Les mondes de l'Inde, Editions de la République, Editions Ophrys

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LES MONDES DE L’INDE

L’Inde est une terre de paradoxes : pays émergent qui forme autant d’ingénieurs que les États-Unis, société de castes dont la Constitution fut écrite par un intouchable devenu ministre, plus grande démocratie du monde où l’avortement cible les fillettes mais qui reconnaît les transgenres… Ces contrastes ne datent pas d’hier. Ainsi, le Bouddha est né au pied de l’Himalaya mais sa pensée s’est épanouie ailleurs, et les souverains musulmans moghols ont régné trois siècles sur une population majoritairement hindoue. L’Inde, deuxième puissance mondiale par la démographie, est ainsi un laboratoire politique, social et économique dont l’ouverture remonte à bien avant sa colonisation par les Britanniques : au xve siècle, le cœur du commerce mondial battait dans l’océan Indien.

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Les meilleurs spécialistes proposent ici une vision renouvelée d’une civilisation millénaire. ISBN 979-1-096963-18-8

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Table des matières Préface

matrice d’un monde Du Veda aux Grands Moghols Maurya, Kouchans, Gupta. Brève histoire des empires La mousson, l’eau et le riz Bouddhisme. Nul n’est prophète en son pays Comment le sanskrit a « conquis » l’Asie De la langue des prêtres à la langue des rois 1786, l’Europe se découvre indienne

L’art de gouverner chez les Moghols Océan Indien. Un cœur du monde

la route des indes L’envers de la colonisation Transfert technologique. Les « indiennes » débarquent La grande peur des cipayes L’Inde a-t-elle été vraiment colonisée ? Face aux eunuques, les Anglais paniquent Diaspora. Greater India

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la puissance émergente 1947-2017 : les nouveaux défis Ambedkar ou la démocratie au péril des castes Mort sociale à l’indienne 350 000 ingénieurs par an Où sont passées les femmes ? « Une puissance émergente en trompe-l’œil » Les pères du microcrédit et du développement humain

Géopolitique. Face à la Chine Puissance bienveillante

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Chronologie : 5 000 ans d’histoire

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Les mots de l’Inde

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Les auteurs

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Bibliographie 241

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Préface Le monde indien joue un rôle central dans le renouvellement considérable de ce que l’on a pris l’habitude d’appeler l’histoire mondiale. Le pays se prête mal à l’histoire nationale. Qu’on en juge : Le Bouddha est né au pied de l’Himalaya, mais n’a jamais vraiment conquis le sous-continent. À Bodh Gaya, là où il avait atteint l’éveil, on ne trouvait plus au xixe siècle que des temples hindous. Sur les 500 millions d’adeptes que compte aujourd’hui cette religion, 8 seulement ont la nationalité indienne. C’est l’hindouisme qui a triomphé en Inde, dans sa forme la plus populaire. Mais la langue sacrée des brahmanes, le sanskrit, a, à son tour, étendu son influence sur toute l’Asie du Sud-Est. Les tours à visage d’Angkor sont les témoins immuables de cette « indianisation », acculturation originale et partagée qui ne s’accompagna d’aucune conquête militaire. Ce sont les colonisateurs britanniques (nous rappelle Gérard Fussman) qui, se cherchant des prédécesseurs, ont imposé l’impeccable succession des « empires indiens », Maurya, Kouchans, Gupta, que les nationalistes hindous 7

