Les artisans de la plume

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12 octobre 2013 No 958

Felder Antoine quitte Disip pour T-Vice Ayant Intégré Disip récemment, le bassiste, ami et collaborateur de longue date de Gazzman Couleur, Felder Antoine, vient de quitter le groupe de son ami dans lequel il jouait aussi le rôle de maestro. C’est Gazzman Couleur lui-même, après environ trois semaines de tergiversations de part et d’autre, qui a confirmé la nouvelle à Ticket. « Oui. Felder s’en va et Sesy Beef est de retour dans le mouvement », a indiqué le leader, qui semble être désolé de ce départ. Il faut dire que depuis après le départ de Gérald Kébreau de T-Vice, des bruits courraient sur Felder Antoine convoité par Vice2K comme son éventuel remplaçant mais, Roberto Martino refusait de confirmer la nouvelle. On avait aussi contacté Felder Antoine autour de ce dossier mais celui-ci était toujours introuvable sur son portable. Jusqu’à présent, la presse attend toujours la note promise par les responsables de T-Vice, sur le nom des deux musiciens qui remplacent officiellement Gerald Kebreau et Ti Tanbou dans le groupe. Notons que certains observateurs qui

26 957 suivent de près ce dossier critiquent toutes les parties pour sa mauvaise gestion

en tant que frères musiciens. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

FANS

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Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA

Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE

CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Lexique des bredjenn

«Met nan bòl» Pour des francophones n’ayant pas vécu en Haïti et qui n’auraient aucune connaissance approfondie de notre créole, « met nan bòl » ne se résumerait qu’à la traduction littérale de la phrase « mettre dans le bol ». Mais, les prérequis culturels et extralinguistiques venant de notre société nous ont permis de savoir que « met nan bòl » est aussi une expression qui regorge de connotations. La phrase comprend trois composants et dans cette structure, le premier composant, « met », joue le rôle de prédicat, autrement dit de verbe; le deuxième composant, « nan », est employé comme préposition et le dernier composant, « bòl », est simplement un nom, toutefois, ce nom représente le noyau de la phrase. Nous savons tous qu’un « bol » est un élément de vaisselle qu’on utilise principalement lors du repas matinal mais qui peut également être utilisé à n’importe quel autre moment de la journée. Plusieurs variantes de bols existent : avec des oreillettes qui servent de poignées, ou encore des bols personnalisés avec le prénom de son propriétaire inscrit dessus. On s’en sert le plus souvent pour boire du lait, du café, du thé, ou autres. Ces vases hémisphériques peuvent être fabriqués à l’aide de divers matériaux : en céramique (porcelaine, grès, et faïence), en plastique, en métal, en bois. Selon le matériau dans lequel les bols ont été fabriqués, ils peuvent être utilisés pour réchauffer des aliments au micro-onde.

Le mot « bol » peut aussi désigner de « grosses pilules molles » ; la masse que forment les aliments après avoir été ingurgités dans le système digestif, mais dans ce cas, le mot est toujours suivi de l’adjectif « alimentaire », d’où la lexie complexe : bol alimentaire. Dans la langue française, quand on en a assez de quelque chose ou de quelqu’un, quand on est exaspéré, en général ou par quelque chose en particulier, quand on ne peut plus supporter quelque chose, on utilise l’expression : « en avoir ras le bol ». Du français au créole, le mot bol garde la même sonorité, presque la même morphologie puisqu’il prend un accent grave sur le « O » (Bol/bòl) et la même définition (dans certains cas). « Met nan bòl » peut être une simple traduction de la phrase « mettre dans le bol. Exemple : « Machann, met manje nan bòl la pou mwen tande ». Dans un autre contexte, l’expression « met nan bòl » se veut une autre manière d’insinuer « des injures », « des sottises », « des répliques péjoratives » et autres. Ainsi, il aura pour équivalent l’expression « kase met nan men ». Exemple : « Maten an katye a te sou de ran ! Madan Wesner t ap met nan bòl li ». Lors d’un affrontement, l’expression

«met nan bòl» peut également remplacer le verbe gagner. Dans cette situation de communication, elle peut se faire substituer par l’expression « plen bouda». Exemple : « Barcelone pral met nan bòl Real jodi a ». « Met nan bòl » peut traduire la situation d’une personne se faisant sévèrement réprimander par une autre. Exemple : « Feminen nan met nan bòl David paske l pat pase nan kou fotografi an ». Ou encore, un discours épicé prononcer dans le but de convaincre son interlocuteur (son public). Exemple : « Zo prèch blòdè. M pa

