Joëlle Donatien, la danse comme liberté

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AGENDA DE

Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse e-mail suivante : daphneyvalsaint@gmail.com Mercredi 3 juillet 2013

Salsa night à The Irish Embassy

possession des micros de Irish Embassy et profitez de cette chance inouïe qui vous est offerte de chanter ailleurs que sous votre douche lors des Karaoké Night animés par Rachou. Admission : gratuite

Kali et de BélO à Café Trio

Havana Guitar Night fête cette année son cinquième anniversaire. Pour l’occasion, ils offrent aux fans qui ont fait de Havana un rendez-vous incontournable un grand concert qui débutera sous le coup de 8 h 30 au Café Trio avec le chanteur martiniquais Kali et BélO. Les tickets sont déjà en vente au Café Trio. Admission : 1000 gdes

Thirsty thursday à Royal Oasis

voyage à travers le temps. Et ce jeudi, ce sera encore retro ! Les dj Mike, Fullblast et Franco the Saint se proposent de vous faire redécouvrir tous les hits qui ont marqué votre enfance ou encore votre jeunesse à cette édition Throwback. Munissez-vous de votre bonne humeur mais aussi de vos pièces d’identité, ils pourraient bien être sérieux concernant la restriction d’âge, et rendez-vous à Royal Oasis dès 7 h p.m. Admission : Gratuit pour les dames âgées de 18 ans, et plus US $10 pour les hommes de 21 ans et plus

Toxic à The Backyard

Refaites le tour du répertoire de la bande à Pascal à The Backyard ce jeudi

Le traditionnel « Thirsty thursday» présenté par Power Surge continue son

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FANS

Ne ratez pas les leçons de Salsa qu’offre Harry Policard à Harry Village tous les mercredis de 8 h à 10 h p.m. Et, mesdames, profitez d’un prix spécial pour les cocktails !

Vente-Signature à l’Institut français en Haïti

En amont du lancement du festival « Vue du Polar », par l’association Le Petit Lectorat, l’IFH vous propose de redécouvrir les ouvrages phares de Gary Victor. ‘‘A l’angle des rues parallèles’’, ‘‘Nuit albinos’’ ou encore ‘‘La Piste des sortilèges’’… Autant de classiques de Gary Victor, dont des extraits seront lus par des comédiens et que vous aurez l’occasion de lui faire dédicacer ! Gary Victor présentera également son dernier ouvrage, ‘‘Histoires vues et entendues dans un tap-tap’’. Les amoureux de la plume de Gary sont donc attendus dans les locaux de l’institut à partir de 7 h p.m. ce mercredi ! Admission : Gratuite

Jeudi 4 juillet 2013

Jedi Mizik à l’IFH avec Darline Desca

A l’occasion du lancement de son nouvel album, ‘‘A plein temps’’, L’IFH vous invite à (re)découvrir la voix et le répertoire de Darline Desca. La jeune auteure, compositrice et interprète attend le public en général dans les jardins de l’institut dès 7 h p.m. Admission : Gratuite

Karaoké Night à Irish Embassy

Chaque jeudi, dès 8 h pm, prenez

entre 8 h et minuit. Amateurs de bon compas, à vos marques ! Admission : 500 gdes