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remettent aujourd’hui à l’honneur… Mais ces ensembles politiques au centre instable, et à la géométrie variable, coïncident fort mal avec un sous-continent qu’ils n’unifièrent jamais complètement. Et les souverains moghols, musulmans venus d’Asie centrale, durent s’accommoder pendant trois cents ans d’une population où l’islam était minoritaire. L’océan Indien, naguère bien étudié par Jean Aubin et Denys Lombard, et que les travaux de Sanjay Subrahmanyam ont remis à la mode, était au xve siècle la mer la plus sillonnée du globe. Contrairement à une légende tenace, due notamment à la disproportion des sources, les marchands indiens y étaient bien présents. Mais, dans les ports, on parlait d’abord l’arabe ou le persan. C’est une poignée d’universitaires indiens qui, dans les années 1980, entreprennent de « décoloniser l’histoire ». Partout dans le monde, ces « subaltern studies » ont fécondé les travaux sur les empires. Elles ont bouleversé la vision du Raj britannique et redonné sa place à la rébellion des cipayes, qui fut l’un des plus grands soulèvements de masse du xixe siècle. Au point qu’il n’est pas absurde de se demander, avec Pierre Singaravélou, si l’Inde a « vraiment » été colonisée. Point besoin d’insister enfin sur la place à part que tient l’Inde au début du xxie siècle. Ce pays émergent plombé par la pauvreté et le sous-développement a suscité un prix Nobel d’économie et forme chaque année dans ses instituts de technologie presque autant d’ingénieurs, en proportion, que les États-Unis. Le pays des castes, devenu la plus grande démocratie du monde, redécouvre, derrière Nehru, la figure d’Ambedkar, 8

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l’intouchable devenu ministre et le père de la Constitution. Le pays où les petites filles manquent a voté en 2014 une loi sur la reconnaissance des transgenres. L’Inde est un laboratoire. Cœur actif de la globalisation, ce pays « qui n’aimait pas l’histoire » mais qui en fait vaciller les frontières et les catégories est un de ceux qui contribuent le plus puissamment aujourd’hui à lui redonner son souffle.

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MATRICE D’UN MONDE Du Veda aux Grands Moghols Pendant plus de deux mille ans, l’Inde, portée par de puissants empires, occupe une place centrale dans une région extrêmement connectée. Bouddhisme, sanskrit : prêtres et marchands diffusent, par voie de terre comme par la mer, sa culture dans toute l’Asie.

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Maurya, Kouchans, Gupta

Brève histoire des empires Par Gérard Fussman Le concept d’empires indiens successifs est un legs des historiens britanniques du xixe siècle. Les souverains eux-mêmes, quelles qu’aient été leur origine et l’ étendue de leur royaume, avaient une ambition : agrandir à l’ infini les territoires soumis à leur autorité. En apparence, « empire » s’oppose à « royaume » et à « république ». Un royaume est un espace plus ou moins unifié dirigé par un roi ou une reine, un empire, un espace beaucoup plus vaste, disparate, parfois composé de royaumes ou d’États républicains, et dirigé par un empereur ou une impératrice. La réalité est autre. L’empire colonial français sous la iiie et la ive Républiques n’avait pas d’empereur ; l’empereur de Centrafrique Bokassa ier et dernier du nom n’avait pas d’empire. L’exemple le plus frappant est celui de l’empire britannique à son apogée, en principe dirigé par une reine et incluant un autre empire, celui des Indes. La titulature 13

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officielle de la reine Victoria était en effet « Her Majesty Victoria, by the Grace of God, Queen of the United Kingdom of Great Britain and Ireland, Defender of the Faith, Empress of India ». Les officiers britanniques des armées indiennes buvaient à la santé de la reine, pas à celle de l’impératrice. « Roi au-dessus des rois » La titulature des souverains ne permet pas de distinguer entre royaume et empire. En Inde, il existe deux sortes de titres, sanskrits et d’origine non indienne. Les titres sanskrits se dévalorisent très vite. Ashoka (304-232 av. J.-C.), le seul souverain indien à avoir exercé son pouvoir sur la majeure partie du sous-continent indien, ne se nomme jamais que raja, « roi ». Moins d’un siècle plus tard, c’est par maharaja, littéralement « grand roi », que les monnaies bilingues des souverains grecs de l’Inde du Nord traduisent le grec basileus, « roi » (qui est aussi le titre grec du Grand Roi iranien achéménide et de l’empereur romain) ; et ce nouveau titre se dévalue lui-même très vite. Sur une monnaie rare, le titre que porte Eucratide ier est déjà en grec basileus megas, « roi grand », en moyen indien1 maharaja rajatiraja « roi, roi au-dessus des [autres] rois ». Au ier siècle de notre ère, les conquérants sakas de l’Inde du Nord continuent la frappe de monnaies bilingues, mais adoptent la titulature des souverains achéménides et parthes : ils se disent en grec basileus basileon, « roi des rois », traduit aussi en moyen indien par maharaja rajatiraja. Ces 1  Qualifie l’état linguistique des langues indo-aryennes parlées à partir du ive siècle av. J.-C. et censées avoir évolué à partir du sanskrit.

