Trajectoire N°92, Spécial banques

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Automne 2010 CHF 9.- / € 6.-

n° 92

SPÉCIAL BANQUES

L’axe du luxe  Genève - Lausanne - Gstaad - Verbier



EN VUE

RUE DU RHÔNE

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NOUVEAU DIRECTEUR

HÔTEL PARC DES EAUX-VIVES

BUDDHA-BAR

Thierry Lavalley est le nouveau Directeur général du Grand Hôtel Kempinski Geneva depuis le 1er juin dernier. Successeur de Michael Henssler, nommé President China pour Kempinski Hotels, le franco-suisse de 50 ans possède une solide expérience de plus de vingtcinq ans dans l’hôtellerie de luxe. Après des débuts sous l’enseigne Hilton, il a travaillé pour plusieurs établissements prestigieux notamment à Monaco, Paris ou encore Genève. Il a également dirigé le Swisshôtel Métropole et le restaurant du Parc des Eaux-Vives. En plus de l’ouverture d’un nouveau Spa, Thierry Lavalley se fixe de nouveaux objectifs : « Le Grand Hôtel Kempinski est devenu une destination à part entière et le défi consiste maintenant à en faire une adresse incontournable, tant dans le cœur des Genevois que dans celui de sa clientèle internationale. » —

Les artistes et DJs genevois Lulùxpo ont redécoré l’une des deux suites du Restaurant Hôtel du parc des Eaux-Vives. Du 1er septembre 2010 au 28 février 2011, les amoureux pourront se plonger dans l’univers musical et interactif des deux suisses installés à Genève depuis plus de dix ans. Transformé par leur rencontre, le couple véhicule depuis un message d’amour à travers l’art. Son univers romantique et décalé prend vie dans la suite, avec des boules à facette, tableaux, vidéos et lumières tamisées. Une ambiance qui contraste avec le décor habituel du Restaurant Hôtel, monument historique du 18ème siècle. Le plus petit cinq étoiles de Suisse propose également une brasserie, quatre salons de réception et deux terrasses panoramiques en été. Au dernier étage, se trouvent cinq chambres et suites de charme. —

Le nouvel établissement Buddha-Bar insuffle un vent serein et tendance sur Genève. Mêler restauration, bar et bonne musique dans un espace confortable, c’est le concept de l’ « Eatertainment », une idée originale du Français Raymond Visan. Adresse incontournable à Paris, le concept Buddha-bar s’est exporté avec succès en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. Dans un décor asiatique, le restaurant propose une cuisine exotique teintée d’influence française. Des plats à savourer midi et soir sous l’œil bienveillant d’une monumentale statue de Buddha. Au sous-sol, l’espace lounge accueille les clubbers pour un verre et les DJs distillent une ambiance musicale propre au Buddha-bar. Leurs compilations à succès, ainsi que des t-shirts et produits zen, sont en vente dans le coin boutique de l’établissement. L’ouverture est prévue pour septembre, avec une soirée d’inauguration à ne pas manquer. —

GRAND HÔTEL KEMPINSKI GENEVA

HÔTEL DU PARC DES EAUX-VIVES

LITTLE BUDDHA GENEVA

Quai du Mont-Blanc 19 - 1201 Genève

Quai Gustave-Ador 82 - 1211 Genève 6

Rue Jean-François Bartholoni 10

T. +41 22 908 90 81

T. +41 22 849 75 75

1204 Genève

www.kempinski.com

www.parcdeseauxvives.ch

www.littlebuddhageneva.com

pour l’Hôtel Kempinski relooké par des DJs

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Automne 2010

s’exporte à Genève


EN VUE

L’INVITÉ Par Roger JAUNIN Photo Jess HOFFMAN et Loris VON SIEBENTHAL

Ambassadeur de Corum, le prestigieux marin français était à la barre du D35 de son partenaire à l’occasion du Bol d’Or 2010. Rencontre avec un homme disert, attachant et aux multiples talents. Un « mercenaire » fier de l’être.

S

ur la terre comme en mer, Loïck Peyron appartient à cette race d’homme « à part » et dont ont sait que quoi qu’ils fassent et quoi qu’ils disent, leurs actes et leurs paroles ont valeur de vérité. Marin d’exception, certes, mais également père de famille, écrivain, entrepreneur. Ambassadeur aussi, au sens noble du terme. Loïck Peyron est tout cela à la fois, et certainement plus encore. Rencontre avec un « Monsieur touche à tout » volontiers disert dès lors qu’il s’agit d’évoquer ses passions et ses multiples facettes. Marin de haute mer, coureur d’océans, on vous retrouve à naviguer sur le Léman à bord d’un D35. Le Bol d’Or vous inspire ? Cela va faire une quinzaine d’années que je viens régulièrement dans cette région, à l’invitation des organisateurs de courses comme le Grand Prix Beau-Rivage, le Challenge Julius Baer ou encore le Bol d’Or. J’aime ce coin de pays, les gens d’ici et ce lac, très difficile à maîtriser et dont sont sortis de nombreux et excellents marins (Sourire). Et puis, pour nous autres qui

le plus souvent n’ont que l’eau pour horizon, voir des forêts cela nous change… Plus sérieusement, je pense que pour ce qui concerne la voile en général, il se passe beaucoup de choses ici. Avec l’EPFL, les D35, sans oublier Alinghi et le projet d’hydroptère, la région fait figure de laboratoire, de pionnière. Et moi qui suis un curieux de nature, j’apprécie cela. « Okalys-Corum », du nom du multicoque que vous vous apprêtez à barrer ? Un véritable bijou high-tech, racé et rapide, comme le sont tous les D35. J’aime ce genre de course dans lesquelles, puisque il s’agit de monotypes, tous les bateaux partent avec les mêmes chances. Et où ce sont les équipages qui font la différence. Corum, justement, est l’un de vos partenaires. A propos, et puisqu’on parle de haute horlogerie, quel est votre rapport au temps ? On peut prendre cette question de différentes manières. Je viens de commander un bouquin qui traite de l’histoire de la longitude. Depuis très longtemps, les hommes ont étudié et cru comprendre la notion de

