HISTOIRE DU
PORTRAIT
EN
FRANCE
PARIS. - IMPRIMERIE MOTTEROZ Ruedu Four,54bis.
HISTOIRE DU
Portrait
en
France
PAR 1> J _
DE
,/;.^ARQUET
VASSELOT
PARIS NADAUD & G - ÉDITEURS LIBRAIRES 47,rueBonaparte
ROUQUETTE LIBRAIREÉDITEUR Choiseul Passage 1880
\ I>A M. PAUL
DUBOIS
Membrede l'Institut
/ --HOMMAGE
ET
RECONNAISSANCE
A MON FRÈRE LÉON
MARQUET
DE VASSELOT
En souvenir de ses bons encouragements
i" Janvier 1880
VASSELOT Sculpteur.
CHER MONSIEURET AMI,
Vous ave\ eu véritablement une heureuse idée /'Histoire du portrait en France. d'entreprendre Joutes les grandes Écoles étrangères ont certes des portraitistes de génie; mais le Portrait n'en estpas moins un art très particulièrement français, cultivé sans interruption, depuis l'origine jusqu'à nos jours, sinon toujours à. la même hauteur, du moins sans jamais perdre ses qualités essentielles. C'est que ces qualités sont des qualités de race; qu'elles procèdent de cette observation, à la fois vivement spontanée et profondément réfléchie, par et le sentiment français laquelle l'esprit français saisissent la nature humaine; les aptitudes, qui sont les mêmes qui se font nos portraitistes, manifestent che\ nos auteurs dramatiques ; les mêmes, qui ont produit nos admirables recueils de dont ces autobiographies Mémoires historiques, aucune littérature étrangère ne présente l'équiun si valent ; les mêmes, enfin, qui impriment
dont grand dans la puissante originalité consiste,précisément, l'absence de toute convention, de toute manière caractère
à notre statuaire
nationale,
d'école. Quand cette École s'égare un instant, dans la manière, elle s'en dégage bien vite, pour revenir à ce naturel, qui sait si bien s'élever à l'idéal, sans passer par le convenu et l'arbitraire. Cette grande École de Sculpture, à l'esprit de laquelle vous save\ rester fidèle dans vos oeuvres,d'un naturel si médité et si choisi, ne s'est guère démentie, depuis le jour où elle s'est dégagée de Vhiêratisme byzantin et roman, pour enfanter les admirables types du xm° au-X.ivc siècle jusqu'à Fépoque actuelle, si digne de ses devancières, L'École
du Portrait est la soeur de l'École de Sculpture, et vous accomplisse^ une oeuvre toute son histoire, sous nationale, en nous résumant toutes ses formes et dans toutes ses branchés. Tout à vous cordialement. HENRI MARTIN, De l'Académie Française Laon, ce 28 août 187g.
INTRODUCTION
arts
devront
à l'initiative
de
jg^-^^HillES I S H
la Société
des Études
m sSl^te
VHistoire
du portrait
m fiÉft^S -ILL^^^^B
Cette société eut la bonne pensée de mettre cette matière au con-
cours et
en 1877. Nous prîmes nous eûmes l'honneur
historiques en France.
part au concours d'être un des
lauréats. Avons-nous ce travail?
comblé
une lacune
en publiant
de répondre,
aux éru-
dits de le dire ; pour tous, l'histoire trait faisait absolument défaut.
du por-
Artiste la nature
Aux artistes
nous-même, et, comme
amant tel,
de passionné cherchant toub
du Portrait.
Histoire à dégager
jours du métier,
nous
extrêmes
limites
la pensée
de la matière,
Yart
pousser jusqu'à ses la probité en matière de cridevions
tique. Aussi, nous avons toujours eu soin de des contemdonner d'abord l'appréciation porains. Le lecteur,
lui, pourra juger, suivant ses goûts, l'artiste
nature, la critique _
Le cadre
suivant'sa et l'oeuvre,
et l'historien. de ce volume
ne nous
permettait Du reste,
pas un trop grand développement. est-il nécessaire de citer toutes les oeuvres
d'un
artiste
pour en apprécier la valeur? C'est l'histoire du portrait, et non l'histoire des portraits que nous avons voulu faire; c'est
la marche
sation
matérielle
voulu
éclairer.
Notre
travail
de l'idée
plutôt que la réalide cette idée que nous avons
est divisé
en deux parties : la l'histoire du portrait dans
première comprend la peinture et dans les arts qui s'y rattachent, classés en huit chapitres; nous avons pensé établir ainsi plus de clarté dans notre travail, et rendre plus facile l'étude de cette histoire'
Introduction.
développée,
autant
chronologique. La deuxième
dans
que possible,
partie
traite
l'ordre
de l'histoire
du
et dans les arts qui dans la sculpture classés également en huit chas'y rattachent, pitres. Tel est le plan du travail. portrait
Quant à sa marche générale, nous traitons, dans la première partie, des qualités nécesIl est important de saires dans le portraitiste. savoir
dans quel ordre de la nature se trouve le portrait, quels sont les spécialement
plus meilleurs
les quasujets pour les portraitistes, lités exigées de l'artiste, et quels sont enfin les caractères Dans portrait, certains
bon portrait. la nature tout n'est d'un
au propre de même que dans l'espèce humaine être les sujets ne sauraient hommes pas
possibles de portraits. Serait-ce faire erreur n'est
réellement
de dire que le portrait possible que chez l'homme, chaque inl'espèce humaine
parce que dans dividu se distingue, physiquement d'un autre individu? tuellement, Dans
l'ordre
matériel,
dans
et intellecles minéraux,
du Portrait.
Histoire
dans les animaux les végétaux, même, il y a peu ou faite de l'homme, abstraction entre les caractérisée de distinction point dans
de même
individus
classe
et, par
là, pas
de
portrait
possible. morSi, d'un caillou, vous faites plusieurs , ceaux, vous obtiendrez plusieurs individus, semblables au premier; si intrinsèquement vous
écartez
le plus
la
gros
de volume, dans question comme dans le plus petit, la
physionomie, qui fait le portrait, ment la même. La
distinction
d'individus, entre deux
existe
mais
bien
par catégories sera la distinction
quelle individus du même
H en est ainsi
dans
sera absolu-
groupe
?
les
végétaux; qu'ils soient multipliés, ou par greffe, par boutures individus par graine, les nouveaux gardent la physionomie toujours même générale, quand ils n'ont pas conservé couleur primitives.
et la
cette catégorie, on se rapdéjà beaucoup et on le plus du portrait enfin dans le règne animal — et plus
Cependant, proche trouve
dans
la forme
Introduction. se rapproche de l'homme, comme le chien, le cheval, et plus grande devient la facilité pour faire un portrait, c'est-à-dire l'animal
un type unique. Alors il pour reproduire sera possible d'arriver à l'assimilation complète de la forme et de l'idée. La matière L'individualité
là où l'art commence. disparaît est au portrait ce que la pensée
Le mérite sera de faire briller, esta la phrase. à travers cette intellil'enveloppe humaine, gence qui se montre manière indéniable. Dans souvent
l'homme
gravée
sur l'être,
d'une
mûr, dans le vieillard, plus dans l'homme la amaigri,
encore, fait réellement
place à l'intelligence; ne semble-t-il pas, au fur et à mesure que la que l'intelpeau se racornit et se dessèche, matière
ligence passent devienne
paraisse se développer, à travers l'enveloppe,
que ses rayons que la tête
éclairée et qu'elle protransparente, jette ses rayons sur tout ce qui l'environne? de la tête Ceci est bien plus vrai encore homme
de génie.
Il est donc
démontré
d'un
que tous
les hommes
du Portrait.
Histoire
xiv
ne sont pas-.propres pour réunissent peu d'hommes voulues,
car
lignes,
dans
ce n'est
le portrait. toutes
— Bien
les qualités la pureté des
pas dans des tons, l'harmonie
la
dans
est mouvement, qu'un portrait exacte beau, mais bien dans cette reproduction et lumineuse de la vie intime qui personnifie du
justesse
le modèle. Oh ! s'il
n'y
avait
à
reproduire que la des tons, l'harmonie
pureté des lignes, que la femme, la jeunesse, l'enfance nous donne— Nous raient les plus admirables portraits. ne trouvons, tables encore, comme corps,
au contraire, portraits que chez à ce moment
les beaux, les vériles travailleurs, et,
de la vie où l'intelligence,
une fine lame, commence à user notre alors que parcheminé, ridé, cassé, le
pauvre fourreau se laisse traverser par l'éclat et la souplesse de la pointe acérée : par la lame intellectuelle. — l'intelliL'affinité est alors complète; à une vapeur enflammée, gence, semblable sur en arrondit répand l'enveloppe, la tête la angles et sait faire étinceler
se les plus
Introduction. — voilà
laide,
l'instant
xv
du portrait, voilà le être. — Vous pouvez
tel qu'il doit portrait, alors créer une oeuvre intellectuelle, vous d'être
le côté matériel
inquiet,
et gardezsera rendu.
Nous
la partie de appellerons archéologique notre travail, et l'ensemble des chapitres qui traitent du portrait dans les manuscrits, dans dans les vitraux, dans les brodel'émaillerie, ries et les tapisseries; de ceux, encore, qui ont sceaux pour titres : numismatique, glyptique, et cachets,
orfèvrerie.
rêt de connaître
Il n'était
et d'apprécier
pas sans intéles efforts des
et de traduire les artistes, de l'art en France. Certes, bégayements
naïfs
l'authenticité
de
premiers
n'entendons tous
pas
les portraits
garantir cités dans
nous ferons même logique; dans les portraits énumérés
nous
la partie archéodes réserves, pour la partie
histo-
rique, et voici pourquoi. et nous diLa fraude n'est pas née d'hier, rons plus, de tout temps il y a eu des mystia raconté
ficateurs.
Pline
d'Homère
et d'Hippocrate
pure
imagination
que les portraits étaient sortis de la
des artistes.
Histoire du Portrait. Parlerons-nous
dont anciennes, refaites et récoltées,
des statues
les têtes ont été souvent
et savant
un peu, de tous les côtés ? Le spirituel M. Feuillet
nous
de Conches
a laissé
sur le sophiste Dion siècle de notre premier
ce pi-
quant
récit
Chrysos-
tome,
au
ère,
qui leurs
aux Corinthiens de décapiter reprochait statues pour en changer il les personnages; adressait encore le même reproche aux Rhodiens. Saint Jérôme
nous
a même
appris
ce sin-
gulier usage des vainqueurs, qui faisaient enlever la tête de toutes les statues, pour y substituer leur propre image. Malheur était réalisé Aimables
aux
vaincus!
Ce mot
historique
dans les arts. combien mystificateurs! que vous ne puissiez vous
il est
regrettable réjouir à l'aise, en voyant nos savants, nos phrénolode si beaux discours, gues prononcer étayer leurs théories sur les tendances du moral d'après la conformation en preuve les bustes crate,
de César,
de la tête,
et donner
d'Homère, d'Hippode Vespasien ou de Néron !
Introduction. Malheureusement
ces
fraudes
ont été en usage de tout portraits semblance.
temps. ont été faits sans nul souci de la resEt comment
raient-ils même
artistiques de Beaucoup
ces portraits
pourles traits d'un
être fidèles, lorsque exécutés par personnage,
des
artistes
ne concordent différents, pas entre eux, bien que tous soient réputés ressembler au modèle. Il nous d'un toutes
est arrivé
riche
amateur, les illustrations
vue
la galerie de parcourir qui avait posé devant artistiques ans. Là,
quarante depuis constaté ce fait étrange : Chaque iois que l'artiste, a été assez maître
les plus en nous avons
malgré ses licences, de lui pour résister aux en-
mode; chaque fois qu'il a su trouver assez de force en lui-même, pour ne s'inspirer que du caractère propre et de la il a fait une intime de son modèle, pensée traînements
de4a
digne d'admiration. le Titien, ait nom Raphaël, Que l'artiste ou Holbein, Van-Dyck, Rembrand Vélasquez, oeuvre
il arrivera, bien que par des moyens difféet son au vrai portrait, rents, au but final,
Histoire
du Portrait.
Dans oeuvre remplira notre âme d'admiration. cette galerie, il en était de même pour nos arles plus beaux les portraits tistes français, n'excluait
de notre travail, historique le véritable commencerons à rencontrer
Dans nous
L'idéal
les plus ressemblants. pas la vérité.
auâsi
étaient
portrait,
la suite dans
les chapitres des pastels, etc.
traitent
qui
du
dessin, Dans ces chapitres, nous trouvons les oeuvres de Clouet dit Janet, qui occupent la première
place
de l'École
française. de Du Monstier
Les crayons fins mais plus colorés.
On se sent vivement
seront
impressionné
moins devant
ces modestes noire,
à la pierre dessins, ces portraits éclairée par la sanguine ou le crayon
et qui savent bleu, effets de la peinture.
rendre,
cependant,
les
de simplicité et de granQuel caractère deur dans les portraits-crayons des Janet, des et autres. Quesnel, des Van-Dyck, desHolbein De quelle force d'expression ces maîtres du crayon
ont su faire preuve,
dans ces traits
qui
Introduction. si
traduisent, la nature.
l'individualité
réellement,
et
nous n'avons Malheureusement, su conserver à la France les oeuvres
jamais de ses meilleurs
artistes.
Depuis quelques années une généalogie artistique.
on essaye de refaire
à Clouet,
les crayons
à Du Monstier,
leur oeuvre, se trouvent d'autres
Mais
on doit souvent à l'étranger,
noms.
—Par
en restituant
qui sont faire l'aveu qu'ils
où ils figurent sous à contre, on attribuera
qui nous sont complètement des dessins attribués connus, jusqu'ici maîtres. Il est certain Janet et à d'autres des artistes
inaux qu'à
cette époque il y a eu une ou plusieurs généen dehors de Marc Duval, rations d'artistes DuLevaillant, Lagneau, Vayde et Elisabeth val, qui était fort excellente pour le crayon et encore pour aultres choses requises à la portraiture. Tous ces artistes étaient les élèves ou de ceux que nous avons déjà cités. de notre art franCes premiers-dessinateurs
les maîtres
çais ont ouvert la voie, qui nous à Nanteuil, à Rosaîba, turellement à Latour,
à Boucher.
conduit
na-
à Chardin,
Histoire
XX Tous
ces
du Portrait.
maîtres
du
crayon
noir
ont
du crayon rouge, noir et les maîtres du pastel. blanc, qui précédèrent bien plus Notre richesse nationale apparaît à la gravure. grande, lorsque nous arrivons formé
les maîtres
Claude Pitau
de Pailly, Mellan, François le grand siècle commencent
bientôt
suivis
Nicolas et
sont
de Gérard
de Robert Edelinck, d'Antoine des Audran, de Nanteuil, Masson, Jean Pesne, de Boven, J. Lenfant, etc. Le chapitre du portrait dans la peinture de longs développements, demandait et cela devait dé être, car c'est dans cette branche l'art que le portrait a laissé les traces les plus brillantes. Nous avons reproduit, avec impartialité,
l'appréciation
poraine;
parfois
de la critique nous avons puisé
contemchez
les
chroniqueurs. Quel
sera fâché lecteur, par exemple, comment d'apprendre un Van-Dyck peignait portrait ? Quelques phrases empruntées à l'ouvrage de M. Piles l'instruiront sur les procédés de ce maître. « Ce peintre donnait jour
suffisamment et heure
aux
Introduction.
xxi
qu'il devait peindre et ne travaillait plus d'une heure parfois à chaque por-
personnes jamais
soit à ébaucher, soit à finir, et son horde l'heure; il se levait et failoge l'avertissait sait la révérence à la personne, comme pour trait,
lui dire que c'en était assez pour ce jour-là, et convenait avec elle d'un autre jour et d'une autre
heure.
Après
bre venait nettoyer une autre palette,
quoi, son valet dé chamses pinceaux et lui apprêter pendant qu'il recevait une
autre
personne à qui il avait donné heure ébauché un portrait, Après avoir légèrement il faisait mettre la personne dans l'attitude avait, auparavant et avec du méditée, blanc et noir, il papier gris et des crayons qu'il
dessinait habits
en un quart
d'heure
sa taille
et ses
disposait d'une manière grande et d'un goût exquis. Il donnait ensuite ce dessin à d'habiles gens qu'il avait chez lui, pour le qu'il
peindre d'après les habits mêmes que les personnes avaient envoyés exprès à la prière de Pour ce qui est des mains, il Van-Dyck..: avait
chez lui des personnes à gages, de l'un et dé l'autre sexe,qui lui servaient de modèles.»
Histoire
xxii
du Portrait.
de ce procédé de Vancette manière de à l'excellence quant Dyck, de procéder, qui a été celle de tous les artistes en renom, depuis Louis XIV jusqu'à nos jours, M. Feuillet de Çonches va nous l'apprendre. Quant
à la valeur
: « Est-ce
de cette façon
la procède Non, assurément.
grande peinture L'art vrai vend
Il écrit que
artistes
expéditive sérieuse? cher
aux
l'abus
et ce qu'on croit qu'il leur donne, de la facilité mène à de cruelles défail-
lances
dans
les
les plus heureux mais génies; d'amis ils se relèvent. » portraits
Cette appréciation a du vrai; généralement les plus beaux portraits sont ceux des amis, — des confrères. Alors, on est libre, on est heureux d'avoir son modèle à soi, de le tenir dans sa main, on ne craint pas de le fatiguer, on le connaît, on peut aller jusqu'au fond de sa pensée et l'on fera un bon portrait. ' Dans notre étude sur le portrait dans la nous devions peinture, l'influence de la mode.
dire quelques mots de Sous Louis XIV, nous avions alors tes portraits à la pose, le poing sur la hanche on porte beau; sous Louis XV
Introduction. nous
trouverons
les portraits
sous
bergères;
Bonaparte statuaires, portraits peints on aies portraits restauration
tendres nous
aurons
à la grec; pensants
à pose
méditatives, à se soutenir,
et les les
sous la
; les têtes ont peine
mélancolique, on les appuie sur les mains;
sous
nous trouvons le portrait Louis-Philippe, bourgeois à la César Birotteau ; enfin la mode nous
toute une série de perruques, imposera de catogans ou de cheveux à là Titus. les toutes encore, femmes seront blondes, et plus tard rousses, selon que les rois ou les reines auront disles
Suivant
simulé
époques,
des infirmités
Le
duc
le plus
beau dame
quand
de
ou affiché
pas affecté toute sa vie, pendant l'avait doté d'un rouge
Brunswick noir, Nature
des fantaisies..
n'a-t-il
en soie noire corrigea éclatant; une perruque la nature. Placez le duc sur un trône, il eût créé une mode. a proen peinture école de portrait — Chaque époque a eu des merveilles.
Notre duit
et bien disbien personnelles qualités de Louis XIV et celle de tinctes. L'époque des
Histoire Louis
ont
nous
XV
du Portrait.
légué
de
magnifiques les spécimens
toujours portraits qui resteront du beau et du grand dans la peinture nos arrière-petits-neveux çaise; puissent dire autant
de l'école
actuelle
franen
!
nier qu'il n'y ait eu des portraits Les dans la numismatique? remarquables les médailles nous offrent de fort monnaies, Peut-on
beaux types, parfois sont ordinairement de
face; mais que le bas-relief
Les portraits magnifiques. de profil, plus rarement nous ne devons pas oublier ne peut donner
si la médaille notre vue, —
portrait; blement
de l'artiste, même.
l'oeuvre
La médaille
impressionne agréaquel que soit le talent
est trompeuse
ne saurait
rendre
un véritable
intime l'expression le but réel du portrait.
nous
par
donner
de l'âme,
elle-
la vie, atteindre
Disons-le
avec orgueil, les sculpteurs français nous ont laissé des oeuvres dignes des maîtres. plus grands ils savent Parfois, rivaliser avec les Grecs eux-mêmes. Le Voltaire,
de
Houdon,
ne restera-t-il
pas,
dans
Introduction. les
siècles
du portrait? Les bustes
à venir,
le chef-d'oeuvre
de Caffieri,
de David sont
comme
ceux, de Pajou et les oeuvres de Carpeaux,
d'Angers, de purs parfois
comme
chefs-d'oeuvre
portraits. Pour ces maîtres, il ne s'agit pas de faire des bustes qui affichent la simplicité ou la à la manière coloration, qui se rattachent tel ou tel artiste plus célèbre. Ces maîtres ne songent guère à créer qui soient des pastiches imitations du xvur 3 siècle.
oeuvres
grecs
leur oeuvre est personnelle, car elle est vraie : ils savent créer. Non!
de des
ou des
toujours,
la manière de traiIl faut le dire, cependant, ter l'oeuvre est moins visible que dans la ne se sont les artistes Lorsque l'atpréoccupés que de rendre l'expression, titude et la vie de leur modèle, la personnapeinture,
lité de l'auteur
disparaît,
pour
faire
place
à
celle du modèle. la couleur ne permet pas une En peinture, à cause de la aussi différence tranchée,
Histoire du Portrait.
xxvi variété
de ton qui
de chaque
est le propre
artiste. Nous
avons
vu des bustes
de MM.
qui ont ex-
laume, Cavalier, Dubois, Chapu, cité la juste admiration publique. étaient
Ces bustes
Guil-
la reproduction
précise
de leur modèle. En sculpture,
le portrait
ne souffre
que la saisi à ce moment
du modèle, représentation de la vie où il est en possession
car le buste ne saurait puissance, dehors des grands mouvements
de toute
sa
être fait
en
du
et
coeur
de l'intelligence. L'artiste exécute
tombe
dans
le
s'il pittoresque, une donnée excep-
un portrait dans tionnelle de la vie de son modèle, et rien n'est plus désagréable que la vue d'un buste qui rit toujours ou qui pleure sans cesse; Le portrait, dans la statuaire française,
s'est
maintenu-à un niveau hors ligne, toujours surtout dans le siècle dernier, et le progrès est constant depuis une vingtaine d'années. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir les bustes de MM. Bonnassieux, Jules Thomas,
Introduction.
Crauk,
Iselin, Oliva, Falguière, Franceschi, Moulin, Le Bourg, etc. Avant de terminer cette introduction, un devoir
nous
reste
à remplir. Nous devons remercier ceux qui ont bien voulu nous aider dans notre travail ; l'oeuvre était lourde pour un artiste, il fallait courage et volonté mener à bonne fin cette longue étude. MM. Charles
Blanc, le vicomte Feuillet de Conches,
de Goncourt, nous
pour
Delaborde, Castagnary que nous
les emprunts pardonneront avons dû faire à leurs oeuvres. On n'emprunte qu'aux maîtres sur les arts.
en esthétique
Nous voulions, avant tout, utile, — nous devions donc
quand
on écrit
faire une oeuvre consulter
toutes
les sources
Labarthe, qui font autorité,—MM. comte de la Borde, Paul Lacroix, de Lasteyrie nous ont servi de base pour la partie archéologique.
Les critiques illustres, qui, depuis ont éclairé le public, nous ont légué
Diderot, de fines appréciations que nous devions duire, avec leur saveur toute gauloise.
reproLe lec-
moments
avec
teur
pourra
passer
de
bons
XXVIII Histoire du Portrait. MM. About, Guizot,
de
— Introduction.
les Goncourt, Saint-Victor, Thoré et G. Planche. Le ju-
Thiers, de ces critiques
fait loi, et pouvions?. que de les reproduire notre concours à l'histoire de l'art
gement nous faire mieux
Apporter français; contribuer
à faire connaître
de notre glorieuse École artistique, notre pensée, tel a été notre but.
les titrés telle^a été
PREMIERE
Du
Portrait
dans
PARTIE
la
Peinture
ET DANSLESARTSQUI S'Y RATTACHENT
CHAPITRE
Ier
DES QUALITÉS NECESSAIRES DANSLE PORTRAIT
Tout le mondepeut peindre un oeil, mais tout le mondene saurait peindre un regard. LAWRENCE. ^.wj
uivant
une
rSL^tËfiyfe Rfcs^lR
première Beaux-Arts
«rwl/yuan
naturellement
fable
gracieuse, manifestation fut
la des
un portrait, et son auteur était
artiste
un est en effet un .grand artiste, sublime ; dans le coeur, c'est un senti-
ment
d'une
L'amour
ce sentiment au bout
dans la tête, délicatesse; exquise et revêt une forme ; se matérialise
du doigt,
il devient
image. Est-ce que l'image de l'être aimé ne se présente pas sans cesse à la pensée ?
Histoire ne me
artistes
Les
les amateurs, plus ou semblerait devienne
contrediront
les érudits
nous,
malgré
du Portrait.
savent
pas, car bien que,
nous
toujours, reproduisons Il la même physionomie.
moins,
que, même à notre insu, tout visage le miroir de l'âme aimée comme
dans
lequel nous Peut-être serait-ce
voulons
retrouver?
dire, avec les et après M. Thiers, que profonds politiques, le visage est le théâtre de la pensée. Pour l'artiste, cette parole reste vraie; — mais
le cas
nous de
là est l'écueil.
Dans le portrait, n'est rien; ce qui
en effet, l'image matérielle est difficile à rendre, c'est
cette vie intime,
c'est cette âme qu'il faut interdont il faut traduire la pensée secrète.
roger, Il n'est pas inutile d'établir, dès à présent, une distinction entre ceux qui font accidentellement
des portraits
et les véritables
por-
traitistes. Ceux-ci l'alliance avec
la
dans l'art la vérité poursuivent de la pensée et de la vie du modèle forme plus ou moins transformée
par cette pensée
et par
cette vie;
ceux-là,
au
Des qualités nécessaires dans le Portrait. ne s'inquiètent contraire, de la fantaisie, du tour
que de la mode, d'adresse ; mais que
devient
l'art ? que deviennent le naturel l'exactitude? Tel n'est pas leur souci. ne
On
devrait
5
jamais
semble, cette loi qui prime et le naturel.
et
il nous oublier, tout : l'exactitude
Chaque province, chaque ville, a bien son caractère spécial ; chaque classe, chaque profession sa caractéristique différente ; dans une même vidu
famille, tout toute situation
individu,
et dans cet indi-
d'esprit,
chaque
sa physionomie, Voilà ce que
son expression. le portrait doit
avant
l'oeuvre
tout ; voilà
Dans
l'artiste,
les
instant
a
reproduire ! du portraitiste
coopérateurs
seront
le
la vérité. goût, l'ordonnance, l'expression, doit être physionomiste Le portraitiste tour à tour froid observateur expérimenté, lent ou rapide, passionné, nature qui pose devant lui.
ou
être capable ; il doit connaître et les oeuvres de son modèle.
Le portraitiste toutes les études vie
doit
suivant
la
de rendre encore
la
Histoire du Poi-trait. Sur ce visage qu'il ébauche, il doit traduire les visées du philosophe, la pensée profonde le feu toujours Il semble que,
mais du diplomate, est au fond du coeur.
secrètes
qui médecin
rien et confesseur, tout ensemble, ne doive être caché pour lui, et qu'il doive tout le deviner, dût-il pour que la vie savoir, vraie
du
modèle
vienne
animer
sa toile
ou
son buste. Rendre
la vie : voilà
l'idéal.
La tête perd toujours de son expression, si le sentiment intime n'est pas rendu avec fermeté. Comme l'a dit un grand : critique — « Le visage est une lettre de recommandation écrite dans une langue commune à tous les hommes. Mais
»
le portraitiste
doit
encore
traduire
dans l'expression de son mol'opportunité dèle ; car il ne suffirait pas de reproduire habituelle et générale, il faut l'expression encore que cette expression s'harmonise avec avec le moment précis de l'exisl'instant, tence que le portraitiste entend rendre ou rappeler.
Des qualités nécessaires dans le Portrait. Les vêtements
et les accessoires
raient
suffire pour Balzac mangeant,
ne sau-
atteindre
ce but.
Balzac
au théâtre,
son éditeur plaisantant 'même physionomie.
n'avait
7
certes
Balzac pas la
Dans une personne, du visage l'expression est bien rarement la même ; soyez dans la à une réception, bien plus, rue, à l'église, soyez
en
habit
ou
en
veste
du
matin,
la
; la personne d'expression instantanément à la pose ; reprenne son coin-de-feu, aussitôt
figure changera en habit se met
mais qu'elle la figure deviendra Il semblerait en nous-même
calme
et tranquille.
qu'il y a des milliers d'hommes et qu'ils ne doivent pas être
c'est à l'artiste de savoir confondus; vaincre et de savoir discerner.
s'en con-
que le poète ne vit pas, ne pleure pas avec les héros qu'il évoque dans son imaEst-ce qu'il n'a pas sougination surexcitée? Est-ce
vent peur un instant
des fantômes
qu'il a su créer
pour
?
s'il veut être digne Eh bien! le portraitiste, lur-même dans de ce nom, doit s'incarner
Histoire
du Portrait. ; il lui arrivera de rire, de parler,
de son modèle
l'individualité
après la pose, parfois, d'avoir .les mêmes gestes que ce modèle; mais possédant ainsi son sujet, comment ne le rendrait-il pas ? — « Le portrait, une intelligence
Blanc, « veut et étendue variée,
» dit Charles
souple, un esprit fertile en ressources
pénétrante, veut l'expression
; il
des caractères
par le clair-obscur, que par l'attitude.
par la couleur, la touche aussi bien
par Il ne suffit pas que le peravoir la plus haute condi-
sonnage paraisse tion de la vie, qui est la pensée, qu'il soit baigné dans dans la vie universelle.
il faut encore
l'atmosphère, plongé Il faut que tout vive
autour
de lui, et que le fluide de son âme s'attache à ses vêtements, à toutes les choses environnantes
et ambiantes,
même
aux choses
inertes, comme le parfum au vase. » (Les Artistes de mon temps. Hipp. Flandrin, p. 269.) — « Tout le monde peut, à la rigueur, PEINDRE UN OEIL, mais tout le monde ne saurait PEINDREUN REGARD, » disait Lawrence. Pour
ce qui concerne
le dessin
dans le por-
Des qualités nécessaires dans le Portrait.
q
de ceci : nous pénétrer trait, nous devons c'est que tout est beau, tout est grand dans la et s'harmonise nature, tout s'équilibre ; si une corps ou du visage a souffert, la dans saura trouver son équilibre de ce corps ou dans ce autres parties
partie nature les
du
visage. Le dessin
portrait doit être vrai, mais il doit se garder d'être petit et mesquin. Voyez ce nez gros et fendu à son extrémité ; le dessinerez-vous toujours de la même façon ? d'un
la et ignorant, grossier nature semble avoir donné comme un aspect idéal à ce nez peu gracieux, mais dans l'homme Même
intelligent finesse, ture !
le type
dans
ce même j'allais
dire
nez saura
prendre Voilà de l'esprit.
de la la na-
.
en procédant par enl'artiste, malgré lui, semble, est certain de donner, cette finesse et cet esprit au même nez. De même
Non comme
que les certains
doivent portraitistes artistes : après avoir
faire
passé à dessiner
dix ans de leur vie dans un atelier ou des bustes grecs et rodes lithographies
Histoire
io
du Portrait.
mains, ces artistes font de tous leurs portraits des Grecs et des Romains. Les faits de ce genre ne sont pas rares dans l'histoire
du portrait. Dans le dessin-, le portraitiste
ne doit appartenir qu'à une seule école, Yécole de la nature la voici : dirigée par la pensée. La preuve, il est rare de trouver chacun sait combien de bons
parmi « les artistes élechaudes administratives
portraitistes, vés dans les serres où
l'on
enseigne
la manière
(Viollet-le-Duc.) Mais il est encore
»
de dessiner.
certains
l'artiste
principes de vue :.
que
tions
si les proporobservées entre toutes
ne doit pas perdre Le dessin peut être correct, sont exactement
les parties du corps; Le dessin peut être de chaque
muscle
savant, si les saillies sont bien rendues suivant
le mouvement; Le dessin
peut être riche,
si les saillies
sont
abondamment exprimées ; Enfin, le dessin peut être grand et beau, si les formes choisies sont nobles et pures.
Des qualités nécessaires dans le Portrait. Ce
sont
M. Thiers au portraitiste
11
les
que nous donne principes dans son Salon de 1822. Donc de savoir s'il doit faire un por— ou savant, — ou riche, — ou
trait correct, grand et beau. Mais,
comme
principe
immuable,
il faut
qu'il y ait une sympathie générale des membres, ce qui fait qu'une femme assise est vraiment assise cuisses,
de la tête,
des
du cou, des bras, des de tous les points du
jambes, corps et sous tous les aspects. Comment veut-on qu'un artiste jours dessiné, pendant yeux, le même nez, mêmes vienne
sa jeunesse,
qui a toules mêmes
le même
les menton, ovalej ne se sou-
le même oreilles, pas de ce nez, de ce menton,
lorsqu'il dont il doit faire le
lui une personne portrait? Rendre ce qu'il a sous les yeux offre ajoutez-y la nédéjà une difficulté naturelle; a devant
et toutes ces causes le ramèneront gligence, tant fatalement aux formes qu'il a reproduites de fois. le crayon inconscient Fatalement, aussi son genre de mémoire !
aura bien
Histoire
72
du Portrait.
l'artiste
Au contraire,
vrai,
de
élève assidu
et toujours curieux pastoujours avec ardeur, avec amour, sionné, travaillera un nouveau s'il se trouve devant modèle, tout inédit, car, pour lui, tout est comme la nature,
de l'inconnu
offre l'attrait une région courue. Mais, tance !
inexplorée, entre
« Pour
les deux
et semble
comme
bien que cent fois parartistes,
quelle
dis-
» nous dit un portrait, M. Charles Blanc, «il faut bien des qualités de caractère et d'esprit, ne se renqui souvent bien
faire
contrent
Soit pas chez les meilleurs peintres. fasse prendre au modèle que l'amour-propre une contenance une expression embarrassée, soit que les longueurs de la pose le détendent les muscles du visage fatiguent, et leur donnent un air de contrainte et d'ennui.
factice,
» L'artiste
est forcé de deviner
la véritable
physionomie de la saisir
de son personnage,
ou du moins
attendre
dès
la rapide
le premier moment, altération que produit
sans dans
Des qualités nécessaires dans le Portrait. les traits
de l'original
tre moins tude
i3
la seule pensée de paraîbeau qu'il ne se trouve, ou la lassi-
d'une
posture gênée. » Il faut donc amuser son modèle, le distraire, lui faire oublier pourquoi il est ainsi, et l'amener, par des détours de la conversation, sur le terrain où l'on suppose que sa passion le trahira, que son vrai caractère dominante se fera jour. » Savoir poser n'est pas la son modèle moindre affaire, le moindre mérite du portraitiste : c'est bien difficile, c'est un mérite bien rare. Il ne faut pas confondre attitude avec action : l'attitude un portrait
est une fausse
c'est l'action
action ; or dans qvie vous devez ren-
dre, et c'est elle qui vous donnera » véritable ressemblance.
la vie,
la
: alors vous serez portraiNous ajouterons au bon tiste et vos oevivres seront frappées et de coin, au coin du talent, de l'exactitude la vérité. ce que nous venons de dire dans ce chapitre semble n'être qu'un résiimé des traet ditions de l'École française dans le Portrait; Tout
Histoire du Portrait.
14
la supériorité nous expliquent de nos artistes nationaux.
ces traditions constante Laissons
Henri
M.
Delaborde
avec son incontestable
nous
dire, les causes de
autorité, de l'École française
cette supériorité « Comment s'expliquer, demande M. H. Delaborde,
:
par exemple, » se « l'habileté supé-
a avec laquelle la peinture de Portrait été traitée de tout temps en France, si l'on rerieure
fuse aux peintres lités instinctives, transmis
avec
de ce pays un fonds des privilèges
le sang
d'intelligence et, jusqu'à un certain
point, des doctrines permanentes? » A coup sûr, dans cet ordre comme sentir, fluences
de qua-
de travaux,
bien des différences se font ailleurs, de la mode ef des inqui résultent
bien des variations de régnantes; donnent à chaque goût, de style et de pratique groupe d'oeuvres sa signification particulière et sa date. » Que l'on ne s'y méprenne pas toutefois, les oeuvres diffèrent sans se contredire. » Les témoignages d'une pénétration singulière,
une
intelligence
profonde
de la phy-
Des qualités nécessaires dans le Portrait. sionomie
et du caractère
des modèles,
l'expresmorale : voilà
sion,, en un ce qui
15
mot, de la vérité les portraits recommande
de l'École
à quelque française, époque qu'ils tiennent ; voilà ce qu'il faut admirer core
que les qualités purement dans les Crayons de Dumonstier nel, comme dans les pastels dans les miniatures Latour,
apparplus en-
pittoresques ou de Queset de
de Nanteuil à l'huile
du
xvie
siècle, comme dans les émaux du xvne, dans de Largilles toiles de Robert Tournières, lière et de leurs contemporains, comme dans les toiles
» signées leurs successeurs. ce que nous avons écrit justifient
qu'ont
Ces lignes dans ce chapitre
sur
les qualités
nécessaires
dans le Portrait. suivant passage n'offre pas un moindre
du
Le
à l'appui
de notre
même
intérêt
écrivain
et vient
encore
thèse :
« Dès le règne de Charles VII, à une époque se d'histoire où la peinture par conséquent réduisait
tantôt à l'ornementation, des murailles tantôt capricieuse,
encore
symbolique, et des verreries
d'églises,
Jean
Fouquet
trai-
Histoire tait
avec
le Portrait
du Portrait. ce
de style dont la tra1recueillie par plusieurs se retrouve et se perpé-
vérité
et cette délicatesse
dition
,
pieusement
d'artistes, générations tue dans les portraits
fin de la
sentiment
à l'époque
appartenant
de la Renaissance. » Même ral pour
à ce moment
la manière
d'engouement généitalienne, nos portraitistes,
on le sait, eurent le courage et le bon sens de ne pas abjurer leur vieille foi. Tandis que les autres peintres s'évertuaient à parodier dans leurs qu'ils
les décevantes ouvrages avaient vues à Fontainebleau,
nouveautés
protestaient, par la sobriété de leur contre les jactances de la pratique.
eux seuls méthode,
» Bien leur en prit, car les oeuvres de ces -humbles disciples de la vérité ont survécu aux oeuvres
et si l'empressement des ambitieuses, d'histoire à accepter, au xvie siècle, peintres le joug italien nous apparaît aujourd'hui comme
une
borde,
La
sorte
de
la résistance félonie, obstinée de Clouet et des siens a le presque caractère d'un acte de patriotisme.» (H. Delapeinture
de Portrait
en France..
Des qualités nécessaires dans le Portrait. —
François oct. i856.)
Gérard.
On ne saurait cluons
à notre
Revue
des Deux Mondes,
mieux tour
17
dire ; mais : Ces qualités
nous
con-
de l'École
française, qui ont valu à nos artistes nationaux une renommée si brillante, restent toujours les qualités méconnaître
nécessaires
dans
serait
erreur
les conséquences lables pour l'art
une
néfastes du Portrait.
le Portrait
: le
dont profonde seraient incalcu-
CHAPITRE
II
DU PORTRAIT DANS LES MANUSCRITS
prirent un grand dévelop; —=j pement avec la période Chréde Cons'{Èt^m tienne ; la conversion tantin favorisa plus puissamment IprÊ B^JjBes'Arts encore cette renaissance. ^^H si saAux rares peintures des Catacombes, vamment décrites par Bosio et Bottari, par décorales magnifiques Perret, succédèrent tions dont les églises furent enrichies. Cette période Constantinienne produisit
une
de l'art, dans ses manifestations les plus diverses. le sac de Rome des Barbares, L'invasion véritable
rénovation
par
du Portrait.
Histoire
20
arrêtèrent, parvint
romain de l'Empire cet élan, et si l'Italie
et la chute
Alaric
il est vrai, à jouir de quelque
repos
sous Théo-
la royale doric, roi des Goths, et Théodelinde, de Monza, les arts furent entravés châtelaine de nouveau par les convulsions politiques qui suivirent
la mort
de cette princesse. les artistes de l'Orient, poursuivis
Lorque par les empereurs
cherchèrent
iconoclastes, leur arrivée
un refuge en Italie, reprise des travaux artistiques. Rome et les Papes offrirent
marqua
une
une noble
hos-
pitalité aux arts persécutés. Au VIIIe siècle — Grégoire puis encore la Peinture;
Adrien
cesseurs, ainsi Pontificalis.
III — (731-741) Ier et Léon III favorisent
ils sont
imités
que nous
par leurs sucle raconte le Liber
Dans
les Gaules, dès le ve siècle, les peintures murales dans les églises étaient en grand honneur.
Grégoire
femme
de Numatius,
de Tours
nous
montre
la
en évêque de Clermont, la basilique Saint-
décorant Auvergne, Etienne de riches fresques
exécutées
sous
sa
Du Portrait
dans les manuscrits.
21
direction
Lib. II. § xvn. (Hist. Francôrum. Paris. nous auteur 1699). Le même
Lut.
murales de Saintparle encore des peintures Martin de Tours (Ibid. Lib. VIL § xxn). Enfin d'après, le Livre des Martyrs de Grégoire de Tours, la soeur et la femme d'un autre évêque de peintures historide Clermont enrichissent ques l'église de Saint-Antolien, qu'elles.avaient fait construire (472-484). (Libri Miraculorum. Lib. I. — Lib. LXV.) Mais
ce ne fut que sous Charlemagne que commença notre ère'artistique Française ; sous de propager ce prince érudit et soucieux toutes un
les
connaissances
mouvement
produisit l'écriture
intellectuel
; l'Empereur et du dessin;
voulait
pas seulement mais encore tistiques, sance de l'histoire Charlemagne qu'au
moyen
dans
son royaume, considérable se
de répandit l'usage en cela, le prince ne ses goûts arsatisfaire
la connaisvulgariser civile ou religieuse.
avec juste raison, pensait, resterait des figures, l'histoire
gravée plus profondément Le prince voulut que
dans les mémoires. des écoles
de pein-
Histoire ture artistes
du Portrait.
créées ; il appela de nombreux les églises et étrangers pour décorer
fussent
les palais. même des de (807) institua chargés de faire exécuter les or-
Un Capitulaire
inspecteurs dres de l'Empereur.
Aquense,
apud Pertz, le Noir Ermold
Hist., I, 148.) dans ses vers les
(Capitulare Germ. Monum. a chanté
807,
et les scènes fresques du palais d'Ingelheim merveilleuses des deux Testaments qui décoraient les murailles. (Ermoldi Nigelli Carm. IV, V. 190.) ce poème d'Ermold Mais, chose singulière, le Noir ne signale aucune statue dans le somptueux palais d'Ingelheim. Le portrait de Charlemagne dans reproduit de l'Empereur
est
bien
un bas-relief, mais la figure semble ne se trouver là que
: par hasard et comme décor accessoire « Bien qu'elle soit couronnée du stemma traditionnel en Orient. » Fert coronatum stemmate rite caput. (Ibid. Carm. IV, V. 279. Apud Pertz. II. 5o6.) rares manuscrits de cette période Quelques
Du Portrait
dans les manuscrits.
2.3
sont parvenus nous et les miniatures jusqu'à prouvent qui les enrichissent que le Style n'existait Français dessin empruntent
pas encore. Les écoles de un peu partout leurs règles et ne semblent pas avoir de
et leur méthode, voie originale qui
les distingue nettement. de Charlemagne, les ma-
Jusqu'à l'époque nuscrits ne sont ornés
que
de travaux
calli-
goût plus ou moins
graphiques, douteux.
parfois
d'un
Il semble
difficile
de trouver
des tableaux
dans plus de trouver des portraits did'animaux ce mélange bizarre d'oiseaux, et encore
enenroulements impossibles vers, dans-ces du reste cadrant parfois des têtes humaines, fort incorrectes comme dessin. sa composiréhausse le Calligraphe il donne une de couleurs, tion en l'ornant comme de son ignorance preuve nouvelle Si
coloriste. Aussi
l'artiste
PÉvangéliaire que Nationale
parfois, comme dans de la BibliothèAnglo-Saxon devra
(n° 9389. Lat. folio 18.), ajouter à son dessin « Ceci est une'figure d'Homme »,
Histoire
24
du Portrait. son travail
afin que l'on puisse comprendre et saisir son intention. Les Miniatures
donc pas avoir des mal'ornementation
ne paraissent
été" employées,
dans
nuscrits, avant Charlemagne. Aussi les figures exécutées sous Charlemagne et sous Charles le Chauve offrent à peu les mêmes
près
pas les règles presque
: on ne soupçonne de l'anatomie, le dessin reste caractères
l'ensemble ne sauvage, et cependant certaine pas d'une grandeur, peut-
manque être à cause de la naïveté Déjà les miniaturistes per leurs personnages ritables l'art
tableaux
de vépour composer ; mais, il faut le reconnaître, reste
Carlovingien
des genres Saxon,
Grec,
S'il est difficile dans
qui le caractérise. commencent à grou-
Byzantin,
comme
un
Romain
mélange et Anglo-
de reconnaître
ces miniatures
de
des portraits Carlovinl'époque
se ressembler, qui paraissent toujours il y a des raisons plausibles cependant pour croire que, dès cette époque, les enlumineurs gienne
ont dû chercher
à "faire des portraits.
Du Portrait
dans les manuscrits.
Le Sacramentaire de transition
de Gellone
semble
25 servir
entre
ture dans
la Calligraphie et la Miniales Manuscrits, mais il révèle l'in-
habileté
profonde
des
artistes
de la
fin du
(coté 12048
Lat.
à la Bi-
vme siècle. Ce Sacramentaire bliothèque
Nationale), provient au diocèse de Lodève,
Gellone, par le comte
de l'abbaye fondée
de
en (804)
de Toulouse. Guillaume, le La figure de la Vierge et, plus encore, corps du Christ sur la croix montrent que l'artiste n'avait aucune notion du dessin et de la peinture, devait
lorsqu'il
et témoignent user
de son embarras
de la couleur.
Malgré ces imperfections, de Gellone est précieux,
le Sacramentaire
une car il marque en la marche de la Peinture
date précise dans France et dans l'histoire
du Portrait.
de Charlede l'époque et du vme siècle sont venus jusqu'à magne du est PÉvangéliaire nous. Le plus ancien Louvre, écrit en lettres d'or sur velours pourPeu
de manuscrits
pre ; il est à deux feuillage.
colonnes
séparées
par
un
du Portrait.
Histoire
26
sont riches
Les ornements les
six
ne
miniatures
et délicats,
curieux
encadrement
répondent : la figure
imberbe
et bénissant
à la manière
manque
absolument
d'expression.
reproduite
dans
pas à ce du Christ orientale
(Miniature Moyen Age et la ReI; les Arts somptuaires,
le
II; —dans naissance, — dans les Évangiles Page 97-) Cet Évangéliaire
mais
de Curmer,
éd. 1864,
Gondescalc,
en (781) par sur l'ordre de
est supérieur thèque Nationale) par son dessin des Évangélistes,
au précédent mais le pro-
fut achevé
qui l'avait exécuté et de la reine Hildegarde. Charlemagne (coté 11759 Lat. à la BiblioL'Évangéliaire
cédé
de l'auteur
absolument manque nesse et les contours à la plume restent en surcharge
et toujours
A son retour amenait
Alcuin
une ère brillante
d'Italie
de ficomme
apparents. en (781), Charlemagne
en France
et cette date
ouvre
pour les arts dans notre pays. Aussi les trois autres manuscrits qui nous restent du viir 3 siècle ont une supériorité mar: l'influence quée sur les deux précédents
Du Portrait
avait
Byzantine France.
L'Évangéliaire
dans les manuscrits. dû
exercer
(coté
son
n° 885o
-/
action
Lat.
en
à la Bi-
est admirable d'exécuNationale) bliothèqiie tion. L'Ange du folio 10 est irréprochable comme correction de la de dessin : le modelé tête, les draperies l'artiste se montre
méritent faible
tout encore
éloge. Mais dans les mi-
manle naturel plus considérables, qué dans la pose, les visages sont souvent incorrects ; il ne sait pas employer la couleur,
niatures
(Voir dans le qui reste crue sous son pinceau. II.) Moyen Age et la Renaissance, de Le Manuscrit d'Abbeville, qui provient de Saint-Riquiery fut donné en (793) abbé à son gendre Angilbert, par Charlemagne de ce monastère. Il contient quatre grandes l'abbaye
miniatures
et de nombreux
fermant
des
dessin.
(Voir
médaillons
ren-
comme bustes, irréprochables les Arts au Moyen Age, VIIIe sé-
rie.) Enfin
est enride Trêves PÉvangéliaire et acchi du portrait des quatre Évangélistes cuse
un art
bien
supérieur
: les figures
sont
du Portrait.
28
Histoire
expressives, la grandeur.
la composition
a de
d'ensemble
et On voit que l'influence de Charlemagne avait provoqué un progrès d'Alcuin rapide, étonnant même, dans une période bien restreinte
comme
Ce progrès
durée. dans
se développe
la Miniature
le Chauve, bien que les peintures des manuscrits continuent de rappeler le genre Anglo-Saxon ou Irlandais, combiné sous
Charles
avec le style Gallo-Romain. L'influence Byzantine s'accentue davantage, il est vrai, mais elle ne domine pas encore, à l'époque de la mort de Charles le Chauve (877). Mais un événement c'est l'apconsidérable, du Portrait parition dans le plus ancien de Charles Roi
par
dans
les manuscrits
en
dans
le Chauve, les religieux
date,
et
la Bible
qui fut présentée de Saint-Martin
au de
Tours. Dans cette Bible, qui dut être offerte au Roi vers (85o à 853), Charles le Chauve, vêtu d'une espèce de chlamyde qui recouvre est assis sur un trône et couronné
la tunique, d'un
cercle
Du Portrait
dans les manuscrits.
2g
d'or, fermé par un arceau, orné de feuillages; le comte Vivien, abbé de Saint-Martin, montre le livre chanoines, Les présenté par trois insignes royaux sont portés et un groupe de chanoines du trône.
(Voir les Arts
par des officiers, est rangé autour tome I somptuaires,
des planches.) des portraits de Charles Indépendamment le Chauve et du. comte Vivien, on peut croire que tous
les personnages étaient dessinés d'aet-cette page offre, dès lors, un inprès nature, térêt historique considérable. Quant
à l'ensemble
un
talent
d'exécution
en
arrière
les
du manuscrit, qui laisse
oeuvres
faites
sous
il décèle bien,
loin
Charle-
magne. L'Évangéliaire (840-855) contient verain,
de
l'empereur aussi le portrait
et la donnée
Lothaire de ce sou-
générale, de cette oeuvre le Chauve. de Charles
la miniature rappelle tome I des plan(Voir les Arts somptuaires, été exécuté à aurait ches.) Cet Évangéliaire Metz, dans cette ville.
le monastère
de Saint-Martin
de
du Portrait.
Histoire
3o
des Bénédictins
La Bible
à Tours,
exécutée
Rome, Labarte
à de Saint-Paul, M. Jules d'après
tome III, p. 117), (les Arts industriels, fut offerte en (875) au Pape Jean VIII par le roi Charles. offre cette singularité Ce manuscrit que la tombe
Mais épaules. est le stemma oriental. sur
les
royale Le miniaturiste
signé son oeuvre, tourage le costume le Chauve à l'Orient
qui du reste a Ingobert, donne à David et à son endu ixe siècle.
de Charles au portrait et les accessoires royaux empruntés encore dans l'Évanse retrouvent
Cette forme
donnée
géliaire de Munich. Les calligraphes thard
qui rela couronne
voile
d'un
est couverte
tête du Roi
et Béringar,
miniaturistes de Pàbbaye
étaient
Liu-
de Saint-Denis,
ainsi que nous l'apprennent les vers qui terminent le volume. Comment, (Voir Eckhart, de Rébus
Franc.-Orient., p. 564.) le Livre de Prières de Charles
Enfin, Chauve contient beaucoup
aussi
un
plus âgé. (Voiries
le
du Roi portrait Arts somptuaires,
tome
Du Portrait
dans les manuscrits.
I des planches.
— J. Labarte,
industriels, planche LXXXIX.) Le calligraphie a signé Lithuard
31 les Arts
à la fin du
volume. Au cours du xe siècle, Part du miniaturiste retombe dans la barbarie : les causes principales de ce recul furent la question religieuse la fin du monde en l'an mille), et (on attendait encore
le
Charlemagne, terminables.
démembrement
de
l'empire
de
des guerres inqui occasionna Le dessin devient absolument
incorrect, presque toutes les figures sont vues de face, et la France n'a plus la bonne fortune de recevoir
les leçons
vont en Allemagne L'abbé Salomon,
des artistes
grecs,
qui
et en Suisse. Tutilon
et Sintram,
moi-
de Saint-Gall, de l'abbaye jouissaient miniatucomme renom alors d'un grand nes
ristes (890-920). elle-même était en décadence, L'Allemagne ainsi que l'attestent le Missel de l'Arsenal, qui des et la traduction de Worms, provient qui date de (889). Évangiles en vers allemands, en France de la Miniature La décadence
Histoire
32
du Portrait.
de l'Arsenal par l'Évangéliaire (coté T. L. 33 C.) et par celui de la BiblioFonds Nationale Sorbonne, (coté, thèque est attestée
n° i3oo), qui sont du xe siècle. de Ces Figures de personnages, dépourvues sontaux yeux démesurés, toute expression, elles desportraits ? Nous n'oserions pas le dire. abbé de Vers la fin du.xe siècle, Heldric, Saint-Martin
exécute d'Auxerre, dans les Commentaires
son propre
portrait sur Ezéchiel.
d'Haynion
Le Moine
est prosterné
offre son livre
sur un prie-Dieu et Germain qui le bénit.
à saint
Mais Part est absent
dans
cette oeuvre.
(Voir
Arts somptuaires, Au xie siècle,
I des planches.) le dessin au trait continue
d'être
mais
sent,
en usage, l'ensemble
tome
les couleurs
reparaiset plus cor-
est plus ferme dans la seconde moitié
rect, surtout siècle ; cependant
de ce
il y a peu de miniatures, la Bible de Saint-Martial
l'on en excepte le Missel Limoges,
de
Saint-Germain
si de des
Prés et celui de Saint-Denis, conservés à la Nationale Bibliothèque (n° 10547 et n° 8 Lat.).
Du Portrait Il est inutile
dans les manuscrits.
de chercher
à cette époque. Au xne siècle, grâce
33
ce que fut le Por-
trait
semble
renaître
Les
Écoles
aux
Croisades, de l'Orient.
au contact
Part
celles des Églises épiscopales, et des Monastères se multiplient, mais toutes les oeuvres accusent
de la première
le défaut
Un progrès assez la Bibliothèque Lat.).
d'études
du brun.
du xue siècle
chez leurs
auteurs.
accusé
distingue
la Bible
Colbert
(Bibl.
n° 58 Nat., de jeter des
a essayé de blanc;
Le miniaturiste
des lumières, les carnations
moitié
rehauts avec
du
blanc,
il indique du
La
rouge et est bien
Calligraphique partie aux travaux par son exécution
supérieure siècle précédent;
les
lettres
de
sont
ornées
du de
d'une grande finesse. sujets historiques ou Sarrasin Au xme siècle, Part devient tout est mièvre, allongé, mais l'orGothique; vont la miniature nement calligraphique, Les ouvrages profanes. les Chroniques romans de Chevalerie, reçoiet des Écoles de peinture vent des ornements, servir
à illustrer
sont formées
les
en dehors
des
monastères.
du Portrait.
Histoire
34 Nous
avons
de Blanche
dit de cette époque le Psautier enrichi de Castille (i223-1226), miniatures
de nombreuses
à pleine à l'ensemble
trait des contours
donne
de vitraux : — Le Psautier
de saint Louis
ment orné de miniatures — Le Livre du Trésor
page.
Le
l'aspect
(1226), égale: remarquables de Brunetto
Latini,
groupés qui donne la Passion en 3o tableaux, dans la même page, sur six lignes, comme un vitrail : — Le Roman
de saint Graal, fort curieuses :
petites figures — Les Poésies l'honneur
contenant
de
de Coinsy, ornées également
en
de Gauthier
de la Vierge,
de
miniatures. Après
le règne de saint Louis, nous avons de la Chronique de Sigebert de (1278),
l'Abrégé orné de miniatures
nombreuses
et d'un grand
fini d'exécution : — Le Calendrier
Indicateur
des foires
de
de (1285), signé de Henri. Champagne Mais il est probable qu'à cette époque, manuscrits étaient l'oeuvre de plusieurs
les ar-
Du Portrait tistes ; parfois
dans les manuscrits.
le maître
a dû donner
35 le dessin
les parties général à ses élèves et se réserver plus difficiles. Ainsi le Manuscrit de l'Arsenal T. L. 2) contient (Bible in-folio, marqué core de nombreuses au crayon, esquisses double
en 1 au
de l'exécution.
Dans la Légende Dorée, par Jean Belet, et dans la Vie de Saint Denis, qui se trouvent à la Bibliothèque de l'Arsenal, on peut constater un progrès réel dans le dessin et la couleur. miniatures sont vraiment Certaines d'une
exécution
supérieure. En tête de la Vie de Saint Denis, nous trou: un Abbé mitre présente vons ces portraits le livre
à un Roi
de France
on ; au-dessous Abbas. ^Egidius
Rex, peut lire : Philippus Cet Abbé Gilles premier était
de supérieur Saint-Denis de (i3o4 à i32Ô), et le Roi doit être Philippe le Long, si l'on en juge par la stature du personnage figuré dans le manuscrit. vint ouvrir A cette époque, Part Héraldique se une voie nouvelle que les enlumineurs hâtèrent
d'exploiter.
Histoire
36
du Portrait. sont ornés
Dès lors les manuscrits
de Bla-
de Devises. sons, d'Écus, d'Armoiries, devient promptement Cette partie Historiée supérieure elle offrait,
au Portrait
dans
il le faut dire,
ficultés
dans l'exécution, était infaillible. Les manuscrits
les manuscrits
bien moins
de dif-
et son effet décoratif
sont illustrés
des armoiries
des nobles
la coumais combien chevaliers, leur est fine et délicate ; avec quelle habileté les artistes miniaturistes l'or ! La emploient gouache vient donner plus de corps à la peinture, dont les contours restent cernés de noir, et les fonds
sont
d'ors
mats
ou brunis
; on sèche
commence
à faire un travail
et les figures
de l'expression. prennent époque, les artistes emploj^aient,
A cette
sur les ors de différentes
à la pointe
nuances,
des dessins
de rubis perlés, des fragments d'émeraudes, ou d'autres pierres précieuses, pour orner les des souverains ou des chevaliers. portraits Les portraits sont nombreux dans les ma, nuscrits
de cette période, de les énumérer ; mais,
et il serait
trop long en général, les por-
;
Du Portrait de
traits
ou rois., de reines dans ces miniatures.
dominent Dans
dans les manuscrits.
le commencement
trouvons
des
de
3y
chevaliers
du xive siècle,
nous
miniatures
le qui représentent armé chevalier Roi de Navarre, par son père oeuvres figuPhilippe le Long ; dans d'autres rent des docteurs de l'Université, des philosophes ; toutes des portraits. Le dessin
ces figures
commence
moins
exigu, rondissent.
moins
Dans le xive siècle, les figures tours
un
à devenir
on voit souvent
de tapisserie, cernés de noir.
Chroniques sont en camaïeu
avec royal, de lis sur fond bleu.
sont
rehaussés
manteau
des Prélats d'or.
(Voir
I des planches.) La Cité des Dames,
derrière
et les con-
de France, gris, mais
en costume
Les ornements
plus souple, et les angles s'ar-
cassé,
DansTes
fleurs
évidemment
fond
sont moins
trations
sont
les illusle Roi est semé
de
et des Dignitaires Arts
somptuaires,
tome
Nationale,
et PÉpître
de d'Othéa
la
Bibliothèque à Hector,
par
Histoire Christine
de Pisan, de l'auteur,
portraits rection dans le dessin
Le. Livre de Prières Latin
les qui nous donnent ni de corne manquent dans
ni de mouvement
: les couleurs
la composition nieuses. en langue
du Portrait.
de Jean,
latine
harmo-
sont
Duc de Berry, -— Le Psautier
et française, de ce prince, et le Bréviaire
de Belle-
de délicieuses ville, renferment miniatures, absolument remarquables par leur finesse, leur élégance et la richesse de la couleur. Quelques
rares
parvenus jusqu'à n'ont pris aucune
noms
d'enlumineurs
nous ; du reste,
sont
les artistes
précaution pour se faire connaître ; le plus souvent, à la place de la signaune senture, on trouve une devise évangélique, tence morale
ou un axiome
de foi chrétienne.
outre les noms d'artistes Cependant, encore : cités, nous pouvons nommer
déjà
Museignols, qui fut enfermé pendant sept ans au Châtelet ; — Arnulph de Camphaing ; — dit Gringonneur. Jacquemin Les Frères Manuel; — Jehan de ; Saint-Éloy — Jean Costé ou Coste ; —Pierre André.
Du Portrait
dans les manuscrits.
3g
Colard de Laon, peintre de Louis d'Orléans ; — Perreis de Dijon; — Pierre Remio. — Salmon; — Colin de Lafontaine; Copin de Gant. Guillaume Chroniques Andrieu l'auteur
de
Bailly, de Froissart.
Beauneveu, du Livre de
qui
travailla
aux
que l'on croit être du Duc de Prières
Berry. ; — Paul de Limqui ont travaillé au Psau-
— de Hodin
Jacquevrart, bourg et ses frères,
tier du Duc de Berry. Henri de Trévoux ; — Rambaldis de Montmartre. Hubert ; —
; — Jean
de Saint-Omer ; — — Jean de le Provençal;
Bernard
Pierre
de Soliers
Bruges. Tous
ces miniaturistes
sont antérieurs
à la
première moitié du xive siècle. Dans la deuxième moitié du xive siècle, la dans miniature atteste un progrès marqué dans la composition l'exécution, des portraits. et l'agencement Au xve siècle, la miniature
des tableaux semble
à son
du Portrait.
Histoire
40
apogée ; les couleurs sont fines et bien nuancées, le dessin est correct et délicat et la composition remarquable. A partir de Jean II, le progrès se faire sentir d'une façon plus
de
évidente
en-
vu que pendant le règne de dans la Miniature V Part du Portrait avons
core. Nous Charles avait
continua
fait
portraits
de preuve de ce prince,
toutes presque bien modelés. L'admirable
les
réelles
Les
qui
dans
qualités.se trouvent sont
miniatures,
finis
des Chroniques de exemplaire nous fournit une preuve nouvelle et de princes par les portraits
Saint-Denis de progrès
Tous sont d'évêques qu'il renferme. adorable grâce et reflètent une harmonie cieuse dans leur exécution. On doit
et
à la vérité
de
dire
d'une déli-
depuis deux siècles, les princes encourageaient sincèrement les arts. Louis d'Orléans avait donné à Colard de Laon le titre de valet de chambre, honneur.
que,
ce qui était, à cette époque,
Pierre-André
était huissier
un grand
de salle
et tra-
vaillait
Du Portrait
dans les manuscrits.
avec Colard
sous les ordres
41
du peintre
en titre, mais ils ne signaient Charles
VI
avait
fait
pas letirs oeuvres. exécuter de remar-
: le Livre des Demandes et peintures de Salmon contient les plus admiRéponses — rables portraits. dans les Femmes Enfin, illustres de Boccace, il y a des têtes qui ont quables
toutes
les qualités dessin ; désirées, coloris, même un commencement de y trouve
on
perspective. Le portrait Livres
de
de
Louis
sa Librairie,
dans les d'Orléans, est splendidement
exécuté. Sous
Charles
on retrouve s'en
VI, dans de véritables
convaincre,
costumes Ainsi
à jouer,
portraits ; on peut en consultant le Recueil des
de Gaigners. était Apollon
Reine était représentée par une des maîtresses sinel, Agnès Sorel. semble à l'Argentier
le Roi Charles
VII,
la
ou par Marie d'Anjou, du roi, Gérarde Gasroi
Sans-Souci
Jacques
Coeur.
Le
resLe roi
du roi d'Angledoit être le portrait l'un des Henri III; Roland personnifiait
Coursube terre
les cartes
du Portrait.
Histoire
42
VII. La reine Tromperie la Isabeau de Bavière;
de Charles
capitaines
la marâtre rappelle reine en Foi-te-fie doit faire
à Jeanne
allusion
d'Arc. Dans les peintures
de l'ordre
des cérémonies
du Saint-Esprit
(i35a), on trouve de très beaux du Roi et de la Reine. — Héloïse
portraits conservait
au Paraclet
le portrait
d'Abélard,
nature.
peint d'après On trouve
dans
l'histoire
de saint
Bernard
par de Villefort, un portrait de ce saint d'après un tableau qui avait été fait d'après nature au moment douze
où
il atteignait
l'âge
de
soixante-
ans.
Dans l'Art de la guerre
de Végèce,
il y a un
de Pétrarque. splendide portrait A cette époque on peut constater différentes manières dans l'enluminure; les portraits, entre
autres
ceux
d'Anne
de Bretagne,
sont
très variés. Nous turistes Naples, borateurs
devons
citer encore, parmi les miniadu xve siècle, René d'Anjou, roi de comte de Provence, qui eut pour collaGeorges
Turlery
et Bertrand
le
Du Portrait
dans les manuscrits.
43
Berger ; — Jean Poyet ; — Jean d'Amboise ; — Bernard et Jean de Pozay ; — Jean Gossard de Maubeuge ; — Marmion ; — Boniface de Remenaut;
— Jean
Riveron;
— Robinet
Tes-
sous François Ier,JehanBourdichon. tart;puis, Le plus célèbre de tous ces artistes fut, Jehan Foucquet de Tours, né sans contredit, en (1.418). A la mort fut chargé Foucquet le masque le portrait prince.
du Roi. de
Louis
Les deux
de Charles de mettre Il
avait
VII (1461), en couleur
fait
également de ce du vivant
XI, fils de Foucquet,
Louis
et
de cultiver la peinture. continuèrent François, fort curieuse Nous avons une miniature représentant d'Amboise
XII, suivi du Cardinal à la Raison et venant se plaindre Louis
pas de fils. Sur le devant sont figurées la reine Anne et sa fille Claude, âgée de les Arts au ans. (Du Sommerard, quatre — Série IV.) XXXVII. PI. moyen âge. Enfin Godefroy Tory, imprimeur à Bourges, a fait de ravissantes miniatures ; dans le second volume des Commentaires (Voir de Laborde, de n'avoir
Renaissance
des
arts
à la cour
de France,
Histoire
44
du Portrait.
un beau add., p. 891), on trouve de chasse costume en de Ier, François portrait un cerf. Godefroy Tory était et poursuivant tome
I;
élève
de Jehan
les portraits -— de l'amiral
du
Perréal.
Il a fait
Grand
Maître — du sieur
également de Boissy,
de LauBonnivet, d'Anne de Chabannes,— trec, — du maréchal deFleurande Montmorency,—du maréchal Tous ces portraits sieur de Tournon. ges,—du renfermés dans des sont des bustes ravissants, médaillons de quatre centimètres. Nous devons
encore
une mention
à Jacques
et à Gui Lefiameng, Plastel, à Jean Pinchon en l'honqui ont illustré les Chants royaux neur de la Vierge. Mentionnons Anne
encore
Louise
de Savoie
et
de
les femmes Bretagne, parmi qui les miniaturistes : la protection encouragèrent éclairée de ces princesses fit éclore bien des
chefs-d'oeuvre. En terminant
cette étude, qui aura démontré que dès le xne siècle les miniaturistes franà peindre le portrait, çais se sont appliqués mais qu'ils n'arrivèrent à de remarquables
Du Portrait
dans les manuscrits.
45
que dans le xiv° siècle, nous constafut française que l'effort de l'École
résultats terons incessant. Nous
pouvons
avec M. Jules
donc,
dire, l'observation
consciencieuse
Labarte, que de la nature, la fidélité
au modèle, le fini de l'exécution
et
des détails diée
qui caractérisent ces diverses époques, rance
si étu-
à française donnent l'assu-
l'École nous sont
ces peintures
que
le soin
de véritables
portraits. Du reste, on le sait, la peinture de portraits était entrée dans la vie civile dès le xne siècle. nous voyons les oncles de Charles VI des des artistes faire les portraits
Plus tard, envoyer
faire époujeunes princesses qu'ils voulaient de ser au Roi, et Charles VI, sur l'inspection à Isâbeau. donner la préférence ces portraits, de Bavière. Au xvie siècle, le portrait devient d'un usage général, dans toutes les classes de la société. La Miniature semble Dans
est d'une
la prodiguer le livre
telle fréquence,
qu'on
à plaisir. d'Heures
de
Catherine
de
Histoire
46
du Portrait.
si parfaites, que Médicis, il y a des miniatures à tenté de les attribuer l'on serait presque — Dans le plat supérieur de Clouet. François d'Henri la couverture, on voit le portrait II, puis ceux de Louise de Savoie, mère de Fran— du — de Catherine de Médicis, Ier, çois — des de enfants duc de Joyeuse, quatre François
Ier.
Claude, — Henri III, — le duc — Charles IX, — Philippe II, d'Alençon, — Elisabeth — roi d'Espagne de France, Henri IV, — Marguerite de France, y sont La reine
encore
figurés. Cette réunion
de portraits
semble
comme
une
galerie complète. Après cette époque,
les miniatures
devien-
nent plus rares, car les artistes commencent à se livrer sérieusement à la peinture à l'huile.
CHAPITRE
III
DU PORTRAIT DANS L EMAILLERIE
\jjtSm ^H
OUS ^es portraitistes de l'École française
Eaêl
d'une
R^W IcSS
croyons
; la sur
a été telle, étrangers que un article consacrer devoir
nous
supériorité
de Pémaillerie à l'époque " ment vers cet art.
ont travaillé
manière
spécial à PÉmaillerie. On peut, avec certitude,
artistes
émail
remarquable de nos artistes
alo
EMKJSK|§ les artistes
sur
n'était
affirmer
que Part en France
pas pratiqLié et c'est Carlovingienne, la moitié
français
du xne siècle
commencent
tout
seule-
que les à à s'adonner
Histoire
48
du Portrait. suc-
et d'une manière d'abord, Indiquons cincte, les différents procédés employés
pour des émaux.
un dessin au moyen reproduire Dans les travaux, l'émail s'emploie, différentes : métal, de trois manières
sur le
Dans un des
l'émail est déposé dans procédé, dans des réserves interstices, ménagées,
et le travail
achevé
s'appelle
alors
: émail
émail champlevé. cloisonné, Dans un autre procédé, l'artiste trace avec le burin et en relief un dessin très fin, puis il et obgrave la figure qu'il veut reproduire, tient ainsi des creux et des reliefs. Le métal est ensuite
recouvert
d'un
très transparent. Suivant la profondeur dans
certaines
parties vitrifiable qui,
matière l'épaisseur, foncés.
donne
des
émail peu coloré
et
de la taille, il y a de plus ou moins en tons
de proportion plus ou moins
Ces émaux Dans
sont appelés translucides. le troisième il n'est plus procédé,
une figure, cessaire, pour reproduire ver la plaque de métal, d'y faire des
né-
de graréserves,
Du Portrait
dans l'émaillerie.
ou d'y ajouter de petites bandes recouverte plaque est entièrement et, par des émaux de différentes obtient, tout à la fois, les traits On appelle
émaux
peints, cutés de cette manière. Ces procédés les émailleurs.
divers
4g
de métal.
La
par l'émail; on couleurs, et le coloris.
ceux qui sont exéfurent
employés
par
On a prétendu que, vers (6i3), saint Éloi avait fait un buste émaillé en partie ; ce buste est perdu , et M. J. Labarte n'admet pas que cette preuve puisse établir que l'émaillerie en usage en France au vne siècle. surtout sur l'absence Il s'appuie cette affirmation. texte permettant
fût
de tout
que les émaux connus en France et employés avant le xe siècle provenaient de l'Orient. Ce même auteur établit que la ne fut pas connue fabrication des émaux Il prouve
dans
notre pays xue siècle.
la seconde
moitié
du
ne peut porter que sur l'Émaildans et le portrait de' l'École française
Notre lerie
avant
étude
cette École. 4
Histoire
5o
du Portrait.
à citer dans les portrait celui nous indiquerons émaux champlevés, de saint François d'Assise. Comme
premier
Le saint
est
barbu
et
tonsuré
nimbé, debout, ; il est vêtu d'une robe bleu
foncé, et la
est jaune.
ceinture
est fort intéressant Ce portrait riété des émaux qui le composent
par la va: le blanc,
les bleus les plus variés, le rouge, jaune s'y trouvent parfaitement
le vert, le nuancés.
(Musée du Louvre.) On possède, au musée de Geoffroy mourut
du Mans, le portrait comte d'Artois, qui
Plantagenet, en (i I5I). Les chairs
de l'émail
sont rendues
par clair ; le
la tunique est bleu comte Geoffroy tient de la main droite une épée nue et de la main gauche un bouclier, il est rose,
coiffé d'un casque surmonté Sur un Gemeillion qui
d'un lionceau se trouve
d'or.
au Lou-
vre, on voit une Reine assise sur un banc; elle tient un sceptre et reçoit une coupe que lui présente une jeune fille. Il est fort difficile d'indiquer artistes
et des
personnages
les noms qui
sont
des
repré-
Du Portrait sentes
sur
les
xve
siècle, leurs oeuvres core
dans l'émaillerie.
le nom
le xive et le
avant
émaux; les artistes et ajoutaient
5i
rarement signaient plus rarement.en-
du personnage
qu'ils
représen-
taient. Il est bien certain
que presque tous les perdans les émaux sont des por-
sonnages figurés traits. Combien l'intérêt
serait
augmenté , s'il un nom à cha-
nous était possible d'attacher cune de ces oeuvres d'art, et de les rapporter aux données
que nous possédons à Bornons-nous éloignées!
historiques
sur ces époques une froide nomenclature,
puisque
faire mieux
n'est pas possible. Dans la collection le portrait armé lutte
d'un
rondache
d'une avec
nous avons Sauvageot, homme vêtu d'une jaquette,
un
dragon
et d'un ailé.
bâton, qui La figure semble
le fond est bleu, mais et grave; est émaillée de rouge, d'or, de la rondache réservée
vert et de jaune. plaque, on voit un personnage assis qui tend la main vers une femme dont le corps n'est pas achevé. Sur une autre
du Portrait.
