Septembre 2013
Ecritures et typographie
1 re a n n é e © Tous droits réservés Reproduction interdite Jean-Claude Siegrist
Conception et réalisation 1 Introduction 2 Avant l’écriture 3 Stades de l’écriture 4 Evolution de l’écriture jusqu’à la période carolingienne 5 Développement de la minuscule carolingienne jusqu’à l’invention de l’imprimerie 6 Classification des caractères 7 Bibliographie
Plan d’enseignement
1
Cours Ecritures et typographie
Calligraphie et maquette
1.1
Conception et réalisation : histoire de l’écriture – classification des caractères calligraphie – techniques de l’esquisse et de la maquette
1.1.5
A l’aide d’exemples, le polygraphe est capable de résumer les stades de l’évolution de l’écriture et des caractères Citer les stades de développement jusqu’à l’invention de l’alphabet Différencier les écritures et leurs caractéristiques depuis la capitale romaine jusqu’à la minuscule carolingienne Montrer l’évolution depuis la minuscules carolingienne jusqu’à l’invention de l’imprimerie Classer les caractères d’imprimerie Différencier les critères de classification pour chaque groupe Enumérer les possibilités d’utilisation des divers groupes de caractères
1.1.11
Le polygraphe est capable d’utiliser les différentes techniques d’esquisses
Exercices de calligraphie et de dessin de la lettre Esquisses d’idées, maquette de travail, layout avec texte, illustrations et graphiques 1.4.1/2
Le polygraphe choisit et applique la méthode de maquette appropriée pour des produits imprimés et interactifs Le polygraphe est capable de donner un exemple d’une technique de maquette utilisée pour la production de médias imprimés et de médias interactifs Le polygraphe est capable d’appliquer une technique de maquette utilisée pour la production de médias imprimés ou interactifs
OBJECTIFS DU COURS
Plan d’enseignement
1
Cours Ecritures et typographie
1.1
Conception et réalisation : histoire de l’écriture – classification des caractères calligraphie – techniques de l’esquisse et de la maquette
1.1.5
Classer les caractères typographiques selon l’éventail de caractères édité par la Haute école d’art de Zurich et par l’Ecole professionnelle de Zurich Groupe I
Groupe II Groupe III
Groupe IV
Groupe V
Groupe VI
Groupe VII
Groupe VIII
Groupe IX
Groupe X Groupe XI
Calligraphie et maquette
Avant Gutenberg Période romaine Début du christianisme Début de la période romane Période gothique Caractères gothiques Caractères romains avec empattements Style Renaissance Style baroque Style néo-classique Mécanes Egyptienne Style anglais ou style Clarendon Style italien Variantes Caractères romains sans empattements Linéales historiques Linéales géométriques Linéales humanistes Familles étendues / caractères hybriques Deux styles Trois styles Quatre styles Caractères à chasse unique (monospace) Avec empattements Sans empattements Caractères écrits / calligraphiques Plume pointue Plume large Pinceau et brosse Plume à bec rond Feutre Caractères décoratifs / titrage (Display) Ornés et décoratifs Chablon / tampon Géométriques Trame / points Amorphes Variantes Caractères « écran » (Screen) Symboles et pictogrammes (Pi fonts) Signes spéciaux et symboles Pictogrammes
Blackletters Humanes et Garaldes Réales Didones Mécanes
Linéales
Scriptes et Manuaires contemporaines
Variantes d’antiques
Caractères « pixels »
OBJECTIFS DU COURS
HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
INTRODUCTION
Le but de tout travail de disposition typographique consiste à choisir des caractères, à les combiner et à les ordonner, sous forme de signes, de mots, de lignes et de surfaces. Le typographe utilise les moyens de création usuels que sont la forme et la couleur. Il n’est cependant pas tout à fait libre : il doit choisir et tenir compte des caractères que d’autres, créateurs et dessinateurs, ont créés pour lui.
En complément des signes de l’alphabet, nous utilisons quotidiennement d’autres moyens de communication : – les signaux optiques ou langage corporel non verbal, les gestes, la mimique (chez les sourdsmuets, par exemple ; – les objets (souvenir, preuve, marque distinctive) ; – les images (icône, symbole, sigle, logotype, schéma, graphique ou diagramme). Les graffitis, les marques rupestres, incisées, gravées ou peintes avaient un caractère de communication. Bien mieux que l’objet doué d’une valeur symbolique, le dessin se prête à rendre mémorable une action ou une aventure. L’objet est plutôt un aide-mémoire ; il est des circonstances où l’homme primitif a besoin d’un moyen d’expression permanent qui dépasse le moment présent : c’est le cas chaque fois que la personne à qui l’on s’adresse est absente, par exemple. Le dessin, lui, fixe un événement spirituel ou matériel. Le terme calculi désignait des pierres, portant des inscriptions géométriques, qui servaient à compter. Il vient de calculus, « caillou » en latin, qui a donné le mot français « calcul ». Les galets aziliens (Mas-d’Azil, France) sont des sortes de pierres magiques. Ces cailloux de rivière, arrondis et polis par le ruissellement, qui portent sur une face des signes peints, d’une couleur rougeâtre, font évidemment penser à des caractères d’écriture. Certains ont vu, dans ces galets, des sortes de pions employés pour quelque jeu. Des travaux récents montrent qu’ils étaient peut-être porteurs de l’âme des défunts.
Peintures rupestres des grottes de Lascaux (France).
L’utilisation de cordelettes à nœuds et de bâtons à entailles pour le calcul présente un progrès sur les autres moyens primitifs. Les quippus des Incas du Pérou étaient des cordelettes à fils de couleurs différentes et à nœuds qui servaient à tenir les comptes.
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A V A N T L’ É C R I T U R E
2 Avant l’écriture L’homme primitif utilisa les moyens suivants pour communiquer avec ses semblables : – le geste ; – le langage articulé, qui se développa du mot simple à la phrase complète ; – les objets, à qui on attribuait une valeur symbolique, tels que galets peints, os gravés, pierres portant des inscriptions géométriques et qui servaient à compter, quippus ou cordelettes à nœuds des Incas pour tenir des comptes ; – les peintures et gravures rupestres, exécutées sur les parois des cavernes, représentant des scènes de pêche ou de chasse et destinées à procurer une chasse heureuse par des procédés magiques. Galets peints de Mas-d’Azil (France), en haut. Quippus ou cordelettes à nœuds des Incas, pour tenir les comptes. Pierre portant des inscriptions géométriques.
IRLANDE
ESPAGNE Altamira
Lascaux Mas-d’Azil ÉTRUSQUES ROME
GRÈCE CRÈTE
Ougarit PHÉNICIE Byblos
MÉSOPOTAMIE Babylone Suse SUMER
ÉGYPTE
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S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Pour qu’il y ait écriture, il faut d’abord un ensemble de signes qui possèdent un sens établi à l’avance par une communauté sociale et à son usage, et il faut, ensuite, que ces signes permettent d’enregistrer et de reproduire une phrase parlée. L’écriture est un système de représentation graphique d’une langue, au moyen de signes inscrits ou dessinés sur un support, et qui permet l’échange d’informations sans le support de la voix. Ensemble des procédés et des systèmes signifiants par lesquels les hommes ont transcrit matériellement, à travers les âges, leurs paroles et leurs pensées.
Dessins et gravures rupestres des hommes des cavernes. Dessins à caractère sacré.
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Stades de l’écriture
On ne peut pas parler d’écriture en citant les techniques picturales des hommes préhistoriques. Le dessin, en tant que moyen de communication, constitue cependant le premier degré de notre écriture actuelle.
On peut distinguer, depuis les essais primitifs, quatre étapes essentielles qui sont : Ecriture d’idées symbolisée par le pictogramme. Pictogrammes : un signe d’écriture ou un groupe de signes figuratifs vise à suggérer toute une phrase.
Ecriture de mots symbolisée par l’idéogramme, puis transformation en écriture phonétique. Idéogramme : chaque signe sert à noter une idée, un mot. Ecriture phonétique ou phonogramme : notation des sons.
1 l’écriture d’idées ou écriture synthétique, symbolisée par le pictogramme ; la pictographie ou la figuration des êtres et des objets familiers, ordonnée linéairement en un certain sens ; 2 l’écriture de mots ou écriture analytique, symbolisée par l’idéogramme ; l’idéographie fonctionne par associations logiques d’images simples créant des concepts nouveaux ou par combinaison de plusieurs pictogrammes, susceptibles d’exprimer des idées ; 3 l’écriture phonétique ou phonographie représentant la notation des sons ; les signes-sons dépouillent les idéogrammes de leur sens en ne conservant que leurs acceptions purement phoniques, leurs sons ; 4 l’écriture alphabétique où des signes (consonnes et voyelles) servent à la transcription des sons ; la phonogaphie, d’abord syllabique puis alphabétique, a fait de l’écriture un langage graphique (solide) capable de donner une véritable dimension spatio-temporelle à la parole dite.
Ecriture syllabique évoluant vers l’écriture alphabétique. Ecriture alphabétiqu : chaque articulation ou son de la syllabe est représentée par un signe.
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3.1
S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecriture d’idées (pictogrammes)
Le stade pictographique ou écriture synthétique est le stade le plus élémentaire de l’écriture. Un signe d’écriture ou un groupe de signes figuratifs vise à suggérer toute une phrase. Autrement dit : on nomme pictogrammes des représentations graphiques globales d’une action ou d’un événement. Ses particularités sont: 1. son style figuratif dépendant de l’auteur ; 2. un système graphique infini et évoluant sans cesse. Rappelons que nos sociétés avancées utilisent des pictogrammes en de nombreux cas de la vie courante, afin d’éviter une explication écrite trop longue. Que l’on pense aux panneaux du Code de la route, à l’étiquetage de produits toxiques, aux panneaux d’interdiction dans les magasins, dans la signalétique et aux symboles graphiques des Jeux olympiques. Pictogrammes des Jeux olympiques de Munich de 1972.
Pétition de sept tribus indiennes des Etats-Unis à l’attention du Congrès pour obtenir le droit de pêche dans quatre lacs. Les tribus sont représentées par leurs animaux-totems. Les lignes reliant les cœurs et les têtes indiquent la communauté de désir et de pensée des tribus. Une ligne rejoint les lacs, objet de la requête, et une autre part, vers la droite, en direction de Washington.
