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i ssue #Apri l 2011
Haïti L e r e t o u r d e A r is t id e
L e r e t o u r d e A r is t id e
Culture
You like guys, right?
Politics L a d é mo c r a t i e p a r t i c i p a t i v e L a d é mo c r a t i e p a r t i c i p a t i v e
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News from a world in common Une politique mortifère pour l'Afrique par Jean-Pierre Dufau
Cartoon The Truth
by Abstruse Goose
News from a world in common Haïti : Le retour de Jean-Bertrand Aristide par Claude Ribbe
Les essentiels du Brésil Brazilian Beat: Canada Dance Congress par Vanessa Vieira
Cartoon Balada da função amar ()
Por Nerdson não vai à escola
A face in the crowd You like guys, right' by Esther Sherman
L'Odyssée politique La démocratie participative par Simon Langelier
El arca de Enoïn El cineasta laureado Germán Gutiérrez par Enoïn Humanez Blanquicett
Cartoon The Frontier
By Abstruse Goose
El rincon literario La incertitud de la estética by Jorge CaBas
008 010 012 018 020 024 030 042 048 050
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News from a world i n common
Commentaires & analyses
La libéralisation des échanges peut être mortifère pour l’Afrique JeanPierre Dufau
Dans son tristement célèbre discours de Dakar, Nicolas Sarkozy a prétendu que l’homme africain n’était pas entré dans l’Histoire. Fautil rappeler que l’Afrique est reconnue comme le berceau de l’humanité ? Fautil rappeler que l’Histoire est entrée en Afrique à travers l’esclavage, la déportation des Noirs et la Conférence de Berlin de 1885 ? L’Europe et la France, en particulier, ne sauraient s’exonérer aujourd’hui du sort du continent africain.
VB
L’essentiel de mon propos se concentrera sur l’Afrique subsaharienne. Quelle est la situation actuelle de l’Afrique ? Sur quelles bases peut-on établir une politique France-Afrique conforme aux valeurs de notre République ? Le continent africain représente aujourd’hui quelque 900 millions d’habitants, soit un peu plus de 13 % de la population mondiale. Il pourrait atteindre 1,8 milliard d’habitants en 2050, soit 20 % de la population mondiale. La population subsaharienne augmente de 2,5 % par an, contre 1,2 % en Amérique latine et en Asie. Cette population subsaharienne doublerait d’ici à 2036. Avec une espérance de vie de cinquante-trois ans sur l’ensemble du continent, une mortalité infantile de 85 ‰, le continent africain doit relever plusieurs défis en urgence. Chacun connaît les ravages du sida et, même si des progrès ont été accomplis, ils restent fragiles. La France, dans ce domaine, est plutôt exemplaire. Le défi de la sécheresse et de la pauvreté s’ajoute aux violences et aux guerres que connaissent certains États. Quant au niveau de développement, avec un PIB de 1380 dollars en 2007 et une criante inégalité dans la redistribution des richesses, l’Afrique
reste globalement un continent sousdéveloppé. On peut craindre que la mondialisation, les règles du commerce international et les appétits des multinationales ne fassent pas du développement de l’Afrique une priorité. L’intérêt des puissances émergentes comme la Chine fait craindre une nouvelle forme de colonisation. Dans ce contexte et face à ces réalités, il faudra une
grande conscience, une indéfectible volonté pour que l’Afrique, berceau de l’humanité, ne devienne pas le cimetière de l’humanité ! J’ai évoqué la conférence de Berlin de 1885 pour rappeler que les pays fondateurs de l’Union européenne et la France en particulier, ont des responsabilités vis-à-vis de l’Afrique. On ne peut se contenter de brandir le spectre de l’immigration et de la peur. L’immigration choisie est un leurre parce que, face à la désespérance, l’immigration ne choisit plus. Elle s’impose à ceux qui veulent survivre. M. Juppé, lui-même, avant qu’il ne soit de nouveau ministre, reconnaissait que la France et l’Europe auraient besoin de la main-d’œuvre immigrée, remarque juste et pertinente. Comment donc mettre en place une politique de développement de l’Afrique en véritable partenariat et jeter les perspectives d’un réel co-développement ? Cela ne concerne pas que la France, mais aussi les États Africains, souvent corrompus. Les événements récents nous apprennent qu’au-delà des États et de leurs responsables, il y a aussi les peuples qui, un jour ou l’autre, affirment qu’ils sont le ferment de la démocratie. Aujourd’hui, les priorités sont claires. Les mots de Danton restent malheureusement d’actualité : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple. » Je ne développerai pas la politique bilatérale, sauf à dire que la France est un important contributeur, même si l’on peut toujours faire plus et mieux. Je citerai, pour mémoire, la coopération décentralisée dont les exemples sont concrets et participent à une meilleure compréhension des peuples. Je tiens, par conséquent, à évoquer les politiques multilatérales. Le blocage, après les accords de Cotonou, de la politique des APE – accords de partenariat économique – est inquiétant. Croire que les échanges
commerciaux et les règles de l’OMC, de par leur seule vertu, pourraient mettre en place une politique de développement confine à l’aveuglement ! La refondation de cette politique est nécessaire. La France pourrait agir dans ce sens pour rattacher la politique des APE non au commissaire au Commerce, mais au commissaire au Développement. Cela me semblerait un peu plus de bon sens ! Peut-on rêver d’une expérience de développement économique de l’Union Européenne initiée par la France avec les pays subsahariens francophones ? Cette expérimentation pourrait, par la suite, être étendue dans ses méthodes et sa finalité. La libéralisation des échanges peut être mortifère pour l’Afrique. Pourtant, le développement de cette Afrique conditionne en partie – et je réfère aux statistiques citées au début de mon propos – l’avenir du monde et plus particulièrement, pour des raisons historiques et géographiques bien compréhensibles, celui de la France et de l’Union européenne. L’Afrique doit donc se développer d’abord dans le respect de ce qu’elle est, au nom de la diversité culturelle et du respect des différences dont on se prévaut parfois. À la France de l’y aider en accord avec les valeurs humanistes de notre République !
* JeanPierre Dufau est député français du Parti socialiste
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Abstruse Goose http://abstrusegoose.com/
The Truth
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News from a world i n common
Haïti : Le retour de JeanBertrand Aristide Claude Ribbe
Plus de sept ans après avoir été enlevé en pleine nuit par un commando des forces spéciales de l’Amérique de George Bush, aux ordres de Luis Moreno, chef de la CIA à PortauPrince, Jean Bertrand Aristide, premier président démocratiquement élu de l’histoire d’Haïti, rentre enfin au pays.
