Trois Couleurs #51 – Avril 2007

CINÉMA I CULTURE I TECHNOLOGIE

NUMÉRO 51 I AVRIL 07

INTERNET ET DROIT D’AUTEUR ROYAL, BAYROU ET SARKOZY S’ENGAGENT

MUSIQUE LE PRINTEMPS SCANDINAVE

PLEIN ECRAN A CASA NOSTRA UNE JEUNESSE CHINOISE SPIDERMAN 3

+ LE GUIDE UNE SÉLECTION DU MEILLEUR DU CINÉMA

Laura Chiatti DEMOISELLE D’HONNEUR DU CINÉMA ITALIEN

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CINÉMA 06_ 08_ 10_

TRAIT LIBRE REGARDS CROISÉS SCÈNE CULTE

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PORTRAIT Laura Chiatti

14_ 16_ 18_ 21_

PLEIN ECRAN A Casa Nostra de Francesca Comencini Une jeunesse chinoise de Lou Ye Spiderman 3 de Sam Raimi LE GUIDE des sorties en salles

CULTURE 38_ 40_ 42_ 44_ 46_

DVD : Les politiques au cinéma LIVRES : La B.D. entre en campagne MUSIQUE : Focus sur la scène scandinave ART : Les nouvelles galeries du Marais PAR : David Sauveur

TECHNOLOGIE 48_ 50_ 52_ 54_

TRIBUNE LIBRE : Royal, Bayrou, Sarkozy JEUX VIDÉOS : Le rétro-gaming WEBOMÈTRE : www.jumpcut.com CHRONIQUE : La Nissan Pivo

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SOMMAIRE # 51 EDITO INTERNET : LA LIBERTÉ POUR PRESQUE TOUS Avec des slogans comme « L’encyclopédie libre » (Wikipédia) ou « La révolution sociale communautaire » (Last.fm), Internet sonne comme une promesse de liberté. Mais l’est-il vraiment pour tout le monde?

En un clic, un cinéaste peut poster son dernier clip sur la Toile. Selon l’adage de You Tube (« Diffusez vous-même »), l’internaute fournit des contenus avec la même facilité qu’il consulte des textes, des vidéos ou du son. Mais sur les sites d’échanges se mêlent sans distinction des contenus légaux, mis en ligne librement, et des contenus diffusés sans l’accord des ayants droits et donc piratés.

Cette confusion des genres est une atteinte à la propriété intellectuelle et menace la liberté des créateurs. Un auteur a le droit de décider quand et comment sera présenté son travail. Il a le choix de le diffuser aussi bien gratuitement qu'en accès payant, selon les règles de la chronologie des médias.

L’usage massif des logiciels de peer-to-peer a réduit ce droit élémentaire à peau de chagrin. Comment éviter qu’au nom de la liberté, on attaque celle des ayants droits? Ne cherchez pas la réponse sur Second Life. C’est dans TROISCOULEURS que les candidats à l’élection présidentielle vous répondent. _Elisha KARMITZ EDITEUR MK2 MULTIMÉDIA / 55 RUE TRAVERSIÈRE_75012 PARIS / 01 44 67 30 00 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION > Elisha KARMITZ I RÉDACTEUR EN CHEF > Elisha KARMITZ elisha.karmitz@mk2.com I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION > Auréliano TONET aureliano.tonet@mk2.com / troiscouleurs@mk2.com I CONSULTANTE > Florence VALENCOURT florence.valencourt@mk2.com I LE GUIDE > Bertrand ROGER bertrand.roger@mk2.com I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION « LE GUIDE » > Caroline LESEUR caroline.leseur@mk2.com I EVENEMENT > Maud BAYOT maud.bayot@mk2.com I LIVRE > Pascale DULON pascale.dulon@mk2.com I CINÉMA/DVD > Sandrine MARQUÈS sandrine.marques@mk2.com I MUSIQUE > Auréliano TONET I INTERNET/JEUX VIDÉOS > Anna MAZAS anna.mazas@mk2.com I HIGH-TECH > Etienne ROUILLON etienne.rouillon@mk2.com I Ont participé à ce numéro : Tristan CLAIR, Thomas CROISY, Antonin DELIMAL, Bastien HADER, Roland JHEAN, Oscar PARENGO, Frédéric RIVIÈRE, Antoine THIRION I REMERCIEMENTS : Thomas DAPONT, Simon DARA, Monica DONATI, Raphael DUROY, Fabrice GUENIER DIRECTRICE ARTISTIQUE & MAQUETTE > Marion DOREL marion.dorel@mk2.com I IMPRESSION / PHOTOGRAVURE > ACTIS I PHOTOGRAPHIES > Agence VU’, DR I PHOTOGRAPHIE COUVERTURE > Rip HOPKINS DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ > Marc LUSTIGMAN / 01 44 67 68 00 marc.lustigman@mk2.com I RESPONSABLE CLIENTÈLE CINÉMA > Vincent OLIVE / 01 44 67 30 13 vincent.olive@mk2.com I DIRECTEUR DE LA DISTRIBUTION DE TROISCOULEURS > Solal MICENMACHER / 01 44 67 32 60 solal.micenmacher@mk2.com © 2007 trois couleurs // issn 1633-2083 / dépôt légal quatrième trimestre 2006. Toute reproduction, même partielle, de texte, photos et illustrations publiés par MK2 est interdite sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur. // TIRAGE : 200 000 EXEMPLAIRES // Magazine gratuit // Ne pas jeter sur la voie publique

TRAIT LIBRE

LES OBJETS FONT LEUR CINÉMA AU PIEU, LES P’TITS VIEUX !

Piquer du nez au cinéma arrive fréquemment.

Mais dans les films, le lit est rarement un endroit où l’on dort du sommeil du juste.

Fermez les yeux et comptez jusqu’à trois...

Beau comme une literie neuve, le poète John Giorno s’abandonne six heures durant à un sommeil contagieux dans Sleep, un film expérimental d’Andy Warhol où la caméra se fait désirante. Mais les scènes de lit restent la plupart du temps très chastes. Pour des raisons évidentes de censure (le code Hays était en vigueur jusqu’au milieu des années 60 aux Etats-Unis), elles empruntent un mode métaphorique.

A défaut d’être consommé, le sexe s’exprime à travers un bras tendu entre deux couches dans New York Miami de Capra, s’énonce dans Le Mépris de Godard, passe par l’ellipse dans Viridiana de Buñuel.

On trouve au lit des couples usés, tant chez Eustache (La Maman et la putain) que Truffaut (Domicile conjugal) ou Woody Allen (Manhattan). Et si, dans Buffalo 66 de Vincent Gallo, les corps se rapprochent, c’est en toute pudeur.

Sous des aspects hédonistes, les films de Ferreri jettent Eros et Thanatos dans les bras de Morphée (La Grande bouffe), comme dans Basic Instinct où une adepte de sexe vénéneux trucide ses amants à coups de pic à glace. S’exercent au lit des rapports de pouvoir (Romance de Breillat) ou de domination sociale (Théorème de Pasolini). Un ordre établi que renverse également l’absurde d’une chute de lit (Certains l’aiment chaud de Wilder). Bref, qu’il soit funéraire, nuptial ou _Sandrine MARQUÈS conjugal, le lit au cinéma est un lieu fantasmatique qui ne manque pas de ressort.

ILLUSTRATION (page de gauche) Pour TROISCOULEURS, l’artiste Simon Dara revisite les affiches de grands classiques de l’histoire du cinéma.

La Strada - Federico FELLINI.

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REGARDS CROISÉS Harold Lloyd // Johnny Depp

Harold Lloyd vs Johnny Depp Du binoclard Harold Lloyd au transformiste Johnny Depp, un art burlesque se perpétue.

Régulièrement au centre d’aventures rocambolesques, ces acteurs excentriques suscitent l’empathie. Une des clés de leur génie comique.

I

l faut voir Johnny Depp en pirate dégingandé (Pirate des Caraïbes 2, Le Secret du coffre maudit), perché sur une roue emballée, tête à l’envers, œil révulsé, se battre en équilibre précaire. Suspendu aux aiguilles d’une horloge de ville, Harold Lloyd apparaît également en bien mauvaise posture dans Safety Last (Monte là-dessus).

De la roue géante au cadran de la pendule, la même idée de circularité et d’instabilité s’exprime. Le burlesque est affaire de timing et de mouvement perpétuel. Ce plan d’horloge, parmi les plus célèbres de l’histoire du cinéma, consacre Lloyd en acrobate funambule. Pour autant, il ne reflète qu’une facette de son œuvre méconnue, une centaine de films en partie perdus.

Lloyd incarne avant tout l’Américain ordinaire, tenace et combatif, à qui il arrive nombre de péripéties. D’ailleurs, avant que Depp n’endosse son rôle de drag queen des mers, Lloyd avait déjà côtoyé des femmes pirates dans Captain Kidd’s Kids (Harold chez les pirates), un film désopilant où il reconquiert sa fiancée.

Lloyd romantique ? Assurément, tout comme son cadet à la mèche rebelle, qui n’a eu de cesse de rompre avec son image de jeune premier pour imposer ses compositions exaltées chez Tim Burton. Clin d’œil au muet, son jeu expressionniste, notable dans Ed Wood et Sleepy Hollow, s’exacerbe dans Charlie et la chocolaterie. À l’immuable costume de ville de Lloyd s’oppose le corps malléable à souhait de Depp. Mais dans les deux cas, les acteurs insufflent à leurs rôles comiques une tension dynamique. Lloyd aimait la vitesse, au cœur de scènes ébouriffantes dans Speedy. Il a été rattrapé par l’avènement du parlant. Une ironie pour celui qui avait remonté le temps dans son film le plus populaire ! _Sandrine MARQUÈS // Photo_Fabrice GUENIER

08 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LION D’OR 63

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FESTIVAL DE VENISE

Le plus grand cinéaste asiatique de sa génération.

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AU CINEMA LE 2 MAI

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LIBERATION

SCÈNE CULTE Le Parrain III

Impardonnable

LE PITCH : Arrivé au terme de son existence, le «Parrain», Michael Corleone, se rapproche de l'Eglise et des siens.

En affaires avec le Vatican, il côtoie le futur Pape qui l’absout de ses péchés. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

“

CARDINAL LAMBERTO : Vous êtes, je crois, un homme pragmatique. Qu’avez-vous à perdre ? Allez-y.

MICHAEL CORLEONE : J’ai... trahi ma femme.

CARDINAL LAMBERTO : Continuez, mon fils. (cloches)

CARDINAL LAMBERTO : L’esprit souffre et le corps est à la peine

MICHAEL CORLEONE : Je me suis parjuré. J’ai tué des hommes. (cloches) Et j’ai fait tuer des hommes.

MICHAEL CORLEONE : C’est vrai.

CARDINAL LAMBERTO : Continuez, mon fils.

CARDINAL LAMBERTO : Voudriez-vous vous confesser ?

MICHAEL CORLEONE : C’est inutile.

MICHAEL CORLEONE : Eminence, il y a si longtemps.

Je ne saurais pas par où… Il y a trente ans…

J’abuserais de votre temps.

CARDINAL LAMBERTO : Continuez, mon fils.

CARDINAL LAMBERTO : J’ai toujours du temps pour sauver les âmes.

MICHAEL CORLEONE : Je suis au-delà de toute rédemption.

CARDINAL LAMBERTO : Non, non. (…) Je reçois les confessions de mes propres prêtres ici. Parfois, le désir de se confesser nous submerge et il nous faut en saisir l’instant.

MICHAEL CORLEONE : À quoi bon me confesser si j’ignore le repentir ?

MICHAEL CORLEONE : J’ai tué... J’ai ordonné la mort de mon frère. Il m’avait nui. J’ai tué le fils de ma mère. (il pleure) J’ai tué le fils de mon père.

CARDINAL LAMBERTO : Vos péchés sont terribles.

Il est juste que vous souffriez. Vous pourriez en obtenir rémission, mais je sais que vous n’y croyez pas.

Vous ne changerez pas. Ego te absolvo, in nomine patris et filii et spiritus sancti. (cloches)

” Extrait du Parrain III de Francis Ford Coppola, 1990 (Paramount)

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ON VOUS AIME... Laura Chiatti

L’aura Chiatti Claudia Cardinale a peut-être enfin trouvé une héritière à sa mesure : Laura Chiatti, jeune comédienne plus retorse qu’il n’y paraît, à l’affiche ce mois-ci de deux beaux films italiens, A Casa Nostra et L’Ami de la famille. Charmante rencontre.

12 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

N

e pas se fier à la fiche signalétique prêter aux rôles que son parcours pouvait laisser attendre.

(25 ans, blonde, 1m75) et au CV Chez Sorrentino, c’est une jeune fille au seuil du mariage. un peu lisse, celui d’une star Pour se venger de la pression exercée sur ses parents par précoce passée par des concours un vieil usurier, elle fait croire à celui-ci qu’elle l’aime de chant et de beauté, quelques pour lui dérober une fortune : « c’est un personnage sitcoms et une publicité très perfide, presqu’un diable. Je ne pourrais jamais être populaire. Ne pas dessiner trop aussi méchante. » Elle se sent plus proche du personnage vite le parcours enchanté d’une Britney italienne, sacrée qu’elle interprète dans le film de Comencini, « une top« Miss Teenager » il y a quelques années et tentée à model extrêmement fragile, victime des autres et de son l’avenir par la musique. Tout chez elle signale distance propre rapport à l’amour. Elle doit se contenter des miettes et recul, prudence égale face au destin des étoiles qu’un homme lui laisse. » brisées et des célébrités vieillissantes. Tout l’éloigne des divas L’Oréal : la parole facile et la voix cassée, les UN TRAVAIL COMME UN AUTRE propos intelligents et mesurés, la morale et les désirs Lorsqu’on lui demande si elle ne voit pas ces rôles difficiles, fermes, l’origine modeste et les ambitions raisonnables, comportant tous deux une séquence de viol, comme un la délicatesse du regard et le manque total d’affectation. passage obligé pour contredire son image d’ex-mannequin, Pas étonnant qu’on la découvre aujourd’hui dans deux elle explique n’avoir pas eu de problème tant que la beaux films exigeants, L’Ami de la famille de nécessité de pareilles scènes lui avait été Paolo Sorrentino et A Casa Nostra de Francesca 1982 > Naissance démontrée. Mais elle ne s’y attarde pas Comencini, dont la caractéristique commune près de Pérouse davantage, préférant considérer que c’est est de dépeindre l’Italie sous la coupe d’une 1996 > Élue le réalisateur qui prend tous les risques.