Histoire
52 Comme
le
avec
dit,
« qu'une
M. Darcel,
une des entailles
d'esprit, beaucoup goutte d'eau tombe sur
que faisaient
les émailleurs
dans leurs champlevés ; qu'un artiste intelligent observe l'effet produit, et les émaux translucides
sur relief
seront
; l'eau, étant creuses que
trouvés
dans les parties plus abondante dans les parties les plus relevées, y deviendra plus foncée et se modèlera, pour ainsi dire, au-dessus
de l'entaille
qui
semblera
raître
dispale bas-
; ce sera le liquide qui formera relief avec les divers accidents de ses plans divers. Que ce liquide soit coloré, l'effet n'en acquerra que plus d'intensité; placé sous un verre transparent, tiendra
ce qu'on
sur relief.
appelle
qu'il soit vu et l'on ob-
un émail
translucide
»
exéQu'il y ait eu, en France, des portraits cutés au moyen des émaux translucides, la chose ne peut faire l'objet d'un doute ; mais il est impossible rentes
d'attacher
un nom aux diffé-
têtes d'évêques, de saints et de personassez souvent à cette nages que l'on rencontre époque.
Du Portrait Au
xvie
dans l'émaillerie. sous
François Ier, on les artistes franDamet; remarépoque étaient surtout
siècle, RenaLit
peut
citer
çais
de cette
53
quables par le goût avec lequel ils coloraient les figures et les ornements dont elles étaient entourées. Parmi
dans que l'on rencontre les émaux, nous citerons un magnifique portrait d'homme coiffé d'une calotte et vêtu d'une
les portraits
robe.
Ce portrait
est de notre célèbre
artiste
Jehan
Foucquet, et passe pour être celui de l'auteur, peintre du roi Louis XI. Les ombres sont prode la lumière au moyen de l'enlevage d'or vif. par des hachures fit un triptyque Monvaerni représentant l'Annonciation ; l'un des volets offre Louis XII duites
derrière à genoux, avec saint Louis lui; l'autre volet nous donne Anne de Bretagne , Anne. femme de Louis XII, avec sainte Cet artiste il existe
vivait un
au
xive et au
xve siècle; entre ses émaux
grand rapport il ne du xve siècle; et les vitraux nous dit M. Darcel, pas impossible,
serait qu'il
Histoire
54 fût
un
des
du Portrait. de l'émaillerie
créateurs
peinte
de Limoges. Nous
à la
arrivons
grande
époque
des
émaux
peints en France. Nous commencerons
Penipar Léonard Penicaud. C'est à cet artiste
caud
ou Naidon
qu'il
faut attribuer
parfait parmi core archaïque.
ce qu'il y a eu de plus les émaux peints du style en-
Cet artiste,
qui avait une très grande répua fait évidemment de porbeaucoup
tation, traits ; mais
il nous
a été
d'en
impossible
rencontrer. Nous
pouvons
néanmoins
citer,
scène de crucifiement, plusieurs dont les uns portent les costumes
dans
une
personnages de la fin du
ceux du comrègne de Louis XII, et d'autres mencement du règne de François Ier. Jean II Penicaud, dit le Jeune, était vraisemblablement
le neveu
; on a de lui : En (i53i), le portrait
de
Jean
Penicaud
l'Ancien
En (i534), Louvre.
le portrait
de Luther; de Clément
VII,
au
Du Portrait
dans l'émaillerie.
55
Léonard vers
Limosin, et non Limousin, naquit (i5o5). Parmi les onze membres de sa fa-
sur émail ; mille, sept firent de la peinture trois furent célèbres : Léonard Ier, Jean II et François
II.
Le roi François Ier appela près de lui ce grand artiste, le plus illustre des émailleurs, le nomma son premier peintre et son valet de chambre. Limosin
Léonard
fit beaucoup
de portraits
de la cour ; on a de lui le de Catherine de Médicis en Vénus,
de gentilshommes
portrait III celui de François Ier, le portrait d'Henri et celui de Charles IX en Apolen Jupiter, lon; il fit encore triche.
le portrait
d'Éléonore
d'Au-
peuvent être considérés comme ce qui a été fait de mieux en ce genre à LiCes portraits
moges. En (1547), émail
Léonard
II ayant de Claude Poitiers ; il fit encore Ier. deuxième femme de François Entre
Henri
peignait sur Diane de en croupe
Limosin
les
nombreux
émaux
dont
France, il est
Histoire
56
du Portrait.
nous pouvons citer, parmi les plus ceux de François Ier, d'Antoine remarquables, de (i556à i557), de Bourbon, roi de Navarre; dont les fit des portraits, Limosin Léonard l'auteur,
considé-
étaient beaucoup plus proportions ils se trouvent rables; dispersés monde
Le Louvre
entier.
dans
le ceux
a conservé
Ier, de Françoise d'Orléans, prinde Montcesse de Condé, et du connétable de François
Le musée morency ; cet émail est magnifique. de Limoges a conservé le carton de ce dernier portrait. Le dessin
de Limosin
se ressent
beaucoup de l'influence de l'école de Fontainebleau, surtout dans l'émail où Diane de Poitiers est représentée est appuyée
sous
les traits
sur
un jeune Amour qui la tient est couchée entièrement nue
elle embrassée, sur une draperie
bleue, sur l'herbe.
de Vénus.
rehaussée
Diane
d'or,
qui
Lorsque Limosin s'inspire de Raphaël, fait avec une grande allure. Nous devons dire qu'à partir de (i535)
il le
est étendue
qu'à sa mort,
Limosin
s'inspire
plus
jusexclusi-
Du Portrait de la nature
vement dans
les
rendre
traits
dans l'émaillerie. et poursuit
la vérité naïve
des
immortels
5y
personnages par son émail.
qu'il
doit
Le musée
de Kensington possède les portraits de Catherine de Médicis, — d'Elisabeth fille d'Henri de France, II, — de Marguesoeur de François Ier, — de — du cardinal de Lorraine, Jacques Amyot, — de Louis de Lorraine, de Guise, cardinal — et d'Anne d'Esté, duchesse de Guise. rite de Valois,
On
au Louvre divers portraits possède être d'hommes signés L. L. et qui semblent faits
mais ils sont, Limosin; son frère et son assode Martin,
Léonard
par
en réalité,
avec lui ;, du reste, cié, qui travaillait émaux ne sont en aucun point dignes Léonard.
ces de
ne portait que nous poursuivons nous poursur le portrait, pas spécialement rions être entraîné à parler de tant de chefsSi l'étude
d'oeuvre école
produits de
Limoges,
par cette grande
et célèbre
des comme dispersés, dans les musées des capi-
joyaux précieux, tales du monde entier.
du Portrait.
Histoire
58
citer Colin Nouailher, qui fut mais un très habile médiocre,
devons
Nous
un dessinateur
Il fit
émailleur. Claude,
d'après le même
le portrait de Lucas de Leyde;
l'empereur Béranger, différents
d'après peintre ; il exécuta bustes de femmes, qui sont évidemment
des
portraits. Sa famille
tous
fut nombreuse, et presque sur émail. peignirent
les Nouailher Parmi
ceux
nommons d'un
saint
qui
s'adonnèrent
au portrait, auteur Nouailher,
Jean-Baptiste Louis qui est assez
d'un saint Denis habillé au fond
encore,
d'une
; remarquable en évêque ; du même tasse,
un
Empereur
galopant. Pierre
Raymond naquit vers (i5oo), il travailla pour la famille de Bourbon, qui était établie en Limousin ; ainsi, dans un triptyque qui appartient Mme Louise
à M. G. de Rothschild, de
Bourbon
il fit également, Vierge; trait d'Henri II ; le Roi d'une Michel.
cuirasse
et porte
aux vers
on voit la
pieds
de
(i555),
le por-
est de profil, revêtu le collier de Saint-
Du Portrait Pierre
dans l'émaillerie.
nombre
a fait Raymond de portraits-bustes,
difficile
de donner
un nom.
Jean
de Court
est l'auteur
de France, chesse de Savoie, rite
fille
encore
un
d'une
Louvre
François costumée en Minerve
(i555); Nieuwerkerke.
et représentent
de Loyola;
Ignace Xavier. On
peut
citer
à Noël
l'autre,
lons
ovales
sien
et
émaux
qui saint
: l'un, saint François-
attribués plusieurs portraits est en un de ces portraits
Laudin, costume du xvie siècle, du XVII0. Nicolas
MargueIer et du-
de
à M. de appartient De H. Poncet (1622), on a deux au
grand il est
auxquels
cet émail sont
5g
Laudin
un autre
a laissé
les bustes
dans
en costume
deux
médail-
des empereurs deux et, dans
Vespa-
grands Domitien; et Pauline, Zénobie d'après cartouches, — Jeanne — Judith, Claude Vignon; d'Arc, — Sémiramis — d'après le , — Artémise, même
peintre. II Jacques
personnages
Laudin d'après
exécuta Claude
beaucoup
Vignon.
de
Histoire
60 Sur ovales
une
bourse
ajustées
du Portrait, formée
de deux
sur un soufflet
nie de passementerie
d'or,
plaques en soie et gar-
Jacques
a
Laudin
dont le sujet médaillon, peint un magnifique en grande est un jeune homme perruque blonde et vêtu d'un habit bleu ; cet émail est très beau et bien conservé. a laissé des Jean-Baptiste-Jacques Augustin émaux et des miniatures très remarquables; nous
ne parlerons
nous réque des émaux, une appréciation très étudiée sur les
servant miniatures
de ce maître.
En (1809), il donna son portrait; Augustin est en buste, la tête de face, les cheveux noirs et bouclés,
l'habit
brun
et la cravate
blanche; cet émail est fort remarquable par la pureté de son dessin et l'harmonie de ses couleurs. Jean
né à Genève, était d'une famille française ; ses parents, ayant adopté la vinrent s'établir en Suisse. — Son Réforme, sur bois. — Petitot eut père était sculpteur une
Petitot,
et universelle grande réputation égala celle de nos plus célèbres artistes xvi° siècle.
qui du
Du Portrait Nous
dans l'émaillerie.
même
croyons
devoir
61
ajouter, pour de Petitot fut
être juste, que cette célébrité et cela tient plus considérable encore, que cet artiste n'employa pas les mêmes cédés
ses illustres
que
à ce pro; au
prédécesseurs maîtres eux-mêmes,
xvie siècle, chez les l'émail semble moins fin; le sens de la nature dans la coloration Petitot
n'existe
pas ou existe peu; au contraire, à se rappro-
cherchait,
cher
le plus possible de cette nature qui est et qui doit être, quand on sait l'interpréter avec science et finesse, notre maître à tous. Petitot
rendait
un talent
avec
les tons
de
extrême
à son dessin
nipulations
savantes ; les plus chimiques de il passait ses émaux à beaucoup
toujours feux.
chairs
Un chiffre
pourra universelle
réputation en Angleterre, et parfois Avant
: il
tout spécial un soin apportait
et se livrait
donner
des oeuvres
ses émaux
jusqu'à de citer
une
étaient
aux
idée
ma-
de la
de Petitot payés
guinées. quarante les principaux portraits
:
vingt de
Histoire
62
du Portrait.
nous au Louvre, que nous possédons une parenthèse utile d'ouvrir pour croyons sur les copies de une appréciation émettre Petitot
portraits. Il est bien évident, pour tous, que l'artiste même dans un autre qui copie un portrait, genre, faite.
se livre
à une
besogne
quasi
à moitié
Pour
l'oeuvre pronous, ce qui caractérise c'est la prement dite de l'artiste portraitiste, la composition, pose, l'arrangement, l'expression, la vie. L'artiste passe
alors
qui, avec une grande
la main
habileté
à l'ouvrier, de faire et son
termine l'oeuvre, fait ce expérience pratique, que nous pourrions appeler sa toilette finale, afin qu'elle flatte notre oeil et qu'elle nous - plaise. Mais ce qui nous empoigne et ce qui nous de magnétise (c'est le mot), c'est l'oeuvre l'artiste; car, lorsque cette oeuvre nous attire, nous n'avons le pas eu le temps d'admirer coloris, les détails et la pureté du dessin; mais notre oeil a perçu un ensemble, et de suite il
Du Portrait se fixe sur ce travail
dans l'émaillerie.
qui l'a frappé si vivement. ne devons pas mettre en-
Malgré cela, nous tièrement de côté l'artiste reproduire
cette
est obligé de avec des première qui
oeuvre différents. — Son talent
moyens rendre exactement groupe
qu'il
63
consistera
à
la pensée, le tableau, le a sous les yeux, mais s'il copie
il ne saurait. avec génie même, "fidèlement, — Mais être créateur. il aura un grand talent.. Petitot
a reproduit
de nombreuses
et ses émaux
peintures avec fidélité
ont toujours rendu des maîtres .-'pour lui, l'émail
la pensée
ne
semble
pas avoir de secrets. On a de Petitot, d'après
maîtres : — Le Philippe
d'Anne portrait de Champaigne;
les peintures
d'Autriche, — le même,
des
d'après d'après
Mignard ; — Le portrait de Louis XIV, d'après P. Mi— le — le même, Lebrun; gnard; d'après même, d'après Nicolas Mignard ; — Le portrait de Marie-Thérèse, Beaubrun ou Bobrun ';
d'après
du Portrait.
Histoire
64 — Le grand d'après
fils de Louis XIV, Dauphin, — le cardinal de Richelieu, Nanteuil;
—Marie-Anne de BaChampaigne; de France, d'après Mignard ; vière, Dauphine — Henri-Jules de Bourbon, duc d'Enghien, — sa fils du Grand Condé, d'après Mignard; d'après
le même; femme, Anne de Bavière, d'après — Balthazar de Phelypeaux, marqiiis Châteauneuf ; — Mme de Maintenon, d'après Mignard ; — maréchal de France Schomberg, (inconnu) ; — Percy,
comte
de- Northumberland,
près Van Dyck; — Marie-Jeanne
-
d'après Beaubrun; — Louis-Marie
de
Gonzague,
de
Baptista
de
la
Porte,
duc
Meilleraye ; — Chardin
(pourrait
être
de
de Suède,
d'après
— Mlle de
Savoie, d'après
Juste d'Egmont; — Paul-Jules
d'après Bon Boulogne; — Mme de Montespan
d'a-
de
Petitot),
Lavallière; ; — la reine Christine
D. Beck;
la
Du Portrait '—
Un portrait brandt, etc.
dans l'émaillerie. très
Mais on ne saurait
fantaisiste
quelques auteur seront point
de
Rem-
nommer
un seul portrait lui-même ; d'après
de Petitot, authentique malgré cela nous avons cru devoir crer
65
lignes,
lui consa-
car les émaux
de cet
d'un grand intérêt toujours de vue de l'histoire du portrait.
au
Rouquet, André (1703), a fait un très beau de Marigny. portrait du marquis Thouron, Jacques (1737), a fait un émail de Franklin. . Weyler, comme
envoya, Jean-Baptiste (1745), de réception à l'Académie, morceau
un magnifique lers, directeur Louis Nous
portrait
du
général
des
comte
d'Angivilsous bâtiments
XVI. avons
encore
de très beaux émaux
du
sont inconnus. xvne siècle, dont les auteurs ici : Ces portraits doivent être mentionnés — Portrait femme de France, d'Henriette de Charles Ier; — Portrait de Monsieur, Louis XIV.
frère
du 5
roi
66
Histoire
du Portrait.
D'Antoine du Arland, peintre en miniature XVIII0 siècle, nous avons : — Pierre le Grand, dans sa jeunesse ; — Louis XV ; — Soufflot, — Catherine architecte; II; —Marie-Josèphe reine de Pologne. d'Autriche,
IV
CHAPITRE
DU PORTRAIT DANS LES VITRAUX
g~f§@jjffj|
ouloir
^
teurs,
wK^ËI
IlS^ljÉfi WJ^JgÊm verre paraît
justifier,
l'emploi fenêtres, avant
avec certains du verre
au-
dans les
le 111esiècle, nous
le difficile ; cependant avoir été en usage vers cette date. semble
de Levieil l'opinion est, du moins, sur l'Art de la Peinture dans son ouvrage verre (in-fol., 1774) ; celle encore de Langlois de la et descriptif dans son Essai historique Telle
Peinture
sur verre
(Rouen, i832). de verre à vitre, faites à Les découvertes attestent et Pompéi, Herculanum également l'usage
ancien
du verre
dans
les habitations.
Histoire
68
du Portrait.
du m0 siècle, l'usage des fenêtres à surtout îmilticolores devient général,
A partir verres
dans les églises. Lactance trouvera
dans
cet usage Il écrira
tique sujet de comparaison. ficio Dei. Cap. vu) : « L'esprit
un
poé-
(De opiperçoit les ob-
jets extérieurs par les yeux du corps comme à travers les fenêtres garnies de verre. » dans le iv° siècle, parle des viPrudence, traux de différentes et décrit cathédrales, ainsi
ceux
de
Saint-Paul
Rome
: « Dans les fenêtres
hors
les murs
cintrées, de couleurs diverses
ploient des verres semblent au printemps de fleurs.
» (Prudentii
, à se dé: ainsi
les prairies émaillées Carm. — Hymn. xn.
Lit). ÏÏEpr'OTEOaVWV.) Au cours du ve siècle, de
couleur
semble
des vitres l'usage avoir été général en
France. Sidoine
Apollinaire des vitraux
nous
a laissé
la des-
ornaient qui l'église de Lyon, achevée en (45o).—Ces vitraux étaient-ils à personnages ? — M. Levy (Hist. de la Peinture sur verre) l'affirme. — cription Saint-Patient
Du Portrait M. Jules
Labarte
dans les vitraux.
ne partage
6g
pas cet avis (Les
Arts industriels, III, p. 332). Nous ne pouvons entrer dans
l'examen
des
textes
à auteurs qui ont servi aux divers dissertations sur la date étayer de longues — Disons vitraux. précise des premiers que, d'après l'opinion commune, les émaux fusibles sur verre ne furent connus que vers le xi° siècle ; par conséquent,
les vitraux
semblent usage aujourd'hui, connus avant cette date. Mais même
coloriés", en avoir été in-
qu'il y ait eu des fenêtres historiées, au cours du vie siècle, la chose est
en tout cas, elle possible; pour les siècles postérieurs. Mais ce n'était
semble
pas le vitrail,
le verre peint. D'après J. Labarte,
on aurait
certaine
ce n'était
que
recouvert
de
et sur ce verre de verre, blanc, les artistes auraient peint des portraits des images de d'Empereurs, d'Impératrices, cire
les feuilles
Saints
ou même
insignes de la conassurer
des bienfaiteurs
l'Église, des Évêques. servation du dessin,
Pour
on coulait
une seconde
Histoire
du Portrait.
cire, qui était incorporée che par l'action du feu. Le portrait transparent. C'est ainsi
à la première ,
était ainsi emprisonné que J. Labarte
trail peint de Saint-Bénigne peut voir un vitrail émaillé citée par Eymeric au xe siècle. (Ibid.
David
fut
et restait
interprète de Dijon,
le viet ne
dans
la Peinture
comme
antérieure
III, p. 33g.) En (1447), ces peintures à l'huile semblent encore en usage en Italie. Le xe siècle
cou-
sur verre
tellement
agité par les naturelguerres, que les arts s'en ressentirent aussi cette époque ne fut marquée lement; par aucun progrès. On ne peut chercher les vitraux proprement dits, la peinture sur verre et encore plus le portrait cle. —
dans les vitraux
, qu'après
Jusque-là, l'histoire, n'offre pas d'intérêt.
taine, — A la fin du xie
plus
le xie siè.qu'incer-
siècle, le moine Théophile donna un traité de la peinture sur verre, dans son ouvrage Diversarium artium Schedula. — Nous savons par lui que si le verre
Du Portrait teinté
de rouge,
de violet était
dans les vitraux.
de bleu,
était
connu,
en usage.
(Lib.
de jaune,
JI de vert
et
un seul émail, le brun, II, cap. xix, édition de
PEscalopier.) décrit minutieusement Théophile le tracé du cédés de fabrication, cuisson
le fourneau, de plomb. Tous
dans
des lames
plus haut intérêt. les vitraux En France,
les prodessin, la
le montage avec ces détails sont du du Loroux,
les portraits qui représentent ques V, seigneur de cette province, trait de sa femme, sont antérieurs jou,
en Ande Foul-
et le porà l'année
(1121). Nous avons encore de cette époque les douze verrières de l'église abbatiale de Saintl'histoire de CharleDenis, qui représentent magne et celle de la première croisade. les Les vitraux de Saint-Denis comprenaient — de Godefroy de de : Tancrède^ portraits et de Saint-Gilles, Bouillon, — de Raymond l'on y voit encore de nos jours celui de Suger aux pieds de la Vierge. prosterné Un vitrail dans l'église de Saint-Pierre Dreux
offre le portrait
d'Anne
de Bretagne.
de
Histoire
72
du Portrait.
Au xiie siècle, nous pouvons indiquer (i 153), le portrait dans l'église de Braine-le-Comte, de Robert, fils de Louis le Gros. xme siècle, à Poile portrait et la légende de
Dans
une verrière
du
tiers, se trouve de Cantorbéry. Thomas
il y a plus de trente-deux
verrière
présentant Clément
de Chartres
Les vitraux de Chartres
femme,
même
figures
re-
des personnages
contemporains. fit les vitraux de Rouen
et signa son oeuvre « Clemens, notensis .M"(agister). »
figures. Blanche
cette
Dans
des cathédrales comprennent
Vilrearius de Bourges
Caret
près de huit mille
et sa Castille, — saint Louis de Provence, sont fréMarguerite
quemment A partir
de
dans ces vitraux. représentés du xne siècle, la peinture sur verre
semble
un réel progrès. marquer A cette époque, on trouve dans les oeuvres des peintres verriers le même développement chez les miniaturistes que l'on remarque : le dessin devient plus correct, plus les gracieux; artistes ne craignent le porpas d'aborder
Du Portrait
dans les vitraux.
j3
trait ; on
rencontre
souvent
de
souverains
images même, dans
et de saints; de la peinture sur verre
continue
de
des
xme siècle, jeter un vif éclat.
Dans la cathédrale
on retrouve
des médaillons
à profusion
belles figures toutes presque
légendaires avec le costume du temps ces verrières
ressemblent
figures traits.
de Chartres,
le
et de
; dans les nombreuses
à des collections
de por-
Au xive siècle, le dessin entre tout à fait dans une excellente comvoie, les figures et l'emploi mencent à être mieux modelées des
ombres
au relief
et des
demi-tons
et à l'effet
des personnages
peries. La découverte encore
du jaune aux peintres verriers
dorure
dans
leurs
moyens
Jusqu'alors verre jaune,
vient
ajouter des dra-
d'argent permet la de multiplier
les accessoires, une ressource
et elle ajoute considérable.
la dorure
rendue
teint
dans
était
par un qui devait
la masse, dans le plomb.
être découpé et enfermé Aussi les peintres verriers
à
deviennent
plus
Histoire
74
dans
nombreux
du Portrait.
les palais,
particuliers, traux.
: les
édifices
enrichis
de vi-
le xive siècle sont
et le LouV, l'hôtel Saint-Pol des vre sont décorés de vitraux, reproduisant et des scènes de romans images de saints, Sous Charles
des sujets de chevalerie. (Sauvai, Antiquités de Paris, tome II. Éd. de Paris, 1724.—Lanet descriptif de la peinglois, Essai historique ture sur verre, Rouen, i832.) Les vitraux du xive siècle qui existent encore sont nombreux ': les cathédrales de Beau— d'Évreux, — de Livais, — de Chartres, — de moges, — de Narbonne, Carcassonne, — et de Toulouse en possèdent de très M. J. Labarte a donné un viremarquables. trail du xive siècle, tiré de la cathédrale d'Évreux, dustriels.
dans
sa planche
Si les vitraux
du
XCVI
des Arts in-
xive siècle
sont arrivés
il n'en jusqu'à nous en assez grand nombre, est pas de même du nom des peintres verriers de cette époque. Cependant,
parmi
les artistes
verriers
du
Du Portrait
dans les vitraux.
nous
citer : Guillaume pouvons de Rouen Canonce, verrier de la cathédrale — Perrin à Girole (1372) i386), i384 (de et Jean de Beaumes verriers (i375-i3go),
xiv" siècle,
de Philippe — Guillaume
le Hardi, duc de Francheville
de Bourgogne ; de et Girard
la
tous deux par ce Chapelle, employés même prince ; — Pierre et Thibaut d'Arras ; — Hen— Henry de Malines (i383-i3g4); Moulone Blannequin (1397) et Philippe de Soissons, qui fit, en (13g8), une avec le portrait du- duc verrière grande de Paris (1399) d'Orléans ; —Pierre David, quart,
et Claux
le Loup,
(1397). Au xve siècle,
verrier les vitraux
du
duc d'Orléans suivent
le pro-
grès qui se fait dans la peinture à l'huile. Les de grisailles, artistes exécutent beaucoup dans non seulement alors en grand honneur, les églises, mais dans les châteaux et dans les hôtels particuliers. Le verre doublé
devint
alors
d'un
usage
par la superposition fréquent ; on l'obtenait et par un diversement de verres coloriés
Histoire
•j6
unique
soufflage
du Portrait. ce
pour le même manchon, des teintes très variées.
qui permettait Pendant ce siècle, fut exécuté le vitrail de Yolande la cathédrale du Mans, représentant et de d'Aragon et Louis XII, roi- de Naples à Paris, des Célestins, Sicile. Les verrières des princes de la famille d'Orléans-Valois, qui fut complétée au xvie siècle par ceux de : Louis XII, — de Ier — et d'Henri IL — Pour Évreux François fut exécuté le portrait de Guillaume d'Harune suite
offraient
de portraits
court, grand queux de France. On peut citer, comme peintres verriers de travaillé aux vitraux cette, époque, ayant — de Rouen, Guillaume de Gradville, Robin
— Damaigne, qui ont travaillé
Barbe, cathédrale de
de
Bourges,
Rouen; — Antoine
léans, qui travailla Guillaume Delanoë
Guillaume
et
Jean
aux Adtraux de la — Henri Mellein,
d'OrChenesson, aux vitraux de Gaillon; et
Jean
le Normand,
— de Tancarville; Girard le Nogat, puis Balthazar, Brisetout, Pierre-Jehan Hermant, Madrin, Michelet, qui
firent
les
vitraux
Du Portrait du Pins, — Jehan à Troyes.
dans les vitraux. de Vertus
yy
et Blanc-Mantel
à Évreux, — Jehan Simon à Bar— — à Orléans, sur-Aube, Montglarive, la et Thibaut à Limoges, Rechambault, Brehal
Lèvre, à Dijon. Au xvie siècle,
la peinture la peinture
sur verre
se fit
à l'huile. Les comme presque des procédés artistes avaient à leur disposition beaucoup plus nombreux. La taille faciliter
du
encore
verre, par le diamant, des couleurs l'harmonie
vint et la
de nouveaux pureté du dessin. La découverte émaux vint ajouter aux ressources de Part du peintre verrier. A cette époque,
on exécuta
beaucependant mais les artistes
coup moins de portraits; verriers excellent dans l'architecture est savante, perspective un peu trop recherchée.
souvent
; et si la elle semble
de ce siècle maîtres Les premiers vraiment fort remarquables.
furent
est de Vincennes La chapelle du château ornée de vitraux qui sont dus au pinceau
Histoire savant
Cousin, le maître célèbre invitait à décorer sa basilique.
de Jean
Cologne Beauvais verriers,
du Portrait.
que
une école de peintres possédait les églises de remarqui enrichirent
Mais c'est quables vitraux. église de Brou que se trouvent
dans
la célèbre
les plus magni-
fiques verrières du xvie siècle. les verriers Parmi remarquables
de cette
époque (et presque tous firent des portraits), nous devons citer : Angrand Leprince (i53o), chef de l'école de Beauvais le Pot,
de la même
; —Jean et Nicolas ville ; — Maître Claude,
où il fut appelé par qui travailla au Vatican, — enfin Jules II ; — Guillaume de Marcillat; le plus célèbre de tous, Jean Cousin, qui vivait encore en (1584), exécuta les vitraux de Saintde Saint-Étienne du Mont ; — les Gervais, verrières
d'Anet, de Moret et de Vincennes. Le rival de J. Cousin, Robert Pinaigrier, de (1527 à i53o), les vitraux de exécuta, Saint-Hilaire de Chartres et du charnier de Saint-Étienne du Mont. — Son fils Nicolas, —>ses petits-fils Robert, Jean et Louis, furent aussi peintres verriers.
Du Portrait
dans les vitraux.
jg
Bernard
Palissy fit des vitraux à Écôuen, l'Histoire de Psyché, d'après Ranotamment phaël. — Ces vitraux appartiennent aujourd'hui
au dvic d'Aumale.
Mais vers la fin duxvir 3 siècle, on ne trouve euxplus de peintres verriers, et les-procédés — Ce n'est mêmes semblent perdus. qu'au de notre siècle que la peincommencement ture sur verre
semble
Les études
des savants
et Dihl firent retrouver
renaître. chimistes les émaux
Brongniart fusibles ; on
La science essaya donc de faire des vitraux. retrouva les rechercha les anciens émaux, procédés, et on institua à Sèvres une nouvelle école de peinture sur verre. M. Bontemps, de chimiste habile, fit des essais couronnés succès dans sa fabrique de Choisy. Henri Gerente, dès (i 83g), exécuta les vitraux de Sant-GermainT'Auxerrois, d'après ceux de la Sainte-Chapelle. Lussori duisent
Bientôt
Mans, Lorin de belles verrières, au
remarquables M. Didron,
Maréchal
à Metz,
à Chartres, prooù l'on trouve de
portraits. reconnaissons-le,
a grandement
8o contribué
Histoire
du Portrait.
à cette restauration
beau travail
sur l'Histoire
de Part par de la peinture
son sur
dans son verre, pendant que M. de Lasteyrie, Histoire de la peinture sur verre, d'après les de France, faisait revivre le passé, monuments les chefs-d'oeuvre veilleux
travaux.
des
maîtres
et leurs
mer-
CHAPITRE
V
DU PORTRAIT DANS LES BRODERIES ET LES TAPISSERIES
une
K|Sl^jans 1 IPljl
I
nous
histoire
voudrions
du Portrait aussi
que
complète
nous ne pouvons 1 Iwïlflf J Q^ possible, omettre de parler des Broderies f "^L^fj et des Tapisseries. Nos tapisseries françaises ont toujours
eu une grande réputation ; elles on peut le dire, dans toutes les
ont porté, parties du monde, de nos souverains
les portraits de nos héros, et de nos grands hommes.
Jusqu'au ixe siècle, la'broderie les étoffes, pour ornementer moyen connu : l'Orient gardait
fut employée c'était le seul enôore le mo-
du Portrait.
Histoire
82
.nopole des étoffes tissées avec l'or et la soie. Les reines, les princesses firent de la broelles y conderie une occupation constante; leurs loisirs, furent enfantées
sacrèrent leuses Ces
étoffes
et des oeuvres
merveil-
par leur aiguille. les à décorer servaient
châ-
d'apparat teaux, les églises, les chambres les salons immenses des nobles demeures. La reine était
habile
Berthe, fileuse
» , nous
ouvrer
mère
de
et savait
dit
un
vieux
filles de Charlemagne savaient nier l'aiguille et le fuseau, Éginhard. Parfois oeuvres mande
les broderies
et
Charlemagne, ce d'or et soie poème.
Les
maégalement nous raconte
à l'aiguille sont dont l'achèvement
considérables, de longues années.
des de-
Jacques Doublet, dans son Histoire de l'abdit que la reine Berthe baye de Saint-Denis, broda à l'aiguille, sur un canevas, des sujets les gloires de sa famille. représentant Nous devons mentionner ici la célèbre taattribuée à la reine Mapisserie de Bayeux, thilde,
femme
de Guillaume
le Conquérant.
Du Portrait Sur
une bande
et large
de toile,
longue de 71 mètres de 5o centimètres, est figurée, en bro-
à l'aiguille,
derie
dans les broderies.
l'histoire
de la conquête
de
l'Angleterre par les Normands. Encore ce traque le dessin soit médiocre, vail est curieux, car il nous donne le modèle des armes, des vêtements et des usités à cette époque du xie siècle.
meubles,'
Au
xme siècle, nous dit M. de Laborde , « broder était un art, une branche sérieuse de la peinture. » « L'aiguille, sur la toile
véritable et laissait
se promenait pinceau, elle le fil teint, derrière
en guise
de couleur, une peinture produisant ton soyeux et d'une touche ingénieuse,
d'un tableau reté.
brillant
(Revue
Avec
le
arch., xur 3 siècle,
de
saints,
on dans
le portrait
rectement "figures
reflet, éclatant tome VII.) »
sans
dite
est
n° 319,
au
naissance.
Louvre,
de
du-
plus dila broderie ; les des et même
aborde
d'évêques, sont fréquentes,
entières légendes dans la broderie
sans
comme
Saint-Martin, ' de la Musée
qui Re-
Histoire
84
Au xive siècle,
du Portrait. forment
les brodeurs
corporation importante. Mais la broderie atteint
son
dans apogée plus célèbres
le xve siècle ; les peintres les donnaient les cartons, et les brodeurs taient
leurs
une
exécu-
dessins.
Ainsi, dans le xvie siècle, en (i52i), les tentures pour la chambre de Louise de Savoie, mère de François Ier, dessinées par Matthieu Luazar brodées Brouard, histoires
et Barthélémy par
Cyprien
comprenaient et bergeries,
Gtryeti, et qui furent Fulchin et Etienne quatre-vingt-douze tirées des Bucoliques
Virgile. L'ameublement François Quant
du Sacre, commandé Ier, fut dessiné par Raphaël. aux Étoffes brochées, la France
de
par n'en
produisit qu'à partir du xive siècle, et si nous en trouvons la trace dans les Registres des Métiers
d'Etienne
ce fut seulement Boileau, vers (1470) que le roi Louis XI établit à Tours des métiers à soie. Dans toutes figures,
ces broderies, comment reconnaître
de surchargées des portraits
"
Du Portrait
dans les tapisseries.
85
Il est assez difficile de le dire, authentiques? mais nous ne pouvions taire cette manifestation de Part en France. Les tapisseries dites ont été proprement confondues avec les broderies fréquemment et les étoffes brochées. Nous célèbre donné
devons
mentionner
tout
d'abord
la
d'Aubusson, fabrique qui nous un si grand nombre de tapisseries
a à
et à portraits. Une légende nous personnages dit qu'elle fut fondée au vme siècle. Cette opinion a été reprise par M. Perathon dans son écrit sur les Manufactures d'Aubusson. des maQuoi qu'il en soit, la réputation et ce nufactures d'Aubusson fut grande, n'est qu'au xvne siècle que cette ville perdit sa renommée. Aubusson Sarrasinois, On les trouve
produisit qui étaient
surtout
les tapis
dits
une sorte de broderie.
mentionnés
dans
les Inven-
cités par M. Lacorsur les Gobelins et historique
taires
de Charles
daire.
(Notice
VI,
la Savonnerie.) Ce n'est guère que vers le xie siècle que l'on
Histoire
86
du Portrait. les tapis-
en France, à exécuter, commença dites. series proprement D'après
saint
Labbe,
de NorAngelme avait fait ouvrer de
wège, évêque d'Auxerre, nombreux tapis pour son église. Vers (985), d'après Martenne, de l'abbaye
de Saint-Florent
saient, eux-mêmes, i Cette monastère.
les religieux
de Saumur
tis-
dans leur des tapisseries dura manufacture même
siècles. Il est très probable plusieurs qu'en dehors des fleurs et des animaux représentés sur ces ouvrages, les religieux rent abordèrent la figure dans Vers (1025), une manufacture fut établie à Poitiers. Pour
soutenir
la concurrence
contre
les tapis Sarrasinois, nord de la Flandre abordent,
de Saint-Floleurs
travaux.
de tapisserie et pour les ouvriers dans
lutter du
le xne siè-
cle, la tapisserie historiée. — à — à Ainsi donc, à Poitiers, Arras, des tapisseries Reims, — on fabriquait destinées aux Rois, aux Empereurs et aux églises, car ces ouvrages étaient d'un prix fort élevé. Mais, d'après
M. Jules Labarte,
les tapisseries
Du Portrait historiées
dans les tapisseries.
ne devinrent
communes
8y
en France
qu'au cours du xme siècle. En (i 3.02), les tapissiers Sarrasinois veulent les « ouvriers de haute lisse » d'exerempêcher cer
leur
et une ordonnance dut les métier, — dans la maîtrise des tapissiers. incorporer des arts et métiers de Pa(Depping, Règlem. ris, 1837.) Au cours
du xive siècle, les inventaires inde nombreuses historiées tapisseries
diquent qu'il serait
trop long de citer. En (1348), le duc Jean de Normandie
« un drap de lainne, auquel vieil et nouvel Testament, de Goire, Amaury J. Labarte). Du reste, maient
compris
le
» fabriqué par à Paris (d'après
forles tapisseries du mobilier. importante
au xive siècle,
une
L'inventaire breux
tapissier
estoit
achète
partie de Charles
cetappiz
de nom-
V comprend
à ymages.
» (Ms.,
Bibl.
Nat.,
en (i3gi),
Nico-
n° 8356.) Paris
avait
ses tapissiers;
las Colin-Bataille, Paris,
vendait
au
de et bourgeois tapissier « un drap duc d'Orléans
de
du Portrait.
Histoire
88 haulte
lice
et de Theseus l^stoire » et en (i3g6), « trois tapis de
de l'Aigle d'or, de haute lisse historiés. était tapissier M. de Laborde.
rebien
par tome III.) Mais c'était
surtout
considérables
étaient
» En (i3g6), Lebouà Paris. (Cités fabricant Ducs
de
Bourgogne,
que les oeuvres et cette ville exécutées, à Arras
fabriquer plus exclusivement pisseries de haute lice historiées. semble
lés ta-
Philippe le Hardi (1384-1404) faisait acheter à Arras, pour la somme de 700 livres, un drap de haute lice, ouvré en or, ayant 36 aunes de long, représentant l'histoire des Vertus. — -Du reste, ce prince, dès (i383), engageait des ouvriers à son compte, et son trésor renfermait des tapisseries historiées si nombreuses, qu'un officier spécial était préposé à leur conservation. Ducs de (De Laborde, tome I.) Bourgogne, • En (i38g), Jean de Croisettes, vend
au
duc
de
demeurant
à
« pour Touraine, de Beauté, un tapis sarrazinois à or, de l'histoire de Chariemaigne. »
Arras, l'hostel
Du Portrait
dans les tapisseries.
8g
En
(1419), Jean sans Peur acheta, pour des por400 livres, une pièce représentant et de Rois, traits d'Évêques, d'Archevêques ou l'Union
de la sainte
Église. —L'inventaire le Bon comprend une tapisserie
de Philippe
de feu duc Jehan et de sa avec le portrait femme, tant à pied qu'à cheval. (De Laborde, id., tome II.) Nous avons
dès le plus haut que, on commençait à orner les châdit
xme siècle, teaux et les églises sonnages. Plus tard, mèrent nous
avec des tapisseries
les tapisseries
de haute
à perlicè for-
du mobilier, partie importante mais ces oeuvres ne l'avons vu encore, une
pouvaient les- nobles
être
achetées
et les riches
que par les princes, églises, car leur prix
était fort élevé. ne sont pas parveces tapisseries sont nues jusqu'à nous ; celles qui subsistent dans les musées, dans les collecdisséminées Toutes
tions, un peu partout un grand intérêt. Le musée
de Dijon
: quelques-unes possède
offrent
une tapisserie
du Portrait.
Histoire
go
le siège, de cette ville représentant Suisses ; on y trouve des portraits. Nous
devons
indiquer
ries
de Montpezat, drale de Montauban, ces tapisseries, représentent, saint Martin
encore
provenant qui datent
par
les
les tapissede la cathédu xvesiècle;
données
par PévêqueDesprez, en seize tableaux, l'histoire
de
de Tours.
On
des tapisseries à possède également dans la cathédrale de Sens, dans personnages celles de Beauvais et de Reims. — Autrefois, la
de la reine tapisserie au décor de la cathédrale
Mathilde dans
servait les
jours
de fête. M. Jubinal
a décrit
cette tapisserie
de haute
Charlice, qui représente allégoriquement les VIII et Anne de Bretagne sous les traits d'Assuérus et d'Esther. (Rech. sur les Tapiss. — Millin avait à personnages.) publié la gravure de cette oeuvre. (Voyage dans le Midi de la France, tome III.) — On croit que ce beau travail les dessins Déjà
avait d'un
été exécuté
à Bruges, sur élève de Jean Van Eyck.
la tapisserie
dite du
Sacre
de
Char-
Du Portrait les VI donnait
dans les tapisseries.
une série
de portraits
gr des an-
ciens rois de France. Nous
avons
encore
serie
une
tapismagnifique le mariage représentant
du xvie siècle, de Louis XII et d'Anne
de Bretagne.
François Ier, désireux de restaurer en France Part des tapisseries historiées, créa en (i 53g), à Fontainebleau, une manufacture de tapisseries de haute lice. — Philibert Babou, sieur de la Bourdaizière, et Sébastien le Serlio, de cet peintre, furent chargés de la direction établissement Sous Henri royal. II, nous trouvons Philibert directeur de Delorme, Fontainebleau. Henri
II créa encore
une seconde
fabrique
dans l'hospice de la- Trinité à Paris. Les deux rois s'imposèrent des
charges de ces établis-
considérables sements. Dans
pour la prospérité (De Laborde, Études sur le xviesiècle.)
la fabrique
de la Trinité
sur les dessins
fut exécuté, au nombre de
trente-neuf, sous l'emblème
de Médicis, de la reine Artémise. — Cette
de Lerambert, le portrait de Catherine
tapisserie
historiée
avait
4 mètres
de hauteur
du Portrait.
Histoire
g2
aunes
et soixante-trois autre
il retraça
l'histoire
de long.
— Dans
allégorique
une
de Marie
de Médicis. En (1594), sur les dessins du même Henry de la Trinité, un maître tapissier Lerambert, Du Bourg,
exécuta trente-deux tapisseries pour — Ces tapisseries Saint-Merry. comprenaient des portraits, puisque dans l'une était figuré Pierre
Guiche, Sous Charles
curé de cette paroisse. IX fut établie à Tours
brique
de tapisseries,
pièces d'Henri
historiées, III.
La manufacture
qui donna, en dix-sept tous les faits du règne de Cadillac
donna
l'histoire ment, dans une tapisserie, trait d'Henri III, et dans d'autres l'histoire Nous
de plusieurs arrivons
la fa-
égaleet le porencore
de nos rois.
à la période
la plus
intéres-
sante de l'histoire
du portrait dans les tapisseries, car nous devons parler de la famille de Jehan Gobelin Ier. Jehan facture d'oeuvre
Gobelin
a donné son nom à la manu-
française qui créa tant de chefset qui nous a laissé tant de portraits.
Du Portrait
dans les tapisseries.
tous nos grands Presque vaillé pour cette manufacture Lebrun
dessina
Louis
artistes
g3 ont
tra-
royale. Charles les cartons de l'histoire de — Cette males Gobelins.
XIV, pour nufacture fit aussi
des
tapisseries-portraits
pour le surintendant Fouquet. Charles en (1715) pluCoypel commença sieurs grands tableaux faisant suite à l'histoire de Louis
Oudry donna de Louis XV.
XIV.
des chasses
tableaux
quatre
Pendant
que Leclerc dirigeait les Gobelins, il employa comme peintres : de Troy, — Ber— on — — Charles tout, Jouvenet, Coypel ; exécuta alors beaucoup de portraits, qui ajoutèrent
de la célèbre
à la renommée
manu-
facture. Vincent ries : —
les cartons
de cinq tapisse-
aux pieds d'Henri congé de Gabrielle.
IV. — Henri IV — Évanouisse-
donna
Sully
prenant ment de la belle
pant chez le meunier faisant entrer des vivres Menageot
— Henri IV sou— Henri IV Michaut.
Gabrielle.
dessina
pour
dans
Paris..
la même
manufac-
du Portrait.
Histoire
g4
de Vinci; — Barthé— la reprise lémy donna le siège"de Calais, — de Paris par le connétable de Richmond, ture la mort
de Léonard
tué d'un Martel, prévôt de Paris, hache par Maillard, au moment livrer
les clefs de la ville
Les
Gobelins
nous
ont
coup de où il va
au roi de Navarre. encore
donné
la
Suvée. — Les hond'après neurs rendus par les ennemis à Duguesclin — La contiBrenet. après sa mort, d'après nence de Bayard, d'après Rameau. mort
de Coligny,
Sous
le premier
la plupart des Empire, de cette époque furent
grandes compositions exécutées en tapisserie. Gros, — David, — Girodet,
—
Guérin, — les ateliers des Gobe-
Gérard, — allaient dans lins surveiller eux-mêmes l'exécution de leurs cartons. — Dans presque toutes ces tapissede l'Empereur, ries, il y avait des portraits des maréchaux, çais et étrangers
des grands
personnages
fran-
de cette époque. Il ne sera pas inutile de citer quelques-uns des portraits donnés dans les tapisseries faites en(i833).
Du Portrait Ainsi Louis,
les du
dans les tapisseries.
d'Henri portraits roi d'Angleterre
g5
IV, de Saint et des barons
anglais. François
Ier d'après
portraits d'après Horace Vernet. Le portrait
et plusieurs Rouget, de Pujol, Guérin et
Abel
de Louis
d'après Collet ; d'après MmeLe Brun;
XVI,
celui de Marie-Antoinette, les portraits
de Louis
d'après Robert Gérard ; de d'après
XVIII,
le Fèvre ; de Charles X, Madame la duchesse de Berry et de ses enfants, d'après le même. On peut le dire,
dans
notre
merveilleuse
des Gobelins, il a été fait des portraits d'une exécution si admirable, que les se trompent les visiteurs artistes.et parfois, manufacture
la galerie d'Apollon. lorsqu'ils parcourent Là sont figurés Pierre Lescot, — Androuet — Jean Bullant, —André Ledu Cerceau, — Jacques nôtre, — Francesco Romanelli, — Charles Lebrun, Lemercier, — Jean Goujon, — — Etienne, — André Anguier, Duperac, — Eus— Germain Sarazin, Pilon, Jacques — Frantache Lesueur, — Claude Perrault,
Histoire
96.
du Portrait.
— — Percier, — Visconti, çois Girardon, — Phi— — Mansard, Mignard, Hardouin, libert Delorme, — G. Coustou, — An. Coyze-. vox, — Nicolas Poussin. Combien
prennent
pour des peintures des Gobelins ?
en tapisserie portraits La France seule possède facture
et sa gloire
une
est sans rivale.
telle
ces
manu-
CHAPITRE
VI
DU PORTRAIT DANS LES DESSINS, PASTELS ET MINIATURES
j ^ t/"
JH ue nos artistes aient excellé dans *'art ^u Portran% tout ^e démonEl
1M*J '^FJl ~-CJ8l miniature, française absolument
tre' l'étude de leurs travaux dans le dessin, dans le pastel, dans la que l'Ecole indique suffisamment ces différents genres, fut, dans remarquable. de ces artistes
ont également Beaucoup travaillé le dessin, le pastel et la miniature; dans cette étude l'ordre aussi nous suivrons indépendamment chronologique, dans lequel l'artiste sjg-ser-a^exercé.
du
genre
du Portrait.
Histoire
g8
soie, ayant
un grand dessin sur d'autel. Cette de parement
d'abord
Mentionnons servi
de la fin du xive siècle, est encomposition, : à gauche historiés tourée d'encadrements et en bas, le roi Charles V est agenouillé, en tête; il est de jointes, couronne et tourné vers la droite ; en face est la
les mains profil
Reine, Jeanne de Bourbon, agenouillée, née vers la gauche et regardant le Roi. Nous vélin
encore une miniature sur possédons du xve siècle : elle représente sainte
Geneviève
de Paris
finesse de ce travail buer
les portraits
pourraient
et la
le faire
attri-
nous
donne
miniature
sur vélin
de Charles
le Chauve
et de Gé-
le xvie siècle que l'École preuve d'un grand talent
qu'avec sait faire
française dans le dessin,
le pastel
les oeuvres
belles
et la miniature.
Jus-
les artistes
sont
sont
rares, et semblent
peu nombreux La méthode paraît ques
beauté
de Bouillon.
Ce n'est
que-là
: la grande
à Foucquet.
Une autre rard
tour-
oeuvres
leur
faire
isolées,
hésiter
encore.
défaut; quelil faut le dire,
Du Portrait attestent encore
dans les dessins, pastels, etc.
un progrès réel, d'École française,
nettement
mais
il n'y
de genre
gg
a pas
français
défini.
Avec le xvie siècle, nous trouvons Clouet.
François
Nous avons consacré une longue étude à cet artiste dans notre chapitre sur la Peinture ; cependant de ses admirables dans
le monde
nous
dirons
mots quelques qui sont répandus
dessins, entier, à Londres
et surtout
à Vienne. Au Louvre, nous ne possédons ou qu'un de François Clouet. deux dessins authentiques sur vélin représente FranUne miniature il est vu de proIer, roi de France; fil, et tient d'une main une masse d'armes; son cheval est de couleur isabelle et caparaçois
çonné de rouge, avec un plumet sur la tête. Du même artiste nous avons encore un portrait de vieillard et un buste de femme. mais sans aucune à Clouet, de Méde Catherine les portraits certitude, Sainte-Genedias qui sont à la bibliothèque et d'Autriche d'Elisabeth viève; les crayons On attribue
ioo
Histoire
du Portrait.
sont
également
de Maximilien
de
François
Clouet. en (maître peintre du duc de Longuecrayons) a fait le portrait ville aux crayons rouge, noir et au pastel. du
Daniel
Monstier
La tête est achevée, Le duc qu'indiquée. tourné
sont d'un
blond
et la royale
très terminé, et au pastel, oeuvres
la collerette
n'est
est presque vu de face, à gauche ; la moustache re-
un peu troussée
Le portrait lery, chancelier
mais
sont rousses,
pâle. de N. Brulart, de France,
les cheveux
marquis est un
de Silcrayon
à la pierre
noire, à la sanguine assurément l'une des plus belles de Daniel du Monstier.
Malherbe
veut
bien nous
apprendre,
dans
une lettre (du 12 novembre 1607), que Daniel du Monstier avait fait son portrait ; il écrit encore
à Peirex
: « Si vous
verrez
un miracle
d'un
venez
crayon
ici, vous du feu roi,
le sieur du Monstier, qui est si bien que je vous jure que je ne le vois jamais qu'il ne me semble qu'il veuille parler à moi, il fait son compte qu'il y en aura une copie fait par
dans les dessins, pastels, etc.
Du Portrait
101
pour vous, mais que vous vous souveniez de je ne sais quelle tortue que vous lui avez » promise... La manière
de Daniel
du Monstier
est bien
des crayons du maître, et justifie venus jusqu'à nous, est considérable les éloges de Malherbe. connue
; le nombre
Sainte-Geneviève en bibliothèque signés ou non possédait environ quatre-vingts, d'un de ces signés ; la date la plus moderne La seule
est de (1644); crayons l'abbé de Saint-Cyran. Du
reste
les
du
le portrait
c'est
forment
Monstier
de toute
Pierre du Monstier une génération d'artistes. ainsi qu'Etienne, a donné plusieurs portraits, fils aîné de Daniel.
fils de du Mons-
Un autre
tier, Nicolas, était logé au Louvre et membre il a laissé le portrait d'Errard. de l'Académie, Antoine
du Monstier
de Nicolas
avait
exécuté
Çoeffeteau, èvêque nous avons les portraits
Enfin, et de Marie Leczinska, de profil, se regardant,
ture de C. du Monstier.
le portrait
de Marseille. de Louis XV
dans un ovale, la signaqui portent
chacun
du Portrait.
Histoire
102
(I5I5), a desCaron, néàBeauvais siné au crayon un certain nombre de personAntoine
nages illustres. nationale La Bibliothèque suite rieuse et remarquable
possède une cude dessins de ce
d'Arconnue sous le nom d'Histoire — Catherine est représentée sous les — Henri traits d'Artémise; II, sous le per— Charles'IX, de Mausole; sous sonnage — celui du roi Lygdamis, fils d'Artémise. maître, témise.
Le
sacre
du
est évijeune roi représenté demment celui de Charles IX. Ce dessin, qui du maître, a fait partie de porte la signature la collection La
Çrozatier.
encore un beau possède Caron très âgé. crayon représentant La réputation de François fut Quesnel grande et ses crayons sont souvent confondus avec ceux de Janet. Bibliothèque
La Bibliothèque
possède deux dessins signés de Quesnel : l'un est un portrait d'homme; l'autre, celui de Gabrielle d'Estrées. On peut attribuer encore à Quesnel les portraits
de : Henri
IV coiffé d'un
chapeau
;
Du Portrait —
celui
du
dans les dessins, pastels, etc. même
i o3
roi
la couportant ronne ; — ceux de Marie de Médicis; — — de Louise de de la princesse de Conty; Lorraine. Le portrait
de F. Quesnel par son air tout
il attache
est remarquable simple
et rempli
aussi
beaucoup
;
de bonhomie. Les frères produit. Nicolas
de
et noir
ont
crayon rouge et gris (1574); c'est le portrait de
a laissé
noir sur papier son père, Pierre Nous
Quesnel
un bon
Quesnel.
avons de Bellangé cinq crayons rehaussés d'or sur vélin, qui
rouge repré-
sentent : — Henri II ; il est de profil, tourné à gauche, la tête ceinte d'une couronne ; — Le portrait de Charles IX, de face, portant collerette et toque à plume ; — Portrait III ; il est vu de trois d'Henri coiffé d'un tourné vers la gauche, quarts, petit bonnet orné sur le milieu d'une aigrette du l'ordre et portant de plumes blanches, Saint-Esprit.
Histoire
104 — Un
du Portrait.
et en armure d'homme, coiffé d'un casque à plumes ; •— Portrait elle est vue de Marie Stuart; de trois coiffure, de bijoux
portrait
La vers la droite. tournée quarts, les manches et le corsage sont ornés en or.
Nanteuil
(Robert), déjà célèbre comme grale burin de (1645 à 1648), abandonna
veur, et fit des portraits d'après et à la pierre de mine.
nature,
à la plume
C'est à Paris, en (1648), qu'il étudia le genre du pastel. Il fit à la même époque, au pointillé,
les portraits
Dupuy. Nous
de Pierre
avons
de Nanteuil
portrait du duc renne et grand
de Bouillon, chambellan
lamine
de
et de Jacques un
magnifique neveu de Tu-
: ce portrait, à est signé : vélin,
sur plomb, « R. Nanteuil faciebat (i658) ». Nanteuil donna ensuite le portrait tel de Turenne; il est vu de trois tourné longs
à droite, regardant cheveux gris, petites
rasse,
rabat
de dentelles.
vers
au pasquarts,
la gauche; cuimoustaches,
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
io5
M. de Furetière trois
quarts; mine de plomb. inscriptions même main
est représenté en buste de ce dessin de Nanteuil est à la On lit sur ce dessin
de la suivantes, qui paraissent : — « Robert Nanteuil ad vivum
» et « M. Antoine
delinea...
les deux
né à
Furetière,
(1620), décédé (le 14 may 1688). » De Nanteuil encore le portrait de Louis de
Paris
le...
Bailleul, président à mortier au Parlement Paris. Ce dessin est à la mine de plomb.
de
autres portraits de ce plusieurs mais on n'a pas les noms au Louvre,
On possède maître
des personnages Mentionnons portrait
représentés. un pastel
remarquable,
le
de Ligny, évêque de bleu, à rabat blanc uni.
de Dominique
Meaux, en camail nous a laissé Nanteuil
les portraits
dessi; — de
nés ou gravés : de Lamothe-Levayer — — de Chapelain; Marie de Bragelonne; —de Guerde Jean Loret; —de Marolles; sault ; — de Barillon ; — de Morangis ; — de V. Le Bouthillier ; — de Bochart de Saron ; — du jeune duc de Bouillon. Tous
des chefs-d'oeuvre.
Histoire
io6
du Portrait.
Lagneau ou Lanneau « peintre aux crayons » de considérable nous a laissé une quantité n'ont ; ces portraits pas la finesse les oeuvres de son d'exécution qui caractérise dessins
le
visages
Monstier.
région un amateur
inférieure
Lagneau de l'art.
qui puisse
hésiter
une
Il n'est sur
du
Daniel
contemporain travaille dans
pas nom de lourds
voit lorsqu'il et grossiers, barbouillés l'auteur,
de fusain
rouge, estompés
et souvent
ces de
de pastel.
Indiquons cependant, parmi les oeuvres de d'Henri IV, apparLagneau, un beau portrait tenant à M. Gatteaux. Le Louvre de ce maître, sible de mettre
possède une dizaine de crayons malheureusement il est imposun nom sur toutes
ces figures.
tous ces portraits sont à la pierre Presque noire et à la sanguine, avec quelques touches de pastel. Nous
avons
quelques
crayon d'Antoine fille vue de trois aux
Coypel
portraits : une tête
quarts et tournée rouge et blanc, avec
crayons touches de crayon
noir,
sur papier
dus
au
de jeune à droite, quelques gris ;
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
ioy
Une tête d'enfant puis encore même genre. De Le
au pastel sur papier gris ; une tête de jeune fille, dans le
Brun,
pastels. Portrait à gauche.
nombre
de crayons
et
de
de Louis XIV, vu de profil et tourné Ce pastel est fin ; on retrouve dans
sa composition ce grand air que Le Brun sait si bien donner à tout ce que fait son pinceau ou son crayon. Il existe
au Louvre
de Louis
XIV faits
de portraits beaucoup par ce maître ; presque
tous sont au pastel, sur papier gris. Arrêtons-nous devant un portrait qui a un certain intérêt historique : c'est celui de la nature de Brinvilliers, fait d'après marquise en (1676), au moment où elle allait être jugée. Ce dessin est aux trois crayons, avec quelques touches de pastel, sur papier gris. altérés
les transes
sont de la marquise de la torture, elle tient
par un crucifix
à la main,
et le prêtre
lui présente nous avons encore
un cierge. ces grands
Les traits
De Le Brun dessins
qui représentent
Louis
XIV à cheval,
Histoire
ioS
avec
des ordres
donnant
du Portrait. sa canne.
noire, rehaussé gris ; mis au carreau,
sin à la pierre
de
papier L. 2m,o6o.
Du même
— Des-
blanc, sur H. 2m,3ç;0,
ce dessin
qui reproduit le Roi en Empereur romain, et une quinzaine dans les de portraits du même souverain attitudes
maître,
les plus
variées,
assis,
debout,
à
Van
der
cheval. Le Brun Meulen.
se fit parfois aider par Cette collaboration nous
a laissé
plusieurs dessins; l'un, à la pierre noire et à la mine de plomb, lavé à l'encre de Chine, reLouis XIV à son départ pour la présente guerre. Un autre,
Louis XIV qui revient de son armée. — Nous avons encore
à la tête : l'Entrée
de Louis
XIV et de Marie-Thérèse à Douai, en juillet (1667) ; — le Roi inspectant la tranchée devant Douai (1667), et Louis XIV devant Utrecht (24 juin 1672). « La Tour
mettait
traits, il ne fatiguait sait ressemblants, et
peu de temps à ses porles faipas ses modèles, n'était
pas
cher.
La
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
presse était grande, nal. » Voilà ce que
il devint
le peintre
Mariette
nous
iog ba-
apprend
du maître. La cepresse était grande ! » soit ! mais ceci nous semble un éloge : la presse serait encore bien plus grande de nos jours, Tour ne sera remplacé ! La Tour de
faire
travail
avoir
eu le don
infiniment
seul homme
: ce II m'avoua
Diderot aux
vraiment
qu'il
son de-
le Restout, talent qui lui eût paru que c'était ce peintre
conseils
du même
La
naturel
mais ce fut par ressemblant, que l'artiste parvint à ce but.
Écoutons vait
semble
car jamais
de
communicatif; qui lui avait appris à faire tourner une tête et à faire circuler l'air entre la figure et le fond, en reflétant fond
le côté
sur le fond, et le ; que, soit la faute de
éclairé
sur le côté ombré
Restout,
soit la sienne, il avait eu toutes les du monde à saisir ce principe malgré
peines sa simplicité
: que
le reflet est trop lorsque en général, vous ne rendez
fort ou trop faible, pas la nature ; que vous que
vous n'êtes
plus
êtes faible ou dur et » vrai ni harmonieux.
Histoire
IIO
du Portrait.
que La Tour par le travail avait conquis le secret du grand art ; mais queà rendre la nature, de luttes pour arriver ! rester vrai et harmonieux donc
C'était
Les
immenses
qualités
de
La
il nous appréciées, de MM. de Goncourt
passage « La Tour
semble, :
fut le dessinateur
le. plus
le plus fort,
le plus
justement
française,
sont
Tour
dans
de toute profond le dessinateur physionomiste
ce
grand, l'École ; ce
pastelliste tout nouveau s'élève à la puissance, à la solidité, à toutes les énergies d'effet avec ces crayons quement pulpeux le « duvet voilà
de tendresse
et de caresse,
uni-
le faits, semble-t-il, pour exprimer du fruit, le velouté de 1'épiderme, » des
ce créateur
femme, s'adressant turé de coquetterie
habillements du
du
temps ; le de cet art de
pastel qui, à la femme, de cette peinflottante, à demi fixée, vo-
de la grâce, latile, pareille à la poussière et fait lever un art mâle, large et sérieux,
tire une
d'une telle intensité peinture d'expression, d'un tel relief et d'une telle illusion de vie, que cette peinture
arrive
à menacer,
à inquié-
Du Portrait
dans les dessins,pastels, etc.
peinture, et qu'un moment de l'Académie se ferment par peur
ni
ter toute l'autre
les
portes
du
génie du grand maître. On ne saurait mieux
» dire.
Il nous l'oeuvre
est impossible de donner toute de La Tour, mais nous citerons ses
principaux portraits. Au Louvre, nous avons : le portrait de Louis XV; — celui de Marie Leczinska ; — de France, fils de Louis XV, ceux de'Louis à l'âge de huit ou dix ans ; — de Marie-Jo— du maréchal de Saxe. de Saxe ; sèphe — Le portrait en pied de Mme de Pompadour ; — de
Siméon
Fremin, sculpteur; maître lui-même.
Chardin — enfin,
; — de René du le portrait
en (1737), le portrait de La Tour donne, — en (1738), celui de Restout M?" 5 Boucher; et de Mllê de la Boissière ; — de Bachaumont — du Roi — duc de Villars du ; (1743) (1740) ; — du duc d'York et et du Dauphin (1745); — du autres personnes de plusieurs (1747); de Watelet, de La marquis de Montalembert, — de la et de Rousseau Condamine (i753);
112
Histoire de
marquise
du Portrait.
(5 pieds
Pompadour
de
1/2
haut) (1757). écrit dans son Salon : En (1761), Diderot « Les pastels de M. La Tour sont toujours comme
il sait
exposés
cette année, à la romaine,
billon, M. Laideguive, à sa réputation.
les faire.
Parmi
le portrait la tête
notaire, »
ceux
qu'il a du vieux Cré-
nue,
ajouteront
et celui
de
beaucoup
En (1767), La Tour donne encore les portraits de Gravelot, de Voltaire, de Le Moyne, et d'Oudry.
d'Adam Pour
faire
la
nomenclature
exacte
des
de ce grand artiste, nombreuses pages encore.
il faudrait
de
oeuvres
«—La court,
Tour
nous fait entrer,» dit de Gon« dans ce merveilleux salon des ressem-
d'une blances, qu'évoquent, ciété, des grands portraitistes
cour, d'une socomme Holbein
et Van
du pastel, de ainsi dire, de la
Dyck.
De la poussière
cette peinture tombée, pour poudre de l'époque, il a tiré comme
la fragile
et
délicate
illusion
de
de son temps.
»
survie
immortalité, que méritait
la miraculeuse l'humanité
Du Portrait Chardin encore
dans les dessins, pastels, etc.
113
exécuta
ces
à l'huile ; peu de portraits ont-ils disparu; mais à portraits
ans, il se mit à faire du l'âge de soixante-dix pastel. Ce qui nous a valu deux fois son portrait et celui de sa femme. Ils sont au Louvre. ce— Allez à ces deux portraits du Louvre, où il s'est représenté comme le vieux grand-père de son oeuvre,
sans coquetterie, dans le déshabillé bourgeois, familier, abandonné d'un sepen bonnet de nuit, l'abat-jour au tuagénaire, front, les besicles images ! » Ce travail
au nez; quelles
surprenantes
et emporté,
ces écrasis,
violent
ces martelages,
ces tapotages, ces balafrures, ces empâtements de crayon, ces touches semées franches
et rudes,
ces audaces
qui maet jettent sur le papier rient des tons immuables les couleurs toutes crues, ces dessous pareils à ceux que le scalpel trouve sous la peau, tout cela s'harmonise à quelques pas, s'assemble, se fond, s'éclaire, et c'est de la chair qu'on a sous
les yeux, de la chair vivante qui a ses sa fleur d'épises luisants, sa porosité,
plis, derme.
» 9
du Portrait.
Histoire
n4
nous donnant
Chardin
Voilà
devait
image : quand il trason
être vert encore,* çait une oeuvre pareille à l'âge de' soixante-dix ans. Mais ce n'est qu'un des côtés du pastelencore. liste; ce vieillard va nous surprendre « — C'est dans le portrait de sa femme qu'il l'artiste
de sa son feu, toute la puissance la force et la fièvre de son exécution
révèle tout verve,
inspirée. Jamais la main du peintre n'eut plus de génie que dans ce pastel, plus d'audace, De quelle plus de bonheur, plus d'éclairs. touche furieuse, chargée, solide, de quel crayon libre, fouetté, affranchi des
sûr
dans
hachures
les hasards dont
mêmes, il a jusque-là
amorti
son tapage ou raccordé ses ombres, Chardin attaque le papier, Péraille, lui enfonce
le pastel!
Comme
il y amène
au jour, victoce visage de là vieille Marguerite rieusement, coin des yeux de Pouget, enveloppée jusqu'au cette coiffe presque si souvent monastique répétée dans ses figures !... Chardin exprime tous les signes de la vieillesse, il en donne la sensation et presque avec ce l'approche, crayonnage
inimitable,
insaisissable,
qui met,
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
115
on ne sait comment, le souffle de la personne sur les lèvres de son portrait, le tressaillement du jour dans le dessin comment est faite
surprendre, cette bouche
d'une
Et physionomie. dire de quoi comment démeublée qui tourne,
qui plisse, qui se retire, qui toutes les infinies délicatesses
respire, qui a de ligne, de
d'une bouche? Cela n'est courbe, d'inflexion fait que de quelques traînées de jaune et de de bleu. » (De Goncourt, quelques balayures Les Peintres Nous
du xviue siècle.) sommes heureux que Chardin
des
chefs-d'oeuvre; d'avoir reproduit
pastel
mais de
on nous
semblables
ait fait saura
pages!
gré Le
est puissant, harmonieux, la plume qui a traduit son oeuvre
de Chardin
vivant, mais a su s'élever jusqu'à la hauteur de l'artiste ne vaut-elle xvme siècle. Cette description
du pas
un Chardin? doit avoir sa place (Jean-Baptiste) ont été les à côté de La Tour : l'un et l'autre Perroneau
deux plus grands pastellistes français. C'est à ses dut d'entrer à l'Acadéportraits que Perroneau mie; les débuts
de l'artiste
furent
très brillants.
Histoire
II6
du Portrait.
au pasEn (1746), il exposait trois portraits — de tel : ceux du marquis Dambail, Drouais, — et de Gillain, peintre. à Perroneau faisait également des portraits l'huile. Dans le Salon
ment suivant : « — Près de ce
tableau,
au pastel, neau, d'une
on trouve
de (1747),
le juge-
on voit un portrait M. Perrohomme,
par un jeune qui est plein d'esprit et de vie; et qui est touche si vigoureuse et si hardie,
le prendrait être d'un maître qu'on pour ' consommé dans son art. Que ne doit-on pas espérer de quelqu'un qui marque tant de talent dans ses premiers » (Lettre ouvrages! sur le Salon
de (1747),
par
l'abbé
Leblanc,
page 98.) Au Salon de (1748), même succès : ceJe crois que l'on peut parler de M. Perroneau après M. La Tour. Il suit ses traces de fort près, et doit prendre probablement mains le sceptre du pastel, satisfait triomphes,
de
la
un
jour
lorsque multitude
grande songera enfin à se reposer
de
ses
celui-ci, de ses à l'ombre
Du Portrait de ses lauriers.
dans les dessins, pastels, etc.
IIJ
» (Salon de (1748), par le comte
de R., page 16.) Diderot écrira dans le Salon de (1767) : ce — Lorsque le jeune Perroneau parut, La Tour en fut inquiet, il craignait que le public ne pût sentir autrement son directe fit-il?
l'intervalle
Il proposa
son
rival, l'innocent
son
à peindre à portrait refusa par modestie...
qui s'y se laissa artiste et tandis
d'insistance, tiste jaloux son côté.
que par une comparaiQue qui les séparait.
exécutait Les deux
vaincre
à force
l'arqu'il travaillait, le même ouvrage de
tableaux
furent
achevés
en même
temps, et exposés au même Salon. Ils montrèrent la différence du maître et de
l'élève. » La Tour
est fin et me plaît : homme
mais galant lier, mais bonhomme, La Tour ne ferait pas cela aujourd'hui,
singuhomme, et puis
il faut avoir quelque indulgence pour un artiste sur la ligne d'un piqué de se voir rabaissé homme qui ne lui allait pas à la cheville du pied, etc. » Au Salon de (1750), Perroneau
exposa avec
Histoire
u8
du Portrait.
celui de La Tour; quatorze autres portraits fait partie du musée de Saint-Quentin. Perroneau
a exposé aux divers — 1748, —1750,
Salons
il de :
—1751,— (1746,-1747, — i753, 1755,— 1759,-1763,— 1757,— — — — 1767, — 1769, 1773, 1777, 1779). Dans un Salon de (1751), imprimé à Amscette critique sur Perterdam, nous trouvons roneau : ce — L'illusion est si frappante dans les portraits
de M. La Tour, qu'il semble que la nature se soit peinte elle-même, il n'y a rien à désirer. — Pour bien faire, La Tour n'a qu'à se ressembler et M. Perroneau qu'à l'imiter : Ce jeune peintre, sur ses traces, qui marche ec proximus valle, il s'est
longo sed proximus » s'est corrigé sur les ensembles; huic,
intermais
ses têtes sont négligé sur la couleur; touchées avec esprit, mais elles sentent trop et je voudrais l'esquisse, qu'on ne pût pas en les couleurs, enfin qu'il séparément tellement les formes qu'on pût modeler d'après ses portraits, comme on serait en état de le faire d'après M. La Tour. » appeler accusât
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
11g
En (1759), Perroneau exposa les portraits Vernet, — L. Cars, — et Cochin.
de
Parfois
Diderot
n'est pas bienveillant pour ce » dit-il, cesur : ceII marchait autrefois,
peintre les pas de La Tour; on lui accorde de la force et de la fierté de pinceau. Il me semble qu'on n'en parle plus. » (Salon de 1763.) Dans 4e Salon de (1765), il écrira les portraits
de Perroneau,
: ce Parmi
il y en avait un de
bien dessiné, femme, qu'on pouvait regarder, il vivait et mieux dessiné qu'à lui n'appartient, » et le fichu était à tromper. Enfin dans
le Salon
de (1769) le malin
criti-
que décoche ce nouveau trait : ce — Ce tapissier de Chardin est un espiègle force, il est enchanté quand il fait en apposant face à quelques bonnes malices.... face les pastels de La Tour et ceux de Perroà celui-ci l'entrée des Saneau, il a interdit de première
lons. » si pas plus heureux; le compare à La Tour, le jugeBachaumont sera bien dur, et Bachaument de l'écrivain Perroneau
mont écrira
ne
:
sera
Histoire
120
du Portrait.
infinice Le genre de perfection le distingue de M. Per» ment du pastel cru, dur, rembruni dont les portraits à l'huile ont aussi » un caractère de rudesse qui doit l'exclure à » jamais de peindre les grâces, mais qui le » roneau,
» rend très propre à tracer les rides de la vieil» lesse, la peau tannée d'une paysanne, ou la » morgue
d'un Turcaret.»
(Lettre
sur le Salon
de 1769.) Tout cela nous
exagéré et assez injuste, car la gloire de La Tour ne doit pas nous les magnifiques empêcher d'admirer pastels de Perroneau
semble
et de rendre
hommage
à son talent,
qui fut considérable. se consacra tout Vivien, élève de Lebrun, au portrait, soit à l'huile, soit au spécialement pastel. Comme Nanteuil, il exécuta des pastels, nature. Un large faire, une grande grandeur dans les accespureté de coloris, l'exactitude soires et dans les draperies caractérisent la manière de Vivien. Ce artiste
entrait
à l'Académie,
le (28 juin
au pastel. 1698), comme peintre de portraits En (1701) il exposa dix-huit grands pastels,
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
entre autres l'Électeur tesse . d'Arco, — le Vivien était peintre Cologne. . Le Louvre du duc
121
— la Com-
de Bavière,
—
Van Clève. sculpteur du Roi et de l'Électeur
conserve
de cet artiste
de
le portrait
et électeur
de Bavière, Maximilienet celui du duc de Bourgogne vu
Emmanuel, de trois quarts Girardon
et tourné
à gauche.
est représenté
à mi-corps,
la main
gauche sur une tête de femme en marbre, la main droite ouverte. Il a le col et une partie de la poitrine boucles
un manteau violet; découverts, de la perruque sur tombent
les ses
épaules, il est presque de face, tourné à droite. On voit aussi dans notre galerie nationale le portrait de Robert du duc d'Anjou,
de Cotte, qui
celui architecte,et de sont également
Vivien. Marie-Suzanne peintre de portraits l'honneur d'entrer
femme
Giroust, au pastel,
Roslin, eut née à Paris,
à l'Académie
le (ier janvier
1770); son morceau de réception fut le portrait de Pigalle; elle donna encore celui de Dumont le Romain.
