Ernest 02

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02│0 €│09

Ernest

your best friend ever


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Paul Venning

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Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 3


Sommaire

4 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?

14 18 21 31 36 44 54 60 64

Agenda Ski | Ernest aux courtes Portrait | Georges Unia Trip | Colombie Portfolio | The world is beautiful Skate | RegardS sur le skateboard Livres Tried & Approved | Potager Kdo | Brad et Sandy

14 18 21 31 36 44 54 60 64

Agenda Ski | Ernest in “les Courtes” Portrait | Georges Unia Trip | Viva Colombia Portfolio | The world is beautiful Skate | Visions of skateboard Books Tried and approved Gift | Brad and Sandy


Legend’chx - 218 avenue de l’Aiguille du Midi - 74400 Chamonix ouvert tous les jours de 9h00 à 12h30 et de 14h30 à 19h00 tél.: 04 50 90 22 25 - email : contact@legendchx.com Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 5


Edito

Editorial r Cachez-moi ces fesses que je ne saurais voir ! n “Tiens ! T’as vu ça ? Ernest, le magazine avec les mecs à poil. Tu sais ? Et bah, il est de retour !” était de retour sans mecs à poils ? On s’est bien dit qu’on allait perdre une partie de notre lectorat, e Etques’ildiable, fous. Pas le moindre derrière. Sans nudité – sauf cette photo page 8, c’était trop s beau - mais soyons suivant la même recette, rassurez-vous ! t Pour ce numéro estival, Ernest a décidé de mettre un peu de poésie dans son vin en dédiant ses pages

à notre bonne veille terre. Nous sommes donc allés à la rencontre de ceux qui s’efforcent de la protéger, d’en exhaler les richesses ou de la rendre plus belle. Photographes, artistes, écrivains… Ernest a le vent en poupe et gonfle la voile de la culture. Pas d’inquiétude, tout reste très digeste grâce à cette savante sauce locale dont nous gardons le secret. Le monde est beau, profitons-en ! No one wants to see your fat ass. Hey. Yeah, it’s Ernest, the magazine with naked men. I’m back. But what if I’ve returned with no naked men? Well, I may loose some readers. Fuck it. Let’s get crazy. Really no butts at all? That’s right, no naked bodies. But don’t worry, we applied the same recipe. For this summer edition, Ernest decided to put poetry in its wine (that’s French) by dedicating these pages to good ol’ mother earth. We set out to meet those who try to protect her, who exhale her magnificence or who capture her beauty. Photographers, artists, writers… Ernest is on the crest and culture inflates its sails. But no worries, our clever, but very secret, local gravy keeps the whole thing digestible. The world is beautiful.

T’es partie sans crier gare et ta présence nous manque. On t’embrasse la blonde.

6 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


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La famille

Ernest Magazine Directeur de la rédaction Floran Tomei / flo@ernestmag.com Directrice artistique Mahé Corolleur / mahe@ernestmag.com Secrétaire de rédaction Cloé Buttoudin / cloe@ernestmag.com Rédacteurs Cloé Buttoudin / Chloé Morand-George / Floran Tomei Antoine Grospiron Jaccoux / Raphaëlle Avia et Marie Lebrun (deslivres.fr) Photographes Julien Granero / Annelie Vandandael / Benjamin Requet / Floran Tomei Antoine / Matthieu / Geroges /Mahé Corolleur / Romain Vermast-Maresca / Flora koko Gaal / Amélie Graffet / Ben Grelier Illustration Marie / Klinos Traducteurs Zoe Smalley / Abigaël & Liz Picket / Carrie Ashley Hill Frédéric Guihllard / David Morris / Loïc Claret Publicité Rémi Peschier / Floran Tomei Impression Imprimerie Nouvelle - Sallanches (74) Il y en a qui nous soutiennent et nous les remercions La MJC de Chamonix / Philou Azais / bubbleclic.com Alexandre Marchesseau / Antoine Grospiron Jaccoux / Lelène Thevenet Philippe / Adrian / Romain / Steph’ / Marie Makeups


ICI ET AILLEURS L'IMMOBILIER ET L'ARCHITECTURE AUTREMENT

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Niouzes Art Less Polution L’initiative d’Alexandre Orion se démarque du graffiti classique, car au lieu de repeindre des murs en couleurs, il les nettoie pour créer ses illustrations. Un très beau travail pour une prise de conscience efficace, à voir sur www.alexandreorion.com. Art Less Polution Alexandre Orion’s initiative is different from classic graffiti, instead of painting walls in colours, he clean them to create his illustrations. A work for a better consciousness of the population. Go check his work on www.alexandreorion.com.

Humatem ! Basée aux Houches, l’association de solidarité internationale, ayant pour but l’amélioration de la santé dans les pays en développement, organise un café des sciences ayant pour thème : ces maladies qui font chaque jour plus de victimes que la grippe A. Organisé dans le cadre des Rencontres et Nature, rendez-vous le vendredi 31 juillet à 20 h 30 à la Salle Olca.

Merci !

À ceux qui sont venus nous rendre visite lors de la soirée de lancement du premier numéro d’Ernest. Ça se passait au Soulfood et le 28 février 2009 et notre responsable commercial était derrière le bar, autant vous dire qu’on en a profité. Pour ceux qui étaient VIP il y avait de quoi manger, de la musique plutôt forte et de jolis minois. Pour le numéro 2 ce sera accompagné de la Patrouille de France et au Monkey que cela se passera. For those who are come to seet us during the release party of the first copy of Ernest. This took place at Soulfood the 28th of February 2009 and the bartender was also our rep. For those who were VIP, there was some good stuffs to eat, loud music, and pleasant faces. For the second edition of Ernest, This will be planned at the Monkey in company of the French Air Patrol.

Based in Les Houches, the international solidarity association, acting for improvement of health level on country in development, organises a science café which theme is “diseases which make every day many victims of the swine flu”. The meeting will take place the 31st of July, 20h30 at the Salle Olca. www.humatem.org

Au four et au moulin !

Pour ceux qui ne le savent pas “Le Moulin des Artistes” vous accueille aux Praz (près du garage Peugeot), n’hésitez pas à lui rendre visite. Marché de l’art tous les dimanches de l’été mais aussi cours de dessin et expos permanentes. Le vernissage de la dernière expo a eu lieu le 11 avril dernier et le buffet était délicieux. For those who don’t know, “Le Moulin des artistes” welcomes you at Les Praz de Chamonix, (near the Peugeot garage), come for a visit! You’ll find art markets every Sunday during the summertime, and also drawing tuitions and art exhibitions. The last preview was the 11th of April, the buffet was delicious.

Back on the road Le Tecrew repart en expédition. Après la Bolivie, cette sale bande de jeunes s’est enrichie d’un membre en la personne de Vivian Bruchez et met les voiles direction le Népal. Ils seront donc 7 à tenter de skier, monoskier et voler au sommet du Tilicho Peak (7 100 m). Si vous souhaitez les aider : tecrew@hotmail.fr, et pour les suivre : www.mithoghumnu.blogspot.com The Tecrew is ready again for a new expedition: After Bolivia, this bad bunch of kids grown with a new member named Vivian Bruchez, is going toward Nepal. They will be seven to try to ride with skis, monoskis and fly above the Tilicho Peak (7100m). If you fancy helping them, here’s their email: tecrew@hotmail.fr, and to follow their exciting adventures : www.mithoghumnu.blogspot.com 10 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


à la MJ’

Des activités différentes tout au long de l'été pour les 11 à 17 ans, et des animations pour tous chaque mercredi. Plus d'infos sur www.mjchamonix.org. Plenty of different activities all along the summer for kids from 11 to 17 years old, and animations for everyone every Wed., further information on www.mjchamonix.org.

High school side kick ! Une nouvelle association ayant pour but la promotion de la musique et des pratiques artistiques dans la vallée et plus largement dans la région Rhône-Alpes. Enfin des gens qui font plaisir ! Plein de belles dates en perspective avec une semaine de concerts en août et une rencontre expo photo, concert acoustique et projection d'un film de skate chamoniard courant octobre. Avis aux photographes au besoin d'exposer, contactez nous ! A new association is born in the valley, which works for promotion of music and art practices in our area. Loads of nice venues to come, with a week full of gigs and photo exhibitions, acoustic showcases, and even a projection of a skateboarding movie made in Chamonix for October. They are currently looking for photographers so, if interested, contact us! Jeannie est loin d’être enterrée. Elle remporte son 56ème titre de Championne de France à 50 balais, le tout en contre la montre à SaintBrieuc en juin dernier. Jeannie is far from being buried ! She won her 56th French championship at 50 brooms, this happened in the time-trial in SaintBrieuc (Brittany) last June.

Vivre nu

Mickael Jackson est mort à 50 ans, une information à prendre avec des pincettes. Mickael Jackson is dead at 50, an information to take with a big cautiousness.

Robert est le plus gros lapin du monde. 8,5 kg et 75 cm de long. Ca méritait bien une news. Robert the biggest rabbit of the world. 8,5 kg and 75 cm long. This deserves to figure here!

Deslivres.com

Ça y est, après son illustre blog littéraire www.deslivres.fr, voici la librairie www.deslivres.com qui ouvre en ce début d'été. Une librairie indépendante qui propose tous les services d'une librairie physique avec tous les avantages d'un site internet. Une vraie librairie de quartier au bout du clavier ! Vous pourrez retrouver les habituelles critiques littéraires, découvrir des livres peu ou pas diffusés, des éditions peu connues et quelques ovnis. Et pour ceux qui ont besoin de conseils, un libraire joignable par mail. De quoi commander des livres tout l'été !

Here he is! After the literary blog deslivres.fr, the library deslivres.com opens its door this early summer. An independent bookstore which offers the services of a real bookstore with the advantages of an internet website. You will be able to find usual literary critics, discover new books, rare or not, and some UFOs. And for those who need advices you can contact a bookseller by mail!

Si on regarde le clip “Baby, baby, baby” du groupe Make the girl dance, ce n’est certainement pas pour le son mais pour la performance. Tourné en one shot dans la rue Montergueuil, par 3 filles entièrement nues. A voir sur MySpace: www.myspace.com/makethegirldance. Run naked in the street If we watch the clip “Baby, baby, baby” of Make The Girl Dance, it’s probably not to listen their music but only to admire the performance. Shot in one shot in Rue Montergueuil, with three girls totally naked. Check their Myspace: www.myspace.com/makethegirldance.

Du Skateboard ? Qu'est-ce que c'est que ces associations qui se bougent, ça n'arrête plus ! L'association sallancharde qui remue les Michel du bas de la vallée, A3S, organise plein de bonnes choses pour ceux qui aiment se faire des croûtes, contest les 19 et 20 septembre et même des sorties en bus vers vos spots favoris à l'automne. www.assosk8sallanches.free.fr Skateboarding? A3S is a Skateboarding association from Sallanches, they try to keep busy people who like to ride their wooden board with 4 wheels. For example they organise a contest the 19th and 20th of September and even bus trips to ride your favourite spots. More on www.assosk8sallanches.free.fr

et les heureux vainqueurs du jeu-concours #1 sont : 1 Snowboard offert par Legend CHX Baptiste Thevenet 1 Pack offert par Patagonia Claire George - Nanouche Crémieux, Flora Greco - Anne Bosvieux 1 Pack Plant-K offert par Legend CHX Marc Mas André - Kevin Lahire, David Ugolini - Thomas Gautheron. Avis au drolus que vous êtes : celui qui nous enverra la meilleure blague se verra publié et recevra de jolis lots.

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Niouzes

Les JMC au Pakistan En ce printemps 2009 l’association JMC est partie au Pakistan avec au programme de la glisse et un objectif en style alpin. Les trois compères (Roch Malnuit, Julien “Pica” Herry et Maxime Belleville) ont d’abord skier avec des potes sur des sommets allant jusqu’à 5 500 m, avant de prendre le chemin du glacier Biaffo-Hispar pour tenter de grimper les 2 200 m de face du Latok 2 (7 150 mètres). Tentative qui a échoué à mi-chemin à cause de la météo. Et, bien que Mr Malnuit ait pu se consoler avec un saut de 1 300 m en wingsuit au dessus de l’Indus, nous pouvons parier que ces trois amateurs d’expé n’en resteront pas là. À suivre... In this spring 2009m the JMC are gone to Pakistan charged with a nice program gathering ski and snowboard, on peak of a height of 5500m and even an alpine attempt in the Latok 2 (7150m). After 3 weeks of ride, the 3 guys (Roch Manuit, Julien “Pica” Herry et Maxime Belleville), were on their way to the Glacier Biaffo Hispar to try to climb in alpine style the 2200m of the Latok 2. Attempt wich failed on the middle of the face due to a lack of good weather. Cheeky Mr Malnuit, took a jump of a height of 1300m above the Indus. And except big mountains? What else? A mix of Morocco and India, and a people really welcoming who deserve many visits!

Pour 2010 la télévision de montagne a son ski

Plein de beaux livres à découvrir pour lire sur la plage du Mont-Blanc :

Plenty of nice books to discover while you will be on the Mont Blanc’s beach:

Réédition de Compagnie des guides de Chamonix, une belle histoire de Mario Colonel. Un beau livre tout en images qui retrace l’histoire de la plus vieille et la plus importante association de guides. Des portraits, des anecdotes, et beaucoup de photos issues des archives de la Compagnie, nous racontent l’histoire de Chamonix et des grandes destinées de l’alpinisme qui l’ont accompagné. 42 €.

Raising India Matthieu Grospiron (aka Emile Zwaltek) a passé une année scolaire comme enseignant dans une université encore en chantier. Photographe, il a passé beaucoup de temps à trimballer son appareil photo sur le site en construction. Il en a tiré un très beau livre qu’il a publié via une maison d’édition sur internet.

Reedition of Compagnie des guides de Chamonix, une belle histoire by Mario Colonel. A beautiful book full of great pictures wich reconstitute the story of the oldest and biggest guides association. 42 euros

“Loin des berges du Gange ou de temples des contreforts himalayen, je suis arrivé dans l’Inde du développement économique, l’Inde des milliardaires du bâtiment et pendant quelques mois j’ai rencontré des ouvriers.” 70,95 € ou 73,95 € suivant le type de couverture. Publié chez blurb.com dans la catégorie références www.blurb.com/bookstore/detail/730605

Les Flâneries de Joëlle PaccaletDartiguepeyrou et Christine Boymond-Lasserre. Enfin un ouvrage qui s’appuie sur le patrimoine pour raconter la vallée de Chamonix. 20 promenades pour découvrir ou redécouvrir le panorama architectural de la vallée. Bonne idée. 24 €. - Les Flâneries by Joëlle Paccalet-Dartiguepeyrou and Christine Boymond-Lasserre. Finally a book which gathers all kinds of architectural styles that you can find in the valley. Organised in 20 walks, to discover or re-discover the heritage of Chamonix. 24 €.

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- Raising India Matthieu Grospiron (aka Emile Zwaltek) spent one school year as a teacher in a university still in construction. Photographer as well, he spent also a lot of time using his camera around the construction site. With theses pictures, he made a very nice book published thanks to a editing company on Internet. “This mythical country had beckoned me in photographs of the banks of the Ganga River and temples of the Himalayan foothills, but I stepped into modern India, its economic growth fueled by construction millionaires, and for a few months I met the workers” 70.95 € or 73.95 € depending on the kind of cover. Published by blurb.com in the reference library. www.blurb.com/bookstore/detail/730605

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Agenda Juillet

Aout

Du samedi 4 juillet au lundi 31 aout Robert Doisneau et Maurice Baquet, l’exposition de rencontre entre le violoncelliste et le photographe. Hotel Mont-Blanc. The meeting between Robert Doisneau the photographer and Maurice Baquet the cellist.

Du samedi 11 au lundi 13 juillet : Coupe du Monde d’Escalade Climbing World cup 15 et 16 juillet :

Festival du film d'aventure Le Majestic, 19h. http://www.adventurefilm.org

Mardi 4 Conférence de Christophe Profit aux Houches En montagne ou ailleurs… confiance et dépassement de soi. (In mountain or anywhere… confidence and surpassing oneself) 21h, Espace Olca, adultes/adults 7€, enfants/children 5€

Du 10 au 16 août Une semaine de concerts acoustiques avec Nasty Samy (Black Zombie procession/ Last Brigade/Second Rate...) secondé par sa femme Erin au chant (Teenage Renegade). Avec des covers classiques et moins classiques, du grunge 90's, à la pop rock anglaise et passant par quelques blues bien placés

From the 10th to the 16th. One week of acoustic gig with Nasty Samy (Black Zombie procession/ Last Brigade / Second rate...) with his wife Erin singing (Teenage Renegade). Classic cover, 90's grunge, english pop rock, and blues.