La playlist de Teddy Keser Mombrun (Alain Possible) Les enfants sont attendus en grand nombre ce week-end au Parc historique de la Canne-à-Sucre à l’occasion de « Artisanat en fête ». Non seulement ils auront des ateliers de formation en la circonstance, mais ils pourront aussi s’acheter les livres signer Teddy Keser Mombrun, entre autres auteurs invités spécialement. Auteur de 6 tomes de la série à succès « Alain Possible » dans les colonnes de Ticket Magazine, Teddy a présenté dernièrement deux tomes de « Politikomik », des caricatures relatant l’actualité socio-politique, publiées dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste. Ce sera donc pour toute la famille qu’il signera les 12 et 13 octobre au Parc de la Canne-à-sucre. Voici entre-temps dix des chansons qu’écoute notre plus célèbre jeune auteur, pour se distraire ou tuer le temps :

1. - Some where i belong (Linkin Park):

cette chanson me rappelle ma classe de Philo, il était en boucle quotidiennement sur mon lecteur CD aux heures de récréation ;

2. Numb (Linkin Park):

6. Abandonné (King Posse):

j’aime la morale qui est véhiculée dans cette chanson ;

7. Tradisyon yo ale (Izolan):

c’est l’une des meilleures compositions de l’artiste. La mélodie est percutante et le texte, profond ;

c’est de cette chanson que je puise de l’énergie dans mes moments difficiles, lorsque je n’ai pas le moral au beau fixe ;

8. Leader (Gazzman):

3. Cry me a river (Justin Timberlake):

9. Un bout de mon amour (Alan Cavé) :

4. Mizik sa (Klass):

10. Oh Moïse (Les 10 commandements):

j’ai interprété cette chanson une fois lors d’une fête dans mon ancien quartier (lol) ; j’aime surtout le texte de cette chanson. Klass est le groupe du moment ;

5. Pitit deyò (Klass):

j’ai beaucoup d’amis qui sont en train de vivre cette expérience, j’arrive à mieux comprendre leur situation à partir de cette musique ;

j’apprécie la positivité de l’artiste ;

ma femme me l’avait dédicacée une fois lors d’une émission radiophonique ;

J’aime écouter les chansons tirées de l’album « Les dix commandements » c’est un rappel sur les qualités de Dieu Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior. jpl007@yahoo.fr

kache di w, pastè an met nan bòl payen yo man ». Sur le plan érotique, «Met nan bòl» est le fait d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un un nombre incalculable de fois, ou de permettre à la personne d’avoir plusieurs orgasmes au cours d’une relation. Exemple : « Pou jan m abitye met nan bòl lele a baz, li pa fouti fè l sou mwen » ! Dans une conversation amicale, on peut mentionner « met nan bòl » mais attention, puisque dépendamment du ton dans lequel on utilise l’expression, votre interlocuteur pourrait « met nan bòl ou ». Wendy Simon


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Article 57

DES ASPECTS PIONTILLEUX DES CONVENANCES Les convenances sont jugés souvent ardues car il y a trop d’interdits. Cependant si nous les utilisons comme des réponses pour gérer nos anxiétés, ils sont plus rassurants que contraignants. Les aspects pointilleux des convenances sont d’ailleurs une jauge du niveau d’éducation. En voila quelques uns :

À propos des couverts

Entre deux bouchées, quand on prend un temps de repos, à la manière européenne, les couverts se placent en biais sans les croiser au centre de l’assiette.

Puis, on le rompt en plus petites portions au fur et à mesure pour y déposer un peu de beurre sans le tartiner.

On termine son assiette, mais on ne la nettoie pas.

Quand on boit, on amène le verre vers soi. C’est très mal vu de renverser la tête en buvant.

Que l’on se serve ou que l’on déguste, on garde le mets dans les limites du marli de l’assiette pour éviter de salir l’aile de l’assiette.

Marli

Pour consommer tout met liquide, la cuiller rentre dans le bol de soi vers l’extérieur. Une fois terminé de manger, on la pose à droite sur l’assiette de support.

Les spaghettis sont portés à la bouche une fois enroulés et stables. On evite Les bavures.

Le couteau se tient de la main droite et l’index ne doit pas dépasser la virole qui est la démarcation qui sépare le manche de la lame.

Dans d’autres pays, on les croise au centre de l’assiette. C’est l’influence anglo-saxonne.

