Il y a trois ans, LaVoixduNords’engageait dans un projet de plantation de 100 000 arbres en plusieurs hivers dans le Nord et le Pas-de-Calais, les territoires les moins boisés de France (8,8 % contre 34 % en moyenne nationale).
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L’objectif de votre journal s’inscrivait dans la formulation d’une mission d’intérêt général visant à se rendre utile aux territoires, au profit de ses habitants et de leur cadre de vie, dans leur environnement. Cette mission, baptisée «Ensemble écrire la nouvelle histoire du Nord», déclencha une véritable dynamique, en dépit des coups d’arrêt imposés par les confinements en pleine crise sanitaire.
La Voix du Nord n’était pas partie seule. Adossée à deux partenaires principaux, ENRx (Espaces naturels régionaux) et les Planteurs volontaires à Lille, elle offre déjà un bilan honorable puisque 52163arbres ont été plantés depuis le lancement de l’opération au profit de 90chantiers, tous assurés par des équipes d’habitants, de salariés d’entreprises ou de collectivités locales, par des collégiens aussi, des membres d’associations ou de centres sociaux.
Notre journal recueille des dons ou des recettes publicitaires comme celles de ce nouveau supplément, toutes sommes versées dans un fonds de dotation –une caisse commune mise à disposition d’ENRx et des Planteurs volontaires pour choisir et assurer des chantiers de plantation gratuits pour leurs bénéficiaires. Avec toujours les deux mêmes conditions : que les essences soient régionales et sans traitement aux
pesticides, que les chantiers soient partiCertes,cipatifs.le volume d’arbres est important pour des raisons écologiques, mais bien plus qu’un nombre d’arbres s’agit-il de mettre l’accent sur la qualité du chantier –sa résilience dans le temps face au dérèglement climatique et sa capacité à engager de simples personnes ou des territoires locaux entiers dans un véritable travail de renaturation. Achevée au printemps, la saison 3 aura permis de mettre 21970arbres en terre à travers 42chantiers. La saison 4 commence, la première pour le moment sans contraintes sanitaires particulières. Plus d’une vingtaine de nouveaux chantiers sont programmés de novembre à février et vous pouvez toujours donner pour financer des arbres mis gratuitement à la disposition de l’agriculteur ayant besoin d’une haie pour lutter contre l’érosion de son sol et protéger la biodiversité, de l’apiculteur pour sa haie mellifère, du prof voulant des arbres dans son collège, de l’entreprise souhaitant planter avec ses salariés, du maire attaché à relier deux sous-bois par un corridor écologique ou à concevoir des îlots de fraîcheur dans son centre-ville en attendant la prochaine canicule. Rendezvous sur notre site web dédié et surtout, rendez-vous sur le terrain pour planter avec nous !
Quel succès ! Coordonnée par ENRx, l’opération Plantons le décor fait la joie des planteurs et semeurs depuis trente hivers avec dix millions d’arbres plantés rien que ces dix dernières années dans une neuve-d’Ascq.gerunedesestrégion.trentainedeterritoiresdenotreLenouveaucataloguedisponiblepourseprocurer50essenceslo-calesd’arbresetarbustes,100va-riétésfruitièresetunequinzainedevariétéslégu-mières,toutesis-suesdenoster-roirsetsélection-néesparlecentrerégionalressourcesgénétiques,émanationd’ENRxauver-conservatoiredeVille-
Informations sur plantonsledecor.fr, avec indication des lieux de collectes pour récupérer vos commandes, avec présence des producteurs et de conseillers.
La saison 4 commence… PAR YANNICK BOUCHER (TEXTES) ET FLORENT MOREAU (PHOTOS ARCHIVES À la ferme de la Fontaine, en 2019, lors de la plantation des premiers arbres de l’opération «100 000 arbres pour demain». Depuis le debut, ce sont 52 163 arbres qui ont été plantés, soit plus de la moitié. PHOTO ARCHIVES FLORENT MOREAU
Ses 50 vaches laitières ne manquent pas d’ombre puisque 600 arbres sont plantés en moyenne chaque année dans la petite exploitation de cet éleveur bio des Flandres, près de Bailleul. Il est l’un des bénéficiaires de 100 000 arbres pour demain et nous explique pourquoi.
