Retourne en palestine

Page 1


© David Reinharc Éditions, Paris, Décembre 2010 144, avenue Charles-de-Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine www.editionsdavidreinharc ISBN 978-2-35869-019-5


Nos remerciements A JoĂŤlle Roubine, A Hedva Liza Amouyal, A Flora Smadja, !"#$%&"#$'()*'%&$&+$&,-*'*&$*!%%'.!#'+)!/0



RETOURNE EN PALESTINE...

« Calomniez, calomniez : il en restera toujours quelque chose. » Beaumarchais. « Un mensonge répété un nombre de ,!)1$ 1",-1'/+$ 2&3)&/+$ "/&$ 34#)+40$5$ 6$$ Joseph Goebbels. « Il n’est pas de vertu que la calomnie ne sache atteindre. » William Shakespeare, Hamlet « D’une mouche ils ont fait un éléphant et ils en ont exploité l’ivoire. » Dicton populaire.

Retourne en Palestine ! Combien de fois n’ai-je entendu cette phrase lancée par mes camarades de classe, avant la guerre de 1939-1945. J’étais pourtant Français, né en France, et mon éducation avait été celle de l’école républicaine et laïque. Soixante ans plus tard - toujours en France - on m’explique que la Palestine est la terre des Palestiniens et que les Juifs n’ont rien à y faire…

5


Ce livre a pour objet de rappeler un certain nombre de faits et de tordre le cou à trop d’idées reçues. Peu de peuples ont été autant vilipendés que le peuple juif. Par le passé, les accusations injustes, telles que crimes rituels, empoisonnements de puits et propagation de la peste, que nous n’évoquerons que pour mémoire, avaient déjà coûté la vie à des milliers de Juifs de par le monde. Depuis la création de l’Etat d’Israël, calomnies et contrevérités à l’encontre du peuple hébreu se poursuivent et se multiplient, générant un climat de haine +!+'%&(&/+$)/7"1+)-4$*!/+#&$%'$1&"%&$24(!*#'+)&$2"$ Moyen Orient, contre un pays qui n’aspire qu’à la paix, à l’humanisme et au progrès, n’en déplaise à ses détracteurs. Dans son ouvrage extrêmement précis et documenté, From time immemorial, best-seller international qui à ce jour n’a malheureusement pas été traduit en français, Joan Peters propose une analyse exhaustive du problème Israël-Palestine. Nous avons préféré être bref, voire lapidaire, pour ne conserver que l’essentiel des éléments d’appréciations réactualisés au XXIe siècle.

6


TABLE DES MATIERES

I

Au commencement.............................. 9

II

La Palestine : désert aride..................23

III

Partage de la Palestine mandataire...37

IV

Les réfugiés palestiniens....................53

V

Jérusalem............................................. 71

VI

Des poids et des mesures : 8"&%8"&1$1"7&+1$2&$#49&:)!/00000000000000$;<

VII

Le culte de la haine...........................111 Annexes.................................................... 131

7


8


I AU COMMENCEMENT …

Bref rappel des faits En l’an 133, les Romains qui occupaient alors la Judée-Samarie, se trouvèrent confrontés à une révolte juive dirigée par Bar Kokhba (« Fils de l’Étoile » en araméen). Les Juifs furent vaincus et déportés, leur territoire déjudaïsé. Pour marquer leur victoire, les Romains adoptèrent le mot de Palestine et Jérusalem devint « Aelia Capitolina ». La plupart des nouveaux noms de villes disparurent. Etonnamment le nom de Palestine a continué d’être utilisé sous les dominations qui ont suivi. Les Juifs continuèrent à appeler leur terre Eretz Israël. Des Philistins aux Palestiniens En hébreu, les lettres « p » et « f » sont les mêmes. Le mot « Palestine », orthographié avec un « f » donne « !"#$"%& » qui s’apparente directement à « Philistin » et constitue l’origine de ce mot. En d’autres termes, la Palestine se revendique comme la terre des Philistins qui pendant plus de mille ans s’opposèrent aux Juifs. Leur territoire occupait l’actuelle bande de Gaza et sa frontière nord s’étendait jusqu’à la ville d’Ashdod, située sur la plaine du littoral, à mi-chemin entre Tel-Aviv et Gaza.

