MCJM "Je ne suis pas chiche, mais rigoureuse !"

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L’AGENDA de Jeudi 4 avril

« I love Thursday », à Acajou

Acajou, le bar-restaurant de l’hôtel Montana, maintient cette semaine encore sa traditionnelle soirée «I love Thursday». De 6 h 30 à 10 h pm ce jeudi, profitez du buffet préparé pour l’occasion tout en appréciant la musique de Da Costa. Admission : US$25 par personne

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse email suivante : daphneyvalsaint@gmail.com Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Vente-signature de «Lespwa» à l’Institut français en Haïti

Après une tournée en Belgique où elle a offert dix représentations, Tamara Suffren prend rendez-vous avec ses fans et le public en général ce jeudi à l’Institut français en Haïti dès 6 h pm. A travers un concert, la jeune artiste signera son album jazz vocal créole intitulé « Lespwa ».

D’autres artistes comme Jean Jean Roosevelt, Syto Cavé et Rutshelle Guillaume seront présents à ce “concert-signature” dont Pierre Vaiana est l’invité spécial. Admission : 500 gdes Vendredi 5 avril Faites un arrêt à Le Perroquet ce vendredi aux environs de 8 h pm et profitez de l’animation musicale assurée par le guitariste jazz Alex Jacquemin, qui, pour l’occasion, sera accompagné de JohnBern Thomas à la batterie.

Black Roses à Kingston 18

Retrouvez les

dj Fullblast, Christoo, Hot et Vibes à Kingston 18, restaurant jamaïcain situé sur la terrasse de The Irish Village, pour une soirée des plus animées. Admission : US $ 10

Samedi 6 avril

Musique du monde pour un monde meilleur

Les artistes Reginald Policard, Fabrice Rouzier, Keke Bélizaire, Alexia Millet, Ralph Millet, Richard Barbot, Richard Widmaier, Hans Peters et Jabadou seront tous en concert à Le Villate le 6 avril prochain. Admission : 1500 gdes

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FANS

• Bientôt disponible, le moteur de recherche présidentiel : « Mikipédia ». • • • • • •

Elle avait un tempérament de bourrique. A un moment j’ai dû lui demander : « As-tu trouvé l’âne sœur ? » Le pain de l’instruction, on le trouve dans quelle boulangerie ? La nouvelle vient de tomber. Heureusement, elle ne s’est pas fait mal. A l’école buissonnière, comment on fait pour passer d’une classe à l’autre ??? La photo de profil pour Facebook, on la prend de dos, de face ou de profil ? Est-ce que ça existe, des coiffures afro-disiaques ?

Une publication de Ticket Magazine S.A.

Eben-Ezer fête ses trente ans Il y a vingt ans, il enchaînait les tubes. Aujourd’hui, il empile les mésaventures et les mauvais coups. Retiré des grandes affiches du milieu chrétien, l’orchestre Eben-Ezer vit une traversée difficile. Néanmoins, le ténor de la musique évangélique haïtienne, plus fidèle que jamais, persiste et signe. En dépit du fait que certains croyaient le groupe divisé ou carrément inexistant, à la surprise générale, il célèbre cette année ses trente ans. Un trentième que nul n’a vu venir. « On vient de fêter notre trentième anniversaire le samedi 30 mars à Nu Moving Night Club à Carrefour, explique Pasteur Dieuvil Laforêt. Gospel Union, Bernard Mix, et Exaltation-X nous ont honorés de leur voix à travers ce concert. On n’a pas fait salle comble, mais l’espace était presque remplie à capacité. Cela a été un succès à tous les points de vue. » Compositeur et bassiste d’Eben-Ezer, Pasteur Laforêt devait avoir trente et un ans quand il a fondé le groupe. Trente ans plus tard, on le revoit encore les cheveux gris, vigoureux, aux rênes de l’orchestre à poursuivre son rêve d’évangélisation. S’il y a quelques années Eben-Ezer était à même de monopoliser les titres forts dans les émissions évangéliques sur la bande FM, pour l’heure, le temps semble avoir raison de son orchestration et de sa notoriété. « L’orchestre a fait un long parcours pour arriver à ce stade. C’est évident que nous sommes épuisés, mais nous ne baissons pas les bras pour autant, témoigne le maestro qui se dirige vers la retraite. Le band décuple ses efforts pour continuer ce qu’il a commencé. De ce fait, ceux qui prônent que le groupe n’existe plus doivent arrêter de nous marcher sur les mains. On joue souvent sur invitation à des églises de la place. Mais après trente ans de performance à l’échelle internationale, il est normal que l’orchestre connaisse des moments de faiblesse. On ne peut pas être toujours au top. » Tout au long de l’année 2013, Eben-Ezer continuera à célébrer ses trois décennies. Son sixième album « Ba Li Glwa » devrait aussi voir le jour très prochainement. En attendant, sa plus grande prestation est prévue pour la fête des Mères au palais municipal de Delmas. Dimitry Nader Orisma