«Àl’âge de 12 ans, j’ai planté des glands de chênes au bord de la ferme.J’aidûarracher les arbres pour pouvoir bâtir mon hangar et j’ai donc replanté. Depuis,jenemesuisjamaisarrêté.»Etdonc,depuis1999,lerythmeestsoutenu,600piedsparan,sou-ventdavantage.Ilyatroisans,ildécrochesontéléphonequisonnechezlesPlanteursvolontaires,notrepartenaireàLille.«J’aienviedeplanter.C’estpossible?».FrançoisDefossezal’idéed’instal-lerungrandvergersursaferme,unpiedtousles15mètres,200pom-miers(40variétés),poiriers,ceri-siers,amandiersetnoyers.Unpé-piniéristelocalestconvoqué,uncoupdepouceestdemandéànotreopérationpour30arbresfrui-tiershautestiges,évidemmentgratuits.
Frédéric Coquelet, expert en arboriculture au sein d’ENRx
Les arbres et arbustes plantés l’hiver dernier, ont-ils résisté aux gros coups de chaleur de cet été?
«Globalement oui, c’est une excellente nouvelle. Le taux de reprise se situe entre 50 et
70% selon les territoires, et souvent plus proche de 70%. À l’avenir, on arrête de planter du hêtre qui a besoin de beaucoup d’eau, on préfère le charme, l’aubépine ou le prunelier au frêne attaqué par la chalarose ou à l’orne champêtre qui nécessite plus de soins.»
Comment bien planter pour une meilleure résistance des arbres?
«On ne plante surtout pas un arbre n’importe comment. L’idéal est de le faire entre décembre et janvier, donc pas trop tôt. Les racines auront tout l’hiver pour créer des petites radicelles, ces fils qui absorbent les nutriments et les sels minéraux du sol. On optera
aussi pour de jeunes plants, cela favorisera la reprise. Par exemple prendre un charme entre 60 et 90 cm, ou entre 125 et 150cm plutôt qu’un arbre déjà à 2,5 ou 3 mètres de haut. Un arbre plus grand au départ aura besoin de plus de soins pour assurer sa reprise.»
Et comment aider l’arbre à pousser?
«En le plantant toujours hors gel et hors sol gorgé d’eau. Un seul arrosage juste à la plantation, voire un par semaine au printemps. On peut pailler sa base avec du bois déchiqueté ou de la paille sur 5 à 8cm d’épaisseur afin de maintenir une humidité dans le sol. Et surtout pas de pesticides.»
Le résultat est spectaculaire et les arbres ont globalement tenu bon, malgré la grande sécheresse.
«Quelboulot!Maisquelplaisir!»,souffle-t-il:huitjoursdetravail,rienquepourlejalonnage.Plusde200kilosdecompostaupieddechaquearbrepournepasdépendred’unsolargileuxtropsensibleauxgroscoupsdechaleur.Iladéjàfalluarroseruneheureparjourdepuislafinmars,encoreaujourd’hui.Delapaillecouvrechaquepiedpourmaintenirl’humiditédusol,protégerlesracines,autantêtrevi-gilant.Bientôtdesnichoirsserontinstallés,enquantité.Bientôt,Françoisauradespommestoutel’année.Bientôt?Dansdixouquinzeans,lorsqu’ilaurapassélamain,luileplanteuraulongcours,luiquiressentaugrandairlesbien-faitsdelanature.
PAR YANNICK BOUCHER (TEXTE) ET FLORENT MOREAU (PHOTOS) Francois Defossez, agriculteur à Merris, entre Bailleul et Hazebrouck, participe à l’opération 100000arbres. Sur son exploitation, il a décidé de planter un grand verger avec près de 200arbres dont des cerisiers, des poiriers et plus de 40variétés de pommiers.«
On ne plante surtout pas un arbre n’importe comment»
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Faites valoir votre engagement en souscrivant simplement au questionnaire sur : agissonspourleau.fr
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Nous nous engageons à valoriser votre action auprès du plus grand nombre.
L’avenirdel’eaudépenddenous,vous.
