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Infrastructures routières : le TCS propose une grille d’analyse aux communes
Comment aménager des infrastructures routières en prenant en compte tous les paramètres ?
Le TCS Genève propose aux 45 communes et au Canton de Genève une grille d’analyse à respecter avant la mise à l’enquête de toute nouvelle mesure de circulation ou d’aménagements routiers sur les axes structurants.
Lors de la mise en place des aménagements « Covid » en mai-juin 2020, les autorités cantonales et communales de la Ville de Genève ont multiplié les aménagements « provisoires » sous forme d’arrêtés de moins de 60 jours, ensuite reconduits pour être pérennisés. Lors de ces procédures express, les publications dans la Feuille d’avis officielle (FAO) ne mentionnaient que très peu d’éléments factuels permettant d’évaluer correctement si les objectifs fixés pouvaient être atteints.
Cette faiblesse a été pointée du doigt par le Tribunal administratif de première instance (TAPI), dans son jugement du 7 avril 2022 au sujet de l’aménagement de l’axe Coulouvrenière. Le TAPI estime en effet « regrettable de constater l’absence de données objectives concernant le flux du trafic par mode de transport avant la réalisation des mesures querellées qui auraient permis aux autorités intimées de démontrer objectivement le bienfondé desdites mesures ».
Pourquoi enrichir l’analyse ?
Des arbitrages sont parfois nécessaires à toute politique de mobilité. Ils doivent toutefois reposer sur des éléments factuels permettant de se positionner, mais aussi de vérifier par la suite si les modifications ont eu l’impact escompté.
Obtenir une image avant-après
Le TCS propose ainsi d’établir une liste d’instruments de mesure à appliquer systématiquement lorsqu’un aménagement concerne un axe structurant, notamment lorsqu’il implique la suppression d’une voie de circulation ou provoque la suppression d’un important volume de places de stationnement (lire encadré). L’objectif est de disposer de suffisamment d’éléments tangibles permettant d’évaluer la réussite ou non d’un aménagement par un simple exercice avant/après.
Par esprit de consultation
En outre, ces éléments sont nécessaires pour respecter notre Constitution, qui garantit le droit d’être entendu dans le cadre d’une procédure administrative ou
Liste des critères à prendre en compte lors d’une demande d’autorisation de construire
Projet d’aménagement cyclable
• Analyse de la continuité avec le réseau cyclable d’intérêt cantonal
• Évaluation des conflits potentiels avec les autres modes, tels que les piétons
• Compatibilité avec les vélos-cargo et autres vélos spéciaux
• Plans d’Action(s) concerné(s)
Projet de modification du schéma de circulation, du nombre de voies ou des présélections
• Plan de charge de trafic actuel et report spatial attendu
• Capacité utilisée et de stockage des carrefours pour l’heure de pointe déterminante judiciaire. Ce droit d’être entendu comprend ainsi notamment le droit pour l’intéressé de s’exprimer sur les éléments pertinents. Cette disposition impose également aux autorités de motiver leurs décisions. Avec cette démarche, notre association espère ramener le débat sur le plan de l’expertise, à l’heure où certaines décisions unilatérales sont souvent motivées par des arguments abscons et émotionnels et ne permettent pas le moindre discernement sur leur efficacité. Donnez-nous votre avis sur cette action du TCS à mobilite@tcsge.ch
• Impact sur le temps de parcours de tous les modes de transports (TIM, vélo, TP) et impact économique selon méthode NISTRA et normes VSS
• Situation qualité de l’air et bruit sur les axes impactés
• Plans d’Action(s) concerné(s)
Projet de suppression de places de stationnement
• Détermination de l’offre de stationnement privée dans le périmètre
• Évaluation de la proportion de places bleues avant/après par rapport au nombre de macarons
• Consultation des associations de commerçants ou d’un panel représentatif des commerçants du quartier
• Définition claire et détaillée des compensations
• Plan(s) d’Action(s) concerné(s)
Week-end sur les routes suisses, comment faire sauter le bouchon ?
Comment échapper aux congestions qui ralentissent le trafic sur les routes suisses ?
Pour les Genevois qui, le week-end, mettent le cap sur des destinations valaisannes, fribourgeoises ou encore grisonnes, la route est longue… en termes de temps. Conseils dispensés par des professionnels de la mobilité.
Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2021, quelque 32 500 heures d’embouteillage ont été enregistrées sur l’ensemble du réseau suisse des routes nationales. Et sur la seule autoroute A1 qui relie les principaux pôles économiques de Suisse, la circulation a été paralysée durant 10 372 heures. Quitter la cité de Calvin serait-il devenu un parcours du combattant ?
S’informer et s’organiser Olivier Floc’hic, responsable Information et Communication à l’Office fédéral des routes, propose trois pistes pour éviter les encombrements routiers.
« La première est de se renseigner sur les prévisions de trafic en consultant les informations données par voie de communiqué de presse, la deuxième consiste à prévoir suffisamment de temps pour son déplacement depuis le lieu de départ jusqu’au lieu d’arrivée. »
Il recommande enfin de rester sur le réseau principal afin de ne pas surcharger le réseau secondaire qui n’est pas adapté à une augmentation subite du trafic.
Un détour par la France
Raphaël Winkler, responsable de la rédaction romande de Viasuisse, chargé de la collecte des données sur l’état des routes, affirme que les embouteillages se forment généralement le vendredi déjà aux alentours de 16 heures. « Les ralentissements s’étirant sur une à deux heures d’attente se concentrent principalement entre Chexbres et Villeneuve, Châtel-Saint-Denis et le toboggan de l’A12 ou encore entre Erstfeld et Göschenen pour les destinations plus lointaines. » Alors ? « Parfois, il est préférable de passer par la France pour rejoindre des lieux de villégiature suisses », ajoute-t-il.
De la route au rail
Le train constituerait-il la panacée ? Les CFF ont en effet élargi leur offre « loisirs » en Suisse romande. Le Verbier Express, qui circule les week-ends et jours fériés entre le 17 décembre 2022 et le 16 avril 2023 part de Genève-Aéroport pour se rendre au Châble, au pied des pistes de Verbier. D’autres nouveautés facilitent les voyages d’agrément comme la liaison directe aller et retour entre Genève et
Coire et, le dimanche, un train direct depuis Bellinzone vers Lausanne. Ces dessertes s’ajoutent au RegioExpress (toutes les heures samedi et dimanche) qui circule en direction de Genève-Aéroport.
Un véhicule en parfait état L’option ferroviaire ne peut toutefois répondre à toutes les demandes. Tout d’abord, certains Genevois qui séjournent en fin de semaine dans d’autres cantons transportent des équipements encombrants. Ensuite, ils ont parfois besoin d’une voiture sur place car leur résidence est éloignée des commerces. Alors, pour continuer à emprunter le réseau routier, la première chose à faire, préconise le Touring Club, est de s’assurer que son véhicule est en parfait état (batterie, pneus, niveaux des liquides). Et ce afin d’éviter une panne qui pourrait générer des ralentissements de trafic. Dans la mesure du possible, l’idéal reste de décaler le jour et/ou l’heure de son départ en observant l’état du trafic sur l’appli du TCS.
Adélita Genoud