NUITS DE CHAMPAGNE

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CAHIER SPÉCIAL

Nuits de Champagne 2019


II

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

Entretien avec Marc Lavoine

« Ceux qui chantent ont mon estime » Artiste parrain de la 32e édition des Nuits de Champagne, aux côtés des Innocents et de Camélia Jordana, Marc Lavoine s’explique, sans langue de bois, sur cette aventure.

AMOUREUX DES MOTS

membres du groupe étaient racistes alors j’ai quitté le groupe. Puis j’ai demandé à Fabrice Aboulker de faire des chansons pour moi. À force, il m’a mis dans un studio et c’est comme ça que ça a commencé.

« Voir que les mots sont au centre du festival, c’est une grande joie. J’ai eu très peur que la littérature de la chanson ne revienne pas. Elle est revenue grâce à Lomepal, à Alex Beaupain, à Orelsan, à Clara Luciani, des gens qui écrivent bien la chanson. J’ai eu peur qu’on devienne un peu comme aux États-Unis, des chansons sans textes. En France, en Belgique, en Afrique, dans les pays francophones, on écrit des histoires. Les histoires sont vraiment importantes pour moi. »

SON REGARD SUR LES INNOCENTS…

« Les Innocents, c’est fantastique. On a commencé à peu près à la même époque. il y a eu une belle vague de chanson française avec aussi Les Rita Mitsouko, Indochine… qui sont toujours là aujourd’hui, mon ami Daniel Darc et tous ces groupes qui sont nés à cette époque-là, ont vraiment un charme particulier. Les Innocents ont un chemin très singulier. Ils n’ont pas choisi la facilité. Ils sont restés résistants aux modes. On sent qu’il y a une éthique et une ligne éditoriale très forte. Ils sont vraiment très doués. »

LE GRAND CHORAL

« J’imagine que ça va être beau. Chanter, c’est un cri d’oiseau. La polyphonie et la chanson, c’est une démarche particulière. Les gens, qui veulent faire ça, je les estime beaucoup. Mes parents chantaient en voiture. Ils m’ont appris à discerner le monde à travers des contes dits par Gérard Philipe et par la poésie. La poésie, ça chante comme le vent dans les peupliers. Ceux qui chantent ont mon estime, enfin pas toutes les chansons. La chanson, ça accompagne la vie des gens et la poésie nous rend meilleur. »

SES LIENS AVEC CATHERINE RINGER

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« Catherine Ringer, c’est une vraie histoire entre elle et moi. Les Rita Mitsouko, c’est le genre de chansons qu’on n’avait jamais fait avant et qui n’avait jamais été fait. Fred Chichin était un grand compositeur, un très grand producteur avec Catherine. Ce qu’ils ont fait, ça n’a pas été rejoué depuis. C’est vraiment une période de la chanson française. Fred manque beaucoup. »

« C’est la passion que j’avais pour mes parents, pour ma mère en particulier, qui font que j’écris des chansons. »

L’ÉCRITURE

« Toutes les chansons que j’ai écrites, je les écris “en enfance”. C’est la passion que j’avais pour mes parents, pour ma mère en particulier, qui font que j’écris des chansons. Je les écris toutes en pensant à cette époque-là et à mon professeur de français. J’ai l’impression d’être toujours dans la cour d’école et de passer en dessous du trou pour aller à la petite rivière pour rêver et écrire de la poésie. La chanson, c’est en quelques phrases, en quelques mots, ra conter un sentiment d’amour. »

SON ÉQUIPE

« Le choix des musiciens, des compositeurs, des partenaires, c’est toujours un choix intéressé parce que c’est très difficile d’être légitime. Je ne suis pas sans les autres. J’aime bien aller chercher dans les gens en devenir. Sur mes nouvelles chansons, je travaille avec Darko, qui a écrit Paris-Seychelles pour Julien Doré, je profite de sa jeunesse. C’est l’ingénieur d’Eddy de Pretto qui fait les productions. C’est

ET SUR CAMÉLIA JORDANA

« Camélia est une très grande actrice dans Le brio d’Yvan Attal avec Daniel Auteuil. Le principe du film est formidable. C’est très important que ce genre de film ait des César. »

LES VICTOIRES DE LA MUSIQUE

Marc Lavoine : « La chanson, ça accompagne la vie des gens et la poésie nous rend meilleur. » Photo AFP toujours important d’aller chercher ce qui est en train de se faire. C’est comme ça que j’aborde chaque fois le nouveau disque. Les compositeurs sont des gens dont la voix passe par la musique. Il faut savoir aller les dénicher.

SES DÉBUTS DANS LA MUSIQUE

« Je venais du théâtre. J’ai été adopté par l’Olympia. Ils m’ont donné une loge, avec un nœud-papillon, un costume et un rôle à jouer. Je plaçais les gens et je pouvais regarder Yves Montand. Un jour, Serge Rousseau fait une au-

dition dans la salle de billard de l’Olympia. De là, on m’envoie à une audition avec celle qui avait découvert Patrick Juvet. Elle prend sont téléphone et elle dit à son fils : “Il y a un type devant moi, il a l’air un peu con mais j’ai peur qu’il ait du talent, tu devrais le recevoir.” C’est comme ça que j’ai démarré la chanson. Il me reçoit et me dit : “Je vais t’envoyer faire du rock.” Je me moquais du style, ce que je voulais faire, c’est de la chanson, écrire des textes et exprimer des choses sur scène. Il m’a envoyé faire du hard-rock. J’en ai fait pendant un an mais je me suis rendu compte que deux

« Je ne suis pas très fan mais ceux qui ont des Victoires, je suis content pour eux. J’ai été un peu méprisé pendant trente ans. On ne m’a jamais rien donné, je m’en porte très bien. Je n’en ai plus besoin. Qu’on les donne plutôt à ceux qui ont un avenir devant eux, le mien est derrière. Je n’ai jamais été de ceux qui aiment être le meilleur chanteur ou le meilleur acteur de l’année. Ça ne veut rien dire. Je reste du côté de Chabrol, de Trintignant, qui se sont toujours passés de ce genre de choses. Les votes entre soi, ça ne m’a jamais vraiment intéressé. Je ne suis pas très passionné par les Victoires de la musique, ça m’ennuie un petit peu. »

PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD

Marc Lavoine, mercredi 23 octobre à 20 h 30, à l’espace Argence


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III

LES INNOCENTS

« Tout ce qui vient est dingue » C’est en toute simplicité et avec humour que le duo revient sur son parcours et son statut d’invité. Vous êtes l’un des trois invités d’honneur de ce festival. Voir vos chansons reprises par près de 900 choristes, ça vous inspire quoi ?

On a hâte de l’entendre. Même quand on réalise nos albums, il ne nous est jamais venu à l’idée de dire : et si on mettait une chorale ? Ce qui fait qu’on aime faire des chansons ensemble, c’est la notion de groupe. Généralement, c’est deux, trois, quatre voix. D’imaginer 900 choristes, ça m’effraie un peu. Jouer avec dix personnes déjà, ça nous semble un barnum.

Comment on se prépare à ça justement ?

On va reprendre deux de nos titres avec eux. On se dit que ça va faire bizarre mais on a envie de le faire. Ça va être impressionnant. C’est bien d’y aller en fermant les yeux et en se demandant ce qu’on va y gagner en surprise, en relecture de nos chansons aussi.

Comment les choristes doivent aborder votre répertoire ?

Comme ce n’est pas venu de nous, c’est la vision de la personne qui va arranger les titres. L’envie de jouer une chanson de quelqu’un, c’est de voir ce qu’on pourra en faire. Ce qui est intéressant, c’est que quelqu’un se soit dit : « On va prendre les chansons des Innocents et on va les arranger autrement. » Ce qui

peut-être intéressant, c’est de voir comment ils vont traiter l’harmonie par rapport aux mélodies. Ça ne paraît rien par rapport à côté de 900. Mais quand on est en studio, on essaie toujours d’avoir un instrument qui porte la chanson. Il y a vraiment l’ossature de la chanson là-dessus.

Justement à vos débuts, en 1982, vous imaginiez vos chansons reprises trente ans plus tard ?

On n’imaginait rien. Je n’imaginais pas continuer à faire un groupe qui s’appelle les Innocents trente-sept ans après. Tout ce qui vient est dingue.

Quel est votre processus créatif ?

Ça vient d’un petit moment d’errance. (Ils rigolent) Un moment où on est un peu plus en lâcher prise, dans ses idées, dans sa tête. Ça dure deux-trois minutes et après c’est du travail. Plus on vieillit, plus on essaie de prolonger ce moment d’errance, de voyage sans figer les choses, en mettant deux mots mais pas plus. Après, la chanson se construit dans un travail plus quotidien et un travail qui se confronte aux partenaires. On est deux créateurs dans un même groupe. L’intérêt, c’est de ne pas figer trop vite une idée pour laisser la place à

Entre J-P Nataf et J-C Urbain, qui forment désormais les Innocents, la complicité est évidente. Photo Yann ORHAN l’avis de quelqu’un d’autre.

Vous avez dit que quand vous montez sur scène, vous vous mettez en danger ?

On s’est rendu compte qu’on ne se donne pas les moyens de monter sur scène avec la sérénité de se dire : « Tout est en place. » On aime bien toujours rajouter un morceau qu’on n’a pas répété. On ne joue pas la même chose exactement tous les jours, y compris dans les trois musiciens qui nous accompagnent. C’est comme partir en pique-nique. On sait globalement où on va aller mais tous les angles

ne sont pas balisés, dessinés. Ce n’est pas une autoroute, c’est plutôt une balade en montagne.

Vous disiez que vous étiez un peu comme un tandem cycliste tous les deux…

Il y en a toujours un qui va avoir un peu plus d’énergie que l’autre et qui va l’embarquer. On va se ressourcer auprès de l’autre. Ce sont les années de groupe qui font ça, même avant qu’on soit un duo. On a toujours cherché à partager le plaisir ou à se renforcer. On cultive ce côté un peu foutraque. On rate des ponts, quelques fois on rate

des fins mais le tout dans la bonne humeur.

Vous avez travaillé avec Camélia Jordana, qui sera en concert le même soir que vous. Que pensez-vous de son travail ?

