Mais surtout, profitez de l’animation musicale qui sera assurée par les artistes Ti Bob, Carlene Davis, Laurore, Zoom et Yves et Yvan. Admission : gratuite
Studio vous invite à venir la découvrir ou tout simplement à la pratiquer un peu ce samedi 16 mars dès 9 h pm au rythme de la musique des Dj K et Mike Toussaint. Admission : US $ 10
« Feeling lucky ? It’s St-Patrick’s day » à The Irish Village
A l’occasion de la St-Patrick, The Irish Village présente une foire à laquelle les participants pourront faire l’acquisition de nombreuses créations haïtiennes. On retrouvera donc la maroquinerie de la collection de Marjorie Alexis, les bijoux et autres accessoires de l’atelier Calla, les liqueurs de Ivresses des tropiques et les produits pour la peau de Ayiti natives co, entre autres. Cette foire continuera jusqu’au dimanche 17 mars, jour de la StPatrick.
« Emoticons » à Mr Grill Steak House
« Harlem Shake » à Garden Studio
Harlem Shake… Vous connaissez, non ? Cette nouvelle danse qui en un rien de temps a détrôné le célèbre « Gangnam style » de Psy… Garden
La jeune formation K-Zino donne rendez-vous au public à Mr Grill Steak House ce samedi. Une occasion pour les fans de
véritablement savourer le répertoire du groupe qui ne sera accompagné que d’un Dj, Dj Xtassy, devant assurer l’entracte cette fois-ci. Pour le prix de US $10, les participants auront droit à leur ticket d’entrée et aussi à un T-Shirt Emoticons (thème de la soirée) frappé de message les uns plus hilarants que les autres. Admission : US $10
Vodoula: Fanm tambou vodou
Appréciez toute la richesse de l’héritage culturel haïtien avec Vodoula à Vert Galant ce samedi. L’admission est de 250 gourdes et cette somme inclut la consommation d’une bière Prestige. Admission: 250 gourdes
d’accord avec la politique marketing en vigueur», reconnaît-il. Par la suite, Emmanuel Ménard est arrivé, avec un peu une autre manière de faire et de voir les choses. Quelques mois après, les studios et la régie ont été vidés, et certaines émissions ont été suspendues de fait. Cela fait près de trois mois que les travaux ont commencé ; nul ne sait quand ils prendront fin. Cependant, l’indisponibilité des studios semble ne pas être le seul motif de l’interruption de l’émission. D’ailleurs, ils ont deux ou trois émissions tournées en extérieur. Le contrat liant la Cosafh et la Télévision est arrivé à terme. Les deux parties ressentent la nécessité d’en réviser les clauses, de redéfinir certaines choses. Mais quand vont-ils le faire ? On l’ignore. Voilà déjà un mois que les négociations sont amorcées, mais rien n’est encore fait. L’attente perdure. Cette lenteur administrative dont les institutions du pays ont le secret est encore une fois l’obstacle à une nouvelle entente entre la Cosafh et la TNH. Pour Georges Béleck, il y plusieurs alternatives en perspective, mais une décision finale de la direction générale est indispensable à une action. Joint au téléphone à propos de cette affaire, le directeur de production de la TNH n’a pipé mot. Rencontrer le directeur général en personne est la seule recommandation qu’il nous a faite. Dans cette situation inextricable, heureusement que la Cosafh, vieille de
FANS
Dimanche 17 mars 2013
« St-Patrick’s day » à The Irish village
Sortez vos vêtements verts et rejoignez la communauté irlandaise d’Haïti pour célébrer en grande pompe la fête de la St-Patrick, grand patron de l’Irlande. Au cours de cette journée placée sous le signe de la réunion familiale, profitez de la bonne musique et des mets et boissons offerts gratuitement. Envoyé par mon BlackBerry de Digicel
Une publication de Ticket Magazine S.A.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS
Interruption forcée pour ‘‘Regards Croisés’’ Diffusée depuis mai 2011 sur les ondes de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), «Regards Croisés», l’une des plus populaires émissions télévisées du pays, a été interrompue. Pour un certains temps, vous risquez de ne plus voir les visages de Manzè Piman, Stella, de Madan Enkli... sur votre petit écran. Pour quelles raisons, dites-vous ? Georges Beleck, animateur et initiateur de cette émission, nous les livrent volontiers. «Ce n’est pas la COSAFH qui a volontairement interrompu l’émission,» nous dit Georges Béleck, dès les premières minutes de l’entretien, comme s’il était question de vie ou de mort. «Le problème ne vient pas de nous, même si nous en faisons partie.» La voix du metteur en scène est un peu ensommeillée à cause de l’heure tardive. On sent percer une certaine déception, la déception de ne plus pouvoir divertir les milliers de fans qui attendent et qui demandent ce qu’il en est de l’émission. Avec les changements qu’il y a eus au niveau de la direction de la TNH, certaines données ont changé. Bernier Sylvain, successeur du directeur Pradel Henriquez, à son arrivée, voulait procéder à une évaluation de la télévision de manière générale, et dans ce même ordre d’idées, voir dans quelle mesure «Regards Croisés» pouvait générer de l’argent à la station. «Pour nous, ceci était normal, même si on était pas trop
16 360
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne
vingt ans, est assez forte pour tenir le coup. Quoique cette mauvaise passe pourrait affecter le moral des acteurs, ils continuent à travailler et à performer aussi. Ils préparent de meilleures choses pour leurs fidèles téléspectateurs. Et dans cette attente qui risque d’être longue, la Cosafh, et Georges Béleck en particulier, invitent les fans, qui sont leurs premiers sponsors, à la compréhension, à la patience. « Bientôt, nous serons à l’écran, même je ne sais pas lequel ! » lance-t-il avec un petit rire. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’ils reviendront bel et bien, parce que comme ils nous l’ont toujours promis, leur devoir est de ne pas vous décevoir. Winnie Hugot GABRIEL
CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717
16 Mars 2013 No 819
Barbara Prézeau Stephenson une plasticienne en mouvement
