Trajectoire N°126

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POLITIQUE

Petites arnaques entre amis

La GPA décryptée Quid du bébé achat ?

Alzheimer La démente réalité

Jeff Bezos Travailler dur, s’amuser, écrire l’histoire... et divorcer BOB DYLAN

Et sa prose rock’n’roll

Printemps 2019 N°126 | CHF 6.– 00126 >

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CHIENNE de vie ! J’ai craqué. J’ai acheté un chien. Une chienne plutôt, car je pouvais choisir. Racée, avec le pedigree complet de ses parents. Quand je suis allée la chercher quelques semaines après sa naissance, sa maman avait les larmes aux yeux quand je lui au retiré sa petite. Inhumain ? Inhuchien ? A vous de juger, mais il fallait que je confesse la chose. Dans nos pages, un débat d’actualité nous invite à nous poser la même question ; on vous parle du dilemme de la GPA. Alors voilà, je me demande encore, quand je regarde cette petite chose qui est entrée dans ma vie il y a quelques semaines, si cet achat n’avait pas pour but de honteusement faire fi de tout ce qui nous entoure et d’oublier à quel point l’homme est devenu fou et perfide. Tandis que son meilleur ami n’a d’yeux et de fidélité que pour lui, l’homme vend son âme à qui lui en offre le meilleur prix. J’ai voulu ce nouveau numéro à l’image de ce constat de vie. On y parle de sujets sensibles et qui divisent, de politique, d’arnaques, de la tête pensante d’Amazon qui, malin comme un singe, jongle et fait feu de tout bois, mais aussi de la maladie d’A lzheimer, qui nous rappelle que le temps passe, vite, trop vite, et que nous ne sommes malheureusement pas égaux face au disque interne de la mémoire. Mais, heureusement, la vie c’est aussi des moments légers et joyeux, à l’image de la confiance aveugle qu’une petite boule de poils peut nous porter. Alors on s’envole au Laos et au Cambodge à la recherche de sincérité, de partage et de complicité auprès de personnes qui se contentent de peu et qui pourtant ont l’air d’avoir bien plus. Et on n’oublie pas de vous faire rêver avec toutes sortes de belles mécaniques. La vie est parfois chienne, la vie est parfois belle. So, love it !

Par Siphra Moine-Woerlen, directrice de la rédaction | Photo BN Agency 13


SOMMAIRE

Printemps 2019

13 L’ÉDITO

de Siphra Moine-Woerlen

RENDEZ-VOUS 24

LE MOT DU MOMENT

30

LE SUJET QUI DIVISE

44

CAMILLE COTTIN

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BOUILLON DE CULTURE

L’orthorexie

GPA, quid du bébé-achat ? Connasse, mais pas que… D’ici et d’ailleurs

52 BILLET D’HUMEUR

Politiques, magouilles & Cie.

MAGAZINE 58

COVER STORY

62

LANG LANG

66

BOB DYLAN

72

IRRÉSISTIBLE

74

AMAZON

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GRAND FORMAT

© Michael Schwartz

Cover Adriana Lima porte des bagues et des boucles d’oreilles en or blanc 18 carats et diamants, de la collection Magical Setting de Chopard. Robe Lanvin.

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Adriana Lima, bomba latina L’homme aux mains d’argent By Jerry Schatzberg Tête-à-tête avec Amanda Seyfried On a enquêté sur Jeff Le huis clos d’Alzheimer



ART DE VIVRE 34

WHAT’S UP ?

Adresses de printemps

154 SPRING BREAK

La grande vadrouille

162 LONG COURRIER

Combo Laos-Cambodge

AUTO, MOTO, ÉCO ! 112 BELLES MÉCANIQUES

Volvo S 60, the world is mine Mercedes-Benz GLE, la relève

116 L’ÉCONOMIE DU BONHEUR

Une utopie ?

HORLOGERIE 92

QUESTIONS DE TEMPS

Les horlogers du tac au tac

104 SHOOTING HORLO

Jeux de mains, jeux de malins

MODE 126 CATWALK

Brief printemps-été 2019

132 SHOOTING MODE

Pressing time

BEAUTÉ 144 MADE IN KOREA GAGNANTS CONCOURS LAURENT-PERRIER N°125 : Marguerite Droz, Adolf Maus.

L’art de la perfection

148 SÉLECTION BEAUTÉ

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Wishlist de saison



Objets de désir

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2.

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À PIC

4.

1. Bloomingville, cactus décoratif CHF 13.– / 2. Maison du Monde, statue cactus gris Arturo. CHF 169,90 / 3. CB2, lampe Cacti Glow. CHF 321,40 / 4. Hay, cactus décoratif Cacti Uno. CHF 79,90 / 5. &Klevering, vase Cactus vert océan CHF 20.– / 6. Slant Collections, bouchon Cactus. CHF 15,95 / 7. Thirstystone, décapsuleur Cactus. CHF 15,95 / 8. Gufram, porte-manteaux Catus Rosso. CHF 5'346.– / 9. Doiy, verres Cactus Saguaro. CHF 55.–

5.

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9.



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1.

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3.

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PRÉCIEUX 4.

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5.

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10.

9. 28



Le mot du moment

On décrypte

L’ORTHOREXIE

Pomme bouche de Claude Lalanne, 1981.

Sois mince et tais-toi Comme l’anorexie ou la boulimie, l’orthorexie est avant tout une maladie mentale. Au-delà de la simple recherche d’une alimentation équilibrée, elle est surtout une fixette qui s’accompagne bien souvent d’un culte de la minceur, exalté par les célébrités et mannequins en vogue. Programme minceur des orthorexiques : compter ses calories et éliminer au maximum les taux de sucre et de gras. Des régimes plus ou moins douteux et de nombreuses règles et diktats pour obtenir un summer body et se kiffer.

Un cran au-dessus ? La bigorexie. Si la nourriture est une obsession pour les orthorexiques, d’autres pensent qu’ils n’obtiendront le corps de leur rêve que grâce à une activité physique acharnée. Une incapacité totale de se passer d’un jogging ou d’une heure de cardio ou de musculation. L’activité sportive n’est plus un plaisir ni un moyen de rester en forme, mais devient une véritable nécessité, voire un mode de survie. Une vie rythmée par les entraînements, un besoin constant de pratiquer, de se défoncer… Le sport prend petit à petit une place disproportionnée et devient la cause de nombreux conflits familiaux ou amicaux.

Untitled (Support for mathematics lesson) de Gabriel Sierra, 2017.

Fan des comptes Instagram « healthy », des blogueuses food et autres fit girls ? Vous privilégez le bio, planifiez vos repas à l’avance et traquez la composition du moindre aliment ? Je vous le donne en mille, voici le nouveau phénomène inquiétant : l’orthorexie. Traduction : un trouble névrotique de l’alimentation. Une obsession pour la qualité des produits menant parfois à des comportements démesurés : mâcher 50 fois avant d’avaler, ne manger que des fruits cueillis à l’instant T… Chercher à s’alimenter sainement est plutôt louable, mais lorsque cela devient une obsession, les problèmes surgissent. Fini les sorties resto ou les dîners chez des amis. Des restrictions draconiennes qui vous éloignent rapidement de toute vie sociale par peur de succomber à un cheat meal ou à une quelconque junk food. Une pathologie des temps modernes fortement influencée par les médias. Entre grippe aviaire, scandale de la viande chevaline et pesticides en nombre, peut-on réellement manger sans prendre de risques ?

Et le plaisir là-dedans ? Aujourd’hui, les nutritionnistes abattent les clichés colportés par les médias en recentrant le débat : manger sain, c’est aussi se faire plaisir. Un concept trop souvent mis de côté, et décrié par les discours des icônes minceur. Ode aux bons petits plats : appréciez ce qui se trouve dans votre assiette sans culpabiliser !

Par Marine Pasquier

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Le sujet qui divise

GPA BUSINESS Allô Maman, bobo, Maman comment tu m’as fait, t’es stérile ? Allô Papa, bobo, Papa comment tu m’as fait sans maman ? Allô Bébé bobo, Bébé t’es né par GPA. Par Manon Voland

Eh non, il n’est question ici ni de l’agence de sécurité, ni du groupement professionnel des architectes, mais bien de la « gestation pour autrui », cette pratique pas toujours bien connue et interdite dans de nombreuses contrées. Ce terme à consonance barbare cache pourtant un acte considéré comme miraculeux pour la plupart des femmes : celui de donner la vie à un petit être innocent. Acte encore plus providentiel pour de futurs parents qui ne peuvent pas en avoir  : que le couple soit composé de deux mamans, de deux papas, d’un seul géniteur célibataire ou qu’il soit frappé par une infertilité féminine, la GPA promet à tous un nourrisson tout ce qu’il y a d’humain. Mais si l’on devait raconter cette procréation, qui seraient les véritables parents ? A qui achèterait-on les graines ? Quelle

cigogne utiliserait-on pour la livraison ? Autant de questions saugrenues qui sous-tendent cette pratique sociale qui dérange. D’un côté, il y a la mère porteuse, le ventre qui accueille un marmot conçu d’un amour non consommé, et dont elle peut également être la mère biologique si elle utilise ses propres ovules plutôt que de faire appel à une donneuse. De l’autre, il y a les parents intentionnels, soit les bailleurs de fonds de toute cette entreprise, qui apportent le cash, les conditions, et parfois les gamètes. Au milieu, il y a le futur nouveau-né, qui a un nombre de parents supérieur à la moyenne et (parfois) un passeport différent de ceux qu’il considère comme ses géniteurs. Cette matrice de reproduction semble avoir trop d’entrées pour une majorité de gouvernements, qui refusent de faire face à la montée en puissance du phénomène. Pourquoi ? Car le corps de la femme est sacré. #MeToo.

Le tourisme du bébé achat

La Suisse, comme de nombreux voisins, interdit la maternité de substitution ainsi que le don d’ovules et d’embryons selon l’argument que la porteuse est et reste la mère de l’enfant, comme sa définition latine l’indique : mater semper certa est (la mère est toujours certaine). En effet, et c’est à nos meilleurs ennemis tricolores que nous devons le terme, le principe « d’indisponibilité du corps humain » – soit l’illégalité de faire du corps l’objet d’un contrat restreignant sa disposition – prévaut pour les détracteurs de la GPA. L’idée étant d’empêcher la marchandisation du corps des femmes, menant à une dépréciation de


que ses parents intentionnels se battent pour sa dignité. C’est pourquoi certains pays tolèrent la gestation pour se faire reconnaître comme des géniteurs avérés autrui, mais uniquement à titre altruiste, comme le Royaumepar l’Etat français, et non pas uniquement par les Uni, où la gestatrice ne peut être rétribuée pour ce travail. Et ce actes de naissance californiens. Dix-huit ans qu’ils malgré l’ironie du mot labor pour parler de l’accouchement chez se trouvent sous les feux des médias dans l’espoir les rosbifs. Au pays de l’Oncle Sam, au contraire on fait la part de voir la loi changer. Il y a cinq ans, la Cour eurobelle à la rémunération, et y récupérer un nourrisson à rapporter péenne des droits de l’homme a fait un premier pas à la maison peut facilement coûter autour des 150K, comme ils en avant en obligeant les pays à reconnaître les enfants disent. Toutefois, comme dans tout bon rayon de produits frais, nés à l’étranger d’une GPA, et à leur donner la nationail y a toujours des produits labélisés au rabais, à mesure que le lité de leurs parents, sans pour autant les affilier officielterme approche. Triste réalité : selon les régions du monde, le lement à ceux-ci. En l’état, seul le père, s’il a donné son prix d’un bébé varie également, avec les pays de l’Est et l’Asie sperme, peut obtenir la reconnaissance de son bambin, en queue de peloton de la grande course mondiale au nourson ou sa conjointe pouvant prétendre à une adoption. risson. Et c’est là que le bât blesse : on pourra bien calmer notre conscience en clamant haut et fort que les femmes de Le pays de Heidi se planque derrière le même principe, à Grande-Bretagne ou d’Amérique sont totalement libres condition que la mère porteuse ait renoncé à ses droits sur de leur choix, mais qu’en est-il des autres contrées ? Des le petit. Depuis le 1er janvier 2018, les couples de même sexe régions du monde où les femmes n’ont pas leur mot à dire et où la détresse financière est perceptible dans les et les concubins peuvent adopter l’enfant de leur conjoint, rues ? Où se situe la limite entre l’acceptation volontaire de la même manière que les binômes mariés, sortant ainsi et involontaire à donner son corps à autrui pendant neuf la Suisse du Moyen Age (quoique l’adoption soit encore mois ? interdite pour les homosexuels en partenariat enregistré – un paradoxe assez ridicule. Mieux vaut donc être gay Avec ces législations qui se crient leurs contraires à travers le en couple mais non pacsés pour avoir un gosse). Ainmonde, les parents en désir d’enfant n’ont pas attendu longsi donc, « hormis » des conséquences de reconnaistemps avant d’aller chercher ailleurs une approbation qu’ils ne sance parentale, partir acheter un enfant à l’étrantrouvaient pas dans leur pays d’origine. Ainsi est né le tourisme ger n’est pénalement pas punissable, le bien-être procréatif dans la grande supérette du monde, où des agences se de l’enfant prévalant. Et sauf danger majeur, remplissent les poches avec plus ou moins bonne conscience, où il ne sera pas retiré à ses parents. Ces lois ne sontdes mères porteuses choisissent couci-couça leur bonne action, et elles pas, en définitive, devenues des écrans de où des citoyens modèles deviennent soudainement des criminels fumée derrière lesquels se cachent les gouverneaux yeux de leur justice. Comme quoi l’amour triomphe toujours. ments pour ignorer un phénomène qui répugne les plus puritains ? Pourquoi ne pas légaliser la GPA au lieu de mettre les tribunaux devant le fait accompli, Un enfant et quatre parents et devant un nourrisson qui ne demande qu’à avoir Le tourisme procréatif et le respect du corps féminin (ironique des parents ? C’est l’argument que brandissent les quand on réalise que ces lois ont été écrites par des hommes… partisans de la GPA. pour des femmes) ne sont pas les seuls arguments sur lesquels s’appuient les opposants à la GPA. Ajoutons à la liste les risques physiques pour la mère porteuse et pour l’enfant, Mon corps, mon choix, mon bébé qu’ils soient liés à la grossesse et à l’utilisation d’ovocytes d’une Pourrait-on envisager la GPA sous un angle autre autre femme ou à des conditions d’enfantement parfois précaires que répressif ? Avant tout, cette pratique permet et dangereuses car illégales ; le manque de considération du lien de donner une solution et de l’espoir à des désirs tissé entre une mère et son enfant durant la gestation ; l’indifférence d’enfant non satisfaits par les voies naturelles, face au désespoir émotionnel des mères porteuses post-naissance ; ou et de redonner une raison d’être à des femmes encore le risque de shopping d’enfants, avec options, proposé par des qui n’en avaient plus. Légaliser la GPA pourentreprises étrangères à la manière de concessionnaires auto, où le rait également permettre de réduire le touchoix du sexe du nouveau-né se monnaie en milliers de dollars (la risme de procréation, et donc la lutte immoscience-fiction n’est pas loin). rale pour le tarif le plus concurrentiel qui se développe autour. Cette tendance à la baisse des On a également ouï dire que les enfants pourraient être perturbés prix dans certaines régions du monde comme dans leur développement psychologique par le fait d’avoir deux ou l’Asie (n’est-ce pas le plus grand supermarché trois mères, et un ou deux pères. Une réalité que Valentina Mennesde la planète ?) apparaît même pour beauson, née par GPA en octobre 2000 aux Etats-Unis, combat du haut coup comme une nouvelle forme d’exploide ses 18 ans, dans un livre, Moi, Valentina, née par GPA (Editions tation néocolonialiste, où les Occidentaux Michalon, 2019), et qui s’est « toujours sentie normale. Comme tout profitent des conditions économiques pour le monde, j’ai mes questions existentielles, mais pas parce que je suis acheter des enfants au meilleur prix. C’est née dans un autre ventre que celui de ma mère. » Voilà dix-huit ans pourquoi la Thaïlande a progressivement

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interdit la GPA pour les couples étrangers. Parce que laisser la pratique être légale dans certains pays mais pas d’autres, c’est ouvrir grand la porte à la précarisation des mères porteuses, illégales et mal vues, au désespoir des mères d’intention qui se battent pour que l’on reconnaisse leur enfant, et aux abus en tout genre, du chantage envers une mère porteuse qui refuse de donner son enfant au couple intentionnel qui répudie un nouveau-né qui ne lui convient pas, ou aux grand bruit. De nombreuses célébrités se font d’ailleurs entremetteurs qui découragent une femme d’avorter pour les porte-parole de ce mouvement, d’Elton John à Ricky vendre l’enfant à un couple désespéré. Sans cadre et sans Martin, Cristiano Ronaldo ou le très médiatisé couple en contrat, l’argent domine toujours. Et à ceux qui agitent le K, Kim Kardashian et Kanye West. Un paradoxe dans un spectre de l’adoption, les militants pour la GPA balancent pays ultra-conservateur où l’Eglise catholique traditionnal’argument de la pénurie d’enfants adoptables, des délais liste détient les clés de nombreux pouvoirs. Make children d’attente inhumainement longs, des critères toujours plus great again. nombreux à remplir, et de la complexité psychologique d’enfants abandonnés, que certains parents ne sont pas préparés à encaisser, au risque d’une seconde rupture, Fertilité en voie d’extinction traumatique pour l’orphelin « double ». Imaginons un instant que les lois passées aient été édictées par des femmes : est-ce que la liberté d’exploiter notre corps comme Enfin, par opposition au précepte de respect de bon nous semble aurait primé sur celle de notre prétendue dignité ? la dignité humaine, les pro-GPA défendent le Aurait-on crié au scandale d’une nouvelle forme de prostitution, principe de liberté individuelle, ou personnelle, celle de nos ovaires ? A l’heure actuelle, exploite-t-on la détresse de selon lequel chacun peut disposer de sa personne parents ou rend-on espoir à ceux qui n’en avaient plus ? Une légalisacomme bon lui semble, tant qu’aucune pression tion de la GPA nous mènerait-elle au futur dystopique dépeint dans économique ou psychologique n’est à la base de ses La Servante écarlate de Margaret Atwood, où les femmes ferdécisions. Quid des femmes qui font appel à des tiles ne sont plus que des ventres à reproduction pour les riches, mères porteuses pour ne pas subir les conséquences puissants et infertiles ? Le débat est large et ouvert. d’une grossesse ? Tant que tout le monde y trouve son compte, mère de substitution et mère d’intention, les « Notre fonction est la reproduction ; nous ne sommes partisans de la GPA n’y voient pas l’occasion de faire pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire : tout a été fait pour nous éliminer de ces catégories. Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur particulière ne doit être extorquée par des cajoleries, ni de part ni d’autre ; l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout : vases sacrés, calices ambulants. » (La Servante écarlate, Margaret Atwood, 1985). —

« IL S’AGIT BEL ET BIEN DE VENDRE LES ENFANTS »

Ce livre est le premier récit intime de Marc-Olivier Fogiel sur un sujet qui lui tient à cœur et tient toute la société française en haleine, la gestation pour autrui.

Eliette Abécassis, auteure de Bébés à vendre, voit dans la GPA « le symptôme d’une civilisation de l’hypermarché ».

