le compagnon

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Trimestriel /n°05 /Avril-Mai-Juin 2021

L'impact du rationnement de l'électricité sur les activités des entreprises du BTP Actualité du secteur 21 L’appui des Banques à la relance économique post-Covid 19

58 Portrait Jean-Pierre Kaam Kouam L’aspirant militaire devenu Manager énergétique...

Chantiers 26 Voie Y4 : l’autoroute de contournement le Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP pour Abidjan ville résiliente et durable

64 Dans ce numéro, figure

Bulletin d’officialisation des1 prix


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Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


ÉDITO

Par Philippe Eponon, Directeur de Publication

ÉNERGIE : UNE AUTRE CRISE ÉPROUVANTE POUR LES ENTREPRISES

L

’année 2020 aura été marquée par une terrible crise où cinq lettres et deux chiffres auront radicalement changé notre quotidien, personnel et professionnel, avec son cortège de drames et de souffrance. Il s’agit naturellement de la… « Covid-19 ». Le monde des affaires n’aura pas été épargné par ce « tsunami sanitaire », 2020 ayant été une « année horrible » pour de nombreux acteurs privés. Les décisions prises par le Gouvernement dans le cadre du « Plan de riposte et de relance économique post-Covid-19 » auront permis, pour une certaine catégorie de sociétés, d’atténuer les effets de la crise. Par ailleurs et complémentaire à l’action des pouvoirs publics, la mise en œuvre par les entreprises de mesures internes de résilience laissait espérer une amélioration de la situation, dès le premier trimestre 2021. En avril 2021, cet espoir fut malheureusement déçu car une autre crise s’invitait… cette fois-ci, elle était énergétique et concernait la fourniture d’électricité. Pour les autorités et les acteurs du secteur, une panne sur les installations d’un producteur indépendant conjuguée à la baisse de rendement des barrages hydroélectriques, conséquence des dérèglements de la pluviométrie, étaient à l’origine de cette nouvelle épreuve. Face à l’urgence de la situation, l’Etat imposa des rationnements, par plages horaires en fonction des zones et catégories de clients, du 10 mai au 09 juillet 2021. Bien que cette mesure ait été appliquée à tous (particuliers, administration, entreprises publiques et

privées), elle a constitué un choc pour les opérateurs économiques, surpris et désorientés par cette crise. De fortes perturbations ont alors été enregistrées dans le fonctionnement des entreprises, surtout dans le secteur industriel qui concentre l’outil de production et qui est un important consommateur d’électricité. Ces rationnements ont également remis en cause les stratégies et les plans financiers des entreprises, en matière de dépenses de fonctionnement et d’investissements. Les plus pénalisées ont été celles qui utilisaient en abondance l’énergie distribuée par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE). Pour les sociétés qui en avaient la capacité, cette crise a nécessité de nouveaux investissements dans le but de produire leur propre électricité, notamment par l’acquisition de générateurs, sans souvent parvenir à satisfaire l’ensemble de leurs besoins quotidiens. Pour les autres, elles ont eu... à espérer en des jours meilleurs. Bien que la situation soit désormais largement redevenue normale, la crise énergétique de 2021 aura marqué les esprits. La mise en place de politiques d’autonomie ou de riposte constitue désormais une sage précaution, à inscrire dans les stratégies et plans de développement des entreprises. En attendant l’heure du bilan, notamment celui du coût pour les entreprises, cette crise de la fourniture d’énergie électrique nous impose d’identifier les fragilités futures et d’imaginer des solutions pérennes afin de ne plus avoir à affronter pareille situation.

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SOMMAIRE

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DOSSIER L’impact du rationnement de l’electricité sur les activités des entreprises du btp

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ACTUALITÉ DU SECTEUR L’appui des banques à la relance économique post-Covid 19

LINEAIRES Y4 / COMMUNE LINEAIRE Y4 ANYAMA 20 Km

20,0

LINEAIRE Y4 COCODY 15,64 Km

¯

Anyama

LINEAIRE Y4 ABOBO 5,71 Km

1 5,71

LINEAIRE Y4 JACQUEVILLE 10,65 Km LINEAIRE Y4 KOUMASSI 4,42 Km LINEAIRE Y4 PORT-BOUET 19,72 Km

Abobo

LINEAIRE Y4 SONGON 29,45 Km LINEAIRE Y4 YOPOUGON 8,18 Km

2 0,8 7

Cocody 15,64

26 CHANTIERS

Yopougon

Songon

Treichville Port-Bouet

19,

72

8,18

5 10,6

Jacqueville

Kaam Kouam

L’aspirant militaire devenu Manager énergétique, environnement et développement durable

Marcory 4,42

Voie Y4 L’autoroute de contournement pour Abidjan, ville résiliente et durable

58 PORTRAIT

8,58 0

6 500

13 000 Meters

66

BOP

En matière des travaux publics et de construction pour la période de janvier à décembre 2020

34 MATÉRIAUX ET MATÉRIELS Les agglomérés de sable ciment La confection soumise à une réglementation pour garantir un ouvrage de qualité

74 OUVRAGE D’ART Barrage hydroélectrique de Taabo

46 BTP FORMATION ET EMPLOI

Un pôle énergétique au service de la Côte d’Ivoire et de ses voisins; depuis 42 ans

Interview de Césaire KOUASSI Directeur Général de CFC FINANCE, expert près la Cour d’appel d’Abidjan pour les contentieux bancaires.

87 BON À SAVOIR -P lan stratégique 2020-2023 PIARC - AG 2021 DU GIBTP

53 PROFILS ET MÉTIERS Le projeteur Pilier d’une entreprise de BTP

Philippe Eponon réélu Président du Conseil d’Administration pour trois ans

- Mobilités urbaines

Trimestriel /n°05 /Avril-Mai-Juin 2021

GRATUIT

L'impact du rationnement de l'électricité sur les activités des entreprises du BTP 58 Portrait

Actualité du secteur 21

Jean-Pierre Kaam Kouam L’aspirant militaire devenu Manager énergétique...

L’appui des Banques à la relance économique post-Covid 19

Chantiers 26

64 Dans ce numéro, figure le Bulletin d’officialisation des prix

Voie Y4 : l’autoroute de contournement pour Abidjan ville résiliente et durable

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LE COMPAGNON DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS est une publication du Groupement Ivoirien du Bâtiment et des Travaux Publics (GIBTP) • République de Côte d’Ivoire – Siège du GIBTP à Abidjan, Cocody Riviera Attoban, cité BAD-Lot 1606, Bonoumin- 01 BP 464 Abidjan 01 • Téléphone : 27 22 43 77 91 - Fax : 27 22 43 77 95 - Email : gibtp@aviso.ci, gibtp@gibtp.org • Directeur de Publication : Philippe Eponon • Rédacteur en Chef Technique : Auguste Yepie • Rédacteur en Chef : Paulin N. Zobo • Rédacteurs : Paulin N. Zobo ; Elvis Kodjo ; Bellarmin Yao Kan ; Narcisse Angan ; Hervé Gobou ; Serge Hengoup ; Zéphirin Gohia • Edition : ODADE SARL (Guy Roger NABO) • Régie publicitaire : ODADE SARL n°ER-574/CSP, Tel: 27 22 41 33 94 (Corine Yao) • Photographes : Gbaka Solange • Guillaume Aké • Correction : Diarrassouba Seydou, Dominique Mobioh-Ezoua • Impression : Graphicolor • Tirage : 2000 • Distribution : ODADE SARL • Dépôt Légal : N°15610 du 23 Mai 2019, 02 trimestre 2019 Toute reproduction est interdite sans autorisation du GIBTP Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


DOSSIER

L’IMPACT DU RATIONNEMENT DE L’ÉLECTRICITÉ SUR LES ACTIVITÉS DES ENTREPRISES DU BTP Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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Photos DR

DOSSIER

CRISE ÉNERGÉTIQUE

UN IMPACT CONSIDÉRABLE SUR La crise énergétique, qui a débuté en Côte d’Ivoire en avril 2021 et dont la fin est annoncée pour mi-juillet par le gouvernement, a eu de graves conséquences sur le tissu socioéconomique du pays. Et le secteur du BTP, l’un des secteurs-clé de l’économie nationale, n’a pas été moins affecté par cette situation de déséquilibre énergétique. Dossier.

Par Hervé GOBOU

L

a crise énergétique, due, selon les autorités gouvernementales, à la sècheresse, a créé un déficit de 200 Mégawatts dans le pays. Une situation aux conséquences nombreuses.

Parmi celles-ci, une perturbation de l’activité économique. Et le secteur du Bâtiment et des travaux publics, qui pèse 6% du Produit intérieur brut (PIB) et qui constitue le 3e pourvoyeur d’emplois avec 12% après le commerce (31%) et l’industrie manufacturière (15%), a été directement frappé par ladite crise. Si certains grands groupes arrivent à développer une certaine résilience, d’autres, de petite taille, broient du noir.

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Bouleversement du management quotidien Le rationnement de l’électricité qui a amené l’Etat à procéder à un rationnement, a fortement perturbé les habitudes des entreprises en général et celles du Bâtiment et des Travaux publics, en particulier. Les horaires de travail, le processus de production, les ressources humaines...de nombreuses réalités quotidiennes des entreprises du BTP ont connu des changements notables. «Aujourd’hui, une entreprise qui fonctionnait 24h sur 24, par le passé, n’en fait que 8 h par jour en raison de la crise énergétique», affirme Kaam Kouam, chef de section Energie-Bâtiment-Fluides à Bouygues Energie et Services. Le changement d’horaires, comme l’indique Ferdinand Sékongo, coach d’entreprise, a

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DOSSIER

LE SECTEUR DU BTP pour incidence «un bouleversement des habitudes, du processus de production, une mobilisation supplémentaire d’énergie en termes de planification stratégique. Cela induit également une mobilisation financière supplémentaire, car il arrive que les entreprises soient contraintes de recourir à un personnel temporaire d’urgence». Pour soutenir le rythme des coupures d’abord intempestives, ensuite rationnées (de 6 h à 12h et de 12h à 18h, selon les lieux), des entreprises ont dû faire de gros investissements. «Oui, il y a un impact réel parce que nous ne travaillons pas en vase clos ; nous travaillons avec des clients également. Si votre client n’est pas à l’aise, vous ne l’êtes pas aussi. Il y a une très grande sollicitation au niveau des groupes électrogènes. Que ce soit chez nos clients ou chez Bouyguesmême. C’est dire que vous avez des lignes de dépenses qui n’étaient pas prévues. Vous devez acheter le carburant pour le groupe électrogène beaucoup plus qu’il n’en fallait. C’est-à-dire que si vous aviez l’électricité 4 heures dans la semaine, il faut savoir que parfois, les gens travaillent jusqu’à 22 heures. Il faut donc que vous ayez du carburant et de la maintenance pendant tout ce temps», renchérit M. Kouam.

Une des conséquences directes de cette situation énergétique a été le recours presque systématique aux groupes électrogènes ; et à ce niveau, la Compagnie ivoirienne d’électricité, de même que quelques fournisseurs privés tels que Kholer-SDMO (3e fabricant mondial de groupes électrogènes), Sogelux se frottent les mains. Lorsque la fourniture du courant électrique tend à s’interrompre ou à faiblir, le besoin d’une source d’énergie autonome se fait évidemment sentir. Et cette donne développe par la même occasion ce secteur hautement stratégique de fourniture d’énergies alternatives. Pour répondre à cette problématique, Kholer-SDMO, par exemple, a mis sur le marché le Power Perform 4500 XL C5, un puissant groupe électrogène portable, équipé d’un moteur professionnel refroidi par air et disposant d’une grande autonomie ; en plus de sa forte performance.

Des entreprises du Btp broient du noir Un tour fait ce 15 juin 2021 en Zone industrielle de Yopougon a permis de savoir que les usines de production de ciment, de fer, de bois et autres matériaux de BTP étaient effectivement ‘’rationnées’’, conformément

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DOSSIER au programme établi par les autorités étatiques et la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE). Kouadio Gad Patrick, Responsable commercial chez Sotaci, déplore : «c’est très difficile pour nous de travailler convenablement. Avec la crise énergétique, nous dépensons suffisamment en carburant en approvisionnant notre groupe électrogène. Nous sommes obligés de travailler doublement afin de respecter les délais de livraison». «Il faut songer à protéger les entreprises nationales. Les prix de nos matières premières ont augmenté. Cette crise énergétique ne nous rend pas la tâche facile. Elle nous pénalise même. Nous sommes obligés de réduire le personnel si l’on veut s’en sortir», se désole, de son côté, Guy Serge Allah, responsable d’une entreprise de construction. C’est le même cri de cœur que lance Issiaka Diaby, Responsable des Ressources humaines de Sotralci : «Notre groupe électrogène ne tient presque plus. Chaque jour, nous dépensons plus en achetant plusieurs litres de carburant. Il est difficile pour nous de travailler convenablement dans ces conditions ». Mamadou Konaté est responsable d’une entreprise de ferronnerie située en Zone industrielle de Yopougon. Il partage la désolation de ses collègues du secteur des BTP : «l’électricité occupe une place prépondérante dans nos activités. Nous avons mis plusieurs travailleurs au chômage du fait du rationnement. Ce sont des millions de francs que nous perdons par semaine. À quand la fin du rationnement ? Nous travaillons difficilement et nos activités tournent au ralenti», s’inquiète-t-il. Pour rattraper le volume de production, chacun y va de sa méthode. Des alternatives demeurent, cependant : le recours à d’autres sources d’énergie (groupe électrogène notamment) et le double-travail. (…) Qu’en est-il des coupures d’eau dans la même période ? «En général, sur nos chantiers, nous arrivons à faire des forages. En matière d’eau, nous ne sommes pas trop handicapés. Le problème de l’eau se trouve dans les cités déjà réalisées. Nous ne pouvons pas faire une semaine sans être handicapés par les coupures d’eau. Nous sommes obligés d’avoir des bidons, des tentes d’eau pour pouvoir tenir une journée. L’eau n’impacte pas trop nos activités. Le déficit énergétique est le véritable problème des constructeurs», indique pour sa part Olivier Nébout, Directeur Général du Groupement foncier de Côte d’Ivoire (GFCI).

Hausse des coûts des matériaux de construction L’une des conséquences majeures de la situation du rationnement d’électricité et de coupures d’eau, c’est la grande spéculation sur les coûts des matériaux de construction. Le bois, le fer, le sable, le ciment...tous ces éléments qui entrent dans la production de bâtiments et de travaux publics ont connu une hausse vertigineuse de leurs coûts. Et le constat que nous avons fait sur le terrain se veut alarmant. ‘’La tonne de ciment qui coûtait 80 000 FCFA, en certains endroits, est passée à 95 000 FCFA, parfois à 115.000 FCFA voire 120.000 FCFA. Il y a une surenchère inimaginable, aujourd’hui. Nous avons

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des difficultés parce que tous nos devis quantitatifs sont basés sur les prix que nous appliquons aux clients’’, se désole M.Olivier Nébout, Directeur général du Groupement foncier de Côte d’Ivoire (GFCI). Le premier responsable de GFCI va plus loin en déclarant : «nous sommes, aujourd’hui, en plein chantier alors que le prix du ciment a augmenté jusqu’à 20 voire 30%.» Comment expliquer particulièrement cette hausse des coûts du ciment ? Les cimentiers ivoiriens nous expliquent que cela est la conséquence directe du rationnement. «Les usines sont rationnées. Cela veut dire que pour rattraper leur volume de production, elles seront obligées de travailler deux fois plus. Par exemple, si l’usine qui se trouve en zone industrielle n’a pas d’électricité pendant 6 heures, elle est obligée de recourir à des groupes électrogènes pour pouvoir travailler ; et cela induit des coûts supplémentaires pour elle. Donc, ces entreprises sont obligées de rattraper ces dépenses en gas-oil et autres sur le prix de sortie-usine», déclare, pour sa part, Nagolo Soro, président de l’Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire (APCCI) et Directeur Général adjoint de la Société des ciments d’Abidjan (SCA). «Aujourd’hui, le rationnement fait que les coûts de nos premiers produits de construction ont augmenté sur le marché. On constate une flambée des prix du ciment, du fer et du bois. Le bois qu’on achetait à 2 000FCFA est passé à 3000 voire 3500 FCFA», soutient, à son tour, Daouda Akin, promoteur immobilier chez ECB Immobilier.

Un important manque à gagner On le voit, le secteur de l’immobilier broie du noir du fait de la crise énergétique. Son impact sur ce domaine d’activité, en Côte d’Ivoire, selon les experts immobiliers ci-dessous interrogés, pourrait être évalué à une perte de valeur ajoutée de 77,8 milliards F CFA. Pour les entreprises, la perte pourrait avoisiner plus de 194,5 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Dans ce contexte, les promotions immobilières et les usines de fabrication de fer, de ciment et de bois ont une trésorerie tendue. Outre le ralentissement de l’activité, on observe la perte des parts de marchés de plusieurs entreprises, la baisse des chiffres d’affaires et les retards dans l’exécution de certains projets. Les conséquences sociales ne sont pas négligeables. Le rationnement pouvant menacer de nombreux emplois du fait des contraintes budgétaires des entreprises du BTP.

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DOSSIER Electricité :

UN PLAN DE RELANCE POST-CRISE RECOMMANDÉ

L Thomas Camara, Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie

’Etat ivoirien et ses partenaires au développement ne restent pas indifférents face à la crise énergétique qui s’est déclenchée en Côte d’Ivoire en avril 2021. Dans cette perspective, un Comité de crise multipartite a été créé pour une riposte idéale. Dans cette dynamique, une importante séance d’informations et d’échanges sur les perspectives d’investissement dans le secteur de l’électricité s’est tenue le 16 juin 2021 à la Maison de l’Entreprise. C’est une initiative de la Commission EnergieQualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (E-QHSE) de la CGECI (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire) en collaboration avec CI-Energies, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) et le ministère des Mines et de l’Energie. A cette occasion, le président de cette Commission, Claude Koutoua, a noté qu’il importe de se pencher sérieusement sur la question en vue de trouver des réponses urgentes à la crise énergétique à court, moyen et long termes. Il a ajouté que cette crise de l’énergie impacte fortement l’activité économique alors que les entreprises sortent à peine de la crise sanitaire de Covid-19. Conséquences immédiates du rationnement de l’électricité, c’est la baisse des activités et du chiffre d’affaires des entreprises. Toute chose qui amène M. Koutoua à préconiser la mise en place d’un plan de relance une fois la crise passée.

Claude Koutoua, Président de la Commission Energie-Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (E-QHSE) de la CGECI. Photos DR

Amadou Bakayoko, Directeur Général de la CIE a, pour sa part, salué la tenue de ce cadre d’échanges avant de noter qu’il était important de présenter au secteur privé, notamment aux industriels, la stratégie menée en vue de faire face au rationnement. Depuis le 17 juin 2021, a-t-il rappelé, les modalités pratiques du programme ont été communiquées après validation par le Comité de veille; programme dans lequel il est prévu de passer, dans quelques jours, à un pallier complémentaire. Ainsi, à compter du 21 juin 2021, le secteur industriel passera à 96 heures par semaine ; reparties en plusieurs tranches de 16 heures. Dans une déclaration faite aux médias, Stéphane Aka-Angui, Directeur Général de la CGECI, avait dénoncé le déficit d’anticipation dans la gestion de la crise énergétique : ‘‘Les professionnels de l’énergie ont vu les choses venir depuis quatre à six mois. Ils auraient dû avertir plus tôt les entreprises pour qu’elles puissent se préparer ; à toutes éventualités’’, avait-il déploré.

Amadou Bakayoko, Directeur Général de la CIE

Le Comité de crise de l’énergie met en exergue l’impact de la crise sur l’économie et réfléchit sur les perspectives d’investissement.

La crise énergétique a engendré des conséquences considérables sur l’économie ivoirienne dans presque toute sa diversité. Le secteur de la scierie, par exemple, en a été impacté à 70 %, selon le patronat ivoirien.

Par Hervé Gobou Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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DOSSIER INTERVIEW Olivier Nébout, Directeur Général du Groupement Foncier de Côte d’Ivoire (GFCI)

« NOUS N’EN AVONS PAS ENCORE FINI AVEC LA COVID-19 QUE

LA CRISE ÉNERGÉTIQUE NOUS FRAPPE DE PLEIN FOUET»

Le Directeur Général du Groupement Foncier de Côte d’Ivoire, Olivier Nébout, explique, dans cette interview, l’impact du rationnement d’électricité et des coupures d’eau sur les entreprises du BTP, notamment les spéculations sur les prix des matériaux de construction et les perturbations de leurs activités. Réalisée par Hervé Gobou

Quel est l’impact du rationnement sur vos entreprises du secteur du BTP ? Parlant d’impact, j’évoquerai surtout les spéculations sur les coûts des matériaux. La tonne de ciment qu’on acquérait avant à 80.000 FCFA en certains endroits, est passée à 95.000, 115.000 voire 120.000 FCFA. Il y a une surenchère inimaginable et incompréhensible ; aujourd’hui. C’est ce qui explique nos difficultés ; actuellement d’autant que nos devis quantitatifs sont fonction des prix que nous appliquons à nos clients. Pendant que nous sommes en plein chantier, le prix de la tonne du ciment augmente ; à plus de 20 ou 30 %. Nous nous trouvons dans une situation tellement délicate que nous ne saurions dire aux clients qu’étant donné que nous sommes touchés par la flambée des prix des matériaux de construction, alors nous devons augmenter les devis initiaux. Nous, entreprise de construction, sommes face à un gap que nous devons gérer ; ce qui induit une perte sur nos marges. Aujourd’hui, nous constatons l’inflation des prix du bois, du gravier, et du fer en Côte d’Ivoire.

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DOSSIER

Quelle explication donnez-vous à cette inflation ? Les usines sont confrontées au rationnement de l’électricité. Pour rattraper leur volume de production, elles sont donc obligées de travailler deux fois plus. Puisque l’usine qui se trouve en Zone industrielle, par exemple, est rationnée de 6 heures ; donc pas d’électricité durant tout ce temps. Si par hasard, ces entreprises doivent produire elles-mêmes leur électricité, cela veut dire qu’il faut recourir à des groupes électrogènes pour travailler. Ce qui induit des coûts supplémentaires. Ces entreprises sont obligées de rattraper ces dépenses d’énergie (gas-oil) et bien d’autres. Au final, elles sont obligées de rattraper ces pertes sur le prix de sortie Usine. Après l’Usine, les revendeurs qui sont impactés aussi par le prix Usine, sont obligés de rattraper leur marge en augmentant le prix au consommateur final. Ainsi, on se retrouve dans un processus d’augmentation sur toute la chaîne. Le coût du gasoil combiné aux heures supplémentaires de travail est la cause de cette flambée des prix. C’est le consommateur final qui subit davantage l’impact puisque c’est sur lui que tout est répercuté. Pour nous, les contrats de vente sont sur 24 mois. En conséquence, 24 mois après, nous ne pouvons pas dire aux clients que nous avons changé le prix-maison. Voici aujourd’hui comment nous sommes pénalisés pour cause de changement du prix de nos principaux intrants: ciment, fer, bois, sable et gravier. Nous constructeurs, sommes directement impactés avec l’inflation sur les prix de nos matériaux de construction. Après le rationnement, avez-vous espoir de retrouver les prix initiaux de vos matières premières ? Ceci est du ressort du ministère du Commerce et de l’Industrie qui pourrait, éventuellement, faire la police auprès de tous les acteurs pour que ces prix reviennent à la normale. En Côte d’Ivoire, les gens ont tendance à s’installer dans la durée et rechignent à revenir aux prix d’avant quand bien même la situation conjoncturelle serait passée. Ils prennent des habitudes surtout quand leurs marges sont en croissance exponentielle et ils ne

veulent plus redescendre. On nous a dit que le problème du rationnement durera deux ou trois mois maximum ; mais c’est toujours le statu quo. Même au niveau du ministère du Commerce et de l’Industrie, les prix maxima qui ont été décidés et ayant fait l’objet d’un communiqué de presse auprès des détaillants ne sont nullement respectés. Les brigades du ministère doivent faire respecter ces prix maxima ; au moins. Nous espérons que d’ici fin juillet, on aura fini avec le rationnement ; tout comme la crise énergétique et qu’on revienne aux prix initiaux des matières premières de construction et partant, nous en sortir sinon ce sera la catastrophe. Nous n’en avons pas fini avec la Covid-19 que voilà une autre crise, énergétique celle-là, qui nous frappe de plein fouet. Certes, il y a la crise énergétique mais il y aussi les coupures d’eau. Qu’en est-il de leur impact sur les entreprises du BTP ? En général, sur nos chantiers, nous arrivons à faire des forages. Le manque d’eau n’est pas tant un handicap pour nous. Le problème de l’eau se pose au niveau des cités déjà réalisées. Nous avons des solutions palliatives aux coupures d’eau auxquelles nous sommes exposés chaque semaine. Nous sommes obligés d’avoir des bidons, des tentes d’eau pour pouvoir tenir une journée. L’eau n’impacte pas trop nos activités. Le déficit énergétique est le véritable problème des constructeurs. Votre mot de fin Notre souhait est que nos autorités s’attellent véritablement à remédier à ce déficit et qu’on n’en finisse une fois pour toutes ; en Côte d’Ivoire. On nous a promis des centrales thermiques qui fonctionnent 24h/24. Il faut que les autres centrales thermiques et les barrages soient régulièrement mis en bon état et anticiper sur les déficits pluviométriques. Nous demandons à nos clients d’être compréhensifs et indulgents pour éviter de renégocier les prix de vente.

L’augmentation du prix du ciment préoccupe les promoteurs immobiliers Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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DOSSIER

INTERVIEW Nagolo Soro, Président de l’APCCI, (Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire)

«LA QUESTION DE LA STABILITÉ DES PRIX MÉRITE D’ÊTRE ANALYSÉE PAR RAPPORT À L’ENSEMBLE DES DIFFICULTÉS ET DÉFICITS DE COMPÉTITIVITÉ DE NOTRE SECTEUR» Le président de l’Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire (Apcci), Nagolo Soro, par ailleurs Directeur Général Adjoint de la Société des Ciments d’Abidjan (SCA), décline, dans cet entretien, les répercussions de la crise énergétique sur le secteur de la production du ciment. Non sans faire des propositions pertinentes aux autorités compétentes. Réalisée par Hervé Gobou

Que devons-nous savoir sur l’Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire(APCCI) notamment l’historique, les membres, les objectifs, les actions…. ? Je voudrais d’ores et déjà vous remercier de l’opportunité que vous me donnez de parler de notre secteur et des défis auxquels il est confronté ; défis qui ne sont, du reste, pas les moindres. Je suis le président de l’Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire (APCCI) depuis septembre 2019 et Directeur général adjoint de la Société des ciments d’Abidjan (SCA). L’Association des producteurs de ciment de Côte d’Ivoire (APCCI) a été créée le 15 septembre 2015. Elle regroupe des sociétés comme LafargeHolcim CI (LHCI, ex-Socimat), la Société des ciments d’Abidjan (SCA), la Société des ciments du Sud-Ouest (SOCIM), les Ciments de l’Afrique (CIMAF) et la Société ciment Côte d’Ivoire (SCCI).