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© Corum

LOÏCK PEYRON

latitude. En revanche, on ne s’intéresse que depuis peu à la longitude. J’ai hâte de lire ce livre. Nous autres les marins avons un rapport très particulier avec le temps. En mer, un marin ne ressent pas, ne vit pas avec, par exemple, la notion du décalage horaire. Il franchit les méridiens sans même s’en apercevoir, et son soleil au zénith, c’est son midi à lui. Je suis passionné par ces questions de temps, j’aimerais un jour comprendre pourquoi certaines journées passent très vite et d’autres, à l’inverse, semblent interminables. Lorsqu’on navigue, le temps c’est partir d’un point pour en rejoindre un autre. C’est prendre un départ, s’éloigner de quelque chose… Et puis, un jour, lorsque vous êtes à mi-course tout bascule : vous n’êtes plus en train de partir, mais au contraire de vous rapprocher… C’est très différent. Dans ce genre de cas, le temps devient quelque chose de très « élastique ». Ainsi, les derniers jours, les dernières heures d’une transat ou d’un tour du monde n’ont pas la même « valeur temps » que le reste… du temps. Quant à la notion du temps qui passe, celui qui vous fait des cheveux blancs, j’ai la chance d’être quelqu’un de fataliste. Très fataliste.


Pour moi, tout ce qui vous arrive doit, ou devait vous arriver. Désolé, je l’ai déjà dit et répété, mais j’aime cette phrase qui veut que « quand on a la chance de pouvoir choisir sa souffrance, on n’a pas le droit de se plaindre ». Le large, c’est le bonheur absolu ou, comme vous dites, choisir sa souffrance ? C’est un appel… et c’est la vitesse ! C’est aller plus vite que les copains. Aujourd’hui, il y a des milliers de gens qui peuvent traverser l’Atlantique. Parmi eux, il y en a dix pour cent qui peuvent le faire en course, et un pour cent qui peuvent gagner. En multicoque, c’est encore moins que cela : une transat, en multicoque et en solitaire, cela, c’est le maximum de la souffrance. L’appel, c’est certain, je le ressens. Depuis trente ans, j’ai pris l’habitude de traverser l’Atlantique au moins une fois par année, en convoyage d’abord, à l’époque où je n’avais pas l’argent pour me payer mon propre bateau, ensuite et la plupart du temps en course. Et là, cela va faire un an et demi que je ne suis pas allé voir de l’autre côté, cela me manque. La Barcelona World Race (n.d.l.r :

Barcelone-Barcelone via les trois caps/Départ le 31 décembre 2010), pour laquelle je vais embarquer aux côtés de Jean-Pierre Dick, vainqueur de la dernière édition, me donnera l’occasion de remettre cela. Le large, c’est aussi la liberté ? J’ai depuis toujours un problème avec ce mot. J’avais neuf ans en 1968, j’entendais les gens parler de liberté – « Sous les pavés la plage », ces trucs-là ! – je ne comprenais pas ce que cela pouvait signifier. Et quarante ans plus tard, j’ai encore du mal. Qu’est-ce que c’est que la liberté ? Peut-être le large, en croisière et avec mes enfants… Mais je n’en sais rien, je ne l’ai jamais fait ! A cinquante ans passés, qu’est-ce qui vous fait courir encore ? L’envie, bien sûr, le besoin de me mesurer aux autres sûrement. Et aussi le sentiment que j’ai d’être encore… dans la course, de pouvoir me mesurer avec ceux de la nouvelle, des nouvelles générations. Courir, être compétitif, c’est apprendre chaque jour quelque chose. J’aime enseigner, et la meilleure manière d’enseigner, c’est d’apprendre soi-même.

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Votre palmarès est sinon unique du moins impressionnant. Où vous situezvous dans la hiérarchie des grands marins ? Nulle part, puisque, à mon sens, la hiérarchie n’existe pas ! Eric Tabarly disait : « Un marin qui tombe à l’eau ne méritait pas d’être à bord ! ». C’était un grand marin, peut-être le plus grand, et il est tombé à l’eau : c’est dire que dans ce métier il n’y a pas de « vérité » et encore moins de hiérarchie. Certains sports peuvent se mesurer : ainsi le numéro un mondial de tennis, l’homme le plus rapide sur cent mètres, pas la voile. Selon vous, un marin d’aujourd’hui a-til une mission, des obligations écologistes ? Les marins et les sportifs en général sont souvent considérés comme des porteurs de la bonne parole. C’est dangereux ! Cela dit, la voile a pris une telle place dans les médias que nous nous devons d’être attentifs à ce que nous disons, aux causes que nous pouvons défendre. Cela n’a pas été toujours le cas, mais les marins d’aujourd’hui sont pour la plupart d’entre eux


RENCONTRE

HORLOGERIE Par Gaëlle CHAAR Photos Anoush ABRAR

« JE SUIS UN HOMME DE CHALLENGE » Fort d’une expérience de près de quinze ans dans le groupe Richemont, Antonio Calce s’attache depuis 2005 à remettre Corum sur orbite. Un pari audacieux remporté avec brio.

M

eubles design, grandes baies vitrées, esthétique épurée, les bâtiments ultramodernes du siège de la Chaux de Fonds aux allures de loft new-yorkais donnent le ton : Corum n’est plus la marque surannée des années 1990. Avec des boutiques inaugurées à Shanghai en juillet et sur la place Kléberg à Genève en septembre, le double jubilé de l’Admiral’s Cup et de la Golden Bridge, l’année 2010 scelle le retour de Corum parmi les grands noms de l’horlogerie. Un repositionnement spectaculaire que la marque doit à Antonio Calce, son patron. Un regard franc, une voix assurée, un sens pointu de l’élégance, le CEO de Corum détient le pouvoir de séduction que suscite la réussite. Engagé en 2005 par Séverin Wunderman, propriétaire de Corum, pour redresser une marque en perte de vitesse, le jeune quadra, alors directeur général de la Manufacture Panerai à Neuchâtel, quitte le groupe Richemont pour s’attaquer à ce que beaucoup considéraient comme une gageure. Appelé en tant que vice-président des opérations et nommé CEO deux ans après, ce visionnaire peut se targuer d’avoir octroyé un second souffle à la marque suisse. Une métamorphose aussi fulgurante que profonde, résultat du travail acharné d’un leader passionné. Décryptage d’une success-story.