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What’s up Switzerland ?

Mangia bene Après avoir fait un tabac à Etoy et à Gstaad, Duchessa, le concept-store gourmand italien, s’installe place de Neuve. A la carte de cet établissement hybride, une table gourmande, une épicerie fine, un traiteur, une cave d’affinage, une boulangerie et une pâtisserie… sans oublier un espace bar, histoire de s’en jeter un petit lors de la « corvée » des courses hebdomadaires ! DUCHESSA GENÈVE Rue Jean-François Bartholoni 10 – 1204 Genève

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Tête de frite

Bonne bouffe

La liste de nos envies est sur le point d’exploser en passant la porte du dernier concept-store lausannois. Des labels de qualité, du «  suisse  », de l’éthique et du bio pour équiper son sweet home et s’habiller de créations locales, signées notamment par les maisons Laboratoire, Kinsfolk et Soeder ou encore par les surdoués de l’ECAL.

Pourquoi laisser aux Belges le monopole de la frite ? Depuis peu, Belga a pris ses quartiers en ville. L’adresse sert du light, du bon et du gras à s’en lécher les doigts. Au menu, frites et fricadelles déclinées autour d’une bonne mousse belge. Et comme nous sommes à Plainpalais, les patates nous font la belle surprise de pousser en canton genevois.

La rue du Mont-blanc se «  newyorkise » avec l’arrivée sensation des burgers Five Guys à Genève. La recette du succès de la célèbre chaîne ricaine ? Des pains ronds sur mesure, des produits frais et un ambassadeur de taille, Monsieur Barack Obama himself. Quant à nos amies les frites, elles sont comme qui dirait… à tomber par terre.

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Par Delphine Gallay

FIN de chantier Lever de rideau sur le Grand Théâtre de Genève qui, après trois longues années, est de retour, plus beau que jamais. Si l’auguste façade a retrouvé son éclat d’antan, la reine de la place de Neuve, qui commençait à prendre un sérieux coup de vieux, est à son tour méconnaissable. Des travaux de rénovation (plein de rebondissements) qui auront permis la merveilleuse découverte de certains décors d’origine. Parmi les prouesses réalisées, des fresques et des plafonds d’époque restaurés, des tapisseries et des parquets flambant neuf, mais aussi des foyers et des normes remis au goût du jour… Sans oublier 1'000 m 2 d’espaces supplémentaires aménagés. Une cure de jouvence d’envergure saluée par l’arrivée d’un nouveau directeur d’ici à l’été prochain, le Zurichois Aviel Cahn. GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Place de Neuve 5 – 1204 Genève – T. +41 (0)22 322 50 50 – www.geneveopera.ch

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Les ex de COLETTE Si Colette a tiré sa révérence, ses ex, eux, sont de retour et comptent bien se caler sur la vague de l’ancien QG de la rue Saint-Honoré. Alors que la maison du hype fermait ses portes il y a tout juste un an, sa garde rapprochée a flairé l’aubaine et décidé de sauter le pas dans la foulée. Synergie des talents, DA pointus, éditions limitées et crème du design… la nouvelle enseigne Nous s’inscrit dans la veine de la prêtresse du cool : un métissage de marques phares et émergentes, des collabs exclusives, de la basket, du gadget jamais discret, sans oublier le nec plus ultra en matière de culture urbaine, de high-tech et d’horlo. Entre nous soit dit, on ne serait pas surpris qu’ils continuent de nous faire plein de petits. NOUS

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Some like it HOT

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Et d’autres encore plus hot. Nom de la discipline : le hot yoga. Le principe : mouiller sa chemise dans une salle chauffée à 33, 35 et 38°C. Bien au chaud, on enchaîne une série de 26 poses asanas et on respire à la mode pranayama. Les Californiens en sont fous, et pour cause : nul besoin d’être un yogi assermenté pour obtenir des résultats. Il faut dire que la fournaise file un sacré coup de pouce aux personnes un peu raides ou molles du genou. Détox de fond en comble, souplesse, ligne et bien-être… tout y est. Sans oublier une mine radieuse après chaque session de 90 minutes.

BLED bohème La cuisine marocaine prend un sérieux coup de jeune sous les traits de la nouvelle table en vogue, le Kasbar. Après l’Inda Bar, place à l’Afrique du Nord ! Exit le classicisme, exit les clichés : les plats marocains se réinventent, plus contemporains que jamais. Pour vous plonger illico dans l’ambiance, tapis berbères, banquettes en velours, luminaires en fer forgé, osier et laine colorée… et une irrésistible atmosphère ethno-chic. Dans cette casbah branchée, les mets sont au diapason, avec comme plats signatures : le tartare de daurade et ses petits dés de kaki, le zaalouk d’aubergines, la taktouka et son pistou de coriandre, les tapas et autres msemens... Un sans-faute pour la top cheffe Laetitia Fajardo (ex de l’Oustau de Baumanière), qui réinterprète avec fantaisie la généreuse partition marocaine. Là-dessus, vous nous rajouterez quelques cocktails, un kawa et un mille-feuille à la fleur d’oranger. KASBAR

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CHAÎNE alimentaire Cette appli danoise a eu l’idée du siècle. Que vous ayez la fibre écolo ou que vous soyez un panier percé, voici une appli qui devrait faire vos affaires. Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Too Good To Go propose aux professionnels des métiers de bouche de collecter leurs invendus à l’aide de paniers surprises. Ce qui veut dire pas de casse pour le commerçant et de belles économies pour le client ! Une belle action, mais surtout un échange de bons procédés décliné autour de plats du jour, de baguettes ou d’une bonne pizza à prix cassés. Rien ne se perd, tout se transforme.

La troisième DIMENSION

TOO GOOD TO GO www.toogoodtogo.ch

On n’arrête pas le progrès. Depuis l’arrivée de la cabine 3D, l’Atelier NA se plie en quatre pour capturer chacune de vos lignes au millimètre près. En une seule seconde, le tour est joué. Grâce à un patron sur mesure et à des options de personnalisation (qui plus est gratuites !), les petits doigts des modélistes n’ont plus qu’à se laisser guider. Costumes, chemises et manteaux réalisés dans de beaux tissus… pour un vestiaire à votre image et flatteur à souhait.

Gare au GORILLE Après New York et Munich, le gorille de la Fondation Valmont débarque à Genève. Une expo itinérante qui vaut son pesant de cacahuètes ! Il faut dire que ça matche bien entre l’art et la maison Valmont. Tombé sous le charme de l’élégant primate, Didier Guillon lui rend hommage au travers d’une série de 23 œuvres inspirées librement de la silhouette anguleuse résolument cubiste de l’animal. Une collection originale à découvrir jusqu’au 31 mars à Globus Genève.

ATELIER NA

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Pas de PIPEAU

L’ÉLÉGANTE SYMÉTRIE DU GORILLE www.fondationvalmont.com

Manger, boire et dormir les yeux fermés... c’est le cheval de bataille de la nouvelle appli Twisper. Ici, pas de bla-bla ni de commentaires bidons, on partage ses coups de cœur et ses adresses entre amis. Simple, unique et positive, l’appli permet d’échanger librement les avis et les expériences. Dernière nouveauté, la communauté Twisper s’agrandit avec l’arrivée de célèbres ambassadeurs, mais aussi de magazines et de maisons partenaires, pour vous souffler davantage d’adresses triées sur le volet.

Monde

CONNECTÉ

TWISPER www.twisper.com

Je demande À VOIR Attrape-Rêves. Voici une prestation qui devrait clouer le bec des plus sceptiques. Si l’hypnose vous laisse pantois, c’est que vous n’avez pas encore vu Byron Leon à l’œuvre. Il faut dire que le Vaudois captive les foules et fait sensation à chacune de ses apparitions. Les questions de subconscient et d’énergies invisibles, ça, il maîtrise. A la fois drôle et élégante, sa prestation d’un nouveau genre laisse place aux éclats de rire, à la fascination et au lâcher-prise… Une expérience inédite qui devrait vous donner envie de rééditer prochainement. ATTRAPE-RÊVES Byron Leon – www.byronleon.com

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FOLLE aventure

Première adresse pour l’indépendante Czapek. Un tour de force pour cette maison horlogère historique qui, depuis sa renaissance en 2015, puis son coup d’éclat en 2016 (Prix public du Grand Prix d’horlogerie de Genève), ne cesse d’innover en matière de haute horlogerie et de vision entrepreneuriale, notamment en ayant recours au financement participatif. La boutique est donc tout naturellement à l’image du trio Czapek. Un espace en phase avec leur passion de l’art mécanique et de l’artisanat et cette approche unique du métier : un lieu de rendez-vous entre amateurs et fins collectionneurs. CZAPEK Rue de la Corraterie 18 – 1204 Genève – T. +41 (0)22 557 41 41 – www.czapek.com

Jolie PLANTE Si vous avez la main verte et le goût des jolies choses, nous avons trouvé la bonne adresse pour vous. Dans le jargon, on l’appelle concept-store végétal. Ici, les filles de l’air et les espèces d’ailleurs (cactus, Begonia maculata ou fleurs séchées) valsent parmi les objets de déco, les petits créateurs et les idées cadeaux… Avec trois fois rien, on retwiste son chez-soi avec un certain je-ne-sais-quoi. Piqué par la fièvre du hygge, l’endroit à lui seul, pensé comme un cabinet de curiosités, devrait vous inspirer. On retrouve au hasard de la visite des tiges de saison, des fabrications de Suisse et de pays voisins et un parti pris pour les mini-séries : bijoux, carnets, cloches en verre, sels de bain, herbiers… ou l’art de craquer en toute impunité.

Recensement ANNUEL La station de Crans-Montana compte un nouveau résident à l’année ! C’est la boutique Bucherer qui a élu domicile rue du Prado, au cœur de la station alpine. Un écrin de taille pensé dans le style de la région, dans lequel se confondent tradition, modernité et élégance du détail. Une parfaite mise en scène pour la crème des créations horlogères et joaillières chères à Bucherer. www.bucherer.com

FAST & toast ! Adepte de champagne et de belles mécaniques ? Nous ne saurions trop vous conseiller de goûter à la dernière création de la maison Carbon, le ƎB.01. Un lancement exclusif pour sceller et célébrer le nouveau partenariat signé entre le constructeur Bugatti et Champagne Carbon, fournisseur officiel de la F1. Deux maisons de luxe incontournables du Grand-Est français, qui ont le goût des promesses et des belles choses. www.champagne-carbon.com

L’ATTRIBUT D’IRIS

Plein LES YEUX

Rue de la Mercerie 20 – 1003 Lausanne – T. +41 (0)78 732 48 62 www.attribut-iris.ch

J’peux pas, J’AI VEGGIE WEEK ! Après le succès des deux dernières éditions, l’événement culinaire se tiendra pour la première fois aux quatre coins de la Suisse. L’occasion pour les veg’ comme pour les non-veg’ de s’essayer aux meilleures créations originales et de (re)découvrir les plus belles tables du pays. Si les stars du potager sont à l’honneur, les saveurs et la créativité, elles, se déclinent à l’infini. Du chef étoilé à l’auberge gastronomique en passant par les talents de demain, tout le monde apportera son petit grain de sel pour faire rayonner cette cuisine encore peu connue. VEGGIE WEEK Du 3 au 16 juin – www.veggieweek.ch

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Vitrine de choix pour la première boutique genevoise de Jacob & Co. C’est dans les salons du Four Seasons Hôtel des Bergues que le magicien a pris place. Un lieu rêvé pour exposer des créations uniques au caractère affirmé. Si le cadre est au diapason avec la signature esthétique de Jacob & Co., les collections exclusives de pièces joaillières et de chefs-d’œuvre mécaniques ne sont pas en reste. www.jacobandco.com



On lui tire le portrait

Camille Cottin Sympathique, elle l’est. Hilarante, elle l’est aussi… Brillante, elle l’est encore ! Parfaite, elle l’est assurément. Oui, Camille Cottin fait partie de ces filles inattendues qui séduisent par la perfection de leurs défauts. Un bagou philosophique, amalgame irrésistible de spéculations volubiles. Oui, Camille Cottin incarne l’effronterie et la hardiesse. Derrière la caméra sur le petit comme sur le grand écran, la Parisienne parle le langage des femmes de sa génération : jouissif et anticonformiste. Fausse timide, l’actrice ne ménage donc pas son allure singulière et son côté « rentre dedans ». Aujourd’hui, elle semble avoir trouvé tout ce qui la compose, idées, parole, jeunesse invraisemblable, exigence sans faille. Mais si la fêtarde de 20 ans s’est bel et bien endormie, l’actrice affirmée qu’elle est devenue laisse encore vibrer quelques flammes jaillissantes d’énergie merveilleuse. Depuis qu’elle a été révélée en 2013 par Connasse sur Canal+, Camille Cottin s’adresse à toutes (et à tous). Ses rôles au cinéma – notamment dans Les Fauves ou aux cotés de Miou-Miou dans Larguées – nous replongent dans un bain de modernité. A chaque apparition, l’effet « Cottin » est total et ce n’est pas sa prestation d’agent d’artistes dans la série Dix pour cent qui nous contredira. Son humour féroce défie les strates les plus strictes de l’univers de la pop culture sans déborder du cadre. Malgré elle, Miss Cottin infuse son côté politiquement incorrect, son audace et sa légèreté de ton jusque dans la sphère très compassée du luxe. Car c’est récemment le regretté Kaiser Lagerfeld que Camille Cottin a déridé. Devenue sa complice, elle s’est illustrée comme l’égérie hors système du prêtre de la mode. Ne s’arrêtera-t-elle donc jamais ? Peu importe, puisqu’elle continue de s’étoffer en beauté. Car si elle s’amuse, l’actrice vit aussi pleinement sa passion sans pour autant céder à l’ambition de la simplicité. Un rapport au succès bien distancé, histoire de profiter de la vie et d’en récolter ses meilleurs fruits. — Par Diane Ziegler

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L E R E N D E Z-V O U S D ’ U N E G É N É R AT I O N

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Bouillon de culture

L’ITINÉRANTE

Du 20 février au 5 mai 2019

Après la Fondation Henri Cartier-Bresson, c’est au tour du Musée de l’Elysée de saluer l’œuvre de cette femme discrète, Martine Franck, dont les clichés ont marqué la photographie du genre humain. Artiste engagée, épouse du maître CartierBresson et membre des agences VU, Viva et Magnum, Martine Franck se définissait humblement comme « une goutte d’eau dans une rivière ». « Pour être photographe, il faut un bon œil, le sens de la composition, de la compassion et un sens de l’engagement. » Une rétrospective à l’image de cette pionnière. Itinéraire d’une femme libre et à contre-courant. MARTINE FRANCK

Musée de l’Elysée – Avenue de l’Elysée 18 1006 Lausanne

A lire en terrasse Eponge à sentiments

Derrière le comptoir

Théâtre miniature du monde, le Sevilla Bar accueille les bonheurs et les malheurs du temps présent. Dans cet autoportrait, Alex Capus campe le rôle de Max, maître des lieux. Le quotidien de Max, marié depuis vingt-cinq ans, se trouve chamboulé avec l’absence nouvelle de son épouse quelques jours par semaine. Un petit séisme dans sa vie qui, contre toute attente, va l’ouvrir au monde et raviver peu à peu son existence. La chronique d’une absence sur fond d’amour, d’amitié, de convivialité et de bonheurs tout simples qui se dégustent page après page, au fil de la plume du romancier.

Alma, la quarantaine, sent que sa vie lui échappe. Sa fille Billie souffre d’un mal étrange et s’étiole de jour en jour. Et si cette douleur était celle d’un chardon qui lui pousse en pleine poitrine ? Alors que les médecins sont décidés à l’opérer de sa tumeur, Alma, confuse, refuse de se résoudre à ce diagnostic. Et si la vérité était ailleurs ? Serait-ce possible qu’Alma en soit la cause ? Une écriture douce et imagée sur le lien fusionnel entre une femme et son enfant, le don d’introspection et l’instinct de survie au cœur d’une existence et d’un drame familial. LE MATIN EST UN TIGRE

Constance Joly, Editions Flammarion

Guide de survie

A défaut d’éviter les emmerdes, ce guide clé en main devrait vous filer quelques tuyaux pour vous apprendre à les aborder sous un tout nouvel angle. Un guide de survie donc, dont les grandes lignes seraient d’« agir plutôt que de subir » et de cesser absolument de se positionner dans le rôle de la victime face aux pépins et aux tracas du quotidien. Après le succès de Foutez-vous la paix !, le philosophe et grand maître de la méditation Fabrice Midal vous apprend à relever la tête et à triompher des soucis, pour ainsi reprendre les rênes de votre vie.

AU SEVILLA BAR

TRAITER MORAL POUR TRIOMPHER DES EMMERDES

Alex Capus, Editions Actes Sud

Fabrice Midal, Coédition Flammarion/Versilio

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A SUIVRE

de près DRÔLE de numéro Retenez bien son nom. 2019, c’est son année. Sur son CV, quelques grandes lignes. 120 battements par minute, Cold War, Les Fauves… A 25 ans, Aloïse Sauvage a plus d’une corde à son arc. Circassienne, danseuse, comédienne et, depuis peu, chanteuse. Cette fille-là est douée. Une rage positive qu’elle laisse exploser sur scène après un passage sensationnel aux dernières Rencontres transmusicales de Rennes. Pas tout à fait « aphone », elle débite son phrasé sans se soucier de composer. Crachats de mots, flow percutant, chorégraphie et scénographie bien léchées, elle réinvente le style et l’expression du mime. En bref, une personnalité à suivre de près. ALOÏSE SAUVAGE

L’EFFET coup de poing

Premier EP, sortie prévue fin mars

Nom de scène, Suzane, avec une seul n. Dans la lignée de Stromae et d’Orelsan, la rouquine délie les langues et balance sans sourciller ses nombreuses vérités. Sa griffe à elle ? Des textes francs, une juste dose de cynisme, de la pop électro et un univers visuel parfaitement calibré. Elle est programmée de tournées en festivals avec seulement deux, trois titres à son actif… Voilà qui en dit déjà long. L’album en cours de finalisation devrait nul doute cartonner.

