Un Amour Engagé
Un guide pour trouver l’âme sœur et pour vivre son couple selon les principes éternels de nos Sages
Rabbanite Esther Jungreis Auteur d’ « Une vie engagée »
Titre original : c The Committed Marriage Esther Jungreis Première édition française : c 2010 Editions ’Hinoukh
Traduction : Feiga Lubecki Direction littéraire : Stéphanie Simon Mise en page et couverture : Sarah Ittah Dessin de la ketouba en couverture : Sarah Ittah c sarah1979@012.net.il Edité par : Editions ’Hinoukh Tél en France : 01-70 36 73 78 En Israël : 972-(0)54-49 66 184/5 e-mail : medinatribes@gmail.com Tous droits réservés : Aucune partie de cet ouvrage ne pourra être traduite, reproduite ou enregistrée sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation écrite préalable des auteurs.
Imprimé en Israël
A mes enfants et petits-enfants, la bénédiction de ma vie : Rav Chlomo et ‘Haya-Sara Gertzulin Rav Israël et Rivkie Jungreis Mendi et Slovi Wolf Rav Ocher-Anchel et Yaffa Jungreis
Comment pourrais-je jamais assez vous remercier ? Vous m’avez donné tant de joies, tant de bénédictions ! Après qu’Abba – que sa mémoire soit bénie – fut rappelé Enhaut, c’est vous et vos merveilleux enfants qui m’avez entourée et qui avez prêté votre douceur à ma vie. Je prie pour qu’Hachem vous bénisse, vous, vos enfants et vos descendants à tout jamais, avec l’étude de la Torah, le ‘hessed et un amour sans limites. Que vos foyers soient à jamais des Mikdaché méat – des sanctuaires miniatures – dans lesquels résideront l’esprit de D.ieu, la paix et l’harmonie. Votre mère dont l’âme est pour toujours liée à la vôtre, Venafcho kechoura benafcho. Animée d’une profonde gratitude, je remercie le Tout-Puissant pour Ses innombrables bontés. Je Le remercie pour m’avoir accordé le privilège d’écrire ce livre et de pouvoir enseigner Sa sainte Torah. Je prie pour que les mots de ce livre pénètrent dans le cœur des lecteurs afin qu’ils invitent D.ieu dans leurs foyers et qu’ils amènent la paix et l’harmonie dans leurs vies.
"קרן "אור ישראל FONDS D’ENTRAIDE "OR ISRAEL"
בית מדרש CENTRE D’ETUDE TALMUDIQUE
Jérusalem, le 4 Chevat 5770
RECOMMANDATION
Très heureux d’avoir eu l’honneur de lire les livres de cette grande dame, je n’ai pas de mots pour la remercier de répandre autant de lumière avec ce dynamisme étonnant qui comble notre âme assoiffée. Nous tenons à remercier Monsieur Avraham Medina et Monsieur Gabriel Elbaz d’avoir publié ce merveilleux cadeau.
Rav Its’hak ATTALI
91410 ירושלים41058.ד. ת02-5713605 : רמות ג' טלפקס14 רח' רוזנבלט58-023-259-3 עמותה Rue Rosenblat 14/2 Ramot 3 Jérusalem 91410 Tel/fax : 02-5713605 Internet : www.orisrael.fr e-mail : info@orisrael.fr
Nos sincères remerciements vont à :
Moshé Grégory MEDINA pour son soutien inconditionnel à nos Editions. Que le mérite de cette Mitsva le protège lui et tous ses proches.
Pour la hatsla’ha de
Elie ABIKER dans toutes ses entreprises. Que Hachem lui donne abondance, joie et bonne santé.
Ce livre est dédié à la Réfoua Cheléma de Haya Léa bat Hanna Darmon.