Ouverture de nouvelles boutiques, cinquantenaire de l’Admiral’s Cup, nouveaux modèles en perspective… Corum semble renaître actuellement. Qu’en est-il vraiment ? Corum a incontestablement repris une place de choix dans le paysage horloger. Notre offre est bien structurée, avec des produits en entrée de gamme à 5’700 francs jusqu’à des complications exceptionnelles à un million de francs. Notre exigence en terme de design et de technicité nous assure un positionnement très compétitif. Le succès est au rendez-vous. Nous enregistrons depuis 2007 une croissance à deux chiffres en Asie. Depuis trois ans, les retours des distributeurs sur nos collections et nos modèles sont excellents. Et 2011 ne devrait pas démentir cet enthousiasme. Nous préparons notamment un nouveau mouvement pour la ligne Golden Bridge, vraiment bluffant. Cinq ans après votre arrivée dans l’entreprise, avez-vous atteint votre but qui était de relancer la marque ? Aujourd’hui Corum bénéficie d’une reconnaissance méritée mais le travail est loin d’être achevé. A l’opposé d’une démarche opportuniste, je cherche à créer de la valeur sur le long-terme. Mon objectif est de construire le développement de la marque de manière durable, tant d’un point de vue

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structurel qu’humain. Mon parcours professionnel m’a permis de réaliser ce repositionnement avec une rapidité significative. Justement, quel est votre parcours professionnel ? Avant d’être diplômé en ingénierie et en gestion, j’ai suivi une formation en mécanique de précision, un métier manuel où l’on sculpte littéralement l’acier. C’est donc tout naturellement que je me suis orienté vers l’horlogerie, un univers qui allie ma passion pour les arts et la technique. J’ai débuté ma carrière dans un atelier où j’avais la responsabilité de la fabrication de composants de mouvements. J’ai rejoint Piaget en 1992 où j’ai été amené à participer à la réorganisation de la manufacture en ayant l’opportunité de parcourir les différents départements industriels. Quatre ans plus tard, Richemont a racheté Panerai. Tout était à imaginer. Pendant près de neuf ans, j’ai activement participé à la construction de la marque que l’on connaît aujourd’hui, avant de la quitter en 2005 pour Corum. Comment passe-t-on d’un grand groupe horloger suisse à une marque aussi fragilisée que Corum l’était ? Je suis nourri par les challenges. Lorsque Séverin Wunderman m’a contacté, le défi m’a instantanément séduit. Corum bénéficiait d’un patrimoine riche donc d’un immense potentiel inexploité. À la vue de



RENCONTRE

HORLOGERIE

Corum

ce potentiel, l’aventure m’a tenté. Elle se présentait à un moment opportun dans ma carrière. Prendre la tête d’une marque indépendante oblige à s’exposer, à beaucoup donner de soi, et ce, sans filet. Je me suis lancé. C’était un pari risqué que les personnes qui me sont proches n’ont peut-être pas compris, car la marque était au plus mal. Comment analysez-vous ce déclin ? Dans les années nonante, le secteur de l’horlogerie a connu une véritable révolution, avec la professionnalisation de ses marques et la formation de grands groupes. Le modèle patriarcal où le patron dirigeait son équipe d’artisans, est devenu obsolète. D’une logique où l’on vendait ce que l’on fabriquait, on a basculé dans une logique où l’on fabrique ce que l’on vend. Un virage à 180° que Corum a mal négocié. Séverin Wunderman a sauvé la marque d’un point de vue financier. Entre 2000 et 2005, l’orientation choisie a transformé Corum en horloger fashion, avec un positionnement qui ne correspondait pas à son ADN. Qu’avez-vous cherché à insuffler à votre arrivée ? Toute la chaîne de valeur était à reconstruire. Il a fallu investir massivement, réduire drastiquement un circuit de distribution inadapté et recentrer la marque sur son identité. Dans les années 1980, Corum se distinguait par sa créativité et son contenu horloger d’exception. La manufacture jouissait d’un positionnement à part. Et si à l’époque la légitimité et le savoir-faire suffisaient, aujourd’hui l’image de marque est la pierre d’achoppement du succès. J’ai donc essayé de reconstruire celle de Corum dans le respect de ses racines et de son histoire. Quel cheminement pour retrouver cette âme perdue ? Je me suis plongé dans les archives pour mieux comprendre la génétique de la marque et la structurer dans une offre produit lisible et cohérente. Corum jouit d’un positionnement de niche. Notre objectif n’est pas de surfer sur les modes ni de rayonner sur tous les registres, mais de nous concentrer sur les quatre piliers qui ont fait sa notoriété: les lignes Admiral’s Cup, la Golden Bridge, la Romvlvs et Artisans. Que représentent ces piliers fondateurs ? Chaque pilier possède une personnalité propre. La collection Romvlvs avec son cadran vierge et sa lunette gravée de chiffres romains est empreinte de classicisme. Le pilier Artisans s’inscrit dans la continuité des créations historiques comme les cadrans en

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plume ou le garde-temps chapeau chinois, avec l’originalité comme marque de fabrique. La Golden Bridge et son mouvement unique en ligne synthétisent la quintessence des valeurs Corum, à savoir créativité, design et prouesse horlogère. Enfin le modèle Admiral’s Cup représente l’esprit sportif qu’appuie également notre implication dans le monde vélique et notre partenariat avec Loïck Peyron ou encore Ben Ainslie pour les marchés anglophones.