Barbara Prézeau Stephenson, artiste plasticienne, s’est imposée, avec son imaginaire débordant et sa force de création, en art contemporain haïtien et voit l’art comme non statique, comme lieu de possibles et de dépassement. Ses œuvres tissées de voyages, d’histoires mystiques et du réel traduisent sa peur de se faire cloîtrer dans une tendance dominante. Elle dit être toujours en mouvement. Détentrice d’une Maîtrise d’histoire de l’Art à la Sorbonne (Paris IV), son itinéraire de plasticienne a débuté en 1988 avec son « Coup d’Éclat » à la galerie Michel Tétreault de Montréal. Elle a exposé à des foires internationales dont Arco à Madrid (1998), Black Fine Art Show à New York (1997). Du 9 mars au 13 avril 2013, elle participe à “Haïti : royaume de ce monde”, exposition collective d’art contemporain qui réunit plus d’une quinzaine d’artistes toutes tendances confondues… Dans le cadre de cette manifestation culturelle qui attire le regard des plus friands de l’art actuel, Barbara Prezeau présente avec la complicité d’autres femmes, dont les artistes Paula Péan et Pascale Faublas, « Le cercle de Freda » ce dimanche 17 mars à la Halle Vital (Jacmel). « Ce sera ma première performance réalisée en terre d’Haïti », nous confie-t-elle. Partez avec Ticket à sa découverte. Le milieu d’artistes dans lequel tu as grandi aurait-il joué un rôle dans le choix de ta vie professionnelle ? J’ai eu la chance d’être encouragée par mon milieu familial, mais la carrière se gagne par le travail exigeant. Le secteur culturel est extrêmement compétitif en Haïti comme ailleurs. Quelles sont les modèles, à tes débuts, qui t’ont le plus marquée ? Au cours de mes deux années passées à l’ENARTS (1983 -1985), j’ai eu le privilège d’être l’élève de très grandes dames haïtiennes : Rose Marie Desruisseaux, Paulette Poujol-Oriol, Emérante de Pradines, Lina Mathon Blanchet, Alzire Rocourt, Lavinia Williams, qui étaient haïtiennes de cœur ; et de jeunes enseignantes, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, en littérature négro-africaine, Michèle Lemoine, Paula Péan en diction, qui sont toutes les trois devenues des amies. Elles m’ont toutes inspiré mon choix de métier. Comment décrire tes œuvres ? Je travaille depuis 1986 et je suis dans l’innovation permanente. Mon œuvre n’est pas statique. Le mouvement est peut-être la donnée la plus transversale dans mon travail. Que traduisent-elles ? Mes œuvres visuelles ne sont pas dans la narration ni dans le discours didactique. Ce ne sont pas des substituts de la parole. Lorsque j’ai beaucoup de choses à dire, j’écris. As-tu été influencée par un style ou un courent artistique donné ? Je suis une femme de mon temps, sensible aux moyens techniques, technologiques à ma disposition. Je suis parfois attirée par des savoir-faire archaïques détenus par des peuples anciens comme les tribus d’Amazonie, par exemple. De quoi se nourrit ton imaginaire pour créer ?
3
J’ai été à l’origine d’une véritable sédition, avec Mario Benjamin, et plus tard, Maxence Denis. Aujourd’hui on ne parle pas uniquement de « peinture haïtienne », mais d’art contemporain haïtien. Notre génération a remis en question un système qui s’enlisait dans la répétition et les considérations mercantiles nuisibles à l’innovation. Comment vois-tu l’initiative de l’expo “Haïti, royaume de ce monde” ? J’ai raté l’inauguration. « Deuil », la vidéo réalisée à partir d’une performance que j’ai faite après le tremblement de terre, lorsque j’étais invitée par des artistes de la Barbade, n’a pas été montrée par négligence. Cela devait être la première présentation publique de mon travail récent en Haïti. C’est un coup dur qui nous rappelle que la médiation de l’art contemporain haïtien est encore un vaste chantier en construction.
De voyages surtout, de lectures, de mythes, de souvenirs d’enfance, de mon environnement immédiat beaucoup, de la vie urbaine. Quelles sont les techniques en art plastique que tu maîtrises et intègres dans tes démarches artistiques ? La base de ma formation c’est le dessin. Tout est dessin à mes yeux. C’est comme cela que je regarde le monde. Mais j’ai une spécialité sculpture. J’ai beaucoup pratiqué l’assemblage, plus que toute autre technique. Tes œuvres tiennent-elles compte, dans leur expression, des tendances, des préoccupations esthétiques d’une époque ou d’un contexte précis ? Un jour, Frankétienne m’a dit : « La vraie liberté créatrice, c’est d’avoir dix ans d’avance sur son milieu », et c’est ce que j’essaie de faire. Etre à l’avant-garde, innover, ouvrir de nouveaux champs pour la création sont tout ce qui fonde mes démarches. Le fait d’être femme explique-t-il en partie ton mode d’expression comme étant libérateur dans son essence même, et estce qu’il te permet de t’épanouir ou d’être toi-même ? Il me faudrait beaucoup plus de recul pour prendre la mesure de la donnée du genre dans mes choix. Je peux seulement dire que dans la vie, comme dans la création, j’ai choisi de vivre avec un seuil minimal de contraintes. C’est d’abord une donnée économique. Un artiste en Haïti doit gagner sa vie autrement que par sa création. Le marché de l’art contemporain est encore à inventer ici. Tu as déjà participé à de nombreuses expositions et foires internationales un peu partout à travers le monde, comment tes œuvres sont-elles reçues à l’étranger ? J’ai rencontré beaucoup d’enthousiasme partout où je suis passée. J’ai lié des amitiés durables avec des créateurs sur tous les
continents. Quel regard jettes-tu sur l’art plastique actuel ?
Propos recueillis par Rosny Ladouceur rosnyladouceur@gmail.com
Santé
Une affaire de sein Que faire s’ils sont trop petits ?
L’être humain est trop souvent insatisfait, et l’une de nos insatisfactions vient de notre corps ! Il a certaines parties qu’on aimerait qui soient plus petites comme par exemple le ventre de l’obèse. Par contre, d’autres parties provoquent l’anxiété parce qu’elles manquent d’ampleur. Pour les filles, les premiers incriminés sont les seins, pour les hommes c’est… en fait ce n’est pas le sujet de cet article, prochainement peut-être ! Restons donc avec les filles et leurs seins. J’ai rencontré plusieurs que se plaignaient de la petitesse de leur poitrine et cherchaient désespérément à augmenter son volume. Nous allons voir si c’est possible, mais avant, je vais vous décrire le sein et voir avec vous à quoi il sert et enfin, si on peut le grossir !
De quoi est fait un sein ?