Pour manger cette petite portion, on la transfère à la main droite. Pour cela, on dépose le couteau tenu de la main droite sur l’assiette à beurre si elle fait parti du couvert, sinon, en biais dans son assiette de table, jamais sur la nappe. Le pain n’est jamais porté à la bouche pour en faire une ou plusieurs bouchées, on le mange en se servant de petites portions. On ne mord que dans des petites tranches de pain de seigle.

Traditionnellement, on mange le sushi en une seule bouchée en se servant de ses baguettes. À cet effet, on recommande de petits sushis comme au Japon.

Un couteau se tient de la main droite et l’index ne doit pas dépasser la ligne ou se joignent le manche et la lame. Cette borne se nomme la virole.

Virole

Quand on finit de manger, on les place dans la position dite 4heures 20. Le couteau à l’extérieur, le tranchant tourné vers l’intérieur, et la fourchette à sa gauche. Les dents de la fourchette peuvent être pointées vers le bas selon la manière continentale ou européenne ou positionnées vers le haut selon la méthode américaine.

Virole

Le pain ne se coupe jamais avec un couteau

Quand il y a plusieurs couverts à table, ils s’utilisent de l’extérieur vers l’intérieur.

La soucoupe se tient de la main gauche. La tasse se tient de la main droite. On tient l’anse de la tasse entre le pouce et l’index, en évitant d’écarter les autres petits doigts.

EN LIBRAIRIE

Le tome V (le savoir-faire du monde professionnel)

Quand on finit de manger, on ne repousse pas son plat, il reste à sa place en attendant que l’on soit desservi.

Ainsi, selon l’ordre des mets on note que : • Le potage se sert en premier lieu, donc on utilise la cuiller qui est en première position • L’entrée qui est le plus souvent un poisson permet l’utilisation des seconds couverts • Le plat principal fera prendre les couverts à dîner • La salade pour les derniers couverts • Le dessert fait choisir la cuiller et la fourchette placées au haut de l’assiette (modèle élégant non formel). La cuiller s’utilise pour un dessert à la crème et la fourchette pour un plus consistant comme un gâteau.

Le pain se rompt d’abords en deux à la main, au-dessus de l’assiette à pain. Si cette dernière n’est présent pas dans le couvert, cela se fait au-dessus de son assiette, pour éviter de jeter des miettes et de salir la nappe.

Pour contacter l’auteur : dismoicommentrecevoir@ yahoo.com www. magalypelissier. weebly.com Sur twitter : dismoicommentrecevoir


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BOUSIKO

Sister M

KETLY MARS

CLAUDETTE G. MENTOR

LES ARTISANS DE LA PLUME La présence cette année de 5 écrivains à Artisanat en Fête est l’une des plus grandes innovations de la septième édition. Teddy Kesser Mombrun, Myria Charles, Jerry Boursiquot, Claudette Mentor et Ketly Mars, qui sont considérés comme des « artisans de la plume » par les organisateurs sont tous heureux d’être partie prenante de cette initiative originale. (NDLR : Gary Victor a désisté au dernier moment ) Teddy Kesser Mombrun, le créateur d’Alain Possible, le best-seller de pas mal d’éditions de Livres en folie, fait office de pionnier de cette aventure, car, durant quelques éditions précédentes d’Artisanat en fête, il a pu signer ses bouquins pour le bonheur des enfants et aussi des parents qui en redemandent toujours. Selon lui, la littérature a sa place dans l’artisanat dans notre pays, car les livres sont comme les tableaux ou les vases des produits de l’imaginaire. Il dit que les écrivains ont tout intérêt à se mêler à cette grande fête où tant de couleurs, de créations se côtoient, ce qui est susceptible de les inspirer. Pour lui, Artisanat en fête, c’est le meilleur moyen d’encourager la production artisanale. Il le considère comme un exercice patriotique annuel au bénéfice des artisans. Myria Charles alias Sister M, la « rubricarde » à succès de Ticket, qui a occasionné un raz-de-marée en matière de vente de son livre « De vous à moi » dans le cadre de la dernière édition de Livres en folie est tout aussi heureuse d’être intégrée à Artisanat en Fête. Elle se