BIO EXPRESS 1967 : D’origine italienne, naissance à Neuchâtel 1992 : Début de carrière professionnelle chez Piaget où il évolue   rapidement pour prendre la responsabilité du Bureau Technique de la Manufacture 1997 : Suite au rachat de la marque par le

En quoi l’univers de la voile fait-il écho au positionnement de la marque ? La voile est un terrain d’expression fertile, intrinsèquement lié à Corum et à l’Admiral’s Cup dont on célèbre cette année le cinquantième anniversaire. L’histoire de ce garde-temps reste indissociable de celle des plus fameuses courses et de leurs prestigieux compétiteurs. C’est pourquoi Loïck Peyron s’est imposé rapidement comme l’ambassadeur idéal. Marin exceptionnel au parcours impressionnant, il incarne des valeurs humaines et sportives hors du commun. Ce partenariat constitue une étape capitale dans le processus de reconstruction de notre image. Quels sont les challenges à venir pour Corum ? Comment voyez-vous son évolution ? Environ 15’000 montres sortent de nos ateliers chaque année et nous visons une production de 25’000 à 30’000 pièces par an à horizon de 5-7 ans. Deux axes de développement nécessitent d’être soutenus. Nous investissons d’une part sur l’outil industriel pour assurer progressivement notre indépendance. D’autre part, nous devons concentrer nos efforts sur la distribution. Nous avons racheté la filiale américaine dont j’assure la présidence et avons réorganisé notre réseau en Amérique latine. Pour

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groupe Richemont, il devient Directeur du développement produit de Panerai. 2000 : Trois ans plus tard, il est nommé Directeur Général de la Manufacture Panerai à Neuchâtel. 2005 : Fort de son expérience, il décide de rejoindre Corum en tant que Vice-Président des Opérations. 2007 : Severin Wunderman le désigne CEO   de la marque.


ce qui est de nos points de vente, après Hong Kong en 2009, Shanghai et Genève en 2010, nous tablons sur une ouverture de deux à trois boutiques par an. Si nous commençons à récolter les fruits de notre travail, le chemin à parcourir s’annonce encore aussi exigeant que long et passionnant. Dans ce planning chargé, comment vous délassez-vous ? Si Corum occupe pleinement mon quotidien, j’aime prendre le temps de vivre. Je lis beaucoup, je suis un fan de design et d’architecture. Et pour me détendre le soir, rien de tel qu’un cigare. Je fume exclusivement seul, c’est un moment d’évasion et de détente que j’apprécie par-dessus tout. Auriez-vous pu exercer un autre métier ? J’aurais adoré ouvrir un restaurant. J’aime les rapports humains, le contact et je suis un passionné de cuisine. Gourmand autant que gourmet, je peux passer des heures à préparer des petits plats pour me vider l’esprit. J’apprécie la convivialité. En dehors du travail, je suis un authentique épicurien. —

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Admiral’s Cup Black Chronograph 40


HORLOGERIE

SÉLECTION Par Simone RIESEN / Swiss Watch Makers

À LA POURSUITE DU TEMPS ! À la rentrée, les choses sérieuses reprennent ! Alors penchons-nous sur quelques garde-temps qui le méritent, chacun par son design et sa conception technique.

SMI

6’353,80 +48.62 + 0,77%

CAC 40 3537,79 +12,48 +0,35% AU

42.45

0.00

+0,00%

Hublot Big Bang Earl Grey Gold Hematite

Dior SBF 120 2621,72 +10,35 +0,40%

YHOO 15.69 ^N225 Piaget Emperador Coussin Quantième Perpétuel Serti

Boîtier de 41 mm en or rose et résine composite grise dont la lunette est sertie de 48 hématites baguette pour un mouvement chronographe mécanique à remontage automatique Calibre Hublot HUB 4300. Réserve de marche de 42 heures. Bracelet caoutchouc et alligator à boucle déployante en or et PVD noir.

Christal Mystérieuse

D’un diamètre de 38 mm, la boîte en acier est dotée d’une lunette aux inserts de cristal saphir noir et fond en cristal saphir transparent. Cadran avec six disques aux inserts de nacre et métallisation noire et dorée. Mouvement électromécanique conçu par Quinting pour Dior. Modèle limité à 200 pièces.

+ 0.00 + 0,00%

9’762,98 +123,26 +1,28% Audemars Piguet Millenary Quincy Jones

La millionième montre signée Piaget est sertie de 649 diamants pour environ 9,1 carats. Dans un boîtier en or blanc, le mouvement mécanique à remontage automatique manufacture 856P a pour fonctions: heures, minutes, secondes, double fuseau horaire avec indication jour et nuit, mois, année, jour et date.

En hommage au célèbre musicien, ce modèle décliné en acier noirci dont le fond porte sa griffe. Doté du Calibre 3120, à remontage automatique, il est assemblé manuellement à la manufacture et tous ses composants sont décorés. Fonctions: heures, minutes, secondes et date. Édition limitée à 500 pièces.

Prix sur demande.

CHF 19’900 .-

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CHF 36’700.-

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CHF 17’400.-


DAX

5’965,79 + 28,65 + 0,48%

DOW J 10258,99 + 284,54 +2,85% Nasdaq 2277,68 +0,00 Nikkei

+0,00%

9762,98 +123,26 +1,28%

Petrole Brut 74,66 + 0,11

+0,15%

Euro / Dollar 1,2411 +0,00

+0,00%

ES 50

Chanel

2631,36 +12,00 +0,46%

Certina DS First Lady Ceramic

Mouvement quartz ETA 251.471 pour les heures, les minutes, la petite seconde, la date; compteurs 30 minutes et 60 secondes avec fonctions ADD/Split. Boîte en acier à revêtement PVD brillant à lunette aux inserts en céramique. Bracelet en caoutchouc à fermoir papillon. Etanche à 100 mètres.

J 12 Rétrograde Mystérieuse

Milus

Mouvement manuel exclusif de Renaud et Papi, le RMT-10, dans un boîtier de 47 mm en céramique noire. La couronne est sur le cadran, une complication inédite. Séries limitées et numérotées à dix exemplaires en or blanc et dix en or rose. Un seul exemplaire en céramique blanche et or blanc.

Tirion TriRetrograde Seconds Skeleton

Le mouvement suisse, mécanique à remontage automatique, équipé du module exclusif Milus 3838, prend place dans un boîtier acier de 45 mm à verre bombé et fond saphir. Ses fonctions: heures, minutes, secondes rétrogrades en 3 secteurs de 20 secondes chacune, et date. Cadran travaillé sur deux niveaux.