122
Histoire
du Portrait.
Les pastels de la jolie Mme Roslin bonnes et solides qualités ; une maladie
ont de cruelle
trop jeune pour qu'elle eût pu donner tout ce qu'elle semblait promettre. l'enleva
Antoine
Masson
était graveur
et peintre
de
au pastel. portraits On a de cet artiste
le portrait d'Olivier d'Ormesson, qui semble tout à fait hors ligne ; —celui de Turenne, grand comme nature, qui — celui passait pour être très ressemblant; encore
de Gui Patin.
Il a fait
encore
qu'il a gravés fort exacts.
une quarantaine de pastels lui-même : tous sont réputés
En (1785), Perin (Louis) donna les portraits de la duchesse de La Rochefoucault et celui de la duchesse d'Orléans. Il faisait également de très jolies miniatures. Si l'on veut juger du talent de cet artiste, il faut étudier avec soin le beau cadre de miniatures si variées, si agréables et d'une expression si juste, fils.
donné
au Louvre
par M. Perin
Boucher
appartient
surtout
à la. peinture;
dans les dessins, pastels, etc.
Du Portrait
123
rappelons en passant qu'il a fait de charmants dessins et de très fins portraits. Greuze nous a laissé des gouaches qui semblent tout aussi remarquables que ses plus à l'huile.
belles peintures
a fait également des miniatures. Fragonard Le Louvre possède de lui un portrait de jeune femme ; le cou est orné d'un collier de perles, la collerette en arrière
est ouverte, renversée, et ornée d'un ruban bleu.
relevée
ce Fragonard,
il excelle
Un peintre.étohnant,
dans tous les genres. — La galerie Lacaze conde grandeur naturelle à serve quatre portraits mi-corps, qui sont de cet artiste. Au dos de l'un, on peut lire cette notice qui semble écrite par le maître
lui-même
ce Portrait » Fragonard
:
de M. de la
Bretich,
en
en
(iy6g),
» temps. » ce— Une heure!
rien de plus,
Goncourt. ' « Il lui suffisait
d'une
bâcler
si fièrement
et trousser
peint par une heure de
traits où se déploie
heure
et s'étale
» dit M. de
pour camper, ces grands portoute cette fan-
du Portrait.
Histoire
124
d'abord dont la peinture taisie à l'espagnole, habille et anoblit les contemporains. » — A peine s'il jette ses touches, il dégrossit à grands coups les visages, les indique avec tire les traits commencé, comme d'un fond de bile, son pinceau étend les couleurs en lanières, à la façon d'un coules plans d'un buste
teau à palette; sous sa brosse enfiévrée qui va et vient, les collerettes bouillonnent et se guinles manteaux se tordent, les plis serpentent, les étoffes s'enflent dent, les vestes se cambrent, et ronflent
en grands
têtes jaillissent bavure d'inspiré.
Les plis matamoresques. de la toile, s'élancent de cette de ce gâchis de possédé
furibonde, » ne connaît
les
magnifiques
d'Isabey,
peintre
en
peintre
sur porcelaine,
miniature, dessinateur
Qui
et
portraits en émail, et litho-
graphe ? Dans tous grâce,
les genres on trouve la même le même talent; élève de David, Isabey
renonça bientôt à ces délicieux travaux qui lui donnaient les moyens de vivre, pour étudier avec passion l'art plus sérieux de son maître.
Du Portrait dans les dessins, pastels, etc. La protection verneur
des
i25
du marquis de Sérent, goufit appeler de France, Enfants
Isabey à l'honneur et d'Angoulême
de dessiner
les jeunes ducs
de
fils
Berry,
du
comte
d'Artois. éclate, et voilà notre peintre sur le pavé, mais il ne tarde pas à se relever. Il a plusieurs cordes à son arc, et son talent peut La Révolution
aborder
les genres
Un éditeur membres
les plus différents.
lui
demande'
de la Constituante
lui a tous attribués, tistes ont collaboré ment
Godefroy, — Gros, Moreau,
— Duval, — J.-B. Massard.
les portraits des ; du reste on les
mais à tort, car d'autres arnotamà cette publication, — — Labadye, — Perin,
— Mulard, — Farlure, — — A. Delorme, Courbe,
La Bibliothèque possède encore plusieurs de députés dessinés par volumes de portraits Dejabin. en Quoi qu'il tour poser devant rère, — Saint-Just, Couthon.
soit, Isabey voit tour à — Barlui : Mirabeau, — — Collot d'Herbois,
Histoire
126
du Portrait.
Cet artiste eut un succès énorme aux Salons de (1793), — (1795), — (1796). d'un nouveau Son invention genre de desattirait à lui la foule des sin à l'estompe amateurs. En (i8o5),
il fut nommé
l'Impératrice. Il serait impossible
premier
de donner
peintre
de
la liste des
nous exécutés par Isabey; comme portraits l'avons déjà dit, il faisait des portraits peints, en miniature, dessinés aux différents crayons, — exécutés sur porcelaine ou à l'aquarelle. Habile dans tous les genres, homme du monde, atelier
et élégant, Isabey vit son spirituel devenir le rendez-vous de tous les
hommes
de cette époque. marquants savait faire gracieux, il excellait
à Isabey donner à ses têtes de femmes, si coquettement dans des voiles de gaze, cet air enveloppées sentimental et vaporeux son qui charmait époque romantique. En (1810), Isabey
envoya au Salon les por— Il et de l'Impératrice.
traits de l'Empereur exposait encore une grande
porcelaine,
repré-
Du Portrait sentant
dans les dessins,pastels, entouré
Napoléon
de tous
etc.
127
ses maré-
chaux. Le professeur
de dessin
de Marie-Louise
ne
tomba
sous les Bourbons; pas en disgrâce des membres Isabey exécuta tous les portraits de la famille royale. Les qu'il
livrets dut
portraits léans.
des
Salons
encore
exécuter
les princes
pour
avait
nous
apprennent de nombreux
de la famille
d'Or-
Isabey de la Légion Louis XVIII le nomma d'honneur; officier; l'éleva au grade de commanLouis-Philippe Napoléon
décoré
deur. son joyeux facultés, la fin de sa vie (88 ans), et ne
conserva
Isabey
ses
esprit jusqu'à souffrit d'aucune reux encore, de mécompte
artiste plus heuinfirmité; il ne semble pas avoir éprouvé (sauf qu'il ne fut pas de l'Institut).
Il put jouir, chose rare, son immense réputation.
de toute
la gloire
de
facile et si gracieux, toutes les lui procura essentiellement féminin, tous les triomphes. satisfactions, Son
art
mondain,
128
du Portrait.
Histoire
Isabey compta beaucoup lerons des principaux.
d'élèves
; nous par-
Aubry marche à grands pas dans sont des garants sa carrière : — Ses portraits de jour en du succès qu'il peut se promettre dans son Salon » écrivait Diderot, jour, ce Louis
de(i77i). Louis
Aubry exposa ture à tous les Salons, (i833). Voici le compte cet artiste : ce Cet
des portraits depuis
rendu
d'un
en minia-
(1798) jusqu'en des Salons
de
si miAubry qui fait des-figures et si ressemblantes, ne charmerait-il
gnonnes pas tes yeux....?
d'honAubry fait beaucoup neur à son maître, et il l'imite parfaitement par la ressemblance
et par le moelleux
de son pin-
ceau. On voit dans ses figures circuler le sang et briller les passions « — C'est un dessin achevé par ses belles formes, par sa précision et son élégance. C'est un modèle de beauté, parce que toutes les » parties sont bien dessinées et bien arrangées. Le Louvre conserve son portrait d'Aubry
Du Portrait dans les dessins, pastels, etc.
12g
donné par sa veuve ; parmi les principaux vrages de cet artiste, on cite les portraits
ou-
roi et de la reine
en
de Westphalie,
exposés
du
(1810). Daniel Saint, élève de Regnault et d'Aubry, occupa un rang parmi les meilleurs artistes en miniature.. • Dans le Pausanias Français (1806), on lit ce des oeuvres de compte rendu, par Chaussard, Saint : ce — Après Augustin, M. Saint l'emporte sur tous ses concurrents; chacun de sespor-. mérite, des éloges, et ce qui m'en plaît davantage, c'est qu'il a varié dans tous et le ton traits
et la manière,
rare chez les peintres en se ressemtous les.portraits
mérite
dont miniature, blent par l'uniformité
de tons. »
du prince de Saint fit le portrait En(i8io), et celui de l'Empereur, Kôurakin qui fut enMarieà l'archiduchesse voyé , à Vienne, Louise. Il donna plusieurs et des principaux époque.
du roi Charles X de cette personnages
portraits
i3o
Portrait.
Histoire-du
M. Jal écrivait dans son Salon de (1827): les plus ce — Voilà de belles miniatures, : celles-ci sont belles du Salon sans contredit de M. Saint, celles-là de Mme de Mirbel. touche de M. Saint est large, ne l'est-elle même défaut
pas mais ce
un peu trop? C'est possible; vaut mieux que le contraire.
» Ses portraits
ont un bel aspect,
le Roi est
ressemblant; je crois, cet officier aussi... ce M. Saint tient toujours le haut bout la miniature...;
le portrait
d'une
sentée en pied et se promenant est vraiment digne d'admiration gracieuse,
dame
dans repré-
dans un jardin, : la figure est
sans
d'un ton solide et manière, d'un dessin correct, quoi qu'on dise
agréable, de la longueur
de la-jambe
est
gauche. Le paysage les accessoires sont
joliment composé, ajustés avec beaucoup de goût. » Saint exposa à tous les Salons
jusqu'en
(183g); il eut une grande vogue. Il a fait des portraits de Louis-Philippe toutes les formes Elève Augustin
La
dé
la
et dans tous nature
(J.-B.) donna
sous
les costumes.
et de la méditation, dès son début une suite
Du Portrait de
miniatures
dans les dessins, pastels, etc.
I3I
furent celles appréciées; en (1791), — (1793), — (1795), qu'il exposa furent très remarquées, elles étaient rendues qui
avec un fini extrême. Au Salon de (1796), il exposa son portrait obtint un très grand succès. Dans une satire ce Salon,
qui sur
il était dit : Augustin, tu t'es surpassé; Ton portrait est peint comme un ange : Et Ton peut dire à ta louange, Qu'Isabey, seul, t'a devancé. Critique du Salon ou en vaudeville, on trouve encore:
Dans une autre les Tableaux
satire,
Expression et vérité, Accord de couleurs, harmonie, Jean-Augustin, en vérité, A l'ivoire a donné la vie : Il respire le sentiment, Ce portrait que tout le monde aime : Pour peindre l'auteur dignement Je crois qu'il faut être lui-même lui valut de Mme Récamier Le portrait de Chaudet véritable triomphe ; le portrait lui fit pas moins d'honneur.
un ne
Histoire
i3z
du Portrait.
le portrait de également ceux de Denon, — de Joséphine, l'Empereur; — du roi et de la reine — de la reine Hortense, — de la de Schwarde Hollande, princesse — ceux de Louis XVIII, —des ducs zemberg; — et de la duchesse de Berry, d'Orléans, donna
Augustin
d'Angoulême. Dans le Salon de (1804) (Pasquinet Scapinau ces lignes sur Muséum) (1804), nous trouvons Augustin : « — La ressemblance, la vérité, l'effet et la mollesse des chairs et des draperies dans ses rendaient bien recomminiatures, Augustin mandable dans ce genre où il excelle, car il. approche de la peinture, parce qu'il abandonne le pointillé.
»
Le Pausanias
Français (1806) appréciait le talent d'Augustin :
ces termes ce — On connaît artiste;
il s'est
l'Empereur..., tin n'ait pas
le talent miraculeux
dans surpassé etc. On regrette
en
de cet
le portrait de que M. Augus-
exposé de grandes têtes, ni des portraits avec des mains. De ceux que l'on voit à l'Exposition actuelle, deux sont sur email et
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
i33
Ils ont tant d'éclat, de fini, regard on les croit tous peints
quatre en miniature. qu'au premier sur émail. Ï II faut
traiter
les miniatures
ainsi
que
MM. Augustin et Isabey, pour donner quelque à cette manière de peindre, la considération plus facile de toutes, comme le prouve cette insipides qui couvrent quantité de miniatures » toutes les boiseries de la galerie d'Apollon. talent d'Augustin lui valut L'incontestable ; il forma un grand nombre d'élèves, parmi lesquels, et au premier rang, nous devons nommer Mme de Mirbel.
une
éclatante
réputation
Terminons
cet aperçu
sur Augustin par un dans le Salon de (1812).
passage de Durdent, ce M. Augustin est de ceux qui peuvent dire : mais ma gloire ne l'est mon travail est borné, ont pour le fini quelque C'est là le mot propre, » à la plupart de ses émules.
pas ; ses miniatures chose de désespérant.
je m'en rapporte Fille d'un commissaire zinka
Rue entra
d'abord
gustin. Des amis influents
Mlle Li-
de marine, dans
l'atelier
firent connaître
d'Au-
au Roi le
Histoire
i34 talent Louis
de
la jeune XVIII figura
du Portrait. et le portrait de artiste, avec onze autres minia-
tures
de personnages au Salon de (1822).— Ce fut le Roi qui maria la jeune artiste avec le
savant
M. deMirbel.
Salon était pour Chaque succès; elle fit des aquarelles, toutes
plus
remarquables
elle un nouveau des miniatures, les unes que les
autres. Le roi Charles De (1822
X posa pour elle en (1827). à 1849) tous les hommes célèbres
passent dans son atelier. Le portrait du duc d'Orléans
(1837) fut une
de ses oeuvres les plus remarquables. La critique sut trouver les termes
les plus flatteuses
et les expressions les plus pour Mme de Mirbel, et surtout la critique fut juste, cette courtoisie suprême pour l'artiste. M. Jal écrit, dans son Salon de (1827) : ce — Voilà de belles miniatures, les plus belles du Salon. » Mme de Mirbel est une femme de grand talent, énergie et finesse, grâce et science; elle réunit les qualités les plus précieuses que courtois
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
i35
Le pinceau puisse avoir un miniaturiste. Mme de Mirbel est essentiellement praticien.
de
En
(I83I), lyrisme :
le
même
écrivain
»
touche
au
ce Ah! madame
de Mirbel, je croyais qu'il n'était pas possible de faire mieux que le beau portrait de M. le duc de Fitz-James , exposé par vous en 1827. Je le croirais encore, madame, si vous aviez cessé de peindre en 1828. Vous
fait l'impossible M. le président Amy, et dans
: le portrait de un autre genre,
celui de M. le comte
sont
nants
avez
de M...,
éton-
plus
encore.
y> Un artiste
disait
l'autre
jour, en présence de vos miniatures : ceC'est un fort joli talent de » femme! » Je ne dénoncerai pas ce juge à votre gaieté : il fut puni sur-le-champ, de vos confrères, artiste d'un mérite
par
un
notoire,
: ceJe ne connais pas beaucoup qui lui répondit » d'hommes de talent qui ne s'estimeraient •» heureux de changer avec cette femme. » Je dois dire que ni l'un » miniature. Ah!
monsieur
Jal,
ni l'autre
votre
ne s'occupe
jugement
de
pour-
Histoire
i36
sembler
quelque
un homme
grave, raison :
rait nous voici
du Portrait.
veut vous donner Heureuse
peu partial ; mais M. G. Planche, qui
Mme de Mirbel,
che (Salon de I83I): — ce Mme Lizinka
écoutez
de Mirbel
M. Plan-
a reculé
les
inde son art, avec une persévérance fatigable. D'année en année, ses progrès sont sensibles ; et ce n'est pas une étude médiocrebornes
que celle d'une femme qui, ne vaincue que par elle-même, » essaie tous les jours de se surpasser. ment
curieuse, être pouvant
(Salon de 1834) : — ce Les miniatures
de Mme L. de Mirbel
sont cette année, comme aux derniers Salons, d'une irréprochable Le duc Deperfection. caze et le comte chefs-d'oeuvre
Anatole
Demidoff
de grâce et de vérité.
(Salon de 1847) : — « Les miniatures
sont
des
»
de Mme de Mirbel
sont, belles
cette année, comme toujours, les plus du Salon. L'élégance, la finesse des têtes,' ne laissent rien à désirer. Les portraits d'Ibrahim-Pacha,
de M. Hir de Busenval,
de M. le
Du Portrait comte parmi
dans les dessins, pastels, etc.
i3y
Pajol, prendront rang, certainement, les meilleurs ouvrages de l'auteur. Ce •
la première assigne à Mme de Mirbel d'une façon toute place, ce qui la recommande qui
c'est la souplesse et la vérité des spéciale, chairs. Elle lutte avec la peinture à l'huile, et parfois il lui arrive de soutenir dignement la comparaison. » Elle possède à mes yeux un autre mérite non moins précieux : le succès ne l'a pas ne l'a pas éblouie ; auenivrée, la popularité de ses débuts, comme à l'époque jourd'hui, elle traite avec le même soin toutes les parties de son oeuvre. Son zèle ne s'est point ralenti ; elle n'a vu dans la louange qu'un encourageet elle s'est efforcée, par de garder son rang. persévérantes,
ment à mieux des études
faire,
pour le critique de renconaussi éminent uni à une volonté
C'est un bonheur trer un talent aussi constante.
»
M. Jal avait raison; Décidément, le talent de Mme de Mirbel méritait mages. Nous
avons
de Joseph
du reste ces hom-
Boze quelques
pas-
Histoire
i38
du Portrait.
celui : entre autres, remarquables son portrait par lui-même; du comte d'Orsay; tels assez ceux
du
et
duc
d'Angoulême en robe de Provence
gneur Jean Guérin
fit beaucoup
a de lui les portraits
de
Monsei-
blanche. de miniatures
: on
de : Mme la maréchale
de
Louis XVI, Marie-Antoinette. Matignon, une suite En (1789), Jean Guérin entreprit natiode portraits des députés de l'Assemblée — de Montesquiou, nale, tels que : Fezensac — Malouet, — La J. Pétion, — Mirabeau, — duc de duc de Liancourt, Rochefoucault, La Rochefoucault,
— les frères
Lameth,
— La
Fayette,— Henri,— Serre,— Freteau,—comte — A. de Clermont-Tonnerre, Beauharnais, — Thouret, — — — Sieyès, Robespierre, — P.-L. — Barère. J. Rewbel, Rcederer, Enfin, nous citerons en dernier belle miniature de Guérin : le
lieu la plus de portrait
et son ami ; ce dessin Kléber, son compatriote est magnifique, et remarquable par l'élan : il l'énergie pleine de feu qui le caractérisent est et restera le portrait historique de l'illustre général.
Du Portrait
dans les dessins, pastels, etc.
13g
Nous
lisons dans les Annales de la Société libre des Beaux-Arts : — ce David professait pour le beau talent de Guérin une estime particulière. Sur le point de marier une de ses . filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau du célèbre miniaturiste. justement fier de ce choix, consentit mais à condition volontiers, que le peintre des Sabines lui-même le portrait. poserait Celui-ci,
Nous
de dire que cet pas besoin fut un des meilleurs du maître. »
n'avons
ouvrage Nous
les artistes
longue étude sur dans le dessin, le pas-
cette
terminerons portraitistes
par Mme Guiard, née Adélaïde Labrelle ; elle fut élève de La Tour, et en (1782). nommée membre de l'Académie
tel et la miniature,
Nous
avons
au
Louvre,
de Mme Guiard, fille de Victoire,'
le portrait de Madame Louis XV, en robe bleue et fichu de dentelles; Adétrès beau pastel; — celui de Madame du peintre Vincent et de. laïde; — le portrait et de ses deux frères; — ceux de Bachelier Beaufort. Le portrait
de Pajou,
sculpteur,
est remar-
Histoire
140
du Portrait.
est présenté quable ; l'artiste bras droit est nu ; de la main tient
l'ébauchoir, maître Lemoine. Ce portrait
et modèle
fut le morceau
Mme Guiard
gauche le buste
le
Pajou de son de
de réception
à l'Académie.
Mme Guiard
est une artiste
talent, cela est incontestable difficile de la comparer avec l'ont précédée. Qu'elle est brillante dont
à mi-corps,
cette
qui eut un beau ; mais il semble les artistes école
qui
Française
nous avons
les
gloires! France a su produire
la
Cette oeuvres semble une
esquissé trop rapidement et quels artistes incomparables depuis
les Clouet
!
nos grâce naturelle qui caractérise nationales ne se dément jamais ; elle se transmettre avec les âges comme
marque place à part
inséparable qui nous et toujours privilégiée.
fait une
CHAPITRE
Vil
DU PORTRAIT DANS LES GRAVURES
milieu
-^*SÏ^IU
du
importantes
I-^„//A^ÊÈF Éll^fSLlll' ||yplil§»li . ,Js$ -^jj
deux siècle, découvertes avaient xve
^'eu? Pre-sque en même temps : vers (i435), celle de l'Imprimerie
et celle de la Gutenberg, en (1452). Gravure, par Finiguerra, On a prétendu que la Gravure était connue par
depuis longtemps imprimées,
fabriquées en Europe.
exportées Mais pourquoi ans avant creux
notre
et connut
puisque des étoffes dans cette région, étaient — Soit!
en Orient,
ne pas dire que Varron, cent en ère, cultiva la Gravure le moyen
de multiplier
les
du Portrait.
Histoire
14^
images, au dire de Pline ? (Hist. nat., lib. XXXV. — C." IL) avec plus de fondechercherait, et bien plus dé vraisemblance,
L'historien ment
sérieux
dans la Gravure l'origine du Portrait fabrication des cartes à jouer. Cette
invention
figures étaient qui sont ceux
et les française, sur bois; les costumes,
gravées du règne de Charles
VII, indinous l'avons
et, comme sur l'Enluminure,
images devaient représenter illustres de cette.époque. Il est évident pour nous auteur
la
est bien
quent une date précise, dit dans notre Étude
nech, voulu
dans
ces
les personnages que Bernard
de ces splendides
Mil-
gravures,
a
faire des portraits. Nous accordons volontiers
que c'est seulement au xve siècle que l'on trouve des épreuves de Gravure en Italie, en France et en Allemagne. Mais
l'art
commence
du Portrait réellement
bien que l'on puisse sais tentés en France
dans
la Gravure
ne
que dans le xvie siècle, les quelques esindiquer à une époque
antérieure.
Du Portrait
dans les gravures.
143
Au xvie siècle, les imprimeurs commencent à mettre en tête de leurs publications le portrait soit de l'auteur,
soit du personnage
illustre
il est question dans l'ouvrage, ce La Librairie, » nous dit M. A.-F. Didot, cefut la pre-
dont
à appliquer
mière portraits
la nouvelle
des auteurs
vrages ; c'est donc chercher les premiers « On s'est
invention
pour en orner dans les livres travaux servi
d'abord
aux
leurs
ou-
qu'il
faut
de ce genre.
de la Gravure
sur
le moins de diffibois, qui offre relativement se rattache cultés et qui par sa nature plus à l'impression particulièrement typographique. Portraits Mais ment
du
» (A.-F. Les Graveurs Didot, en France, 1875-1877.) si nous livre
de
le Portrait, compléde l'imprimerie, et auxiliaire avions
on ne peut,
l'his-
toire
règne
. d'Henri
faire commencer réellement, du isolé qu'à partir du Portrait IV.
Tel est aussi l'avis (De la Gravure M. Ambr.-F. ce Pour
de M. Georges
du Portrait
rencontrer
Didot
en France,
n'hésite
dans
Duplessis.
notre
pas
1875.) à écrire:
pays
des por-
Histoire
i44
du Portrait..
des des illustrations isolés, en dehors il faut descendre règne livres, jusqu'au — de Portraits. IV. » (Les Graveurs d'Henri
traits
Introd., page VI ) trouvons Dès 1497,.nous traits
dans
gravés
en Italie
les Femmes
des por-
célèbres
(De
de Jacques Foresti, ouvrage mulieribus) imprimé à Ferrare, par Laurent de Rubeis. claris
Viennent par Marc son Traité
ensuite
le portrait de Pierre Arétin, — celui de Vesale, dans Raimondi; de
Panatomie
humani fabrica), (Corporis chez B. Vitalis. Le portrait Jean
du
corps
humain
à Venise publié de Vesale était de
de Calcas, élève du Titien, vure sur bois est remarquable.
et cette gra-
Hans Holbein, en Suisse, donne les portraits de ThomasMorus (1518),—d'Érasme (i5ig), — d'Ulrich de Hutten (1536), — de Th. Wyatt (i538). Albert trait
Durer, en Allemagne, grave le por— de de Maximilien Ier, — de Patenier,
Varnbuhler. Cranaeh, marquables
En Henri
Allemagne
encore,
Lucas
Aldegrever
publient
de re-
gravures.
Lucas
Du Portrait
dans les gravures.
de Leyde,
en
grave en Ier; Hubert
font preuve
d'un
Hollande, de Maximilien
(i52o), le portrait Goltzius et les Wierix
145
grand
talent. Ce n'est qu'en (1547) que paraît à Paris, chez J. Gazeau, le portrait de Jean Martin, en tête de l'édition
de
Vitruve.
En
( 1548 ), dans
l'Abrégé d'histoire (Epitome gestorum), publié à Lyon par B. Arnoullet, on trouve les portraits des Rois de France jusqu'à François Ier (inclusivement). Le Fort inexpugnable féminin, auteur,
de l'honneur
du sexe
son de Fr. deBillon, avec le portrait est publié à Paris, en (i555), par Jean
d'Alger. En tête du Pinax
Iconicus,
publié
à Lyon,
se en (i556), par Cl. Baldinus (Beaudouin), trouve le remarquable portrait en taille-douce du graveur Pierre Woeiriot, ce C'est peut-être le premier
par
lui-même,
de portrait » dit M. A.-F. Didot.
ce
genre, en France, En (I56I) paraît à Paris, chez J. Le Royer, des playes et fractures de la Méthode curative la teste humaine d'Ambroise Paré; entête de i3
du Portrait.
Histoire
146
du célèbre
est le portrait
l'ouvrage sur gravé Cousin.
bois,
d'après
chirurgien, le dessin de Jean
de cette époque, publications nous trouvons encore de magnifiques portraits. de Tous ces ouvrages sont, pour la Gravure Dans différentes
portraits
en France,
de véritables
monuments
car ce sont là nos plus anciens historiques, titres dans cette branche de l'art, et dès le début nos artistes
français ne semblent aux graveurs des autres pays.
pas inférieurs
Nous
avec M. A.-F. Didot : ajouterons, ce La liste serait trop longue, s'il fallait énumérer tous les ouvrages ornés de portraits que la France a produits au xvie siècle. » Mais, pendant
cette période, faut poursuivre
qu'il dans la Gravure
c'est dans les imprimés l'histoire du Portrait
soit sur bois, soit sur cuivre. Il n'est peut-être pas hors de propos de se
demander
: Mais toutes ces gravures sont-elles bien des portraits ? De quels moyens usaient alors
les artistes
? Et ces gravures sont-elles bien une. reproduction fidèle des personnages indiqués?
Du Portrait
dans les gravures.
Pour la reproduction nécessaire. Certaines
des traits, conditions
i4y
la pose est matérielles
d'exécution
à l'artiste, et, quel que s'imposent soit son désir de reproduire la nature, il peut arriver
souvent
que les images ne ressemblent pas aux modèles, si l'artiste n'a pu les observer. de ces portraits bien Beaucoup pourraient ' admin'être que des portraits de convention, rables
comme
comme
gravure, ressemblance.
mais
fort
infidèles
Il ne faut donc pas trop s'oublier en recherchant les qualités morales de certains person— on nages, d'après leurs gravures; pourrait aisément faire fausse route. La grande
habileté
de nos artistes
dans
les
ouvrages que nous avons cités ne peut faire l'objet d'un doute : leurs portraits gravés sont tout à fait hors ligne et n'ont rien à redouter de la comparaison étrangers. Le portrait dans
avec les plus grands
de la duchesse
les Chansons
artistes
de Valentinois,
nouvelles
composées par et ce par luy mises en
Beaulaigne, Barthélémy musique » (Lyon, 1559), ne peut faire exception.
Histoire
148 Le portrait
du Portrait.
de Gabriel
de Collange
Tables et figures planisphériques, — celui de Philibert Delorme
(dans
les
Paris, 1561), (dans les Nou-
pour bien bâtir,' etc.), sont et ce dernier offre une tête fort remarquables, d'une grande expression ; — TAmbroise Paré, sur la (dans Discours... par Etienne Delaune velles
Inventions
Mumie, etc., Paris, Gabriel un chef-d'oeuvre de gravure
Buon
(i582), sur bois.
est
quelques noms de ces illustres artisde la Gravure en France : Jean tes, initiateurs — René Duvet, — Jacques Prévost, Boyvin, — la période qui ont ouvert si brillamment Citons
du portrait gravé sur bois;—Pierre et peut-être graveur en taille-douce artiste de ce genre, en France.
Woeiriot, le premier
A la fin du xvie siècle, la Gravure de portraits en France prend une plus grande extension, d'artistes
et nous
méritent
réellement
dessinent
encore
voyons
remarquables mas de Leu, —Léonard
dessin.
surgir une pléiade : Jean Rabel, — Tho— ceux-là Gaultier;
le titre de portraitistes. eux-mêmes et gravent
Ils leur
Du Portrait
dans les gravures.
14g
Le premier, Jean Rabel, fit les portraits de — d'Antoine — de de René Belleau, Maret, — du chancelier de l'Hospital. Thou, Avec quel art, quelle finesse, quel charme, ces études
sont reproduites ! comme ces portraits offrent bien les qualités que l'on demande à l'artiste ! comme ils savent rendre avec justesse l'esprit, le caractère des fonctions des différents
modèles
!
de Leu possède une manière franche et délicate pour enlever le métal, ce qui lui donne une grande supériorité sur les autres Thomas
se regraveurs ; cette finesse toute naturelle du modèle, trouve encore dans l'observation dans la manière du personnage On observe
de rendre
la pensée l'esprit, qui pose devant lui. dans les portoutes ces qualités
— de Marie de Médicis, de François Ier, de Gabrielle du duc et de la dud'Estrées,— de Brach ; chesse de Bar, — du poète Pierre — de — dans ceux de Delaundin d'Aigaliers, — dans ceux Jehan Leroy de la Boissière; — et Séencore des avocats Henri Aubert, — et des artistes Antoine bastien Rouillard; traits
Histoire
du Portrait.
— Guillaume
Legangneur,
—et Jehan
mentionner
Léonard
i5o
Caron,
Beaugrand. Nous devons
aussi
moins fin et moins exact Gauthier, peut-être un grand que de Leu ; mais il fut cependant artiste. Il donna les portraits gravés d'Henri IV, •— de Louis XIII enfant, — une suite des Rois de France, et cent quarante-quatre illustres. Tous de personnages petits portraits ont de grandes qualités de vérité, et doivent être ressemblants. On désigne
cette
Planche
Collée. Chronologie Font également partie tistes
sous le nom
de cette
série
de talent
de
d'ar—
: Jacques de Fornazeris, — — et Charles Mallery, Briot, Jacques Granthomme. Mais déjà ces artistes, moins brillants
n'ont plus que ceux qui précèdent, rien d'original et semblent continuer péniblement les traditions A partir
de leurs
devanciers.
du xvne siècle, la France occupe de portraits, rang dans la Gravure
premier en portant
ce jugement,
M. A.-F.
fait exception
que pour
A. Van Dyck,
Didot
le et ne
en Hol- .
Du Portrait
dans les gravures.
lande, ce et le maître mitable Rembrandt.
de tous à cet égard,
entra
dans
l'ini-
» (Ibid.,
page vu.) révolution véritable
A cette époque, une dans la Gravure produisit dès lors
I5I
une
se
de portraits, qui phase nouvelle. —
dans la Gravure, en L'emploi de l'eau-forte le travail vint donner rendant plus rapide, — mérite du dessin. au plus d'importance Van. Dyck
usa
de ce procédé y recourut plus d'une
brillamment
nouveau, et Rembrandt fois pour aider son merveilleux
burin.
notre enthouIl n'est que juste de montrer siasme pour un homme qui est notre plus à l'eau-forte. grand maître dans la Gravure nier que Jacques Callot ait enQui pourrait fanté des chefs-d'oeuvre
? La pointe
tre
pas
ne
semble-t-elle
de ce maîle
détrôné
avoir
burin ? Dans le travail
à l'eau-forte,
le coloriste, restent fougue et leur pensée
le dessinateur, leur
eux-mêmes
avec
fugitive;
l'imagination
fait place à la science. Ce vernis la résistance
qui s'enlève du métal.
facilement
n'a plus
du Portrait.
Histoire
i52 La pensée
à nos yeux, apparaître instantanée. Cette pensée est brûsemble
immédiate, elle nous charme lante encore, duit. — Tel fut Jacques Callot. Callot fit un certain nombre mais ce n'est pas là son plus gloire. L'habileté
et nous
sé-
de portraits, grand titre à la
de l'artiste
était surpassée encore de l'observateur; et de quel
par la finesse talent ne fait-il pas preuve dans ces admirables petites compositions qui ont fait le tour du monde? Abraham
Bosse nous a laissé
un
fort
bon. —
portrait de J. Callot, exécuté à l'eau-forte, et les portraits gravés de Louis XIII, — d'Hérouard
et de Michel
A cette
Larcher.
même
époque, François de Simon Vouet, grava le portrait Brebiette exécutait sa propre image. Pierre
Daret fit exécuter
traits, mais il ne semble même. Claude
Mellan
Perrier et Pierre
de nombreux pas avoir
porgravé lui-
nous a laissé un grand nombre de très beaux portraits ; cet artiste voulut
Du Portrait
dans les gravures.
i53
répandre un nouveau genre de taille sur cuivre, la taille unique à trait continu. Il se priva ainsi
de tous
les avantages il connaissait
disposer, car art, et ce graveur
dont
il pouvait
son parfaitement habile pouvait tirer un grand
parti des sujets traités par son burin. Il a fait, à une seule taille, les portraits Nicolas Peiresc (1637), •— du chancelier
de Se-
de Buade guier (i63g), — d'Henriette-Marie — Il a laissé, à Frontenac (1641). plusieurs d'Urbain VIII (1624),— tailles, les portraits — de Jean Barclay, du cardinal Bentivoglio, — de Ronsard. — de Trullier (1626), Joseph Michel
Lasne fit surtout
des copies d'après d'après Simon Vouet
Philippe de Champagne, et d'après les crayons de Daniel Michel
Lasne
avait
pourtant
pour être un grand portraitiste, portraits qu'il fit au crayon, on trouve
un grand une fine observation.
sentiment
Dumonstier. ce qu'il
fallait
car dans et qu'il
les
grava,
de la nature,
Dans les magnifiques qui lui sont portraits il fait preuve d'un dessin correct personnels, et élégant,
et d'une
grande
compréhension
du
du Portrait.
Histoire
i54
on peut le constater dans les — de Roland de Pierre Corneille, portraits — de Mathieu de Hébert, archevêque Bourges, — de Michel — d'Henri de Mesmes, Mole, — de Marillac, — de Barthélémy Tremblet, sont entièrement dont le dessin et la gravure modèle,
comme
de lui. Nous
ne pouvons
oublier
graveurs qui n'ont pas mais qui firent leur,
une
artistes quelques aussi grande va-
preuve
d'un
certain
talent. —
Isaac, — Jean Jaspar Picart, — Grégoire Huret, — Gilles Rousselet, — Jolain, — Ragot, — Paul — et Roussel, Jehan
Le Blond,
Ganière. Jean
Morin
fut un
Il eut grand graveur. une influence considérable sur l'art du portrait, et fut imité par Jean Alix, — Nicolas — et Jean de Plattemontagne, Boulanger. Nicolas d'être
eut Regnesson le maître de Nanteuil
il a
laissé
surtout
la
gloire
: comme
graveur, assez bonnes
oeuvres — semble d'après divers peintres. Regnesson avoir exercé une grande influence sur Nanquelques
Du Portrait
teuil, qui occupa Gravure française. à influencer le faisant source
dans les gravures.
i55
un
l'élève, dessiner
intarissable
dans la rang si éminent Le maître ne chercha pas mais à le développer en la nature, cette d'après
de chefs-d'oeuvre.
Nanteuil, jeune encore, sembla suivre pendant quelque temps l'influence de ses devande vériciers, mais il ne tarda pas à. donner tables
portraits, qui lui sont bien personnels. — de Tels sont les portraits de Turenné, — de — de Jean Loret, Pomponne, Bellièvre, — de Lamothe — de Maridat, — le Vayer, — de J.-B. Van de la duchesse de Nemours, — du de Castelnau, Steenberghen, marquis qui, comme de la science burin
d'autres, beaucoup du dessin et de
témoignent du l'habileté
de leur auteur.
Toutes
si glorieuses pour la par le goût et la remarquables
ces oeuvres,
sont France, Nanteuil vérité qui les caractérisent. sans être gracieux sans effort, naturel
sait étude
apparente, exprime les traits physilorsqu'il la pensée inil veut traduire ques et quand time de son sujet.
i56 Cet artiste
Histoire
du Portrait.
donna
des
et au pastel, répandus il fait toujours preuve tiellement
françaises prit et la vérité. De (1649 à 1698),
au portraits dans le monde
essende ces qualités : le goût, la grâce, l'esNanteuil
cent vingt portraits, de trente sont de.grandeur deux
Cet artiste d'Autriche
crayon entier ;
grava
de
plus
parmi lesquels naturelle.
plus
fit
encore
le portrait
d'Anne
d'après
nature
(ad vivum),
mais
il
ne fut gravé que plus tard. dessinateur et graveur Nanteuil,
du Roi, a du cardinal de Ma-
laissé quatorze portraits de Louis XIV, dont zarin, — cinq portraits deux portent la mention qu'ils ont été faits d'après nature. M. Delaborde
dit que, lorsque Nanteuil dessina et grava en (1668) le portrait de sur Colbert, trois fois déjà il avait reproduit suivre les traits du grand ministre, et dans le cours
nous
des huit années
suivantes
il devait
les
de Colbert, trois de grande
gradi-
deux fois encore. reproduire Il existe donc six portraits vés par
Nanteuil,
dont
Du Portrait mension
; mais
dans les gravures.
le portrait
i5y
de -(1668) est le plus
recherché. Parmi
les portraits maître,
le
plus
XIV, dus au estimé est celui
pattes de lion dont
de
lion,
» à cause
de la
ornées pattes, sur les angles
d'une
burin
du
dit
ce aux
peau fleur
de Louis
deux
de lis, retombent rieurs de la bordure.
supé-
Le contemporain de Nanteuil, Gérard EdeIl se fit naturaliser linck, était né en Flandre. Français. G.
Edelinck
fut
artiste ; remarquable caractérise ses de modelé un
une grande finesse oeuvres ; il sait imprimer couleur
toujours M. Amb.-F.
à ses planches harmonieuse.
une
ce juge si compétent Didot, nous semble avoir caractédans la Gravure, cette période heureuse risé d'une manière brillante
de
en France
la Gravure
lorsqu'il
écrit : l'école France Ce qui distingue nettement çaise de toutes les autres dans cette spécialité, et son grand méce qui fait son originalité rite,
ce qui lui a valu
une
supériorité
incon-
Histoire
i58
aux xvne et xvme siècles,
surtout
testable, l'amour
du Portrait. c'est
du vrai et du simple, inspiré par les charmants crayons des Clouet et de leurs continuateurs. toute l'attention » A partir de re moment, se porte sur la physionomie, de nos graveurs à rendre avec fidélité et souqu'ils cherchent vent avec sobriété. » Pureté
du
trait,
des
précision
formes, ce qu'ils
voilà contenue, énergie sagement surent allier à la grâce de l'exécution, cachant ainsi le travail de l'outil. Ce n'est pas tout. — Ils ne sacrifient
jamais
le côté
à l'effet pittoresque, mais ils se bornent
portrait semble; rellement
et sans effort
essentiel
du
à l'éclat
de l'en-
à rendre
natu-
la nature
même
dans
ce qu'elle riable,
offre de plus saisissant, de plus vaet par conséquent de plus difficile à
: le mouvement, le jeu, le caractère exprimer de la physionomie. » (Amb.-F. Les Didot, Graveurs de Portraits en France. — Introd., page ix.) On ne saurait ce jugement
nous
mieux
et dire, avouons-le, semble résumer d'une ma-
Du Portrait nière
fort
Gravure
dans les gravures.
i5g
la période de la historique en France, de Callot à Nanteuil et à juste
Edelinck, que nous venons d'étudier. A cette époque, les graveurs hollandais et une réputation colosflamands, qui avaient sale et méritée, semblent influence sur nos artistes de
.savent
profiter conservent pas
térisent
notre
exercer
nationaux
leurs
leçons,
les qualités nationale.
moins
École
Les échanges de manière sont pas rares : les graveurs nent
à rendre
la
entre
leur empruntent les agréments
et la
la
de
; ceux-ci mais n'en qui caracartistes
ne
étrangers apprenressemblance les morale,
graveurs français de l'exécution, science
une certaine
couleur
le charme des
détails
rendue
par
le
burin. en être autrement, Du reste, il ne pouvait Claude comme on voit des peintres quand — et tant d'autres, — Stella, Lefebvre, Jacques le pinceau et la pointe, prendre alternativement et produire de Gravure. Jean
Pesne
des chefs-d'oeuvre
consacra
de Peinture
sa vie et son talent
et
à
du Portrait.
Histoire
i6o rendre
avec fidélité
Nicolas
Poussin.
Jean
Lenfant
les oeuvres
de son
le plus
dessinait
maître
souvent
ses
enau pastel et les reproduisaient portraits le suite sur le métal, — ce qui peut expliquer parfois manque de fermeté que l'on rencontre dans
ses ouvrages. de Poilly, François
graveur nombre
né à Abbeville,
fut un.
il exécuta un grand remarquable; mais on ne peut de reproductions,
citer que quelques portraits attestant une manière personnelle, tels que ceux de Louis de Bailleul — et de Denis Talon, d'après nature, en (1659). Ceux de Louis XIV jeune — et de MazaPierre Mirin, en (1660), bien que d'après gnard, attestent encore faire indépendant. Antoine sidérable
Masson comme
que
l'artiste
fit preuve
d'un
talent
; mais
il n'a pas et ses gra-
portraitiste
avait
un con-
laissé de portraits d'après nature, vures prouvent bien plus l'habileté de son burin que sa science de l'ordonnancement d'ensemble.
Du Portrait Antoine
Trouvain
marquables, du Molinet
dans les gravures. donna
des gravures reentre autres le portrait de Claude
(1689), dessiné et gravé par lui. Au xvme siècle, à l'époque des Rigaud et des Largillière, la Gravure en France est illus-
trée par les Drevet. Pierre Drevet le père, — Pierre-Imbert Dre' — et Claude Drevet, artistes lyonnais, savet vent rendre avec un grand talent les oeuvres des peintres
de leur époque ; rien ne égaler le charme et la science
célèbres
semble pouvoir de leur burin,
la souplesse
savante
de leur
exécution. Le chef-d'oeuvre
de Pierre
Drevet
est le
un qui restera comme portrait de Bossuet, monument de la Gravure Quelle française. portrait de Louis XV grâce dans le délicieux enfant ! Drevet, le fils, donna le poren (1726), — de d'Herbault trait du marquis en (1729), — de René PuSamuel Bernard de Ciscelle en (1739), — de Charles-Jérôme — et d'Adrienne Lecouyreur. ternay du Fay la Claude Drevet imita plus spécialement Pierre-Imbert
162 manière
du Portrait.
Histoire
le fils dans ses gravures
de Drevet
de
portraits. Nous pourrions citer encore des graveurs d'un grand talent, tels que Pierre Van Schup— Wille — et Georgespen, Jean-Georges : mais Frédéric Schmidt, d'origine étrangère ces artistes
passèrent leur vie entière en France et travaillèrent sous nos plus grands maîtres; ils furent bien Français. par leur manière Gérard
Audran
ne fit que quelques
mais il fut le maître
de Laurent
portraits, Cars, un des
du xvme siècle. plus habiles graveurs Laurent Cars nous a donné le magnifique portrait de Philippe Orry, comte de Vignoiy, d'après nature. immense talent les oeuvres
Laurent
Cars
fit preuve
d'un
dans la manière dont il grava — — et de Watteau, Lemoque
Boucher. comme Laurent Gaspard Duchange, Cars, excella dans le dessin, et son talent dans la Gravure est attesté par les portraits de Fran— et de Charles çois Girardon en Delafosse, H. Rigaud, — et dans ceux (1707), d'après d'Antoine Coypel — et de Shakespeare.
»
Du Portrait
dans les gravures.
i63
ceMais,
» écrit M. Didot, cemalgré les qualités sérieuses les oeuvres de qui distinguent ces artistes, la grande école de Gravure finit presque avec les Drevet. portraits
de
» Après eux, il y eut en France .des graveurs de talent, il n'y eut plus d'artistes de génie. » — (Ibid., ut suprà, page xi.) Cette époque nous offre encore quelques miniaturistes véritables charmants, : ainsi Cochin fils, — Aug. de Saint— Etienne — Etienne FicAubin, Gaucher, — Pierre — Pierre-Ph. Chofquet, Favart, graveurs du burin
fard,
—J.-B.
Grateloup. Cochin Charles-Nicolas
famille
de graveurs
à une appartenait ; il eut pour mère la belle-
soeur de Nicolas-Henri
Tardieu,
graveur
du
Roi. Cochin
fut l'artiste
à la mode.
les parlementaires exil avec l'abbé Pommier,
lui valut
était encore
assidu
avec
le compagnon
dessinateur comédiennes; on le voit toujours bien Pompadour
Sa liaison d'aller
en
en (1771). —Cochin des grandes
et graveur habile, accueilli par Mme de
; c'est à elle qu'il
adresse
Pépître
ib~4
Histoire
du Portrait.
dédicatôire
de
édition
cette
sous représentée des arts. protectrice
Mme de elle
Pompadour garde des dessins
se fait encore
relle, et charge fortes.
de
Pavait
Métastase, où l'artiste la figure de Minerve, Cochin
oeuvres
des
fait
avait
nommer
du Roi (23 juin 1752); par lui à l'aquapeindre
Cochin
de retoucher
ses eaux-
si fin et si gracieux, Aug. de Saint-Aubin, des femmes au xvme siècle; fut le dessinateur peuvent être comptées agréables de Part français.
ses productions les plus
Saint-Aubin
parmi
se servit fort heureusement
de
l'eau-forte
ses planches et ; mais il retouchait les modelait au .burin ; la correction de ses travaux est toujours irréprochable. Vers
la fin du xvme siècle,
core Jacques-Firmin léchou — et Ch.-Cl.
nous
avons
en-
BaBeauvarlet,—J.-J. Bervic; — enfin les deux
portraitistes
Boucher-Desnoyers
Dupont. Nommons
encore
sinateur
et
graveur,
d'Horace
Vernet,
et Henriquet-
Jean-Michel
Moreau, desmaternel grand-père
désigné
sous
le nom
de
Moreau
Du Portr-ait dans les gravures.
i65
le
un
Jeune; de nombre
cet
artiste
exécuta
dessins,
et fit quelques
portraits. oublier Nous ne pouvons thière, qui étudia la Gravure
un élève de Le-
grand
Tardieu
célèbre graveur
dans l'atelier
: Louis
du
Boucher-Des-
noyer, peintre et graveur, né à Paris (en 1779), fut un des plus célèbres graveurs du premier Empire, et laissa quelques portraits-. Horace
Vernet
à l'eau-forte;
nous
Géricault
a donné
des portraits exécuta des eaux-fortes
et des lithographies. Nous
par
Henri-
du nom de sa grand'mère,
des-
terminerons
quet-Dupont,
cette
étude
né à Paris en graveur et lithographe, travaux sont trop (1797), dont les nombreux connus pour que nous les rappelions. sinateur,
rappelle Nanteuil par son habile Henriquet portraits dessin; il a laissé de remarquables au crayon et au pastel. Il eut pour
élève
qui François, Alphonse un maître. fut, lui-même, Dans ce rapide exposé, nos lecteurs auront acquis
la preuve
que la Gravure
de portraits
i66
Histoire
en France
fut
brillamment toujours le xvie siècle. ,
sentée, depuis L'Italie a pu branche de l'art. Van
du Portrait.
cette
peut nommer ces maîtres inimi-
La Hollande
et Rembrandt,
Dyck
dans
devancer
nous
repré-
tables. La Suisse
être
peut
fière,
à juste
Hans
et l'Allemagne Holbein, nom d'Albert Durer. La France,
titre,
de,
rappeler
le
elle aussi, a ses maîtres
veurs
sont
nombreux
craint
aucune
; ses gratalent ne
; parfois leur surtout dans la Gravure
rivalité,
de portraits. Et que de qualités Gravure de portraits ce Pour
sont
nécessaires
dans
la
!
donner
aux portraits et l'expression le charme qui résultent du clair-obscur; pour obtenir l'éclat de la dégradation des teintes et combiner mière
les lignes de façon à mettre en lucertaines la valeur parties et atténuer
des autres;
pour
rendre
humaine, l'animer, rier la ressemblance blance
morale,
le modelé
de la figure
la faire
vivre; pour maphj^sique avec la ressem-
et reconstituer
la
véritable
Du Portrait
dans les gravures.
I6J
du modèle, condition essentielle physionomie de tout portrait ; enfin pour encadrer la figure dans un ensemble
harmonieux
d'accessoires, lion seulement une ha-
il fallait aux graveurs bileté supérieure dans le maniement mais aussi une connaissance
de l'outil, du
approfondie
dessin. » N'ayant
la palette mapas à sa disposition gique du peintre, réduit à tirer tous les effets de la combinaison savante du noir et du blanc, le graveur,
un
excite
bien
en produisant notre admiration
chef-d'oeuvre, plus
qu'un
peintre de portraits. y>Aussi est-il facile
le prix de comprendre attachent à la posamateurs
que les véritables session de ces belles sceau
du
Graveurs
estampes
marquées
du
Les Didot, génie. » (Amb.-Firm. en France.— de Portraits Introd.,
page xiii..) Le P. Lelong
a donné
en (1809) la Liste
des portraits'gravés. (Paris, 1809, alphabétique — G. Duplessis en (1861), a publié, in-fol.) en de portraits l'Histoire de la Gravure France. On sait l'intérêt qu'offre le Catalogue
i-68_
Histoire
du Portrait.
des
de la Bibliothèque nationale, Estampes de M. Henri Delaborde. (Paris,, i838, in-fol.) Un mot encore du Catalogue de cette curieuse
collection
de gravures
si pafrançaises, tiemment rassemblée par M. Didot père. Cette collection ne comprend pas moins de 2,488
portraits gravés En parcourant français.
par les divers maîtres les deux volumes du
on acquiert la preuve Catalogue, que notre École française de Gravure fut féconde touinimitable. Ses chefs-d'oeuvre jours, souvent sont nombreux, sidérés comme jamais
surpassés
et ses maîtres
congraveurs, ne furent national.,
groupe dans le portrait.
CHAPITRE
VIII
DU PORTRAIT DANS LA PEINTURE
remontant
à la plus ancienne dans l'histoire de la
B date possible de portraits m peinture m nous trouvons que,
SBn baud, évêque de Saint-Verne, accueilli et
de
d'Auxerre
l'avoir,
(xie siècle), un abbé fier d'avoir Richard,
nommé
dans sa détresse compté
l'empereur ses parmi
Ordonna
de représenter, la scène attendrissante implorait Nous
en France, sous Hum-
à l'entrée
Henri
IV,
religieux, du cloître,
où le monarque
déchu
son secours. pouvons
citer
encore
quelque?
Histoire
iyo artistes
xie siècle; tous étaient moines moine de Reims, ainsi Herbert, — et Roger; — Bernard, abbé couvent d'un fondateur près
du
ou religieux: vers (1060), de
du Portrait.
Quincy,
de Chartres, qui servit de refuge à un grand — Comnombre de peintres et de sculpteurs. bien d'oeuvres dans
ont dû être exécutées
cette
abbaye! Malheureusement, peu elles sont parvenues jusqu'à nous.
d'entre Au
curieuses
xne siècle,
abbé Héribrand, mourant une mémoire
de Tuy, vénérée
laissa
en
de tous.
On représenta, sur les murs de son le portrait du saint abbé et l'histoire
église, de ses miracles.
fit décorer les Pierre, abbé de Grammont,murs de son cloître et de l'infirmerie de son monastère
de sujets propres
à égayer
la vue.
Enfin, Guillaume, évêque du Mans, enrichit une chapelle de peintures murales où les formes des vivants étaient reproduites avec fidélité. — ceElles ne charmaient pas seulement les yeux, » nous dit un auteur ancien, ecmais captivaient en outre l'esprit et le coeur. » Lorsque
Clément
V emmena-
Giotto,
de
Du Portrait
dans la peinture.
iyi
— un des élèves à la cour d'Avignon, de ce maître, Simone Meunin, fit de magni-
Pérouse
de Laure et de Pétrarque. fiques portraits Au xve siècle, un vieux texte d'après Girait d'Ormentionné par M. Bourquelot, léans
fit en
(i355),
mandie, plusieurs à l'huile. Jean Coste orna
duc
de Nor-
de fines
couleurs
de peintures
le châ-
pour
peintures aussi
le
teau de Vaudreuil. d'Orléans historia (i365), François ; plus tard, pour la reine le palais de Saint-Pol à l'Hôtel de ville Jean de Blois travailla En
de Paris. peintre du duc d'Orléans, fit des figures pour la chapelle de ce prince. — Jehan de Saint-Eloy, Guillaume Loyseau, — Perin de Dijon, — Lafontaine — et Copin, qui vivaient à cette même époque, firent assuColart
de Laon,
rément
des portraits. devient La peinture
plus artisbeaucoup — Foucsiècle. au xve sérieuse et plus tique — Perréal, — Lichtemon — Bourdichon, quet, — sont des artistes remarquables.
Histoire
ij2
du Portrait.
de Charles
le visage en (1461), moula, VII; en (1470), il travailla pour les
chevaliers
de Malte.
Perréal
Le style
de Perréal
est remarquable on peut le voir
comme distinction; tableau qui est au musée Agnès
par sa dans le
il peignit d'Anvers, Sorel sous les traits de la Vierge.
est un artiste éminemment franFoucquet çais; il est clair, naturel, et entre bien dans le vif de l'action ; et, comme le fait remarquer Blanc, « ce qui donne bien une idée de la valeur de cet artiste, comme portraitiste, M. Ch.
c'est que tous les types de Foucquet sont frandu coeur de la France; les çais, et français figures plutôt voir qu'elles
courtes ont
été
font bien
longues prises dans
que
même du pays. Foucquet termina de Nemours, Jacques d'Armagnac,
la nature pour le duc un manu-
scrit de Josèphe, dans lequel Paul de Limburg et ses frères avaient déjà peint trois miniatures pour Jean de Berry. -
Jehan
Bourdichon
valet de chambre Jehan
fit des portraits; et peintre du roi.
Bourdichon
et Jehan
Perréal
il était
(dit
Du Portrait
dans la peinture.
IJ3
d'une grande renommée de. Paris) jouirent à cette époque, comme peintres de portraits. D'après Mariette, le portrait de saint Fransur çois de Paule fut peint par Bourdichon, l'ordre de Louis XII, en (1507), et envoyé à Léon X par François Ier, lors de la canonisation du Saint; ce portrait d'hui au Vatican.
est encore
aujour-
de dans une pièce datée voyons Perréal la pro(I5II) que Jehan accepta de Savoie, pour le position de Marguerite de Savoie à Brou, et tombeau de Philibert Nous
qu'il passa un marché avec Michel Colombe dudit Phile petit mausolée pour modeler et ordonnance dulibert, ceselon le portrait • dit Perréal.
»
quatre frères du même nom (I5OO-IÔ2O); c'est à eux que nous devons tant de beaux dessins et les magnifiques porLes Clouet
étaient
qui sont à Vienne et au Louvre. Clouet fut chanté par Marot qui François le désignait ainsi : — cele Grand Miquel
traits
l'Ange ». Sous Charles
IX, Ronsard
s'écriait
devant
Histoire
:IJ4
de sa maîtresse,
le portrait Clouet
du Portrait.
peint par François
:
« Ha ! je la vois, elle est presque portraite ! » Encore un trait, encore un, elle est faite ! » Lève les mains; ha! mon Dieu je la voy! » Bien peu s'en faut qu'elle ne parle à mo)r ! » Jean
Passerat
écrivait
au bas d'un
de France
de Marguerite
portrait
:
Ton pinceau.... a fait chose impossible Montrant en ce portrait la vertu invisible. Jean Clouet
devint, en (i523), peintre ordide François Ier. Il avait établi sa répu-
naire tation M.
par Charles
devenu, le premier Son
le
nous dit surtout, portrait et c'est par là qu'il est Blanc, tous ses contemporains, pour des Janet.
talent
a joué pour faire le portrait rôle dans sa position d'artiste.
le plus grand Parmi les curieuses M. Léon
'
De Laborde,
citées par quittances nous en remarquons
une qui accorde à Jean cation pour des portraits
Clouet
une
sratifi-
mystérieux,
« les-
.
Du Portrait
dans la peinture.
iy5
dit l'argentier, en son jargon, celedit seigneur le Roy n'a voulu y être autrement déclaré et spécifié. » quels,»
Marie son
Stuart
costume
ayant national
figuré à la cour dans ce à la barbaresque
mode des sauvages de son pays, » dit Brantôme, ce et ayant été trouvée une vraie déesse, ".: vite il fallait la peindre ainsi. » de Navarre Marguerite aussi, dans son magnifique incarnat trateur l'historien
se fit peindre, costume
elle
de velours
Enfin Clouet était l'illusd'Espagne. de ce monde, dont Brantôme était satirique.
crayons. Une partie
des
l'aida
Dumonstier
portraits reste aucun
de
Clouet
de ses fut
d'eux n'était du dispersée, de peine signé; et l'on a éprouvé beaucoup l'oeuvre de ce grand porpour reconstituer traitiste. de François Ier fit deux portraits de (i 524 à 1528). Le premier, qui est de petite dimension, passe à Florence pour un Holbein ; Jean Clouet
le Roi est à cheval, couvert de son armure, la toque à plumes sur la tête. Dans le second,
Histoire
IJ6
de grandeur naturelle, de trois quarts, pris
du Portrait. le roi est à mi-corps, coiffé de la toque
de velours, vêtu de. satin gris blanc brodé » dit l'auteur d'or, ceChacun de ces portraits, cetémoigne des soins des'peintres, les plus délicats, et le détail y est poursuivi en ses ténuités les plus précieuses ; tout y est de l'Histoire
en pleine lumière, l'ombre étant pour ainsi dire absente, ce qui évite des duretés. — Cette fine, exacte, légère, transparente peinture comme la langue française, nette comme notre est le caractère de l'école distinctif esprit, de Clouet. — » Jean Clouet donne cette précision à son les Janet, la conservent, fils, et ses petits-fils, se la transmettent
et la maintiennent.
» Les progrès dans la famille, s'il y.a progrès, ne consistent que dans une précision de plus en plus rigoureuse qui rapproche à peu ce système de la miniature.
peu
» C'est un spectacle très curieux dans l'histoire de l'art, que de voir cette série d'artistes, essentiellement
et défendre
leurs
altérer,
français, continuer traditions sans la laisser
au
Du Portrait milieu
de
italienne.
»
l'invasion
de
Clouet,
second
(i 510-1572),
demeurait
François premier
dans la peinture.
ordinaire des II, — François Henri III. François
rois
peintre Henri
la
IJJ
renaissance
fils du Janet, à Tours ; il fut
François — Charles
Ier, — IX —
II, Ier lui
accorda
des
qui
avaient
été
Ier mourut, Lorsque François chargé de mouler le visage royal
Clouet
fut
et
lettres
de
refusées
à son père.
naturalisation
et les mains
du monarque, pour l'effigie qui devait le reà ses funérailles. Clouet fit la même présenter opération pour Henri Le Louvre possède
IL authendeux portraits : •— ceux de Charles IX —
tiques de ce peintre et d'Elisabeth d'Autriche.
imeut une réputation Clouet François devant toute l'Europe lui; il mense; posa peignait à l'huile et fit de très beaux dessins ; ses oeuvres
furent
recherchées
dans
toutes
les
capitales et dans tous les châteaux. Le portrait de François II, qui est à Anvers, : il semble comme est vraiment remarquable
Histoire
du Portrait.
fait de rien ; le visage est d'une finesse exquise ; le jeune prince a un justaucorps jaune, avec des crevés blancs ; la toque est noire et à plumes de cygne ; ses cheveux blonds qui retombent, ses yeux doux et purs, sa bonne grâce enfantine
et royale,
bien que tout le rendent, de sa délicieuse fiancée.
enfant, déjà digne Le Louvre conserve d'Henri
II.
le pommeau
un très beau
Le Roi
portrait la main sur
est debout, de son épée ; la figure est sérieuse
et pourtant
bien encadrée dans sa avenante, barbe à pointe, bien posée sur sa fraise blanche ; c'est vraiment là un roi de gentilshommes. A côté du portrait d'Henri II figure le portrait de la femme de Charles IX, Elisabeth d'Autriche, grave Clouet exerçait
et aimable. une véritable
influence
sur
son temps; à côté des portraits de ce maître, on voit toute une série de seigneurs et de dames de la cour, dont les portraits ont été faits par les élèves de Clouet ; le trait est fin et d'une exactitude surprenante ; toutes ces images sont curieuses
par la vérité et la vie ; on est frappé de l'inaltérable du type français. persistance
Du Portrait Henri
dans la peinture.
IV fit peindre
i yg
par Porbus et Jacob né à Blois, la série des
Biniel, artiste français, Rois et des Reines de France, depuis saint Louis, ce II peignait, » nous dit Sauvai, ce les » malheureused'après nature; personnages furent détruits ment, ces portraits de la petite galerie l'incendie du en (1661).
lors
de
Louvre,
faisant faire son portrait Cinq-Mars, par Matthieu Lenain, c'est un événement artistique curieux, pour que nous le notions en d'autant passant, qu'il a donné lieu à cette
assez
: ceLenain en présortie de M. Champfleury ! l'entrevue dut être bisence de Cinq-Mars visde la vie domestique le peintre des haillons à-vis de l'aventurier;
zarre ! Le peintre
devant pauvre Louis XIII! Je vois dû
le favori bien
enrubanné
à terre
dans
de ce ta-
un effet, une cuirasse, casque fermé, toute chose que pouvait peindre Lenain ; mais cette cuirasse et ce casqué sont confits dans l'or. Aussi faut-il séparer nécessaicomme
bleau,
jetés
rement
le Lenain
Lenain
aux
portraits » de la vie poignante.
d'un
autre
i8o
du Portrait.
Histoire
Étrange effet de la passion politique, quand elle envahit même le terrain artistique ! N'est-il curieux de voir la colère de pas vraiment reniant presque ses fétiches, M. Champfleury les Lenain, parce que l'un d'eux a peint un favori
du Roi ?
Pour
les artistes,
pour
portrait
de Lenain
est très
ceux
qui, sans passion, ne cherchent que Part, là où il se trouve, le pour ceux qui ont mission de faire admirer beau, là où il est, nous devons avouer que le et remarquable, ces qualités d'observation
qu'il offre toutes et de finesse dans la recherche
de l'expression
les oeuvres de Lenain. qui caractérisent Deux fois Mazarin fit exécuter son portrait à Avignon
par Nicolas Mignard, qui peignait de la main gauche, et n'en faisait pas moins de très
beaux
grande
habileté.
portraits,
avec
facilité
et une
donna les portraits de Guillaume — du cardinal — de Brisacier, de Bouillon, — et d'Henri du duc d'Albret de Lorraine, comte d'Harcourt. Mignard
Ces portraits
furent
gravés
par
Masson.
Du Portrait —
dans la peinture.
181
de manière, pour ne pas dire trop dans les portraits de cet artiste. mignardise
de
Trop
Pierre
Mignard, un grand
comme quantité nement
que
l'on
doit
portraitiste, considérable de portraits
considérer
exécuta
une
; mais l'étonon sait que Mi-
cesse en partie, quand vécut jusqu'à quatre-vingt-cinq
ans. gnard Les princes de l'Église : — le cardinal de — — Bossuet ; •— les femmes à Retz, Mazarin, la mode : — Ninon de Lenclos, — La Vallière, — — — Maintenon, —Brîssac, Fontanges, tous défilèrent devant l'artiste en vogue. Comme
le dit M. Charles
Blanc,
ceMignard
lui tous les avantages comprit que pouvait offrir le genre du portrait ; c'était par là, du dans Rome, où le reste, qu'il s'était produit portrait France
sa famille,
avait
connu, jusqu'aux » Une agréable teur,
de
entouré
de
porté son nom, encore oreilles du pape.
in-
l'art
flatun pinceau causerie, non pas de saisir la ressemblance,
dans le sens façon
ministre
de Lionne, de Hugues en Italie, qu'il représenta
le plus
élevé
aux
hommes
qui plaît
du mot, et ravit
mais de la les fem-
Histoire
j<?2
du Portrait.
mes, telles étaient les qualités qui lui permet» taient de réussir dans le portrait. Innocent X, Après Urbain VIII, il peignait — le bailly de Valencey, ambassadeur de France ; — les cardinaux de Médicis et d'Esté, —
— la signora Olympia. Pamphile, cequ'il écrivait à M. de Chanteloup
leprince Poussin
n'y avait à Rome alors aucun peintre qui sût faire un portrait. Je ne connais que le seul » M. Mignard qui en soit capable. A un'second
voyage nouveau
le portrait
du
toutes
les
illustrations
devant
lui.
à Rome, Mignard fit VII ; pape Alexandre de
l'Italie
posèrent
En France, Mme de Sévigné et sa chère fille, — Mme Scarron, — •— Dufresnoy, Despréaux, — Charleval, — — furent Chapelle,—Molière, également peints par Mignard ; il flattait les hommes, plaisait Pour
surfaisait
la beauté
des femmes,
et
à tous. donner
une
idée
de l'oeuvre
de Mi-
gnard, nous allons citer ses principaux portraits : — Alexandre VII, gravé par Van Schuppen.
Du Portrait — Anne par Robert — M. le
d'Autriche, Nanteuil. prince
prince de Condé, — Le cardinal Schuppen,
dans la peinture.
un
reine
i83
de France., gravé
de Bourbon, gravé par R. Nanteuil. Mazarin, gravé par Van
autre
Henri-Jules
par Nanteuil,
un autre
par Poilly. — Le duc de Vendôme, gravé par Antoine Masson. — Bernard de La Valette, duc de Foix, gravé par Van Schuppen. d'Épernon, — Jacques Tubeuf, président de la Chambre des comptes. — Louis XIV, gravé par François de Poilly ; un autre, gravé par Louis Roullet. — Louis XIV, vêtu en empereur romain, gravé par Pierre Carré. — Bossuet, de Meaux, gravé par évêque F. de Poilly. — Nicolas Colbert, évêque d'Auxerre, gravé par Jean Lenfant. — Armande de Lorraine besse dé Soissons, vain.
gravé
abd'Harcourt, par Antoine Trou-
Histoire
du Portrait.
— Charles-Maurice
Letellier,
184
archevêque par Gérard
de Reims, peint deux fois, gravé Edelinck et par Van Schuppen. — Le Dauphin et sa famille (Louvre), gravé par Simon Thomassin. — Marie de Lorraine, de Guise, duchesse gravé par Antoine Masson. — Henri, de Beringhen, premarquis mier
écuyer Roullet. — Colbert,
du
Roi,
gravé
par
marquis de Seigneur, d'État, gravé par Gérard Edelinck. — Gabriel-Nicolas de La Reynie,
de police, gravé — Guillaume commandements
Jean-Louis ministre lieutenant
par Pierre Van Schuppen. de Brisacier, secrétaire des de la Reine, gravé par
Antoine Masson. — Balthazar
secrétaire d'État, Phelypeaux, gravé par Corneille Vermeulen. — Le Tellier, gravé par le Louis-François même. — Edouard surintendant linck.
de Villacerf, Colbert, marquis des bâtiments, gravé par G. Ede-
Du Portrait
dans la peinture.
—Nicolas
intendant
Desmarets, gravé par Raudon. — François-Emmanuel
desfinances,
de Bonne
quy, duc de Lesdiguières, Duflos. — Claude Le Pelletier, gravé par Drevet. — Jean-Baptiste par J.-B. Nolin,
i85
de Cré-
gravé
par Claude
président
à mortier,
Poquelin de Molière, gravé autre portrait de Molière,
en petit, gravé par Benoît Audran. — Jean-Henri intendant ordid'Anglebert, naire de la musique du Roi, gravé par Corneille Vermeulen. — Pierre Mignard
gravé par Vermeulen gnard, gravé par Gérard — Catherine-Marguerite tesse
de
Pas
Simon
Vouet
de
lui-même, de Miportrait
peint ; autre
par
Edelinck. com-
Nigrand,
Feuquières,
gravé
par
le fondateur
de
Daulle. (1590-1649), exécuta académique,
au Palais-Royal illustres du d'hommes une série de portraits en xvne siècle ; — on lui doit un portrait l'École
pied de Louis
XIII. 18
du Portrait.
Histoire
i86 Ici se place très grave.
une
question
qui nous
semble
est classé par les uns Philippe de Champagne par les autres au parmi les artistes français, nombre
des artistes
Philippe
de Champagne tous nos regrets,
malgré çais;
étant
Pour
flamands.'—
nous,
ne peut
être compté, les artistes fran-
parmi né à Bruxelles, il est Flamand
; le
grand nombre d'années que cet artiste a passées en France ne saurait changer sa nationalité, car il n'a pas reçu de lettres de naturalisation. les Italiens
ne compteraient-ils pas Poussin, qui a passé sa vie presque entière en Italie, parmi leurs artistes ? Rossini a toujours vécu en France, et pourtant nous n'en faisons Pourquoi
pas un compositeur français. Nous ne parlerons pas de Champagne, malgré sa manière, française; notre devoir d'historien de calmer notre enthousiasme. Claude que
dans
pruntons Blanc :
Lefebvre
ne peut
être
de Philippe qui est bien nous
oblige
mieux
jugé nous em-
ces quelques lignes que à l'Histoire des peintres de M. Charles
Du Portrait
dans la peinture.
— ceII nous est arrivé ter au Musée
du Louvre — ce Lefebvre,
Claude
et de son élève, ce prêtre austère, bouré
i8y
souvent
de nous arrê-
devant
une toile de
d'un maître portrait » dit la notice. — Que dit au front haut et ferme, la-
de rides
aux yeux fatigués profondes, par les veilles, aux cheveux grisonnants qui en couronne d'une petite calotte s'échappent à son jeune désigne-t-il avec ce geste sérieux et persuasif? noire?
que
» Nous
mais l'enfant, tenant son l'ignorons, de feutre noir sur sa poitrine si éle-
chapeau vée en avant, de toute
disciple
de tous ses yeux, étudié il semble ému de son intelligence; regarde
toute son âme. » La figure du prêtre souri qui n'ont jamais large ment
manteau
à un
des
est sévère;
ses lèvres
qu'à la science, son son rabat blanc, carré-
noir,' taillé comme un syllogisme d'école, sa altière et ses fières taille haute, sa tournure le font ressembler moustaches à la Richelieu, l'autorité point
Jansénistes de l'esprit,
la tendresse,
de Port-Royal; qui est la raison,
qui est l'autorité
s'il
a
il n'a
du coeur.
du Portrait.
Histoire
est fait pour émouvoir.
» Cet homme
convaincre
plu-
tôt que pour » La tête de l'enfant, qui rayonne sous une chevelure abondante. brune, s'enlève-, intellisur une large collerette et pensive, elle trahit une âme comprimée; guipure;
de
gente
chez ce bel adolescent, ans à peine, une soif d'expansion,
croit
sentir
instinctif
et inavoué
d'admiration
de
on seize
un besoin et d'amour,
d'affection, qui devait se rencontrer souvent à cette époque où les enfants, dès qu'ils étaient confiés aux soins du précepteur, ou plutôt
ne voyaient
plus
leur mère
qu'à
de rares
in-
stants
du jour. » Bien que la scène
soit purereprésentée ment intime, elle, est tellement relevée par le contraste et la dignité des caractères, il y a une têtes,
telle
profondeur qu'il en résulte
dans
des l'expression une unité puissante, et
qu'on est tenté de donner un nom historique à ces personnages si vivement accentués, si bien marqués à l'empreinte d'une individualité forte ; on se demande si l'on n'a .pas devant
les yeux un Bossuet
enseignant
au
Du Portrait
grand Dauphin » -universelle.
le
dans la peinture. Discours
sur
l'histoire
. Après une semblable il n'y a description, plus à faire l'éloge de Lefebvre ; nous avons devant
nous un des plus beaux portraits qui aient jamais été faits par un artiste qui a possédé, au plus haut point, les qualités indispensables au portraitiste. — ce » nous dit Mariette en parJ'ayveu, lant de François de Troy, cede ses portraits dignes d'entrer en parallèle avec les ouvrages les plus fameux de Van Dyck et de Titien. Il avoit étudié sous le célèbre M. Lefebvre, et il n'est pas étonnant qu'ayant goûté de peindre, il ne se la soit, pour
sa manière ainsi
dire, leurs
car, si on y fait attention, appropriée, » de conformité. manières ont beaucoup " Mariette va évidemment trop loin : Lefebvre est incontestablement plus ferme, plus solide, et a des qualités
beaucoup plus sérieuses, car, comme le dit M. Charles Blanc, ce Claude Lede Troy séduit les febvre plaît aux peintres, yeux du monde, parce qu'il paraît plus fin, De et qu'il est plus propre et plus moelleux.