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Joëlle Donatien

la danse comme liberté Avec son école ce samedi, elle présente « Sarafina, cri de liberté », un spectacle qu’elle a déjà fait jouer en 2007. Tout comme l’héroïne du long métrage éponyme, Joëlle Donatien a fait de la danse son cheval de bataille pour la liberté de son corps et de son âme. En plus de trente ans, elle a su la transmettre à toutes les promotions de son école qui est comme sa couvée. Joëlle, c’est une amazone de 1,61 mètre. Très directe, très nature, avec elle, pas de mots incompris, pas de termes redondants. Elle nous reçoit sur une galerie très aérée tandis que sa fille cadette Alexandra mène les répétitions sur les mélodies gospel du long métrage sud-africain. Elle se rappelle que petite, au collège du Sacré-Cœur, une certaine Nadine Dorlette (ndlr : mère de la tennisgirl Victoria Duval) suscitait de l’émulation de par sa dextérité en matière de danse. Elle raconte que celle-là brillait dans tout ce qui avait comme activité parascolaire où l’on était censé danser. Voulant jouer dans la cour des grandes, Joëlle demande à ses parents d’aller s’entraîner juste en face de l’école, en l’occurrence chez l’illustre Vivianne Gauthier. Chez cette danseuse émérite, elle s’y initie au folklore. Elle passera à d’autres écoles dont celle de Ketly Jean-François Durand ou celle de Régine Mont-Rosier Trouillot pour le classique et le moderne. La battante prend part à tous les séminaires de danse. En 1992, déjà loin dans sa carrière, elle rejoint le Ballet folklorique d’Haïti. Vers 1980, en parallèle, elle fait des études en secrétariat à l’école Christ-Roi. Vers la fin des études, une tante lui suggère d’ouvrir une école, puisque selon cette dernière, la danse a toujours été son monde. Joëlle a toujours été une fille obéissante ; elle investit donc toutes ses économies pour transformer sa résidence privée, à Fontamara, le 1er décembre 1979. Elle y reçoit trois élèves, puis cinq…, tous du quartier. En mai 1981, elle donne un spectacle d’essai au Collègue du Sacré-Cœur devant des parents, des sympathisants. Deux ans plus tard, la professionnelle s’ouvre au grand public à l’Institut Français. Elle fait salle comble et s’engage à continuer. Dans son best-off, elle compte des spectacles-concepts tels que Hansel

et Gretel, La Petite sirène, Le Roi lion, Blanche-Neige, la Belle et la Bête… Côté haïtien, « Haïti terre de mystères », « Gouverneurs de la rosée ». Sarafina, qu’elle présentera samedi soir au Parc historique, a été présenté en 2007. On remet le couvert cette année, selon sa fille Alexandra, en écho à la présence de Nelson Mandela dans les nouvelles ces jours-ci et « en hommage à la liberté, qui est importante pour l’homme », soutientelle. A son école, la relève est déjà assurée. Joëlle et sa fille aînée, Stéphanie, s’occupent des juniors, tandis qu’Alexandra, la cadette, dirige les seniors. Pour Alexandra, la danse c’est la vie. C’est peu dire pour une chorégraphe qui enseigne depuis l’âge de 14 ans. C’est elle qui a eu l’idée de séparer les grands des petits. Elle croit que les grands, de par leur expérience, doivent être canalisés vers une professionnalisation de leur acquis. Et pour cause, en dehors de leurs spectacles annuels, ces derniers, depuis 2005, partent se produire dans d’autres circonstances, comme pour la visite il y a naguère du président de la Fifa en Haïti, le congrès de l’AMH ou le gala des scouts. « On apprend aux enfants à sortir d’eux-mêmes », c’est ainsi que Joëlle résume la philosophie de son école. Elle dit prendre tout son temps à leur faire travailler leur corps, leur maintien… Avec humour elle nous dit qu’une danseuse doit être reconnue dans une foule avec seulement le maintien de son corps. Chez Joëlle, rien ne se fait à la va-vite, un spectacle se prépare en au moins cinq mois. Elle en donne en général deux par année. Les grands défis à relever au cours de ces spectacles sont, pour elle : un désir de toujours se surpasser ; le souci d’embarquer le public dans le jeu au point qu’il y participe ; faire en sorte que ses danseurs intériorisent les personna-

