TEST : LE REPAS DU FUTUR
N 9 o
VIANDE SANS VIANDE, FROMAGE SANS LAIT…
LE LIVRE BATAILLE ET NE SE REND PAS LIBRAIRES ET ÉDITEURS MOBILISÉS
PARIS 2015
une revue pour changer d’époque
1000 DESSINS POUR SAUVER LES OCÉANS
LA FIN DES DOCTEURS LEUR EXISTENCE EST MENACÉE PAR IBM, GOOGLE, APPLE…
une revue pour changer d’époque
L’ÉLECTRICITÉ BIENTÔT LIBRE
ET GRATUITE IL ACHÈTE TOUS LES VINYLES DU MONDE
9 février - mars - avril 2015
STEAMPUNK RENCONTRE AVEC UNE TRIBU RÉTROFUTURISTE
ZERO FREITAS ARCHIVE LE SON DU XXE SIÈCLE AU BRÉSIL
ART SUR ORDONNANCE LES GRANDS MAÎTRES À VOTRE CHEVET
TOKYO, SINGAPOUR LES FERMES VERTICALES ALIMENTENT LA VILLE
WWW.WEDEMAIN.FR
DITO
DISRUPTION
Mjulien / Les Frères Michel
Selon un sondage Harris Interactive relayé début janvier par wedemain.fr, un Français sur deux a déjà fait appel aux services de l’économie collaborative. Cette en- quête d’opinion souligne un fait de société majeur : le transfert radical de l’offre de biens et de services de l’entreprise vers le particulier. Cette réappropriation citoyenne s’accompagne d’une accélération technologique iné- dite, la disruption, assurément l’un des mots de l’année 2015. On ne présente plus Uber, la marque qui met à mal le monopole des taxis. Ce que les pouvoirs publics ne sont pas parvenus à réaliser – l’ouverture de cette profession réglementée –, Uber l’a réussi avec fracas en substituant le citoyen à l’institution. Car, contrairement aux compagnies EF UBYJT 6CFS OF QSFOE FO DIBSHF OJ MB NBJOUFOBODF EF TB Ë PUUF EF W²IJDVMFT OJ MFT salaires de ses chauffeurs. Un secteur de plus tendant vers le coût marginal zéro grâce à une simple application mobile ! C’est la propagation éclair de ce modèle qui fait dire au patron de Publicis, Maurice Lévy : « Nous somme tous en situation “d’ubérisation”. » Chaque jour, une nouvelle appli vient « disrupter » une profession installée, une ins- titution, un monopole. On connaissait Blablacar et sa communauté forte de dix millions d’utilisateurs en Europe, qui donne le tournis aux constructeurs automobiles comme à la SNCF. Toujours sur la route, tandis que s’ouvrent de nouveaux services de location de voitures entre particuliers, les loueurs tremblent. Grâce à Koolicar et Livop, même plus besoin d’échanger les clés : une simple carte vous permet de géolocaliser, puis de déverrouiller un véhicule. Et voici que les garde-meubles collaboratifs menacent de rin- gardiser la location de box en ville… S’emparant des moyens de production d’énergie re- nouvelable, dont la puissance croît à mesure que leur coût s’effondre, la communauté citoyenne en viendra- t-elle à « disrupter » EDF ? Selon une étude publiée par l’Agence internationale de l’énergie, en 2020, ce ne sont pas moins de 20 % des foyers des États-Unis qui seront autonomes énergétiquement. Cette information est à rapprocher d’une nouvelle émanant de Tesla. En investissant des dizaines de millions de dollars pour monter la plus grande usine de batteries au monde, le roi de la voiture électrique ne vise pas qu’à perfection- ner ses voitures, mais aussi à développer le stockage d’énergie pour les futures maisons autonomes. Cette accélération ahurissante ne se fait pas sans aspiration… à ralentir. Lui-même grand « disrup- teur » en chef, Mark Zuckerberg vient de le confesser : « Maintenant, je vais lire un livre par quinzaine. » Excel- lente initiative qui ravira les amoureux de la presse et du livre. Et comme premier ouvrage à son aggiorna- mento le patron de Facebook a choisi un essai intitulé The End of Power de Moisés Naím, qui s’est aussitôt retrouvé en rupture de stock chez Amazon. Encore un petit effort, Mark, et vous irez acheter vos 26 livres an- nuels chez votre libraire, à condition qu’il en reste un dans votre pays. Mais The End of Power mérite plus que cette anecdote. Il raconte comment, dans un monde en mutation, les institutions, les gouvernements et même l’armée se sont fait « disrupter » par le pouvoir des in- dividus. À suivre, donc, Podemos en Espagne, Syriza en Grèce ou Hart Boven Hard en Belgique, ces partis ci- toyens nés de l’indignation. Vous avez dit disruption ? FRANÇOIS SIEGEL. 09 — WE DEMAIN
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SOMMAIRE En Couverture — Illustration : Andrei Popov. Photos : © Ania Freindorf - William Eugene Smith - Nicolas Meunier - Freeimages - Nigel Dickinson. Page 5 : © Nigel Dickinson
ÉDITO P. 003 DISRUPTION François Siegel P. 008 LE JOURNAL DU TEMPS QUI CHANGE Les faits, les découvertes, les personnages qui ont marqué la planète We Demain depuis le précédent numéro de notre revue.
DÉCHIFFRER
p. 010 RESPIRER
p. 042
P. 012 LA FIN DES DOCTEURS Le photographe américain W. Eugene Smith avait suivi, dans le Colorado, les tournées d’un médecin de campagne. Des images à ranger dans l’armoire à souvenirs à l’heure où le rôle des praticiens est remis en cause par les bouleversements technologiques dans la santé. Photos : W. Eugene Smith P. 020 VOS MÉDECINS VONT S’APPELER GOOGLE, APPLE… Des données médicales stockées dans le cloud aux multiples applications connectées, la révolution numérique gagne tous les secteurs de la médecine. Cyril Fiévet P. 024 L’UTAH-PROVIDENCE POUR LES SDF Loger sans conditions ses homeless, c’est la politique mise en place par cet État américain pourtant conservateur. Meilleure réinsertion et rentabilité assurées. Patrick Cappelli P. 028 LE GRAPHÈNE, SUPER-MATÉRIAU DU XXE SIÈCLE Deux cents fois plus résistant que l’acier tout en étant ultraléger et pliable à volonté, ce produit issu du graphite devrait, dans les prochaines décennies, révolutionner l’électronique, l’énergie, l’aviation et la médecine. Lionel Lévy
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P. 044 GRANDE-SYNTHE ET SON DIABLE DE MAIRE Damien Carême, l’élu de cette commune de la banlieue dunkerquoise, apporte la preuve que l’écologie peut résoudre des problèmes sociaux. Sa petite ville est aujourd’hui un modèle de transition. Claire Lecœuvre. Photos : Ania Freindorf P. 050 CES « PETITS » MAIRES QUI FONT BOUGER LA FRANCE Peuplés de 400 à 25 000 habitants, leurs villes et villages sont des laboratoires en matière d’énergie, de biodiversité et de participation citoyenne. Claire Lecœuvre
P. 032 LE FRANÇAIS YANN LECUN PATRON DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CHEZ FACEBOOK Cet informaticien, né en région parisienne, a été embauché par le géant des réseaux sociaux pour appliquer à l’ordinateur le fonctionnement du cerveau humain. Christelle Gérand
P. 054 TOKYO, SINGAPOUR… LES FERMES GRATTE-CIEL MANGENT LA VILLE Reportage en Asie où les précurseurs de l’agriculture urbaine verticale anticipent les besoins alimentaires des mégapoles surpeuplées. Corinne Moutout. Photos : Nigel Dickinson
P. 036 MALHEUREUX PIONNIERS DE L’ÉNERGIE Moteur à énergie solaire, voiture à hydrogène, « Autolib’ »… Les inventions de ces précurseurs non reconnus en leur temps triomphent aujourd’hui. Côme Bastin
P. 065 LA CHRONIQUE D’ALAIN BARATON Histoire d’arbre : le pêcher du Yang. Son nom TDJFOUJÊRVF FTU Actinidia. Et son fruit, le kiwi, est surtout très populaire auprès des enfants.
…
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P. 066 AUX ALGUES, CITOYENS ! À la tête de son entreprise morbihannaise, Hervé Balusson est devenu l’un des leaders mondiaux du commerce de protéines marines. Et il est convaincu qu’elles joueront, demain, l’un des premiers rôles dans l’alimentation humaine. Gilles Luneau
RALENTIR
p. 104
P. 068 DU HARVARD VERT SORTIRONT LES AMBASSADEURS DU NOUVEAU MONDE Créée à Bali par un Canadien, la Green 4DIPPM GPODUJPOOF FO BVUPTVGÊTBODF énergétique et alimentaire, et sensibilise en permanence ses 410 élèves à la préservation de l’environnement. Arnaud Guiguitant. Photos : Nigel Dickinson
INVENTER
p. 076
P. 086 L’ENTREPRISE QUI VEUT VOUS LIBÉRER DU RÉSEAU EDF Comwatt se fait fort de rendre chaque maison productrice de sa propre énergie grâce à un boîtier connecté à des panneaux photovoltaïques. Côme Bastin P. 088 LE REPENTI SORCIER DES GAZ DE SCHISTE Dans son ouvrage Gaz de schiste, le vrai du faux, l’auteur raconte l’histoire du Texan, inventeur de la fracturation hydraulique et… premier à en dénoncer les dangers pour l’environnement. Olivier Blond
P. 097 LA CHRONIQUE DE LAURENT ALEXANDRE Histoire posthumaine. Les transhumanistes ont gagné nos cœurs. Par le président de DNAVision P. 098 COMMENT NOUS AVONS CRÉÉ LA RADIO MODERNE : EUROPE N° 1 Il y a soixante ans commençait l’aventure d’une nouvelle radio dirigée par Maurice Siegel. Avec son équipe, il allait rapidement ringardiser tout ce qui se faisait sur les autres ondes. Avant sa disparition en 1985, il avait raconté ce succès dans son livre 2 u½»8 µV»Q8»µÂno½»l»Extraits. P. 078 L’ÉLECTRICITÉ SERA BIENTÔT GRATUITE Ces cinq dernières années, le coût de l’électricité photovoltaïque a baissé de 80 % aux États-Unis. Et les énergies renouvelables, désormais devenues compétitives, attirent la majorité des investissements. Yves Heuillard 6
P. 106 ZERO EST ARRIVÉ… POUR SAUVER LES VINYLES Ayant rassemblé plus de 6 millions de disques dans ses entrepôts de São Paulo, le Brésilien Zero Freitas veut préserver le patrimoine musical du XXe siècle. Octave Bonnaud P. 112 ART SUR ORDONNANCE Regarder une œuvre d’art peut parfois remplacer un médicament. Des expériences, jusque dans les hôpitaux, le prouvent. Cela s’appelle l’art-thérapie. Armelle Oger P. 122 « EN ESPAGNE, J’AI DÉCOUVERT LA VILLE 100 % PIÉTONNE » Journaliste « free lifeuse », Valérie découvre pour We Demain les territoires témoins d’initiatives solidaires et durables. Nouvelle étape : Pontevedra, en Galice. Valérie Zoydo P. 128 LE LIVRE BATAILLE Des éditeurs et des libraires se battent avec succès pour démentir les Cassandres qui annoncent la mort du livre. Témoignages. Julien Millanvoye
© Nasa/SDO ; Sebastian Liste/NOOR ; Nicolas Meunier ; Stefan Müller
P. 090 WE TECH Sciences, vie pratique, médecine, loisirs : les derniers produits de la technologie. Cyril Fiévet
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p. 156 DÉCOUVRIR
p. 136
P. 158 LE BAUGRUPPE, ART BERLINOIS DU BÂTIR ENSEMBLE Dans la capitale allemande, des collectifs de futurs propriétaires réalisent des projets communs en se passant de promoteur. Tous semblent satisfaits de la qualité de cet environnement collaboratif. Patricia Coignard P. 164 LE FUTUR DE STRASBOURG S’ÉCRIRA AU SHADOK Sur les bords du Rhin, un programme de rénovation urbaine a transformé les anciens entrepôts d’un armateur en un pôle culturel et créatif numérique : le Shadok. Gaspard Ordon P. 138 LES RÉTROFUTURISTES DU STEAMPUNK S’ancrer dans le passé est pour ces « steamers » leur façon d’imaginer l’avenir. Leur univers, fait de tenues victoriennes, de machines à vapeur et d’automates, est en train de gagner la mode, le cinéma, les arts plastiques. Sylvain Morvan. Photos : Nicolas Meunier P. 148 NOUS AVONS TESTÉ LE REPAS DU FUTUR Il va falloir s’y faire : la consommation d’insectes, d’algues et de protéines végétales permettra de nourrir une planète surpeuplée.
