Père Fernande, femme d'Eglise

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Bill Gates offre une bourse à 100 000 pour inventer le préservatif du futur

La Fondation de l’ancien boss de Microsoft a décidé de financer “des recherches visant à réinventer le préservatif du futur” à hauteur de 100.000 dollars pour commencer. Le montant pourra, à terme, atteindre un million de dollars pour approfondir la recherche.

Bill Gates, roi du software, se lance dans le “hard”. La Gates Foundation, créée par l’ancien patron de Microsoft a annoncé la création d’une bourse visant à financer des recherches visant à réinventer le préservatif du futur”. Initialement porté à 100 000 dollars, le montant

de cette enveloppe pourra atteindre 1 million de dollars lorsqu’il s’agira d’approfondir les recherches, précise la Fondation Bill et Melinda Gates. Dans un communiqué, la fondation explique sa démarche, arguant notamment du fait que, si les préservatifs sont utiles pour éviter les grossesses non désirées et lutter contre les MST, comme le sida, leurs caractéristiques techniques n’ont pas évolué depuis des siècles. Ce qui peut être un frein à leur utilisation et donc à l’amélioration de la santé de l’humanité. Car certaines personnes accusent l’objet de couper tout plaisir... D’où la démarche du fondateur de Microsoft : inciter les inventeurs à créer une nouvelle capote qui “fait le boulot” mais qui préserve également “les sensations” et accroît “le plaisir”. Ce de manière à encourager les hommes récalcitrants à l’utiliser. A noter que la Fondation Gates se penche aussi sur le préservatif féminin, réputé plus cher et plus compliqué à utiliser que son équivalent masculin. Son offre de bourse encourage également les chercheurs à se pencher sur ses évolutions futures. La date limite du dépôt de candidature pour la bourse Gates est fixée au 7 mai. Le vainqueur sera désigné en novembre. Laurent Deschamps

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FANS

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Si derrière chaque grand homme, il y a une femme, l’inverse est tout aussi vrai. Pour son parcours exceptionnel dans l’Eglise épiscopale, la révérende Fernande Pierre-Louis est reconnaissante au bon Dieu, mais n’oubliera jamais le rôle qu’a joué son “mentor favori “, son mari. La première fois qu’une femme est ordonnée prêtre en Haïti, la nouvelle a défrayé la chronique, la Cathédrale de la Sainte-Trinité débordait de monde, si bien que des yeux curieux devaient se contenter d’assister à la cérémonie à travers les persiennes de l’église. C’était le Jour de la Saint-Pierre, en 2003. Fernande Pierre-Louis s’en souvient comme si c’était d’hier. “Pour l’ordination, c’est mon mari qui m’a accompagnée comme laïc avec le clergé de l’Eglise “, se rappelle-t-elle. Ses trois fils étaient aussi présents pour la supporter. Toutefois, la révérende ne mesurait alors pas combien cette grande première dans le pays pouvait, au-delà de l’Église épiscopale, marquer les esprits. Dix ans plus tard, Fernande PierreLouis n’a rien perdu de son humilité. Cet après-midi de mars, c’est d’un pas discret qu’elle a monté l’escalier du journal pour l’entretien. Entre ses tâches de directrice de l’école Sainte-Trinité et ses autres responsabilités au staff clérical à la cathédrale, la révérende s’est quand même créé du temps pour se déplacer comme une simple messagère. Jupe et chemise de jais, la femme d’église est dans sa tenue de prêtre. Elle porte à son cou une chaîne avec la Sainte Croix de Jérusalem. Oui, Fernande Pierre-Louis est une messagère de Dieu. Derrière ses lunettes, son regard a la franchise de ceux qui ont beaucoup prié.” C’est mon mari qui m’a poussée jusqu’au bout”, reconnaît-elle. D’une timidité maladive dès son plus jeune âge, cette femme qui a reçu son appel du Seigneur à douze ans a failli donner dos à jamais à sa vocation. Après ses études classiques, ses premières demandes pour devenir prêtre sont restées sans réponse. “Dieu y pourvoira “, lui avait pourtant dit un jour son père, qui était lui-même prêtre. Mais face au rejet des autorités, Fernande Pierre-Louis s’était alors résignée : elle s’est lancé dans des études en économie et en statistiques avant de gagner la fonction publique. C’est bien plus tard, sous l’insistance de son époux, qu’elle a renouvelé une nouvelle fois sa demande auprès de son église. Cette fois, ce fut la bonne. Monseigneur Duracin n’avait aucune objection. Quelques années plus tard, c’est la femme-prêtre et épouse qui chanta l’Allélouia dans les funérailles de son mari. “Son départ précipité a été un choc”, lâche-t-elle, la mort dans l’âme. “Les opposants à ma décision de devenir prêtre avaient tout fait pour dissuader mon mari. Mais lui, qui fut mon meilleur encadreur, répondait invariablement qu’il serait toujours à mes côtés !“ La révérende se souvient avec nostalgie des bisous d’affection et de récompense que lui donnait son mari quand il était satisfait de ses prestations derrière l’autel. Mais aujourd’hui, la sexagenaire, originaire de Casales se sent très bien. “ Je remercie le Seigneur “, dit-elle, la main posée sur son front clair brodé de cheveux gris. Son parcours reste pour elle un miracle divin. Sa survie de la catastrophe du 12 janvier 2010 aussi. Cette année, elle prépare avec enthousiasme la célébration du centenaire de son ancienne école, l’école Sainte-Trinité, fondée en 1913 par l’épouse du curé de la cathédrale de Sainte-Trinité, Adèle John. Son bonheur, Fernande Pierre-Louis veut le rendre contagieux. Malgré son agenda surchargé, elle ne consulte pas sa montre : elle prend son temps pour parler. Comme un dernier message, une homélie. “Il faut prendre le bon Dieu au sérieux “, conseille la révérende, contente d’avoir ouvert la voie à d’autres femmes dans l’ordination pour devenir prêtre. “Dieu y pourvoira”, lui avait dit un jour son père. La voix calme du prêtre porte toujours des propos lourds de sagesse.

