Dutty Nishishi

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29 octobre 2013 No 968

reportage

Le créole à l’honneur à Miami Le week-end du 18 au 20 octobre 2013, Ticket a été l’invité spécial du consulat haïtien à Miami à l’occasion du mois international du créole (International Creole Month). Reçu en grande pompe par le vice-consul Guy-André François Junior, plus connu sous le nom de T-Guy, nous avons assisté avec joie aux soirées « Big Night » au Little Haiti Cultural Center le vendredi 18 et « Kreyòl Jazz sunday » le 20, à Moca Café. Deux événements qui ont ravi et démontré le bon vouloir de la diaspora de la Floride à faire évoluer leur communauté. Rappelons que durant tout ce mois d’octobre plusieurs activités ont été organisées pour célébrer le mois du créole.

31 950

FANS

Roberto Martino et sa fille Lia

Big big Night !

Vendredi, à la tombée du jour, dans la cour du Little Haiti Cultural Center, le « Big Night event » s’annonce grandiose. T-Vice joue ce soir pour la communauté. Les organisateurs de la soirée ne sont nullement inquiets. La bande à Roberto Martino qui suscite ces jours-ci beaucoup de curiosité est un moyen sûr de drainer la foule. En plus « Big Night » est une habitude qui s’est implantée dans la zone. En effet, tous les deux vendredis du mois, Little Haiti Cultural Center reçoit un groupe ou un artiste connu de la musique haïtienne et offre gratis une prestation au public. Heureux de venir s’amuser tranquillement et gratuitement sur un site agréable, les gens ne se font jamais prier pour débarquer en grand nombre. Dès 7 h p.m., le Little Haiti Cultural Center est rempli. En attendant le mèt beton, les gens visitent les expositions des artistes du centre, les enfants qui accompagnent leurs parents s’amusent aux travaux manuels dirigés, les allées et venues dans le bar pour s’approvisionner en boissons fraîches et nourriture créole augmentent au fur et à mesure que la foule grandit. Le jeune band qui joue sur le podium anime tant bien que mal et est comme un prélude aux frères Martino. Quand vers 9 heures p.m., les Vice2k montent sur scène, le public est déjà en feu. La soirée donne l’air d’une grande réunion de famille. Comme si tout le monde se connaissait. L’ambiance est à la fête et Roberto fait tout pour chauffer à blanc le public déjà soumis. Des anciens hits aux nouveaux succès, T-Vice démontre que, si sa formation musicale est en crise, sa musique n’en est que renforcée. En deux heures, le groupe fait le tour de ses plus grands hits, rend un hommage mérité à Robert Martino, passe en revue ses méringues carnavalesques, et Roberto prend un bain de femmes dans la chanson « Manvi gate w ». La soirée s’achève aussi bien qu’elle a commencé avec en bonus Rara Lakay. Depi tanbou frape, Ayisyen leve danse ! Rara Lakay, habitué des festivals de Miami, draine toute la foule dans la rue grâce à ses tambours et met fin à un Big night mémorable.

Un dimanche jazzé en créole

Toujours dans le cadre de la célébration du mois international du créole, le fameux Moca Café de Rodney Noël a

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL Stevy Mahy et Sanders Solon ont bien animé Moca Café

accueilli dans la soirée du dimanche 20 octobre, Stevy Mahy de la Guadeloupe et Wanito de chez nous pour une belle fin de semaine jazzée. De sa voix douce et mielleuse, la Guadeloupéenne amoureuse d’Haïti, déjà présentée dans les colonnes de Ticket, a fait rêver plus d’un et a réjoui les tympas des mélomanes présents dans la salle. Belle et joviale, Stevy de son style particulier, accompagnée ce soir-là de Sanders Solon du groupe Harmonik, a fait un tour de son répertoire sans oublier son tube « Haïti chérie ». Quand elle entame dans son créole haïtien, « Gason renmen fanm kolokent », le resto se soulève. Rires, sifflets et applaudissements l’accompagnent tout au long de sa prestation qui aurait pu continuer indéfiniment. Au tour de Wanito de se produire sur la scène du Moca Café. Hit par hit, il conquiert le gentil public du Moca Café, qui, très vite, reprend les refrains avec lui. Vers minuit trente, Wanito joue les dernières notes de sa guitare et la salle se vide sur un sentiment d’intense satisfaction... Le même que je ressens après cette petite tournée que j’effectue pour Ticket.

RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA

T-Guy et Pascale, deux membres importants du consulat haitien à Miami

Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE

CORRECTION CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com

Gaëlle C. Alexis

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717 Rodney Noel et Jean Michel Cecibon, les deux maîtres à penser du Haitian Compas festival de Miami


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La coupe du monde séjourne en Haïti Match symbolique entre le Nord et le Sud au stade Sylvio Cator, le 27/10/13

David Correy, la srtar de X-factor, chanteur de la musique officielle de la coupe du monde 2014

Dwight Yorke, Brand Manager FIFA and old player of Manchester United

La coupe est une star: adulée, filmée et photographiée

Gehanne Beaulieu, Coordonnatrice des activities en Haiti, acclamée par son Team

Jan Schetters Senior Marketing Manager of FIFA et Mme Magalie Racine, Ministre des Sports

Patrice Millet, President Fondation Notre Dame du Perpetuel Secours (FONDAPS)

Stevens Sainte-Rose, Senior Vice-President Human Resources of Coca-Cola International.

A gauche: Marcelo Herrera, Senior Caribbean Marketing Manager of Coca-Cola, a droite, Jan Schetters, Senior Marketing Manager of FIFA

David Correy, Khara et son papa Carel Pèdre

Mikaben pose avec une mascotte

Marcelo Herrera, Senior Caribbean Marketing Manager of Coca-Cola, remet des médailles symboliques aux joeurs


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Zoom sur les nouveaux

vidéos clips

Durant ce mois d’octobre, plusieurs vidéoclips ont été lancés sur nos petits écrans. Ticket vous propose la présentation de 5 d’entre eux. Kita Nago, le dernier-né de Carimi

Le groupe Carimi a soumis à l’appréciation du public, ce lundi 28 octobre, le premier extrait de son album « Invasion », promis pour le 1er novembre prochain. « Kita Nago », sortie en même temps que la vidéo, laisse comme un sentiment de déjà entendu, notamment avec l’intervention du rappeur Izolan dont le flow n’a pas évolué au fil des années. En termes de qualité d’images, Carimi n’a pas déçu. Par contre, le script n’est pas plus explicite que le texte de la chanson. Et pour ce qui est des costumes futuristes, on s’en serait bien passé. Mais ne jugeons pas trop vite la bande à Michael Guirand... Accordonsleur le bénéfice du doute, sachant que Carimi réserve toujours à ses fans de bien agréables surprises.

Paris, le nouveau fantasme des Hipsters

Rezilta, le nouveau clip de Zenglen, orchestre pas moins de 31 173 views sur Youtube en seulement 10 jours. Ça conte l’histoire d’un baroudeur

qui parvient au bout de tous ses rêves. Réginald Cangé incarne un chauffeur de taxi qui vit en Floride et dont la patience à manier une voiture d’occasion pas très en bon état se révèle payante. En plus de l’obtention d’un PHD, le baroudeur s’installe dans la ville Lumières. Il savoure la dolce vita dans du swag de la pure espèce. Ces images s’alternent avec celles d’un écolier mélomane, probablement un clin d’oeil à l’enfance du chanteur. Côté graphique, ce n’est ni un échec ni la perfection. On apprécie le fait que les paroles, ô combien motivantes, sont illustrées avec simplicité.

Ram lance Baron O en clip

Mieux vaut tard que jamais. Baron o qui a la valeur d’un classique de Ram, est enfin vidéoclippé. Lancé il y a peu de temps, probablement en préparation de la Toussaint et de la fête des morts il comptabilise à peu près 1 500 views. Au cours de sa longue carrière, le groupe s’est révélé un as des clips de carnaval. Ce clip, lancé en dehors de ce

cadre, associe l’humour, le grivois dans un décor funèbre. Ce n’est pas la super technique mais on peut se contenter du fait qu’on conte une histoire avec des personnages pittoresques habillés par Harry Lafond. Le clip pourra servir de toile de fond aux fêtes Gede de cette année.