Le sein est constitué seulement de glandes (glandes lactogènes) pour faire du lait qui sont reliées entre elles par de canaux (canaux galactophores). Tous les seins en ont le même nombre quelle que soit leur grosseur. Autour de ces glandes se trouve un tissu de remplissage fait en grande partie de graisse. Plus il y a de graisse et plus le sein sera volumineux. Le sein se termine par une pointe entourée d’une zone plus sombre, les aréoles. La couleur des aréoles serait la même que celle de la lèvre supérieure ! De plus, leurs nerfs sont connectés directement au cerveau à la zone du plaisir. Ceci fait des aréoles des zones dont les caresses produisent un vif enchantement ; on dit qu’elles sont des zones érogènes.
Comment fonctionne un sein ?
Les seins sont là pour allaiter (ce sont les mamelles qui ont donné le nom de mammifère !) Les seins chez les mères qui viennent d’accoucher produisent le lait au fur et à mesure de leur utilisation. Les seins ne servent pas de réservoir ! Les petits seins vont donc produire autant de lait que les gros !
Et enfin : quoi faire pour les grossir ? Utiliser des hormones à base d’œstrogène sous forme de comprimés ou de
gélules. Je n’ai hélas pas trouvé de pharmacies qui en vendent en Haïti. Toutefois les résultats ne sont pas assurés. La deuxième méthode serait de mettre des implants pour les grossir, mais là encore, ils peuvent éclater, et le produit qui les compose est un poison… alors que faire ? Se faire une raison ! il faut apprendre que « trop » est une maladie ! Ainsi, certaines ont des petits seins, pas des seins « trop» petits, il en est de même pour l’inverse, il y a des gros seins. Quand ils sont «trop» gros, c’est qu’il y a un problème. Donc la solution est de s’accepter tel que l’on est. C’est la meilleure méthode pour utiliser ses charmes et en faire des atouts ! Dr Philippe DESMANGLES pdesmangles@yahoo.fr
4
15 Mars 2013 No 819
‘’J’épelle au Soleil’’
les lettres au plus-que-parfait Il ne s’agit pas du grand show télévisé « Des chiffres et des lettres », mais de l’inconditionnelle émission d’épellation « J’épelle au Soleil » qui, une fois de plus, apporte la fièvre de ses premiers jours sur le petit écran. Avec plus d’enthousiasme cette année, la chaîne 25, objective, a remis en branle sa machine à épeler au bon gré des fans et surtout des élèves moyens depuis le lundi 18 février. Une troisième édition du concours qui perpétue la tradition. L’émission date d’hier, mais on dirait d’éternité. Sa programmation, prisée et consommée, s’impose sur le cadran. Sa contribution, un tant soit peu, tente de colmater les brèches du système éducatif haïtien, même si on ferme l’œil sur l’importance de son existence. Chaque année, soixante-dix établissements scolaires honorent l’invitation de Télé Soleil pour participer à ce concours. Selon le père Jean Désinord, numéro un de l’initiative, l’effectif reste le même jusqu’ici, bien que l’affluence recommanderait d’élargir le cadre pour pouvoir accueillir un plus grand nombre d’établissements. Si l’émission a connu des débuts noirs, à présent elle a l’avenir en rose vu le soutien des entreprises et institutions qui s’y intéressent. Pour ce nouveau lancement, la machine d’épellation a démarré à quatre.
Les principaux acteurs et apprivoisés du concours ont déjà répondu à l’appel, à l’exemple d’Alexandro Christi Nicolas et Khastia Ludger, présentateurs vedettes de l’émission. Autrement, s’il manque des maillons à la chaîne, ils ne tarderont pas à se regrouper pour que ça tourne en rond comme à l’accoutumée. Néanmoins un tour dans les coulisses de « J’épelle au Soleil », le vendredi 8 mars écoulé, montre qu’un climat tendu s’installe. En dépit du nouveau décor, le froid d’esprit des postulants gèle l’ambiance chaleureuse habituelle du plateau de Soleil d’Été. Ici, chaque minute des préparatifs de la mise en onde rappelle aux écoliers le suspense avant la remise des carnets scolaires. Les candidats n’ont pas bonne mine. On trouve tous les visages de la crainte et de l’émotion. Gestes discrets, regards stoïques, l’air pincé... Le silence dissipe étrangement les éclats de rire, les causeries et le tête-à-tête. « On est conscient de la pression que les écoliers éprouvent à travers cette activité. Ils auraient aimé que ce concours ressemble à Soleil d’Été, plus attrayant. Mais le comité organisateur a voulu que le format de cette émission soit différent. Donc ils peinent à partager l’idée que leur participation ne se résume qu’à des leçons de vocabulaire, ce qui les stresse et crée naturellement des enjeux entre
Luck Mervil
Mégastar ailleurs, pas assez star ici Hugline Jerome, actuelle manager du chanteur de renom Luck Mervil, a eu la chance d’assister à la tournée de l’artiste en Ukraine et en Russie. Émerveillée par le spectacle en soi et subjuguée par le succès de son protégé en terre étrangère, Hugline a voulu partager son expérience avec les lecteurs de Ticket. « La première chose qui retient mon attention est le fait qu’Haïti n’a pas de consulats pour certains pays. Je dois passer par le Venezuela puis Cuba pour obtenir le visa. Après de nombreuses difficultés résolues grâce la courtoisie et l’aide inestimable du consul haïtien à Cuba, je peux enfin partir pour Paris le 1er mars. Je ne m’attarde pas dans la cité Lumière que je laisse bien vite pour Kiev, en Ukraine, où je suis reçue dans un hôtel cinq étoiles avec toute l’équipe de Notre-Dame de Paris. Je rappelle que Notre-Dame de Paris existe depuis déjà quinze ans, le premier spectacle ayant été présenté en 1998. Chaque année, Luck Mervil performe dans six à dix de ces présentations qui ont lieu dans des villes comme Kiev, Moscou, Beyrouth, Paris, Kazakhstan, etc. Il devrait d’ailleurs les rejoindre en juillet pour poursuivre la tournée dans le Kazakhstan. Cette année, le premier show auquel il participe a lieu le 5 mars à Kiev. Un concert donné un mardi soir, dans un espace pouvant accueillir 10 000 personnes, qui se fait pourtant à guichets fermés. Au cours de ce show, j’ai la chance de voir Luck Mervil sur scène avec d’autres artistes comme Bruno Pelletier qui assure l’ouverture, puis Patric Fiori, Hélène Segara, Daniel Lavoie, Julie Zenatti et Garou. Deux jours plus tard, soit le 7 mars, on plie déjà bagages. Direction Moscou, en Russie, où a lieu la seconde représentation. Pour ce qui est du dernier show, il a lieu le 8 mars à St-Petersburg, toujours en Russie. Pour moi, cette tournée est une occasion de plus de me former dans le domaine musical. J’en profite aussi pour établir le contact avec d’autres artistes,
