Trajectoire N°106, Les grandes dynasties

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Des rencontres, des opinions, de l’élégance

How we caught

RYAN GOSLING  BUZZ France, la dégringolade... SAGA d'un palace légendaire CULTURE BLEND 2014 FINANCE Heidi, réveille-toi ! FIDJI Perle du Pacifique ET AUSSI Delon Rochebin Seydoux Vallaud-Belkacem Printemps 2014 N°106 | CHF 6.– 106

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Nous en sommes (presque) tous là…

Scotchés à nos smartphones à guetter la moindre news, le moindre SMS ou autre tweet vital qui changera la face de notre petit monde… C’est comme ça. A l’heure où les infos nous arrivent avant même qu’un discours politique ou un défi lé soit terminé, les aigris ont voulu nous prédire la fi n de la presse papier… Pourtant, c’est plutôt à une recrudescence de magazines que l’on assiste ! A peine parus, Vanity Fair et Lui, chez nos voisins français, connaissent tous deux un succès indéniable ; L’Officiel – magazine de mode – et autres titres viennent quant à eux tenter leur chance, en Suisse. Ça nous a réconforté. Vous qui nous êtes fi dèles et qui avez suivi la mue et le succès, ces dernières années, de Trajectoire, vous savez ô combien nos fondations reposent sur l’humain, la passion et le grain de folie d’une équipe qui aime relever les défi s de son temps. L’expérience digitale ? Soyez rassuré(s), cher(s) accro(s) geek(s), nous vous assurerons dès avril des news et coups de cœur sur notre site entièrement relooké pour que vous y (re)trouviez vos infos essentielles. Trajectoire, ce n’est pas une routine. C’est une matière vivante qui capte l’air du temps, découvre, témoigne, s’amuse. C’est ainsi que notre rédaction s’est agrandie, s'enrichissant de nouvelles plumes, aiguisées, et de nouvelles rubriques, car nous nous sommes dit que beaucoup (au vu du nombre croissant de nos abonnés) ont encore envie de prendre le temps de lire. Le temps de lire et de découvrir avec, dans ce numéro, un nouveau rendez-vous au cours duquel quatre grandes dynasties suisses ont bien voulu se raconter. Le temps de lire le point de vue (plutôt caustique) d’un journaliste politique français. Le temps de lire notre fameuse « Chronique » (plutôt acide) teintée d’humour… sans oublier nos enquêtes, qui commencent cette fois dans les coulisses d’un palace renommé. Bref, des histoires vécues, des reportages, de véritables rencontres car, comme beaucoup, vous vous lassez sûrement de trouver les mêmes infos dans tous les journaux et magazines de la place… Trajectoire évolue car vous en avez fi xé la cadence ! Merci pour votre fi délité, merci pour votre exigence qui force la nôtre. Excellente lecture !

Siphra M. 11


impresSum

L'ESPRIT TRAJECTOIRE AU QUOTIDIEN :

www.trajectoire.ch Rejoignez-nous sur

ÉDITEUR TIRAGE André Chevalley Promoco Développement SA Ch. de la Marbrerie 1 CH – 1227 Carouge T. +41 (0)22 827 71 00

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Siphra Moine-Woerlen

Tirage vendu : 23’725 exemplaires Certification REMP 2013 Période de relevé : 01.07.2012 – 30.06.2013 Abonnés payants : 19’403 exemplaires

TIRAGE IMPRIMÉ 24’000 exemplaires

RESPONSABLE DE LA COORDINATION & SECRÉTAIRE DE RÉDACTION IMPRESSION Nicole Degaudenzi

Vogt-Schild Druck AG

PUBLICITÉ & RELATIONS PUBLIQUES DIFFUSION Olivier Jordan | o.jordan@promoco.ch

RESPONSABLE ARTISTIQUE & GRAPHISME Carine Bovey

RÉDACTEURS Mathilde Binetruy, Paul-Henry Bizon, Christine Brumm, Charles Consigny, Matthias Debureaux, Gil Egger, Fabrice Eschmann, Patrick Galan, Saskia Galitch, Jean-Baptiste Guillet, Nathalie Koelsch, Julie Masson, Didier Planche, Manon Provost, Gaëlle Sinnassamy, Marie-France Rigataux, Christopher Tracy Rédactrice stagiaire : Andrea Machalova

HISTORIENNE Natalie Rilliet

Le magazine Trajectoire est diffusé en Suisse principalement auprès de ses abonnés payants, représentant plus de 80% du tirage. Il est également vendu dans tous les kiosques Naville et disponible chez les médecins, avocats, notaires, dans les agences immobilières de Suisse et les hôtels 5 étoiles partenaires à Genève, Crans-Montana, Divonne, Lausanne, Montreux, Gstaad, Verbier et Villars. ©Trajectoire | La reproduction, même partielle, du matériel publié est interdite. Les pages « Event » n’engagent pas la rédaction. La rédaction décline toute responsabilité en cas de perte ou de détérioration des textes ou photos adressés pour appréciation.

ABONNEMENTS 4 numéros : CHF 25.– (1 an) | 8 numéros : CHF 50.– (2 ans) info@promoco.ch – T. +41 (0)22 827 71 00

RELECTURE & CORRECTIONS WEB Adeline Vanoverbeke

Promoco | Carine Bovey, Nicole Degaudenzi

COUVERTURE SHOOTING Denis Rouvre > Modds

POUR S’ABONNER À TRAJECTOIRE A retourner à Trajectoire Magazine Service des lecteurs Ch. de la Marbrerie 1 1227 Carouge Suisse  

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SOMMAIRE

p. 58

GDynasties randes p. 78

18 OPINION

La dégringolade de la France...

24 OBJETS DE DéSIR

Shooting de printemps.

32 WHAT’S UP SWITZERLAND ?

Dernières news du luxe.

34 PORTRAIT

Lupita Nyong’o, étoile montante.

40 CULTURE BLEND

Les 20 news qui vous feront aimer 2014.

48 Chronique

Le manuel caustique du Dark Tourism.

56 LITTÉRATURE

Nos quatre coups de cœur littéraires.

58 COVER STORY

How we caught Ryan Gosling !

62 TALENT éMéRITE

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Lumière sur le docteur Jean de Gunzburg.


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SOMMAIRE

64 PSYCHO

Un destin à vouer aux gémonies ?

70 SéLECTION HORLOGèRE

En avance sur son temps.

78 DOSSIER SPéCIAL

Les Grandes Dynasties suisses : Turrettini, Stern, Bordier et Knie.

106 DESIGN

Le design nordique: form follows function! 10 objets cultes. Rencontre avec Vincent Van Duysen.

112 FINANCE

« Heidi réveille-toi ! »

114 LA BENTLEY NEW FLYING SPUR

p. 130

L’inimitable British style.

122 ON AIME ? (... NOUS, MOINS)

Darius Rochebin, Léa Seydoux et Alain Delon passés sous la loupe.