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Pourquoi ne pas s’y préparer dès aujourd’hui ? We Demain a pris les devants en faisant cuisiner avec ces ingrédients un repas gastronomique par un chef. Emmanuel Guillemain d’Echon. Photos : Ania Freindorf P. 154 VENDEZ VOS BITCOINS, VOILÀ L’ÉTHER ! Un jeune Canadien, Vitalik Buterin, a créé une nouvelle monnaie virtuelle et un site Internet qui permettra d’imaginer n’importe quelle application sur ce modèle décentralisé. Alban Leveau-Vallier
P. 168 LES YOUTUBEURS DISJONCTENT LA TÉLÉVISION Avec une caméra et une connexion Internet, cette jeune tribu et ses millions d’abonnés font désormais la nique à l’Audimat des principales chaînes. Rencontres. Élisabeth Denys P. 172 WE BOOKS Des livres pour aider à comprendre ou – pourquoi pas ? – à changer le monde. P. 177 PARIS 2015, LA DERNIÈRE CHANCE La 21e conférence sur le climat, qui se tiendra au Bourget à partir du 30 novembre, devra faire oublier l’échec de Copenhague et parvenir à un accord sur le réchauffement… We Demain détaille les enjeux et publie des illustrations primées au Danemark dans le cadre d’un concours sur le thème des océans. Côme Bastin 7
DÉCHIFFRER
Photos : W. Eugene Smith
LA VIE D’UN MÉDECIN A LONGTEMPS RESSEMBLÉ À CE REPORTAGE DE 1948 DU PHOTOGRAPHE AMÉRICAIN W. EUGENE SMITH. AUJOURD’HUI, C’EST L’EXISTENCE MÊME DES PRATICIENS QUI EST REMISE EN CAUSE PAR L’INVASION DES APPLICATIONS NUMÉRIQUES DANS LE SECTEUR MÉDICAL.
TROIS SEMAINES DURANT,
en 1948, le photographe a suivi les tournées du Dr Ernest Ceriani qui exerce dans la petite ville de Kremmling (Colorado) et ses environs.
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DÉCHIFFRER
L’INFATIGABLE « COUNTRY DOCTOR »
effectue une nouvelle visite sous les intempéries.
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VOS MÉDECINS S’APPELLERONT GOOGLE, APPLE, IBM‌ Cyril  FiÊvet
n APPLICATIONS  ET  OBJETS  CONNECTÉS,  DONNÉES  MÉDICALES  STOCKÉES  DANS  LE    CLOUD  ,  INTELLIGENCE  ARTIFICIELLE‌   LE  NUMÉRIQUE  BOULEVERSE  LA  SANTÉ,  FORÇANT  LES  PROFESSIONNELS  À  S’ADAPTER,  ET  BIENTÔT  À  SE  RÉINVENTER. n
WELLO est une coque
de smartphone ÊquipÊe de capteurs sur lesquels il suffit de placer ses doigts pour que soient mesurÊs le rythme cardiaque, le taux d’oxygÊnation du sang, la pression sanguine, la tempÊrature et le volume pulmonaire. Les rÊsultats sont transmis par une application.
Š Azoi
a  voracitĂŠ  est  dĂŠcidĂŠment  sans  limites,  et  Google  dĂŠmontre  chaque  jour  qu’il  mĂŠrite  le  surnom  dont  il  est  rĂŠgulièrement  affublĂŠ  dans  les  articles   le  concernant  :  l’ogre.  Après  le  net,   la  robotique,  la  voiture  autonome,   cet  ogre  semble  en  effet  bien  dĂŠcidĂŠ   à  conquĂŠrir  le  secteur  de  la  santĂŠ.   La  multiplication  de  ses  annonces  l’annĂŠe  dernière  en  est  la  preuve. Janvier  2014  :  le  Google  X  Lab,  qui  travaille  sur  les  projets  les  plus  GVUVSJTUFT EF MB ĂŠSNF BTTVSF ²MBCPSFS depuis  deux  ans  des  lentilles  de  contact  Êlectroniques  mesurant  le  taux  de  glucides  à  partir  de  l’analyse  automatisĂŠe Â
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des  larmes  de  l’œil.  Ces  lentilles  pourraient  transmettre  leurs  rĂŠsultats  à  un  smartphone,  via  un  Êmetteur  sans  ÊM 6O QBUJFOU EJBC²UJRVF TFSBJU JOGPSN² d’une  glycĂŠmie  prĂŠoccupante  par  des  diodes  s’Êclairant  dans  son  champ  visuel. FĂŠvrier  2014  :  Google  rejoint   la  Global  Alliance  for  Genomics  and  Health,  un  groupement  international  destinĂŠ  à  harmoniser  le  traitement   et  le  partage  des  informations  gĂŠnĂŠtiques  et  cliniques. Mars  2014  :  lancement  de  Google  Genomics,  un  service  dans  le  cloud  destinĂŠ  aux  universitĂŠs  et  permettant   de  stocker  et  traiter  à  distance  des Â
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© Spencer Platt/Getty images ; Patrick Cone/Polaris
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L’UTAH-PROVIDENCE POUR LES SDF Patrick Cappelli
n CET ÉTAT AMÉRICAIN POURTANT CONSERVATEUR OCTROIE, SANS CONDITIONS, UN LOGEMENT PERMANENT À SES « HOMELESS ». EFFICACE EN MATIÈRE DE RÉINSERTION, CE PROGRAMME EST AUSSI BIEN MOINS COÛTEUX QUE LES POLITIQUES TRADITIONNELLES APPLIQUÉES AUX SANS-ABRI. n
À Hawaii, le représentant démocrate Tom Brower s’est fait ÊMNFS FO USBJO EkBQMBUJS MFT DIBSJPUT EF TVQFSNBSDI² EFT TBOT BCSJ © DPVQ EF NBTTF QPVS MFT ²MPJHOFS EV DFOUSF EF )POPMVMV MB TVJUF EF MkJOEJHOBUJPO QSPWPRV²F QBS DFUUF N²UIPEF NVTDM²F JM B BOOPOD² RVkJM BSS³UBJU TPO BDUJPO EF « tough guy » EVS © DVJSF BKPVUBOU O²BONPJOT « Mission accomplie. » Sans aller KVTRVk© EF UFMT FYD±T MB NBKPSJU² EFT UBUT OkFTU QBT UFOESF BWFD ses homeless. "VY BOUJQPEFT EF DFUUF TUSBU²HJF S²QSFTTJWF Mk6UBI UBU S²QVCMJDBJO EPOD QMVU¼U DPOTFSWBUFVS TVSUPVU DPOOV QPVS ³USF MF TJ±HF EF Mk HMJTF EF +²TVT $ISJTU EFT TBJOUT EFT EFSOJFST KPVST BVUSFNFOU EJU MFT .PSNPOT FYQ²SJNFOUF EFQVJT VO QSPHSBNNF OPNN² )PVTJOH 'JSTU 6O MPHFNFOU EkBCPSE ADDICTIONS SÉVÈRES UN SDF HÉBERGÉ
dans un centre d’accueil d’urgence temporaire a cinq fois plus de (mal) chances de retourner dans la rue que celui qui est relogé de manière pérenne, comme dans le Sunrise Metro de Salt Lake City (en haut).
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0CKFDUJG TPSUJS E²ÊOJUJWFNFOU EF MB SVF MFT 4%' FO MFVS QBZBOU VO MPHFNFOU RVFM RVF TPJU MFVS ²UBU 6O HSBOE OPNCSF EF TBOT BCSJ DISPOJRVFT BN²SJDBJOT o DFVY RVJ WJWFOU BJOTJ KPVST QBS BO o TPOU BGËJH²T EF NBMBEJFT NFOUBMFT BTTPDJ²FT © EFT BEEJD- UJPOT T²W±SFT ESPHVFT BMDPPM 1PVS MFT S²JOT²SFS MB N²UIPEF USBEJUJPOOFMMF DPOTJTUF © USBJUFS DFT USPVCMFT NFOUBVY © UFOUFS EF GBJSF EJTQBSB·USF MFVST BEEJDUJPOT © MFVS USPVWFS VO FNQMPJ BWBOU ÊOBMFNFOU EF MFVS PDUSPZFS VO MPHFNFOU TPVWFOU UFNQPSBJSF 4JOPO QFOTFOU MB QMVQBSU EFT E²DJEFVST QPMJUJRVFT JMT SFUPVSOF- SPOU U¼U PV UBSE EkPÁ JMT WJFOOFOU -k6UBI FO B E²DJE² BVUSFNFOU
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DÉCHIFFRER
Lionel  LÊvy
n 6-53"-–(&3 1-*"#-& Â? 70-0/5– 53"/41"3&/5 461&3$0/%6$5&63 %k–-&$53*$*5– '0*4 1-64 3–4*45"/5 26& -k"$*&3c +"."*4 ."5–3*"6 /k" 3–6/* "65"/5 %& 26"-*5–4 &5 1035– "65"/5 %& 130.&44&4 *446 %6 (3"1)*5& 26& -k0/ 53067& %"/4 -&4 .*/&4 %& $3":0/ *- %&73"*5 3–70-65*0//&3 -k–-&$530/*26& -k–/&3(*& -k"7*"5*0/ &5 -" .–%&$*/& %6 99*E  SIĂˆCLE. n
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Geim  et  Novoselov  ont  ÊtÊ,  en  2004,  les  premiers  à  isoler  le  graphène,  ce  matÊriau  cristallin  issu  du  graphite  EF DBSCPOF KVTRVkBMPST KVH² JOTUBCMF prÊsent  notamment  dans  les  mines  de  crayon.  Et  ce  à  l’aide  d’un  simple  SPVMFBV EF SVCBO BEI²TJG BWFD MFRVFM ils  ont  dÊpouillÊ  une  à  une  des  couches  de  graphite  d’une  mine  de  crayon,  KVTRVkŠ PCUFOJS VOF TFVMF DPVDIF d’atomes.  Ils  dÊvoilent  alors  à  la  face  du  monde,  annÊe  après  annÊe,  un  NBU²SJBV BVY RVBMJU²T FYUSBPSEJOBJSFT Exceptionnellement  lÊger  (un  mètre  DBSS² Q¹TF NPJOT RVF MB NPVTUBDIF d’un  chat),  le  graphène  est  deux  DFOUT GPJT QMVT S²TJTUBOU RVF MkBDJFS DFOU GPJT QMVT DPOEVDUFVS RVF MF DVJWSF JNQFSN²BCMF BVY HB[ FU BVY MJRVJEFT
INVISIBLE À L’ŒIL NU, une feuille de graphène a la forme alvÊolÊe d’un treillis en nid d’abeilles. L’utilisation de ce matÊriau en aviation pourrait rÊduire de 70 % le poids des appareils.