Note de l’éditeur Depuis déjà de nombreuses années, nous travaillons avec la Rabbanite Jungreis. Ses livres sont toujours percutants, instructifs, pleins de sagesse et d’émotion. Quand elle nous a présenté son ouvrage sur le couple et les relations hommes-femmes, nous nous sommes demandé ce que la Rabbanite nous réservait ! Au fur et à mesure de la traduction, nous avons réalisé qu’il s’agissait bel et bien d’un chef d’œuvre, débordant de bon sens, de larmes et de rires. Quand nous avons sollicité la Rabbanite Sitruk pour qu’elle préface « Un amour engagé », le même écho nous est revenu : elle aussi avait adoré le livre. Et à cette occasion, nous avons assisté, en temps réel, à un exemple de chalom bayit, d’harmonie dans le couple : pour un livre aussi important, elle préférait laisser la parole à son mari… Preuve, s’il en faut, de son humilité et du respect qui lie le Rav et la Rabbanite Sitruk… Mais plutôt que de parler d’ « Un amour engagé », nous préférons vous laisser le loisir de le lire. Bonne lecture et bon shteigen, comme dit la Rabbanite…
Editions ‘Hinoukh
Table des matières Préface : Trouver l’âme sœur
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Introduction
31
Avant-propos
37
Première partie : Un regard positif
39 41 53 61 75
Développer un regard positif Devenir le conjoint idéal Le mariage, pour toujours En chantant
Seconde partie : Un bon ami
93 95 109
Troisième partie : Un bon voisin
127 129 143 159
Quatrième partie : Se projeter dans l’avenir
179 181 201 221
Cinquième partie : Un bon cœur
235 237 263 275 291 307 313
Quand la bourse s’effondre et que vous touchez le fond Construire l’amour
Être vous-même... en mieux ! Soyez votre propre avocat Grandir ensemble
Le divorce : une solution pire que le problème Communiquer sans blesser Qui perd gagne !
Se réjouir du bonheur de l’autre Chasser la rancœur Ensemble à l’âge de la sagesse Être là, sans condition Shteigen, grandir pas à pas Le mariage est le plus grand bonheur
Une patricienne romaine demanda un jour à un Sage du peuple juif : - En combien de jours votre D.ieu a-t-Il créé le monde ? - Six, répondit-il. - Et depuis, que fait-Il ? - Il organise les mariages ! (Midrach sur la Genèse)
Préface Trouver l’âme sœur J’avais seize ans quand j’ai organisé mon premier Chidoukh1. Je m’en souviens encore aujourd’hui : il s’agissait de la sœur aînée d’une camarade de classe. Mon acte ne m’a jamais semblé être si remarquable jusqu’à ce que Nadine Blackman, une journaliste, exprime sa stupéfaction. « Quelles raisons poussent-elles une jeune fille de seize ans à arranger des mariages ? » demandait-elle dans l’une de ses interviews. Sur le coup, sa question me prit de court. J’ai été élevée dans une maison où le ‘hessed 2 était une préoccupation constante. Selon notre tradition, il n’existe pas de plus grand ‘hessed que d’aider deux personnes à se rencontrer et à s’apprécier peut-être pour la vie. Notre Torah enseigne que D.ieu Lui-même applique cette mitsva puisque, finalement, c’est Lui qui arrange chaque mariage. Néanmoins, dans Sa Bonté infinie, Il nous invite à s’associer à Lui dans cette entreprise, et à intervenir en tant qu’émissaire. Qui refuserait un tel privilège ? Même à seize ans, il est bien évident que j’aurais saisi n’importe quelle occasion pour intervenir dans la fondation d’un couple ! Pour lui démontrer à quel point le fait d’arranger les mariages est crucial dans notre tradition, j’ai livré à cette journaliste une expérience très personnelle et très douloureuse de ma propre vie. 1 Rencontre organisée entre deux célibataires dans l’objectif d’un mariage. 2 Volonté de faire le Bien.