130 MODE

Force intemporelle d’un style unique chez Courrèges. Rencontre avec Jacques Bungert et Frédéric Torloting.

140 REPORTAGE

Zegna, mariage de la mode et de l'écologie.

146 LA SAGA D'UNE LéGENDE

Visite guidée à travers l’histoire légendaire du Prince de Galles.

154 BEAUTé

Ordonnance beauté pour tous les âges.

160 UNE VILLE, UN COUP DE CŒUR

Berlin incontournable, insolite, originale et gourmande !

166 DESTINATION

Le paradis sur terre porte le nom de Fidji.

176 5 MINUTES AVEC

p. 146

18

Carlo Adler.


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OPINION

F

Le déclin

rançais est-il

irrémédiable ? Par Charles Consigny

Au Café Français, une grande et vieille brasserie de la place de la Bastille à Paris, je buvais récemment un peu du breuvage éponyme dans une très jolie tasse Alessi, confortablement installé sur une banquette ressemblant à s'y méprendre à ce que faisait Jean Royère, banquette choisie par India Mahdavi sous l'impulsion de Gilbert Costes, qui a repris l'enseigne et tente d'en faire quelque chose. J'y discutais avec un architecte d'intérieur qui me disait qu'être pessimiste était

à ses yeux très « middleclass ». J'ai trouvé ça fort juste.

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La Liberté guidant le peuple, huile sur toile d'Eugène Delacroix réalisée en 1830

C

e tableau-là, c'est celui de la France : une histoire glorieuse, du raffinement, le goût des belles choses partagé avec l'Italie (qui, en ce strict domaine, nous surpasse largement) et une obstination à se maintenir en vie, incarnée par des entrepreneurs comme le sieur suscité, qui savent transformer l'élégance française en croissance économique. Je dis ça, c'est pour ne pas paraître middle-class ; je pourrais aussi écrire que, si Paris survit encore, c'est le lierre qui cache la misère française, où les usines ferment et font gonfler le chômage, où la misère s'installe, où, surtout, les jeunes diplômés ne sont plus, car

ils s'en vont, tandis que ceux qui restent sombrent dans la dépression ou la violence, la première étant remboursée par la sécurité sociale aux frais de la dette (qui s'élève aujourd'hui à 2'000 milliards d'euros !) et la seconde n'étant guère combattue. Mais là, je suis très très middle-class. Que l'on soit optimiste ou pessimiste pour l'avenir, il y a des données objectives qui éclairent au moins sur le présent : le taux de chômage, le taux de croissance, le taux de criminalité, le taux de suicide, le taux de réussite au bac, etc. Or, malgré les efforts de notre temps plein de mensonges pour masquer la réalité (le bac, par exemple, est un leurre absolu), tous ces indicateurs sont, comme on dit, au rouge, qui est aussi la couleur politique de la majorité présidentielle. La France a du mal avec la mondialisation et on la comprend. Ce phénomène sans précédent dans l'histoire ébranle le concept même de nation, rendant presque impossible l'idée de mener une

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OPINION

véritable politique dans un cadre national. Il conduit à des excès peu enviables par cette terre d'écrivains, de guerriers et de poètes : c'est le mauvais goût des ultra-riches nés de la globalisation qui semble guider la planète, de Dubaï à Moscou en passant bien sûr par la Chine et les grandes capitales européennes. Ceuxci, qui ont le pouvoir sans la culture, broient de leur illettrisme agressif toute tentative de penser le « vivre-ensemble » autrement que selon le modèle actuel, qui consiste en ce qu'un très petit nombre de gens exploite la très grande majorité des autres aux seules fins d'acheter des objets laids et trop chers. Les riches ne sont plus que des pauvres avec de l'argent, et la France est leur parc d'attractions favori, ce qui réduit son peuple à les servir quand, autrefois, il dominait leurs pays d'origine. C'est cette mutation qui est très pénible aux Français, car ils ne savent pas par quel bout la prendre. Leur obsession de l'égalité, qui confine à l'égalitarisme, les conduit à élaborer un système intenable, où le travail est tellement peu récompensé qu'il est presque découragé, et où le secteur public occupe un espace délirant,

prenant en charge des domaines dont le secteur privé pourrait très bien se charger (songez par exemple au fait que le journal Libération a bénéficié de 14 millions d'euros de subventions en 2010, ce qui n'a servi à rien sinon à le dispenser de se réinventer, de repenser sa formule, de s'adapter aux nouvelles attentes des lecteurs, etc.). Le peuple est fracturé selon un séparatisme territorial qui oppose les riches aux pauvres, les jeunes aux vieux, les immigrés aux autochtones, les chômeurs à ceux qui ont un emploi, les lettrés aux analphabètes, les lepénistes aux musulmans, les catholiques aux laïcs, les paresseux aux méritants et finalement les ambitieux aux jaloux, les VTC aux taxis. Ce que l'attelage bobos-progressistes-idéologues qui aujourd'hui gouverne la France ne parvient pas à comprendre, c'est que la dépression française ne se soignera pas en aggravant ses causes: l'obésité étatique est déprimante, qu'on le veuille ou non. Elle l'a toujours été, les expériences historiques n'ont cessé de le démontrer. Comme l'écrit Michel Houellebecq : « la France est un pays sinistre, administratif et sinistre. » Il faudrait reformuler : la France est un pays sinistre parce qu'administratif. En face, le capi-

[ Il est très difficile aujourd'hui

d'être un homme politique. Comme l'a écrit Victor Hugo, « la responsabilité peut être un labyrinthe », et comme lui répond Paul Ricœur dans Le Juste, « la sagesse du jugement consiste à élaborer des compromis fragiles où il s'agit de trancher moins entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir qu'entre le gris et le gris, ou, cas hautement tragique, entre le mal et le pire. » On peut dire, à la décharge du gouvernement, que sur les plateaux de télévision et dans les colonnes des quotidiens de référence, les plus grands esprits sont en désaccord. ]