Il est pour le moins paradoxal de constater que l’Amérique d’Obama, par deux fois, a adressé ces derniers jours des messages enjoignant à l’ancien président Jean-Bertrand Aristide de différer son retour à Haïti jusqu’au lendemain du second tour de l’élection présidentielle haïtienne, prévu dimanche 20 mars 2011. La diplomatie française - dirigée par le maire de Bordeaux, une ville qui a pesé lourd dans l’histoire d’Haïti - bien que très certainement invitée à relayer ces rodomontades, s’est contentée d’utiliser des termes beaucoup plus mesurés en rappelant que "rien ne doit détourner de la nécessaire mobilisation pour mener à bien le processus électoral en cours" C’est en tout cas porter beaucoup d’intérêt à un homme dont j’entends dire depuis sept ans qu’il ne compte plus. Si l’on peut espérer que la démocratie l’emporte en Haïti, en quoi l’Amérique aurait-elle plus le droit d’interférer dans les affaires haïtiennes que les Haïtiens dans les affaires américaines ? Ces menaces du porte-parole du Département d’Etat sont en tout cas bien inutiles. Elles obligent par ailleurs les Etats Unis à veiller sur la sécurité d’Aristide car, s’il lui arrivait malheur – pendant son vol de retour ou après son arrivée à Portau-Prince - il serait certainement difficile de ne pas évoquer les basses œuvres de Washington. Ces mises en garde risquent par ailleurs de produire l’effet inverse de ce qui était attendu. En bravant le diktat américain, non seulement Jean-Bertrand Aristide adopte d’emblée la posture d’homme d’État qui était la sienne au moment de son enlèvement, mais il devient un modèle d’indépendance, de courage et de
dignité, pour tous les pays du Sud. C’est vrai, Aristide n’a qu’à lever son chapeau et Port-au-Prince descendra dans la rue pour se mettre derrière lui, ce qui vaut bien une élection truquée. Et l’Amérique peut le craindre. Cependant, le retour de l’ex-président n’est pas destiné, d’après ce que j’ai retenu de nos conversations, régulières pendant ces sept dernières années, à lui permettre de terminer un mandat, interrompu par la seule volonté des anciens pays colonisateurs, même si on peut se demander si ce ne serait pas légitime.
Aristide a déjà indiqué qu’il rentrait pour se consacrer à l’éducation, comme il l’avait d’ailleurs entrepris depuis longtemps. Il est très certainement sincère. L’élection présidentielle, telle qu’elle se présente, n’a pour lui aucun intérêt. Elle n’intéresse d’ailleurs pas davantage les Haïtiens. Un rôle durable d’arbitre à l’autorité morale incontestée garantit à Aristide autant d’influence que s’il exerçait un éphémère mandat, harcelé par les anciens pays négriers. Cependant, combien de temps pense-t-on pouvoir empêcher les Haïtiens de choisir qui bon leur semble pour les gouverner ? Le 20 mars 2011, un scrutin présenté comme démocratique doit en effet désigner le prochain président de la République d’Haïti. Ce président ne vaudra que ce que vaut l’élection. Sa légitimité est déjà en ruines, à mon avis, à l’image du palais présidentiel, qui n’a pas résisté au dernier tremblement de terre. Ce scrutin résulte en effet d’obscures tractations menées par un conseil électoral « provisoire » en place depuis sept ans sous la surveillance des anciens pays colonisateurs qui croient pouvoir agir à Port-au-Prince comme en pays conquis, à l’instar de ce qu’ils ont l’habitude de faire dans certains pays africains. Au premier tour, le CEP a purement et simplement interdit à plusieurs partis haïtiens, dont bien entendu celui de Jean-Bertrand Aristide, de participer au scrutin, sélectionnant ainsi les heureux élus admis à concourir. Comment peut-on imaginer un seul instant, dans ces conditions, que l’élection à la présidence d’Haïti, quel
qu’en soit le résultat, et quel que soit le mérite personnel du vainqueur, puisse être respectée et respectable ? Quant à l’Afrique du Sud, elle semble avoir fait fi des pressions subies depuis ces derniers jours de la part de Washington, puisqu’elle aurait mis à la disposition de l’exilé, qu’elle héberge et protège depuis sept ans, un avion privé lui permettant de rentrer, lui sa famille, et autorisé quelques amis proches, au nombre desquels j’ai l’honneur de figurer, de même que Danny Glover, à l’accompagner. Ce retour est l’œuvre de toutes celles et de tous ceux qui, malgré les menaces, les insultes et les persécutions, ont milité, pendant sept ans, non seulement pour que justice soit rendue à un homme qu’on a forcé à l’exil et tenté d’assassiner, et pas seulement par la calomnie, mais aussi pour que les choix politiques des Haïtiens soient respectés. On ne peut que féliciter René Préval, quelles que soient ses raisons, d’avoir tenu sa parole, même en fin de mandat, en permettant à son ancien allié de rentrer au pays. S’il ne fait guère de doute que les Haïtiens se réjouissent du retour de « Titide », sa réapparition ne plaît pas à tout le monde. Une certaine presse qui, au moment du coup d’État, a relayé toutes les accusations montées dans les officines macoutes ou américaines, devrait se faire plus discrète, car le moment est venu, certainement, de les montrer, ces preuves qu’on attend depuis sept ans, pour étayer ces accusations. Il est frappant de lire dans les dépêches non plus qu’Aristide aurait démissionné en 2004, ce qui est faux, mais qu’il a été chassé par un coup d’État et une insurrection armée, ce qui est presque vrai. Les journalistes oublient de dire que l’insurrection armée n’était que le fait d’une poignée de mercenaires et que le coup d’État a été perpétré par les anciens pays colonisateurs et accompagné d’un enlèvement. Cet enlèvement, principalement organisé par l’Amérique de Bush, a eu, hélas, des complices
en France, ceux-là même qui gardaient dans leur manche un improbable joker : Duvalier fils, hébergé et protégé par la République pendant vingt cinq ans puis retourné à l’envoyeur. Rappelons quelques noms (la liste n’est pas exhaustive et pourra être complétée au besoin). Dominique de Villepin, chantre des Békés de la Martinique, qui, malgré sa réputation de fier bonapartiste, attendait humblement les ordres de Colin Powell, tapi dans son bureau de ministre des Affaires étrangères (de style empire, bien entendu). Michèle Alliot-Marie, qui prêta forcément son concours à l’opération, en sa qualité de ministre de la Défense, notamment en pilotant avec Bongo l’opération peu glorieuse consistant à recevoir Jean-Bertrand Aristide en Centrafrique, où stationnaient des troupes françaises. Pour la CIA, Bangui était considéré comme une « prison française ». Mais AlliotMarie, décidément bien mal renseignée, n’avait pas prévu que, dans cette « prison française », il était également au programme de faire assassiner Aristide, ce qui a bien failli arriver. Naturellement, la « grande muette » aurait porté le chapeau. Thierry Burkard, aujourd’hui retraité en province et occupé à écrire des romans policiers, qui n’obtint ses épaulettes d’ambassadeur, depuis longtemps par lui convoitées, qu’à charge d’organiser la déstabilisation d’Haïti, avec le soutien d’Eric Bosc, «diplomate» chargé, à l’ambassade de France à Port-au-Prince, d’intoxiquer la presse en inepties, parfois racistes, sur Aristide et depuis expulsé du Togo pour ingérence. Le plus étrange, c’est qu’il se soit trouvé des journalistes, et pas des moindres, pour recopier les « tuyaux » de Bosc. Régis Debray, le
moustachu que Guevarra accusa, peu avant sa mort tragique, d’avoir été « trop bavard ». En 2004, ce courageux auteur français, dressé sur ses ergots, plastronnait, en battle dress, entouré de gendarmes armés jusqu’aux dents, à la tête d’une commission, et aux côtés d’une bien romanesque jeune femme, présidente d’une mystérieuse association, « Fraternité universelle », une jeune femme qui se faisait appeler Albanel, du nom de son mari, général, mais qui n’était autre que Véronique de Villepin, la propre sœur du ministre. Elle s’occuperait aujourd’hui de l’aumônerie de Sciences Po, et, bien sûr, de sa mystérieuse association, toujours très présente, paraît-il, dans les zones agitées de la planète. Régis Debray - ce qui n’étonnera personne - et Véronique de Villepin – ce qui est plus étrange pour une dame patronnesse - n’hésitèrent pas à aller menacer de mort Jean-Bertrand Aristide, au cas où il ne démissionnerait pas, utilisant textuellement l’expression « Auriezvous une vocation de martyre ? » ce qui est formellement attesté, non seulement par le témoignage de Jean-Bertrand Aristide lui-même, mais également par un télégramme diplomatique rédigé par l’ambassadeur Burkard, pour se couvrir. Régis Debray, qui a toujours nié avoir été accompagné ce jour-là par Véronique Albanel, ne prouve qu’une chose, c’est qu’il est non seulement bavard,
