A demain - l'Eglise

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12. L’Église « Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. » Ephésiens 2:6-7

Deux valent mieux qu’un Hier matin, le soleil brillait sur la côte Espagnole de la Costa Brava. Depuis quelques jours déjà, ma famille et moi-même apprécions le doux climat méditerranéen de la région. Après avoir passé la matinée à écrire, j’attendais avec joie la venue de l’après-midi où nous irions nous baigner à la plage. La nuit précédente avait versé quelques gouttes, et les vagues étaient un peu plus grosses que d’habitude : celles-ci ayant été très calmes jusque-là, l’idée de pouvoir sauter dans une mer un peu plus agitée paraissait attirante. L’eau était fraîche mais agréable. Nous étions à l’extrémité sud de la plage, à la limite où le sable se transformait en de beaux récifs. Pendant que mon père jouait aux raquettes avec mon frère David, mon frère Jean faisait la bronzette et je me baignais en compagnie de ma mère, de ma sœur et de mon frère Luc. Nous étions à peine à une dizaine de mètres de la plage. Bien que ma mère ne sache pas nager, elle prenait un grand plaisir à jouer dans l’eau. PAGE 135 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


Puis, alors que nous nous lancions un ballon, celui-ci tomba près des rochers. Ma mère se dirigea vers le ballon, quand tout à coup elle se trouva dans un creux et commença à couler. Elle appela à l’aide et en venant vers elle, je me saisis de son bras et le mis autour de moi en m’efforçant de nager vers la plage. Cependant, malgré tous mes efforts, je ne pouvais avancer. Près de ces rochers, le courant était fort et nous dirigeait à l’opposé de la rive. Je compris que je n’y arriverai pas seul. Alors que mon frère Luc m’aidait à soutenir ma mère, j’appelai de toutes mes forces mon père pour qu’il vienne avec David. Le courant nous portait de plus en plus loin de la plage. À l’arrivée de mon père et de mon frère, la situation ne fit qu’empirer. Pendant que ma mère se fatiguait à garder sa tête hors de l’eau, les vagues continuaient à frapper son visage et à remplir sa bouche d’eau salée. Même avec l’aide de mon père et de mon autre frère, le courant restait toujours trop fort pour que nous puissions aider ma mère. Alors que je demandais à ma sœur d’aller chercher Jean, celui qui bronzait sur la plage, le serveur d’un restaurant d’en face vint pour nous lancer une bouée de sauvetage depuis les rochers. Cependant, nous étions déjà trop loin. Nous fatiguions. Nos muscles commençaient à avoir des crampes, et nos poumons commençaient à manquer de souffle. Dans un geste héroïque, mon frère David alla sous l’eau pendant quelques temps pour soulager les jambes de ma mère en la portant sur son dos. L’Esprit nous poussait à prier, chacun dans son cœur. Puis finalement un autre courant nous poussa vers le nord, nous éloignant PAGE 136 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


des rochers. Jean arriva ensuite et nous aida à gagner la rive, tous sains et saufs. Il fallu six d’entre nous pour sauver ma mère. Si quelqu’un avait manqué, nous n’aurions peut-être pas réussi. Nous apprîmes par la suite que deux heures auparavant un homme avait trouvé la mort au même endroit. Il avait été seul.

Sauvés ensemble Les conséquences du péché sont la mort. Elles sont terribles. Chaque péché pèse lourd. Très lourd. Ainsi, dans les épreuves ou même les circonstances normales de la vie, on se retrouve sans arrêt face à des situations où la mort peut être produite par conséquence du péché. Pour se sanctifier, le croyant doit apprendre à se dépouiller de ses péchés, à prendre de nouvelles habitudes et à constamment changer pour se perfectionner. Face à ce genre de situation, voulons-nous vraiment nous retrouver seuls ? Pensons-nous pouvoir réellement combattre la puissance du péché et de la mort par des efforts accomplis seuls ? Non seulement le péché est destructeur, mais en plus il est trompeur car il est souvent accompli sous un certain aveuglement : « Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. » (1 Jean 2:11). La plupart des péchés que l’on commet sont accomplis sans même que nous nous en PAGE 137 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


