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HISTOIRE DU

PORTRAIT

EN

FRANCE


PARIS. - IMPRIMERIE MOTTEROZ Ruedu Four,54bis.


HISTOIRE DU

Portrait

en

France

PAR 1> J _

DE

,/;.^ARQUET

VASSELOT

PARIS NADAUD & G - ÉDITEURS LIBRAIRES 47,rueBonaparte

ROUQUETTE LIBRAIREÉDITEUR Choiseul Passage 1880



\ I>A M. PAUL

DUBOIS

Membrede l'Institut

/ --HOMMAGE

ET

RECONNAISSANCE

A MON FRÈRE LÉON

MARQUET

DE VASSELOT

En souvenir de ses bons encouragements

i" Janvier 1880

VASSELOT Sculpteur.



CHER MONSIEURET AMI,

Vous ave\ eu véritablement une heureuse idée /'Histoire du portrait en France. d'entreprendre Joutes les grandes Écoles étrangères ont certes des portraitistes de génie; mais le Portrait n'en estpas moins un art très particulièrement français, cultivé sans interruption, depuis l'origine jusqu'à nos jours, sinon toujours à. la même hauteur, du moins sans jamais perdre ses qualités essentielles. C'est que ces qualités sont des qualités de race; qu'elles procèdent de cette observation, à la fois vivement spontanée et profondément réfléchie, par et le sentiment français laquelle l'esprit français saisissent la nature humaine; les aptitudes, qui sont les mêmes qui se font nos portraitistes, manifestent che\ nos auteurs dramatiques ; les mêmes, qui ont produit nos admirables recueils de dont ces autobiographies Mémoires historiques, aucune littérature étrangère ne présente l'équiun si valent ; les mêmes, enfin, qui impriment


dont grand dans la puissante originalité consiste,précisément, l'absence de toute convention, de toute manière caractère

à notre statuaire

nationale,

d'école. Quand cette École s'égare un instant, dans la manière, elle s'en dégage bien vite, pour revenir à ce naturel, qui sait si bien s'élever à l'idéal, sans passer par le convenu et l'arbitraire. Cette grande École de Sculpture, à l'esprit de laquelle vous save\ rester fidèle dans vos oeuvres,d'un naturel si médité et si choisi, ne s'est guère démentie, depuis le jour où elle s'est dégagée de Vhiêratisme byzantin et roman, pour enfanter les admirables types du xm° au-X.ivc siècle jusqu'à Fépoque actuelle, si digne de ses devancières, L'École

du Portrait est la soeur de l'École de Sculpture, et vous accomplisse^ une oeuvre toute son histoire, sous nationale, en nous résumant toutes ses formes et dans toutes ses branchés. Tout à vous cordialement. HENRI MARTIN, De l'Académie Française Laon, ce 28 août 187g.


INTRODUCTION

arts

devront

à l'initiative

de

jg^-^^HillES I S H

la Société

des Études

m sSl^te

VHistoire

du portrait

m fiÉft^S -ILL^^^^B

Cette société eut la bonne pensée de mettre cette matière au con-

cours et

en 1877. Nous prîmes nous eûmes l'honneur

historiques en France.

part au concours d'être un des

lauréats. Avons-nous ce travail?

comblé

une lacune

en publiant

de répondre,

aux éru-

dits de le dire ; pour tous, l'histoire trait faisait absolument défaut.

du por-

Artiste la nature

Aux artistes

nous-même, et, comme

amant tel,

de passionné cherchant toub


du Portrait.

Histoire à dégager

jours du métier,

nous

extrêmes

limites

la pensée

de la matière,

Yart

pousser jusqu'à ses la probité en matière de cridevions

tique. Aussi, nous avons toujours eu soin de des contemdonner d'abord l'appréciation porains. Le lecteur,

lui, pourra juger, suivant ses goûts, l'artiste

nature, la critique _

Le cadre

suivant'sa et l'oeuvre,

et l'historien. de ce volume

ne nous

permettait Du reste,

pas un trop grand développement. est-il nécessaire de citer toutes les oeuvres

d'un

artiste

pour en apprécier la valeur? C'est l'histoire du portrait, et non l'histoire des portraits que nous avons voulu faire; c'est

la marche

sation

matérielle

voulu

éclairer.

Notre

travail

de l'idée

plutôt que la réalide cette idée que nous avons

est divisé

en deux parties : la l'histoire du portrait dans

première comprend la peinture et dans les arts qui s'y rattachent, classés en huit chapitres; nous avons pensé établir ainsi plus de clarté dans notre travail, et rendre plus facile l'étude de cette histoire'


Introduction.

développée,

autant

chronologique. La deuxième

dans

que possible,

partie

traite

l'ordre

de l'histoire

du

et dans les arts qui dans la sculpture classés également en huit chas'y rattachent, pitres. Tel est le plan du travail. portrait

Quant à sa marche générale, nous traitons, dans la première partie, des qualités nécesIl est important de saires dans le portraitiste. savoir

dans quel ordre de la nature se trouve le portrait, quels sont les spécialement

plus meilleurs

les quasujets pour les portraitistes, lités exigées de l'artiste, et quels sont enfin les caractères Dans portrait, certains

bon portrait. la nature tout n'est d'un

au propre de même que dans l'espèce humaine être les sujets ne sauraient hommes pas

possibles de portraits. Serait-ce faire erreur n'est

réellement

de dire que le portrait possible que chez l'homme, chaque inl'espèce humaine

parce que dans dividu se distingue, physiquement d'un autre individu? tuellement, Dans

l'ordre

matériel,

dans

et intellecles minéraux,


du Portrait.

Histoire

dans les animaux les végétaux, même, il y a peu ou faite de l'homme, abstraction entre les caractérisée de distinction point dans

de même

individus

classe

et, par

là, pas

de

portrait

possible. morSi, d'un caillou, vous faites plusieurs , ceaux, vous obtiendrez plusieurs individus, semblables au premier; si intrinsèquement vous

écartez

le plus

la

gros

de volume, dans question comme dans le plus petit, la

physionomie, qui fait le portrait, ment la même. La

distinction

d'individus, entre deux

existe

mais

bien

par catégories sera la distinction

quelle individus du même

H en est ainsi

dans

sera absolu-

groupe

?

les

végétaux; qu'ils soient multipliés, ou par greffe, par boutures individus par graine, les nouveaux gardent la physionomie toujours même générale, quand ils n'ont pas conservé couleur primitives.

et la

cette catégorie, on se rapdéjà beaucoup et on le plus du portrait enfin dans le règne animal — et plus

Cependant, proche trouve

dans

la forme


Introduction. se rapproche de l'homme, comme le chien, le cheval, et plus grande devient la facilité pour faire un portrait, c'est-à-dire l'animal

un type unique. Alors il pour reproduire sera possible d'arriver à l'assimilation complète de la forme et de l'idée. La matière L'individualité

là où l'art commence. disparaît est au portrait ce que la pensée

Le mérite sera de faire briller, esta la phrase. à travers cette intellil'enveloppe humaine, gence qui se montre manière indéniable. Dans souvent

l'homme

gravée

sur l'être,

d'une

mûr, dans le vieillard, plus dans l'homme la amaigri,

encore, fait réellement

place à l'intelligence; ne semble-t-il pas, au fur et à mesure que la que l'intelpeau se racornit et se dessèche, matière

ligence passent devienne

paraisse se développer, à travers l'enveloppe,

que ses rayons que la tête

éclairée et qu'elle protransparente, jette ses rayons sur tout ce qui l'environne? de la tête Ceci est bien plus vrai encore homme

de génie.

Il est donc

démontré

d'un

que tous

les hommes


du Portrait.

Histoire

xiv

ne sont pas-.propres pour réunissent peu d'hommes voulues,

car

lignes,

dans

ce n'est

le portrait. toutes

— Bien

les qualités la pureté des

pas dans des tons, l'harmonie

la

dans

est mouvement, qu'un portrait exacte beau, mais bien dans cette reproduction et lumineuse de la vie intime qui personnifie du

justesse

le modèle. Oh ! s'il

n'y

avait

à

reproduire que la des tons, l'harmonie

pureté des lignes, que la femme, la jeunesse, l'enfance nous donne— Nous raient les plus admirables portraits. ne trouvons, tables encore, comme corps,

au contraire, portraits que chez à ce moment

les beaux, les vériles travailleurs, et,

de la vie où l'intelligence,

une fine lame, commence à user notre alors que parcheminé, ridé, cassé, le

pauvre fourreau se laisse traverser par l'éclat et la souplesse de la pointe acérée : par la lame intellectuelle. — l'intelliL'affinité est alors complète; à une vapeur enflammée, gence, semblable sur en arrondit répand l'enveloppe, la tête la angles et sait faire étinceler

se les plus


Introduction. — voilà

laide,

l'instant

xv

du portrait, voilà le être. — Vous pouvez

tel qu'il doit portrait, alors créer une oeuvre intellectuelle, vous d'être

le côté matériel

inquiet,

et gardezsera rendu.

Nous

la partie de appellerons archéologique notre travail, et l'ensemble des chapitres qui traitent du portrait dans les manuscrits, dans dans les vitraux, dans les brodel'émaillerie, ries et les tapisseries; de ceux, encore, qui ont sceaux pour titres : numismatique, glyptique, et cachets,

orfèvrerie.

rêt de connaître

Il n'était

et d'apprécier

pas sans intéles efforts des

et de traduire les artistes, de l'art en France. Certes, bégayements

naïfs

l'authenticité

de

premiers

n'entendons tous

pas

les portraits

garantir cités dans

nous ferons même logique; dans les portraits énumérés

nous

la partie archéodes réserves, pour la partie

histo-

rique, et voici pourquoi. et nous diLa fraude n'est pas née d'hier, rons plus, de tout temps il y a eu des mystia raconté

ficateurs.

Pline

d'Homère

et d'Hippocrate

pure

imagination

que les portraits étaient sortis de la

des artistes.


Histoire du Portrait. Parlerons-nous

dont anciennes, refaites et récoltées,

des statues

les têtes ont été souvent

et savant

un peu, de tous les côtés ? Le spirituel M. Feuillet

nous

de Conches

a laissé

sur le sophiste Dion siècle de notre premier

ce pi-

quant

récit

Chrysos-

tome,

au

ère,

qui leurs

aux Corinthiens de décapiter reprochait statues pour en changer il les personnages; adressait encore le même reproche aux Rhodiens. Saint Jérôme

nous

a même

appris

ce sin-

gulier usage des vainqueurs, qui faisaient enlever la tête de toutes les statues, pour y substituer leur propre image. Malheur était réalisé Aimables

aux

vaincus!

Ce mot

historique

dans les arts. combien mystificateurs! que vous ne puissiez vous

il est

regrettable réjouir à l'aise, en voyant nos savants, nos phrénolode si beaux discours, gues prononcer étayer leurs théories sur les tendances du moral d'après la conformation en preuve les bustes crate,

de César,

de la tête,

et donner

d'Homère, d'Hippode Vespasien ou de Néron !


Introduction. Malheureusement

ces

fraudes

ont été en usage de tout portraits semblance.

temps. ont été faits sans nul souci de la resEt comment

raient-ils même

artistiques de Beaucoup

ces portraits

pourles traits d'un

être fidèles, lorsque exécutés par personnage,

des

artistes

ne concordent différents, pas entre eux, bien que tous soient réputés ressembler au modèle. Il nous d'un toutes

est arrivé

riche

amateur, les illustrations

vue

la galerie de parcourir qui avait posé devant artistiques ans. Là,

quarante depuis constaté ce fait étrange : Chaque iois que l'artiste, a été assez maître

les plus en nous avons

malgré ses licences, de lui pour résister aux en-

mode; chaque fois qu'il a su trouver assez de force en lui-même, pour ne s'inspirer que du caractère propre et de la il a fait une intime de son modèle, pensée traînements

de4a

digne d'admiration. le Titien, ait nom Raphaël, Que l'artiste ou Holbein, Van-Dyck, Rembrand Vélasquez, oeuvre

il arrivera, bien que par des moyens difféet son au vrai portrait, rents, au but final,


Histoire

du Portrait.

Dans oeuvre remplira notre âme d'admiration. cette galerie, il en était de même pour nos arles plus beaux les portraits tistes français, n'excluait

de notre travail, historique le véritable commencerons à rencontrer

Dans nous

L'idéal

les plus ressemblants. pas la vérité.

auâsi

étaient

portrait,

la suite dans

les chapitres des pastels, etc.

traitent

qui

du

dessin, Dans ces chapitres, nous trouvons les oeuvres de Clouet dit Janet, qui occupent la première

place

de l'École

française. de Du Monstier

Les crayons fins mais plus colorés.

On se sent vivement

seront

impressionné

moins devant

ces modestes noire,

à la pierre dessins, ces portraits éclairée par la sanguine ou le crayon

et qui savent bleu, effets de la peinture.

rendre,

cependant,

les

de simplicité et de granQuel caractère deur dans les portraits-crayons des Janet, des et autres. Quesnel, des Van-Dyck, desHolbein De quelle force d'expression ces maîtres du crayon

ont su faire preuve,

dans ces traits

qui


Introduction. si

traduisent, la nature.

l'individualité

réellement,

et

nous n'avons Malheureusement, su conserver à la France les oeuvres

jamais de ses meilleurs

artistes.

Depuis quelques années une généalogie artistique.

on essaye de refaire

à Clouet,

les crayons

à Du Monstier,

leur oeuvre, se trouvent d'autres

Mais

on doit souvent à l'étranger,

noms.

—Par

en restituant

qui sont faire l'aveu qu'ils

où ils figurent sous à contre, on attribuera

qui nous sont complètement des dessins attribués connus, jusqu'ici maîtres. Il est certain Janet et à d'autres des artistes

inaux qu'à

cette époque il y a eu une ou plusieurs généen dehors de Marc Duval, rations d'artistes DuLevaillant, Lagneau, Vayde et Elisabeth val, qui était fort excellente pour le crayon et encore pour aultres choses requises à la portraiture. Tous ces artistes étaient les élèves ou de ceux que nous avons déjà cités. de notre art franCes premiers-dessinateurs

les maîtres

çais ont ouvert la voie, qui nous à Nanteuil, à Rosaîba, turellement à Latour,

à Boucher.

conduit

na-

à Chardin,


Histoire

XX Tous

ces

du Portrait.

maîtres

du

crayon

noir

ont

du crayon rouge, noir et les maîtres du pastel. blanc, qui précédèrent bien plus Notre richesse nationale apparaît à la gravure. grande, lorsque nous arrivons formé

les maîtres

Claude Pitau

de Pailly, Mellan, François le grand siècle commencent

bientôt

suivis

Nicolas et

sont

de Gérard

de Robert Edelinck, d'Antoine des Audran, de Nanteuil, Masson, Jean Pesne, de Boven, J. Lenfant, etc. Le chapitre du portrait dans la peinture de longs développements, demandait et cela devait dé être, car c'est dans cette branche l'art que le portrait a laissé les traces les plus brillantes. Nous avons reproduit, avec impartialité,

l'appréciation

poraine;

parfois

de la critique nous avons puisé

contemchez

les

chroniqueurs. Quel

sera fâché lecteur, par exemple, comment d'apprendre un Van-Dyck peignait portrait ? Quelques phrases empruntées à l'ouvrage de M. Piles l'instruiront sur les procédés de ce maître. « Ce peintre donnait jour

suffisamment et heure

aux


Introduction.

xxi

qu'il devait peindre et ne travaillait plus d'une heure parfois à chaque por-

personnes jamais

soit à ébaucher, soit à finir, et son horde l'heure; il se levait et failoge l'avertissait sait la révérence à la personne, comme pour trait,

lui dire que c'en était assez pour ce jour-là, et convenait avec elle d'un autre jour et d'une autre

heure.

Après

bre venait nettoyer une autre palette,

quoi, son valet dé chamses pinceaux et lui apprêter pendant qu'il recevait une

autre

personne à qui il avait donné heure ébauché un portrait, Après avoir légèrement il faisait mettre la personne dans l'attitude avait, auparavant et avec du méditée, blanc et noir, il papier gris et des crayons qu'il

dessinait habits

en un quart

d'heure

sa taille

et ses

disposait d'une manière grande et d'un goût exquis. Il donnait ensuite ce dessin à d'habiles gens qu'il avait chez lui, pour le qu'il

peindre d'après les habits mêmes que les personnes avaient envoyés exprès à la prière de Pour ce qui est des mains, il Van-Dyck..: avait

chez lui des personnes à gages, de l'un et dé l'autre sexe,qui lui servaient de modèles.»


Histoire

xxii

du Portrait.

de ce procédé de Vancette manière de à l'excellence quant Dyck, de procéder, qui a été celle de tous les artistes en renom, depuis Louis XIV jusqu'à nos jours, M. Feuillet de Çonches va nous l'apprendre. Quant

à la valeur

: « Est-ce

de cette façon

la procède Non, assurément.

grande peinture L'art vrai vend

Il écrit que

artistes

expéditive sérieuse? cher

aux

l'abus

et ce qu'on croit qu'il leur donne, de la facilité mène à de cruelles défail-

lances

dans

les

les plus heureux mais génies; d'amis ils se relèvent. » portraits

Cette appréciation a du vrai; généralement les plus beaux portraits sont ceux des amis, — des confrères. Alors, on est libre, on est heureux d'avoir son modèle à soi, de le tenir dans sa main, on ne craint pas de le fatiguer, on le connaît, on peut aller jusqu'au fond de sa pensée et l'on fera un bon portrait. ' Dans notre étude sur le portrait dans la nous devions peinture, l'influence de la mode.

dire quelques mots de Sous Louis XIV, nous avions alors tes portraits à la pose, le poing sur la hanche on porte beau; sous Louis XV


Introduction. nous

trouverons

les portraits

sous

bergères;

Bonaparte statuaires, portraits peints on aies portraits restauration

tendres nous

aurons

à la grec; pensants

à pose

méditatives, à se soutenir,

et les les

sous la

; les têtes ont peine

mélancolique, on les appuie sur les mains;

sous

nous trouvons le portrait Louis-Philippe, bourgeois à la César Birotteau ; enfin la mode nous

toute une série de perruques, imposera de catogans ou de cheveux à là Titus. les toutes encore, femmes seront blondes, et plus tard rousses, selon que les rois ou les reines auront disles

Suivant

simulé

époques,

des infirmités

Le

duc

le plus

beau dame

quand

de

ou affiché

pas affecté toute sa vie, pendant l'avait doté d'un rouge

Brunswick noir, Nature

des fantaisies..

n'a-t-il

en soie noire corrigea éclatant; une perruque la nature. Placez le duc sur un trône, il eût créé une mode. a proen peinture école de portrait — Chaque époque a eu des merveilles.

Notre duit

et bien disbien personnelles qualités de Louis XIV et celle de tinctes. L'époque des


Histoire Louis

ont

nous

XV

du Portrait.

légué

de

magnifiques les spécimens

toujours portraits qui resteront du beau et du grand dans la peinture nos arrière-petits-neveux çaise; puissent dire autant

de l'école

actuelle

franen

!

nier qu'il n'y ait eu des portraits Les dans la numismatique? remarquables les médailles nous offrent de fort monnaies, Peut-on

beaux types, parfois sont ordinairement de

face; mais que le bas-relief

Les portraits magnifiques. de profil, plus rarement nous ne devons pas oublier ne peut donner

si la médaille notre vue, —

portrait; blement

de l'artiste, même.

l'oeuvre

La médaille

impressionne agréaquel que soit le talent

est trompeuse

ne saurait

rendre

un véritable

intime l'expression le but réel du portrait.

nous

par

donner

de l'âme,

elle-

la vie, atteindre

Disons-le

avec orgueil, les sculpteurs français nous ont laissé des oeuvres dignes des maîtres. plus grands ils savent Parfois, rivaliser avec les Grecs eux-mêmes. Le Voltaire,

de

Houdon,

ne restera-t-il

pas,

dans


Introduction. les

siècles

du portrait? Les bustes

à venir,

le chef-d'oeuvre

de Caffieri,

de David sont

comme

ceux, de Pajou et les oeuvres de Carpeaux,

d'Angers, de purs parfois

comme

chefs-d'oeuvre

portraits. Pour ces maîtres, il ne s'agit pas de faire des bustes qui affichent la simplicité ou la à la manière coloration, qui se rattachent tel ou tel artiste plus célèbre. Ces maîtres ne songent guère à créer qui soient des pastiches imitations du xvur 3 siècle.

oeuvres

grecs

leur oeuvre est personnelle, car elle est vraie : ils savent créer. Non!

de des

ou des

toujours,

la manière de traiIl faut le dire, cependant, ter l'oeuvre est moins visible que dans la ne se sont les artistes Lorsque l'atpréoccupés que de rendre l'expression, titude et la vie de leur modèle, la personnapeinture,

lité de l'auteur

disparaît,

pour

faire

place

à

celle du modèle. la couleur ne permet pas une En peinture, à cause de la aussi différence tranchée,


Histoire du Portrait.

xxvi variété

de ton qui

de chaque

est le propre

artiste. Nous

avons

vu des bustes

de MM.

qui ont ex-

laume, Cavalier, Dubois, Chapu, cité la juste admiration publique. étaient

Ces bustes

Guil-

la reproduction

précise

de leur modèle. En sculpture,

le portrait

ne souffre

que la saisi à ce moment

du modèle, représentation de la vie où il est en possession

car le buste ne saurait puissance, dehors des grands mouvements

de toute

sa

être fait

en

du

et

coeur

de l'intelligence. L'artiste exécute

tombe

dans

le

s'il pittoresque, une donnée excep-

un portrait dans tionnelle de la vie de son modèle, et rien n'est plus désagréable que la vue d'un buste qui rit toujours ou qui pleure sans cesse; Le portrait, dans la statuaire française,

s'est

maintenu-à un niveau hors ligne, toujours surtout dans le siècle dernier, et le progrès est constant depuis une vingtaine d'années. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir les bustes de MM. Bonnassieux, Jules Thomas,


Introduction.

Crauk,

Iselin, Oliva, Falguière, Franceschi, Moulin, Le Bourg, etc. Avant de terminer cette introduction, un devoir

nous

reste

à remplir. Nous devons remercier ceux qui ont bien voulu nous aider dans notre travail ; l'oeuvre était lourde pour un artiste, il fallait courage et volonté mener à bonne fin cette longue étude. MM. Charles

Blanc, le vicomte Feuillet de Conches,

de Goncourt, nous

pour

Delaborde, Castagnary que nous

les emprunts pardonneront avons dû faire à leurs oeuvres. On n'emprunte qu'aux maîtres sur les arts.

en esthétique

Nous voulions, avant tout, utile, — nous devions donc

quand

on écrit

faire une oeuvre consulter

toutes

les sources

Labarthe, qui font autorité,—MM. comte de la Borde, Paul Lacroix, de Lasteyrie nous ont servi de base pour la partie archéologique.

Les critiques illustres, qui, depuis ont éclairé le public, nous ont légué

Diderot, de fines appréciations que nous devions duire, avec leur saveur toute gauloise.

reproLe lec-

moments

avec

teur

pourra

passer

de

bons


XXVIII Histoire du Portrait. MM. About, Guizot,

de

— Introduction.

les Goncourt, Saint-Victor, Thoré et G. Planche. Le ju-

Thiers, de ces critiques

fait loi, et pouvions?. que de les reproduire notre concours à l'histoire de l'art

gement nous faire mieux

Apporter français; contribuer

à faire connaître

de notre glorieuse École artistique, notre pensée, tel a été notre but.

les titrés telle^a été


PREMIERE

Du

Portrait

dans

PARTIE

la

Peinture

ET DANSLESARTSQUI S'Y RATTACHENT



CHAPITRE

Ier

DES QUALITÉS NECESSAIRES DANSLE PORTRAIT

Tout le mondepeut peindre un oeil, mais tout le mondene saurait peindre un regard. LAWRENCE. ^.wj

uivant

une

rSL^tËfiyfe Rfcs^lR

première Beaux-Arts

«rwl/yuan

naturellement

fable

gracieuse, manifestation fut

la des

un portrait, et son auteur était

artiste

un est en effet un .grand artiste, sublime ; dans le coeur, c'est un senti-

ment

d'une

L'amour

ce sentiment au bout

dans la tête, délicatesse; exquise et revêt une forme ; se matérialise

du doigt,

il devient

image. Est-ce que l'image de l'être aimé ne se présente pas sans cesse à la pensée ?


Histoire ne me

artistes

Les

les amateurs, plus ou semblerait devienne

contrediront

les érudits

nous,

malgré

du Portrait.

savent

pas, car bien que,

nous

toujours, reproduisons Il la même physionomie.

moins,

que, même à notre insu, tout visage le miroir de l'âme aimée comme

dans

lequel nous Peut-être serait-ce

voulons

retrouver?

dire, avec les et après M. Thiers, que profonds politiques, le visage est le théâtre de la pensée. Pour l'artiste, cette parole reste vraie; — mais

le cas

nous de

là est l'écueil.

Dans le portrait, n'est rien; ce qui

en effet, l'image matérielle est difficile à rendre, c'est

cette vie intime,

c'est cette âme qu'il faut interdont il faut traduire la pensée secrète.

roger, Il n'est pas inutile d'établir, dès à présent, une distinction entre ceux qui font accidentellement

des portraits

et les véritables

por-

traitistes. Ceux-ci l'alliance avec

la

dans l'art la vérité poursuivent de la pensée et de la vie du modèle forme plus ou moins transformée

par cette pensée

et par

cette vie;

ceux-là,

au


Des qualités nécessaires dans le Portrait. ne s'inquiètent contraire, de la fantaisie, du tour

que de la mode, d'adresse ; mais que

devient

l'art ? que deviennent le naturel l'exactitude? Tel n'est pas leur souci. ne

On

devrait

5

jamais

semble, cette loi qui prime et le naturel.

et

il nous oublier, tout : l'exactitude

Chaque province, chaque ville, a bien son caractère spécial ; chaque classe, chaque profession sa caractéristique différente ; dans une même vidu

famille, tout toute situation

individu,

et dans cet indi-

d'esprit,

chaque

sa physionomie, Voilà ce que

son expression. le portrait doit

avant

l'oeuvre

tout ; voilà

Dans

l'artiste,

les

instant

a

reproduire ! du portraitiste

coopérateurs

seront

le

la vérité. goût, l'ordonnance, l'expression, doit être physionomiste Le portraitiste tour à tour froid observateur expérimenté, lent ou rapide, passionné, nature qui pose devant lui.

ou

être capable ; il doit connaître et les oeuvres de son modèle.

Le portraitiste toutes les études vie

doit

suivant

la

de rendre encore

la


Histoire du Poi-trait. Sur ce visage qu'il ébauche, il doit traduire les visées du philosophe, la pensée profonde le feu toujours Il semble que,

mais du diplomate, est au fond du coeur.

secrètes

qui médecin

rien et confesseur, tout ensemble, ne doive être caché pour lui, et qu'il doive tout le deviner, dût-il pour que la vie savoir, vraie

du

modèle

vienne

animer

sa toile

ou

son buste. Rendre

la vie : voilà

l'idéal.

La tête perd toujours de son expression, si le sentiment intime n'est pas rendu avec fermeté. Comme l'a dit un grand : critique — « Le visage est une lettre de recommandation écrite dans une langue commune à tous les hommes. Mais

»

le portraitiste

doit

encore

traduire

dans l'expression de son mol'opportunité dèle ; car il ne suffirait pas de reproduire habituelle et générale, il faut l'expression encore que cette expression s'harmonise avec avec le moment précis de l'exisl'instant, tence que le portraitiste entend rendre ou rappeler.


Des qualités nécessaires dans le Portrait. Les vêtements

et les accessoires

raient

suffire pour Balzac mangeant,

ne sau-

atteindre

ce but.

Balzac

au théâtre,

son éditeur plaisantant 'même physionomie.

n'avait

7

certes

Balzac pas la

Dans une personne, du visage l'expression est bien rarement la même ; soyez dans la à une réception, bien plus, rue, à l'église, soyez

en

habit

ou

en

veste

du

matin,

la

; la personne d'expression instantanément à la pose ; reprenne son coin-de-feu, aussitôt

figure changera en habit se met

mais qu'elle la figure deviendra Il semblerait en nous-même

calme

et tranquille.

qu'il y a des milliers d'hommes et qu'ils ne doivent pas être

c'est à l'artiste de savoir confondus; vaincre et de savoir discerner.

s'en con-

que le poète ne vit pas, ne pleure pas avec les héros qu'il évoque dans son imaEst-ce qu'il n'a pas sougination surexcitée? Est-ce

vent peur un instant

des fantômes

qu'il a su créer

pour

?

s'il veut être digne Eh bien! le portraitiste, lur-même dans de ce nom, doit s'incarner


Histoire

du Portrait. ; il lui arrivera de rire, de parler,

de son modèle

l'individualité

après la pose, parfois, d'avoir .les mêmes gestes que ce modèle; mais possédant ainsi son sujet, comment ne le rendrait-il pas ? — « Le portrait, une intelligence

Blanc, « veut et étendue variée,

» dit Charles

souple, un esprit fertile en ressources

pénétrante, veut l'expression

; il

des caractères

par le clair-obscur, que par l'attitude.

par la couleur, la touche aussi bien

par Il ne suffit pas que le peravoir la plus haute condi-

sonnage paraisse tion de la vie, qui est la pensée, qu'il soit baigné dans dans la vie universelle.

il faut encore

l'atmosphère, plongé Il faut que tout vive

autour

de lui, et que le fluide de son âme s'attache à ses vêtements, à toutes les choses environnantes

et ambiantes,

même

aux choses

inertes, comme le parfum au vase. » (Les Artistes de mon temps. Hipp. Flandrin, p. 269.) — « Tout le monde peut, à la rigueur, PEINDRE UN OEIL, mais tout le monde ne saurait PEINDREUN REGARD, » disait Lawrence. Pour

ce qui concerne

le dessin

dans le por-


Des qualités nécessaires dans le Portrait.

q

de ceci : nous pénétrer trait, nous devons c'est que tout est beau, tout est grand dans la et s'harmonise nature, tout s'équilibre ; si une corps ou du visage a souffert, la dans saura trouver son équilibre de ce corps ou dans ce autres parties

partie nature les

du

visage. Le dessin

portrait doit être vrai, mais il doit se garder d'être petit et mesquin. Voyez ce nez gros et fendu à son extrémité ; le dessinerez-vous toujours de la même façon ? d'un

la et ignorant, grossier nature semble avoir donné comme un aspect idéal à ce nez peu gracieux, mais dans l'homme Même

intelligent finesse, ture !

le type

dans

ce même j'allais

dire

nez saura

prendre Voilà de l'esprit.

de la la na-

.

en procédant par enl'artiste, malgré lui, semble, est certain de donner, cette finesse et cet esprit au même nez. De même

Non comme

que les certains

doivent portraitistes artistes : après avoir

faire

passé à dessiner

dix ans de leur vie dans un atelier ou des bustes grecs et rodes lithographies


Histoire

io

du Portrait.

mains, ces artistes font de tous leurs portraits des Grecs et des Romains. Les faits de ce genre ne sont pas rares dans l'histoire

du portrait. Dans le dessin-, le portraitiste

ne doit appartenir qu'à une seule école, Yécole de la nature la voici : dirigée par la pensée. La preuve, il est rare de trouver chacun sait combien de bons

parmi « les artistes élechaudes administratives

portraitistes, vés dans les serres où

l'on

enseigne

la manière

(Viollet-le-Duc.) Mais il est encore

»

de dessiner.

certains

l'artiste

principes de vue :.

que

tions

si les proporobservées entre toutes

ne doit pas perdre Le dessin peut être correct, sont exactement

les parties du corps; Le dessin peut être de chaque

muscle

savant, si les saillies sont bien rendues suivant

le mouvement; Le dessin

peut être riche,

si les saillies

sont

abondamment exprimées ; Enfin, le dessin peut être grand et beau, si les formes choisies sont nobles et pures.


Des qualités nécessaires dans le Portrait. Ce

sont

M. Thiers au portraitiste

11

les

que nous donne principes dans son Salon de 1822. Donc de savoir s'il doit faire un por— ou savant, — ou riche, — ou

trait correct, grand et beau. Mais,

comme

principe

immuable,

il faut

qu'il y ait une sympathie générale des membres, ce qui fait qu'une femme assise est vraiment assise cuisses,

de la tête,

des

du cou, des bras, des de tous les points du

jambes, corps et sous tous les aspects. Comment veut-on qu'un artiste jours dessiné, pendant yeux, le même nez, mêmes vienne

sa jeunesse,

qui a toules mêmes

le même

les menton, ovalej ne se sou-

le même oreilles, pas de ce nez, de ce menton,

lorsqu'il dont il doit faire le

lui une personne portrait? Rendre ce qu'il a sous les yeux offre ajoutez-y la nédéjà une difficulté naturelle; a devant

et toutes ces causes le ramèneront gligence, tant fatalement aux formes qu'il a reproduites de fois. le crayon inconscient Fatalement, aussi son genre de mémoire !

aura bien


Histoire

72

du Portrait.

l'artiste

Au contraire,

vrai,

de

élève assidu

et toujours curieux pastoujours avec ardeur, avec amour, sionné, travaillera un nouveau s'il se trouve devant modèle, tout inédit, car, pour lui, tout est comme la nature,

de l'inconnu

offre l'attrait une région courue. Mais, tance !

inexplorée, entre

« Pour

les deux

et semble

comme

bien que cent fois parartistes,

quelle

dis-

» nous dit un portrait, M. Charles Blanc, «il faut bien des qualités de caractère et d'esprit, ne se renqui souvent bien

faire

contrent

Soit pas chez les meilleurs peintres. fasse prendre au modèle que l'amour-propre une contenance une expression embarrassée, soit que les longueurs de la pose le détendent les muscles du visage fatiguent, et leur donnent un air de contrainte et d'ennui.

factice,

» L'artiste

est forcé de deviner

la véritable

physionomie de la saisir

de son personnage,

ou du moins

attendre

dès

la rapide

le premier moment, altération que produit

sans dans


Des qualités nécessaires dans le Portrait. les traits

de l'original

tre moins tude

i3

la seule pensée de paraîbeau qu'il ne se trouve, ou la lassi-

d'une

posture gênée. » Il faut donc amuser son modèle, le distraire, lui faire oublier pourquoi il est ainsi, et l'amener, par des détours de la conversation, sur le terrain où l'on suppose que sa passion le trahira, que son vrai caractère dominante se fera jour. » Savoir poser n'est pas la son modèle moindre affaire, le moindre mérite du portraitiste : c'est bien difficile, c'est un mérite bien rare. Il ne faut pas confondre attitude avec action : l'attitude un portrait

est une fausse

c'est l'action

action ; or dans qvie vous devez ren-

dre, et c'est elle qui vous donnera » véritable ressemblance.

la vie,

la

: alors vous serez portraiNous ajouterons au bon tiste et vos oevivres seront frappées et de coin, au coin du talent, de l'exactitude la vérité. ce que nous venons de dire dans ce chapitre semble n'être qu'un résiimé des traet ditions de l'École française dans le Portrait; Tout


Histoire du Portrait.

14

la supériorité nous expliquent de nos artistes nationaux.

ces traditions constante Laissons

Henri

M.

Delaborde

avec son incontestable

nous

dire, les causes de

autorité, de l'École française

cette supériorité « Comment s'expliquer, demande M. H. Delaborde,

:

par exemple, » se « l'habileté supé-

a avec laquelle la peinture de Portrait été traitée de tout temps en France, si l'on rerieure

fuse aux peintres lités instinctives, transmis

avec

de ce pays un fonds des privilèges

le sang

d'intelligence et, jusqu'à un certain

point, des doctrines permanentes? » A coup sûr, dans cet ordre comme sentir, fluences

de qua-

de travaux,

bien des différences se font ailleurs, de la mode ef des inqui résultent

bien des variations de régnantes; donnent à chaque goût, de style et de pratique groupe d'oeuvres sa signification particulière et sa date. » Que l'on ne s'y méprenne pas toutefois, les oeuvres diffèrent sans se contredire. » Les témoignages d'une pénétration singulière,

une

intelligence

profonde

de la phy-


Des qualités nécessaires dans le Portrait. sionomie

et du caractère

des modèles,

l'expresmorale : voilà

sion,, en un ce qui

15

mot, de la vérité les portraits recommande

de l'École

à quelque française, époque qu'ils tiennent ; voilà ce qu'il faut admirer core

que les qualités purement dans les Crayons de Dumonstier nel, comme dans les pastels dans les miniatures Latour,

apparplus en-

pittoresques ou de Queset de

de Nanteuil à l'huile

du

xvie

siècle, comme dans les émaux du xvne, dans de Largilles toiles de Robert Tournières, lière et de leurs contemporains, comme dans les toiles

» signées leurs successeurs. ce que nous avons écrit justifient

qu'ont

Ces lignes dans ce chapitre

sur

les qualités

nécessaires

dans le Portrait. suivant passage n'offre pas un moindre

du

Le

à l'appui

de notre

même

intérêt

écrivain

et vient

encore

thèse :

« Dès le règne de Charles VII, à une époque se d'histoire où la peinture par conséquent réduisait

tantôt à l'ornementation, des murailles tantôt capricieuse,

encore

symbolique, et des verreries

d'églises,

Jean

Fouquet

trai-


Histoire tait

avec

le Portrait

du Portrait. ce

de style dont la tra1recueillie par plusieurs se retrouve et se perpé-

vérité

et cette délicatesse

dition

,

pieusement

d'artistes, générations tue dans les portraits

fin de la

sentiment

à l'époque

appartenant

de la Renaissance. » Même ral pour

à ce moment

la manière

d'engouement généitalienne, nos portraitistes,

on le sait, eurent le courage et le bon sens de ne pas abjurer leur vieille foi. Tandis que les autres peintres s'évertuaient à parodier dans leurs qu'ils

les décevantes ouvrages avaient vues à Fontainebleau,

nouveautés

protestaient, par la sobriété de leur contre les jactances de la pratique.

eux seuls méthode,

» Bien leur en prit, car les oeuvres de ces -humbles disciples de la vérité ont survécu aux oeuvres

et si l'empressement des ambitieuses, d'histoire à accepter, au xvie siècle, peintres le joug italien nous apparaît aujourd'hui comme

une

borde,

La

sorte

de

la résistance félonie, obstinée de Clouet et des siens a le presque caractère d'un acte de patriotisme.» (H. Delapeinture

de Portrait

en France..


Des qualités nécessaires dans le Portrait. —

François oct. i856.)

Gérard.

On ne saurait cluons

à notre

Revue

des Deux Mondes,

mieux tour

17

dire ; mais : Ces qualités

nous

con-

de l'École

française, qui ont valu à nos artistes nationaux une renommée si brillante, restent toujours les qualités méconnaître

nécessaires

dans

serait

erreur

les conséquences lables pour l'art

une

néfastes du Portrait.

le Portrait

: le

dont profonde seraient incalcu-



CHAPITRE

II

DU PORTRAIT DANS LES MANUSCRITS

prirent un grand dévelop; —=j pement avec la période Chréde Cons'{Èt^m tienne ; la conversion tantin favorisa plus puissamment IprÊ B^JjBes'Arts encore cette renaissance. ^^H si saAux rares peintures des Catacombes, vamment décrites par Bosio et Bottari, par décorales magnifiques Perret, succédèrent tions dont les églises furent enrichies. Cette période Constantinienne produisit

une

de l'art, dans ses manifestations les plus diverses. le sac de Rome des Barbares, L'invasion véritable

rénovation


par

du Portrait.

Histoire

20

arrêtèrent, parvint

romain de l'Empire cet élan, et si l'Italie

et la chute

Alaric

il est vrai, à jouir de quelque

repos

sous Théo-

la royale doric, roi des Goths, et Théodelinde, de Monza, les arts furent entravés châtelaine de nouveau par les convulsions politiques qui suivirent

la mort

de cette princesse. les artistes de l'Orient, poursuivis

Lorque par les empereurs

cherchèrent

iconoclastes, leur arrivée

un refuge en Italie, reprise des travaux artistiques. Rome et les Papes offrirent

marqua

une

une noble

hos-

pitalité aux arts persécutés. Au VIIIe siècle — Grégoire puis encore la Peinture;

Adrien

cesseurs, ainsi Pontificalis.

III — (731-741) Ier et Léon III favorisent

ils sont

imités

que nous

par leurs sucle raconte le Liber

Dans

les Gaules, dès le ve siècle, les peintures murales dans les églises étaient en grand honneur.

Grégoire

femme

de Numatius,

de Tours

nous

montre

la

en évêque de Clermont, la basilique Saint-

décorant Auvergne, Etienne de riches fresques

exécutées

sous

sa


Du Portrait

dans les manuscrits.

21

direction

Lib. II. § xvn. (Hist. Francôrum. Paris. nous auteur 1699). Le même

Lut.

murales de Saintparle encore des peintures Martin de Tours (Ibid. Lib. VIL § xxn). Enfin d'après, le Livre des Martyrs de Grégoire de Tours, la soeur et la femme d'un autre évêque de peintures historide Clermont enrichissent ques l'église de Saint-Antolien, qu'elles.avaient fait construire (472-484). (Libri Miraculorum. Lib. I. — Lib. LXV.) Mais

ce ne fut que sous Charlemagne que commença notre ère'artistique Française ; sous de propager ce prince érudit et soucieux toutes un

les

connaissances

mouvement

produisit l'écriture

intellectuel

; l'Empereur et du dessin;

voulait

pas seulement mais encore tistiques, sance de l'histoire Charlemagne qu'au

moyen

dans

son royaume, considérable se

de répandit l'usage en cela, le prince ne ses goûts arsatisfaire

la connaisvulgariser civile ou religieuse.

avec juste raison, pensait, resterait des figures, l'histoire

gravée plus profondément Le prince voulut que

dans les mémoires. des écoles

de pein-


Histoire ture artistes

du Portrait.

créées ; il appela de nombreux les églises et étrangers pour décorer

fussent

les palais. même des de (807) institua chargés de faire exécuter les or-

Un Capitulaire

inspecteurs dres de l'Empereur.

Aquense,

apud Pertz, le Noir Ermold

Hist., I, 148.) dans ses vers les

(Capitulare Germ. Monum. a chanté

807,

et les scènes fresques du palais d'Ingelheim merveilleuses des deux Testaments qui décoraient les murailles. (Ermoldi Nigelli Carm. IV, V. 190.) ce poème d'Ermold Mais, chose singulière, le Noir ne signale aucune statue dans le somptueux palais d'Ingelheim. Le portrait de Charlemagne dans reproduit de l'Empereur

est

bien

un bas-relief, mais la figure semble ne se trouver là que

: par hasard et comme décor accessoire « Bien qu'elle soit couronnée du stemma traditionnel en Orient. » Fert coronatum stemmate rite caput. (Ibid. Carm. IV, V. 279. Apud Pertz. II. 5o6.) rares manuscrits de cette période Quelques


Du Portrait

dans les manuscrits.

2.3

sont parvenus nous et les miniatures jusqu'à prouvent qui les enrichissent que le Style n'existait Français dessin empruntent

pas encore. Les écoles de un peu partout leurs règles et ne semblent pas avoir de

et leur méthode, voie originale qui

les distingue nettement. de Charlemagne, les ma-

Jusqu'à l'époque nuscrits ne sont ornés

que

de travaux

calli-

goût plus ou moins

graphiques, douteux.

parfois

d'un

Il semble

difficile

de trouver

des tableaux

dans plus de trouver des portraits did'animaux ce mélange bizarre d'oiseaux, et encore

enenroulements impossibles vers, dans-ces du reste cadrant parfois des têtes humaines, fort incorrectes comme dessin. sa composiréhausse le Calligraphe il donne une de couleurs, tion en l'ornant comme de son ignorance preuve nouvelle Si

coloriste. Aussi

l'artiste

PÉvangéliaire que Nationale

parfois, comme dans de la BibliothèAnglo-Saxon devra

(n° 9389. Lat. folio 18.), ajouter à son dessin « Ceci est une'figure d'Homme »,


Histoire

24

du Portrait. son travail

afin que l'on puisse comprendre et saisir son intention. Les Miniatures

donc pas avoir des mal'ornementation

ne paraissent

été" employées,

dans

nuscrits, avant Charlemagne. Aussi les figures exécutées sous Charlemagne et sous Charles le Chauve offrent à peu les mêmes

près

pas les règles presque

: on ne soupçonne de l'anatomie, le dessin reste caractères

l'ensemble ne sauvage, et cependant certaine pas d'une grandeur, peut-

manque être à cause de la naïveté Déjà les miniaturistes per leurs personnages ritables l'art

tableaux

de vépour composer ; mais, il faut le reconnaître, reste

Carlovingien

des genres Saxon,

Grec,

S'il est difficile dans

qui le caractérise. commencent à grou-

Byzantin,

comme

un

Romain

mélange et Anglo-

de reconnaître

ces miniatures

de

des portraits Carlovinl'époque

se ressembler, qui paraissent toujours il y a des raisons plausibles cependant pour croire que, dès cette époque, les enlumineurs gienne

ont dû chercher

à "faire des portraits.


Du Portrait

dans les manuscrits.

Le Sacramentaire de transition

de Gellone

semble

25 servir

entre

ture dans

la Calligraphie et la Miniales Manuscrits, mais il révèle l'in-

habileté

profonde

des

artistes

de la

fin du

(coté 12048

Lat.

à la Bi-

vme siècle. Ce Sacramentaire bliothèque

Nationale), provient au diocèse de Lodève,

Gellone, par le comte

de l'abbaye fondée

de

en (804)

de Toulouse. Guillaume, le La figure de la Vierge et, plus encore, corps du Christ sur la croix montrent que l'artiste n'avait aucune notion du dessin et de la peinture, devait

lorsqu'il

et témoignent user

de son embarras

de la couleur.

Malgré ces imperfections, de Gellone est précieux,

le Sacramentaire

une car il marque en la marche de la Peinture

date précise dans France et dans l'histoire

du Portrait.

de Charlede l'époque et du vme siècle sont venus jusqu'à magne du est PÉvangéliaire nous. Le plus ancien Louvre, écrit en lettres d'or sur velours pourPeu

de manuscrits

pre ; il est à deux feuillage.

colonnes

séparées

par

un


du Portrait.

Histoire

26

sont riches

Les ornements les

six

ne

miniatures

et délicats,

curieux

encadrement

répondent : la figure

imberbe

et bénissant

à la manière

manque

absolument

d'expression.

reproduite

dans

pas à ce du Christ orientale

(Miniature Moyen Age et la ReI; les Arts somptuaires,

le

II; —dans naissance, — dans les Évangiles Page 97-) Cet Évangéliaire

mais

de Curmer,

éd. 1864,

Gondescalc,

en (781) par sur l'ordre de

est supérieur thèque Nationale) par son dessin des Évangélistes,

au précédent mais le pro-

fut achevé

qui l'avait exécuté et de la reine Hildegarde. Charlemagne (coté 11759 Lat. à la BiblioL'Évangéliaire

cédé

de l'auteur

absolument manque nesse et les contours à la plume restent en surcharge

et toujours

A son retour amenait

Alcuin

une ère brillante

d'Italie

de ficomme

apparents. en (781), Charlemagne

en France

et cette date

ouvre

pour les arts dans notre pays. Aussi les trois autres manuscrits qui nous restent du viir 3 siècle ont une supériorité mar: l'influence quée sur les deux précédents


Du Portrait

avait

Byzantine France.

L'Évangéliaire

dans les manuscrits. dû

exercer

(coté

son

n° 885o

-/

action

Lat.

en

à la Bi-

est admirable d'exécuNationale) bliothèqiie tion. L'Ange du folio 10 est irréprochable comme correction de la de dessin : le modelé tête, les draperies l'artiste se montre

méritent faible

tout encore

éloge. Mais dans les mi-

manle naturel plus considérables, qué dans la pose, les visages sont souvent incorrects ; il ne sait pas employer la couleur,

niatures

(Voir dans le qui reste crue sous son pinceau. II.) Moyen Age et la Renaissance, de Le Manuscrit d'Abbeville, qui provient de Saint-Riquiery fut donné en (793) abbé à son gendre Angilbert, par Charlemagne de ce monastère. Il contient quatre grandes l'abbaye

miniatures

et de nombreux

fermant

des

dessin.

(Voir

médaillons

ren-

comme bustes, irréprochables les Arts au Moyen Age, VIIIe sé-

rie.) Enfin

est enride Trêves PÉvangéliaire et acchi du portrait des quatre Évangélistes cuse

un art

bien

supérieur

: les figures

sont


du Portrait.

28

Histoire

expressives, la grandeur.

la composition

a de

d'ensemble

et On voit que l'influence de Charlemagne avait provoqué un progrès d'Alcuin rapide, étonnant même, dans une période bien restreinte

comme

Ce progrès

durée. dans

se développe

la Miniature

le Chauve, bien que les peintures des manuscrits continuent de rappeler le genre Anglo-Saxon ou Irlandais, combiné sous

Charles

avec le style Gallo-Romain. L'influence Byzantine s'accentue davantage, il est vrai, mais elle ne domine pas encore, à l'époque de la mort de Charles le Chauve (877). Mais un événement c'est l'apconsidérable, du Portrait parition dans le plus ancien de Charles Roi

par

dans

les manuscrits

en

dans

le Chauve, les religieux

date,

et

la Bible

qui fut présentée de Saint-Martin

au de

Tours. Dans cette Bible, qui dut être offerte au Roi vers (85o à 853), Charles le Chauve, vêtu d'une espèce de chlamyde qui recouvre est assis sur un trône et couronné

la tunique, d'un

cercle


Du Portrait

dans les manuscrits.

2g

d'or, fermé par un arceau, orné de feuillages; le comte Vivien, abbé de Saint-Martin, montre le livre chanoines, Les présenté par trois insignes royaux sont portés et un groupe de chanoines du trône.

(Voir les Arts

par des officiers, est rangé autour tome I somptuaires,

des planches.) des portraits de Charles Indépendamment le Chauve et du. comte Vivien, on peut croire que tous

les personnages étaient dessinés d'aet-cette page offre, dès lors, un inprès nature, térêt historique considérable. Quant

à l'ensemble

un

talent

d'exécution

en

arrière

les

du manuscrit, qui laisse

oeuvres

faites

sous

il décèle bien,

loin

Charle-

magne. L'Évangéliaire (840-855) contient verain,

de

l'empereur aussi le portrait

et la donnée

Lothaire de ce sou-

générale, de cette oeuvre le Chauve. de Charles

la miniature rappelle tome I des plan(Voir les Arts somptuaires, été exécuté à aurait ches.) Cet Évangéliaire Metz, dans cette ville.

le monastère

de Saint-Martin

de


du Portrait.

Histoire

3o

des Bénédictins

La Bible

à Tours,

exécutée

Rome, Labarte

à de Saint-Paul, M. Jules d'après

tome III, p. 117), (les Arts industriels, fut offerte en (875) au Pape Jean VIII par le roi Charles. offre cette singularité Ce manuscrit que la tombe

Mais épaules. est le stemma oriental. sur

les

royale Le miniaturiste

signé son oeuvre, tourage le costume le Chauve à l'Orient

qui du reste a Ingobert, donne à David et à son endu ixe siècle.

de Charles au portrait et les accessoires royaux empruntés encore dans l'Évanse retrouvent

Cette forme

donnée

géliaire de Munich. Les calligraphes thard

qui rela couronne

voile

d'un

est couverte

tête du Roi

et Béringar,

miniaturistes de Pàbbaye

étaient

Liu-

de Saint-Denis,

ainsi que nous l'apprennent les vers qui terminent le volume. Comment, (Voir Eckhart, de Rébus

Franc.-Orient., p. 564.) le Livre de Prières de Charles

Enfin, Chauve contient beaucoup

aussi

un

plus âgé. (Voiries

le

du Roi portrait Arts somptuaires,


tome

Du Portrait

dans les manuscrits.

I des planches.

— J. Labarte,

industriels, planche LXXXIX.) Le calligraphie a signé Lithuard

31 les Arts

à la fin du

volume. Au cours du xe siècle, Part du miniaturiste retombe dans la barbarie : les causes principales de ce recul furent la question religieuse la fin du monde en l'an mille), et (on attendait encore

le

Charlemagne, terminables.

démembrement

de

l'empire

de

des guerres inqui occasionna Le dessin devient absolument

incorrect, presque toutes les figures sont vues de face, et la France n'a plus la bonne fortune de recevoir

les leçons

vont en Allemagne L'abbé Salomon,

des artistes

grecs,

qui

et en Suisse. Tutilon

et Sintram,

moi-

de Saint-Gall, de l'abbaye jouissaient miniatucomme renom alors d'un grand nes

ristes (890-920). elle-même était en décadence, L'Allemagne ainsi que l'attestent le Missel de l'Arsenal, qui des et la traduction de Worms, provient qui date de (889). Évangiles en vers allemands, en France de la Miniature La décadence


Histoire

32

du Portrait.

de l'Arsenal par l'Évangéliaire (coté T. L. 33 C.) et par celui de la BiblioFonds Nationale Sorbonne, (coté, thèque est attestée

n° i3oo), qui sont du xe siècle. de Ces Figures de personnages, dépourvues sontaux yeux démesurés, toute expression, elles desportraits ? Nous n'oserions pas le dire. abbé de Vers la fin du.xe siècle, Heldric, Saint-Martin

exécute d'Auxerre, dans les Commentaires

son propre

portrait sur Ezéchiel.

d'Haynion

Le Moine

est prosterné

offre son livre

sur un prie-Dieu et Germain qui le bénit.

à saint

Mais Part est absent

dans

cette oeuvre.

(Voir

Arts somptuaires, Au xie siècle,

I des planches.) le dessin au trait continue

d'être

mais

sent,

en usage, l'ensemble

tome

les couleurs

reparaiset plus cor-

est plus ferme dans la seconde moitié

rect, surtout siècle ; cependant

de ce

il y a peu de miniatures, la Bible de Saint-Martial

l'on en excepte le Missel Limoges,

de

Saint-Germain

si de des

Prés et celui de Saint-Denis, conservés à la Nationale Bibliothèque (n° 10547 et n° 8 Lat.).


Du Portrait Il est inutile

dans les manuscrits.

de chercher

à cette époque. Au xne siècle, grâce

33

ce que fut le Por-

trait

semble

renaître

Les

Écoles

aux

Croisades, de l'Orient.

au contact

Part

celles des Églises épiscopales, et des Monastères se multiplient, mais toutes les oeuvres accusent

de la première

le défaut

Un progrès assez la Bibliothèque Lat.).

d'études

du brun.

du xue siècle

chez leurs

auteurs.

accusé

distingue

la Bible

Colbert

(Bibl.

n° 58 Nat., de jeter des

a essayé de blanc;

Le miniaturiste

des lumières, les carnations

moitié

rehauts avec

du

blanc,

il indique du

La

rouge et est bien

Calligraphique partie aux travaux par son exécution

supérieure siècle précédent;

les

lettres

de

sont

ornées

du de

d'une grande finesse. sujets historiques ou Sarrasin Au xme siècle, Part devient tout est mièvre, allongé, mais l'orGothique; vont la miniature nement calligraphique, Les ouvrages profanes. les Chroniques romans de Chevalerie, reçoiet des Écoles de peinture vent des ornements, servir

à illustrer

sont formées

les

en dehors

des

monastères.


du Portrait.

Histoire

34 Nous

avons

de Blanche

dit de cette époque le Psautier enrichi de Castille (i223-1226), miniatures

de nombreuses

à pleine à l'ensemble

trait des contours

donne

de vitraux : — Le Psautier

de saint Louis

ment orné de miniatures — Le Livre du Trésor

page.

Le

l'aspect

(1226), égale: remarquables de Brunetto

Latini,

groupés qui donne la Passion en 3o tableaux, dans la même page, sur six lignes, comme un vitrail : — Le Roman

de saint Graal, fort curieuses :

petites figures — Les Poésies l'honneur

contenant

de

de Coinsy, ornées également

en

de Gauthier

de la Vierge,

de

miniatures. Après

le règne de saint Louis, nous avons de la Chronique de Sigebert de (1278),

l'Abrégé orné de miniatures

nombreuses

et d'un grand

fini d'exécution : — Le Calendrier

Indicateur

des foires

de

de (1285), signé de Henri. Champagne Mais il est probable qu'à cette époque, manuscrits étaient l'oeuvre de plusieurs

les ar-


Du Portrait tistes ; parfois

dans les manuscrits.

le maître

a dû donner

35 le dessin

les parties général à ses élèves et se réserver plus difficiles. Ainsi le Manuscrit de l'Arsenal T. L. 2) contient (Bible in-folio, marqué core de nombreuses au crayon, esquisses double

en 1 au

de l'exécution.

Dans la Légende Dorée, par Jean Belet, et dans la Vie de Saint Denis, qui se trouvent à la Bibliothèque de l'Arsenal, on peut constater un progrès réel dans le dessin et la couleur. miniatures sont vraiment Certaines d'une

exécution

supérieure. En tête de la Vie de Saint Denis, nous trou: un Abbé mitre présente vons ces portraits le livre

à un Roi

de France

on ; au-dessous Abbas. ^Egidius

Rex, peut lire : Philippus Cet Abbé Gilles premier était

de supérieur Saint-Denis de (i3o4 à i32Ô), et le Roi doit être Philippe le Long, si l'on en juge par la stature du personnage figuré dans le manuscrit. vint ouvrir A cette époque, Part Héraldique se une voie nouvelle que les enlumineurs hâtèrent

d'exploiter.


Histoire

36

du Portrait. sont ornés

Dès lors les manuscrits

de Bla-

de Devises. sons, d'Écus, d'Armoiries, devient promptement Cette partie Historiée supérieure elle offrait,

au Portrait

dans

il le faut dire,

ficultés

dans l'exécution, était infaillible. Les manuscrits

les manuscrits

bien moins

de dif-

et son effet décoratif

sont illustrés

des armoiries

des nobles

la coumais combien chevaliers, leur est fine et délicate ; avec quelle habileté les artistes miniaturistes l'or ! La emploient gouache vient donner plus de corps à la peinture, dont les contours restent cernés de noir, et les fonds

sont

d'ors

mats

ou brunis

; on sèche

commence

à faire un travail

et les figures

de l'expression. prennent époque, les artistes emploj^aient,

A cette

sur les ors de différentes

à la pointe

nuances,

des dessins

de rubis perlés, des fragments d'émeraudes, ou d'autres pierres précieuses, pour orner les des souverains ou des chevaliers. portraits Les portraits sont nombreux dans les ma, nuscrits

de cette période, de les énumérer ; mais,

et il serait

trop long en général, les por-

;


Du Portrait de

traits

ou rois., de reines dans ces miniatures.

dominent Dans

dans les manuscrits.

le commencement

trouvons

des

de

3y

chevaliers

du xive siècle,

nous

miniatures

le qui représentent armé chevalier Roi de Navarre, par son père oeuvres figuPhilippe le Long ; dans d'autres rent des docteurs de l'Université, des philosophes ; toutes des portraits. Le dessin

ces figures

commence

moins

exigu, rondissent.

moins

Dans le xive siècle, les figures tours

un

à devenir

on voit souvent

de tapisserie, cernés de noir.

Chroniques sont en camaïeu

avec royal, de lis sur fond bleu.

sont

rehaussés

manteau

des Prélats d'or.

(Voir

I des planches.) La Cité des Dames,

derrière

et les con-

de France, gris, mais

en costume

Les ornements

plus souple, et les angles s'ar-

cassé,

DansTes

fleurs

évidemment

fond

sont moins

trations

sont

les illusle Roi est semé

de

et des Dignitaires Arts

somptuaires,

tome

Nationale,

et PÉpître

de d'Othéa

la

Bibliothèque à Hector,

par


Histoire Christine

de Pisan, de l'auteur,

portraits rection dans le dessin

Le. Livre de Prières Latin

les qui nous donnent ni de corne manquent dans

ni de mouvement

: les couleurs

la composition nieuses. en langue

du Portrait.

de Jean,

latine

harmo-

sont

Duc de Berry, -— Le Psautier

et française, de ce prince, et le Bréviaire

de Belle-

de délicieuses ville, renferment miniatures, absolument remarquables par leur finesse, leur élégance et la richesse de la couleur. Quelques

rares

parvenus jusqu'à n'ont pris aucune

noms

d'enlumineurs

nous ; du reste,

sont

les artistes

précaution pour se faire connaître ; le plus souvent, à la place de la signaune senture, on trouve une devise évangélique, tence morale

ou un axiome

de foi chrétienne.

outre les noms d'artistes Cependant, encore : cités, nous pouvons nommer

déjà

Museignols, qui fut enfermé pendant sept ans au Châtelet ; — Arnulph de Camphaing ; — dit Gringonneur. Jacquemin Les Frères Manuel; — Jehan de ; Saint-Éloy — Jean Costé ou Coste ; —Pierre André.


Du Portrait

dans les manuscrits.

3g

Colard de Laon, peintre de Louis d'Orléans ; — Perreis de Dijon; — Pierre Remio. — Salmon; — Colin de Lafontaine; Copin de Gant. Guillaume Chroniques Andrieu l'auteur

de

Bailly, de Froissart.

Beauneveu, du Livre de

qui

travailla

aux

que l'on croit être du Duc de Prières

Berry. ; — Paul de Limqui ont travaillé au Psau-

— de Hodin

Jacquevrart, bourg et ses frères,

tier du Duc de Berry. Henri de Trévoux ; — Rambaldis de Montmartre. Hubert ; —

; — Jean

de Saint-Omer ; — — Jean de le Provençal;

Bernard

Pierre

de Soliers

Bruges. Tous

ces miniaturistes

sont antérieurs

à la

première moitié du xive siècle. Dans la deuxième moitié du xive siècle, la dans miniature atteste un progrès marqué dans la composition l'exécution, des portraits. et l'agencement Au xve siècle, la miniature

des tableaux semble

à son


du Portrait.

Histoire

40

apogée ; les couleurs sont fines et bien nuancées, le dessin est correct et délicat et la composition remarquable. A partir de Jean II, le progrès se faire sentir d'une façon plus

de

évidente

en-

vu que pendant le règne de dans la Miniature V Part du Portrait avons

core. Nous Charles avait

continua

fait

portraits

de preuve de ce prince,

toutes presque bien modelés. L'admirable

les

réelles

Les

qui

dans

qualités.se trouvent sont

miniatures,

finis

des Chroniques de exemplaire nous fournit une preuve nouvelle et de princes par les portraits

Saint-Denis de progrès

Tous sont d'évêques qu'il renferme. adorable grâce et reflètent une harmonie cieuse dans leur exécution. On doit

et

à la vérité

de

dire

d'une déli-

depuis deux siècles, les princes encourageaient sincèrement les arts. Louis d'Orléans avait donné à Colard de Laon le titre de valet de chambre, honneur.

que,

ce qui était, à cette époque,

Pierre-André

était huissier

un grand

de salle

et tra-


vaillait

Du Portrait

dans les manuscrits.

avec Colard

sous les ordres

41

du peintre

en titre, mais ils ne signaient Charles

VI

avait

fait

pas letirs oeuvres. exécuter de remar-

: le Livre des Demandes et peintures de Salmon contient les plus admiRéponses — rables portraits. dans les Femmes Enfin, illustres de Boccace, il y a des têtes qui ont quables

toutes

les qualités dessin ; désirées, coloris, même un commencement de y trouve

on

perspective. Le portrait Livres

de

de

Louis

sa Librairie,

dans les d'Orléans, est splendidement

exécuté. Sous

Charles

on retrouve s'en

VI, dans de véritables

convaincre,

costumes Ainsi

à jouer,

portraits ; on peut en consultant le Recueil des

de Gaigners. était Apollon

Reine était représentée par une des maîtresses sinel, Agnès Sorel. semble à l'Argentier

le Roi Charles

VII,

la

ou par Marie d'Anjou, du roi, Gérarde Gasroi

Sans-Souci

Jacques

Coeur.

Le

resLe roi

du roi d'Angledoit être le portrait l'un des Henri III; Roland personnifiait

Coursube terre

les cartes


du Portrait.

Histoire

42

VII. La reine Tromperie la Isabeau de Bavière;

de Charles

capitaines

la marâtre rappelle reine en Foi-te-fie doit faire

à Jeanne

allusion

d'Arc. Dans les peintures

de l'ordre

des cérémonies

du Saint-Esprit

(i35a), on trouve de très beaux du Roi et de la Reine. — Héloïse

portraits conservait

au Paraclet

le portrait

d'Abélard,

nature.

peint d'après On trouve

dans

l'histoire

de saint

Bernard

par de Villefort, un portrait de ce saint d'après un tableau qui avait été fait d'après nature au moment douze

il atteignait

l'âge

de

soixante-

ans.

Dans l'Art de la guerre

de Végèce,

il y a un

de Pétrarque. splendide portrait A cette époque on peut constater différentes manières dans l'enluminure; les portraits, entre

autres

ceux

d'Anne

de Bretagne,

sont

très variés. Nous turistes Naples, borateurs

devons

citer encore, parmi les miniadu xve siècle, René d'Anjou, roi de comte de Provence, qui eut pour collaGeorges

Turlery

et Bertrand

le


Du Portrait

dans les manuscrits.

43

Berger ; — Jean Poyet ; — Jean d'Amboise ; — Bernard et Jean de Pozay ; — Jean Gossard de Maubeuge ; — Marmion ; — Boniface de Remenaut;

— Jean

Riveron;

— Robinet

Tes-

sous François Ier,JehanBourdichon. tart;puis, Le plus célèbre de tous ces artistes fut, Jehan Foucquet de Tours, né sans contredit, en (1.418). A la mort fut chargé Foucquet le masque le portrait prince.

du Roi. de

Louis

Les deux

de Charles de mettre Il

avait

VII (1461), en couleur

fait

également de ce du vivant

XI, fils de Foucquet,

Louis

et

de cultiver la peinture. continuèrent François, fort curieuse Nous avons une miniature représentant d'Amboise

XII, suivi du Cardinal à la Raison et venant se plaindre Louis

pas de fils. Sur le devant sont figurées la reine Anne et sa fille Claude, âgée de les Arts au ans. (Du Sommerard, quatre — Série IV.) XXXVII. PI. moyen âge. Enfin Godefroy Tory, imprimeur à Bourges, a fait de ravissantes miniatures ; dans le second volume des Commentaires (Voir de Laborde, de n'avoir

Renaissance

des

arts

à la cour

de France,


Histoire

44

du Portrait.

un beau add., p. 891), on trouve de chasse costume en de Ier, François portrait un cerf. Godefroy Tory était et poursuivant tome

I;

élève

de Jehan

les portraits -— de l'amiral

du

Perréal.

Il a fait

Grand

Maître — du sieur

également de Boissy,

de LauBonnivet, d'Anne de Chabannes,— trec, — du maréchal deFleurande Montmorency,—du maréchal Tous ces portraits sieur de Tournon. ges,—du renfermés dans des sont des bustes ravissants, médaillons de quatre centimètres. Nous devons

encore

une mention

à Jacques

et à Gui Lefiameng, Plastel, à Jean Pinchon en l'honqui ont illustré les Chants royaux neur de la Vierge. Mentionnons Anne

encore

Louise

de Savoie

et

de

les femmes Bretagne, parmi qui les miniaturistes : la protection encouragèrent éclairée de ces princesses fit éclore bien des

chefs-d'oeuvre. En terminant

cette étude, qui aura démontré que dès le xne siècle les miniaturistes franà peindre le portrait, çais se sont appliqués mais qu'ils n'arrivèrent à de remarquables


Du Portrait

dans les manuscrits.

45

que dans le xiv° siècle, nous constafut française que l'effort de l'École

résultats terons incessant. Nous

pouvons

avec M. Jules

donc,

dire, l'observation

consciencieuse

Labarte, que de la nature, la fidélité

au modèle, le fini de l'exécution

et

des détails diée

qui caractérisent ces diverses époques, rance

si étu-

à française donnent l'assu-

l'École nous sont

ces peintures

que

le soin

de véritables

portraits. Du reste, on le sait, la peinture de portraits était entrée dans la vie civile dès le xne siècle. nous voyons les oncles de Charles VI des des artistes faire les portraits

Plus tard, envoyer

faire époujeunes princesses qu'ils voulaient de ser au Roi, et Charles VI, sur l'inspection à Isâbeau. donner la préférence ces portraits, de Bavière. Au xvie siècle, le portrait devient d'un usage général, dans toutes les classes de la société. La Miniature semble Dans

est d'une

la prodiguer le livre

telle fréquence,

qu'on

à plaisir. d'Heures

de

Catherine

de


Histoire

46

du Portrait.

si parfaites, que Médicis, il y a des miniatures à tenté de les attribuer l'on serait presque — Dans le plat supérieur de Clouet. François d'Henri la couverture, on voit le portrait II, puis ceux de Louise de Savoie, mère de Fran— du — de Catherine de Médicis, Ier, çois — des de enfants duc de Joyeuse, quatre François

Ier.

Claude, — Henri III, — le duc — Charles IX, — Philippe II, d'Alençon, — Elisabeth — roi d'Espagne de France, Henri IV, — Marguerite de France, y sont La reine

encore

figurés. Cette réunion

de portraits

semble

comme

une

galerie complète. Après cette époque,

les miniatures

devien-

nent plus rares, car les artistes commencent à se livrer sérieusement à la peinture à l'huile.


CHAPITRE

III

DU PORTRAIT DANS L EMAILLERIE

\jjtSm ^H

OUS ^es portraitistes de l'École française

Eaêl

d'une

R^W IcSS

croyons

; la sur

a été telle, étrangers que un article consacrer devoir

nous

supériorité

de Pémaillerie à l'époque " ment vers cet art.

ont travaillé

manière

spécial à PÉmaillerie. On peut, avec certitude,

artistes

émail

remarquable de nos artistes

alo

EMKJSK|§ les artistes

sur

n'était

affirmer

que Part en France

pas pratiqLié et c'est Carlovingienne, la moitié

français

du xne siècle

commencent

tout

seule-

que les à à s'adonner


Histoire

48

du Portrait. suc-

et d'une manière d'abord, Indiquons cincte, les différents procédés employés

pour des émaux.

un dessin au moyen reproduire Dans les travaux, l'émail s'emploie, différentes : métal, de trois manières

sur le

Dans un des

l'émail est déposé dans procédé, dans des réserves interstices, ménagées,

et le travail

achevé

s'appelle

alors

: émail

émail champlevé. cloisonné, Dans un autre procédé, l'artiste trace avec le burin et en relief un dessin très fin, puis il et obgrave la figure qu'il veut reproduire, tient ainsi des creux et des reliefs. Le métal est ensuite

recouvert

d'un

très transparent. Suivant la profondeur dans

certaines

parties vitrifiable qui,

matière l'épaisseur, foncés.

donne

des

émail peu coloré

et

de la taille, il y a de plus ou moins en tons

de proportion plus ou moins

Ces émaux Dans

sont appelés translucides. le troisième il n'est plus procédé,

une figure, cessaire, pour reproduire ver la plaque de métal, d'y faire des

né-

de graréserves,


Du Portrait

dans l'émaillerie.

ou d'y ajouter de petites bandes recouverte plaque est entièrement et, par des émaux de différentes obtient, tout à la fois, les traits On appelle

émaux

peints, cutés de cette manière. Ces procédés les émailleurs.

divers

4g

de métal.

La

par l'émail; on couleurs, et le coloris.

ceux qui sont exéfurent

employés

par

On a prétendu que, vers (6i3), saint Éloi avait fait un buste émaillé en partie ; ce buste est perdu , et M. J. Labarte n'admet pas que cette preuve puisse établir que l'émaillerie en usage en France au vne siècle. surtout sur l'absence Il s'appuie cette affirmation. texte permettant

fût

de tout

que les émaux connus en France et employés avant le xe siècle provenaient de l'Orient. Ce même auteur établit que la ne fut pas connue fabrication des émaux Il prouve

dans

notre pays xue siècle.

la seconde

moitié

du

ne peut porter que sur l'Émaildans et le portrait de' l'École française

Notre lerie

avant

étude

cette École. 4


Histoire

5o

du Portrait.

à citer dans les portrait celui nous indiquerons émaux champlevés, de saint François d'Assise. Comme

premier

Le saint

est

barbu

et

tonsuré

nimbé, debout, ; il est vêtu d'une robe bleu

foncé, et la

est jaune.

ceinture

est fort intéressant Ce portrait riété des émaux qui le composent

par la va: le blanc,

les bleus les plus variés, le rouge, jaune s'y trouvent parfaitement

le vert, le nuancés.

(Musée du Louvre.) On possède, au musée de Geoffroy mourut

du Mans, le portrait comte d'Artois, qui

Plantagenet, en (i I5I). Les chairs

de l'émail

sont rendues

par clair ; le

la tunique est bleu comte Geoffroy tient de la main droite une épée nue et de la main gauche un bouclier, il est rose,

coiffé d'un casque surmonté Sur un Gemeillion qui

d'un lionceau se trouve

d'or.

au Lou-

vre, on voit une Reine assise sur un banc; elle tient un sceptre et reçoit une coupe que lui présente une jeune fille. Il est fort difficile d'indiquer artistes

et des

personnages

les noms qui

sont

des

repré-


Du Portrait sentes

sur

les

xve

siècle, leurs oeuvres core

dans l'émaillerie.

le nom

le xive et le

avant

émaux; les artistes et ajoutaient

5i

rarement signaient plus rarement.en-

du personnage

qu'ils

représen-

taient. Il est bien certain

que presque tous les perdans les émaux sont des por-

sonnages figurés traits. Combien l'intérêt

serait

augmenté , s'il un nom à cha-

nous était possible d'attacher cune de ces oeuvres d'art, et de les rapporter aux données

que nous possédons à Bornons-nous éloignées!

historiques

sur ces époques une froide nomenclature,

puisque

faire mieux

n'est pas possible. Dans la collection le portrait armé lutte

d'un

rondache

d'une avec

nous avons Sauvageot, homme vêtu d'une jaquette,

un

dragon

et d'un ailé.

bâton, qui La figure semble

le fond est bleu, mais et grave; est émaillée de rouge, d'or, de la rondache réservée

vert et de jaune. plaque, on voit un personnage assis qui tend la main vers une femme dont le corps n'est pas achevé. Sur une autre


du Portrait.

