Trajectoire N°117, hiver 2016

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DÉTENTE

Blanche-Neige et les chalets alpins

DÉCODAGE

Les aventures de Tintin

MODE

Pénétration artistique CES DIVORCES QUI RAPPORTENT

Haute joaillerie Des vertes et des parures Hiver 2016 N°117 | CHF 6.– 00117 >

9 77 1 6 6 2 619008

FACE-À-FACE

Gaspard Ulliel Laurent Ballesta

FLASH-BACK

L’histoire du tram 12

BURNING MAN Rendez-vous entre cramés

OMAR SY

MONSIEUR L’AMBASSADEUR





OUVERTURE BOUTIQUE CHANEL PARFUMS ET BEAUTÉ BONGÉNIE . 34 RUE DU MARCHÉ . 1204 GENÈVE . 022 316 11 70


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DIO R .C O M


L E

F É M I N I N

A B S O L U





LES LARMES DU PÈRE NOËL A la fin de l’année, on aime faire un bilan. Le mien sera aigre-doux. Aigre, parce que les transformations de la société signent un malaise persistant ; doux, parce qu’il vaut mieux s’en amuser. Le lendemain de Noël, j’expliquerai gentiment à mon petit qu’il ne faut pas revendre tous ses cadeaux, même si la pratique est devenue courante, que des organismes spécialisés dans ce noble négoce fleurissent sur la Toile et que tout le monde trouve ça normal. En janvier, j’expliquerai à mon mari, en un haussement d’épaules, que pour le meilleur, on était bien d’accord, mais que le pire, pas question ! Un divorce par consentement mutuel fera bien l’affaire, on ne va tout de même pas épiloguer pendant des semaines sur quelques années de mariage ! En mars, j’expliquerai à ma grande qu’il ne faudra pas en vouloir à la terre entière si sa copine, se gaussant d’avoir des notes catastrophiques et des absences à répétition, ne redouble pas. Les parents en auront décidé ainsi et leur cancre de fille sait de toute façon mieux que ses professeurs… Pour fêter le tout, j’inviterai mes amis à dîner. Je leur expliquerai que nous mangerons des carottes à l’eau car je ne saurai que faire du copain mangeant sans gluten, de la militante anti-souffrances animales, du compère végétalien et du quidam spécial poisson haute mer bio… Mais d’abord, dans le plus grand secret, je donnerai rendez-vous au Père Nono. Pas sur la Toile, mais chez moi. Avec une jolie invitation maison. Je l’attendrai avec un peu de champagne, nous partagerons un dîner étoilé, puis nous lirons Trajectoire en décortiquant les délicieuses pages de papier. Le sourire éclatant d’Omar Sy nous fera oublier cette désolante Amérique, les aventures de Tintin nous replongeront dans notre insouciante enfance et les parures de haute joaillerie nous feront sentir princesse d’un jour ! So, love it !

Par Siphra Moine-Woerlen, directrice de la rédaction | Illustration Marc-Antoine Coulon > Galuchat

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IMPRESSUM ÉDITEUR André Chevalley

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Siphra Moine-Woerlen

ENQUÊTES & REPORTAGES

Politique Anne Fulda (grand reporter au Figaro), Finance Jérôme Sicard. Grand format, photoreportage Scott London, Billet d’humeur Julie Masson, Décodage Patrick Galan

HORLOGERIE & JOAILLERIE Nathalie Koelsch Aline Lalliard

CULTURE & ART DE VIVRE Christine Brumm, Gil Egger, Michèle Lasseur, Delphine Gallay

MODE

Direction artistique Christian Ritz Biyiha Décryptage Diane Ziegler

SHOOTING

Cover & shooting Omar Sy François Berthier Assistant lumière Martin Lagardere

ONT CONTRIBUÉ À CE NUMÉRO

Textes Arnaud Bosch, Marie-Carine Favre, Andrea Machalova, Léa Presgurwic, Melina Staubitz, Christopher Tracy Relecture Adeline Vanoverbeke

COORDINATION Delphine Gallay

PUBLICITÉ & RELATIONS PUBLIQUES Olivier Jordan | o.jordan@promoco.ch

TIRAGE Tirage vendu : 20'136 exemplaires Certification REMP 2016 Période de relevé : 01.07.2015 – 30.06.2016 Tirage certifié : 23'447 exemplaires

RESPONSABLE ARTISTIQUE Carine Bovey

RÉDACTION WEB Aline Lalliard, Léa Presgurwic

IMPRESSION Kliemo Printing

PHOTOLITHOGRAPHIE Kliemo Printing

WWW.TRAJECTOIRE.CH Trajectoire, une publication de Promoco SA | Chemin de la Marbrerie 1 – 1227 Carouge – T. +41 22 827 71 01 ©Trajectoire | La reproduction, même partielle, du matériel publié est interdite. Les pages « Event » n’engagent pas la rédaction. La rédaction décline toute responsabilité en cas de perte ou de détérioration des textes ou photos adressés pour appréciation.

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CALIBRE RM 07-01

BOUTIQUES RICHARD MILLE

© Didier Gourdon

SUISSE Rue du Rhône 78 1204 Genève - Tél.: +41 22 810 85 73

Grand Hôtel Kempinski, Quai du Mont Blanc 19 1201 Genève - Tél.: +41 22 732 20 22

www.richardmille.com


SOMMAIRE

N°117 HIVER 2016 13

L’ÉDITO de Siphra Moine-Woerlen

RENDEZ-VOUS 46

PRETTY YENDE Délice lyrique

38

SORTIES Les rendez-vous à ne pas manquer

50 53

GASPARD ULLIEL Belle gueule

LITTÉRATURE La sélection de Christine

54

BILLET D’HUMEUR Brex-Pitt, à qui profite le crime

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COVER STORY

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BLANCPAIN ET LE GRAND BLEU

Omar Sy, l’ambassadeur 3'000 lieues sous les mers avec Ballesta

176 5 MINUTES AVEC…

Pierre Gagnaire

MAGAZINE 58 64

FLASH-BACK Tram 12, récit d’un vieux d’la vieille

DÉCODAGE Mais qui est Tintin ?

94

DOSSIER HAUTE JOAILLERIE Des vertes et des parures

122 BURNING MAN Rendez-vous entre cramés

Burning Man, p. 122.

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HAPPY HEARTS

HA P P Y D IAMONDS


ART DE VIVRE 32

WHAT’S UP ? Les adresses à retenir

40

RENCONTRE ART Les indigos saisissants de Roger Dale

154 BODEGA NUMANTHIA Into the wild

156

BLANCHE-NEIGE... et les palaces alpins

166 DESTINATION Singapour, melting-pot ethnique

HORLOGERIE/JOAILLERIE 78

SÉLECTION HORLO Montre-moi la tienne !

110 LÉGENDE L’histoire de Tiffany & Co.

GROSSES CYLINDRÉES 116 ON DÉCOLLE, ANATOLE !

La Classe E sur tous les terrains

120 V COMME VICTOIRE ! Volvo S90 vs V90

MODE 30

L’ALLURE DE... Josiane Balasko dans « Les Bronzés » !

132 INTRUSIONS ARTISTIQUES Pénétration du marché du luxe

140 HEAVEN GAIA La Chine envahit Paris !

BEAUTÉ 144 GOÛT DE LUXE

Précieuses effluves

148 ROSE PRESTIGE Dior arrête le temps

GAGNANT DU CONCOURS N°116 Forfait Spa à l’Hôtel Royal Savoy Lausanne ***** Alexandra Gurtler, Bernex

ERRATUM Une erreur s’est glissée dans le dernier numéro : Le lieu de la boutique parisienne Ole Lynggaard qui doit bientôt ouvrir n’a toujours pas été dévoilé, mais cela ne saurait tarder…

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CI/UN/CH/F/140416 | ALTERNATIVE.CH

La discipline crée la stabilité. La pratique suisse du lancer de la pierre, sport traditionnel, requiert confiance et équilibre. Des qualités que nous exerçons en tout temps.

BCGE The Swiss Bank of Geneva_positif.eps Rouge = C: 0 - M: 100 - J: 90 - N: 0 Noir = C: 0 - M: 0 - J: 0 - N: 100 Blanc = C: 0 - M: 0 - J: 0 - N: 0 Gris = C: 0 - M: 0 - J: 0 - N: 50

G E N È V E . Z Ü R I C H . L A U S A N N E . PA R I S . LY O N . A N N E C Y. D U B A Ï . H O N G K O N G | B C G E . C H


OBJETS DE DÉSIR

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LOUANGES MÉCANIQUES

Maisons du Monde, horloge vintage à gousset en métal. CHF 53,95 2. Design House Stockholm, lanterne Lotus. CHF 64.– 3. Hugo Boss, sac en cuir Signature H Tote. CHF 779.– 4. Jaeger-LeCoultre Atmos 568 by Marc Newson. CHF 27'500.– 5. Sola, set de couverts Luxus, en vente chez Pfister. CHF 39.– 6. Jonas Kaufmann, album « Dolce Vita ». CHF 22.– 7. Wonderbox, coffret cadeau Merry Christmas. CHF 79,90 8. Good Heidi Production, « Dico Helvetico ». CHF 49.– 9. Creed, Aventus for Her, 75 ml. CHF 293.– 10. Panasonic, tournedisque Technics SL-1200GEG. CHF 3'970.– 11. Bell & Ross, montre BR S en or rose. CHF 13'500.– 12. MB&F et Caran d’Ache, stylo Astrograph. CHF 19'900.–

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OBJETS DE DÉSIR

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DOUX PÉCHÉS

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1. Muuto, bougoire Grip. CHF 20,90 2. Taschen, Nobuyoshi Araki,« Bondage ». CHF 750.– 3. Louis XIII, cognac The Origin. CHF 5'500.– 4. Hedon, coffret de dix cigares fabriqué en France. CHF 310.– 5. Jean Paul Gaultier, Le Mâle, essence de parfum, 125 ml. CHF 131.– 6. Davidoff, cendrier Royal Release. CHF 290.– 7. Gucci, boutons de manchettes tête de félin en argent. CHF 390.– 8. Faber-Castell, crayon Excellence au format magnum. CHF 350.– 9. Swatch, montre Duck-issime. CHF 75.–

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OBJETS DE DÉSIR

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LA VIE EN ROSE By Lassen, tabouret ML42 dessiné par Mogens Lassen. CHF 510.– 2. Taschen, Ellen von Unwerth, « Fräulein ». CHF 40.– 3. Ruban, paire de mules en vente chez A-Prospekt. CHF 560.– Laurent-Perrier Cuvée Rosé, édition limitée. CHF 95,20 5. Cartier, sac Must C. CHF 1'580.– 6. Gucci, mocassins. CHF 910.– 7. Yves Saint Laurent, palette collector Holiday Look 2016. CHF 111.– 8. Fred, bracelet Force 10 Multimanille. CHF 19'050.– 9. Lancôme, vernis à ongles Paris en rose. CHF 26.– 10. Chanel Boy, eau de parfum, 75 ml. CHF 220.– 11. Bahina, boucles d’oreilles en or, serties d'un quartz rutilé, de tourmaline et d’un camée couleur mauve en verre vénitien et nacre. CHF 2'850.–

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K ALPAGR APHE

Boîtier or rose Mouvement chronographe automatique Date par guichet Bracelet alligator Hermès Made in Switzerland parmigiani.ch


OBJETS DE DÉSIR

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L’ ÂGE DE BRONZE Chivas Regal Ultis, assemblage de cinq single malts d’exception, en hommage aux cinq maîtres de chai de la maison. CHF 199.– 2. Editions Slatkine, « Dirty Shots ». CHF 32.– La Mer, pinceau fond de teint ou poudre. CHF 69.– 4. GHD, Copper Luxe Platinum Styler Premium. CHF 309.– 5. Stelton, vase Tangle par Halskov & Dalsgaard. CHF 299.– 6. Van Cleef & Arpels, parfum Moonlight Patchouli, 75 ml. CHF 172.– 7. Chanel, minaudière en tweed et bois. CHF 7'780.– 8. J.Hopenstand, porte-cartes. CHF 130.– 9. Jaquet Droz, Lady Flower 8. CHF 140'000.– 10. Victorinox, Nail Clip Wood 580. CHF 42.– 11. Dior, gloss Dior Addict. CHF 45.– 12. Bulgari, bague B.zero1 en or rose. Dès CHF 2'190.–

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Les lève-tôt parmi les truffes. Chaque jour, vous trouverez nos légendaires Truffes du Jour fraîches dans nos magasins. www.spruengli.ch


WHAT’S UP SWITZERLAND ?

Par Léa Presgurwic et Delphine Gallay

UN AIR DE

Russie

BIO ET BON

Naissance d’une perle rare rue Verdaine, avec l’ouverture d’A-Prospekt, repère des élégantes en quête de pièces uniques. La maîtresse des lieux, Anastasia Isenegger, réunit la crème des créateurs russes au travers de collections singulières et exclusives, aux accents résolument couture. Une immersion culturelle autour de lignes féminines et de matières chaudes et précieuses pour vous emporter dans l’univers des trois designers mis en lumière par cette Genevoise d’adoption. On y retrouve le style romantique d’Alena Akhmadullina, les sets mère-fille de Natayakim ou le minimalisme d’Alexander Terekhov, présentés en exclusivité et, petit plus… en édition très limitée !

Il est désormais possible de boire son café en faisant une bonne action pour la planète. La maison Carasso propose les premières capsules de café bio-compostables et biodégradables du canton. Ou comment recycler tout en buvant un bon café ! www.carasso.ch

ENLACE-MOI Après des années passées dans le monde de la mode, Luna Ribes se lance et fait découvrir la finesse de son univers. Etoffe soyeuse ou cachemire d’antan, chacune de ses pièces représente un paysage, telle une invitation au voyage. Marque de fabrique de la jeune créatrice: des foulards et des écharpes « made in Italy ». www.lunaribes.ch

MIAM Qui a dit que les Américains ne savaient pas manger ? Le Funky Monkey Room, plus connu sous le nom de FMR, met fin aux clichés en revisitant la cuisine américaine comme on l’aime ! Onion rings, club sandwichs et burgers retrouvent leurs lettres de noblesse dans un cadre chaleureux. La palme revient aux breakfasts traditionnels et à la qualité des produits (la viande de bœuf vient de la Grande Boucherie du Molard !) www.fmrbar.ch

A-PROSPEKT

Rue Verdaine 8 – 1204 Genève T. +41 (0)22 810 85 05 www.a-prospekt.com

LIEBE SPRÜNGLI La traditionnelle confiserie zurichoise Sprüngli inaugure en plein centre-ville une nouvelle enseigne dédiée aux douceurs chocolatées. La célèbre maison contribue depuis plus de 180 ans à la réputation universelle du chocolat suisse, vendant truffes et pralinés dans un emballage raffiné. L’occasion rêvée de s’offrir un assortiment de gourmandises sophistiquées pour fondre de plaisir. BONGÉNIE

Rue du Marché 34 – 1204 Genève – T. +41 (0)22 818 10 81 www.spruengli.ch

SUR MESURE Une coupe sur mesure, vous en rêviez ? Le célèbre coiffeur italien Rossano Ferretti, installé depuis peu chez L.Raphael, promet de révolutionner les codes et les diktats de la mode. Maître incontesté de la coupe invisible, il coiffe les plus grandes stars, de Milan à New York en passant par Beverly Hills ou Paris… Une approche de la beauté au naturel, quelques coups de ciseaux en mouvement, des dégradés jamais marqués, toujours légers, qui lui valent un très grand succès. Metodo Rossano, ou l’art et la manière de sublimer chaque chevelure selon sa propre personnalité, le tout dans un espace intimiste et confiné. L.RAPHAEL

Rue du Rhône 15 – 1204 Genève – T. +41 (0)22 319 28 28 – www.l-raphael.com

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Boarding pass | Une nouvelle enseigne pour Breitling, inaugurée à l’automne dernier en présence de son célèbre ambassadeur John Travolta. La boutique jouit d’un espace de 130 m2 aménagé dans un style moderne, qui allie l’héritage aéronautique de la marque aux couleurs pop art du peintre new-yorkais Kevin Kelly. Un lieu qui permet à la maison suisse centenaire d’affirmer sa présence en Romandie. BREITLING

Place des Bergues 1 – 1201 Genève – T. +41 (0)22 738 16 00 – www.breitling.com

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Nouveau-né chez Bucherer, avec l’inauguration en octobre dernier de sa nouvelle boutique, quai du Mont-Blanc. Un écrin aux couleurs de la célèbre maison, au sein de laquelle le savoir-faire des métiers d’art est transmis au fil du temps. Bucherer, expert des pierres de couleur, des perles et des montres, règne en maître sur l’excellence horlogère et joaillière.