Mafia. « Miss Teenager Europa » « Le film de Francesca a été très critiqué en Italie, rappelle-t-elle. Il s’est trouvé que par un 2004 > Première concours de circonstances, lors de sa sortie « JE NE POURRAIS JAMAIS apparition dans une en salles, un scandale d’écoutes téléphoniques ÊTRE AUSSI MÉCHANTE» série TV a été révélé par la presse. Bien qu’il ait été Il faut voir de quelle manière Laura Chiatti écrit deux ans auparavant, cela a nui au film, jauge son interlocuteur. Elle se montre d’abord 2005 > Joue dans car tout a été mélangé. La critique a relié les charmeuse, et tout en déroulant sa biographie L’Ami de la famille deux alors que Comencini n’avait vraiment officielle, vous lance des regards ensorceleurs. 2006 > À l’affiche de pas voulu de cet amalgame. En Italie, ces Mais si vous ne vous y laissez pas prendre, A Casa Nostra scandales masquent toujours l’essentiel. » elle accepte alors de parler avec lucidité des Elle aussi craint les amalgames, refuse toute étiquette, films, des personnages, des cinéastes qui la font tourner, toute influence. Cette angoisse n’est pas étrangère à sa elle qui est pourtant tombée dans cet univers un peu manière de jouer. Elle n’a pas fait d’école. «J’ai seulement par hasard. « Je n’ai pas couru les castings, ce sont les suivi un cours de théâtre pendant trois mois, où l’on m’a réalisateurs qui m’ont choisi. J’ai quand même passé trois appris à poser ma voix, à maîtriser ma respiration et ma essais pour Paolo Sorrentino, mais comme il cherchait diction. » Elle trouve dangereuses les méthodes habituelles, déjà son actrice depuis huit mois, il m’a peut-être tout comme celles de l’Actor’s Studio de Lee Strasberg. «Jouer simplement prise parce qu’il n’en pouvait plus ! » Elle est un travail comme un autre. Il ne faut pas trop s’impliquer avoue toujours garder à l’esprit une retraite avant l’heure, dans ses personnages, surtout quand ils sont négatifs. » pour fonder une famille et élever des enfants. On ne la prend pas au mot ; elle reconnaît surtout que, née d’un Viennent alors des références qu’on n’attendait pas dans père mécanicien et d’une mère vendeuse dans un la bouche d’une jeune comédienne. « Regardez Marcello magasin de vêtements, elle ne se sent pas toujours à Mastroianni ou Michel Piccoli : quand ils rentrent sur un l’aise dans le milieu du showbiz. plateau, ils font leur boulot puis repartent comme si de rien Laura Chiatti n’est pas de celles qui feignent une n’était. Ils peuvent interpréter n’importe qui, et mieux que prédestination au cinéma. Elle évoque la difficulté du tout autre acteur, parce qu’ils ne se confondent pas métier, apparente les castings à des examens scolaires. complètement avec leurs rôles. » « Cela peut être très dur, surtout avec Sorrentino qui Bien sûr, ce n’est pas qu’elle veuille être comparée à n’essaie pas du tout de te mettre à l’aise, et qui peut même eux, juste sa manière de dire qu’elle préfère travailler un se montrer très antipathique au premier abord. Mais j’ai rôle que se laisser habiter par lui. Piccoli contre Pacino. compris que ce n’était qu’une façade, qui laisse peu à peu Elle voudrait faire des films comiques, « ce qu’il y a de apparaître une profonde humanité. » Et avant qu’on le lui plus difficile » parce qu’il faut y faire preuve d’autorité suggère, elle ajoute que cette antipathie est peut-être sans en avoir l’air. Il est rare qu’un si beau visage renferme aussi le sujet des films de Sorrentino. Elle accepte ainsi une telle détermination. volontiers, pour des cinéastes qui en valent la peine, de se _Antoine THIRION

Photo : © Rip Hopkins

13 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

PLEIN ÉCRAN A Casa Nostra_Francesca COMENCINI

EN 3 DATES

FRANCESCA COMENCINI 1984_ « La présence de mon premier film, Piano forte, au festival de Venise ».

1996_« Mon premier documentaire, sur Elsa Morante, pour la série Un siècle d’écrivains ».

2001_Le G8 de Gênes, « où j’ai vu un manifestant se faire abattre : Carlo Giuliani ».

Péril en la demeu À Milan, une inspectrice de la brigade financière traque un homme politique véreux. Autour de ces deux personnages gravitent un mannequin, un vieux couple, de jeunes mariés, un ancien criminel et une prostituée, victimes du pouvoir de l’argent.

F

aire un film choral aujourd’hui, cela revient à aller frapper à la porte des académies. Le genre tisse des liens entre de multiples personnages, feint de donner une image lisible du monde. De Collision, sur le racisme, ou de Babel, sur la mondialisation, on pouvait ressortir ému mais jamais éclairé.

Impossible de faire le même reproche à Francesca Comencini. Elle a pour elle un documentaire magnifique sur Carlo Giuliani, jeune manifestant abattu par la police, en pleine rue, lors du sommet du G8 à Gênes en 2001.

Difficile de suspecter une malhonnêteté dans le portrait bleu gris qu’elle offre aujourd’hui de l’Italie et de Milan. Les personnages d’A Casa Nostra sont nombreux, mais leurs destins ne se rejoignent jamais pour chanter à l’unisson.

Comencini a l’intelligence de ne pas vouloir livrer de diagnostic sur la société italienne, mais plus modestement de montrer comment celle-ci ne cesse d’éclater.

Le personnage le plus important est bien sûr celui qu’interprète Valeria Golino, une inspectrice de la brigade financière. Ce choix n’est pas neutre, puisque l’argent, tel un virus qui circule et se propage, relie les personnages autant qu’il les sépare définitivement. Par exemple, le mannequin joué par Laura Chiatti n’existe que comme une créature forgée par l’argent. Elle devient tout à coup inutile au récit lorsque son amant, un banquier véreux, l’abandonne. En traquant inlassablement celui-ci, l’inspectrice met en péril sa vie privée. Mais s’attaquer aux puissants d’Italie, ce n’est peut-être pour elle qu’une autre manière de poser les bases d’un refondation. Choral, A Casa Nostra l’est comme un chant de résistance : ils sont nombreux à l’entonner, et sa puissance vient de ce qu’il ne vise qu’un seul. _Bastien HADER Un film de Francesca COMENCINI Avec Valeria Golino, Laura Chiatti, Luca Zingaretti, Giuseppe Battiston…

Distribution : MK2 // Italie, 2006, 1h39

14 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

SORTIE LE 18 AVRIL

EN 3 FILMS DE CHEVET

re

FRANCESCA COMENCINI La Promesse de Luc et Jean-Pierre Dardenne, « un film nécessaire, d’une intensité extraordinaire ».

Welfare de Frederick Wiseman. « Tout Wiseman est superbe».

Short Cuts de Robert Altman, «pour Raymond Carver, et parce que je vois derrière la dureté du film une vraie passion».

3 RAISONS D’ALLER VOIR CE FILM 01 Pour découvrir les deux facettes de la belle Laura Chiatti, actrice et chanteuse.

02 Pour chanter sans honte la beauté d’un film choral.

03 Pour l’acuité du regard porté sur Milan, ville de pouvoir et de faux-semblants.

3 QUESTIONS À FRANCESCA COMENCINI Pourquoi ce titre?

Au départ, il y a l’idée de se sentir étranger dans son propre pays et le désir de se le réapproprier. Le titre vient d’une réplique que Valeria Golino dit, vers la fin du film, à l’homme qu’elle traque : l’Italie est notre maison, elle m’appartient autant qu’à vous.

Pourquoi avoir choisi comme personnage principal une inspectrice des finances ?

Mon film parle de délits financiers, extrêmement fréquents en Italie, impliquant des magistrats et des juges. Je voulais montrer la vie et le travail de ceux qui découvrent ces affaires et mettent en place des écoutes. J’ai fait beaucoup de recherches. Au départ, l’histoire devait se situer dans les années 90, dans un contexte plus réaliste, mais l’aspect documentaire a peu à peu cédé le pas à la fiction. J’aime soumettre mes documentaires aux lois de la fiction, et mes fictions aux lois du documentaire. Il est important de conserver la possibilité de changer à tout moment. C’est pourquoi j’ai tourné une bonne partie d’A Casa Nostra avec une caméra portée, afin de conserver autant de liberté que possible.

Pourquoi le film a-t-il fait scandale ?

Le maire de Milan a fait une déclaration au journal de 20 heures pour l’attaquer et redorer l’image de la ville.

Elle n’avait pas vu le film, et refuse toujours de le voir.

Le non-dit règne en Italie, comme s’il y avait consensus pour taire la collusion, pourtant connue, du monde des affaires et des médias. Les vives réactions qui ont accompagné A Casa Nostra continuent de m’étonner, parce que nous vivons quotidiennement des scandales bien plus importants que le délit d’initiés que je raconte.

Mais peut-être a-t-on tout simplement perdu l’habitude de dire la vérité. _propos recueillis par B.H.

15 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

PLEIN ÉCRAN Une jeunesse chinoise_Lou YE

EN 3 DATES

LOU YE 1965_Naissance à Shanghai.

1994_Prix Fassbinder lors des European Films Awards pour son film Weekend Lover.

1995_Il participe au projet collectif «Super City» (dix longs métrages sur des villes chinoises).

Les corps brisés Une jeunesse chinoise est le premier film à raconter le mouvement étudiant en faveur de la démocratie, place Tien An Men en 1989. Avec cette œuvre mélancolique, le réalisateur embrasse magistralement l'intime et le politique.

H

ymne libertaire, Une jeunesse chinoise (Summer Palace) évacue l'académisme, au profit d'une vision lyrique, sensuelle et résolument moderne des élans révolutionnaires du 20ème siècle.

Peu avant la répression sanglante de 1989, Yu Hong quitte son petit ami et une Chine rurale pour rejoindre l'université de Pékin, où elle vit un amour passionné et conflictuel. Le couple se sépare. L'étudiante accumule alors les expériences amoureuses et les désillusions, comme autant d’échos cinglants à l’histoire d’un pays troublé.

Avec mesure et intelligence, Lou Ye recourt aux images d'archives, lesquelles se mettent au service d'une narration fluide et d’une mise en scène galvanisée par de vibrants interprètes.

Caméra à l'épaule, Lou Ye filme une jeunesse mouvante, en quête d'émancipation. Témoin ces scènes érotiques brûlantes, s’inscrivant dans la durée, et qui vaudront au réalisateur, en plus de son sujet politique tabou, les foudres de la censure. Le film est interdit de diffusion en Chine pour les cinq prochaines années.

La chronique, qui court sur plus d'une décennie, s’achève sur un constat amer par où les espoirs de liberté s’éteignent. Au terme d'un parcours douloureux, l’héroïne retourne, comme les autres personnages, à une vie normée. Il en va des amours contrariées comme des turbulences de l’Histoire : toutes de trajectoires brisées et de renoncements. _Sandrine MARQUÈS

Un film de Lou YE Avec Hao Lei, Guo Xiadong, Hu Ling, Zhang Xianmin…

Distribution : Océan Films // France-Chine, 2006, 2h20

16 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

SORTIE LE 18 AVRIL

EN 3 FILMS

LOU YE 1995_Weekend Lover « Son premier long métrage. Il dresse portrait d'une jeunesse sans repères à Shangai ».

2000_Suzhou River « Interdit en Chine, son deuxième film lui permet d’être découvert par le public occidental ».

2003_Purple Butterfly « Premier film présenté en compétition au festival de Cannes 2003 ».

3 RAISONS D’ALLER VOIR CE FILM 01 Une œuvre ambitieuse qui mêle les tourments du cœur aux tumultes de l'Histoire.

02 Un sujet inédit, le soulèvement étudiant de 1989, totalement interdit de représentation en Chine.

03 Une vision réaliste et moderne de la Chine contemporaine.

LOU YE CENSURÉ !

Projeté sans l’accord des autorités, Une jeunesse chinoise a valu au réalisateur Lou Ye d’être banni de Chine pour cinq ans. Sa productrice n’a, quant à elle, plus le droit d’exercer pour la même durée. Ce n’est pas une première.

Les démêlés des réalisateurs chinois avec la censure témoignent de la spécificité d’une cinématographie prolifique.

Zhang Yuan, qui avait présenté son Palais du levant, palais du couchant au festival de Cannes en 1997, n’a pu sortir de Chine pendant un an : son film traitait de l’homosexualité. Avec All Tomorrow’s Parties (2003), au propos anti-communiste, Yu Lik Wai a essuyé les fureurs du gouvernement chinois. La sanction ? Une interdiction de travail.

Ces réalisateurs appartiennent à la sixième génération de cinéastes chinois, qui a émergé après les événements de Tien An Men. Régulièrement dans la ligne de mire du bureau officiel, légiférant sur la diffusion des films, elle regroupe d’autres réalisateurs talentueux comme Wang Xiaoshuai (Beijing Bicycle) ou Jia Zhang-ke (Platform, The World).

Ces auteurs singuliers s’inscrivent en rupture avec l’académisme de leurs aînés Zhang Yimou (Le Secret des poignards volants) ou Chen Kaige (Adieu ma concubine). Prônant une vraie indépendance artistique, ils tournent clandestinement, souvent caméra à l’épaule.

Leurs films abordent des problématiques sociales comme le chômage, la perte de repères, l’individualisme, la délinquance. Une approche réaliste aux antipodes des beautés mythifiées, qui peuplent la majorité des productions. Pourtant, lorsqu’il est diffusé, ce cinéma d’auteur est boudé par le public chinois, qui lui préfère les films à grand spectacle. Un des effets pervers de la censure ? _S. M.

17 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

PLEIN ÉCRAN Spiderman 3_Sam RAIMI

SORTIE LE 02 MAI

SPIDERMAN Le Bouffon Vert_Méchant historique du comics. Mort dans Spiderman 1, il n’a pourtant pas dit son dernier mot...