qui, tous, acceptent de visiter Haïti dans un avenir proche. Le contact étant établi avec toute l’équipe de Notre-Dame de Paris, on espère pouvoir offrir une représentation de cette comédie musicale vieille de quinze ans en Haïti bientôt. Parallèlement, cette tournée m’a aussi fait voir combien Luck Mervil est sous-estimé chez lui en Haïti. En Europe de l’Est, notre Luck est une Mégastar ! Ma mission est désormais de le rendre tout aussi populaire ici. Il faut aussi noter que Luck Mervil n’est pas seulement un chanteur de grande renommée. Il est également l’auteur de deux livres dont l’un, « Ma race est la meilleure », sera publié ici bientôt ; il est aussi un activiste et un acteur que l’on a pu voir dans de nombreux prestigieux films. L’artiste sera de retour en Haïti à la fin de ce mois pour animer le « Dega Flashback » à Indigo, le 30 mars. Pour cette soirée, il nous a fourni toute une équipe de professionnels qui prendront en charge l’aménagement du podium et l’éclairage. Luck performera par la suite aux côtés de Corneille le 13 avril prochain, au Parc Historique de la Canne à Sucre. On devrait aussi sortir trois nouvelles chansons et trois vidéos d’ici la fin de ce mois. Oui, Luck Mervil est de retour ! Un retour en force sur la scène musicale haïtienne. » Traduit par Daphney Valsaint Malandre
les établissements scolaires, explique le père Désinord. Sur ce point, on espère avoir la possibilité de repenser le programme pour que les prochaines éditions soient beaucoup plus détendues et enrichissantes. » Comme certains le prétendent, aucun critère de sélection ne favorise une école par rapport à une autre en matière d’inscription. Elles sont toutes jugées sur un même piédestal, à en croire le directeur de la télé. Les premiers arrivés seront les premiers inscrits, a-t-il fait comprendre. J’épelle au Soleil prendra fin en juin prochain. L’émission est régulièrement
diffusée du lundi au vendredi entre 7 h p.m. et 8 h 15 p.m. avec des reprises tous les matins à compter de 9 h. « Contrairement aux précédentes éditions, cette année on enregistre des démotivations considérables dans la performance des participants. Il est vrai que les élèves rêvent de participer au concours, mais au pied du mur, ils ne parviennent pas toujours à maîtriser les étapes comme cela se doit », regrette père Jean Désinord. Dimitry Nader Orisma
16 Mars 2013 No 819
Dans la peau de Cynthia
Jean-Louis Dans un pays sans salle de spectacle digne de ce nom, la comédienne qui se bâtit un nom, n’a qu’un seul recours pour survivre avec son art : s’adapter. Entre sa passion pour la scène, sa profession de médecin et Haïti, Cynthia JeanLouis Laurent poursuit ses rêves.
Quand elle s’exprime, Cynthia esquisse des gestes amples pour illustrer ses propos. Pour énumérer ses idées, elle compte sur ses doigts. Pour convaincre son auditoire, ses arguments s’accompagnent d’un quart de sourire complice. Seules ses mains moites trahissent son stress, sa timidité. On est à Santo, en Plaine, dans la maison de ses parents. Là, Cynthia Jean-Louis, qui a joué dans la pièce à succès « Les monologues du vagin », n’incarne aucun personnage. Au salon familial, le tumulte provenant de la rue ne la distrait pas. Ses deux enfants non plus. La jeune mère, qui au départ était réticente à l’entretien, est pourtant prévoyante : pour ne pas être perturbée, elle laisse ses deux bébés avec ses parents au rez-de-chaussée. Pas de soucis. Cynthia Jean-Louis Laurent, la joue appuyée sur une main, m’est toute ouïe. À chaque fois que son téléphone sonne, la comédienne redevient médecin de profession. Juste le temps de passer quelques prescriptions à un patient ou d’informer de son indisponibilité. Depuis le début des répétitions pour sa prochaine prestation, sa passion pour la scène lui réclame plus de temps. La professionnelle de santé s’est donc libérée de ses tâches au Centre Médical des Palmes. « Le théâtre d’abord », explique-t-elle. Son mari, lui aussi médecin, y consent.
Le théâtre pour passion
A moins de deux semaines de son nouveau spectacle, Cynthia, script en main, ne veut rien laisser au hasard. Sa recette pour réussir n’est pas un secret : « Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage. » Depuis ses débuts sur scène, en 1997, dans « Sarafina aux portes de la liberté », la comédienne ajoute toujours à cette formule sa marque personnelle, son talent. L’art dramatique est naturel chez elle. « Le théâtre, c’est moi », confesse-t-elle, tout simplement. « Je peux être fatiguée dans mon travail à la clinique, mais jamais sur scène ». Son visage prend un air nostalgique quand elle songe sourire aux lèvres à ses premières tournées avec l’Atelier Théâtre Eclosion. C’est au sein
de cette troupe dirigée par la metteuse en scène Florence Jean-Louis Dupuy que Cynthia a appris les fondamentaux du théâtre. Ce furent des expériences spéciales pour la comédienne. « Pa gen manti nan sa », confirme-t-elle. De cette équipe qui comptait une vingtaine de comédiens passionnés, Cynthia Jean-Louis est la seule à demeurer dans le pays. Les événements tragiques de ces dernières années ont porté les autres à plier bagages pour l’étranger. « Moi, j’ai choisi de rester », souligne-telle. Ni l’enlèvement de sa mère en 2009, ni l’effondrement de sa maison l’année suivante n’ont réussi à l’en dissuader. « Je me sens plus utile en Haïti qu’ailleurs », soutient cette femme avec conviction. Née à Montréal, quand Cynthia, adolescente, débarque pour la première fois en Haïti, elle ne veut pas du tout y rester. « L’adaptation était terrible », se souvientelle, les paupières closes. Mais avec le temps, cette aînée d’une famille de trois enfants a appris à aimer le pays de ses parents. Après ses classes secondaires à Sainte-Rose de Lima, c’est à l’Université Notre-Dame que Cynthia choisit d’étudier la médecine. Parallèlement, la chirurgienne ne s’est jamais éloignée des planches. Lorsqu’en pleine période d’examens, sa troupe doit participer à une tournée d’un mois au Festival du Théâtre français, Cynthia a su trouver un bon dénouement à son dilemme. « Pour réussir les examens sans rater le rendez-vous à Avignon, j’ai dû voyager avec mes bouquins d’anatomie ! », raconte-elle avec une pointe de fierté dans la voix.