rendions compte. C’est pour cela que nous avons besoin les uns des autres. Ensemble, nous sommes plus forts, avons plus de discernement, et pouvons nous relever mutuellement lorsque quelqu’un tombe. Paul écrivait qu’en Christ, les chrétiens sont ressuscités « ensemble. » La vie chrétienne n’est pas une vie solitaire. L’œuvre que Dieu accomplit, il la fait aux travers de membres qui ensemble constituent un corps tout entier. Le but du Père en sanctifiant le croyant n’est pas de présenter à son Fils des individus parfaits, mais bien une Église parfaite, sanctifiée et pure : « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. » (Apocalypse 19:7-8) Par les œuvres des saints, c’est un ensemble qui est sanctifié et préparé pour la fin de l’histoire de cette terre, où l’Église de Dieu est enfin donnée en cadeau pour son Fils. Comme une épouse, l’Église sera donnée à Jésus-Christ pour faire partie de la « famille » divine, pour partager cette relation entre Père et Fils au travers du Saint-Esprit. Ainsi, les efforts du croyant doivent être essentiellement entrepris dans l’espoir que ceux-ci serviront à édifier cette assemblée, à la perfectionner et à la rendre plus pure pour Jésus-Christ. Les dons attribués aux individus sont distribués par le Saint-Esprit avec le but de former cette Église :

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« De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à en posséder abondamment. » (1 Corinthiens 14:12) Dieu nous a tous fait « asseoir ensemble dans les lieux célestes » (Éphésiens 2:6). Imaginez une minute être dans les cieux, et être émerveillés de tout ce que vous voyez de la gloire de Dieu. Et puis à côté vous voyez une autre personne faire la même chose, mais percevant cette gloire d’une manière différente. Ne voudriez-vous pas lui demander ce qu’elle ressent pour enrichir votre perspective ? Dieu nous a à chacun donné des dons afin que l’on puisse percevoir sa gloire d’une certaine façon. Pourquoi ne pas embellir cette vision en partageant nos dons avec nos frères et sœurs ? De plus, ce qui est merveilleux est que puisque l’homme ne peut rien faire de glorieux, même les gens les plus immatures et les plus faibles, lorsqu’ils accomplissent le bien, portent des œuvres venant directement de Dieu et montrent la gloire de Dieu. Ainsi, peu importe qui nous sommes, nous pouvons toujours apprendre les uns des autres.

L’Église : une famille divine Il y a deux ans de cela je rencontrai mon grand-oncle Ed Sywulka. Cet homme qui à 93 ans marchait encore en tenant son épouse par la main se retirait tout juste du champ missionnaire après avoir fidèlement servi près de 70 ans. S’il existait un homme qui avait « couru la course, » PAGE 139 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


c’était bien cet homme. Premier étudiant des camps Wycliffe, il avait dédié sa vie aux Indiens du Guatemala et avait avec sa femme participé à une traduction dans une de leurs langues, le Mam. Par leurs efforts missionnaires, des milliers de gens furent touchés et sauvés par l’évangile. Je lui posai cette question : « après toutes vos années d’expérience, quel conseil pourriez-vous donner à un étudiant qui cherche à entrer dans le ministère ? » Sa réponse me frappa. Je pensais qu’il allait me dire quelque chose du genre : « il faut prier 25 heures par jour et jeûner 4 fois par jour ! » Mais sa réponse fut bien plus simple et intelligente : « Faistoi des amis » me dit-il. « Avec le temps, tu verras que c’est ce qu’il y a de plus important pour le ministère. » Ce conseil de mon grand-oncle révolutionna ma manière d’approcher mes frères et sœurs et de vivre la vie chrétienne. En marchant sur la terre, Jésus nous donna l’exemple parfait du modèle à suivre, à travers ses paroles et ses actions. Ainsi, il nous donna aussi une définition de la manière de vivre la vie chrétienne. Et sa vie chrétienne, Jésus ne la vivait pas en solitaire et en atteignant les foules par des « super dons. » Non, l’Église de Jésus commença avec douze disciples dans lesquels il s’investit complètement en matière de temps et d’énergie. L’Église que Christ débuta fut une assemblée de personnes qui se connaissaient énormément les unes les autres et partageaient des relations très profondes entre elles. Jésus ne se présenta pas à ses PAGE 140 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