Histoire

52 Comme

le

avec

dit,

« qu'une

M. Darcel,

une des entailles

d'esprit, beaucoup goutte d'eau tombe sur

que faisaient

les émailleurs

dans leurs champlevés ; qu'un artiste intelligent observe l'effet produit, et les émaux translucides

sur relief

seront

; l'eau, étant creuses que

trouvés

dans les parties plus abondante dans les parties les plus relevées, y deviendra plus foncée et se modèlera, pour ainsi dire, au-dessus

de l'entaille

qui

semblera

raître

dispale bas-

; ce sera le liquide qui formera relief avec les divers accidents de ses plans divers. Que ce liquide soit coloré, l'effet n'en acquerra que plus d'intensité; placé sous un verre transparent, tiendra

ce qu'on

sur relief.

appelle

qu'il soit vu et l'on ob-

un émail

translucide

»

exéQu'il y ait eu, en France, des portraits cutés au moyen des émaux translucides, la chose ne peut faire l'objet d'un doute ; mais il est impossible rentes

d'attacher

un nom aux diffé-

têtes d'évêques, de saints et de personassez souvent à cette nages que l'on rencontre époque.


Du Portrait Au

xvie

dans l'émaillerie. sous

François Ier, on les artistes franDamet; remarépoque étaient surtout

siècle, RenaLit

peut

citer

çais

de cette

53

quables par le goût avec lequel ils coloraient les figures et les ornements dont elles étaient entourées. Parmi

dans que l'on rencontre les émaux, nous citerons un magnifique portrait d'homme coiffé d'une calotte et vêtu d'une

les portraits

robe.

Ce portrait

est de notre célèbre

artiste

Jehan

Foucquet, et passe pour être celui de l'auteur, peintre du roi Louis XI. Les ombres sont prode la lumière au moyen de l'enlevage d'or vif. par des hachures fit un triptyque Monvaerni représentant l'Annonciation ; l'un des volets offre Louis XII duites

derrière à genoux, avec saint Louis lui; l'autre volet nous donne Anne de Bretagne , Anne. femme de Louis XII, avec sainte Cet artiste il existe

vivait un

au

xive et au

xve siècle; entre ses émaux

grand rapport il ne du xve siècle; et les vitraux nous dit M. Darcel, pas impossible,

serait qu'il


Histoire

54 fût

un

des

du Portrait. de l'émaillerie

créateurs

peinte

de Limoges. Nous

à la

arrivons

grande

époque

des

émaux

peints en France. Nous commencerons

Penipar Léonard Penicaud. C'est à cet artiste

caud

ou Naidon

qu'il

faut attribuer

parfait parmi core archaïque.

ce qu'il y a eu de plus les émaux peints du style en-

Cet artiste,

qui avait une très grande répua fait évidemment de porbeaucoup

tation, traits ; mais

il nous

a été

d'en

impossible

rencontrer. Nous

pouvons

néanmoins

citer,

scène de crucifiement, plusieurs dont les uns portent les costumes

dans

une

personnages de la fin du

ceux du comrègne de Louis XII, et d'autres mencement du règne de François Ier. Jean II Penicaud, dit le Jeune, était vraisemblablement

le neveu

; on a de lui : En (i53i), le portrait

de

Jean

Penicaud

l'Ancien

En (i534), Louvre.

le portrait

de Luther; de Clément

VII,

au


Du Portrait

dans l'émaillerie.

55

Léonard vers

Limosin, et non Limousin, naquit (i5o5). Parmi les onze membres de sa fa-

sur émail ; mille, sept firent de la peinture trois furent célèbres : Léonard Ier, Jean II et François

II.

Le roi François Ier appela près de lui ce grand artiste, le plus illustre des émailleurs, le nomma son premier peintre et son valet de chambre. Limosin

Léonard

fit beaucoup

de portraits

de la cour ; on a de lui le de Catherine de Médicis en Vénus,

de gentilshommes

portrait III celui de François Ier, le portrait d'Henri et celui de Charles IX en Apolen Jupiter, lon; il fit encore triche.

le portrait

d'Éléonore

d'Au-

peuvent être considérés comme ce qui a été fait de mieux en ce genre à LiCes portraits

moges. En (1547), émail

Léonard

II ayant de Claude Poitiers ; il fit encore Ier. deuxième femme de François Entre

Henri

peignait sur Diane de en croupe

Limosin

les

nombreux

émaux

dont

France, il est


Histoire

56

du Portrait.

nous pouvons citer, parmi les plus ceux de François Ier, d'Antoine remarquables, de (i556à i557), de Bourbon, roi de Navarre; dont les fit des portraits, Limosin Léonard l'auteur,

considé-

étaient beaucoup plus proportions ils se trouvent rables; dispersés monde

Le Louvre

entier.

dans

le ceux

a conservé

Ier, de Françoise d'Orléans, prinde Montcesse de Condé, et du connétable de François

Le musée morency ; cet émail est magnifique. de Limoges a conservé le carton de ce dernier portrait. Le dessin

de Limosin

se ressent

beaucoup de l'influence de l'école de Fontainebleau, surtout dans l'émail où Diane de Poitiers est représentée est appuyée

sous

les traits

sur

un jeune Amour qui la tient est couchée entièrement nue

elle embrassée, sur une draperie

bleue, sur l'herbe.

de Vénus.

rehaussée

Diane

d'or,

qui

Lorsque Limosin s'inspire de Raphaël, fait avec une grande allure. Nous devons dire qu'à partir de (i535)

il le

est étendue

qu'à sa mort,

Limosin

s'inspire

plus

jusexclusi-


Du Portrait de la nature

vement dans

les

rendre

traits

dans l'émaillerie. et poursuit

la vérité naïve

des

immortels

5y

personnages par son émail.

qu'il

doit

Le musée

de Kensington possède les portraits de Catherine de Médicis, — d'Elisabeth fille d'Henri de France, II, — de Marguesoeur de François Ier, — de — du cardinal de Lorraine, Jacques Amyot, — de Louis de Lorraine, de Guise, cardinal — et d'Anne d'Esté, duchesse de Guise. rite de Valois,

On

au Louvre divers portraits possède être d'hommes signés L. L. et qui semblent faits

mais ils sont, Limosin; son frère et son assode Martin,

Léonard

par

en réalité,

avec lui ;, du reste, cié, qui travaillait émaux ne sont en aucun point dignes Léonard.

ces de

ne portait que nous poursuivons nous poursur le portrait, pas spécialement rions être entraîné à parler de tant de chefsSi l'étude

d'oeuvre école

produits de

Limoges,

par cette grande

et célèbre

des comme dispersés, dans les musées des capi-

joyaux précieux, tales du monde entier.


du Portrait.

Histoire

58

citer Colin Nouailher, qui fut mais un très habile médiocre,

devons

Nous

un dessinateur

Il fit

émailleur. Claude,

d'après le même

le portrait de Lucas de Leyde;

l'empereur Béranger, différents

d'après peintre ; il exécuta bustes de femmes, qui sont évidemment

des

portraits. Sa famille

tous

fut nombreuse, et presque sur émail. peignirent

les Nouailher Parmi

ceux

nommons d'un

saint

qui

s'adonnèrent

au portrait, auteur Nouailher,

Jean-Baptiste Louis qui est assez

d'un saint Denis habillé au fond

encore,

d'une

; remarquable en évêque ; du même tasse,

un

Empereur

galopant. Pierre

Raymond naquit vers (i5oo), il travailla pour la famille de Bourbon, qui était établie en Limousin ; ainsi, dans un triptyque qui appartient Mme Louise

à M. G. de Rothschild, de

Bourbon

il fit également, Vierge; trait d'Henri II ; le Roi d'une Michel.

cuirasse

et porte

aux vers

on voit la

pieds

de

(i555),

le por-

est de profil, revêtu le collier de Saint-


Du Portrait Pierre

dans l'émaillerie.

nombre

a fait Raymond de portraits-bustes,

difficile

de donner

un nom.

Jean

de Court

est l'auteur

de France, chesse de Savoie, rite

fille

encore

un

d'une

Louvre

François costumée en Minerve

(i555); Nieuwerkerke.

et représentent

de Loyola;

Ignace Xavier. On

peut

citer

à Noël

l'autre,

lons

ovales

sien

et

émaux

qui saint

: l'un, saint François-

attribués plusieurs portraits est en un de ces portraits

Laudin, costume du xvie siècle, du XVII0. Nicolas

MargueIer et du-

de

à M. de appartient De H. Poncet (1622), on a deux au

grand il est

auxquels

cet émail sont

5g

Laudin

un autre

a laissé

les bustes

dans

en costume

deux

médail-

des empereurs deux et, dans

Vespa-

grands Domitien; et Pauline, Zénobie d'après cartouches, — Jeanne — Judith, Claude Vignon; d'Arc, — Sémiramis — d'après le , — Artémise, même

peintre. II Jacques

personnages

Laudin d'après

exécuta Claude

beaucoup

Vignon.

de


Histoire

60 Sur ovales

une

bourse

ajustées

du Portrait, formée

de deux

sur un soufflet

nie de passementerie

d'or,

plaques en soie et gar-

Jacques

a

Laudin

dont le sujet médaillon, peint un magnifique en grande est un jeune homme perruque blonde et vêtu d'un habit bleu ; cet émail est très beau et bien conservé. a laissé des Jean-Baptiste-Jacques Augustin émaux et des miniatures très remarquables; nous

ne parlerons

nous réque des émaux, une appréciation très étudiée sur les

servant miniatures

de ce maître.

En (1809), il donna son portrait; Augustin est en buste, la tête de face, les cheveux noirs et bouclés,

l'habit

brun

et la cravate

blanche; cet émail est fort remarquable par la pureté de son dessin et l'harmonie de ses couleurs. Jean

né à Genève, était d'une famille française ; ses parents, ayant adopté la vinrent s'établir en Suisse. — Son Réforme, sur bois. — Petitot eut père était sculpteur une

Petitot,

et universelle grande réputation égala celle de nos plus célèbres artistes xvi° siècle.

qui du


Du Portrait Nous

dans l'émaillerie.

même

croyons

devoir

61

ajouter, pour de Petitot fut

être juste, que cette célébrité et cela tient plus considérable encore, que cet artiste n'employa pas les mêmes cédés

ses illustres

que

à ce pro; au

prédécesseurs maîtres eux-mêmes,

xvie siècle, chez les l'émail semble moins fin; le sens de la nature dans la coloration Petitot

n'existe

pas ou existe peu; au contraire, à se rappro-

cherchait,

cher

le plus possible de cette nature qui est et qui doit être, quand on sait l'interpréter avec science et finesse, notre maître à tous. Petitot

rendait

un talent

avec

les tons

de

extrême

à son dessin

nipulations

savantes ; les plus chimiques de il passait ses émaux à beaucoup

toujours feux.

chairs

Un chiffre

pourra universelle

réputation en Angleterre, et parfois Avant

: il

tout spécial un soin apportait

et se livrait

donner

des oeuvres

ses émaux

jusqu'à de citer

une

étaient

aux

idée

ma-

de la

de Petitot payés

guinées. quarante les principaux portraits

:

vingt de


Histoire

62

du Portrait.

nous au Louvre, que nous possédons une parenthèse utile d'ouvrir pour croyons sur les copies de une appréciation émettre Petitot

portraits. Il est bien évident, pour tous, que l'artiste même dans un autre qui copie un portrait, genre, faite.

se livre

à une

besogne

quasi

à moitié

Pour

l'oeuvre pronous, ce qui caractérise c'est la prement dite de l'artiste portraitiste, la composition, pose, l'arrangement, l'expression, la vie. L'artiste passe

alors

qui, avec une grande

la main

habileté

à l'ouvrier, de faire et son

termine l'oeuvre, fait ce expérience pratique, que nous pourrions appeler sa toilette finale, afin qu'elle flatte notre oeil et qu'elle nous - plaise. Mais ce qui nous empoigne et ce qui nous de magnétise (c'est le mot), c'est l'oeuvre l'artiste; car, lorsque cette oeuvre nous attire, nous n'avons le pas eu le temps d'admirer coloris, les détails et la pureté du dessin; mais notre oeil a perçu un ensemble, et de suite il


Du Portrait se fixe sur ce travail

dans l'émaillerie.

qui l'a frappé si vivement. ne devons pas mettre en-

Malgré cela, nous tièrement de côté l'artiste reproduire

cette

est obligé de avec des première qui

oeuvre différents. — Son talent

moyens rendre exactement groupe

qu'il

63

consistera

à

la pensée, le tableau, le a sous les yeux, mais s'il copie

il ne saurait. avec génie même, "fidèlement, — Mais être créateur. il aura un grand talent.. Petitot

a reproduit

de nombreuses

et ses émaux

peintures avec fidélité

ont toujours rendu des maîtres .-'pour lui, l'émail

la pensée

ne

semble

pas avoir de secrets. On a de Petitot, d'après

maîtres : — Le Philippe

d'Anne portrait de Champaigne;

les peintures

d'Autriche, — le même,

des

d'après d'après

Mignard ; — Le portrait de Louis XIV, d'après P. Mi— le — le même, Lebrun; gnard; d'après même, d'après Nicolas Mignard ; — Le portrait de Marie-Thérèse, Beaubrun ou Bobrun ';

d'après


du Portrait.

Histoire

64 — Le grand d'après

fils de Louis XIV, Dauphin, — le cardinal de Richelieu, Nanteuil;

—Marie-Anne de BaChampaigne; de France, d'après Mignard ; vière, Dauphine — Henri-Jules de Bourbon, duc d'Enghien, — sa fils du Grand Condé, d'après Mignard; d'après

le même; femme, Anne de Bavière, d'après — Balthazar de Phelypeaux, marqiiis Châteauneuf ; — Mme de Maintenon, d'après Mignard ; — maréchal de France Schomberg, (inconnu) ; — Percy,

comte

de- Northumberland,

près Van Dyck; — Marie-Jeanne

-

d'après Beaubrun; — Louis-Marie

de

Gonzague,

de

Baptista

de

la

Porte,

duc

Meilleraye ; — Chardin

(pourrait

être

de

de Suède,

d'après

— Mlle de

Savoie, d'après

Juste d'Egmont; — Paul-Jules

d'après Bon Boulogne; — Mme de Montespan

d'a-

de

Petitot),

Lavallière; ; — la reine Christine

D. Beck;

la


Du Portrait '—

Un portrait brandt, etc.

dans l'émaillerie. très

Mais on ne saurait

fantaisiste

quelques auteur seront point

de

Rem-

nommer

un seul portrait lui-même ; d'après

de Petitot, authentique malgré cela nous avons cru devoir crer

65

lignes,

lui consa-

car les émaux

de cet

d'un grand intérêt toujours de vue de l'histoire du portrait.

au

Rouquet, André (1703), a fait un très beau de Marigny. portrait du marquis Thouron, Jacques (1737), a fait un émail de Franklin. . Weyler, comme

envoya, Jean-Baptiste (1745), de réception à l'Académie, morceau

un magnifique lers, directeur Louis Nous

portrait

du

général

des

comte

d'Angivilsous bâtiments

XVI. avons

encore

de très beaux émaux

du

sont inconnus. xvne siècle, dont les auteurs ici : Ces portraits doivent être mentionnés — Portrait femme de France, d'Henriette de Charles Ier; — Portrait de Monsieur, Louis XIV.

frère

du 5

roi


66

Histoire

du Portrait.

D'Antoine du Arland, peintre en miniature XVIII0 siècle, nous avons : — Pierre le Grand, dans sa jeunesse ; — Louis XV ; — Soufflot, — Catherine architecte; II; —Marie-Josèphe reine de Pologne. d'Autriche,


IV

CHAPITRE

DU PORTRAIT DANS LES VITRAUX

g~f§@jjffj|

ouloir

^

teurs,

wK^ËI

IlS^ljÉfi WJ^JgÊm verre paraît

justifier,

l'emploi fenêtres, avant

avec certains du verre

au-

dans les

le 111esiècle, nous

le difficile ; cependant avoir été en usage vers cette date. semble

de Levieil l'opinion est, du moins, sur l'Art de la Peinture dans son ouvrage verre (in-fol., 1774) ; celle encore de Langlois de la et descriptif dans son Essai historique Telle

Peinture

sur verre

(Rouen, i832). de verre à vitre, faites à Les découvertes attestent et Pompéi, Herculanum également l'usage

ancien

du verre

dans

les habitations.


Histoire

68

du Portrait.

du m0 siècle, l'usage des fenêtres à surtout îmilticolores devient général,

A partir verres

dans les églises. Lactance trouvera

dans

cet usage Il écrira

tique sujet de comparaison. ficio Dei. Cap. vu) : « L'esprit

un

poé-

(De opiperçoit les ob-

jets extérieurs par les yeux du corps comme à travers les fenêtres garnies de verre. » dans le iv° siècle, parle des viPrudence, traux de différentes et décrit cathédrales, ainsi

ceux

de

Saint-Paul

Rome

: « Dans les fenêtres

hors

les murs

cintrées, de couleurs diverses

ploient des verres semblent au printemps de fleurs.

» (Prudentii

, à se dé: ainsi

les prairies émaillées Carm. — Hymn. xn.

Lit). ÏÏEpr'OTEOaVWV.) Au cours du ve siècle, de

couleur

semble

des vitres l'usage avoir été général en

France. Sidoine

Apollinaire des vitraux

nous

a laissé

la des-

ornaient qui l'église de Lyon, achevée en (45o).—Ces vitraux étaient-ils à personnages ? — M. Levy (Hist. de la Peinture sur verre) l'affirme. — cription Saint-Patient


Du Portrait M. Jules

Labarte

dans les vitraux.

ne partage

6g

pas cet avis (Les

Arts industriels, III, p. 332). Nous ne pouvons entrer dans

l'examen

des

textes

à auteurs qui ont servi aux divers dissertations sur la date étayer de longues — Disons vitraux. précise des premiers que, d'après l'opinion commune, les émaux fusibles sur verre ne furent connus que vers le xi° siècle ; par conséquent,

les vitraux

semblent usage aujourd'hui, connus avant cette date. Mais même

coloriés", en avoir été in-

qu'il y ait eu des fenêtres historiées, au cours du vie siècle, la chose est

en tout cas, elle possible; pour les siècles postérieurs. Mais ce n'était

semble

pas le vitrail,

le verre peint. D'après J. Labarte,

on aurait

certaine

ce n'était

que

recouvert

de

et sur ce verre de verre, blanc, les artistes auraient peint des portraits des images de d'Empereurs, d'Impératrices, cire

les feuilles

Saints

ou même

insignes de la conassurer

des bienfaiteurs

l'Église, des Évêques. servation du dessin,

Pour

on coulait

une seconde


Histoire

du Portrait.

cire, qui était incorporée che par l'action du feu. Le portrait transparent. C'est ainsi

à la première ,

était ainsi emprisonné que J. Labarte

trail peint de Saint-Bénigne peut voir un vitrail émaillé citée par Eymeric au xe siècle. (Ibid.

David

fut

et restait

interprète de Dijon,

le viet ne

dans

la Peinture

comme

antérieure

III, p. 33g.) En (1447), ces peintures à l'huile semblent encore en usage en Italie. Le xe siècle

cou-

sur verre

tellement

agité par les naturelguerres, que les arts s'en ressentirent aussi cette époque ne fut marquée lement; par aucun progrès. On ne peut chercher les vitraux proprement dits, la peinture sur verre et encore plus le portrait cle. —

dans les vitraux

, qu'après

Jusque-là, l'histoire, n'offre pas d'intérêt.

taine, — A la fin du xie

plus

le xie siè.qu'incer-

siècle, le moine Théophile donna un traité de la peinture sur verre, dans son ouvrage Diversarium artium Schedula. — Nous savons par lui que si le verre


Du Portrait teinté

de rouge,

de violet était

dans les vitraux.

de bleu,

était

connu,

en usage.

(Lib.

de jaune,

JI de vert

et

un seul émail, le brun, II, cap. xix, édition de

PEscalopier.) décrit minutieusement Théophile le tracé du cédés de fabrication, cuisson

le fourneau, de plomb. Tous

dans

des lames

plus haut intérêt. les vitraux En France,

les prodessin, la

le montage avec ces détails sont du du Loroux,

les portraits qui représentent ques V, seigneur de cette province, trait de sa femme, sont antérieurs jou,

en Ande Foul-

et le porà l'année

(1121). Nous avons encore de cette époque les douze verrières de l'église abbatiale de Saintl'histoire de CharleDenis, qui représentent magne et celle de la première croisade. les Les vitraux de Saint-Denis comprenaient — de Godefroy de de : Tancrède^ portraits et de Saint-Gilles, Bouillon, — de Raymond l'on y voit encore de nos jours celui de Suger aux pieds de la Vierge. prosterné Un vitrail dans l'église de Saint-Pierre Dreux

offre le portrait

d'Anne

de Bretagne.

de


Histoire

72

du Portrait.

Au xiie siècle, nous pouvons indiquer (i 153), le portrait dans l'église de Braine-le-Comte, de Robert, fils de Louis le Gros. xme siècle, à Poile portrait et la légende de

Dans

une verrière

du

tiers, se trouve de Cantorbéry. Thomas

il y a plus de trente-deux

verrière

présentant Clément

de Chartres

Les vitraux de Chartres

femme,

même

figures

re-

des personnages

contemporains. fit les vitraux de Rouen

et signa son oeuvre « Clemens, notensis .M"(agister). »

figures. Blanche

cette

Dans

des cathédrales comprennent

Vilrearius de Bourges

Caret

près de huit mille

et sa Castille, — saint Louis de Provence, sont fréMarguerite

quemment A partir

de

dans ces vitraux. représentés du xne siècle, la peinture sur verre

semble

un réel progrès. marquer A cette époque, on trouve dans les oeuvres des peintres verriers le même développement chez les miniaturistes que l'on remarque : le dessin devient plus correct, plus les gracieux; artistes ne craignent le porpas d'aborder


Du Portrait

dans les vitraux.

j3

trait ; on

rencontre

souvent

de

souverains

images même, dans

et de saints; de la peinture sur verre

continue

de

des

xme siècle, jeter un vif éclat.

Dans la cathédrale

on retrouve

des médaillons

à profusion

belles figures toutes presque

légendaires avec le costume du temps ces verrières

ressemblent

figures traits.

de Chartres,

le

et de

; dans les nombreuses

à des collections

de por-

Au xive siècle, le dessin entre tout à fait dans une excellente comvoie, les figures et l'emploi mencent à être mieux modelées des

ombres

au relief

et des

demi-tons

et à l'effet

des personnages

peries. La découverte encore

du jaune aux peintres verriers

dorure

dans

leurs

moyens

Jusqu'alors verre jaune,

vient

ajouter des dra-

d'argent permet la de multiplier

les accessoires, une ressource

et elle ajoute considérable.

la dorure

rendue

teint

dans

était

par un qui devait

la masse, dans le plomb.

être découpé et enfermé Aussi les peintres verriers

à

deviennent

plus


Histoire

74

dans

nombreux

du Portrait.

les palais,

particuliers, traux.

: les

édifices

enrichis

de vi-

le xive siècle sont

et le LouV, l'hôtel Saint-Pol des vre sont décorés de vitraux, reproduisant et des scènes de romans images de saints, Sous Charles

des sujets de chevalerie. (Sauvai, Antiquités de Paris, tome II. Éd. de Paris, 1724.—Lanet descriptif de la peinglois, Essai historique ture sur verre, Rouen, i832.) Les vitraux du xive siècle qui existent encore sont nombreux ': les cathédrales de Beau— d'Évreux, — de Livais, — de Chartres, — de moges, — de Narbonne, Carcassonne, — et de Toulouse en possèdent de très M. J. Labarte a donné un viremarquables. trail du xive siècle, tiré de la cathédrale d'Évreux, dustriels.

dans

sa planche

Si les vitraux

du

XCVI

des Arts in-

xive siècle

sont arrivés

il n'en jusqu'à nous en assez grand nombre, est pas de même du nom des peintres verriers de cette époque. Cependant,

parmi

les artistes

verriers

du


Du Portrait

dans les vitraux.

nous

citer : Guillaume pouvons de Rouen Canonce, verrier de la cathédrale — Perrin à Girole (1372) i386), i384 (de et Jean de Beaumes verriers (i375-i3go),

xiv" siècle,

de Philippe — Guillaume

le Hardi, duc de Francheville

de Bourgogne ; de et Girard

la

tous deux par ce Chapelle, employés même prince ; — Pierre et Thibaut d'Arras ; — Hen— Henry de Malines (i383-i3g4); Moulone Blannequin (1397) et Philippe de Soissons, qui fit, en (13g8), une avec le portrait du- duc verrière grande de Paris (1399) d'Orléans ; —Pierre David, quart,

et Claux

le Loup,

(1397). Au xve siècle,

verrier les vitraux

du

duc d'Orléans suivent

le pro-

grès qui se fait dans la peinture à l'huile. Les de grisailles, artistes exécutent beaucoup dans non seulement alors en grand honneur, les églises, mais dans les châteaux et dans les hôtels particuliers. Le verre doublé

devint

alors

d'un

usage

par la superposition fréquent ; on l'obtenait et par un diversement de verres coloriés


Histoire

•j6

unique

soufflage

du Portrait. ce

pour le même manchon, des teintes très variées.

qui permettait Pendant ce siècle, fut exécuté le vitrail de Yolande la cathédrale du Mans, représentant et de d'Aragon et Louis XII, roi- de Naples à Paris, des Célestins, Sicile. Les verrières des princes de la famille d'Orléans-Valois, qui fut complétée au xvie siècle par ceux de : Louis XII, — de Ier — et d'Henri IL — Pour Évreux François fut exécuté le portrait de Guillaume d'Harune suite

offraient

de portraits

court, grand queux de France. On peut citer, comme peintres verriers de travaillé aux vitraux cette, époque, ayant — de Rouen, Guillaume de Gradville, Robin

— Damaigne, qui ont travaillé

Barbe, cathédrale de

de

Bourges,

Rouen; — Antoine

léans, qui travailla Guillaume Delanoë

Guillaume

et

Jean

aux Adtraux de la — Henri Mellein,

d'OrChenesson, aux vitraux de Gaillon; et

Jean

le Normand,

— de Tancarville; Girard le Nogat, puis Balthazar, Brisetout, Pierre-Jehan Hermant, Madrin, Michelet, qui

firent

les

vitraux


Du Portrait du Pins, — Jehan à Troyes.

dans les vitraux. de Vertus

yy

et Blanc-Mantel

à Évreux, — Jehan Simon à Bar— — à Orléans, sur-Aube, Montglarive, la et Thibaut à Limoges, Rechambault, Brehal

Lèvre, à Dijon. Au xvie siècle,

la peinture la peinture

sur verre

se fit

à l'huile. Les comme presque des procédés artistes avaient à leur disposition beaucoup plus nombreux. La taille faciliter

du

encore

verre, par le diamant, des couleurs l'harmonie

vint et la

de nouveaux pureté du dessin. La découverte émaux vint ajouter aux ressources de Part du peintre verrier. A cette époque,

on exécuta

beaucependant mais les artistes

coup moins de portraits; verriers excellent dans l'architecture est savante, perspective un peu trop recherchée.

souvent

; et si la elle semble

de ce siècle maîtres Les premiers vraiment fort remarquables.

furent

est de Vincennes La chapelle du château ornée de vitraux qui sont dus au pinceau


Histoire savant

Cousin, le maître célèbre invitait à décorer sa basilique.

de Jean

Cologne Beauvais verriers,

du Portrait.

que

une école de peintres possédait les églises de remarqui enrichirent

Mais c'est quables vitraux. église de Brou que se trouvent

dans

la célèbre

les plus magni-

fiques verrières du xvie siècle. les verriers Parmi remarquables

de cette

époque (et presque tous firent des portraits), nous devons citer : Angrand Leprince (i53o), chef de l'école de Beauvais le Pot,

de la même

; —Jean et Nicolas ville ; — Maître Claude,

où il fut appelé par qui travailla au Vatican, — enfin Jules II ; — Guillaume de Marcillat; le plus célèbre de tous, Jean Cousin, qui vivait encore en (1584), exécuta les vitraux de Saintde Saint-Étienne du Mont ; — les Gervais, verrières

d'Anet, de Moret et de Vincennes. Le rival de J. Cousin, Robert Pinaigrier, de (1527 à i53o), les vitraux de exécuta, Saint-Hilaire de Chartres et du charnier de Saint-Étienne du Mont. — Son fils Nicolas, —>ses petits-fils Robert, Jean et Louis, furent aussi peintres verriers.


Du Portrait

dans les vitraux.

jg

Bernard

Palissy fit des vitraux à Écôuen, l'Histoire de Psyché, d'après Ranotamment phaël. — Ces vitraux appartiennent aujourd'hui

au dvic d'Aumale.

Mais vers la fin duxvir 3 siècle, on ne trouve euxplus de peintres verriers, et les-procédés — Ce n'est mêmes semblent perdus. qu'au de notre siècle que la peincommencement ture sur verre

semble

Les études

des savants

et Dihl firent retrouver

renaître. chimistes les émaux

Brongniart fusibles ; on

La science essaya donc de faire des vitraux. retrouva les rechercha les anciens émaux, procédés, et on institua à Sèvres une nouvelle école de peinture sur verre. M. Bontemps, de chimiste habile, fit des essais couronnés succès dans sa fabrique de Choisy. Henri Gerente, dès (i 83g), exécuta les vitraux de Sant-GermainT'Auxerrois, d'après ceux de la Sainte-Chapelle. Lussori duisent

Bientôt

Mans, Lorin de belles verrières, au

remarquables M. Didron,

Maréchal

à Metz,

à Chartres, prooù l'on trouve de

portraits. reconnaissons-le,

a grandement


8o contribué

Histoire

du Portrait.

à cette restauration

beau travail

sur l'Histoire

de Part par de la peinture

son sur

dans son verre, pendant que M. de Lasteyrie, Histoire de la peinture sur verre, d'après les de France, faisait revivre le passé, monuments les chefs-d'oeuvre veilleux

travaux.

des

maîtres

et leurs

mer-


CHAPITRE

V

DU PORTRAIT DANS LES BRODERIES ET LES TAPISSERIES

une

K|Sl^jans 1 IPljl

I

nous

histoire

voudrions

du Portrait aussi

que

complète

nous ne pouvons 1 Iwïlflf J Q^ possible, omettre de parler des Broderies f "^L^fj et des Tapisseries. Nos tapisseries françaises ont toujours

eu une grande réputation ; elles on peut le dire, dans toutes les

ont porté, parties du monde, de nos souverains

les portraits de nos héros, et de nos grands hommes.

Jusqu'au ixe siècle, la'broderie les étoffes, pour ornementer moyen connu : l'Orient gardait

fut employée c'était le seul enôore le mo-


du Portrait.

Histoire

82

.nopole des étoffes tissées avec l'or et la soie. Les reines, les princesses firent de la broelles y conderie une occupation constante; leurs loisirs, furent enfantées

sacrèrent leuses Ces

étoffes

et des oeuvres

merveil-

par leur aiguille. les à décorer servaient

châ-

d'apparat teaux, les églises, les chambres les salons immenses des nobles demeures. La reine était

habile

Berthe, fileuse

» , nous

ouvrer

mère

de

et savait

dit

un

vieux

filles de Charlemagne savaient nier l'aiguille et le fuseau, Éginhard. Parfois oeuvres mande

les broderies

et

Charlemagne, ce d'or et soie poème.

Les

maégalement nous raconte

à l'aiguille sont dont l'achèvement

considérables, de longues années.

des de-

Jacques Doublet, dans son Histoire de l'abdit que la reine Berthe baye de Saint-Denis, broda à l'aiguille, sur un canevas, des sujets les gloires de sa famille. représentant Nous devons mentionner ici la célèbre taattribuée à la reine Mapisserie de Bayeux, thilde,

femme

de Guillaume

le Conquérant.


Du Portrait Sur

une bande

et large

de toile,

longue de 71 mètres de 5o centimètres, est figurée, en bro-

à l'aiguille,

derie

dans les broderies.

l'histoire

de la conquête

de

l'Angleterre par les Normands. Encore ce traque le dessin soit médiocre, vail est curieux, car il nous donne le modèle des armes, des vêtements et des usités à cette époque du xie siècle.

meubles,'

Au

xme siècle, nous dit M. de Laborde , « broder était un art, une branche sérieuse de la peinture. » « L'aiguille, sur la toile

véritable et laissait

se promenait pinceau, elle le fil teint, derrière

en guise

de couleur, une peinture produisant ton soyeux et d'une touche ingénieuse,

d'un tableau reté.

brillant

(Revue

Avec

le

arch., xur 3 siècle,

de

saints,

on dans

le portrait

rectement "figures

reflet, éclatant tome VII.) »

sans

dite

est

n° 319,

au

naissance.

Louvre,

de

du-

plus dila broderie ; les des et même

aborde

d'évêques, sont fréquentes,

entières légendes dans la broderie

sans

comme

Saint-Martin, ' de la Musée

qui Re-


Histoire

84

Au xive siècle,

du Portrait. forment

les brodeurs

corporation importante. Mais la broderie atteint

son

dans apogée plus célèbres

le xve siècle ; les peintres les donnaient les cartons, et les brodeurs taient

leurs

une

exécu-

dessins.

Ainsi, dans le xvie siècle, en (i52i), les tentures pour la chambre de Louise de Savoie, mère de François Ier, dessinées par Matthieu Luazar brodées Brouard, histoires

et Barthélémy par

Cyprien

comprenaient et bergeries,

Gtryeti, et qui furent Fulchin et Etienne quatre-vingt-douze tirées des Bucoliques

Virgile. L'ameublement François Quant

du Sacre, commandé Ier, fut dessiné par Raphaël. aux Étoffes brochées, la France

de

par n'en

produisit qu'à partir du xive siècle, et si nous en trouvons la trace dans les Registres des Métiers

d'Etienne

ce fut seulement Boileau, vers (1470) que le roi Louis XI établit à Tours des métiers à soie. Dans toutes figures,

ces broderies, comment reconnaître

de surchargées des portraits

"


Du Portrait

dans les tapisseries.

85

Il est assez difficile de le dire, authentiques? mais nous ne pouvions taire cette manifestation de Part en France. Les tapisseries dites ont été proprement confondues avec les broderies fréquemment et les étoffes brochées. Nous célèbre donné

devons

mentionner

tout

d'abord

la

d'Aubusson, fabrique qui nous un si grand nombre de tapisseries

a à

et à portraits. Une légende nous personnages dit qu'elle fut fondée au vme siècle. Cette opinion a été reprise par M. Perathon dans son écrit sur les Manufactures d'Aubusson. des maQuoi qu'il en soit, la réputation et ce nufactures d'Aubusson fut grande, n'est qu'au xvne siècle que cette ville perdit sa renommée. Aubusson Sarrasinois, On les trouve

produisit qui étaient

surtout

les tapis

dits

une sorte de broderie.

mentionnés

dans

les Inven-

cités par M. Lacorsur les Gobelins et historique

taires

de Charles

daire.

(Notice

VI,

la Savonnerie.) Ce n'est guère que vers le xie siècle que l'on


Histoire

86

du Portrait. les tapis-

en France, à exécuter, commença dites. series proprement D'après

saint

Labbe,

de NorAngelme avait fait ouvrer de

wège, évêque d'Auxerre, nombreux tapis pour son église. Vers (985), d'après Martenne, de l'abbaye

de Saint-Florent

saient, eux-mêmes, i Cette monastère.

les religieux

de Saumur

tis-

dans leur des tapisseries dura manufacture même

siècles. Il est très probable plusieurs qu'en dehors des fleurs et des animaux représentés sur ces ouvrages, les religieux rent abordèrent la figure dans Vers (1025), une manufacture fut établie à Poitiers. Pour

soutenir

la concurrence

contre

les tapis Sarrasinois, nord de la Flandre abordent,

de Saint-Floleurs

travaux.

de tapisserie et pour les ouvriers dans

lutter du

le xne siè-

cle, la tapisserie historiée. — à — à Ainsi donc, à Poitiers, Arras, des tapisseries Reims, — on fabriquait destinées aux Rois, aux Empereurs et aux églises, car ces ouvrages étaient d'un prix fort élevé. Mais, d'après

M. Jules Labarte,

les tapisseries


Du Portrait historiées

dans les tapisseries.

ne devinrent

communes

8y

en France

qu'au cours du xme siècle. En (i 3.02), les tapissiers Sarrasinois veulent les « ouvriers de haute lisse » d'exerempêcher cer

leur

et une ordonnance dut les métier, — dans la maîtrise des tapissiers. incorporer des arts et métiers de Pa(Depping, Règlem. ris, 1837.) Au cours

du xive siècle, les inventaires inde nombreuses historiées tapisseries

diquent qu'il serait

trop long de citer. En (1348), le duc Jean de Normandie

« un drap de lainne, auquel vieil et nouvel Testament, de Goire, Amaury J. Labarte). Du reste, maient

compris

le

» fabriqué par à Paris (d'après

forles tapisseries du mobilier. importante

au xive siècle,

une

L'inventaire breux

tapissier

estoit

achète

partie de Charles

cetappiz

de nom-

V comprend

à ymages.

» (Ms.,

Bibl.

Nat.,

en (i3gi),

Nico-

n° 8356.) Paris

avait

ses tapissiers;

las Colin-Bataille, Paris,

vendait

au

de et bourgeois tapissier « un drap duc d'Orléans


de

du Portrait.

Histoire

88 haulte

lice

et de Theseus l^stoire » et en (i3g6), « trois tapis de

de l'Aigle d'or, de haute lisse historiés. était tapissier M. de Laborde.

rebien

par tome III.) Mais c'était

surtout

considérables

étaient

» En (i3g6), Lebouà Paris. (Cités fabricant Ducs

de

Bourgogne,

que les oeuvres et cette ville exécutées, à Arras

fabriquer plus exclusivement pisseries de haute lice historiées. semble

lés ta-

Philippe le Hardi (1384-1404) faisait acheter à Arras, pour la somme de 700 livres, un drap de haute lice, ouvré en or, ayant 36 aunes de long, représentant l'histoire des Vertus. — -Du reste, ce prince, dès (i383), engageait des ouvriers à son compte, et son trésor renfermait des tapisseries historiées si nombreuses, qu'un officier spécial était préposé à leur conservation. Ducs de (De Laborde, tome I.) Bourgogne, • En (i38g), Jean de Croisettes, vend

au

duc

de

demeurant

à

« pour Touraine, de Beauté, un tapis sarrazinois à or, de l'histoire de Chariemaigne. »

Arras, l'hostel


Du Portrait

dans les tapisseries.

8g

En

(1419), Jean sans Peur acheta, pour des por400 livres, une pièce représentant et de Rois, traits d'Évêques, d'Archevêques ou l'Union

de la sainte

Église. —L'inventaire le Bon comprend une tapisserie

de Philippe

de feu duc Jehan et de sa avec le portrait femme, tant à pied qu'à cheval. (De Laborde, id., tome II.) Nous avons

dès le plus haut que, on commençait à orner les châdit

xme siècle, teaux et les églises sonnages. Plus tard, mèrent nous

avec des tapisseries

les tapisseries

de haute

à perlicè for-

du mobilier, partie importante mais ces oeuvres ne l'avons vu encore, une

pouvaient les- nobles

être

achetées

et les riches

que par les princes, églises, car leur prix

était fort élevé. ne sont pas parveces tapisseries sont nues jusqu'à nous ; celles qui subsistent dans les musées, dans les collecdisséminées Toutes

tions, un peu partout un grand intérêt. Le musée

de Dijon

: quelques-unes possède

offrent

une tapisserie


du Portrait.

Histoire

go

le siège, de cette ville représentant Suisses ; on y trouve des portraits. Nous

devons

indiquer

ries

de Montpezat, drale de Montauban, ces tapisseries, représentent, saint Martin

encore

provenant qui datent

par

les

les tapissede la cathédu xvesiècle;

données

par PévêqueDesprez, en seize tableaux, l'histoire

de

de Tours.

On

des tapisseries à possède également dans la cathédrale de Sens, dans personnages celles de Beauvais et de Reims. — Autrefois, la

de la reine tapisserie au décor de la cathédrale

Mathilde dans

servait les

jours

de fête. M. Jubinal

a décrit

cette tapisserie

de haute

Charlice, qui représente allégoriquement les VIII et Anne de Bretagne sous les traits d'Assuérus et d'Esther. (Rech. sur les Tapiss. — Millin avait à personnages.) publié la gravure de cette oeuvre. (Voyage dans le Midi de la France, tome III.) — On croit que ce beau travail les dessins Déjà

avait d'un

été exécuté

à Bruges, sur élève de Jean Van Eyck.

la tapisserie

dite du

Sacre

de

Char-


Du Portrait les VI donnait

dans les tapisseries.

une série

de portraits

gr des an-

ciens rois de France. Nous

avons

encore

serie

une

tapismagnifique le mariage représentant

du xvie siècle, de Louis XII et d'Anne

de Bretagne.

François Ier, désireux de restaurer en France Part des tapisseries historiées, créa en (i 53g), à Fontainebleau, une manufacture de tapisseries de haute lice. — Philibert Babou, sieur de la Bourdaizière, et Sébastien le Serlio, de cet peintre, furent chargés de la direction établissement Sous Henri royal. II, nous trouvons Philibert directeur de Delorme, Fontainebleau. Henri

II créa encore

une seconde

fabrique

dans l'hospice de la- Trinité à Paris. Les deux rois s'imposèrent des

charges de ces établis-

considérables sements. Dans

pour la prospérité (De Laborde, Études sur le xviesiècle.)

la fabrique

de la Trinité

sur les dessins

fut exécuté, au nombre de

trente-neuf, sous l'emblème

de Médicis, de la reine Artémise. — Cette

de Lerambert, le portrait de Catherine

tapisserie

historiée

avait

4 mètres

de hauteur


du Portrait.

Histoire

g2

aunes

et soixante-trois autre

il retraça

l'histoire

de long.

— Dans

allégorique

une

de Marie

de Médicis. En (1594), sur les dessins du même Henry de la Trinité, un maître tapissier Lerambert, Du Bourg,

exécuta trente-deux tapisseries pour — Ces tapisseries Saint-Merry. comprenaient des portraits, puisque dans l'une était figuré Pierre

Guiche, Sous Charles

curé de cette paroisse. IX fut établie à Tours

brique

de tapisseries,

pièces d'Henri

historiées, III.

La manufacture

qui donna, en dix-sept tous les faits du règne de Cadillac

donna

l'histoire ment, dans une tapisserie, trait d'Henri III, et dans d'autres l'histoire Nous

de plusieurs arrivons

la fa-

égaleet le porencore

de nos rois.

à la période

la plus

intéres-

sante de l'histoire

du portrait dans les tapisseries, car nous devons parler de la famille de Jehan Gobelin Ier. Jehan facture d'oeuvre

Gobelin

a donné son nom à la manu-

française qui créa tant de chefset qui nous a laissé tant de portraits.


Du Portrait

dans les tapisseries.

tous nos grands Presque vaillé pour cette manufacture Lebrun

dessina

Louis

artistes

g3 ont

tra-

royale. Charles les cartons de l'histoire de — Cette males Gobelins.

XIV, pour nufacture fit aussi

des

tapisseries-portraits

pour le surintendant Fouquet. Charles en (1715) pluCoypel commença sieurs grands tableaux faisant suite à l'histoire de Louis

Oudry donna de Louis XV.

XIV.

des chasses

tableaux

quatre

Pendant

que Leclerc dirigeait les Gobelins, il employa comme peintres : de Troy, — Ber— on — — Charles tout, Jouvenet, Coypel ; exécuta alors beaucoup de portraits, qui ajoutèrent

de la célèbre

à la renommée

manu-

facture. Vincent ries : —

les cartons

de cinq tapisse-

aux pieds d'Henri congé de Gabrielle.

IV. — Henri IV — Évanouisse-

donna

Sully

prenant ment de la belle

pant chez le meunier faisant entrer des vivres Menageot

— Henri IV sou— Henri IV Michaut.

Gabrielle.

dessina

pour

dans

Paris..

la même

manufac-


du Portrait.

Histoire

g4

de Vinci; — Barthé— la reprise lémy donna le siège"de Calais, — de Paris par le connétable de Richmond, ture la mort

de Léonard

tué d'un Martel, prévôt de Paris, hache par Maillard, au moment livrer

les clefs de la ville

Les

Gobelins

nous

ont

coup de où il va

au roi de Navarre. encore

donné

la

Suvée. — Les hond'après neurs rendus par les ennemis à Duguesclin — La contiBrenet. après sa mort, d'après nence de Bayard, d'après Rameau. mort

de Coligny,

Sous

le premier

la plupart des Empire, de cette époque furent

grandes compositions exécutées en tapisserie. Gros, — David, — Girodet,

Guérin, — les ateliers des Gobe-

Gérard, — allaient dans lins surveiller eux-mêmes l'exécution de leurs cartons. — Dans presque toutes ces tapissede l'Empereur, ries, il y avait des portraits des maréchaux, çais et étrangers

des grands

personnages

fran-

de cette époque. Il ne sera pas inutile de citer quelques-uns des portraits donnés dans les tapisseries faites en(i833).


Du Portrait Ainsi Louis,

les du

dans les tapisseries.

d'Henri portraits roi d'Angleterre

g5

IV, de Saint et des barons

anglais. François

Ier d'après

portraits d'après Horace Vernet. Le portrait

et plusieurs Rouget, de Pujol, Guérin et

Abel

de Louis

d'après Collet ; d'après MmeLe Brun;

XVI,

celui de Marie-Antoinette, les portraits

de Louis

d'après Robert Gérard ; de d'après

XVIII,

le Fèvre ; de Charles X, Madame la duchesse de Berry et de ses enfants, d'après le même. On peut le dire,

dans

notre

merveilleuse

des Gobelins, il a été fait des portraits d'une exécution si admirable, que les se trompent les visiteurs artistes.et parfois, manufacture

la galerie d'Apollon. lorsqu'ils parcourent Là sont figurés Pierre Lescot, — Androuet — Jean Bullant, —André Ledu Cerceau, — Jacques nôtre, — Francesco Romanelli, — Charles Lebrun, Lemercier, — Jean Goujon, — — Etienne, — André Anguier, Duperac, — Eus— Germain Sarazin, Pilon, Jacques — Frantache Lesueur, — Claude Perrault,


Histoire

96.

du Portrait.

— — Percier, — Visconti, çois Girardon, — Phi— — Mansard, Mignard, Hardouin, libert Delorme, — G. Coustou, — An. Coyze-. vox, — Nicolas Poussin. Combien

prennent

pour des peintures des Gobelins ?

en tapisserie portraits La France seule possède facture

et sa gloire

une

est sans rivale.

telle

ces

manu-


CHAPITRE

VI

DU PORTRAIT DANS LES DESSINS, PASTELS ET MINIATURES

j ^ t/"

JH ue nos artistes aient excellé dans *'art ^u Portran% tout ^e démonEl

1M*J '^FJl ~-CJ8l miniature, française absolument

tre' l'étude de leurs travaux dans le dessin, dans le pastel, dans la que l'Ecole indique suffisamment ces différents genres, fut, dans remarquable. de ces artistes

ont également Beaucoup travaillé le dessin, le pastel et la miniature; dans cette étude l'ordre aussi nous suivrons indépendamment chronologique, dans lequel l'artiste sjg-ser-a^exercé.

du

genre


du Portrait.

Histoire

g8

soie, ayant

un grand dessin sur d'autel. Cette de parement

d'abord

Mentionnons servi

de la fin du xive siècle, est encomposition, : à gauche historiés tourée d'encadrements et en bas, le roi Charles V est agenouillé, en tête; il est de jointes, couronne et tourné vers la droite ; en face est la

les mains profil

Reine, Jeanne de Bourbon, agenouillée, née vers la gauche et regardant le Roi. Nous vélin

encore une miniature sur possédons du xve siècle : elle représente sainte

Geneviève

de Paris

finesse de ce travail buer

les portraits

pourraient

et la

le faire

attri-

nous

donne

miniature

sur vélin

de Charles

le Chauve

et de Gé-

le xvie siècle que l'École preuve d'un grand talent

qu'avec sait faire

française dans le dessin,

le pastel

les oeuvres

belles

et la miniature.

Jus-

les artistes

sont

sont

rares, et semblent

peu nombreux La méthode paraît ques

beauté

de Bouillon.

Ce n'est

que-là

: la grande

à Foucquet.

Une autre rard

tour-

oeuvres

leur

faire

isolées,

hésiter

encore.

défaut; quelil faut le dire,


Du Portrait attestent encore

dans les dessins, pastels, etc.

un progrès réel, d'École française,

nettement

mais

il n'y

de genre

gg

a pas

français

défini.

Avec le xvie siècle, nous trouvons Clouet.

François

Nous avons consacré une longue étude à cet artiste dans notre chapitre sur la Peinture ; cependant de ses admirables dans

le monde

nous

dirons

mots quelques qui sont répandus

dessins, entier, à Londres

et surtout

à Vienne. Au Louvre, nous ne possédons ou qu'un de François Clouet. deux dessins authentiques sur vélin représente FranUne miniature il est vu de proIer, roi de France; fil, et tient d'une main une masse d'armes; son cheval est de couleur isabelle et caparaçois

çonné de rouge, avec un plumet sur la tête. Du même artiste nous avons encore un portrait de vieillard et un buste de femme. mais sans aucune à Clouet, de Méde Catherine les portraits certitude, Sainte-Genedias qui sont à la bibliothèque et d'Autriche d'Elisabeth viève; les crayons On attribue


ioo

Histoire

du Portrait.

sont

également

de Maximilien

de

François

Clouet. en (maître peintre du duc de Longuecrayons) a fait le portrait ville aux crayons rouge, noir et au pastel. du

Daniel

Monstier

La tête est achevée, Le duc qu'indiquée. tourné

sont d'un

blond

et la royale

très terminé, et au pastel, oeuvres

la collerette

n'est

est presque vu de face, à gauche ; la moustache re-

un peu troussée

Le portrait lery, chancelier

mais

sont rousses,

pâle. de N. Brulart, de France,

les cheveux

marquis est un

de Silcrayon

à la pierre

noire, à la sanguine assurément l'une des plus belles de Daniel du Monstier.

Malherbe

veut

bien nous

apprendre,

dans

une lettre (du 12 novembre 1607), que Daniel du Monstier avait fait son portrait ; il écrit encore

à Peirex

: « Si vous

verrez

un miracle

d'un

venez

crayon

ici, vous du feu roi,

le sieur du Monstier, qui est si bien que je vous jure que je ne le vois jamais qu'il ne me semble qu'il veuille parler à moi, il fait son compte qu'il y en aura une copie fait par


dans les dessins, pastels, etc.

Du Portrait

101

pour vous, mais que vous vous souveniez de je ne sais quelle tortue que vous lui avez » promise... La manière

de Daniel

du Monstier

est bien

des crayons du maître, et justifie venus jusqu'à nous, est considérable les éloges de Malherbe. connue

; le nombre

Sainte-Geneviève en bibliothèque signés ou non possédait environ quatre-vingts, d'un de ces signés ; la date la plus moderne La seule

est de (1644); crayons l'abbé de Saint-Cyran. Du

reste

les

du

le portrait

c'est

forment

Monstier

de toute

Pierre du Monstier une génération d'artistes. ainsi qu'Etienne, a donné plusieurs portraits, fils aîné de Daniel.

fils de du Mons-

Un autre

tier, Nicolas, était logé au Louvre et membre il a laissé le portrait d'Errard. de l'Académie, Antoine

du Monstier

de Nicolas

avait

exécuté

Çoeffeteau, èvêque nous avons les portraits

Enfin, et de Marie Leczinska, de profil, se regardant,

ture de C. du Monstier.

le portrait

de Marseille. de Louis XV

dans un ovale, la signaqui portent

chacun


du Portrait.

Histoire

102

(I5I5), a desCaron, néàBeauvais siné au crayon un certain nombre de personAntoine

nages illustres. nationale La Bibliothèque suite rieuse et remarquable

possède une cude dessins de ce

d'Arconnue sous le nom d'Histoire — Catherine est représentée sous les — Henri traits d'Artémise; II, sous le per— Charles'IX, de Mausole; sous sonnage — celui du roi Lygdamis, fils d'Artémise. maître, témise.

Le

sacre

du

est évijeune roi représenté demment celui de Charles IX. Ce dessin, qui du maître, a fait partie de porte la signature la collection La

Çrozatier.

encore un beau possède Caron très âgé. crayon représentant La réputation de François fut Quesnel grande et ses crayons sont souvent confondus avec ceux de Janet. Bibliothèque

La Bibliothèque

possède deux dessins signés de Quesnel : l'un est un portrait d'homme; l'autre, celui de Gabrielle d'Estrées. On peut attribuer encore à Quesnel les portraits

de : Henri

IV coiffé d'un

chapeau

;


Du Portrait —

celui

du

dans les dessins, pastels, etc. même

i o3

roi

la couportant ronne ; — ceux de Marie de Médicis; — — de Louise de de la princesse de Conty; Lorraine. Le portrait

de F. Quesnel par son air tout

il attache

est remarquable simple

et rempli

aussi

beaucoup

;

de bonhomie. Les frères produit. Nicolas

de

et noir

ont

crayon rouge et gris (1574); c'est le portrait de

a laissé

noir sur papier son père, Pierre Nous

Quesnel

un bon

Quesnel.

avons de Bellangé cinq crayons rehaussés d'or sur vélin, qui

rouge repré-

sentent : — Henri II ; il est de profil, tourné à gauche, la tête ceinte d'une couronne ; — Le portrait de Charles IX, de face, portant collerette et toque à plume ; — Portrait III ; il est vu de trois d'Henri coiffé d'un tourné vers la gauche, quarts, petit bonnet orné sur le milieu d'une aigrette du l'ordre et portant de plumes blanches, Saint-Esprit.


Histoire

104 — Un

du Portrait.

et en armure d'homme, coiffé d'un casque à plumes ; •— Portrait elle est vue de Marie Stuart; de trois coiffure, de bijoux

portrait

La vers la droite. tournée quarts, les manches et le corsage sont ornés en or.

Nanteuil

(Robert), déjà célèbre comme grale burin de (1645 à 1648), abandonna

veur, et fit des portraits d'après et à la pierre de mine.

nature,

à la plume

C'est à Paris, en (1648), qu'il étudia le genre du pastel. Il fit à la même époque, au pointillé,

les portraits

Dupuy. Nous

de Pierre

avons

de Nanteuil

portrait du duc renne et grand

de Bouillon, chambellan

lamine

de

et de Jacques un

magnifique neveu de Tu-

: ce portrait, à est signé : vélin,

sur plomb, « R. Nanteuil faciebat (i658) ». Nanteuil donna ensuite le portrait tel de Turenne; il est vu de trois tourné longs

à droite, regardant cheveux gris, petites

rasse,

rabat

de dentelles.

vers

au pasquarts,

la gauche; cuimoustaches,


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

io5

M. de Furetière trois

quarts; mine de plomb. inscriptions même main

est représenté en buste de ce dessin de Nanteuil est à la On lit sur ce dessin

de la suivantes, qui paraissent : — « Robert Nanteuil ad vivum

» et « M. Antoine

delinea...

les deux

né à

Furetière,

(1620), décédé (le 14 may 1688). » De Nanteuil encore le portrait de Louis de

Paris

le...

Bailleul, président à mortier au Parlement Paris. Ce dessin est à la mine de plomb.

de

autres portraits de ce plusieurs mais on n'a pas les noms au Louvre,

On possède maître

des personnages Mentionnons portrait

représentés. un pastel

remarquable,

le

de Ligny, évêque de bleu, à rabat blanc uni.

de Dominique

Meaux, en camail nous a laissé Nanteuil

les portraits

dessi; — de

nés ou gravés : de Lamothe-Levayer — — de Chapelain; Marie de Bragelonne; —de Guerde Jean Loret; —de Marolles; sault ; — de Barillon ; — de Morangis ; — de V. Le Bouthillier ; — de Bochart de Saron ; — du jeune duc de Bouillon. Tous

des chefs-d'oeuvre.


Histoire

io6

du Portrait.

Lagneau ou Lanneau « peintre aux crayons » de considérable nous a laissé une quantité n'ont ; ces portraits pas la finesse les oeuvres de son d'exécution qui caractérise dessins

le

visages

Monstier.

région un amateur

inférieure

Lagneau de l'art.

qui puisse

hésiter

une

Il n'est sur

du

Daniel

contemporain travaille dans

pas nom de lourds

voit lorsqu'il et grossiers, barbouillés l'auteur,

de fusain

rouge, estompés

et souvent

ces de

de pastel.

Indiquons cependant, parmi les oeuvres de d'Henri IV, apparLagneau, un beau portrait tenant à M. Gatteaux. Le Louvre de ce maître, sible de mettre

possède une dizaine de crayons malheureusement il est imposun nom sur toutes

ces figures.

tous ces portraits sont à la pierre Presque noire et à la sanguine, avec quelques touches de pastel. Nous

avons

quelques

crayon d'Antoine fille vue de trois aux

Coypel

portraits : une tête

quarts et tournée rouge et blanc, avec

crayons touches de crayon

noir,

sur papier

dus

au

de jeune à droite, quelques gris ;


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

ioy

Une tête d'enfant puis encore même genre. De Le

au pastel sur papier gris ; une tête de jeune fille, dans le

Brun,

pastels. Portrait à gauche.

nombre

de crayons

et

de

de Louis XIV, vu de profil et tourné Ce pastel est fin ; on retrouve dans

sa composition ce grand air que Le Brun sait si bien donner à tout ce que fait son pinceau ou son crayon. Il existe

au Louvre

de Louis

XIV faits

de portraits beaucoup par ce maître ; presque

tous sont au pastel, sur papier gris. Arrêtons-nous devant un portrait qui a un certain intérêt historique : c'est celui de la nature de Brinvilliers, fait d'après marquise en (1676), au moment où elle allait être jugée. Ce dessin est aux trois crayons, avec quelques touches de pastel, sur papier gris. altérés

les transes

sont de la marquise de la torture, elle tient

par un crucifix

à la main,

et le prêtre

lui présente nous avons encore

un cierge. ces grands

Les traits

De Le Brun dessins

qui représentent

Louis

XIV à cheval,


Histoire

ioS

avec

des ordres

donnant

du Portrait. sa canne.

noire, rehaussé gris ; mis au carreau,

sin à la pierre

de

papier L. 2m,o6o.

Du même

— Des-

blanc, sur H. 2m,3ç;0,

ce dessin

qui reproduit le Roi en Empereur romain, et une quinzaine dans les de portraits du même souverain attitudes

maître,

les plus

variées,

assis,

debout,

à

Van

der

cheval. Le Brun Meulen.

se fit parfois aider par Cette collaboration nous

a laissé

plusieurs dessins; l'un, à la pierre noire et à la mine de plomb, lavé à l'encre de Chine, reLouis XIV à son départ pour la présente guerre. Un autre,

Louis XIV qui revient de son armée. — Nous avons encore

à la tête : l'Entrée

de Louis

XIV et de Marie-Thérèse à Douai, en juillet (1667) ; — le Roi inspectant la tranchée devant Douai (1667), et Louis XIV devant Utrecht (24 juin 1672). « La Tour

mettait

traits, il ne fatiguait sait ressemblants, et

peu de temps à ses porles faipas ses modèles, n'était

pas

cher.

La


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

presse était grande, nal. » Voilà ce que

il devint

le peintre

Mariette

nous

iog ba-

apprend

du maître. La cepresse était grande ! » soit ! mais ceci nous semble un éloge : la presse serait encore bien plus grande de nos jours, Tour ne sera remplacé ! La Tour de

faire

travail

avoir

eu le don

infiniment

seul homme

: ce II m'avoua

Diderot aux

vraiment

qu'il

son de-

le Restout, talent qui lui eût paru que c'était ce peintre

conseils

du même

La

naturel

mais ce fut par ressemblant, que l'artiste parvint à ce but.

Écoutons vait

semble

car jamais

de

communicatif; qui lui avait appris à faire tourner une tête et à faire circuler l'air entre la figure et le fond, en reflétant fond

le côté

sur le fond, et le ; que, soit la faute de

éclairé

sur le côté ombré

Restout,

soit la sienne, il avait eu toutes les du monde à saisir ce principe malgré

peines sa simplicité

: que

le reflet est trop lorsque en général, vous ne rendez

fort ou trop faible, pas la nature ; que vous que

vous n'êtes

plus

êtes faible ou dur et » vrai ni harmonieux.


Histoire

IIO

du Portrait.

que La Tour par le travail avait conquis le secret du grand art ; mais queà rendre la nature, de luttes pour arriver ! rester vrai et harmonieux donc

C'était

Les

immenses

qualités

de

La

il nous appréciées, de MM. de Goncourt

passage « La Tour

semble, :

fut le dessinateur

le. plus

le plus fort,

le plus

justement

française,

sont

Tour

dans

de toute profond le dessinateur physionomiste

ce

grand, l'École ; ce

pastelliste tout nouveau s'élève à la puissance, à la solidité, à toutes les énergies d'effet avec ces crayons quement pulpeux le « duvet voilà

de tendresse

et de caresse,

uni-

le faits, semble-t-il, pour exprimer du fruit, le velouté de 1'épiderme, » des

ce créateur

femme, s'adressant turé de coquetterie

habillements du

du

temps ; le de cet art de

pastel qui, à la femme, de cette peinflottante, à demi fixée, vo-

de la grâce, latile, pareille à la poussière et fait lever un art mâle, large et sérieux,

tire une

d'une telle intensité peinture d'expression, d'un tel relief et d'une telle illusion de vie, que cette peinture

arrive

à menacer,

à inquié-


Du Portrait

dans les dessins,pastels, etc.

peinture, et qu'un moment de l'Académie se ferment par peur

ni

ter toute l'autre

les

portes

du

génie du grand maître. On ne saurait mieux

» dire.

Il nous l'oeuvre

est impossible de donner toute de La Tour, mais nous citerons ses

principaux portraits. Au Louvre, nous avons : le portrait de Louis XV; — celui de Marie Leczinska ; — de France, fils de Louis XV, ceux de'Louis à l'âge de huit ou dix ans ; — de Marie-Jo— du maréchal de Saxe. de Saxe ; sèphe — Le portrait en pied de Mme de Pompadour ; — de

Siméon

Fremin, sculpteur; maître lui-même.

Chardin — enfin,

; — de René du le portrait

en (1737), le portrait de La Tour donne, — en (1738), celui de Restout M?" 5 Boucher; et de Mllê de la Boissière ; — de Bachaumont — du Roi — duc de Villars du ; (1743) (1740) ; — du duc d'York et et du Dauphin (1745); — du autres personnes de plusieurs (1747); de Watelet, de La marquis de Montalembert, — de la et de Rousseau Condamine (i753);


112

Histoire de

marquise

du Portrait.

(5 pieds

Pompadour

de

1/2

haut) (1757). écrit dans son Salon : En (1761), Diderot « Les pastels de M. La Tour sont toujours comme

il sait

exposés

cette année, à la romaine,

billon, M. Laideguive, à sa réputation.

les faire.

Parmi

le portrait la tête

notaire, »

ceux

qu'il a du vieux Cré-

nue,

ajouteront

et celui

de

beaucoup

En (1767), La Tour donne encore les portraits de Gravelot, de Voltaire, de Le Moyne, et d'Oudry.

d'Adam Pour

faire

la

nomenclature

exacte

des

de ce grand artiste, nombreuses pages encore.

il faudrait

de

oeuvres

«—La court,

Tour

nous fait entrer,» dit de Gon« dans ce merveilleux salon des ressem-

d'une blances, qu'évoquent, ciété, des grands portraitistes

cour, d'une socomme Holbein

et Van

du pastel, de ainsi dire, de la

Dyck.

De la poussière

cette peinture tombée, pour poudre de l'époque, il a tiré comme

la fragile

et

délicate

illusion

de

de son temps.

»

survie

immortalité, que méritait

la miraculeuse l'humanité


Du Portrait Chardin encore

dans les dessins, pastels, etc.

113

exécuta

ces

à l'huile ; peu de portraits ont-ils disparu; mais à portraits

ans, il se mit à faire du l'âge de soixante-dix pastel. Ce qui nous a valu deux fois son portrait et celui de sa femme. Ils sont au Louvre. ce— Allez à ces deux portraits du Louvre, où il s'est représenté comme le vieux grand-père de son oeuvre,

sans coquetterie, dans le déshabillé bourgeois, familier, abandonné d'un sepen bonnet de nuit, l'abat-jour au tuagénaire, front, les besicles images ! » Ce travail

au nez; quelles

surprenantes

et emporté,

ces écrasis,

violent

ces martelages,

ces tapotages, ces balafrures, ces empâtements de crayon, ces touches semées franches

et rudes,

ces audaces

qui maet jettent sur le papier rient des tons immuables les couleurs toutes crues, ces dessous pareils à ceux que le scalpel trouve sous la peau, tout cela s'harmonise à quelques pas, s'assemble, se fond, s'éclaire, et c'est de la chair qu'on a sous

les yeux, de la chair vivante qui a ses sa fleur d'épises luisants, sa porosité,

plis, derme.

» 9


du Portrait.

Histoire

n4

nous donnant

Chardin

Voilà

devait

image : quand il trason

être vert encore,* çait une oeuvre pareille à l'âge de' soixante-dix ans. Mais ce n'est qu'un des côtés du pastelencore. liste; ce vieillard va nous surprendre « — C'est dans le portrait de sa femme qu'il l'artiste

de sa son feu, toute la puissance la force et la fièvre de son exécution

révèle tout verve,

inspirée. Jamais la main du peintre n'eut plus de génie que dans ce pastel, plus d'audace, De quelle plus de bonheur, plus d'éclairs. touche furieuse, chargée, solide, de quel crayon libre, fouetté, affranchi des

sûr

dans

hachures

les hasards dont

mêmes, il a jusque-là

amorti

son tapage ou raccordé ses ombres, Chardin attaque le papier, Péraille, lui enfonce

le pastel!

Comme

il y amène

au jour, victoce visage de là vieille Marguerite rieusement, coin des yeux de Pouget, enveloppée jusqu'au cette coiffe presque si souvent monastique répétée dans ses figures !... Chardin exprime tous les signes de la vieillesse, il en donne la sensation et presque avec ce l'approche, crayonnage

inimitable,

insaisissable,

qui met,


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

115

on ne sait comment, le souffle de la personne sur les lèvres de son portrait, le tressaillement du jour dans le dessin comment est faite

surprendre, cette bouche

d'une

Et physionomie. dire de quoi comment démeublée qui tourne,

qui plisse, qui se retire, qui toutes les infinies délicatesses

respire, qui a de ligne, de

d'une bouche? Cela n'est courbe, d'inflexion fait que de quelques traînées de jaune et de de bleu. » (De Goncourt, quelques balayures Les Peintres Nous

du xviue siècle.) sommes heureux que Chardin

des

chefs-d'oeuvre; d'avoir reproduit

pastel

mais de

on nous

semblables

ait fait saura

pages!

gré Le

est puissant, harmonieux, la plume qui a traduit son oeuvre

de Chardin

vivant, mais a su s'élever jusqu'à la hauteur de l'artiste ne vaut-elle xvme siècle. Cette description

du pas

un Chardin? doit avoir sa place (Jean-Baptiste) ont été les à côté de La Tour : l'un et l'autre Perroneau

deux plus grands pastellistes français. C'est à ses dut d'entrer à l'Acadéportraits que Perroneau mie; les débuts

de l'artiste

furent

très brillants.


Histoire

II6

du Portrait.

au pasEn (1746), il exposait trois portraits — de tel : ceux du marquis Dambail, Drouais, — et de Gillain, peintre. à Perroneau faisait également des portraits l'huile. Dans le Salon

ment suivant : « — Près de ce

tableau,

au pastel, neau, d'une

on trouve

de (1747),

le juge-

on voit un portrait M. Perrohomme,

par un jeune qui est plein d'esprit et de vie; et qui est touche si vigoureuse et si hardie,

le prendrait être d'un maître qu'on pour ' consommé dans son art. Que ne doit-on pas espérer de quelqu'un qui marque tant de talent dans ses premiers » (Lettre ouvrages! sur le Salon

de (1747),

par

l'abbé

Leblanc,

page 98.) Au Salon de (1748), même succès : ceJe crois que l'on peut parler de M. Perroneau après M. La Tour. Il suit ses traces de fort près, et doit prendre probablement mains le sceptre du pastel, satisfait triomphes,

de

la

un

jour

lorsque multitude

grande songera enfin à se reposer

de

ses

celui-ci, de ses à l'ombre


Du Portrait de ses lauriers.

dans les dessins, pastels, etc.

IIJ

» (Salon de (1748), par le comte

de R., page 16.) Diderot écrira dans le Salon de (1767) : ce — Lorsque le jeune Perroneau parut, La Tour en fut inquiet, il craignait que le public ne pût sentir autrement son directe fit-il?

l'intervalle

Il proposa

son

rival, l'innocent

son

à peindre à portrait refusa par modestie...

qui s'y se laissa artiste et tandis

d'insistance, tiste jaloux son côté.

que par une comparaiQue qui les séparait.

exécutait Les deux

vaincre

à force

l'arqu'il travaillait, le même ouvrage de

tableaux

furent

achevés

en même

temps, et exposés au même Salon. Ils montrèrent la différence du maître et de

l'élève. » La Tour

est fin et me plaît : homme

mais galant lier, mais bonhomme, La Tour ne ferait pas cela aujourd'hui,

singuhomme, et puis

il faut avoir quelque indulgence pour un artiste sur la ligne d'un piqué de se voir rabaissé homme qui ne lui allait pas à la cheville du pied, etc. » Au Salon de (1750), Perroneau

exposa avec


Histoire

u8

du Portrait.

celui de La Tour; quatorze autres portraits fait partie du musée de Saint-Quentin. Perroneau

a exposé aux divers — 1748, —1750,

Salons

il de :

—1751,— (1746,-1747, — i753, 1755,— 1759,-1763,— 1757,— — — — 1767, — 1769, 1773, 1777, 1779). Dans un Salon de (1751), imprimé à Amscette critique sur Perterdam, nous trouvons roneau : ce — L'illusion est si frappante dans les portraits

de M. La Tour, qu'il semble que la nature se soit peinte elle-même, il n'y a rien à désirer. — Pour bien faire, La Tour n'a qu'à se ressembler et M. Perroneau qu'à l'imiter : Ce jeune peintre, sur ses traces, qui marche ec proximus valle, il s'est

longo sed proximus » s'est corrigé sur les ensembles; huic,

intermais

ses têtes sont négligé sur la couleur; touchées avec esprit, mais elles sentent trop et je voudrais l'esquisse, qu'on ne pût pas en les couleurs, enfin qu'il séparément tellement les formes qu'on pût modeler d'après ses portraits, comme on serait en état de le faire d'après M. La Tour. » appeler accusât


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

11g

En (1759), Perroneau exposa les portraits Vernet, — L. Cars, — et Cochin.

de

Parfois

Diderot

n'est pas bienveillant pour ce » dit-il, cesur : ceII marchait autrefois,

peintre les pas de La Tour; on lui accorde de la force et de la fierté de pinceau. Il me semble qu'on n'en parle plus. » (Salon de 1763.) Dans 4e Salon de (1765), il écrira les portraits

de Perroneau,

: ce Parmi

il y en avait un de

bien dessiné, femme, qu'on pouvait regarder, il vivait et mieux dessiné qu'à lui n'appartient, » et le fichu était à tromper. Enfin dans

le Salon

de (1769) le malin

criti-

que décoche ce nouveau trait : ce — Ce tapissier de Chardin est un espiègle force, il est enchanté quand il fait en apposant face à quelques bonnes malices.... face les pastels de La Tour et ceux de Perroà celui-ci l'entrée des Saneau, il a interdit de première

lons. » si pas plus heureux; le compare à La Tour, le jugeBachaumont sera bien dur, et Bachaument de l'écrivain Perroneau

mont écrira

ne

:

sera


Histoire

120

du Portrait.

infinice Le genre de perfection le distingue de M. Per» ment du pastel cru, dur, rembruni dont les portraits à l'huile ont aussi » un caractère de rudesse qui doit l'exclure à » jamais de peindre les grâces, mais qui le » roneau,

» rend très propre à tracer les rides de la vieil» lesse, la peau tannée d'une paysanne, ou la » morgue

d'un Turcaret.»

(Lettre

sur le Salon

de 1769.) Tout cela nous

exagéré et assez injuste, car la gloire de La Tour ne doit pas nous les magnifiques empêcher d'admirer pastels de Perroneau

semble

et de rendre

hommage

à son talent,

qui fut considérable. se consacra tout Vivien, élève de Lebrun, au portrait, soit à l'huile, soit au spécialement pastel. Comme Nanteuil, il exécuta des pastels, nature. Un large faire, une grande grandeur dans les accespureté de coloris, l'exactitude soires et dans les draperies caractérisent la manière de Vivien. Ce artiste

entrait

à l'Académie,

le (28 juin

au pastel. 1698), comme peintre de portraits En (1701) il exposa dix-huit grands pastels,


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

entre autres l'Électeur tesse . d'Arco, — le Vivien était peintre Cologne. . Le Louvre du duc

121

— la Com-

de Bavière,

Van Clève. sculpteur du Roi et de l'Électeur

conserve

de cet artiste

de

le portrait

et électeur

de Bavière, Maximilienet celui du duc de Bourgogne vu

Emmanuel, de trois quarts Girardon

et tourné

à gauche.

est représenté

à mi-corps,

la main

gauche sur une tête de femme en marbre, la main droite ouverte. Il a le col et une partie de la poitrine boucles

un manteau violet; découverts, de la perruque sur tombent

les ses

épaules, il est presque de face, tourné à droite. On voit aussi dans notre galerie nationale le portrait de Robert du duc d'Anjou,

de Cotte, qui

celui architecte,et de sont également

Vivien. Marie-Suzanne peintre de portraits l'honneur d'entrer

femme

Giroust, au pastel,

Roslin, eut née à Paris,

à l'Académie

le (ier janvier

1770); son morceau de réception fut le portrait de Pigalle; elle donna encore celui de Dumont le Romain.