Rencontre au sommet Gratuit-free Jeudi 23 juillet : Bilan Montagne, Mairie de Chamonix, 21h, entrée gratuite. Mardi 28 juillet : Réchauffement Climatique, Le Majestic, 21h, entrée gratuite. Vendredi 31 juillet : Une famille chamoniarde : Les Payots, La Majestic, 21h, entrée gratuite. Du mercredi 22 juillet au dimanche 2 août Rencontres & Nature aux Houches.

Rencontres au sommet Gratuit-free : Mardi 4 août : Montagnes du désert, Le Majestic, 21h. Vendredi 7 août : Voyage au centre de la terre, Le Majestic, 21h. Mardi 11 août : Venez prendre le café avec Ueli Steck l'homme le plus rapide des grandes faces Nord, Le Majestic, 21h.

Automne 30 octobre : Concert a La Coupole avec Teenage Renegade (Teenage Softy Punk Rock), Billy Gaz Station (Rock Bluesy) et Billy The Kill (acoustic).

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Rencontre

Sonia Guiollot Avis aux Chamoni’art(s)

Si vous voulez organiser un tête à tête avec Sonia préparez-vous à deux choses : - la première c’est l’attente. Et oui Sonia vit dans un monde à part où “rendez-vous devant Chambre9 à 14h” équivaut “je suis chez toi pour 15h15”, c’est une artiste que voulez-vous, il y a des choses que l’on ne peut pas comprendre. Une fois Montroc atteint je lui en voulais presque, mais voilà qu’elle me tend un smoothie à la fraise avec un grand sourire en me racontant le récit passionné de son parcours. Qui vantait la ponctualité ? - La deuxième, et la plus importante, est que cette jeune Montrocoise de 25 ans est douée, pleine d’ambition et qu’elle risque

de vous en mettre plein la vue pour peu que vous soyez un minimum sensible au charme artistique.

Pour jeter un œil sur ses créations rendez-vous sur son site web : http://simplysow.ultra-book.com

Le must c’est qu’il y en a pour tous les goûts : lomo, dessin, peinture, arts plastiques, dessins animés, graphisme, sculptures, customisations…

Avis aux éditeurs ! Sonia cherche à publier 3 petits bouquins graphiques sur Chamonix ; pour une fois que Cham n’est pas uniquement présentée sous spatules et bâtons, il serait dommage de s’en priver ! N’hésitez pas à la contacter via son email : simplysow@yahoo.fr

Sonia est multifonctionnelle pour notre plus grand plaisir et c’est à travers ces différents types d’expressions qu’elle nous décrit “son” Chamonix, plus ouvert, plus social aussi ; à l’heure où le ski et la marmotte deviennent les mascottes de la vallée, Sonia est là pour nous parler du Cham de tous les jours et on l’en remercie.

14 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


If you want to plan a appointment with Sonia, you need to know the two following things beforehand: - First one is the delay, because Sonia lives in a world apart where “Be at 2:00 pm in Chambre9” means for her “I’ll be at your place for 3:15 pm”. It’s an artist you can’t deal with this; there are some things we can’t understand. Once Montroc reached, I was almost angry after her, but here she holds me a strawberries smoothie with a great smile, telling me the passionate story of her art. Who was boasting punctuality? - The second, and the most important, is that this nice 25 years old women living in Montroc is gifted, full of ambition and she

might dazzle you if you are a little bit sensitive to artistic charm.

To have a look at her work please go on: http://simplysow.ultra-book.com

You will find something for every kind of taste: drawings, plastic arts, cartoons, graphics, sculptures, customizations…

To Editors! Sonia wants to publish 3 graphic books which the main theme is Chamonix. For once, Chamonix is not only designed with poles and skis, it would be a shame to miss this. Contact her by the following email address: simplysow@yahoo.fr

Sonia is versatile, for our greatest pleasure, and it’s through those different ways of expression that she describes her “Chamonix” more open, more social too, at the time that skiing and marmots are becoming mascots of the valley, Sonia speaks about the Chamonix of everyday, and we thanks her for this.

Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 15


Ski

Ernest aux courtes

du ski de pente abrupte / steep skiing

Plan d’ensemble : nos héros, ce sont deux jeunes et beaux hommes, qui tardivement dans la matinée décident de se mettre en route dans le bassin d’Argentière. Leur but est noble, réaliser une première descente à ski et snowboard en face sud des Courtes. Ce sont des habitués du décor : Florent Gex un jeune loup bipède et Roch Malnuit, de 7 ans son aîné, un coriace de la glisse verticale. Deux hommes qui ont choisi la montagne comme pour sceller leur amitié, une première descente comme première course ensemble. La montée se fait par la Nord Nord/ Est sans encombre, la neige est froide et porte bien. Une fois au sommet les compères se réchauffent avant de basculer de l’autre versant, le couloir démarre à droite de la face pour, sur la dernière partie rejoindre l’itinéraire classique. Les bonnes chutes de neige en ce mois de février ont bien rempli les couloirs exposés Sud. La descente se fait dans une neige de printemps “parfaite pour le snowboarder mais physique pour le skieur”, et après avoir franchi un premier étranglement avec la corde ils contournent le second par la droite. C’est une belle histoire en montagne, on en ferait presque un film. Ces jeunes hommes au sex appeal virulent mais toutefois sensibles, choisissant de partir ensemble en montagne au péril de leur vie pour éprouver leur amitié, ça nous assurerait l’audimat des ménagères en manque d’évasion non ? Ça comblerait le manque d’identification des jeunes alpinistes en herbe. De quoi booster les ventes de matériel de montagne et les réservations aux sports d’hiver, du pain béni mon coco, tu notes. Le suspens 16 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?

en filigrane tout au long du film atteindrait son paroxysme lorsque nos compères finiraient les rappels la nuit tombant les obligeant à skier de nuit à la lumière du portable ! Très bon ! Seule ombre au tableau le manque de suggestions à caractère sexuel. Mais n’oubliez pas rien de plus bankable qu’une réalisation qui s’appelle Ernest ! Dieu merci il ne s’agit la que de mes transgressions visant à combler mon manque d’inspiration ce récit ne sera jamais tourné sur pellicule et il nous rappelle simplement que le plaisir crispant du ski de pente raide existait bien avant les batailles de la sur fréquentation. Vous savez où chacun tente de sauter en premier dans la face nord de l’Aiguille du Midi. Quel est ce drôle de vent qui souffle sur le ski extrême ? Roch remercie Salomon, Patagonia, Dragon et Edge Ski Service, Flo gratifie lui aussi Edge ski service ainsi que Dynastar et Radical Sports management. Le récit de Roch sur www.yadugaz.com www.rochmalnuit.com

Couloir Ernest Face Sud des Courtes 3 856 m Dénivelé : 800 m + 2 rappels pour passer la barre en bas Inclinaison : 45/50° Horaire : 4 heures de montée, 2 heures de descente pour la face + 2 heures pour Chamonix.


Scene : Our heros, two young and handsome men, decide late one morning to head up to the Argentiere glacier basin. Their goal is noble; to make the first ski and snowboard descent of the south face of the Courtes. They are well acquainted with their surroundings : Florent Gex is a young biped wolf, and Roch Malnuit, 7 years his elder, already a veteran of vertical descents. Two men who decide to let the mountains seal their friendship, choosing a first descent as their first adventure together. The climb up by the North/ North East face of the Courtes is uneventful; the cold snow carries well. Once on the summit, our accomplices warm themselves up before dropping over the other side of the mountain. The couloir begins on the right side of the face before joining the classic route on the lower part of the slopes. Good snowfall during the month of February means that exposed couloirs of this face are well filled in. The descent takes place in spring snow, “perfect on a snowboard but tiring on skis”, and after negotiating the first bottleneck with a rope they manage to bypass the second on the right hand side. A beautiful story of mountains and men, we could almost make a film about it. Two men overflowing with sex appeal yet sensitive, choosing to head off into the mountains and risk their lives to prove their friendship, surely that would guarantee our rating with bored housewives? That would bring them in touch with our budding young mountaineers. A way to boost the sales of mountain gear and winter sports reservations, a godsend my friend, you hear!. The growing suspense would reach it’s climax as the accomplices find themselves rappelling at nightfall, forcing them to ski down in the dark with only the light of their mobile phones to guide them! Excellent! All that’s missing from the picture is a sexually suggestive undertone. Though don’t forget, there’s nothing more bankable then a project which goes by the name of Ernest!

Ernest aux courtes

Thank God these are only my wild attempts to make up for a lack of inspiration, this story will never make it to the big screen, and can only serve to show us that the exasparating pleasure of skiing steeps existed long before the battles of the masses. You know, the fight to be the first to jump into the North Face of the Aiguille du Midi. What’s this strange wind which blows in the world of extreme skiing? Roch would like to thank Salomon, Patagonia, Dragon and Edge Ski Service, Flo would also like to thank Edge ski service as well as Dynastar and Radical Sports Management.

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18 - Quel est le crustacĂŠ le plus lĂŠger de la mer ?


GEORGES UNIA

Esprit de Cham’ es-tu là ? Ex figure de proue de l’ARSMB, le grand brun à la chaussure verte a fait sensation en rejoignant la liste emmenée par Dany Cohn-Bendit aux dernières européennes. Ernest a profité de ce retour sur scène pour discuter le bout de gras avec celui qui s’active tant pour nos vallées.

Unia, un nom qui sonne bon la pugnacité et le caractère bien trempé dans le maquis, un nom comme la promesse que le gaillard sera difficile à apprivoiser. Rencontre avec celui que l’hebdo Marianne avait baptisé “le résistant du MontBlanc”. Celui qui fut avec Jean-Paul Trichet, aux commandes de l’Association pour le Respect du Site du Mont-Blanc lors de la grande bataille, celle qui fit vaciller le lobby routier. Le 24 mars 1999 un camion de marchandises brûlait dans le tunnel du Mont-Blanc entraînant la mort de 39 personnes. La réaction de l’ARSMB avait été simple, finis les 5000 camions par jour sous un tunnel inadapté gratifiant la vallée d’un taux de pollution digne d’une grande métropole. Portées par un bel élan populaire et le soutient de 150 ONG, l’association partait en croisade au nom d’une cause juste : l’environnement, avec un but simple, mettre les camions sur des trains. 10 ans après la catastrophe le bilan reste lourd puisque depuis la fin de l’alternat les camions poursuivent leur bout de chemin.

Unia, a name that sounds ready for the battle and the character forged in the partisan movement, a name that the Marianne hebdo called “the Mont-Blanc Resistant”. The man, who with Jean-Paul Trichet, was in the commands of the association ARSMB (Association for the Respect of the Mont-Blanc Site) in the battle that trembled the transport lobby. The 24th of March 1999 a haulage truck caught fire in the Mont Blanc Tunnel which caused the death of 39 people. The reaction of the ARSMB was quite simple, finish with the 5000 trucks a day in the tunnel, in-adapted to their circulation, and gratifying the Chamonix valley with a pollution toll equivalent of a large agglomeration. Supported by the local popularity and the support of 150 NGO’s the association crusaded in the name of a just cause : the environment, with a simple goal, put the trucks on the trains. Ten years after the accident the balance sheet is heavy, because the trucks are still passing through the tunnel. Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 19


Après s’être éloigné de l’ARSMB en 2003, il s’est aujourd’hui engagé auprès des Verts en devenant numéro 12 de la liste Europe Écologie. Rencontre avec un homme qui n’a jamais cessé de défendre une certaine qualité de vie ! Et il n’a pas perdu de son mordant le bougre ! Raconte-nous ton parcours, qu’est-ce qui t’a amené à Chamonix ? Le métier de Guide ? Je suis originaire d’un petit village : Guillaumes, près de Nice. J’ai passé la première partie de ma vie dans les AlpesMaritimes, mais à 40 ans j’ai décidé de changer de vie. Je faisais principalement des travaux acrobatiques : ça marchait très bien. Je gagnais bien ma vie, j’avais ma villa, avec mon 4x4 et tout le bastringue. Mais au fond je m’emmerdais. Cela me nourrissait bien, mais pas intérieurement. Cette deuxième partie de la vie je la voulais plus en accord avec ce que j’avais en moi. J’avais déjà un chalet à Servoz et je venais régulièrement à Chamonix. Un jour en ski en remontant à la Pendant, j’ai vu des arbres sculptés par la foudre d’une beauté magique, et le soir même j’annonçais à ma femme que j’arrêtais tout, que je prenais une année sabbatique.

Tu as été Président de l’Association pour le Respect du Site du Mont-Blanc de 1997 à 2003. Qu’est-ce qui t’a poussé à t’engager ? Comment cela s’est opéré ? Ayant un chalet à Servoz je m’étais déjà un peu intéressé à l’activité de l’association en participant à quelques assemblées en dilettante. Suite à la prise d’une année sabbatique j’avais du temps, c’est pourquoi à l’assemblée générale de 97 j’ai levé une première fois la main pour rentrer au bureau et une seconde fois pour devenir président. À l’époque l’ARSMB avait déjà réussi à bloquer le projet du deuxième tunnel mais elle était en perte de vitesse. En regardant ce qui m’entourait : cet endroit magique, je me suis rendu compte que le passage des camions était une aberration. À ce moment-là, on a su que Chamonix était plus pollué que Grenoble :

20 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?

l’ARSMB allait donc militer pour le zéro camion. Lorsque je suis allé présenter ça à la Mairie de Chamonix pour la première fois ils ont rigolé. Mais moi je m’en foutais je pensais faire quelque chose de juste, simplement ce qu’il y avait de mieux pour la vallée ! En allant aux champignons, la forêt ne sentait même plus la forêt, c’était une vallée envahie par un bouquant de camions et de bagnoles, une véritable perversion ! Au simple contact de la nature je me suis rendu compte que quelque chose ne jouait pas, j’avais le temps et l’énergie : j’ai donc décidé de mouiller le maillot. En 97 je suis donc parti à la pêche aux sponsors, et après une première année ou nous avons un peu ramé, on a réussi à récolter les fonds nécessaires et à aller de l’avant. On a commencé à travailler sur une nouvelle plaquette, aiguillés par l’agence de communication Exploration, on a donc pu compter sur un trio de trois jeunes chamoniards composé de Charlie Adam pour ses dessins, François Bichon qui se chargeait de formuler notre concept, et Philou Azaïs qui lui s’occupait de la maquette. C’est porté par cette mouvance que notre message devenait innovant. Et boum, en mars 1999 survient l’accident. Avec JeanPaul Trichet notre réaction a été simple,


on est monté à la plateforme pour militer et dire que cela faisait 15 ans qu’on luttait contre le passage des camions sous le Mont-Blanc. C’était le bon timing et c’est alors que le coup médiatique a été impulsé et cela malheureusement grâce à l’accident, il fallait que cette catastrophe aboutisse à une prise de conscience. Grâce au financement acquis et sur les conseils de Thierry Billet Avocat nous avons entamé des procédures afin que s’appliquent les lois régissant le trafic des poids lourds. C’était l’époque où l’on attendait beaucoup des hommes politiques en place. Jospin était ministre en cohabitation, Les Verts avaient vu en nous un enjeu stratégique et Jean-Claude Gayssot, ex-cheminot, à l’époque ministre des transports, avait promis une augmentation du transport ferroviaire. Et par-dessus tout ça, Chirac avait avancé qu’il n’y aurait plus de camions sous le Mont Blanc. On avait le vent en poupe ! Parle-nous de ta rencontre avec Jean-Paul Trichet. Ça a été immédiat ! On a vraiment été les bonnes personnes au bon moment, ça a été tout de suite OK entre nous. Il y avait entre nous une certaine complémentarité, on a vraiment formé une super-équipe toujours en phase ! Un duo de choc. Le meilleur souvenir en 5 ans de lutte au sein de l’ARSMB ? De fédérer presque 200 associations internationales pour lutter à nos cotés lors de la construction d’un mur devant le tunnel, en octobre 1999 avant sa réouverture, était vraiment un beau symbole. Je retiendrai également le soutien de la ville de Genève, plus tardivement celle de Chamonix mais aussi de la fondation Alp Action’s du Prince Aga Khan. On a enfin pu parler du réchauffement climatique, on a été des lanceurs d’alerte. Le soutien de la ville de Genève a toujours été très important puisqu’ils ont organisé des délibérations et des conférences de presse sur le sujet, allant jusqu’à traiter l’ATMB de talibans ! Alors que la ville de Genève détient 5 % des actions du tunnel ! 2002 a été pour l’ARSMB l’apothéose, elle avait l’adhésion de la population, le soutien de plus de 150 ONG mais finalement l’on voit le tunnel rouvrir, comment vous l’avez vécu ? En voulant initier une nouvelle politique des transports nous sommes devenus les ennemis de l’état. J’ai été suivi, on a mis une balise sur ma bagnole pour suivre mes déplacements je suis devenu le colonat du mont-blanc ! C’était lamentable. Tout ça pour avoir le droit de respirer de l’air pur et mettre des marchandises sur un train !

