WE DEMAIN N°6 - EXTRAITS by sylvain attal

CHAMPIGNONS « ÉLIXIRS DE VIE »

N 6 o

SHIITAKÉ, MATSUTAKE, REISHI, LES NOUVELLES SOLUTIONS SANTÉ

Printemps 2014

une revue pour changer d’époque

NUE CONTRE LE RACISME Le défi d’Ayana V. Jackson

une revue pour changer d’époque

J’AI REFAIT MA MAIN EN 3D LA PROTHÈSE HIGH-TECH NÉE DANS UN FAB LAB

TOUS PROMOTEURS ! REPRENEZ LE POUVOIR SUR L’IMMOBILIER

NEUF OBJETS CONNECTÉS À ESSAYER DÈS MAINTENANT

L’AVENIR EST DANS LA MER énergie, aliments, santé : vive la « blue society » !

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HUBERT REEVES – JEAN-LOUIS ÉTIENNE UNE RENCONTRE ÉNERGISANTE

ÉCOUTEZ LES LITHOPHONES PREMIER CONCERT DEPUIS 10 000 ANS

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DITO

LES MOULINS DE LA CROISSANCE

Espoir et désillusion : chaque présidence qui s’achève laisse en héritage une situation plus détériorée que la précédente. Avec le mandat de François Hollande, l’histoire s’accélère. À qui la faute ? À lui ? À son prédécesseur ? Au prédécesseur de son prédécesseur ? Il faut remonter loin, sans doute aux années Pompidou, pour retrouver l’euphorie économique, aujourd’hui révolue et qui hante nos rêves. L’ancien directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, aujourd’hui PDG d’Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, dans son essai Non aux trente douloureuses (éd. Plon, 2012), raconte comment, depuis cette période chérie-bénie dite des Trente Glorieuses, nous sommes passés aux « trente piteuses » puis aux « trente douloureuses », que nous vivons aujourd’hui. Pendant les Trente Glorieuses, on a créé la richesse ; lors des « trente piteuses » on l’a dépensée et augmenté les dépenses publiques pour maintenir le niveau de vie des Français ; avec les « trente douloureuses », on paie aujourd’hui les intérêts de la dette.

l’enlisement français. Au cours de son allocution du 31 décembre, que les commentateurs prédisaient vide d’annonces, le Président a conclu un pacte avec le Medef, prononcé la réduction des dépenses publiques, annoncé que l’année 2014 serait celle de la transition énergétique. Changement de cap où promesses d’un soir ? Au lendemain de ce tournant annoncé, ce président en disgrâce dans l’opinion, harcelé par la droite, du centre aux extrêmes, a volontairement rompu avec une partie de sa majorité. Avec la coalition allemande réunissant conservateurs et sociaux-démocrates, la France se met en convergence avec son puissant partenaire, incontournable pour tout projet de redéploiement européen d’envergure. L’année 2014 sera celle de la transition énergétique. saurait se contenter de promesses. Quelques informations venues d’ailleurs témoignent des effets positifs d’une politique orientée vers la transition énergétique. Car pendant que nous tergiversons, les Energiewende [voir We Demain numéro 5, pages 102-119], trois mois consécutifs, a vu l’éolien devenir la première énergie devant le nucléaire. En

Chine, premier pollueur de la planète et dont les mégacités sont devenues irrespirables, va investir près de 60 milliards d’euros dans la « troisième révolution industrielle ». Le Autre source d’espoir : la mer et ses ressources inépuisables, que promeut la « blue est riche de promesses fabuleuses, dans le domaine de l’énergie, bien sûr, mais également dans ceux de la santé et de l’alimentation. Le monde sous-marin sera partie prenante du monde qui change. Avançons. FRANÇOIS SIEGEL.

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SOMMAIRE

p. 008 P. 010 UN NOUVEAU GANDHI POUR LES « SANS-TERRE » INDIENS S’inspirant du père de l’indépendance, Rajagopal organise d’immenses marches non

ÉDITO

p. 003

LES MOULINS DE LA CROISSANCE François Siegel

p. 001

p. 044

Côme Bastin

P. 016 AYANA V. JACKSON MET SON CORPS EN SCÈNE CONTRE LE RACISME La photographe américaine réinterprète des photos d’archives ou d’actualité pour dénoncer l’exotisme malsain de certains clichés coloniaux et la violence des sociétés

P. 046 LE RÊVE DU « PRINCE JARDINIER » : 150 000 MICROFERMES POUR NOURRIR LA FRANCE

Interview : Olivier Bergeron

Antoine Lannuzel

P. 024 CINQ MODÈLES POUR CONSTRUIRE ET VIVRE AUTREMENT

P. 050 LE BEC-HELLOUIN, PROTOTYPE DE LA FERME DE DEMAIN

Ayana V. Jackson, Caras Ionut, Sylvain Le Lepvrier, Getnarrative.com, Patrick Pleutin

et de plantes au rendement supérieur

Yves Heuillard. Illustrations : Louison Éric Tariant

P. 036 HUBERT REEVES ET JEAN-LOUIS ÉTIENNE : « QUEL AVENIR POUR L’HOMME, CE MUTANT SURDOUÉ ? »

P. 054 À BRIXTON, L’ÉNERGIE APPARTIENT AUX RÉSIDENTS ET CRÉE DES EMPLOIS Le projet communautaire Repowering London

et l’explorateur prônent, sans angélisme, de panneaux solaires sur les toits de ce Armelle Oger. Photos : Alexandre Martin Éric Albert