Panama m tonbe de Strings

Petit détour dans le vieux Port-auPrince. Strings, égal à lui-même, ne lésine pas dans l’illustration d’une époque révolue : voitures anciennes, maison gingerbread, chapeau panama... Le vidéoclip qui dure 5 minutes et 5 secondes, fera le bonheur des touris-

DANS LE RAP Bricks «Anraje»

Dans le rap haïtien, le rappeur Bricks traîne la réputation de ne pas avoir la langue dans la poche. Au sein de son groupe Barikad Crew, il garde la fierté de toujours clamer ce que les autres disent tout bas; est-ce pour cela que beaucoup disent qu’il est « radi ». A l’occasion du 17 octobre dernier, Bricks a fait d’une pierre deux coups : briser son silence et marquer la commémoration de la mort de l’empereur Jean-Jacques Dessalines via son single « M anraje ». Un texte poignant à travers lequel Bricks exprime son ressentiment d’assister à beaucoup d’irrégularités dans le rap haïtien, à toute une légion de prétendus qui font du n’importe quoi et qui veulent se faire passer pour de vrais rappeurs et autres. La version audio du single « M Anraje » a été produite par le beat maker Fred Orival, dit Fred Hype. Disponible sur YouTube et d’autres sites du rap haïtien, la vidéo de ce single est signé Lux, du réalisateur Abdias Laguerre. Le clip de « M anraje » a été tourné à l’étranger et le rappeur Brital apparaît dans plusieurs clichés, une manière de dire au public que l’album « 2BB » est en route.

Blaze One « medsen fèy »

« Remèd Fèy yo», le dernier titre en date du talentueux rappeur Blaze One, tourne en boucle sur la bande FM depuis sa sortie officielle. Dans le track « Remèd Fèy Yo», Blaze One incarne un pratiquant de la médecine botanique qui donne les propriétés bénéfiques des plantes médicinales qui sont utilisées pour la santé humaine, voire animale. Le track « Remèd Fèy yo », qui ne dure que quatre minutes, a été enregistré au studio « OGF Records» et a bénéficié de la touche du beat maker Zak Touch. La sortie de ce track est la preuve irréfutable que le rappeur Blaze One n’arrête pas d’apporter du nouveau à ses nombreux fans. Qui plus est, il ne brosse que des sujets particuliers pour mieux se différencier des autres rappeurs de sa génération. De nombreux mélomanes ont eu la possibilité de le connaître avec le single «Federal», qui traite de la vie des incarcérés au Pénitencier national. Ensuite, Blaze One a enchaîné avec «Les grands dossiers» qui présente la panorama des chefs de gangs et bandits qui ont marqué le pays, «Fon Makaya» pour décrire la beauté du terroir et «Istwa Dayiti» qui retrace le parcours politique des présidents d’Haïti.

tes, des nostalgiques et des curieux du temps passé.

M bezwen on menaj de Wanito

C’est un clip qui perd de sa magie par le simple fait que les images sont prévisibles, quelconques... On note tout de même un progrès par rapport à ses clips précédents. Le petit canard grandit tout comme son travail. Côté vibe, il est irréprochable en tout cas.

Cette Semaine Dead Krazy avance

Autre que son émission radio «Featuring» et les contrats qu’il honore à chaque fois que l’occasion se présente, le rappeur Dead Kra-Z investit tout son temps à la préparation de son premier album solo, « Jou Pa m », dont la sortie est prévue pour le 1er décembre prochain. A présent, Dead Kra-Z vient de boucler le tournage du clip « Bloke Sa » du Dj Combo. Le duo Dj Combo et Dead Kra-Z attend le réalisateur Roodmy Poulard pour la sortie de « Bloke Sa ». Toutefois, le rappeur Dead Kra-Z ne cesse d’avoir du pain sur la planche car, il nous confie qu’il vient de terminer un track social avec la Princess Eud, « Ede m ». Pour avoir l’attention des fans jusqu’à « Jou Pa m », le duo « Limyè Wouj » a tenu à ce que « Ede m » soit muni d’un clip. « Tout est sous contrôle et si tout se passe comme prévu, la vidéo sera sur YouTube et nos petits écrans sous peu. Eud et moi demandons à nos nombreux fans de patienter un peu puisque nous travaillons dans la perspective d’assouvir leur soif de musique. Beaucoup de surprises sont prévues pour la sortie de Jou Pa m», dixit Dead Kra-Z.