Histoire
igo Troy
du Portrait.
les qualités qui font de portraits : la correction,
a toutes
peintre
sion, l'élégance des ajustements, reux des attitudes, un beau ton un faire doux, souple et caressé.
réussir
le
l'expresle choix heude couleur,
» Fin, spirituel, galant et joli garçon, François de Troy savait, par un tour de pinceau les
habile,
embellir
qu'elles savaient
pussent s'en douter; gré et de son talent
ce qui faisait portraiturer » Peintre
sans
femmes,
que toutes par lui.
même
les femmes et de son voulaient
lui
esprit, se faire
des jolies femmes de la Cour, de sous l'aspect Troy se plaisait à les reproduire de Cérès, de Pallas, de Junon, de Vénus. » Mesdames de Montespan et de Maintenon brodaient de Troy.
elles-mêmes
sur
les dessins
de
»
Il fit le portrait Sans avoir
de Christine
le talent
de Bavière.
de Largillière
gaud, de Troy sut se faire un grand le portrait. Il donna à ses portraits
et de Rinom
dans
une tour-
nure élégante, des attitudes vraies ; plus simple dans ses draperies que Rigaud, et moins déton-
Du Portrait nantdans à toute
dans la peinture.
igi
que Largillière, admiration.
il a droit
sa couleur notre
Martin juste
doit
Largillière comme titre,
un
portraitistes. Élevé dans
plusieurs
su prendre sans perdre
les qualités ses qualités
Il a fait
des
remarquables. de ses modèles
être
considéré,
nos
plus
de
grands
a écoles, Largillière de chacune d'elles,
portraits Il prenait
françaises. de femmes
vraiment
dans la physionomie y avait de bien, et,
ce qu'il sans trop s'écarter il trouvait de la nature, . moyen de faire beau et ressemblant. Les femmes
étaient
à
d'autant
plus
le
sensibles
pinceau, qu'il semblait n'avoir exprimé que la vérité ; on les trouvait de les trouver ressemblantes avant belles, aux flatteries
de son
lorsqu'on
regardait avait Largillière
leur
portrait.
de fraîcheur grande dans le ton, et cette tou-
une
coloris, de la vérité che fine et légère qui appartient française. Personne cet artiste
bien à l'Ecole
aussi bien que arranger et de ses portraits, les accessoires ne savait
ig2 c'est
encore
Histoire
du Portrait.
un
que doit posséder tirer parti de tous
talent
s'il veut portraitiste; détails, il ne doit rien négliger. Les grands corps d'État, toutes tés politiques, lèrent
devant
Tl peignit
religieuses
le ces
les célébri-
ou artistiques
défi-
Largillière. l'évêque d'Avranches
lène Lambert; que la Duclos.
—le
ainsi qu'Héde Noailles ainsi
cardinal
à Londres, il dut peindre le roi Jac— la — le ques II, Reine, prince de Galles et les divers de Pierre Van der portraits Appelé
Meulen. Le portrait
de Le Brun
servit
à Largillière
de morceau Cet tableaux
de réception à l'Académie. artiste exécuta encore de nombreux
divers
commémoratifs, qui de personnages portraits
bleau
de la convalescence
comprennent ; ainsi le tade Louis XIV; —
celui
du mariage du duc de Bourgogne avec Marie-Adélaïde de Savoie. — ce Moins » écrit apprêté que Rigaud, M. Charles Blanc, ce plus naturel, plus fin, Largillière,
dans
ses portraits,
l'emporte
le
Du Portrait
plus
dans la peinture.
ig3
sur son émule, par la grâce du et par l'excellence de sa couleur ar-
souvent
pinceau
égayée par ces beaux David Teniers et notre
gentée et harmonieuse, gris qu'affectionnaient Chardin.
» Les draperies, qu'il faisait d'inspiration, sans mannequin, sans modèle, sont jetées avec de un rare bonheur; elles ont de l'ampleur, et l'asla souplesse, une tournure agréable pect de la réalité même. » Ses têtes et ses mains
sont dignes des plus et l'on peut dire que Largil-
grands maîtres, lière est le Van der dis que Rigaud Van Dyck. » ce Rigaud,
» dit
de la France, tanest pas, tout à fait, le
Helst
n'en
ce était alors Saint-Simon, pour la peintre de l'Europe
(1696) le premier ressemblance des hommes » ture forte et durable. Voici l'opinion
une pein-
et pour
du célèbre
critique
de cette
grande époque : -— ce Son premier
» ajoute
d'Ar-
genville,
nommé
Mate-
morceau, d'un cefut le portrait
ron, joaillier,
qu'il
fit, au premier
coup, dans 19
Histoire
ig4
du Portrait.
le goût de Van Dyck. Ce portrait passa successivement au fils et au petit-fils du joaillier.. Ce dernier, voulant s'assurer s'il était de Rigaud,
le fit porter chez lui. Au nom de Mate: ce La son ouvrage reconnut Rigaud
ron, » tête, » dit-il, cepourrait être de Van Dyck ; » mais la draperie n'est pas digne de Rigaud, » et je veux
la repeindre
»
gratuitement.
Rigaud fit souvent son propre portrait. Pour apprécier on ne saurait cet artiste, mieux
faire que de laisser parler l'auteur de son Histoire.— C'est vrai et juste tout à la fois: — ec La majesté, la pompe, sans étaient, doute, le caractère du règne de Louis XIV, et celui des grandes personnalités qui l'illustrèrent , mais il semble que Rigaud y ajouta encore un certain avec
une
apprêt
; on dirait
peint qu'il est
qu'il
et arrogance castillane, venu pour cela des Pyrénées. de ses Chacun dire : Me voici! ou bien : portraits paraît c'est moi qui ai gagné cette bataille Regarde^ C'est moi qui se livre au fond du tableau.., qui ai composé ce bel ouvrage de Théologie... Je suis Voyei ceite Bible que j'ai commentée...
Du Portrait
dans la peinture.
le duc de Cambrai,
etc..
ig5
Sous
ce rapport, que Van Dyck et
Rigaud a été moins souple moins varié. » — Rigaud fit de très beaux
portraits de Mme Lebret
femmes, entre autres celui la Briffe et encore celui de sa femme, beth de Gouy. Ici doit contée
se placer avec infiniment
une
anecdote
petite
d'esprit
de de
Elisara-
par M. Charles
Blanc : •>—ce dame
est appelé un jour chez une Rigaud de son voisinage, qui avait fait deman-
der un peintre. » Rigaud se rend comme
chez
à son ordinaire
on
le reçoit, attendu.
il
» La dame
avait
elle, très bien vêtu ; mais à la façon dont
devinait
qu'il
n'était
pas
envoyé son valet chercher un peintre, il est vrai, mais un peintre pour mettre en couleur le parquet de son appartement, et le jocrisse s'était adressé à M. Rigaud. mais » Celui-ci sa compétence, déclina trouvant mante
la dame qu'elle
jolie souriait
et d'autant
char-
avec
de la
plus embarras
du Portrait.
Histoire
ig6
de son valet, il se mit à ses ordres, sidu non pour passer en couleur son parquet, sa figure. On fit ainsi moins pour peindre sottise
rencontre
et cette connaissance, » par un mariage.
fortuite
finit
Rigaud ne sacrifia jamais la vérité aux caprices de ses modèles. Bien élevé, convenable avec les femmes, il n'aimait pas à les peindre : ce Si je les fais telles qu'elles sont, » disait-il, ce elles ne se trouvent pas assez belles; si je les » flatte trop, elles ne ressembleront pas. » . — ce Dès les premières années du règne de Louis
XIV, » écrit
sorte
d'emphase tendait portraits
M. H. Delaborde, dans la composition
ceune des
à exagérerTes caractères de la grandeur : l'excessive adresse du pinceau faisait une trop large part à la pratique. Ce goût pour les formes pompeuses, ments de l'École vers l'affectation
ces entraîne-
on peut les attribuer
aux
pittoresque, exemples et à l'in-
d'un
bien
éminent.
fluence
maître
d'ailleurs,
bien justement célèbre, Hyacinthe Rigaud. » Tout le monde connaît, soit par les originaux
mêmes,
soit
par
les estampes
qui les
Du Portrait
dans la peinture.
igy
les beaux
de Bossuet, portraits de Nemours, V, de la duchesse de la même main, parmi leset tant d'autres
reproduisent, de Philippe quels
on ne
saurait
portrait
de
Louis
omettre XV
cet admirable
en costume enfant, du peintre, sinon le
royal, Te chef-d'oeuvre de la peinture chef-d'oeuvre
de portrait en à certains égards,
Rien de plus vrai, rien de plus conforme que de tels ouvrages, aux moeurs et à l'esprit du temps; mais aussi rien de moins simple comme mode d'exécuFrance.
tion et de mise en scène. » La méthode de la méthode ou de Nanteuil, dans une étude
de Rigaud,
différente
de
de Champagne pas seulement
Philippe ne consiste
en cela
scrupuleuse
du
caractère
l'expriment la compléter
les
traits
du
ressemblance
et
moral
tel
visage. accuser
Pour
dèle,
le peintre
que
pleinement
les habitudes entasse
de son mo-
les compter soit une idée de
sans
à expliquer propres ou hiérarchique, intellectuelle supériorité une idée de pure magnificence. objets
» De là quelque
chose
de tourmenté
soit dans
du Portrait.
ig8
Histoire
l'ordonnance, En détails.
quelque ornant un
confusion peu
les
trop la vérité, et la surcharge;
parfois Rigaud l'appesantit mêmes mais ces exagérations excès de calcul
chez lui d'un
dans
proviennent et de besoin de
tout définir. » Quelques-uns traire
arrivèrent
surtout
leur
de ses successeurs à l'exagération
fantaisie
et le faste
au con-
en écoutant
: ils introduisirent
là où
la
il avait
exprimé la le désordre là où il dignité et la sécheresse, s'était proposé — assez à tort, du reste — de figurer le mouvement. morgue
» Ainsi,
pour
lignes,
la monotonie des rompre avait essayé d'agiter les dra-
Rigaud invenperies servant de fond à ses portraits, tion malencontreuse, puisque le vent, auquel il supposait le pouvoir de soulever ces draperies, tement
n'en laissait
pas moins
le reste parfai-
immobile.
» On ne manqua sur cette pas d'enchérir faute de goût. De véritables trombes vinrent l'intérieur des appartements où les ravager peintres
représentaient
d'ailleurs
leurs
mo-
Du Portrait dèles dans
dans la peinture.
igg
la plus calme, dans la toilette la plus en ordre. » Rigaud avait peint, avec plus ou moins des princesses ou des femmes de d'à-propos, la cour
l'attitude
entourées
d'attributs
à
empruntés
l'Olympe ; il n'y eut si mince bourgeoise à . qui l'on ne décernât les honneurs d'une semblable
Puis à cette manie de traapothéose. vestissements succédèrent des mythologiques en apparence, aspirations plus humbles fond tout aussi peu sensées. » Les Déesses, une fois hors de mode, fut
le tour
Enfin
des
Pèlerines
le besoin
de la débauche
au ce
et des
de dénaturer
Bergères. le fait, le goût
pittoresque à ce point
et de la masca-
dans aujourd'hui qui nous montre
le palais de Veren cette princesse
qu'on imagina de peindre les femmes sous des habits d'hommes, témoin certain portrait de MUe de Charolais, rade en vinrent
exposé sailles, costume ment
de moine
sa besace.
ture de Portraits Mondes,
portant virileLa Pein» (H. Delaborde, en France, Revue des Deux
oct. i852.)
franciscain
Histoire
200 — ceRigaud
du Portrait.
a le défaut
dit M. Charles l'emphase. moins simple de couleur,
de son siècle, » nous ce il a même exagéré
Blanc; Moins élégant
ses
dans
poses, et moins frais
que Largillière il a poussé du moins,
aussi loin
essentielles les qualités possible, la vérité. peintre de portraits, que
» Ses
chairs
sont
très bien
senti.
reproché,
avec
dont on lui a Ses draperies et le la boursouflure raison,
sont
fracas,
n'est, peut-être, vieillesse.
d'un
admirables dans
modelé
d'un
ferme
d'exécution,
quelques
ouvrages
et
si ce de sa
» Pour moins
ses mains, elles sont excellentes, mais plus allongées, moins distinguées,
vraies
que celles de Van Dyck, un peu de convention. Rigaud
qui les faisait les a variées
de cent manières, les présentant toujours avec les plus heureux. grâce et dans les raccourcis Il aime à poser la main évêque sur une Bible, les feuillets, doigts
délicats
épiscopal.
comme
d'un cardinal dont
ou d'un
le prélat tourne faire admirer ses
pour et faire chatoyer
son anneau
- Du Portrait
dans la peinture.
201
» Il peint,
à ravir, les mains enfantines et du jeune duc de Lesdiguières, tenant
blanches un
bâton
brunies
de commandement, et les mains du maréchal de Villeroy ou du duc
de Villars
qui montrent au lieu d'y être.
au loin
la bataille,
» Les perruques si difficiles à peindre, les cheveux si difficiles à rendre, n'étaient qu'un jeu pour Rigaud. » Sa couleur, qui parfois a ordinairement beaucoup
tire sur la brique, de de vivacité,
force et de richesse. » Sa touche alourdie des plus » Mêlée burinée
tant
enfin,
par l'âge, belles. à toutes
sur l'airain
fut
qu'elle
des plus
ne fut pas et savantes
les gloires de son temps, par les plus illustres gra-
semble impérisveurs, la gloire de Rigaud sable. Elle a du moins la chance de vivre aussi de estampes longtemps que les merveilleuses et que les grands Pierre Drevet et d'Edelinck » et de Bossuet. noms de La Fontaine Robert grand
un (1668), sans avoir remara su faire des portraits
Tournières
talent,
du Portrait.
Histoire
un desquables ; il avait un coloris agréable, un contour sin assez correct pour donner ses portraits enfin ont un aspect de parfait; vérité
qui frappe et qui séduit. Il entra à l'Académie comme
de
peintre
le 24 mars (1702). portraits Tour à tour il faisait de petits ou de grands portraits famille.
; d'autres
Le Musée possède
fois il groupait
une
toute
de Caen,
patrie de Tournières, une magnifique tête de magistrat, les de Chapelle et de Racine. Il y a
portraits aussi à Caen
le portrait
Jacques Crevel; A Versailles,
le portrait
du
neille ; Au Musée
d'Orléans,
Geniez ; Au Musée
de
Rennes,
des
Beaux-Arts,
jurisconsulte
de Michel
Cor-
celui de M. de Saintun
maréchal
de
France
; A l'École
Mosnier
l'académicien
;
A Nantes, ses enfants
M. de Maupertuis, (3 portraits).
sa femme
et
'Du Portrait
dans la peinture.
203
Cet artiste Pour
a fait deux fois son portrait. bien juger Tournières, il faut
dire
qu'il était très soigneux dans son faire, fin et délicat dans son coloris, mais il voyait petitement. Il n'est pas grand et puissant comme ses prédécesseurs cution
; très méthodique de ses oeuvres, Tournières
plaire par ce soin exquis, mais prit et éclaire bien ses têtes. On a quelques (1677). Cet artiste
arriva
à
il a de l'es-
de Jean Raoux portraits avait une grande préférence historiés. On a de lui :
pour les portraits Mlle Perdigon et les portraits Montpellier Casanova
dans l'exé-
des évêques
de
et de Senez. a dit de Jean-Marc
( 1685) : laide ; il la
Nattier
ceII faisait le portrait d'une femme parfaite, peignait avec ,une ressemblance
et
malgré cela, ceux qui ne voyaient que son portrait la trouvaient belle, alors que l'examen le dans le ne faisait découvrir plus minutieux portrait
aucune
infidélité
; mais quelque à l'ensemble
donnait d'imperceptible beauté réelle et indéfinissable. Et, comme
chose une
»
le dit très bien M. Charles
Blanc,
204
Histoire
ce quelque
chose
du Portrait.
ce c'est le d'imperceptible, dans nous devons de compter
goût, auquel l'École française tant de portraits — Un seul
tant
de peintres » excellents.
aimables,
peut être fait à Natreproche se ressemblent tous ses portraits
tier : presque entre eux : même ronde, mêmes
mêmes
même
oeil noir,
figure les ; souvent
mains
potelées poses et les mêmes airs penchés. Nattier peignit de grands personnages
: les
de et les princesses de la maison la prinle maréchal de Saxe, Lorraine, en Minerve; le comte cesse de Lambesc, le chevalier de Brionne, d'Orléans, grand prieur de France. princes
Il fit
aussi
le portrait
de
Catherine
de
commençait
à
Russie. Au moment décliner
où l'art
rapidement, à l'afféterie,
français
pour laisser aux fausses
la place à la
manière, grâces, nous devons signaler le peintre qui sut Tocqué, rester dans les grands principes de Part. Il ne semble l'emphase
et pas même voir l'affectation de son maître Berlin. Nicolas
Du Portrait
dans la peinture.
205
sut peindre des gens qui ne simples pas ; il rendait la véritable grandeur,
Tocqué l'étaient en restant
calme
l'Académie
avec
de Jean-Louis
Lemojme, la fille aînée
Il épousa gendre resta le talent
et paisible. les portraits
entra Tocqué de Golloche
sculpteurs. de Nattier,
mais
à son beau-père
supérieur
à et le par
En (1739), Tocqué fit le portrait du Dauest froid et trop sérieux pour phin. Ce portrait un enfant de dix ans ; il est également trop encombré
très
d'accessoires
c'est un inutiles; liste des personnages
défaut
de l'époque.
La
peints terons
par :
Tocqué
est considérable;
La
reine
— la Marie Leczinska (1740), — le duc de Chartres,— le prince
Dauphine, de Galles,
nous
ci-
— de Saint-Florentin, — le marquis de Marigny,
— le comte
M. de Tournehem, — le poète Gresset, Graffigny. La réputation qu'en Russie; dont il exécuta
— la spirituelle
de Tocqué il y fut appelé le portrait,
était
Mme de
connue
jus-
par l'Impératrice, ainsi que ceux du
Histoire
206
du Portrait.
— du comte Cyrille de de Woronzoff, — et de Nicolas Esterhazy. Rasumofski De Russie, passa en Danemark, Tocqué comte
de du Roi ; il y fit le portrait — et des membres — de la Reine Frédéric V, de la famille royale. sur l'invitation
de la cour,
n'eut pas la gloire d'être le peintre des petites et grandes dames alors
en vogue,
il eut
Si Tocqué
français
et d'aller
l'honneur soutenir
de respecter Part sa gloire à l'étranger.
François Boucher a fait un magnifique trait de Mme de Pompadour. La courtisane chalamment
souveraine
est étendue
pornon-
sur une causeuse, appuyée sur des le dos contre une glace qui reflète
coussins, une bibliothèque-horloge.
tient un volume de la Mm(\de Pompadour main droite ; ce volume est appuyé sur les genoux de la marquise ; elle est vêtue d'une robe bleue
de roses; cette robe, ouverte parsemée en carré, a la prétention de vouloir cacher une poitrine tous ses qui fait, au contraire, efforts pour se montrer. Aux pieds de la marquise,
on voit un petit chien,
des feuillets,
des
Du Portrait
dans la peinture.
20 7
crayons, emblèmes servant à rappeler qu'il y a des planches au bas desquelles on lit : cePompadour sculpsit. » de Jeanne-Antoinette Divers portraits
Pois-
son d'Étiolés, de Pompadour, ont marquise été exécutés par les plus célèbres peintres de cette
époque Drouais.
: par
La
Tour,
Boucher
et
— Cari Vanloo, — Cochin, —Peronneaux, Nattier — et Schenaux en ont fait aussi de fort intéressants, popularisés par la gravure. Greuze exposa en (1761). Diderot écrivait dans son Salon M. le Dauphin
: ce On dit que le portrait de ressemble beaucoup. Celui de
est de toute du peintre, beau-père et beauté; et ces yeux éraillés et larmoyants, cette chevelure grisâtre, et ces chairs, et ces Babusti,
détails
de vieillesse
qui
sont
raffinés
au bas
les du cou, Greuze visage et autour est sa peinture a tous rendus ; et cependant a peint par lui-même, large. Son portrait, de la vigueur; mais il est un peu fatigué, du
et me plaît beaucoup beau-père. »
moins
que celui de son
Histoire
208
du Portrait.
est plus sévère dans le Salon de (1763). Il écrit : — Je cePortrait de M. le duc de Chartres. Diderot
n'aime
il est froid
ce portrait,
pas
et sans
grâce. » Je n'aime il est gris,
; pas le portrait de Mademoiselle Il y a et cette enfant est souffrante.
dans celui-ci des détails charmants, pourtant comme le petit chien, etc. » Portrait de Mme Greuze. — Je jure que ce est un chef-d'oeuvre
portrait
qui,
venir, n'aura point de prix. » En (1769), Greuze fit le portrait
un
jour à
d'Etienne
: Jeanrot est vu de trois peintre quarts, assis dans un fauteuil, tourné à gauche, la tête couverte d'une espèce de bonnet de Jeanrot,
drap noir bordé d'or; il porte un large vêtement de couleur violâtre par-dessus un gilet de
satin
noir.
sont spirituels dessinés.
La
tête
est finie, les yeux et les coins de la bouche bien
La
possède
gilet
poudrés, noir; tête
galerie Lacaze Gensonné : cheveux blancs,
habit
le portrait en cravate finie
de et
et intelli-
• Du Portrait
dans la peinture.
20g
gente, où l'on retrouve les adorables la peinture de Greuze. caractérisent
gris qui
ceSous le règne de Louis XVI, » ditM. H, Delaborde, celes peintres de portraits commencèrent à se départir
de ce goût
excessif pour les d'analyse subtile.
épisodes et de ces habitudes » Déjà Greuze avait mis en faveur nière, moins
sinon
moins
plus simple
recherchée dans
une ma-
au fond,
la forme,
du
puisqu'elle
n'employait, commemoyens d'expression, que destraits le choixde l'attitude etla ressemblance du visage.
Peu-ou
point
d'accessoires
autour
de des ajustements représenté, incertaine et débarrassés de ces mille
du personnage couleur
enjolivements que le pinceau détaillait naguère avec tant decomplaisance ; un faire assez mou, mais non inachevée
sans charme; d'une ébauche
bleau, et donnant presque méthode
effacée,
la grâce flottante et voilant l'aspect du ta-
aux contours voilà
une apparence
la ce qui caractérise Greuze dans la compo-
adoptée par de ses portraits sition et l'exécution
: méthode
bien française, en ce sens qu'elle se distingue et l'élégance du surtout par lé tour ingénieux
210
Histoire
du Portrait.
style, mais en désaccord de l'École, précédents remplacer
d'autre
part avec les tendait à puisqu'elle
de tout expliquer, la définition prolixe,
ce besoin
poussé par une
jusqu'à un peu superficielle et une exactitude d'à peu près. » — (H. Delaborde, Revue des parfois facilité Deux
Mondes, i852.) Un des plus beaux portraits
de Greuze
sans contredit, celui de Fabre est en buste de trois quarts,
d'Églantine tourné vers
gauche mois, finesse
; cheveux poudrés et relevés, cravate habit noir. blanche, et quel modelé
! Toutes
se rencontrent portraitiste 60 centimètres. En
(1783),
dans
est, ; il la
gilet cha— Quelle
les qualités
du
cette
de
toile
David
les portraits de exposa —de Mme Pécoul, — de M. le
M. Desmaisons, comte de Clermont
en (1789), d'Amboise; — M. Thelasson M. et Mme Lavoisier, de — Mme de BréSorcy, — Mme d'Orvilliers, hant, — M. et Mme Vassal, —Mme Lecoueteux et Mme Hocquart. En (1793), la Mort du jeune trait de Bailly, — de Grégoire,
Barra, le por— de Prieur,
Du Portrait
dans la peinture.
211
— de Jean-Bon Saint-AnRobespierre, — de Saint-Just, — de dré, Marie-Joseph — de Chénier, Boissy d'Anglas. — de
le Serment Malheureusement, Paume n'a pas été terminé, mais donne
cependant le milieu
occupe A la même de Lepelletier
les
traits
de
du Jeu
de
David
nous
Bailly,
qui
de la composition. fait le portrait époque,.l'artiste de Saint-Fargeau, puis celui de
Marat, qui a un grand caractère une bonne et solide exécution.
de vérité,
En (1795), David exécute, pour selin Saint-Albin, ami de Danton,
M. Rous-
du terrible
tribun;
le portrait
il fit ce portrait
de sou-
venir. En (1800), le portrait équestre consul gravissant le Saint-Bernard. David
fit, à cette
même
ninac, Pastoret, Trudaine, En (1808), il fit le portrait d'autres pereur, et beaucoup Dans
le portrait
tré une grande par là, grand.
du
premier
époque, Mmos VerRécamier. en pied de l'Emencore.
de Pie VII, David a monscience de modelé : c'est simple,
Histoire
212
Napoléon de 180,000 Distribution
du Portrait. à David, au prix les deux tableaux de la
Ier commanda
francs, des Aigles et du Couronnement.
Dans
le Couronnement, moins de cent cinquante conscience, entre autres,
on
ne compte
pas avec
portraits peints et la plupart fort ressemblants,
CamTalleyrand, Bernadotte, bacérès, qui occupent le premier plan. — ceLes rares portraits peints par David, » dit M. H. Delaborde, cene sont, à vrai dire, études. — L'art de la comque de savantes de part, position n'y a point le Bonaparte dans franchissant
si
ce n'est le
mont
et dans les deux portraits en Saint-Bernard, — Le célèbre Pie VII pied de l'Empereur. lui-même n'atteint chez David que la volonté de se soumettre nature.
pleinement
à l'autorité
de la
»
La gracieuse Mmc Vigée-Lebrun doit nous tout spécialement : beauté, occuper esprit, talent,
elle eut tout!
Quelle grâce dans les attitudes de ses modèles ! Comme on retrouve la femme chaste et fine dans les airs penchés de ses portraits !
Du Portrait
dans la peinture.
2i3
il ne se rapproche Quel joli ton quand pas eut un trop de Greuze ! Mme Vigée-Lebrun succès immense venances
par
; comblée de soins et de préla reine Marie-Antoinette, elle
fut également bien cours étrangères. Parmi
dans
accueillie
les oeuvres
garnie
les
les plus remarquables de devons citer tout d'abord
cette artiste, nous le portrait de Marie-Antoinette, toque
toutes
coiffée
d'une
à plumes et vêtue d'une robe rouge de fourrures. La Reine tient sur ses
genoux le petit duc de Normandie ; près d'elle, sa fille enlace son bras dans une pose enfantine ; devant le groupe ceau, le jeune Dauphin. Ce tableau Mme Lebrun
fut
se tient, près
le morceau
de réception
de
à l'Académie.
A Florence, on lui demanda pour être placé dans la célèbre Uffiii,
du ber-
consacrée
aux
portraits célèbres, peints par eux-mêmes. A Naples, elle peint l'admirable
son
portrait chambre des des peintres
Lady Hade la mer, tenant
au bord couchée milton, une coupe à la main ; sa belle figure
était fort
Histoire
2i4
du Portrait.
de beaux cheanimée, elle avait une quantité la.couvrir entièveux châtains qui pouvaient rement, et, en bacchante, elle était admirable. Mme Vigée-Lebrun trait
: en chapeau elle est charmante
les cheveux
épars,
fit plusieurs
fois son porde paille ; à demi-nue, et à voir ainsi, serrant avec
effusion
sur son sein sa petite fille, la joie de sa vie, jusqu'au jour où elle quitta sa mère la blanche coupour aller à l'autel recevoir ronne
des mariées. la liste
des
Mme Vigée-Lebrun
:
Voici
principaux
portraits
de
En (1788), Hubert Robert; En (1798), Joseph Vernet ; puis encore: Miss Pitt, — Mlle Roland, — la comtesse Po— Mesdames de France, Adélaïde et Victoire, — Marie-Thérèse, épouse de Franfemme du grandçois II, — Marie-Louise, duc de Toscane;
tocka,
En
Caroline (1807), la Reine de Naples, GalitMurât, — les princesses d'Esterhazy, de Polignac, — Napier, zin, de Wurtemberg, — Alexis Houragin ;
Du Portrait
dans la peinture.
En (1824), S. A. R. la duchesse — la duchesse de Guiche.
2i5 de Berri,
En tout, plus d'une centaine de portraits à l'huile, au pastel et au dessin. Le jugement sur Mme Lebrun porté par M. H. Delaborde — ceLa manière Greuze
: rapporté plus attrayante que sérieuse un venait de donner l'exemple,
autre talent
se chargea
dont
mérite
d'être
Mme Lebrun, aimable, de la continuer, ou tout au moins
l'esprit sous des formes indécises. tiquement duire
» Le portrait
d'en
moins
repro-
systémaet de ses
de Marie-Antoinette
et de sa fille, mainenfants, celui de l'auteur un et surtout du Louvre, tenant au musée autre portrait de l'auteur que l'on voit dans la à Florence, des Offices, galerie assez que ce talent, tout en sacrifiant à la grâce, rection. » C'est
se préoccupait ce mélange
aussi
d'abandon
prouvent beaucoup de la cor-
et de netteté
à des oeuvres singulier qui prête un charme avec où rien d'ailleurs n'est en contradiction le sexe de l'artiste
qui les a signées.
.
Histoire
2i6 » De toutes
du Portrait. dont
les femmes
les noms
figuMme Lebrun, en
de l'art, la plus habile, elle effet, n'est pas seulement est encore celle qui, dans son rôle de peintre, garde le mieux l'attitude et la vraie physionorent dans l'histoire
mie de son sexe. »...
Mme Lebrun
sant acte
d'artiste.
sait rester
femme
La
chez
force
en fai-
elle n'im-
que la plique pas plus une idée de faiblesse, fermeté de son pinceau ne dégénère en hardiesse malséante. Il semble qu'on sente pardélicate,-guidée par une intelligence plus occupée du soin de plaire que de l'ambition de dominer. » Jusqu'au jour où le talent de Gérard vint
tout une main
à se produire,
Mme Lebrun
(c'était justice) passait en France pour le meilleur de peintre — de l'époque. années portraits Quelques plus tôt, peut-être eût-elle disputé au nouveau venu, non pas le premier rang, auquel il eut droit tout d'abord, mais une large part d'apMaintenant elle lui laissait le plaudissements. champ libre. Après s'être volontairement lée au commencement de la Révolution,
exielle
Du Portrait
dans la peinture.
encore longtemps de rentrer dans son pays.
217
devait attendre
qu'il
permis
Lorsqu'elle vers 1810,
y revint, pour ne plus le quitter, elle n'essaya même pas d'engager sans amertume
contre
le présent,
signa avec son bon goût habituel nir désormais qu'au passé. »
la lutte,
et
elle se réà n'apparte-
qui est un de nos grands peincomme nous tous, payer sa large
Prud'hon,
tres, devait, part aux soucis,
et aux larmes. aux chagrins et délicate, il devait souffrir
aimante
Nature
lui fût
ce qu'il avait de plus sensible, dans ce pauvre rien qui nous rend grand et célèbre, et notre faible ou qui tue et notre intelligence dans
corps,
après
nous avoir
rendu
malheureux.
rare
habileté
Quelle Prud'hon
poésie, !
quelle
Comme
peintre
français,
Prud'hon
dans est un
le plus le sentiment qui possédèrent de la lumière; poète, il a rendu dans ses desdes artistes
sins, dans ses toiles, des pensées intimes qui Une sorte de fataintraduisibles. semblaient ses lité devait rendre malheureux, jusqu'à derniers
jours,
ce grand
artiste
qui,
comme
Histoire
218 Greuze
et Géricault,
nement
de sa gloire.
Nous
devons
du Portrait. ne devait
à Prud'hon
gnifiques portraits. — ce Prud'hon,
» disait
pas voir
l'avè-
de beaux
et ma-
Guizot
dans
son
de (1810), cea exposé deux un portrait et une tête de Vierge.
belles
têtes,
Salon
» Il y a beaucoup nière
d'art
dans cette extrême
et un peu de masuavité du pinceau,
en mollesse; à force qui dégénère si facilement de fondre les contours, de ne rien arrêter, de ne présenter
à l'oeil que des formes
nées, on tombe tude qui mènent
dans
un vague,
à l'incorrection,
indétermiune
incerti-
et quant
au
son éclat, lorsqu'il n'est pas uni à de l'énergie, nuit souvent à la vérité. » coloris,
Au Salon
de (1812), Prud'hon du Roi de Rome.
exposait
portrait Il fit aussi le portrait de Joséphine, ratrice des Français, vêtue à l'antique, chée
le
Impécou-
sur un
tertre,
la tête appuj^ée
bras gauche. Prud'hon
donna
encore les portraits de — de la Bacprincesse
M. et Mme Anthony,
sur
son
Du Portrait
dans la peinture.
21g
ciochi, — de l'abbé Barbier, — de Mme Bor— de M. Cabochet, — de Mme Constannier, — de la duchesse de Talleytin, née Didot, rand, — de Mme Dufresne, — de M. Fontami, -— de Gauthier De Prud'hon
La Chapelle. sont également
du marquis
les portraits — de Mme de
Gouvion Saint-Cyr, — de Mlle la Riboissière, Meyer à dix-sept de la même ans, — et deux autres portraits — de M. de Mesmay, — du marépersonne, chal Moncey, -—de M. Antoine Passy, —de
de Polignac,,— de Mme Roland, du maître, — du un des plus beaux portraits Roi de Rome, — du comte de Sommariva, — de — du prince Talleyrand-Périgord, la duchesse
et de Mme Viardot,
M. Viardot M. Thiers
nous
a laissé
sur Prud'hon, jugement de (1822) : — ceJe me hâte d'arriver a touché
le public,
pulaire. » C'est
une
M. Prud'hon;
etc.
ce remarquable dans son Salon à un tableau
et dont le succès
famille un père
désolée encore
qui
a été po-
par peinte dans la force
220
Histoire
du Portrait.
une chaise ; ses deux sa fille aînée le soutient par derrière, à chaujeunes fils, assis à ses pieds, pleurent de l'âge est étendu
mourant
sur
quant au père, il est expirant, et son sa mort prochaine. décoloré annonce
des larmes;
visage » Il est impossible de rendre l'impression produite par la vue de ce tableau si simple,
et où le peintre s'est si peu tourmenté pour de l'effet. Il prouve, ce qu'on a réproduire et ce qu'il est si difficile de pété si souvent, faire comprendre giner des sujets
aux artistes, que, sans imaet terribles, sans singuliers à émouvoir la sensibilité par des cir-
chercher constances exposée Nous
la nature bizarres, touche profondément. »
simplement
avons
de portraits
un certain
nous par Girodet; les oeuvres les plus
nombre
ne ferons
que mentionner de cet artiste. importantes On a de Girodet : le frère de Napoléon en — M. de pied, — Chateaubriand, Sèze, — Mme Merlin, — M. de Saint-Victor, le père, — Alexandre Boucher, — le général vendéen — de Bonchamp, — marquis Cathelineau, Mme de Reizet.
Du Portrait
dans la peinture.
En (1799), Girodet
avait
exposé le portrait ensuite le peintre le
de
MUe Lange, mais en morceaux; coupa exposa un nouveau l'actrice était figurée pluie d'or, et près dont la tête rappelait
221
en
Girodet (1800), de Mlle Lange;
portrait sur un lit, recevant une d'elle était un coq d'Inde un
membre
du
Direc-
toire. De (1804 à 1824), Girodet exposa trentedeux portraits : parmi lesquels ceux du chi— de — de rurgien Larrey, ,Bonchamp, Cathelineau. En (1806), on écrivait de Girodet : — « Ce n'est pas sans perdre quelque chose des hauteurs est descendu que M. Girodet de
la peinture
historique
par l'énergie s'explique l'auteur. Il ne peut échouer
Cela portrait. même du talent de au
que dans
de lui. jets au-dessous » Je me rappelle un mot charmant taigne, et qui reçoit ici son dit avec force dans son vieux piedferme en plaine.
à mont, »
mais je
des
su-
de Mon-
; il application style : « J'ai le choppe volontiers
222
Histoire
du Portrait.
» Dans le portrait exposé ne reconnais plus le talent
sous le n° 225, je de l'artiste à qui
l'on doit le grand drame du Déluge. Les têtes ne tournent pas, la main gauche du docteur toutes les mais celle-là exceptée, est mieux, la couleur du vêtemains sont médiocres, ment de l'enfant tient au fond du tableau, les accessoires
sont
» (Salon
négligés.
de' 1806,
Pausanias
Français.) En (1810), M. Guizot écrivait à son tour : — « C'est avec un vif sentiment de plaisir
que
l'on
d'Apollon briand par qui,
aperçoit le beau
au
de
bout
portrait
M. Girodet,
de M. dont
bien
j'ai
la
galerie Chateau-
et parlé, vivement
qu'un peu noir, frappe la noblesse par la vérité de l'imitation, l'énergie du style. » Alors
on se sent à l'aise : on entre
et
dans la
et bientôt les magnifiques rotonde, font oublier un portraits qui se présentent premier moment fâcheux. » Le plus parfait est peut-être celui de Mme la grande
comtesse bleu,
par
de P..., M.
en pelisse
Girodet;
et robe de velours
vérité
de tons,
élé-
Du Portrait
i
dans la peinture.
22 J
gance de contours, grâce et fini du pinceau, tout s'y réunit pour rappeler la manière des maîtres de l'École italienne, surtout la belle tête de Léonard
de Vinci,
comme
celle
de la
belle Ferronnière. » On y reconnaît cette harmonie suave sans sans raideur, cet heumollesse, cette pureté reux talent la nature
de conserver en y ajoutant
toutes celles
les beautés
de
de la perfection
de l'art. » Il n'est
aucune
galerie
qu'un
tel tableau
ne pût orner. » M. d'une
aussi a exposé tenant un personne
Girodet
jeune dont violettes,
là
tête
est
le
portrait de bouquet
charmante.
Les
à mon de femmes pèchent, portraits avis, par la couleur, qui en est un peu grise et morte. » autres
de (1796) le à l'Exposition tenant par la main sa jeune portrait d'Isabey, c'est un des fille. Ce tableau est au Louvre; Gérard
envoya
du maître. Presque remarquables font les artistes réussissent lorsqu'ils toujours les portraits de leurs parents ou de leurs amis. portraits
du Portrait.
Histoire
224 —.
j
— « Ce qui frappe, en effet, » nous dit « dès le premier M. H. Delaborde, coup se trouve en face de ce beau d'oeil, lorsqu'on c'est une
portrait,
de vérité
expression
sans
c'est ressentie; profondément du talent épris de sa tâche et la pour-
excès, l'accent
mais
suivant
jusqu'au
bout
avec
le même
entrain.
» A coup faut
sûr, la science ne fait pas ici déau sentiment du peintre; on trouverait
difficilement, parmi au même genre, une tous
les oeuvres
appartenant oeuvre plus correcte de cette réserve est discrète,
points; mais elle tend si peu à prédominer, en quelque
qu'on l'oublie certains partis
sorte, et que même le caractère pris en vue de l'effet gardent la simplicité et de la vraisemblance. »
de
Guizot écrit en (1810) dans son Salon : — « M. Gérard s'est surpassé lui-même dans le portrait de Mme V... ; elle est debout, au milieu
d'un
qui frappe connaisseurs. pandu
paysage ; grâce et vérité, voilà ce à la vue de ce tableau les moins Le pinceau
de M. Gérard
a ré-
la figure une douceur, et une noblesse charmantes...
une
sur toute
souplesse
Du Portrait
dans la peinture.
225
» Parmi
les portraits en buste, celui de S. A. R. le prince de Ponte-Corvo, prince royal de Suède,
et celui de M. Redouté
les plus
remarquables, une extrême
fermeté, l'autre par une vérité Pendant entièrement
m'ont
paru
l'un
par une grande chaleur de pinceau, et une simplicité rares. >> années Gérard se voua
plusieurs au portrait,
et il acquit colossale.
genre une réputation Il peignit alors Mme Regnault
dans ce
de Saint-Jean
d'Angely. Il fit les portraits Moreau, —~ du.général de Darcet, — de Poisson, — de Suard, — de — — de son ami Le Breton, Canova, — du premier Consul Mme Récamier, — de Marie-Louise et du et de Joséphine, — de Louis Roi de Rome, XVIII, — de Charles X, — du comte d'Artois. de
'
En (i817), Miel écrit dans son Salon : '— « M'. Gérard, comme Van Dyck, comme' des des souverains, est le peintre Titien, princes,
illustres. des personnages on reconnaît de Monsieur,
portrait très habile.
Dans
le
une main 23
226
du Portrait.
Histoire
» Dans
le portrait
de
la tête est ressemblante, d'Orléans, nomie est noble et caractérisée, tourne ment
bien ; la partie est étonnante;
le duc
monseigneur
supérieure vérité,
la physiola poitrine de l'ajuste-
fermeté,
préci-
sion, tout s'y trouve. » On pourrait reprendre dans
chose quelque de la tête et dans le modelé
la forme
des cuisses, le dessin de ces parties manque de sévérité ; le fond semble aussi trop brun aux tons éclatants du costume. par rapport La palette
de M. Gérard
est magique; pourtalent est-il quelquefois
quoi un aussi beau frelaté ? » — « Après que David, » raconte M. H. De« eut exposé au Salon de (1785) son laborde, tableau
des
succès
toutes
toutes
les routines
Horaces
les fausses
par
ce brillant
gloires
de l'École,
à académiques, Gérard, des autres artistes de son âge, quitta
l'exemple sans marchander •
et ruiné
une
surannée discipline dans le camp du novateun L'ate-
pour passer lier de David, celui
des
comme
Carrache,
autrefois
devint
à Bologne le port de salut
Du Portrait où se pressèrent
dans la peinture.
d'abord
22 7
les nombreux
trans-
fuges de la vieille
cause, puis des disciples auraient qui, n'ayant pas eu à se convertir, pu, sans danger pour leur zèle, se dispenser d'être intolérants. » L'intolérance,
même cependant, l'injustice pour tout ce qui ne se rattachait pas directement aux nouvelles semblait, un doctrines, pieux
tribut
dont
nul
n'avait
le
droit
de
s'exempter. » Je me trompe : parmi ces disciples un peu plus fervents que de raison, il s'en trouvait un qui, sans méconnaître l'opportunité de la réforme, sentait d'en déjà le besoin limiter
les conséquences ser le zèle du purisme inerte
et refusait jusqu'au
de pousculte d'un
idéal.
» A ses yeux, la représentation de la vie et sa part légigardait encore son importance La peinture
times dans les oeuvres
d'art.
tout n'avait
pas, pour
absolue
l'antique;
objet unique Gérard en un mot, de se montrer vrai sans
de
croyait à la possibilité bassesse et correct sans archaïsme.
après l'imitation
Histoire » Le portrait en (1795), et le portrait
du Portrait. peint en pied d'Isabey, de Mlle Brongniart, ex-
posé au Salon de cette et éclatants les premiers
même
furent
année,
de l'intémoignages de ses opinions sur ce point... »
dépendance — ( La Peinture des Deux M.
de Portrait
en France,
oct. i852.) étudiant Delaborde,
Rev.
Mondes,
H.
d'Isabey, ajoute : — « Isabey, debout
le
portrait
et tenant
par la main sa à l'angle fille, enfant de 4 à 5 ans, s'arrête de deux escaliers, dont l'un, à gauche, va se perdre dans le haut de la toile, et l'autre, vu
de face,
ou plutôt pressenti, grâce aux de la voûte qui le surmonte, lignes précipitées aboutit à une porte ouverte sur un jardin. » Ce fond, parfaitement disposé pour laisser aux deux figures l'importance n'est pas, ainsi qu'il nécessaires,
arrive
dinaire
un fond de
dans les grands
portraits,
et le relief d'or-
fantaisie. » A l'époque où Gérard peignit Isabey, celui-ci, comme plusieurs autres artistes, avait un logement au Louvre, et les détails d'archi-
Du Portrait
dans la peinture.
22g
par le peintre ne sont qu'un reproduits de plus dans cette véritrait de ressemblance tecture
dique image. Ne sent-on pas d'ailleurs que le chez lui, et le choix modèle est représenté même du costume n'indique-t-il pas un homme surpris dans les habitudes familières » Une veste flottante en velours culotte
de sa vie?
noir, une des bottes à re-
de couleur
verdâtre, l'enfant une robe blanche
vers, et pour d'aucune ornements
sans
sorte, un bonnet d'où des mèches de cheveux indociles, s'échappent bien voilà certes des éléments d'ajustement différents
à lapittoresque accoutumé. longtemps
de la magnificence
quelle on était depuis » Avec de si humbles
ressources,
Gérard
a
de lignes générales et une véritable sa composition plénitude, aux formes de détail une élégance sans affecsu pourtant
donner
aux
tation qui, loin de mentir seulement et la confirme.
à la réalité, »
l'épure
Gros, qui était un grand et de batailles, nous a laissé d'histoire
Antoine-Jean
peintre de très beaux portraits. Le plus beau, celui
du général
Lasalle,
a
Histoire
2JO
du Portrait.
une grandeur ; quelle fierté, quelle magistrale vigueur ! — a Ce portrait de Lasalle, » dit M. Charles qui, même dans une et desle passant, heurtent simple gravure, quels on peut dire, comme des saillants modèBlanc,
« est un de ceux
les du Tintoret
ou du
Titien
: On ne garde » on les rencontre.
point ces portraits, Gros a fait également
le portrait du général et celui de Berthier ; — ceux encore
Bonaparte du roi de Westphalie ; —de Zimmermann ; — du général Legrand ; — de M. de la Riboissière ; — du comte de Montbrun ; — de Louis XVIII ; — de la duchesse d'Angoulême ; — du comte — de Charles X. ; Chaptal Dans
la Distribution
artistes
par Gros a tracé
Napoléon les portraits
des récompenses aux au crayon), (croquis de la plupart
de ses
camarades, indiqués en deux coups de crayon. On y reconnaît très bien Girodet, — Gérard, — — Guérin, — Çarl Vernet, — Cartelier, Denon, — David, — et Gros lui-même. Il a fait encore le portrait de Masséna peint sur taffetas.
Du Portrait M. Guizot.disait de(i8io): — « Si l'on veut
dans la peinture. de Gros, sentir
23i
dans
son Salon
clairement
la diffé-
rence de manière
qui existe entre M. Gros et les grands artistes de l'École actuelle, qui sont demeurés plus fidèles aux principes des du style noble, que Grecs, sur l'importance l'on compare son portrait du général de diviavec celui de ChateauLegrand, méditant sur la ruine de Rome, par
sion comte
briand, M. Girodet.
» Ce sont
deux
pleins portraits, superbes de fermeté, de vérité, de vie; mais en regardant celui de M. Girodet, on sent, malgré l'inque l'artiste, fidèle à la en d'embellir loi de Thèbes, qui commandait au a réuni le sentiment grandiose imitant, fériorité
du coloris,
cette et que par nature, à don^ il est parvenu heureuse alliance, un caractère ner à son ouvrage historique de celui dans vainement l'on chercherait que sentiment
de
la
M. Gros. la tête que ce dernier avait à moins. Ceci n'est y prêtait beaucoup
» A la vérité, peindre
2J2
Histoire
du Portrait.
qu'à ce seul point un mérite qui n'appartienne dans plude Girodet; on le retrouve portrait de lui, qui sont vraiportraits » ment peints dans un st}de historique. — « M. Gros », écrivait Miel en (i817), « n'a sieurs
autres
point blant
d'excuse
pour
n'avoir
pas fait ressemen pied du Roi. — Je
son beau portrait encore à l'artiste reprocherais
de n'avoir
pas la toile.
le milieu de placé la figure dans — Mais l'attitude est majestueuse et vraie. C'est
un
ferme
pinceau maîtres. En
faire
libre, une touche franche, et sûr, c'est la manière
un des
M.
son
» (1827) :
Jal
ajoutait
dans
Salon — « Le est-il
portrait du Roi, par M. le baron Gros, au-dessus de la critique ? Croyez-vous
que cette figure cheval si roide,
sans vie et sans grâce, que ce que ce groupe diplomatique
si grotesque, lourd, Vous
que ce ton général, si jaune et si soient des qualités recommandables?
avez
admis
de cependant l'ouvrage M. Gros, mais vous avez refusé un portrait de M. Delacroix. »
M.
H.
Du Portrait
dans la peinture.
Delaborde
porte le jugement qui et les oeuvres de Gros :
suit sur la manière — a Le talent de Gros a plus de luxe que de vraie puissance. Si grand que ce talent se montre
dans
quelques portraits héroïques, dans ceux, entre autres, de Bonaparte à Aréole, du général Lassalle et du général Fouril n'exprime nier-Sarlovèse, pas cependant, sans une sorte d'ostentation, tial des modèles. » Ailleurs vertement
il lui arrive
Bonaparte, de M. Daru,
portrait tume de grand
mar-
de se montrer
ou-
et le portrait
emphatique,
de Jérôme
le caractère
équestre
le roi de Westphalie, celui de Duroc, en cos-
maréchal
tés dans un goût théâtral vestit la vérité.
du Palais,
sont trai-
qui surcharge
et tra-
bien » Le style de Gros, nous ne parlons, et non entendu, que du peintre de portraits de Jaffa et d'Aboukir ; le peintre de style de Gros a quelque chose d'excessif, du noble
fastueux, de panaché, pour ainsi dire. En le plus il ne rencontre, visant au grandiose, souvent,
que
l'exagération
et l'enflure; 24
et,
Histoire
234
du Portrait.
sous prétexte de donner à la réalité une appad'ornements rence épique, il l'affuble qui ne » (Loc. cit., réussissent guère qu'à l'épaissir. ut suprà.) Nous possédons quelques portraits de Pierre Guérin, entre autres ceux des chefs vendéens et Louis de la Rochejacquelein,—Talen pleine Le peintre les a représentés
Henri mont.
action, cravate au vent, chapeau de travers, cheveux en désordre. — « Guérin, » dit M. Henri Delaborde, « dont le talent
n'avait
d'ailleurs
rien
de cette naï-
veté nécessaire, dans une certaine mesure, à tout peintre de portraits, Guérin ne s'essa)^, dans le genre que traitait Gérard, qu'à la condition de déguiser la réalité contemporaine sous
des formes
moin certain
à l'antique, téempruntées portrait d'une dame en costume
campanien
et celui
d'Henri
statue quelein, véritable tinous enserrée, tant bien habits
d'un Vendéen.
M. Jal écrivait — « M. Paulin
dans
de la Rochejaou d'And'Apollon que
mal, dans
les
»
son Salon de (1827) ; Guérin nous a donné un ex-
Du Portrait
dans la peinture.
235
cellent
de M. l'abbé de La Mennais portrait écrivain est représenté l'éloquent composant
une page de l'Essai sur l'indifférence. » L'ouvrage de M. Paulin Guérin
;
est très
remarquable par son coloris, sa touche fine et ferme et la vérité du sujet représenté. Reprochons au peintre un détail qui nuit à l'effet naïf d'un
d'ailleurs si bon : pourquoi portrait avoir affublé du petit manteau M. de La Mennais?
pourquoi main? »
lui avoir
mis
la plume
à la
Vernet, le père, fit peu de portraits, Vernet. mais il n'en fut pas de même d'Horace Carie
en possédons un grand nombre de cet Carie fit Je artiste et des plus beaux. Lorsque Nous
du duc de Berry, en (1814), il y eût de cette toile, et son fils grand tapage autour n'en fut que ardent bonapartiste, lui-même, portrait
médiocrement
satisfait.
Cela n'empêche Vernet, très pas qu'Horace a exébien en cour sous tous les régimes, — du du duc d'Orléans; cuté les portraits — du roi Louis-Philippe; duc d'Angoulême; — de Louis-Na; — et du prince Cavaignac
Histoire
236
poléon blique. MM.
du Portrait.
président
Bonaparte,
de
la Répu-
— Madier
se de Montjau, firent peindre par lui, ainsi que MM. Gabriel — le duc Pasquier, — et Delessert, —Fould, Dupin,
le frère Philippe. du frère Le portrait
Philippe
eut
un
im-
de à l'Exposition universelle ce portrait ne sup( i S5 5) ; malheureusement : il manque sérieuse porte pas une analyse mense
succès
d'étude, l'esprit y manque seule est bien rendue, dans
aussi, la matière les mains et dans
la tête. Rien de plus varié que les appréciations oeuvres d'Horace Vernet par les critiques Salon.
des de
En (1822), MM. Jouy et Jay écrivent dans leur Salon : — « Portrait de M. Dupin, avocat. » C'est dans la cause de l'infortuné maréchal Ney qu'Horace Vernet a voulu peindre son illustre
défenseur,
au
moment
où il dit
au procureur le jugegénéral, qui pressait ment : « Accusateur, vous voulez placer sa
Du Portrait » tête
dans la peinture.
sous
la foudre, » nous voulons montrer » formé. » ' » Non seulement
23y
et nous, défenseur, comment l'orage s'est
ce portrait
est d'une
res-
mais le peintre a su fixer parfaite, sur la toile un de ces moments fugitifs-, insai-
semblance
sissables, où l'oeuvre, livrée à une forte émodes traits physiques tion, semble emprunter et devient en quelque sorte pour se produire palpable. » Le talent
n'a pas de plus noble les traits des de conserver
de l'artiste
emploi que celui hommes vertueux,
de mémorables
concitoyens triotisme.
» Il est difficile Drouot mais
sous dans
et qui ont donné
de pa-
le général qui le couvre,
reconnaître
de
l'habit
exemples
à leurs
modeste de cette
les traits
physionomie calme et sévère, dans ce regard pensif, dans le cette pose ferme et modeste, on retrouve inébranlable le philosophe sage d'Horace, aux coups
de la fortune,
l'homme
de
la gloire
la vertu
au-dessus
au-dessus
de tout.
qui place et la patrie
238
Histoire
du Portrait.
talent
d'exécution
» Le même
un
scrupuleux, le chercher » Portrait
force à
est comme éloge. Ce portrait et de Madier deMontjau, il
répéter le même ceux de Dupin— atteste
nous
tout pinceau qui rencontre
à la fois rapide et toujours l'effet sans
hors de la nature
et de la vérité.
du duc d'Orléans.
On m'apprend
est celui d'un prince, je m'en que ce portrait étonne et je m'en félicite; cette extrême faciun rang si élevé, est le gage des qualités réelles et solides, tandis que le vull'éclat et la consigaire des altesses cherche
lité,
dans
dération
dans
le
luxe
frivole
d'une
pompe
extérieure. » Pour
la vérité
et la ressemblance,
de la couleur, le naturel ce portrait est un des plus
jolis morceaux qui soient sortis du pinceau de M. Vernet, si fertile en compositions de cette espèce. » Moins portrait léans,
large de touche que le si remarquable de S. A. le duc d'Orfini,
le portrait
plus
de M. Gabriel
Delessert
en
du public par Un air pied attire l'attention de vie, par une couleur vraie, et une ressem-
Du Portrait
dans la peinture.
blance parfaite : l'empâté lidité des tons méritent
du travail
connaisseurs.
L'artiste,
qui
des ressources
ingénieuses, du chasseur
vêtement
brun
tous
23g et la so-
les éloges des trouve toujours
a fait ressortir
le
sur un nuage
de
fumée et de poudre. » * En (i833), dans le Salon de G. Laviron et B. Galbout, on trouve sur H. Vernet les lignes suivantes : — « M. Vernet,
un instant
fourvoyé
dans ses
et son portrait du Roi, si est revenu, lourd, si massif, si mal. compris, dans celui du maréchal Molitor,» aux pures
tableaux
traditions
d'histoire,
de ses soldats
de Franconi,
de ses
M. Vernet, comme beaucoup d'autres artistes, ne sait voir la passion et le mouvement que dans les contorsions et les grimaces ; aussi son général n'est
généraux
de mélodrame.
du qu'un pantin qui se démène pour faire bruit. Le portrait du Roi par M. Horace Vernet au qui semble s'attacher participe du malheur atelier peintre, qui a quitté les fanfares de son de Paris, pour aller entendre les soprani de la chapelle Sixtine. »
Histoire
240
du Portrait.
les portraits (1845), Thoré juge ainsi de M. Mole et du frère Philippe, dans son En
Salon
:
« Les
deux
portraits Salon sont
du peints M. Mole et d'un
les
plus fermement : les portraits de
frère ignorantin,
par M. Ho-
race Vernet. » II faut au portraitiste deux qualités bien rares : une sorte de pénétration philosophique, du visage, et l'aspect extérieur qui interprète la science du peintre qui en exprime sur la toile les justes accents. » A son tour, M. Galimard de (1849) : — « M. Horace
écrit dans le Salon
Vernet
a fait tout simplement une tête seulement, il est vrai,
un bon portrait, mais une tête qui vit et qui pense ; et c'est aussi cette ressemblance qui plaît le plus à la foule. » de (i855) donna lieu à de nouL'Exposition velles des oeuvres d'Horace appréciations "" Vernet. M. Eugène Loudun écrit : — « Je suis prêt à reconnaître
le mérite
d'un
Du Portrait
dans la peinture.
241
aussi vrai, aussi exact que celui du portrait frère Philippe, par M. H. Vernet ; mais ne comprenez-vous pas que, si le peintre de talent s'est attaché
à rendre
les détails
prosaïet les trous
les fissures ques des accessoires, du mur, le buis bénit, la boue des souliers, d'autres hommes viendront lui qui après porteront le maître
dans
la figure cette exactitude que a mise dans les détails, qui maté-
rialiseront
le
comme même, personnage M. Courbet de Dame), et préten(Portrait dront, en le montrant dans sa hideuse réalité, avoir
le dernier
atteint
but
de l'art ?
» Bien plus, il en viendra d'autres, comme M. Couture, qui n'auront pas d'autre souci l'habileté que de montrer prestesse de leur pinceau. - ». La figure d'un homme
de leur main,
ne sera pour étaler adroitement
la eux
les qu'un, prétexte pour couleurs éclatantes, par un procédé nouveau-, » en plaques rouges, vertes, marbrées. dans son Salon
Delescluze
ajoute
« Le frère
Philippe,
général
chrétienne,
peint
la doctrine
:
des frères en pied
de
et de
du Portrait.
Histoire
242
naturelle, grandeur ginal de M. Horace
est un
fort oriouvrage et qui ne manque
Vernet, •pas de style, quoi qu'on en puisse dire. Enfin M. Edmond toujours" About, tuel, sait trouver une malice pos de détails qui ne rentrent
» spirià pro-
nouvelle,
pas précisément
dans le domaine de l'esthétique. — « Le portrait du frère Philippe ferait une de M. Berpauvre figure auprès du portrait et qui a un joli portrait : c'est pourtant fait fureur il y a quelques années. Le style, qui lin
a été remplacé par une manque absolument, chaussure et une célèbre lécaractéristique zarde
dans
mieux
ces signes extérieurs, et les terribles épaules
minces
la muraille.
et cependant...
Le public
mais passons.
comprendque les lèvres de M, Bertin ;
»
Ne laissons
l'occasion de sapas échapper luer le nom du chef de notre École moderne. Nous
devons à Géricault
la transformation
notre peinture. Honneur à lui ! La plus grande part lui revient gloire de notre peinture actuelle. exercé une influence toute-puissante
de
dans
la.
Géricault
a
sur notre
Du Portrait
dans la peinture.
art, sur la peinture au grand maître ! La mort,
et sur la sculpture. .
venue
Salut
n'a pas permis à de portraits. beaucoup
trop
de laisser
Géricault
243
tôt,
Nous
ne parlerons que de celui qu'il exposa en. (1812) sous le titre de Portrait équestre de M". D.... (Dieudonné, lieutenant aux Guides de l'Empereur.) Ce portrait fut peint un grand retentissement
jours : admirateurs
contradicteurs'
sionnés,
tous s'occupèrent ' En la voyant, cela
sort-il
touche.
»
_ Géricault médaille
en douze
ignorants de cette toile. David
s'écria
? je
ne
reconnais
n'avait
que
vingt
et eut pas-
et jaloux, : « D'où pas'
cette
ans ; il eut uiie
d'or."
._..'.. que pour Ary Scheffer n'a fait de portraits ses parents et ses amis. Nous en connaissons, notre sympaun,, celui de M. Henri Martin, ne Ce portrait et éminent historien. thique ordiressemble en aucune façon à la peinture sortir de l'école de du maître, il paraît d'une ferme et empâtée, :' peinture Géricault
naire
Histoire
244 harmonie
douce
du Portrait.
et calme,
d'un
beau
dessin
mouvementé. Voici
du
reste
que l'appréciation M. Charles Scheffer
portraits d'Ary — « Mis en présence
de la nature,
fait
des
Blanc
:
unique-
ment pour la voir, la modeler, la rendre, il était insuffisant, et la vérité de l'imitation lui aussi bien que l'énergie ; mais dès manquait de la passion s'en mêlaient, que les sentiments l'effigie pouvait devenir, non pas belle, mais sublime de l'âme, de même par l'évocation qu'elle était lourde et sans vie, s'il s'agissait d'un
personnage » modèle.
qui
posait
simplement
en
de : M. VicAry Scheffer a fait les portraits — tor de Tracy ; — du général Lafayette ; de Mme de Rothschild ; — de M'™ Guizot ; — de Mlle de Fauveau, en costume d'amazone ; ^- de Dupont de l'Eure ; — du prince de TalDe Laborde ; — de leyrand ; — d'Alexandre M. Odilon Barrot ; — du général — de Ney ; Frantz Litz ; — de Mme Hervé ; — de Rossini ; :— de etc. Lamennais, Tout en reconnaissant les grandes qualités
Du Portrait
dans la peinture.
245
l'ont jugé diverd'Ary Scheffer, les saloniers sement. — « Les de MM. de Talleyrand portraits ,— Dupont de l'Eure, — DeLaborde,—et David, sont très ressemblants, mais par M. Scheffer, ils sont traités un peu trop en esquisse, » écrit M. Jalen(i83i). . — « M. Ary du portrait de Scheffer, M. Armand n'a pas fait un bon Carrel, il lui a donné une bonne ouvrage; toutefois, pose, on ne se plaindra pas qu'elle soit insolente
comme
-M. Ingres,
celle
mais
d'un
M. G. Planche
En-(i838), — «Le portrait
fer est loin,
à notre
au-dessus
pensive, là tête MM. G. Laviron -
écrit :
de M. de Belleymepar
de M. Arago. J'ai blance, et je ne.puis, mais
de
portraits
au lieu d'être
•n'est que froide, » ajoutent st B. Galbout en (f833). :
des
avis, de valoir vanter entendu ni la nier,
Schef-
le portrait la ressem-
ni ^affirmer
qui n'intéquestion, et les amis du modèle, il
de cette
resse que la famille y à une question plus ture ; or les plans
;
celle de la peinhaute, de la tête sont très confu-
du Portrait.
Histoire
246
d'une
et les yeux sont recouverts indiqués, couche savonneuse que rien ne justi-
fie. »
-----
sèment
M.
juge ainsi en (1849) :
Galimard
M. Louis
Blanc,
-—« M. Ary Blanc. » Ce portrait, comme
celui
Scheffer
le
portrait
a idéalisé
de
M. Louis
qui n'est point fait avec science, que nous venons, de décrire,
n'est
d'un
certain
Le peintre qui a le plus popularisé histoire et les portraits de nos hommes
notre
cependant point dépourvu » charme de pinceau.
illus-
Paul Delaroche. ..tres, est bien certainement Ne voyons-nous de pas, dans son tableau tous les peintres et les sculpl'Hémicycle, teurs?"
.
Nous
ne discuterons
M. Vitet,
ce si l'artiste
réalité
à l'arbitraire.
-voisinage le naturel
pas ici, comme le dit a eu raison de mêler la Ces deux
styles, par leur l'un l'autre ; s'exagèrent
immédiat, de l'un descend
de l'autre rité; l'idéal -roideur. » .
jusqu'à prend'un
la familiaaspect
de
Nous cette
Du Portrait
dans la peinture.
nous
de ne voir, dans véritable galerie de poron n'emprunte qu'aux
toile,
24y
contenterons qu'une comme
traits , et, riches, ici encore
nous
demanderons
à notre
historien et éminent grand d'art, critique M. Charles de citer son Blanc, la permission sur ce maître : jugement — « Les de Delaroche portraits seuls à établir
ses titres
à la maîtrise, la peinture savent
suffiraient car tous
ceux qui ont étudié que rien n'est plus difficile qu'un portrait, et que c'est la pierre de touche des artistes supérieurs. » Une fois en présence Delaroche devine leurs
de ses modèles, Paul pensées, il pénètre au
fin fond de leur esprit, fixer leur ressemblance
il saisit le trait qui doit bien supémorale,
rieure à celle qui étonne les enfants et fait crier d'aise les serviteurs de la maison. Et pour que l'artiste se croit rien ne manque à l'expression, tenu de varier
le mode
de sa peinture
suivant
-le personnage
Toujours qu'il va représenter.... son personnage est tout d'une pièce : il est
peint comme » Ce sont,
; il est un. en effet, de vrais types il est conçu
humains
Histoire
248
du Portrait.
que les portraits de MM. Guizot, de Salvandy, Emile Pede Rémusat, Delessert, François reire, le prince Czartoryski. » M. François Delessert,
avec
son
habit
boutonné
menton,
ses
mains
fer-
mées,
aplatis
sur la tempe, roide, n'est-il
son
jusqu'au ses cheveux
visage émacié une étonnante et hautaine
et son corps
personnification vouée bourgeoisie,
pas de cette haute
au protestande ses privilèges, fière
tisme politique, jalouse de sa fortune, et qui veut tolérance et despotiquement
la impérieusement la liberté ? M. De-
laroche
est allé, il faut en convenir, aussi loin » que possible dans le rendu de ce portrait. Parmi
les plus célèbres
du maître, portraits nous citerons : le portrait de M. Thiers ; — ceux de Pourtalès Du; — de Henriquel pont ; -^- du général Bertrand ; — du pape — de Grégoire XVI; — de M. de Salvandy; M. Emile Pereire. a fait
Ingres ceux de
d'incomparables son père, de MM. Mole
suffiraient
à la gloire
contours,
quelle
du célèbre
finesse
portraitset Bertin,
artiste.
d'expression
!
Quels
Du Portrait
dans la peinture.
24g
toute la poésie de Raphaël, On y trouve le travail serré de Léonard de Vinci et l'étude consciencieuse
d'Holbein.
trouvons
nous
un
Dans l'art grec seul, semblable modelé dans la.
forme. Voici M.
les principaux
Grault,
peintre;
portraits — M. Bochet;
: d'Ingres — M. et
— M. et Mme de TourMme Panckoucke; — Mme — comte — non; Ingres; Pastoret; — Bertin aîné — le sculpteur Bartholoni ; ; duc d'Orléans ; -— vicomtesse d'Haussonville; — baronne — M. de Moitesde Rothschild; sier, etc. En (1806) Ingres
avait
exposé
le portrait
l'Empereur. : 11 donna lieu à la critique suivante — « Comment de talent, avec autant un dessin parfaite, mauvais
de
avec
aussi une exactitude correct, à faire un M. Ingres est-il parvenu aussi
tableau
? c'est
qu'il
a voulu
faire
du
de l'extraordinaire. singulier, » Quoique M. Ingres ait affecté la couleur il n'en est pas plus blanche dans son tableau, harmonieux ; ce passage rapide d'une teinte à
25o
Histoire
du Portrait.
une teinte opposée, ces tons brisés et durs fal'effet. tiguent l'oeil et détruisent » Le portrait de Mm 0 Rivière paraît mieux ajusté, mieux posé que les autres; mais cette pose, dame
cet ajustement, ne convient que nous savons être un
grâce
et
de
décence.
quoique peintes avec sont pâles et toujours
pas à une modèle de
La
tête et les mains, soin et bien fondues, d'une
manière
sèche
et piate; le bras droit est trop long, la main mal dessinée ; la finesse du nez a disparu, les cheveux sont lourds ; les accessoires sont très et pas finis, le schal, surtout, trop chiffonné assez large de plis, est rendu avec une vérité à faire illusion. » (Salon de 1806, Pausanias Français.) Plus tard,
en (i833), M. G. Planche écrivait dans son Salon : — « Tous ceux de qui ont vu le-portrait M. Bertin l'aîné, et nous par M. Ingres, sommes de ce nombre, regrettent que l'illustre
auteur
fait, dans chef-d'oeuvre
de l'Apothéose d'Homère ce genre, de si rares essais. de conscience
et de vérité
ait Ce sera
Du Portrait nous
pour
dans la peinture.
la seule
occasion, peut-être, d'apchaste et recueilli la popu-
peler sur un talent larité qui lui a manqué M. Edmond About du
appréciation
talent
» jusqu'ici. donne cette de
(i855): — « Le M.
plus beau portrait, est celui de M. Ingres,
homme
assis
trône»
(c'était
« s'appuie
251
M.
longue en Ingres,
après Bertin.
sur
celui
de
Ce gros sur un
un fauteuil, comme le trône du Journal des Débats),
sur
ses genoux
dans
une
attitude
pleine de fermeté, de fierté et d'indépendance. La tête, modelée de main de maître, rappelle le marbre antique de Vitellius ; les mains sont les épaules impérieuses. Voilà une puissantes, oeuvre de style, si jamais il en fut; la figuré entière
relief, surprenant ce serait un voyage.
est d'un
rait le tour, » Le
portrait
toute une époque; » M. le marquis Mole cratie
de
M.
Ingres
: on en fe-
père
résume
la Révolution. de Pastoret
et M. le comte
bien des choses : l'aristoreprésentent qui s'en va et le régime parlementaire
qui s'en est allé.
Histoire
252
du Portrait.
le portrait
de femmes, le plus les portraits a été peint à Rome en 1807, c'est de Mme D...; jamais M. Ingres n'a
rien dessiné
d'aussi
» Parmi admirable
rendu
il n'a
pur; jamais, surtout, bien cette flamme intérieure
aussi
la vie. s'appelle » Tout le soleil
de
sur
complaisamment Mme D..., ses
l'Italie
la'
qui
s'épanche de satinée
peau noirs yeux
brillent
comme
grands des diamants d'Alençon,
et ses lèvres
rouges
exercent
étrange
petite bouche enfermé dans l'Empire,
une fascination a comme
; cette ; le sein,
un
un
regard de ces affreux corsages
de
se débat
contre
sa
de Sterne
:
énergiquement prison. Il crie, comme le sansonnet « I cannot go out ! » » Malheureusement
M. Ingres a perdu le secret de la couleur, et ses portraits de (i85o) sont moins éblouissants que ceux de (1804) et de (1807). » Th. Gautier écrit sur Ingres, en (i855) : — « Le élevé jusqu'à l'art, est une portrait, des tâches les plus difficiles qu'un peintre puisse
se proposer.
Les grands
maîtres
seuls,
Du Portrait
dans la peinture.
253
de Vinci, Titien, VélasRaphaël, quez, Holbein, Van Dyck, y ont réussi. -» M. Ingres a le droit de se mêler à cette Léonard
phalange, personne n'a fait le portrait mieux que lui. A la ressemblance extérieure illustre
il joint la ressemblance du modèle, interne, il fait, sous le portrait le portrait physique, moral. » N'est-ce
la révélation
pas
de toute
cette magnifique époque , que M. Bertin, comme appuyant,
de pose un César
ses belles et fortes mains bourgeois, ses genoux avec l'autorité puissants, de la richesse l'intelligence, fiance en soi?
une
sur de
et de la juste con-
» Quelle
tête bien organisée ! Quel regard lucide et mâle ! Quelle aménité sereine, autour de cette bouche fine, sans astuce! — Remplacez la redingote par un pli de poupre, sera un empereur romain ou un cardinal.
ce
» Tel qu'il est, c'est l'honnête homme sous ; et les six tomes du docteur Louis-Philippe Véron n'en racontent époque disparue.
»
pas davantage
sur cette
du Portrait.
Histoire
254 A son
tour
Delescluze
manière fort élevée — « Le sentiment
juge
-
d'une
Ingres
: de la forme
est la faculté
la plus puissante chez M. Ingres, pittoresque et elle éclate d'une manière tout à fait remarquable dans son portrait. » Avec
toile
tête
comme
une
dèle
vivant
celles
mêmes
pières
de ses premiers
cette
lerait
traits
l'un
un
ouvrages,
sculpteur s'il avait
à sa disposition
modèle
mo-
; et les formes, des l'expression
que modifie du visage et des mouvements
des pau-
et des lèvres, sont si fortement expridans les traits que l'on retrouve,
mées, de cet artiste, cette l'a pas laissé dévier âpre et difficile adolescence.
où
volonté
de fer
qui ne de la voie
d'une
ligne
il s'est
engagé
dès
son
» Le portrait de M. Bertin aîné, peint en (i832), est, en ce genre, l'oeuvre capitale de M. Ingres; dans ses précédents on pourrait trouver encore un peu de dureté dans les contours et une simplification trop grande des demi-teintes;
mais dans
celui
de M. Ber-
tin,
l'art
Du Portrait
dans la peinture.
du
et
dessin
du
modelé
et toujours en raison fine et si savante prétation
de
plet,
sur cette
vie rayonne
fois d'intelligence
noble
et d'une
est un chef-d'oeuvre. portrait En (1857), Beaudelaire
255 est com-
cette
de la forme.