P. 042 LA CATASTROPHE DE FUKUSHIMA A REVEILLÉ LES AUTEURS DE MANGA

Laetitia de Germon

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… 5

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…

P. 060 HISTOIRE D’ARBRES (NO 3) : LE CÈDRE DU LIBAN Vénéré par les pharaons, utilisé dans la construction du premier temple

p. 106 P. 108 CHRONIQUES DU JUGAAD EN MARCHE

Alain Baraton L’Innovation Jugaad sélectionne pour We Demain

P. 062 À LA RECHERCHE DES POMMES OUBLIÉES hippie s’est donné pour mission de retrouver

p. 068

Navi Radjou

P. 110 BOULDER, COLORADO. CARTES POSTALES D’UNE VILLE DÉRAISONNABLE

Christelle Gérand

P. 070 NOTRE AVENIR EST DANS P. 066 CRÉER UN POTAGER À SA FENÊTRE

LES RESSOURCES INFINIES DE L’OCÉAN

représentent sans doute le plus grand espoir

Cécile Soler

Emmanuelle Vibert

P. 117 UN « FRENCHIE » DE BOULDER AU SERVICE D’OBAMA Antoine Lannuzel

P. 088 PHILIPPE VALLETTE : « ON CONNAÎT BEAUCOUP MIEUX LA LUNE QUE LA MER » Le directeur général de Nausicaa nous

par le département d’État pour représenter Cécile Soler

P. 118 PREMIER CONCERT DEPUIS Interview : Antoine Lannuzel et François Siegel

P. 092 « GRÂCE À L’IMPRESSION 3D, JE ME SUIS REFAIT UNE MAIN »

Camille Bosqué. Photos : Sylvain Le Lepvrier pour We Demain

DIX MILLE ANS POUR LES « PIERRES QUI CHANTENT » Des percussionnistes de l’Orchestre national

Philippe Dufay. Illustration : Patrick Pleutin. Photos : Hervé Lequeux pour We Demain

P. 122 PLANÈTE « SLOW » P. 098 LES CHAMPIGNONS, NOUVEAUX « ÉLIXIRS DE VIE » Shiitaké, reishi, matsutake… Leurs vertus dans la prévention de cancers ou de maladies

Valérie Zoydo. Photos : Thomas Dorn

P. 134 LES MOINEAUX DU LAKE PALACE Dossier : Jean-Paul Curtay. Texte : Olivier Delahaye. Photos : Philippe Barret/Éditions de La Martinière

Xavier Zimbardo

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p. 166 P. 168 POUR CHANGER LE MONDE, SOYEZ

p. 136 P. 138 OFFREZ-VOUS DES OBJETS

BIENVEILLANT !

P. 158 SOUS LES PAVÉS, LA VILLE

soutiennent plusieurs penseurs,

à rechercher des solutions aussi originales

Armelle Oger

CONNECTÉS

P. 176 « NOUS AVONS TÉLÉCHARGÉ Olivier Delahaye

UN FAUTEUIL »

Cyril Fiévet

P. 164 ON PEUT DÉSORMAIS MANIPULER P. 140 LA CONQUÊTE SPATIALE DEVIENT

LA MÉMOIRE

L’AFFAIRE DE TOUS Voici venu le temps des engins lancés par

Olivier Van Bockstael. Soon Soon Soon

et à créer des souvenirs chez des souris

Camille Bosqué. Photos : Ania Freindorf pour We Demain

Cyril Fiévet

P. 180 DIX FACONS D’ÉCONOMISER L’EAU

P. 144 LA MACHINE QUI CLONE LES ŒUVRES D’ART

pour limiter le gaspillage dévastateur Olivier Bailly. Illustrations : Alison Guyard

Noces de Cana Agnès Villette

P. 184 À LA DÉCOUVERTE DU BROOKLYN FRANÇAIS : MONTREUIL

P. 150 À QUOI RESSEMBLERONT LES ANIMAUX DU FUTUR ? et un paléontologue ont imaginé les créatures

Côme Bastin. Photos : Aurélien Dailly pour We Demain

Sylvain Morvan. Illustrations : Marc Boulay/Cossima Productions

P. 192 ABONNEMENT P. 196 © Tom Ryaboi

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ILS MARCHENT DERRIÈRE LE NOUVEAU GANDHI Côme Bastin

• S’INSPIRANT DU PÈRE DE L’INDÉPENDANCE INDIENNE, RAJAGOPAL ORGANISE D’IMPRESSIONNANTES MARCHES PACIFIQUES. OBJECTIF : PERMETTRE AUX DÉSHÉRITÉS DES CAMPAGNES, DONT IL EST DEVENU LE HÉROS, D’ACCÉDER À LA PROPRIÉTÉ DE TERRES CULTIVABLES.