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BUCHERER

Quai du Mont-Blanc 1 – 1201 Genève – T. +41 (0)22 319 62 66 – www.bucherer.com

CHANEL RUE DU MARCHÉ LES BEAUX SOULIERS Trouver chaussure à son pied est désormais possible avec l’ouverture rue Verdaine de la boutique Septième Largeur. Concepteur et fabricant de chaussures pour hommes, le maître chausseur réalise chaque paire avec le plus grand soin dans ses ateliers en Espagne, à partir d’une très belle sélection de cuirs de veau français et anglais. Ici, le montage se fait main et emploie les techniques artisanales (cousu Goodyear, chevillage bois, montage sous gravure fermée…), gages de savoir-faire et d’excellence. Les grands classiques de la chaussure de ville sont au rendez-vous : bottines, derbies, mocassins et richelieus, avec la possibilité de personnaliser ses jolis souliers avec la patine de son choix. Bonne nouvelle, la low boot chausse depuis peu la femme!

Chanel investit le Bongénie avec un emplacement de premier choix au cœur du temple genevois. Un espace consacré à la beauté, où conseils et astuces vous seront prodigués et où vous trouverez l’ensemble des fragrances et produits phares de la maison française. « La beauté descend dans la rue », une approche personnalisée autour d’ateliers et de rencontres expertes. CHANEL FRAGRANCE & BEAUTY BOUTIQUE – BONGÉNIE

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CULTURE Par Aline Lalliard

HYMNE À LA LIBERTÉ CHOC AUDITIF Avec trente-cinq ans de carrière, des dizaines de millions d’albums et huit Grammy Awards au compteur, Metallica s’impose comme un monument incontestable de la sphère metal. Le quatuor déboule avec un onzième opus relevé de riffs survoltés et d’une batterie ultrarapide. Avec Hardwired… to Self-Destruct, James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammett et Robert Trujillo prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur verve légendaire.

D’origine pakistanaise, Zahira a toujours vécu en Belgique et mène la vie insouciante de ses 18 ans. Jusqu’au jour où ses parents lui imposent un mariage arrangé. Tiraillée entre le respect des traditions, son mode de vie occidental et sa soif d’émancipation, elle va trouver un soutien auprès de son frère aîné et confident, Amir. Stephan Streker s’est inspiré d’un fait divers pour reconstituer l’évolution et les incertitudes d’une jeune fille écartelée entre deux cultures. Un drame actuel et poignant, doublement primé au Festival du film francophone d’Angoulême. NOCES

METALLICA,

Sortie en salles le 22 février 2017

HARDWIRED… TO SELF-DESTRUCT

THEY ARE BACK ! WOLVERINE TIRE SA RÉVÉRENCE Dernier coup de griffes pour Wolverine ! En mars prochain, c’est un héros désillusionné que les spectateurs retrouveront dans les salles obscures. Logan a perdu le goût du combat, jusqu’à ce que le professeur Xavier lui révèle l’existence d’une mutante en herbe qui posséderait les mêmes capacités extraordinaires que lui. Il reprend alors du poil de la bête pour protéger la jeune Laura Kinney, alias X-23. A leur poursuite, un groupe de mercenaires cyborgs mené par l’implacable Donald Pierce. Un troisième volet crépusculaire signé James Mangold, à qui l’on doit déjà le second opus de la saga.

Après plus de dix ans d’absence, les Rolling Stones font leur grand retour dans les bacs ! Dans ce nouveau cru intitulé Blue & Lonesome, Mick Jagger et ses acolytes revisitent les titres incontournables du répertoire blues. En signant des reprises de morceaux tels que « Just Your Fool » de Buddy Johnson ou « Hate To See You Go » de Little Walter, le groupe mythique rend un bel hommage aux plus grandes figures du genre. THE ROLLING STONES, BLUE & LONESOME

Déjà dans les bacs LOGAN Sortie en salles le 1er mars 2017

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© Disque Claude Gassian

Déjà dans les bacs


L’INJUSTICE SOUS LA LOUPE DU BLACK MOVIE Le Black Movie revient donner un coup de pied dans la fourmilière du 7e art. Pendant dix jours, le festival genevois de films d’auteur nous transporte dans un périple à contrecourant des paillettes et du cinéma grand public. A travers des projections uniques placées sous le signe de l’indépendance, il devient le porte-voix des minorités opprimées. Cette année encore, il promet de nous interpeller, de nous émouvoir, de nous surprendre, mais surtout de nous faire réfléchir. BLACK MOVIE Du 20 au 29 janvier 2017

DANS LA PEAU DE JACKIE KENNEDY Un tailleur en laine rouge, un collier de perles et une chevelure au carré… Dans le dernier long-métrage de Pablo Larraín, Natalie Portman incarne une Jacqueline Kennedy plus vraie que nature. Jackie imagine les quatre jours vécus par la première dame entre l’assassinat de son époux et ses funérailles. Une intrigue à tiroirs où s’entremêlent les apparitions officielles, la souffrance intime, les souvenirs à la Maison-Blanche et la rupture brutale avec le monde politique. Un biopic plein de justesse, auréolé à la Mostra de Venise. JACKIE Sortie en salles le 1er février 2017

LA FRENCH TOUCH ÉLECTRO Voici une nouvelle qui va faire l’effet d’une bombe sur la planète électro. Cinq ans après Audio, Video, Disco, Justice revient avec un troisième album aux accents hypnotiques. Entre synthé distordu, secousses pop et gospel avant-gardiste, le duo français promet de nous mettre, une fois encore, une sacrée claque. JUSTICE, WOMAN

Déjà dans les bacs

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PORTRAIT

GASPARD ULLIEL Par Aline Lalliard | Photo © Chanel

La bouille mutine, le sourire rehaussé d’une craquante cicatrice, Gaspard Ulliel s’impose comme l’un des chefs de file de la jeune génération du cinéma français. Pourtant, il y a encore quelques années, l’imaginer décrocher le premier rôle d’un film important résonnait comme le mauvais pronostic d’une fin de soirée arrosée. On n’irait pas jusqu’à dire que cette belle gueule du 7e art manque de talent : il est là, bien présent à l’écran, réel et palpable. C’est plutôt du côté de ses choix cinématographiques qu’on s’interroge. Gaspard Ulliel fait partie de ces acteurs qui ont commencé très tôt. Si ce fils de designer et de styliste use ses fonds de culotte sur les bancs des meilleures écoles, il fait de nombreuses apparitions sur le petit écran dès l’âge de 11 ans. En 2002, Michel Blanc flaire le talent derrière ce physique d’Adonis et lui propose le rôle d’un éphèbe à la découverte de l’amour dans le film Embrassez qui vous voudrez. Un an plus tard, André Téchiné propulse sa notoriété sur orbite en lui offrant son premier grand rôle au cinéma; dans Les Egarés, le public et la critique de Cannes découvrent ce mystérieux minois qui fait chavirer Emmanuelle Béart. La consécration ne se fait pas attendre. En 2004, l’énigmatique Ulliel est auréolé aux Césars pour son interprétation pleine de justesse dans Un Long Dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Et puis le jeune prodige s’embourbe. On le croise en 2007 dans Hannibal Lecter – Les Origines du mal, un mauvais prequel qui relate les débuts sanguinaires du célèbre cannibale fictif. La même année, il se glisse dans le costume de Jacquou le Croquant, un flop signé Laurent Boutonnat. Deux ans plus tard, il donne la réplique à Jean Reno dans Le Premier Cercle, un thriller ronflant de Laurent Tuel. Le garçon timide décide ensuite de prêter ses traits à la campagne Bleu de Chanel, avant de s’accorder une parenthèse d’introspection. Un pari gagnant : en 2014, on le retrouve à l’affiche du remarquable Saint Laurent de Bertrand Bonello, où il crève l’écran dans la peau d’un homme fragile et brisé. Dernier succès en date, le rôle d’un écorché vif dans le film Juste la fin du monde. Sous l’objectif de Xavier Dolan, il se dégage de son jeu une fièvre qui impose le respect. Il aura fallu un reboot pour que la machine reparte et révèle l’acteur avec un grand « A » qui se cache en Gaspard Ulliel. —

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L É M A N

G R A N D

B L E U

Inspiré par la beauté des paysages lémaniques, le Léman Grand Bleu surprend autant qu’il éblouit. Des vagues finement gravées, magnifiées par une laque bleue translucide, évoquent la splendeur des eaux cristallines. Disponible en stylo plume, roller, stylo bille et porte-mine. Caran d’ Ache. L’excellence du Swiss Made depuis 1915.

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© CIG

FLASH-BACK

Carouge, première liaison omnibus, 1833.

LEVIEIL TRAM 12 AMI

DES GENEVOIS 58


La ligne 12 fait partie des souvenirs de tous les Genevois, à un degré ou à un autre. Passant par le centre-ville et reliant Carouge, elle a traversé toutes les épreuves et a survécu à de nombreux

changements de la société.

© CIG

Par Arnaud Bosch

C

Quai de la Poste, 1902.

onsidérée, à raison, comme la plus vieille ligne de tramway d’Europe encore en activité, la ligne 12 a une histoire qui est intrinsèquement liée à celle de Genève. Elle commence dans ce qui était alors une petite ville frontalière de Genève, ravagée régulièrement par les crues d’une rivière impétueuse. Cette rivière, c’est l’A rve, et cette ville, c’est Carouge. Il faut comprendre que la cité sarde est restée, depuis son entrée dans le canton de Genève en 1816, une zone rurale lésée des environs de Genève. Les Carougeois tentent de trouver du travail à Genève, où ils peuvent gagner trois fois plus pour

le même emploi, en traversant l’A rve. Les Genevois, quant à eux, se rendent à Carouge pour profiter des promenades partant du Rondeau de Carouge, ou des marchés et des artisans et de leurs coûts inférieurs à ceux de la ville. Afin de faciliter ces déplacements, le maire de Carouge instaure en 1833 la première liaison omnibus, pouvant accueillir douze personnes entre la place de Neuve et la place du Marché, puis le Rondeau de Carouge. Le succès est immédiat. Les trois premières semaines, les liaisons passent d’une voiture par heure à quatre. Cet omnibus tiré par des chevaux atteint 7 à 9 km/h et est principalement utilisé par la bourgeoisie genevoise. En effet,

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si le prix n’est pas excessif pour l’époque, la vitesse n’est pas assez importante pour avoir un réel impact en termes de commodité. Ces trajets sont donc plutôt des voyages d’agrément pour les Genevois, qui profitent des paysages des plaines marécageuses de Plainpalais et des constructions méridionales de Carouge.

Les voitures sont tirées par deux chevaux et ont alors une galerie sur le toit, afin de profiter de la vue. Cette dernière sera pointée du doigt car, dès le premier jour, un enfant en tombe, sans gravité. Il faudra atteindre un mois pour que le premier décès survienne. La sécurité est en effet un grand problème à l’époque. Les Genevois n’ont pas l’habitude de voir une « circulation si intense ». De plus, les rails atténuent le bruit des voitures. Une loi doit donc être mise en place. Elle remplace dès 1863 le règlement sur les omnibus de 1833, fixant l’âge minimum des conducteurs à 15 ans, par exemple. Un autre problème est le prix, car si les omnibus n’étaient pas excessifs, les trajets complets des premiers tramways coûtent l’équivalent d’une heure de travail environ pour un ouvrier. Quand on pense qu’on se plaint aujourd’hui des tarifs des TPG… Mais le succès est au rendez-vous et l’engouement réel. A tel point que, dès 1864, une deuxième ligne est ouverte, reliant Rive à Chêne-Bougeries. Cette ligne, moins utilisée, aura tout de même du succès, même si, à Thônex,

© CIG

Au milieu des années 1850, suite à la démolition des fortifications, un vent de modernité souffle sur Genève. Une compagnie anglaise propose alors l’installation de rails, sur le modèle du chemin de fer américain. Les avantages sont multiples : plus grande stabilité, rapidité augmentée et moins de poussière salissant les robes des dames. Mais le gouvernement s’y oppose dans un premier temps, arguant que les routes sont trop étroites et abîmées par les travaux provoqués par le chantier de démolition des fortifications. Finalement, en 1862, après que la compagnie eut accepté de prendre en charge tous les travaux, la ligne est inaugurée par la Compagnie des tramways de Genève, reprenant le chemin de l’omnibus et traversant les communes de Genève, Plainpalais (elle ne rentrera dans la commune de Genève qu’en 1931) et Carouge. Ce lancement se fait dans l’indifférence totale des quotidiens et des autorités. Il faut dire que les Radi-

caux étaient très partagés sur l’utilité de la ligne, affirmant qu’elle signait la fin de l’égalité sur la route, et James Fazy s’y opposait assez franchement.

Place de Cornavin, 1896.

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© CIG © CIG

© communesreunies.ch

Rue du Marché et ses tramways à vapeur.

Conservatoire de Musique de Genève, 1866.

on se plaint de devoir marcher jusqu’à la commune voisine. Cela mettra même le feu aux poudres entre le noyau urbain, souvent catholique, et les hameaux périphériques, protestants, allant jusqu’à la scission en 1869, qui voit la création de Chêne-Bourg. Il faudra attendre 1876 pour que la place de Neuve soit reliée à Rive. Cette lenteur est due à la complexité des travaux au centre-ville, et à l’opposition de la bourgeoisie genevoise, notamment le long de la Corraterie. Enfin, la ligne est complète. A la même période, le nouveau pont du Mont-Blanc permet de traverser la Rade et de rejoindre la gare de Cornavin, inaugurée en 1858. Il faut donc créer une gare et le choix se porte sur le Molard. Ce choix est très symbolique, car la place est depuis le Moyen Age le lieu où sont prises les décisions politiques et judiciaires. Pour ce faire, la place change passablement d’aspect ; en particulier, la porte de l’ancien port du Molard doit être démolie pour permettre le passage du tram.