demande si l’inverse serait possible, c’està-dire si l’on pouvait inviter des artisans à Livres en folie. « L’idée, dit-elle, est aussi géniale parce que c’est un moyen pour faire le bonheur de ceux qui sont partis fâchés de Livres en folie pour n’avoir pas pu trouver leurs livres.» Pour elle qui fait annuellement le plein d’articles de toutes sortes chaque année à Artisanat en fête, c’est le moment idéal pour ceux qui veulent offrir ou s’offrir la qualité. « A Artisanat en fête, dit-elle, on a le choix, car on est en contact avec une diversité, on peut alors comparer une marque à l’autre d’autant plus qu’on a les produits avec un rabais considérable.» Elle encourage vivement le peuple haïtien et particulièrement les futurs mariés et leurs proches à passer faire le plein, question de s’offrir ou d’offrir des produits originaux et de qualité. « Il est grand temps, dit-elle, qu’on se mette à consommer local.»Enfin, elle souligne qu’il ne peut exister chez nous une plus grande vitrine pour l’artisanat et la culture du terroir. « Quand on pense, dit-elle, au coût que représente la

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promotion ou la diffusion d’une marque, on s’imagine qu’n artisan a tout intérêt à faire voir ces produits qui sont sous les meilleurs projecteurs durant cette foire. » Jerry Boursiquot, celui qui signe les meilleures caricatures politiques publiées dans Le Nouvelliste, sur Internet ou dans son livre Bousiko,l’actualité en caricature dit qu’intégrer des écrivains dans une foire artisanale n’a rien d’étonnant. « Teddy et moi qui sommes des caricaturistes sommes a priori des artisans dans la mesure où nous dessinons d’abord au crayon pour ensuite corriger quelques imperfections à l’ordinateur », déclaret-il. Il ajoute que des écrivains comme Ketly Mars ou Gary Victor sont aussi des artisans. « Ils produisent des textes qui donnent à voir aux lecteurs des univers qu’ils créent comme on crée un chapeau, un cerf-volant ou un tableau », fait remarquer le caricaturiste. Pour lui, Artisanat en fête est aux artisans ce que Livres en folie est aux écrivains : un espace de valorisation de la culture haïtienne. Claudette Mentor fait ses débuts dans

TEDDY K. MOMBRUN

la littérature avec « Avec mes amours conjuguées ». Elle n’est pas une jeune femme, mais elle est une jeune écrivaine qui considère la littérature comme étant très proche de l’artisanat. « Ecrivain, peintre ou céramiste, dit-elle, partent d’un même pied : l’imaginaire. Donc, je ne vois pas pourquoi ne pas les réunir dans une même foire.» Madame Mentor est une pionnière de l’artisanat de chez nous. En plus d’avoir été couturière, elle a été présidente des anciennes de l’école Elie Dubois. Elle nous apprend qu’en 1985, elles ont organisé l’une des premières foires artisanales qui préfigurent, par bien des aspects, Artisanat en fête. Ketly Mars se passe de présentation. Ses romans -L’heure hybride, Kasalé ou Aux fSrontières de la soif -sont en passe de devenir des classiques dont tout bon féru de lettres haïtiennes ne peut se passer. Elle dit que pour elle, il n’y a pas de frontière entre littérature et artisanat. « Pour moi, quelqu’un qui va acheter un livre fait le même exercice que celui qui s’offre un tableau, il n’y a ni dissociation ni antagonisme », a-t-elle déclaré. L’auteure de L’heure hybride considère Artisanat en fête comme une très belle fête où l’on va pour encourager l’artisan haïtien. « Je connais personnellement des gens qui rentrent spécialement de l’étranger pour y prendre part » dit-elle pour souligner l’ampleur de l’événement. Elle encourage alors le grand public à aller fêter et encourager les artisans. Amateurs de lecture, à vos marques, les 12 et 13 octobre au Parc Historique, les écrivains invités seront disponibles pour vous signer leurs livres, discuter avec vous dans le cadre de cette septième édition d’Artisanat en fête ! Chancy Victorin chancyzone@gmail.com


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Samedi 12 octobre 2013

AS Mirebalais: un parcours étonnant Un trophée et douze équipes sur la ligne de départ pour le remporter. Mais au final, c’est l’équipe représentative de la commune de Mirebalais qui a mis tout le monde d’accord pour s’adjuger le titre récompensant le vainqueur du championnat national de D1. Auteur d’une saison régulière en demi-teinte, l’AS Mirebalais a été tout simplement extraordinaire lors de la phase finale en alignant dix matches sans défaite, 15 buts inscrits, 4 encaissés et n’a pas encaissé de but sur les sept dernières rencontres. Retour sur ce parcours étonnant de l’équipe du département du Centre avec son mythique entraîneur, Jean-Claude Josaphat. Son interview !