Š DR
à  l’air  et  ne  rejeter  dans  l’atmosphère  RVF EF MkFBV $FUUF ²OPSNF E²DPVWFSUF rÊvÊlÊe  en  novembre  et  saluÊe  par  le  magazine  Nature,  devrait  faire  es  possibilitÊs  offertes  par  d’AndrÊ  Geim  et  Konstantin  Novoselov,  une  telle  dÊcouverte  n’Êtaient  physiciens  à  l’universitÊ  de  Manchester,  pas  envisageables  avant  la  prochaine  les  plus  importants    ouvreurs  dÊcennie.  C’est  dire  combien  de  pistes    de  ce  dÊbut  du  XXIe  siècle. son  annonce,  en  novembre,  $k²UBJU QPVSUBOU EJGÊ DJMF Š QS²WPJS B BCBTPVSEJ MB DPNNVOBVU² TDJFOUJÊ RVF AndrÊ  Geim,  le  plus  expÊrimentÊ  le  graphène,  cet  atome  de  carbone  pas  des  deux,  a  commencÊ  par  être  raillÊ  QMVT ²QBJT RVkVO NJMMJPOJ¹NF EF DIFWFV par  ses  pairs  en  Êtant  laurÊat  en  2000  humain  et  rÊputÊ  impermÊable  à  tous  EV QSJY *H /PCFM EF QIZTJRVF MF /PCFM les  gaz,  est  permÊable  aux  protons  !  des  expÊriences    inutiles    voire  &U BMPST &I CJFO DFMB WFVU EJSF RVF   ignobles  ,  pour  l’idÊe  saugrenue  de  grâce  à  cette  propriÊtÊ  inÊdite  de  ce  faire  lÊviter  une  grenouille  à  l’aide  d’un  nanomatÊriau,  l’hydrogène  pourrait  être  DIBNQ NBHO²UJRVF %JY BOT QMVT UBSE FYUSBJU EJSFDUFNFOU EF MkBJS 5SBEVDUJPO en  2010,  il  est  honorÊ  de  la  rÊcompense  une  rÊvolution  pour  les  Ênergies  propres  TVQS³NF MF QSJY /PCFM EF QIZTJRVF et  les  piles  à  combustibles  utilisÊes  Le  vrai  cette  fois,  en  compagnie  de  OPUBNNFOU EBOT MFT WPJUVSFT ²MFDUSJRVFT son  comparse  Konstantin  Novoselov  $FT QJMFT RVJ H²O²SFSPOU EJSFDUFNFOU pour  leurs    expÊriences  rÊvolutionnaires  de  l’ÊlectricitÊ  à  partir  de  l’hydrogène,  sur  les  matÊriaux  bidimensionnels  en  deviendraient  bien  plus  performantes.  graphène  . $PNNF RVPJ EF loser  Et  les  voitures  pourraient  demain  rouler  Š H²OJF JM OkZ B QBSGPJT RVkVO QBTc
DÉCHIFFRER
YANN LECUN UN FRANÇAIS PATRON DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CHEZ FACEBOOK Christelle Gérand
n SANS CONTESTE L’UN DES PLUS GRANDS SPÉCIALISTES MONDIAUX DANS CE DOMAINE, L’INFORMATICIEN, NÉ EN RÉGION PARISIENNE, A ÉTÉ ENRÔLÉ PAR LE GÉANT DES RÉSEAUX SOCIAUX POUR APPLIQUER À L’ORDINATEUR LE FONCTIONNEMENT DU CERVEAU HUMAIN. IL NOUS A OUVERT LES PORTES DE SON LABORATOIRE NEW-YORKAIS. n près avoir présenté une pièce d’identité, au rez-de-chaus- T²F FU TJHO² VO BDDPSE EF DPOÊEFOUJBMJU² BV e étage du 770 #SPBEXBZ © (SFFOXJDI 7JMMBHF KF NF SFUSPVWF OF[ © OF[ BWFD .BSL ;VDLFSCFSH TVS ²DSBO H²BOU -F GPOEBUFVS EV S²TFBV TPDJBM BVY NJMMJBSE EkVUJMJTBUFVST NF QBSMF EFT EFSOJ±SFT BWBOD²FT EF MkJOUFMMJHFODF BSUJÊDJFMMF TPO OPVWFBV E²Ê 6OF DPVSTF EBOT MBRVFMMF TPOU BVTTJ MBOD²T (PPHMF "NB[PO PV "QQMF "V TJ±HF new-yorkais de Facebook, 35 chercheurs œuvrent, depuis PDUPCSF © SFOESF MFT NBDIJOFT S²FMMFNFOU JOUFMMJHFOUFT $kFTU BWFD MF DIFG EF DFUUF DFMMVMF TUSBU²HJRVF RVF KkBJ SFOEF[ WPVT *M TkBQQFMMF :BOO -F$VO FU JM FTU GSBO°BJT -B EFSOJ±SF BTDFOTJPO GVMHVSBOUF EkVO frenchie BV TPNNFU EV TFDUFVS IJHI UFDI 1BT FYBDUFNFOU "WBOU N³NF RVF TPO BDUVFM QBUSPO OF WJFOOF BV NPOEF JM CBJHOBJU E²K© EBOT MFT PDUFUT FU MFT QJYFMT BOT :BOO -F$VO FTU MkVO EFT QMVT HSBOET TQ²DJBMJTUFT NPOEJBVY EF MkJOUFMMJHFODF BSUJÊDJFMMF %JQM¼N² EF Mk DPMF TVQ²- SJFVSF EkJOH²OJFVST FO ²MFDUSPOJRVF FU ²MFDUSPUFDIOJRVF EF 1BSJT &4*&& FO EF MkVOJWFSTJU² 1JFSSF FU .BSJF $VSJF MkBOO²F TVJWBOUF JM BUUFSSJU FO FO "N²SJRVF EV /PSE BVY D¼U²T EkVOF TPNNJU² NPOEJBMF EF MkJOGPSNBUJRVF (FPGGSFZ )JOUPO BWFD MFRVFM JM UJFOU © GBJSF TPO QPTUEPDUPSBU « J’ai ensuite été recruté par Bell Labs, un labo très en vue à l’époque. Je pensais y rester un an ou deux puis rentrer en France. Ça s’est transformé en vingt-sept ans… » "VY MBCPSBUPJSFT #FMM DkFTU HS«DF © MkBQQSFO- UJTTBHF QSPGPOE o VOF UFDIOJRVF JOGPSNBUJRVF RVJ GBJU BQQFM © EFT S²TFBVY OFVSPOBVY BSUJÊDJFMT [voir encadré page 35] o RVkJM DS²F © MB ÊO EFT BOO²FT VO TZTU±NF EF SFDPOOBJTTBODF EFT GPSNFT UPVKPVST VUJMJT² EBOT MFT HVJDIFUT BVUPNBUJRVFT EFT CBORVFT QPVS MB MFDUVSF EF DI±RVFT -B UFDIOJRVF ²UBJU QSPNFUUFVTF NBJT JM GBVU BUUFOESF QPVS RVF MB RVBOUJU² EF EPOO²FT EJTQPOJCMFT TVS *OUFSOFU FU MB QVJTTBODF EFT PSEJOBUFVST MB NFUUFOU BV HPÃU EV KPVS -FT QSP- HSBNNFT EF (FPGGSFZ )JOUPO MkBODJFO NFOUPS FU EPS²OBWBOU BNJ EF :BOO -F$VO SFNQPSUFOU BMPST MF DPODPVST *NBHF/FU BWFD VOF NBSHF EF EkFSSFVS DPOUSF QPVS MFT BVUSFT participants. « Ça a créé une révolution complète. Les chercheurs
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COMPUTER PIONEER AWARD
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La Nature/Conservatoire numérique des arts et métiers
L’IMPRIMERIE d’Abel Pifre, équipée du « moteur solaire » mis au point par Augustin Mouchot en 1866, est expérimentée au jardin des Tuileries, à Paris, le 6 août 1882.
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MALHEUREUX PIONNIERS DE L’ÉNERGIE Côme Bastin
n ILS AVAIENT INVENTÉ LE MOTEUR SOLAIRE, LE PÉTROLE PRODUIT À PARTIR DE BIOMASSE, AUTOLIB’ OU LA VOITURE À HYDROGÈNE…TOMBÉS DANS L’OUBLI, CES PRÉCURSEURS MALCHANCEUX OU DÉRANGEANTS REVIVENT AUJOURD’HUI. n
1 1866 : AUGUSTIN MOUCHOT, PROPHÈTE DE L’ÉNERGIE SOLAIRE
Au XIXe siècle, un homme avait déjà dompté l’énergie solaire et prophétisé l’épuisement des ressources fossiles. « Il arrivera nécessairement un jour où, faute de combustible, l’industrie sera bien forcée de revenir au travail des agents naturels. Que les dépôts de houille et de pétrole lui fournissent longtemps encore leur énorme  µµ8 Ob»O8 ² o»§ÂbV» µ» ¯b » doutons pas. Mais ces dépôts s’épuiseront sans aucun doute. Il est prudent et sage de ne pas s’endormir à cet égard dans une sécurité trompeuse », met en garde Augustin Mouchot
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dans son livre La Chaleur solaire et ses applications industrielles (1869). Soucieux de trouver une source d’énergie inépuisable, ce professeur de sciences physiques construit en 1866 un « moteur solaire » : un S²Ë FDUFVS QBSBCPMJRVF QFSNFU à une chaudière d’alimenter une petite machine à vapeur. Cette invention, qui déclenche l’enthousiasme de MB DPNNVOBVU² TDJFOUJÊ RVF est présentée à Napoléon III. En 1878, Mouchot reçoit la médaille d’or lors de l’exposition universelle pour un concentrateur d’énergie solaire d’une surface de 20 m2. Concentrateur dont s’empare, quatre ans plus
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DAMIEN CARÊME,
maire depuis 2001, vient de quitter le Parti socialiste et est en quête d’une formation politique « moins axée sur la croissance ».