disciples comme un roi dirigeant des serviteurs, mais comme un berger connaissant chacune de ses brebis appelant « par leur nom les brebis qui lui appartiennent » (Jean 10 :3). L’Église que Christ commença fut une Église basée sur des relations profondes entre des gens normaux. Ainsi, pendant son séjour sur cette terre, Christ partagea tout avec ses disciples. Il vécut avec eux les moments intenses comme les moments les plus simples de la vie. « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15 :15) Jésus était leur ami. Il était transparent avec eux et ne leur cachait rien de sa vie. Ses disciples connaissaient son cœur, et c’est pour cela que son ministère fut si efficace. En partant, il ne laissa pas derrière lui pour bâtir son Église des hommes ayant été seulement instruits, mais bien des personnes partageant un même cœur, ayant appris à vivre ensemble, à s’entraider, à partager et à s’édifier comme une vraie famille. Pour Jésus, tous ceux qui vivaient la vie chrétienne faisaient partie de sa famille : « ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » (Luc 8:21). Unis par le Saint-Esprit, par l’Esprit de Christ (Romains 8:9), les disciples formèrent non pas une Église se rassemblant le dimanche seulement pour passivement écouter un message, mais une Église où chacun était activement impliqué dans la vie de son prochain, partageant ses fardeaux (Galates 6:2). PAGE 141 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


La vision moderne de l’Église a perdu énormément de celle que Jésus lui donna à l’origine. De nos jours, on considère trop souvent l’Église comme un ensemble de pratiques religieuses, de programmes, de réunions et de traditions humaines. Cette manière de voir les choses est très dangereuse : c’est ce qui a amené le monde dans le Moyen-âge, l’ « âge sombre. » En effet, jusqu’au Ve siècle après J-C, l’Église basait son autorité principalement sur la Bible. Cependant, face aux hérésies de plus en plus nombreuses, l’église universelle, du grec katholikos, décida de se donner le droit d’interpréter la Bible avec une autorité indépendante. Cette décision, quoique basée sur de bons motifs, transforma progressivement l’Église de Dieu en une institution, un regroupement de gens soumis à des lois provenant de traditions humaines. Les conséquences en furent terribles. En effet, aucune époque ne fut pire que les mille ans suivant ce changement de perspective ; là où l’homme prit en mains propres les voies divines, annulant en grande partie l’œuvre du Saint-Esprit pour dépendre de décisions humaines sans valeur d’éternité. Martin Luther disait à cet égard : « De cette façon ils se mettent avec présomption à la place de Dieu, règnent sur la conscience et la foi des hommes, ramenant le Saint-Esprit à l’école par leur cerveaux insensés. » Et puis, plus tard, en revenant aux Écritures comme seule autorité, des gens comme Wycliffe, Hus, Luther et Calvin redéfinissaient l’Église : non plus une institution, mais tout simplement l’assemblée dispersée de tous PAGE 142 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


les gens nés de nouveau, ayant une relation personnelle avec Dieu le Père en Dieu le Fils par Dieu le Saint-Esprit ; non plus comme les gens appartenant à une institution, mais les gens appartenant à un corps de croyants, au corps de Christ.

Communion Fraternelle et Redevabilité Ayant reçu un don unique, chacun est responsable. En effet, si dans un corps la main refuse de travailler, c’est tout le corps qui en est affecté (1 Corinthiens 12:26). Si un membre ne remplit pas sa fonction, alors tous souffriront. A cause de la responsabilité qui est donnée à chacun, une certaine redevabilité est nécessaire entre les chrétiens, pour faire en sorte que l’équilibre du corps soit conservé ainsi que son bon fonctionnement. Un membre du corps de Christ ne peut se permettre d’agir dans l’ombre. Nous devons vivre des vies transparentes. Ainsi, la vraie Église de Dieu n’est pas celle qui se réunit simplement le dimanche, mais celle des individus qui cherchent réellement à partager leur vie en transparence avec leurs frères et sœurs, grandissant dans des relations amicales et personnelles où les cœurs sont dévoilés, mettant ainsi en lumière les péchés afin de pouvoir les corriger. Tous ceux qui sont mariés seront d’accord pour dire qu’une relation profonde révèle les vrais sentiments du cœur. En passant du temps et en prenant des décisions ensemble, les membres d’un couple voient vite quand l’un d’entre eux agit avec égoïsme ou orgueil. Et c’est la même chose avec