mais galant, pour ne pas dire menteur. Le guérillero galant et la Mata-Hari des bénitiers n’étaient pas seuls. Voici la liste des membres de leur commission, dont le but réel n’était pas de réfléchir sur l’avenir des relations francohaïtiennes, mais de renverser ce petit nègre effronté qui avait osé rappeler à la France qu’elle avait une dette de 21 milliards de dollars à l’égard de son ancienne colonie, sans parler des réparations pour 150 années d’esclavage, suivies d’un début de génocide. Marcel Dorigny, professeur à Paris VIII - pour la caution historique et communiste - Yvon Chotard, ex adjoint au maire de Nantes depuis rallié à l’UMP - pour la caution socialiste - le dominicain Serge Danroc - pour bénir l’opération- Serge Robert, président de la banque des Antilles françaises, l’indispensable financier, proche évidemment des Békés, sans oublier Jacky Dahomay, l’oncle Tom de cette fine équipe, le protégé de la conseillère Blandine Kriegel, ex-prof de philo mao au lycée Buffon, devenue avec l’âge grande prêtresse de la chiraquie. Plus insignifiants : Myriam Cottias, Florence Alexis, Gérard Barthélémy, François Blancpain. Ajoutons l’ambassadeur Philippe Selz et François Marchand, du quai d’Orsay, qui, eux, exécutaient les ordres sans états d’âmes et avaient au moins le mérite d’être des professionnels. J’allais oublier Christophe Wargny, qui a fait sa carrière à la faveur de ses reniements. L’auteur de « Haïti n’existe pas » (tout un programme !) ne faisait pas partie de la commission, mais il s’est toujours montré prêt à accourir devant les micros, et zélé, quand on le sifflait, pour venir mordre la main qui l’avait nourri. Et aussi Charles Najman, journaliste autoproclamé « cinéaste » et spécialiste d’Haïti qui, en toute objectivité, a réalisé « Le temps des chimères », du nom méprisant donné aux partisans d’Aristide. C’est dans ce vivier de macoutes français qu’on choisira probablement ceux qui, au pays des droits de l’homme, auront le droit de parler
d’Aristide ces jours prochains et seront présentés par la presse aux ordres comme des spécialistes incontournables de la négritude. Comme d’habitude, sans la moindre preuve, ils accuseront Aristide d’avoir été un dictateur, un trafiquant de drogue et de s’en être mis plein les poches. Ils s’apitoieront sur la « malédiction » qui frappe Haïti. Malédiction dont le retour du président ne sera pour eux, évidemment, après le tremblement de terre et le choléra, qu’un nouvel épisode. Ils demanderont une fois de plus la mise sous tutelle de l’ « homme blanc » de cette « pupille de l’humanité ». Pour tous ces gens, le retour d’Aristide, c’est certain, n’est pas une bonne nouvelle. On serait tenté d’en sourire si la répression qui s’est abattue sur Haïti après l’enlèvement de Jean-Bertrand Aristide n’avait fait plus de dix mille morts. On lit aujourd’hui qu’Aristide serait encore « très populaire » auprès des Haïtiens les plus pauvres. C’est vrai que ceux-là ne votent pas et qu’une certaine France aimerait bien, comme en 1802 (après avoir adopté les orphelins…) les jeter aux chiens. Mais ils constituent quand même 99 % de la population.
* Claude Ribbe est un écrivain, historien, philosophe et réalisateur français originaire de la Guadeloupe.
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Les essentiels du Brésil Brazilian Beat: Canada Dance Congress Par Vanessa Vieira
Cette année, réserve plusieurs opportunités pour les amateurs de danses sociales brésiliennes. Le prochain super évènement se passera dans la ville de Toronto le “Brazilian Beat: Canada Dance Congress” Organisé par la companie et école de danse Brazil World Dance. Le congrès va refleter la grande diversité de styles propres aux danses sociales brésiliennes. Une curieuse combinaison d’Ateliers, Soirées, Performances et Compétitions animeront le fin de semaine de 29, 30 d'Avril et 1 de May. En tout 13 heures d'ateliers de Zouk, Samba no pé, Samba de gafieira, Bolero, Forró, Danse Afro-Brésilienne et Capoeira au cœur de l'université de York à Toronto. Deux soirées où les participants pourront mettre en pratique leurs connaissances fraîchement acquises sur animation de Dj et de groupes musicaux. La première soirée sera le vendredi au El Rancho restaurant- night club et la deuxième à l’université de York. Plusieurs professionnels de danses feront partie de cette fête, On comptera entre autre: Brazil World Dance, The dance Migration, Newton Moraes Dance Theatre, Aruandê Capoeira, Axé Capoeira de Toronto, Samba Québec de la ville du Québec, Bamberg et Cabrueira Companie de Danse directement du Brésil et la grande attraction de l'évènement Kadu Pires et Larissa Thayanne de Brisbane, Australie. Kadu et Larissa sont les plus fameux danseurs et professeurs de zouk brésiliens au niveau international. Ils ont reçu plusieurs prix au cours de leur carrière. En Avril, ce sera la première fois que ce couple se rendra au Canada spécialement pour participer au Brazilian Beat Congres.
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Ner dson não vai à escola
Session printemps a Montreal du 12 avril a 30 juin (12 semaines) mardis de 20h à 21h30 débutent jeudis de 20h a 21h30 intermediaire Studio TANGO LIBRE: 2485 Av MontRoyal Est, Montréal Raquel Bastazin (514) 2689912
Gatineu les samedis 13h débutent et a 14h30 intermediaire
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A face i n the crowd
You like guys, right? B y E s th e r S h e r m a n
It’s not the kind of thing you want people talking about. I don’t just mean in high school. I mean, ever. Still, they do and sometimes I hear them. I wish I didn’t but giggling teenage girls aren’t really known for their ability to be quiet. I guess I don’t wish all that hard or I’d set the record straight. That would probably make matters worse. “Besides, it’s none of their… business.” I insert all of the swearwords in my head as I pass by the gigglers and their decorated lockers but I don’t say them out loud. It wouldn’t matter if I did. They don’t listen to me. Still, there’s something in my brain that tells me to keep those kinds of words to myself. I’m a good kid, smart enough that I’m a twelve-year-old sophomore in high school. But that’s not what they see. “Faggot!” That’s one of the words I wouldn’t say aloud and I turn my head to see the dumb jock who would. He’s yelling at me and I could correct him but what’s the point? He’s a sixfoot tall football player with rice for brains. Not exactly the intellectual competition I’ll face in the real world. “That actually means kindling. I understand by calling me that you’re insinuating I should burn but…forget it. Too many big words for you to understand.”
I mutter the response to myself, always to myself, and keep walking toward my class. That particular dumb jock has vomited that particularly unsavory word in my direction every day since I started high school. He really is an idiot and I’d feel sorry for him if I had the time. I don’t. I run my hand through my thin, short hair and remember all the reasons why I value the time I have. “Good morning, Sam.” Mrs. Hesson is one of the only kind faces I would see on this campus but I look at my feet as her greeting floats past me. I don’t want to look at her because I’ll see pity. No, thanks. So, I take my seat and she hurts inside for a moment that I don’t respond. She’ll get over it. “Everyone in your seats, please.” The bell is done ringing and several kids are still sitting on their desks instead of in their seats. A wad of paper hits me in the back of the head and I ignore it. I ignore everything
else that happens in Mrs. Hesson’s class because I already read the textbook and it’s boring. Everything in high school is boring or cruel. Sitting through her class, being taunted by students every time she turns around is both. “See you again tomorrow.” She says it like a threat as we all shuffle out the door and I feel a hand take hold of my arm. The girl is pretty, not much taller than me, which is amazing since I’m twelve, and she doesn’t look as mean as all the others. I’m sure she is though.