Père

Fernande Femme d’église

Un prêtre de l’église épiscopale, comme tout autre prêtre anglican, peut être masculin ou féminin. L’anglicanisme est une confession chrétienne, dont l’identité est issue du XVIe siècle, en Angleterre, lorsque le roi Henri VIII a rompu avec le pape de Rome. L’Église anglicane se dit à la fois catholique et réformée : catholique, parce qu’elle a maintenu une succession apostolique ; et réformée parce qu’elle a adhéré aux principes nouveaux de la Réforme protestante.

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Septen

s’offre une tournée nord-américaine d’un mois

L’Orchestre Septentrional a laissé le pays, mardi, en direction des États-Unis d’Amérique où il doit séjourner jusqu’au 28 avril prochain. La nouvelle a été annoncée par Jocelyn “ Ti Bass” Alcé, le maestro de « La Boule de feu internationale », au moment de l’embarquement des musiciens. Septen doit démarrer sa tournée, samedi prochain à Boston, a fait savoir le bassiste-maestro. C’est la première tournée de l’orchestre depuis son sacre de « champion » au carnaval national, tenu, le mois dernier, au Cap-Haïtien. Le maestro, qui n’était pas en mesure d’indiquer le nombre de prestations que l’orchestre aura à honorer durant sa tournée nord-américaine, reconnait, toutefois que son groupe est très demandé ces derniers temps. « Nous étions déjà très sollicités, depuis la sortie de l’album “Pi Douvan”, avec notre succès au carnaval, nous sommes partout demandés », se réjouit Alcé. Outre les États-Unis d’Amérique, l’Orchestre Septentrional est également attendu, mi-avril, au Canada. Quarante-huit heures avant de s’envoler pour New York, Septen s’est offert la grande foule, dimanche dernier, en son temple au Feu-Vert. Gérard Maxineau gedemax@yahoo.fr

Les enfants de la mer

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alle comble plongée dans l’ombre. Il est 6 h 55 p.m. Sur la scène du restaurant Le Villate, le décor est planté : une frêle chaloupe en mer et au bord du désespoir ; une maisonnette abritant l’insécurité, la peur de vivre sous la terreur des Tontons Macoutes. Des centaines de spectateurs sont transportés par la magie de la metteuse en scène Florence Jean-Louis Dupuy dans deux univers lugubres qui

Dans nos

dépeignent deux réalités poignantes où se mêlent désir de fuite, fatalité humaine et amour. En début de l’adaptation théâtrale de « Les enfants de la mer » qui a lieu, avec le soutien de l’OIF le samedi 23 mars dans le cadre de la Journée internationale de la francophonie, une interprétation du morceau « Là-bas » par Jean Rony Cesar et Annie Alerte à la voix douce et feutrée. Un étudiant contestataire et révo-

lutionnaire fuit en compagnie de femmes tous âges confondus sa patrie, sa terre-mère, Haïti. Destination Miami. Fuyant la dictature et les horreurs que font subir les alliés de Papa Doc, il se trouve à bord d’un boat people. Tout au long de son trajet périlleux, il s’entretient dans une correspondance imaginaire avec sa fiancée restée à Port-au-Prince, scène de tortures, de bastonnades, de répressions, de viol, de mort, de traitements inhumains

librairies

Cette semaine à la librairie La Pléiade

Écrits d’Haïti : perspectives sur la littérature haïtienne contemporaine (1986-2006) éditions Karthala - Auteure : Nadève Ménard

La littérature haïtienne occupe une grande place sur la scène internationale. Les auteurs haïtiens sont lus sur tous les continents. Ils participent à des rencontres en Martinique, à Paris et à New York.