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La route Des indes L’envers de la colonisation Les Britanniques colonisent le sous-continent, mais la conquête reste incomplète et suscite des soulèvements massifs. Pendant ce temps, les échanges et les circulations s’accélèrent et transforment aussi bien le Raj que la métropole. Trente millions d’Indiens, travailleurs pauvres, marchands ou étudiants, quittent le pays.

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Transfert technologique

Les « indiennes » débarquent Par Claude Markovits Dès le xvie siècle, les Portugais rapportent des cotonnades peintes et imprimées en Inde. Leur immense succès stimulera au xviiie siècle, en Angleterre, une production textile en pleine « industrialisation ». L’Inde a-t-elle joué un rôle dans la révolution industrielle ? La question peut surprendre. L’idée commune, qui rejoint ici l’historiographie classique, considère comme déterminants des facteurs uniques à l’Europe, en particulier le lien fort entre le développement des savoirs scientifiques et l’adoption d’innovations technologiques majeures par les industriels. Or, depuis peu, en liaison avec le tournant global de l’histoire, le rôle joué par l’Inde à travers l’arrivée des textiles (au premier rang desquels les fameuses « indiennes ») et surtout la transmission des savoirs indiens a commencé à être pris en compte. Même si les appréciations varient sur son importance, l’étude du secteur industriel indien jette 95

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un jour nouveau sur les relations de l’Inde et de l’Europe et leur influence réciproque. Et ce, dès le xvie siècle. Cotonnades robustes aux couleurs vives Rappelons que ce ne sont pas les tissus, mais les épices, le poivre notamment, qui ont d’abord attiré les Européens en Inde, depuis le temps du premier voyage de Vasco de Gama en 1497-1498. Mais les Portugais ont rapidement découvert que les tissus de coton fabriqués en Inde, surtout au Gujarat, étaient d’une finesse et d’un brillant exceptionnels, et qu’ils pouvaient servir de moyens d’échange pour se procurer divers produits dans tout le bassin de l’océan Indien. Ces tissus faisaient depuis longtemps prime sur les marchés d’Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient et d’Afrique orientale, où les consommateurs les appréciaient pour leur robustesse, la variété de leurs couleurs et de leurs formes, aptes à satisfaire tous les goûts, ainsi que leur prix raisonnable. Dès la première moitié du xvie siècle, les Portugais ont mis sur pied un circuit commercial entre l’Inde et l’Afrique orientale, échangeant les tissus achetés au Gujarat contre l’or du Monomotapa (actuel Zimbabwe), qui leur servait à payer les épices (cf. « Un cœur du monde », entretien avec Sanjay Subramanyam, p. 75). Puis ils ont commencé à envoyer des étoffes indiennes en petite quantité à Lisbonne, où elles ont eu du succès, essentiellement comme tissus d’ameublement (pour des rideaux ou des baldaquins) auprès d’une clientèle aisée. La vogue pour les tissus indiens au Portugal n’a cependant pas résisté aux lois somptuaires de Philippe II des années 1590, qui en punissaient l’usage. 96