Place de Cornavin, 1897.

Dès 1876, des premiers essais de tramway à vapeur sont faits sur la ligne. Les avantages sont réels : la puissance permet d’agrandir la taille des wagons des voyageurs et d’augmenter de manière considérable la vitesse, atteignant 15 km/h. De plus, avec l’allongement de la ligne, les trajets épuisaient les chevaux ; les écuries avaient donc dû être agrandies et certaines personnes se plaignaient des odeurs de crottin qui emplissaient l’air de la ville. Mais les inconvénients de la vapeur sont nombreux aussi : les voitures sont terriblement lourdes et bruyantes et le rejet de particules est très important. Une pétition est lancée, mais rejetée. En 1878, la vapeur fait ainsi son apparition sur les lignes genevoises. Les trams sont peints en jaune, pour qu’ils soient le plus visibles possible. En 1888, une nouvelle compagnie entre sur le marché genevois. Elle utilise un autre écartement de voies, les voies étroites (VE), alors que la compagnie des tramways de Genève utilisait un

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Le Crabe aux pinces d’or, planche 15.

TINTIN QUI ÊTES-VOUS ?

© Hergé/Moulinsart 2016

DÉCODAGE

De l’Egypte à la Chine, Tintin a parcouru la planète et l’histoire des hommes. Il n’a ni parents, ni fiancée, ni domicile, ni statut social, ne fait pas d’études et n’est pas sportif. Il fait face à la laideur, à la bêtise et à la méchanceté des adultes. Et si les aventures du

petit reporter à la houppe étaient bien plus sérieuses qu’on ne le croit ? Reportage Patrick Galan | Photos © Hergé-Moulinsart

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© Hergé/Moulinsart 2016

© Hergé/Moulinsart 2016

Les Aventures de Tintin, Reporter du « Petit Vingtième » au pays des Soviets.

N

ous sommes en 1929. A Bruxelles, un jeune homme de 22 ans nommé Georges Remi signe ses dessins du nom de Hergé, simple inversion de ses initiales. Trois ans plus tôt, il avait inventé le personnage de Totor, qui allait devenir Tintin. L’idée qu’il puisse être promis à une célébrité mondiale n’effleure pas encore Hergé, qui commence à imaginer pour son héros toutes sortes d’aventures extraordinaires sur les cinq continents. Plus de 250 millions d’albums traduits dans une centaine de langues seront vendus dans le monde, près de 600 livres lui seront consacrés et Spielberg en fera un film. Pourtant, en cette année 1929, il est également imprévisible que quarante ans plus tard, André Malraux recueillera de la bouche du général de Gaulle ce propos inouï : « Au fond, mon seul rival international, c’est Tintin !» Si la Russie de Tintin au pays des Soviets (1929) ou l’A frique de Tintin au Congo (1930) nous apparaissent aujourd’hui caricaturales, la seule chose inchangée en presque nonante ans, c’est bien l’engouement des bibliotintinophiles, qui n’a fait que croître au fil du temps. Et cette passion est encore exacerbée dans dix salles du Grand Palais à Paris, pour l’exposition Hergé, et au Mudac de Lausanne avec Le monde d’Hergé (jusqu’au 15 janvier 2017).

TINTIN ET LE JOURNALISME D’INVESTIGATION : JOURNALISTE OU PAS ? Tintin n’a pas de visage, seulement une houppe de cheveux blonds couronnant un ovale, deux points en guise d’yeux, une parenthèse pour le nez et un cœur esquissé pour la bouche.

Les Aventures de Tintin, Tintin au Congo.

A ses pieds, il a un chien fidèle et, entre les deux, des jambes et un tronc qui s’articulent et surtout se désarticulent selon les cas. Hergé n’a-t-il pas dit «plus un personnage est simple, plus on peut projeter nos émotions sur lui » ? Cet ectoplasme a donc fait rêver des générations de gosses en culottes de golf comme les siennes, qui étaient, de l’avant-guerre aux années 1950, l’intermédiaire entre la culotte courte et le pantalon long, c’est-à-dire entre l’école primaire et la fin de l’adolescence. Dès son apparition, Tintin est censé exercer le métier le plus fascinant du monde : journaliste. En réalité, il incarne surtout l’esprit d’aventure et ouvre à ses lecteurs les portes du monde, à une époque où l’on voyageait peu, où n’existaient ni les clubs de vacances ni la télévision. Tous les « jeunes de 7 à 77 ans » en firent alors un phénomène mondial, avant même l’arrivée de sa petite famille, l’extravagant capitaine Haddock, le professeur Tryphon Tournesol, Dupond et Dupont, le duo de policiers stupides et maladroits, sans oublier la divine diva Castafiore, autant de personnages qui n’avaient rien à voir avec le journalisme dont il se réclamait depuis le premier épisode de ses aventures. Drôle de journaliste transgressant toutes les règles du métier : Tintin l’astucieux est toujours là où il se passe quelque chose dans l’actualité de l’époque. Il donne des coups, se bagarre comme un malfrat contre des truands tout en gardant son innocence de boy-scout, prend parti et se mêle d’affaires qui ne le regardent pas. Mais quelle sorte de journaliste est-il, et pour quel journal ? Journaliste d’investigation à la manière d’un Edwy Plenel de la BD, grand reporter tel Joseph Kessel ou Rouletabille exotique ? Même le chien Milou, qui le

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© Hergé/Moulinsart 2016

suit à la trace et partage chacune de ses aventures, lui enlève une bonne part de crédibilité. Imagine-t-on Lucien Bodard parcourant le monde avec un chihuahua au creux du bras, tel Belmondo avec son yorkshire avenue George-V ? Alors, journaliste ou pas, notre Tintin ? Sans hésiter, je dis : excellent journaliste ! Pendant toute sa carrière, sans prendre une ride et sans rhumatismes, il fait le grand écart entre la fantaisie la plus débridée et une actualité saisie au niveau du sensationnel. Dans son premier épisode, Tintin au pays des Soviets, pays dans lequel un journaliste est d’abord traité comme un espion, il décrit la vision dantesque d’un régime où règnent la pauvreté, la famine, la répression, alors que dans le même temps, Kessel accuse dans la presse les méfaits de la terrible Tchéka, l’ancêtre du KGB. Au Congo ensuite, il ne se montre pas raciste, Objectif Lune, crayonné de la planche 56.

mais paternaliste, dans un pays colonisé par la Belgique de son créateur. Avec Les Cigares du pharaon et Le Crabe aux pinces d’or, Tintin dénonce le trafic international d’armes et surtout de stupéfiants, dont il démantèle un important réseau. Au fil des 24 albums, nous plongeons dans les grands faits divers, de la guerre sino-japonaise aux révolutions sud-américaines, et de la fondation d’Israël à la conquête de l’espace avec les inoubliables Objectif Lune et On a marché sur la Lune, publiés quinze ans avant l’exploit de Neil Armstrong ! Et outre son côté visionnaire, Hergé aff uble souvent Tintin d’appareils à la pointe du progrès pour l’époque : volumineuse caméra dans Tintin au Congo, poste récepteur à ondes courtes dans Le Lotus bleu dès 1936, et même un « phonographe enregistreur » bien avant que le Nagra vienne bouleverser la technique du radioreportage ! Tintin utilise des avions, des voitures modernes et met en pratique des expériences de physique ou de chimie. Cette capacité d’émerveillement devant le neuf empêche les albums de vieillir. Alors, oui, Tintin est un bon journaliste !

© Hergé/Moulinsart 2016

TINTIN ET LA POLITIQUE : DE DROITE OU DE GAUCHE ?

Objectif Lune, bleu de coloriage de la couverture.

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Il y a, dans chaque action de Tintin, un individualisme acharné, le goût de l’initiative et l’habitude de ne compter que sur luimême. Il mène ses enquêtes sans aucune aide institutionnelle (Les Cigares du pharaon), organise ses expéditions sans appui logistique (Le Trésor de Rackham le Rouge) et se bat généralement seul contre tous (Le Temple du Soleil). Les milieux fréquentés par Tintin se situent dans les cercles dirigeants (L’Affaire Tournesol), mais aussi dans la mouvance des droits de l’homme (L’Etoile mystérieuse). Il possède ainsi les traits caractéristiques des libéraux libertaires qui placent la liberté et les désirs individuels comme centre de gravité de la société, façon


Glucksmann ou Cohn-Bendit. Son anticommunisme est virulent dans les limites de l’époque (Tintin au pays des Soviets) et il n’hésite pas à combattre les agents des services secrets des pays de l’Est (L’Affaire Tournesol), tout en véhiculant une idéologie anti-grandes firmes pétrolières (Tintin au pays de l’or noir), où les majors anglo-saxons n’ont pas le beau rôle. Par ailleurs, l’archétype du Yankee n’est pas épargné dans Tintin en Amérique, pas plus que les formes japonaise et chinoise du totalitarisme, sérieusement égratignées dans Tintin au Tibet ou dans Le Lotus bleu. Mais on ne trouve chez Tintin aucun nationalisme. L’itinéraire personnel de Hergé dans les années 1930 et 1940 l’a poussé vers une sorte d’anarchisme de droite, avec des pulsions généreuses (Tintin chez les Picaros ou Vol 714 pour Sydney), mais avec une aversion pour les institutions et les hiérarchies établies. Ses personnages d’officiers sont rarement flatteurs, ses hommes politiques toujours ridicules (Le Sceptre d’Ottokar) et la bonne société corrompue (Les Bijoux de la Castafiore). Aujourd’hui, le

© Hergé /Moul insart 2016

© Hergé/Moulinsart 2016

Les Aventures de Tintin, Le crabe aux pinces d’or.

Les Aventures de Tintin, Le Temple du Soleil.

petit reporter au nez retroussé se situerait entre l’écologie et le libéralisme social, mais ne serait membre d’aucun parti. Il serait peut-être un ascendant de Tony Blair...

TINTIN ET LA CLÉ DU SUCCÈS : CONTE OU ROMAN, GENRE MINEUR OU MAJEUR ? Hergé semble avoir choisi de s’adresser aux enfants sous la forme d’un conte dans chaque album. Mais visiblement, ce sont les parents qui se l’accaparent, afin de protéger leur progéniture d’une lecture éventuellement dangereuse. Ils y prennent beaucoup de plaisir, car ils lisent le conte avec l’âme de l’enfant qu’ils furent. Hergé n’ignore pas cela et il ne dira rien sur la religion ou le sexe. Et il n’y a pas de sang dans ses récits, alors que dans Le Secret de la licorne, par exemple, on tue beaucoup de monde dans une attaque de pirates. Mais ce sont des morts lointaines et abstraites, puisqu’elles se situent au XVIIIe siècle, et le lecteur juvénile n’en est pas affecté. Quand de vilains antiquaires tirent trois balles à

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COVER STORY

LE BOSS

ET L’AMBASSADEUR Du haut de ses 38 ans, Omar Sy incarne le rêve américain, en toute simplicité. Pourtant, il n’a jamais été aussi proche de ses racines. Son regard de velours, son sourire extra-large et ses éclats de rire cartoonesques l’ont hissé au sommet du classement des personnalités préférées des Français. Retour sur le parcours d’un intouchable devenu ambassadeur de la maison Audemars Piguet. Par Siphra Moine-Woerlen | Photos François Berthier

« J’

ai décidé d’être heureux, parce que c’est bon pour la santé ! » Omar Sy, 1 m 92 de bonne humeur contagieuse, s’inspire de cet adage de Voltaire pour illuminer le 7e art d’une inoxydable énergie solaire. Avec près d’une cinquantaine de films au compteur, il s’impose aujourd’hui comme l’un des acteurs incontournables de l’Hexagone. Exilé aux Etats-Unis, il distille désormais son talent entre blockbusters américains et pépites du cinéma français. Une ascension fulgurante pour cet enfant du 9-3, qui n’a rien perdu de son authenticité et de son capital sympathie.

LA BANLIEUE, BERCEAU DE TALENTS C’est en 1978 que naît Omar Sy, fruit d’un métissage entre un père sénégalais et une mère mauritanienne. Enfant des quartiers parisiens, il use ses fonds de culotte sur les bancs du collège Gustave-Courbet, à Trappes. A ses côtés, deux joyeux lurons aujourd’hui bien connus : Nicolas Anelka et Jamel Debbouze. Le « bourgeon » humoriste lui met le pied à l’étrier en l’invitant à Radio Nova, où il rencontre un certain Fred Testot. Un véritable coup de foudre artistique, esquisse d’une amitié de près de dix-sept ans. Doublé de son nouvel acolyte, le comique en herbe abandonne son bac technique pour se consacrer à une carrière

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humoristique. « J’ai tout appris avec lui. Je l’ai suivi quelques années et mes premiers cours d’impro, c’est lui qui me les a donnés. J’étais avec lui tous les jours et je l’ai regardé faire », évoque Omar, non sans une petite pointe de nostalgie. Les deux compères aux allures de gamins facétieux sont rapidement propulsés sur le petit écran. Ils apparaissent d’abord dans la quotidienne de leur ancien ami d’enfance Jamel Debbouze, avant de créer Le Visiophon. Dans cette rubrique de l’émission Nulle Part Ailleurs, ils interprètent des téléspectateurs timbrés qui contactent la chaîne pour commenter l’actualité. Le concept du légendaire Service après-vente des émissions est né.

LE « SAV », PASTILLE EFFERVESCENTE « Bah dis donc… tu viens plus aux soirées ? » Nul besoin de resituer cette réplique mythique d’Omar et Fred dans la peau des libertins décomplexés du SAV. Dans ce pastiche d’un centre d’appels destiné aux téléspectateurs, le duo prend les traits de nombreux personnages, comme l’âpre Tata Suzanne, l’égocentrique Rocco ou le déjanté Jean Blaguin. A tour de rôle, ils incarnent le téléspectateur complètement givré ou le standardiste en costard impeccable. Muni d’une boîte d’accessoires, celui qui appelle doit surprendre l’autre au bout du fil. Un exercice


Omar porte une chemise Gant.

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d’improvisation complexe, émaillé d’absurde. « Les personnages récurrents existent au départ pour créer la surprise chez celui qui répond. La première fois qu’ils apparaissent, ils ne sont pas écrits : c’est une déconnade improvisée pour faire une blague à l’autre. Ensuite, on décide d’en faire revenir certains, de leur inventer une vie, des histoires... », explique Fred Testot. D’abord intégré dans l’émission 20h10 pétantes de Stéphane Bern, le SAV s’envole en 2006 du côté du Grand Journal animé par Michel Denisot. La pastille humoristique séduit les téléspectateurs pendant près de huit ans, grâce à son format court et à son non-sens irrésistible, loin des vannes au vitriol d’un Stéphane Guillon ou d’un Gaspard Proust. En parallèle, le duo se lance dans le « two-men show » avec Omar et Fred – Le spectacle en 2006, suivi de Je ne fais pas mon âge l’année suivante. Deux belles prestations qui confirment leur place de choix sur la planète comique.