En même temps, Haïti accueille de plus en plus d’écrivains étrangers ainsi que des manifestations littéraires. Mais en règle générale, ces activités littéraires impliquent toujours la même poignée d’auteurs publiant principalement à l’étranger. De retour en Haïti après ses études aux USA, Nadève Ménard se rend compte que ses étudiants lisent surtout les écrivains vivant et publiant principalement en Haïti. Entre les deux littératures, la différence n’est pas seulement au niveau des auteurs et des livres considérés mais aussi des thèmes. La critique étrangère considère l’exil comme le thème dominant la littérature haïtienne, alors qu’en Haïti même, ce sont des thèmes universels qui sont évoqués et discutés, comme la violence, l’amour, la sexualité, la ville. C’est cette littérature que le présent ouvrage expose dans sa diversité, en s’arrêtant sur les années 1986 à 2006, la première date ayant représenté un tournant majeur dans la société haïtienne. L’objectif de ce livre est ainsi de donner une large perspective de la littérature haïtienne et d’y inclure autant d’écrivains que possible. Même après le séisme du 12 janvier 2010, la littérature haïtienne, comme le pays, continue de vivre. Après des études à Haïti et aux USA, Nadève Ménard a obtenu son doctorat en 2002 de l’université Pennsylvanie avec une thèse intitulée «The occupied novel : the representation of foreigners in Haïtian novels written during the US occupation, 1915-1934. » Elle continue depuis de s’intéresser à la représentation littéraire des événements historiques comme le massacre des Haïtiens en République Dominicaine en 1937. Elle a aussi travaillé sur les littératures francophones de l’Afrique et des Antilles françaises. Ses articles ont été publiés dans des revues telles International Journal of francophone Studies, Conjonction et le Cahier des Anneaux de la Mémoire. Elle enseigne aujourd’hui à l’École Normale Supérieure de l’Université d’État d’Haïti et, avec Régine Jean-Charles, vient de lancer «Tande», un blog sur la culture haïtienne. Ce livre est en vente cette semaine à la librairie La Pléiade au prix de 1 715 gourdes. Librairie La Pléiade, angle des rues Grégoire te Moïse

infligés par les Volontaires de la Sécurité Nationale aux hommes, femmes et enfants. Une triste situation à laquelle se trouvent confrontées l’indignée Madan Roger (mère de Jean Julien) et la fiancée. En mer, le ciel et la terre ne font qu’un. L’espoir d’un avenir radieux et meilleur que là-bas n’offre pas se dessine sombre à l’autre bout de l’horizon. Un espoir bourré d’incertitudes en lequel Céliane, 15 ans, ne croit pas. Violée par l’un des sbires de Papa Doc, enceinte et les yeux dans les vagues, elle se masse le ventre. En attendant l’arrivée de Suisse, son tout-nouveau né violacé comme la mer et à la peau brune. Jusqu’au jour où elle se jette en mer avec son bébé dans son sein. Le départ de Céliane nous émeut. Celui du fiancé encore plus. Après avoir regardé son carnet de cœur couler dans la mer, l’on a vite compris pourquoi ce papillon noir est posé sur le fronton de la porte de la fiancée qui vit à Port-au-Prince. Une douleur atroce envahit les tripes de cette dernière. Rêves déchus, désir de fuite pour Ville Marie. Estropiée, elle pleure à flot de larmes et à voix trouée de regrets de n’avoir pas pu prendre Jean Julien dans les bras pour une dernière fois. Cette nouvelle d’Edwidge Danticat, romancière d’origine haïtienne respectée et connue sur la scène nationale et internationale, a reçu le Prix Carbet en décembre 1999 et a été adaptée par José Exélis, metteur en scène antillais. Avec ce coup de maître où deux monologues se partagent le dilemme edwidgien (mourir sous la dictature ou la fuir), Florence Jean-Louis Dupuy questionne une fois de plus le drame du boat-people que vivent nos confrères et consœurs sur le chemin de l’exil et en quête de bien-être, de mieux-être. La metteuse en scène haïtienne jette un regard inquisiteur sur la réalité d’un pays où ses fils et filles refusent de faire bon usage de leur présence. Direction musicale : Monette Léopold Alcin | Costume : Maëlle Figaro David | Décor : Berhony Seize | Acteurs : Cynthia Jean-Louis et Bertrand Roy Par Rosny Ladouceur