En dehors de sa création, l’ARSMB a toujours été majoritairement soutenue par des “importés”. Qu’est-ce que cela t’inspire ? Pour moi c’est simple, les gens “importés” ont choisi de vivre ici, ils en sont plus amoureux et se sentent plus impliqués dans la vie locale. Je me souviendrai toujours d’une discussion que j’avais eue avec le patron d’un magasin de sport à propos du réchauffement climatique, il avait dit que de toute manière il nous resterait toujours le Mont Blanc et qu’on finirait par y mettre des fils neiges. Là j’ai dit au revoir et merci Monsieur ! On ne peut pas discuter avec ces gens-là ! Trop savent uniquement compter, et non pas réfléchir. Des consciences de doryphores. Je n’ai pas vraiment d’amertume ceux qui ne sont pas venus nous soutenir, qu’ils continuent à rester chez eux. Ce sont pour moi les mêmes qui n’ont pas voté le 7 juin. On ne peut pas faire grand-chose !

GEORGES UNIA a loupé le train ! Il n’y a quasiment plus de militants et c’est clair qu’il faut plus solliciter les chamoniards. Si l’on est président il faut fédérer pas diviser. Pourquoi as-tu laissé ta place de Président ? Suite à un accident, qui j’en suis sûr, était lié aux pressions qui m’étaient exercées, j’ai été amené à m’éloigner du combat. J’ai été victime d’une fracture qui mettait en danger mon intégrité physique. A l’hôpital alors que j’étais sous morphine JP Coméliau est venu me dire qu’il était intéressé de prendre la présidence, j’ai dit OK. J’étais mal et je devais m’occuper de moi et sauf à l’AG où je me suis présenté pour annoncer ma démission je n’ai jamais eu

“(...) je suis devenu le Colonat du Mont-Blanc !”

Est-ce qu’il y a un certain sentiment de résignation de la part des Chamoniards ?

Bien sûr ! Mais puisqu’il ne se passe plus rien ! Depuis la réouverture du tunnel, le bureau a pris le contre pied de ce qu’on faisait en remettant en cause la médiatisation du combat. Ils ont décidé de faire les choses dans leur coin sans travailler avec les journalistes et pour moi c’est le meilleur moyen de faire couler l’association. Je trouve normal que la population se démobilise on entend plus parler de notre combat ! Pour moi une association a besoin d’une stratégie, d’une vitrine ! Récemment le bureau de l’ARSMB a fait le choix d’annuler la traditionnelle montée en vélo, symbole de la lutte anti camions, en avançant qu’il n’était plus assez soutenu par la population. Qu’est-ce que cela t’inspire ? Pour moi ils cherchent une porte de sortie et cherchent simplement à justifier le fait qu’il ne reste plus rien, ils cherchent un bouc émissaire et c’est moche ! Lorsque Michelle Rivasi est venue à Chamonix pour rencontrer les associations locales la réponse de JP Coméliau a été que l’association ne faisait pas de politique alors qu’il laisse parler les députés UMP lors d’assemblée générale de L’ARSMB. Mais apparemment ça, c’est de la politesse pas de la politique. On ne demandait pas à ARSMB de prendre position seulement de venir rencontrer EE et d’exposer les problèmes de la vallée. Là c’est l’ARSMB qui

de nouvelles. On m’a dit que les rats quittaient le navire. Pour moi c’est honteux et il faudra un jour mettre les choses à plat. Comment es-tu venu à t’engager aux côtés de la liste Europe Écologie ? Un jour j’ai reçu le coup de fil de Pierre Vigier me disant que ça lui ferait plaisir que je rejoigne Europe Écologie. J’ai naturellement répliqué que cela faisait déjà 6-7 ans que je n’étais plus dans le coup et il m’a dit “c’est toi qu’on veut !”. Il me sortait de ma naphtaline, j’ai pensé que c’était une idée intéressante et j’ai attendu un peu. Finalement la tête de liste, Michelle Rivasi m’a appelé en insistant. J’ai rejoint la liste puisque pour moi c’est ma famille politique. Ils sont venus nous donner la main ici je serais avec eux pour construire une nouvelle Europe. Après votre super-score aux élections comment vas-tu diriger ton action ? Je vais tout d’abord fêter tout ça avec l’ensemble des membres de la liste ! Je vais voir ce qui va advenir, après ce véritable tsunami politique, c’est vrai que j’aimerais ici monter une structure environnementale. mais il faudra bien structurer l’histoire, et face à l’urgence que représente le réchauffement climatique, on n’a pas de temps à perdre. Pour moi les raisons pour lesquelles je suis venu à Chamonix, la bataille des camions et celle du climat avec Europe écologie rejoignent le même combat. J’ai envie de faire le tour des gens dans la mouvance et capables d’apporter

Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 21


quelque chose. Il faut une ambition beaucoup plus grande pour la vallée à la mesure de son image. J’espère que l’on va adopter de nouveaux comportements, que notre mouvement va montrer l’exemple et que l’on adoptera une attitude citoyenne et responsable. Que l’on va mettre le braquet supérieur. Comment tu vois l’avenir de Chamonix ? Qu’est-ce que tu as envie pour la vallée ? L’avenir que l’on propose pour Cham me déçoit un peu. L’idée de JP Trichet de miser sur le tram train comme moyen de déplacement propre est une idée géniale mais on ne s’en est jamais réellement occupé. On a augmenté la capacité des transports en commun, mais pour moi ce n’est pas à l’échelle de la vallée. Chamonix est une vitrine, ce devrait être un exemple mondial. Je trouve que l’on manque d’ambition Notre ville mérite mieux que ça. Je trouve que l’on est dans une politique du passé bagnoles + parking + bus, on ne tient pas compte de ce qui se passe, on fait simplement du moins pire. On manque d’ambition ! Ici c’est béton et goudron. Il faut que les gens qui veulent rester à Chamonix, et les jeunes puissent se loger décemment, qu’ils ne soient pas obligés de partir parce que c’est trop cher. Il faut du logement social, de la culture, des concerts, des animations… Esprit Cham’ es-tu là ? J’aimerais aussi que l’on retrouve un certain esprit Cham’, car rien n’est définitivement perdu. Chamonix s’est construit autour des légendes de la montagne et du ski, je trouve que cela s’efface un peu. Il faudrait que l’on anime l’esprit montagne, que l’on garde cette part de rêve propre aux montagnes. Refaire vivre ce pourquoi on vit dans cette vallée et pas ailleurs ! C’est à nous de poser les jalons qui définiront notre nouvelle façon de vivre. J’ai envie d’ouvrir la discussion pour que l’on commence à réfléchir à ce que l’on veut. Il faut que l’on se fédère que l’on définisse ce que l’on désire vraiment, que l’on mette en avant nos idées. J’en profite pour lancer un appel, que ceux qui sont intéressés me contactent, on verra bien le résultat, si l’on ne commence pas on n’aura rien ! Aujourd’hui je fais mon boulot de guide, après mon accident je suis parti me former dans le vin et j’ai eu la chance d’avoir de grands maîtres. J’ai appris le vin et aujourd’hui je sélectionne des vins de petits propriétaires qui revendiquent une certaine authenticité : des vins de terroirs des vins bio etc. Pour moi le vin c’est comme la montagne et la nature, j’y suis autant attaché c’est le même monde, ma vibration, mes couleurs. Dans ma vision du monde les maîtres mots sont tolérance,  respect et paix, sinon on disparaîtra. Plus d’infos sur www.winelove.com georges.unia@aliceadsl.fr / 06.31.09.43.74 À lire : “Le piège” de Jean-Paul Trichet, Editions Guérin 13€. 22 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


GEORGES UNIA

“(...) I became the thug of the Mont Blanc ! ” Georges took his distance from the ARSMB in 2003, and is now engaged with the Green Party in the European elections in the 12th place of the Europe Ecology list. Encounter with a man that has never stopped to defend a certain quality of life! Someone who has never forgotten his seething. Tell us about your life, and what made you come to Chamonix. Was it your job as a mountain guide? I was born in a small village : Guillaumes, near Nice. I spent the first part of my life in the Alpes-Maritimes, but when I passed my 40th birthday I decided to change my life style. I was employed principally in acrobatic works, and it worked well. I was well paid, I owned my own villa, my big 4x4 and all the rest. I earned enough to be satisfied but inside it didn’t feel too good. This

second part of my life, I wanted it more in harmony with myself, I already had a chalet in Servoz and I came regularly to Chamonix. One day, during a skiing holiday I saw some trees that had been hit by the lightning, beautiful sculptures, and I said to my wife, the same night, that I was going to take a year off work. You where the president of the ARSMB from 1997 to 2003. What made you join this movement? How did it work?

As I had a chalet in Servoz, I was already interested by the activities of the association and I had assisted at a few reunions. When I took a year off I had the time, and that’s why in the general assembly of 1997 I raised my hand to be on the board, and a second time to be nominated as the President. At that time the ARSMB had already stopped the doubling of the MontBlanc tunnel but the association was loosing momentum. When I looked around me, this marvellous site spoiled by the passage of so many trucks, it was an aberration . It was when we where informed that Chamonix was more polluted than Grenoble that the ARSMB decided to fight for the zero trucks in the valley. When I presented myself in the town hall of Chamonix for the first time they laughed out loud. But I didn’t care, I thought that I was fighting for a just cause, what was best for the valley. When I went into the woods searching for mushrooms it didn’t

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even smell like a forest, it was the smell of cars and trucks, a real perversion. At the simple contact with the nature I understood that something was wrong, I had the time and the necessary energy, so I decides to wet my shirt. In 1997 I started hunting for sponsors, and after a year of hard work we finally found the necessary funds to advance. We started working on a new tablet, helped by the communication agency Exploration, we could now count on a group of young Chamoniards, Charlie Adam for his designs, François Bichon concept designer and Philou Azaïs for the model. Supported by our movement our message became innovating. And Bang, in March 1999 the accident happened. With Jean-Paul Trichet our reaction was simple, we went to the entry of the tunnel and manifested that since the last 15 years we have been fighting against the trucks in the tunnel. It was the right time and we where pushed by the publicity, unfortunately because of the accident, but the catastrophe had to make people aware of the problem. With the gathered funds, and the help of the lawyer Thierry Billet, we started the legal procedures to apply the laws that

ences on the subject, they even treat the ATMB as “talibans”. Considering that the city of Geneva is a 5% share holder in the Mont-Blanc Tunnel. 2002 was the height of the ARSMB, it had the local population behind it and the support of more than 150 NGO’s but the tunnel re-opened, how did you live with that? Wishing to innovate a new transport politic we became the enemies of the state. I was followed, my car was electronically tagged to follow me, I became the thug of the Mont-Blanc. It was deplorable. All that to have the right to breath the pure air and put the merchandise on a train. Apart from the creators of the association the ARSMB has always been principally supported by the people implanted in the valley, what does that inspire for you? For me it’s quite simple, the people implanted choose to live here, they love it here and are much more implicated in the local life. I remember a discussion that I had with a sport shop owner about the

“(...) they even treat the ATMB as talibans !”

regulate the heavy goods traffic.

It was the time that everyone was waiting for the political decisions. Lionel Jospin was the Prime Minister, the ecologists saw in us a game of strategy and Jean-Claude Gayssot (ex rail man), Transport Minister at the time promised to increase the heavy goods rail transport. And above all that, Jacques Chirac said that there would be no more trucks under the Mont Blanc. We had the wind in our sails. Tell us about your encounter with Jean-Paul Trichet. It was immediate. We were the right people at the right moment, straight away it was ok between us. We were complimentary, a couple in harmony. A real team. The best memory of your 5 years of combat within the ARSMB? The Federation of nearly 200 international associations that fought with us when we built a wall in front of the tunnel before it’s re-opening, it was a great symbol. I remember the support of the city of Geneva, and later that of Chamonix, and also the foundation Alp Actions of the prince Aga Khan. At last we started to talk about the warming of the planet, and we were the forerunners. The support of the city of Geneva has always been important because they organize talk shows and press confer-

climatic warming, he said that here there will always be the Mont-Blanc and they will finish by putting a cable car up there. I said goodbye and thank you sir. You cant deal with people like that! Too many of them only know how to count and can’t think. The Doyphore consciousness. I am really bitter towards those who didn’t come to support us and still stay at home. They are the same ones that didn’t vote on the 7th of June. We can’t do a lot about that! Is there a certain amount of resignation on the part of the Chamoniards? Of course! But nothing happens any more! Since the reopening of the tunnel, the board is on a different footing from us and is questioning the mediatisation of the fight. They have decided to work in their corner without the press, and for me, that’s the best way to drown the association. It’s normal that the population demobilises when they don’t hear anything about the fight! For me an association needs a strategy, and a window! Recently the ARSMB board chose to cancel the traditional bike climb, symbol of the fight against the trucks, saying that it was no longer supported by the local population. What does that inspire for you?

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For me they are trying to find an exit and are trying to find a means to justify that there is nothing left, they are looking for a scapegoat and that’s rotten ! When Michelle Rivasi came to Chamonix to meet the local associations J.P. Coméliau replied that the association wasn’t political, but they let the UMP parliamentarians speak at the general assembly of the ARSMB. Apparently, it’s being polite and not political. We weren’t asking the ARSMB to take position, just to come and meet Europe Ecology and expose the problems of the valley. That’s where ARSMB missed the train ! There are only a few militants left and it is quite clear that they mustn’t ask the Chamoniards again. If you are the chairman you must federate and not divide. Why did you leave your place as chairman? Following an accident, that I am sure was due to the pressure that was put on me, I was forced to leave the fight. I was victim of a nasty break that put my physical integrity in danger. When I was under morphine at the hospital J.P. Coméliau came to tell me that he was interested to take the place of chairman, I said OK. I was very ill and I had to look after myself and, except for the one time that I went to the general assembly to announce my resignation, I never had any news. They say that rats leave a sinking ship. For me it’s disgraceful and one day we will have to clear things up. How did you get to join the Europe Ecology list? One day I had a call from Pierre Vigier who said that it would be a pleasure for him if I joined Europe Ecology. I naturally replied that I hadn’t been in touch for 6 or 7 years and he said “It’s you we want”! He took


me out of my stupor and I thought that it was an interesting idea and I waited for a while. Finally the list’s leader, Michelle Rivasi, called and insisted. I joined the party because it is my political family. They came to Chamonix to help us out and I will be with them to build a new Europe. After you super score in the elections, how are you going to lead your action? First of all we are going to celebrate it with all the members of the list. I’ll wait to see what will happen after this reel political wave, it’s true that I would like to create an environmental structure here. But the story has to be solid, and in front of the urgent problem of climatic warming, we don’t have time to loose. For me and the reasons that led me to come to Chamonix, the fight against the heavy goods lorries, the fight for the climate all joins together in Europe Ecology. I would like to meet with all the people in the movement to find out who is capable to bring something to the action. We have to be more ambitious for the valley and help to promote its image. I hope that we can change our habits, that our movement can show the way and that we can adapt a responsible and civic action. That we can aim higher.

How do you see the future in Chamonix? What do you want for the valley? The propositions for the future of Chamonix disappoint me a little. The idea of Jean-Paul Trichet to bet on the “TramTrain” as a clean transport system is a great idea but it never clearly occupied us. We have raised the transport capacity in Chamonix but from my point of view it isn’t on the scale of the valley. Chamonix is a window and should be an example for the world. I feel that we are not ambitious enough. Our town merits more than that. I find that we are in a political situation of cars-parking-bus, nobody sees what’s happening, they just do the less harmful actions. They have no ambition! Here it’s become concrete and macadam. It is necessary that the people want to stay here in Chamonix, and the younger generation can find a decent home, and no longer be obliged to leave because it’s too expensive. We need more social housing, more culture, concerts and animations. Spirit of Chamonix, are you here? I’d like to find the spirit of Chamonix, because it’s not lost yet. Chamonix has been built with le legends of the mountains and the skiing, I believe that we are

GEORGES UNIA loosing it a little. We have to reanimate the spirit of the mountains, that we keep our own mountain dreams. Relive the experience of these mountains that we can’t find anywhere else. It’s our job to pose the stakes the will define our future way of life. I would like to open the discussion and the reflection on what we want. We have to confederate to decide what we really want, and that we push our ideas forward. I’ll profit here to launch an appeal for all those that are interested to call me, we’ll see the result, but if we don’t do anything, nothing can happen. Today I’m continuing my job as a guide, after my accident I followed a formation as a wine selectionner and I had the chance to have the best known specialists to teach me. I learn about the wine and now I select the wines of the small wine growers that have a certain authenticity, the local wines, the biological wines etc. For me the wine it’s like the mountains and the nature, I’m devoted to both, it’s the same world, my karma, my colours. In my vision of the world the master words are tolerance, respect and peace, without them we will disappear. 