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DOSSIER

L’APCCI est née de la volonté des acteurs cimentiers d’unir leurs efforts face aux défis et challenges de leur secteur d’activité.

Quel est l’impact du rationnement d’électricité et des coupures d’eau sur le secteur du BTP ; notamment la production du ciment ?

Les membres-fondateurs ont ainsi matérialisé leur ambition de se positionner en tant qu’acteurs majeurs de l’économie nationale désireux de contribuer à l’élaboration des politiques ayant un rapport avec leurs activités.

Depuis mi-avril 2021, les producteurs de ciment, à l’instar des autres secteurs industriels, font l’objet d’un rationnement de la fourniture de l’électricité occasionnant une perte des 2/3 du temps habituel de leurs productions ; d’où des difficultés sérieuses d’approvisionnement du marché.

L’APCCI a ainsi pour objet de promouvoir la compétitivité de l’industrie nationale du ciment et les activités de ses membres dans le strict respect des lois et règlements applicables particulièrement en matière de législation relative à la concurrence. En 2019, la contribution à l’économe nationale des membres de l’Association, alors au nombre de quatre (4), s’élevait à 120 milliards de FCFA ; repartis ainsi : 20,4 milliards de FCFA d’impôts payés, 20,9 milliards de FCFA de droits de Douane TTC payés, 12,8 milliards de FCFA de TVA collectée et reversée et environ 2000 emplois directs et indirects créés. L’APCCI a actuellement pour vice-président, Monsieur Khalid Iben Khayat, Directeur général régional de CIMAF. Notre association est membre de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Quels sont vos acquis ? Entre autres acquis, nous avons : • L a mise en place de la réglementation commune concernant la qualité du ciment commercialisé en Côte d’Ivoire par la prise de l’Arrêté interministériel n° 001/MIM/MPMBPE/MC du 05 janvier 2017 portant organisation du contrôle du ciment en Côte d’Ivoire et la création de la Commission de suivi du contrôle de la qualité du ciment. Ce texte, résultat de plusieurs mois de travaux avec les autorités compétentes, a étendu les standards de qualité de la norme ivoirienne aux ciments d’importation au profit du consommateur. •L a réglementation douanière relative à la valeur CAF minimale du ciment à l’importation : en partenariat avec les pouvoirs publics notamment avec le ministère du Budget, une valeur de référence a été fixée sur le ciment à l’importation (Circulaire n°1782/MPMBPE/ DGD/du 28 avril 2016 relevant la valeur CAF minimale autorisée pour le ciment à l’importation à 98 dollars, la tonne métrique). •L e renforcement de la prise en charge, de l’évaluation et du dédouanement du ciment importé (réactivation de la circulaire n°1662/MPMB/DGD/ du 02 janvier 2014).

Depuis début mai 2021, les cimenteries sont approvisionnées en électricité 48 heures en continu en semaine et 16 heures le dimanche ; ce qui représente environ 38% du temps habituel de production et demande l’arrêt des machines, donc des usines pendant environ quatre (4) jours continus par semaine. Au-delà des risques que cette situation catastrophique fait peser sur les emplois en cette période initialement prometteuse de pic de la demande en ciment, elle compromet sérieusement la pérennité des entreprises (déjà en difficultés) avec d’importantes pertes d’exploitation subies et la hausse substantielle des charges de production. Ces pertes d’exploitation ont été évaluées à 6,7 milliards de FCFA sur le seul mois d’avril 2021 comparé à mars pour 9 cimentiers sur les 13 présents sur le marché. Le relèvement des prix sortie usine pratiqués par certains cimentiers (+8% à +10%) résulte d’une conjonction de facteurs constitués principalement par la hausse des prix des matières premières, la hausse incontrôlée des taux de fret, la remontée en flèche des surestaries payées aux armateurs du fait des temps d’attente des navires au Port d’Abidjan. La crise énergétique a contribué à aggraver profondément les déséquilibres. Mais ce relèvement de prix au niveau des usines est sans commune mesure avec la spéculation des prix au détail constatée sur le marché (+40% à + 50%). Toutefois, l’État a pris une mesure de plafonnement des prix touchant également les prix sortie usine du ciment, le 11 mai 2021, et cela jusqu’à nouvel ordre. La crise occasionne aujourd’hui des investissements onéreux en groupes électrogènes pour certains cimentiers, sans compter le coût du carburant. Avez-vous recours, dans cette période, à d’autres sources d’énergie (groupes électrogènes, énergies renouvelables…) ? Habituellement, l’électricité fournie par la CIE est la principale voire la seule source d’énergie utilisée pour la production de ciment. Des groupes électrogènes viennent en appoint pour l’ensachage en cas de coupure d’électricité. Aujourd’hui, plusieurs cimenteries ont investi ou envisagent d’investir dans des groupes électrogènes conséquents qui leur permettront de produire l’électricité nécessaire à la fabrication du ciment.

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DOSSIER

L’augmentation du tarif du ciment a un effet sur le budget des travaux routiers. Photo : DR

Quelles sont les conséquences de ce changement ? La conséquence directe est l’augmentation substantielle des charges de production tenant compte des investissements réalisés et du coût du gasoil : donc un impact direct sur le coût de revient du ciment. De plus, la disponibilité du gasoil en plus de son coût est un facteur déterminant dans ce cas de figure. Y a-t-il un accord entre le gouvernement et les cimentiers, notamment sur la maîtrise des coûts ? Notre secteur industriel connaît une recrudescence sans précédent de ses déficits de compétitivité par la dégradation croissante et inquiétante des facteurs de production du ciment au fil des années et particulièrement des derniers mois ; secteur touché par une succession et une conjonction de crises et de difficultés. Eu égard à l’inexistence des matières premières du ciment au plan local, notre activité est étroitement dépendante de plusieurs facteurs sur lesquels l’État pourrait difficilement agir : c’est le cas du coût du clinker et du fret qui ont subi d’importantes hausses avec la crise sanitaire de la Covid-19 et auxquels il faut ajouter, aujourd’hui, le fret avec le cours du pétrole. Toutefois, certains leviers de compétitivité de notre industrie et pas des moindres pourraient évoluer positivement par la mise en œuvre de mesures et politiques adéquates et/ou de soutien à notre industrie. C’est le cas des infrastructures portuaires qui méritent d’être conséquemment développées pour s’adapter au besoin du marché et de la disponibilité et du coût de l’électricité pour se limiter à ces deux (2) éléments.

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Parlant des infrastructures portuaires, la forte congestion du Terminal minéralier et son corollaire de pénalités aux armateurs (surestaries) ont coûté, en 2017 et 2018, un peu plus de 72 millions USD aux trois cimenteries alors en production à Abidjan avec un impact de 12 000 FCFA de surestaries sur la tonne de matière première au plus fort de cette crise. Nous avons sollicité une aide de l’État mais aucune des mesures d’accompagnement fiscales et parafiscales que nous avons sollicitées à titre de compensations n’a reçu de suite favorable de la part des autorités compétentes. Dans un environnement marqué, aujourd’hui, par plus de trois fois le nombre des opérateurs cimentiers donc plus de volumes de matières à traiter et des infrastructures portuaires qui ne répondent toujours pas aux besoins du marché, l’on observe, depuis janvier 2021, une hausse progressive et préoccupante des temps d’attente en rade des navires de 28 jours de délai moyen d’attente avant déchargement et un impact graduel des surestaries sur le coût des matières premières de l’ordre de 20 à 30 euros sur la tonne. C’est aussi le cas du Tarif de manutention qui, conformément à la Convention de concession du Terminal minéralier signée par l’État de Côte d’Ivoire. Ce Tarif a connu une nouvelle hausse de 20% en janvier 2021 après celle de février 2020. Son application fait actuellement l’objet d’une demande de report que nous avons introduite auprès de l’autorité concédante ; à savoir le Port autonome d’Abidjan. Sans suite officielle à ce jour.

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DOSSIER

Avec la crise énergétique, les cimentiers mériteraient de bénéficier de mesures d’accompagnement de la part de l’État au titre des investissements réalisés pour la production d’électricité et la satisfaction du marché. Un message aux autorités et à vos partenaires ? En dépit des nombreuses difficultés tant conjoncturelles que structurelles auxquelles ils sont soumis et qui impactent (en augmentant) le coût de revient du ciment, les producteurs de ciment, pour la pérennité de leurs activités, se sont toujours efforcés à préserver la stabilité des prix sortie usine du ciment. Le Gouvernement doit en tenir compte dans les prises de décisions qui touchent notre secteur d’activité et nos entreprises. L’évolution des coûts de facteurs de production du ciment nous amène à insister sur le fait que la question de la stabilité des prix sortie usine du ciment ou de leur juste niveau mérite aujourd’hui d’être analysée plus largement par rapport à l’ensemble des difficultés et déficits de compétitivité de notre secteur industriel et de nos entreprises dans lequel la crise énergétique n’a fait que constituer un point de rupture. Par rapport à la situation de surcapacité de production que connaît notre secteur industriel (15 millions de tonnes en termes de capacité de production annuelle pour 5 millions de tonnes de

consommation par an), pour laquelle nous avons saisi les autorités compétentes en mars 2020 et suite aux travaux organisés en Comité paritaire sur la question, la Primature a retenu quatre recommandations. Nous attendons impatiemment des solutions de notre ministère de tutelle par rapport à ces quatre recommandations. La mise en œuvre effective de ces mesures permettra d’augmenter la consommation de ciment et partant le taux d’utilisation de nos capacités installées. Il s’agit, entre autres, du développement de l’habitat (relance des programmes de logements sociaux), de la construction de routes en béton ( moins coûteuses et plus durables que celles en bitume), de la suspension de nouveaux investissements industriels dans le secteur et d’une étude globale sur la filière ciment permettant de définir des politiques de soutien appropriées. Par rapport au Tarif de manutention, nous sollicitons un report de la dernière hausse à janvier 2022 et au mieux une révision des termes de la Convention de concession du Terminal minéralier qui tiendrait davantage compte des difficultés de notre secteur d’activité et de nos entreprises. Concernant la congestion portuaire, nous demandons le développement des infrastructures portuaires (Terminal minéralier) à la hauteur de la demande. Pour ce qui est de la crise énergétique dont nous espérons la fin dans les meilleurs délais possibles, nous sollicitons des mesures de facilitation douanières et fiscales tant au niveau de l’acquisition des groupes électrogènes qu’en ce qui concerne le coût du gasoil. Pour terminer, nous sollicitons la réduction de la tarification professionnelle de la CIE (prime fixe et tarif) sur la période de rationnement.

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DOSSIER

IMPACT DE LA CRISE DE L’ÉLECTRICITÉ SUR L’INDUSTRIE MINIÈRE

Une industrie minière. Photo : DR

Tout comme le secteur du BTP, celui de l’industrie minière a connu de fortes perturbations parce que grande consommatrice d’électricité fournie par la CIE. Par Bamba Mafoumgbé

Quand l’autoproduction d’énergie sauve les activités

L

es grosses perturbations dans le secteur de l’électricité que traversent, depuis mars 2021, la Côte d’Ivoire et les pays de la sousrégion qui dépendent, en partie, d’elle en la matière, ne sont pas sans conséquences sur l’activité des industriels miniers locaux. Et pourtant, ce secteur constitue l’un des secteurs plus porteurs et dynamiques de l’économie ivoirienne. Le désagrément causé par les coupures intempestives du courant a occasionné chez les compagnies minières opérant en Côte d’Ivoire, un alourdissement des charges d’exploitation, notamment au niveau des factures d’approvisionnement en combustible liquide durant la crise. Dans la gestion de cette dernière, le gouvernement ivoirien, via ses directions dédiées, a au cours de séances de travail, exprimé sa volonté de privilégier l’approvisionnement des ménages en électricité, pour éviter une grogne

sociale d’une grande ampleur. Toutefois, l’impasse n’a pas été faite pour autant sur l’approvisionnement de l’industrie locale. Ainsi, les cimentiers et les services, à travers un rationnement de la fourniture de l’électricité, ont été alimentés en électricité. Dans cette grisaille, les activités de compagnies telles que la Compagnie minière du Bafing, (Cmb ) ; société de droit ivoirien dont les actionnaires sont: IC nickel 85%, Etat ivoirien 10% et Sodemi 5% n’ont pas été impactées ; encore moins ralenties. Cette compagnie, rappelons-le, exploite le nickel latéritique dans les régions du Bafing (Sous-préfecture de Foungbesso) et du Tonpki (Souspréfecture de Gouiné). Selon sa Direction générale, « La Cmb n’a pas d’usine de traitement du minerai de nickel. Sa production n’a pas été impactée par la crise énergétique sur le site d’exploitation. La Base vie est alimentée par un groupe électrogène qui prend le relais en cas de coupure d’électricité sur le réseau national ». Idem dans la région du Gontoungo, au niveau de Bondoukou Manganèse, spécialisée dans l’exploitation de manganèse. « Nous

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DOSSIER

avons un grand groupe qui nous permet de fonctionner en autonomie. Cette année, nous envisageons de nous connecter au réseau national d’électricité. En somme, nous n’avons pas été impactés par les perturbations d’électricité », a affirmé M. Manick de la Direction générale de cette entreprise. Toutefois, les grandes compagnies comme celle basée à Tongon et exploitée par Barick ; la mine d’or d’Ity dans l’ouest montagneux et Bonikro Mine, ont subi un tant soit peu le choc de la crise énergétique. Les données officielles indiquent que la consommation journalière de l’industrie minière ivoirienne est de 40 Mgwtt ; due, en grande partie, à l’exploitant de la mine d’or de Tongon située dans la partie nord de la Côte d’Ivoire. Son exploitant (Barick) est le plus gros client de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) parmi les industriels miniers. Au plus fort de la crise, début avril 2021, ces acteurs ont porté leurs difficultés devant l’Etat de Côte d’Ivoire ; d’autant qu’ils subissaient de plein fouet les effets directs des perturbations dans la fourniture de l’électricité. Dans un contexte où il faisait face à une grogne sociale grandissante, le gouvernement a privilégié l’approvisionnement des ménages. «Quand ils sont venus nous voir, nous avons été clair avec eux. Car, en général, quand un minier s’installe, il le fait avec un grand groupe électrogène pour l’autoproduction d’électricité pour ses besoins. Il leur a été demandé de se déconnecter du réseau national, afin de nous permettre de mieux alimenter les ménages dans le cadre de la stratégie de rationnement du courant. Ce qui a été fait. Résultat, vous constatez une nette amélioration dans la fourniture de l’électricité », affirme, visiblement satisfait, un cadre du ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines ; qui gère ce dossier sensible en collaboration très étroite avec le Premier ministre, Jérôme Patrick Achi.

concerne Bonikro qui a un besoin de 3,125 Mw et Ity, les factures sont également salées : pour respectivement plus de 823 millions de Fcfa contre 1,077 milliard de Fcfa. Quant à Yaouré avec un besoin de 8 Mw, son coût additionnel est de plus de 500 millions de Fcfa. En gros, les données du Gpmci affichent plus de 4 milliards de Fcfa de coûts additionnels (voir tableau impact cidessous). Conséquences, des entreprises se sont offert de nouveaux groupes, pour consolider leurs acquis et mettre véritablement le cap sur l’autoproduction d’électricité. Les industriels miniers ne sont pas, hélas, les seuls à subir les effets de la crise de l’énergie. Il y a surtout la Cie, elle-même, dont la «vente de l’électricité » est le fonds de commerce. « Nous avons recueilli et remonté leurs doléances à qui de droit. C’est-à-dire les ministères du Pétrole, de l’Energie et des Mines ; du Budget et du Portefeuille de l’Etat et de l’Economie et des Finances(…) pour analyse et traitement », nous indique une source bien introduite du ministère qui gère l’énergie en Côte d’Ivoire. Tableau : Impact du rationnement de l’électricité Compagnies AGBAOU BONIKRO

Besoin en énergie (MW)

Coût additionnel (XOF)

Coût additionnel (1000 000 XOF)

7

324 594 528

324,594 528

3,125

823 909 584

823,909 584

ITY

0

1077 005 992

1077,005 992

SISSINGUE

0

0

0

TONGON

0

1 368 070 800

1368,0708

YAOURE

8

500 000 000

500

18

4 093 580 904

4093,580904

TOTAL

Une facture très salée pour les industriels miniers Evidemment, les effets collatéraux d’une telle crise sont énormes dont l’alourdissement des charges d’achat d’intrants, notamment combustibles liquides Ddo et Hvo comme indiqué plus haut. En Côte d’Ivoire, aucune mine ne fonctionne à l’énergie éolienne ou solaire ; pour l’instant. Les opérateurs économiques du secteur ont également demandé le soutien de l’Etat, pour faire face aux coûts additionnels et à l’impact de la crise énergétique dont le volet financier, selon les premières données du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (Gpmci), est très lourd. La note est très salée. Ainsi, la mine d’or d’Agbaou dont les besoins en énergie sont de 7Mw enregistre un coût additionnel de plus de 334 millions de Fcfa. Tongon (Barick), autre gros client de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), enregistre plus de 1,368 milliard de Fcfa. En ce qui

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Source : GPMCI

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DOSSIER

Les dirigeants du GPMCI ( Groupement des professionnels des miniers de Côte d’ivoire)

Un secteur promis à un bel avenir Les industriels miniers sont regroupés au sein du Gpmci dont le président est Jean-Claude Diplo. Elu, en janvier 2021, pour deux ans, il dirige les sociétés Bonikro Gold Mine et Hiré Gold Mine. Au dire du nouveau président de Gpmci, le secteur minier ivoirien a de beaux jours devant lui. Après qu’elles ont franchi la barre de 700 milliards de Fcfa de contribution directe à l’économie nationale, les recettes fiscales attendues du secteur sont, en effet, projetées à plus de 140 milliards de Fcfa ; en 2021 contre 118,67 milliards de Fcfa, en 2020. Aussi, crée-t-il plus de 17 mille emplois directs et près de 250 milliards de Fcfa d’investissement qui devrait se retrouver à 500 milliards, en 2021. Attendons de voir. Le secteur minier ivoirien fait vivre près de 350 Pme locales. «C’est un secteur ultra résilient du fait que Nombre Titres Miniers\Années

les prévisions de production ont été réalisées malgré la pandémie et les restrictions liées au Covid-19 qui ont perturbé momentanément nos opérations», expliqué JeanClaude Diplo, qui a saisi l’occasion pour présenter ses priorités après son élection. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il rêve grand pour les professionnels miniers de Côte d’Ivoire. Il entend booster les activités de Gpmci à travers le renforcement de l’administration, l’amélioration continue de la visibilité sectorielle et nationale, et l’implication soutenue dans les initiatives de réformes législatives. Malheureusement, l’impact de cette crise énergétique qui devrait prendre fin d’ici fin juillet 2021, pourrait contrarier des activités et programmes d’un secteur minier ivoirien promis à un bel avenir (voir tableau Titres miniers ci-dessous).

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Permis d'exploitation

12

12

13

16

16

16

18

23

Permis de recherche

120

140

171

159

164

178

168

177

Autorisation semi-industrielle

0

0

6

26

58

79

83

110

Autorisation artisanale

0

0

4

10

13

21

29

42

Source : GPMCI Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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L’ACTUALITÉ

du secteur

RELANCE ÉCONOMIQUE POST-COVID19

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L’ACTUALITÉ

du secteur

LES INSTITUTIONS BANCAIRES EN ‘‘POMPIERS’’ Dans ce contexte particulièrement difficile imposé par la crise sanitaire, plusieurs mesures ont été prises pour maintenir la disponibilité des services offerts par les institutions bancaires. Ces dispositions entrent dans le cadre des décisions des pouvoirs publics et de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Par Zéphirin Gohia

D

ès l’apparition de la Covid-19, les banques se sont engagées aux côtés du gouvernement ivoirien. Selon son rapport d’activités du 31 décembre 2020 publié à Abidjan le lundi 12 avril 2021, la Société générale Côte d’Ivoire (SGCI) a, depuis début mars 2020, adapté progressivement son dispositif en assurant l’accompagnement de tous ses clients dans leurs activités et besoins bancaires (mise en place d’un dispositif spécial pour étudier les demandes de reports d’échéance, etc.). Auparavant, elle a veillé à la protection de ses salariés et clients (distribution du matériel de protection, campagne de sensibilisation aux gestes barrières, orientation des opérations clientèles vers les canaux digitaux, activation de sites de repli pour séparation des équipes, etc.). Ensuite, elle a agi comme un acteur responsable à travers des offres de dons aux structures hospitalières ivoiriennes.

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La Société Générale a, par ailleurs, développé quatre différents packs en faveur des PME : Pack PME-Essentiel adressé aux entreprises qui réalisent des opérations au plan local. Cette offre comprend : un compte courant, Sogecashnet classic, E-relevés et une carte business. En outre, le Pack PME-Elite comprenant un compte courant, Sogecashnet premium, E-relevés et Carte business destinés aux entreprises réalisant des opérations internationales et des marchés pour le compte de tiers. Le troisième pack est le PME-Commerçantes Essentiel qui concerne les PME commerçantes réalisant des opérations locales. Cette offre comprend : un compte courant, Sogecashnet classic, E-relevés et 1 TPE Tétra nouvelle génération. Le pack PME commerçantes Elite réservé aux PME commerçantes qui réalisent des opérations internationales et des marchés pour le compte de tiers. Avec pour avantages : Compte courant, Sogecashnet premium, E-relevés et 1 TPE Tétra nouvelle génération.

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L’ACTUALITÉ

du secteur

Le Premier ministre Patrick Jérôme ACHI

Pour atténuer l’impact économique et sanitaire de la Covid-19, le groupe Ecobank a pris de nombreuses mesures, notamment en renonçant aux frais sur certaines transactions effectuées via ses canaux numériques, en relevant les limites de transactions pour les paiements numériques et, en anticipant une éventuelle détérioration du portefeuille au cours de l’année à venir, et accéléré le provisionnement de son portefeuille de prêts. La banque dite panafricaine s’est réjouie de l’augmentation du volume de ses transferts de fonds de 12 % en 2020, et ce malgré des projections peu favorables pour les transferts de fonds en Afrique du fait de la pandémie. « Cette croissance a été rendue possible grâce à l’accélération de la numérisation des transferts de fonds en collaboration avec nos partenaires. Il est gratifiant de noter que notre stratégie de prestation de services aux clients via des canaux numériques s’est traduite par une croissance annuelle de 58 % des transactions numériques en 2020, tandis que les transactions via les succursales ont diminué de 35 % », selon le rapport annuel 2020 du groupe. De plus, il a été décidé la poursuite du pilotage du développement central des produits dans les trois secteurs d’activité du groupe, à savoir la Banque des Grandes Entreprises et d’Investissement, la Banque Commerciale et la Banque des Particuliers, à charge des filiales de proposer des produits adaptés au marché et aux besoins afin de rester compétitif dans l’ensemble du réseau. Le Groupe a ainsi pu s’appuyer sur ses plateformes numériques pour fournir des services

bancaires aux clients de l’ensemble de son réseau au plus fort de la pandémie de Covid-19. Pour sa part, la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de la Côte d’Ivoire (BICICI) affirme que ses encours de crédits à la clientèle ont baissé de 3,8% au premier semestre 2020, en lien avec les reports de tirages par certains clients bénéficiaires d’accords de crédits. « Les encours de ressources de la clientèle se sont en revanche accrus de 9,0%, témoignant de la confiance qu’inspire la signature de la Banque auprès de la clientèle », note le rapport d’activités du premier semestre de l’exercice 2020. Quant à la Société ivoirienne de banque (SIB), elle est restée aux « côtés des clients » afin de trouver ensemble des solutions et des mesures adaptées en vue de les aider à traverser cette crise inédite, selon son rapport d’activités semestriel de juin 2020. « Elle est également restée aux côtés de l’Etat avec une forte contribution au financement des besoins du Trésor ivoirien (plus de 300 milliards d’investissements en instruments du Trésor Public) », lit-on dans ledit rapport. Avec la collaboration du Fonds de garantie des crédits aux PME (FGPME), la Banque nationale d’investissements (BNI) a initié un produit entièrement consacré aux PME. Cette offre donne la possibilité d’un financement allant jusqu’à 200 millions de francs CFA aux PME avec pour conditions : souscription à un produit de bancassurance, montant de la garantie n’excédant pas 50% du financement dont 80% sont apportés par le FGPME, apport minimum de 20% du montant demandé.

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L’ACTUALITÉ

du secteur

Dans le cadre d’une entrevue accordée au magazine de la CGECI, La Tribune du Patronat (Édition n° 028 Janvier-Mars 2021), Daouda Coulibaly, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire, pense que l’action de la Banque Centrale des États de l’Afrique de Ouest (BCEAO) à travers l’ensemble de ses mesures, a été salvatrice même s’il n’y a pas encore de chiffres définitifs qui permettent d’évaluer son impact réel sur l’activité des banques. « L’effet combiné des dispositions prévues et leur mise en œuvre avec célérité par les banques ont permis de réaliser une prise en charge plus sereine de la clientèle », s’est-il réjoui.

depuis le début de crise, 88% ont ressenti ses effets sur leur chiffre d’affaires et 98% touchées négativement. « Les activités de plus de la moitié (57%) des Pme ont été arrêtées, 67% ont perdu des marchés et/ou des clients, 62% ont vu leur chiffre d’affaires baissé, 57% ont fermé leur entreprise et 52% ont licencié leur personnel », selon cette étude. Ainsi, la première catégorie des PME les plus touchées par cette crise provient des secteurs du BTP, de l’industrie agro-alimentaire, d’industries manufacturières, des services d’hôtellerie et de restauration. La deuxième concerne les secteurs du transport, de l’éducation et de la santé. Quant à la troisième, elle touche les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’énergie et de l’eau. Dans le cadre de son Programme de riposte contre la crise liée à la Covid-19, l’État de Côte d’Ivoire a initié un Fonds de soutien aux PME (FS-PME), avec l’accompagnement de ses partenaires financiers. Ce fonds, destiné à la préservation des outils de production, au maintien des emplois et à la relance de leurs activités, consacre 150 milliards de F CFA aux PME.