La
tout
à la
figure ineffable
bonté ; ce
» trouve
à moyen, toute une
de nous donner propos d'Ingres, théorie sur l'art : — « J'ai dit que chaque époque son port, son regard et son geste. surtout (celle
dans
une
proposition elle peut
galerie
plus
loin
devient s'étendre
avait C'est
de portraits par exemple), que cette Mais facile à vérifier.
vaste
de Versailles,
inter-
encore
; dans
les profesnation, qui s'appelle la sions, les castes, les siècles, introduisent dans le geste et les non seulement variété, l'unité
manières, du visage.
mais
aussi
dans
la forme
positive
tel front, remplis» Tel nez, telle bouche, sent l'intervalle d'une durée que je ne prétends pas déterminer ici, mais qui, certaineà un calcul. ment, peut être soumise
Histoire
256
du Portrait. ne sont pas famiet le grand défaut de
» De -telles considérations lières aux portraitistes, M. Ingres, en particulier, à chaque poser type ciel un perfectionnement potique,
emprunté
classiques.... » Si un peintre d'une une
est de vouloir
im-
sous pose plus ou moins
son
qui
des
idées
et minutieux,
mais
au répertoire patient
des-
médiocre, ayant à peindre du temps présent, s'inspire d'une courtisane de consacré)
imagination courtisane
(c'est le mot Titien et de Raphaël, il est infiniment probable qu'il fera une oeuvre fausse, ambiguë et obscure. » L'étude
d'un
chef-d'oeuvre
de ce temps ni l'attitude,
et de ce genre ne lui enseignera ni le regard, ni la grimace, ni l'aspect vital d'une de ces créatures que le dictionnaire de la mode a successivement classées sous les titres
grossiers
ou badins
d'impures, et de biches.
de filles
de lorettes entretenues, ' » La même critique s'applique rigoureusement à l'étude du militaire, du dandy, de l'animal,
même
du chien
ou du cheval,
et de
Du Portrait
dans la peinture.
ce qui compose la vie extérieure à celui siècle. Malheur qui étudie
tout
l'antique autre et la méthode
25y d'un dans
chose
que l'art pur, la logique générale. »
Terminons célèbre
enfin cette longue étude sur le portraitiste par les lignes suivantes,
à M. H. Delaborde, dans son empruntées étude sur Gérard, en (i852) : — « Quelques de la main de morceaux exécutés avec M. Ingres, et par conséquent si beaux une puissance magistrale ; mais, de de M. Bertin, que soient les portraits autres et plusieurs Mme de Rothschild les conditions ouvrages du même peintre, ordinaires
du genre
dépassées. » L'intraitable style
ressort
y semblent
autorité si bien
personnelles, qu'on aux ractère propre
quelquefois
du sentiment
et du
de ces oeuvres, toutes du case désintéresse modèles,
compte à peu près uniquement de l'interprète.
tenir pour des volontés
» En un mot, le sévère pinceau de M. Ingres à cette sorte de bonne saurait condescendre 27
Histoire
du Portrait.
l'expression
de
258 à
homie,
familiarité
la peinture
comporte » Le
fait
du portrait. n'est contemporain
que
lui pour aA^ec une
sur lequel il disserte prétexte ce n'est pas, souvent admirable; éloquence comme pour le pinceau de Gérard, un exemqu'un
non sans choix, ple qu'il importe d'accepter, » mais avec soumission. — « Je ne crois » écrivait pas m'y tromper, M.Thiersdans son Salon de (1822), « M. Delacroix a reçu le génie : qu'il avance avec assurance, qu'il se livre aux immenses travaux, condition
du talent, et ce qui indispensable doit lui donner plus de confiance encore, c'est l'opinion que j'exprime ici, sur son est celle d'un des grands maîtres de compte, que
l'école.
»
Le maître
de l'école
était le baron
Pierre
Guérin. L'illustre critique ajoutait encore : — « Aucun tableau ne révèle mieux à mon avis l'avenir d'un grand peintre que celui de M. Delacroix, c'est là surtout
le Dante qu'on
et Virgile
aux Enfers; ce jet de peut remarquer
Du Portrait
dans la peinture.
'
23>g
cet élan de la supériorité naissante talent, un peu découragées qui ranime les espérances par le mérite trop modéré de tout le reste. » L'auteur
a, outre
cette
imagination poéau peintre comme à
qui est commune cette imagination l'écrivain,
tique
de l'art
qu'on
en quelque pourrait, sorte, appeler l'imagination du dessin, et qui est toute autre que la précédente. Delacroix
» est
sans
contredit
un
des plus il procède tout
grands artistes du xixe siècle, à la fois de Rembrandt, par ses effets de lude Ribera, de mière; par le côté sauvage; Rubens, par la mise en scène, par la couleur.
et de Véronèse,
» Et, comme « il séduit
le dit très bien M. Sylvestre, et emporte tour à tour les intelli-
et les coeurs aventureux, gences hautaines la fierté, l'amour l'audace, par la noblesse, du beau et de l'héroïque, par la ruse, la force, et les infernales
machinations.
»
se Les qualités et -les défauts de Delacroix soit dans retrouvent dans tous ses portraits, ou dans le portrait en pied de M. Schwiter,
26o
-
ceux
de Mornay
du Portrait.
Histoire
; —
de Demidoff;
— de
Boissy d'Anglas. cette étude Terminons
du Portrait
dans la
que nous par un grand portraitiste peinture il vient à peine de nous avons tous connu, quitter. Je veux
parler de Flandrin. La mort de cet artiste fut une grande perte pour les arts. réparable Flandrin
occupe
(1840) : M. G. Planche — « Le portrait
la critique
écrit
dans
dès
son Salon
de Mme Oudiné,
et irl'année :
par M. Hipaux portraits
.est supérieur polyte Flandrin, de M. Amaury-Duval. La couleur
manque
mais le masque est généralement avec une grande fermeté. »
de; charme, modelé
En (i855), Delescluze dit du maître : — « Les véritables connaisseurs regardent attentivement un simple profil, le portrait de l'auteur
M.
cette occasion
H.
Flandrin, qui a épuisé en toutes les ressources de son art
pour donner à la forme les inflexions que le modelé le plus délicat peut fui imprimer.
Du Portrait » M. Flandrin
dans la peinture.
a heureusement
261
suivi les tra-
ces de son maître, et ce profil qui n'attire.pas au milieu d'une l'attention nomexposition breuse
bien par la suite occuper une dans une galerie, place importante auprès de choix. » d'ouvrages pourrait
Flandrin dans
n'est
aussi complet toujours qu'il l'est dans sa peinture
pas
ses portraits,
mais il faut s'en prendre à ses quareligieuse, lités mêmes. Vivant dans presque toujours une sainte
desextase, il semble ne pouvoir qui est nécesjusqu'à ce côté matériel
cendre saire suffit
au peintre de portrait pas, il nous faut encore
la forme
portraits
cependant sérieux.
les éloges de critiques Th. Gautier écrit en (i855), lon : — a Le heureux
ne
vraie
lui valurent dans
son Sa-
de Mme R... est un des plus portrait : nous nous arrêtede M. Flandrin
rons toujours au teint mat, boivent
l'idée
les plus intimes.
dans ses parties Quelques
: car
cette tête, au pur ovale, noir qui yeux de velours
devant aux
la lumière,
à la bouche
sérieuse
et
262
Histoire
du Portrait.
avec un imperceptible duvet bienveillante, bleuâtre ; quel modelé fin et délicat ! quel coloris charmant
dans sa sobriété
! quelle
reté de pinceau ! il semble que l'image fixée d'elle-même sur la toile. . » Les
autres
légèse soit
recommandent
de M. Flandrin se portraits par le style, le dessin, et cette
ressemblance
intime
qu'on sent même lorsqu'on ne connaît pas le modèle ; car on voit sincèque l'on est en face d'une individualité rement
dans les conditions de l'art. reproduite Les anciens élèves de M. Ingres savent seuls faire
le portrait
Les
portraits
aujourd'hui. du prince
»
Napoléon, sont tout à fait hors ligne.
M.Walewski, Dans le portrait trouve
de M.
de Rothschild,
ce qui est rare chez Flandrin, sentiment delà nature. Mais
Flandrin
de on
un grand
n'est pas toujours aussi heureux dans les portraits de femmes. En (1857) cependant, la critique se montre favorable à l'artiste : M. Ch. Perrier écrit dans son Salon : — A On sait combien M. FlanHippolyte
Du Portrait drin
suit
traits
de femmes
dans la peinture.
2 63
de près son maître, M. Ingres. Il n'est pas bien certain que dans le portrait de car les porMmo L... il ne l'ait pas surpassé; de M. Ingres ne sont pas, à ses plus parfaits.
beaucoup près, » Celui de Mme L... est d'une
élégance arisde la grâce maniérée
qui n'a rien tocratique qu'une certaine partie du public admire et Dubufe. dans MM. Winterhalter
tant
» J'en suis bien fâché pour les belles dames qui ont donné leur tête à coiffer à M. Dubufe, dire on pourrait méchant, About disait, en d'elles ce que M. Edmond Rose, cari(i855), de la Femme à l'Ombrelle caturée par M. Biard : « Si un caporal de la mais si l'on
était
» garnison
de Vincennes
les rencontrait
» bois ainsi peintes, il leur parlerait. un peu à quoi l'on s'expose ! » Parmi
les portraits
vons citer son admirable
au
» Voyez de-
de Flandrin,
nous
portrait
de la Jeune
n'est plus beau que cette un grand et légitime oeuvre qui a remporté succès. tout à — «Je parlais de M. H. Flandrin Fille à l'OEillet. Rien
du Portrait.
Histoire
2 64
« écrit
l'heure,
L. Jourdan
en ( i85g),
» il n'a
mais ce sont trois que trois portraits, en ce sens que ce sont non pas chefs-d'oeuvre, seulement des portraits admirablement peints, mais des toiles où se reflète je ne sais quelle exposé
beauté intérieure
qui captive
l'esprit et le coeur. » On reste pensif comme
on le serait
à la fois le regard, ces
devant
devant
portraits le tableau le plus
et le plus dramatique. Il n'y a là ni accessoire intéresni artifice,
émouvant
cependant sant, ni empâtement, c'est la nature
mais trompe-Poeil, vue et reproduite en maître, il
suffit
sentiment
traits
de ce
ni
pour placer de M. H. Flandrin au-dessus
d'Ingres, » Le
dont il est le glorieux
de portrait s'est accoutumé
qu'on de la Jeune des trois plus
Fille
ouvrages
profondément
publique. » Définir
les porde ceux
élève.
MUe M..., à désigner
à l'OEillet
ce
tableau
par
le nom
rouge, de M. Flandrin
est celui
impressionné
l'opinion,
qui a le
à quoi tient cet effet extraordinaire
est chose à peu près impossible,
car il y a au-
Du Portrait
dans la peinture.
265
tant de simplicité que de grandeur dans cette de laquelle peinture, à l'influence mystérieuse » nul ne peut se soustraire. - Dès l'année l'un des princes de (1857), la critique et des plus recontemporaine, doutés,
avait
écrit
sur
Flandrin
ces lignes
: charmantes — « le plus parfait du Salon est L'ouvrage un portrait de femme, par M. Hippolyte Flanmodèle J'espère que le gracieux qui a me pardonnera prêté sa beauté à M. Flandrin de faire entrer ses charmes dans la discussion ; drin.
c'est
un ennui
envoie » M.
auquel on s'expose son portrait au Salon... Flandrin
avait
à peindre
lorsqu'on une
beauté
saine et bien portante. La figure est plus ronde qu'ovale, les traits ne sont pas étirés, les bras ne sont pas maigres, ni les mains pâles. » M. Hébert aurait eu fort à faire s'il avait voulu
donner
à MUe L...
sous le nom
de distinction.
» Cependant
l'oeuvre
ce qu'il
recherche
de M. Flandrin
est le
portrait distingué d'une femme très distinguée.la force et la santé, M. Courbet, en exagérant
266
Histoire
du Portrait.
à peindre une bouparvenu peut-être chère. M. Courbet ressemble un peu à cette source auvergnate qui pétrifie tout ce que vous serait
plongez dans ses eaux. lon de (1857.)
» (Edmond
About,
Sa-
DEUXIEME
Du
Portrait
dans
PARTIE
la
Sculpture
ET DANSLESARTSQUI S'Y RATTACHENT
CHAPITRE
Ier
DU PORTRAIT DANS LA NUMISMATIQUE
dans la numismatique, les éléments qui appartiennent à
l'histoire
assurément Hechercher, abondante et féconde.
du
portrait, fouiller une
c'est mine
que, de tout temps, la médaille ou usité la monnaie fut un genre de portrait dont les noms notables, pour les personnes à l'histoire — et par sa matièreappartiennent même, la médaille la plus ancienne a pu braet parvever toutes les causes de destruction Il semble
nir jusqu'à nous. L'art de fondre
le métal
est fort
ancien,
Histoire
2yo
du Portrait.
mais l'art du portrait dans la médaille suppose des connaissances plus complexes : artistiques Il ne suffit pas d'être fondeur pour produire une médaille portrait. qui soit un véritable — Le la médaille, dans portrait pour n'être pas un portrait de convention, suppose la science
du dessin,
la science
de la sculpture
et de la gravure, et que de choses dans ces quelques mots! — Où sera la limite qui sépare le portrait de convention dans la médaille du portrait vrai ? Nous La avec
n'oserions
le dire.
langue de la ses désinences
numismatique de convention,
s'impose et telle
médaille, cataloguée Clovis, ne représente peutêtre que fort négativement les traits de ce roi. On nous objectera : Mais si la médaille porte un nom, pas un portrait Disons
un chiffre, ?
une date,
n'est-elle
vite
que ce ne fut que sous Franà inscrire sur les çois Ier que l'on commença médailles la date de leur fabrication : Disons qu'avant coutume
le règne d'Henri II, on n'avait de distinguer, par un chiffre,
pas les
Du Portrait
dans la numismatique.
rois qui portaient il est assez difficile
différents
parfois titude si telle monnaie
le même
nom, et de fixer avec cer-
appartient
à l'un plutôt
qu'à l'autre de ces princes homonymes. Ainsi la médaille attribuée à Clovis pourrait Dans
2ji
(Ier)
bien représenter Clovis (IIe). nous suivrons l'ordre cette étude,
chronologique. Il n'existe pas de monnaie des quatre preMérovée miers rois, Pharamond, Clodion, et Chilpéric. race, le dessin est informe, on dirait que toutes ces têtes ont il été dessinées par des enfants. Néanmoins Sous les rois de la première
est intéressant
de connaître
les noms
des sou-
verains, des princes, des comtes ou des chevaliers dont on possède l'image : une longue monodes noms peut paraître nomenclature tone, mais elle a bien son intérêt pour l'histoire de l'art. nous avons des monDans nos collections, de Cloles portraits retrouve vis Ier (en or); — de Chilpéric Ie1' (id.); — de Clotaire Ier (id.); — de Cherebert (id.); — de naies
où l'on
Histoire
du Portrait.
— de II; Dagobert Chilpéles ric II; — de Childebert II; — et parmi de Théodeles monnaies rois d'Austrasie, Ier; — de Clovis
Ier et de'Sigebert Dans les médailles
bert
avons
encore
l'image
Ier. de la seconde
race nous
de Louis le Débonnaire.
c'est qu'à intéressante, remarque cette époque, on trouve plus rarement l'image Mais
une
du souverain. Ce'tte
réserve
ne
venait-elle
point
d'un
commencement
de goût artistique, indiquant était préférable de mettre un emblème
qu'il au lieu
d'une
et infidèle, image grossière à reconnaître sans l'adjonction du
impossible nom de ce prince? Nous
ferons
les mêmes réserves pour les — monnaies de Pépin, — de Charlemagne, — de Louis de Carloman, Ier, — de Lofhaire, de Charles II, — de Louis III, empereur,— — de Charles III — et de Louis IV. — Il est bien difficile comme d'accepter une reproduction fidèle des traits de Charlemagne, l'effigie de ce souverain;
qui marque d'un autre
les
monnaies
côté, beaucoup
Du Portrait d'autres
médailles
semblent
encore
dans la numismatique. de
cette
2j3
ne pouvoir
nous période être des por-
Il y a loin de ces monnaies
aux belles mé-
traits
bien fidèles.
des empereurs antiques comme la "ciselure est nécessaire dailles
vement
d'une
et romains; pour l'achè-
les artistes
médaille,
durent
à se perfectionner dans chercher, tout d'abord, afin de donner à leur la science du burin, oeuvre le fini nécessaire. Alors
commence
L'Italie
entra
véritablement dans
cette voie
le portrait. vers
(1451), de Vérone.
ou Pisano avec Vittore Pisanello — L'Allemagne au xvie siècle, avec Jérôme
et Henri Reitz, qui nous a donné Magdeburger Le musée du de Charles-Quint. un portrait Louvre (n° 563 de la collection Sauvageot) en en argent. possède un exemplaire dans La France se distingua médaille
le portrait-
dès le xve siècle.
Commençons
par
la
jolie
monnaie,
en
d'un côté, Philippe IV, argent, représentant, Blanche de et de l'autre, roi des Français, Philippe de Valois. Navarre, femme'de
Histoire
2 j4
du Portrait.
est grande La surprise nommé — sur médaille
de voir Louis XI — le divin Louis,
le roi a un large chapeau, roi des Français; la figure est pleine d'expression. La médaille çois,
Frand'argent qui représente duc de de France, premier
dauphin est remarquable; Bretagne, est penchée
la coiffure
du duc
droite, mais le profil, très fin, sent bien la nature, et la physionomie traduit une grande tranquillité d'esprit. Nous
sur l'oreille
cet
retrouvons
air
une autre pièce en argent, de Savoie, mère de François la France mourut Une offre celle
pendant
de quiétude sur Louise représentant
Ier, qui gouverna la captivité de son fils, et
en (i 532) à l'âge de cinquante-cinq ans. médaille d'or de quatre centimètres l'effigie d'Anne
de Charles
VIII,
de Bretagne. Cette médaille fut frappée
et offerte
et au revers
à Lyon
en (1493)
à la reine
visita cette lorsqu'elle est au cabinet des médailles
Elle ville.'—( de la Bibliothèque
catalogue Chabouillet.) Une autre médaille,
nationale, celle
n° 2902 de Louis
du
XII,
Du Portrait
dans la numismatique.
2 j5
le roi, coiffé d'un mortier, orné représente de fleurs de lis, et portant le d'une couronne le champ est parcollier de Saint-Michel; semé de fleurs
de lis.
On lit cette légende au dos de la médaille : « Lorsque la République de Lyon se réjouissait à l'occasion reine Au
du second
règne
de la bonne
Anne, je fus ainsi fondue revers est le profil encore
en 149g. » d'Anne de
Bretagne, coiffée d'un voile court -sur lequel est posée la couronne royale. furent Nicolas et Jean de Les modeleurs Saint-Priest, M. Soultrâit
le fondeur
Jean Lepère,
d'après
i855). (Revue numismatique, Le cabinet des médailles de la Bibliothèque
nationale possède
(n° 2905 du un exemplaire
Chabouillet) catalogue en de cette médaille
argent ciselé. Le musée du Louvre en conen bronze (n° 5.17 du serve un exemplaire de la de Sauzay), qui provient catalogue — Le Trésor de Nucollection Sauvagèot. mécette a donné remarquable mismatique daille planche
(Ire partie V).
des
Médailles
françaises,
du Portrait.
Histoire
2j6' Nous avons
Ier toute
une série
ou monnaies
des plus avec un
de François
de portraits-médailles
le voyons d'abord attribuer on ne saurait
curieuses;
nous
casque
auquel ce portrait
est entouré
: François,
roi de
époque: suivant
une
de l'exergue France, premier
vainqueur des Suisses. Cette médaille en argent fut faite à la suite de la bataille de Marignan. Dans une médaille
de (i 517), nous trouvons
Ier couronné François sans revers, en bronze,
de lauriers
; médaille avec la légende : Fran-
On çois Ier le plus grand général des Français. le voit ensuite avec la qualité de : Défenseur de la République chrétienne. La plus remarquable les est sans contredit d'un chapeau
à plume,
de toutes
ces médail-
celle
où le Roi, coiffé est représenté de trois
la tête de Franquarts. Malheureusement, çois Ier ne ressemble en aucune façon à tous les de ce souveportraits que nous connaissons rain ; cette médaille, dix centiqui a environ mètres
de diamètre,
est tout à fait hors
ligne ;
elle est en bronze. Une bien intéressante
médaille
est celle
qui
Du Portrait
dans la numismatique.
2jj
— — Henri II, représente Charles-Quint, Jules César,-— et Ferdinand, frère de CharlesQuint. Nous
arrivons
médailles
: c'est
Roi Très
Chrétien
à la plus belle
de toutes
nos
celle
qui figure Henri II, de France (1SSgJ ; buste
de trois
d'Henri II, la tête couverte quarts, au revers se trouve : d'un bonnet à plume, Catherine,
d'Henri
rois
et Henri
reine, femme Charles François,
II,
; buste
de Médicis, trois quarts de Catherine au cou une médaille. Ces médailles, plus de quinze merveilleuses.
centimètres
mère des de
portant qui ont
de diamètre,
sont
genre, et de la même dimende Charles IX, sion, nous avons la médaille le Roi Très chrétien des Français fiSyJJ; Dans le même
roi est coiffé d'un
bonnet
à plume.
Les orfèvres, habiles modeleurs, et ciseleurs, tout à la fois, exécutaient
fondeurs alors
ces
portraits-médaillons. remarquables leurs ouvrages. signaient rarement
Mais
ils
En Paris,
(i538), recevait
orfèvre à Damet, livres ïo sous tournois
Guillaume « 430
Histoire
2y8
du Portrait.
trois médailles de bronze, grandes pour dit un compte comme le naturel », nous royal de Claude Haligre en date de (i528). M. J, Labarte laume
Damet
ajoute avec raison : « Si Guilfondait et ciselait des portraits
grands comme nature, il devait en faire certainement d'une plus petite dimension, puisque les portraits de ce genre étaient fort recherchés. » (Les Arts industriels, tome Ier.) Du roi Henri III, nous trouvons une médaille où ce prince est coiffé d'un bonnet à et vêtu selon la mode plume sans aucun insigne de royauté. Cette médaille
ne donne
du xvie siècle,
en aucune
façon la
figure de ce prince, que nous connaissons et que nous retrouvons dans une autre
tous
daille
que
qui a dû être faite en même celle de Charles IX et d'Henri IL Cette médaille
a pour
temps
mé-
exergue : Henri III, roi des Français et
•par la grâce de Dieu, de Pologne; buste de trois quarts d'Henri III, coiffé d'un bonnet orné d'une aigrette agrafée avec des pierreries ; le roi porte le petit manteau espagnol.
une fraise
et
Du Portrait De (1572), nous daillon
dans la numismatique.
2 yg
avons
mé-
un très
de Jeanne
L'arrangement nous montre
curieux
d'Albret, du costume
reine
de Navarre.
est très
original
cette princesse
sous
un jour tout
et
nouveau. Le portrait frère
de : François, fils du roi, par la grâce
unique de Brabant et comte de Flandre, moindre
de France
et
de Dieu,
duc
n'offre
pas un
intérêt.
Elle est bien
intéressante
aussi
la médaille
où l'on voit le roi galant, Henri IV, coiffé, en arrière, d'un chapeau à plume orné d'une médaille, et portant sur son pourpoint du Saint-Esprit. - Mais l'intérêt de cette médaille
le cordon
à disparaît côté du médaillon héroïque qui nous représente : Henri IV, roi de France et de Navarre, couronné de lauriers et vêtu à l'antique. Ce médaillon,
mètres
quinze qui a environ est sans revers. de diamètre,
Nous trouvons
encore
casque, vêtu en Mars, datées de (1601). Ces médailles,
Henri
dans
fort belles,
centi-
IV coiffé d'un
d'autres
médailles
sont
de Georges
280
Histoire auteur'de
Dupré, lons.
du Portrait.
nombreux
portraits-médail-
Un autre graveur, JeanVarin, que l'on croit élève de Georges Dupré, laissa divers portraits-médaillons ; mais il est surtout connu les perfectionnements à la qu'il apporta des médailles et par les procédés de gravure frappe qu'il sut inventer. par
Marie
de Médicis, reine régente de France et de Navarre, est représentée en habits de veuve, dans une médaille de (1611). Cette mé.daille
est très fine et très belle.
Il existe, dailles
du reste, un grand de cette princesse.
La médaille
qui
représente qu'on le voit
nombre
Louis
de méXIII
est
avec collerette curieuse, parce et diadème sur la tête, ce qui est rare. Ce roi est encore reproduit, enfant, dans un -médaillon très gracieusement fait et très bien modelé ; il est vêtu à l'antique, et couronné de lauriers. Les médailles
de cette époque sont très soignées et admirablement gravées ; telles sont les médailles faites : en action de grâce pour
Du Portrait
l'enfantement
dans la numismatique.
royal,
légende enguirlande le portail de l'église autre
médaille
Lui
et son
bienheureuse Nous
si longtemps désiré. Cette le revers, qui représente du
a pour
une Val-de-Grâce; exergue : Il a consacré sous
royaume Marie.
trouvons
281
de
la
tutelle
la même
de la
époque
les
beaux
: portraits-médailles De Guillaume cardinal de d'Estouville, Rouen ; — de Charles, cardinal de Bourbon, de Lyon ; — d'autres archevêque portraits — de Robert bâtard de Bourgogne; d'Antoine, aux Enquêtes du Parleprésident Briçonnet, de ment, à Paris; — de Guillaume, marquis Poitiers. Nous
avons
encore
un très beau
portrait
de
Rabelais. fut frappée à l'occasion delà levée du siège de Metz. Elle repréla tête nue et revêtu sente le duc de Guise, Une médaille
curieuse
; au revers, on lit : Hoec. tibi. Meta. (1SS2J. Tu n'iras pas plus loin. Nous trouvons de la même époque plusieurs d'une
cuirasse
beaux
portraits
de Calvin. 3o
Histoire
282
du Portrait.
est celle de Franremarquable chevalier de l'Ordre du Roi çois de Maudelot, du Lyonnais ; cette médaille, et gouverneur faite. qui est ovale, est délicieusement de Coligny, — de de Thou, — Les portraits vicomte de René de Birague, — de Hurault, Une médaille
ne sont pas moins intéressants. exécutés sous Les médailles et médaillons,
de Chiverny,
XV, ont, à peu de chose près, le même caractère que tous ceux qui datent du règne de Louis XIII. Nous ne Louis
XIV
pouvons Nous
et sous
Louis
retracer
ici l'histoire
touchons
à ce moment
toire de France
des monnaies. de notre
où les médailles
his-
deviennent
intéressantes, par le grand nombre de portraits mais, que nous allons rencontrer; les en général, à l'époque de la Révolution, bien
plus
médailles
sont moins
bien faites.
En (1789), la première médaille rencontrons le roi Louis représente
que nous XVI dans
une église, ayant à sa droite deux députés du Clergé ; à sa gauche, un député du Tiers État, deux députés de la près duquel se tiennent Noblesse,
lui pose
une
couronne
sur la tête ;
Du Portrait
comme bonheur
dans la numismatique
exergue : Vive Louis de son peuple.
Une médaille
bien
X.VI,
intéressante
283 le
pour
histoire
pour notre à l'occasion
de
Louis
est celle qui fut frappée la mort du premier fils de duc
Louis-Charles,
XVI, né à Ver-
de Normandie,
sailles. On voit un lit encadré
d'un
rideau
; dans ce la tête repose sur un
lit, un jeune enfant dont le lit, la Mort, élevant oreiller. Derrière sa de la main droite une faux, saisit et repousse femme drapée (la France). ' Une très belle médaille en bronze le général
; une autre, Lafayette en costume de député
de Bailly, État.
Une médaille
qui est celle de Mirabeau
de Jacques
(88 mill.). a gravé une autre encore
du même
et
mé-
mesure
le portrait
artiste.
Mgr le duc d'Orléans de cette époque, dans les médailles
On trouve représenté
on possède
Necker,
du Tiers
de caractère
a beaucoup
Duvivier Benjamin daille de Bailly, elle est en étain 32 millimètres;
représente le portrait
souvent
du Portrait.
Histoire
284
on lit : Sitoyens; du peuple.
et au-dessous écrit : Le père Non
moins
l'on voit-un phrygien, la ceinture
intéressante
est
est la médaille
où
buste d'homme, coiffé d'un bonnet la pipe à la bouche et un pistolet à ; comme
Duchêne
derrière
Foutre,
on lit : Le père exergue, et derrière : Bon Patriote,
Vivre libre ou mourir Dumarest
nous
(étain, 44 mill.). a donné une médaille
de
au revers de laquelle Rousseau, Jean-Jacques on lit : La puissance au législative appartient peuple et ne peut appartenir qu'à lui. Dans core
une
: La
autre liberté
apôtres du patriote La médaille qui Lamballe
est fine
nous voyons médaille, ou la mort — devise
une
des
Palloy. représente et délicate
sous : Massacrée Sur
en-
la princesse
de
; on lit au-des-
le 3 septembre autre médaille on
ijg2. lit : Louis-
Alexandre Paris
duc de Larochefoucauld, député, de eh 178g, assassiné en septembre iyg2,
sur la route de Rouen. G.-F.
Dumourier
forme,
le chapeau
est représenté sur la tête, vu
en
uni-
de
trois
Du Portrait
dans la numismatique.
285
est quarts et tourné à gauche ; la médaille d'une couronne de lauovale et surmontée riers, qui forme belière. Une belle médaille repoussée
est celle
du
de Liancourt, de la Noblesse député en (1789); buste habillé. Cette pièce est rare. duc
Il existe une grande quantité de médaillesde Saint-Fargeau, de Lepelletier portraits avec
cet
20 janvier
: Assassiné
exergue
à
Paris,
le
ijg3.
Il serait dailles
impossible de l'infortuné
faites
à cette
de citer toutes les méLouis-XVI,
qui ont été de seulement
époque; parlons celle qui offre le buste du Roi, et au-dessous et vous innocent cet exergue : Je meurs
pardonne. Dans un cliché octogone, nous trouvons le portrait les-Henri
Picot
en étain (41 mil!.), de Augustô-Charle né à Paris Dampierre,
20 août 1756, tué par un boulet 9 mai de l'an II de la République.
le
nous donmédaillons magnifiques et de les traits de Charlotte Corday
Deux nent
de canon,
Condorcet.
Histoire
286
du Portrait.
est repoussé, et a 85 mill. ; celui de Charlotte
Celui
de Condorcet
sans
vers, est en étain.
est ainsi
Le divin Marat
re-
Corday dans une
nommé
le tribun
la tête
enveloppée On a un portrait de Joseph Chalier, revers duquel on lit : Je donne mon
sur le
médaille
est représenté d'un mouchoir.
où
âme
à
et mon mon coeur aux patriotes, l'Étemel; corps aux brigands. Un curieux médaillon en étain est celui où Charlotte bonnet
Corday est représentée à la mode des femmes
cheveux
tombant
sur lesépaules;
dessous:
Décapitée
à Paris
coiffée d'un de Caen, les et l'on voit au-
le 17 juillet
On possède
17g3. de
plusieurs portraits-médailles la reine Marie-Antoinette. Elle est représentée très richement vêtue. Ces médailles sont fines et délicatement Le médaillon
exécutées. ovale de Robespierre le jeune, du peuple, offre un grand inté-
représentant rêt. On le voit avec un immense de général épaulettes bras gauche.
et une
large
catogan,
des
écharpe
au
Du Portrait Le graveur médaille
dans la numismatique.
Liénard
de Sylvain
Bailly, nationale.
de l'Assemblée
premier
le portrait
On a, du.même, Dans
a fait encore
287
une belle président
de Barnave.
une petite
nous trouvons médaille, — les cinq portraits de : Marat, Lepelle— Charrier tier, , — Barra — et Viala. —Audessous de- chacun
de ces portraits
est placée
une étoile. Le grand
et illustre
graveur médaille
Dupré a fait de Lavoisier.
une très remarquable de Mme ElisaViennent ensuite les portraits beth de France, soeur de Louis XVI; elle est coiffée d'un voile ; — et celui du petit prince Louis XVII. Nous
en face l'un accolés, Fernel et Ambroise Paré.
trouvons
l'autre, Jean Alexandre
Lenoir, sée des monuments fait au repoussé allure de nature Dans une
administrateur
de
du Mu-
a son portrait français, ; cette médaille a une grande et de vérité.
période
plus
calme
les. graveurs
et Jeuffroy emploient une partie de Gayrard leur carrière à faire des médailles représentant
Histoire le premier
consul,
à chaque
victoire,'
veau portrait. La première
du Portrait.
empereur; puis Napoléon, médaille et nounouvelle »
où l'on voit le génémédaille, a été frappée à l'occasion de la
ral Bonaparte, bataille de Montenotte
(1796). Si nous empire nous trouvons
sons
au premier médaille de 115 millimètres,
pasune
qui est excessive-
ment
remarquable. Andrieu nous a laissé des portraits poléon Ier, fort artistiques. Citons
dé Na-
encore
quelques- noms des artistes illustres qui ont fait les plus belles médailles du Premier : Empire en médaillesDupré,.le plus grand graveur de la France. — MM. —. Jeuffroy,'— Geyrard, Merlen-, — Droz ; — — — Andrieu, — Duvivier, Dumarest, Brenet — et Gatteaux. Sous la Restauration
et sous Louis-Philippe,
Oudinée. Pendant
le second
fut l'unique
graveur
M. Barré, empire, de Napoléon III.
qui
Du Portrait
dans la numismatique.
Sous la troisième
République,
28g
on a repris les
coins de Dupré. Du reste les pièces et les monnaies
de ce siè-
cle sont encore
tous peu-
dans
la circulation,
vent les voir et les apprécier.
CHAPITRE
II
DU PORTRAIT DANS LA GLYPTIQUE
en
creux
et en relief
sur
dure est un art difficile pierre dont la pratique remonte à une Sraver Les intailles
et les camées
sont
d'un
usage
fort ancien. Le Musée
du Louvre
lons remarquables chez les Égyptiens
renferme
de cette
des échantil-
branche
de l'art
: la Glyptique égyptienne, du dessin des artistes de
malgré l'incorrection cette époque, a laissé des monuments
curieux
et variés. Les
Grecs
excellèrent
dans
la Glyptique
et
leurs
du Portrait.
Histoire
29U travaux
en
comme
des .modèles
artistes
Grecs
ce
genre
restent
encore
le talent des inimitables, semble avoir atteint la perfec-
tion en ce genre. Les artistes
Romains
imitèrent
les Grecs
avec succès, mais s'ils les égalèrent parfois ils ne les surpassèrent jamais. L'Italie resta longtemps en possession delà sur pierres fines, mais cet art semble avec l'ère chrétienne, disparaître et, vers le ve siècle, il cesse d'être pratiqué. gravure
La Glyptique, fut toujours cependant, et dans l'Orient, tiquée à Constantinople
pramais
avec peu d'éclat : quelques oeuvres rares dénotent parfois un certain talent chez les artistes Byzantins. Le camée (n° 207, catalogue Chabouillet) de la Bibliothèque Nationale est peut-être une des de la Glyptique pièces les plus curieuses byzantine. Il comprend le buste du Christ, de la main droite, et au-dessous en pied, vêtus Serge et Demetrius, d'armes à écailles et du manteau.
bénissant les
saints
de la cotte
Du Portrait Ce camée
est gravé au xe siècle.
l'attribue
sur
sardonyx
2g3 et on
des graveurs
L'infériorité
la période pendant Ve siècle au xie siècle, camées
dans la glyptique.
religieux
sur pierres fines surtout du chrétienne,
la rareté des explique mentionnés dans les inven-
taires. Parmi les nombreux
anneaux, énoncés dans de Boniface VIII en (1295), deux
l'inventaire
seulement
camées
reproduisent
des
sujets
chrétiens. rois Carlovinnos premiers En France, d'intailles pour sceller leurs giens se servirent actes, antiques
ces pierres étaient des gravures : ainsi le roi Pépin scellait avec un
mais
avec un Sérapis. Bacchus, Charlemagne de Charles V, en (1379), Dans l'inventaire ne peuvent être les signets royaux mentionnés que des pierres antiques. L'un de ces signets est ainsi
désigné : « De et sur fin rubis
roy sans barbe d'Orient »; — un autre sera « ung enfant à elles acropy ». Cette description rappelle bien la teste d'un
un Cupidon.
Histoire
2Q4
du Portrait.
l'annel des vendredis Cependant les V était un camaïeu avec le Christ la Vierge sillon
et saint
dénote
en croix,
le double
croi-
de
cette
byzantine
VI, de (1399), énucamées à sude nombreux
de Charles
également
jets profanes. Il semble
mais
l'origine
gravure. L'inventaire mère
Jean,
de Char-
donc
avait
entièrement
époque
: du
que
l'art
de la Glyptique en France à cette
disparu moins, on peut
affirmer
qu'il
sur
pierres
jetait un bien faible éclat. Avec le xve siècle, la gravure
en Italie, où elle est pratiquée fines reparaît d'une manière remarquable, par Benedetto Peruzzi (1379) ; — Jean — et Dominique de Milan, plus connus sous les noms de : Jean des Cornalines
et Dominique
des Camées.
Cet art fut importé en France, çois Ier, par Matteo del Nassaro. Les comptes
de (1528-1529)
sous Fran-
mentionnent
cet
comme ayant gravé les coins de la artiste, monnaie du Roi, mais il est appelé Dalnassard (Arch. de l'Empire, K. K. 100.)
Du Portrait . Un
autre
compte
Guillaume
dans la glyptique.
2g5
de
mentionne (i53o) lapidaire à Paris, comme
auteur
Hoisson, d'une Nostre-Dame
ornent
le
d'agate
garnie d'un de neuf grosses perles, saphir et de deux rubis, et encore de trois camaïeux qui manche
d'un
poignard.
( Ibid.
Comptes de Claude Haligre.) Sous Louis XIII, nous voyons un artiste, cet art nommé Julien de Fontenay, pratiquer avec distinction. que nous
La première pierre rons est une cornaline,
mentionne-
par Goldoré,
graveur
français du xvne siècle. Elle représente un buste à droite d'Henri sur son portant du Saint-Esprit. Nous avons
armure
encore
camée sur coquille, Marie de Médicis.
même
le collier
un grand Henri IV et
de cet artiste représentant
parlant de Coldoré et de ont paru ignorer que le de Fontenay, graveur a porté ces deux noms.
Certains Julien
IV, de l'ordre
auteurs,
d'Henri IV, connu enColdoré, graveur était core sous le nom de Julien de Fontenay,
Histoire
2g6
valet de chambre
du Portrait.
et par
torisé
en cette qualité à loger au Louvre. A la demande
du roi : au-
et gentilhomme
de la reine
lettres
patentes
Elisabeth
d'An-
gleterre, cet artiste se rendit en Angleterre de cette princesse. grava le portrait Un autre
et
artiste
français, nommé Jouffroy, a laissé une cornaline gravée qui représente Stanislas Poniatowski, roi de Pologne, la tête ceinte
d'un
diadème.
Il le faut avouer, la Glyptique ne fut cultivée en France un art accesque comme soire
: pendant
le xvne
siècle
cet art semble
de nouveau. disparaître Dans le xvine siècle , la Glyptique laisse enfin une trace, nous allions dire un chefd'oeuvre. Le Guay, graveur, de Louis XIV. L'art encore
de la gravure de nos jours,
pour le portrait. Nous devions l'art du portrait.
parler
donne
un
beau
camée
sur pierres fines existe mais on s'en sert peu de cette
branche
de
Du Portrait
dans la glyptique.
2gy
il est vrai, n'est pas d'un usagi mais il exige dans l'artiste un mérite
Ce genre, commun, hors ligne. L'art
du lapidaire suppose la connaissance des procédés de la Glyptique, mais il laisse à l'artiste bien plus de facilité dans l'exécution. Le musée Césars
du
Louvre
de la collection
possède
les douze
de Debruge
Dumesnil
(n° 431 de cette collection). Ces bustes sont au repoussé
en argent,
mais
: les têtes sont en pierres dites précieuses Jules-César en calcédoine verte ; — Auguste — Tibère en prime en plasma antique ; ; d'améthyste — Caligula
en chrysoprase; — Néron d'Allemagne;
agate donisée; — Galba
— Claude
en
en agate
sar
en en jaspe blanc ; — Othon cristal de roche ; — Vitellius en jaspe vert ; — — calcédoine en blanche; Vespasien en agate en corniole ; — Domitien Titus veinée. Ces sculptures
sont du xvie siècle, mais bien
Histoire
du Portrait.
qu'elles soient sur pierres sauraient être comparées des camées. Les difficultés
elles ne précieuses, à des intailles ou à
que l'artiste a dû surmonter ne sont en rien comparables
dans ces ouvrages aux obstacles dont
le graveur
en intailles
et
en camées
en donnant
L'art
qui nous a laissé tant de et dans les l'antiquité
doit triompher oeuvre un cachet artistique. du lapidaire, chefs-d'oeuvre dans
à son
ne se rattache donc que modernes, manière large à la Glyptique propre-
temps d'une ment
dite ; lorsqu'il s'exerce sur des objets de dimensions il se rapproche considérables, plus delà
que de la gravure
sculpture
sur pierres
fines. Du reste
l'art
du
avait produit lapidaire assez de chefs-d'oeuvre en Asie pour enrichir Rome et l'Italie, à la suite des victoires de Pompée ! Rien
de plus commun dans les villas rodans les somptueuses demeures des maines, patriciens romains, des peuples vaincus.
que ces riches
dépouilles
Du Portrait Constantin
dans la glyptique.
une àtConstantinople et de là elles revinrent
transporta
partie de ces richesses, en Europe. Les Empereurs
les envoyèrent
présents et plus tard les Croisés rent comme un butin conquis. De là les riches
ces joyaux
des
étrangers enfantés. Suger saura
les rapportè-
et
monastères
pendant
de l'Occident
de riches
ront
en
coupes, en onyx, en calcémentionnées dans les inven-
doine, en cristal, taires des églises, habitations royales âge. Les orfèvres
2gg
tout
des
le moyen
inventeront
pour mais ils reste-
montures, à l'art du lapidaire
qui les a
coupe de porphyre et ajouter encore au prix
faire d'une
un cygne gracieux de la pierre antique
une
valeur
artistique
inestimable. François France
II favorisèrent
en
du lapidaire. Mais, on doit le dire, parmi les producon ne trouve tions de nos artistes nationaux, sur pierres préaucun portrait remarquable cieuses.
l'art
Ier et Henri
3oo Le travail
Histoire
du Portrait.
consiste
surtout
à donner
à la
pierre fine la forme de vase, de coupe; ensuite on confie à des orfèvres le soin de monter le jojrau, toujours dérable.
d'une
dimension
assez consi-
CHAPITRE
III
DU PORTRAIT DANS LES SCEAUX ET CACHETS
n'est pas inutile de mentionner, les noms de à titre de curiosité,
Hl feudataires
représenpersonnages des grands les sceaux de France. de la couronne quelques tés sur
Les sceaux médailles historique. traits qu'ils
offrent
le même
dans et les monnaies -- Peut-être l'exactitude nous
donnent
que les une étude
intérêt
aurait-elle
des porbesoin
d'être démontrée. Beaucoup convention,
de ces portraits peuvent être de mais où se trouve la limite de la
Histoire
3o2 vérité
dans
confond
avec
pture ? Dans le France
cette
Philippe
l'art, qui se et la scul-
numismatique de Louis, II, on voit
fils
du
roi
de
ce prince, armé de la main droite une
de toutes pièces, tenant au épée nue, et portant aux
de
branche
la
sceau
du Portrait.
armes
de France, à droite.
galopant Dans les différents
bras
monté
gauche un écu sur un cheval
sceaux
que l'on possède en France, nous avons encore les portraits : — De fils de Louis IX et. de Philippe, de Provence Marguerite (1245); — De Charles, fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre (i322); — De IV et de Jeanne Jean, fils de Philippe de Bourgogne, duc de Normandie et de Guyenne; — De fils de Philippe, d'Orléans et de Touraine. Dans léans, niche
le sceau
de Blanche,
on voit cette princesse à sa droite gothique,
sont deux anges.
IV,
Philippe duchesse debout
duc d'Or-
sous une
et à sa gauche
Du Portrait Jean vergne, par un
dans les sceaux et cachets.
de France, duc de Berry est représenté, les cheveux
3o3
et d'Auattachés
et revêtu d'un long manbandeau, teau ; il est debout sous un dais gothique, et coiffé du casque de duc. Nous attitudes
retrouvons dans
les
à peu sceaux
près les mêmes de Charles de
France, fils de Philippe III (1270); — De dit de Valois, frère aîné Philippe, de Charles; — De Pierre, et de comte d'Alençon Chartres, frère de Louis IX. Dans les sceaux des princesses, vons encore Marguerite d'Anjou, Charles, comte de Valois une niche gothique. Il en est de même
nous troufemme
(1290), debout
de sous
de Çouret de de Valois;
de Catherine
tenay, femme de Charles dite de Saint-Paul. Mahart de Châtillon, Alix, fille de Robert III, comte d'Alençon, est debout, elle tient une fleur de lis. est représenté, Hugues de Lusignan sur un cheval lancé au galop, il porte un olifant et tient un chien en croupe.
monté au cou
3o4
Histoire
"Yolande
de Dreux
du Portrait. est
figurée
tenant
oiseau de la main gauche. ~ Dans le sceau de Guy de Dampierre, est armé de de Flandre, ce seigneur pièces,
tenant
d'une
au bras portant dé Flandre.
main
gauche
un
comte toutes
épée nue, et un écu aux armes une
encore, le cavalier est repréFréquemment senté sur un cheval au galop, tantôt tourné à droite, tantôt à gauche. dans
les
sceaux : — De Gauthier de Jean d'Avesnes,— Châtillon; — de Louis de Flandre;
de
Nous
— De
retrouvons
cette
donnée
— de de Roubaix, comte de Foix , etc., etc.
Jean
Roger-
Bernard, Une plus longue nomenclature serait fastidieuse pour le lecteur, qui ne peut avoir sous les yeux les empreintes si intéressantes de tous ces cachets. On trouve parfois une extrême finesse dans les détails, et une certaine élégance dans le contour des figures gravées
sur ces objets.
CHAPITRE
IV
DU PORTRAIT DANS L ORFEVRERIE
aire
S les merveilles chrétien
de
sans
une ville Constantinople rivale semble avoir été le
souci
de
Constantin
: les histo-
riens
ont
raconté
longuement
d'orfèvrerie
se plut édifiés par
palais Le Labarum
à enrichir
dont
l'empereur les églises et les
ses ordres. était orné
des bustes
d'or
de
et de ses enfants, nous dit Eusèbe. l'empereur Lib. I, cap. xxxi.) (De vita Imp. Constantini Constance Les .successeurs de Constantin, et Théodose, nuèrent
héritiers
d'encourager
de cet empereur, les arts.
conti-
du Portrait.
Histoire
3o6
acheva
Constance merveille
de l'Orient
statue propre Taureau.
en
L'étonneraent voit
les
argent
n'a
richesses
Sainte - Sophie , cette fit élever sa ; Théodose dans
le forum
du
pas de limite quand on en orfèvrerie accumulées
dans les églises de Constantinople par les empeen vêtereurs ; le luxe en bijoux, en pierreries, ments , en meubles , en ornements de toutes sortes, déployé dans les fonctions sacrées. Dans
leurs
palais et dans les cérémonies, les empereurs et les grands dignitaires ne se servent que de couronnes d'or, d'armes enrichies de pierreries siers est recouvert
; le harnais de leurs courde ciselures ; la vaisselle est les meubles sont surchargés de
d'or
massif, rubis, de topazes
et de perles.
Arcadius d'argent statues filles,
à Théodose une statue érigera de sept mille quatre cents livres ; les
colossales
d'Eudoxie
et de ses trois
seront d'argent, dans l'Augustéon,
élevées, comme ce forum déjà
toutes
ornement, peuplé de statues. Constantinople,
(J. Labarte.
Paris,
1861.)
Le Palais
de
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
307
Au Ve siècle, le préfet du prétoire la statue d'or de Théodose placera
Aurélius
l'enceinte
d'Hono-
du
II dans
avec les bustes
Sénat,
rius
et de Pulchérie, cette vierge chargée à ans de la responsabilité d'un l'âge de quinze du jeune Théodose, empire et de l'éducation son frère, Au phie,
qu'elle
devait
plus tard Justinien rebâtit
vie siècle, en incendiée
(532),'et
remplacer. Sainte-Sone
rien
égaler le luxe que déploie l'empereur décoration de cette basilique. L'orfèvrerie, vient enrichir le
murailles, d'argent
saurait dans
dans toutes
ses manifestations,
le temple; sanctuaire
les
colonnes, d'or étincellent
la
les et
et de ciselés, avec mélanges d'émaux fines. — Les statues sont nombreuses
pierres et décèlent
le grand
talent
des
orfèvres
sta-
tuaires. Deux
auteurs,
Paul
le Silenciaire
et l'Ano-
de ces nyme, nous ont laissé la description et de ce mobilier merveilles incomparable, du donné pour l'usage par les empereurs temple. Ce goût
pour
l'orfèvrerie
artistique
et cette
3o8
du Portrait.
Histoire
aux arts semblent avoir accordée protection d'Orient été le partage des empereurs jusqu'à la fin du viie siècle. Chassée clastes,
par
l'hérésie
des Icono-
privée
d'une
de ses bran-
du temple
l'orfèvrerie, n'en continua
ches, chefs-d'oeuvre. Au
xe siècle,
Porphyrogénète, talent : le luxe
pas
moins
de créer
des
un
Constantin empereur, est lui-même un orfèvre de de son
palais
semble
défier
toute
description. a détaillé Luitprand
ces vases
d'or, chargés chariots et placés
de fruit, amenés sur des sur la table de .l'empereur au moyen de et de cordages tirés poulies par quatre hommes.
(Luitprandi opéra, Lib. VI Pertz, Mon. Germ. Hist., tom. V.) Jusqu'à la chute de l'empire d'Orient, fèvrerie nople.
apud l'or-
reste en grand honneur à ConstantiLe pillage de cette ville par les Croisés
en Europe une partie des trésors dispersa accumulés dans la cité impériale. Ces chefs-d'oeuvre servirent de longtemps modèle
aux
artistes
de l'Occident.
Du Portrait Au
viiie siècle, chassés l'Orient, cution
dans l'orfèvrerie. les nombreux
de leur
3og artistes
pays par la perséen Italie et dans les
vinrent — Ils divers pays d'Europe. apportèrent eux leurs leur goût pour procédés, religieuse,
de
vrerie
avec l'orfè-
et provoquèrent artistique renaissance dans cette branchede
une sorte
De (772) à (816), Léon III donnèrent
Adrien
artistes, semblent se
l'art.
les
papes
une
éclairée protection habiles sculpteurs les orfèvres avec
et les
aux
de
plus confondre
Ier et
statuaires. de Saint-Pierre était alors basilique célèbre, et la vénération générale y avait accumulé des trésors; les papes s'étaient complu La
à l'embellir Le Liber
de riches
ornements.
Pontificalis
les
mentionne
bas-
d'argent doré que Léon III avait placés d'arrevêtue comme ornement sur la porte reliefs
et les statues du par le pape Honorius, qui décoChrist, de la Vierge et des Apôtres,
gent
raient
le transept.
La Confession de statues,
de Saint-Pierre
de bas-reliefs,
fut enrichie
d'ornements
divers
3io
du Portrait.
Histoire
en or du poids
de deux
cent cinquante-quatre Adrien Ier et Léon III.
livres, par les papes Le ciborium placé au-dessus
de l'autel
ma-
jeur fut exécuté en argent et orné de statues. Dans les autres églises de Rome, l'orfèvrerie à donner son concours fut encore appelée dans l'ornementation
des temples. avait offert aux Papes,
Charlemagne sa victoire, le trésor
après roi des Lom-
de Didier, bards (774). Les papes usèrent dignement ces richesses, on vient de le voir.
de
le Liber D'après nique de la papauté),
Pontificalis
mettre
les orfèvres, sous son cent soixante-six livres
en oeuvre
par
pontificat, quatorze d'or, et vingt-quatre trois
livres
l'idée
de
(cette le seul pape Léon
d'argent. l'immensité
chroIII fit
mille huit cent quarante— Ces chiffres donnent des
travaux
exécutés
par ordre de ce pontife. Ce goût pour les arts fut tout aussi vif sous les papes du ixe siècle.# Etienne
IV vient
à Reims
sacrer
Louis
Débonnaire
et lui
offre une
riche
couronne
(apud Duchesne,
Hist.
franc,
script.,
le
tom. II)
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
3n
(Theyani opus). Pascal Ier enrichit de travaux et de statues d'or et d'argent les d'orfèvrerie nombreuses
églises qu'il fait reconstruire. les églises sont de véritables
En Italie, sées : la basilique
de Saint-Ambroise
est ornée du célèbre semé
autel d'or
mu-
à Milan
(Paliotto)
des pierreries maux, de médaillons
pard'é-
les plus précieuses, ne ; aucune description idée de cette merveille d'orfèvre-
peut donner rie (Voir Du Sommerard, âge, 9e série, pi. xvm). Ce ixe siècle semble
les Arts au moyen avoir
été,
par excel: en Orient
lence , le siècle de l'orfèvrerie en Occiet Basile le Macédonien; Théophile et les papes font exécuter dent, Charlemagne des
travaux
d'art
qui
semblent
tout ce qu'a produit l'antiquité. Les artistes ne sont étrangers
surpasser
à aucun
pro-
cédé de fabrication
: le repoussé au marteau, la gravure en intaille, ciselure,
la fonte, la ' la niellure, sont employés perfection de l'ouvrage. Charlemagne la-Chapelle
tour à tour pour
fait élever la basilique fait rebâtir : Angilbert
la
d'Aixl'église
du Portrait.
Histoire
3i2
de Saint-Riquier, près d'Abet s'applique à la Somme), d'or et d'argent et d'un d'ornements
de son abbaye beville (dans l'embellir riche
dans le goût italien. (Hariulfi I S. Richarii, chron. CentulensisLib.
ciborium
monachi
tom. IV.) et Lib. III, ap. d'Achery spicilegium, les princes, les Sous Louis le Débonnaire, avec passeigneurs et les prélats recherchent : les bas-reliefs sion les ouvrages d'orfèvrerie et les statues
ne sont pas mais ce genre d'ornement dans
la décoration
rares
à cette époque, est surtout employé
des églises.
La réputation
des artistes
qu'un patriarche France un calice
de Venise
français est telle, en commandait
de pierreries. de Saint-Denis avait une
L'abbaye où se formaient
orné
école
des artistes
et ses orfèvres, abbés Ier et Louis (les rois de France), Charles le Chauve noblement encouragèrent les oeuvres
d'art.
On sait les travaux mar,
Hincque fit exécuter de Reims, pour son église
archevêque (Tarbé, Hist. des églises De riches ornements
de Reims furent
(1843). offerts par
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
3i3
à son
Abbon
d'Auxerre église Saint-Étienne dans le même ixe siècle. (Labbe nova Bibl.) Les noms de quelques orfèvres de cette
nous : Odulépoque sont parvenus jusqu'à fus, moine de Saint-Riquier (864),—Perpé-. tuus
(877), qui travaillait •—•les chanoines d'Achery),
d'Angers
(d'après et Bernuin
la fonte Bernelin
de Sens, qui font un devant d'autel d'or enrichi défigures en bas-relief. (Reproduit
d'après Sommerard. rie, pi. XIII.) Les terreurs
blent aviver par une continue
le dessin
de Lambinet, par du aux moyen âge, 9e sé-
Les Arts
du xe siècle semreligieuses l'orfèvrerie religieuse ; artistique
contradiction d'enrichir
assez
singulière,
on
les
que églises ; pendant de tous côtés, l'orfèvrerie
les arts -languissent et le portrait reste florissante,
dit proprement de ce genre. les travaux
enfin dans apparaît dit En orfèvrerie, fonte et la ciselure
M.
document
« la
des procédés bornés, sans limite (De l'Union
sont
le repoussé est l'art des Arts et de l'Industrie, Un
de Laborde,
curieux
tom. du
II). xie siècle, 34
le
Histoire
3i4 Traité
du moine
sur les arts, nous employé dans les travaux
Théophile
le procédé apprend au repoussé. « On fait
du Portrait.
des fers pour exécuter sur et le cuivre, des figures humai-
aussi
l'or,
l'argent et des fleurs des animaux nes, des oiseaux, d'une Ces fers sont de la longueur repoussés.
palme, garnis d'une tête pour être frappés — la partie inférieure vaavec le marteau, »— riait déforme, selon le travail à exécuter. « fers pour Théophile appelle ces instruments le repoussé. » — (Diversarum artium schedula lib. II, cap. xm et seq.) Nous verrons plus tard moges user de ce procédé,
les orfèvres
de Li-
le xiue sièpendant cle ; et produire des statuettes et de nombreux bas-reliefs en cuivre. — On retouchait ensuite au ciselet
les parties
à l'oeuvre
son fini.
Cellini
délicates,
afin de donner
nous
au apprend que le procédé repoussé était d'un usage général au xvie siècle ; — lui-même n'employait jamais la fonte que pour les pièces de anses, les becs d'aiguières
comme les rapport, ; toutes ses figurines
Du Portrait
les plus cieux,
dans l'orfèvrerie.
3i5
ses bijoux les plus prédélicates, sont exécutés du repar la méthode
poussé. xvne siècle, l'orfèvrerie Jusqu'au des bas-reliefs et des statues d'or
a donné
et d'argent le repoussé fut
et, dans tous ces ouvrages, constamment : on obtenait ainsi employé moins de poids possible, tout en conservant l'objet
le à
sa richesse
Hérivée, autel orné du parement Hérivée—et
apparente. de archevêque
d'un
Reims,
bas-relief
le Christ
érige un : Au centre
d'argent est assis sur un trône
:
son prédécesseur, sont Foulques, et tournent leurs regards vers le agenouillés de Charles le SimSauveur : — Les portraits ple, — de Judith, fille de Charles le Chauve, — et femme de Louis le Bègue, d'Ansgarde, encore sur ce bas-relief. (Tarbé, figuraient Trésor des églises de Reims. — Reims, 1843.) et de Saint-Bertin. Les églises d'Auxerre (près de Saint-Omer), reliefs au marteau. Saint-Vitou sculptures
de
de bassont enrichies — Richard, abbé de fait
Verdun,
importantes
au
exécuter
repoussé.
des (Apud
3i6
Histoire
Pertz,Mon. nis abb.)
Germ.
du Portrait. — Chron.
Hist.,X.
Hugo-
fait luiGausmar, Savigny, d'orfèvrerie et en (953), divers travaux
L'abbé
de
même, cinq tableaux sur l'Hist.
d'argent.
de France,
moine Josbert, ges, était-un orfèvre image de saint Bibl. II.) Les bas-reliefs les
reliques
(Collect.
des Doc. inéd.
Paris, i853, de. Saint-Martial
tome I.) à Limo-
habile; en (975), il fit une Martial en or. (Labbe. Nova de la châsse
d'or renfermant
de la
à Saint-Peré de Vierge, l'oeuvre de Thendon, archi-
étaient Chartres, tecte et orfèvre, qui avait bâti la façade de cette église vers (991) (Sablon, Hist. de l'Égl. de Chartres,
1671).—
(Texier,
Dict.
de l'or-
fèvrerie). Le roi Robert, au xie siècle, suit les traditions de ses prédécesseurs et favorise l'orfèvrerie
: pendant
tout
le cours
de son règne exécutés les sont
les travaux (996-1031), mêmes que dans le siècle précédent. Dans l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, près de Sens, un moine, et Odoranne, sculpteur
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
317.
orfèvre, exécute la châsse, de saint Savinien « fort curieusement avec plusieurs élabourée, figures relevées en bosse tout autour; parmi ces figures était celle du roi Robert. Histoire
» (Guyon,
tome I.) d'Orléans, la ville de Sens avait une
de l'église
Du reste, d'orfèvrerie
école
le ixe siècle, et l'évêque des prébendes fonda d'Auxerre, Geoffroy, artistes dans son diocèse pour des chanoines vers (io5o). — (Labbe, Nova Bibl., tom. I.) depuis
enriVers (1087), Othon, orfèvre normand, d'or et d'argent, rehaussés chit de bas-reliefs le le mausolée de Guillaume de pierreries, de Saintdans l'église érigé Conquérant, Hist. Norm. Étienne de Caen. (Duchesne, — Lut. Paris., (1619.) Script. en France, au xne siècle, rapL'orfèvrerie abbé de Saint-Depelle le nom de Suger, non content d'avoir nis (1122^1152); struit l'église abbatiale de Saint-Denis,
reconSuger
avec magnificence. Notre étude sur le portrait nous impose de que passer sous silence les oeuvres d'orfèvrerie voulut
l'orner
fit exécuter
Suger.
du Portrait.
Histoire
3i8
de saint Denis, devint une véritable
réédifié
sous sa
merveille
artis-
Le tombeau direction,
pour le pretique, inspirée par la vénération mier évêque de Paris. Les rois, les princes, voulurent contriles seigneurs, les évêques, du mausolée
buer à l'embellissement
par des
offrandes
de pierreries,
de camées,
d'émaux
et de marbres
précieux.
(Sugerii,
gest.
— Duchesne,
rébus tom.
in administ.
sua.
de bijoux, De
IV.)
La croix, élevée par Suger sur l'emplacement du premier tombeau de saint Denis, fut consacrée IV, en l'anpar le pape Eugène née (i 147). Pour l'exécution
de ce monument
de l'art, marcs Suger livra aux orfèvres quatre-vingts d'or : — Au prix de quatre cents livres, il acheta quantité d'hyacinthes, de saphirs, de et de topazes, rubis, d'émeraudes qui formaient le trésor des abba3''es de Fontevrault — De nombreux et de Cîteaux. émaux historiés furent employés à l'ornementation de cette croix. Saint-Denis
(Doublet, Histoire en France, Paris,
de l'abbaye 1625.)
de
Du Portrait La figure la draperie, noux,
était
fines,
115
phirs
dans l'orfèvrerie.
3ig
du Christ était d'or et couronnée; tombant de la ceinture aux geornée
de pierreries (184 pierres et 4 émaux), des sa-
perles les clous figuraient
pieds. L'Inventaire
des
mains
de Saint-Denis,
qui
laissé ces renseignements core que la figure de
curieux,
Suger, à mi-bosse d'or,
et des a
nous
ajoute enen costumé
c'est-à-dire d'abbé, enlevée au repoussé, se trouvait au pied de la croix. — A cette même époque, Maurice de Sully $ — Gervais, abbé de évêque de Paris (1196), Saint-Germain d'Auxerre (1147), — Sansom, exécude Reims (1160), faisaient archevêque ter des bas-reliefs
historiés.
—(Tarbé,
Trésor
des églises de Reims.) L'abbé du monastère
diocèse d'Audernès,au de Boulogne, était un orfèvre habile. (Apud — (Guiltome IX). d'Açhery, spicilegium, Mon. chron.) lelmi, Audrensis mourut Henri Ier, comte de Champagne, de ce prince, érigé en (1181). — Le mausolée dans
l'église
Saint-Étienne
de
Troyes,
fut
320
Histoire
du Portrait.
de ce seigneur des portraits fils Thibaut. (Bâugier, Mém. hist. orné
pagne, Châlons, 1721.) Dans ce même siècle, Montpellier une école d'orfèvres fort réputée,
et de son de Cham-
possédait
qui s'organisa en corporation dans le xme siècle. (J. Re— Des maîtres de pierre nouvier. et autres artistes
de Montpellier,
Montpellier,
Le trésor
1844.) renferme
diverses
de Conques (Aveyron) pièces de cette époque ; elles ont
décrites
par M. Darcel.
été
de Conques,
(Trésor
Paris,
1861.) L'église de Saint-Omer
trance
curieuse
de
possède cette même
une monsdate.
(Des
tome XIV.) Champs de Par, Ami. archéol., Le xme siècle produisit encore des monuments remarquables en portraits : Blanche comte dans du
de Navarre
de Champagne, l'église cathédrale
en argent, prince, — Dix autres nature.
fit ériger
à Thibaut
un splendide de Troyes. était
III, tombeau
La statue
grande comme statues de quatorze faites du même métal, à servaient pouces, — Le roi Louis le l'ornement du mausolée.
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
321
— Henri Ier de — Blanche Jeune, Champagne, — Sanche de Navarre, le Fort, roi de — soeur, de ThiNavarre, Scholastique, baud III, y étaient représentés. (Baugier, ibid.) Le portrait devient
les
d'orfèvrerie ouvrages dans le xnle siècle : Il
plus
fréquent qu'à cette
semblerait moins
dans
de convention
fidèlement
les figures sont époque, et qu'elles reproduisent
les traits les
Exécuter
précis des personnages. du Christ, de la images
des formes conSaints, d'après un champ laissait à l'artiste ventionnelles, illimité : mais il n'en était plus de même Vierge,
des
lorsqu'il les traits
fallait
reproduire,
d'un
personnage
sonnes
nature, d'après et de perconnu
vivantes.
en orfèvrerie La fréquence des portraits des démontre que les artistes avaient dû faire progrès
notables
première duction.
de
Du reste,
dans
l'exactitude
à la fin du
laïques deviennent vaux ne se bornent
le
condition dessin, dans toute repro-
xne siècle,
les artistes
et leurs tranombreux, plus à l'embellissement
322
du Portrait.
Histoire
culte et à l'ornementation des des objets-du .".'_.... églises.. - Les orfèvres de Paris sont réunis en corporation par saint Louis, mais leur industrie est libre, — une seule clause leur est imposée: : employer l'or pur, à la touche de Paris, — de Londres. et Vargent, comme à PEstelin (Depping. Règlem. des Arts et Métiers de Pa'.:...:..:' ris, etc., Paris, 1837.) ..A la fin du xiir 3 siècle, Paris comptait plus de cent seize orfèvres, qui formaient la Confrérie de saint É loi. . ; .. - Le trésor de la_ Sainte-Chapelle,
celui
de
statues des rois de France, Notre-Dame,-les exécutées en métal par ordre de saint Louis ; les bas-reliefs d'argent qui ornèrent plus tard
le tombeau
de éloquemment orfèvres statuaires
du.
saint
l'habileté
roi, témoignent consommée des
de la Confrérie
Parisienne.
Du reste, Raoul, orfèvre de saint Louis, anobli en (1270) par Philippe le Hardi, récompense
de son
merveilleux
chesne,.Hist
Fran.
Scrip.,
Philippi
TertiL)
tom.
fut en
talent. (DuV. — Gesta
Du Portrait,
dans l'orfèvrerie.
323
L'Inventaire
de la Sainte-Chapelle (i 5y3), mentionne un buste .d'or de saint Louis. (Du Cange, Hist. de saint Louis, 1678). — Il est dans le Dictionnaire du mobilier reproduit français
de M. Viollet-le-Duc.
Ce buste vre
de
était l'oeuvre
de Guillaume, orfèle Bel, qui l'avait exécuté
Philippe
en(i3o6). Une autre
statue
de saint
un doré, soutenait ossement de ce roi.
reliquaire
Gilles, abbé cer les reliques
de Saint-Denis, de saint Louis
Louis,
en argent
contenant
un
avait
fait pladans une châsse
le par deux statues de rois (Philippe le Bel). — Gilles, et Philippe agetenant luinouillé, figurait dans ce groupe, même un reliquaire à la main. — (Félibien, Pade Saint-Denis, de l'abbaye Histoire portée Hardi
ris, 1706.) Les orfèvres continuent gnon, estimées. Les évêques enrichissent
d'Avi-
de Montpellier,—ceux de produire
des
oeuvres
et les abbés de la ville d'Auxerre leurs églises de bas-reliefs et d'or-
Histoire
du Portrait.
d'orfèvrerie.
(Labbe,
324 nements
'
Nov.
Bibl.,
tom.
I.-.—Parisiis, 1657.) Les orfèvres d'Arras avaient
une
également tome archéol.,
(Ann. grande réputation. La ville de Limoges, célèbre avait
encore
duisent
IX.)
par ses émaux,
des Orfèvres
de talent, qui prosculptures en ronde bosse
de curieuses
et des figures
de haut-relief, en cuivre battu. Dès lors les travaux se vulgarisent artistiques et deviennent
à la portée
de tous.
Au xiv° siècle, sous Charles civile acquiert une importance
V, l'orfèvrerie qu'elle n'avait
surtout jamais eue, mais elle produit vaisselle d'or et d'argent employée
la riche dans
les
maisons
ro3rales et les châteaux. Claux de Fribourg, orfèvre du roi, exécuta cependant diverses statuettes d'or et d'argent. (De Laborde. L'Inventaire
Revue
archéol.
tome
VII).
des Joyaulx
•et de Berry mentionne statuettes et de bas-reliefs
des ducs d'Anjou un grand nombre de au
repoussé.
Tous
ces ouvrages
ont
un caractère
religieux
et ne
rentrent
pas
dans
le portrait
proprement
dit
(De Laborde,
ibid.).
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
325
dans portrait les historiens,
l'orfèvrerie
semble
comme
Froissart
plus et
de Pisan,
mentionnent
rarement
ces
et ces statues, si nombreuses xme siècle et qualifiés portraits.
au
Le
rare; Christine
bas-reliefs
Félibien
comme indique objets d'art, apau xive siècle, d'après l'Inventaire partenant de Saint-Denis, un groupe doré : à d'argent droite
de
la
statues
de Charles
se
Madeleine
par . L'orfèvrerie des
Charles civile
Ce travail
V en (i368). dans produisit mentionnés
merveilleux
objets Inventaires
les
et de son fils, le dau— à gauche celle de
V—
à genoux; phin Charles, la reine Jeanne de Bourbon. été offert
trouvaient
avait
ce siècle dans
les
VI, du V, de Charles et du duc de la reine Clémence
de Charles
duc d'Anjou, de Bourges.
Les nefs à épices, les salières, les essays, les les coupes, les hanaps et les gobefontaines, lets, les
surtouts
de
table, décrits dans ces le grand talent des or-
établissent inventaires, fèvres ciseleurs de cette La plupart
époque. de ces objets sont d'or
ou d'ar-
du Portrait.
Histoire
326
de pierreries,
gent, ciselés avec art et enrichis souvent ornés de figures. Les noms ventaire
de divers
vaisselle
des joyaux,
liers de la reine
orfèvres
Clémence
chargés de l'inet objets mobi-
de Hongrie,
veuve
de Louis le Hutin
(i328) sontparvenus jusqu'à .-::nous : Maillart — et Gieffroy Ce sont : Estienne le Long ; de Mantes, orfèvres de Philippe — Simon de Lille ; — Jehan Pascon ; — Félix d'Anceurre; — Jehan de Toul ; — Pierre de Besançon et Jehan de Lille, orfèvresde Paris. Nous
avons
encore
les noms
: de Thomas
de Langres (i345), orfèvre de la comtesse Blois ; — de Jehan orfèvre Lebraellier, roi Jean, également — De Pierre de
sculpteur
de du
en ivoire;
Landes, maître — de Pierre des
de la mon-
naie de Paris; Barres, orfèvre et valet de chambre de Charles V, alors dauphin (i353); — de Jehan de Mautreux, orfèvre du roi Jean; — de Jehan Fleury; — De Pierre Chapellu; — de Jehan de Lille (jeune) ; — de Pierre Leblont ;
Du Portrait — De
Jehan
Gargoulle—.et du roi. Dans
327
— de Guillaume Lussier; de Jehan Bonnetot, argentiers
les inventaires
du xive siècle
encore
orfèvres
trouvons Jehan
dans l'orfèvrerie.
comme
de Picquigny
et Robert
nous
notables
: orfè-
Retour,
vres de Charles V (encore dauphin); — du Vivier (1378), auteur Hannequin Charles-Quint, objets offerts à l'empereur
des à
l'époque de son voyage à Paris ; —: Simonnet Lebec, orfèvre de Charles VI; — Guillaume et Robert Auffroy; Arrode,— — et JehanHuet, de la ville de Paris.
— Guillaume orfèvres Certains mêmes
orfèvres
inventaires
particuliers
sont comme
Husse,
désignés dans ces auteurs de travaux
:
exécuta du duc d'Anjou, orfèvre Henry, marcs une nef pesant deux cent quarante-huit — Pierre de Boterie (1379) fut l'auteur d'or; de la statuette de saint Etienne, placée sur le et tombeau du comte Henry de Champagne, de la tête de reine qui ornait comte Thibaut.
le monument
du
Histoire
328
De nombreux dans
du Portrait.
orfèvres
ces inventaires
sont encore
désignés du xive siècle, et nous que cet art fut brillam-
en inférer pouvons ment représenté à cette date. Pendant
le xve siècle,
à figures
l'orfèvrerie
du. reste la temps d'arrêt; dite forme une branche sculpture proprement l de l'art bien plus distincte. Si la sculpture se développe large et puissemble
sante
subir
dans
un
les monuments
contre, l'orfèvrerie les objets du culte
et les églises, par à figures se localise dans et surtout
dans
les objets
Elle apparaît même dans le vêtement, et il n'est pas rare à cette époque de retrouver
usuels. dans
les inventaires
la mention
d'argent ou d'ornements les vêtements. L'orfèvrerie
religieuse
de manches
ciselés
appliqués
continue
sur
de produire
des calices, des monstrances, des reliquaires ; tous ces objets rappellent les travaux du xive siècle. Quelques
statues
d'argent, rentrer
exécutées
dans
ce siècle, semblent dans le portrait. Gérard Loyet (1466), donna deux bustes en
Du Portrait de
argent
Charles
dans l'orfèvrerie. le Téméraire
et deux statuettes naturelle), même Ces statuettes prince. riées,
cet usage
époque.
(De Laborde. tome I.)
gogne, La belle
32g
semble
orfèvrerie
(grandeur en pied de ce étaient
colo-
assez général à cette Les ducs de Bour-
italienne
domine
le xvi°
siècle ; il n'est pas d'artistes français qui semblent pouvoir lutter contre les productions italiennes de Cellini devaient que les travaux encore
dans le siècle suivant. surpasser Louis XII visita la ville de Tours en (i5oo)
et à cette
fut frappée du roi.
occasion
d'or
à l'effigie Michel Colombe,
avait
donné
le célèbre
une
médaille
sculpteur,
en
le modèle.