Le théâtre dans ses rêves
Si l’actrice ne se sent pas encore au sommet de son art, ses rêves sont en revanche bien rangés dans son esprit. Elle espère pouvoir vivre du métier de comédienne, doter le pays d’une grande école de théâtre, et pourquoi pas un jour dépasser son mentor, la très connue Florence Jean-Louis Dupuy. Pour l’instant, l’élève assiste encore celle qui lui a tout appris à l’atelier Théâtre Eclosion. Et chaque samedi, elle enseigne le théâtre aux jeunes de Saint-Louis de Gonzague
15 ans de carrière Née le 10 janvier 1981 Pièces jouées • “Les monologues du vagin”, Garden Studio, Port-au-Prince, Haïti, Décembre 2012 • “Les monologues du vagin” Le Vilatte, Port-au-Prince, Haïti, Décembre 2011 • “Si nos Dieux nous étaient contés” Parc de la Canne à Sucre, Tabarre, Haïti 2 janvier 2010
et de Sainte Rose de Lima. Dans le grand théâtre de la vie, si Cynthia n’était pas médecin, elle serait sans doute une professionnelle de la communication. La généraliste met avec joie ses atouts de langage au service de ses patients. Mais le 23 mars prochain, à Le Vilatte, la comédienne ne sera ni médecin, ni responsable de communication d’une clinique communautaire, ni même Cynthia Jean-Louis. Elle sera dans la peau d’un personnage de l’écrivaine Edwige Danticat. Dans l’adaptation du récit « Les enfants de la mer », elle incarnera cette jeune femme qui envoie régulièrement des nouvelles d’Haïti à son ami, qui, pour échapper aux Tontons Macoutes et à la dictature de Duvalier, avait décidé de quitter sa famille et de s’embarquer dans un frêle esquif pour les États-Unis. « Pour savoir leur histoire, il faudra venir à la représentation », glisse l’actrice sur le ton enjôleur des publicistes nés. Dans cette voix limpide, on a du mal à reconnaître la Cynthia Jean-Louis timide et réservée qui esquivait sa première entrevue. Plus aucun vestige du stress qui la rongeait au début de notre rencontre. L’opération est passée en douceur. Et la comédienne, encore une fois, s’est bien adaptée. Carl-Henry Cadet
• “Les Monologues du vagin” Festival Haïti en Folie Fabienne Colas Montréal, Canada Juillet 2009 • “Si nos Dieux nous étaient contés” Parc de la Canne à Sucre, Tabarre, Haïti Octobre 2008 • “Les monologues du vagin” Hyatt Regency Hotel James L. Knight Center, Miami Florida 17 août 2005 • “La passion de Toussaint” Palais National de Port-au-Prince, Haïti, 1er janvier 2004 • “Mariella ou l’arène des sans bas” La Chapelle du Verbe Incarnée (TOMA) Théâtre d’Outre Mer à Avignon Festival du Théâtre français 5 au 27 juillet 2002 • “La Légende de Kiskeya” Rex Théâtre Port-au-Prince, Haïti 21 et 22 octobre 2000 • “Le Petit Prince et nous” Festival du théâtre international du Canada 17 décembre 1999 • “Sarafina aux portes de la liberté” Festival du théâtre aux Antilles Guadeloupe, Basse-Terre Juin 1998
5
6
Vendredi 15 mars 2013
Classement mondial de la FIFA
Haïti perd une nouvelle place Les Grenadiers occupaient la 38e place au classement mondial de la FIFA en début d’année 2013 (janvier), Haïti après avoir été battu respectivement par le Chili (0-3) en janvier et la Bolivie (1-2) en février, n’occupe que la 51e place dans le dernier classement publié ce jeudi 14 mars par l’instance suprême du football mondial.
A
vec 584 points, Haïti est désormais 51e mondial et reste 5e dans la Confédération d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes de football (Concacaf)
devant respectivement les équipes du Costa Rica, de la Jamaïque, du Canada, de Trinidad & Tobago, de Cuba et du Salvador. En revanche, ce sont les équipes du Mexique, des USA, du Panama, du Honduras devancent Haïti avant la publication du nouveau
classement prévu pour le 11 avril. Cependant, Haïti aura la possibilité de rattraper son retard. Entre le 20 mars et le 15 juillet 2013, les Grenadiers disputeront une douzaine de matches. A commencer par la rencontre face à Oman (105e), programmée pour le 20 mars. Les 22 et 26 mars, ils affronteront leurs voisins dominicains (96e). En avril, plus précisément le 5, Haïti recevra le Zimbabwe avant d’affronter le 18 mai en Floride, l’équipe de la Jamaïque. Trois autres matches sont au programme pour le mois de juin. Dès le 1e juin, Haïti se mesurera au Guatemala, le 7 juin, les Grenadiers attendent de pied ferme l’équipe de la Nouvelle Zélande, avant l’affiche vedette face à l’Italie, le 12 juin à Rio. Les trois autres matches des Grenadiers auront lieu aux USA lors de la 12e édition de la Gold Cup 2013. Ils affronteront le 8 juillet l’équipe
Luckner Horat Junior s’excuse et accuse Alors qu’on croyait l’affaire Horat terminée, il semble au contraire que ce feuilleton est loin d’arriver à son terme. L’intéressé s’est exprimé au micro de Ticket Sport. Il en a profité pour parler de son essai au sein de l’équipe de la Major Soccer League, Philadelphie Union et du bras de fer entre la Fédération haïtienne de football et Gama Jules et pour apporter un démenti formel aux déclarations faites par le vice-président du Comité olympique haïtien, Hans Larsen. Ce dernier avait déclaré le dimanche 10 mars en cours sur les ondes de Magik9/100.9 : « Le défenseur central de l’équipe U-20 d’Haïti et Luckner Horat Junior ont falsifié leur acte de naissance afin qu’ils aient la possibilité de disputer l’ultime phase des qualifications de la coupe du monde U-20 de la FIFA, Turquie 2013 ». Le milieu du terrain de l’Aigle Noir AC réagit dans une interview à Ticket Sport. Ticket Sport : Moins d’une semaine après le retour de l’équipe U-20 d’Haïti, éliminée de la course à la qualification pour le mondial 2013, Horat a été introuvable. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Luckner Horat Junior : J’ai été invité par l’équipe de Philadelphie Union pour un essai dans la Major