Ah, that is the clincher. That right there is what people talk about. I’m not talking about me being gay. I’m not, by the way. It’s that her basic assumption is that I’m a guy. So, me liking guys would make me gay. That right there is why I hate high school. I get that it must be torture to actually be gay in high school. I’ve lived through enough of the beatings based on assumptions that I get the agony, but try being a twelve-year-old girl with a flat chest and short, chemo-worn hair who everyone thinks is a guy… a gay guy. And then, imagine your name is Samantha but everyone calls you Sam. My life bites.
“Is it true?” “Yeah, I like guys.” I know what she’s talking about but I play dumb. “Is what true?” “You’re gay, right?” I could just answer her stupid little question so she can update her facebook page with the gossip but I’m still going to play dumb a little longer. “What do you mean?” “You like guys, right?”
She clicks a picture of me with her camera phone before I’m gone and I know it will be social networking news within the hour. I don’t care. She can tell everyone she wants that I like guys. I do. And if the universe has any idea what it owes me, my hair will grow out, my chest will come in, and a few years from now, guys will like me too.
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L'Odyssée politi que
La démocratie participative Simon Langelier
En novembre 1989, le mur de Berlin tombe et entraîne dans sa chute le rideau de fer qui séparait les deux grands blocs idéologiques, d’un côté l’Ouest constitué de régimes fondés sur la démocratie libérale capitaliste et de l’autre l’Est, composé des États communistes autoritaires. Se référant au philosophe allemand du XIXe siècle, Frederich Hegel, qui avait proclamé que l’humanité était arrivée à la fin de son histoire suite aux invasions des troupes napoléoniennes qui mettaient au pas les monarchies européennes au profit de régimes républicains, Francis Fukuyama prononce les mêmes paroles en 1992 évoquant le triomphe du libéralisme victorieux de la guerre idéologique contre le communisme. En d’autres termes, la fin de l’histoire signifiait la fin de la guerre idéologique et l’instauration du libéralisme comme idéologie triomphante qui devait permettre à l’Homme de progresser.
Vila Bom Jesus, Porto Alegre – Enfants d’une famille de papeleiros (personnes qui récoltent les matières recyclables des déchets)
Pourtant, paradoxalement, le succès de l’expansion du libéralisme s’est fait au détriment de l‘équilibre économique et de la démocratie. En effet, suite à l’effondrement du bloc de l’est, l’économie de marché s’est rapidement implantée par la dérèglementation des systèmes financiers, la réduction des tarifs douaniers et de l’interventionnisme étatique. Ces processus s’étaient déjà enclenchés à la fin des années 1970 et dans les années 1980, notamment avec la création de zones de libre-échange comme l’ALÉNA et l’adoption de mesures favorisant les échanges commerciaux, comme la réduction des tarifs douaniers par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nombreux spécialistes, militants et gouvernements ont dénoncé l’adoption de telles mesures qui favorisaient les entreprises de pays aux économies déjà bien consolidées qui risquaient d’évincer celles de pays en développement et de leurs économies locales qui jadis profitaient du protectionnisme étatique pour se maintenir.
Vila Chocolatão, Porto Alegre visite de délégués du budget participatif de la région Centro
Déjà avant la chute du rideau de fer, la démocratie libérale a connu une expansion fulgurante dans le monde au cours des années 1970 et 1980. Dans la partie sud de l’Europe, les régimes autoritaires de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal renouèrent avec la démocratie dans les années 1970, tandis que les dictatures populistes de l’Amérique latine firent de même (Argentine, Brésil, Pérou, Chili) dans les années 1980-1990. En Asie, des pays comme la Corée du Sud, Taiwan et les Philippines profitèrent de l’industrialisation et du développement pour implanter des démocraties limitées. Enfin, la chute du bloc communiste amena les pays de l’Europe de l’Est à se convertir à la démocratie libérale.
Mais également, au nom de l’État minimal, la réduction de la capacité d’intervention des gouvernements sur les économies nationales s’est traduite par un affaiblissement de la capacité des citoyens à participer démocratiquement. En effet, depuis les révolutions américaines et françaises, c’est au sein des États-nations que les citoyens intervenaient politiquement par l’intermédiaire des partis politiques, des syndicats, d’organisations, de mouvements sociaux, etc. Quoiqu’il soit encore possible de le faire, la participation citoyenne n’a guère de pouvoir face à des décisions qui proviennent de facteurs économiques hors de portées du pouvoir étatique puisque la souveraineté populaire s’incarne toujours dans les Étatsnations. La récente crise européenne et les compressions dans les programmes et services sociaux qu’ont dû effectuer plusieurs de ses pays membres au détriment de l’opinion publique, témoignent de la faible capacité d’intervention des États. Également, la promesse de la prospérité que devait amener le libéralisme ne s’est pas concrétisée. Au contraire, dans de nombreux pays, les disparités entre les riches et les pauvres n’ont cessé de s’accroître. Des années
du budget participatif de la région Centro
Vila Chocolatão, Porto Alegre – visite de délégués
un terme officiel à la dictature militaire impitoyable qui dirigea le Brésil de 1964 jusqu’aux années 1980 et qui fut combattue par de nombreux militants. Au milieu des années 1970, des associations de quartiers et des organisations ecclésiastiques, les CEB (Communautés ecclésiastiques de la base) organisèrent la contestation contre la dictature. Influencées par la théologie de la libération, les organisations ecclésiastiques1 et de quartiers développèrent un discours axé sur les droits de la personne en dénonçant les crimes du régime. En se mobi1980 au milieu des années 2000, l’inégalité des revenus a connu une hausse de 7 à 8% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Cela peut sembler relativement peu, mais se traduit par enlever 880$ aux 50% les plus pauvres et les redonner au 50% les plus riches. L’accroissement de ces inégalités est beaucoup plus important dans certains pays membres de l’OCDE comme le Mexique, la Turquie et les États-Unis (OCDE, 2008).
lisant, ils revendiquèrent davantage de pouvoir sur les institutions locales et exigèrent un meilleur contrôle des communautés sur celles-ci. Parallèlement, le mouvement syndicaliste, particulièrement celui des métallurgistes de la périphérie de São Paulo, s’organisât et contesta vigoureusement le régime. Les granVila Pinto, Porto Alegre
C’est face à la croissance de l’inégalité que des révolutions politiques ou des réformes majeures sont revendiquées. Le monde arabe le démontre aujourd’hui. C’est particulièrement ce qui s’est passé au Brésil à la fin des années 1980 où furent implantés des mécanismes de démocratie participative, notamment les budgets participatifs, pour combattre les injustices économiques et sociales. La démocratie participative brésilienne a inspiré ces dernières années de nombreuses villes dans le monde à mettre en place des dispositifs de ce type et elle est aujourd’hui perçue comme une opposition à apporter face l’idéologie néolibérale. Le budget participatif de Porto Alegre est né au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution brésilienne en 1988 qui mettait
des manifestations ouvrières à la fin des années 1970 conduisirent à la création du Parti travailliste (PT) en 1980. Dès ses origines, de