Les Fonds de soutien en question

Daouda Coulibaly, President de l’APBEFCI

Riposte contre la Covid-19 Une étude sur l’impact de la crise sanitaire sur les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ivoiriennes réalisée par l’Agence Côte d’Ivoire PME avec l’appui de l’Onu Femmes et du ministère de la Promotion des PME et rendue publique le 19 juin 2020 montre que 55% des PME ont subi une situation de cessation temporaire

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La création des Fonds de soutien aux entreprises a donné lieu à des interprétations diverses. Ainsi, dans la même interview, le président de l’APBEF, Daouda Coulibaly, a apporté des précisions aux confusions ou incompréhensions que ces Fonds ont suscitées. « Le Plan de riposte contre la Covid-19 conçu par les autorités prévoit effectivement, au titre des dispositions de préservation de l’outil et de l’emploi, la mise en place d’un Fonds de soutien au secteur privé pour un montant de 250 milliards de Francs CFA », a fait remarquer M. Coulibaly. Il a précisé qu’il s’agit en réalité de deux fonds : le Fonds de soutien aux PME (FS-PME) doté d’une enveloppe budgétaire de 150 milliards de Francs CFA d’une part et d’autre part le Fonds de soutien aux grandes entreprises (FSGE),de 100 milliards de Francs CFA. Se faisant l’économie d’une présentation détaillée de chacun de ces programmes d’aide et leurs différents mécanismes d’intervention, Daouda Coulibaly a jugé utile, néanmoins, pour la bonne compréhension des uns et des autres, d’insister sur les points suivants : le FSPME oriente ses actions vers les micros, petites et moyennes entreprises à travers trois mécanismes d’intervention (le crédit direct, la garantie et le refinancement). Quant au FSGE, il est destiné aux grandes entreprises à la disposition desquelles existent deux instruments (le crédit direct et la garantie portefeuille). « Le principe de garantie existe aussi bien dans le cadre du FS-PME que dans celui du FSGE ; donc, aussi bien au profit des PME que des grandes entreprises qui sollicitent le concours de ces fonds. A ceci presque pour les PME, le mécanisme met en lien la banque de l’emprunteur et le Fonds de garantie

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L’ACTUALITÉ

du secteur

des PME (FG-PME), à qui le FS-PME a délégué la gestion du mécanisme de la garantie, tandis que pour les grandes entreprises, ce sont la banque de l’emprunteur et le FSGE lui-même qui contractent », a-t-il souligné.

Les perspectives… En 2021 mieux qu’en 2020, plusieurs entreprises bancaires ont adapté leur stratégie de sorte à être performantes face à l’évolution ou non de cette pandémie dont les conséquences sur l’environnement socio-économique restent encore vivaces. Pour ce faire, la Société Générale Côte d’Ivoire (SGCI), pour sa part, bénéficie de nombreux atouts que sont: « la solidité de son niveau de capital avec un ratio de solvabilité (14,23%) largement au-dessus des normes réglementaires (10.375%), la solidité de sa position de liquidité avec un niveau de réserves de liquidité confortable et des ratios de liquidité supérieurs aux normes réglementaires, un portefeuille de crédits de qualité et diversifié en termes d’expositions sectorielles », selon son rapport d’activités au 31 décembre 2020. En 2021, SGCI entend poursuivre, fort de ses fondamentaux, la bonne exécution de son plan stratégique RISE. Ainsi, les principales priorités de cet établissement bancaire s’articuleront autour de l’animation de sa raison d’être ; à savoir satisfaire au mieux ses clients en travaillant notamment à la réduction des délais et l’équipement en canaux digitaux, poursuivre ses actions d’inclusion financière avec le renforcement de sa présence en province notamment et en soutenant l’insertion professionnelle et culturelle, demeurer un employeur responsable pour l’ensemble de ses collaborateurs investis, chaque jour, dans son développement. Consciente du travail à accomplir pour réaliser les objectifs fixés, Ecobank entend étoffer sa proposition client en matière de gestion de patrimoine dans le but de les aider à accroître et à préserver leur patrimoine. L’institution poursuivra également son action en faveur du renforcement de l’inclusion financière en Afrique,

en tirant parti des agences Ecobank Mobile, Xpress Accounts et Xpress Point. Par ailleurs, l’appui pour l’autonomisation financière de la population africaine en grande partie composée de jeunes ne faiblira pas. D’où le développement de produits et programmes spécifiques à chaque segment ainsi que l’intensification des collaborations avec des partenaires tels que Junior Achievement et Google, pour fournir aux jeunes des solutions d’éducation financière et d’accès au marché en ligne. « Nous nous réjouissons d’avance à la perspective de poursuivre notre collaboration et restons fermement déterminés à devenir la référence en matière de services financiers grand public dans toute l’Afrique », s’est engagée la banque. Ce rapport d’activités a été le cadre d’une projection qualitative pour le groupe bancaire. « En 2021, nous allons nous appuyer sur les résultats obtenus en 2020 et rechercher de nouveaux leviers de croissance. 2021 sera l’année de la consolidation des acquis obtenus, en particulier dans les domaines des paiements et du recouvrement, ainsi que dans la croissance des dépôts via notre plateforme d’e-commerce. (…)», indique le groupe tout en ajoutant que son objectif est de développer les activités des PME. Pour Ecobank, l’année en cours s’annonce forcement sous de bonnes notes au regard de ses perspectives. « En 2021, nous nous concentrerons également sur Ellever par Ecobank, afin d’accroître l’acquisition de clients et fournir des produits permettant de pérenniser et d’assurer la croissance des entreprises détenues par des femmes et de celles œuvrant en faveur des femmes. La dématérialisation de l’entreprise demeure un objectif prioritaire. Notre objectif est tout à la fois de fournir à nos clients la sécurité, l’accessibilité et la praticité dont ils ont besoin et d’accroître notre base client et d’augmenter les volumes et la valeur des transactions gérées sur nos plateformes numériques. Nous continuerons de travailler à l’amélioration de la qualité du portefeuille au cours de l’année à venir grâce à un suivi régulier, à des recommandations ainsi qu’à la montée en compétence continue de nos équipes », a annoncé le groupe.

Des professionnels de banque Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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LINEAIRES Y4 / COMMUNE LINEAIRE Y4 ABOBO 5,71 Km LINEAIRE Y4 ANYAMA 20 Km LINEAIRE Y4 COCODY 15,64 Km LINEAIRE Y4 JACQUEVILLE 10,65 Km LINEAIRE Y4 KOUMASSI 4,42 Km LINEAIRE Y4 PORT-BOUET 19,72 Km LINEAIRE Y4 SONGON 29,45 Km LINEAIRE Y4 YOPOUGON 8,18 Km

2 0 ,8 7

Source : Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme

Songon

Jacqueville

65

VOIE Y4

10 ,

L’AUTOROUTE DE CONTOURNEMENT POUR 8,58


¯

CHANTIERS

Anyama 20,0

1

5 ,7 1

Abobo

Cocody 15,64

Yopougon

Marcory 4, 42

Treichville Port-Bouet

19,

72

8 ,1 8

ABIDJAN VILLE RÉSILIENTE ET DURABLE 0

6 500

13 000 Meters


CHANTIERS

Les travaux d’aménagement de la voie de contournement (Y4) de la ville d’Abidjan, compartimentés en diverses sections et admettant des sous-sections sont en chantier. Avec l’intervention de plusieurs entités de gestion, pour le grand bonheur des usagers, en termes de mobilité et de fluidité. Par Narcisse Angan

L

a voie Y4, une autoroute de contournement de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, est en cours de construction. Elle fait partie d’un ensemble de grands projets lancés par le gouvernement, afin d’améliorer la fluidité urbaine, de désengorger le centre-ville…, pour booster l’économie du pays. La réalisation de ce projet d’envergure s’inscrit dans un vaste programme piloté par l’Agence de gestion des routes (AGEROUTE), structure d’exécution du ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier. Le projet de la Y4 fait intervenir, dans sa phase de réalisation actuelle, plusieurs structures : le Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA), le Projet de Renaissance des Infrastructures de Côte d’Ivoire (PRICI), à travers le Projet d’Appui à la Compétitivité du Grand Abidjan (PACOGA). Le linéaire traversant plusieurs communes du District d’Abidjan et Jacqueville, a une longueur totale d’environ 114 kilomètres. D’après le coordonnateur du Ptua, Ouattara Issa, cette grande infrastructure part depuis la commune de Port-Bouët (commissariat de Gonzaqueville), passe à la lisière de celle de Koumassi (île Désiré), pour atteindre le village de M’Pouto ( Cocody). Elle continue sur le Boulevard de France redressé (au carrefour Jacques Prévert) et croise le Boulevard Mitterrand, précisément au niveau du grand sens giratoire, à proximité du nouveau camp militaire d’Akouédo. De ce carrefour, la Y4 se poursuit sur la voie menant au collège Saint-Viateur, traverse le Boulevard Latrille puis la route d’Alépé (au niveau de l’abattoir de la commune d’Abobo) et débouche sur le village d’Ebimpé (commune d’Anyama), plus précisément au niveau de la cimenterie Limak. De

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cette entreprise de ciment, l’autoroute Y4 continue jusqu’au carrefour de la ville de Jacqueville, en traversant la lagune en direction du littoral à Vridi (commune de Port-Bouët) où il se termine par un pont au niveau du Canal de Vridi.

Projet en plusieurs sections comprenant des sous-sections Cette autoroute de contournement a été scindée en deux sections, au dire du coordonnateur. « La section qui nous concerne, financée par la Banque africaine de développement (Bad), est longue de 26 kilomètres. Elle part du rond-point du nouveau camp militaire d’Akouédo (commune de Cocody), jusqu’au Stade olympique d’Ebimpé (commune d’Anyama) », précise Ouattara Issa, qui ajoute que ces 26 kilomètres de trajet sont également subdivisés en deux soussections : 14 kilomètres pour le premier, contre 12 pour le second. Il a également relevé que les travaux ont véritablement démarré le 2 novembre 2020, pour ce qui concerne les 26 kilomètres de section du Ptua. « Sur le terrain, vous constatez que de gros terrassements sont en cours », a-t-il souligné. Et de préciser que deux entreprises chinoises exécutent ces travaux, dont la fin est prévue en juillet 2022. La seconde section est également subdivisée en deux sous-sections. La première, qui part du Stade olympique d’Ebimpé pour déboucher sur l’Autoroute du nord relève du Projet de renaissance des infrastructures de Côte d’Ivoire (Prici), sur financement de la Banque mondiale. Elle est initiée dans le cadre d’un nouveau programme dénommé : Projet d’appui à la compétitivité du Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


CHANTIERS

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CHANTIERS Les experts ont observé que dans la commune de Cocody, par exemple, les voies montantes vont dans le sens Y ».

Négociations, indemnisations en cours pour libérer les emprises Selon Ouattara Issa, la partie de la section jusqu’à Alépé n’est pas occupée. Elle est à 90% libre. Donc, les travaux peuvent s’y réaliser aisément. Cependant, l’autre section partant de la route d’Alépé jusqu’au stade d’Ebimpé, traversant en partie la commune d’Abobo, puis celle d’Anyama, est fortement urbanisée. Les négociations sont en cours avec les populations pour libérer les emprises, a-t-il expliqué. « Nous avons négocié avec près de 80% de la population. Nous avons même reçu récemment les ressources de l’Etat pour les indemniser et leur permettre de pouvoir partir », a-t-il précisé. D’où cette interpellation : « Je voudrais profiter de cette occasion pour rassurer les populations impactées qu’elles seront toutes indemnisées dans le processus. Nous les invitons à venir vers nous pour négocier le coût des impacts subis, de sorte à pouvoir être indemnisées.» Ouattara Issa, coordonnateur du Ptua

Grand Abidjan (Pacoga). Il s’étend sur 13,5 kilomètres. L’autre sous-section part de l’Autoroute du nord jusqu’au pont de la ville de Jacqueville. Elle est longue de 15 kilomètres. Elle a déjà fait l’objet d’un appel d’offres, assure le coordonnateur du Ptua. Notant une accélération dans la réalisation du projet, Ouattara Issa a déclaré : « Nous somme convaincu que d’ici 2025, cette voie sera entièrement réalisée ». Il convient de signaler que certains tronçons de l’autoroute Y4 ont déjà été réalisés, dans le cadre de l’exécution du Contrat de désendettement et de développement (C2d). Tranche qu’il faille comptabiliser dans le total des 114 kilomètres annoncés à l’entame. Le coût financier de l’ensemble du projet n’est pas connu, au dire de Ouattara Issa, ajoutant que les évaluations se font par section. Ainsi, le coût des 26 kilomètres de section entrant dans le giron du Ptua, et financés par la Bad est estimé à 74,7 milliards de F Cfa hors taxes (Ht).

La dénomination Y4 sensibilité des experts

selon

la

On entend souvent dire, voie A1, A2, A3,…., et maintenant, voie Y4. D’aucuns se demandent, aujourd’hui, ce que revêt la dénomination de certaines voies d’envergures. D’après les explications du coordonnateur du Ptua, ces dénominations partent de l’élaboration des schémas directeurs. En effet, dira-til : « Les techniciens ont la latitude d’affecter des lettres alphanumériques de sorte qu’à terme, les politiques puissent s’en saisir pour donner des noms de villes ». Puis d’ajouter : « Généralement, on donne des noms en fonction de la sensibilité des experts qui y travaillent. Lorsqu’on prend une carte, on a la longitude qui est X et la latitude c’est Y.

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Projet aux avantages multiples Ce projet d’envergure a des impacts positifs aussi bien pour les populations, la ville d’Abidjan que pour l’environnement. D’après le coordonnateur du Ptua, l’impact social du projet est de générer de nombreux emplois directs ; comme tout grand projet. « Approximativement, 2000 personnes seront embauchées sur le chantier. De quoi résoudre un tant soit peu, le problème d’emplois des jeunes », a-t-il expliqué. Poursuivant, il a relevé que depuis l’indépendance, le système d’urbanisation oriente les grandes voies vers le centre-ville et même vers le port. Ainsi, quiconque veut se rendre dans une commune est obligé de passer par le centre-ville. Toute chose qui crée de fortes congestions dans la partie centrale des communes, avec pour conséquences la pollution atmosphérique, les dommages liés aux retards, l’impact négatif sur la compétitivité du port (difficile circulation ou rotation des camions) etc. puis inéluctablement le ralentissement des activités économiques. « Il n’est un secret pour personne, la congestion engendre des pertes énormes. Donc, avec cette autoroute périphérique, nous aurons des avantages notables », a-t-il mentionné. « Les phénomènes de congestion au niveau du centre-ville vont être, en effet, réduits, atténuant par la même occasion la pollution liée à la production de dioxyde de carbone tout en permettant de rendre plus compétitif le Port autonome d’Abidjan. Dès lors, les populations pourront s’installer dans les zones périphériques et même dans les banlieues, pour ne plus être confrontées aux embouteillages, tels qu’on les connaît aujourd’hui », a-t-il dit. « C’est une voie de sortie qui va sûrement réduire la pollution, pour une ville résiliente, durable ». Cette autoroute de contournement créera plus de fluidité entre les différentes communes traversées. A

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CHANTIERS savoir, Port-Bouët, Koumassi, Cocody, Abobo, Anyama, Songon, Jacqueville, Dabou, etc. La voie Y4 répond, ainsi, à un souci de décongestionnement de la ville d’Abidjan. Cela va, en effet, contribuer énormément au développement de l’économie dans son ensemble, améliorer les conditions de vie des populations, fait savoir le coordonnateur.

.... des sous-projets Dans sa conception, le projet se caractérise par deux fois deux voies (2X2), avec un terre-plein central de 12 mètres. Selon le coordonnateur Ouattara Issa, le gouvernement à travers le ministère des Transports, est engagé à développer un système de transport de masse, dans la capitale économique, à travers le Bus rapide transit (Brt) et le métro. « Il envisage même, par le biais d’un autre projet, d’utiliser l’axe principal de la voie Y4, pour réaliser un Brt », a-t-il dit. Avant d’indiquer qu’un appel d’offres a été lancé à cet effet, pour sélectionner un consultant en vue de travailler à sa faisabilité. Il est également prévu la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures sur des axes comme la voie Y4 et le 4 e pont, c’est-à-dire de Yopougon jusqu’à Bingerville. « Nous devrons étudier dans la commune de Yopougon, l’axe Siporex-Palais de justice », a-t-il annoncé. Ce sont, donc, autant de sous-projets qui vont se greffer à la réalisation de cette autoroute de contournement.

Voie Y4 : Axe Jacques Prévert - M’Pouto

Voie Y4 : Axe Rond point Nouveau Camp militaire d’Akouédo-Riviera

Voie Y4 : Riviera Palmeraie, collège Saint Viateur Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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CHANTIERS

Plusieurs sections avec au moins 4 sources de financement

L

’aménagement de la voie de contournement (Y4) de la ville d’Abidjan comprend plusieurs sections, avec au moins quatre sources de financement (Etat de Côte d’Ivoire, C2d, Banque africaine de développement, Banque mondiale), a affirmé Carine Bassa, coordinatrice adjointe du Financement additionnel du Projet de renaissance des infrastructures de Côte d’Ivoire (Prici-Fa). La coordinatrice adjointe ajoute que certaines sections de l’autoroute Y4 sont déjà réalisées, puis d’autres en chantier ou en cours d’attribution. Elle précise que les sections réalisées et déjà livrées sont : le tronçon carrefour Jacques Prévert - Boulevard François Mitterrand (route de Bingerville), précisément au niveau du grand giratoire, en face du nouveau camp militaire d’Akouédo. Son financement a été assuré par le Contrat de désendettement et de développement (C2d), dans le cadre des travaux du Boulevard de France redressé, travaux exécutés par l’entreprise française, Dtp Terrassement. Puis, la section allant du carrefour Jacques Prévert au village de M’Pouto, financé par l’Etat de Côte d’Ivoire et exécuté par Nse-CI. La section en chantier et dont les terrassements sont assez visibles, part du grand giratoire à proximité du nouveau camp militaire d’Akouédo jusqu’au Carrefour Anyama. Ces travaux sont coordonnés par le Projet de transport urbain d’Abidjan (Ptua), sur un

Mme Carine Bassa, coordinatrice Adjointe du PRICI-FA

financement de la Banque africaine de développement (Bad). L’avant-dernière section, qui vient d’être attribuée à l’entreprise chinoise Sinohydro et dont les travaux vont démarrer incessamment, après libération des emprises, commence au Carrefour Anyama pour tomber sur la cimenterie Limak (Pk 26, sur l’Autoroute du Nord). Elle est gérée par la cellule de coordination du Prici (Cc-Prici) et financée par la Banque mondiale, dans le cadre du PACOGA, à hauteur de 32 milliards de F Cfa. La dernière section non encore attribuée (analyse des offres des entreprises en cours) va de Limak au Carrefour Jacqueville. Celle-ci est également financée par la Banque mondiale dans le cadre du PACOGA. Carine Bassa a confié que pour la petite histoire, c’est pour renforcer l’impact des travaux du Boulevard de France redressé, que le gouvernement ivoirien a entrepris la réalisation de plus de 2,5 kilomètres de voirie bitumée. A partir du carrefour du lycée Jacques Prévert, jusqu’au Boulevard Mitterrand, en passant par la voie express Y4 en octobre 2015. N. Angan Stade Olympique d’Ebimpé

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CHANTIERS

LES VOIES DE CONTOURNEMENT SONT UNE NÉCESSITÉ La réalisation de ce projet d’envergure fait appel à plusieurs expertises et spécialités, dont le regard de l’urbaniste. Par Narcisse Angan Alexandre Kouamé, Expert en aménagement du territoire et développement régional, par ailleurs, conseiller spécial du ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. La voie Y4 est en cours de réalisation. En tant qu’urbaniste, quel sera l’impact, selon vous, de ce projet pour les populations et la ville d’Abidjan ? C’est nous urbanistes qui avons projeté cette autoroute de contournement dans le Schéma directeur d’urbanisme d’Abidjan ; depuis plusieurs années. C’est une voie structurante d’agglomération, à la différence d’une voie structurante de commune. Autrement dit, c’est une rocade de contournement qui traverse plusieurs communes du District d’Abidjan. Elle prend sa source à partir de Port-Bouët, route de Grand-Bassam et traverse Koumassi, Cocody, Abobo, Songon par l’Autoroute du nord et tombe sur la route de Jacqueville. Puis, longe le littoral d’Ouest en Est jusqu’à Vridi. Son impact en termes de mobilité urbaine est grand. Car une fois tous les tronçons réalisés, tout voyageur de Cocody allant ou venant de Yamoussoukro ne sera plus tenu de passer par l’Autoroute du Nord, dans sa partie Yopougon. Outre ce contournement global, elle permettra de relier Abobo à Port-Bouët aisément, en passant par Cocody. Pensez-vous que la réalisation d’un tel ouvrage va contribuer à la maîtrise de l’urbanisation galopante que connaît Abidjan ? L’objectif visé, à travers un tel ouvrage, est d’assurer une meilleure mobilité dans la ville d’Abidjan qui connaît une croissance urbaine, sous l’effet de l’urbanisation. Ce projet contribue à traiter les effets et les conséquences de cette urbanisation galopante d’Abidjan. Avez-vous des exemples d’agglomérations africaines ou européennes où l’autoroute de contournement a résolu plusieurs difficultés ? Il n’est même pas nécessaire de citer des exemples. Il faut plutôt soulever la nécessité de projeter des voies de contournement dans le cadre de la planification urbaine d’une agglomération, lorsque cela est possible. En tant qu’urbaniste, nous pouvons dire, sans risque de se tromper, que les voies de contournement sont une solution pour performer la mobilité urbaine d’une agglomération. En urbanisme, il est souvent dit qu’une ville n’est vraiment belle, parce qu’elle ne se contente pas de quelques monuments pour le paraître. Mais plutôt parce qu’elle est bien planifiée. Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Les agglomérés de sable ciment

LA CONFECTION SOUMISE À UNE RÉGLEMENTATION POUR GARANTIR UN OUVRAGE DE QUALITÉ

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

LA CONFECTION SOUMISE À UNE RÉGLEMENTATION POUR GARANTIR UN OUVRAGE DE QUALITÉ

Le non-respect du dosage, en Côte d’Ivoire, a fait naître deux catégories de « briques » ; l’une dite normalisée et l’autre artisanale, qui inondent le marché de construction. Par Bellarmin Yao Kan

L

’effondrement récurrent d’immeubles et la dégradation des routes en Côte d’Ivoire sous l’effet des inondations et de la mauvaise construction, surtout en périodes de pluies diluviennes, inquiètent et posent la problématique de la solidité, la durabilité et de la qualité des matériaux de construction utilisés. Et ce, malgré la présence de laboratoires outillés pour tester la qualité des produits. Les cas enregistrés dans la capitale politique, Yamoussoukro, le 13 juin 2018, et dans la ville d’Abidjan notamment dans les communes de Cocody (Bonoumin, Angré, Anono, etc.) et de Yopougon (Quartier Maroc) entre 2018 et 2021, causant des pertes en vie humaine

et des dégâts matériels, rappellent de tristes souvenirs et défraient encore la chronique. La psychose d’habiter, aujourd’hui, une maison en location dont on ignore les techniques de construction gagne du terrain. Une visite au Laboratoire Géotechnique et de Matériaux (LABOGEM), situé à la Riviera-Palmeraie, nous a ainsi permis d’appréhender les types de matériaux de construction qui y sont testés et singulièrement les agglomérés de sable ciment communément appelés « briques », pour évaluer leurs impacts sur le cadre de vie des populations. La confection de ces préfabriqués obéit à des normes et dispositions réglementaires, du fait qu’ils constituent des éléments importants dans la réalisation des bâtiments.

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

et participe également à la cohésion des éléments constitutifs des agglos.

Approche définitionnelle et constituants des agglomérés

Typologie et usage

Les agglomérés de sable ciment sont généralement utilisés en maçonnerie afin d’ériger les façades, les cloisons ou les soubassements des bâtiments. Diverses classes de résistance les définissent. Ce sont, entre autres, B40, B60 et B80 (voir tableau 1 ci-mentionné). Ils se caractérisent, en outre, par deux (2) types : les hourdis et les pavés. Les hourdis sont, selon le Directeur technique de LABOGEM, principalement utilisés pour la réalisation des dalles à corps creux (hourdis 16 français, hourdis 16 américain). Les pavés notamment en forme de H et carrossables servent, quant à eux, au revêtement de sols ou même pour constituer la chaussée.

Le dictionnaire professionnel du BTP, comme le signifie le Directeur technique de LABOGEM, Kouamé Alain, définit le terme aggloméré comme étant un matériau de construction artificiel de forme géométrique régulière, plein ou creux, résultant de la prise et du durcissement d’un mélange de liant et de matériaux inertes. Il existe, a-t-il dit, l’aggloméré de bois essentiellement constitué de fibres ou de particules en bois, la brique faite à base d’argile moulé mécaniquement et cuit au four et l’aggloméré de sable ciment qui est un matériau poreux dont les constituants de base sont les granulats (sable et/ou gravillons), le ciment et l’eau. L’aggloméré de sable ciment, couramment utilisé en maçonnerie, diffère de la brique car ses liants sont respectivement le ciment et l’argile.

Toutefois, l’ingénieur géotechnicien précise que l’usage d’un type d’agglo en maçonnerie dépend de l’ouvrage à réaliser. Ainsi, les blocs pleins d’épaisseur 15 et 20 cm sont, surtout, destinés à réaliser les soubassements des infrastructures et en superstructure pour les maçonneries porteuses. Par contre, les agglos creux sont utilisés en superstructure pour les maçonneries de façades non porteuses ou porteuses, de cloisons et de clôtures. Les épaisseurs 5 à 12 cm sont réservés aux murs type cloison ou contre-cloison et les épaisseurs 15 et 20 cm aux façades. Par ailleurs, l’expert souligne que le type de granulats utilisé (granulats courants ou légers), la catégorie (plein, perforé ou creux), la classe de résistance, les dimensions d’appellation et la référence à la norme utilisée définissent la spécificité et la nomination des agglomérés en sable ciment.

Les granulats généralement utilisés à Abidjan, souligne l’ingénieur géotechnicien, sont les sables 0/2 et 0/5 et les gravillons 2/4 et 2/6. Ils permettent de diminuer la quantité de liant et de limiter les variations dimensionnelles dans le béton. Etant un liant hydraulique et provenant des cimenteries, le ciment permet de les assembler pour produire un élément résistant. Les CPJ-CEM II 32,5 sont, affirme-t-il, les types de ciment couramment utilisés en Côte d’Ivoire. Néanmoins, on peut faire usage des ciments Portland (CPA-CEM I). L’eau utilisée appelée « eau de gâchage » est la somme de l’eau ajoutée pour le malaxage et de l’humidité contenue dans les granulats. Elle confère, explique l’expert, à la gâchée une plasticité qui permet son moulage, assure l’hydratation du ciment

Tableau 1 : Classes de résistance des agglomérés de sable ciment Types de granulats Types de blocs Classes de résistance

Granulats courants

Granulats légers Blocs pleins ou perforés

Blocs creux

B40 B60 B80 B80 B120

Blocs creux

Blocs pleins ou perforés

B160

L25

L40

L35

L45

L70

Résistance à la compression simple (en MPa)

4

6

8

8

12

16

2,5

4

3,5

4,5

7

Résistance à la compression simple (en bar)

40

60

80

80

120

160

25

40

35

45

70

Source : Norme NI 10507, 2007

Normes ivoirienne et française de fabrication en vigueur En Côte d’Ivoire, la confection d’agglos de sable ciment, affirme le Directeur technique de de LABOGEM, Kouamé Alain, est soumise aux normes ivoirienne NI 10507 (2007) et française NFP 14-30. La résistance minimale à la compression recommande, insiste-t-il, au minimum quarante (40) bars pour confectionner des agglos de qualité afin de réaliser des édifices de qualité. En plus,

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ce matériau doit avoir des dimensions normalisées en appliquant la formule exhxL avec e (épaisseur du bloc), h (hauteur du bloc) et L (longueur du bloc) (voir tableau 2 ci-dessous). La fabrication des agglos doit, a-t-il dit, absolument tenir compte du type de ciment (ciments classiques ou spéciaux), de granulats (sable de lagune, sable ou gravillons de carrières concassées) et de la qualité et de la composition chimique de l’eau.

