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Begone the Raggedy Witches

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Three Comrades

Three Comrades

ENGLISH Begone the Raggedy Witches - ‘A Tongue-Tied Crow’ by Celine Kiernan

Irish author Celine Kiernan’s teenage fantasy novel Begone the Raggedy Witches follows the adventures of a young girl Mup as she is transported to the Witches

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I didn’t let go, thought Mup.

Nevertheless, when she awoke she was all alone and the world had changed. She leapt up, scattering the autumn leaves which had covered her. She was standing at the top of a small hill. It was covered in graceful trees, and as its base gurgled a bright and shallow stream. Across the stream were more trees – slender and airy, like the ones which surrounded her. They shed gold and copper leaves in luminous drifts, adding to the multitudes that already patchworked the ground.

There was a building visible within the woods across the stream. Mup tilted her head, regarding it closely. If she squinted one eye and closed the other, the building almost looked like her house. Though someone had added a platform to it, and a signal booth and… my goodness, was it a train station? Mup shaded her eyes to see. Yes, she thought. It is. Someone has turned my house into a train station. What use can a train station be, though, when the tracks have been rolled up like liquorice? There really was no other way to describe it. Someone had taken the train track nearest Mup’s house and, working their way out into the countryside for about half a mile, rolled them back along themselves like some spectacularly large coil of wire. There was no way any train would ever get to that station.

Mup shivered. I don’t like this, she thought. What’s become of my home? Where’s my mam? Where’s Tipper?

A person coughed behind her and a young – if hoarse – voice said:

“Doesn’t matter where your aim, No point waiting for a train… eh… here.”

Mup turned to find a raven watching her from the lowest branches of the nearest tree. He was quite a young raven, very black and glossy, and he

Borough and discovers her magical powers. After being separated from her mother, aunt and brother, she wakes up in a strange and enchanting world.

Je n’ai rien lâché, pensa Mup.

FRENCH Ouste les Vilaines Sorcières- ‘Le corbeau a la langue dans sa poche’ translated by Sophie Drummond

Pourtant, elle se réveilla seule dans un monde qu’elle ne reconnaissait pas. Elle se redressa brusquement, ce qui fit tomber toutes les feuilles mortes qui la recouvraient. Elle se trouvait au sommet d’une petite colline. Celle-ci était couverte d’arbres élégants, et à son pied gargouillait un petit ruisseau. De l’autre côté du ruisseau se trouvaient encore plus d’arbres – fins et délicats, tout comme ceux autour de Mup. Ces arbres répandaient abondamment leur feuillage aux tons bruns et dorés sur un sol déjà tapissé de couleurs.

Il y avait un bâtiment dans les bois de l’autre côté de la rivière. Mup pencha la tête et l’observa plus attentivement. En plissant un œil et en fermant l’autre, elle remarqua que ce bâtiment ressemblait presque à sa maison. Seulement, accrochés à la maison se trouvaient un quai, des feux de signalisation et… ça alors ! qu’était-ce donc, une gare ? Mup mit sa main en visière pour voir plus nettement. Oui, pensa-t-elle, c’est bien ça.Quelqu’un a transformé ma maison en gare. Mais à quoi peut bien servir une gare, si les rails ressemblent à des rouleaux de réglisse ? Il n’y avait vraiment aucune autre façon de les décrire. C’est comme si quelqu’un avait pris les rails près de la maison de Mup et, en avançant presque un kilomètre dans la campagne, les avaient enroulés sur eux-mêmes comme des fils de fer absolument gigantesques.

Il était donc impossible pour un train d’atteindre cette gare.

Mup frissonna. Je n’aime pas ça, pensa-t-elle. Qu’est-ce qui est arrivé à ma maison ? Où est maman ? Où est Tipper ?

Un toussotement retentit derrière elle et une voix jeune mais rauque dit :

« Peut-importe ta destination, Tu ne trouveras pas de train… euh… ici. »

“Though the trains here used to run, The queen has cancelled every one!”

He seemed very pleased with this, and he hopped again and preened his feathers. “That definitely rhymed,” he muttered. Then he glanced at Mup in alarm and said, “Fine! It rhymed, just fine. Fined! It rhymed just find!” He trailed off, apparently deflated.

“Have… have you seen my mam?” asked Mup. “A lady, with a baby in a… in a kind of bag. She might be with…” She trailed off, not sure how to explain Aunty’s ghost.

“I’ve seen no baby in a bag, Not even carried by a hag.”

“Lady, I said! Not hag!” The raven shook his feathers, flustered.

“Can’t think of a word to rhyme with Lady… Shady…? Fadey…? Spadey…? Jadey…?”

“Does everything you say need to rhyme?” The raven sighed.

“Each and every single time.”

“But why? Doesn’t it make it hard to talk?” The raven joggled and puffed up his feathers in frustration.