1 Elles étaient composées de plus de 80 000 CEB et comptaient de 3 à 5 millions de membres.
Qui plus est, la synergie entre les CEB et les organisations locales et le PT, qui luttèrent contre la dictature, se traduisit par l’adoption d’une constitution démocratique en 1988, très décentralisée vers les villes2 et dans laquelle la démocratie participative fut reconnue comme partie constituante de la structure de la fédération. Notamment, la participation populaire est exigée pour l’adoption de budgets au niveau des investissements sociaux. C’est dans ce contexte de mouvance politique et social qu’est né le budget participatif à Porto Alegre en 1989, qui fut l’une des premières villes brésiliennes d’importance, avec São Paulo, conquise par le PT. Le budget participatif de Porto Alegre doit son existence à cette conjoncture favorable, soit celle de la victoire du PT et de sa propension de fonctionner de près avec les organismes communautaires et la présence d’un mouvement urbain important. En effet, tout comme dans le reste du Brésil, les organismes communautaires de Porto Alegre se mobilisèrent contre la dictature. Plus particulièrement les organismes de Porto Alegre se réunirent sous l’égide de l’UAMPA (União dos associações de moradores de Porto Alegre)3 et revendiquèrent un meilleur accès aux services et aux infrastructures publics, qui étaient fortement défaillants dans les nombreux quartiers pauvres de la ville, et un meilleur contrôle sur le budget municipal.
Assemblée plénière du budget participatif Région Humaitá/Navegantes – Porto Alegre
par sa structure syndicale, le PT fut un parti de masse où la concertation, les débats d’idées et la délibération étaient monnaie courante. De plus ils étaient affiliés et travaillaient de près avec des nombreux organismes communautaires et avec les CEB.
Ainsi, une structure décentralisée et innovante fut mise en place et permis à de nombreux quartiers défavorisés de bénéficier de la présence du budget participatif. Sa structure est organisée sur la base des 17 régions (arrondissements) de la ville. Dans un premier temps, chaque région se rassemble au début de l’année fiscale en assemblées régionales où les citoyens et organismes doivent élire leurs représentants. Pour chaque tranche de 10 citoyens, un délégué est élu pour un an. Donc, si 1000 citoyens sont présents à l’assemblée plénière dans une région, elle aura 100 délégués qui les représenteront lors de forums régionaux où ils devront se pencher sur les problématiques des quartiers et sur les mesures à implanter, comme la construction de nouvelles écoles, d’habitations, de postes de santé, la mise en place d’activités culturelles, etc. La structure même de ce
2 Les villes au Brésil ont un statut de gouvernement aux côtés des États et de la fédération. Elles possèdent des pouvoirs importants en matière de santé, d’éducation, de l’habitation et des services sociaux. 3 Union des associations de résidants de Porto Alegre.
processus encourage donc la mobilisation citoyenne et la participation des classes sociales plus marginalisées qui traditionnellement étaient exclues de l’espace public qui était davantage contrôlé par l’élite. Parallèlement, se tiennent six forums thématiques4 qui permettent d’adopter une perspective de développement plus globale que celle qui a généralement cours lors des forums régionaux aux intérêts davantage locaux. Les propositions des différents forums doivent cependant être soumises au cadre budgétaire municipal et analysées par le conseil du budget participatif composé de représentants élus lors des grandes assemblées annuelles. Le conseil du budget participatif soumet par la suite sa proposition budgétaire des investissements à la chambre des représentants municipaux qui par la suite veille avec l’administration sur l’exécution des travaux. Les effets redistributifs du budget participatif sur la population défavorisée sont sans équivoque. De nombreux habitants ont pu bénéficier d’investissements publics, comme la construction d’égouts et d’aqueducs, la réfection de rues, l’implantation d’écoles, etc. De 1989 à 2004, c’est près de 53 000 familles qui bénéficièrent de la régularisation foncière et de la construction de nouveaux logements (Baierle, 2007). Dans un pays traversé par les inégalités sociales comme le Brésil, qui sont parmi les plus marquées au monde, le budget participatif apparaît comme une véritable révolution, d’autant plus qu’il favorise la participation politique et l’apprentissage civique, particulièrement des couches les plus défavorisées qui y prennent part davantage.
D’ailleurs, de quelques centaines de participants en 1990, le budget participatif comptait jusqu’à près de 18 000 participants dans les années 2000. Et comme le soulignait si bien le politologue américain, Benjamin Barber, la force de la démocratie participative réside dans sa capacité à transformer des intérêts divergents et individualistes en intérêts collectifs : « Strong democracy in the participatory mode resolves conflict in the absence of an independent ground through a participatory process of ongoing,
proximate selflegislation and the creation of a political community capable of transforming dependant private individuals into free citizens and partial and private interests into public goods». (Barber, 2003).
Cependant, ces dernières années le budget participatif connut davantage de difficultés. Une crise financière de la ville a entraîné des retards importants dans l’exécution des demandes des citoyens au début des années 2000. Et après 16 ans au pouvoir, le PT s’est incliné et a cédé la mairie en 2004 à une coalition de centre droit qui fut réélu en 2008. Comme l’indique le tableau ci-contre, celle-ci accumula des retards dans l’exécution des travaux et entrava également dans une
4 (1) organisation de la ville et développement urbain ; (2) circulation et transport ; (3) santé et assistance sociale ; (4) éducation, sports et loisirs ; (5) culture; (6) développement économique, questions fiscales et tourisme.
certaine mesure le processus en y coopérant peu. Mais aussi, la professionnalisation des délégués et conseillers, de même que la cooptation de certains d’entre-eux envers certains partis politiques minèrent le processus. Également, le contrôle quelque peu autoritaire de certains leaders sur les membres de leurs communautés ou organismes mine le renouvellement des délégués et conseillers. La démocratie participative n’est pas plus à l’abri que la démocratie représentative face aux menaces des intérêts individualistes, privés, corporatistes ou politiques. Cependant, contrairement à la démocratie représentative, sa force réside dans sa capacité de mobilisation. Porto Alegre a réussi à le faire pendant des années. Si aujourd’hui elle est confrontée à de nouveaux défis, c’est qu’elle n’a pas su continuer à générer des réformes au
sein de sa structure pour y faire face. Les difficultés énumérées ci-dessus démontrent sans doute un certain manque de profondeur de l’implantation des mœurs démocratiques dans la société de Porto Alegre. Une constitution favorisant un meilleur renouvellement des délégués et conseillers, une autonomie plus grande face aux partis politiques, et une éducation civique dès l’enfance à l’école pourraient renforcer la démocratie participative. À l’instar de Rousseau, c’est à l’être humain d’imaginer des constitutions et des formes politiques qui seront aptes à durer dans le temps : « Le corps politique, aussi bien que le corps de l'homme, commence à mourir dès sa naissance et porte en luimême les causes de sa destruction. Mais l'un et l'autre peuvent avoir une constitution plus ou moins robuste et propre à le conserver plus ou moins longtemps. La constitution de l'homme est
Assemblée plénière du budget participatif Région Humaitá/Navegantes
Citoyens revendiquant des services publics Assemblée plénière du budget participatif – Humaitá / Navegantes
l'ouvrage de la nature; celle de l'État est l'ouvrage de l'art. Il ne dépend pas des hommes de prolonger leur vie, il dépend d'eux de prolonger celle de l'État aussi loin qu'il est possible, en lui donnant la meilleure constitution qu'il puisse avoir » (Rousseau, 1762).
Groupe de femmes travaillant dans le recyclage des déchets Vila Pinto.