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Tableau 2 : Dimensions de coordination modulaire des agglos de sable ciment DIMENSIONS Epaisseur e (cm) Fabrication et tolérance

Hauteur ℎ (cm)

Coordination modulaire

7,5± 0,4

10

10± 0,4

12

12,5 ± 0,5

15

17,5 ± 0,5

20

Longueur L (cm)

Fabrication et tolérance

Coordination modulaire

19 ± 0,4

20

24 ± 0,4

25

29 ± 0,4

30

Fabrication et tolérance

Coordination modulaire

29,4 ± 0,5

30

39,4 ± 0,5

40

49,4 ± 0,5

50

59,4 ± 0,5

60

Source : Norme NF P 14-402

Processus de fabrication et dispositions réglementaires Le processus de fabrication des agglos, décrit Kouamé Alain, se décline en huit étapes, allant du transport des matières premières (ciments, granulats) au chargement de la livraison (voir schéma ci-dessous et image cicontre). La méthode de fabrication utilisée est manuelle (artisanale) ou mécanisée (industrielle). La fabrication mécanisée, explique le spécialiste, fait usage de pondeuses fixes ou mobiles (machines de moulages des blocs), de malaxeurs, de tapis convoyeurs et d’étuves, contrairement à la méthode artisanale qui nécessite des outils tels que les pelles pour malaxage des constituants,

des moules, des récipients de dosage en eau et une brouette pour le transport. La confection de « briques », ajoute-t-il, est régie par des dispositions réglementaires qui exigent le respect des normes avec leurs spécifications (voir tableau 3 ci-contre). Les spécifications requises portent sur les propriétés des constituants (ciment, granulats, eau), les caractéristiques géométriques (dimensions des blocs, épaisseur des parois d’au moins 30cm pour les blocs creux), les caractéristiques physiques (texture, variation dimensionnelle, pas de cassures, fissures ou déformation) et les caractéristiques mécaniques des blocs (classes de résistance selon les catégories plein, creux ou perforé et le respect de la résistance minimum de 40 bars, etc).

Transport de la matière première ( ciment et agrégats) vers la plateforme de production des blocs

Stockage de ciment dans les chambres

Stockage des agregats à l’air libre

Mélange des matériaux au dosage préconisé : ciment + agrégats + eau

Fabrication des blocs sur machines ( pondeuses) ou à travers des moules manuellement

Tri des éléments non conformes à la qualité de production (à l’état frais) (les blocs dégradés sont recyclés avant leur durcissement)

Séchage et durcissement des blocs à l’étuve ou à l’air libre

Stockage de produits finis avec tri des éléments non-conformes

Chargement pour livraison

Schéma : Etapes de fabrication des agglos de sable ciment, (source : LABOGEM) Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Image : Dispositif utilisé pour la fabrication des agglos industriels Tableau 3 : Liste des normes d’essais sur les granulats intervenant dans la fabrication des agglos Normes d’essais NI 10506 (2007)

Blocs en béton de granulats courants pour murs et cloisons-Vocabulaire

NI 10507 (2007)

Blocs en béton de granulats courants pour murs et cloisons - Spécifications et méthodes d’essais

NF P 14-101 (1983)

Blocs en béton pour murs et cloisons- Définitions

NF P 14-301 (1983)

Blocs en béton de granulats courants pour murs et cloisons

NF P 14-304 (1983)

Blocs en béton de granulats légers pour murs et cloisons

NF P 14-402 (1983)

Blocs en béton pour murs et cloisons- Dimensions

Source : LABOGEM, juillet 2021

Facteurs déterminant la qualité des agglos La provenance des constituants, confie Kouamé Alain, détermine la qualité des agglos. En effet, explique-t-il, les sites de production notamment à Abidjan, sont alimentés en eau par le réseau de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), le plus idoine, et par des fontaines creusées par les fabricants eux-mêmes. Le ciment est, quant à lui, fourni par les cimenteries ivoiriennes. Les granulats proviennent généralement des carrières de roches massives (sable ou gravillons de carrières concassées) et des gisements alluvionnaires ou sédimentaires (sable de la lagune Ebrié). La qualité des agglos peut être aussi assurée par la réalisation d’essais des matériaux. Le fabricant devra donc soumettre à analyse dans les laboratoires géotechniques les principaux constituants des agglos. Pour tester ainsi la qualité des granulats, un essai de détermination de la teneur en eau est effectué pour mesurer l’humidité

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propre et l’équivalent de sable (ES), évaluer la propriété du sable (ni être trop argileux: ES<60%, ni manquer d’éléments fins: ES>90%). Les tests des ciments se caractérisent par la détermination du temps de prise à travers l’appareil de Vicart, de la classe du ciment par un essai de compression, de la masse volume (1Kg/l) en moyenne par ciment et de la densité apparente (1000Kg/ m3). A ces essais, s’ajoutent le test de la consistance normale qui permet de déterminer la quantité optimale d’eau de gâchage et celui de la détermination de la masse spécifique variant de 2900 à 3150Kg/m3 selon le type de ciment et de la densité absolue (1000Kg/m3). Concernant l’eau, le Directeur technique de LABOGEM conseille le respect strict des critères (voir tableau 4 cidessous) qui permettront de s’assurer qu’elle ne contient pas de composants qui puissent attaquer chimiquement le ciment et les granulats. La norme NF P18-301 recommande ainsi de ne pas franchir le seuil de 30g/l de sels dissous et de 5g/l de matières en suspension dans les eaux de gâchage.

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Tableau 4 : Teneur maximale des éléments chimiques de l’eau de gâchage Constituants

Teneur maximale (mg/l) Béton non armé

Béton armé

Béton précontraint

4500

1000

500

Chlorure ClAlcalins Na2O

1500

Sulfates SO42-

2000

Sucres

100

Phosphates, exprimés en P2O5 Nitrates, exprimés en NO3− Plomb, exprimé en Pb2+ Zinc, exprimé en Zn2+

100 500 100 100 PH > 4

Source : Norme NF EN 1008 : juillet 2003

Les innovations technologiques Le Directeur technique de LABOGEM, Kouamé Alain, révèle qu’en dehors des ciments classiques utilisés par les fabricants d’agglos sable ciment, les cimentiers ont exceptionnellement conçu un type de ciment, le CPA 52.5, qui est mieux adapté pour leur confection. En paquet de 25 Kg, apprécie-t-il, c’est un excellent matériau pour fabriquer des agglomérés de qualité, car doté d’une rapidité inouïe dans le séchage et d’une bonne qualité de résistance.

quant à elle, de déterminer la résistance en compression simple des agglomérés de sable ciment. Cet essai dont l’appareillage utilisé est composé d’un pied à coulisse pour effectuer les mesures dimensionnelles et d’une presse de compression simple (voir photos ci-dessous) pour l’écrasement de 15 blocs, est généralement réalisé en Côte d’Ivoire conformément à deux normes NI 10507 et NI 10506 ou NF P 14-302 et NF P 14-402 qui décrivent pratiquement le même procédé de réalisation.

Processus d’analyse des agglos en laboratoire L’ingénieur présente en trois (3) phases le contrôle des agglomérés en laboratoire: le prélèvement des échantillons, la réalisation de l’essai de compression simple et la rédaction du procès-verbal de l’essai. Le prélèvement des échantillons, explique-t-il, consiste à choisir dans un lot constitué d’au plus 5000 blocs d’une même fabrication deux (02) échantillons. Un premier échantillon de 15 blocs et un second de 20 blocs sont numérotés respectivement 1 et 2. La réalisation de l’essai de compression simple permet,

Pied à coulisse

Presse de compression simple

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

𝑆𝑆𝑎𝑎 : 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑑𝑑 ′ 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 en 𝑚𝑚𝑚𝑚2

𝑆𝑆𝑛𝑛 : 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 en 𝑚𝑚𝑚𝑚2 On a :

𝑆𝑆𝑎𝑎

𝑆𝑆𝑛𝑛

= 1 si le joint horizontal est continu.

Après le calcul des contraintes de rupture 𝑅𝑅𝑖𝑖 on fait les vérifications décrites dans le table

Les agglomérés sont, après leur prélèvement, conservés A la suite du calcul des contraintes de rupture Ri, des N°6 situé à la page suivante. dans un local clos à l’abri de l’humidité pendant au vérifications décrites sont faites dans le tableau 5 cimoins 24 heures. Pris au hasard dans l’échantillon n°1, dessous, puis le calcul de la contrainte de rupture R Après ces vérifications, on calcule la contrainte de rupture 𝑅𝑅 de l’échantillon retenu pour le l’essai va ensuite porter sur huit (08) d’entre eux. Les de l’échantillon retenu pour le lot considéré avec la formule suivante : mesures dimensionnelles sont les premières à considéré être selon l’application de la formule: enregistrées (épaisseur du bloc, longueur, hauteur, 1 1 𝐶𝐶 ×10000 pour les blocs pleins et perforés 𝑅𝑅 = 8 × ∑ 𝑅𝑅𝑖𝑖 = 8 × ∑8𝑖𝑖=1 𝑖𝑖 𝑆𝑆 épaisseur des parois) ainsi que les types de déformations 𝑏𝑏 (fissure, arrachement, etc.). Les faces de pose inférieure 1 1 𝐶𝐶 ×10000 𝑆𝑆 et supérieure sont à leur tour surfacées au moyen d’un × 𝑆𝑆𝑎𝑎 ) pour les blocs creux 𝑅𝑅 = 8 × ∑ 𝑅𝑅𝑖𝑖 = 8 × ∑8𝑖𝑖=1( 𝑖𝑖 𝑆𝑆 𝑛𝑛 𝑏𝑏 enduit (ciment prompt, soufre) en vue d’assurer, lors de l’essai, leurs planéités. Des plaques en néoprènes, La minute d’essai, pendant réalisation, La minute d’essai, renseignée pendantrenseignée la réalisation de l’essai, estlaalors utilisée pour la rédact pouvant remplacer un enduit, sont les dernières à être sert alors à faire la rédaction du procès-verbal d’essai. du procès-verbal d’essai. EME : APPLICABILITE DEScommente CLASSES NORMATIVES DESlaAGGLOMERES DE SABLEde la norme utilisée, le nom du client, la utilisées. Le bloc, l’expert, est par suite Les références CIMENT A ABIDJAN : CAS de DESlaBLOCS 15 ET 20 CM centré entre les plateaux presse CREUX dans la D’EPAISSEURS position provenance de dans l’échantillon, les d’essai références dusuivantes lot testé, Les informations DE apparaissant le procès-verbal sont les : ME : APPLICABILITE DES CLASSES NORMATIVES DES AGGLOMERES SABLE initiale de sa mise en œuvre, avant que la charge ne soit la contrainte de rupture Ri en bar de chaque bloc, la CIMENT A ABIDJAN : CAS DES BLOCS CREUX D’EPAISSEURS 15 ET 20 CM appliquée de manière continue et sans choc à vitesse contrainte de rupture R utilisée de l’échantillon en bar et une  les références de la norme ; de l’essai, la minute d’essai renseignée en y notifiant lesest paramètres dimensionnels constante jusqu’à la est rupture. A la rupture du bloc, observation sur la conformité ou non du lot d’agglomérés  Le nom du client ; notée la valeur de la charge (C), exprimée en kilo newton contrôlé sont les informations qui y sont mentionnées. insi que (KN), lalavaleur ded’essai chargeest C renseignée à la rupture. e l’essai, minute en y notifiant les paramètres dimensionnels l’opération étant répétée sur les sept (7) autres blocs. La de minute selon le géotechnicien, nsi que la valeur charged’essai C à la est, rupture. écrasements des blocs l’échantillon N°1, ondimensionnels détermineTFE_2020 la contrainte de rupture 𝑅𝑅𝑖𝑖 renseignée en y de notifiant les paramètres mesurés ainsi que la valeur de charge (C) à la rupture. bloc selon lades formule suivante : blocsN°1, écrasements de l’échantillon on détermine Après lesblocs écrasements des de l’échantillon n°1,lalacontrainte de rupture 𝑅𝑅𝑖𝑖 contrainte de rupture Ri:de chaque bloc est déterminée bloc selon la formule suivante 𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000 par𝑅𝑅la= formule: pour les blocs pleins et perforés 𝑖𝑖

𝑅𝑅𝑖𝑖 =

𝑆𝑆𝑏𝑏 𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000

𝑅𝑅𝑖𝑖 =

𝑅𝑅𝑖𝑖 =

𝑆𝑆𝑏𝑏

pour les blocs pleins et perforés

𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000

𝑆𝑆𝑏𝑏 𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000 𝑆𝑆𝑏𝑏

𝑆𝑆

× 𝑆𝑆𝑎𝑎 pour les blocs creux 𝑛𝑛

𝑆𝑆𝑎𝑎

× 𝑆𝑆

𝑛𝑛

Catégories d’agglos testés à LABOGEM

pour les blocs creux

𝑎𝑎 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛é𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟é 𝑖𝑖 en kN

Tableau 5: Méthode d’échantillonnage par double attributs

𝑎𝑎 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛é𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟é 𝑖𝑖 en kN 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑙𝑙 ′ 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎é𝑟𝑟é en 𝑚𝑚𝑚𝑚2

Entreprise pouvant justifier d’un contrôle

𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚régulier 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑙𝑙 ′ 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎é𝑟𝑟é en 𝑚𝑚𝑚𝑚2 de sa production ′ 2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑑𝑑 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 en 𝑚𝑚𝑚𝑚

Entreprise ne pouvant justifier d’un contrôle régulier de sa production

𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑑𝑑 ′ 𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 en 𝑚𝑚𝑚𝑚2 2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 la 𝑚𝑚𝑚𝑚 classe de l’aggloméré correspondante K: valeur deen

2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 en 𝑚𝑚𝑚𝑚 k1 : le nombre d’éléments défectueux (dont la résistance est inférieure à K) dans l’échantillon N°1 = 1 si le joint horizontal est continu.

k2 : le nombre d’éléments défectueux dans les deux échantillons (échantillons N°1 et 2)

= 1 si le joint horizontal est continu. calcul desSicontraintes rupture 𝑅𝑅𝑖𝑖 on fait les vérifications décrites dans le tableau k = 1 => lotde conforme Si k1 = 0 => lot conforme

1

k1 ≥ 3 => lot non conforme à la page alcul des Sisuivante. contraintes de rupture 𝑅𝑅𝑖𝑖 on fait les vérifications dansconforme le tableau Si k1 ≥ 2décrites => lot non

Si k1 = 2 => on effectue une vérification sur

Si k = 1 => on effectue une vérification sur l’échantillon N°2

Si k ≥ 3 => lot non conforme

Si k2 ≥ 2 => lot non conforme 4500

1 l’échantillon N°2 à la page suivante. Si k = 1 => lot retenu conforme 2 vérifications, calcule la contrainte de rupture 𝑅𝑅 de l’échantillon pour le lot Si k2 =on 2 => lot conforme

2 selon la formule suivantela :contrainte de rupture 𝑅𝑅 de l’échantillon retenu pour le lot vérifications, on calcule

Si l’on obtient pour selon la formule suivante : un bloc, Ri < 0,8 K => lot non conforme 1 1 8 𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000 𝑅𝑅 = 8Source × ∑ 𝑅𝑅:𝑖𝑖 norme =8×∑ pour les blocs pleins et perforés NF𝑖𝑖=1 P 14-301 𝑆𝑆 1

1

8 1

8 1

𝑏𝑏

𝐶𝐶 ×10000

𝑅𝑅 = 8 × ∑ 𝑅𝑅𝑖𝑖 = 8 × ∑8𝑖𝑖=1 𝑖𝑖 𝑆𝑆 pour les blocs pleins et perforés 𝑏𝑏 1 1 𝐶𝐶𝑖𝑖 ×10000 𝑆𝑆 8 Avrilcreux - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP 𝑅𝑅 = × ∑40 𝑅𝑅𝑖𝑖 = × ∑𝑖𝑖=1( × 𝑆𝑆𝑎𝑎 ) pour les blocs 𝑆𝑆𝑏𝑏 𝐶𝐶 ×10000

𝑆𝑆

𝑛𝑛


MATÉRIAUX ET MATÉRIELS Le marché de construction inondé d’agglomérés artisanaux Le marché de construction notamment à Abidjan est inondé d’agglomérés industriels et artisanaux avec une prédominance d’agglos artisanaux qui contribuent activement à la réalisation de mauvaises constructions visibles à travers les fissures dans les murs et l’effondrement d’immeubles. Une étude initiée sur ce type de matériau par LABOGEM dont les résultats des travaux ont été rendus publics en 2020 a révélé cette insuffisance, affirme le Directeur technique de ce laboratoire totalisant 23 ans d’expérience dans la sousrégion ouest- africaine. Les agglomérés normalisés sont produits par les industriels quand les agglomérés artisanaux sont l’affaire de nombreux particuliers. Leurs sites de production dispersés, à tout bout de champ, se trouvent, entre autres, à Anani, Bingerville, Cocody, Port-Bouët, PK24, Songon et Treichville (voir tableaux 6 et 7 ci-dessous). Pour l’expert, la non-conformité des agglomérés s’explique par la méconnaissance des normes de classification et l’absence de contrôle par les fabricants et acheteurs (particuliers ou entreprises informelles), la non-application des normes par les fabricants bien qu’ils en aient connaissance et l’absence de spécifications concernant les agglomérés dans

les projets de particuliers. Puis, de préciser : « Face aux besoins croissants de logements, des promoteurs immobiliers ne misent plus sur la qualité des matériaux ou ignorent les normes de production ou encore prônent la réduction du coût de fabrication. Des fabricants se livrent une concurrence déloyale au point qu’ils confectionnent à la fois des agglos normalisés et non-réglementaires». Les données statistiques, comme il l’indique, sur 31 échantillons d’agglos 15 creux soumis à l’essai, 6% sont conformes et 94% non conformes. S’agissant des agglos 20 creux, sur 19 échantillons soumis à l’essai, 21% sont conformes et 79% non conformes. Allant plus loin, les résistances des agglos des artisans très faibles car inférieures à 10 bars, sont trois fois inférieures à la résistance minimum recommandée qui est de 40 bars. Par conséquent, les agglos normalisés dont le prix de vente est au moins 500Fcfa/l’unité coûtent deux fois plus cher que la « brique » ordinaire, de mauvaise qualité, vendue à un prix dérisoire oscillant entre 250Fcfa et 350Fcfa. Afin de mettre fin au désordre et de préserver ce secteur d’activité, l’ingénieur géotechnicien propose de redéfinir les normes de fabrication qu’il juge sévères, de former les fabricants d’agglos et de les organiser.

Tableau 6 et 7 : Q uelques sites de production d’agglos 15 creux et 20 creux dans les communes et banlieues d’Abidjan COMMUNES ET BANLIEUES D’ABIDJAN ANANI

BINGERVILLE

SITES DE PRODUCTION D’AGGLOS 15 CREUX

SYSTÈMES DE PRODUCTION

Antenne

artisanal

Voie Cocody-Bingerville

artisanal

Voie de M’Batto-Bouaké

mécanisé

Carrefour Féh Késsé

mécanisé

Voie du pôle scientifique et d’innovation de l’université FHB mécanisé

COCODY

GRAND-BASSAM

KOUMASSI

PORT-BOUËT

Riviera Palmeraie

artisanal

Riviera triangle

mécanisé

Riviera Palmeraie

mécanisé

Angré

mécanisé

Carrefour chinois

artisanal

Carrefour chinois

artisanal

Madame bon coin

mécanisé

Carrefour chinois

mécanisé

Bia sud

artisanal

Bia sud

artisanal

Château d’eau

artisanal

Château d’eau

artisanal

Château d’eau carrefour phare

artisanal

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

PK24 SONGON TREICHVILLE

YOPOUGON

PK24

mécanisé

Abadjin-kouté extension

artisanal

Abadjin-doumé

mécanisé

Abadjin-Kouté

mécanisé

Vers la mosquée mohamed VI

artisanal

Cité CIE

artisanal

Base CIE zone industrielle

artisanal

Banco (zone industrielle)

mécanisé

Derrière l’usine de fabrication d’huile d’Aya

mécanisé

Zone industrielle (voie de N’Dotré)

mécanisé

Zone industrielle (voie de N’Dotré)

mécanisé

COMMUNES ET BANLIEUES D’ABIDJAN ANANI BINGERVILLE

COCODY

GRAND-BASSAM PORT-BOUËT

PK24 SONGON

TREICHVILLE

YOPOUGON

SITES DE PRODUCTION D’AGGLOS 20 CREUX

SYSTÈMES DE PRODUCTION

Antenne

artisanal

Voie de M’Batto-Bouaké

mécanisé

Carrefour Féh Késsé

mécanisé

Voie du pôle scientifique et d’innovation de l’université FHB

mécanisé

Riviera Palmeraie

artisanal

Riviera triangle

mécanisé

Angré

mécanisé

Madame bon coin

mécanisé

Carrefour chinois

mécanisé

Voie du 43ème BIMA

artisanal

Voie du 43ème BIMA

mécanisé

Zone industrielle

mécanisé

Zone industrielle

mécanisé

Zone industrielle

mécanisé

Abadjin-Kouté

mécanisé

Abadjin-Doumé

mécanisé

Abadjin-Kouté

mécanisé

Vers la mosquée mohamed VI

artisanal

Banco (zone industrielle)

mécanisé

Derrière l’usine de fabrication d’huile Aya

mécanisé

Zone industrielle (voie de N’Dotré)

mécanisé

Zone industrielle (voie de N’Dotré)

mécanisé

Source : Enquête de terrain juillet 2021

Fabrication d’agglos

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Les agglos non-réglementaires causent des pathologies sur les bâtiments Les agglomérés de sable ciment dont le dosage n’est pas en conformité vis-à-vis des normes en vigueur sont de mauvaise qualité. Ils sont friables, plus poreux avec un degré élevé d’absorption d’eau. Leur faible résistance mécanique, souligne le Directeur technique de LABOGEM, entraîne des pathologies superficielles ou profondes telles que des fissures en maçonnerie ainsi que des problèmes d’humidité sur les façades. Les fissures sur les blocs, déplore-t-il, exposent les ouvrages à d’éventuels effondrements tandis que l’humidité désagrège progressivement les revêtements muraux comme la peinture, les rendant ainsi inesthétiques. Des coûts peuvent être, à cet effet, engagés pour leur rénovation.

Mur fissuré, construit avec des agglos non-réglementaires

Étude géotechnique du sol, un préalable à toute construction

L

’étude géotechnique du sol est un préalable à toute construction. Le Directeur Général de LABOGEM, Seu Tia Alain, la définit comme étant l’étude du sol destinée à la réalisation d’ouvrages de génie civil. Elle permet de déterminer les propriétés mécaniques, physiques et hydrauliques du sol et d’optimiser les principes de fondation pour définir la future construction. Les essais en laboratoire après échantillonnage portent ainsi essentiellement sur les paramètres de la nature et de l’état du sol: granularité, plasticité, consistance, densité, pourcentage, teneur en eau et organismes, masse volumique, comportement, portance, classification (sol meuble, rocher, fin ou grenu), etc. Il considère cette étape comme une utilité capitale pour appréhender tous les risques susceptibles avant toute construction, même si elle n’est pas obligatoire et tarde à entrer dans les mœurs des constructeurs ivoiriens. Néanmoins, le fondateur de LABOGEM se réjouit du fait que depuis l’effondrement d’immeubles à Abidjan et à l’intérieur du pays, l’Etat exige pour la construction de bâtiments d’envergure qu’ils obéissent désormais à cette réglementation. L’expert explique que le sol a un poids maximum qu’il peut supporter à une profondeur donnée et qu’il n’y a aucun risque d’effondrement quand le poids de l’ouvrage est inférieur au poids maximum supportable par le sol. Seule l’étude géotechnique du sol, prévient-il, permet de déterminer cette

Seu Tia Alain, Directeur Général de LABOGEM

charge maximum appelée « contrainte admissible » et de construire un ouvrage de qualité, sécurisé et résistant qui a une longue durée de vie.