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PORTRAIT

LUPITA

Nyong'o Par Andrea Machalova

Que ce soit sur le grand écran, sur les tapis rouges ou en couverture de magazines, impossible de passer à côté du phénomène Lupita Nyong'o. A peine diplômée de la Yale School of Drama, la jolie Kényane de 31 ans au sourire ravageur rafle tout sur son passage. Elle vient de remporter l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour son interprétation de Patsey dans Twelve Years a Slave de Steve McQueen, devenant ainsi la deuxième femme africaine à recevoir la statuette dorée après l'actrice sud-africaine Charlize Theron. Le long-métrage a décroché deux autres prix lors de la cérémonie, celui du meilleur film et celui du meilleur scénario adapté. Depuis que ce tout premier rôle dans une superproduction américaine a propulsé Lupita Nyong’o sur le devant de la scène, créateurs et maisons de haute couture se l’arrachent. Ralph Lauren, Prada, Dior, tous veulent habiller la silhouette sportive et élancée de la nouvelle it-girl. Ce n’est pas pour rien que la marque Miu Miu l’a choisie pour être l’égérie de sa campagne printemps-été 2014. Mais avant le strass et les paillettes d’Hollywood, c’est à Mexico City que Lupita, diminutif de Guadalupe, voit le jour. Deuxième d’une famille de six enfants, la jeune femme grandit ensuite au Kenya, où son père est nommé professeur à l’Université de Nairobi, puis sénateur en 2013. Lupita Nyong’o découvre sa passion pour le théâtre à l’âge de 5 ans, mais c’est en voyant Whoopi Goldberg dans La Couleur pourpre de Steven Spielberg qu’elle décide de faire du cinéma son métier. A 16 ans, l’adolescente pleine d’ambition quitte son pays pour les Etats-Unis, où elle se forme aux métiers de la scène au Hampshire College. En 2009, elle écrit et réalise le documentaire In My Genes, qui traite de la condition des albinos au Kenya, où cette particularité génétique est l'objet de toutes sortes de superstitions. Acclamé par la critique, le long-métrage fait le tour des festivals et gagne le premier prix au Five College Film Festival. En ce moment, la talentueuse jeune femme est à l’affiche du triller Non-Stop, aux côtés de Liam Neeson et de Julianne Moore. Lupita Nyong’o, une étoile faite pour briller.

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CULTURE Par Saskia Galitch et Andrea Machalova

UN « L AC DES CYGNES » Version Quartiers Chauds

Abdullah Ibrahim À GENÈVE Révélé au monde par une rencontre magique avec Duke Ellington à Zurich en 1963, le pianiste sudafricain Abdullah Ibrahim mélange avec justesse et passion la musique de ses origines avec un jazz mâtiné de blues. Sa venue au Victoria Hall, le 15 avril, est un cadeau.

Revisiter le classiquissime Lac des cygnes, il fallait oser. Mais le chorégraphe suédois Fredrik Rydman a bien fait de prendre ce risque car sa relecture de l’œuvre est spectaculaire. A tout point de vue. L’esthétique résolument contemporaine autant que les éclairages se révèlent ainsi éblouissants. De même, la musique et les chorégraphies, modernisées à coups de rythmes électro, de figures de hip-hop ou de street dance, prennent une dimension inattendue. Ce d’autant que, portée par des danseurs techniquement époustouflants, l’intrigue ne se déroule plus dans un joli pays de conte de fées mais plonge dans les quartiers chauds – avec dealers, femmes de petite vertu et drogués à la clé. SWAN LAKE RELOADED Du 8 au 13 avril

Théâtre du Léman – Quai du Mont-Blanc 19, Genève

L AUSANNE « EtonnezMoi ! »

LONDRES Sur toutes les Coutures La Barbican Art Gallery s’offre un printemps glamour avec plus de 140 pièces de prêt-à-porter créées de la main du créateur avant-gardiste Jean Paul Gaultier. La fascination pour les cultures du monde entier se reflète dans le travail de l’artiste, exposé à Londres du 9 avril au 25 août. Parmi les objets phares de l’exposition The Fashion World of Jean Paul Gaultier : From the Sidewalk to the Catwalk, le fameux corset porté par Madonna, les costumes de scène de Kylie Minogue et les tenues réalisées pour les films de Pedro Almodóvar et de Luc Besson. BARBICAN ART GALLERY Du 9 avril au 25 août – Silk Street, London, EC2Y 8DS – T. +44 (0)20 7638 8891

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Jusqu’au 11 mai, le Musée de l’Elysée, à Lausanne, présente la première étude consacrée à l’ensemble de l’œuvre photographique de Philippe Halsman. Dans son important répertoire s’inscrivent plus de 100 couvertures pour le magazine Life, premier hebdomadaire d’actualité illustré uniquement par la photographie, et des portraits de personnalités emblématiques, comme Audrey Hepburn, Marilyn Monroe, Dalí ou Albert Einstein.

MUSÉE DE L’ÉLYSÉE Jusqu’au 11 mai

Avenue de l'Elysée 18 – 1014 Lausanne T. +41 (0)21 316 99 11


PARIS, HENRI CARTIER-BRESSON, l’Œil du siècle Jusqu’au 9 juin, le Centre Pompidou, à Paris, dévoile la première rétrospective du photographe français Henri Cartier-Bresson, dix ans après sa disparition. Plus de 350 tirages, films et archives personnelles offrent une lecture globale de l’œuvre de l’artiste, surnommé «l’œil du siècle». L’exposition souligne également l’engagement politique de l’artiste et son regard sur les grands changements sociétaux du XXe siècle. CENTRE POMPIDOU Jusqu’au 9 juin Place Georges-Pompidou – 75004 Paris T. +33 (0)1 44 78 12 33

Wagner, SEIGNEUR DE L’ANNEAU Non, L’Anneau du Nibelung n’est pas réservé aux wagnériens. Même si on a tout de même intérêt à aimer l’œuvre puisque, événement exceptionnel, elle est proposée dans son intégralité. Ce qui représente tout de même quinze heures de spectacle, réparties sur trois jours. Pour mémoire, ce cycle de quatre opéras inspiré de la mythologie germanique et nordique est une allégorie philosophique. Tournant autour du pouvoir – symbolisé par un anneau forgé avec de l’or volé et qui attise les convoitises des hommes et des dieux –, la tétralogie parle de la condition humaine. Dans ce qu’elle a de grand ou de lamentable. Une merveille, ici mise en scène par Dieter Dorn, sous la direction musicale d’Ingo Metzmacher. L’ANNEAU DU NIBELUNG de Richard Wagner, du 13 au 25 mai Grand Théâtre de Genève – Boulevard du Théâtre 11, Genève

L A RÈGLE DE Trois Extraordinaire reflet de la création chorégraphique contemporaine, la biennale de danse Steps propose, cette année encore, un programme exceptionnel. Ainsi, la soirée Notations, au cours de laquelle le Ballet de Zurich dansera, en première mondiale, trois pièces signées du Britannique Wayne McGregor, de l’Allemand Marco Goecke et du Zurichois Christian Spuck. Artistes virtuoses et intenses, ils célébreront, chacun à sa manière, la richesse de l’écriture et du langage corporels sur des partitions de Max Richter (Vivaldi Reloaded), d’Arnold Schönberg (La Nuit transfigurée) et de Philip Glass (premier mouvement de sa 8ème symphonie). De grands moments de poésie en perspective, donc.

Bâle DESIGN FUTURISTE

Avec Visiona 2, le designer danois Verner Panton propose une manière innovante d’habiller l’espace intérieur, qui prend l’aspect d’un vaisseau spatial futuriste. A voir à tout prix avant le 1er juin au Vitra Design Museum.