EN 3 Venom_Il fait son apparition dans Spiderman 3. Torturé et très dangereux.

MÉCHANTS Carnage_Descendant de Venom. Très attendu dans l’éventualité d’un Spiderman 4 !

Bête noire Avant une arrivée fracassante sur les écrans mondiaux le 2 mai prochain, l’hommearaignée continue à tisser dans l’ombre... et sur la Toile. Entre blockbuster efficace, métaphore politique et touche auteuriste, retour sur les raisons d’un succès.

3 RAISONS D’ALLER VOIR CE FILM Parce qu’ « Evil Dead » Raimi a réussi 01 à imposer sa patte d’auteur à ce qui aurait pu n’être qu’un blockbuster de plus.

02

P

as moins de trois ans d’attente pour Spiderman 3. Sur les forums des fans, la fébrilité grandit à mesure qu’informations et images sont distillées.

Il faut dire qu’après deux premiers épisodes bluffants en 2002 et 2004, tous les espoirs sont permis pour ce dernier opus. Effets spéciaux à gogo et multiples rebondissements en perspective, notre super-héros devra se battre contre pas moins de quatre méchants !

Mais encore et surtout contre lui-même… Car c’est bien là tout l’intérêt du personnage créé par Stan Lee et Steve Ditko pour les éditions Marvel, et repris par Sam Raimi au cinéma : Peter Parker / Spiderman (Tobey Maguire) est toujours en proie au doute existentiel. Dans le premier épisode, après le traumatisme de la piqûre, qui fait de lui un super-héros, Peter hésite, multiplie les erreurs, avant d’accepter qu’« à grand pouvoir, grandes responsabilités », comme aurait dit son oncle. Dans le second, écho d’une Amérique ébranlée par le 11 septembre, il perd temporairement ses pouvoirs, et peine à concilier devoir et vie personnelle (avec MaryJane / Kirsten Dunst). Dans Spiderman 3, Raimi file la métaphore politique, questionnant, comme il le fait depuis Evil Dead, l’identité, la violence et la puissance américaines. Peter devra ainsi lutter contre sa volonté de vengeance, incarnée par Sandman. Un côté sombre également symbolisé par le costume noir, qui le rend encore plus fort mais plus violent. Parallèlement, il doit aussi accepter le passage à l’âge adulte et les problèmes qui vont de pair : tentations, jalousie, amitié dangereuse...

Surtout, Spiderman 3 voit l’apparition de Venom, sorte d’alter-méchant très puissant du super-héros. Autant dire que cette fois-ci encore, l’homme-araignée aura du fil à retordre ! _Florence VALENCOURT Un film de Sam RAIMI Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco…

Distribution : Gaumont Columbia International // Etats-Unis, 2007

18 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

Parce que cet épisode est celui de la maturité pour Peter et des grands défis pour Spidey.

03 Parce que la métaphore politique est une nouvelle fois maniée avec subtilité.

_F.V

Malia young bones

nouvel album à découvrir le 16 avril en concert le 12 septembre à la Cigale W W W. M A L I A - O N L I N E . C O M

W W W. M Y S PA C E . C O M / M A L I A O F F I C I A L

Photo : Thierry Le Gouès Artwork : Dimitri Simon

un univers fascinant, envoûtant...

LE GUIDE

DES SALLES

DU MERCREDI 11 AVRIL AU MARDI 15 MAI

SOMMAIRE

Dennis HAYSBERT dans GOODBYE BAFANA, un film de Bille August

SORTIES DU 11 AVRIL 22_Belle toujours de Manuel de Oliveira // Anna M de Michel Spinosa // 23_Goodbye Bafana de Bille August // Sunshine de Danny Boyle // Le Candidat de Niels Arestrup // La Femme des sables de Hiroshi Teshigahara

SORTIES DU 18 AVRIL 24_Les Vacances de Mr Bean de Steve Bendelack // Jean de la Fontaine, le défi de Daniel Vigne // Jésus Camp de Heidi Ewing et Rachel Grady // Nos amis les Terriens de Bernard Werber

SORTIES DU 25 AVRIL 26_Très bien merci d’Emmanuelle Cuau // We Feed the World - Le Marché de la faim d’Erwin Wagenhofer // 27_Les Oubliés de Juarez de Gregory Nava // J’veux pas que tu t’en ailles de Bernard Jeanjean

SORTIES DU 02 MAI 30_Still Life de Jia Zhang-Ke // 31_Loin d’elle de Sarah Polley // Clerks 2 de Kevin Smith // L’Ami de la famille de Jacques Pinoteau

SORTIES DU 09 MAI 32_Lucky You de Curtis Hanson // La Liste de Carla de Marcel Schüpbach // Irina Palm de Sam Garbarski

LES ÉVÈNEMENTS MK2_34>36 21 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LE GUIDE _SORTIES DU 11 AVRIL

BELLE TOUJOURS Un film de Manoel de OLIVEIRA Avec Michel Piccoli, Bulle Ogier, Ricardo Trepa…

Distribution : Les Films du Paradoxe // France-Portugal, 2006, 1h10

Trente-huit ans après Belle de jour, le réalisateur portugais Manoel de Oliveira met en scène les retrouvailles accidentelles des protagonistes du film de Luis Buñuel. Lors d’un concert classique, Séverine croise Husson, qu’elle n’avait pas revu depuis des années. Désormais veuve, elle tente tout d’abord de l’éviter mais Husson insiste pour la revoir.

Au cours d’un dîner dans la suite luxueuse d’un hôtel parisien, les deux anciens complices ravivent la mémoire de souvenirs passés. Mais l’ambiance est tendue : certains secrets sont en passe d’être révélés…

Hommage à l’univers provocateur de Buñuel, Belle toujours étonne par sa mise en scène froide et aiguisée. Réflexion sur le pouvoir du non-dit, le film offre à Michel Piccoli le rôle qu’il a autrefois tenu aux côtés de Catherine Deneuve.

Dans une partition toute en retenue, Bulle Ogier brille, quelques mois après sa prestation dans le film de Jacques Rivette Ne touchez pas à la hache où elle donnait la réplique à Guillaume Depardieu. Réalisateur de plus quarante films depuis Labour on the River Douro en 1931, le cinéaste Manoel de Oliveira a reçu en 2004 un Lion d’Or à la Mostra de Venise pour l’ensemble de son œuvre. _Tristan CLAIR

ANNA M Un film de Michel SPINOSA Avec Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny Distribution : Diaphana Distribution // France, 2006, 1h46

En Sélection Officielle au Festival de Berlin, Anna M. décrit les troubles de comportement de son héroïne, atteinte d’érotomanie. Anna (Isabelle Carré) est une jeune femme réservée. À la suite d’un accident, elle est amenée à consulter le docteur Zanevsky (Gilbert Melki). Malgré la banalité de leur rencontre, elle se persuade que ce dernier est amoureux d’elle. Dès lors, plus rien ne pourra entamer cette conviction. Mais bientôt, à la déception et au dépit, se substituera la haine…

Portrait intime d’une jeune femme névrotique, Anna M. plonge son héroïne dans un Paris sombre, à la limite du fantastique.

Après Emmène-moi en 1995 et La Parenthèse enchantée en 2000, le cinéaste Michel Spinosa quitte le genre de la comédie de mœurs pour réaliser un film angoissant sur une maladie mentale particulièrement inquiétante : l’illusion délirante d’être aimé. César de la Meilleure Actrice en 2003 pour sa prestation dans Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman, Isabelle Carré trouve dans Anna M. l’occasion de démontrer l’étendue de son registre. Sur un thème proche de celui du film de Laetitia Colombani À la folie, pas du tout, Michel Spinosa construit un inquiétant thriller psychologique. _Tristan CLAIR

22 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

GOODBYE BAFANA

SUNSHINE

Un film de Bille AUGUST Avec Joseph Fiennes, Dennis Haysbert, Diane Kruger…

Distribution : Paramount Pictures France // États-Unis, 2006, 1h58

Un film de Danny BOYLE Avec Chris Evans, Cliff Curtis, Michelle Yeoh, Cillian Murphy…

Distribution : Twentieth Century Fox // Royaume-Uni, 2006, 1h48

Inspiré des mémoires du geôlier de Nelson Mandela, Goodbye Baphana retrace le parcours d’une figure marquante de l’Histoire moderne, et son combat pour la liberté. À la fin des années 60, en Afrique du Sud, vingt-cinq millions de Noirs vivent sous la domination d’une minorité de Blancs. Soumis au régime de l’Apartheid, les leaders noirs sont emprisonnés à vie sur Robben Island. James Gregory (Joseph Fiennes), un Afrikaner, est chargé de la surveillance de Nelson Mandela. À son contact, il devient progressivement partisan d’une Afrique du Sud libre et démocratique…

Fresque poignante, Goodbye Baphana a été sélectionné au dernier Festival de Berlin.

En 2057, le soleil se meurt et menace d’entraîner dans son déclin l’extinction de l’espèce humaine. Pour éviter cette issue fatale, le vaisseau spatial Icarius II et son équipage de sept hommes et femmes est envoyé en mission. Son but : faire exploser un engin nucléaire à la surface de l’astre vital afin de relancer l’activité solaire. Mais à l’approche de leur objectif, les astronautes perçoivent un signal de détresse en provenance d’un vaisseau spatial terrien disparu sept ans auparavant…

Après Trainspotting, Une vie moins ordinaire, La Plage et Millions, le cinéaste anglais Danny Boyle réalise un film d’anticipation haletant et angoissant.

_Tristan CLAIR

_Oscar PARENGO

LE CANDIDAT

LA FEMME DES SABLES

Un film de Niels ARESTRUP Avec Yvan Attal, Niels Arestrup, Clotilde de Bayser, Maurice Benichou…

Distribution : Pyramide Distribution // France, 2006, 1h35

Un film de Hiroshi TESHIGAHARA Avec Kyoko Kishida, Eiji Okada, Hiroko Ito… Distribution : Carlotta Films // Japon, 1964, 2h20

Les coulisses d’une campagne électorale sont le théâtre d’une terrible manipulation dont est l’objet un candidat de l’opposition. Michel Dedieu, un homme fragile et docile, remplace au pied levé le chef de son parti atteint d’un cancer foudroyant. Au cours du week-end qui précède le débat télévisé qui l’opposera au favori de l’opinion, il réunit son staff afin d’affiner son argumentaire. Bientôt, il découvre qu’il est l’objet d’une machination au sein même de son camp.

Premier long métrage du comédien Niels Arestrup, Le Candidat offre à Yvan Attal un rôle à contre-emploi surprenant, et particulièrement d’actualité.

Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes en 1964, La Femme des sables symbolise l’émergence de la nouvelle vague japonaise de cette époque.

Un homme marche dans le désert et y photographie les insectes qu’il ramasse. Accosté par trois villageois, il est invité à passer la nuit dans leur village.

Le voilà bientôt accueilli dans une fosse au fond de laquelle une femme lui offre l’hospitalité. Mais au petit matin, l'échelle de corde qui le reliait au monde a disparu, et l'homme se rend compte qu'il a été fait prisonnier…

En mélangeant le fantastique au réalisme, le cinéaste Hiroshi Teshigahara s’approprie un univers proche des fantasmagories _Thomas CROISY de Luis Buñuel.

_Tristan CLAIR

23 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LE GUIDE _SORTIES DU 18 AVRIL

LES VACANCES DE MR BEAN

JEAN DE LA FONTAINE, LE DÉFI

Un film de Steve BENDELACK Avec Rowan Atkinson, Willem Dafoe, Emma de Caunes…

Distribution : Studio Canal // Royaume-Uni, 2007, 1h30

Un film de Daniel VIGNE Avec Lorànt Deutsch, Philippe Torreton, Sara Forestier…

Distribution : Rezo Films // France, 2006, 1h40

Mr. Bean revient pour un second opus de ses aventures rocambolesques. Profitant du printemps, Mr. Bean décide de quitter l’Angleterre pour venir passer ses vacances dans le sud de la France. Il se retrouve bientôt dans la ville de Cannes, en pleine période de festival… Naturellement, il provoque catastrophe sur catastrophe…

Avec son personnage de gaffeur insatiable, Rowan Atkinson a imposé depuis le début des années 90 son humour anglais parodique et burlesque. Après sa prestation dans le désopilant Secrets de famille l’année dernière, il croise dans Les Vacances de Mr. Bean la route d’Emma de Caunes, étonnante dans un registre inattendu.

L’engagement du pamphlétaire Jean de La Fontaine pour la cause du conseiller Fouquet lui vaut les foudres de Colbert sous la monarchie de Louis XIV. Le 5 septembre 1661 à Paris, Fouquet est arrêté et Louis XIV devient le seul gouvernant du régime. Alors que l’intelligentsia parisienne se range aux côtés du monarque, le poète Jean de La Fontaine affirme son soutien au surintendant déchu. Dès lors, une guerre s’engage entre le rebelle et la couronne. Paraissent bientôt les Fables, la satire assassine d’un régime despotique en pleine décadence…

Après avoir joué le rôle de Jean-Paul Sartre, Lorànt Deutsch s’illustre à nouveau dans un film historique.

_Oscar PARENGO

_Thomas CROISY

JÉSUS CAMP

NOS AMIS LES TERRIENS

Un film de Heidi EWING et Rachel GRADY Documentaire Distribution : Haut et Court // États-Unis, 2006, 1h25

Un film de Bernard WERBER Avec Annelise Hesme, Audrey Dana, Boris Ventura…

Distribution : Les Films 13 // France, 2006, 1h25

Sélectionné à l’Oscar® du Meilleur Documentaire cette année, Jésus Camp raconte le quotidien d’un camp d’été, où des enfants sont formés à devenir des soldats du Christ. Le Pasteur Becky Fisher invite chaque année de nombreux enfants d’environ dix ans à suivre son programme de « structuration personnelle ». À cette occasion, les documentaristes Heidi Ewing et Rachel Grady ont obtenu son accord pour filmer ses activités, afin d’étudier les liens qui unissent la foi et la politique dans leur pays. Tour à tour invitation au fanatisme et culte de la figure tutélaire républicaine, l’enseignement de Becky Fisher se révèle aussi édifiant qu’inquiétant.

