4 minute read
Se préparer à la conduite en accéléré, les jeunes sont conquis
La formule accélérée proposée par le Touring Club Suisse (TCS) séduit de nombreux futurs conducteurs. Ce programme, qui inclut examen de théorie, cours de sensibilisation, leçons de conduite sur piste sécurisée et en circulation avec un moniteur, est accessible dès l’âge de 17 ans. Rencontre avec Romeo, qui a suivi la session d’apprentissage.
Qu’est-ce qui a motivé votre choix ? Romeo : À dire vrai, ce sont mes parents qui ont voulu que j’opte pour cette formule. Ils étaient rassurés que je puisse bénéficier d’une formation complète et solide avant que je me retrouve au volant d’une voiture.
Comment se structure la semaine d’apprentissage ?
Nous étions un petit groupe de 12 personnes dont les âges oscillaient entre 17 et 26 ans. Avant même le début des cours, nous avons pu nous exercer sur le site internet Théorie 24 du TCS et nous disposions du manuel officiel pour que nous puissions déjà apprendre les rudiments de la théorie. Dès notre arrivée au Centre Technique du TCS à Genève, nous avons appris intensivement les règles de circulation. Ensuite, nous avons passé des tests à blanc identiques à ceux auxquels nous sommes soumis pour l’examen théorique. À noter que pour ces épreuves, le groupe est scindé en deux. En alternance, six personnes testent leurs connaissances théoriques pendant que les six autres reçoivent les bases de la conduite et acquièrent des savoirs techniques. Cette première partie dure trois jours.
En quoi ce système vous semble-t-il avantageux ?
C’est un gain de temps. Mais la condition indispensable pour réussir est de s’investir à fond. Bien sûr, cela demande un vrai engagement, mais au bout du compte nous sommes gagnants.
Après ces trois premiers jours, sur quoi porte l’apprentissage ?
À l’issue de ce premier module, nous pouvons passer l’examen de théorie à l’Office cantonal des véhicules (Bureau des autos). Et si nous réussissons, nous sommes admis à poursuivre la formation. Aucun des participants de mon groupe n’a été recalé. Nous étions de toute évidence très motivés à suivre cette préparation intensive. Dès lors, nous avons pu mettre le cap sur la conduite sur route accompagnés par des professionnels. Dans le même temps, nous avons été sensibilisés au trafic et nous avons reçu des informations émanant du service juridique de l’Office cantonal des véhicules (OCV) ainsi que des indications sur les assurances.
Et maintenant ?
Pendant un an, je vais perfectionner ma conduite avec mes parents. Et en octobre
2023, je pourrai passer l’examen final. En attendant, je m’exerce sur tous les types de routes, de la campagne à l’autoroute, et je suis un cours mensuel avec un moniteur. Étonnamment, je ne suis pas effrayé car j’ai véritablement bien intégré les règles et j’ai acquis une certaine confiance durant l’apprentissage au TCS.
Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite s’inscrire à la semaine de stage du TCS ?
De mettre un bon coup de collier pour acquérir la théorie et d’être très concentrée durant la pratique. Et puis de ne jamais oublier que durant toute la période « d’élève conducteur », une infraction à la Loi sur la circulation routière peut coûter cher, soit trois ans d’attente avant de pouvoir passer l’examen final. Adélita Genoud
Plus d’infos sur : www.tcsge-shop.ch
SÉCURITÉ Dans les ténèbres, pas de lumières
Des comptages effectués par les sections du TCS dans toute la Suisse ont montré qu’un tiers des vélos circule de nuit avec un éclairage non conforme, voire sans éclairage du tout. À Genève, la proportion d’engins mal éclairés est encore plus élevée. De quoi faire mentir la devise Post tenebras lux qui figure pourtant fièrement sur les armoiries genevoises.
Pour savoir combien d’engins de mobilité douce circulent sans l’éclairage prévu par la loi, les sections du TCS ont effectué 48 comptages entre fin octobre et début novembre à travers la Suisse, au moment où la visibilité s’amenuise fortement le matin et le soir. Ainsi, sur 4035 vélos, e-bikes, trottinettes électriques ou autres engins, seuls 2609 répondaient aux dispositions légales, soit un peu moins de deux tiers de tous les engins contrôlés. Sur les 1426 deux-roues restants, 691 (17%) avaient un éclairage allumé mais non conforme, et 735 (18%) n’avaient tout simplement pas d’éclairage allumé, alors que les conditions de circulation l’exigeaient. À noter aussi que seules 49% de toutes les trottinettes électriques mesurées étaient correctement équipées. Ce résultat est d’autant plus étonnant que ces engins sont censés être équipés avec un éclairage devant et derrière pour pouvoir être homologués pour la circulation sur les routes suisses. Il se peut que beaucoup de gens achètent ces e-trottinettes sur Internet sans se rendre compte que l’engin commandé n’est pas conforme à la législation suisse.
Les Romands mauvais élèves
Le test a par ailleurs mis en évidence des différences notables entre les trois régions linguistiques du pays. Alors qu’en Suisse alémanique, le taux d’engins de mobilité douce conformes dépasse 71,5% et que le Tessin suit avec un taux de conformité de 64,6%, près de 53,4% de ces deux-roues circulant sur les routes romandes ne sont pas équipés correctement.
À Genève, nous avons effectué des comptages à deux reprises à l’heure de pointe du soir début novembre, dont un jour de pluie diluvienne. Dans les deux cas, la nuit était déjà tombée. Au total, nous avons dénombré 60% de vélos et de trottinettes conformes. 40% circulaient donc avec un éclairage non conforme, c’est-à-dire partiel (à l’avant ou à l’arrière seulement) ou clignotant. 18% n’étaient pas éclairés du tout. Dans la grande majorité des cas, il s’agissait de vélos mécaniques non équipés. L’observation a permis en effet de constater que les vélos électriques, en particulier les vélos rapides 45 km/h, sont vendus sur le marché avec tout l’équipement, ce qui n’est pas le cas des vélos mécaniques classiques. Il faut donc compter sur la responsabilité individuelle de chaque acquéreur pour qu’il s’équipe. Le triste constat est que cette prise de conscience de la mise en danger de soi n’est pas encore assez bien ancrée à
Genève. Lorsque l’on questionne les usagers concernés, nombreux sont ceux qui pensent que l’éclairage public en milieu urbain est suffisant. Or, ce n’est pas parce que l’on voit plus ou moins bien la route que l’on est forcément bien vu par les autres usagers. Pour lutter contre ces idées préconçues, le TCS mène depuis plusieurs années des campagnes de prévention « Made visible » et espère qu’à terme, la proportion d’usagers « inconscients » diminue fortement.
Adélita Genoud
Les conseils éclairés du TCS
• Toujours allumer son éclairage à vélo ou en trottinette, de jour comme de nuit (obligatoire depuis le 1er avril 2022 pour tous les vélos électriques)
• Régler l’éclairage en continu sans clignoter, blanc à l’avant et rouge à l’arrière
• Monter des catadioptres blancs à l’avant et rouges à l’arrière
• Appliquer des catadioptres jaunes à l’avant et à l’arrière des pédales
• Porter des vêtements clairs et réfléchissants (gilets, brassards ou bandes réfléchissantes)