MC Ilegal n’a pas dit son dernier mot

Après la vente-signature du premier album solo du rappeur MC Ilegal, « E sa k atis », l’artiste se bat bec et ongles pour écouler tous ses disques et livrer des prestations un peu partout sur le territoire national. Composé de 17 tracks, dont l’intro de l’animateur Carel Pedre, sur « E sa k atis », MC Ilegal aborde des sujets tels l’amour, l’argent, les grossesses précoces, l’humour et autres. Pour la réalisation de son premier laser, MC a travaillé avec des beat maker comme Dice, Edge, Nice Beat, Steezy (qui a produit le track « Balanse / Ouvè kò w»), etc. Selon MC, Rextud Studio a hébergé l’enregistrement de tout l’album mais, le personnel de PIWO Records a contribué sur ce laser au niveau vocal. « J’ai beaucoup d’autres produits pour mes fans et le Dj TonyMix participera dans mon prochain clip. J’ai déjà élaboré une stratégie qui permettra aux gens des villes de province d’avoir ‘E sa k atis la; il ne me reste plus qu’à l’appliquer. MC Ilegal est là, les imposteurs n’ont qu’à repliye !», a conclu MC. Wendy Simon


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Dutty Nishishi Ça fait un bail depuis qu’il est retourné au pays retrouver sa famille et remplir une mission auprès de la jeunesse si l’on reprend ses mots. Dutty est le genre de rappeur qui se fait remarquer rien que par le timbre de sa voix, son flow qui rappelle ses nombreuses années à la Jamaïque. Basé au Bas-Peu-de-Chose où il passe une bonne partie de son temps à Tapajè Recordz, ou à créer de nouvelles oeuvres artisanales. En pleine préparation de son nouvel album, Ticket se fait donc le plaisir de présenter dans ses colonnes un artisan au chapeau de rappeur, David « François » Darinus plus connu sous le nom de Dutty Nishishi. La salle de maternité de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti a vu naître en 1977 David Darinus, premier fils de Solange, une dame à l’époque inconnue, qu’un certain Fantom, nèg kò vèt la, ne cessera de citer dans ses chansons un peu plus tard. David grandit à l’avenue Magloire Ambroise sous l’influence du rap qui pourrissait ses rêves. Il a vu pas mal de groupes se fonder, pas mal d’artistes émerger, et bien d’autres finir sans rien accomplir par rapport à ce qu’ils valent vraiment. Au lycée Pétion où il était pour ses études primaires, deux choses empêchaient David de suivre les cours : les problèmes politiques et la musique. « A l’époque, explique-t-il dans un sourire qui lui a ramené à son enfance, on faisait la musique juste pour dire aux autres qu’on est artiste. J’étais un « crazy » de la musique, j’ai même fait l’école buissonnière à cause d’elle. » L’un des lieux favoris de David était les studios d’enregistrement qu’il arpentait la nuit comme le jour. Il a suivi la carrière de Master J, côtoyé Frantzdy Jamaicain, Top Adlerman, Supadeno, il était un peu partout où le rap pouvait réunir les jeunes qui rêvaient d’être artistes. « Je suis de la veille école, avance-t-il avant de préciser, j’en sais des choses, Barikad a fait impact dans le rap kreyòl grâce aux travaux d’aînés tels Master J, Teddy Fresh, Frantzy, Supadeno, ORS...ce sont eux qui ont posé les bases de l’émancipation du rap en Haïti» En 1993, David, grand frère de Daniel (Fantom), Gavens, Caslyn et Patricia, quitte le pays pour la Jamaïque où il rejoint son père. Sur son passeport, une erreur s’est glissée, on a mis François Darinus en guise de David, il fait quand même le voyage, et se retrouva dans l’univers artisanal de son père, où la peinture et la sculpture règnent. David ne chante plus, il écrit, peint et se concentre sur ses études. Il s’oriente dans un premier temps vers l’info-technologie, étudie l’hospitalité en tourisme et passa deux ans au séminaire théologique, recevant une formation assez solide qui le permettra de présider pendant cinq ans une branche d’une église Mormon à Ochoriust, Jamaïque nous apprend-il. Les mois passent vite et David revient souvent voir les siens et ses amis aux rêves de stars. Si à la Jamaïque les études priment, son va-et-vient lui permet de rester connecté avec le rap. Fier, il nous apprend qu’il a travaillé avec Celso, Jimmy et Ansy Michaud à Efex Studio en 1997, date à laquelle le nombre de rappeurs pouvait être énuméré sur les doigts de la main. A cette date, il enregistre deux musiques, un an plus tard, il joue à Jamanaval sur la place Occide Jeanty au Champ de Mars. L’avenir fait