JP a beaucoup travaillé avec elle. Je suis assez bluffé par cette fille. C’est une interprète hors du commun et courageuse d’expérimenter des choses. Elle fait aussi du cinéma. Elle ne choisit pas la facilité. Il n’y a pas beaucoup de chanteuses de son niveau dans l’Hexagone. Camélia en forme, c’est une diva. PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD

Trois choses à savoir sur Camélia Jordana À 27 ans, la chanteuse et comédienne est invitée d’honneur du 32 e festival des Nuits de Champagne, dont elle donnera le coup d’envoi lundi 21 octobre en partageant un double plateau avec Les Innocents. Trois choses à savoir sur cette jeune artiste.

1. SES DÉBUTS

Elle n’a que 16 ans lorsqu’elle passe le casting de la septième édition de la Nouvelle Star. Son grain de voix et son style séduisent aussi bien le jury que le public, ce qui lui permet d’aller loin dans la compétition. Éliminée en demi-finale, elle signe très vite un contrat avec une maison de disques, ce qui lui permet de sortir son premier album éponyme Camélia Jordana, qui comporte le titre Non, non, non que vont reprendre les collégiens de l’Aube à l’unisson. Son second album, Dans la peau, sort quatre ans plus tard.

2. ARTISTE ENGAGÉE

Camelia Jordana a grandi, sa musique a mûri et évolué. En novembre 2018, quatre ans après son dernier disque, elle sort son troisième opus LOST, aux titres engagés comme Dhaouw dans lequel elle évoque le massacre du 17 octobre 1961. Elle fait un parallèle aux bavures policières dans Freddie Gray, une référence à l’affaire Adama Traoré. « Mon nouvel album porte une parole militante et engagée. J’aime mener la lutte de front pour les causes qui me sont chères. » L’artiste surprend tout le monde avec ce nouvel album pour lequel elle est nommée aux Victoires de la musique dans la catégorie « Musiques du monde ». Elle repartira avec le trophée.

3. DE LA MUSIQUE AU CINÉMA

Ses premiers pas au cinéma, Camélia Jordana les faits dès 2012 avec des petits rôles dans La stratégie de la poussette. On la voit par la suite dans des films comme Nous Trois ou rien, Cherchez la femme… au cinéma ou sur Canal + dans la saison de Panthers… Mais c’est en 2017 dans le film Le brio d’Yvan Attal aux côtés de Daniel Auteuil qu’elle explose. Une performance qu’il lui vaut de décrocher le César du meilleur espoir féminin. Elle a été à l’affiche de Curiosa et elle a tourné dans le premier film de fiction de Caroline Fourest Sœurs d’armes (actuellement à l’affiche), qui suit une brigade de femmes venues du monde entier, qui rejoint au Kurdistan la brigade internationale formée pour combattre Daesh et sauver les Yézidis.

Camelia Jordana, en double plateau avec Les Innocents, lundi 21 octobre à 20 h 30 au théâtre de Champagne.


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VÉRONIQUE SANSON AU CUBE

ESPACE ARGENCE

« Venir chez vous me donne des ailes »

Zazie fait de nous son « Essenciel »

Elle a fêté ses 70 ans sur scène. Véronique Sanson est de retour au Cube à Troyes jeudi 24 octobre. Il y a quelques mois, vous avez dû annuler quelques dates en raison de problèmes de santé. Comment allez-vous ?

Je vais comme je peux, mais avec un optimiste inouï.

Il y a dans vos chansons quelque chose d’intemporel. Nos parents vous suivaient et aujourd’hui, ce sont leurs enfants. Que cela vous inspire-t-il ?

C’est merveilleux, cette histoire de transmission. C’est vrai qu’il y a des gens qui ne m’aimaient pas forcément mais ont été gavés de Véronique Sanson par leurs parents. Je trouve ça formidable. C’est pour ça qu’on ne meurt pas, qu’on ne meurt jamais. C’est sympa que les parents fassent écouter des choses. Ça a été le cas des miens. Ils m’ont fait écouter beaucoup de choses, qui m’ont énormément marquée. De la musique classique, du Gershwin, des musiques du monde. J’ai l’impression de ne pas vraiment mourir.

trouve formidable alors que je me trouve juste ce que je suis. Je donne tout ce que je peux.

Il y a quelqu’un qui vous trouve formidable, c’est Marc Lavoine, l’un des invités d’honneur des Nuits de Champagne. Il a dit que vous étiez encore meilleure sur scène, dès que vous touchiez votre piano.

C’est un amour. Je l’aime autant. Il a fait de tellement belles chansons. C’est tellement gentil et bienveillant.

Il partagera l’affiche avec Les Innocents et Camelia Jordana. Ce sont des artistes que vous connaissez bien aussi ?

Les Innocents, je les adore. Ils ont fait une version sur le disque que j’ai fait à La Rochelle, il y a trente

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« On se flagelle, on est bourré de doutes » Vous avez fêté vos 70 ans sur scène. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Je ne porte aucun regard. Je vis le temps présent. Je ne suis pas du tout dans le passé et, d’ailleurs, il y a beaucoup de choses dont je ne me souviens pas car ma priorité, c’est le présent. Si je regarde un petit peu, je trouve que j’ai eu beaucoup de chance.

Comment vous jugeriez la Véronique Sanson sur scène d’aujourd’hui et celle de vos débuts ?

C’est complètement différent. Au début, je ne voulais pas faire de scène. Je voulais faire des disques dans l’ombre parce que j’avais peur. J’étais tellement timide. Je le suis toujours mais j’essaie de me soigner. La Véronique Sanson du début, ce n’est pas du tout la même. Après des années de pratique, on apprend à se maîtriser même si j’ai toujours autant le trac qu’avant et ça, ça ne bougera jamais. Le trac, c’est un stress tellement épouvantable. On se flagelle, on est bourré de doutes. Je ne suis jamais sûre de moi. Et c’est bien, car si L’invitée d’honneur des Nuits de Champagne 2007 j’étais sûre, ça vousera sur la scène du Cube, jeudi 24 octobre. drait dire que je me

ans. Ils avaient fait une version de Comme je l’imagine et celle-ci m’a sidérée. Je les admire beaucoup. Camelia Jordana, je connais beaucoup moins son répertoire mais je la trouve formidable.

Vous avez été invitée d’honneur des Nuits de Champagne en 2007, est-ce qu’il y a un souvenir qui vous a marquée ?

La ville, l’accueil, cette espèce de fantastique fédération de gens, qui avaient travaillé beaucoup en amont. On se parle toujours. On se donne des petites nouvelles. On n’a jamais oublié.

Si vous aviez un conseil à donner à Marc Lavoine, qui chantera avec les 900 choristes, que lui diriez-vous ?

Je n’ai absolument aucun conseil à donner à Marc parce que je sais qu’il sait. Comme c’est un amoureux de la musique et un homme tellement bienveillant, ce qu’il voudra avoir, il l’aura. Ce n’est pas difficile de travailler avec lui. Il est merveilleusement généreux. Il vous donne tout ce qu’il a.

Qu’avez-vous concocté de beau pour votre spectacle ?

C’est le spectacle que j’ai depuis deux ans et demi. Peut-être qu’on va changer des chansons, mais tout ce que je peux vous dire, c’est que ça va être vraiment bien. J’ai un tel amour des gens, ça me donne des ailes. Venir chez vous me donne des ailes. C’est un cadeau merveilleux.

Y a-t-il un nouvel album en préparation ?

J’y pense. Je suis en train d’écrire des petits trucs mais je n’ai pas trop le temps en ce moment. Je n’ai pas envie qu’on me presse. J’ai envie de faire un album quand je serai prête à donner le meilleur de moi-même. Il faut prendre le temps d’observer la vie, ce qui change.

« J’achète un château en Espagne, j’achète un monde où tout le monde gagne… » Qui a pu oublier ce refrain fredonné par Zazie, en 2001, dans sa chanson Rue de la Paix ? Son vrai nom, c’est Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes. Les origines aristocratiques de la chanteuse ne l’empêchent pas d’apporter son soutien à de nombreuses causes populaires : le Téléthon, les Restos du Cœur… Depuis toujours, elle se montre sensible aux questions environnementales, et déplore la surconsommation. « S’acheter plusieurs canapés alors qu’on n’a une paire de fesses, c’est un peu idiot, multiplier les maisons alors qu’on ne vit que dans une, c’est un peu bête aussi », disaitelle, en septembre, à Midi Libre.

RETOUR AUX SOURCES Après plusieurs années en tant que jurée du télé-crochet « The Voice », elle revient avec un dixième album, Essenciel. « Il y a eu un moment où cette surexposition médiatique n’avait plus de sens pour moi. […] De temps en temps, il faut savoir descendre de la montagne et reprendre la base, à savoir le plaisir », exprimait-elle, il y a peu, à France Info. Le plaisir de retrouver son public n’est pas dissimulé. C’est dans la plus grande simplicité qu’elle s’est présentée à lui, en mars dernier, en débutant sa tournée par trois petites salles parisiennes. Ses fans sont tou-

jours présents : son dernier album est déjà disque de platine – plus de 100 000 exemplaires vendus . Le clip de Nos âmes sont, tourné avec la réalisatrice apnéiste Julie Gautier, est, en plus d’être une prouesse technique, un vrai bijou de sensibilité. « On est dans un monde très systémique […]. On a tous cette petite voix qu’on a tendance à étouffer, et pourtant, elle nous dit la vérité », indiquait-elle encore à France Info, au sujet de cette chanson. La (grande) voix de Zazie, on la retrouve très vite aux Nuits de Champagne, plus de vingt ans après sa dernière venue… en 1996. CLÉMENCE SIMON

Zazie, mardi 22 octobre à 20 h 30, à l’espace Argence.