Les histoires d’amour finissent mal…

Un corps sans vie est retrouvé dans une grande maison vide. Sur la scène du crime, pas une goutte de sang, pas un suspect. Et pourtant, quelqu’un est là qui observe et qui a tout vu. Ici, le tour de force culmine dans la parfaite cohabitation entre une menace omniprésente et sourde, un désespoir à la fois tranquille et déchirant, et la catastrophe annoncée d’un grand amour. Une fausse enquête où la romancière Véronique Bizot avance en romantique masquée et met en scène un tueur professionnel, déjoué par le destin. UNE COMPLICATION, UNE CALAMITÉ, UN AMOUR

Véronique Bizot, Editions Actes Sud

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On lui tire le portrait

© SOPA Images Limited / Alamy Stock Photo

Rami Malek Il a été trash autant que l’original, il a incarné la luxure et le politiquement incorrect de ces années-là, avec un talent rarement aussi bien conjugué. Lui, c’est Rami Malek, le genre de comédien qu’on ne voit pas arriver. Et pourtant, il s’est révélé sous les traits de ce génie sulfureux du rock anglais qu’est Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody. Il a joué la cocaïne, l’ambiguïté et la folie dans chacun de ses déhanchés, avec un regard pénétrant, parfois gênant... Il s’est sexuellement perturbé à en devenir sérieusement perturbant, à l’image de la diva dont il a volé les traits, transcendant l’histoire d’une légende à force de transpiration, d’un langage corporel bien étudié et de scènes mythiques, comme cette interprétation copiée-collée dans les moindres détails du Live Aid de Wembley en 1985. C’était une partition connue et pourtant, grâce à Rami Malek, on aurait pu croire à la résurrection de l’idole sur fond de « I don’t want to die ». Evidemment, avant ça, Rami Malek avait déjà un solide répertoire de seconds rôles. Ce fils d’Egyptiens expatriés aux Etats-Unis a suivi des cours de comédie musicale et d’art, puis est apparu dans des séries comme The Pacific de Tom Hanks et Steven Spielberg, Twilight ou Mr. Robot, pour laquelle il obtient en 2016 le Emmy Award du meilleur acteur dans une série dramatique. Son premier personnage de cinéma est… un pharaon (!) dans La nuit au musée, aux côtés de Ben Stiller, en 2006. Des rôles dans lesquels on l’a vu, peut-être, mais jamais vraiment regardé, soyons honnêtes ! Il aura fallu que ce Californien de 37 ans passe du petit au grand écran avec ce biopic pour marquer la pellicule. Une performance troublante couronnée par un Golden Globe, un Bafta… et un Oscar dans la foulée pour son interprétation du leader de Queen. Trois jackpots raflés, non sans émotion, par celui qui était loin de partir gagnant, exposé à un flot de critiques plus que mitigées et une promo plombée par un réalisateur, Bryan Singer, en pleine tourmente médiatique… Comme quoi, dans la vie, rien n’est jamais vraiment joué. Et pour la suite, comment s’affranchir du fantôme de Mercury ? On souhaite à Rami Malek de trouver un rôle de la même envergure pour flirter à nouveau avec le succès ! — Par Belinda Gervasoni

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IL ÉTAIT UNE FOIS… Du 17 mai au 5 janvier 2020

SILENCE, ça tourne ! Encore un peu de patience avant de retrouver Bill Murray devant la caméra de Miss Coppola... Seize ans après le cultissime Lost in Translation, l’alchimie promet d’être de nouveau au rendez-vous. Le tournage du film On the Rocks, qui débutera ce printemps à New York, laisse déjà fuiter que l’acteur campera le rôle d’un père extravagant, play-boy invétéré... ON THE ROCKS

Sofia Coppola

Après les religions de l’extase, le MEG s’attaque dès ce printemps à l’univers fantastique des contes. Loin d’être réservés aux enfants, ces contes façonnent depuis la nuit des temps l’imaginaire collectif. Traditionnels ou ancestraux, ces récits merveilleux s’accompagnent d’une histoire et d’une morale souvent moins innocente qu’il n’y paraît. Pour cette nouvelle exposition temporaire, le MEG réunira donc huit contes populaires européens, mis en scène à partir d’objets et d’illustrations rares... pour une expérience enchanteresse. Voilà qui laisse rêveur! LA FABRIQUE DES CONTES

MEG – Boulevard Carl-Vogt 45 – 1205 Genève www.ville-ge.ch/meg

TOUTE LA CLIQUE

Ouvre grand TES OREILLES Et si le nouveau credo des studios Disney était devenu de se lancer dans le remake de ses classiques animés ? En 2010, le cinéaste Tim Burton s’était déjà penché sur le cas d’Alice aux pays des merveilles… Cette fois-ci, il a flairé le Big Fish en imaginant la version fantastique d’un Dumbo 2.0. Passé entre « ses mains d’argent », le célèbre éléphanteau prend vie sur la toile aux côtés des acteurs Colin Farrell, Michael Keaton, Danny DeVito et de sa nouvelle muse, Eva Green. DUMBO

Tim Burton

Jusqu’au 17 juin

Après Chtchoukine, c’est au tour des joyaux de Sir Courtauld d’être exposés à la Fondation Louis Vuitton. C’est à ce grand collectionneur, industriel et mécène anglais que l’on doit l’une des plus belles collections d’art impressionniste outre-Manche. Manet, Gauguin, Renoir, Seurat, Van Gogh se retrouvent ainsi réunis le temps de cette expo événement. COLLECTION COURTAULD, UN REGARD SUR L’IMPRESSIONNISME

Edouard Manet, Bar aux Folies-Bergère, 1882.

Fondation Louis Vuitton 8, avenue du Mahatma-Gandhi 75116 Paris – www.fondationlouisvuitton.fr

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Cocktail MOLOTOV Adapté de faits réels, le film Boy Erased retrace le parcours d’un fils de pasteur confronté aux mœurs puritaines d’une petite ville américaine. Son crime ? Son homosexualité. Dans l’espoir de le sauver de ses démons, ses parents lui posent un ultimatum et l’envoient en thérapie de réorientation… Une histoire sur fond de conservatisme religieux et de quête identitaire, des questions sensibles servies par un casting de rêve (Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe et Xavier Dolan). Bouleversant. BOY ERASED

Joel Edgerton


OP’ART La maladie D’AMOUR

Plutôt Braque.. ou Vasarely ? Pour Beaubourg, ce sera Vasarely ! Le père de l’art optique s’invite en grande pompe au Centre Pompidou pour une rétrospective hypnotique à la hauteur de l’héritage de l’artiste franco-hongrois. Si on connaît de Victor Vasarely ses toiles illusionnistes, son goût des formes épurées, ses jeux d’optique ou encore ses intégrations architecturales, on connaît moins ses œuvres « grand public », comme certains de ses logos cultes (Renault, Fnac…), de ses objets design, de ses livres ou de ses collaborations artistiques les plus vibrantes, à l’instar de la pochette trippante de l’album de David Bowie Space Oddity. Une expo XXL à l’image de Victor Vasarely retraçant l’intégralité de ses facettes et périodes artistiques et de ses projets les plus fous. Alors, oui, pour nous aussi, ce sera Vasarely !

Le 10 avril à 20h

Passion dévorante, jalousie, tendresse ou trahisons… l’amour se raconte au fil des émotions et des opéras de Haendel. Une palette fiévreuse incarnée par la chef d’orchestre Emmanuelle Haïm et son ensemble Le Concert d’Astrée (deux Victoires de la musique). Pour les accompagner, deux solistes, la soprane Sandrine Piau et le contreténor Tim Mead. De Tamerlano à Ariodante en passant par Alcina ou Rinaldo, la musique baroque se mêle irrésistiblement aux sentiments. DESPERATE LOVERS

Victoria Hall – Rue du Général-Dufour 14 – 1204 Genève

Rumeur

VASARELY, LE PARTAGE DES FORMES

Centre Pompidou – 75004 Paris – France www.centrepompidou.fr

… que le petit Nicolas serait de retour ! Après une adaptation au ciné, le personnage du duo Sempé et Goscinny reviendra prochainement sur la toile en version animée. Un retour aux sources pour le petit écolier. Des yeux rieurs, le sourire en coin, un beau pull rouge… et de l’intrigue, le tout mis en scène par Yvan Attal et Amandine Fredon. Par Delphine Gallay

PLAYLIST

L’inclassable Voici le 22e opus de celui qui

Au diapason Un brin rêveuse, et alors ? Nyna Shanti le revendique en chansons. Pour ce premier album, l’auteure-compositrice-multiinstrumentiste nous plonge dès les premières notes dans un univers musical onirique. Si elle se nourrit d’images, de mélodies et de mots, elle laisse carte blanche à François Hanss pour la réalisation de ses clips. Chapeau lorsqu’on sait qu’il est derrière les vidéos de Mylène Farmer.

Monologue Avec Soliloquy, Lou Doillon a

ne trouve pas le sommeil. Les raisons de son insomnie ? Une boulimie de travail, de mots et de vie. C’est qu’il en avait des choses à raconter dans ce disque, Charlélie Couture, entre la claque reçue par l’Oncle Sam et un dédale de road-trips. Du rock littéraire non conformiste pour une icône aussi inclassable que discrète. MÊME PAS SOMMEIL Charlélie Couture

MON UTOPIE Nyna Shanti

SOLILOQUY Lou Doillon

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voulu s’amuser, se libérer du cadre, peut-être même d’un poids. De la musique folk, oui, toujours, mais cette fois, l’artiste invite sur ces douze nouveaux titres des sons plus synthétiques… Elle a ainsi convié les talents électro de Benjamin Lebeau (The Shoes) et du surdoué Dan Levy (The Do) pour composer cet album très personnel. On ne s’en lasse pas.

Vega 222 (1969-1970), Victor Vasarely.

Jusqu’au 6 mai


Billet d’humeur

Let them Eat Crack, Bansky, SoHo, New York.

S

i les étudiants de la chaire d’éthique et de philosophie politique de l’Université de Fribourg manquent de matière, c’est qu’ils sont mauvais ! Car l’image d’Epinal de la Suisse – si belle, calme, épanouie, respectueuse et digne – s’est pris un sacré coup de masse côté scandales et affaires politiques ces derniers mois. Exemplaire, la politique suisse ? Laissez-moi rire !

Aux frais de la princesse

En fait, il serait utile que les politiques se gargarisent, non pas d’égocentrisme, mais de la réalité des faits : ils ont été élus par le peuple pour le représenter, non pour usurper le système à tire-larigot, en magouillant et en pactisant avec des repré-

sentants de pays où morale et éthique riment avec corruption. A ce sournois petit jeu, le jeune loup Guillaume Barazzone n’a pas fait long feu. Le conseiller administratif PDC de la Ville de Genève, souvent présenté, à 36 ans, comme un petit génie de la politique suisse, n’avait de génie que l’apparence. Avoir l’audace de facturer du champagne dégusté à grands frais dans des palaces ou dans des bars karaoké témoigne d’un irrespect sans limite pour ses concitoyens. Même constat pour des appels téléphoniques passés pour plus de 4’000 francs, aux frais de la princesse (la publicité des fournisseurs de téléphonie mobile au sujet d’abonnements « tout compris » à moins de 200 francs mensuels n’ayant pas dû arriver jusque chez lui). Dans quelque entreprise privée que ce soit, les confusions entre

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POLITIQUES

magouilles & compagnie Les politiciens sont-ils meilleurs ici qu’ailleurs ? On a longtemps cru

que c’était le cas. Mais les principaux intéressés ne manquent pas de prouver le contraire, à grands coups de scandales et d’attitudes inadmissibles. Par Julie Masson

cartes de crédit privée et professionnelle pour de telles sommes se seraient soldées par une rupture de contrat immédiate pour faute grave. Pourquoi en serait-il différent pour des élus ? Une fois l’épreuve des urnes remportées, faut-il leur rappeler qu’ils ne deviennent nullement des intouchables, contrairement à ce que d’aucuns semblent croire ?

Sky is the limit

La ville du bout du lac n’en a pas fini, d’ailleurs, avec les scandales politiques à rallonge. Si, en 2012, Mark Müller avait déjà attiré les projecteurs sur la Cité de Calvin – suivi, en 2014, par les exploits d’Eric Stauffer, qui avait notamment provoqué un pugilat en pleine séance de Grand Conseil –, le premier rôle revient, évidemment, à Pierre Maudet. Le conseiller d’Etat genevois, sous enquête pénale, se montre d’une arrogance rare. A la question « Au-delà du volet pénal, existe-t-il une limite morale, éthique, au-delà de laquelle un politicien doit démissionner ? » posée par un journaliste du Matin Dimanche, Pierre Maudet – qui a ouvertement menti dans les affaires qui le concernent – répond sans sourciller : « Bien sûr. […] Comme je l’ai dit, il est

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exclu de courber l’échine devant la rumeur mais, à l’inverse, il est sûr qu’un mensonge n’est pas acceptable en politique. Je l’ai admis. Un politicien doit être exemplaire, mais personne n’est infaillible. En ce qui concerne ce mensonge, je l’ai qualifié, expliqué, et l’assemblée du parti, même si ça ne fait pas encore la population, a considéré qu’il fallait tenir compte de cette approche-là. » En guise d’incohérence, de malhonnêteté et de mauvaise foi, il décroche le pompon. Ce qui n’étonnera pas le député d’extrême gauche Pierre Vanek, qui, lui, a tranché dans le dominical orange : Maudet est « un homme de pouvoir construit grâce à des caisses noires et des mensonges ». Et, dans son parti, de plus en plus se désolidarisent, à l’image du président du PLR genevois, Alexandre de Senarclens. « Nous avons affaire à quelqu’un qui s’accroche, qui se renie lui-même, ainsi que toutes les valeurs qu’il a pu défendre. Il ne pense malheureusement qu’à lui. Ce qui m’interpelle est qu’il semble totalement hermétique au mal qu’il cause à sa famille politique, alors qu’il était auparavant un rassembleur. Je trouve cela très choquant. » De l’autre côté de la Versoix, Pascal Broulis, grand argentier et moralisateur des impôts vaudois, a aussi joué des notes de frais et des déductions fiscales extrêmes, ainsi que de voyages offerts par Frederik Paulsen, un milliardaire suédois dont le nom revient souvent sur la place publique vaudoise. Faites comme je dis, pas comme je fais : cette maxime doit sans doute être le credo de nombreux politiciens. Et si l’on a longtemps pensé que les Suisses, intègres, ne s’y reconnaissaient pas, force est de constater que c’est le cas aussi désormais. Faut-il cependant généraliser ? Tendance manichéenne au lynchage Le bio, la bienveillance, les transports publics, c’est bien. Les produits phytos, l’égoïsme, les 4x4, c’est mal… Cette tendance sociétale actuelle, qui oppose sans aucune nuance le tout parfait et le tout pourri, s’applique aussi au monde politique. L’opinion publique se forge sur des « on dit » et chacun porte un avis sur tout, même sans aucune connaissance sur le sujet en question. Face à cette


Laugh Now, 2002, Bansky.

tendance manichéenne, conjuguée à une ère où la vitesse de consommation de l’information ne laisse plus de temps à la remise en question et à la réflexion, politiques et mécènes se trouvent souvent en première ligne pour faire les frais de ce mouvement bien-pensant puant. Ce n’est pas Géraldine Savary qui dira le contraire. Epuisée par des rumeurs qui couraient sur son compte, la socialiste vaudoise a décidé de jeter l’éponge et ne briguera pas un nouveau mandat de conseillère aux Etats lors des prochaines élections nationales. Les critiques à son sujet ont émergé en raison de ses liens avec… Frederik Paulsen, qui n’a effectué, si l’on en croit les dires du richissime patron de l’industrie pharmaceutique Ferring lui-même, que deux dons à la future ex-conseillère aux Etats vaudoise, pour ses campagnes, l’un en 2011, de 15’000 francs, et l’autre en 2015, de 10’000 francs. « Je fais œuvre depuis longtemps de mécénat dans le canton de Vaud. […] Je n’ai jamais rien attendu en retour. C’est dans le même état d’esprit que j’ai aidé Géraldine Savary », a-t-il affirmé dans une grande interview accordée au Temps. L’enquête menée par le Ministère public du canton de Vaud abonde dans son sens. Rien de trouble n’a été découvert dans les activités de Frederik Paulsen.

La justice confirme que cet amoureux de la Russie, nommé d’ailleurs consul honoraire, n’a rien commis d’illégal.

Qui donc croire ?

Pour tenter d’éradiquer les scandales et permettre au peuple de connaître les dessous des cartes, plusieurs partis, dont le PS et les Verts, ont lancé une initiative « Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique », qui obligerait les partis à communiquer chaque année leur bilan et leur compte de résultat, ainsi que l’origine de tous les dons d’une valeur supérieure à 10’000 francs. Ceux qui dépensent plus de 100’000 francs pour une campagne seraient également contraints de déclarer leur budget global et les dons majeurs reçus. Une prescription légale nécessaire par les temps qui courent ? Oui, si l’on en croit les pays voisins : la Suisse est le seul Etat membre du Conseil de l’Europe à ne pas avoir édicté de telles prescriptions au niveau national. Non, si l’on se fie aux déclarations, toujours dans le Temps, de Frederik Paulsen : « J’aimerais insister sur un point : je fais des affaires dans le monde entier et, je peux vous l’assurer, les politiciens suisses sont parmi les plus intègres de la planète. » Mouais ! Eh bien, s’il dit vrai, il y a réellement de quoi s’inquiéter pour le futur ! —

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Cover story

Adriana Lima porte le collier et les bagues en or blanc 18 carats et diamants, rubis et saphirs de la collection Magical Setting de Chopard.


Tout ce qui

B

RILLE !

Invitées sur le catwalk de Giambattista Valli lors de son dernier défilé haute couture, les pièces de la collection Magical Setting de Chopard ont enchanté les silhouettes eighties du couturier italien. Piquées de diamants, les parures du joaillier ont fait exploser les créations du maestro. Une nouvelle parti-

tion de la haute joaillerie, moderne, libre et aérienne, à l’image de l’éblouissante Adriana Lima. Par Sophie de Titling | Photo Michael Schwartz

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La naissance d’un

rêve

Classique. Multicolore. La collection haute couture Magical Setting de Chopard a nécessité plus d’un an de recherche pour aboutir à un alliage de virtuosité entre la maîtrise des savoirfaire joailliers et les innovations techniques les plus avancées. Alors que la pierre centrale de chaque grappe de fleurs est sertie de griffes à peine visibles, Chopard a mis au point un procédé de sertissage inédit permettant de sécuriser les pierres précieuses et semi-précieuses taille brillant par le dessous. Les griffes qui enchâssent habituellement les diamants, émeraudes, rubis et saphirs ou toute autre pierre semi-précieuse par le côté ont été ingénieusement abaissées sous le niveau de la ceinture afin d’éliminer le métal de l’intégralité des surfaces visibles des gemmes. L’or disparaît pour mieux révéler la pierre dans toute la splendeur permise par le travail de la taille et chaque facette bénéficie d’une meilleure exposition à la lumière.

Caroline Scheufele est d’ailleurs connue pour repousser toujours les limites. L’innovation et la technique de pointe la fascinent. Et ce, même si la coprésidente et directrice artistique de la maison, poussée par l’énergie et la féerie mystique qu’inspirent les pierres précieuses, garde un œil sur la tradition de la maison familiale. Car, pour Chopard, c’est dans ses ateliers à Genève que tout commence. Le savoir-faire se transmet. Et le roman contemporain de la maison joaillière s’écrit avec des outils de perçage, de ponçage et de sertissage, telle une légende upgradée au fil d’expérimentations et de tentatives. La collection Magical Setting, qui se veut radicale dans sa modernité luminescente, n’a donc pas fini de faire vibrer le milieu de la haute joaillerie.

Que la lumière Bouquet de fleurs

révolutionnaire

Caroline Scheufele, aux commandes de la maison Chopard, ne s’impose pas de limites tant que l’histoire racontée a un sens. Et il fallait bien une personnalité de sa trempe pour relever le défi : réinventer l’histoire et la dynamique de l’une des formes les plus nobles et durables de la joaillerie classique – la fleur pavée. Cette nouvelle collection Magical Setting, où la pierre précieuse est reine, est aussi ensoleillée qu’un été brûlant. Explorer la lumière sous ses multiples facettes. Telle est la révolution dont Caroline Scheufele est à l’origine, elle qui rêve d’explorer les sources émotionnelles les plus puissantes d’une pierre ou d’un bijou. Car de ce coup de baguette (quasi) magique, la directrice artistique a imaginé des pièces à la fois classiques et radicalement modernes au cœur desquelles chaque fleur est sertie de diamants, de saphirs, de rubis ou d’émeraudes. La lumière prend tout son sens. C’est elle qui capte le mieux la vie d’une gemme et la fait rayonner de mille feux.