des heureux, et David est compté parmi eux. Aussi loin que sa mémoire remonte, Jean Yves Jason, qui deviendra maire de Port-au-Prince, lui a filé le contact qui lui permettra de réaliser la première interview télévisée de sa vie. C’était à Télémax, chaine 5, à l’ère de Paul Villefranche et ça ne s’oubliera jamais. Jamais ! Les textes que David n’a cessé d’écrire depuis Haïti deviendront sa source d’inspiration aujourd’hui. Il les revoit sans cesse, puise un feeling ou fait une remise à jour. Son retour définitif en Haïti en janvier 2009, après vingt ans à la Jamaïque, est d’une grande importance pour lui. Il affirme même qu’il a une mission ici. Mais, dit-il en souriant, « Je ne sais pas en quoi ça consiste, mais je sais que cela concerne l’éducation de la jeunesse. Pour le moment, je les apprends à reconnaitre qui ils sont. L’identité d’un être est primordial, s’attacher à sa nationalité peut changer en mieux la vie d’une personne en quelque lieu qu’elle se retrouve. » Dès son retour définitif en 2009 après avoir tout laissé chez son père au pays de Bob Marley, David, désormais Dutty pour le rap, se fait remarquer sur le premier album de Pick-Up clip « Pou lari a » aux côtés de son frère Fantom. Les deux frères s’entendent si bien qu’ils s’associent sur d’autres tracks de l’album « Men nonm lan » de Fantom la même année. Les invitations à participer sur d’autres projets ne tardent plus, Dutty, avec son flow à la jamaïcain est apprécié. Il apporte une autre dimension sur les projets auxquels prend part. « Je chante avec détermination, ponctuation, précise l’artiste, c’est ce qui donne une saveur qui vient de la Jamaïque à mes flows. Y a pas une grande différence entre Haïti et la Jamaïque, ils sont créoles de culture, seule la force de caractère et leur détermination démarquent le Jamaïcain de l’Haïtien »

« Il n’y a jamais eu de relation amoureuse entre Sisy et Dutty » Le succès croissant qu’il connaît inspire Dutty à réaliser des projets personnels tout en restant attaché à Pick-Up Clip. En 2012, il sort deux albums, « Lavi Pòtoprens » et « Shadow ». Sur les albums, les mélomanes d’ici et de la diaspora s’étonnent de retrouver dans la peau de Sisy, l’ex-chanteuse de Backup, Nancy, un sex-symbol qui faisait baver la gent masculine. La chanson « Lavi Pòtoprens » connait un grand succès dont tout le monde parle. Sisy et Dutty donnent l’image d’un couple uni par la musique et en dehors de la scène. Des photos où ils s’embrassent avec passion sont publiées sur le net, la chanteuse rajoute

le Nishishi de Dutty à son nom signe de leur attachement. Ils font les pages des médias, s’affichent partout. Dutty et Sisy, un couple sur lequel on pose bien des questions. La plus étonnante réponse à ces questions est celle de Dutty à Ticket Magazine ; pour la première fois, l’artiste a officiellement donné des informations au sujet de sa relation avec la chanteuse : « Sisy et moi n’avions jamais été ensemble sentimentalement. On a travaillé ensemble sur des projets. Les gens ont supposé des choses sur lesquelles on n’a jamais opiné. On a même nourri leur curiosité au profit de notre business.»

Dutty promet bien de choses

Dutty se veut un accro du mouvement socioculturel. Il ne fait pas que

de la musique et de la peinture, mais il s’efforce à mettre en place des structures d’encadrement comme la plateforme Rap kreyòl mizik Board qui a publié les albums « Salute » (Fantom), « Lavi Pòtoprens » et « Shadow ». Ce sera cette même entité qui s’occupera de la publication de « Rap n’ap baw » deuxième album de Pick-Up Click, prévue le 24 décembre et OR (Ofisyèl Respè) qu’il signera le 31 du même mois. L’artiste parle aussi de « Stil pam », une ligne de vêtements sur laquelle il travaille, mais qui attendra sûrement la sortie du Package « Lavi Pòtoprens » qui comprendra le livre et le film. Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

Nishishi sont des colliers que porte habituellement Dutty. Il en a deux, l’un vient de la Jamaïque et lui rappelle sa descendance africaine, son attachement à la culture créole, à ses racines et l’autre, un cadeau.