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L’Inde a-t-elle été vraiment colonisée ? Par Pierre Singaravélou La question peut sembler farfelue. Un peu moins si l’on considère la difficulté et l’incomplétude de la conquête ou la participation active des populations indigènes. L’Inde s’est-elle conquise elle-même ? Avant que l’Union indienne ne célèbre les 70 ans de son indépendance le 15 août 2017, deux épisodes ont suscité la polémique au Royaume-Uni et en Inde. D’une part, la parution en juillet 2014 d’un sondage selon lequel 59 % des personnes interrogées en Grande-Bretagne se disent « fières » du passé colonial britannique. De l’autre, la conférence intitulée « La Grande-Bretagne doit dédommager ses anciennes colonies », donnée fin mai 2015 à Oxford par l’homme politique indien Shashi Tharoor et visionnée depuis par plus de 4 millions de personnes sur les réseaux sociaux. Dans l’ancienne métropole comme dans l’ex-colonie, le passé impérial cristallise un fort repli nationaliste dont 119

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témoignent par ailleurs le succès de la campagne du Brexit en Angleterre et la ferveur populaire suscitée par l’accession au pouvoir de Narendra Modi, leader du Bharatiya Janata Party, en Inde. Depuis février 2015, nombre de Britanniques savourent avec nostalgie les épisodes de la série télévisée Indian Summers, qui relate les aventures de coloniaux britanniques à Simla, célèbre station climatique qui chaque été se transformait en capitale des Indes. Tandis qu’en Inde, les anciennes générations continuent à vénérer la figure – controversée en Europe – de Subhas Chandra Bose qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, n’avait pas hésité à s’allier aux forces de l’Axe pour combattre les colonisateurs britanniques (cf. « Greater India », par Pierre Singaravélou, p. 139). Ces « Raj haters » – farouches détracteurs de l’œuvre impériale – comme ses zélateurs, les « Raj lovers », s’affrontent sur le bilan de la présence britannique en Inde, mais partagent le même point de vue européocentrique : les Britanniques, omnipotents, auraient pour le meilleur ou pour le pire présidé aux destinées de l’Inde. Ces interprétations nationaliste et conservatrice de l’histoire oblitèrent le rôle actif de la majorité des populations concernées, les habitants du sous-continent, qui se sont accommodés de la présence étrangère, ont coopéré ou résisté. Aussi l’historien, adoptant le point de vue autochtone, peut-il aujourd’hui s’interroger : l’Inde a-t-elle été effectivement colonisée ? Cette question apparemment farfelue nous invite à réexaminer la nature de la domination coloniale et ses limites1. 1  Cf. C. A. Bayly, « Returning the British to South Asian History: The Limits of Colonial Hegemony », South Asia. Journal of South Asian Studies, volume XVII, 1994, issue 2, pp. 1-25 ; A. Tambe, H. Fischer Tiné (dir.), The Limits of British Colonial Control in South Asia. Spaces of Disorder in the Indian Ocean Region, Abington, Routledge, 2009.

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350 000 ingénieurs par an Par Vanessa Caru L’ ingénieur est aujourd’ hui l’une des figures du succès économique indien. L’essor de la profession débute durant la période de la colonisation britannique. Son développement est devenu un enjeu national au moment de l’indépendance. Parmi les clichés que suscite aujourd’hui l’Inde, l’ingénieur occupe une place de premier plan. En témoigne la superproduction états-unienne, Jason Bourne (2016), qui attribue au PDG d’un géant des réseaux sociaux, Deep Dream, un patronyme à consonance indienne, Kalloor. Si l’Inde fait figure de puissance technologique, c’est en grande partie grâce à cette main-d’œuvre qualifiée, qui s’est largement exportée avant de devenir un argument clé en faveur de l’installation de multinationales dans le pays. En 2005-2006, plusieurs auteurs estiment que 350 000 ingénieur-e-s sont sortis des institutions indiennes1. 1  Les chiffres donnés dans cet article pour la période contemporaine sont indicatifs, en l’absence de source unique et fiable. Pour une mise au point, cf. R. Lardinois, P. Vignesh Illavarasam, « Le secteur des technologies de l’information et de la communication en Inde », Les Études de l’emploi cadre, février 2014.