NOTATIONS Le 26 avril – Bâtiment des Forces motrices

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CHRONIQUE

PETIT MANUEL DU

Dark TOURISM Par Matthias Debureaux

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MISÈRE Depuis le succès de Slumdog Millionaire de Danny Boyle, des touroperators organisent des périples dans les bidonvilles de Bombay. Les townships d’Afrique du Sud et les favelas de Rio ou, encore plus pointu, les hutongs chinois se sont également ouverts aux visites organisées. Assurez-vous en amont que votre « slum tour » soit bien conduit avec la coopération des habitants et que les profits soient reversés à des œuvres de charité locales.

CHAMPS DE BATAILLE D’Alésia au Chemin des Dames, les champs de bataille demeurent la plus vaste source d’inspiration du dark tourist. Et même l’occasion de changer de continent, si l'on en croit le taux de fréquentation du grand cimetière d’Omaha Beach, qui appartient au territoire américain. Evitez cependant à tout prix le port illégal de décoration ou, comme il est également interdit aux abords des forêts de Verdun, de choisir ces sites pour pique-niquer.

NUCLÉAIRE Le succès des visites en minibus de Pripyat, la ville abandonnée près de Tchernobyl, ne se dément pas. Au mémorial de la paix d’Hiroshima, même pour les plus aguerris, les témoignages diffusés par les bornes audio des enfants victimes de la bombe nucléaire seront insoutenables. Depuis peu, les autorités japonaises

Les lieux hantés par la mort et la souff rance attirent toujours plus de curieux. Cette vogue touristique aurait pris son essor il y a 250 ans avec la découverte des ruines de Pompéi, ensevelie après l’éruption du Vésuve. Dernières

tendances du secteur et conseils éthiques pour ne pas sombrer dans le glauque. songent sérieusement à valoriser l’attraction touristique que représente la « no-go zone » de Fukushima, et prévoit l’implantation d’un village pour éduquer les nouvelles générations et recréer les emplois perdus.

GÉNOCIDE Au Musée du génocide khmer de Tuol Sleng à Phnom Penh, ancienne école et centre de torture, une pancarte enjoint aux visiteurs de ne pas sourire dans ce sinistre lieu de mémoire. Il faut également bien réfléchir avant de publier sur Facebook une note concernant ce type de lieu. Un enseignant vaudois a ainsi été licencié après avoir posté une photo de lui, hilare, devant la grille du camp d’Auschwitz. Pour « plaisanter », il tenait bien en évidence un paquet de nasi goreng (riz sauté à l’indonésienne). L’acteur de porno gay Jordan Fox a aussi provoqué un torrent d’indignations sur la Toile, pour une pose lascive qualifiée d’érotique prise à l’entrée de l’ex-camp de la mort. Rappelons que, ces dernières années, le niveau de fréquentation du site d’Auschwitz, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, a atteint celui de l’Acropole d’Athènes.

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COVER STORY

RE BEL Par Manon Provost | Photos Mikael Jansson

Des yeux revolver, un regard qui tue... Depuis trois ans, Ryan Gosling se distingue dans des rôles de gros bras sanguinolents, se couvrant de rouge hémoglobine. Radical et féroce, il nage avec appétence dans un bain de violence aux vertus soi-disant cathartiques. Purifi cation ou putréfaction? L’avenir le dira. Pour l’heure, le sex-symbol d’Hollywood, aujourd'hui devenu maître du crime stylisé sur grand écran, a décidé de passer derrière la caméra avec le tournage de son premier long-métrage, How to Catch a Monster. Un thriller fantastique dont la date de sortie est encore tenue secrète.

RY AN 58


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COVER STORY

« Je voulais être un homme. Je n’aimais pas l’idée d’être dépendant d’un emploi du temps et de ne pas choisir ce que je voulais. Etre un

enfant me rendait fou. »

E

n une vingtaine de films, Ryan Gosling a donné du fil à retordre à ses adversaires. Dans la bataille, il en a aussi pris pour sa pomme et l'affiche. Pour Only God Forgives (2013), la star montrait un visage tuméfié, écornant par la même occasion son image de sex-symbol. Versatile, il le prouve à chacun de ses films. Adolescent violent dans Le plus beau des combats (2001), néonazi juif dans Danny Balint (2001), prof drogué et à la dérive dans Half Nelson (2006), amoureux dévoué et fougueux dans N’oublie jamais (2004), expert en séduction dans Crazy, Stupid, Love (2011), l’acteur touche à tout, compose et ne fait l’impasse sur aucun rôle.

Certains grincent des dents, d’autres se frottent les mains. Gosling, lui, joue surtout des coudes, et il éclabousse.

A l’est d’Ontario, dans la paisible bourgade de Cornwall, Donna et Thomas Gosling font partie de la middle-class canadienne. Il travaille dans une usine de papier, elle est secrétaire. En novembre 1980, la famille s’agrandit. La petite tête blonde au regard azur se prénomme Ryan. Scorpion ascendant bagarreur, l'enfant se révèle être une forte tête et joue les trouble-fête. Rebelle, solitaire et hyperactif, il s’exprime plus aisément à la force des poings, allant jusqu'à défier d’un couteau ceux qui osent se frotter à lui. A l'époque, il a 10 ans, il est incontrôlable et sa mère, Donna, opte pour les cours à domicile. L'acteur se souvient: « Je voulais être un homme. Je n’aimais pas l’idée d’être dépendant d’un emploi du temps et de ne pas choisir ce que je voulais. Etre un enfant me rendait fou. C’est pour ça que je faisais n’importe quoi. » Pour canaliser sa colère, il danse, chante, fait le pitre au côté d’un oncle sosie d’Elvis Presley. Ces premières incursions sur scène lui donnent le goût du show. Se voyait-il déjà en haut de l'affiche ? L'ambition est suffisante pour le faire décoller vers la Floride et les Studios Disney. Au milieu des 17’000 postulants en culotte courte, Ryan gagne son passeport pour le plateau télévisé du célèbre Mickey Mouse Club. Pendant deux ans, il anime l’émission aux côtés d'une certaine Britney Spears

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et d'un dénommé Justin Timberlake, dont les ego sont déjà bien dessinés. Un peu en retrait et moins à l’aise dans ses Dr. Martens, l'expatrié se contente du fond de scène quand les autres briguent la première ligne. Mais le minot n’a pas dit son dernier mot. Lui qui se rêve star s’entraîne à ressembler à ses idoles.