S’ils pouvaient nous observer, qu’est-ce que les extraterrestres penseraient des êtres humains qui peuplent la planète ? À partir de cette interrogation insolite, Nos amis les Terriens pose un regard neuf sur nos civilisations, nos mœurs et nos comportements individuels. Deux couples «tests» sont particulièrement étudiés… Écrivain à succès, Bernard Werber adapte au cinéma - grâce au soutien du producteur Claude Lelouch - son roman éponyme paru en 2003. Déjà monté au théâtre en 2004, Nos amis les Terriens démontre plusieurs années après Alphaville de Jean-Luc Godard que le cinéma français et la science-fiction sont loin d’être incompatibles.

_Tristan CLAIR

_Oscar PARENGO

24 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LE GUIDE _SORTIES DU 25 AVRIL

TRÈS BIEN MERCI Un film d’Emmanuelle CUAU Avec Sandrine Kiberlain, Gilbert Melki, Olivier Cruveiller...

Distribution : Gémini Films // France, 2006, 1h46

Description minutieuse d’une descente aux enfers, Très bien, merci étudie les rouages d’un engrenage implacable qui mène un homme ordinaire à s’extraire progressivement de la sphère sociale. Alex (Gilbert Melki) est comptable dans une entreprise. Marié à Béatrice (Sandrine Kiberlain), chauffeur de taxi à Paris, il mène une vie sans histoire. Jusqu’au soir où, assistant à un contrôle d’identité arbitraire, Alex refuse de se soumettre aux injonctions des gardiens de la paix qui lui suggèrent de passer son chemin. Emmené au poste de police pour refus d’obtempérer, il y passe la nuit. Bientôt, sollicitant l’attention d’un commissaire afin de se plaindre de cette arrestation abusive, il est, pour toute réponse, envoyé à l'hôpital psychiatrique… Mais les plus fous sont-ils bien ceux que l’on croit ? « Ce qui est terrible sur cette terre, c’est que tout le monde a ses raisons » disait Octave dans La Règle du jeu de Jean Renoir.

Deuxième long métrage de fiction de la réalisatrice Emmanuelle Cuau après Circuit Carole en 1994, qui mettait en scène les comédiennes Bulle Ogier et Laurence Côte, Très bien, merci questionne avec humour les critères de la normalité. _Thomas CROISY

WE FEED THE WORLD - LE MARCHÉ DE LA FAIM Un film d’Erwin WAGENHOFER Documentaire Distribution : Zootrope Films // Autriche, 2005, 1h36

Selon l’écrivain Jean Ziegler, l’agriculture mondiale, dans son état actuel, pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. « Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné. » À partir de ce postulat dramatique, le réalisateur Erwin Wagenhofer dresse un panorama de l’industrie agroalimentaire mondiale et de ses dérives. Pourquoi chaque jour à Vienne jette-t-on la quantité de pain qui pourrait nourrir la deuxième ville d’Autriche, Graz ?

Et comment expliquer qu’en Amérique latine, 350 000 hectares de terres agricoles soient destinées à la consommation de soja des pays européens, alors qu’un quart de la population souffre de malnutrition? Avec pertinence, We Feed the World Le Marché de la faim pointe les effets pervers d’un système international essentiellement mercantile. Ainsi, saviez-vous que l’Européen moyen consomme chaque année dix kilos de légumes verts irrigués artificiellement dans le sud de l’Espagne, et dont la culture provoque des pénuries d’eau locales ?

Inquiétant et édifiant, le documentaire d’Erwin Wagenhofer invite à une nécessaire prise de conscience. _Tristan CLAIR

Le film We Feed the World sera présenté en avant-première le mardi 24 avril à 20h30 au MK2 Quai de Seine en présence du réalisateur.

26 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LES OUBLIÉES DE JUAREZ Un film de Gregory NAVA Avec Jennifer Lopez, Antonio Banderas, Martin Sheen…

Distribution : SND // États-Unis, 2006, 1h53

À la suite d’une série de meurtres commis aux abords d’usines américaines à Juarez, à la frontière mexicaine, une journaliste de Chicago se rend sur place pour mener l’enquête. Avec l’aide du rédacteur en chef du journal local, elle découvre que les assassinats perpétrés impliquent des notables mexicains, eux-mêmes liés à des intérêts américains.

Face à l’immobilisme des autorités, le duo décide de tout mettre en œuvre pour retrouver les criminels, responsables depuis 1993 de la mort de plus de quatre cent femmes dans le désert séparant les États-Unis du Mexique. Ils se rendront bientôt compte que la vérité à un prix…

Inspiré de faits réels ayant fait l’objet de nombreux rapports publiés ces dernières années par l’organisation non gouvernementale Amnesty International, Les Oubliées de Juarez est la troisième collaboration du réalisateur Gregory Nava avec l’actrice et chanteuse Jennifer Lopez, après My Family en 1995 et Selena en 1997. Pour incarner le complice dévoué de son héroïne, le cinéaste à fait appel au comédien Antonio Banderas, héros charismatique de La Légende de Zorro, qui prêtera bientôt sa voix au Chat Potté dans le troisième épisode de la saga Shrek. _Oscar PARENGO

J’VEUX PAS QUE TU T’EN AILLES Un film de Bernard JEANJEAN Avec Richard Berry, Judith Godrèche, Julien Boisselier…

Distribution : UGC Distribution // France, 2006, 1h28

Après J’me sens pas belle en 2004, où jouait déjà le comédien Julien Boisselier, Bernard Jeanjean réalise une nouvelle comédie sentimentale. Paul, un brillant psychanalyste, est marié à Carla. Accaparé par ses préoccupations professionnelles, il ne voit pas que son couple bat de l'aile. Un jour, il reçoit la visite de Raphaël, venu le consulter. Au fur et à mesure de leur échange, Paul va découvrir que Raphaël n’est autre que l’amant de sa femme… Et si cette découverte pouvait lui permettre de manipuler son patient afin de reconquérir sa bien-aimée ?

Construit autour d’un jeu de dupes, J’veux pas que tu t’en ailles multiplie les situations cocasses et les dialogues qui font mouche. Dans le rôle du mari trompé, Richard Berry démontre avec panache les talents de comédie qu’on lui connaît depuis Ma vie est un enfer de Josiane Balasko et appréciés plus récemment dans La Doublure de Francis Weber. Judith Godrèche trouve elle aussi dans le film de Bernard Jeanjean l’occasion d’une partition réjouissante qui rappelle la désinvolture de son personnage dans Tu vas rires, mais je te quitte de Philippe Harel. _Thomas CROISY

27 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

SPIDER

MAN3-LEFILM.FR

LE GUIDE _SORTIES DU 02 MAI

STILL LIFE Un film de Jia ZHANG-KE Avec Han Sanming, Zhao Tao… Distribution : Ad Vitam // Chine, 2006, 1h48

En Chine, dans un quartier de Fengje submergé par les eaux d’un barrage, deux quêtes amoureuses parallèles amènent différents personnages à nouer des liens affectifs. De retour dans sa région d’origine après une longue absence, Sang Ming voudrait retrouver son ex-femme et sa fille, qu’il n’a pas vues depuis seize ans. Au même moment, dans la même ville, Shen Hong cherche son mari disparu depuis des mois.

La tâche est rude pour ces âmes égarées et esseulées, au sein d’une société en pleine mutation. D’autant que les gigantesques travaux d’aménagement du barrage des Trois Gorges ont complètement modifié le visage de la ville qui ne ressemble plus à celle qu’ils ont connue jadis…

Récompensé du Lion d’Or par le jury de la 63ème Mostra de Venise en septembre dernier, Still Life étudie les bouleversements humains inhérents à la restructuration d’une agglomération dans la Chine contemporaine. À la fois réaliste et onirique, le film de Jia Zhang-Ke est une réflexion politique sur le sentiment d’exil que provoque le glissement de la Chine

communiste vers un système plus libéral. En évoquant la réalité d’un pays partagé entre sa modernité émergente et des traditions ancestrales, Still Life scrute les difficultés des êtres à accepter le temps qui passe. Douze ans après son premier court métrage Xiao Shan Going Home qui avait obtenu le Premier Prix au Hong-Kong Independant Short Film & Video Festival, le cinéaste indépendant Jia Zhang-Ke souligne les limites d’un système capitaliste faillible, trop souvent cautionné par les médias. À partir du principe bouddhiste interrogeant le déterminisme originel des destinées humaines, Still Life insiste sur l’importance des choix que chacun opère au cours de sa vie pour améliorer son quotidien. Chronique sociale pertinente sur la dignité humaine confrontée à l’adversité et à la pauvreté, le film de Jia Zhang-Ke met en scène l’actrice et danseuse Zhao Tao que le cinéaste avait déjà dirigée dans Platform en 2000, Plaisirs inconnus en 2002 et The World en 2005. _Antonin DELIMAL

30 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LOIN D’ELLE

CLERKS 2

Un film de Sarah POLLEY Avec Julie Christie, Gordon Pinsent, Olympia Dukakis, Michael Murphy…

Distribution : La Fabrique de Films // États-Unis, 2006, 1h35

Un film de Kevin SMITH Avec Brian O’Halloran, Jennifer Schwalback, Rosario Dawson, Jason Mewes...

Distribution : TFM Distribution // États-Unis, 2006, 1h33

Douze ans après Clerks, Les employés modèles, Kevin Smith met à nouveau en scène les protagonistes de son premier film. Dante Hicks et Randal Graves travaillent désormais dans un fast-food. Dilettantes, ils s’autorisent de nombreuses libertés auprès de la clientèle du lieu, et débattent régulièrement de cinéphilie populaire... Jusqu’au jour où Dante annonce à son ami qu’il s’apprête à quitter la ville pour se marier. L’occasion pour nos compères d’organiser une conviviale cérémonie d’adieu...

Clin d’œil à leurs fréquentes collaborations avec le réalisateur Kevin Smith, Ben Affleck et Jason Lee se sont invités au générique de cette comédie délirante. _Oscar PARENGO

L’AMI DE LA FAMILLE Un film de Jacques PINOTEAU Avec Darry Cowl, Raymond Bussières, Annette Poivre…

Distribution : Pyramide Distribution // France, 1957, 1h25

Premier long métrage réalisé par l’actrice Sarah Polley, Loin d’elle est un film émouvant sur les chagrins et les misères causés par la maladie d’Alzheimer. Fiona (Julie Christie) et Grant (Gordon Pinsent) sont mariés depuis quarante-cinq ans, et s’aiment encore tendrement. Depuis peu, Fiona souffre de pertes de mémoire de plus en plus fréquentes. Bientôt, elle accepte de se faire interner dans une maison spécialisée. Mais la séparation des amants ne se fera pas sans douleur…

Adaptation de la nouvelle d’Alice Munro L’Ours traversa la montagne, Loin d’elle est une histoire d’amour sincère et saisissante. Dans les rôles principaux, le film réunit deux actrices de renom. Julie Christie, Oscar® du Meilleur rôle féminin pour sa performance dans Darling de John Schlesinger, a autrefois collaboré avec des réalisateurs tels que François Truffaut, Robert Altman ou Warren Beatty.

Olympia Dukakis, lauréate elle aussi de la prestigieuse statuette en 1987 pour sa prestation dans Éclair de lune de Norman Jewison, trouve dans Loin d’elle l’occasion d’une interprétation réussie. Dans le rôle du mari déchiré, l’acteur Gordon Pinsent, vu en 2002 dans Terre neuve de Lasse Hallström, est également bouleversant. _Thomas CROISY

Comédie inspiratrice du personnage farfelu et bégayeur qu’interpréta Darry Cowl tout au long de sa carrière, L’Ami de la famille est la première collaboration du cinéaste Jacques Pinoteau avec l’acteur de Robinson et le triporteur.

Pierre, un amoureux éconduit, est sauvé du suicide par ses amis les Lemonnier. Remis dans le droit chemin, il se rend auprès de ses bienfaiteurs afin de s’acquitter de sa dette.

Bientôt, il bouleverse malgré lui la paisible harmonie du cercle familial…

Troisième film de Jacques Pinoteau après Ils étaient cinq et Le Grand pavois, L’Ami de la famille augure déjà le succès de films tels que Le Triporteur et Chéri, fais moi peur. _Tristan CLAIR

31 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

LE GUIDE _SORTIES DU 09 MAI

LUCKY YOU

LA LISTE DE CARLA

Un film de Curtis HANSON Avec Eric Bana, Drew Barrymore, Robert Duvall...

Distribution : Warner Bros. France // États-Unis, 2005, 2h02

Un film de Marcel SCHÜPBACH Documentaire Distribution : Pierre Grise Distribution // France, 2007, 1h35

De La Haye à New York en passant par Belgrade et Zagreb, La Liste de Carla nous plonge pour la première fois dans les coulisses du Tribunal Pénal International pour y suivre le quotidien captivant de son procureur et des membres de son équipe. Construit comme un film policier à rebondissements, le documentaire de Marcel Schüpbach rend compte, dix ans après les faits, de la bataille politique des femmes bosniaques rescapées du massacre de Srebrenica.

Témoignage des tensions inhérentes à l’univers pénal, La Liste de Carla interroge avec pertinence l’efficacité d’une justice internationale trop souvent dépendante d’enjeux politisés. _Oscar PARENGO

IRINA PALM Un film de Sam GARBARSKI Avec Marianne Faithfull, Miki Manojlovic, Kevin Bishop…

Distribution : Pyramide Distribution // Royaume-Uni - Belgique - Allemagne Luxembourg, 2006, 1h43

À Las Vegas, capitale du jeu où se déroule le championnat du monde de poker, Huck Cheever, un joueur professionnel, voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec une chanteuse.

Dans le même temps, des retrouvailles difficiles avec son père l’amènent à affronter parallèlement les tensions du jeu et les problématiques de sa vie personnelle.

De l’aveu même du cinéaste Curtis Hanson et de son coscénariste Eric Roth, Lucky you s’inspire de l’univers ludique et saisissant du film de John Dahl Les Joueurs, dans lequel s’illustraient Matt Damon et Edward Norton en 1999. Six ans après leur première collaboration, le réalisateur de 8 Mile retrouve l’acteur Robert Downey Jr. qu’il avait mis en scène dans la comédie dramatique Wonder Boys aux côtés de Michael Douglas et Tobey Maguire. Dans les rôles principaux, Lucky You est l’occasion de retrouver un couple atypique.