Mamina

fait des confessions Depuis son départ d’Haïti pour sa Guadeloupe natale, Mamina se fait très rare pour le public haïtien. Toutefois, elle donne l’envie à ses nombreux fans en Haïti de la revoir, ce qui est jusqu’ici difficile voire impossible. Si son mari et producteur Karlill François, maestro et keyboardiste, est joignable sur les réseaux sociaux, ce n’est pas le cas pour la chanteuse. En attendant, Mamina vient de faire des confessions nocturnes. La chanteuse et saxophoniste a interprété « Confession nocturne », fraîchement sortie. Ce morceau enregistré et mixé au Kama Multimédia par Karlill François sera gravé sur l’album « Talents Zouk » de Nestor Azerot. Est-ce le retour en douceur de Mamina Jacquet sur la scène musicale ? Haïti n’a-t-elle pas droit à une petite visite de cet artiste qu’on adore bien ici ? Gilles Freslet gillesfreslet@yahoo.fr

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Anbyans au Haitian Compas Festival le 18 mai 2013

Les choses vont à merveille pour Anbyans après la bonne performance de cette jeune formation musicale au carnaval national 2013. Au moment où le groupe honore des contrats un peu partout en Haïti et en République dominicaine, les responsables de Anbyans annonce une bonne nouvelle à leurs fanatiques et aux mélomanes: le groupe participera à la 15e édition de Haitian Compas Festival le samedi 18 mai 2013 à Downtown, Miami. L’annonce avait été faite le vendredi 15 mars 2013 à Café Trio par Zagalo lors du bal tandem Djakout #1/ Anbyans. Rodney Noël, patron du festival, a confirmé lundi dernier, sur les ondes de radio Magik 9, (100.9 FM) que la semaine écoulée, Oky Jems, chanteur vedette du groupe, était aux Etats-Unis et a pu tout planifier avec lui. Mis à part sa participation au festival, la formation capoise aura à animer plusieurs soirées (Kick off Parties) dont celles du 16 mai avec Klass, de Richie & Pipo, et Tony Mix à Moca Café ; et du 19 mai, avec Djakout #1 et Kreyòl La à Café Iguana. Anbyans en a profité pour nous faire parvenir son agenda pour ce mois d’avril et celui de mai 2013 : 6 avril : Anbyans à Bagay-La, Cap-Haïtien 7 avril : Anbyans à Ennery 13 avril : Anbyans à Lakay-Bar, Cap-Haïtien 14 avril : Anbyans +Djakout #1 à Peguy-Ville 20 avril : Anbyans à Saint-Marc 27 avril : Anbyans à Aux Calebasses, Port-au-Prince 28 avril : Anbyans + Zenglen à Moving Club, Carrefour 1er mai : Anbyans + Zenglen à Jacmel (e matinée) 1er mai : Anbyans + Zenglen à Rendez-Vous 33, Port-au-Prince 4 mai : Anbyans à Lakay-Bar, Cap-Haïtien 5 mai : Anbyans à Belly Beach Zone, Labadee 12 mai : Anbyans + Dj Lill Mix Phaeton à Plage Las Vegas de Magarita 16 mai : Anbyans + Klass à Moca Café, Miami 18 mai : Anbyans au Compas Festival, Miami Downtown 19 mai : Anbyans + Djakout#1 + Kreyol La à Café Iguana’s, Miami. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