Première étape : gommer son accent canadien, pas assez viril selon lui : « Je pensais que la voix d’un vrai mec devait sonner comme celle de Marlon Brando. » Finalement, c’est Dennis Hopper et son rôle de sociopathe dans Blue Velvet, de David Lynch, qui lui donnera son premier frisson, son premier coup de massue. Violant, provocant, voyeur, névrosé, pervers, le troublant personnage de Frank Booth, alias Dennis Hopper, ébranle l’âme du jeune Gosling, qui se projette dans des rôles similaires, se prend à rêver d’un corpsà-corps avec Isabella Rossellini. Dans la réalité, ce seront successivement Sandra Bullock (Calculs meurtriers), Rachel McAdams (N’oublie jamais), Kirsten Dunst (Love & Secrets), Michelle Williams (Blue Valentine), Carey Mulligan (Drive) ou encore Eva Mendes (The Place Beyond the Pines) qui lui donneront la réplique. Mais ce n'est pas encore assez. Ni ses rôles, ni sa nomination aux Oscars en 2008 pour sa performance dans Half Nelson n'étanchent sa soif de reconnaissance. Une reconnaissance espérée qui tarde. Jusqu’à Drive. Après trois ans d’un silence de mort, Gosling revient en 2011 avec l’adaptation cinématographique du roman de James Sallis, Drive. Le rôle du vengeur schizophrène, initialement destiné à l’acteur australien Hugh Jackman, tombe entre ses mains. Il a le temps, il a l'argent, il a l'envie. Sans hésiter, il saisit cette occasion de revenir sur grand écran. Une fois le contrat signé, il impose son réalisateur, le Danois Nicolas Winding Refn, et la directrice artistique Beth Mickle, avec laquelle il a travaillé en 2006 pour Half Nelson.

La trajectoire est esquissée, le film calibré pour marcher : un scénario minimal sur le destin d'un héros des temps modernes, un chevalier solitaire et sans nom – clin d’œil à Clint Eastwood dans The Man With No Name.


Cascades, truands, braquages, règlements de comptes, la virée dans les boulevards de Los Angeles tourne au rythme d'une bande originale neo-eighties bien ciselée. La sauce prend sur fond de giclées de sang millimétrées. Tout est chorégraphié. Pour la scène de l’ascenseur, dans laquelle Gosling fracasse littéralement le crâne de son adversaire, Refn fait intervenir le Français Gaspar Noé, réalisateur « trash » du film Irréversible. A quatre mains, ils diluent le temps de l'action, celui d'un pieux baiser entre Gosling et sa partenaire, Carey Mulligan, avant la bestialité du crime. En une scène se relaient l'extrême douceur de l'amant et la barbarie effroyable de l'assassin. La séquence est magistrale et finit de mettre en scène le retour pérenne de Gosling.

Alors, pourquoi s'arrêteraitil en si bon chemin ? Acteur, producteur, il vient de réaliser son premier long-métrage, un thriller fantastique baptisé How to Catch a Monster. Un projet d'envergure qui a pris toute la place. En mai dernier, absorbé par son film, il préférait bouder Cannes, la Croisette et la projection hors compétition de Only God Forgives pour poursuivre son tournage à Detroit. Cannes lui a-t-il déjà pardonné ? Réponse cet été, lors de la 67ème édition du festival présidée par Jane Campion, où Gosling aura peut-être sa place. —

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TALENT ÉMÉRITE

JEAN

Gunzburg de

Par Marie-France Rigataux Photo Sam Eugène

Docteur en sciences biologiques longtemps spécialisé dans le cancer, le scientifique

de renommée internationale

s'est engagé, depuis 2005, dans la résistance des bactéries aux antibiotiques. Rencontre passionnante avec l'un de ceux qui contribuent à faire avancer la science.

UN PARCOURS hors du commun

Dès l'adolescence, je me suis beaucoup intéressé à la gestion des ressources naturelles. J'ai souhaité intégrer l'Agro, une école d'agronomie à Paris, dans un département qui s'occupait plus spécialement d'écologie, où je me suis d'emblée passionné pour la biologie. Je suis ensuite parti à l'université, où j'ai passé deux maîtrises et pris conscience que je voulais faire de la recherche pour savoir comment fonctionnait le vivant. Grâce à l'un de mes professeurs, j'ai rejoint l'Institut Pasteur et me suis pris au jeu. J'y ai fait mes débuts avec une recherche très fondamentale: tout ce qui concernait le fonctionnement de la cellule, ce qui déterminait son devenir. Etude qui m'a amené à la recherche contre le cancer.

D'une recherche À L'AUTRE

Dans les années 1980, un laboratoire américain dirigé par Bob Weinberg, expert en cancérologie, m'a accepté à Boston dans son équipe. Une véritable pépinière de talents où j'ai énormément progressé. Trois ans extraordinaires, avant de rejoindre le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), où j'ai continué ma spécialisation. Après une vingtaine d'années, j'ai souhaité, à partir d'une maladie, essayer de trouver les médicaments et la façon de la guérir. En 2005, je me suis rapproché d'une toute petite société émergente, Da Volterra, qui excellait dans le diagnostic des maladies infectieuses. L'année dernière, environ 90’000 personnes aux Etats-Unis et 25’000 en Europe sont décédées d'infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques, soit plus que les victimes du sida dans ces pays. On réalise donc l'importance du travail sur la résistance aux antibiotiques.

DES RÉUSSITES particulières

Je peux citer, au tout début des années 2000, lorsque j'étais à l'Institut Curie, la découverte de quelques mécanismes intéressants, notamment sur la division de la cellule, avec son pouvoir de mobilité. Dans l'organisme, beaucoup de cellules sont immobiles. Lorsqu'elles perdent leur spécialisation, elles deviennent à nouveau capables de bouger et peuvent ainsi être à l'origine de la formation de métastases.

L'avenir

Je suis optimiste au vu de l'évolution de la recherche. Quand j'étais aux Etats-Unis, au milieu des années 1980, on commençait à parler de séquencer le génome, donc de décrypter tout ce qu'il y a dans l'ADN de nos chromosomes. Aujourd'hui, n'importe qui peut, contre un millier de dollars, savoir en moins d'une semaine ce que contiennent ses chromosomes. Ces découvertes fondamentales permettent, par exemple, de décrypter les défauts moléculaires à l'origine du cancer, ouvrant la voie à un diagnostic précis et à des thérapies ciblées potentiellement beaucoup plus efficaces. —

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PSYCHO

Folie

HÉRÉDITAIRE Par Gaëlle Sinnassamy | Photo Valentin Casarsa > Getty Images

En matière d’héritage,

on n’emporte pas toujours le gros lot. Car névroses, psychoses et autres traumas se transmettent, dit-on, de génération en génération. Appartenir à une lignée, un destin à vouer aux gémonies ?

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D

épression chronique, cauchemars ou échecs récurrents, et si c’était la faute de grand-tata Léontine ? Après avoir accablé ses procréateurs de tous les maux, voilà qu’on s’attaque au pedigree dans sa globalité. Tout comme les tares, les actes ressortiraient du legs inconscient. Tel est le postulat de la psychogénéalogie. A en juger par les rayons des librairies, qui regorgent d’ouvrages sur le sujet, nombreux sont les adeptes de la discipline. Son principe : relier l’origine de son mal-être à la vie de ses aïeux. Un torticolis persistant et inexpliqué ? La légende ancestrale ne chuchote-t-elle pas que l’arrière-grand-oncle de maman est mort pendu ? Une peur maladive des examens ? Peut-être un grand-père a-t-il, dans sa jeunesse, été jeté à la rue pour avoir échoué à sa maturité. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la médecine s’intéresse au phénomène, pendant psy de la génétique. Car au-delà de la caricature, il semblerait bien que les cadavres planqués dans le placard puissent se manifester chez les descendants des intéressés quelques cinquante ou cent années après les épisodes incriminés, et ce, sous des formes inattendues. Zoom sur un outil d’analyse qui s’attache à scier les branches viciées du passé pour mieux vivre au présent.