ges qu’ils incarnent. La chorégraphe n’est pas très critique à l’égard de la danse de nos jours. Bien au contraire, elle se dit heureuse de constater que tout le monde danse. Quand je lui raconte que ma collègue Daphney Malandre, qui est d’une rare beauté, peine à bouger son corps, elle lui conseille par personne interposée de se laisser-aller. « Il te faut commencer par les faux-pas, ma chérie, dit-elle, et comme pour paraphraser Tabou Combo, tout fo pa se dans, tu dois aller plus loin que ta peur. » Sa danseuse préférée c’est sa fille Alexandra. Elle l’admire tant pour sa force et son énergie que pour son âme. Quand Joëlle n’est pas en train de danser elle se met au gym pour prendre soin de son corps. Elle s’aménage des heures de repos dans la journée. Elle fait en sorte de manger deux heures avant la répète et prend de l’hyper léger après. Pour encourager la production nationale, Joëlle Donatien fait confectionner

ses costumes de spectacles par des couturières qui lui sont fidèles depuis le début. Elle s’inspire toutefois des modèles tirés des catalogues de Dance Teacher, une fondation américaine qui fournit de la formation continue pour les chorégraphes à travers le monde. Joëlle et ses filles ont chacune assisté à plusieurs de ces séminaires qui se donnent en été. Pour revenir à l’actualité, rappelons qu’en soirée unique, elle présentera « Sarafina, cri de liberté » avec les seniors au Karibe Convention Center ce samedi à compter de 7 pm, soit près d’un mois après que les juniors ont présenté « Petit Tour du monde de la danse » et « Carnaval de Jacmel » les 15 et 16 juin. Chancy Victorin chancyzon


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L’Académie de danse

Régine Mont-Rosier Trouillot a pré

Aladdin

La comédie musicale Aladdin, présentée par l’Académie de danse Régine Mont-Rosier Trouillot en collaboration avec Haïti Spectacle du metteur en scène Bertrand Labarre, a épaté plus d’un les 29 et 30 juin au Parc H

Les prisonnières qui exécutent un Gangn

Le jeu d’ensemble de Jasmine, du Sultan (Bertrand Labarre) et de Jafar a ravi

Abu et Aladdin dans une figure spéciale

Jasmine, Noa Montero, dans le rôle du tigre et les petites fées

Les Égyptiens. Costumes, décor, éclairage et scénario ont contribué à la réussite du spectacle

Emilie, Kiahna, Chloé, Carla, Zaida, Indyr


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résenté

Gabrielle Rouzier superbe dans son rôle d’Abu le singe

Historique de la Canne à Sucre

Aurélie Anglade et Frantziou qui ont bien exécuté leurs rôles de Jasmine et d’ Aladdin

Régine Mont-Rosier Trouillot très fièere d’Aurélie, qui, grâce à une bourse d’études, part apprendre, les arts de la scène à New York.

Anaël Barrau, qui part cet été pour le Bolshoi en Russie

nam style à leur façon

rah et Adrianna posent pendant l’entracte

A la fin du spectacle, les danseurs, chanteurs et acteurs se font applaudir chaudement par un public très satisfait. Bravo Régine !


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Championnat Ligue Region Ouest de Volley-ball:Recompense

Carline Pierre, meilleure joueuse 2013 Venue à Port-au-Prince à cause de ses études universitaires, Carline Pierre a intégré Magic (un club ressuscité) avec qui elle vient de réaliser le doublé Championnat/ Coupe LVBRO de volley féminin dès sa première participation et distinguée comme meilleure joueuse des compétitions LVBRO 2013. Portrait d’une battante.