Pictogramme signifiant que «la reine aztèque a accouché».
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3.2
S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecriture de mots (idéogrammes)
Un progrès incalculable a été réalisé lorsqu’a pu être atteinte la décomposition de la phrase en ses éléments, les mots, et que chaque signe a désormais servi à noter un mot. Ainsi, l’élaboration des signes d’écriture échappa à l’arbitraire. Les civilisations antiques ont fait évoluer leurs pictogrammes en les simplifiant. On passa donc d’une infinité de pictogrammes possibles à un nombre fini de signes, allant cependant de plusieurs centaines à plusieurs milliers. Le principal support de l’écriture sumérienne consistait en tablettes d’argile qui, après avoir été cuites au soleil ou par le feu, étaient d’un maniement plus pratique.
3.2.1
Ecriture cunéiforme
Dès 3500 ans av. J.-C., l’écriture sur tablette d’argile pratiquée par les Sumériens à l’aide d’un roseau taillé en biseau provoqua la naissance de l’écriture cunéiforme, en forme de coins ou de clous. Cette écriture représente le plus ancien système d’écriture que nous connaissions actuellement par des documents.
Marcher Ane Etre debout
Bœuf
Pot
Main
Palmierdattier
Les calames, taillés dans des matières périssables, le roseau ou le bois, ne se sont pas conservés. Leur forme était triangulaire pour former les «coins» et à bout rond pour les chiffres.
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3.2.2
S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecriture hiéroglyphique
Les hiéroglyphes étaient des signes sacrés (du grec hieros = sacré et glyphein = graver) que les Egyptiens tenaient pour la parole des dieux. Cette écriture monumentale était une écriture de mots. Datant de 3500 ans av. J.-C., elle a conservé l’usage de signes symboliques parlants et vivants pendant près de quatre millénaires, tout en évoluant vers une écriture phonétique.
L’écriture égyptienne était, comme l’écriture cunéiforme, une écriture de mots. Mais plus que cette dernière, elle a conservé l’usage de signes symboliques parlants et vivants. Les plus anciens documents de l’écriture égyptienne datent de 3500 av. J.-C.
Ecriture hiératique.
Ecriture démotique.
L’écriture hiératique, ainsi appelée parce qu’elle est devenue surtout l’écriture des prêtres, se développe parallèlement aux hiéroglyphes monumentaux liés à la tradition. Elle est tracée sur des feuilles de papyrus, avec une tige de roseau souple, à l’encre, orientée de droite à gauche. Les signes hiératiques dérivent directement des hiéroglyphes, par simplification du dessin et accentuation de certains détails caractéristiques. L’écriture démotique, sous une forme encore plus sobre, se développe au cours du Ier millénaire, pour l’usage quotidien. On l’utilise en particulier dans le commerce et l’administration.
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3.2.3
Soleil
Montagne
S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecriture chinoise
Vers 2700 av. J.-C., les Chinois auraient commencé à écrire, mais les écrits les plus anciens retrouvés datent du XIVe siècle av. J.-C. L’écriture chinoise, plus encore que les écritures du Proche-Orient antique, est le type même des écritures de mots. C’est le seul de ces anciens systèmes d’écriture qui soit toujours en usage. Chaque signe s’inscrit dans un carré idéal : la lecture s’effectue de haut en bas en commençant à droite. Les signes peuvent également se juxtaposer pour combiner une idée nouvelle. Jusqu’au IIIe siècle avant notre ère, l’écriture chinoise a été essentiellement une écriture d’inscription sur écaille, sur bronze et sur pierre. La généralisation de l’usage du pinceau et de l’encre au IIe siècle et l’emploi du papier comme support (105 apr. J.-C.) ont entraîné une simplification des formes et ont permis la constitution d’une écriture plus souple, quoique toujours claire et ordonnée.
Arbre Milieu
Tripode en terre cuite à motif imprimé, datant du néolithique (1500 av. J.-C.). Ce tripode à pieds creux de type Li servait à cuire les aliments. Il a été décoré par impression de cordage sur l’argile fraîche avant cuisson.
Idéogrammes chinois signifiant: «Considérer – quelqu’un – (comme) ennemi.»
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3.3
S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecritures alphabétiques
Le mot «alphabet» vient du latin alphabetum. Il comprend la première et la deuxième lettres de l’alphabet grec (alpha et bêta). Dès le milieu du IIe millénaire, sur la côte syrolibanaise, vivait un petit peuple de marchands: les Phéniciens. Ils entretenaient des relations actives, par terre et par mer, avec la plupart des pays méditerranéens. A cette époque, il existait une foule de systèmes d’écritures, qui servaient à fixer les langues les plus diverses. Il n’est donc pas surprenant qu’une synthèse des écritures se soit développée dans leur pays. 3.3.1
L’alphabet phénicien, inventé vers l’an 1000 av. J.-C., comprenait 22 signes consonantiques et donnait la possibilité d’écrire n’importe quel mot.
Alphabet phénicien
L’alphabet phénicien, formé de 22 consonnes, a été créé vers l’an 1000 av. J.-C. L’écriture phénicienne se présente toujours en lignes horizontales orientées de droite à gauche. La simplification de l’écriture favorisa l’activité commerciale et culturelle des Phéniciens. L’alphabet se répandit en Afrique du Nord, en Asie-Mineure et même jusqu’en Inde. Ainsi naquirent les trois grands courants qui ont conduit aux écritures actuelles: sémitiquearabique, indienne et occidentale.
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S T A D E S D E L’ É C R I T U R E
Ecriture arabe.
Hébreu.
Ecriture siamoise ou thaïe.
Ecriture indienne devanagari.
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
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ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Alphabet grec
Cette écriture est la plus importante dérivée du phénicien. L’adaptation se fait régionalement et progressivement, sous plusieurs formes : grec oriental et occidental. L’unification a lieu au IVe siècle. L’alphabet classique comporte 24 signes, voyelles et consonnes. L’écriture monumentale des inscriptions gravées sur pierre a longtemps conservé les formes classiques, tandis que l’emploi du papyrus et du parchemin (peau de chèvre, de mouton ou d’âne, non tannée, traitée à la chaux), et la multiplication des besoins de la vie intellectuelle, administrative et quotidienne ont rapidement fait évoluer l’écriture courante vers des types plus ou moins différenciés : l’écriture des « livres », celle des chancelleries et celle des documents privés. Le grec est une langue indo-européenne. Dans ce genre de langues, les voyelles peuvent permettre de différencier deux mots. L’alphabet grec a donc adapté l’alphabet phénicien et a divisé ses lettres en deux catégories : les consonnes et les voyelles — et les consonnes doivent toujours être accompagnées d’une voyelle pour rendre la syllabe prononçable. L’écriture grecque fixe l’ossature type qu’au cours des siècles et des phases successives de la civilisation l’art des peuples sut habiller, et qui n’est autre que le trait simple ou bâton.
Formes orientale et occidentale de l’écriture grecque du VIe siècle av. J.-C.
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
4.1
Ecriture étrusque du VIIe siècle av. J.-C.
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Ecriture des Etrusques
L’alphabet grec occidental pénètre en Italie du Sud au VIIIe siècle av. J.-C. L’écriture qui en résulte, l’écriture étrusque, va se développer jusqu’au IIe siècle av. J.-C. en une dizaine d’écritures locales, dont la plus importante est l’écriture latine. La domination romaine imposera l’alphabet latin dans tout le monde occidental. C’est désormais à son évolution graphique qu’il appartient de demander l’explication des formes actuelles de notre écriture.
4.2
Ecriture cyrillique
L’alphabet grec a donné naissance, à son tour, à de nombreuses autres écritures dont la plus importante est l’écriture cyrillique, encore en usage de nos jours en Russie, en Serbie et en Bulgarie.
АБВГДЕЁЖЗИЙКЛМНОП РСТУФХЦЧШЩЪЫЬЭЮЯ абвгдеёжзийклмнопрстуф хцчшщъыьэюя 14
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Rome a reçu indirectement son écriture de Grèce par l’intermédiaire des Etrusques. L’alphabet latin est donc, en définitive, un alphabet grec occidental devenu, avec une forte influence étrusque, un des alphabets de la Péninsule italienne.
4.3.1
Capitale monumentale avec pleins, déliés et empattements.
Période romaine : la capitale monumentale
Les premières écritures romaines, tout comme les caractères grecs, sont gravées dans la pierre, d’où leur nom de capitales monumentales. A l’origine, elles s’écrivent alternativement de droite à gauche et de gauche à droite, d’où leur nom de boustrophédon. L’épaisseur des traits est constante, sans pleins ni déliés et sans empattements.
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Les premiers empattements apparurent à la fin du IIIe siècle av. J.-C. Ils sont nés des instruments à profil large et plat qu’utilisaient les scribes et les copistes. Un certain tour de main produisait les pleins et les déliés. La capitale romaine monumentale est une écriture aux formes massives, employée pour les inscriptions gravées au ciseau sur la pierre, pour les livres de luxe, certains actes officiels.
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4.3.2
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Période romaine : la capitale carrée
La capitale carrée est considérée comme base du développement de l’alphabet majuscule actuel des caractères romains d’imprimerie. Caractéristiques: – Tracée à la plume de roseau, avec une position presque horizontale, cette écriture comporte plus de contrastes entre les pleins et les déliés. – Ses proportions sont plus larges. Utilisation: – Livres écrits sur parchemin surtout. – Sert de lettre initiale durant le Moyen Age.
Les premiers modèles datent du Ier siècle de notre ère. Utilisée dans les premiers livres manuscrits (codex), la capitale carrée était tracée sur papyrus ou parchemin, à l’encre, au calame ou avec une plume d’oiseau. Comme son nom l’indique, cette écriture de forme « quadrangulaire » tend à imiter celle de la capitale monumentale et servait à retranscrire les manuscits littéraires de luxe de l’Antiquité jusqu’au VIe siècle. Elle était utilisée par les scribes habiles de l’époque. C’est un modèle de capitales de belle facture, non considérée comme une écriture courante, son exécution demeure assez complexe, son ductus n’étant pas adapté aux supports souples.
