Trajectoire N°100, interview Hervé van Der Straeten

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Automne 2012 n° 100 – CHF 10.-

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100% collector, 100% tendance, 100% inspirant, 100% iconique, 100% luxe, 100% ... Trajectoire

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Retour sur 20 ans de talents...


L’ÉCLECTIQUE

DESIGN

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HVanervé der Straeten

Joaillier ou designer, Hervé Van der Straeten est passé maître dans l’art de la surprise. Ce créateur formé aux Beaux-Arts de Paris – célèbre notamment pour avoir dessiné le flacon du parfum J’adore de Dior – expose ses créations, éditées dans ses propres ateliers, sous le titre « Dissonances ». Il nous reçoit dans sa galerie du Marais pour évoquer ses inspirations. —


l’art de la   dissonance Texte Paul-Henry Bizon | Photos Cécil Mathieu > Courtesy Galerie Van der Straeten

Que vouliez-vous exprimer sous ce terme « Dissonances » ? Il y a toujours dans mon travail cette notion de mouvement et d’irrégularité. Pour cette exposition, j’ai encore poussé le curseur d’un cran en créant des pièces où tout est en biais. D’habitude, il y a quand même un semblant de verticale ou une horizontale… Ici, on n’a plus de repères au niveau des formes. J’ai plutôt travaillé l’oblique. Et puis, pour les matières, j’ai également poussé le curseur en travaillant les contrastes : la pierre associée à un matériau filandreux, ou très fin ou très coloré… Quelles pièces vous tiennent particulièrement à cœur dans l’exposition ? C’est toujours une question difficile parce que l’exposition est conçue comme un ensemble. L’œil passe d’une chose transparente à une chose très massive. Je tiens à ce rythme un peu musical, surprenant. Mais j’aime particulièrement la console verte parce qu’elle regroupe toutes les caractéristiques de l’exposition, liée aux rapports entre matières et couleurs. J’aime également le lustre et l’utilisation de l’albâtre, à la fois pour sa réflexion et sa transparence. On a vraiment une impression de légèreté avec une lumière qui joue de façon intéressante dans le lustre. Et puis peut-être le meuble bleu. Il est étonnant, un peu mystérieux. Quel est le rôle des tableaux dans l’exposition ? C’est le travail de l’artiste anglais Jason Mar-

tin, représenté par la galerie Thaddaeus Ropac. Je pensais que c’était intéressant de créer un dialogue entre mes pièces, qui sont toujours en mouvement, et sont des géométries, pas agressives, mais pensées sous forme de blocs irréguliers et assez décidés, et ce mouvement ondulatoire, fluide et sensuel. A Bâle, on a pu découvrir votre collaboration avec Ruinart ? Avec Ruinart, je suis resté très libre. Ils voulaient collaborer avec moi et je leur ai proposé

de faire un seau pour trois bouteilles. J’avais envie de réaliser un très bel objet, à la fois festif et généreux. On l’a réalisé avec les ateliers de haute orfèvrerie de Christofle. C’est un jeu sur la lumière et le contraste entre la bouteille, qui est très ronde, très lumineuse, et les facettes très acérées du seau. Il y a également une sorte de petite coupelle avec des ailettes qui captent un peu la lumière et la renvoie pour magnifier la particularité du blanc de blanc. A Bâle, nous avions placé le seau dans une pièce carrée dont les facettes reprenaient le jeu de miroirs. —

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