9


Cette peuplade, originaire de l’Archipel Egéen, selon les sources historiques et bibliques (Amos, 9, 7-15), avait alors totalement disparue deux siècles avant que les Romains ne choisissent de reprendre %&"#$/!($'":$-/1$2&$247"2'=1&#$%&$ '>1$&+$%&$ &" %&$ d’Israël. Il n’existe aucune parenté entre les Philistins de l’époque biblique et les Palestiniens actuels, et seule la ressemblance phonologique entre les mots « Palestinien » et « Philistin », a permis d’entretenir cette confusion, recherchée par les Romains. ?&1$ @#'.&1$ 2&1*&/2&/+$ 2AB1('C%D$ -%1$ 2"$ patriarche Abraham et de sa servante égyptienne Hagar. Ils ne sauraient légitimement s’apparenter à une peuplade égéenne. Depuis la destruction de l’Etat hébreu par les Romains, aucune nation souveraine ne s’est établie sur la Palestine, qui a toujours été la province d’un empire plus grand : romain, byzantin, arabe, ottoman ou britannique. ?&$ /!($ (E(&$ 2&$ F$G'%&1+)/&$5D$ !"#$ 8"'%)-&#$ le pays, disparaissait de cette région du monde qui fut successivement dominée par les Arabes (636 – 1072) et les Seljukides (1072 – 1099). Au cours de cette occupation, la seule ville fondée par ces derniers fut Ramla. Puis vinrent les Croisés (1099 – 1291) : sous leur domination, le pays connut une certaine souveraineté et fut appelé « Royaume de Jérusalem ». Ils furent suivis par les Mameluks (1291 – 1516) : période pendant laquelle le pays

10


perdit son nom de « Palestine » et fut divisé en provinces (mamlaka) nommées d’après les villes les plus importantes (Safed, Gaza, Damas). Aux Mameluks succéda l’Empire ottoman (1516 – 1917) : à nouveau, le pays n’eut pas de nom qui lui fut propre et fut découpé en districts administrés sé'#4(&/+0$H/-/D$2&$<I<;$J$<IK;D$%&1$@/L%')1$'++#)buèrent le nom de « Palestine » à la région. Jusqu’en 1966, les Arabes utilisaient le terme de « Palestiniens » pour désigner avec mépris les Juifs de Palestine, alors qu’eux-mêmes se revendiquaient « Arabes de Palestine » : « Sous mandat britannique, les Arabes récusaient le vocable « palestinien », ils se voulaient arabes appartenant au monde arabe et seul les Juifs de Palestine acceptaient le vocable « palestinien » et revendiquaient le passeport palestinien instauré par les britanniques. Le mot « Palestinien » a fait .&'"*!" $ 2&$ *M&()/$ 2& ")1D$ ")18"A)%$ 1)L/)-&$ aujourd’hui exactement le contraire de son sens originel, non seulement dans l’esprit des Juifs, mais également dans l’esprit des Arabes. Ce n’est qu’en 1964 que les Arabes comprirent le parti qu’ils pouvaient tirer du terme « Palestine ». (La commission Israël – Chrétiens sionistes) Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les « Palestiniens » originels étaient Juifs, et habitants majoritaires de la « Palestine », avant leur départ forcé en exil.

11


SOURCES BIBLIQUES « Car les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » Saint Paul, Epîtres aux romains, XI, 29. Le livre qui relate l’histoire du peuple juif est celui qui a fait l’objet du plus grand nombre de publications au monde. Il s’agit de la Bible. A l’origine des deux autres religions monothéistes, le christianisme et l’islam, elle a été éditée à des millions d’exemplaires et traduite de l’hébreu1 dans toutes les langues. N’en déplaise à certains, l’origine de l’attribution de la terre d’Israël '"$ &" %&$ 7"),$ -L"#&$ dans ce Livre. Elle est divine. La Terre Promise est un don de Dieu à son peuple, comme l’indique explicitement la Bible, ainsi que de nombreux autres textes bibliques.

Genèse 24 :7, 50 :24 Exode 3 :17, 12 :25, 13 :11, 32 :13, 33 :1 Nombres 11 :12, 14 :16, 14 :23, 32 :11 Deutéronome 6 :3, 6 :18, 6 :23, 8 :1, 9 :28, 11 :25, 19 :8, 26 :15, 27 :3, 31 :20, 31 :21, 31 :23, 34 :4.

« Cette terre que Dieu vous a donnée aussi longtemps que le ciel sera au-dessus de la terre », (Deutéronome 11-21). Cette citation à elle seule exprime le caractère inaliénable et intemporel du don de Dieu au peuple d’Israël. 1 C’est en hébreu que la Bible a été écrite et que l’actuel peuple d’Israël s’exprime aujourd’hui encore. Nul ne conteste qu’il s’agisse de sa langue depuis toujours.

12


(Jebel Akkar) Mont Hor ? Pays de Hamath Zedad (Sadad) (Ras Al Shaka) Mont Hor ? (Britel) (Jebel Sefira) Berothah Mont Ziphon Hazar Enan(Al Kuryetein) Hazar Hatticon Damas (Mont Hermon) Mont Hor ? Tell Dan Shepham (Bamias)

Hauran Rivière Jourdain

Lac de Tibériade

Pays de Galaad

Jérusalem Hazazon Tamar (Ein Gedi) Mer Gaza morte Ri Beer-Sheva v iè re

d’

Eg

yp

te

Kadesh Barnea Meribath Kadesh (Ein Qadis)

Désert de Zin Pays d’Edom

Montée d’Akrabim

Légende : Nombres 34:1-12 Ezéchiel 47:13-20 Non localisés : - Azmon - Riblah - Sibraim

Frontières bibliques de la Terre d’Israël

13



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.