N°108 Finance et immobilier | Automne 2014

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Des rencontres, des opinions, de l’élégance

ÇA BUZZ À PARIS ! Marine Le Pen & Co HAUTE JOAILLERIE Les trésors de la Biennale VALENTINO Style intemporel

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éd-iTo Feuilletons « à varier »... Entre un président impassible et dégoulinant (26 août dernier, commémoration des 70 ans de la Libération de Paris), un Manuel Valls bafoué face à la désinvolture d’un Montebourg exalté, un Sarkozy virtuose du storytelling et adepte de la stratégie marketing d’Apple – l’attente pour mieux susciter le désir–, les facéties minutieusement préparées de Marine Le Pen, sans parler du brulot de l’ex première dame, et j'en passe... Cet été les feuilletons diverses et avariés nous auront tous tenu en haleine. Les prochaines saisons de Game of Thrones ou autre House of Cards n’ont qu’à bien se tenir ! Notre chère France voisine a trouvé en ses stars susnommées ses meilleures séries. Et oui, en politique ou autre domaine, qu’elle plaise ou déplaise, les stars intéressent. Observez cette « pikettymania » – déferlante venue des Etats-Unis transformant le bobo parisien en nouvelle vedette de l'économie mondiale –, ce cher Johnny, sortant entre 2 sauts (fiscaux) à Gstaad et St Barth un énième album « qui sera le dernier » foi de Laetitia et un Constantin, président du FC Sion qui fait valser ses entraîneurs au rythme de ses humeurs ! Alors, en attendant les prochaines saisons, nous sommes allés à la rencontre d’autres stars en demandant à notre spécialiste finance de rencontrer banquiers et professionnels de l’immobilier. Ils se sont montrés rassurants sur l'avenir en nous promettant des lendemains plus cléments. Nous avons aussi – fait rare – attrapé (hors défilés) le grand Valentino revenant sur ses années couture, et papoté, autour d’une tasse de thé en Normandie pendant le festival de Deauville, avec la surprenante Jessica Chastain, actrice flamboyante et singulière qui nous a parlé de ses films à venir et de ses projets. Des stars, encore des stars... A vous de juger qui sera votre préférée ! Pour ma part, et sans complaisance – si, si ! – j’ai fait mon choix en la personne de mon petit dernier. Il a repris le chemin de l’école tout seul et comme un grand, incognito. Une vraie star, vous disais-je ! Siphra M. 15


SOMMAIRE

F inance, immobilier... P. 90

26

OPINION

Marine Le Pen, Paris Hilton de la politique.

30

ÇA BUZZ À PARIS

34

PORTRAIT

Luc Besson, le mal aimé.

36

LA RENTRÉE DE MARIE-CÉLESTINE

Le guide de survie pour la rentrée.

40

PORTRAIT

La top Edie Campbell prend son envol.

46

PSYCHO

Les dessous du « conscious uncoupling ».

50

JEUNE TALENT

Doryan Emmanuel Rappaz, un virtuose né.

56

COVER STORY

Jessica Chastain fait son cinéma.

16



SOMMAIRE

64

HAUTE JOAILLERIE

Retour de la Biennale.

76

BENJAMIN COMAR

Chanel au firmament de la création.

90

DOSSIER SPÉCIAL

Les grands patrons de la place financière et immobilière répondent à nos questions.

110 BENTLEY MULSANNE

La quintessence des gènes britanniques.

116 VOUS AIMEZ ? (… NOUS, MOINS) Johnny, Cotillard ou Constantin.

123 MODE

Valentino voit rouge.

128 SHOOTING MODE La Belle et la Bête.

142 LA SAGA D’UNE LÉGENDE

Visite guidée à travers l’histoire légendaire du Normandy Barrière.

148 LES ESCAPADES DE LA RENTRÉE Bulles d'air.

156 BEAUTÉ

Histoire de « nez ».

166 DESTINATION

Se perdre au Sri Lanka.

Gagnants du concours Menuhin : Nathalie Feingold Rousseau (Chavannes-de-Bogis) Valeriya Berestneva (Bulle) Janet Ackermann (Genève)

Gagnants du concours Caran d'Ache : Bernard C. Perroud (Carouge) Tamara Morcillo (Genève) Maureen E. Smith (Crans Montana)

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La présente annonce est exclusivement publiée à des fins d’information et ne constitue en aucun cas une offre ou une recommandation en vue de l’achat de produits financiers ou de services bancaires. Elle ne peut être considérée comme le fondement d’une décision d’investissement ou d’une autre décision. Toute décision d’investissement doit reposer sur un conseil pertinent et spécifique. Le traitement fiscal dépend de la situation personnelle de chaque investisseur et peut faire l’objet de modifications. Les transactions portant sur les fonds de placement sont soumises à des lois et des dispositions fiscales dans différents ordres juridiques. L’investisseur est personnellement responsable de se renseigner sur les lois fiscales applicables et les dispositions en vigueur et de les respecter s’agissant de la souscription, de l’achat, de la détention, de la vente, de la restitution ou des versements résultant de fonds de placement. Les indications concernant des transactions sur les fonds de placement ne doivent pas être interprétées comme étant un conseil fiscal de la BCGE.

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Tirage vendu : 23’510 exemplaires Certification REMP 2013 Période de relevé : 01.07.2013 – 30.06.2014 Abonnés payants : 21’168 exemplaires

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Siphra Moine-Woerlen

COORDINATION GÉNÉRALE

Nicole Degaudenzi

PUBLICITÉ & RELATIONS PUBLIQUES

Olivier Jordan | o.jordan@promoco.ch

RESPONSABLE ARTISTIQUE Carine Bovey

RÉDACTRICE WEB

Andrea Machalova

STAGIAIRE

TIRAGE IMPRIMÉ 24’000 exemplaires

IMPRESSION Kliemo

DIFFUSION

Le magazine Trajectoire est diffusé en Suisse, principalement auprès de ses abonnés payants, représentant plus de 80% du tirage. Il est également vendu dans tous les kiosques Naville et disponible chez les médecins, avocats, notaires, dans les agences immobilières de Suisse et les hôtels 5 étoiles partenaires à Genève, Crans-Montana, Divonne, Lausanne, Montreux, Gstaad, Verbier et Villars.

Romane Langane

RÉDACTEURS CONTRIBUTEURS

Paul-Henry Bizon, Christine Brumm, Charles Consigny, Gil Egger, Fabrice Eschmann, Patrick Galan, Nathalie Koelsch, Andrea Machalova, Julie Masson, Didier Planche, Françoise-Claire Prodhon, Manon Provost, Gaëlle Sinnassamy, Marie-France Rigataux

RELECTURE & CORRECTIONS Adeline Vanoverbeke

COUVERTURE Ellen von Unwerth

©Trajectoire | La reproduction, même partielle, du matériel publié est interdite. Les pages « Event » n’engagent pas la rédaction. La rédaction décline toute responsabilité en cas de perte ou de détérioration des textes ou photos adressés pour appréciation.

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OPINION

M

ARINE NE VAUT PAS... [NDLR : MARINE LE PEN AU SECOND TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE EN 2017 ?

UNE HYPOTHÈSE CRÉDIBLE, SINON À CRAINDRE. LE MAGAZINE MARIANNE, PAS FRANCHEMENT CONNU POUR SES SYMPATHIES AVEC LA DROITE ET L’UMP, PLACARDE EN UNE DE SON ÉDITION DE FIN JUILLET : « SI L’ÉLECTION AVAIT LIEU AUJOURD’HUI, SELON UN SONDAGE IFOP, MARINE LE PEN SERAIT EN TÊTE DU PREMIER TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE ». POUR ENTRER DANS LE DÉTAIL, LA LEADER DU PARTI D’EXTRÊME DROITE, À FORCE DE DÉDIABOLISATION À OUTRANCE, SEMBLE AVOIR RÉUSSI SON OPÉRATION D’ADOUCISSEMENT PUISQU’ELLE RECUEILLERAIT 26% DES VOIX, TANDIS QUE SON RIVAL UMP, EN L’OCCURRENCE L’INAMOVIBLE NICOLAS SARKOZY, SE QUALIFIERAIT POUR LE SECOND TOUR AVEC 25% DES VOIX. LA POSITION DU PARTI GOUVERNEMENTAL, VOUS DÉSIREZ VRAIMENT LA CONNAÎTRE? EFFARANTE, QUEL QUE SOIT LE CANDIDAT EN LICE, LE PRÉSIDENT HOLLANDE POUR UN SECOND MANDAT OU MANUEL VALLS, POURTANT POPULAIRE : LES DEUX SERAIENT MÉCHAMMENT ÉLIMINÉS, AVEC 17% DES SUFFRAGES. PIRE ENCORE, LES ERRANCES DU GOUVERNEMENT ACTUELLEMENT AUX AFFAIRES ONT PERMIS À LA FILLE DE SON PÈRE DE PERCER PLUS NETTEMENT LORS D’UN SONDAGE IFOP RÉALISÉ POUR LE FIGARO LES 3 ET 4 SEPTEMBRE DERNIER : MARINE LE PEN ARRIVERAIT EN TÊTE DU SECOND TOUR ! FICHTRE… ÉVIDEMMENT, CE SONDAGE APPORTE DE L’EAU AU MOULIN AU FUTUR CANDIDAT SARKOZY REVÊTANT DERECHEF LES HABITS DE L’UNIQUE CANDIDAT SUSCEPTIBLE DE RAMENER UN PEU DE CALME DANS LA TEMPÊTE. QUE SE PASSE-T-IL CHEZ NOS AMIS LES FRANÇAIS ? MADAME LE PEN SERAIT-ELLE VRAIMENT PLAUSIBLE DANS UN RÔLE DE PRÉSIDENTE ? RÉPONSE AVEC CHARLES CONSIGNY… ]

26


UN

COUP DE CIDRE

Par Charles Consigny

Marine Le Pen, « je l'ai amenée par la main s'inscrire à Assas et je l'ai même eue comme étudiante. Elle est du même niveau que Nadine Morano ou Rachida Dati. Elle n'était pas si différente des autres jeunes. Elle écrit en phonétique, ses devoirs étaient dramatiques. » Cette phrase, ce n'est pas un adversaire idéologique du Front national qui la prononce : elle est de Jean-Claude Martinez, ancien membre du parti et ancien professeur de droit public à l'Université Paris-2 (Assas). Interviewé par le site branché Roads, ce candidat aux dernières élections européennes livre ce qu'il a sur le cœur, expliquant notamment que Marine Le Pen va devenir présidente de la République compte tenu de la baisse générale de niveau des responsables politiques. Pas sûr qu'il ne s'agisse que d'un propos aigre et réactionnaire. 27


OPINION

J'