Juste « wow »

Autre rêve pour créer l’exception : une brillance sans entrave en faisant disparaître le sertissage. C’est ainsi que se décline une nouvelle génération de bijoux qui fait le tour du cadran. Parmi ces créations de haute joaillerie destinées à devenir cultes, il y a cette bague Marguerite, sublime dans sa version modernisée. La bague de fiançailles par excellence, qui atteint le summum de la perfection joaillière...

ADRIANA, C’EST LA FÉMINITÉ, L’ÉLÉGANCE ET LA SENSUALITÉ.

soit

Imaginer un répertoire où le scintillement d’un bijou devient le symbole d’une vraie liberté d’esprit avait tout d’une gageure. Et c’est miraculeux. Caroline Scheufele semble réenchanter l’histoire du diamant partout où elle passe... Ce qu’elle ne se gêne pas de faire depuis qu’elle tient les rênes des collections femme, du pôle bijoux et de la haute joaillerie. Une curiosité, une jeunesse éternelle et une intransigeance d’un genre nouveau dans cette institution familiale lui font décrocher les étoiles. Des étoiles pavées de pierres généreuses et colorées qu’elle chérit avec humilité, tendresse et passion. L’air de rien. Le savoir-faire, elle va le chercher au cœur de ses ateliers genevois. L’inspiration, elle lui tombe dessus, dans la nature, l’art, les voyages et les découvertes culturelles. Des idées, de l’audace et des rêves... dans les règles de l’art. En attendant la prochaine collection, guettons la lumière. Magic(al) is coming.

Une ambassadrice de charme

Il suffit de l’appeler par son prénom : Adriana. Et pas de confusion possible. C’est dire son rayonnement dans l’univers de la mode. Adriana, c’est aussi la féminité, l’élégance et la sensualité. Mais Adriana Lima ne règne pas seulement sur les réseaux sociaux (12,3 millions d’abonnés sur Instagram) et sur les podiums, elle incarne surtout une vision contemporaine de l’image de la femme, audacieuse, engagée, bouleversant les paradigmes de la mode et redéfinissant les codes de la beauté. A 37 ans, elle est une mère de famille comblée. Mais elle est surtout l’icône brésilienne du glamour. Pour preuve : sa personnalité pétillante se dévoile dès qu’elle opte pour des boucles d’oreilles Chopard en émeraudes et diamants, assorties à ses grands yeux verts, pour parfaire son look ! Simple et efficace. Adriana Lima sait y faire. Et plus rien ne l’arrête ! D’ailleurs, cette collection Magical Setting de Chopard lui est presque dédiée tant sa manière touchante de se mouvoir et sa silhouette solaire rappellent la légèreté et le pouvoir de ces créations. Et c’est ensemble que Caroline Scheufele et Adriana Lima racontent l’histoire d’une liberté de créer et d’une fidélité. Plus exactement, la manière d’élever la beauté du savoir-faire joaillier au rang d’art. —

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Rencontre musicale

The Lang Lang effect 62


« I

l jouait du piano debout, c’est peut-être un détail pour vous. Mais pour moi, ça veut dire […] qu’il était libre, heureux d’être là malgré tout. » Si Michel Berger a écrit ses paroles et que France Gall les a chantées en hommage au pianiste américain Jerry Lee Lewis, ils auraient très bien pu le faire pour Lang Lang. C’est que le Chinois est euphorique sur scène, gesticulant et se donnant corps et âme pour ses morceaux et son public, malgré une enfance éclipsée par le piano, mi-confident, mi-tortionnaire. Et c’est également un certain Jerry qui lui a inspiré le goût pour la musique, non pas le musicien, mais la souris dans le célèbre dessin animé d’Hanna et Barbera, Tom & Jerry. En effet, à 1 an et des poussières, Lang Lang découvre l’épisode Le concerto du chat, où le bon vieux Tom joue la Rhapsodie hongroise n°2 de Franz Liszt. « J’étais fou de ce dessin animé. Il n’y avait pas de paroles, juste la musique, c’était incroyablement drôle ! Tout petit, il m’a donné envie de jouer du piano. »

Tu seras premier, mon kid

Né à la fin de la révolution culturelle imposée par Mao, Lang Lang fait partie d’une génération sur laquelle les parents ont fondé leurs espoirs de donner vie à des rêves qu’ils s’étaient vu réprimer par le régime. Sa mère est standardiste, alors qu’elle aspirait à devenir artiste, et son père a dû se reconvertir en policier quand son poste de musicien dans l’Orchestre de l’armée de l’air chinoise a disparu. Le futur prodige du piano sent donc peser sur ses épaules le poids de la renonciation forcée de ses parents. Devenir « numéro 1 » est alors l’objectif à atteindre dès qu’il est en âge de pouvoir taper sur des touches : son père quitte son emploi pour se consacrer à la carrière de son fils, et tous deux abandonnent le foyer pour se rendre à Pékin, avec le conservatoire en ligne de mire. Le rythme est soutenu, Lang Lang avoue avoir alors répété pendant près de 65% de son temps, la boule au ventre à l’idée de déranger ses voisins dans le taudis qu’ils occupent alors, avec les toilettes communes sur le palier. L’excès et l’obstination de ce père tyrannique sont tels qu’il exige de son fils qu’il se suicide en avalant des pilules ou en faisant le saut de l’ange lorsqu’il se fait renvoyer de chez sa professeure de piano, qui ne lui trouve « aucun talent ». L’histoire raconte que Lang Lang devient alors fou, frappant ses mains contre le mur pour ne plus jamais pouvoir les utiliser sur les 88 touches de son martyre, et refuse de jouer pendant

des mois. Mais à la manière d’un épisode de Tom & Jerry, tout fini quand même bien : le virtuose en devenir est accepté au conservatoire de Pékin, il remporte pour la deuxième fois le prix au concours de Shenyang, donne son premier concert en public à 9 ans et décroche le Concours Tchaïkovski pour jeunes musiciens au Japon à 13 ans. Deux ans plus tard, il s’envole pour Philadelphie, pour y vivre le rêve américain, et quelques années plus tard, sa carrière internationale est lancée grâce à son récital au légendaire Carnegie Hall de New York. Le mythe est né.

The Lang Lang effect

A bientôt 37 ans, celui dont le prénom, Lǎng, signifie « lumière du Soleil » et le nom, Láng, « homme de culture » a parcouru bien du chemin depuis ses premières salles combles et a contribué à ouvrir la musique classique au grand public, n’en déplaise à certains critiques. Lang Lang est réellement un phénomène, scénarisant ses apparitions, s’excitant sur son piano, quittant la salle en agitant un mouchoir blanc imprégné de son énergie suante et en envoyant quelques baisers à ses fans. Un style théâtral et digne de son statut de rock star, mais qui suscite la controverse chez les puristes mélomanes, qui ne sont pas habitués à l’adulation et à la frénésie des foules pour le milieu. « C’est drôle, au début, on reçoit beaucoup de critiques positives, et puis les critiques commencent à vous désapprouver. Ce qui est étrange, c’est qu’à l’origine, ils vous apprécient pour ce côté unique et frais, et qu’après, ils vous trouvent trop frais, trop unique ! » Mais le génie n’a pas eu besoin de l’approbation de tous pour avancer. Performeur à l’ouverture de la Coupe du monde de football en 2006, puis à l’inauguration des JO dans son pays deux ans plus tard, nommé docteur honoris causa par le prince de Galles et messager de la paix des Nations unies par Ban Ki-moon, Lang Lang a aussi partagé la scène avec Metallica, Pharrell Williams ou encore Eminem, il est ambassadeur pour la maison horlogère Hublot et un modèle de baskets Adidas porte son nom. Un parcours qui démontre sa modernité et son unicité au monde entier, et plus encore aux millions de jeunes Chinois qui le considèrent comme un modèle et un symbole de liberté. Des jeunes que le virtuose a à cœur d’aider et d’inspirer via sa fondation, comme une catharsis de son enfance envolée… « Je ne veux pas être juste un pianiste, je veux influencer la génération à venir. » Pari gagné. —

On le surnomme la rock star de la musique classique, tant ses prestations sur scène s’y apparentent. De New York à Pékin, retour sur les traces du prodige chinois et rencontre avec l’homme qui porte une montre Hublot à chaque poignet. Par Manon Voland | Photos Jean-Baptiste Mondino

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L’INTERVIEW de me reposer pour retrouver l’usage de mon bras. J’ai donc réappris à vivre et à manger plus sainement, j’ai repris le sport avec une heure de jogging par jour, mais surtout j’ai appris à dire stop. Etre un virtuose, c’est un peu comme être un grand athlète ? C’est tout à fait ça. Grâce à Hublot, j’ai eu la chance de suivre de très près les deux dernières saisons de football et, voyezvous, j’ai réalisé que les sportifs de haut niveau et moi avions beaucoup en commun. La concentration, certes… mais que ce soit sur un terrain ou au piano, nous partageons aussi cet effort de chacun instant. Et cela s’applique à tous les sports. Regardez Federer : il est juste fabuleux ! Sa concentration, son hygiène de vie, sa façon d’observer sur un court et de regarder à 360°… Quelle que soit la discipline, l’état d’esprit est le même. Hublot aime l’art, Hublot aime le sport. Hublot vous inspire ? Hublot est une grande famille pour moi ! Une famille dans laquelle je me sens bien. Il faut dire qu’on est vraiment sur la même longueur d’onde et que nous avons plein de points communs : la précision, une vision XXL et l’amour du travail bien fait, tout en restant cool. C’est comme ça que je vois la vie.

Entre Lang Lang et Trajectoire, c’est une longue histoire d’amitié.

Il faut dire que nous suivons le maestro depuis des années. Début mars, à Londres, c’est un jeune homme reposé et zen que j’ai eu le plaisir de revoir. Interview Siphra Moine-Woerlen

Vous avez été éloigné de la scène pendant un peu plus d’un an à cause d’une blessure au bras. Quelles sont les leçons que vous avez tirées de ce temps de repos forcé ? J’ai compris que je ne pouvais plus faire ce que je voulais, qu’il me fallait écouter mon corps et mon esprit. Cela faisait des années que je parcourais le monde à raison de plus de 150 concerts par an. Tout cela m’a épuisé, mon corps en a souffert. Avec cette inflammation de mon bras gauche, je n’ai pas eu d’autre choix que d’annuler ma tournée. La priorité était

Votre nouvel album, accompagné d’une chouette partition, est plutôt destiné aux jeunes qui apprennent le piano. Avez-vous toujours cette volonté de rester connecté aux jeunes ? Oui, dans un certain sens. Tout d’abord, je rêvais de faire un album avec les partitions qui m’ont le plus inspiré quand j’étais enfant et d’autres morceaux faciles à jouer qui ont compté pour moi par la suite. J’ai une réelle envie de démocratiser le piano, de le rendre accessible. Alors je me suis dit que de sortir une partition avec quelques annotations de ma part pourrait encourager les jeunes à me suivre. Cette volonté de démocratiser le piano, vous en avez fait votre fer de lance ? En effet. Et notamment pendant cette période de repos forcé. J’ai ouvert plusieurs écoles de piano au sein d’écoles publiques et je souhaite faire la même chose par la suite en Europe. Vous savez, en Chine, c’est presque une obligation de savoir jouer un instrument. Mon objectif est de démocratiser au maximum le piano. Et je compte bien y consacrer davantage de temps à long terme. Et comment ? En faisant participer des DJ sur des morceaux peut-être moins classiques. Pour ne rien vous cacher, j’ai encore plein de projets... ! (Sourire.) —

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Business story

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Riche comme BEZOS

Avec une fortune estimée à 136 milliards de dollars, un vertigineux nombre suivi de neuf zéros, le plus dégarni des patrons des nouvelles technologies est l’homme le plus riche de la planète, avec

un « PIB » personnel supérieur à celui de 70% des pays du globe. Portrait du grand manitou d’Amazon qui défraye actuellement la chronique. Par Manon Voland

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A

55 ans et toutes ses dents, Jeff Bezos n’en a pas moins perdu les quelques cheveux qui lui restaient lors de la création de son bébé mastodonte Amazon en 1995. Désormais aussi lisse que les boules à facettes des discothèques qui passaient à l’époque le tube quasiment dénué de paroles Push The Feeling On des Ecossais Nightcrawlers, Bezos est du genre à discréditer le proverbe « pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Alors que celui-ci recommande de rester bien ancré dans sa stabilité pour faire son beurre, le Jeffrey national colle plutôt à l’image des autres pierres qui roulent, les Rolling Stones (alors qu’ironiquement, l’expression anglo-saxonne parle d’une « rolling stone gathering no moss »), qui engraissent leur porte-monnaie en vivant d’aventures et d’expérimentations. Surdoué depuis l’enfance, le gosse d’Albuquerque passera par un diplôme en sciences de l’informatique de la prestigieuse Université de Princeton et par les sommets de Wall Street avant de tout plaquer pour s’engouffrer dans la brèche prometteuse d’internet. Résultat, 24 ans plus tard ? 2'200 dollars in da pocket à chaque seconde qui passe, et une silhouette à la Terminator. Pari gagnant. « J’ai choisi le chemin le moins sûr pour suivre ma passion, et je suis fier de ce choix. »

Le fils à papa(s)

C’est pourtant bien loin de la cuillère en argent dans le bec et de la success-story à l’américaine qu’est né Bezos : sa mère est ce que l’on appelle une teen mum, une mère adolescente, qui frôle les 16 ans lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte de son petit ami de la high school, un motocycliste dans une troupe de cirque. Ils se marient à la va-vite au Mexique, et divorcent aussi vite, alors que Jeff n’a que 17 mois. Jacklyn Gise Jorgensen deviendra Bezos quelques années plus tard en épousant Miguel, un immigré cubain ayant fui le régime de Castro et qui, selon l’anecdote, ne connaissait de l’anglais que le mot hamburger en arrivant sur le sol américain. Du haut de ses 4 ans, le petit Jeffrey se fait adopter dans la foulée, et prend le nom de celui qu’il considérera toujours comme son vrai père, n’apprenant qu’à l’âge de 10 ans la vérité sur son paternel. Comme une prémisse de la dureté et de l’impassibilité exprimées par certains employés du géant du colis quand ils évoquent leur big boss, Bezos ne semblerait pas avoir été particulièrement ému par la nouvelle : « J’ai su en même temps que je devais porter des lunettes. Et ça, ça m’a fait pleurer. » Ce fameux père biologique, Jeff n’a jamais cherché à le revoir, et il n’a appris ce qu’était devenu son fils qu’en 2012, lorsque l’auteur Brad Stone est venu lui mettre sous les yeux les esquisses de la biographie qu’il était en train d’écrire sur le visionnaire du web. Devenu propriétaire d’un magasin de cycles, il a alors essayé de recontacter son fils, sans succès, avant de s’éteindre trois ans plus tard. La fin d’un feuilleton où être jeune et parent ne s’apparente pas à une happy end.

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Et pourtant, Jeff Bezos partageait avec Ted Jorgensen l’un de ses traits de personnalité les plus remarqués : son rire plutôt singulier, comme chacun peut s’en faire une idée en parcourant les vidéos qui pullulent sur YouTube et qui compilent les séquences d’hilarité du patron d’Amazon. Ce rire, souvent décrit comme proche du gloussement d’un phoque ou du hennissement d’un cheval, ne prête pourtant pas à sourire dans les locaux du colosse de l’e-commerce, le ricanement de Bezos annonçant généralement un avertissement ou une remontrance déguisée de celui qui exècre la médiocrité. « Il ne faut pas se laisser avoir : [ce rire] est désarmant et vise à vous punir », mettait en garde un ancien cadre de la boîte. Comment Jeffrey Preston est-il devenu ce patron autant admiré pour son intellect et son succès que décrié et craint par ses propres employés ? « J’adorais mes grands-parents, et je me réjouissais de chacun des voyages avec eux l’été. Pendant l’un deux, je devais avoir 10 ans, mon grand-père conduisait et ma grand-mère était assise sur le siège passager. Elle fumait toujours pendant ces voyages et je détestais cette odeur. A cette époque, toute excuse était bonne pour que je fasse des estimations et des calculs. J’avais entendu une campagne publicitaire à propos de la cigarette. Je ne me souviens pas bien des détails, mais en gros, la publicité disait que chaque bouffée de cigarette enlevait quelques minutes d’espérance de vie. Je pense que c’était environ deux minutes par bouffée. J’ai donc décidé de calculer ce que cela ferait pour ma grand-mère. Au moment où j’ai été satisfait de mon estimation, je me suis penché en avant, ai tapoté sur l’épaule de ma grand-mère et lui ai fièrement déclaré : « A deux minutes en moins par bouffée de cigarette, tu as perdu neuf ans de ta vie ! » Je garde un souvenir très précis de ce qui s’est ensuite passé, et qui n’était absolument pas ce à quoi je m’attendais. Je pensais être applaudi pour mon intelligence et mes compétences, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. A la place, ma grand-mère a fondu en larmes, et je ne savais pas quoi faire. Mon grand-père s’est arrêté sur le bas-côté de la route et est venu ouvrir ma porte pour que je le suive. Est-ce que j’aurais des problèmes ? Mon grandpère était un homme intelligent et calme, et il n’avait jamais eu un mot dur envers moi. Est-ce que ce serait la première fois ? Il m’a alors dit très calmement : « Jeff, un jour tu comprendras qu’il est plus difficile d’être gentil que d’être intelligent. »


Du fast-food au fast-shopping

Pas toujours sympathique, le Bezos, mais indéniablement astucieux et perspicace depuis son plus jeune âge : il s’échappe de son lit d’enfant à 3 ans en dévissant les barreaux pour aller passer la nuit dans un vrai lit, obtient un score de QI bien supérieur à la moyenne à 8 ans, se place premier de classe durant toute sa scolarité, démonte le tracteur Caterpillar de son grand-père pour le remettre en état à la même époque, et suit les développements autour de l’affaire du Watergate à 10 ans – avant de racheter, 50 ans après, le Washington Post, pour son plaisir personnel et pour l’avenir de la presse. Il invente à toutva pour contenter son esprit qui cavale plus vite que la musique, d’une alarme trafiquée pour garder son frère et sa sœur à distance de sa chambre à un four solaire. Jeffrey bravera le monde de l’entrepreneuriat une première fois lors de l’adolescence, en lançant avec sa petite amie de l’époque, Ursula, le Dream Institute, un camp littéraire pour gosses, avec liste d’ouvrages à lire imposée et débriefing en bonne et due forme. Six gamins participeront, dont le frère et la sœur de Bezos. Un échec qui lui permettra tout de même d’éviter un deuxième été dans les cuisines huileuses du géant du fast-food jaune et rouge. Côté études, Bezos s’envole pour Princeton afin d’y étudier la physique, et se projette déjà en futur Einstein. Une grosse désillusion l’y attend : « J’ai regardé autour de moi et j’ai réalisé qu’il y avait trois personnes dans cette pièce qui était bien meilleures que moi, et pour qui c’était beaucoup plus facile. Ça a été une révélation. »

RÉSULTAT, 24 ANS PLUS TARD ? 2'200 DOLLARS « IN DA POCKET » À CHAQUE SECONDE QUI PASSE.