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Raynald Delerme s’adresse à Emmelie Prophète

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epuis la diffusion par la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), chaîne 8, de son dernier film titré « Dyab Baba » et réalisé avec Jean-Claude Joseph (Papa Pyè), Raynald Delerme ainsi que Jean-Gardy Bien-Aimé dont le film a été aussi piraté n’ont pas cessé de réclamer justice et dédommagements pour leur long-métrage, utilisé sans leur consentement par la station d’Etat. Les requêtes de ces deux réalisateurs auprès des autorités concernées afin d’être dédommagés pour la violation de leurs droits n’ont jamais été satisfaites. Le lundi 25 mars 2013 Reynald Delerme passe à une autre phase dans son combat de trouver justice en écrivant à Emmelie Prophète Milcé. Dans sa correspondance en créole adressée à la Directrice Générale du Bureau Haïtien du Droit d’Auteur (BHDA), lettre qu’il a aussi publiée sur sa page Facebook, Raynald Delerme écrit ceci : « Quand je considère que, depuis que vous êtes à la direction de BHDA, mon dossier de plainte que Jean Gardy Bien-Aimé, Jean-Claude Bourjolly et moi et beaucoup d’autres artistes haïtiens contre la TNH et le ministère de la Culture n’a jamais eu aucun suivi, alors que ces dossiers étaient arrivés aux bureaux du ministre de la Culture et du précédent directeur de la TNH ; Quand je considère que jusqu’à présent le procès-verbal et la résolution du premier Forum national sur la propriété intellectuelle et du droit d’auteur en Haïti qui avait lieu les 13 et 14 décembre 2012 à l’hôtel Oasis n’ont jamais été publiés, alors que le gouvernement organise d’autres ateliers sur ce même sujet ; Quand je considère que les marchands de copies de CD et de DVD piratés recommencent de plus belle, sans inquiétude, parce qu’ils se rendent compte que les dirigeants et l’Etat volent les œuvres des artistes comme eux ; Quand je considère que le président du pays, le Premier ministre et le président de la commission Culture à la Chambre basse, c’est de la démagogie qu’ils font dans l’organisation de forums et d’ateliers sur les droits d’auteurs et la prononciation de grands discours alors qu’il n’y a pas vraiment la volonté de faire respecter

la propriété intellectuelle en Haïti, ni de combattre les personnes et les institutions qui le font ; Quand je considère que si les dirigeants de mon pays voulaient vraiment freiner cette affaire de vol des œuvres des artistes en Haïti, ils auraient commencé à tracer le bon exemple eux-mêmes en dédommageant les artistes dont la TNH et le ministère de la Culture exploitent les œuvres en ‘’bandi legal’’ sans leur autorisation, sans payer des droits pendant qu’ils continuent de montrer leur pouvoir de chef ; Quand je considère que j’ai perdu plus de cent mille (100 000) dollars américains à cause de l’exploitation de mon film qui s’appelle « Dyab Baba » que la TNH diffuse sans autorisation et sans respect pour ma propriété intellectuelle et mon droit d’auteur ; Quand je considère que mon inscription au BHDA ne m’est point utile, tout comme à beaucoup d’autres artistes haïtiens, je viens vous demander publiquement aujourd’hui de : 1) Retirer mon nom dans la liste des artistes qui sont inscrits à BHDA 2) Retirer sur le site internet de BHDA le commentaire dans lequel j’avais dit que le BHDA m’a donné satisfaction. Ce commentaire n’est plus valable. Madame Emmelie Prophète Milcé, vous êtes la directrice du Bureau haïtien du droit d’auteur pour une durée de six ans. Selon le décret qui a créé le BHDA, il n’y aucun Premier ministre, ni président qui puisse vous révoquer dans ce « job » prématurément, à moins qu’on vous aurait surprise en flagrant délit dans de malversations. Donc, votre redevance est envers les artistes haïtiens et non pas envers votre ministre de tutelle ou les dirigeants du pays. Le Premier ministre peut perdre son poste à n’importe quel moment ; l’actuel président quittera le pouvoir dans environ deux ans et demi ; vous-mêmes, vous êtes là jusqu’à 2018. J’aimerais être fier encore une fois d’être un artiste haïtien et de m’inscrire à nouveau à BHDA après le départ du président Michel Martelly en 2016. Cela va dépendre de l’endroit où vous allez mener la barque du BHDA. Beaucoup de grands artistes haïtiens dépérissent dans la misère bien qu’ils possèdent beaucoup d’argent dans la