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4.3.3
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Période romaine : la capitale rustique
La capitale rustique était écrite sur tous les supports possibles. Elle fut également ciselée plus ou moins fidèlement dans la pierre, pour des épitaphes ou des dédicaces. Caractéristiques: – Forme allongée et ronde, provenant de la tenue verticale du pinceau plat. – On constate que la recherche d’une écriture plus rapide se traduit par l’apparition de formes tout à fait nouvelles qui conféraient à l’écriture franchise et légèreté. Utilisation: – Au début de notre ère, elle est utilisée pour des inscriptions peintes sur les murs, avec beaucoup de liberté et sans attention particulière à la finition. Elle est dans ce cas proche d’une cursive et évoque le graffiti. – Les scribes l’utilisaient pour les textes quotidiens et les livres. – Pour les titres et les distinctions dans les écritures manuscrites carolingiennes dès les IXe et Xe siècles.
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4.3.4
Période romaine : la majuscule cursive
Afin de satisfaire les besoins commerciaux, les Romains utilisèrent les supports d’argile, les tablettes de cire et de bois, le papyrus. Ils traçaient les lettres à l’aide de pinceaux, de burins ou de plumes de roseau. Ce matériel provoqua une modification de l’écriture.
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Caractéristiques: – Ecriture inclinée et liaisons entre les lettres. – Naissance de jambages. Utilisation: – Usage quotidien et rapide (écriture courante).
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4.3.5
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Période romaine : la minuscule cursive
Cette écriture est également nommée cursive romaine tardive. Caractéristiques : – Du fait de la rapidité d’exécution et des liaisons entre les mots, la majuscule cursive romaine s’est transformée en minuscule. – On remarque toutefois que la majuscule n’est pas complètement abolie. Utilisation : – Usage quotidien et rapide (écriture courante).
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4.4.1
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Période romaine et début du christianisme : l’onciale
Cette écriture est caractéristique des temps chrétiens. L’inclinaison de la plume permettait une certaine rapidité d’écriture. Vers le Ve siècle, la tenue horizontale de la plume provoqua un durcissement de l’écriture, et la forme de celle-ci devint verticale. Caractéristiques: – Ecriture majuscule ronde, sans espacement entre les mots. – Certaines lettres comportent des jambages. – Inspira la création des majuscules gothiques. Utilisation: – Ecriture de titres jusqu’au Moyen Age. – Sert de lettre initiale durant le Moyen Age.
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4.4.2
ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
Période romaine et début du christianisme : la semi-onciale
La semi-onciale est la synthèse de l’écriture livresque et de la majuscule cursive. Caractéristiques: – Prédominance des traits courbes sur les traits rectilignes. – Absence d’empattements à la base et au sommet des lignes verticales et obliques. – Tendance à dépasser en haut et en bas les deux lignes horizontales entre lesquelles se localise le corps de chaque lettre. Utilisation: – Elle se développa, durant le Ve siècle, en une écriture de livre.
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ÉVOLUTION D E L’ É C R I T U R E L A T I N E
1
4.5
2
L’écriture romaine est adoptée dans tout l’Empire et se maintient après la période de déclin du Ve siècle. La capitale carrée, l’onciale et la semi-onciale demeurent inaltérées mais les écritures courantes prennent peu à peu un caractère individuel en rapport direct avec la région où elles se développent. Dès que l’Empire eut cessé de faire régner l’ordre, reprenant petit à petit son émancipation graphique, chaque tempérament national créa des distorsions du type élaboré à Rome et dans l’Italie centrale.
Développement des écritures nationales
1 En France apparaît l’écriture mérovingienne ; 2 en Espagne, l’écriture visigothique ; 3 en Italie, les écritures bénéventine et lombarde ; 4 sur les îles Britanniques, la semi-onciale irlandaise anglo-saxonne.
3
3
4
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
5.1
MINUSCULE CAROLINGIENNE
La minuscule carolingienne
Charlemagne devait tenter et, finalement, réussir à mettre un frein à la débauche graphique des écritures nationales. Non pas Charlemagne qui ne sait pas écrire et signe d’une croix, mais les moines des abbayes qui sont chargés de puiser dans les lettres nationales les meilleures formes qui s’y trouvent, afin de les faire concourir à l’élaboration d’un alphabet qui puisse être le ferment d’une nouvelle unité. Charlemagne favorisa donc, durant son règne (768-814), l’éducation culturelle (réforme scolaire, école palatine, écoles épiscopales). Il a fait appel aux maîtres étrangers : l’Anglo-Saxon Alcuin, le Lombard Diacre, le Goth Théodulfe. En développant l’enseignement, on provoque un accroissement de la demande de manuscrits. Les scribes recopient des manuscrits anciens et unifient l’écriture, de manière à produire rapidement des textes agréables à l’œil. Caractéristiques: – Lettres bien formées (élégance). – Une grande lisibilité (clarté). – Des espaces entre les mots. – Des lettres médianes en proportion avec les prolongements inférieurs et supérieurs. L’écriture carolingienne trouva sa propre expression au IXe siècle, puis évolua vers le style gothique, dont on trouve des traces dès le XIe siècle. Alors que la capitale carrée est considérée comme base du développement des capitales, la minuscule carolingienne a définitivement fixé la forme des lettres bas de casse.
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PÉRIODE GOTHIQUE
La minuscule carolingienne devient plus étroite vers le XIe siècle, dans les pays où s’épanouit l’architecture gothique. L’écriture des copistes devient « ogivale » comme la voûte des cathédrales. Les arrondis des lettres commencent à se briser, des courbes sont remplacées par des angles aigus. Les traits verticaux sont plus épais.
5.2.1
La minuscule gothique Textura
L’écriture Textura, écriture des missels et des psautiers, sera toutefois la plus belle du Moyen Age. Gutenberg s’en sert notamment comme modèle pour graver son premier caractère. L’ensemble rappelle curieusement la trame d’un tissu et prend fort justement le nom de Textura. La gothique manuscrite de type Textura triomphera au XIVe siècle, époque à laquelle elle recevra le nom de lettre de forme.
5.2.2
La cursive gothique
La minuscule gothique fut complétée, à partir du XIIIe siècle, avec la cursive gothique, influencée par la Textura. Par la rapidité du tracé, les lettres sont liées les unes aux autres.
5.2.3
La minuscule gothique ronde (Rotunda)
La minuscule gothique ronde, également appelée Rotunda, a une forme parallèle à la Textura. L’architecture gothique disparaît peu à peu en Italie durant le XIIIe siècle et sera remplacée par des formes plus douces annonçant la Renaissance. Les scribes développèrent la Rotunda, qui fut employée pour des œuvres liturgiques. Les scribes d’Espagne et du Midi de la France utilisèrent également cette écriture. La dénomination de lettre de somme, utilisée en France pour qualifier cette écriture, tire son origine de l’emploi de cette écriture dans l’édition de Somme de Théologie, de saint François d’Aquin.
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
5.2.4
PÉRIODE GOTHIQUE
La minuscule gothique bâtarde
Le terme de « bâtarde » fait référence à l’origine de ces écritures. La bâtarde flamande est utilisée à la cour des ducs de Bourgogne du XIVe au XVIe siècle. Elle est dérivée de la gothique Textura et d’une gothique cursive, elle a donc des caractéristiques des deux écritures d’origine. C’est la dernière création calligraphique du Moyen-Age. D’exécution plus simple et plus rapide que la gothique Textura, elle permet d’écrire plus rapidement et ne prend pas beaucoup de place, elle s’adapte à toutes sortes de documents, qu’ils soient utilitaires ou à caractère sacré. La « bâtarde » est au carrefour de plusieurs innovations culturelles: le passage de scriptoriums monastiques à des scriptoriums privés (pour répondre à une nouvelle demande, les universités). Les langues nationales prennent aussi le pas sur le latin et ainsi apparaissent de nombreux livres pour des nobles éclairés (les livres d’heures en particulier).
5.2.5
La minuscule Schwabacher
Vers la fin du XVe siècle l’écriture allemande courante plus souple que la Textura devient l’écriture populaire sous le nom Schwabacher. Ces lettres reprennent le style de la «bâtarde». Son manque de simplicité sera corrigé par des artisans allemands de la Renaissance, en particulier Albert Dürer qui en harmonise les formes.
5.2.6
La minuscule gothique Fraktur
L’écriture Fraktur (en allemand Frakturschrift), couramment appelée écriture gothique ou gothique allemande est un type d’écriture gothique, version typographique de l’alphabet latin apparue en Allemagne au début du XVIe siècle (Renaissance) et qui a perduré jusqu’au XXe siècle. La Fraktur est née d’une évolution de la Textura, caractérisée par un resserrement extrême, des verticales très marquées et les courbes brisées évoquant l’arc de l’architecture gothique. Son nom vient précisément de son aspect brisé ou « fracturé », pour permettre aux mots de prendre moins de place et de rentrer sur une ligne. Elle est utilisée officiellement jusqu’en 1941 en Allemagne. Certaines lettres capitales sont caractérisées par des sortes de volutes sinueuses appelées Elefantrüssel (trompe d’éléphant).
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
RENAISSANCE
Vers la moitié du XVe siècle apparaissent les procédés d’imprimerie, avec caractères mobiles. Les premiers graveurs de caractères ont eu le souci d’imiter aussi exactement que possible les manuscrits de l’époque. Aussi la Textura est-elle devenue le premier caractère typographique.
5.3.1
La minuscule humanistique
On se servait, au XIVe siècle, en Italie, de la Rotunda. Dans leur aversion pour l’ensemble du gothique, les premiers humanistes (génies ou lettrés de la Renaissance) se tournèrent vers la minuscule carolingienne, qu’ils prirent pour l’écriture authentique de l’Antiquité et dont les formes correspondaient au nouveau style du temps. Cette lettre minuscule humanistique fut aussi appelée antique ou antiqua.
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
5.3.2
RENAISSANCE
La cursive humanistique
La cursive humanistique résulte d’une manière d’écrire plus rapide. Elle était employée pour des lettres, des annotations et des documents. La position de la cursive humanistique devint oblique et les lettres furent liées entre elles à l’aide de traits de liaison. Ayant vu le jour dans les chancelleries d’Italie, elle porte le nom de cursive de chancellerie (cancellaresca) et gagna rapidement les pays étrangers entretenant avec l’Italie des relations commerciales. Notre écriture courante actuelle en découle. Elle inspirera la création du caractère italique.