Réalisant qu’il ne gagnerait jamais de Prix Nobel ni ne suivrait les pas célèbres de Hawking, il abandonne son cursus et se lance dans l’informatique, sans savoir encore à quel point cette décision serait cruciale. Il rejoint Fitel en tant qu’employé numéro 11, une start-up qui l’essorera jusqu’à la moelle avec des allers-retours incessants entre les Etats-Unis et Londres, avant de plonger dans le domaine bancaire, et finalement de s’aiguiser les dents à Wall Street. Lui qui voulait quitter le monde de la finance y replonge de plus belle, gardant même un sac de couchage sous son bureau pour accumuler les heures sup ; il devient vice-président du fonds spéculatif après quatre ans seulement. Une statistique va venir tout faire basculer : 2'300%. Ce nombre, c’est la croissance annuelle d’internet, qui laisse Bezos sidéré, et fasciné. La légende raconte qu’il aurait alors demandé conseil à son patron, qui lui aurait dit, après deux heures de balade dans Central Park : « Ça m’a l’air d’être une super idée, mais elle serait encore meilleure pour quelqu’un qui n’a pas déjà un bon boulot. » Ni une ni deux, le trentenaire fait chauffer son cerveau et développe alors un concept qu’il nommera plus tard « système de minimisation des regrets », et qui l’aidera à prendre les décisions qui dessineront son avenir et celui d’Amazon. « Je voulais me projeter à l’âge de 80 ans pour me dire : « OK, maintenant, je reviens sur ce que j’ai fait dans ma vie. » Je veux minimiser mon nombre de regrets. Je savais qu’à 80 ans, je ne regretterais pas d’avoir tenté le coup […], alors que je regretterais fortement de ne pas avoir essayé. » La décision est prise, il quitte son poste ultra-lucratif pour la vie, pendant quelque temps, d’inventeur de garage en devenir, puis de nabab des temps modernes. « Jeff a toujours voulu gagner beaucoup d’argent. Pas pour l’argent en lui-même, mais pour ce qu’il pourrait en faire ensuite, afin de changer le futur », raconte Ursula Werner, sa petite-amie au lycée. And so, he did.

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« Jeff qui roule amasse la mousse »

Si Bezos a eu le cran de tout plaquer pour se lancer dans son pari fou de plus grande librairie du monde, c’est aussi grâce à celle qui était encore récemment la femme de sa vie. Le futur patron de la machine Amazon n’a jamais été ébloui par sa propre beauté – sans doute l’une des variables les plus incertaines et compliquées de l’algorithme géant de son cerveau –, mais il s’est toujours cramponné à l’idée de trouver une douce moitié, et ce de manière plutôt originale : durant ses années à

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« J’étais là quand il a écrit son business plan, et j’ai travaillé avec lui et avec beaucoup d’autres […] dans le garage converti en bureau, avec le placard du sous-sol transformé en entrepôt, les bureaux qui sentaient le barbecue, les centres de distribution en plein rush à Noël… dans les premières années de l’histoire d’Amazon. » MacKenzie participe à toutes les étapes de la création du géant de l’e-commerce, dont la recherche du nom de l’entreprise. Il y eut d’abord « Cadabra », mais Bezos s’est rendu compte que selon l’accent et la prononciation, ce nom pouvait sonner comme « cadaver », cadavre en anglais. Plutôt mauvais pour le business. C’est en feuilletant un dictionnaire qu’il tombe sur Amazone, le plus grand fleuve sur Terre, et que l’évidence tombe (bien que le nom « relentless.com » – implacable en français – aie aussi été dans la course un moment… et il est intéressant de regarder où ce nom de site nous redirige encore aujourd’hui). « Amazon.com » est enregistré le 1er novembre 1994 et est officiellement lancé huit mois plus tard, le 16 juillet 1995. Après un mois seulement, le site a vendu des livres dans la totalité des Etats américains et dans 45 pays différents grâce aux militaires en poste à l’étranger. Ironie du sort, Bezos avait vu juste en misant sur l’informatique, leur plus grand bestseller de l’année étant un guide sur la création de site web. Moins de deux ans après son lancement, Amazon entre en bourse : en septembre dernier, sa capitalisation a dépassé le cap des 1'000 milliards de dollars, devenant la deuxième entreprise privée à le faire, après Apple un mois plus tôt.

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Wall Street, il demande à ses collègues de lui organiser des blind dates et sélectionne ses prétendantes à la manière d’un investisseur boursier, avec des paramètres ultra précis et des seuils de ressources minimum à remplir. Ce n’est pas d’une bombe qu’il veut, mais d’une femme « pleine de ressources », pouvant le « faire sortir d’une prison du tiers-monde » si besoin s’en faisait sentir. Des dizaines de rencontres pour finalement tomber sous le charme de sa voisine de bureau, MacKenzie Tuttle, une autre alumni de son alma mater Princeton, qui fait le premier pas et l’invite à déjeuner après avoir été séduite par son rire (comme quoi). Les tourtereaux ne traînent pas et se marient six mois plus tard. C’est elle qui l’encourage à démissionner pour se lancer dans son e-commerce de bouquins. L’histoire raconte que c’est également elle qui les conduit jusqu’à Seattle tandis que Jeff s’adonne à son activité préférée, les calculs, pour mettre sur pied son business plan. Pragmatique, l’entrepreneur n’a pas choisi Seattle comme point de départ de son entreprise par hasard, mais bien pour des raisons fiscales : la population de l’Etat de Washington étant relativement faible à l’époque, les taxes l’étaient également. Bezos et MacKenzie occupent un petit deux-pièces dans le centre, bien loin de l’actuel patrimoine immobilier du couple, regroupant une énorme baraque dans le coin, une maison de 1'200 m 2 à Beverly Hills, trois appartements à New York, un ranch au Texas et le Musée du textile à Washington DC, soit près de 2'500 m 2 de logement en plein cœur de la capitale – autant que la Maison-Blanche –, faisant de lui l’un des 20 plus grands propriétaires fonciers des Etats-Unis. Jolie évolution.

Bezos avait comme objectif au lancement d’Amazon de créer un everything store où le client pourrait acheter tout ce dont il avait « besoin » depuis son canapé, en deux clics de souris (ou de défilements d’écran). « Do what is best for the customer » est et a toujours été son motto : « A son pire niveau, la société de consommation consiste vraiment à amener les gens à acheter des choses qui n’améliorent pas leur vie. […] Nous voulons que les visiteurs [d’Amazon] deviennent des clients et que cette expérience soit la plus accueillante possible. » Le client, certes, mais aux dépends de qui ? D’à peu près tout le monde, en fait.

Le rouleau compresseur Amazon

En 1999, Jeff Bezos est élu « personnalité de l’année » par Time Magazine, alors qu’en parallèle sont décriées pour la première fois les conditions de travail dans les entrepôts et bureaux d’Amazon. En 2014, il est cette fois nommé « pire patron au monde » par la Confédération syndicale internationale, juste devant les boss de Walmart et JPMorgan Chase. On lui reproche d’exploiter ses employés, dont certains marcheraient jusqu’à 24 km par jour dans les hangars de stockage, de les fliquer et de les pressuriser lorsque le rythme à tenir n’est plus assuré (on raconte que des ambulances viendraient régulièrement chercher des employés n’ayant pas tenu le choc d’une journée de stress supplémentaire). Des méthodes de management qui collent bien au personnage et aux rumeurs qui emplissent les couloirs et les propos des anciens d’Amazon, dont l’un de ses ex-proches collaborateurs : « C’est un être totalement dénué d’empathie, il se fiche de savoir si ses actions ont un impact sur les autres. Je l’ai vu traiter des collaborateurs en public de manière si inappropriée que je pensais qu’ils démissionneraient aussitôt. » « Vous êtes feignant ou simplement incompétent ? » semble être une des phrases fétiches de Bezos, qui transfère également à ses employés les mails relevant des problèmes, accompagnés d’un simple point d’interrogation, synonyme de nécessité d’agir immédiatement ou de remballer ses affaires avant la fin de la journée. Amazon a l’un des pires taux d’ancienneté de l’industrie technologique, et ne chouchoute pas ses employés comme le font d’autres grands noms tels que Facebook ou Google : pas de baby-foot à la mode start-up à l’horizon, ni de repas gratuits pour fidéliser les salariés. Inhumain,


© Blue Origin / Alamy Stock Photo

alors, le Bezos ? Il se défend en arguant qu’il n’aurait pas pu « construire une entreprise comme celle-ci avec des gens malheureux ». Pas sûr : on a tous besoin de mettre du pain sur la table à la fin du mois. Il n’y a pas que les employés du mastodonte de l’e-commerce qui souffre de sa notoriété, mais également les autres entreprises, et ce, quel que soit leur domaine d’activité. En effet, Jeffrey investit dans tout ce qui semble être profitable, l’une de ses dernières grosses acquisitions étant la chaîne de supermarchés bio Whole Foods Market. Il y a même un terme pour définir les business sur lesquels Bezos a désormais la mainmise : on parle d’« amazonification ». Les patrons n’ont donc pas le choix : il faut soit baisser les prix et travailler main dans la main avec le géant, soit s’attendre à fermer boutique plus rapidement que prévu. « A ce rythme, plaisante à moitié un analyste financier, il ne restera bientôt plus au monde qu’une seule entreprise, Amazon. » Un écho au logo de la marque, où une flèche jaune – qui fait également office de sourire sur les colis qu’on reçoit dans notre boîte à lait – relie les lettres A et Z d’Amazon, afin de bien souligner qu’on y trouve tout, from A to Z.

pour déjeuner en famille. MacKenzie soutient sans vergogne son mari lorsqu’on l’accuse d’évasion fiscale ou de tuer les petits commerces, et prend avec philosophie le fait de voir ses ouvrages refusés (en même temps, elle n’en a écrit que deux) par certaines libraires, sous prétexte que son mari en possède lui-même une. Mais alors, que s’est-il passé ? En dehors d’être régulièrement critiqués pour leur manque de philanthropie (ils ont tout de même fait des efforts ces dernières années en donnant 15 millions de dollars à Princeton pour la recherche en neurosciences, 2,5 millions – une pacotille si l’on considère leur fortune personnelle – à l’association pro-mariage pour tous, et 42 millions dans une horloge mécanique qui pourra donner l’heure exacte pour les 10'000 prochaines années – chacun ses priorités – les Bezos ont finalement cédé à une certaine normalité, puisque Jeff s’est bêtement entiché d’une autre femme, Lauren Sanchez, présentatrice TV américaine et divorcée d’un ancien ami à lui. Le divorce le plus cher de l’histoire vient alors d’être entamé, après 24 ans de mariage. Le tabloïd National Enquirer étale dans ses pages des copies de SMS compromettants et des photos – « si choquantes que nous n’osons pas les imprimer » – de la tête chercheuse du patron d’Amazon, entres autres. Cette séparation en bons termes, que le couple a annoncée sur Twitter (fait rare pour l’homme, usuellement plutôt distant des réseaux sociaux) – « nous avons décidé de divorcer et de poursuivre nos vies comme amis » –, fait tout de même peur aux actionnaires du géant de l’e-commerce, dont Bezos est le principal propriétaire. Une chose est sûre, MacKenzie sera l’une des femmes les plus riches des Etats-Unis et, avec un peu de chance, ce divorce « ne prendra que deux jours, car il est abonné à Amazon Prime », comme ironise un Twitto. Avec ses 136 milliards de dollars, gageons que Jeffrey s’en sortira bien. Dans le pire des cas, il lui suffira d’investir les milliards qui lui restent dans Blue Origin, sa propre entreprise aérospatiale (tous les milliardaires n’en ont-ils pas une ?) pour aller conquérir une autre planète. « C’est un rêve d’enfant. Je suis tombée amoureux de l’idée d’explorer l’espace et d’y voyager quand j’avais 5 ans et que j’ai vu Neil Armstrong poser un pied sur la Lune. On ne choisit pas ses passions, ce sont elles qui vous choisissent. » Il avait déjà réalisé un de ses rêves en jouant un extraterrestre dans le dernier Star Trek… alors à quand la conquête des étoiles ? —

L’amour est enfant de milliards

Bon à savoir toutefois, si vous prévoyez de postuler chez Amazon : Bezos aurait engagé un coach personnel pour apprendre à mieux manager son bébé et à réguler ses crises de colère (si par hasard vous approchez de ce point la célébrité et le haut du panier). Mais s’il y a bien une personne que Jeffrey n’a pas su gérer, c’est sa femme MacKenzie, et l’affaire fait les choux gras de la presse. Tout semblait en effet aller pour le mieux dans le meilleur des mondes au sein de la famille Bezos, qui compte quatre enfants, dont une petite fille adoptée en Chine, tous élevés loin des écrans (étonnant), avec une maman écrivaine les conduisant à l’école dans son minivan très classe moyenne américaine, un papa faisant la vaisselle malgré ses milliards – « Je suis convaincu que c’est la chose la plus sexy que je sache faire » – et prenant des rendez-vous uniquement après 10h

S’IL Y A BIEN UNE PERSONNE QUE JEFFREY N’A PAS SU GÉRER, C’EST SA FEMME MACKENZIE, ET L’AFFAIRE FAIT LES CHOUX GRAS DE LA PRESSE...

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Comment continue-t-on d’avancer quand l’espoir, les gestes et les souvenirs appartiennent au passé ? Sujet délicat que celui de la maladie d’Alzheimer. Partition d’une lente déchéance et d’une patience infinie. Une insoutenable fatalité confessée par le photographe Fausto Podavini sous les traits d’une femme courage : Mirella. Par Fausto Podavini | Interview Delphine Gallay


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Pouvez-vous nous parler du couple Luigi et Mirella avant la maladie d’Alzheimer ? Je dirais que c’étaient deux personnes simples. Un couple comme il en existe tant d’autres à travers le monde, jusqu’au jour où ils ont dû faire face au monstre : la maladie d’Alzheimer. Avant que sa vie ne bascule, Luigi était un homme calme, réfléchi et paisible. Quelqu’un de très doué de ses mains. Il adorait la menuiserie, fabriquer des meubles et tout ce qu’il pouvait imaginer à partir du bois. Un véritable artiste ! Quant à Mirella, je la définirais comme une femme volcanique. Active, toujours à faire mille et une choses. Un couple qui dédiait sa vie à sa famille. Combien de temps vous a-t-il fallu pour capturer ces scènes de vie et mettre des visages sur cette maladie ? Vous savez, MiRelLa a pris forme avec le temps. J’ai commencé à travailler sur ce projet lorsque les médecins ont diagnostiqué chez Luigi une légère démence sénile. A l’époque, je ne savais rien de la maladie. Je me suis donc intéressé de près au sujet, et j’ai découvert un autre monde. Un monde invisible fait de familles désorientées, effrayées et livrées à elles-mêmes. Les premiers mois, je pensais photographier la maladie en tant que telle, mais j’ai vite réalisé que sous cet angle, mon travail serait inutile, insensé et sans âme. Je souhaitais raconter Alzheimer à travers les yeux du compagnon de vie. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans la progression de la maladie d’Alzheimer ? Qu’en est-il de ses répercussions sur la famille du patient au quotidien ? La chose qui m’a certainement le plus frappé, c’est de voir une personne adulte se transformer en enfant, puis en nouveau-né. Cette régression de la mémoire affecte toutes les fonctions. Les personnes touchées par Alzheimer ne savent plus se servir d’une fourchette, se laver ou même marcher. Les noms sont grisés. Les visages inconnus. Et c’est certainement ce qu’il y

a de plus difficile pour les familles. Personne n’est épargné. Dans ces conditions, comment le malade peut-il être capable de ressentir le moindre sentiment ? Les membres de la famille doivent changer toutes leurs habitudes du quotidien et revoir complètement leur mode de vie… ce qui n’est jamais facile. Par exemple, pour accompagner le malade, vous ne vivez plus le jour, mais la nuit. Non seulement vous parvenez à illustrer cette maladie complexe et irréversible, mais ce qui ressort surtout dans cette série, c’est l’amour de ce couple. Le courage, l’impuissance et l’isolement de cette femme épuisée. Vous est-il arrivé de penser que Mirella disparaîtrait la première ? Bien sûr, les moments de désespoir étaient nombreux, mais je pense que c’est cet amour que Mirella portait à Luigi qui lui a permis de dépasser chaque épreuve, chaque moment difficile. Malheureusement, l’isolement physique et moral est une conséquence naturelle de la maladie d’Alzheimer. Naturelle parce qu’aujourd’hui, il n’existe pas d’assistance aux familles. Les proches, les amis finissent par s’éloigner. A terme, s’occuper d’une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer conduit forcément au repli sur soi. A contrario, certaines de vos photographies révèlent une femme solaire, active et forte. Alors que Luigi apparaît absent, éteint. Il est là sans être là. Peut-on parler d’un deuil sans la mort ? Oui, tout à fait. C’est comme mourir avant l’arrivée même de la mort. C’est un deuil qui dure longtemps, sans savoir quand le dernier souffle arrivera. Vos images laissent percevoir l’énergie de cette femme, sa volonté de maintenir une vie normale. Elles mettent en évidence son inconditionnelle dévotion et son extrême patience. Qu’est-ce qui vous a le plus touché ? MiRelLa est un projet qui a duré trois ans. J’ai simplement es-

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PEUT-ON PARLER D’UN DEUIL SANS LA MORT ?

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IL ADORAIT LA MENUISERIE, FABRIQUER DES MEUBLES ET TOUT CE QU’IL POUVAIT IMAGINER À PARTIR DU BOIS.

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sayé de poser mon regard sur ce qui se passait entre eux deux. Il va s’en dire que les moments qui m’ont le plus frappé sont ceux hors caméra. Toutefois, Luigi et Mirella m’ont autorisé à capturer d’autres moments, à saisir pleinement les émotions ressenties. Mais je dirais qu’à chaque fois, ce qui m’a vraiment marqué, c’est le dévouement de Mirella, de cette femme animée par l’espoir de freiner les symptômes. La série MiRelLa nous plonge dans le huis clos de la maladie d’Alzheimer. Pourquoi ce parti pris pour le noir et blanc ? La maladie d’Alzheimer se passe bien souvent à l’abri des regards. C’est l’une des caractéristiques les plus frappantes de cette pathologie. Et le fait que la moyenne d’âge des personnes atteintes ne cesse de baisser rend la chose encore plus atroce. Le choix du noir et blanc m’est venu naturellement. Et puis, pour être honnête, il y avait aussi un aspect pratique : la série a été faite dans un appartement de personnes âgées, les tonalités et le mobilier ne permettaient pas un travail en couleur. Mais, plus que tout, l’usage du noir et blanc m’a permis de me concentrer davantage sur les gestes et la suspension du temps. Vous savez, MiRelLa est une œuvre suspendue, faite d’instants pas encore ou tout juste consumés… et le noir et blanc était l’outil idéal pour faire ressortir cela.