CARÊME, LE BON DIABLE DE GRANDE-SYNTHE Claire  Lecœuvre Photos  :  Ania  Freindorf
n DEPUIS  SON  ÉLECTION  À  LA  MAIRIE  DE  CETTE  COMMUNE  POSTINDUSTRIELLE   DE  LA  BANLIEUE  DUNKERQUOISE,  DAMIEN  CARĂŠME  VEUT  DÉMONTRER  QUE  L’ÉCOLOGIE   PEUT  APPORTER  DES  RÉPONSES  AUX  PROBLĂˆMES  SOCIAUX.  ESPACES  VERTS,  BĂ‚TIMENTS   À  BASSE  CONSOMMATION,  LOGEMENTS  RÉNOVÉS,  STADE  À  ÉNERGIE  POSITIVE‌   SES  RÉUSSITES  FONT  AUJOURD’HUI  DE  SA  PETITE  VILLE  UN  MODĂˆLE  DE  TRANSITION. n Les  tours  d’ArcelorMittal,  noir  et  rouille,  se  dressent  sous  un  ciel  dĂŠcouvert  et  crachent  de  la  fumĂŠe   grise  dans  un  bleu  Êtonnamment  clair.  Le  complexe  industriel  compose   le  premier  visage  de  Grande-ÂSynthe,  commune  de  la  banlieue  dunkerquoise,  dans  le  Nord.  Mais  en  entrant   dans  la  ville,  une  fois  passĂŠe  la  large  haie  d’arbres,  on  dĂŠcouvre  une  facette  bien  diffĂŠrente,  celle  d’une  commune  pionnière  dans  la  transition  Êcologique. Une  politique  portĂŠe  avec  force  par  Damien  CarĂŞme,  maire  depuis  2001,  persuadĂŠ  que  l’Êcologie  apporte  aussi   une  rĂŠponse  aux  problĂŠmatiques   sociales.    Il  faut  avoir  un  peu  d’audace   et  de  courage  !  Je  suis  intimement  convaincu  que  l’Êcologie  et  le  social  sont  liĂŠs  ,  assure-Ât-Âil,  plein  d’espoir,  en  faisant  visiter  le  nouveau  stade  à  Ênergie  positive.  Un  volontarisme  bien  secondĂŠ  par  un  charisme  naturel.  Alors  qu’il  quitte  la  piste  du  stade,  le  maire  croise  deux  femmes  qui  courent.    Merci   de  nous  avoir  construit  cela  ,  lance  l’une  d’elle  à  la  volĂŠe.  Au  dire  de  nombreux  habitants,  le  maire  est  un  personnage  apprĂŠciĂŠ.  D’ailleurs,  l’ensemble   de  la  famille  CarĂŞme  est  devenue   VO FNCMÂąNF %JGĂŠDJMF EF SBUFS MkBWFOVF principale  de  la  ville,  renommĂŠe  il  y   a  deux  ans  RenĂŠ-ÂCarĂŞme.  Nostalgique   de  sa  Lorraine  rurale  natale,  le  père   de  Damien,  maire  de  1971  à  1992,  avait  lancĂŠ  la  transformation  paysagère  de  la  commune  en  plantant  des  arbres  partout. Derrière  un  gros  bloc  de  bâtiments  en  briques  rouges,  vestiges  de  la  ville  ouvrière  des  annĂŠes  1960,  de  nouveaux Â
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 IL FALLAIT FAIRE FACE À LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE. LES PREMIERS TOUCHÉS SONT LES GENS AUX FAIBLES REVENUS. 
en  ville-Âdortoir  avec  60  %  de  logements  sociaux.  Avec  la  crise  de  2008,   le  chĂ´mage  atteint  28  %  (la  moyenne  nationale  est  d’environ  10  %).   L’emploi  reste  un  enjeu  principal  pour   ce  territoire.  Comme  le  rappelle  la  banderole  qui  recouvre  la  mairie  :    Non  à  la  disparition  de  la  dernière  tuberie  de  France  .  Au  total,  180  emplois  risquent  de  disparaĂŽtre  avec  la  fermeture  de  l’usine  de  tubes  Europipe  annoncĂŠe  en  octobre.  .BMHS² DF DPOUFYUF EJGĂŠDJMF MB NBJSJF TF veut  novatrice  en  Êcologie. PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE
immeubles  arborent  des  façades  en  bois  colorĂŠes  en  parme,  vert,  orange.    Le  cadre  de  vie  s’est  grandement  amĂŠliorĂŠ   ces  dernières  annĂŠes.  La  ville  est  plus  aĂŠrĂŠe  avec  beaucoup  d’espaces  verts  ,  raconte  Teddy  Bedyser,  cofondateur  en  2013   de  l’association  L’Abeille  synthoise,   qui  installe  des  ruches  dans  la  commune. La  ville  part  pourtant  avec   un  handicap.  Elle  se  dĂŠveloppe   après  la  Seconde  Guerre  mondiale   et  particulièrement  au  dĂŠbut   des  annĂŠes  1960  avec  l’installation  d’industries  sidĂŠrurgiques  ;  et  passe   de  1  800  à  26  000  habitants  entre  1962  et  1982.  Mais  dès  1987,  les  fermetures  d’usines  se  succèdent  et  la  transforment Â
Dès  son  Êlection  en  2001,  Damien  CarĂŞme  impulse  des  changements.   La  surface  de  l’espace  de  loisirs   et  de  nature  du  Puythouck  est  doublĂŠe.   La  ville  devient  pionnière  en  bannissant  les  produits  phytosanitaires  de  l’espace  public.  Le  maire  s’attaque  ensuite   à  la  question  des  Êconomies  d’Ênergie.  Il  lance  la  rĂŠnovation  du  patrimoine  municipal  dès  2002.  Les  250  bâtiments  obtiennent  progressivement  les  labels  haute  qualitĂŠ  environnementale  (HQE),  bâtiment  basse  consommation  (BBC)   ou  Ênergie  passive.  Ces  travaux  permettent  de  rĂŠaliser  entre  30  %  et  60  %  d’Êconomies  d’Ênergie.  Les  panneaux  TPMBJSFT Ă‹FVSJTTFOU N2  au  total.  Pour  l’Êclairage  de  la  ville,  en  installant  des  LED  et  en  rĂŠduisant  les  heures  d’Êclairage,  la  consommation  Êlectrique  a  ÊtĂŠ  divisĂŠe  par  trois. ÂŤ  Il  fallait  faire  face  à  la  prĂŠcaritĂŠ  ÊnergĂŠtique.  Les  premiers  touchĂŠs  sont   les  gens  aux  faibles  revenus.  Les  logements  sociaux  sont  subventionnĂŠs,  entre  autres Â
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CES « PETITS » MAIRES BOUGER LA FRANCE Claire Lecœuvre
n ILS N’ATTENDENT PAS QUE LE SALUT VIENNE D’EN HAUT POUR ENGAGER LA TRANSITION. PEUPLÉS DE 400 À 25 000 HABITANTS, LEURS VILLES ET VILLAGES SONT DES LABORATOIRES EN MATIÈRE D’ÉNERGIE, D’ALIMENTATION, DE BIODIVERSITÉ ET DE PARTICIPATION CITOYENNE. n
EN PARTENARIAT AVEC
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1 - JEAN-LUC AIGOIN SE CHAUFFE AUX VIGNES MAIRE DEPUIS 2001 DE SAINT-JEAN-DE-SERRES (GARD), 517 HABITANTS
Cette  commune  viticole  a  crÊÊ  un  rÊseau  de  rÊcupÊration  des  sarments  pour  en  faire  des  granulÊs  de  bois  destinÊs  au  chauffage.  LancÊe  en  2012,  l’initiative  essaime  dans  toute  la  rÊgion.  Elle  s’associe  au  dÊveloppement  du  photovoltaïque  et  à  de  nombreuses  mesures  de  prÊservation  de  la  biodiversitÊ.
2 - DANIEL DIETMANN, MONSIEUR ZÉRO DÉCHET MAIRE DEPUIS 1983 DE MANSPACH (HAUT-RHIN), 551 HABITANTS
3 - MICHEL BOURGAIN, CHASSEUR DE GASPILLAGE MAIRE DEPUIS 2001 DE L’ÎLESAINT-DENIS (SEINE-SAINTDENIS), 7 037 HABITANTS
  Le  mot  dÊchet  n’existe  pas  ,  assure  Daniel  Dietmann.  Sa  bataille  EFQVJT MB Ê O EFT BOO²FT 1990  :  changer  les  mentalitÊs  autour  du  tri  et  du  recyclage,  puis  DIBOHFS MFT QSBUJRVFT BÊ O de  rÊduire  drastiquement  les  produits  rÊsiduels.  RÊsultats  :  76  kg  de  dÊchets  produits  par  habitant  et  par  an  (contre  360  kg  auparavant)  et  des  systèmes  de  valorisation  des  matÊriaux  restants.
Depuis  2002,  la  ville  a  diminuÊ  de  25  %  son  usage  du  chauffage  et  de  24  %  sa  consommation  de  carburant,  tout  en  luttant  contre  le  gaspillage  de  l’eau  et  du  gaz.  Cette  dÊmarche  inclut  aussi  la  rÊnovation  de  plus  de  1  000  logements  et  l’installation  d’environ  500  panneaux  photovoltaïques.
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6 - JACQUES KRABALL, PÉDAGOGUE DE LA TRANSITION MAIRE DEPUIS 2008 DE CHÂTEAU-THIERRY (AISNE), 14 413 HABITANTS
Des  jardins  partagÊs,  un  programme  nutrition- santÊ  pour  les  Êlèves,  une  Êpicerie  sociale,  des  actions  de  sensibilisation  à  la  sobriÊtÊ  Êcologique  :    Il  faut  changer  les  habitudes    pour    rÊapprendre  à  vivre  sobrement  ,  estime  Jacques  Kraball  qui  s’attelle  aussi  à  rÊduire  de  50  %  la  facture  d’Êclairage  de  sa  ville  et  Š BN²MJPSFS MkFGÊ DBDJU² ÊnergÊtique  des  bâtiments  publics  :  deux  Êcoles,  une  salle  de  spectacle  et  l’hôtel  de  ville  ont  ÊtÊ  rÊnovÊs  selon  les  dernières  normes.  D’autres  sont  en  voie  de  l’être.
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4 - ANDRÉ ASCHIERI RELOCALISE L’AGRICULTURE MAIRE DEPUIS 2008 DE MOUANSSARTOUX (ALPES-MARITIMES), 10 274 HABITANTS
La  ville  a  crÊÊ  une  rÊgie  agricole  BÊ O EF QSPEVJSF FMMF N³NF MFT lÊgumes  bio  de  ses  restaurants  scolaires.  Cela  a  permis  une  rÊduction  de  75  %  des  dÊchets  dans  les  cantines  et  la  reconversion  de  70  hectares  de  terres  agricoles.  "Ê O EF EJNJOVFS MFT E²QMBDFNFOUT et  de  stimuler  l’Êconomie  locale,  AndrÊ  Aschieri  œuvre  aussi  à  regrouper  les  nouveaux  logements,  les  commerces  et  les  transports.