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des amis. Une amitié permet de mettre en avant les circonstances nécessaires pour favoriser le discernement du péché. Il est vraiment dommage que bien des croyants cherchent à cacher leurs péchés. Pourquoi les cacher ? Qu’ils soient découverts, pour être vaincus ! Pour être exposés dans toute leur laideur afin d’être réellement haïs et condamnés ! Si seulement l’attitude du croyant pouvait être celleci, où il ne demande rien d’autre que d’avoir ses péchés mis à découvert par ses amis afin qu’il puisse changer son cœur ! C’est ce que Salomon avait compris en écrivant : « Mieux vaut une réprimande ouverte qu'une amitié cachée. Les blessures d'un ami prouvent sa fidélité, mais les baisers d'un ennemi sont trompeurs. » (Proverbes 27:5-6). Un vrai ami, c’est celui qui aime assez quelqu’un pour se soucier de sa sanctification et pour le reprendre. Ceci n’est jamais facile et est souvent douloureux pour la personne qui se fait corriger. C’est une chose bien humiliante que de se faire révéler nos péchés. Mais n’est-ce pas cette vie d’humilité que Dieu nous demande de vivre ? Un vrai ami n’est pas quelqu’un qui ignore les péchés de ses compagnons, au contraire : « le juste montre à son ami la bonne voie, mais la voie des méchants les égare » (Proverbes 12:26). Bien sûr, il est impossible de développer des relations amicales profondes avec toute une assemblée. Jésus lui-même, alors qu’il avait de nombreux disciples, en eut douze seulement pour partager des relations très approfondies, et même parmi ces douze il avait aussi des disciples PAGE 144 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


avec lesquels il passait encore plus de temps. Comme Jésus prêchait aux foules et vivait avec ses disciples, Dieu nous appelle à utiliser nos dons pour l’édification de toute l’Église tout en partageant une vie chrétienne riche en amitiés. Ces relations profondes ont pour but une vraie communion fraternelle où les choses spirituelles sont partagées (Philippiens 4:8), les péchés confessés (Jacques 5:16) où des conseils peuvent être donnés et reçus (Proverbes 11:14), et où la vie chrétienne peut être mise en pratique par le service.

Discipulat Un ami disait: « On a tous besoin d’un Paul, d’un Timothée et d’un Jonathan. » Il sera difficile à quelqu’un de croître s’il ne passe pas du temps avec des gens plus mature que lui. Ainsi, l’Église comprenant des gens de tout niveau de maturité spirituelle, on se doit autant que possible d’être premièrement entourés de gens plus matures pouvant nous enseigner et ensuite de gens moins matures dans lesquels on peut s’investir. Jésus avait des disciples. Son appel, avant de partir, fut de faire de même : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai

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prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Matthieu 28 :19-20) La dernière chose que Jésus communiqua avant de partir fut un appel demandant à ses disciples de former d’autres disciples en leur enseignant à observer tout ce qu’il leur avait prescrit. Ainsi, « faire » un disciple n’est pas simplement de gagner son âme. C’est aussi de le mener vers la maturité par l’enseignement de Christ. Les dons du croyant servent à l’édification de l’Église. Cette édification n’est pas seulement de ramener de nouvelles pierres, mais aussi de placer les pierres déjà amenées au bon endroit en les taillants à la bonne mesure. Ainsi, l’amitié chrétienne devrait toujours avoir pour but la sanctification du prochain, et devrait être accomplie sur trois niveaux : avec des gens plus mature, avec des gens moins mature et avec des gens de même maturité. Peu importe qui nous sommes, si nous sommes chrétiens, nous devons nous impliquer dans la vie de ceux qui sont moins matures et nous devons rechercher avec avidité les conseils de gens plus matures. De plus, non seulement Dieu place dans nos vies des personnes pouvant nous aider, mais en plus, son Église a parcouru toute l’Histoire et nous a aussi laissé de nombreuses traces à suivre. Ainsi, le croyant peut aussi être grandement édifié par la lecture d’œuvres chrétiennes et de biographies.

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Le Pardon Les relations profondes sont très difficiles à développer et à conserver. Nous sommes tous pécheurs, et ainsi tous nuisibles et désagréables aux autres de temps à autre, et même bien plus qu’on s’imagine ! Cependant, pour développer ce corps de Christ en bonne santé, Dieu nous appelle tous à partager nos vies au travers d’amitiés matures. En s’investissant dans la vie de nos frères et sœurs en Christ, nous sommes « des gens ayant besoin de changer aidant des gens ayant besoin de changer » comme Paul Tripp l’écrivait dans son livre « Instruments in the Redeemer’s Hand » (Instruments dans les Mains du Rédempteur). Sur cette terre, il n’existe pas d’église parfaite. Il n’existe pas de famille parfaite. Il n’existe pas d’individu sans péché, encore moins dans un groupe tout entier ! Cependant, Dieu veut que nous travaillions ensemble, comme une équipe, au développement de son Église. En faisant ainsi et en compagnie de gens pêcheurs, on peut être sûr d’être blessé tôt ou tard. Mais cela ne devrait pas nous arrêter. Les relations profondes en valent la peine. Et pour surmonter ces épreuves, Dieu nous a donné une arme : le pardon. En se pardonnant réciproquement, les croyants peuvent apprendre à aller de l’avant. Ils peuvent apprendre à garder les yeux fixés sur l’objectif : la sanctification de l’Église, sans mettre comme obstacle leurs propres intérêts et soucis. Paul écrivait : « nous souffrons tout, afin de ne pas créer d'obstacle à l'Évangile de Christ » (1 Corinthiens 9 :12). Le chrétien PAGE 147 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