THÉÂTRE DE CHAMPAGNE

Dianne Reeves, grande voix de la soul et du jazz C’est l’une des plus grandes chanteuses de jazz et de soul actuelles, et elle sera pour la première fois à Troyes à la veille de ses 63 ans. « La France a été le premier pays qui s’est intéressé à ce que je faisais, à qui j’étais. On voulait en savoir plus sur ma musique, nous expliquait Dianne Reeves au téléphone, en juillet. J’ai toujours vu la France comme un musée géant, un pays qui a beaucoup contribué à l’histoire de l’art. Ça fait partie de votre culture. Aux États-Unis,

PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD

Véronique Sanson, jeudi 24 octobre à 20 h 30 au Cube

Zazie revient aux Nuits de Champagne avec un dixième album. Photo Laurent SEROUSSI

Diane Reeves, diva du jazz. Photo Jerris Madison

c’est complètement différent, il y avait une autre façon de voir qui j’étais et ce que je faisais. » Elle viendra chanter son album sorti il y a cinq ans, Beautiful Life : « La vie est belle car c’est celle que j’ai choisie. C’est aussi la signification de cet album, Beautiful Life. On a la vie, la volonté, le choix de changer les choses, de devenir qui on veut être, de faire ce que l’on veut. » Récompensée par cinq Grammy Awards au cours de sa carrière, la chanteuse originaire de Detroit le dit elle-même : son instrument, c’est la voix. Excellente interprète, elle mêle aisément les genres. « Jazz, soul… Je ne fais pas la différence, ce sont toutes mes influences. Tout dépend de la façon dont je l’interprète, dont je l’écoute, la façon dont je la ressens, dont c’est arrangé. Pour moi, c’est simplement de la musique. » C.S AVEC W.B

Dianne Reeves, mardi 22 octobre à 20 h 30, au théâtre de Champagne


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ESPACE ARGENCE

Ils participent au Grand Choral pour la première fois Il y a les habitués, et ceux qui vont découvrir le plaisir de chanter avec 800 personnes. Cinq choristes novices nous expliquent ce qui leur a donné envie de rejoindre l’aventure.

Clément Lucas et Marylène Bouchet « C’EST UNE HISTOIRE DE FAMILLE » C’est en couple, accompagné de centaines d’autres choristes, que Clément Lucas et Marylène Bouchet vont vivre le Grand Choral. L’an dernier, c’est la mère de Clément qui participait, à l’âge de 70 ans. Son frère, Bastien Lucas, a réalisé des arrangements pour les Nuits de Champagne. La mère de Marylène chante depuis plus de trente ans. Et leurs deux filles, de 4 et 7 ans, aiment déjà pousser la chansonnette. « La musique, chez nous, c’est une histoire de famille », sourit Marylène. Ensemble, ils ont vraiment commencé à chanter en découvrant le réseau Chanson Contemporaine, il y a deux ans, lors d’un stage avec Maud Galichet en région parisienne. Depuis, ils ont monté leur propre chorale affiliée à Chanson Contempo-

raine, à Lyon. « On aimait bien le rythme de répétitions d’une fois par mois. Ça permet d’emmener nos filles, de les faire baigner là-dedans », explique Marylène Bouchet. Le Grand Choral, Clément l’a découvert l’an dernier, en spectateur. « J’ai eu envie de le vivre de l’intérieur. On a pu participer à un after chantant avec les choristes, j’aime bien l’esprit. » Marylène aime aussi l’idée de chanter à plusieurs : « Je n’ose pas trop chanter toute seule ou à deux, c’est ce que j’apprécie dans le chant choral. » Avec une quinzaine d’autres choristes, ils ont commencé à répéter leurs morceaux. « On chante souvent dans la voiture avec ma compagne, précise Clément. On a aussi des enregistrements avec les voix séparées : je suis ténor, et elle, soprano. » C.S

Sébastien Paya « J’AI HÂTE DE VIVRE CETTE EXPÉRIENCE » Dans sa chorale à Villefranche-sur-Saône (Rhône), ils sont une dizaine à vivre cette année l’aventure du Grand Choral. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Sébastien Paya, 27 ans, de se lancer dans le grand bain. La musique, le jeune homme a ça dans le sang. « Petit, mon maître d’école nous faisait chanter. Mes parents m’avaient alors demandé si je voulais intégrer une chorale. » Ce qu’il a fait. « Je ne suis jamais reparti. » C’était il y a dix-sept ans. « J’aime cette idée de partage. Les personnes avec lesquelles je chante sont, à mes yeux, plus comme des membres de ma famille que des choristes. C’est vraiment du bonheur

quand on va chanter. » Ce premier Grand Choral, il l’attend avec impatience. « J’ai hâte de vivre cette expérience. » En attendant, il travaille d’arrache-pied pour être fin prêt. « Je répète dans la voiture en écoutant les titres en boucle. Je n’ai jamais fait de solfège mais j’ai une bonne oreille et une bonne mémoire. » Pas de pression pour autant. « Ça reste du chant donc un plaisir », confie ce passionné de chant et chef de chœur depuis quatre ans. « Je ne peux pas vivre sans musique. » La passion chevillée au corps et au cœur, Sébastien Paya rêve déjà de son premier festival. « C’est une belle histoire qui commence. » A.CH.

Laure Lacoume « UNE GRANDE AVENTURE MUSICALE » « Ça me tentait depuis quelques années. Cet été, la chorale dont je suis chef de chœur m’a payé un stage de direction à Troyes. J’ai été enchantée », confie Laure Lacoume, enseignante à Vitry-leFrançois, dans la Marne. À tel point qu’à l’issue de son périple troyen, à la fin août, elle demande s’il reste encore des places pour intégrer le Grand choral. Lorsqu’on lui répond qu’on cherche encore quelques sopranos, elle n’hésite pas une seconde, d’autant que ses chanteurs lui avaient déjà parlé du festival. « Toujours en bien », précise-t-elle. Ne vous attendez pas à ce qu’elle vous réponde par l’affirmative lorsque vous lui demandez si les artistes invités

d’honneur ont joué dans sa décision. « Pas forcément. Je sais qu’il y a toujours des chanteurs de qualité. » Si elle a une petite préférence pour Marc Lavoine, dont elle connaît plutôt bien les chansons, les univers des Innocents et de Camélia Jordana lui plaisent « autant ». « C’est une vraie découverte. Le côté musical ne m’effraie pas. » Chez elle, le matin ou le soir, elle répète les titres qu’elle devra connaître sur le bout des doigts pour les interpréter avec les neuf cents choristes. « Ça va être quelque chose de très fort. Je vois ça comme une grande aventure musicale et humaine. Et voir les artistes en chair et en os, ça va être une semaine de bonheur complet. » A.CH.

Khadou Megadi « C’EST UN TRUC DE OUF ! » « Le Grand Choral, c’est un truc de ouf ! On ne chante jamais avec 800 personnes et avec des artistes, c’est incroyable au niveau polyphonique. » Pour Khadou Megadi, participer au Grand Choral est un rêve qu’elle avait depuis longtemps. Cette cheffe d’une chorale pour adolescents, à Villefranchesur-Saône (Rhône), en a entendu parler pour la première fois en 2010. Elle a voulu participer l’année du groupe Tryo, en 2013. « J’étais fan, mais un gros problème de santé m’a empêché d’y aller. » Puis il y a aussi le coût financier du projet : entre 600 € à 700 € pour la semaine. Mais cette fois, c’est la bonne. À 54 ans, Khadou Megadi part avec trois chefs de chœur et deux

choristes de Villefranche-sur-Saône. Elle reconnaît avoir un faible pour Camélia Jordana, qui sera présente au Grand Choral avec Les Innocents et Marc Lavoine. « Elle est d’origine algérienne, comme moi. Elle a écrit une très belle chanson, Dhaouw, qui me parle beaucoup (la chanteuse y évoque le massacre d’Algériens lors de la manifestation parisienne du 17 octobre 1961, NDLR). » Mais si Khadou Megadi vient au Grand Choral, c’est avant tout pour le défi. En attendant le grand jour, elle révise avec ses comparses. « Le plus compliqué pour moi, c’est de mémoriser les chansons. J’ai l’impression d’aller à l’émission N’oubliez pas les paroles ! », dit-elle dans un sourire. C.S.

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À L’ESPACE ARGENCE

L’AUBE À L’UNISSON

AU FIL DES NUITS

Un Grand choral optimiste

L’envie et l’énergie

Les immanquables En plus des concerts, de nombreux rendez-vous ponctuels et surprises sont proposés par le festival.

Mardi, les 700 collégiens ont répété ensemble, et d’évidence, ça s’annonce plus que bien le 21 !

OFFREZ UNE CHANSON COMME UNE FLEUR

Sur commande, des chanteurs viennent livrer des chansons à domicile. Une belle surprise à offrir à vos proches. Du samedi 19 au samedi 26 octobre. Tarif : 5 € par livraison. Réservation à partir du 14 octobre au 06 07 55 46 38.

APÉROS CHANTANTS

L’équipe musicale du festival vous propose de chanter ensemble un répertoire de tubes illustrant la thématique « Love qui peut ». Mardi 22 et mercredi 23 octobre de 18 h 30 à 20 h. Chapiteau, site du gymnase Beurnonville (entrée rue du 1er-BCP) à Troyes.

APÉRO CONCERT « SPÉCIAL QUÉBEC »

Nouveau défi cette année pour Brice Baillon, directeur artistique et musical du festival : réarranger les répertoires de Marc Lavoine, Les Innocents et Camélia Jordana pour que les 900 choristes surprennent une nouvelle fois le public. Photo Jérôme BRULEY

Lors de la seconde journée de répétition mardi... : « Un travail de détail, notamment pour canaliser l’énergie des collégiens. » Photo Jérôme BRULEY

Directeur artistique et musical des Nuits de Champagne, Brice Baillon explique comment il est parvenu à marier les univers de Marc Lavoine, Camélia Jordana et Les Innocents.

n peut toujours compter sur les collégiens qui composent le Chœur de l’Aube. Chaque année, ils ouvrent le festival avec les deux représentations de L’Aube à l’unisson, donnant en quelque sorte le « la » de la semaine à venir. Le lundi 21 octobre, ils seront 700 et des poussières sur la scène de l’espace Argence. Face au public… un « vrai » public ! Depuis quelques mois, ces élèves issus de 28 établissements du département (dont sept de Troyes et autant de l’agglomération) n’ont pas compté leurs efforts pour être prêts vocalement le jour J. En juin, ils ont pris part à une première journée de répétition à l’auditorium du Centre de congrès de l’Aube. L’occasion de rencontrer les chefs de chœur qui les accompagnent dans cette aventure artistique, Blandine Deforge et Geoffrey Bouthors. « Ils ont aussi découvert les chansons qu’ils interpréteront », rappelle Brice Baillon, qui supervise

Pourquoi avoir mêlé ces trois univers ?

Pour Marc Lavoine, ça a été assez simple. Dans la multitude des chansons qu’il a écrites, on a sélectionné les plus connues, tout simplement parce que ce sont les plus intéressantes. Le public ne s’est pas trompé. Pour les Innocents, on a cherché celles qui avaient la plus grande notoriété. Ça sera un Grand Choral de tubes.