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B. YAO KAN

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

5 missions géotechniques pour une étude efficiente

L

’étude géotechnique du sol se caractérise, comme le souligne le premier responsable de LABOGEM, par cinq (5) grandes missions régies par la norme NF P 94-500 de novembre 2013. La première mission, l’étude géotechnique préalable, le G1, permet, selon le fondateur de LABOGEM, premier laboratoire privé en Côte d’Ivoire dans le secteur du BTP, d’étudier le site (ES) à travers la détermination de ses premières spécificités (recensement documentaire et visite de site). Dans cette phase, les principes généraux de construction (PGC) énoncés permettent de formuler les premières hypothèses géotechniques autour d’un modèle géologique préliminaire et d’identifier les premiers risques géotechniques. La 2e mission, l’étude géotechnique d’avant-projet (AVP), le G2, permet également de définir et de comparer les solutions envisageables ainsi que de faire une campagne de reconnaissance personnalisée (technique, nombre et implantations de sondages, essais in-situ et en laboratoires), de concevoir un modèle géotechnique et de formuler des hypothèses géotechniques. Bien plus, elle permet de faire la conception et la justification du projet (PRD) à travers les calculs des dimensionnements des ouvrages géotechniques, les notes techniques appuyant les choix constructifs des ouvrages, les mesures de correctives émanant des risques résiduels antérieurement identifiés. A ce niveau, il faut constituer un Dossier de consultation des entrepreneurs (DCE) portant sur la consultation, le projet, le choix de l’entreprise pour les ouvrages géotechniques et la mise au point du

L

La 4 e mission, le G4, la supervision géotechnique d’exécution, permet de vérifier l’adéquation entre les objectifs du projet et les livrables documentaires remis. La supervision du suivi- exécution se traduit également par les interventions régulières sur le chantier pour donner les avis sur le contexte géologique et géotechnique, le comportement des ouvrages géotechniques et des avoisinants et sur toutes solutions d’optimisation du chantier. Par ailleurs, les G3 et G4 sont deux missions distinctes mais simultanées, comprenant chacune deux phases interactives. La dernière mission, le G5, porte sur le diagnostic géotechnique et peut intervenir à tout moment de l’étape d’un projet ou alors sur un ouvrage existant. Elle se caractérise par une étude documentaire, des investigations et auscultations, des notes et par l’analyse critique et ingénierie géotechnique éventuelle : plan de réparation dans le cas d’un désordre (fissures, tassement, etc.) voire un sinistre. B. YAO KAN

Rôle et cadre réglementaire des laboratoires géotechniques en Côte d’Ivoire

a Côte d’Ivoire dénombre, selon le Directeur général de LABOGEM, plus de dix (10) laboratoires géotechniques dont un (1) public (LBTP) et des privés parmi lesquels cinq (5) sont certifiés (voir tableau 8 ci-contre). Outre l’étude géotechnique du sol où excellent principalement ces structures, à l’instar de LABOGEM totalisant 23 ans d’expérience, celles-ci font aussi des calculs de structures et contrôlent les matériaux de construction, la qualité des couches de chaussées et la qualité du béton et du fer à béton afin de s’assurer une bonne fondation et des matériaux de qualité. C’est pourquoi, constate-t-il, les laboratoires sont beaucoup sollicités par des industriels, promoteurs immobiliers et particuliers sans compter que ce test demeure obligatoire pour l’Etat ivoirien dans le cadre

44

contrat de travaux. La 3ème mission, le G3, l’étude géotechnique de réalisation, permet, quant à elle, d’étudier dans les détails les ouvrages géotechniques (notes d’études d’exécution des ouvrages géotechniques et note d’hypothèses géotechniques). Pour la bonne exécution des ouvrages, un suivi en continu permet d’exécuter un programme d’auscultation et de rédiger le Dossier des ouvrages exécutés (DOE) et le Dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (DIUO).

de la réalisation de ses grands projets. Le coût de réalisation de l’étude géotechnique est estimé à au moins 800 000 Fcfa, confie Seu Tia Alain. Et il est fixé en fonction de la surface bâtie, de la spécificité du projet, de la nature et de la localisation du terrain. Cependant, il déplore le fait que les laboratoires géotechniques en Côte d’Ivoire soient face à une insuffisance organisationnelle du secteur en proie aux installations anarchiques et nonrèglementaires de laboratoires mais aussi qu’ils soient confrontés à des problèmes d’approvisionnement en matériel et intrants (bentonite, soufre, etc.) qui sont importés de France, Turquie et des Etats-Unis d’Amérique et à des coûts élevés. B. YAO KAN

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MATÉRIAUX ET MATÉRIELS

Tableau 8 : Liste des laboratoires géotechniques de Côte d’Ivoire Laboratoires géotechniques

Statut

Etat de certification

Références géographiques

LBTP

Public

certifié

Marcory-Biétry (Abidjan)

LABOGEM

Privé

certifié (octobre 2018)

Cocody-Riviera-Palmeraie

AGTS

Privé

certifié

Angré,voie 7e tranche - Abidjan

LAGECO

Privé

certifié

Riviera-Palmeraie (Abidjan)

LECAT

Privé

certifié

Riviera-Faya, route d’Abatta (Abidjan)

BATIRGEC

Privé

non certifié

(Marcory-Abidjan), AGTS (II-Plateaux)

LEEC

Privé

non certifié

Cocody-Angré (Abidjan)

ICLBTP

Privé

non certifié

Cocody-Angré 9 e tranche (Abidjan)

HYDROSOL AFRIQUE

Privé

non certifié

Riviera-Attoban (Abidjan)

Source : LABOGEM, juillet 2021

LABOGEM, une référence sous-régionale

L

ABOGEM est le deuxième laboratoire créé en Côte d’Ivoire, après le Laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics (LBTP) et le premier laboratoire privé dans le secteur du BTP au plan national, affirme son Directeur technique, Kouamé Alain. Il est une référence nationale et dans la sousrégion ouest-africaine, surtout qu’il a obtenu sa certification en 2018. Depuis sa création, en 1996, à en croire Kouamé Alain, LABOGEM exporte son expertise dans différents pays africains, entre autres, Bénin, Burkina-Faso, Guinée, Sénégal, Ghana et Liberia, et livre une concurrence sur le terrain. Néanmoins, sa structure étant outillée (pressiomètre automatique, etc.) et dotée de compétences nécessaires (ingénieurs formés à l’INP-HB, ex-ENSTP de Yamoussoukro), elle excelle dans les études géotechniques des sols et de matériaux, dans le suivi et contrôle de travaux, en ingénierie géotechnique, en hydrogéologie avec la pose de piézométrie, des essais de pompage et de perméabilité in situ (essais Lugeon et essais Lefranc). Et, dans les sondages et forages. Précisant que le Fondateur et Directeur général, Seu Tia Alain, œuvre perpétuellement pour son innovation et son rayonnement. B. YAO KAN

Kouame Alain, Directeur technique de LABOGEM.

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BTP FORMATION INTERVIEW Césaire KOUASSI Directeur Général de CFC FINANCE, Expert près la Cour d’appel d’Abidjan pour les contentieux bancaires.

«IL EST IMPORTANT DE SE FAIRE ASSISTER PAR DES CABINETS COMME LE NÔTRE »

Diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE) de l’INP-HB de Yamoussoukro, Césaire Kouassi a acquis une carrière enrichissante au sein de plusieurs banques, avant de s’installer à son propre compte. Il a également été Administrateur de plusieurs entreprises, pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire ainsi que conseiller technique de Ministre Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce et de l’Industrie. Propos recueillis par Paulin N. Zobo

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Quelle est l’utilité de votre activité dans le système économique et financier ivoirien ? CFC Finance est une banque d’affaires spécialisée dans l’expertise bancaire, la stratégie et le management. Nous avons vocation à contribuer à améliorer la gouvernance interne des entreprises, à améliorer leur organisation et à leur faciliter l’accès aux financements. Et vous décidez de vous installer à votre propre compte ! Fort de la riche expérience acquise dans le secteur bancaire et vu que les entreprises rencontraient quotidiennement des difficultés qui empêchaient certaines d’entre elles d’accéder aisément aux financements, nous avons pensé qu’il était opportun pour nous de nous détacher de la banque pour mieux la servir. C’est ainsi que nous avons décidé de créer CFC Finance à l’effet d’assister les entreprises dans Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


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l’amélioration de leur gouvernance interne, dans leur organisation et surtout pour accroître leur chance d’obtenir un financement auprès du pool bancaire. Je disais que j’ai décidé de quitter la banque pour mieux la servir tout simplement parce que lorsque vous êtes l’employé d’une seule banque, naturellement vous prêchez pour la chapelle de votre institution, de votre employeur. Étant sorti de leur carcan, je parle, aujourd’hui, à toutes les banques parce que je joue les intermédiaires entre elles et les entreprises. Existe-t-il une différence entre une banque d’affaires ou un cabinet ? Cabinet, banque d’affaires : c’est la même chose. Une banque d’affaires est une institution qui traite plusieurs affaires ou différents dossiers. Nous avons différents deals composés de besoins de financement, de besoins d’accompagnement, de missions de due diligence. Par exemple, lorsqu’une entreprise veut acheter des parts dans une autre entreprise, elle a besoin de mener des investigations pour se faire une idée précise de la santé financière et des différents risques, auxquels elle pourrait être confrontée dans ce processus. Nous l’accompagnons sur ce plan. C’est, entre autres, l’ensemble de ces prestations qui est rassemblé sous le vocable de banque d’affaires. Qui peut vous saisir pour une intermédiation ? Le premier volet de notre mission est l’accompagnement des entreprises. Le second volet concerne la banque. Nous travaillons avec les banques, de sorte à leur présenter, d’abord, des dossiers crédibles, bien structurés, bien ficelés ainsi que des clients sains pour pouvoir les aider à améliorer la qualité de leur portefeuille clients. Par conséquent, nous prospectons les entreprises, évaluons leur organisation pour en définir le profil risque, etc. Ensuite, nous élaborons un Business Plan de financement que nous transmettons aux banques, afin qu’elles mobilisent à leur tour les financements sollicités par ces entreprises. Cette démarche nous impose de procéder à un premier tri des entreprises sollicitant nos services. Cependant, nous ne recommandons pas toutes les entreprises aux banques. C’est au regard des échanges, du potentiel de l’entreprise et de la qualité du projet que nous présente telle ou telle entreprise, que nous décidons de l’introduire auprès de nos partenaires bancaires. Il arrive également que des banques nous sollicitent pour des missions ponctuelles ; soit d’accompagnement de certaines entreprises ou pour des missions d’évaluation de certains risques d’entreprises qu’elles ont financées au préalable. Étant donné notre position sur le terrain, des banques peuvent nous solliciter pour mener une étude particulière, soit sur un secteur d’activité donné

ou sur une entreprise ; pour s’assurer que le financement obtenu est utilisé, conformement à l’objet indiqué dans la demande de crédit. A un moment donné, la banque a pour obligation, de par ses procédures, de s’assurer que les conditions d’octroi du financement sont parfaitement mises en œuvre par le client. Il arrive même que des banques nous retiennent comme structure tierce susceptible de mener une mission pour leur permettre d’évaluer la bonne utilisation des fonds, conformément aux accords de financement convenu avec une ou des entreprise(s). Comment définissez-vous un plan de financement et pourquoi est-il nécessaire de savoir le monter Le Business Plan de financement est un dossier qui présente votre entreprise et votre projet, ses perspectives en termes d’évolution, les moyens qui seront utilisés dans le cadre de l’exécution dudit projet et le délai de sa réalisation, la rentabilité du projet ainsi que les besoins de financement nécessaires. Le Business Plan est tout simplement le dossier qui présente tout type de projet, devant susciter de l’intérêt auprès des investisseurs. C’est une sorte de passeport avec visa, à présenter aux investisseurs et décideurs pour recueillir avis et financements. Par conséquent, tout Business Plan doit être élaboré par des professionnels. Ce qui donnera le maximum de chances au projet d’être financé ou d’intéresser des décideurs. Les professionnels, à l’instar de CFC Finance, les personnes physiques ou morales sont habilités à rédiger un bon Business Plan. A défaut, des analystes financiers, votre directeur financier ou toute personne ayant reçu une formation en la matière, en l’occurrence des banquiers ou des comptables, peuvent le faire. Au niveau de CFC Finance, nous avons plusieurs années d’expérience en la matière. Personnellement, j’ai capitalisé vingt années d’expérience bancaire et l’essentiel de mon équipe est constitué d’anciens du système bancaire, ayant bénéficié d’une formation appropriée en matière de structuration de financement et d’élaboration de Business Plans. CFC Finance, en tant que banque d’affaires ou cabinet de professionnels spécialisés, est un expert dans le domaine. Faut-il forcément adresser le Business Plan à la banque partenaire de l’entreprise ? ll faut noter que par notre position, nous avons pu élaborer et mobiliser plusieurs financements. Dans plus de 80% des cas, nous avons été en mesure de mobiliser des financements auprès de banques dans lesquelles les entreprises en question n’étaient pas clientes, au préalable. Que le client soit domicilié dans une banque X ou Y, nous sommes en mesure de mobiliser pour lui, le financement nécessaire dans une banque Z. Ceci est le fruit de la qualité des dossiers que nous instruisons, de

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la force des arguments que nous opposons aux banques dans le cadre des négociations, des échanges avec elles, à travers leur Comité de crédit. Ayant une bonne expérience en montage de Business Plans, nous savons anticiper sur les questions ou les préoccupations des différents Comités de crédit. Dès la première lecture, ils s’y intéressent aussitôt et sont disposés à le financer. Nous ne nous contentons pas que de mobiliser le financement pour ces entreprises, nous allons au-delà. Car, une fois le financement obtenu, nous les assistons dans leur organisation, leur gestion. L’objectif étant de nous assurer que le financement sera utilisé, d’une part, conformément aux accords passés entre la banque et le client, à l’objet pour lequel il aura été accordé. Et que ce financement générera, d’autre part, suffisamment de ressources pour permettre à cette entreprise de pouvoir honorer ses engagements vis-à-vis de la banque.

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Quelles sont les caractéristiques et la structuration d’un véritable plan de financement pour convaincre ? Un Business Plan comporte quatre grandes parties : l’étape 1 porte sur l’analyse sectorielle. L’étape 2 concerne la présentation de l’entreprise en tant qu’organisation, (forces, faiblesses, différents risques, mesures d’atténuation, etc.) L’étape 3 est l’analyse financière qui présente les performances antérieures de l’entreprise, qui est en rapport avec certains ratios, projetés sur le court, le moyen ou le long terme ; en fonction du besoin exprimé par le client. Enfin, la plus importante partie est la structuration du besoin de financement. C’est une phase délicate qui présente le type de ligne de crédit qu’il vous faudra, le montant exact de ce besoin, les conditions qui l’accompagnent en termes de taux, de délai de remboursement. Aussi, faut-il proposer les garanties pour permettre à ces institutions d’accompagner le client. Et surtout, ne pas oublier de rembourser le financement octroyé par la banque dans les délais convenus, conformément aux

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accords. Le montage d’un Business plan est un métier ; il est spécifique et délicat. Par conséquent, les entreprises qui nous font confiance, qui ont besoin de travailler de façon professionnelle, nous sollicitent à l’effet de se faire accompagner par nos experts. Vous ne parlez que d’entreprises, est-ce à dire que les particuliers, les individus ne figurent pas dans votre portefeuille ? En tant que banque d’affaires, notre portefeuille est orienté vers les entreprises. Le financement de particuliers, en général, est plus simple à obtenir. Il n’y a pas véritablement d’efforts à faire. Après discussions avec votre gestionnaire de compte, il prend votre bulletin de paie et évalue vos ressources. Et en fonction de votre quotité cessible, il va définir le montant qu’il vous faudra, en fonction de la durée du financement sollicité. Ces calculs sont très simples à faire. Nous estimons que ces choses peuvent être gérées entre le client particulier et sa banque directement.

Avez-vous eu à travailler avec des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) et quelles sont leurs spécificités par rapport aux autres ? Oui, en effet : une entreprise du secteur du BTP qui avait besoin d’un financement pour soumissionner à un appel d’offres. Généralement, les entreprises du BTP compétissent à de nombreux appels d’offres. Dans la quasi-totalité des cas, elles ont besoin d’une ligne de caution d’avance sur marché, d’avance sur bon de commande, etc. Tels sont les besoins des entreprises qui évoluent dans le domaine du BTP. Avec d’autres secteurs d’activité, ce sera d’autres catégories de lignes. Par exemple, une entreprise qui fait de l’importation de marchandises et de la distribution locale aura besoin de lignes de crédit pour pouvoir importer. Notamment le crédit documentaire, la caution douanière, le crédit d’enlèvement, les obligations cautionnées, etc. Sans toutefois oublier certaines facilités de caisse pour l’exploitation (découvert, escompte, avance sur factures, etc.) En fait, le Business plan est élaboré en fonction du secteur d’activité. Les secteurs d’activités étant spécifiques, il faut les adapter pour tenir compte du risque, de l’organisation de l’entreprise, du secteur d’activité en question. Une fois les différents risques identifiés, des propositions pour leur mitigation sont faites. Les lignes de financement qui seront sollicitées seront fonction du secteur d’activité, du domaine d’activité dans lequel l’entreprise évolue et également de la performance financière de l’entreprise. Avez-vous eu des Business Plans qui ont été rejetés par une banque ? Si oui, quelle a été la solution de rechange ? En effet, nous avons élaboré des Business plans qui ont été rejetés par des banques. C’est la raison pour laquelle à CFC Finance, nous ne travaillons pas qu’avec une seule banque. Puisque nous travaillons avec plusieurs banques, lorsque le dossier est instruit, nous le ventilons auprès de notre réseau de banques partenaires. Et chacune de ces banques travaille sur le projet. Cette stratégie a deux objectifs. D’une part, raccourcir de façon substantielle les délais d’instruction du dossier et accroître, d’autre part, les chances de succès dudit dossier qu’une autre banque peut être amenée à accompagner. Nous avons eu des situations où certaines banques, bien qu’intéressées par le projet présenté, n’ont pu s’y engager pour des questions de trésorerie interne. Il y a également eu des situations où nous avons pu obtenir le financement mais le client qui, pendant le montage du Business Plan, nous avait listé les garanties qu’il était disposé à proposer à la banque, a fini par se rétracter. Malheureusement, lorsque le dossier a été validé, il n’avait toujours pas pu reconstituer ladite garantie. Certes, il avait réalisé une partie de son projet

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mais il n’a pas pu satisfaire la demande de la banque. Par conséquent, il a dû s’associer à d’autres personnes pour l’accompagner à finir son projet indépendamment de la banque. Ces cas sont légion. Il arrive que des banques n’accèdent pas à la demande de financement. Mais l’avantage de travailler avec des structures professionnelles, comme la nôtre, réside dans le fait que lorsque la banque ne peut pas vous accompagner, elle nous en communique le motif réel de façon officieuse. Ce sont des informations non officielles parce que les banques, tenant à leur image, ne feront pas part de leurs contraintes aux clients (trésorerie, politique de crédit, etc.) aux clients. Les garanties exigées ne sont-elles pas données aux clients ? Lorsque nous évaluons le besoin de financement et élaborons le Business Plan, nous discutons avec la banque. Et au terme de nos échanges, lorsque la banque marque un accord, elle adresse une notification de crédit au client, l’informant de l’accord du Comité de crédit de l’accompagner sur le financement sollicité. Mais au moment où nous élaborons le Business Plan ou le dossier du client, nous échangeons avec lui. Nous lui posons un certain nombre de questions. Nous lui demandons de nous communiquer les garanties qu’il est disposé à proposer à la banque. Et cela va faire l’objet d’échanges avec la banque également. Si nous pensons, au regard de son profil-risque, que ses garanties vont s’avérer insuffisantes, nous lui signifions clairement que pour ce type d’activité, le niveau de garantie qu’il propose est assez faible. Dès lors, nous ne sommes pas convaincus que les banques, répondront favorablement. Nous lui recommandons de fournir des efforts, d’essayer de s’organiser de telle manière que nous puissions retourner vers les différents comités pour lui faire obtenir le financement. Comment votre mission d’intermédiation entre l’entreprise et la banque est-elle rémunérée par le client ? Et qu’advient-il quand le dossier n’aboutit pas ? Jusqu’ici, nous n’avons parlé que d’un pan de notre activité ; notamment l’élaboration du Business Plan et la recherche de financement. Nous avons un portefeuille de services, selon les domaines de compétence. Nous avons trois axes d’intervention : l’expertise bancaire, la stratégie et le management. En termes d’expertise bancaire, nous faisons l’audit des charges financières, la recherche de financement, la gestion de contentieux bancaire et l’élaboration de Business Plan de financement. Le second pan de notre activité qui concerne la stratégie, renferme des missions d’audit organisationnel, d’agrément à l’investissement, de due diligence (adressé aux entreprises qui veulent acquérir des participations

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dans des entreprises, elles nous sollicitent à l’effet de mener une étude et leur faire un point sur la santé financière et organisationnelle de cette entreprise), études et montage de projets industriels pour les entreprises qui sont dans le secteur des industries. Enfin, le management qui renferme des missions de conseils et assistance en management. Ce service nous permet de porter assistance aux entreprises dans le développement de leur équipe managériale, mais également des proches collaborateurs, parce qu’au regard de tout ce que j’ai présenté plus haut, notre objectif n’est pas de demeurer indéfiniment avec le client. Nous faisons un transfert de compétences en renforçant les capacités internes des entreprises pour leur permettre d’avoir un minimum d’autonomie et de pouvoir s’autodéterminer, se développer indépendamment de nous. Naturellement, nous continuerons à superviser leurs activités sur une certaine période puis nous nous retirerons à un moment donné. En plus du conseil-assistance en management, nous faisons des missions d’optimisation des charges d’exploitation, d’assistance en gestion de trésorerie, de finance comptabilité, d’assistance juridique et fiscale, etc. Chaque service est facturé différemment. Que ce soit pour des services simples, comme l’audit de charges financières ou le conseil-assistance, ou encore pour la recherche de financement ; cela fait l’objet d’un accord au travers d’une lettre d’intervention, d’une convention, etc. Et c’est sur la base de ces accords que le client, une fois le financement obtenu, nous rémunère. Il faut noter que nos services sont facturés à des tarifs étudiés, parfaitement adaptés aux contraintes budgétaires des entreprises. S’il n’y a pas de financement, le dossier aboutit-il néanmoins ? Au niveau de la recherche de financement, deux étapes existent. Premièrement, on a l’étape de l’élaboration du Business Plan ; et deuxièmement, la recherche de financement. L’élaboration du Business Plan est un service à part entière qui se rémunère. La recherche de financement, elle, se rémunère d’une autre manière. Lorsqu’il n’y a pas de financement, le client ne paye pas de commission au titre de la recherche de financement. D’après votre expérience dans le secteur bancaire et dans l’administration, quelles sont les difficultés constatées au niveau des entreprises ? Et quelles solutions préconisez-vous pour plus d’efficacité ? En Côte d’Ivoire, les entreprises ont un problème interne d’organisation et de gouvernance. Très souvent, à la tête des entreprises se trouvent de très bons techniciens ou une personne qui a fait carrière dans une institution, une multinationale ou une grande entreprise, avant de créer sa propre entreprise. Lorsqu’il s’installe, il n’a pas

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le temps d’organiser l’entreprise. Il court plutôt après les marchés, et très souvent, il se retrouve à occuper plusieurs fonctions en plus d’être associé, gérant ou Directeur général de sa société. Très rapidement, lorsque les marchés se présentent, il lui appartient d’adapter son organisation en fonction de la taille ou de l’évolution de son entreprise. Cette seconde étape, malheureusement, n’est pas suivie, de sorte que l’organisation initiale de deux ou trois associés qui ont commencé l’activité un ou deux ans plus tôt, demeure en l’état et perdure pendant près de dix ans ; alors que l’entreprise qui avait un personnel de cinq employés au départ a de fortes chances de se retrouver avec une vingtaine, voire une trentaine ou une cinquantaine d’employés. C’est cette organisation qu’il faudrait mettre en place. Car, c’est le premier problème qui se pose aux entreprises. Autre aspect : le manque de vision. Il arrive souvent de rencontrer des entreprises, mais on a tout de suite l’impression que le gérant n’a pas de vision. Cela est dû à l’absence de stratégie, au point que l’entreprise tourne en rond. Même si elle a eu quelques marchés à un moment donné et que le potentiel demeure, en l’absence d’organisation interne, on ne saura pas qui fait quoi. C’est alors qu’on retrouve des employés qui occupent des fonctions incompatibles avec tous les risques que cela comporte. C’est le principal risque des détournements et des irrégularités de toutes sortes au sein des différentes entreprises. A ce propos, nous avons un exemple qui nous a véritablement bouleversé. Celui d’une société qui, en cinq années d’existence, a réussi à hisser son entreprise au rang de grandes entreprises. Elle faisait un chiffre d’affaires de près de dix milliards de FCFA dans l’importation de produits surgelés et la distribution dans le marché local. A nos débuts, dans les années 2011-2012, nous avions prospecté cette entreprise et le gérant nous avait dit : « nous, on ne travaille pas avec les cabinets parce que tout va bien, etc. ». Quelque cinq ou six années après, une autre personne nous a recommandé cette entreprise, à notre grande surprise. Pourtant, elle était bien organisée avec commissaire aux comptes et un certain nombre de structures qui l’accompagnaient. Malheureusement, lorsque le commissaire aux comptes vient, très souvent, c’est un audit financier qu’il fait. Il s’appuie sur les états financiers, etc. Mais sa prestation dans le cadre de cette mission ne peut couvrir l’assistance à la gestion au quotidien de l’entreprise. Dans le cas d’espèce, les employés, à commencer par le premier responsable, qui se trouvait être le frère de la dame en question, ont monté un système de clients fictifs qu’ils approvisionnaient et qui ne remboursaient jamais. Figurez-vous des produits surgelés, la viande, précisément, qui s’achète au comptant. Et pourtant, elle

se vendait, à crédit à des clients fictifs. Ceci a créé une situation de créances douteuses irrécouvrables assez importante au point de mettre l’entreprise en difficulté. Finalement, celle-ci a dû fermer. Par conséquent, il est important de se faire assister et accompagner par des cabinets comme le nôtre. Je dirais à ces chefs d’entreprise (de moyenne ou grande taille), de ne pas avoir peur de solliciter les conseils d’experts. Comme le dit l’adage : ‘’le moins cher coûte trop cher’’. Si vous travaillez avec des personnes non professionnelles, à un moment donné, cela vous rattrapera. Il vaut mieux solliciter des structures comme CFC Finance qui a élaboré une grille tarifaire parfaitement adaptée à leurs besoins, à leur taille et à leurs réalités. L’expérience que nous avons acquise aussi bien en banque que dans notre fonction de conseiller technique de ministre nous a permis d’asseoir une base tarifaire assez souple pour le compte de ces entreprises. Elles sont prises en charge véritablement de bout en bout par les experts de notre institution qui les accompagnent et s’assurent que les choses se passent bien. Je lance un appel à toutes ces entreprises qu’elles soient en phase de démarrage ou d’expansion de développement à l’effet de solliciter les prestations de CFC Finance qui est une banque d’affaires sérieuse, gérée et animée par des spécialistes en matière de gestion d’entreprise, de structuration de financement, d’expertise bancaire et qui est disposée à les accompagner dans l’expansion, le développement de leur entreprise ; en plus de les accompagner dans la mobilisation des financements nécessaires pour la réalisation de leurs projets sociaux.

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Un parcours professionnel qui force l’admiration

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usqu’à la création de sa banque d’affaires CFC FINANCE, spécialisée dans l’expertise bancaire, la stratégie et le management, Césaire Kouassi a occupé divers postes de responsabilité au sein de plusieurs banques de classe internationale. Il a suivi toutes ses études en Côte d’Ivoire : Baccalauréat D en 1996, obtenu au lycée scientifique de Yamoussoukro, admis en classes préparatoires commerciales au concours d’entrée à l’INP-HB de Yamoussoukro où j’ai été admis, titulaire d’un cycle Ingénieur de l’ESCAE, précisément en études comptables supérieures, une filière de l’ESCAE (BAC+5). C’est en 2001 que Césaire Kouassi intègre la banque ; d’abord en tant que Contrôleur interne à la Bank Of Africa (BOA), où d’ailleurs, il est promu adjoint de la Directrice des finances et de la comptabilité. Deux ans après, il est débauché par la Standard Chartered Bank, en tant que Credit Analyst. En cette qualité, il a en charge d’évaluer les besoins de financement des entreprises, de monter le Business Plan en interne, conformément à la procédure de la banque, le soumettre aux différents comités de crédit et de le défendre jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Par la suite, il gère le compte des clients, puis devient responsable pour la Côte d’Ivoire du recouvrement. Suite à la bonne gestion qu’il organise auprès des clients en difficulté pour honorer leurs engagements vis-à-vis de la banque, Césaire Kouassi est recruté par la Banque Atlantique en qualité de Senior Relationship Manager. Le nouvel adjoint du responsable des grandes entreprises gère alors un portefeuille important. Ce parcours, qui lui vaut une très bonne expérience, permet son embauche en tant que Directeur adjoint de l’exploitation en charge de la mobilisation des ressources à Access Bank; banque nigériane qui vient alors de racheter Omnifinance ; qui avait besoin de renforcer ses équipes. Césaire Kouassi gère le portefeuille des institutions financières (Financial Institutions, FI), qui sont constituées essentiellement de compagnies d’assurance, d’institutions de microfinance, de banques ainsi que d’entreprises paraétatiques. Rien que ça !