[ Qui est-elle, sinon une femme

ai déclaré sur plusieurs antennes que le Front national était auparavant un parti de pourritures et qu'il était devenu un parti de guignols, ce que je maintiens. Hélas, il est arrivé en tête des dernières élections, et les récents sondages portent jusqu'à 45% la part de Français qui « pourraient » voter Marine Le Pen. On ne sait pas, au juste, ce qui pourrait les conduire à une telle extrémité, mais quelque chose me dit qu'il ne faudrait pas trop les pousser. Dans le schisme avec son père, l'héritière s'est montrée stratégiquement discrète ; mais, en 2017, il faudra compter avec elle, et pas qu'un peu, et je ne parle pas de 2022. Une relation singulière s'est tissée entre les Français et elle. Pour des millions de familles, elle est à la fois la bonne copine et Jeanne d'Arc. On en attend beaucoup. On espère qu'elle coupera des têtes. Elle seule incarne une petite révolution, et les Français aiment les révolutions, qu'ils préfèrent aux réformes. Marine Le Pen prétend défendre les pauvres, les Français de souche chassés de chez eux par les étrangers, les étudiants qui galèrent, les mères seules, les chômeurs, mais aussi les pêcheurs et les viticulteurs, les policiers qui ne peuvent plus faire leur job, les militaires qu'on rationne, les petits commerçants qu'on surtaxe, les personnes âgées qu'on cambriole et les jeunes filles qu'on harcèle en pleine rue et en plein jour. Tous ces symptômes existent : le Front national n'invente pas les problèmes qu'il se propose de résoudre par un mélange d'étatisme providentiel et d'exaltation nationale. On peut pourtant difficilement ne pas voir combien il porte un programme de réduction de la France, une vision camembert-béret de ce pays millénaire. C'est un tout petit parti avec des toutes petites idées et des toutes petites exigences qui se fait fort de remettre debout ce qui est encore l'un des plus grands pays du monde. Qu'est-ce que le Front national ? Un parti dont les deux seuls élus à l'Assemblée sont un avocat qui est la risée de tous les barreaux de France et une étudiante qui n'est là que parce qu'elle est la nièce

de la cheffe. Un parti dont le vice-président est justement le compagnon de cette même cheffe. Un parti dont le numéro 2 est un énarque vengeur dont personne n'a voulu ailleurs. N'a-t-on pas connu équipe plus apte à gouverner ? Où sont les écrivains, les chefs d'entreprise, les peintres, les geeks et les chercheurs ? Aucun créateur, artiste ou businessman digne de ce nom n'a rejoint le Front national : cela ne devrait-il pas interpeller ? Marine Le Pen est efficace en interview, un peu moins en débat, encore un peu moins en discours. Elle passe bien à l'écran, a le sens de la formule, du bon mot, elle semble sympathique et sincère. Mais, qui est-elle, sinon une héritière à qui on a servi sur un plateau une machine politique créée par son propre père ? Qui est-elle, sinon une avocate qui n'a jamais travaillé dans le secteur privé, ni même à son compte ? Qui est-elle, sinon une femme qui a toujours vécu et continue de vivre dans un château avec serviteurs et chauffeurs ? Est-elle vraiment fondée à prendre à son compte les souffrances des Français de souche chassés de chez eux par les étrangers, des étudiants qui galèrent, des mères seules, des chômeurs ? Songe-t-on sérieusement à confier à cette Paris Hilton de la politique la cinquième économie du monde ? Il y a, en France, beaucoup de gens qui ont du talent, de l'énergie, de la hauteur de vue et des idées, à droite comme à gauche – même si j'avoue les apercevoir plutôt à droite ou hors du champ politique classique. Il y a des gens qui connaissent l’histoire de la France et ont conscience de sa grandeur, des gens qui n'imaginent pas que présider aux destinées de ce pays revient à le parquer dans ce qu'il a de plus « touristique » (le camembert, les cathédrales, les bords de la Loire, la France selon le Front national). Il y a des gens qui ont une expérience du monde, du réel et de l'enchantement ; des gens qui ont voyagé, qui ont écrit, qui ont inventé. L'élection de Marine Le Pen en 2017 ou après serait une humiliation et un signe supplémentaire de notre déclin. —

qui a toujours vécu et continue de vivre dans un château avec serviteurs et chauffeurs ? Est-elle vraiment fondée à prendre à son compte les souffrances des Français de souche chassés de chez eux par les étrangers, des étudiants qui galèrent, des mères seules, des chômeurs ? Songe-t-on sérieusement à

confier à cette Paris Hilton de la politique la cinquième économie du monde ? ]

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ÇA BUZZ PAS MAL à PARIS !

LESPENSANTS... BIENPar Charles Consigny

L'

Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm produit depuis une trentaine d'années des économistes qui, n'ayant jamais mis un pied dans une entreprise privée et s'étant bornés à travailler plus ou moins pour l'Etat depuis leurs études, ne comprennent à peu près rien aux sujets qu'ils abordent. Ils développent une vision théorique de l'économie, laquelle, loin de ressembler à la réalité, nourrit les thèses déconnectées de leurs pairs responsables publics. Les élus subventionnés font valider leurs politiques par les intellectuels subventionnés, et ce monde fermé, du Vème au VIIème arrondissement de Paris, joue au socialisme avec l'argent des autres au nom de la justice ou de l'égalité. M. Piketty est un parfait exemple de ce système qui se mord la queue et ruine la cinquième puissance mondiale. Avec son gros livre sur le grand capital, Thomas Piketty expérimente sans l'avoir recherchée une des clés du commerce : l'exportation. Hélas, il vend un produit toxique, le socialisme, à un peuple pourtant intrinsèquement vacciné contre ce mal. Les idées dont M. Piketty est le relais ont produit en France un chômage de masse, une dette abyssale et une émigration sans précédent des jeunes diplômés. C'est avec ces idées qu'il remporte un succès de librairie et un succès idéologique dans un pays, les EtatsUnis, où leur non-application a permis de repasser sous la barre des 6% de chômage, d'avoir une économie dynamique, de créer Google, Facebook ou Apple et d'accueillir en quantité des cerveaux et des énergies venus de la planète entière. La Suisse, décidement plus précautionneuse, ne lui a pas vraiment demandé conseil pour arriver à moins de 3% de chômage. Que les inégalités se creusent, c'est un fait. Qu'il faille en passer par ce qui ralentit la France depuis trente ans pour les réduire, c'est une absurdité. Pourvu que les Américains, qui démontrent une remarquable capacité de régénérescence, ne s'y trompent pas et demeurent un pays libéral.

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« Les idées dont M. Piketty est le relais ont produit en France un chômage de masse, une dette abyssale et une émigration sans précédent des jeunes diplômés. La Suisse, décidement plus précautionneuse, ne lui a pas vraiment demandé conseil pour arriver à moins de 3% de chômage. »


M

adame Hidalgo n'est pas la pire des femmes politiques. Elle a probablement plus d'honnêteté intellectuelle que nombre d'autres, plus de sincérité, plus de souci de bien faire. Madame Hidalgo travaille beaucoup, et croit sans doute faire correctement son job. Pourtant, la maire de Paris est à la fois l'œuvre et l'artisan de ce qui a fait flancher la France. Apparatchik pur sucre, apparatchik comme seul le pays où l'on croit encore au communisme sait en produire, apparatchik comme il continue de s'en ébrouer par dizaines au Parti socialiste, Madame Hidalgo a été salariée, toute sa vie, de la puissance publique. Retraitée à 50 ans

de l'Inspection du travail, ce qui ne manque pas de sel, elle a passé la première partie de sa vie à contrôler le labeur des autres, avant de dilapider leur argent dans des politiques dispendieuses qui ont transformé la capitale

de la France en sublime ville morte, un peu comme Venise. N'hésitant pas à se servir directement dans les poches de ses administrés pour financer ses lubies, Madame Hidalgo a notamment doublé le montant des amendes de stationnement – de son propre aveu, pour renflouer les caisses de la Ville. Ce faisant, elle s'est assise sur un principe du droit qui veut que les sanctions servent à réprimer un comportement (et non à faire gagner de l'argent aux administrations...). Avant de le remplacer, Anne Hidalgo a été l'adjointe de Bertrand Delanoë. Elle était chargée, sans que cela déclenche un fou-rire national, « de l'égalité hommes-femmes et du Bureau des temps ». La mairie de Paris indique que ce bureau au nom poétique, qui fait tout de même un peu penser à 1984, « pilote des diagnostics des équipements et autres dispositifs municipaux, anime des concertations locales et formule des préconisations ». Autant dire que ce bureau ne fait rien mais coûte cher, ce qui explique l'intitulé alambiqué de ses missions. Quant à l'égalité susmentionnée, amis compatriotes de Marc Bonnant que j'admire, en quoi est-ce à une commune, fût-elle importante, de s'en préoccuper ? Il est toujours amusant de voir se décliner au niveau local des secteurs de l'action publique que l'on croyait réservés au niveau national – où ils sont, pour beaucoup d'entre eux, tout aussi inutiles. Tout ce qui est laid à Paris, tout ce qui est bruyant, tout ce qui est démagogique est l'œuvre de la mairie. Tout ce qui est beau, tout ce qui est moderne, tout ce qui est utile est l'œuvre du secteur privé. Même les Vélib', qui sont peut-être la moins mauvaise chose créée par Monsieur Delanoë, sont en réalité une proposition du groupe JCDecaux. Quant aux Autolib', on a rarement vu quelque chose d'aussi néfaste esthétiquement, et d'aussi peu nécessaire. Pour le reste : le Carreau du Temple, magnifique marché couvert dont la dernière version date du siècle dernier, a été rénové par l'équipe socialiste, qui en a fait une usine à gaz de démagogie, finançant et hébergeant toutes sortes de sous-cultures et de sous-œuvres absolument grotesques qui ne passent pas les frontières dudit Carreau ; le Centquatre, même type de lieu dit alternatif, alors qu'il n'est une alternative qu'à la viabilité et qu'il est en faillite ; Paris Plages, les berges, la place de la République, ou comment occuper les jeunes que ce crypto-bolchevisme a mis au chômage. « A Paris, il y a des impôts sur tout, on y vend tout, on y fabrique tout, même le succès », écrivait Balzac. Pas sûr que la deuxième partie de sa phrase soit toujours valable. —

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WHAT'S UP SWITZERLAND ? Par Gaëlle Sinnassamy

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Ici, on mange cru… ou on ne mange pas. Exit fours et poêles à frire car saumon, bœuf et daurade se dégustent exclusivement sous forme de tartare, de carpaccio ou de ceviche. « Le fil rouge est la cuisine crue ; toute la carte suit ce principe. La décoration aussi puisque nous avons privilégié l’utilisation de matériaux bruts tels que le bois, l’acier ou la pierre », explique Vincent Orain, l’un des deux fondateurs. Et, quand l’essentiel est là, on ne s’en lasse pas. Qui l’eut cru?

Chez Largo, on se sent comme chez soi. On déambule dans le concept-store de 600 m2, du salon à la chambre d’enfants en passant par la cuisine et le bureau, où sont mis en scène les coups de cœur d’A line Extermann et Xavier Schwab, les propriétaires des lieux, fans de meubles vintage et de jeunes designers émergents. Au sous-sol de la boutique, place à l’espace lighting. On y teste en conditions réelles les éclairages de son home sweet home en s’armant d’un iPad, installé dans le laboratoire de lumière.

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BON À SAVOIR Le shot anti-cuite | Une potion magique pour éviter les réveils douloureux postgueule de bois ? C’est l’invention de la start-up valaisanne Actidot. Une décoction à base d’aloe vera, de camomille, de menthe et de romarin. Son goût est discutable mais, après cinq rhum-coca, heureux celui qui s’en soucie. www.actidot.ch

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Exit le look Emmanuel Chain. Après les bars à vin, à tapas, à huîtres, à ongles, à chignons, voici les bars à sourcils. Pas question de se poiler. En effet, on n'y plaisante guère avec l’appendice touffu. En guise de préambule, une séance d’analyse de la forme du visage et du front ainsi que de la pilosité sourcilière, afin de définir la forme de sourcil idéale. Pour finir, épilation à la pince, à la cire ou au fil, en fonction. Indispensable mais moins sympa qu’un verre de merlot sur le zinc, rien à dire. THE BROW BAR

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Science

Que celui qui n’a jamais songé à changer radicalement de vie lance la première pierre. Une suggestion pour les doux rêveurs : devenir le David Guetta de demain. Avant de réserver ses billets pour Ibiza et de se décolorer les cheveux en blond platine, on file s’exercer à l’art du DJing à la VR-School de Lausanne, une école qui dispense des cours de mixage aux adultes mais aussi aux enfants, dès 8 ans… Au cas où, dans un éclair de lucidité, vous jugeriez avoir passé l’âge de taquiner les platines.