Festival | Kont anba tonèl

Reconstruire Haïti par l’imaginaire

«

Conte : lieu de reconstruction symbolique ». C’est sous ce thème que se tient du 23 mars au 4 avril 2013 le festival interculturel de conte dénommé « Kont anba tonèl ». Cette quatrième édition articule deux préoccupations majeures : reconstruire Haïti par la culture ; et sauvegarder notre patrimoine immatériel souffrant d’amnésie et risquant de jeter nos traditions dans l’oubli. Brassage de cultures et de tendances cultuelles, signature de l’acte de notre existence par le verbe, le conte est cette forme d’art contemporain où la parole et l’urgence de dire ne font qu’un. Le mercredi 27 mars 2013, Journée international du théâtre, la Fokal a accueilli deux conteurs, deux voix majeures du conte : Joujou Turenne du Canada ; et le Guadeloupéen Fayo. 6 h 30 p.m. Le public, bercé par un son troubadour, est déjà invité en toute intimité à se plonger dans l’ambiance qui s’annonce chaleureuse. Aidés de leur tchatcha, tambour et banjo, les musiciens chantent à l’unisson l’avenir du pays, plaident pour un minimum de bien-être et de mieux-être. Air frais caressant le visage, les enfants assis sur la moquette de la salle Unesco, plus d’une centaine de festivaliers sont déjà réunis pour se laisser emballer dans l’univers des conteurs de talent. Rigolades, accolades entre copains. Claquements de mains pour saluer l’arrivée du Guadeloupéen Fayo, accompagné de sa flûte. Vêtu de sa chemise blanche et de son jeans bleu, Fayo charme avec son créole antillais. Déchirant les mots, il nous fait découvrir la beauté de sa langue, de sa culture. Délabrement de mots chez Fayo tout trempé. En sueur, il nous fait revivre dans ses pas mouvementés des souvenirs d’enfance. Il nous conte l’histoire de Ti Robert, Ti Lapin affamé pour aider les enfants à se débarrasser de leurs vices. « Les contes instruisent, éduquent et servent à donner des le-

çons morales tout en s’immisçant dans leur imaginaire », dit-il. Un entracte de dix minutes, le temps d’un changement de scène. Animation musicale assurée avec brio par le groupe troubadour. Joujou Turenne, rayonnante telle une reine sans roi dans sa robe de soie aux couleurs mariées, nous arrive du Canada. « Nomade de partout », clame-t-elle haut et fort. La conteuse née au Cap-Haïtien et qui a grandi au Québec vient conter l’histoire de nos ancêtres. Les paroles sont gravées dans son cœur. Boucles d’oreilles, colliers au cou, cheveux tressés, Joujou Turenne, emparée d’une folle envie de craquer pour sa terre, dit s’approprier tous les sols que ses pieds ont foulés. Elle nous emmène dans son univers de conte avec des mots ciselés. Elle nous amène

le bon temps, le vent qui siffle. Elle dit être exil, partance, mourance. Elle rime chant et poésie sur des roulements de tambour. Turenne danse en s’exécutant sur des rythmes de chez nous. Elle rappe. Chez elle, c’est le goût pour la modernité. Avec tout son naturel, sa chaleur, son humour, la voluptueuse Joujou partage des leçons d’amour, d’amitié et fait vibrer d’émotions. Pour un autre voyage au pays des contes où l’imaginaire est débordant, elle sera accompagnée ce mercredi 3 avril des conteurs haïtiens Chelson Ermoza, Françoise Diep, Johny Zéphirin à l’auberge de la TNH à compter de 6 h p.m. Rosny Ladouceur


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MCJM « Je ne suis pas chiche, mais rigoureuse ! »

Marie Carmelle Jean-Marie l’avoue : le meringue est « sa passion ». Ses années à Cuba y sont pour quelque chose. En boîte, elle aime « s’éclater ». Boute-en-train de service, elle crée l’ambiance et ses blagues sont souvent épicées. « Je suis un peu grivoise quand je suis avec mes ami(e)s », lâche dans un grand éclat de rire cette native de la Vallée de Jacmel scolarisée chez les « Filles de Marie ». Avec elle, la complicité s’installe, et elle s’ouvre. Sur son canapé aux coussins jaunes et au milieu de la petite table du salon de son bureau au ministère de l’Économie et des finances, il y a des tonnes de dossiers. « C’est comme ça tous les jours. Je dois lire avant de signer », confie cette économiste licenciée à la Faculté de droit et des sciences économiques en 1980 avant de décrocher deux maîtrises : l’une en gestion et techniques bancaires ; et l’autre en techniques de marché financier, en France.