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Technologie coloniale ? Même s’il existe en Inde une longue tradition d’ouvrages d’art, notamment en matière d’irrigation, qui a pu faire l’admiration des administrateurs britanniques, c’est toutefois pendant la période coloniale que s’organise une formation moderne d’ingénieurs. À partir des années 1850, les Britanniques commencent véritablement à y investir, ainsi avec la construction du chemin de fer. Or la supervision des grands chantiers ferroviaires, concomitante à la création en Inde du ministère des Travaux publics (Public Works Department) en 1854, nécessite une main-d’œuvre technique qualifiée. Les ingénieurs militaires (royal engineers) assument dans un premier temps la direction des travaux. Lorsqu’ils ne suffisent plus, les autorités coloniales font venir depuis la métropole des ingénieurs civils. Surtout, afin de limiter le recours à cette main-d’œuvre coûteuse, ils décident de former sur place des cadres techniques indigènes. La première école, le Thomason College of Civil Engineering, est fondée en 1847 à Roorkee, sur les contreforts de l’Himalaya. À la fin des années 1860, trois autres institutions du même type ont été créées : à Poona (Inde occidentale), à Shibpur (Bengale) et à Madras (Inde du Sud). La formation des ingénieurs en Inde se démarque singulièrement du système qui a alors cours dans la métropole. Ce dernier reflète l’histoire particulière du développement technologique britannique, porté au début de la révolution industrielle par les artisans. L’entrée dans la profession d’ingénieur en Grande-Bretagne n’est pas régulée par l’obtention 174

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Les auteurs Sunil Amrith Sunil Amrith est professeur d’études sud-asiatiques à l’université de Harvard. Il s’est spécialisé dans l’histoire sanitaire et environnementale de la région. Il a publié Crossing the Bay of Bengal. The Furies of Nature and the Fortunes of the Migrants (Harvard University Press, 2013) et Unruly Waters. A History of the Battle to Understand the Monsoons and Mountain Rivers that Have Shaped South Asia’s History (à paraître en décembre 2018 chez Allen Lane). Crispin Bates Professeur d’histoire de l’Asie du Sud moderne et contemporaine à l’université d’Édimbourg, Crispin Bates a codirigé Mutiny at the Margins (7 vol., Sage, 2013-2017) et écrit Subalterns and Raj : South Asia since 1600 (Routledge, 2007). Daphné Budasz Diplômée de la Queen Mary University, Daphné Budasz a rédigé un mémoire de recherche intitulé « Colonial Space and Sexual Regulation. Hijras under the Worried Gaze of the British Raj ». Vanessa Caru Chercheuse au CNRS, affectée à l’Institut français de Pondichéry, Vanessa Caru est spécialiste d’histoire sociale 235

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de l’Inde coloniale. Elle travaille actuellement sur les ingénieurs des travaux publics dans la présidence de Bombay. Jean Drèze Économiste d’origine belge, il a enseigné à la London School of Economics dans les années 1980. Il vit et travaille en Inde, dont il est devenu citoyen. Militant social, Jean Drèze est à l’origine, en 2005, de la NREGA, grand programme qui assure un revenu minimum aux paysans indiens. Avec Amartya Sen, il a notamment écrit Splendeur de l’Inde ? Développement, démocratie et inégalités (Flammarion, 2014). Emmanuel Francis Emmanuel Francis est chargé de recherche au CNRS. Il a publié une étude en deux volumes sur la dynastie sudindienne des Pallava, intitulée Le Discours royal dans l’Inde du Sud ancienne. Inscriptions et monuments pallava, ive-ixe siècle, 2 vol., Université catholique de Louvain, 2013 et 2017. Gérard Fussman Professeur émérite au Collège de France, ancien titulaire de la chaire « histoire du monde indien » après avoir enseigné le sanskrit à l’université de Strasbourg, Gérard Fussman a publié les inscriptions des Monuments bouddhiques de Termez (Institut d’extrême-Orient, 2014). Frédéric Grare Non-resident fellow de la Carnegie Endowment for International Peace à Washington, Frédéric Grare a publié 236