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CORPS À CORPS AVEC LE RACISME • la photographe américaine ayana V. Jackson réinterprète des photos d’archiVes ou d’actualité et met en scène son propre corps pour dénoncer les clichés d’un racisme Violent ou ordinaire. Basée à new york et à JohannesBurg, elle s’inspire du comBat de nelson mandela. •

« FEMME ZOULOUE », SECONDE MOITIÉ DU XIXE SIÈCLE (EN HAUT). « WHAT WILL YOU TELL THEM ABOUT ME ? / DO YOU FEEL PAIN ? », AYANA V. JACKSON, « ARCHIVAL IMPULSE », 2013 (EN BAS).

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« MÉTISSES BOER-HOTTENTOTES », 1888.

« DROP YOUR RIGHT HAND / WHY CAN’T I TURN AROUND ? », AYANA V. JACKSON, « ARCHIVAL IMPULSE », 2012. 06 — WE DEMAIN

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IMMEUBLE À HONG KONG.

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CONSTRUIRE AUTREMENT, VIVRE AUTREMENT Yves Heuillard Illustrations : Louison

• La pénurie de Logement, Le prix des Loyers, La difficuLté de L’accès à La propriété, L’augmentation constante des charges ne sont pas une fataLité. des initiatives privées et pubLiques montrent que L’accès pour tous à un habitat sain, beau, économe, proche des services et des empLois est possibLe.

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HUBERT REEVES & JEAN-LOUIS ÉTIENNE « NOUS ALLONS PEUT-ÊTRE VERS D’AUTRES FORMES DE VIE » Armelle Oger Photos : Alexandre Martin

• TouT en parTageanT les mêmes inquiéTudes sur l’éTaT eT le fuTur de noTre planèTe, l’asTrophysicien huberT reeves eT l’exploraTeur Jean-louis éTienne ne sonT pas hommes à abdiquer. ils prônenT au conTraire la résisTance au pessimisme ambianT. dans ceT enTreTien croisé réalisé à l’occasion du 3e parlemenT des enTrepreneurs d’avenir (*), ils envisagenT avec lucidiTé l’avenir de l’homme, ce « muTanT surdoué ». •

WE DEMAIN : ATTENDUS POUR LE PRINTEMPS, LES RÉSULTATS DES DEUX DERNIERS TOMES DU RAPPORT DU GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR L’ÉVOLUTION DU CLIMAT (GIEC) VONT UNE NOUVELLE FOIS METTRE EN ÉVIDENCE LA RESPONSABILITÉ HUMAINE DANS LE PROCESSUS MORTIFÈRE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE. L’HOMME EST-IL PLUS QUE JAMAIS UN PRÉDATEUR POUR SA PLANÈTE ? HUBERT REEVES : avec des instruments

qui deviennent de plus en plus puissants, l’homme parvient aujourd’hui à faire des choses prodigieuses. comme réchauffer sa planète, ce qui n’est pas rien, plus la technologie évolue et plus la tentation d’asservir la planète est grande.

c’est un mouvement qui a commencé ancêtres sont arrivés sur Terre. au début, ils n’étaient pas très nombreux, pas très puissants. mais, peu à peu, ils ont eu un impact de plus en plus ravageur sur leur planète. l’intelligence d’Homo sapiens lui a permis de survivre à une période où il était mal protégé. il a progressé, a appris à se défendre, à fabriquer des armes, l’arc, le fusil, des canons puis la bombe atomique. il a reçu – comment ? on ne sait pas vraiment – ce formidable cadeau de l’intelligence et cette capacité de progresser sans laquelle nous ne serions pas là. progressivement, cette intelligence est devenue une arme dont il doit désormais conscience qu’elle peut le mettre en péril.

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JEAN-LOUIS ÉTIENNE : l’homme est un mutant surdoué. l’animal naît et meurt avec le même « équipement » : plumes, griffes, sens de l’orientation. il évolue, mais lentement. l’oiseau ne fera jamais l’acquisition du dernier gps ! l’homme, lui, renouvelle constamment ses armes.

« circulaire » de la nature qui fonctionne avec une production primaire, des « LÀ OÙ CROÎT LE PÉRIL… CROÎT AUSSI CE QUI SAUVE » : LE TITRE DE VOTRE DERNIER LIVRE EST-IL UN ACTE DE FOI DANS L’INTELLIGENCE HUMAINE ? xixe siècle, aux états-unis, HR :

on coupait les séquoias, 60 millions de bisons avaient été massacrés, les baleines

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« L’OISEAU NE FERA JAMAIS L’ACQUISITION DU DERNIER GPS ! L’HOMME, LUI, RENOUVELLE CONSTAMMENT SES ARMES. »

HUBERT REEVES (À GAUCHE) ET JEAN-LOUIS ÉTIENNE (À DROITE), SONT PARMI LES INTELLIGENCES LES PLUS AIGUISÉES POUR ÉVOQUER L’AVENIR DE L’HOMME.