UN AUTRE DUO DANS L’INTIMITÉ Le succès d’Omar Sy repose sur une autre relation de complicité, celle qu’il partage avec son épouse Hélène. Née il y a près d’une vingtaine année, leur histoire ressemble à un véritable conte de fées. « On s’est rencontrés par l’intermédiaire d’une amie artiste qui vivait chez moi. Omar et elle étaient copains de lycée et elle lui avait proposé de venir tourner dans un clip de son groupe. Ils avaient rendez-vous, mais elle n’était pas là, c’est donc moi qui l’ai accueilli... et, depuis, nous ne nous sommes plus quittés ! » raconte-t-elle, tout en pudeur. Un coup de foudre couronné par leur union en 2007, puis par la naissance de leurs quatre enfants. Dilettante et engagée, Hélène exerce d’abord en tant qu’attachée de presse, avant de devenir présidente de l’association CéKeDuBonheur. Depuis plus de dix ans, Omar l’épaule dans son combat pour l’accompagnement des enfants et des adolescents à l’hôpital. Toujours présente aux côtés de sa moitié, Hélène Sy partage chaque instant de son ascension extraordinaire dans le milieu du 7e art.

Pull et foulard, De Fursac, montre Audemars Piguet

LA CONSÉCRATION SUR GRAND ÉCRAN

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En 1997, Omar fait ses premiers pas au cinéma dans Glastonbury, the Movie. Il enchaîne les petits rôles dans La Tour Montparnasse infernale en 2000 ou encore dans La Beuze en 2003, où il donne la réplique à son vieux copain Michaël Youn. Il doit attendre l’année 2006 pour faire sa première grande apparition à l’écran dans Nos Jours heureux, l’attachante comédie d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Il les retrouve cinq ans plus tard pour signer le rôle qui fera totalement basculer sa carrière. A l’affiche d’Intouchables, le comédien crève l’écran dans la peau de Driss, un jeune de banlieue embauché comme auxiliaire de vie par un tétraplégique fortuné. Le binôme qu’il forme avec François Cluzet nous embarque dans un véritable manège émotionnel, entre rire et larmes. Le film se hisse rapidement au top du box-office. Une année plus tard, Omar Sy est récompensé par le César du meilleur acteur. Le tourbillon du succès, redoutable, aiguille son départ vers Hollywood. Très vite propulsé sur l’orbite des blockbusters, il apparaît dans X-Men : Days of Future Past et Jurassic World, tout en continuant de figurer dans de bons crus « made in France » comme Samba ou Chocolat. Actuellement à l’affiche d’Inferno aux côtés de Tom Hanks, il revient dans Demain tout commence, une comédie tout en légèreté, mais remplie d’amour.


L’INTERVIEW Après les cartons d’Intouchables, X-Men, Samba et Jurassic World, Omar Sy revient avec le très touchant Demain tout commence, le nouveau film d’Hugo Gélin. L’inoubliable Driss joue le rôle de Samuel, un jeune homme libre qui fuit ses responsabilités, jusqu’au jour où une de ses anciennes conquêtes lui laisse sur les bras Gloria, sa fille. Le temps d’un entretien, Omar revient sur sa carrière, sa vision de l’Amérique, son rôle d’ambassadeur pour les montres Audemars Piguet et son attachement à la France. Comme partenaire, nous avons convié François-Henry Bennahmias, CEO d’Audemars Piguet. Entre le franc-parler de ce dernier et le sourire XXL d’Omar, l’interview est sortie de la routine.

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Cher Omar, comment va l’ambassadeur de France à Los Angeles ? OS : Il va bien ! Il est heu-reux ! (Rires) Oui, je vais bien et j’ai décidé de le dire haut et fort, même si je dois passer pour un imbécile… heureux ! Voyez-vous, quand l’idée nous est venue de faire un portrait de vous, je me suis dit : « Mais que vais-je raconter à nos lecteurs, tout le monde connaît Omar par cœur… » (lire notre précédent article, si besoin). Alors, Omar, dites-nous quelque chose que vous n’avez encore jamais dévoilé aux médias… (Le visage se ferme un instant. Omar se tourne vers FrançoisHenry Bennahmias et le regarde, inquiet. Silence.) OS : Je peux lui dire ? Tu es certain ? Vraiment ? (Les questions cabriolent entre les deux hommes, ils sont graves, on s’attend au pire...) Alors, OK, je vais vous répondre. Mais vous me promettez de ne le dire à personne ? Foi de journaliste, je le jure ! OS : Je chausse du 45. Tout est dit. Vous n’avez pas perdu votre place de «personnage préféré des Français» depuis 2011… Cela vous met-il la pression ? OS : Vous savez, le podium, je ne le décide pas. Mais j’endosse ce rôle avec plaisir et je me sens d’ailleurs aujourd’hui plus que jamais investi de ce rôle. Pourquoi ? OS : Parce que j’en ai marre. On me prend pour un grand guignol ! Mais aujourd’hui, il est temps pour moi d’ouvrir ma gueule pour dire stop. Arrêtez avec vos paroles haineuses, vos écrits débiles, et apprenez à aimer et à écouter votre prochain. Saint Omar est redescendu sur terre ? OS : Oui, quitte à passer pour un béni-oui-oui ou un bien-pensant. Et j’assume. François-Henry Bennahmias, est-ce pour cette raison que vous avez choisi Omar comme ambassadeur ? FHB : Oui, bien sûr ! La marque avait besoin d’un berger ! Mais, n’est-ce pas un peu facile ? Vous êtes tout de même devenu le « représentant des banlieues », une publicité vivante pour l’ascension sociale… OS : Représentant des banlieues! Mais stop ! Arrêtez ! Je suis juste un « jeune » Français qui a tracé sa route ! Non, je refuse d’être, au nom d’une couleur et d’une banlieue, le représentant de qui que ce soit. Je n’ai pas les épaules pour ce genre de responsabilités. Par contre, comme on me prête de plus en plus une oreille attentive, j’ai un peu plus envie d’ouvrir ma gueule tout en me tournant vers les jeunes ! Mais vous avez quitté la France… OS : Oui, en effet, mais la France ne m’a pas quitté. Ce n’est pas parce que je n’y suis plus beaucoup que je n’ai pas envie qu’elle se porte bien et que je ne m’y investis plus !

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Et les States, pays de tous les possibles ? OS : Habitant Los Angeles, on va plutôt dire pays du soleil et de la curiosité. Une façon de vous sentir plus libre ? OS : Peut-être. Je dirais plutôt une façon de passer plus incognito. Maintenant que Donald en est devenu le patron, allez-vous l’inviter à dîner ? OS : Je ne peux pas ! Il dîne avec son oncle Picsou tous les soirs ! Pour revenir à nos moutons, parlons plutôt de la maison Audemars Piguet. Pourquoi avoir accepté d’être l’ambassadeur de cette marque ? OS : Parce que c’est une marque sérieuse qui ne se prend pas au sérieux. Elle est aussi libre que moi et, surtout, elle a un peu moins d’ego que les autres copains horlogers. FHB : Omar a tout dit. Nous avions envie de véhiculer une vraie image d’émotion et Omar nous semblait le partenaire idéal dans ce rôle. Sa sensibilité et sa franchise parlent d’elles-mêmes. Parlez-nous un peu plus de votre première fois… OS : Ce fut lors d’une soirée parisienne. Bon, d’accord, mettons tout de suite les choses au clair : il y avait une soirée à laquelle je n’avais pas vraiment envie d’aller – je n’aime pas les soirées proutprout. Et puis, voilà, je me suis retrouvé entre deux petits-fours chauds (détail important, car on mange toujours froid dans les soirées mondaines), avec des gens cool et sympas et, surtout, François-Henry. Ce fut le coup de foudre ! FHB : Oui… notre sensibilité commune nous a fait faire notre coming out ! On s’est rencontrés, on a parlé. Cette façon qu’a Omar de voir la vie et de briser les codes… Ce fut le coup de foudre. Mais, Omar, saviez-vous à qui vous aviez affaire ? OS : Grave… Je ne préfère pas vous en parler. On se doutait bien que vous réussiriez à devenir un ambassadeur à Los Angeles, mais pas forcément pour une maison de luxe… Qui allez-vous inviter à vos soirées privées, Monsieur l’Ambassadeur ? OS : Mes potes, vous, François-Henry et Michael, et je peux vous garantir qu’il y aura de jolis chocolats emballés dans du papier doré, le tout dans une pyramide. Michael Jackson ?! Mais, il est mort ! OS : Oui, mais non ! Vous ne savez pas que c’est moi qui le cache ? Parfait, mais avant, il faudra venir au Brassus pour visiter la manufacture ! FHB : En effet, il faut absolument qu’Omar rencontre nos horlogers et découvre leur travail. Nous attendons juste le moment adéquat dans l’emploi du temps d’Omar. Sa sensibilité ne pourra qu’être exacerbée. L’occasion de voir comment on fabrique une Royal Oak, votre modèle fétiche ? (Omar portait une Royal Oak bien avant d’être l’ambassadeur de la marque.) OS : Oui, en effet, comme j’en ai quelques-unes, il est temps que je prenne le temps de voir comment on fabrique le temps.


Œuvre d’Elliott Erwitt à la Polka Galerie, hôtel Royal Monceau.

En parlant de temps qui passe, revenons à votre carrière : Samba, Chocolat, des blockbusters américains comme X-Men et Jurassic World, puis Inferno en passant par le touchant Demain tout commence… Les clowneries d’Omar et Fred sont-elles définitivement terminées ? OS : Peut-être, peut-être pas… On verra. J’aime et nous aimons tous votre sourire éclatant… Que cache vraiment ce rire ? OS : L’hygiène ! Je me brosse les dents trois fois par jour… Le coquelicot est trop beau. Et vous, François-Henry Bennahmias, vous êtes tout sourire en cette fin d’année, on ne peut pas dire que ce soit le cas pour tous vos confrères… FHB : En effet, je ne vais pas me plaindre. Je remercie d’ailleurs toutes mes équipes. Comment avez-vous fait pour aller à contre-courant de vos collègues ? FHB : D’abord, grâce à notre stratégie commerciale et au fait que nous n’avons jamais lâché le marché américain, puis en se recentrant sur notre produit phare qu’est la Royal Oak (produit qui représente aujourd’hui 75% de nos ventes) et, enfin, en resserrant notre réseau de distribution.

Un modèle pour l’industrie ? FHB : Je n’ai aucune leçon à donner, je dirai juste qu’il faut arrêter de se tirer sur les bretelles ou tout simplement un peu moins penser à son ego. J’adore cette industrie, mais elle est conservatrice et c’est son pire défaut... Il est grand temps de faire évoluer les mentalités ! Vous ne pensez donc pas que la crise horlogère est économique ? FHB : Non, pas que. Les gens n’ont pas moins d’argent, ils font juste plus attention. Il faut donc recréer du désir, séduire les clients, bref, tout simplement faire du luxe émotionnel en redonnant aux clients l’envie d’acheter. Vous verrez, ça repartira. Entre business et sourire XXL, cet entretien de fin d’année aura laissé une empreinte pleine d’optimisme. Omar avec sa gaieté contagieuse, François-Henry avec ce franc-parler qui manque tellement dans la profession. Gageons qu’il s’agit là de sésames précieux pour passer chaque porte jusqu’à la gloire ! Amen. —

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SÉLECTION HORLO

MONTRE-MOI

LA TIENNE! A l’heure où la nature s’apprête à revêtir son manteau de poudreuse, l’horlogerie helvétique prend un temps d’avance en couvrant vos poignets d’élégance sportive ou raffinée. Expression d’un savoir-faire unique au monde, ces garde-temps inédits transcendent le simple accessoire, pour devenir un art de vivre à part entière. C’est le moment de (vous) faire plaisir ! Par Aline Lalliard et Siphra Moine-Woerlen

Patek Philippe

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F.P. Journe Octa Divine

Aurora Chronograph

Traser

HM8 Can-Am

MB&F

Vacheron Constantin

L’Octa Divine fait une poussée de croissance avec son boîtier repensé en 40 ou 42 mm. Afin d’offrir une visibilité optimale, les guichets pour la date ont été agrandis, ainsi que l’affichage des secondes par disque et l’indicateur de réserve de marche. CHF 48'200.–

La manufacture militaire helvétique lance un modèle révolutionnaire aux couleurs de la lumière polaire. Grâce à la technologie d’illumination Trigalight Hairlight répartie dans des petits tubes en verre, il révèle d’éblouissantes aurores boréales sur son cadran. CHF 700.–

Conçu à l’occasion du 50e anniversaire de la Canadian-American Challenge Cup, ce nouvel OVNI horloger arbore un design inspiré de voitures de course rugissantes. Un garde-temps sculpté en trois dimensions, prêt à vrombir sur vos poignets ! CHF 78'000.–

L’emblématique modèle destiné aux globe-trotters fait peau neuve grâce à ses bracelets interchangeables. Des nouvelles créations originales en cuir, métal ou caoutchouc, qui habilleront les poignets d’une subtile élégance versatile. CHF 30'700.–

Overseas Elegance Versatile

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Breitling

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Chronomat 44 Blacksteel Special Edition

Turbine Pilot Grand Raid

Perrelet

RM 11-03 Automatique Chronographe Flyback

Richard Mille

Baume & Mercier

Breitling joue la carte de l’audace en habillant son Chronomat 44 d’un cadran jaune, sa couleur fétiche. Destiné aux férus de pilotage, il arbore des compteurs noirs et des aiguilles rouges, à l’instar des tableaux de bord d’un avion. Prêts pour le décollage ? CHF 8'250.–

La manufacture réinterprète sa Turbine Pilot et son emblématique cadran animé. Ce modèle inédit, teinté de noir et de beige, est équipé d’une règle à calcul circulaire d’aviation ainsi que d’un compte à rebours. Un nouveau clin d’œil aux amoureux d’aviation. CHF 6'150.–

La RM 011 tire sa révérence pour laisser place à la RM 11-03, un gardetemps high-tech en titane, or rouge ou or gris, aux allures sportives et viriles. Son nouveau calibre tridimensionnel, le RMAC3, révèle toute sa complexité à travers des verres saphir traités antireflet. CHF 117'500.–

Inspiré de la légendaire voiture de course Cobra, ce garde-temps aux lignes racées affiche un style à la fois sportif et masculin. Les aiguilles du chronographe ainsi que les graduations du tachymètre se parent de jaune orangé, tout comme la doublure et les tranches du bracelet en alligator. CHF 4'200.–

Capeland Shelby Cobra 1963 Limited Edition


UNE KALPA XL HEBDOMADAIRE ANNIVERSAIRE AU CŒUR D’OR 1996 : avec le soutien de la Fondation de Famille Sandoz, Michel Parmigiani fonde sa manufacture horlogère dans le prolifique hameau de Fleurier. Jadis expert dans la restauration des plus belles pièces de ces derniers siècles, le maître horloger consacre désormais son talent à la création de garde-temps haut de gamme. Un an plus tard, il insuffle son savoir-faire au cœur de la Kalpa, première montre-bracelet de Parmigiani Fleurier. Elle s’habille de l’emblématique forme « tonneau », symbole de l’identité visuelle de la maison. Le modèle légendaire souffle aujourd’hui ses vingt bougies, l’occasion de révéler une nouvelle édition anniversaire. Limitée à dix exemplaires, la Kalpa XL Hebdomadaire Anniversaire incarne la maestria tout en discrétion, à l’instar de son créateur. Son joyau se niche à l’intérieur d’une sobre armure d’acier, avec un mouvement de forme Calibre PF 110 entièrement conçu en or massif. Un véritable défi de manufacture, puisque l’or est si malléable qu’il laisse son empreinte sur les outils qui le forgent. Pour la fabrication, il a donc fallu recalibrer les machines et revoir les différents paramètres de découpe. Fruit de nombreuses heures de travail minutieux, un motif en ailes de dragon a été gravé sur chacun des ponts, pour un réseau à l’esthétique irréprochable. Résultat : un garde-temps à la richesse secrète, avec pour seuls indices les index en or massif du cadran, rehaussés d’un indicateur de réserve de marche à midi. La discrétion, une philosophie de travail chère à Michel Parmigiani : « Un mouvement or dans un boîtier en acier, c’est comme une préciosité que l’on cache jalousement dans un coffre-fort. C’est un trésor bien gardé, la richesse intérieure et impénétrable d’une personne. C’est une beauté qui s’offre seulement à ceux qui savent regarder. » Kalpa XL Hebdomadaire Anniversaire : CHF 65'000.–

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RENCONTRE HORLO

L’équipe Gombessa III contribue à l’inventaire de la faune profonde en lien avec la problématique du réchauffement climatique et met à la disposition des chercheurs l’ensemble des prises de vue pour des publications scientifiques.