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chronique

O

n était assis, pénards, à l’ombre bienveillante de l’office de tourisme, tandis que la solide place de l’église agissait comme un miroir réfléchissant de granite chinois, grillant doucement les quelques touristes attardés au beau milieu de cet après-midi caniculaire. Il n’y avait pas grand-chose à faire à part manger des glaces alors on mangeait une glace en regardant fondre doucement la chaîne de montagne, jouant à celui qui verrait le premier un pan de rocher s’effondrer. Tout à coup, le petit train jaillit de la rue Vallot avec à son bord un car entier de touristes dignement installés et souriant d’un seul homme, leurs têtes tournicotant de droite et de gauche, tentant désespérément de suivre le rythme diabolique de la visite préenregistrée. Le convoi passa en trombe devant la boulangerie quand un homme s’extirpa du wagon de queue et sauta avec souplesse sur le trottoir tandis que la machine infernale disparaissait dans le lointain. L’homme sortit de la poche de son short un large sombrero qu’il ajusta au-dessus d’une belle moustache toute blonde et, après avoir regardé alentour, commença à marcher dans notre direction.

À mesure qu’il approchait, un visage familier semblait se dessiner sous le magnifique sombrero. Lorsqu’il fut à quelques mètres, il n’y eu plus de doute possible. Il s’agissait bel et bien de Rudi Völler, alias le Renard des Surfaces. À nos pieds gisaient de petites tâches de glace car le spectacle nous avait soudain détourné de nos cornets. Il n’en prit pas ombrage et nous salua avec un charmant accent mi-germanique mi-marseillais. Nous répondîmes en cœur “bonjour Rudi” et un petit sourire se dessina sous sa moustache avant de gagner l’imposant sombrero. L’ex attaquant marseillais sorti de la poche de son veston un maillot de bain, une serviette, des tongs et des lunettes de piscine et nous demanda où se trouvait la piscine municipale. Il y eu un bref silence gêné de notre part. - “Kaput, Rudi. Il n’y a que la piscine intérieure.” - Comment ça kaput ? Et ce fameux bassin de 50 mètres dont m’a parlé Klinsmann ? Notons qu’il avait gardé de ses deux années passées à l’Olympique de Marseille un français impeccable.

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- Cela fait des années qu’elle est fermée. Personne ne sait vraiment. Tout le monde se rejette la faute. - Scheiß ! C’est un peu comme Marseille chez vous. Mais, nein, je ne vais tout de même pas aller barboter dans une piscine intérieure par cette chaleur. - Sinon il y a le lac de Passy, mais il faut prendre la voiture, c’est à 30 minutes. - Non, nein, la voiture ça pollue, et puis je ne vais pas redescendre alors que je viens de monter de Genève pour la journée. Il soulève alors son sombrero d’une mine grave et se gratte la tête, repose le sombrero, se lisse la moustache et, soudain, son visage s’éclaircit. Il fouille dans l’autre poche de son veston et en sort un superbe skate pro modèle Tony Alva de 1976. - Skate park les gars ! Je vais vous montrer comment on skate à Leverkusen ! Chacun se mit à regarder le bout de ses doigts de pieds. - Il n’y en a plus. La municipalité a tout balancé au fond d’un vieux parking. - Wozu ? Mais qui sont ses gens qui vous gouvernent ? - Nos gouvernants sont le reflet des habitants. Il y a d’une part un nombre important


ou les pérégrinations d’une ex-star du ballon rond à la capitale mondiale de la glace à cornet.

par JAG / photographe Romain Vermast http://www.myspace.com/romzgreyfox http://www.flickr.com/photos/romzchx/

de conservateurs qui veulent avant tout mourir riches et d’autre part beaucoup de jeunes fumeurs de pétards qui pensent que tous les politiques sont pourris et qui ne votent pas. Donc, au final, nos gouvernants ont les miches de brusquer leur fond de vote conservateur et ne font surtout rien qui pourrait déranger leur tranquillité. - Du lieber Himmel ! Mais c’est comme la Bavière ici ? Pas moyen de skater ? - En tout cas pas de skate park, il faut descendre à Sallanches, c’est aussi à 30 minutes. - Böse, mais enfin, il doit bien y avoir quelques activités en centre ville ? - Ben… si tu nous sorts des chaussons, une corde et une douzaine de dégaines, tu as le rocher des Gaillands pour t’entraîner à l’escalade sur du granite lissé depuis un siècle par quelques milliards de grimpeurs. Sinon, tu peux faire du modélisme sur le lac qui se trouve en face, tu sais, comme au jardin du Luxembourg à Paris. - Käse, stinkt… on n’est pas à Paris ici… et puis l’escalade c’est un peu technique pour un ancien footballeur. Le voilà qui à nouveau soulève son sombrero pour se gratter le caillou puis, comme

de coutume, le repose pour se lisser la moustache avant que de trouvaille son visage ne s’éclaire. - Fahrrad mes jeunes amis, le vélo ! Et le voilà qui sort de sous son chapeau un magnifique routier tout carbone avec jantes en alu. - Tout doux, Jan Ullrich, si tu veux aller rouler jusqu’au col, t’as intérêt à sortir la shooteuse parce qu’il va falloir faire la course avec des hordes de motards suisse-allemands… - String stinkenden… et le VTT, c’est bon pour le cœur ça. Il doit y avoir plein de chemins alentours. - Trop cher l’ami, ça coûte un bras ton truc, faut être un vrai fondu ou plein aux as pour s’engager là-dedans. Tu veux pas une glace plutôt, il y en a juste à côté, chez Milliard. Elles sont bonnes, elles sont maison. - Sport im Freien ! Chamonix ! Et le voilà qui sort de sa poche de chemise : une paire de chaussures de jogging, un short moule burne, un marcel et une paire de lunettes de l’espace aux verres orangés. Mais son charmant sourire se transforme en un rictus nerveux et il commence à être secoué de tics convulsifs.

- Jogging, ah, ah ! - Pour l’Ultra Trail, à mon avis c’est trop tard pour les inscriptions, mais tu peux aller te renseigner en Mairie, c’est l’événement annuel de la ville. Si tu comptais adopter le look XIXème avec canne et monocle, on te le conseille. C’est une épreuve sympa, garantie que tu ne l’oublieras pas de sitôt. - Nein, nein ! Parcours santé ! Ah ah ! - Désolé Rudi, Chamonix est l’une des trois villes de France sans parcours santé. C’est d’ailleurs une des particularités de la ville, une sorte d’élégance, de chic… ou de bras d’honneur au rationnel, comme tu veux. - Langes leben Gérard Holtz ! Je vais aller faire des tours de 400 sur le stade d’athlétisme ! - Oui c’est possible… - Schnell ! - …mais on te conseille de te chausser de Rangers et de mettre un treillis car le parcours tient plus du parcours du combattant que de la piste synthétique, sinon tu peux toujours t’entraîner au Steeple avec les mares de flottes. Les tics nerveux s’intensifient. Il se met à fumiger par les oreilles et à sautiller sur

Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 27


chronique place comme bugs bunny. Il retire son sombrero et fouille à l’intérieur. Il en extrait une bavaroise gironde en habit tyrolien. - Ah ah ! Frau ! Je vais me marier, nous allons tous aller danser ! - Pas de salle des fêtes l’ami. Là aussi c’est l’un des mystères impénétrables de notre ville. Il paraît que bientôt décision sera prise, mais on préfère ne plus croire aux nèfles. Et puis dans cette ville, quand une décision est prise, il faut souvent attendre le mandat suivant pour que l’appel d’offres soit lancé. Mais si ta fiancée est prête à attendre 2018, ça devrait jouer. Sinon, il faut louer une salle dans un hôtel, c’est le reflet de la vie sociale moderne mon ami. Et si t’es raide, tu n’as qu’à travailler plus.

Ah mais j’oubliais, en tant qu’ancien footballeur pro tu dois être blindé. Si tu optes pour une salle privée, j’ai un pote chauve qui loue sa sono si tu veux. Il forme même une paire de DJ avec son frère, genre soul music avec danseuses brésiliennes. - Rudi commence à sérieusement perdre les pédales. Il est secoué de soubresauts et se met à sortir des objets étranges du sombrero : un verre de bière géant, le château de Nymphenburg au 1/50e, une Coccinelle 1 300… une contrebasse… - Ah ah musik ! Ci siamo divertiti ! S’il se met à se remémorer ses années à l’AS Roma, cela risque de partir en plongeon dans la surface. On commence à craindre le pire.

- Nein Rudi, nein, pas de salle de musique ou d’auditorium non plus. Trop cher, que veux-tu, il faut s’occuper des 18 trous du golf… Le voilà qui se fige. Son magnifique sombrero se transforme alors en casquette anglaise et il extrait de la poche de sa veste en tweed un chariot empli de clubs. Il sourit à nouveau sous sa belle moustache blonde. - Gentlemen, je vous remercie sincèrement pour votre aide. Je ne manquerai pas de dire à Chris Waddle de venir taper le tee dans votre vallée. Sur ce, je vous salue ! Et le voilà qui s’éloigne à petits pas cliquetants sur le granite chinois…

text by JAG / photos Romain Vermast www.myspace.com/romzgreyfox www.flickr.com/photos/romzchx/

Or the peregrinations of an ex-star of the round ball in the world capital of cornet ice-cream We were sat, lazily, in the watchful shadow of the Chamonix tourist office, the solid church square acting as a giant mirror of chinese granite, slowly grilling the few straggling tourists on this hot summer’s afternoon.

moustache up to the imposing sombrero.

There wasn’t much to do besides eat ice-cream, so we ate an ice-cream and watched the mountains slowly melt in front of us, playing at who would be the first to see a tower of rock collapse.

“Kaput, Rudi. There’s only the indoor pool.”

Suddenly, the little train emerged from the Rue Vallot with a whole tram full of tourists sat upright and smiling as a single person, their heads bouncing from left to right, desperately trying to keep up with the diabolical rhythm of the pre-recorded tour-guide. The convoy was hurtling past the bakery when a man freed himself from the tail wagon and lept agily on to the pavement, leaving the infernal machine to disappear into the distance. The man removed from his short pocket a large sombrero which he carefully placed above a bushy blond moustache, and after looking in each direction, started to walk towards us. As he approached, a familiar face began to appear beneath the splendid sombrero. Once a few metres away, there was no doubting it. It really was Rudi Völler, alias the Field Fox. Little pools of melted ice-cream were forming at our feet, such a sight having distracted us from our cones. He was unperturbed, and greeted us with charming half-germanic, half marseille accent. “Bonjour Rudi” we wholeheartedly replied, and a smile spread from below his

The former Marseille striker pulled from his jacket pocket a pair of swimming trunks, a towel, flip-flops and swimming goggles, and asked us where he could find the town swimming pool. What do you mean, kaput? And this famous 50m pool which Klinsmann told me about? We noticed that he had kept an impeccable french accent from his years in Marseille. It’s been closed for years. No one really knows why. Everyone blames someone else. - Scheiß! It’s as bad as Marseille here! Still, there’s no way I’m going to paddle round an indoor pool in this heat. There’s the “Lac de Passy” otherwise, but you need a car, it’s about 30 minutes away. No, nein, cars pollute, and besides, I’m not going to head back down when I’ve just come up from Geneva for the day! He lifted up his sombrero with a serious expression, scratched his head a little, replaced the sombrero, stroked his moustache, and suddenly, his face lit up. He dug into another pocket, and pulled out a superb 1976 Tony Alva pro-model skateboard. Skate park man! I’ll show you how we skate back in Leverkusen! Everyone started to look down at their toes.

They are a reflection of the inhabitants. On one side there’s a majority of conservatives who only want to die rich, and on the other side lots of young dope smokers who think that’s politics are rotten and so don’t vote. So, as it turns out, the people in power don’t want to risk upsetting their conservative majority, and do everything to leave them in peace. Du lieber Himmel! It’s like Bavaria here! Nowhere to skate? Well definitely no skate park, you’ll have to go to Sallanches, that’s 30 minutes away too. Böse, come on, there must be some activities to do in this town? - Well… if you can pull out some rock shoes, a rope and a dozen quickdraws, you can try rock climbing at ‘Les Gaillands’, a slab of granite polished by thousands of climbers over the last century. Otherwise, you can practise modelling at the lake opposite, you know, like the Jardin du Luxembourg in Paris. - Käse, stinkt… we’re not in Paris…. And climbing, that’s a little bit complicated for an ex-footballer. And once again he lifted up his sombrero to scratch his head then, a routine which was becoming familiar, replaced it to smooth out his moustache, before his face lit up. Fahrrad my young friends, a bicycle!

- It isn’t there anymore. The council threw it all in a pile in some old parking lot.

And lo and behold, he removed from his hat a stunning all carbon road bike with aluminium rims.

- Wozu? Who are the people that run this town?

Slow down Jan Ullrich, if you want to ride up to the col, you’ll be needing a shot of

28 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


chronique something as you’ll be racing packs of swiss-german motorbikers…

or just an ‘up yours’ to rational thinking maybe, as you like.

-String stinkenden… and mountain biking, that’s good for the heart isn’t it? There must be lots of amazing trails around here.

Langes leben Gérard Holtz (French sportscaster) ! I’m going to do some 400m laps on the running track then!

Too expensive my friend, it costs an arm and a leg that sport, you need to be barking mad or filthy rich to get into it. Don’t you want an ice-cream instead, just over there “Chez Milliard’. They’re really good, home-made.

You can do that…

Sport im Freien! Chamonix! So out of his shirt pocket appeared a pair of running shoes, a pair of tiny lycra shorts, a vest and a pair of extra-terrestial orange tinted sunglasses. Yet at the same time, his charming smile was transforming into a nervous scowl and a compulsive twitch was coming over him. Jogging, ah ,ah! - For the Ultra Trail, I reckon you’ll be too late to sign up, but it’s worth asking at the Town hall, it’s the big annual event in Chamonix. If you’re thinking about a 19th century look with a cane and monocle, we think it’s a great idea. It’s a nice event, and certainly one you won’t forget in a hurry. Nein, nein! Parcours santé! Ah ah! - Sorry Rudi, Chamonix is one of three towns in France without a fitness circuit. It’s actually one of the other parculiarities of the place, a form of elegance, chic….

Schnell! …but we’d advise you to get some Ranger boots and combat fatigues because it’s more like an assault course than a running track, otherwise you could use it as a Steeplechase track with all the pools of water there are. The nervous twitches were intensifying. Smoke started to appear out of his ears and he was bouncing on the spot like bugs bunny. He removed his sombrero and rummaged inside. Out of it appeared a bustly bavarian woman in tyrolian dress. Ah ah! Frau! I’m going to get married, and we can all dance the night away! No village hall my friend. Yet another inexplicable mystery of our town. Supposedly they’re going to make a decision soon, but we’re not holding our breath. And in this town, once they’ve made a decision, they prefer to wait for the next mandate before looking for contractors. But if your fiancée is prepared to wait until 2018, it could work. Otherwise you can rent a hall in a hotel, that’s how modern life works my friend. If you’re skint, well, you should work harder.

Oh I forgot, you used to be a pro footballer so you must be loaded. If you decide on a private hall, I’ve a bald friend who rents his sound system out. He even does a DJ duo with his brother, soul style music with brazilian dancers. Rudi starts to really lose the plot. He’s shaken by violent starts and begins to pull all sorts of strange objects out the sombrero: an enormous beer glass, a miniature of the Chateau de Nymphenburg, a VW beetle 1300… A doublebass… Ah ah music! Ci siamo divertiti! If he starts to reminisce about the AS Roma years, it might end falling into the sixth yard. We begin to fear for the worst. Nein Rudi, nein, no music hall or auditorium either. Just too expensive, you understand, there’s an 18-hole golf course to take care of… He stops dead. His wonderful sombrero transforms into a bowler hat, and from his pocket comes a tweed jacket and bag of clubs. His smile reappears beneath the blonde moustache. - Gentlemen, thank you very much for your help. I won’t forget to tell Chris Waddle to come and tee off in your valley. Farewell! And off he set, click-clacking away on the chinese granite…


30 - Quel est le crustacĂŠ le plus lĂŠger de la mer ?