AC, relégué en deuxième division. Même cas de figure pour Rodelyn Joseph, ancien de Vision AC de Hinche, ou encore notre patron en défense centrale Hitner Pierre, ex-joueur de l’AS Limonade. Pour nous, l’objectif était d’enrôler des joueurs de talent, peu connus du grand public et qui ne font pas de l’argent leur priorité. Au contraire, qui étaient prêts à se sacrifier pour atteindre un but que je dirais difficile mais pas impossible. TS : Quel a été le rôle des cadres de l’équipe ? JCJ : Les cadres de l’équipe sont les plus anciens, tels Peterson Desrivières, Hultherguens Saint-Victor, Harold Fédé et, bien sûr, le dernier rempart du club, Williamson Brunel. Ils ont joué un rôle primordial dans

mis sur pied une équipe cohérente collectivement. Alors, faire émerger une individualité reviendrait à l’affaiblir. Alors, on dira qu’on a aimé l’autorité de nos défenseurs (Hitner Pierre, Peterson Desrivières), la vista de Rodlyn Joseph et de Frantz Pierre, et le sens du but de Clyff Cantave et d’Harold Fédé. TS : Votre équipe a inscrit quinze (15) buts avec six (6) buteurs différents (Clyff Cantave, 4 buts; Rodelyn Joseph, 3 buts; Harold Fédé, 3 buts; Frantz Pierre, 2 buts; Vaniel Sirin, 2 buts; Sandinho SaintJean, 1 but). JCJ : Oui, car nous n’avons pas vraiment une vedette au sein de l’équipe. Tout le monde est capable de marquer. On a voulu à tout prix

Ticket Sport : L’AS Mirebalais est au sommet du football national depuis le dimanche 6 octobre 2013. Alors, avez-vous pensé qu’il serait question de remporter ce titre ? Jean-Claude Josaphat : A vrai dire, pendant l’intersaison, la réponse était d’abord non. Ensuite, il était question que nous nous battions pour éviter la relégation à l’issue de la saison régulière. Une fois franchie cette étape, qualifier l’équipe pour jouer dans le groupe des champions, l’idée de s’adjuger le titre suprême est venue finalement dans la mesure où nous savions que le compteur de chaque équipe serait mise à zéro. TS : Ne pensez-vous pas que c’était utopique de penser ainsi, vu que votre équipe a été qualifiée de justesse pour intégrer le groupe des champions ? JCJ : Vous avez peut-être raison. Cependant, la meilleure chose qui pourrait arriver à notre équipe c’était de remporter le titre pour récompenser les énormes sacrifices consentis par les joueurs, les dirigeants, les fans et le staff technique. TS : Vous parlez de sacrifices ? JCJ : Vous imaginez que certains joueurs cadres nous ont laissé pour n’avoir pas été rémunérés et qu’il a fallu faire appel à de jeunes talents pour pallier leur absence. Bien qu’ils n’aient pas été payés, depuis 4 ou 5 mois, le staff technique est arrivé à motiver ces jeunes qui ne cessent de travailler durement à l’entraînement et, des fois, sans rien prendre. Ainsi, ils ont vite compris que la meilleure façon de sauver la saison afin de pouvoir recevoir un salaire à la fin de la saison était de remporter le titre national. TS : Vous parlez de jeunes, mais Frantz Pierre (meilleur buteur de la compétition l’an dernier avec le Violette AC ou encore Rodelyn Joseph sont des joueurs confirmés dans le foot national JCJ : Justement ! Cependant, Frantz Pierre, malgré son statut de meilleur buteur de la compétition, a été, ce fut avec son club, le Violette

la motivation des autres joueurs sachant qu’ils sont les natifs de la ville et que ce sont eux qui doivent donner l’exemple. A leurs côtés, un revenant, Vaniel Sirin, qui nous a rejoints pendant la phase finale. TS : Certains observateurs qualifient de surprise la victoire finale de votre équipe. Que répondezvous ? JCJ : En football, le hasard n’existe pas. Ces gens-là ignorent totalement les balises que nous mettions en place pour atteindre cet objectif. Il ne peut pas y avoir de surprise, et ce, rien qu’en regardant le parcours de l’AS Mirebalais. Ce succès a été bâti sur les bases habituelles; la solidité de la défense et la qualité du jeu de transition.

éviter d’avoir un joueur au-dessus des autres, et ce, pour ne pas créer des ennuis au sein de l’effectif. Il faut noter aussi que nous n’avons encaissé que quatre petits buts, c’est aussi une preuve que Williamson a été pour beaucoup dans ce parcours victorieux.