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3000 LIEUES

SOUS LES MERS En novembre dernier, le biologiste et photographe marin Laurent Ballesta a pris part à l’expédition Antarctica, partie explorer la Terre Adélie, une région uniquement accessible aux missions scientifiques. Soutenu par la marque horlogère Blancpain, il en revient avec des clichés saisissants. Texte et interview Andrea Machalova

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« C’

était vraiment intense ! Mais toutes les plongées, aussi douloureuses soient-elles, nous offraient une récompense : les images d’animaux jamais photographiés vivants et des paysages sous-marins inédits », s’exclame Laurent Ballesta en évoquant son expédition de quarante-cinq jours en Antarctique. Entouré de toute une équipe de scientifiques venus mesurer l’impact du réchauffement climatique sur la banquise, le photographe a plongé jusqu’à 120 mètres de profondeur dans une eau à –1,8°C, à la limite du gel. Des plongées difficiles et éprouvantes pour lesquelles il a fallu s’équiper de combinaisons spéciales à chauffage intégré. Si ces dernières ont permis aux plongeurs de rester plusieurs heures sous l’eau, elles limitaient passablement les mouvements, requérant une grande expérience pour se déplacer. « Jamais l’expression « valoir la peine » n’a eu autant de pertinence, note le biologiste. Nous avons pu constater, comme nous l’avions envisagé, que les écosystèmes les plus beaux et les plus riches commencent au-delà de 60-70 mètres de profondeur. »

UN TRAVAIL DE SENSIBILISATION Luc Jacquet, réalisateur de La Marche de l’empereur, et le photographe naturaliste Vincent Munier étaient également de la partie. Pendant plusieurs semaines, l’équipe a suivi une colonie de manchots empereurs et leurs petits qui, après avoir perdu leur duvet, s’apprêtaient à réaliser leur premier saut à l’eau. Un moment d’une extrême rareté, qui a demandé beaucoup de

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patience à la troupe. « Les poussins ont hésité plusieurs jours avant de se jeter à l’eau. Pour être là au bon moment, il nous a fallu rester dans l’eau pendant trois longs jours », se souvient Laurent Ballesta. Il en ressort des images émouvantes qui marquent les esprits. Car c’était aussi ça, le but de l’expédition : montrer la beauté et la fragilité de la nature pour donner envie à tout un chacun de la protéger. « Il y a mille choses enrichissantes quand on voyage, plus encore quand on explore, mais je me demande si le plus enrichissant, ce n’est pas cette remise en question perpétuelle. A chaque fois que l’on se retrouve dans de nouveaux lieux, avec de nouvelles problématiques, face à un nouveau défi. Ce n’est pas forcément toujours plaisant, mais on n’est jamais aussi vivant que dans ces moments-là. »

LE PLUS VIEUX POISSON AU MONDE C’est en 2013, lors de l’expédition Gombessa en Afrique du Sud, qu’a commencé la collaboration de Laurent Ballesta avec la marque horlogère Blancpain. Là, à des profondeurs abyssales, le biologiste a réussi un exploit inédit : photographier le cœlacanthe dans son milieu naturel. Menacé d’extinction, cet animal serait le plus vieux poisson au monde. « Réaliser ce projet avec Blancpain fut la concrétisation d’un long travail et d’un rêve. Ma quête du cœlacanthe a commencé dans ma tête dans les années 2000, et c’est devenu un projet concret à partir de 2008. Il m’a coûté plusieurs années de ma vie, de nombreux sacrifices, mais au final, je lui dois beaucoup ! »


L’EXPLORATEUR Jusqu’à la fin de l’année, le Musée des Confluences, à Lyon, expose vos clichés et ceux de Vincent Munier pris pendant l’expédition Antarctica, l’automne dernier, avec le réalisateur Luc Jacquet. Quels souvenirs en gardez-vous ? Le souvenir d’un effort physique permanent, d’un voyage sans un seul moment de répit, comme s’il s’agissait d’une seule plongée qui aurait duré deux mois sans interruption ! C’était vraiment intense, mais toutes les plongées, aussi douloureuses soient-elles, nous offraient une récompense, avec des animaux jamais photographiés vivants auparavant, des paysages sousmarins inédits. Aussi, je garde surtout le souvenir de ces découvertes quotidiennes, mais pas tellement du froid. Vous avez plongé dans une eau glacée, à la limite du gel, à –1,8°C. Une plongée relativement dangereuse. Est-ce que vous avez eu peur pour votre vie ? Plonger dans l’eau glacée, c’est douloureux, bien sûr, mais surtout, c’est difficile, cela demande beaucoup de préparation spécifique concernant le matériel. Cela demande également passablement d’effort physique au quotidien. Mais la peur, non. Je fais ce métier parce que j’aime me retrouver dans de telles situations. Si j’avais peur, je n’aurais plus aucune envie de le faire. Vous avez notamment pu photographier la première nage des bébés manchots. Que ressent-on lorsque l’on vit ce genre de moments rares et précieux ? C’est très touchant, bien sûr, se dire que l’on assiste au tout premier bain de mer de la vie d’un manchot empereur... Mais ce sont aussi les moments les plus frustrants, car les poussins hésitent plusieurs jours avant de se jeter à l’eau. Pour être là au bon moment, il nous a fallu rester dans l’eau, à la surface, juste au bord de la banquise où ils se tenaient tous, au cours de trois longues journées… Trois journées où l’on espérait les voir se décider enfin à faire le grand saut. Cela veut dire que, pendant trois jours, nous avons cumulé des heures interminables dans l’eau… C’est vraiment épuisant d’attendre dans l’eau glacée sans rien d’autre à faire que de penser au froid qui vous pénètre.

L’expédition a duré près de deux mois, vous avez vécu dans des conditions difficiles, il faisait jusqu’à –20°C avec un vent à 200 km/h, vous avez peu dormi... Est-ce qu’à un moment, on en a marre de vivre ainsi et on a envie de rentrer ? Non, ce n’est pas tout à fait juste. Nous avons eu une seule tempête en deux mois de présence sur place et, –20°C, c’est la température que nous avons eue au début du séjour, puis la belle saison est venue à petits pas. Sur la fin, le thermomètre a même approché 0°C ! Et puis le soleil était presque toujours là, même la nuit ! Quant à la question de la lassitude qui pourrait survenir à la longue, personnellement, c’est toujours l’inverse qui se produit, quelle que soit la destination d’ailleurs : c’est au début que c’est dur, il faut s’habituer à de nouvelles conditions, de nouvelles contraintes, on se rend compte de ses limites, de ses inaptitudes, on s’inquiète d’un possible échec, on pense même parfois au renoncement. Alors il faut baisser la tête, faire ce que l’on peut, ravaler sa fierté parfois et puis laisser le temps passer. On trouve finalement des repères, de nouvelles ressources, on s’affine, et ça vient sans que l’on s’en rende compte, on parvient à faire ce qu’il faut, parfois même à bien le faire ! Question de temps, de répétition surtout. Je crois que l’aventure, c’est l’art de recréer des routines… mais ailleurs que chez soi. Rêvez-vous d’une plongée à –200 mètres ? Je ne suis pas allé à 200 mètres, je me demande d’ailleurs si ce serait possible. Dans tous les cas, la plongée serait trop courte au fond pour faire des observations intéressantes et bien trop longue lors de la remontée ; les paliers seraient trop longs et donc intenables dans l’eau glacée. Nous avions obtenu une autorisation pour plonger à 70 mètres, mais nous nous étions préparés pour 120 mètres. Après une semaine de plongées, nous avons atteint la zone des 70 mètres sans trop de difficultés. Nous avons pu constater, comme nous l’avions envisagé, que les écosystèmes les plus beaux, les plus riches, commencent audelà de 60-70 mètres. C’était donc énormément frustrant de

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HAUTE JOAILLERIE

DESETVERTES DES PARURES ! La haute joaillerie voit la vie en vert et se pare d’émeraudes éblouissantes, de tourmalines vertes, et de couleurs flamboyantes pour l’espoir, l’émotion qu’elles suscitent et les jardins mystérieux qu’elles renferment. Eclatantes de vitalité, elles bouleversent les codes, irradient et se répondent dans un jeu de lumière éblouissant. Loin des tonalités ternes et discrètes, les joailliers lancent un feu d’artifice de couleurs, dans un appel à la joie de vivre et à la beauté. Par Nathalie Koelsch | Illustrations Carine Bovey

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DE GRISOGONO De Grisogono a marqué les esprits avec le Constellation, le diamant brut le plus cher du monde! Unique dans l’épopée des diamants extraordinaires, il possède des qualités hors du commun, mesure plus de 6 centimètres de haut, pèse 813 carats et a été découvert en novembre 2015 dans la mine de Karowe, au Botswana, par la société canadienne Lucara Diamond. Très convoitée, cette pierre rare a été vendue 63 millions de dollars au terme d’une enchère vivement disputée. Fascinant, le Constellation possède naturellement toutes les caractéristiques d’une pierre exceptionnelle destinée à entrer dans la légende. Il est doté de toutes les qualités en matière de couleur, de pureté et de poids. Sa taille, qui devrait être achevée mi-2017, probablement réalisée à New York, pourrait révéler l’un des plus gros diamants certifiés flawless au monde. Une pierre fascinante qui procure beaucoup d’émotion avant même d’être taillée.

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BULGARI Depuis les années 1950, Bulgari forge sa prodigieuse destinée au rythme des gemmes colorées qui émaillent ses créations aux teintes de l’Italie. Explorant des associations inédites et des harmonies chromatiques inattendues, Bulgari imagine des bijoux audacieux aux rondeurs sensuelles. Ses collections brillantes, captivantes et hautes en couleur évoquent l’Italie, la beauté de ses paysages, du turquoise de Capri au rose de l’aube sur la Sicile, sans oublier les orangers crépusculaires et les verts profonds des vignobles. « Ispirazioni Italiane » rend un vibrant hommage à l’excellence artisanale, mais également à la voluptueuse taille chestnut, que le joaillier romain affectionne. Les formes opulentes des améthystes, des tourmalines et des émeraudes parent l’ensemble d’une beauté remarquable et singulière, signature d’une vision unique. Bulgari, ou l’excentricité à l’italienne.

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CHOPARD Avec sa collection « Red Carpet », Chopard repousse les limites de son art. Portées chaque année par les plus grandes actrices sur les célèbres marches du Palais des festivals, ces pièces de joaillerie font appel à la créativité exceptionnelle et à l’expertise de la maison, tout en alliant éthique et esthétique. Partenaire officiel du Festival du film de Cannes depuis 1998, Chopard réalise la collection « Red Carpet », comme une ode à la féminité, pour magnifier les stars lors de leurs apparitions sur le tapis rouge. Plusieurs créations, à l’instar de la bague tourmaline, associent l’or au titane, un matériau novateur à la fois solide et léger, se prêtant volontiers aux décors majestueux et aux formes atypiques. L’utilisation de ce métal permet d’autant plus de fantaisie et d’audace qu’il peut être teinté dans une large palette de couleurs, disparaissant sous le plus fin des sertissages ou rehaussant l’éclat des pierres qu’il enserre. Témoin de cette performance, la bague cabochon tourmaline propose un camaïeu de pourpre entre les rubellites et les améthystes montées sur or rose.

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GRAFF DIAMONDS Plats, ronds, à boucles au tombé sensuel, voluptueux, mutins, les nœuds envahissent les créations de Graff Diamonds. Leur souplesse et la délicatesse de leur mouvement témoignent de l’expertise du joaillier, qui maîtrise les formes et les volumes avec maestria. Leur légèreté s’accorde à merveille à la rigueur et à la beauté spectaculaire des cascades d’émeraudes qu’ils enserrent. Sous l’apparente simplicité de la composition des colliers se cache un savoir-faire exceptionnel. Les boules d’émeraudes, de Zambie ou de Colombie s’échappent des rubans d’or et de diamants pour tomber en chute ou glisser le long des oreilles, formant de somptueux pendants d’oreilles terminés par une briolette de diamant. Les cinq rangs d’émeraudes ovales et de diamants du collier de Graff Diamonds sont exceptionnels de régularité et d’équilibre. Chaque pierre précieuse à la couleur profonde et hypnotique se positionne pour offrir un tombé parfait, tandis que le ruban de diamants noué sur une émeraude retient une pluie de gemmes d’un vert éclatant et qu’un ravissant petit nœud positionné derrière le cou, clôt le collier. Un miracle d’élégance.

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VAN CLEEF & ARPELS « Emeraude en majesté », un nom enchanteur pour une collection qui témoigne de l’attachement particulier que porte Van Cleef & Arpels à cette gemme si émouvante. A la manière d’un collectionneur, la maison a pris le temps, exigeant, patient et passionné, de chasser les émeraudes d’exception aux quatre coins de la planète. Elle leur rend hommage à travers une bouleversante collection qui dévoile toute leur complexité et leur beauté. Les bagues, les colliers, les bracelets se succèdent à un rythme étourdissant, osant les associations insolites, retrouvant quelques émeraudes issues de gisements anciens de Colombie. Leur matière et leur couleur vibrante d’un vert profond leur donnent ce charme unique, nuancé d’une pointe de bleu caractéristique des mines anciennes de Chivor. Très structurée, la bague nœud expose toute la puissance d’une magnifique pierre colombienne de taille émeraude qui contraste avec la rondeur d’un ruban de diamants et de spinelles noirs.