Cursive humanistique calligraphiée par Tagliente.
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
RENAISSANCE
Les premiers imprimeurs – dont Gutenberg (1440) – adaptent leurs lettres aux modèles dérivés de la Textura. Les imprimeurs allemands, imprégnés des traditions de l’écriture gothique, créent différentes écritures qui, dans leur aspect général, montrent toujours des traits gothiques bien prononcés, mais qui, par contre, dans les détails, laissent fortement apparaître le changement de style, en direction d’une expression «humaniste». Cette écriture porte le nom de Gothique romain ou de Gothico-Antiqua.
1465
C’est au cloître des bénédictins de Subiaco, près de Rome, qu’apparaît le premier témoin d’une imprimerie en Italie. Konrad Sweynheym et Arnold Pannartz créent un caractère de style gothique. En 1467, ils créent un caractère de type gothique romain.
1470
Nicolas Jenson est un graveur et imprimeur français que Venise accueillit en 1470. Il crée le caractère Eusèbe, au dessin très rond, qui va servir de modèle pour les premiers caractères de la Renaissance. L’Eusèbe comporte peu de contraste dans les traits, des empattements relativement lourds et triangulaires. L’alignement des lettres – ce en quoi Jenson est passé maître – est régulier et élégant.
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H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
.1501
RENAISSANCE
Alde Manuce, humaniste et imprimeur, crée à Venise le premier caractère italique, imitation des textes et des bulles des déclarations papales reproduites à la main par la Chancellerie du Vatican. Dès cette époque, l’italique, complément du romain, était créé. Désormais, toute gravure de romain comporte son complément italique. Manuce et le graveur Francesco Griffo affinent les proportions du modèle de Nicolas Jenson. La lettre aldine sera le modèle des graveurs de lettres français.
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TYPOGRAPHIE
Groupe I
Avant Gutenberg Période romaine Début du christianisme Début de la période romane Période gothique
Groupe II
Caractères gothiques
Groupe III
Caractères romains avec empattements Style Renaissance Humanes/Garaldes Style baroque Réales Style néo-classique Didones
Groupe IV
Mécanes (empattements « bloc ») Egyptienne Style anglais ou style Clarendon Style italien Variantes
Groupe V
Linéales (romains sans empattements) Linéales historiques Linéales géométriques Linéales humanistes
Groupe VI
Familles étendues / caractères hybrides Deux styles Trois styles Quatre styles
Groupe VII
Caractères à chasse unique (monospace) Avec empattements Sans empattements
Groupe VIII
Caractères écrits / calligraphiques Plume pointue (type Copperplate) Plume large Pinceau et brosse Plume à bec rond Feutre
Groupe IX
Caractères décoratifs / tirrage (Display) Ornés et décoratifs Chablon / tampon Géométriques Trame / points Amorphes Variantes d’antiques
Groupe X
Caractères «écran» / «pixels» (Screen)
Groupe XI
Symboles et pictogrammes (Pi fonts) Signes spéciaux et symboles Pictogrammes
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
La classification de l’Atypi (Association typographique internationale) ou classification DIN 16 518 repose sur une mise au point de Maximilien Vox, datant de 1954. L’unification s’est opérée sur le plan international en 1962, sous l’égide de l’Atypi (Association typographique internationale). Cette classification est en particulier basée sur: – l’histoire et le style des caractères; – les proportions des caractères; – le contraste entre les pleins et les déliés; – l’axe plus ou moins incliné des lettres rondes; – la forme des empattements et l’inclinaison des apex; – des particularités individuelles.
La nouvelle classification, présentée par ce document, est à la base de l’éventail pédagogique Schriftenfächer – eine Entdeckungsreise créé par l’école professionnelle de Zurich en collaboration avec la Haute école d’art de Zurich. Cette classification reprend la structure historique de la classification précédente et insiste sur la comparaison d’éléments formels. Elle est centrée sur l’utilisation pratique : – le groupe 1 englobe les écritures qui n’ont jamais abouti au stade de caractère typographique, mais dont l’intérêt historique, formel ou même pédagogique a néanmoins motivé des créateurs à s’intéresser aux différentes époques de styles pour reproduire ces types du passé grâce aux possibilités du numérique ; – le groupe 2 rassemble les caractères gothiques gravés pour l’imprimerie, en particulier les nombreux types allemands de Fraktur qui justifient, sur le plan international, un groupe particulier ; – les caractères romains (groupe 3) englobent les caractères avec empattements de la Renaissance, des périodes baroque et néo-classique; – les familles de caractères étendues déclinées selon plusieurs styles ainsi que les caractères hybrides comportant des versions où l’informalité domine font l’objet d’un nouveau groupe (groupe 6); – les caractères dérivant d’une écriture rapide (Scriptes) et d’une calligraphie lente contemporaine (Manuaires) sont regroupés en fonction de l’outil utilisé; – tous les caractères décoratifs, ornés, géométriques ou modulaires, ainsi que les caractères pour le titrage et les « variantes d’antiques », sont isolés dans le groupe 9.
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1 Ecritures avant Gutenberg
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Chronologie et histoire Les caractères «avant Gutenberg» sont des écritures antérieures à la typographie qui n’ont jamais abouti au stade de caractère typographique. L’intérêt historique, formel ou même pédagogique a néanmoins motivé des créateurs à s’intéresser aux différentes époques de styles pour retranscrire ces types du passé grâce aux possibilités du numérique. Le tracé des lettres, lent et appliqué, se faisait à main posée.
• Sous-groupes 1. Période romaine Capitale lapidaire romaine primitive Capitale monumentale romaine Capitale carrée Capitale rustique Majuscule cursive Minuscule cursive 2. Début du christianisme Semi-onciale romaine Onciale
Johannes Gensfleisch communément appelé Gutenberg est un imprimeur allemand (* Mayence entre 1397 et 1400 - † Mayence 1468). Il est universellement connu pour l’invention de la typographie, il a permis l’avènement du livre imprimé et a été l’un des artisans de la révolution culturelle qu’a connue l’Europe à la Renaissance. Le jeune Johannes est initié par son père au métier d’orfèvre et au traitement du métal sous toutes ses formes. Il s’installe à Strasbourg, où sa présence est attestée en 1434. Il décide d’utiliser ses talents de travailleur du métal pour la reproduction de textes et met au point une technique entourée du plus rigoureux secret, mais que l’on peut identifier avec le procédé de composition à l’aide de caractères mobiles en métal. Des témoignages de la fin du XVe siècle font effectivement remonter la découverte de la typographie par Gutenberg vers 1440. Le génie de l’invention de Gutenberg est la conception d’ensemble d’un processus de travail comportant successivement la confection de moules, la coulée de caractères en alliage de plomb, d’antimoine et d’étain, l’assemblage de ces caractères, la fabrication d’une encre et l’impression sur papier.
3. Période romane Ecritures nationales (mérovingienne, visigothique, semi-onciale irlandaise, lombarde, bénéventine...) Minuscule carolingienne 4. Période gothique Gothique primitive Textura Cursive gothique Bâtarde Rotunda
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TYPOGRAPHIE
1 Ecritures avant Gutenberg
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Columna Solid Max Caflisch s’inspira de la capitale monumentale romaine et de ses proportions classiques pour créer sa seule police commercialisée : le caractère Columna. IIe siècle av. J.-C. jusqu’au IVe siècle apr. J.-C.
FPSTW
Trajan Trajan, de Carol Twombly, est une adaptation très littérale de la capitale monumentale gravée sur la colonne Trajane, à Rome.
EHOSU
Herculanum Adaptation de la majuscule cursive romaine, par Adrian Frutiger, caractérisée par ses signes larges et ses traits étroits.
TRAJAN Abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
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Ier siècle av. J.-C.
herculanum Abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
Eghkrsp
Syntax Lapidar Text Hans Eduard Meier dessina cette écriture latine lapidaire primitive qui montre son origine grecque. IIe siècle av. J.-C.
Syntax Lapidar ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@ 32
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1 Ecritures avant Gutenberg
GKIRTSE
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Pompeijana Pompeijana, d’Adrian Frutiger, reprend les caractéristiques de la capitale rustique romaine, sa tenue modulée vers la verticale d’où résultent des fûts fortement taillés. Ier -Ve siècle apr. J.-C.
Pompeijana Abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
adem omnia Abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
ADgn Unciala
Omnia de Karlgeorg Hoefer, selon la calligraphie de l’onciale. IIIe - IXe siècle apr. J.-C. Début du christianisme (fin de l’époque romaine).
Unciala d’Oldrich Menhart, 1948. IIIe - IXe siècle apr. J.-C. Début du christianisme (fin de l’époque romaine).
Abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
Faegm Carolina ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Carolina de Gottfried Pott. VIIIe siècle-XIIe siècle apr. J.-C. Epoque romane sous l’empire de Charlemagne.
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1 Ecritures avant Gutenberg
EMakq
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Clairvaux de Herbert Maring, gothique primitive. XIIe - XVe siècle apr. J.-C. Période gothique.
Clairvaux ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Paenokp Duc de Berry ABCDEFGHIJKLMNOPQRS TUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Iagho San Marco ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Duc de Berry de Gottfried Pott. XIVe siècle-XVe siècle apr. J.-C. Gothique bâtarde des psautiers et des missels de l’époque.
San Marco de Karlgeorg Hoefer. XIIIe-XVe siècle apr. J.-C. Retranscrit le style gothique italien (Rotunda) du dôme de Milan et de la cathédrale de Florence.
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2 Caractères gothiques
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ce groupe comprend les caractères « brisés » gravés et fondus pour l’impression typographique, encore appelés Fractures, qui privilégient le monumental à la lisibilité. Le mot «gothique» est plus précis, car ce groupe englobe les gothiques rondes (Rotunda) qui, au sens classique, n’ont pas de formes pointues et anguleuses. Ce groupe désigne tout particulièrement les polices issues de la Textura et les nombreux types allemands de Fraktur qui justifient, sur le plan international, un groupe particulier. Ces caractères imitent la lettre écrite à la plume large. La forme de la lettre est inspirée de l’architecture ogivale.