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m 70 environ pour 65 kgs, réservée et la mine taciturne, Carline Pierre avec son visage rond et ses grands yeux laisse toujours l’impression de vouloir se retirer de la foule pour se réfugier ailleurs. Peu bavarde, les yeux empreints d’une certaine mélancolie, elle suit les rencontres qu’elle ne dispute pas avec froideur et ne sourit que très rarement lorsqu’une action intéressante l’exige. Pourtant, quand Carline Pierre, joue, son apport à Magic est considérable. La preuve, Magic a réalisé au cours de cette première saison avec elle dans l’équipe, ce qu’elle n’a jamais pu réaliser depuis 15 ans, même lorsqu’il réunissait, Alexandra Légentus, Ruth Mitchell Antoine, Lyphia Jean-Baptiste, Myriam Lizaire, Starline Charles et consorts..., : le doublé Coupe/Championnat. Chez les Artilleurs avec qui elle a remporté 5 titres nationaux plus 3 volley X-tra, les joueuses dominicaines empêchaient toujours de voir l’énorme travail que réalisait cette attaquante/receveuse toujours calme mais surtout toujours utile. Il a fallu son passage à Magic ou bien entouré certes (Jeannève Scutt, Lyphia JeanBaptiste, Esther Joachim, Fabiola Ignace (libero), Rose Jallye Salomon et surtout de la longiligne et désormais efficace Rachelle Laurentis), elle parvient à montrer son leadership et surtout sa grande capacité de bosseuse. Sur le parquet du collège SaintPierre, ses attaques foudroyantes, ses blocs ajustés, mais surtout sa capacité à guider le groupe vers un objectif commun lui ont permis d’être distinguée : « Meilleure joueuse de la saison » En dépit de ce double sacre avec Magic le 3e enfant de feu Nerzeus Pierre et de Chimène Aubert ne compte pas se reposer sur ses lauriers. « Je veux faire mieux et plus », confie Carline Pierre, plus thé que café et pourtant fan de Tico (Tigers) et Sainvilia Robert (Artilleur). De Tico, elle aime la puissance, l’agressivité, la lecture du jeu et de Sainvilia (Silotte) la générosité, le leadership. En sélection nationale A, Carline Pierre a le même leitmotiv : travailler, s’améliorer. Elle rêve, comme tout athlète, de médailles, de trophées. Loin de ses terres dans le Nord, elle fait son chemin, s’intègre un peu plus chaque jour. Quand Carline Pierre a fait ses débuts à 16 ans à l’école Salésiennes,

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En route vers la

Haïti : Les grands absents de la Gold Cup 2013

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ohnny Placide, Frantz Bertin, Peter Germain et Bruni Pierre Richard seront les quatre grands absents haïtiens de la Gold Cup 2013. Pour le premier, des raisons familiales sont officiellement évoquées pour justifier son absence, alors que dans les coulisses, il lui serait reproché d’être l’instigateur de la grève des sélectionnés avant la demi-finale de la Coupe des nations caribéennes en décembre 2012. Frantz Bertin semble ne plus rentrer dans le plan du sélectionneur, même s’il reste encore disposé à servir. Peter Germain a été écarté à cause de son tempérament caractériel et déstabilisateur qui nuirait à la stabilité du groupe. Bruni Pierre Richard est absent parce qu’il a tout simplement tiré sa révérence après avoir disputé 4 Gold Cup (2000, 2002, 2007 et 2009).

Carline Pierre sous les couleurs d’Haïti en République dominicaine en mars 2013 (Photo : Enock Néré)

à quelques kilomètres de Babiole, à Vertière où son cordon ombilical est enterré, personne ne lui avait prédit ce parcours dans le volley ball. Grand yeux posés sur un visage rond, 1 mètre 68 environ pour moins de 65 kilos, Carline, une démarche semblable aujourd’hui à celle d’un paon, a faillit arrêter. Une fracture au bras droit avait découragé ses parents. Mais son amour pour le jeu a fini par péter la cage de craintes de ses parents protecteurs. Depuis, ils n’ont pas de regrets, selon Carline Pierre qui vit sa vie tranquillement entre l’université de Port-au-Prince où elle étudie les sciences administratives et son copain. Carline Pierre a su apporter sa grande expérience du volley-ball à ses coéquipières avec humilité et calme. « Nous formons un groupe d’amies qui disputent la compétition sans se mettre la pression mais aussi sans oublier de nous faire plaisir » reconnait, la passeuse, Jeannève Scutt. Et cela a marché. A la réception comme en attaque, Carline Pierre a brillé de mille feux et impose sa loi aux autres formations concurrentes, contribuant ainsi à mener Magic au premier doublé de son histoire. Fiche technique Nom : Pierre Prénom : Carline Date de naissance : 27 décembre 1988 Lieu de naissance : Cap-Haïtien