League Soccer (MLS). Etant donné que j’ai une grand envie d’aller monnayer mon talent à l’étranger, sans hésitation, j’ai accepté. Ainsi, j’ai passé environ une semaine et demie à l’essai au sein de cette équipe. TS : Comment ça s’est passé ? LHJ : Très bien. Johnley Chéry et moi nous avions réussi une bonne performance à l’entraînement et dans les matches amicaux organisés pour l’occasion. En fait, il y a une énorme différence entre nos petites équipes et celles des USA. Celles-ci sont de haut niveau. Toutefois, Johnley et moi, nous restons très optimistes à l’idée que nous aurons une note positive de des dirigeants de Philadelphie. TS : Alors Horat, au moment où vous avez quitté Port-au-Prince à destination de Philadelphie, est-ce que votre équipe, l’Aigle Noir AC, les dirigeants de la Fhf et vos parents, ont tous été au courant ? LHJ : (rires...). Non. Ni les dirigeants de la Fhf, ni ceux de l’Aigle Noir n’étaient au courant que Johnley, et moi allions effectuer cet essai. A vrai dire, certains membres de ma famille ont été informés. TS : Mais Horat, la personne qui s’est fait passer pour agent de joueur, Gama Jules avait déclaré sur les ondes de Totalmixradio.com que la Fhf et l’Anac ont été tous informés de votre départ et de celui de Johnley ? LHJ : Je ne sais vraiment pas. Toujours est- i l que Gama m’a dit personnellement, et ce, pendant que j’ai été
du Honduras (49e), le 12 juillet. Ils défieront les Socca Warriors de Trinidad & Tobago (69’). Finalement, le 15 juillet, les Haïtiens disputeront leur dernier match de poule face au Salvador (83e), et ce, avec pour objectif premier de s’adjuger une place pour les ¼ de finales. Parallèlement, en catégorie féminine, Haïti perd également une place. Les Grenadières sont 59e avec 1 397 points. Signalons que les Grenadières avaient été battues (0-4) par l’Australie le 13 septembre 2012 alors qu’en début d’année, soit le 23 janvier, elles avaient vaincu Cuba par 3 à 0. Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com
RAPHAEL FÉQUIÈRE
LA GOUTTE D’OH! En ce temps-là Sans aucun embouteillage, dans les rues en blaguant, on se rendait au stade Sylvio Cator jàdis parc Lecomte. Dans les tribunes ou les gradins, on occupait fièrement et fidèlement sa place parmi les fans du Violette, du Racing, du Victory, de l’Aigle Noir... Le jeu était beau, le fair-play de mise, les athlètes portaient les couleurs de leur club avec engouement et fierté. L’amateurisme n’était pas un vain mot et le football ne se jouait pas à deux vitesses ( entendez par là semiprofessionnel et amateur). Les spectateurs avaient droit à un match des juniors ou de l’équipe B de leur club favori, la plupart de ces jeunes footballeurs sortaient fraîchement des championnats scolaires. Après les rencontres, sous les lampadaires, les discussions allaient bon train, chacun faisant valoir son point de vue avec respect et passion sans se prendre pour un entraîneur. Le retour à la maison se faisait à pied ou en taxi sans stress, sans être inquiété d’être dépouillé ou pris en chasse par un bandit. En ce temps-là, Haïti organisait le Prémondial 1973 qualificatif pour la Coupe du Monde de 1974 pour laquelle elle se qualifiait face au virevoltant Mexique. Autres époques, autres moeurs.
7
Vendredi 15 mars 2013
championnat national de d1
Un Aigle sans serres devant le Don Bosco Après le nul concédé face au Valencia sur sa pelouse lors de la première journée, le Don Bosco se déplaçait sur celui d’un Aigle Noir qui abordait la 2e journée en leader de la compétition. Pour cette rencontre, Sonche Pierre aligne un trident offensif composé de Porky Termidor, Péguero JeanPhilippe et Eliphène Cadet et cela paie.
18
minutes après le coup d’envoi de la partie, Péguerro JeanPhilippe à la réception d’un coup franc force le verrou de l’Aigle Noir et ouvre le score en faveur des Pétion-Villois. Piqué dans son orgueil, l’Aigle Noir part à la recherche d’une éventuelle égalisation et logiquement le jeu devient plus ouvert. Pour le Don Bosco qui agrave le score deux minutes avant la pose par Porky Thermidor. Les deux formations rentrent aux vestiaires avec un avantage de deux buts en faveur du Don Bosco. En seconde période, l’Aigle Noir tente de retrouver ses serres mais c’est
Peguerro Jean-Philippe marque de la tête pour le Don Bosco face à l’Aigle Noir (Photo ; Yonel Louis)
le Don Bosco qui parvient encore à trouver la faille avec un Péguerro bien inspirée pour exploiter convenablement la passe en profondeur et ajuster le portier de l’Aigle Noir d’un plat du pied impeccable et porter l’avantage à 3-0 en faveur du Don Bosco. On sent alors que le Don Bosco se dirige vers une victoire facile et certains s’attendaient même à voir l’Aigle Noir en encaisser d’autres quand le
dossard 13 du Don Bosco, Mc Arthur se fait expulser pour cumul de carton jaune. Le Don Bosco réduit à 10 est obligé de jouer plus dur et concède un premier coup franc à l’entrée de la surface de réparation. Wedson Anselme enroule parfaitement sa frappe et met le ballon hors de portée du gardien. L’Aigle Noir réduit le score alors qu’il reste 16 minutes à jouer. Il ne reste plus que 3 minutes quand le
portier de l’Aigle Noir joue le ballon de la main hors de la surface de réparation. Coup franc plus expulsion du portier. C’est P’eguero qui enfile son t shirt de gardien pour suppléer à son coéquipier expulsé. Wedson Anselme transforme ce second coup franc face à un Péguero Jean-Philippe impuissant. L’écart n’est plus que d’un but. Mais si à quelques minutes de la fin, Wedson Anselme lui adresse un tir vicieux qui aurait pu le surprendre, Péguero réalise une bonne parade et contribue grandement à la victoire des siens 3-2 au coup de sifflet final. Dans les autres rencontres disputées et comptant pour cette 2e journée. Le Valencia de Léogane a battu l’America 2-1 au parc Hendrich grâce à Woody Joseph 34e et Amy André 64e pour le Valencia contre une réalisation de Kenz Germain 47e pour l’America. A Petit-Goave l’ASPG et l’AS Mirebalais se sont partagés sur un nul 1-1 grâce à Nelson Withmael 88e pour l’AS PG et Jonel Désiré 83e pour l’AS Mirebalais.