Le plus difficile cette année, ça a été de mettre en relation les trois répertoires. Il y a un grand écart. Il fallait trouver une cohérence musicale et faire valider aux artistes ce qu’ils allaient chanter, d’autant qu’ils sont très sollicités. Les chansons, on les connaît mais on va les redécouvrir. 900 choristes, ça apporte une force très différente que lorsque Marc Lavoine chante seul ou Les Innocents quand ils sont deux. Leurs titres vont résonner autrement pour les gens qui vont les entendre. On a voulu des harmonies simples et efficaces pour proposer un Grand Choral dynamique avec des chansons joyeuses.

Quelle a été la plus grande difficulté rencontrée cette année pour mettre

Quelle est la couleur que vous avez voulu donner à ce Grand Choral ?

On prend toujours des risques quand on choisit la destination. C’est aussi l’occasion de couvrir des répertoires plus jeunes, plus modestes. Camélia est un bon choix pour ça. Avec trois albums, une Victoire de la musique, l’artiste a le vent en poupe et n’avait jamais été interprétée en chœur. De quoi surprendre tout autant que Les Innocents. C’est très dynamique et très adapté à la polyphonie . Marc Lavoine, c’est presque le premier à

Comment avez-vous choisi les chansons interprétées ?

On va parler d’amour, de tranches de vie, moins de problèmes sociétaux. Il y aura de la légèreté, du dynamisme. C’est assez nouveau. On a besoin de sourire, d’amour et de joyeux. Ça va être joyeux et optimiste.

Quels vont être les temps forts ? On a revisité Les yeux revolver. J’ai hâte de l’entendre car ça va être une belle surprise. Chère amie aussi va être un des moments forts du Grand Choral. L’autre Finistère des Innocents va être très fort.

À l’approche du jour J, quel est l’état d’esprit ? Je suis serein. On connaît la qualité du chœur. Les choristes ont progressé et font progresser le collectif. Ils vont arriver en connaissant les chansons donc lors des répétitions, on va

faire de la dentelle.

La Troupe, ensemble vocal troyen, sera le petit chœur cette année. Pourquoi l’avoir choisie ? Je fais des prospections toute l’année. Je les ai vus à deux-trois reprises et ils m’ont convaincu. Je ne les ai pas choisis parce qu’ils viennent de Troyes mais pour la qualité de ce qu’ils produisent et pour l’exigence que Christophe Allègre demandent à ses chanteurs. J’ai été conquis par leurs prestations.

PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD Grand choral avec Camélia Jordana, Marc Lavoine et Les Innocents, vendredi 25 octobre à 21 h à l’espace Argence. Deuxième séance samedi 26 octobre à 16 h. Troisième séance à 21 h. Tarifs : 51 € en 1e série. 45 € en 2e série. 39 € en 3e série. Forfait 4 places : 156 € (séances du vendredi 21 h et du samedi 16 h).

DE L’ÉLÈVE À L’ARTISTE Dans la foulée, nos jeunes ont reçu les partitions et les « MP3 » de travail pour occuper leur été en fonction de leur motivation. Et à la rentrée, ils ont poursuivi dans la chorale de leur collège.Mardi dernier, c’est donc dûment entraînés qu’ils se sont retrouvés pour la seconde journée de répétition. « Il s’agit de préciser musicalement chaque interprétation, de mettre du liant dans le groupe et de les préparer à la scène », confiait dans les coulisses Brice Baillon, résumant l’ambition du rendez-vous : « Favoriser la mue entre l’élève et l’artiste. » Charge aux chefs de chœur de la mettre en musique avec leur savoir-faire. Et manifestement, ça a bien pris. Quelle envie ! Quelle énergie ! Dès le matin,

c’était frappant. « Le répertoire joue beaucoup », analyse Brice Baillon, appuyant : « Les chansons, c’est la clé de la réussite. » « Les collégiens sont à l’écoute, ils jouent le jeu. Ils sont réellement engagés avec le désir de bien faire », constatait de son côté Blandine Deforge. Titre par titre, « Colore est très bien passée. De même, ils sont facilement “entrés” dans les chansons de Lavoine, il est vrai bien harmonisées pour un chœur d’ados. C’est la vie est extrêmement simple du point de vue de l’apprentissage. Chère amie est plus douce, mais ils se la sont appropriée. » Non non non serait-elle cependant leur chanson préférée ? Pas si sûr… Dès dimanche, les 700 investiront la salle Argence pour la « générale » le matin et l’avant-première devant les parents l’après-midi. Le début d’un marathon polyphonique qui s’achèvera le lendemain devant le public, vous Mesdames et Messieurs…

RODOLPHE LAURENT

AFTERS CHANTANTS

Le public est invité à reprendre les titres les plus connus des artistes de la soirée, après leur concert, pour prolonger la soirée en chansons. Lundi 21 octobre : les chansons des Innocents ; mardi 22 octobre : les chansons de Zazie ; mercredi 23 octobre : les chansons de Marc Lavoine et des Rita Mitsouko ; jeudi 24 octobre : spécial Québec. À partir de 23 h, à l’aquarium du théâtre de la Madeleine. Bar ouvert.

ATELIER CHANTANT

Pour les enfants participant au spectacle de chansons jeune public « Bulles de Fardet », un atelier est proposé mercredi 23 octobre, de 10 h à 12 h 30. Sur inscription, à l’achat du billet. Le spectacle est le même jour à 18 h, à l’espace Gérard Philipe de Saint-André-les-Vergers. Renseignements au 03 25 76 27 63.

ENREGISTREMENT DES « GROSSES TÊTES »

Laurent Ruquier et toute l’équipe de l’émission de RTL « Les Grosses Têtes » se délocalisent à Troyes pendant le festival. L’émission sera enregistrée mardi 22 octobre à 10 h, à l’auditorium du Centre des congrès de l’Aube. Pour vous inscrire à l’émission, rendez-vous sur le site de RTL : https ://www.rtl.fr/assister.

BEFORE MUSICAL

Le restaurant « la SouPréf errante » propose plusieurs concerts, place de la Libération. Lundi 21 octobre : « L’homme des tavernes » ; mardi 22 octobre : « La band’à Manu » ; mercredi 23 octobre : « L’instant T » ; jeudi 24 octobre : « Gildas et ses prunelles ».

HAPPENING CHANTANT DU GRAND CHŒUR

Au centre-ville de Troyes, pendant la semaine, quelques titres du Grand Choral vous seront offerts en acoustique, en avant-première.

ANIMATIONS CHANTANTES SURPRISES

Dans la ville ou dans les bus TCAT, des petites pépites vous attendent…

UNE VILLE EN FÊTE

La ville de Troyes et les commerçants du centre-ville s’associent à l’équipe du festival pour mettre les rues et quartier aux couleurs et aux sons de « Love qui peut ».

POUR LE DÉVELOPPEMENT DES NUITS DE CHAMPAGNE Emm Emmanuel ENFROY Séb Sébastien PARIS

Florent Flo DUF DUFOUR

Oli Olivier JAU JAUZE

Eric SAI SAILLARD

Frank Fra FED FEDER

Rom Romain VIDAL VID

Didier PAPAZ

Olivier BEN BENOIT

Sybille BOSSELER Amélie PICARD

Gér Géraldine RIEGEL Natacha RAGON Anna TURCO

Ernesto SOARES

Olivier DOUARD

Patricia LECOCQ

Frédéric COPET

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s’être révélé comme une évidence, entre son actualité débordante, ses quarante ans de carrière. C’est la valeur sûre de cette édition. Il va offrir des repères aux spectateurs.

2000486095VD

M

en musique ce Grand Choral ?

êler les répertoires de Marc Lavoine, Les Innocents et Camélia Jordana, il fallait oser le pari. Un défi de taille que Brice Baillon, directeur musical et artistique du festival, s’est attelé à relever.

O

la réalisation de ce spectacle. En l’occurrence deux titres de Marc Lavoine (Chère amie et C’est la vie), un des Innocents (Colore) et un quatrième de Camélia Jordana (Non non non).

FUSO, un artiste québécois « découverte » viendra présenter son répertoire en chantant avec le public, dans une ambiance « boîtes à chanson » à savourer avec un verre à la main ! Jeudi 24 octobre de 18 h 30 à 20 h. Tous réunis (artistes et public) sur la scène du théâtre de la Madeleine.

L’an dernier, les choristes répétaient place Saint-Remy.


VI

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

VII

À L’ESPACE ARGENCE

L’AUBE À L’UNISSON

AU FIL DES NUITS

Un Grand choral optimiste

L’envie et l’énergie

Les immanquables En plus des concerts, de nombreux rendez-vous ponctuels et surprises sont proposés par le festival.

Mardi, les 700 collégiens ont répété ensemble, et d’évidence, ça s’annonce plus que bien le 21 !

OFFREZ UNE CHANSON COMME UNE FLEUR

Sur commande, des chanteurs viennent livrer des chansons à domicile. Une belle surprise à offrir à vos proches. Du samedi 19 au samedi 26 octobre. Tarif : 5 € par livraison. Réservation à partir du 14 octobre au 06 07 55 46 38.

APÉROS CHANTANTS

L’équipe musicale du festival vous propose de chanter ensemble un répertoire de tubes illustrant la thématique « Love qui peut ». Mardi 22 et mercredi 23 octobre de 18 h 30 à 20 h. Chapiteau, site du gymnase Beurnonville (entrée rue du 1er-BCP) à Troyes.

APÉRO CONCERT « SPÉCIAL QUÉBEC »

Nouveau défi cette année pour Brice Baillon, directeur artistique et musical du festival : réarranger les répertoires de Marc Lavoine, Les Innocents et Camélia Jordana pour que les 900 choristes surprennent une nouvelle fois le public. Photo Jérôme BRULEY

Lors de la seconde journée de répétition mardi... : « Un travail de détail, notamment pour canaliser l’énergie des collégiens. » Photo Jérôme BRULEY

Directeur artistique et musical des Nuits de Champagne, Brice Baillon explique comment il est parvenu à marier les univers de Marc Lavoine, Camélia Jordana et Les Innocents.

n peut toujours compter sur les collégiens qui composent le Chœur de l’Aube. Chaque année, ils ouvrent le festival avec les deux représentations de L’Aube à l’unisson, donnant en quelque sorte le « la » de la semaine à venir. Le lundi 21 octobre, ils seront 700 et des poussières sur la scène de l’espace Argence. Face au public… un « vrai » public ! Depuis quelques mois, ces élèves issus de 28 établissements du département (dont sept de Troyes et autant de l’agglomération) n’ont pas compté leurs efforts pour être prêts vocalement le jour J. En juin, ils ont pris part à une première journée de répétition à l’auditorium du Centre de congrès de l’Aube. L’occasion de rencontrer les chefs de chœur qui les accompagnent dans cette aventure artistique, Blandine Deforge et Geoffrey Bouthors. « Ils ont aussi découvert les chansons qu’ils interpréteront », rappelle Brice Baillon, qui supervise

Pourquoi avoir mêlé ces trois univers ?