Niveau d’études : Universitaires/ Sciences Administratives Etat Civil : Célibataire/A un petit ami Sport pratiqué : Volley-ball Poste : Attaquante/Receveuse Palmarès : Vainqueur championnat national : 2006, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 Vainqueur volley X-tra : 2009, 2011, 2012 Vainqueur championnat Ligue de la Region Ouest de Volley-Ball (LVBRO 2013) et Coupe de la LVBRO 2013 avec Magic Clubs successifs : Artilleurs du Cap-Haïtien/Magic Distinction : Meilleure joueuse de la saison 2013 en LVBRO Ses préférences Plat : Cornflakes+lait Boisson : jus naturels Couleurs : Mauve, jaune, marron Joueurs : James Pierre son frère Joueuse : Aubert Saint-Vilia (Sa tante et excellente attaquante des Artilleurs et des Tigresses) Roberson Alphonse roberson_alphonse@yahoo.com Et Enock Néré nereenock@gmail.com enocknere@lenouvelliste.com twitter : @nenock

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH! A qui profite le marchandage?

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ue rapportent à nos joueurs les droits de retransmission des rencontres internationales de l’équipe nationale? Ces droits ont toujours été l’objet de polémique entre des revendeurs et des acheteurs de tout acabit. A chaque compétition internationale, les sélectionnés fournissent le spectacle et sont les derniers à savoir combien il rapporte. Les droits de télévision ont un coût, mais leur valeur marchande demeure souvent un secret bien gardé. L’équipe nationale passe souvent pour être le dindon de la farce. Il lui arrive même de quémander pour payer ses frais d’hébergement à l’étranger aux dires de son patron. Droits de télévision, on négocie par-ci, on avalise par-là. Il y a toujours quelqu’un à qui profite le marchandage .


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Gold Cup 2013/selection nationale

Monuma Constant Jr ou le football de père en fils Depuis l’arrivée de Blake Cantero, Monuma Constant Jr semble être le joueur évoluant en championnat national qui l’a le plus impressionné. Jamais, il n’a omis de l’appeler et, contre l’Italie en amical, il l’a même testé en défense centrale. Mais qui est ce Monuma Constant Jr ? Il l’avoue haut et fort. Son point fort c’est sa vision du jeu. Fils de footballeur et frère de footballeur Monuma Constant est né du football, s’est nourri du football, a grandi dans le football et est devenu naturellement footballeur. Il a même entraîné son demi-frère Fabio Testi dans son sillage.

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onuma Constant Jr prend naissance le 1er avril 1982 des oeuvres de Monuma Constant, un excellent joueur du Violette Athlétic Club et de Josette Nérée, une passionnée de football. Trop amoureux, le couple décide que le rejeton sera tout simplement : Monuma Constant Jr. Naturellement, buvant du lait maternel d’une passionnée de football, Monuma Constant Jr grandit dans les parages du football et surtout avec le football dans le sang. Très jeune, il montre toute l’aptitude d’un jeune footballeur doué. Et comme papa et maman aiment le football, il trouve l’appui des deux pour pouvoir pratiquer et cela fait des étincelles. Et comme son papa jouait au sein du Violette, c’est au sein du « vieux tigre » que le jeune footbal-

Monuma Constant Jr

leur joue ses premières gammes puis fait ses premières armes. Puis il a la bougeotte. Il intègre le Don Bosco de Pétion-Ville pendant quelque temps. Puis, comme son petit demi-frère Fabio Testi, constamment à ses baskets durant leur enfance jusqu’à devenir footballeur, évolue à l’Association sportive de Carrefour (ASCAR), Monuma rejoint l’ASCAR et fait la paire avec Fabio. Quand l’ASCAR descend en D2, les deux sont allés faire la paire au Racing club haïtien. Une paire qu’on ne réunit plus souvent, puisqu’études obligent, le jeune Fabio n’est plus en Haïti. En sélection, c’est le jeune Fabio qui attirait souvent l’attention en équipe olympique alors que Monuma