Jeudi
Tempête reçoit le FICA au parc Levelt, le Racing Club Haïtien reçoit le Victory au stade et le Cavaly reçoit le Baltimore au parc Julia Vilbon de Léogâne. Enock Néré/nereenock@gmail.com
Luckner Horat Junior s’excuse et accuse aux USA, qu’il était en contact avec le président de l’Aigle Noir AC, Emmanuel Cantave et Yves Jean-Bart, président de la Fhf. J’en profite pour présenter mes excuses aux dirigeants de l’Aigle, à la Fhf, mais aussi à mes fans. Je suis conscient que j’ai commis une bêtise. Je vous donne la garantie que cela ne va pas se reproduire. TS : Horat, comment résoudre ce bras de fer entre la Fhf et l’Anac d’un côté, et Gama Jules de l’autre côté ? LHJ : Le mal est déjà fait. Je crois qu’ils doivent se mettre ensemble pour sauver ce qui peut être sauvé. Cependant, je suis prêt à me courber aux décisions prises par les dirigeants de l’Aigle Noir AC et ceux de la Fhf. TS : Bien Horat. Alors, Dr Hans Larsen avait déclaré dimanche 10 mars sur les ondes de Magik9/100.9 que deux membres de l’équipe U-20 n’avaient pas l’âge requis pour jouer la compétition. Selon ses dires, le défenseur central (sans citer de nom), et vous, vous avez 27 ans. Dites-nous votre âge Horat que répondriez-vous à Larsen ? LHJ : J’ai 19 ans. Je répète haut
et fort que cette personne a menti. Serait-elle en mesure de prouver que j’ai 27 ans ? C’est très méchant de la part de Larsen. Il ne me connait pas. Peut-être qu’il a l’intention de me détruire. Dire que j’ai 27 ans ou pas, à quoi ça sert. J’ai comme l’impression qu’il serait jaloux à l’idée de voir Horat signer un contrat pro afin d’aider ma famille, le football haïtien et mes proches. Je lui lance un défi de prouver que j’ai 27 ans. Je crois qu’il est temps que cela change. Il faut que ces gens cessent de diaboliser les jeunes footballeurs du pays. TS : De retour à Port-au-Prince, vous allez donc réintégrer l’Aigle Noir AC ? LHJ : Certainement ! L’Aigle est mon équipe de coeur. Je vais continuer à porter les couleurs de cette équipe juste le temps de décrocher un nouveau contrat à l’échelle internationale. Je suis persuadé que j’ai du talent pour m’imposer dans un grand club. Il suffit que j’y mette un peu de discipline et je m’entraîne beaucoup plus. Je rêve de devenir millionnaire mais pour que cela puisse se réaliser, il va falloir que je consente des sacrifices.
TS : votre dernier mot ? LHJ : J’ai beaucoup de regrets du fait que l’équipe U-20 a été éliminée de la course à la qualification pour le mondial 2013, et ce, en jouant du très bon football. Malheureusement, la chance n’a pas été dans le camp des Haïtiens. Je tiens à m’excuser auprès de tous pour avoir quitté le pays sans avertir personne. J’en profite égale-
ment pour accuser ceux qui n’ont pas voulu que les jeunes footballeurs du pays aillent de l’avant. Qu’ils donnent une chance à ces jeunes talentueux footballeurs. Pour finir, je remercie Ticket Sport pour cette entrevue qui m’a permis de clarifier certaines choses. Propos recueillis par Légupeterson Alexandre
Ligue des champions
Chelsea passe en quart
C
helsea continue sa route dans cette édition 2013 de l’Europa League. Vainqueurs du Steaua Bucarest à Stamford Bridge (3-1), les Blues se sont cependant fait peur une grande partie de la rencontre. Newcastle passe au détriment de l’Anzhi Makhachkala, grâce à un but de Papiss Cissé dans les arrêts de jeu (1-0), et la Lazio n’a pas tremblé contre Stuttgart (3-1). Enfin, Fenerbahçe a fait match nul contre Plzen (1-1), mais passe quand même. Chelsea s’est bien compliqué la tâche lors de son 8e de finale de l’Europa League. Les Blues, qui
avaient perdu sur la pelouse du Steaua Bucarest lors du match aller (0-1), se sont qualifiés à Stamford Bridge à 20 minutes du terme du match retour (3-1). La faute à Chiriches (45e) qui a parfaitement répondu à l’ouverture du score de Juan Mata (33e). Obligés de marquer à deux reprises, les hommes de Rafael Benitez ont pu compter sur John Terry (58e) et sur Fernando Torres (71e) pour finalement renverser la vapeur. Il faudra cependant faire mieux durant la suite de la compétition, pour espérer arriver à remporter ce trophée, dont ils sont les grandissimes favoris.
8
15 Mars 2013 No 819
Des livres qui ont marqué…
Claude Carré « Tout livre a pour collaborateur son lecteur », Maurice Barrès
Claude Carré, guitariste et formateur de jazz, est cofondateur de l’association Haïti Jazz Club et de nombreux groupes dont le Trio Aroyo et le Natif Jazz Quartet. Chercheur en musicologie, Claude Carré est l’auteur d’une brillante recherche intitulée “Les haïtiens et la naissance du jazz”, où il entend présenter l’apport de la colonie de Saint-Domingue dans la naissance du jazz et les facteurs de l’émergence de cette tendance à la Nouvelle-Orléans. Collaborateur de la Fondation Haïti Jazz dans l’organisation du festival international de jazz de Port-au-Prince, Claude Carré est analyste de la musique haïtienne et des chansons traditionnelles. Ce musicien hors pair partage avec les lecteurs de Ticket les titres qui ont laissé une empreinte indélébile sur sa vie.