122

Histoire

du Portrait.

Les pastels de la jolie Mme Roslin bonnes et solides qualités ; une maladie

ont de cruelle

trop jeune pour qu'elle eût pu donner tout ce qu'elle semblait promettre. l'enleva

Antoine

Masson

était graveur

et peintre

de

au pastel. portraits On a de cet artiste

le portrait d'Olivier d'Ormesson, qui semble tout à fait hors ligne ; —celui de Turenne, grand comme nature, qui — celui passait pour être très ressemblant; encore

de Gui Patin.

Il a fait

encore

qu'il a gravés fort exacts.

une quarantaine de pastels lui-même : tous sont réputés

En (1785), Perin (Louis) donna les portraits de la duchesse de La Rochefoucault et celui de la duchesse d'Orléans. Il faisait également de très jolies miniatures. Si l'on veut juger du talent de cet artiste, il faut étudier avec soin le beau cadre de miniatures si variées, si agréables et d'une expression si juste, fils.

donné

au Louvre

par M. Perin

Boucher

appartient

surtout

à la. peinture;


dans les dessins, pastels, etc.

Du Portrait

123

rappelons en passant qu'il a fait de charmants dessins et de très fins portraits. Greuze nous a laissé des gouaches qui semblent tout aussi remarquables que ses plus à l'huile.

belles peintures

a fait également des miniatures. Fragonard Le Louvre possède de lui un portrait de jeune femme ; le cou est orné d'un collier de perles, la collerette en arrière

est ouverte, renversée, et ornée d'un ruban bleu.

relevée

ce Fragonard,

il excelle

Un peintre.étohnant,

dans tous les genres. — La galerie Lacaze conde grandeur naturelle à serve quatre portraits mi-corps, qui sont de cet artiste. Au dos de l'un, on peut lire cette notice qui semble écrite par le maître

lui-même

ce Portrait » Fragonard

:

de M. de la

Bretich,

en

en

(iy6g),

» temps. » ce— Une heure!

rien de plus,

Goncourt. ' « Il lui suffisait

d'une

bâcler

si fièrement

et trousser

peint par une heure de

traits où se déploie

heure

et s'étale

» dit M. de

pour camper, ces grands portoute cette fan-


du Portrait.

Histoire

124

d'abord dont la peinture taisie à l'espagnole, habille et anoblit les contemporains. » — A peine s'il jette ses touches, il dégrossit à grands coups les visages, les indique avec tire les traits commencé, comme d'un fond de bile, son pinceau étend les couleurs en lanières, à la façon d'un coules plans d'un buste

teau à palette; sous sa brosse enfiévrée qui va et vient, les collerettes bouillonnent et se guinles manteaux se tordent, les plis serpentent, les étoffes s'enflent dent, les vestes se cambrent, et ronflent

en grands

têtes jaillissent bavure d'inspiré.

Les plis matamoresques. de la toile, s'élancent de cette de ce gâchis de possédé

furibonde, » ne connaît

les

magnifiques

d'Isabey,

peintre

en

peintre

sur porcelaine,

miniature, dessinateur

Qui

et

portraits en émail, et litho-

graphe ? Dans tous grâce,

les genres on trouve la même le même talent; élève de David, Isabey

renonça bientôt à ces délicieux travaux qui lui donnaient les moyens de vivre, pour étudier avec passion l'art plus sérieux de son maître.


Du Portrait dans les dessins, pastels, etc. La protection verneur

des

i25

du marquis de Sérent, goufit appeler de France, Enfants

Isabey à l'honneur et d'Angoulême

de dessiner

les jeunes ducs

de

fils

Berry,

du

comte

d'Artois. éclate, et voilà notre peintre sur le pavé, mais il ne tarde pas à se relever. Il a plusieurs cordes à son arc, et son talent peut La Révolution

aborder

les genres

Un éditeur membres

les plus différents.

lui

demande'

de la Constituante

lui a tous attribués, tistes ont collaboré ment

Godefroy, — Gros, Moreau,

— Duval, — J.-B. Massard.

les portraits des ; du reste on les

mais à tort, car d'autres arnotamà cette publication, — — Labadye, — Perin,

— Mulard, — Farlure, — — A. Delorme, Courbe,

La Bibliothèque possède encore plusieurs de députés dessinés par volumes de portraits Dejabin. en Quoi qu'il tour poser devant rère, — Saint-Just, Couthon.

soit, Isabey voit tour à — Barlui : Mirabeau, — — Collot d'Herbois,


Histoire

126

du Portrait.

Cet artiste eut un succès énorme aux Salons de (1793), — (1795), — (1796). d'un nouveau Son invention genre de desattirait à lui la foule des sin à l'estompe amateurs. En (i8o5),

il fut nommé

l'Impératrice. Il serait impossible

premier

de donner

peintre

de

la liste des

nous exécutés par Isabey; comme portraits l'avons déjà dit, il faisait des portraits peints, en miniature, dessinés aux différents crayons, — exécutés sur porcelaine ou à l'aquarelle. Habile dans tous les genres, homme du monde, atelier

et élégant, Isabey vit son spirituel devenir le rendez-vous de tous les

hommes

de cette époque. marquants savait faire gracieux, il excellait

à Isabey donner à ses têtes de femmes, si coquettement dans des voiles de gaze, cet air enveloppées sentimental et vaporeux son qui charmait époque romantique. En (1810), Isabey

envoya au Salon les por— Il et de l'Impératrice.

traits de l'Empereur exposait encore une grande

porcelaine,

repré-


Du Portrait sentant

dans les dessins,pastels, entouré

Napoléon

de tous

etc.

127

ses maré-

chaux. Le professeur

de dessin

de Marie-Louise

ne

tomba

sous les Bourbons; pas en disgrâce des membres Isabey exécuta tous les portraits de la famille royale. Les qu'il

livrets dut

portraits léans.

des

Salons

encore

exécuter

les princes

pour

avait

nous

apprennent de nombreux

de la famille

d'Or-

Isabey de la Légion Louis XVIII le nomma d'honneur; officier; l'éleva au grade de commanLouis-Philippe Napoléon

décoré

deur. son joyeux facultés, la fin de sa vie (88 ans), et ne

conserva

Isabey

ses

esprit jusqu'à souffrit d'aucune reux encore, de mécompte

artiste plus heuinfirmité; il ne semble pas avoir éprouvé (sauf qu'il ne fut pas de l'Institut).

Il put jouir, chose rare, son immense réputation.

de toute

la gloire

de

facile et si gracieux, toutes les lui procura essentiellement féminin, tous les triomphes. satisfactions, Son

art

mondain,


128

du Portrait.

Histoire

Isabey compta beaucoup lerons des principaux.

d'élèves

; nous par-

Aubry marche à grands pas dans sont des garants sa carrière : — Ses portraits de jour en du succès qu'il peut se promettre dans son Salon » écrivait Diderot, jour, ce Louis

de(i77i). Louis

Aubry exposa ture à tous les Salons, (i833). Voici le compte cet artiste : ce Cet

des portraits depuis

rendu

d'un

en minia-

(1798) jusqu'en des Salons

de

si miAubry qui fait des-figures et si ressemblantes, ne charmerait-il

gnonnes pas tes yeux....?

d'honAubry fait beaucoup neur à son maître, et il l'imite parfaitement par la ressemblance

et par le moelleux

de son pin-

ceau. On voit dans ses figures circuler le sang et briller les passions « — C'est un dessin achevé par ses belles formes, par sa précision et son élégance. C'est un modèle de beauté, parce que toutes les » parties sont bien dessinées et bien arrangées. Le Louvre conserve son portrait d'Aubry


Du Portrait dans les dessins, pastels, etc.

12g

donné par sa veuve ; parmi les principaux vrages de cet artiste, on cite les portraits

ou-

roi et de la reine

en

de Westphalie,

exposés

du

(1810). Daniel Saint, élève de Regnault et d'Aubry, occupa un rang parmi les meilleurs artistes en miniature.. • Dans le Pausanias Français (1806), on lit ce des oeuvres de compte rendu, par Chaussard, Saint : ce — Après Augustin, M. Saint l'emporte sur tous ses concurrents; chacun de sespor-. mérite, des éloges, et ce qui m'en plaît davantage, c'est qu'il a varié dans tous et le ton traits

et la manière,

rare chez les peintres en se ressemtous les.portraits

mérite

dont miniature, blent par l'uniformité

de tons. »

du prince de Saint fit le portrait En(i8io), et celui de l'Empereur, Kôurakin qui fut enMarieà l'archiduchesse voyé , à Vienne, Louise. Il donna plusieurs et des principaux époque.

du roi Charles X de cette personnages

portraits


i3o

Portrait.

Histoire-du

M. Jal écrivait dans son Salon de (1827): les plus ce — Voilà de belles miniatures, : celles-ci sont belles du Salon sans contredit de M. Saint, celles-là de Mme de Mirbel. touche de M. Saint est large, ne l'est-elle même défaut

pas mais ce

un peu trop? C'est possible; vaut mieux que le contraire.

» Ses portraits

ont un bel aspect,

le Roi est

ressemblant; je crois, cet officier aussi... ce M. Saint tient toujours le haut bout la miniature...;

le portrait

d'une

sentée en pied et se promenant est vraiment digne d'admiration gracieuse,

dame

dans repré-

dans un jardin, : la figure est

sans

d'un ton solide et manière, d'un dessin correct, quoi qu'on dise

agréable, de la longueur

de la-jambe

est

gauche. Le paysage les accessoires sont

joliment composé, ajustés avec beaucoup de goût. » Saint exposa à tous les Salons

jusqu'en

(183g); il eut une grande vogue. Il a fait des portraits de Louis-Philippe toutes les formes Elève Augustin

La

la

et dans tous nature

(J.-B.) donna

sous

les costumes.

et de la méditation, dès son début une suite


Du Portrait de

miniatures

dans les dessins, pastels, etc.

I3I

furent celles appréciées; en (1791), — (1793), — (1795), qu'il exposa furent très remarquées, elles étaient rendues qui

avec un fini extrême. Au Salon de (1796), il exposa son portrait obtint un très grand succès. Dans une satire ce Salon,

qui sur

il était dit : Augustin, tu t'es surpassé; Ton portrait est peint comme un ange : Et Ton peut dire à ta louange, Qu'Isabey, seul, t'a devancé. Critique du Salon ou en vaudeville, on trouve encore:

Dans une autre les Tableaux

satire,

Expression et vérité, Accord de couleurs, harmonie, Jean-Augustin, en vérité, A l'ivoire a donné la vie : Il respire le sentiment, Ce portrait que tout le monde aime : Pour peindre l'auteur dignement Je crois qu'il faut être lui-même lui valut de Mme Récamier Le portrait de Chaudet véritable triomphe ; le portrait lui fit pas moins d'honneur.

un ne


Histoire

i3z

du Portrait.

le portrait de également ceux de Denon, — de Joséphine, l'Empereur; — du roi et de la reine — de la reine Hortense, — de la de Schwarde Hollande, princesse — ceux de Louis XVIII, —des ducs zemberg; — et de la duchesse de Berry, d'Orléans, donna

Augustin

d'Angoulême. Dans le Salon de (1804) (Pasquinet Scapinau ces lignes sur Muséum) (1804), nous trouvons Augustin : « — La ressemblance, la vérité, l'effet et la mollesse des chairs et des draperies dans ses rendaient bien recomminiatures, Augustin mandable dans ce genre où il excelle, car il. approche de la peinture, parce qu'il abandonne le pointillé.

»

Le Pausanias

Français (1806) appréciait le talent d'Augustin :

ces termes ce — On connaît artiste;

il s'est

l'Empereur..., tin n'ait pas

le talent miraculeux

dans surpassé etc. On regrette

en

de cet

le portrait de que M. Augus-

exposé de grandes têtes, ni des portraits avec des mains. De ceux que l'on voit à l'Exposition actuelle, deux sont sur email et


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

i33

Ils ont tant d'éclat, de fini, regard on les croit tous peints

quatre en miniature. qu'au premier sur émail. Ï II faut

traiter

les miniatures

ainsi

que

MM. Augustin et Isabey, pour donner quelque à cette manière de peindre, la considération plus facile de toutes, comme le prouve cette insipides qui couvrent quantité de miniatures » toutes les boiseries de la galerie d'Apollon. talent d'Augustin lui valut L'incontestable ; il forma un grand nombre d'élèves, parmi lesquels, et au premier rang, nous devons nommer Mme de Mirbel.

une

éclatante

réputation

Terminons

cet aperçu

sur Augustin par un dans le Salon de (1812).

passage de Durdent, ce M. Augustin est de ceux qui peuvent dire : mais ma gloire ne l'est mon travail est borné, ont pour le fini quelque C'est là le mot propre, » à la plupart de ses émules.

pas ; ses miniatures chose de désespérant.

je m'en rapporte Fille d'un commissaire zinka

Rue entra

d'abord

gustin. Des amis influents

Mlle Li-

de marine, dans

l'atelier

firent connaître

d'Au-

au Roi le


Histoire

i34 talent Louis

de

la jeune XVIII figura

du Portrait. et le portrait de artiste, avec onze autres minia-

tures

de personnages au Salon de (1822).— Ce fut le Roi qui maria la jeune artiste avec le

savant

M. deMirbel.

Salon était pour Chaque succès; elle fit des aquarelles, toutes

plus

remarquables

elle un nouveau des miniatures, les unes que les

autres. Le roi Charles De (1822

X posa pour elle en (1827). à 1849) tous les hommes célèbres

passent dans son atelier. Le portrait du duc d'Orléans

(1837) fut une

de ses oeuvres les plus remarquables. La critique sut trouver les termes

les plus flatteuses

et les expressions les plus pour Mme de Mirbel, et surtout la critique fut juste, cette courtoisie suprême pour l'artiste. M. Jal écrit, dans son Salon de (1827) : ce — Voilà de belles miniatures, les plus belles du Salon. » Mme de Mirbel est une femme de grand talent, énergie et finesse, grâce et science; elle réunit les qualités les plus précieuses que courtois


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

i35

Le pinceau puisse avoir un miniaturiste. Mme de Mirbel est essentiellement praticien.

de

En

(I83I), lyrisme :

le

même

écrivain

»

touche

au

ce Ah! madame

de Mirbel, je croyais qu'il n'était pas possible de faire mieux que le beau portrait de M. le duc de Fitz-James , exposé par vous en 1827. Je le croirais encore, madame, si vous aviez cessé de peindre en 1828. Vous

fait l'impossible M. le président Amy, et dans

: le portrait de un autre genre,

celui de M. le comte

sont

nants

avez

de M...,

éton-

plus

encore.

y> Un artiste

disait

l'autre

jour, en présence de vos miniatures : ceC'est un fort joli talent de » femme! » Je ne dénoncerai pas ce juge à votre gaieté : il fut puni sur-le-champ, de vos confrères, artiste d'un mérite

par

un

notoire,

: ceJe ne connais pas beaucoup qui lui répondit » d'hommes de talent qui ne s'estimeraient •» heureux de changer avec cette femme. » Je dois dire que ni l'un » miniature. Ah!

monsieur

Jal,

ni l'autre

votre

ne s'occupe

jugement

de

pour-


Histoire

i36

sembler

quelque

un homme

grave, raison :

rait nous voici

du Portrait.

veut vous donner Heureuse

peu partial ; mais M. G. Planche, qui

Mme de Mirbel,

che (Salon de I83I): — ce Mme Lizinka

écoutez

de Mirbel

M. Plan-

a reculé

les

inde son art, avec une persévérance fatigable. D'année en année, ses progrès sont sensibles ; et ce n'est pas une étude médiocrebornes

que celle d'une femme qui, ne vaincue que par elle-même, » essaie tous les jours de se surpasser. ment

curieuse, être pouvant

(Salon de 1834) : — ce Les miniatures

de Mme L. de Mirbel

sont cette année, comme aux derniers Salons, d'une irréprochable Le duc Deperfection. caze et le comte chefs-d'oeuvre

Anatole

Demidoff

de grâce et de vérité.

(Salon de 1847) : — « Les miniatures

sont

des

»

de Mme de Mirbel

sont, belles

cette année, comme toujours, les plus du Salon. L'élégance, la finesse des têtes,' ne laissent rien à désirer. Les portraits d'Ibrahim-Pacha,

de M. Hir de Busenval,

de M. le


Du Portrait comte parmi

dans les dessins, pastels, etc.

i3y

Pajol, prendront rang, certainement, les meilleurs ouvrages de l'auteur. Ce •

la première assigne à Mme de Mirbel d'une façon toute place, ce qui la recommande qui

c'est la souplesse et la vérité des spéciale, chairs. Elle lutte avec la peinture à l'huile, et parfois il lui arrive de soutenir dignement la comparaison. » Elle possède à mes yeux un autre mérite non moins précieux : le succès ne l'a pas ne l'a pas éblouie ; auenivrée, la popularité de ses débuts, comme à l'époque jourd'hui, elle traite avec le même soin toutes les parties de son oeuvre. Son zèle ne s'est point ralenti ; elle n'a vu dans la louange qu'un encourageet elle s'est efforcée, par de garder son rang. persévérantes,

ment à mieux des études

faire,

pour le critique de renconaussi éminent uni à une volonté

C'est un bonheur trer un talent aussi constante.

»

M. Jal avait raison; Décidément, le talent de Mme de Mirbel méritait mages. Nous

avons

de Joseph

du reste ces hom-

Boze quelques

pas-


Histoire

i38

du Portrait.

celui : entre autres, remarquables son portrait par lui-même; du comte d'Orsay; tels assez ceux

du

et

duc

d'Angoulême en robe de Provence

gneur Jean Guérin

fit beaucoup

a de lui les portraits

de

Monsei-

blanche. de miniatures

: on

de : Mme la maréchale

de

Louis XVI, Marie-Antoinette. Matignon, une suite En (1789), Jean Guérin entreprit natiode portraits des députés de l'Assemblée — de Montesquiou, nale, tels que : Fezensac — Malouet, — La J. Pétion, — Mirabeau, — duc de duc de Liancourt, Rochefoucault, La Rochefoucault,

— les frères

Lameth,

— La

Fayette,— Henri,— Serre,— Freteau,—comte — A. de Clermont-Tonnerre, Beauharnais, — Thouret, — — — Sieyès, Robespierre, — P.-L. — Barère. J. Rewbel, Rcederer, Enfin, nous citerons en dernier belle miniature de Guérin : le

lieu la plus de portrait

et son ami ; ce dessin Kléber, son compatriote est magnifique, et remarquable par l'élan : il l'énergie pleine de feu qui le caractérisent est et restera le portrait historique de l'illustre général.


Du Portrait

dans les dessins, pastels, etc.

13g

Nous

lisons dans les Annales de la Société libre des Beaux-Arts : — ce David professait pour le beau talent de Guérin une estime particulière. Sur le point de marier une de ses . filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau du célèbre miniaturiste. justement fier de ce choix, consentit mais à condition volontiers, que le peintre des Sabines lui-même le portrait. poserait Celui-ci,

Nous

de dire que cet pas besoin fut un des meilleurs du maître. »

n'avons

ouvrage Nous

les artistes

longue étude sur dans le dessin, le pas-

cette

terminerons portraitistes

par Mme Guiard, née Adélaïde Labrelle ; elle fut élève de La Tour, et en (1782). nommée membre de l'Académie

tel et la miniature,

Nous

avons

au

Louvre,

de Mme Guiard, fille de Victoire,'

le portrait de Madame Louis XV, en robe bleue et fichu de dentelles; Adétrès beau pastel; — celui de Madame du peintre Vincent et de. laïde; — le portrait et de ses deux frères; — ceux de Bachelier Beaufort. Le portrait

de Pajou,

sculpteur,

est remar-


Histoire

140

du Portrait.

est présenté quable ; l'artiste bras droit est nu ; de la main tient

l'ébauchoir, maître Lemoine. Ce portrait

et modèle

fut le morceau

Mme Guiard

gauche le buste

le

Pajou de son de

de réception

à l'Académie.

Mme Guiard

est une artiste

talent, cela est incontestable difficile de la comparer avec l'ont précédée. Qu'elle est brillante dont

à mi-corps,

cette

qui eut un beau ; mais il semble les artistes école

qui

Française

nous avons

les

gloires! France a su produire

la

Cette oeuvres semble une

esquissé trop rapidement et quels artistes incomparables depuis

les Clouet

!

nos grâce naturelle qui caractérise nationales ne se dément jamais ; elle se transmettre avec les âges comme

marque place à part

inséparable qui nous et toujours privilégiée.

fait une


CHAPITRE

Vil

DU PORTRAIT DANS LES GRAVURES

milieu

-^*SÏ^IU

du

importantes

I-^„//A^ÊÈF Éll^fSLlll' ||yplil§»li . ,Js$ -^jj

deux siècle, découvertes avaient xve

^'eu? Pre-sque en même temps : vers (i435), celle de l'Imprimerie

et celle de la Gutenberg, en (1452). Gravure, par Finiguerra, On a prétendu que la Gravure était connue par

depuis longtemps imprimées,

fabriquées en Europe.

exportées Mais pourquoi ans avant creux

notre

et connut

puisque des étoffes dans cette région, étaient — Soit!

en Orient,

ne pas dire que Varron, cent en ère, cultiva la Gravure le moyen

de multiplier

les


du Portrait.

Histoire

14^

images, au dire de Pline ? (Hist. nat., lib. XXXV. — C." IL) avec plus de fondechercherait, et bien plus dé vraisemblance,

L'historien ment

sérieux

dans la Gravure l'origine du Portrait fabrication des cartes à jouer. Cette

invention

figures étaient qui sont ceux

et les française, sur bois; les costumes,

gravées du règne de Charles

VII, indinous l'avons

et, comme sur l'Enluminure,

images devaient représenter illustres de cette.époque. Il est évident pour nous auteur

la

est bien

quent une date précise, dit dans notre Étude

nech, voulu

dans

ces

les personnages que Bernard

de ces splendides

Mil-

gravures,

a

faire des portraits. Nous accordons volontiers

que c'est seulement au xve siècle que l'on trouve des épreuves de Gravure en Italie, en France et en Allemagne. Mais

l'art

commence

du Portrait réellement

bien que l'on puisse sais tentés en France

dans

la Gravure

ne

que dans le xvie siècle, les quelques esindiquer à une époque

antérieure.


Du Portrait

dans les gravures.

143

Au xvie siècle, les imprimeurs commencent à mettre en tête de leurs publications le portrait soit de l'auteur,

soit du personnage

illustre

il est question dans l'ouvrage, ce La Librairie, » nous dit M. A.-F. Didot, cefut la pre-

dont

à appliquer

mière portraits

la nouvelle

des auteurs

vrages ; c'est donc chercher les premiers « On s'est

invention

pour en orner dans les livres travaux servi

d'abord

aux

leurs

ou-

qu'il

faut

de ce genre.

de la Gravure

sur

le moins de diffibois, qui offre relativement se rattache cultés et qui par sa nature plus à l'impression particulièrement typographique. Portraits Mais ment

du

» (A.-F. Les Graveurs Didot, en France, 1875-1877.) si nous livre

de

le Portrait, compléde l'imprimerie, et auxiliaire avions

on ne peut,

l'his-

toire

règne

. d'Henri

faire commencer réellement, du isolé qu'à partir du Portrait IV.

Tel est aussi l'avis (De la Gravure M. Ambr.-F. ce Pour

de M. Georges

du Portrait

rencontrer

Didot

en France,

n'hésite

dans

Duplessis.

notre

pas

1875.) à écrire:

pays

des por-


Histoire

i44

du Portrait..

des des illustrations isolés, en dehors il faut descendre règne livres, jusqu'au — de Portraits. IV. » (Les Graveurs d'Henri

traits

Introd., page VI ) trouvons Dès 1497,.nous traits

dans

gravés

en Italie

les Femmes

des por-

célèbres

(De

de Jacques Foresti, ouvrage mulieribus) imprimé à Ferrare, par Laurent de Rubeis. claris

Viennent par Marc son Traité

ensuite

le portrait de Pierre Arétin, — celui de Vesale, dans Raimondi; de

Panatomie

humani fabrica), (Corporis chez B. Vitalis. Le portrait Jean

du

corps

humain

à Venise publié de Vesale était de

de Calcas, élève du Titien, vure sur bois est remarquable.

et cette gra-

Hans Holbein, en Suisse, donne les portraits de ThomasMorus (1518),—d'Érasme (i5ig), — d'Ulrich de Hutten (1536), — de Th. Wyatt (i538). Albert trait

Durer, en Allemagne, grave le por— de de Maximilien Ier, — de Patenier,

Varnbuhler. Cranaeh, marquables

En Henri

Allemagne

encore,

Lucas

Aldegrever

publient

de re-

gravures.


Lucas

Du Portrait

dans les gravures.

de Leyde,

en

grave en Ier; Hubert

font preuve

d'un

Hollande, de Maximilien

(i52o), le portrait Goltzius et les Wierix

145

grand

talent. Ce n'est qu'en (1547) que paraît à Paris, chez J. Gazeau, le portrait de Jean Martin, en tête de l'édition

de

Vitruve.

En

( 1548 ), dans

l'Abrégé d'histoire (Epitome gestorum), publié à Lyon par B. Arnoullet, on trouve les portraits des Rois de France jusqu'à François Ier (inclusivement). Le Fort inexpugnable féminin, auteur,

de l'honneur

du sexe

son de Fr. deBillon, avec le portrait est publié à Paris, en (i555), par Jean

d'Alger. En tête du Pinax

Iconicus,

publié

à Lyon,

se en (i556), par Cl. Baldinus (Beaudouin), trouve le remarquable portrait en taille-douce du graveur Pierre Woeiriot, ce C'est peut-être le premier

par

lui-même,

de portrait » dit M. A.-F. Didot.

ce

genre, en France, En (I56I) paraît à Paris, chez J. Le Royer, des playes et fractures de la Méthode curative la teste humaine d'Ambroise Paré; entête de i3


du Portrait.

Histoire

146

du célèbre

est le portrait

l'ouvrage sur gravé Cousin.

bois,

d'après

chirurgien, le dessin de Jean

de cette époque, publications nous trouvons encore de magnifiques portraits. de Tous ces ouvrages sont, pour la Gravure Dans différentes

portraits

en France,

de véritables

monuments

car ce sont là nos plus anciens historiques, titres dans cette branche de l'art, et dès le début nos artistes

français ne semblent aux graveurs des autres pays.

pas inférieurs

Nous

avec M. A.-F. Didot : ajouterons, ce La liste serait trop longue, s'il fallait énumérer tous les ouvrages ornés de portraits que la France a produits au xvie siècle. » Mais, pendant

cette période, faut poursuivre

qu'il dans la Gravure

c'est dans les imprimés l'histoire du Portrait

soit sur bois, soit sur cuivre. Il n'est peut-être pas hors de propos de se

demander

: Mais toutes ces gravures sont-elles bien des portraits ? De quels moyens usaient alors

les artistes

? Et ces gravures sont-elles bien une. reproduction fidèle des personnages indiqués?


Du Portrait

dans les gravures.

Pour la reproduction nécessaire. Certaines

des traits, conditions

i4y

la pose est matérielles

d'exécution

à l'artiste, et, quel que s'imposent soit son désir de reproduire la nature, il peut arriver

souvent

que les images ne ressemblent pas aux modèles, si l'artiste n'a pu les observer. de ces portraits bien Beaucoup pourraient ' admin'être que des portraits de convention, rables

comme

comme

gravure, ressemblance.

mais

fort

infidèles

Il ne faut donc pas trop s'oublier en recherchant les qualités morales de certains person— on nages, d'après leurs gravures; pourrait aisément faire fausse route. La grande

habileté

de nos artistes

dans

les

ouvrages que nous avons cités ne peut faire l'objet d'un doute : leurs portraits gravés sont tout à fait hors ligne et n'ont rien à redouter de la comparaison étrangers. Le portrait dans

avec les plus grands

de la duchesse

les Chansons

artistes

de Valentinois,

nouvelles

composées par et ce par luy mises en

Beaulaigne, Barthélémy musique » (Lyon, 1559), ne peut faire exception.


Histoire

148 Le portrait

du Portrait.

de Gabriel

de Collange

Tables et figures planisphériques, — celui de Philibert Delorme

(dans

les

Paris, 1561), (dans les Nou-

pour bien bâtir,' etc.), sont et ce dernier offre une tête fort remarquables, d'une grande expression ; — TAmbroise Paré, sur la (dans Discours... par Etienne Delaune velles

Inventions

Mumie, etc., Paris, Gabriel un chef-d'oeuvre de gravure

Buon

(i582), sur bois.

est

quelques noms de ces illustres artisde la Gravure en France : Jean tes, initiateurs — René Duvet, — Jacques Prévost, Boyvin, — la période qui ont ouvert si brillamment Citons

du portrait gravé sur bois;—Pierre et peut-être graveur en taille-douce artiste de ce genre, en France.

Woeiriot, le premier

A la fin du xvie siècle, la Gravure de portraits en France prend une plus grande extension, d'artistes

et nous

méritent

réellement

dessinent

encore

voyons

remarquables mas de Leu, —Léonard

dessin.

surgir une pléiade : Jean Rabel, — Tho— ceux-là Gaultier;

le titre de portraitistes. eux-mêmes et gravent

Ils leur


Du Portrait

dans les gravures.

14g

Le premier, Jean Rabel, fit les portraits de — d'Antoine — de de René Belleau, Maret, — du chancelier de l'Hospital. Thou, Avec quel art, quelle finesse, quel charme, ces études

sont reproduites ! comme ces portraits offrent bien les qualités que l'on demande à l'artiste ! comme ils savent rendre avec justesse l'esprit, le caractère des fonctions des différents

modèles

!

de Leu possède une manière franche et délicate pour enlever le métal, ce qui lui donne une grande supériorité sur les autres Thomas

se regraveurs ; cette finesse toute naturelle du modèle, trouve encore dans l'observation dans la manière du personnage On observe

de rendre

la pensée l'esprit, qui pose devant lui. dans les portoutes ces qualités

— de Marie de Médicis, de François Ier, de Gabrielle du duc et de la dud'Estrées,— de Brach ; chesse de Bar, — du poète Pierre — de — dans ceux de Delaundin d'Aigaliers, — dans ceux Jehan Leroy de la Boissière; — et Séencore des avocats Henri Aubert, — et des artistes Antoine bastien Rouillard; traits


Histoire

du Portrait.

— Guillaume

Legangneur,

—et Jehan

mentionner

Léonard

i5o

Caron,

Beaugrand. Nous devons

aussi

moins fin et moins exact Gauthier, peut-être un grand que de Leu ; mais il fut cependant artiste. Il donna les portraits gravés d'Henri IV, •— de Louis XIII enfant, — une suite des Rois de France, et cent quarante-quatre illustres. Tous de personnages petits portraits ont de grandes qualités de vérité, et doivent être ressemblants. On désigne

cette

Planche

Collée. Chronologie Font également partie tistes

sous le nom

de cette

série

de talent

de

d'ar—

: Jacques de Fornazeris, — — et Charles Mallery, Briot, Jacques Granthomme. Mais déjà ces artistes, moins brillants

n'ont plus que ceux qui précèdent, rien d'original et semblent continuer péniblement les traditions A partir

de leurs

devanciers.

du xvne siècle, la France occupe de portraits, rang dans la Gravure

premier en portant

ce jugement,

M. A.-F.

fait exception

que pour

A. Van Dyck,

Didot

le et ne

en Hol- .


Du Portrait

dans les gravures.

lande, ce et le maître mitable Rembrandt.

de tous à cet égard,

entra

dans

l'ini-

» (Ibid.,

page vu.) révolution véritable

A cette époque, une dans la Gravure produisit dès lors

I5I

une

se

de portraits, qui phase nouvelle. —

dans la Gravure, en L'emploi de l'eau-forte le travail vint donner rendant plus rapide, — mérite du dessin. au plus d'importance Van. Dyck

usa

de ce procédé y recourut plus d'une

brillamment

nouveau, et Rembrandt fois pour aider son merveilleux

burin.

notre enthouIl n'est que juste de montrer siasme pour un homme qui est notre plus à l'eau-forte. grand maître dans la Gravure nier que Jacques Callot ait enQui pourrait fanté des chefs-d'oeuvre

? La pointe

tre

pas

ne

semble-t-elle

de ce maîle

détrôné

avoir

burin ? Dans le travail

à l'eau-forte,

le coloriste, restent fougue et leur pensée

le dessinateur, leur

eux-mêmes

avec

fugitive;

l'imagination

fait place à la science. Ce vernis la résistance

qui s'enlève du métal.

facilement

n'a plus


du Portrait.

Histoire

i52 La pensée

à nos yeux, apparaître instantanée. Cette pensée est brûsemble

immédiate, elle nous charme lante encore, duit. — Tel fut Jacques Callot. Callot fit un certain nombre mais ce n'est pas là son plus gloire. L'habileté

et nous

sé-

de portraits, grand titre à la

de l'artiste

était surpassée encore de l'observateur; et de quel

par la finesse talent ne fait-il pas preuve dans ces admirables petites compositions qui ont fait le tour du monde? Abraham

Bosse nous a laissé

un

fort

bon. —

portrait de J. Callot, exécuté à l'eau-forte, et les portraits gravés de Louis XIII, — d'Hérouard

et de Michel

A cette

Larcher.

même

époque, François de Simon Vouet, grava le portrait Brebiette exécutait sa propre image. Pierre

Daret fit exécuter

traits, mais il ne semble même. Claude

Mellan

Perrier et Pierre

de nombreux pas avoir

porgravé lui-

nous a laissé un grand nombre de très beaux portraits ; cet artiste voulut


Du Portrait

dans les gravures.

i53

répandre un nouveau genre de taille sur cuivre, la taille unique à trait continu. Il se priva ainsi

de tous

les avantages il connaissait

disposer, car art, et ce graveur

dont

il pouvait

son parfaitement habile pouvait tirer un grand

parti des sujets traités par son burin. Il a fait, à une seule taille, les portraits Nicolas Peiresc (1637), •— du chancelier

de Se-

de Buade guier (i63g), — d'Henriette-Marie — Il a laissé, à Frontenac (1641). plusieurs d'Urbain VIII (1624),— tailles, les portraits — de Jean Barclay, du cardinal Bentivoglio, — de Ronsard. — de Trullier (1626), Joseph Michel

Lasne fit surtout

des copies d'après d'après Simon Vouet

Philippe de Champagne, et d'après les crayons de Daniel Michel

Lasne

avait

pourtant

pour être un grand portraitiste, portraits qu'il fit au crayon, on trouve

un grand une fine observation.

sentiment

Dumonstier. ce qu'il

fallait

car dans et qu'il

les

grava,

de la nature,

Dans les magnifiques qui lui sont portraits il fait preuve d'un dessin correct personnels, et élégant,

et d'une

grande

compréhension

du


du Portrait.

Histoire

i54

on peut le constater dans les — de Roland de Pierre Corneille, portraits — de Mathieu de Hébert, archevêque Bourges, — de Michel — d'Henri de Mesmes, Mole, — de Marillac, — de Barthélémy Tremblet, sont entièrement dont le dessin et la gravure modèle,

comme

de lui. Nous

ne pouvons

oublier

graveurs qui n'ont pas mais qui firent leur,

une

artistes quelques aussi grande va-

preuve

d'un

certain

talent. —

Isaac, — Jean Jaspar Picart, — Grégoire Huret, — Gilles Rousselet, — Jolain, — Ragot, — Paul — et Roussel, Jehan

Le Blond,

Ganière. Jean

Morin

fut un

Il eut grand graveur. une influence considérable sur l'art du portrait, et fut imité par Jean Alix, — Nicolas — et Jean de Plattemontagne, Boulanger. Nicolas d'être

eut Regnesson le maître de Nanteuil

il a

laissé

surtout

la

gloire

: comme

graveur, assez bonnes

oeuvres — semble d'après divers peintres. Regnesson avoir exercé une grande influence sur Nanquelques


Du Portrait

teuil, qui occupa Gravure française. à influencer le faisant source

dans les gravures.

i55

un

l'élève, dessiner

intarissable

dans la rang si éminent Le maître ne chercha pas mais à le développer en la nature, cette d'après

de chefs-d'oeuvre.

Nanteuil, jeune encore, sembla suivre pendant quelque temps l'influence de ses devande vériciers, mais il ne tarda pas à. donner tables

portraits, qui lui sont bien personnels. — de Tels sont les portraits de Turenné, — de — de Jean Loret, Pomponne, Bellièvre, — de Lamothe — de Maridat, — le Vayer, — de J.-B. Van de la duchesse de Nemours, — du de Castelnau, Steenberghen, marquis qui, comme de la science burin

d'autres, beaucoup du dessin et de

témoignent du l'habileté

de leur auteur.

Toutes

si glorieuses pour la par le goût et la remarquables

ces oeuvres,

sont France, Nanteuil vérité qui les caractérisent. sans être gracieux sans effort, naturel

sait étude

apparente, exprime les traits physilorsqu'il la pensée inil veut traduire ques et quand time de son sujet.


i56 Cet artiste

Histoire

du Portrait.

donna

des

et au pastel, répandus il fait toujours preuve tiellement

françaises prit et la vérité. De (1649 à 1698),

au portraits dans le monde

essende ces qualités : le goût, la grâce, l'esNanteuil

cent vingt portraits, de trente sont de.grandeur deux

Cet artiste d'Autriche

crayon entier ;

grava

de

plus

parmi lesquels naturelle.

plus

fit

encore

le portrait

d'Anne

d'après

nature

(ad vivum),

mais

il

ne fut gravé que plus tard. dessinateur et graveur Nanteuil,

du Roi, a du cardinal de Ma-

laissé quatorze portraits de Louis XIV, dont zarin, — cinq portraits deux portent la mention qu'ils ont été faits d'après nature. M. Delaborde

dit que, lorsque Nanteuil dessina et grava en (1668) le portrait de sur Colbert, trois fois déjà il avait reproduit suivre les traits du grand ministre, et dans le cours

nous

des huit années

suivantes

il devait

les

de Colbert, trois de grande

gradi-

deux fois encore. reproduire Il existe donc six portraits vés par

Nanteuil,

dont


Du Portrait mension

; mais

dans les gravures.

le portrait

i5y

de -(1668) est le plus

recherché. Parmi

les portraits maître,

le

plus

XIV, dus au estimé est celui

pattes de lion dont

de

lion,

» à cause

de la

ornées pattes, sur les angles

d'une

burin

du

dit

ce aux

peau fleur

de Louis

deux

de lis, retombent rieurs de la bordure.

supé-

Le contemporain de Nanteuil, Gérard EdeIl se fit naturaliser linck, était né en Flandre. Français. G.

Edelinck

fut

artiste ; remarquable caractérise ses de modelé un

une grande finesse oeuvres ; il sait imprimer couleur

toujours M. Amb.-F.

à ses planches harmonieuse.

une

ce juge si compétent Didot, nous semble avoir caractédans la Gravure, cette période heureuse risé d'une manière brillante

de

en France

la Gravure

lorsqu'il

écrit : l'école France Ce qui distingue nettement çaise de toutes les autres dans cette spécialité, et son grand méce qui fait son originalité rite,

ce qui lui a valu

une

supériorité

incon-


Histoire

i58

aux xvne et xvme siècles,

surtout

testable, l'amour

du Portrait. c'est

du vrai et du simple, inspiré par les charmants crayons des Clouet et de leurs continuateurs. toute l'attention » A partir de re moment, se porte sur la physionomie, de nos graveurs à rendre avec fidélité et souqu'ils cherchent vent avec sobriété. » Pureté

du

trait,

des

précision

formes, ce qu'ils

voilà contenue, énergie sagement surent allier à la grâce de l'exécution, cachant ainsi le travail de l'outil. Ce n'est pas tout. — Ils ne sacrifient

jamais

le côté

à l'effet pittoresque, mais ils se bornent

portrait semble; rellement

et sans effort

essentiel

du

à l'éclat

de l'en-

à rendre

natu-

la nature

même

dans

ce qu'elle riable,

offre de plus saisissant, de plus vaet par conséquent de plus difficile à

: le mouvement, le jeu, le caractère exprimer de la physionomie. » (Amb.-F. Les Didot, Graveurs de Portraits en France. — Introd., page ix.) On ne saurait ce jugement

nous

mieux

et dire, avouons-le, semble résumer d'une ma-


Du Portrait nière

fort

Gravure

dans les gravures.

i5g

la période de la historique en France, de Callot à Nanteuil et à juste

Edelinck, que nous venons d'étudier. A cette époque, les graveurs hollandais et une réputation colosflamands, qui avaient sale et méritée, semblent influence sur nos artistes de

.savent

profiter conservent pas

térisent

notre

exercer

nationaux

leurs

leçons,

les qualités nationale.

moins

École

Les échanges de manière sont pas rares : les graveurs nent

à rendre

la

entre

leur empruntent les agréments

et la

la

de

; ceux-ci mais n'en qui caracartistes

ne

étrangers apprenressemblance les morale,

graveurs français de l'exécution, science

une certaine

couleur

le charme des

détails

rendue

par

le

burin. en être autrement, Du reste, il ne pouvait Claude comme on voit des peintres quand — et tant d'autres, — Stella, Lefebvre, Jacques le pinceau et la pointe, prendre alternativement et produire de Gravure. Jean

Pesne

des chefs-d'oeuvre

consacra

de Peinture

sa vie et son talent

et

à


du Portrait.

Histoire

i6o rendre

avec fidélité

Nicolas

Poussin.

Jean

Lenfant

les oeuvres

de son

le plus

dessinait

maître

souvent

ses

enau pastel et les reproduisaient portraits le suite sur le métal, — ce qui peut expliquer parfois manque de fermeté que l'on rencontre dans

ses ouvrages. de Poilly, François

graveur nombre

né à Abbeville,

fut un.

il exécuta un grand remarquable; mais on ne peut de reproductions,

citer que quelques portraits attestant une manière personnelle, tels que ceux de Louis de Bailleul — et de Denis Talon, d'après nature, en (1659). Ceux de Louis XIV jeune — et de MazaPierre Mirin, en (1660), bien que d'après gnard, attestent encore faire indépendant. Antoine sidérable

Masson comme

que

l'artiste

fit preuve

d'un

talent

; mais

il n'a pas et ses gra-

portraitiste

avait

un con-

laissé de portraits d'après nature, vures prouvent bien plus l'habileté de son burin que sa science de l'ordonnancement d'ensemble.


Du Portrait Antoine

Trouvain

marquables, du Molinet

dans les gravures. donna

des gravures reentre autres le portrait de Claude

(1689), dessiné et gravé par lui. Au xvme siècle, à l'époque des Rigaud et des Largillière, la Gravure en France est illus-

trée par les Drevet. Pierre Drevet le père, — Pierre-Imbert Dre' — et Claude Drevet, artistes lyonnais, savet vent rendre avec un grand talent les oeuvres des peintres

de leur époque ; rien ne égaler le charme et la science

célèbres

semble pouvoir de leur burin,

la souplesse

savante

de leur

exécution. Le chef-d'oeuvre

de Pierre

Drevet

est le

un qui restera comme portrait de Bossuet, monument de la Gravure Quelle française. portrait de Louis XV grâce dans le délicieux enfant ! Drevet, le fils, donna le poren (1726), — de d'Herbault trait du marquis en (1729), — de René PuSamuel Bernard de Ciscelle en (1739), — de Charles-Jérôme — et d'Adrienne Lecouyreur. ternay du Fay la Claude Drevet imita plus spécialement Pierre-Imbert


162 manière

du Portrait.

Histoire

le fils dans ses gravures

de Drevet

de

portraits. Nous pourrions citer encore des graveurs d'un grand talent, tels que Pierre Van Schup— Wille — et Georgespen, Jean-Georges : mais Frédéric Schmidt, d'origine étrangère ces artistes

passèrent leur vie entière en France et travaillèrent sous nos plus grands maîtres; ils furent bien Français. par leur manière Gérard

Audran

ne fit que quelques

mais il fut le maître

de Laurent

portraits, Cars, un des

du xvme siècle. plus habiles graveurs Laurent Cars nous a donné le magnifique portrait de Philippe Orry, comte de Vignoiy, d'après nature. immense talent les oeuvres

Laurent

Cars

fit preuve

d'un

dans la manière dont il grava — — et de Watteau, Lemoque

Boucher. comme Laurent Gaspard Duchange, Cars, excella dans le dessin, et son talent dans la Gravure est attesté par les portraits de Fran— et de Charles çois Girardon en Delafosse, H. Rigaud, — et dans ceux (1707), d'après d'Antoine Coypel — et de Shakespeare.

»


Du Portrait

dans les gravures.

i63

ceMais,

» écrit M. Didot, cemalgré les qualités sérieuses les oeuvres de qui distinguent ces artistes, la grande école de Gravure finit presque avec les Drevet. portraits

de

» Après eux, il y eut en France .des graveurs de talent, il n'y eut plus d'artistes de génie. » — (Ibid., ut suprà, page xi.) Cette époque nous offre encore quelques miniaturistes véritables charmants, : ainsi Cochin fils, — Aug. de Saint— Etienne — Etienne FicAubin, Gaucher, — Pierre — Pierre-Ph. Chofquet, Favart, graveurs du burin

fard,

—J.-B.

Grateloup. Cochin Charles-Nicolas

famille

de graveurs

à une appartenait ; il eut pour mère la belle-

soeur de Nicolas-Henri

Tardieu,

graveur

du

Roi. Cochin

fut l'artiste

à la mode.

les parlementaires exil avec l'abbé Pommier,

lui valut

était encore

assidu

avec

le compagnon

dessinateur comédiennes; on le voit toujours bien Pompadour

Sa liaison d'aller

en

en (1771). —Cochin des grandes

et graveur habile, accueilli par Mme de

; c'est à elle qu'il

adresse

Pépître


ib~4

Histoire

du Portrait.

dédicatôire

de

édition

cette

sous représentée des arts. protectrice

Mme de elle

Pompadour garde des dessins

se fait encore

relle, et charge fortes.

de

Pavait

Métastase, où l'artiste la figure de Minerve, Cochin

oeuvres

des

fait

avait

nommer

du Roi (23 juin 1752); par lui à l'aquapeindre

Cochin

de retoucher

ses eaux-

si fin et si gracieux, Aug. de Saint-Aubin, des femmes au xvme siècle; fut le dessinateur peuvent être comptées agréables de Part français.

ses productions les plus

Saint-Aubin

parmi

se servit fort heureusement

de

l'eau-forte

ses planches et ; mais il retouchait les modelait au .burin ; la correction de ses travaux est toujours irréprochable. Vers

la fin du xvme siècle,

core Jacques-Firmin léchou — et Ch.-Cl.

nous

avons

en-

BaBeauvarlet,—J.-J. Bervic; — enfin les deux

portraitistes

Boucher-Desnoyers

Dupont. Nommons

encore

sinateur

et

graveur,

d'Horace

Vernet,

et Henriquet-

Jean-Michel

Moreau, desmaternel grand-père

désigné

sous

le nom

de


Moreau

Du Portr-ait dans les gravures.

i65

le

un

Jeune; de nombre

cet

artiste

exécuta

dessins,

et fit quelques

portraits. oublier Nous ne pouvons thière, qui étudia la Gravure

un élève de Le-

grand

Tardieu

célèbre graveur

dans l'atelier

: Louis

du

Boucher-Des-

noyer, peintre et graveur, né à Paris (en 1779), fut un des plus célèbres graveurs du premier Empire, et laissa quelques portraits-. Horace

Vernet

à l'eau-forte;

nous

Géricault

a donné

des portraits exécuta des eaux-fortes

et des lithographies. Nous

par

Henri-

du nom de sa grand'mère,

des-

terminerons

quet-Dupont,

cette

étude

né à Paris en graveur et lithographe, travaux sont trop (1797), dont les nombreux connus pour que nous les rappelions. sinateur,

rappelle Nanteuil par son habile Henriquet portraits dessin; il a laissé de remarquables au crayon et au pastel. Il eut pour

élève

qui François, Alphonse un maître. fut, lui-même, Dans ce rapide exposé, nos lecteurs auront acquis

la preuve

que la Gravure

de portraits


i66

Histoire

en France

fut

brillamment toujours le xvie siècle. ,

sentée, depuis L'Italie a pu branche de l'art. Van

du Portrait.

cette

peut nommer ces maîtres inimi-

La Hollande

et Rembrandt,

Dyck

dans

devancer

nous

repré-

tables. La Suisse

être

peut

fière,

à juste

Hans

et l'Allemagne Holbein, nom d'Albert Durer. La France,

titre,

de,

rappeler

le

elle aussi, a ses maîtres

veurs

sont

nombreux

craint

aucune

; ses gratalent ne

; parfois leur surtout dans la Gravure

rivalité,

de portraits. Et que de qualités Gravure de portraits ce Pour

sont

nécessaires

dans

la

!

donner

aux portraits et l'expression le charme qui résultent du clair-obscur; pour obtenir l'éclat de la dégradation des teintes et combiner mière

les lignes de façon à mettre en lucertaines la valeur parties et atténuer

des autres;

pour

rendre

humaine, l'animer, rier la ressemblance blance

morale,

le modelé

de la figure

la faire

vivre; pour maphj^sique avec la ressem-

et reconstituer

la

véritable


Du Portrait

dans les gravures.

I6J

du modèle, condition essentielle physionomie de tout portrait ; enfin pour encadrer la figure dans un ensemble

harmonieux

d'accessoires, lion seulement une ha-

il fallait aux graveurs bileté supérieure dans le maniement mais aussi une connaissance

de l'outil, du

approfondie

dessin. » N'ayant

la palette mapas à sa disposition gique du peintre, réduit à tirer tous les effets de la combinaison savante du noir et du blanc, le graveur,

un

excite

bien

en produisant notre admiration

chef-d'oeuvre, plus

qu'un

peintre de portraits. y>Aussi est-il facile

le prix de comprendre attachent à la posamateurs

que les véritables session de ces belles sceau

du

Graveurs

estampes

marquées

du

Les Didot, génie. » (Amb.-Firm. en France.— de Portraits Introd.,

page xiii..) Le P. Lelong

a donné

en (1809) la Liste

des portraits'gravés. (Paris, 1809, alphabétique — G. Duplessis en (1861), a publié, in-fol.) en de portraits l'Histoire de la Gravure France. On sait l'intérêt qu'offre le Catalogue


i-68_

Histoire

du Portrait.

des

de la Bibliothèque nationale, Estampes de M. Henri Delaborde. (Paris,, i838, in-fol.) Un mot encore du Catalogue de cette curieuse

collection

de gravures

si pafrançaises, tiemment rassemblée par M. Didot père. Cette collection ne comprend pas moins de 2,488

portraits gravés En parcourant français.

par les divers maîtres les deux volumes du

on acquiert la preuve Catalogue, que notre École française de Gravure fut féconde touinimitable. Ses chefs-d'oeuvre jours, souvent sont nombreux, sidérés comme jamais

surpassés

et ses maîtres

congraveurs, ne furent national.,

groupe dans le portrait.


CHAPITRE

VIII

DU PORTRAIT DANS LA PEINTURE

remontant

à la plus ancienne dans l'histoire de la

B date possible de portraits m peinture m nous trouvons que,

SBn baud, évêque de Saint-Verne, accueilli et

de

d'Auxerre

l'avoir,

(xie siècle), un abbé fier d'avoir Richard,

nommé

dans sa détresse compté

l'empereur ses parmi

Ordonna

de représenter, la scène attendrissante implorait Nous

en France, sous Hum-

à l'entrée

Henri

IV,

religieux, du cloître,

où le monarque

déchu

son secours. pouvons

citer

encore

quelque?


Histoire

iyo artistes

xie siècle; tous étaient moines moine de Reims, ainsi Herbert, — et Roger; — Bernard, abbé couvent d'un fondateur près

du

ou religieux: vers (1060), de

du Portrait.

Quincy,

de Chartres, qui servit de refuge à un grand — Comnombre de peintres et de sculpteurs. bien d'oeuvres dans

ont dû être exécutées

cette

abbaye! Malheureusement, peu elles sont parvenues jusqu'à nous.

d'entre Au

curieuses

xne siècle,

abbé Héribrand, mourant une mémoire

de Tuy, vénérée

laissa

en

de tous.

On représenta, sur les murs de son le portrait du saint abbé et l'histoire

église, de ses miracles.

fit décorer les Pierre, abbé de Grammont,murs de son cloître et de l'infirmerie de son monastère

de sujets propres

à égayer

la vue.

Enfin, Guillaume, évêque du Mans, enrichit une chapelle de peintures murales où les formes des vivants étaient reproduites avec fidélité. — ceElles ne charmaient pas seulement les yeux, » nous dit un auteur ancien, ecmais captivaient en outre l'esprit et le coeur. » Lorsque

Clément

V emmena-

Giotto,

de


Du Portrait

dans la peinture.

iyi

— un des élèves à la cour d'Avignon, de ce maître, Simone Meunin, fit de magni-

Pérouse

de Laure et de Pétrarque. fiques portraits Au xve siècle, un vieux texte d'après Girait d'Ormentionné par M. Bourquelot, léans

fit en

(i355),

mandie, plusieurs à l'huile. Jean Coste orna

duc

de Nor-

de fines

couleurs

de peintures

le châ-

pour

peintures aussi

le

teau de Vaudreuil. d'Orléans historia (i365), François ; plus tard, pour la reine le palais de Saint-Pol à l'Hôtel de ville Jean de Blois travailla En

de Paris. peintre du duc d'Orléans, fit des figures pour la chapelle de ce prince. — Jehan de Saint-Eloy, Guillaume Loyseau, — Perin de Dijon, — Lafontaine — et Copin, qui vivaient à cette même époque, firent assuColart

de Laon,

rément

des portraits. devient La peinture

plus artisbeaucoup — Foucsiècle. au xve sérieuse et plus tique — Perréal, — Lichtemon — Bourdichon, quet, — sont des artistes remarquables.


Histoire

ij2

du Portrait.

de Charles

le visage en (1461), moula, VII; en (1470), il travailla pour les

chevaliers

de Malte.

Perréal

Le style

de Perréal

est remarquable on peut le voir

comme distinction; tableau qui est au musée Agnès

par sa dans le

il peignit d'Anvers, Sorel sous les traits de la Vierge.

est un artiste éminemment franFoucquet çais; il est clair, naturel, et entre bien dans le vif de l'action ; et, comme le fait remarquer Blanc, « ce qui donne bien une idée de la valeur de cet artiste, comme portraitiste, M. Ch.

c'est que tous les types de Foucquet sont frandu coeur de la France; les çais, et français figures plutôt voir qu'elles

courtes ont

été

font bien

longues prises dans

que

même du pays. Foucquet termina de Nemours, Jacques d'Armagnac,

la nature pour le duc un manu-

scrit de Josèphe, dans lequel Paul de Limburg et ses frères avaient déjà peint trois miniatures pour Jean de Berry. -

Jehan

Bourdichon

valet de chambre Jehan

fit des portraits; et peintre du roi.

Bourdichon

et Jehan

Perréal

il était

(dit


Du Portrait

dans la peinture.

IJ3

d'une grande renommée de. Paris) jouirent à cette époque, comme peintres de portraits. D'après Mariette, le portrait de saint Fransur çois de Paule fut peint par Bourdichon, l'ordre de Louis XII, en (1507), et envoyé à Léon X par François Ier, lors de la canonisation du Saint; ce portrait d'hui au Vatican.

est encore

aujour-

de dans une pièce datée voyons Perréal la pro(I5II) que Jehan accepta de Savoie, pour le position de Marguerite de Savoie à Brou, et tombeau de Philibert Nous

qu'il passa un marché avec Michel Colombe dudit Phile petit mausolée pour modeler et ordonnance dulibert, ceselon le portrait • dit Perréal.

»

quatre frères du même nom (I5OO-IÔ2O); c'est à eux que nous devons tant de beaux dessins et les magnifiques porLes Clouet

étaient

qui sont à Vienne et au Louvre. Clouet fut chanté par Marot qui François le désignait ainsi : — cele Grand Miquel

traits

l'Ange ». Sous Charles

IX, Ronsard

s'écriait

devant


Histoire

:IJ4

de sa maîtresse,

le portrait Clouet

du Portrait.

peint par François

:

« Ha ! je la vois, elle est presque portraite ! » Encore un trait, encore un, elle est faite ! » Lève les mains; ha! mon Dieu je la voy! » Bien peu s'en faut qu'elle ne parle à mo)r ! » Jean

Passerat

écrivait

au bas d'un

de France

de Marguerite

portrait

:

Ton pinceau.... a fait chose impossible Montrant en ce portrait la vertu invisible. Jean Clouet

devint, en (i523), peintre ordide François Ier. Il avait établi sa répu-

naire tation M.

par Charles

devenu, le premier Son

le

nous dit surtout, portrait et c'est par là qu'il est Blanc, tous ses contemporains, pour des Janet.

talent

a joué pour faire le portrait rôle dans sa position d'artiste.

le plus grand Parmi les curieuses M. Léon

'

De Laborde,

citées par quittances nous en remarquons

une qui accorde à Jean cation pour des portraits

Clouet

une

sratifi-

mystérieux,

« les-

.


Du Portrait

dans la peinture.

iy5

dit l'argentier, en son jargon, celedit seigneur le Roy n'a voulu y être autrement déclaré et spécifié. » quels,»

Marie son

Stuart

costume

ayant national

figuré à la cour dans ce à la barbaresque

mode des sauvages de son pays, » dit Brantôme, ce et ayant été trouvée une vraie déesse, ".: vite il fallait la peindre ainsi. » de Navarre Marguerite aussi, dans son magnifique incarnat trateur l'historien

se fit peindre, costume

elle

de velours

Enfin Clouet était l'illusd'Espagne. de ce monde, dont Brantôme était satirique.

crayons. Une partie

des

l'aida

Dumonstier

portraits reste aucun

de

Clouet

de ses fut

d'eux n'était du dispersée, de peine signé; et l'on a éprouvé beaucoup l'oeuvre de ce grand porpour reconstituer traitiste. de François Ier fit deux portraits de (i 524 à 1528). Le premier, qui est de petite dimension, passe à Florence pour un Holbein ; Jean Clouet

le Roi est à cheval, couvert de son armure, la toque à plumes sur la tête. Dans le second,


Histoire

IJ6

de grandeur naturelle, de trois quarts, pris

du Portrait. le roi est à mi-corps, coiffé de la toque

de velours, vêtu de. satin gris blanc brodé » dit l'auteur d'or, ceChacun de ces portraits, cetémoigne des soins des'peintres, les plus délicats, et le détail y est poursuivi en ses ténuités les plus précieuses ; tout y est de l'Histoire

en pleine lumière, l'ombre étant pour ainsi dire absente, ce qui évite des duretés. — Cette fine, exacte, légère, transparente peinture comme la langue française, nette comme notre est le caractère de l'école distinctif esprit, de Clouet. — » Jean Clouet donne cette précision à son les Janet, la conservent, fils, et ses petits-fils, se la transmettent

et la maintiennent.

» Les progrès dans la famille, s'il y.a progrès, ne consistent que dans une précision de plus en plus rigoureuse qui rapproche à peu ce système de la miniature.

peu

» C'est un spectacle très curieux dans l'histoire de l'art, que de voir cette série d'artistes, essentiellement

et défendre

leurs

altérer,

français, continuer traditions sans la laisser

au


Du Portrait milieu

de

italienne.

»

l'invasion

de

Clouet,

second

(i 510-1572),

demeurait

François premier

dans la peinture.

ordinaire des II, — François Henri III. François

rois

peintre Henri

la

IJJ

renaissance

fils du Janet, à Tours ; il fut

François — Charles

Ier, — IX —

II, Ier lui

accorda

des

qui

avaient

été

Ier mourut, Lorsque François chargé de mouler le visage royal

Clouet

fut

et

lettres

de

refusées

à son père.

naturalisation

et les mains

du monarque, pour l'effigie qui devait le reà ses funérailles. Clouet fit la même présenter opération pour Henri Le Louvre possède

IL authendeux portraits : •— ceux de Charles IX —

tiques de ce peintre et d'Elisabeth d'Autriche.

imeut une réputation Clouet François devant toute l'Europe lui; il mense; posa peignait à l'huile et fit de très beaux dessins ; ses oeuvres

furent

recherchées

dans

toutes

les

capitales et dans tous les châteaux. Le portrait de François II, qui est à Anvers, : il semble comme est vraiment remarquable


Histoire

du Portrait.

fait de rien ; le visage est d'une finesse exquise ; le jeune prince a un justaucorps jaune, avec des crevés blancs ; la toque est noire et à plumes de cygne ; ses cheveux blonds qui retombent, ses yeux doux et purs, sa bonne grâce enfantine

et royale,

bien que tout le rendent, de sa délicieuse fiancée.

enfant, déjà digne Le Louvre conserve d'Henri

II.

le pommeau

un très beau

Le Roi

portrait la main sur

est debout, de son épée ; la figure est sérieuse

et pourtant

bien encadrée dans sa avenante, barbe à pointe, bien posée sur sa fraise blanche ; c'est vraiment là un roi de gentilshommes. A côté du portrait d'Henri II figure le portrait de la femme de Charles IX, Elisabeth d'Autriche, grave Clouet exerçait

et aimable. une véritable

influence

sur

son temps; à côté des portraits de ce maître, on voit toute une série de seigneurs et de dames de la cour, dont les portraits ont été faits par les élèves de Clouet ; le trait est fin et d'une exactitude surprenante ; toutes ces images sont curieuses

par la vérité et la vie ; on est frappé de l'inaltérable du type français. persistance


Du Portrait Henri

dans la peinture.

IV fit peindre

i yg

par Porbus et Jacob né à Blois, la série des

Biniel, artiste français, Rois et des Reines de France, depuis saint Louis, ce II peignait, » nous dit Sauvai, ce les » malheureused'après nature; personnages furent détruits ment, ces portraits de la petite galerie l'incendie du en (1661).

lors

de

Louvre,

faisant faire son portrait Cinq-Mars, par Matthieu Lenain, c'est un événement artistique curieux, pour que nous le notions en d'autant passant, qu'il a donné lieu à cette

assez

: ceLenain en présortie de M. Champfleury ! l'entrevue dut être bisence de Cinq-Mars visde la vie domestique le peintre des haillons à-vis de l'aventurier;

zarre ! Le peintre

devant pauvre Louis XIII! Je vois dû

le favori bien

enrubanné

à terre

dans

de ce ta-

un effet, une cuirasse, casque fermé, toute chose que pouvait peindre Lenain ; mais cette cuirasse et ce casqué sont confits dans l'or. Aussi faut-il séparer nécessaicomme

bleau,

jetés

rement

le Lenain

Lenain

aux

portraits » de la vie poignante.

d'un

autre


i8o

du Portrait.

Histoire

Étrange effet de la passion politique, quand elle envahit même le terrain artistique ! N'est-il curieux de voir la colère de pas vraiment reniant presque ses fétiches, M. Champfleury les Lenain, parce que l'un d'eux a peint un favori

du Roi ?

Pour

les artistes,

pour

portrait

de Lenain

est très

ceux

qui, sans passion, ne cherchent que Part, là où il se trouve, le pour ceux qui ont mission de faire admirer beau, là où il est, nous devons avouer que le et remarquable, ces qualités d'observation

qu'il offre toutes et de finesse dans la recherche

de l'expression

les oeuvres de Lenain. qui caractérisent Deux fois Mazarin fit exécuter son portrait à Avignon

par Nicolas Mignard, qui peignait de la main gauche, et n'en faisait pas moins de très

beaux

grande

habileté.

portraits,

avec

facilité

et une

donna les portraits de Guillaume — du cardinal — de Brisacier, de Bouillon, — et d'Henri du duc d'Albret de Lorraine, comte d'Harcourt. Mignard

Ces portraits

furent

gravés

par

Masson.


Du Portrait —

dans la peinture.

181

de manière, pour ne pas dire trop dans les portraits de cet artiste. mignardise

de

Trop

Pierre

Mignard, un grand

comme quantité nement

que

l'on

doit

portraitiste, considérable de portraits

considérer

exécuta

une

; mais l'étonon sait que Mi-

cesse en partie, quand vécut jusqu'à quatre-vingt-cinq

ans. gnard Les princes de l'Église : — le cardinal de — — Bossuet ; •— les femmes à Retz, Mazarin, la mode : — Ninon de Lenclos, — La Vallière, — — — Maintenon, —Brîssac, Fontanges, tous défilèrent devant l'artiste en vogue. Comme

le dit M. Charles

Blanc,

ceMignard

lui tous les avantages comprit que pouvait offrir le genre du portrait ; c'était par là, du dans Rome, où le reste, qu'il s'était produit portrait France

sa famille,

avait

connu, jusqu'aux » Une agréable teur,

de

entouré

de

porté son nom, encore oreilles du pape.

in-

l'art

flatun pinceau causerie, non pas de saisir la ressemblance,

dans le sens façon

ministre

de Lionne, de Hugues en Italie, qu'il représenta

le plus

élevé

aux

hommes

qui plaît

du mot, et ravit

mais de la les fem-


Histoire

j<?2

du Portrait.

mes, telles étaient les qualités qui lui permet» taient de réussir dans le portrait. Innocent X, Après Urbain VIII, il peignait — le bailly de Valencey, ambassadeur de France ; — les cardinaux de Médicis et d'Esté, —

— la signora Olympia. Pamphile, cequ'il écrivait à M. de Chanteloup

leprince Poussin

n'y avait à Rome alors aucun peintre qui sût faire un portrait. Je ne connais que le seul » M. Mignard qui en soit capable. A un'second

voyage nouveau

le portrait

du

toutes

les

illustrations

devant

lui.

à Rome, Mignard fit VII ; pape Alexandre de

l'Italie

posèrent

En France, Mme de Sévigné et sa chère fille, — Mme Scarron, — •— Dufresnoy, Despréaux, — Charleval, — — furent Chapelle,—Molière, également peints par Mignard ; il flattait les hommes, plaisait Pour

surfaisait

la beauté

des femmes,

et

à tous. donner

une

idée

de l'oeuvre

de Mi-

gnard, nous allons citer ses principaux portraits : — Alexandre VII, gravé par Van Schuppen.


Du Portrait — Anne par Robert — M. le

d'Autriche, Nanteuil. prince

prince de Condé, — Le cardinal Schuppen,

dans la peinture.

un

reine

i83

de France., gravé

de Bourbon, gravé par R. Nanteuil. Mazarin, gravé par Van

autre

Henri-Jules

par Nanteuil,

un autre

par Poilly. — Le duc de Vendôme, gravé par Antoine Masson. — Bernard de La Valette, duc de Foix, gravé par Van Schuppen. d'Épernon, — Jacques Tubeuf, président de la Chambre des comptes. — Louis XIV, gravé par François de Poilly ; un autre, gravé par Louis Roullet. — Louis XIV, vêtu en empereur romain, gravé par Pierre Carré. — Bossuet, de Meaux, gravé par évêque F. de Poilly. — Nicolas Colbert, évêque d'Auxerre, gravé par Jean Lenfant. — Armande de Lorraine besse dé Soissons, vain.

gravé

abd'Harcourt, par Antoine Trou-


Histoire

du Portrait.

— Charles-Maurice

Letellier,

184

archevêque par Gérard

de Reims, peint deux fois, gravé Edelinck et par Van Schuppen. — Le Dauphin et sa famille (Louvre), gravé par Simon Thomassin. — Marie de Lorraine, de Guise, duchesse gravé par Antoine Masson. — Henri, de Beringhen, premarquis mier

écuyer Roullet. — Colbert,

du

Roi,

gravé

par

marquis de Seigneur, d'État, gravé par Gérard Edelinck. — Gabriel-Nicolas de La Reynie,

de police, gravé — Guillaume commandements

Jean-Louis ministre lieutenant

par Pierre Van Schuppen. de Brisacier, secrétaire des de la Reine, gravé par

Antoine Masson. — Balthazar

secrétaire d'État, Phelypeaux, gravé par Corneille Vermeulen. — Le Tellier, gravé par le Louis-François même. — Edouard surintendant linck.

de Villacerf, Colbert, marquis des bâtiments, gravé par G. Ede-


Du Portrait

dans la peinture.

—Nicolas

intendant

Desmarets, gravé par Raudon. — François-Emmanuel

desfinances,

de Bonne

quy, duc de Lesdiguières, Duflos. — Claude Le Pelletier, gravé par Drevet. — Jean-Baptiste par J.-B. Nolin,

i85

de Cré-

gravé

par Claude

président

à mortier,

Poquelin de Molière, gravé autre portrait de Molière,

en petit, gravé par Benoît Audran. — Jean-Henri intendant ordid'Anglebert, naire de la musique du Roi, gravé par Corneille Vermeulen. — Pierre Mignard

gravé par Vermeulen gnard, gravé par Gérard — Catherine-Marguerite tesse

de

Pas

Simon

Vouet

de

lui-même, de Miportrait

peint ; autre

par

Edelinck. com-

Nigrand,

Feuquières,

gravé

par

le fondateur

de

Daulle. (1590-1649), exécuta académique,

au Palais-Royal illustres du d'hommes une série de portraits en xvne siècle ; — on lui doit un portrait l'École

pied de Louis

XIII. 18


du Portrait.

Histoire

i86 Ici se place très grave.

une

question

qui nous

semble

est classé par les uns Philippe de Champagne par les autres au parmi les artistes français, nombre

des artistes

Philippe

de Champagne tous nos regrets,

malgré çais;

étant

Pour

flamands.'—

nous,

ne peut

être compté, les artistes fran-

parmi né à Bruxelles, il est Flamand

; le

grand nombre d'années que cet artiste a passées en France ne saurait changer sa nationalité, car il n'a pas reçu de lettres de naturalisation. les Italiens

ne compteraient-ils pas Poussin, qui a passé sa vie presque entière en Italie, parmi leurs artistes ? Rossini a toujours vécu en France, et pourtant nous n'en faisons Pourquoi

pas un compositeur français. Nous ne parlerons pas de Champagne, malgré sa manière, française; notre devoir d'historien de calmer notre enthousiasme. Claude que

dans

pruntons Blanc :

Lefebvre

ne peut

être

de Philippe qui est bien nous

oblige

mieux

jugé nous em-

ces quelques lignes que à l'Histoire des peintres de M. Charles


Du Portrait

dans la peinture.

— ceII nous est arrivé ter au Musée

du Louvre — ce Lefebvre,

Claude

et de son élève, ce prêtre austère, bouré

i8y

souvent

de nous arrê-

devant

une toile de

d'un maître portrait » dit la notice. — Que dit au front haut et ferme, la-

de rides

aux yeux fatigués profondes, par les veilles, aux cheveux grisonnants qui en couronne d'une petite calotte s'échappent à son jeune désigne-t-il avec ce geste sérieux et persuasif? noire?

que

» Nous

mais l'enfant, tenant son l'ignorons, de feutre noir sur sa poitrine si éle-

chapeau vée en avant, de toute

disciple

de tous ses yeux, étudié il semble ému de son intelligence; regarde

toute son âme. » La figure du prêtre souri qui n'ont jamais large ment

manteau

à un

des

est sévère;

ses lèvres

qu'à la science, son son rabat blanc, carré-

noir,' taillé comme un syllogisme d'école, sa altière et ses fières taille haute, sa tournure le font ressembler moustaches à la Richelieu, l'autorité point

Jansénistes de l'esprit,

la tendresse,

de Port-Royal; qui est la raison,

qui est l'autorité

s'il

a

il n'a

du coeur.


du Portrait.

Histoire

est fait pour émouvoir.

» Cet homme

convaincre

plu-

tôt que pour » La tête de l'enfant, qui rayonne sous une chevelure abondante. brune, s'enlève-, intellisur une large collerette et pensive, elle trahit une âme comprimée; guipure;

de

gente

chez ce bel adolescent, ans à peine, une soif d'expansion,

croit

sentir

instinctif

et inavoué

d'admiration

de

on seize

un besoin et d'amour,

d'affection, qui devait se rencontrer souvent à cette époque où les enfants, dès qu'ils étaient confiés aux soins du précepteur, ou plutôt

ne voyaient

plus

leur mère

qu'à

de rares

in-

stants

du jour. » Bien que la scène

soit purereprésentée ment intime, elle, est tellement relevée par le contraste et la dignité des caractères, il y a une têtes,

telle

profondeur qu'il en résulte

dans

des l'expression une unité puissante, et

qu'on est tenté de donner un nom historique à ces personnages si vivement accentués, si bien marqués à l'empreinte d'une individualité forte ; on se demande si l'on n'a .pas devant

les yeux un Bossuet

enseignant

au


Du Portrait

grand Dauphin » -universelle.

le

dans la peinture. Discours

sur

l'histoire

. Après une semblable il n'y a description, plus à faire l'éloge de Lefebvre ; nous avons devant

nous un des plus beaux portraits qui aient jamais été faits par un artiste qui a possédé, au plus haut point, les qualités indispensables au portraitiste. — ce » nous dit Mariette en parJ'ayveu, lant de François de Troy, cede ses portraits dignes d'entrer en parallèle avec les ouvrages les plus fameux de Van Dyck et de Titien. Il avoit étudié sous le célèbre M. Lefebvre, et il n'est pas étonnant qu'ayant goûté de peindre, il ne se la soit, pour

sa manière ainsi

dire, leurs

car, si on y fait attention, appropriée, » de conformité. manières ont beaucoup " Mariette va évidemment trop loin : Lefebvre est incontestablement plus ferme, plus solide, et a des qualités

beaucoup plus sérieuses, car, comme le dit M. Charles Blanc, ce Claude Lede Troy séduit les febvre plaît aux peintres, yeux du monde, parce qu'il paraît plus fin, De et qu'il est plus propre et plus moelleux.