CHF 304’180.-

CHF 9’900.-

Cartier Pasha squelette décor panthère Les ponts, sertis de diamants, sont travaillés en forme de tête de panthère. Ce calibre squelette mécanique à remontage manuel 9613 MC prend place dans un boîtier en or gris rhodié 18 carats de 42 mm à lunette sertie. Bracelet en toile brossée à boucle ardillon en or gris serti. Total de 4,1 carats.

CHF 695.-

CHF 116’000.-

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RENCONTRE

JOAILLERIE Par Emilie VEILLON Photo Jacky HAUBT

LA JOAILLERIE EST UN DOMAINE HAUTEMENT ÉMOTIONNEL Après quatorze ans à la tête du marketing de Genève Tourisme, Beat Dreier a repris en janvier 2009 la direction de la filiale genevoise de Gübelin. Originaire de Berne, ce passionné de voyages souhaite promouvoir la célèbre maison de joaillerie et d’horlogerie à l’étranger tout en fidélisant la clientèle locale. Vous avez vécu quatre ans au Caire lorsque vous étiez responsable des ventes Swissair pour l’Egypte. Quels souvenirs gardez-vous de ce pays ? Le choc des différences culturelles et la beauté extraordinaire du patrimoine historique, mais aussi la générosité et l’ouverture des gens qui nous ont permis de faire de très belles rencontres. Ma femme et moi avons passé tout notre temps libre à découvrir les paysages contrastés, à visiter les temples et à profiter de la mer somptueuse. Par contre, il faut reconnaître que la qualité de vie n’était pas aussi bonne qu’en Suisse. Le trafic, le bruit et la pollution, c’est infernal. En tant que directeur marketing de Genève Tourisme, vous avez dynamisé le tourisme de loisirs et d’affaire. Comment avez-vous promu la ville à l’étranger ? La ville est très appréciée pour son dynamisme culturel, la qualité de ses infrastructures, son cadre bucolique et la beauté de ses paysages. J’ai voulu mettre en avant le vin et la gastronomie haut de gamme. Ces richesses du terroir sont de vrais atouts pour la région, mais restent encore très

méconnues à l’étranger. À l’occasion d’un voyage de promotion en Russie, j’ai rencontré mon prédécesseur Fred Kummer qui a dirigé la filiale genevoise de Gübelin pendant quatorze ans. Nous avons assez vite sympathisé et c’est ainsi qu’il m’a proposé de postuler l’an dernier. Vous avez évolué dans les domaines de l’aviation et du tourisme. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans le marché de la joaillerie ? Bien que ces trois domaines évoluent dans des sphères très différentes, ils ont de nombreux points communs. Ils touchent tous les trois au luxe et au service haut de gamme. Ce sont aussi des secteurs très émotionnels qui suscitent l’admiration et attisent la passion d’une clientèle exigeante. J’ai eu envie de relever de nouveaux défis avec des produits que je ne connaissais que très peu. Depuis que j’ai commencé en janvier 2009, j’ai suivi une formation intense en joaillerie et en horlogerie. L’apprentissage est loin d’être terminé, mais je peux dire que je me sens déjà chez moi au sein de Gübelin. C’est un honneur d’avoir intégré cette institution familiale vieille de 150 ans.

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Quels sont les secteurs de Gübelin que vous souhaitez développer ? La haute joaillerie, en développant de nouvelles lignes exclusives, mais aussi la joaillerie et l’horlogerie de moyenne gamme. La force de Gübelin, c’est justement de proposer des créations joaillières et des montres dans toutes les gammes de prix. Nous prévoyons aussi de valoriser davantage la spécialisation de la maison dans la gemmologie, en particulier le diamant. Étant donné que nous sommes actifs dans le négoce et l’expertise de pierres précieuses ainsi que dans la joaillerie, nous maîtrisons tous les maillons de la chaîne. Quel est le plus beau bijou que vous ayez offert à une femme ? La bague de fiançailles que j’ai offerte à ma future épouse. Un diamant solitaire monté sur or jaune. Je me souviens que cela représentait un investissement important à l’époque. Quelle montre possédez-vous ? Un chronographe Gübelin. Modèle Flamenco. Avec un bracelet en cuir noir.



MODE

JEAN-PAUL GAULTIER Par Nathalie RANEDA Photo © Jean-Paul Gaultier

UN AUTOMNE EN TOUTE EXTRAVAGANCE ! Allure sobre et discrète, ou look décalé et extravagant ? Nous avons opté pour le second choix en mettant à l’honneur la nouvelle collection automne/hiver 2010-2011 de Jean-Paul Gaultier.

L

ongtemps présenté comme « l’enfant terrible de la mode », Jean-Paul Gaultier a prouvé qu’une marque ultra-créative pouvait se pérenniser dans le temps. Sa trajectoire ressemble à celle d’une rockstar débutant dans l’underground pour atteindre une renommée internationale. Il est le créateur qui a jeté les bases de la création contemporaine en ouvrant des voies stylistiques inédites. Dans sa nouvelle collection, Jean-Paul Gaultier nous fait voyager d’un continent à l’autre. Issu de sa réflexion sur l’identité nationale et le métissage culturel, donc vestimentaire, il livre une collection haute en couleurs ! Influences nord-africaine avec le sarouel en velours noir, mongolienne avec le gilet bordé de fourrure et brodé de fleurs chinoises, suédoise avec la veste de smoking passée sur de grandes chaussettes… Collier masaï, escarpins babouches, broderies de piécettes berbères, turban de Dakar font eux aussi partie de cet excellent remix des essentiels de Gaultier. Une collection intense donc, tant par le brassage de tissus vifs et colorés que par le brassage des cultures. Un automne chic et choc où la délicatesse des gammes de couleurs et la beauté des matières et des ornements se rencontrent. —

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MODE

JEAN-PAUL GAULTIER



DOSSIER

SPÉCIAL BANQUES Par Geneviève BRUNET

BANQUE Wegelin

« Nous privilégions une analyse des placements en classes de risque-rendement »