Pour Marc Lavoine, ça a été assez simple. Dans la multitude des chansons qu’il a écrites, on a sélectionné les plus connues, tout simplement parce que ce sont les plus intéressantes. Le public ne s’est pas trompé. Pour les Innocents, on a cherché celles qui avaient la plus grande notoriété. Ça sera un Grand Choral de tubes.

Le plus difficile cette année, ça a été de mettre en relation les trois répertoires. Il y a un grand écart. Il fallait trouver une cohérence musicale et faire valider aux artistes ce qu’ils allaient chanter, d’autant qu’ils sont très sollicités. Les chansons, on les connaît mais on va les redécouvrir. 900 choristes, ça apporte une force très différente que lorsque Marc Lavoine chante seul ou Les Innocents quand ils sont deux. Leurs titres vont résonner autrement pour les gens qui vont les entendre. On a voulu des harmonies simples et efficaces pour proposer un Grand Choral dynamique avec des chansons joyeuses.

Quelle a été la plus grande difficulté rencontrée cette année pour mettre

Quelle est la couleur que vous avez voulu donner à ce Grand Choral ?

On prend toujours des risques quand on choisit la destination. C’est aussi l’occasion de couvrir des répertoires plus jeunes, plus modestes. Camélia est un bon choix pour ça. Avec trois albums, une Victoire de la musique, l’artiste a le vent en poupe et n’avait jamais été interprétée en chœur. De quoi surprendre tout autant que Les Innocents. C’est très dynamique et très adapté à la polyphonie . Marc Lavoine, c’est presque le premier à

Comment avez-vous choisi les chansons interprétées ?

On va parler d’amour, de tranches de vie, moins de problèmes sociétaux. Il y aura de la légèreté, du dynamisme. C’est assez nouveau. On a besoin de sourire, d’amour et de joyeux. Ça va être joyeux et optimiste.

Quels vont être les temps forts ? On a revisité Les yeux revolver. J’ai hâte de l’entendre car ça va être une belle surprise. Chère amie aussi va être un des moments forts du Grand Choral. L’autre Finistère des Innocents va être très fort.

À l’approche du jour J, quel est l’état d’esprit ? Je suis serein. On connaît la qualité du chœur. Les choristes ont progressé et font progresser le collectif. Ils vont arriver en connaissant les chansons donc lors des répétitions, on va

faire de la dentelle.

La Troupe, ensemble vocal troyen, sera le petit chœur cette année. Pourquoi l’avoir choisie ? Je fais des prospections toute l’année. Je les ai vus à deux-trois reprises et ils m’ont convaincu. Je ne les ai pas choisis parce qu’ils viennent de Troyes mais pour la qualité de ce qu’ils produisent et pour l’exigence que Christophe Allègre demandent à ses chanteurs. J’ai été conquis par leurs prestations.

PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD Grand choral avec Camélia Jordana, Marc Lavoine et Les Innocents, vendredi 25 octobre à 21 h à l’espace Argence. Deuxième séance samedi 26 octobre à 16 h. Troisième séance à 21 h. Tarifs : 51 € en 1e série. 45 € en 2e série. 39 € en 3e série. Forfait 4 places : 156 € (séances du vendredi 21 h et du samedi 16 h).

DE L’ÉLÈVE À L’ARTISTE Dans la foulée, nos jeunes ont reçu les partitions et les « MP3 » de travail pour occuper leur été en fonction de leur motivation. Et à la rentrée, ils ont poursuivi dans la chorale de leur collège.Mardi dernier, c’est donc dûment entraînés qu’ils se sont retrouvés pour la seconde journée de répétition. « Il s’agit de préciser musicalement chaque interprétation, de mettre du liant dans le groupe et de les préparer à la scène », confiait dans les coulisses Brice Baillon, résumant l’ambition du rendez-vous : « Favoriser la mue entre l’élève et l’artiste. » Charge aux chefs de chœur de la mettre en musique avec leur savoir-faire. Et manifestement, ça a bien pris. Quelle envie ! Quelle énergie ! Dès le matin,

c’était frappant. « Le répertoire joue beaucoup », analyse Brice Baillon, appuyant : « Les chansons, c’est la clé de la réussite. » « Les collégiens sont à l’écoute, ils jouent le jeu. Ils sont réellement engagés avec le désir de bien faire », constatait de son côté Blandine Deforge. Titre par titre, « Colore est très bien passée. De même, ils sont facilement “entrés” dans les chansons de Lavoine, il est vrai bien harmonisées pour un chœur d’ados. C’est la vie est extrêmement simple du point de vue de l’apprentissage. Chère amie est plus douce, mais ils se la sont appropriée. » Non non non serait-elle cependant leur chanson préférée ? Pas si sûr… Dès dimanche, les 700 investiront la salle Argence pour la « générale » le matin et l’avant-première devant les parents l’après-midi. Le début d’un marathon polyphonique qui s’achèvera le lendemain devant le public, vous Mesdames et Messieurs…

RODOLPHE LAURENT

AFTERS CHANTANTS

Le public est invité à reprendre les titres les plus connus des artistes de la soirée, après leur concert, pour prolonger la soirée en chansons. Lundi 21 octobre : les chansons des Innocents ; mardi 22 octobre : les chansons de Zazie ; mercredi 23 octobre : les chansons de Marc Lavoine et des Rita Mitsouko ; jeudi 24 octobre : spécial Québec. À partir de 23 h, à l’aquarium du théâtre de la Madeleine. Bar ouvert.

ATELIER CHANTANT

Pour les enfants participant au spectacle de chansons jeune public « Bulles de Fardet », un atelier est proposé mercredi 23 octobre, de 10 h à 12 h 30. Sur inscription, à l’achat du billet. Le spectacle est le même jour à 18 h, à l’espace Gérard Philipe de Saint-André-les-Vergers. Renseignements au 03 25 76 27 63.

ENREGISTREMENT DES « GROSSES TÊTES »

Laurent Ruquier et toute l’équipe de l’émission de RTL « Les Grosses Têtes » se délocalisent à Troyes pendant le festival. L’émission sera enregistrée mardi 22 octobre à 10 h, à l’auditorium du Centre des congrès de l’Aube. Pour vous inscrire à l’émission, rendez-vous sur le site de RTL : https ://www.rtl.fr/assister.

BEFORE MUSICAL

Le restaurant « la SouPréf errante » propose plusieurs concerts, place de la Libération. Lundi 21 octobre : « L’homme des tavernes » ; mardi 22 octobre : « La band’à Manu » ; mercredi 23 octobre : « L’instant T » ; jeudi 24 octobre : « Gildas et ses prunelles ».

HAPPENING CHANTANT DU GRAND CHŒUR

Au centre-ville de Troyes, pendant la semaine, quelques titres du Grand Choral vous seront offerts en acoustique, en avant-première.

ANIMATIONS CHANTANTES SURPRISES

Dans la ville ou dans les bus TCAT, des petites pépites vous attendent…

UNE VILLE EN FÊTE

La ville de Troyes et les commerçants du centre-ville s’associent à l’équipe du festival pour mettre les rues et quartier aux couleurs et aux sons de « Love qui peut ».

POUR LE DÉVELOPPEMENT DES NUITS DE CHAMPAGNE Emm Emmanuel ENFROY Séb Sébastien PARIS

Florent Flo DUF DUFOUR

Oli Olivier JAU JAUZE

Eric SAI SAILLARD

Frank Fra FED FEDER

Rom Romain VIDAL VID

Didier PAPAZ

Olivier BEN BENOIT

Sybille BOSSELER Amélie PICARD

Gér Géraldine RIEGEL Natacha RAGON Anna TURCO

Ernesto SOARES

Olivier DOUARD

Patricia LECOCQ

Frédéric COPET

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s’être révélé comme une évidence, entre son actualité débordante, ses quarante ans de carrière. C’est la valeur sûre de cette édition. Il va offrir des repères aux spectateurs.

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M

en musique ce Grand Choral ?

êler les répertoires de Marc Lavoine, Les Innocents et Camélia Jordana, il fallait oser le pari. Un défi de taille que Brice Baillon, directeur musical et artistique du festival, s’est attelé à relever.

O

la réalisation de ce spectacle. En l’occurrence deux titres de Marc Lavoine (Chère amie et C’est la vie), un des Innocents (Colore) et un quatrième de Camélia Jordana (Non non non).

FUSO, un artiste québécois « découverte » viendra présenter son répertoire en chantant avec le public, dans une ambiance « boîtes à chanson » à savourer avec un verre à la main ! Jeudi 24 octobre de 18 h 30 à 20 h. Tous réunis (artistes et public) sur la scène du théâtre de la Madeleine.

L’an dernier, les choristes répétaient place Saint-Remy.


VIII

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

LE CUBE

Le phénomène Lomepal expliqué en six titres En deux albums – et quatre EP –, il est devenu incontournable sur la scène rap francophone. Et puisque personne n’est mieux placé que Lomepal pour parler de lui, on a décrypté ses chansons.

Palpal

Mômes

« J’étais déjà bien égocentrique, quand j’avais dix balais de moins… Ça vous dit pas d’être un peu plus stylés ? J’en ai marre de parler de moi. » À l’art de l’egotrip, Lomepal – de son vrai nom Antoine Valentinelli – excelle. Dans son premier album, Flip, l’artiste parle de lui à la troisième personne, s’auto-congratule… Arrogance ? Jeu ? Difficile à dire, mais déjà, l’artiste semble plus torturé qu’il ne veut bien le montrer. « Peut-être que la richesse, ça rend pas heureux, mais croismoi, la pauvreté, c’est un fleuve de douleurs », lâche-t-il dans cette même chanson. Le clip, sorte de « jeu de la mort » faisant référence à l’expérience de Milgram, révèle toute la noirceur de Palpal.

« Prends cette putain de vie comme un jeu, je suis encore un môme, pas de leader, pas de maître. Pleure pas si je te manque de respect comme un môme... Môme jusqu’à la mort, y’a aucun remède. » La fête, les moments entre potes, les filles, le skate – sa passion –, les concerts... La vie de Lomepal, c’est aussi ça, et il l’illustre parfaitement dans le clip de Mômes. « J’adore ça, pourvu que ce jeu dure encore un peu », balance le rappeur né en 1991. On n’est pas sérieux quand on a 27 ans.