LE

VÉLO

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PORTRAIT

EDIE

Campbell Par Andrea Machalova | Photo Inez & Vinoodh

Cheveux couleur ébène, coupe mulet, teint diaphane, yeux azur perçants: la beauté particulière de la top britannique d’à peine 24 ans dérange, et c’est justement ce qui en fait une des mannequins les plus courues du moment. Sa british attitude décontractée, sa nonchalance à la Jane Birkin et son style garçon manqué ne passent pas inaperçus. A la différence de sa consœur et cadette Cara Delevingne, Edie Campbell aime entretenir le mystère autour de sa personnalité ; la célébrité l’angoisse comme un métro bondé. Cavalière de haut niveau, elle estime que « quitter une paire de chaussures à 4'000 livres pour chausser des bottes boueuses est le meilleur antidote à la folie de la mode »! A l’image d’une Stella Tennant, son charme envoûtant et glacial séduit les plus grandes maisons de couture. Tels des vautours affamés, les créateurs ont jeté leur dévolu sur le joli corbeau, trouvant en lui une source d’inspiration intarissable. Cet automne, Edie est partout: elle pose en famille pour Lanvin, murmure à l’oreille des chevaux dans une ambiance gothicomorbide chez Alexander McQueen et affiche une coupe graphique chez Bottega Veneta. Sandro, Hugo Boss et Zara se l’arrachent tout autant. Avec un tel nom et Sophie Hicks pour maman (ancienne styliste du magazine Vogue UK), la jeune Britannique était prédestinée à graviter dans les hautes sphères du monde de la mode. Repérée à 15 ans par le photographe Mario Testino, un ami de la famille, elle pose tout d’abord pour Vogue puis, trois ans plus tard, apparaît dans une campagne Burberry à côté de la célèbre Kate Moss. Sa carrière est lancée, le petit oiseau rebelle prend son envol. Karl Lagerfeld en fait sa mariée lors du défilé printemps-été 2012, elle clôture le défilé d’adieu de Marc Jacobs chez Louis Vuitton presque nue, le corps peint de la tête aux pieds. Fin 2013, elle est proclamée top de l’année aux British Fashion Awards. Un prix qu’elle reçoit avec beaucoup d’humour : « On donne peu l’occasion aux mannequins de s’exprimer. Peut-être que ce discours marquera la fin de ma carrière… » Que nenni ! —

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LITTÉRATURE Par Christine Brumm

{

}

À mettre directement dans votre malette

COUP

double

Sur une côte australienne, face à l’océan, entourée d’une dune rebutante et d’un jardin désorganisé, Ruth s’est accommodée, avec pour seule compagnie un duo de chats pépères, à une existence symétrique et routinière. Ses repères basculent la nuit où elle sent une présence insolite dans sa maison : un tigre furète dans le salon, Ruth en est convaincue, et il attend son heure. Autre surprise de taille, l’arrivée fortuite au petit matin d’une inconnue qui se dresse devant sa porte : Frida serait envoyée par le gouvernement pour seconder Ruth dans son quotidien. Drôle de femme, cette Frida. Massive, doucereusement intrusive, indéchiffrable. L’aide ménagère surgit-elle à point nommé pour soutenir une vieille dame dans son déclin ou est-elle liée à cet inquiétant visiteur nocturne ? Toujours est-il que Frida prend en main la vie de Ruth aussi sûrement que le tigre est en passe de revenir. Une tension ascensionnelle, troublante, émane des pages de ce roman que l’on ne repose qu’au dénouement. L’INVITÉ DU SOIR

Fiona McFarlane, éd. de l’Olivier, 269 p.

UNE FILLE

plombée

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OUVREZ LA CAGE À

l’oiseau

Alcide Chapireau est un homme de peu de mots, aux désirs doux, simples et mesurés. D’une première union radieuse mais éphémère sont nés deux garçons, Zac et Marcel, sur lesquels il veille attentivement. Advient le jour où Alcide rencontre Laura, une créature lunatique, aussi fascinante que détraquée. Sous son influence, il va se noyer dans la reddition pétrifiée de ceux qui vident le calice jusqu’à la lie. Ecrasé par une relation qui, loin de tenir ses promesses, devient calamiteuse, Alcide renoncera à l’essentiel. Il s’isole, se casse, est poussé à bout. Dans une riposte désespérée, il ôte la vie à celle qu’il ne supporte plus d’aimer. Et rend orpheline de mère l’enfant qu’ils ont conçue ensemble. Femme double, alternant humeurs généreuses et élans destructeurs, Laura attendait-elle de son homme un amour paroxystique, disproportionné à en être impossible à combler ? Quand Eric Fottorino explore un « territoire fragile », il en ressort un récit coup de poing, intimiste et bouleversant.

Mélanie, consultante, et Antoine, directeur des ventes, ont la trentaine arrogante, combative et affairée. Ils possèdent, grâce à de bons et loyaux crédits, un charmant appartement Rive gauche et une Golf fringante, dernier cri. Sans oublier quelques autres bagatelles coûteuses exhibées au nom d’un labeur acharné. L’heure de procréer pourrait donc sonner ; elle est pressée, lui ne l’est pas tant. Mais l’urgence est soudain ailleurs : Antoine est viré comme un moins que rien ; un comble, il se targuait de valoir beaucoup. Suite à ce coup de Trafalgar, sa vie va brusquement décélérer et atteindre le point mort. Tandis que le jeune chômeur remplit secrètement des feuilles blanches de milliers de petits carreaux noirs, sa compagne ronge son frein et manœuvre pour satisfaire sa soif de maternité. Embrouillé dans ces piteux simulacres, le couple se désagrège. Cependant, au sein de ce qui est devenu un champ de mines, Antoine va vivre une mutation profonde et opérer une étonnante volte-face.

CHEVROTINE

IL BOUGE ENCORE

Eric Fottorino, éd. Gallimard, 181 p.

Jennifer Murzeau, éd. Robert Laffont, 256 p.


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PSYCHO

P

ETIT DIVORCE ENTRE AMIS Par Gaëlle Sinnassamy | Photo Hanspeter Tribelhorn

Les épousailles ad vitam aeternam semblent désormais frappées d’obsolescence. Pour preuve, le divorce devient une formalité d’une plate banalité. Pour lui redonner ses lettres de noblesse,

Hollywood vient d’inventer le « conscious uncoupling ». Explications.

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A

près douze ans de bonheur sans nuages, la comédienne Gwyneth Paltrow a annoncé il y a maintenant quelques mois le terme de son union avec Chris Martin, le leader du groupe de rock alternatif Coldplay, sur son site Goop, dans un billet intitulé « Conscious uncoupling ». Un néologisme pompeux fruit de la cogitation psychanalytique d’un duo de médecins californiens, les docteurs Habib Sadeghi et Sherry Sami, pros de la thérapie conjugale. Depuis, les ex-tourtereaux, chacun menant officiellement sa propre barque, apparaissent plus proches que jamais, s’offrant des vacances sous les cocotiers en famille ou s’affichant régulièrement en binôme. Le détachement responsable, un nouveau concept marketing visant à mieux brander sa rupture ou un exemple à suivre pour aborder son divorce en mode best friends ?

HAPPY À TOUT PRIX Exit le temps où l’on n’inscrivait le mot fin sur le registre matrimonial qu’en dernière


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JEUNE TALENT

Doryan-Emmanuel

Rappaz

Interview Andrea Machalova Photo Fred Hess

Eclectique, caméléon, éternel curieux, tels sont les qualificatifs qui collent à la peau du

jeune pianiste-compositeur

Doryan-Emmanuel Rappaz. Musique à part, les passions, il les cumule : physique quantique, arts martiaux, jeux vidéo, automobile et horlogerie. En pleine préparation de son concert, il se livre en quelques mots.

La musique ?

Elle est entrée dans ma vie quand j'avais 15 ans et ne m’a plus jamais quitté. J’ai suivi quelques cours au conservatoire mais j’ai préféré la voie autodidacte, m’entourer de gens, de bouquins, de partitions et suivre mon instinct. A 17 ans, j’ai commencé la composition. Composer me donne la sensation d’exister.

ET ÊTRE joué ?

La première fois qu’on a joué une de mes pièces, j’ai eu la sensation de tomber dans le vide. Avec le temps, le vertige disparaît, la vie nous polit un peu les sens et le trac s’estompe, mais la passion reste intacte.

FACE À la critique ?

J’y suis très sensible, mais il faut savoir reconnaître la critique constructive. Il faut rester ouvert d’esprit et savoir écouter, sans se laisser détourner de son chemin et de ses convictions. Avec le temps, on essaie de se détacher un peu, on se crée une armure, mais une mauvaise critique blesse toujours autant.

Une icône ?

Beethoven est, pour moi, le dieu de la musique, mais celui qui me touche et m’inspire le plus est Rachmaninov. J’ai écouté ses concertos pour piano et ses symphonies des milliers de fois sans me lasser; à chaque fois, l’émotion revient.

Une œuvre QUI VOUS A MARQUÉ ? Le Clair de lune de Debussy. Elle m’a donné envie de commencer la musique classique.

Un projet QUI VOUS TIENT À CŒUR ?

En ce moment, je suis en plein dans les préparatifs du concert au Victoria Hall, le 14 octobre. Ce sera une soirée consacrée à mes œuvres, qui seront jouées par les 45 musiciens de la Camerata Armin Jordan, composée essentiellement des meilleurs musiciens de l’Orchestre de la Suisse romande. Un rêve qui se réalise ! Je tiens de tout cœur à remercier mon sponsor Byron Baciocchi Immobilier SA, sans qui ce projet n’aurait peut-être pas vu le jour.

L’avenir ?

J’aimerais que ma musique plaise et fasse plaisir aux gens, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Qu’elle les fasse rêver et leur donne des frissons. — L'INTÉGRALE DE L'ITV sur trajectoire.ch

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TALENT ÉMÉRITE

Didier

Pittet

Interview Andrea Machalova Photo Régis Golay > federal-studio.com

Il a voué sa vie entière à la science et n’en regrette pas une seconde. Il y a une vingtaine d’années, ce directeur du Service de prévention et contrôle des infections aux HUG révolutionne l’hygiène des mains en remplaçant le savon traditionnel par une solution hydro-alcoolique, dont il a généreusement livré la formule, sauvant ainsi des millions de vies dans le monde entier.

LE commencement

Pour Didier Pittet, l’aventure débute il y a vingt-deux ans, lorsqu’il comprend que c’est un mauvais respect de l’hygiène des mains qui provoque une grande partie des infections contractées au sein de l’hôpital. Or, il se rend compte que se laver les mains avant chaque intervention avec de l’eau et du savon est impossible car trop long. C’est alors que lui vient l’idée d’utiliser de l’alcool, connu pour ses pouvoirs antiseptiques et sa rapidé d'action. Avec le pharmacien William Griffiths, il perfectionne la formule, qui donne naissance au « Geneva Model » de l’hygiène des mains.

UNE ROUTE semée d’embûches

C’est une chose d’inventer une formule révolutionnaire, une autre de la faire entrer dans la pratique. En humaniste, Didier n’impose rien, il explique, éduque et sensibilise. « En vingt ans, nous avons complètement changé les pratiques d’hygiène des mains à Genève. Nous avons 80% d’observance, un taux excellent », se félicite Didier Pittet. Mais la force de la formule réside dans son universalisation. « L’utilisation de l’alcool a posé un grand problème à la communauté musulmane ; il a fallu démontrer que la solution ne pénétrait pas la peau pour qu'elle soit approuvée par la Ligue islamique mondiale. Aux Etats-Unis, les infirmières trouvaient qu’elle abîmait les ongles, les pompiers qu’elle favorisait le risque d’incendie », raconte le médecin.

Combat PERMANENT

« Depuis 2005, l’OMS m’a confié le mandat de propager la stratégie du geste qui sauve à travers le monde. Elle est aujourd’hui acceptée dans plus de 170 pays et plus de 17'000 hôpitaux. Mais la bataille n’est jamais gagnée, il faut continuer à restituer des mesures d’observance. Et puis il y a un énorme travail à faire en Afrique, notamment aujourd'hui avec l’épidémie d’Ebola, il faut établir des partenariats qui englobent l’hygiène mais également la sécurité des patients, en améliorant par exemple la stérilisation au bloc opératoire.»

L’avenir

A 57 ans, Didier Pittet n’est pas près de s’arrêter de travailler, au grand dam de sa femme et de ses six enfants. « Un énorme travail reste à faire en médecine préventive. Il faut que la médecine globale devienne plus humaniste, qu’elle lutte contre les inégalités sociales. Nous avons tous un capital santé qu’il ne faut pas dilapider ; soyons-en conscients pour le préserver et l’améliorer. » — Le geste qui sauve, Thierry Crouzet, éd. L’Age d’Homme, mai 2014, 164 p.