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Lundi 28 et mardi 29 octobre 2013

Haïti/football

Les Alls Stars du Nord l’emportent

L’équipe des All Stars championne Photo : Yonel Louis

Organisé à l’occasion du passage du trophée de la Coupe du Monde en Haïti, le match opposant les Alls Stars du Nord aux Alls Stars du Sud s’est soldé par une victoire (3-1) des représentants du Nord.

L

e temps d’une rencontre, le stade Sylvio Cator qui accueillait le trophée de la Coupe du Monde a connu dimanche un instant de folie. Instant de folie marqué par la présence de plus de 8 000 spectateurs venus rencontrer le trophée de la Coupe du Monde, 8000 spectateurs venus assister à cette exceptionnelle rencontre mettant aux prises les Alls Stars du Nord avec les Alls Stars du Sud. Entraîné par le coach du Champion sortant, les Alls Stars du Sud regroupaient les meilleurs joueurs du Racing Club Haïtien (Monuma Constant Jr et Noel Sylvestre), du Valencia (Géraldy Joseph, Roody Joseph, Amy André, Frandy Montrévil, Mardochée Samuel Pompée, Jean Dany Maurice, Jean Robert Jean, Emerson Michel), de l’AS Petit-Goâve (Jackson Jean), du Cavaly (Sonthonax Forest), de l’America des Cayes (Jean Garry Ruben), du Victory (Kismy Jean-François, Bony Pierre) et de l’Aigle Noir (Guilliano Philippe et Johnny Joseph) Les Alls Stars du Nord regroupaient des joueurs des formations qui représentaient le Plateau central,l’Artibonite et le Nord. Entrainé par le coach de la formation championne nationale, Jean-Claude Josaphat on y comptait des représentants de l’AS Mirebalais (Valérius Williamson, Peterson Desrivières, Cleef Cantave, Vaniel Sirin, Jonel Désiré, Vaniel Sirin, Aristilde Wilguens, Rodlin Joseph,Harold Fédé) du FICA (Woodensky Cherenfant,

Kenz Germain, Mc Donald Mervil) du Baltimore (Peter Germain, Gabriel Michel) du Tempete (Jimmy Ordenat, Eliphène Cadet, Charles Hérold Jr. Plus équilibré dans le choix des joueurs évoluant à leurs postes habituels les Alls Stars Sud paraissaient pouvoir mieux tirer leur épingle du jeu avec le 4-4-2 proposé par Frantz Décembre. Cependant le 4-3-3 adopté par Jean Claude Josaphat permet de voir un jeu plus harmonieux et l’ancien attaquant trinitéen Dwight Yorke se révèle rapidement dangereux. On joue le premier 1/4 d’heure de la partie lorsque Jonel Désiré ouvre le score pour le Nord. A la mi-temps les hommes de Josaphat mènent 1-0. En seconde, période Dwight Yorke change de camp mais, même

renforcés, les hommes du Sud n’arrivent pas à trouver leur efficacité et c’est logiquement que Cleef Cantave aggrave le score d’une superbe reprise croisée pour permettre aux hommes du Nord de corser l’addition. Blessés dans leur orgueil, les hommes du Sud réduisent l’écart par Dwight Yorke quelques minutes plus tard mais Vaniel Sirin entré en cours de jeu inscrivait le 3e but des hommes du Nord démontrant du même coup que l’AS Mirebalais pouvaient à lui seul venir à bout des Alls Stars du Sud. Trois buts inscrits par les représentants du club champion, un gardien déterminant dans la décision et tout est dit. Quand l’arbitre Walner Laventure signalera la fin du temps règlementaire, il confirmera la victoire