Désormais à son propre compte ! Fort de toutes ses expériences acquises et vu que les entreprises rencontraient quotidiennement des

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difficultés qui empêchaient certaines d’entre elles d’accéder aisément aux financements, Césaire Kouassi et ses associés ont pensé qu’il était opportun de se détacher de la banque pour mieux la servir. C’est ainsi qu’ils créent ensemble CFC FINANCE pour assister les entreprises dans l’amélioration de leur gouvernance interne, dans leur organisation et singulièrement pour accroître leur chance d’obtenir un financement auprès du pool bancaire. Si Césaire Kouassi a quitté la banque, c’est pour mieux la servir. Désormais, il parle à toutes les banques en tant qu’intermédiaire entre elles et les entreprises. Evaluation des besoins de financement des entreprises, élaboration des Business Plans de financement, sollicitation des institutions de crédit ou des bailleurs de fonds, le banquier ivoirien défend ses dossiers avec pugnacité, jusqu’à ce qu’il obtienne les financements requis pour le compte de ses clients, Aujourd’hui, il ne travaille plus seulement pour une banque, mais pour un réseau diversifié de banques ou d’institutions financières qui acceptent d’accompagner les entreprises que ses associés et lui, leur présentent.

Paulin N. Zobo

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PROFILS ET MÉTIERS

LE PROJETEUR

LUCA PARANZA, SOCIÉTÉ PORTEO BTP Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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PROFILS ET MÉTIERS

LE PROJETEUR,

PILIER D’UNE ENTREPRISE DE BTP Participant à la conception et la réalisation de l’étude technique d’un projet de Bâtiment et/ou de travaux publics, le Technicien projeteur ou le Projeteur est un maillon indispensable d’une entreprise du secteur. Incursion dans le bureau d’études de Porteo BTP. Par Serge Hengoup

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PROFILS ET MÉTIERS

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otre tour d’horizon sur les profils et métiers dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) nous a conduit dans les locaux de l’entreprise Porteo BTP (anciennement NSE-CI). Luca Paranza, le directeur de ce Bureau d’études, nous a accueilli chaleureusement et invité son adjoint, Philippe Attobra, à se joindre à nous pour la réalisation de l’entretien. Que faut-il savoir de ce métier? Qu’il soit appelé Technicien projeteur ou Projeteur, globalement son rôle consiste à mettre en œuvre des connaissances techniques pour réaliser des plans d’infrastructures et d’ouvrages, conformément aux réglementations liées au BTP. Bien plus, il dirige, coordonne et contrôle, éventuellement, le travail d’une équipe, et effectue très souvent un travail de suivi de chantier. Les domaines d’intervention du Projecteur peuvent être : l’architecture, le bâtiment, les

œuvres d’art, le béton armé, les fluides et réseaux, les techniques du second œuvre. A la suite de ce qui précède, il est indéniable que le Technicien projeteur est un pilier essentiel, un maillon indispensable du secteur du BTP. Quel est donc son cursus académique ?

Le BTS en génie civil requis Nos interlocuteurs ont été formels ; pour exercer le métier de Technicien projeteur, il faut avoir au minimum une formation en génie civil, « niveau Bac+2», c’est-àdire «BTS en génie civil », a indiqué Philippe Attobra, lui-même Ingénieur en génie civil sorti de l’ESTP – INPHB (Ecole supérieure de Travaux Publics –Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny) de Yamoussoukro. Et cela, après qu’il a quitté le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) où il était attaché d’études hydrauliques ; de 2016 à 2017. A Porteo BTP où il exerce depuis 2018, ce père de famille de 4 enfants travaille 8 heures par jour. Depuis le mois de décembre 2020, il est le Directeur adjoint du Bureau d’études de l’entreprise. Quant au Directeur du Bureau d’études de Porteo BTP, il est ingénieur projeteur et cumule 10 ans d’expérience. Après des études supérieures à l’Université la Sapienza à Rome, en Italie, il a entamé une carrière dans son pays natal, avant d’exporter son savoir-faire en Afrique ; précisément en Côte d’Ivoire où il arrive et intègre l’entreprise, en 2015. Il occupe le poste depuis 2018 et dirige une équipe de 18 personnes (14 à Abidjan et 4 à Yamoussoukro). A la différence du titulaire d’un BTS, l’Ingénieur exerçant le même métier sera appelé Projeteur. D’ailleurs, pour certains travaux ou ouvrages d’envergure, les clauses de l’appel d’offres ou du contrat spécifient clairement que les études doivent être faites par un Ingénieur qui dispose de compétences suffisantes pour éviter la reprise des études ou trop d’avenants en cas de difficultés. Le personnel a des profils divers (Techniciens et Ingénieurs), et leurs missions principales sont : participer à la conception et à la réalisation de l’étude technique d’un projet ; réaliser l’ensemble des éléments graphiques dudit projet, notamment les perspectives et les images de rendu ; effectue le pré-dimensionnement des ouvrages ; élaborer les plans d’exécution et de détail à partir de notes de calculs de dimensionnement (plans de coffrage, de ferraillage, de réservations, de réseaux, …). A partir de là, il détermine le coût de l’ouvrage ; surveille le travail sur le terrain ; etc. Séance tenante, Luca Paranza a présenté deux modèles de plans : le premier, illustrant les travaux d’aménagement de la voirie Jacques Prévert-M’pouto dans la commune de Cocody et le second montrant les travaux de construction de la voirie sur le tronçon Jacques Prévert-M’pouto, phases 1 et 2.

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PROFILS ET MÉTIERS

Avant l’exécution des travaux sur le terrain, les plans doivent au préalable être validés. Cette tâche relève d’un autre cabinet agréé pour la circonstance, à l’instar du BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement : entreprise créée en 1978 et étant l’organe privilégié du gouvernement de Côte d’Ivoire, chargé de l’accompagner dans ses travaux d’études, de conception, de conseils et de contrôle, dans la mise en œuvre des grands projets de développement). Cette exigence s’applique à Porteo BTP. Ainsi, les échanges sont fréquents entre le Bureau en interne et le Bureau de contrôle en externe. Les observations sont prises en compte jusqu’à l’élaboration du plan définitif et des détails avant le démarrage des travaux de terrain, a expliqué Luca Paranza.

Difficile de former un Technicien projeteur sur le tas ? Contrairement à certains métiers du BTP tels que chauffeur d’engins, électricien, peintre, plombier… où il est possible d’apprendre et de se former sur le terrain, sans forcément avoir besoin d’aller à l’école, le technicien projeteur ne peut se former sur le tas. Philippe Attobra explique que vu la complexité des tâches à effectuer, le dessin notamment, il « faut nécessairement aller dans une école afin de maîtriser les éléments de base » pouvant vous permettre de travailler convenablement. Poursuivant, il a indiqué que dans son travail, le Technicien projeteur est chargé de réaliser des APD (ensemble des études de base permettant de définir les caractéristiques principales d’un projet. Les études d’avant-projet détaillé permettent le lancement des études de détail et des activités d’approvisionnement). Cette phase nécessite des exigences techniques qu’on ne peut apprendre que dans une école.

Philippe Attobra, Ingénieur Projeteur

Abondant dans son sens, Luca Paranza a énuméré quelques logiciels indispensables pour le Technicien projeteur et qu’on ne saurait apprendre sur le tas. La liste de ces logiciels n’est pas exhaustive. Citons, cependant : AutoCAD (logiciel édité par Siemens Industry Software, il est référencé dans tous les bureaux d’études en ingénierie et conception) ; Covadis (logiciel complet destiné à la topographie et à la conception VRD (voirie et réseaux divers) qui s’intègre à l’environnement) ; Autodesk Robot (logiciel de charpente métallique) ; LibreCAD (logiciel de dessin technique en deux dimensions (2D) ; etc. Sorti de l’école, afin d’être plus performant dans le métier et de pouvoir gravir des échelons supérieurs et des postes de responsabilités dans sa carrière, le Technicien projeteur doit « continuer à apprendre, car les études ne s’arrêtent jamais dans le métier », a souligné Luca Paranza. S. Hengoup

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Jean-Pierre Justin

KAAM KOUAM Ingénieur Génie Thermique et Énergétique, Expert technique

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L’aspirant militaire devenu Manager énergétique, environnement et développement durable Par Elvis Kodjo

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E

nfant, Jean-Pierre Justin Kaam Kouam n’aspirait qu’à une chose : devenir militaire. Du haut de ses presque deux mètres de taille, ce Camerounais, quarantenaire révolue, aujourd’hui, savoure une agréable vie avec le statut de Manager énergétique, environnement et développement durable. Spécialisé dans les études techniques, les travaux et le traitement des appels d’offres dans les régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, il est installé à Abidjan, la capitale économique ivoirienne ; depuis 2015. Que s’est-il passé entre-temps ? Qu’est-ce qui a entraîné ce virage vocationnel à plus de 180 degrés ? Devenir militaire. Ce rêve a été influencé par la présence du 21è Bataillon blindé de reconnaissance dans les alentours de la maison familiale à Douala, capitale économique et deuxième plus grande ville de son Cameroun natal, après Yaoundé ; la capitale politique. «

Je n’ai pas véritablement réfléchi à être militaire. Cela s’est imposé à moi », se souvient-il. Mais ce rêve fera long feu. Il y avait en lui un peu l’âme de son défunt père, KOUAM Esaïe Ledoux, électricien, qui a fait sa carrière à la Société nationale d’électricité du Cameroun (SONEL). Jean-Pierre aimait donc bricoler, jouer avec l’électricité. Et des chocs, il en a eus. A plusieurs reprises, il s’est fait électrocuter sans que cela ne touche sa curiosité d’enfant, toujours à fouiller et fouiner pour comprendre le fonctionnement d’un réfrigérateur. Plus tard, il cherchera à découvrir le contenu de la boîte à outils de son père, décédé alors qu’il n’avait que cinq ans. De fil en aiguille, il envisage alors d’intégrer le Collège d’enseignement technique, industriel et commercial de Nylon de Douala. Opposition de sa mère, Mme Kouam Jacqueline, qui exige qu’il obtienne préalablement le Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Et une fois ce diplôme décroché, sa pauvre mère, veuve, n’avait plus les moyens pour qu’il intègre l’enseignement technique tant convoité. Quelle déveine…

Hasard et…. Mais le hasard va se manifester de la plus belle des manières à travers l’un de ses cousins, (Gnouafo Tchuenkam Louis), enseignant au Lycée technique de Bamenda, dans la partie anglophone du Cameroun. Ce sera le premier d’une série d’heureux hasards qui vont jalonner sa vie et dessiner son profil. L’aventure de l’énergie commence pour Jean-Piere Justin Kaam Kouam à Bamenda où, après avoir été cueilli le premier jour par le froid caractéristique de cette région des Grass Fields, il va accuser un choc linguistique. Lui francophone, dans une zone purement anglophone où, de surcroît, est baragouiné essentiellement un anglais outrancièrement localisé… Pourra-t-il s’en sortir ?

En 1986 avec mon frère Kouam Prosper dans la cour familiale à Douala

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En 2007, à l’entrée du lycée technique de Bamenda Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


PORTRAIT

En 2013, devant la direction de l’IUT de Ngaoundéré

En 2005, la photo de la première promotion de Génie thermique et Énergétique de l’IUT de Ngaoundéré

Les débuts sont difficiles. Remonté par deux enseignants dont Fokam Joseph et son enseignante de sciences physiques de la classe de seconde…, il prend confiance. Pendant son cycle de trois ans, il est classé premier et n’occupe la deuxième place qu’à deux reprises. Conscient qu’il partait avec un handicap, il travaillait dur, dur… Les débuts difficiles, c’est un peu sa marque de fabrique. « Je décolle toujours difficilement », concède-t-il. « Chez nous au Cameroun, le cursus scolaire commence par la maternelle, la Section d’initiation au langage (SIL), suivie du Cours préparatoire (CP) et des cours élémentaires et moyens. J’ai repris la SIL, le CP, la 6ème et la 5e. Et après, tout a marché, sans échec, jusqu’à l’obtention de mes différents examens ».

Ainsi, quand il obtient son probatoire et baccalauréat en froid et climatisation respectivement en 2000 et 2001, Jean-Pierre accuse deux années de retard par rapport à ses condisciples, car il a passé deux ans sans aller à l’école. A l’époque, les filières comme celle qu’il a choisie n’étaient pas répandues. Il devait choisir entre être enseignant des Lycées techniques ou aller en Faculté pour faire la physique, de la théorie. Pas question pour le féru de pratique qu’il est ! Pendant ces deux ans de disette scolaire, Jean-Pierre s’occupe en travaillant dans le domaine du BTP, dans les entreprises telles que DTP Terrassement, TITI Electric, Générale d’équipement et de maintenance (GEM) et General Equipements supplier (GEQUIPS).

En 2013, travaux pratiques devant le simulateur de pannes de l’ENSAI de Ngaoundéré Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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PORTRAIT

En 2008, sur le chantier CSPH représentant la première référence du système VRV au Cameroun

Comme il l’avait fait pendant les années qui ont précédé son obtention du BEPC. Il avait alors travaillé comme agent commercial dans une savonnerie de luxe ; entreprise dont son beau-frère était le patron. Plusieurs expériences professionnelles ont marqué sa vie d’entre deux cours. Technicien projeteur, technicien de maintenance, chargé d’études, chef de projet, coordonnateur de maintenance et responsable adjoint du Bureau d’études de PICTET Cameroun…, il aura tout fait.« Mon histoire est une grâce », admet-il. Sur les conseils de Ngangueu Tony Blaise, un de mes enseignants du Lycée technique de Bamenda, je me présente à plusieurs concours et intègre l’Institut universitaire de technologie de Ngaoundéré (IUT) ... Et là encore, mon résultat au concours m’a été donné par le futur Directeur de cet établissement, Pr. Ali Ahmed », raconte-t-il. Étudiant de la première promotion de Génie thermique et énergétique de l’IUT de Ngaoundéré, il y obtient un DUT en Génie thermique et énergétique en 2005. Suivra une licence en technologie en Génie thermique et énergie, option : Économie d’énergie et Environnement en 2010

En 2018, lors d’une visite de site

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En 2010, sur le chantier du stade de Libreville en prélude à la CAN 2012

à l’Institut universitaire de technologie de Douala. Puis d’être étudiant de la première promotion du Master professionnel II en Génie énergétique (maintenance et gestion des systèmes frigorifiques et thermiques) à l’Ecole nationale supérieure des sciences agroindustrielles (ENSAI) de l’Université de Ngaoundéré Jean-Pierre Justin Kaam Kouam totalise plus de 20 années d’expérience professionnelle dont 11 avec le Groupe Bouygues. Son entrée chez ce géant français relève d’un concours de circonstances survenu, alors qu’il travaillait à Douala, par le jeu d’un échange anodin de cartes professionnelles lors d’une formation technique. Avec la bénédiction de son employeur d’alors (PICTET Cameroun), le voilà bombardé à Libreville, au Gabon, en juin 2010 où il exerce comme Ingénieur chargé d’études fluides à Bouygues Energies et Services jusqu’en mai 2015. Puis à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis juin 2015 à la tête d’une équipe d’ingénieurs comme chef de groupe d’études de prix animant la section industrie bâtiment et fluides jusqu’en septembre 2020. Désormais, Responsable d’affaires principal et Responsable commercial, à Bouygues Energies et Services Côte d’Ivoire, il s’occupe de Développement commercial, de Management de projets, d’Etudes techniques et Travaux pour le courant fort, le courant faible, la climatisation, la ventilation et la maintenance multi-technique. Il est également co-pilote du processus commercial. Son portefeuille clients compte une vingtaine d’entreprises avec un volume d’affaires traitées de plus de 20 milliards de francs CFA. Il a représenté, par ailleurs, l’entreprise au Groupement ivoirien du Bâtiment et des Travaux publics (GIBTP) en tant qu’expert technique du comité scientifique et aussi rapporteur du Salon des infrastructures d’Abidjan (SIA 2018). Tout comme à la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), à la souscommission Énergie et aussi modérateur d’une table ronde lors du 2ème Forum de l’efficacité énergétique. Au Club Abidjan Ville durable, il a, en outre, co-piloté la

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PORTRAIT

plateforme Énergie et occupé le poste de secrétaire. A la Chambre européenne de commerce en Côte d’Ivoire (EUROCHAM CI), il a également co-piloté la plateforme Énergie. Une charge de travail qui témoigne de son savoir-faire et laisserait penser qu’il roule sur de l’or ? « Non. Mais je n’ai pas faim. Si je gagnais beaucoup d’argent, je ne serais pas ici », répond-il humblement, allusion à la modeste demeure qu’il habite dans un quartier huppé non loin de Bingerville, dans la banlieue d’Abidjan.

Ngaoundéré, ville bonheur

Jean-Pierre Justin Kaam Kouam doit sans doute tout à la ville de Ngaoundéré. Marié et père de cinq enfants dont trois filles, c’est là qu’il a rencontré, le 22 décembre 2003, son âme sœur, alors qu’ils y étaient tous les deux étudiants, elle en ingénierie informatique. Il lui a déclaré son amour de manière particulière, la soulevant du sol à la faveur de la proclamation des résultats de fin de cycle où elle avait été brillamment admise comme major de sa promotion, sous les yeux ébahis des parents de celle-ci. Comme son époux, Mme Kaam Kouam Mathilde a le souci de la formation. Titulaire d’un MBA obtenu à Abidjan dans une université anglo-saxonne, elle est certifiée Project Manager professionnel et travaille depuis trois ans dans le prestigieux cabinet d’audit, KPMG, en tant que Chargée de projet Sénior. S’agissant de ses projets d’avenir, Kaam Kouam dit ne pas en avoir de précis mais reste ouvert pendant qu’il continue de se former, tout en rêvant de transmettre le savoir acquis aux jeunes Africains mais aussi aux cadres : « Je suis à un carrefour…Tout est possible ». Si pour lui « un bon joueur ne manque pas d’équipe, il revient souvent à ce dernier de former sa propre équipe car ce sont les mauvaises équipes qui laissent partir les bons joueurs ». Sa carrière étant faite de hasard et de grâce. Pour l’heure, il profite des vacances scolaires des enfants nés dans trois pays de ses aventures professionnelles : deux au Cameroun, un au Gabon et deux en Côte d’Ivoire. Il tient surtout à leur inculquer l’histoire, la culture et la spiritualité africaines pour que ces valeurs leur servent de guide pour l’avenir.

En octobre 2008, lors de la célébration du mariage

En reconnaissance du bienfait, il a baptisé l’un de ses fils le premier en occurrence Kaam Kaam Tchuenkam, nom de son cousin. Aujourd’hui, il comprend que toutes ces mains heureuses dans sa vie sont aussi le fruit des actes de générosité posés par ses parents dans la vie d’autres enfants.

En 2021 la photo de la famille Kaam Kouam Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

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PORTRAIT

Un sportif accompli Autant sa formation a été multiforme, autant JeanPierre Justin Kaam Kouam s’est montré disposé au sport sous plusieurs formes, judo et jujitsu traditionnel, notamment. L’influence de son géniteur ne s’arrête pas à l’électricité car l’amour de ce type de sport, il le tient de ce dernier qui était ceinture noire 2ème dan de judo-karaté. Physique alerte, c’est un pratiquant averti des arts martiaux. Ceinture verte de judo obtenue à l’université de Ngaoundéré, il s’est lancé depuis 2004 dans le jujitsu traditionnel. Ceinture noire 4 ème dan dans cette discipline, il est vice-président en charge de la direction de la communication et du marketing de la Fédération ivoirienne de jujitsu et de défense personnelle (FIJDP). Jean- Pierre Justin Kaam Kouam est également membre de la commission d’homologation des grades et des programmes de la Fédération camerounaise de jujitsu et disciplines affiliées. Il est, en outre, Responsable de la coopération internationale de l’Association camerounaise de jujitsu (AJSCAM) et promoteur de la KAAM Jujitsu and Martial Art Academy (KJMA) d’Abidjan.

10% de son cerveau. Je suis inscrit dans la logique de l’amélioration continue. Un maître, c’est un élève qui n’a jamais cessé d’apprendre. Dans toutes les activités, si vous vous mettez dans la position de la personne qui n’a pas cessé d’apprendre, vous serez le meilleur. Le monde est dynamique… » Pour montrer qu’il continue d’apprendre, Jean-Pierre Justin Kaam Kouam a ajouté un autre trophée à son bagage intellectuel, en obtenant un Master II de recherche en Développement durable et Action humanitaire à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, Chaire UNESCO pour la culture de la paix et un Certificat de pédagogie universitaire obtenu à l’Institut de recherche, d’expérimentation et d’enseignement en pédagogie (IREEP) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Parlant de la pratique du sport, il déclare : «Je n’ai pas plusieurs vies, mais le sport me permet de réaliser ces choses. Ce ne sont pas des activités qui prennent toute une journée. J’y vais pour soigner quelque chose dans mon corps ; on conseille de ne pas être sédentaire ».

Comment arrive-t-il à concilier toutes ses activités ? Sa réponse relève de toute une philosophie. « On dit que l’être humain, jusqu’à sa mort, n’utilise pas plus de

E. Kodjo

Démonstration de kata de maître En 2019, maître Kaam Kouam en séance d’entraîKouam Esaïe Ledoux, le 20 mai 1974, lors du défilé du club kara- nement à SAN PEDRO en prélude à un échange martial té de la SONEL

En 2018 photo de madame Kouam Jacqueline, la génitrice de Jean Pierre

En 2016, à Abidjan, photo de fin de séance de ju jitsu section enfants

En 2017, dans la chambre de Nelson Mandela en Afrique du sud

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PORTRAIT

En 2010, en séance de travail au Bureau d’études techniques de Bouygues Energies et Service Gabon

En 2003, une photo du ‘zoomeur’ de l’université de Ngaoundéré

En 2013, visite du site de Goré à Dakar au Sénégal

En 2013, travaux pratiques d’un système de dégivrage par gaz chaud à l’ENSAI de Ngaoundéré

En 2013, séance de formation technique sur les systèmes DAIKIN à Dakar au Sénégal

En 2018, lors des vacances familiales sur le site des bois de Mardoc à Ngaoundéré

En 2018, lors des journées du Centre des métiers de l’électricité de Bingerville avec son directeur Monsieur Kaczmarek André-Marie

En 2019, photo du bureau du club Abidjan ville durable lors de l’assemblée générale annuelle avec le ministre de la Ville Monsieur François Albert Amichia

En 2019, la modération de la deuxième table ronde du deuxième forum de l’efficacité énergétique organisé par la CGECI à Abidjan

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BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

Bulletin mensuel d’officialisation des prix en matière des travaux publics et de construction pour la période de janvier à décembre 2020 / n°71

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JanvierAvril - Février - Mai- -Mars Juin 2021 2020 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

010534800 BIENS INTERMÉDIAIRES

Origine : Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Cet indice de prix de production de l’industrie française pour le marché français est établi en base 100 en 2015. Sa valeur est susceptible d’être rectifiée par l’Insee jusqu’à trois mois après sa première parution. Cet indice de prix de production de l’industrie est mesuré sur le marché français aux prix de marché (hors TVA, y compris impôts sur les produits, hors subventions sur les produits déduites, hors transactions intra-groupe). Cet indice de prix de production base 100 en 2015 peut remplacer l’indice BINT00 en base 100 en 2010. Les nouvelles valeurs base 100 en 2015 sont calculées par l’INSEE et présentées ci-dessous. Selon l’INSEE, deux méthodes permettent de réviser ou d’actualiser les contrats : la méthode de la double fraction et celle du coefficient de raccordement proposée. Date de raccordement : septembre 2017 Coefficient de raccordement : 1,0278 Ainsi, pour prolonger l’ancienne série, la nouvelle série est à multiplier par le coefficient de raccordement de 1,0278. Le tableau ci-dessous résume la nouvelle et l’ancienne série des indices relatifs aux biens intermédiaires LABEL INDICES D’IMPORTATION

Janv 20

Fev 20

Mar 20

Avril 20

Mai 20

Juin 20

BINT00 / nouvelle série

108,78

108,78

108,68

108,48

108,68

108,97

111,80

111,80

111,70

111,50

111,70

112,00

BINT00 / ancienne série

Année de base : 2015 Date raccordement : septembre 2017 – coef : 1,0278

Source : INSEE

LABEL PERSONNEL IHPC

Indice Harmonisé des Prix à la Consommation

MO4

Salaire horaire moyen (Ouvrier Spécialisé de la 4ème catégorie 1er échelon A et 2ème échelon B)

AM2

Salaire horaire minimum (Agent de Maîtrise 2)

AM3

Salaire horaire minimum (Agent de Maîtrise 3)

HS1

Heures Supplémentaires de la 41ème à la 48ème heure + 15%

MO1

Salaire horaire moyen (Manœuvre Ordinaire de la 1ère catégorie A et B)

HS2

Heures Supplémentaires au-delà de la 48ème heure + 50%

MO3

Salaire horaire moyen (Manœuvre Ordinaire de la 3ème catégorie 1er échelon A et 2ème échelon B)

KCS

Coefficient des charges sociales pour le personnel manœuvre et ouvrier

IMPORTATIONS

Pn13

Coefficient pondérateur de classe du matériel d’atelier bois

BINT001

Indice d’ensemble des prix de gros (ou Biens Intermédiaires) des produits industriels en France

Pn19

Coefficient pondérateur de classe du matériel spécial pour la pose de canalisations (pipe-lines)

Im86

Indice des prix de matériel de chantier

ICHTTS12

Pn4

Coefficient pondérateur de classe du matériel de terrassement

Indice de coût horaire du travail, tous salariés confondus, dans les industries mécaniques et électriques (charges salariales incluses)

Pn7

Coefficient pondérateur de classe du matériel pour la construction et l’entretien des routes et pistes d’aviation

BT41

Indice ventilation et conditionnement d’air

BT47

Indice électricité

Coefficient pondérateur de classe du matériel ferroviaire

BT48

Indice ascenseurs

Pn11

HC

Fonte hématite de moulage classique

ICHT-IME

Indice du coût horaire du travail, tous salariés, dans les industries mécaniques et électriques (Base 100 décembre 2008), remplace l’indice ICHTTS1