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BUCHERER Entre passion et émotion, le diamant trouve sa plus belle expression dans les créations de haute joaillerie « Fancy Diamonds » de l’atelier Bucherer. Brillant de mille feux, les diamants de couleur aussi précieux que convoités irradient d’un éclat particulier. Excessivement rares, ils bénéficient de toute l’attention de la maison Bucherer qui, depuis sa fondation en 1888, leur voue une affection particulière. Ils proviennent pour la plupart des célèbres gisements diamantifères de la mine d’Argyle, en Australie qui offre de temps en temps un de ces diamants d’exception aux heureux privilégiés dont Bucherer fait partie. Les diamants poire fancy yellow ont donné naissance à la collection « Fancy Diamonds », dessinée et réalisée par l’équipe Bucherer, héritière d’un savoir-faire parfaitement maîtrisé. Les cascades de diamants, telles des franges, dansent sur la peau, suivant chaque mouvement avec fluidité, pour un collier au design très contemporain. Serti de sept diamants fancy yellow taille poire, le collier a requis plus de 150 heures de travail pour exprimer toute sa beauté.

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CHANEL Les blés appartiennent aux souvenirs heureux de l’enfance de Gabrielle Chanel. De sa date de naissance, le 19 août, qui coïncide avec la fête des moissons, aux caractères bénéfiques que lui attribuait son père, ses moments de joie sont liés aux blés. Superstitieuse, Chanel en a fait un de ses porte-bonheur préférés qui, sous toutes ses formes, en bronze, en bois ou peint par son ami Dali, envahissait ses demeures. La collection de haute joaillerie « Les Blés de Chanel » célèbre les blés, symbole de prospérité et de créativité, et suit leur cycle de vie. Les épis d’été appellent le début du printemps, illuminés par les diamants, les péridots, les aigues-marines et les émeraudes, qui jouent avec les transparences. Les moissons sont évoquées à travers les variations sur diamants, saphirs jaunes et perles aux reflets dorés par les rayons du soleil estival. La bague « Epi d’été », centrée sur une poire émeraude entourée de saphirs jaunes et de cinq diamants taille rose, exprime toute la force et la grâce de cette période unique qu’est la moisson, un symbole si personnel pour Chanel.

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BOUCHERON A travers une brillante interprétation joaillière, Boucheron rend hommage à une nature épanouie, triomphante et généreuse. Ses artisans ont relevé le défi de faire vibrer un lys radiant au cœur jonquille, de sentir osciller un épi de blé doré écrasé de soleil, de transformer des plumes en oiseaux sauvages. Avec panache, Boucheron réussit à saisir l’impression fugace d’une nature prise sur le vif pour la transformer en bijou. La plume de paon appartient aux créations emblématiques de la maison Boucheron. Dans toutes ses déclinaisons, elle est dynamique, mouvante, presque vivante. Dans la collection « 26 Vendôme. Le style en héritage », elle illustre un collier en or blanc serti de diamants et réinterprète le point d’interrogation imaginé en 1889. A la fois plumage et feuillage, elle s’enroule délicatement autour du cou à partir d’un torque et se poursuit avec souplesse sur le décolleté. Son diamant taille rose serti dans l’œil de la plume ravive son caractère romantique et charmant.

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MELLERIO DITS MELLER Pour sa première collection, Laure-Isabelle Mellerio a souhaité créer des pièces hautes en couleur, volumineuses et tout en contrastes. Renouant avec l’éclectisme et la créativité dont la maison a fait preuve à de nombreuses périodes de son histoire, elle rompt avec le modèle pyramidal des collections actuelles, se détache des critères imposés pour laisser libre cours à son inspiration. A chaque bijou, un style. Cette collection originale met en lumière des gemmes atypiques, comme une très rare rubellite taille émeraude, dont les nuances de rose intense sont rehaussées par l’effet des saphirs taille rose, ou encore une aigue-marine taille émeraude soulignée de saphirs et de pierres de lune. Un saphir padparadscha à la couleur pêche et aux nuances de corail peau d’ange répond à un diamant jaune intense mis en valeur par le noir de l’onyx. La bague Goa, constellée de saphirs, de tourmalines Paraïba et d’émeraudes, dessine un jeu de piste en cercles concentriques autour d’une émeraude ovale amovible.

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CARTIER Un coup de baguette magique et « Cartier Magicien » s’ouvre sur des performances joaillières et des métamorphoses inouïes. Entre créations virtuoses, pierres sublimes et matières précieuses, le joaillier n’en finit pas de surprendre, de fasciner et de jouer avec la lumière. Il fait voyager le regard, aimante, dynamise, s’amuse. D’un geste, un collier se métamorphose, un bracelet se transforme. Cartier capture l’émotion qui jaillit des pierres dans un jeu de reflets flamboyants où réfraction et diffraction obéissent à des règles subtiles. Les noms évocateurs de ses bijoux, « Incantation », « Quetzal » ou « Magie Blanche », révèlent la matière, font jaillir tous les mystères enfermés dans les pierres précieuses, s’approprient le mythe aztèque du serpent à plumes aux inquiétantes ondulations. La manchette « Cinétique », aux dessins rayonnants et aux motifs soulignés de laque noire et d’émeraudes, évoque l’esprit Art déco et l’architecture urbaine des grandes cités, chers à Cartier. Un bracelet hypnotique !

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DIOR Quand Versailles inspire Dior, les miroirs se transforment en bagues, les candélabres ornent les oreilles, les mascarons des portes décorent les colliers. Avec une originalité et une créativité qui n’appartiennent qu’à elle, Victoire de Castellane s’est emparée des détails du faste de Versailles pour les détourner et les transformer en une étonnante collection. Une pampille de lustre se cache derrière le diamant goutte d’un collier, l’embrase d’un rideau des appartements royaux se métamorphose en boucle d’oreille, un nœud s’échappe du décor typique de l’art rocaille, les boiseries de la galerie des Glaces, les cadres d’un miroir, l’agencement graphique des lattes d’un parquet sont détournés pour offrir un Versailles intime. Le classicisme somptueux du château converse avec la création contemporaine, s’entoure de mystère et invite les favorites du roi, comme Mademoiselle de Fontange et son ruban célèbre. Eclairé à la bougie, Versailles fait vibrer l’argent oxydé qui sertit certaines pierres et donne de la profondeur aux bijoux.

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LÉGENDE

TIFFANY L’EMPEREUR DU DIAMANT

Tiffany, figure emblématique de la joaillerie outre-Atlantique, dont le nom a été chanté et loué par les plus belles stars, parcourt les siècles, sans une ride. Par Nathalie Koelsch

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La mythique Tiffany Setting, platine et diamant.

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iffany, le joaillier dont la renommée a traversé les mers, appartient au mythe des success-stories à l’américaine où, parti de rien, on atteint des sommets ! Charles Lewis Tiffany est né à New York au XIXe siècle, à l’époque où le centre du monde se situe en Europe, et à Paris en particulier. Son aventure commence en 1837, quand il se lance dans les affaires accompagné de son ami d’enfance John B. Young avec 1'000 dollars en poche, et qu’ils ouvrent ensemble une boutique au 259, Broadway. Leur échoppe, cachée derrière le City Hall, où les financiers font fortune, attire les épouses des Astor, Morgan, Rockefeller et Gould, qui adorent leurs bijoux précieux et leurs bibelots. Tiffany, Young & Ellis devient la boutique à la mode où se pressent les grands noms de l’industrie. Mais le luxe à la française est une référence, et Charles Lewis rêve de diamants et de Paris.

« TIFFANY LE ROI DU DIAMANT », TITRE LE NEW YORK TIMES A cette période, la France, qui vit une période très créative malgré les soubresauts de l’histoire, donne le ton à l’Europe et attire les voyageurs, les intellectuels, les industriels et les personnalités. Dès 1841, John B. Young traverse régulièrement l’Atlantique pour y trouver des idées nou-

velles et faire des achats. Quand, en 1848, la France est secouée par une nouvelle révolution et que les nobles sont disposés à vendre leurs diamants pour fuir Paris, il acquiert au meilleur prix des pierres exceptionnelles qui forgeront sa réputation. Tiffany le roi des diamants est né et son attirance pour Paris se confirme. Tiffany & Co. ouvre un premier écrin à Paris, une minuscule boutique au 79, rue de Richelieu, non loin du Palais Royal, et achète des bijoux européens pour les revendre aux Etats-Unis, aux riches clientes américaines. A cette époque, Boucheron, Chaumet et Mellerio sont les joailliers parisiens à la mode. La notoriété de Tiffany explose quand il acquiert un diamant jaune de presque 300 carats à la Compagnie française de diamants du cap de Bonne-Espérance. Après retaille et un nouveau poids de 128,54 carats, ce diamant jaune, immortalisé par Audrey Hepburn à la sortie du film Breakfast at Tiffany’s, lui portera chance et restera la pierre fétiche de la maison.

LE SUCCÈS EST AU RENDEZ-VOUS Désormais très parisien, Tiffany & Co. expose ses créations lors de l’Exposition universelle de 1878 qui se déroule au Champ-de-Mars, et sera récompensé par une médaille de bronze. Ses services à thé

Diamant jaune, 128,54 carats.

et à café sont remarqués par 15 millions de visiteurs et Tiffany est la première maison de conception américaine à être honorée par un jury français. Le succès est au rendez-vous et Charles Lewis Tiffany est décoré de la légion d’honneur. Lors de l’Exposition universelle suivante, en 1889, Tiffany & Co. expose une série de broches orchidées en émail, or vert et pierres précieuses, achetées par la famille d’Anna Gould, et remporte la médaille d’or dans la catégorie bijoux. Lorsque la nouvelle République décide de disperser les joyaux de la couronne de France, une vente aux enchères est organisée, dispersant les diadèmes, parures et autres couronnes de diamants. La perte historique est encore aujourd’hui inestimable, même si les musées tentent désespérément de racheter à prix d’or les pièces éparpillées dans le monde. En 1887, Tiffany s’est porté acquéreur d’un tiers des bijoux de la couronne, qu’il revend très rapidement à de riches Américaines passionnées d’histoire de France. En effet, l’engouement pour la France est tel que les bals déguisés façon Versailles ne manquent pas, et que les riches héritières américaines cultivent un goût pour l’art de vivre à la française et rêve de posséder des bijoux de ce pays de l'autre côté de l’Atlantique.

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Au XXe siècle, la maison a poursuivi son ascension, s’installant dans le monde entier. Sa renommée, immortalisée par les plus grandes stars, parmi lesquelles Marilyn et Audrey Hepburn, n’est plus à faire, et permet même à deux créateurs de signer des collections pour Tiffany. Jean Schlumberger et Paloma Picasso lancent de belles lignes à la forte personnalité, qui restent dans les annales de la marque. A Paris, Tiffany & Co. possède une adresse sur les ChampsElysées, dans un hôtel classé bâti en 1850, à l’époque où Charles Lewis Tiffany commençait son aventure. Ses créations, portées par les plus belles femmes du monde, sont dirigées depuis 2014 par Francesca Amfitheatroff, dont la ligne T est un succès.

Collier Art déco en platine composé de diamants baguettes, coussin, marquise et brillants.

L’héritage Charles Lewis Tiffany, outre un incroyable savoirfaire et une petite boîte bleue entourée d’un ruban blanc identifiable entre toutes, s’appuie sur un concept entré dans la légende, le Tiffany Setting.

LES 130 ANS DU LÉGENDAIRE « TIFFANY SETTING » En cette année 2016, Tiffany & Co. a célébré les 130 ans de son incomparable « Tiffany Setting », une signature qui a illuminé tant de bagues de fiançailles et laissé une empreinte sans précédent dans l’univers du diamant. Mis au point en 1886, ce concept propose une façon inédite de sertir le diamant, selon un design original et iconique composé d’un diamant taille brillant surélevé, serti de six griffes en or ou en platine. A cette époque, les pierres étaient montées en serti clos et posées sur un anneau. Véritable visionnaire et amoureux des pierres, Charles Lewis Tiffany décide de rehausser le diamant taille brillant, afin de mieux révéler son éclat et d’amplifier la lumière réfléchie par la taille parfaite de la pierre. Il imagine la bague de fiançailles telle qu’elle est toujours reconnue aujourd’hui, renforçant la réputation de la maison pour sa sélection des plus beaux diamants au monde. En 1886, le Tiffany Setting a été imaginé en or jaune et en platine. Véritable

Fleur de Mer, création de Jean Schlumberger.

Choker Blue Book, création de Paloma Picasso, 1980.

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Diane Kruger portant une pièce de la collection Blue Book, 2016.

travail d’orfèvre, les griffes sont toutes méticuleusement taillées et montées pour révéler la beauté naturelle du diamant. En 2016, la collection anniversaire est également lancée en or rose. Le style intemporel du Tiffany Setting, devenu iconique au fil du temps, a définitivement imposé Tiffany comme le joaillier de l’amour éternel et du diamant. Pour Melvyn Kirtley, responsable du département de gemmologie chez Tiffany & Co., « de plus en plus de couples considèrent le Tiffany Setting comme le symbole d’un engagement pour la vie. A ce jour, le solitaire Tiffany est la bague de fiançailles la plus recherchée au monde ; célébrée au cinéma, dans l’art et la littérature, elle a traversé les modes et les époques. »

TIFFANY ET LA COULEUR Les pierres de couleur ont joué un rôle majeur dans la renommée de Tiffany. Avant 1850, les pierres de couleur n’étaient pas appréciées, mais les mentalités ont changé en 1876, lorsqu’un jeune gemmologue, le Dr George Frederick Kunz, a vendu une tourmaline exceptionnelle à Charles Lewis Tiffany. Très vite, il a rejoint Tiffany & Co. et s’est lancé dans une quête de pierres précieuses extraordinaires pour la clientèle fortunée de Tiffany. En 1902, une pierre rose lilas, jusqu’alors non répertoriée, est trouvée en Californie, puis baptisée kunzite. Passionné de gemmologie, Tiffany a participé à la reconnaissance de nouvelles pierres précieuses au XXe siècle, telles que la tanzanite, découverte dans les années 1960 sur les contreforts du mont Kilimandjaro, en Tanzanie. Etonnante, sa couleur oscille entre le bleu de l’océan et la teinte violette d’un ciel nocturne. En 1970, une pierre précieuse verte a été trouvée dans le Parc national de Tsavo, près de la frontière du Kenya et de la Tanzanie. Séduit par sa pétillante couleur verte, Tiffany l’a nommée tsavorite. Elle est aujourd’hui adulée et très utilisée. Véritable aventurier des temps modernes, Tiffany a laissé une empreinte indélébile dans de nombreux domaines liés à la joaillerie. —


Les Bergeries de Palombaggia, Corse

OFFREZ LE GOÛT DE L’ESCAPADE Petit-déjeuner cinq étoiles, chambre avec vue à couper le souffle, massage relaxant… Relais & Châteaux fait la promesse d’instants suspendus capturés dans un Coffret pur luxe. La garantie d’une expérience inoubliable, que l’on opte pour une nuit ou pour un soin au spa suivi d’un dîner étoilé. Il ne vous reste plus qu’à choisir le Coffret qui vous correspond parmi les 7 offres existantes, à partir de CHF.239 ! Contact : Thomas Grandcolas / Responsable du Département Cadeaux Entreprises / +336 27 25 38 94 Chèques cadeaux également disponibles à partir de CHF.100. www.cadeaux.relaischateaux.com


FOCUS DES EXTRÊMES

Burning Man vu du ciel.