L’attaquant trnidadien Dwight Yorke, auteur d’un but pour son équipe Photo : Yonel Louis

des hommes du Nord 3-1 aux dépens de ceux du Sud. A noter qu’à la mi-temps Coca Cola a remis une réplique miniaturisée du trophée de la Coupe du Monde à la ministre des Sports, Magalie Racine, alors que les anciens joueurs, Johnny Descolines, Wilfrid Montilas, Bruny Pierre Richard, Ernst Walner Jean-Baptiste, Rosemond Pierre, Jean Roland Dartiguenave et Carlo Marcelin ont reçu une plaque d’honneur collectif pour l’ensemble des services rendus au football pendant leur carrière de joueur. Enock Néré/nereenock@gmail.com enocknere@lenouvelliste.com


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Lundi 28 et mardi 29 octobre 2013

Le Racine FC et l’AS Capoise aux commandes

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our son premier match disputé à domicile, et ce, après deux longs déplacements (CapHaïtien et Gros-Morne) pour autant de défaites, la Relève de Jérémie s’est réveillée en battant (3-1) son homologue de l’AS Verrettes au parc Saint-Louis. Pour sa part, l’équipe de la Police nationale a subi la loi de la pimpante équipe de Racine FC (Gros-Morne) au stade Sylvio Cator (2-3). Alors que l’AS Capoise devait affronter initialement l’US Dufort dimanche au parc Saint-Victor, mais ce match été discontinué en raison de la pluie. Finalement, la rencontre a eu lieu lundi dans matinée. Pour l’occasion, le vieux coq Capois n’a fait qu’une bouchée des hommes de Dufort (3-0). En effet, ça y est pour la Relève de Jérémie qui restait pourtant sur une série de deux défaites consécutives pour ses déplacements au Cap-Haïtien et à Gros-Morne. A l’occasion de son premier match à domicile, les Jérémiens n’ont laissé aucune chance aux Verrettiens. Ces derniers ont chuté lourdement (1-3), et ce, malgré qu’ils avaient pris l’avion aux Cayes pour rallier Jérémie, après avoir fait (Verrettes-Cayes) par voie terrestre. Tout compte fait, avec trois points, la Relève abandonne la dernière place à son adversaire du jour, l’AS Verrettes (1 point) pour se hisser à la 5e place du classement, ex-æquo avec l’équipe de la Police nationale d’Haïti (4e), battue (2-3) au stade Liga – 10ème journée

FC Barcelone – Real Madrid

Les catalans remportent ce premier Clasico Barça-Real de la saison avec une prestation remarquable de Neymar. Les joueurs de Tata Martino s’imposent dans un clasico Barça-Real plutôt rythmé en ouvrant le score à la 19ème minute par l’intermédiaire d’un Neymar étincelant à défaut de voir un Messi des grands jours. Les Blaugrana doublent la mise à la 78ème minute via Alexis Sanchez qui pique son ballon pour lober Diego Lopez. Rentré à la place d’Angel Di Maria, Jesé sauve l’honneur de la Casa Blanca en reprenant un centre de Ronaldo d’une frappe pied droit sous Victor Valdès dans les arrêts de jeu. A noter les prestations plutôt discrète de Ronaldo, Bale et le manque de réalisme habituel de Benzema à deux doit d’ouvrir le score pour le Real en frappant la barre transversale en seconde mi-temps. Le prochain pronostic Real – Barça mi-mars 2014 pour la rencontre prévue à Madrid le 23 Mars pour le compte de la 29ème journée..

Célestin Wilkens (Racine de Gros-Morne) et Samuel Elie (PNH) (Photo : Yonel Louis)

Sylvio Cator à la surprise quasi-générale par la pimpante équipe de Racine FC (Gros-Morne). Avec (7) points au compteur, les Gros-Mornais partagent le leadership de la compétition avec les Capois. Discontinuée par la pluie suite à l’impraticabilité du parc Saint-Victor, la rencontre mettant aux prises l’AS Capoise et l’US Dufort s’est finalement déroulée lundi matin. Pour l’occasion, les locaux n’ont laissé aucune chance aux visiteurs. Au terme du temps réglementaire, ils se sont imposés avec de la manière (3-0) grâce à un triplé de Williamson Salvant. Suite à cette convaincante victoire, l’AS Capoise (7 points, 7 buts marqués et 1 encaissé) bien qu’à égalité de points le Racine FC de Gros-Morne s’est hissé à la première place de ce groupe unique. Il s’agit de la deuxième victoire de suite de l’ASC à domicile, et à chaque fois, il a été impitoyable pour son adversaire. Pour rappel, lors de la première journée, la Relève avait laissé sa peau au CapHaïtien (3-0). Autant dire, les deux équipes en position de force pour accéder à la première division l’année prochaine portent le nom de l’AS Capoise (ancien pensionnaire de la D1) et de Racine FC de Gros-Morne. Toutefois, il reste encore sept (7) journées pour compléter la phase finale et c’est au terme de celle-ci qu’on connaîtra les deux nouvelles équipes qui auront

L’équipe Racine de Gros-Morne (Photo: Yonel Louis)

droit de jouer dans la compétition reine du pays.