Histoire

igo Troy

du Portrait.

les qualités qui font de portraits : la correction,

a toutes

peintre

sion, l'élégance des ajustements, reux des attitudes, un beau ton un faire doux, souple et caressé.

réussir

le

l'expresle choix heude couleur,

» Fin, spirituel, galant et joli garçon, François de Troy savait, par un tour de pinceau les

habile,

embellir

qu'elles savaient

pussent s'en douter; gré et de son talent

ce qui faisait portraiturer » Peintre

sans

femmes,

que toutes par lui.

même

les femmes et de son voulaient

lui

esprit, se faire

des jolies femmes de la Cour, de sous l'aspect Troy se plaisait à les reproduire de Cérès, de Pallas, de Junon, de Vénus. » Mesdames de Montespan et de Maintenon brodaient de Troy.

elles-mêmes

sur

les dessins

de

»

Il fit le portrait Sans avoir

de Christine

le talent

de Bavière.

de Largillière

gaud, de Troy sut se faire un grand le portrait. Il donna à ses portraits

et de Rinom

dans

une tour-

nure élégante, des attitudes vraies ; plus simple dans ses draperies que Rigaud, et moins déton-


Du Portrait nantdans à toute

dans la peinture.

igi

que Largillière, admiration.

il a droit

sa couleur notre

Martin juste

doit

Largillière comme titre,

un

portraitistes. Élevé dans

plusieurs

su prendre sans perdre

les qualités ses qualités

Il a fait

des

remarquables. de ses modèles

être

considéré,

nos

plus

de

grands

a écoles, Largillière de chacune d'elles,

portraits Il prenait

françaises. de femmes

vraiment

dans la physionomie y avait de bien, et,

ce qu'il sans trop s'écarter il trouvait de la nature, . moyen de faire beau et ressemblant. Les femmes

étaient

à

d'autant

plus

le

sensibles

pinceau, qu'il semblait n'avoir exprimé que la vérité ; on les trouvait de les trouver ressemblantes avant belles, aux flatteries

de son

lorsqu'on

regardait avait Largillière

leur

portrait.

de fraîcheur grande dans le ton, et cette tou-

une

coloris, de la vérité che fine et légère qui appartient française. Personne cet artiste

bien à l'Ecole

aussi bien que arranger et de ses portraits, les accessoires ne savait


ig2 c'est

encore

Histoire

du Portrait.

un

que doit posséder tirer parti de tous

talent

s'il veut portraitiste; détails, il ne doit rien négliger. Les grands corps d'État, toutes tés politiques, lèrent

devant

Tl peignit

religieuses

le ces

les célébri-

ou artistiques

défi-

Largillière. l'évêque d'Avranches

lène Lambert; que la Duclos.

—le

ainsi qu'Héde Noailles ainsi

cardinal

à Londres, il dut peindre le roi Jac— la — le ques II, Reine, prince de Galles et les divers de Pierre Van der portraits Appelé

Meulen. Le portrait

de Le Brun

servit

à Largillière

de morceau Cet tableaux

de réception à l'Académie. artiste exécuta encore de nombreux

divers

commémoratifs, qui de personnages portraits

bleau

de la convalescence

comprennent ; ainsi le tade Louis XIV; —

celui

du mariage du duc de Bourgogne avec Marie-Adélaïde de Savoie. — ce Moins » écrit apprêté que Rigaud, M. Charles Blanc, ce plus naturel, plus fin, Largillière,

dans

ses portraits,

l'emporte

le


Du Portrait

plus

dans la peinture.

ig3

sur son émule, par la grâce du et par l'excellence de sa couleur ar-

souvent

pinceau

égayée par ces beaux David Teniers et notre

gentée et harmonieuse, gris qu'affectionnaient Chardin.

» Les draperies, qu'il faisait d'inspiration, sans mannequin, sans modèle, sont jetées avec de un rare bonheur; elles ont de l'ampleur, et l'asla souplesse, une tournure agréable pect de la réalité même. » Ses têtes et ses mains

sont dignes des plus et l'on peut dire que Largil-

grands maîtres, lière est le Van der dis que Rigaud Van Dyck. » ce Rigaud,

» dit

de la France, tanest pas, tout à fait, le

Helst

n'en

ce était alors Saint-Simon, pour la peintre de l'Europe

(1696) le premier ressemblance des hommes » ture forte et durable. Voici l'opinion

une pein-

et pour

du célèbre

critique

de cette

grande époque : -— ce Son premier

» ajoute

d'Ar-

genville,

nommé

Mate-

morceau, d'un cefut le portrait

ron, joaillier,

qu'il

fit, au premier

coup, dans 19


Histoire

ig4

du Portrait.

le goût de Van Dyck. Ce portrait passa successivement au fils et au petit-fils du joaillier.. Ce dernier, voulant s'assurer s'il était de Rigaud,

le fit porter chez lui. Au nom de Mate: ce La son ouvrage reconnut Rigaud

ron, » tête, » dit-il, cepourrait être de Van Dyck ; » mais la draperie n'est pas digne de Rigaud, » et je veux

la repeindre

»

gratuitement.

Rigaud fit souvent son propre portrait. Pour apprécier on ne saurait cet artiste, mieux

faire que de laisser parler l'auteur de son Histoire.— C'est vrai et juste tout à la fois: — ec La majesté, la pompe, sans étaient, doute, le caractère du règne de Louis XIV, et celui des grandes personnalités qui l'illustrèrent , mais il semble que Rigaud y ajouta encore un certain avec

une

apprêt

; on dirait

peint qu'il est

qu'il

et arrogance castillane, venu pour cela des Pyrénées. de ses Chacun dire : Me voici! ou bien : portraits paraît c'est moi qui ai gagné cette bataille Regarde^ C'est moi qui se livre au fond du tableau.., qui ai composé ce bel ouvrage de Théologie... Je suis Voyei ceite Bible que j'ai commentée...


Du Portrait

dans la peinture.

le duc de Cambrai,

etc..

ig5

Sous

ce rapport, que Van Dyck et

Rigaud a été moins souple moins varié. » — Rigaud fit de très beaux

portraits de Mme Lebret

femmes, entre autres celui la Briffe et encore celui de sa femme, beth de Gouy. Ici doit contée

se placer avec infiniment

une

anecdote

petite

d'esprit

de de

Elisara-

par M. Charles

Blanc : •>—ce dame

est appelé un jour chez une Rigaud de son voisinage, qui avait fait deman-

der un peintre. » Rigaud se rend comme

chez

à son ordinaire

on

le reçoit, attendu.

il

» La dame

avait

elle, très bien vêtu ; mais à la façon dont

devinait

qu'il

n'était

pas

envoyé son valet chercher un peintre, il est vrai, mais un peintre pour mettre en couleur le parquet de son appartement, et le jocrisse s'était adressé à M. Rigaud. mais » Celui-ci sa compétence, déclina trouvant mante

la dame qu'elle

jolie souriait

et d'autant

char-

avec

de la

plus embarras


du Portrait.

Histoire

ig6

de son valet, il se mit à ses ordres, sidu non pour passer en couleur son parquet, sa figure. On fit ainsi moins pour peindre sottise

rencontre

et cette connaissance, » par un mariage.

fortuite

finit

Rigaud ne sacrifia jamais la vérité aux caprices de ses modèles. Bien élevé, convenable avec les femmes, il n'aimait pas à les peindre : ce Si je les fais telles qu'elles sont, » disait-il, ce elles ne se trouvent pas assez belles; si je les » flatte trop, elles ne ressembleront pas. » . — ce Dès les premières années du règne de Louis

XIV, » écrit

sorte

d'emphase tendait portraits

M. H. Delaborde, dans la composition

ceune des

à exagérerTes caractères de la grandeur : l'excessive adresse du pinceau faisait une trop large part à la pratique. Ce goût pour les formes pompeuses, ments de l'École vers l'affectation

ces entraîne-

on peut les attribuer

aux

pittoresque, exemples et à l'in-

d'un

bien

éminent.

fluence

maître

d'ailleurs,

bien justement célèbre, Hyacinthe Rigaud. » Tout le monde connaît, soit par les originaux

mêmes,

soit

par

les estampes

qui les


Du Portrait

dans la peinture.

igy

les beaux

de Bossuet, portraits de Nemours, V, de la duchesse de la même main, parmi leset tant d'autres

reproduisent, de Philippe quels

on ne

saurait

portrait

de

Louis

omettre XV

cet admirable

en costume enfant, du peintre, sinon le

royal, Te chef-d'oeuvre de la peinture chef-d'oeuvre

de portrait en à certains égards,

Rien de plus vrai, rien de plus conforme que de tels ouvrages, aux moeurs et à l'esprit du temps; mais aussi rien de moins simple comme mode d'exécuFrance.

tion et de mise en scène. » La méthode de la méthode ou de Nanteuil, dans une étude

de Rigaud,

différente

de

de Champagne pas seulement

Philippe ne consiste

en cela

scrupuleuse

du

caractère

l'expriment la compléter

les

traits

du

ressemblance

et

moral

tel

visage. accuser

Pour

dèle,

le peintre

que

pleinement

les habitudes entasse

de son mo-

les compter soit une idée de

sans

à expliquer propres ou hiérarchique, intellectuelle supériorité une idée de pure magnificence. objets

» De là quelque

chose

de tourmenté

soit dans


du Portrait.

ig8

Histoire

l'ordonnance, En détails.

quelque ornant un

confusion peu

les

trop la vérité, et la surcharge;

parfois Rigaud l'appesantit mêmes mais ces exagérations excès de calcul

chez lui d'un

dans

proviennent et de besoin de

tout définir. » Quelques-uns traire

arrivèrent

surtout

leur

de ses successeurs à l'exagération

fantaisie

et le faste

au con-

en écoutant

: ils introduisirent

là où

la

il avait

exprimé la le désordre là où il dignité et la sécheresse, s'était proposé — assez à tort, du reste — de figurer le mouvement. morgue

» Ainsi,

pour

lignes,

la monotonie des rompre avait essayé d'agiter les dra-

Rigaud invenperies servant de fond à ses portraits, tion malencontreuse, puisque le vent, auquel il supposait le pouvoir de soulever ces draperies, tement

n'en laissait

pas moins

le reste parfai-

immobile.

» On ne manqua sur cette pas d'enchérir faute de goût. De véritables trombes vinrent l'intérieur des appartements où les ravager peintres

représentaient

d'ailleurs

leurs

mo-


Du Portrait dèles dans

dans la peinture.

igg

la plus calme, dans la toilette la plus en ordre. » Rigaud avait peint, avec plus ou moins des princesses ou des femmes de d'à-propos, la cour

l'attitude

entourées

d'attributs

à

empruntés

l'Olympe ; il n'y eut si mince bourgeoise à . qui l'on ne décernât les honneurs d'une semblable

Puis à cette manie de traapothéose. vestissements succédèrent des mythologiques en apparence, aspirations plus humbles fond tout aussi peu sensées. » Les Déesses, une fois hors de mode, fut

le tour

Enfin

des

Pèlerines

le besoin

de la débauche

au ce

et des

de dénaturer

Bergères. le fait, le goût

pittoresque à ce point

et de la masca-

dans aujourd'hui qui nous montre

le palais de Veren cette princesse

qu'on imagina de peindre les femmes sous des habits d'hommes, témoin certain portrait de MUe de Charolais, rade en vinrent

exposé sailles, costume ment

de moine

sa besace.

ture de Portraits Mondes,

portant virileLa Pein» (H. Delaborde, en France, Revue des Deux

oct. i852.)

franciscain


Histoire

200 — ceRigaud

du Portrait.

a le défaut

dit M. Charles l'emphase. moins simple de couleur,

de son siècle, » nous ce il a même exagéré

Blanc; Moins élégant

ses

dans

poses, et moins frais

que Largillière il a poussé du moins,

aussi loin

essentielles les qualités possible, la vérité. peintre de portraits, que

» Ses

chairs

sont

très bien

senti.

reproché,

avec

dont on lui a Ses draperies et le la boursouflure raison,

sont

fracas,

n'est, peut-être, vieillesse.

d'un

admirables dans

modelé

d'un

ferme

d'exécution,

quelques

ouvrages

et

si ce de sa

» Pour moins

ses mains, elles sont excellentes, mais plus allongées, moins distinguées,

vraies

que celles de Van Dyck, un peu de convention. Rigaud

qui les faisait les a variées

de cent manières, les présentant toujours avec les plus heureux. grâce et dans les raccourcis Il aime à poser la main évêque sur une Bible, les feuillets, doigts

délicats

épiscopal.

comme

d'un cardinal dont

ou d'un

le prélat tourne faire admirer ses

pour et faire chatoyer

son anneau


- Du Portrait

dans la peinture.

201

» Il peint,

à ravir, les mains enfantines et du jeune duc de Lesdiguières, tenant

blanches un

bâton

brunies

de commandement, et les mains du maréchal de Villeroy ou du duc

de Villars

qui montrent au lieu d'y être.

au loin

la bataille,

» Les perruques si difficiles à peindre, les cheveux si difficiles à rendre, n'étaient qu'un jeu pour Rigaud. » Sa couleur, qui parfois a ordinairement beaucoup

tire sur la brique, de de vivacité,

force et de richesse. » Sa touche alourdie des plus » Mêlée burinée

tant

enfin,

par l'âge, belles. à toutes

sur l'airain

fut

qu'elle

des plus

ne fut pas et savantes

les gloires de son temps, par les plus illustres gra-

semble impérisveurs, la gloire de Rigaud sable. Elle a du moins la chance de vivre aussi de estampes longtemps que les merveilleuses et que les grands Pierre Drevet et d'Edelinck » et de Bossuet. noms de La Fontaine Robert grand

un (1668), sans avoir remara su faire des portraits

Tournières

talent,


du Portrait.

Histoire

un desquables ; il avait un coloris agréable, un contour sin assez correct pour donner ses portraits enfin ont un aspect de parfait; vérité

qui frappe et qui séduit. Il entra à l'Académie comme

de

peintre

le 24 mars (1702). portraits Tour à tour il faisait de petits ou de grands portraits famille.

; d'autres

Le Musée possède

fois il groupait

une

toute

de Caen,

patrie de Tournières, une magnifique tête de magistrat, les de Chapelle et de Racine. Il y a

portraits aussi à Caen

le portrait

Jacques Crevel; A Versailles,

le portrait

du

neille ; Au Musée

d'Orléans,

Geniez ; Au Musée

de

Rennes,

des

Beaux-Arts,

jurisconsulte

de Michel

Cor-

celui de M. de Saintun

maréchal

de

France

; A l'École

Mosnier

l'académicien

;

A Nantes, ses enfants

M. de Maupertuis, (3 portraits).

sa femme

et


'Du Portrait

dans la peinture.

203

Cet artiste Pour

a fait deux fois son portrait. bien juger Tournières, il faut

dire

qu'il était très soigneux dans son faire, fin et délicat dans son coloris, mais il voyait petitement. Il n'est pas grand et puissant comme ses prédécesseurs cution

; très méthodique de ses oeuvres, Tournières

plaire par ce soin exquis, mais prit et éclaire bien ses têtes. On a quelques (1677). Cet artiste

arriva

à

il a de l'es-

de Jean Raoux portraits avait une grande préférence historiés. On a de lui :

pour les portraits Mlle Perdigon et les portraits Montpellier Casanova

dans l'exé-

des évêques

de

et de Senez. a dit de Jean-Marc

( 1685) : laide ; il la

Nattier

ceII faisait le portrait d'une femme parfaite, peignait avec ,une ressemblance

et

malgré cela, ceux qui ne voyaient que son portrait la trouvaient belle, alors que l'examen le dans le ne faisait découvrir plus minutieux portrait

aucune

infidélité

; mais quelque à l'ensemble

donnait d'imperceptible beauté réelle et indéfinissable. Et, comme

chose une

»

le dit très bien M. Charles

Blanc,


204

Histoire

ce quelque

chose

du Portrait.

ce c'est le d'imperceptible, dans nous devons de compter

goût, auquel l'École française tant de portraits — Un seul

tant

de peintres » excellents.

aimables,

peut être fait à Natreproche se ressemblent tous ses portraits

tier : presque entre eux : même ronde, mêmes

mêmes

même

oeil noir,

figure les ; souvent

mains

potelées poses et les mêmes airs penchés. Nattier peignit de grands personnages

: les

de et les princesses de la maison la prinle maréchal de Saxe, Lorraine, en Minerve; le comte cesse de Lambesc, le chevalier de Brionne, d'Orléans, grand prieur de France. princes

Il fit

aussi

le portrait

de

Catherine

de

commençait

à

Russie. Au moment décliner

où l'art

rapidement, à l'afféterie,

français

pour laisser aux fausses

la place à la

manière, grâces, nous devons signaler le peintre qui sut Tocqué, rester dans les grands principes de Part. Il ne semble l'emphase

et pas même voir l'affectation de son maître Berlin. Nicolas


Du Portrait

dans la peinture.

205

sut peindre des gens qui ne simples pas ; il rendait la véritable grandeur,

Tocqué l'étaient en restant

calme

l'Académie

avec

de Jean-Louis

Lemojme, la fille aînée

Il épousa gendre resta le talent

et paisible. les portraits

entra Tocqué de Golloche

sculpteurs. de Nattier,

mais

à son beau-père

supérieur

à et le par

En (1739), Tocqué fit le portrait du Dauest froid et trop sérieux pour phin. Ce portrait un enfant de dix ans ; il est également trop encombré

très

d'accessoires

c'est un inutiles; liste des personnages

défaut

de l'époque.

La

peints terons

par :

Tocqué

est considérable;

La

reine

— la Marie Leczinska (1740), — le duc de Chartres,— le prince

Dauphine, de Galles,

nous

ci-

— de Saint-Florentin, — le marquis de Marigny,

— le comte

M. de Tournehem, — le poète Gresset, Graffigny. La réputation qu'en Russie; dont il exécuta

— la spirituelle

de Tocqué il y fut appelé le portrait,

était

Mme de

connue

jus-

par l'Impératrice, ainsi que ceux du


Histoire

206

du Portrait.

— du comte Cyrille de de Woronzoff, — et de Nicolas Esterhazy. Rasumofski De Russie, passa en Danemark, Tocqué comte

de du Roi ; il y fit le portrait — et des membres — de la Reine Frédéric V, de la famille royale. sur l'invitation

de la cour,

n'eut pas la gloire d'être le peintre des petites et grandes dames alors

en vogue,

il eut

Si Tocqué

français

et d'aller

l'honneur soutenir

de respecter Part sa gloire à l'étranger.

François Boucher a fait un magnifique trait de Mme de Pompadour. La courtisane chalamment

souveraine

est étendue

pornon-

sur une causeuse, appuyée sur des le dos contre une glace qui reflète

coussins, une bibliothèque-horloge.

tient un volume de la Mm(\de Pompadour main droite ; ce volume est appuyé sur les genoux de la marquise ; elle est vêtue d'une robe bleue

de roses; cette robe, ouverte parsemée en carré, a la prétention de vouloir cacher une poitrine tous ses qui fait, au contraire, efforts pour se montrer. Aux pieds de la marquise,

on voit un petit chien,

des feuillets,

des


Du Portrait

dans la peinture.

20 7

crayons, emblèmes servant à rappeler qu'il y a des planches au bas desquelles on lit : cePompadour sculpsit. » de Jeanne-Antoinette Divers portraits

Pois-

son d'Étiolés, de Pompadour, ont marquise été exécutés par les plus célèbres peintres de cette

époque Drouais.

: par

La

Tour,

Boucher

et

— Cari Vanloo, — Cochin, —Peronneaux, Nattier — et Schenaux en ont fait aussi de fort intéressants, popularisés par la gravure. Greuze exposa en (1761). Diderot écrivait dans son Salon M. le Dauphin

: ce On dit que le portrait de ressemble beaucoup. Celui de

est de toute du peintre, beau-père et beauté; et ces yeux éraillés et larmoyants, cette chevelure grisâtre, et ces chairs, et ces Babusti,

détails

de vieillesse

qui

sont

raffinés

au bas

les du cou, Greuze visage et autour est sa peinture a tous rendus ; et cependant a peint par lui-même, large. Son portrait, de la vigueur; mais il est un peu fatigué, du

et me plaît beaucoup beau-père. »

moins

que celui de son


Histoire

208

du Portrait.

est plus sévère dans le Salon de (1763). Il écrit : — Je cePortrait de M. le duc de Chartres. Diderot

n'aime

il est froid

ce portrait,

pas

et sans

grâce. » Je n'aime il est gris,

; pas le portrait de Mademoiselle Il y a et cette enfant est souffrante.

dans celui-ci des détails charmants, pourtant comme le petit chien, etc. » Portrait de Mme Greuze. — Je jure que ce est un chef-d'oeuvre

portrait

qui,

venir, n'aura point de prix. » En (1769), Greuze fit le portrait

un

jour à

d'Etienne

: Jeanrot est vu de trois peintre quarts, assis dans un fauteuil, tourné à gauche, la tête couverte d'une espèce de bonnet de Jeanrot,

drap noir bordé d'or; il porte un large vêtement de couleur violâtre par-dessus un gilet de

satin

noir.

sont spirituels dessinés.

La

tête

est finie, les yeux et les coins de la bouche bien

La

possède

gilet

poudrés, noir; tête

galerie Lacaze Gensonné : cheveux blancs,

habit

le portrait en cravate finie

de et

et intelli-


• Du Portrait

dans la peinture.

20g

gente, où l'on retrouve les adorables la peinture de Greuze. caractérisent

gris qui

ceSous le règne de Louis XVI, » ditM. H, Delaborde, celes peintres de portraits commencèrent à se départir

de ce goût

excessif pour les d'analyse subtile.

épisodes et de ces habitudes » Déjà Greuze avait mis en faveur nière, moins

sinon

moins

plus simple

recherchée dans

une ma-

au fond,

la forme,

du

puisqu'elle

n'employait, commemoyens d'expression, que destraits le choixde l'attitude etla ressemblance du visage.

Peu-ou

point

d'accessoires

autour

de des ajustements représenté, incertaine et débarrassés de ces mille

du personnage couleur

enjolivements que le pinceau détaillait naguère avec tant decomplaisance ; un faire assez mou, mais non inachevée

sans charme; d'une ébauche

bleau, et donnant presque méthode

effacée,

la grâce flottante et voilant l'aspect du ta-

aux contours voilà

une apparence

la ce qui caractérise Greuze dans la compo-

adoptée par de ses portraits sition et l'exécution

: méthode

bien française, en ce sens qu'elle se distingue et l'élégance du surtout par lé tour ingénieux


210

Histoire

du Portrait.

style, mais en désaccord de l'École, précédents remplacer

d'autre

part avec les tendait à puisqu'elle

de tout expliquer, la définition prolixe,

ce besoin

poussé par une

jusqu'à un peu superficielle et une exactitude d'à peu près. » — (H. Delaborde, Revue des parfois facilité Deux

Mondes, i852.) Un des plus beaux portraits

de Greuze

sans contredit, celui de Fabre est en buste de trois quarts,

d'Églantine tourné vers

gauche mois, finesse

; cheveux poudrés et relevés, cravate habit noir. blanche, et quel modelé

! Toutes

se rencontrent portraitiste 60 centimètres. En

(1783),

dans

est, ; il la

gilet cha— Quelle

les qualités

du

cette

de

toile

David

les portraits de exposa —de Mme Pécoul, — de M. le

M. Desmaisons, comte de Clermont

en (1789), d'Amboise; — M. Thelasson M. et Mme Lavoisier, de — Mme de BréSorcy, — Mme d'Orvilliers, hant, — M. et Mme Vassal, —Mme Lecoueteux et Mme Hocquart. En (1793), la Mort du jeune trait de Bailly, — de Grégoire,

Barra, le por— de Prieur,


Du Portrait

dans la peinture.

211

— de Jean-Bon Saint-AnRobespierre, — de Saint-Just, — de dré, Marie-Joseph — de Chénier, Boissy d'Anglas. — de

le Serment Malheureusement, Paume n'a pas été terminé, mais donne

cependant le milieu

occupe A la même de Lepelletier

les

traits

de

du Jeu

de

David

nous

Bailly,

qui

de la composition. fait le portrait époque,.l'artiste de Saint-Fargeau, puis celui de

Marat, qui a un grand caractère une bonne et solide exécution.

de vérité,

En (1795), David exécute, pour selin Saint-Albin, ami de Danton,

M. Rous-

du terrible

tribun;

le portrait

il fit ce portrait

de sou-

venir. En (1800), le portrait équestre consul gravissant le Saint-Bernard. David

fit, à cette

même

ninac, Pastoret, Trudaine, En (1808), il fit le portrait d'autres pereur, et beaucoup Dans

le portrait

tré une grande par là, grand.

du

premier

époque, Mmos VerRécamier. en pied de l'Emencore.

de Pie VII, David a monscience de modelé : c'est simple,


Histoire

212

Napoléon de 180,000 Distribution

du Portrait. à David, au prix les deux tableaux de la

Ier commanda

francs, des Aigles et du Couronnement.

Dans

le Couronnement, moins de cent cinquante conscience, entre autres,

on

ne compte

pas avec

portraits peints et la plupart fort ressemblants,

CamTalleyrand, Bernadotte, bacérès, qui occupent le premier plan. — ceLes rares portraits peints par David, » dit M. H. Delaborde, cene sont, à vrai dire, études. — L'art de la comque de savantes de part, position n'y a point le Bonaparte dans franchissant

si

ce n'est le

mont

et dans les deux portraits en Saint-Bernard, — Le célèbre Pie VII pied de l'Empereur. lui-même n'atteint chez David que la volonté de se soumettre nature.

pleinement

à l'autorité

de la

»

La gracieuse Mmc Vigée-Lebrun doit nous tout spécialement : beauté, occuper esprit, talent,

elle eut tout!

Quelle grâce dans les attitudes de ses modèles ! Comme on retrouve la femme chaste et fine dans les airs penchés de ses portraits !


Du Portrait

dans la peinture.

2i3

il ne se rapproche Quel joli ton quand pas eut un trop de Greuze ! Mme Vigée-Lebrun succès immense venances

par

; comblée de soins et de préla reine Marie-Antoinette, elle

fut également bien cours étrangères. Parmi

dans

accueillie

les oeuvres

garnie

les

les plus remarquables de devons citer tout d'abord

cette artiste, nous le portrait de Marie-Antoinette, toque

toutes

coiffée

d'une

à plumes et vêtue d'une robe rouge de fourrures. La Reine tient sur ses

genoux le petit duc de Normandie ; près d'elle, sa fille enlace son bras dans une pose enfantine ; devant le groupe ceau, le jeune Dauphin. Ce tableau Mme Lebrun

fut

se tient, près

le morceau

de réception

de

à l'Académie.

A Florence, on lui demanda pour être placé dans la célèbre Uffiii,

du ber-

consacrée

aux

portraits célèbres, peints par eux-mêmes. A Naples, elle peint l'admirable

son

portrait chambre des des peintres

Lady Hade la mer, tenant

au bord couchée milton, une coupe à la main ; sa belle figure

était fort


Histoire

2i4

du Portrait.

de beaux cheanimée, elle avait une quantité la.couvrir entièveux châtains qui pouvaient rement, et, en bacchante, elle était admirable. Mme Vigée-Lebrun trait

: en chapeau elle est charmante

les cheveux

épars,

fit plusieurs

fois son porde paille ; à demi-nue, et à voir ainsi, serrant avec

effusion

sur son sein sa petite fille, la joie de sa vie, jusqu'au jour où elle quitta sa mère la blanche coupour aller à l'autel recevoir ronne

des mariées. la liste

des

Mme Vigée-Lebrun

:

Voici

principaux

portraits

de

En (1788), Hubert Robert; En (1798), Joseph Vernet ; puis encore: Miss Pitt, — Mlle Roland, — la comtesse Po— Mesdames de France, Adélaïde et Victoire, — Marie-Thérèse, épouse de Franfemme du grandçois II, — Marie-Louise, duc de Toscane;

tocka,

En

Caroline (1807), la Reine de Naples, GalitMurât, — les princesses d'Esterhazy, de Polignac, — Napier, zin, de Wurtemberg, — Alexis Houragin ;


Du Portrait

dans la peinture.

En (1824), S. A. R. la duchesse — la duchesse de Guiche.

2i5 de Berri,

En tout, plus d'une centaine de portraits à l'huile, au pastel et au dessin. Le jugement sur Mme Lebrun porté par M. H. Delaborde — ceLa manière Greuze

: rapporté plus attrayante que sérieuse un venait de donner l'exemple,

autre talent

se chargea

dont

mérite

d'être

Mme Lebrun, aimable, de la continuer, ou tout au moins

l'esprit sous des formes indécises. tiquement duire

» Le portrait

d'en

moins

repro-

systémaet de ses

de Marie-Antoinette

et de sa fille, mainenfants, celui de l'auteur un et surtout du Louvre, tenant au musée autre portrait de l'auteur que l'on voit dans la à Florence, des Offices, galerie assez que ce talent, tout en sacrifiant à la grâce, rection. » C'est

se préoccupait ce mélange

aussi

d'abandon

prouvent beaucoup de la cor-

et de netteté

à des oeuvres singulier qui prête un charme avec où rien d'ailleurs n'est en contradiction le sexe de l'artiste

qui les a signées.

.


Histoire

2i6 » De toutes

du Portrait. dont

les femmes

les noms

figuMme Lebrun, en

de l'art, la plus habile, elle effet, n'est pas seulement est encore celle qui, dans son rôle de peintre, garde le mieux l'attitude et la vraie physionorent dans l'histoire

mie de son sexe. »...

Mme Lebrun

sant acte

d'artiste.

sait rester

femme

La

chez

force

en fai-

elle n'im-

que la plique pas plus une idée de faiblesse, fermeté de son pinceau ne dégénère en hardiesse malséante. Il semble qu'on sente pardélicate,-guidée par une intelligence plus occupée du soin de plaire que de l'ambition de dominer. » Jusqu'au jour où le talent de Gérard vint

tout une main

à se produire,

Mme Lebrun

(c'était justice) passait en France pour le meilleur de peintre — de l'époque. années portraits Quelques plus tôt, peut-être eût-elle disputé au nouveau venu, non pas le premier rang, auquel il eut droit tout d'abord, mais une large part d'apMaintenant elle lui laissait le plaudissements. champ libre. Après s'être volontairement lée au commencement de la Révolution,

exielle


Du Portrait

dans la peinture.

encore longtemps de rentrer dans son pays.

217

devait attendre

qu'il

permis

Lorsqu'elle vers 1810,

y revint, pour ne plus le quitter, elle n'essaya même pas d'engager sans amertume

contre

le présent,

signa avec son bon goût habituel nir désormais qu'au passé. »

la lutte,

et

elle se réà n'apparte-

qui est un de nos grands peincomme nous tous, payer sa large

Prud'hon,

tres, devait, part aux soucis,

et aux larmes. aux chagrins et délicate, il devait souffrir

aimante

Nature

lui fût

ce qu'il avait de plus sensible, dans ce pauvre rien qui nous rend grand et célèbre, et notre faible ou qui tue et notre intelligence dans

corps,

après

nous avoir

rendu

malheureux.

rare

habileté

Quelle Prud'hon

poésie, !

quelle

Comme

peintre

français,

Prud'hon

dans est un

le plus le sentiment qui possédèrent de la lumière; poète, il a rendu dans ses desdes artistes

sins, dans ses toiles, des pensées intimes qui Une sorte de fataintraduisibles. semblaient ses lité devait rendre malheureux, jusqu'à derniers

jours,

ce grand

artiste

qui,

comme


Histoire

218 Greuze

et Géricault,

nement

de sa gloire.

Nous

devons

du Portrait. ne devait

à Prud'hon

gnifiques portraits. — ce Prud'hon,

» disait

pas voir

l'avè-

de beaux

et ma-

Guizot

dans

son

de (1810), cea exposé deux un portrait et une tête de Vierge.

belles

têtes,

Salon

» Il y a beaucoup nière

d'art

dans cette extrême

et un peu de masuavité du pinceau,

en mollesse; à force qui dégénère si facilement de fondre les contours, de ne rien arrêter, de ne présenter

à l'oeil que des formes

nées, on tombe tude qui mènent

dans

un vague,

à l'incorrection,

indétermiune

incerti-

et quant

au

son éclat, lorsqu'il n'est pas uni à de l'énergie, nuit souvent à la vérité. » coloris,

Au Salon

de (1812), Prud'hon du Roi de Rome.

exposait

portrait Il fit aussi le portrait de Joséphine, ratrice des Français, vêtue à l'antique, chée

le

Impécou-

sur un

tertre,

la tête appuj^ée

bras gauche. Prud'hon

donna

encore les portraits de — de la Bacprincesse

M. et Mme Anthony,

sur

son


Du Portrait

dans la peinture.

21g

ciochi, — de l'abbé Barbier, — de Mme Bor— de M. Cabochet, — de Mme Constannier, — de la duchesse de Talleytin, née Didot, rand, — de Mme Dufresne, — de M. Fontami, -— de Gauthier De Prud'hon

La Chapelle. sont également

du marquis

les portraits — de Mme de

Gouvion Saint-Cyr, — de Mlle la Riboissière, Meyer à dix-sept de la même ans, — et deux autres portraits — de M. de Mesmay, — du marépersonne, chal Moncey, -—de M. Antoine Passy, —de

de Polignac,,— de Mme Roland, du maître, — du un des plus beaux portraits Roi de Rome, — du comte de Sommariva, — de — du prince Talleyrand-Périgord, la duchesse

et de Mme Viardot,

M. Viardot M. Thiers

nous

a laissé

sur Prud'hon, jugement de (1822) : — ceJe me hâte d'arriver a touché

le public,

pulaire. » C'est

une

M. Prud'hon;

etc.

ce remarquable dans son Salon à un tableau

et dont le succès

famille un père

désolée encore

qui

a été po-

par peinte dans la force


220

Histoire

du Portrait.

une chaise ; ses deux sa fille aînée le soutient par derrière, à chaujeunes fils, assis à ses pieds, pleurent de l'âge est étendu

mourant

sur

quant au père, il est expirant, et son sa mort prochaine. décoloré annonce

des larmes;

visage » Il est impossible de rendre l'impression produite par la vue de ce tableau si simple,

et où le peintre s'est si peu tourmenté pour de l'effet. Il prouve, ce qu'on a réproduire et ce qu'il est si difficile de pété si souvent, faire comprendre giner des sujets

aux artistes, que, sans imaet terribles, sans singuliers à émouvoir la sensibilité par des cir-

chercher constances exposée Nous

la nature bizarres, touche profondément. »

simplement

avons

de portraits

un certain

nous par Girodet; les oeuvres les plus

nombre

ne ferons

que mentionner de cet artiste. importantes On a de Girodet : le frère de Napoléon en — M. de pied, — Chateaubriand, Sèze, — Mme Merlin, — M. de Saint-Victor, le père, — Alexandre Boucher, — le général vendéen — de Bonchamp, — marquis Cathelineau, Mme de Reizet.


Du Portrait

dans la peinture.

En (1799), Girodet

avait

exposé le portrait ensuite le peintre le

de

MUe Lange, mais en morceaux; coupa exposa un nouveau l'actrice était figurée pluie d'or, et près dont la tête rappelait

221

en

Girodet (1800), de Mlle Lange;

portrait sur un lit, recevant une d'elle était un coq d'Inde un

membre

du

Direc-

toire. De (1804 à 1824), Girodet exposa trentedeux portraits : parmi lesquels ceux du chi— de — de rurgien Larrey, ,Bonchamp, Cathelineau. En (1806), on écrivait de Girodet : — « Ce n'est pas sans perdre quelque chose des hauteurs est descendu que M. Girodet de

la peinture

historique

par l'énergie s'explique l'auteur. Il ne peut échouer

Cela portrait. même du talent de au

que dans

de lui. jets au-dessous » Je me rappelle un mot charmant taigne, et qui reçoit ici son dit avec force dans son vieux piedferme en plaine.

à mont, »

mais je

des

su-

de Mon-

; il application style : « J'ai le choppe volontiers


222

Histoire

du Portrait.

» Dans le portrait exposé ne reconnais plus le talent

sous le n° 225, je de l'artiste à qui

l'on doit le grand drame du Déluge. Les têtes ne tournent pas, la main gauche du docteur toutes les mais celle-là exceptée, est mieux, la couleur du vêtemains sont médiocres, ment de l'enfant tient au fond du tableau, les accessoires

sont

» (Salon

négligés.

de' 1806,

Pausanias

Français.) En (1810), M. Guizot écrivait à son tour : — « C'est avec un vif sentiment de plaisir

que

l'on

d'Apollon briand par qui,

aperçoit le beau

au

de

bout

portrait

M. Girodet,

de M. dont

bien

j'ai

la

galerie Chateau-

et parlé, vivement

qu'un peu noir, frappe la noblesse par la vérité de l'imitation, l'énergie du style. » Alors

on se sent à l'aise : on entre

et

dans la

et bientôt les magnifiques rotonde, font oublier un portraits qui se présentent premier moment fâcheux. » Le plus parfait est peut-être celui de Mme la grande

comtesse bleu,

par

de P..., M.

en pelisse

Girodet;

et robe de velours

vérité

de tons,

élé-


Du Portrait

i

dans la peinture.

22 J

gance de contours, grâce et fini du pinceau, tout s'y réunit pour rappeler la manière des maîtres de l'École italienne, surtout la belle tête de Léonard

de Vinci,

comme

celle

de la

belle Ferronnière. » On y reconnaît cette harmonie suave sans sans raideur, cet heumollesse, cette pureté reux talent la nature

de conserver en y ajoutant

toutes celles

les beautés

de

de la perfection

de l'art. » Il n'est

aucune

galerie

qu'un

tel tableau

ne pût orner. » M. d'une

aussi a exposé tenant un personne

Girodet

jeune dont violettes,

tête

est

le

portrait de bouquet

charmante.

Les

à mon de femmes pèchent, portraits avis, par la couleur, qui en est un peu grise et morte. » autres

de (1796) le à l'Exposition tenant par la main sa jeune portrait d'Isabey, c'est un des fille. Ce tableau est au Louvre; Gérard

envoya

du maître. Presque remarquables font les artistes réussissent lorsqu'ils toujours les portraits de leurs parents ou de leurs amis. portraits


du Portrait.

Histoire

224 —.

j

— « Ce qui frappe, en effet, » nous dit « dès le premier M. H. Delaborde, coup se trouve en face de ce beau d'oeil, lorsqu'on c'est une

portrait,

de vérité

expression

sans

c'est ressentie; profondément du talent épris de sa tâche et la pour-

excès, l'accent

mais

suivant

jusqu'au

bout

avec

le même

entrain.

» A coup faut

sûr, la science ne fait pas ici déau sentiment du peintre; on trouverait

difficilement, parmi au même genre, une tous

les oeuvres

appartenant oeuvre plus correcte de cette réserve est discrète,

points; mais elle tend si peu à prédominer, en quelque

qu'on l'oublie certains partis

sorte, et que même le caractère pris en vue de l'effet gardent la simplicité et de la vraisemblance. »

de

Guizot écrit en (1810) dans son Salon : — « M. Gérard s'est surpassé lui-même dans le portrait de Mme V... ; elle est debout, au milieu

d'un

qui frappe connaisseurs. pandu

paysage ; grâce et vérité, voilà ce à la vue de ce tableau les moins Le pinceau

de M. Gérard

a ré-

la figure une douceur, et une noblesse charmantes...

une

sur toute

souplesse


Du Portrait

dans la peinture.

225

» Parmi

les portraits en buste, celui de S. A. R. le prince de Ponte-Corvo, prince royal de Suède,

et celui de M. Redouté

les plus

remarquables, une extrême

fermeté, l'autre par une vérité Pendant entièrement

m'ont

paru

l'un

par une grande chaleur de pinceau, et une simplicité rares. >> années Gérard se voua

plusieurs au portrait,

et il acquit colossale.

genre une réputation Il peignit alors Mme Regnault

dans ce

de Saint-Jean

d'Angely. Il fit les portraits Moreau, —~ du.général de Darcet, — de Poisson, — de Suard, — de — — de son ami Le Breton, Canova, — du premier Consul Mme Récamier, — de Marie-Louise et du et de Joséphine, — de Louis Roi de Rome, XVIII, — de Charles X, — du comte d'Artois. de

'

En (i817), Miel écrit dans son Salon : '— « M'. Gérard, comme Van Dyck, comme' des des souverains, est le peintre Titien, princes,

illustres. des personnages on reconnaît de Monsieur,

portrait très habile.

Dans

le

une main 23


226

du Portrait.

Histoire

» Dans

le portrait

de

la tête est ressemblante, d'Orléans, nomie est noble et caractérisée, tourne ment

bien ; la partie est étonnante;

le duc

monseigneur

supérieure vérité,

la physiola poitrine de l'ajuste-

fermeté,

préci-

sion, tout s'y trouve. » On pourrait reprendre dans

chose quelque de la tête et dans le modelé

la forme

des cuisses, le dessin de ces parties manque de sévérité ; le fond semble aussi trop brun aux tons éclatants du costume. par rapport La palette

de M. Gérard

est magique; pourtalent est-il quelquefois

quoi un aussi beau frelaté ? » — « Après que David, » raconte M. H. De« eut exposé au Salon de (1785) son laborde, tableau

des

succès

toutes

toutes

les routines

Horaces

les fausses

par

ce brillant

gloires

de l'École,

à académiques, Gérard, des autres artistes de son âge, quitta

l'exemple sans marchander •

et ruiné

une

surannée discipline dans le camp du novateun L'ate-

pour passer lier de David, celui

des

comme

Carrache,

autrefois

devint

à Bologne le port de salut


Du Portrait où se pressèrent

dans la peinture.

d'abord

22 7

les nombreux

trans-

fuges de la vieille

cause, puis des disciples auraient qui, n'ayant pas eu à se convertir, pu, sans danger pour leur zèle, se dispenser d'être intolérants. » L'intolérance,

même cependant, l'injustice pour tout ce qui ne se rattachait pas directement aux nouvelles semblait, un doctrines, pieux

tribut

dont

nul

n'avait

le

droit

de

s'exempter. » Je me trompe : parmi ces disciples un peu plus fervents que de raison, il s'en trouvait un qui, sans méconnaître l'opportunité de la réforme, sentait d'en déjà le besoin limiter

les conséquences ser le zèle du purisme inerte

et refusait jusqu'au

de pousculte d'un

idéal.

» A ses yeux, la représentation de la vie et sa part légigardait encore son importance La peinture

times dans les oeuvres

d'art.

tout n'avait

pas, pour

absolue

l'antique;

objet unique Gérard en un mot, de se montrer vrai sans

de

croyait à la possibilité bassesse et correct sans archaïsme.

après l'imitation


Histoire » Le portrait en (1795), et le portrait

du Portrait. peint en pied d'Isabey, de Mlle Brongniart, ex-

posé au Salon de cette et éclatants les premiers

même

furent

année,

de l'intémoignages de ses opinions sur ce point... »

dépendance — ( La Peinture des Deux M.

de Portrait

en France,

oct. i852.) étudiant Delaborde,

Rev.

Mondes,

H.

d'Isabey, ajoute : — « Isabey, debout

le

portrait

et tenant

par la main sa à l'angle fille, enfant de 4 à 5 ans, s'arrête de deux escaliers, dont l'un, à gauche, va se perdre dans le haut de la toile, et l'autre, vu

de face,

ou plutôt pressenti, grâce aux de la voûte qui le surmonte, lignes précipitées aboutit à une porte ouverte sur un jardin. » Ce fond, parfaitement disposé pour laisser aux deux figures l'importance n'est pas, ainsi qu'il nécessaires,

arrive

dinaire

un fond de

dans les grands

portraits,

et le relief d'or-

fantaisie. » A l'époque où Gérard peignit Isabey, celui-ci, comme plusieurs autres artistes, avait un logement au Louvre, et les détails d'archi-


Du Portrait

dans la peinture.

22g

par le peintre ne sont qu'un reproduits de plus dans cette véritrait de ressemblance tecture

dique image. Ne sent-on pas d'ailleurs que le chez lui, et le choix modèle est représenté même du costume n'indique-t-il pas un homme surpris dans les habitudes familières » Une veste flottante en velours culotte

de sa vie?

noir, une des bottes à re-

de couleur

verdâtre, l'enfant une robe blanche

vers, et pour d'aucune ornements

sans

sorte, un bonnet d'où des mèches de cheveux indociles, s'échappent bien voilà certes des éléments d'ajustement différents

à lapittoresque accoutumé. longtemps

de la magnificence

quelle on était depuis » Avec de si humbles

ressources,

Gérard

a

de lignes générales et une véritable sa composition plénitude, aux formes de détail une élégance sans affecsu pourtant

donner

aux

tation qui, loin de mentir seulement et la confirme.

à la réalité, »

l'épure

Gros, qui était un grand et de batailles, nous a laissé d'histoire

Antoine-Jean

peintre de très beaux portraits. Le plus beau, celui

du général

Lasalle,

a


Histoire

2JO

du Portrait.

une grandeur ; quelle fierté, quelle magistrale vigueur ! — a Ce portrait de Lasalle, » dit M. Charles qui, même dans une et desle passant, heurtent simple gravure, quels on peut dire, comme des saillants modèBlanc,

« est un de ceux

les du Tintoret

ou du

Titien

: On ne garde » on les rencontre.

point ces portraits, Gros a fait également

le portrait du général et celui de Berthier ; — ceux encore

Bonaparte du roi de Westphalie ; —de Zimmermann ; — du général Legrand ; — de M. de la Riboissière ; — du comte de Montbrun ; — de Louis XVIII ; — de la duchesse d'Angoulême ; — du comte — de Charles X. ; Chaptal Dans

la Distribution

artistes

par Gros a tracé

Napoléon les portraits

des récompenses aux au crayon), (croquis de la plupart

de ses

camarades, indiqués en deux coups de crayon. On y reconnaît très bien Girodet, — Gérard, — — Guérin, — Çarl Vernet, — Cartelier, Denon, — David, — et Gros lui-même. Il a fait encore le portrait de Masséna peint sur taffetas.


Du Portrait M. Guizot.disait de(i8io): — « Si l'on veut

dans la peinture. de Gros, sentir

23i

dans

son Salon

clairement

la diffé-

rence de manière

qui existe entre M. Gros et les grands artistes de l'École actuelle, qui sont demeurés plus fidèles aux principes des du style noble, que Grecs, sur l'importance l'on compare son portrait du général de diviavec celui de ChateauLegrand, méditant sur la ruine de Rome, par

sion comte

briand, M. Girodet.

» Ce sont

deux

pleins portraits, superbes de fermeté, de vérité, de vie; mais en regardant celui de M. Girodet, on sent, malgré l'inque l'artiste, fidèle à la en d'embellir loi de Thèbes, qui commandait au a réuni le sentiment grandiose imitant, fériorité

du coloris,

cette et que par nature, à don^ il est parvenu heureuse alliance, un caractère ner à son ouvrage historique de celui dans vainement l'on chercherait que sentiment

de

la

M. Gros. la tête que ce dernier avait à moins. Ceci n'est y prêtait beaucoup

» A la vérité, peindre


2J2

Histoire

du Portrait.

qu'à ce seul point un mérite qui n'appartienne dans plude Girodet; on le retrouve portrait de lui, qui sont vraiportraits » ment peints dans un st}de historique. — « M. Gros », écrivait Miel en (i817), « n'a sieurs

autres

point blant

d'excuse

pour

n'avoir

pas fait ressemen pied du Roi. — Je

son beau portrait encore à l'artiste reprocherais

de n'avoir

pas la toile.

le milieu de placé la figure dans — Mais l'attitude est majestueuse et vraie. C'est

un

ferme

pinceau maîtres. En

faire

libre, une touche franche, et sûr, c'est la manière

un des

M.

son

» (1827) :

Jal

ajoutait

dans

Salon — « Le est-il

portrait du Roi, par M. le baron Gros, au-dessus de la critique ? Croyez-vous

que cette figure cheval si roide,

sans vie et sans grâce, que ce que ce groupe diplomatique

si grotesque, lourd, Vous

que ce ton général, si jaune et si soient des qualités recommandables?

avez

admis

de cependant l'ouvrage M. Gros, mais vous avez refusé un portrait de M. Delacroix. »


M.

H.

Du Portrait

dans la peinture.

Delaborde

porte le jugement qui et les oeuvres de Gros :

suit sur la manière — a Le talent de Gros a plus de luxe que de vraie puissance. Si grand que ce talent se montre

dans

quelques portraits héroïques, dans ceux, entre autres, de Bonaparte à Aréole, du général Lassalle et du général Fouril n'exprime nier-Sarlovèse, pas cependant, sans une sorte d'ostentation, tial des modèles. » Ailleurs vertement

il lui arrive

Bonaparte, de M. Daru,

portrait tume de grand

mar-

de se montrer

ou-

et le portrait

emphatique,

de Jérôme

le caractère

équestre

le roi de Westphalie, celui de Duroc, en cos-

maréchal

tés dans un goût théâtral vestit la vérité.

du Palais,

sont trai-

qui surcharge

et tra-

bien » Le style de Gros, nous ne parlons, et non entendu, que du peintre de portraits de Jaffa et d'Aboukir ; le peintre de style de Gros a quelque chose d'excessif, du noble

fastueux, de panaché, pour ainsi dire. En le plus il ne rencontre, visant au grandiose, souvent,

que

l'exagération

et l'enflure; 24

et,


Histoire

234

du Portrait.

sous prétexte de donner à la réalité une appad'ornements rence épique, il l'affuble qui ne » (Loc. cit., réussissent guère qu'à l'épaissir. ut suprà.) Nous possédons quelques portraits de Pierre Guérin, entre autres ceux des chefs vendéens et Louis de la Rochejacquelein,—Talen pleine Le peintre les a représentés

Henri mont.

action, cravate au vent, chapeau de travers, cheveux en désordre. — « Guérin, » dit M. Henri Delaborde, « dont le talent

n'avait

d'ailleurs

rien

de cette naï-

veté nécessaire, dans une certaine mesure, à tout peintre de portraits, Guérin ne s'essa)^, dans le genre que traitait Gérard, qu'à la condition de déguiser la réalité contemporaine sous

des formes

moin certain

à l'antique, téempruntées portrait d'une dame en costume

campanien

et celui

d'Henri

statue quelein, véritable tinous enserrée, tant bien habits

d'un Vendéen.

M. Jal écrivait — « M. Paulin

dans

de la Rochejaou d'And'Apollon que

mal, dans

les

»

son Salon de (1827) ; Guérin nous a donné un ex-


Du Portrait

dans la peinture.

235

cellent

de M. l'abbé de La Mennais portrait écrivain est représenté l'éloquent composant

une page de l'Essai sur l'indifférence. » L'ouvrage de M. Paulin Guérin

;

est très

remarquable par son coloris, sa touche fine et ferme et la vérité du sujet représenté. Reprochons au peintre un détail qui nuit à l'effet naïf d'un

d'ailleurs si bon : pourquoi portrait avoir affublé du petit manteau M. de La Mennais?

pourquoi main? »

lui avoir

mis

la plume

à la

Vernet, le père, fit peu de portraits, Vernet. mais il n'en fut pas de même d'Horace Carie

en possédons un grand nombre de cet Carie fit Je artiste et des plus beaux. Lorsque Nous

du duc de Berry, en (1814), il y eût de cette toile, et son fils grand tapage autour n'en fut que ardent bonapartiste, lui-même, portrait

médiocrement

satisfait.

Cela n'empêche Vernet, très pas qu'Horace a exébien en cour sous tous les régimes, — du du duc d'Orléans; cuté les portraits — du roi Louis-Philippe; duc d'Angoulême; — de Louis-Na; — et du prince Cavaignac


Histoire

236

poléon blique. MM.

du Portrait.

président

Bonaparte,

de

la Répu-

— Madier

se de Montjau, firent peindre par lui, ainsi que MM. Gabriel — le duc Pasquier, — et Delessert, —Fould, Dupin,

le frère Philippe. du frère Le portrait

Philippe

eut

un

im-

de à l'Exposition universelle ce portrait ne sup( i S5 5) ; malheureusement : il manque sérieuse porte pas une analyse mense

succès

d'étude, l'esprit y manque seule est bien rendue, dans

aussi, la matière les mains et dans

la tête. Rien de plus varié que les appréciations oeuvres d'Horace Vernet par les critiques Salon.

des de

En (1822), MM. Jouy et Jay écrivent dans leur Salon : — « Portrait de M. Dupin, avocat. » C'est dans la cause de l'infortuné maréchal Ney qu'Horace Vernet a voulu peindre son illustre

défenseur,

au

moment

où il dit

au procureur le jugegénéral, qui pressait ment : « Accusateur, vous voulez placer sa


Du Portrait » tête

dans la peinture.

sous

la foudre, » nous voulons montrer » formé. » ' » Non seulement

23y

et nous, défenseur, comment l'orage s'est

ce portrait

est d'une

res-

mais le peintre a su fixer parfaite, sur la toile un de ces moments fugitifs-, insai-

semblance

sissables, où l'oeuvre, livrée à une forte émodes traits physiques tion, semble emprunter et devient en quelque sorte pour se produire palpable. » Le talent

n'a pas de plus noble les traits des de conserver

de l'artiste

emploi que celui hommes vertueux,

de mémorables

concitoyens triotisme.

» Il est difficile Drouot mais

sous dans

et qui ont donné

de pa-

le général qui le couvre,

reconnaître

de

l'habit

exemples

à leurs

modeste de cette

les traits

physionomie calme et sévère, dans ce regard pensif, dans le cette pose ferme et modeste, on retrouve inébranlable le philosophe sage d'Horace, aux coups

de la fortune,

l'homme

de

la gloire

la vertu

au-dessus

au-dessus

de tout.

qui place et la patrie


238

Histoire

du Portrait.

talent

d'exécution

» Le même

un

scrupuleux, le chercher » Portrait

force à

est comme éloge. Ce portrait et de Madier deMontjau, il

répéter le même ceux de Dupin— atteste

nous

tout pinceau qui rencontre

à la fois rapide et toujours l'effet sans

hors de la nature

et de la vérité.

du duc d'Orléans.

On m'apprend

est celui d'un prince, je m'en que ce portrait étonne et je m'en félicite; cette extrême faciun rang si élevé, est le gage des qualités réelles et solides, tandis que le vull'éclat et la consigaire des altesses cherche

lité,

dans

dération

dans

le

luxe

frivole

d'une

pompe

extérieure. » Pour

la vérité

et la ressemblance,

de la couleur, le naturel ce portrait est un des plus

jolis morceaux qui soient sortis du pinceau de M. Vernet, si fertile en compositions de cette espèce. » Moins portrait léans,

large de touche que le si remarquable de S. A. le duc d'Orfini,

le portrait

plus

de M. Gabriel

Delessert

en

du public par Un air pied attire l'attention de vie, par une couleur vraie, et une ressem-


Du Portrait

dans la peinture.

blance parfaite : l'empâté lidité des tons méritent

du travail

connaisseurs.

L'artiste,

qui

des ressources

ingénieuses, du chasseur

vêtement

brun

tous

23g et la so-

les éloges des trouve toujours

a fait ressortir

le

sur un nuage

de

fumée et de poudre. » * En (i833), dans le Salon de G. Laviron et B. Galbout, on trouve sur H. Vernet les lignes suivantes : — « M. Vernet,

un instant

fourvoyé

dans ses

et son portrait du Roi, si est revenu, lourd, si massif, si mal. compris, dans celui du maréchal Molitor,» aux pures

tableaux

traditions

d'histoire,

de ses soldats

de Franconi,

de ses

M. Vernet, comme beaucoup d'autres artistes, ne sait voir la passion et le mouvement que dans les contorsions et les grimaces ; aussi son général n'est

généraux

de mélodrame.

du qu'un pantin qui se démène pour faire bruit. Le portrait du Roi par M. Horace Vernet au qui semble s'attacher participe du malheur atelier peintre, qui a quitté les fanfares de son de Paris, pour aller entendre les soprani de la chapelle Sixtine. »


Histoire

240

du Portrait.

les portraits (1845), Thoré juge ainsi de M. Mole et du frère Philippe, dans son En

Salon

:

« Les

deux

portraits Salon sont

du peints M. Mole et d'un

les

plus fermement : les portraits de

frère ignorantin,

par M. Ho-

race Vernet. » II faut au portraitiste deux qualités bien rares : une sorte de pénétration philosophique, du visage, et l'aspect extérieur qui interprète la science du peintre qui en exprime sur la toile les justes accents. » A son tour, M. Galimard de (1849) : — « M. Horace

écrit dans le Salon

Vernet

a fait tout simplement une tête seulement, il est vrai,

un bon portrait, mais une tête qui vit et qui pense ; et c'est aussi cette ressemblance qui plaît le plus à la foule. » de (i855) donna lieu à de nouL'Exposition velles des oeuvres d'Horace appréciations "" Vernet. M. Eugène Loudun écrit : — « Je suis prêt à reconnaître

le mérite

d'un


Du Portrait

dans la peinture.

241

aussi vrai, aussi exact que celui du portrait frère Philippe, par M. H. Vernet ; mais ne comprenez-vous pas que, si le peintre de talent s'est attaché

à rendre

les détails

prosaïet les trous

les fissures ques des accessoires, du mur, le buis bénit, la boue des souliers, d'autres hommes viendront lui qui après porteront le maître

dans

la figure cette exactitude que a mise dans les détails, qui maté-

rialiseront

le

comme même, personnage M. Courbet de Dame), et préten(Portrait dront, en le montrant dans sa hideuse réalité, avoir

le dernier

atteint

but

de l'art ?

» Bien plus, il en viendra d'autres, comme M. Couture, qui n'auront pas d'autre souci l'habileté que de montrer prestesse de leur pinceau. - ». La figure d'un homme

de leur main,

ne sera pour étaler adroitement

la eux

les qu'un, prétexte pour couleurs éclatantes, par un procédé nouveau-, » en plaques rouges, vertes, marbrées. dans son Salon

Delescluze

ajoute

« Le frère

Philippe,

général

chrétienne,

peint

la doctrine

:

des frères en pied

de

et de


du Portrait.

Histoire

242

naturelle, grandeur ginal de M. Horace

est un

fort oriouvrage et qui ne manque

Vernet, •pas de style, quoi qu'on en puisse dire. Enfin M. Edmond toujours" About, tuel, sait trouver une malice pos de détails qui ne rentrent

» spirià pro-

nouvelle,

pas précisément

dans le domaine de l'esthétique. — « Le portrait du frère Philippe ferait une de M. Berpauvre figure auprès du portrait et qui a un joli portrait : c'est pourtant fait fureur il y a quelques années. Le style, qui lin

a été remplacé par une manque absolument, chaussure et une célèbre lécaractéristique zarde

dans

mieux

ces signes extérieurs, et les terribles épaules

minces

la muraille.

et cependant...

Le public

mais passons.

comprendque les lèvres de M, Bertin ;

»

Ne laissons

l'occasion de sapas échapper luer le nom du chef de notre École moderne. Nous

devons à Géricault

la transformation

notre peinture. Honneur à lui ! La plus grande part lui revient gloire de notre peinture actuelle. exercé une influence toute-puissante

de

dans

la.

Géricault

a

sur notre


Du Portrait

dans la peinture.

art, sur la peinture au grand maître ! La mort,

et sur la sculpture. .

venue

Salut

n'a pas permis à de portraits. beaucoup

trop

de laisser

Géricault

243

tôt,

Nous

ne parlerons que de celui qu'il exposa en. (1812) sous le titre de Portrait équestre de M". D.... (Dieudonné, lieutenant aux Guides de l'Empereur.) Ce portrait fut peint un grand retentissement

jours : admirateurs

contradicteurs'

sionnés,

tous s'occupèrent ' En la voyant, cela

sort-il

touche.

»

_ Géricault médaille

en douze

ignorants de cette toile. David

s'écria

? je

ne

reconnais

n'avait

que

vingt

et eut pas-

et jaloux, : « D'où pas'

cette

ans ; il eut uiie

d'or."

._..'.. que pour Ary Scheffer n'a fait de portraits ses parents et ses amis. Nous en connaissons, notre sympaun,, celui de M. Henri Martin, ne Ce portrait et éminent historien. thique ordiressemble en aucune façon à la peinture sortir de l'école de du maître, il paraît d'une ferme et empâtée, :' peinture Géricault

naire


Histoire

244 harmonie

douce

du Portrait.

et calme,

d'un

beau

dessin

mouvementé. Voici

du

reste

que l'appréciation M. Charles Scheffer

portraits d'Ary — « Mis en présence

de la nature,

fait

des

Blanc

:

unique-

ment pour la voir, la modeler, la rendre, il était insuffisant, et la vérité de l'imitation lui aussi bien que l'énergie ; mais dès manquait de la passion s'en mêlaient, que les sentiments l'effigie pouvait devenir, non pas belle, mais sublime de l'âme, de même par l'évocation qu'elle était lourde et sans vie, s'il s'agissait d'un

personnage » modèle.

qui

posait

simplement

en

de : M. VicAry Scheffer a fait les portraits — tor de Tracy ; — du général Lafayette ; de Mme de Rothschild ; — de M'™ Guizot ; — de Mlle de Fauveau, en costume d'amazone ; ^- de Dupont de l'Eure ; — du prince de TalDe Laborde ; — de leyrand ; — d'Alexandre M. Odilon Barrot ; — du général — de Ney ; Frantz Litz ; — de Mme Hervé ; — de Rossini ; :— de etc. Lamennais, Tout en reconnaissant les grandes qualités


Du Portrait

dans la peinture.

245

l'ont jugé diverd'Ary Scheffer, les saloniers sement. — « Les de MM. de Talleyrand portraits ,— Dupont de l'Eure, — DeLaborde,—et David, sont très ressemblants, mais par M. Scheffer, ils sont traités un peu trop en esquisse, » écrit M. Jalen(i83i). . — « M. Ary du portrait de Scheffer, M. Armand n'a pas fait un bon Carrel, il lui a donné une bonne ouvrage; toutefois, pose, on ne se plaindra pas qu'elle soit insolente

comme

-M. Ingres,

celle

mais

d'un

M. G. Planche

En-(i838), — «Le portrait

fer est loin,

à notre

au-dessus

pensive, là tête MM. G. Laviron -

écrit :

de M. de Belleymepar

de M. Arago. J'ai blance, et je ne.puis, mais

de

portraits

au lieu d'être

•n'est que froide, » ajoutent st B. Galbout en (f833). :

des

avis, de valoir vanter entendu ni la nier,

Schef-

le portrait la ressem-

ni ^affirmer

qui n'intéquestion, et les amis du modèle, il

de cette

resse que la famille y à une question plus ture ; or les plans

;

celle de la peinhaute, de la tête sont très confu-


du Portrait.

Histoire

246

d'une

et les yeux sont recouverts indiqués, couche savonneuse que rien ne justi-

fie. »

-----

sèment

M.

juge ainsi en (1849) :

Galimard

M. Louis

Blanc,

-—« M. Ary Blanc. » Ce portrait, comme

celui

Scheffer

le

portrait

a idéalisé

de

M. Louis

qui n'est point fait avec science, que nous venons, de décrire,

n'est

d'un

certain

Le peintre qui a le plus popularisé histoire et les portraits de nos hommes

notre

cependant point dépourvu » charme de pinceau.

illus-

Paul Delaroche. ..tres, est bien certainement Ne voyons-nous de pas, dans son tableau tous les peintres et les sculpl'Hémicycle, teurs?"

.

Nous

ne discuterons

M. Vitet,

ce si l'artiste

réalité

à l'arbitraire.

-voisinage le naturel

pas ici, comme le dit a eu raison de mêler la Ces deux

styles, par leur l'un l'autre ; s'exagèrent

immédiat, de l'un descend

de l'autre rité; l'idéal -roideur. » .

jusqu'à prend'un

la familiaaspect

de


Nous cette

Du Portrait

dans la peinture.

nous

de ne voir, dans véritable galerie de poron n'emprunte qu'aux

toile,

24y

contenterons qu'une comme

traits , et, riches, ici encore

nous

demanderons

à notre

historien et éminent grand d'art, critique M. Charles de citer son Blanc, la permission sur ce maître : jugement — « Les de Delaroche portraits seuls à établir

ses titres

à la maîtrise, la peinture savent

suffiraient car tous

ceux qui ont étudié que rien n'est plus difficile qu'un portrait, et que c'est la pierre de touche des artistes supérieurs. » Une fois en présence Delaroche devine leurs

de ses modèles, Paul pensées, il pénètre au

fin fond de leur esprit, fixer leur ressemblance

il saisit le trait qui doit bien supémorale,

rieure à celle qui étonne les enfants et fait crier d'aise les serviteurs de la maison. Et pour que l'artiste se croit rien ne manque à l'expression, tenu de varier

le mode

de sa peinture

suivant

-le personnage

Toujours qu'il va représenter.... son personnage est tout d'une pièce : il est

peint comme » Ce sont,

; il est un. en effet, de vrais types il est conçu

humains


Histoire

248

du Portrait.

que les portraits de MM. Guizot, de Salvandy, Emile Pede Rémusat, Delessert, François reire, le prince Czartoryski. » M. François Delessert,

avec

son

habit

boutonné

menton,

ses

mains

fer-

mées,

aplatis

sur la tempe, roide, n'est-il

son

jusqu'au ses cheveux

visage émacié une étonnante et hautaine

et son corps

personnification vouée bourgeoisie,

pas de cette haute

au protestande ses privilèges, fière

tisme politique, jalouse de sa fortune, et qui veut tolérance et despotiquement

la impérieusement la liberté ? M. De-

laroche

est allé, il faut en convenir, aussi loin » que possible dans le rendu de ce portrait. Parmi

les plus célèbres

du maître, portraits nous citerons : le portrait de M. Thiers ; — ceux de Pourtalès Du; — de Henriquel pont ; -^- du général Bertrand ; — du pape — de Grégoire XVI; — de M. de Salvandy; M. Emile Pereire. a fait

Ingres ceux de

d'incomparables son père, de MM. Mole

suffiraient

à la gloire

contours,

quelle

du célèbre

finesse

portraitset Bertin,

artiste.

d'expression

!

Quels


Du Portrait

dans la peinture.

24g

toute la poésie de Raphaël, On y trouve le travail serré de Léonard de Vinci et l'étude consciencieuse

d'Holbein.

trouvons

nous

un

Dans l'art grec seul, semblable modelé dans la.

forme. Voici M.

les principaux

Grault,

peintre;

portraits — M. Bochet;

: d'Ingres — M. et

— M. et Mme de TourMme Panckoucke; — Mme — comte — non; Ingres; Pastoret; — Bertin aîné — le sculpteur Bartholoni ; ; duc d'Orléans ; -— vicomtesse d'Haussonville; — baronne — M. de Moitesde Rothschild; sier, etc. En (1806) Ingres

avait

exposé

le portrait

l'Empereur. : 11 donna lieu à la critique suivante — « Comment de talent, avec autant un dessin parfaite, mauvais

de

avec

aussi une exactitude correct, à faire un M. Ingres est-il parvenu aussi

tableau

? c'est

qu'il

a voulu

faire

du

de l'extraordinaire. singulier, » Quoique M. Ingres ait affecté la couleur il n'en est pas plus blanche dans son tableau, harmonieux ; ce passage rapide d'une teinte à


25o

Histoire

du Portrait.

une teinte opposée, ces tons brisés et durs fal'effet. tiguent l'oeil et détruisent » Le portrait de Mm 0 Rivière paraît mieux ajusté, mieux posé que les autres; mais cette pose, dame

cet ajustement, ne convient que nous savons être un

grâce

et

de

décence.

quoique peintes avec sont pâles et toujours

pas à une modèle de

La

tête et les mains, soin et bien fondues, d'une

manière

sèche

et piate; le bras droit est trop long, la main mal dessinée ; la finesse du nez a disparu, les cheveux sont lourds ; les accessoires sont très et pas finis, le schal, surtout, trop chiffonné assez large de plis, est rendu avec une vérité à faire illusion. » (Salon de 1806, Pausanias Français.) Plus tard,

en (i833), M. G. Planche écrivait dans son Salon : — « Tous ceux de qui ont vu le-portrait M. Bertin l'aîné, et nous par M. Ingres, sommes de ce nombre, regrettent que l'illustre

auteur

fait, dans chef-d'oeuvre

de l'Apothéose d'Homère ce genre, de si rares essais. de conscience

et de vérité

ait Ce sera


Du Portrait nous

pour

dans la peinture.

la seule

occasion, peut-être, d'apchaste et recueilli la popu-

peler sur un talent larité qui lui a manqué M. Edmond About du

appréciation

talent

» jusqu'ici. donne cette de

(i855): — « Le M.

plus beau portrait, est celui de M. Ingres,

homme

assis

trône»

(c'était

« s'appuie

251

M.

longue en Ingres,

après Bertin.

sur

celui

de

Ce gros sur un

un fauteuil, comme le trône du Journal des Débats),

sur

ses genoux

dans

une

attitude

pleine de fermeté, de fierté et d'indépendance. La tête, modelée de main de maître, rappelle le marbre antique de Vitellius ; les mains sont les épaules impérieuses. Voilà une puissantes, oeuvre de style, si jamais il en fut; la figuré entière

relief, surprenant ce serait un voyage.

est d'un

rait le tour, » Le

portrait

toute une époque; » M. le marquis Mole cratie

de

M.

Ingres

: on en fe-

père

résume

la Révolution. de Pastoret

et M. le comte

bien des choses : l'aristoreprésentent qui s'en va et le régime parlementaire

qui s'en est allé.


Histoire

252

du Portrait.

le portrait

de femmes, le plus les portraits a été peint à Rome en 1807, c'est de Mme D...; jamais M. Ingres n'a

rien dessiné

d'aussi

» Parmi admirable

rendu

il n'a

pur; jamais, surtout, bien cette flamme intérieure

aussi

la vie. s'appelle » Tout le soleil

de

sur

complaisamment Mme D..., ses

l'Italie

la'

qui

s'épanche de satinée

peau noirs yeux

brillent

comme

grands des diamants d'Alençon,

et ses lèvres

rouges

exercent

étrange

petite bouche enfermé dans l'Empire,

une fascination a comme

; cette ; le sein,

un

un

regard de ces affreux corsages

de

se débat

contre

sa

de Sterne

:

énergiquement prison. Il crie, comme le sansonnet « I cannot go out ! » » Malheureusement

M. Ingres a perdu le secret de la couleur, et ses portraits de (i85o) sont moins éblouissants que ceux de (1804) et de (1807). » Th. Gautier écrit sur Ingres, en (i855) : — « Le élevé jusqu'à l'art, est une portrait, des tâches les plus difficiles qu'un peintre puisse

se proposer.

Les grands

maîtres

seuls,


Du Portrait

dans la peinture.

253

de Vinci, Titien, VélasRaphaël, quez, Holbein, Van Dyck, y ont réussi. -» M. Ingres a le droit de se mêler à cette Léonard

phalange, personne n'a fait le portrait mieux que lui. A la ressemblance extérieure illustre

il joint la ressemblance du modèle, interne, il fait, sous le portrait le portrait physique, moral. » N'est-ce

la révélation

pas

de toute

cette magnifique époque , que M. Bertin, comme appuyant,

de pose un César

ses belles et fortes mains bourgeois, ses genoux avec l'autorité puissants, de la richesse l'intelligence, fiance en soi?

une

sur de

et de la juste con-

» Quelle

tête bien organisée ! Quel regard lucide et mâle ! Quelle aménité sereine, autour de cette bouche fine, sans astuce! — Remplacez la redingote par un pli de poupre, sera un empereur romain ou un cardinal.

ce

» Tel qu'il est, c'est l'honnête homme sous ; et les six tomes du docteur Louis-Philippe Véron n'en racontent époque disparue.

»

pas davantage

sur cette


du Portrait.

Histoire

254 A son

tour

Delescluze

manière fort élevée — « Le sentiment

juge

-

d'une

Ingres

: de la forme

est la faculté

la plus puissante chez M. Ingres, pittoresque et elle éclate d'une manière tout à fait remarquable dans son portrait. » Avec

toile

tête

comme

une

dèle

vivant

celles

mêmes

pières

de ses premiers

cette

lerait

traits

l'un

un

ouvrages,

sculpteur s'il avait

à sa disposition

modèle

mo-

; et les formes, des l'expression

que modifie du visage et des mouvements

des pau-

et des lèvres, sont si fortement expridans les traits que l'on retrouve,

mées, de cet artiste, cette l'a pas laissé dévier âpre et difficile adolescence.

volonté

de fer

qui ne de la voie

d'une

ligne

il s'est

engagé

dès

son

» Le portrait de M. Bertin aîné, peint en (i832), est, en ce genre, l'oeuvre capitale de M. Ingres; dans ses précédents on pourrait trouver encore un peu de dureté dans les contours et une simplification trop grande des demi-teintes;

mais dans

celui

de M. Ber-


tin,

l'art

Du Portrait

dans la peinture.

du

et

dessin

du

modelé

et toujours en raison fine et si savante prétation

de

plet,

sur cette

vie rayonne

fois d'intelligence

noble

et d'une

est un chef-d'oeuvre. portrait En (1857), Beaudelaire

255 est com-

cette

de la forme.