5 - DANIEL GONTHIER CARBURE AUX ÉNERGIES LOCALES MAIRE DEPUIS 2001 DE BRAS-PANON (LA RÉUNION), 11 838 HABITANTS
Bras-ÂPanon  sait  jouer  avec  le  soleil  de  La  RĂŠunion.  Cinq  vĂŠhicules  communaux,  plus  de  150  chauffe-Âeau  de  particuliers  et  plusieurs  bâtiments  publics  tournent  dĂŠjĂ Â Ă Â l’Ênergie  solaire.  Pour  atteindre  l’autonomie  ÊnergĂŠtique,  le  village  mise  aussi  TVS TPO UFSSJUPJSF DPOTUJUV² Š GPSÂłUT FO E²WFMPQQBOU VOF ĂŠ MJÂąSF CPJT ²OFSHJF
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RESPIRER
LA FAÇADE DE LA SOCIÉTÉ PASONA, dans le centre de Tokyo, ne dévoile qu’une partie des plantations de fruits et de légumes développées à l’intérieur de cet immeuble-ferme.
TOKYO, SINGAPOUR… LES FERMES GRATTE-CIEL MANGENT LA VILLE Corinne Moutout Photos : Nigel Dickinson
n AVEC PRÈS DE 60 % DE L'HUMANITÉ CONFINÉE DANS LES VILLES, SEULE UNE AGRICULTURE URBAINE VERTICALE POURRA RÉPONDRE AUX BESOINS ALIMENTAIRES DES MÉTROPOLES SURPEUPLÉES. REPORTAGE EN ASIE À LA RENCONTRE DES NOUVEAUX « URBACULTEURS ». n
RESPIRER
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DU HARVARD VERT SORTIRONT LES AMBASSADEURS DU NOUVEAU MONDE Arnaud  Guiguitant Photos  :  Nigel  Dickinson
n Ă€  BALI,  DANS  LA  FORĂŠT  TROPICALE,  UN  CANADIEN  A  CRÉÉ  LA  GREEN  SCHOOL,  UN  ÉTABLISSEMENT  PRESTIGIEUX  FONCTIONNANT  EN  AUTOSUFFISANCE  ÉNERGÉTIQUE  ET  ALIMENTAIRE.  SENSIBILISÉS  EN  PERMANENCE  À  LA  PRÉSERVATION  DE  L’ENVIRONNEMENT,  SES  410  ÉLĂˆVES  SONT  DESTINÉS  À  DEVENIR  LES  ÉLITES  ÉCORESPONSABLES  DE  DEMAIN. n
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LE BĂ‚TIMENT PRINCIPAL est une
prouesse architecturale à structure hÊlicoïdale. 70 m de long, 17 m de haut, il a nÊcessitÊ 7 km des bambous les plus durs de l’Île.
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our  accĂŠder  au  campus  de  la  Green  School,  il  faut  s’enfoncer  dans  une  Êpaisse  vĂŠgĂŠtation  oĂš  les  fougères  arborescentes  cĂ´toient  palmiers,  cocotiers  et  arbres  à  lianes  gĂŠantes.  Au  bout  d’un  chemin  tracĂŠ  avec  des  galets  et  bordĂŠ  d’herbes  aromatiques,  on  dĂŠcouvre  d’abord  des  huttes  avant  de  dĂŠboucher  sur  le  campus  oĂš  se  dresse  VO TQFDUBDVMBJSF ²EJĂŠ DF FO CBNCPV Les  cabanes  sont  des  salles  de  classe,  parfaitement  intĂŠgrĂŠes  à  cette  nature  luxuriante.  À  l’intĂŠrieur,  le  mobilier  est  sculptĂŠ  dans  le  bois,  les  manuels  scolaires  sont  en  papier  recyclĂŠ,  le  vent  sert  de  climatisation  naturelle  et,  les  jours  de  pluie,  des  voiles  de  bateau  ²UBODI²JĂŠ FOU MFT UPJUVSFTc "V MPJO des  rizières  en  terrasse,  quelques  ruches,  EFT CBTTJOT EF QJTDJDVMUVSF EFT CVGĂ‹ FT et,  partout,  des  potagers  oĂš  sont  cultivĂŠs  tomates,  concombres,  cacaoyers  et  palmiers  à  sucre. ÂŤ  Bienvenue  à  la  Green  School  ,  nous  lance  John  Hardy,  65  ans,  le  fondateur,  en  2008,  de  cette  Êcole  Êcologique  oĂš  Êtudient  410  Êlèves  âgĂŠs  de  6  à  18  ans  et  originaires  de  43  pays.    Notre  c½8F‡€¾¾bŠbÂ?½n‘Â?O½€‘Â?Â?bÂťbÂ?Âť8½‘¾Âno¾8Â?ObÂť ĂŠnergĂŠtique  et  alimentaire  ,  DPOĂŠ F U JM en  nous  offrant  un  verre  d’eau  fraĂŽche  directement  tirĂŠe  du  puits.    Nous  ne  sommes  dĂŠpendants  de  rien  :  on  boit  notre  eau,  on  sert  nos  rĂŠcoltes  à  la  cantine,  on  produit  notre  propre  ÊlectricitĂŠ  et  on  bâtit  sans  ciment  ni  bĂŠton,  selon Â
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© NASA/SDO
DÉCHIFFRER
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Yves Heuillard
n CES CINQ DERNIÈRES ANNÉES, LE COÛT DE L’ÉLECTRICITÉ PHOTOVOLTAÏQUE A BAISSÉ DE 80 %. DEVENUES COMPÉTITIVES FACE AUX GÉANTS DE LA PRODUCTION ÉLECTRIQUE CLASSIQUE, LES ÉNERGIES RENOUVELABLES ATTIRENT DÉSORMAIS LA MAJORITÉ DES INVESTISSEMENTS, BALAYANT TOUT CE QUE NOUS TENONS POUR ACQUIS. n
TERRE
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LES COULEURS D’EUROPE N°1 SUR TOUS LES FRONTS. Comme ici, sur ces Floride, au sommet d’un col alpin lors du Tour de l’avenir 1962.
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© Keystone
DÉCHIFFRER
COMMENT NOUS AVONS CRÉÉ LA RADIO MODERNE Par Maurice Siegel(*)
n « BONJOUR L’EUROPE ! » CE 1ER JANVIER 1955, À 7 HEURES, ILS NE SONT PAS NOMBREUX À ENTENDRE CES MOTS, LES PREMIERS ÉMIS PAR UNE NOUVELLE STATION DE RADIO, EUROPE N°1. MAIS TRÈS VITE, LES AUDITEURS VONT AFFLUER. CONQUIS PAR UN TON QUI ROMPT AVEC CELUI, COMPASSÉ, DES SPEAKERS TRADITIONNELS. CONQUIS PAR DES REPORTAGES QUI LEUR DONNENT L’IMPRESSION D’ÊTRE AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ. CONQUIS ENFIN PAR DES ÉMISSIONS QUI RINGARDISENT CELLES DES AUTRES RADIOS. AUX COMMANDES DE CETTE RÉVOLUTION RADIOPHONIQUE, MAURICE SIEGEL ET SON ÉQUIPE. POUR LE 60E ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION D’EUROPE N°1, NOUS AVONS EXTRAIT DE SON LIVRE VINGT ANS ÇA SUFFIT ! (ÉD. PLON) DES PASSAGES QUI MONTRENT COMMENT ILS ONT, À L’ÉPOQUE, TUÉ LA RADIO DE PAPA. n L’ÉQUIPE
Nous avions fait savoir que toute personne désirant faire du journalisme radiophonique pouvait se présenter. Le candidat devait d’abord écrire un « papier » qu’il lisait devant le micro. Ensuite, on lui demandait d’improviser une interview. Sabbagh, Gorini, Terrien et moi-même jouions le rôle de l’inter- viewé ; nous fûmes ainsi, tour à tour, le président Coty, Eisenhower, Guy Mollet, Pablo Picasso, François Perrier et maintes autres vedettes de l’actualité. C’est ainsi que fut constituée la première équipe d’Europe N°1.
l’antenne. Nous voulions convaincre ceux qui nous écoutaient que nous nous adressions à chacun d’eux en tête à tête. LE NAGRA RÉVOLUTIONNE LE REPORTAGE
Peronne, le chef électricien passait par là : nous le traînons dans notre loge, MVJ DPOÊPOT VO NBSUFBV BWFD NJTTJPO EF taper sur la table quand nous, les journalistes, allions employer un langage abscons. Toc-toc-toc. Le marteau de Peronne ne chôma pas… « Arrêtez-vous monsieur Gorini, vous employez des mots dont j’ignore le sens et vous parlez de gens et d’événements dont je ne sais rien ! Voulez-vous me préciser tel point ! »
Le 17 janvier [1955, ndlr], alors que nous tâtonnons toujours dans l’espace hertzien, la Seine déborde à Paris et dans sa banlieue… Immédiatement nous sommes sur le « coup ». Nous faisons de l’information permanente malgré des moyens ridicules : deux magnétophones portatifs, des Nagra, et… une paire de bottes en caoutchouc […] Nous vivions dans l’eau et les auditeurs avec nous. On FOUFOEBJU MF GSBDBT EFT ËPUT MFT HFOT QMFV- rer leurs biens perdus. Du vrai reportage qui n’avait rien de commun avec ce qu’on était habitué à entendre […] Nous avons été les premiers à employer ces fameux Nagra. Avant, le journaliste était relié à sa voiture d’enregistre- NFOU QBS VO ÊM RVJ MJNJUBJU TFT ²WPMVUJPOT MF DIJFO BV CPVU EF la laisse… Avec le Nagra, il allait partout, le micro à la main. Si le transistor a radicalement changé la nature de l’écoute radio- phonique, le Nagra a placé l’auditeur au centre de l’événement.
MERCI TRANSISTOR
LES PASTILLES DE LA DÉBROUILLE
Europe N°1 a eu également la chance de naître avec le transis- tor. Le transistor a atomisé le meuble autour duquel se rassem- blait la famille. De collective, l’écoute est devenue individuelle. $kFTU DF RVJ OPVT B QFSNJT EF NPEJÊFS MF MBOHBHF SBEJPQIP- nique, le ton du journaliste speaker qui de sa belle voix lisait un texte auquel il ne comprenait rien devait être banni. Chez nous, celui qui avait traité l’information allait défendre son texte à
En 1958, lors de son arrivée à Dakar, le général de Gaulle fut accueilli par des porteurs de pancartes qui réclamaient l’indépendance. De Gaulle, apercevant les manifestants, leur lança que, s’ils désiraient vraiment leur indépendance, ils pou- vaient la prendre… Nous ne disposions pas de liaison spéciale à l’heure où se produisit l’incident. Notre reporter, François Gerbaud, se précipita à la poste de Dakar, obtint Paris et nous
ÊTRE COMPRIS DE TOUS
* Directeur d’Europe N°1, créateur de l’hebdomadaire VSD, décédé en 1985.
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DES DISQUES stockés dans l’un des trois entrepôts de Zero Freitas à Sao Paulo, au Brésil.