Une analyse fondamentale des produits financiers en fonction de quatre grandes classes risque-rendement constitue la base de la méthode de placement maison. Quelle est la spécificité de votre gestion de fortune? Wegelin a développé sa propre méthode de placement. Nous ne discutons pas immédiatement avec un client des classes d’actifs : cash, obligations, actions, matières premières, placements alternatifs ou produits structurés. Nous privilégions une analyse de l’univers des placements en fonction de classes de risque-rendement (CRR). Nous en avons quatre, identifiées par des couleurs. Bleue: placement à risque très faible; liquidités et placements sur le marché monétaire. Verte : placement sûr ; essentiellement des titres à revenu fixe. Jaune : placement un peu plus risqué ; surtout actions des pays industrialisés. Rouge : compartiment le plus risqué ; actions de pays émergents et matières premières.

on la considère comme une obligation. Cela reste une approximation sommaire. Nous préférons décomposer totalement ce produit. Une obligation convertible est constituée d’une obligation et d’une option. Cette option comportant elle-même une partie crédit. On peut donc procéder à une décomposition parfaite - selon la théorie financière - d’une obligation convertible en trois éléments: obligation, option et crédit. Et allouer ensuite chacun d’entre eux à l’une de nos quatre grandes classes de risque-rendement. C’est une approche très méthodique. Nous analysons l’ensemble des composantes du risque. À nos yeux, le critère de la volatilité n’est pas le seul indicateur pertinent, nous prenons aussi en compte les risques de contrepartie et de liquidité. Les portefeuilles dits « balancé » ou « croissance » n’existent pas chez nous.

Cette approche donne-t-elle des résultats différents d’une allocation d’actifs en fonction du rendement moyen et de la volatilité ? Elle nous permet de décomposer très précisément les différents éléments d’un produit financier en termes de risque et de rendement. Prenons l’exemple d’une obligation convertible sur une action. Dans une approche traditionnelle, on se demanderait s’il faut plutôt considérer ce titre comme une obligation ou une action. Si son cours dépasse les 130% du pair, on la traite plutôt comme une action ; et s’il est en deçà,

Comment le client participe-t-il au choix des placements ? Une discussion avec lui, et l’analyse de sa situation financière et privée, nous permettent d’établir la meilleure répartition possible sur nos quatre classes de risque-rendement. Vient ensuite le choix des produits de placement. Nous offrons - avec Wegelin Classic - une approche de construction de portefeuille sur mesure, à partir de 250 000 francs. Dans le cadre de l’allocation d’actifs définie, le client peut opter pour une action différente de celle proposée par son conseiller.

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Le client délègue-t-il la gestion au jour le jour ? Oui, mais ce n’est pas un mandat qui est ensuite géré de manière centralisée à Saint Gall. Le conseiller du client a également la responsabilité de la gestion. De nombreuses banques ont séparé les attributions du conseiller - le « relationship manager » en contact avec le client - de celles du gérant - l’« asset manager » en charge de l’ensemble des fonds confiés à la banque. Chez nous, le client peut décider si son portefeuille sera géré par son conseiller ou par l’asset manager. Souvent, les clients préfèrent que ce soit leur conseiller. La formule Wegelin Classic est celle qui est le plus souvent choisie. Cela s’explique par cette grande flexibilité permettant une offre sur mesure. Le fait d’être encore une petite banque - avec 700 collaborateurs, dont 75 en Suisse romande - nous permet d’être très réactifs: si un conseiller souhaite proposer un produit structuré, il en discute directement avec l’équipe en charge des structurés. Dans ce mandat Wegelin Classic, quelle est l’allocation d’actifs la plus courante et son rendement en franc en 2009 et au premier semestre 2010 ? On voit souvent des portefeuilles investis à 50% dans les classes bleue et verte, 40% en jaune, surtout des actions, et 10% en rouge, avec des actions de pays émergents et des matières premières. En 2009,


Adrian Kunzi, associé gérant de Wegelin, Responsable pour la Suisse romande

le rendement net pour le client d’un tel portefeuille était de 15 à 18% en franc. Mais pour le premier semestre 2010, le rendement est autour de zéro. Sur certains placements vous ne recherchez que le beta, la performance du marché. Pour d’autres vous cherchez à apporter de l’alpha, une surperformance par rapport à l’indice. Pourquoi estimezvous que les actions suisses ne rapportent que le beta ? Nous estimons qu’il extrêmement difficile de créer de l’alpha avec un stock picking (ndlr : choix de telle ou telle action) traditionnel sur le marché suisse. En tête du classement des meilleurs fonds en actions suisses ces dernières années se trouvent surtout des fonds indiciels. Il y a donc très peu de gérants actifs qui ont réussi à battre l’indice de référence de manière systématique. Mais l’espoir se vend toujours très bien… Comment l’expliquez-vous ? Et pourquoi espérez-vous de l’alpha sur les actions anglaises ou italiennes ? Le marché suisse est très efficace pour prendre rapidement en compte toutes les informations disponibles pour contribuer à la formation des prix des actions. Selon la même logique, nous estimons également qu’il est très difficile de dégager une per-

formance supérieure à celle de l’indice S & P 500, en pratiquant le stock picking sur le marché des actions américaines. Pour la Suisse, nous préférons donc une approche indicielle, complétée par la détention directe de quelques titres. En revanche, pour les marchés étrangers nous choisissons une approche active parce que l’univers est plus vaste et que nous avons développé une méthodologie nous permettant de repérer des marchés ou secteurs d’investissement momentanément trop délaissés ou surachetés. Concrètement, nous choisissons à un moment donné d’investir en Espagne, Irlande ou Allemagne et pouvons changer cette allocation un mois plus tard. Nous procédons de même pour les secteurs d’investissement. Nous utilisons des modèles quantitatifs pour notre allocation tactique. C’est une aide précieuse pour décider de surpondérer ou souspondérer les classes d’actifs de notre allocation stratégique. Et c’est une source d’alpha extrêmement précieuse : nous avons constaté que 2/3 de l’alpha s’explique par la surpondération ou souspondération tactique et 1/3 par le choix des instruments financiers. Avez-vous un scénario de référence pour choisir vos placements ? Non, nous pensons même que ce serait commettre actuellement une grave erreur