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LOUIS-ALBERT DE BROGLIE « 150 000 MICROFERMES POUR NOURRIR LA FRANCE » Antoine Lannuzel

•

SE MET à LA PERMACULTURE. POUR DÉMONTRER QU’IL S’AGIT D’UNE SOLUTION ALIMENTAIRE CRÉDIBLE, IL A CRÉÉ EN TOURAINE DES FRUITS, DES LÉGUMES, DE L’EMPLOI ET UNE « BOîTE à OUTILS »

•

Louis-Albert de Broglie a le service de l’État dans le sang. Un virus hérité de ses aïeux : des maréchaux d’Empire, un président du Conseil, un Prix Nobel de chimie, jusqu’à son propre père, ministre sous de Gaulle dans les années 1960. Autant de représentants éminents d’une famille d’origine italienne installée en France depuis le xviie siècle. Que faire, au vingt-et-unième, de cette culture de l’engagement ? Défenseur de la biodiversité et du « bien-manger », Louis-Albert de Broglie (prononcez « de que la permaculture est une solution d’avenir, et permettrez à quiAlors qu’en France quelques microfermes inspirées de la peréclosent discrètement depuis le début des années 2000, celui que l’on surnomme « le prince jardinier » va plus loin et donne une dès la création de la ferme du domaine de La Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, petite commune d’Indre-et-Loire nichée entre Tours et Amboise. Leur rôle : penser et valider chaque étape, puis élaborer un guide de référence à l’adresse de tous les candidats à cette entreprise « bien plus technique qu’il n’y paraît », explique le prince, qui cite en modèle Charles Hervé-Gruyer, dont la microferme fait aujourd’hui référence en Normandie [voir pages 128131]. Il s’est pour cela associé aux instances les plus légitimes : l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech), l’ONG Green Cross, le ministère de l’Agriculture. Son rêve : voir essaimer à la périphérie des villes « un maillage de 50 000 à 150 000 fermes nourricières, sachant qu’il en faudrait

environ 200 000 pour alimenter 10 millions de foyers ». Cette nouvelle géographie agricole permettrait selon lui de « reconnecter le citoyen à la terre, recréer du lien social et de l’identité territoriale ». TOMATES VERTES

Érigé au xvie siècle sur les ruines d’une ancienne forteresse, le château de La Bourdaisière avait depuis longtemps quitté les mains de la famille de Broglie lorsque le prince Louis-Albert, au début des années 1990, plaque sa carrière de banquier pour s’offrir cette superbe demeure Renaissance avec son frère aîné Philippe-Maurice et y créer un hôtel de charme. Fou de jardinage, dans l’esprit « gentleman farmer » qu’il baptise de son surnom : Le Prince jardinier. Trois ans plus tard, il implante à La Bourdaisière un conservatoire de la tomate, « parce que ce fruit est un exemple formidable de la diversité végétale ». Beaucoup jugent le projet excentrique. Mais alors qu’éclatent les scandales de la vache folle (1996) et du poulet à la dioxine (1999), les dizaines de variétés du prince jardinier – qui sont aujourd’hui 653 et alimentent un « bar à tomates » – commencent à susciter l’intérêt des visiteurs du grand potager. Un jour, trois représentants du maraîcher Savéol s’immiscent dans une conférence sur la tomate organisée à La Bourdaisière. Démasqués, ils sont conviés à une visite des plantations. Un fruit vert fait débat au détour d’une allée. Le prince jure qu’il est mûr, les visiteurs rétorquent : « Nous produisons des tomates depuis trois générations et vous assurons que c’est impossible. » puis conseiller par le prince, qui l’aidera à obtenir de nouvelles variétés par croisement. Depuis, il n’est plus rare de trouver des tomates vertes dans les supermarchés. Fin 2008, Louis-Albert de

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« NOUS VOULONS MONTRER QU’UNE PARCELLE DE MOINS DE 1 HA PERMETTRA D’ALIMENTER EN LÉGUMES CINQUANTE FAMILLES ET DE CRÉER AU MOINS UN EMPLOI DE MARAÎCHER. » LOUIS-ALBERT DE BROGLIE A RACHETÉ, AVEC SON FRÈRE, LE CHÂTEAU DE LA BOURDAISIÈRE AU DÉBUT DES ANNÉES 1990. LE DOMAINE A ÉTÉ TRANSFORMÉ EN VITRINE DE LA BIODIVERSITÉ MARAÎCHÈRE ET EN LIEU D’ÉTUDE DE LA PERMACULTURE.

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LES TOITS DE LA RÉSIDENCE STYLES GARDENS ONT ÉTÉ ÉQUIPÉS DE PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES CAPABLES DE PRODUIRE 45 KW D’ÉLECTRICITÉ. UNE ÉNERGIE VERTE QUI REMPLACE CELLE AUPARAVANT FOURNIE PAR UNE FILIALE D’EDF.

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À BRIXTON, OPA CITOYENNE SUR L’ÉNERGIE Éric Albert

Le projet communautaire repowering London, fondé sur L’investissement des résidents, a permis L’instaLLation de panneaux soLaires sur Les HLm de ce quartier popuLaire de Londres. une énergie verte qui rapporte LocaLement et crée des empLois.