Beau la folie

Yeux disent

Son deuxième album, Jeannine, est marqué par le souvenir de sa grand-mère maternelle, qu’il évoque dans la chanson « Beau la folie ». « Les gens normaux se sentent bien dans la machine, Grand-Mère n'y a jamais trouvé sa place. Elle marchait nue en criant des mots magiques... Ils disent qu'elle était folle, sans blague », lance Lomepal, qui se livre comme jamais. Si « tout le monde est zinzin » dans sa famille, cette folie, il la voit comme une force : « Ma grand-mère était folle et elle m’a transmis son pouvoir » (Ne me ramène pas). Parce que, pour Lomepal, « c’est beau la folie, putain, j’ai enfin plus peur de m’ennuyer ».

« Enchanté, Antoine, je brise les rêves et les cœurs mais j’ai un bon fond, promis. » Lomepal ne parle pas seulement de lui, il est aussi très bon quand il s’agit d’aborder les relations amoureuses. Dans ce morceau, « Yeux disent », l’artiste dépeint la réalité d’un couple sur le déclin : « Elle est irremplaçable, mais je m’en rendrai compte seulement quand elle sera partie. » Oups, il nous a « touché dans l’cœur ».

Le rappeur Lomepal sera en concert au Cube, vendredi 25 octobre. Photo Jules FAURE

1 000 °C « Un pied dans les flammes, un autre dans la glace, séduit par les extrêmes, j'ai trouvé ma place. » En duo avec son « frère belge », le rappeur Roméo Elvis, Lomepal raconte une soirée de tous les excès dans 1 000 °C. Pour le journal Le Temps, il décrypte ce titre : « Je suis à la fois complètement dans un truc très froid et très solitaire, et en même temps je suis dans ce truc brûlant de la vie dont j’ai toujours rêvé : d’être en tournée, d’être avec mes potes et de vivre une soirée constante. »

ET AUSSI… « La vérité » : Dans ce morceau, Lomepal invite Orelsan à dire « rien que la vérité » sur un artiste raté. Le clip a été tourné en direct par deux caméras en simultané, pendant « Le Vérité show », deux heures d’un talk-show délirant animé par Lomepal, sur Radio Nova, et la chaîne Youtube de l’artiste. En invités, Roméo Elvis, Caballero, JeanJass, Orelsan, Vladimir Cauchemar… Une énorme performance. « Cinq doigts » : Complètement déjanté, ce titre a été réalisé en collaboration avec… Philippe Katerine. Le rappeur a été invité en retour sur l’un de ses derniers morceaux, « 88 % ». « Danse » : Encore une collaboration, que l’on retrouve sur le premier album de Lomepal, cette fois avec Camelia Jordana. La chanteuse est aussi invitée aux Nuits de Champagne. L’occasion d’espérer des retrouvailles entre les deux artistes ?

Plus de larmes « Comme mes idoles préférées, j'ai faim de scène, faim d'alcool, faim de gloire, faim de sexe. J'idéalise trop les rock stars, parfois j'ai peur de vouloir rejoindre le club des 27. » Torturé, on vous dit. Dans son deuxième album, l’artiste n’hésite plus à parler (vraiment) de lui et à exposer ses failles. Plus de larmes sonne comme un cri du cœur : « Dis-moi, le suicide me sauvera-t-il ? » Toujours sur le fil, Lomepal, un pied dans les flammes, un autre dans la glace. Le mot de la fin revient à sa mère, avec ces quelques phrases à la fin du morceau : « Quelqu’un qui accepte la folie de quelqu’un est nécessairement fou. C’est étrange dans cette société, hein ? » CLÉMENCE SIMON

Lomepal, vendredi 25 octobre à 20 h 30, au Cube


MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

IX

THÉÂTRE DE CHAMPAGNE

« C’est sur scène que je suis heureux » À Troyes, Maxime Le Forestier est un peu comme à la maison. En tournée dans toute la France pour la sortie de son 16e album, c’est naturellement qu’il fera étape à Troyes. Vous avez mis six ans à sortir votre seizième album. Vous aviez besoin de prendre le temps ou le temps est passé vite ? Je n’écris pas quand je chante. Quand je sors un album, il y a la promotion, deux ans de tournée, un an à rien pour se recharger et ça redémarre. Quand on est jeune, on a des chansons d’avance donc on peut sortir un album plus souvent. Maintenant, je suis à flux tendu.

Vous avez écrit dans votre maison de campagne. C’était plus inspirant ? C’était pour le calme. Car à côté de chez moi à Paris, on construisait une maison. Je n’étais pas prêt pour les musiques urbaines. J’aime bien être seul pour écrire. C’est assez intéressant.

Votre fils Arthur a travaillé avec vous sur cet opus. Qu’a-t-il apporté ? C’est grâce à lui que ce disque existe. S’il ne m’avait pas poussé, je ne l’aurais pas fait.

Maxime Le Forestier : « J’écris pour avoir quelque chose à chanter. » Photo Magda LATES

des musiciens qu’on a fait soi-même.

Votre fils assure la première partie. Quand on est soi-même artiste, qu‘est-ce que ça fait de voir son fils suivre ses traces ? Je suis fier et inquiet. C’est un métier très difficile. Mais je sais aussi que quand un type veut le faire, aucune force au monde ne peut l’en empêcher. ..................................................................

« (Lors des répétitions, en 2012), j‘ai pris une claque. Avec mon fils, on avait les larmes aux yeux » Vous fêtez vos cinquante ans de carrière. À vos débuts, aviez-vous imaginé ça un instant ? Je n’imaginais rien. J’avançais. Je n’avais pas le bac, pas d’études. J’ai appris auprès de Moustaki, auprès des gens qui chantaient à cette époque.

Pourquoi ?

Quel regard portez-vous sur ces cinquante belles années ?

Par flemme. Mon fils est meilleur guitariste que moi, il a fait les maquettes, ce qui a donné une énergie que je n’aurais pas pu apporter moimême. C’est génial de travailler avec

Déjà, je me dis que c’est passé vite. Il y a eu plein de moments forts, toujours sur scène. C’est sur scène que je suis heureux. J’écris pour avoir quelque chose à chanter.

Vous avez été invité d’honneur des Nuits de Champagne en 1994 et en 2012. Il y a un attachement particulier avec le festival ? Évidemment. Pierre-Marie Boccard, Brice Baillon sont des amis. Je trouve ça formidable que des gens se réunissent pour chanter, d’autant que ça chante bien. Les chefs de chœur ont rénové la façon d’écrire pour la chorale. C’est à la fois un travail social et musical.

Quel moment marquant gardez-vous de vos passages aux Nuits ? La deuxième fois, les choristes répétaient au gymnase sans sonorisation. Je suis arrivé alors qu’ils chantaient un mélange d’Éducation sentimentale et de Fontenay-aux-Roses. J’ai pris une claque. Avec mon fils Arthur, on avait les larmes aux yeux. On ne peut pas imaginer ce que c’est 800 personnes qui chantent. C’est toujours juste. Si les voix sont bien équilibrées, elles se corrigent. Une salle qui chante, c’est toujours beau, plus encore quand c’est écrit et arrangé. PROPOS RECUEILLIS PAR AURORE CHABAUD

Maxime Le Forestier, vendredi 25 octobre à 20 h 30, au théâtre de Champagne

THÉÂTRE DE CHAMPAGNE

Connaissez-vous bien Les Rita Mitsouko ? Le duo iconique aurait dû célébrer ses 40 ans de carrière cette année. Une intégrale vient de paraître, et Catherine Ringer entame une tournée pour rendre hommage aux Rita Mitsouko.

ANDY

C’est l’un de leurs grands tubes pop, sorti en 1986. La chanson raconte l’histoire d’un garçon timide, que la chanteuse essaye de persuader de venir chez elle… Mais Andy ne lui dira pas « oui ». Un morceau déjanté qui vaut aussi par la qualité de son clip.

CATHERINE RINGER

Catherine Ringer impressionne aussi bien par ses performances vocales que par sa présence scénique. Élève d’une chorégraphe dans le Marais, elle a commencé à chanter à 17 ans, en faisant du théâtre musical. « On travaillait sur toutes les sonorités de voix […] les voix à l’envers, les voix hautes, les cris », raconte-t-elle à la Philharmonie de Paris.

BRICOLAGE

À leurs débuts, c’est dans leur appartement que Catherine Ringer et Fred Chichin vont façonner le son des Rita Mitsouko. « Le son des deux premiers albums est très bricolé : il y a des synthés un peu pourris, ils jouent sur des guitares pas chères, des trucs en plas-

tique… Il y avait ce côté “do it yourself”, hérité peut-être du punk, et surtout de leur fantaisie », raconte Stan Cuesta, auteur de « Catherine Ringer et Les Rita Mitsouko », à France 3. La chanteuse confirme : « On a souvent dit qu’on était des artisans parce qu’on bricolait un peu tout nous-mêmes », expliquait-elle dans un entretien donné à la Philharmonie de Paris, en juillet dernier.

FRED CHICHIN

C’était l’autre moitié des Rita Mitsouko, le partenaire de Catherine Ringer à la vie comme à la scène, et le père de leurs trois enfants. Le guitariste Fred Chichin est décédé en 2007, des suites d’un cancer fulgurant. Le groupe s’est arrêté, mais Catherine Ringer continue régulièrement de chanter les Rita Mitsouko. Leur fils, Raoul Chichin, l’accompagne sur scène lors de cette tournée.

INFLUENCES

« La boulette d’Avesnes est un mélange de plusieurs fromages avec beaucoup d’herbes. Ça donne un met assez peu commercial. On ne le trouve que chez les crémiers sérieux. Notre musique, c’est un peu ça », décrétait Catherine Ringer, en 1986, dans un entretien donné à France Soir et retrouvé récemment par France Inter. Entre le punk, le

rock, le funk, la pop, le rap… le duo ne s’interdisait rien.

MARCIA BAILA

C’est leur chanson la plus célèbre, celle qui a lancé leur carrière en 1984 et qui sera l’un de leurs plus gros succès. Ce titre dansant est un hommage à Marcia Moretto, amie et prof de danse de la chanteuse, disparue d’un cancer à l’âge de 36 ans. « C’est une chanson gaie qui parle de la mort, mais qui n’est pas morbide, je crois », analysait Fred Chichin lors d’une des premières apparitions télévisées du groupe.