C

ette technicienne qui a travaillé un bon bout de temps à la BRH avant de fonder avec Kesner Pharel et Nesmy Manigat le Group Croissance est très respectée dans le milieu. Dans l’administration publique aujourd’hui, avec le soutien de ses chefs, elle impose une cure. Celle de la « rationalité dans les dépenses publiques ». L’Etat haïtien est pauvre, mais tout est prioritaire. « Des fois, il faut faire le difficile arbitrage dans la répartition des ressources disponibles », soutient la ministre de l’Economie et des Finances. Sur son dos, on casse du sucre. Du gros sucre. Elle le sait. « Je suis large, généreuse avec mon argent, pas avec celui de l’Etat », tranche MCJM. « C’est la banquière en moi qui est chiche », concède, dans un autre éclat de rire, cette femme née à midi le 16 juillet 1956. MCJM, l’une des femmes les plus puissantes de la république aujourd’hui, n’est pas politique. Les nuances, la langue de bois ne sont pas son fort. Elle est « directe » et « trop brutale ». « C’est mon pire défaut. Je blesse des fois », reconnaît-elle, les mains jointes, comme si elle était au confessionnal. Marie Carmelle « aime les gens », pourtant. « Cet amour m’oblige à être sincère », explique-telle. Dans cet élan, elle avoue qu’elle était sceptique et même « horrifiée » au début à l’idée que Martelly devienne président de la république. Cependant, c’est une femme qui fait confiance aujourd’hui à l’ex-chanteur néophyte en politique. Derrière « le mimique frondeur », Martelly, selon elle, est « un homme très humble » animé par « la volonté de réussir et d’apprendre ». « Il fait confiance et ne met pas les bâtons dans les roues », témoigne la gardienne du Trésor de la république. Sur l’accoudoir de son canapé, une tasse contenant un potage de légumes. « J’ai grossi ces derniers temps, je surveille ma ligne », confie Marie Carmelle. Elle surveille aussi sa santé. Cette femme au contact facile a frôlé

la mort il y a quelques années. Elle s’est battue contre un cancer. « L’annonce du cancer coupe le souffle. Mais j’avais décidé de vivre en m’accrochant à ma foi et à ma volonté », raconte-t-elle. Les moments les plus difficiles étaient les séances de chimiothérapie qu’elle a faites en Haïti. « Mentalement, je m’étais préparée aux effets de la chimio que je faisais chaque 28 jours », explique MCJM, dont les convictions sont renforcées après cette épreuve. Elle raconte que sa maladie lui donnait quelques « avantages ». « Mes amis m’offraient plusieurs perruques et je pouvais changer de tête quand je voulais ! J’étais tantôt blonde, tantôt brune... », lâche-t-elle dans un autre grand éclat de rire. Médaille de la Vierge en pendentif, MCJM n’est pas « mystique ». « Non, je ne le suis pas », indique la petite sœur de Yves Benoit, l’une des grandes figures de la franc-maçonnerie en Haïti, avec un zeste d’étonnement. « Je suis croyante... Très », insiste cette adepte du « pouvoir de la volonté ». Celle qui « n’aime pas rester seule » et qui a peur dans l’obscurité est viscéralement attachée au contact des autres. En amour, il y a eu des coups de cœur ? « Non, des coups de tête. Je suis plutôt cérébrale », soutient-elle, spontanée dans ses réponses. Comme d’autres professionnels haïtiens, Marie Carmelle Jean-Marie, était à l’extérieur du pays ce fameux mardi 12 janvier 2010. Les images qui tournaient en boucle et les nouvelles au compte-goutte étaient insoutenables. « J’ai appris la mort de certains de mes amis dont Philippe Rouzier et Micha Gaillard. Dans tout ça, l’impuissance était le plus dur », explique

MCJM qui travaillait alors pour une institution financière à Cuba. Le 16 janvier, elle rentre en Haïti dans un convoi humanitaire de Aide et Action en provenance de la République dominicaine. « Ce que j’avais vu était terrible », confie Marie Carmelle. «J’avais décidé de rester, de mettre la main à la pâte.» Et depuis, elle est là, au pays. Ministre de l’Économie et des Finances, elle est favorable au renforcement du secteur privé. « Je suis en faveur du moins d’Etat pour mieux d’Etat », plaide MCJM. Elle égratigne toutefois ce secteur privé trop orienté vers le commerce et le profit à court terme. Il n’y a pas de croissance et de développement sans un secteur privé dynamique, poursuit la MEF, favorable à un partenariat public/privé. « Les avantages fiscaux ne remplacent pas les investissements », fait remarquer MCJM. L’Etat peut fournir des apports sous des formes diverses. « Je pense que c’est la stratégie gagnante à mettre en place », assure « Madame Rigueur », ange pour certains, et démon pour d’autres. Cependant, quand elle a le blues, elle mange. Son plat favori : « kraze griyo ». Il n’y a pas mieux pour «kraze» le stress et voir les bons côtés de la vie, soutient cette femme crue, semblable à un livre ouvert... Roberson Alphonse