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que d’agir uniquement en fonction d’un scénario qui nous paraîtrait le plus probable. Mieux vaut avoir à l’esprit en permanence trois scénarios. Le premier est une évolution économique en « L », avec un retour très progressif de la croissance. Le deuxième est une aggravation de la situation d’endettement de l’Europe, avec la faillite possible de plusieurs États. Le troisième table sur la capacité de l’Asie à tirer rapidement la croissance. En ces temps incertains, nous conseillons de constituer un deuxième portefeuille - représentant environ 30% des placements - constitué de valeurs réelles destinées à conserver la valeur. A savoir ? Un tiers d’or physique, un tiers d’actions d’entreprises ayant peu de dette et un solide modèle d’affaires, un tiers d’un panier de devises (couronne norvégienne, dollar australien, dollar canadien, dollar de Singapour) et quelques obligations couvertes contre l’inflation. Cette stratégie Realo de préservation de la valeur est proposée en fonds de placement. Elle a rencontré un succès certain. —


EXPOSITION

CARTIER Par Siphra MOINE-WOERLEN

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our cet événement unique, Cartier est retourné au cœur de l’Europe, où l’aventure a commencé en 1847 avec Louis-François Cartier.

Cartier au Château de Prague Après Beijing et San Francisco, le Château de Prague accueille, depuis le 9 juillet « Cartier at Prague Castle - The Power of Style » une exposition de plus de 360 pièces historiques de Cartier. TRAJECTOIRE

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À ÉVÉNEMENT UNIQUE, SALLE UNIQUE Dans la salle du château, parfaitement mise en lumière, vous pourrez admirer une collection extravagante des plus grandes pièces joaillères de la maison Cartier jamais rassemblées. « The power of style », c’est le pouvoir de séduction envers les femmes et leurs bijoux, le pouvoir de la créativité, le pouvoir du style… Car le style Cartier, c’est un style en constante évolution, un savoir-faire toujours en recherche, un goût que Cartier, depuis toujours, perçoit et retranscrit avec clairvoyance et finesse. C’est ce « pouvoir » que Louis-François Cartier a su mettre en œuvre depuis le début, cette exposition en est la parfaite illustration. Vous retrouverez 366 pièces retraçant la chronologie complète de toutes les périodes stylistiques de la créativité Cartier où beauté et perfection ne font plus qu’un.


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Nous allons vous présenter 6 coups de cœurs, portés par 6 célèbres figures, en vous laissant le plaisir d’aller admirer la suite jusqu’au 17 Octobre 2010 à Prague. Héritage indien avec le collier Tutti frutti commandé en 1936 par Daisy Fellowes (1), fille du Duc Descaze et d’Isabelle Singer. Mondaine et rédactrice au Harper’s bazaar, Daisy Fellowes fut souvent citée comme la femme la plus élégante des années 1920 à 1930. Nous continuons avec l’incroyable collier de cérémonie en diamants et platine, délicieux mélange art déco et hindou crée en 1928 pour le Maharajah Sir Bhupinder Singh of Patalia (2). Lourd et tout en puissance, il fut impossible pour une femme de le porter. Le collier comprenait 1930 diamants pour un total de 962 carats. Il fut retrouvé en 1998 à Londres, et est actuellement en restauration. 1930, un vent de nouvelle modernité souffle. La mode mue, les bijoux aussi. Nous trouvons alors des pièces plus grosses, des lignes plus géométriques marquant la fin de la période Art Déco. L’exemple le plus connu sont ces bracelets en platine, diamants et cristal offert en 1932 par Michael Farmer (un de ces 6 maris) à l’actrice américaine Gloria Swanson (5).

tion haute joaillerie chez Cartier depuis le début des années 30, sera d’ailleurs l’inspiratrice des bijoux fauves de Cartier. L’originalité, la beauté, l’ingéniosité technique en feront des œuvres d’art de la haute joaillerie française. Aujourd’hui encore, les félins sont un des emblèmes de la Maison Cartier Deux exemples mythiques : la broche Tigre créée en 1957 et portée par Barbara Hutton (2), et les fameuses boucles et collier serpents portés par l’actrice mexicaine Maria Félix (6) en 1971. Terminons sur une note glamour avec la sublime pièce joaillière portée par la Princesse Grace de Monaco (4) en 1955, fidèle cliente de la Maison. Une rétrospective à ne pas rater. —

Influence nature, nous sommes en 1950, la faune et la flore font la part belle à l’imaginaire de Cartier où serpents, oiseaux et autres reptiles deviennent réalité. Jeanne Toussaint, directrice de la créa-

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CRÉATION

DESIGN Par Paul-Henry BIZON Photo Iwan BAAN

VITRA, AU-DELÀ DU DESIGN… Remarquée par l’audace de ses choix esthétiques, liés au modernisme californien des années 1950, la marque suisse fondée par Wili Fehlbaum s’est toujours distinguée par son intransigeance et son ouverture aux disciplines culturelles.

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n matière de design, on reconnaît une grande marque par le dialogue qu’elle entretient avec ses designers. Son identité naît toujours de l’équilibre entre une vision globale, une philosophie, et l’implication des créateurs à suivre ce fil directeur ; leur degré d’empathie. D’un côté, les firmes promptes au namedropping qui empilent les signatures à des fins plus marketing qu’essentielles. De l’autre, les marques à visée culturelle, engagées dans une histoire au long cours où chaque projet vient justifier les précédents et annoncer les suivants. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que Vitra appartient à cette seconde catégorie. Un sens rare de la continuité dont témoigne la très grande fidélité accordée aux créateurs, et inversement. 50’S : RAY & CHARLES EAMES Si le catalogue de Vitra emplit à lui seul plusieurs chapitres de l’Histoire du design, deux noms en particulier lui sont à jamais associés, ceux de Ray et Charles Eames. Lorsque Wili Fehlbaum rencontre les deux époux, il dirige une société spécialisée dans l’aménagement de magasins, basée

à Weil am Rhein, ville allemande proche de Bâle. L’histoire retient que c’est en 1953, lors d’un voyage aux Etats-Unis, que le fondateur de Vitra découvre le modernisme californien, en apercevant, depuis son taxi, les chaises du Plywood Group des Eames dans la vitrine d’une boutique. Certain d’avoir trouvé la combinaison entre esthétique et fiabilité qui lui permettrait d’associer innovation stylistique et production industrielle, Wili Fehlbaum obtient un agrément avec la société Herman Miller pour l’introduction de ces modèles en Europe : un coup de maître déterminant pour l’expansion de Vitra. À partir de 1957, une intense collaboration va naître entre Vitra et le Eames Office de Venice. Prodigieusement inspiré, Charles Eames réinvente les codes du design de l’époque. Expérimentant de nouvelles matières tels que le contreplaqué ou l’aluminium, gommant le superflu, renouvelant la palette des couleurs et instaurant la pluridisciplinarité comme fondement absolu de la création, il invente un nouveau rapport à l’objet. Chaque meuble doit répondre aux attentes de l’usager et habiter sa vie : sous son impulsion, le design devient porteur de sens.