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RENDEZ-VOUS ENTRE CRAMÉS Depuis près d’une décennie, le festival Burning Man

s’anime sous l’objectif du photographe américain Scott London. Fasciné par cet hymne à la créativité, l’artiste s’approche au plus près de la beauté à l’état pur. A travers des clichés chargés d’émotion, il capture l’essence d’une expérience humaine hors norme. Retour sur un événement incontournable. Par Aline Lalliard | Photos Scott London

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Black Rock Hodag et le Narwhal, deux « véhicules mutants » du Burning Man.

Eros Biox, un artiste échassier de Los Angeles, enjambant un « véhicule mutant » en forme de poisson.

The Lost Tea Party, une œuvre mobile du collectif d’artistes britannique Wreckage International.

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«D

écrire le Burning Man à quelqu’un qui n’y est jamais allé, c’est un peu comme de tenter de décrire les couleurs à un aveugle », dixit un anonyme. Entre pèlerinage artistique et folie pure à la Mad Max, le festival le plus déjanté du globe apparaît comme un nuancier sensoriel extraordinaire, enfiévré par le soleil, la poussière, les drogues et les beats épileptiques. Ici, les utopistes du monde entier bénéficient d’un espace de liberté totale pour partager une expérience profondément humaniste.

UN PEU D’ART DANS CE MONDE DE BRUTES Spatialement, la Playa se présente comme un immense demi-cercle de plusieurs kilomètres de diamètre, organisé autour du légendaire « Man » et fractionné comme une horloge. Pour circuler au sein de cette surface colossale, il faut emprunter

Layne, un burner néo-zélandais, perché sur le Weta Géant.

des véhicules mutants érigés sur des squelettes de bus ou de tondeuses à gazon. Le ton est donné. Au sein de ce macrocosme créatif, les « burners » se transforment en œuvres d’art mouvantes et taquinent les pupilles avec des inventions plus barrées les unes que les autres. Armés des emblématiques « goggles » – les lunettes d’aviateur qui protègent du sable et de la poussière –, ils exécutent d’incroyables performances, spectacles ou démonstrations. Il n’existe pas de frontière tangible entre spectateurs et performeurs : chacun participe à l’expérience sur un pied d’égalité, mû par une soif commune de partage. C’est cet ethos particulier que Scott London immortalise chaque année, via ses extravagantes photographies. Le Burning Man revendique l’aff ranchissement le plus total. Il n’en est pas moins régi par quelques principes fon-

damentaux. Fondé sur l’écologie, il promeut la préservation de l’environnement. Exit donc la porcherie habituelle des fins de festivals, l’événement ne doit laisser aucune trace de son passage. Dans cette optique, les œuvres sont majoritairement conçues à l’aide de matériaux recyclables. La manifestation « made in USA » mise également sur le concept d’autosuffisance. Autrement dit, chaque festivalier doit se munir de suffisamment de vivres pour subsister pendant une semaine au cœur d’une atmosphère particulièrement aride. Mais la règle d’or repose sur la proscription de toute forme de commerce au sein de la cité éphémère, afin d’encourager l’altruisme et la générosité. Si le Burning Man résonne comme un culte à la débauche, il est aussi et sans doute l’une des expériences humaines les plus enrichissantes à vivre au cours d’une vie.

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ART

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Jeff Koons et Richard Geoffroy, maître de chai chez Dom Pérignon (2013).

PÉNÉTRATION ARTISTIQUE LA VÉNUS DE CHROME Balloon Venus, ainsi se nomme l’écrin du Dom Pérignon rosé millésimé de 2003. Ce modèle réduit de la sculpture de Jeff Koons appartenant à la série Antiquity fait référence à la Vénus de Willendorf retrouvée en Autriche 23'000 ans avant l’ère chrétienne. Avec son design parfait et ses courbes sensuelles, Balloon Venus est sans doute l’une des collaborations les plus réussies entre un artiste et la maison. Nous sommes bien loin des sculptures en résine mettant en scène les ébats sexuels de l’artiste et de la Cicciolina, son épouse de l’époque. Aujourd’hui, le studio Jeff Koons n’emploie pas moins de 250 jeunes artistes réalisant les projets picturaux et sculpturaux du célèbre plasticien. Entre les vidéos pour Google, les pochettes pour iPhone ou les sacs à main pour H&M, l’artiste vivant le plus coté de la planète multiplie les collaborations les plus improbables, au risque de créer l’overdose.

Des bonhommes-fleurs viennent se glisser dans un monogramme, des yeux apparaissent dans les broderies d’un manteau ou dans l’imprimé d’un sac Lady D et des lignes viennent orner le cadran d’une montre… Ces symboles se seraientils échappés d’une galerie d’art ? Depuis plusieurs années, le pop art s’invite dans les maisons les plus prestigieuses et donne naissance à des créations inédites. Qui sont ces artistes ? Sont-ils en mal de reconnaissance ou est-ce simplement le monde de l’art et du design qui restent intimement liés ? Retour sur les collaborations les plus emblématiques. Par Marie-Carine Favre

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ALBUM PHOTO SURRÉALISTE Plus connu pour ses œuvres controversées, l’artiste italien Maurizio Cattelan crée avec son magazine ToiletPaper la campagne publicitaire automne-hiver de Kenzo en 2013. Photographiée par Pierpaolo Ferrari, la campagne aux allures surréalistes et aux couleurs acidulées a été imaginée comme une série de montages photo ludiques, où sont mis en scène l’actrice Rinko Kikuchi et le mannequin Sean O’Pry. Cette série d’images rappelle la scénographie du défilé choisie par Humberto Leon et Carol Lim, directeurs artistiques de la maison de couture. L’univers décalé de ces derniers s’accorde parfaitement avec l’esprit du magazine d’art. L’artiste est exposé à la Monnaie de Paris jusqu’au 8 janvier 2017, où l’on peut découvrir une vingtaine d’œuvres, dont La Nona Ora et Him. Lorsqu’on lui demande si l’art doit choquer, il répond : « Je crois que les images qui nous viennent du monde sont bien plus choquantes que n’importe quelle œuvre d’art. Le but de l’art est de poser des questions, non d’apporter des réponses. »

Him (2001) .

Campagne publicitaire pour Kenzo (2013), réalisée par ToiletPaper, magazine de Maurizio Cattelan.

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FIGURES KAWAII C’est en 2003, après trois ans de négociations, que naît la collaboration entre Louis Vuitton et l’artiste japonais Takashi Murakami. L’idée première de Marc Jacobs était de casser les codes en associant la scène artistique à ses créations. Ce fut la plus longue collaboration entre une maison française et un artiste. Durant treize années, Takashi n’a cessé de réinterpréter le monogramme. D’abord multicolore, puis orné de cerises, de fleurs et de personnages aux allures manga, en passant par le camouflage, le père du mouvement Superflat a su intégrer avec brio l’univers graphique déjanté japonais dit kawaii au luxe parisien. Ses œuvres sont essentiellement composées de motifs et d’illustrations en aplat empruntés aux dessins animés nippons. La multiplication des fleurs dans Flower Ball (2002) rappelle celle du monogramme présent sur les toiles des sacs Louis Vuitton. La combinaison de ces univers que tout oppose a su surprendre et apporter une touche décalée et moderne, rajeunissant ainsi l’image de la marque. Bien que Takeshi fut vivement critiqué, car le Superflat est censé évoquer la superficialité de la culture consumériste japonaise, il collabora avec une quinzaine d’autres marques, dont Casio et Comme des Garçons.

Flower Ball (2002).

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EN VOGUE

HEAVEN GAIA OU LA MODE CHINOISE Lors de la Fashion Week de Paris printemps-été 2017, l’une des invités d’honneur fut Ying Xiong, la styliste de la jeune marque Heaven Gaia, venue présenter à la France la mode à la façon chinoise. Une première pour celle qui vénère depuis sa jeunesse Paco Rabanne. Décryptage d’une vision de la mode venue de loin. Texte et photos Diane Ziegler

H

eaven Gaia lors de la semaine de la mode parisienne, ce fut l’éveil des sens, mais aussi celui du sens de la mode asiatique. L’éveil des sens à travers la maîtrise très particulière des matières et des tissus, que la styliste chinoise associe avec toujours autant de justesse. L’éveil du sens de la mode asiatique puisque, depuis six saisons déjà, Heaven Gaia a su conquérir le cœur des fashionistas chinoises. Sa signature ? Une esthétique inspirée de l’art contemporain et une technique raffinée des costumes traditionnels.

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LA MODE CHINOISE S’INVITE EN FRANCE Invitée pour la première fois à Paris, Ying Xiong a voulu mettre toutes les chances de son côté pour convaincre un nouveau public. Pour ce faire, la créatrice a choisi de raconter l’histoire de son pays en vêtements. En effet, la collection évolue selon ce fil conducteur tendu vers le patrimoine et les heures de gloire d’une Chine impériale. Cela s’est traduit tout naturellement par des robes sculptées, de lourds habits de soie aux teintes colorées et dégradées. Mais aussi par des robes amples et légères en broderies traditionnelles de Suzhou.

Imaginée comme un tableau, la marque Heaven Gaia représente la richesse des savoir-faire chinois, que Ying Xiong a particulièrement cherché à mettre en valeur cette saison. Les détails ne trompent pas. Les voiles qui couvrent les silhouettes se transforment en toile tapissée à motifs peints à la main. Les plumes donnent vie aux robes, les colliers dits « mandarin » et les boutons très spéciaux venaient couronner chacune des tenues. Et si le lieu n’a pas été choisi au hasard – le foyer du Palais Garnier, avec ses dorures, ses colonnes dorées, ses fresques murales et ses


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RENCONTRE BEAUTÉ

ROSE PRESTIGE

A

Saint-Jean-de-Braye se cache un bâtiment mystérieux, renfermant les secrets les mieux gardés du monde de la beauté. Hélios, haut lieu de recherche en cosmétologie du groupe LVMH, a ainsi abrité les blouses blanches de la maison Dior, aux petits soins pour la rose de Granville durant les dix dernières années. L’hybridant, l’étudiant, la choyant, ils ont œuvré pour découvrir en elle les propriétés qui ont permis de donner naissance à La Cure Prestige. A nom fastueux, produit fastueux : ladite cure, composée de trois flacons pour trois semaines de soin, est pensée comme une véritable renaissance pour la peau. Son pouvoir de réactivation des mécanismes de reconstruction tissulaire, elle le tire de l’huile de rose de Granville, l’ingrédient novateur et rare qui est à la base de la formule. Rare, parce que la fleur ne donne de l'huile que si elle est cueillie au moment précis de son plein épanouissement : cela ne laisse qu’une heure aux botanistes pour la récolte. Puis la magie continue d’opérer dans les laboratoires… Edouard Mauvais-Jarvis nous entraîne dans cet univers à la fois doux et complexe qu’est celui des fleurs favorites de Christian Dior et nous en dévoile les coulisses avec passion.

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En quelques mots, comment décririez-vous l’identité scientifique de la marque Dior ?

Notre peau a naturellement un capital de beauté, qui est à son summum lorsque nous sommes jeunes. L’identité scientifique de Dior se définit par l’action autour de ce capital, en trois étapes : il s’agit d’abord de protéger les structures clés de la peau, puis de favoriser les systèmes d’autoréparation pour enfin bloquer les facteurs externes d’accélération du vieillissement. Tous nos produits respectent cette trinité et sont pensés dans une logique de durabilité : nous visons plutôt le maintien que la réparation. La rose de Granville est une rose résistante, qui fleurit dans des conditions qui sembleraient, au premier abord, hostiles. De quoi tire-t-elle sa force et sa résilience ?

A l’origine rosier sauvage, la rose nommée aujourd’hui « de Granville » a gardé la résistance de ses débuts. Née dans un environnement adverse, elle arborait des roses petites et peu nombreuses, afin d’avoir plus de résilience face aux éléments auxquels elle était confrontée. C’est tout simplement le principe de la sélection naturelle ! Les hybridations que nous avons effectuées depuis ont toujours eu pour objectif de préserver cette résistance, à la source des propriétés cosmétiques de la fleur.


Avec La Cure Prestige, Dior crée l’événement sensoriel de l’hiver. En compagnie d’Edouard Mauvais-Jarvis, directeur de l’environnement et de la communication scientifique de la maison, entrons dans un monde de pétales, de pipettes et de fraîcheur.

© Thibaut de Saint Chamas for Parfums Christian Dior

Interview Melina Staubitz

De quoi ont été composées les dix années de recherche consacrées à la rose de Granville ?

A un travail d’hybridation, qui a vu naître sept générations de roses. En mélangeant l’A DN de plusieurs variétés de roses, il nous a été possible, petit à petit, d’obtenir des propriétés utiles à la cosmétique. Pour chaque bourgeon créé, nous observons notamment l’abondance, la résistance et la croissance. Nous opérons ensuite une deuxième sélection, fondée sur les molécules, puisque c’est l’activité biologique qui fait les critères cosmétiques. Durant ces dix années, nos chercheurs ont identifié 400 molécules, ce qui représente un travail de titan ! Avez-vous rencontré des difficultés lors de la production de La Cure ?

Nous ne nous sommes pas heurtés à des difficultés marquantes. Bien sûr, la montée en quantité est toujours un challenge, surtout quand il s’agit de gérer de grands volumes de fleurs. Il est nécessaire de parvenir à une synchronisation parfaite, notamment pour la récolte des roses, qui doit se faire en une heure. La cueillette est manuelle, aucun outil n’existant pour remplacer la délicatesse de la main de l’homme. Cette année, la première

floraison de la rose de Granville, qui normalement a lieu en mai, a été retardée par le mauvais temps d’environ trois semaines. Lorsque l’on travaille avec une ressource naturelle, il faut apprendre à s’adapter ! Le maître mot concernant la culture de la rose de Granville est le naturel. Vous parlez d’ailleurs de récolte manuelle… Pouvez-vous nous éclairer sur les conditions de culture ?

La culture de la rose est bio : il serait impossible de faire autrement ! On prélève des éléments de la fleur, elle doit donc impérativement être propre pour que l’extraction soit pure. Et puis, de toute manière, la rose de Granville est capable de se défendre elle-même, elle n’a pas besoin de pesticide. Quel bienfait la rose de Granville apporte-t-elle à la peau, du point de vue du vieillissement cutané ?

L’inflammation chronique de la peau est un des phénomènes provoquant le vieillissement cutané. En effet, si le processus de l’inflammation se veut réparateur – sa première phase destructrice est suivie d’une deuxième phase reconstituante (pensez à la cicatrisation !) –, la réalité est plus complexe : de petites lésions sont occasionnées en permanence sur notre peau, sans que la phase réparatrice ait le temps de se déclencher. Conséquence directe : le vieillissement cutané. La rose de Granville favorise la bascule de la destruction vers la réparation, à travers la combinaison de ses huit molécules uniques, qui a pour effet de booster tous les facteurs de régénération. La Cure se construit sur trois semaines et trois flacons, qui correspondent à trois actions (réinitialiser – recréer – sublimer). Ces trois flacons renferment-ils des formules différentes ?