SECRETS D’HISTOIRE Difficile d’imaginer qu’un événement antédiluvien, dont on n’a, qui plus est, jamais eu connaissance, puisse être lourd de consé-

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HORLOGERIE

« Little Boxes », ECAL Joëlle Aeschlimann

Vouloir expliquer un poème est aussi vain que d'espérer découvrir le secret du temps en démontant une horloge. Michel Bazin 68


Boglioli veste MooRER gilet doudoune oRiAN chemise

Chavannes

TRANSPHERE SA ’14

COASTAL ROAD MAURITIUS - 2 P.M.


SÉLECTION HORLOGÈRE

Des vertes

et de L' ALLURE Par Fabrice Eschmann

L’innovation est le moteur de l’horlogerie suisse. Tant sur le plan de l’habillage que de la mécanique, ce printemps 2014 aura vu éclore quelques belles nouveautés.

L’

horlogerie suisse a deux parents : la tradition et l’innovation. S’il n'est pas utile de rappeler les origines de la première – qui trouve dans le paysanhorloger son image d’Epinal –, la seconde peut encore laisser plus d’un amateur dubitatif, voire perplexe. Dans un domaine où tout a été inventé depuis deux siècles – du moins le croit-on souvent ! –, que reste-t-il à chercher et à développer ? Et bien, tout. Contradictoires au premier abord, les termes « tradition » et « innovation » sont pourtant ici les ingrédients indissociables de l’immense succès des montres « Swiss made ». Installée sur un terrain ancestral mais toujours fertile, la R&D est l’engrais qui permet aux grandes maisons comme aux plus petites de proposer chaque année les nouveautés qui font le dynamisme et la vigueur de cette industrie.

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Que l’on considère l’habillage de la montre ou son mécanisme, les avancées technologiques présentées depuis la renaissance de l’horlogerie mécanique à la fin des années 1980 sont considérables. Les nouveaux matériaux – comme la céramique, le carbone ou le silicium – y sont naturellement pour beaucoup. Mais les inventions mécaniques ne sont pas en reste, preuve de l’extraordinaire vitalité des horlogers et des ingénieurs. Ce printemps des nouveautés horlogères fait la part belle à l’innovation, même si cette dernière n’est pas toujours révolutionnaire – mais le faut-il vraiment ? Les cadrans animés de Van Cleef & Arpels, l’incroyable technicité des mécanismes de Richard Mille ou encore l’improbable mouvement hybride de HYT nous font à chaque fois vibrer de plaisir et frissonner de curiosité. Vous trouverez ici de quoi assouvir cette dernière. —


Cartier

Montre Rotonde de Cartier Astrocalendaire

Pas une année, depuis 2008, sans que Cartier ne fasse sensation avec une grande complication. Et ce quantième perpétuel ne fait pas exception. Totalement inédit, il affiche trois cercles concentriques en arène permettant la lecture en un coup d’œil de la date, des mois et des jours de la semaine. Un nouveau visage qui a aussi nécessité des innovations techniques, comme un véritable cerveau mécanique à dents rétractables. Série limitée à 100 pièces en platine. Poinçon de Genève. CHF 201'000.–

Van Cleef & Arpels

Complication Poétique™ Midnight Planétarium Van Cleef & Arpels nous avait habitués à ses Complications Poétiques, mais cette pièce dépasse toutes les autres. Elle reproduit en miniature le mouvement de six planètes autour du Soleil – celles visibles à l’œil nu. Ainsi, la Terre, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne se déplacent conformément à leur temps de rotation réel : plus de 29 ans seront ainsi nécessaires à Saturne pour faire le tour complet du cadran! Quant à l’heure, elle se lit sur 24 heures grâce à l’étoile filante. CHF 243'000.– TTC


Gdynasties RANDES

partir à la rencontre de quelques familles ayant marqué l'histoire de la Suisse et dont les descendants Pour son premier numéro de 2014, Trajectoire vous propose de

jouent encore un rôle important dans le pays. Ce nouveau cahier, grandes dynasties suisses, est le premier d’une série qui vous sera proposée annuellement. Comment et quand ces familles sont-elles arrivées en Suisse? Quel rôle ont-elles joué au niveau politique ou religieux? Sontelles à l’origine d’une entreprise de renommée ? Dans quels domaines sont-elles actives aujourd’hui ? Se sontelles illustrées à travers les arts ou le sport ? Autant de questions que ces pages aborderont, sans oublier de donner la parole à un membre de la génération actuelle. Ce premier épisode est consacré aux familles Bordier, Knie, Stern et Turrettini.

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2014


DESIGN

DESIGN

NORD IQUE Par Manon Provost et Paul-Henry Bizon

Lorsque l'on évoque le design nordique ou scandinave, on pense immédiatement aux harmonies de teintes claires, au bois de teck, au blanc

flamboyant et aux lignes élémentaires. Le vocabulaire sobre et déli-

cat d'une philosophie de l'élégance qui tient en quelques mots : sobriété, fonctionna-

lité et accessibilité.

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N

jut, njut, njut... I-ke-a ! Selon le bon sens populaire, qui dit design nordique dit forcément Ikea. En quelques décennies, l'enseigne spécialisée dans le mobilier en kit a redonné du souffle à la décoration d'intérieur et porte l'attention sur un certain art de vivre nordique. Une beauté démocratique qui n'est pas sans rappeler – n'en déplaise à ses détracteurs – la vision originelle du design scandinave, énoncée dès 1889 par la Suédoise Ellen Key. Dans son essai La Beauté pour tous, l'écrivain féministe esquissait déjà la nécessité d'une dimension populaire et sociale du design, reprise par Gregor Paulsson en 1919, dans son ouvrage Pour de plus beaux objets usuels. A son tour, l'historien d'art revendiquait le besoin de se tourner vers une esthétique sobre, soignée et accessible, qui puisse s'appliquer aux objets de la maison et de la vie courante. Cette conception moderne et usuelle de la beauté, poussée par l'avènement de la société industrielle et de la standardisation, allait se concrétiser lors de la Grande Exposition de Stockholm, en 1930, et dans l'émergence du fonctionnalisme en architecture. Parmi les chefs de file de ce mouvement, on compte alors le Suédois Bruno Mathsson, le Danois Josef Frank, le Finlandais Alvar Aalto ou encore le Norvégien Jacob Jacobsen. Architecte, ébéniste, designer, ingénieur, dessinateur, tous donnent alors naissance à un design moderne que l'architecte américain Louis Sullivan résume en ces termes : « form follows function », de la fonction dé-