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ZERO EST ARRIVÉ POUR SAUVER LES VINYLES Octave Bonnaud
© Sebastian Liste/NOOR
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LES 6 MILLIONS DE DISQUES DÉJÀ ACCUMULÉS PAR CE BRÉSILIEN DANS SES ENTREPÔTS DE SÃO PAULO NE SONT PAS UNE SIMPLE MAROTTE DE COLLECTIONNEUR. POUR ZERO FREITAS, DONT L’AMBITION EST D’ACHETER TOUS LES GRANDS FONDS MUSICAUX DU MONDE, IL EN VA DE LA SURVIE D’UN PATRIMOINE MAJEUR DU XXE SIÈCLE.
n entrepôt dans un quartier ouest de São Paulo. Une platine joue un disque vinyle des Beatles. On croit reconnaître l’album Sgt. Pepper’s. « Oui, c’est ça. Et cette chanson, A Day In The Life, est vraiment intéressante. Car le début a été écrit par McCartney, et la seconde partie par Lennon », commente Zero Freitas, l’homme qui possède le plus de disques au monde, le Brésilien qui a déjà accumulé, en quatre décennies, une collection de 6 millions de vinyles. Autour de nous, une dizaine d’employés dépoussièrent, référencent et photographient le tout-venant des disques stockés un peu plus bas, dans des milliers de caissons recouverts d’une bâche noire. L’ampleur de la collection est telle qu’elle est répartie dans trois entrepôts. Au rythme de 500 vinyles par jour, il faudrait plus de vingt ans pour cataloguer l’ensemble des titres… « Mais nous envisageons de doubler l’équipe l’année
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prochaine, on pense que des sponsors peuvent être intéressés », promet Zero Freitas, soucieux de dissiper les doutes qui ont suivi la divulgation de sa passion par le New York Times en août dernier. Dans le petit monde des collectionneurs de vinyles, personne n’avait vu venir DF ÊMT EkJNNJHS²T QPSUVHBJT RVJ B TVDDFTTJWFNFOU SB˲ MF TUPDL EF $PMPOZ Record, un célèbre magasin de Times Square à New York, et celui de Music Man Murray à Los Angeles, la plus grande collection de la côte ouest. Soit 500 000 vinyles américains désormais en exil au Brésil. Lorsque le collectionneur de São Paulo achète les 3 millions de disques de Paul Mawhinney, le « roi du vinyle » qui s’angoissait depuis des années de ne pas trouver d’acheteur, Freitas est contraint de sortir
de l’ombre. « Des dizaines de journalistes américains m’ont appelé, s’inquiétant de ce que je comptais faire de tous ces disques ! Mais les magasins de vinyles ferment les uns après les autres aux États-Unis et personne ne veut racheter leurs stocks. Or, ce sont des collections souvent très intéressantes. Par exemple, celle de Mawhinney comprend toutes les éditions singles d’Elvis Presley. Lorsque j’ai expliqué que mon but était avant tout de sauvegarder ces disques, tout le monde a été soulagé de savoir que quelqu’un faisait ce job », se réjouit Freitas. MASTERS
Le millionnaire brésilien, qui doit sa fortune à la grande compagnie d’autocars familiale et à sa société de son et lumière, en est persuadé : le son vinyle du XXe siècle est menacé. Pour Allan Bastos, son complice, chargé de repérer les plus grands fonds musicaux du monde, il en va de la survie de notre patrimoine musical. « Depuis quelques
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LE BASSIN AUX NYMPHÉAS de Monet (1899) : un bon remède pour renouer avec « la sérénité du plein air », selon Art et Thérapie.
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© National Gallery, Londres
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ART SUR ORDONNANCE Armelle Oger
n VOUS NE VOUS SENTEZ PAS BIEN ? REGARDEZ UNE ŒUVRE D’ART ET VOUS POURREZ PEUT-ÊTRE VOUS PASSER DE MÉDICAMENTS. CELA S’APPELLE L’ART-THÉRAPIE ET DE NOMBREUSES EXPÉRIENCES DÉMONTRENT SON EFFICACITÉ. INITIATION AVEC JEAN-PIERRE KLEIN, PIONNIER DE CETTE MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, ET ALAIN DE BOTTON ET JOHN ARMSTRONG, AUTEURS D’UN ÉTONNANT LIVRE-MANIFESTE. n
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 EN ESPAGNE, J’AI TESTÉ LA VILLE 100 % PIÉTONNE  ValÊrie  Zoydo Photos  :  Enrico  Barazzoni
n JOURNALISTE    FREE  LIFEUSE  ,  VALÉRIE  DÉCOUVRE   POUR    WE  DEMAIN    LES  TERRITOIRES  TÉMOINS  D’INITIATIVES  SOLIDAIRES   ET  DURABLES.  NOUVELLE  ÉTAPE  :  PONTEVEDRA,  EN  GALICE. n
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upprimer  les  voies  de  circulation,  les  trottoirs,  les  voitures,  les  feux.  Vivre  au  rythme  des  piĂŠtons,  des  trottinettes,  des  vĂŠlos‌  CrĂŠer  un  espace  har- monieux,  une  sorte  de  loft  urbain  permettant  au  citoyen  de  se  rĂŠapproprier  sa  ville.  Cela  ressemble  à  une  utopie.  Pourtant,  dans  le  nord-Âouest  de  la  pĂŠninsule  ibĂŠrique,  à  quelques  kilomètres  du  Portugal,  au  milieu  des  collines  de  pins  et  d’eucalyptus  des  RĂas  Baixas,  une  petite  ville  de  80  000  habitants  a  rĂŠussi  ce  pari. Je  suis  à  Pontevedra,  en  Galice.  Il  est  21  heures.  MalgrĂŠ  la  pluie  et  la  nuit,  la  plaza  de  la  Verdura,  au  pied  de  mon  hĂ´tel,  ne  dĂŠsemplit  pas.  Un  petit  garçon  en  K-ÂWay  pose  son  vĂŠlo  sur  la  fontaine  et  s’Êloigne,  laissant  l’engin  sans  surveil- MBODF -FT QPVTTFUUFT E²ÊMFOU FOWJSPOO²FT EkVO CSVJU EF DPVS d’Êcole  mĂŞlĂŠ  de  conversations  de  terrasses.  Un  autre  gamin,  habillĂŠ  de  rouge,  s’amuse  à  ramasser  des  feuilles  mortes  sur  le  pavĂŠ  mouillĂŠ  et  grimpe  aussitĂ´t  sur  la  fontaine.  Un  peu  plus  loin,  un  groupe  converse  autour  d’un  landau.  Des  amoureux Â
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se  promènent  sous  leur  parapluie  et  croisent  une  adolescente  RVJ Ă‹ÂŤOF 4PVT VO QPSDIF EFVY USFOUFOBJSFT TF SPVMFOU VOF cigarette.  La  vie.  Et  pas  une  voiture  à  l’horizon. C’est  en  prenant  le  temps  d’observer  cette  ville,  de  vivre  à  son  rythme  et  de  me  perdre  dans  ses  ruelles,  que  j’ai  compris  que  Miguel  Anxo  FernĂĄndez  Lores,  le  maire  social-ÂdĂŠmocrate,  avait  ÊtĂŠ  sacrĂŠment  visionnaire  en  dĂŠcidant,  dès  son  Êlection  en  1999,  de  faire  de  Pontevedra  le  laboratoire  d’un  projet  unique  en  Europe  :  une  ville  intra-Âmuros  100  %  piĂŠtonnière.  Une  initiative  rĂŠcompensĂŠe  en  2013  par  le  rĂŠseau  Intermodes  qui  organise  chaque  annĂŠe,  à  Bruxelles,  le  congrès  europĂŠen  dĂŠdiĂŠ  à  l’intermodalitĂŠ  du  transport  de  voyageurs. MILITANT DES 10 000 PAS
-B NBJSF B TPVIBJU² S²JOTVGĂ‹FS EF MkIVNBJO FU EF MB WJF FO rendant  sa  ville  accessible  à  tous,  notamment  aux  plus  fra- HJMFT FOGBOUT SFUSBJU²T FU IBOEJDBQ²T 4PO IVNPVS QPUBDIF cette  manière  de  commencer  une  blague  croustillante  sans Â
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RALENTIR
LE LIVRE BATAILLE Julien Millanvoye
n AMAZON, FACEBOOK, BLOGS ET TWEETS NE CESSENT D’ALIMENTER LA CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE : CELLE DU LIVRE. PAS SI VITE, TEMPÈRENT DES ÉDITEURS ET DES LIBRAIRES QUI SE BATTENT, AVEC SUCCÈS, POUR LE MAINTENIR EN VIE. n
© DR
CE SONT LES LIVRES qui se sont le plus vendus dans le monde. Si, pour la Bible, le Coran et même le Petit Livre rouge, les chiffres sont aussi énormes qu’incontrôlables, ceux des autres titres représentent une estimation généralement reconnue qui s’affine évidemment avec les plus récents.
Vendredi  14  novembre  2014.  Une  date  dans  l’histoire  de  Gallimard.  La  presti- gieuse  maison  d’Êdition  publie  une  version  numĂŠrique  de  La  Nouvelle  Revue  française.  Pourquoi  ?    La  plupart  des  Êcrivains,  comme  tout  un  chacun,  vivent  et  Êcrivent  dans  un  contexte  Êlectronique  (terme  qui  englobe  le  traitement  de  texte,  les  ressources  disponibles  sur  Internet,  les  messageries  Êlectroniques,  les  rĂŠseaux  dits  sociaux,  etc.)  ,  annonce  l’Êdi- teur.  L’arrivĂŠe  de  la  centenaire  NRF  dans  le  monde  numĂŠrique  a  valeur  d’adoube- ment  non  seulement  pour  les  e-Âbooks  (livres  numĂŠriques),  mais  Êgalement  pour  les  nouvelles  formes  d’Êcriture  et  de  lecture  qui  en  dĂŠcoulent.  En  2013,  6,5  millions  de  liseuses  et  5  millions  de  livres  numĂŠriques  ont  ÊtĂŠ  vendus  en  France.  Si  ces  chiffres  restent  plutĂ´t  modestes  (le  chiffre  d’affaires  français  des  e-Âbooks  reprĂŠsentant  1,1  %  du  marchĂŠ  global  du  livre  contre  20  %  aux  États-ÂUnis  ou  12  %  au  Royaume-ÂUni),  tous  les  acteurs  constatent  une  progression  constante  de  ce  nouveau  support.  Et  tablent  sur  une  croissance  comparable  à  celle  des  pays  anglo-Âsaxons,  à  mesure  que  l’offre  d’ouvrages  numĂŠriques  se  dĂŠveloppe,  que  les  maisons  d’Êdition  et  les  distributeurs  s’y  mettent,  que  la  population  s’Êquipe  en  liseuses  ou  tablettes.
ÂŤ L’ÂNE EXISTE TOUJOURS Âť Le  monde  de  l’Êcrit  change  et  est  menacĂŠ  par  trois  autres  rĂŠvolutions.  La  rĂŠvolu- tion  de  la  distribution,  caractĂŠrisĂŠe  bien  sĂťr  par  la  place  centrale  que  joue  la  multi- nationale  Amazon  ;  la  rĂŠvolution  de  l’Êdition,  avec  la  possibilitĂŠ  offerte  à  tout  un  chacun  de  s’autoĂŠditer,  en  format  tant  numĂŠrique  que  papier,  tout  en  s’assurant,  contrairement  aux  services  d’Êdition    à  compte  d’auteur  ,  une  visibilitĂŠ  et  une  possi  bilitĂŠ  de  diffusion  nationale  ;  la  rĂŠvolution  de  l’Êcrit  lui-ÂmĂŞme,  avec  le  dĂŠvelop- QFNFOU EF OPVWFBVY GPSNBUT FU MB EJWFSTJĂŠ DBUJPO EFT PGGSFT EF MFDUVSF QPVS MF QVCMJD aux  États-ÂUnis,  45  États  ont  renoncĂŠ  à  l’apprentissage  obligatoire  de  l’Êcriture  cur- sive  à  la  main  tandis  que  s’accumulent  les  Êtudes  sur  la  disparition  des  capacitĂŠs  d’attention  chez  les  plus  jeunes,  sans  cesse  sollicitĂŠs  par  des  messages  courts  venus  d’univers  multiples  (rĂŠseaux  sociaux,  publicitĂŠs,  textos,  etc.).