“You know quite well that it is law, Rhyme’s the way we’re meant to… meant to…”

“Caw?” suggested Mup. The raven glared at her.

"Um…” she said, glancing around to be sure no one else could have spoken. “Um… pardon?”

The raven hopped and fluttered. It sighed. Then, as if trying very hard to get every word correct, it said:

FRENCH Mup se retourna et vit un corbeau qui l’observait depuis la branche la plus basse de l’arbre le plus proche. C’était un très jeune corbeau, au plumage noir et brillant. Il la fixa d’abord d’un œil, puis de l’autre, en attendant sa réponse.

« Euh… » dit-elle, en jetant des coups d’œil aux alentours pour s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre qui aurait pu lui adresser la parole. « Euh… pardon ? »

Le corbeau sautilla et battit des ailes. Il poussa un soupir. Puis, comme s’il choisissait ses mots très attentivement, dit :

« Avant, beaucoup de trains passaient par ici, Mais à cause de la reine, tout ça c’est fini ! »

Ayant l’air très satisfait de sa prouesse, il sautilla de nouveau et lissa ses plumes. Il marmonna : « Ça c’est une bonne rime ». Puis il se souvint de Mup, la regarda furtivement, et s’empressa de dire « Rime... Euh… Cime ! C’est une bonne rime, jusqu’aux cimes… » Il essaya de finir sa phrase mais se découragea rapidement.

« As… as-tu vu ma maman ? » demanda Mup. « Une dame qui porte un bébé dans… dans une espèce de sac. Et peut-être avec… » elle s’arrêta, ne sachant comment décrire le fantôme de Tatie.

« Je n’ai rien vu hélas, Ni bébé, ni sac, ni vieillasse. »

« J’ai dit une dame ! Pas une vieille ! » Le corbeau secoua ses plumes, l’air embarrassé.

« Je ne trouve pas de bonne rime avec Dame… Blâme… ? Flame… ? Rame… ? Gamme… ? »

« Pourquoi essaies-tu de tout faire rimer ? » Le corbeau poussa un soupir.

« Parce que j’y suis obligé. »

« Mais pourquoi ? Ça doit être difficile pour parler, non ? Il recommença à sautiller, cette fois en gonflant ses plumes en signe de frustration.

ENGLISH “By the feathers on my beak,” he said, “It’s the only way that we can speak.”

“You seem to find it very hard,” observed Mup with sympathy. The raven sadly agreed:

“That is true. All my rhyming sounds like…”

“Poo?” suggested Mup. The raven fluffed and sputtered.

“Don’t be mad!” cried Mup. “I’m trying to make you not so sad!”

“Rhyming’s just a joke for you, For me it’s hard and feels like –”

“Poo?” whispered Mup again – her brain apparently quite stuck on the word. The raven cawed angrily and fluttered into the air.

“Easy to mock and bully and tease When you can speak just how you please!” He flew off into the trees, cawing angrily at the top of his voice.

“I was only trying to help!” called Mup.

She watched him go, thinking what a bad-tempered bird he’d turned out to be, and how glad she was to see the back of him. Then she realized that she was all alone in a strange wood (in a strange world) and she regretted him leaving. She pulled her coat tightly around her and regarded the leaves pattering down and the little stream at the foot of the hill and the strange little train station.

« C’est la loi ! Tu dois bien être au courant ! C’est la seule manière d’exprimer… »

« Votre chant ? » suggéra Mup. Le corbeau lui jeta un regard glacial.

« Comme je suis un corbeau, Je dois faire rimer tous mes mots. »

« Ça a l’air bien difficile » observa Mup, pleine de sympathie. Le corbeau acquiesça tristement :

« C’est bien vrai, ça Mes rimes sont vraiment… »

« Du caca ? » suggéra Mup. Le corbeau commença à s’ébouriffer et à bafouiller.

« Ce n’est pas la peine de se fâcher ! s’écria Mup. Je voulais simplement t’aider ! »

« Rimer n’est qu’un jeu pour toi, Pour moi c’est difficile et je ne fais que … »

« Du caca ? » chuchota-t-elle de nouveau, l’esprit apparemment fixé sur ce mot. Le corbeau croassa visiblement en colère, et se prépara à s’envoler.

« C’est bien facile de te moquer Lorsque tu peux parler comme il te plaît ! »

Il disparut entre les arbres, en croassant furieusement aussi fort que possible.

« J’essayais simplement de t’aider ! » cria Mup.

Elle l’observa s’en aller, en se disant que cet oiseau était quand même très désagréable, et qu’elle était contente de ne plus avoir affaire à lui. Puis, elle se souvint qu’elle était toute seule dans une forêt étrange (dans un monde étrange). Elle regretta tout à coup qu’il soit parti. Elle serra son manteau contre elle et posa son regard sur les feuilles mortes, le petit ruisseau au pied de la colline, et l’étrange petite gare droit devant.

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