RITA MITSOUKO

Le nom du groupe s’est inspiré de celui d’une femme de music-hall, Rita, et d’un parfum de Guerlain, Mitsouko. « Quand Fred m’a dit que ce serait bien comme nom, je lui ai dit, tu sais, on va penser que c’est moi la chanteuse, Rita Mitsouko », expliquait Catherine Ringer à la Philarmonie de Paris. On s’est finalement appelé Les Rita Mitsouko, après une période où Rita c’était lui, et moi Mitsouko… C’était encore plus compliqué ! » CLÉMENCE SIMON

Catherine Ringer, mercredi 23 octobre à 20 h 30, au théâtre de Champagne

Catherine Ringer, moitié des Rita Mitsouko, reprend leurs titres sur scène.


SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

X THÉÂTRE DE CHAMPAGNE

« J’ai toujours eu des mots dans les oreilles »

MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

CRÉATION JEUNE PUBLIC

L’univers de Gérard Fardet

Le goût des mots lui est venu par la chanson. Aujourd’hui, c’est lui qui les écrit. Rencontre avec Grand Corps malade. Vous dites ne pas être féru de littérature – vous avez fait un bac L parce que vous n’étiez pas bon en maths – et finalement aujourd’hui votre vie tourne autour des mots. C’est un peu ironique, non ? Comme j’écris des textes et de la poésie, il pourrait y avoir cette espèce de croyance que j’ai passé ma vie à lire des recueils de poèmes… mais ce n’est pas le cas ! Le goût des mots m’est venu grâce à la chanson, en écoutant ce qu’écoutaient mes parents : Brel, Ferrat, Brassens, Barbara… Puis plus tard Renaud et du rap français. J’ai toujours eu des mots dans mes oreilles.

Le slam était le meilleur moyen pour vous de vous exprimer ?

Je n’ai pas choisi le slam par hasard. C’est plutôt lui qui m’est tombé dessus. Je me suis retrouvé un jour dans un bar en 2003 où il y avait une soirée slam et ça a été le déclic. C’est là que je me suis petit à petit assumé en tant qu’artiste.

Qu’est-ce qui vous insupporte aujourd’hui, qui vous inciterait à écrire ? Il y a plein de sujets. Le monde est fait de choses insupportables et d’injustices. Il n’y a qu’à regarder les infos. Sur le dernier album, il y a cette chanson, « Au feu rouge », où j’essaie de redonner un peu d’humanité à tous ces réfugiés. Quand on ne parle que de chiffres, on oublie un peu qu’ils n’ont pas choisi d’être là, qu’ils ont vécu l’enfer. Cette chanson, c’est juste pour

essayer de leur redonner un nom ; c’est pour ça que je ne parle pas des réfugiés, mais de Yadna, d’une femme, d’un regard, d’un parcours. J’ai fait aussi une chansonnette sur Balkany (« Patrick », NDLR) qui se veut rigolote. Mais derrière, c’est pour se demander comment en France il peut y avoir une justice à deux vitesses : on arrête des gamins car ils ont lancé des cailloux dans une vitrine et un mec qui est un escroc depuis 40 ans est intouchable et élu de la République.

À l’inverse, des sujets d’espoir vous poussent à écrire aussi ?

Bien sûr et heureusement ! Tout ce qui est lié à l’être humain et à ses rapports, aux élans de solidarité. Il y a plein de raisons de se réjouir. Je suis quelqu’un de très optimiste.

Dans votre processus de création artistique, tout part d’une observation, d’un sentiment, de quelque chose qui vous a interpellé et que vous mettez en mots et en musique ensuite ? Ça peut partir d’une phrase que j’ai

entendue, de quelque chose que j’ai vu dans la rue ou d’un sentiment qui m’a traversé. Je laisse mûrir un peu l’idée dans un coin de ma tête, je cherche l’angle d’attaque et après ça peut aller vite. J’ai la chance de travailler avec pas mal de compositeurs qui composent sur mesure sur le texte.

Paradoxalement vous n’avez écrit qu’un seul livre, « Patients »…

Je n’ai pas de velléités à en écrire d’autres. J’avais envie d’écrire ce livre car c’est une histoire que j’avais envie de raconter depuis longtemps (sur le handicap, NDLR). Cette histoire n’est pas que la mienne, c’est ce qu’il se passe dans un centre de rééducation avec des personnes lourdement handicapées. C’est un exercice très solitaire alors que j’aime bien le travail d’équipe. Le cinéma, c’est pareil qu’une tournée, une aventure éminemment collective.

Quels sont vos autres projets après la tournée avec laquelle vous allez venir à Troyes ?

Avec Mehdi Idir (co-réalisateur des films « Patients » et « La vie scolaire » avec lui, NDLR), nous sommes sur un projet d’écriture d’une série. Je continue aussi à écrire pour moi et je pense qu’en 2020, il y aura un nouvel album. Et encore une fois avec beaucoup de collaborations. L’idée est de faire un album avec plusieurs duos.

PROPOS RECUEILLIS PAR WILLY BILLIARD

Grand Corps malade, jeudi 24 octobre à 20 h 30, au théâtre de Champagne

Grand Corps malade : « Je suis quelqu’un de très optimiste ». Photo Zuzana LETTRICHOVA

Répétitions intensives pour cette création conçue pour le festival. Co-créateur du festival, Gérard Fardet, décédé à l’âge de 73 ans en janvier dernier, n’a pas seulement marqué l’histoire des Nuits de Champagne. C’est pourquoi PierreMarie Boccard, délégué général du festival, tenait à lui rendre un hommage appuyé. « Peu après le décès de Papa, il m’a contacté pour savoir si j’étais d’accord pour créer un spectacle autour de son œuvre », se souvient Lucie Fardet. « J’ai dit oui sans réfléchir, mais ça n’a pas été évident de se plonger dans quarante ans de carrière, de photos, d’enregistrements. » Puis, il a fallu choisir les morceaux et un fil rouge. « On a eu envie de faire un spectacle comme Fardet aurait aimé, avec des musiciens, du cirque. Un spectacle qui lui ressemble », confie sa fille. « C’est son univers, mais on y apporte notre touche. » Lucie Fardet s’est entourée de musiciens, de chanteurs-comédiens et de circassiens, soit une quinzaine de personnes, pour « reformer d’une certaine manière la

troupe Au clair de la lune ». « Il n’avait jamais pu réunir un orchestre avec tous les circassiens ensemble, nous, on va relever ce parilà. » Depuis plusieurs semaines, ils répètent sur les planches du théâtre de la forêt d’Orient à Vendeuvre-sur-Barse. Il y aura du rire mais aussi de l’émotion. « Mon père était assez tendre, assez poète. On va beaucoup parler d’amour, de transmission et il y aura quelques bêtises. » Elle aurait aimé qu’il y ait encore plus de vidéos mais « visuellement, on va en prendre plein les yeux », pour le plus grand bonheur des petits et des grands. « La poésie et le visuel vont apporter des choses incroyables. Il n’y a pas de désir de performance mais d’être en adéquation avec la vie artistique de Gérard Fardet. » De jolies bulles prêtes à pétiller. A.CH.

« Bulles de Fardet », mercredi 23 octobre à 18 h, à la chapelle Argence

CHAPELLE ARGENCE Alex Beaupain : « Je vais assumer ma place de chanteur » On lui doit les bandes originales des films de Christophe Honoré ou même un duo avec Camélia Jordana. Auteur-compositeur-interprète de talent, Alex Beaupain s’est adjoint pour son sixième album studio, Pas plus le jour que la nuit, des collaborations avec deux musiciensproducteurs, Superpoze et Sage. L’un a travaillé avec Lomepal, l’autre avec Clara Luciani. « En matière d’arrangement, cet opus est produit de façon plus actuelle. C’est différent de ce que j’ai fait avant. Je me suis moins impliqué dans la réalisation et la production. » Résultat : douze titres, qui racontent « plus le monde que moi », confie Alex Beaupain. « J’avais fait le tour de l’autobiographie. J’avais besoin d’écrire sur ce qui nous entoure. C’est moins ma porte naturelle. » À 45 ans, celui qui se qualifie « de vieux chanteur » avait besoin « de proposer autre chose pour ne pas se lasser ». Et même s’il ne se berce pas d’illusion, l’excitation de la tournée est bel et bien là. L’artiste a donc cherché à surprendre, y compris sur scène. « Je réarrange mes anciennes chansons pour qu’elles ressemblent à ce nouvel album, ce que je ne fais pas d’habitude. » Cette fois, Alex Beaupain l’affirme, « je vais être devant et je vais assumer ma place de chanteur. » A.CH.

Alex Beaupain, jeudi 24 octobre à 20 h 30, à la chapelle Argence


MERCREDI 16 OCTOBRE 2019

SPÉCIAL NUITS DE CHAMPAGNE

XI

OFF OFF OFF

Attention, risques de coups de cœur Le « Off off off » envahit une nouvelle fois les bars troyens avec une programmation alternative de qualité, faite de découvertes musicales et d’artistes émergents.

G

régory Blanchon est, à sa manière, l’un des chefs de chœur des Nuits de Champagne. Depuis quinze ans, avec l’association Dixsonance, c’est lui qui orchestre la programmation musicale du « Off off off ». « Le principe est de proposer des groupes complémentaires ou alternatifs à ceux programmés dans le “in” des Nuits de Champagne », indique-t-il. Pendant une semaine, seize groupes vont occuper les bars troyens. Un savant mélange de découvertes venues de France, d’Italie, du Canada et d’autres horizons. Pour parvenir à ce résultat, c’est un travail de longue haleine. « Ça ne se fait pas en un mois, reconnaît Grégory Blanchon. Toute l’année, il faut être attentif aux sorties, faire du repérage. On travaille avec les agents ou on fait du repérage sur Internet, lors de concerts ou à la radio. » Toutes les sources d’information sont bonnes à prendre, mais le timing a aussi son importance. « On intervient souvent avant la sortie d’un premier album ou d’un EP. Il doit y avoir une vraie dynamique autour du groupe ou de l’artiste. Soit ce sont des artistes qui débutent mais qui ont déjà un parcours musical, soit ce sont des artistes émergents, qui n’ont pas encore une exposition médiatique importante. » La stratégie s’est souvent avérée ga-

Checler, entre rap et chanson.

Bandit Bandit, duo rock’n’roll. gnante, car Grégory Blanchon a du flair. Suffisamment pour faire jouer Eddy de Pretto dans un Bougnat des Pouilles plein à craquer, un an avant qu’il n’explose, ou Clara Luciani à l’époque où elle ne remplissait pas encore l’Olympia.