Lampe en verre Cosy in Grey d'Harri Koskinen, éditée par Muuto

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FINANCE

FAIRE PREUVE

d'imagination : Par Didier Planche

N

otre interlocuteur Robert Salmon (1935) constate avec regret que les pays européens voisins vivent la prospérité helvétique comme une insolence, et peut-être même comme une injustice. Jalousant la Suisse et la considérant parfois comme le bouc émissaire (idéal) de tous leurs maux, ils ont dès lors pour seul objectif de la déstabiliser, de la briser. De leur côté, les Helvètes, victimes de leur succès, ont trop tendance à se congratuler et à s'auto-satisfaire, en partie à cause d'un orgueil démesuré et d'une trop grande confiance en eux, empêchant toute remise en question permettant d'évoluer. Or, leur attitude, si elle perdure, se révélera vite suicidaire face aux pressions grandissantes de l'extérieur, qui dénotent des velléités de méchanceté et de vengeance. Il y a donc péril en la demeure. D'où la nécessité d'amorcer rapidement le changement, ne serait-ce que pour contredire le jugement sans appel de l'ancien conseiller fédéral romand JeanPascal Delamuraz (1983-1998), qui prétendait que « les Suisses se lèvent tôt, mais se réveillent tard »... Une formule devenue célèbre que Robert Salmon reprend volontiers à son compte pour exprimer son inquiétude quant à l'avenir de notre pays, où il vit de-

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Robert Salmon, l'ancien viceprésident et directeur général de la prospective stratégique du groupe L'Oréal, et Christopher H. Cordey, consultant en prospective stratégique, professeur en leadership du changement et fondateur du Sustainable Luxury Forum, tirent la sonnette d'alarme sur les dangers qui menacent la réussite de la Suisse, à travers leur ouvrage commun

« Heidi réveilletoi ! »

« Heidi réveille-toi ! La Suisse est-elle tombée dans les pièges du succès ? » Editions Slatkine, 96 pages (2014)


r e v o n n i

et se

puis de nombreuses années. L'heure du réveil de la Suisse a sonné. « Les atouts de la Suisse, expliquant sa réussite, sont certes considérables et de première importance dans la concurrence mondiale, explique l'ex-stratège du groupe L'Oréal. Ils reposent entre autres sur sa capacité d'innovation, sa compétitivité, son esprit pionnier ou encore sa gestion saine et prudente des affaires fédérales. En outre, la Suisse a la chance de se situer géographiquement au milieu de l'Europe, soit d'occuper une position centrale au sein des échanges économiques, et d'appliquer la neutralité, laquelle lui a permis d'échapper à des conflits mondiaux dévastateurs. Quant aux Helvètes, ils sont reconnus pour leur sérieux, leur ingéniosité, leur formation et leur grande capacité de travail. Soit autant de compétences et de savoir-faire à cultiver et même à optimiser davantage. Mais face aux dangers qui menacent le pays, il faut encore aller plus loin », estime-t-il.

ASSURER UNE PROSPÉRITÉ DURABLE En matière de comportement, l'auteur recommande à nos édiles et concitoyens de rester lucides sur les raisons du succès de la Suisse, tout en analysant ses faiblesses et les erreurs commises. Il les rend aussi attentifs au sentiment d’invincibilité qui conduit à sous-estimer les risques. De même, Robert Salmon leur suggère de ne pas viser toujours plus haut pour éviter de perdre le sens des réalités, et d'affronter les difficultés avec détermination pour ne pas sombrer dans l'immobilisme. « En ce qui concerne notre pays, il doit s'affirmer et se

réinv enter

défendre pied à pied pour maintenir sa prospérité. Sa riposte passe par un processus de décision plus rapide, en particulier dans le contexte de la mondialisation, que risque hélas de freiner trop de démocratie directe. Globalement, la Suisse vit sur ses succès d'antan et même actuels, mais ils ne constituent aucunement des acquis définitifs. Aussi, elle doit faire preuve d'imagination, se réinventer et faire évoluer les mentalités pour se maintenir sur le podium des pays privilégiés. Notre pays doit encore apprendre à communiquer sur ses points forts et mieux maîtriser la communication de crise », analyse le membre de l'Advisory Board de la World Future Society et auteur de nombreux best-sellers traduits en plusieurs langues (Sauvez demain, 21 Défis pour le XXIe siècle, L’Intelligence compétitive, Tous les chemins mènent à l'Homme, etc.). Selon lui, l'avenir serein de la Suisse passe par une vision holistique des risques, par la mise en place d'une prospective stratégique et par une nouvelle formulation de la prospérité, par exemple en basant la croissance sur la notion de durabilité. «Les pistes de réflexion doivent se focaliser sur l'innovation des concepts, comme la prospérité durable. Dans le même état d'esprit, la Suisse pourrait devenir un symbole et un exemple de laboratoire social, avec l'implication d'une nouvelle jeunesse motivée et volontaire. L'anticipation des risques constitue encore une nécessité pour réagir en amont et non plus en aval des situations et événements extérieurs», conseille Robert Salmon. Oui, réveille-toi, Heidi, avant qu'il ne soit trop tard ! —

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EN VOGUE

OSMIC trip Par Manon Provost

Au maniérisme des années 1950, le satellitaire

André Courrèges a préféré la coupe courte, la brillance du vinyle, l’intensité du blanc – ce « neuf absolu » comme le nomme Roland Barthes – et les formes géométriques. Sa robe trapèze et ses go-go boots sont devenues des icônes, qui évoquent pour toujours le dynamisme d’un style décontracté, lumineux et éternel. 130


OBJET CULTE – La Robe 100 Initialement limitée à 100 exemplaires, la Robe 100 connaît un tel engouement à sa sortie dans les années 1960 qu’elle devient une pièce maîtresse dans l’histoire de Courrèges, comme l’explique Jacques Bungert : « Elle a toujours existé. Elle est l’histoire d’un temps qui ne s’arrête jamais. Elle est pour moi la pièce symbolique de l’architecture de la maison. Pour nous, c’est une pièce pivot parce

qu’elle est indémodable. Elle est comme le sac Kelly d’Hermès. Elle est simple, elle est juste, elle est hyper bien proportionnée. Chaque couture a son sens : une libère le mouvement, l'autre permet que la robe ne se déforme pas, que l'on soit assis ou debout. L’aisance et la tenue sont primordiales. La Robe 100 raconte quelque chose. C’est un intemporel, un intangible. »

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LA SAGA D'UNE LÉGENDE

P

LE

RINCE...