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L'INTÉGRALE DE L'ITV sur trajectoire.ch


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© Micaela Rossato

COVER STORY


MISS Par Manon Provost et Siphra Moine | Photo Ellen von Unwerth

Jessica Chastain est une beauté pure. Sa grâce et son charme

maquillent la nature d’une femme audacieuse.

Révélée au monde en 2011 dans The Tree of Life, elle s’avance à présent comme le visage céleste de la nouvelle vague du cinéma américain. Lors de la 40ème édition du Festival de Deauville, qui s’est achevée le 14 septembre dernier, l’actrice a reçu un prix d’honneur pour sa carrière. Trajectoire a eu le plaisir de lui poser quelques questions.

HASTAIN 57


COVER STORY

L

e mois de septembre est vivifiant en Normandie. La force du vent me pousse à parcourir la côte et ses merveilles. Honfleur et son petit port fleuri, Trouville et ses maisons à colombages, Deauville et ses célèbres « planches ». C’est d’ailleurs lors d’une balade sur cette illustre promenade de bois couverte de grains de sable déposés par le souffle normand que je croise une beauté rousse. Ce visage d’une délicate blancheur, encadré de boucles rondes et généreuses, il me semble le reconnaître. Je voyage dans mes souvenirs. Une succession d’images se dessine. Les rayons du soleil transperçant les feuilles d’un arbre planté dans un modeste jardin texan. Un enfant lové dans les bras d’une femme. Un baiser sur le petit front. Elle et lui tourbillonnent. Elle le serre. Elle, c’est Jessica Chastain. Inoubliable Mrs. O’Brien dans The Tree of Life, du discret Terrence Malick. Le cinéaste a su saisir la grâce de l’actrice. Une grâce qui semble ne plus l’avoir quittée, maintenant que je peux l’admirer arpentant les « planches ». Elle n’est pas sur la Côte fleurie par hasard. Nous sommes le 5 septembre, premier jour du Festival du film américain de Deauville. Jessica fait partie des dizaines de stars invitées. Sous le regard d’un jury francophone composé de Pierre Lescure – nouveau président du Festival de Cannes –, de l’acteur Vincent Lindon, du réalisateur Claude Lelouch et du cinéaste Costa-Gavras, président de cette 40 ème édition, les stars et les films « made in USA » vont défiler. Le soir, le rose poudré envahit le ciel. La couleur jurerait presque avec le red carpet. Mais le charme opère. Je reconnais Woody Allen, venu présenter son nouveau film, Magic in the Moonlight. Il se chuchote que James Cameron, invité d’honneur, pourrait briller par son absence. Des absents, il y en a toujours. Les regrettés sont honorés. Tels la légendaire Lauren Bacall et l’auguste Robin Williams, tous deux disparus en août dernier.

HOMMAGE À ROBIN WILLIAMS D’ailleurs, sans le savoir, l’inoubliable interprète du professeur John Keating dans Le Cercle des poètes disparus aura été le premier à aider Jessica dans sa carrière. Après le succès du film Hook, Robin Williams, ancien élève de la Juilliard School, crée une bourse d’études permettant tous les deux ans à un étudiant d’entrer dans cette prestigieuse école d’art dramatique new-yorkaise. Jessica fait partie de ceux qui ont eu l’honneur d’en bénéficier. Elle se souvient : « Nous n’avions pas beaucoup d’argent et la Juilliard School est une école assez onéreuse. Ancien élève, Robin Williams a généreusement mis en place une bourse. Et je l’ai obtenue. » Depuis, la belle a fait ses armes.

LA COURSE AUX ÉTOILES Elle est entrée dans la cour des grands. On se souvient encore de sa première apparition sur un tapis rouge. C’était dans un autre festival. Un autre tourbillon. Cannes, sa Croisette, ses palmiers, son faste, ses flashes. Dans sa robe jaune, Jessica Chastain a la timidité qui accompagne les premières fois. Mais personne ne remarque son émoi. Sa beauté fait diversion. Seul son sourire, généreux et entier, trahit l’exci-

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Š Ellen von Unwerth


Installation Spieglewächter par Michael Müller > Galerie Thomas Schulte, Art Basel in Basel 2014 | Photo Klass

Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile. Platon

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JOAILLERIE

B

De retour de la

iennale de Paris

Par Nathalie Koelsch

Sous la lumineuse verrière d’un Grand Palais métamorphosé pour l’occasion, la 27ème Biennale des Antiquaires a ouvert ses portes du 11 au 21 septembre 2014 sur une saison spectaculaire, portée par l’émouvante beauté des pierres précieuses, la

virtuosité de la haute joaillerie,

sans oublier la magie des œuvres d’art et des pièces anciennes des plus grands antiquaires. 64

I

ncontournable depuis plus de cinquante ans, cet événement rassemble à Paris des grands noms de l’excellence et du savoir-faire, invite les collectionneurs du monde entier à venir découvrir ses trésors, tout en déambulant dans les allées d’un somptueux jardin à la française. Inspiré par Versailles, le décorateur Jacques Grange a transformé le Grand Palais en un magnifique parterre fleuri orné de massifs découpés, de bosquets et de fontaines. Même la moquette, reprenant les motifs des allées de Versailles, guide les visiteurs dans le dédale d’un parc imaginaire. Répartis aux extrémités de la nef du Grand Palais, les joailliers, protégés dans un environnement de verdure, de treillages et de dentelles végétales, présentent leurs collections dans des décors qui leur ressemblent. Dans le secret le plus absolu afin de préserver l’effet de surprise, les grandes maisons ont imaginé et réalisé des collections aussi extraordinaires que singulières, qui expriment à elles seules toute la complexité et la diversité de la haute joaillerie. Alexandre Reza, Boucheron, Bulgari, Cartier, Chanel, Chaumet, Dior, Graff, Piaget, Van Cleef & Arpels se sont surpassés, défiant les lois de la physique et les codes existants pour donner naissance à des collections virtuoses. Trajectoire est parti à la découverte de ces créations d’exception, le temps d’un voyage au cœur de l’émotion et de la Biennale 2014.


CHANEL Dans un retour à l’insouciance des années 1920, Chanel Joaillerie célèbre le vent de liberté et d’excentricité qui a marqué le début du XXème siècle, en rupture avec les conventions. Gabrielle Chanel, rayonnante d’élégance et d’originalité, illuminait cette période si riche, entourée de ses amis, parmi lesquels Cocteau et Stravinsky, et s’inventait une vie mondaine. Brillante illustration de cette bohème, la collection Café Society incarne la liberté d’esprit, en écho à cette époque avant-gardiste et dispersée. Les diamants de Symphony inventent une brillante partition de lumière, sensuelle et rigoureuse, tandis que Jazz dessine une marqueterie pure et architecturée d’or blanc, de spinelles noirs et de diamants. Les volumes, les associations chromatiques inédites renvoient à la liberté chère à Gabrielle. Sous l’influence de l’abstraction graphique, Broadway trace des lignes pures et géométriques soulignées d’un trait d’onyx. Enfin, Sunset , comme un puzzle d’or et de diamants, dépositaire du célèbre camélia, associe les pièces éclectiques d’or rose, pavées de diamants, gravées de pétales de fleurs ou serties de diamants roses pour former une mosaïque inspirée.

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JOAILLERIE

BULGARI Véritable invitation au voyage, la collection de Bulgari plonge au cœur de la couleur et de l’Inde fascinante. Joaillier de l’exubérance chromatique, Bulgari rend hommage à la féminité avec sa collection Musa, composée de pierres lumineuses aux volumes sensuels. La taille takhti de ses gemmes emprunte les rondeurs voluptueuses des toits qui surplombaient les palais des maharajas. Douce au toucher, elle reflète la couleur, sublime la profondeur des pierres précieuses et ose les associations inédites. Tout en revisitant ses racines ancrées dans l’Italie antique, Bulgari célèbre ses 130 ans de création dans une palette de couleur radieuse et explosive où les tonalités, les formes et les tailles se marient avec une incroyable liberté et une élégance naturelle. Les galets d’émeraude se répondent, s’accordent et se mêlent aux rubis polis, tandis que les améthystes s’illuminent au contact des tourmalines roses et des spinelles rouges.

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GRAFF DIAMONDS Graff Diamonds, après quelques années d’absence, revient à la Biennale avec son talent, son sens théâtral, son goût pour l’exceptionnel et les diamants de couleur. Le joaillier anglais, qui a la réputation de posséder les plus beaux et les plus gros diamants, avec une prédilection pour les diamants de couleur, marque les esprits avec un collier composé d’un appairage de rubis inouï et un éblouissant collier «feuillage» composé de feuilles de diamants, de perles de saphirs et de trois extraordinaires saphirs sertis au cœur du feuillage pavé. Aussi classique que contemporain, Graff puise son inspiration dans toutes les cultures. L’esprit européen, influencé par le poids de l’histoire, les bijoux moghols, les pièces tribales africaines, l’Asie et ses traditions, ainsi que la nature et la végétation contribuent à alimenter le style Graff, prétexte aux plus belles associations de diamants.

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RENCONTRE JOAILLERIE

Chanel

Création au firmament

de la

A l’occasion de la Biennale des Antiquaires, Chanel Joaillerie a dévoilé sa nouvelle collection de haute joaillerie, « Café Society », ainsi qu’une vingtaine de pièces spécifiques. Cet ensemble de joyaux exceptionnels exprime avec brio toute la liberté créative et le savoir-faire de Chanel. Entretien

avec Benjamin Comar, directeur international de la joaillerie.

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Interview Françoise-Claire Prodhon | Photo Sarah Moon

La Biennale des Antiquaires est un rendez-vous incontournable pour la haute joaillerie. Qu’avez-vous exposé au Grand Palais ? Nous avons exposé notre nouvelle collection de haute joaillerie, « Café Society », ainsi qu’une vingtaine de créations réalisées spécialement pour la Biennale, soit 87 pièces. L’architecte Peter Marino, qui réalise toutes les boutiques de Chanel à travers le monde, a conçu un espace de 150 m2 pour présenter cet ensemble. Cette nouvelle collection de haute joaillerie semble marquer un tournant stylistique : il s’y exprime une grande maîtrise, une liberté créative absolue ; le répertoire des formes, des techniques, des matériaux utilisés s’est considérablement ouvert… C’est ce que nous souhaitions ! L’an dernier déjà, la collection de haute joaillerie « Sous le Signe du Lion » développait un nouveau thème mais demeurait figurative. Cette fois, nous nous sommes éloignés des icônes bien identifiées comme l'étoile, le camélia ou la plume pour aller vers des formes géométriques abstraites. « Café Society » est une collection qui raconte une nouvelle page de notre histoire et qui met en avant cette société brillante des années 1920-1930 à laquelle Gabrielle Chanel appartenait. C'est aussi un hommage à cette société cosmopolite et à son formidable élan de liberté et de modernité !


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HORLO

L

E MONDE SUR UN PLATEAU !

Par Fabrice Eschmann | Illustrations Carine Bovey

Voyager n’a aujourd’hui plus rien d’exceptionnel. Ni pour l’Homme, ni pour la montre. Mais si cette dernière a appris à bien résister aux

assauts de la vie moderne, elle a tout de

même dû s’adapter à cette caste d’élite que forment les globetrotters en tout genre.