Indice BINT00 remplace BI00 supprimé depuis février 2009 Indice supprimé depuis janvier 2009 et remplacé par ICHT-IME

1 2

Janvier - Février Mars /2020 / LE COMPAGNON DUMAGAZINE BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP Avril - Mai - Juin -2021 LE COMPAGNON DU BTP/ D’INFORMATION DU GIBTP

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BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

MATÉRIAUX LOCAUX LIANTS HYDRAULIQUES

BOIS

CLS

Ciment de production locale Portland Artificiel CPA 350 départ usine en sachet

BCH

Bois locaux de charpente madrier 8/11, sciage frais, départ scierie, 1er choix

CLV

Ciment de production locale Portland Artificiel CPA 350 départ usine en vrac

BLM

Bois de menuiserie planche de 4 x 8, bois rouge, 1er choix départ scierie,

CMS

Ciment qualité CPJ 425 en sac (en vente en C.I depuis septembre 1995) en sachet

BLC

Bois locaux de coffrage, planche de 4, sciage frais départ scierie

CMV

Ciment qualité CPJ 425 en sac (en vente en C.I depuis septembre 1995) en vrac

CP5

Contre-plaqué 5 mm, qualité TIF, 1m x 2 m

PLI

D'importation, bonne qualité, en sac papier 40 kg prix magasin de vente

ISOLATION PLAFOND ESB

Etoupe sisal ou filasse, livré en balles

PPL

Polystyrène livré en plaques de 4 cm, densité 20kg/ m3, en vrac

CARREAUX FAI

Carreaux faïence 108 x 108 teinte blanche

GE2

Carreaux grès émaillé 2 x 2 lisse, fabrication locale équivalent Céram Anten

GC1

Carreaux grès cérame 2 x 2 en vrac, épaisseur 4,5 mm qualité 1er choix Villeroy Boch Série 1

GC2

Carreaux grès cérame 2 x 2 en vrac, épaisseur 4,5 mm qualité 1er choix Villeroy Boch Série 2

MÉTAUX FERREUX TOR

Fer à béton en acier TOR ou Nersid de diamètre 12 par commande > 3 Tonnes

IPN

Poutrelle IPN de 80 à 160 mm en acier prix moyen commande > 3 Tonnes TVA 7,5% incluse

COR

Cornière 40 x 40 x 4 m par commande > 3 Tonnes

TOL

Tôle acier doux, lisse de 2 à 5 mm d’épaisseur

AGRÉGATS ET SABLE SAB

Sable de lagune propre, départ carrière (décision Commission des prix du 13 avril 2005)

GRC

Concassé de granit 15/25, départ carrière

AGC

Concassé de granit 5/15, pour travaux de bâtiments et génie civil, départ carrière

EXPLOSIFS

PLOMBERIE TAG

Tube noir soudé par rapprochement 20/27

TPO

Tuyaux polyvinyle pour assainissement section 93,6/100 mm pression 2,5kg/cm2, longueur 6 m (100 x 3)

ROB

Robinetterie, appareillage complet de lavabo, 2 robinets, 1 vidange, 1 siphon qualité courant

LAV

Faïence et grès, lavabo, qualité courante percé de 3 tous avec console

ZNL

Zinc laminé feuille n°14, poids 11,490 kg

TCU

Tube de cuivre diamètre 12/14

TLU

Tuyaux lucoflex 33, 6/40 long 6 m, 10kg/m2 (ou 40 x 3)

PVC

Tuyaux PVC diam 90, long 6 m, Pression 10 bars à 25 degrés, normes ISO à partir de juin 1974

TGS 1

Tuyaux fonte diamètre 100 standard 2 GS à joint automatique

TGS 2

Tuyaux fonte diamètre 200 standard 2 GS à joint automatique

Dynamite gomme A, garantie pure sans charge

DYN

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BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

ÉLECTRICITÉ CAL

Câble aluminium HGE 3 x 50 + 50 normes HN 33. S 33

FIL

Fil de cuivre isolé 6mm² V 500 normes NF 32.201

CCU

Câble de cuivre isolé 4 x 25mm² -HG 1000

TIS

Tube plastique isorange 9 mm

CNU

Câble NU ALMENEC 54 mm²

PEINTURE - VITRERIE PEH

Peinture (en blanc ou teinte pastel) à huile de lin et au blanc de zinc 20%

PEV

Peinture (en blanc ou teinte pastel) à eau copolymère de vinyle ou acétate de polyvinyle, qualité intérieure

PEG

Peinture (en blanc ou teinte pastel) oléo glycérophtalique, qualité courante

PEP

Peinture (en blanc ou teinte pastel) de ravalement à la plyolithe

PERB

Peinture rétro réfléchissante aux copolymères acryliques modifiés agréé Ponts et Chaussées de teinte blanche

ÉTANCHÉITÉ 36-S

Feutre d’étanchéité bitufibre brut 36-S rouleau de 20 m², poids 17 kg, (ou CETRAFEX feutre 36 S), prix magasin de vente

PA

Pax alumine en rouleau de 10 m², poids 3 à 4 kg le m², (ou SETRAL 40), prix magasin de vente

BE11

Bitume d’étanchéité mexphalte 110/30 en fûts (ou BITOMIX en sac de 30 kg)

PRODUITS PÉTROLIERS - BITUME ET CUT-BACK GOl

Gas-oil en vrac, qualité ordinaire, prix Abidjan

ESS

Essence ordinaire en vrac, prix Abidjan

DD

Diesel distillate en vrac, prix départ Vridi Abidjan

CB1

Cut-back 0/1 en vrac, prix dépôt (prix sous-douane)

BE60

Bitume de pénétration 60/70 en vrac, prix dépôt Vridi Abidjan (prix sous-douane)

PRODUITS CHIMIQUES

PERJ

Peinture rétro réfléchissante aux copolymères acryliques modifiés agréé Ponts et Chaussées de teinte jaune

CV1

Chaux vive importation, bonne qualité emballage perdu, prix magasin fût 50 kg

GL8

Verre à vitre glace polie VV, épaisseur 8 mm, caisse 50 m², dimensions 510 x 249

FDC

VV3

Verre à vitre normal, épaisseur 3 mm, en caisse 20 m², largeur 0,80

Fleur de chaux entilée au tamis AFNOR 20 tel que le refus ne dépasse pas 2% de teneur de Ca(OH)2 de 94% avec tolérance de + ou - 1%

SUL

Sulfate d’alumine, qualité noisette titrant 17, 18% d’alumine

SERRURERIE SER

Serrure à mortaiser «universel», 4 gorges, 2 clés, CSISNFC, coffre laqué au four pêne demi-four laiton (321 Bricard)

BEA

Béquille ensemble aérolyt chez Bricard (Réf. 558 020 Bricard)

BCS

Béquille double balustre plat à col sterlium poli (Réf. 81 272 Bricard)

ADR

Crémone à tringles indépendants ADR, boîte + garniture fonte, bouton sterlium tringles fer 2 m (Réf. 3061 Bricard)

COUVERTURE BA6

Bac autoportant aluminium, largeur utile 0,75m, épaisseur 6/10è

BA7

Bac autoportant aluminium, largeur utile 0,75m, épaisseur 7/10è

Avril - Mai Janvier - Février - Juin -2021 Mars /2020 LE COMPAGNON / LE COMPAGNON DU BTP/ DUMAGAZINE BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION D’INFORMATION DU GIBTP DU GIBTP

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BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

CALCUL DES INDICES LABEL INDICES DU PERSONNEL

Janv 20

Fév 20

Mars 20

Avril 20

Mai 20

Juin 20

Juil 20

Août 20

Sept 20

Oct 20

Nov 20

Déc 20

105,3

105,7

105,8

106,1

106,5

107,6

107,2

106,2

105,5

106,6

106,3

107,5

AM2

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

746,65

AM3

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

876,36

MO1

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

386,73

IHPC

Année 2014

MO3

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

410,20

MO4

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

435,2697

HS1

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

15%

HS2

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

50%

KCS

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

102,30

LABEL INDICES D’IMPORTATIONS BINT00 / nouvelle série BINT00 / ancienne série

Année de base : 2015 Date raccordement : sept 2017 – coef : 1,0278

Janv 20

Fév 20

Mar 20

Avril 20

Mai 20

Juin 20

Juil 20

Août 20

Sept 20

Oct 20

Nov 20

Déc 20

108,78

108,78

108,68

108,48

108,68

108,97

108,17

109,48

109,85

109,85

110,13

110,52

111,80

111,80

111,70

111,50

111,70

112,00

112,20

112,50

112,90

112,90

113,20

113,60

Im86

Base 100 en 2010

1,1653

1,1656

1,1637

1,1538

1,1546

1,1394

1,1344

1,1406

1,1414

1,1478

1,1605

1,1775

ICHTIME

base 100 en décembre 2008

126,3

126,4

126,5

126,6

127,0

127,4

127,5

127,6

127,7

127,8

128,0

128,3

114,5

114,7

114,4

113,9

114,2

114,1

114,5

114,9

115,3

115,5

115,0

115,6

110,1

110,3

110,4

110,4

110,2

110,5

111,0

111,4

111,6

111,6

111,6

111,9

112,5

112,4

112,3

112,0

111,9

112,0

112,7

113,2

113,8

113,8

114,2

114,7

BT41 BT47

base 100 en 2010

BT48 base 100 en janvier 1990

HC

N.B. : les valeurs en gras et en italique sont des valeurs provisoires

70

JanvierAvril - Février - Mai- -Mars Juin 2021 2020 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

CALCUL DES INDICES DE PRIX HTVA (DROITS DE DOUANES INCLUS) MATÉRIAUX LOCAUX LABEL

U

Valeur de référence Indice 1000

CLS

T

CLV

Janv

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

5 510

13 395

13 395

13 395

13 318

13 318

12 628

12 628

12 628

12 628

12 628

12 628

12 628

T

5 184

13 117

13 117

13 117

13 117

13 117

13 117

12 527

12 527

12 527

12 508

12 508

12 508

CMS

T

5 256

11 251

11 251

11 251

11 170

11 170

11 170

11 072

11 072

11 072

11 090

11 090

11 090

CMV

T

5 040

12 232

12 232

12 232

12 022

12 022

12 022

11 943

11 943

11 943

11 943

11 943

11 943

PLI

T

18 655

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

9 086

ESB

kg

192

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

8 385

17 251

696

696

696

696

696

696

812

812

812

812

812

812

PPL

m

TOR

kg

33,62

IPN

kg

44,61

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

12 486

COR

kg

35,26

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

TOL

kg

38,79

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

13 982

SAB

m3

615

GRC

T

806

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

11 849

3

AGC

T

1 198

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

9 182

DYN

kg

410

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

11 020

BCH

m3

12 300

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

4 426

BLM

m

13 669

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

4 565

BLC

m3

7 954

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

2 514

CP5

m2

254

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

9 449

3

N.B. : les valeurs en gras et en italique sont des valeurs provisoires

Avril - Mai Janvier - Février - Juin -2021 Mars /2020 LE COMPAGNON / LE COMPAGNON DU BTP/ DUMAGAZINE BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION D’INFORMATION DU GIBTP DU GIBTP

71


BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

CALCUL DES INDICES DE PRIX HTVA (DROITS DE DOUANES INCLUS)

LABEL

U

Valeur de référence Indice 1000

FAI

m2

958

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

6 325

GE2

m2

1 108

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

5 866

Janv

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

Carreaux

GC1

kg

82

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

18 902

GC2

kg

85

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

11 129

Plomberie TAG

ml

131

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

11 336

TPO

ml

537

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

5 251

ROB

u

4 444

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

10 845

LAV

u

6 561

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

6 938

ZNL

u

221

TCU

kg

675

TLU

ml

179

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

7 542

PVC

ml

471

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

7 558

TGS 1

ml

13 100

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

1 779

TGS 2

ml

2 311

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

20 424

CAL

ml

623

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

12 783

FIL

ml

52,64

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

8 868

CCU

ml

970

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

10 603

TIS

ml

14

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

14 071

CNU

kg

407

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

2 600

1 170

1 170

1 170

1 170

1 170

1 170

1 170

Electricité

Peinture PEH

kg

101

1 170

1 170

1 170

1 170

1 170

PEV

kg

86

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

49 921

PEG

kg

216

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

25 176

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

19 108

PEP

kg

283

PERb

kg

105,60

PERj

kg

105,60

N.B. : les valeurs en gras et en italique sont des valeurs provisoires

72

JanvierAvril - Février - Mai- -Mars Juin 2021 2020 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


BULLETIN D’OFFICIALISATION DES PRIX

CALCUL DES INDICES DE PRIX HTVA (DROITS DE DOUANES INCLUS)

LABEL

U

Valeur de référence Indice 1000

GL8

VV3 SER

Janv

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

3 362

6 869

6 869

6 869

6 869

6 869

6 869

6 869

6 869

6 869

6 692

6 692

6 692

525

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

20 130

u

889

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

15 385

BEA

u

747

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

16 683

BCS

u

94

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

35 160

ADR

u

434

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

10 016

BA6

ml

368

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

15 149

BA7

ml

438

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

13 813

Vitrerie

Serrurerie

Couverture

Etanchéité 36-S

134

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

7 883

PA

369

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

8 266

BE11

T

178 249

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

3 566

25 435

25 435

25 435

25 435

25 435

25 435

Produits pétroliers –Bitume et Cut-back GOl

hl

2 359

26 070

26 070

25 858

25 011

24 163

24 587

CB1

T

14 851

BE60

T

14 887

CV1

kg

17,63

10 493

10 323

10 210

10 720

10 550

10 493

10 777

10 607

10 664

11231

12365

10607

FDC

T

10 516

21 396

21 301

21 396

21 586

21 396

21 396

21 396

21 396

21 396

21301

21396

20160

SUL

T

36 324

6 827

6 414

7 268

7 213

6 359

6 800

7 295

6 883

7 295

7020

6277

7075

Produits chimiques

N.B. : les valeurs en gras et en italique sont des valeurs provisoires

Source : GIBTP

Avril - Mai Janvier - Février - Juin -2021 Mars /2020 LE COMPAGNON / LE COMPAGNON DU BTP/ DUMAGAZINE BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION D’INFORMATION DU GIBTP DU GIBTP

73


OUVRAGE D’ART

Barrage hydroélectrique de Taabo

Un pôle énergétique au service voisins, depuis 42 ans 74

Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP


de la Côte d’Ivoire et de ses Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

75


OUVRAGE D’ART

Mis en service en 1979, ce joyau constitue, jusquelà, l’un des principaux piliers énergétiques pour le développement économique et social du pays. Par Bellarmin Yao Kan Envoyé spécial 76

C

ité lumière », Taabo est un site de recasement qui a très tôt pris l’allure d’un centre urbain avant d’être érigé, en 2012, en chef-lieu de département. Située dans la région de l’AgnebyTiassa, à 185 km de la capitale économique Abidjan et à 85 km de la capitale politique Yamoussoukro, Taabo est le prototype de ville élitiste, en Côte d’Ivoire, au regard de son modèle urbain. Les types de construction, sa structuration spatiale et sa salubrité lui donnent l’ossature d’une ville pensée et traduisent son urbanisation planifiée. Une digue de 6,5 km, le long de laquelle s’étend à perte de vue le lac de Taabo où sont ennoyés des arbres et rôniers décimés, constitue une passerelle entre la belle cité de Taabo et le

«

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constituait la première puissance énergétique du pays, avant de passer, en 2017, au 4 e rang. Son implantation sur le Bandama engendre des impacts socio-économiques, hydrologiques et environnementaux indéniables.

Géolocalisation de l’ouvrage Le barrage hydroélectrique de Taabo est aménagé dans la région de l’Agnéby-Tiassa, près du Mont Taabo, sur un site de 58700 km 2 entouré de collines formées de roches métamorphiques, à 110 km en aval du confluent du Bandama blanc et du Bandama rouge encore appelé la Marahoué (voir carte de localisation P.83). Le directeur de cette usine hydraulique, Adama Diabaté, précise que l’ouvrage est situé à 120 km en aval de l’aménagement hydroélectrique de Kossou bâti, lui aussi, sur le Bandama, dans le District Autonome de Yamoussoukro.

village originel « Taabo-village». Taabo-cité, sous cette appellation, ne désemplit jamais, surtout les week-ends, en raison de l’attrait exercé par le prestigieux complexe hôtelier bâti par la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) qui sert de joyau touristique et de temple pour abriter les nombreux séminaires de formation. La capitale « Souamlin » (l’ethnie locale) doit principalement son évolution et sa renommée à son mythique aménagement hydroélectrique sur le fleuve Bandama. Opérationnel depuis 1979 (après le démarrage des travaux en 1975), ce joyau artificiel de rétention d’eau contribue à assurer depuis 42 ans la couverture énergétique nationale. Jusqu’en 1985, le barrage hydroélectrique de Taabo

Adama Diabaté, Directeur de l’usine de Taabo

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Un modèle de construction aux normes internationales A l’instar des grands aménagements hydroélectriques du monde, comme le signifie le premier responsable de cette usine hydraulique, le barrage hydroélectrique de Taabo dont la réalisation a tenu compte des insuffisances de celui de Kossou (lui s’étant inspiré des faiblesses d’Ayamé 1 et 2), est un modèle de construction respectant les normes internationales. Construit entre 1975 et 1979 et inauguré le 3 février 1978, M. Diabaté ajoute que le premier groupe du barrage a été officiellement mis en service le 18 janvier 1979 ; quand les 2e et 3e groupes ont été respectivement actionnés en mars et avril de la même année.

C’est un dispositif énergétique d’une productibilité annuelle oscillant entre 450 et 800 Gigawatts heure (GWh) avec une production nationale estimée en 2020 à 11203 GWh représentant 7,10% de la production totale nationale d’énergie. Doté d’une puissance installée de 210 MW générée par 3 turbines de type Francis, avec un réservoir d’eau d’un volume de 630 millions de m3, ce pilier énergétique a un débit maximal de 154m3/s et une vitesse de rotation de l’arbre de 150 tours/mn. En outre, il dispose de 5 évacuateurs de crue d’un débit total de 4500 m3/s pour évacuer l’excédent d’eau et empêcher la rupture (écroulement) du barrage. L’infrastructure se caractérise par une hauteur de chute variant entre 52 et 59 m et une cote de crue normale de 124 m (voir tableau 1 ci-dessous).

Tableau 1 : Caractéristiques techniques du barrage hydroélectrique de Taabo OUVRAGE DE RETENUE Nombre de digues Un barrage principal Un contre-barrage Type Volume

02 6,5 km 1,6 km Terre et enrochement 8 300 000 m3

Superficie Volume d’eau Profondeur moyenne Retenue maximale (niveau de l’eau) Retenue minimale (niveau de l’eau)

70 km 2 à la cote (124 m) 630 millions de m3 9m 124 m 120 m

Nombre de vannes Nombre de conduites Type de conduite Diamètre d’entrée Longueur de la conduite

3 3 en acier 6,6 m 138,8 m

Nombre de vannes Débit par vanne Débit total

5 900 m3/s 4500 m3/s

RESERVOIR

PRISE D’EAU

EVACUATEURS DE CRUES

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TURBINES Type Nombre Hauteur de la chute minimale Hauteur de la chute maximale Vitesse de rotation de l’arbre Débit maximal Diamètre de la roue Diamètre de l’arbre Puissance maximale

Francis 3 52 m 59 m 150 tours/mn 154m3/s 4250 mm 863,6 m 80600 KW soit 109500 W

Nombre Type Puissance Intensité Tension de sortie Courant d’excitation Vitesse Fréquence Facteur de puissance (Cosφ)

3 Vertical 78 MVA 3263 A 13800 V 1293 A 150 tours/mn 50 HZ 0,9

Nombre de groupes diesel de secours de 400KW-380V

1

ALTERNATEURS

ALIMENTATION DE SECOURS

TRANSFORMATEURS Nombre de transformateurs groupes de 3 82,5 MVA/ 13,8 KV/ 225 KV Nombre de transformateurs auxiliaires de 3 800 KVA/ 13,8 KV/ 380V Nombre de transformateurs d’excitation 9 (3 par groupe) de 300 KVA

Source : Administration du barrage hydroélectrique de Taabo, Juin 2021

REPÈRES - Crue : p ériode où un fleuve, une rivière ou un lac s’engorge ou déborde d’eau généralement en saisons de pluie et où le débit est élevé. - Etiage : période où un cours d’eau entre dans sa phase de tarissement pour cause d’insuffisance de précipitations. - Cote : Niveau du cours d’eau. La cote du barrage de Taabo ne doit guère dépasser 124 m au risque de s’écrouler. - Côte d’Ivoire pôle énergétique régional : 114 e mondial en 2011 avec une production annuelle de 5,87 milliards de Kwh et 116e en termes de puissance installée avec 1 522 Mw. De 2011 à 2017; 7000 milliards de Fcfa (soit plus de 10 milliards d’euros) d’investissement pour renforcer le parc de production d’électricité passant ainsi de 1 391 Mw à 2199 Mw et près de 200 milliards de FCfa mobilisés pour la restructuration et le renforcement des réseaux de distribution (C.f. www.jeuneafrique du 6 juin 2019).

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D’importantes innovations technologiques Le système d’exploitation et de fonctionnement du barrage hydroélectrique de Taabo connaît, à l’ère des Technologies de l’information et de la communication (TIC), d’importantes innovations technologiques. Afin d’améliorer les méthodes de travail, le directeur du barrage, Adama Diabaté, dit être engagé dans le processus de digitalisation des activités d’exploitation, de maintenance et d’anticipation des risques majeurs tels que la rupture (écroulement) du barrage par la surveillance des crues. Le directeur adjoint d’usine, Arnaud Meongbe, ajoute qu’un logiciel de gestion de la maintenance assistée à l’ordinateur (GMAO), connecté à internet, permet déjà d’assurer à distance et à tout moment le contrôle des travaux de maintenance du barrage et de les planifier. En outre, celui-ci est doté d’un système de détection et d’extinction automatique d’incendies et de terminaux de surveillance qui, selon lui, enregistrent les paramètres tels que les informations hydrologiques (débits, cote, etc.) qui sont transférés sur l’ordinateur; le système de surveillance se faisant autrefois sur du support papier étant devenu caduc.

Salle de machines du barrage hydroélectrique de Taabo

Le sous-directeur Appui Opérationnel, par ailleurs, ancien directeur d’usine de Taabo, Kalifa Ehouman Narcisse, qui a pris part à la séance de travail, a ajouté qu’un programme d’amélioration des techniques est en cours grâce à un partenariat avec EDF (Electricité de France).

Principe de production d’hydroélectricité

Gestion de la maintenance assistée à l’ordinateur (GMAO) du barrage hydroélectrique de Taabo

Parlant du principe de la production d’électricité de la centrale hydroélectrique de Taabo, le premier responsable du barrage a expliqué que la chute d’eau provenant du lac de retenue emprunte la conduite forcée pour actionner la turbine. Qui, à son tour, transforme son énergie cinétique en énergie mécanique puis en énergie électrique par le biais d’un alternateur. Un transformateur injecte ensuite cette électricité dans le réseau où elle est transportée par des lignes à haute tension (voir schéma ci-dessous).

Schéma : Principe de la production d’électricité de la centrale hydroélectrique de Taabo ( Source : Administration barrage hydroélectrique de Taabo)

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Les ingénieurs en charge de cette usine hydraulique précisent que l’électricité est produite en fonction de la demande au plan national, donc des besoins du moment, mais aussi en fonction du niveau d’eau dans le barrage. En outre, l’énergie produite ne peut être emmagasinée ou stockée. La demande étant croissante dans le secteur énergétique du fait du développement industriel du pays et des chantiers en cours, selon eux, la production d’énergie électrique est repartie entre les différents barrages hydroélectriques et les centrales thermiques qui sont interconnectés au sein d’un réseau. A proximité de chaque site de production, indiquent les techniciens, est installé un poste de transformation où l’usine transfère l’énergie produite avant d’être transportée aux différents postes sources (Vridi, Yopougon-Niangon, etc.) qui assurent la distribution. Le dispatching est fait par la Direction des mouvements d’énergie. Les données statistiques révèlent que l’usine hydraulique de Taabo a produit, à elle seule, 452,5 Gwh en 2016 ; 405,2 Gwh en 2017 ; 601,36 Gwh en 2018 et en 2020, 11203 Gwh ; soit 7,10% de la production nationale, avec une production hydraulique de 3384 Gwh ; soit 23,7%.

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Enjeux et défis

Personnel du barrage hydraulique de Taabo

L

e plus grand défi du directeur de l’usine hydraulique de Taabo, Adama Diabaté, est d’assouvir les besoins énergétiques nationaux et de voir la Côte d’Ivoire combler son déficit en matière d’énergie électrique, surtout que la demande croît d’année en année en raison de l’essor industriel et de l’ouverture de nombreux chantiers.

S’inscrivant dans cette dynamique, il s’est donc entouré d’une équipe de 24 agents doués en la matière dont deux femmes et bien organisés pour travailler d’arrache-pied afin d’accomplir les différentes missions. Il s’agit d’assurer la sûreté du barrage et la sécurité des personnes en appliquant strictement les consignes de surveillance des ouvrages (passage des crues, auscultation des ouvrages de génie civil,…) ; garantir la disponibilité des trois groupes de production en mettant avec rigueur en œuvre des programmes de maintenance ; produire l’électricité dans le respect des règles d’exploitation, d’environnement, de sécurité et de santé au travail et participer à la reconstruction du réseau en cas de manque de tension généralisée ; les machines de Taabo étant considérées comme le premier maillon de la chaîne de reconstruction du réseau. A ces missions, s’ajoutent la constitution d’un stock important d’énergie du couple TaaboKossou et le développement de la pêche et des activités agropastorales. Par ailleurs, Adama Diabaté apprécie le fait que la Cie locale s’implique dans la gouvernance départementale dans le cadre de la Responsabilité sociétale de l’entreprise Avril - Mai - Juin 2021 / LE COMPAGNON DU BTP/ MAGAZINE D’INFORMATION DU GIBTP

(RSE) en apportant son appui à la réalisation des projets de jeunes et de femmes. De même en participant aux financements de projets dans le département de TAABO et en organisant des cérémonies de distinction des meilleurs élèves en fin d’année et en contribuant significativement au budget de la commune de Taabo, à travers le paiement de sa patente. Mieux, pour faciliter le déplacement des élèves de Taabo-village qui fréquentent à Taabo-Cité, un car a été offert par la Cie. Les efforts de ses agents, à l’en croire, ont été couronnés par la trois certifications du barrage de Taabo Iso 9001, Iso 14001 et Iso 45001 et en 2020 par le Prix ivoirien de la qualité et celui de l’entreprise éco-citoyenne. B. Y. KAN

De gauche à droite, le Directeur adjoint de l’usine, Méongbé Arnaud, le Directeur Adama Diabaté et l’ex-Directeur Kalifa Ehouman Narcisse

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Prévention des risques

T

ah Yao Bédiakon Marc, agent technique du Bureau d’organisation de la maintenance (B.O.M.), présentant l’induction sécurité, a relevé que l’usine hydraulique de Taabo est exposée à divers risques, entre autres, noyade, électrocution et incendie. Cependant, la rupture ou l’écroulement du barrage demeure le risque majeur. Pour préserver l’ouvrage, 9 principes de prévention, indique-t-il, sont strictement mis en application. Il s’agit respectivement d’éviter le risque, d’évaluer le risque, le combattre à la source, d’adapter le travail à

l’homme, de tenir compte de l’évolution de la technique, remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, planifier la prévention, donner la priorité aux mesures de protection collective et de donner des instructions appropriées aux salariés. Au 23 juin 2021, date de notre visite de travail, le barrage a fonctionné 2783 jours (soit environ 8 ans), sans enregistrer d’accident. Pour le patron du B.O.M, c’est un indicateur important pour l’histoire de l’infrastructure.