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CETTE INCONNUE AUX RESSOURCES INFINIES Antoine Lannuzel

• L’océan recouvre près des trois quarts de la surface de la Terre. Les côtes, où se concentre 90 % de la vie marine, abritent la moité de la population mondiale. Des centaines de millions d’humains travaillent en lien avec la mer, d’où provient une part croissante de notre nourriture, de notre énergie ou encore de nos médicaments. Régulateur du climat, puits de carbone, producteur d’oxygène, l’océan fait aussi face pollutions, surpêche… Comment concilier la fragilité de cet espace, dont on ignore encore beaucoup, et la nécessité d’en faire un vivier d’activités et de ressources ? C’est tout le sens de la « blue society ». Porté par Nausicaa, Green Cross, Tara Oceans, SeaOrbiter ou encore par le Global Forum, ce concept promeut un équilibre vertueux entre l’homme et l’océan. Il invite à préserver la mer,

qu’elle renferme, puis à se les approprier colossaux : on estime à 17 000 milliards d’euros la valeur des ressources et services océaniques, là où celles de la Terre ne représenteraient « que » 9 500 milliards d’euros.

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L’ASTRONAUTE FRANÇAIS JEAN-FRANÇOIS CLERVOY TESTE UN PROGRAMME SPATIAL AU LARGE DE MARSEILLE.

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J’AI RECONSTRUIT MA MAIN

CARTE ARDUINO PROGRAMMABLE (ENVIRON 20 EUROS)

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Camille Bosqué Photos : Sylvain Le Lepvrier pour We Demain

• amputé à la suite D’un acciDent Du travail, un jeune rennais s’est fabriqué lui-même une prothèse grâce à l’impression 3D. un projet réplicable et à bas coût, qu’il veut mettre à la Disposition De tous. •

MAIN INMOOV IMPRIMÉE EN ABS (PLANS TÉLÉCHARGEABLES SUR THINGIVERSE.COM)

FILS DE CERF-VOLANT CINQ SERVOMOTEURS DE MODÉLISME POUR PILOTER LES DOIGTS

COMMANDANT LES MOUVEMENTS DES DOIGTS

(11 EUROS L’UNITÉ)

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SAVOURER

LES CHAMPIPI, LES CHAMPIGNONS

SHIITAKÉ

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LES NOUVEAUX « ÉLIXIRS DE VIE » Dossier : Jean-Paul Curtay Texte : Olivier Delahaye Photos : Philippe Barret / Éditions de La Martinière

• Cent quarante mille espèCes de Cet organisme ni végétal ni animal ont été repertoriées et passionnent les CherCheurs. Certains ont la propriété de dépolluer un sol, d’autres, de remplaCer les pestiCides ou de faire reverdir le désert. mais à l’exemple du reishi ou du shiitaké japonais, C’est dans le domaine de la santé qu’ils sont porteurs des plus prometteuses déCouvertes. •

PETIT MATSUTAKE

GROS SHIITAKÉ 06 — WE DEMAIN

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JE VOUS ÉCRIS DE BOULDER, VILLE DÉRAISONNABLE Cécile Soler

• Des hippies pour pères fonDateurs, Des cyclistes rois au pays De la voiture reine, Des pionniers Du zéro Déchets et Du recyclage Dans l’amérique Du gaspillage. À l’ombre Des montagnes rocheuses, les 100 000 habitants De cette cité Du coloraDo cultivent leur Différence. cartes postales. •

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PHOTOGRAPHIÉE PAR THOMAS DORN, L’ARTISTE ISABELLE DERIGO EXÉCUTE DES POSTURES DE YOGA EN PLEINE NATURE.

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PLANÈTE « SLOW » Valérie Zoydo Photos : Thomas Dorn

• Puisque tout va troP vite, il est urgent de ralentir. C’est le Credo des tenants des divers mouvements « slow » dans le monde, qui ont fait le Choix du temPs juste et de la qualité. •

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PREMIER CONCERT DEPUIS DIX MILLE ANS POUR LES « PIERRES QUI CHANTENT » Philippe Dufay Illustration : Patrick Pleutin pour We Demain Photos : Hervé Lequeux pour We Demain

• Des percussionnistes De l’orchestre national De France vont Faire revivre Des sons venus Du néolithique. grâce au chercheur erik gonthier, qui a Découvert la véritable Fonction De monolithes entreposés au muséum national D’histoire naturelle : ils sont les tout premiers instruments De musique De l’histoire. •

LA TENUE DES MUSICIENS DE L’ÉPOQUE A PU ÊTRE RECONSTITUÉE GRÂCE AUX PEINTURES RUPESTRES DÉCOUVERTES DANS LE TASSILI N’AJJER, DANS LE SUD-EST ALGÉRIEN

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L’ESPACE, NOUVEAU TERRAIN DE JEU DES « HACKERS » Olivier Van Bockstael, Soon Soon Soon

• lancés par les grandes agences spatiales mondiales, plus de 1 000 satellites sont aujourd’hui en orbite autour de la terre. mais désormais, ce sont des adeptes du « do it Yourself » et de la connaissance libre et partagée qui lancent leurs propres engins. demain, la conquête de l’espace sera l’affaire de tous… •

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LA MACHINE ENIH CAM A L QUI CLONE E N O L C I U Q LES ŒUVRES SERVUŒ SEL D’ART TRA’D Agnès Villette

De la tombe De toutankhamon aux « noces De cana » De Véronèse, la société espagnole Factum arte a réalisé plus De trente répliques De cheFs-D’œuVre Du patrimoine culturel. aVec une précision qui les renD inDiscernables Des originaux.