Cdhmpes
Johannes G. de Johannes «Gutenberg», 1454 et Manfred Klein, 1991. Premier caractère typographique, basé sur le modèle de la Textura.
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;¶
Aadhmp
Weiss Rundgothisch d’Emil Rudolf Weiss, 1938. Gothique ronde ou Rotunda.
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;© 35
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2 Caractères gothiques
Aaeghlsd
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Wilhelm Klingspor Gotisch de Rudolf Koch, 1925. Fraktur
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;¶
Aaeghls
Caslon Gotisch de Wilhelm E. Drugulin, adapté par la fonderie Stempel SA, 1919 José Alberto Mauricio, 2012. Fraktur
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;¶
Sdgkmh
Alte Schwabacher Modèle d’origine, 1600 publié par la fonderie Gentzsch & Heyse, 1835. Schwabacher
ABCDEFGHIJKLMNOPQRST UVWXYZabcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;¶
Cafhled
Fette Fraktur AG für Schriftgiesserei Offenbach am Main, 1867-1875. Fraktur grasse
ABCDEFGHIJKLMNOPQRS TUVWXYZ abcdefghijklmnopqrs tuvwxyz ?!; 36
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3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Humanes
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Chronologie et histoire Ces Humanes sont les types gravés par les imprimeurs vénitiens du XVe siècle; ce sont aussi les premiers caractères non gothiques employés en imprimerie.
• Origine du mot Le mot Humane est issu du terme humaniste (lettrés ou génies de la Renaissance, qui remirent en honneur les langues et la littérature de l’Antiquité).
• Caractéristiques – Empattements de forme triangulaire, courts et épais. – Pleins et déliés peu différenciés (couleur uniforme). – Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe oblique. – Dans les bas de casse, la lettre e est barrée obliquement. – Les capitales ont la même longueur que les lettres à boucle.
• Familles Brioso, Californian, Centaur, Jenson.
• Supports – Papiers apprêtés, papiers volumineux et bouffants. – Papiers satinés.
Centaur (Monotype)
hamburgerfontstiv hamburgerfontstiv Jenson Pro (Adobe)
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3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Humanes
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Les caractères romains avec empattements (Antiqua) regroupent les caractères non gothiques créés dès la Renaissance jusqu’à nos jours pour répondre, en particulier aux exigences de lisibilité des textes.
Empattements de forme triangulaire, courts et épais. Le goût des premiers humanistes pour l’Antiquité a donné naissance à un nouveau style calligraphique appelé écriture humanistique qui reposait sur une redécouverte des capitales romaines antiques combinées à l’utilisation d’une version simplifiée de l’écriture carolingienne pour les minuscules.
Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe oblique perpétuant l’aspect calligraphique et dynamique des lettres.
On doit les premiers essais de caractères romains aux imprimeurs allemands travaillant en Italie : Conrad Sweynheym et Arnold Pannartz (1465). Ces derniers, fondirent à Subiaco d’abord, puis à Rome ensuite, un caractère romain hybride, encore imprégné de l’esprit gothique. Les premiers vrais romains naquirent à Venise. On les doit aux imprimeurs Jean et Wendelin de Spire. Leur dessin fut perfectionné par le Français Nicolas Jenson (1470). Son caractère était encore assez lourd, au faible contraste entre pleins et déliés et comportait des empattements assez épais. Malgré leur couleur un peu trop uniforme, ces lettres vénitiennes n’en offraient pas moins un aspect harmonieux et homogène.
Pleins et déliés peu différenciés (couleur uniforme).
Dans les minuscules, la lettre e est barrée obliquement. 38
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3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Humanes
Mnakpo
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Brioso
Robert Slimbach Renaissance italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
ABaejos
Californian
Frederic Goudy, 1939 David Berlow, 1999 Renaissance italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
JTafegrs
Centaur
Bruce Rogers, 1914 Frederic Warde, 1929 Renaissance italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
JTafegrz
Jenson Pro
Nicolas Jenson, 1470 Robert Slimbach, 1996 Renaissance italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@ 3 9 H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Chronologie et histoire Lettres typiques de la Haute-Renaissance (XVIe et XVIIe siècle).
• Origine du mot Le mot Garalde est formé à partir des noms des célèbres imprimeurs et graveurs Claude Garamond et Alde Manuce, créateurs des prototypes de ce groupe (Garamond et Bembo).
• Caractéristiques – Proportions plus élégantes. – Empattements triangulaires et concaves. – Contraste des pleins et déliés plus prononcé que dans les Humanes. Le délié n’est pas maigre: sa graisse est approximativement la moitié de celle du plein. – Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe oblique. – Les fûts présentent parfois un léger renflement qui en adoucit la rigueur; les courbes sont légèrement galbées (déplacement des points centraux des panses). – Dans les bas de casse, la barre du e est placée très haut. – Les capitales sont plus courtes que les lettres ascendantes.
• Familles Arno, Bembo, Charter, Collis, Dante, Documenta, Electra, Elzevir, Fedra Serif, Galliard, Garamond, Hollander, Janson Text, Lexicon, Minion, Perpetua, Poetica (italique), Renard, Sabon Next, Stone Serif, Thesis-The Antiqua, Trump Mediäval, Van Dijck.
• Supports – Papiers apprêtés; papiers volumineux et bouffants. – Papiers satinés.
Garamond Premier Pro (Adobe)
hamburgefontstiv hamburgefontstiv Bembo (Monotype)
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3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes Hauteur capitales Hauteur médianes 100% 65%
Proportions plus agréables. Les capitales sont plus courtes que les lettres à boucle.
Empattements triangulaires et concaves.
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Le XVIe siècle en matière typographique a été un siècle français. Tout commence avec Geoffroy Tory qui, dans son traité Le Champfleury, a théorisé le premier la question de l’art et la science des proportions des lettres, et a défendu le principe d’élégance sobre en la matière. Son élève le plus fameux est Claude Garamond (1500-1561) qui dessina sur une commande de François Ier le caractère dit « de l’Université », révision remarquable des caractères des presses d’Alde Manuce, à Venise. Le XVIe siècle français est également parsemé de grands noms telle la famille Estienne, qui a été à l’origine de nombreux ouvrages réputés pour leur beauté formelle, ou encore Christophe Plantin, un Tourangeau, élève de Garamond, qui exerça son métier à Anvers, et publia la célèbre Bible polyglotte d’Alcala d’après des dessins de Guillaume Le Bé. Robert Granjon (1513-1589), qui partit un temps à Rome, a également signé un des grands caractères de cette époque. En Allemagne, cette époque a surtout retenu le nom du graveur Albrecht Dürer (1471-1528), théoricien comme Tory de la proportion des lettres, mais surtout très habile illustrateur.
Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe oblique.
Contraste des pleins et déliés plus prononcé que dans les Humanes. Le délié n’est pas maigre: sa graisse est approximativement la moitié de celle du plein. 41
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
Paketys ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
RKarho ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
CKabgt ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaegkr
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Arno Pro
Robert Slimbach, 2007 Lettre aldine dans le style de la Renaissance Française
Bembo
Francesco Griffo / Giovanni Tagliente, 1495-1501 / 1524 Stanley Morison, Monotype Design Studio, 1929 Lettre aldine dans le style de la Renaissance française
Charter
Matthew Carter, 1987 Renaissance française Caractère optimisé pour l’impression laser à 300 dpi
Collis
Christopf Noordzij, 1993 Renaissance française (style de La Haye / Pays-Bas)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 42
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
ERbrtge ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
KPagm
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Dante
Giovanni Mardersteig, 1954 Ron Carpenter, 1993 Renaissance française
Documenta
Frank E. Blokland, 1986 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqr stuvwxyz 1234567890?!;&©@
Qnjrtfae ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
WPakye
Electra
William Addison Dwiggins, 1935-1949 Linotype Design Studio, 1994 Renaissance française
Elzevir
Christoffel van Dijck, 1681 Gerard Daniëls, 1992 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 43
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
GMbja ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890?!;&©@
AGPake
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Fedra Serif
Peter Bil’ak, 2003-2006 Renaissance française Famille étendue
Galliard
Robert Granjon, 1550 env. Matthew Carter, 1978 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890 ?!;&©@
WPTag ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
WPTag ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz1234567890 ?!;&©@
Garamond Premier Pro
Claude Garamond (romain), 1532 Robert Granjon (italique), 1550 Robert Slimbach, 1988 Renaissance française
Garamond Stempel
Claude Garamond, 1532 Jean Jannon, 1621 D. Stempel AG, 1925 Renaissance française
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HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
Fkegno
INTRODUCTION
Hollander
Gerard Unger, 1983 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
MTaeg ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890?!;&©@
QRactu ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&
PQgktjf
Janson Text
Nicolas Kis, 1690 Linotype Design Studios, 1985 Renaissance française (Les majuscules suivent les principes des caractères transitionnels)
Lexicon
Bram de Does, 1992 Renaissance française Caractère réalisé pour l’impression de textes en petits corps (c. 5.5- c.8)
Minion
Robert Slimbach, 1990 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 45
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3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
Jadgrfiwe
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Perpetua
Eric Gill, 1928 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Saintpyrog
Poetica
Robert Slimbach, 1992 Ecriture de chancellerie de la Renaissance italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
ACeghf
Renard
Hendrik van den Keere, 1570 Fred Smeijers, 1992 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
Qefgtb
Sabon Next
Jan Tschichold, 1967 Jean-François Porchez, 2002 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@ 46
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style Renaissance – Garaldes
Paegkr ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890?!;&©@
JQafrje ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890?!;&©@
Gfjkae
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Stone Serif
Sumner Stone, 1988 Renaissance française Famille étendue
Thesis The Antiqua B
Luc(as) de Groot, 2010 Renaissance française Famille étendue
Trump Mediäval
Georg Trump, 1954 Renaissance française
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890?!;&©@
EPelfgast ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Van Dijck
Jan van Krimpen, 1936 Robin Nicholas, 1992 Renaissance française
47
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
3 Caractères romains avec empattements style baroque – Réales
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Chronologie et histoire Ces lettres font la transition entre les Garaldes et les Didones et sont d’inspiration baroque (art riche et surabondant, prédominance des courbes). Le tracé de ce caractère réalise un équilibre entre la lettre écrite et la lettre construite.