La

tout

à la

figure ineffable

bonté ; ce

» trouve

à moyen, toute une

de nous donner propos d'Ingres, théorie sur l'art : — « J'ai dit que chaque époque son port, son regard et son geste. surtout (celle

dans

une

proposition elle peut

galerie

plus

loin

devient s'étendre

avait C'est

de portraits par exemple), que cette Mais facile à vérifier.

vaste

de Versailles,

inter-

encore

; dans

les profesnation, qui s'appelle la sions, les castes, les siècles, introduisent dans le geste et les non seulement variété, l'unité

manières, du visage.

mais

aussi

dans

la forme

positive

tel front, remplis» Tel nez, telle bouche, sent l'intervalle d'une durée que je ne prétends pas déterminer ici, mais qui, certaineà un calcul. ment, peut être soumise


Histoire

256

du Portrait. ne sont pas famiet le grand défaut de

» De -telles considérations lières aux portraitistes, M. Ingres, en particulier, à chaque poser type ciel un perfectionnement potique,

emprunté

classiques.... » Si un peintre d'une une

est de vouloir

im-

sous pose plus ou moins

son

qui

des

idées

et minutieux,

mais

au répertoire patient

des-

médiocre, ayant à peindre du temps présent, s'inspire d'une courtisane de consacré)

imagination courtisane

(c'est le mot Titien et de Raphaël, il est infiniment probable qu'il fera une oeuvre fausse, ambiguë et obscure. » L'étude

d'un

chef-d'oeuvre

de ce temps ni l'attitude,

et de ce genre ne lui enseignera ni le regard, ni la grimace, ni l'aspect vital d'une de ces créatures que le dictionnaire de la mode a successivement classées sous les titres

grossiers

ou badins

d'impures, et de biches.

de filles

de lorettes entretenues, ' » La même critique s'applique rigoureusement à l'étude du militaire, du dandy, de l'animal,

même

du chien

ou du cheval,

et de


Du Portrait

dans la peinture.

ce qui compose la vie extérieure à celui siècle. Malheur qui étudie

tout

l'antique autre et la méthode

25y d'un dans

chose

que l'art pur, la logique générale. »

Terminons célèbre

enfin cette longue étude sur le portraitiste par les lignes suivantes,

à M. H. Delaborde, dans son empruntées étude sur Gérard, en (i852) : — « Quelques de la main de morceaux exécutés avec M. Ingres, et par conséquent si beaux une puissance magistrale ; mais, de de M. Bertin, que soient les portraits autres et plusieurs Mme de Rothschild les conditions ouvrages du même peintre, ordinaires

du genre

dépassées. » L'intraitable style

ressort

y semblent

autorité si bien

personnelles, qu'on aux ractère propre

quelquefois

du sentiment

et du

de ces oeuvres, toutes du case désintéresse modèles,

compte à peu près uniquement de l'interprète.

tenir pour des volontés

» En un mot, le sévère pinceau de M. Ingres à cette sorte de bonne saurait condescendre 27


Histoire

du Portrait.

l'expression

de

258 à

homie,

familiarité

la peinture

comporte » Le

fait

du portrait. n'est contemporain

que

lui pour aA^ec une

sur lequel il disserte prétexte ce n'est pas, souvent admirable; éloquence comme pour le pinceau de Gérard, un exemqu'un

non sans choix, ple qu'il importe d'accepter, » mais avec soumission. — « Je ne crois » écrivait pas m'y tromper, M.Thiersdans son Salon de (1822), « M. Delacroix a reçu le génie : qu'il avance avec assurance, qu'il se livre aux immenses travaux, condition

du talent, et ce qui indispensable doit lui donner plus de confiance encore, c'est l'opinion que j'exprime ici, sur son est celle d'un des grands maîtres de compte, que

l'école.

»

Le maître

de l'école

était le baron

Pierre

Guérin. L'illustre critique ajoutait encore : — « Aucun tableau ne révèle mieux à mon avis l'avenir d'un grand peintre que celui de M. Delacroix, c'est là surtout

le Dante qu'on

et Virgile

aux Enfers; ce jet de peut remarquer


Du Portrait

dans la peinture.

'

23>g

cet élan de la supériorité naissante talent, un peu découragées qui ranime les espérances par le mérite trop modéré de tout le reste. » L'auteur

a, outre

cette

imagination poéau peintre comme à

qui est commune cette imagination l'écrivain,

tique

de l'art

qu'on

en quelque pourrait, sorte, appeler l'imagination du dessin, et qui est toute autre que la précédente. Delacroix

» est

sans

contredit

un

des plus il procède tout

grands artistes du xixe siècle, à la fois de Rembrandt, par ses effets de lude Ribera, de mière; par le côté sauvage; Rubens, par la mise en scène, par la couleur.

et de Véronèse,

» Et, comme « il séduit

le dit très bien M. Sylvestre, et emporte tour à tour les intelli-

et les coeurs aventureux, gences hautaines la fierté, l'amour l'audace, par la noblesse, du beau et de l'héroïque, par la ruse, la force, et les infernales

machinations.

»

se Les qualités et -les défauts de Delacroix soit dans retrouvent dans tous ses portraits, ou dans le portrait en pied de M. Schwiter,


26o

-

ceux

de Mornay

du Portrait.

Histoire

; —

de Demidoff;

— de

Boissy d'Anglas. cette étude Terminons

du Portrait

dans la

que nous par un grand portraitiste peinture il vient à peine de nous avons tous connu, quitter. Je veux

parler de Flandrin. La mort de cet artiste fut une grande perte pour les arts. réparable Flandrin

occupe

(1840) : M. G. Planche — « Le portrait

la critique

écrit

dans

dès

son Salon

de Mme Oudiné,

et irl'année :

par M. Hipaux portraits

.est supérieur polyte Flandrin, de M. Amaury-Duval. La couleur

manque

mais le masque est généralement avec une grande fermeté. »

de; charme, modelé

En (i855), Delescluze dit du maître : — « Les véritables connaisseurs regardent attentivement un simple profil, le portrait de l'auteur

M.

cette occasion

H.

Flandrin, qui a épuisé en toutes les ressources de son art

pour donner à la forme les inflexions que le modelé le plus délicat peut fui imprimer.


Du Portrait » M. Flandrin

dans la peinture.

a heureusement

261

suivi les tra-

ces de son maître, et ce profil qui n'attire.pas au milieu d'une l'attention nomexposition breuse

bien par la suite occuper une dans une galerie, place importante auprès de choix. » d'ouvrages pourrait

Flandrin dans

n'est

aussi complet toujours qu'il l'est dans sa peinture

pas

ses portraits,

mais il faut s'en prendre à ses quareligieuse, lités mêmes. Vivant dans presque toujours une sainte

desextase, il semble ne pouvoir qui est nécesjusqu'à ce côté matériel

cendre saire suffit

au peintre de portrait pas, il nous faut encore

la forme

portraits

cependant sérieux.

les éloges de critiques Th. Gautier écrit en (i855), lon : — a Le heureux

ne

vraie

lui valurent dans

son Sa-

de Mme R... est un des plus portrait : nous nous arrêtede M. Flandrin

rons toujours au teint mat, boivent

l'idée

les plus intimes.

dans ses parties Quelques

: car

cette tête, au pur ovale, noir qui yeux de velours

devant aux

la lumière,

à la bouche

sérieuse

et


262

Histoire

du Portrait.

avec un imperceptible duvet bienveillante, bleuâtre ; quel modelé fin et délicat ! quel coloris charmant

dans sa sobriété

! quelle

reté de pinceau ! il semble que l'image fixée d'elle-même sur la toile. . » Les

autres

légèse soit

recommandent

de M. Flandrin se portraits par le style, le dessin, et cette

ressemblance

intime

qu'on sent même lorsqu'on ne connaît pas le modèle ; car on voit sincèque l'on est en face d'une individualité rement

dans les conditions de l'art. reproduite Les anciens élèves de M. Ingres savent seuls faire

le portrait

Les

portraits

aujourd'hui. du prince

»

Napoléon, sont tout à fait hors ligne.

M.Walewski, Dans le portrait trouve

de M.

de Rothschild,

ce qui est rare chez Flandrin, sentiment delà nature. Mais

Flandrin

de on

un grand

n'est pas toujours aussi heureux dans les portraits de femmes. En (1857) cependant, la critique se montre favorable à l'artiste : M. Ch. Perrier écrit dans son Salon : — A On sait combien M. FlanHippolyte


Du Portrait drin

suit

traits

de femmes

dans la peinture.

2 63

de près son maître, M. Ingres. Il n'est pas bien certain que dans le portrait de car les porMmo L... il ne l'ait pas surpassé; de M. Ingres ne sont pas, à ses plus parfaits.

beaucoup près, » Celui de Mme L... est d'une

élégance arisde la grâce maniérée

qui n'a rien tocratique qu'une certaine partie du public admire et Dubufe. dans MM. Winterhalter

tant

» J'en suis bien fâché pour les belles dames qui ont donné leur tête à coiffer à M. Dubufe, dire on pourrait méchant, About disait, en d'elles ce que M. Edmond Rose, cari(i855), de la Femme à l'Ombrelle caturée par M. Biard : « Si un caporal de la mais si l'on

était

» garnison

de Vincennes

les rencontrait

» bois ainsi peintes, il leur parlerait. un peu à quoi l'on s'expose ! » Parmi

les portraits

vons citer son admirable

au

» Voyez de-

de Flandrin,

nous

portrait

de la Jeune

n'est plus beau que cette un grand et légitime oeuvre qui a remporté succès. tout à — «Je parlais de M. H. Flandrin Fille à l'OEillet. Rien


du Portrait.

Histoire

2 64

« écrit

l'heure,

L. Jourdan

en ( i85g),

» il n'a

mais ce sont trois que trois portraits, en ce sens que ce sont non pas chefs-d'oeuvre, seulement des portraits admirablement peints, mais des toiles où se reflète je ne sais quelle exposé

beauté intérieure

qui captive

l'esprit et le coeur. » On reste pensif comme

on le serait

à la fois le regard, ces

devant

devant

portraits le tableau le plus

et le plus dramatique. Il n'y a là ni accessoire intéresni artifice,

émouvant

cependant sant, ni empâtement, c'est la nature

mais trompe-Poeil, vue et reproduite en maître, il

suffit

sentiment

traits

de ce

ni

pour placer de M. H. Flandrin au-dessus

d'Ingres, » Le

dont il est le glorieux

de portrait s'est accoutumé

qu'on de la Jeune des trois plus

Fille

ouvrages

profondément

publique. » Définir

les porde ceux

élève.

MUe M..., à désigner

à l'OEillet

ce

tableau

par

le nom

rouge, de M. Flandrin

est celui

impressionné

l'opinion,

qui a le

à quoi tient cet effet extraordinaire

est chose à peu près impossible,

car il y a au-


Du Portrait

dans la peinture.

265

tant de simplicité que de grandeur dans cette de laquelle peinture, à l'influence mystérieuse » nul ne peut se soustraire. - Dès l'année l'un des princes de (1857), la critique et des plus recontemporaine, doutés,

avait

écrit

sur

Flandrin

ces lignes

: charmantes — « le plus parfait du Salon est L'ouvrage un portrait de femme, par M. Hippolyte Flanmodèle J'espère que le gracieux qui a me pardonnera prêté sa beauté à M. Flandrin de faire entrer ses charmes dans la discussion ; drin.

c'est

un ennui

envoie » M.

auquel on s'expose son portrait au Salon... Flandrin

avait

à peindre

lorsqu'on une

beauté

saine et bien portante. La figure est plus ronde qu'ovale, les traits ne sont pas étirés, les bras ne sont pas maigres, ni les mains pâles. » M. Hébert aurait eu fort à faire s'il avait voulu

donner

à MUe L...

sous le nom

de distinction.

» Cependant

l'oeuvre

ce qu'il

recherche

de M. Flandrin

est le

portrait distingué d'une femme très distinguée.la force et la santé, M. Courbet, en exagérant


266

Histoire

du Portrait.

à peindre une bouparvenu peut-être chère. M. Courbet ressemble un peu à cette source auvergnate qui pétrifie tout ce que vous serait

plongez dans ses eaux. lon de (1857.)

» (Edmond

About,

Sa-


DEUXIEME

Du

Portrait

dans

PARTIE

la

Sculpture

ET DANSLESARTSQUI S'Y RATTACHENT



CHAPITRE

Ier

DU PORTRAIT DANS LA NUMISMATIQUE

dans la numismatique, les éléments qui appartiennent à

l'histoire

assurément Hechercher, abondante et féconde.

du

portrait, fouiller une

c'est mine

que, de tout temps, la médaille ou usité la monnaie fut un genre de portrait dont les noms notables, pour les personnes à l'histoire — et par sa matièreappartiennent même, la médaille la plus ancienne a pu braet parvever toutes les causes de destruction Il semble

nir jusqu'à nous. L'art de fondre

le métal

est fort

ancien,


Histoire

2yo

du Portrait.

mais l'art du portrait dans la médaille suppose des connaissances plus complexes : artistiques Il ne suffit pas d'être fondeur pour produire une médaille portrait. qui soit un véritable — Le la médaille, dans portrait pour n'être pas un portrait de convention, suppose la science

du dessin,

la science

de la sculpture

et de la gravure, et que de choses dans ces quelques mots! — Où sera la limite qui sépare le portrait de convention dans la médaille du portrait vrai ? Nous La avec

n'oserions

le dire.

langue de la ses désinences

numismatique de convention,

s'impose et telle

médaille, cataloguée Clovis, ne représente peutêtre que fort négativement les traits de ce roi. On nous objectera : Mais si la médaille porte un nom, pas un portrait Disons

un chiffre, ?

une date,

n'est-elle

vite

que ce ne fut que sous Franà inscrire sur les çois Ier que l'on commença médailles la date de leur fabrication : Disons qu'avant coutume

le règne d'Henri II, on n'avait de distinguer, par un chiffre,

pas les


Du Portrait

dans la numismatique.

rois qui portaient il est assez difficile

différents

parfois titude si telle monnaie

le même

nom, et de fixer avec cer-

appartient

à l'un plutôt

qu'à l'autre de ces princes homonymes. Ainsi la médaille attribuée à Clovis pourrait Dans

2ji

(Ier)

bien représenter Clovis (IIe). nous suivrons l'ordre cette étude,

chronologique. Il n'existe pas de monnaie des quatre preMérovée miers rois, Pharamond, Clodion, et Chilpéric. race, le dessin est informe, on dirait que toutes ces têtes ont il été dessinées par des enfants. Néanmoins Sous les rois de la première

est intéressant

de connaître

les noms

des sou-

verains, des princes, des comtes ou des chevaliers dont on possède l'image : une longue monodes noms peut paraître nomenclature tone, mais elle a bien son intérêt pour l'histoire de l'art. nous avons des monDans nos collections, de Cloles portraits retrouve vis Ier (en or); — de Chilpéric Ie1' (id.); — de Clotaire Ier (id.); — de Cherebert (id.); — de naies

où l'on


Histoire

du Portrait.

— de II; Dagobert Chilpéles ric II; — de Childebert II; — et parmi de Théodeles monnaies rois d'Austrasie, Ier; — de Clovis

Ier et de'Sigebert Dans les médailles

bert

avons

encore

l'image

Ier. de la seconde

race nous

de Louis le Débonnaire.

c'est qu'à intéressante, remarque cette époque, on trouve plus rarement l'image Mais

une

du souverain. Ce'tte

réserve

ne

venait-elle

point

d'un

commencement

de goût artistique, indiquant était préférable de mettre un emblème

qu'il au lieu

d'une

et infidèle, image grossière à reconnaître sans l'adjonction du

impossible nom de ce prince? Nous

ferons

les mêmes réserves pour les — monnaies de Pépin, — de Charlemagne, — de Louis de Carloman, Ier, — de Lofhaire, de Charles II, — de Louis III, empereur,— — de Charles III — et de Louis IV. — Il est bien difficile comme d'accepter une reproduction fidèle des traits de Charlemagne, l'effigie de ce souverain;

qui marque d'un autre

les

monnaies

côté, beaucoup


Du Portrait d'autres

médailles

semblent

encore

dans la numismatique. de

cette

2j3

ne pouvoir

nous période être des por-

Il y a loin de ces monnaies

aux belles mé-

traits

bien fidèles.

des empereurs antiques comme la "ciselure est nécessaire dailles

vement

d'une

et romains; pour l'achè-

les artistes

médaille,

durent

à se perfectionner dans chercher, tout d'abord, afin de donner à leur la science du burin, oeuvre le fini nécessaire. Alors

commence

L'Italie

entra

véritablement dans

cette voie

le portrait. vers

(1451), de Vérone.

ou Pisano avec Vittore Pisanello — L'Allemagne au xvie siècle, avec Jérôme

et Henri Reitz, qui nous a donné Magdeburger Le musée du de Charles-Quint. un portrait Louvre (n° 563 de la collection Sauvageot) en en argent. possède un exemplaire dans La France se distingua médaille

le portrait-

dès le xve siècle.

Commençons

par

la

jolie

monnaie,

en

d'un côté, Philippe IV, argent, représentant, Blanche de et de l'autre, roi des Français, Philippe de Valois. Navarre, femme'de


Histoire

2 j4

du Portrait.

est grande La surprise nommé — sur médaille

de voir Louis XI — le divin Louis,

le roi a un large chapeau, roi des Français; la figure est pleine d'expression. La médaille çois,

Frand'argent qui représente duc de de France, premier

dauphin est remarquable; Bretagne, est penchée

la coiffure

du duc

droite, mais le profil, très fin, sent bien la nature, et la physionomie traduit une grande tranquillité d'esprit. Nous

sur l'oreille

cet

retrouvons

air

une autre pièce en argent, de Savoie, mère de François la France mourut Une offre celle

pendant

de quiétude sur Louise représentant

Ier, qui gouverna la captivité de son fils, et

en (i 532) à l'âge de cinquante-cinq ans. médaille d'or de quatre centimètres l'effigie d'Anne

de Charles

VIII,

de Bretagne. Cette médaille fut frappée

et offerte

et au revers

à Lyon

en (1493)

à la reine

visita cette lorsqu'elle est au cabinet des médailles

Elle ville.'—( de la Bibliothèque

catalogue Chabouillet.) Une autre médaille,

nationale, celle

n° 2902 de Louis

du

XII,


Du Portrait

dans la numismatique.

2 j5

le roi, coiffé d'un mortier, orné représente de fleurs de lis, et portant le d'une couronne le champ est parcollier de Saint-Michel; semé de fleurs

de lis.

On lit cette légende au dos de la médaille : « Lorsque la République de Lyon se réjouissait à l'occasion reine Au

du second

règne

de la bonne

Anne, je fus ainsi fondue revers est le profil encore

en 149g. » d'Anne de

Bretagne, coiffée d'un voile court -sur lequel est posée la couronne royale. furent Nicolas et Jean de Les modeleurs Saint-Priest, M. Soultrâit

le fondeur

Jean Lepère,

d'après

i855). (Revue numismatique, Le cabinet des médailles de la Bibliothèque

nationale possède

(n° 2905 du un exemplaire

Chabouillet) catalogue en de cette médaille

argent ciselé. Le musée du Louvre en conen bronze (n° 5.17 du serve un exemplaire de la de Sauzay), qui provient catalogue — Le Trésor de Nucollection Sauvagèot. mécette a donné remarquable mismatique daille planche

(Ire partie V).

des

Médailles

françaises,


du Portrait.

Histoire

2j6' Nous avons

Ier toute

une série

ou monnaies

des plus avec un

de François

de portraits-médailles

le voyons d'abord attribuer on ne saurait

curieuses;

nous

casque

auquel ce portrait

est entouré

: François,

roi de

époque: suivant

une

de l'exergue France, premier

vainqueur des Suisses. Cette médaille en argent fut faite à la suite de la bataille de Marignan. Dans une médaille

de (i 517), nous trouvons

Ier couronné François sans revers, en bronze,

de lauriers

; médaille avec la légende : Fran-

On çois Ier le plus grand général des Français. le voit ensuite avec la qualité de : Défenseur de la République chrétienne. La plus remarquable les est sans contredit d'un chapeau

à plume,

de toutes

ces médail-

celle

où le Roi, coiffé est représenté de trois

la tête de Franquarts. Malheureusement, çois Ier ne ressemble en aucune façon à tous les de ce souveportraits que nous connaissons rain ; cette médaille, dix centiqui a environ mètres

de diamètre,

est tout à fait hors

ligne ;

elle est en bronze. Une bien intéressante

médaille

est celle

qui


Du Portrait

dans la numismatique.

2jj

— — Henri II, représente Charles-Quint, Jules César,-— et Ferdinand, frère de CharlesQuint. Nous

arrivons

médailles

: c'est

Roi Très

Chrétien

à la plus belle

de toutes

nos

celle

qui figure Henri II, de France (1SSgJ ; buste

de trois

d'Henri II, la tête couverte quarts, au revers se trouve : d'un bonnet à plume, Catherine,

d'Henri

rois

et Henri

reine, femme Charles François,

II,

; buste

de Médicis, trois quarts de Catherine au cou une médaille. Ces médailles, plus de quinze merveilleuses.

centimètres

mère des de

portant qui ont

de diamètre,

sont

genre, et de la même dimende Charles IX, sion, nous avons la médaille le Roi Très chrétien des Français fiSyJJ; Dans le même

roi est coiffé d'un

bonnet

à plume.

Les orfèvres, habiles modeleurs, et ciseleurs, tout à la fois, exécutaient

fondeurs alors

ces

portraits-médaillons. remarquables leurs ouvrages. signaient rarement

Mais

ils

En Paris,

(i538), recevait

orfèvre à Damet, livres ïo sous tournois

Guillaume « 430


Histoire

2y8

du Portrait.

trois médailles de bronze, grandes pour dit un compte comme le naturel », nous royal de Claude Haligre en date de (i528). M. J, Labarte laume

Damet

ajoute avec raison : « Si Guilfondait et ciselait des portraits

grands comme nature, il devait en faire certainement d'une plus petite dimension, puisque les portraits de ce genre étaient fort recherchés. » (Les Arts industriels, tome Ier.) Du roi Henri III, nous trouvons une médaille où ce prince est coiffé d'un bonnet à et vêtu selon la mode plume sans aucun insigne de royauté. Cette médaille

ne donne

du xvie siècle,

en aucune

façon la

figure de ce prince, que nous connaissons et que nous retrouvons dans une autre

tous

daille

que

qui a dû être faite en même celle de Charles IX et d'Henri IL Cette médaille

a pour

temps

mé-

exergue : Henri III, roi des Français et

•par la grâce de Dieu, de Pologne; buste de trois quarts d'Henri III, coiffé d'un bonnet orné d'une aigrette agrafée avec des pierreries ; le roi porte le petit manteau espagnol.

une fraise

et


Du Portrait De (1572), nous daillon

dans la numismatique.

2 yg

avons

mé-

un très

de Jeanne

L'arrangement nous montre

curieux

d'Albret, du costume

reine

de Navarre.

est très

original

cette princesse

sous

un jour tout

et

nouveau. Le portrait frère

de : François, fils du roi, par la grâce

unique de Brabant et comte de Flandre, moindre

de France

et

de Dieu,

duc

n'offre

pas un

intérêt.

Elle est bien

intéressante

aussi

la médaille

où l'on voit le roi galant, Henri IV, coiffé, en arrière, d'un chapeau à plume orné d'une médaille, et portant sur son pourpoint du Saint-Esprit. - Mais l'intérêt de cette médaille

le cordon

à disparaît côté du médaillon héroïque qui nous représente : Henri IV, roi de France et de Navarre, couronné de lauriers et vêtu à l'antique. Ce médaillon,

mètres

quinze qui a environ est sans revers. de diamètre,

Nous trouvons

encore

casque, vêtu en Mars, datées de (1601). Ces médailles,

Henri

dans

fort belles,

centi-

IV coiffé d'un

d'autres

médailles

sont

de Georges


280

Histoire auteur'de

Dupré, lons.

du Portrait.

nombreux

portraits-médail-

Un autre graveur, JeanVarin, que l'on croit élève de Georges Dupré, laissa divers portraits-médaillons ; mais il est surtout connu les perfectionnements à la qu'il apporta des médailles et par les procédés de gravure frappe qu'il sut inventer. par

Marie

de Médicis, reine régente de France et de Navarre, est représentée en habits de veuve, dans une médaille de (1611). Cette mé.daille

est très fine et très belle.

Il existe, dailles

du reste, un grand de cette princesse.

La médaille

qui

représente qu'on le voit

nombre

Louis

de méXIII

est

avec collerette curieuse, parce et diadème sur la tête, ce qui est rare. Ce roi est encore reproduit, enfant, dans un -médaillon très gracieusement fait et très bien modelé ; il est vêtu à l'antique, et couronné de lauriers. Les médailles

de cette époque sont très soignées et admirablement gravées ; telles sont les médailles faites : en action de grâce pour


Du Portrait

l'enfantement

dans la numismatique.

royal,

légende enguirlande le portail de l'église autre

médaille

Lui

et son

bienheureuse Nous

si longtemps désiré. Cette le revers, qui représente du

a pour

une Val-de-Grâce; exergue : Il a consacré sous

royaume Marie.

trouvons

281

de

la

tutelle

la même

de la

époque

les

beaux

: portraits-médailles De Guillaume cardinal de d'Estouville, Rouen ; — de Charles, cardinal de Bourbon, de Lyon ; — d'autres archevêque portraits — de Robert bâtard de Bourgogne; d'Antoine, aux Enquêtes du Parleprésident Briçonnet, de ment, à Paris; — de Guillaume, marquis Poitiers. Nous

avons

encore

un très beau

portrait

de

Rabelais. fut frappée à l'occasion delà levée du siège de Metz. Elle repréla tête nue et revêtu sente le duc de Guise, Une médaille

curieuse

; au revers, on lit : Hoec. tibi. Meta. (1SS2J. Tu n'iras pas plus loin. Nous trouvons de la même époque plusieurs d'une

cuirasse

beaux

portraits

de Calvin. 3o


Histoire

282

du Portrait.

est celle de Franremarquable chevalier de l'Ordre du Roi çois de Maudelot, du Lyonnais ; cette médaille, et gouverneur faite. qui est ovale, est délicieusement de Coligny, — de de Thou, — Les portraits vicomte de René de Birague, — de Hurault, Une médaille

ne sont pas moins intéressants. exécutés sous Les médailles et médaillons,

de Chiverny,

XV, ont, à peu de chose près, le même caractère que tous ceux qui datent du règne de Louis XIII. Nous ne Louis

XIV

pouvons Nous

et sous

Louis

retracer

ici l'histoire

touchons

à ce moment

toire de France

des monnaies. de notre

où les médailles

his-

deviennent

intéressantes, par le grand nombre de portraits mais, que nous allons rencontrer; les en général, à l'époque de la Révolution, bien

plus

médailles

sont moins

bien faites.

En (1789), la première médaille rencontrons le roi Louis représente

que nous XVI dans

une église, ayant à sa droite deux députés du Clergé ; à sa gauche, un député du Tiers État, deux députés de la près duquel se tiennent Noblesse,

lui pose

une

couronne

sur la tête ;


Du Portrait

comme bonheur

dans la numismatique

exergue : Vive Louis de son peuple.

Une médaille

bien

X.VI,

intéressante

283 le

pour

histoire

pour notre à l'occasion

de

Louis

est celle qui fut frappée la mort du premier fils de duc

Louis-Charles,

XVI, né à Ver-

de Normandie,

sailles. On voit un lit encadré

d'un

rideau

; dans ce la tête repose sur un

lit, un jeune enfant dont le lit, la Mort, élevant oreiller. Derrière sa de la main droite une faux, saisit et repousse femme drapée (la France). ' Une très belle médaille en bronze le général

; une autre, Lafayette en costume de député

de Bailly, État.

Une médaille

qui est celle de Mirabeau

de Jacques

(88 mill.). a gravé une autre encore

du même

et

mé-

mesure

le portrait

artiste.

Mgr le duc d'Orléans de cette époque, dans les médailles

On trouve représenté

on possède

Necker,

du Tiers

de caractère

a beaucoup

Duvivier Benjamin daille de Bailly, elle est en étain 32 millimètres;

représente le portrait

souvent


du Portrait.

Histoire

284

on lit : Sitoyens; du peuple.

et au-dessous écrit : Le père Non

moins

l'on voit-un phrygien, la ceinture

intéressante

est

est la médaille

buste d'homme, coiffé d'un bonnet la pipe à la bouche et un pistolet à ; comme

Duchêne

derrière

Foutre,

on lit : Le père exergue, et derrière : Bon Patriote,

Vivre libre ou mourir Dumarest

nous

(étain, 44 mill.). a donné une médaille

de

au revers de laquelle Rousseau, Jean-Jacques on lit : La puissance au législative appartient peuple et ne peut appartenir qu'à lui. Dans core

une

: La

autre liberté

apôtres du patriote La médaille qui Lamballe

est fine

nous voyons médaille, ou la mort — devise

une

des

Palloy. représente et délicate

sous : Massacrée Sur

en-

la princesse

de

; on lit au-des-

le 3 septembre autre médaille on

ijg2. lit : Louis-

Alexandre Paris

duc de Larochefoucauld, député, de eh 178g, assassiné en septembre iyg2,

sur la route de Rouen. G.-F.

Dumourier

forme,

le chapeau

est représenté sur la tête, vu

en

uni-

de

trois


Du Portrait

dans la numismatique.

285

est quarts et tourné à gauche ; la médaille d'une couronne de lauovale et surmontée riers, qui forme belière. Une belle médaille repoussée

est celle

du

de Liancourt, de la Noblesse député en (1789); buste habillé. Cette pièce est rare. duc

Il existe une grande quantité de médaillesde Saint-Fargeau, de Lepelletier portraits avec

cet

20 janvier

: Assassiné

exergue

à

Paris,

le

ijg3.

Il serait dailles

impossible de l'infortuné

faites

à cette

de citer toutes les méLouis-XVI,

qui ont été de seulement

époque; parlons celle qui offre le buste du Roi, et au-dessous et vous innocent cet exergue : Je meurs

pardonne. Dans un cliché octogone, nous trouvons le portrait les-Henri

Picot

en étain (41 mil!.), de Augustô-Charle né à Paris Dampierre,

20 août 1756, tué par un boulet 9 mai de l'an II de la République.

le

nous donmédaillons magnifiques et de les traits de Charlotte Corday

Deux nent

de canon,

Condorcet.


Histoire

286

du Portrait.

est repoussé, et a 85 mill. ; celui de Charlotte

Celui

de Condorcet

sans

vers, est en étain.

est ainsi

Le divin Marat

re-

Corday dans une

nommé

le tribun

la tête

enveloppée On a un portrait de Joseph Chalier, revers duquel on lit : Je donne mon

sur le

médaille

est représenté d'un mouchoir.

âme

à

et mon mon coeur aux patriotes, l'Étemel; corps aux brigands. Un curieux médaillon en étain est celui où Charlotte bonnet

Corday est représentée à la mode des femmes

cheveux

tombant

sur lesépaules;

dessous:

Décapitée

à Paris

coiffée d'un de Caen, les et l'on voit au-

le 17 juillet

On possède

17g3. de

plusieurs portraits-médailles la reine Marie-Antoinette. Elle est représentée très richement vêtue. Ces médailles sont fines et délicatement Le médaillon

exécutées. ovale de Robespierre le jeune, du peuple, offre un grand inté-

représentant rêt. On le voit avec un immense de général épaulettes bras gauche.

et une

large

catogan,

des

écharpe

au


Du Portrait Le graveur médaille

dans la numismatique.

Liénard

de Sylvain

Bailly, nationale.

de l'Assemblée

premier

le portrait

On a, du.même, Dans

a fait encore

287

une belle président

de Barnave.

une petite

nous trouvons médaille, — les cinq portraits de : Marat, Lepelle— Charrier tier, , — Barra — et Viala. —Audessous de- chacun

de ces portraits

est placée

une étoile. Le grand

et illustre

graveur médaille

Dupré a fait de Lavoisier.

une très remarquable de Mme ElisaViennent ensuite les portraits beth de France, soeur de Louis XVI; elle est coiffée d'un voile ; — et celui du petit prince Louis XVII. Nous

en face l'un accolés, Fernel et Ambroise Paré.

trouvons

l'autre, Jean Alexandre

Lenoir, sée des monuments fait au repoussé allure de nature Dans une

administrateur

de

du Mu-

a son portrait français, ; cette médaille a une grande et de vérité.

période

plus

calme

les. graveurs

et Jeuffroy emploient une partie de Gayrard leur carrière à faire des médailles représentant


Histoire le premier

consul,

à chaque

victoire,'

veau portrait. La première

du Portrait.

empereur; puis Napoléon, médaille et nounouvelle »

où l'on voit le génémédaille, a été frappée à l'occasion de la

ral Bonaparte, bataille de Montenotte

(1796). Si nous empire nous trouvons

sons

au premier médaille de 115 millimètres,

pasune

qui est excessive-

ment

remarquable. Andrieu nous a laissé des portraits poléon Ier, fort artistiques. Citons

dé Na-

encore

quelques- noms des artistes illustres qui ont fait les plus belles médailles du Premier : Empire en médaillesDupré,.le plus grand graveur de la France. — MM. —. Jeuffroy,'— Geyrard, Merlen-, — Droz ; — — — Andrieu, — Duvivier, Dumarest, Brenet — et Gatteaux. Sous la Restauration

et sous Louis-Philippe,

Oudinée. Pendant

le second

fut l'unique

graveur

M. Barré, empire, de Napoléon III.

qui


Du Portrait

dans la numismatique.

Sous la troisième

République,

28g

on a repris les

coins de Dupré. Du reste les pièces et les monnaies

de ce siè-

cle sont encore

tous peu-

dans

la circulation,

vent les voir et les apprécier.



CHAPITRE

II

DU PORTRAIT DANS LA GLYPTIQUE

en

creux

et en relief

sur

dure est un art difficile pierre dont la pratique remonte à une Sraver Les intailles

et les camées

sont

d'un

usage

fort ancien. Le Musée

du Louvre

lons remarquables chez les Égyptiens

renferme

de cette

des échantil-

branche

de l'art

: la Glyptique égyptienne, du dessin des artistes de

malgré l'incorrection cette époque, a laissé des monuments

curieux

et variés. Les

Grecs

excellèrent

dans

la Glyptique

et


leurs

du Portrait.

Histoire

29U travaux

en

comme

des .modèles

artistes

Grecs

ce

genre

restent

encore

le talent des inimitables, semble avoir atteint la perfec-

tion en ce genre. Les artistes

Romains

imitèrent

les Grecs

avec succès, mais s'ils les égalèrent parfois ils ne les surpassèrent jamais. L'Italie resta longtemps en possession delà sur pierres fines, mais cet art semble avec l'ère chrétienne, disparaître et, vers le ve siècle, il cesse d'être pratiqué. gravure

La Glyptique, fut toujours cependant, et dans l'Orient, tiquée à Constantinople

pramais

avec peu d'éclat : quelques oeuvres rares dénotent parfois un certain talent chez les artistes Byzantins. Le camée (n° 207, catalogue Chabouillet) de la Bibliothèque Nationale est peut-être une des de la Glyptique pièces les plus curieuses byzantine. Il comprend le buste du Christ, de la main droite, et au-dessous en pied, vêtus Serge et Demetrius, d'armes à écailles et du manteau.

bénissant les

saints

de la cotte


Du Portrait Ce camée

est gravé au xe siècle.

l'attribue

sur

sardonyx

2g3 et on

des graveurs

L'infériorité

la période pendant Ve siècle au xie siècle, camées

dans la glyptique.

religieux

sur pierres fines surtout du chrétienne,

la rareté des explique mentionnés dans les inven-

taires. Parmi les nombreux

anneaux, énoncés dans de Boniface VIII en (1295), deux

l'inventaire

seulement

camées

reproduisent

des

sujets

chrétiens. rois Carlovinnos premiers En France, d'intailles pour sceller leurs giens se servirent actes, antiques

ces pierres étaient des gravures : ainsi le roi Pépin scellait avec un

mais

avec un Sérapis. Bacchus, Charlemagne de Charles V, en (1379), Dans l'inventaire ne peuvent être les signets royaux mentionnés que des pierres antiques. L'un de ces signets est ainsi

désigné : « De et sur fin rubis

roy sans barbe d'Orient »; — un autre sera « ung enfant à elles acropy ». Cette description rappelle bien la teste d'un

un Cupidon.


Histoire

2Q4

du Portrait.

l'annel des vendredis Cependant les V était un camaïeu avec le Christ la Vierge sillon

et saint

dénote

en croix,

le double

croi-

de

cette

byzantine

VI, de (1399), énucamées à sude nombreux

de Charles

également

jets profanes. Il semble

mais

l'origine

gravure. L'inventaire mère

Jean,

de Char-

donc

avait

entièrement

époque

: du

que

l'art

de la Glyptique en France à cette

disparu moins, on peut

affirmer

qu'il

sur

pierres

jetait un bien faible éclat. Avec le xve siècle, la gravure

en Italie, où elle est pratiquée fines reparaît d'une manière remarquable, par Benedetto Peruzzi (1379) ; — Jean — et Dominique de Milan, plus connus sous les noms de : Jean des Cornalines

et Dominique

des Camées.

Cet art fut importé en France, çois Ier, par Matteo del Nassaro. Les comptes

de (1528-1529)

sous Fran-

mentionnent

cet

comme ayant gravé les coins de la artiste, monnaie du Roi, mais il est appelé Dalnassard (Arch. de l'Empire, K. K. 100.)


Du Portrait . Un

autre

compte

Guillaume

dans la glyptique.

2g5

de

mentionne (i53o) lapidaire à Paris, comme

auteur

Hoisson, d'une Nostre-Dame

ornent

le

d'agate

garnie d'un de neuf grosses perles, saphir et de deux rubis, et encore de trois camaïeux qui manche

d'un

poignard.

( Ibid.

Comptes de Claude Haligre.) Sous Louis XIII, nous voyons un artiste, cet art nommé Julien de Fontenay, pratiquer avec distinction. que nous

La première pierre rons est une cornaline,

mentionne-

par Goldoré,

graveur

français du xvne siècle. Elle représente un buste à droite d'Henri sur son portant du Saint-Esprit. Nous avons

armure

encore

camée sur coquille, Marie de Médicis.

même

le collier

un grand Henri IV et

de cet artiste représentant

parlant de Coldoré et de ont paru ignorer que le de Fontenay, graveur a porté ces deux noms.

Certains Julien

IV, de l'ordre

auteurs,

d'Henri IV, connu enColdoré, graveur était core sous le nom de Julien de Fontenay,


Histoire

2g6

valet de chambre

du Portrait.

et par

torisé

en cette qualité à loger au Louvre. A la demande

du roi : au-

et gentilhomme

de la reine

lettres

patentes

Elisabeth

d'An-

gleterre, cet artiste se rendit en Angleterre de cette princesse. grava le portrait Un autre

et

artiste

français, nommé Jouffroy, a laissé une cornaline gravée qui représente Stanislas Poniatowski, roi de Pologne, la tête ceinte

d'un

diadème.

Il le faut avouer, la Glyptique ne fut cultivée en France un art accesque comme soire

: pendant

le xvne

siècle

cet art semble

de nouveau. disparaître Dans le xvine siècle , la Glyptique laisse enfin une trace, nous allions dire un chefd'oeuvre. Le Guay, graveur, de Louis XIV. L'art encore

de la gravure de nos jours,

pour le portrait. Nous devions l'art du portrait.

parler

donne

un

beau

camée

sur pierres fines existe mais on s'en sert peu de cette

branche

de


Du Portrait

dans la glyptique.

2gy

il est vrai, n'est pas d'un usagi mais il exige dans l'artiste un mérite

Ce genre, commun, hors ligne. L'art

du lapidaire suppose la connaissance des procédés de la Glyptique, mais il laisse à l'artiste bien plus de facilité dans l'exécution. Le musée Césars

du

Louvre

de la collection

possède

les douze

de Debruge

Dumesnil

(n° 431 de cette collection). Ces bustes sont au repoussé

en argent,

mais

: les têtes sont en pierres dites précieuses Jules-César en calcédoine verte ; — Auguste — Tibère en prime en plasma antique ; ; d'améthyste — Caligula

en chrysoprase; — Néron d'Allemagne;

agate donisée; — Galba

— Claude

en

en agate

sar

en en jaspe blanc ; — Othon cristal de roche ; — Vitellius en jaspe vert ; — — calcédoine en blanche; Vespasien en agate en corniole ; — Domitien Titus veinée. Ces sculptures

sont du xvie siècle, mais bien


Histoire

du Portrait.

qu'elles soient sur pierres sauraient être comparées des camées. Les difficultés

elles ne précieuses, à des intailles ou à

que l'artiste a dû surmonter ne sont en rien comparables

dans ces ouvrages aux obstacles dont

le graveur

en intailles

et

en camées

en donnant

L'art

qui nous a laissé tant de et dans les l'antiquité

doit triompher oeuvre un cachet artistique. du lapidaire, chefs-d'oeuvre dans

à son

ne se rattache donc que modernes, manière large à la Glyptique propre-

temps d'une ment

dite ; lorsqu'il s'exerce sur des objets de dimensions il se rapproche considérables, plus delà

que de la gravure

sculpture

sur pierres

fines. Du reste

l'art

du

avait produit lapidaire assez de chefs-d'oeuvre en Asie pour enrichir Rome et l'Italie, à la suite des victoires de Pompée ! Rien

de plus commun dans les villas rodans les somptueuses demeures des maines, patriciens romains, des peuples vaincus.

que ces riches

dépouilles


Du Portrait Constantin

dans la glyptique.

une àtConstantinople et de là elles revinrent

transporta

partie de ces richesses, en Europe. Les Empereurs

les envoyèrent

présents et plus tard les Croisés rent comme un butin conquis. De là les riches

ces joyaux

des

étrangers enfantés. Suger saura

les rapportè-

et

monastères

pendant

de l'Occident

de riches

ront

en

coupes, en onyx, en calcémentionnées dans les inven-

doine, en cristal, taires des églises, habitations royales âge. Les orfèvres

2gg

tout

des

le moyen

inventeront

pour mais ils reste-

montures, à l'art du lapidaire

qui les a

coupe de porphyre et ajouter encore au prix

faire d'une

un cygne gracieux de la pierre antique

une

valeur

artistique

inestimable. François France

II favorisèrent

en

du lapidaire. Mais, on doit le dire, parmi les producon ne trouve tions de nos artistes nationaux, sur pierres préaucun portrait remarquable cieuses.

l'art

Ier et Henri


3oo Le travail

Histoire

du Portrait.

consiste

surtout

à donner

à la

pierre fine la forme de vase, de coupe; ensuite on confie à des orfèvres le soin de monter le jojrau, toujours dérable.

d'une

dimension

assez consi-


CHAPITRE

III

DU PORTRAIT DANS LES SCEAUX ET CACHETS

n'est pas inutile de mentionner, les noms de à titre de curiosité,

Hl feudataires

représenpersonnages des grands les sceaux de France. de la couronne quelques tés sur

Les sceaux médailles historique. traits qu'ils

offrent

le même

dans et les monnaies -- Peut-être l'exactitude nous

donnent

que les une étude

intérêt

aurait-elle

des porbesoin

d'être démontrée. Beaucoup convention,

de ces portraits peuvent être de mais où se trouve la limite de la


Histoire

3o2 vérité

dans

confond

avec

pture ? Dans le France

cette

Philippe

l'art, qui se et la scul-

numismatique de Louis, II, on voit

fils

du

roi

de

ce prince, armé de la main droite une

de toutes pièces, tenant au épée nue, et portant aux

de

branche

la

sceau

du Portrait.

armes

de France, à droite.

galopant Dans les différents

bras

monté

gauche un écu sur un cheval

sceaux

que l'on possède en France, nous avons encore les portraits : — De fils de Louis IX et. de Philippe, de Provence Marguerite (1245); — De Charles, fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre (i322); — De IV et de Jeanne Jean, fils de Philippe de Bourgogne, duc de Normandie et de Guyenne; — De fils de Philippe, d'Orléans et de Touraine. Dans léans, niche

le sceau

de Blanche,

on voit cette princesse à sa droite gothique,

sont deux anges.

IV,

Philippe duchesse debout

duc d'Or-

sous une

et à sa gauche


Du Portrait Jean vergne, par un

dans les sceaux et cachets.

de France, duc de Berry est représenté, les cheveux

3o3

et d'Auattachés

et revêtu d'un long manbandeau, teau ; il est debout sous un dais gothique, et coiffé du casque de duc. Nous attitudes

retrouvons dans

les

à peu sceaux

près les mêmes de Charles de

France, fils de Philippe III (1270); — De dit de Valois, frère aîné Philippe, de Charles; — De Pierre, et de comte d'Alençon Chartres, frère de Louis IX. Dans les sceaux des princesses, vons encore Marguerite d'Anjou, Charles, comte de Valois une niche gothique. Il en est de même

nous troufemme

(1290), debout

de sous

de Çouret de de Valois;

de Catherine

tenay, femme de Charles dite de Saint-Paul. Mahart de Châtillon, Alix, fille de Robert III, comte d'Alençon, est debout, elle tient une fleur de lis. est représenté, Hugues de Lusignan sur un cheval lancé au galop, il porte un olifant et tient un chien en croupe.

monté au cou


3o4

Histoire

"Yolande

de Dreux

du Portrait. est

figurée

tenant

oiseau de la main gauche. ~ Dans le sceau de Guy de Dampierre, est armé de de Flandre, ce seigneur pièces,

tenant

d'une

au bras portant dé Flandre.

main

gauche

un

comte toutes

épée nue, et un écu aux armes une

encore, le cavalier est repréFréquemment senté sur un cheval au galop, tantôt tourné à droite, tantôt à gauche. dans

les

sceaux : — De Gauthier de Jean d'Avesnes,— Châtillon; — de Louis de Flandre;

de

Nous

— De

retrouvons

cette

donnée

— de de Roubaix, comte de Foix , etc., etc.

Jean

Roger-

Bernard, Une plus longue nomenclature serait fastidieuse pour le lecteur, qui ne peut avoir sous les yeux les empreintes si intéressantes de tous ces cachets. On trouve parfois une extrême finesse dans les détails, et une certaine élégance dans le contour des figures gravées

sur ces objets.


CHAPITRE

IV

DU PORTRAIT DANS L ORFEVRERIE

aire

S les merveilles chrétien

de

sans

une ville Constantinople rivale semble avoir été le

souci

de

Constantin

: les histo-

riens

ont

raconté

longuement

d'orfèvrerie

se plut édifiés par

palais Le Labarum

à enrichir

dont

l'empereur les églises et les

ses ordres. était orné

des bustes

d'or

de

et de ses enfants, nous dit Eusèbe. l'empereur Lib. I, cap. xxxi.) (De vita Imp. Constantini Constance Les .successeurs de Constantin, et Théodose, nuèrent

héritiers

d'encourager

de cet empereur, les arts.

conti-


du Portrait.

Histoire

3o6

acheva

Constance merveille

de l'Orient

statue propre Taureau.

en

L'étonneraent voit

les

argent

n'a

richesses

Sainte - Sophie , cette fit élever sa ; Théodose dans

le forum

du

pas de limite quand on en orfèvrerie accumulées

dans les églises de Constantinople par les empeen vêtereurs ; le luxe en bijoux, en pierreries, ments , en meubles , en ornements de toutes sortes, déployé dans les fonctions sacrées. Dans

leurs

palais et dans les cérémonies, les empereurs et les grands dignitaires ne se servent que de couronnes d'or, d'armes enrichies de pierreries siers est recouvert

; le harnais de leurs courde ciselures ; la vaisselle est les meubles sont surchargés de

d'or

massif, rubis, de topazes

et de perles.

Arcadius d'argent statues filles,

à Théodose une statue érigera de sept mille quatre cents livres ; les

colossales

d'Eudoxie

et de ses trois

seront d'argent, dans l'Augustéon,

élevées, comme ce forum déjà

toutes

ornement, peuplé de statues. Constantinople,

(J. Labarte.

Paris,

1861.)

Le Palais

de


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

307

Au Ve siècle, le préfet du prétoire la statue d'or de Théodose placera

Aurélius

l'enceinte

d'Hono-

du

II dans

avec les bustes

Sénat,

rius

et de Pulchérie, cette vierge chargée à ans de la responsabilité d'un l'âge de quinze du jeune Théodose, empire et de l'éducation son frère, Au phie,

qu'elle

devait

plus tard Justinien rebâtit

vie siècle, en incendiée

(532),'et

remplacer. Sainte-Sone

rien

égaler le luxe que déploie l'empereur décoration de cette basilique. L'orfèvrerie, vient enrichir le

murailles, d'argent

saurait dans

dans toutes

ses manifestations,

le temple; sanctuaire

les

colonnes, d'or étincellent

la

les et

et de ciselés, avec mélanges d'émaux fines. — Les statues sont nombreuses

pierres et décèlent

le grand

talent

des

orfèvres

sta-

tuaires. Deux

auteurs,

Paul

le Silenciaire

et l'Ano-

de ces nyme, nous ont laissé la description et de ce mobilier merveilles incomparable, du donné pour l'usage par les empereurs temple. Ce goût

pour

l'orfèvrerie

artistique

et cette


3o8

du Portrait.

Histoire

aux arts semblent avoir accordée protection d'Orient été le partage des empereurs jusqu'à la fin du viie siècle. Chassée clastes,

par

l'hérésie

des Icono-

privée

d'une

de ses bran-

du temple

l'orfèvrerie, n'en continua

ches, chefs-d'oeuvre. Au

xe siècle,

Porphyrogénète, talent : le luxe

pas

moins

de créer

des

un

Constantin empereur, est lui-même un orfèvre de de son

palais

semble

défier

toute

description. a détaillé Luitprand

ces vases

d'or, chargés chariots et placés

de fruit, amenés sur des sur la table de .l'empereur au moyen de et de cordages tirés poulies par quatre hommes.

(Luitprandi opéra, Lib. VI Pertz, Mon. Germ. Hist., tom. V.) Jusqu'à la chute de l'empire d'Orient, fèvrerie nople.

apud l'or-

reste en grand honneur à ConstantiLe pillage de cette ville par les Croisés

en Europe une partie des trésors dispersa accumulés dans la cité impériale. Ces chefs-d'oeuvre servirent de longtemps modèle

aux

artistes

de l'Occident.


Du Portrait Au

viiie siècle, chassés l'Orient, cution

dans l'orfèvrerie. les nombreux

de leur

3og artistes

pays par la perséen Italie et dans les

vinrent — Ils divers pays d'Europe. apportèrent eux leurs leur goût pour procédés, religieuse,

de

vrerie

avec l'orfè-

et provoquèrent artistique renaissance dans cette branchede

une sorte

De (772) à (816), Léon III donnèrent

Adrien

artistes, semblent se

l'art.

les

papes

une

éclairée protection habiles sculpteurs les orfèvres avec

et les

aux

de

plus confondre

Ier et

statuaires. de Saint-Pierre était alors basilique célèbre, et la vénération générale y avait accumulé des trésors; les papes s'étaient complu La

à l'embellir Le Liber

de riches

ornements.

Pontificalis

les

mentionne

bas-

d'argent doré que Léon III avait placés d'arrevêtue comme ornement sur la porte reliefs

et les statues du par le pape Honorius, qui décoChrist, de la Vierge et des Apôtres,

gent

raient

le transept.

La Confession de statues,

de Saint-Pierre

de bas-reliefs,

fut enrichie

d'ornements

divers


3io

du Portrait.

Histoire

en or du poids

de deux

cent cinquante-quatre Adrien Ier et Léon III.

livres, par les papes Le ciborium placé au-dessus

de l'autel

ma-

jeur fut exécuté en argent et orné de statues. Dans les autres églises de Rome, l'orfèvrerie à donner son concours fut encore appelée dans l'ornementation

des temples. avait offert aux Papes,

Charlemagne sa victoire, le trésor

après roi des Lom-

de Didier, bards (774). Les papes usèrent dignement ces richesses, on vient de le voir.

de

le Liber D'après nique de la papauté),

Pontificalis

mettre

les orfèvres, sous son cent soixante-six livres

en oeuvre

par

pontificat, quatorze d'or, et vingt-quatre trois

livres

l'idée

de

(cette le seul pape Léon

d'argent. l'immensité

chroIII fit

mille huit cent quarante— Ces chiffres donnent des

travaux

exécutés

par ordre de ce pontife. Ce goût pour les arts fut tout aussi vif sous les papes du ixe siècle.# Etienne

IV vient

à Reims

sacrer

Louis

Débonnaire

et lui

offre une

riche

couronne

(apud Duchesne,

Hist.

franc,

script.,

le

tom. II)


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

3n

(Theyani opus). Pascal Ier enrichit de travaux et de statues d'or et d'argent les d'orfèvrerie nombreuses

églises qu'il fait reconstruire. les églises sont de véritables

En Italie, sées : la basilique

de Saint-Ambroise

est ornée du célèbre semé

autel d'or

mu-

à Milan

(Paliotto)

des pierreries maux, de médaillons

pard'é-

les plus précieuses, ne ; aucune description idée de cette merveille d'orfèvre-

peut donner rie (Voir Du Sommerard, âge, 9e série, pi. xvm). Ce ixe siècle semble

les Arts au moyen avoir

été,

par excel: en Orient

lence , le siècle de l'orfèvrerie en Occiet Basile le Macédonien; Théophile et les papes font exécuter dent, Charlemagne des

travaux

d'art

qui

semblent

tout ce qu'a produit l'antiquité. Les artistes ne sont étrangers

surpasser

à aucun

pro-

cédé de fabrication

: le repoussé au marteau, la gravure en intaille, ciselure,

la fonte, la ' la niellure, sont employés perfection de l'ouvrage. Charlemagne la-Chapelle

tour à tour pour

fait élever la basilique fait rebâtir : Angilbert

la

d'Aixl'église


du Portrait.

Histoire

3i2

de Saint-Riquier, près d'Abet s'applique à la Somme), d'or et d'argent et d'un d'ornements

de son abbaye beville (dans l'embellir riche

dans le goût italien. (Hariulfi I S. Richarii, chron. CentulensisLib.

ciborium

monachi

tom. IV.) et Lib. III, ap. d'Achery spicilegium, les princes, les Sous Louis le Débonnaire, avec passeigneurs et les prélats recherchent : les bas-reliefs sion les ouvrages d'orfèvrerie et les statues

ne sont pas mais ce genre d'ornement dans

la décoration

rares

à cette époque, est surtout employé

des églises.

La réputation

des artistes

qu'un patriarche France un calice

de Venise

français est telle, en commandait

de pierreries. de Saint-Denis avait une

L'abbaye où se formaient

orné

école

des artistes

et ses orfèvres, abbés Ier et Louis (les rois de France), Charles le Chauve noblement encouragèrent les oeuvres

d'art.

On sait les travaux mar,

Hincque fit exécuter de Reims, pour son église

archevêque (Tarbé, Hist. des églises De riches ornements

de Reims furent

(1843). offerts par


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

3i3

à son

Abbon

d'Auxerre église Saint-Étienne dans le même ixe siècle. (Labbe nova Bibl.) Les noms de quelques orfèvres de cette

nous : Odulépoque sont parvenus jusqu'à fus, moine de Saint-Riquier (864),—Perpé-. tuus

(877), qui travaillait •—•les chanoines d'Achery),

d'Angers

(d'après et Bernuin

la fonte Bernelin

de Sens, qui font un devant d'autel d'or enrichi défigures en bas-relief. (Reproduit

d'après Sommerard. rie, pi. XIII.) Les terreurs

blent aviver par une continue

le dessin

de Lambinet, par du aux moyen âge, 9e sé-

Les Arts

du xe siècle semreligieuses l'orfèvrerie religieuse ; artistique

contradiction d'enrichir

assez

singulière,

on

les

que églises ; pendant de tous côtés, l'orfèvrerie

les arts -languissent et le portrait reste florissante,

dit proprement de ce genre. les travaux

enfin dans apparaît dit En orfèvrerie, fonte et la ciselure

M.

document

« la

des procédés bornés, sans limite (De l'Union

sont

le repoussé est l'art des Arts et de l'Industrie, Un

de Laborde,

curieux

tom. du

II). xie siècle, 34

le


Histoire

3i4 Traité

du moine

sur les arts, nous employé dans les travaux

Théophile

le procédé apprend au repoussé. « On fait

du Portrait.

des fers pour exécuter sur et le cuivre, des figures humai-

aussi

l'or,

l'argent et des fleurs des animaux nes, des oiseaux, d'une Ces fers sont de la longueur repoussés.

palme, garnis d'une tête pour être frappés — la partie inférieure vaavec le marteau, »— riait déforme, selon le travail à exécuter. « fers pour Théophile appelle ces instruments le repoussé. » — (Diversarum artium schedula lib. II, cap. xm et seq.) Nous verrons plus tard moges user de ce procédé,

les orfèvres

de Li-

le xiue sièpendant cle ; et produire des statuettes et de nombreux bas-reliefs en cuivre. — On retouchait ensuite au ciselet

les parties

à l'oeuvre

son fini.

Cellini

délicates,

afin de donner

nous

au apprend que le procédé repoussé était d'un usage général au xvie siècle ; — lui-même n'employait jamais la fonte que pour les pièces de anses, les becs d'aiguières

comme les rapport, ; toutes ses figurines


Du Portrait

les plus cieux,

dans l'orfèvrerie.

3i5

ses bijoux les plus prédélicates, sont exécutés du repar la méthode

poussé. xvne siècle, l'orfèvrerie Jusqu'au des bas-reliefs et des statues d'or

a donné

et d'argent le repoussé fut

et, dans tous ces ouvrages, constamment : on obtenait ainsi employé moins de poids possible, tout en conservant l'objet

le à

sa richesse

Hérivée, autel orné du parement Hérivée—et

apparente. de archevêque

d'un

Reims,

bas-relief

le Christ

érige un : Au centre

d'argent est assis sur un trône

:

son prédécesseur, sont Foulques, et tournent leurs regards vers le agenouillés de Charles le SimSauveur : — Les portraits ple, — de Judith, fille de Charles le Chauve, — et femme de Louis le Bègue, d'Ansgarde, encore sur ce bas-relief. (Tarbé, figuraient Trésor des églises de Reims. — Reims, 1843.) et de Saint-Bertin. Les églises d'Auxerre (près de Saint-Omer), reliefs au marteau. Saint-Vitou sculptures

de

de bassont enrichies — Richard, abbé de fait

Verdun,

importantes

au

exécuter

repoussé.

des (Apud


3i6

Histoire

Pertz,Mon. nis abb.)

Germ.

du Portrait. — Chron.

Hist.,X.

Hugo-

fait luiGausmar, Savigny, d'orfèvrerie et en (953), divers travaux

L'abbé

de

même, cinq tableaux sur l'Hist.

d'argent.

de France,

moine Josbert, ges, était-un orfèvre image de saint Bibl. II.) Les bas-reliefs les

reliques

(Collect.

des Doc. inéd.

Paris, i853, de. Saint-Martial

tome I.) à Limo-

habile; en (975), il fit une Martial en or. (Labbe. Nova de la châsse

d'or renfermant

de la

à Saint-Peré de Vierge, l'oeuvre de Thendon, archi-

étaient Chartres, tecte et orfèvre, qui avait bâti la façade de cette église vers (991) (Sablon, Hist. de l'Égl. de Chartres,

1671).—

(Texier,

Dict.

de l'or-

fèvrerie). Le roi Robert, au xie siècle, suit les traditions de ses prédécesseurs et favorise l'orfèvrerie

: pendant

tout

le cours

de son règne exécutés les sont

les travaux (996-1031), mêmes que dans le siècle précédent. Dans l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, près de Sens, un moine, et Odoranne, sculpteur


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

317.

orfèvre, exécute la châsse, de saint Savinien « fort curieusement avec plusieurs élabourée, figures relevées en bosse tout autour; parmi ces figures était celle du roi Robert. Histoire

» (Guyon,

tome I.) d'Orléans, la ville de Sens avait une

de l'église

Du reste, d'orfèvrerie

école

le ixe siècle, et l'évêque des prébendes fonda d'Auxerre, Geoffroy, artistes dans son diocèse pour des chanoines vers (io5o). — (Labbe, Nova Bibl., tom. I.) depuis

enriVers (1087), Othon, orfèvre normand, d'or et d'argent, rehaussés chit de bas-reliefs le le mausolée de Guillaume de pierreries, de Saintdans l'église érigé Conquérant, Hist. Norm. Étienne de Caen. (Duchesne, — Lut. Paris., (1619.) Script. en France, au xne siècle, rapL'orfèvrerie abbé de Saint-Depelle le nom de Suger, non content d'avoir nis (1122^1152); struit l'église abbatiale de Saint-Denis,

reconSuger

avec magnificence. Notre étude sur le portrait nous impose de que passer sous silence les oeuvres d'orfèvrerie voulut

l'orner

fit exécuter

Suger.


du Portrait.

Histoire

3i8

de saint Denis, devint une véritable

réédifié

sous sa

merveille

artis-

Le tombeau direction,

pour le pretique, inspirée par la vénération mier évêque de Paris. Les rois, les princes, voulurent contriles seigneurs, les évêques, du mausolée

buer à l'embellissement

par des

offrandes

de pierreries,

de camées,

d'émaux

et de marbres

précieux.

(Sugerii,

gest.

— Duchesne,

rébus tom.

in administ.

sua.

de bijoux, De

IV.)

La croix, élevée par Suger sur l'emplacement du premier tombeau de saint Denis, fut consacrée IV, en l'anpar le pape Eugène née (i 147). Pour l'exécution

de ce monument

de l'art, marcs Suger livra aux orfèvres quatre-vingts d'or : — Au prix de quatre cents livres, il acheta quantité d'hyacinthes, de saphirs, de et de topazes, rubis, d'émeraudes qui formaient le trésor des abba3''es de Fontevrault — De nombreux et de Cîteaux. émaux historiés furent employés à l'ornementation de cette croix. Saint-Denis

(Doublet, Histoire en France, Paris,

de l'abbaye 1625.)

de


Du Portrait La figure la draperie, noux,

était

fines,

115

phirs

dans l'orfèvrerie.

3ig

du Christ était d'or et couronnée; tombant de la ceinture aux geornée

de pierreries (184 pierres et 4 émaux), des sa-

perles les clous figuraient

pieds. L'Inventaire

des

mains

de Saint-Denis,

qui

laissé ces renseignements core que la figure de

curieux,

Suger, à mi-bosse d'or,

et des a

nous

ajoute enen costumé

c'est-à-dire d'abbé, enlevée au repoussé, se trouvait au pied de la croix. — A cette même époque, Maurice de Sully $ — Gervais, abbé de évêque de Paris (1196), Saint-Germain d'Auxerre (1147), — Sansom, exécude Reims (1160), faisaient archevêque ter des bas-reliefs

historiés.

—(Tarbé,

Trésor

des églises de Reims.) L'abbé du monastère

diocèse d'Audernès,au de Boulogne, était un orfèvre habile. (Apud — (Guiltome IX). d'Açhery, spicilegium, Mon. chron.) lelmi, Audrensis mourut Henri Ier, comte de Champagne, de ce prince, érigé en (1181). — Le mausolée dans

l'église

Saint-Étienne

de

Troyes,

fut


320

Histoire

du Portrait.

de ce seigneur des portraits fils Thibaut. (Bâugier, Mém. hist. orné

pagne, Châlons, 1721.) Dans ce même siècle, Montpellier une école d'orfèvres fort réputée,

et de son de Cham-

possédait

qui s'organisa en corporation dans le xme siècle. (J. Re— Des maîtres de pierre nouvier. et autres artistes

de Montpellier,

Montpellier,

Le trésor

1844.) renferme

diverses

de Conques (Aveyron) pièces de cette époque ; elles ont

décrites

par M. Darcel.

été

de Conques,

(Trésor

Paris,

1861.) L'église de Saint-Omer

trance

curieuse

de

possède cette même

une monsdate.

(Des

tome XIV.) Champs de Par, Ami. archéol., Le xme siècle produisit encore des monuments remarquables en portraits : Blanche comte dans du

de Navarre

de Champagne, l'église cathédrale

en argent, prince, — Dix autres nature.

fit ériger

à Thibaut

un splendide de Troyes. était

III, tombeau

La statue

grande comme statues de quatorze faites du même métal, à servaient pouces, — Le roi Louis le l'ornement du mausolée.


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

321

— Henri Ier de — Blanche Jeune, Champagne, — Sanche de Navarre, le Fort, roi de — soeur, de ThiNavarre, Scholastique, baud III, y étaient représentés. (Baugier, ibid.) Le portrait devient

les

d'orfèvrerie ouvrages dans le xnle siècle : Il

plus

fréquent qu'à cette

semblerait moins

dans

de convention

fidèlement

les figures sont époque, et qu'elles reproduisent

les traits les

Exécuter

précis des personnages. du Christ, de la images

des formes conSaints, d'après un champ laissait à l'artiste ventionnelles, illimité : mais il n'en était plus de même Vierge,

des

lorsqu'il les traits

fallait

reproduire,

d'un

personnage

sonnes

nature, d'après et de perconnu

vivantes.

en orfèvrerie La fréquence des portraits des démontre que les artistes avaient dû faire progrès

notables

première duction.

de

Du reste,

dans

l'exactitude

à la fin du

laïques deviennent vaux ne se bornent

le

condition dessin, dans toute repro-

xne siècle,

les artistes

et leurs tranombreux, plus à l'embellissement


322

du Portrait.

Histoire

culte et à l'ornementation des des objets-du .".'_.... églises.. - Les orfèvres de Paris sont réunis en corporation par saint Louis, mais leur industrie est libre, — une seule clause leur est imposée: : employer l'or pur, à la touche de Paris, — de Londres. et Vargent, comme à PEstelin (Depping. Règlem. des Arts et Métiers de Pa'.:...:..:' ris, etc., Paris, 1837.) ..A la fin du xiir 3 siècle, Paris comptait plus de cent seize orfèvres, qui formaient la Confrérie de saint É loi. . ; .. - Le trésor de la_ Sainte-Chapelle,

celui

de

statues des rois de France, Notre-Dame,-les exécutées en métal par ordre de saint Louis ; les bas-reliefs d'argent qui ornèrent plus tard

le tombeau

de éloquemment orfèvres statuaires

du.

saint

l'habileté

roi, témoignent consommée des

de la Confrérie

Parisienne.

Du reste, Raoul, orfèvre de saint Louis, anobli en (1270) par Philippe le Hardi, récompense

de son

merveilleux

chesne,.Hist

Fran.

Scrip.,

Philippi

TertiL)

tom.

fut en

talent. (DuV. — Gesta


Du Portrait,

dans l'orfèvrerie.

323

L'Inventaire

de la Sainte-Chapelle (i 5y3), mentionne un buste .d'or de saint Louis. (Du Cange, Hist. de saint Louis, 1678). — Il est dans le Dictionnaire du mobilier reproduit français

de M. Viollet-le-Duc.

Ce buste vre

de

était l'oeuvre

de Guillaume, orfèle Bel, qui l'avait exécuté

Philippe

en(i3o6). Une autre

statue

de saint

un doré, soutenait ossement de ce roi.

reliquaire

Gilles, abbé cer les reliques

de Saint-Denis, de saint Louis

Louis,

en argent

contenant

un

avait

fait pladans une châsse

le par deux statues de rois (Philippe le Bel). — Gilles, et Philippe agetenant luinouillé, figurait dans ce groupe, même un reliquaire à la main. — (Félibien, Pade Saint-Denis, de l'abbaye Histoire portée Hardi

ris, 1706.) Les orfèvres continuent gnon, estimées. Les évêques enrichissent

d'Avi-

de Montpellier,—ceux de produire

des

oeuvres

et les abbés de la ville d'Auxerre leurs églises de bas-reliefs et d'or-


Histoire

du Portrait.

d'orfèvrerie.

(Labbe,

324 nements

'

Nov.

Bibl.,

tom.

I.-.—Parisiis, 1657.) Les orfèvres d'Arras avaient

une

également tome archéol.,

(Ann. grande réputation. La ville de Limoges, célèbre avait

encore

duisent

IX.)

par ses émaux,

des Orfèvres

de talent, qui prosculptures en ronde bosse

de curieuses

et des figures

de haut-relief, en cuivre battu. Dès lors les travaux se vulgarisent artistiques et deviennent

à la portée

de tous.

Au xiv° siècle, sous Charles civile acquiert une importance

V, l'orfèvrerie qu'elle n'avait

surtout jamais eue, mais elle produit vaisselle d'or et d'argent employée

la riche dans

les

maisons

ro3rales et les châteaux. Claux de Fribourg, orfèvre du roi, exécuta cependant diverses statuettes d'or et d'argent. (De Laborde. L'Inventaire

Revue

archéol.

tome

VII).

des Joyaulx

•et de Berry mentionne statuettes et de bas-reliefs

des ducs d'Anjou un grand nombre de au

repoussé.

Tous

ces ouvrages

ont

un caractère

religieux

et ne

rentrent

pas

dans

le portrait

proprement

dit

(De Laborde,

ibid.).


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

325

dans portrait les historiens,

l'orfèvrerie

semble

comme

Froissart

plus et

de Pisan,

mentionnent

rarement

ces

et ces statues, si nombreuses xme siècle et qualifiés portraits.

au

Le

rare; Christine

bas-reliefs

Félibien

comme indique objets d'art, apau xive siècle, d'après l'Inventaire partenant de Saint-Denis, un groupe doré : à d'argent droite

de

la

statues

de Charles

se

Madeleine

par . L'orfèvrerie des

Charles civile

Ce travail

V en (i368). dans produisit mentionnés

merveilleux

objets Inventaires

les

et de son fils, le dau— à gauche celle de

V—

à genoux; phin Charles, la reine Jeanne de Bourbon. été offert

trouvaient

avait

ce siècle dans

les

VI, du V, de Charles et du duc de la reine Clémence

de Charles

duc d'Anjou, de Bourges.

Les nefs à épices, les salières, les essays, les les coupes, les hanaps et les gobefontaines, lets, les

surtouts

de

table, décrits dans ces le grand talent des or-

établissent inventaires, fèvres ciseleurs de cette La plupart

époque. de ces objets sont d'or

ou d'ar-


du Portrait.

Histoire

326

de pierreries,

gent, ciselés avec art et enrichis souvent ornés de figures. Les noms ventaire

de divers

vaisselle

des joyaux,

liers de la reine

orfèvres

Clémence

chargés de l'inet objets mobi-

de Hongrie,

veuve

de Louis le Hutin

(i328) sontparvenus jusqu'à .-::nous : Maillart — et Gieffroy Ce sont : Estienne le Long ; de Mantes, orfèvres de Philippe — Simon de Lille ; — Jehan Pascon ; — Félix d'Anceurre; — Jehan de Toul ; — Pierre de Besançon et Jehan de Lille, orfèvresde Paris. Nous

avons

encore

les noms

: de Thomas

de Langres (i345), orfèvre de la comtesse Blois ; — de Jehan orfèvre Lebraellier, roi Jean, également — De Pierre de

sculpteur

de du

en ivoire;

Landes, maître — de Pierre des

de la mon-

naie de Paris; Barres, orfèvre et valet de chambre de Charles V, alors dauphin (i353); — de Jehan de Mautreux, orfèvre du roi Jean; — de Jehan Fleury; — De Pierre Chapellu; — de Jehan de Lille (jeune) ; — de Pierre Leblont ;


Du Portrait — De

Jehan

Gargoulle—.et du roi. Dans

327

— de Guillaume Lussier; de Jehan Bonnetot, argentiers

les inventaires

du xive siècle

encore

orfèvres

trouvons Jehan

dans l'orfèvrerie.

comme

de Picquigny

et Robert

nous

notables

: orfè-

Retour,

vres de Charles V (encore dauphin); — du Vivier (1378), auteur Hannequin Charles-Quint, objets offerts à l'empereur

des à

l'époque de son voyage à Paris ; —: Simonnet Lebec, orfèvre de Charles VI; — Guillaume et Robert Auffroy; Arrode,— — et JehanHuet, de la ville de Paris.

— Guillaume orfèvres Certains mêmes

orfèvres

inventaires

particuliers

sont comme

Husse,

désignés dans ces auteurs de travaux

:

exécuta du duc d'Anjou, orfèvre Henry, marcs une nef pesant deux cent quarante-huit — Pierre de Boterie (1379) fut l'auteur d'or; de la statuette de saint Etienne, placée sur le et tombeau du comte Henry de Champagne, de la tête de reine qui ornait comte Thibaut.

le monument

du


Histoire

328

De nombreux dans

du Portrait.

orfèvres

ces inventaires

sont encore

désignés du xive siècle, et nous que cet art fut brillam-

en inférer pouvons ment représenté à cette date. Pendant

le xve siècle,

à figures

l'orfèvrerie

du. reste la temps d'arrêt; dite forme une branche sculpture proprement l de l'art bien plus distincte. Si la sculpture se développe large et puissemble

sante

subir

dans

un

les monuments

contre, l'orfèvrerie les objets du culte

et les églises, par à figures se localise dans et surtout

dans

les objets

Elle apparaît même dans le vêtement, et il n'est pas rare à cette époque de retrouver

usuels. dans

les inventaires

la mention

d'argent ou d'ornements les vêtements. L'orfèvrerie

religieuse

de manches

ciselés

appliqués

continue

sur

de produire

des calices, des monstrances, des reliquaires ; tous ces objets rappellent les travaux du xive siècle. Quelques

statues

d'argent, rentrer

exécutées

dans

ce siècle, semblent dans le portrait. Gérard Loyet (1466), donna deux bustes en


Du Portrait de

argent

Charles

dans l'orfèvrerie. le Téméraire

et deux statuettes naturelle), même Ces statuettes prince. riées,

cet usage

époque.

(De Laborde. tome I.)

gogne, La belle

32g

semble

orfèvrerie

(grandeur en pied de ce étaient

colo-

assez général à cette Les ducs de Bour-

italienne

domine

le xvi°

siècle ; il n'est pas d'artistes français qui semblent pouvoir lutter contre les productions italiennes de Cellini devaient que les travaux encore

dans le siècle suivant. surpasser Louis XII visita la ville de Tours en (i5oo)

et à cette

fut frappée du roi.

occasion

d'or

à l'effigie Michel Colombe,

avait

donné

le célèbre

une

médaille

sculpteur,

en

le modèle.