Les prescriptions
de l'Édit
de (i 5o6) entravè-
Ces de l'orfèvrerie. le développement en (i5io) furent enfin rapportées prescriptions rent
et les artistes De cette médaillons
se donnèrent époque ovales
nous
pleine carrière. avons encore deux
le premier et en argent, XII, en buste, de trois quarts,
Louis représente à droite, les cheveux
longs,
vêtu
d'un
surcot 36
du Portrait.
Histoire
33o
et tenant
un justaucorps, par-dessus à la main. un anneau
ouvert
Le second
en tagne, coiffée d'un bonnet d'une
robe
quarts
à gauche,
vêtue tombantes, un corsage par-dessus
à barbes
ouverte
carré, un collier la main.
de Bre-
d'Anne
est le portrait buste, de trois
du cou, et une fleur à
autour
(i5i5), François Lorsqu'en à Paris, une pièce magnifique fut offerte.
Ier fit son entrée d'orfèvrerie
lui
« C'étoit,
» dit Th. Godefroy, « une image assis sur un pied double de sainct François, à quatre pilliers, entre lesquels pilliers estoit une Salamandre tenant en sa couronnée, gueule blanc
un
escriteau
émaillé
estoit auquel estinguo ; et au-dessus petit ange tenant estoit assise une
escrict
de rouge et de et : Nutrisco
un couronne, une cordelière, en laquelle d'icelle
grande
table
d'esmeraude
carrée
; icelui image portant de haut, compris le pied et le chérubin, deux pieds et demy ou le tout d'or pesant trois environ; quarante marcs,
quatre
onces, cinq gros, touché
et prisé
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
331
par le maistre de la monnoye de bon or à vingttrois karats. » (Th. Godefro)^. Le Cérémonial tome i.) François, . L'Inventaire de la Sainte-Chapelle mentionne
un
buste
offert par ce prince livres. Ce don avait Default.
(Mémoire
la Sainte-Chapelle,
de (i573)
en or
de François Ier, et pesant cent quarante
eu lieu en (1527) d'après de pour servir à l'histoire Arch.
de l'empire,
L. 831.)
Ce même de (1532),
celui inventaire, que reproduit mentionne encore diverses statues
d'or
et d'argent de l'époque Ier. de François
de Louis
XII et
En (1529), le Cardinal, abbé de Saint-Denis, fait placer sa statue ageLouis de Bourbon, nouillée auprès de celle de saint Louis, sur la châsse
d'argent Hist. (Félibien.
doré
qu'il
de l'abbaye
En (152i), Jacques — et Jehan Siguerre,
gure
de Chartres,
sont chargés, d'un de l'exécution
de Rouen,
en ronde
bosse.
de François de Me Claude
orfèvre
Mangot, dans le compte
à son église.
de Saint-Denis).
Levasseur,
par le chapitre de Chartres, orné de figures reliquaire Pierre
offrit
Ier, fiHaligre
du Portrait.
Histoire
332
« d'ung
(i528), comme mant en boyte,
auteur
(i538), exécuta çois Ier.
un portrait
rond
d'or fer-
dans lequel est une effigie au » vif de la figure dudit seigneur. de les comptes Bénédict Ramel, d'après
solennelle
A l'entrée
en or du roi Frand'Henri
II dans
la
offrirent au Roi ville de Paris, les magistrats une oeuvre d'art en or fin et ornée de figures en ronde
bosse.
Sur un socle et autour
étaient
d'un
palmier et couronnez
: l'un figurés « trois roys armez ressemblait naïfvement au roy Loys douzième, le second au roy François, et le tiers au roy Henry. » (Corrozet, Paris (i586). A cette d'habiles
époque modeleurs
Antiquitez,
etc., de Paris,
les orfèvres
étaient
donc
et les chefs-d'oeuvre
exé-
cutés par ces artistes règne d'Henri IL L'orfèvrerie un
certain
Jehan divers
furent
nombreux
sous le
en étain jette même à cette date éclat. Déjà sous Charles VIII,
Galant, travaux
orfèvre en étain.
du Roi, avait
exécuté
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
333
Sous le règne d'Henri II, les orfèvres en étain sont plus nombreux encore. François Briot
a laissé
nous
fini et la délicatesse
des
ouvrages rivalisent avec
pièces d'or et d'argent. son propre reproduit portrait ses travaux. belles
dont
le
les plus Il a souvent
au
revers
de
En (i 571), ce fut encore un travail d'orfèvrerie qui fut offert par la ville de Paris au roi Charles
IX.
« Dans
un
mère
des
chariot
estoit
dieux,
assise
Cibelle, la royne mère
représentant et des dieux Neptune du roy, accompagnée MonseiPluton, et déesse Junon, représentant soeur du Roy. gneur frère et Madame ->Ceste Cibelle regardoit ung Jupiter représentant nostre Roy, eslevé sur deux colonnes, l'une
d'or
et l'autre
d'argent,
avec l'inscrip-
tion de sa devise y>Aux quatre ce pied-d'estail
coings estoient
de du soubassement les figures de quatre
le nom tous portant roys ses prédécesseurs, de Charles, à savoir : Charles le Grand ; — Charles le Quint ; — Charles septième ; —
Histoire
334 et Charles
du Portrait. » (Registres
huitième....
de l'hôtel
H. (1786.) de ville, Arch. de l'empire, Sous Henri III et sous Henri IV, l'orfèvrerie à figures et les pierrejette moins d'éclat ries,
semées
à profusion
les produits
placèrent rares. Nous
de
avons
sur les bijoux, remciselés. Les figures sont
cette
époque (xvie siècle) d'orfèvrerie.
assez peu de monuments Citons cependant une statuette femme tribue
qui est au Louvre; à Germain Pilon.
Une plaque
ovale,
équestre de l'atM. Delaborde
en argent
fondu, ciselé et IV, de trois quarts
Henri doré, qui représente à droite, vêtu d'un pourpoint à crevés, et collet surmonté d'une fraise godronnée ; le roi porte le collier de Saint-Esprit et, sur un manteau posé sur les deux épaules, la plaque du même
ordre.
Dans
le xvie siècle, les enseignes
étaient
fort
en usage. Tout
le monde
médaillons personnages
connaît
ces beaux
que les souverains qu'ils voulaient
portraitsdonnaient aux
honorer;
près-
Du Portrait
dans l'orfèvrerie.
335
à l'huile, au crayon, que tous les portraits nous- montrent un voire même en sculpture, riche collier avec un médaillon. Cellini avait
fait connaître
un procédé
nou-
au repoussé veau pour exécuter ces figurines et les appliquer ensuite sur une plaque de métal
rare et précieux. les objets Pent-à-col
ou de marbre
qui se appelait à une chaînette. portaient au cou, suspendus Sous le règne d'Henri IV, l'encadrement On
riche de ces médaillons-portraits toujours prit la place du portrait lui-même. était entourée la figurine Jusqu'alors
de
de Gabrielle pierres fines, mais l'inventaire nous apprend d'Estrées que des pierreries plus grosses, entourées de perles ou de pierle porreries plus petites, vinrent remplacer trait central. - On cherche
mais on ne semble la des l'estimation dans objets, plus compter, valeur artistique que le bijou 'peut avoir. la richesse,
de Nous ne pouvons donner la description de ces prétous ces remarquables bijoux, exécutés au recieux portraits-médaillons,
336
Histoire
du Portrait.
poussé, en or ou en argent tôt fondus.
; tantôt
tan-
ciselés,
Mais
quelles merveilles que ces artistiques cadres qui les entourent! Parfois ils sont d'ors différents,
souvent
avec
des incrustations
et rehaussés pierres précieuses Dans cette branche, l'alliance ture et de l'émaillerie
de
d'émaux. de la sculpde véritables
a produit
chefs-d'oeuvre. Quelle
dans élégance dont le portrait
ces
médaillons
a pour faite avec des
femmes,
de roses guirlande et des émaux qui donnent
cadre
de une
ors variés, la couleur natu-
relle de la fleur ! Pendant
le xvne siècle l'orfèvrerie
compta des artistes d'un — Pierre Comtois; — Laurent et Gédéon
française
grand
talent
Légaré;
— Labarre
— Pierre Héman; — Jacques Roussel. (De Marolles. des Peintres, etc., Paris i855.)
:
Le Livre
Sous Louis XIV, les orfèvres Thomas Mer— Jean Gravet lin; — René de La Haye; étaient
fort estimés.
;
Du Portrait Le Brun remarquables fèvres Claude Au cours
donna
dans l'orfèvrerie. les dessins
de ces travaux
qui furent exécutés par les orBallin et Nicolas Delaunay. de ce même
nous trouvons
règne
encore Girard Débonnaire ; — Lescot, orfèvre du cardinal — Vincent
337
Mazarin
;
Petit ;
— Gilles Legaré ; — René Cousinet ; — Laurent Texier ; — Alexis
Loir; Germain
— Pierre — Les de Villers Sarrazin
; et Pierre
le sculpteur
d'or et d'argent. Presque toutes
Bain.
exécuta
ces oeuvres
tuette
en argent fut ainsi détruite Mais dans
de Louis
Christs
furent
jetées au payer les frais
en (1688 et 1689) pour mentionne de la guerre. Dangeau creuset
des
une
sta-
XIII à cheval,
qui
(tome III.) tous ces travaux,
on ne retrouve
des l'orfèvrerie plus l'élégance qui caractérise xve et xvie siècles. ' mais il Le style peut sembler grandiose, 3?
Histoire
du Portrait. sacrifier
de finesse ; on paraît tout manquera à un effet d'ensemble qui ne saurait à cette nécessaire cer la délicatesse
remplabranche
de l'art. Sous
et le Bizarre XV, le Maniéré des orfèdevenir le but principal
Louis
semblent
style
le ainsi réagir contre qui entendaient Thomas GerLouis XIV. Cependant
main,
orfèvre
vres,
et sculpteur,
exécuta
notamment
quables travaux, en argent.
de remar-
un Saint-Ignace
Enfin, sous Louis XVI, nos orfèvres produisent des oeuvres d'une grande délicatesse et reviennent aux principes véritables, légués par leurs devanciers la sobriété. L'orfèvrerie se borner les orfèvres
; la finesse,
l'élégance
et
du xixe siècle sembla
à copier français
les modèles
toujours aussi antiques,
n'ont
rien produit et la Restauration.
ginal sous l'Empire jours ils donnent des reproductions heureuses.
d'oriTou-
rarement
V
CHAPITRE
DU PORTRAIT DANS LA CÉROPLASTIQUE
fc'^^flB ES BpJlp M gBJBpIl "_^^E
endant
le xve siècle et le xvie siècle
la
céroplastique éclat en Italie. bia ; •— Ghiberti
jeta un grand Luca délia Ro; — Michelozzo
en cire. des ouvrages remarquables avait reproduit le Vénitien, par Sansovino,
laissèrent
ce procédé
le Laocoon,
travail
chef-d'oeuvre.
un
Un élève renommé
et Raphaël
déclara
le Tribolo, de Sansovino, en cire. pour ses statuettes
ce était
lui-même, paraît s'être adonné Michel-Ange, : on attribue à ce maîà ce genre de sculpture
34o
•
du Portrait.
Histoire
tre la Descente
de croix
de la riche
chapelle
sa statue
de Persée
de Munich. Cellini
exécuta
et le bronze
en cire
d'après ce modèle. des plus célèbres artistes, Vasari,danssaVie publiée vers le milieu du xvie siècle, écrivait les lignes
fut coulé
suivantes
:
« Je serais trop long si je me mettais à énumérer tous ceux qui modèlent des médaillons eh cire ; car, aujourd'hui, orfèvre qui ne s'en mêle, hommes Baptiste
s'y sont Pozzini à
Guigni à Florence. de Vicentino.)
il n'y a pas un seul et bien des gentilscomme Jeanappliqués, Sienne
et
» (Vasari,
le Rosso
de
Vie de Valerio
Les portraits en cire étaient en effet très en vogue au xvie siècle, en Italie ; Andréa Verrocchio et Orsino un
portrait, de Médicis.
exécutèrent grandeur (Vasari,
chio.) Les portraits-médaillons
d'après
ce procédé
de Laurent naturelle, vie d'Andréa Verrocen cire, également lieu aux artistes de
très recherchés, donnèrent faire preuve d'un grand talent.
Du Portrait
dans la céroplastique.
341
de Florence, raconte encore Vaen cire les portraits-médaillons sari, exécuta des plus grands de la cour de personnages Lombardi
l'empereur Charles-Quint. de cet artiste La réputation nous
était
immense,
dit son historien.
La cire, on le sait, se modèle comme glaise, avec un peu plus de difficulté, finesse du travail est bien plus grande. L'artiste ou le bout
n'a qu'à mouiller de son ébauchoir,
la terre mais la
un de ses doigts, la cire n'adhère
plus au corps qui la touche, le trait le plus délicat.
et peut
recevoir
du notre savant conservateur Sauzay, de la cérofait à propos Musée du Louvre, M.
une
plastique
réserve
que
nous
approuvons
comme sculpteur. entièrement, Il ne faut pas confondre, d'après M. Sauzay, et qui faits à la cire blanche les modèles avec les n'étaient qu'un travail préparatoire, oeuvres
réellement
Les études souvent
à la cire blanche
coulées
polychromes
terminées.
en bronze
seraient
au
le plus : les médaillons étaient
contraire
des por-
342
Histoire
traits
de personnages,
du Portrait.
ayant
reçu le dernier
trait. Au Musée
de Cluny, nous avons toute une série de médaillons en cire coloriée, avec boîte en cuir, boîtes
décorée sont
au petit fer ; ces par un verre, et da-
d'ornements
recouvertes
tent du xvie siècle. Nous pouvons citer : — Louis XII, roi de France ; — Anne de reine de France Bretagne, — François Ier, roi de France ;
;
— Charles-Quint, empereur; — La royne mère Catherine de Médicis ; — Charles IX, roi de France ; — Henri III, roi de France et de Pologne ; — Loyse, royne de France ; — Le duc de Guyse ; — Feu M. le prince de Condé ; — Le duc de Savoie ; — La duchesse de Savoie ; — La duchesse de Nemours ; ' — La reyne de Navarre ; — Clément Marot, etc. Cette époque de la Renaissance est venta-
Du Portrait blement
dans la céroplastique
343
merveilleuse
; est-il rien de charmant comme ces portraits en cire,
et de gracieux on a ajouté, auxquels
comme
des ornement, des rubis, diamants,
des pierres précieuses, des grenats, des perles? des dentelles
Souvent
véritables
ajouter à l'illusion. Ce genre de portraits nous
viennent
encore moire
des
gravures
d'originalité. Dans l'une
de
remet
en mé-
ne manquent
qui
pas
ces
le portrait estampes, est découpée avec d'Henri II, la gravure soin, la figure et les mains ont été conserde soie vées, mais on a collé des morceaux qui forment le pourpoint ; un rubis véritable est enchâssé du roi;
dans
d'autres
la bague pierres
qui orne
précieuses
la main enrichis-
sent le vêtement.
Montmorency
possède un beau poren cire du connétable Anne de de M.' : (n° B. 348 du catalogue
Sauzay.) Nous avons
encore
Le Musée du Louvre trait-médaillon
portrait
d'un
en cire de Louis
français le XIV. Ce médaillon artiste
Histoire
344
du Portrait:
a été tait en (1706) par Antoine en cire du roi. tre et sculpteur
Benoist,
pein-
Ces deux portraits sont en cire polychrome. mérite de Mme Saint-Huberti Le portrait encore
d'être
mentionné
profil d'un beau travail. On pouvait admirer, ans, chez un antiquaire
; c'est
un
de
buste
il y a huit ou dix de la rue Neuve-des-
un magnifique Petits-Champs; masque en cire de Voltaire; la perruque était en véritables cheveux. Notre
travail
doit se borner
à l'étude
des
oeuvres
qui sont attribuées à des artistes français; aussi nous devons passer sous silence un grand nombre de ces oeuvres et des plus belles. Parmi
les portraits
de personnages
inconnus
nous avons de véritables qui sont au Louvre, telles que : merveilles, — B. n°35i : Portrait d'une femme ; voile et vêtements noirs. — B. n° 354 : Autre portrait de femme ; les le col, les bras et la poitrine cheveux, nus, sont ornés de perles et de grenats.
Du Portrait
dans la céroplastique.
— B. n° 355 : Portrait cle; boucles tement noir,
de femme
d'oreilles
et collier
collerette
en dentelles.
345
du xvie siè-
en perles,
vê-
Ces divers portraits sont en cire polychrome. citer encore d'autres porNous pourrions traits
d'hommes
et de femmes,
en cire mono-
chrome, qui sont également au Louvre : B. n°358 ; buste Ainsi le portrait d'homme, orné d'une large collerette et d'une cuirasse avec
en relief-,
ornements
de la Toison
d'or.
C'est
un
au-dessus
l'ordre
travail
français,
d'après le catalogue. en cire justifient ce que Tous ces portraits disait Vasari, au cours du xvie siècle : « Toutes ces figures
semblent
vivantes.
»
de l'art, le sculpteur de la peut appeler à son aide les ressources peinture pour donner à son oeuvre un cachet Dans
cette
plus grand
branche
de vérité.
38
CHAPITRE
VI
DU PORTRAIT DANSLA SCULPTURE SUR BOIS
os musées
à dk^ll
li
nationaux, principalement ^e musée du Louvre, ren-
I ilfekv
1'
ferment
I^HJppB
|y||||jpp Nous
de nombreux
spécimens ancienne sur bois.
i de-la sculpture dans une étude ne pouvons,
du porde la l'historique
trait en France, développer : La sur bois chez les Égyptiens sculpture aux productions salle du Louvre consacrée de l'Egypte conserve de curieux échantillons de
sur
bois
: le bas-relief,
la
aux
arts
sculptures figurine y sont représentés. consacrée La salle du Louvre assyriens
n'est pas moins
remarquable.
Histoire
348 Les Grecs
du Portrait.
et les Romains
un égal soin la sculpture à l'artiste tant de facilités
cultivèrent
avec
sur bois, qui offre pour fixer et rendre
les conceptions qu'il a rêvées. abansemblèrent Les Grecs du Bas-Empire
durables donner sur
la sculpture
ivoire;
mais
sur bois pour les travaux cette matière est assez rare,
et, peut-être pour cette cause, les sculptures sur bois reparaissent vers le plus nombreuses xive siècle. En tures
les sculpnous trouvons Occident, sur bois mentionnées par les auteurs les
il faut le reconanciens; cependant, les métaux précieux et l'ivoire sont naître, plus
de préférence par les artistes qui, n'exécutent guère que des objets
employés du reste,
religieux. Ainsi le bas-relief cuté
au ixe siècle,
(Mentionné tome IV.)
par
de Saint-Riquier, exéétait en bois de cyprès. d'Achéry,
Le
Spicilegium,
de l'abbaye de Saint-Bertin, groupe était en bois. — Cet figurant la Crucifixion, ouvrage
appartient
au xne siècle.
Du Portrait Un
dans la sculpture sur bois. sur
bois , Lambert, de Vézelay en (i i65).
moine, sculpteur dans le monastère
vivait
(Ibid., tome IL) A partir du xine siècle,
la sculpture
d'un
plus
devient
bien
usage
France
: les châteaux, églises, sont également de décorations. Nous avons
34g
les palais enrichis
du xme siècle
une
sur bois
général
en
les royaux, de ce genre belle
statue
de saint
Louis, en bois d'if : les vêtements sont rehaussés d'or et de couleurs : le manteau royal est semé de fleurs de lis d'or. — de la du retable Cette figure faisait partie Sainte-Chapelle. Les inventaires cles mentionnent
des xive et xve sièroyaux le riche moincessamment
bilier, orné de statuettes, nements si variés. La core, sente
statue
en
mais le
bois
apparaît ordinairement
le plus la Vierge, Christ,
Églises. Les ducs en (i3gi),
de feuillages
de
et d'or-
souvent
en-
elle repréles patrons des
commandaient, Bourgogne sur de Baerze, sculpteur à Jacques
du Portrait.
Histoire
35o
Le musée
conservé
retable
bois, ce magnifique d'hui dans le musée
de Dijon.
de Cluny
conserve
(Seine-et-Marne),
Champdeuil xive siècle.
ces
Ordinairement étaient
peintes, le travail de
aujour-
parfois l'artiste
dont le décor ébauche, soins de l'enlumineur.
le retable
de
également
du
sur bois sculptures elles étaient dorées : n'était
donc
final était
qu'une confié aux
dit Mais, on le voit, le portrait proprement est assez rare dans ces nombreuses sculptures sur bois. — Jusqu'au xvie siècle, on se borne à reproduire des types conventionnels, dont la destination religieuse n'exigeait aucune des conditions
nécessaires
Un emblème, tude
voulue
dans
le portrait.
indiqué par l'usage, une attifidèlement repar la tradition,
suffisaient pour attribuer à la statue produits, sa destination et caractériser sa ressemblance, toute de convention. Pendant artistes
le xvie siècle et le xvue
exécutèrent
sur bois;
de nombreuses
ils déployèrent
dans
siècle,
les
sculptures cette branche
Du Portrait de l'art
un
dans la sculpture sur bois.
351
véritable
vent les meubles
comme le proutalent, divers et les instruments à
l'usage des grands On peut égaler,
personnages. de nos jours,
l'élégance coffrets, sés d'or, Les
et la grâce de ces meubles, de ces écrans, de ces miroirs mais on ne saurait
Huchiers
des
merveilles, célèbre de tous,
nous
et Richard
Taurin,
Sauvai
donné
le plus la cathé-
les produits
de
a gardé les noms des frères sous de du Hancy, qui ornèrent
nous
et Jacquet Louis XII les églises de Paris. quités de Paris, tome I.) A Fontainebleau, François de
travaux grands Pierre Lescot donne monumentale
rehaus-
ont
a multiplié.dans
et les églises de Rouen son talent.
de ces
faire mieux.
de Rouen
drale
sonnier,
la délicatesse,
Ier commande
sur bois : sculpture d'une le dessin horloge de
et charge
sculpteurs, de six pieds
Anti-
(Sauvai,
Deschauffour
d'exécuter,
et Loi-
en noyer, qui devaient
de haut figures corer cette horloge. le portrait-médaillon A cette époque
sept dé-
sur
Histoire
du Portrait.
fort en vogue dans l'Allemagne, d'un les artistes de ce pays firent preuve
et
bois était
ta-
lent considérable. Le portrait-médaillon en France,
fut également
et nos artistes
durent
cultivé
égaler
ceux
des autres
pays. les merOn peut s'en assurer en examinant conservés au veilleux portraits-médaillons Louvre,
et qui proviennent
Sauvageot. Les portraits-médaillons
de la collection de cette collection
ne sont pas tous d'artistes français, ne pouvons admettre que la France,
mais nous qui a toun'ait pas eu
si habiles, jours eu des sculpteurs à cette époque des artistes sur bois
capables
de faire des portraits. A cette époque, les sculpteurs travaillaient indifféremment le marbre, la pierre, le bois et parfois
le bronze.
On a pu voir dans le chapitre du Portrait dans la numismatique que les projets de médailles leur étaient confiés ; la médaille était coulée en or, en argent, d'après Parmi les portraits-médaillons
leur modèle. du
Louvre
Du Portrait
dans la sculpture sur bois.
353
appartiennent plus spécialement nous citerons le portrait de France,
à la
qui
buste
d'Anjou;
de profil,
gauche (coté B. 19-1). Un pion de damier, sur sentée Éléonore d'Autriche,
et tourné
René
vers
la
lequel est reprébuste tourné vers
est coiffée d'une toque ; la princesse à plume et d'un réseau (coté B. 196). d'Henri IV, roi de Un très beau médaillon
la gauche
France; buste (coté B. 208). Les
médaillons
personnages sidérable.
et tourné
lauré
:vers la droite
en bois
inconnus
représentant sont en nombre
des con-
est En général, le travail de ces portraits très remarquable par la pureté du dessin ; le relief est savant et le modelé en est fin sans être sec. sur le mérite alleces de portraits-médaillons, comparé une colfaudrait il et italiens français, mands, Pour
faire une
étude sérieuse
moins oeuvres et des complète plus incertaines qui leur est quant à l'origine lection
attribuée. 3g
Histoire
354
du Portrait.
sur bois ont un intérêt conCes sculptures sidérable pour l'histoire du portrait, et le fini qui les caractérise ressemblance. Il existe
encore
semble dans
un
une
garant autre
de leur
collection
au musée de Cluny, une série française, soixante figurines sculptées sur bois, hautes sept centimètres. Elles
furent
exécutées
sous
Louis
les rois de France, représentent dique le tableau suivant :
6e roi de France Childebert, Saint-Germain des Prez.
de
XIII
comme
5e roi de France Clovis, (481-511), Sainte-Genesviesve du Mont.
de
et
l'in-
gist
à
(5i 1-558), gist à
Clotaire
Ier, 7e roi de France (558-56i), Saint-Médard de Soissons.
gist à
Charibert
ou Aribert, 8e roi de France (661en Blaye sur 567), gist à Saint-Romain Gironde.
Chilpéric Ier, 9e roi de France (5.61-584), Saint-Germain des Prez lès Paris.
gist.à
Du Portrait
dans la sculpture sur bois.
355
II, 10e roi de France (584-628), Saint-Germain des Prez, lès Paris.
gist à
Clotaire
Dagobert terré
Ier, 11e roi de France à Saint-Denis.
(628-638),.en-
II, 12e roi de France Saint-Denis.
(638-656),
III, i3e roi de France Chelles.
(656-670), gist à
Clovis
Clotaire
II, 14e roi de France à Arras, à Saint-Vaast.
Childéric
gist à
(670-673),
gist
III, 16e roi de France (691-695), gist à de Choisy. Saint-Étienne Childebert III, 17e roi de France (695-711), gist Clovis
à Saint-Étienne
de Nancy.
Dagobert III, 18e roi de France terré à Nancy.
(711-715),
en-
Chilpéric II, 20e roi de France à Noyon.
(715-720),
gist
VI, 21e roi de France terré à Saint-Denis.
(720-737),
en-
Thierri
III, 22e roi de France enterré à Saint-Omer.
Childéric
Pépin, 23e roi de France Denis.
(742-752),
(752-768), gist à Saint-
Histoire
356
du Portrait.
24e roi de France (768-814), gist Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, qu'il avait fait bâtir. 25e roi de France (814Loys le Débonnaire, 840), gist à Metz. Charles II, le Chauve,
26e roi de France
877), enterré à Saint-Denis. Lojrs II, le Bègue, 27e roi de France gist à Sainte-Cornille.
(840-
(877-879),
III, 28e- roi de France Saint-Denis.
(879-882),
gist à
Carloman, 29e roi de France Saint-Denis.
(882-884),
gist à
Loys
Charles
le Gros,
fut destitué
3oe roi de France en 890.
Eudes, 3 Ie roi de France Denis. Charles
(884-888),
le Simple,
(888-898), gist à Saint-
32e roi de France
(898-929),
gist à l'abbaye de Fourcy. 33e roi de France Raoul, (923-g36), Sainte-Colombe
lez Sens.
Loys d'Outre-Mer, 34e roi de France à Reims. gist à Saint-Remy, Lothaire,
35e roi de France
Saint-Remy,
gist à
à Reims.
(936-954),
(954-986),
gist à
Du Portrait
dans la sculpture sur bois.
35 j
V, 36e roi de France (986-987), gist à Sainte-Cornille de Gompiègne. Hugues Capet, 37e roi de France (987-996), gist
Loys
à Saint-Denis. Robert
II, 38e roi de France Saint-Denis.
(996-1031),
gist à
Henri
(IO3I-IO6O),
gist à
Ier, 39e roi de France Saint-Denis.
(1060-1108), Ier, 40e roi de France gist à Saint-Denis. Loys VI, le Gros, 41e roi de France (1108Philippe
1137), gist à Saint-Denis. Loys VII, le Jeune, 42e roi de France 1180), gist au monastère Philippe II, 43e roi de France
(1137de Barbeau. (1180-1223),
gist
(1223-1226),
gist
à Saint-Denis. Loys VIII, 44e roi de France à Saint-Denis. Saint
Louis, 45e roi de France gist à Saint-Denis.
(1226-1270),
III, le Hardi, 46e roi de France 1285), gist à Saint-Denis.
(1270-
IV, le Bel, 47e roi de France 1314), gist à Saint-Denis.
(i285-
Philippe Philippe
358
Loys
Histoire
du Portrait.
X, le Hutin, 48e roi de France I3I6), gist à Saint-Denis.
( 1314-
V, le Long, 49e roi de France 1322),gist à Saint-Denis.
(i3i6-
IV, le Bel, 5oe roi de France i328), gist à Saint-Denis.
(i322-
Philippe Charles
Philippe
VI de Valois,
5ieroi
i35o), gist à Saint-Denis. Jean le Bon, 52e roi de France
de France
(i328-
(I35O-I364),
gist
à Saint-Denis. Charles
V, le Sage, 53e roi de France i38o), gist à Saint-Denis.
(1364-
Charles
(1380-1422),
Charles
(1422-1461),
VI, 54e roi de France gist à Saint-Denis. VII, 55e roi de France gist à Saint-Denis.
Loys XI, 56e roi de France à Notre-Dame de Cléry. Charles
(1461-1483),
VIII, 57e roi de France gist à Saint-Denis.
Loys
XII, 58e roi de France à Saint-Denis.
(1483-1498),
(1498-15i5),gist
Ier, de Valois, 59e roi de France 1547), gist à Saint-Denis.
François
gist
(1515-
Du Portrait Henri
dans la sculpture sur bois.
II, 60e roi de France
35g
(i 547-1559),
gist à
François II, 61e roi de France à Saint-Denis.
(i55g-i56o),
gist
Charles
(1560-1574),
gist
(1574-1589),
gist
Saint-Denis.
IX, 62e roi de France
à Saint-Denis. Henri
III, 63e roi de France
à Saint-Denis. Henri
de
Bourbon, 64e roi gist à Denis. (1589-1610), IV,
65e roi de France
LovysXIII,
de France
(1610-1643),
gist
le fameux
F,
à Saint-Denis.
Le musée
du Louvre
dit de François de façon
possède Ier, et qui s'ouvre
à former
coté B. 271). C'est un travail de patience
deux
à charnières, F adossés. — (Il est
du xvie siècle et une oeuvre
étonnante.
Cette
microscopique sculpture de l'intérieur dix médaillons
à
renferme 1 à i5
milli-
mètres. Neuf
de ces médaillons
sont les portraits
de
36o
Histoire
du Portrait.
— — Alexandre, —Jules-César, qui • le Paganisme ; figurent De Josué, — David, — Judas Machabée, qui figurent le Judaïsme; — du roi Artus '— et de De Charlemagne, — de le Bouillon, Godefroy qui figurent Hector,
et la Chevalerie.
Christianisme médaillon
est le Christ
Dans le musée
Le dixième
en croix.
du Louvre
se trouve
encore
dite M de Marmicroscopique, soeur de François Ier. — guerite d'Angoulême, C'est encore un travail du xvie siècle, charmant la sculpture
d'exécution travail.
et remarquable
par
la finesse
du
CHAPITRE
Vil
DU PORTRAIT DANS LA SCULPTURE EN IVOIRE
'étude
attentive
des
objets antidans le musée
ques, conservés du Louvre, démontre
la
que
Sculpture en ivoire fut pratiquée chez les plus anciens peuples. la L'Egypte, l'Assyrie, la Grèce connurent en ivoire ; mais la de la Sculpture pratique riche matière, fouillée par le ciseau de l'artiste, fut consacrée la reproduction Phidias étaient
aux objets du culte des images des dieux.
surtout exécutait
en ivoire
un Jupiter et les draperies
dont
et à
les nus
en or ; cette 40
Histoire
3Ô2 statue
mesurait
du Portrait. mètres
plus de dix-sept
d'élé-
vation. La statue de Minerve, également qui se trouvait dans le Parthénon,
de Phidias, à Athènes,
avait près de douze mètres de hauteur ; la tunique était d'or, mais les nus étaient d'ivoire, ainsi que la Méduse figurée sur le bouclier. En i855, M. le duc de Luynes exposa une reproduction de Simart.
de cette Minerve,
due au ciseau
La statue, haute de trois mètres, était d'ivoire et d'argent; tous les nus de la Minerve, ceux de la statuette main
droite
de la Victoire, placée dans la de la déesse, étaient d'ivoire ; la
tunique et l'égide, d'argent repoussé étaient l'oeuvre de M. Duponchel.
et ciselé,
Chez les Romains, le goût pour la Sculpture en ivoire égala celui des Grecs, et les plus riches patriciens s'étudièrent à rassembler dans leurs somptueuses demeures les ivoires fouillés par le ciseau des artistes. Plus
fit élever une statue tard, Constantin d'ivoire dans la basilique de Sainte-Sophie, à sa mère Hélène.
Du Portrait Nous
dans la sculpture en ivoire.
ne pouvons
détailler
363
ces merveilleuses
tablettes, appelées diptyques, triptyques, qui furent en usage sous les consuls chrétiens et dans
les premiers siècles de notre ère. Ces tablettes étaient ordinairement
chies elles
de sculptures et souvent étaient conservées dans
comme
des annales
enri-
de portraits; les familles : les diptyques
historiques
civils
furent, à cette époque, ce que sont aules portraits de toute nature. jourd'hui Les tablettes d'échange Théodose
étaient
sculptées
entre
amis;
en
restreignit
encore
tard,
une
l'objet loi de
l'usage
aux
seuls
plus
consuls. Les diptyques consulaires sont aujourd'hui une source précieuse d'indications historiques. ecclévme siècle, les diptyques Jusqu'au d'un usage furent siastiques habituellement ils sont ornés
mais fréquent, de scènes reli-
gieuses, et offrent peu d'intérêt pour l'histoire du portrait. en ivoire Du vin 0 au xme siècle, la Sculpture mais elle se ressent est pratiquée en France; des alternatives
si diverses
que les arts eurent
Histoire
364
du Portrait.
au culte, à dans notre pays. Consacrée des des autels, à l'ornementation la décoration en ivoire garde un objets sacrés, la Sculpture à subir
caractère
religieux
pendant
cette
longue
pé-
riode. L'ivoire
reproduit de la Vierge,
Christ, de convention
les figures du des saints, les portraits surtout
et de prélats. d'évêques avec figures (hagiotiptyques, Les dyptiques
dit Gori) nombre,
en plus grand sont parvenus les et l'usage de relier les manuscrits, nous
avec des plaquettes d'ivoire, sacramentaires, beaucoup d'argent et de bois a dû contribuer à leur conservation. « Les simples vertures
» furent de uns, « dit Pacciaudi, ornements ; d'autres servaient de couaux
d'autres étaient Évangéliaires, offerts aux pieux baisers des fidèles, d'autres enfin servaient à la piété privée. » (Antiquitates Ghristianoe.) Quelques-uns les plus anciens Nous
voyons
de l'abbaye
de ces diptyques
sont cités par
auteurs. le comte
Cisione,
fondateur Éverard, au diocèse de Tournai,
dans la sculpture en ivoire.
Du Portrait
léguer à son fils Unoch encadré d'or, «Tabulas
un diptyque
365
d'ivoire, auro para-
eburneas, le diptyque mentionné
dans tas»; par contre, l'inventaire de Saint-Riquier est orné d'argent, « In argento paratas. » (Pacciaudi, ibid.) A Bourges,
le célèbre
livre
d'ivoire
consulaire) d'après Martène.
servait
à l'office
(Voyage
littéraire
A Besançon,
on gardait
que
nement
de Roman
religieux, de 1717.)
l'ivoire
du couron-
et de l'impératrice
Eudoxie.
Du Cange et par Gori ; Gaille reproduit dans sa Revue archéolo-
Il est décrit habaud
(dipty-
par
gique (1844, tome Ier). La Sculpture en ivoire ne forme pas une branche distincte à cette époque : tout sculcette matière et en tirer les pteur sait travailler couvertures bas-reliefs
les crosses, d'Évangéliaires, encore. que nous admirons la Sculpture son cadre et sortir
Avec le xme siècle, semble
élargir mentation. Le travail
de l'ivoire,
les
en ivoire de l'ornetimidement
des principes s'inspire jusqu'alors, de la Sculpture et tend à produire des oeuvres ébauché
remarquables.
du Portrait.
Histoire
366
statuettes
Les
religieuses
de de l'époque du dessin, la vérité
ont la pureté la justesse de mouvement, d'attitude, véritable atteste un progrès naturel saint
Louis
en ivoire. Sculpture du Les inventaires siècle mentionnent
xive siècle
de nombreux
qui font partie des trésors des richesses des églises. ivoire
et leur de la du
xv°
travaux
en
royaux
ou
et
A cette époque, les oratoires dipportatifs, collants, sont en usage et tyques ou triptyques font partie
du mobilier.
très accentués
Les reliefs sont parfois dans ces tableaux-chants.
Le Louvre
un retable possède de chambre remarquable;
oratoire signe
sous
le nom
de retable
portatif ou on le déde
Poissy.
(N° 888, catalogue de M. de Laborde.) Le duc Jean de Berry, frère du roi Charles et sa femme,
Jeanne
de leurs
d'Auvergne, accompagnés sont figurés dans ce retable.
patrons, Les boîtes à miroir
en ivoire,
bas-reliefs, nous donnent Le musée de Cluny ornée
de diverses
V,
figures
enrichies
de
parfois des portraits. conserve une boîte, : un
roi diadème,
Du Portrait
dans la sculpture en ivoire.
36'7
assis sur un siège et tenant un sceptre ; près de lui est une reine ; on croit que ces figures sont celles de saint Louis et de la reine Blanche, sa mère; autour, divers autres portraits. Cet ivoire du xive siècle (n° 401 du catalogue de 1847) vient de l'abbaye de Saint-Denis. Du Sommerard, dans son ouvrage sur les Arts au moyen âge, décrit encore un diptyque qu'il croit avoir
appartenu
Bretagne. « Ce diptyque
consiste
à la reine Anne de
en deux petites plade la forme et du dia-
presque ques d'ivoire, mètre d'une pièce de 5 francs, deux
tablettes
de cèdre,
incrustées
montées
dans
en or et sur
lesquelles existent encore quelques hermines. su» Quatre-vingts figures microscopiques, jets de la Passion, ont trouvé place dans cet espace circonscrit. » Si, comme cloant
ce tableau l'indique, de la duchesse Anne de
tout
fut à l'usage on ne peut Bretagne,
que
s'émerveiller
des
» (Du Sommeyeux de lynx de cette princesse. rard, les Arts au moyen âge. Paris, Cluny, i838, tome II.)
Histoire
368
du Portrait.
le xvie siècle, la Sculpture en ivoire est remplacée par la Sculpture sur bois ; mais les artistes pas entièrefrançais ne délaissent Dans
ment les travaux Les ivoiriers ration
sur ivoire. s'adonnent
des objets
surtout
à la déco-
usuels.
De cette époque est le Pulvérin Sur cet objet, en corne de cerf,
du Louvre.
est un génie marin et tenant
dirigeant de la droite un cheval de la gauche un trident et un arc. M. de Labordeattribue
cette sculpture
à Jean
Goujon. « Ce charmant ouvrage, » dit-il, « a toute la grâce de la main habile de cet artiste et peut avoir ses grands émaux
été un délassement
travaux.
et objets
» (De Laborde, divers
exposés
au milieu
de
Notice
des
au
Louvre.
Paris,
i853.) C'est, en tout
oeuvre de Jean
une reproduction d'une des Notes Goujon, et l'auteur cas,
d'un
sur les Sculptures compilateur en ivoire eût fait sagement Sculpteurs guer des raisons, contredit lorsqu'il
et les d'alléM. De
Laborde. Le musée
de Cluny
possède
la Jeune
fille
Du Portrait châtiant
dans la sculpture en ivoire.
l'esclave
à genoux,
attribuée
36g
à Fran-
cheville
Lenoir (Musée des par M. Alexandre Monuments et à Jean de Bologne par français), M. Du Sommerard. (Les Arts au moyen âge, atlas, ch. v, pi. X.) Dans
le xvne
chel Auguier,— avec distinction.
siècle
et le xvme siècle, MiLe Geret, sculptèrent l'ivoire
Milet ou Mile, de Dijon, — Pierre Simon, — Jaillot — et son frère Alexis-Hubert, d'Avide
gnon, exécutèrent sur ivoire. Simon de Charles sait partie
Jaillot
travaux
remarquables
est l'auteur
du buste en ivoire
Lebrun, d'après Coysevox, de la collection d'Alexandre
paraît avoir des crucifix
de Troyes, Girardon, François travaillé l'ivoire ; on lui attribue d'une exécution hors ligne. Jacques
Sarrazin,
— Jean
Cornu,
— Joseph
Guillermin, Baptiste la Sculpture surent maintenir plus haut rang. Nous trouvons français,
encore
J. Cavalier,
qui faiLenoir.
— Jean-
Villerme
—
en ivoire
au
à Londres — et David
un ivoirier Le
Mar41
Histoire
3yo chand,
du Portrait.
de Dieppe, également Français ; — à Lacroix, né en Bourgogne, qui exé-
Gênes, cutent des médaillons, des christs. Les Rosset, de Saint-Claude, ont laissé des oeuvres
en ivoire.
les bustes de VolJoseph Rosset a donné taire et de Montesquieu. Cet artiste est menpar les historiens ce genre de travail r tionné
Le Louvre
conserve
comme
excellant
dans
encore une Sainte-Thé-
(n° 235 du catasignée Rosset père logue de M. Sauzay (1861). Dans les xvie, xvne et xvme siècles, les ivoirèse,
riers
sont nombreux; mais les portraitistes en ivoire sont rares. Ce que nous en avons dit suffit à montrer en ivoire que la Sculpture jetait un grand
éclat,
CHAPITRE
VIII
DU PORTRAIT DANS LA SCULPTURE
y.^^
ette étude sur l'art statuaire
FËSÏBII
°^vlr
4 ^gMraEBl
l'histoire
du
P>i^^^^a| la Sculpture peu étudiées
Sculpture, elle-même
disons plus, celle de sont peu connues et
en France.:
Cependant
la Sculpture
un
certain
peut car
intérêt, dans portrait
Française a toujours avec succès ; elle a laissé des
été pratiquée traces impérissables la science,
la
l'habileté, qtii attestent le caractère élevé et la prodigieuse
facilité
de nos artistes
nationaux.
Nous
rechercherons
l'histoire
du portrait
du Portrait.
Histoire
3j2 dans
du moyen âge, parce qu'à l'artiste était sincère ; il pensait,
la Sculpture
cette époque à rendre et cherchait
ce que l'artiste
pensée que chez les artistes.
est gauche à cette époque, même : mais elle dit bien
« La statuaire, encore, maladroite
c'est-à-dire
intime
bien rarement
l'on retrouve
» L'oeuvre
cette
a voulu
lui faire dire.
sa place avec raison, occupe qu'elle a été faite pour être placée
à telle hauteur, à telle tel monument, au soleil, et non commandée dans exposition, dans un
pour être placée on ne sait au Salon pour une destination
atelier
achetée
où ; in-
connue. » Comment dans
veut-on
de semblables
» Comment lier, sans savoir elle sera éclairée
avoir des oeuvres
conditions
d'art
?
une statue
conçue dans un atesera sa destination, si
quelle par les rayons
du soleil, ou cette statue ; comment
par un jour intérieur achetée par des personnes qui ne l'ont point demandée pour un objet, et qui ne savent où la placer ; comment cette statue, disons-nous, une impression produira-t-elle sur le public ?
Du Portrait
dans la sculpture.
3j3
» Excepté quelques amateurs qui pourront certaines apprécier qualités d'exécution, qui s'en occupera ? qui la regardera ?» Ainsi parle M. Viollet-le-Duc; ajoute : « L'erreur
moderne
des
de croire
qu'en reproduisant l'être ; qu'en reproduisent
— et il
sculpteurs
est
ils l'enveloppe l'instrucopiant
ment, ils donnent l'idée de la mélodie. » Quant à l'origine du portrait dans la Sculpavant ture, il est bien difficile de la rechercher de nos belles et magnifiques la construction églises de Chartres, d'Auch, de Vienne d'Autun, de Paris. Ces
de Beauvais, d'Amiens, de Reims, en Dauphiné,
de Saint-Denis
cathédrales
et de Notre-Dame
n'offrent
que des et l'histoire
encore
souvent grossières, sculptures nous a rarement transmis les noms
des artis-
tes à qui elles sont dues. l'art sculptural français était la c'est : différentes Écoles sept représenté par division donnée par du Seigneur : A cette époque
— i° L'École
Bourguignonne
;
Histoire
3j4
— 2° L'École à gros grains ciseau ; — 3° L'École germanique, geâtres, très
du Portrait.
la pierre Messine, employant aux finesses du qui résistait
Alsacienne, type de naïveté sur des moellons rous'exerçait
tendres
en sortant
de la carrière,
à l'air libre ; mais durcissant — 4° L'École Champenoise, dont les deux centres étaient Reims et Troyes ; principaux — 5° Les Écoles Normande, Bretonne, toutes d'un type AngloPoitevine, participant Saxon ; — 6° L'École se rallient
celles
de l'Ile-de-France, de
à laquelle
de Chartres, Paris, et même les Écoles
de
de Melun, de Beauvais, Laon et de Soissons qui semblent en être les dérivées ; — 7° L'École au mouvement Méridionale, de laquelle d'une manière très coopèrent puissante d'Avignon,
les Écoles de
d'Arles,
Toulouse,
Limoges et de Périgueux. Nous voudrions ne rien nomenclature
de Marseille, de Clermont,
de
omettre
la
des oeuvres de Sculpture
dans
où l'on
D:t Portrait
dans la sculpture.
une apparence peut trouver être arrêté par la grossièreté C'est en recueillant anciens
qu'il
de portrait,
sans
de l'exécution. les plus d'écrire l'his-
les matériaux
devient
toire du portrait Mais il le faut
3j5
possible dans la Sculpture
en France.
dire : le portrait dans la dans le sens où nous le comprenons
Sculpture,
de nos
n'est pas la préoccupation aujourd'hui, anciens artistes : l'oeuvre était surtout
ressem-
par le nom qui lui était attribué. Comme portraits historiques les plus anciens dans le nous citerons dans notre histoire, en argent, de vue siècle les deux bustes,
blante
: Dagobert et de sa femme la reine Nanthilde le tombeau de Dagobert, Ces bustes ornaient inhumé
à Saint-Denis,
Clovis a été représenté
en empereur
d'Orient, découverte ; c'est
une
chaussure
très
ainsi qu'on
le voyait
à l'entrée
Germain
des Prés
et au portail
avec
de l'église
Saint-
de
Notre-
Dame de Corbeil. Au même
de Notre-Dame
portail beil il y avait aussi la statue de Clotilde, de Clovis.
de Corfemme
du Portrait.
Histoire
3y6
des
A Saint-Germain encore
se trouvaient
Prés
de Thierry, de Clodomir, et Clotaire. Utrogathe
les statues
de Childebert,
ainsi
A
Saint-Germain-l'Auxerrois, de on voyait Notre-Dame, on
auxquelles
ne peut
précis. A Saint-Denis,
belles
attribuer
se trouvait
une
qu'à
statues, un nom statue
de
et la plus Dagobert : c'est la plus ancienne intéressante ; elle fut conservée par Suger. étaient tous A cette époque, les artistes architectes-sculpteurs ce qui explique la noms
déjà cités dans
et quelquefois répétition les autres
peintres
:
de quelques parties de cet
ouvrage. Tels étaient
ou Ingelramme Enguerrand qui bâtit l'admirable église du Bue, — Huesà Reims, — Robert de Luzarches, Libergier, — Thomas de Cormont, à Amiens, — Jean, qui construisit l'église Saint-Côme , à Paris ; tous ces artistes travaillaient indifféremment, comme
architectes
Un artiste la cathédrale
et comme
inconnu d'Amiens,
coulait
sculpteurs. en bronze,
les tombes
dans
d'Éberard
Du Portrait de Fouilloy
dans la sculpture.
(i223), de Geoffroy, fils de saint Louis.
3yj
d'Eu
(1237)
et de Jean, Sous les règnes de Philippe-Auguste et de Louis VIII, on voit Robert de Luzarches — nommé plus haut, — Eudes de Montreuil, Jean
de
— Etienne
Chelles,
de Bonneville, contribuer par leurs
architectes-sculpteurs, travaux à la gloire
du royaume. C'est à ces artistes* que sont dues et statuettes
statues
de
les belles
Saint-Denis.
Dans
la maigreur Nanthilde, qui est rachetée par une l'art chrétien caractérise finesse digne de l'art antique. celle de la reine
exécuta
pour 6 livres de Charles V ; il pas-
Jean de Saint-Romain
la statue 8 sous parisis sait pour li melior imagier
de son temps. — Jean de Plus tard Jean Delaunay, Liège, — — Jean de Chartres. Guy de Dampmartin, travaillent
à la
exécutent
les
ainsi
celles
que
statues
Bourgogne. Nous trouvons, Guy le Maçon,
des
du ducs
comme à Dijon,
et Louvre, et de la reine,
du
décoration roi
de
et de
Berry
célèbres, sculpteurs — A Bourges,, vers la 42
-
3j8
Histoire
du Portrait.
même
Aguillon époque, entre (I33I Montpellier, Jehan et Henri. Alaman, • zot et Drouin de Mantes.
de Droues.
— A
et 1360), les deux — A DeniTroyes, — A Sens, Jacques
des Stalles. Il est incontestable artistes
normands, sous multipliaient les statues
les qu'à cette époque comme les artistes rhénans, les porches
des cathédrales
et les
des portraits
et exécutaient bas-reliefs, sur ivoire, sur pierre, et de nom-
breuses
effigies sur les tombeaux. La Sculpture des tombeaux offre un grand nombre de portraits et semble même former
comme une branche dispendant longtemps tincte de l'art. — Mais ces portraits ou effigies ne sont souvent les contours Nous d'après — i°
qu'un simple tracé indiquant de la figure et du corps.
classer ainsi pouvons la forme des tombeaux
les sculptures, :
Sarcophages simples ; — 2° Dalles en pierres tombales,
res gravées ; — 3° Pierres couchées
;
tombales
avec figures
avec figuen relief
Du Portrait
dans la sculpture.
3jg
— 4° Tombeaux dans des niches d'arcatures et tombeaux arqués ;
ornées
— 5° Tombeaux rés,
très
élevés et richement
ornés
châsse, sont lées, à lambris
la ; ils prennent surmontés de figures à quatre
faces,
déco-
forme
de
agenouilavec colonnes
et dais. Parmi
les plus anciens funémonuments de la reine raires, doit être rangé le portrait au milieu de Frédégonde, placé aujourd'hui de Saint-Germain
l'église
des Prés.
d'un personnage, présentationl'an (600), est on ne peut plus
Cette
re-
qui date intéressante.
de
n'a pas de saillie. Il est comLe sarcophage marbres de différents posé d'une mosaïque et d'émaux
de couleur, l'aide
d'un
mastic, la tête, Tes mains ment
et
les pieds
sin au trait
sont
simple-
archiLibergiers, a longtemps de Saint-Nicaise,
la pierre
d'Ives
tecte de l'église elle est détruite subsisté; Parfois
et fixés, à du cuivre;
en creux.
dessinés
A Reims,
dans
rapportés les cavités
les architectes des
motifs
aujourd'hui. à leur desajoutaient en relief; ainsi le per-
38o
Histoire
du Portrait.
sonnage de Saint-Nicaise une de ces esquisses.
tenait dans ses mains
la pierre tombale de On possède également dans l'église de SaintPierre de Montereau, Germain
des
Prés.
Il est
représenté
ayant
une règle et un compas. On a aussi la pierre d'Alexandre
de Ber-
dans la main
de Saint-Ouen de neval, un des architectes Rouen (xve siècle) ; l'architecte est représenté avec son élève, ils tiennent chacun une règle et un compas d'une main, dans l'autre ils ont une feuille sur laquelle il y a des dessins. Pendant les xme, xiv° et xve siècles, les pierres presque membres encore
se multiplient à l'infini, sépulcrales toutes les familles ont un de leurs ainsi dans
représenté;
les chapelles
on
les. retrouve
et dans
les cloîtres.
nous aurions en D'après M. de Caumont, France plusieurs belles mosaïques représentant des personnages. Ces mosaïques étaient rant l'ère Mérovingienne,
très nombreuses ainsi
du-
que le prou-
vent la mosaïque en verre de Germiny-lesPrés, dans l'Orléanais (qui est du rxe siècle),
Du Portrait
dans la sculpture.
et le pavage dans
en mosaïque le Vivarais.
de l'église
381 de Cruas,
Aux xme, xive et xve siècles, on a fait beaude chevaliers et de personcoup de portraits nages en mosaïque ; les figures étaient entourées de fleurs de lis et de toutes sortes d'ornements. On
de la terre prenait glaise, qui était étendue sur un fond, terre assez molle pour se laisser pénétrer par un moule en relief le personnage; ce moule qui représentait relief laissait une empreinte en creux. On remplissait
alors ce vide soit avec de la
terre
de couleurs
émaux
crus, laissé sécher
avoir
en
soit avec des différentes, mats ou translucides. Après on envoyait
le tout
à la
avec
des
cuisson. Parfois carreaux
on formait
la mosaïque de terre cuite de différentes
On trouve mont
dans l'abécédaire
le dessin
d'un
chevalier
de M. de Cauarmé
épée et vêtu de sa cotte de mailles. a été trouvée dans Cette plaque de Fontenay,
près
de Caen.
couleurs. de son
l'abbaye
Histoire
382
on conserve
A Saint-Omer donateur
le portrait
d'un
façon,
et qui
de la même
exécuté
a l'apparence
du Portrait,
d'un
vitrail.
xv° siècle les personnages illustres Jusqu'au sont représentés sur leurs tombeaux, mais le sont seuls mis dessin, la gravure, la mosaïque, en pratique; pture . Mais
rarement
on a recours
à la Scul-
cette époque nous remarquons la tendance des artistes à figurer leurs personde la prière, c'est-à-dire nages dans l'attitude à genoux. vers
Dès le xiie siècle,
on avait
cependant, cuté des Monuments élevés : Les tombeaux
de Richard
d'Henri
exé-
Coeur de Lion, à qui existent
II et de sa femme, sont du xne siècle Fontevrault,
et nous
apprennent une chose intéressante pour l'art :— c'est qu'à cette époque, onpeignait les statues. tombeaux étaient revêtus de Quelques ou de cuivre émaillé, tels plaques d'argent, d'Henri Ier, quatrième que le tombeau comte de Champagne, qui existait Étienne de Troyes.
autrefois
à Saint-
Du Portrait
dans la sculpture.
383
Les
figures, rares au xn° siècle, deviennent dans le xme ; les artistes font plus nombreuses de grands progrès, ils sont moins raides.dans leur
ils ont plus manière; par là même, dans le faire et en conséquence souplesse jettent plus de vie dans les figures. Pendant de
ce siècle, les tombeaux
de ils
nous offrent
renseignements pour le costume. Les images des personnages sur représentés les pierres tombales sont bien des portraits. Nous pouvons citer : •— la statue de Guillaume, fils de Hugues II, seigneur de Naillacgrands
sur-Blanc,
qui
existe
Gargilesse-sur-la-Creuse; orné Dillo (Yonne)
dans
encore puis d'arcatures
l'église le tombeau
de de
ou statuettes
avec figures couchées ; de la reine Le tombeau
femme Bérengère, de Richard Coeur de Lion, enterrée dans l'abet transporté, baye de Lepau, près du Mans, en (1821),
du Mans.
dans la cathédrale
D'autrefois, recouvrait nage. A Amiens,
de
l'avons
comme
nous
bronze
la statue
du
se trouvent
deux
statues
dit,
on
personde ce
du Portrait.
Histoire
384
de Fouilloy évêque et celle de Geoffroi d'Eu, son succes-
: celle
genre (i223), seur.
d'Éverard
A ce sujet, M. de Caumont dit qu'une aux grande partie de ces statues disparurent XVII0 et xvnie siècles; des Chapitres les firent soit parce qu'elles encombraient le détruire, choeur, soit parce qui était moderne,
l'on
que ce et, chose bien triste à constatue avait de valeur artisque
n'estimait
plus une tique , comme celles en métal par exemple, et plus tôt elle était détruite par les fondeurs. stater,
Parmi rons
les statues
celle
du
xive siècle
de Jean
de Dormane, statue en cuivre
cette Beauvais; couchée sur un marbre
nous
cite-
évêque
de
jaune
était
noir.
Deux nées
dessimagnifiques pierres tombales sont à Saint-Ouen-en-Belin, elles nous
donnent
les portraits d'Andrieu d'Averton, sire de Belin, — et celui de sa femme, Isabeau de Bréinville. Au XVe siècle arqués. La torribe
nous
en cuivre
avons de Pierre
les
tombeaux
de Savoisy
*
Du Portrait
dans la sculpture.
évêque de Beau vais, montre un riche portail avec ses pinacles ornés de crochets, ses contreforts ornés
de figurines de brillants
est décorée La statue
tombale
seigneurs
de
époque. Nous
retrouvons
; la statue émaux.
de l'évêque
de la famille
Champigny, encore
des Hamon, est de la même
des
de peintures de Brucourt, dans Jacqueline qui se trouvent l'église de Larmay-sur-Calirme, près de Pontl'Évêque. Enfin, parmi les plus beaux tombeaux celui de Philippe xve siècle, on-possède Hardi
nous
Au
xve siècle, avaient numents les
des
voyons que dais soutenus
sont
Marguerite et le tombeau Michel
les
le
magnifique dans d'Autriche de Louis
Colombe
richesse
mo-
par des couchés
étaient personnages sont tard ces tombeaux
dessous; plus struits avec une très grande et d'ornements. Tels
le
de Dijon.
au musée
colonnes,
du
con-
de lignes
monument
de
l'église de Brou de Brézé à Rouen.
et ses enfants
exécutèrent 43
du Portrait.
Histoire
386
de François II, duc de Bretagne; Jehan Juste de Tours fit celui des enfants — de Charles de VIII, puis le mausolée entre (i5r8 et Louis XII pour Saint-Denis, le tombeau
i53o). Nous
devons
une mention
ce monument,
qui est de Saint-Denis.
un
toute, des
spéciale à plus' remar-
quables Le corps
du roi est étendu sur la pierre — le souverain "sépulcrale digne et calme, est nu, mais il n'a pas besoin d'être couvert de ses habits
et de ses insignes, royaux pour xiiontrer d'où il vient, et qu'elle était l'autorité, dont il était investi. — Cette oeuvre a un grand côté qui impressionne, une profonde admiration. Vers
tout en excitant
cette
nous pouvons encore époque, "citer parmi nos sculpteurs célèbres, Jehan de Vitry — et Jacques Gendre, maistre masson imagier de l'hôtel de ville de Bourges. Enfin le plus renommé Le Moiturier. Un artiste éminent, d'imaiges,
grant
de tous était Antoine
Grand-Jehan
le tailleur
dit
chronique,
ovrier,
la
Du Portrait
exerçait Metz; faisait
dans la sculpture.
38y
à cette époque (xvie siècle) son art à —tandis que Jacques Bachot, Lorrain, des oeuvres pieuses et naïves. Il exécuta
à Saint-Nicolas-du-Pont, différents tombeaux,
à Pont-Mousson, entre autres ceux des
Henri de Lorraine, princes évêque de Metz ; — et d'Henri de Joinville. II, seigneur A la'fin du-xve l'art Lombardosiècle, Vénitieri, copie duisit en France
du
maniérée
Grec, s'intropour l'Italie les
et fit partir consciencieux qui voulaient
artistes
résister
à cet entraînement. Nous patrie,
fuyant leur Simon — et
à ce moment, —les Lorrains
voyons, Bachelier;
d'Angoulême qui —Jacques Ligier Richier; son maître Michelv eut la gloire de vaincre de statuaire; pluAnge, dans un concours sont au de ce maître sieurs des ouvrages Vatican. Les
artistes
décoration
du xvic siècle utilisent,
de leurs
nature
a mis à leur
cieuses,
marbres
émaux,
peintures,
ouvrages,
la
ce que la :-matières pré-
tout
disposition de différentes tout
pour
couleurs, dans est employé
les
riches
Histoire
du Portrait.
tombeaux
de
cette
magnifique
époque. des cardinaux à Les tombeaux d'Amboise, — de Rouen ; — de François II, à Nantes ; — de Louis XII ; — et d'Anne ier ; François du une preuve de Bretagne nous donnent grand talent de nos artistes. à noter, Un fait curieux
c'est
qu'à cette très réalistes :
époque il y avait des artistes Ainsi le cardinal du Prat
était
rongé par les vers au milieu les plus riches de son tombeau. Pour
l'histoire
pas négliger
du portrait,
la sculpture
des sculptures nous ne devions
funéraire, cette source d'art qui nous facilite
d'oeuvres inépuisable l'étude de la marche du portrait miers siècles artistiques. Les oeuvres
de la sculpture
de la Renaissance sont disséminées musées Pour
et des dans
représenté
un
dans
les pre-
du moyen temps
grand
âge,
modernes, nombre de
et de villes. faciliter
suivrons dans gique — et,
l'étude notre
lorsque
de ces portraits, nous travail l'ordre chronolonous
serons
arrivé
au
Du Portrait commencement
les
anonymes statue de de Jean
38g
du xixe siècle, nous les indisalon — avec la critique qui en
querons par a été faite. Parmi
dans la sculpture.
dus portraits du xme siècle,
Blanche
à des
sculpteurs avons la
nous
de
Champagne, morte Ier, duc de Bretagne,
femme
en(i283). est du Jayet
Le
de Pierre de portrait xve«siècle': la tête de ce chanoine elle a un grand caractère. Dans le xve siècle, nous les statues
de
Pierre
fils de Charles
le Mauvais,
de sa femme, de Bretagne,
Catherine
mentionner
devons
d'Évreux
est fine,
de Navarre,
— roi de Navarre; — d'Anne d'Alençon;
fille de Jean
sans
Peur..
sent en Touraine,
né vers (H3O), les uns dien Bretagne, comd'autres
mence
non
Michel
Colombe, cette
série
grands artistes. de Sa statue
Philippe le faire,
marquable par delé, est un véritable
interrompue
de nos
de Commines, re-. vivante par le mo-
portrait qui nous donne du xve bien une idée des illustres personnages Cette statue est une des plus belles du siècle.
3go maître,
qui
Histoire
du- Portrait.
a
Hélène de également femme de Philippe de de Pouchet, receveur-
fait
Ghambes
Monsoreau, — Louis Commines; trésorier de François
mort .et Ier, représenté étendu la tête sur un coussin ; la statue est ' — la statue de Roberte d'albâtre.; Legendre, femme de Pouchet, est exécutée dans le même esprit. Nous sée'de encore
ne possédons
de Jean Goujon, au mula Renaissance, seul buste, et qu'un il n'est qu'attribué à cet artiste : c'est
le buste d'Henri Un
II, roi de France. oeil exercé peut facilement
découvrir
: la que ce buste doit être de Jean Goujon finesse d'exécution,.les détails dans les ornements, merveilleusement la main du maître. La figure
exécutés,
indiquent
un peu
aplatie nous offre encore un indice certain, et c'est une remarque qu'il .est facile de faire dans presque toutes les oeuvres de ce maître. Il semble que tout artiste doive s'incliner devant
la statue
oeuvre de Jean
de l'amiral Cousin,
l'une
de Chabot.
Cette
des plus consi-
Du Portrait dérables
dans' la sculpture.
les monuments
de la sculpun magnifique sujet d'é-
parmi
ture française, offre tude à ceux qui recherchent caractérisent Jean
3g i
si bien
Cousin
notre
les qualités École.
est le véritable
sculpture qui va soutenir sans craindre les rivaux Cette tête découverte
chef
l'honneur
de
qui cette
français,
étrangers.
de Philippe
de Chabot,
à demi
est bien celle du chef, de couché, l'homme de grande race, qui sait qu'au premier signal il sera obéi. Jean Cousin
n'a pas
"simplement
cherché
à reproduire il a voulu rendre
l'enveloppe, volonté l'énergique
l'esprit, Nous voyons guerrier
de
son modèle.
que cette statue est bien celle du et, sur" ce visage, il semble intrépide
d'une existence pas= qu'on peut lire l'histoire au milieu de périls insée dans les combats, cessants '
."-'"'"
Du même
artiste
on
possède
les statues
de
cham= de La Rochefoucauld, Ioi'; les bustes de Charlesbellan de François Ier. Quint et de François " Pilon nous a laissé une oeuvre Germain François,
comte
Histoire
3g2
du Portrait.
qui est et sera toujours un des plus beaux monuments de la statuaire française, — la statue de.Valentine Dans science
Balbiani.
cette
oeuvre, l'artiste profonde de l'anatomié
La statue
habillée
a montré
de la femme
une
. du chambel-
lan de
une grâce réelle et Birague possède l'exécution est digne du maître. Germain Pilon nous a laissé les bustes d'Henri
II,— de Charles rois de France.
IX, —et d'Henri
III,
Ces bustes, qui sont en albâtre, décoraient le château du Raincy ; la dégradation du visage indique qu'ils ont séjourné longtemps en dans ces bustes toutes plein air, — on retrouve les
et tous les défauts de l'artiste; qualités il faut bien le dire, la finesse est grande, mais la sécheresse d'exécution est trop apparente. Germain
Pilon
n'en
restera
pas moins un mais son faire est
de nos plus grands artistes, moins français que celui de Jean Cousin. Le président Mainard disait de cet artiste, dans une épitaphe fort juste : « Toujours gracieux, quoique
souvent
in-
Du Portrait
dans la sculpture.
correct, il peut être rège de la sculpture, en partie
3g3
regardé comme le Corses ouvrages réunissent
la belle simplicité et les finesses de le caractère de l'ensemble et les
l'Antique; grâces font oublier
de draper que sa manière est sèche et ses plis trop cassés. » Prieur nous a donné la statue Barthélémy d'Anne
de Montmorency,
grand-maître frappé mortellement
et pair,
et connétable
chal,
celle de sa femme,
duc
maré-
de France,
devant
Saint-Denis, de Savoie. Magdelaine
et
et belle sculpture. Cet artiste a fait les bustes d'Henri IV, — de de Philibert de Lorme, — de Christophe Bonne
Thou, statue calme
est saine et. honnête; la cette scuplture est très belle; quel de Montmorency et quelle sévérité sur tous ces traits !
Le musée du Louvre exécutés
par
Philippe daillon
Desportes, en bronze);
de Martin
Jacquet,
conserve
divers bustes^ ainsi dit de Grenoble;
(mépoète né à Chartres — le buste en bronze
Fréminet, qui provient -- Ces bustes n'ont de Barbeau.
de l'abbaye rien de fë*
marquable, 44
Histoire
du Portrait.
ne possédons
de Simon
3g4 Nous
Guillain
que les débris du magnifique monument qui fut à l'angle des élevé sur le pont au Change, deux rues, à la gloire Louis XIV.
de Louis
XIII
et de
à l'âge de dix représenté et la Renommée le ans, élevé sur un piédestal, couronnait de laurier. Louis XIII et Anne Louis
d'Autriche
XIV
était
étaient
placés à la droite et à la circulaire roi; un fronton
gauche du jeune le monument, terminait
couronné
deux
par
les armes de France. anges soutenant Les trois statues seules subsistent, elles
ont
une grande allure; on pourrait leur reprocher un air théâtral, mais ce caractère ne devait pas choquer lorsque leur place. Nous devons encore
ces
statues
étaient
citer du même
à
artiste
quelques statues qui ne sont pas au musée. Ce sont les statues de. Charlotte-Catherine de la Trémoille, veuve d'Henri Ier, prince de Condé. — D'Argenville nous dit : Cette statue est placée dans le choeur des moines qui desservent le couvent des filles de PAve-Maria.
Du Portrait Sur un tombeau
dans la sculpture.
de marbre
3g5
noir est une belle
figure de cette Dame (la tête et les mains sont touchées de chair). Au-dessus de la porte des Juges-Consuls (porte
pierre lions soumis lain
était
Saint-Denis) de Louis
était
XIII,
à ses pieds.
placée
la statue
en
avec des représenté Cette oeuvre de Guil-
très
On doit
remarquable. à Jacques Sarrazin
bronze
de
Pierre
France
mort
en (1672). l'auteur des
Sarrazin, tides du Louvre,
Séguier,
a droit
le buste chancelier
magnifiques à toute notre
en de
cariaadmi-
ration. Cet artiste, formé à l'école des grands maîavec Le Domitres italiens, fut lié intimement niquin; étudia
il resta
en Italie, où il la sculpture sous Michel-
dix-huit
longuement
ans
Ange, qu'il appelait son maître. On sait que la reine Anne d'Autriche,
grosse enfant (Louis XIV), fit voeu de de son premier un enfant à Notre-Dame-de-Lorette, donner, d'or
du même
dans
son sein,
poids que celui qu'elle portait au cas où ce serait un prince.
A la naissance placé dans une en or une statue six livres
le futur roi fut de l'enfant, exécuta balance, et Sarrazin même poids ; elle pesait
du
d'or.
Ce même cardinal
du Portrait.
Histoire
3g6
maître
de Bérulle,
a fait aussi
c'est une figure
vie et d'expression. Le buste de Gaston était encore Le
la statue
de
pleine
France,
buste
de
à Blois,
de Sarrazin.
dernier
travail
de ce
grand fut le tombeau
peintre et sculpteur, de Bourbon, prince de Condé. De
du
Michel
Anguier
de Jean-Baptiste
nous
n'avons
Colbert,
artiste, d'Henri
que
marquis
Seigneley. Son frère,
le de
François Anguier, qui fut l'ami de Mignard, du Poussin, de Stella, fut de bonne heure distingué par Louis XIII ; cet artiste nous a laissé la statue d'Henri Chabot, — de duc de Rohan; de Jacques-Auguste Thou et de sa femme Gasparde de la Châtre; — celles de de Jacques Souvré, grand-prieur — et du duc Henri de MontmoFrance; rency,
décapité
à Toulouse,
en (i632).
Du Portrait
dans la sculpture.
Lerambert
naquit,
Louis au milieu
pour ainsi dire, antiques et des marbres
des statues
du roi Louis XIII.
3g y
Il semble
avoir
été prédes-
Ce fut le marquis de Cinq-Mars sur les fonts. — Avec un semblable
qui le tint
tiné à la sculpture.
les débuts
devaient
Malgré
ses succès
patronage, être faciles à cet artiste. à la Cour,
studieux, profondément ses études ;. il s'appliquait
Lerambert,
retourna
toujours à à faire les bustes ou
en médaille des les portraits illustres qu'il fréquentait. le buste Il exécuta en marbre
personnages cardinal
du
de Mazarin. On lui doit encore le buste du maréchal de — de — Hesselin de ceux la Meilleraye ; ; Jabach — et de Madame Jabach. Etienne Le Hongre exécuta, pour le tomdu marquis de Gesvres,- la statue de ce maréchal de France, tué au siège de Thionville beau
en (1643). Cet artiste
exécuta
et pour celle équestres du roi.
Nancy
encore de
pour
Dijon
la ville de les
statues
3gS Girârdon
Histoire avait
daillon
du grand au célèbre jésuite
du Portrait.
en mésculpté le portrait Condé ; celui-ci en fit cadeau le Père
Touraemine, que la ressemblance
disant
plaisamment parfaite et qu'il n'y manquait .tabac au bout du nez.
qu'un
en lui était peu
de
Girârdon
offrit à Troyes, sa ville natale, un en marbre blanc, grand médaillon représentant le roi. Cet artiste
exécuta
sins de Lebrun,
encore, le tombeau
Richelieu, érigé dans bonne. On a également Boileau Despréaux.
d'après les desdu cardinal de
de la Sorl'église de lui le buste de
Girârdon
fit, au château de Villacerf, plusieurs bas-reliefs et bustes, entre autres ceux de Louis XIV ; — et de la reine Marie-Thérèse ; ils sont en marbre trois pieds de haut. Il fit encore
blanc
et mesurent
les bustes
de Colbert;-—de VilIV. ; — et d'Urbain
lacerf ; —de Passerat Pour la place Louis-le-Grand, à Paris, Girârdon modela la statue équestre du roi Louis XIV.
Du Portrait
dans la sculpture.
3gg
Cette sculpture a vingt huit pieds de haut ; elle est la première de proportions aussi considérables d'un seul jet. qui ait été fondue Girârdon - — Celui
a décoré
divers
de la princesse
tombeaux de Conti,
: à Saint-
André-des-Arts ; — Celui du
de Louvois, marquis qui devait être érigé d'abord aux Invalides; Le portrait de Barbier de Metz, dans l'église — le tombeau de Gravenilles, et le médaillon de Bormeau Tournay, On érigea bon, prince
dans la cathédrale de Trassy, de Girârdon. sont également deux tombeaux
à Henri
de Bour-
fut fait par ; le premier des Jésuites de la l'église
de Condé
dans Sarrazin, rue Saint-Antoine
; et l'autre la statue du prince
Dans celui-ci, sur le côté, couché d'ordre
de
d'architecture
au-dessus soutenue
par Guérin. le représente d'une
espèce
par
quatre
grands termes. Guérin avait tenant
sculpté la statue de Louis XIV, la un sceptre à la main et terrassant
Discorde. Celte
figure,
qui
avait
cinq
pieds,
était
Histoire
400
du Portrait.
à trois faces, elle piédestal être érigée dans la cour de l'hôtel de un
sur
placée devait
ville de Paris. neuf exécuta, pour ce monument, le marémédaillons ronds qui représentaient de Paris ; — chal de l'Hôpital, gouverneur Lefèbvre, prévôt des marchands ; — Guillon — Levieux ; — et Denisot, échePhelippes ; vins ; — Piètre, procureur du Roi et de la ville ; — Lemaire secrétaire ; — et Boucaut Girârdon
receveur. Guérin
fit aussi
Messire
Charles
ministre
des
le mausolée
en marbre
finances
sous
Louis
et pair, XIII et
XIV,
et celui
de son
épouse
Marie
Cet artiste
excellait
à faire
des portraits
Louis
de la Vieuville,
de
duc
Bouhier. et la ressemblance
médaille, la finesse
du
Descartes
est l'oeuvre
travail.