Tout à fait : il s’agit de trois formules différentes, avec des doses différentes de nectar et d’huile de rose de Granville. La première phase réunit le nectar et l’huile, et vise à abaisser l’inflammation de la peau. La seconde a pour protagoniste l’huile – nouvel ingrédient développé à partir de la rose de Granville – et a pour objectif de résoudre l’inflammation. La troisième phase, enfin, est centrée autour du nectar, pour stabiliser et sublimer le résultat. —

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BEAUTÉ

L’HIVER SERA COCOONING Ils font partie de nos fidèles alliés : textures riches ou légères, veloutées ou soyeuses, on ne saurait s’en passer ! Voici la liste des indispensables et des grandes nouveautés pour prendre soin de soi et se laisser dorloter : à chaque peau son pot ! © L'Oréal Paris

Par Léa Presgurwic

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Laclinic-Montreux s’associe à la maison Helena Rubinstein au travers d’une crème « merveille » 3 en 1, mains, cou et décolleté. Un équilibre parfait entre médecine esthétique et soins dermatologiques, pour une nutrition inédite. Helena Rubinstein, Re-Plasty Age Recovery, CHF 90.– les 75 ml.

Composée d’extrait d’hibiscus et d’un dérivé du silicium, cette crème est un remède à la déshydratation causée par la pollution. Une véritable enveloppe corporelle. Lierac, Body Hydra+, Crème Nutri-Repulpante, CHF 36.– les 200 ml.

Un élixir composé de six roses différentes pour hydrater et apaiser les peaux ternes. Un remède contre les rides, à déposer précieusement sur le visage matin et soir. By Terry, Liftessence, Oil Elixir, CHF 121.– les 30 ml.

Must-have de l’hiver, la crème fondante repulpante. Un soin d’exception qui révèle la beauté tout en assurant la fermeté de la peau. Un fondamental! Carita, Neomorphose Combleur Fondamental Crème, CHF 155.– les 50 ml.

Une crème velours aux senteurs de l’A rlésienne, subtil bouquet de trois fleurs mystérieuses, la rose, la violette et le safran, pour sublimer les mains au cœur de l’hiver. L’Occitane, Arlésienne, Crème Mains Velours, CHF 12.– les 30 ml.

Aussi légère que nourrissante, la crème cachemire redensifiante nourrit la peau de l’intérieur. D’origine 100% naturelle, elle offre une texture douce et satinée aux traits du visage. Caudalie, Crème Cachemire Redensifiante, CHF 52.– les 50 ml.

Une huile de soin fruitée, fraîche et séduisante, pour un raffermissement de la peau garanti. On aime la note parfumée de gingembre rouge. Roger & Gallet, Huile nourrissante corps & cheveux, CHF 48.– les 100 ml.

Dotée d’un actif régénérateur, cette texture voluptueuse offre une nouvelle vie aux mines fatiguées. Coup de jeunesse assuré. Lancôme, Absolue, L’Extrait, sérum-en-masque ultime à la rose, CHF 490.– les 30 ml.

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ÉCHAPÉE BELLE

INTO THE WILD Quelque part au nord-ouest de la vibrante Madrid subsiste un pays ancré entre histoire et traditions. Aux confins de la région de Castille-et-Léon, à seulement quelques encablures de la frontière portugaise, se dressent inlassablement vignes anciennes et champs de blé, formant des paysages paisibles et dorés. Telle une toile de maître baignée de lumière, balayée par le vent, le berceau de la Bodega Numanthia prend racine à Valdefinjas, haut lieu de la région des vins de Toro.

© Bodega Numanthia / 5.5 DESIGNSTUDIO / P. GOASMAT

Par Delphine Gallay

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© Bodega Numanthia / 5.5 DESIGNSTUDIO / P. GOASMAT

À L’ÉTAT BRUT Pour comprendre la robe et le caractère de ses vins, il suffit d’observer la nature environnante et de respirer en silence la force de ses terres. Le domaine de la Bodega Numanthia, grand de 83 hectares, s’étend sur plusieurs parcelles, les plus anciennes datant de 1880. Curiosité de ses vignes, la taille et la forme disparate de ses ceps, pour certains centenaires, qui tissent leur toile dans un sol sablonneux, parfois tortueux. Des silhouettes façonnées par le temps et un climat extrême, permettant à la nature de s’abreuver au plus profond des nappes et de contrer avec souplesse un soleil écrasant face aux longs mois d’hiver.

d’élégance et de personnalité pour ces vins emblématiques, un savoir-faire méticuleux qui, en 2004, a valu au fleuron de la Bodega, Termanthia, la note ultime de 100/100, attribuée par le célèbre critique Robert Parker, lui permettant ainsi d’accéder au rang des vins d’excellence. L’histoire d’un grand vin rouge devenu mythe.

POZO DE TINTA

sée dans le plus grand respect, donnant naissance à trois nectars d’excellence : Termes, Numanthia et Termanthia.

CON CARIÑO Le succès de ses cuvées repose sur la singularité et la maturité de ses baies, et le secret d’une vinification bien gardée. Les vins de la Bodega Numanthia, entièrement produits à partir du cépage Tinta de Toro (encre de Toro), libèrent pour chacune de ses appellations des arômes de caractère et une identité propre à chaque cuvée. Au nez ou en bouche, la dégustation laisse éclater les nuances d’une robe veloutée, l’intensité des fruits noirs et des notes de réglisse et d’épices : un parfum

Propriété du groupe Moët Hennessy depuis 1994, le domaine est géré par une équipe qui n’a de cesse de vanter le joyau trouvé, travaillant passionnément les vignes dans le respect des traditions. Figure emblématique des vins de Toro, Bodega Numanthia a souhaité matérialiser ses veines et son identité au travers d’une structure de land design à l’image de la force et de la beauté sauvage de ses terres. Inauguré parmi les pieds centenaires, Pozo de Tinta (littéralement puits d’encre) affiche fièrement l’A DN de la Bodega et fait revivre l’art et la manière des rituels de dégustation au cœur du domaine. Pensé et façonné par l’agence parisienne 5.5 designstudio, le symbolique Pozo de Tinta se dresse tel un diamant sorti de terre, ode à la tradition viticole tournée vers l’avenir. Une invitation au partage, un écrin de dégustation, miroir des lieux et gardien de l’esprit Numanthia. —

Preuve de la ténacité de ses vignes, leur mystérieuse résistance au phylloxéra qui décima l’ensemble des vignobles européens au XIXe siècle, à l’exception de la région des vins de Toro, miraculée du fléau. Invincible est le mot qui résume le mieux l’histoire et les crus Numanthia. Comprendre l’environnement hostile de ce domaine, la puissance de son terroir et la force de caractère de ceux qui le cultivent permettent d’embrasser la force et la subtilité du raisin noir, de la récolte au flacon. Une nature à l’état brut, jamais domptée par l’homme, mais apprivoi-

© Bodega Numanthia / 5.5 DESIGNSTUDIO / P. GOASMAT

LA RÉSISTANTE

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MONTAGNE

BLANCHENEIGE ET SES CHALETS ALPINS C’est l’heure de rechausser vos skis ! Pour l’occasion, Trajectoire vous a concocté une sélection exclusive de nids douillets. Juchés sur les hauteurs des plus belles cimes helvétiques, ces six écrins de bien-être sont la promesse d’une expérience incomparable pour les passionnés de glisse. Laissez-vous tenter par une immersion dans le luxe à l’état pur, synonyme d’un agréable moment de partage en famille ou entre amis. Par Aline Lalliard

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LUXE ULTIME

Offrir un second chez soi, tout en proposant un service complet et sur mesure : c’est le défi ambitieux que l’Hôtel Ultima se propose de relever. Cette œuvre d’art de 10'000 m2 résonne comme le nec plus ultra de l’élégance, grâce au mariage subtil de matériaux luxueux et de matières nobles signées par les plus grands éditeurs. Au sein des espaces intérieurs, le charme du bois ancien s’allie harmonieusement aux notes de cuir, pour un style cossu et confortable. Les salons conviviaux promettent d’agréables soirées autour du feu, agrémentées d’une vue imprenable sur les pistes de ski. Du côté des prestations, chaque client bénéficie de son propre majordome, qui veille à satisfaire le moindre désir à toute heure du jour ou de la nuit. Aux fourneaux du restaurant Duchessa, le chef concocte des mets à la fois traditionnels et créatifs. Pour un moment de détente hors du temps, le spa propose six cabines de soins, un hammam, un jacuzzi, une piscine de près de 15 mètres de long, ainsi qu’un espace fitness. Le bar à oxygène et le bar healthy offrent quant à eux une parenthèse chamarrée aux reflets de nature. Pour les amateurs de cigares et de voyages en Orient, un fumoir et un bar à chicha sont mis à disposition. Une salle de cinéma, une discothèque, un ski-room et une salle de jeu étoffent cette offre d’exception. HÔTEL ULTIMA GSTAAD*****

Gsteigstrasse 70 – 3780 Gstaad – T. +41 (0)33 748 05 50 – www.ultimagstaad.com

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DESTINATION

UN CAMÉLÉON Il y a des voyages qui vous prennent par surprise et balaient le prévisible, l’attendu, moquant le voyageur en manque d’imagination. De ces instants précieux, on retient l’essentiel : une rencontre, un parfum, un sentiment de déjà-venu… Singapour est de ces destinations. Celles où l’on pense à première vue fouler le sol lisse et propret d’une ville où rien ne dépasse, ne traîne ou ne dénote… Un Etat souverain en mal d’identité, étape obligatoire des touristes déjà plongés vers d’autres contrées. Et puis il y a pour les plus curieux la vraie Singapour : l’authentique, la cosmopolite

et l’avant-gardiste, brillante fusion des genres. Une ville aux mille visages, passerelle de l’Asie, dessinée entre ciel et mer. Par Delphine Gallay et Siphra Moine-Woerlen

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Singapour Skyline.

NOMMÉ SINGAPOUR

Pépinière Chengtai.

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Supertrees, Gardens by the Bay.

LA FOLIE DES GRANDEURS Célèbre pour sa jungle urbaine et ses gratte-ciel, Singapour, grande comme un mouchoir de poche, a su au fil des années repenser son architecture pour continuer de s’étendre avec ingéniosité. A la pointe des technologies, la ville a su se déployer dans les airs et grignoter peu à peu la mer. En vous baladant un peu, vous vous laisserez vite emporter par la marée vertigineuse de ces tours de verre et d’acier, qui rappellent la croissance fulgurante que connaît le pays depuis ses cinquante ans d’existence. Avec ses faux airs doubaïens, le cœur de ville regorge de centres d’affaires, d’hôtels et de malls luxueux, confortablement installés dans les airs. Sur Orchard Road, célèbre artère commerçante, comme un peu partout dans la cité, boutiques et enseignes du luxe se succèdent, faisant de Singapour une destination de shopping très prisée.

Comble du luxe ou joli pied-de-nez à la petitesse de son île, la ville-Etat s’octroie des espaces verts à faire pâlir d’envie les plus grandes capitales de ce monde. Surnommée « ville-jardin », la belle asiatique arrive au premier rang des villes les plus vertes du continent, avec pas moins de 50 grands parcs et 4 réserves naturelles ! Pour les amateurs de nature, une visite du jardin botanique s’impose, avec les plus belles variétés d’orchidées et la douceur d’un climat équatorial parfait. Dernier projet en date de la « green city » : Gardens by the Bay. Cet écoparc, ode à la biodiversité et aux technologies vertes, s’invite sur une centaine d’hectares, avec les désormais célèbres Supertrees et les dômes futuristes Cloud Forest et Flower Dome. Une véritable oasis urbaine digne des meilleurs films de science-fiction ! Chaque année, le paysage urbain prend un peu plus de hauteur et voit apparaître de nouvelles constructions rivalisant de prouesses architecturales. Parmi les plus marquantes : Marina Bay Sands, trois tours couronnées d’un bateau, devenues l’icône du pays à travers le monde. Au sommet de cette légende vivante, se trouve l’observatoire Sands SkyPark, fier d’afficher une vue panoramique unique, et pour les plus chanceux… Infinity Pool, incroyable piscine flottante perchée au-dessus de la skyline… A couper le souffle ! Une démesure qui ne cessera de vous séduire et au jeu de laquelle vous vous laisserez frorcément prendre. L’occasion à la nuit tombée de grimper en haut du très prisé Fullerton Bay Hotel le temps d’un verre, pour vivre l’expérience d’une soirée rooftop au Lantern Bar parmi les expats et les Singapouriens, et vous sentir, l’espace d’un instant, le roi du monde !

© Marie Vuarchex

REMONTER LE TEMPS

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Si Singapour offre un visage contemporain, elle a su préserver les joyaux du passé et la beauté des vestiges coloniaux. Le meilleur moyen de mesurer la magie des lieux est d’embarquer sur les rives du fleuve qui a donné son nom à la ville et d’arpenter l’antre colonial depuis le quartier de City Hall. Le patrimoine et les merveilles architecturales laissés par les Britanniques et la communauté Peranakan rappellent l’importance du comp-


Ville « plurielle », Singapour off re une cuisine à l’image de ses habitants : raffinée et variée ! Véritable carrefour de l’A sie, la capitale ne compte plus les tables étoilées, food courts et autres hawkers centres. Un paradis terrestre pour les amateurs de cuisine d’ici et d’ail-

leurs, reflet de sa multiculturalité. La gastronomie est à l’honneur sous toutes ses formes : cuisine chinoise et dimsums du célèbre Din Tai Fung, nasi lemak, chicken rice epok epok, black pepper crab, tandoori et curry de tête de poisson font partie des incontournables… Quant à la fusion des genres, elle se veut créative et soignée. Une diversité exotique et continentale qui se retrouve à la carte de nombreux restaurants, ode aux talents culinaires des quatre vents. Autre joie de Singapour : l’art du street food. A toute heure, les Singapouriens s’attablent pour picorer ou se retrouvent autour de quelques plats à partager entre amis. Lau Pa Sat, sublime hangar victorien, en est l’illustration parfaite ! Sur des stands agités, des cuisiniers préparent des snacks minute et des délices du continent sous l’œil émerveillé des passants et affamés indécis. « Singapour, une destination fade et sans saveur ? » laissera pantois le voyageur qui aura pris le temps de la découverte, séduit par un savoir-vivre panaché… Loin de certains clichés lisses et carrés ! —

© Toh Ming Zong

nat soigné… L’endroit idéal pour faire le plein de souvenirs ou se régaler, avant d’entrer, drapeaux de prières au vent, dans le Buddha Tooth Relic Temple ou dans l’une des nombreuses pagodes de la ville. A présent, direction l’Inde ! Petite halte au cœur de Little India pour vivre l’ambiance folle des bazars et prendre part aux fastes d’une cérémonie hindoue au Sri Mariamman Temple. Suite de la visite à Kampong Glam, le quartier malais. Marchands de tapis, étals de tissus et parfums traditionnels vous emportent en un instant en Orient. Peu avant l’appel à la prière, montez au sommet de la mosquée du Sultan et observez en silence la rue s’agiter. A la nuit tombée, détour par Haji Lane et Arab Street, adresses branchées des amateurs de street art et de narguilé. La nuit, tous les chats sont gris !

Temple Sri Mariamman.

Temple de la Relique de la Dent de Bouddha, Chinatown.

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Haji Lane.


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