Les prescriptions

de l'Édit

de (i 5o6) entravè-

Ces de l'orfèvrerie. le développement en (i5io) furent enfin rapportées prescriptions rent

et les artistes De cette médaillons

se donnèrent époque ovales

nous

pleine carrière. avons encore deux

le premier et en argent, XII, en buste, de trois quarts,

Louis représente à droite, les cheveux

longs,

vêtu

d'un

surcot 36


du Portrait.

Histoire

33o

et tenant

un justaucorps, par-dessus à la main. un anneau

ouvert

Le second

en tagne, coiffée d'un bonnet d'une

robe

quarts

à gauche,

vêtue tombantes, un corsage par-dessus

à barbes

ouverte

carré, un collier la main.

de Bre-

d'Anne

est le portrait buste, de trois

du cou, et une fleur à

autour

(i5i5), François Lorsqu'en à Paris, une pièce magnifique fut offerte.

Ier fit son entrée d'orfèvrerie

lui

« C'étoit,

» dit Th. Godefroy, « une image assis sur un pied double de sainct François, à quatre pilliers, entre lesquels pilliers estoit une Salamandre tenant en sa couronnée, gueule blanc

un

escriteau

émaillé

estoit auquel estinguo ; et au-dessus petit ange tenant estoit assise une

escrict

de rouge et de et : Nutrisco

un couronne, une cordelière, en laquelle d'icelle

grande

table

d'esmeraude

carrée

; icelui image portant de haut, compris le pied et le chérubin, deux pieds et demy ou le tout d'or pesant trois environ; quarante marcs,

quatre

onces, cinq gros, touché

et prisé


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

331

par le maistre de la monnoye de bon or à vingttrois karats. » (Th. Godefro)^. Le Cérémonial tome i.) François, . L'Inventaire de la Sainte-Chapelle mentionne

un

buste

offert par ce prince livres. Ce don avait Default.

(Mémoire

la Sainte-Chapelle,

de (i573)

en or

de François Ier, et pesant cent quarante

eu lieu en (1527) d'après de pour servir à l'histoire Arch.

de l'empire,

L. 831.)

Ce même de (1532),

celui inventaire, que reproduit mentionne encore diverses statues

d'or

et d'argent de l'époque Ier. de François

de Louis

XII et

En (1529), le Cardinal, abbé de Saint-Denis, fait placer sa statue ageLouis de Bourbon, nouillée auprès de celle de saint Louis, sur la châsse

d'argent Hist. (Félibien.

doré

qu'il

de l'abbaye

En (152i), Jacques — et Jehan Siguerre,

gure

de Chartres,

sont chargés, d'un de l'exécution

de Rouen,

en ronde

bosse.

de François de Me Claude

orfèvre

Mangot, dans le compte

à son église.

de Saint-Denis).

Levasseur,

par le chapitre de Chartres, orné de figures reliquaire Pierre

offrit

Ier, fiHaligre


du Portrait.

Histoire

332

« d'ung

(i528), comme mant en boyte,

auteur

(i538), exécuta çois Ier.

un portrait

rond

d'or fer-

dans lequel est une effigie au » vif de la figure dudit seigneur. de les comptes Bénédict Ramel, d'après

solennelle

A l'entrée

en or du roi Frand'Henri

II dans

la

offrirent au Roi ville de Paris, les magistrats une oeuvre d'art en or fin et ornée de figures en ronde

bosse.

Sur un socle et autour

étaient

d'un

palmier et couronnez

: l'un figurés « trois roys armez ressemblait naïfvement au roy Loys douzième, le second au roy François, et le tiers au roy Henry. » (Corrozet, Paris (i586). A cette d'habiles

époque modeleurs

Antiquitez,

etc., de Paris,

les orfèvres

étaient

donc

et les chefs-d'oeuvre

exé-

cutés par ces artistes règne d'Henri IL L'orfèvrerie un

certain

Jehan divers

furent

nombreux

sous le

en étain jette même à cette date éclat. Déjà sous Charles VIII,

Galant, travaux

orfèvre en étain.

du Roi, avait

exécuté


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

333

Sous le règne d'Henri II, les orfèvres en étain sont plus nombreux encore. François Briot

a laissé

nous

fini et la délicatesse

des

ouvrages rivalisent avec

pièces d'or et d'argent. son propre reproduit portrait ses travaux. belles

dont

le

les plus Il a souvent

au

revers

de

En (i 571), ce fut encore un travail d'orfèvrerie qui fut offert par la ville de Paris au roi Charles

IX.

« Dans

un

mère

des

chariot

estoit

dieux,

assise

Cibelle, la royne mère

représentant et des dieux Neptune du roy, accompagnée MonseiPluton, et déesse Junon, représentant soeur du Roy. gneur frère et Madame ->Ceste Cibelle regardoit ung Jupiter représentant nostre Roy, eslevé sur deux colonnes, l'une

d'or

et l'autre

d'argent,

avec l'inscrip-

tion de sa devise y>Aux quatre ce pied-d'estail

coings estoient

de du soubassement les figures de quatre

le nom tous portant roys ses prédécesseurs, de Charles, à savoir : Charles le Grand ; — Charles le Quint ; — Charles septième ; —


Histoire

334 et Charles

du Portrait. » (Registres

huitième....

de l'hôtel

H. (1786.) de ville, Arch. de l'empire, Sous Henri III et sous Henri IV, l'orfèvrerie à figures et les pierrejette moins d'éclat ries,

semées

à profusion

les produits

placèrent rares. Nous

de

avons

sur les bijoux, remciselés. Les figures sont

cette

époque (xvie siècle) d'orfèvrerie.

assez peu de monuments Citons cependant une statuette femme tribue

qui est au Louvre; à Germain Pilon.

Une plaque

ovale,

équestre de l'atM. Delaborde

en argent

fondu, ciselé et IV, de trois quarts

Henri doré, qui représente à droite, vêtu d'un pourpoint à crevés, et collet surmonté d'une fraise godronnée ; le roi porte le collier de Saint-Esprit et, sur un manteau posé sur les deux épaules, la plaque du même

ordre.

Dans

le xvie siècle, les enseignes

étaient

fort

en usage. Tout

le monde

médaillons personnages

connaît

ces beaux

que les souverains qu'ils voulaient

portraitsdonnaient aux

honorer;

près-


Du Portrait

dans l'orfèvrerie.

335

à l'huile, au crayon, que tous les portraits nous- montrent un voire même en sculpture, riche collier avec un médaillon. Cellini avait

fait connaître

un procédé

nou-

au repoussé veau pour exécuter ces figurines et les appliquer ensuite sur une plaque de métal

rare et précieux. les objets Pent-à-col

ou de marbre

qui se appelait à une chaînette. portaient au cou, suspendus Sous le règne d'Henri IV, l'encadrement On

riche de ces médaillons-portraits toujours prit la place du portrait lui-même. était entourée la figurine Jusqu'alors

de

de Gabrielle pierres fines, mais l'inventaire nous apprend d'Estrées que des pierreries plus grosses, entourées de perles ou de pierle porreries plus petites, vinrent remplacer trait central. - On cherche

mais on ne semble la des l'estimation dans objets, plus compter, valeur artistique que le bijou 'peut avoir. la richesse,

de Nous ne pouvons donner la description de ces prétous ces remarquables bijoux, exécutés au recieux portraits-médaillons,


336

Histoire

du Portrait.

poussé, en or ou en argent tôt fondus.

; tantôt

tan-

ciselés,

Mais

quelles merveilles que ces artistiques cadres qui les entourent! Parfois ils sont d'ors différents,

souvent

avec

des incrustations

et rehaussés pierres précieuses Dans cette branche, l'alliance ture et de l'émaillerie

de

d'émaux. de la sculpde véritables

a produit

chefs-d'oeuvre. Quelle

dans élégance dont le portrait

ces

médaillons

a pour faite avec des

femmes,

de roses guirlande et des émaux qui donnent

cadre

de une

ors variés, la couleur natu-

relle de la fleur ! Pendant

le xvne siècle l'orfèvrerie

compta des artistes d'un — Pierre Comtois; — Laurent et Gédéon

française

grand

talent

Légaré;

— Labarre

— Pierre Héman; — Jacques Roussel. (De Marolles. des Peintres, etc., Paris i855.)

:

Le Livre

Sous Louis XIV, les orfèvres Thomas Mer— Jean Gravet lin; — René de La Haye; étaient

fort estimés.

;


Du Portrait Le Brun remarquables fèvres Claude Au cours

donna

dans l'orfèvrerie. les dessins

de ces travaux

qui furent exécutés par les orBallin et Nicolas Delaunay. de ce même

nous trouvons

règne

encore Girard Débonnaire ; — Lescot, orfèvre du cardinal — Vincent

337

Mazarin

;

Petit ;

— Gilles Legaré ; — René Cousinet ; — Laurent Texier ; — Alexis

Loir; Germain

— Pierre — Les de Villers Sarrazin

; et Pierre

le sculpteur

d'or et d'argent. Presque toutes

Bain.

exécuta

ces oeuvres

tuette

en argent fut ainsi détruite Mais dans

de Louis

Christs

furent

jetées au payer les frais

en (1688 et 1689) pour mentionne de la guerre. Dangeau creuset

des

une

sta-

XIII à cheval,

qui

(tome III.) tous ces travaux,

on ne retrouve

des l'orfèvrerie plus l'élégance qui caractérise xve et xvie siècles. ' mais il Le style peut sembler grandiose, 3?


Histoire

du Portrait. sacrifier

de finesse ; on paraît tout manquera à un effet d'ensemble qui ne saurait à cette nécessaire cer la délicatesse

remplabranche

de l'art. Sous

et le Bizarre XV, le Maniéré des orfèdevenir le but principal

Louis

semblent

style

le ainsi réagir contre qui entendaient Thomas GerLouis XIV. Cependant

main,

orfèvre

vres,

et sculpteur,

exécuta

notamment

quables travaux, en argent.

de remar-

un Saint-Ignace

Enfin, sous Louis XVI, nos orfèvres produisent des oeuvres d'une grande délicatesse et reviennent aux principes véritables, légués par leurs devanciers la sobriété. L'orfèvrerie se borner les orfèvres

; la finesse,

l'élégance

et

du xixe siècle sembla

à copier français

les modèles

toujours aussi antiques,

n'ont

rien produit et la Restauration.

ginal sous l'Empire jours ils donnent des reproductions heureuses.

d'oriTou-

rarement


V

CHAPITRE

DU PORTRAIT DANS LA CÉROPLASTIQUE

fc'^^flB ES BpJlp M gBJBpIl "_^^E

endant

le xve siècle et le xvie siècle

la

céroplastique éclat en Italie. bia ; •— Ghiberti

jeta un grand Luca délia Ro; — Michelozzo

en cire. des ouvrages remarquables avait reproduit le Vénitien, par Sansovino,

laissèrent

ce procédé

le Laocoon,

travail

chef-d'oeuvre.

un

Un élève renommé

et Raphaël

déclara

le Tribolo, de Sansovino, en cire. pour ses statuettes

ce était

lui-même, paraît s'être adonné Michel-Ange, : on attribue à ce maîà ce genre de sculpture


34o

du Portrait.

Histoire

tre la Descente

de croix

de la riche

chapelle

sa statue

de Persée

de Munich. Cellini

exécuta

et le bronze

en cire

d'après ce modèle. des plus célèbres artistes, Vasari,danssaVie publiée vers le milieu du xvie siècle, écrivait les lignes

fut coulé

suivantes

:

« Je serais trop long si je me mettais à énumérer tous ceux qui modèlent des médaillons eh cire ; car, aujourd'hui, orfèvre qui ne s'en mêle, hommes Baptiste

s'y sont Pozzini à

Guigni à Florence. de Vicentino.)

il n'y a pas un seul et bien des gentilscomme Jeanappliqués, Sienne

et

» (Vasari,

le Rosso

de

Vie de Valerio

Les portraits en cire étaient en effet très en vogue au xvie siècle, en Italie ; Andréa Verrocchio et Orsino un

portrait, de Médicis.

exécutèrent grandeur (Vasari,

chio.) Les portraits-médaillons

d'après

ce procédé

de Laurent naturelle, vie d'Andréa Verrocen cire, également lieu aux artistes de

très recherchés, donnèrent faire preuve d'un grand talent.


Du Portrait

dans la céroplastique.

341

de Florence, raconte encore Vaen cire les portraits-médaillons sari, exécuta des plus grands de la cour de personnages Lombardi

l'empereur Charles-Quint. de cet artiste La réputation nous

était

immense,

dit son historien.

La cire, on le sait, se modèle comme glaise, avec un peu plus de difficulté, finesse du travail est bien plus grande. L'artiste ou le bout

n'a qu'à mouiller de son ébauchoir,

la terre mais la

un de ses doigts, la cire n'adhère

plus au corps qui la touche, le trait le plus délicat.

et peut

recevoir

du notre savant conservateur Sauzay, de la cérofait à propos Musée du Louvre, M.

une

plastique

réserve

que

nous

approuvons

comme sculpteur. entièrement, Il ne faut pas confondre, d'après M. Sauzay, et qui faits à la cire blanche les modèles avec les n'étaient qu'un travail préparatoire, oeuvres

réellement

Les études souvent

à la cire blanche

coulées

polychromes

terminées.

en bronze

seraient

au

le plus : les médaillons étaient

contraire

des por-


342

Histoire

traits

de personnages,

du Portrait.

ayant

reçu le dernier

trait. Au Musée

de Cluny, nous avons toute une série de médaillons en cire coloriée, avec boîte en cuir, boîtes

décorée sont

au petit fer ; ces par un verre, et da-

d'ornements

recouvertes

tent du xvie siècle. Nous pouvons citer : — Louis XII, roi de France ; — Anne de reine de France Bretagne, — François Ier, roi de France ;

;

— Charles-Quint, empereur; — La royne mère Catherine de Médicis ; — Charles IX, roi de France ; — Henri III, roi de France et de Pologne ; — Loyse, royne de France ; — Le duc de Guyse ; — Feu M. le prince de Condé ; — Le duc de Savoie ; — La duchesse de Savoie ; — La duchesse de Nemours ; ' — La reyne de Navarre ; — Clément Marot, etc. Cette époque de la Renaissance est venta-


Du Portrait blement

dans la céroplastique

343

merveilleuse

; est-il rien de charmant comme ces portraits en cire,

et de gracieux on a ajouté, auxquels

comme

des ornement, des rubis, diamants,

des pierres précieuses, des grenats, des perles? des dentelles

Souvent

véritables

ajouter à l'illusion. Ce genre de portraits nous

viennent

encore moire

des

gravures

d'originalité. Dans l'une

de

remet

en mé-

ne manquent

qui

pas

ces

le portrait estampes, est découpée avec d'Henri II, la gravure soin, la figure et les mains ont été conserde soie vées, mais on a collé des morceaux qui forment le pourpoint ; un rubis véritable est enchâssé du roi;

dans

d'autres

la bague pierres

qui orne

précieuses

la main enrichis-

sent le vêtement.

Montmorency

possède un beau poren cire du connétable Anne de de M.' : (n° B. 348 du catalogue

Sauzay.) Nous avons

encore

Le Musée du Louvre trait-médaillon

portrait

d'un

en cire de Louis

français le XIV. Ce médaillon artiste


Histoire

344

du Portrait:

a été tait en (1706) par Antoine en cire du roi. tre et sculpteur

Benoist,

pein-

Ces deux portraits sont en cire polychrome. mérite de Mme Saint-Huberti Le portrait encore

d'être

mentionné

profil d'un beau travail. On pouvait admirer, ans, chez un antiquaire

; c'est

un

de

buste

il y a huit ou dix de la rue Neuve-des-

un magnifique Petits-Champs; masque en cire de Voltaire; la perruque était en véritables cheveux. Notre

travail

doit se borner

à l'étude

des

oeuvres

qui sont attribuées à des artistes français; aussi nous devons passer sous silence un grand nombre de ces oeuvres et des plus belles. Parmi

les portraits

de personnages

inconnus

nous avons de véritables qui sont au Louvre, telles que : merveilles, — B. n°35i : Portrait d'une femme ; voile et vêtements noirs. — B. n° 354 : Autre portrait de femme ; les le col, les bras et la poitrine cheveux, nus, sont ornés de perles et de grenats.


Du Portrait

dans la céroplastique.

— B. n° 355 : Portrait cle; boucles tement noir,

de femme

d'oreilles

et collier

collerette

en dentelles.

345

du xvie siè-

en perles,

vê-

Ces divers portraits sont en cire polychrome. citer encore d'autres porNous pourrions traits

d'hommes

et de femmes,

en cire mono-

chrome, qui sont également au Louvre : B. n°358 ; buste Ainsi le portrait d'homme, orné d'une large collerette et d'une cuirasse avec

en relief-,

ornements

de la Toison

d'or.

C'est

un

au-dessus

l'ordre

travail

français,

d'après le catalogue. en cire justifient ce que Tous ces portraits disait Vasari, au cours du xvie siècle : « Toutes ces figures

semblent

vivantes.

»

de l'art, le sculpteur de la peut appeler à son aide les ressources peinture pour donner à son oeuvre un cachet Dans

cette

plus grand

branche

de vérité.

38



CHAPITRE

VI

DU PORTRAIT DANSLA SCULPTURE SUR BOIS

os musées

à dk^ll

li

nationaux, principalement ^e musée du Louvre, ren-

I ilfekv

1'

ferment

I^HJppB

|y||||jpp Nous

de nombreux

spécimens ancienne sur bois.

i de-la sculpture dans une étude ne pouvons,

du porde la l'historique

trait en France, développer : La sur bois chez les Égyptiens sculpture aux productions salle du Louvre consacrée de l'Egypte conserve de curieux échantillons de

sur

bois

: le bas-relief,

la

aux

arts

sculptures figurine y sont représentés. consacrée La salle du Louvre assyriens

n'est pas moins

remarquable.


Histoire

348 Les Grecs

du Portrait.

et les Romains

un égal soin la sculpture à l'artiste tant de facilités

cultivèrent

avec

sur bois, qui offre pour fixer et rendre

les conceptions qu'il a rêvées. abansemblèrent Les Grecs du Bas-Empire

durables donner sur

la sculpture

ivoire;

mais

sur bois pour les travaux cette matière est assez rare,

et, peut-être pour cette cause, les sculptures sur bois reparaissent vers le plus nombreuses xive siècle. En tures

les sculpnous trouvons Occident, sur bois mentionnées par les auteurs les

il faut le reconanciens; cependant, les métaux précieux et l'ivoire sont naître, plus

de préférence par les artistes qui, n'exécutent guère que des objets

employés du reste,

religieux. Ainsi le bas-relief cuté

au ixe siècle,

(Mentionné tome IV.)

par

de Saint-Riquier, exéétait en bois de cyprès. d'Achéry,

Le

Spicilegium,

de l'abbaye de Saint-Bertin, groupe était en bois. — Cet figurant la Crucifixion, ouvrage

appartient

au xne siècle.


Du Portrait Un

dans la sculpture sur bois. sur

bois , Lambert, de Vézelay en (i i65).

moine, sculpteur dans le monastère

vivait

(Ibid., tome IL) A partir du xine siècle,

la sculpture

d'un

plus

devient

bien

usage

France

: les châteaux, églises, sont également de décorations. Nous avons

34g

les palais enrichis

du xme siècle

une

sur bois

général

en

les royaux, de ce genre belle

statue

de saint

Louis, en bois d'if : les vêtements sont rehaussés d'or et de couleurs : le manteau royal est semé de fleurs de lis d'or. — de la du retable Cette figure faisait partie Sainte-Chapelle. Les inventaires cles mentionnent

des xive et xve sièroyaux le riche moincessamment

bilier, orné de statuettes, nements si variés. La core, sente

statue

en

mais le

bois

apparaît ordinairement

le plus la Vierge, Christ,

Églises. Les ducs en (i3gi),

de feuillages

de

et d'or-

souvent

en-

elle repréles patrons des

commandaient, Bourgogne sur de Baerze, sculpteur à Jacques


du Portrait.

Histoire

35o

Le musée

conservé

retable

bois, ce magnifique d'hui dans le musée

de Dijon.

de Cluny

conserve

(Seine-et-Marne),

Champdeuil xive siècle.

ces

Ordinairement étaient

peintes, le travail de

aujour-

parfois l'artiste

dont le décor ébauche, soins de l'enlumineur.

le retable

de

également

du

sur bois sculptures elles étaient dorées : n'était

donc

final était

qu'une confié aux

dit Mais, on le voit, le portrait proprement est assez rare dans ces nombreuses sculptures sur bois. — Jusqu'au xvie siècle, on se borne à reproduire des types conventionnels, dont la destination religieuse n'exigeait aucune des conditions

nécessaires

Un emblème, tude

voulue

dans

le portrait.

indiqué par l'usage, une attifidèlement repar la tradition,

suffisaient pour attribuer à la statue produits, sa destination et caractériser sa ressemblance, toute de convention. Pendant artistes

le xvie siècle et le xvue

exécutèrent

sur bois;

de nombreuses

ils déployèrent

dans

siècle,

les

sculptures cette branche


Du Portrait de l'art

un

dans la sculpture sur bois.

351

véritable

vent les meubles

comme le proutalent, divers et les instruments à

l'usage des grands On peut égaler,

personnages. de nos jours,

l'élégance coffrets, sés d'or, Les

et la grâce de ces meubles, de ces écrans, de ces miroirs mais on ne saurait

Huchiers

des

merveilles, célèbre de tous,

nous

et Richard

Taurin,

Sauvai

donné

le plus la cathé-

les produits

de

a gardé les noms des frères sous de du Hancy, qui ornèrent

nous

et Jacquet Louis XII les églises de Paris. quités de Paris, tome I.) A Fontainebleau, François de

travaux grands Pierre Lescot donne monumentale

rehaus-

ont

a multiplié.dans

et les églises de Rouen son talent.

de ces

faire mieux.

de Rouen

drale

sonnier,

la délicatesse,

Ier commande

sur bois : sculpture d'une le dessin horloge de

et charge

sculpteurs, de six pieds

Anti-

(Sauvai,

Deschauffour

d'exécuter,

et Loi-

en noyer, qui devaient

de haut figures corer cette horloge. le portrait-médaillon A cette époque

sept dé-

sur


Histoire

du Portrait.

fort en vogue dans l'Allemagne, d'un les artistes de ce pays firent preuve

et

bois était

ta-

lent considérable. Le portrait-médaillon en France,

fut également

et nos artistes

durent

cultivé

égaler

ceux

des autres

pays. les merOn peut s'en assurer en examinant conservés au veilleux portraits-médaillons Louvre,

et qui proviennent

Sauvageot. Les portraits-médaillons

de la collection de cette collection

ne sont pas tous d'artistes français, ne pouvons admettre que la France,

mais nous qui a toun'ait pas eu

si habiles, jours eu des sculpteurs à cette époque des artistes sur bois

capables

de faire des portraits. A cette époque, les sculpteurs travaillaient indifféremment le marbre, la pierre, le bois et parfois

le bronze.

On a pu voir dans le chapitre du Portrait dans la numismatique que les projets de médailles leur étaient confiés ; la médaille était coulée en or, en argent, d'après Parmi les portraits-médaillons

leur modèle. du

Louvre


Du Portrait

dans la sculpture sur bois.

353

appartiennent plus spécialement nous citerons le portrait de France,

à la

qui

buste

d'Anjou;

de profil,

gauche (coté B. 19-1). Un pion de damier, sur sentée Éléonore d'Autriche,

et tourné

René

vers

la

lequel est reprébuste tourné vers

est coiffée d'une toque ; la princesse à plume et d'un réseau (coté B. 196). d'Henri IV, roi de Un très beau médaillon

la gauche

France; buste (coté B. 208). Les

médaillons

personnages sidérable.

et tourné

lauré

:vers la droite

en bois

inconnus

représentant sont en nombre

des con-

est En général, le travail de ces portraits très remarquable par la pureté du dessin ; le relief est savant et le modelé en est fin sans être sec. sur le mérite alleces de portraits-médaillons, comparé une colfaudrait il et italiens français, mands, Pour

faire une

étude sérieuse

moins oeuvres et des complète plus incertaines qui leur est quant à l'origine lection

attribuée. 3g


Histoire

354

du Portrait.

sur bois ont un intérêt conCes sculptures sidérable pour l'histoire du portrait, et le fini qui les caractérise ressemblance. Il existe

encore

semble dans

un

une

garant autre

de leur

collection

au musée de Cluny, une série française, soixante figurines sculptées sur bois, hautes sept centimètres. Elles

furent

exécutées

sous

Louis

les rois de France, représentent dique le tableau suivant :

6e roi de France Childebert, Saint-Germain des Prez.

de

XIII

comme

5e roi de France Clovis, (481-511), Sainte-Genesviesve du Mont.

de

et

l'in-

gist

à

(5i 1-558), gist à

Clotaire

Ier, 7e roi de France (558-56i), Saint-Médard de Soissons.

gist à

Charibert

ou Aribert, 8e roi de France (661en Blaye sur 567), gist à Saint-Romain Gironde.

Chilpéric Ier, 9e roi de France (5.61-584), Saint-Germain des Prez lès Paris.

gist.à


Du Portrait

dans la sculpture sur bois.

355

II, 10e roi de France (584-628), Saint-Germain des Prez, lès Paris.

gist à

Clotaire

Dagobert terré

Ier, 11e roi de France à Saint-Denis.

(628-638),.en-

II, 12e roi de France Saint-Denis.

(638-656),

III, i3e roi de France Chelles.

(656-670), gist à

Clovis

Clotaire

II, 14e roi de France à Arras, à Saint-Vaast.

Childéric

gist à

(670-673),

gist

III, 16e roi de France (691-695), gist à de Choisy. Saint-Étienne Childebert III, 17e roi de France (695-711), gist Clovis

à Saint-Étienne

de Nancy.

Dagobert III, 18e roi de France terré à Nancy.

(711-715),

en-

Chilpéric II, 20e roi de France à Noyon.

(715-720),

gist

VI, 21e roi de France terré à Saint-Denis.

(720-737),

en-

Thierri

III, 22e roi de France enterré à Saint-Omer.

Childéric

Pépin, 23e roi de France Denis.

(742-752),

(752-768), gist à Saint-


Histoire

356

du Portrait.

24e roi de France (768-814), gist Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, qu'il avait fait bâtir. 25e roi de France (814Loys le Débonnaire, 840), gist à Metz. Charles II, le Chauve,

26e roi de France

877), enterré à Saint-Denis. Lojrs II, le Bègue, 27e roi de France gist à Sainte-Cornille.

(840-

(877-879),

III, 28e- roi de France Saint-Denis.

(879-882),

gist à

Carloman, 29e roi de France Saint-Denis.

(882-884),

gist à

Loys

Charles

le Gros,

fut destitué

3oe roi de France en 890.

Eudes, 3 Ie roi de France Denis. Charles

(884-888),

le Simple,

(888-898), gist à Saint-

32e roi de France

(898-929),

gist à l'abbaye de Fourcy. 33e roi de France Raoul, (923-g36), Sainte-Colombe

lez Sens.

Loys d'Outre-Mer, 34e roi de France à Reims. gist à Saint-Remy, Lothaire,

35e roi de France

Saint-Remy,

gist à

à Reims.

(936-954),

(954-986),

gist à


Du Portrait

dans la sculpture sur bois.

35 j

V, 36e roi de France (986-987), gist à Sainte-Cornille de Gompiègne. Hugues Capet, 37e roi de France (987-996), gist

Loys

à Saint-Denis. Robert

II, 38e roi de France Saint-Denis.

(996-1031),

gist à

Henri

(IO3I-IO6O),

gist à

Ier, 39e roi de France Saint-Denis.

(1060-1108), Ier, 40e roi de France gist à Saint-Denis. Loys VI, le Gros, 41e roi de France (1108Philippe

1137), gist à Saint-Denis. Loys VII, le Jeune, 42e roi de France 1180), gist au monastère Philippe II, 43e roi de France

(1137de Barbeau. (1180-1223),

gist

(1223-1226),

gist

à Saint-Denis. Loys VIII, 44e roi de France à Saint-Denis. Saint

Louis, 45e roi de France gist à Saint-Denis.

(1226-1270),

III, le Hardi, 46e roi de France 1285), gist à Saint-Denis.

(1270-

IV, le Bel, 47e roi de France 1314), gist à Saint-Denis.

(i285-

Philippe Philippe


358

Loys

Histoire

du Portrait.

X, le Hutin, 48e roi de France I3I6), gist à Saint-Denis.

( 1314-

V, le Long, 49e roi de France 1322),gist à Saint-Denis.

(i3i6-

IV, le Bel, 5oe roi de France i328), gist à Saint-Denis.

(i322-

Philippe Charles

Philippe

VI de Valois,

5ieroi

i35o), gist à Saint-Denis. Jean le Bon, 52e roi de France

de France

(i328-

(I35O-I364),

gist

à Saint-Denis. Charles

V, le Sage, 53e roi de France i38o), gist à Saint-Denis.

(1364-

Charles

(1380-1422),

Charles

(1422-1461),

VI, 54e roi de France gist à Saint-Denis. VII, 55e roi de France gist à Saint-Denis.

Loys XI, 56e roi de France à Notre-Dame de Cléry. Charles

(1461-1483),

VIII, 57e roi de France gist à Saint-Denis.

Loys

XII, 58e roi de France à Saint-Denis.

(1483-1498),

(1498-15i5),gist

Ier, de Valois, 59e roi de France 1547), gist à Saint-Denis.

François

gist

(1515-


Du Portrait Henri

dans la sculpture sur bois.

II, 60e roi de France

35g

(i 547-1559),

gist à

François II, 61e roi de France à Saint-Denis.

(i55g-i56o),

gist

Charles

(1560-1574),

gist

(1574-1589),

gist

Saint-Denis.

IX, 62e roi de France

à Saint-Denis. Henri

III, 63e roi de France

à Saint-Denis. Henri

de

Bourbon, 64e roi gist à Denis. (1589-1610), IV,

65e roi de France

LovysXIII,

de France

(1610-1643),

gist

le fameux

F,

à Saint-Denis.

Le musée

du Louvre

dit de François de façon

possède Ier, et qui s'ouvre

à former

coté B. 271). C'est un travail de patience

deux

à charnières, F adossés. — (Il est

du xvie siècle et une oeuvre

étonnante.

Cette

microscopique sculpture de l'intérieur dix médaillons

à

renferme 1 à i5

milli-

mètres. Neuf

de ces médaillons

sont les portraits

de


36o

Histoire

du Portrait.

— — Alexandre, —Jules-César, qui • le Paganisme ; figurent De Josué, — David, — Judas Machabée, qui figurent le Judaïsme; — du roi Artus '— et de De Charlemagne, — de le Bouillon, Godefroy qui figurent Hector,

et la Chevalerie.

Christianisme médaillon

est le Christ

Dans le musée

Le dixième

en croix.

du Louvre

se trouve

encore

dite M de Marmicroscopique, soeur de François Ier. — guerite d'Angoulême, C'est encore un travail du xvie siècle, charmant la sculpture

d'exécution travail.

et remarquable

par

la finesse

du


CHAPITRE

Vil

DU PORTRAIT DANS LA SCULPTURE EN IVOIRE

'étude

attentive

des

objets antidans le musée

ques, conservés du Louvre, démontre

la

que

Sculpture en ivoire fut pratiquée chez les plus anciens peuples. la L'Egypte, l'Assyrie, la Grèce connurent en ivoire ; mais la de la Sculpture pratique riche matière, fouillée par le ciseau de l'artiste, fut consacrée la reproduction Phidias étaient

aux objets du culte des images des dieux.

surtout exécutait

en ivoire

un Jupiter et les draperies

dont

et à

les nus

en or ; cette 40


Histoire

3Ô2 statue

mesurait

du Portrait. mètres

plus de dix-sept

d'élé-

vation. La statue de Minerve, également qui se trouvait dans le Parthénon,

de Phidias, à Athènes,

avait près de douze mètres de hauteur ; la tunique était d'or, mais les nus étaient d'ivoire, ainsi que la Méduse figurée sur le bouclier. En i855, M. le duc de Luynes exposa une reproduction de Simart.

de cette Minerve,

due au ciseau

La statue, haute de trois mètres, était d'ivoire et d'argent; tous les nus de la Minerve, ceux de la statuette main

droite

de la Victoire, placée dans la de la déesse, étaient d'ivoire ; la

tunique et l'égide, d'argent repoussé étaient l'oeuvre de M. Duponchel.

et ciselé,

Chez les Romains, le goût pour la Sculpture en ivoire égala celui des Grecs, et les plus riches patriciens s'étudièrent à rassembler dans leurs somptueuses demeures les ivoires fouillés par le ciseau des artistes. Plus

fit élever une statue tard, Constantin d'ivoire dans la basilique de Sainte-Sophie, à sa mère Hélène.


Du Portrait Nous

dans la sculpture en ivoire.

ne pouvons

détailler

363

ces merveilleuses

tablettes, appelées diptyques, triptyques, qui furent en usage sous les consuls chrétiens et dans

les premiers siècles de notre ère. Ces tablettes étaient ordinairement

chies elles

de sculptures et souvent étaient conservées dans

comme

des annales

enri-

de portraits; les familles : les diptyques

historiques

civils

furent, à cette époque, ce que sont aules portraits de toute nature. jourd'hui Les tablettes d'échange Théodose

étaient

sculptées

entre

amis;

en

restreignit

encore

tard,

une

l'objet loi de

l'usage

aux

seuls

plus

consuls. Les diptyques consulaires sont aujourd'hui une source précieuse d'indications historiques. ecclévme siècle, les diptyques Jusqu'au d'un usage furent siastiques habituellement ils sont ornés

mais fréquent, de scènes reli-

gieuses, et offrent peu d'intérêt pour l'histoire du portrait. en ivoire Du vin 0 au xme siècle, la Sculpture mais elle se ressent est pratiquée en France; des alternatives

si diverses

que les arts eurent


Histoire

364

du Portrait.

au culte, à dans notre pays. Consacrée des des autels, à l'ornementation la décoration en ivoire garde un objets sacrés, la Sculpture à subir

caractère

religieux

pendant

cette

longue

pé-

riode. L'ivoire

reproduit de la Vierge,

Christ, de convention

les figures du des saints, les portraits surtout

et de prélats. d'évêques avec figures (hagiotiptyques, Les dyptiques

dit Gori) nombre,

en plus grand sont parvenus les et l'usage de relier les manuscrits, nous

avec des plaquettes d'ivoire, sacramentaires, beaucoup d'argent et de bois a dû contribuer à leur conservation. « Les simples vertures

» furent de uns, « dit Pacciaudi, ornements ; d'autres servaient de couaux

d'autres étaient Évangéliaires, offerts aux pieux baisers des fidèles, d'autres enfin servaient à la piété privée. » (Antiquitates Ghristianoe.) Quelques-uns les plus anciens Nous

voyons

de l'abbaye

de ces diptyques

sont cités par

auteurs. le comte

Cisione,

fondateur Éverard, au diocèse de Tournai,


dans la sculpture en ivoire.

Du Portrait

léguer à son fils Unoch encadré d'or, «Tabulas

un diptyque

365

d'ivoire, auro para-

eburneas, le diptyque mentionné

dans tas»; par contre, l'inventaire de Saint-Riquier est orné d'argent, « In argento paratas. » (Pacciaudi, ibid.) A Bourges,

le célèbre

livre

d'ivoire

consulaire) d'après Martène.

servait

à l'office

(Voyage

littéraire

A Besançon,

on gardait

que

nement

de Roman

religieux, de 1717.)

l'ivoire

du couron-

et de l'impératrice

Eudoxie.

Du Cange et par Gori ; Gaille reproduit dans sa Revue archéolo-

Il est décrit habaud

(dipty-

par

gique (1844, tome Ier). La Sculpture en ivoire ne forme pas une branche distincte à cette époque : tout sculcette matière et en tirer les pteur sait travailler couvertures bas-reliefs

les crosses, d'Évangéliaires, encore. que nous admirons la Sculpture son cadre et sortir

Avec le xme siècle, semble

élargir mentation. Le travail

de l'ivoire,

les

en ivoire de l'ornetimidement

des principes s'inspire jusqu'alors, de la Sculpture et tend à produire des oeuvres ébauché

remarquables.


du Portrait.

Histoire

366

statuettes

Les

religieuses

de de l'époque du dessin, la vérité

ont la pureté la justesse de mouvement, d'attitude, véritable atteste un progrès naturel saint

Louis

en ivoire. Sculpture du Les inventaires siècle mentionnent

xive siècle

de nombreux

qui font partie des trésors des richesses des églises. ivoire

et leur de la du

xv°

travaux

en

royaux

ou

et

A cette époque, les oratoires dipportatifs, collants, sont en usage et tyques ou triptyques font partie

du mobilier.

très accentués

Les reliefs sont parfois dans ces tableaux-chants.

Le Louvre

un retable possède de chambre remarquable;

oratoire signe

sous

le nom

de retable

portatif ou on le déde

Poissy.

(N° 888, catalogue de M. de Laborde.) Le duc Jean de Berry, frère du roi Charles et sa femme,

Jeanne

de leurs

d'Auvergne, accompagnés sont figurés dans ce retable.

patrons, Les boîtes à miroir

en ivoire,

bas-reliefs, nous donnent Le musée de Cluny ornée

de diverses

V,

figures

enrichies

de

parfois des portraits. conserve une boîte, : un

roi diadème,


Du Portrait

dans la sculpture en ivoire.

36'7

assis sur un siège et tenant un sceptre ; près de lui est une reine ; on croit que ces figures sont celles de saint Louis et de la reine Blanche, sa mère; autour, divers autres portraits. Cet ivoire du xive siècle (n° 401 du catalogue de 1847) vient de l'abbaye de Saint-Denis. Du Sommerard, dans son ouvrage sur les Arts au moyen âge, décrit encore un diptyque qu'il croit avoir

appartenu

Bretagne. « Ce diptyque

consiste

à la reine Anne de

en deux petites plade la forme et du dia-

presque ques d'ivoire, mètre d'une pièce de 5 francs, deux

tablettes

de cèdre,

incrustées

montées

dans

en or et sur

lesquelles existent encore quelques hermines. su» Quatre-vingts figures microscopiques, jets de la Passion, ont trouvé place dans cet espace circonscrit. » Si, comme cloant

ce tableau l'indique, de la duchesse Anne de

tout

fut à l'usage on ne peut Bretagne,

que

s'émerveiller

des

» (Du Sommeyeux de lynx de cette princesse. rard, les Arts au moyen âge. Paris, Cluny, i838, tome II.)


Histoire

368

du Portrait.

le xvie siècle, la Sculpture en ivoire est remplacée par la Sculpture sur bois ; mais les artistes pas entièrefrançais ne délaissent Dans

ment les travaux Les ivoiriers ration

sur ivoire. s'adonnent

des objets

surtout

à la déco-

usuels.

De cette époque est le Pulvérin Sur cet objet, en corne de cerf,

du Louvre.

est un génie marin et tenant

dirigeant de la droite un cheval de la gauche un trident et un arc. M. de Labordeattribue

cette sculpture

à Jean

Goujon. « Ce charmant ouvrage, » dit-il, « a toute la grâce de la main habile de cet artiste et peut avoir ses grands émaux

été un délassement

travaux.

et objets

» (De Laborde, divers

exposés

au milieu

de

Notice

des

au

Louvre.

Paris,

i853.) C'est, en tout

oeuvre de Jean

une reproduction d'une des Notes Goujon, et l'auteur cas,

d'un

sur les Sculptures compilateur en ivoire eût fait sagement Sculpteurs guer des raisons, contredit lorsqu'il

et les d'alléM. De

Laborde. Le musée

de Cluny

possède

la Jeune

fille


Du Portrait châtiant

dans la sculpture en ivoire.

l'esclave

à genoux,

attribuée

36g

à Fran-

cheville

Lenoir (Musée des par M. Alexandre Monuments et à Jean de Bologne par français), M. Du Sommerard. (Les Arts au moyen âge, atlas, ch. v, pi. X.) Dans

le xvne

chel Auguier,— avec distinction.

siècle

et le xvme siècle, MiLe Geret, sculptèrent l'ivoire

Milet ou Mile, de Dijon, — Pierre Simon, — Jaillot — et son frère Alexis-Hubert, d'Avide

gnon, exécutèrent sur ivoire. Simon de Charles sait partie

Jaillot

travaux

remarquables

est l'auteur

du buste en ivoire

Lebrun, d'après Coysevox, de la collection d'Alexandre

paraît avoir des crucifix

de Troyes, Girardon, François travaillé l'ivoire ; on lui attribue d'une exécution hors ligne. Jacques

Sarrazin,

— Jean

Cornu,

— Joseph

Guillermin, Baptiste la Sculpture surent maintenir plus haut rang. Nous trouvons français,

encore

J. Cavalier,

qui faiLenoir.

— Jean-

Villerme

en ivoire

au

à Londres — et David

un ivoirier Le

Mar41


Histoire

3yo chand,

du Portrait.

de Dieppe, également Français ; — à Lacroix, né en Bourgogne, qui exé-

Gênes, cutent des médaillons, des christs. Les Rosset, de Saint-Claude, ont laissé des oeuvres

en ivoire.

les bustes de VolJoseph Rosset a donné taire et de Montesquieu. Cet artiste est menpar les historiens ce genre de travail r tionné

Le Louvre

conserve

comme

excellant

dans

encore une Sainte-Thé-

(n° 235 du catasignée Rosset père logue de M. Sauzay (1861). Dans les xvie, xvne et xvme siècles, les ivoirèse,

riers

sont nombreux; mais les portraitistes en ivoire sont rares. Ce que nous en avons dit suffit à montrer en ivoire que la Sculpture jetait un grand

éclat,


CHAPITRE

VIII

DU PORTRAIT DANS LA SCULPTURE

y.^^

ette étude sur l'art statuaire

FËSÏBII

°^vlr

4 ^gMraEBl

l'histoire

du

P>i^^^^a| la Sculpture peu étudiées

Sculpture, elle-même

disons plus, celle de sont peu connues et

en France.:

Cependant

la Sculpture

un

certain

peut car

intérêt, dans portrait

Française a toujours avec succès ; elle a laissé des

été pratiquée traces impérissables la science,

la

l'habileté, qtii attestent le caractère élevé et la prodigieuse

facilité

de nos artistes

nationaux.

Nous

rechercherons

l'histoire

du portrait


du Portrait.

Histoire

3j2 dans

du moyen âge, parce qu'à l'artiste était sincère ; il pensait,

la Sculpture

cette époque à rendre et cherchait

ce que l'artiste

pensée que chez les artistes.

est gauche à cette époque, même : mais elle dit bien

« La statuaire, encore, maladroite

c'est-à-dire

intime

bien rarement

l'on retrouve

» L'oeuvre

cette

a voulu

lui faire dire.

sa place avec raison, occupe qu'elle a été faite pour être placée

à telle hauteur, à telle tel monument, au soleil, et non commandée dans exposition, dans un

pour être placée on ne sait au Salon pour une destination

atelier

achetée

où ; in-

connue. » Comment dans

veut-on

de semblables

» Comment lier, sans savoir elle sera éclairée

avoir des oeuvres

conditions

d'art

?

une statue

conçue dans un atesera sa destination, si

quelle par les rayons

du soleil, ou cette statue ; comment

par un jour intérieur achetée par des personnes qui ne l'ont point demandée pour un objet, et qui ne savent où la placer ; comment cette statue, disons-nous, une impression produira-t-elle sur le public ?


Du Portrait

dans la sculpture.

3j3

» Excepté quelques amateurs qui pourront certaines apprécier qualités d'exécution, qui s'en occupera ? qui la regardera ?» Ainsi parle M. Viollet-le-Duc; ajoute : « L'erreur

moderne

des

de croire

qu'en reproduisant l'être ; qu'en reproduisent

— et il

sculpteurs

est

ils l'enveloppe l'instrucopiant

ment, ils donnent l'idée de la mélodie. » Quant à l'origine du portrait dans la Sculpavant ture, il est bien difficile de la rechercher de nos belles et magnifiques la construction églises de Chartres, d'Auch, de Vienne d'Autun, de Paris. Ces

de Beauvais, d'Amiens, de Reims, en Dauphiné,

de Saint-Denis

cathédrales

et de Notre-Dame

n'offrent

que des et l'histoire

encore

souvent grossières, sculptures nous a rarement transmis les noms

des artis-

tes à qui elles sont dues. l'art sculptural français était la c'est : différentes Écoles sept représenté par division donnée par du Seigneur : A cette époque

— i° L'École

Bourguignonne

;


Histoire

3j4

— 2° L'École à gros grains ciseau ; — 3° L'École germanique, geâtres, très

du Portrait.

la pierre Messine, employant aux finesses du qui résistait

Alsacienne, type de naïveté sur des moellons rous'exerçait

tendres

en sortant

de la carrière,

à l'air libre ; mais durcissant — 4° L'École Champenoise, dont les deux centres étaient Reims et Troyes ; principaux — 5° Les Écoles Normande, Bretonne, toutes d'un type AngloPoitevine, participant Saxon ; — 6° L'École se rallient

celles

de l'Ile-de-France, de

à laquelle

de Chartres, Paris, et même les Écoles

de

de Melun, de Beauvais, Laon et de Soissons qui semblent en être les dérivées ; — 7° L'École au mouvement Méridionale, de laquelle d'une manière très coopèrent puissante d'Avignon,

les Écoles de

d'Arles,

Toulouse,

Limoges et de Périgueux. Nous voudrions ne rien nomenclature

de Marseille, de Clermont,

de

omettre

la

des oeuvres de Sculpture

dans

où l'on


D:t Portrait

dans la sculpture.

une apparence peut trouver être arrêté par la grossièreté C'est en recueillant anciens

qu'il

de portrait,

sans

de l'exécution. les plus d'écrire l'his-

les matériaux

devient

toire du portrait Mais il le faut

3j5

possible dans la Sculpture

en France.

dire : le portrait dans la dans le sens où nous le comprenons

Sculpture,

de nos

n'est pas la préoccupation aujourd'hui, anciens artistes : l'oeuvre était surtout

ressem-

par le nom qui lui était attribué. Comme portraits historiques les plus anciens dans le nous citerons dans notre histoire, en argent, de vue siècle les deux bustes,

blante

: Dagobert et de sa femme la reine Nanthilde le tombeau de Dagobert, Ces bustes ornaient inhumé

à Saint-Denis,

Clovis a été représenté

en empereur

d'Orient, découverte ; c'est

une

chaussure

très

ainsi qu'on

le voyait

à l'entrée

Germain

des Prés

et au portail

avec

de l'église

Saint-

de

Notre-

Dame de Corbeil. Au même

de Notre-Dame

portail beil il y avait aussi la statue de Clotilde, de Clovis.

de Corfemme


du Portrait.

Histoire

3y6

des

A Saint-Germain encore

se trouvaient

Prés

de Thierry, de Clodomir, et Clotaire. Utrogathe

les statues

de Childebert,

ainsi

A

Saint-Germain-l'Auxerrois, de on voyait Notre-Dame, on

auxquelles

ne peut

précis. A Saint-Denis,

belles

attribuer

se trouvait

une

qu'à

statues, un nom statue

de

et la plus Dagobert : c'est la plus ancienne intéressante ; elle fut conservée par Suger. étaient tous A cette époque, les artistes architectes-sculpteurs ce qui explique la noms

déjà cités dans

et quelquefois répétition les autres

peintres

:

de quelques parties de cet

ouvrage. Tels étaient

ou Ingelramme Enguerrand qui bâtit l'admirable église du Bue, — Huesà Reims, — Robert de Luzarches, Libergier, — Thomas de Cormont, à Amiens, — Jean, qui construisit l'église Saint-Côme , à Paris ; tous ces artistes travaillaient indifféremment, comme

architectes

Un artiste la cathédrale

et comme

inconnu d'Amiens,

coulait

sculpteurs. en bronze,

les tombes

dans

d'Éberard


Du Portrait de Fouilloy

dans la sculpture.

(i223), de Geoffroy, fils de saint Louis.

3yj

d'Eu

(1237)

et de Jean, Sous les règnes de Philippe-Auguste et de Louis VIII, on voit Robert de Luzarches — nommé plus haut, — Eudes de Montreuil, Jean

de

— Etienne

Chelles,

de Bonneville, contribuer par leurs

architectes-sculpteurs, travaux à la gloire

du royaume. C'est à ces artistes* que sont dues et statuettes

statues

de

les belles

Saint-Denis.

Dans

la maigreur Nanthilde, qui est rachetée par une l'art chrétien caractérise finesse digne de l'art antique. celle de la reine

exécuta

pour 6 livres de Charles V ; il pas-

Jean de Saint-Romain

la statue 8 sous parisis sait pour li melior imagier

de son temps. — Jean de Plus tard Jean Delaunay, Liège, — — Jean de Chartres. Guy de Dampmartin, travaillent

à la

exécutent

les

ainsi

celles

que

statues

Bourgogne. Nous trouvons, Guy le Maçon,

des

du ducs

comme à Dijon,

et Louvre, et de la reine,

du

décoration roi

de

et de

Berry

célèbres, sculpteurs — A Bourges,, vers la 42


-

3j8

Histoire

du Portrait.

même

Aguillon époque, entre (I33I Montpellier, Jehan et Henri. Alaman, • zot et Drouin de Mantes.

de Droues.

— A

et 1360), les deux — A DeniTroyes, — A Sens, Jacques

des Stalles. Il est incontestable artistes

normands, sous multipliaient les statues

les qu'à cette époque comme les artistes rhénans, les porches

des cathédrales

et les

des portraits

et exécutaient bas-reliefs, sur ivoire, sur pierre, et de nom-

breuses

effigies sur les tombeaux. La Sculpture des tombeaux offre un grand nombre de portraits et semble même former

comme une branche dispendant longtemps tincte de l'art. — Mais ces portraits ou effigies ne sont souvent les contours Nous d'après — i°

qu'un simple tracé indiquant de la figure et du corps.

classer ainsi pouvons la forme des tombeaux

les sculptures, :

Sarcophages simples ; — 2° Dalles en pierres tombales,

res gravées ; — 3° Pierres couchées

;

tombales

avec figures

avec figuen relief


Du Portrait

dans la sculpture.

3jg

— 4° Tombeaux dans des niches d'arcatures et tombeaux arqués ;

ornées

— 5° Tombeaux rés,

très

élevés et richement

ornés

châsse, sont lées, à lambris

la ; ils prennent surmontés de figures à quatre

faces,

déco-

forme

de

agenouilavec colonnes

et dais. Parmi

les plus anciens funémonuments de la reine raires, doit être rangé le portrait au milieu de Frédégonde, placé aujourd'hui de Saint-Germain

l'église

des Prés.

d'un personnage, présentationl'an (600), est on ne peut plus

Cette

re-

qui date intéressante.

de

n'a pas de saillie. Il est comLe sarcophage marbres de différents posé d'une mosaïque et d'émaux

de couleur, l'aide

d'un

mastic, la tête, Tes mains ment

et

les pieds

sin au trait

sont

simple-

archiLibergiers, a longtemps de Saint-Nicaise,

la pierre

d'Ives

tecte de l'église elle est détruite subsisté; Parfois

et fixés, à du cuivre;

en creux.

dessinés

A Reims,

dans

rapportés les cavités

les architectes des

motifs

aujourd'hui. à leur desajoutaient en relief; ainsi le per-


38o

Histoire

du Portrait.

sonnage de Saint-Nicaise une de ces esquisses.

tenait dans ses mains

la pierre tombale de On possède également dans l'église de SaintPierre de Montereau, Germain

des

Prés.

Il est

représenté

ayant

une règle et un compas. On a aussi la pierre d'Alexandre

de Ber-

dans la main

de Saint-Ouen de neval, un des architectes Rouen (xve siècle) ; l'architecte est représenté avec son élève, ils tiennent chacun une règle et un compas d'une main, dans l'autre ils ont une feuille sur laquelle il y a des dessins. Pendant les xme, xiv° et xve siècles, les pierres presque membres encore

se multiplient à l'infini, sépulcrales toutes les familles ont un de leurs ainsi dans

représenté;

les chapelles

on

les. retrouve

et dans

les cloîtres.

nous aurions en D'après M. de Caumont, France plusieurs belles mosaïques représentant des personnages. Ces mosaïques étaient rant l'ère Mérovingienne,

très nombreuses ainsi

du-

que le prou-

vent la mosaïque en verre de Germiny-lesPrés, dans l'Orléanais (qui est du rxe siècle),


Du Portrait

dans la sculpture.

et le pavage dans

en mosaïque le Vivarais.

de l'église

381 de Cruas,

Aux xme, xive et xve siècles, on a fait beaude chevaliers et de personcoup de portraits nages en mosaïque ; les figures étaient entourées de fleurs de lis et de toutes sortes d'ornements. On

de la terre prenait glaise, qui était étendue sur un fond, terre assez molle pour se laisser pénétrer par un moule en relief le personnage; ce moule qui représentait relief laissait une empreinte en creux. On remplissait

alors ce vide soit avec de la

terre

de couleurs

émaux

crus, laissé sécher

avoir

en

soit avec des différentes, mats ou translucides. Après on envoyait

le tout

à la

avec

des

cuisson. Parfois carreaux

on formait

la mosaïque de terre cuite de différentes

On trouve mont

dans l'abécédaire

le dessin

d'un

chevalier

de M. de Cauarmé

épée et vêtu de sa cotte de mailles. a été trouvée dans Cette plaque de Fontenay,

près

de Caen.

couleurs. de son

l'abbaye


Histoire

382

on conserve

A Saint-Omer donateur

le portrait

d'un

façon,

et qui

de la même

exécuté

a l'apparence

du Portrait,

d'un

vitrail.

xv° siècle les personnages illustres Jusqu'au sont représentés sur leurs tombeaux, mais le sont seuls mis dessin, la gravure, la mosaïque, en pratique; pture . Mais

rarement

on a recours

à la Scul-

cette époque nous remarquons la tendance des artistes à figurer leurs personde la prière, c'est-à-dire nages dans l'attitude à genoux. vers

Dès le xiie siècle,

on avait

cependant, cuté des Monuments élevés : Les tombeaux

de Richard

d'Henri

exé-

Coeur de Lion, à qui existent

II et de sa femme, sont du xne siècle Fontevrault,

et nous

apprennent une chose intéressante pour l'art :— c'est qu'à cette époque, onpeignait les statues. tombeaux étaient revêtus de Quelques ou de cuivre émaillé, tels plaques d'argent, d'Henri Ier, quatrième que le tombeau comte de Champagne, qui existait Étienne de Troyes.

autrefois

à Saint-


Du Portrait

dans la sculpture.

383

Les

figures, rares au xn° siècle, deviennent dans le xme ; les artistes font plus nombreuses de grands progrès, ils sont moins raides.dans leur

ils ont plus manière; par là même, dans le faire et en conséquence souplesse jettent plus de vie dans les figures. Pendant de

ce siècle, les tombeaux

de ils

nous offrent

renseignements pour le costume. Les images des personnages sur représentés les pierres tombales sont bien des portraits. Nous pouvons citer : •— la statue de Guillaume, fils de Hugues II, seigneur de Naillacgrands

sur-Blanc,

qui

existe

Gargilesse-sur-la-Creuse; orné Dillo (Yonne)

dans

encore puis d'arcatures

l'église le tombeau

de de

ou statuettes

avec figures couchées ; de la reine Le tombeau

femme Bérengère, de Richard Coeur de Lion, enterrée dans l'abet transporté, baye de Lepau, près du Mans, en (1821),

du Mans.

dans la cathédrale

D'autrefois, recouvrait nage. A Amiens,

de

l'avons

comme

nous

bronze

la statue

du

se trouvent

deux

statues

dit,

on

personde ce


du Portrait.

Histoire

384

de Fouilloy évêque et celle de Geoffroi d'Eu, son succes-

: celle

genre (i223), seur.

d'Éverard

A ce sujet, M. de Caumont dit qu'une aux grande partie de ces statues disparurent XVII0 et xvnie siècles; des Chapitres les firent soit parce qu'elles encombraient le détruire, choeur, soit parce qui était moderne,

l'on

que ce et, chose bien triste à constatue avait de valeur artisque

n'estimait

plus une tique , comme celles en métal par exemple, et plus tôt elle était détruite par les fondeurs. stater,

Parmi rons

les statues

celle

du

xive siècle

de Jean

de Dormane, statue en cuivre

cette Beauvais; couchée sur un marbre

nous

cite-

évêque

de

jaune

était

noir.

Deux nées

dessimagnifiques pierres tombales sont à Saint-Ouen-en-Belin, elles nous

donnent

les portraits d'Andrieu d'Averton, sire de Belin, — et celui de sa femme, Isabeau de Bréinville. Au XVe siècle arqués. La torribe

nous

en cuivre

avons de Pierre

les

tombeaux

de Savoisy

*


Du Portrait

dans la sculpture.

évêque de Beau vais, montre un riche portail avec ses pinacles ornés de crochets, ses contreforts ornés

de figurines de brillants

est décorée La statue

tombale

seigneurs

de

époque. Nous

retrouvons

; la statue émaux.

de l'évêque

de la famille

Champigny, encore

des Hamon, est de la même

des

de peintures de Brucourt, dans Jacqueline qui se trouvent l'église de Larmay-sur-Calirme, près de Pontl'Évêque. Enfin, parmi les plus beaux tombeaux celui de Philippe xve siècle, on-possède Hardi

nous

Au

xve siècle, avaient numents les

des

voyons que dais soutenus

sont

Marguerite et le tombeau Michel

les

le

magnifique dans d'Autriche de Louis

Colombe

richesse

mo-

par des couchés

étaient personnages sont tard ces tombeaux

dessous; plus struits avec une très grande et d'ornements. Tels

le

de Dijon.

au musée

colonnes,

du

con-

de lignes

monument

de

l'église de Brou de Brézé à Rouen.

et ses enfants

exécutèrent 43


du Portrait.

Histoire

386

de François II, duc de Bretagne; Jehan Juste de Tours fit celui des enfants — de Charles de VIII, puis le mausolée entre (i5r8 et Louis XII pour Saint-Denis, le tombeau

i53o). Nous

devons

une mention

ce monument,

qui est de Saint-Denis.

un

toute, des

spéciale à plus' remar-

quables Le corps

du roi est étendu sur la pierre — le souverain "sépulcrale digne et calme, est nu, mais il n'a pas besoin d'être couvert de ses habits

et de ses insignes, royaux pour xiiontrer d'où il vient, et qu'elle était l'autorité, dont il était investi. — Cette oeuvre a un grand côté qui impressionne, une profonde admiration. Vers

tout en excitant

cette

nous pouvons encore époque, "citer parmi nos sculpteurs célèbres, Jehan de Vitry — et Jacques Gendre, maistre masson imagier de l'hôtel de ville de Bourges. Enfin le plus renommé Le Moiturier. Un artiste éminent, d'imaiges,

grant

de tous était Antoine

Grand-Jehan

le tailleur

dit

chronique,

ovrier,

la


Du Portrait

exerçait Metz; faisait

dans la sculpture.

38y

à cette époque (xvie siècle) son art à —tandis que Jacques Bachot, Lorrain, des oeuvres pieuses et naïves. Il exécuta

à Saint-Nicolas-du-Pont, différents tombeaux,

à Pont-Mousson, entre autres ceux des

Henri de Lorraine, princes évêque de Metz ; — et d'Henri de Joinville. II, seigneur A la'fin du-xve l'art Lombardosiècle, Vénitieri, copie duisit en France

du

maniérée

Grec, s'intropour l'Italie les

et fit partir consciencieux qui voulaient

artistes

résister

à cet entraînement. Nous patrie,

fuyant leur Simon — et

à ce moment, —les Lorrains

voyons, Bachelier;

d'Angoulême qui —Jacques Ligier Richier; son maître Michelv eut la gloire de vaincre de statuaire; pluAnge, dans un concours sont au de ce maître sieurs des ouvrages Vatican. Les

artistes

décoration

du xvic siècle utilisent,

de leurs

nature

a mis à leur

cieuses,

marbres

émaux,

peintures,

ouvrages,

la

ce que la :-matières pré-

tout

disposition de différentes tout

pour

couleurs, dans est employé


les

riches

Histoire

du Portrait.

tombeaux

de

cette

magnifique

époque. des cardinaux à Les tombeaux d'Amboise, — de Rouen ; — de François II, à Nantes ; — de Louis XII ; — et d'Anne ier ; François du une preuve de Bretagne nous donnent grand talent de nos artistes. à noter, Un fait curieux

c'est

qu'à cette très réalistes :

époque il y avait des artistes Ainsi le cardinal du Prat

était

rongé par les vers au milieu les plus riches de son tombeau. Pour

l'histoire

pas négliger

du portrait,

la sculpture

des sculptures nous ne devions

funéraire, cette source d'art qui nous facilite

d'oeuvres inépuisable l'étude de la marche du portrait miers siècles artistiques. Les oeuvres

de la sculpture

de la Renaissance sont disséminées musées Pour

et des dans

représenté

un

dans

les pre-

du moyen temps

grand

âge,

modernes, nombre de

et de villes. faciliter

suivrons dans gique — et,

l'étude notre

lorsque

de ces portraits, nous travail l'ordre chronolonous

serons

arrivé

au


Du Portrait commencement

les

anonymes statue de de Jean

38g

du xixe siècle, nous les indisalon — avec la critique qui en

querons par a été faite. Parmi

dans la sculpture.

dus portraits du xme siècle,

Blanche

à des

sculpteurs avons la

nous

de

Champagne, morte Ier, duc de Bretagne,

femme

en(i283). est du Jayet

Le

de Pierre de portrait xve«siècle': la tête de ce chanoine elle a un grand caractère. Dans le xve siècle, nous les statues

de

Pierre

fils de Charles

le Mauvais,

de sa femme, de Bretagne,

Catherine

mentionner

devons

d'Évreux

est fine,

de Navarre,

— roi de Navarre; — d'Anne d'Alençon;

fille de Jean

sans

Peur..

sent en Touraine,

né vers (H3O), les uns dien Bretagne, comd'autres

mence

non

Michel

Colombe, cette

série

grands artistes. de Sa statue

Philippe le faire,

marquable par delé, est un véritable

interrompue

de nos

de Commines, re-. vivante par le mo-

portrait qui nous donne du xve bien une idée des illustres personnages Cette statue est une des plus belles du siècle.


3go maître,

qui

Histoire

du- Portrait.

a

Hélène de également femme de Philippe de de Pouchet, receveur-

fait

Ghambes

Monsoreau, — Louis Commines; trésorier de François

mort .et Ier, représenté étendu la tête sur un coussin ; la statue est ' — la statue de Roberte d'albâtre.; Legendre, femme de Pouchet, est exécutée dans le même esprit. Nous sée'de encore

ne possédons

de Jean Goujon, au mula Renaissance, seul buste, et qu'un il n'est qu'attribué à cet artiste : c'est

le buste d'Henri Un

II, roi de France. oeil exercé peut facilement

découvrir

: la que ce buste doit être de Jean Goujon finesse d'exécution,.les détails dans les ornements, merveilleusement la main du maître. La figure

exécutés,

indiquent

un peu

aplatie nous offre encore un indice certain, et c'est une remarque qu'il .est facile de faire dans presque toutes les oeuvres de ce maître. Il semble que tout artiste doive s'incliner devant

la statue

oeuvre de Jean

de l'amiral Cousin,

l'une

de Chabot.

Cette

des plus consi-


Du Portrait dérables

dans' la sculpture.

les monuments

de la sculpun magnifique sujet d'é-

parmi

ture française, offre tude à ceux qui recherchent caractérisent Jean

3g i

si bien

Cousin

notre

les qualités École.

est le véritable

sculpture qui va soutenir sans craindre les rivaux Cette tête découverte

chef

l'honneur

de

qui cette

français,

étrangers.

de Philippe

de Chabot,

à demi

est bien celle du chef, de couché, l'homme de grande race, qui sait qu'au premier signal il sera obéi. Jean Cousin

n'a pas

"simplement

cherché

à reproduire il a voulu rendre

l'enveloppe, volonté l'énergique

l'esprit, Nous voyons guerrier

de

son modèle.

que cette statue est bien celle du et, sur" ce visage, il semble intrépide

d'une existence pas= qu'on peut lire l'histoire au milieu de périls insée dans les combats, cessants '

."-'"'"

Du même

artiste

on

possède

les statues

de

cham= de La Rochefoucauld, Ioi'; les bustes de Charlesbellan de François Ier. Quint et de François " Pilon nous a laissé une oeuvre Germain François,

comte


Histoire

3g2

du Portrait.

qui est et sera toujours un des plus beaux monuments de la statuaire française, — la statue de.Valentine Dans science

Balbiani.

cette

oeuvre, l'artiste profonde de l'anatomié

La statue

habillée

a montré

de la femme

une

. du chambel-

lan de

une grâce réelle et Birague possède l'exécution est digne du maître. Germain Pilon nous a laissé les bustes d'Henri

II,— de Charles rois de France.

IX, —et d'Henri

III,

Ces bustes, qui sont en albâtre, décoraient le château du Raincy ; la dégradation du visage indique qu'ils ont séjourné longtemps en dans ces bustes toutes plein air, — on retrouve les

et tous les défauts de l'artiste; qualités il faut bien le dire, la finesse est grande, mais la sécheresse d'exécution est trop apparente. Germain

Pilon

n'en

restera

pas moins un mais son faire est

de nos plus grands artistes, moins français que celui de Jean Cousin. Le président Mainard disait de cet artiste, dans une épitaphe fort juste : « Toujours gracieux, quoique

souvent

in-


Du Portrait

dans la sculpture.

correct, il peut être rège de la sculpture, en partie

3g3

regardé comme le Corses ouvrages réunissent

la belle simplicité et les finesses de le caractère de l'ensemble et les

l'Antique; grâces font oublier

de draper que sa manière est sèche et ses plis trop cassés. » Prieur nous a donné la statue Barthélémy d'Anne

de Montmorency,

grand-maître frappé mortellement

et pair,

et connétable

chal,

celle de sa femme,

duc

maré-

de France,

devant

Saint-Denis, de Savoie. Magdelaine

et

et belle sculpture. Cet artiste a fait les bustes d'Henri IV, — de de Philibert de Lorme, — de Christophe Bonne

Thou, statue calme

est saine et. honnête; la cette scuplture est très belle; quel de Montmorency et quelle sévérité sur tous ces traits !

Le musée du Louvre exécutés

par

Philippe daillon

Desportes, en bronze);

de Martin

Jacquet,

conserve

divers bustes^ ainsi dit de Grenoble;

(mépoète né à Chartres — le buste en bronze

Fréminet, qui provient -- Ces bustes n'ont de Barbeau.

de l'abbaye rien de fë*

marquable, 44


Histoire

du Portrait.

ne possédons

de Simon

3g4 Nous

Guillain

que les débris du magnifique monument qui fut à l'angle des élevé sur le pont au Change, deux rues, à la gloire Louis XIV.

de Louis

XIII

et de

à l'âge de dix représenté et la Renommée le ans, élevé sur un piédestal, couronnait de laurier. Louis XIII et Anne Louis

d'Autriche

XIV

était

étaient

placés à la droite et à la circulaire roi; un fronton

gauche du jeune le monument, terminait

couronné

deux

par

les armes de France. anges soutenant Les trois statues seules subsistent, elles

ont

une grande allure; on pourrait leur reprocher un air théâtral, mais ce caractère ne devait pas choquer lorsque leur place. Nous devons encore

ces

statues

étaient

citer du même

à

artiste

quelques statues qui ne sont pas au musée. Ce sont les statues de. Charlotte-Catherine de la Trémoille, veuve d'Henri Ier, prince de Condé. — D'Argenville nous dit : Cette statue est placée dans le choeur des moines qui desservent le couvent des filles de PAve-Maria.


Du Portrait Sur un tombeau

dans la sculpture.

de marbre

3g5

noir est une belle

figure de cette Dame (la tête et les mains sont touchées de chair). Au-dessus de la porte des Juges-Consuls (porte

pierre lions soumis lain

était

Saint-Denis) de Louis

était

XIII,

à ses pieds.

placée

la statue

en

avec des représenté Cette oeuvre de Guil-

très

On doit

remarquable. à Jacques Sarrazin

bronze

de

Pierre

France

mort

en (1672). l'auteur des

Sarrazin, tides du Louvre,

Séguier,

a droit

le buste chancelier

magnifiques à toute notre

en de

cariaadmi-

ration. Cet artiste, formé à l'école des grands maîavec Le Domitres italiens, fut lié intimement niquin; étudia

il resta

en Italie, où il la sculpture sous Michel-

dix-huit

longuement

ans

Ange, qu'il appelait son maître. On sait que la reine Anne d'Autriche,

grosse enfant (Louis XIV), fit voeu de de son premier un enfant à Notre-Dame-de-Lorette, donner, d'or

du même

dans

son sein,

poids que celui qu'elle portait au cas où ce serait un prince.


A la naissance placé dans une en or une statue six livres

le futur roi fut de l'enfant, exécuta balance, et Sarrazin même poids ; elle pesait

du

d'or.

Ce même cardinal

du Portrait.

Histoire

3g6

maître

de Bérulle,

a fait aussi

c'est une figure

vie et d'expression. Le buste de Gaston était encore Le

la statue

de

pleine

France,

buste

de

à Blois,

de Sarrazin.

dernier

travail

de ce

grand fut le tombeau

peintre et sculpteur, de Bourbon, prince de Condé. De

du

Michel

Anguier

de Jean-Baptiste

nous

n'avons

Colbert,

artiste, d'Henri

que

marquis

Seigneley. Son frère,

le de

François Anguier, qui fut l'ami de Mignard, du Poussin, de Stella, fut de bonne heure distingué par Louis XIII ; cet artiste nous a laissé la statue d'Henri Chabot, — de duc de Rohan; de Jacques-Auguste Thou et de sa femme Gasparde de la Châtre; — celles de de Jacques Souvré, grand-prieur — et du duc Henri de MontmoFrance; rency,

décapité

à Toulouse,

en (i632).


Du Portrait

dans la sculpture.

Lerambert

naquit,

Louis au milieu

pour ainsi dire, antiques et des marbres

des statues

du roi Louis XIII.

3g y

Il semble

avoir

été prédes-

Ce fut le marquis de Cinq-Mars sur les fonts. — Avec un semblable

qui le tint

tiné à la sculpture.

les débuts

devaient

Malgré

ses succès

patronage, être faciles à cet artiste. à la Cour,

studieux, profondément ses études ;. il s'appliquait

Lerambert,

retourna

toujours à à faire les bustes ou

en médaille des les portraits illustres qu'il fréquentait. le buste Il exécuta en marbre

personnages cardinal

du

de Mazarin. On lui doit encore le buste du maréchal de — de — Hesselin de ceux la Meilleraye ; ; Jabach — et de Madame Jabach. Etienne Le Hongre exécuta, pour le tomdu marquis de Gesvres,- la statue de ce maréchal de France, tué au siège de Thionville beau

en (1643). Cet artiste

exécuta

et pour celle équestres du roi.

Nancy

encore de

pour

Dijon

la ville de les

statues


3gS Girârdon

Histoire avait

daillon

du grand au célèbre jésuite

du Portrait.

en mésculpté le portrait Condé ; celui-ci en fit cadeau le Père

Touraemine, que la ressemblance

disant

plaisamment parfaite et qu'il n'y manquait .tabac au bout du nez.

qu'un

en lui était peu

de

Girârdon

offrit à Troyes, sa ville natale, un en marbre blanc, grand médaillon représentant le roi. Cet artiste

exécuta

sins de Lebrun,

encore, le tombeau

Richelieu, érigé dans bonne. On a également Boileau Despréaux.

d'après les desdu cardinal de

de la Sorl'église de lui le buste de

Girârdon

fit, au château de Villacerf, plusieurs bas-reliefs et bustes, entre autres ceux de Louis XIV ; — et de la reine Marie-Thérèse ; ils sont en marbre trois pieds de haut. Il fit encore

blanc

et mesurent

les bustes

de Colbert;-—de VilIV. ; — et d'Urbain

lacerf ; —de Passerat Pour la place Louis-le-Grand, à Paris, Girârdon modela la statue équestre du roi Louis XIV.


Du Portrait

dans la sculpture.

3gg

Cette sculpture a vingt huit pieds de haut ; elle est la première de proportions aussi considérables d'un seul jet. qui ait été fondue Girârdon - — Celui

a décoré

divers

de la princesse

tombeaux de Conti,

: à Saint-

André-des-Arts ; — Celui du

de Louvois, marquis qui devait être érigé d'abord aux Invalides; Le portrait de Barbier de Metz, dans l'église — le tombeau de Gravenilles, et le médaillon de Bormeau Tournay, On érigea bon, prince

dans la cathédrale de Trassy, de Girârdon. sont également deux tombeaux

à Henri

de Bour-

fut fait par ; le premier des Jésuites de la l'église

de Condé

dans Sarrazin, rue Saint-Antoine

; et l'autre la statue du prince

Dans celui-ci, sur le côté, couché d'ordre

de

d'architecture

au-dessus soutenue

par Guérin. le représente d'une

espèce

par

quatre

grands termes. Guérin avait tenant

sculpté la statue de Louis XIV, la un sceptre à la main et terrassant

Discorde. Celte

figure,

qui

avait

cinq

pieds,

était


Histoire

400

du Portrait.

à trois faces, elle piédestal être érigée dans la cour de l'hôtel de un

sur

placée devait

ville de Paris. neuf exécuta, pour ce monument, le marémédaillons ronds qui représentaient de Paris ; — chal de l'Hôpital, gouverneur Lefèbvre, prévôt des marchands ; — Guillon — Levieux ; — et Denisot, échePhelippes ; vins ; — Piètre, procureur du Roi et de la ville ; — Lemaire secrétaire ; — et Boucaut Girârdon

receveur. Guérin

fit aussi

Messire

Charles

ministre

des

le mausolée

en marbre

finances

sous

Louis

et pair, XIII et

XIV,

et celui

de son

épouse

Marie

Cet artiste

excellait

à faire

des portraits

Louis

de la Vieuville,

de

duc

Bouhier. et la ressemblance

médaille, la finesse

du

Descartes

est l'oeuvre

travail.