TS : Votre équipe a présenté une feuille de statistiques impressionnantes. Bilan : 6 victoires, 4 nuls, 15 buts marqués et 4 encaissés. Quel a été son point fort ? JCJ : Je dirais que notre rigueur dans la ligne défensive, la hargne de nos milieux de terrain pour avoir toujours le ballon et l’efficacité de notre ligne offensive.

TS : Au terme des dix (10) rencontres disputées dans les play-offs, bilan : 6 victoires (AS Petit-Goâve 2-1 et 3-0, Valencia FC 2-0 et 1-0, Aigle Noir AC 3-0 et Baltimore SC 1-0) et 4 matches nuls (Aigle Noir AC 2-2, Racing Club Haïtien 1-1 et 0-0, et Baltimore SC 0-0). Quelle équipe vous a causé le plus de problèmes ? JCJ : Nous n’avions pas eu de matchs faciles, et ce, depuis le coup d’envoi des play-offs. Pour preuve, on a fait 2-2 avec l’Aigle Noir AC à domicile avant d’enchaîner avec un nouveau match nul au stade Sylvio Cator face au Racing Club Haïtien (1-1) et finalement battu difficilement l’AS Petit-Goâve (2-1) à domicile. Preuve qu’on n’avait pas eu de matches faciles et que les autres équipes ne faisaient pas de cadeaux à l’AS Mirebalais.

TS : Autrement dit, vous n’avez pas compté sur une quelconque individualité pour faire la différence ? JCJ : Il faut dire que nous avions

TS : A Petit-Goâve, les dirigeants de l’équipe locale parlaient de match acheté lors de la victoire (3-0) de votre équipe au parc An-

glade. Que répondriez-vous ? JCJ : On savait que l’AS PetitGoâve était indomptable à domicile. Ainsi, on avait pris toutes les dispositions pour jouer un match de haut niveau contre cette équipe. Dieu merci, on a marqué très tôt dans cette rencontre. Ensuite, on a profité d’une période de doute de l’adversaire pour inscrire deux autres buts. Alors, je pense que les dirigeants de l’Aigle Noir AC et ceux du Valencia FC pourraient, en principe eux aussi, parler de match acheté ou vendu, car l’AS Mirebalais était allée s’imposer face à leurs équipes également. TS : Certains joueurs avaient abandonné le navire mirebalaisien pour des raisons financières, dont Véronel Louis-Juste. En plus du trophée, vous avez également droit à plus de 10 000 dollars US offerts respectivement par la Digicel et la SogeXpress pour avoir remporté le titre, alors est-ce que cet argent ne va pas disloquer le groupe ? JCJ : Le groupe est soudé. Le titre suprême n’a été que l’objectif des joueurs. D’ailleurs, ce sont eux qui avaient consenti d’énormes sacrifices pour concrétiser un rêve caressé depuis fort longtemps par les dirigeants. Au moment où nous sommes sentis en mesure de rafler le titre, le comité avait clairement discuté avec eux à ce sujet. Mardi encore, nous étions ensemble pour finaliser les négociations. En termes clairs, cet argent va être utilisé rien que pour payer les joueurs. TS : Aucune équipe n’a fait le doublé (championnat et Superhuit). Pensez-vous que l’AS Mirebalais soit en mesure de le réliser? JCJ : Vous avez raison, mais au sein de l’AS Mirebalais, nous ne sommes pas euphoriques. Comme les autres équipes, nous allons jouer ce tournoi avec pour objectif premier de le gagner. Cependant, nous sommes réalistes, car nous serons l’équipe à battre. Toutefois, nous sommes déjà bien motivés pour tout rafler cette année sur notre passage. TS : Rares sont les bons entraîneurs que possède le pays. En revanche, vous faites partie des meilleurs techniciens du football en Haïti. Pourtant, vous n’avez entraîné que l’AS Mirebalais. Alors, que feriez-vous si un dirigeant d’une autre équipe vous approchait ? JCJ : Je n’ai jamais eu un contrat avec l’AS Mirebalais, et ce, depuis sa montée en première division en 2005. Vous pouvez comprendre vite qu’il ne s’agit pas d’une question d’argent entre l’AS Mirebalais et moi. Pour vous répondre clairement. En plus d’être le sélectionneur de la sélection U-15 de la FHF (Croix-des-Bouquets), j’ai une entreprise à gérer à Mirebalais. Ainsi, pour aucune raison, je ne laisserai l’AS Mirebalais. TS : La porte de la ligue des champions de la Concacaf vous est grande ouverte. Vous y pensez déjà ? JCJ : Laissez-nous savourer notre victoire dans le championnat national et jouer le «