Société de Gestion Collective Africaine et Européenne. Ils ne peuvent pas toucher leur argent de la création intellectuelle parce que Haïti ne veut pas respecter l’engagement qu’elle a pris dans cette convention signée sur les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle. BHDA a comme mission, à part d’être une instance qui est là pour recevoir les œuvres et les inscriptions des artistes, d’être une Société de Gestion Collective aussi. Cela seulement peut permettre à beaucoup d’artistes haïtiens de toucher ce qu’on leur doit au niveau international pour leurs œuvres qui sont exploitées. J’ai un groupe d’universitaires qui sont intéressés à nous aider dans le montage d’une usine complète en Haïti pour la fabrication de CD et de DVD. Ils m’ont fait savoir que si moi, le BABA National, reçoit des gifles du gouvernement actuel, ils ne voient pas où se trouve la garantie de leur argent ? Tout ça, ce sont des choses qui peuvent permettre aux artistes haïtiens de vivre de leur travail. Alors, Madame la Directrice, pour finir, veuillez, je vous prie, retirer mon nom dans

la liste des artistes qui sont inscrits à BHDA. Retirez aussi le commentaire que j’avais fait sur le site internet du BHDA. Je vous exhorte par ailleurs à travailler dur afin de mettre l’affaire de respect de propriété intellectuelle et de droit d’auteur en Haïti sur d’autres rails afin que je puisse m’inscrire à nouveau au BHDA et que je réinvite mes investisseurs à revenir en Haïti après le départ du président Joseph Michel Martelly. Je vous salue cordialement. » Pour le moment, on ignore si Emmelie Prophète Milcé, directrice du Bureau haïtien du droit d’auteur, a déjà reçu cette lettre-requête du réalisateur Raynald Delerme. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

Une journée spéciale pour les orphelins Les élèves de philo du Collège Marie-Anne semble avoir ont le cœur sensible. Elles organisent le premier avril prochain une journée caritative en faveur des enfants orphelins. Elles comptent réunir environ deux cents enfants âgés entre cinq à douze ans issus de divers orphelinats de la zone métropolitaine, pour les rappeler qu’ils sont un maillon important dans la société. Alexandra Doréus et Jowana Calistène sont passées au journal pour une interview. Elles sont venues de la façon la plus simple et m’ont étalé leur cœur. Elles m’ont parlé avec une élégance naturelle, sans fauxsemblants, sans publicité, le sourire aux lèvres. Les deux jeunes filles représentent le comité de la promotion D.E.C.L.I.C. de la classe terminale du collège Marie Anne. Une promotion qui se démêle, grâce au support des différentes sections de l’école, pour organiser une journée éducative et de saine ambiance pour des enfants dont peu de personnes se soucient réellement. La promotion D.E.C.L.I.C. (Dévouement pour l’Évolution de notre Culture dans un Labyrinthe d’Intelligence et de concertation) a retenu la date du premier avril pour rassembler deux cents orphelins chez les Frères de l’Instruction Chrétienne à Juvénat. Avec la permission des responsables de leur institution de tutelle, le comité organisateur a écrit à plusieurs centres spécialisés de Port-au-Prince et de ses environs afin d’amener les enfants dont ils ont la charge. Une programmation avec une conférence sur l’enfance, de la musique, des jeux, des artistes invités et de la bonne nourriture gratuite constitue la base de cette activité qui vise ses enfants mis en marge. « On va les rappeler qu’ils sont importants, les motiver à s’intégrer, et les aider psychologiquement à se préparer à prendre leurs responsabilités en tant que futurs responsables du pays », affirment les ambassadrices de D.E.C.L.I.C. De 8 h à 4 h 30, ces élèves au cœur charitable veulent offrir à leurs invités un espace récréatif où ils pourront être eux-mêmes. Elles croient ferme que cette journée qu’elles préparent depuis le début de l’année scolaire, grâce à l’engagement de tout l’établissement, va être un succès, et que les promotions futures pourront la renouveler. L’accès à l’espace des frères de Juvénat, quartier de Pétion-Ville, le 1er avril, ne se fait que sur invitation. Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr


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Mercredi 27 mars 2013

La sélection du Ciba en République Dominicaine

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orte d’une délégation de vingtun (21) personnes dont dix (10) joueurs, l’équipe de basket du Comité interscolaire de basketball (Ciba) doit laisser Port-au-Prince ce vendredi 28 mars 2013 à destination de Santiago de los Caballeros en vue d’affronter son homologue de Colegio Cupes samedi 29 mars dans le cadre des activités marquant le 25e anniversaire de l’institution dirigée par le patron du basket haïtien, Emmanuel Bonnefil. En attendant la tenue du tournoi international triangulaire devant mettre aux prises les 9 et 10 mai prochain en Haïti, les équipes représentatives du basket scolaire de la Martinique, de la République Dominicaine et celle d’Haïti pour boucler les activités célébrant le 25e anniversaire du Comité interscolaire de basketball, les protégés d’Emmanuel Bonnefil se mesureront à leur homologue de Colegio Cupes de la terre voisine. Il s’agit de la troisième rencontre des poulains de Jacky Philémon qui avaient déjà battu les équipes de basket des Gonaïves et de Saint-Marc. « Cette sélection est composée par jeunes écoliers issus des écoles ayant participé à nos compétitions. Ainsi,

baptisé « Tournoi de l’Unité ». Il y a trois ans, le Ciba organise également sous le haut patronage de la Digicel, le championnat national interscolaire avec la participation des différentes équipes championnes de la catégorie junior, issues un peu partout à travers le pays. Samedi 29 mars 2013 Sélection du Ciba (Haïti) – Colegio Cupes (Rép. Dom) :

La délégation haïtienne Emmanuel Bonnefil (CIBA) en pleine lecture de Ticket sport. (Photo : Yonel Louis)

après nos périples aux Gonaïves et à Saint-Marc, avant d’aller à Léogâne, aux Cayes et à Jacmel, nous nous rendrons à Santiago pour y jouer Colegio Cupes », a précisé le patron du Ciba. S’exprimant sur la rencontre devant mettre aux prises l’équipe du Ciba à celle de Colegio Cupes, le Coordonnateur du Ciba a fait savoir que ce match servira de préparation en vue de la tenue du tournoi international qui aura lieu en mai en Haïti. « Le 9 mai, le Ciba va avoir 25 ans. Pour marquer cette date en lettre d’or, le comité s’active pour qu’il ait une

équipe solide et capable d’offrir du spectacle aux fans du ballon orange. Face aux Dominicains, le match est programmé pour ce samedi soit le lendemain de notre arrivée. En dimanche, on en profitera pour disputer un autre test match contre des étudiants haïtiens. Visiter certains endroits de Santiago de los Caballeros mettront fin à notre visite en terre voisine. Nous serons de retour à Port-au-Prince, le lundi 1e avril », a clairement expliqué Emmanuel Bonnefil. Fondé le 9 mai 1988, le Ciba organise depuis, et ce, de manière régulière, le traditionnel tournoi annuel

Jennifer Lopez et Mohammed Ali unis contre la maladie

Mohammed Ali et Jennifer Lopez

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our sa traditionnelle soirée caritative Muhammad Ali’s Celebrity Fight Night organisée à Phoenix dans l’Arizona, le célèbre boxeur américain a pu compter sur un soutien de poids. La chanteuse et actrice Jennifer Lopez a répondu présent et est apparue resplendissante à cet événement organisé chaque année par Muhammad Ali et ses proches pour lever des fonds pour la lutte

contre la maladie de Parkinson dont le boxeur est lui-même atteint. Rayonnante, l’actrice et chanteuse a illuminé le tapis rouge. Dans une sublime robe de la créatrice Maria Lucia Hohan et une paire d’escarpins Louboutin tout en rayures et transparence, Jennifer Lopez a longuement posé aux côtés de son petit ami Casper Smart. Si la bomba latina était la vraie star de

la soirée, d’autres célébrités avaient répondu à l’invitation de la légende de la boxe. Parmi elles, l’acteur et présentateur télé Mario Lopez accompagné de sa femme Courtney enceinte de leur deuxième enfant, l’acteur Billy Cristal ou encore le chanteur Andrea Bocelli. Grâce à une vente aux enchères qui permettait notamment de s’offrir un tête-à-tête avec Jennifer Lopez ou Andrea Bocelli, cet événement, auquel assistait bien évidemment Mohammed Ali, soutenu par sa femme Lonnie, a permis de récolter plus de cinq millions de dollars. Cette somme sera répartie entre différentes associations dont le Muhammad Ali Parkinson Center du Barrow Neurological Institute pour financer la recherche d’un traitement efficace contre la maladie de Parkinson.