Avec Antoine table

égalait Le médaillon

en

toujours de René

de Guérin.

Coysevox

commence

la Véri<

série

des portraitistes en sculpture. Est41 rien de plus merveilleux que le "buste

de Marie Serre,

ce monument

de la piété filiale?


Du Portrait Marie

Serre

dans la sculpture.

était

la

401

mère

d'Hyacinthe'. abandonne tous ses

; ce grand artiste dans le Roussillon ; il travaux, pour aller trois portraits de sa mère, un de rapporte Rigaud

face, un de"profil, l'autre de trois quarts, afin de permettre à son ami Coysevox de faire le buste que nous admirons. L'ami

fut à la hauteur

de l'affection,

du

fils. Les

de Mignard, de Charles portraits de RiLe Brun, de Bossuet, du cardinal les médaillons de Marie - Thérèse , chelieu; de

Louis

lités

supérieures

XIV,

sont qui

empreints caractérisent

des

qua-

ce grand

artiste. Tous

les hommes

célèbres

ont posé devant

Coysevox. — — Turenne; Le prince de Gondé; Tellier ; . Colbert; — le chancelier Louvois ; — de Montausier ; — le duc de Richelieu ; — le duc de Chaulnes; Le duc d'Antin ; — le chevalier Boucherot; — le cardinal de Bouillon ; — le cardinal de Polignac ; Le maréchal

de Villars

; — le maréchal 45


du Portrait.

Histoire

402

Vauban ; — le premier président — Mansart ;-— Lenôtre. Coysevox Louis XIV, Coysevox pour l'hôtel

de Harlay

de portrait à quatre âges différents. donna également la statue du roi de ville de Paris ; — et la statue exécuta

de Louis équestre États de Bretagne.

le

encore

XIV,

à la demande

des

beaux

che-

pour chacun,d'eux

qu'il ; il

occasion, seize des plus du prince lui furent amenés

A,cette vaux

s'inspirât travailla

des qualités de avec les plus habiles

écuyers,

étudia

le cheval

et fit de la monture

royale

un chef-

d'oeuvre. On doit

à Coysevox

les magnifiques tombeaux de Colbert, à Saint-Eustache ; — du cardinal de Mazarin ; — du prince Ferdinand de Furstemberg, dans l'abbaye de SaintGermain ; — d'Henri de Lorraine, dans celle de Ro3raumont. fut vraiment un grand Coysevox artiste, son habileté était connue dans le monde entier. D'Argenville

;

raconte

qu'après

une

grande


Du Portrait

dans la sculpture.

4o3

les honoraires

maladie, Coysevox régla son médecin et lui dit : « Vous

m'avez

rendu

la

» manière,

je veux en faisant

vous

immortaliser

votre

buste

» mienne, Et

ce portrait maître.

fut

A Chantilly

était

grand Anjou, Toutes

un

des

vie

votre à la

en marbre.

»

beaux

du

en marbre

du

plus

la statue

à

de

Condé, — et au château le tombeau en marbre

de Seran, en de Vauban.

ces oeuvres

au ciseau

Coysevox. Les Coustou,

étaient

neveux

arrivèrent

tiste; mais heureusement

de

et élèves de Coysevox, à la célébrité, grâce

rapidement à leur talent et à l'influence Le talent

dues

de leur oncle.

pour l'artoujours les Coustou furent sous ce rapport ne suffit

pas

partagés. Coustou En (1731) Nicolas Louis XV.

fit une

statue

de

le dans primitivement ; elle se trouve actuellejardin de Versailles moderne. ment au musée de la sculpture Cette

statue

Les portraits

était

de Nicolas

Coustou

sont

très


du Portrait.

Histoire

404

gracieux, mais il y a une affectation qui choque abord ; tout est maniéré, au premier faux, les extrémités

pas la nature. Du reste, à cette de

manifestations '

sculpture, afféteries.

on

et ne sentent

sont mièvres

surtout

dans toutes les époque, soit Fart, soit peinture,

retrouve

les mêmes

partout

de Nicolas Quant aux qualités Coustou, : distinction, elles sont immenses grâce, tout y est;

ce serait

parfait

avec

d'exagération. Le faire du maître sons

qu'à aucune travaillé avec autant

un

peu

est merveilleux, époque le marbre d'adresse

moins et din'a

été

et d'habileté.

Mille détails, qui échappent au public, ne sauraient passer inaperçus à l'oeil expérimenté du sculpteur. De nos jours, on parie de l'habileté des praticiens italiens; rien n'égale l'habileté de Pujet; — de Coustou — de ; Pigalle ; — de Pajou. La hardiesse et l'habileté, dirigées par une science profonde, tirent du marbre des effets extraordinaires.


Du Portrait Coustou

a fait

dans la sculpture. le tombeau

du

4o5 maréchal

Il a représenté de Créqui. cet illustre capitaine à cheval, les ennemis. poursuivant Pour l'Académie de Peinture, Coustou a de Colbert

— et de l'abbé

donné

les bustes

Bignon. Dans

la cathédrale

de

la figure

du cardinal

de Janson,

naturelle. grandeur La statue de Marie Louis

XV, fut exécutée frère de Nicolas,

Beauvais

est érigée à genoux, de

femme de Leczinska, Couspar Guillaume

la qui fit également de Louis XIII offrant son sceptre et sa couronne à Jésus-Christ, en accomplissement tou, statue

du voeu du roi à Notre-Dame. Le

de

bas-relief

Invalides, est encore

qui représente de Guillaume

Un des élèves ques

la

Adam

Coustou.

de Guillaume

de Valenciennes, la statue pour exécuter

Saby,

marck, Christian

des porte principale Louis XIV à cheval, JacCoustou, alla en Daneéquestre

de

IV. de Nancy

bre de Louis

XV.

fit un

beau buste

en mar-


40 6

Histoire

Ce même madame

du Portrait.

prince,

de Pompadour,

sur

la

demande

commanda

de

sa statue

à Pigalle. Lorsque Pigalle fut envoyé exécuter le buste de Voltaire,

à Ferney pour l'artiste trouva

le grand

affaissé par l'âge, la tête philosophe dit d'Àrpenchée sur la poitrine et, comme — —- Quelle des pois. genville, soufflant attitude !... quel parti le sculpteur en tirerat-il ? de Pigalle désespère s'avise de lui demander Pucelle.

la réussite; enfin il s'il est l'auteur de la

A cette

le poète prend un question air riant et accorde volontiers à l'artiste de lui en réciter quelques morceaux Le modèle fut promptement

achevé.

Depuis longtemps Pigalle étude de muscles et d'anatomie

méditait

une

; l'occasion

lui

en fut offerte. Une Société

de lettres

lui proposa d'élever une statue à Voltaire ; l'artiste y consentit, à la condition qu'il le ferait nu. — Il chercha le modèle

le plus

qu'il

trouver,

pût

le plus maigre décharné, et le copia, malgré les


Du Portrait instances daient

de une

tous

dans la sculpture. ses

amis, qui demansur le nu. Un homme

draperie fit cette épigramme

d'esprit sculpture

40 7

en voyant

cette

:

Pigalle au naturel représente Voltaire, Le squelette à la fois offre l'homme et l'auteur, L'oeil qui le voit, sans parure étrangère, Est effrayé de sa maigreur. du monument Pigalle est l'auteur que la reconnaissance de la France a élevé au maréchal de Saxe ; — il fit aussi le tombeau du comte

d'Harcourt.

On a de Pigalle plusieurs portraits en bronze et en marbre qui sont très beaux et très res— — Diderot, — l'abbé semblants ; Raynal ; La statue de Louis XV Maloet ; — et Perronet. qui était à Reims était de cet artiste, elle a été détruite en (1793) et remplacée par la copie en (1818). qu'en donna Cartelier né à Paris, fit, d'après les ordres Lemoyne, Le de Crébillon. de Louis XV, le tombeau lui sa satisfaction, roi, pour lui témoigner sa statue équestre pour Bordeaux. commanda


Histoire

4o8 Le

mausolée

du Portrait.

de

Mignard

fut

également

sculpté par Lemoyne. Dans l'intervalle de (1730 à 1773), Lemoyne bustes du fit, tous les ans, trois ou quatre roi. le nomde l'époque, D'après les mémoires est tel, que le bre des oeuvres de Lemoyne n'aurait pas eu le sculpteur le plus laborieux temps de les finir. Nous ne lui ferons que d'Argenville, leusement observé oublier

le col,

pas- le même reproche d'avoir scrupuc'est-à-dire, la

mode

la ceinture

du

sans jour, et les brassards :

pour nous c'est une qualité ; l'artiste doit être avant tout de son temps, et contribuer par ses oeuvres à fixer l'histoire de son époque. Un grand nombre de statues et de bustes furent exécutés, à diverses époques, pour la décoration

du Louvre

en donnons

ici la liste alphabétique.

Bannel

et des Tuileries.

de brigade, (Pierre, général Italie en 1795), buste par Bartelini;

Nous

tué

en


Du Portrait Bart

dans la sculpture.

(Jean, chef d'escadre, le Baron Lemot ;

Bayard,

statue

Berghem

(Nicolas,

par Bridou

buste par

1702) buste

par

père;

paysagiste),

quet ; Berthier (Alexandre,

40g

buste par Jac-

maréchal

de

France),

Fortin;

Beyrand (Martial, général de brigade, tué en Italie en 1795),buste par Corbet; buste par Caffieri; Boileau (Despréaux), Bouvet

(Jean, comte Dumont ;

Bougainville

buste

buste par

(chef d'escadre);

neveu; Bourdon (Sébastien, Chauvet

de l'Empire),

paysagiste),

par

Bosio

buste

par

;

Catinat

(maréchal

par

Dejoux;

de France),

statue

marbre

buste par peintre), (Philippe, Champagne Maussion ; buste par Valois; Chauvet (sculpteur), Claude Lorrain (peintre), buste par Massoil ; Colbert, Coligny

buste

par Renaud; (amiral)5 buste par

Jean Goujon; 46


du Portrait.

Histoire

410 Condé

(le Grand),

Corneille

(Thomas)

Coustou

(Nicolas),

Crébillon

(Jaliot

Croizier

(général,

buste par Roland buste par Cafneri

; ;

buste par Lorta; de), buste par Caffieri tué

en

1799),

buste

; par

Petitot Custine

père ; (général de division),

buste par Moitte; tué en 1793), de, général,

(Picot Dampierre buste par Foucon; David (Louis, peintre),

buste

Davoust

(maréchal),

buste par

Delorme

(Philibert,

architecte),

;• des Musées),

gendre-Héral

Denon(directeur Desaix (de Voigoux, par Dejoux

général,

Rude;

par

Rosio; buste par Le-

bustepar Marin; tué en 1800), buste

;

Mlle CharpenDominiquin (peintre), bustepar tier ; Dow (Gérard, peintre), buste par Caivelli; Du Couédié (capitaine de vaisseau), buste par Bougron

;

Dugommier(général), Duguay-Trouin, Duguesclin,

bustepar buste

buste par

Chauvet;

par Lucas; Faucon ;


Du Portrait

buste par Roland

(général),

Dupuy

dans la sculpture.

Duquesne, bustepar Elliot (aide de camp buste

cole), Espagne Estrées par

(J.-L.

;

Mérasse; de Bonaparte,

par Dardel; d'), buste par

(Victor-Marie

d',

411

tué à Ar-

Callamart;

vice-amiral),

buste

Bougron;

général), Foy (Maximilien, bustepar Bra; Germain Pilon (sculpteur), Guersant; bustepar (Jean,

Goujon Gouvion

(Saint-Cyr,

David Guerchin Gros

sculpteur),

buste

par Raggi; buste par maréchal),

d'Angers; (peintre),

(le baron,

buste peintre),

par Brion ; buste par Debay

père; Guérin (baron,

buste parDumont; peintre), ; (général), buste par Delaistre buste par Boizot; (général),

Hoche Joubert

buste par Béguin; (peintre), buste par Biaise ; Romain (peintre),

Jouvenet Jules

Kellermann(ducde Kléber, buste par

Vafmy), Masson;

buste par Brion; La Harpe, La Pérouse, buste par Rude;

bustepar

Biaise;


Histoire

412

du Portrait.

Lasalle, buste par Renaud ; Latouche-Tréville (vice-amiral) le Baron Bosio ; Lauriston

(maréchal le Baron Bosio;

de

Le Brun

(peintre),

buste

Leclerc

(maréchal),

statue

Le Sueur

1, buste

par

buste

par

France),

par

Coysevox;

par Dupaty; buste par Roland

(Eustache),

;

buste par Rauge ; (maréchal), buste par Dumont; Marceau, Lobau

Masséna

(duc de Rivoli),

Michel-Ange teaux ;

buste

(Buonarroti),

par Dumont; buste par Gat-

Mignard (peintre), buste par Théodore; Moskowa (le prince de la), statue marbre Théodore ; Murrois

(tué à Arcole),

buste par Tannay ; de France, de, maréchal

Pérignon (marquis buste par Maitte ; Pérugin, buste par Bougron

;

Poussin

(peintre), buste par Biaise; buste par Foyatier ; Primatice, Prudhon (peintre), buste par Nanteuil Puget

par

(Pierre),

bustepar

;

Legendre-Héral;


Du Portrait

Quinault

(i635,

buste

par

dans la sculpture.

poète, Caffieri

Rembrandt

(peintre), buste (peintre),

Rigaud Ruisdaël

inventeur

4i3

de l'Opéra),

; buste par Mansion

;

par Pigalle ; buste par Caillouette

;

buste

Bridou

(peintre), Saint-Hilaire (général),

par

fils; Savé

(baron buste

de, ingénieur ; par Daumas

de

la Marine),

Saxe

(maréchal de), buste par Coitellier ; del Piombo, buste par Gatteaux ; Sébastien (amiral),

Suffren-Saint-Troppez Brion ;

buste

par

buste par Bridou fils ; buste par Ramey fils ; Tourville,

Titien,

Turenne

(vicomte

Valentin

(peintre), buste par

Vauban, Vernet (Joseph, Véronèse Vouet

Selon

de), buste par Pajou ; buste par Fessard ; Bridou

père; buste par Boizot

peintre), (Paul), buste par Delaistre

(Simon,

notre

peintre),

promesse,

buste

;

; par Fessard.

nous

donnerons


du Portrait.

Histoire

4i.4

l'appréciation sur les divers

des

critiques

contemporains

artistes

sculpteurs. Diderot n'est pas un flatteur pour Lemoyne ; parfois le critique est même violent : il écrit dans son Salon de (1761) : — « Le buste de Mme de Pompadour,

rien ;

— celui

d'une

de

Mlle

jeune fille, rien. » Ceux de Crébillon

et de Restout

valent

»

mieux.

le Salon

de (1765), Diderot : que l'on en juge :

Dans

acerbe encore — « Mme la comtesse bien!

rien ; —

Clairon,

mon

ami,

que

de

Brionne.

voulez-vous

est plus — Eh que

j'en

dise ? y> Mme de

Brionne

n'est

belle

encore

qu'une et la vie vont

Les grâces préparation. éclore ; mais elles n'y sont pas. Elles attendent que l'ouvrage soit fini ; et quand le serat-il?... » Aux

cheveux,

tigné ; Le Moyne pouvait suppléer viennent !

le marbre a cru

n'est

qu'égradu crayon noir

que au ciseau. Va-t'en

voir s'ils


Du Portrait » Et nouées,

dans la sculpture.

415

puis cette poitrine ? j'en ai vu et comme Monsieur celle-là,

de Le

Moyne ! » Monsieur

Le Mo3rne, il faut savoir travailler le marbre ; et cette pierre réfractaire ne se laisse

pas pétrir

par

les premières

mains

venues. » Si quelqu'un du métier, comme Falconnet, voulait être franc, il vous dirait que on sont froids, secs ; que quand les yeux bouche sans

les narines,

quoi

le buste

il faut ouvrir étouffe.

les lèvres,

»

revient encore sur l'in(1767) Diderot du travail de Lemoyne. correction — « Buste de l'avocat Je ne me Gerbier. le rappelle pas — Tant pis. — Est-ce pour le buste ? un autre » Il y a encore, de Le Moyne, En

buste

en terre

cuite,

d'une

femme,

il est très

élégant, très vivant, très fin. » En général, les terres cuites de Le Moyne valent mieux que ses marbres. Il faut qu'il ne » sache pas travailler. Falconet ; — Pajou ; — Caffieri ; — d'Huez

;


du Portrait.

Histoire

416

Vassé ; — Challe ; — Adam ; — Mignot ; — Slodtz ; — Bridau ; — Berruer ; -— Aile— Gois ; — Mouchy ; — Francin ; — ; grain Dumont ; — Le Comte ; — Monot ; — Coustou ; — Boizot fils ; — Julien ; — Dejoux ; — vers (1759). Tous n'ont pas un égal talent, mais l'ensemble de leurs oeuvres ne laisse pas que d'être

se partagent

les Salons,

remarquable. Diderot mentionne teurs

et leur distribue

avec une impartialité les critiques mêmes sont pas moins l'histoire. Caffieri frappant comme

la plupart

de ces sculpla louange ou le blâme parfois douteuse ; mais

du célèbre

de précieux

écrivain

n'en

documents

pour

— Le buste de Rameau (1761). et ; on l'a fait froid , maigre il est, et on a très bien attrappé

est sec sa

finesse affectée et son sourire précieux. — Le buste de Falconnet (1761). Falconnet; médecin, beau, très beau, on ne saurait plus ressemblant. — Challe, écrit Diderot de bustes; grand nombre

en (1763), « a un mais je ne me ré-


Du Portrait soudrai

dans la sculpture.

41 y

à vous entretenir de jamais de boue qui se font représenter

ces

excepte le buste du roi ; — celui prince de Condé ; — celui de la comtesse Brionne ; — ceux de La Tour, le peintre, et du poète Piron. »

du

hommes

en

marbre. » J'en

En

.(1765), Challe : « Le

buste

Diderot

est

de

Houcel

M.

sévère

plus

est

encore

ne l'est-il pas spirituellement. — et Vassé en (1765), Sur Pajou : porte ce jugement « Portrait

Pajou.

est froid

prendrez

cela

ciseau. Vassé.

ébauché, » Diderot — Ce

de M. de la Live.

manquer est-ce que la tête ne vous vous, ? ressemblante — » Elle est sans finesse. — » Mais — » Oui,

pour

et plat comme lui, vous vous plaira; cela ne comme.il — mais, ditesd'être vrai;

portrait

peut

de —

tant mais

paraît

pas

finesse

de

mieux! j'entends

sans

» — « Le comte

de Caylus

est beau, 47


4i 8

du Portrait.

Histoire

bien fait avec hardiesse, noble, chair , beaux méplats , le trait pur, ressenti, de la vieilles peaux, les rides, les accidents vigoureux,

»

lesse à merveille.

En (1767), Diderot ne garde plus de mesure, en parlant de Pajou : — « Les bustes du feu du DauDauphin, du phin son fils, du comte de Provence, comte d'Artois, — plus plats, plus ignobles, plus oh!

bêtes

que je ne saurais sotte famille

vous

la

en

le dire,

sculpture! a une si belle tête,

Le grand-père

est. si noble,

si majestueuse,

si douce

et si fière.

du

Clermont-

» Le Tonnerre.

buste

pourtant, maréchal de

Mais

d'éterniser quelle fureur quand on a celle d'un sot. »

sa

plrysionomie Quant à Gois, le critique est moins sévère, il se montre favorable. — « Buste en terre cuite, je ne sais de qui, mais vrai, savant, parlant, original, je gage » qu'il ressemble. En (1771), Diderot et d'Huez. — Lulli « Quinault

fait le plus

bel éloge de

— Rameau.

Ces trois

Caffieri


Du Portrait

dans la sculpture.

41g

bustes, destinés vérité admirable,

au foyer et sont

de l'Opéra, d'un ciseau

ont une

ils rendront

M.

Caffieri

participant

de leur

immortalité.

»

D'Huez mine.

Il

— a Portrait

de M.

savant

;

de la Conda-

est très ressemblant

et d'un

style

hardi et facile. » • — « Le Houdon de Diderot portrait (très » fut exposé en ressemblant) par Houdon, ce jugement (1771) : M. J. Assézat complète sommaire : par la note suivante « On

nous

saura

gré, dé

de doute, Diderot sur cette sans

au laconisme suppléer terre cuite qui, pour la finesse et la hardiesse et pour le l'animation d'exécution, pour de la vérité, ne le cède en rien aux — de Franklin — de ; ; Washington portraits de Chénier ; — de Lalande ; — de Mirabeau ; des nous a laissé dont Houdon également caractère

terres

cuites.

» Ces plus

conceptions

de premier jet, cent fois le bronze et le marbre,

que palpitantes qui n'étaient pas destinées, à disparaître aujourd'hui,

comme après

cela se fait le moulage,


Histoire

420

du Portrait.

les conservait

Houdon

toutes

grand soin dans son atelier, pu les admirer de son vivant,

avec

le plus où nous avons et les recueillir

lui. » (Note de M. Walferdin.) complètes de Diderot,-1876.)

après

(OEuvres

est plus explicite, dans son Salon de (1781) en parlant de Houdon : — « Le maréchal de Tourville. » — Pour le le Roi : — a Cette figure a du mouvement, Diderot

mornent

choisi

est sublime

; ce n'est pas de la de la peinture, c'est un beau

c'est sculpture, Van Dyck. On a dit que l'attitude tenait un peu de Scapin, cette critique a plus de malignité que de raison. » « La statue de M. de Voltaire. statue, démie

en marbre,

devait

être placée à l'Acaelle est destinée à

présent

mais française; (Mme Denis Du vivier

depuis

son

quarante) Comédie, caractère.

s'étant

brouillée

avec messieurs les mariage à décorer la nouvelle salle de la rue de Condé. Cette figure a du

» On n'en c'est qu'on

— Cette

trouve n'est

heureuse ; pas l'attitude pas touché de sa simplicité,


Du Portrait on lui aimerait

dans la sculpture.

mieux

une

robe

421

de chambre

que cette volumineuse draperie ; mais auraitelle été aussi propre à diminuer les maigreurs d'un vieillard de quatre-vingt-quatre ans ? » Pourquoi

ses souliers

» Quand

on accuse

leurs formes

d'être

sont-ils

les rides

carrés ?

du visage et on oublie que

peu vraies, on voudrait c'est un portrait, plus de finesse une ride grande ou encore dans le dessin,

à son extrémité ; petite devient imperceptible on serait porté à croire que toutes celles de sont un peu de pratique, sont très bien. » ce visage

les mains "

En (1781), Diderot écrit de Pajou : — « Pour le Roi, cette figure m'a paru avoir le caractère draperies qui lui convient, belles. Et un peu lourdes, les mains pas'trop bien sur les épaules? la soutient, je crains

la tête est-elle main

qui tombe. En

la regardant bossu. ».

croirait — « Le buste

par

S'il ôte la

qu'elle ne on le devant,

par les États de Liège, doit être placé sur le théâtre de la ville. Ce buste est fait avec esprit ; aux de Grétry,

demandé


du Portrait.

Histoire

^2 2

sèches

touches

yeux,

cheveux égales, à tous les bustes.de ce et

lourds; mêmes défauts d'habitude. maître ; ils semblent travaillés n'aime pas ces rayons aux yeux. »

Je

moins En (1781), Diderot goûte beaucoup les oeuvres exposées par Caffieri : — de Molière ; — Mesmer ; — Poquelin Mlle Lozé ; — etc. « Tous d'une latan

ces bustes

maniérés

touche

sèche et maigre, celui Mesmer est le moins mal. »

J. Assézat, l'éditeur

des oeuvres

a cru devoir corriger — « Malgré tout le désir ne pas donner

ainsi

du char-

de Diderot, cette

que nous

notre

appréciation, nous Diderot,

critiques tels que nous retenir devant

et

de forme

de sembables

note

:

avons

de

après

des

ne pouvons apprécia-

tions. est sans contredit

Caffieri célèbres

portraitistes dont parle

Molière, plus beaux souvent

un de nos plus Le buste de français.

ici Diderot, est un des du maître; du reste on trouve

chez Diderot,

esprit de partialité.

dans -

ses critiques,

cet


Du Portrait Houdon

avait

de l'empereur On écrit dans

dans la sculpture.

423

en (1806) les bustes — et de Napoléon Joséphine. le Pausanias (Salon Français exposé

de 1806): « Lorsqu'il

s'agit de louer des êtres supéest le seul hommage. J'ai l'admiration

rieurs, cru reconnaître

ici le type de la Force et là celui de la Grâce. Je n'y retrouve pas tout le talent de l'artiste, qué, soit plutôt

soit que le temps lui ait manqu'il n'ait pas assez fait pour

trop faire. C'est ce qui arrive lorsque vive. venue est extrêmement l'inspiration faits de femmes, » Deux autres portraits

vouloir

d'après

de très

aimables

modèles,

très ressem-

blants, coiffés avec goût. » On voit que M. Houdon avait pour faire tout le temps et toute la ces deux ouvrages que l'art exige ; car, dans les arts il est des moments comme dans les lettres, comme il en est et d'inspiration, heureux d'autres où elle languit et devient rebelle. » liberté

Clodion tique dinal

est moins

bien

avait

exposé

: l'artiste Maury.

par le crile buste du car-

traité


Histoire

424

du Portrait.

— « Le buste du cardinal ressemblant froncer

; mais

le sourcil,

pourquoi et les lèvres

s'il était de mauvaise » Enfin affaissé

ce

ne

buste

rappelle

de cet orateur

humeur

« M.

n'a

Bra en (1827) : heureux dans les

pas été — et du duc du Dauphin

» Elles

manquent tion de style. J'aime traits

; il paraît des vieillards.

comme

son air médiocre, pas le talent vigoureux » de verve et de chaleur.

Jal écrivait statues

serrées, ?

est

plein du sculpteur

Bra

Maury est assez lui avoir fait

de tournure

de Berry. et d'éléva-

mieux ses porbeaucoup exceller à reproduire les traits

» Son buste du Roi est fort bien ; les chairs et les accessoires sont également réussis. » Le buste de M. de Jouy est modelé avec un grand sa

figure étudiées. » Mais

soin,

les larges

spirituelle des

marbres

rides

sont

qu'a

qui sillonnent

scrupuleusement taillés

M. Bra, aux autres, c'est

celui qui me paraît supérieur celui qui représente le respectable Pinel.

docteur


Du Portrait » Cette l'âge sont

tête, dans

dans la sculpture.

où les muscles

425

affirmés

par me

un mouvement

si vrai, du vieux Houdon dans la

rappelle la manière belle statue de Voltaire le péristyle

qui orne aujourd'hui » du Théâtre-Français.

MM. G. Laviron

et Galbant,

dans leur Salon

suide(i833), nous ont laissé les appréciations de cette époque : vantes sur divers sculpteurs — « Dans le buste du duc de Chaponnière. de Chaponnière, Nemours, je n'aime pas les aux tempes. Le reste cheveux qui s'attachent » me sernble irréprochable. David d'Angers. — « Les bustes admirables — et de Chateaubriand ne laisde Bentham sur sa puissance de modelé, ne pas deviner son aptitude mais on pouvait pùur un art presque oublié depuis la Diane de Jean Goujon. » Nous croyons devoir l'inviter publiquement à envoyer au Louvre ses statues de : — — et du maréchal — de Jefferson Corneille, sent aucun

doute

et les bustes nombreux Gouvion-Saint-Cyr; — Boulay de la de ses ateliers : Paganini, Meurthe, — Georges Cuvier. » 48


du Portrait.

Histoire

426 Dantan.

— « Il manque

au buste de Pierre

cette sincérité de caracLescot, par Dantan, tère des artistes du xvie siècle; la tête nous paraît

d'un

modèle

et d'une

incertain

touche

faible. » Son buste nous semble

de Victor

Hugo est celui qui rendu, même à côté de

le mieux

de M. du Seigneur. » Préault. — « M. Préault, dans

celui

son cadre

de

nous semble avoir médailles, réussi, d'une manière à traiter cette sorte de heureuse, de fantaisie. sculpture » Cet artiste

est un

verve

et un talent

ment

du relief

débutant

plein

est porté

d'avenir. chez

a de la

qui

Le senti-

lui à un

degré

» qui atteste une bonne organisation. Du Seigneur. — « A mis à l'exposition

un

buste

du bibliophile ractère de jeunesse

Jacob,

traste singulièrement

conqu'on y remarque avec l'âge de l'homme de

en (i833).

Le ca-

lettres, qui naguère a écrit sur tous les étalages de libraires : En 1y65, quand j'étais jeune » Évidemment le sculpteur ou le bibliophile

a voulu

tromper

le public.

»


Du Portrait

dans la sculpture.

42 y

En (1834), P. Planche juge ainsi diverses oeuvres de David d'Angers. — ceLes bustes de — — Béranger, Sieyès et Merlin me semblent fort supérieurs au Cuvier— et au Paganini. Mais le médaillon de

Casimir

Périer

se peut de David.

meilleurs

portraits » Je retrouve bien

figure la voà l'intelligence, la colère lonté supérieure du contenue qui faisait le fond du caractère modèle,

d'un

l'obstacle, l'écartement

cette

de l'oeil qui semble et mesurer le danger ; le pli et comprimées, signe mani-

l'enchâssement

regarder l'ennemi des lèvres étroites feste

dans

aux

comparer

volonté mais

de opiniâtre qui s'irrite ne s'en laisse pas abattre;

maladif

des

ailes

dans cette physionomie pensive intérieur révèle le tumulte qui quelques

mois,

l'homme

du nez, tout, et souffrante, a dévoré,

en avait

que la tribune ans. »

quinze épargné pendant écrit de Jaley G. Planche

en (i836)

a M. Jaley avait à faire, deux tableaux des députés,

pour la Chambre — et : Mirabeau

Bailly.

:


Histoire

428 » Il

s'est

comme

d'une

du Portrait.

de ces deux statues acquitté tâche ordinaire, sans se préoc-

cuper de la grandeur rôle qu'ils ont joué. » Il a copié

des personnages,

ni du

le masque

de Mi-

de son mieux

rabeau, moulé sur le cadavre, et, après avoir joué cette besogne servile, il a cru bravement qu'il avait satisfait à la partie rieuse du programme.

la plus

impé-

» Il ignore apparemment que la mort affaisse les traits les plus énergiques, et que le plâtre, jeté sur un visage inanimé, infidèle. qu'une empreinte •>)S'il avait pris pour le masque de Mirabeau; lèvres

engourdies

ne recueille

jamais

guide et pour conseil s'il avait réveillé les

; s'il avait rendu

au regard

et libertine; l'expression ironique, arrogante s'il avait gravé sur ce visage une effrayante laideur, la menace et l'invective ; » Je le féliciterais de ses études ; mais il n'a rien trouvé, rien compris dans ce masque hideux

la terreur ; il n'a pas su interjusqu'à préter la lettre qu'il avait sous les yeux, il n'a pas ressuscité le monstre.


Du Portrait » Le Mirabeau ment un homme

dans la sculpture.

42g

de M. Jaley est tout simpledes Halles, fier de sa force et

de sa taille, comptant sur son poing comme sur un argument sans réplique, habile à terrasser son adversaire, quel qu'il soit, par un coup bien asséné, mais incapable de recourir à la parole pour vider une question. » Dans la statue de M. Jaley, c'est à peine si le libertin tout entier. Le

même

se retrouve,

l'orateur

a disparu

» d'art

critique

en (1846) : sculpteurs — ce Que Niewerkerke. de M. Niewerkerke » Il est difficile

écrit dire

de

divers

du Descartes

? d'imaginer

un ouvrage

plus

vulgaire. » Pour

un sculpteur habile, en possession c'eût été une occasion d'une vraie science, de éclatante de montrer toutes les ressources son talent. » M. Niewerkerke,

par des staqu'il faut autre

qui a débuté

tuettes, ne s'est pas aperçu chose que l'adresse pour exécuter de six pieds.

des figures


Histoire

43o » La statue nous

turne

du Portrait.

le Taciéquestre de Guillaume révélé son inavait pleinement

» de De Bay. — ce La statue de Çambronne, M. de Baj'-, est une erreur que j'ai peine à suffisance.

; de quelque côté, en effet, qu'on m'expliquer de trouregarde cette statue, il est impossible » de lignes satisfaisant. Auguste Barre. — ce Un buste de femme, de M. Auguste Barre, offre des parties finever un ensemble

ment

Les yeux regardent bien, et les lèvres ont de la souplesse. On voit que l'auteur s'est efforcé de reproduire, autant qu'il était en étudiées.

lui, le modèle qu'il avait En (1847), G- Planche Pradier Simart.

choisi.

»

dit de Simart

et de

de Mme la comtesse

d'A-

: — « Buste

goult, par Simart; une remarquable

le masque fermeté:

est modelé le front

avec

est d'une

belle forme, les yeux ont de la vivacité, la bouche est d'une expression sérieuse , les narines minces,

transparentes

et dilatées,

physionomie quelquechose — ce Des trois Pradier.

donnent

d'idéalet bustes

à la

d'exalté.»

envoyés

par


Du Portrait M. Pradier,

dans la sculpture.

le meilleur,

à mon avis,

431 est celui

de M. Auber. » La

ressemblance

les différentes et rendues

est très

et satisfaisante, du visage sont étudiées

parties avec un soin

n'est pas habituel. » Il lui arrive rarement, tète avec autant

d'attention

qui,

chez

l'auteur,

en effet, de traiter

la

et de persévérance

que le torse et les membres ; pour le buste de M. Aubert, il a donc dérogé à ses habitudes. » L'oeil et la bouche

ont de la finesse,

le front

sont indiqués pense, les plis des paupières » avec précision et sans sécheresse. Un autre élogieusement

est jugé fort d'Orsay, sculpteur, dans le Salon par L. Énault,

de(i85i). « _ Tout

à côté de la Liberté, et en face de — on — heureux, la République voisinage, trouve le buste de M. de Lamartine, par - M. d'Orsay, l'artiste gentilhomme. s'était d'abord » M. de Lamartine un angle

à

où l'on pouvait obscur, on l'en a tiré pour le

l'écart

dans

à peine

l'apercevoir, de la République. vis-à-vis

placer

tenu


du Portrait.

Histoire

43:

» Ce buste a valu à son auteur le beau nom de Phidias : — c'est M. de Lamartine qui le lui a donné;

le buste

est une belle chose.

hautaine physionomie aristocratique, sèche du modèle, a été heureusement » Une

autre

La

et un peu saisie.

oeuvre

de M. d'Orsay, Lady les qualités les plus char-

révèle Blessington, mantes du plus habile ciseau. C'est toute la morbide{{a de la vie. Cette sculpture a la suavité et la molle

souplesse

tompe. » Nous arrêterons ques, contemporains n'avons pas connus,

d'un

dessin

ici l'intervention de ces artistes nous

réservant

dans la conclusion nous-même, l'éloge et la critique des artistes

à l'es-

des critique nous de faire

de cette étude, de notre temps.


CONCLUSION

"Kr^=^pj||

ous

y bW^|31

l'histoire

1 MH^

H

jgy|i|g^l§ Ici se place,

terminerons du

cet

portrait sûr les

raP1(ie aperçu tistes contemporains.

de

abrège par

un

portrai-

tout

une grave naturellement, question que nous ne craignons pas d'aborder franchement. parler : oui.

des

il est vrai, des historiens, dans leurs récents écrits, évité de parler, artistes vivants. —Pourquoi?

ont

Est-il

utile

contemporains La plupart

des

voulu éviter de froisqu'ils auraient Cela n'était à craindre que pour certains 49*

Est-ce ser?

de pour l'histoire ? Nous répondrons


du Portrait.

Histoire

434

amours-propres peut-être mal placés. Lorsque est basée est honnête, la critique lorsqu'elle et le savoir, elle rend un sersur l'expérience vice véritable

aux travailleurs

leur

laissant

oeuvres

d'artistes

Il est

souvent,

en

une

histoire

qu'ils n'ont bien difficile

et aux

artistes

des critique pu connaître. de

juger souvent

ces

années après; les quelques les couleurs, couches de vernis jaunissent; qualité, se décomposent, parfois de mauvaise et ne sauraient l'idée changent plus donner oeuvres

de l'oeuvre. première N'est-il intéressant de conpas toujours naître l'accueil fait à ces oeuvres par l'opinion et la critique elle-même n'est-elle publique, pas le reflet du goût du jour ; hélas ! qui pourrait nier le grand rôle que joue l'opinion et publique dans le faire, dans la composition dans la dimension Nous même des

croyons indispensable

contemporains,

des oeuvres

d'art

?

donc

et qu'il est nécessaire de connaître le jugement la passion malgré qui

et nous dirons plus, à cause peut l'entacher, même de cet entraînement qui, venant du


Conclusion. aussi

bien du public à l'écrivain.

passe public, que du public Si la France

à l'artiste

-actuelle

ses portraitistes, comme Largillière, Caffieri

435

et autres,

ne compte pas, parmi des artistes comme Rigaud, comme

comme Houdon, elle a le bonheur de pouvoir

êtrefière

des Dubois, des Bonnat, des Henner, des Carolus Duran, des Carpeaux. Les portraits de ces maîtres seront encore plus appréciés, tions d'artistes tient

si haut

devons-nous de posséder les portraits

lorsque auront

deux

ou trois généracelle qui remplacé

le drapeau de l'art français. Ne pas être fiers à tous les titres un artiste

comme

Dubois,

dont

en peinture, en sculpture, sont ne pas éprouadmirés ? Comment justement l'on veut embarras ver un certain lorsque porter un jugement rain ? Quoi de plus que nous causent rival n'a d'autre Le devant teur;

maître

en

sur ce maître

contempoque le trouble

charmant

les oeuvres

de cet artiste

qui

que lui-même? lorsque peinture, vous fait oublier

ses toiles, le maître en sculpture

sait faire,

l'on

est

le sculpencore,


du Portrait.

Histoire

436

plus du peintre que pour devant ses oeuvres, par'

qu'on ne se souvient se laisser empoigner,

mais qui

une émotion rait

déjà ressentie, être amoindrie. Dubois

Lorsque

ne sau-

de ses exposa le portrait de (1876), un cri d'admi-

enfants, au Salon ration ébranla les voûtes

du Palais

de l'Expo-

ce fut surtout

sition ; dans d'étonnement.

le public,

les véritables

amateurs,

Mais pour

les artistes

un

cri

et pour fut sans

l'admiration

réserve; on savait, depuis longtemps, que Dubois était un grand peintre et un portraitiste hors

ces charligne. Qui n'a pas remarqué mantes têtes d'enfants, dont il nous a donné, cette année même (1879), un des plus beaux spécimens? Cette tête de face de petite fille est un pur chef-d'oeuvre. Portraitiste éminent, l'artiste

a su rendre

d'étonnement

naïf

cet air

habileté

candeur

et

à l'innoappartient on peut lire profondément qui

cence ; et comme dans ces beaux yeux d'enfants quelle

de

dans

! quelle

les sacrifices

science, nécessaires

cette expression pour donner à la physionomie qui est la vie, et qui, elle-même, est le but


Conclusion.

final!

qualité

43y

d'autant

dans un rare, plus souvent elle fait défaut aux

peintre,

que trop et parfois portraitistes,

aux plus grands. de Dubois, on retrouve

Dans

la sculpture même dignité, le même

la

calme, la même vérité. de portraits, mais ils se distin-

Il a fait peu

guent, tous, par les qualités que l'on demande dans la représentation du visage humain. le buste en Que l'on examine attentivement de M. Baudry, ou celui en terre cuite de Mlle X... (1879), on retrouvera dans ces bronze

deux

oeuvres

qualités : sous une lâché existe une étude

les mêmes

d'un faire apparence le travail excessivement vraie de la forme; une de surface n'est fait que pour amener couleur.

effets, c'est-à-dire Il est facile alors de deviner

peintre,

en examinant

variété

dans

sculpteur. Par des

les

moyens

nous fait éprouver tions, — il sculpte

les bustes

dans

la

le grand

de l'éminent

M. Bonnat autres, de grandes et sévères émotout

ses 'portraits

; nul

n'a

su

la que lui fixer, pour la postérité, vie intime des personnages qui, après avoir mieux


illustré d'un

du Portrait.

Histoire

438

ont pensé qu'il serait époque, leurs traits et de connaître intérêt

leur

haut

leur physionomie. à M. Il appartient

Bonnat

d'avoir

fixé à

tout jamais le caractère de ces têtes illustres ; en lui le plus grand poraussi nous saluons de Les portraits traitiste de notre époque. Thiers, Hugo, de Broglie, de Lesseps, de Grévy, de Mme Pasca, de Mme P. B.., de MmeF. B...,deMmeP. C..., etc., font étinceler MM.

les qualités

du maître

contemporain.

Devant

ces oeuvres

ne chermagistrales, de la ou les défauts

pas les qualités peinture, abandonnons chons

plaisir une éruaux saloniers d'un jour. avec

dite technique Voyons plus haut. Eh bien ! du fond dition

âme, et c'est notre devant ces portraits

de notre

droit, nous avouons que nous ne nous appartenons

le peintre, car il nous plus, nous oublions semble contempler une réalité, non pas cette enveloppe matérielle mais bien la réalité

qui varie du génie.

et qui passe,

M. Bonnat, et voilà son triomphe, sait refléter dans son oeuvre la personnalité idéale


Conclusion.

43g

du modèle

qui a posé devant lui. Cela nous suffit, et ne semble-t-il pas que ces quelques moments nous ont plus appris de la vie et des oeuvres

de ce modèle

que toutes

les bio-

graphies de la terre. . Dans son salon de (1866), M. E. About écrivait de Carolus Duran : ce Décidément, c'est un des plus forts de la génération nouvelle. » M. About a bien dit, et Carolus Duran lui a donné raison; c'est avec le plus grand plaisir que nous constatons ce jeune portraitiste,

les immenses

succès

dont les oeuvres

par la médaille En (1869), Carolus Duran

de

ont été

d'honneur.

couronnées

exposa le portrait de sa femme, et ce fut certainement pour lui le point de départ de ses plus sérieux succès. Cette toile que nous avons revue l'année deruniverselle, quoique un nière, à l'Exposition toutes peu ternie, n'en a pas moins conservé au portrait. les qualités que nous demandons Voici, du reste, l'opinion de M. Paul Mantz sur cette oeuvre

du maître

: a certainement

« M.

Carolus

Duran

meilleur

pinceau

que M. Giacometti,

un et plus


du Portrait.

Histoire

440

: il n'a pas moins de grâce. Qui ausi violent à jamais cru que ce peintre,

sérieux rait

à la Courbet, frou

a même

cherché

la réalité

en viendrait

à croire

au frou-

et qui

ses origines

de soie, aux mystérieuses gant gris perle, aux chapeaux de la bonne faiseuse ?

des robes

sies d'un

mériques » Il nous montre

tout

cela dans

poéchi-

le portrait

de Mme *", une élégante vêtue de noir, dont la silhouette dans sa désinvolture allongée se profile

aristocratique fond gris... » La robe

est peinte

sur

la sobriété

à ravir;

mais

rête pas plus qu'il ne convient et rien ne l'empêche tateur, loisir,

surtout

elle n'ar-

l'oeil du specà d'examiner,

la tête où éclate l'individualité

dèle, et les yeux

d'un

du mo-

qui sont pleins d'élo-

quence. » Dans son charme est grave et devra l'histoire

ce portrait victorieux, rester : c'est une note dans

de l'idéal

Beaux-Arts, Ce portrait

féminin.

» {Galette

des

1869.) n'est cependant que le prélude de la vie artistique de Carolus Duran. Cette


Conclusion.

toile

sera

bientôt

dépassée

441

par

le portrait au Salon de

de Mme Feydeau, qui figurera l'artiste (1870). Dans cette oeuvre, beaucoup plus coloriste par un des plus beaux

devient

et enrichit

les de

portraits

arts

l'École

moderne. M. René s'exprime ce Parmi un auquel c'est celui

dans son Salon

Menard, ainsi :

de (1870),

de cette année, il en est sans réserve : applaudissons

les succès nous de

M.

Duran.

Tout

le

de femme portrait en robe noire que cet artiste avait envoyé au dernier Salon. Cette année il a fait un pas en monde

a apprécié

Carolus le beau

et son portrait de femme Elle est debout, vêtue magistral. avant,

est vraiment d'une

longue brirobe de satin mauve, aux plis largement sés, qui laisse voir par le bas une jupe bleu en souriant une portière clair. Elle entr'ouvre qui fait le fond de la toile. une » Une étonnante d'aspect, puissance en certaines brutale touche presque parties, de velours

une

large et facile, tout contribue un air de franchise à cette peinture 5o

facture

donner

vert

à et


442

Histoire

du Portrait.

de sincérité

qui plaît

dès le premier

abord, et l'exa-

mais c'est plus qu'un simple aspect, le plaisir du premier men, loin de diminuer révèle les qualités qu'on n'avait pas moment, dans le dans l'ajustement, vues, en arrivant, des mains, dans les rubans, dans •mouvement les-manches

ornées

une peinture sible., éclatante et d'une cution. » tout,

c'est

de dentelles.

Carolus

vivante, grande

avant

Mais,

compréhenliberté d'exé-

Duran

a apporté,

dans

ses bustes, ces mêmes qualités qui ont fait sa grande réputation en peinture, — ce faire large et coloré n-a-t-il qui donne la vie, — pourquoi pas continué à faire de la sculpture, ces deux arts ne se complètent-ils

pas ?

-

.

.

M. Victor

dans son Salon de Cherbuliez, ainsi sur Carolus Duran : (1872), s'exprime ce Dans une salle du fond, on trouve deux de femmes en grande toilette qui ne portraits sont ni moins entourés ni moins discutés que celui de M. Thiers ; impossible dé passer devant sans s'arrêter ; c'est un ensorcellement. On prétend de ces portraits, que l'auteur


Conclusion.

M. Carolus

443

s'est

plaint que le jurjr l'avait mal placé ; ce sont bien plutôt ses voisins qu'il faut plaindre. Voilà un morceau de la plus

Duran,

de couleur, disait Digrande vigueur en pariant dé je ne sais quelle peinture ; tableaux autour de lui. Les cinquante

derot, il tue

de M. Carolus portraits à en tuer soixante. » Jules l'envoi

Duran

Claretie

émettait

de Carolus

Duran

ceA cheval,

en costume

sont

de force

cette

sur opinion au Salon de (1873): d'amazone,

Mlle Croi-

coiffée d'un souriante, droite, en flottant, un d'où descend, petit chapeau Le cheval, voile léger que le vent caresse. en comme dressant la tête, semble respirer zette

se tient

les senteurs

liberté

marines.

Duran à M. Carolus reproché d'avoir peint Mlle Croizette à cheval, dans les donne à ses inque Vélasquez proportions de libre au surplus fantes ; mais l'artiste, » On

choisir

a

la dimension

qu'il n'a pas pondra trait de Mlle Croizette titre

de ses toiles, fait simplement et que sa toile

: Au bord de la mer.

vous

ré-

le pora pour


Histoire

444

du Portrait.

de Jacques X, aussi le portrait dans l'oeuvre de Carolus Duran,

» Il est voulu

qui restera sous le nom de l'Enfant

bleu.

Gainsborough au jeu le portraitiste

et le Blue-Bo3r

ont piqué

contemporain. fait marcher

Il a enlevé

sur fond

bleu

et

tapis bleu ce petit garaux lèvres de cerises, qui s'avance sur

un

çon blond, et vous regarde de ses yeux profondément vivants : c'est un tour de force que cette peinture. » A l'occasion

des portraits

de Mme de Pourtalès, Jules dans son Salon de (1874) : ceJamais

ne fut plus solide et plus de signer un meilleur possible

couleur

Est-il

saine.

de ses enfants et Claretie écrivait

d'enfant, Marie-Anne-Carolus Duran, sourit et regarde debout, étrangement

portrait qui, devant

elle avec

ses deux

grands

yeux

noirs

et profonds. » C'est

encore

dans

cratiques,

et tout

ici nous

une gamme volontairement assombrie que Carolus Duran a voulu peindre Mme la comtesse de Pourtalès... » Les mains sont adorables, effilées, aristopeint

une femme


Conclusion. de haute Duran

race

et de haute

a personnifié

445 vie.

là les élégances

et le ton spécial des mondaines années.

M. Carolus modernes

de ces dernières

»

Nous ne pouvons omettre une appréciation bien originale sur Carolus Duran. Qu'on en juge : ec Depuis

de

Carolus

du

les portraits quelques.années, Duran sont une des attractions

Salon ; je ne dirai pas qu'il à la mode, ce serait mal

est le portraitiste caractériser

genre, mais il a tout à fait rallié du public mondain qui se pique naître, artistes

et qui voit

en lui non

pas

son

cette partie de s'y conun de ces

sûrs exacts, honorables, réguliers, et sans fièvre, comme d'eux, sans frémissement le furent autrefois Dubufe, Pérignon et Winmais un Velasquez au petit pied, à terhalter, à la palette brillante et de hardie, et franc, à la haut ragoût, au dessin vigoureux et originale ; avoir audacieuse conception la brosse

son portrait signé de la main de Carolus, c'est Des personnes un brevet de connaisseur. qui sont dans le mouvement ne sauraient manquer


Histoire'du

446

Portrait.

et. je n'ai qu'à citer le nornde deux de ses modèles pour bien faire com-

à ce devoir, ou trois

le plus la nuance. C'est du parisien prendre pur et le plus décidé. Il est bien évident pour dans le sérail que tous Ceux qui sont nourris Mlle CroiMme Rattazzi, Mme Ernest Feydeau, zette et Mme de Pourtalès robes

ne font pas faire leurs

chez Mme Barenne.

»

Ainsi parle M. Charles Yriarte. Nous avons voulu laisser à cet élégant

écri-

vain, à cet artiste délicat, parfait gentleman et connaissant bien la mode, le soin de parler de notre ami Carolus ce qui nous Duran, met à l'abri

de tout reproche ne pouvons oublier

Nous

les portraits

de M. Emile

Mme la comtesse de Carolus

Vahdal,

cette

étude

de Girardin la perle

et de , de l'oeuvre

de la toile de M. Emile

de

trouva le moyen que Ch: Yriarte donner une théorie piquante sur le et la manière de faire un portrait.

portrait La théorie ajoute

dans

Duran.

Ce fut à l'occasion Girardin, de nous

de partialité.

est toute

à son charme.

une

histoire,

ce qui


Conclusion.

44y

ce Un jour que M. le chevalier Nigra chez un de nos plus grands artistes

posait de ce

nous lisions à côté du peintre; temps-ci, comme il reproduisait la main et, selon nous, la faisait

un peu lourde, nous lui en fîmes la remarque : ce Ce n'est pas la

doucement » main

du

main

diplomate, du simple

» mousquet

à Novare.

» la

» Voilà

c'est répondit Ricard, soldat qui a porté le »— (Cela

! » dit M. Yriarte.

l'excès

n'est pas notre avis, car on peut avoir la main d'un diplomate. d'un soldat et la physionomie C'est

la vie

intime

qu'il

faut

bien

qu'un

sourire

face.) Vous pensez rer nos lèvres ment

se peignit

rendre

sur

la

vint effleu-

d'étonneexpression sur le front de l'ambassadeur.

et qu'une

il faut pénétrer cependant c'est la gloire d'un portraitiste

Mais

sous la chair, les de peindre et tout

sphinx

et de

dire

l'âme

du

modèle,

portrait,

qui

ne me

fera

pas

la comprendre ne m'apportera

personnalité

sous

enveloppe la foule mative; qu'une

le masque, d'une ressemblance pourra

s'extasier,

approximais je


Histoire

448

du Portrait.

à l'oeuvre dirai, toujours, qu'il manque reflet sacré qui me révèle chez le peintre haut esprit et un don de pénétration. de M. de Girardin Le portrait cuté, et nous ajouterons — il contient en lui-même lités de Carolus

Duran, ses défauts.

aussi tous

un un

a été dis-

qu'il est discutable ; une partie des qua— mais il contient

de est pas de même du portrait Mme la comtesse Vandal ; ce portrait possède toutes les qualités de l'artiste, qualités qui Il n'en

n'ont

laissé

aucune

elles-mêmes

étant place aux défauts, tellement tellement complètes,

toute la toile; agrandies, qu'elles embrassent c'est une oeuvre digne des plus grands peintres. Reynolds a dû venir lui-même mettre sa boule blanche

dans

l'urne

de la

médaille

d'hon-

neur. Le prince

de la critique Saintartistique, cet aperçu sur Carolus Victor, complétera Duran. — Le critique et le maître sont dignes l'un de l'autre : « Le portrait de Mme la vicomtesse V...,' exposé par M. Carolus Duran, ne serait pas


Conclusion.

déplacé princesse

dans

une

entre une galerie royale, de Van Dyck et une grande dame de

Reynolds. » Mme V. est représentée comme au sortir ajustant, manteau

44g

fourré

sur

en pied et debout, d'un bal, un grand

sa robe

de satin

de riches garnitures. agrémentée dans les portraits ces simples

Nous

blanc, aimons

mouvements

le modèle et le mettent qui animent légèrement en action. est d'une haute L'attitude élégance douceur

un noble

; la tête offre et de dignité.

mélange

de

et réest peinte en clair, librement avec une verve adoucie, bien autresolument, ment séduisante qu'on bruyant, que l'entrain à d'autres a pu souvent reprocher figures de » Elle

l'artiste.

trop louer sa personnale ses carnations lumineuses,

On ne saurait

lité expressive, faire soyeux et soufflé roux

vénitien,

de ses cheveux

la sérénité

la souplesse délicate de leur geste.

distraite

des mains

d'un

du regard, et le naturel

le est d'un goût suprême; » L'ajustement sombres manteau glisse sur l'épaule et les tons 5i


Histoire

45o

du Portrait.

ressortir font triomphalement les clairs étincelants de la robe. Cette robe, et dont le corsage merveilleusement ouvragée, de ses fourrures

a le doux éclat d'un écrin

de perles,

comme

s'achève, avec une

il sied à une fin de tableau, heureuse L'étoffe se tait où il faut négligence.

et quand son rendu détaillé n'aurait plus de sens. — En vérité, ce grand morceau est un vrai chef-d'oeuvre. L'artiste qui l'a signé peut avoir

ses inégalités et ses défaillances, violent et même vulgaire à ses heures. » Une pareille

peinture

être

affirme

sa qualité, et cet maître,

de discutée, présent brevet ne lui sera plus retiré. » Lorsque M. Guillaume exposa en plâtre le buste de M§r Darboy, l'oeuvre du maître fut déclarée superbe, pleine de vérité et de dis-

jusqu'à illustre

tinction. ce II y a tout dans

cette

tête,

dit M. Clare-

tie, il y a la vie, la pensée, la profondeur, le calme. On a pu dire que ce marbre est à la fois net et serré et caressé

de près comme un.Holbein comme un Léonard. »

Bien peu de sculpteurs,

à notre

avis,

pos-


Conclusion. sèdent

autant

les qualités que M. Guillaume ; tout en lui appelait cet illustre l'art du portrait. N'avait-il pas

du portraitiste vers

maître

pour auxiliaires de distinction, haute

451

sa nature

froide, mais pleine un oeil fin et observateur, une

et savante

? intelligence Notre regret sera toujours que M. Guillaume nous ait donné trop peu de portraits. M. Henner

nous

a donné

des portraits

mar-

qués au sceau de son génie ; nous nous soude femme qui fit grande venons d'un portrait sensation au Salon de (1874). — Elle est bien habillée de la mise de-cette femme, simple à la main ! Mais un parapluie attiré par ces yeux bleus, s'approche, lorsqu'on on redoute d'être inon se sent tout troublé; noir

et tenant

discret

en

fixant

cette

Du reste,

voici

l'opinion

figure

si

qui semble

vivante.

deux

portraits

de (1875): ce M. Henner

par

exposés

de M. Claretie Henner

sur

au Salon

de dessinateur

de grandes qualités Dans la tête de et de coloriste.

femme,

appelle

qu'il

montre

portrait

de

Mme H...,


Histoire

452

du Portrait.

à cette étude serje ne sais rien de supérieur rée de près, à ce mélancolique visage, où se et Usent toutes les pensées d'une vie droite sans âge,

belle amertume; cette Mme Herzog,

deuil,

encore, malgré en ses vêtements

son de

en noir sur un fond rouge, une poésie, doucement attristée,

se détachant

grave comme qui cause en quelque sorte une double et l'émotion tion, l'émotion artistique

émohu-

maine. » C'est que M. Henner ne se contente pas dans ses portraits de peindre des vêtements, l'allure d'un personl'extérieur, apparente nage;

il descend

roge et le devine. Henner prunelles. l'âme.

plus avant en lui, il l'interIl met de la pensée dans ses peint

le regard

et il peint

fallait parler

de tous

ces magni-

»

S'il nous

fiques bustes signés Chapu, nous serions, peutde donner un second volume à être, contraint cet ouvrage, d'exposer en France.

qui n'a la marche

d'autre

prétention que du portrait historique

des pasChapu est le portraitiste sions calmes, des hommes calmes, dans l'his-


Conclusion.

453

dans les arts et dans toire, dans la politique, les lettres. Les bustes de Vitet, de Montalemde Duchâtel;.les

bert,

de Berryer, de à tout jamais célèbres

statues

Schneider, etc., resteront le calme par la dignité,

rendu

le faire

par l'artiste ; tout à la fois.

est simple et précieux C'est l'oeuvre d'un peintre et d'un tout ensemble. Nous

ne saurions

omettre,

le peintre

des jolies De nos jours,

femmes

gantes. des peintres

Chaplin,

français de notre

sculpteur

dans cette étude, et des plus élé-

le plus français (bien qu'il soit Anglais a fait administration),

par la faute à lui seul plus

de

mais seulement

de la jolie femme.

nos portraits que tous artistes contemporains réunis. Il est essentiellement le peintre de la femme,

ne saurait

rendre

comme

Nul peintre lui ce duvet si léger

qui caresse la joue de la jeune fille, rosée où se joue la lumière nation délicat,

dessinateur

donner-

à tous

native plus

cette car: peintre

Chaplin sait une distinction

fin et correct, ses modèles

au qui, par cela même, élève cet artiste Cet dans l'art du portrait. haut sommet


Histoire

454

du Portrait.

il n'est pas Boucher, n'est pas Watteau, du xvnr 3 siècle, mais il n'est pas un peintre

artiste

le ces artistes, il est Chaplin, des jolies femmes du xixe siècle. Voilà de tous

héritier

peintre sa gloire,

et nous

de cette dessus

originalité de tous.

ce Baudry,

le classe,

qui

seul,

coeur au-

Mantz, a trouvé en idéal. Il a admirable-

dit M. Paul son modèle

M. Garnier ment

de tout

le félicitons

compris

cette physionomie vivante: qui au canon .de Popas conforme

n'est peut-être lyclète, mais où les yeux parlent les lèvres, où l'on sent les rayons ligence éternellement charmante de l'esprit.

active

et

autant d'une

que intel-

l'éloquence

»

M. Baudry

n'est portraitiste que par hasard, que par occasion. Son talent demande une plus grande surface que ne saurait lui offrir une toile de portrait, on pourrait croire et, cependant, qu'il

cherche

parfois de préférence car nous nous souvenons

panneaux, rable portrait

de M. About,

les petits d'un ado-

dont la facture

toute

spéciale était du xvie siècle, dans le genre de l'École allemande. Il est naturel que M. Bau-


Conclusion.

455

Quand on posdry réussisse dans le portrait. sède un talent aussi remarquable, les oeuvres sont

nécessairement

la suprême L'École

au cachet

marquées

de

distinction.

a donné française contemporaine de portraits, et les une quantité innombrable artistes

de nos jours ce genre de peinture.

ont parfois

excellé

dans

de BlanQui n'a pas. admiré les portraits Jules Lefebvre, chard, — de Bouguereau,—de — de Cabanel, —un des maîtres de la généde ses que l'ingratitude commence déjà à attrister. contemporains Maître ! laissez passer le courant de révoet

ration

nouvelle,

lution

qui artistique les têtes ! Quand

toutes prouvé

son

trouble

à cette

heure

l'école

de demain

aura

impuissance,

son

ignorance, aura démontré qu'il

quand la triste expérience un mone suffit pas de copier, brutalement, dèle avec de beaux accessoires pour être un portraitiste,

alors

viendra

triomphe ! voudront revivre

votre

Lorsque nos petits-neveux le talent dans les dans le passé et rechercher oeuvres de notre époque, ils sauront bien vous


du Portrait.

Histoire

456

le grand talent ces beaux ;pordans le monde entier !

justice et reconnaître du maître qui nous a donné rendre traits

répandus M. Bastien Lepage est un jeune peintre de de talent. Nous allons citer un pasbeaucoup de cet sur l'envoi sage de M. Jules Claretie artiste au Salon de (1875). Mais nous ne craignons pas, à l'encontre souhaiter à M. Bastien qui

caractérise

les

de Claretie, la distinction

de M.

Lepage oeuvres de

son

maître.

les salons Que l'on choisisse ses modèles.dans ou dans les champs, il y a toujours mo}ren de prendre le grand côté de la nature. M. Jules Breton

nous en donne la preuve, il ne se sert pas de l'appuie-tête

et, cependant, moral, dont

parle M. Claretie. La valeur de M. d'art,

est grande,

plaisir

; aussi

Claretie, comme critique nous le reconnaissons avec

devrait-il

se garder de toujours même, un grain de partialité

montrer, parfois dans ses jugements. Nous avons largement Claretie, travail,

emprunté

pour la partie contemporaine lui prouvant ainsi la valeur

à M. Jules de notre que nous


Conclusion. attachons

à son

certainement M.

pour maintenons

nous

ont besoin pris dans la nature et que les figures de M. Bastien

Lepage ont besoin et physiquement. « M. Bastien

d'être

éclairées dit

moralement

un

M. Claretie, qui un des succès du

Il procède

un

ses figures en peu, comme jadis

Breton,

les

contours

obtient

avec

Salon,

a

tracés

avons

admiration

grande mais Lepage,

que les types d'être choisis,

; nous

appréciation

une

Bastien

plein air. M. Jules

45 y

Lepage,

portrait évidemment peint

et qu'il

par

remplit

que plates... » On ne

devinerait

tien

est

Lepage de portrait

un

d'abord

de teintes

pres-

jamais que M. élève de Cabanel.

Bas-

ensuite

Son

est vivant. La pose, M. Hayem sont le sourire, les mains, l'air satisfait, Et autant de choses tout à fait remarquables. il ne n'a pas l'air apprêté, puis cet homme pose point. » Les photographes tête, qui donne tant mais reux modèles,

ont

inventé

de raideur certains

l'appuieaux malheu-

peintres

ont un 52


Histoire

458

du Portrait.

moral qui enlève toute physioappuie-tête tout naturel à ceux dont ils font le nomie, » portrait. M. Bastien

Lepage a fait depuis cette époque — celui de son frère, celui plusieurs portraits, de son père et de sa mère. et ce Tu m'as fait mon père des dimanches, » je voulais mon père de tous les jours! » voulant s'écriait Diderot, indiquer par là qu'on doit sans façon, vements

un homme peindre dans l'état habituel

et de sa vie.

tel qu'il est, de ses mou» (Salon de 1875. —

Jules

Claretie.) Nous sommes

convaincu

artiste

deviendra

il saura

éclairer

éclairés

en lanterne

célèbre, ses modèles

que ce jeune mais du jour où

et souvent

qui

sont

aplatis

tous sur le

fond qui plombe sur eux. Henri Regnault, —un autre jeune, —hélas ! fauché trop tôt ! — se laissait aller, aussi, à toute la vigueur de son tempérament; mais comme dans devant

il est fier et grand dans sa peinture, son geste ; comme on est impressionné ce magnifique

portrait

du

maréchal


Conclusion.

Prim, portrait

comme

on est

de la baronne

Regnault certainement

était

devant

le petit

!

grand artiste et serait devenu un grand portraitiste. nous l'avons eue sous les yeux,

La preuve, par ces croquis les loisirs

séduit

4-5g

de

un

qu'il faisait de nous, pendant notre vie des camps. Salut,

dont nous avons pauvre cher camarade, le bonheur de serrer la main, sur le champ bataille

de Buzenval,

quelques

minutes

eu de

avant

ta mort ! a droit à notre admiMlle Nely Jacquemart ration, car elle a marqué un progrès dans la de notre art français, marche par son talent ferme et sérieux. Qui n'a pas ces magnifiques général

Palikao,

noit-Champy? ce Le reproche

présent à la mémoire du de M. Duruy, portraits de M. de Wendel, de M. Be-

encore

qu'on pourrait faire au pordans dit M. Cherbuliez trait de M. Thiers, son Salon de (1872), c'est que l'action ne s'y fait pas assez sentir, ou, si vous l'aimez mieux, éclaisuffisamment n'est lanterne la pas que


du Portrait.

Histoire

460

rée ; il y a quelque tion, et, en peinture,

incertitude

dans

l'intention

n'a de valeur

avec la fermeté

s'accuse

que lorsqu'elle

l'intend'un

parti-pris. » Cela tient peut-être à ce que ce portrait en (1870) à la place Sainta été commencé Georges et terminé en (1872) à Versailles. » Beaucoup de gens disent en le regardant Voilà donc l'homme

le plus malin

:

de France

?

Qui s'en douterait ? » M. Claretie n'est pas

plus aimable pour dans son Salon de (1873) :

Mlle Jacquemart

ce Mlle Jacquemart envoie cette année le de M. Dufaure, ministre de la Jusportrait tice, ce Quoi ! c'est là l'homme qui fait de si y>beaux discours

? » s'écriait,

derrière

moi, une qu'a M. Du-

dame, effrayée de l'air maussade faure sur la toile de Mlle Jacquemart.

C'est

plutôt un portrait historique qu'une peinture excellente a sique Mlle Nélie Jacquemart gné là. » Lorque M.

Duruy

l'Exposition

nous et

avons du

revu

les portraits

de

maréchal

Canrobert, nous avons

à

universelle,

été


Conclusion.

461

des réelles qualités frappé que l'on trouve dans ces deux toiles. Ces peintures suffiraient à elles seules quemart, cré depuis M. Élie

à faire la réputation de Mlle Jacsi son talent n'était pas déjà consalongtemps. nous

Delauney solidement

portraits, vérité d'expression. M.

peints Dans

se trouvent

Legouvé

a donné

de bons

et d'une le toutes

grande de portrait les qualités

du peintre. ceLa figure

et nettement découpée énergique convenait de M. Legouvé bien, dit M. Claretie,

nette et précise

à la manière

launey. » On avait le portrait

de M. De-

est celui-ci parlant, M. Élie Delauney,

le portrait

conférenciant.

a conservé, sincère, chercheur, sérieux, la place élevée que lui par ces deux peintures, a assignée le suffrage des artistes depuis longesprit

temps. » le a exposé l'année dernière M. Delaunay portrait de Mme Bazin, femme du sympathique compositeur, est tellement

mort vrai

que

(1877). Ce l'on se sentait

en

portrait le coeur


Histoire

4(52

du Portrait.

; on prenait ainsi part à la peine de la pauvre veuve. Nous ne pouvons citer en détail tous nos tout

attristé

artistes

portraitistes; ner la nomenclature

nous de

de toutes

ces toiles vues

de noms

brillants.

ne pouvons

don-

ces oeuvres, souvent signées

toutes hier,

— de Jalabert, — de Mme de Chatillon ; — de Giacomelli, Jean-Paul auteur qui ne connaît Laurens, — M. de son propre portrait; Renard, qui a obtenu un si grand succès, avec le portrait de sa grand'mère, fait à la manière de Qui ne connaît

les oeuvres

Denner? les toiles de Cot et Qui n'a pas remarqué de Jacquet, auteurs des portraits de si jeunes et de si jolies femmes ? Et Ferdinand

ce peintre graveur Gaillard, de Pie IX et qui nous a donné les portraits du comte de Chambord. disait de cet artiste dans le „ Paul Mantz Salon de (1872) : « Un intérêt de premier ordre s'attache aux portraits de M. Ferdinand Gaillard.


Conclusion. » Voilà

463

années quelques que cet artiste nous montre des oeuvres, dont la doit effrayer les âmes prodigieuse

chercheur singularité

Dans

le portrait

de Mme ***, la de l'idéal y est systématique et suppression absolue. Fantaisiste M. Gaillard acharné, tranquilles...

le surnaturel.

cherche

qui aurait

reille,

comprendrait Albert Durer,

Dans

étonné Holbein il ne reste

une

les Italiens, et

oeuvre

pa-

mais

que rêver

qui ferait rien que la réalité

ses flétrissures,

ses inexpri-

finesses, *** n'est du vrai. Mme

séductions

avec

ses misères, et les enivrantes

mables

n'a pas même nature donne maudites nombre sidérable

ni jeune ni belle : elle le caractère énigmatique que la ou' à ses créatures préférées

le est son domaine, : la vulgarité des livres qu'elle n'a pas lus est conqui n'a rien ; c'est une bourgeoise

ne regarderions pas, si elle passait près de nous dans la rue. et la chose, » Mais l'art est une grande resacharnement un Avec aussi. qui patience mais qui doit à de la monomanie, semble M. Gailun à tous singulier, respect inspirer d'excessif

et que nous


464 lard

a peint

Histoire

du Portrait.

les rides

du

front

le

vieillissant,

et sans sève qui est roux aujourd'hui les sourcils qui sera gris la saison prochaine, de l'oeil les fauves éraillés, transparences cheveu

et

les lèvres décolorées vivant, toutes les choses malheureuses dément

exsangues, et si profon-

qui constituent nalité du type choisi. » Mais ces détails accumulés

la person-

touchantes

chiffres, dont l'addition faitement harmonieux, d'unité et où la vie intensité

donne un

sont

des

un

total parensemble plein

se résume

avec

une

»

prodigieuse.

La

a sculpture française contemporaine marqué sa place par des oeuvres tout aussi Tout remarquables que celles de la peinture. le monde

a encore

bustes de Cobden, l'abbé Deguerry, Cet artiste

présent

à la mémoire

de Rembrandt,

de Lefuel,

les de

de Msr Darboy, par Oliva. a largement contribué à restau-

rer l'art

du portrait dans la statuaire franau vieux maître! honneur à çaise ; honneur l'artiste qui nous a donné le Remmagnifique brandt

du Luxembourg

! .


Conclusion. Iselin

et Crauk

se sont

460

disputés

avec

Oliva

les palmes du succès depuis vingt ans. Iselin avec les bustes de l'Empereur et de M. de Morny; avecles bustes ou Crauk, les

statues

des

Mac-Mahon.

maréchaux

Le buste

Malakoff, Niel, de la fille du maréchal

Pélissier

n'est-il pas une merveille ? — — Le Hiolle, — Préault, Millet, Bourg, — Carrier — ont fait de beaux Belleuse, portraits.

A Franceschi

appartiennent

les bustes

de jeunes filles, car personne ne sait rendre mieux et l'innocence. que lui la jeunesse Presque tous ces bustes ont comme un parfum du xvme siècle,

une touche

parfois

ravissante.

de la pensée lui, est le sculpteur Carpeaux, et des surexcide l'action énergique violente, tations

de Carpeaux sont les têtes sont fines et bien

de la vie. Les bustes

bien

mouvementés; les accessoires, modelées;

lâchés

et négligés

les physionomies. font valoir science, de Gounod, Tels sont les bustes de Dumas, et de Garnier de Jules Favre, de Gérôme, avec

ceux

des princesses etc. de Mlle Fiocre,

Mathilde

et de Mouchy, 53


466

du Portrait.

Histoire

—Conclusion.

a été un des grands Carpeaux de notre époque. notre

Ici se termine

étude

portraitistes ...

sur les contem-

à porains, elle nous amène tout naturellement : L'art du portrait, en France, cette conclusion n'a

pas années.

été

amoindri

dans

ces

dernières

et, de nos jours, progressé, les jeunes vétérans champions,

Cet art a même les vaillants

toute

une armée

qui assure, pour bien longtemps, mée de l'École française.

la renom-

de l'art du portrait,

Il y aura

de beaux

forment

jours encore comme dans

qui reste, français, l'École de la nature dirigée par

pour l'art le passé :.

la pensée.


TABLE

DES

CHAPITRES

Lettre-préface d'Henri Martin, membre de l'Acade'mie vi-i Française INTRODUCTION

IX

PREMIÈRE PARTIE ET DANSLESARTS DANSLAPEINTURE DUPORTRAIT QUIS'YRATTACHENT 3 I Des qualités nécessaires dans le Portrait. ... 19 Du Portrait dans les Manuscrits II 47 III Du Portrait dans l'Émaillerie 67 IV Du Portrait dans les Vitraux-. V Du Portraitdans les Broderies et les Tapisseries. 81 VI - Du Portrait dans les Dessins, les Pastels et les : 97 Miniatures 141 VII Du Portrait dans la Gravure l69 VIII Du Portrait dans la Peinture


Table des chapitres.