• Origine du mot Le mot Réales rappelle l’adjectif royal et plus précisément le règne de Louis XIV. Il évoque également le rationalisme (réalisme) philosophique des XVIIe et XVIIIe siècles.
• Caractéristiques – Empattements incisés et triangulaires. – Fort contraste des pleins et déliés. Les pleins sont épais, les déliés sont maigres, à l’image des Didones que les Réales annoncent. – Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe presque vertical. – Dans les bas de casse, la lettre e est plus large.
• Familles Arnhem, Baskerville, New Caslon, Coranto, Corporate A, Fournier, Rotis Serif, Times, Utopia.
• Supports – Papiers apprêtés et papiers satinés.
La lettre d’imprimerie reproduisait jusque-là le style créé par l’écriture manuscrite. Les Réales furent construites à l’aide d’instruments précis tels que compas, règles, avec un esprit nettement géométrique.
King’s Caslon (Dalton Maag)
hamburgerfontstiv hamburgerfontstiv
Baskerville (Berthold Type / Elsner & Flake)
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3 Caractères romains avec empattements style baroque – Réales
Empattements incisés et triangulaires.
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Le XVIIe siècle marque le glissement de l’activité typographique vers la Hollande, et ce malgré le travail remarquable de Philippe Grandjean qui grava pour Louis XIV le « Romain du Roi ». Ce siècle est avant tout, marqué par l’activité de la famille Elzévir qui, de Leyde à La Haye, d’Utrecht à Amsterdam, généralise l’usage des formats réduits inventés par Manuce et imprime avec des caractères d’une élégance distinguée et d’une parfaite lisibilité. Le XVIIIe siècle est d’abord le siècle de quatre typographes d’exception, Caslon, Baskerville, Fournier et Bodoni, qui repensèrent et améliorèrent les dessins des caractères. William Caslon (1692-1766), créateur du caractère qui porte son nom, a gravé un type remarquablement pur et lisible. Son compatriote John Baskerville (1706-1755) a gravé, quant à lui, un caractère qui connut un vif succès en Europe et dont Beaumarchais acquit les droits pour imprimer son édition des Œuvres de Voltaire.
Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe presque vertical.
En terme de création typographique, Pierre-Simon Fournier représente une facette du « style français ». Imprégné des influences historiques françaises, entre Garamont et Luce (graveur de l’Imprimerie royale dès 1738), et des avancées techniques de son temps, du « Romain du Roi » notamment. Il livre des formes typographiques en accord avec son temps et son environnement. En cela, les caractères de Fournier jouent le rôle d’une amorce vers la modernité. Il stabilise et rationalise des formes tout en conservant l’apprentissage des maîtres du passé. Fournier est, en un sens, typiquement français : son romain amorce le caractère transitionnel des Didot et son italique se place à l’encontre de la calligraphie anglaise.
Fort contraste des pleins et déliés. Les pleins sont épais, les déliés sont maigres.
Dans les bas de casse, la lettre e est plus large. 49
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3 Caractères romains avec empattements style baroque – Réales
LQafgr
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Arnhem
John Baskerville, 1754 Georg William Jones, 1982 Style transitionnel
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
GQaygo
Baskerville
John Baskerville, 1754 Georg William Jones, 1982 Style transitionnel
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
ANegal
King’s Caslon
William Caslon, 1725 Bruno Maag, 2007 Style transitionnel
ABCDEFGHIJKLMNOPQRS TUVWXYZ abcdefghijklmnopq rstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Abajos
Coranto, 1999-2000
(adaptation du caractère Paradox) Gerard Unger Style transitionnel
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@ 50
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3 Caractères romains avec empattements style baroque – Réales
Qqbyes ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
BERabe ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
CRagejn ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gbefgcn ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Uegkta ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Corporate A
Kurt Weidemann, 1990 Syle transitionnel Famille étendue
Fournier
Pierre Simon Fournier, 1742 François Rappo, 2011 Syle transitionnel
Rotis Serif
Otl Aicher, 1988 Style transitionnel Famille étendue
Times
Stanley Morison, 1931 Times Linotype Std Style transitionnel
Utopia
Robert Slimbach Syle transitionnel
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3 Caractères romains avec empattements style néo-classique – Didones
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Chronologie et histoire Ces caractères furent introduits dans l’imprimerie vers 1775, durant l’époque dite néo-classique qui rejette tout excès de l’imagination.
• Origine du mot Le mot Didone est formé à partir des noms de Didot et de Bodoni, créateurs des prototypes de ce groupe.
• Caractéristiques – Empattements rectilignes, de la même graisse que les déliés. – Le passage des pleins aux déliés est extrêmement brutal. Les pleins sont, généralement, quatre à cinq fois plus épais que les déliés. – Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe vertical.
• Familles Ambroise, Bodoni, Centennial, Didot, Didot Elder, Filosofia, Onyx, Scotch Roman, Walbaum.
• Supports – Papiers apprêtés, papiers satinés, papiers couchés.
Le tracé de cette écriture est austère, classique. La lettre est construite à l’aide d’instruments précis ou gravée au burin dans les tailles-douces du XVIIIe siècle.
Didot (Adrian Frutiger / Linotype)
hamburgerfontstiv Bodoni (Heinrich Jost / fonderie Bauer)
hamburgerfontstiv 52
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3 Caractères romains avec empattements style néo-classique – Didones
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Les caractères romains de style néo-classique (Didones), les Mécanes et les Linéales constituent la trilogie des caractères modernes, qui annoncent ou qui sont nés avec la révolution industrielle vers la fin du XIXe siècle.
Empattements rectilignes, de la même graisse que les déliés.
Pleins et déliés des lettres rondes symétriques par rapport à un axe vertical.
Dans la langue anglaise uniquement, le terme « moderne » est utilisé en typographie pour décrire une manière spécifique de concevoir les caractères. Celle-ci commença à voir le jour avec le « Romain du Roi », mais le caractère de FrançoisAmbroise Didot, daté de 1784, en est le premier exemple véritable. Le terme « moderne » se rapporte à un traitement spécifique des empattements (horizontaux et filiformes), à l’épaisseur du tracé (abrupt et accentué), ainsi qu’à un axe de construction vertical. Cette évolution était liée à la présence importante, au XVIIIe siècle, des lettres imprimées à partir de plaques gravées et à leur succès. Le goût pour des barres et attaques très fines pouvait être expliqué par l’apparition de papiers plus lisses et de presses à imprimer capables d’opérer avec une précision plus grande. Dans la préface de son Manuel typographique, Bodoni expose les quatre principes ou qualités qui constituent la beauté d’une famille de caractères d’imprimerie : La première est l’uniformité et la régularité du dessin qui consiste dans la compréhension que nombre des caractères d’un alphabet ont des éléments en commun qui doivent se retrouver dans chacun d’eux.
Le passage des pleins aux déliés est extrêmement brutal. Les pleins sont, en général, quatre à cinq fois plus épais que les déliés.
Le second est l’élégance unie à la pureté par la juste taille et le finissage méticuleux des poinçons qui produisent une matrice parfaite d’où on obtient des caractères purs et délicats. Le troisième principe est le bon goût : le typographe doit rester fidèle à une pure simplicité et ne jamais oublier sa « dette » envers les meilleurs lettres écrites dans le passé. La quatrième qualité affirme Bodoni, c’est le charme, une qualité difficile à définir, mais qui est présente dans ces lettres qui donnent l’impression d’avoir été écrite ni avec nonchalance ni avec rapidité, mais avec beaucoup de calme comme un acte d’amour.
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3 Caractères romains avec empattements style néo-classique – Didones
KQagyfn
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ambroise
Jean-François Porchez, 2001 Style néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GWfkly
Bodoni
Giambattiste Bodoni, 1789 Heinrich Jost / fonderie Bauer, 1926 Style néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Refgry
Centennial
Adrian Frutiger, 1986 Style néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890?!;&©@
QRUgy
Didot
Firmin Didot, 1784 Adrian Frutiger, 1991 Style néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@ 54
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3 Caractères romains avec empattements style néo-classique – Didones
CNSfgn
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Didot Elder
Pierre Didot, 1819 François Rappo, 2004 Epoque néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Qacknw
Filosofia
Zuzana Licko, 1996 Epoque néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GNgbqyafjry MTbtz
Onyx
Gerry Powell, 1937 Epoque néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Scotch Roman
A.D. Farmer, 1904 Epoque néo-classique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Wgbktn ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Walbaum
Justus Erich Walbaum, vers 1820 Günter Gerhard Lange, 1979 Epoque néo-classique
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4 Mécanes Empattements « bloc »
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Origine du mot Dans Mécane, on sous-entend mécanique et mécanisation, ce qui évoque aussi bien l’aspect parfois très géométrique de ces lettres et l’époque (dite industrielle) de leur introduction (XIXe siècle).
• Caractéristiques – Empattements rectangulaires bien marqués. – La lettre est construite; épaisseur du trait constant. – On distingue quatre sous-groupes : a) les Mécanes égyptiennes, avec empattements rectangulaires ; b) les Mécanes anglaises, de style « Clarendon », comportant un arrondi entre l’empattement et les parties verticales ou obliques de la lettre ; la lettre est calquée sur les formes de la Didone ; c) les Mécanes italiennes, avec empattements rectangulaires dans le sens de la hauteur ; d) les variantes comprenant : les caractères machine à écrire, les Toscaniennes comportant un empattement fendu, les Latines à empattements triangulaires ainsi que les hybrides, combinant la lisibilité et la solidité du dessin de la Mécane du XIXe siècle et la grâce de la lettre humanistique des XVIe et XVIIe siècles.
• Familles a) b) c) d)
Caecilia, City Berthold, Corporate E, Lubalin Graph, Officina Serif, Rockwell, Serifa, Soho ; Clarendon, Excelsior, Melior, Nimrod, Renault ; Wanted ; American Typewriter, Latin, Linoletter, Lucida Serif, Mesquite, Swift, Thesis The Serif.
• Supports – Papiers satinés. – Papiers couchés.