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Un amour engagé Mon mari qui avait toujours joui d’une excellente santé, succomba brutalement d’un cancer fatal. Bien qu’il fût attentif à sa santé et qu’il se fît examiner régulièrement, la tumeur ne fut détectée qu’une fois qu’elle eût contaminé toute la paroi de l’estomac. Durant six semaines d’agonie, il subit trois interventions, chacune d’elles le rapprochant de la porte de la mort. J’étais assise dans la salle d’attente pendant qu’il subissait sa dernière opération : je récitais des Psaumes, regardais la montre, observais la porte, attendant qu’apparaisse le docteur qui apporterait quelques nouvelles. Il y avait quelque chose de surréaliste dans tout cela. C’était certainement un cauchemar dont je me réveillerai bientôt. Effectivement je me réveillai, mais pas pour entendre les nouvelles que je souhaitais. - Je suis désolé, dit le chirurgien de façon abrupte, mais je crains qu’il ne s’en remette pas ! Peut-être survivra-t-il quelques jours, peut-être même une semaine. Si vous le désirez, vous pouvez aller le voir en réanimation, mais ne restez pas longtemps ! Il est en soins intensifs ! Et il partit sans autre formule de politesse. Je ne connaissais pas le chirurgien. Il nous avait été chaleureusement recommandé par notre médecin de famille. Je n’avais aucun doute quant à ses compétences professionnelles, mais sa façon d’asséner aussi brutalement une sentence de mort rendait la nouvelle encore plus douloureuse. Là encore, je tentai de le juger favorablement, en me demandant si finalement, annoncer la mort de quelqu’un pouvait se faire autrement. Je me tenais là, incapable de respirer. C’est vrai, tout au long de cette période, je m’attendais au pire. Mais c’est une chose de supporter une telle idée, et c’en est une autre de l’entendre sans ambiguïté de la bouche d’un médecin. Je me forçais à reprendre mes esprits et sonnais pour entrer en salle de réanimation. Une infirmière m’ouvrit et m’emmena au chevet de mon mari. C’était effrayant de le voir ainsi relié à des dizaines de 14
Préface tuyaux. Je lui pris la main. Il ouvrit les yeux et je tentai de sourire tandis que je combattais les larmes qui perlaient à mes yeux : - Je viens de parler avec le docteur, murmurai-je. Il m’a assuré que tu vas bientôt te remettre ! Les yeux de mon mari étaient remplis de larmes. - Parlons sérieusement, parlons de choses possibles. Tu vois le médecin là-bas ? C’est un homme très bien ! Il faut lui trouver un Chidoukh ! Trouve-lui une gentille jeune fille ! Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Six ans se sont déjà écoulés et cet incident ne cesse de repasser dans mon esprit. A de nombreuses occasions, j’ai pu apprécier les paroles de mon mari. Un homme qui sait qu’il va mourir a le choix : être dépendant, s’abandonner à la peur, ou alors regarder autour de soi et chercher à accomplir encore une mitsva, encore un acte de bonté, encore un acte d’amour avant de quitter ce monde. Mon mari choisit cette dernière option. Arranger des mariages ne fait pas partie des légendes du Violon sur le Toit. C’est une mitsva qui prend des proportions gigantesques parce que c’est un acte qui va bien plus loin qu’aider deux personnes : cela a des conséquences sur les générations à venir. Bien que j’aie organisé mon premier chidoukh à l’âge de seize ans, la première expérience que j’ai pu avoir dans ce domaine date de la période juste après l’Holocauste. J’avais neuf ans. Nous étions dans un camp de personnes déplacées en Suisse, et mes parents recherchaient désespérément des nouvelles de membres de leurs familles qui auraient survécu aux flammes de la Shoah. Nous avons appris que, du côté de mon père, à l’exception d’une sœur qui s’était trouvée avec nous dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, toute la famille – mes grands parents, mes tantes, mes oncles et mes cousins – avaient péri dans les chambres à gaz d’Auschwitz. C’était une période terrible. Notre douleur était immense, au-delà des mots. 15