500 millions
400 millions
400 millions
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200 millions
DÉCOUVRIR
CHARLOTTE
Cette robe corsetée mêle inspiration victorienne et référence au personnage de jeu vidéo Lara Croft. Portée par un mannequin, elle est l’une des créations de la styliste Carmen Nguyen-Cenalmor, dont la griffe, Esaïkha, est appréciée des « steamers ».
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LES RÉTROFUTURISTES DU STEAMPUNK Sylvain  Morvan Photos  :  Nicolas  Meunier
n LEUR  UNIVERS  EST  FAIT  DE  TENUES  VICTORIENNES,  DE  MACHINES  À  VAPEUR  ET  D’AUTOMATES.  S’ANCRER  DANS  LE  PASSÉ  EST,  POUR  CES    STEAMERS  ,  UNE  FAÇON  D’IMAGINER  L’AVENIR.  ET  LEUR  MOUVEMENT  EST  EN  TRAIN  DE  GAGNER  LA  MODE,  LE  CINÉMA,  LES  ARTS  PLASTIQUES. n
Il  a  33  ans,  porte  un  veston  anthracite  et  des  goggles,  ces  vieilles  lunettes  d’aviateur  en  cuir  et  laiton.  Oui,  Arthur  Morgan  vit  bien  dans  la  France  de  2015.  Sa  tenue  est  simplement  celle  d’un    steamer  ,  nom  donnĂŠ  aux  adeptes  du  steampunk.  Il  s’y  est  converti  progressivement.  Le  Seigneur  des  anneaux  et  Bilbo  le  Hobbit,  romans  Êpiques  de  J.  R.  R.  Tolkien,  ont  teintĂŠ  de  fantastique  sa  jeunesse.  Ses  Êtudes  d’anglais  l’expĂŠdient  ensuite  à  Rochester,  au  sud  de  la  Tamise,  oĂš  vĂŠcut  le  romancier  anglais  du  XIXe  siècle  Charles  Dickens,  auteur  de  8ĂˆÂ€YÂť ‘Â?Â?b²oÂťb‡Y  et  Oliver  Twist.  Une  rĂŠvĂŠlation  :  Arthur  se  passionne  pour  l’histoire  britannique,  s’Êprend  de  littĂŠrature  victorienne.  En  2003,  il  dĂŠcouvre  la  sĂŠrie  de  comic  books  Steampunk,  œuvre  du  dessinateur  Chris  Bachalo.  Cette  bande  dessinĂŠe  amĂŠricaine  raconte  l’histoire  d’un  modeste  Londonien  du  XIXe  siècle  dotĂŠ  d’un  four  à  charbon  dans  la  poitrine  et  d’une  pince  mĂŠcanique  à  la  place  du  bras.    Je  ne  savais  pas  encore  que  ce  simple  terme,  que  l’on  peut  traduire  en Â
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français  par  “punk  à  vapeurâ€?,  contenait  un  univers  aussi  vaste  ,  raconte-Ât-Âil. SCIENCE-FICTION DU PASSÉ
Le  steampunk  a  d’abord  dĂŠsignĂŠ  un  genre  littĂŠraire.  L’auteur  californien  K.  W.  Jeter  a  inventĂŠ  ce  mot  en  1987  pour  dĂŠcrire  les  romans  que  lui  et  ses  acolytes  Tim  Powers  et  James  Blaylock  rĂŠdigeaient  à  l’Êpoque  :  de  la  4DJFODF ĂŠ DUJPO EV QBTT² QSFOBOU SBDJOF dans  l’effervescence  de  la  rĂŠvolution  industrielle,  à  l’âge  d’or  des  machines  à  vapeur.  Une  formule  du  journaliste  canadien  Douglas  Fetherling  rĂŠsume  parfaitement  la  teneur  de  ces  rĂŠcits  :    Le  steampunk  s’efforce  d’imaginer  jusqu’à  quel  point  le  passĂŠ  aurait  pu  être  diffĂŠrent  si  le  futur  Êtait  arrivĂŠ  plus  tĂ´t.    SituĂŠs  dans  l’Angleterre  victorienne,  les  premiers  romans  du  genre  mĂŞlent  en  vrac  des  savants  fous  et  des  magiciens,  des  automates  et  des  vampires,  des  machines  à  remonter  le  temps  et  des  engins  volants  à  rendre  jaloux  Jules  Verne. CinĂŠma,  jeux  vidĂŠo,  arts  plastiques,  mode  :  le  phĂŠnomène  s’est  peu  à Â
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DÉCOUVRIR
MENU Mise en appétit Faux saumon en tranches Saumon bio fumé maison et son haché d’orties à la bourrache et asperges vertes Crumble d’insectes à la farine de grillons Sablé d’insectes aux algues
8 8 cµ»8ÂÊ»qb²µ»>» 8» 8Ë 8 µb»µ8 µ» Ânµ  b b»Yb» cu bµ»b½»u² µ»8»O²²Ë Plat de résistance Magret de canard bio sur lit de viande de soja dans son jus de viande, avec sa tranche de foie gras végétal et ses petits vers de farine Purée de panais à la spiruline, pleurotes Pour terminer en douceur Fromages vegans et chocolats aux grillons
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NOUS AVONS TESTÉ LE REPAS DU FUTUR Emmanuel  Guillemain  d’Echon Photo  :  Ania  Freindorf
n IL  VA  FALLOIR  S’Y  FAIRE  :  LA  CONSOMMATION  D’INSECTES,  D’ALGUES  ET  DE  PROTÉINES  VÉGÉTALES  PERMETTRA  DE  NOURRIR  UNE  PLANĂˆTE  SURPEUPLÉE.  POURQUOI  NE  PAS  S’Y  PRÉPARER  DĂˆS  AUJOURD’HUI  ?     WE  DEMAIN    A  PRIS  LES  DEVANTS  EN  FAISANT  CUISINER  AVEC  CES  INGRÉDIENTS  UN  REPAS  GASTRONOMIQUE  PAR  UN  CHEF. n ÂŤ  AllĂ´,  Emmanuel  ?  Ça  te  dit  de  participer  à  un  repas  du  futur,  demain  ?  Insectes,  viande  sans  viande,  fromage  sans  fromage  ?    Moi  ?  Vous  me  connaissez  :   je  suis  un  garçon  ouvert  et  je  ne  dĂŠcline  jamais  une  invitation  quand  elle   respecte  tous  les  canons  de  l’Êtiquette.  %FT WFST EFT BMHVFT EFT ĂŠCSFT EF TPKB Pas  vraiment  l’ordinaire  de  mes  rĂŞves,  mais  je  dois  savoir  si  je  dois  me  mettre   à  stocker  du  foie  gras  en  prĂŠvision   des  annĂŠes  de  disette,  ou  si  je  peux  envisager  de  grimper  à  l’envers  l’Êchelle  de  l’Êvolution  alimentaire. Nous  nous  retrouvons  donc   le  lendemain  dans  le  restaurant  d’une  organisation  internationale,  à  Paris.  Nous  sommes  quatre  convives  :   Flore,  agronome,  Alice,  comĂŠdienne,   Sylvain,  un  communicant  spĂŠcialisĂŠ   dans  l’innovation,  et  votre  serviteur. Pour  dĂŠtendre  l’atmosphère  –  c’est  tout  de  mĂŞme  un  peu  l’avenir  du  monde  qui  va  se  dĂŠcider  sous  nos  yeux  –,  chacun  montre  ses  muscles,  histoire   de  se  prouver  qu’on  est  entre  aventuriers  EF CPO BMPJ RVJ B NBOH² EFT MBSWFT de  frelon  au  Laos,  qui  s’est  rĂŠgalĂŠ  EF CSPDIFUUFT EF WFST EF QBMNJFS BV Cameroun,  de  criquets  frits  en  Chine.  Ce  soir,  nous  allons  goĂťter  tout  ce  RVJ FTU TVTDFQUJCMF EF DPNQPTFS OPUSF ordinaire  dans  quelques  dĂŠcennies,  sur  une  planète  anĂŠmiĂŠe  et  trop  petite  pour  OPVSSJS MFT IPSEFT EkIVNBJOT ²CPVSJGG²T
DES FLEURS SUR DE LA MAYO sans œufs, des insectes sur lit vÊgÊtal, c’est original et c’est même joli. Mais est-ce savoureux ? Nous sommes passÊs à table pour le savoir.
09 — WE DEMAIN
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LE BAUGRUPPE, ART BERLINOIS DU BÂTIR ENSEMBLE Patricia Coignard
n DANS LA CAPITALE ALLEMANDE, MODÈLE EUROPÉEN DE L’IMMOBILIER ALTERNATIF, DES COLLECTIFS DE FUTURS PROPRIÉTAIRES ONT PRIS L’HABITUDE DE RÉALISER DES PROJETS COMMUNS SANS PASSER PAR LES PROMOTEURS. NOUS AVONS PARTAGÉ LA VIE D’UNE DE CES FAMILLES, SATISFAITES ET HEUREUSES DE LA QUALITÉ ET DES AVANTAGES DE CET ENVIRONNEMENT.
© Matthias et Carolin Kolbeck
n
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Octobre
2010
Un samedi soir dans le quartier de Pankow, dans le nord de Berlin. Matthias Kolbeck surveille la cuisson des brochettes et des poissons en papillote dans le grand barbecue au gaz installé depuis quelques mois sur l’élégant toit-terrasse de son immeuble. À ses côtés, une dizaine d’enfants se jouent des frimas rigoureux de l’hiver allemand. D’un œil, il surveille &NJMJB TB Ê MMF B·O²F MPW²F EBOT VO hamac avec ses deux meilleures amies qui résident, comme elle, au rez-de-
AMÉNAGEMENT du bac
Septembre
2011
09 — WE DEMAIN
à sable collectif (ci-contre). LES FUTURS HABITANTS
assistent à la pose de la première pierre de leur immeuble (en haut).
chaussée. Dans l’après-midi, Matthias B CSJDPM² EBOT MB DIBNCSF EF TPO Ê MT Konrad, en empruntant les outils du voisin du troisième étage. Sa femme, $BSPMJO FNNJUPVË ²F EBOT VOF ²QBJTTF doudoune, prend l’apéro avec plusieurs voisines. Au centre des discussions : les prochains échanges de vêtements, de jouets et sans doute de quelques trottinettes et vélos. « Nous sommes treize familles à habiter ici. Il y a des enfants de tous les âges. Au lieu d’acheter chacun de notre côté les mêmes choses qui deviennent trop petites ou inadaptées au bout de quelques mois, nous nous les prêtons ou échangeons selon les besoins. C’est plus économique et très convivial », explique-t-elle. « On se prête même nos voitures puisque toutes les familles n’en possèdent pas une », ajoute son mari. Le barbecue a lui BVTTJ ²U² Ê OBOD² EBOT DFU ²UBU EkFTQSJU communautaire : « Individuellement, personne n’avait les moyens de s’offrir un tel appareil. On l’utilise séparément ou à l’occasion des fêtes que nous organisons ensemble au cours de l’année. »
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© Urbane Kultur/Opsin ; Greg Matter ; AAA Production
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LE HALL DU SHADOK (en haut) : « Avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu’on ne serait descendu avec un escalier prévu pour la descente » (proverbe shadok). Dans le fab lab (en bas), « ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir ».