Impacts hydrologiques et environnementaux

L

e débit du barrage connaît une fluctuation. Cependant, le niveau augmente non pas en fonction de la quantité de pluies qui tombe dans la partie sud de la Côte d’Ivoire, mais sous l’influence du régime pluviométrique du climat soudanais (Nord). En effet, plus il pleut au Mali, plus le Bandama reçoit beaucoup d’eau et plus la cote du barrage augmente, a expliqué le sous-directeur Appui Opérationnel, par ailleurs, ancien directeur de l’usine de Taabo, Kalifa Ehouman Narcisse. Le rythme fluvial est régulier et plus accéléré en périodes de crue mais faible en périodes d’étiage. Il fait remarquer que les périodes de crue du barrage se situant généralement dans les mois de mai, juin, juillet, d’août, de septembre et d’octobre (saison des pluies

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donc), subissent directement, à la source, une influence. Au-delà des modifications hydrologiques, la construction du barrage de Taabo et l’implantation des lignes à haute tension ont, tout naturellement, nécessité la mise à disposition d’une grande surface de terre entrainant un déplacement des populations. Sans oublier la présence remarquée d’arbres pourris et de rôniers, dans le lac de Taabo abritant le barrage. Par ailleurs, l’eutrophisation, causée par la multiplication incessante des végétaux aquatiques envahissants (VAE) à la surface du plan d’eau, visiblement, gagne du terrain. Toutefois des travaux de coupe sont engagés de façon périodique afin d’en réduire le nombre.

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D

2eme barrage le plus puissant et le 4eme pôle énergétique depuis 2017

ans le cadre de l’exécution des Programmes nationaux de développement (Pnd) 1970-1980, de 1980-1990 et 1990-2000, l’Etat de Côte d’Ivoire a beaucoup investi dans le développement des sources d’énergie. Afin d’accroître son potentiel énergétique, de s’auto suffire en électricité, d’étendre le réseau électrique national à toutes les contrées, et en exporter dans la sousrégion, le pays s’est progressivement doté de six barrages hydroélectriques et de trois centrales électriques. Auxquels il faut ajouter le barrage hydroélectrique de Soubré ; depuis 2017. L’aménagement hydroélectrique de Taabo était au plan national, de 1979 à 1985, le 1er pôle énergétique eu égard à sa puissance (210 Mw) et à sa productivité annuelle.

Cependant, avec l’installation des centrales thermiques de Ciprel (455 Mw) en 1985 et d’Azito (430Mw) en 1999, pour combler le déficit énergétique, celui-ci a perdu son monopole. Il est donc passé de la 3e place en 1999 à la 4 e, en 2017 consécutivement à la mise en service du barrage hydroélectrique de Soubré (275 Mw). Néanmoins, il demeure le 2e barrage hydroélectrique le plus puissant en Côte d’Ivoire derrière celui de Soubré et une référence nationale voire sous- régionale (voir tableau 2 ci-contre). D’ailleurs, les promoteurs du barrage en construction, Singrobo-Ahouati, situé en aval, s’en inspirent car son fonctionnement dépendra du débit de celui de Taabo. B. Y. KAN

Tableau 2 : C lassification des sources d’énergie en Côte d’Ivoire en fonction de la puissance énergétique en mégawatts (MW)

Puissances énergétiques Années de mise (en MW) en service

Sources d’énergie Centrale électrique de Ciprel

455

1985

Azito Power Station

430

1999

Barrage hydroélectrique de Soubré

275

2017

Barrage hydroélectrique de Taabo

210

1979

Barrage hydroélectrique de Kossou

176

1973

Barrage hydroélectrique de Buyo

165

1980

Centrale électrique de Vridi

100

1982

Barrage hydroélectrique d’Ayamé 2

30

1965

Barrage hydroélectrique d’Ayamé 1

22

1959

Barrage hydroélectrique de Fayé

5

1983

Source : Enquêtes de terrain, juin 2021 (BYK)

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Taabo, un département éclairé en abondance

L

e département de Taabo profite suffisamment de la présence de son barrage qui est un atout majeur pour son développement socio-économique. Le directeur adjoint d’usine hydroélectrique de Taabo, Arnaud Meongbé, s’est félicité de l’électrification des différents villages qui le composent et la politique mise en place pour l’extension du réseau électrique, surtout au profit des gros villages. En effet, les villages d’Ahouaty, de Sokorogbo, Menou, N’Denou, Kotiessou, Taabovillage, Léléblé, Kouamékro, Sahoua, d’Ahondo et de Pacobo qui étaient plongés dans l’obscurité dans les années 1980 et 1990, sont tous connectés au réseau électrique et ont, par conséquent, tendance à s’urbaniser avec l’éclairage

public et la construction d’habitations modernes et d’infrastructures de base (écoles, centres de santé, etc.). En outre, les activités connexes à l’électricité, entre autres, la vente de boisson, d’eau glacée et de jus, le chargement de batteries, et les poissonneries prospèrent et animent quotidiennement la vie économique sans compter qu’elles permettent de lutter contre la pauvreté rurale. L’électrification domestique, générant des biens et équipements familiaux tels que les appareils électroménagers (télévision, magnétophone, etc.) contribue également à l’épanouissement et au bien-être social de la majorité des ménages. B. Y. KAN

Carte : Localisation du barrage hydroélectrique de Taabo

N

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OUVRAGE D’ART

Le barrage hydroélectrique de Taabo en images

L’entrée de la digue de 6,5 km

Une vue de l’étendue du lac de Taabo

Evacuateur de crue

L’entrée de l’administration et de l’usine

Trophées glanés par le personnel du barrage

Conduite d’eau

Salle des machines

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BON À SAVOIR

AG 2021 DU GIBTP

Philippe Eponon,réélu Président du Conseil d’Administration pour trois ans A la tête de l’organisation patronale du secteur du BTP depuis 2015, l’Administrateur de La Route Africaine vient d’avoir la caution des dirigeants d’entreprise pour un nouveau mandat. Par Zéphirin Gohia 86

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BON À SAVOIR

L

e Groupement Ivoirien du Bâtiment et des Travaux Publics (GIBTP) a tenu son Assemblée générale le 28 mai 2021 à l’hôtel Tiama au Plateau, pour examiner le rapport d’activités et les comptes de la faîtière au cours de l’exercice clos le 31 décembre 2020. A titre ordinaire, le Conseil a planché sur les rapports moral et financier de l’exercice 2020, le budget 2021 et les résolutions et le quitus. A titre extraordinaire, les représentants des 80 entreprises membres ont procédé au renouvellement du Conseil d’administration pour le mandat 2021-2024 avant de se prononcer sur les résolutions et le quitus. Au terme de l’Assemblée générale, le président sortant, Philippe Eponon, élu le 18 avril 2018 et dont le mandat de trois ans est arrivé à échéance, a été reconduit à la tête du Conseil d’Administration réaménagé puisque celui-ci enregistre des départs et des entrants. Ayant déjà effectué deux mandats de trois ans soit un total de six ans, M. Eponon a encore eu la confiance de ses pairs dirigeants d’entreprise pour poursuivre l’œuvre entamée ensemble. L’un des éléments de satisfaction de sa présidence réside d’ailleurs dans l’augmentation du nombre d’adhérents qui est passé du simple au double ainsi que du budget annuel du GIBTP, lui permettant de réaliser certaines de ses activités. Le président réélu a exprimé sa gratitude aux membres pour cette marque de considération et leur soutien durant le mandat écoulé. Il a également félicité les entreprises pour le paiement de leurs cotisations comme le montre le budget équilibré. Il n’a pas omis le Conseil d’administration sortant pour la qualité du

travail accompli et la direction exécutive du GIBTP pour sa gestion. Au titre des orientations stratégiques et des priorités en 2021, le programme d’activités comprend plusieurs projets. Ce sont : la construction d’une organisation flexible et orientée vers le client ; la mobilisation des ressources ; la conception et le lancement d’un Label GIBTP ; le renforcement de la mise œuvre des normes, standards et certifications ; l’accélération de l’accès aux financements pour les PME labellisées ; l’extension de l’empreinte nationale du GIBTP ; l’identification des opportunités dans le secteur du BTP pour les petites et micro entreprises ; la construction d’un répertoire des entreprises du secteur BTP ; l’accroissement de la participation des entreprises nationales aux PPP et à la commande publique ; le renforcement des compétences des dirigeants des entreprises ; la facilitation de l’accès aux financements des TPE et Petites entreprises. Dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises, la faîtière a apporté un appui de 131 641 522 FCFA dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire liée au Coronavirus (Covid-19). Notamment le financement des travaux réalisés au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) du CHU de Treichville, la rénovation et l’équipement du laboratoire de l’Institut Pasteur d’Abidjan. Enfin, une subvention à l’Institut National Polytechnique FHB de Yamoussoukro pour la production de respirateurs artificiels. L’Assemblée générale qui s’est déroulée dans un cadre ouvert et convivial a adopté toutes les résolutions qui lui ont été soumises. Elle a également donné son quitus au Conseil d’administration sortant.

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BON À SAVOIR

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BON À SAVOIR

PLAN STRATÉGIQUE 2020-2023 DU PIARC

L’Association mondiale de la route met ses organes techniques au travail A la faveur du cycle quadriennal 2020-2023, l’Association mondiale de la route (PIARC) a rendu public son programme stratégique en vue d’établir les principes qui guideront cette organisation le long de la période. Par Zéphirin Gohia

CNCI-Route Le Comité National de la Cote d’Ivoire pour l'Association Mondiale de la Route et pour l’association des gestionnaires et partenaires africains de la route

Échangeur du carrefour Solibra

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BON À SAVOIR

L

eader mondial de l’analyse technique et des échanges dans le domaine de la route et du transport routier, PIARC s’est assignée la mission de définir, développer et diffuser les meilleures pratiques internationales. Elle élabore, à ce titre, tous les quatre ans, un plan stratégique pour structurer, développer, suivre et évaluer ses activités au cours du cycle de travail. Ce nouveau plan, rédigé par la Commission chargée de la question et approuvé par le Conseil de l’Association mondiale de la route en octobre 2020, met en lumière les problématiques les plus pertinentes du moment et anticipe sur celles à venir. Il propose aussi la structure de travail qui permettra à l’Association de les traiter et de produire des informations et des documents qui l’aideront à fournir ses services aux communautés routières de ses pays membres. Ce Plan dit stratégique, le septième du genre, est le résultat d’un processus « hautement participatif » basé sur une large consultation des parties prenantes tenant compte de ses membres et de la diversité géographique. Les premiers délégués de tous les pays membres, les présidents et les secrétaires des comités techniques et des groupes d’étude, les coordinateurs des thèmes stratégiques et tous les comités nationaux ont été mis à contribution pour l’élaboration de ce document de 164 pages. Par ailleurs, des entretiens sont menés avec des représentants d’autres organisations en lien avec la route et le transport afin de recueillir leurs idées et points de vue. « Un effort particulier a été fait pour consulter les représentants des pays à faible revenu et ceux à revenu intermédiaire afin que leurs besoins et points de vue soient pris en compte dans la version finale du Plan. Certains choix ont été difficiles, car il n’a pas toujours été possible de répondre à toutes les demandes de nos membres dans les limites des possibilités budgétaires de l’Association, qui doit rester résistante. Pour assurer la continuité des activités de base de l’Association, le Plan stratégique 2020-2023 adopte une structure similaire à celle du Plan précédent », fait remarquer la Commission du plan stratégique de l’organisation. La vision de l’Association mondiale de la route est de devenir « le leader mondial dans l’échange de connaissances sur les routes et les politiques et pratiques de transport routier dans le contexte du transport intégré et durable ». A cet effet, les travaux des organes techniques porteront sur quatre thèmes stratégiques qui s’inscrivent dans le prolongement de plusieurs enjeux de travail traditionnels au sein de l’Association, axées sur les questions liées à l’environnement, à la sécurité routière et à la résilience des réseaux routiers, toujours en fonction des préoccupations clés des membres. Ce sont l’Administration des routes, Mobilité, Sécurité et

90

durabilité, Infrastructure résiliente selon un agenda précis. Ceux-ci regroupent 17 comités techniques et 6 groupes d’études, en plus des comités transversaux de terminologie et de statistiques routières, ainsi que l’équipe de réponse au Covid-19 de PIARC.

Administration des routes En réponse aux grands changements sociaux, économiques et environnementaux, l’évolution du contexte opérationnel externe lié à l’infrastructure routière et au transport routier est constante, selon l’Association mondiale de la route. Pour elle, cette situation affecte le financement et la gestion des risques pour la construction, la réhabilitation et l’entretien des actifs routiers qui sont prioritaires dans les transports, car parfois les budgets du secteur public ne suffisent pas à répondre aux besoins de financement futurs. En outre, la sûreté et la sécurité des systèmes routiers, les progrès technologiques, la digitalisation des infrastructures routières et l’utilisation de données, ainsi que la résilience au changement climatique et les événements météorologiques extrêmes sont des questions auxquelles toutes les administrations routières sont confrontées. C’est le cas de la question sur ‘’l’administration des routes’’ qui mobilise cinq comités techniques et deux groupes d’études. L’objectif principal est d’analyser comment les administrations routières abordent ces questions pour une meilleure performance, une planification précise de l’infrastructure routière et du transport afin de renforcer le développement économique et social, l’obtention du financement nécessaire pour la construction et l’entretien des réseaux routiers, l’augmentation de la résilience au changement climatique et la gestion des catastrophes. Sans oublier l’impact de la pandémie de Covid-19. Car selon PIARC, les questions abordées dans le cadre de ce thème stratégique seront affectées par cette pandémie et il s’agit donc d’un élément à prendre en considération.

Mobilité

L’Association mondiale de la route fait savoir que « les politiques de mobilité sont confrontées à des défis croissants tels que : le changement climatique et la nécessité de décartonner nos services de transport, la construction et l’entretien des routes, mais aussi la nécessité de fournir des services plus résistants, le manque d’espace public, la congestion et les effets sur la santé dans les zones urbaines, le manque de routes et de services de transport et, par conséquent, l’exclusion sociale dans les zones rurales, les poids lourds en surcharge, le mauvais état des véhicules, la fatigue des conducteurs et les excès de vitesse dans le transport routier de marchandises et les problèmes de sécurité qui en découlent, notamment dans les pays à faible revenu et ceux à revenu intermédiaire ».

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BON À SAVOIR

L’objectif de ce thème stratégique qui met en place quatre comités techniques et deux groupes d’études est de fournir de bonnes connaissances et des réponses durables à toutes les communautés dans les domaines de la mobilité des personnes et du transport de marchandises, en tenant compte de ce qui suit : les défis pour les politiques de mobilité mentionnés cidessus, l’opportunité des nouvelles technologies, et la nécessité croissante d’avoir un bon alignement entre les politiques de mobilité et les objectifs plus larges des communautés, dans un contexte où ces objectifs sont en train de changer.

Sécurité et durabilité Pour un meilleur traitement, ce sujet nécessité la mise en place de quatre comités techniques et un groupe d’études. « Les questions de sécurité routière, de viabilité hivernale, de gestion des actifs, de durabilité environnementale et de sécurité sont ici présentées, car elles impliquent des problèmes pratiques et urgents auxquels les administrateurs routiers doivent faire face », a noté la Commission. A terme, les travaux sur ce thème permettront d’améliorer de manière globale la capacité de gestion des routes en termes de perspectives opérationnelles, financières et environnementales. Il convient d’indiquer qu’au cœur

de ce sujet dit stratégique se trouve la démonstration de l’orientation appropriée pour ces questions avec les réalisations passées et le développement/l’introduction de nouvelles technologies.

Infrastructure résiliente Nécessitant quatre comités techniques et un groupe d’études, ce thème traite des sujets tels que : les technologies et les innovations, la conception et la construction, la sécurité, la préservation, la durabilité, la résilience, ainsi que la normalisation. « En raison de leur importance particulière et primordiale, l’innovation et la résilience ont été identifiées comme des questions transversales dans le cadre du plan stratégique 20202023 », fait remarquer PIARC. Dans l’ensemble, lors de la sélection des sujets pour ce thème, l’Association a accordé l’importance à l’obtention d’un bon équilibre entre des sujets plus traditionnels, tels que les matériaux et les méthodes de construction, y compris les aspects de durabilité, la gestion des infrastructures, l’exploitation et la sécurité des utilisateurs, et des sujets plus innovants tels que la résilience, les nouvelles technologies ainsi que les défis et les opportunités découlant de la transformation numérique qui progresse rapidement.

14 experts ivoiriens membres des comités techniques du PIARC

Q

uatorze (14) experts ivoiriens sont inscrits dans différents comités techniques ou groupes d’études du PIARC au titre du cycle 2020-2023. Ces experts sont issus de la Direction générale des infrastructures routières (DGIR), de l’Agence de gestion des routes (AGEROUTE), du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (LBTP), de l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) et de l’entreprise RAZEL. Ces experts sont repartis comme suit : deux (2) au Groupe d’études chargé de la performance des administrations des transports ; deux (2) au Comité de la Sécurité routière ; deux (2) au Groupe d’études sur le changement climatique

et la résilience ; deux (2) au Comité technique des ponts et deux (2) autres pour les Chaussées. Un expert ivoirien est également enregistré au Comité technique des finances et achats, un autre au Groupe d’études sur la mobilité en milieu urbain, et le dernier, sur l’Accessibilité et la mobilité. Leur participation aux comités techniques internationaux leur permettra de bénéficier d’une expérience de haut niveau pour créer localement des comités techniques miroirs au sein du Comité National PIARC/AGEPAR de la Côte d’Ivoire (le CNCI-Route) afin d’aider l’administration routière à adresser les problèmes du pays dans les secteurs des routes et du transport routier.

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B. Yao Kan

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BON À SAVOIR

MOBILITÉS URBAINES

Les acteurs font l’état des lieux en vue d’une projection qualitative Les Rencontres annuelles des mobilités (Les RAMes) ont réuni du 8 au 10 juillet 2021 tous les acteurs du transport, de la route et des mobilités autour du thème : « Mobilité : les offres, les innovations et les perspectives ». C’était à la Maison de l’entreprise, siège social de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et du World Trade Center en Côte d’Ivoire, au Plateau. Par Zéphirin Gohia Des offres au service des mobilités

Circulation des véhicules sur le Pont Général de Gaulle

I

nitiées par Acturoutes avec l’appui de ses partenaires, les RAMes, déclinées en conférences, expositions, visites techniques et touristiques se veulent être un cadre de partage d’expériences et de savoir-faire. Le ton a été donné le vendredi 9 juillet par le Directeur général de l’Autorité de la mobilité urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA), Romain Kouakou, qui a, au nom de M. Amadou Koné, ministre des Transports, présidé l’ouverture officielle de la cérémonie. Avant le représentant du ministre, Barthélemy Kouamé, coordinateur général des RAMes, a exprimé aux participants sa joie de les recevoir. L’édition 2021 a permis d’aborder les questions liées à la route dans le cadre d’une dizaine d’ateliers regroupés autour de trois axes de réflexion: les offres, les innovations et les perspectives.

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Au sujet des offres, de nombreux produits et initiatives ont été présentés. Notamment, le paiement digitalisé du transport par Jean-Claude Guouessé, CEO de Moja Ride ainsi que « la professionnalisation du transport artisanal » proposée par Karamoko Camara, CEO E-Warren. Répondant à la question de savoir « Routes : comment aider les sapeurs-pompiers militaires à secourir les usagers en détresse ? », leur représentant a souhaité que l’adressage des rues soit effectif afin qu’ils soient plus prompts dans l’exercice de leur fonction. La Gendarmerie nationale a, pour sa part, recommandé la contribution des usagers en dénonçant les chauffards sur les routes. Quant à la Société de transport lagunaire (STL), son directeur général, Désiré Messoum, a fait savoir que sa structure compte développer ce secteur touristique en offrant à ses clients le transport par barque. La question de la santé visuelle du conducteur a été traitée par Alexandre Clavel, directeur pays LaPaire. M. Clavel pense que 80% des automobilistes ont des problèmes de vue mais l’ignorent. Pour résoudre ce problème, ce cabinet d’optique procède à des réductions sur ses produits afin de permettre à tous les acteurs de soigner leur vue. Une panoplie de solutions en faveur des mobilités Au regard des innovations présentées aux participants dans le cadre de la deuxième journée des RAMes 2021, il est à noter que la sécurité routière est une préoccupation majeure pour les acteurs de la route. Les promoteurs du transport de personnes et de marchandises ou de colis, de la pneumatique, des équipements de la route et le projet de renouvellement du parc auto des acteurs

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BON À SAVOIR

du transport routier mettent tous un accent particulier sur le facteur sécuritaire sur la route. A cet effet, une importante gamme de produits tout aussi innovants les uns que les autres a été présentée au participants. Les responsables d’Uber, de Kamtar et d’Ahoko, des plateformes digitales de mise en relation pour le transport de personnes et de marchandises ou de colis ont exposé sur l’originalité de leurs idées. Cellesci promeuvent aussi bien le développement durable à travers leurs activités et le respect de l’environnement que la sécurité sur les routes. Pour sa part, le directeur des opérations Bridgeton (CACOMIAF), Nazim Nait Larbi, s’est prononcé sur le thème « Comment choisir et entretenir ses pneus ». Il en a profité pour dénoncer la vente des pneumatiques non adaptées au climat tropical sur le marché ivoirien. «En Europe, on utilise un type de pneu en été et un autre type en hiver. Mais en Côte d’Ivoire, on trouve beaucoup de pneus d’hiver montés sur les véhicules qui sont sensés rouler à des températures de -25 jusqu’à 10 degré C°. Ils sont, donc, dans un environnement qui n’est pas le leur. La conséquence est que ces pneus ne résisteront pas à la chaleur. Le risque d’éclatement élevé, la tenue de route, la sécurité sont tous autant d’éléments impactés fortement. Et le consommateur ne le sait pas vu que le vendeur n’en dit mot à l’utilisateur», a-t-il déploré. Représentant le Fonds de renouvellement du transport routier (FDTR), organe du ministère des Transports, Magassa Bintou est intervenue sur la question du « renouvellement du parc auto des acteurs du transport routier ». Selon Mme Magassa, l’État de Côte d’Ivoire a initié, avec l’appui de ses partenaires, un programme d’aide au renouvellement du parc auto. L’intérêt de cette initiative soumise à conditions est fondamentalement écologique. Elle consiste à retirer de la circulation des véhicules d’un certain âge. Djibril Konaté, Directeur général de la Compagnie internationale de commerce et de travaux (CICT), spécialisée dans la fourniture d’équipements routiers, a présenté un panneau de signalisation et un tampon composite en fibre de verre, une solution contre les cas de vol. Précisant que ces dispositifs n’ont aucune valeur marchande et ne peuvent donc être revendus. Un espoir certain quant à l’avenir En termes de perspectives, il ressort de l’exposé du Pr. Yves N’Goran, président de la première chambre du Conseil d’Etat, sur « La route ou la rue, instrument de veille et d’éveil économique, social et culturel » que les routes et les rues représentent l’identité de la ville. C’est pourquoi, le Professeur a conseillé de les valoriser. « La rue devient un lieu de théâtres, d’affrontements, de cohabitation, de guerres, de vies, de positionnements politiques, etc. La rue prend chaire. (…) Elle devient le symbole de la ville et traduite comme telle, la rue devient l’image du pays », a-t-il fait

remarquer. Tout en soulignant que toutes les mobilités sont adaptées à la rue. Concernant la planification de la construction des nouvelles routes et l’entretien routier, l’expert de la gestion du réseau routier à l’Agence de gestion des routes de Côte d’Ivoire (Ageroute) a confié que pour gérer le réseau routier, l’agence procède premièrement à l’identification de l’ensemble du réseau afin de déterminer les besoins et de les prioriser selon leur importance. Les plus importants seront par la suite traités en fonction du budget qu’alloue le Fonds d’entretien routier (FER) à l’agence. Inscrite au titre des ateliers, la question du développement des entreprises de transport a été traitée par le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier. Représentant cette autorité, Ibrahima Diaby, a fait noter que « le secteur du transport n’a pas de problèmes de financement ». Il a, au contraire, invité les acteurs à prendre attache avec les autorités et à se conformer à la réglementation en vue de solliciter un éventuel financement car, selon lui, aucune porte n’est fermée. Il a également partagé sa vision et son espoir quant à l’avenir des mobilités en Afrique, en général et en Côte d’Ivoire, en particulier. Pour Ibrahima Diaby, il faut mettre l’accent sur l’intégration et renforcer le cadre communautaire pour que la question de la mobilité soit résorbée. De l’avis de Pascal Conte, directeur grands projets et international de la Lacroix-City, les perspectives de la mobilité sont énormes et indispensables. Elles se situent à trois niveaux : le niveau politique, le cadre réglementaire et les infrastructures. Cependant, à défaut du dernier point, les innovations technologiques et les startups pourront aider à combler l’insuffisance des équipements routiers. Quant à la Directrice générale d’Uber, elle entretient l’espoir que le secteur du transport va se développer assez rapidement avec la digitalisation des services. « Il faut qu’on suive le rythme du changement et qu’on l’accompagne », a-t-elle conseillé. A noter qu’au sortir de cette première édition des RAMes, dans le cadre d’une cérémonie dans un complexe hôtelier de la place, 27 professionnels des mobilités ont été distingués ‘’Les victoires des mobilités’’ pour leurs actions et leur engagement en faveur de la route. Avant ces deux jours de partage d’expériences, la journée du jeudi 8 juillet a été consacrée à une visite de trois entreprises (Star Auto, SICTA et le poste de péage de l’autoroute de Grand-Bassam) ainsi que la cour royale de Moossou. Le clou a été une visite culturelle et touristique au palais du roi de Moossou où les participants aux RAMes 2021 ont été instruits sur l’histoire des Abouré auprès des notables. Au terme de l’événement, acteurs et participants ont félicité l’initiateur des RAMes, Barthélemy Kouamé.

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