La comédienne Drew Barrymore, héroïne du film de McG Charlie’s Angels donne la réplique à Eric Bana, l’énigmatique protagoniste de Munich de Steven Spielberg. Quant à Robert Duvall qu’on a vu récemment dans Thank You for Smoking de Jason Reitman, il parfait avec Lucky You une filmographie particulièrement éclectique. _Thomas CROISY

32 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

Maggie, une veuve de 50 ans, doit à tout prix réunir une importante somme d’argent pour payer le traitement médical de son petit-fils gravement malade. Dans les rues de Soho à Londres où elle déambule à la recherche d’une solution miracle, une pancarte attire son attention : le «Sexy World » recherche en effet des collaboratrices. Bientôt, Maggie devient Irina Palm, la plus recherchée des hôtesses du quartier…

Deuxième film de Sam Garbarski après Le Tango des Rashevski, Irina Palm met en scène la chanteuse et actrice Marianne Faithfull ainsi que le comédien Miki Manojlovic, l’un des protagonistes du film Mortel transfert de Jean_Tristan CLAIR Jacques Beinex en 2001.

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ÉVÉNEMENTS DES SALLES MK2

TOUS LES SAVOIRS CINÉ-PHILO Ciné-philo se propose d’introduire la philosophie par le cinéma, en mettant en relation extraits de films et textes de philosophes dans une salle de cinéma. Les deux prochains rendez-vous : • Hegel, la fin de l’histoire le 21 avril 2007 • Ciné-Philo spécial présidentielle le 05 mai 2007 MK2 BIBLIOTHÈQUE_ le samedi à 11h_ 6.50 € et 5 € pour les étudiants.

LE RENDEZ-VOUS DES DOCS Tous les derniers lundis du mois, en partenariat avec l’association Documentaire sur Grand Écran, un auteur ou un écrivain de cinéma vient présenter un film de son choix, et débat à l’issue de la projection sur les enjeux esthétiques et politiques du documentaire.

• Face Value de Johan van der Keuken, présenté par Catherine Ermakoff, enseignante et critique de cinéma, membre du comité de rédaction de la revue Vertigo.

MK2 QUAI DE LOIRE_Lundi 23 avril à 20h30 _6.90 € et 5.60 €. pour les adhérents de l’association Documentaire sur Grand Écran.

Carte Pass acceptée.

CINÉ-BD LE MAÎTRE DE BENSON GATE, ADIEU CALDER par Fabien NURY et Renaud GARRETA Un samedi matin par mois, en partenariat avec les éditions Dargaud, un auteur de bande dessinée présente un film de son choix en salle, puis dédicace ses ouvrages à la librairie.

Fabien Nury et Renaud Garreta viendront présenter Le Maître de Benson Gate, Adieu Calder : les frasques de deux frères, héritiers d’un empire pétrolier dans l’Amérique du début du XXe siècle... Ce sont tous les deux des Benson mais un seul pourra être le Maître de Benson Gate.

• Projection du film Le Parrain, de Francis Ford Coppola, choisi et présenté par les auteurs.

Au cinéma puis à la librairie du MK2 QUAI DE LOIRE Samedi 28 avril à 11h30 _5,90 €. Carte Pass acceptée.

Suite à ce rendez-vous Ciné-BD, les volets 2 et 3 du Parrain seront présentés en matinée au MK2 QUAI DE LOIRE : • Le Parrain II dimanche 29 avril à 10h30.

• Le Parrain III mardi 2 mai à 11h.

AVANT-PREMIÈRE WE FEED THE WORLD

FOCUS LE FESTIVAL DE NYON HORS LES MURS « VISIONS DU RÉEL » L’association Documentaire sur Grand Ecran vous propose les 14 et 15 mai prochains une sélection de films primés au dernier Festival International de Cinéma de Nyon (Suisse).

Ce Festival né en 1969, rebaptisé «Visions du Réel» en 1995 s impose très vite comme l un des plus importants rendezvous du cinéma du réel, aussi bien en Suisse que sur le plan international.

La programmation favorise la rencontre et le dialogue entre toutes les formes du cinéma du réel : expérimental, essais, journaux intimes, films de famille, grands reportages, enquêtes historiques, récits épiques ou fragmentaires. À ne pas manquer également des rendez-vous tels les Etats des Lieux et leurs Ateliers qui accueillent des grands noms du cinéma (Johan van der Keuken, Robert Kramer, Alexandre Sokourov, Robert Frank, Raymond Depardon ou Frederick Wiseman).

Les Séances spéciales, quant à elles, portent un éclairage régulier sur un ensemble de films cohérent (Corpus Chisti et Arte, Les Hommes-livres et Memoriav, Steps for the Future et Atelier 02, etc.)

Un rendez-vous incontournable en ce mois de mai.

MK2 QUAI DE LOIRE_ Lundi 14 et mardi 15 mai_19h et 21h_ 6,90€ et 5,60€ pour les adhérents de l’association Documentaire sur Grand Écran ainsi que pour les personnes assistant à deux séances. Carte Pass non acceptée.

Programmation disponible à partir du 7 mai au 01 40 38 04 00 . et sur www.doc-grandecran.fr / www.visionsdureel.ch

LE COURT MÉTRAGE SOIRÉE BREF

IL SUFFIT D’UNE RENCONTRE • Et alors de Christophe Le Masne • La Petite souris de Cédric Walter • Les Voiliers du Luxembourg de Nicolas Engel • Sur ses deux oreilles d’Emma Luchini MK2 QUAI DE SEINE_Mardi 17 avril à 20h30 - 6.90 €.

Carte Pass acceptée - Prochaine séance le 15 mai.

RENCONTRES JAN KOUNEN

Erwin Wagenhofer dresse dans ce documentaire (voir page 26) un panorama de l’industrie agroalimentaire mondiale et de ses dérives.

Séance de dédicace avec Jan Kounen, à l’occasion de la sortie du DVD de son documentaire Other Worlds.

La rencontre sera suivie de la projection de Blueberry.

MK2 QUAI DE SEINE_Mardi 24 avril à 20h30.

Tarifs en vigueur. Carte Pass acceptée.

MK2 QUAI DE LOIRE_ Lundi 30 avril à 19h30 _6,90 €.

Carte Pass acceptée.

34 I TROIS COULEURS_AVRIL 07

RETROUVEZ TOUS LES ÉVÉNEMENTS SUR

CINÉ-MUSIQUE LA BELLE ET LA BÊTE À l’occasion du spectacle Promenons-nous dans les bois, salon musical pour les enfants sur la Péniche Opéra, chanteurs et pianistes seront au MK2 Quai de Seine le samedi 12 mai pour une introduction musicale au film La Belle et la bête de Jean Cocteau.

Cette séance marquera le début d’un cycle en matinée autour du thème du conte, intitulé S’il était une fois : Sleepy Hollow de Tim Burton, Fisher King de Terry Gilliam, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, Freeway de Matthew Bright, Le Petit poucet d’Olivier Dahan, Bombon el perro de Carlos Sorin et Conte d’été d’Eric Rohmer.

MK2 QUAI DE SEINE_ Samedi 12 mai à 11h45_ 5.90 €. Carte Pass acceptée Promenons-nous dans les bois, Péniche Opéra, tous les dimanche midis du mois de mai.

INDE, LITTÉRATURE ET CINÉMA L'Inde est à l'honneur sur le Quai de Loire : le samedi 14 avril, projection à 11h de Nocturne indien d'Alain Corneau, adapté du roman d'Antonio Tabucchi, et rencontredédicace à 16h à la librairie avec Marie Accomiato (photographies) et Elisabeth Foch (texte) autour de leur livre Saisons indiennes publié aux éditions Ci Vediamo.

MK2 QUAI DE LOIRE_Samedi 14 avril à 11h_5,90 €. Carte Pass acceptée.

POUR LES ENFANTS LES GOÛTERS DE L’ÉCRAN EXPOSITION LES HAZARAHS, L'AUTRE VISAGE DE L'AFGHANISTAN Un reportage photographique de David Sauveur photographe à l’Agence VU, pour Action contre la Faim et ECHO (voir page 46) MK2 BIBLIOTHÈQUE_du 10 avril au 2 mai.

PEAU D’ÂNE Le MK2 Quai de Seine vous propose Les goûters de l’écran, un mercredi matin par mois, en partenariat avec l’association Les Voleurs de Paratonnerres.

Autour d’un petit déjeuner et d’une projection de films, les enfants pourront exprimer leur point de vue. À chaque séance une description audio du film est prévue pour les enfants malvoyants. Elle est faite en direct par l’animateur et audible à travers des casques.

Pour le premier rendez-vous, c’est le fabuleux conte Peau d’âne, de Jacques Demy, qui a été choisi.

MK2 QUAI DE SEINE_Mercredi 25 avril à 10h _5,90 €. Carte Pass acceptée.

EN MATINÉES PARTENARIAT ODÉON THÉÂTRE DE L’EUROPE, THÉRÈSE PHILOSOPHE Autour du spectacle Thérèse Philosophe (texte anonyme attribué au marquis Boyers d’Argens) mis en scène par Anatoli Vassiliev aux ateliers Berthier du 5 au 29 avril.

Retrouvez Thérèse d’Alain Cavalier, Choses secrètes de Jean-Claude Brisseau, La Comédie de dieu de João Cesar Monteiro et Hurlements en faveur de Sade de Guy Debord.

MK2 HAUTEFEUILLE_ à partir du 18 avril en matinées _ 5.60€.

Carte Pass acceptée.

MK2 JUNIOR LES TOILES DE PRINTEMPS Pour cette nouvelle programmation printanière, venez voir ou revoir, Dark Crystal de Jim Henson & Frank Oz, Happy Feet de George Miller, La Ferme en folie de Steve Oedekerk, Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault, Le Vilain petit canard et moi de Michael Hegner, Monsieur et Monsieur de Rudolf Deyl, Patate un programme composé de cinq courts métrages d'animation, Piccolo, Saxo et Cie de Marco Villamizar. Les enfants vont enfin emmener leurs parents au cinéma !

Du 21 mars au 22 mai dans huit salles MK2.

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ÉVÉNEMENTS DES SALLES MK2

LE MK2 BIBLIOTHÈQUE SOUHAITE LA BIENVENUE AUX ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ JUSSIEU PARIS DIDEROT L’Université Paris Diderot, plus connue sous le nom d’Université Jussieu, a commencé son installation dans le quartier Paris Rive Gauche. Pour les accueillir au mieux, le cinéma MK2 Bibliothèque leur ouvre ses portes.

QUARTIER LIBRE AUX ÉTUDIANTS DE JUSSIEU Les étudiants de l’université Paris Diderot se voient confier une carte Blanche pour deux rendez-vous par mois au cinéma MK2 Bibliothèque. Après Seul contre tous et Starship Troopers, c’est La Vie de Jésus et Crash qui seront présentés. Après chaque séance, un étudiant et un professeur animent un débat.

MK2 Bibliothèque Jeudi 26 avril_La Vie de Jésus de Bruno Dumont.

Jeudi 10 mai_Crash de David Cronenberg à 18h_6.80 € et 5.50 € pour les étudiants. Carte Pass acceptée.

OFFRE PRIVILÈGE Du 11 avril au 1er mai, au MK2 Bibliothèque, la place de cinéma est à 5.90 € pour tous les étudiants tous les jours et à toutes les séances sur présentation d’une carte d’étudiant en cours de validité.

Découvrez toutes nos offres de bienvenues sur www.mk2.com

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OÙ TROUVER TROISCOULEURS ?

LIEUX DE DISTRIBUTION MODE CULTURE RESTAURANTS, BARS, CLUBS ÉCOLES COMMUNICATION PRÉSENTOIR CINÉMAS MK2

Vous souhaitez distribuer TROISCOULEURS, envoyez un mail à : solal.micenmacher@mk2.com MK2 BASTILLE 4 boulevard Beaumarchais 75011 Paris (métro Bastille), MK2 BEAUBOURG 50 rue Rambuteau 75003 Paris (métro Rambuteau / Les Halles), MK2 BEAUGRENELLE 16 rue Linois 75015 Paris (métro Charles-Michel), MK2 HAUTEFEUILLE 7, rue Hautefeuille 75006 Paris (métro Saint-Michel), MK2 ODÉON 113, Bd St Germain 75006 Paris (métro Odéon), MK2 PARNASSE 11 rue Jules Chaplain 75006 Paris (métro Vavin), MK2 GAMBETTA 6 rue Belgrand 75020 Paris (métro Gambetta), MK2 NATION 133 boulevard Diderot 75012 Paris (métro Nation), MK2 QUAI DE LOIRE 7 quai de la Loire 75019 Paris (métro Jaurès), MK2 QUAI DE SEINE 14 Quai de la Seine 75019 Paris (métro Stalingrad), MK2 BIBLIOTHÈQUE 128-162 avenue de France 75013 Paris (métro Bibliothèque ou Quai de la Gare)

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Prix CICAE

« Un petit bijou tombé du ciel » Métro

Un film de Kim Rossi Stuart “l’acteur phare de Romanzo Criminale”

ACTUELLEMENT EN “ Le plus beau film italien de l’année ”

la collection de référence en

La collection James Ivory s’agrandit !

Après les magnifiques Retour à Howards End et Chambre avec Vue, Retrouvez en exclusivité cinq chef-d’œuvres de James Ivory

ACTUELLEMENT EN Savages, Quartet, Roseland, Jane Austen in Manhattan, Les Européens

la collection de référence en

DVD Les politiques au cinéma

L’arène du pouvoir Premier tour de la présidentielle en avril pour désigner le futur locataire de l’Élysée.

Au cinéma, les chefs d’État, qu’ils soient rois, despotes ou élus, occupent depuis longtemps le haut de l’affiche. Sélection de quelques DVD qui remportent nos suffrages.

THE QUEEN DE STEPHEN FREARS (2006) Fox Pathé Europa Situé la semaine qui suit la mort de Lady Di, le 31 août 1997, The Queen est une formidable comédie de mœurs, tour à tour satirique et émouvante. Au-delà des coulisses du fait divers, bientôt érigé en affaire d’Etat, Stephen Frears réussit à mener une réflexion poussée sur le pouvoir et le fonctionnement des institutions de son pays. Il est servi par deux excellents acteurs, dont la ressemblance avec leur modèle est le moindre des talents : Michael Sheen et Helen Mirren (prix d’interprétation à Venise et Oscar de la meilleure actrice). De la confrontation entre un Tony Blair trop ancré dans la société de son époque (surmédiatisation, victimisation…) et une reine Elizabeth trop attachée au protocole et à l’intemporalité, naîtra finalement une sorte de cohabitation plutôt réussie.