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Samedi 12 octobre 2013

Polaris RZR XP 1000 et Can-Am Maverick Max en Haïti

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râce à Haïti Power Sports qui a procédé le dimanche 4 octobre 2013 au lancement de ces deux nouveaux modèles, amateurs et passionnés de sports motorisés, rallyes et randonnées de toute sorte ont pu admirer à Montcel la beauté associée à la puissance de ces deux véhicules tout terrain. Après qu’ils eurent reçu le feu vert de la part des organisateurs à piloter ces types d’engin, ils se sont donnés à coeur joie dans les tours d’essai (test drive) accompagnés bien sûr d’un moniteur ayant bonne lecture sur le pilotage de ces véhicules. Avec ce lancement qualifié de succès, Haïti Power Sports continuera toujours d’innover dans l’organisation d’évènements de ce genre où ceux qui ont eu à faire le déplacement pour y participer en sont sortis très satisfaits. Un DJ d’occasion qui créait l’ambiance jusqu’à même pousser certains couples à effectuer quelques pas de danse, tours d’essai à n’en plus finir à l’adresse des intéressés, des enfants

et adultes qui se régalaient dans la dégustation barbecue, barbe à papa, popcorn etc..., ajoutez pour finir, ces photos et vidéos pris sur le site d’organisation de l’évènement et qui dans le futur serviront à faire un flash-bach sur cette activité. A cet évènement qui a pris l’allure d’une journée de famille, enfants, jeunes et moins jeunes ont eu l’occasion de faire connaissance et également voir à l’oeuvre deux des fameux pilotes de Haïti Power Sports Racing Team en la personne de Dimitri Russo (best time overall au rallye Toro et King of The Hill # 2) et Stanley Doura positionné en tête du classement de King of The Hill après cumule de points (catégorie UTV). On doit s’attendre à ce que Dimitri Russo (Polaris) et Stanley Doura (CanAm) prennent part à la 3e édition du Summer Rallye fixée pour le samedi 19 octobre ce qui prévoit d’ailleurs un sérieux challenge entre ces deux chevronnés et adeptes de rallyes Emmanuel Bellevue manubellevue@yahoo.fr

Cooperation

Pékin offre un lot de matériel sportif D

ans le cadre du renforcement des relations sino-haïtiennes, un important lot de matériel sportif a été offert mercredi par le Bureau commercial de Chine en Haïti au ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique. Composé, entre autres, de raquettes, de balles et de filets de pingpong, de ballons de volley-ball, de protèges tibias et de gants de football, ce lot matériel offert par les autorités chinoises aux autorités haïtiennes a été évalué à quelque 20 000 dollars américains. La cérémonie de remise s'est déroulée au bureau de la représentation diplomatique de Pékin au MorneCalvaire, en présence de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Magalie Racine, des journalistes et du personnel de la mission. L'ambassadeur de la République populaire de Chine en Haïti, Wang Shuping, a indiqué que cet important lot de matériel offert à notre pays illustre l'importance qu'attache le gouvernement chinois à la coopération sino-haïtienne dans le domaine sportif. « On espère que cela donnera une impulsion au mouvement sportif haïtien. À notre avis, l'éducation est le premier outil pour assurer l'émancipation et l'épanouissement d'une nation.

Nous pensons qu'avec ce matériel, les sportifs haïtiens pourront mieux pratiquer les disciplines sportives et aussi atteindre les plus hauts niveaux dans les jeux internationaux», a dit le diplomate, ajoutant que c'est aussi une façon pour la Chine de montrer spontanément son amitié tout en développant davantage ses relations avec les pays frères. Prenant la parole à son tour, la ministre des Sports, Magalie Racine, a magnifié le geste qui permettra à sa structure d'assurer à Haïti une participation de qualité sur le plan sportif. Elle a salué l'engagement de la Chine « en faveur d'une jeunesse bien éduquée et épanouie». « Au nom du gouvernement haïtien et en mon nom propre, je salue ce geste généreux de votre gouvernement à l'endroit de notre pays. Nous pensons que le ministère saura utiliser à bon escient le matériel mis à sa disposition afin de relever le défi de la performance au niveau sportif», a-t-elle déclaré, soulignant qu'à la suite de la formation des moniteurs en éducation physique, le ministère introduira cette année le tennis de table dans les écoles haïtiennes. Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com