Avec Antoine table
égalait Le médaillon
en
toujours de René
de Guérin.
Coysevox
commence
la Véri<
série
des portraitistes en sculpture. Est41 rien de plus merveilleux que le "buste
de Marie Serre,
ce monument
de la piété filiale?
Du Portrait Marie
Serre
dans la sculpture.
était
la
401
mère
d'Hyacinthe'. abandonne tous ses
; ce grand artiste dans le Roussillon ; il travaux, pour aller trois portraits de sa mère, un de rapporte Rigaud
face, un de"profil, l'autre de trois quarts, afin de permettre à son ami Coysevox de faire le buste que nous admirons. L'ami
fut à la hauteur
de l'affection,
du
fils. Les
de Mignard, de Charles portraits de RiLe Brun, de Bossuet, du cardinal les médaillons de Marie - Thérèse , chelieu; de
Louis
lités
supérieures
XIV,
sont qui
empreints caractérisent
des
qua-
ce grand
artiste. Tous
les hommes
célèbres
ont posé devant
Coysevox. — — Turenne; Le prince de Gondé; Tellier ; . Colbert; — le chancelier Louvois ; — de Montausier ; — le duc de Richelieu ; — le duc de Chaulnes; Le duc d'Antin ; — le chevalier Boucherot; — le cardinal de Bouillon ; — le cardinal de Polignac ; Le maréchal
de Villars
; — le maréchal 45
du Portrait.
Histoire
402
Vauban ; — le premier président — Mansart ;-— Lenôtre. Coysevox Louis XIV, Coysevox pour l'hôtel
de Harlay
de portrait à quatre âges différents. donna également la statue du roi de ville de Paris ; — et la statue exécuta
de Louis équestre États de Bretagne.
le
encore
XIV,
à la demande
des
beaux
che-
pour chacun,d'eux
qu'il ; il
occasion, seize des plus du prince lui furent amenés
A,cette vaux
s'inspirât travailla
des qualités de avec les plus habiles
écuyers,
étudia
le cheval
et fit de la monture
royale
un chef-
d'oeuvre. On doit
à Coysevox
les magnifiques tombeaux de Colbert, à Saint-Eustache ; — du cardinal de Mazarin ; — du prince Ferdinand de Furstemberg, dans l'abbaye de SaintGermain ; — d'Henri de Lorraine, dans celle de Ro3raumont. fut vraiment un grand Coysevox artiste, son habileté était connue dans le monde entier. D'Argenville
;
raconte
qu'après
une
grande
Du Portrait
dans la sculpture.
4o3
les honoraires
maladie, Coysevox régla son médecin et lui dit : « Vous
m'avez
rendu
la
» manière,
je veux en faisant
vous
immortaliser
votre
buste
» mienne, Et
ce portrait maître.
fut
A Chantilly
était
grand Anjou, Toutes
un
des
vie
votre à la
en marbre.
»
beaux
du
en marbre
du
plus
la statue
à
de
Condé, — et au château le tombeau en marbre
de Seran, en de Vauban.
ces oeuvres
au ciseau
Coysevox. Les Coustou,
étaient
neveux
arrivèrent
tiste; mais heureusement
de
et élèves de Coysevox, à la célébrité, grâce
rapidement à leur talent et à l'influence Le talent
dues
de leur oncle.
pour l'artoujours les Coustou furent sous ce rapport ne suffit
pas
partagés. Coustou En (1731) Nicolas Louis XV.
fit une
statue
de
le dans primitivement ; elle se trouve actuellejardin de Versailles moderne. ment au musée de la sculpture Cette
statue
Les portraits
était
de Nicolas
Coustou
sont
très
du Portrait.
Histoire
404
gracieux, mais il y a une affectation qui choque abord ; tout est maniéré, au premier faux, les extrémités
pas la nature. Du reste, à cette de
manifestations '
sculpture, afféteries.
on
et ne sentent
sont mièvres
surtout
dans toutes les époque, soit Fart, soit peinture,
retrouve
les mêmes
partout
de Nicolas Quant aux qualités Coustou, : distinction, elles sont immenses grâce, tout y est;
ce serait
parfait
avec
d'exagération. Le faire du maître sons
qu'à aucune travaillé avec autant
un
peu
est merveilleux, époque le marbre d'adresse
moins et din'a
été
et d'habileté.
Mille détails, qui échappent au public, ne sauraient passer inaperçus à l'oeil expérimenté du sculpteur. De nos jours, on parie de l'habileté des praticiens italiens; rien n'égale l'habileté de Pujet; — de Coustou — de ; Pigalle ; — de Pajou. La hardiesse et l'habileté, dirigées par une science profonde, tirent du marbre des effets extraordinaires.
Du Portrait Coustou
a fait
dans la sculpture. le tombeau
du
4o5 maréchal
Il a représenté de Créqui. cet illustre capitaine à cheval, les ennemis. poursuivant Pour l'Académie de Peinture, Coustou a de Colbert
— et de l'abbé
donné
les bustes
Bignon. Dans
la cathédrale
de
la figure
du cardinal
de Janson,
naturelle. grandeur La statue de Marie Louis
XV, fut exécutée frère de Nicolas,
Beauvais
est érigée à genoux, de
femme de Leczinska, Couspar Guillaume
la qui fit également de Louis XIII offrant son sceptre et sa couronne à Jésus-Christ, en accomplissement tou, statue
du voeu du roi à Notre-Dame. Le
de
bas-relief
Invalides, est encore
qui représente de Guillaume
Un des élèves ques
la
Adam
Coustou.
de Guillaume
de Valenciennes, la statue pour exécuter
Saby,
marck, Christian
des porte principale Louis XIV à cheval, JacCoustou, alla en Daneéquestre
de
IV. de Nancy
bre de Louis
XV.
fit un
beau buste
en mar-
40 6
Histoire
Ce même madame
du Portrait.
prince,
de Pompadour,
sur
la
demande
commanda
de
sa statue
à Pigalle. Lorsque Pigalle fut envoyé exécuter le buste de Voltaire,
à Ferney pour l'artiste trouva
le grand
affaissé par l'âge, la tête philosophe dit d'Àrpenchée sur la poitrine et, comme — —- Quelle des pois. genville, soufflant attitude !... quel parti le sculpteur en tirerat-il ? de Pigalle désespère s'avise de lui demander Pucelle.
la réussite; enfin il s'il est l'auteur de la
A cette
le poète prend un question air riant et accorde volontiers à l'artiste de lui en réciter quelques morceaux Le modèle fut promptement
achevé.
Depuis longtemps Pigalle étude de muscles et d'anatomie
méditait
une
; l'occasion
lui
en fut offerte. Une Société
de lettres
lui proposa d'élever une statue à Voltaire ; l'artiste y consentit, à la condition qu'il le ferait nu. — Il chercha le modèle
le plus
qu'il
trouver,
pût
le plus maigre décharné, et le copia, malgré les
Du Portrait instances daient
de une
tous
dans la sculpture. ses
amis, qui demansur le nu. Un homme
draperie fit cette épigramme
d'esprit sculpture
40 7
en voyant
cette
:
Pigalle au naturel représente Voltaire, Le squelette à la fois offre l'homme et l'auteur, L'oeil qui le voit, sans parure étrangère, Est effrayé de sa maigreur. du monument Pigalle est l'auteur que la reconnaissance de la France a élevé au maréchal de Saxe ; — il fit aussi le tombeau du comte
d'Harcourt.
On a de Pigalle plusieurs portraits en bronze et en marbre qui sont très beaux et très res— — Diderot, — l'abbé semblants ; Raynal ; La statue de Louis XV Maloet ; — et Perronet. qui était à Reims était de cet artiste, elle a été détruite en (1793) et remplacée par la copie en (1818). qu'en donna Cartelier né à Paris, fit, d'après les ordres Lemoyne, Le de Crébillon. de Louis XV, le tombeau lui sa satisfaction, roi, pour lui témoigner sa statue équestre pour Bordeaux. commanda
Histoire
4o8 Le
mausolée
du Portrait.
de
Mignard
fut
également
sculpté par Lemoyne. Dans l'intervalle de (1730 à 1773), Lemoyne bustes du fit, tous les ans, trois ou quatre roi. le nomde l'époque, D'après les mémoires est tel, que le bre des oeuvres de Lemoyne n'aurait pas eu le sculpteur le plus laborieux temps de les finir. Nous ne lui ferons que d'Argenville, leusement observé oublier
le col,
pas- le même reproche d'avoir scrupuc'est-à-dire, la
mode
la ceinture
du
sans jour, et les brassards :
pour nous c'est une qualité ; l'artiste doit être avant tout de son temps, et contribuer par ses oeuvres à fixer l'histoire de son époque. Un grand nombre de statues et de bustes furent exécutés, à diverses époques, pour la décoration
du Louvre
en donnons
ici la liste alphabétique.
Bannel
et des Tuileries.
de brigade, (Pierre, général Italie en 1795), buste par Bartelini;
Nous
tué
en
Du Portrait Bart
dans la sculpture.
(Jean, chef d'escadre, le Baron Lemot ;
Bayard,
statue
Berghem
(Nicolas,
par Bridou
buste par
1702) buste
par
•
père;
paysagiste),
quet ; Berthier (Alexandre,
40g
buste par Jac-
maréchal
de
France),
Fortin;
Beyrand (Martial, général de brigade, tué en Italie en 1795),buste par Corbet; buste par Caffieri; Boileau (Despréaux), Bouvet
(Jean, comte Dumont ;
Bougainville
buste
buste par
(chef d'escadre);
neveu; Bourdon (Sébastien, Chauvet
de l'Empire),
paysagiste),
par
Bosio
buste
par
;
Catinat
(maréchal
par
Dejoux;
de France),
statue
marbre
buste par peintre), (Philippe, Champagne Maussion ; buste par Valois; Chauvet (sculpteur), Claude Lorrain (peintre), buste par Massoil ; Colbert, Coligny
buste
par Renaud; (amiral)5 buste par
Jean Goujon; 46
du Portrait.
Histoire
410 Condé
(le Grand),
Corneille
(Thomas)
Coustou
(Nicolas),
Crébillon
(Jaliot
Croizier
(général,
buste par Roland buste par Cafneri
; ;
buste par Lorta; de), buste par Caffieri tué
en
1799),
buste
; par
Petitot Custine
père ; (général de division),
buste par Moitte; tué en 1793), de, général,
(Picot Dampierre buste par Foucon; David (Louis, peintre),
buste
Davoust
(maréchal),
buste par
Delorme
(Philibert,
architecte),
;• des Musées),
gendre-Héral
Denon(directeur Desaix (de Voigoux, par Dejoux
général,
Rude;
par
Rosio; buste par Le-
bustepar Marin; tué en 1800), buste
;
Mlle CharpenDominiquin (peintre), bustepar tier ; Dow (Gérard, peintre), buste par Caivelli; Du Couédié (capitaine de vaisseau), buste par Bougron
;
Dugommier(général), Duguay-Trouin, Duguesclin,
bustepar buste
buste par
Chauvet;
par Lucas; Faucon ;
Du Portrait
buste par Roland
(général),
Dupuy
dans la sculpture.
Duquesne, bustepar Elliot (aide de camp buste
cole), Espagne Estrées par
(J.-L.
;
Mérasse; de Bonaparte,
par Dardel; d'), buste par
(Victor-Marie
d',
411
tué à Ar-
Callamart;
vice-amiral),
buste
Bougron;
général), Foy (Maximilien, bustepar Bra; Germain Pilon (sculpteur), Guersant; bustepar (Jean,
Goujon Gouvion
(Saint-Cyr,
David Guerchin Gros
sculpteur),
buste
par Raggi; buste par maréchal),
d'Angers; (peintre),
(le baron,
buste peintre),
par Brion ; buste par Debay
père; Guérin (baron,
buste parDumont; peintre), ; (général), buste par Delaistre buste par Boizot; (général),
Hoche Joubert
buste par Béguin; (peintre), buste par Biaise ; Romain (peintre),
Jouvenet Jules
Kellermann(ducde Kléber, buste par
Vafmy), Masson;
buste par Brion; La Harpe, La Pérouse, buste par Rude;
bustepar
Biaise;
Histoire
412
du Portrait.
Lasalle, buste par Renaud ; Latouche-Tréville (vice-amiral) le Baron Bosio ; Lauriston
(maréchal le Baron Bosio;
de
Le Brun
(peintre),
buste
Leclerc
(maréchal),
statue
Le Sueur
1, buste
par
buste
par
France),
par
Coysevox;
par Dupaty; buste par Roland
(Eustache),
;
buste par Rauge ; (maréchal), buste par Dumont; Marceau, Lobau
Masséna
(duc de Rivoli),
Michel-Ange teaux ;
buste
(Buonarroti),
par Dumont; buste par Gat-
Mignard (peintre), buste par Théodore; Moskowa (le prince de la), statue marbre Théodore ; Murrois
(tué à Arcole),
buste par Tannay ; de France, de, maréchal
Pérignon (marquis buste par Maitte ; Pérugin, buste par Bougron
;
Poussin
(peintre), buste par Biaise; buste par Foyatier ; Primatice, Prudhon (peintre), buste par Nanteuil Puget
par
(Pierre),
bustepar
;
Legendre-Héral;
Du Portrait
Quinault
(i635,
buste
par
dans la sculpture.
poète, Caffieri
Rembrandt
(peintre), buste (peintre),
Rigaud Ruisdaël
inventeur
4i3
de l'Opéra),
; buste par Mansion
;
par Pigalle ; buste par Caillouette
;
buste
Bridou
(peintre), Saint-Hilaire (général),
par
fils; Savé
(baron buste
de, ingénieur ; par Daumas
de
la Marine),
Saxe
(maréchal de), buste par Coitellier ; del Piombo, buste par Gatteaux ; Sébastien (amiral),
Suffren-Saint-Troppez Brion ;
buste
par
buste par Bridou fils ; buste par Ramey fils ; Tourville,
Titien,
Turenne
(vicomte
Valentin
(peintre), buste par
Vauban, Vernet (Joseph, Véronèse Vouet
Selon
de), buste par Pajou ; buste par Fessard ; Bridou
père; buste par Boizot
peintre), (Paul), buste par Delaistre
(Simon,
notre
peintre),
promesse,
buste
;
; par Fessard.
nous
donnerons
du Portrait.
Histoire
4i.4
l'appréciation sur les divers
des
critiques
contemporains
artistes
sculpteurs. Diderot n'est pas un flatteur pour Lemoyne ; parfois le critique est même violent : il écrit dans son Salon de (1761) : — « Le buste de Mme de Pompadour,
rien ;
— celui
d'une
de
Mlle
jeune fille, rien. » Ceux de Crébillon
et de Restout
valent
»
mieux.
le Salon
de (1765), Diderot : que l'on en juge :
Dans
acerbe encore — « Mme la comtesse bien!
rien ; —
Clairon,
mon
ami,
que
de
Brionne.
voulez-vous
est plus — Eh que
j'en
dise ? y> Mme de
Brionne
n'est
belle
encore
qu'une et la vie vont
Les grâces préparation. éclore ; mais elles n'y sont pas. Elles attendent que l'ouvrage soit fini ; et quand le serat-il?... » Aux
cheveux,
tigné ; Le Moyne pouvait suppléer viennent !
le marbre a cru
n'est
qu'égradu crayon noir
que au ciseau. Va-t'en
voir s'ils
Du Portrait » Et nouées,
dans la sculpture.
415
puis cette poitrine ? j'en ai vu et comme Monsieur celle-là,
de Le
Moyne ! » Monsieur
Le Mo3rne, il faut savoir travailler le marbre ; et cette pierre réfractaire ne se laisse
pas pétrir
par
les premières
mains
venues. » Si quelqu'un du métier, comme Falconnet, voulait être franc, il vous dirait que on sont froids, secs ; que quand les yeux bouche sans
les narines,
quoi
le buste
il faut ouvrir étouffe.
les lèvres,
»
revient encore sur l'in(1767) Diderot du travail de Lemoyne. correction — « Buste de l'avocat Je ne me Gerbier. le rappelle pas — Tant pis. — Est-ce pour le buste ? un autre » Il y a encore, de Le Moyne, En
buste
en terre
cuite,
d'une
femme,
il est très
élégant, très vivant, très fin. » En général, les terres cuites de Le Moyne valent mieux que ses marbres. Il faut qu'il ne » sache pas travailler. Falconet ; — Pajou ; — Caffieri ; — d'Huez
;
du Portrait.
Histoire
416
Vassé ; — Challe ; — Adam ; — Mignot ; — Slodtz ; — Bridau ; — Berruer ; -— Aile— Gois ; — Mouchy ; — Francin ; — ; grain Dumont ; — Le Comte ; — Monot ; — Coustou ; — Boizot fils ; — Julien ; — Dejoux ; — vers (1759). Tous n'ont pas un égal talent, mais l'ensemble de leurs oeuvres ne laisse pas que d'être
se partagent
les Salons,
remarquable. Diderot mentionne teurs
et leur distribue
avec une impartialité les critiques mêmes sont pas moins l'histoire. Caffieri frappant comme
la plupart
de ces sculpla louange ou le blâme parfois douteuse ; mais
du célèbre
de précieux
écrivain
n'en
documents
pour
— Le buste de Rameau (1761). et ; on l'a fait froid , maigre il est, et on a très bien attrappé
est sec sa
finesse affectée et son sourire précieux. — Le buste de Falconnet (1761). Falconnet; médecin, beau, très beau, on ne saurait plus ressemblant. — Challe, écrit Diderot de bustes; grand nombre
en (1763), « a un mais je ne me ré-
Du Portrait soudrai
dans la sculpture.
41 y
à vous entretenir de jamais de boue qui se font représenter
ces
excepte le buste du roi ; — celui prince de Condé ; — celui de la comtesse Brionne ; — ceux de La Tour, le peintre, et du poète Piron. »
du
hommes
en
marbre. » J'en
En
.(1765), Challe : « Le
buste
Diderot
est
de
Houcel
M.
sévère
plus
est
encore
ne l'est-il pas spirituellement. — et Vassé en (1765), Sur Pajou : porte ce jugement « Portrait
Pajou.
est froid
prendrez
cela
ciseau. Vassé.
ébauché, » Diderot — Ce
de M. de la Live.
manquer est-ce que la tête ne vous vous, ? ressemblante — » Elle est sans finesse. — » Mais — » Oui,
pour
et plat comme lui, vous vous plaira; cela ne comme.il — mais, ditesd'être vrai;
portrait
peut
de —
tant mais
paraît
pas
finesse
de
mieux! j'entends
sans
» — « Le comte
de Caylus
est beau, 47
4i 8
du Portrait.
Histoire
bien fait avec hardiesse, noble, chair , beaux méplats , le trait pur, ressenti, de la vieilles peaux, les rides, les accidents vigoureux,
»
lesse à merveille.
En (1767), Diderot ne garde plus de mesure, en parlant de Pajou : — « Les bustes du feu du DauDauphin, du phin son fils, du comte de Provence, comte d'Artois, — plus plats, plus ignobles, plus oh!
bêtes
que je ne saurais sotte famille
vous
la
en
le dire,
sculpture! a une si belle tête,
Le grand-père
est. si noble,
si majestueuse,
si douce
et si fière.
du
Clermont-
» Le Tonnerre.
buste
pourtant, maréchal de
Mais
d'éterniser quelle fureur quand on a celle d'un sot. »
sa
plrysionomie Quant à Gois, le critique est moins sévère, il se montre favorable. — « Buste en terre cuite, je ne sais de qui, mais vrai, savant, parlant, original, je gage » qu'il ressemble. En (1771), Diderot et d'Huez. — Lulli « Quinault
fait le plus
bel éloge de
— Rameau.
Ces trois
Caffieri
Du Portrait
dans la sculpture.
41g
bustes, destinés vérité admirable,
au foyer et sont
de l'Opéra, d'un ciseau
ont une
ils rendront
M.
Caffieri
participant
de leur
immortalité.
»
D'Huez mine.
Il
— a Portrait
de M.
savant
;
de la Conda-
est très ressemblant
et d'un
style
hardi et facile. » • — « Le Houdon de Diderot portrait (très » fut exposé en ressemblant) par Houdon, ce jugement (1771) : M. J. Assézat complète sommaire : par la note suivante « On
nous
saura
gré, dé
de doute, Diderot sur cette sans
au laconisme suppléer terre cuite qui, pour la finesse et la hardiesse et pour le l'animation d'exécution, pour de la vérité, ne le cède en rien aux — de Franklin — de ; ; Washington portraits de Chénier ; — de Lalande ; — de Mirabeau ; des nous a laissé dont Houdon également caractère
terres
cuites.
» Ces plus
conceptions
de premier jet, cent fois le bronze et le marbre,
que palpitantes qui n'étaient pas destinées, à disparaître aujourd'hui,
comme après
cela se fait le moulage,
Histoire
420
du Portrait.
les conservait
Houdon
toutes
grand soin dans son atelier, pu les admirer de son vivant,
avec
le plus où nous avons et les recueillir
lui. » (Note de M. Walferdin.) complètes de Diderot,-1876.)
après
(OEuvres
est plus explicite, dans son Salon de (1781) en parlant de Houdon : — « Le maréchal de Tourville. » — Pour le le Roi : — a Cette figure a du mouvement, Diderot
mornent
choisi
est sublime
; ce n'est pas de la de la peinture, c'est un beau
c'est sculpture, Van Dyck. On a dit que l'attitude tenait un peu de Scapin, cette critique a plus de malignité que de raison. » « La statue de M. de Voltaire. statue, démie
en marbre,
devait
être placée à l'Acaelle est destinée à
présent
mais française; (Mme Denis Du vivier
depuis
son
quarante) Comédie, caractère.
s'étant
brouillée
avec messieurs les mariage à décorer la nouvelle salle de la rue de Condé. Cette figure a du
» On n'en c'est qu'on
— Cette
trouve n'est
heureuse ; pas l'attitude pas touché de sa simplicité,
Du Portrait on lui aimerait
dans la sculpture.
mieux
une
robe
421
de chambre
que cette volumineuse draperie ; mais auraitelle été aussi propre à diminuer les maigreurs d'un vieillard de quatre-vingt-quatre ans ? » Pourquoi
ses souliers
» Quand
on accuse
leurs formes
d'être
sont-ils
les rides
carrés ?
du visage et on oublie que
peu vraies, on voudrait c'est un portrait, plus de finesse une ride grande ou encore dans le dessin,
à son extrémité ; petite devient imperceptible on serait porté à croire que toutes celles de sont un peu de pratique, sont très bien. » ce visage
les mains "
En (1781), Diderot écrit de Pajou : — « Pour le Roi, cette figure m'a paru avoir le caractère draperies qui lui convient, belles. Et un peu lourdes, les mains pas'trop bien sur les épaules? la soutient, je crains
la tête est-elle main
qui tombe. En
la regardant bossu. ».
croirait — « Le buste
par
S'il ôte la
qu'elle ne on le devant,
par les États de Liège, doit être placé sur le théâtre de la ville. Ce buste est fait avec esprit ; aux de Grétry,
demandé
du Portrait.
Histoire
^2 2
sèches
touches
yeux,
cheveux égales, à tous les bustes.de ce et
lourds; mêmes défauts d'habitude. maître ; ils semblent travaillés n'aime pas ces rayons aux yeux. »
Je
moins En (1781), Diderot goûte beaucoup les oeuvres exposées par Caffieri : — de Molière ; — Mesmer ; — Poquelin Mlle Lozé ; — etc. « Tous d'une latan
ces bustes
maniérés
touche
sèche et maigre, celui Mesmer est le moins mal. »
J. Assézat, l'éditeur
des oeuvres
a cru devoir corriger — « Malgré tout le désir ne pas donner
ainsi
du char-
de Diderot, cette
que nous
notre
appréciation, nous Diderot,
critiques tels que nous retenir devant
et
de forme
de sembables
note
:
avons
de
après
des
ne pouvons apprécia-
tions. est sans contredit
Caffieri célèbres
portraitistes dont parle
Molière, plus beaux souvent
un de nos plus Le buste de français.
ici Diderot, est un des du maître; du reste on trouve
chez Diderot,
esprit de partialité.
dans -
ses critiques,
cet
Du Portrait Houdon
avait
de l'empereur On écrit dans
dans la sculpture.
423
en (1806) les bustes — et de Napoléon Joséphine. le Pausanias (Salon Français exposé
de 1806): « Lorsqu'il
s'agit de louer des êtres supéest le seul hommage. J'ai l'admiration
rieurs, cru reconnaître
ici le type de la Force et là celui de la Grâce. Je n'y retrouve pas tout le talent de l'artiste, qué, soit plutôt
soit que le temps lui ait manqu'il n'ait pas assez fait pour
trop faire. C'est ce qui arrive lorsque vive. venue est extrêmement l'inspiration faits de femmes, » Deux autres portraits
vouloir
d'après
de très
aimables
modèles,
très ressem-
blants, coiffés avec goût. » On voit que M. Houdon avait pour faire tout le temps et toute la ces deux ouvrages que l'art exige ; car, dans les arts il est des moments comme dans les lettres, comme il en est et d'inspiration, heureux d'autres où elle languit et devient rebelle. » liberté
Clodion tique dinal
est moins
bien
avait
exposé
: l'artiste Maury.
par le crile buste du car-
traité
Histoire
424
du Portrait.
— « Le buste du cardinal ressemblant froncer
; mais
le sourcil,
pourquoi et les lèvres
s'il était de mauvaise » Enfin affaissé
ce
ne
buste
rappelle
de cet orateur
humeur
« M.
n'a
Bra en (1827) : heureux dans les
pas été — et du duc du Dauphin
» Elles
manquent tion de style. J'aime traits
; il paraît des vieillards.
comme
son air médiocre, pas le talent vigoureux » de verve et de chaleur.
Jal écrivait statues
serrées, ?
est
plein du sculpteur
Bra
Maury est assez lui avoir fait
de tournure
de Berry. et d'éléva-
mieux ses porbeaucoup exceller à reproduire les traits
» Son buste du Roi est fort bien ; les chairs et les accessoires sont également réussis. » Le buste de M. de Jouy est modelé avec un grand sa
figure étudiées. » Mais
soin,
les larges
spirituelle des
marbres
rides
sont
qu'a
qui sillonnent
scrupuleusement taillés
M. Bra, aux autres, c'est
celui qui me paraît supérieur celui qui représente le respectable Pinel.
docteur
Du Portrait » Cette l'âge sont
tête, dans
dans la sculpture.
où les muscles
425
affirmés
par me
un mouvement
si vrai, du vieux Houdon dans la
rappelle la manière belle statue de Voltaire le péristyle
qui orne aujourd'hui » du Théâtre-Français.
MM. G. Laviron
et Galbant,
dans leur Salon
suide(i833), nous ont laissé les appréciations de cette époque : vantes sur divers sculpteurs — « Dans le buste du duc de Chaponnière. de Chaponnière, Nemours, je n'aime pas les aux tempes. Le reste cheveux qui s'attachent » me sernble irréprochable. David d'Angers. — « Les bustes admirables — et de Chateaubriand ne laisde Bentham sur sa puissance de modelé, ne pas deviner son aptitude mais on pouvait pùur un art presque oublié depuis la Diane de Jean Goujon. » Nous croyons devoir l'inviter publiquement à envoyer au Louvre ses statues de : — — et du maréchal — de Jefferson Corneille, sent aucun
doute
et les bustes nombreux Gouvion-Saint-Cyr; — Boulay de la de ses ateliers : Paganini, Meurthe, — Georges Cuvier. » 48
du Portrait.
Histoire
426 Dantan.
— « Il manque
au buste de Pierre
cette sincérité de caracLescot, par Dantan, tère des artistes du xvie siècle; la tête nous paraît
d'un
modèle
et d'une
incertain
touche
faible. » Son buste nous semble
de Victor
Hugo est celui qui rendu, même à côté de
le mieux
de M. du Seigneur. » Préault. — « M. Préault, dans
celui
son cadre
de
nous semble avoir médailles, réussi, d'une manière à traiter cette sorte de heureuse, de fantaisie. sculpture » Cet artiste
est un
verve
et un talent
ment
du relief
débutant
plein
est porté
d'avenir. chez
a de la
qui
Le senti-
lui à un
degré
» qui atteste une bonne organisation. Du Seigneur. — « A mis à l'exposition
un
buste
du bibliophile ractère de jeunesse
Jacob,
traste singulièrement
conqu'on y remarque avec l'âge de l'homme de
en (i833).
Le ca-
lettres, qui naguère a écrit sur tous les étalages de libraires : En 1y65, quand j'étais jeune » Évidemment le sculpteur ou le bibliophile
a voulu
tromper
le public.
»
Du Portrait
dans la sculpture.
42 y
En (1834), P. Planche juge ainsi diverses oeuvres de David d'Angers. — ceLes bustes de — — Béranger, Sieyès et Merlin me semblent fort supérieurs au Cuvier— et au Paganini. Mais le médaillon de
Casimir
Périer
se peut de David.
meilleurs
portraits » Je retrouve bien
figure la voà l'intelligence, la colère lonté supérieure du contenue qui faisait le fond du caractère modèle,
d'un
l'obstacle, l'écartement
cette
de l'oeil qui semble et mesurer le danger ; le pli et comprimées, signe mani-
l'enchâssement
regarder l'ennemi des lèvres étroites feste
dans
aux
comparer
volonté mais
de opiniâtre qui s'irrite ne s'en laisse pas abattre;
maladif
des
ailes
dans cette physionomie pensive intérieur révèle le tumulte qui quelques
mois,
l'homme
du nez, tout, et souffrante, a dévoré,
en avait
que la tribune ans. »
quinze épargné pendant écrit de Jaley G. Planche
en (i836)
a M. Jaley avait à faire, deux tableaux des députés,
pour la Chambre — et : Mirabeau
Bailly.
:
Histoire
428 » Il
s'est
comme
d'une
du Portrait.
de ces deux statues acquitté tâche ordinaire, sans se préoc-
cuper de la grandeur rôle qu'ils ont joué. » Il a copié
des personnages,
ni du
le masque
de Mi-
de son mieux
rabeau, moulé sur le cadavre, et, après avoir joué cette besogne servile, il a cru bravement qu'il avait satisfait à la partie rieuse du programme.
la plus
impé-
» Il ignore apparemment que la mort affaisse les traits les plus énergiques, et que le plâtre, jeté sur un visage inanimé, infidèle. qu'une empreinte •>)S'il avait pris pour le masque de Mirabeau; lèvres
engourdies
ne recueille
jamais
guide et pour conseil s'il avait réveillé les
; s'il avait rendu
au regard
et libertine; l'expression ironique, arrogante s'il avait gravé sur ce visage une effrayante laideur, la menace et l'invective ; » Je le féliciterais de ses études ; mais il n'a rien trouvé, rien compris dans ce masque hideux
la terreur ; il n'a pas su interjusqu'à préter la lettre qu'il avait sous les yeux, il n'a pas ressuscité le monstre.
Du Portrait » Le Mirabeau ment un homme
dans la sculpture.
42g
de M. Jaley est tout simpledes Halles, fier de sa force et
de sa taille, comptant sur son poing comme sur un argument sans réplique, habile à terrasser son adversaire, quel qu'il soit, par un coup bien asséné, mais incapable de recourir à la parole pour vider une question. » Dans la statue de M. Jaley, c'est à peine si le libertin tout entier. Le
même
se retrouve,
l'orateur
a disparu
» d'art
critique
en (1846) : sculpteurs — ce Que Niewerkerke. de M. Niewerkerke » Il est difficile
écrit dire
de
divers
du Descartes
? d'imaginer
un ouvrage
plus
vulgaire. » Pour
un sculpteur habile, en possession c'eût été une occasion d'une vraie science, de éclatante de montrer toutes les ressources son talent. » M. Niewerkerke,
par des staqu'il faut autre
qui a débuté
tuettes, ne s'est pas aperçu chose que l'adresse pour exécuter de six pieds.
des figures
Histoire
43o » La statue nous
turne
du Portrait.
le Taciéquestre de Guillaume révélé son inavait pleinement
» de De Bay. — ce La statue de Çambronne, M. de Baj'-, est une erreur que j'ai peine à suffisance.
; de quelque côté, en effet, qu'on m'expliquer de trouregarde cette statue, il est impossible » de lignes satisfaisant. Auguste Barre. — ce Un buste de femme, de M. Auguste Barre, offre des parties finever un ensemble
ment
Les yeux regardent bien, et les lèvres ont de la souplesse. On voit que l'auteur s'est efforcé de reproduire, autant qu'il était en étudiées.
lui, le modèle qu'il avait En (1847), G- Planche Pradier Simart.
choisi.
»
dit de Simart
et de
de Mme la comtesse
d'A-
: — « Buste
goult, par Simart; une remarquable
le masque fermeté:
est modelé le front
avec
est d'une
belle forme, les yeux ont de la vivacité, la bouche est d'une expression sérieuse , les narines minces,
transparentes
et dilatées,
physionomie quelquechose — ce Des trois Pradier.
donnent
d'idéalet bustes
à la
d'exalté.»
envoyés
par
Du Portrait M. Pradier,
dans la sculpture.
le meilleur,
à mon avis,
431 est celui
de M. Auber. » La
ressemblance
les différentes et rendues
est très
et satisfaisante, du visage sont étudiées
parties avec un soin
n'est pas habituel. » Il lui arrive rarement, tète avec autant
d'attention
qui,
chez
l'auteur,
en effet, de traiter
la
et de persévérance
que le torse et les membres ; pour le buste de M. Aubert, il a donc dérogé à ses habitudes. » L'oeil et la bouche
ont de la finesse,
le front
sont indiqués pense, les plis des paupières » avec précision et sans sécheresse. Un autre élogieusement
est jugé fort d'Orsay, sculpteur, dans le Salon par L. Énault,
de(i85i). « _ Tout
à côté de la Liberté, et en face de — on — heureux, la République voisinage, trouve le buste de M. de Lamartine, par - M. d'Orsay, l'artiste gentilhomme. s'était d'abord » M. de Lamartine un angle
à
où l'on pouvait obscur, on l'en a tiré pour le
l'écart
dans
à peine
l'apercevoir, de la République. vis-à-vis
placer
tenu
du Portrait.
Histoire
43:
» Ce buste a valu à son auteur le beau nom de Phidias : — c'est M. de Lamartine qui le lui a donné;
le buste
est une belle chose.
hautaine physionomie aristocratique, sèche du modèle, a été heureusement » Une
autre
La
et un peu saisie.
oeuvre
de M. d'Orsay, Lady les qualités les plus char-
révèle Blessington, mantes du plus habile ciseau. C'est toute la morbide{{a de la vie. Cette sculpture a la suavité et la molle
souplesse
tompe. » Nous arrêterons ques, contemporains n'avons pas connus,
d'un
dessin
ici l'intervention de ces artistes nous
réservant
dans la conclusion nous-même, l'éloge et la critique des artistes
à l'es-
des critique nous de faire
de cette étude, de notre temps.
CONCLUSION
"Kr^=^pj||
ous
y bW^|31
l'histoire
1 MH^
H
jgy|i|g^l§ Ici se place,
terminerons du
cet
portrait sûr les
raP1(ie aperçu tistes contemporains.
de
abrège par
un
portrai-
tout
une grave naturellement, question que nous ne craignons pas d'aborder franchement. parler : oui.
des
il est vrai, des historiens, dans leurs récents écrits, évité de parler, artistes vivants. —Pourquoi?
ont
Est-il
utile
contemporains La plupart
des
voulu éviter de froisqu'ils auraient Cela n'était à craindre que pour certains 49*
Est-ce ser?
de pour l'histoire ? Nous répondrons
du Portrait.
Histoire
434
amours-propres peut-être mal placés. Lorsque est basée est honnête, la critique lorsqu'elle et le savoir, elle rend un sersur l'expérience vice véritable
aux travailleurs
leur
laissant
oeuvres
d'artistes
Il est
souvent,
en
une
histoire
qu'ils n'ont bien difficile
et aux
artistes
des critique pu connaître. de
juger souvent
ces
années après; les quelques les couleurs, couches de vernis jaunissent; qualité, se décomposent, parfois de mauvaise et ne sauraient l'idée changent plus donner oeuvres
de l'oeuvre. première N'est-il intéressant de conpas toujours naître l'accueil fait à ces oeuvres par l'opinion et la critique elle-même n'est-elle publique, pas le reflet du goût du jour ; hélas ! qui pourrait nier le grand rôle que joue l'opinion et publique dans le faire, dans la composition dans la dimension Nous même des
croyons indispensable
contemporains,
des oeuvres
d'art
?
donc
et qu'il est nécessaire de connaître le jugement la passion malgré qui
et nous dirons plus, à cause peut l'entacher, même de cet entraînement qui, venant du
Conclusion. aussi
bien du public à l'écrivain.
passe public, que du public Si la France
à l'artiste
-actuelle
ses portraitistes, comme Largillière, Caffieri
435
et autres,
ne compte pas, parmi des artistes comme Rigaud, comme
comme Houdon, elle a le bonheur de pouvoir
êtrefière
des Dubois, des Bonnat, des Henner, des Carolus Duran, des Carpeaux. Les portraits de ces maîtres seront encore plus appréciés, tions d'artistes tient
si haut
devons-nous de posséder les portraits
lorsque auront
deux
ou trois généracelle qui remplacé
le drapeau de l'art français. Ne pas être fiers à tous les titres un artiste
comme
Dubois,
dont
en peinture, en sculpture, sont ne pas éprouadmirés ? Comment justement l'on veut embarras ver un certain lorsque porter un jugement rain ? Quoi de plus que nous causent rival n'a d'autre Le devant teur;
maître
en
sur ce maître
contempoque le trouble
charmant
les oeuvres
de cet artiste
qui
que lui-même? lorsque peinture, vous fait oublier
ses toiles, le maître en sculpture
sait faire,
l'on
est
le sculpencore,
du Portrait.
Histoire
436
plus du peintre que pour devant ses oeuvres, par'
qu'on ne se souvient se laisser empoigner,
mais qui
une émotion rait
déjà ressentie, être amoindrie. Dubois
Lorsque
ne sau-
de ses exposa le portrait de (1876), un cri d'admi-
enfants, au Salon ration ébranla les voûtes
du Palais
de l'Expo-
ce fut surtout
sition ; dans d'étonnement.
le public,
les véritables
amateurs,
Mais pour
les artistes
un
cri
et pour fut sans
l'admiration
réserve; on savait, depuis longtemps, que Dubois était un grand peintre et un portraitiste hors
ces charligne. Qui n'a pas remarqué mantes têtes d'enfants, dont il nous a donné, cette année même (1879), un des plus beaux spécimens? Cette tête de face de petite fille est un pur chef-d'oeuvre. Portraitiste éminent, l'artiste
a su rendre
d'étonnement
naïf
cet air
habileté
candeur
et
à l'innoappartient on peut lire profondément qui
cence ; et comme dans ces beaux yeux d'enfants quelle
de
dans
! quelle
les sacrifices
science, nécessaires
cette expression pour donner à la physionomie qui est la vie, et qui, elle-même, est le but
Conclusion.
final!
qualité
43y
d'autant
dans un rare, plus souvent elle fait défaut aux
peintre,
que trop et parfois portraitistes,
aux plus grands. de Dubois, on retrouve
Dans
la sculpture même dignité, le même
la
calme, la même vérité. de portraits, mais ils se distin-
Il a fait peu
guent, tous, par les qualités que l'on demande dans la représentation du visage humain. le buste en Que l'on examine attentivement de M. Baudry, ou celui en terre cuite de Mlle X... (1879), on retrouvera dans ces bronze
deux
oeuvres
qualités : sous une lâché existe une étude
les mêmes
d'un faire apparence le travail excessivement vraie de la forme; une de surface n'est fait que pour amener couleur.
effets, c'est-à-dire Il est facile alors de deviner
peintre,
en examinant
variété
dans
sculpteur. Par des
les
moyens
nous fait éprouver tions, — il sculpte
les bustes
dans
la
le grand
de l'éminent
M. Bonnat autres, de grandes et sévères émotout
ses 'portraits
; nul
n'a
su
la que lui fixer, pour la postérité, vie intime des personnages qui, après avoir mieux
illustré d'un
du Portrait.
Histoire
438
ont pensé qu'il serait époque, leurs traits et de connaître intérêt
leur
haut
leur physionomie. à M. Il appartient
Bonnat
d'avoir
fixé à
tout jamais le caractère de ces têtes illustres ; en lui le plus grand poraussi nous saluons de Les portraits traitiste de notre époque. Thiers, Hugo, de Broglie, de Lesseps, de Grévy, de Mme Pasca, de Mme P. B.., de MmeF. B...,deMmeP. C..., etc., font étinceler MM.
les qualités
du maître
contemporain.
Devant
ces oeuvres
ne chermagistrales, de la ou les défauts
pas les qualités peinture, abandonnons chons
plaisir une éruaux saloniers d'un jour. avec
dite technique Voyons plus haut. Eh bien ! du fond dition
âme, et c'est notre devant ces portraits
de notre
droit, nous avouons que nous ne nous appartenons
le peintre, car il nous plus, nous oublions semble contempler une réalité, non pas cette enveloppe matérielle mais bien la réalité
qui varie du génie.
et qui passe,
M. Bonnat, et voilà son triomphe, sait refléter dans son oeuvre la personnalité idéale
Conclusion.
43g
du modèle
qui a posé devant lui. Cela nous suffit, et ne semble-t-il pas que ces quelques moments nous ont plus appris de la vie et des oeuvres
de ce modèle
que toutes
les bio-
graphies de la terre. . Dans son salon de (1866), M. E. About écrivait de Carolus Duran : ce Décidément, c'est un des plus forts de la génération nouvelle. » M. About a bien dit, et Carolus Duran lui a donné raison; c'est avec le plus grand plaisir que nous constatons ce jeune portraitiste,
les immenses
succès
dont les oeuvres
par la médaille En (1869), Carolus Duran
de
ont été
d'honneur.
couronnées
exposa le portrait de sa femme, et ce fut certainement pour lui le point de départ de ses plus sérieux succès. Cette toile que nous avons revue l'année deruniverselle, quoique un nière, à l'Exposition toutes peu ternie, n'en a pas moins conservé au portrait. les qualités que nous demandons Voici, du reste, l'opinion de M. Paul Mantz sur cette oeuvre
du maître
: a certainement
« M.
Carolus
Duran
meilleur
pinceau
que M. Giacometti,
un et plus
du Portrait.
Histoire
440
: il n'a pas moins de grâce. Qui ausi violent à jamais cru que ce peintre,
sérieux rait
à la Courbet, frou
a même
cherché
la réalité
en viendrait
à croire
au frou-
et qui
ses origines
de soie, aux mystérieuses gant gris perle, aux chapeaux de la bonne faiseuse ?
des robes
sies d'un
mériques » Il nous montre
tout
cela dans
poéchi-
le portrait
de Mme *", une élégante vêtue de noir, dont la silhouette dans sa désinvolture allongée se profile
aristocratique fond gris... » La robe
est peinte
sur
la sobriété
à ravir;
mais
rête pas plus qu'il ne convient et rien ne l'empêche tateur, loisir,
surtout
elle n'ar-
l'oeil du specà d'examiner,
la tête où éclate l'individualité
dèle, et les yeux
d'un
du mo-
qui sont pleins d'élo-
quence. » Dans son charme est grave et devra l'histoire
ce portrait victorieux, rester : c'est une note dans
de l'idéal
Beaux-Arts, Ce portrait
féminin.
» {Galette
des
1869.) n'est cependant que le prélude de la vie artistique de Carolus Duran. Cette
Conclusion.
toile
sera
bientôt
dépassée
441
par
le portrait au Salon de
de Mme Feydeau, qui figurera l'artiste (1870). Dans cette oeuvre, beaucoup plus coloriste par un des plus beaux
devient
et enrichit
les de
portraits
arts
l'École
moderne. M. René s'exprime ce Parmi un auquel c'est celui
dans son Salon
Menard, ainsi :
de (1870),
de cette année, il en est sans réserve : applaudissons
les succès nous de
M.
Duran.
Tout
le
de femme portrait en robe noire que cet artiste avait envoyé au dernier Salon. Cette année il a fait un pas en monde
a apprécié
Carolus le beau
et son portrait de femme Elle est debout, vêtue magistral. avant,
est vraiment d'une
longue brirobe de satin mauve, aux plis largement sés, qui laisse voir par le bas une jupe bleu en souriant une portière clair. Elle entr'ouvre qui fait le fond de la toile. une » Une étonnante d'aspect, puissance en certaines brutale touche presque parties, de velours
une
large et facile, tout contribue un air de franchise à cette peinture 5o
facture
donner
vert
à et
442
Histoire
du Portrait.
de sincérité
qui plaît
dès le premier
abord, et l'exa-
mais c'est plus qu'un simple aspect, le plaisir du premier men, loin de diminuer révèle les qualités qu'on n'avait pas moment, dans le dans l'ajustement, vues, en arrivant, des mains, dans les rubans, dans •mouvement les-manches
ornées
une peinture sible., éclatante et d'une cution. » tout,
c'est
de dentelles.
Carolus
vivante, grande
avant
Mais,
compréhenliberté d'exé-
Duran
a apporté,
dans
ses bustes, ces mêmes qualités qui ont fait sa grande réputation en peinture, — ce faire large et coloré n-a-t-il qui donne la vie, — pourquoi pas continué à faire de la sculpture, ces deux arts ne se complètent-ils
pas ?
-
.
.
M. Victor
dans son Salon de Cherbuliez, ainsi sur Carolus Duran : (1872), s'exprime ce Dans une salle du fond, on trouve deux de femmes en grande toilette qui ne portraits sont ni moins entourés ni moins discutés que celui de M. Thiers ; impossible dé passer devant sans s'arrêter ; c'est un ensorcellement. On prétend de ces portraits, que l'auteur
Conclusion.
M. Carolus
443
s'est
plaint que le jurjr l'avait mal placé ; ce sont bien plutôt ses voisins qu'il faut plaindre. Voilà un morceau de la plus
Duran,
de couleur, disait Digrande vigueur en pariant dé je ne sais quelle peinture ; tableaux autour de lui. Les cinquante
derot, il tue
de M. Carolus portraits à en tuer soixante. » Jules l'envoi
Duran
Claretie
émettait
de Carolus
Duran
ceA cheval,
en costume
sont
de force
cette
sur opinion au Salon de (1873): d'amazone,
Mlle Croi-
coiffée d'un souriante, droite, en flottant, un d'où descend, petit chapeau Le cheval, voile léger que le vent caresse. en comme dressant la tête, semble respirer zette
se tient
les senteurs
liberté
marines.
Duran à M. Carolus reproché d'avoir peint Mlle Croizette à cheval, dans les donne à ses inque Vélasquez proportions de libre au surplus fantes ; mais l'artiste, » On
choisir
a
la dimension
qu'il n'a pas pondra trait de Mlle Croizette titre
de ses toiles, fait simplement et que sa toile
: Au bord de la mer.
vous
ré-
le pora pour
Histoire
444
du Portrait.
de Jacques X, aussi le portrait dans l'oeuvre de Carolus Duran,
» Il est voulu
qui restera sous le nom de l'Enfant
bleu.
Gainsborough au jeu le portraitiste
et le Blue-Bo3r
ont piqué
contemporain. fait marcher
Il a enlevé
sur fond
bleu
et
tapis bleu ce petit garaux lèvres de cerises, qui s'avance sur
un
çon blond, et vous regarde de ses yeux profondément vivants : c'est un tour de force que cette peinture. » A l'occasion
des portraits
de Mme de Pourtalès, Jules dans son Salon de (1874) : ceJamais
ne fut plus solide et plus de signer un meilleur possible
couleur
Est-il
saine.
de ses enfants et Claretie écrivait
d'enfant, Marie-Anne-Carolus Duran, sourit et regarde debout, étrangement
portrait qui, devant
elle avec
ses deux
grands
yeux
noirs
et profonds. » C'est
encore
dans
cratiques,
et tout
ici nous
une gamme volontairement assombrie que Carolus Duran a voulu peindre Mme la comtesse de Pourtalès... » Les mains sont adorables, effilées, aristopeint
une femme
Conclusion. de haute Duran
race
et de haute
a personnifié
445 vie.
là les élégances
et le ton spécial des mondaines années.
M. Carolus modernes
de ces dernières
»
Nous ne pouvons omettre une appréciation bien originale sur Carolus Duran. Qu'on en juge : ec Depuis
de
Carolus
du
les portraits quelques.années, Duran sont une des attractions
Salon ; je ne dirai pas qu'il à la mode, ce serait mal
est le portraitiste caractériser
genre, mais il a tout à fait rallié du public mondain qui se pique naître, artistes
et qui voit
en lui non
pas
son
cette partie de s'y conun de ces
sûrs exacts, honorables, réguliers, et sans fièvre, comme d'eux, sans frémissement le furent autrefois Dubufe, Pérignon et Winmais un Velasquez au petit pied, à terhalter, à la palette brillante et de hardie, et franc, à la haut ragoût, au dessin vigoureux et originale ; avoir audacieuse conception la brosse
son portrait signé de la main de Carolus, c'est Des personnes un brevet de connaisseur. qui sont dans le mouvement ne sauraient manquer
Histoire'du
446
Portrait.
et. je n'ai qu'à citer le nornde deux de ses modèles pour bien faire com-
à ce devoir, ou trois
le plus la nuance. C'est du parisien prendre pur et le plus décidé. Il est bien évident pour dans le sérail que tous Ceux qui sont nourris Mlle CroiMme Rattazzi, Mme Ernest Feydeau, zette et Mme de Pourtalès robes
ne font pas faire leurs
chez Mme Barenne.
»
Ainsi parle M. Charles Yriarte. Nous avons voulu laisser à cet élégant
écri-
vain, à cet artiste délicat, parfait gentleman et connaissant bien la mode, le soin de parler de notre ami Carolus ce qui nous Duran, met à l'abri
de tout reproche ne pouvons oublier
Nous
les portraits
de M. Emile
Mme la comtesse de Carolus
Vahdal,
cette
étude
de Girardin la perle
et de , de l'oeuvre
de la toile de M. Emile
de
trouva le moyen que Ch: Yriarte donner une théorie piquante sur le et la manière de faire un portrait.
portrait La théorie ajoute
dans
Duran.
Ce fut à l'occasion Girardin, de nous
de partialité.
est toute
à son charme.
une
histoire,
ce qui
Conclusion.
44y
ce Un jour que M. le chevalier Nigra chez un de nos plus grands artistes
posait de ce
nous lisions à côté du peintre; temps-ci, comme il reproduisait la main et, selon nous, la faisait
un peu lourde, nous lui en fîmes la remarque : ce Ce n'est pas la
doucement » main
du
main
diplomate, du simple
» mousquet
à Novare.
» la
» Voilà
c'est répondit Ricard, soldat qui a porté le »— (Cela
! » dit M. Yriarte.
l'excès
n'est pas notre avis, car on peut avoir la main d'un diplomate. d'un soldat et la physionomie C'est
la vie
intime
qu'il
faut
bien
qu'un
sourire
face.) Vous pensez rer nos lèvres ment
se peignit
rendre
sur
la
vint effleu-
d'étonneexpression sur le front de l'ambassadeur.
et qu'une
il faut pénétrer cependant c'est la gloire d'un portraitiste
Mais
sous la chair, les de peindre et tout
sphinx
et de
dire
l'âme
du
modèle,
portrait,
qui
ne me
fera
pas
la comprendre ne m'apportera
personnalité
sous
enveloppe la foule mative; qu'une
le masque, d'une ressemblance pourra
s'extasier,
approximais je
Histoire
448
du Portrait.
à l'oeuvre dirai, toujours, qu'il manque reflet sacré qui me révèle chez le peintre haut esprit et un don de pénétration. de M. de Girardin Le portrait cuté, et nous ajouterons — il contient en lui-même lités de Carolus
Duran, ses défauts.
aussi tous
un un
a été dis-
qu'il est discutable ; une partie des qua— mais il contient
de est pas de même du portrait Mme la comtesse Vandal ; ce portrait possède toutes les qualités de l'artiste, qualités qui Il n'en
n'ont
laissé
aucune
elles-mêmes
étant place aux défauts, tellement tellement complètes,
toute la toile; agrandies, qu'elles embrassent c'est une oeuvre digne des plus grands peintres. Reynolds a dû venir lui-même mettre sa boule blanche
dans
l'urne
de la
médaille
d'hon-
neur. Le prince
de la critique Saintartistique, cet aperçu sur Carolus Victor, complétera Duran. — Le critique et le maître sont dignes l'un de l'autre : « Le portrait de Mme la vicomtesse V...,' exposé par M. Carolus Duran, ne serait pas
Conclusion.
déplacé princesse
dans
une
entre une galerie royale, de Van Dyck et une grande dame de
Reynolds. » Mme V. est représentée comme au sortir ajustant, manteau
44g
fourré
sur
en pied et debout, d'un bal, un grand
sa robe
de satin
de riches garnitures. agrémentée dans les portraits ces simples
Nous
blanc, aimons
mouvements
le modèle et le mettent qui animent légèrement en action. est d'une haute L'attitude élégance douceur
un noble
; la tête offre et de dignité.
mélange
de
et réest peinte en clair, librement avec une verve adoucie, bien autresolument, ment séduisante qu'on bruyant, que l'entrain à d'autres a pu souvent reprocher figures de » Elle
l'artiste.
trop louer sa personnale ses carnations lumineuses,
On ne saurait
lité expressive, faire soyeux et soufflé roux
vénitien,
de ses cheveux
la sérénité
la souplesse délicate de leur geste.
distraite
des mains
d'un
du regard, et le naturel
le est d'un goût suprême; » L'ajustement sombres manteau glisse sur l'épaule et les tons 5i
Histoire
45o
du Portrait.
ressortir font triomphalement les clairs étincelants de la robe. Cette robe, et dont le corsage merveilleusement ouvragée, de ses fourrures
a le doux éclat d'un écrin
de perles,
comme
s'achève, avec une
il sied à une fin de tableau, heureuse L'étoffe se tait où il faut négligence.
et quand son rendu détaillé n'aurait plus de sens. — En vérité, ce grand morceau est un vrai chef-d'oeuvre. L'artiste qui l'a signé peut avoir
ses inégalités et ses défaillances, violent et même vulgaire à ses heures. » Une pareille
peinture
être
affirme
sa qualité, et cet maître,
de discutée, présent brevet ne lui sera plus retiré. » Lorsque M. Guillaume exposa en plâtre le buste de M§r Darboy, l'oeuvre du maître fut déclarée superbe, pleine de vérité et de dis-
jusqu'à illustre
tinction. ce II y a tout dans
cette
tête,
dit M. Clare-
tie, il y a la vie, la pensée, la profondeur, le calme. On a pu dire que ce marbre est à la fois net et serré et caressé
de près comme un.Holbein comme un Léonard. »
Bien peu de sculpteurs,
à notre
avis,
pos-
Conclusion. sèdent
autant
les qualités que M. Guillaume ; tout en lui appelait cet illustre l'art du portrait. N'avait-il pas
du portraitiste vers
maître
pour auxiliaires de distinction, haute
451
sa nature
froide, mais pleine un oeil fin et observateur, une
et savante
? intelligence Notre regret sera toujours que M. Guillaume nous ait donné trop peu de portraits. M. Henner
nous
a donné
des portraits
mar-
qués au sceau de son génie ; nous nous soude femme qui fit grande venons d'un portrait sensation au Salon de (1874). — Elle est bien habillée de la mise de-cette femme, simple à la main ! Mais un parapluie attiré par ces yeux bleus, s'approche, lorsqu'on on redoute d'être inon se sent tout troublé; noir
et tenant
discret
en
fixant
cette
Du reste,
voici
l'opinion
figure
si
qui semble
vivante.
deux
portraits
de (1875): ce M. Henner
par
exposés
de M. Claretie Henner
sur
au Salon
de dessinateur
de grandes qualités Dans la tête de et de coloriste.
femme,
appelle
qu'il
montre
portrait
de
Mme H...,
Histoire
452
du Portrait.
à cette étude serje ne sais rien de supérieur rée de près, à ce mélancolique visage, où se et Usent toutes les pensées d'une vie droite sans âge,
belle amertume; cette Mme Herzog,
deuil,
encore, malgré en ses vêtements
son de
en noir sur un fond rouge, une poésie, doucement attristée,
se détachant
grave comme qui cause en quelque sorte une double et l'émotion tion, l'émotion artistique
émohu-
maine. » C'est que M. Henner ne se contente pas dans ses portraits de peindre des vêtements, l'allure d'un personl'extérieur, apparente nage;
il descend
roge et le devine. Henner prunelles. l'âme.
plus avant en lui, il l'interIl met de la pensée dans ses peint
le regard
et il peint
fallait parler
de tous
ces magni-
»
S'il nous
fiques bustes signés Chapu, nous serions, peutde donner un second volume à être, contraint cet ouvrage, d'exposer en France.
qui n'a la marche
d'autre
prétention que du portrait historique
des pasChapu est le portraitiste sions calmes, des hommes calmes, dans l'his-
Conclusion.
453
dans les arts et dans toire, dans la politique, les lettres. Les bustes de Vitet, de Montalemde Duchâtel;.les
bert,
de Berryer, de à tout jamais célèbres
statues
Schneider, etc., resteront le calme par la dignité,
rendu
le faire
par l'artiste ; tout à la fois.
est simple et précieux C'est l'oeuvre d'un peintre et d'un tout ensemble. Nous
ne saurions
omettre,
le peintre
des jolies De nos jours,
femmes
gantes. des peintres
Chaplin,
français de notre
sculpteur
dans cette étude, et des plus élé-
le plus français (bien qu'il soit Anglais a fait administration),
par la faute à lui seul plus
de
mais seulement
de la jolie femme.
nos portraits que tous artistes contemporains réunis. Il est essentiellement le peintre de la femme,
ne saurait
rendre
comme
Nul peintre lui ce duvet si léger
qui caresse la joue de la jeune fille, rosée où se joue la lumière nation délicat,
dessinateur
donner-
à tous
native plus
cette car: peintre
Chaplin sait une distinction
fin et correct, ses modèles
au qui, par cela même, élève cet artiste Cet dans l'art du portrait. haut sommet
Histoire
454
du Portrait.
il n'est pas Boucher, n'est pas Watteau, du xvnr 3 siècle, mais il n'est pas un peintre
artiste
le ces artistes, il est Chaplin, des jolies femmes du xixe siècle. Voilà de tous
héritier
peintre sa gloire,
et nous
de cette dessus
originalité de tous.
ce Baudry,
le classe,
qui
seul,
coeur au-
Mantz, a trouvé en idéal. Il a admirable-
dit M. Paul son modèle
M. Garnier ment
de tout
le félicitons
compris
cette physionomie vivante: qui au canon .de Popas conforme
n'est peut-être lyclète, mais où les yeux parlent les lèvres, où l'on sent les rayons ligence éternellement charmante de l'esprit.
active
et
autant d'une
que intel-
l'éloquence
»
M. Baudry
n'est portraitiste que par hasard, que par occasion. Son talent demande une plus grande surface que ne saurait lui offrir une toile de portrait, on pourrait croire et, cependant, qu'il
cherche
parfois de préférence car nous nous souvenons
panneaux, rable portrait
de M. About,
les petits d'un ado-
dont la facture
toute
spéciale était du xvie siècle, dans le genre de l'École allemande. Il est naturel que M. Bau-
Conclusion.
455
Quand on posdry réussisse dans le portrait. sède un talent aussi remarquable, les oeuvres sont
nécessairement
la suprême L'École
au cachet
marquées
de
distinction.
a donné française contemporaine de portraits, et les une quantité innombrable artistes
de nos jours ce genre de peinture.
ont parfois
excellé
dans
de BlanQui n'a pas. admiré les portraits Jules Lefebvre, chard, — de Bouguereau,—de — de Cabanel, —un des maîtres de la généde ses que l'ingratitude commence déjà à attrister. contemporains Maître ! laissez passer le courant de révoet
ration
nouvelle,
lution
qui artistique les têtes ! Quand
toutes prouvé
son
trouble
à cette
heure
l'école
de demain
aura
impuissance,
son
ignorance, aura démontré qu'il
quand la triste expérience un mone suffit pas de copier, brutalement, dèle avec de beaux accessoires pour être un portraitiste,
alors
viendra
triomphe ! voudront revivre
votre
Lorsque nos petits-neveux le talent dans les dans le passé et rechercher oeuvres de notre époque, ils sauront bien vous
du Portrait.
Histoire
456
le grand talent ces beaux ;pordans le monde entier !
justice et reconnaître du maître qui nous a donné rendre traits
répandus M. Bastien Lepage est un jeune peintre de de talent. Nous allons citer un pasbeaucoup de cet sur l'envoi sage de M. Jules Claretie artiste au Salon de (1875). Mais nous ne craignons pas, à l'encontre souhaiter à M. Bastien qui
caractérise
les
de Claretie, la distinction
de M.
Lepage oeuvres de
son
maître.
les salons Que l'on choisisse ses modèles.dans ou dans les champs, il y a toujours mo}ren de prendre le grand côté de la nature. M. Jules Breton
nous en donne la preuve, il ne se sert pas de l'appuie-tête
et, cependant, moral, dont
parle M. Claretie. La valeur de M. d'art,
est grande,
plaisir
; aussi
Claretie, comme critique nous le reconnaissons avec
devrait-il
se garder de toujours même, un grain de partialité
montrer, parfois dans ses jugements. Nous avons largement Claretie, travail,
emprunté
pour la partie contemporaine lui prouvant ainsi la valeur
à M. Jules de notre que nous
Conclusion. attachons
à son
certainement M.
pour maintenons
nous
ont besoin pris dans la nature et que les figures de M. Bastien
Lepage ont besoin et physiquement. « M. Bastien
d'être
éclairées dit
moralement
un
M. Claretie, qui un des succès du
Il procède
un
ses figures en peu, comme jadis
Breton,
les
contours
obtient
avec
Salon,
a
tracés
avons
admiration
grande mais Lepage,
que les types d'être choisis,
; nous
appréciation
une
Bastien
plein air. M. Jules
45 y
Lepage,
portrait évidemment peint
et qu'il
par
remplit
que plates... » On ne
devinerait
tien
est
Lepage de portrait
un
d'abord
de teintes
pres-
jamais que M. élève de Cabanel.
Bas-
ensuite
Son
est vivant. La pose, M. Hayem sont le sourire, les mains, l'air satisfait, Et autant de choses tout à fait remarquables. il ne n'a pas l'air apprêté, puis cet homme pose point. » Les photographes tête, qui donne tant mais reux modèles,
ont
inventé
de raideur certains
l'appuieaux malheu-
peintres
ont un 52
Histoire
458
du Portrait.
moral qui enlève toute physioappuie-tête tout naturel à ceux dont ils font le nomie, » portrait. M. Bastien
Lepage a fait depuis cette époque — celui de son frère, celui plusieurs portraits, de son père et de sa mère. et ce Tu m'as fait mon père des dimanches, » je voulais mon père de tous les jours! » voulant s'écriait Diderot, indiquer par là qu'on doit sans façon, vements
un homme peindre dans l'état habituel
et de sa vie.
tel qu'il est, de ses mou» (Salon de 1875. —
Jules
Claretie.) Nous sommes
convaincu
artiste
deviendra
il saura
éclairer
éclairés
en lanterne
célèbre, ses modèles
que ce jeune mais du jour où
et souvent
qui
sont
aplatis
tous sur le
fond qui plombe sur eux. Henri Regnault, —un autre jeune, —hélas ! fauché trop tôt ! — se laissait aller, aussi, à toute la vigueur de son tempérament; mais comme dans devant
il est fier et grand dans sa peinture, son geste ; comme on est impressionné ce magnifique
portrait
du
maréchal
Conclusion.
Prim, portrait
comme
on est
de la baronne
Regnault certainement
était
devant
le petit
!
grand artiste et serait devenu un grand portraitiste. nous l'avons eue sous les yeux,
La preuve, par ces croquis les loisirs
séduit
4-5g
de
un
qu'il faisait de nous, pendant notre vie des camps. Salut,
dont nous avons pauvre cher camarade, le bonheur de serrer la main, sur le champ bataille
de Buzenval,
quelques
minutes
eu de
avant
ta mort ! a droit à notre admiMlle Nely Jacquemart ration, car elle a marqué un progrès dans la de notre art français, marche par son talent ferme et sérieux. Qui n'a pas ces magnifiques général
Palikao,
noit-Champy? ce Le reproche
présent à la mémoire du de M. Duruy, portraits de M. de Wendel, de M. Be-
encore
qu'on pourrait faire au pordans dit M. Cherbuliez trait de M. Thiers, son Salon de (1872), c'est que l'action ne s'y fait pas assez sentir, ou, si vous l'aimez mieux, éclaisuffisamment n'est lanterne la pas que
du Portrait.
Histoire
460
rée ; il y a quelque tion, et, en peinture,
incertitude
dans
l'intention
n'a de valeur
avec la fermeté
s'accuse
que lorsqu'elle
l'intend'un
parti-pris. » Cela tient peut-être à ce que ce portrait en (1870) à la place Sainta été commencé Georges et terminé en (1872) à Versailles. » Beaucoup de gens disent en le regardant Voilà donc l'homme
le plus malin
:
de France
?
Qui s'en douterait ? » M. Claretie n'est pas
plus aimable pour dans son Salon de (1873) :
Mlle Jacquemart
ce Mlle Jacquemart envoie cette année le de M. Dufaure, ministre de la Jusportrait tice, ce Quoi ! c'est là l'homme qui fait de si y>beaux discours
? » s'écriait,
derrière
moi, une qu'a M. Du-
dame, effrayée de l'air maussade faure sur la toile de Mlle Jacquemart.
C'est
plutôt un portrait historique qu'une peinture excellente a sique Mlle Nélie Jacquemart gné là. » Lorque M.
Duruy
l'Exposition
nous et
avons du
revu
les portraits
de
maréchal
Canrobert, nous avons
à
universelle,
été
Conclusion.
461
des réelles qualités frappé que l'on trouve dans ces deux toiles. Ces peintures suffiraient à elles seules quemart, cré depuis M. Élie
à faire la réputation de Mlle Jacsi son talent n'était pas déjà consalongtemps. nous
Delauney solidement
portraits, vérité d'expression. M.
peints Dans
se trouvent
Legouvé
a donné
de bons
et d'une le toutes
grande de portrait les qualités
du peintre. ceLa figure
et nettement découpée énergique convenait de M. Legouvé bien, dit M. Claretie,
nette et précise
à la manière
launey. » On avait le portrait
de M. De-
est celui-ci parlant, M. Élie Delauney,
le portrait
conférenciant.
a conservé, sincère, chercheur, sérieux, la place élevée que lui par ces deux peintures, a assignée le suffrage des artistes depuis longesprit
temps. » le a exposé l'année dernière M. Delaunay portrait de Mme Bazin, femme du sympathique compositeur, est tellement
mort vrai
que
(1877). Ce l'on se sentait
en
portrait le coeur
Histoire
4(52
du Portrait.
; on prenait ainsi part à la peine de la pauvre veuve. Nous ne pouvons citer en détail tous nos tout
attristé
artistes
portraitistes; ner la nomenclature
nous de
de toutes
ces toiles vues
de noms
brillants.
ne pouvons
don-
ces oeuvres, souvent signées
toutes hier,
— de Jalabert, — de Mme de Chatillon ; — de Giacomelli, Jean-Paul auteur qui ne connaît Laurens, — M. de son propre portrait; Renard, qui a obtenu un si grand succès, avec le portrait de sa grand'mère, fait à la manière de Qui ne connaît
les oeuvres
Denner? les toiles de Cot et Qui n'a pas remarqué de Jacquet, auteurs des portraits de si jeunes et de si jolies femmes ? Et Ferdinand
ce peintre graveur Gaillard, de Pie IX et qui nous a donné les portraits du comte de Chambord. disait de cet artiste dans le „ Paul Mantz Salon de (1872) : « Un intérêt de premier ordre s'attache aux portraits de M. Ferdinand Gaillard.
Conclusion. » Voilà
463
années quelques que cet artiste nous montre des oeuvres, dont la doit effrayer les âmes prodigieuse
chercheur singularité
Dans
le portrait
de Mme ***, la de l'idéal y est systématique et suppression absolue. Fantaisiste M. Gaillard acharné, tranquilles...
le surnaturel.
cherche
qui aurait
reille,
comprendrait Albert Durer,
Dans
étonné Holbein il ne reste
une
les Italiens, et
oeuvre
pa-
mais
que rêver
qui ferait rien que la réalité
ses flétrissures,
ses inexpri-
finesses, *** n'est du vrai. Mme
séductions
avec
ses misères, et les enivrantes
mables
n'a pas même nature donne maudites nombre sidérable
ni jeune ni belle : elle le caractère énigmatique que la ou' à ses créatures préférées
le est son domaine, : la vulgarité des livres qu'elle n'a pas lus est conqui n'a rien ; c'est une bourgeoise
ne regarderions pas, si elle passait près de nous dans la rue. et la chose, » Mais l'art est une grande resacharnement un Avec aussi. qui patience mais qui doit à de la monomanie, semble M. Gailun à tous singulier, respect inspirer d'excessif
et que nous
464 lard
a peint
Histoire
du Portrait.
les rides
du
front
le
vieillissant,
et sans sève qui est roux aujourd'hui les sourcils qui sera gris la saison prochaine, de l'oeil les fauves éraillés, transparences cheveu
et
les lèvres décolorées vivant, toutes les choses malheureuses dément
exsangues, et si profon-
qui constituent nalité du type choisi. » Mais ces détails accumulés
la person-
touchantes
chiffres, dont l'addition faitement harmonieux, d'unité et où la vie intensité
donne un
sont
des
un
total parensemble plein
se résume
avec
une
»
prodigieuse.
La
a sculpture française contemporaine marqué sa place par des oeuvres tout aussi Tout remarquables que celles de la peinture. le monde
a encore
bustes de Cobden, l'abbé Deguerry, Cet artiste
présent
à la mémoire
de Rembrandt,
de Lefuel,
les de
de Msr Darboy, par Oliva. a largement contribué à restau-
rer l'art
du portrait dans la statuaire franau vieux maître! honneur à çaise ; honneur l'artiste qui nous a donné le Remmagnifique brandt
du Luxembourg
! .
Conclusion. Iselin
et Crauk
se sont
460
disputés
avec
Oliva
les palmes du succès depuis vingt ans. Iselin avec les bustes de l'Empereur et de M. de Morny; avecles bustes ou Crauk, les
statues
des
Mac-Mahon.
maréchaux
Le buste
Malakoff, Niel, de la fille du maréchal
Pélissier
n'est-il pas une merveille ? — — Le Hiolle, — Préault, Millet, Bourg, — Carrier — ont fait de beaux Belleuse, portraits.
A Franceschi
appartiennent
les bustes
de jeunes filles, car personne ne sait rendre mieux et l'innocence. que lui la jeunesse Presque tous ces bustes ont comme un parfum du xvme siècle,
une touche
parfois
ravissante.
de la pensée lui, est le sculpteur Carpeaux, et des surexcide l'action énergique violente, tations
de Carpeaux sont les têtes sont fines et bien
de la vie. Les bustes
bien
mouvementés; les accessoires, modelées;
lâchés
et négligés
les physionomies. font valoir science, de Gounod, Tels sont les bustes de Dumas, et de Garnier de Jules Favre, de Gérôme, avec
ceux
des princesses etc. de Mlle Fiocre,
Mathilde
et de Mouchy, 53
466
du Portrait.
Histoire
—Conclusion.
a été un des grands Carpeaux de notre époque. notre
Ici se termine
étude
portraitistes ...
sur les contem-
à porains, elle nous amène tout naturellement : L'art du portrait, en France, cette conclusion n'a
pas années.
été
amoindri
dans
ces
dernières
et, de nos jours, progressé, les jeunes vétérans champions,
Cet art a même les vaillants
toute
une armée
qui assure, pour bien longtemps, mée de l'École française.
la renom-
de l'art du portrait,
Il y aura
de beaux
forment
jours encore comme dans
qui reste, français, l'École de la nature dirigée par
pour l'art le passé :.
la pensée.
TABLE
DES
CHAPITRES
Lettre-préface d'Henri Martin, membre de l'Acade'mie vi-i Française INTRODUCTION
IX
PREMIÈRE PARTIE ET DANSLESARTS DANSLAPEINTURE DUPORTRAIT QUIS'YRATTACHENT 3 I Des qualités nécessaires dans le Portrait. ... 19 Du Portrait dans les Manuscrits II 47 III Du Portrait dans l'Émaillerie 67 IV Du Portrait dans les Vitraux-. V Du Portraitdans les Broderies et les Tapisseries. 81 VI - Du Portrait dans les Dessins, les Pastels et les : 97 Miniatures 141 VII Du Portrait dans la Gravure l69 VIII Du Portrait dans la Peinture
Table des chapitres.