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60’s et 70’s : le « collage » comme philosophie Ce sens de l’ouverture et de l’interaction entre toutes les formes de création va profondément inspirer Vitra qui va bientôt élargir les frontières du design industriel à celles de la vie quotidienne, suivant l’évolution d’une époque qui de plus en plus travaille comme elle vit. À la fin des années 1960, aux noms de Ray et Charles Eames, s’ajoutent ceux de George Nelson, inventeur de la chaise Pretzel et adepte d’un design porté vers l’interaction et la mobilité, et d’Alexander Girard, coloriste surdoué dont les créations, comme les poupées de bois, tendent à égayer l’environnement professionnel autant que familial. Un trio que viendra compléter en 1966, Verner Panton et sa fameuse Panton Chair, moulée d’un seul bloc et déclinée dans une palette de tons acidulés. Implication sociale, précision technique, interaction, flexibilité, innovation… de ces premières collaborations découlent une série de fondamentaux, qui inspirent depuis le travail de tous les collaborateurs – de Jasper


Š Vitra


ÉVASION

MALTE Par Gérard ULMANN Photos Gérard ULMANN

MALTE, L’ÎLE CITADELLE

Entre Europe et Afrique, trois petites îles, souvent envahies mais jamais domptées concentrent culture méditerranéenne et flegme britannique sous un ciel toujours bleu.

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u croisement des routes maritimes reliant orient et occident, Malte et ses petites sœurs Gozo et Comino ont accumulé, depuis la plus haute antiquité, témoignages et vestiges de brillantes civilisations. La préhistoire se devine dans des sites mégalithiques mystérieux et émouvants parmi les mieux conservés d’Europe. Un exceptionnel hypogée souterrain soulève le voile sur des pratiques funéraires d’un temps oublié. Plus proche de nous, Phéniciens, Romains, Arabes, Aragonais, Français et Britanniques ont, au fil des siècles, laissé des empreintes de leur culture et façonné l’identité maltaise. Mais Malte ne serait pas cette forteresse qui a su résister à l’Empire Ottoman et à la plus formidable flottille d’envahisseurs de son temps, sans la présence de l’Ordre des Chevaliers de St Jean de Jérusalem. Ayant reçu l’archipel en 1530, les Chevaliers vont concentrer toute leur énergie à contenir la menace byzantine et à fortifier la Valette, capitale de l’île. Véritable musée à ciel ouvert, la ville, aux rues étroites et au tracé rectiligne, offre des vues grandioses sur le Grand Port. Le développement de la Valette est intiment lié aux nécessités et obligations de l’Ordre. Des « Auberges » regroupaient les novices par langue, et une fois fait Chevalier chacun se devait de construire son palais. À une telle règle on doit tant de merveilleux édifices renaissances et baroques comme la co-cathédrale de Saint Jean, à la façade austère, qui cache des trésors de marbre polychrome, révélateurs de la puissance des Chevaliers. Un séjour à Malte ne s’épuise pourtant pas à la seule contemplation de sa puissante architecture militaire et maritime et ne saurait se limiter en promenades urbaines, le nez en l’air à admirer façades, balcons et coursives couvertes. L’étroitesse de l’île, qui se traverse en une heure dans sa partie la plus longue, permet de passer d’une

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lande sauvage au bord de falaises battues par une houle régulière à la chaleur d’un petit port de pêche bien abrité dont les restaurants et les terrasses sont autant d’invitations qui ne se refusent pas. Et si le passé britannique a laissé bien des traces, on roule à gauche, la cuisine s’est heureusement convertie aux saveurs méditerranéennes. La mer omniprésente joue de toute la gamme des bleus et turquoises mais n’offre que peu de plages de sable. Les baignades sont malgré tout possibles en bien des endroits, facilitées par des aménagements pour un accès à l’eau sans difficulté. Un service de bacs régulier permet de se rendre sur Gozo. Plus verte, rurale la petite île n’a rien a envier à sa grande voisine. Une capitale médiévale stratégiquement bâtie sur une colline au centre des terres, une jolie grande plage de sable blond et un site préhistorique remarquable, justifient la courte traversée. Devenu une destination majeure du tourisme balnéaire, l’archipel offre une hôtellerie de qualité et une vie nocturne et culturelle intense. Des bus, dont toutes les lignes conduisent à la porte de la Valette, parcourent l’île en tout sens et conduisent à bon port ceux qu’une circulation chaotique rebute. Aérée par une brise marine rafraîchissante l’été et réchauffée par un doux soleil l’hiver, Malte est une destination idéale tout au long de l’année. —

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Pour s’y rendre : Pour s’y rendre Air Malta opère des vols directs depuis Genève, voir horaires sur www.airmalta.com Le site de l’office du tourisme www.visitmalta.com est très complet et permet de télécharger la liste de tous les hôtels de Malte.

Une fois sur place : Pour un séjour culturel, l’hôtel Phoenicia est le seul grand établissement aux portes de la vieille ville qui se visite uniquement à pied www.phoeniciamalta.com Malte fait partie de la communauté européenne et a adopté l’Euro, l’anglais est parlé partout et on roule à gauche.


Le joli port de pêche de Marsaxlokk

Rue de La Valette et ses balcons couverts Porte de Mdina capitale de Malte avant l’arrivée des Chevaliers

Le nord de l’île et ses falaises vertigineuses

L’église de Vittoriosa

Un poste de garde du port fortifié de La Valette

Un site préhistorique sur l’île de Gozo

L’Auberge de Castille qui abritait les novices de l’Ordre


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