468

DEUXIEME PARTIE DANSLASCULPTURE ET DANSLESARTS DUPORTRAIT QUIS'y RATTACHENT I Du Portrait dans la Numismatique. Du Portrait dans la Glyptique II III Du Portrait dans les Sceaux et Cachets IV Du Portrait dans l'Orfèvrerie V Du Portrait dans la Céroplastique VI Du Portrait dans la Sculpture sur bois VII Du Portrait dans la Sculpture sur ivoire. .... VIII Du Portrait dans la Sculpture CONCLUSION

269 291 3oi 3o5 339 347 361 371 4.33


TABLE Des noms propres cités dans VHistoire du Portrait

A ^ 13 . ABBON ABELARD 42 ABOUT(Edmond) 242-251-266-313-439-442-454. 3i2-348. ACHÉRY(d') • ADÉLAÏDE(Mme) 139-214 II 2 ADAM,peintre; 405-412-416. ADAM(de Nancy). 1^9 ADRIEN... ADRIENIe1',pape . . . 2f 43° AGOULT(Comtesse d') ............ D/° DEDROUES.. AGUILLON 378 ALAMAN (Henri et Jehan). , ,.......•• . 20 .........•• ALARIC ' ' ' ° ALBRET(DUC d'). ....... • •• •••• • ••• A 26 .... ' ALCUIN ALDEGREVER _ J44 (Henri), graveur • • • • 389 ALENCON(Catherine d') l82 ,TTT •• Vil ALEXANDRE


47°

Histoire

du Portrait.

ALGER(Jean d'), graveur 145 154 ALIX(Jean), graveur 3o3 ALIX(fille de Robert III) 416 ALI.EGRAIN, sculpteur i65 ALPHONSE (François) 388 AMBOISE (Cardinal d') 3n AMBROISE (Saint) " AMIENS . . . 373 AMY(Président) 135 AMYOT : (Jacques) 5y ANDRÉ 38 (Pierre), miniaturiste ANDRIEN miniaturiste 3o BEAUNEVEU, 2g8 ANDRIEU, graveur ANDRIEUD'AVERTON 384 ANDROUET DUCERCEAU 08 ANGELELME DENORWÈGE 86 ANGLEBERT i85" (Jean-Henri d'), intendant ANGLAS 211 (Boissy d'). ANGILBERT 26-3n' (Abbé) ANGOULÊME (DUCd') i25-i32-i38-235-387' ANGRAND verrier LEPRINCE, 78 ANGUIER 3o6 (François), sculpteur ANGUIER(Michel), sculpteur 369-396 ANJOU(DUCd') .' . . . I->I ANNED'AUTRICHE * 156-i83-394-395 ANNEDEBRETAGNE 3 .2 ' ANSGARDE (D') 3J5 ANTHONY. (Mme). 2Io ANTIN(DUCd') _ oI ANTOINE. ..... 2b r ARAGO.... 245 ARCO(Comtesse d') ARLAN (Antoine), émailleur q6 „" ARLES.... J74


Table des noms propres.

471

ARÉTIN(Pierre) 144 ARGENVILLE (d!), historien 193-394-402-406-408 ARMAGNAC (Jacques d') 172 ARNOULLET . 145 (B.), imprimeur ARNULPH DECAMPTRAING. miniaturiste . 38 ARRODE (Guillaume), orfèvre 327 ARTOIS(Comte d'). . 125-225-418 ASSEZAT 419-422-439 ASSISE(François d') . 5o 36a ATHÈNES AUBER 4JI AUBERT(Henri) 149 -: 163-164 AUBIN(Saint-) 128-129 AUBRY,miniaturiste AUCH ^72 162 AUDRAN , (Gérard), graveur l 85 AUDRAN (Benoît), graveur AUFFROY 327 (Robert), orfèvre •• 297 AUGUSTE (L'empereur) miniaturiste 6o-i29-i3o-i3i-.i3a-i35 AUGUSTIN, AUTUN "". 273 374 AVIGNON 3o4 AVESNES(Gauthier d'). _ B 91 BABOU (Philibert), administ. de la tapiss. de Fontaineb. 2I BACCIOCHI (Princesse) ] 39"387 sculpteur BACHELIER, -r, . III^IIÔ BACHAUMONT - •- • • - 387 BACHOT (Jacques), sculpteur • •• 349 BAERZE(Jacques de), sculpteur .,.».••• • • • •-- 10^lf>0 -BAILLEUL (Louis de)


472

Histoire

du Portrait.

BAILLY BAIN (Pierre), orfèvre BALLIN(Claude), orfèvre BALBIANI (Valentine) BALDINUS (Cl.),graveur BALÉCHOU (J.TJ.), graveur BALTHAZAR PHELYPEAUX BANNEL (Général de brigade) BAR(Duchesse de) BARBIER (L'abbé) BARBIER DEMETZ : BARBEAU. BARCLAY (Jean) BARÈRE BARILLON. BARNAVE BARRA BARRE(Auguste), sculpteur BARRES(Pierre dés), orfèvre BARROT (Odilon) BARTELINI BARTH(Jean), chef d'escadre BARTHOLONI, sculpteur BASILE(Le Macédonien) BASTIEN LEI\AGE, peintre BATAILLE (Colin), tapissier BAUDRY, peintre BAY(de), sculpteur . . . BAVARD BAZIN (M™ 0) BEAUBRUN, peintre -BEAUDELAIRE BEAUFORT (De) . BEAUHARNAIS (A. de).

210-211-283-287-427 337 337 392 145 164 184 408 149 219 399 3g3 '. 153 . 125-i38 io5 217 207-210 288-430 326 244 .408 .409 -249 311 456-457-458 87 437-434 '. 430 409 461 63 255 i3g -i38


Table des noms propres.

478

BEAULAIGNE BARTHÉLÉMY 147 BEAUVARLET (Jacques-Firmin), graveur 164 BEAUGRAND i5o (Jehan), graveur BEAUVAIS : 373 BECK,peintre. . 64 BÉGUIN 411 BELET(Jean) . 35 : BELIN(Sire de) 384 BELLANGÉ io3 BELLEAU (René) 149 .' BELLEYME 24$ (de) 155 BELLIÈVRE(de) BENOIST(Antoine) 344 BENOIT-CHAMPY 4^9 BENTHAM 42^ i53 Cardinal BENTIVOGLIO, BÉRANGER 427 383 BERENGÈRE (La reine) BERGHEM(Nicolas), peintre 4°9 3o miniaturiste BÉRINGAR, BERINGHEN 1S4 (Henri, marquis de) 38o BERNEVAL (Alexandre de), architecte 2I 2 . BERNADOTTE. BERNARD 17° BERNARD 170 (L'abbé de Quincy) l 83 DE FOIX BERNARD miniaturiste BERNARD DE SAINT-OMER, 3g BERNARD 3o4 (Roger) 2I 1 BERNARD (Saint) lGl BERNARD(Samuel) 3' 3 chanoine BERNELIN, 3l 3 BERNUINDE SENS • • 424 BERRI(Duc de). i25-i32-i72-2i5-235 BERRI(Duchesse de). . 54


474

Histoire

du Portrait.

BERRUER 416 BERRYER 453 BERTHE(Reine) 82 BERTHIER . • 230-409 (Alexandre) BERTIN aîné 242-248-249-250-251-253-254-257 BERTIN(Nicolas) .-• 204 BERTOUT, peintre g3 BERTRAND , 218 BERTRAND LE BERGER, miniaturiste 42 BERULE(Cardinal de). 396 BERVIC(Ch.), graveur 164 326 BESANÇON (Pierre de) 263 BIARD,peintre BIGNON (L'abbé) 4o5 BILLON(F. de) 145 BINIEL(Jacob) 179 BIRAGUE (Chancelier de) 282092 BLAISE 412 BLANC(Charles). . 172-174-181-186-189-192-195-200-203244-246-247-250-302-321 BLANC (Louis) 246 BLANCHARD, peintre 455 DECASTILLE BLANCHE 72 BLANCHE DENAVARRE 273 BLANC-MANTEL , verrier 77 DESOISSONS, BLANQUART verrier. 75 BLESSINGTON (Lady). . . 432 BLOND(Jehan Le), graveur 154 BOCCACE. 41 BOCHART DE SARON io5 BOCHET 24g 110 BOJSSIÈRE (M de la) ni BOISSIÈRE (Jean Leroy de la) 149 BOISSY-D'ANGLAS 211


Table des noms propres.

4y5

BOISSY (De) 44 BOIZOT. . . ..;....:.... 411-413-416 BONAPARTE 23o (Consul) BONAPARTE 233 (Jérôme) BONAPARTE 235 (Prince Louis). . BON-BOULOGNE 64 ^ 220-221 BONCHAMP (Marquis de). . . BONIFACE VIII y . 293 xxv BONNASSIEUX, sculpteur 427-435-438 BONNAT, peintre BONNÈTOT 327 (Jehan) BONNEVILLE (Etienne de), architecte ... ... . . . . 377 chimiste 79 BONTEMPS, BORNIER 219 (Mm0) /.... 19 Bosio, historien . 409-412 Bosio, sculpteur i52 BOSSE(Abraham),graveur . 161-181-183-188-197-201-401 BOSSUET 183-201 BOSSUÈT. BOTERIE 327 (Pierre de), sculpteur historien 19 BOTTARI, BOUCAUT 400 m BOUCHER (Mmc) '.-.-. BOUCHER-DESNOYERS 164 BOUCHER 122-162-206-207-454 (François). 220 BOUCHER (Alexandre). 401 BOUCHEROT (Le chevalier) 409 BOUGAINVILLE 455 peintre BOUGUEREAU, • ..... 411-412 BOUGRON 400 BOUHIER (Marie) BOUILLON ^ 98 (Gérard de) I04 BOUILLON (Duc de). . 180-401 BOUILLON (Cardinal de)


47G

Histoire

du Portrait.

io5 BOUILLON (Jeune, duc de) 154 BOULANGER, graveur DELAMEURTHE BOULAY 425 (Jean) DELAMEURTHE BOULAY 425 BOURBON (Reine-Jeanne de) 98 i83 BOURBON (Henri-Jules de) BOURBON 325 (Jeanne de) BOURBON 133 (Louis de), abbé de Saint-Denis BOURBON (Henri, prince de Condé) 3g6 BOURDICHON (Jehan), peintre 43-171^172 BOURDON (Sébastien) 40g BOURQUELOT 17! BOUVET (Jean) 40g xvm BOVEN, graveur BOYVIN (René). . . ^8 BOZE(Joseph) i2,y BRA,sculpteur 411-424 BRACH(Pierre de) I4q BRAGELONNE 105 (Marie de) BRANTÔME I75 BRÉALD'EVREUX, verrier '77 BREBIETTE J52 (Pierre) BREHANT 2IO (Mmede). . .• . . .' BRENET, graveur 94-288 BREINVILLE (Isabeau de) 384 BRETAGNE (Anne de) 274-33o-388-38g BRETAGNE (Jean) 3gq BRÉTICH (de la) I23 BRETON (Jules), peintre 456-457 BREZÉ(Louis de)......* 335 BRIÇONNET (Robert) 2gt BRIDAN 416r BRIDON fils sculpteur .,5 ,.„ 4!3-4og > , nBRIDON père, sculpteur .J3


Table des noms propres. BRINVILLIERS (Marquise de). . BRION BRIONNE (Comte de) BRIONNE (Comtesse de) BRIOT,graveur BRIOT(François), orfèvre BRISACIER (Guillaume de) verrier BRISETOUT, BRISSAC BROGLIE (De) BRONGNIARD (Mlle) BROGNIART BROU BROUARD (Etienne), brodeur BRUCOURT (Jacqueline de) BRULARD,marquis de Silley BRUN(Le) BRUNETTO BRUNSWICK (Duc de) BUADE-FRONTENAC (H. Marie de) BUON(Gabriel), éditeur BULLANT (Jean),architecte BUZENVAL (Hir de).

"""

477 . 107 411-413 204 414-417 i5o 333 ; . . 180 76 181 438 228 78 173 84 385 100 192-369 34 xxi 153 148 95 136

c 455-457 CABANEL, peintre 219 CABOCHET 92 CADILLAC CAFFIERI.... xxm-410-413-415-416-418-419-422-435 ' - 144 CALCAS (Jean de), graveur " 4l 3 CAILLOUETTE ."...... 411 iRT CALLAM


478

Histoire

du Portrait.

151-152-i 5g" CALLOT (Jacques) CALIGULA 247 281 CALVIN CAMBRONNE 43o 212 . . . CAMBACÉRÈS 365 CANGE (Du) 225 CANOVA CANROBERT 460 (Maréchal) CAPETHUGUES 357 CHARLOTTE 285 CARDENS ' 3o6 CARLOMAN CARLOMAN 272 CARLVANLOO 207 CAROLUS DURAN . 435-439-440-442-443-444-445-446-448 CARON (Antoine), graveur 102-149 CARPEAUX, sculpteur xxm-435-465 CARRACHE 226 CARRÉ(Pierre) J83 CARREL (Armand) 245 CARRIER-BELLEUSE, sculpteur . . 465 CARS(L.), graveur : ng-162 CARTELIER 230-407 CASANOVA 2o3 . . « CASTAGNARY xxv GASTELNAU ,55 (Marquis de) CATHELINEAU 220-221 CATHERINE DERUSSIE 204. CATHERINE DECOURTENAY 3o3 CATINAT (Maréchal) ,Q. CAUMONT (de) 38o-384 CAVAIGNAC 235 CAVALIER (J.), verrier 3gQ statuaire CAVELIER, XXIV CAYLUS (Comte de). . .,„


Table des noms propres.

47g

CELLINI 3i5-335-340 xiv CÉSAR • . . CÉSAR (Jules) *277 "• 44 CHABANNES (Maréchal de) 286 CHABER CHABOT 3go-3gi (Amiral de) CHABOT 496 (Henri de) CHABOUILLET 274 ,••' 286 CHALIER CHALLE 416-417 , CHAMBES 3go (Hélène de) 462 CHAMBORD (Comte de).... 321-327 CHAMPAGNE (Henri de) CHAMPAGNE 38g (Blanche de) 63-i53-i86-4og CHAMPAGNE (Philippe de) 382 CHAMPAGNE (Comte de) 35° •••• CHAMPDEUIL 17g-180 CHAMPFLEURY ' °2 ••• CHANTELOUP l0-> CHAPELAIN 182-202-326 CHAPELLE (Pierre) 3'26 CHAPELLU (Pierre), graveur • • • 453"4-s4 CHAPLIN, peintre 42i CHAPONNIÈRE 230 CHAPTAL . xxiv-452 CHAPU,sculpteur 64-111-114-1iS-ng-igS CHARDIN, peintre 19-) CHARDIN : 354 OUARIBERT CHARIBERT (Roi de France). ....... 29-277-293-310-311-356 CHARLEMAGNE ........... 273-28i-3o2 CHARLES 292"356 II. ... CHARLES 2?2 III CHARLES 358 IV CHARLES


480

Histoire

du Portrait.

V CHARLES g8-2g3-294-324-325-358-366 - 41-294-325-358 CHARLES VI VII : CHARLES 142-172-358 CHARLES VIII. 274-332-358-386 IX . 102-103-173-177-178-277-278-333-342-359 CHARLES CHARLES X . . i2g-225-23o CHARLES-QUINT 342-273-277-291 CHARLES LE CHAUVE ....'., 24-g8-3i2 CHARLES LE GROS 356 CHARLES LE MAUVAIS DENAVARRE 38g CHARLES LETÉMÉRAIRE 329 CHARLES LESIMPLE 315-356 CHARLEVAL 182 CHARLOTTE CORBAY.. 286 CHARTRES 373 CHARTRES (Duc de). 2o5-2i8 CHARLIER 287 CHATEAUBRIAND 220-231-425 CHATILLON : . . . 304 (Jean de) CHÂTRE (de la Gasparde) 396 peintre CHAUDET, 131 CHAUNE (DUCde").T 401 CHAUSSARD 12g CHAUVET i3i-4og CHELLES (Jean de), architecte 377 CHENESSON (Antoine),verrier 76 CHENIER (Marie-Joseph) 2ii-4ig CHERBULIEZ (Victor). AA.2-A.5Q CHEREBER'T 271 CHILDEBERT 376 CHILDEBERT II 272 CHILDEBERT III 355 CHILDEBERT VI 354 CHILDÉRIC II 355


Table des noms propres.

481

CHILDÉRIC III. . 355 Ier CHILPÉRIC 271-354 II CHILPÉRIC 272-355 CHOFFARD i63 (Pierre-Ph.'' graveur CHOROLAIS (Mllede) 199 IV CHRISTIAN 4o5 CHRISTINE DEBAVIÈRE. . 190 CINQ-MARS 379-179 161 CISTERNAY DUFAY(Charles-Jérôme de) CLAIRON (Mlle) 414 CLARETIE (Jules) . .- 443-444-450-451-456-457-458-460-461 CLAUDE 277 CLAUDE HALIGRE 278 CLAUDE 78 (Maître),verrier CLAUX 324 (de Fribourg) verrier. CLAUX 75 LELOUP, 32Ô CLÉMENCE (de Hongrie) '. verrier DECHARTRES, CLÉMENT 72 V CLÉMENT 17° -. CLERMONT 374 210 CLERMONT (Comte d'Amboise) i38 CLERMONT-TONNERRE (Comte de) CLERMONT-TONNERRE 418 (Maréchal de) 121 CLÈVE(Van), sculpteur 423 CLODION, sculpteur • °7" CLODOMIR CLOTAIRE 271-476 • Ier 354 CLOTAIRE 3->-' II CLOTAIRE 335 III CLOTAIRE reine 375 CLOTILDE, I58-I75-I78 CLOUET 99-100-173-174-177 CLOUET (François). 175-176-417 CLOUET (Jean) 55


482

Histoire

du Portrait.

CLOVISIor 271 CLOVIS II 271-272-355 III CLOVIS 355 CLOVIS V. . . . 354 CLUNY 35o-366-368 CISIONE 364 COBDEN 464 COCHIN fils, graveur 119-163-164-247 COCHIN i63 (Charles-Nicolas), graveur ' COEFFETEAU 101 (Nicolas), évêque CoiTELLIER 41 3 enlumineur COLARD, 41 COI-BERT (J.-B.). . . 396 COLBERT 33-398-401-402-405-409 COLBERT (Edouard), marquis de Seignelay 184 COLBERT i83 (Nicolas),évêque d'Auxerre. . COLBERT, marquis de Villacerf. 184 COLLET, peintre 95 CQLDORÉ, graveur 2g5 COLINDELAFONTAINE, . 3g peintre. COLIGNY (Amiral de) g4-282-4og COLLOT D'HERBOIS 125 COLART DE LAON,peintre 3g-171 COLOMBE (Michel), sculpteur i73-32g-385-38g COMTOIS (Pierre). 336 COMMINES (Philippe de) 388 COLLANGE (Gabriel de) 148 CONSTANTIN (Porphyrogénète) 3o8 CONSTANTIN (Mm0) 2ig-3o5 CONSTANCE 3o5-3o6 CONDORCET 216-285 CONDAMINE (De la) 111-419 CONDÉ (Prince de) 394-398-399-401-403-410 CONTI(Prince de) I03


Table des noms propres.

488

CONTI(Princesse de) 36o COPINDE GANT,peintre 29 COPIN,peintre 171 CORMÔNT (Thomas de'), architecte 376-417 CORBET 40g CORBEIL. . 375 CORDAY 285 (Charlotte) CORNEILLE (Thomas). 410-425. CORNEILLE (Pierre) 154 CORNEILLE 202 (Michel) CORNU(Jean), sculpteur 36q COSTE(Jean), peintre 171 COT, peintre 462 COTTE(Robert de), architecte 121 COURBE 125 COURBET, peintre 241-265-266-440 COURT(Jean de), émailleur 5g I25 COUTHON 336 COURTOIS (Pierre) COURSUBE 41 (Le roi) COUSIN(Jean), peintre et sculpteur . . . . i46-3go-3gi-3g2 COUSINET 387 (René) -....-. 96-403-405-416 COUSTOU, sculpteur COUSTOU 403-404 (Nicolas), sculpteur. . . COUSTOU 405 (Guillaume), sculpteur 241 COUTURE, peintre CORTE(Jean) '71 106-162 COYPEL(Antoine), peintre. COYSEVOX, sculpteur. . . 96-309-369-400-401-402-403-412 J44 CRANACK • xxv-465 CRAUK,sculpteur .••• 112-407-414 CRÉBILLON , 4°5 CRÉQUY (Maréchal de) i85 CRÉQUY(François-Emmanuel de Bounne de)


484

Histoire

du Portrait.

CROISETTE (Jean de), tapissier. CROIZETTE (Mllc) CROZATIER CREVEL (Jacques) CURMER CUVIER(Georges) CYRAN(Abbé de Saint-). CZARTORISKI

'

88 443-446 162 202 . 25 425-427 . . =. . . . . 101 348

D I»f DAGOBERT 38-272-355-375 DAGOBERT III 355 DAMBAIL n6 (Marquis d') DAMET 53 (Renaut). DAMET 2__ 2_g (Guillaume) DAMPIERRE 285 (A.-C.-H. Picot de) DAMPIERRE 3J. (Gay de) DANGEAU 33_ . 2g DANTAN. sculpteur DANTON 2II DARBOY(M^) 45o-464 DARCEL 52_53 DARCET 225 DARDEL 411 DARET(Pierre), graveur. 252 ni DARRU 23o o320 DARUE o DAUMAS 413 or DAULLE,graveur DAUPHIN 0 ,o, (vLe). ' . . 104-,0 ibq-418-424 DAVID(Emeric). • ; 7° n AVID-. I24-'39-2IO-2II-2I2-226-23o-243-245


Table des noms propres.

485

DAVID(De Paris), verrier . 75 DAVIDD'ANGERS, sculpteur xxm-411-425-427 DAVIDLE MARCHAND 36g DEBAQ 411 . . 3l2 DÉBONNAIRE (Louis le). .... 136 DECAZE (DUCde) 125 DELORME (A.) 121 DECOTTE DELABORDE (Vicomte H.). i56-i68-ig6-igg-20g-2io-2i2224-226-228-233-234-244-245-246-257-3i3-32g-334 DELACROIX 232-258-25g (Eugène) 162 DELAFOSSE DELAISTRE 411-413 D'AIGALIERS DELAUDIN 14g DELAUNAY 461 (Élie), peintre 337 DELAUNAY(Jean), imagier 148 DELAUNE (Etienne), graveur DELESCLUZE 241-254-260 236-238-448 DELESSERT (Gabriel) • 247 DELAROCHE 331 DEFAULT _ 4l6~499 DEJOUT g 1-148 DELORME (Philibert) 125 DELORME (A.). . 4Gl DEGUERRY (Abbé) 2g2 DEMÉTRIUS i36 DEMIDOFF (Prince de) 21° DESMAISONS • 378 DENIZOT (De Troyes) 4^2 peintre DENNER, l32-230 DENON -• 4°° .DENISOT • • 3i8-3ig DENYS (Saint) . : 40o-42g DESCARTES (René)


486-

Histoire

du Portrait.

351 sculpteur DESCHAUFFOUR, 210 DESMAISONS i85DESMARETS (Nicolas) . 3g3 DESPORTES (Philippe), poète DESPRÉAUX 182-398 (Boileau) DIANE(De Poitiers) 56 DIDEROT. . iog-i 17-119-128-207-208-407-414-415-416-417418-419-420-421-422-443-458 DIDOT(F.) 143-145-146-150-157-158-I63-167-168 DIDIER 3io DIDRON 79 DIEUDONNÉ 243 DlHL 7g DIOM(Chrysostome) xiv . . . 3g5 DOMINIQUIN (Le) DOMITIEN 5g-2g7 DORMANE (Jean de), évêque 384 DOUBLET 82 (Jacques), historien DREUX (Yolande de) 304 DREUX (Alfredde) 304 DREVET 161 (Pierre-Imbert) DREVET 161 (Claude) DREVET 161-201 (Pierre), graveur DREVET(Les) . i63 DREVET i85 Dycic(Van). . xv-i5o-i5i-i66-i89-ig3-iQ4-ig5-20o-202225-253 DROUAIS, peintre 116-207 DROUIN (De Nantes) 378 DROUOT 237 DROZ,graveur 288 DUBOIS (Paul), sculpteur et peintre. . . xxiv-435-436-437 Du BOURG,tapissier g2 DUBUFE, peintre 203-415-444


Table des noms propres. DUCHANGE (Gaspard),graveur DUCHATEL (Ct0) DUCLOS (La) DUFAURE DUFLOS (Claude) DUFRESNOY DUFRESNE (Mmc) DUMAREST. . . DUMAREST. DUGUESCLIN DUMAS (fils,Alexandre) DUMON DUMONT (Le Romain) . . DUMONSTIER (Daniel) DUMESNIL (Debruge) DUMOURIER DUMOUR1ER (G.-F.) DUPERAC (Etienne) DUPATY DUPIN. DUPONCHEL, sculpteur DUPONT (Henriquel) DEL'EURE DUPONT DUPRÉ,graveur DUPUY(Jacques) " DUPUY (Pierre) DUPUY(Général) DUPLESSIS (Georges) DURER (Albert) DUROC -, DURUY ;::.. DUVAL.. : DUVAL (Amaury) DUVET(Jean), graveur

487

162 453 192 460 i85 182 219 284 284-288 94 4°5 4-16 121-412-409-411 153-173 297 284 : 284 9^ 4' 2 236-238 362 165-248 • 244-243 280-287-289 I04 • I04 411 143-167 . . . . 144-166-463 233 459-460 I25 125-260 !48


488

Histoire

du Portrait. 283 420 . 411 288

DUVIVIER (Benjamin) DUVIVIER (Denis) DUQUESNE DUVIVIER, graveur E '

ËBERARD 376 (De Fouilloy) EDELINCK i57-i5g-i85-i84-20i (G.),graveur EGMONT 64 (Juste d') DEFRANCE ELISABETH 207 D'AUTRICHE ELISABETH 99"I77-17S D'ANGLETERRE ELISABETH 2q6 ELLIOT(Le général) 411 ENAULT(Louis) 431 architecte ENGUERRAND, 376 ERASME 144 ERRARD 101 LE NOIR ERMOLD 22 ESPAGNE (J.-L.d') 4H ESTE(Anne d') 57 ESTE(Cardinal d') !82 ESTERHASY (Princesse d') 206-214 ESTOUVILLE 281 (Guillaumed') ESTRÉE (Gabrielle d') io2-i4g-335 ETIENNE IV . . . 310-411 ETIOLES (Jeanne-Antoine-Poissons d'), (la Pompadour) 207 EUDES(Roi de France) 356 EUDESDE MONTREUIL, architecte 377 EÙDOXIE 3o6-365 EUGÈNEIV \ 3tg EUSÈBE 3o5 EVREUX (Pierre d') '..... 38q


Table des noms propres. ÉVERARD (Ctc)

48g 3Ô2

F FABRED'EGLANTINE FALCONET FALGUIÈRE, sculpteur FARLURE FAUVEAU (M110de). FAVART (Pierre), graveur FAVRE(Jules) FÉLIBIEN orfèvre FÉLIXD'ANCEURRE, ; FERDINAND FERNEL(Jean) FERRONNIÈRE (La belle) FESSARO DECOUCHES FEUILLET FEYDEAu(Mmc) FICQUET (Etienne), graveur FINIGUERRA, graveur FIOCRE(Mllc) FITZ-JAMES FLANDRIN (Hippolytej FLEURANGES (maréchal de) FLEURY (Jehan) FLORENTIN (de Saint-). . . Foix (Général) • FONTAMI FONTANGES ...._..•••• FONTENAY (Julien de) FONTAINE (La) FORESTI (Jacques), graveur

2 10 415-416 xxv '. 125 244 i63 : . . . . 465 325 326 277 287 223 4ID xiv-xx-xxv 44!-446 i63 141 465 l3^ 260-261-262-263-264-26.5 44 . 32b . . 2°5 4" 2' 9 I°I 295 201 '44 56


4go

Histoire

du Portrait.

i5o FORNAZEZIS (Jacques de), graveur FORTIN 40g FOUCQUET (Jean), miniaturiste 43-g8-i71-175 FOULD 236 FOULQUES (V.) 71 . . ., 315 FOULQUES. FOUILLY . 377 (De) FOUILLOY 384 (Evrard de) FOYATÏER, sculpteur 412 FRANCESCHI, sculpteur xxv-465 FRANÇOIS 416 1°'-. 99-145-149-173-174-175-177-270-274-276FRANÇOIS 2g4-2g9-33o-33i-342-388-3g 1 FRANCONI 23g II FRANÇOIS 177-386-388 D'ORLÉANS FRANÇOIS ^r DETROYES FRANÇOIS 18g' 123 FRAGONARD, peintre FRANKLIN 4,q FRÉDEGONDE 37q FRÉDÉRIC V 206 FREMIN RENÉ JJJ FREMINET MARTIN 3q3 FRETEAU J38 FROISSART 325 FULCHIN(Cyprien), brodeur 84 FURETIÈRE (De) I05 FURSTEMBERG (Prince de) 402 G GALBA GALANT (Jehan)

2g7 ?n


Table des noms propres.

4g i

GAILLARD 462-463 GALBOUT 239-245-425 GAILHABAUD 365 GAINSBOROUGH 444 GALIMARD 240-246 GALITZIN (Princesse) 214 GALL(Abbaye de Saint-) 3i 2o5 GALLES (Prince de) 205 GALLOCHE 154 GANIÈRE, graveur ........ GARGOULLE (Guillaume) 327 architecte GARNIER, 454 GASTON DEFRANCE 3g6 288-412-413 graveur GATTEAUX, 163 GAUCHER (Etienne), graveur. . k GAULTIER 148 LÉONARD, graveur 316 GAUSMAR (Abbé de Savigny) 252-261 GAUTHIER (Théophile) DECOINSY GAUTHIER 34 LACHAPELLE GAUTHIER 21g GAUTHIERD'AVESNES 304 • i5o LÉONARD GAUTHIER 287 GAYRARD, graveur GAZEAU 145 (J.) . . '. 25 GELLONE 386 GENDRE JACQUES . . . 202 GÊNIEZ(De Saint-), GENEVIÈVE 98 (Sainte) 208 GENSONNÉ 317 GEOFFROY, évêque d'Auxerre D'EU 377-3S4 GEOFFROY 41 GASSINEL GÉRARDE GÉRARD ........ 216-223-224-225-226-227-228-229230-234-257-258


492

Histoire

du Portrait.

GERBIN 415 verrier 97 GÉRENTE(Henri), GERET,sculpteur 369 GERICAULT 165-218-242-243 GERMAIN (Pierre) 337 GERVAIS (Abbé) 319 GERMAIN THOMAS 338 GÉROME, peintre 465 GESVRES (Marquis de) 397 288 GEYRARD, graveur GHIBERTHI, sculpteur 33g GIACOMOTTI 462-436 GIEFFROY orfèvre 326 DE.MANTES, 116 GILLAIN, peintre 323 GILLES,abbé de Saint-Denis GIOTTO,sculpteur 170 GIRAIT D'ORLÉANS 171 GIRARD DÉBONNAIRE 337 GIRARD DELACHAPELLE, verrier 75 GIRARDIN (Emile de) 446-448 GIRARDON (François), sculpteur. . g5-i i2-i62-36g3g8-3g9 GIRARD LENOGAT, verrier 76 GIRARDON, sculpteur 121-398-399^0 GlRODET 220-221-222-223-230-231-232 GIROUSTMARIE-SUZANNE I2i (Roslin) GOBELINS 85-92 GODEFROY DEBOUILLON I7I GODEFROY I25 GODEFROY 330 (Th.) GOIRE(Amaury de), tapissier. . 87 Gois- • • 145-418 GOLTZIUS, graveur l.ç) GONCOURT uo-123 (De) GONDESCALC 26


Table des noms propres.

4g3

GONZAGUE (Louis-Marie de) 64 GORI '. . 365 GOUNOD 465 GOUJON (Jean) g8-368-3go-4og-425 GOUVION SAINT-CYR 219-411-425 GOUY(Elisabeth de) ig5 2o5 GRAFFIGNY (Mme de) i5o GRANTHOMME (Jacques), graveur i63 GRATELOUP (J.-B.), graveur GRAULT 249 336 GRAVET (Jean), orfèvre i 12 GRAVELOT 2I 0 GRÉGOIRE 20 GRÉGOIRE , III, pape 20 DE TOURS GRÉGOIRE XVI GRÉGOIRE 248 GRENOBLE 3g3" (Jacquet de) 2°5 GRESSET GRETRY 421 I2 3-200-207"20g-2l3-2l8 GREUZE. . 2o8 GREUZE(Mme) GRÉVY 483 GROS(Baron) g4-i25-22g-23o-23i-232-233-4i 1 GUAY(Le), graveur 296 GUERCHIN 411 GUÉRIN(Jean), miniaturiste .... i38-i3g-23o-234-235399-400-411 •• • 258-4oo GUÉRIN (Pierre) GUERSAULT 105-411 GUIARD 139-140 (Mm0),miniaturiste 2l 5 • GUICHE (Duchesse de) GUILLAIN 394-3g5 (Simon) statuaire xxiv-450-451 GUILLAUME, orfèvre 170-281-323 GUILLAUME,


Histoire

494

du Portrait.

383 fils de Hugues GUILLAUME, GUILLAUME, 170 évêque de Nîmes verrier GUILLAUME ÇANONCE, 75 GUILLAUME DAMET 277 DEBAILLY,peintre en miniature GUILLAUME 39 verrier GUILLAUME DELANOË, 76 DEBRISACIER GUILLAUME 184 DE FRANCHEVILLE, verrier GUILLAUME 75 GUILLAUME DE GRADVILLE, verrier 76 GUILLAUME GARGOULLE 327 ETJEANBARBE,verriers GUILLAUME 76 GUILLAUME LETACITURNE 430 GUILLAUME LE CONQUÉRANT 82-317 GUILLERMIN (J.-B.), sculpteur 369 GUILLON PHILIPPE 400 GUISE(Duchessede) 57 GUISE(DUCde) 281-342 GUIZOT xxvi-218-222-224-231-248 GUIZOT(Mm0) 244 GUTENBERG 141 GUYDEDAMPMARTIN 377 GUYETILUAZAR, brodeur 84 -. . GUYETI brodeur BARTHÉLÉMY, 84 GUYLEMAÇON 377 "

H

HALIGRE (Claude) HAMILTON (Lady). HANCY (Du), sculpteur DUVIVIER,orfèvre HANNEQUIN HARCOURT (Armande de Lorraine d') HARCOURT (Comte d') . .

2i8-33i 2j 3 35, 327 i83 180-407


Table des noms propres.

4g5

HARLAY (Président de) 402 HARMON 385 (Les), seigneurs de Champigny HAUSSONVILLE (d') 249 336 HAYE(René de la) HAYEM 457 32 HAYNION HÉBERTROLAND, 154 archevêque 265 HÉBERT,peintre 32 HELDRIC (Abbé) 362 HÉLÈNE (Sainte) HÉLOISE 42 HELST(Van der) i93 336 HÉMAN (Pierre), orfèvre . . 435-451-452 HENNER,peintre verrier 7^ HENNEQUIN MOULONE, l 38 HENRI 3l 2 HENRI1 HENRIII. . . 102-103-177-178-270-277-278-279,332-333381082-392 HENRIIII 103-177-278-334-342-392 HENRIIV. . . -, 102-106-143-144-150-179-169-279-275-334335-393 180-387-402 HENRIDE LORRAINE 287 HENRIII DEJOINVILLE verrier 7$ HENRIDEMALINES, ID4 HENRIQUEL DUPONT,graveur 327 HENRY l6t HERBAULT (Marquis d') !7° HERBERT,moine 7 HERCULANUM 17° HÉRIBRAND (Abbé de Tury) 3i5 HERIVÉE,archevêque de Reims 1 2 HEROUARD 412 HEROL(Legendre)


4g6

Histoire

du Portrait.

HERVÉ(M1110) 244 HERZOG 452 (Mlno).. -. ., HESSELIN 397 26 HILDEGARDE (La reine) 3i2 HINCMAR (L'archevêque) 465 HIOLLE,sculpteur XIII . .....HIPPOCRATE. HOCHE(Général) 411 210 HOCQUART (Mn,c) , HODIN,miniaturiste 3g HOISSON (Guillaume), lapidaire 295 HOLBEIN (Hans) : . xv-144-166-175-182-249-253-450-463 HOLLANDE j 32 (Roi de) HOMÈRE XIII HONORIUS 30q HONRAGIN (Alexis) 214 HORTENSE , 33 (Reine) HOSPITAL (Chancelier de 1') 147-400 HOÛCEL^ 4I7 HOUDON 4^-420-423-435 ;• HUBERT,miniaturiste 3q HUBERTI (Mmcde Saint-) 344 " HUET (Guillaume) 327 HuEZ (d') 415-419-418 HUGO(Victor) 426-438 HUGUES DE SIENNE J8, HUGUESDE LUSIGNAN 303 HUMBAUD. évêque t6Q vicomte de Chiverny . . HURAULT, 282 HURET(Grégoire), graveur J54 HUSSE(Jehan) 32„


Table des noms propres.

497

I ' miniaturiste 3o INGOBERT, INGRES (Mm°). . . .' 24g INGRES. 245-249-250-251-252-253-254-255-256-257-262-263 l 82 X INNOCENT ' 54 : ISAAC(Jaspar), graveur • ISABEAU DE BAVIÈRE 42 ISABEY ..' • • 123-128-133-223-228 • • xxv-465 TSELIN,sculpteur J JABACH 397 JACOB 42« JACQUEMART 459-460-461 (Nélie) 38 miniaturiste DIT GRINGONNEUR, JACQUEMIN ^ JACQUES. II I92 JACQUES • 44J V JACQUES COEUR 41 JACQUES GENDRE JACQUES DESSTALLES 37" JACQUES 462 JACQUET, peintre 351 JACQUET (Les frères), sculpteurs miniaturiste 39 JACQUEVRART, • 4 JAFFERSON J<59 JAILLOT(Simon), sculpteur _ 130-234-137-232-245-134-424-129 JAL_ 462 JALABERT 429-427 JALEY 37


4g8

Histoire

du Portrait.

JANET 176 JAYET 38g JANSON 4o5 JEAND'ALGER 145 miniaturiste JEAND'AMBOISE, 42 38 \ JEANCOSTE,miniaturiste verrier JEANDEBEAUME, 75 : ; . . JEANDEBERRY 172-366 JEANDEBLOIS,peintre 171 JEANDEBRUGES,miniaturiste 3g JEANDECHARTRES 377 JEANDECHELLES. 377 JEANDELAUNAY 377 3o3 JEANDE FRANCE JEANGOSSARD, miniaturiste 43 JEANDELIÈGE 377 JEANDEMONTMARTRE, miniaturiste . 39 verrier JEANLE NORMAND, 76 JEANDEPOZAY, miniaturiste. 43 JEANRIVERON, miniaturiste. . . 43 JEANDEROUBAIX. . . . ... . ... . . . ... .... .-. 304 JEANDESAINT-ROMAIN. . . . 377 JEANDEVITRY 386 JEANSANSPEUR. 38g JEAN,fils de saint Louis..... .' 377 JEANNE . . . . D'ALBRET. . . ... . . 2-?o JEANNE D'ARC........................ 5g JEANNE DE NAVARRE 302 JEANNE DEBOURGOGNE. .-....:..... 302 JEANNE D'AUVERGNE. ... . ................. 366 JEAN.--. 302 JEANROT 2o8 (Etienne) .;............ JEHANALAMAN. 378 JEHANJUSTE 386


Table des noms propres. JEHANDE MONTREUX orfèvre JEHANPICQUIGNY, JEHANDE SAINT-ELOY, peintre JEHANSIMON,verrier JEHANDETOUL,orfèvre . .JEHANDEVERTAS. JEUFFROY, graveur JEY JOLAIN,graveur moine JOSBERT, JOSÈPHE JOSÉPHINE (Impératrice) JOUBERT, (Général) JOUFFROY JOURDAN JOUVENET JOUY(De) JUBINAL (Achille) JUDITH JULIEN.. JUST(Saint-)' JUSTINIEN

4qq

326 327 171 77 326 77 288 236 154 316 172 • • 218-225-232-423 41 ' 287-288-2g6 264 9°~4-1r 236-424 • • 9° ol-> 4^ 125-211 307

K KELLERMANN (Duc de Valmy) .' KENSINGTON KLEBERT KOURAKIN (Le prince)

411 '7 138-411 I29


5oo

Histoire

du Portrait.

L 123 LABADYE LABARTE (Jules) xxv-49-278-306-336 86 LABBÉ,historien LABORDE 174-366-368 (Léon de) 123 LACAZE historien 85 LACORDAIRE, ivoirier LACROIX, 370 LACROIX xxv (Paul) LAFAYETTE 138-283' LAFONTAINE, peintre 171-201 LAGNEAU OULANNEAU xvii-106 LAHARPE 411 LAIDEGUIVE 112 LALANDE 41g LALÈVRE (Thibault), verrier 77 LAMARTINE 431-432 LAMBALLE 284 (Princesse de) LAMBERT 204 LAMBERT, sculpteur 34g LAMBERT (Hélène) ig2 LAMBESC (Princesse de) 204 LAMBINET v 3]3 LAMENNAIS (De) 235-244 LAMETH i38 (Les frères) LAMOTHE-LEVAYER IO5-I55 (De) LANGE(M1]e) 221historien LANGLOIS, 67 LAON 374 LARCHER ; lSi (Michel) LARGILLIÈRE 161-190-191-192-^3-200-235-435


Table des noms propres.

Soi

22 1 LARREY i 53 LASNE (Michel),graveur LASSALLE 22g-23o-233-4I2 LASTEYRIE 25-8o (De) LATOUCHE-TRÉVILLE (Vice-amiral) 412 IO5-IO8-I16-118-120-139-207-417 LATOUR LAUDIN (Jacques) 59-60 LAUDIN (Nicolas) 57 LAUDIN 5q (Noël), émailleur LAURE.. 171 LAURENS (J.-Paul) 462 LAURISTON (Maréchal de) 412 LAUTREC (De) 44 LAVIRON 239-245-425 (M110de) LAVALLIÈRE 64 et Mme) 210 LAVOISIER(M. LEBEC(Simonnet) 327 116 LEBLANC (L'abbé) LE BLOND 154 (Jean), graveur 326 LEBLONT (Pierre), orfèvre _.. LE BOURG, xxv-465 sculpteur io5 LE BOUTHILLIER (V.) 326 LEBRAELLIER (Jehan), orfèvre LEBRETDELABRIFFE(Mme) ig5 225 LEBRETON LE BRUN 98-107-120^8-401-412 LECLERC 412 ("Maréchal) LE COMTE 416 LE CORRÈGE SgS 161 LECOUVREUR (Adrienne) 210 LECOUETEUX (Mme) '. . 101-111-405 LECZINSKA (Marie) LEFEBVRE 157-186-187-189-400 (Claude), peintre 455 LEFEBVRE (Jules), peintre.


502

Histoire

du Portrait.

LEFLAMENG .....'... (Gui-), miniaturiste 44 LEFUEL,architecte 464 LEGANGNEUR i5o (Guillaume), graveur. 336 LEGARÉ (Gédéon), orfèvre LEGARÉ (Gilles), orfèvre 337 LEGARÉ 336 (Laurent), orfèvre LEGENDRE (Roberte) 3go LEGOUVÉ 461 LEGRAND 23o-23i (Comte) LEHONGRE '. (Etienne) 397 LE LONG(Le père) 167 LEMAIRE 400 LEMERCIER (Jacques), architecte 98 LEMOITURIER 386 (Antoine) LEMOQUE .- . 162 LEMOT(Baron) 409 LEMOYNE(J.-Louis), sculp. 112-140-1627205-407-408-414-415 LENAIN, peintre 179 LE NÔTRE(André), architecte 95 LÉONARD 45o - . . . XVIII-I6O-I83 LENFANT (Jean), graveur LENOIR(Alexandre) 287-369 LENÔTRE 402 LÉONIII, pape 20-3og LÉONX 173 LEPELLETIER DE SAINT-FARGEAU 285 LEPELLETIER i85 (Claude), président à mortier LEPÈRE(Jean), fondeur 275 LERAMBERT (Louis), sculpteur g 1-397 LEROY(De la Boissière Jehan) 14g orfèvre LESCOT, 337 LESCOT(Pierre),"sculpteur 95-351-426 LESDIGUIÈRES (Le duc de) i85-20i LESSEPS (F. de) 438


Table des noms propres.

5o3

LESUEUR (Eustache) g5-4i2 LETELLIER 184 (Maurice), archevêque 165 LETHIERE LEU (Thomas de), graveur 148-150 xvn dessinateur LEVAILLANT, LEVASSEUR 148-149-331 (Jacques), graveur historien 67 LEVIEIL, LEVIEUX 400 68 LEVY,historien. • H5 LEYDE(Oscar de) 285 LIANCOURT LIBERGIERS 376-379 (Hues), architecte. 171 LICHTEMON, peintre LIÉNARD. 287 102 LIGDAMIS (Le roi). . . io5 LIGNY(Dominique de) 326 LILLE(Simon de), orfèvre 326 LILLE(Jehan) LIMBOURG (Paul de), peintre miniaturiste ..... 39-172 LIMOGES. ......................... 374 55 '. . . LIMOSI'N (Léonard Ier). . 55 LIMOSIN (François II) 3i miniaturiste LITHUARD, Litz (Frantz) 244 3o miniaturiste ...'..' LIUTHARD, LIVE(De la) ... ..:.:...... 417 LOBAU 412 (Maréchal) . LOIR(Alexis), orfèvre 337 35i LOISONNIER, sculpteur 100 LONGUEVILLE (Duc de) " • • IQ5 LORET(Jean) verrier LORINDECHARTRES, 79 LORME(Philibert de) 3g3 71 LOROUX


5o4

Histoire

du Portrait.

LORRAIN 40g (Claude) LOTHAIRE 272 ' LOUDUN 240 (Eugène) 283 LOUIS-CHARLES (Duc de Normandie) Louis D'ORLÉANS 41 Louis LE DÉBONNAIRE 272-310-356 111 Louis"DEFRANCE (Louis XVI) 326 Louis LE HUTIN Louis LE JEUNE 320 Louis DEFLANDRE 304 356 Louis D'OUTRE-MER LOUISE DESAVOIE 82-274 LOUISE DELORRAINE io3 LOUIS-PHILIPPE i27-i3o-235-288 LOUISIer ... • 272-312 Louis II 356 Louis ou LOYSIII 356 Louis IV 272 Louis V 357 Louis VI '. 357 Louis VII 357 Louis VIII 357-377 Louis IX i7g-3o2-3o3-322-323-357 Louis X. ....... 358 Louis XI 358 Louis XII i73-274-32g-331-342-358-386-388 Louis XIII. . i32-i5o-i52-i7g-i85-28o-2S2-292-2g5-3583g4-3g5-3g6-3g7~40o-4o5. Louis XIV. . i07-i56-i57-i6o-i74-i83-ig2-ig6-2g6-282336-3g4-3g5-398-3gg-4oo-4oi-402. Louis XV 101-111-161-197-282-405-407 Louis XVI 2o3-282-283-285 Louis XVII 287-3g8 Louis XVIII 225-230


Table des noms propres. Louvois J^OZÉ LOYSE(Reine de France) LOYOLA (Ignace de) LOYSEAU (Guillaume), peintre LOYSET (Gérard), orfèvre LUITPRANDÎ LULLI LUSSIER (Jean) DEMANS,verrier LUSSON LUTHER LUYNES (Duc de). LUZARCHES (Robert de), architecte

5o5 3gg-40i 422 341 5g 171 328 3o8 418 327 7q 54 362 376

M MAC-MAHON (Maréchal de) ." verrier, MADRIN, MAGDEBURGER (Jérôme) MAHART DECHATILLON MAINTENON. . .- . . MAITTE MALLERY (Charles),, graveur MAILLARD (Estienne), orfèvre. . MAILLARD. MAINARD (Le président) MAINTENON (Mmcde)... MALHERBE (Marquis de Sillery) . , MALOET MALAKOFF (Maréchal de) MANSARD MANSION MANSOIT

465 : . . . . 76 273 3o3 181-igo 412. i5o 326 94 3g2 64 100 138-407 4§5 96 4'3 402 .•••. 58


5o6

Histoire

du Portrait.

32b MANTES (Geoffroyde) MANTZ(Paul) 43g-454-4Ô2 38 MANUEL (Les frères), miniaturistes ........... MARAT 211-287 xvn MARCDUVAL ; MARCEAU 4:2 MARCHAND (David le), sculpteur 370 MARCILLAT 78 (Guillaume de), verrier . . . 14g MARET(Antoine) MARÉCHAL DEMETZ,verrier -. 79 2i3-2i5-286 MARIE-ANTOINETTE DESAVOIE MARIE-ADÉLAÏDE 192 MARIE-LOUISE 173 MARIEDELORRAINE 184 • MARIE-LECZINSKA 205 MARIE-LOUISE 127-129-214-225 MARIE-STUART 107-175 MARIE-THÉRÈSE 108-214 MARGUERITE D'AUTRICHE 385 MARGUERITE D'ANJOU 3o3 MARGUERITE DEFRANCE ! 74 MARGUERITE DEPROVENCE .74 MARIETTE , . 109-1i2-i73-i8g MARIDAT j 55 MARILLAC (Michel de) ,54 MARIGNY 65-2o5 (Marquis de) miniaturiste •. MARMION, 43 MAROLLES io5 MAROT (Clément) 173-342 .MARSEILLE 37. MARTEL : . . . 55 MARTÈNE 3^5 historien ; MARTENNE, 86 MARTIAL BEYRAUD 40g


Table des noms propres.

5o 7

'MARTIN(Jean) 145 MARTIN(Henri) 243 MARTIN DETOURS(Saint) 20 MASSÉNA. 23o MASSON -. . i22-i6o-i83-i85 (Antoine), graveur. MASSON 180-411-409 MASSARD . 125 (J.-B.) . MATERON. ig3-ig4 MATHILDE ^ . 82-go (La reine) MATHILDE 463 (Princesse) i3S MATIGNON (Mmola Maréchale de) MATTEO DELNASSARO 2g4 102 MAUSOLE 282 MAUDELOT (François de) 331 MAUGOT (Pierre) ' . 202 MAUPERTUIS (De) MAURY 423 MAUSSION 4°9 100 MAXIMILIEN D'AUTRICHE Ier. .MÀXIMILIEN 144-145 MAZARIN i56-i6o;i8o-i.8i-i83-3g7-402 ' MÉDICIS de) io3.-i4g-28o-2g5 (Marie • • 182 MÉDICIS(Cardinal de) MÉDICIS 99-102-277 (Catherine de) ' de MEILLERAYE 64 (Duc la) . 3g7 MÈILLERAYE (Maréchal de la) xvm-i52 MELLAN(Claude), graveur. ............. MELLEIN(Henri), peintre 76 MÉLUN 374 - - •• MÉNARD 44' (René) 93 MENAGEOT, peintre 41 ' MÉRASS 288 . . .' MËRLEN. 220-298 MERLIN(M™)


5o8

Histoire

du Portrait.

MERLIN. 336-427 (Thomas). . . . MÉROVÉE 271 ..:.... MESMAY 219 (De) ... .................... MESMER...... 422 .154 MESMES (Henri-de). v ........ MÉTASTASE 164 METZ(Barbier de) . . 3gg MEULEN 108-192 (Van der), peintre MEUNIN 171 (Simone), peintre ., 219 MEYER(M1Ie) le meunier MICHAUT, -93 MICHEL-ANGE 387-395-412 verrier MICHELET, 76 MICHELOZZO 33g 225-232 MIEL,critique d'art. MIGNARD, peintre 182^6-401-408-416-412 MIGNARD (Nicolas), peintre 96-180-182 MIGNARD I8I-I85 (Pierre), peintre MILAN(Dominique de) 294 MILAN(Jean de) 204 MILETou MILE, sculpteur 36q MILLET. '..".:. (Aimé),sculpteur 465 MILNECH (Bernard), graveur 142 MIRABEAU. ......... i25-i38-283-4ig-427-428-42g MIRBEL(Mmcde), miniaturiste :37 . 24q MOITESSIER (de) MOLE(Mathieu) 240-248-25Î MOLIÈRE (J.-B. Poquelin) 182-185-422 MOLINET (Claude du) 1çll MOLITOR 23q MONCEY (Maréchalde) . 2ig MONOT „^ • • • • ....... . . . . 41b MONSTIER (Antoine du) I01 MONSTIER . (C. du) ; I0I


Table des noms propres.

5oq

.101-102 MONSTIER (Daniel du) 201 MONSTIER (Etienne du) 101 MONSTIER (Nicolas du) (ou Du MOUSTIER) '. . . 101 MONSTIER (Pierre du) 221 MONTAIGNE (De) 111 MONTALEMBERT (Marquis de) MONTALEMBERT 453 (De) MONTAUSIER 401 (De)" 23ô MONTBRUN (Comte de). . 38ù MONTEREAU'(Pierre de), architecte. .....' MONTESPAN 64-19Ù (Mmede) 370 MONTESQUIEU 138 MONTESQUIOU (Fesenzac de) MONTGLARIVE 77 d'Orléans, verrier 236 MONTJAU (Madier de) MONTMORENCY 3g6 (Henry dé) . . . 44-3g3 MONTMORENCY (Anne de) 53 émailleur MONVAERNI, io5 MORANGIS. 125-225 MOREAU (Le général) 165 MOREAU (Le jeune) 164 MOREAU (J.-Michel), graveur i54 .MoRiN(Jean), graveur 260 MORNAY.. 465 MORNY(Duc de) ..... _ J44 MORUS(Thomas). . 412 MOSKOVA (Prince de la) 2°2 MOSNIER' 4l(3 MOUCHY. 4^5 MOUCHY (Duchesse de) xxv-123 MOULIN,sculpteur I2D' MULARD . 214 MÛRAT(Caroline) ..'• 412 MURRONIS


5io

Histoire

du Portrait. 38

miniaturiste MUSEIGNOLS, N

NANTEUIL.. . 64-104-120-1J4-155-157-15g-i65-i77-4i2 NANTEUIL 183 (Robert), graveur NANTHILDE 375 (La reine) NAPIER 214 NAPOLÉON 126-132-230-288-423 NASSARO (Matteo del) 2g4 NATTIER (Jean Marc), peintre 203-204-205-207 NAVARRE (La reine de) 342 NAVARRE 32o (Blanche de). NAVARRE (Marguerite de) i75 NECKER 283 (Jacques) NEMOURS (DUCde) 423 NEMOURS (Duchesse de) 135-197-342 NÉR0N ..........' xiv-297 NEY(Maréchal) 236-244 NIEL (Maréchal) 465 NlEVvERKERKE, Sculpteur 42q NIGRAND i85 (Catherine-Marguerite) NIGRA(Chevalier) 447 NINONDELENCLOS j81 • NOLIN(J.-B.j, graveur.. 185 NOUAILHER 58 (J.-B.), émailleur NOUAILLES (Cardinal de) iq2 NUMATIUS, 20 évêque o ;ODORANNE, sculpteur-orfèvre moine ODULFUS,

3,6 3X3


Table des noms propres. OLIVA,sculpteur OLYMPIA (Signora) ORLÉANS (Duc d') ORLÉANS (Duchesse d') ORMESSON (Olivier d') ORRY(Philippe) ORSAY(Comte d') ORSINO ORVILLIERS (Mm0 d') OTHON OUDINÉ,graveur OUDINÉ(Mmc) OUDRY,peintre

5II

xxv-464 182 132-171-226-238-249-283 '! 122-127 122 162 138-432-431 340 210 297-317 288 260 93-112 P

historien. ;504 PACCIODI, l 36 PACHA(Ibrahim) PAGANINI 425-427 PAJOL(Comte) i36-i37 PAJOU,sculpteur . . . 139-140-404-413-415-417-418-421 PALIKAO 45g (Général Montauban, comte de) PALISSY(Bernard), verrier et potier. . . 7g PALLOY(Le patriote) 284 l 82 PAMPHILE (Prince) PANCKOUCKE 249 (M™) PARÉ(Ambroise) 145-148-287 373 PARIS. . . 36T PARTHENON • • • 438 PASCA(M"") 3l 1 PASCALI". PASCON (Jehan), orfèvre ^ 230 PASQUIER (DUC)


5i2

.Histoire

du Portrait.

PASSERAT (De) PASSERAT (Jean). PASSY(Antoine) PASTORET (Comte de) PATENIER . . PATIN(Guy) ..' PAULE(Saint François de) PAULINE PECOUL (Mme) PEIRESC(Nicolas) PÉLISSIER (M"0). PELLETIER (Claude le) PÉNICAUD (Jean II), émailleur. PÉPIN(Le roi) historien PERATHON, PERCIER PERCY(Comte de Northumberland) PERDIGON (Mllc) PEREIRE(Emile) PÉRIGUEUX PÉRIER(Casimir). PÉRIGNON, peintre PÉRIGNON. (Maréchal de) PÉRIN.(Louis), peintre. PERINfils PERIN PÉRIN(de Dijon), peintre. PÉROUSE (La). PERPÉTUUS D'ANGERS. PERRAULT (Claude).. PERRÉAL (Jehan), miniaturiste ,,,.,, PERREIS,peintre. PERRIER (Ch.), critique d'art verrier PERRIN-GIROLE,

.

.

398 174 219 211-249-251 144 122 173 .....• 5g 210 ioo-i53 ". 465 185 .54 272-2g3-355 85 96 64 203 248 374 427 445 - 412 122 122 i25 171 411 3i3 . '. 95 144-171-172-173 3g 262 -,• 75


Table des noms propres.

5i3

PERRIER i52 (François), graveur PERRONEAU (J.-B.). . . 115-i 16-117-118-11g-120-207-407 PÉRUGIN 7 412 PERUZZIBENEDETTO, 294 graveur sur pierres fines .... PESNE i5g (Jehan), graveur ' i38 PETION(J.) . . . PETIT(Vincent), orfèvre 337 60-61-62-63 PETITOT (Jean), émailleur PÉTRARQUE 42-17 I PHARAMOND 271 PHIDIAS 362-432 DESAVOIE PHILIBERT 173 PHILIPPE 236-240-241-262-357 (Le frère) PHILIPPEI , . . . 357 II PHILIPPE 3o2-357 PHILIPPEIII 3o3-357 PHILIPPEIV (Le Bel) 273-302-357 PHILIPPEV 197-358 358 PHILIPPEVI. . . . • 323-385 PHILIPPELE HARDI PHILIPPE-AUGUSTE 377 323 PHILIPPELE BEL 186 PHILIPPEDECHAMPAGNE PICART 154 (Jehan), graveur 327 PICQUIGNY (Jehan de), orfèvre 211-212 PIE VII PIE IX 462 ' 326 orfèvre. . . : PIERREDE LANDES, verriers PIERREet THIBAUT 75 D'ARRAS, PIERREJEHANDUPINS,verrier 77 38 PIERREANDRÉ,miniaturiste i70-3o3 PIERRE,abbé de Grammont PÎERRE(Saint) 3o9 38 PIERREDE SOLIERS,miniaturiste 59


5i4

Histoire

du Portrait.

PIÈTRE 4°° 121-400-404-413 PIGALLE, sculpteur xvln PILES,historien PILON(Germain),sculpteur . 334-3gi-3g2~4i 1 PINAIGRIER 78 (Robert), verrier PINCHON 41 (Jean), miniaturiste 424 PINEL,docteur PIRON,poète 4'7 PISAN(Christine de) 38-325 PISANELLO VITTORE, 273 graveur PISANO DE VÉRONE, graveur 273 PITT (Miss' 214 PLANCHE XXVI-I (Gustave) 36-245-250-260-427-430 PLANTAGENET 5o (Geoffroy) PLASTEL (Jacques),miniaturiste 44 PLATTEMONTAGNE (Nicolas de), graveur 154 PLINE xn-142 POILLY(Françoisde), graveur i6o-i83 POISSON 225 POITIERS(Guillaume marquis de) 281 POLIGNAC (Cardinal de) 401 POLIGNAC (De) 214 POMMIER 163 (Abbé) POMPADOUR (Mmode) 111-112-163-164-206-406 POMPÉE 2gS POMPEÏ 67 POMPONNE ; i55 PONCET (H.), émailleur 5g PONIATOWSKI (Stanislas), roi de Pologne 2gû PONTÉCORVO (princessede) 225 PORBUS, peintre I7q POT(Jean et Nicolas le), verrier 7S POUCHET (Louis de). .3n0 POUGET (Marguerite) ,14


Table des noms propres. POURTALÈS POURTALÈS (M1™de) POUSSIN (Nicolas) POTOCKA (Princesse de) POZZINI(Jean-Baptiste). PRADIER, sculpteur PRAT(Cardinal du) PRÉAULT, sculpteur. PRÉVOST (Jacques), graveur PRIEUR(Barthélémy) PRIM(maréchal). PRIMATICE (Le) PROVENCE (M. J. de). . PROVENCE (Comtede) PROVENCE (Marguerite de» PRUD'-HON, peintre PUCELLE (René) PUGET,sculpteur PUJOL(Abel de), peintre PuLCHÉRIE

5i5

248 444-446 96-160-182-1861396-402 214 34 430-431 388 426-465 148 210-393 459 -. . . . 4' 2 138 418 302 217-218-219-412 " • !6i 404-412 957 307 •

Q QUESNEL (François', dessinateur QUESNEL (Pierre), dessinateur QUESNEL(Nicolas) QUINAULT

-.

i° 2 Itw Io3 413-418

R RABEL, graveur RABELAIS

148-149 2 .


5i6

Histoire

du Portrait.

RACINE RAEDERER (L.-L.) RAGOT, graveur RAIMONDI (Marc), graveur miniaturiste RAMBALDIS, RAMEAU RAMELBÉNÉDICT RAMENAUT (Boniface de;, miniaturiste RAOUL,orfèvre RAPHAËL RASUMOFSKI (Comte Cyrille). . . : RATTAZZI (Princesse) RAUDON, graveur RAUGE RAYMOND (Pierre), émailleur. RAYMOND DESAINT-GILLES RAYNAL (L'abbé) RÉCAMIER (Mm0) verrier RECHAMBAULT, REDOUTÉ, peintre REGNAUD (de Saint-Jean d'Angely) REGNAULT, peintre REGNAULT (Henri), peintre REGNESSON (Nicolas), graveur REIMS REITZ(Henri) REIZET (Mm0 de) REMBRANDT REMIO (Pierre), peintre RÉMUSAT (De) RENARD, peintre RENAUD RENÉD'ANJOU, roi de Naples. . RESTOUT, peintre

202 . • 138 i54 144 3g 416-418 332 43 322-356 249-253-256 206 446 185 412 58 . . 71 407 131-211-225 77 225 225 129 458-459 154 374 273 220 151-166-25q 3g '248 462 409-412 42 109-m


Table des noms propres.

5i y

RETOUR (Robert), orfèvre 327 RETZ(Cardinal de) 181 REWBEL. 138 REYNIE(Gabriel Nicolas de la) 184 REYNOLDS, peintre 44844g 25g RIBERA,peintre RIBOISSIÈRE (Mmc de la) 2ig-23o 447 RICARD,peintre 382 RICHARD(Coeur de Lion) . i6g-3i5 RICHARD(Abbé de Verdun) RICHELIEU (Cardinal) 1S7-398-401 RICHELIEU 401 (DUCde) RICHEMONT (Connétable de) 94 RICHIER(Ligier), sculpteur . 387 RICHIERSIMON,sculpteur 387 . I6i-i62-i90-ig2-ig3-ig4-ig5-ig6-i97-ig8-iggRIGAUD. 200-201-401-413-435. RIQUIER(Saint) . . . 34S 25o RIVIÈRE(Moeo) 3o3 ROBERTIII ROBERT(Hubert), peintre. .....: 214 ROBERT 316-317 (Le roi) . 377 architecte ROBERT DE LUZARCHES, 138-211-286 ROBESPIERRE ROBIA(Luca délia), émailleur 33g verrier ROBINDAMAIGNE, .76 miniaturiste ROBINET 43 TESTARD, 1 ROCHEFOUCAULD 284 (Alexandre, duc de la 122 ROCHEFOUCAULD (Duchesse de la) 13S ROCHEFOUCAULD (Duc de la) 13g ROCHEFOUCAULD (François de la) i3S ROCHEFOUCAULD (Liancourt) 234 ROCHEJAQUELIN (Henri de la) . . : 234 ROCHËJAQUELIN (Louis de la)


5i8

Histoire

du Portrait.

ROGER, moine ROGGI ROLAND (Mm0) ROLAND ROMANELLI (Trancesco) RONSARD ROSALBA ROSSET (Joseph), sculpteur ROSSINI Rosso (Le) ROTHSCHILD (Mmede) ROTHSCHILD (Gustave) ROUGET, peintre ROUILLARD (Sébastien) ROULLET (Jean-Louis), graveur ROUQUET (André),émailleur. ROUSSEAU (J.-J.) ROUSSEL (Jacques), orfèvre ROUSSEL (Paul), graveur ROUSSELET (Gilles), graveur ROUSSELIN (Saint-Albin) ROYER(J.le) RUBEIS (Laurent de) RUBENS RuDE• • : RUE (M1'"Leczinska), miniaturiste RUISDAEL

170 411 2i4-2ig 410-411-412 g5 153-173 XVII , . 370 244 340 244-24g-257-262 58 '..... g5 14g 183-184 65 m 336 154 : 54 211 J.5 I44 25q 41Î 133 " ., 4I;>

S SABY(Jacques) SALMON, peintre SALOMON (L'abbé)

~'4o5 3 3


Table des noms propres.

Si g

211 SAINT-ANDRÉ (Jean-Bon de) i63 SAINT-AUBIN, graveur SAINT(Daniel) . . . i2g"-i3o 285 SAINT-FARGEAU (Lepelletier de) 2o5 SAINT-FLORENTIN (Comtede) 202 .' SAINT-GENIEZ (De) s-. 413 SAINT-HILAIRE (Général de) SAINT-PRIEST 275 (Jean,de) de) 275 SAiNT-PRiESTjNicolas SAINTSAVINIEN 317 SAINT-SIMON I93 SALVANDY 248 (De) . 321 SANCHE LE FORT,roi de Navarre -. 3ig SANSOM, archevêque de Reims J-9 SANSOVINO, sculpteur 283 SARLOVÈSE (Fournier) SARRAZIN g5-336-337-36g-3g5 (Jacques),sculpteur 4i 3 SAVÉ 342 SAVOIE (Le duc de) - 342 SAVOIE (La duchesse de). .. . i*73 SAVOIE (Marguerite de) 3g3 SAVOIE (Magdeleinede) ;>84 SAVOISY (Pierre de) '79 SAUVAL 51-273 SAUVAGEOT ' ' ' ' 2^ SAUZAY 111-204-407-413 SAXE(Maréchal de). ''' SAXE(Marie-Josèphede) . . o ^420 àCAPIN x ' SCARRON (Mmc) 246 243-244-245SCHEFFER (Ary) ' SCHENAUX IÔ2 SCHMIDT g raveur (Georges-Frédéric), 4 SCHOMBERG (Maréchal)


320

Histoire

du Portrait.

SCHOLASTIQUE SCHNEIDER SCHUPPEN (Pierre van), graveur . ....... SCHWARZEMBERG (Princesse de). . SCHWITER SÉBASTIEN DELPIOMBO. . . .' chancelier SEGUIER, SEIGNEUR (Du) SÉMIRAMIS SERENT (Marquisde) . SERGE(Saint) SERLIO SERRE (Marie) SERRE(Saint) SÉVIGNÉ (Mmcde) , SÈZE(De) SHAKESPEARE SIDOINE (Apollinaire), historien. . SIEYÈS . SIGEBERT " SIGUERRE (Jehan), orfèvre SIMART SIMON (Pierre), sculpteur SINTRAM, miniaturiste. . SOISSONS SOMMARIVA (De) SOMMERARD (Du) SOPHIE (Sainte) SORCY (Thelasson de) SOREL(Agnès) SOUFFLOT SOULTRAIT SOUVRÉ. (Jacques), grand prieur SOYET(Gérard)

°'zl A-03 162-183-184 i32 23g 410 I5J 373-426 5g 123 292 91 400 138 182 220 162 68 138-427 34-273 331 430 36g 31 37g 217 367"36g 306 210 41-172 66 o75 3g6 32


Table des noms propres.

521

STALLES (Jacques des) 378 STEENBERGHEN i55 (J.-B. de Van) STELLA(Jacques) i5g STODTZ 416 STUART(Marie) 175 SUARD 225 SUFFREN (Amiral de) 413 SUGER -. 71-317-31S-319-376-413 SULLY(Maurice de), archevêque de Paris 319 SUSSIER (Jehan) 327 SYLVESTRE .' 25g T TALLEYRAND (De) TALMONT TALON(Denis) TANCRÈDE TANNAY.. . , TARDIEU TARDIEU (Nicolas-Henri), graveur TAURIN(Richard), sculpteur TELLIER,chancelier TELLIER(Louis-François le) TENIERS(David) TEXIER(Laurent) DE SORCY THELASSON architecte et orfèvre THENDON, Ier THÉODEBERT THÉODELINDE (La reine) THÉODORIC (Le roi) THÉODOSE THÉOPHILE (Le moine)

212-2^-244-243 234 160 71 412 l(" io3 35i 4°' 184 '93 337 210 316 272 20 20 • • 3°5-3o6-3o7 70011-314 60


522

Histoire

du Portrait.

THÉRÈSE (La reine Marie-) _. . . . 3g8-40i 320 THIBAULT III THIBAUT 320-327 355 THIERRI,roi de France THIERRY 376 THIERS xxv1-21g-248-258-438-44.2-4.5g : . . . . 32b THOMAS (De Langres), orfèvre xxv THOMAS (Jules),sculpteur THOMAS 376 (De Cormont) THOMASSIN 184 (Simon), graveur THORÉ xxvi-240 THOU(De) i49-282-3g3-3g6 THOURET j 38 THOURON . . . 65 (Jacques),émailleur TIBÈRE 2g7 TINTORET 23o TITIEN(Le) . . .• xvi-44-i8g-23o-253-256-4i3 TITUS 2g7 TOQUÉ,peintre 204-205-206 TORY(Godefroid),imprimeur dessinateur 44 TOULOUSE 374 TOURNIÈRES 201-202-203 (Robert), peintre TOURNEMINE (Le père) 3g8 TOURNEHEM 2o5 (De) TOURNON (De) 44-249 TOURYILLE (Amiral de) 4^ TOURVILLE (Maréchal de) 420 TRACY (Victor de) 244 TRASSY (Bormeau de) 3nq TREMBLET ! 54 (Barthélémy; TRÉMOILLE (Charlotte de la) 304 TRÉVOUX (Henri de), miniaturiste 3q TRiBOLo(Le),sculpteur 33q TROUVAIN (Antoine), graveur I6I-I83


Table des noms propres.

523

TROY(François de), peintre g3-i8g TROYES 374 TRULLIER 153 (Joseph) TRUDAINE 211 TUBEUF , 183 TURCARET 120 TURENNE 104-122-155-401-413 TURLERY (Georges),miniaturiste . . : 42 miniaturiste 31 TUTILON, u .

ULRICHDEHUTTEN UNOCH URBAIN IV URBAIN VIII UTROGATHE

• 144 365 398 I53-I82 J7(5.

v' VALENCEY (Le Bailly de) VALENTIN, peintre VALENTINOIS (Duchessede) VALETTE (Prince d'Épernon de la) de la) VALLIÈRE (M110 VALOIS VANDAL (Comtesse) VANLOO (Cari), peintre VARIN(Jean), graveur VARNBUHLER VARRON ,,VASARI .

l82 413 '47 183 lSl 4°9 • • 44Û-448 207 2,-° 14-4 """• 340-341 ^


524

Histoire

du Portrait.

'

• VASSAL 210 (Moee) VASSÉ 4l6-4!7 . '. 403-413 VAUBAN (Maréchalde) xvn . dessinateur VAYDE VÉGÈCE,historien 42 VÉLASQUEZ XV,253-445 VENDÔME 183 (Ducde) VERMEULEN (Corneille) , 184-185 VERNET 23o-285 (Cari) VERNET (Joseph) 214-413 VERNET (Horace) .... g5-i 14-164-165-235-236-237-238239-240-241-242 VERNINAC 211 (Mmc) VÉRON 253 VÉRONÈSE 2 59413 VERROCCHIO (Andréa) 340 . VESALE 144 VESPASIEN xiv, 59-297 VIALA 287 VIARDOT (Mme) 219 VIARDOT 219 VICTOR (DeSaint-, le père) 220 VICTOR (De Saint-).. 448 VICTOIRE (Mm0) . . . 139-214 > VIENNE,en Dauphiné 373 VIEUVILLE (Ch. de la) 400 VIGÉE(MmcLe Brun) 212-213-214-215-216 VIGNON (Claude) 5o VILLACERF 3q8 VILLARS (Maréchal duc de) 111-201-401 VILLERME (Joseph),sculpteur 36g VILLEROY 201 orfèvre VILLERS, 337 historien VILLEFORT, 42


Table des noms propres. VINCENT, peintre VINCI(Léonard de) VIOLLET-LE-DUC VISCONTI. VlTALIS(B.) ; VlTELLIUS VITET.. ' VlTRUVE VITRY(Jehan), sculpteur VIVIEN (de Saint-Martin, comte) VIVIER,orfèvre -. VOLTAIRE VOUET(Simon)

525

i3g 223-249-253 323-373 . . 96 . : . 144 297 246-453 145 386 29-120-121 327 112-344-370-406-420 152-i53-i85-4i3

w WALEWSKI (Comte) WALFERDIN WASHINGTON WATELET WATTEAU WENDEL (Baron de) WESTPHALIE (Le roi de) .... WESTPHALIE (La reine de) WEYLER(J.-B.), émailleur WIERIX(Pierre), graveur WILLE(J.-G.),graveur WINTERHALTER WOERIOT (Pierre), graveur WORONZOFF (Le comte) WURTEMBERG (Princesse de) WYATT(Th.)

262 420 419 III 162-454 • • • 459 I29 I29 65 • '45 162 263-445 145-148 20" 214 J44


526

'

Histoire du Portrait.

X XAVIER (Saint François de)

5g Y

YÔRCK (Duc d') YRIARTE

Z

: ZÉNOEIE . .. >I. . . ZIMMERMA-NNI.I.'. :-.

111 447

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