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire le nom de votre projet de cette manière ? Peu de temps après ce projet, j’ai commencé à réfléchir à un titre pour l’ouvrage. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce que j’avais vécu. Cette expérience a fait ressortir une certaine routine, une certaine monotonie. Puis un jour, en pensant à Mirella, j’ai réalisé que son nom était composé de trois notes musicales, mi, ré et la. Trois notes chantantes qui soulignaient la routine des événements. Le nom était trouvé. Y a-t-il une leçon de vie que vous retenez du couple formé par Mirella et Luigi ? De nombreuses ! Leur histoire m’a fait réaliser à quel point l’amour est fondamental dans une vie, mais aussi à quel point il est important d’avoir un compagnon fiable à ses côtés lorsque la vie tourne mal. Quand vous vivez certaines expériences, vous réalisez que tout ne tient qu’à un fil et que nous n’avons pas tous les mêmes chances face à la mort. J’ai beaucoup réfléchi à la mort, j’avais besoin de trouver des réponses au fond de moi. Cette quête m’a mené en Inde. A partir de cette introspection est né ce projet photographique, lequel a pris un angle anthropologique et personnel au fil du temps. — MiRelLa, éditions Silvana Editoriale www.faustopodavini.eu

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C Questions de temps

RÉATEURS

à livre ouvert

Au fil du temps, les horlogers cultivent leur imaginaire. Le temps les éclaire, les accompagne, les inspire. Par Philippe Perret du Cray

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Dans ses pensées poétiques, Alphonse de Lamartine demandait déjà au temps et aux heures d’interrompre leur course inexorable pour nous permettre de profiter un peu plus des meilleurs moments de notre vie… Mais, comme chacun sait, le temps passe et nul ne saurait l’arrêter.

Q

u’est-ce donc que le temps  ? Est-il le même pour tous ? Est-il, comme le définit le Larousse, cette «  notion fondamentale conçue comme un infini dans lequel se succèdent les événements » ? Est-il exact ou subjectif ? Trajectoire a décidé de prendre un peu de temps en compagnie d’horlogers pour tenter d’apporter une réponse à cette question universelle. Après tout, ne sont-ils pas les mieux placés pour relever ce challenge ? Eux qui s’évertuent à longueur de temps à inventer des instruments compliqués pour permettre de

le mesurer, de l’indiquer, de le garder… mais sans jamais l’arrêter ! Sauf à enlever leur montre, peut-être. Une série de dix questions, les mêmes pour tous… et autant de réponses différentes. Le temps est intimement lié à notre existence et chacun en a une perception très personnelle. Chacun le vit comme il peut, le subit ou l’apprécie, l’offre, le partage, en perd ou cherche à en gagner… Mais tous les horlogers interrogés s’accordent à dire qu’il est précieux, et c’est bien la raison pour laquelle nous remercions toutes ces personnalités attachantes d’avoir pris un peu de leur temps pour se livrer à nous. Cette rubrique nous accompagnera tout au long de l’année, au fil des numéros, comme un rappel du temps qui passe, que nous vous invitons à vivre pleinement, sans aucune retenue.

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URWERK Martin Frei

Cofondateur et directeur artistique d'Urwerk Le temps, c’est... Le bien le plus précieux que l’on ait… On n’en a pas tant que ça, donc il faut en profiter.

enfant et m’intéresser à ce qui se passe autour de moi… Aller avec le courant, dans le bon timing.

J’en oublie le temps… Un gain de temps ?

Quand je taille, sculpte et dessine.

On peut gagner du temps en portant une montre Urwerk, par exemple… En effet, dès lors que l’aiguille ne parcourt qu’un tiers (120°) du cadran pour indiquer une heure au lieu d’en faire le tour (360°), on peut affirmer que le temps passe plus lentement ! Mais c’est très « relatif »…

Si j’avais l’éternité… Ce n’est pas important.

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Je finirais ce verre de champagne.

Une perte de temps ?

L’intemporalité, c’est…

Quand on fait quelque chose dont on sait que ça ne nous correspond pas vraiment.

Rien n’est intemporel.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Un passe-temps ?

La nature… Comme lorsqu’on est couché en été et qu’on regarde bouger le Soleil, la Lune ou les étoiles dans le ciel. La montre originelle en quelque sorte.

Travailler la matière, sculpter.

Vivre avec son temps ? Avoir les yeux ouverts, être curieux comme un UR-105 CT « Kryptonite » CHF 65'000.– (HT)

DE BETHUNE Denis Flageollet Co-fondateur de De Bethune Le temps, c’est...

J’en oublie le temps…

C’est une invention, la division d’un espace… Je me permets de plus en plus d’organiser mes propres échelles de temps dans la journée, différentes de celles que l’on nous impose !

Quand je fais ce que j’ai vraiment envie de faire. Le travail avec mes mains me fait oublier le temps.

Un gain de temps ?

Si j’avais l’éternité… Je pense que je l’ai, avec mon échelle de temps… Parce que je me l’accorde, en fait.

Savoir m’arrêter.

Une perte de temps ? Ne pas m’arrêter.

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Je m’arrêterais pour penser et apprécier les dernières secondes.

Un passe-temps ? Faire tout ce qui m’amuse, ce que j’aime : me retrouver dans ma forge, faire de la calligraphie, rêvasser ou faire du yoga.

L’intemporalité, c’est…

Vivre avec son temps ?

Et tant qu’on y est… un garde-temps ?

C’est vivre dans le respect de l’autre, de son environnement et de tout ce qui se passe autour de toi.

Avec ma vision du temps, le principe de la Pendule Sympathique est quelque chose d’abouti.

Une recherche constante, c’est ce que j’essaie d’affiner chaque jour.

DB25 Starry Varius Chronomètre Tourbillon CHF 190'000.– (HT)

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VACHERON CONSTANTIN Christian Selmoni

Directeur style et héritage de Vacheron Constantin

Le temps, c’est... La valeur que l’on veut bien accorder aux actes, aux actions que l’on entreprend dans nos vies.

Patrimony manuel (2006)

Un gain de temps ?

Si j’avais l’éternité…

La possibilité de faire plus de choses.

Je m’appliquerais à être une meilleure personne, jour après jour.

Une perte de temps ? Typiquement, la télévision… C’est-à-dire être un spectateur passif, en fait.

Un passe-temps ? Quelque chose d’essentiel dans la vie. Pour moi, ça serait les voyages, la lecture, la musique.

Vivre avec son temps ? C’est avoir l’esprit ouvert, être ouvert aux autres, aux autres cultures. Savoir garder son âme d’enfant, sa curiosité.

J’en oublie le temps… Quand je voyage… Sortir de soi, aller à l’extérieur, découvrir.

Et s’il ne me restait que quelques instants ? J’accorderais le plus possible de valeur à ces quelques instants. Ça rejoint un peu ma définition du temps.

L’intemporalité, c’est… Les arts traditionnels du Japon. C’est ce qui me vient tout de suite à l’esprit. C’est cette capacité, dans ce pays, à transmettre des traditions qui viennent de très loin et qui ont été capables de traverser des siècles d’évolutions, de changements, sans pour autant perdre leur valeur et leur importance intrinsèque.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? J’ai toujours beaucoup aimé les montres simples parce que je pense qu’elles vont vraiment à l’essentiel du temps. Et je pense aussi que c’est un excellent exercice en termes de design. Pour moi, la première Vacheron Constantin Patrimony de 2006 en platine, avec cadran platine, incarne parfaitement ça… Sobre, élégante, intemporelle, elle évoque aussi ce côté calme, zen. Mais également la dernière Patrimony présentée cette année, avec son cadran bleu et son boîtier en or rose, qui vit indéniablement avec son temps.

Patrimony manuel CHF 20'100.–

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SCHWARZ ÉTIENNE Mauro Egermini Directeur de Schwarz Etienne Le temps, c’est...

J’en oublie le temps…

Un bien précieux qu’il faut gérer.

Avec l’amour.

Un gain de temps ?

Si j’avais l’éternité…

Etre organisé, proactif et penser « optimisation ».

Je serais très triste, car il n’y aurait plus d’attente. Trop de temps tue le temps.

Une perte de temps ? Et s’il ne me restait que quelques instants ?

La stupidité humaine.

Je me recentrerais à 100% sur mes enfants.

Un passe-temps ? L’intemporalité, c’est…

Le sport.

De l’art, le VRAI !

Vivre avec son temps ? Et, tant qu’on y est, un garde-temps ?

Savoir se remettre en question.

Le mien, bien entendu ! Rosewell 08 CHF 15'400.–

HYT WATCHES Grégory Dourde

CEO de HYT Watches Le temps, c’est...

J’en oublie le temps…

Le temps est précieux, le temps est fluide et il est finalement l’élément le plus important dans notre vie. C’est un flux qui s’écoule. Le temps n’est pas séparé de l’espace, c’est un espace-temps dont on fait partie.

Quand je n’y pense plus et que je le vis.

Un gain de temps ?

Et s’il ne me restait que quelques instants ?

L’oublier.

Si j’avais l’éternité… Je m’embêterais.

Avoir ma famille pour les embrasser.

Une perte de temps ? Trop y penser… et ne pas assez le vivre.

Un passe-temps ? Saisir toute la préciosité du temps et donc profiter des choses les plus importantes dans la vie, comme saisir les instants uniques que l’on peut vivre avec sa famille.

L’intemporalité, c’est… Elle n’existe pas, c’est une vue de l’esprit. Il est même probable que les lois fondamentales de la physique telles qu’on les connaît actuellement ont évolué au cours des 13,8 milliards d’années d’existence de l’Univers…

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Vivre avec son temps ? Etre contemporain, c’est connaître son passé, imaginer son futur… et surtout savoir faire abstraction de tout ça pour vivre pleinement le moment présent.

Notre temps est humain, il est vécu, ce n’est pas celui des physiciens, ni celui des horlogers. En ceci, mon gardetemps est ma mémoire, un ancrage dans le temps de ce que je fais, ce que je vis. Vivant, fragile, précieux. H0 Time is Precious CHF 49'000.–

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CHOPARD Karl-Friedrich Scheufele Coprésident de Chopard Le temps, c’est... Un compagnon de vie. Il faut savoir l’appréhender et le respecter. Comme disait Auguste Rodin : « Ce que l’on fait avec le temps, le temps le respecte »...

Un gain de temps ? Pour moi, cela serait le cadran solaire, que j’affectionne tout particulièrement. Car il n’est jamais précis et nous offre ainsi toujours quelques minutes de plus.

Une perte de temps ? Rien n’est une perte de temps tant qu’on y met toute son énergie, sa passion, et que l’on croit en ce que l’on fait.

Un passe-temps ? Il n’existe pas de meilleur passe-temps que le temps passé en famille et avec ceux que l’on aime. Dans notre famille, nous avons la chance de partager des passions communes, telles que le vin et l’automobile classique. Ce temps partagé nous laisse des souvenirs impérissables ; c’est un merveilleux moyen d’arrêter le temps...

Vivre avec son temps ? C’est très important. Le monde change et évolue, il faut écouter la prochaine génération et lui faire confiance. Lorsque l’on travaille dans une entreprise familiale, avec ses parents, sa sœur et ses enfants, chacun doit pouvoir donner son avis et exprimer sa vision.

J’en oublie le temps… Au travail, car j’adore ce que je fais...

Si j’avais l’éternité… Tous les jours, je vis le moment présent et je donne le meilleur de moi-même. Que j’aie l’éternité ou non. C’est important !

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Je contemplerais une œuvre d’art, peut-être une sculpture de Jean-Michel Folon. C’est un artiste que j’apprécie particulièrement et dont l’œuvre amène à méditer sur le temps qui passe : « Time is what you make of it » !

L’intemporalité, c’est… Une belle création horlogère, un mouvement mécanique crée avec passion et précision. Celui-ci sera transmis de génération en génération et passera les époques, tant que son gardien en prendra soin.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Sans doute le premier modèle issu de notre manufacture, la L.U.C 1860 : vous n’avez pas idée de ce que j’ai ressenti en entendant ce mouvement battre pour la première fois. Il est le résultat d’une quête personnelle, de la volonté de ne pas faire de compromis. Mais c’est aussi le fruit du travail d’une équipe extraordinaire, qui a cru en ce projet et l’a porté jour après jour. Mon épouse m’a offert ce garde-temps pour mes 40 ans… Il représente beaucoup pour moi, et lorsque je le vois à mon poignet ce n’est pas vraiment l’heure que je regarde : je contemple le temps avec émotion. L.U.C Flying T Twin CHF 115'000.–

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PANERAI Jean-Marc Pontroué CEO de Panerai Le temps, c’est...

J’en oublie le temps…

Du plaisir, car j’ai pour habitude, autant que possible, de vivre intensément chaque minute.

Du plaisir à l’état pur tant ces moments sont de plus en plus rares. Il faut pour cela se détacher du rythme et des contraintes d’organisation.

Un gain de temps ? Du luxe. Car cette formule péjorative sous-entend que vous avez plus intéressant à faire.

Une perte de temps ?

Si j’avais l’éternité… Le temps est rare, et c’est ce qui le rend si précieux. S’il n’est plus la dimension de notre espace temporel, tout perd de son importance.

Un drame total, car je suis naturellement impatient. La vie est trop belle pour que vous soyez amené à perdre de précieux moments.

Et s’il ne me restait que quelques instants ?

Un passe-temps ?

L’intemporalité, c’est…

Le sport et la lecture. Deux activités dans lesquelles je puise sérénité et ressourcement.

Tout ce qui échappe au temps et à la notion de durée : notre caractère, nos valeurs, notre relation à autrui…

Vivre avec son temps ?

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ?

Essentiel. Et mes deux fils de 22 et 25 ans sont constamment là pour me le rappeler.

La dernière Panerai Submersible, limitée à 33 exemplaires, un hommage au Comsubin, les forces spéciales de la marine militaire italienne.

Aimer passionnément.

PAM00961 CHF 40'600.–

FABERGÉ Aurélie Picaud

Directrice produits chez Fabergé Le temps, c’est...

J’en oublie le temps…

Un concept dont les limites ont été définies par l’homme et qui est souvent perçu comme une contrainte.

Quand je voyage ou que je danse.

Si j’avais l’éternité… Un gain de temps ?

Un rêve… ou un cauchemar !

Pouvoir arrêter le temps.

Et s’il ne me restait que quelques instants… Une perte de temps ? Beaucoup trop de choses… malheureusement !

Etre en bord de mer, au soleil, et passer un agréable moment avec mes proches.

Un passe-temps ?

L’intemporalité, c’est…

Se détendre. Lire, écouter de la musique, se plonger dans des films…

Le luxe.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Vivre avec son temps ?

La Fabergé DTZ, bien entendu !

Savoir s’adapter. Visionnaire DTZ Gallivanter CHF 29'500.– (HT)

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RICHARD MILLE Richard Mille

Cofondateur et CEO de Richard Mille Le temps, c’est... De la jouissance et du bonheur intense.

Un gain de temps ? Je ne suis pas à la recherche spécifique de gain de temps… J’adore gérer mon temps. D’ailleurs, si je devais créer une secte, ce serait celle des adeptes du temps choisi…

Une perte de temps ? Le vrai luxe, c’est de pouvoir éviter les pertes de temps… Un truc qui vient avec l’âge !

Un passe-temps ? J’en ai plein ! D’ailleurs, je n’ai que ça… à commencer par l’horlogerie.

Vivre avec son temps ? Ne pas dormir sur ses acquis et se renouveler en permanence… sans que ce soit systématique ni frénétique.

J’en oublie le temps… Avec l’amour.

Si j’avais l’éternité… C’est peut-être le côté totalement irrationnel de ma personnalité, mais je pense que je l’ai !

RM 07-03 Automatique Marshmallow CHF 156'000.–

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Un bon repas en famille.

L’intemporalité, c’est… C’est l’idée de laisser quand même une trace, même minime, de notre passage sur terre.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Moi, j’imagine très bien la vie sans montre.

Et parmi les vôtres ? Une montre de la collection Richard Mille Bonbon… En ce moment, par exemple, je porte la RM 16-01 Automatique Réglisse.

RM 16-01 Automatique Réglisse CHF 145'500.–

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MB&F Maximilian Büsser

Fondateur et directeur de la création de MB&F

J’en oublie le temps… Quand je crée.

Si j’avais l’éternité… Je serais peut-être finalement le Highlander. HM9 Road Edition CHF 181'000.–

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Redire à ma famille que je les aime.

L’intemporalité, c’est… A chérir.

La conséquence d’une vraie prise de risque à un moment donné.

Un gain de temps ?

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ?

Eviter la procrastination à tout prix.

Notre HM9 Flow. Un mouvement fou animé par deux échappements indépendants moyennés par un différentiel planétaire. Une incroyable carrosserie en titane inspirée des grands designs aérodynamiques des années 1940 et 1950. Une vraie sculpture cinétique horlogère. MB&F a été créée spécifiquement pour des pièces comme celle-là.

Le temps, c’est...

Une perte de temps ? Toutes les personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs.

Un passe-temps ? Les rires de mes enfants.

Vivre avec son temps ? C’est écouter les plus jeunes que soi.

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ZENITH Julien Tornare CEO de Zenith Le temps c’est…

J’en oublie le temps…

Une notion abstraite et concrète à la fois, mais qui rythme notre monde et nos vies… donc inévitable.

Quand je suis avec mes proches.

Si j’avais l’éternité… Un gain de temps ?

Je ferais tout ce que j’ai envie de faire, mais je ne peux pas, faute de temps ! Ma « bucket list » est très longue, car j’adore la vie.

Les vols de nuit.

Une perte de temps ? Ne regarder que le passé.

Et s’il ne me restait que quelques instants ?

Un passe-temps ?

Je les passerais entouré de mes proches pour leur dire de belles choses…

Le sport, bien sûr, et la lecture au coin du feu.

L’intemporalité, c’est… Vivre avec son temps ? S’adapter constamment et apprendre sans cesse jusqu’à son dernier jour…

Une belle montre qui allie tradition et innovation (pour de vrai !).

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Une Zenith qui bat au rythme du El Primero 21.

Defy El Primero 21 CHF 12'900.–

CZAPEK & CIE Xavier de Roquemaurel CEO de Czapek & Cie Le temps, c’est…

Vivre avec son temps ?

Une chose à laquelle l’homme est confronté à chaque seconde de sa vie, de manière très intime et tellement puissante… Selon le contexte, il peut être notre pire ennemi comme notre meilleur ami. C’est d’ailleurs ce lien intime qui nous invite à porter des montres et à aller vers l’horlogerie. Ma passion pour l’horlogerie vient de ma fascination pour la relation entre l’homme et le temps.

Etre chaque seconde en train de respirer l’air du temps.

J’en oublie le temps… Dans un moment de travail intense.

Si j’avais l’éternité… Surtout pas, je ne suis pas conçu pour l’éternité ! L’âme l’est peut-être, mais certainement pas l’être humain…

Un gain de temps ? S’organiser pour que les choses pénibles soient faites le plus vite possible. Comme le faisait Alexandre le Bienheureux.

Et s’il ne me restait que quelques instants ?

Une perte de temps ?

L’intemporalité, c’est…

Une chose belle qui n’est jamais arrivée.

Un passe-temps ?

Quand quelque chose – un acte, un texte, un objet, une musique, une œuvre – touche les hommes au plus profond de leur être, en dehors de tout contexte ou période.

Un moment où l’on échappe au temps… Une descente en snowboard par exemple.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ?

J’aimerais bien que l’on me demande de répondre à ce questionnaire.