468
DEUXIEME PARTIE DANSLASCULPTURE ET DANSLESARTS DUPORTRAIT QUIS'y RATTACHENT I Du Portrait dans la Numismatique. Du Portrait dans la Glyptique II III Du Portrait dans les Sceaux et Cachets IV Du Portrait dans l'Orfèvrerie V Du Portrait dans la Céroplastique VI Du Portrait dans la Sculpture sur bois VII Du Portrait dans la Sculpture sur ivoire. .... VIII Du Portrait dans la Sculpture CONCLUSION
269 291 3oi 3o5 339 347 361 371 4.33
TABLE Des noms propres cités dans VHistoire du Portrait
A ^ 13 . ABBON ABELARD 42 ABOUT(Edmond) 242-251-266-313-439-442-454. 3i2-348. ACHÉRY(d') • ADÉLAÏDE(Mme) 139-214 II 2 ADAM,peintre; 405-412-416. ADAM(de Nancy). 1^9 ADRIEN... ADRIENIe1',pape . . . 2f 43° AGOULT(Comtesse d') ............ D/° DEDROUES.. AGUILLON 378 ALAMAN (Henri et Jehan). , ,.......•• . 20 .........•• ALARIC ' ' ' ° ALBRET(DUC d'). ....... • •• •••• • ••• A 26 .... ' ALCUIN ALDEGREVER _ J44 (Henri), graveur • • • • 389 ALENCON(Catherine d') l82 ,TTT •• Vil ALEXANDRE
47°
Histoire
du Portrait.
ALGER(Jean d'), graveur 145 154 ALIX(Jean), graveur 3o3 ALIX(fille de Robert III) 416 ALI.EGRAIN, sculpteur i65 ALPHONSE (François) 388 AMBOISE (Cardinal d') 3n AMBROISE (Saint) " AMIENS . . . 373 AMY(Président) 135 AMYOT : (Jacques) 5y ANDRÉ 38 (Pierre), miniaturiste ANDRIEN miniaturiste 3o BEAUNEVEU, 2g8 ANDRIEU, graveur ANDRIEUD'AVERTON 384 ANDROUET DUCERCEAU 08 ANGELELME DENORWÈGE 86 ANGLEBERT i85" (Jean-Henri d'), intendant ANGLAS 211 (Boissy d'). ANGILBERT 26-3n' (Abbé) ANGOULÊME (DUCd') i25-i32-i38-235-387' ANGRAND verrier LEPRINCE, 78 ANGUIER 3o6 (François), sculpteur ANGUIER(Michel), sculpteur 369-396 ANJOU(DUCd') .' . . . I->I ANNED'AUTRICHE * 156-i83-394-395 ANNEDEBRETAGNE 3 .2 ' ANSGARDE (D') 3J5 ANTHONY. (Mme). 2Io ANTIN(DUCd') _ oI ANTOINE. ..... 2b r ARAGO.... 245 ARCO(Comtesse d') ARLAN (Antoine), émailleur q6 „" ARLES.... J74
Table des noms propres.
471
ARÉTIN(Pierre) 144 ARGENVILLE (d!), historien 193-394-402-406-408 ARMAGNAC (Jacques d') 172 ARNOULLET . 145 (B.), imprimeur ARNULPH DECAMPTRAING. miniaturiste . 38 ARRODE (Guillaume), orfèvre 327 ARTOIS(Comte d'). . 125-225-418 ASSEZAT 419-422-439 ASSISE(François d') . 5o 36a ATHÈNES AUBER 4JI AUBERT(Henri) 149 -: 163-164 AUBIN(Saint-) 128-129 AUBRY,miniaturiste AUCH ^72 162 AUDRAN , (Gérard), graveur l 85 AUDRAN (Benoît), graveur AUFFROY 327 (Robert), orfèvre •• 297 AUGUSTE (L'empereur) miniaturiste 6o-i29-i3o-i3i-.i3a-i35 AUGUSTIN, AUTUN "". 273 374 AVIGNON 3o4 AVESNES(Gauthier d'). _ B 91 BABOU (Philibert), administ. de la tapiss. de Fontaineb. 2I BACCIOCHI (Princesse) ] 39"387 sculpteur BACHELIER, -r, . III^IIÔ BACHAUMONT - •- • • - 387 BACHOT (Jacques), sculpteur • •• 349 BAERZE(Jacques de), sculpteur .,.».••• • • • •-- 10^lf>0 -BAILLEUL (Louis de)
472
Histoire
du Portrait.
BAILLY BAIN (Pierre), orfèvre BALLIN(Claude), orfèvre BALBIANI (Valentine) BALDINUS (Cl.),graveur BALÉCHOU (J.TJ.), graveur BALTHAZAR PHELYPEAUX BANNEL (Général de brigade) BAR(Duchesse de) BARBIER (L'abbé) BARBIER DEMETZ : BARBEAU. BARCLAY (Jean) BARÈRE BARILLON. BARNAVE BARRA BARRE(Auguste), sculpteur BARRES(Pierre dés), orfèvre BARROT (Odilon) BARTELINI BARTH(Jean), chef d'escadre BARTHOLONI, sculpteur BASILE(Le Macédonien) BASTIEN LEI\AGE, peintre BATAILLE (Colin), tapissier BAUDRY, peintre BAY(de), sculpteur . . . BAVARD BAZIN (M™ 0) BEAUBRUN, peintre -BEAUDELAIRE BEAUFORT (De) . BEAUHARNAIS (A. de).
210-211-283-287-427 337 337 392 145 164 184 408 149 219 399 3g3 '. 153 . 125-i38 io5 217 207-210 288-430 326 244 .408 .409 -249 311 456-457-458 87 437-434 '. 430 409 461 63 255 i3g -i38
Table des noms propres.
478
BEAULAIGNE BARTHÉLÉMY 147 BEAUVARLET (Jacques-Firmin), graveur 164 BEAUGRAND i5o (Jehan), graveur BEAUVAIS : 373 BECK,peintre. . 64 BÉGUIN 411 BELET(Jean) . 35 : BELIN(Sire de) 384 BELLANGÉ io3 BELLEAU (René) 149 .' BELLEYME 24$ (de) 155 BELLIÈVRE(de) BENOIST(Antoine) 344 BENOIT-CHAMPY 4^9 BENTHAM 42^ i53 Cardinal BENTIVOGLIO, BÉRANGER 427 383 BERENGÈRE (La reine) BERGHEM(Nicolas), peintre 4°9 3o miniaturiste BÉRINGAR, BERINGHEN 1S4 (Henri, marquis de) 38o BERNEVAL (Alexandre de), architecte 2I 2 . BERNADOTTE. BERNARD 17° BERNARD 170 (L'abbé de Quincy) l 83 DE FOIX BERNARD miniaturiste BERNARD DE SAINT-OMER, 3g BERNARD 3o4 (Roger) 2I 1 BERNARD (Saint) lGl BERNARD(Samuel) 3' 3 chanoine BERNELIN, 3l 3 BERNUINDE SENS • • 424 BERRI(Duc de). i25-i32-i72-2i5-235 BERRI(Duchesse de). . 54
474
Histoire
du Portrait.
BERRUER 416 BERRYER 453 BERTHE(Reine) 82 BERTHIER . • 230-409 (Alexandre) BERTIN aîné 242-248-249-250-251-253-254-257 BERTIN(Nicolas) .-• 204 BERTOUT, peintre g3 BERTRAND , 218 BERTRAND LE BERGER, miniaturiste 42 BERULE(Cardinal de). 396 BERVIC(Ch.), graveur 164 326 BESANÇON (Pierre de) 263 BIARD,peintre BIGNON (L'abbé) 4o5 BILLON(F. de) 145 BINIEL(Jacob) 179 BIRAGUE (Chancelier de) 282092 BLAISE 412 BLANC(Charles). . 172-174-181-186-189-192-195-200-203244-246-247-250-302-321 BLANC (Louis) 246 BLANCHARD, peintre 455 DECASTILLE BLANCHE 72 BLANCHE DENAVARRE 273 BLANC-MANTEL , verrier 77 DESOISSONS, BLANQUART verrier. 75 BLESSINGTON (Lady). . . 432 BLOND(Jehan Le), graveur 154 BOCCACE. 41 BOCHART DE SARON io5 BOCHET 24g 110 BOJSSIÈRE (M de la) ni BOISSIÈRE (Jean Leroy de la) 149 BOISSY-D'ANGLAS 211
Table des noms propres.
4y5
BOISSY (De) 44 BOIZOT. . . ..;....:.... 411-413-416 BONAPARTE 23o (Consul) BONAPARTE 233 (Jérôme) BONAPARTE 235 (Prince Louis). . BON-BOULOGNE 64 ^ 220-221 BONCHAMP (Marquis de). . . BONIFACE VIII y . 293 xxv BONNASSIEUX, sculpteur 427-435-438 BONNAT, peintre BONNÈTOT 327 (Jehan) BONNEVILLE (Etienne de), architecte ... ... . . . . 377 chimiste 79 BONTEMPS, BORNIER 219 (Mm0) /.... 19 Bosio, historien . 409-412 Bosio, sculpteur i52 BOSSE(Abraham),graveur . 161-181-183-188-197-201-401 BOSSUET 183-201 BOSSUÈT. BOTERIE 327 (Pierre de), sculpteur historien 19 BOTTARI, BOUCAUT 400 m BOUCHER (Mmc) '.-.-. BOUCHER-DESNOYERS 164 BOUCHER 122-162-206-207-454 (François). 220 BOUCHER (Alexandre). 401 BOUCHEROT (Le chevalier) 409 BOUGAINVILLE 455 peintre BOUGUEREAU, • ..... 411-412 BOUGRON 400 BOUHIER (Marie) BOUILLON ^ 98 (Gérard de) I04 BOUILLON (Duc de). . 180-401 BOUILLON (Cardinal de)
47G
Histoire
du Portrait.
io5 BOUILLON (Jeune, duc de) 154 BOULANGER, graveur DELAMEURTHE BOULAY 425 (Jean) DELAMEURTHE BOULAY 425 BOURBON (Reine-Jeanne de) 98 i83 BOURBON (Henri-Jules de) BOURBON 325 (Jeanne de) BOURBON 133 (Louis de), abbé de Saint-Denis BOURBON (Henri, prince de Condé) 3g6 BOURDICHON (Jehan), peintre 43-171^172 BOURDON (Sébastien) 40g BOURQUELOT 17! BOUVET (Jean) 40g xvm BOVEN, graveur BOYVIN (René). . . ^8 BOZE(Joseph) i2,y BRA,sculpteur 411-424 BRACH(Pierre de) I4q BRAGELONNE 105 (Marie de) BRANTÔME I75 BRÉALD'EVREUX, verrier '77 BREBIETTE J52 (Pierre) BREHANT 2IO (Mmede). . .• . . .' BRENET, graveur 94-288 BREINVILLE (Isabeau de) 384 BRETAGNE (Anne de) 274-33o-388-38g BRETAGNE (Jean) 3gq BRÉTICH (de la) I23 BRETON (Jules), peintre 456-457 BREZÉ(Louis de)......* 335 BRIÇONNET (Robert) 2gt BRIDAN 416r BRIDON fils sculpteur .,5 ,.„ 4!3-4og > , nBRIDON père, sculpteur .J3
Table des noms propres. BRINVILLIERS (Marquise de). . BRION BRIONNE (Comte de) BRIONNE (Comtesse de) BRIOT,graveur BRIOT(François), orfèvre BRISACIER (Guillaume de) verrier BRISETOUT, BRISSAC BROGLIE (De) BRONGNIARD (Mlle) BROGNIART BROU BROUARD (Etienne), brodeur BRUCOURT (Jacqueline de) BRULARD,marquis de Silley BRUN(Le) BRUNETTO BRUNSWICK (Duc de) BUADE-FRONTENAC (H. Marie de) BUON(Gabriel), éditeur BULLANT (Jean),architecte BUZENVAL (Hir de).
"""
477 . 107 411-413 204 414-417 i5o 333 ; . . 180 76 181 438 228 78 173 84 385 100 192-369 34 xxi 153 148 95 136
c 455-457 CABANEL, peintre 219 CABOCHET 92 CADILLAC CAFFIERI.... xxm-410-413-415-416-418-419-422-435 ' - 144 CALCAS (Jean de), graveur " 4l 3 CAILLOUETTE ."...... 411 iRT CALLAM
478
Histoire
du Portrait.
151-152-i 5g" CALLOT (Jacques) CALIGULA 247 281 CALVIN CAMBRONNE 43o 212 . . . CAMBACÉRÈS 365 CANGE (Du) 225 CANOVA CANROBERT 460 (Maréchal) CAPETHUGUES 357 CHARLOTTE 285 CARDENS ' 3o6 CARLOMAN CARLOMAN 272 CARLVANLOO 207 CAROLUS DURAN . 435-439-440-442-443-444-445-446-448 CARON (Antoine), graveur 102-149 CARPEAUX, sculpteur xxm-435-465 CARRACHE 226 CARRÉ(Pierre) J83 CARREL (Armand) 245 CARRIER-BELLEUSE, sculpteur . . 465 CARS(L.), graveur : ng-162 CARTELIER 230-407 CASANOVA 2o3 . . « CASTAGNARY xxv GASTELNAU ,55 (Marquis de) CATHELINEAU 220-221 CATHERINE DERUSSIE 204. CATHERINE DECOURTENAY 3o3 CATINAT (Maréchal) ,Q. CAUMONT (de) 38o-384 CAVAIGNAC 235 CAVALIER (J.), verrier 3gQ statuaire CAVELIER, XXIV CAYLUS (Comte de). . .,„
Table des noms propres.
47g
CELLINI 3i5-335-340 xiv CÉSAR • . . CÉSAR (Jules) *277 "• 44 CHABANNES (Maréchal de) 286 CHABER CHABOT 3go-3gi (Amiral de) CHABOT 496 (Henri de) CHABOUILLET 274 ,••' 286 CHALIER CHALLE 416-417 , CHAMBES 3go (Hélène de) 462 CHAMBORD (Comte de).... 321-327 CHAMPAGNE (Henri de) CHAMPAGNE 38g (Blanche de) 63-i53-i86-4og CHAMPAGNE (Philippe de) 382 CHAMPAGNE (Comte de) 35° •••• CHAMPDEUIL 17g-180 CHAMPFLEURY ' °2 ••• CHANTELOUP l0-> CHAPELAIN 182-202-326 CHAPELLE (Pierre) 3'26 CHAPELLU (Pierre), graveur • • • 453"4-s4 CHAPLIN, peintre 42i CHAPONNIÈRE 230 CHAPTAL . xxiv-452 CHAPU,sculpteur 64-111-114-1iS-ng-igS CHARDIN, peintre 19-) CHARDIN : 354 OUARIBERT CHARIBERT (Roi de France). ....... 29-277-293-310-311-356 CHARLEMAGNE ........... 273-28i-3o2 CHARLES 292"356 II. ... CHARLES 2?2 III CHARLES 358 IV CHARLES
480
Histoire
du Portrait.
V CHARLES g8-2g3-294-324-325-358-366 - 41-294-325-358 CHARLES VI VII : CHARLES 142-172-358 CHARLES VIII. 274-332-358-386 IX . 102-103-173-177-178-277-278-333-342-359 CHARLES CHARLES X . . i2g-225-23o CHARLES-QUINT 342-273-277-291 CHARLES LE CHAUVE ....'., 24-g8-3i2 CHARLES LE GROS 356 CHARLES LE MAUVAIS DENAVARRE 38g CHARLES LETÉMÉRAIRE 329 CHARLES LESIMPLE 315-356 CHARLEVAL 182 CHARLOTTE CORBAY.. 286 CHARTRES 373 CHARTRES (Duc de). 2o5-2i8 CHARLIER 287 CHATEAUBRIAND 220-231-425 CHATILLON : . . . 304 (Jean de) CHÂTRE (de la Gasparde) 396 peintre CHAUDET, 131 CHAUNE (DUCde").T 401 CHAUSSARD 12g CHAUVET i3i-4og CHELLES (Jean de), architecte 377 CHENESSON (Antoine),verrier 76 CHENIER (Marie-Joseph) 2ii-4ig CHERBULIEZ (Victor). AA.2-A.5Q CHEREBER'T 271 CHILDEBERT 376 CHILDEBERT II 272 CHILDEBERT III 355 CHILDEBERT VI 354 CHILDÉRIC II 355
Table des noms propres.
481
CHILDÉRIC III. . 355 Ier CHILPÉRIC 271-354 II CHILPÉRIC 272-355 CHOFFARD i63 (Pierre-Ph.'' graveur CHOROLAIS (Mllede) 199 IV CHRISTIAN 4o5 CHRISTINE DEBAVIÈRE. . 190 CINQ-MARS 379-179 161 CISTERNAY DUFAY(Charles-Jérôme de) CLAIRON (Mlle) 414 CLARETIE (Jules) . .- 443-444-450-451-456-457-458-460-461 CLAUDE 277 CLAUDE HALIGRE 278 CLAUDE 78 (Maître),verrier CLAUX 324 (de Fribourg) verrier. CLAUX 75 LELOUP, 32Ô CLÉMENCE (de Hongrie) '. verrier DECHARTRES, CLÉMENT 72 V CLÉMENT 17° -. CLERMONT 374 210 CLERMONT (Comte d'Amboise) i38 CLERMONT-TONNERRE (Comte de) CLERMONT-TONNERRE 418 (Maréchal de) 121 CLÈVE(Van), sculpteur 423 CLODION, sculpteur • °7" CLODOMIR CLOTAIRE 271-476 • Ier 354 CLOTAIRE 3->-' II CLOTAIRE 335 III CLOTAIRE reine 375 CLOTILDE, I58-I75-I78 CLOUET 99-100-173-174-177 CLOUET (François). 175-176-417 CLOUET (Jean) 55
482
Histoire
du Portrait.
CLOVISIor 271 CLOVIS II 271-272-355 III CLOVIS 355 CLOVIS V. . . . 354 CLUNY 35o-366-368 CISIONE 364 COBDEN 464 COCHIN fils, graveur 119-163-164-247 COCHIN i63 (Charles-Nicolas), graveur ' COEFFETEAU 101 (Nicolas), évêque CoiTELLIER 41 3 enlumineur COLARD, 41 COI-BERT (J.-B.). . . 396 COLBERT 33-398-401-402-405-409 COLBERT (Edouard), marquis de Seignelay 184 COLBERT i83 (Nicolas),évêque d'Auxerre. . COLBERT, marquis de Villacerf. 184 COLLET, peintre 95 CQLDORÉ, graveur 2g5 COLINDELAFONTAINE, . 3g peintre. COLIGNY (Amiral de) g4-282-4og COLLOT D'HERBOIS 125 COLART DE LAON,peintre 3g-171 COLOMBE (Michel), sculpteur i73-32g-385-38g COMTOIS (Pierre). 336 COMMINES (Philippe de) 388 COLLANGE (Gabriel de) 148 CONSTANTIN (Porphyrogénète) 3o8 CONSTANTIN (Mm0) 2ig-3o5 CONSTANCE 3o5-3o6 CONDORCET 216-285 CONDAMINE (De la) 111-419 CONDÉ (Prince de) 394-398-399-401-403-410 CONTI(Prince de) I03
Table des noms propres.
488
CONTI(Princesse de) 36o COPINDE GANT,peintre 29 COPIN,peintre 171 CORMÔNT (Thomas de'), architecte 376-417 CORBET 40g CORBEIL. . 375 CORDAY 285 (Charlotte) CORNEILLE (Thomas). 410-425. CORNEILLE (Pierre) 154 CORNEILLE 202 (Michel) CORNU(Jean), sculpteur 36q COSTE(Jean), peintre 171 COT, peintre 462 COTTE(Robert de), architecte 121 COURBE 125 COURBET, peintre 241-265-266-440 COURT(Jean de), émailleur 5g I25 COUTHON 336 COURTOIS (Pierre) COURSUBE 41 (Le roi) COUSIN(Jean), peintre et sculpteur . . . . i46-3go-3gi-3g2 COUSINET 387 (René) -....-. 96-403-405-416 COUSTOU, sculpteur COUSTOU 403-404 (Nicolas), sculpteur. . . COUSTOU 405 (Guillaume), sculpteur 241 COUTURE, peintre CORTE(Jean) '71 106-162 COYPEL(Antoine), peintre. COYSEVOX, sculpteur. . . 96-309-369-400-401-402-403-412 J44 CRANACK • xxv-465 CRAUK,sculpteur .••• 112-407-414 CRÉBILLON , 4°5 CRÉQUY (Maréchal de) i85 CRÉQUY(François-Emmanuel de Bounne de)
484
Histoire
du Portrait.
CROISETTE (Jean de), tapissier. CROIZETTE (Mllc) CROZATIER CREVEL (Jacques) CURMER CUVIER(Georges) CYRAN(Abbé de Saint-). CZARTORISKI
'
88 443-446 162 202 . 25 425-427 . . =. . . . . 101 348
D I»f DAGOBERT 38-272-355-375 DAGOBERT III 355 DAMBAIL n6 (Marquis d') DAMET 53 (Renaut). DAMET 2__ 2_g (Guillaume) DAMPIERRE 285 (A.-C.-H. Picot de) DAMPIERRE 3J. (Gay de) DANGEAU 33_ . 2g DANTAN. sculpteur DANTON 2II DARBOY(M^) 45o-464 DARCEL 52_53 DARCET 225 DARDEL 411 DARET(Pierre), graveur. 252 ni DARRU 23o o320 DARUE o DAUMAS 413 or DAULLE,graveur DAUPHIN 0 ,o, (vLe). ' . . 104-,0 ibq-418-424 DAVID(Emeric). • ; 7° n AVID-. I24-'39-2IO-2II-2I2-226-23o-243-245
Table des noms propres.
485
DAVID(De Paris), verrier . 75 DAVIDD'ANGERS, sculpteur xxm-411-425-427 DAVIDLE MARCHAND 36g DEBAQ 411 . . 3l2 DÉBONNAIRE (Louis le). .... 136 DECAZE (DUCde) 125 DELORME (A.) 121 DECOTTE DELABORDE (Vicomte H.). i56-i68-ig6-igg-20g-2io-2i2224-226-228-233-234-244-245-246-257-3i3-32g-334 DELACROIX 232-258-25g (Eugène) 162 DELAFOSSE DELAISTRE 411-413 D'AIGALIERS DELAUDIN 14g DELAUNAY 461 (Élie), peintre 337 DELAUNAY(Jean), imagier 148 DELAUNE (Etienne), graveur DELESCLUZE 241-254-260 236-238-448 DELESSERT (Gabriel) • 247 DELAROCHE 331 DEFAULT _ 4l6~499 DEJOUT g 1-148 DELORME (Philibert) 125 DELORME (A.). . 4Gl DEGUERRY (Abbé) 2g2 DEMÉTRIUS i36 DEMIDOFF (Prince de) 21° DESMAISONS • 378 DENIZOT (De Troyes) 4^2 peintre DENNER, l32-230 DENON -• 4°° .DENISOT • • 3i8-3ig DENYS (Saint) . : 40o-42g DESCARTES (René)
486-
Histoire
du Portrait.
351 sculpteur DESCHAUFFOUR, 210 DESMAISONS i85DESMARETS (Nicolas) . 3g3 DESPORTES (Philippe), poète DESPRÉAUX 182-398 (Boileau) DIANE(De Poitiers) 56 DIDEROT. . iog-i 17-119-128-207-208-407-414-415-416-417418-419-420-421-422-443-458 DIDOT(F.) 143-145-146-150-157-158-I63-167-168 DIDIER 3io DIDRON 79 DIEUDONNÉ 243 DlHL 7g DIOM(Chrysostome) xiv . . . 3g5 DOMINIQUIN (Le) DOMITIEN 5g-2g7 DORMANE (Jean de), évêque 384 DOUBLET 82 (Jacques), historien DREUX (Yolande de) 304 DREUX (Alfredde) 304 DREVET 161 (Pierre-Imbert) DREVET 161 (Claude) DREVET 161-201 (Pierre), graveur DREVET(Les) . i63 DREVET i85 Dycic(Van). . xv-i5o-i5i-i66-i89-ig3-iQ4-ig5-20o-202225-253 DROUAIS, peintre 116-207 DROUIN (De Nantes) 378 DROUOT 237 DROZ,graveur 288 DUBOIS (Paul), sculpteur et peintre. . . xxiv-435-436-437 Du BOURG,tapissier g2 DUBUFE, peintre 203-415-444
Table des noms propres. DUCHANGE (Gaspard),graveur DUCHATEL (Ct0) DUCLOS (La) DUFAURE DUFLOS (Claude) DUFRESNOY DUFRESNE (Mmc) DUMAREST. . . DUMAREST. DUGUESCLIN DUMAS (fils,Alexandre) DUMON DUMONT (Le Romain) . . DUMONSTIER (Daniel) DUMESNIL (Debruge) DUMOURIER DUMOUR1ER (G.-F.) DUPERAC (Etienne) DUPATY DUPIN. DUPONCHEL, sculpteur DUPONT (Henriquel) DEL'EURE DUPONT DUPRÉ,graveur DUPUY(Jacques) " DUPUY (Pierre) DUPUY(Général) DUPLESSIS (Georges) DURER (Albert) DUROC -, DURUY ;::.. DUVAL.. : DUVAL (Amaury) DUVET(Jean), graveur
487
162 453 192 460 i85 182 219 284 284-288 94 4°5 4-16 121-412-409-411 153-173 297 284 : 284 9^ 4' 2 236-238 362 165-248 • 244-243 280-287-289 I04 • I04 411 143-167 . . . . 144-166-463 233 459-460 I25 125-260 !48
488
Histoire
du Portrait. 283 420 . 411 288
DUVIVIER (Benjamin) DUVIVIER (Denis) DUQUESNE DUVIVIER, graveur E '
ËBERARD 376 (De Fouilloy) EDELINCK i57-i5g-i85-i84-20i (G.),graveur EGMONT 64 (Juste d') DEFRANCE ELISABETH 207 D'AUTRICHE ELISABETH 99"I77-17S D'ANGLETERRE ELISABETH 2q6 ELLIOT(Le général) 411 ENAULT(Louis) 431 architecte ENGUERRAND, 376 ERASME 144 ERRARD 101 LE NOIR ERMOLD 22 ESPAGNE (J.-L.d') 4H ESTE(Anne d') 57 ESTE(Cardinal d') !82 ESTERHASY (Princesse d') 206-214 ESTOUVILLE 281 (Guillaumed') ESTRÉE (Gabrielle d') io2-i4g-335 ETIENNE IV . . . 310-411 ETIOLES (Jeanne-Antoine-Poissons d'), (la Pompadour) 207 EUDES(Roi de France) 356 EUDESDE MONTREUIL, architecte 377 EÙDOXIE 3o6-365 EUGÈNEIV \ 3tg EUSÈBE 3o5 EVREUX (Pierre d') '..... 38q
Table des noms propres. ÉVERARD (Ctc)
48g 3Ô2
F FABRED'EGLANTINE FALCONET FALGUIÈRE, sculpteur FARLURE FAUVEAU (M110de). FAVART (Pierre), graveur FAVRE(Jules) FÉLIBIEN orfèvre FÉLIXD'ANCEURRE, ; FERDINAND FERNEL(Jean) FERRONNIÈRE (La belle) FESSARO DECOUCHES FEUILLET FEYDEAu(Mmc) FICQUET (Etienne), graveur FINIGUERRA, graveur FIOCRE(Mllc) FITZ-JAMES FLANDRIN (Hippolytej FLEURANGES (maréchal de) FLEURY (Jehan) FLORENTIN (de Saint-). . . Foix (Général) • FONTAMI FONTANGES ...._..•••• FONTENAY (Julien de) FONTAINE (La) FORESTI (Jacques), graveur
2 10 415-416 xxv '. 125 244 i63 : . . . . 465 325 326 277 287 223 4ID xiv-xx-xxv 44!-446 i63 141 465 l3^ 260-261-262-263-264-26.5 44 . 32b . . 2°5 4" 2' 9 I°I 295 201 '44 56
4go
Histoire
du Portrait.
i5o FORNAZEZIS (Jacques de), graveur FORTIN 40g FOUCQUET (Jean), miniaturiste 43-g8-i71-175 FOULD 236 FOULQUES (V.) 71 . . ., 315 FOULQUES. FOUILLY . 377 (De) FOUILLOY 384 (Evrard de) FOYATÏER, sculpteur 412 FRANCESCHI, sculpteur xxv-465 FRANÇOIS 416 1°'-. 99-145-149-173-174-175-177-270-274-276FRANÇOIS 2g4-2g9-33o-33i-342-388-3g 1 FRANCONI 23g II FRANÇOIS 177-386-388 D'ORLÉANS FRANÇOIS ^r DETROYES FRANÇOIS 18g' 123 FRAGONARD, peintre FRANKLIN 4,q FRÉDEGONDE 37q FRÉDÉRIC V 206 FREMIN RENÉ JJJ FREMINET MARTIN 3q3 FRETEAU J38 FROISSART 325 FULCHIN(Cyprien), brodeur 84 FURETIÈRE (De) I05 FURSTEMBERG (Prince de) 402 G GALBA GALANT (Jehan)
2g7 ?n
Table des noms propres.
4g i
GAILLARD 462-463 GALBOUT 239-245-425 GAILHABAUD 365 GAINSBOROUGH 444 GALIMARD 240-246 GALITZIN (Princesse) 214 GALL(Abbaye de Saint-) 3i 2o5 GALLES (Prince de) 205 GALLOCHE 154 GANIÈRE, graveur ........ GARGOULLE (Guillaume) 327 architecte GARNIER, 454 GASTON DEFRANCE 3g6 288-412-413 graveur GATTEAUX, 163 GAUCHER (Etienne), graveur. . k GAULTIER 148 LÉONARD, graveur 316 GAUSMAR (Abbé de Savigny) 252-261 GAUTHIER (Théophile) DECOINSY GAUTHIER 34 LACHAPELLE GAUTHIER 21g GAUTHIERD'AVESNES 304 • i5o LÉONARD GAUTHIER 287 GAYRARD, graveur GAZEAU 145 (J.) . . '. 25 GELLONE 386 GENDRE JACQUES . . . 202 GÊNIEZ(De Saint-), GENEVIÈVE 98 (Sainte) 208 GENSONNÉ 317 GEOFFROY, évêque d'Auxerre D'EU 377-3S4 GEOFFROY 41 GASSINEL GÉRARDE GÉRARD ........ 216-223-224-225-226-227-228-229230-234-257-258
492
Histoire
du Portrait.
GERBIN 415 verrier 97 GÉRENTE(Henri), GERET,sculpteur 369 GERICAULT 165-218-242-243 GERMAIN (Pierre) 337 GERVAIS (Abbé) 319 GERMAIN THOMAS 338 GÉROME, peintre 465 GESVRES (Marquis de) 397 288 GEYRARD, graveur GHIBERTHI, sculpteur 33g GIACOMOTTI 462-436 GIEFFROY orfèvre 326 DE.MANTES, 116 GILLAIN, peintre 323 GILLES,abbé de Saint-Denis GIOTTO,sculpteur 170 GIRAIT D'ORLÉANS 171 GIRARD DÉBONNAIRE 337 GIRARD DELACHAPELLE, verrier 75 GIRARDIN (Emile de) 446-448 GIRARDON (François), sculpteur. . g5-i i2-i62-36g3g8-3g9 GIRARD LENOGAT, verrier 76 GIRARDON, sculpteur 121-398-399^0 GlRODET 220-221-222-223-230-231-232 GIROUSTMARIE-SUZANNE I2i (Roslin) GOBELINS 85-92 GODEFROY DEBOUILLON I7I GODEFROY I25 GODEFROY 330 (Th.) GOIRE(Amaury de), tapissier. . 87 Gois- • • 145-418 GOLTZIUS, graveur l.ç) GONCOURT uo-123 (De) GONDESCALC 26
Table des noms propres.
4g3
GONZAGUE (Louis-Marie de) 64 GORI '. . 365 GOUNOD 465 GOUJON (Jean) g8-368-3go-4og-425 GOUVION SAINT-CYR 219-411-425 GOUY(Elisabeth de) ig5 2o5 GRAFFIGNY (Mme de) i5o GRANTHOMME (Jacques), graveur i63 GRATELOUP (J.-B.), graveur GRAULT 249 336 GRAVET (Jean), orfèvre i 12 GRAVELOT 2I 0 GRÉGOIRE 20 GRÉGOIRE , III, pape 20 DE TOURS GRÉGOIRE XVI GRÉGOIRE 248 GRENOBLE 3g3" (Jacquet de) 2°5 GRESSET GRETRY 421 I2 3-200-207"20g-2l3-2l8 GREUZE. . 2o8 GREUZE(Mme) GRÉVY 483 GROS(Baron) g4-i25-22g-23o-23i-232-233-4i 1 GUAY(Le), graveur 296 GUERCHIN 411 GUÉRIN(Jean), miniaturiste .... i38-i3g-23o-234-235399-400-411 •• • 258-4oo GUÉRIN (Pierre) GUERSAULT 105-411 GUIARD 139-140 (Mm0),miniaturiste 2l 5 • GUICHE (Duchesse de) GUILLAIN 394-3g5 (Simon) statuaire xxiv-450-451 GUILLAUME, orfèvre 170-281-323 GUILLAUME,
Histoire
494
du Portrait.
383 fils de Hugues GUILLAUME, GUILLAUME, 170 évêque de Nîmes verrier GUILLAUME ÇANONCE, 75 GUILLAUME DAMET 277 DEBAILLY,peintre en miniature GUILLAUME 39 verrier GUILLAUME DELANOË, 76 DEBRISACIER GUILLAUME 184 DE FRANCHEVILLE, verrier GUILLAUME 75 GUILLAUME DE GRADVILLE, verrier 76 GUILLAUME GARGOULLE 327 ETJEANBARBE,verriers GUILLAUME 76 GUILLAUME LETACITURNE 430 GUILLAUME LE CONQUÉRANT 82-317 GUILLERMIN (J.-B.), sculpteur 369 GUILLON PHILIPPE 400 GUISE(Duchessede) 57 GUISE(DUCde) 281-342 GUIZOT xxvi-218-222-224-231-248 GUIZOT(Mm0) 244 GUTENBERG 141 GUYDEDAMPMARTIN 377 GUYETILUAZAR, brodeur 84 -. . GUYETI brodeur BARTHÉLÉMY, 84 GUYLEMAÇON 377 "
H
HALIGRE (Claude) HAMILTON (Lady). HANCY (Du), sculpteur DUVIVIER,orfèvre HANNEQUIN HARCOURT (Armande de Lorraine d') HARCOURT (Comte d') . .
2i8-33i 2j 3 35, 327 i83 180-407
Table des noms propres.
4g5
HARLAY (Président de) 402 HARMON 385 (Les), seigneurs de Champigny HAUSSONVILLE (d') 249 336 HAYE(René de la) HAYEM 457 32 HAYNION HÉBERTROLAND, 154 archevêque 265 HÉBERT,peintre 32 HELDRIC (Abbé) 362 HÉLÈNE (Sainte) HÉLOISE 42 HELST(Van der) i93 336 HÉMAN (Pierre), orfèvre . . 435-451-452 HENNER,peintre verrier 7^ HENNEQUIN MOULONE, l 38 HENRI 3l 2 HENRI1 HENRIII. . . 102-103-177-178-270-277-278-279,332-333381082-392 HENRIIII 103-177-278-334-342-392 HENRIIV. . . -, 102-106-143-144-150-179-169-279-275-334335-393 180-387-402 HENRIDE LORRAINE 287 HENRIII DEJOINVILLE verrier 7$ HENRIDEMALINES, ID4 HENRIQUEL DUPONT,graveur 327 HENRY l6t HERBAULT (Marquis d') !7° HERBERT,moine 7 HERCULANUM 17° HÉRIBRAND (Abbé de Tury) 3i5 HERIVÉE,archevêque de Reims 1 2 HEROUARD 412 HEROL(Legendre)
4g6
Histoire
du Portrait.
HERVÉ(M1110) 244 HERZOG 452 (Mlno).. -. ., HESSELIN 397 26 HILDEGARDE (La reine) 3i2 HINCMAR (L'archevêque) 465 HIOLLE,sculpteur XIII . .....HIPPOCRATE. HOCHE(Général) 411 210 HOCQUART (Mn,c) , HODIN,miniaturiste 3g HOISSON (Guillaume), lapidaire 295 HOLBEIN (Hans) : . xv-144-166-175-182-249-253-450-463 HOLLANDE j 32 (Roi de) HOMÈRE XIII HONORIUS 30q HONRAGIN (Alexis) 214 HORTENSE , 33 (Reine) HOSPITAL (Chancelier de 1') 147-400 HOÛCEL^ 4I7 HOUDON 4^-420-423-435 ;• HUBERT,miniaturiste 3q HUBERTI (Mmcde Saint-) 344 " HUET (Guillaume) 327 HuEZ (d') 415-419-418 HUGO(Victor) 426-438 HUGUES DE SIENNE J8, HUGUESDE LUSIGNAN 303 HUMBAUD. évêque t6Q vicomte de Chiverny . . HURAULT, 282 HURET(Grégoire), graveur J54 HUSSE(Jehan) 32„
Table des noms propres.
497
I ' miniaturiste 3o INGOBERT, INGRES (Mm°). . . .' 24g INGRES. 245-249-250-251-252-253-254-255-256-257-262-263 l 82 X INNOCENT ' 54 : ISAAC(Jaspar), graveur • ISABEAU DE BAVIÈRE 42 ISABEY ..' • • 123-128-133-223-228 • • xxv-465 TSELIN,sculpteur J JABACH 397 JACOB 42« JACQUEMART 459-460-461 (Nélie) 38 miniaturiste DIT GRINGONNEUR, JACQUEMIN ^ JACQUES. II I92 JACQUES • 44J V JACQUES COEUR 41 JACQUES GENDRE JACQUES DESSTALLES 37" JACQUES 462 JACQUET, peintre 351 JACQUET (Les frères), sculpteurs miniaturiste 39 JACQUEVRART, • 4 JAFFERSON J<59 JAILLOT(Simon), sculpteur _ 130-234-137-232-245-134-424-129 JAL_ 462 JALABERT 429-427 JALEY 37
4g8
Histoire
du Portrait.
JANET 176 JAYET 38g JANSON 4o5 JEAND'ALGER 145 miniaturiste JEAND'AMBOISE, 42 38 \ JEANCOSTE,miniaturiste verrier JEANDEBEAUME, 75 : ; . . JEANDEBERRY 172-366 JEANDEBLOIS,peintre 171 JEANDEBRUGES,miniaturiste 3g JEANDECHARTRES 377 JEANDECHELLES. 377 JEANDELAUNAY 377 3o3 JEANDE FRANCE JEANGOSSARD, miniaturiste 43 JEANDELIÈGE 377 JEANDEMONTMARTRE, miniaturiste . 39 verrier JEANLE NORMAND, 76 JEANDEPOZAY, miniaturiste. 43 JEANRIVERON, miniaturiste. . . 43 JEANDEROUBAIX. . . . ... . ... . . . ... .... .-. 304 JEANDESAINT-ROMAIN. . . . 377 JEANDEVITRY 386 JEANSANSPEUR. 38g JEAN,fils de saint Louis..... .' 377 JEANNE . . . . D'ALBRET. . . ... . . 2-?o JEANNE D'ARC........................ 5g JEANNE DE NAVARRE 302 JEANNE DEBOURGOGNE. .-....:..... 302 JEANNE D'AUVERGNE. ... . ................. 366 JEAN.--. 302 JEANROT 2o8 (Etienne) .;............ JEHANALAMAN. 378 JEHANJUSTE 386
Table des noms propres. JEHANDE MONTREUX orfèvre JEHANPICQUIGNY, JEHANDE SAINT-ELOY, peintre JEHANSIMON,verrier JEHANDETOUL,orfèvre . .JEHANDEVERTAS. JEUFFROY, graveur JEY JOLAIN,graveur moine JOSBERT, JOSÈPHE JOSÉPHINE (Impératrice) JOUBERT, (Général) JOUFFROY JOURDAN JOUVENET JOUY(De) JUBINAL (Achille) JUDITH JULIEN.. JUST(Saint-)' JUSTINIEN
•
4qq
326 327 171 77 326 77 288 236 154 316 172 • • 218-225-232-423 41 ' 287-288-2g6 264 9°~4-1r 236-424 • • 9° ol-> 4^ 125-211 307
K KELLERMANN (Duc de Valmy) .' KENSINGTON KLEBERT KOURAKIN (Le prince)
411 '7 138-411 I29
5oo
Histoire
du Portrait.
L 123 LABADYE LABARTE (Jules) xxv-49-278-306-336 86 LABBÉ,historien LABORDE 174-366-368 (Léon de) 123 LACAZE historien 85 LACORDAIRE, ivoirier LACROIX, 370 LACROIX xxv (Paul) LAFAYETTE 138-283' LAFONTAINE, peintre 171-201 LAGNEAU OULANNEAU xvii-106 LAHARPE 411 LAIDEGUIVE 112 LALANDE 41g LALÈVRE (Thibault), verrier 77 LAMARTINE 431-432 LAMBALLE 284 (Princesse de) LAMBERT 204 LAMBERT, sculpteur 34g LAMBERT (Hélène) ig2 LAMBESC (Princesse de) 204 LAMBINET v 3]3 LAMENNAIS (De) 235-244 LAMETH i38 (Les frères) LAMOTHE-LEVAYER IO5-I55 (De) LANGE(M1]e) 221historien LANGLOIS, 67 LAON 374 LARCHER ; lSi (Michel) LARGILLIÈRE 161-190-191-192-^3-200-235-435
Table des noms propres.
Soi
22 1 LARREY i 53 LASNE (Michel),graveur LASSALLE 22g-23o-233-4I2 LASTEYRIE 25-8o (De) LATOUCHE-TRÉVILLE (Vice-amiral) 412 IO5-IO8-I16-118-120-139-207-417 LATOUR LAUDIN (Jacques) 59-60 LAUDIN (Nicolas) 57 LAUDIN 5q (Noël), émailleur LAURE.. 171 LAURENS (J.-Paul) 462 LAURISTON (Maréchal de) 412 LAUTREC (De) 44 LAVIRON 239-245-425 (M110de) LAVALLIÈRE 64 et Mme) 210 LAVOISIER(M. LEBEC(Simonnet) 327 116 LEBLANC (L'abbé) LE BLOND 154 (Jean), graveur 326 LEBLONT (Pierre), orfèvre _.. LE BOURG, xxv-465 sculpteur io5 LE BOUTHILLIER (V.) 326 LEBRAELLIER (Jehan), orfèvre LEBRETDELABRIFFE(Mme) ig5 225 LEBRETON LE BRUN 98-107-120^8-401-412 LECLERC 412 ("Maréchal) LE COMTE 416 LE CORRÈGE SgS 161 LECOUVREUR (Adrienne) 210 LECOUETEUX (Mme) '. . 101-111-405 LECZINSKA (Marie) LEFEBVRE 157-186-187-189-400 (Claude), peintre 455 LEFEBVRE (Jules), peintre.
502
Histoire
du Portrait.
LEFLAMENG .....'... (Gui-), miniaturiste 44 LEFUEL,architecte 464 LEGANGNEUR i5o (Guillaume), graveur. 336 LEGARÉ (Gédéon), orfèvre LEGARÉ (Gilles), orfèvre 337 LEGARÉ 336 (Laurent), orfèvre LEGENDRE (Roberte) 3go LEGOUVÉ 461 LEGRAND 23o-23i (Comte) LEHONGRE '. (Etienne) 397 LE LONG(Le père) 167 LEMAIRE 400 LEMERCIER (Jacques), architecte 98 LEMOITURIER 386 (Antoine) LEMOQUE .- . 162 LEMOT(Baron) 409 LEMOYNE(J.-Louis), sculp. 112-140-1627205-407-408-414-415 LENAIN, peintre 179 LE NÔTRE(André), architecte 95 LÉONARD 45o - . . . XVIII-I6O-I83 LENFANT (Jean), graveur LENOIR(Alexandre) 287-369 LENÔTRE 402 LÉONIII, pape 20-3og LÉONX 173 LEPELLETIER DE SAINT-FARGEAU 285 LEPELLETIER i85 (Claude), président à mortier LEPÈRE(Jean), fondeur 275 LERAMBERT (Louis), sculpteur g 1-397 LEROY(De la Boissière Jehan) 14g orfèvre LESCOT, 337 LESCOT(Pierre),"sculpteur 95-351-426 LESDIGUIÈRES (Le duc de) i85-20i LESSEPS (F. de) 438
Table des noms propres.
5o3
LESUEUR (Eustache) g5-4i2 LETELLIER 184 (Maurice), archevêque 165 LETHIERE LEU (Thomas de), graveur 148-150 xvn dessinateur LEVAILLANT, LEVASSEUR 148-149-331 (Jacques), graveur historien 67 LEVIEIL, LEVIEUX 400 68 LEVY,historien. • H5 LEYDE(Oscar de) 285 LIANCOURT LIBERGIERS 376-379 (Hues), architecte. 171 LICHTEMON, peintre LIÉNARD. 287 102 LIGDAMIS (Le roi). . . io5 LIGNY(Dominique de) 326 LILLE(Simon de), orfèvre 326 LILLE(Jehan) LIMBOURG (Paul de), peintre miniaturiste ..... 39-172 LIMOGES. ......................... 374 55 '. . . LIMOSI'N (Léonard Ier). . 55 LIMOSIN (François II) 3i miniaturiste LITHUARD, Litz (Frantz) 244 3o miniaturiste ...'..' LIUTHARD, LIVE(De la) ... ..:.:...... 417 LOBAU 412 (Maréchal) . LOIR(Alexis), orfèvre 337 35i LOISONNIER, sculpteur 100 LONGUEVILLE (Duc de) " • • IQ5 LORET(Jean) verrier LORINDECHARTRES, 79 LORME(Philibert de) 3g3 71 LOROUX
5o4
Histoire
du Portrait.
LORRAIN 40g (Claude) LOTHAIRE 272 ' LOUDUN 240 (Eugène) 283 LOUIS-CHARLES (Duc de Normandie) Louis D'ORLÉANS 41 Louis LE DÉBONNAIRE 272-310-356 111 Louis"DEFRANCE (Louis XVI) 326 Louis LE HUTIN Louis LE JEUNE 320 Louis DEFLANDRE 304 356 Louis D'OUTRE-MER LOUISE DESAVOIE 82-274 LOUISE DELORRAINE io3 LOUIS-PHILIPPE i27-i3o-235-288 LOUISIer ... • 272-312 Louis II 356 Louis ou LOYSIII 356 Louis IV 272 Louis V 357 Louis VI '. 357 Louis VII 357 Louis VIII 357-377 Louis IX i7g-3o2-3o3-322-323-357 Louis X. ....... 358 Louis XI 358 Louis XII i73-274-32g-331-342-358-386-388 Louis XIII. . i32-i5o-i52-i7g-i85-28o-2S2-292-2g5-3583g4-3g5-3g6-3g7~40o-4o5. Louis XIV. . i07-i56-i57-i6o-i74-i83-ig2-ig6-2g6-282336-3g4-3g5-398-3gg-4oo-4oi-402. Louis XV 101-111-161-197-282-405-407 Louis XVI 2o3-282-283-285 Louis XVII 287-3g8 Louis XVIII 225-230
Table des noms propres. Louvois J^OZÉ LOYSE(Reine de France) LOYOLA (Ignace de) LOYSEAU (Guillaume), peintre LOYSET (Gérard), orfèvre LUITPRANDÎ LULLI LUSSIER (Jean) DEMANS,verrier LUSSON LUTHER LUYNES (Duc de). LUZARCHES (Robert de), architecte
5o5 3gg-40i 422 341 5g 171 328 3o8 418 327 7q 54 362 376
M MAC-MAHON (Maréchal de) ." verrier, MADRIN, MAGDEBURGER (Jérôme) MAHART DECHATILLON MAINTENON. . .- . . MAITTE MALLERY (Charles),, graveur MAILLARD (Estienne), orfèvre. . MAILLARD. MAINARD (Le président) MAINTENON (Mmcde)... MALHERBE (Marquis de Sillery) . , MALOET MALAKOFF (Maréchal de) MANSARD MANSION MANSOIT
465 : . . . . 76 273 3o3 181-igo 412. i5o 326 94 3g2 64 100 138-407 4§5 96 4'3 402 .•••. 58
5o6
Histoire
du Portrait.
32b MANTES (Geoffroyde) MANTZ(Paul) 43g-454-4Ô2 38 MANUEL (Les frères), miniaturistes ........... MARAT 211-287 xvn MARCDUVAL ; MARCEAU 4:2 MARCHAND (David le), sculpteur 370 MARCILLAT 78 (Guillaume de), verrier . . . 14g MARET(Antoine) MARÉCHAL DEMETZ,verrier -. 79 2i3-2i5-286 MARIE-ANTOINETTE DESAVOIE MARIE-ADÉLAÏDE 192 MARIE-LOUISE 173 MARIEDELORRAINE 184 • MARIE-LECZINSKA 205 MARIE-LOUISE 127-129-214-225 MARIE-STUART 107-175 MARIE-THÉRÈSE 108-214 MARGUERITE D'AUTRICHE 385 MARGUERITE D'ANJOU 3o3 MARGUERITE DEFRANCE ! 74 MARGUERITE DEPROVENCE .74 MARIETTE , . 109-1i2-i73-i8g MARIDAT j 55 MARILLAC (Michel de) ,54 MARIGNY 65-2o5 (Marquis de) miniaturiste •. MARMION, 43 MAROLLES io5 MAROT (Clément) 173-342 .MARSEILLE 37. MARTEL : . . . 55 MARTÈNE 3^5 historien ; MARTENNE, 86 MARTIAL BEYRAUD 40g
Table des noms propres.
5o 7
'MARTIN(Jean) 145 MARTIN(Henri) 243 MARTIN DETOURS(Saint) 20 MASSÉNA. 23o MASSON -. . i22-i6o-i83-i85 (Antoine), graveur. MASSON 180-411-409 MASSARD . 125 (J.-B.) . MATERON. ig3-ig4 MATHILDE ^ . 82-go (La reine) MATHILDE 463 (Princesse) i3S MATIGNON (Mmola Maréchale de) MATTEO DELNASSARO 2g4 102 MAUSOLE 282 MAUDELOT (François de) 331 MAUGOT (Pierre) ' . 202 MAUPERTUIS (De) MAURY 423 MAUSSION 4°9 100 MAXIMILIEN D'AUTRICHE Ier. .MÀXIMILIEN 144-145 MAZARIN i56-i6o;i8o-i.8i-i83-3g7-402 ' MÉDICIS de) io3.-i4g-28o-2g5 (Marie • • 182 MÉDICIS(Cardinal de) MÉDICIS 99-102-277 (Catherine de) ' de MEILLERAYE 64 (Duc la) . 3g7 MÈILLERAYE (Maréchal de la) xvm-i52 MELLAN(Claude), graveur. ............. MELLEIN(Henri), peintre 76 MÉLUN 374 - - •• MÉNARD 44' (René) 93 MENAGEOT, peintre 41 ' MÉRASS 288 . . .' MËRLEN. 220-298 MERLIN(M™)
5o8
Histoire
du Portrait.
MERLIN. 336-427 (Thomas). . . . MÉROVÉE 271 ..:.... MESMAY 219 (De) ... .................... MESMER...... 422 .154 MESMES (Henri-de). v ........ MÉTASTASE 164 METZ(Barbier de) . . 3gg MEULEN 108-192 (Van der), peintre MEUNIN 171 (Simone), peintre ., 219 MEYER(M1Ie) le meunier MICHAUT, -93 MICHEL-ANGE 387-395-412 verrier MICHELET, 76 MICHELOZZO 33g 225-232 MIEL,critique d'art. MIGNARD, peintre 182^6-401-408-416-412 MIGNARD (Nicolas), peintre 96-180-182 MIGNARD I8I-I85 (Pierre), peintre MILAN(Dominique de) 294 MILAN(Jean de) 204 MILETou MILE, sculpteur 36q MILLET. '..".:. (Aimé),sculpteur 465 MILNECH (Bernard), graveur 142 MIRABEAU. ......... i25-i38-283-4ig-427-428-42g MIRBEL(Mmcde), miniaturiste :37 . 24q MOITESSIER (de) MOLE(Mathieu) 240-248-25Î MOLIÈRE (J.-B. Poquelin) 182-185-422 MOLINET (Claude du) 1çll MOLITOR 23q MONCEY (Maréchalde) . 2ig MONOT „^ • • • • ....... . . . . 41b MONSTIER (Antoine du) I01 MONSTIER . (C. du) ; I0I
Table des noms propres.
5oq
.101-102 MONSTIER (Daniel du) 201 MONSTIER (Etienne du) 101 MONSTIER (Nicolas du) (ou Du MOUSTIER) '. . . 101 MONSTIER (Pierre du) 221 MONTAIGNE (De) 111 MONTALEMBERT (Marquis de) MONTALEMBERT 453 (De) MONTAUSIER 401 (De)" 23ô MONTBRUN (Comte de). . 38ù MONTEREAU'(Pierre de), architecte. .....' MONTESPAN 64-19Ù (Mmede) 370 MONTESQUIEU 138 MONTESQUIOU (Fesenzac de) MONTGLARIVE 77 d'Orléans, verrier 236 MONTJAU (Madier de) MONTMORENCY 3g6 (Henry dé) . . . 44-3g3 MONTMORENCY (Anne de) 53 émailleur MONVAERNI, io5 MORANGIS. 125-225 MOREAU (Le général) 165 MOREAU (Le jeune) 164 MOREAU (J.-Michel), graveur i54 .MoRiN(Jean), graveur 260 MORNAY.. 465 MORNY(Duc de) ..... _ J44 MORUS(Thomas). . 412 MOSKOVA (Prince de la) 2°2 MOSNIER' 4l(3 MOUCHY. 4^5 MOUCHY (Duchesse de) xxv-123 MOULIN,sculpteur I2D' MULARD . 214 MÛRAT(Caroline) ..'• 412 MURRONIS
5io
Histoire
du Portrait. 38
miniaturiste MUSEIGNOLS, N
NANTEUIL.. . 64-104-120-1J4-155-157-15g-i65-i77-4i2 NANTEUIL 183 (Robert), graveur NANTHILDE 375 (La reine) NAPIER 214 NAPOLÉON 126-132-230-288-423 NASSARO (Matteo del) 2g4 NATTIER (Jean Marc), peintre 203-204-205-207 NAVARRE (La reine de) 342 NAVARRE 32o (Blanche de). NAVARRE (Marguerite de) i75 NECKER 283 (Jacques) NEMOURS (DUCde) 423 NEMOURS (Duchesse de) 135-197-342 NÉR0N ..........' xiv-297 NEY(Maréchal) 236-244 NIEL (Maréchal) 465 NlEVvERKERKE, Sculpteur 42q NIGRAND i85 (Catherine-Marguerite) NIGRA(Chevalier) 447 NINONDELENCLOS j81 • NOLIN(J.-B.j, graveur.. 185 NOUAILHER 58 (J.-B.), émailleur NOUAILLES (Cardinal de) iq2 NUMATIUS, 20 évêque o ;ODORANNE, sculpteur-orfèvre moine ODULFUS,
3,6 3X3
Table des noms propres. OLIVA,sculpteur OLYMPIA (Signora) ORLÉANS (Duc d') ORLÉANS (Duchesse d') ORMESSON (Olivier d') ORRY(Philippe) ORSAY(Comte d') ORSINO ORVILLIERS (Mm0 d') OTHON OUDINÉ,graveur OUDINÉ(Mmc) OUDRY,peintre
5II
xxv-464 182 132-171-226-238-249-283 '! 122-127 122 162 138-432-431 340 210 297-317 288 260 93-112 P
historien. ;504 PACCIODI, l 36 PACHA(Ibrahim) PAGANINI 425-427 PAJOL(Comte) i36-i37 PAJOU,sculpteur . . . 139-140-404-413-415-417-418-421 PALIKAO 45g (Général Montauban, comte de) PALISSY(Bernard), verrier et potier. . . 7g PALLOY(Le patriote) 284 l 82 PAMPHILE (Prince) PANCKOUCKE 249 (M™) PARÉ(Ambroise) 145-148-287 373 PARIS. . . 36T PARTHENON • • • 438 PASCA(M"") 3l 1 PASCALI". PASCON (Jehan), orfèvre ^ 230 PASQUIER (DUC)
5i2
.Histoire
du Portrait.
PASSERAT (De) PASSERAT (Jean). PASSY(Antoine) PASTORET (Comte de) PATENIER . . PATIN(Guy) ..' PAULE(Saint François de) PAULINE PECOUL (Mme) PEIRESC(Nicolas) PÉLISSIER (M"0). PELLETIER (Claude le) PÉNICAUD (Jean II), émailleur. PÉPIN(Le roi) historien PERATHON, PERCIER PERCY(Comte de Northumberland) PERDIGON (Mllc) PEREIRE(Emile) PÉRIGUEUX PÉRIER(Casimir). PÉRIGNON, peintre PÉRIGNON. (Maréchal de) PÉRIN.(Louis), peintre. PERINfils PERIN PÉRIN(de Dijon), peintre. PÉROUSE (La). PERPÉTUUS D'ANGERS. PERRAULT (Claude).. PERRÉAL (Jehan), miniaturiste ,,,.,, PERREIS,peintre. PERRIER (Ch.), critique d'art verrier PERRIN-GIROLE,
.
.
398 174 219 211-249-251 144 122 173 .....• 5g 210 ioo-i53 ". 465 185 .54 272-2g3-355 85 96 64 203 248 374 427 445 - 412 122 122 i25 171 411 3i3 . '. 95 144-171-172-173 3g 262 -,• 75
Table des noms propres.
5i3
PERRIER i52 (François), graveur PERRONEAU (J.-B.). . . 115-i 16-117-118-11g-120-207-407 PÉRUGIN 7 412 PERUZZIBENEDETTO, 294 graveur sur pierres fines .... PESNE i5g (Jehan), graveur ' i38 PETION(J.) . . . PETIT(Vincent), orfèvre 337 60-61-62-63 PETITOT (Jean), émailleur PÉTRARQUE 42-17 I PHARAMOND 271 PHIDIAS 362-432 DESAVOIE PHILIBERT 173 PHILIPPE 236-240-241-262-357 (Le frère) PHILIPPEI , . . . 357 II PHILIPPE 3o2-357 PHILIPPEIII 3o3-357 PHILIPPEIV (Le Bel) 273-302-357 PHILIPPEV 197-358 358 PHILIPPEVI. . . . • 323-385 PHILIPPELE HARDI PHILIPPE-AUGUSTE 377 323 PHILIPPELE BEL 186 PHILIPPEDECHAMPAGNE PICART 154 (Jehan), graveur 327 PICQUIGNY (Jehan de), orfèvre 211-212 PIE VII PIE IX 462 ' 326 orfèvre. . . : PIERREDE LANDES, verriers PIERREet THIBAUT 75 D'ARRAS, PIERREJEHANDUPINS,verrier 77 38 PIERREANDRÉ,miniaturiste i70-3o3 PIERRE,abbé de Grammont PÎERRE(Saint) 3o9 38 PIERREDE SOLIERS,miniaturiste 59
5i4
Histoire
du Portrait.
PIÈTRE 4°° 121-400-404-413 PIGALLE, sculpteur xvln PILES,historien PILON(Germain),sculpteur . 334-3gi-3g2~4i 1 PINAIGRIER 78 (Robert), verrier PINCHON 41 (Jean), miniaturiste 424 PINEL,docteur PIRON,poète 4'7 PISAN(Christine de) 38-325 PISANELLO VITTORE, 273 graveur PISANO DE VÉRONE, graveur 273 PITT (Miss' 214 PLANCHE XXVI-I (Gustave) 36-245-250-260-427-430 PLANTAGENET 5o (Geoffroy) PLASTEL (Jacques),miniaturiste 44 PLATTEMONTAGNE (Nicolas de), graveur 154 PLINE xn-142 POILLY(Françoisde), graveur i6o-i83 POISSON 225 POITIERS(Guillaume marquis de) 281 POLIGNAC (Cardinal de) 401 POLIGNAC (De) 214 POMMIER 163 (Abbé) POMPADOUR (Mmode) 111-112-163-164-206-406 POMPÉE 2gS POMPEÏ 67 POMPONNE ; i55 PONCET (H.), émailleur 5g PONIATOWSKI (Stanislas), roi de Pologne 2gû PONTÉCORVO (princessede) 225 PORBUS, peintre I7q POT(Jean et Nicolas le), verrier 7S POUCHET (Louis de). .3n0 POUGET (Marguerite) ,14
Table des noms propres. POURTALÈS POURTALÈS (M1™de) POUSSIN (Nicolas) POTOCKA (Princesse de) POZZINI(Jean-Baptiste). PRADIER, sculpteur PRAT(Cardinal du) PRÉAULT, sculpteur. PRÉVOST (Jacques), graveur PRIEUR(Barthélémy) PRIM(maréchal). PRIMATICE (Le) PROVENCE (M. J. de). . PROVENCE (Comtede) PROVENCE (Marguerite de» PRUD'-HON, peintre PUCELLE (René) PUGET,sculpteur PUJOL(Abel de), peintre PuLCHÉRIE
5i5
248 444-446 96-160-182-1861396-402 214 34 430-431 388 426-465 148 210-393 459 -. . . . 4' 2 138 418 302 217-218-219-412 " • !6i 404-412 957 307 •
Q QUESNEL (François', dessinateur QUESNEL (Pierre), dessinateur QUESNEL(Nicolas) QUINAULT
-.
i° 2 Itw Io3 413-418
R RABEL, graveur RABELAIS
148-149 2 .
5i6
Histoire
du Portrait.
RACINE RAEDERER (L.-L.) RAGOT, graveur RAIMONDI (Marc), graveur miniaturiste RAMBALDIS, RAMEAU RAMELBÉNÉDICT RAMENAUT (Boniface de;, miniaturiste RAOUL,orfèvre RAPHAËL RASUMOFSKI (Comte Cyrille). . . : RATTAZZI (Princesse) RAUDON, graveur RAUGE RAYMOND (Pierre), émailleur. RAYMOND DESAINT-GILLES RAYNAL (L'abbé) RÉCAMIER (Mm0) verrier RECHAMBAULT, REDOUTÉ, peintre REGNAUD (de Saint-Jean d'Angely) REGNAULT, peintre REGNAULT (Henri), peintre REGNESSON (Nicolas), graveur REIMS REITZ(Henri) REIZET (Mm0 de) REMBRANDT REMIO (Pierre), peintre RÉMUSAT (De) RENARD, peintre RENAUD RENÉD'ANJOU, roi de Naples. . RESTOUT, peintre
202 . • 138 i54 144 3g 416-418 332 43 322-356 249-253-256 206 446 185 412 58 . . 71 407 131-211-225 77 225 225 129 458-459 154 374 273 220 151-166-25q 3g '248 462 409-412 42 109-m
Table des noms propres.
5i y
RETOUR (Robert), orfèvre 327 RETZ(Cardinal de) 181 REWBEL. 138 REYNIE(Gabriel Nicolas de la) 184 REYNOLDS, peintre 44844g 25g RIBERA,peintre RIBOISSIÈRE (Mmc de la) 2ig-23o 447 RICARD,peintre 382 RICHARD(Coeur de Lion) . i6g-3i5 RICHARD(Abbé de Verdun) RICHELIEU (Cardinal) 1S7-398-401 RICHELIEU 401 (DUCde) RICHEMONT (Connétable de) 94 RICHIER(Ligier), sculpteur . 387 RICHIERSIMON,sculpteur 387 . I6i-i62-i90-ig2-ig3-ig4-ig5-ig6-i97-ig8-iggRIGAUD. 200-201-401-413-435. RIQUIER(Saint) . . . 34S 25o RIVIÈRE(Moeo) 3o3 ROBERTIII ROBERT(Hubert), peintre. .....: 214 ROBERT 316-317 (Le roi) . 377 architecte ROBERT DE LUZARCHES, 138-211-286 ROBESPIERRE ROBIA(Luca délia), émailleur 33g verrier ROBINDAMAIGNE, .76 miniaturiste ROBINET 43 TESTARD, 1 ROCHEFOUCAULD 284 (Alexandre, duc de la 122 ROCHEFOUCAULD (Duchesse de la) 13S ROCHEFOUCAULD (Duc de la) 13g ROCHEFOUCAULD (François de la) i3S ROCHEFOUCAULD (Liancourt) 234 ROCHEJAQUELIN (Henri de la) . . : 234 ROCHËJAQUELIN (Louis de la)
5i8
Histoire
du Portrait.
ROGER, moine ROGGI ROLAND (Mm0) ROLAND ROMANELLI (Trancesco) RONSARD ROSALBA ROSSET (Joseph), sculpteur ROSSINI Rosso (Le) ROTHSCHILD (Mmede) ROTHSCHILD (Gustave) ROUGET, peintre ROUILLARD (Sébastien) ROULLET (Jean-Louis), graveur ROUQUET (André),émailleur. ROUSSEAU (J.-J.) ROUSSEL (Jacques), orfèvre ROUSSEL (Paul), graveur ROUSSELET (Gilles), graveur ROUSSELIN (Saint-Albin) ROYER(J.le) RUBEIS (Laurent de) RUBENS RuDE• • : RUE (M1'"Leczinska), miniaturiste RUISDAEL
170 411 2i4-2ig 410-411-412 g5 153-173 XVII , . 370 244 340 244-24g-257-262 58 '..... g5 14g 183-184 65 m 336 154 : 54 211 J.5 I44 25q 41Î 133 " ., 4I;>
S SABY(Jacques) SALMON, peintre SALOMON (L'abbé)
~'4o5 3 3
Table des noms propres.
Si g
211 SAINT-ANDRÉ (Jean-Bon de) i63 SAINT-AUBIN, graveur SAINT(Daniel) . . . i2g"-i3o 285 SAINT-FARGEAU (Lepelletier de) 2o5 SAINT-FLORENTIN (Comtede) 202 .' SAINT-GENIEZ (De) s-. 413 SAINT-HILAIRE (Général de) SAINT-PRIEST 275 (Jean,de) de) 275 SAiNT-PRiESTjNicolas SAINTSAVINIEN 317 SAINT-SIMON I93 SALVANDY 248 (De) . 321 SANCHE LE FORT,roi de Navarre -. 3ig SANSOM, archevêque de Reims J-9 SANSOVINO, sculpteur 283 SARLOVÈSE (Fournier) SARRAZIN g5-336-337-36g-3g5 (Jacques),sculpteur 4i 3 SAVÉ 342 SAVOIE (Le duc de) - 342 SAVOIE (La duchesse de). .. . i*73 SAVOIE (Marguerite de) 3g3 SAVOIE (Magdeleinede) ;>84 SAVOISY (Pierre de) '79 SAUVAL 51-273 SAUVAGEOT ' ' ' ' 2^ SAUZAY 111-204-407-413 SAXE(Maréchal de). ''' SAXE(Marie-Josèphede) . . o ^420 àCAPIN x ' SCARRON (Mmc) 246 243-244-245SCHEFFER (Ary) ' SCHENAUX IÔ2 SCHMIDT g raveur (Georges-Frédéric), 4 SCHOMBERG (Maréchal)
320
Histoire
du Portrait.
SCHOLASTIQUE SCHNEIDER SCHUPPEN (Pierre van), graveur . ....... SCHWARZEMBERG (Princesse de). . SCHWITER SÉBASTIEN DELPIOMBO. . . .' chancelier SEGUIER, SEIGNEUR (Du) SÉMIRAMIS SERENT (Marquisde) . SERGE(Saint) SERLIO SERRE (Marie) SERRE(Saint) SÉVIGNÉ (Mmcde) , SÈZE(De) SHAKESPEARE SIDOINE (Apollinaire), historien. . SIEYÈS . SIGEBERT " SIGUERRE (Jehan), orfèvre SIMART SIMON (Pierre), sculpteur SINTRAM, miniaturiste. . SOISSONS SOMMARIVA (De) SOMMERARD (Du) SOPHIE (Sainte) SORCY (Thelasson de) SOREL(Agnès) SOUFFLOT SOULTRAIT SOUVRÉ. (Jacques), grand prieur SOYET(Gérard)
°'zl A-03 162-183-184 i32 23g 410 I5J 373-426 5g 123 292 91 400 138 182 220 162 68 138-427 34-273 331 430 36g 31 37g 217 367"36g 306 210 41-172 66 o75 3g6 32
Table des noms propres.
521
STALLES (Jacques des) 378 STEENBERGHEN i55 (J.-B. de Van) STELLA(Jacques) i5g STODTZ 416 STUART(Marie) 175 SUARD 225 SUFFREN (Amiral de) 413 SUGER -. 71-317-31S-319-376-413 SULLY(Maurice de), archevêque de Paris 319 SUSSIER (Jehan) 327 SYLVESTRE .' 25g T TALLEYRAND (De) TALMONT TALON(Denis) TANCRÈDE TANNAY.. . , TARDIEU TARDIEU (Nicolas-Henri), graveur TAURIN(Richard), sculpteur TELLIER,chancelier TELLIER(Louis-François le) TENIERS(David) TEXIER(Laurent) DE SORCY THELASSON architecte et orfèvre THENDON, Ier THÉODEBERT THÉODELINDE (La reine) THÉODORIC (Le roi) THÉODOSE THÉOPHILE (Le moine)
212-2^-244-243 234 160 71 412 l(" io3 35i 4°' 184 '93 337 210 316 272 20 20 • • 3°5-3o6-3o7 70011-314 60
522
Histoire
du Portrait.
THÉRÈSE (La reine Marie-) _. . . . 3g8-40i 320 THIBAULT III THIBAUT 320-327 355 THIERRI,roi de France THIERRY 376 THIERS xxv1-21g-248-258-438-44.2-4.5g : . . . . 32b THOMAS (De Langres), orfèvre xxv THOMAS (Jules),sculpteur THOMAS 376 (De Cormont) THOMASSIN 184 (Simon), graveur THORÉ xxvi-240 THOU(De) i49-282-3g3-3g6 THOURET j 38 THOURON . . . 65 (Jacques),émailleur TIBÈRE 2g7 TINTORET 23o TITIEN(Le) . . .• xvi-44-i8g-23o-253-256-4i3 TITUS 2g7 TOQUÉ,peintre 204-205-206 TORY(Godefroid),imprimeur dessinateur 44 TOULOUSE 374 TOURNIÈRES 201-202-203 (Robert), peintre TOURNEMINE (Le père) 3g8 TOURNEHEM 2o5 (De) TOURNON (De) 44-249 TOURYILLE (Amiral de) 4^ TOURVILLE (Maréchal de) 420 TRACY (Victor de) 244 TRASSY (Bormeau de) 3nq TREMBLET ! 54 (Barthélémy; TRÉMOILLE (Charlotte de la) 304 TRÉVOUX (Henri de), miniaturiste 3q TRiBOLo(Le),sculpteur 33q TROUVAIN (Antoine), graveur I6I-I83
Table des noms propres.
523
TROY(François de), peintre g3-i8g TROYES 374 TRULLIER 153 (Joseph) TRUDAINE 211 TUBEUF , 183 TURCARET 120 TURENNE 104-122-155-401-413 TURLERY (Georges),miniaturiste . . : 42 miniaturiste 31 TUTILON, u .
ULRICHDEHUTTEN UNOCH URBAIN IV URBAIN VIII UTROGATHE
• 144 365 398 I53-I82 J7(5.
v' VALENCEY (Le Bailly de) VALENTIN, peintre VALENTINOIS (Duchessede) VALETTE (Prince d'Épernon de la) de la) VALLIÈRE (M110 VALOIS VANDAL (Comtesse) VANLOO (Cari), peintre VARIN(Jean), graveur VARNBUHLER VARRON ,,VASARI .
l82 413 '47 183 lSl 4°9 • • 44Û-448 207 2,-° 14-4 """• 340-341 ^
524
Histoire
du Portrait.
'
• VASSAL 210 (Moee) VASSÉ 4l6-4!7 . '. 403-413 VAUBAN (Maréchalde) xvn . dessinateur VAYDE VÉGÈCE,historien 42 VÉLASQUEZ XV,253-445 VENDÔME 183 (Ducde) VERMEULEN (Corneille) , 184-185 VERNET 23o-285 (Cari) VERNET (Joseph) 214-413 VERNET (Horace) .... g5-i 14-164-165-235-236-237-238239-240-241-242 VERNINAC 211 (Mmc) VÉRON 253 VÉRONÈSE 2 59413 VERROCCHIO (Andréa) 340 . VESALE 144 VESPASIEN xiv, 59-297 VIALA 287 VIARDOT (Mme) 219 VIARDOT 219 VICTOR (DeSaint-, le père) 220 VICTOR (De Saint-).. 448 VICTOIRE (Mm0) . . . 139-214 > VIENNE,en Dauphiné 373 VIEUVILLE (Ch. de la) 400 VIGÉE(MmcLe Brun) 212-213-214-215-216 VIGNON (Claude) 5o VILLACERF 3q8 VILLARS (Maréchal duc de) 111-201-401 VILLERME (Joseph),sculpteur 36g VILLEROY 201 orfèvre VILLERS, 337 historien VILLEFORT, 42
Table des noms propres. VINCENT, peintre VINCI(Léonard de) VIOLLET-LE-DUC VISCONTI. VlTALIS(B.) ; VlTELLIUS VITET.. ' VlTRUVE VITRY(Jehan), sculpteur VIVIEN (de Saint-Martin, comte) VIVIER,orfèvre -. VOLTAIRE VOUET(Simon)
525
i3g 223-249-253 323-373 . . 96 . : . 144 297 246-453 145 386 29-120-121 327 112-344-370-406-420 152-i53-i85-4i3
w WALEWSKI (Comte) WALFERDIN WASHINGTON WATELET WATTEAU WENDEL (Baron de) WESTPHALIE (Le roi de) .... WESTPHALIE (La reine de) WEYLER(J.-B.), émailleur WIERIX(Pierre), graveur WILLE(J.-G.),graveur WINTERHALTER WOERIOT (Pierre), graveur WORONZOFF (Le comte) WURTEMBERG (Princesse de) WYATT(Th.)
262 420 419 III 162-454 • • • 459 I29 I29 65 • '45 162 263-445 145-148 20" 214 J44
526
'
Histoire du Portrait.
X XAVIER (Saint François de)
5g Y
YÔRCK (Duc d') YRIARTE
Z
: ZÉNOEIE . .. >I. . . ZIMMERMA-NNI.I.'. :-.
111 447
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