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ESPÈCES D’ANIMAUX DU FUTUR ! Sylvain Morvan Illustrations : Marc Boulay/Cossima Productions

• Perroquets carnivores, manchots des Profondeurs, seiches géantes… en se fondant sur l’évolution des esPèces, un artiste, marc Boulay, et un Paléontologue, Jean-séBastien steyer, ont imaginé les créatures qui Pourraient PeuPler la terre dans le futur. en avant-Première, « We demain » PuBlie les images d’un livre à Paraître à l’automne 2014. •

« DIATRYMIMUS BOISEI » CLASSE : OISEAUX FAMILLE : PSITTACIDÉS RÉPARTITION : EURAFRIQUE TAILLE : 3 M POIDS : 300 KG COMPORTEMENT : SOCIAL CRI : LANGAGE ARTICULÉ LONGÉVITÉ : 50 ANS ALIMENTATION : CARNIVORE

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SOUS LES PAVÉS, LA VILLE Olivier Delahaye

Après les grAtte-ciel, les « grAtte-terre » ? Des urbAnistes y pensent. en témoigne ce projet De pyrAmiDe inversée à mexico. l’étAlement urbAin excessif oblige à chercher Des solutions originAles. De montréAl à helsinki, en pAssAnt pAr lyon, se profilent De véritAbles cités souterrAines, conçues comme Des extensions Des villes existAntes.

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PHOTOMONTAGE RÉUNISSANT DIFFÉRENTS PROJETS DE VILLES ENFOUIES SOUS LE SOL. FACE AUX DÉFIS URBAINS, SOMMES-NOUS DESTINÉS À VIVRE UN JOUR DANS CES ESPACES ?

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POUR CHANGER LE MONDE, SOYEZ BIENVEILLANT ! Armelle Oger

• Longtemps moqués, Les « bons sentiments » n’appartiennent pLus au registre de L’utopie. iLs font aujourd’hui intrusion dans La poLitique et L’entreprise. on assiste ainsi à L’émergence d’une véritabLe conscience empathique, ce « care » qui serait Le seuL moyen de faire face aux défis d’un monde en crise.

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« J’AI TÉLÉCHARGÉ MON FAUTEUIL » Camille Bosqué Photos : Ania Freindorf pour We Demain

Grâce à OpenDesk, catalOGue en lIGne De meubles en lIbre accès, « We DemaIn » a fabrIqué un fauteuIl Dans une mIcrO-usIne parIsIenne. récIt D’une expérIence quI préfIGure la reprIse en maIn Du DesIGn et De la fabrIcatIOn par les InDIvIDus.

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MONTREUIL, LE « BROOKLYN FRANÇAIS » Côme Bastin Photos : Aurélien Dailly pour We Demain

ENTREPRISES INNOVANTES, ESPACES DE TRAVAIL COLLABORATIF, ATELIERS D’ARTISTES. LES LIEUX TÉMOINS DU RICHE PASSÉ MANUFACTURIER ET HORTICOLE DE CETTE BANLIEUE PARISIENNE CONNAISSENT UNE IMPRESSIONNANTE MUTATION POSTINDUSTRIELLE.

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À GAUCHE : CONÇU DANS LES ANNÉES 1970 COMME LA « PREMIÈRE USINE VERTICALE DE FRANCE », LE BÂTIMENT INDUSTRIEL MOZINOR ACCUEILLE AUJOURD’HUI ENTREPRISES, ARTISTES, ARTISANS ET MÊME UN FAB LAB. CI-DESSUS : UN ATELIER DE VALORISATION DE MEUBLES USAGÉS INSTALLÉ SUR LE TOIT DE MOZINOR.

Cathédrale industrielle ? Châteauusine ? Terrasse de Babylone ? Il y a de quoi être déboussolé en découvrant Mozinor, à Montreuil, en Seine-SaintDenis. Mozinor ne désigne pas ici le célèbre créateur de détournements de vidéos diffusés sur Internet, mais un vaste bâtiment industriel, dont le nom est l’acronyme de Montreuil Zone industrielle nord. Depuis le toit de à perte de vue. Au sol, un parterre d’herbes vertes et d’asphalte défoncé, une forêt de tilleuls et de cheminées

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d’aération. Et puis, comme posée là, la « soucoupe », 2 000 m2 de locaux aux allures de tour de contrôle spatiale rétro. « Mozinor est un bâtiment fascinant, formidablement en avance sur son époque ! » s’exclame Philippe Schiesser, qui dirige Écoeff, un bureau d’études dédié à l’écoconception installé dans la soucoupe. « USINE VERTICALE »

L’époque en question, c’était les années 1970. Pour faire face au déclin des activités métallurgiques et d’imprimerie, la ville de Montreuil imagine un vaste

plan de réindustrialisation dont Mozinor est la pièce maîtresse. Au lieu de juxtaposer les usines sur des kilomètres de zone périurbaine, les architectes Claude Le Goas et Gilbert-Paul Bertrand, issus du courant brutaliste, prévoient de les empiler les unes sur les autres au cœur de la ville. Quatre années sont nécessaires à la construction de cette première « usine verticale » de France, qui se présente sous la forme d’un complexe de 38 lots répartis sur 60 000 m2 et quatre étages, desservis par une large route intérieure en colimaçon