Porto Alegre a fortement contribué à multiplier d’autres expériences participatives dans le monde. En 2004 au Brésil, 223 villes de plus de 100 000 habitants avaient mis en place de tels dispositifs (Marquetti, 2008). En Europe, pour redonner une légitimité à la l’action publique, combattre la dépolitisation et le cynisme des citoyens, engendré par la réduction de la capacité d’intervention de l’État au nom du néolibéralisme, des dispositifs participatifs ont été mis en place. Une centaine de villes européennes et communes ont d’ailleurs implanté des budgets
participatifs. Plusieurs pays, notamment l’Allemagne, ont mis en place des jurys de citoyens où la population sélectionnée est invitée à participer à l’élaboration de politiques publiques. Lyon a innové il y a quelques années en mettant en place une vaste démarche participative populaire dans le cadre de son projet de réaménagement des berges du Rhône. La Colombie-Britannique au Canada a en 2004 sélectionnée au hasard 160 citoyens pour former un jury chargé de faire des propositions, dans le but d’effectuer une réforme électorale, qui ont été ensuite soumises à l’approbation populaire lors d’un référendum à l’échelle de la province . Si de plus en plus de citoyens sont cyniques face à la politique, c’est justement parce qu’elle doit être transformée par les citoyens. Porto Alegre a pavé la voie et d’autres ont suivi. Il faut s’inspirer de ces expériences, continuer de les améliorer afin de créer des sociétés plus justes et égalitaires, car le néolibéralisme se plaît dans le statu quo. Photographie : Édition d'images :
Simon Langelier Dionì Pereira
Citoyens revendiquant des services publics – Région Humaitá/Navegantes
Citoyens revendiquant des services publics – Région Humaitá/Navegantes
Délégués du budget participatif planifiant le réaménagement de la Vila Juliano Moreira – Région Centro
Vila dos papeleiros, région Centro, Porto Alegre – Vila qui était anciennement dans un état de grand délabrement qui fut reconstruite grâce au budget participatif
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El arca de Enoïn
Germán Gutiérrez: de recolector de Tabaco a cineasta laureado Enoïn Humanez Blanquicett http://labarcadeenoin.blogia.com/ El domingo 13 de marzo de 2011 el cineasta Germán Gutiérrez recibió el premio Jutra, al mejor documental realizado en Québec durante el año 2010. Gutiérrez fue premiado por un documental sobre la vida de Pierre Falardeau, un hombre controversial, que a pesar de ser un cineasta talentoso, fue relegado a los linderos de la marginalidad en el seno del séptimo arte quebequense. Esa condición de renegado se debió a que Falardeau se destacó por tratar temas espinosos y polémicos, como la crisis de octubre de 1970 en Québec, que le valieron la antipatía de amplios y poderosos sectores del establecimiento en Québec y Ottawa. La osadía de realizar una película sobre la celebre crisis de octubre, evento que desencadenó la mas importante movilización militar interna en Canadá en los últimos 40 años, poniendo en escena el discurso del grupo guerrillero FLQ, nos prueba el talante controversial de Pierre Falardeau. Para poner las cosas en contexto, vale la pena recordar aquí que la Crisis de octubre se desató por el secuestro del ministro provincial del trabajo de Québec, Pierre Laporte,[1] y del embajador de Gran Bretaña en Canadá, James Richard Cross[2]. Mientras que el embajador fue liberado, el ministro Laporte fue asesinado en cautiverio. Para honorar la memoria de ese iconoclasta incorregible que fue Pierre Falardeau, un antropólogo y teólogo transformado en cineasta, que se declaraba admirador de la América Latina, German Gutierrez y su esposa Carmen García, produjeron Le documentaire 'Pierre Falardeau'[3] Este documental, que ha avivado las pasiones de la critica cinematográfica francófona de Canadá, le mereció a Gutiérrez el máximo galardón
del cine quebequense: el Jutra. Reconocido en el exterior y desconocido en Colombia
Si usted escribe Germán Gutiérrez como categoría de pesquisa en el buscador electrónico de El Tiempo o de El Espectador (principales diarios colombianos), puede encontrarse con noticias que hacen referencia a políticos de segundo nivel, deportistas en asenso o descenso, delincuentes comunes o simples parroquianos, que han dado su testimonio para un reportaje de prensa. Paradójicamente no encontrará una sola noticia que se ocupe sobre la obra y trayectoria de este cineasta bogotano, que lleva más de 25 años transitando por los vericuetos del séptimo arte. Esto sorprende, porque Gutiérrez por la cantidad de documentales que ha realizado, por la calidad de su obra y por el lugar que se ha ganado en el medio cinematográfico norteamericano, debe ser uno de los documentalistas de origen colombiano más importantes y premiados en el exterior, a lo largo de la historia cinematográfica de ese país latinoamericano. De los medios colombianos, sólo la revista Semana le consagra unas cuatas palabras en el reportaje “Para verse mejor”, publicado en septiembre de 2009, el cual fue ilustrado con la foto de Gutiérrez. Según Semana el documental “El caso Coca-cola”, que se iba a proyectar por esos días en la “la Muestra Internacional Docu-mental de Bogotá” es “excepcional en su factura y contenido” y además pone “a Colombia en un contexto mundial”, por ser una producción “de primer nivel”. Cuando se explora la carrera de Gutiérrez, uno se encuentra con una pila de documentales, que abordan temas tan variados, que van desde la vida de los insectos, de la que se ocupa en Insectia, un documental realizado en compañía del conocido entomólogo Georges Brossard[4], hasta la cotidianidad de las tribus indígenas del Amazonas, que aborda en Vivre en Amazonie. De la lente de Gutiérrez no se han escapado
temas como el narcotráfico, del que se ocupa en Sociétés sous influence, la cotidianidad de los inmigrantes latinoamericanos en Quebec, que trata en el documental “La familia latina”, ni la vulnerabilidad de los activistas sociales y los dirigentes de izquierda en Colombia, que aborda en “Quien le disparó a mi hermano”. También ha realizado trabajos para la televisión canadiense, entre los que se cuentan las series Out in the City y Les Ruraux du 21e. ¿Cómo se explica entonces que un cineasta de un trabajo de tanta calidad sea desconocido en su país de origen? Según lo que el mismo Gutiérrez nos comentó eso podría deberse a varias razones. La primera: “Yo salí de Colombia cuando tenía 16 o 17 años. Hoy tengo 55, y a estas alturas he vivido dos tercios de mi vida fuera del país”. La segunda: “mi relación con los diplomáticos colombianos, que vienen a representar al país en Canadá, nunca ha sido la mejor, porque se sienten incómodos conmigo por los temas que trato”. Para ilustrar lo último trae a colación una anécdota: “Cuando ice la película sobre mi hermano, esa película fue seleccionada para abrir el festival de documentales de Montreal, porque había tenido varios reconocimientos. Yo llamé al consulado para que la promocionara entre los colombianos a través
de un boletín que ellos difunden, porque la entrada era gratuita. El cónsul me preguntó sobre que trataba la película. Cuando yo le di el nombre y le dije que era un documental sobre la inseguridad en Colombia, en el que se abordaba la problemática que afecta a los dirigentes del sector social, terminó diciéndome que no, porque ellos tienen completamente prohibido promocionar todo aquello que deteriore la imagen del país”. A pesar de sus logros y de sus premios, a pesar de que considera que la mayoría de su cine es colombiano, “porque yo hago cine colombiano como si fuera un cineasta colombiano que nunca ha salido de Colombia”, Germán Gutiérrez asegura que sólo una vez ha trabajado en Colombia. Para reforzar lo que dice afirma: “Nunca, hasta la semana pasada (primera semana de noviembre de 2010), había recibido un cheque colombiano. Me lo giraron por los pagos de los honorarios que cobré por ser jurado de un festival de cine”. ¿Cómo llegó Germán Gutiérrez a Canadá y cómo terminó dedicado al cine? El 17 de noviembre de 2010 entrevisté al cineasta Germán Gutiérrez en el marco de una investigación que adelanto sobre inmigrantes colombianos en Québec. En esa ocasión nos contó las peripecias que ha pasado en su vida de inmigrante. Cuando le pregunté como llego a Canadá me dijo que antes de venir a Québec se fue a estudiar teatro a Francia y cuando estaba a punto de regresar a Colombia, por casualidad, terminó viniendo a Canadá. Hablando sobre las circunstancias que lo trajeron a Canadá sostiene: “Cuando estaba en París, los estudiantes latinoamericanos teníamos la costumbre de irnos en verano a hacer trabajos de estudiantes a Estocolmo. El trabajo consistía en limpiar hoteles, hacer jardinería, hacer aseo, etc. Estando en Estocolmo, un buen amigo mío, un brasilero que estaba estudiando pilotaje en Francia y