La première montre qu’on se met à aimer. Midnight in Geneva. CHF 18'000.–

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JACOB & CO. Jacob Arabo

Fondateur et CEO de Jacob & Co. Le temps, c’est… Un don du ciel. Le temps, c’est la vie. Un merveilleux cadeau dans ma vie.

J’en oublie le temps… Dans l’avion. Particulièrement lorsque je voyage loin.

Un gain de temps ? Du temps pour moi. Je voyage beaucoup, je passe donc peu de temps avec ma famille et mes amis ou simplement à me reposer… Donc me libérer du temps est un trésor personnel pour moi.

Si j’avais l’éternité… Nous avons l’éternité.

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Je dessinerais encore une pièce pour le monde.

Une perte de temps ? L’intemporalité, c’est…

S’entourer de gens négatifs.

Repousser les limites de l’innovation horlogère.

Un passe-temps ? J’adore faire du sport sur mon temps libre. En particulier jouer au tennis et au basket-ball.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? L’Astronomia Maestro.

Vivre avec son temps ? Ne pas perdre son temps avec des choses qui n’ont pas d’importance. Astronomia Maestro Prix sur demande

H. MOSER & CIE Edouard Meylan CEO de H. Moser & Cie Le temps, c’est... Précieux. Ça peut partir vite… C’est notre bien le plus précieux.

Vivre avec son temps ? C’est rester curieux, aventureux, savoir prendre des risques et découvrir de nouvelles choses.

Un gain de temps ? Une bonne équipe, des gens avec qui tu aimes travailler.

Si j’avais l’éternité… Je n’aimerais pas.

Une perte de temps ? Les gens « cons »… Les trajets en voiture, et j’en fais beaucoup.

Et s’il ne me restait que quelques instants ?

Un passe-temps ?

L’intemporalité, c’est…

Le sport et la famille.

Marquer son temps… C’est bien ça ?

J’en oublie le temps…

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ?

Avec mes enfants.

L’horloger.

Je n’aimerais pas non plus…

Endeavour Centre Seconds Concept Blue Lagoon CHF 22'000.–

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MAURICE LACROIX Stéphane Waser

Directeur général de Maurice Lacroix

Le temps, c’est… Abstrait, irréversible… et pourtant un point de repère très concret !

Aikon Mercury CHF 7'500.–

Un gain de temps ? Peut-on vraiment en gagner ?

Si j’avais l’éternité… Ce ne serait pas intéressant, le temps perdrait toute sa valeur.

Une perte de temps ? A éviter ! En étant conséquent et en s’organisant (facile à dire !).

Un passe-temps ? Prendre soin de soi et des autres.

Et s’il ne me restait que quelques instants ? Repenser si l’éternité n’est tout de même pas intéressante, finalement!

L’intemporalité, c’est… Etre convaincu que le temps peut être arrêté.

Vivre avec son temps ? Apprécier le présent, se réjouir du futur.

Et, tant qu’on y est, un garde-temps ? Restons dans l’intemporalité avec l’Aikon Mercury, qui permet d’échapper au temps tout en le gardant en mémoire.

J’en oublie le temps… Aussi souvent qu’il m’est possible.

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Belles mécaniques

Rider

EASY

Avec déjà plus de 2 millions de clients depuis l’apparition de la Classe M en 1997, Mercedes-Benz présente une évolution de son SUV GLE qui bénéficie d’un panel de nouveautés aussi attrayantes qu’intrigantes. Plus luxueux et doté de fonctionnalités exclusives, le GLE 450 4 MATIC a l’ambition de

redéfinir les standards de la catégorie. Par Stéphane Léchine

Aérodynamique soignée

Grand, massif, imposant, tels sont les qualificatifs qui viennent immédiatement à l’esprit lorsque l’on découvre le nouveau GLE. Pourtant, comme toujours avec Mercedes-Benz, la finesse est cachée dans les détails. Penchons-nous sur l’aérodynamique de cette voiture. De l’aéro dans un SUV, vraiment ? Le Cx de 0.29, record absolu de la catégorie, est là pour témoigner du soin extrême avec lequel le style marie un volume de toutterrain avec la fluidité d’une limousine. Cette performance bénéficie en premier lieu à la consommation ; elle est obtenue par une palette d’artifices développés en soufflerie, tels que l’A irPanel (déjà vu sur la Classe A ou sur les AMG GT), qui régule le refroidissement derrière la calandre. Les nombreux déflecteurs complètement intégrés à la carrosserie influent sur l’écoulement d’air autour des roues ou sur le hayon. Plus significatif et cependant invisible, le soubassement a été particulièrement travaillé et se voit caréné de toutes parts. Il faut absolument se pencher sous la voiture pour admirer ce travail remarquable.

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Habitabilité renforcée

Disponible pour la première fois en sept places, le GLE voit son volume significativement augmenté. Plus haute, plus longue et plus large, l’habitabilité intérieure progresse pour un confort inégalé aux places arrière, les deux sièges d’appoint supplémentaires étant à réserver aux enfants. Le cockpit à l’avant fait instantanément oublier le gabarit de la voiture tant on se sent bien à son bord. Les sièges d’excellente facture et le volant avec sa jante large sont typiques de Mercedes-Benz ; les aficionados ne seront pas dépaysés par cet environnement très soigné. Classique, certes, mais avec une sensation de robustesse exprimée par les poignées du tunnel central ou les formes carrées des aérations. Progressivement, Mercedes-Benz impose sur toute sa gamme le tableau de bord à deux écrans multifonctions apparus sur la Classe A, puis repris sur la GT 4 portes et pour lesquels un soin tout particulier a été apporté dans l’ergonomie et la simplicité d’utilisation.

Intelligence artificielle

La commande du système (MBUX) a évolué pour une prise en main intuitive, bien aidée en cela par l’intelligence embarquée. Quatre styles d’affichage sont prédéfinis : classique ou numérique jusqu’à minimaliste. La fonction tête haute mérite d’être soulignée : les informations semblent flotter à l’aplomb du capot pour un confort de vue inégalé. Dans l’habitacle, une caméra au plafond distingue le conducteur du passager lors de l’approche de la main vers l’écran ou sur le pavé tactile. L’affichage se modifie alors et fait ressortir les éléments de sélection désirés. Les ordres liés à la conduite (comme le mode off-road ou les caméras de recul) ne s’activent que pour le conducteur et sont placés au plus près du volant ; le passager accède également à ses propres réglages et aura tout le loisir de détailler les fonctions de massage Energizing Coach, qui améliorent la posture et invitent à la relaxation lors des grands trajets. La configuration est entièrement personnalisable : pointez deux doigts vers l’écran et vous déclenchez votre fonction préférée, évidemment distincte selon que vous soyez le conducteur ou le passager. Décidément, ces fonctions de contrôle si sophistiquées aboutissent dans le langage Mercedes-Benz à une simplicité d’utilisation désarmante.

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Routière confortable

A son volant, débarrassons-nous de toute velléité sportive pour apprécier le confort incroyable et la souplesse de conduite procurée par la motorisation de 367 ch couplée à la boîte robotisée à neuf rapports. D’abord disponible en version 6 cylindres essence, elle se verra dotée de la fonction EQ Boost hybride, offrant ponctuellement 22 ch supplémentaires. Cet ajout de puissance est rendu possible grâce à l’adoption du réseau électrique en 48 V pour tous les grands consommateurs d’énergie, tels que la pompe à eau ou la climatisation. Cette technologie, particulièrement efficiente avec l’alterno-démarreur intégré (un seul organe faisant basiquement fonction de démarreur et d’alternateur) permet non seulement de supprimer la courroie d’entraînement des organes auxiliaires, ce qui libère une place conséquente, mais également d’alimenter la batterie avec une récupération de l’énergie très optimisée. De fait, les accélérations sont franches et, à la manière d’une moto, le GLE s’incline de 3° vers l’intérieur pour compenser les effets de la force centrifuge dans les virages. Lorsqu’on le bouscule un peu, le comportement devient légèrement sous-vireur et donc tout à fait sécurisant. Tout incite alors à réduire un peu l’allure pour profiter du confort ambiant.

Suspension active

On ne peut que recommander de choisir de doter son GLE de la suspension active (E-Active Body Control) proposée en option. Fonctionnant avec le réseau électrique 48V combiné à une suspension pneumatique spécifiquement développée pour ce modèle, cette suspension intelligente est une merveille d’adaptabilité. Outre le fait, significatif, qu’elle contribue à gommer les effets du poids important de l’engin, elle lui confère une agilité remarquable pour son gabarit. Associé au système de détection de l’adhérence, le GLE peut réguler sa vitesse en fonction de l’état de la chaussée. L’amortissement contrecarre non seulement le roulis, mais aussi le tangage et les mouvements verticaux, via une régulation individuelle pour chaque train de roulement ; les passagers n’en apprécieront que plus la stabilité et le fait d’évoluer avec une voiture qui vire à plat. Les effets invisibles en sont une récupération de l’énergie engendrée par le mouvement des amortisseurs.

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Performance off-road

Bien que l’assistant de conduite gère pour vous de manière complètement autonome la conduite lors d’embouteillages avec maintien de la trajectoire et des distances de sécurité, les caractéristiques tout-terrain du GLE vous permettraient tout autant de quitter la route pour poursuivre votre chemin en off-road ! Les effets de la suspension active y sont tout simplement spectaculaires ! Plantez donc votre voiture dans le sable et la suspension produira des mouvements d’assiette verticaux ou se dandinera pour augmenter la pression sur les roues et générer la motricité nécessaire pour se sortir de ce mauvais pas ! Evidemment, la gestion individuelle des roues contribue à un niveau de franchissement hors norme sur les parcours tout terrain. Avec ce SUV, Mercedes-Benz a encore une fois repoussé les limites. En plus d’une apparence luxueuse très aboutie, le niveau technologique remarquable de cette voiture s’exprime en termes de performances exceptionnelles pour ses capacités en tout-terrain et se traduit en confort et simplicité d’utilisation remarquables dans la vie de tous les jours. —

A découvrir dans les concessions du GROUPE CHEVALLEY Garage de la Marbrerie | AMG Performance Center Chemin de la Marbrerie 1 – 1227 Carouge Garage de l’Athénée Route de Meyrin 122 – 1216 Cointrin Garage de l’Etoile Rue de Vermont 6 – 1202 Genève Garage de Nyon Route de Saint-Cergue 295 – 1260 Nyon andre-chevalley.ch

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En vogue

Back to the dry cleaner Flamboyance et démesure se frottent cette saison aux coupes structurées et aux matières nobles pour un spécial mode à l’aube des années 1980.

Direction artistique Lucie Notari > Pepper Communication Photographie Quentin Le Gallo | Stylisme Charlotte Neuwels | Set design Jimme Cloo @Bigtime Studio Maquillage Marie Nicolas | Coiffure Florian Bonnemaison | Mannequin Arina @Women Agency Nos remerciements à l’agence Women Agency


Veste, combinaison et sac Dior. Lunettes Traction Productions, bague Burma, mules Pierre Hardy.


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Sweat et robe Louis Vuitton, gants La Bagagerie, boucle d’oreille Aurélie Bidermann, collant Wolford Archive. Page de gauche : haut Max Mara, boucle d’oreille Véronique Leroy, gant Thomasine.

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Pull, short, collier, bracelet et mules Chanel. Page de droite : veste et pantalon Fendi, sautoirs Van Cleef & Arpels, sandales Jimmy Choo.

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Trench Mulberry, veste et short Sandra Mansour, bague et bracelet Cartier, babies Mulberry. Page de gauche : haut et short Longchamp, gants La Bagagerie, montre Bulgari, collant Wolford Archive, sandales Saint Laurent.

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Veste et pull Michael Kors, boucle d’oreille Shourouk, sac banane Hermès. Page de gauche : manteau Miu Miu, gants La Bagagerie, bagues Bulgari, boucle d’oreille Burma, collant et mules Véronique Leroy.

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Robe Talbot Runhof, bague Burma. Page de droite : trench Elisabetta Franchi, collant Wolford.

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Beauté tips

Soo Joo Park, égérie de L’Oréal Paris.


BEAUTÉ

made in Korea Pour les Coréennes, la beauté est la clé qui ouvre toutes les portes. D’où un art de soigner sa peau et de se maquiller poussé à la perfection. On ne

peut que s’en inspirer.

© L’Oréal Paris

Par Martine Tartour

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M

yeong-Dong, ce quartier qui vit 24h/24, ne désemplit pas. Flopée de bars, de restaurants, de night-clubs, un lieu qui ressemblerait à beaucoup d’autres s’il ne régnait ici en maître, et comme un incontournable de l’agitation nocturne, les enseignes beauté locales Innisfree, Skinfood, Etude House… et leurs vendeuses Bugs Bunny ou Hello Kitty qui haranguent les passants. De l’autre côté du fleuve Han, à Apgujeong, au cœur de Gangnam, le quartier rendu célèbre par le chanteur Psy, c’est un ballet de voitures noires et lustrées, d’où émergent des femmes chic. Au cœur de ce luxe, les bandeaux vantant les cliniques esthétiques sont légion. Celles-ci n’ont pas pignon sur rue, elles sont en étage, non pour se cacher, mais pour imposer des espaces immenses dans un quartier où le prix du mètre carré tutoie le top 5 des surfaces les plus chères au monde.

On l’aura compris, la beauté règne en maître à Séoul. « Etre belle ouvre toutes les portes. Un meilleur job, un mari qu’on envie », explique Anthony Dufour, co-auteur de Portraits de Séoul, aux Editions Hikari. Mais pas seulement : « Même pour qui ne cherche ni job ni époux, la Corée est le pays du respect : un teint parfait à offrir au regard des autres est une marque de politesse. » Et force est d’avouer qu’il y a peu de choses à reprocher aux Coréennes : elles ont un teint de phalène, un maquillage soigné, le cheveu brillant. Cela donne envie d’en savoir plus. De s’en inspirer sûrement.

Le démaquillage est un

must

Au spa du Conrad Hotel à Yeouido, quartier des affaires, on peut faire un constat simple : le démaquillage est une opération sérieuse. Ce sera face au miroir et jamais à l’aveugle, donc pas le flacon dans une main, le coton dans l’autre, assise sur le rebord de la baignoire. Il se fait en deux étapes. D’abord avec une huile : on masse avec ses doigts pour activer la circulation ; ni coton ni lingettes, à la rigueur une éponge konjac. Puis, seconde opération – et ce, même si la peau paraît propre ! –, une mousse nettoyante pour recommencer l’opération. Le + des Coréennes : un masque (sheet mask) le temps de la douche. Un vrai coup de fouet. Ici, on le conserve au réfrigérateur pour un effet Kiss Cool garanti.

Le layering est une

philosophie

On a beaucoup vanté cette routine coréenne – et japonaise – qui consiste à superposer les produits, et on a vu pas moins de douze produits appliqués l’un après l’autre. La réalité, c’est que la logique l’emporte sur le délire de quelques youtubeuses. « Plus que le nombre de crèmes, le layering est un rituel du bon sens », explique Datte Choi, responsable marketing de La Boutique Bleue, à Itaewon, où l’on trouve en exclu les soins Swiss Perfection. « Chaque produit prépare la peau pour le suivant. Tonique, sérum, crème hydratante, on passe du plus fluide au plus solide. » Le + des Coréennes : une essence. A appliquer après le to-

nique et avant le sérum. « L’essence va perméabiliser l’épiderme et préparer la peau à mieux absorber tous les principes actifs qu’on va lui donner après », confirme Mademoiselle Choi.

SHOPPING LIST

BOBBI BROWN

DIOR

NUXE Concentré pré-

SISLEY

Haute Nudes Palette. CHF 76.–

Fond de teint Forever. CHF 71.–

parateur Energisant, 100ml. CHF 30,90

Phyto Poudre Libre. CHF

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CAUDALIE Vinosource Crème S.O.S Hydratation Intense, 30 ml. CHF 34,30


SHOPPING LIST

SISLEY Sisleÿa l’Intégral Anti-Age Sérum Concentré Anti-Rides, 30ml. CHF 480.–

RIVOLI Le Démaquillant Gel Nettoyant Purifiant, 125ml. CHF 91.–

CLINIQUE Anti Blemish

Solutions BB Cream SPF30. CHF 43.–

YSL Touche Eclat

DIOR 5 Couleurs Midnight

SENSAI

CLARINS

Le Cushion. CHF 78.–

Wish édition limitée. CHF 92.–

Le Rouge à Lèvres. CHF 68.–

Crayon Sourcils. CHF 22,50

Le make-up est

une identité

Les extensions de cils font

Plus que le teint de pêche, ici, c’est la glass skin qui fait des émules, soit une peau translucide, ultra brillante. Pas trop notre truc, mais ce que l’on peut emprunter aux Coréennes, hormis la BB crème qu’on aime depuis longtemps parce qu’elle est anti-pollution, anti-UV et protectrice, c’est ce produit magique qu’on appelle cushion. Du fond de teint absorbé par un coussin et une petite éponge, le duo parfait pour masquer toutes les imperfections. On ne s’en passe plus. Le + des Coréennes : ni fond de teint qui coule, ni mascara qui pleure, ce serait un signe de négligence, de laisser-aller, révélateur du caractère.

toute la différence

C’est à un Coréen spécialiste du postiche, M. Pasha Paing, que l’on doit cette invention. On est en 1999, et ce coiffeur réalise que l’on peut poser des cils un à un sur les cils existants pour accentuer leur volume, mais que l’on accède surtout ainsi à un rêve : agrandir l’œil. Pour Lucia Komaniecka, championne du monde de la pose d’extensions (eh oui, il existe un concours !), d’origine polonaise et exerçant à Paris, « plus que le volume, les Coréennes utilisent les extensions pour rectifier une paupière tombante, un œil trop petit ou trop étiré… Il suffit de trouver la courbe idéale, la longueur adéquate et la bonne technicienne. Le résultat est génial. » Le + des Coréennes : soigner les sourcils autant que les cils.

Les Coréennes sont les queens du microblading : à l’aide d’un stylo métallique muni de nano-aiguilles, on reconstruit la ligne d’un sourcil naturel. Il existe également les implants de sourcils, qui repoussent comme les cheveux, à pratiquer en clinique.

« ÊTRE BELLE OUVRE TOUTES LES PORTES. UN MEILLEUR JOB, UN MARI QU’ON ENVIE. »

On a beaucoup écrit sur les délires de la chirurgie esthétique en Corée. Sur ce sujet, on ne retiendra que la beauté du visage de Hyun-Ae, dont le prénom signifie « plein de sagesse » : « Ici, aucune femme après 60 ans ne pense à cacher les effets du temps. Les rides, c’est un cadeau. » —

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News beauté

BRIC-À-BRAC

dans mon

sac

C’est le printemps, mes adorées ! Il est grand temps de faire du tri sur la tablette de la salle de bains et dans son sac à main…

pour ne garder que les must-have de saison ! Par Jade Boissonnet

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Lux, lucis

Chanel a encore fait des prouesses en matière de soin et dévoile son petit dernier : Sublimage L’Essence Lumière. Légère et fondante, la crème fusionne instantanément avec la peau et redonne au visage fraîcheur et luminosité. Un seul mantra : regarder les années passer avec sérénité. CHANEL Sublimage L’Essence Lumière, flacon-pompe 40 ml. CHF 580.–

Touche écolo

Avis aux adeptes de la cosméto bio : la marque américaine Aveda innove dans les technologies vertes et lance son tout nouveau pinceau à sourcils 100% naturel. Composé de cires et d’huiles végétales en tout genre, le Brow Definer assure une ligne de sourcils parfaitement dessinée.