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SPÉCIAL BIG DATA

“TOUT CE QUI PEUT ÊTRE COMPTÉ

NE COMPTE PAS,

ET TOUT CE QUI COMPTE

NE PEUT PAS ÊTRE COMPTÉ” ALBERT EINSTEIN

Février 2014 • Ce supplément ne peut être vendu séparément

LE BIG BANG DU BIG DATA Comme toujours dans la vie, il y a deux manières d’aborder un problème. En contemplant le verre à moitié plein ou à moitié vide. Plus que tout autre, le Big Data figure au rang des sujets qui divisent. Face à l’immensité de ces milliards de milliards de données qui circulent dans le monde, il est facile d’agiter le spectre de la peur. Big Brother is watching you. La France a tragiquement, pendant la Seconde Guerre mondiale, fait l’expérience monstrueuse du pire de ce que l’utilisation de fichiers pouvait produire. Les scandales de la NSA, les révélations de Snowden et de WikiLeaks alimentent l’idée que nous sommes tous sous surveillance. Devenant les cibles privilégiées de prédateurs avides de nous réduire à de seuls cerveaux propres à la consommation. Les réseaux sociaux étant nos meilleurs amis comme nos pires ennemis. Se contenter de cette vision, c’est ne prendre en compte qu’une partie du problème. Agiter le drapeau rouge ne sert à rien, faire l’autruche serait suicidaire. Le Big Data présage une révolution, ou tout du moins un changement majeur dans notre civilisation. Jamais l’homme n’avait créé une machine de connaissance aussi puissante. Désormais, nous sommes en

mesure de récolter, grâce aux millions d’ordinateurs connectés d’un bout à l’autre de planète, des milliards et des milliards d’informations qui, corrélées entre elles, offrent la possibilité de prédire les crimes, d’éviter des incendies, de prévenir les maladies, qu’elles soient infantiles et possiblement mortelles pour les prématurés ou neurologiques comme Alzheimer. Les entreprises ont compris les enjeux ; les gouvernants, les politiques et les institutions internationales cherchent aujourd’hui à légiférer pour encadrer cette démesure. C’est fondamental. Dans l’histoire de l’humanité, quand des femmes et des hommes ont inventé et/ ou découvert des outils et/ou des moyens décuplant notre puissance (tels l’atome ou le génome humain), les législateurs ont dû s’emparer de ces questions afin d’encadrer les avancées scientifiques. Pour à la fois profiter des progrès fantastiques qu’ils augurent et protéger nos libertés individuelles et collectives. Il en va de même avec le Big Data. Tout dépend de l’utilisation que l’on en fait. C’est à nous d’en décider. C’est un sujet qui nous concerne tous. Isabelle Lefort

PARTENARIAT

Ce dossier a été réalisé avec Frédérique Agnès, pionnière du Big Data en France, fondatrice de Mediaprism, entreprise créée il y a 18 ans avec Eric Depoorter. Dès 1995, cette communicante a eu la conviction qu’il était nécessaire de s’intéresser à ce que le citoyen, le consommateur, le donateur, le salarié, l’acteur majeur de l’économie de son pays, pense et désire pour répondre au mieux à ses attentes. Le sujet n’est évidemment pas de seulement vendre des produits mais bel et bien de lui apporter des services, de l’écouter, de le respecter. Au cours de sa carrière, elle a créé la première base de données comprenant l’exhaustivité des foyers français et a analysé les attentes de plus de 36 millions de consommateurs et de plus de 20 millions d’internautes. Son approche de la communication participative lui a permis de mettre ses compétences au service des plus grandes Associations et Fondations. Elle a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux et campagnes de communication, notamment en faveur de l’Association des Paralysés de France, de l’Institut Curie et du Laboratoire de l’Egalité.

SOMMAIRE P. 6 LES DONNÉES, NOUVEL OR NOIR Vue d’ensemble de la révolution du Big Data pour comprendre pourquoi cette somme d’informations est tout aussi importante pour notre économie aujourd’hui que l’était le pétrole hier. P. 8 LE BIG DATA EN DIX POINTS Qu’est-ce que le Big Data ? Qu’est-ce que cela recouvre vraiment ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les dangers ? Quelles sont les pistes de réflexion ? Comment s’y retrouver face à cette infobésité ? Que pouvons nous faire pour nous en protéger ? Mais aussi pour en tirer profit ? P. 12 NO FUTURE POUR LES CRIMINELS Al Capone a été le premier grand truand à se faire piéger par les chiffres. Aujourd’hui, déjà, les policiers arrivent grâce au Big Data à prédire les lieux où des crimes ont le plus de chances de se produire. Et ce n’est qu’un début. P. 14 LE BUSINESS ET LE BIG DATA Les agences publicitaires traditionnelles s’engagent sur le chemin de l’exploitation des données pour mieux cibler les consommateurs. Et elles ne sont pas les seules entreprises à profiter du Big Data. P. 16 LA BOULE DE CRISTAL POLITIQUE Le statisticien Nate Silver a prédit par deux fois le résultat des présidentielles américaines grâce au Big Data. Sa méthode unique se révèle bien plus efficace que les sondages habituels. P. 18 POUR UN DROIT DE NON-EXCLUSION Jonas Lerman, un juriste américain, s’engage pour un partage des bénéfices du Big Data entre tous les citoyens. Pour cela, il soutient la mise en pratique d’une nouvelle doctrine qui permettrait de protéger les pauvres des conséquences de leur exclusion des bases de données. P. 20 L’OPEN DATA SANTÉ État des lieux des données disponibles sur la santé en France, qui donnent lieu à un intense débat quant à leur utilisation par des sociétés privées du secteur. P. 22 LE BIG DATA DU NOURRISSON Le Dr Carolyn McGregor a créé un programme pour monitorer la santé des bébés prématurés, offrant ainsi de meilleures chances de détecter d’éventuels problèmes à venir. P. 24 L’ÈRE DU BIG DATA Francis Pisani, journaliste, professeur, écrivain, nous explique pourquoi, comment le Big Data est un sujet dont nous devrions aujourd’hui tous nous emparer.