Une leçon du vieux Frears en ces temps électoraux ?

LE SOLEIL D’ALEXANDRE SOKOUROV (2006) TF1 vidéo Dernier opus d'une trilogie consacrée aux despotes du XXème siècle (Taurus sur Lénine, Moloch sur Hitler), Le Soleil décrit la capitulation du Japon au moment de la Seconde Guerre Mondiale, avec à sa tête l’empereur Hiro-Hito. Le cinéaste russe élude délibérément la reconstitution historique, préférant filmer la présence étrange d'un être solitaire, malade du pouvoir et hanté par le spectre nucléaire.

Un parti pris audacieux pour un incontestable chef d’œuvre.

LE PROMENEUR DU CHAMPS DE MARS

TEMPÊTE À WASHINGTON (ADVISE & CONSENT)

DE ROBERT GUÉDIGUIAN (2005) Fox Pathé Europa Mitterrand intime. Portrait d’un homme mourant qui dresse un bilan de son mandat, évoque ses écrivains de chevet et les grands moments de son existence controversée. Face à lui, un journaliste se fait progressivement vampiriser. Plus qu’au fait politique, le communiste Robert Guédiguian s’intéresse au pouvoir de séduction d’un grand manipulateur. Michel Bouquet insuffle à son personnage toute l’ambiguïté d’un dirigeant qui s’arrange avec sa conscience, dans les derniers instants de sa vie.

D’OTTO PREMINGER (1962) Warner Video Admirable plongée dans les rouages du système politique américain. Nommé secrétaire d’État par le président, Robert Leffingwell (Henry Fonda) doit obtenir l’accord du Sénat pour être officiellement désigné. Or certains sénateurs s’opposent à cette désignation, début d’une série d’intrigues et de luttes de pouvoir. Considéré à raison comme l’un des meilleurs films de Preminger, mais pourtant méconnu, Tempête à Washington reste encore aujourd’hui d’une acuité souveraine.

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LA SÉLECTION LIBERO DE KIM STUART ROSSI MK2 Éditions Libero capte les émotions d’un enfant confronté à la séparation de ses parents, et renouvelle avec sensibilité le thème de la famille en crise, leitmotiv du cinéma italien.

LADY CHATTERLEY DE PASCALE FERRAN MK2 Éditions Adaptation sensuelle du roman de D.H Lawrence. Nature bruissante et engageante, incandescence des sentiments, éveil des corps : cinq Césars pour un grand film.

VANILLA DE NICOLAS ROEG Warner Home Vidéo La rencontre entre une star déchue et un gangster. Film phare des seventies, Vanilla est un trip psychédélique mêlant, comme il se doit, sexe, drogues et rock n’roll.

Le meilleur film de Mick Jagger acteur.

LES FILS DE L’HOMME D’ALFONSO CUARÓN Universal Pictures Un film d’anticipation humaniste et réaliste, des plans-séquences à rendre jaloux Kalatozov ou De Palma : le Soleil vert des années 2000.

LA SCIENCE DES RÊVES DE MICHEL GONDRY Gaumont Pour son retour en France, Gondry s'invente un double de fiction qui hésite entre vivre sa vie ou vivre ses rêves. Un DVD plein de bonus, dont une BD pour grands enfants mélancoliques.

ACTUALITÉ ZONE 1 L’IMPÉRATRICE ROUGE DE JOSEF VON STERNBERG (1934) Universal Picture Video Chef d’œuvre baroque et sommet de la collaboration du couple DietrichSternberg, ce film tout en démesure dépeint l’ascension de la grande Catherine de Russie. Mariée au tsar Pierre, sorte de monstre idiot déjà flanqué d’une maîtresse, la princesse conquiert les faveurs d’un officier de la garde et prend progressivement le pouvoir, en se débarrassant de son encombrant époux. Un drame historique éblouissant, à l’esthétique renversante. _S. M.

Polar malin et immoral, Silent Partner (L’Argent de la banque en VF) est l’occasion de réunir deux gueules de cinéma : Elliott Gould dans le rôle d’un guichetier de banque maladroit et Christopher Plummer en voleur dépouillé, embringués dans une intrigue tortueuse et manipulatrice. Sorti en 1978, le film embarque ces deux loosers dans l’un des hold-up les plus minables de l’histoire du cinéma, pour notre plus grand plaisir. En cela, il se situe dans la droite lignée de classiques comme Les Pirates du métro ou Le Pigeon. À noter également la sortie en coffret de la saison 3 d’Entourage, le retour de Vince et de sa bande de potes, en goguette à Holywood. Une série jubilatoire. _Roland JHEAN, Boutique MK2 DVD

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LIVRES La B.D. entre en campagne

Bulles de campag Enquête, reportage, journal intime, fiction, satire, biographie... Les genres sont nombreux, mais la tendance est la même : à l’approche de la présidentielle, les bandes dessinées mettant en scène des politiciens envahissent les librairies. Revue d’effectifs.

D

es arguments similaires : «la première B.D. écrite par un homme politique », « la première fiction politique dessinée », « la première collection de B.D. d’actualité»… Des titres et des personnages voisins : Le P’tit Sarko, La Face karchée de Sarkozy, Tout sur Ségo, Ségo, François, Papa et moi, Objectif Elysée, Elysée République, Vive la politique…

Et pourtant, les livres ne se ressemblent pas. Face à une trame scénaristique souvent commune et prévisible - la présidentielle, ses candidats, ses rebondissements -, chaque album tire sa valeur ajoutée de la qualité de son dessin, de la finesse de son angle, de la profondeur de son travail d’enquête, de la subtilité de son humour.

Bref, le scénario vaut moins que ce qui l’enrobe. Distinction qui permettra, dans ce soudain intérêt des éditeurs et auteurs de B.D. pour la politique, de faire la part de l’art de celle du marketing : « il faut séparer les démarches pensées et construites, qui cherchent à instruire un dossier avec minutie, de celles qui relèvent d’une forme d’opportunisme éditorial», résume Olivier Faure, auteur du passionnant Ségo, François, Papa et Moi. Dans la vraie vie, Olivier Faure est directeur adjoint du cabinet de François Hollande. «Je n’avais pas dessiné depuis 20 ans, raconte celui qui brigue un mandat de député aux prochaines législatives. En visitant une exposition à Amsterdam, j’ai soudain eu envie de m’y remettre. Je me suis lancé dans un blog dessiné, avec un certain succès. Un éditeur m’a alors contacté pour écrire un livre.»

Du référendum de 2005 à l’investiture de Ségolène Royal par le PS, Olivier Faure croque, de l’intérieur, la vie de son parti.

Dessinant de minuit à 3 heures du matin, il entend saisir ses personnages « dans leur complexité, avec leurs passions, leurs fidélités, leurs doutes, sur le plan professionnel comme sur le plan intime. »

« SORTIR DE LA SATIRE » Mais pourquoi le faire sous cette forme ? « Quand on écrit un roman, une enquête ou un essai, il manque l’image, explique l’auteur. Et quand on filme un documentaire ou une fiction, on ne peut pas tout raconter, parce que la caméra n’a pas toujours accès à l’événement. La B.D., elle, permet de restituer toutes les dimensions d’une histoire, sous une forme accessible à un large public.»

Les motivations du journaliste d’investigation Philippe Cohen, co-auteur du best-seller La Face Karchée de Sarkozy (200 000 exemplaires vendus), ne sont pas éloignées :

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« je voulais faire un livre sur Sarkozy. J’ai compris qu’une BD serait un bon moyen d’aller à la vérité du personnage, parce que c’est un personnage d’image. » Pour Vincent Bernière, qui dirige la collection Seuil Politics, la tendance s’inscrit dans une mouvement de fond : « sous l’emprise des blogs, le retour au réel et à l’autobiographie traversent l’essentiel de la B.D. contemporaine. Pour notre part, nous souhaitions sortir le genre politique de la satire et publier des documents sérieux, proches du reportage ou de

gne

LA SÉLECTION EROS ACHARNÉ, GÉRARD GAVARRY roman, P.O.L, 2007

Tentative d’épuisement du comportement amoureux en cent microfictions. Surprenant, violent, jubilatoire : Gérard Gavarry revisite le genre romanesque pour notre plus grand plaisir.

UN JOUR COMME CELUI-CI, PETER STAMM roman traduit de l’allemand par Nicole Roethel, Christian Bourgois, 2007 Un homme soudain confronté à l’éventualité de sa propre mort. Etrangeté au monde, angoisse de vivre : un roman troublant, à l’écriture sèche et lancinante, sous le signe de Perec.

PARADJANOV LE MAGNIFIQUE, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2007

Catalogue flamboyant de l’exposition consacrée à Serguei Paradjanov, dans le cadre de l’année de l’Arménie en France.

Un artiste qui entretient une relation riche et complexe avec l’image.

LE GRAND COURAGE DU PETIT BABAJI, HELEN BANNERMAN ET FRED MARCELLINO à partir de 3 ans, Bayard Jeunesse, 2007 Avez-vous déjà fait des crêpes au beurre de tigre ? Un joli conte qui se situe en Inde, dans lequel Babaji le petit garçon échange ses beaux habits neufs contre rien moins que sa vie...

DESTINS DE CHIENS, SÉBASTIEN PEREZ - BENJAMIN LACOMBE © Seuil 2007, Soigne ta gauche, Jean-Yves Duhoo

à partir de 8 ans, Max Milo Jeunesse, 2007

l’essai, tout en conservant un ton virulent, subjectif. » Un objectif largement atteint par le premier ouvrage de la collection, Soigne ta gauche de Jean-Yves Duhoo, sans doute le plus… soigné du lot. À la fois journal intime, reportage journalistique, enquête distanciée et radioscopie ludique d’un parti en campagne, l’ouvrage emporte l’adhésion par son dessin alerte et sa liberté de ton. Et laisse à penser que la vogue actuelle ne sera pas, une fois passé le second tour, qu’une bulle passagère.

Quinze portraits de chiens, incroyables, terrifiants, plein de drôlerie. Ici aussi, toute histoire a une fin : les compagnons de notre enfance doivent un jour ou l’autre disparaître.

LE SITE www.bouletcorp.com/blog/ Créées exclusivement pour Internet, les planches de ce BD-blog mettent en scène leur auteur, Boulet, dans des situations du quotidien. Leur particularité ? Partir de presque rien et virer très rapidement au délire geeko-poétique. Entre les aventures intersidérales du plancton spatial et les galères triviales du trentenaire surbooké, l’effet BouletCorp est garanti : on s’y précipite tous les jours, comme les quelques 15 000 autres visiteurs quotidiens !

_Auréliano TONET

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MUSIQUE Focus sur la scène nordique

Le modèle scandin La pop ne perd pas le Nord. De Loney Dear à Peter Bjorn & John, de Frida Hyvönen à The Knife, une avalanche de mélopées scandinaves s’abat ce printemps sur la France.

Mais depuis quand et pourquoi, au juste, les Vikings nous font-ils fondre ?

L

ongtemps, nous en sommes restés au b.a.-ba de la pop scandinave : Abba, a-Ha, Ace of Base, c’est à peu près tout ce que nous importions du Grand Nord.

Depuis peu cependant, Suède et Norvège nous importent davantage. Au tournant des années 2000, un premier courant d’air frais frappe l’Europe. La pop luxuriante d’Eggstone ou de Sondre Lerche, le folk douillet des Kings of Convenience, le rock nerveux des Cardigans ou des Hives, l’electro cosy de Röyksopp, le trip-hop givré de Stina Nordenstam, d’Anja Garbarek ou de Jay-Jay Johanson prouvent qu’en terre Viking, on est aussi capable de douceurs.

Depuis l’an dernier, la vogue s’accélère. Sous la pression de blogs fureteurs, tels Absolute Noise, consacré à la scène suédoise, plusieurs artistes polaires trouvent un distributeur français. Le délicat Peter Von Poehl arrange les disques de Vincent Delerm, les tubes doux-amers d’Annie ou d’El Perro del Mar scandent les playlists des DJs, le Centre culturel suédois multiplie les concerts à guichets fermés, le folk hanté de José Gonzalez illustre des pubs TV, des compilations idoines lestent les étals des disquaires.

Rien que ce mois-ci déferlent les albums de Loney Dear, tout en mélodies cristallines, de Frida Hyvönen, piano-voix touchant, de The Knife, electro-pop pointue, ou de Peter Bjorn & John, indie-rock fringant. En attendant le nouvel opus du merveilleux troubadour Jens Lekman, prévu pour juin, on pourra se réchauffer auprès des voix superlatives de Thomas Dybdahl ou d’Ane Brun, en concert à Paris. Tout comme Lo-Fi-Fnk et leurs synthés déjantés.

EFFICACITÉ, MÉLANCOLIE ET TROPISME U.S. Difficile d’ailleurs de voir ce qui rassemble, au-delà de la nationalité, ces différents musiciens. Entre les furies rock n’roll de Love Is All et la country boisée de Tobias Fröberg, il y a autant de points communs, à première vue, qu’entre un chewing-gum Stimorol et un meuble Ikea. Pourtant, à mieux y regarder, certains traits généraux émergent : « notre tradition d’efficacité se reflète aussi bien dans nos mélodies, très accrocheuses, que dans notre savoir-faire marketing, notamment à l’export », sourit Emanuel Lundgren, leader de l’euphorique chorale pop I’m From Barcelona. Clin d’œil à Export Music Sweden, bureau chargé de promouvoir à l’étranger la musique de son pays, cinquième exportateur mondial. « La dureté des hivers, sombres et glacials, explique peutêtre notre penchant pour la mélancolie », renchérit le folksinger Nicolai Dunger, dont le superbe dernier album

est bramé dans la langue d’Ingmar Bergman. Il rejoint ainsi les jubilatoires Ingenting ou Dungen, rares groupes à chanter en suédois, et non en anglais. « Les Scandinaves n’ont aucun complexe vis-à-vis des Etats-Unis, analyse l’anti-folkeux David-Imar Herman Düne, franco-suédois. La culture et les émissions anglo-saxonnes, diffusées en VO, sont omniprésentes.