que trabajaba conmigo en ese momento allí, me dijo: “Germán vámonos para Ontario”. Al escucharle su propuesta le pregunté: “¿Ontario, y donde carajo queda eso?” Él me dijo: “Eso queda en Canadá”. “¿Y qué diablos vamos a hacer allá?”, le pregunté un poco escéptico. “A recoger tabaco”, acotó él. “¡Qué va a haber tabaco en Canadá!”, le respondí yo. “¡Hombre que si hay!”, me replicó “y entre poco comienza la recolecta”. Para hacerte la historia corta, el hombre me convenció. Compramos los pasajes y nos vinimos en agosto de Estocolmo a Otario a recoger tabaco supuestamente por 45 días. Los granjeros para los que trabajábamos nos daban alojamiento y comida. Gracias a eso uno se ganaba una buena cantidad de plata, pues como el trabajo era increíblemente duro era también bien pago. Ese es uno de los trabajos más duros que he hecho en la vida. En realidad
cuando yo vine aquí venía a recoger tabaco, a trabajar 42 días y hacerme 2000 dólares, par regresar a Francia, terminar mi formación en teatro y luego regresar a Colombia. En ningún momento había planeado quedarme en Canadá. Al final de la cosecha, como yo conocía una gente aquí en Montreal, que había estudiado teatro conmigo en París, decidí venir a verla. Como tenía plata, armamos un plan. Nos compramos un carro: me acuerdo bien que nos costó 200 dólares, y nos fuimos a pasar parte del otoño en Gaspeci. Durante ese viaje dormíamos en el carro y vivíamos en el carro. Al final regresamos a Montreal, la ciudad me sedujo y me quedé”. ¿Cómo me hice cineasta? “La cosa es bastante simple. Durante ese invierno, en febrero o marzo, hubo un grupo de cineastas de aquí que me invitó a trabajar con ellos en un proyecto que consistía en ir a grabar el Carnaval de Barranquilla, para luego hacer una película. Me llevaron de guía y para que me ocupara de la utilería. Terminé haciendo cámara y la cosa me gustó. Cuando regresamos yo quise seguir con el proyecto, pero ellos me dijeron: “no chico tu trabajo terminó, ahora el resto es de nosotros”. Uno de ellos viendo mi interés me dijo que si quería hacer cine, que me fuera a estudiarlo en serio. Fue así como me fui a Ottawa al Concord College y allí aprendí el oficio en un curso de dos años. Esa es mi historia. Fue así como pasé de recolector de tabaco a director cinematográfico”.
Una versión para los lectores colombianos de esta crónica será publicada en el blog La Barca de Enoïn.
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laporte 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Richard_Cross 3 http://www.radiocanada.ca/emissions/six_dans_la_cite/20102011/Chronique.asp?idDoc=128703 4 http://www.annuairecelebrite.com/celebrite/5886/brossard/georges_brossard.php
E d u ar d o A
S u r la r o u
lv e s d a C
t e avec M
(traductio
o st a:
a ïa k o v s k i
n Dionì Pe
reira)
"[...] La premiè re nuit, ils ap p r o c ils volent une fleur hent de n Et nous, n otre jardin. ous ne dis ons rien. La deuxiè me nuit, ils march ils ne se cachent en t s plus; ils tuent n ur les fleurs, o t r e ch E t n o u s, n ous ne dis ien, ons rien. Jusqu'à les plus fr ce qu'un jour, a va seul da giles d'entre eux n nous priv s notre maison, ed sachant q e la lumière, et ue n il nous dé chire la vo otre peur, ix de notr e g o r g e. E nous ne p t puis, ouvons rie n dire. [. ..] »
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Abstruse Goose http://abstrusegoose.com/
The Frontier
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El ri ncon literario La incertitud de la estética
El estado actual del arte y la poesía contemporánea
Jorge CaBas
De Chirico (Giorgio), La incertitud del poeta
“Lo perdurable es la obra de los poetas” Hölderlin
EL arte contemporáneo ha tomado para definirse la no simple denominación del fin del arte. Desde esta perspectiva el arte de hoy día se concibe como una reacción contra la visión clásica del arte y esto toma las connotaciones estéticas de un contra-arte, revelándose a las normas y los cánones estéticos del arte clásico. Para la filosofía contemporánea (que muchas veces denominamos postmoderna) las manifestaciones del espíritu se presentan hoy día como el fin de los grandes meta-relatos, esto sólo por utilizar la muy reconocida fórmula de Jean-François Lyotard. La postmodernidad no es una invención teórica del arte y la filosofía, sino que es el reflejo de nuestra propia época, es decir, nuestra propia realidad ha devenido postmoderna. Es decir, el desarrollo tecnológico y las telecomunicaciones, las expresiones de pluralidad y distintas manifestaciones del saber han cambiado el sentido constitutivo de las sociedades contemporáneas. El pensamiento filosófico y
el arte han reflejado ese sentido como un alejamiento del egocentrismo filosófico occidental y han comenzado a mirar otros conocimientos y a interactuar con ellos. Lo que esto significa es que la filosofía y el arte han experimentado con ocasión del advenimiento de la era de la pluralidad otras visiones, otras expresiones de mundos, otros saberes, otras formas de acción, etc. Nuestra época surge
como el nacimiento de una nueva expresión en contraste con un supuesto desmoronamiento de la concepción clásica de la vida; aun que creo que tendremos que esperar un largo tiempo para ver el desarrollo histórico de este proceso y medir con toda claridad sus resultados. Considerando lo dicho, tenemos que el arte
contemporáneo encontró su primer impulso en el ready-made norte americano y desarrolló su idea hasta llegara a las nuevas concepciones artísticas de las utopías tecnológicas. Empero, es precisamente la poesía quien asume la concepción del nuevo espíritu del arte contemporáneo. Este hecho no es gratuito puesto que es la poesía quien mayores posibilidades tiene de acercarse de manera pura a los movimientos del espíritu en cada época. Es ella quien vive como mayor vitalidad el pensamiento y lo experiencia internamente como arte poético, para luego expresarlo mediante el habla y la escritura. La poesía representa el espíritu de una época en tanto que espíritu, es decir la poesía, en tanto que arte del pensamiento sensible, medita con mayor proximidad los contenidos internos del espíritu de una época. La poesía capta los movimientos internos del alma, sus estados y sus sentimientos (la vie de l’ame). De allí que sean precisamente la poesía junto con la filosofía las dos formas de pensamiento mas puras, quienes fundamentan y modelan el universo de cada época. Este hecho lo constatamos en labios del poeta André Breton. Es precisamente él quien entra a precisar conceptualmente el espíritu del arte contemporáneo, y comienza por definir el ready-made como « des objets préfabriqués, élevés à la dignité d’une œuvre d’art par le choix de l’artiste.» Sobre esta misma visión del ready-made se inscribe el mismo surrealismo poético, la corriente de la que Breton seria su máximo representante. El surrealismo es un movimiento que tiene como objeto lograr una mayor profundidad intelectiva de las experiencias psicológicas y psicoanalíticas del pensar, esto en lo referente a la actividad y funcionamiento del pensamiento poético sin la intervención conciente de la razón. Pero Breton, adiciona algo más que es absolutamente revolucionario en la poesía surrealista, y es que estas
experiencias psicológicas del pensamiento no se preocupan de los contenidos y los cánones estéticos y/o morales. Ahora lo renovador de esto está en que su propósito se funda en romper con la visión ética y estética del arte clásico. La poesía y con ella todo el arte se nos presenta hoy como una experiencia psicológica del pensamiento (Holà, j’en suis à la psychologie,…-dice Breton-) sin interés en los contenidos y los fundamentos del pensamiento poético. Lo que se persigue con el surrealismo es captar los movimientos del espíritu como dictados del pensamiento y no el saber o los contenidos racionales del arte y la poesía. Las manifestaciones del espíritu pretenden expresarse hoy día como una cesación del arte
la obra, imagen de la belleza, es la manifestación sensible de la idea del bien. Esta concepción ha regulado históricamente la visión del arte y se expresa como que la belleza en la obra de arte es la manifestación sensible de la idea.