Reportage et rencontres Paul-Henry Bizon

Palace de poche adoré des Parisiens depuis son ouverture en 1929, le Prince de Galles déroule sa vie singulière à l’ombre de ses illustres confrères, comme le George V ou le Plaza Athénée. Il n’a pourtant rien à leur envier tant son histoire a connu des heures glorieuses. Une élégante

mosaïque où se croisent Marlene Dietrich, Elvis Presley, Winston Churchill… et qu’on redécouvre avec bonheur depuis sa réouverture en mai dernier.

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© Benoît Linero

© Benoît Linero

G DE

alles


LA SAGA D'UNE LÉGENDE

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© Jean-Marie Pouzec – Elvis my happiness

n n’entre pas dans un palace sur la pointe des pieds. Pas plus qu’on n'y entre avec l’arrogance du parvenu. Il faut y pénétrer avec souplesse, d’un pas ample mais mesuré, simplement, c’est-à-dire avec l’assurance sophistiquée du naturel. On n’y vient pas pour se montrer mais pour participer. Les palaces sont des lieux d’élégance, de culture. Ce sont des livres d’heures, illustrés au fil des jours par le ballet des caractères, des personnalités. Rien d’élitiste ici, les palaces sont ouverts à tous, pour peu qu’on sache y vivre. L’épaisseur du portefeuille ne compte pas, seulement le goût du jeu, le plaisir subtil du théâtre. En cela, le Prince de Galles est un endroit unique à Paris, semblable au Raphael, avenue Kléber, une adresse discrète et spirituelle où aiment d’ailleurs se retrouver les artistes. Simon Rusconi, le nouveau directeur général, confirme cette singularité : « Le Prince de Galles est une

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« maison », dans le sens du mot tel qu'utilisé dans la haute couture ou à l’opéra : un écrin très intimiste où tous les gens – clients comme employés – se connaissent et jouent leur rôle. Ce n’est pas un hasard si le restaurant s’appelle La Scène. »

UN KING AU PRINCE La scène, justement. Nous sommes en 1958. Elvis Presley a tout juste 23 ans. Il est au sommet de sa gloire. Devant des dizaines de caméras et de fans en pleurs, tout roi qu’il est, il doit satisfaire à ses obligations militaires et embarquer pour l’Allemagne. Au cours de ses deux années de service, Elvis viendra trois fois à Paris et prendra toujours ses quartiers au Prince de Galles. Témoin de ces séjours, Jean-Marie Pouzenc, l’auteur de 50 Ans avec Elvis aux Editions Didier Carpentier et président d’Elvis My Happiness, raconte : « C’est le mardi 16 juin 1959 qu’il arrive pour la première fois à Paris, à la gare de l’Est, venant d’Allemagne. Le lendemain après-midi, à 16h30, Freddy Bienstock organise une conférence dans les salons du Prince de Galles. Le contact avec les journalistes est excellent et Elvis semble bien s’amuser. Il répond sans embarras à toutes les questions: – Ah ! Paris, quelle ville : tous ces cafés sur le trottoir et ces femmes qui n’ont pas l’air pressées… – Brigitte Bardot ? C’est la huitième merveille du monde !

Conférence de presse donnée par Elvis à son arrivée au Prince de Galles


© Jean-Marie Pouzec – Elvis my happiness

© Benoît Linero © D.R.

– Ce que je veux faire à Paris ? Me perdre dans la foule et m’amuser comme un gosse. Elvis va prendre goût à Paris. Il gardera toute sa vie un souvenir ému de ces quelques semaines passées au Prince de Galles, son refuge, son point de repère dans la capitale et ses plaisirs. JeanMarie Pouzenc poursuit : « En compagnie de ses amis, Elvis va surtout profiter des nuits parisiennes et le Lido deviendra l’un de ses points d’attache. Il prolonge parfois ses nuits avec toute l’équipe dans une petite boîte située rue de Ponthieu, le Ban Thue, jusqu’à huit ou neuf heures du matin. Il ramène ensuite tout le monde à l’hôtel et ne se lève qu’en fin d’après-midi, fait monter un petit déjeuner copieux et repart pour une nouvelle virée. » Les fans sont au rendez-vous et siègent avec bonne humeur devant l’hôtel. Le King joue son rôle, arrive en décapotable et s’amuse de tout. L’époque est à la fête.

« Ce que je veux faire à Paris ? Me perdre dans la foule et m’amuser comme un gosse. »

UN SYMBOLE DE MODERNITÉ

Il faut dire que l’histoire du Prince de Galles est étroitement liée à celle des fêtes parisiennes. Depuis les années 1850 jusqu’au début du XXe siècle, le quartier de l’Alma et la colline de Chaillot sont de vastes parcs champêtres qui accueillent quelques-uns des plus célèbres bals de la capitale, comme celui du jardin d’Idalie ou le bal Mabille, à l’emplacement actuel du 53, avenue Montaigne. Un esprit de légèreté et de mise en scène incarné par le surréalisme que l’on retrouve au Théâtre des Champs-Elysées, inauguré en 1913 par

Elvis Presley

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DESTINATION

Palette de peintre... Reportage Patrick Galan | Photos RĂŠmi Pillon

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Une destination constituée d'un archipel de plus de 300 îles à découvrir entre Polynésie et Nouvelle-Calédonie, des plages vierges à perte de vue, des cocotiers et du soleil toute l'année…

Le paradis a un nom : Fidji.

A

vant de partir pour les îles Fidji, apprenez les deux mots qui vous ouvriront toutes les portes : « bula » et «vinaka». «Bula» est aux Fidji ce que « Aloha » est aux îles Hawaii. Cela veut dire « bonjour, bienvenue, à votre santé », et même « je vous aime ». « Vinaka », c'est « merci », mais un merci chaleureux que l'on dit lorsque l'on reçoit aussi bien que lorsque l'on donne. « Bula » et « vinaka » n'ont de sens qu'accompagnés d'un sourire profond qui fait chaud au cœur et transforme un bonjour banal en un cadeau illuminant les journées.

COULEURS DES MERS DU SUD

© Rémi Pillon

Atterrir aux Fidji, c'est faire irruption dans un monde figé depuis des siècles autour de traditions immuables et dans un paysage où la beauté des îles de corail, peuplées de cocotiers et de silence, est un véritable conte de fées. Commencez votre périple par la découverte des deux archipels les plus connus des Fidji : les Yasawa et les Mamanuca. Les îles des Yasawa ne laissent pas indifférent grâce à un environnement volcanique unique et à une végétation exubérante. L’archipel des Mamanuca est la représentation même de la carte postale grâce à ses plages paradisiaques, sable blanc et eau translucide. Les dix heures de décalage horaire en été sont alors vite oubliées. A côté d'îles minuscules se nommant « Lune de Miel », « Rêve d'un jour » ou « Magic Island », se trouvent les grandes îles de Vanua Levu et l'incontournable Viti Levu, qui abrite les trois quarts de la population de l'archipel et où s'élève le mont Tomaniivi, culmi-

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