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a montre est l’objet nomade par excellence. Au travail, au sport, en voyage, aujourd’hui, la montre-bracelet ne quitte plus le poignet. Mais si la science et la technologie ont su la rendre résistante, étanche et imperméable à tous les assauts de la vie quotidienne, elles n’ont pas réussi à la libérer de son lien géographique intrinsèque. Capable de faire le tour du monde sans entrave et pourtant prisonnière des fuseaux horaires : c’est le paradoxe des temps modernes… Les grands voyageurs, les femmes et les hommes d’affaires, les pilotes de ligne ou les globe-trotters forment une élite singulière dans le monde de l’horlogerie mécanique. Car non seulement ils exposent leurs garde-temps à tous les dangers mais ils leur infligent en plus des décalages horaires. Sans parler des exigences des uns et des autres en termes d’esthétique. Pour eux, les horlogers et les ingénieurs ont donc imaginé des objets à part : élégants mais discrets pour les managers soucieux de ne pas distraire leurs interlocuteurs ; racés et sportifs pour les aventuriers, qui font de la robustesse une exigence absolue ; utiles et fiables pour les professionnels du ciel, qui demandent de véritables instruments de cockpit. Trajectoire vous offre le monde sur un plateau…


Breitling for Bentley

GMT Light Body B04 Chez Breitling for Bentley, tout est dans le nom : « GMT » pour le système de réglage très simple du second fuseau horaire, « Light Body » pour le boîtier de 49 mm de diamètre ultraléger en titane et « B04 » pour le calibre de manufacture fabriqué dans les ateliers de La Chaux-de-Fonds. La fonction GMT se lit grâce à l’aiguille rouge supplémentaire en forme de flèche, laquelle se règle par la couronne en avant ou en arrière. De plus, 24 villes inscrites sur le réhaut permettent en tout temps de savoir l’heure qu’il est à travers le monde. Prix : CHF 12'670.–

Cuervo y Sobrinos

Historiador GMT En 1882, dans une Havane mondaine et cosmopolite, Armando Rio y Cuervo dirige la boutique d’horlogerie de son oncle Ramón. Héritage d’un autre temps, fruit d’un succès historique, la marque Cuervo y Sobrinos (Cuervo & Neveux) respire aujourd’hui la qualité suisse teintée de l’art de vivre des Caraïbes. Equipée d’un mouvement ETA 2893, la nouvelle Historiador GMT se pare d’un boîtier en acier inspiré d’un modèle des années 1950. La fonction GMT se lit sur un disque au centre du cadran ivoire. Prix : CHF 3'350.–

Harry Winston

Project Z8 GMT Le programme Project Z concentre chez Harry Winston toutes les dernières innovations de la marque, tant sur le plan technologique que graphique. La Z8 GMT est ainsi en Zalium™ – un alliage ultra-dur à base de zirconium – et est équipée d’un spiral plat en silicium. Côté design, elle affiche un cadran heures/ minutes excentré à 1h, un indicateur jour/nuit à 3h et un quantième à guichet à 5h. Au centre, un second fuseau rétrograde doté d’une aiguille en aluminium éloxé complète un visage tridimensionnel. Edition limitée à 300 exemplaires. Prix : sur demande.

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HORLO

Raymond Weil Freelancer

Un visage en arabesque, des diamants pour index, un mouvement automatique à cœur ouvert : la nouvelle Freelancer de Raymond Weil revendique une élégance discrète pour toutes les amoureuses de mécanique horlogère. Dotée d’une couronne en plaqué or rose, d’un cadran de 38 mm de diamètre et d’un fond en saphir, cette pièce est un compromis réussi entre haute horlogerie et luxe accessible. Prix : CHF 2’800.–

Baume & Mercier

Promesse Baume & Mercier ajoute une corde à son arc. Ou plutôt une « Promesse » à son catalogue. Sobre et élégante, raffinée sans être trop précieuse, la nouvelle collection lancée en juin dernier s’inspire d’un modèle historique des années 1970. Déclinée en 30 ou 34 mm de diamètre, équipée d’un mouvement quartz ou mécanique pour un total de 14 références, cette montre se distingue par sa lunette ovale. En acier et arborant un cadran nacre, le modèle choisi possède un mouvement mécanique à remontage automatique. Prix : CHF 3'100.–

Omega

Seamaster Aqua Terra 150M Master Co-Axial 34 MM Chez Omega, l’innovation profite à tous. Et à toutes. La nouvelle famille de mouvements Master Co-Axial, dotés de spiraux en silicium et capables de résister aux champs magnétiques supérieurs à 15'000 gauss, n’est pas uniquement destinée aux montres masculines. Le plus petit des nouveaux modèles Seamaster Aqua Terra, disponible en acier ou en version bicolore acier-or jaune ou acier-or Sedna, abrite le calibre 8520, un concentré de technologie. Etanche à 150 m. Prix : CHF 16'700.–


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DOSSIER FINANCE

CONFIANCE EN NOS BANQUIERS DOSSIER RÉALISÉ PAR DIDIER PLANCHE

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ire que les banques de la place financière suisse connaissent des heures difficiles, pour ne pas dire sombres, relève presque de l'euphémisme. Surréglementations tatillonnes et dispendieuses de surcroît, attaques frontales des Etats-Unis et de la France, entre autres, pour des différends d'ordre fiscal, ou encore pressions obsédantes de l'Union européenne pour rejoindre le concert des nations en perdition... Chaque jour que Dieu fait apporte son lot de contraintes, que les banquiers suisses s'attellent à résoudre avec détermination. Car, plutôt que de baisser lâchement les bras face à l'adversité, ils redoublent d'ingéniosité et de savoir-faire pour repositionner le « core business » et la valeur ajoutée de leurs enseignes respectives, dans l'optique de servir toujours mieux une clientèle particulièrement exigeante. L'adversité, c'est bien connu, offre au moins l'opportunité de se surpasser et d'innover pour progresser. Et, dans ce registre, nos banquiers excellent. L'histoire du secteur bancaire suisse l'a démontré à maintes reprises.

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L'INTERVIEW DE NICOLAS PICTET P

résident en exercice de la Fondation Genève Place Financière, le banquier Nicolas Pictet s'exprime sur l'évolution de la place financière suisse, toujours autant appréciée des clients et investisseurs suisses et étrangers, mais aussi observée de près par les places financières internationales qui, quelque part, jalousent son dynamisme... Associé-gérant de Pictet & Cie depuis 1991, Nicolas Pictet s'occupe actuellement des ressources humaines de la banque ainsi que des questions de conformité juridiques, fiscales et de risques. Il a également la responsabilité des filiales asiatiques et des succursales en Italie. Nicolas Pictet est encore vice-président de l'Association suisse des banquiers privés, membre du comité de son conseil et associé délégué à l’Association de banques privées suisses. Avocat, il a été admis au Barreau de Genève. Si j'affirme que tout va plutôt mal pour la place financière suisse, que me répondez-vous ? Certes, elle est confrontée à de nombreux défis, mais elle bénéficie aussi d'atouts considérables, comme un système solide et efficace ainsi qu'un savoir-faire reconnu. Preuve en est, le fait que Genève et Zurich se situent dans le top 10 du classement des places financières globales. Toutefois, nous ne devons pas nous endormir, mais plutôt réfléchir à toutes les mesures à mettre en œuvre pour renforcer notre position. Il en va de la santé de toute l'économie de notre pays. Quelle est votre analyse concernant les projets de lois sur les services financiers (LSFin) et les établissements financiers (LEFin) ? La nécessité de nous adapter au droit européen de la protection des investisseurs n'est pas contestée. En revanche, gardons-nous de tout perfectionnisme néfaste. Cette remarque s'applique surtout aux dispositions proposées relatives aux prétentions de droit civil des investisseurs, car elles pourraient conduire à une forme de justice d'exception pour le secteur bancaire. On pense notamment à l'introduction d'actions collectives, ou « class actions », dont les dérives ont été maintes fois dénoncées, même aux Etats-Unis. L'accord FATCA est entré en vigueur tout récemment. Ses répercussions sur la place financière suisse, et donc genevoise, seront-elles dommageables ? Concrètement, l'accord FATCA conclu entre Berne et Washington impose aux institutions financières suisses de détecter la présence de contribuables américains. L'application de ce système engendre des coûts considérables à toutes les banques du monde entier. Nous devons cependant abandonner le régime spécial négocié par Berne pour le régime adopté par toutes les autres places financières. L'échange automatique d'informations est quasiment adopté dans les esprits, si ce n'est dans les faits, alors que la majorité des acteurs financiers et ban-

caires s'y opposaient farouchement auparavant. Comment expliquez-vous un tel retournement de situation ? Quand on fonctionne dans une industrie globalisée et qu'on exporte ses prestations, on ne peut être une île au milieu du monde. Nous devons le comprendre et cesser de rechercher des solutions comprises de nul autre comme la « Weissgeldstrategie ». En ce qui concerne l'échange automatique, le Conseil fédéral devra faire preuve d'une attention particulière dans le choix des Etats avec lesquels il entrera en négociation. La Confédération ne devrait notamment pas se hasarder à échanger des renseignements fiscaux avec des pays où la sécurité du droit n'est pas considérée comme suffisante par les principales places financières concurrentes. Il faut rechercher des alliés et une politique commune, sans oublier la question de l'accès au marché. Justement, où en est-on avec l'accès au marché pour les prestataires suisses de services financiers, sachant qu'il s'agit d'une priorité en termes de calendrier, car il représente un objectif stratégique majeur ? L'un des enjeux majeurs pour les intermédiaires financiers helvétiques réside bien dans la possibilité d'un accès au marché. Suite à la crise de 2008, on constate l'émergence d'une nouvelle forme de protectionnisme, caractérisée par une volonté des Etats de récupérer la plus grande partie possible de l'épargne disponible. Pour illustrer ce propos, on peut citer les nombreux textes légaux adoptés par l'Union européenne sous les divers acronymes MiFID II, EMIR, UCITS, etc. En ce qui concerne plus particulièrement MiFID II, la législation prévoit que la fourniture de services financiers aux clients privés par des établissements de pays tiers, dont la Suisse, doit être subordonnée, ou non, à l'existence d'une succursale sur place. Il en découle que, dans un premier temps, la Suisse devra rechercher des solutions bilatérales avec les autorités des principaux Etats membres de l'UE, sur le modèle de ce qui a déjà été fait avec l'Allemagne. Certains avis autorisés parlent de consolidation et de repositionnement de la place financière suisse. Dans quel sens et pour répondre à quels desseins ? Dans une période de changement, il faut comprendre que la place financière suisse est un tout et que de sa santé dépend celle de toute l'économie. De plus, notre compétitivité dépend d'une multitude de facteurs, dont il faut avoir conscience et qu'il faut chérir. Si nous devons nous adapter aux standards internationaux, veillons à ne pas nous tirer une balle dans le pied avec des mesures nuisibles à notre capacité concurrentielle. A cet égard, il semble essentiel de procéder à un toilettage de notre législation, sur le droit de timbre par exemple, et de sensibiliser nos autorités aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Notre principal ennemi, c'est nous-mêmes... —

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DOSSIER FINANCE

BANQUE JULIUS BAER & CIE SA Date de création : 1890 Masse sous gestion au 30 juin 2014 : 274 milliards de francs Effectif total : plus de 5'500 collaborateurs

Giovanni M.S. Flury, membre du comité exécutif, responsable du marché suisse

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iovanni Flury est diplômé de HEC Lausanne et titulaire d’un Senior Executive Programme de la Harvard Business School. Il bénéficie de plus de trente ans d’expérience, acquise notamment auprès d’UBS, de Banco di Lugano et de Julius Baer. Il dirige le marché suisse de la Banque Julius Baer depuis janvier 2013. Les marges des banques, en particulier dans la gestion de fortune, s'amenuisent, notamment à cause des coûts liés aux multiples réglementations. Pour tenter d'inverser la tendance, le nouveau modèle d'affaires bancaire passe-t-il, entre autres, par une meilleure valorisation de l'Advisory ? Notre objectif principal est et restera la protection du patrimoine de nos clients, laquelle détermine le développement de notre modèle d'affaires. Nous offrons une approche d'investissement solide et une gestion active des risques. Notre approche se base sur une architecture ouverte en termes de produits et services, qui nous permet de proposer les meilleures solutions en fonction du besoin de notre clientèle, mais également différents niveaux de tarification selon leur profil. Nos clients choisissent ainsi en toute connaissance des conditions tarifaires selon le mandat et le suivi qu'ils désirent. Notre typologie de clientèle souhaitant de plus en plus un accès direct aux spécialistes des marchés et une plus grande proactivité, notre équipe Investment Advisory répond à cette demande. La fin du secret bancaire et l'échange automatique d'informations déstabilisent la clientèle du Private Banking. Quelle approche avez-vous mise en place pour leur redonner confiance ? Nos clients nous confient leur patrimoine depuis des générations par souci de confidentialité, mais de nombreuses autres valeurs déterminent l'importance et l'attrait de la place financière suisse. Pour n'en choisir que quelques-unes, je citerai la qualité de service,