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India Turns East. International engagement and US-China Rivalry (Oxford University Press, 2017). Christophe Z. Guilmoto Chercheur en démographie à l’IRD, il est spécialisé dans les déséquilibres de genre en Inde et dans le monde. Christophe Z. Guilmoto a notamment codirigé, avec Gavin W. Jones, Contemporary Demographic Transformations in China, India and Indonesia (Springer, 2015). Zoé E. Headley Anthropologue, elle est chargée de recherche au CNRS et affiliée à l’Institut français de Pondichéry. Ses travaux portent sur les modes de gestion des conflits en milieu rural dans le sud de l’Inde (Tamil Nadu). Christophe Jaffrelot Directeur de recherche au Ceri-Sciences Po/CNRS, il a notamment publié Inde. La Démocratie par la caste (Fayard, 2005), Dr Ambedkar. Leader intouchable et père de la Constitution indienne (Presses de Sciences Po, 2000) et Le Syndrome pakistanais (Fayard, 2013). Corinne Lefèvre Chargée de recherche au CNRS, Corinne Lefèvre revisite l’histoire de l’Empire moghol en le réintégrant dans le cadre plus large de l’Asie musulmane. Sa monographie intitulée Pouvoir impérial et élites dans l’Inde moghole de Jahangir, 1605-1627 est parue en 2018 aux Indes savantes. 237

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Claude Markovits Directeur de recherche émérite au CNRS, Claude Markovits a notamment dirigé Histoire de l’Inde moderne, 1480-1950 (Fayard, 1994) et publié, avec Jean-Louis Margolin, Les Indes et l’Europe. Histoires connectées, xve-xxie siècle (Gallimard, « Folio Histoire », 2015). éric Meyer Professeur émérite d’histoire de l’Asie du Sud à l’Inalco, éric Meyer est spécialiste de l’histoire de l’Inde et de Sri Lanka. Il a publié en 2007 Une histoire de l’Inde. Les Indiens face à leur passé (Paris, Albin Michel). Pierre Singaravélou Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-IPanthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France et directeur du Centre d’histoire de l’Asie contemporaine. Pierre Singaravélou a dirigé en 2013, au Seuil, l’ouvrage collectif Les Empires coloniaux, xixe-xxe siècle et co-écrit, avec Sylvain Venayre, une Histoire du monde au xix e siècle (Fayard, 2017). Sanjay Subrahmanyam Professeur à l’université de Californie à Los Angeles et au Collège de France, Sanjay Subrahmanyam a publié Aux origines de l’histoire globale. Leçon inaugurale du Collège de France (Fayard, 2014) et L’Éléphant, le canon et le pinceau. Histoires connectées des cours d’Europe et d’Asie, 1500-1750 (Alma, 2016). 238

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L’Inde est une terre de paradoxes : pays émergent qui forme autant d’ingénieurs que les États-Unis, société de castes dont la Constitution fut écrite par un intouchable devenu ministre, plus grande démocratie du monde où l’avortement cible les fillettes mais qui reconnaît les transgenres… Ces contrastes ne datent pas d’hier. Ainsi, le Bouddha est né au pied de l’Himalaya mais sa pensée s’est épanouie ailleurs, et les souverains musulmans moghols ont régné trois siècles sur une population majoritairement hindoue. L’Inde, deuxième puissance mondiale par la démographie, est ainsi un laboratoire politique, social et économique dont l’ouverture remonte à bien avant sa colonisation par les Britanniques : au xve siècle, le cœur du commerce mondial battait dans l’océan Indien.

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