Texte et photos Chloé Morand-George

trip

Viva Colombia

Colombie : mon cœur chavire

Petit voyage en mots et en images vers un pays trop souvent catalogué du mauvais coté de l’équateur. Préparez vos bagages, en route vers l’extrême nord de l’Amérique du Sud dans une république des plus éclectiques.

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trip

les terrasses de café, les routes sinueuses, les vallées verdoyantes et toujours la gentillesse de ce peuple fier de sa terre

32 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


Colombia el riesgo es que te quieras quedar… La Colombie ? Cela peut paraître étrange de partir étudier au pays de la cocaïne, de Pablo Escobar, des milices paramilitaires ou des FARC… Mais l’occasion s’est présentée, alors je l‘ai saisie. Au cours des 6 mois passés là-bas, les Colombiens m’ont fait découvrir un pays incroyable avec une gentillesse et une disponibilité devenus trop rares de notre côté de l’Atlantique. Alors à mon tour de leur rendre la pareille en vous embarquant pour un voyage express à la découverte de ce pays. Première escale Bogota : la ville de briques et ses 7 millions d’habitants perchés à quelques 2 600 m d’altitude. L’agitation est de mise : circulation chaotique, service

immaculées et villages indigènes qui le peuplent. Magique ! J’ai aussi découvert Leticia, ville dont les seules voies d’accès sont l’air et l’eau. À la croisée du Brésil et du Pérou, elle est la cité du choc des civilisations occidentales et indigènes et la porte d’un autre monde, l’Amazonie. Ce pays haut en couleurs mériterait encore bien des lignes pour décrire les terrasses de café, les routes sinueuses, les vallées verdoyantes et toujours la gentillesse de ce peuple fier de sa terre et tellement empressé que les préjugés s’estompent. Colombia el riesgo es que te quieras suedar...

“l’occasion s’est présentée, alors je l’ai saisie...” de bus efficace mais épique avec ses Chivas - véritables discothèques roulantes aux couleurs bariolées que l’on hèle à la façon d’un taxi. Le tout dans le tumulte des vendeurs ambulants qui proposent toutes sortes de fruits frais, de cacahuètes grillées, de churros, d’empanadas, mais aussi parapluies, dvd, cigarettes à l’unité, jusqu’aux minutes de téléphone… Dans cette ville, la moitié de la population vie sous le seuil de pauvreté et il y a deux mondes en vis à vis : les riches des quartiers nord et ceux miséreux des quartiers sud, le tout dans une banalité des plus déroutantes. Cependant, comme toute grande capitale, cette ville ne reflète pas toute la diversité du pays. À seulement 1 h 30 d’avion, il y a Santa Martha et son ambiance caraïbes : eau turquoise, crevettes fraîches, coco locos - cocktails à forte teneur en Rhum servis dans des noix de coco. Cette idylle étant malheureusement gâchée par l’invasion du tourisme de masse et son cortège d’édifices en béton qui n’ont rien à envier à certaines parties de notre côte d’Azur. Alors quand la coupe est pleine, on s’échappe vers la plus grande réserve naturelle du pays : le Parc Tayrona. Cet immense sanctuaire recèle bien des merveilles entre plages de sable fin Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 33


Viva Columbia

Bogota is, of course, just a tiny reflection of its country An hour and a half plane ride from Bogota brings me to Santa Martha: caribbean atmosphere on the menu. Its turquoise sea, fresh prawns, coco locos (rum cocktails served in coconut shells) invite mass tourism with concrete buildings that have nothing to envy the French Riviera. Fortunately, Tayrona Park, the largest natural reserve of the country is not far and provides many wonders from immaculate sandy beaches to villages of the indigenous people. Not to be missed!

Colombia conjures thoughts of cocaine, Pablo Escobar, FARC, Ingrid Betancourt, perhaps an odd destination for a foreign exchange student. But I signed on for a 6 month trip, and discovered a kindness in Colombians quite unusual on our side of the Atlantic. An express journey… First stop, Bogota. Its brick buildings and 7 million people are perched at 2600 meters. Here, agitation rules: chaotic

traffic, epic bus service: hail the bus like a taxi, Chivas: discos on wheels painted with exotic colors, street sellers offering umbrellas, DVDs, unique cigarettes, telephone by the minute (yes, yes, yes you read it right!), all kinds of fresh fruits, roasted peanuts, churros, empagnadas, and the list goes on. 50% of the population lives below the poverty line. The city is divided in half, a rich North and poor South; two worlds living side by side in a confusing banality.

Colombia is also the Amazonian city of Leticia, which can only be accessed by air and water. This city witnessed the clash between Western civilization and indigenous people; it’s the crossroads of Brazil and Peru and the portal to another world: the Amazon. Columbia’s diversity and color deserve many more lines to describe fields of coffee, winding roads, green valleys, and above all the kindhearted people: so proud and willing to show you a their Colombia. Colombia el riesgo es que te quieras suedar…

trip 34 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


Source de plaisirs

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Did you ear about the skeleton who walked into30/06/09 a café? - 35 16:08:10


Après tout ce qu’on a vu. Après tout ce qu’on a entendu. Ernest veut vous montrer que, oui, le monde est beau, et qu’il serait temps de réapprendre à le découvrir. Trois frères nous offrent une vision poétique de ce qui nous entoure. Des gens, des lieux, des moments. Pour en voir plus, www.nospir.org, un blog, trois photographes, trois regards. After all we’ve seen. After all we’ve heard.Ernest wants to show you that, yes, the world is beautiful and that it is time to re-discover it. Three brothers offer us a poetic vision of everything around us. People, places and moments. To see more: www.nospir.org, a blog, three photographers, three points of view.

portfolio

The world is beautiful 36 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


Georges

L.A. freeway

Los Angeles, 2005, sur l’autoroute, retour de Palm Spring, c’est l’Amérique à la volée. Los Angeles, 2005, on the motorway, returning from Palm Springs, It’s America flashing past.

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Pas de Hic au Hoc

2004, la pointe du Hoc, mon fils sur les épaules, je regarde ma femme et la mer. Tout parait clair. 2004, Hoc Point, my son on my shoulders, I am watching my wife and the sea. Everything seems clear.

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Georges


Georges

Lumiere de novembre

Novembre 2005, été indien en Normandie, fin de week-end, la nuit tombe, les enfants sont à l’eau, la vie est douce. November 2005, Indian summer in Normandy, night falls at the end of the weekend, the children are in the water and life is sweet.

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Which way ?

Antoine

Au-delà des oeuvres exposées, l’architecture des musées est souvent une rencontre qui aiguise ma curiosité. J’adore me balader dans les allées et faire quelques clichés. MoMA - The Museum of Modern Art, New-York, février 2009. Beyond the simple exhibition of works of art, the architecture of museums is often a place which arouses my curiosity. I enjoy walking in the alleys and take some snaps. 40 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


Antoine

I will never know you Seattle est une ville d’eau et les gens prennent les ferries comme on prend un train de banlieue. J’aurais pu m’asseoir à côté de l’un de ces passagers solitaires pour tenter d’entamer la conversation. Peut-être que nos vies en auraient été à jamais bouleversées ? J’ai continué mon chemin, mais j’ai fait une photo de tous ces destins invisibles. Ferry entre Seattle et l’île de Bainbridge, WA, mars 2009 Seattle is a water city, and people take ferries as we take the bus. I could have sit next to one of these lonely passengers and try to have a chat. Maybe our lives would have been moved deeply for ever? I’ve followed my way, but I’ve done a snap of all those invisible fates.

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Gary Cooper still shines Avec l’ami Bird dans la station de Stevens Path dans l’État de Washington. Après avoir grimpé une demi-heure skis à l’épaule, “Danger Dan” s’est mis en slip et a sorti une canette de bière. On est resté 20 minutes à profiter du lieu avant de redescendre. Il y avait vraiment une super atmosphère dans cette station. C’était un peu l’Amérique de Gary Cooper. Stevens Path, WA, février 2009. With my friend Bird at the Stevens Path, ski resort in the state of Washington. After a half hour walk with skis carried on the shoulder, “Danger Dan” put himself on underpants, and took a can of beer. We stayed 20 minutes enjoying the place before going back down. There was a special great atmosphere in this resort. It was like the America of Gary Cooper.

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Antoine


Maybe something amazing this time...

Antoine

Je m’emmerdais sec dans un bar de Manhattan dédié aux retransmissions de matchs en tous genres. Je me suis esquivé pour errer dans les rues et j’ai vu ces jambes qui brillaient. Je ne savais pas si j’avais assez de lumière et j’ai eu une bonne surprise au développement. Cette photo me fait penser à certaines lignes de Bukowsky sur les jambes des femmes. Manhattan, décembre 2008 I was getting bored in a pub of Manhattan, specialized in rebroadcasting of games of all kinds. I decided to slip away and go roaming in the streets, and I saw theses legs shinning. I didn’t know if I would have enough light and finally, I had a good surprise during the printing. This picture reminds me some lines of Bukowski written on women’s legs.

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la corde a sauter Dans une allée du bas de Menilmontant, Camille découvre les joies de la corde à sauter. Paris Oberkampf, 9 février 2008. In an alley at the end of Menilmontant, Camille discovers the joy of jumping rope.

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Mathieu


Mathieu

A very bad trip Une nuit, sortis des boites de nuit qui longent les berges du Rhône, Marguerite profite d’un léger tournis, tandis que Dorothée semble tester une sacrée “barre de fer”. Georges quand a lui, manipule tranquillement un “electronic device” Lyon, 27 juin 2008. Exiting the nightclubs that run alongside the banks of the Rhône, Marguerite is Dizzy, while Dorothée seems to suffer a strong headache. George is unconcerned, playing with an new electronic device.

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Lift service

Mathieu

L’ascenseur de service, situé à Pune dans l’état du Maharashtra en Inde est normalement réservé aux basses castes ou encore a ceux dont le job est de servir les castes dites supérieures. Il a été outrageusement et régulièrement usité pas un certain nombre d’occidentaux joyeusement éméchés et irrévérencieux… This service lift, city of Pune, state of Maharashtra, is usually reserved to the inferiors casts or to those whose job is to serve the so called superior casts. It’s been outragously and regulary used by some occidental people, joyfully tipsy and irreverent…

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Tag Heuer / Rip Curl / Christian Dior / Adidas eyewear / Oakley / Vuarnet / Gucci eyewear /

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Regards sur le skateboard

Visions of skateboarding

Quatre passionnés expriment leurs visions de la planche à roulette et de l’univers qui tourne autour. Qu’est-ce que le skate ? Un simple morceau de bois assorti de quatre roues en plastiques ? Une activité ludique pour jeunes urbains contestataires ? Un objet d’auto-sadomasochisme ? Il y a ceux qui considèrent le skate comme un sport et ceux qui le considèrent comme un art. Il y a ceux qui prônent son idéal esthétique en cherchant secrètement la performance. Il y a ceux qui roulent tranquilles sur les routes avec de grandes planches en essayant d’éviter de mourir écrasés, ceux qui aiment décoller sur des rampes de lancement et ceux qui ne jurent que par le mobilier urbain. Il y a ceux qui aiment se faire mal. Il y a ceux qui friment (ah, là on a quelques clients). Il y en a quelques-uns qui gagnent bien leurs vies et beaucoup qui ne gagnent pas un radis. Il y a la culture skate, la sociologie du skate, le style skate, le look skate, la musique skate, les fans de skate, les médias skate, les jeux vidéo de skate… soit un monde en totale instabilité stationnaire. Ernest, bravant l’hermétisme de cette confrérie secrète, est allé à la rencontre de 4 convertis de la planche à roulette pour partager leur sainte rencontre, leurs chemins de croix et leurs instruments de culte. Roule, roule…

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Four passionates expose their vision of the skateboard and the universe revolving around it. What is skateboarding? A simple piece of wood and four plastic wheels? An activity for young urban protesters? An auto-sadomasochistic object? There are those who consider skating a sport and those who consider it an art. There are those who laud its esthetic ideals while secretly trying to reach the performance. Some roll along easily on longboards, trying not to be killed or smashed. A few who like to leave the ground thanks to launching ramps, and there are those who believe in the roots of street skating. Some like to hurt themselves, showoffs, and alas there are a lot in this category. A few elites earn a living, and the majority that don’t earn a penny. There is a skate culture, the skate sociology, the skate style, the skate fans, the skate media, the skate video games… A world in total stationary instability. Ernest, defying the hermetism of this secret brotherhood, met 4 true believers to share their holy visions, their ways of the cross, and their objects of worship.


Skate

Romain

32 ans - Skater amateur depuis 82

Ta première rencontre avec le skate ? Je crois que je ne m’en rappelle pas, mes parents ont des photos de moi avec une planche à roulette à 6 ans, mais comment la rencontre c’est faite, je n’en sais rien. C’est sûrement grâce à mon grand frère qui faisait du roller et qui avait une planche qui traînait. Pour moi, il y a toujours eu un skate à la maison et j’étais toujours dessus quel que soit le moment ! J’ai grandi à Villeurbane, dans les années quatre-vingt, quand l’urbanisation commençait à remplacer les usines. On construisait beaucoup, pas forcement des HLM, mais des quartiers populaires. Et, à l’époque, en 82-83, ça se passait dans le quartier du carré rouge. Le skate c’était la descente de la mort : le premier en bas et tous les coups sont permis  ! On en faisait n’importe comment  ! Sur le dos, en tailleur et à reculons, ça c’était l’ancêtre du fakie  ! C’était vraiment pas le skate d’aujourd’hui. Bien plus tard dans les années 88-89, des potes sont allés voir la Bones Brigade en passage à Limonest. Ils ont débarqué avec des boards ricaines et des shorts coupés avec des têtes de morts. Ça marquait un tournant dans le skate, c’était la fin du fluo fun pour un mouvement plus skate and destroy avec toute la musique qui va avec  ! Un peu plus tard, au Carré Rouge, on a vu un mec avec une vision et des Airwalks faire un ollie, ça, c’était révélation !

Un bon souvenir en skate ? Ce serait plutôt l’époque 90-95, en France tout arrivait  ! On a connu l’un des premiers skateparks indoor à Villeurbane, le Street Art Building. Au sous-sol des locaux de répétition, au rez-de-chaussée une Aire de Street, à l’étage la rampe  avec une moyenne, une méga et 4 minis dont un spine et un wall ride, le tout relié par un canyon. Au dessus les photographes pouvaient shooter puisqu’il y avait une ouverture au-dessus de la rampe. Et au dernier étage, le coin des artistes avec des expos de graffeurs. Sinon des souvenirs de skate, j’en ai pas mal. Je me souviens avoir accompagné Bastien Salabanzi un après-midi à Paris, mais aussi avoir skater avec le batteur de High Tone.

First meeting with skateboard? I think I can’t remember, my parents have pictures of me and a skateboard at six years old, but how I really met I do not remember. It’s surely thanks to my big brother who used to roller-skate and had a board hanging around. For me, there’s always been a skateboard at home, I was always on the board at any time! I grew up in Villeubannes during the eighties when urbanization began to replace factories. There were lots of buiding, not necessary councils flats, but more working neighborhoods. And at that time in 1982-1983, it took place in the “carré rouge” neighborhood, skateboard was “death downhill” : first one at the bottom and all shots are allowed! It was no matter how! On the back, cross-legged and backwards wich was kind of the fakie ancestor! It was really not nowadays’s skateboard! Much later,

during the 1988-1989 years, friends went to see the Bones Brigade passing through Limonest, they landed with yankee boards with cut skull and crossbones shorts. It printed a skateboard’s turning point. It was the end of the fluo-fun, for a more skate and destroy trend, and all the music that goes with! A little bit later at “carré rouge” neighborhood, we saw a guy with a Vision skateboard and Airwalk shoes doing a ollie, what a revelation!

Ton rapport à la pratique aujourd’hui ? Je skate toujours une à deux fois par semaine et toujours avant chaque concert. Le skate, c’est ce qui a fait ce que je suis aujourd’hui. Qu’il s’agisse de mes opinions politiques, de ma culture musicale ou tout simplement de ma façon de penser. C’est grâce à lui que j’ai la vie que je mène. Aujourd’hui je suis content. On m’avait dit qu’à trente ans je ne skaterai plus, mais tant que j’aurai la pèche je continuerai. Un boneless ça claque toujours !