Constant Jr semblait passer inapperçu. Inapperçu à un point tel que jusqu’en 2009, il n’était que sporadiquement convoqué. Une négligence qui prend fin à la fin de 2009 quand Jaïro Rios Rindon prend le groupe en main. Cependant le Colombien tergiverse et quand on a Mones Chéry et James Marcelin disponibles, on n’a plus envie de regarder s’il y en a d’autres d’autant que Wagneau Eloi avait eu le temps de tester le jeune Peterson Joseph au poste de milieu récupérateur. Et vint le séisme, mais là encore, l’équipe haïtienne ne fait pas souvent appel à Monuma. Et puis vint le Qatar. Appelé pour porter secours au milieu du terrain, Monuma Constant Jr inscrit un but venu d’ailleurs et permet à la sélection haïtienne de battre le Qatar, pays hôte de la Coupe du Monde de 2022 1-0. Une frappe du pied droit de plus de trente mètres que le portier qatarite cherche encore. Depuis, le milieu du terrain du Racing club haïtien s’installe en sélection. Quand, en mai 2012, Israël Blake Cantero prend les commandes, Monuma Constant Jr est le joueur local qui a été le plus présent sur ses petits papiers. Appliqué, doté d’une bonne lecture de jeu, polyvalent il est, avec Belfort et Péguero, le joueur qui semble avoir le plus retenu l’attention de Blake. Pour ce père de trois enfants, ce n’est que le résultat d’un travail de longue haleine même s’il lui reste encore à peaufiner son jeu de tête. Un travail de longue haleine dont ce tireur de coups francs devrait récolter les fruits lors de la Gold Cup de 2013.

Fiche technique Nom : Monuma Prénom : Constant Jr Date de naissance 1er avril 1982 Lieu de naissance : Port-auprince Niveau d’études : Universitaire Etat Civil : Célibataire/3 enfants Nom du père : Monuma Constant Nom de la mère : Josette Nérée Position de naissance : Ainé de la famille Sport pratiqué : Football Position : Demi défensif Clubs successifs : Don Bosco, ASCAR, Racing Club Haïtien Palmarès : néant

Ses Préférences

Plat : Spaghetti Boisson : Coca Type de musique : Jazz Groupe musical : Barikad Crew Chanteur : Izolan/Fantom Actrice : Eva Mendez Acteur : Tom Cruise Chanteuse : Beyonce Monuma Constant Jr aime les gens sincères et évidemment déteste l’hypocrisie.

Enock Néré/nereenock@gmail.com

transfert

Jean-Jacques Pierre : deux saisons au SM Caen

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n stage du côté de Montréal (Canada) avec la sélection haïtienne de football qui prépare la 12e édition de la Gold Cup (7 au 28 juillet), le défenseur central haïtien formé au Cavaly AS de Léogâne, a prolongé de deux saisons son contrat avec le Stade Malherbe de Caen. « C’est une grande satisfaction », apprécie JeanJacques PIERRE. L’ex capitaine du FC Nantes Opine. Sa prolongation : “Je me sens bien ici” “Accepter la proposition de prolongation du club, c’était naturel

pour moi. On est dans la continuité du projet qui a été mis en place. C’est donc un choix logique et une grande satisfaction. Je me sens bien ici. Le club souhaitait me conserver, le coach me l’avait confié avant la fin de saison. Il est normal qu’on soit parvenus à trouver un terrain d’entente pour que je reste.” Sa première saison : “J’ai apporté ce que j’ai pu” “Sur le plan individuel, je pense avoir réalisé une saison satisfaisante. Lorsqu’on a fait appel à moi, j’espère avoir répondu présent. J’ai apporté ce que j’ai pu. Sur le plan collectif, cette