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Jeudi 4 avril 2013

Ciba fait forte impression en terre voisine

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ous le haut patronage de Digicel, l’équipe de basket du Comité interscolaire du basketball (Ciba), supportée par la Sogebank et Riz Méga, s’était rendue durant la période pascale à Santiago de los Caballeros (République Dominicaine) en vue d’affronter respectivement ses homologues de Colegio Cupes et de l’Université Utessa en match amical pour préparer le tournoi quadrangulaire devant marquer le 25e anniversaire de son existence. Forte d’une délégation de plus d’une vingtaine de personnes dont dix joueurs, l’équipe de basket du Ciba a été impitoyable face à ses adversaires (Colgio Cupes et Université Utessa) au terme des deux tests matches disputés le samedi 30 mars 2013 dernier. D’abord, les protégés de Jacky Philémon ont disputé leur premier test match aux environs de 4h PM. Bien orchestrée au tour d’Alex Ellissaint, auteur (26) points et 3 blocs, la sélection du Ciba a pris la longueur de l’équipe du Colegio Cupes pour cinq points d’écart (84-79). Fait inédit, tout au long de la rencontre, les Dominicains n’ont jamais pris le dessus face aux Haïtiens, et ce, jusqu’au terme du match. A l’arrivée, ils se sont imposés pour la plus grande joie des haïtiens vivant en République voisine. S’exprimant suite à la victoire des siens, Emmanuel Bonnefil s’est montré satisfait de la performance de ses protégés. « Un fait est certain, nous étions très accablés par le voyage car nous ne sommes arrivés qu’ici dans la soirée du vendredi. Toutefois, les joueurs ont su sortir le grand jeu pour s’imposer face à des Dominicains qui avaient l’avantage du terrain et qui avaient pour devoir de triompher face à nous. Sans vous cacher, je suis satisfait de la prestation de mes joueurs », a fait savoir le patron du Ciba qui au passage a salué la performance individuelle d’Alex Ellissaint. « Il a

remercier le Ciba et les sponsors pour nous avoir donné la possibilité d’aller étonner les Dominicains dans leur fief », a déclaré tout sourire, Ellissaint Alex. Enfin, visite guidée à destination de certains monuments historiques de la ville de Santiago de los Caballeros et achats de certains produits dominicains, ont complété la tournée de la délégation haïtienne en terre voisine. Signalons que plusieurs dizaines de fans haïtiens (200 environs) avaient pris d’assaut l’enceinte de Colegio Cupes pour assister aux deux rencontres devant disputer la sélection du Ciba qui prépare d’arrachepied le tournoi triangulaire marquant son 25e anniversaire, le 9 mai, dans lequel devrait participer, trois équipes. Hors mis, l’équipe du Ciba, les deux autres seront issues respectivement de la Dominicanie et de la Martinique.

Résultats des deux matches

Samedi 30 mars 2013 Sélection Ciba – Colegio Cupes : 84-79 Alex Elissaint (26) points Université Utessa – Sélection Ciba : 48-58 Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH! Panier de Elicin Alex (Ciba) sous le regard du Dominicain Josué Henriguez (Photo Yonel Louis)

été énorme. En passant, j’ai constaté certains dirigeants Dominicains l’ont approché peut-être pour le convaincre d’accepter une bourse d’étude », a-t-il ajouté. Ensuite, dans la soirée, l’équipe du Ciba s’était montrée insatiable en dominant pour (10) points d’écart une équipe d’all stars issue de l’Université

Utessa composée d’étudiants haïtiens. Au final, les hommes du Ciba ont pris la longueur d’Utessa (58-48). « Nous avons prouvé en République Dominicaine que nous pouvons faire beaucoup de choses. Il suffit que nous ayons un minimum d’encadrement de la part des responsables au plus niveau de l’état. Je tiens à

Qu’est-il arrivé à Plaisir ? Les agents de la Police de Mirebalais ont failli appréhender l’entraîneur de l’América FC de Cayes dimanche 31 mars dernier au parc Saint-Louis de Mirebalais lors de la rencontre mettant aux prises, l’équipe locale face à l’América FC (1-0). Pour sauver sa peau, Jean Wilcuins Plaisir s’est jeté contre un mur peu avant le coup de sifflet final, et depuis, il n’a pas mis les pieds pour diriger les séances d’entraînement de l’équipe cayenne. « Plaisir a démissionné de son poste », a clairement fait savoir le Secrétaire général du club occupant l’avant dernière place du championnat national de première division après la sixième journée.