Sur le podium

Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les crèmes antiâge. Shiseido révolutionne le monde de la cosméceutique avec le soin Bénéfiance. Ce qui se cache dans son flacon rose irisé ? Une texture légère et souple, un parfum floral vert aux propriétés relaxantes et une délicate note d’orange douce. SHISEIDO Bénéfiance. CHF 105.–

AVEDA Brow Definer. CHF 26.–

Faux

À CROQUER !

cils

Volume renversant. Longueur extrême. Courbure de rêve. Vous n’en croirez pas vos yeux ! Dès la première application, le Mascara Wonder Perfect 4D enveloppe les cils de la racine à la pointe pour un galbe absolument parfait. Mais ce n’est pas tout. Grâce au Lash Boosting Complex, les cils sont fortifiés et protégés. Le tout dans un écrin rose métallique glamourissime !

Féminin, symbolique et redoutable, le rouge à lèvres incendie la bouche des femmes depuis plus de cinq mille ans. Plus qu’un artifice, cet accessoire au pouvoir envoûtant et à la réputation sulfureuse marque les esprits et permet d’afficher, en couleur l’humeur du jour.

CLARINS Mascara Wonder Perfect 4D. CHF 41.–

Douce nuit

Afin de compléter la ligne de soins visage Aqua Réotier, le laboratoire L’Occitane a fait entrer un nouveau shot désaltérant dans sa routine beauté : le Masque Hydratation Minérale. Riche en minéraux et en acide hyaluronique, ce soin à la texture extrêmement légère laisse la peau douce, confortable et pleine de vitalité.

DIOR Lip Maximizer. CHF 50.– CHANEL Rouge Coco Flash. CHF 48.–

L’OCCITANE Masque Hydratation Minérale. CHF 49.–

THE KURE Oubliez le combo chimique toluène, formaldéhyde, dibutyl phtalate & Co. Au Nail Bar de Bongénie Lausanne, les ongles se parent d’ingrédients naturels à 85% grâce à la ligne eco-friendly Kure Bazaar. Des vernis « nouvelle génération » déclinés autour de teintes Pantone très très mode. Soin, brillance, séchage rapide et longue tenue… mais surtout des formules douces et écologiques.

CHADO Gloss Exquis. CHF 29.– BY TERRY Lip-Expert. CHF 38.– BOBBI BROWN Crushed Liquid Lip. CHF 38.–

Astuce

Et si vous preniez cinq minutes de votre temps pour appliquer correctement votre rouge à lèvres ? Etape n°1 : soulignez le contour de vos lèvres à l’aide d’un crayon bien taillé, en commençant par le v de la lèvre supérieure. Puis appliquez votre rouge à lèvres, de préférence au pinceau pour un fini impeccable, du milieu de la bouche vers l’extérieur.

THE NAIL BAR BONGÉNIE LAUSANNE

Place Saint-François 10 – 1003 Lausanne T. +41 (0)21 345 27 64 – www.thenailbar.ch

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Coup de boost

AU PARFUM

Pics de stress, manque de sommeil et pollution… Le quotidien a tendance à ternir notre joli minois. Heureusement, Nuxe vole au secours des peaux à deux doigts du burn out avec un complexe antioxydant à la fleur de jasmin. A la clé : fraîcheur, éclat et jeunesse, tout en respectant l’équilibre cutané.

Parmi les essences coups de cœur du moment, des parfums aux sillages détonnants. Qu’ils soient floraux, boisés ou fruités, leur élégance et leur sophistication seront votre marque de fabrique pour la nouvelle saison qui s’annonce.

NUXE Crème Prodigieuse Boost, 40 ml. CHF 38.–

Pleins fards

Elle fait partie de ces objets indispensables toujours planqués au fond de notre trousse à maquillage. Toujours aussi agréable à utiliser, la palette Skin Deep s’utilise aussi bien sur les paupières que sur les sourcils et offre une infinité d’options pour créer un regard du plus subtil au plus sensuel. NARS Palette Skin Deep. CHF 79,20

MUGLER Alien Fusion, 60 ml. CHF 114,90 DOLCE & GABBANA The Only One 2, 100 ml. CHF 160.–

Full power

Passée maître dans l’art des soins haute couture, La Prairie applique les mêmes principes que les maisons de luxe, de la sélection minutieuse de ses matières premières précieuses à la formulation experte de ses produits. Et Platinum Rare Lotion Cellulaire de Vie ne déroge pas à la règle. Résultat de plusieurs années de recherche, ce soin est un pré-sérum puissant, qui aide à stimuler le rajeunissement de la peau en soutenant des processus clés de détoxification cellulaire pour un visage libéré des toxines, parfaitement régénéré. Dans un design raffiné, les lignes du flacon couleur améthyste reflètent parfaitement l’expérience de rajeunissement ultime.

ISSEY MIYAKE Pétale de Nectar, 50 ml. CHF 147,60 GUCCI Gucci Guilty Revolution, 90 ml. CHF 142.– DIOR Miss Dior, 100 ml. CHF 158.–

LA PRAIRIE Platinum Rare Lotion Cellulaire de Vie, 115 ml. CHF 738.–

CHLOÉ Chloé Nomade, 75 ml. CHF 136.– ESTÉE LAUDER Beautiful Belle, 100 ml. CHF 138.– CHANEL Les Exclusifs de Chanel 1957, 200 ml. CHF 410.–

TIFFANY & CO. Tiffany Signature Sheer, 75 ml. CHF 135.– JO MALONE Bronze Wood & Leather, 100 ml. CHF 165.– SERGE LUTENS Les Eaux de Politesse, L’Eau froide, 100 ml. CHF 150.–

Petit +

Contrairement à un bon vin, le parfum se consomme sans modération dès sa mise en bouteille. Pour ne rien perdre de sa superbe, il est essentiel de maintenir le précieux écrin à l’abri des changements de température, de la lumière et du soleil. Sa durée de vie ? Quelques mois seulement. Après ce laps de temps, la fragrance du flacon entamé s’altère peu à peu.

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PARENTHÈSE idéale

Même celles aux agendas les plus surbookés sauront trouver un moment pour s’offrir une journée évasion au Spa Nescens de La Réserve Genève. Loin de l’agitation de la ville, dans un décor chic et relaxant, les journées bien-être ont le délicieux parfum d’une escapade de rêve. Au programme : massage Signature Better-aging, soin cosméceutique prévention antiâge Nescens, beauté des mains et des pieds… sans oublier de piquer une tête dans la piscine intérieure et extérieure et de passer par l’espace fitness pour les plus courageuses. A l’heure du déjeuner, l’atmosphère apaisante du Café Lauren permet d’apprécier une cuisine healthy aux couleurs de saison en terrasse, dès le retour des beaux jours. LA RÉSERVE GENÈVE SPA NESCENS

Route de Lausanne 301 – 1293 Bellevue T. +41 (0)22 959 59 99 www.spa.lareserve.ch

Bienvenue à Misifus, nouveau temple genevois dédié au bien-être et aux bonnes énergies. Après un premier centre esthétique ouvert sur la côte pacifique au Mexique, les fondatrices ont posé leurs bagages à Champel pour offrir leur expérience unique de soins sur mesure et de massages, mix de traditions ancestrales et de sciences holistiques modernes. Ici, la relaxation et le lâcher-prise sont de mise grâce aux bienfaits de l’aromathérapie et des techniques millénaires employées. Que l’on souhaite se laisser porter ou que l’on ait un besoin particulier, chaque rituel débute par un échange et un bilan énergétique complet. L’objectif ? Soulager les tensions et les blocages énergétiques... tout en se faisant du bien ! Parmi les soins qui ont retenu notre attention, le massage au sol ou encore le rituel Queen of Egypt... Equilibre et harmonie à la clé. INSTITUT MISIFUS

Chemin des Clochettes 4 – 1206 Genève – T. +41 (0)22 800 22 88 – www.institut-misifus.com

Sur MESURE

Après avoir conquis les grands hôtels de luxe de la planète avec sa marque de cosmétique, Pauline Burgener a décidé de poser ses valises au Spa Mont Blanc du Four Seasons Hôtel des Bergues Geneva. Passionnée par le bien-être de la peau, la biologiste utilise un mélange subtil d’ingrédients naturels et de technologies de pointe afin de créer des produits hautement concentrés et efficaces. Et pour ceux qui voudraient pousser l’expérience un peu plus loin, le concept Haute Couture offre un service personnalisé afin de lutter contre le vieillissement prématuré de la peau et de combattre les facteurs hostiles du quotidien et de l’environnement. Forever young ! FOUR SEASONS HÔTEL DES BERGUES GENEVA SPA MONT BLANC

Quai des Bergues 33 – 1201 Genève – T. +41 (0)22 908 70 00 – www.fourseasons.com/fr/geneva/spa

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© Thierry Genand

Dans ma BULLE


Long courrier

DOUCEUR

de vivre «  Il faut apprendre à dompter le dragon qui est en soi », conseille-

t-on au Laos. L’ ancien « royaume du million d’éléphants » cultive authenticité et sagesse. On s’y attarde pour sa douceur de vivre, avant de gagner le Cambodge pour découvrir le royaume khmer et les œuvres d’art qu’il a léguées. Par Siphra Moine-Woerlen

A

rborée, aérée, Vientiane, la capitale du Laos, alanguie sur les rives du Mékong, ressemble à un gros village malgré ses 700'000 habitants. Tôt le matin, on hèle un tuk-tuk (tricycle motorisé) pétaradant pour sillonner les rues de la ville à la recherche de villas coloniales, de marchés colorés et de temples aux toits dorés : le Vat Ho Phra Keo, transformé en musée d’art religieux, le Vat Sisakhet, siège de la communauté monastique lao, le stupa de That Luang, le monument le plus sacré du pays... Mais flâner sous les frangipaniers qui embaument les rues reste le moment le plus agréable. Avant d’aller jeter un coup d’œil au Patuxai, un Arc de triomphe bis dédié à la mémoire des anciens combattants ! Il est 8h et déjà une lumière sans fard emplit la ville et décide du décor. Vite, on attrape un autobus pour aller au parc du Bouddha (Xieng Khuan), distant de 25 km. A proximité du Mékong, il fait la taille de deux terrains de football et contient 200 statues bouddhistes et hindoues en béton. Né de l’imagination d’un mystique local, il n’est pas le palais mais le parc idéal d’un Facteur Cheval laotien.

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Le décor karstique de Vang Vieng

Il est temps de filer en ligne brisée vers une belle route de montagne au cœur du pays hmong. Collines en pain de sucre qui font penser à la baie d’Halong, rizières émeraude, cascades, grottes sacrées... la destination est prisée pour ses activités nature, comme l’escalade, le vélo, la descente de la rivière Nam Song en kayak ou en pneu gonflable. Des bars construits en bambou jalonnent les rives. Une attraction à plusieurs mètres de hauteur remporte tous les suffrages : on s’élance d’un pont pour se balancer tel un trapéziste et faire le grand plongeon dans l’eau. La descente du Mékong offre des paysages époustouflants : des cascades qui dégringolent, des hommes qui pêchent et des éléphants qui s’abreuvent. D’immenses grottes se sont formées le long du fleuve, comme celle de Pak Ou, au pied d’une falaise calcaire. C’est le refuge des esprits de la rivière et elle abrite des statues du Bouddha par centaines, témoignage de la foi du peuple lao et du bouddhisme qui, depuis l’Inde, a remonté le Mékong… Perdre le nord, c’est ce qui peut arriver quand on découvre les Hmong, un peuple de montagnards du Laos. Leurs maisons sont en bois, en bambou et en chaume et le sol en terre battue. Ils tissent leurs vêtements en chanvre, qu’ils teignent en indigo. La culture sur brûlis du maïs et du riz constitue la base de leur agriculture. La nature est là dans tous ses états. Nous avons déjeuné avec eux à la mode locale : riz gluant, porc aux légumes, le tout sans couverts.

Luang Prabang, la capitale religieuse du Laos

Campée au pied de collines verdoyantes sur les berges du Mékong, Luang Prabang, avec ses vats et ses monastères, est classée au Patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1995. Cela l’a sans doute sauvée. Les maisons coloniales ont été restaurées, les temples consolidés. La ville compte des milliers de moines bouddhistes. Il est 6h du matin. Un gong retentit pour avertir les habitants du passage des moines. Les bonzes, pieds nus, se glissent en longues files couleur safran dans les rues, le bol à aumône à la main. C’est le tak bat, la quête matinale des offrandes. On offre le riz en silence.

Pains de sucre, karsts de calcaire, lagunes d’eaux turquoise et terres agricoles… Vang Vieng (Laos) est devenu un spot incontournable pour les amateurs de nature.

Quid du présent ? Il revient au galop dans les rues dispensées de feux de circulation. Les femmes conduisent leur scooter d’une main, une ombrelle dans l’autre pour se protéger du soleil. On enfourche son vélo et, sans qu’on s’y attende, l’art vous rattrape au Temple d’or, le Vat Xieng Thong avec ses toitures à pans multiples et ses mosaïques en verres colorés. Rues et époques se télescopent. Echappé aux griffes du temps, le Mont sacré (Mont Phou Si) domine la vieille ville d’une centaine de mètres. La colline est coiffée d’un stupa doré, le That Chomsi, qui se mérite après avoir gravi 328 marches. En fin d’aprèsmidi, la vue sur le Mékong et la rivière Nam Khan est splendide. Une espèce de Lost in Translation pour retrouver le respect envers les esprits des lieux, la méditation et les prières. Des hommes et des dieux, certes. Mais le top pour les enfants, ce sont les excursions à dos d’éléphant. A 30 minutes en voiture de la capitale, MandaLao est une réserve au bord de la rivière Nam Khan où on peut nourrir les éléphants (en compagnie du cornac !). Les mammifères s’approchent avec leurs yeux à moitié fermés et leurs oreilles qui battent. Waouh ! Dans d’autres

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camps, on grimpe sur les pachydermes jusqu’aux cascades de Tad Sae. Sûreté du pas, souplesse de la monture et, de par son élévation, poste d’observation formidable !

Le cambodge :

les sentinelles de pierre d’Angkor

Ce petit pays (181'000 km² et 15,5 millions d’habitants) a connu un passé tumultueux, de la chute d’Angkor à l’avènement du communisme. Aujourd’hui, Phom Penh est une capitale enjouée qui vit à 100 à l’heure. Scooters et 4x4 se disputent les rues de la ville. Tour en moto-taxi ou en tuk-tuk, moyen de transport emblématique, pour aller au Palais royal, qui en met plein la vue avec ses toits khmers, ses dorures et une pagode d’argent. Le roi Sihanouk aimait y tourner des films dont il était l’acteur principal. On flâne ensuite dans les allées du marché Psar Thmei, édifice jaune Art déco, avec quatre ailes coiffées d’une coupole, œuvre d’un architecte français, Jean Desbois. Sur ses étals, bijoux, tissus, souvenirs… Tout proche, le Musée national abrite l’une des plus belles collections de sculptures khmères.

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Angkor Vat et Angkor Thom

A 314 kilomètres au nord-ouest de Phnom Penh, Siem Reap, mini Las Vegas avec hôtels à profusion, est la porte d’entrée vers le site archéologique d’A ngkor. On y fait quelques emplettes – épices, baume du tigre, huiles, soie, laque, céramiques – ou la tournée des marchés de nuit et de la street food locale. C’est… inattendu. Les Cambodgiens raffolent des scarabées, mygales, criquets, vers à soie et sauterelles. Belle occasion de s’essayer à l’entomophagie ! Sortie en bateau sur Tonlé Sap. Premier lac d’eau douce d’A sie du Sud-Est, il contribue à la régulation naturelle du cours du Mékong. On va jusqu’au village et à la forêt inondée de Kompong Phluk. Les maisons y sont bâties sur de hauts pilotis, car l’amplitude des variations du niveau de l’eau atteint plusieurs mètres. Cette vie sur échasses, où tout dépend du fleuve, semble à la fois d’un autre temps et d’un autre monde. Le lac fournit aux pêcheurs du poisson en abondance. Il nourrit aussi une riche avifaune, comme le pélican à bec tacheté, l’anhinga roux et l’outarde du Bengale.

C’est encore à vélo ou en tuk-tuk que l’on arrive sur ces deux grands sites de l’ancienne capitale de l’empire khmer. Me voici sur le flanc du temple-montagne d’A ngkor Vat, flanqué de ses cinq tours en forme de bouton de lotus, exposé au soleil levant. Pérennité des liturgies : des bonzes récitent des prières. Le silence de la cité royale, en ces temps de tourisme de masse, on ne le trouve qu’à l’aube, les temples servant de décor dans la journée aux photos de mariage des Cambodgiens et aux Tintin reporters. Vite, visitons les joyaux de la civilisation khmère avant l’arrivée des groupes de touristes. Sur le site d’A ngkor Thom (« Grande Cité »), la Terrasse du Roi lépreux est une plateforme qui présente des figures sculptées de danseuses, les apsaras. La Terrasse des Eléphants accueillait la cour lors de défilés militaires. A l’intérieur de la ville ne subsiste que la résidence des dieux, dont le fameux temple Bayon. De loin, il ressemble à un chaos de pierre. De près, ses tours sculptées (54 à l’origine) portent des visages immenses au sourire énigmatique tournés vers les quatre points cardinaux : 216 visages vous épient.

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Pratique Quand partir ? Vers 1430, l’empire khmer s’effondra et Angkor fut abandonnée à la jungle. Dans La voie royale, André Malraux décrit cet enfer de végétation qui enserrait les bâtiments avec ses racines tandis que la canopée la protégeait des intempéries. Le temple de Ta Prohm (« Ancêtre de Brahma ») est enlacé et étouffé par la jungle. On s’attend à voir apparaître Indiana Jones derrière des figuiers et des fromagers géants, dont les racines étreignent les pierres, telles de monstrueux tentacules. Les archéologues ont laissé le site tel qu’il était au début du XXe siècle. C’est ici qu’a été tourné Tomb Raider, avec Angelina Jolie dans le rôle d’une belle archéologue, Lara Croft. Alors, dans le vert intense de la jungle et les bruns des racines, les visiteurs jouent aux explorateurs collectionneurs de selfies. Angkor, 400 km² de forêt tropicale, où se retrouvent éparpillés des temples millénaires devenus, ces dernières années, la destination phare du tourisme en Asie. —

D’octobre à janvier. Eviter la mousson d’été. Un visa est nécessaire (ainsi qu’un passeport valable plus de six mois après la date de retour). Monnaie : le dollar américain est accepté. Munissez-vous de petites coupures (1 et 5 $).

Y aller Laos et Cambodge, de Luang Prabang à Siemp Reap. Départ de Genève via Zurich ou Amsterdam

Avec quelle agence ? Tourasia : LE spécialiste de l’Asie. Voyage sur mesure sur demande. www.tourasia.ch

Hôtels

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Laos :

Vientiane

AVANI+ LUANG PRABANG

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Cambodge :

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Siem Reap

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Phum Baitang – www.phumbaitang.com

Luang Prabang THE LUANG SAY RESIDENCE

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Lire

Cambodge et Laos, guide Voir, Editions Hachette, CHF 39.20


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