A great skateboard memory? It’s rather the 1990-1995 times, where in France everything happened. There have been one of the first indoor skatepark in Villeurbane, it was the Street Art Building : musical rehearsal in the basement, a street area at the first floor, a ramp at the second floor with a medium, a vert and four mini, a spine and a wall all joined by a canyon. Above, the photographers could shoot

Objet 1 // Mon premier skate ! Je l’ai toujours vu dans mon paysage, c’est mon premier souvenir de gamin. My first skateboard! I’ve always seen it in my landscape, my first memory as a boy. Objet 2 // Une board de 76 ! Lorsque j’étais ado, je jouais du punk rock et on skatait souvent devant la salle de répet. Un jour, un vieux est sorti et m’a tendu ça. Je lui ai demandé de quand elle était, il m’a dit 76. Je lui ai dit moi aussi je suis de 76. C’est une Gordon & Smith et une sacrée belle planche ! A 1976 skateboard! When I was a teen, I played punk rock and often rode outside the rehearsal room. One day an old man came out and strechted out that to me.I asked him from when this skateboard dated and he told me it was a 1976 and I told him I also was from 1976. This is a Gordon and Smith and a pretty good board!

because there was an opening at the top of the ramp and at the top floor corner of artists with exhibitions of graffiti. Else I have a lot of skateboard memories. I remember having accompanied bastien salabanzi one afternoon in paris, but also have rided with the drummer of french Dub band High Tone. Your relationship with skateboard’s practice today? I still skate once or twice a week and always before each concert. Skateboarding is why i am like that today, both in terms of my political views as my musical culture, my way of thinking altogether. Thanks to skateboard I have the life I lead now. Today I’m happy. I was told that at thirty years old I would no longer ride but as long as I feel a million bucks I will hold on. A boneless always sheds! 

Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 49


Skate

Adrian

21 ans - Jeune loup qui a les crocs

Objet 1 // Un porte-bonheur, qui représente un mec sur une planche, offert par mon frère quand j’étais petit. Je ne l’ai jamais enlevé et je ne me suis jamais fait mal avec ! A lucky-charm that represents a rider on his board, offered by my brother when I was young. I’ve never removed it and never been hurt with too! Objet 2 // Une clef de 14, pour resserrer les trucks. C’est perso  ! J’en ai toujours une dans mon sac  ! a fourteen size tool, to tighten trucks. Something personal! I always have one in my backpack! Objet 3 // Mon sac Salomon Club 5. Je l’ai depuis toujours et je mets et mettrai toujours mes affaires dedans. Sinon, je répare mes skates avec de la colle à bois pour qu’ils durent plus longtemps. Je suis un peu un artisan du skate  ! À Sallanches tout le monde se fout de moi pour ça ! My Salomon Club 5 pack. I have it since always and I put and will always put my things in it! Else, I repair my skateboards with wood glue so they last longer, I am a little bit of a skateboarding craftsman! However everybody in Sallanches make fun of me for that!

J’ai jamais aimé les contests mais je deviens obligé d’en faire si je ne veux pas payer mes boards !

Ta rencontre avec le skate ? Mon premier souvenir de skate, c’était le quarter derrière chez moi qu’avait construit Jannot et mon frère. C’était le premier module que je voyais et c’est donc devenu mon premier souvenir. Sinon, c’est vrai que j’ai beaucoup skaté au parking de la Flégère. Je reste un gars des Praz  ! Mais c’était super, à l’époque le goudron était tout neuf  ! Ma première vraie board, je l’ai reçue à mon anniversaire pour mes 8 ans. C’était une Powell, celle avec le squelette en dessous ! Avant ça je roulais sur une board de descente des années twist que mon cousin m’avait offerte. Sinon beaucoup de souvenirs au park de Cham’, je crois que j’ai été celui qui a passé le plus de temps là-bas. Un bon souvenir de skate ? C’était à Londres lorsque j’étais parti après le bac. Là-bas j’ai rencontré de très bons skaters. C’est une ville de skate. C’était

First meeting with skateboard? My first memory of skateboarding was the quarter built behind my home by Jannot and my brother, wich was the first ramp that I saw, and so it became my first memory. Else it is true that I practiced a lot at La Flégère’s car-parc, I remain a Les Praz homie! But it was great at that time with a brand new concrete! I received my first real skateboard for my eight years birthday. It was the Powell one with printed skeleton on the back! Before that I was riding with a downhill skateboard from the 80’s, offered by my cousin. Else a lot of memories at Chamonix’s skatepark. I think I was the one who spent the most time there.

50 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?

super-underground, on se retrouvait souvent une centaine sous des ponts pour des sessions à l’arrache. Je me souviens d’une journée à South Bank où il y avait de très bons gars, une super-ambiance, mais aussi des tops models se faisant prendre en photo devant les plus beaux graphs du monde. C’était très bien ! Plutôt agréable comme session  ! Mais bon j’espère bien en vivre d’autres rapidement  ! Ton rapport à la pratique aujourd’hui ? Quand je peux, je skate trois heures par jour. J’ai jamais aimé les contests mais je deviens obligé d’en faire si je ne veux pas payer mes boards ! J’en fais quelques-uns tout au long de l’été. Sinon j’ai une préférence pour le hammer et les grosses marches, mais je reste polyvalent je skate de tout ! Quand mon dos ne tiendra plus je me mettrai au bowl mais pour l’instant j’ai le yoga avec moi !

A great skateboarding memory? In London where I travelled just after my graduate, I met some very skilled riders there. London is a skateboard City, it was much underground. We often winged sessions with a hundred guys under some bridges. I remember one day at South Bank where there was very tough guys, very good vibes, and also some top models shooted in front of world’s best graffiti. It was very good! A rather pleasant session! Anyway I hope to see more soon! Your relationship with skateboard practice today? I skate three hours a day whenever I can. I’ve never liked contests even tough there’s no way around those events as I don’t want to pay for my boards! I do some of them throughout the summer. Otherwise, I give a preference to hammer and big stairs, but I remain versatile and can skate a little bit of everything! When my back won’t hold up anymore I would ride bowl, for now yoga is with me!


Skate

Stephane

36 ans - Ex pro français

Ta rencontre avec le skate ? Le skate pour moi c’est une histoire de famille. Mon oncle Bruno Hard avait créé un club de skate avec un ami à lui, Gabriel Bresse. Le SCAF pour Skate Club Avon Fontainebleau. Il avait organisé une compète où d’ailleurs plein de pros américains étaient venus comme Steve Cabalero, Jeff Hedges… Moi voyant ma mère, mon père et même ma grand-mère donner la main, faire la sécu sur le contest ça m’a donné envie de m’y mettre. J’ai dû commencer quand j’avais 10 ou 11 ans et mon cousin David 4 ou 5 ans. En voyant mon oncle faire du skate de l’époque, du slalom, de la descente, du saut en hauteur, j’ai lâché tous les autres sports et je me suis mis à faire du skate à fond. À l’époque je skatais avec David Hardy, Dimitri Mass, Jean Marc Vaissette. Notre niveau a rapidement été une porte ouverte vers les marques et chacun s’est retrouvé sponsorisé par des grands shop, moi c’était Surf Factory. Fontainebleau est vachement connu des Chamoniards pour la grimpe, moi j’ai fait

le chemin inverse, je suis venu des blocs de Fontainebleau à 21 ans pour faire de la grimpe plus haute  ! Mais bon en arrivant ici j’ai flippé  ! C’est bien plus haut  ! Un bon souvenir de skate ? Ça a été une tournée que ma famille avait organisée pendant l’été 88. Elle démarrait aux 2 Alpes pour descendre sur la côte jusqu’à Argeles et finir au Surf master de Biarritz. On s’est retrouvé à 15-16 ans, payé 1 500 F pour faire des démos, en plus d’être nourris et logés. C’était magique de signer des autographes en étant si jeune à des personnes de 7 à 77, des jeunes comme des mamies  ! C’était un plaisir d’être attendu dans chaque ville  ! La tournée avec comme sponsors des grosses marques comme Grundig et des marques de skate comme Powell Peralta, Etnies... ou Modylook, alors ça, c’était des lunettes. Maintenant ce serait ultra oldschool ! Ce sont vraiment des moments, des souvenirs inoubliables ! Ton rapport à la pratique aujourd’hui ? Le skate a toujours fait partie intégrante de ma vie. Ça fait 25 ans que je porte des Vans High Top old school et que je suis

fringué en skate  ! Mais je skate toujours. Pas tous les jours à cause des impératifs de la vie, mais je l’utilise toujours pour faire quelques slides ou cruiser. Je reste un skater de rue  ! Si je passe à Marseille je ne peux pas m’empêcher d’aller au park et ça fait toujours rire mon petit de me voir sortir mon skate sur une aire d’autoroute pour me dégourdir les jambes  ! Je suis et je resterai un skater même si mes roues tremblent sous mes pieds et même si j’ai quitté le milieu. J’espère que je pourrai apprendre à un mon petit comment faire un Nollie ou un Flip. Pour moi le skate n’a pas évolué dans le bon sens. Dans les années 90 on s’est trop préoccupé de comment on se regardait, tout le monde se matait, “moi je fais ça”. C’est positif que les vieux skaters se remettent au goût du jour. Au final, le skate c’est simplement une histoire de partage, de plaisir. Il faut arrêter de se regarder le nombril, il faut s’entraider, c’est une histoire de bonne vibes  ! Les skateparks sont à tout le monde et la montagne aussi d’ailleurs !

Objet 1 // C'est la dernière board avec laquelle j'ai fait des compèt. C'était en 91  ! Une bonne vieille Santa-Cruz. C'était l'époque où les marques essayaient plein de trucs c'est une everslick  ! (Sorte de couche plastique en dessous pour faciliter les slides, ndlr). This is the last skateboard wich with I did some contests. It was in 1991! A good old Santa-Cruz one! It was a time when brands tried lots of stuff. It’s an Everslick (kind of plastic layer below to facilitate slides)! Objet 2 // Une vieille cassette vidéo qui regroupe des interviews qu'on avait fait à 15 ou 17 ans pour Télématin et Une pêche d'enfer de Pascal Sanchez. Je la garde en souvenir, c'est une époque où on était les vedettes du skateboard  ! An old video that includes interviews that were done at 15 or 17 years old for french TV show “télématin” and Pascal Sanchez’s “Une pêche d’enfer”. I keep it as a memento, this is a time when we were the skateboard stars! Objet 3 // Une paire de Vans high top noir et blanc, c'est avec celle-ci que j'aimais skater  ! Je pense que j'en ai usé au moins une quarantaine de pair es ! Mon fils Louis aussi en a une paire comme papa ! A pair of black and white Vans high top. With this one I loved to ride! I destroyed at least forty pairs!

First meeting with skateboard? Actually, for me skateboarding is a family affair. My uncle created a skateboarding association with a friend of him, called SKAF for Skate Avon Fontainebleau. He had organized a competition where indeed many american professionals came like Steve Caballero, Jeff hedges…Seeing my mother, father and even grandmother give a push, manage safety during the competition enticed me to set about skateboarding. So I started when I was around ten or eleven years old, with my cousin aged of four or five. When I saw my uncle practice skateboarding of these days, like slalom, downhill, high jump, I dropped all other sports and totally get on with it. At that time I used to skate with David Hardy, Dimitri Mass and Jean Marc Vaissette. We quicly reached a level that bring us skateboard business opportunities so everyone of us found himself sponsored by big shops and significant brands, like for me Surf Factory Shop, Tonw&Country and Etnies. Fontainebleau is known by Chamonix’s citizens for climbing possibilities. I took the opposite path, coming

from Fontainebleau’s walls at twenty-one years old to practice much harder climbing! But when I came here I freaked out so harder were the walls ! Your best skateboarding memory? It was a tour that my family had organized during summer 1988. It started at Les Deux Alpes resort, then went down to the coast all the way to Argeless and finished at the biarritz surf masters. We found our way at 15-16 years old performing shows for 1500 francs, room and board too. These were magical moments to sign autographs, being so young, to people aged from 7 to 77, young people like grannies! It was a pleasure to be expected in each city! The tour had a big brand sponsors such as grundig and skateboard brands like powell peralta, etnies and also Modilook for sunglasses. Today it would be ultra-oldschool! It’s really times, unforgettable memories! Nowadays? Skateboarding has always been part of my life. I’ve been wearing old school High Top

Vans and skatebrands clothes for 25 years. But I still practice, not every day because of the imperatives of life but I always use it to make some slides, for cruising. I remain a street skater! If I go to marseilles, I can’t help but go to the park, which is still making laugh my little son to see me get out my skate on an highway area to stretch my legs! I am and I remain a skateboarder even if my wheels are shaking under my feet and even though I am no longer in the industry. I hope that I could teach my child how to achieve a nollie or a kickflip. For me, skateboarding has not changed for the better in 90 years where everybody was too preoccupied with how he looked, everyone checked each other “I do that”. It remains positive that old riders get back up to date. In the end skateboard is simply a story of sharing, of fun. We must stop contemplating one’s navel, we need each other, it’s a story of good vibes. Skateparks are for everyone and mountains too, for that matter!

Did you ear about the skeleton who walked into a café? - 51


Skate

Philippe Ta rencontre avec le skateboard ? J’ai commencé le skate à Bruxelles en 1978 sur un skateboard en plastique ramené par les parents d’un ami. En 79, Dog Town a élargi les planches, et les premiers skateparks se sont ouverts. L’été 79 je suis parti avec mon père et mon frère sur la côte ouest des USA, et là-bas, on a pu rouler dans les plus grands parks : Del Mar, Marina del Rey, Oasis. Cet été-là on a assisté au Hester Series, qui était la plus grosse compèt’ de l’époque ou tous les pros étaient présents. C’est d’ailleurs Micke Alba qui a remporté le contest. Mon frère et moi n’avions à l’époque respectivement que 13 et 11 ans  ! En revenant en Belgique on s’est mis à beaucoup rouler dans des parks mais ils ont tous fermé et en 80 il n’en restait plus qu’un à Louvain la Neuve. Tout le monde skatait là bas mais il a lui aussi fermé début 81 et on s’est retrouvé sans rien. Ensuite Trasher s’est lancé et on a commencé à voir des mecs faire des grinds sans ollie, on s’est donc mis à faire ça sur le bord des trottoirs. C’était rigolo mais très limité. De 82 à 84 j’ai beaucoup moins roulé puisque c’était difficile de trouver des skateparks et des boards. En 84 on s’est remis à rouler, on a reskaté avec l’arrivée du street. On a halluciné en voyant Marc Gonzales faire un ollie. On essayait de décrypter ça : “c’est quoi ce truc de fou  !”. Il m’a fallu presque 6 mois pour arriver à faire un ollie, alors qu’aujourd’hui un gamin il lui faut une semaine ! C’était d’autant plus difficile qu’on avait beaucoup

Moi j’étais explosé en haut de la rampe alors que, eux étaient explosés, mais skataient comme des malades quand même !

41 ans - Skate depuis 78

de mal à trouver des planches pour faires des ollies. J’avais encore ma board de 81 qui était incassable  ! Là on s’est mis à bloc dans le street. C’est là qu’on a connu une seconde grosse vague du skate, plein de gamins venaient rouler avec nous ! De 85 à 90 ça a été la période ou j’ai le plus skaté, on était à fond dans le street. En plus, depuis le début le skate était extrêmement lié à la musique. Ça allait de paire à l’époque et ça grâce aux photos de Glen E Friedman. Il faisait des photos de skate et s’est mis à faire des photos de groupes comme BlackFlag, nous on a découvert ça  ! C’était un truc de fou  !

de dingue, on se levait le matin à 9h et c’était joints à fond. Tous défoncés. Les mecs d’Alva quoi  ! Moi j’étais explosé en haut de la rampe alors que, eux étaient explosés, mais skataient comme des malades quand même  ! Ils m’ont pris sous leur aile, j’étais le petit belge qui traînait par là. Finalement, l’aventure se termine, j’avais passé le plus bel été de skate, j’avais déjà un doigt dans l’engrenage. En rentrant en Belgique les pros venaient dormir chez moi. Je me souviens que Karreem Campbell avait sorti une board Akira après avoir découvert le manga chez moi. C’était un truc de malade, j’étais vraiment dedans !

Un bon souvenir de skate ? En aout 80 je suis reparti au US et j’ai passé 2 semaines de folie. Après être passé à NY j’ai fait 10 heures de bagnole pour descendre à Virginia Beach skater à Mont Trashmore. Je me rends chez un distributeur qui avait pignon sur rue pour savoir où était la rampe, il me l’a montrée et j’ai rencontré quelques pros de chez Sims. J’avais tout juste 21 ans, un détail important puisque je pouvais boire aux USA  ! Dany Way rentrait dans les bars avec ma carte d’identité  ! Vu que j’avais une voiture, on m’a demandé d’aller chercher Steeve Shneer à l’aéroport. Le soir venu on m’a demandé ou je dormais, j’ai répondu dans ma voiture. Je me suis donc naturellement retrouvé dans la chambre d’hôtel de Micke Alba que j’avais rencontré 10 ans avant. S’en est suivie une semaine

À partir de 94 je pouvais moins skate car mon boulot m’interdisait de me faire mal. Ayant gagné un peu d’argent, je me suis décidé à venir essayer le snow à Chamonix alors qu’au début j’étais antisnow. Pour moi le skate c’était sur le béton et pas sur la neige. J’ai donc commencé et fait la rencontre des locaux. Même si en travaillant à Londres j’étais physiquement moins impliqué dans le skate, je le suis toujours resté mentalement. Aujourd’hui, je vais m’installer à Chamonix à temps complet. Il y a toujours ce projet de bowl dans le jardin qui me tente...