Boxe

Stevenson : encore des détails à régler A

donis « Superman » Stevenson a confirmé mercredi qu’il défendra ses titres WBC et The Ring des milourds, le 30 novembre, au Colisée Pepsi de Québec. Le champion du monde a informé la chaîne TVA Sports qu’il avait signé son contrat en fin d’après-midi. Son promoteur Yvon Michel a cependant refusé de certifier la tenue de son gala à cette date et à cet endroit lorsque joint par le Journal de Montréal. “Je suis confiant que ça fonctionne, mais il me reste encore des ententes à ficeler”. Lorsque tous les contrats nécessaires seront signés, notre compatriote (22-1, 19 K.-O) se mesurera à son aspirant obligatoire, l’Anglais Tony “The Bomber” Bellew (20-1-1, 12 K.-O). Le duel entre les deux pugilistes serait officialisé la semaine prochaine lors d’une conférence de presse en sol montréalais. Bellew et son promoteur Eddie Hearn seraient sur place. La date du 30 novembre avait été encerclée par les deux clans avant que Stevenson croise le fer avec l’Américain Tavoris Cloud. L’entente était conditionnelle à un gain du champion. Ce qu’il a réussi en sept rounds.

Remparts : pas de démarche

La disponibilité du Colisée Pepsi est l’une des embûches sur la route du promoteur Yvon Michel. À cette date, les Remparts de Québec devaient y jouer une partie de saison régulière

contre les Saguenéens de Chicoutimi. Même si les discussions vont bon train entre Michel et le copropriétaire des Diables Rouges, Jacques Tanguay, la formation de la LHJMQ n’a pas encore fait de démarche officielle pour changer la date de la rencontre. “Lorsque nous aurons confirmation de l’événement, nous le ferons sans problème”, a déclaré la directrice des communications des Remparts, Nicole Bouchard, par courriel. Celle-ci a précisé que l’entente entre les Remparts et ExpoCité (gestionnaire du Colisée) prévoyait des changements au calendrier de leur équipe en cas d’événements majeurs. HBO veut être présent Lors de ses deux derniers affrontements, Stevenson a pu compter sur la présence du réseau de télévision américaine HBO. Yvon Michel a rencontré les dirigeants de la chaîne au début de la semaine pour entamer les négociations pour le combat Stevenson-Bellew, mais aucun contrat n’a été signé. Le président du Groupe GYM poursuivra cependant ses négociations avec HBO en fin de semaine à Las Vegas, alors qu’il assistera en compagnie de Stevenson, au combat entre Timothy Bradley et Juan Manuel Marquez. L’intérêt est mutuel, mais HBO voudrait présenter le combat Stevenson-Bellew avec un budget inférieur à celui du 28 septembre dernier.

football / championnat national D1

AS Mirebalais: un parcours étonnant Super-huit », puis le match devant donner accès au « trophée des champions ». Au terme de la saison, certainement, nous allons nous concentrer sur cette compétition qui, à mon humble avis, sera très coûteuse. TS : A seulement (13) ans, votre équipe détient un palmarès étonnant, riche en titres, et ce, dans les différentes compétitions nationales ? JCJ : Justement, à seulement treize ans d’existence, l’AS Mirebalais (fondée le 16 août 2000) a un palmarès déjà impressionnant puisqu’elle a tout remporté sur le plan national : Championne série ouverture du championnat national de D1 (2005) et lauréate de l’édition 2013, deux fois vice-championne de la D1 (2007, série de clôture) et (2008, série ouverture), une fois vice-championne en D2 (le 7 janvier 2005), vainqueur du

« Super-8 » le 21 février 2009, vicechampionne de cette compétition en 2011 et vice-championne de la coupe d’Haïti en 2005. Ticket Sport : L’équipe de rédaction du journal vous félicite pour ce brillant parcours. Quel serait votre mot final ? Jean-Claude Josaphat : Je vous remercie également pour le support inestimable que vous apportez à cette compétition. J’en profite pour dédier ce trophée au staff technique de l’AS Mirebalais, aux fans, dirigeants, autorités étatiques de la ville, à nos alliés vivant aux USA et aux joueurs. Ils doivent savoir que nous sommes à mi-parcours en ce qui concerne le chemin qui doit nous conduire à l’objectif de l’équipe. Propos recueillis par Légupeterson Alexandre/ petoo76@aim.com


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12 octobre 2013 No 958


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