Des États comme le Michigan ou le Minnesota ont été peuplés, à l’origine, par une immigration nordique. Les modes de vie ne sont d’ailleurs pas éloignés : mêmes grands espaces, même culte des voitures, mêmes réunions autour d’un feu de bois, guitare à la main. » Ajoutez à cela les vertus de l’État-Providence (apprentissage précoce de la musique à l’école, subventions plus ou moins directes à la création), ainsi qu’un goût prononcé pour les nouvelles technologies (le fondateur du logiciel peer-topeer Kazaa est suédois), et vous comprendrez mieux pourquoi, depuis quelques saisons, il neige autant de disques scandinaves. Et ce même en plein printemps. _Auréliano TONET

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LA SÉLECTION DONDOLO « Dondolisme » Les claviers de The Cure, le chantéparlé pervers de Gainsbarre, l’indolence dandy de Daho : Dondolo dédie son CD aux eighties, et c’est un dédale de beautés. La bulle électronique / Differ-ant ELECTRELANE «No shouts, co calls » Trois louves endolories harmonisent sur un tapis de riffs saturés et d’arpèges lancinants. Entre Monteverdi et Kurt Cobain, un concentré de baroque n’roll enlevé. Too Pure / Beggars

CORNELIUS « Sensuous » Syntaxe sensible, syncopes sensuelles, synthés insensés : sur Sensuous, Cornelius, pape de la pop nippone, joue avec nos sens, et nous laisse interdits. Chef d’œuvre.

WEA / Warner Music

FEIST « The reminder » Feist est un baume velouté, une gorge profonde, un tremblement dans l’agencement des choses. Trois ans après les premiers émois, le feutre de sa voix reste indélébile.

Polydor / Universal

OF MONTREAL «Hissing fauna, are you the destroyer?»

Ces faux Canadiens et vrais Américains mélangent tout : névrose hivernale et euphorie printanière, tubes évidents et zigzags retors, pop et avant-garde.

D’authentiques mêleurs d’humeurs, à leur meilleur. Polyvinyl / La Baleine

CONCERTS 13 AVRIL FLÓP, SILVAIN VANOT, DAVID SCRIMA Mains d’œuvres (Saint-Ouen), 6 €

16 AVRIL JOANNA NEWSOM La Cigale, 39,5 €

LE SITE www.myspace.com/foals

16 AVRIL PETER BJORN & JOHN Trabendo, 23,3 € 19 / 20 AVRIL FRIDA HYVÖNEN Centre Culturel Suédois, 5 € 22 AVRIL BUSTA RHYMES Elysée Montmartre, 41,8 € 23 AVRIL THOMAS DYBDAHL La Maroquinerie, 19,8 € 24 AVRIL TTC La Cigale, 18,7 € 26 AVRIL FEIST Grand Rex, de 35 € à 39 € 27 AVRIL ELECTRELANE La Cigale, 25,5 €

Quel est le point commun entre un poulain et un synthétiseur ?

Aucun, sauf pour les jeunes survoltés de Foals (poulains) récemment couronnés « next big thing » par le sacro-saint hebdo anglais NME. Indie-pop dansante, parsemée de chœurs excités et de beats frénétiques, la musique de ces quatre natifs d’Oxford électrise les dancefloors anglais depuis quelques mois déjà. Cavaliers mélomanes de France et de Navarre: tenez vous prêts !

28 AVRIL ANAÏS La Maroquinerie, 24,5 € 11 MAI LO FI FNK Showcase, gratuit

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ART Les nouvelles galeries du IIIème arrondissement

Le Marais épate la galerie E

n deux ans à peine, et suite à l’arrivée de l’enfant chéri de l’art contemporain, Emmanuel Perrotin, le haut Marais est devenu le nouveau cœur des galeries trendy. Autour de la rue Saint-Claude, ça palpite les soirs de vernissage. Repérage.

RUE SAINT-CLAUDE LA GALERIE NADINE ET TOM VERDIER

LA GALERIE L.H.

Proches de l’écrivain Amélie Nothomb, Nadine et Tom viennent tout juste d’ouvrir leur petite galerie, en mars dernier. Assez gothiques-romantiques eux-mêmes, ils devraient représenter des artistes dans cette veine, mais pas seulement. A découvrir.

PROCHAINE EXPOSITION : RATKO LALIC (peinture « sylvestre») du 14 avril 2007 au 12 mai 2007

Lancée en septembre 2006 par de jeunes gens très pointus, la galerie s’est donnée pour mission de mettre en avant des artistes encore plus pointus qu’eux. Pour cela, ils font appel à des commissaires différents et reconnus, pour chaque exposition.

PROCHAINE EXPOSITION : « DON’T LOOK BACK » de Vincent Kohler (jeune Suisse, surdoué de la sculpture) du 14 avril 2007 au 29 mai 2007

du mardi au samedi de 11h à 19h30, rue Saint-Claude www.galerieverdier.com - contact@galerieverdier.com

du mardi au samedi de 11h à 19h // 6, rue Saint-Claude www.galerielh.com - info@galerielh.com

Photos : © Raphael Duroy

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EXPOSITIONS AIRS DE PARIS 25 AVRIL - 15 AOÛT Le Centre Pompidou fête ses 30 ans en grande pompe avec cette expositionphare qui réunit tout le gotha de l’art contemporain. Des œuvres de 1970 à nos jours sont mises en scène autour du thème de la ville. On n’avait rarement autant eu envie d’humer l’air parisien...

Airs de Paris, Centre Pompidou, Place Georges Pompidou 75004 Paris

CANDIDATS 22 MARS - 13 MAI AUX ALENTOURS LA GALERIE NUKE La galerie Nuke est le pendant du magazine du même nom, tout entier tourné vers la « génération polluée ».

Jenny Mennerheim, la fondatrice des deux entités, expose de jeunes artistes plasticiens qui utilisent l’espace comme une sorte de prolongement d’un journal intime. Une démarche intéressante.

PROCHAINE EXPOSITION : « MARION PARK : SECOND BLOW-UP » de Giasco Bertoli du 21 avril au 19 mai 2007

Branle-bas de combat à l’approche de la présidentielle. Et si l’on prenait un peu de recul par rapport à nos candidats fétiches? Cette exposition s’interroge sur la construction de l’image des présidentiables de 1848 à 2007. Indispensable pour démystifier le grand bal des politiciens.

J’me voyais déjà, Galerie Passage De Retz, 9, rue Charlot, 75003 Paris

ANDY WARHOL, POPSTARS 14 AV. - 19 MAI Pour fêter l’ouverture d’un espace graphique en son sein, l’incontournable galerie Thaddaeus Ropac expose des collages et dessins de popstars réalisés par Andy Warhol. L’occasion de redécouvrir le génial Américain à travers l’un de ses motifs favoris.

du mercredi au samedi de 14h à 19h // 11, rue Sainte Anastase. www.nukemag.com

LA GALERIE AAA Est-ce l’amitié d’Audrey Bertounesque pour le groupe versaillais Air ? Toujours est-il que la jeune galeriste a ouvert, il y a un an à peine, un espace dont le nom vient du lexique musical (Art All Access, comme dans les concerts) et exclusivement dédié à la promotion de l’art nippon en France. Très mode et très tendance, forcément.

Andy Warhol, Popstars : drawings and collages, Galerie Thaddaeus Ropac, 7, rue Debelleyme, 75003 Paris

NOUVEAU RÉALISME 28 MARS - 2 JUILLET Pendant français du Pop Art, le Nouveau Réalisme est né dans les années 1960, en réaction à l’essor de la société de consommation. Au menu de cette exposition-fleuve : César, Christo, Tinguely, sans oublier les envolées bleutées d’Yves Klein.

PROCHAINE EXPOSITION : SHINTARO MIYAKE ITO TAKANO (dessin) du 10 avril 2007 au 10 mai 2007 du mardi au samedi 11h-19h // 75, rue Charlot. www. galerieaaa.com - audrey@galerieaaa.com

LA B.A.N.K. Un peu à la périphérie du centre névralgique, un peu alternative aussi (ceci expliquant peut-être cela), la galerie a été l’une des premières à s’installer dans le haut Marais, en septembre 2005. Céline et Marie-Céline, le duo de choc à la tête de cette BANK spéciale, présentent essentiellement des installations, plutôt radicales.

PROCHAINE EXPOSITION : LA PARENTHÈSE ENCHANTÉE de Sylvain Ciavaldini du 14 avril au 25 mai du lundi au samedi de 11h à 19h // 42, rue Volta. www.bankgalerie.com - ecrire@bankgalerie.com

L’axe Saint-Sébastien-Froissart / Temple ainsi dessiné n’a pas fini d’être actif, semble-t-il, puisqu’on annonce ces jours-ci l’ouverture de la FAT galerie, au 27 rue de Picardie. Ils viennent du design, et comme leur nom l’indique, on peut s’attendre à du modeux et à du lourd.

Ce qui résume plutôt bien le quartier, en fait.

Les Nouveaux Réalistes, Le Grand Palais 3 avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris

LE SITE www.wantedparis.com Dans le sillon de web-galeries comme artfloor.com, qui visent à sortir l’art du cercle fermé des collectionneurs, Wantedparis propose une sélection d’œuvres d’une trentaine de photographes triés sur le volet. Le principe : augmenter les tirages pour baisser les prix. Ainsi, un portrait du très coté Victor Bergen-Henegouwen ne vous coûtera qu’une centaine d’euros, quand il se négocie dix fois plus dans une galerie traditionnelle. Un musée chez soi ? L’idée fait son chemin...

_Florence VALENCOURT

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PAR DAVID SAUVEUR

DAVID SAUVEUR « HAZARAH » Exposition du 11 avril au 01 mai 2007 au MK2 BIBLIOTHÈQUE 128 - 162, avenue de France - 75013 Paris

En novembre 2006, David Sauveur part avec l’association Action Contre la Faim photographier les Hazarahs. Peuple à part, vivant depuis le XIIème siècle dans les régions reculées et montagneuses du centre de l’Afghanistan, les Hazarahs se considèrent comme les descendants de Gengis Khan. Convertis à l’Islam chiite, ils sont perçus par le reste de la population comme des hérétiques. Cette photographie a été prise sur la route de Chaprasak à Jangalak.

Exposition du 11 avril au 01 mai 2007 au MK2 BIBLIOTHÈQUE

TRIBUNE LIBRE Droit d’auteur et Internet : l’avis des candidats

Globalement opposés ?

Hiver 2006. Face à l’ampleur du piratage d’œuvres sur Internet, la loi DADVSI est adoptée par le Parlement, après des débats houleux. Mais le chapitre est loin d’être clos. En mai 2006, au grand dam de l’industrie culturelle, Ségolène Royal reprend l’idée d’une « licence globale», avancée par certains députés frondeurs. Il s’agit d’offrir aux internautes le droit de télécharger autant d’œuvres qu’ils le désirent, contre le paiement d’un forfait reversé aux artistes. Parallèlement, le Conseil constitutionnel censure le volet de la loi DADVSI qui assouplissait les sanctions à l’encontre des «petits pirates». Autant dire qu’à l’heure où les procès d’internautes restent nombreux, rien n’est réglé. Comment assurer aux créateurs les revenus qu’ils méritent, quelles sanctions contre les pirates, quel avenir pour les droits d’auteur? Ségolène Royal, François Bayrou et Nicolas Sarkozy répondent à TROISCOULEURS. FRANÇOIS BAYROU (UDF)

NICOLAS SARKOZY (UMP)

Il est nécessaire de réécrire la loi sur les droits d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI), qui n’a rien résolu notamment en terme de piratage, en tenant compte de deux univers qui je crois devront vivre côte à côte. L’un où la création proposera des œuvres à la vente, par des sites d’achat en ligne devenus plus accessibles, peut-être moins chers qu’ils ne le sont aujourd’hui. L’autre qui sera un univers d’échange, non marchand, où les créateurs pourront mettre à disposition des œuvres libres de droits ou qui devra trouver un équilibre économiques, peut-être par des contributions volontaires.

Je pense que les technologies numériques sont une chance pour l'accès de tous à la culture et la découverte de nouveaux talents. Ce serait donc doublement une faute si Internet aboutissait à assécher la création et à empêcher les artistes de vivre de leur travail.

Il y a dans cette accessibilité nouvelle, dans la convivialité des sites, un gisement de développement considérable d’accès aux œuvres pour les consommateurs et les internautes. Cette révolution, aussi importante que celle de l’imprimerie en d’autre temps, doit aussi garantir les droits des auteurs et leur rémunération, condition vitale à l’existence même de la création.

Je me suis impliqué au moment du vote de la loi relative aux droits d’auteur et droits voisins dans la société de l’information pour faire respecter le droit d’auteur, parce que je crois profondément que créer c’est travailler, et que je n’accepte pas que le travail soit spolié sous prétexte que ce serait moins coûteux et plus pratique de télécharger sur Internet. La licence globale n’est pas une solution viable, parce que son montant ne serait jamais assez élevé, et que les artistes veulent être rémunérés selon leur talent et leur travail et non pas de manière collectiviste.

De ce point de vue, la licence globale n’est pas une bonne solution : même si elle peut rémunérer en partie les ayants droits des œuvres déjà existantes, elle ne sera jamais une réponse suffisante aux nécessités de la production d'œuvres nouvelles, surtout en tenant compte des dégâts qu'elle ferait dans les structures actuelles.

Pour autant, la répression généralisée n'est pas la bonne solution. Il faut des sanctions justes et proportionnées, car ceux qui doivent être durement sanctionnés, ce sont les véritables délinquants, les entreprises qui gagnent de l'argent à l'aide de logiciels qui organisent le pillage des œuvres.

Il faut donc lancer une réflexion profonde sur l’avenir des rapports entre les consommateurs, les fournisseurs d’accès, les industries culturelles et les artistes. Cette concertation aura besoin de respect réciproque et d'imagination. Elle ne pourra pas être confiée aux seuls technocrates et industriels, il faudra que les créateurs et les artistes y participent.

Je souhaite par ailleurs que l’on incite davantage les internautes à recourir à des solutions légales et respectant le droit d’auteur. C’est pour cette raison que je considère que l’interopérabilité doit devenir une priorité stratégique industrielle européenne.