Entreprises, collectivités locales, associations, agriculteurs ou simples particuliers peuvent se manifester pour bénéficier d’un chantier de plantation. Florilège de projets retenus pour un quatrième hiver écologiquement utile. PAR YANNICK BOUCHER
ÀArmbouts-Cappel, près de Dunkerque, des écoliers et des habitants seront mobilisés par la communauté urbaine pour planter des haies et des vergers (soit 3700arbres) autour du lac de la commune, l’idée étant d’y valoriser les voies douces dans un nouveau corridor écologique. «C’estunpoumonvertetnotre projet permettra aux jeunes et aux moinsjeunesd’yretournertoutaulongdeleurvie,onlaisseraunebelletrace»,apprécieFrédéricCoqueletd’ENRx.En-richissanteidée.À
Jenlain , il s’agit de planter une haie fruitière pour préserver la variété de prune locale. Les habitants pourront la redécouvrir avec le travail du conservatoire régional des ressources génétiques, une émanation d’ENRx à Villeneuve-d’Ascq. Indispensable idée.
À Camiers , près du Touquet, les écoliers vont faire pousser des fruitiers et des arbustes pour lutter contre l’érosion des sols. L’équipe municipale est très motivée et les 633 arbres plantés en alignement dans le centre-ville seront jeunes afin de mieux résister aux sécheresses. Judicieuse idée!
À Aubin-Saint-Waast , les écoles primaires vont se mobiliser pour des haies et des fruitiers. Les enfants ont euxmêmes façonné en classe les petites étiquettes de manière à ce que tous leurs noms soient inscrits sur les arbres. Attachante idée.
À Baisieux , Le LOSC est résolu à renaturer son domaine d’entraînement de Luchin avec un linéaire de haie diversifié le long d’un stade. Par la suite, un diagnostic complet du site sera réalisé afin d’envisager d’y créer un vrai refuge digne de ce nom pour la biodiversité.
À Forest-sur-Marque , un éleveur sou-
haite ceinturer de haies une partie de ses pâtures et champs cultivés. Ses objectifs: favoriser le bien être animal, la biodiversité et améliorer la qualité paysaMadamegère.
Monnier est installée en bio depuis peu sur la commune d’Ennetières-en-Weppes . Soucieuse du paysage qui l’entoure, mais aussi d’amener un peu d’auxiliaires de culture et de vie dans ses parcelles, elle souhaite s’engager dans la plantation d’une haie diversifiée: 170 arbustes seront plantés cet hiver avec l’aide de ses AMAPIENS.
À Roubaix , la ferme urbaine du Trichon se situe en plein centre, sur une friche désaffectée. On y trouve des jardins partagés, un espace maraîcher bio, mais c’est aussi un lieu qui abrite un programme de recherche scientifique sur la dépollution des sols. L’objectif des plantations est de restaurer la biodiversité sur le site et de donner un coup de pouce au système maraîcher. Il est ainsi prévu d’y implanter des arbres et arbustes locaux, et des haies fruitières. Ce projet se veut le plus participatif posÀsible.
Villers-Châtel , Bernard De Franssu est un agriculteur qui plante entre 500 et 1500 arbres et arbustes sur son parcellaire chaque hiver. Ce fervent naturaliste établit un lien intime entre les arbres et la protection des espèces.
À Loison-sous-Lens , Jonothan Betermier, maraîcher, possède un parc à volailles et souhaite offrir du confort à ses animaux sur la partie ouverte. Un parcours arboré permettra aux poules de se déplacer tranquillement. L’objectif est aussi d’offrir une diversification alimentaire naturelle avec des essences à fruits comestibles.
Les projets ne manquent pas et vont se poursuivre, comme ici à Tourcoing (en haut) ou à Houplin-Ancoisne (ci-contre) lors du lancement de l’opération en 2019. ARCHIVES FLORENT MOREAU ET FRANÇOIS FLOURENS
Banque universelle de proximité, inclusive et responsable, le Crédit Agricole Mutuel Nord de France accompagne les grandes transformations contemporaines. Transition sociétale, transition climatique et environnementale, transition alimentaire, transition numérique : la Caisse régionale agit au quotidien et s’engage résolument dans les mutations de la société et durablement pour son territoire.