Joueurs : Samy Jeudy, Angelot Lebeau, Johnny Alexis, Kendy Millien, Dimitri Desrosiers, Jimmy Cadet, Jeff Yves Marie Dévil, Ricardo Nérette, Alex Elicin, Carl Andy Fréderic Desrosiers. Staff technique Jacky Philémon, entraîneur, Jaxon Pierre, entraîneur assistant, Jean Marie Marthe, arbitre, Nadine Alcide et Cerisier Buteau, délégués, Emmanuel Bonnefil, Johane Exorphe, Hérold Joseph, Serge Albert, membres, Yonel Louis, photographe et Philippe Junior Morency, responsable de la délégation. Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com petoo76@aim.com

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH! Historique et dramatique ! Les Dominicains ont vaincu le signe indien en prenant la mesure d’une équipe nationale sénior d’Haïiti (3-1) pour la première fois de leur histoire, se vantant même d’avoir bien maîtrisé leur sujet. Dès lors, on peut se poser toutes les questions sur cette grande première dominicaine, synonyme de grand pas en avant d’un voisin traditionnellemnt vaincu en match amical et en compétition officielle. Si la victoire du onze dominicain est historique, dans l’ensemble, le bilan est dramatique pour la sélection haïtienne : quatre défaites en quatre matches. Si ces rencontres doivent servir de tests avant l’entrée en lice dans la Gold Cup (du 7 au 28 juillet aux USA), il y aurait péril dans la demeure. Contre l’Espagne, championne du monde et la grande Italie, les Haïtiens trouveront-ils leur marque? Dans le cadre d’une campagne de préparation, gagner ou perdre, ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est la manière.


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Mercredi 27 mars 2013

Championnat national de D1 : Saison 2013/Journee 4

Le Racing Club Haïtien fête en vainqueur En dominant le Baltimore 1-0 dimanche soir en match comptant pour la 4e journée du Championnat national de D1, le Racing Club Haïtien a fêté ses 90 ans comme vicedoyen du football haïtien et en tant que leader du championnat national de première division. L’Association Sportive de Mirebalais vainqueur 2-1 du FICA au parc Saint-Louis prend la 2e place.

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lus de 4 000 spectateurs ont fait le déplacement dimanche pour venir assister au choc de la 4e journée programmée au stade Sylvio Cator et qui mettait aux prises le Racing Club Haïtien leader avant cette 4e journée et nonagénaire depuis le 23 mars et le Baltimore qui occupait la 2e place du classement derrière le Racing Club Haïtien. Pour ce face à face, le Racing Club Haïtien tout de jaune vêtu, entame la partie avec une formation composée de Jaafson Origène - Kenley JeanLouis, Roberto Ulysse, Titin Kendy - Joinvilma Marcel, Zile Rodney, Frantzy Dor, Saint-Jean Kerby - Noel Sylvestre, Frédéric Simon et Luckson Mondésir Le Baltimore de Thélémaque lui opposait : Pierre-Louis Richard - Jude Saint-Louis, Compte Pierre Ronald, Eltine Saturne - Cleonord Peterson, Alain Vubert - Ednerson Raymond, Peter Germain, Gabriel Michel et Jeffe Vilsaint - Johnny Jean. Le Baltimore a commencé la rencontre avec une certaine aisance forçant le Racing a concéder deux corners de rangs. Dominant le jeu, la formation 4x4 a laissé augurer que le Racing Club Haïtien pouvait passer une mauvaise soirée, mais de la 10e à la 20e minute, c’est le Racing Club Haïtien qui relève la tête et fait planer le doute dans l’esprit des fans du Baltimore. A partir de la 20e minute le jeu devient plus équilibré. Chacun, surveillant l’adversaire, s’appuie sur ses atouts propres pour essayer de trouver la faille dans la défense de l’autre pour planter le premier but de la partie. Les actions se suivent et se ressemblent mais les défenses font bonne garde et on a cru que les deux formations allaient rentrer aux vestiaires avec le score de départ lorsque sur un débordement sur le côté gauche de la défense, et le centre puissant de Noel Sylvestre provoque la pagaille dans la défense du Baltimore qui cafouille un peu. Luckson Mondésir en profite pour marquer dans la pagaille et ouvrir le score en

Le buteur du Racing Lukson Mondésir fait mordre la poussière à Peter Germain (Photo : Yonel Louis)