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4 Mécanes Empattements « bloc »
Talsw
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Caecilia
Peter Matthias Noordzij, 1990 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
CKbnxey
Berthold City
Georg Trump, 1930 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefg hijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GQajrx
Corporate E
Kurt Weidemann, 1990 Egyptienne Famille étendue
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gcfgts
Lubalin Graph
Herb Lubalin, 1974 Helga Jörgenson / Sigrid Engelmann, 1992 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@ 57
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
4 Mécanes Empattements « bloc »
GMbcgn
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Officina Serif
Erik Spiekermann / Ole Schäfer, 1990 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GRafm
Rockwell
Frank Hinman Pierpont, 1934 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gkswt
Serifa
Adrian Frutiger, 1963-1967 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890 ?!;&©@
GKgim
Soho
Sebastian Lester, 2003 Egyptienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 58
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
4 Mécanes Empattements « bloc »
IRcgta
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Clarendon
Benjamin Fox, 1844 / 1845 Clarendon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrs tuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
JQSgrf
Excelsior
Chauncey H. Griffith, 1931 Clarendon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Repqly
Melior
Hermann Zapf, 1949 Clarendon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890 ?!;&©@
GQegr
Nimrod
Robin Nicholas, 1980 Clarendon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 59
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4 Mécanes Empattements « bloc »
GRaeg
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Renault
Wolff Olins, 1970 env. Clarendon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
BEZadbnstgp JNQgc
Wanted
Letraset, 1995 Italienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&
American Typewriter
Joel Kaden / Tony Stan, 1974 Variante – machine à écrire
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
FGMVacgrfs Kbjkw
Latin
Stephenson Blake, 1881 Variante – Latine
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
ABCDEFGHIJKLMNOPQRST UVWXYZ abcdefghijklmnopq rstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Linoletter
André Gürtler / Reinhard Haus, 1992 Variante – hybride
60
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
4 Mécanes Empattements « bloc »
Seqrty ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@
PWFTZATICOG
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Lucida Serif
Kris Holmes / Charles Bigelow, 1985 Variante – hybride Famille étendue avec un ensemble harmonisé de signes mathématiques
Mesquite
Joy Redick, 1990 Variante – Toscanienne
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ 1234567890 ?!;&©@
Laeghso
Swift
Gerard Unger, 1987 Variante – hybride
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
Macbhj
Thesis The Serif
Luc(as) de Groot, 1994-2007 Variante – hybride
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
Kagiwyh ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Chaparral
Carol Twombly, 1997 Variante – hybride
61
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
• Origine du mot Cette lettre est faite de lignes (d’où son nom de Linéale) et s’inspire de la capitale grecque d’inscription.
• Caractéristiques – Pas d’empattements. – Le dessin est net, lisible, fonctionnel. – Les familles peuvent comprendre de nombreuses versions. – On distingue trois sous-groupes : a) les Linéales dont le dessin est calqué sur le squelette des lettres néo-classiques (Didones) ou linéales historiques ; b) les Linéales dont le dessin est calqué sur le squelette des lettres de la Renaissance (Garaldes) ; elles sont aussi appelées Linéales humanistiques ; c) les Linéales dites constructivistes ou géométriques ; les éléments du dessin sont le cercle et la droite.
• Familles a) Helvética, Univers, Folio, Akzidenz-Grotesk; b) Frutiger, Gill Sans, Syntax; c) Avant-Garde, Futura, Kabel.
• Supports Helvetica
Frutiger
Futura
ae ae ae
– Tous supports. Les termes Grotesque, Sans-sérif sont synonymes de Linéale.
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
GJacgl
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Akkurat
Laurenz Brunner, 2004 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
Gaejkts
Akzidenz Grotesk
Hermann Berthold, 1896 Linotype Design Studio, 1900 / 2006 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GKcegi
Corporate S
Kurt Weidemann, 1985-1990 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GMacgk
Effra
Jonas Schudel, 2008 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 63
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
KUarty
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Eurostile
Aldo Novarese, 1962 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaegk
Franklin Gothic
Morris Fuller Benton, 1904 Victor Caruso, 1980 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaegk
Helvetica
Max Miedinger, 1957 Linotype Design Studio, 1984 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaeksg
Ludwig
Fred Smeijers, 2009 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 64
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
5 Caractères romains sans empattements – Linéales
GJaehk
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
News Gothic
Morris Fuller Benton, 1908 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
COV dgs
Newut
André Baldinger, 2001 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
CQegilsan
Solex
Zuzana Licko, 2000 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefgh ijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaekyt
Univers
Adrian Frutiger, 1953-1957 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuv wxyz 1234567890 ?!;&©@ 65
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
GScgla
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Vectora
Adrian Frutiger, 1988-1991 Linéale historique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Qdejkf
Avenir
Adrian Frutiger, 1988 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
ekxy@,
De Stijl
Theo Van Doesburg, 1917 / Richard Kegler, Paul Hunt, 2007 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ 1234567890 ?!;&©@
KQcgla
DIN
Ludwig Goller, 1936 / Albert-Jan Pool, 1995 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 66
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
Macelo
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Futura
Paul Renner, 1928 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Kebgjay
Kabel
Rudolf Koch, 1927 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
EMegut
Neutraface
Christian Schwartz / Richard Neutra, 2002 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
MQagjrh
Stratum
Eric Olson, 2004 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 67
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
Aaknrtg
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Theo Ballmer
Theophile Ballmer, 1926 / Thierry Ballmer, 2002 Linéale géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
QWagfl
Bliss
Jeremy Tankard, 2006 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
BMcegh
Dax
Hans Reichel, 1995-2000 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
FWQagv
Eva
Merel Matzinger / Fred Smeijers, 1999 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 68
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
5 Caractères romains sans empattements – Linéales
UVbckp
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Fago
Ole Schäfer, 2000 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
WQafb
Fedra Sans
Peter Bil’ak, 2001-2006 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
GRapte
Frutiger (Next)
Adrian Frutiger, 1974-1976 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Macdgte
Gill Sans
Eric Gill, 1929 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 69
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
5 Caractères romains sans empattements – Linéales
KMegny
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Info Text
Erik Spiekermann / Ole Schäfer, 2000 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GSMljq
Johnston
Edward Johnston, 1916 Dave Farey / Richard Dawson, 1999 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gaekst
Legato
Evert Bloemsma, 2004 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Gadeg
Lucida Sans
Charles Bigelow / Chris Holmes, 1984-1995 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@ 70
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5 Caractères romains sans empattements – Linéales
EMegly
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Meta
Erik Spiekermann, 1991-2003 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
MRejka
Myriad
Carol Twombly / Robert Slimbach, 1992 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Qaedgk
Nexus Sans
Martin Majoor, 2004-2007 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
IMgiktu
Officina Sans
Erik Spiekermann / Ole Schäfer, 1990 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 71
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
5 Caractères romains sans empattements – Linéales
GKbfly
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Optima
Hermann Zapf, 1958 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Sbcejkn ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GWaefj
Rotis Sans Serif
Otl Aicher, 1989 Linéale humaniste Famille étendue
Scala Sans
Martin Majoor, 1999 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GRefgx
Syntax
Hans Eduard Meier, 1968-1972 Romain sans empattement (Linéale humaniste)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 72
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
5 Caractères romains sans empattements – Linéales
GMabj
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Thesis The Sans
Luc(as) de Groot, 1994-2007 Linéale humaniste Famille étendue
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GIMeikl
Unit
Erik Spiekermann / Christian Schwartz, 2003-2004 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GQacgh
Vesta
Gerard Unger, 2001 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GKaejtf
Veto
Marco Ganz, 1994 Linéale humaniste
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 73
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
6 Familles étendues et caractères hybrides
TYPOGRAPHIE
Fedra Serif
Catégorie apparue dans les années nonante, les familles étendues, parfois appelée « sériales », ou familles de caractères évolutifs, regroupent des caractères possédant la même structure de base et disponibles dans plusieurs styles différents. Par exemple, une même police sera déclinée en versions avec empattements triangulaires, empattements « bloc » (Mécanes) ou sans empattements (Linéales), l’utilisateur pouvant mélanger les variantes tout en gardant une unité stylistique à l’ensemble.
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Fedra Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Les caractères hybrides résultent de la fusion de deux familles ou styles différents. L’hybridation peut, dans certains cas, aboutir à un ensemble possédant des empattements de tête (apex) alors que le pied des lettres est dépourvu d’empattements. L’utilisation de l’imprimante laser, du fax et l’émergence du multimédia ont contribué à faire naître ces nouvelles formes hybrides.
Lucida Serif Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Lucida Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Aujourd’hui les besoins de caractères utilisés pour l’identité institutionnelle (Corporate Identity) ont accentué cette demande.
Les sous-groupes sont créés en fonction du nombre de styles différents: – Fedra
2 styles
– Lucida
2 styles
– Officina
2 styles
– Corporate 3 styles – Stone
3 styles
– Nexus
4 styles
– Rotis
4 styles
– Thesis
4 styles
Officina Serif Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Officina Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. 74
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
6 Familles étendues et caractères hybrides
TYPOGRAPHIE
Corporate A
Qqbyes
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Corporate E Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Corporate S Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Stone Serif Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Stone Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Stone Informal Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Qqbyes Qqbyes
Paegkr Paegkr Paegkr 75
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
6 Familles étendues et caractères hybrides
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Nexus Sans
Qaedgk
Nexus Serif
Qaedgk
NexusTypewriter
Qaedgk
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Rotis Serif Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Rotis Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Rotis Semi Serif Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Rotis Semi Sans Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Sbcejkn Sbcejkn Sbcejkn Sbcejkn 76
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
6 Familles étendues et caractères hybrides
TYPOGRAPHIE
Thesis The Antiqua B
Macbhj
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Thesis The Sans B
Macbhj
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Thesis The Serif B
Macbhj
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
Thesis The Mix B
Macbhj
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume.
77
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7 Caractères à chasse unique (monospace)
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Un caractère à chasse unique, appelé aussi « police monospace » ou caractère non proportionnel, possède des signes qui sont tous construits sur la même largeur. On distingue : – les caractères non proportionnels avec empattements: – les caractères non proportionnels sans empattements. Les premières polices de ce genre ont été utilisées, avant l’âge de l’informatique, par les machines à écrire. Elles facilitaient aussi le calibrage (comptage) des signes d’une copie dactylographiée. Ces caractères perpétuent la pratique du stoïchédon et sont d’un usage très courant en programmation informatique.