Phase finale du championnat national de D2

Résultats de la 3e journée Samedi 26 octobre 2013 Police nationale d’Haïti – Racine FC (Gros-Morne): 2-3 Dimanche 27 octobre 2013 La Relève (Jérémie) – AS Verrettes : 3-1 Lundi 28 octobre 2013 Parc Saint-Victor 9h Am : AS Capoise – US Dufort :

Classement

1-Racine FC : 7 points 5BP – 2BC (+3) 2-AS Capoise : 4 points 4BP – 1BC (+3) 3-US Dufort : 4 points 2BP – 0BC (+2) 4-Police nationale : 3 points 3BP – 5BC (-2) 5-La Relève FC : 3 points 3BP – 6BC (-3) 6-AS Verrettes : 1 point 2BP – 5BC (-3) Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com


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Une nuit magique avec Tanya Saint-Val, Dadou Pasquet et Mizik Mizik

Mizik Mizik, à point, comme d’habitude

Fabrice et Isnard Douby, deux grands de la musique Haïtienne

Le duo parfait: Tanya Saint-Val et Dadou Pasquet chantent Se Verite

« Aswè a pa gen chita gade ! », tel semble être le mot d’ordre de « La nuit magique » qui réunit sur une même scène le groupe Mizik Mizik, la chanteuse Tanya Saint-Val et Dadou Pasquet du groupe Magnum Band le vendredi 25 octobre 2013. Nostalgiques des soirées du genre, les dizaines d’amoureux du compas qui ont envahi les jardins du restaurant La Réserve laissent rarement la piste de danse se vider. Une soirée qui aura fait bien honneur à son nom ! La bande à Kéké le prouve encore une fois : la magie de Mizik Mizik n’a pas cessé d’opérer. Le groupe, qui a fêté ses 26 ans au début du mois de novembre de l’année dernière, ouvre cette soirée dont l’affiche était déjà des plus alléchantes. Déjà le public apprécie. Le guitariste vedette de Magnum Band prend vite le relais. Dadou Pasquet et sa guitare, ravissent. L’interprétation de « Ou pila », succès intemporel de cet artiste de grand calibre, donne le ton à la soirée. Mizik Mizik, accompagnateur qui s’acquitte ô si bien de sa tâche, reprend possession de la scène et aide à pallier le retard de Tanya St-Val, l’autre vedette de la soirée. Isnar Douby du groupe Magnum Band rejoint la bande à Kéké le temps d’un morceau avant que la chanteuse guadeloupéenne enfin n’arrive. Les deux premières chansons que celle-ci interprète ne sont pas particulièrement connues du public. Toutefois, bon enfant, il ne lésine pas sur les applaudissements. « Chalè » secoue un peu l’assistance mais le moment fort de la prestation de l’artiste antillaise est bien sûr la reprise de « Se verite » en duo avec Dadou Pasquet. Bien que vieille de plus d’une décennie, ce morceau est incontestablement resté un délice pour les tympans. Mizik Mizik, toujours de gèr, regagne à nouveau la scène. « Ayizan », « Black-out », « Blessée » de Eric Virgal, « Je vais » de Haïti Twoubadou, « Ou pati » de Mika... entre interprétations et reprises de succès impérissables, le groupe retient les couples sur la piste de danse jusqu’au dernier moment. Une ambiance chaleureuse et un Mizik Mizik en pleine forme secondant Tanya Saint-Val et Dadou Pasquet, toujours égaux à eux-mêmes pour une soirée magique qui aura permis aux nostalgiques de savourer une série de morceaux qui ont si bien traversé le temps !

David Dupoux et sa femme venus apprécier une belle soirée

Daphney Valsaint Un public de classe, âgée, qui sait apprécier de la bonne musique


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