faveur du Racing Club Haïtien. On jouait la 45e minute de jeu. Ce sera le score à la mi-temps. De retour des vestiaires l’4entraîneur fait entrer Peterson Joseph à la place de Jeff Vilsaint côté Baltimore et Dorvilus fait entrer Jonald à la place d’un Frédéric Simon transparent. Et le Racing Club Haïtien paraît entamer cette partie en dominateur. Pendant plus de quinze minutes, il laisse l’impression qu’il va réaliser le but du K.O. mais en vain. Le Baltimore qui subit ne se procure qu’une belle occasion durant cette période de domination mais le coup de boule d’Ednerson Raymond à la réception d’un corner (60e) effleure la transversale de Jaafson. Aux environs de la 70e minute, c’est le Baltimore qui prend le jeu à son compte. Mettant le Racing Club Haïtien sur les dents, le Baltimore a beau chercher ce but égalisateur, mais quand Peter Germain eut l’occasion de le marquer, son coup de tête formidable trouvait Origène bien placé sur sa ligne de but pour sauver la mise au Racing. Son coup franc au ras du montant gauche d’Origène dans les arrêts de jeu aura été la dernière tentative du Baltimore d’arracher en vain le point du match nul. Au coup de sifflet de l’arbitre Georges Alain Jean, le Racing Club Haïtien s’impose 2-1 et

reste seul en tête du classement avec désormais 10 pts. L’ASM en poursuivant immédiat Mené au score sur sa pelouse du parc Saint-Louis de Mirebalais par le FICA, l’AS Mirebalais a réalisé une seconde période idéale pour réaliser 2 buts en l’espace de 5 minutes et rafler la mise face au FICA 2-1 au coup de sifflet final. Dans cette rencontre qui opposait 2 concurrents sérieux pour le titre, c’est Joseph R Stanley qui sonne la charge en ouvrant le score à la 30e en faveur du FICA qui menait 1-0 à la mi-temps. En seconde période, les Mirebalaisiens prennent la direction des opérations. Huit minutes après le coup d’envoi de cette seconde période, Origène Lauratus remet les pendules à l’heure en égalisant pour l’AS Mirebalais. On joue depuis 53 minutes. Cinq minutes plus tard c’est un ancien du FICA, Rodlin Joseph qui aggrave le score en faveur de l’AS Mirebalais contre ses anciens coéquipiers. Au coup de sifflet final, l’ASM s’impose 2-1 et rafle la seconde place du classement au Baltimore. Le Victory d’Armelio prend le

dessus sur l’America de Wilcuins Un but contre son camps de Jephté à 4 minutes de la fin a permis au Victory de Luis Armelio Garcia de ramener les 3 points de la victoire de son déplacement aux Cayes aux dépens de l’America de Wilcuins Plaisir, samedi. Les deux formations ont livré une belle bataille au Land des Gabions, mais ce dégagement malheureux de François Jephté a fait pencher la balance du côté du Victory qui se hisse à la 4e place du classement. Péguero et Phédé remettent le Don Bosco sur la bonne voie En ouvrant le score en faveur du Cavaly samedi au parc Saint-Jean de Gressier à la 58e minute, Kimberly François croyait avoir fait l’essentiel pour permettre au « cheval rouge » de remporter sa 2e victoire dans la compétition. Mais c’était sans compter sur l’armada offensive du Don Bosco qui revient dans la partie avec une égalisation signée Péguero Jean-Philippe à 18 minutes de la fin et qui prend définitivement l’avantage sur cette réalisation de Jimmy Phédé à 10 minutes du coup de sifflet final. Le Don Bosco est allé s’imposer 2-1 sur la pelouse du Cavaly pour prendre la 4e place du classement alors que Jimmy Fédé et Péguero Jean-Philippe prennent la tête du classement des buteurs avec 3 réalisations. Résultats des matches disputés et comptant pour la 4e journée Samedi 23 mars Land des Gabions Victory bat America 1-0 Parc Saint-Jean de Gressier Don Bosco bat Cavaly 2-1 Dimanche 24 mars Stade Sylvio Cator Racing Club Haïtien bat Baltimore 1-0 Parc Levelt de Saint-Marc Tempête et ASPG 1-1 Parc Saint-Louis de Mirebalais AS Mirebalais bat FICA 2-1 4 avril 2013 L’Aigle Noir affronte le Valencia en match décalé et comptant pour la 4e journée Enock Néré/nereenock@gmail.com

Mondial 2014

L’Espagne bat la France et prend la tête de son groupe

L

’Espagne a battu la France 1 à 0 (mi-temps: 0-0) mardi dans le match choc des éliminatoires du Mondial-2014 au Stade de France et a ainsi pris seule la tête du groupe I à un point devant les Bleus. C’est un très bon résultat pour les Espagnols, champions du monde et d’Europe en titre, car il ne reste plus

que trois matches contre les équipes les moins huppées du groupe. En zone Europe, les 9 vainqueurs des groupes sont qualifiés directement pour la phase finale du Mondial au Brésil. Les 8 meilleurs deuxièmes joueront des barrages aller-retour, les 4 vainqueurs rejoignant la phase finale.


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27 Mars 2013 No 827


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