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l'expérience – Julius Baer célébrera d’ailleurs ses 125 ans l'année prochaine – et le professionnalisme associé à la performance. Chez Julius Baer, notre approche en architecture ouverte nous permet d'éviter les conflits d'intérêts et de sélectionner les meilleurs produits. Les signaux sont d'ailleurs très bons ; pour preuve, l'apport net de fonds de nos clients s’est établi à 7,5 milliards de francs d'argent frais en 2013 et les actifs sous gestion s'élevaient à 274 milliards de francs à fin juin. C'est plutôt rassurant, je crois ! Votre établissement développe-t-il une activité dans la philanthropie et comment percevez-vous l'avenir de ce segment d'investissement ? Vous soulevez deux points distincts. Tout d'abord, notre propre activité philanthropique via la Fondation Julius Baer, qui est au cœur de nos préoccupations, en tant qu'acteur conscient de sa responsabilité sociale. Le peuple suisse a une forte culture en ce domaine: on compte une fondation pour 650 habitants en Suisse, contre une pour 3'000 aux Etats-Unis et une pour 5'000 en Allemagne. Afin de mieux répondre aux besoins des fondations et organisations philanthropiques, nous avons commandé la première étude en Suisse romande sur la gestion du patrimoine des fondations, qui paraîtra en fin d'année. Cet outil illustrera les meilleures pratiques dans le domaine et servira de base pour le développement de solutions et services à fournir. En termes de solutions durables, les investisseurs sont aussi à la recherche de la maximisation de leur performance, tout en maintenant un niveau de risque approprié. Les recherches démontrent que les sociétés qui font preuve de transparence, de prospective, et agissent de manière durable ont plus de succès. La philanthropie et l'investissement responsable, en tant que segment d'investissement, sont désormais plus qu'un trend : ils sont un critère essentiel à intégrer dans toutes les stratégies de placement. —


BALOISE BANK SOBA

Date de création : 2000 (rachetée par Baloise Group) Actifs sous gestion en 2013 : 43 milliards de francs (Baloise Asset Management) Effectif total : 294 collaborateurs Danièle Felley, responsable Suisse romande Baloise Bank SoBa, membre de la direction

D

anièle Felley est entrée au Credit Suisse à Genève en 1994 comme cheffe de la succursale de Chêne-Bourg. Quatre ans plus tard, elle a été choisie pour assumer les fonctions de directrice et Head of Financial Planning Center Romandie de Credit Suisse Private Banking. En 2003, elle a été nommée responsable de Credit Suisse Division Private Banking à Lausanne, une place occupée jusqu'en 2008. Puis, elle a été engagée par Baloise Bank SoBa en tant que responsable Suisse romande et membre de la direction. Ses fonctions vont de l'implantation et du développement des activités bancaires à la gestion de la rentabilité et des contrats de rémunération en passant par le développement du cross-selling auprès de ses collègues de l'assurance. Les marges des banques, en particulier dans la gestion de fortune, s'amenuisent, notamment à cause des coûts liés aux multiples réglementations. Pour tenter d'inverser la tendance, le nouveau modèle d'affaires bancaire passe-t-il, entre autres, par une meilleure valorisation de l'Advisory ? Nous développons actuellement une nouvelle approche et effectuons une refonte totale de notre offre. A compter du mois de janvier 2015, notre clientèle pourra choisir ses services librement et en toute connaissance de cause dans une palette très diversifiée allant du conseil exclusif, mais payant, à la prestation « self-service », nettement moins onéreuse. Les gestionnaires de patrimoine sont effectivement confrontés à de très grands défis ! D'un côté, l'influence des coûts à cause des multiples et contraignantes réglementations de type FATCA et échange automatique et, de l'autre, une diminution importante des revenus due à une compétition de plus en plus féroce ainsi qu'au changement de comportement de la clientèle. Aussi, les acteurs qui voudront jouer à l'avenir un rôle moteur dans la gestion patrimoniale devront se concentrer sur

leurs points forts et offrir une plus-value claire, en fonction de la typologie de la clientèle. Cela implique une différenciation importante du service proposé en fonction des besoins de chacun. La fin du secret bancaire et l'échange automatique d'informations déstabilisent la clientèle du Private Banking. Quelle approche avez-vous mise en place pour leur redonner confiance ? La mise en place d'une stratégie de l'argent propre est bien sûr au centre de nos préoccupations, avec toutes ses conséquences, comme l'augmentation de la sensibilité aux prix. Heureusement, comme notre établissement n'a jamais été actif auprès des clients étrangers, nous n'avons pas eu à prendre de mesures particulières. Cela dit, Baloise Bank SoBa a déjà anticipé cette mutation en offrant une transparence complète sur les frais: depuis janvier 2014, nous recréditons à notre clientèle toutes les rétrocessions. Votre établissement développe-t-il une activité dans la philanthropie et comment percevez-vous l'avenir de ce segment d'investissement ? Le domaine de la philanthropie est en plein essor. D'une part, il permet aux nouveaux donateurs entrepreneurs ayant fait fortune rapidement de rendre à la société une partie de leurs gains et, d'autre part, il permet d'élaborer une nouvelle relation de confiance entre le client et son banquier, qui, ainsi, ne porte plus son « costume de vendeur de produits à forte marge ». C'est pourquoi Baloise Asset Management cherche continuellement de nouvelles possibilités d'investissements durables car, avec 43 milliards de francs sous gestion, elle est un des plus grands Asset Managers de Suisse. Cependant, il faut toujours savoir si les produits offerts répondent aux réels besoins des clients, tant en termes de conviction profonde que de rentabilité. —

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DOSSIER FINANCE

BANQUE CANTONALE DE GENÈVE Date de création : 1816 Actifs sous gestion en 2013 : 19,3 milliards de francs Effectif total : 707 collaborateurs

Blaise Goetschin, CEO de la Banque Cantonale de Genève

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laise Goetschin a eu une carrière riche chez Credit Suisse: en 1985, il est Deputy Vice President, Capital Markets à Zurich, puis à New York, avant d’être cadre du département Corporate Banking ; dès 1990, il devient membre de la direction CS Corporate Finance puis, trois ans plus tard, il est chargé de l'activité Corporate Finance, sociétés privées pour l'ensemble de la Suisse. En 1995, il est nommé chef du Service des finances de l'Etat par le Conseil d'Etat du canton de Vaud puis, de 1998 à 2000, il dirige la banque Fiduciary Trust International, à Genève. Blaise Goetschin préside la direction générale de la Banque Cantonale de Genève depuis le 1er octobre 2000. Les marges des banques, en particulier dans la gestion de fortune, s'amenuisent, notamment à cause des coûts liés aux multiples réglementations. Pour tenter d'inverser la tendance, le nouveau modèle d'affaires bancaire passe-t-il, entre autres, par une meilleure valorisation de l'Advisory ? A nos yeux, la véritable gestion de fortune s'exerce par le mandat discrétionnaire, qui crée une relation réellement qualifiable de « private banking ». L'exécution fidèle du mandat – et les responsabilités qui l'accompagnent – est précédée d'un échange préparatoire intense entre le client et son banquier personnel. Ceux qui exercent leur métier de gérant à un haut niveau sont déjà en tout point conformes aux exigences bureaucratiques entrant en vigueur actuellement. Pour le cœur du métier, la sur-réglementation n'apporte rien de bien utile aux clients et, comme toute ingérence étatique dans l'exercice des métiers réglementés, elle entraîne un flot documentaire aussi volumineux que peu efficient par rapport au but recherché. Les banques qui préserveront la qualité totale de service et placeront le client au premier rang de leurs activités quotidiennes maintiendront leurs marges. La dépersonnalisation,

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l'offre standardisée, le manque de discipline de gestion seront sanctionnés par les « trip advisors » financiers… La fin du secret bancaire et l'échange automatique d'informations déstabilisent la clientèle du Private Banking. Quelle approche avez-vous mise en place pour leur redonner confiance ? Les banques, comme toutes les entreprises, ont un besoin fondamental de sûreté du droit et de sécurité juridique. Les règles doivent être connues d'avance, souveraines, limpides et inscrites dans les grands principes démocratiques de l’Etat de droit. Comme les derniers événements subis par les banques ne répondent pas à cette logique, nous assistons à une criminalisation souvent injuste des agents bancaires. Le rapport entre le citoyen et l'administration fiscale, les méthodes employées comme l'échange d'informations ou l'impôt anticipé, entre autres, relèvent exclusivement du politique. Les banques ne sont donc qu'indirectement concernées par le système choisi. En revanche, elles sont en mesure de s'adapter à toute formule administrative retenue, si on leur en donne le temps. Votre établissement développe-t-il une activité dans la philanthropie et comment percevez-vous l'avenir de ce segment d'investissement ? Nos clients fortunés comptent sur notre banque pour gérer les portefeuilles confiés, les conseiller dans le domaine immobilier ou les aider à financer, acquérir ou vendre une entreprise. Comme c'est déjà beaucoup de complexité, nous en restons là. En matière de décisions « philanthropiques », la plupart de nos clients étant déjà très au clair sur leurs intentions, ils ne souhaitent généralement pas recruter des « intermédiaires » supplémentaires pour leur stratégie de donation. —



BELLES MÉCANIQUES

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G Par Gil Egger

ÈNES

Le petit matin embrumé dégage un parfum subtil que seule l’habitude nous permet de détecter. Il n'en va pas autrement pour les sensations que procure la nouvelle Bentley Mulsanne. Elles se dévoilent avec délicatesse au fur et à mesure que l'on fait connaissance.

L

e formalisme d'une fiche technique, même rédigée dans la langue de Shakespeare, ne suffit pas à confirmer le caractère de pure anglaise exprimé par la Bentley Mulsanne. Il vaut mieux en parler avec un connaisseur, un propriétaire, si votre chemin en croise un, ou un spécialiste aguerri. La tradition se retrouve tout entière dans les choix, à la fois techniques et artisanaux.

seur. Ne citons pas sa puissance, largement comptée, pour ne retenir que le couple fantastique de 1020 Nm. Si ces références ne sont pas votre fort, un premier démarrage vous démontrera sa capacité à mobiliser immédiatement les ressources nécessaires pour confirmer un tempérament étonnamment sportif. Il est vrai que ses 5,50 m de longueur et sa forme aux arrondis suggestifs font davantage penser à une berline que l'on confierait à un chauffeur. Détrompez-vous : cette Mulsanne se conduit, on ressent même du plaisir à son volant. La transmission sur les roues arrière et la gestion parfaitement sereine de la traction confèrent une agilité qui surprend en regard des dimensions. Cette voiture se voue à son maître, elle n'est pas dessinée pour attirer les regards ; d'ailleurs, sa silhouette fait se retourner les passants par sa fluidité et son allure intemporelle, non par une exagération formelle, qu'elle laisse à d'autres. Le privilège du journaliste automobile réside dans les règles qu'il se fixe : par exemple, celle de ne pas respecter la sagesse qui émane d'une voiture. Nous pouvons donc confirmer aux futurs acquéreurs que la

BRITANNIQUES Sous le capot se cache le V8 à deux turbos, de 6 litres trois-quarts. Un bloc en aluminium qui bonifie une architecture conçue à son origine en 1959. Il a été entièrement repensé ; il affiche d'ailleurs 15% de consommation et d'émissions de moins que son prédéces-