como grand art, por eso en nuestra era las visiones artísticas marcan una separación entre la expresión estética y el sentido ético que dominaba a la obra en toda la tradición, es decir, se pretende trazar una hendidura insoslayable entre la concepción de lo bello y el concepto del bien. Por eso el arte se aprecia hoy como “bel art” y tiende a desaparecer en él toda la sustancia ética que lo soportaba. La estética del arte es netamente platónico (griega) y ha regido en gran medida toda la tradición del arte, incluso allí donde parece haber desaparecido: en el contra-arte. Para Platón la belleza es justamente la manifestación del bien, es decir la visión estética y ética forma una unidad. La obra de arte, su aparición, se presenta a los ojos del artista y de los espectadores como una manifestación del splendor de la idea, es decir,
Expliquemos ahora de donde tomo el arte la idea del fin. La idea del fin nos proviene inicialmente de la filosofía hegeliana de la historia. Fue precisamente su proyecto filosófico quien pretendió asumir el fin de toda la historia del espíritu filosófico y su pensamiento (el alma de occidente). Esto significó que el proceso de la idea de la libertad que hallo su primer impulso entre los griego había llegado a su fin como historia universal. Para la filosofía de la historia la Idea es la forma racional que guía los hechos del mundo y es precisamente esa Idea la que la filosofía capta y comprende en la historia de la humanidad. La filosofía de la historia tiene como objeto captar la idea del Espíritu en las diferentes manifestaciones concretas de la vida. La reflexión filosófica para Hegel tiene como meta eliminar el azar y la contingencia en los hechos históricos. La filosofía busca en la historia el fin universal, la meta final del mundo. Proyecto histórico de occidente, en tanto que libertad, había llegado a su fin según Hegel en la revolución francesa, para la cual la consigna principal era l‘homme en tant qu’homme est libre. Esta idea del fin de la historia halla plena resonancia en la formulación estética del arte, esto es esencial por cuanto es partir de esa idea como se va reformular la concepción del arte parta nuestra época. Es precisamente por todo esto que la apertura hacia una nueva concepción de la vida encuentra eco en nuestra época como una incertitud estética. Sabiendo que el proyecto filosófico clásico hallo culminación en Hegel, se asume que junto con ello también finalizo la visión de la estética clásica. Esto significa que
es a partir de la conciencia de nuestro propio fin que debemos dar inicio. El individuo es ahora libre y se sabe en tanto que ser conciente así mismo libre, y él asume la libertad como un indagar su propio conciencia y por eso se vuelca sobre la ciencia psicológica y psicoanalítica. Esto explica
porque Andre Breton funda su proyecto surrealista en la psicología, ahora podemos entender mas claramente lo dicho por Breton: Holà, j’en suis à la psychologie,… La expresión sensible de la idea en el arte
contemporáneo ha alcanza su punto más culminante, y esto explica porque del arte no es visto hoy como esplendor de la expresión ética de una comunidad. La industrialización de la vida ha contribuido en gran manera a esa separación, así como el advenimiento de otras
visiones, otras expresiones de mundos, otros saberes, etc. que han dado lugar a la construcción de un arte que reacción contra la idea del arte clásico y critica a su vez las perspectivas del mundo contemporáneo en lo referente a la explotación masiva y destructiva de la industria.
Sin embargo, uno de los rasgos críticos de nuestra época es que las grandes obras de arte sólo se aprecian como lujo y adorno: se visitan museos, se hacen tures para ver las ruinas de las culturas, se instauran recitales y festivales poéticos, etc. las grandes creaciones de la vida
adquiere el sentido de un “pasa tiempo,” esto se conoce filosóficamente como la glorification de la pauvrete d’esprit. Otra de las críticas es que las obras de arte no salen hoy a nuestro encuentro como obras por
sí misma, sino que se constituyen en objetos de la ciencia, de estudio científico. Por ejemplo cuando tenemos que hablar de la poesía se cita y llama a los expertos y no a los poetas. El arte se disemina en una pluralidad de juicios estéticos subjetivos sin ninguna sustancia ética, el arte gira en torno de l’idée que tout le monde est artiste. En el caso de la poesía esto se refleja como la actividad innovadora y estética de las nuevas relaciones que se entablan con el lenguaje en el contexto de una
experiencia psíquica pensamiento poético.
y
subjetiva
del
El arte contemporáneo se encuentra en manos de los artistas como una dubitación o una incertitud artística, esto se puede ver en la obra de Giorgio Chirico: La incertitud del poeta. Lo que esta obra refleja es la perplejidad en que se encuentra el arte, toma el arte el camino de la experiencia psicología o se vuelve sobre el pensar estético del arte
clásico. Esto lo expresa Chirico irónicamente en su cuadro, y se pregunta allí ¿cuál es el camino de la poesía y el arte contemporánea? El busto (lo clásico) o las bananas (lo nuevo). En cierta forma lo que Chirico logra captar en su cuadro es el síntoma y la condición propio de nuestra época. La humanidad se encuentra a sí misma en el umbral de su propio camino, primero, tratando de desembarazarse del proyecto estético del arte clásico, y segundo, con un recorrido hecho en la psicológica del arte, el cual se agota en su propia experiencia al concentrarse sólo en los dictados del pensamiento y los estados psicológicos de la conciencia. En conclusión, el arte hoy día nos confronta, en cuanto no sabemos hacia adonde apunta esta apertura histórica del arte con exactitud, es decir, el arte se erige como algo que nos cuestiona, nos mantiene fluctuando sobre la pregunta misma de cual es, entonces, el sentido y el camino del
arte en nuestro tiempo. Empero, si su apertura indaga sobre las nuevas formas de asumir muestro propio destino, ello significa que el arte nos donara una nueva figura estética de la vida realmente renovadora y quizás también una nueva concepción de lo humano. Esto se constituye en una responsabilidad históricoexistencial para el arte y toda su tradición. Quizás esto que hoy llamamos el fin del arte sea la apertura de un nuevo florecer, pues allí donde todo parece haber terminado, siempre
habrá lugar para un nuevo resurgir. Si asumimos nuestro propio destino en procura de indagar por la esencia del arte y su función en la existencia humana, esta incertitud estética, podría significar que de todo gran fin estético se presume un nuevo y gran nacimiento de la humanidad.