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illustration : © Dapto

SÉGOLÈNE ROYAL (PS) Du piano mécanique aux réseaux peer to peer, chaque innovation technologique ouvre au public de nouvelles possibilités d’accès aux œuvres et perturbe, dans un premier temps, les modèles économiques des industries culturelles. Hollywood dénonça le magnétoscope comme une menace mortelle : on sait ce qu’il en advint. Ces conflits se sont toujours conclus, dans le passé, par des compromis. Dans chacune de ces crises, le droit d’auteur a révélé ses capacités d’adaptation.

Malgré les inconvénients techniques, la qualité moyenne des copies et les risques pénaux, des millions d’internautes échangent des films sur les réseaux. Ils téléchargent des « blockbusters » mais découvrent aussi des films introuvables.

Ces échanges ne donnent lieu à aucune rémunération : ils risquent, à terme, de mettre à mal l’économie fragile du cinéma.

Le cinéma ne doit pas se retrouver seul face au piratage des films. Les services de police devront identifier les “vrais” pirates : ceux qui pratiquent la contrefaçon a des fins commerciales et les groupes qui détournent les masters de DVD pour les mettre à disposition.

Les échanges en Peer to peer révèlent une demande que la filière du cinéma souhaite satisfaire. Elle a pris la mesure du défi.

Des négociations sont en cours pour que les films puissent être plus rapidement accessibles en ligne, via des services de vidéo à la demande.

J’abrogerai les dispositions inutilement répressives de la DADVSI. Je réunirai des Etats Généraux du numérique pour penser ensemble le futur de la culture et du cinéma. L'Internet devra contribuer massivement au financement de la création. Il faudra clarifier la ligne de partage entre les pratiques licites et illicites, préserver la copie privée, moderniser la gestion collective, favoriser l’innovation et la concurrence en facilitant l’acquisition des droits d’exploitation des œuvres. Ménager, enfin, une pluralité de modes de financement et de rémunération pour la création.

Les esprits sont mûrs pour y réfléchir sur des bases plus sereines.

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JEUX VIDÉOS Le rétro-gaming

Vieux jeu et branch

Enième retour de Sonic, Mario ou Pac-Man, rééditions en rafale, ouverture de magasins et plateformes de téléchargement spécialisés, vogue du « pixelart » : la préhistoire du jeu vidéo n’a jamais été autant d’actualité. Bienvenue dans l’ère du « rétro-gaming ». n Space Invader apposé, en mosaïque, sur le mur d'un immeuble haussmannien ? De jeunes ébouriffés, dans le Quartier latin, en T-shirt « Atari » ? Et que dire de ce pullulement de compilations de jeux vingtenaires, comme Arcade Hits (Konami) ? Autant de retours anachroniques à l'époque des épaulettes et des brushings Bananarama - la borne d’arcade Space Invaders date de 1978 ! Pourtant les brushings, eux, ne reviennent pas. Qu'y a-t-il donc de si sexy dans ces consoles aux graphismes pixellisés, aux sons plus synthétiques qu'un premier album d'Indochine, si loin du réalisme des jeux contemporains aux budgets millionnaires ?

U

LES RÉTRO-GAMERS SONT DES RÉTRO-GAMINS Voici Quentinsane, jeune financier en plein essor, rétro-gamer assumé. Dans sa bibliothèque, une superbe NES côtoie des disques vintage de David Bowie : « je ne suis ni réac, ni nostalgique-dépressif, ni frustré par de nouvelles technologies que je ne maîtrise pas. Simplement, retrouver la console originelle, c'est rétablir un lien quasi "warholien" avec sa machine.

De ferraille, elle devient icône. »

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LA SÉLECTION

hé !

Le jeu vidéo rétro a d'autant plus de valeur qu'il permet de se reconnecter à son enfance. Dans sa recherche de madeleines-silicium, la « génération désenchantée » est prête à tout : écumer les brocantes, par exemple, pour trouver, entre une boite de Banania en aluminium et une cuillère en argent, la très convoitée Atari 2600. Ou dévaliser un magasin comme Retrogame-shop à Paris, véritable antiquaire du jeu vidéo.

GUITAR HERO II Disponible : 6 avril 2007 Plateforme : Xbox 360 // Editeur : RedOctane

Qui n'a jamais rêvé d'être Jimi Hendrix ? À l'aide d'une simili-Gibson en plastique (fournie avec le jeu), enfin un concert donc VOUS êtes le héros.

GOD OF WAR II Disponible : 18 avril 2007 Plateforme PS2 // Editeur : SCEA

Violent, magnifique, mais surtout cathartique.

Homère sous stéroïdes. Un jeu qui montre que la PS2 a encore son mot à dire.

DU OLD-GEN’ SUR VOTRE NEXT-GEN’ Mais les vielles consoles, c'est comme les meubles Louis XVI, il faut de la place. Pour ceux qui n'habitent pas un entrepôt, une solution pourrait être « l'émulation » : par le biais d'un logiciel émulateur, tel MAME, imitant le langage d’antiques bornes d'arcades, on peut rejouer à des centaines de jeux dont on avait oublié l'existence. Un hic, cependant : le téléchargement de jeu est illégal tant que l'éditeur en détient les droits. Oui, même s'il n'est plus disponible dans le commerce.

En guise de pied de nez au tout technologique, il y a plus sûr : télécharger des oldies sur une console flambant neuve. Il vous fallait 25 centimes en 1981 pour faire une partie de Frogger ? Pour quelques euros, vous avez le jeu à l'identique sur votre XBOX 360. La même chose avec Final Fight Megadrive sur votre Wii. Un argument de vente non négligeable pour les constructeurs, qui ont bien compris l'intérêt de chérir un public désormais plus âgé.

LE RETROGAMING N'EST PAS VIEUX JEU En effet, si les gamers des années 1980 ont mûri, le jeu vidéo fait plus que jamais partie intégrante de leur culture.

L'écrivain François Houste, auteur de Push-Start, 30 ans de jeux vidéo, remarque que ce n'est plus Pac-Man que l'on associe à l'image d'une pizza entamée, mais l'inverse.

Avec l’âge vient la reconnaissance, donc. Il n’y qu’à voir comment l'histoire du jeu vidéo influence les faiseurs de modernité. Le « pixelart », mosaïque digitale qui se construit au pixel près, inspire le design graphique (voir les sites www.armoftrolls.co.uk ou www.mushroom-kingdom.com).

Dans son installation vidéo Super Mario Clouds, l’artiste brooklynois Cory Arcangel évide, quant à lui, une cartouche Mario Bros de son code informatique. Il en obtient des nuages blancs, défilant indéfiniment sur fond de ciel bleu.

Une installation à l’image du rétro-gaming, dialogue entre machine et sentiments, entre nostalgie et modernité, qu’on aurait tort de réduire à un jeu de (grands) enfants. _lechroniqueurmasque@gmail.com Retrogame-shop, 18 rue Trousseau - 75011 Paris www.retrogame-shop.com

THE ELDER SCROLLS IV : OBLIVION Déjà disponible Editeur : Ubisoft // Plateforme : PS3

Se réveiller aux côtés de votre destrier, au milieu de ruines elfiques, au sommet d'une montagne et voir soudain le soleil se lever, ça fait quoi ? Réponse dans Oblivion.

METAL GEAR SOLID, PORTABLE OPS Disponible : Avril 2007 Editeur : Konami // Plateforme : PSP

S'infiltrer en douceur, neutraliser l'ennemi en vitesse. Avec une histoire mieux écrite que sur PS2, Metal Gear Solid : Portable Ops sort rafraîchi de son passage sur PSP.

HOTEL DUSK ROOM 215 Disponible : 13 avril 2007 Editeur : Nintendo // Plateforme : Nintendo DS

Un ancien détective reconverti dans le porte-à-porte enquête sur la disparition de feu son partenaire. Un polar bien ficelé dont VOUS êtes l'anti-héros.

LE SITE : GROS PIXEL www.grospixel.fr L’un des sites de référence sur le rétro-gaming. Le forum compte déjà 223 000 interventions de rétro-gamers nostalgiques! Grospixel.fr est truffé de dossiers aux enjeux cruciaux, comme par exemple « Chun-Li : légende féminine du jeu vidéo ? » Quant à la rubrique « souvenirs de gros pixeliens », elle saura émouvoir les plus coriaces d'entre nous. Et qui a dit que le jeu vidéo manquait de finesse et d’autodérision ? Pour se convaincre du contraire, voir le « bêtisier du jeu vidéo », extraits de mauvaises traductions.

Perle : « quand tu êtes invisible, le filtre multi-spectrum de ton bio-masque est activé ».

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INTERNET www.jumpcut.com

Chaîne de montage On ne présente plus Youtube et DailyMotion, les deux stars du partage de vidéos en ligne.

Découvrons leur cousin, Jumpcut. Ce nouveau site permet non seulement de partager ses vidéos, mais également de monter son propre film en mixant soi-même son, images et séquences filmées. Visite guidée.

ACCUEIL Le souci avec le web 2.0, c’est qu’en plus de ne pas comprendre grand chose au concept, on tombe rarement sur des sites clairs, simples et graphiquement réussis. Ici, on pousse un « ouf » de soulagement. Exemple de lisibilité, la page d’accueil de Jumpcut nous livre en un clin d’oeil sa fonction principale : l’édition de vidéos en ligne.

TÉLÉCHARGEMENT Pour rendre le film des 75 ans de Grand-mère un peu plus funky, Jumpcut me propose de télécharger tous les éléments dont j’ai besoin (séquences filmées, photos et mp3) pour faire ma tambouille. Si je suis déjà un utilisateur chevronné des services 2.0, je peux même aller piocher directement sur mes comptes Flick’r (partage de photos) et Facebook (réseau social). Un remix mémé/Scissor Sisters ? Ça promet...

ÉDITION Une fois les contenus téléchargés, à moi de jouer. C’est là où ça se corse.

Heureusement, Jumpcut a pensé aux néophytes et me mâche le travail : les fonctions d’édition sont développées en flash et l’insertion simplissime de titres, de cadres et de transitions habille en un rien de temps une vidéo sans intérêt.

Tiens, j’arrive même à accélérer la cadence de mémé...

DIFFUSION Une fois le chef d’œuvre achevé, reste à savoir qu’en faire. Dans un excès de générosité, je peux décider de céder mon œuvre à l’ensemble de la communauté Jumpcut. Sympa. Je peux également n’en faire profiter que mes amis en copiant le code fourni et en exportant ma création sur mon profil MySpace. Mégalo.

Enfin, honteux du résultat, je peux enregistrer mon film sur mon compte Jumpcut et ne jamais le dévoiler. C’est l’option la plus sûre…

CONCLUSION Jumpcut représente sans doute une des meilleures applications du web nouvelle génération et demeure un modèle de simplicité et d’efficacité dans son fonctionnement. La preuve : qu’on soit blogger invétéré ou technophobe avéré, on devient tous très vite accro. Alors n’hésitez plus : faites le grand saut! _Anna MAZAS

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CEUX QUI ONT DU GOÛT… ONT DU GÜ conception: www.bigfish.co.uk

CHRONIQUE Hier, j’ai essayé demain... La Nissan Pivo

Tournez manège Nouveau prototype du constructeur japonais, la Nissan Pivo est la première voiture à pouvoir entièrement pivoter sur elle-même. À son bord, notre chroniqueur est retourné en enfance.

llée des blancs manteaux. Aujourd’hui, pour mes 8 ans, maman m’organise un anniversaire secret au Mac Mickey.

Super malin, je ne bronche pas quand elle fait semblant d’avoir besoin d’aide pour les courses. De toute manière, j’adore me pavaner dans notre Nissan Pivo. On dirait un peu un minute-œuf déguisé en fraise tagada. Comme il n’y a que trois places, je suis assis devant, comme un grand.

Zut ! Maman prend vraiment la direction du supermarché. Au milieu des six écrans du tableau de bord, j’avise le calendrier digital : saperlipopette ! Mon anniversaire, c’est mercredi prochain… « Ne t’en fais pas mon poussin, il me faut juste des salsifis. Reste dans la voiture et sois sage. » Parking caniculaire, au milieu des caddies. Première victime de l’effet de serre dans une voiture électrique… Où est là clim’ ? À chaque geste de la main, les capteurs infrarouges du volant associent une commande. Deux doigts ? Rien.

Un demi pouce ? Tiens, le paysage se met à tourner... Non, c’est la voiture qui tourne sur elle-même, et de plus en plus vite !

Résultat : je viens de repeindre l’intérieur plastique de coquillettes au jambon. Tout autour, une équipe du GIGN s’apprête à donner l’assaut, persuadée d’avoir à faire à une centrifugeuse nucléaire nippone dérobée par des fondamentalistes iraniens.

Il faut que je me tire de ce mic-mac diplomatique. Jack Bauer appuierait sur la pédale «+» ou la «-»?

En visant la bretelle autoroutière, je plonge droit dans une impasse méga-étroite. Deux officiers se frottent déjà les moustaches. D’une simple pression sur le volant, l’habitacle fait volte-face sans bouger les roues. Dupond et Dupont s’arrachent les bacchantes, je suis déjà loin.

Parvis du tribunal de Nanterre. « Cet enfant a tout mon soutien. Face à la réalité du phénomène des voitures jouets, si je suis élu(e), je compte abaisser l’âge d’obtention du permis à 8 ans. » Si c’esst pas un chouette cadeau d’anniversaire...

A

_Etienne ROUILLON

2,70 MÈTRES : c’est la longueur de l’humble Nissan. Soit la taille maximale de la tortue « luth » (tous les mardis à l’Acquaboulevard pour son show d’hypnose sous-marine).

SAINT GLINGLIN : date de mise sur le marché. Mais comme dit ma maîtresse : « L’expression " Saint Glinglin " date de 1897. Il s’agit d’un jeu de mot sur le celtique " Seing Glinglin " (" moment où la cloche sonnera ") et non d’un hommage à un quelconque Glinglin ». Pas si cloche, ma maîtresse !

6 SECONDES : c’est le temps qu’il faut à la Nissan Pivo pour, eh bien... pivoter. Et attendez...4, 5, 6...

Eh oui, c’est aussi le temps que met un chaton de 100g pour tomber du 12ème étage.

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