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BELLES MÉCANIQUES exaucer le moindre de ses désirs. Mais a-t-il conscience de contribuer à la création d’un véritable objet de collection ? Une dizaine d'heures de polissage parviendront à faire briller comme il se doit le métal des seuils et des rebords de fenêtres. Les professionnels du cuir connaissent la différence entre la peau de la vache et celle du taureau. Des échantillons de plus de 100 variétés demanderont un peu de temps avant la prise de décision. Le travail à la main côtoie les technologies de pointe, comme le découpage des tôles au laser. Pour le conducteur, l'écran tactile, les commandes vocales, la liaison avec ses appareils mobiles et une sonorité révélant la beauté de ses morceaux de musique préférés lui procureront la satisfaction que le modernisme apporte. Bentley a réussi le tour de force de combiner la tradition avec ce que notre époque fait de mieux. — Mulsanne cache un volcan sous ses airs de noblesse. Avec l'attention qui convient à sa taille, les routes sinueuses et les cols escarpés s'avalent goulûment. Le châssis répond à la perfection, prouvant des capacités que l'on ne devine pas au premier abord. Le V8, de pure souche britannique, semble posséder un souffle inépuisable, seules certaines autoroutes permettront de s’approcher des limites, frôlant les 300 km/h. En laissant s'égrener les kilomètres et le temps, des images floues des courses mythiques où apparurent, et gagnèrent, des Bentley passent furtivement, comme les six victoires aux 24 Heures du Mans, dès les années 1930. Les doigts effleurent les commandes, celles très instructives de l'écran tactile. A l'arrière, la trappe entre les sièges abrite la bouteille de champagne réfrigérée et deux flûtes en cristal soufflé et ciselé à la main. Le regard scrute le bois ornant les portes. Avec un peu d'attention, il remarque facilement la symétrie. Les menuisiers professionnels qui consacrent leur talent à Bentley taillent dans une seule pièce d'une essence précieuse les deux décors, de gauche et de droite. Ainsi, la veine plus sombre que vous observez près de vous se retrouve au même emplacement de l'autre côté. La tablette qui fait face aux fauteuils des passagers répond au même soin : le dessin des veines du bois est identique dans les deux cas. L'artisanat de haut niveau se distingue dans toutes les étapes de la confection de la Bentley Mulsanne. Jusqu'à la signature manuscrite sur le moteur de chaque voiture, révélant le nom de celui qui l'a mis au point. Conçue en Grande-Bretagne, la Mulsanne doit tout à Crewe, sa patrie. Dans ses gènes, on retrouve les anciennes Brooklands, les Arnage, devenues rares objets de collection. Ornant la proue, la petite sculpture reprenant l'initiale exprime une fierté légitime. Un bras malencontreux passerait-il par là qu'elle se rétracterait en un clin d'œil, témoignant de l’attention particulière portée à la sécurité. Assis quelques instants avant de démarrer, nous nous souvenons d'un détail: la confection complète d'une Mulsanne demande cinq cents heures. Avant de saisir le volant, nous nous remémorons le fait qu'il faut deux jours pour en coudre le cuir. Survient alors un grand sentiment de respect. Certes, le client peut exprimer et voir

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L

Valseur mille temps à

Par Julie Masson

e verbe haut, le sourire discret, le regard franc. Christian Constantin n'est pas de ceux qui se laissent marcher sur les pieds. Qui suit l'actualité sans même s'intéresser véritablement au sport le sait : il change d'entraîneur comme de sous-vêtements. Un meneur de jeu engagé au FC Sion a peu de chances de tenir une saison entière, tant la patience du boss du club fait défaut face au manque de résultats. Il aime la victoire et le clame, il la veut, exigeant de chacun, joueurs compris, qu'il prenne ses responsabilités. « J'ai horreur de la défaite et des gens qui glandent », justifie sans détour cet ancien gardien de Ligue nationale A qui, s'il le pouvait, rechausserait les crampons pour aller distribuer, au besoin, quelques coups de pied bien placés. Sa valse à mille temps n'est pourtant pas du goût de tous. A l'image de Stéphane Grichting, dans les colonnes du Nouvelliste, de nombreux professionnels du football lui reprochent de ne pas laisser s'installer de dynamique dans l'équipe. Ses coups de sang et licenciements express l'ont d'ailleurs fait connaître aux quatre coins du monde. En 2012, le magazine britannique World Soccer le plaçait en tête du classement des présidents les plus fous d'Europe, alors que France Football suivait en lui attribuant le titre d'« Helvète Underground ». Pas très glorieux ! Les titres et les classements, Constantin s'en moque ; il ne lit même pas les articles le concernant. Encore et toujours, il ne se concentre que sur son but ultime, la victoire sur le terrain. Et, pour gagner, pas de quartier. Sa phrase fétiche, « Tu te démerdes », a fait le tour de la Suisse romande, portée notamment par l'humoriste Yann Lambiel, qui a fait de Constantin l'une de ses imitations fétiches. Le Valaisan de 57 ans n'en prend d'ailleurs pas ombrage. Quand Darius Rochebin lui demande, dans une interview pour Pardonnez-moi, s'il est un tyran et un dictateur comme le prétend la presse, il répond avec humour que cela donne de la matière à l'imitateur. Fair-play... Derrière une image d'homme fort et bourru se cache un gentil garçon touché par le décès de sa mère alors qu'il n'avait qu'une douzaine d'années ou par la volonté sans limites d'un sportif handicapé participant à l'Ironman au côté de son papa. Mais Christian Constantin, qui trouve que « tout est bonnard dans la vie », aime aussi rigoler et fait preuve d’un grand sens de l'autodérision. Le public le sait et ses admirateurs se pressent par milliers, chaque année, au repas de soutien du club valaisan pour y savourer

L'emblématique président du FC Sion irrite, exaspère ou alors suscite une admiration sans bornes. Entre le calme placide dont il fait preuve pendant ses interviews-fleuves et ses coups de sang de bord de terrain, Christian Constantin aurait surtout tendance à faire sourire... la prestation scénique d'un président qui s'auto-caricature en s'amusant comme un gosse. Né dans une famille où le travail avait une place prépondérante, Christian Constantin ne recule devant rien. « Si on me dit de déplacer la tour Eiffel, je demande où la mettre ! » se plaît-il à lancer pour illustrer sa force de caractère et sa volonté. Après un apprentissage de dessinateur en bâtiment, Constantin ouvre son propre bureau d'architecture à l'âge de 21 ans. Motivation et travail sans relâche ne tarderont pas à porter leurs fruits, son entreprise étant devenue un acteur majeur de l'architecture romande. Comme quoi, la fidélité, ça paie. A méditer, cher Christian. —

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Installation Neïl Beloufa > François Ghebaly Gallery, Art Basel in Hong Kong 2014

Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. Marcel Proust

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V

alentino, symbole d’une

époque

Par Andrea Machalova et Siphra Moine

© Cathleen Naundorf

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RENCONTRE MODE

Valentino Garavani est à la haute couture ce que la mode est à la France. On ne peut évoquer le nom du

créateur italien sans parler du rouge Valentino, de sa collection blanche dédiée à Jackie Kennedy, de ses robes de mariée fabuleuses portées par les plus grandes stars, de la dolce vita, de son accent à couper au couteau comme de sa classe éternelle. Valentino est le dernier créateur d’une époque où la haute couture avait encore toutes ses lettres de noblesse.

V

alentino n’aime pas les interviews, trop abstraites à son goût. Il ne répond pas aux questions, il semble même ne pas les entendre, préférant parler de sujets qui l’animent. « Je suis parti au bon moment. Avec la récession, j’aurais été profondément attristé de voir toutes ces robes invendues. Et puis, les années 80 reviennent à la mode et, lorsque je vois mes créations de cette période, j’ai envie de vomir », tranche-t-il. Bien qu’il se soit retiré du monde intrépide de la haute couture depuis maintenant six ans, on sent encore brûler dans son regard l’instinct créatif, une passion qui ne s’éteindra jamais. Ce n’est cependant pas dans les coulisses d’un défilé qu’on a pu le croiser, mais par hasard au détour d’un verre au Gstaad Palace, où Valentino aime passer les débuts de soirées enneigées. Comment lui en vouloir d’être absent ? Ses créations portent l’empreinte d’une magie onirique, d’une légèreté bohème, d’une élégance divine. Dès son plus jeune âge, Valentino désirait habiller les plus belles femmes du monde. « Enfant, j’étais dans la lune. Ma mère me

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© Lorenzo Agius

disais « tu es un rêveur », j’étais attiré par les magazines, les films, les belles robes », confie-t-il. Un rêve qu’il décide de réaliser à 17 ans en partant s’installer à Paris.

LA DOLCE VITA Année 1960, le temps est à la fête. Edith Piaf chante Non, je ne regrette rien, Fellini tourne La Dolce Vita à Rome. Le film deviendra le symbole d’une époque et d’une société désirant croquer la vie à pleines dents pour oublier les horreurs de la guerre. Rapidement, la Via Veneto de la capitale romaine se convertit en centre névralgique de la vie mondaine, où acteurs italiens et starlettes hollywoodiennes gravitent autour des cafés à la mode, des hôtels de luxe et des kiosques à journaux proposant toute la presse internationale. C’est dans ce cadre-là, après s’être formé à la prestigieuse Ecole de la Chambre syndicale de la couture parisienne, qui a notamment vu défiler André Courrèges et Yves Saint Laurent, que Valentino fonde en 1959 sa maison de couture. Elizabeth Taylor, Brigitte Bardot ou Audrey Hepburn y font la connaissance du jeune créateur. C’est sur la terrasse d’un café que


© Kevin Tachman

« Il n’y a que le rouge qui puisse concurrencer le blanc et le noir. Lorsqu’une femme porte du rouge, on ne voit qu’elle. » Valentino Garavani

Valentino en 5 dates 1932 Naissance de Valentino le 11 mai à Voghera, dans le nord de l’Italie. 1960 Il crée sa maison de couture en partenariat avec Giancarlo Giammetti. 1969 Jackie Kennedy commande six pièces de la Collection Blanche qui lui est dédiée, faisant connaître Valentino au niveau international. 2002 La maison Valentino est rachetée par le groupe Marzotto SpA. 2008 Le créateur se retire après un dernier défilé organisé en janvier au Musée Rodin.

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EN VOGUE

Laetbelle la bête Beautés sauvages à la classe indomptable, regards de panthère, crinières de lion... Le vestiaire de la rentrée, loin d’être bestial, est élégant à l’envi et un brin osé. Vous allez l’apprivoiser !

Photos Johann Sauty Stylisme Pascale Hug Tony Harel Amanda > Agence Demoiselle Models Maquillage et coiffure Yvann Jaggi Post-production Aurélio Lasprovata Réalisation Siphra Moine-Woerlen Remerciements au Bongénie Grieder et tout particulièrement à Claudia Torrequadra Lui : Ensemble Tom Ford Elle : Robe Balenciaga Chaussures Alexander Wang

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Robe Valentino Chaussures Alexander McQueen

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Lui : Smoking Zegna Chemise Zegna NĹ“ud et pochette Tom Ford Chaussures Tom Ford Elle : Robe Valentino


LA SAGA D'UNE LÉGENDE

La saga

N

du

ormandy

Reportage et rencontres Paul-Henry Bizon

Premier palace de Deauville ouvert en 1912, le Normandy Barrière, avec ses colombages régionalistes, incarne à

lui seul l’esprit balnéaire à la française.

Un hôtel de légende où se retrouve, depuis plus d’un siècle, tout ce que le Bottin mondain compte de capitaines d’industrie, d’écrivains, de cinéastes ou d’acteurs, venus profiter des lumières douces et du bon air de ce bout de littoral surnommé «la Côte fleurie».