« Gouverneurs de la rosée », Jacques Roumain
Un roman extraordinaire. L’une des lectures de jeunesse qui m’ont le plus marqué. Le titre a exercé sur moi un attrait indicible qui procède carrément du merveilleux. Le roman de Jacques Roumain est empreint d’un humanisme qui dépasse largement le cadre du lakou, où le drame a eu lieu, pour atteindre l’universel. Le style, dans un françaiscréole émoustillant, m’a appris à aimer encore plus ma langue maternelle. « Nous mourrons tous », ce cri de Délira, un des principaux personnage, qui est toujours malheureusement d’actualité, est jusqu’à présent resté gravé dans ma mémoire…
« Introduction à la psychanalyse », Sigmund Freud
Peut-être le livre majeur de Freud (avec Les trois essais sur la sexualité) où il nous fait entrer, à travers la vie quotidienne (lapsus, actes manqués, rêves…), dans l’univers de l’inconscient. J’étais frappé par la rigueur de ses analyses, la clarté de son argumentation et les idées révolutionnaires qui défiaient l’hypocrisie de la société bourgeoise : la découverte de l’inconscient, de la sexualité infantile, la mise à nu du refoulement, des mécanismes de défense et de la sublimation
des instincts. J’étais sidéré par sa théorie des névroses et son approche thérapeutique (l’analyse). On a beaucoup critiqué les théories freudiennes qui ne sont pas dénuées de controverses, il est vrai, mais les découvertes fondamentales sont, à mon avis, incontournables…
« Travail salarié et Capital », Karl Marx
Un petit livre de Karl Marx écrit en 1849 où il expose « simplement » sa théorie du salaire, du capital, de la plusvalue comme source du profit capitaliste. Bien entendu, on sait ce qu’il est advenu des révolutions et des sociétés socialistes qui se sont pratiquement toutes effondrées. Mais sa théorie a encore le mérite de faire dériver le profit capitaliste d’un rapport de propriété des moyens de production, plutôt que du « libre » jeu de l’offre et de la demande comme on l’entend de nos jours de manière prédominante…
monde ait connu où le travail d’exégèse d’André Léonard déploie toute la dialectique du philosophe à travers les sphères de l’être, de l’essence et de l’esprit… À noter qu’actuellement, des découvertes dans les sciences fondamentales (physique des particules, mécanique quantique, biologie…) montrent que la dialectique de Hegel n’est pas tout à fait morte…
« Commentaire littéral de la logique de Hegel », André Léonard
« Miles l’autobiographie », Miles Davis
Une brique de près de 700 pages sur la Logique de Hegel. Un commentaire (paragraphe par paragraphe) d’une richesse et d’une subtilité inouïes. Ce livre me fait visiter en profondeur la pensée d’un des plus grands philosophes que le
Lexique des Bredjenn
«Salami»
Après des mois sabbatiques, votre rubrique « Lexique des brendjenn » reprend le train de sa publication hebdomadaire dans les colonnes de Ticket. Pour recommencer, nous avons comme d’habitude puisé parmi les nombreux néologismes que connaît notre langue depuis quelque temps. C’est le mot « salami » qui signe le coup d’envoi de notre retour.
Par définition étymologique, le « salami » n’est autre qu’une « sorte de saucisson » utilisée un peu partout dans le monde. La majeure partie de la population haïtienne se régalait des salamis (dans les pâtés, spaghettis, œufs, etc.), jusqu’au jour où une nouvelle a tout changé. Suite à la vulgarisation médiatique du non-respect des normes de fabrication de salamis par certaines entreprises de la République Dominicaine, le nom de cette marchandise allait gagner sa place dans l’enrichissement et l’évolution de notre langue maternelle. En été 2012, l’étude publiée par l’agence dominicaine Pro Cunsumidor avait révélé la présence de « colifor-
mes fécaux » dans les salamis dominicains vendus en Haïti. Ipso facto, « salami » est devenu un monème à part entière du créole haïtien. Maintenant le saucisson a non seulement une dénotation, mais également des connotations qui varient selon le contexte. Sur le plan sémantique, la connotation première de « salami » est « matière fécale » ; qui devient beaucoup plus vulgaire dans sa traduction littérale dans le créole haïtien. Par exemple : « M ap vin talè, m ap salami kounye a » ; qui peut se traduire par : « J’arrive dans un instant, je fais la grosse commission. » Ici, « salami » a pour syno-
Ouvrage majeur, cette autobiographie relate toute l’histoire du jazz (période post-swing) qui est racontée par l’un de ses principaux acteurs et créateurs. Là, j’ai pu, aux premières loges, suivre l’histoire, les conflits, vivre
les anecdotes, assister à l’émergence des nouveaux genres (be-bop, cool, jazz modal, free-jazz, fusion, jazz latin…), participer au processus de création, éprouver les doutes, descendre aux enfers, débattre les concepts théoriques…. J’y ai trouvé relatés, de manière magistrale, les problèmes liés à la création artistique dans cette société américaine des années 40 à 70. Une société où les Noirs, victimes du racisme, ont dû lutter d’arrache-pied pour faire advenir le jazz qui, ironiquement, est aujourd’hui considéré par les Américains eux-mêmes comme la seule forme d’art originale que la société américaine ait jamais produite. Propos recueillis par Rosny Ladouceur
nyme « ka*a ». Ensuite : « Barcelone pèdi, men fanatik li yo pa sispann pale salami » ; « Si Jean-Phillipe pa remèt mwen kòb la jodi an, se pa de salami m ap di l nan biwo a. » Etc. Dans ce cas là, « salami » peut toujours vouloir dire « ka*a », mais ferait davantage référence aux mots « tenten », « betiz », « moyiz », etc. Parallèlement à ce contexte, on peut encore avoir : « M ba l achte yon telefòn nèf, gade yon salami l pot ban mwen » ; « kote w bare ak djin salami sa k sou ou la ? » Ainsi, « salami » renvoie à une chose dérisoire et aura pour équivalent : « yoyo kana », « tenten », etc. Que ce soit : « ka*a », « yoyo kana », « voye flè » (dans le cas de la mauvaise performance d’un joueur et du mauvais fonctionnement d’un appareil), « betiz », « tenten », « penis » (manzè renmen pran gwo baton salami)… « salami » est porteur d’une variété de sens qui dépendent du contexte dans lequel il est utilisé. Aujourd’hui, presque toute la population haïtienne est au courant de l’évolution linguisti-
que et des connotations du mot « salami ». Mais bien avant que ce thème soit répandu dans le pays, il a été utilisé et vulgarisé par les journalistes, les enfants des rues, les bredjenn, les commerçantes, les marchandes ambulantes et autres. Il est toutefois recommandé de l’utiliser dans des cercles fermés, avec des gens dont on
partage de bonnes relations amicales ou familiales. Car, peut importe le contexte, en Haïti, « salami » restera toujours un terme péjoratif portant atteinte à une personne, ou une expression qu’on utilise pour rabaisser la valeur d’une chose. A bon entendeur, salut ! Wendy Simon