QUI SERA LE NOUVEL EDDY DE PRETTO ? Cette année, si Grégory Blanchon devait miser sur plusieurs artistes, il en choisirait trois : Checler et son rap aux accents chantants, le duo rock’n’roll Bandit Bandit, ou encore Hervé. Ce dernier, avec sa chanson française électronique, a signé sur le même label que… Clara Luciani et Eddy de Pretto. Ouest France le voit

Hervé pourrait être une des nouvelles révélations françaises. déjà en possible « nouvelle révélation française ». ..................................................................

« Il doit y avoir une vraie dynamique autour du groupe ou de l’artiste. » Grégory Blanchon Les autres artistes n’ont pas à rougir pour autant. « Il y a aussi des groupes qu’on avait vraiment envie de programmer, qui sont peut-être moins grand public. » C’est le cas de la Qué-

LA CHAPELLE ARGENCE

Radio Elvis, comme des garçons

Pierre Guénard, Colin Russeil et Manu Ralambo forment le trio Radio Elvis.

En écoutant ces trois garçons-là, Pierre Guénard, Colin Russeil et Manu Ralambo, on ne peut s’empêcher de penser à la verve de Feu ! Chatterton, qui avait enflammé le théâtre de Champagne, l’an dernier. Il y a chez Radio Elvis de semblables fulgurances poétiques (« Tout ce qui nous fume et dans tout ce que nous fûmes »), mais surtout cette envie de jouer du rock, chanté en français. Les conquêtes, leur premier album (2016), a été récompensé d’une Victoire de la musique. « Une énorme satisfaction. Ça a ouvert les oreilles d’un grand public sur notre musique », assurait le guitariste Manu Ralambo à L’Est éclair, en juillet dernier. Le deuxième opus, Ces garçons-là, est sorti en 2018. « On voulait écrire de manière plus directe et, au niveau musical, proposer quelque chose de plus actuel, de plus pop », indiquait encore Manu Ralambo. S’il est « plus lumineux » musicalement, ce disque se veut aussi plus mélancolique dans ses textes, selon le guitariste. Le titre Prières perdues, évoque, en filigrane,

les attentats du 13 novembre 2015. « Quand on joue cette chanson, on n’arrive pas à oublier ça. » Cet album, c’est aussi celui de Ces garçons-là, qui a donné lieu à une chanson du même nom. Des garçons modernes qui, même s’ils apprécient peu les étiquettes, font indéniablement partie de cette nouvelle scène musicale française. Des garçons qui pourraient marquer leur époque. « Ce que j’aimerais, c’est qu’un jour, on dise que tel petit groupe de Lyon fait du Radio Elvis », reconnaît Manu Ralambo. Ce petit groupe, il pourrait être aubois. En première partie du concert, joueront Zulu Architects et Diaz, deux lauréats du tremplin musical aubois Uppercut, organisé par l’association Dixsonance. Cette finale départagera les deux formations pop-rock par un vote du public et du jury. C.S

Radio Elvis, samedi 26 octobre à 20 h, à la chapelle Argence

bécoise Ada Lea, l’un des coups de cœur pop du programmateur, ou encore de l’inclassable Rémois Ian Caulfield. « On a peu d’artistes régionaux, sauf si leur projet est à la hauteur de ce qu’on recherche », reconnaît Grégory Blanchon. Cette édition, variée, fait la part belle aux sonorités electro-pop. Un choix délibéré. « Les groupes les plus intéressants et novateurs évoluent dans ces styles musicaux en ce moment », pense le programmateur. Cela n’empêche pas de belles décou-

vertes rock et d’autres mélanges d’influences. À ce titre, le rock psychédélique de Taxi Kebab, influencé par le châabi (musique populaire algérienne) et son chant en dialecte marocain, ne devraient laisser personne indifférent. L’idée, c’est aussi de proposer des ambiances qui collent à l’identité de chaque lieu. Ainsi, l’electro a toute sa place à La Barge, la pop à L’Illustré… Il ne reste plus qu’à écumer les bars du centre-ville. CLÉMENCE SIMON

Retrouvez toute la programmation des Off off off en page suivante

LES AFTERS Des paillettes dans vos Nuits Parce que les Nuits ne sont jamais finies, des Afters musicaux sont proposés cinq soirs de suite à la chapelle Argence. Ne vous fiez pas aux apparences : il y a peu d’agressivité au sein du quatuor rémois Dégage, qui ouvre les réjouissances avec sa musique poprock planante aux influences psyché, le tout chanté en français. On continue avec la jeune Rennaise Joanna, qui célèbre l’amour et les corps dans ses chansons faussement naïves, sur des compositions pop et jazzy. De la douceur, aussi, avec le groupe Amoure (photo), qui n’a pas usurpé son nom. Leur pop ensoleillée évoque des grandes plages de sable fin, mais c’est de Strasbourg que vient le trio alsacien. Bakel, elle, avance en solitaire. L’artiste navigue avec une aisance désarmante entre l’electro, la pop, la folk, la deep house et même la techno minimale. Sur cette musique, elle pose ses textes chantés en français dans un but introspectif. Chaque concert est suivi d’un DJ set. Loki Starfish assurera les trois premiers soirs, et Wakanda les deux suivants.


THÉÂTRE DE CHAMPAGNE 21 LUNDI OCTOBRE CAMÉLIA JORDANA LES INNOCENTS 20 h 30

LE CUBE 24 JEUDI OCTOBRE 25 VENDREDI OCTOBRE

22 MARDI OCTOBRE

VÉRONIQUE SANSON 20 h 30

DIANNE REEVES 20 h 30

Tarifs : 1re série 49€ / 2e série 43€ / réduit* 38€

Tarifs : 1re série 42€ / 2e série 36€ / réduit* 31€

LOMEPAL 20 h 30 Debout - Tarifs : 40€ / réduit* 35€ / Mozaïc et Carte jeun’Est : 30 €

23 MERCREDI OCTOBRE CATHERINE RINGER 20 h 30 CHANTE LES RITA MITSOUKO

ESPACE ARGENCE 21 OCTOBRE 22 MARDI OCTOBRE 23 MERCREDI OCTOBRE LUNDI

25 OCTOBRE 26 SAMEDI OCTOBRE

VENDREDI

Tarifs : assis 49€ / debout 39€ / réduit* debout 34€

24 JEUDI OCTOBRE

L’AUBE À L’UNISSON AVEC LE CHŒUR DE L’AUBE 2 séances 18 h 00

20 h 30 - Tarif tout public : 12 €

GRAND CORPS MALADE 20 h 30

ZAZIE 20 h 30

Tarifs : 1re série 42€ / 2e série 36€ / réduit* 31€

Tarifs : 1 série 49 / 2 série 43 / 3 série 39 - réduit* 2 série 38 re

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MARC LAVOINE 20 h 30 Tarifs : 1 série 49 / 2 série 43 / 3 série 39 - réduit* 2 série 38 e

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LE GRAND CHORAL avec Marc Lavoine, Les Innocents & Camélia Jordana Vendredi : 1re séance 21 h 00 Samedi : 2e séance 16 h 00 3e séance 21 h 00 Tarifs : 1e série 51€ / 2e série 45€ / 3e série 39€ - réduit* 2e série 40€ Forfait 4 places 156€ (séances du vendredi 21 h et samedi 16 h)

25 VENDREDI OCTOBRE MAXIME LE FORESTIER 20 h 30 1re partie ARTHUR LE FORESTIER Tarifs : 1e série 42€ / 2e série 36€ / réduit* 31€

FESTIVAL OFF OFF OFF

DANS LES BARS DU CENTRE-VILLE

CHAPELLE ARGENCE 21 LUNDI OCTOBRE 22 MARDI OCTOBRE 23 MERCREDI OCTOBRE

LES AFTERS + Entrée libre

SAMEDI 19 OCTOBRE - LA BARGE 20 h 30 - ED MOUNT (electro funk) 22 h 00 - TCHEWSKY & WOOD (electro)

DÉGAGE LOKI STARFISH DJ SET 23 h 30

Espace Gérard Philipe, St-André-les-VERGERS BULLES DE FARDET 18 h 00 Création sur le répertoire jeune public de Gérard Fardet AFTERS : JOANNA LOKI STARFISH DJ SET 23 h 30 ALEX BEAUPAIN 20 h 30 Avec le soutien de l’Atelier Spectacles à Vernouillet (28)

MARDI 22 OCTOBRE - LE BOUGNAT DES POUILLES 20 h 30 - JAUNE (pop chanson) 22 h 00 - ADA LEA (pop rock)

Tarif : Debout 25€

AFTERS : AMOURE LOKI STARFISH DJ SET 23 h 30

25 VENDREDI OCTOBRE 26 SAMEDI OCTOBRE

DIMANCHE 20 OCTOBRE - LE TROYES FOIS PLUS 17 h 30 - BIGGER (rock) 19 h 00 - IT IT ANITA (rock) LUNDI 21 OCTOBRE - LE FER A GUS 20 h 30 - TAXI KEBAB (electro rock / world) 22 h 00 - THE PIER (math rock)

Tarifs : 18€ / forfait 4 places 50€

24 JEUDI OCTOBRE

VENDREDI 18 OCTOBRE L’ANTRE DU PHOENIX 20 h 30 - CHECLER (rap/chanson) 22 h - JOSUÉ (rap)

AFTERS : BAKEL WAKANDA DJ SET 23 h 30

RADIO ELVIS 20 h 00 1re partie : finale tremplin musical aubois uppercut Tarif : 22 - Adhérents Dixsonance : 16 AFTERS : WAKANDA DJ SET 23 h 00 €

MERCREDI 23 OCTOBRE - LES CRIEURS DE VIN 20 h 30 - DANI TERREUR (pop chanson) 22 h 00 - HERVÉ (chanson électronique) JEUDI 24 OCTOBRE - L’ILLUSTRÉ 20 h 30 - FUSO (pop) 22 h 00 - IAN CAULFIELD (pop rock) VENDREDI 25 OCTOBRE - THE MESSAGE 20 h 30 - DUSTY DUKE (southern rock) 22 h 00 - BANDIT BANDIT (folk)

*Tarifs réduits ouverts aux étudiants, aux demandeurs d’emploi et aux personnes en situation de handicap, dans la limite des places disponibles (sur présentation d’un justificatif au guichet de La Maison du Boulanger)

Tarifs : 36€ / réduit* 31€


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