saison nous laisse, en revanche, un goût d’inachevé. Malgré le fait qu’on a longtemps occupé le podium, on n’a pas réussi à atteindre l’objectif qu’on s’était fixé. Cela reste donc une déception.” Son rôle de leader : “Ce qui compte, ce sont les actes” “Endosser plus de responsabilités dans le vestiaire ? Moi, je ne raisonne pas spécialement comme ça... Les mots, c’est bien. Mais le plus important, c’est d’avoir un comportement irréprochable sur le terrain. Si, en tant qu’ancien, tu es exemplaire dans ta façon de faire, tu parviendras à en-

traîner les plus jeunes dans ton sillage. Parler, ça ne doit pas être une fin en soi. Ce qui compte, ce sont les actes, l’exemple que tu donnes au reste du groupe...” La racine de Jean-Jacques Pierre Jean-Jacques PIERRE. 32 ans. Né le 23/01/81 à Léogâne (Haïti). Défenseur central. Clubs successifs : AS Cavaly (Haïti, 1994-2002), Arsenal de Sarandi (Argentine, 2002-2003), Club Deportivo Morón (Argentine, 2003-2004), CA Peñarol (Uruguay, 2004-05), FC Nantes (2005-11), Paniónios GSS (Grèce, janvier 2012juin 2012) et SM Caen (depuis juillet 2012). Désormais lié avec Malherbe jusqu’en juin 2015. Source : smcaen.fr


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DE VOUS A MOI

Chères croyances Mezanmi ! J’ai dû demander à mon interlocutrice de m’excuser, tellement je mourais de rire. Le pire, c’est que j’étais en train de me faire masser, mais là, il n’y avait vraiment pas moyen de rester tranquille ou immobile sur la table. Déjà que lors d’une séance de massage, on vous ‘prita’ en pesant toutes vos poches de gaz et vous ne pouvez quand même pas vous laisser aller, donc je lui ai dit que je ne pouvais pas me retenir davantage : des deux explosions, il fallait choisir la moindre, péter ou péter de rire. Mais n’allez pas croire que c’est une scène typique aux séances de massage non, nullement. Vous avez certainement dû être mille fois acteur ou spectateur, surtout si vous vivez ici ou dans un milieu où vous rencontrez d’autres compatriotes. Moi, j’adore bien les histoires de superstition, mais je vous assure qu’il y en a qui me laissent plus pantan que d’autres. Récemment, en me rendant en province, un passager a demandé si nous n’aurions pas une recette contre le mal kamyon différente du nichewou. Huh ? Quelle est cette recette ? Moi, j’ai déjà entendu parler d’allumette à mettre derrière l’oreille gauche, de senk kôb penich à mettre sous la langue, ou tout simplement de ne pas manger depuis la veille et de laisser grangou vous touyer pendant le voyage ! Je sais que dans d’autres civilisations, la personne concernée mange léger avant le départ, ou prend tout simplement un médicament à titre préventif. Je ne connais pas le nom de tous les médicaments, mais le « nichewou » ne me dit vraiment rien. Tout naturellement, je me fais traiter de niaise et d’ignorante par les autres passagers, parce que tout

compatriote conséquent connaît cette méthode qui porte des fruits (!) et consiste à faire nicher, ou lécher (comme vous voulez), les roues du véhicule à bord duquel la victime va faire le voyage… Sezi et choquée, je prends du temps pour réagir. Ai-je bien compris ? Parlons-nous d’un véhicule qui vient d’être dédouané