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LA SAGA D'UNE LÉGENDE

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uillet 1913. Deauville. Rue GontautBiron. Arthur Edward Capel, dit Boy, vient de stationner sa Rolls-Royce Silver Ghost devant la nouvelle boutique de sa maîtresse, la jeune modiste en vogue Gabrielle Chanel. Quelques élégantes s’y croisent, se saluent, échangent les dernières nouvelles. On voit passer Etienne Balsan, l’actrice Jacqueline Forzane, le caricaturiste Sem, la baronne de Rothschild, la marquise de Noailles, la duchesse de La Rochefoucauld, Colette, Marguerite Moreno… qui s’attardent devant les vitrines avant de gagner la terrasse de La Potinière. Le monde se tient en équilibre, prêt à basculer vers la modernité. Dans un an, l’Europe s’embrasera et s’embourbera dans la glaise des Flandres. Ce qu’écrira d’ailleurs Apollinaire, venu en reportage pour couvrir la saison culturelle avec le peintre André Rouveyre, dans un de ses Calligrammes : « Le 31 du mois d’Août 1914 / Je partis de Deauville un peu avant minuit / Dans la petite auto de Rouveyre / Avec son chauffeur nous étions trois / Nous dîmes adieu à toute une époque / Des géants furieux se dres-

saient sur l’Europe / […] / Et quand après avoir passé l’après-midi / Par Fontainebleau / Nous arrivâmes à Paris / Au moment où l’on affichait la mobilisation / Nous comprîmes mon camarade et moi / Que la petite auto nous avait conduits dans une époque nouvelle / Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs / Nous venions cependant de naître. » Mais, pour le moment, tout est calme. Comme le dira plus tard Coco Chanel : « Un monde finissait, un autre allait naître. Je me trouvais là, une chance s’offrait, je la pris. J’avais l’âge de ce siècle nouveau et c’est à moi qu’il s’adressa pour son expression vestimentaire. » Dans les mœurs comme dans les toilettes, le corps se libère. L’époque célèbre l’athlète, l’aventurier, le sportif, la mécanique, la vitesse… même les femmes se « garçonnisent », raccourcissant leurs cheveux et portant tweed et jerseys. La belle société prend l’air dans les stations balnéaires, ces destinations nouvelles qu’elle a dotées de casinos, de thermes et de champs de courses pour tromper son ennui.

LA MODE DES BAINS DE MER Comme Biarritz ou Dinard, Deauville fait partie du panthéon des villes balnéaires qui jalonnent les 4'000 kilomètres du littoral français. Elle y occupe même une place de choix. Bourgeoise, mondaine, musicale, cinéphile, hippique… qu’importe l’adjectif que l'on choisit pour la qualifier, un mot d’esprit, signé de l’une de ses figures tutélaires, le poète Tristan Bernard (1866-1947), reviendra toujours pour l’évoquer : « J’aime Deauville parce que c’est près de Paris et loin de la mer ! » Un trait plein d’humour qui en dit long

Clint Eastwood et Sondra Locke, septembre 1980

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Francis Ford Coppola, septembre 2011

Ursula Andress en 1970


Coco Chanel, devant sa boutique au Normandy

Errol Flynn en 1953

Winston Churchill

Barack Obama en 2011

Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée en 1966

sur le rapport étrange qu’entretenait la société de l’époque avec les bains de mer. Si le concept de station balnéaire nous est devenu totalement familier, c’était loin d’être le cas pour l’homme européen de la fin du XIXème siècle, qui faisait preuve d’une grande méfiance vis-à-vis de l’eau de mer. Comme le raconte Rafael Pic dans son passionnant livre L’Europe des bains de mer paru aux Editions Nicolas Chaudun, « c’est pourtant son potentiel thérapeutique qui poussa le docteur Olliffe, médecin du duc de Morny, à lui indiquer le site privilégié de Deauville en 1858. La vérité est que cet argument sanitaire compta très peu dans la construction de ce fleuron balnéaire et Morny préféra miser sur l’engouement pour les courses de chevaux et les jeux d’argent. » Des attractions qui, combinées à l’avènement du chemin de fer puis de l’automobile, firent bientôt de Deauville le « XXIème arrondissement de Paris ». Et, au regard de la richesse des saisons culturelles, où se produisaient les Ballets russes et les orchestres Colonne ou Pasdeloup devant un parterre digne du Théâtre des Champs-Elysées, on comprend que Deauville semblait en effet plus près de Paris que de la mer !

« J’aime Deauville parce que c’est près de Paris et loin de la mer ! »

Tristan Bernard

LE NORMANDY, TOUJOURS DE SON TEMPS

Le grand air, la mode, les loisirs culturels et sportifs… en quelques années, Deauville convainc la belle société parisienne de venir prendre ses quartiers d’été sur ce coin de littoral qu’on surnomme la Côte fleurie depuis que les impressionnistes ont élu domicile à Honfleur. L’atmosphère, autrefois plus pastorale, change. Les jours et les nuits deviennent plus brillants, et les villas, tout comme les pensions convenables,

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UNE RÉGION, UN COUP DE CŒUR

LEPART BOBO

EN GRÈCE Reportage et photos Andrea Machalova

LE BOBO ECO-FRIENDLY Ecolo sur les bords – surtout pour se donner bonne conscience –, quand le bobo part en vacances, il opte pour une destination eco-responsable. Ça tombe bien car, dans la région de Messénie, au sud-ouest du Péloponnèse, le Costa Navarino remplit toutes ses conditions. Renouvellement de l’eau, contrôle des dépenses énergétiques, recyclage, traitement des déchets et programme de replantation d’oliviers et d’agrumes, ce complexe de 130 hectares ouvert en 2010 souhaite faire connaître la

Parce que le bobo n’aime pas les plages bondées, ni « faire comme les autres », il claque la porte de son duplex hors saison et part se couper de la vie mondaine dans une région encore inexplorée par son entourage. Quand il décide de partir en Grèce, loin de lui l’idée de poser sa malle Vuitton – oui, le bobo est fortuné – en Crète, à Athènes ou à Mykonos. Non, le bobo

ne suit pas les tendances, il les lance et embarque pour le Péloponnèse. région tout en préservant sa beauté naturelle. Seul ou en couple, le bobo craquera pour le confort 5 étoiles du Romanos et ses piscines à débordement privées. En famille, le Westin Resort comblera de bonheur ses enfants avec son parc aquatique, sa crèche Cocoon pour les plus petits et son club qui prend en charge les 4-12 ans. Baignée par les eaux turquoise de la mer Ionienne, la destination propose de nombreuses activités, tels des cours de plongée sous-marine, un parcours de golf de 18 trous signature, des balades à vélo et des promenades philosophiques. Le Spa Anazoe, véritable temple de bien-être déployé sur 4'000 m2, chouchoutera le bobo, qui aime prendre soin de son corps, avec ses oléothérapies uniques, élaborées à partir de savoirs ancestraux.

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LE BOBO DÉGUSTE En épicurien assumé, le bobo aime la bonne chère et, quand il voyage, il ne jure que par les produits locaux. Cure de feta, tzatziki, fava et moussaka au programme, mais pas seulement. Au sein de Navarino Dunes, plusieurs restaurants combleront ses papilles affutées, comme l’Eleon et sa cuisine grecque gastronomique ou le Barbouni et ses poissons à la plancha. Eternel curieux, le bobo partira à la découverte de la cuisine locale à Pylos, avec l’association des femmes de la région. Pénétrer dans une maison traditionnelle et s’initier à l’élaboration d’hilopites, sorte de pâtes grecques, le comblera de bonheur, tout comme visiter les vignobles de Costa Navarino et participer au pressurage du raisin à l’automne.

LE BOBO DÉCOUVRE Le bobo préfère vivre que regarder vivre. Il passe très peu de temps chez lui, n’a souvent pas de télé, mais ne raterait pour rien au monde le dernier documentaire d’A rte sur la survie de la baleine boréale. En explorateurné, il partira à la découverte des environs, non sans se documenter au préalable. Le bobo sait tout sur tout et aime le faire savoir (oui, le bobo peut être agaçant). Il aura donc appris que la région du Péloponnèse, séparée de la Grèce continentale par le canal de Corinthe (où les plus audacieux s’essaieront au saut à l’élastique), abrite un riche passé, dont témoignent les nombreux palais et

tombeaux datant de la civilisation mycénienne. A ne pas manquer : le temple d’Apollon Epikourios, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, le théâtre d’Epidaure à l’acoustique incroyable, le palais de Nestor, vestige de la guerre de Troie, la cité médiévale de Monemvasia, construite sur un rocher et entièrement piétonne, et l’ancienne Messène, un site archéologique découvert il y a trente ans, où les fouilles se poursuivent aujourd’hui encore.

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EVENT

Garden Party de l’hôtel Kempinski Le 26 juin dernier, la terrasse du Grand Hotel Kempinski de Genève a accueilli du beau monde, à l'invitation du directeur général Thierry Lavalley et Siphra Moine, pour la traditionnelle Garden Party. Organisatrice de la soirée, Marion Talbot, RP du cinq-étoiles, a veillé à ce que la bonne humeur soit au rendez-vous. La quarantaine d’invités triés sur le volet, RP des plus grandes marques de luxe, ont pu alors profiter soleil couchant et admirer la vue sur le lac Léman depuis le jardin aromatique du deuxième étage. Quelques notes de saxophone, des cocktails et mignardises, des rencontres et des rires : une soirée réussie. Revivez les meilleurs instants en images.

NICOLE – CARAN D'ACHE Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? J’aime la mise en page, qui donne envie de lire les articles, toujours traités en profondeur, tout comme la variété des sujets. C’est un excellent magazine en Suisse romande. Votre rubrique préférée ? Les interviews, les nouveautés à Genève et ailleurs, les sagas. J’apprends toujours des choses intéressantes en lisant Trajectoire. Trajectoire en trois mots ? Epuré, dynamique et excellent.

CHRISTINE – L ACOSTE Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? J’aime les articles de fond, toujours intéressants, les personnalités interviewées. C’est vraiment un magazine de qualité. Votre rubrique préférée ? J’ai beaucoup aimé votre dossier sportif du numéro de juin. Trajectoire en trois mots ? Luxe, contenu de qualité et toujours à la pointe.

YVONNE – HERMÈS Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? J’aime beaucoup la mise en page épurée, le format et les histoires de fond. Votre rubrique préférée ? Les interviews et les reportages sur les entreprises comme les « 24h ». Trajectoire en trois mots ? Art de vivre, local et jeune. Si vous deviez changer quelque chose ? Une version en allemand !

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BRIGITTE – F. P. JOURNE Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? La rédactrice en chef ! (Rires) Je trouve que le magazine a beaucoup évolué ces derniers temps; il se démarque des autres, il a une réelle identité. C’est un grand magazine de luxe et il aurait toute sa place à Paris, à mon sens. Votre rubrique préférée ? Les voyages, les interviews, les bonnes adresses, le shooting. Trajectoire en trois mots ? Luxe, élégance et équilibre.


JULIETTE – DIOR Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? Il se démarque des autres. Et traite les sujets en profondeur. Votre rubrique préférée ? Les pages mode et les interviews. Si vous deviez changer quelque chose ? Qu'il y ait une version parisienne.

CHARLOTTE – RAYMOND WEIL Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? J’aime le format du magazine, le papier et les photos, toujours bien choisies. Votre rubrique préférée ? J’aime beaucoup les interviews et la rubrique « What’s up Switzerland », car j’y découvre toujours de bonnes adresses. Si vous deviez changer quelque chose ? Qu’il paraisse plus souvent !

MARION – KEMPINSKI Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? Lorsque je suis arrivée en Suisse, dans la pile des magazines que l’on m’a tendus, Trajectoire a tout de suite attiré mon attention. Il y a une réelle recherche et un rédactionnel de fond. Votre rubrique préférée ? Bien évidemment, la rubrique « Un hôtel, une légende », mais également les interviews, qui amènent une réelle profondeur au magazine.

CHLOÉ – CLUB MED Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? Le choix de la couverture, toujours percutant, et la qualité de l’écriture. Votre rubrique préférée ? Sans surprise, les rubriques qui parlent des voyages. Trajectoire en trois mots ? Premium, style et talent.

VICTORIA – F. P. JOURNE Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? Les articles qui ne prennent pas le lecteur pour un idiot.

GAËLLE – BOVET

AUDE – BLANCPAIN

Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? C’est un magazine très riche car il s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes, ce qui est rare aujourd’hui. Les thématiques sont variées et intéressantes.

Qu’aimez-vous chez Trajectoire ? Le magazine donne envie, autant par l’aspect que par sa qualité rédactionnelle. J’aime le côté local, c’est un réel plus par rapport à la presse parisienne.

Votre rubrique préférée ? J’aime tout, je lis tout, de la couverture à la quatrième de couverture. Trajectoire en trois mots ? Elégant, qualitatif et équilibré.

Votre rubrique préférée ? Tout ce qui parle de la mode. Trajectoire en trois mots ? Siphra, Genève et éclectique.

Votre rubrique préférée ? Je les aime toutes. Je feuillette le magazine de A à Z, et je vous avoue que c’est un des seuls.

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