First meeting with skateboard? I started skateboarding in Brussels in 1978 on a plastic skateboard brought by the parents of a friend. In 1979 Dog Town has widened the decks and the first skateparks were opened. During the 1979 summer I went with my father and my brother on the west coast of the usa, and there, we could ride in the biggest parks : Del Mar, Marina del Rey, Oasis. This summer saw the Hester series, which was the biggest contest of the time where all professionals were in attendance. Although Mike Alba won the contest. My brother and I had at the time respectively 13 and 11 years! Returning to belgium we went on to ride in many parks but they all closed and in 1980 there were only one left at louvain la neuve, everybody rode there and at the beginning of 1981, it also closed and we found ourselves with nothing. Trasher was then launched and we started to see guys do grinds without ollie, we therefore make it on the edge of sidewalk. It was fun but very limited. From 1982 to 1984 I rode a lot less because it was difficult to find skateparks and boards.

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In 1984 we began to ride again with the arrival of the streetstyle. It was hallucinated seeing marc gonzales do an ollie! We were trying to understand it :“what’s this crazy thing?”. It took me almost six month to achieve a ollie, when today a kid only need one week! It was all the more difficult because it was very difficult to find boards to do ollies with, I still had my 1981 board that was unbreakable. Then we started to throw ourselves into street skateboarding. We then lived the second big wave of skateboarding, lots of kids were riding with us! From 1985 to 1990, it was the time when I rode the most, we deeply threw ourselves into streetstyle. But it is also the period when skateboard was highly related to music. It went hand in hand at that time and that through the photos of Glen E. Friedman. It was skateboarding photos and he started to take photos of bands like Black-Flag. We just discovered that! It was a crazy thing!


Skate

Your best memory: In august 1988 I went back to the US and spent two amazing weeks there. After passing through NY, I did ten hours of car down to virginia Beach to ride at mount Trashmore. I went to a dealer that had a bricks and mortar business to know where the ramp was standing. He showed me the location, I met some Sims pros. I was just twenty-one years, an important detail because I could drink in the USA! Danny Way could enter into bars with my Identity Card! Because I had a car, I was asked to pick Steeve Shneer at the airport. In the evening they asked me where I slept, I answered in my car. So I naturally found myself in the hotel room of Micke Alba, that I had met 10 years before. Followed a week of crazyness, we would get up in the morning at 9am and it was spliffs all day long. All stoned! Alva’s guys! i was stoned at the top of the ramp while they were stoned, but still rode! They took me under their wing, I was the little belgian who dragged there. The adventure finally ends, I spent the best summer skate, I already had a slippery slope. Returning to belgium, professionals came to sleep at my home. I remember Kareem Campbell had released a board after discovering Akira manga at my home. It was a sick thing, I was really in it! Today? Starting from 1994, I could not ride, because of my job, I could not hurt myself. Having won a little money, I decided to come and try snowboarding in chamonix. Whereas in the beginning I was anti-snowboard, for me riding was on concrete and not on snow. So I started and met the locals. While working in London I was physically less involved in the skateboard, I’m still remained mentally. Today I will move to chamonix and live there at full time. I’am still tempted by this bowl project in the garden…

Objet 1 // Une photo de ma salle de musique avec mes guitares, mes vinyles et mes decks sur les enceintes. il y a une Dog-Town, originale shappée par Jim Muir, après qu’ils aient fait le film avec Dog Town. Le tail est collé sur la board comme à la bonne époque ! My music room with my guitars, my vinyls and my decks: original Dogtown hand-shaped by Jim Muir on the speakers, done after they release the Dogtown feature film. The kicktail is glued to the deck, like in the good old days! The Jay Adams silkscreen smoking weed is a killer! Objet 2 // Les épreuves de Glen E Friedman, qu’il a utilisés pour ses livres Fuck your heroes et Fuck you too. Original Glen E Friedman (GEF) skateboarding laminates, all signed, used for his books Fuck You Heroes and Fuck You Too. Objet 3 // Une photo qui date de l’Hester series de juillet 79. Mon frêre et moi derrière Micke Alba. 2 mois plus tard, Micke, en faisant un énorme backside air dans le ‘keyhole’, obtenait la couv’ de Skateboarder magazine couvrant l’événement. Hester Series July 1979. Me and my brother behind Micke Alba. Micke got the cover of Skateboarder magazine 2 months later covering the event doing a huge backside air in the keyhole. He was ruling at 13 years old!

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Livres Cet été Ernest vous invite à plonger… dans les livres !

N’hésitez pas les termes sont bons ! Deux critiques de livres, un roman et un récit de voyage, offertes par deslivres.com. “deslivres.com ?” Oh, oui je te reconnais lecteur affamé de substances littéraires tu avais remarqué que deslivres.fr s’était enrichi d’un majestueux point com. Et avec cela ? Deslivres.com devient une véritable librairie sur internet, prête à vous livrez tous vos livres à domicile.

Stéphane Audeguy

Rêves de train critique par Raphaëlle Aviat

Dans un papier à propos du dernier roman de Denis Johnson, Arbre de fumée, Philippe Djian écrit : “les grands auteurs ont ce pouvoir de rendre la vie acceptable, reposante”. Ça m’a fait chaud au cœur. Parce que c’est vrai. Rêves de train est son précédent roman, dont la traduction française est parue en 2007 chez Christian Bourgois. C’est l’histoire de Robert Grainier, comment il vécut, comment il est mort. Robert Grainier est bûcheron. Veuf. Il a passé les trois-quarts de sa vie aux abords de la Spokane International, une ligne de chemin de fer du nord de l’Idaho. L’histoire se déroule entre la fin du XIXème et les années soixante. Au premier plan, il y a la Nature omniprésente. À peine domestiquée. Selon qu’elle est ravagée par un incendie, rayonnante au printemps ou étouffée sous la neige, elle nous en dit long sur Grainier. Mieux qu’un discours. Comme un dessin. Et sur cette trame, les actes des hommes viennent s’enchaîner : la lâcheté toute simple, la connerie toute nue, la solitude immense, la peur enfantine des loups et celle de la mort aussi. Chez Grainier, pas de quête de bonheur, ni de plaisir, encore moins de la vérité (sur la mort de sa femme en particulier). Il avance au jour le jour. C’est sa seule ligne de conduite. Le reste n’est que rencontres fortuites, souvenirs précieux ou au contraire effrayants, et quelques émerveillements simplets ─ pour les ouvrages d’art le long de la voie ferrée, pour la compagnie d’un chien qui n’est pas le sien. Tout ça lui fait un manteau pour l’hiver, une couverture de survie en fait. On ne peut pas dire s’il fut heureux ou triste, mauvais ou généreux, courageux ou faible. Il fut un peu de tout, sans crainte des contradictions. Fruste et complexe à la fois. Denis Johnson a cousu les morceaux de ce patchwork sans logique apparente, pour en faire un grand boutis comme dans la cabane de Grainier. Un tissu coloré et pratique. Ce n’est pas l’étoffe dont on fait les héros. C’est l’enveloppe tendre d’un homme. Première phrase : “Durant l’été 1917 Robert Grainier participa à une tentative de meurtre sur la personne d’un ouvrier chinois surpris en train de voler, ou en tout cas accusé d’avoir volé, dans les entrepôts de la Spokane International Railway, dans le nord de l’Idaho.”

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Type : Romans et fiction romanesque Auteur : Stéphane Audeguy Éditeur : Christian Bourgois, 132 pages Prix : 15 euros In a paper about Denis Johnson’s latest novel “Tree of Smoke”, Philippe Djian writes “Great authors have the power to make life acceptable, relaxing”. This is heartwarming. Because it’s true. “Train Dreams” is his previous novel, the French translation of which was published in 2007 by Christian Bourgois. It is the story of Robert Granier, how he lived, how he died. Robert Granier is a woodcutter. Widower. He spent threequarters of his life beside the Spokane International, a railway line in north Idaho. The story takes place between the end of the nineteen-hundreds and the sixties. In the foreground is Nature, omnipresent, barely tamed. Whether ravaged by fire, shining in the Spring or suffocated by snow, she tells us much about Grainier. Better than a speech, more a picture. Against this backdrop the acts of men unfold : simple cowardice, pure stupidity, immense loneliness, childish fear of wolves and of death as well. Granier is not looking for happiness, nor pleasure, even less for truth (on the death of his wife in particular). He takes life day by day. It’s his only way. All the rest are happenings of fortune, leaving memories, precious or frightening, sometimes sheer amazement - for the works of art alongside the track, for the company of a dog which isn’t his. All this makes him a coat for the winter, a security blanket in fact. Impossible to say if he was happy or sad, bad or good, brave or weak. He was a bit of everything without fear of contradictions. Crude? stiff? but complex at the same time. Denis Johnson has stitched together the pieces of this patchwork, apparently without logic to make a big eiderdown? Like the one in Grainier’s cabin. A coloured and practical cloth. It’s not the stuff heroes are made of. It’s the fragile skin of a man.


This summer Ernest invite you for a dive… in books !

Don’t hesitate the terms are goods! Two literary critics, a novel and a travel book, offered by deslivres.com. “deslivres. com ?” Oh, yes i recognize you hungry reader, you have noticed that deslivres.fr has get riched of a majestuous dot com. And ? Deslivres.com becomes a true bookseller on the internet, ready to deliver books to your place.

David Fauquemberg

Nullarbor

Type : Romans et voyages Auteur : David Fauquemberg` Éditeur : Hoëbeke, 192 pages

Critique par Marie Lebrun

Écrivain et traducteur, David Fauquemberg a 34 ans. En 1998, il enseigne quelques mois la philosophie avant de prendre la tangente. Il part en Australie pendant plus de deux ans. Un périple tragique dans l’ouest australien lui a inspiré son premier récit Nullarbor. De retour en France, il devient critique de théâtre, auteur de guides chez Gallimard et Dakota, et enfin traducteur littéraire – notamment James Meek. Il travaille actuellement sur un second roman, qui se déroule à Cuba et dont le thème central est la boxe.

Nullarbor is a travel story. Everything is on offer, thank you. If it is enormous waves rolling onto golden Australian beaches you want, or kangaroos watching the surfers, it’s there, thank you very much. But let’s leave the big blue waves to crash and the wet-suited men to pick themselves up and thank David Farquemberg for this extraordinary voyage.

Nullarbor est un récit de voyage. Et voilà qu’on vous l’offre. Merci bien. Si c’est pour regarder rouler les grosses vagues enveloppantes des plages australiennes, si c’est pour voir des kangourous regarder des surfeurs, merci bien. Laissons s’écraser les grosses vagues bleues, se ramasser les hommes en combinaison et remercions David Fauquemberg pour ce voyage imprévu. Après deux années passées à Melbourne, “fauché, la rage au ventre”, le narrateur s’en va vers l’Ouest, traverse la Nullarbor, la “plaine sans arbre”, direction Perth, puis Fremantle, Broome, Wreck Point.

Nullarbor est un récit captivant. Aux premiers pas, la narration est simple. Mais ce n’est qu’apparence. Certes, les phrases brèves et le passé composé rendent le pas tranquille. Le narrateur va de rencontre en rencontre, avec Adam, personnage déroutant, dans sa vieille guimbarde qui manque de rendre l’âme d’un moment à l’autre, avec des voyageurs surgis de nulle part et allant je ne sais où, avec Bruce, Curt et Greta, aux côtés desquels le narrateur, lors d’une pêche aux thons, devient témoin d’un carnage écœurant. Puis on avance et on se rend compte que la violence sourd. Les dangers grondent que ce soit dans la mer, dans les terres ou dans la lagune où serpents et crocodiles se cachent. Nullarbor est le récit d’un enlisement. Pourtant l’homme s’y risque. Mais comme il a du mal à agir sans causer, il cause. Et c’est certainement là qu’est la force de ce récit : dans la gouaille des conversations improvisées et des histoires racontées mêlée à la clarté des très belles descriptions. La parole agit comme un charme et nous happe comme savent le faire les contes. Gare ! À peine est-on arrivé sur la frontière de l’Australie-Occidentale avec Adam qu’il est trop tard, on est pris. David Fauquemberg est un narrateur discret et pudique, un gars qui ne parle pas de lui et qui mérite d’être rencontré à la lecture de ce très beau livre. “Nullarbor” a obtenu de le premier prix Nicolas Bouvier, décerné lors du Festival Etonnants Voyageurs.

After two years in Melbourne, “broke and fed-up”, the narrator goes West and crosses the Nullarbor, “Plain without trees” to Perth, Fremantle, Broome and finally Wreck Point. Nullarbor is a captivating account. At first, the narrative is simple. But this is an illusion. Yes, the short phrases and everyday language are soothing. The narrator goes from encounter to encounter, with Adam, a disconcerting character in his old banger which threatens to give up the ghost at any moment; with travellers coming from nowhere and going goodness knows where; with Bruce, Curt, and Greta, together with whom the narrator, during a tuna fishing trip, witnesses the most sickening carnage. Gradually, one becomes aware of an atmosphere of mounting violence. Danger stalks at sea, on land and in the lagoon where snakes and crocodiles hide. Nullarbor is the story of a collapse. However, the man risks it. And, as he has difficulty in acting without talking, he talks. Here is, certainly, the force of this narrative: in the cheeky humour of the improvised conversations and the stories told, all mixed with the clarity of the beautiful descriptions. The words work like a charm and entrap us like a fairy story. Beware! On arrival at the Western Australian frontier with Adam, it’s already too late - we’re hooked. David Fauquemberg is a modest and unassuming narrator, a chap who doesn’t talk about himself but is worth getting to know by reading this book.

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Movie

Critique par Clo

L’école de monsieur Jo - l’école et les gens du voyage

Critique documentaire

Quand un film fait plus que divertir mais amène à réfléchir, jusqu’à racler un peu le fond de nos préjugés. Résidente d’une jolie maison située près d’un terrain destiné à accueillir nos compatriotes nomades, je ne cache pas qu’il m’est souvent arrivé de me lever le matin en jurant que putains les cons j’irais leur faire bouffer leur caravane pièces par pièces s’ils continuent à piquer mes petites culottes sur l’étendage, “et merde !”, m’exclamais-je folle de rage. Vous vous en doutez bien, mon stock de sous-vêtement s’est épuisé sans qu’aucun d’entre eux n’ait commencé à mâchonner sa roulotte. Je m’étais donc promis que non et non, je n’aurais jamais rien à voir avec cette populace d’un autre monde. Merci bien, martelez vos guitares dans votre coin, je ne viendrai pas chanter les Mille et une Nuits en flattant vos compagnes sur leurs jolis dessous. Bon et puis arrive ce film “L’école de M. Jo” suivi d’une soirée débat sur la scolarisation des enfants du voyage. Je sentais déjà l’indigestion d’une soirée spéciale femme du monde, celle ou chacun nous raconte ses deux derniers mois dans

l’humanitaire au fin fond de l’Afrique et au combien il consomme équitable : toi aussi tu fabriques toi-même tes vêtements ? Et en boite de conserve tiens donc ! Une fois de plus je m’étais totalement planté. Rien de baba cool. Joseph Poirier et Guillaume Sergues arpentent depuis une quinzaine d’années les routes bordelaises dans leur camion école à la recherche de quelques caravanes entre lesquelles se coincer. Au coin exercices interminables et leçons de grammaire migraineuses ! Jo leur apprend simplement un peu de notre vie et, du même coup, on apprend un peu de la leur aussi. Certes ces jeunes voyageurs réduisent Beethoven à un sympathique canidé et font du romantisme une soirée “où tu vas pas en discothèque, t’as vu” mais James Dean aurait fait grise mine face à ces boutonneux de 12 ans qui tirent des freins à mains comme personne. Quand à nos Jimmy mythiques (Page et Hendrix ndlr), rentrez faire vos arpèges les copains, Manolo et Dolovan s’occupent de faire vibrer les cordes. Le film est tourné avec peu de moyens mais les scènes sont choisies avec humour et finesse. Résultat : pas de passages soporifiques, on se marre, et surtout on se rend compte qu’au final, ils sont plutôt sympas

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nos voisins les manouches. Il suffisait donc de s’ouvrir un peu l’esprit ? L’ASET (Association pour l’aide à la Scolarisation des Enfants Tziganes) est l’association catholique à la base de ce projet (non non ne criez pas, rien à voir avec des histoires de curés au slip sans élastiques). En collaboration avec les écoles publiques ou privées et les familles qui le souhaitent, elle a pour but de promouvoir la scolarisation des enfants tsiganes et des jeunes en difficulté. Elle défend également le droit à l’école, au stationnement et au logement des familles ayant des enfants à scolariser. À savoir que ces instits’ accueillent entre 400 et 500 enfants chaque année et que le suivi des élèves varie entre six mois et une demi-journée. Bravo à eux.

plus d’infos sur www.aset.asso.fr L’école de Monsieur Jo. Documentaire de 52 min réalisé par Clément Gargoullad et Jérôme Veyret. Grand Angle Productions. Disponible en VOD sur le net 2,99 € Sélectionné aux 6e rencontres du cinéma européen (2007).


