VIII
PASSION PÊCHE
DIMANCHE 22 OCTOBRE 2023
CONNAISSANCE
Différentes pêches d’inventaires permettent d’améliorer les connaissances piscicoles Cette année encore, les équipes de la Fédération auboise de pêche et de protection du milieu aquatique ont procédé à des pêches d’inventaires, complètes ou partielles, pour acquérir plus de connaissances sur les poissons. EN PARTENARIAT AVEC
VINCENT GORI
C
ette année, nous avons réalisé vingtcinq pêches électriques d’inventaires dans le départe ment », explique Mathias Quiniou, chargé de mission pour la Fédération auboise de pêche et de protection du milieu aqua tique et responsable de ces ac tions. « Entre juin et septembre, nous avons concentré nos actions de sui vi sur le secteur de la Seine amont et quelques cours d’eau affluents de l’Aube », poursuit le respon sable. Soit vingt et une pêches d’inventaires, ainsi qu’une pêche électrique pour le suivi d’une frayère à brochets, une pêche de sauvetage de poissons, et deux pêches d’échantillonnages en ba teau sur deux plans d’eau.
techniques sont soumises à auto risation de la Direction départe mentale des territoires, et les per sonnels doivent être formés et habilités. En 2024, les équipes en charge de ce réseau de suivi porteront leurs efforts sur le secteur de l’Aube aval et l’axe de la Seine.
DES ASSECS LIMITÉS CET ÉTÉ
L’objectif de ces actions est d’ac quérir plus de connaissances des milieux et répertorier les diffé rentes espèces de poissons. Voire découvrir de nouvelles espèces exotiques envahissantes. Depuis quelques années, ce travail a per mis de constater l’incidence des assecs sur certains cours d’eau. En tout, trentetrois pêches d’in ventaires étaient prévues, mais les précipitations estivales régu lières et les conditions clima tiques aléatoires ont contraint le responsable à revoir les objectifs. « La pluviométrie a une influence plus ou moins rapide sur les cours d’eau ». Le niveau d’eau peut monter, et la turbidité augmen ter, rendant impossible les pêches électriques. Le spécialiste note toutefois qu’audelà des
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Tous les ans, les équipes de la Fédération auboise de pêche organisent des pêches électriques d’inventaires afin d’améliorer leurs connaissances. désagréments techniques occa sionnés, ces conditions météoro logiques ont limité les assecs es tivaux, avec des effets favorables pour les rivières et pour la faune aquatique qui les composent.
DES PÊCHES EXÉCUTÉES SUR DES TRON ÇONS REPRÉSENTATIFS
Techniquement, deux modes de prospection ont été réalisés. Des pêches complètes et des pêches partielles par points. Deux proto
coles différents sont mis en place en fonction de la largeur moyenne des rivières échan tillonnées. « Les cours d’eau dont la largeur est inférieure à 9 mètres sont inventoriés en pêche complète avec deux anodes électriques (une seule anode pour les tronçons de moins de 4 mètres de large ndlr) », détaille Mathias Quiniou. Et pour les pêches partielles, « 75 points sont répartis aléatoirement sur le tronçon de pêche. Selon sa
CONCOURS
profondeur, la prospection se fait soit à pied, soit en bateau, ou en mixant des deux. Ces pêches sont exécutées sur des tronçons repré sentatifs des cours d’eau », précise le technicien. Pour ce type de pêches par points, les besoins en moyens humains sont plus im portants. Heureusement, les équipes de la Fédération peuvent compter sur leurs bénévoles et leurs partenaires (syndicats de ri vières, SDDEA...). Ces pêches
À noter que cet été, l’équipe a eu la chance de capturer des lotes de rivières (lire cicontre). Si cette espèce était abondante il y a encore quelques décennies sur le département, son aire de répartition a diminué au point de n’être retrouvée que sur deux cours d’eau aubois. C’est une es pèce lucifuge (qui n’aime pas la lumière ndlr) très atypique, et l’unique représentante de sa fa mille en France.
FICHE POISSON
3e défi bateau réussi à La Réserve « Notre troisième défi bateau, orga nisé le 7 octobre sur le plan d’eau La Réserve à Verrières, est une réussite, observe Alexandre Roberty, en charge des animations à la Fédéra tion auboise de pêche et de protec tion des milieux aquatiques. Les 20 places disponibles (40 pêcheurs) étaient complètes en seulement quatre jours, et nous avons dû refu ser des inscriptions ». L’esprit de ce concours de pêche de carnassiers aux leurres artificiels, se veut amical, et même familial pour certains binômes. Malgré la
Les lotes de rivières étaient abondantes il y a encore quelques décennies dans l’Aube.
Les conditions météo étaient favorables et tous les binômes ont pu capturer du poisson.
fraîcheur matinale, le soleil était au rendezvous. Des conditions fa vorables pour la pêche. « Tous les binômes ont capturé du poisson. Une première », souligne l’organisa teur. En plus des nombreux pois sons non maillés, 29 brochets de plus de 50 cm, et 135 perches de plus de 20 cm ont été capturés et comptabilisés. Classement : les premiers sont Lilian et Claude Auer (31 perches). Deuxièmes : Jérôme Paquatte et Luckas Bellet (27 perches). Troisièmes : Thomas et le tout jeune Benjamin Berton (5 brochets et 4 perches).
LA LOTE Un poisson devenu rare dans l’Aube La lote (lota lota) appartient à l’ordre des gadiformes (cabillauds, lieux noirs, merlans…), mais c’est la seule espèce à vivre en eau douce. La lote reste une espèce unique. La taille moyenne varie de 20 à 35 cm pour un poids de 1kg. Ce poisson nocturne préfère les eaux plutôt froides (entre 11 et 13 °C). En journée, il se cache dans les sousberges. Côté alimentation, cette espèce benthique (qui vit sur le fond), se nourrit de gros invertébrés comme des écrevisses, et de poissons. Elle se repro duit en hiver, lorsque l’eau est inférieure à 5 °C, dans les zones peu profondes (bras mort et annexe hydraulique comme le brochet), ou en profondeur dans les lacs. Le frai a lieu la nuit et en groupe. L’éclosion des œufs, tombés sur le fond, aura lieu un à deux mois plus tard.