ou sur lequel on vient de changer les pneus ? Cartésienne, je pose tout un lot de questions qui font pousser des « raaaaaa », des « sispann laa tifi ! », des « zuzu ou menm lan ! », des « égaré ! » aux autres occupants. Mes questions sont pourtant logiques, vu que j’ai déjà voyagé dans des zones reculées du pays où les routes sont en si mauvais était qu’on peut finalement effectuer un trajet dans trois, jusqu’à quatre véhicules différents avant d’arriver à destination. J’imaginais déjà cette pauvre victime nichant une première 4x4, ensuite nous prenons une panne kawoutchou ; donc avant qu’on mette le derechanj, elle le niche ; ensuite pour une raison quelconque, nous prenons une nouvelle panne d’autre chose, et finalement nous sommes sauvés par un camion qui transporte madan sara et denrées alimentaires, du genre camion à huit ou dix roues… enfin ! Avant de faire connaissance avec l’acupuncture, je croyais aussi au mystique pouvoir du fait d’amarrer son gros orteil avec un fil si on a un gonflement alimentaire, pour ne pas avoir à se lever pendant la nuit pour aller okabiner, particulièrement en province où on doit sortir

de la maison pour traverser la cour ou la route avant de parvenir au WB… Je sais voir aussi amarrer la mâchoire de quelqu’un atteint d’oreillons et lui faire crier bèèèè de temps en temps, chaque fois que le dokteu fèy dit «moutooooonn» ! Ah, je sais aussi que contre la coqueluche, il faut mettre un zandolit vivant dans un gobelet rempli de lait et donner à boire à la personne atteinte du mal, et quand elle arrive au fond du gobelet, elle est pantan sur le zandolit et la coqueluche coupe sec ! Et un tas d’autres choses que vous et moi savons aussi. Mais ce que j’ai appris hier, après en avoir souri, m’a fait réfléchir surtout sur les coïncidences qui se rattachent à certaines croyances populaires. La dame m’a expliqué qu’elle était très malheureuse en couple, mais que le tort lui était imputable parce qu’elle était excessivement jalouse. De très bonne foi, elle avait tout essayé : le monologue (pour ne pas avoir à jourer le malheureux conjoint, elle se disait les choses à elle-même) ; ensuite le dialogue (pour s’entendre dire qu’elle se faisait des idées, et que le conjoint était fidèle, juste sympathique et gentil avec la gent féminine) ; ensuite le psychologue (peut-être aussi le dermatologue, car la jalousie donne des boutons ; ou le gynécologue, pour améliorer sa nature et s’assurer le monopole des services du monsieur). Rien de tout ceci n’ayant fonctionné, de guerre lasse, elle s’adressa à une dame ayant des connaissances mystiques qui lui a indiqué deux recettes : la première consistant à aller régulièrement au marché pour acheter du sel, et en prendre livraison non pas dans un sachet ou un récipient quelconque, mais dans la queue de son vêtement, soit jupe, robe, ou corsage. Donc moi j’ai pensé tout de suite : une femme jalouse ne va jamais au marché en salopette. Recette numéro deux : s’essuyer la figure tout le temps dans un rideau. Hmmmm... Profond soupir de ma part avant de péter rire. Elle a couru derrière moi : il ne faut pas rire non, Sister, c’est un traitement sérieux oui. Entre deux hoquets, je suis finalement arrivée à lui demander pourquoi elle ne découpait pas tout simplement un rideau en petits morceaux pour en faire des mouchoirs ? Mais elle m’a expliqué que le traitement se faisait avec des rideaux bien accrochés… Quand je vous parlais de coïncidences, vous avez compris pourquoi j’ai intérêt à rester vieille fille ? Premièrement, je suis hypertendue, le sel m’est interdit ; ensuite je suis claustrophobe, je ne supporte pas les rideaux ! Mais quand même, quand votre pied gauche vous gratte, vous vous attendez bien à recevoir une visite, n’estce pas ? C’est quelqu’un qui marche dans votre pied (on dit que ça n’arrive jamais en avion). Soyez honnêtes, de vous à moi, est-ce que votre main gauche ne vous gratte pas au moins toutes les quinzaines ? Sister M*


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