L’école de monsieur Jo - l’école et les gens du voyage

By Clo

Living in a nice house placed near a field designed to welcome our nomad compatriots, I don’t conceal that it often happened to me to wake up the morning swearing that Damned! I would make them eat their caravan piece by piece, if they keep stealing my underpants on the clothes line, Shit ! I did say mad with rage. You can suspect it; my stock of underwear has been ran out without any metallic absorption. So I swore to myself that no, no, I will never have something to do with this ragtag from another world, no thanks. Hammer your guitars on your own side; I will never come to sing the One Thousand and one nights flattering your ladies about their nice underwear. Then happened to me this movie «L’école de Mr Jo» (The school of Mr Jo) followed by a debate about schooling of children of travelling. I was already feeling the indigestion given by a special night “Women of the world” this kind of broadcast where every woman interviewed speaks about her last two months in the deepest Africa

and how great it is to be a part of the fare trade. Are you making your own clothes too? Made of can? Well. One more time I was totally wrong. Joseph Poirier and Guillaume Sergues have surveyed for 15 year the road around Bordeaux in their school truck, looking for some caravans between which they could park their truck. With many endless exercises and grammatical headaches, Jo teaches them a little of our life, and on the same time, we learn a little of theirs either. Indeed those kids know Beethoven only through a kind slaver dog but James Dean would have been ashamed seeing them doing handbrakes like no one else. Concerning our Jimmies (Page and Hendrix ndlr) go back home guys, Manolo and Dolovan are the masters of ceremony, pulling the strings with a real authentic style. The movie is a low budget production, but the scenes have been chosen with humour and fineness. Results: No boring section, some good laughs here and there, and

moreover, we can realise they are finally sympathetic, our neighbours gypsies. We just needed to open our mind. The ASET (Association for the Help of Tzigane Children Schooling) is a Catholic association which is at the root of this project. (No don’t scream, nothing in common with those weird stories with monks wearing underpants without bungees). Its goal is to promote schooling of Tzigane kids and other youngs with problems, working with public or private schools as well as interested families. It defends also the right to school access, the park and accommodation of families which have children to send to school. Those teachers welcome between 400 and 500 kids every year, and the follow up of their student varies between six months and half a day. Thumbs up for them!


Mode Une famille Une famille formidable formidable Photographe - Julien Granero

58 - Quel est le crustacĂŠ le plus lĂŠger de la mer ?


Photographe - Julien Granero De gauche à droite / left to right - Insight - Paul Franck - Paul Franck - Insight - Paul Franck Merci à Concept / Grenoble Thanks to Concept / Grenoble

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DIY fais le toi-meme

Mon potager pour l’été Les conseils d’Ernest pour cultiver vos légumes. C’est l’été, décidément on ne peut pas vous la faire à vous, hein, et comme Ernest est plutôt branché salade de saison, cette fois ci il vous propose de découvrir la meilleure façon de faire pousser vos propres végétaux. Effacez-moi ce sourire narquois, pas d’herbes au fumet malodorant ici, nous ne parlerons que de comestibles. Tiens, tiens on parle des potagers du Mont-Blanc, avec Ernest vous allez mettre la main à la terre. Allez hop, remuez votre bon sens et enfilez vos bottes, c’est le moment de se mettre au vert !

My summer kitchen garden. It’s summer time, obviously we can’t hide anything from you, huh, and as Ernest is rather trendy salad season, for this time he’ll suggest you to acquire the best way to grow your own vegetables. Please, delete me this quizzical smile, no smelly weed here, we shall speak only about eatables ones. We talk about gardens of the mont-blanc, with Ernest put your hand in the land. Let’s go, move your sense and put on your boots, it’s time to take a green rest!

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Note // Une chose importante est de ne jamais planter les mêmes légumes d’une année sur l’autre au même endroit, puisque chaque plante échange avec la terre des nutriments différents.


DIY

fais le toi-meme

La saison

La préparation

On ne vous le cache pas, c’est un peu tard, le mieux serait de commencer la mise en place fin avril début mai après les dernières gelées. À Chamonix de toute façon on n’a pas le choix, il faut bien conjuguer avec les saisons. Ce n’est donc pas un problème de planter plus tard, puisqu’on voit souvent des plantations tardives rattraper les autres. Et avec tous les bons conseils qu’on vous donne, ce sera vite oublié. Promis.

Le travail du sol consiste à conditionner celui-ci le plus favorablement pour la mise en culture du jardin. Évidemment il s’agit d’une phase importante puisque vos petits légumes n’en ressortiront que grandit ! Un sol bien travaillé est un sol décompacté en profondeur (20/30 cm) et très meuble en surface. La technique “de base” du travail du sol est le labour.

L’emplacement Le mieux est de choisir un endroit aéré, plutôt bien exposé (sud, sud-est) pour une récolte optimale. Évitez les endroits en cuvette ou l’eau aurait tendance à stagner. La surface dépend bien évidemment de l’utilisation que vous voulez en faire mais c’est du boulot un potager, ne visez pas trop grand ! Gardez toujours en tête que cela doit rester un plaisir !

Semer Semer est le fait de mettre une graine en terre pour qu’elle germe et se développe. Cette technique d’implantation est simplement la base fondamentale du jardinage puisqu’elle est le départ de tous les végétaux. Procéder de la manière suivante : Préparez le sol pour aboutir à une terre fine et légère. Tracez des sillons de 3 à 4 cm de profondeur pour un semis en ligne, regrouper 4 ou 5 graines dans un trou de 3 à 4 cm de profondeur pour un semis en poquet et étaler une poignée de graines sur une surface pour un semis à la volée. Recouvrir les sillons ou les poquets et ratisser légèrement la surface du sol pour un semis à la volée. Évitez de semer dans une terre trop sèche ou trop humide.

Le labour est une opération de travail du sol qui consiste à retourner la terre de façon à ce que la partie inférieure du sol soit ramenée à la surface. Pour cela, munissez-vous d’une bêche. Il est nécessaire d’affiner la surface du sol d’où un travail de reprise du sol, on fera ça au râteau, au cultivateur ou au pic.

La fertilisation Là aussi on s’y prend tard, le mieux étant de la réaliser à l’automne. Retardataires que nous sommes, on se contentera d’un petit apport de compost ! Au niveau de la quantité c’est maximum 1 kg de compost ou 1,5 kg par mettre carré et par an.

Planter Il s’agit d’implanter un jeune plant d’un futur légume. Il faut préparer un sol meuble, aéré et motteux en surface. Supprimer 1/3 des feuilles et des racines (en particulier salades, poireaux, betteraves…). Tracez un joli sillon, enterrez les racines dans le sol. Tassez légèrement au pied du jeune plant et arrosez copieusement ! C’est la technique que l’on privilégiera puisqu’ici réaliser des semis est trop long par rapport à la période favorable de culture.

Les conseils Ernest

Les légumes qui poussent dans la vallée

- Le mieux pour se fournir est de se rendre au marché municipal, on y trouve de tout, et c'est également le meilleur moyen de trouver des plantons résistants.

D’après les conseils de notre jardinier maison, tout pousse ! Cham rimerait donc avec savane ! Pour un jardinier débutant, l’idéal est de commencer en plantant des salades, des haricots, des poireaux, des pommes de terre, des navets, des courges et des choux, de quoi se faire une bonne soupe ! Une liste nonexhaustive bien sûr et tout ce beau monde se cultive sans difficulté ! On pourra également ajouter des oignons et de l’échalote ainsi que des herbes aromatiques (persil, ciboulette, basilic).

- Flower power ! C'est possible de cultiver un jardin sans utiliser de produits chimiques. Par exemple, les œillets d'Inde repoussent les insectes et maladies, les capucines protègent votre jardin des maladies et les tournesols stimulent la croissance des légumes. Si vous avez de la place n'hésitez pas à laisser une parcelle dédiée aux… orties. Elles favorisent les coccinelles qui se feront un régal de tous vos pucerons ! - Un binage vaut deux arrosages. Biner ou sarcler, c'est-à-dire gratter la croûte à la surface du sol. - Si c'est compatible avec votre emploi du temps, préoccupezvous de la lune, elle joue un rôle important dans le potager!

Merci Manet texte Flo Tomei / photographe Romain Vermast www.myspace.com/romzgreyfox www.flickr.com/photos/romzchx

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DIY

do it yourself

The season Well, we won’t lie to you, it’s a little bit late, it would be best to start implementation in late april early may, just after the last frost. Anyway, chamoniards don’t have the choice, they must combine with seasonal. This is not a problem to plant later since late plantings often catch up earlier ones. And with all the good advice we give you, it will be quickly forgotten! I promise!

The location Best is to choose an airy spot, fairly well exposed (south, east-south) for an optimal harvest. Avoid places basin where the water would tend to stagnate. Size of the area depends on what you want to do, but kitchen garden remains a lot of work, so don’t aim too big! Always keep in your mind that this should remain a pleasure!

To sow It is putting a seed in the ground so that it germinates and grows. This implantation technique is simply the foundation of the garden as it is the departure of all plants. Proceed as follows: Prepare the soil to produce a fine and light soil. Draw paths for 3 to 4 inches deep for a seeding line, group 4 or 5 seeds in a hole 3 to 4 cm deep for what is called “poquet seedling”, or spread a handful of seeds on a surface to sow broadcast. Cover the pits or poquets and lightly rake the soil surface. Avoid planting in a too dry or too moist soil.

Ernest’s advices - The best way to provide is to go to the municipal market, where you can found everything, and it’s also the best way to find young resistant plant. - Flower power! It is possible to grow a garden without using chemicals. For example, carnations india repel insects and diseases, the nasturtiums protect your garden disease and sunflowers stimulate the growth of vegetables. If you have a lot of space, please don’t hesitate to leave a piece dedicated to... nettles. They encourage ladybugs that will appreciate the feast of all your aphids! - One hoeing worth two watering. hoe or weed, that is to say scrape the crust on the soil surface. - If it’s compatible with your schedule, worry about the moon, it plays an important role in the garden!

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My summer kitchen garden!

Preparation tillage involves making it the most favorable for the cultivation of the garden. Of course, it is a significant stage as your vegetables will only emerge from it that grows! A well-worked soil is a deeply decompressed one (20 to 30 cm), well free on surface. Tillage’s basical technique is ploughing, wich consists in turning the land so that the lower part of the soil is reduced to the surface. That’s why you need a spade. It is necessary to refine the soil surface, by a work of resumption of land, with the help of a rake, a grower or a peak.

Bières et vins au verre

Fertilization Here we set about it really late too, as best is to achieve fertilization in autumn. That we are late, it will only be a small contribution of compost! Maximum quantity is 1 kg compost or 1.5 kg per square set per year.

Plant It is implementing a seedling of a future vegetable. We must prepare a free soil, airy with clod at the surface. Remove 1 to 3 of leaves and roots (particularly salads, leeks, beets...). Draw a nice furrow, bury the roots in the soil. Press down at the foot of young plant and water copiously! Actually, this is the technique that we favour as sowing is too long compared to the favourable culture period.

à Chamonix Mont Blanc

From the advices of our local gardener, everything grows! Chamonix would thus rhyme with savanna! For a novice gardener, it is best to start by planting lettuce, beans, leeks, potatoes, turnips, squash and cabbage, which will make a good soup!A non-exhaustive list of course and this beautiful world grows without difficulty! We will also add onions and shallots and aromatic herbs (parsley, chives, basil).

text Flo Tomei/ photographer Romain Vermast www.myspace.com/romzgreyfox www.flickr.com/photos/romzchx/

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81 rue Joseph Vallot en plein centre ville Chamonix Mont Blanc

+33 (0)4 50 53 58 30

www.aerocom.eu - Crédit Photos : Fotolia / Eric d’Hérouville / X / L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

Vegetables that grow in the valley


K-do Ce dont vous aurez besoin What you will need

Fini les objets belliqueux, après un joli casque qui t’a rapporté un maximum de conquêtes, voici qu’Ernest t’offre l’accessoire indispensable pour siroter avec classe tous tes cocktails, le décorpaille’ Ernest. Merci qui ?

No more aggressive objects, after a nice helmet which brought you many conquests, Ernest offers you the essential accessory to sip cocktails with class: the “Decorpaille” Ernest. What do you say?

NB : Brad et Sandy ne sont pas des jouets unisexe, conviennent aux plus de 3 ans

NB : Shawn and Sandy are not unisex joys. Suitable for children under 3 Years old.

En bonus : Le cocktail présenté ci-dessous se nommait originalement “L’Ernest Hemingway spécial”. Trouvant ce nom à rallonge et sans particularité historique, nous avons choisi de le nommer The Ernest. C’est quand même plus classe. (Quelle sale bande d’opportunistes que nous faisons là).

Bonus : The original cocktail was called the “Ernest Hemingway Special”. We found this name much too long and with no real historic credit, so we chose to rename it: “the Ernest”. It’s just more classy, and we’re opportunists. To be enjoyed by people over 18.

Comment faire ?

6 cl de rhum blanc 2 cc de jus de citron vert 2 cc de jus de pamplemousse 1 cc de Marasquin Mixer avec de la glace pilée et servir frappé Décoration: Le décor’paille d’Ernest, mais c’est bien sûr !

64 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ? >> La palourde !

How to

6 cl de white rum 2 cc lime juice / 2 teaspoons 2 cc grapefruit juice / 2 teaspoons 1 cc Maraschino / 1 teaspoon Mix with crushed ice and serve it iced Garnished with The Ernest’s décor’paille, of course!


Shawn est Australien. Il est beau, musclé et bronzé toute l’année. Bien sur, Brad est drôle, sportif et intelligent. Brad aime vous emmener à l’autre bout du monde, et fait divinement bien la cuisine thaïlandaise. Shawn is Australian. He is good looking, athletic and tanned all year long. Of course, Shawn is fun, sporty and intelligent. Shawn likes to take you along to the other side of the world and he is a very good Thaï cooker.

Sandy est Russe et est avant tout incroyablement sexy. Jamais chiante, tout le temps de bonne humeur et partante pour tout. Elle aime la vodka et se promener nue sous son manteau en fourrure. Sandy is Russian and incredibly sexy. She’s never a pain in the ass (quite boring), always in a good mood and ready for everything. She likes vodka and being naked under her fur coat.

Did you ear about the skeleton who walked into a café? >> He ordered a cup of coffee and a mop - 65


3 Next episode

C’est repartit pour un tour gratuit !

Next edition: another free number!

Cet hiver Ernest compte bien être à vos côtés pour lacer vos Moon-Boots.

This winter Ernest will be by your side to help you lace up your Moon-Boots.

Pour votre plus grand plaisir (et le nôtre) on se retrouve dans quelques mois.

For your pleasure (and for ours), we’ll meet again in a few months.

À nous les oreilles qui gèlent, et les bonnets michous, les nez coulants et le vin chaud, les soirées au coin du feu et les après-ski déchaînés…

Here’s to us, of the frozen ears and woolly bonnets, runny noses and hot wine, evenings by the fire and great après-ski…

66 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


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Les derniers lieux authentiques et chargés d’Histoire vous branchent ?!. . (Dans les Séracs de la Jonction…)

BISTRO R T RO DES SPORT R S RT

Bar - Brasserie Restaurant

CAFE HISTORIQUE 182 rue Joseph Vallot 74400 Chamonix Mt Blanc tel/fax 04 50 53 00 46 www.bistrotdessports.com


CHAMONIX

ésope photos : Tournaire - Colonel - Avdeev

Tout le Mont-Blanc à portée de main !*

*Mont-Blanc in Touch!

le Pass été,

pour découvrir le meilleur du Mont-Blanc quand vous voulez… comme vous voulez…

The summer Pass, to discover the must of Mont-Blanc when you wish… as you wish

compagniedumontblanc.com 68 - Quel est le crustacé le plus léger de la mer ?


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