doit être prêt à pardonner en toute circonstance, même au détriment de ses propres intérêts. Il doit apprendre même à souffrir et à s’oublier afin de ne pas créer d’obstacle à l’œuvre que Dieu accomplit. En réalité, le pardon est l’un des outils les plus indispensables au croyant pour sa croissance. Sans pardon, il ne peut aller de l’avant. Sans pardon, la joie fait place à l’amertume et au mécontentement, l’amour fait place à la haine et les rêves se transforment en tunnels sombres sans fin. Un de mes professeurs, Dr. David Smith, disait après plus de 35 ans d’expérience comme conseiller biblique au champ missionnaire : « Pour 80% des cas, les problèmes pour lesquels les gens viennent me voir afin d’être conseillés sont liés à un manque de pardon. » Que ce soit un problème de famille, de rupture d’église, ou peu importe, la vraie clé pour une bonne résolution des conflits reste le pardon. Sans pardon, le chrétien ne peut rêver en regardant vers l’avant, car sans pardon il n’est pas en règle avec son passé. Jésus nous a montré le plus grand exemple du pardon sur la croix, et c’est une des plus grandes insultes que nous puissions lui faire que de ne pas pardonner à nos semblables. Jésus enseigna beaucoup le pardon. On connaît la parabole de Matthieu 18 sur l’homme qui fut pardonné une grande dette et qui ne pouvait pardonner à son prochain une toute petite dette. Dans la prière du Notre Père, il enseignait ses disciples à dire : « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matthieu 6 : 12). Après leur avoir donné l’exemple de PAGE 148 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


la prière il continuait : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6:14-15). La croix dépeint la gloire de Dieu plus que tout autre événement, et cela certainement à cause du pardon qui y fut révélé. D’ailleurs, lorsque Dieu manifesta sa gloire à Moïse dans la nuée, il se révéla comme le Dieu qui « pardonne l’iniquité » (Exode 34 :7). Sans pardon, on ne peut refléter la gloire de Dieu. Il n’existe rien de pire pour le croyant que le manque de pardon. Sans pardon, la relation entre le chrétien et le Père est interrompue. Sans pardon, les bénédictions cessent ainsi que la croissance. Jésus pardonna même à ceux qui le crucifièrent. Ne devonsnous pas nous attendre à un même comportement pour ceux qui s’appellent ses disciples ?

Le Service Comme nous l’avons vu, la gloire de Dieu se manifeste par de l’amour. Cet amour, consiste à chercher l’intérêt des autres au détriment du sien : « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d'autrui » (1 Corinthiens 10 :24). Pratiquement parlant, au sein de l’Église cet amour se vit au travers du service. C’était la manière par laquelle Jésus avait vécu et édifié son Église : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Matthieu 20 :28). Le mot utilisé en grec pour « servir » dans PAGE 149 - À DEMAIN, PHILIPPE VIGUIER - PUBLIÉ PAR « UN POISSON DANS LE NET » À HTTP://UNPOISSONDANSLE.NET, LICENCE CREATIVE COMMONS BY-NC-SA 2.0 FR


ce verset provient de la même racine que le mot utilisé par Paul plus tard pour « ministère » : « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous » (1 Corinthiens 12 :4-5). L’identité que Dieu nous donne au travers des dons spirituels ne peut être manifestée et mûrie sans que ceux-ci ne soient attachés à un ministère. Et ce ministère consiste à servir son prochain. La gloire de Dieu est bien différente de celle des hommes. Avec Dieu, la vraie gloire se trouve non pas dans la renommée ou dans le pouvoir, mais dans l’abaissement personnel et dans le service : « Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n'en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. » (Matthieu 20:25-27) L’homme a été créé pour aimer. Il a été conçu pour servir. Pour se donner, pour partager, pour s’abandonner en cherchant le bonheur de ceux qui l’entourent : il a été fait à l’image de Dieu, pour refléter la gloire de Dieu. Ainsi, la vraie joie, la vraie satisfaction, la vraie bénédiction, toutes ces choses ne peuvent être obtenues qu’avec un esprit de service. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » disait le Seigneur (Actes 20:35). Le croyons-nous ?

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