Placé sur un siège éjectable suite aux mauvais résultats de l’América FC, pointé à l’avant dernière place, avec (4) points gagnés sur (18) possibles dans la compétition reine du pays, et ce, après six journées, Plaisir a remis sa démission. Une décision provoquée selon toute vraisemblance par les incidents survenus dans le match face à l’AS Mirebalais disputé dimanche dernier au parc Saint-Louis. Selon un reporter local, des agents de la Police munis d’un mandat d’amener, ont investi expressément l’enceinte du parc pour appréhender l’entraîneur, Plaisir. Ce dernier ne fait que se jeter contre un mur pour échapper bel de cette

arrestation. Joint au téléphone, le Secrétaire général de l’América FC a confirmé l’information. « Plaisir nous a déçu, et ce, pour non seulement ce qui s’était passé à Mirebalais, mais aussi pour d’autres choses regrettables. Ajouter à tout cela, les résultats de l’équipe sont plus que catastrophiques. Il était clairement dit que l’América devait en principe avoir au moins (8) points, après cinq journées de compétitions. En revanche, l’équipe n’a engrangé que (4) unités sur un total de (18) possibles », a regretté Erold Zamor. S’exprimant sur l’absence de Plaisir, le Secrétaire général de l’América en a profité pour

Conflit d’intérêts: attention danger! Qui avait dit qu’être à la fois dirigeant de club, d’association ou de fédération sportive et cadre au ministère des Sports pose un problème d’éthique? Aujourd’hui, certains qui partageaient ce jugement se retrouvent dans la situation de mentir à eux-mêmes. Tel est le cas de certains des nôtres, journalistes sportifs actifs, qui se retrouvent attachés de presse au service du MSAC. Ont-ils du mal à se regarder dans un miroir? . Sans doute et consciemment, ils confondent le rôle d’éclairer l’opinion sur les problèmes réels du sport avec celui de faire la promotion des actions du ministère. En Haïti, les conflits d’intérêts ont la vie dure. Dans le sport, quand cette situation perdure, on court le risque de travailler à la perte de valeurs à plusieurs niveaux. Il est navrant de constater que nous marchons inexorablement vers cette perte.


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Jeudi 4 avril 2013

Judo : XXIXe championnat national

Josué détrône Robenson Beaucicaut

Linouse Desravines conserve son titre en 52 kg (Photo : Moranvvil Mercidieu)

Une phase de la finale Josué Desprez (au sol) et Robenson Beaucicaut (debout). C’est pourtant Desprez qui s’impose sur ippon pour devenir champion national en 73 kg (Photo: Moranvil Mercidieu)

L

a fédération haïtienne de Judo a organisé du 30 au 31 mars 2012 la XXIXe édition du championnat national de Judo au Gymnasium de la Rue Romain. Si Linouse a pu vaincre la résistance de Sabiana pour conserver son titre en 52 kgs, Robenson Beaucicaut a mordu la poussière devant le revenant Josué Desprez. Et, le moins que l'on puisse dire, ceux qui avaient fait le déplacement ont vu pour leur argent. Il y avait la présence de l'ancien poids lourd, Joël Brutus pour assister à l'évènement, il y avait des spectateurs mais surtout, il y avait ce ramassis d'athlètes de toutes catégories venues au gymnasium les uns pour essayer de conserver leur couronne de champion les autres pour contester des suprématies. C'est le cas par exemple de la jeune Sabiana qui disputant la catégorie 52 kgs féminin senior pour la première fois, savait qu'elle allait devoir défier une championne émérite en la personne de Linouse Desravines. Ou par exemple d'un Josué Desprez qui longtemps roi de la catégorie des 66 kgs faisait son retour en 73 kgs où trône en maître un certain Robenson Beaucicaut. Même en catégorie des 48 kgs dames, Gerdine Matthieu, reine de cette catégorie pendant quelques temps mais en délicatesse avec une épaule depuis deux ans, tentait d'effectuer son retour, histoire de reprendre sa couronne des mains de Félix.