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LE FUTUR DE STRASBOURG S’ÉCRIRA AU SHADOK Gaspard  Ordon
n HIER,  LES  VILLES  RÊVAIENT  D’UN  MUSÉE  OU  D’UN  STADE.   AUJOURD’HUI,  CE  SONT  LES  FAB  LABS  ET  LES  ESPACES   DE  TRAVAIL  COLLABORATIF  QUI  DYNAMISENT  L’ESPACE   URBAIN.  EXEMPLE  SUR  LES  BORDS  DU  RHIN. n
LES ENTREPÔTS SEEGMULLER
transformÊs vont accueillir le Shadok, dont le nom est inspirÊ par la cÊlèbre sÊrie de l’ORTF.
Mais  pourquoi  diable  baptiser  un  lieu  d’innovation  du  nom  des  Shadoks,  ces  oiseaux  loufoques  qui  inventent  tous  azimuts‌  sans  jamais  parvenir  à  rien  ?    Avec  ce  nom,  on  a  choisi  de  rendre  hom- mage  à  l’œuvre  culte  et  visionnaire  de  Jacques  Rouxel  et  Claude  PiĂŠplu  pour  sym- boliser  notre  tendance  à  l’innovation,  tout  en  insistant  sur  la  dimension  conviviale  et  auto- dĂŠrisoire  de  cette  sĂŠrie  animĂŠe  ,  explique  GĂŠraldine  Farage,  responsable  du  Shadok. DĂŠdiĂŠ  aux  nouvelles  technologies,  le  Shadok  sera  de  la  famille  des    tiers- lieux  ,  ces  espaces  collaboratifs  de  travail,  d’innovation  et  d’expĂŠrimentation.  Sur  trois  Êtages  et  2  000  m2,  le  drĂ´le  d’oiseau  rassemblera  dès  le  mois  de  mai  un  espace  de  coworking,  un  fab  lab,  des  rĂŠsidences  artistiques,  des  locaux  pour  start-Âup,  un  studio  de  production  audiovisuelle,  une Â
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bibliothèque,  un  espace  d’expo  et  un  bar.    C’est  la  première  fois  qu’une  collectivitĂŠ  rĂŠu- nit  ainsi  dans  un  mĂŞme  endroit  des  espaces  de  travail,  de  fabrication  et  d’exposition  autour  du  numĂŠrique,  souligne  GĂŠraldine  Farage.  C’est  un  lieu-Âoutil  dont  tout  le  monde  pourra  s’emparer.    Si  la  ville  et  la  communautĂŠ  VSCBJOF EF 4USBTCPVSH ĂŠOBODFOU MkPVWFS- ture  de  cette    fabrique  du  numĂŠrique    alsacienne,  de  mĂŞme  que  la  rĂŠnovation  des  entrepĂ´ts  qui  l’accueilleront,  le  Shadok  WJTF Mk²RVJMJCSF ĂŠOBODJFS Š UFSNF (SÂŤDF Š deux  leviers  :  les  recettes  issues  de  l’utilisa- tion  des  machines  et  de  l’espace  de  cowor- king  d’une  part,  le  recrutement  d’autres  partenaires  publics  et  privĂŠs  d’autre  part. Sur  la  presqu’Île  AndrĂŠ-ÂMalraux,  qui  s’Êlance  sur  le  Rhin,  les  anciens  entrepĂ´ts  de  l’armateur  Seegmuller  s’apprĂŞtent  à  revivre.  Construits  dans  les  annĂŠes  1930, Â
DFT CÂŤUJNFOUT EF CSJRVFT POU BCSJU² EFT H²O²SBUJPOT EF OBWJSFT Ă‹VWJBVY -PSTRVkFO 2000  l’entreprise  dĂŠmĂŠnage,  ils  restent  inoccupĂŠs  une  dĂŠcennie,  avant  d’être  briè- vement  utilisĂŠs  par  un  festival  de  musique  Êlectronique  en  2010.  Leur  salut  vient  en  2012,  lorsque  la  ville  de  Strasbourg  dĂŠcide  d’investir  5,7  millions  d’euros  pour  rache- ter  et  amĂŠnager  cet  ensemble  industriel.  Le  projet  s’inscrit  dans  un  vaste  programme  de  rĂŠamĂŠnagement  urbain  de  l’est  de  la  ville,  qui  prĂŠvoit  des  commerces,  des  logements,  une  citĂŠ  de  la  musique,  ainsi  qu’un  pĂ´le  culturel  et  crĂŠatif  numĂŠrique  :  le  Shadok. ÂŤÂ ON N’ACHĂˆTERA PAS D’EXPO 
Le  projet  fĂŠdĂŠrera  des  lieux  et  acteurs  dĂŠjĂ Â existants  à  Strasbourg.  L’AV  Lab,  fab  lab  situĂŠ  près  de  la  cathĂŠdrale,  ouvrira  une  antenne  au  deuxième  Êtage  du Â
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Lui aussi membre de Why Tea Farm, Jigmé (660 000 abonnés et 32 millions de vues) fait ici une apparition dans l’une des vidéos de Brice.
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© DR
BRICE DUAN, du collectif Why Tea Fam, écrit et réalise « Ma vie incroyable ». 180 000 abonnés, plus de 9 millions de vues.
LES PODCASTEURS DISJONCTENT LA TÉLÉ Élisabeth  Denys
n UNE  CAMÉRA,  UNE  CONNEXION  INTERNET,  ET  C’EST  TOUT   L’AUDIOVISUEL  QUI  CHAVIRE.  LES  YOUTUBEURS  ET  LEURS  MILLIONS  D’ABONNÉS  RIVALISENT  DÉSORMAIS  AVEC  LES  AUDIENCES  DE   LA  TÉLÉVISION,  QUI  LEUR  FAIT  LA  COUR.    WE  DEMAIN    EST  PARTI   À  LA  RENCONTRE  DE  CETTE  JEUNE  TRIBU,  QUI  SAIT  SE  FAIRE  DÉSIRER. n
Lorsque  j’ai  commencĂŠ  à  m’intĂŠresser  aux  youtubeurs,  je  connaissais  Norman  et  Cyprien,  le  Studio  Bagel,  et  je  savais  que  Monsieur  Poulpe,  du  Grand  Journal,  en  faisait  partie.   C’est  à  peu  près  tout.  Je  ne  savais  pas  que  le  Palmashow   cartonnait  sur  Internet  et  je  n’avais  jamais  entendu  parler  de  Squeezie,  18  ans  et  dĂŠjĂ Â plus  de  735  millions  de  visionnages  de  ses  près  de  600  vidĂŠos. Les  youtubeurs,  c’est  vous,  c’est  moi,  c’est  quiconque  racon- tant  sa  vie  ou  commentant  celle  des  autres  en  vidĂŠo  sur  Youtube,  depuis  sa  chambre  ou  son  salon.  Mais  ces  dernières  annĂŠes,  le  phĂŠnomène  a  pris  une  autre  ampleur.  Les  youtubeurs  (ou  pod- casteurs)  sont  devenus  une  communautĂŠ,  un  nouveau  mĂŠdia,  un  nouveau  pouvoir.  Un  pouvoir  qu’ils  tiennent  des  dizaines  de  millions  d’internautes  qui  suivent  religieusement  leurs  vidĂŠos  (ou  podcasts).  À  ce  jeu,  les  plus  malins  se  sont  constituĂŠ  une  audience  à  faire  tomber  de  son  fauteuil  n’importe  quel  produc- teur  tĂŠlĂŠ.  Ce  sont  les    humoristes  2.0    :  Norman  (5,4  millions  d’abonnĂŠs),  Cyprien  (6,5  millions),  Hugo  tout  seul  (1,6  mil- lion)‌  que  se  disputent  dĂŠsormais  le  cinĂŠma  et  la  pub. +F QBTTF VO DPVQ EF ĂŠM BV DPVTJO EkVO BNJ VO QFUJU ‹ ZPV- tubeur  qui  comptabilise  tout  de  mĂŞme  plus  de  250  000  vues,  et  lui  demande  de  m’aider  à  entrer  en  contact  avec  quelques    podcasteurs  .  Je  ne  vise  pas  les  poids-Âlourds,  ceux  que  l’on Â
09 — WE DEMAIN
DANYCALIGULA, 22 ans, diffuse ÂŤ Doxa Âť, sĂŠrie de chroniques philosophiques. 54 000 abonnĂŠs, plus de 1,5 million de vues.
voit  à  la  tÊlÊ,  mais  le  deuxième  cercle.  Car  derrière  les    gros  ,  on  trouve  un  Êcosystème  grouillant  de  petites  vedettes  et  de  parfaits  anonymes  regroupÊs  par  centres  d’intÊrêt  :  conseil  mode  et  beautÊ  (EnjoyPhoenix,  19  ans,  cumule  plus  de  110  millions  de  vues),  culture  (Le  'PTTPZFVS EF ÊMNT DSJUJRVF MF DJO²NB EF genre,  plus  de  21  millions  de  vues).  Sans  oublier  les  prÊcurseurs,  les  gamers,  qui  parlent  quotidiennement  de  jeux  vidÊo  à  des  millions  de  fans. MÉFIANCE ENVERS LES MÉDIAS
Moi  et  mon  contact  chez  les  you- tubeurs  passons  quelques  noms  en  revue  :    Eux,  je  les  connais  un  peu,  je  peux  leur  parler‌  Celui-Âci,  c’est  trop  haut  pour  moi‌  Celui-ÂlĂ ,  je  crois  qu’il  n’aime  pas  trop  parler  aux  mĂŠdias.    On  essaie  chacun  de  notre  cĂ´tĂŠ.  Ça  ne  mord  pas.  On  persĂŠvère.  On  Êchoue.  Sur  plus  d’une  vingtaine  de  podcasteurs  contactĂŠs,  peu  rĂŠpondent.  MĂŞme  pour  dĂŠcliner.  Encore  moins  nom- breux  sont  ceux  qui  trouvent  une  heure  pour  participer  à  une  prise  de  vue  pour  We  Demain.  Beaucoup  n’ont  probable- ment  mĂŞme  pas  vu  passer  nos  messages  EBOT MF Ă‹PU EFT TPMMJDJUBUJPOT
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LES DESSINATEURS DU MONDE AU SECOURS DES OCÉANS n LE THÈME DU NIELS BUGGE CARTOON AWARD 2014, CONCOURS DANOIS DU DESSIN DE PRESSE, A INSPIRÉ 491 ILLUSTRATEURS ISSUS DE 75 PAYS. SUR PLUS DE MILLE ŒUVRES PRÉSENTÉES, UNE CENTAINE A ÉTÉ RETENUE PAR UN JURY INTERNATIONAL DE GRANDS DESSINATEURS ET EXPOSÉE À LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE DU DANEMARK. « WE DEMAIN » EN PUBLIE DIX-SEPT, EN EXCLUSIVITÉ FRANÇAISE. n
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