WE DEMAIN INITIATIVE ÉDITEURS : François Siegel, Jean-Dominique Siegel RÉDACTEUR EN CHEF : Isabelle Lefort DIRECTEUR ARTISTIQUE : Émilien Guillon SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Émilie Esnaud-Victor INTERVIEWS, ENQUÊTES, REPORTAGES : Frédérique Agnès, Côme Bastin, Lysiane J. Baudu, Hélène Martinez MAQUETTE ET PRÉPRESSE : Victor Mourain CHEF DE FABRICATION : Diane Mourareau

DEMAIN

LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

RECHERCHE, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, BIOTECHNOLOGIES

FACE AUX DÉFIS DE LA NATURE

DOSSIER RÉALISÉ PAR WE DEMAIN POUR LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

SOMMAIRE

À L’ENCONTRE DES IDÉES REÇUES Par Isabelle Lefort

La Polynésie française éveille nombre de clichés. Lagons, sable et plages de rêve, vahinés, cocotiers… De métropole, l’inconscient collectif l’associe aux images de l’indolence et des éternelles vacances. Alors, oui, bien sûr, et les touristes ne s’en plaindront jamais, la Polynésie française possède un charme exceptionnel, lié non seulement à ses paysages, mais aussi à sa culture. Elle a également développé une

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Ce territoire, avec ses 118 îles clairsemées sur une surface aussi

à sa nature terrestre et marine d’une richesse inégalée. La Polynésie française entame aujourd’hui la troisième révolution industrielle. S’appuyant sur une communauté

forte de partenariats industriels ambitieux. Et aborde cette développement durable avec singularité, sachant tirer parti de ses ressources naturelles. Entre volonté d’exploitation des terres rares et protection de son milieu naturel, la Polynésie française trace sa voie pour assurer son avenir. Avec le pôle d’innovation la fois « faire », « produire » et « valoriser » en tahitien, travaillent main dans la main pour mettre au point de nouvelles molécules et des procédés la Polynésie française de tendre

développée contre vents et marée depuis les années 1960, dans le sillage et l’héritage du Commissariat à l’énergie

14 P. 4 LES ENJEUX DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Une grande question se pose à la Polynésie française : comment conduire la transition énergétique sur un territoire aussi morcelé ? Plusieurs projets sont très prometteurs. P. 8 DES DRONES POUR PROTÉGER LE PACIFIQUE DES PIRATES DES MERS Deux Polynésiens luttent contre ceux qui sévissent dans les mers du Sud en développant des drones de conception 100 % locale. P. 10 LE PARADIS DES SCIENTIFIQUES Prix Nobel, universitaires du monde entier, chercheurs du CNRS, spécialistes des milieux insulaires... À Papeete et Moorea, les scientifiques confrontent leurs travaux aux savoirs empiriques des anciens. Les uns et les autres se répondent. P. 14 LES TRÉSORS DES MERS POLYNÉSIENNES Faune exceptionnelle, aquaculture, terres rares : la richesse

polynésienne repose en grande partie sur son territoire marin – qui totalise la moitié des eaux françaises – tout à fait extraordinaire. P. 18 UNE MINE DE MOLÉCULES POUR LES BIOTECHNOLOGIES Maladies et biotechnologies... Les chercheurs polynésiens multiplient les initiatives et les travaux pour réaliser des projets innovants. P. 20 UN HÔTEL ÉCOMODÈLE SUR L’ATOLL DE MARLON BRANDO Lorsque Marlon Brando a acheté l’atoll de Tetiaroa, il a fait une promesse : préserver cette merveille de la nature. Aujourd’hui, son projet d’écolodge The Brando voit le jour sur cette terre paradisiaque.

et une croissance durable.

WE DEMAIN SUPPLÉMENT POLYNÉSIE FRANÇAISE ÉDITEURS : François Siegel, Jean-Dominique Siegel RÉDACTRICE EN CHEF : Isabelle Lefort DIRECTEUR ARTISTIQUE : Émilien Guillon SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Émilie Esnaud-Victor MAQUETTE ET PRÉPRESSE : Victor Mourain CHEF DE FABRICATION : Diane Mourareau

SUPPLÉMENT POLYNÉSIE FRANÇAISE