EIKgs
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
GRWaby
On qualifie de stoïchédon le tracé d'un système d'écriture qui aligne les lettres à la fois horizontalement et verticalement, à la manière de l'alignement en rang d'une armée. Chaque ligne comprend un nombre constant de symboles, ce qui a pour conséquence qu'un mot peut se retrouver à cheval sur deux lignes. Le stoïchédon a été fréquemment utilisé avec l'alphabet grec.
Courier Howard Kettler Avec empattements
Kettler Eric Olson Avec empattements
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@ 78
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7 Caractères à chasse unique (monospace)
Kcimq
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Letter Gothic Roger Robertson Sans empattements
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Ddemp
OCR A USA Bureau of Standards Sans empattements
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmno pqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GMilrt
OCR B Adrian Frutiger Sans empattements
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmno pqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@
Aweimr
Simple Dimitri Bruni / Manuel Krebs, 2000-2001 Sans empattements
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890?!;&©@ 79
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8 Caractères écrits calligraphiques
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ce groupe comprend les caractères écrits qui résultent : D’une calligraphie rapide, faite à main levée et qui imite l’écriture courante où domine le mouvement de la main qui écrit. Certains types, comme les anglaises, introduites dans l’imprimerie vers 1805, forment une liaison (ligature) de lettre à lettre, d’autres se contentent de les amorcer. Ces caractères, imitant l’écriture courante, sont généralement inclinés. D’une calligraphie lente ou appliquée, basés en particulier sur des modèles calligraphiques tels que la minuscule humanistique ou la cursive humanistique. On trouve aussi les lettres contemporaines où la main du créateur s’est libérée de conventions de style. Ces lettres, qui expriment la grâce, la souplesse et le galbe, sont très décoratives. On les réserve de préférence aux travaux de ville. L’outil utilisé détermine le ductus (conduite du trait). On distingue, sans mentionner certains outils particuliers : – la plume pointue ; – la plume large ; – la plume à bec rond (style stylo à bille) ; – le stylo feutre ; – le pinceau et la brosse.
80
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8 Caractères écrits calligraphiques
ORopsx
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Kuenstler Script Ecriture anglaise D. Stempel AG, 1902 / Hans Bohn, 1957 Plume pointue
ABCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?! &©@
ORopsx
Palace Script Stephenson Blake / Monotype Design Studio 1923 Plume pointue
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
TUdfwres
Petras Script Petra Beisse / Günther Flake, 1995 Plume pointue
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Fafhpq
Arabella Arno Drescher, 1936 / Ralph M. Unger, 2006 Plume large
ABCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@ 81
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
8 Caractères écrits calligraphiques
NGkqtz
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Medici Script Hermann Zapf, 1971 Plume large
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
HOdgkn
Ondine Adrian Frutiger, 1954 Plume large
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Mbefgmr
Oxford Arthur Baker, 1989 Plume large
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Jlfhjmwpesto
Zapfino Hermann Zapf, 1998 Plume large
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 82
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
8 Caractères écrits calligraphiques
COSagpxe
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Mistral Roger Excoffon, 1953 Pinceau
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefgh ijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Obgqtfzae
Kaufmann Max R. Kaufmann, 1936 Plume à bec rond
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Hfapz
Monoline Script Monotype Design Studio, 1933 Plume à bec rond
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
GMRgkc
ABC Schule Hans Eduard Meier, 2008 Stylo feutre
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
FKTQenph ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Caflisch Script Robert Slimbach, 1993 Stylo feutre
83
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
9 Caractères décoratifs et variantes d’antiques
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ce groupe comprend les caractères décoratifs et pour la composition de titres. On distingue : – les caractères ornés et azurés ; – les caractères réalisés au chablon ou «tampon» ; – les caractères géométriques ; – les caractères formés d’une trame ou de points ; – les caractères dit «amorphes», aux formes imprécises, déformées, molles ; – ainsi que les variantes d’antiques qui ne peuvent pas être classées dans le groupe des « caractères romains avec empattements » en raison de particularités formelles ; certains caractères de ce sous-groupe sont rattachés à un style historique particulier (art nouveau).
Bfemszi
Bifur Adolphe Mouron Cassandre, 1929 Richard Kegler, 2004 Caractère décoratif, orné
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
Fagkper
Mambo Val Fullard, 1992 Caractère décoratif, orné
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
KRjlmpzor
Myriad Tilt Carol Twombly / Robert Slimbach, 1992 Caractère décoratif
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 84
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
9 Caractères décoratifs et variantes d’antiques
MRgist
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Remedy Frank Heine, 1991 Caractère décoratif
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@ Toolbox
acepig
Brian Strysko, 1993 Caractère décoratif
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
akmw ESfklotinsky fISeko
Stencil Gerry Powell, 1938 Caractère chablon
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ 1234567890 ?!;&©@
Industria Neville Brody, 1989 Caractère géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Jan Michael Parson, 2002 Caractère géométrique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 85
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
9 Caractères décoratifs et variantes d’antiques
BGagnh
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Dot Matrix Stephan Müller / Cornel Windlin, 1991-1998 Caractère avec trame de points
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Egkrzn
Blur Neville Brody, 1992 Caractère amorphe (structure imprécise)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu vwxyz 1234567890 ?!;&©@
gggkkkiii
Kosmik Erik van Blockland, 1993 Caractère amorphe (forme imprécise)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmno pqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Hehst
Mineru Ronny Edelstein, 1997 Caractère amorphe (forme imprécise)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU VWXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 86
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
9 Caractères décoratifs et variantes d’antiques
ITegms
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Stamp Gothic Just van Rossum, 1992 Caractère amorphe (forme imprécise)
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWX YZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
ESYdmprt
Arcadia Neville Brody, 1990 Variante d’antique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
REgals
Arnold Böcklin Otto Weisert, 1904 Variante d’antique – Style art nouveau
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVW XYZ abcdefghijklmnopqrstuvw xyz 1234567890 ?!;&©@
Agimt
Trixie Erik van Blockland, 1991 Variante d’antique
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 87
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
10 Caractères « écran » ou « pixels »
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ce groupe comprend les caractères conçus spécialement pour l’affichage sur écran. Les polices « pixels », « superpixels » ou « écran » sont devenues extrêmement populaires grâce à internet en raison de leur clarté, en particulier dans les sites Flash. Les polices traditionnelles optimisées pour l'impression à haute résolution subissent une déformation sur écran, lorsqu'elles sont utilisées dans des petits corps. Ces caractères sont construits par juxtaposition de pixels ou de « carrés » et sont spécialement conçus pour compenser les basses résolutions des divers écrans.
ÄNjsevx
Alaska Walter Apai – Fontsforflash, 1992 Structure 9 points
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTU
VWXYZ abcdefghijklmnopqrstu
vwxyz 1234567890 ?!;&©@
Äbjext
Ceriph Craig Kroeger, 2002 Structure 7 points
ABCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWXYZ abcdefghijklm nopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@ 88
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
10 Caractères « écran » ou « pixels »
Äebyx
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Hooge Craig Kroeger, 2002 Structure 5 points
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 1234567890 ?!;&©@
Äebsyxi
Neostandard Walter Apal, 2004 Structure 7 points
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz 1234567890 ?!;&©@
ÄNSi,
Phantom Walter Apai, 2002 Structure 9 points
ABCDEFGHIJKLMNOPQ RSTUVWXYZ 1234567890
?!;&©@
äjsx
Pixot Theo Leuthold / Daniel Lanz, 2004 Structure 4 points
abcdefghijklmnopqrst uvwxyz 0123456789 ?!;&@ 89
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
11 Symboles et pictogrammes
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTÈRES
Ce groupe comprend les polices offrant des signes spéciaux et symboles, ainsi que de pictogrammes, pour la composition de travaux tels que horaires, horoscopes, travaux spécialisés de mathématiques ou de géométrie, par exemple. Les pictogrammes, utilisés en signalétique ou pour l’étiquetage des produits dangereux et toxiques, sont indépendants de la langue, sont figuratifs et universels, donc rapidement compréhensibles. Les symboles sont des figures employés comme signes d’une chose
★☎✁❄
Zapf Dingbats Hermann Zapf, 1978 Signes spéciaux
✁✂✃✄☎✆✇✈✉☛☞✌✍✎✏✐✑ ✒✓✔✕✗✢✦✩✳●❍■❏❐❑❒↔↕ ◆❖◗❘①②③❶❷❸➀➁➂➊➋➌➙➝➞ ➟➡➤➪
☎➒⑨
European Linotype Design Studio, 1990 Signes spéciaux
⌕★★⓪➊➋➌➍➎☆❶❷❸❹❺ ◯□☏
≤
Mathematical Linotype Design Studio, 1990 Signes spéciaux
ΣΨαβ∅∉ℙℤ∡∢+=–—±÷×∞ ∡∢≠⪽⪾⫍⫎⦛⦠⦡
90
H I S T O I R E D E L’ É C R I T U R E
11 Symboles et pictogrammes
â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘
TYPOGRAPHIE
C L A S S I F I C AT I O N DES CARACTĂ&#x2C6;RES
Holiday Linotype Design Studio, 1981
â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘ â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘ â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘
ĂĽĂ&#x2021;
Mac Key Caps Linotype Design Studio, 1996 Pictogrammes
ABCabcĂ&#x2026;çÊĂ°â&#x20AC; Ă&#x;ÂŽâ&#x2C6;&#x201A;Š
ě&#x2013;&#x2122;ë&#x2021;
Technical Veronika Elsner / GĂźnther Flake, 2003 Pictogrammes
NTJ
Textil Veronika Elsner / GĂźnther Flake, 2003 Pictogrammes
ABCDEFGHJKLMNOPQ RSTUVWX
â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘
Warning Linotype Design Studio, 1981 Pictogrammes
â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x2DC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x2DC; â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘ â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x2DC; â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘â&#x20AC;˘ 91
H I S T O I R E D E Lâ&#x20AC;&#x2122; Ă&#x2030; C R I T U R E