Desprez surprend Beaucicaut en 73 kgs La finale de la catégorie des 73 kgs homme a mis aux prises les deux plus sérieux prétendants à la couronne. Josué Desprez, ancien champion de la catégorie 66 kgs et qui passé dans la Ligue de la Diaspora a grimpé en catégorie 73 kgs et le champion en titre, Robenson Beaucicaut, celui qui règne en maître dans cette catégorie depuis trois saisons. Même Abdias Lamour qui lui contestait cet honneur depuis trois ans ne s'est pas présenté. Histoire de ne pas essuyer un nouveau revers. Le public du gymnasium qu'on pouvait évaluer à environ 500 spectateurs s'est mis debout pour saluer l'annonce du combat de la finale du 73 kgs. En Jidogi bleu délavé qui conférait une certaine noblesse liée à l'expérience, Robenson Beaucicaut montait sur le tatami avec une certaine assurance. Et le Jidogi bleu neuf de Josué Desprez semblait indiquer le nouveau venant, l'inexpérimenté le challenger. Dès l'entame du combat, c'est Beaucicaut qui se montre plus entreprenant et la première escarmouche vient quand le dos de Josué touche le tatami, seulemant avec les deux pieds joints sur la ceinture de Beaucicaut, on a l'impression qu'il allait tenter un tomoe nage et le combat continue. Au moment où l'on s'attendait le moins, Josué Desprez endort Beaucicaut et

effectue une attaque foudroyante qui ne laisse aucune chance à Beaucicaut qui concédait et la victoire et le titre. En catégorie 52 kgs dames Ne s'étant pas contenté de son titre de championne nationale 52 kgs

en catégorie Juvénile, Sabiana Anestor s'est hissée en catégorie senior pour accéder jusqu'en finale et défier la reine de cette catégorie, Linouse Desravine. Agressive et intelligente, la Judokate de Trou du Nord a longtemps résisté contre Linouse Desravines avant de faire deux fautes synonymes de victoire à la championne nationale qui conserve son titre. Toutefois, Sabiana a montré de sérieuses qualités technique qui pourraient faire d'elle un sérieux challenger à son bourreau qui avait disputé les Jeux Olympiques de Londres 2012. A noter la victoire de Victor Jean-Baptiste en catégorie -100 kgs homme, la victoire finale de Barbara Lamour en 70kgs dames, celle de Félix dans la catégorie 48 kgs où Gerdine Matthieu n'a pu prendre que la 3e place. Enock Néré/ nereenock@gmail.com

Qu’est-il arrivé à Plaisir ? faire ces précisions. « Il n’est plus l’entraîneur de l’América FC. D’ailleurs, il nous a appelé pour e x - primer son regret parce qu’il se trouve dans une situation compliquée et qu’il ne peut pas continuer avec nous. C’est Ganner Augustin qui va assurer l’intérim jusqu’à ce que nous ayons trouvé un entraîneur capable de conduire à bon port le navire cayen », a conclu Erold Zamor. L’équipe de rédaction de l’ashaps.com a essayé en vain de parler au téléphone avec Jean Wilcuins Plaisir pour avoir sa version des faits. Ce dernier n’est tout simplement pas joignable. Toutefois, mercredi matin, il nous a laissé ce message via son compte facebook. « Les gens racontent des conneries sur mes affaires passées, je suis retourné sur Paris, et ce depuis hier (mardi). C’est fini avec Haïti, je suis fatigué. On en reparlera

», a-t-il écrit. La démission de Plaisir porte à deux, le nombre d’entraîneur qui avait commencé la saison 2013 à la tête de l’une des (12) équipes évoluant dans le championnat national de première division, pour une raison ou pour une autre, n’est plus aux commandes de l’équipe en question, et ce, après seulement six journées. Signalons que les dirigeants du Tempête FC de Saint-Marc avaient remercié depuis la deuxième journée, Philippe Bénira, et c’est Wilnot SaintJuste qui prend les rênes de l’équipe « belle colonne ». Au Cap-Haïtien, les dirigeants du Fica ont fait appel à Maxime Auguste pour épauler Toto Calixte aux commandes de l’équipe cinq étoiles. Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com


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