l'Atlas éco 2021-2022

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ACCOMPAGNER LA DYNAMIQUE DE NOS ENTREPRISES

L’atlas économique des départements NORD et

PAS-DE-CALAIS

l’atlas éco - édition 2021-2022

Hors-série, décembre 2021

Eva Sadoun « Je dis aux femmes : n’ayez pas peur »

de LA VOIX DU NORD

Ces entreprises qui ont su innover pour traverser la tempête

Le classement des entreprises régionales les plus performantes

édition 2021-2022

Le bilan économique des secteurs d’activité de la région

ET LES AIDER À ÉCRIRE LES PROCHAINS CHAPITRES DE LEUR HISTOIRE

credit-agricole.fr Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Nord de France, Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de Crédit, dont le siège social est : 10 avenue Foch BP 369, 59020 Lille Cedex, 440 676 559 RCS LILLE METROPOLE. Société de courtage d’assurance immatriculée au registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS) sous le n° 07 019 406 (www.orias.fr). © Crédit photo : Adobe Stock - Une création www.laconfection.fr.

La place des femmes dans les entreprises de la région

Photo Pierre Rouanet

Notre dossier


Assemblées générales, réunions de travail, Privatisation des espaces en soirée…

Avec

offrez un cadre d’exception à votre manifestation !

lacoupole- france.com


édito NOUVEAU MONDE

R ne.

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PATRICK JANKIELEWICZ

RÉDACTEUR EN CHEF

HORS-SÉRIE / LA VOIX DU NORD. ÉDITION GRATUITE / DÉCEMBRE 2021. Coordination rédactionnelle : Jean-Marc Rivière, rédacteur en chef adjoint de La Voix du Nord. Rédaction : Élodie Adjoudj, Anthony Berteloot, Yannick Boucher, Bertrand Bussière, Pierre-Antoine Cristante, Geoffroy de Saint-Gilles, Bruno Demeulenaere, Jennifer-Laure Djian, Olivier Dufourg, Valéry Duhaut, Benoît Fauconnier, Marc Grosclaude, Victoire Haffreingue-Moulart, Olivier Hennion, Anne-Charlotte Pannier, Jean-Marc Petit, Valérie Sauvage et Vincent Tripiana. Photos : Sami Belloumi, Johan Ben Azzouz,

emontons le temps. Il y a un an, on nous prédisait que la sortie de crise serait très lente, que l’économie mondiale mettrait des années à se remettre de la pandémie, qu’il ne fallait pas miser sur un retour à la normale avant de très longues années et qu’il en résulterait immanquablement une crise économique et sociale sans précédent. Un an plus tard, quasiment tous les voyants sont au vert dans la région comme partout en France. Les notes de perspective de la Banque de France annoncent une croissance record et ses responsables estiment qu’« on n’a jamais connu une reprise aussi forte ». Qui aurait pu parier voici un an que, douze mois plus tard, le taux de chômage continuerait de baisser dans la région comme partout ailleurs en France, que les entreprises se disputeraient la maind’œuvre à coups de job datings et d’offres d’emploi affichées sur leurs vitrines et leurs camionnettes ? Et encore, l’embellie serait bien plus forte si les matières premières étaient au rendez-vous des besoins de l’industrie automobile et du bâtiment. Un an plus tôt, personne n’envisageait non plus une reprise de l’inflation après tant d’années de stabilité ; aucun économiste n’anticipait une telle explosion des prix du gaz et de l’électricité et encore moins une pénurie de papier et de semi-conducteurs. On dit que l’économie n’aime pas les incertitudes. Elle aurait donc dû s’écrouler comme le prédisaient certains experts qui font le bonheur des chaînes d’information en continu. Pourtant, elle paraît aujourd’hui se nourrir de ces turbulences que personne ne semble en mesure de contrôler. Un peu comme si ce désordre généralisé stimulait l’innovation, le développement, l’audace, l’entrepreneuriat. C’est que notre bon vieux monde est en train de basculer comme jamais, peut-être sous la pression de nouvelles générations plus sensibles aux questions environnementales, au rôle des femmes dans l’entreprise, aux nouvelles formes du travail. Dans ce grand chamboulement qui s’installe, dans cette (r)évolution bien éloignée des idéologies d’antan, les sciences économiques ne sont plus une science exacte si tant est qu’elles ne l’aient jamais été. Le monde du réel impose sa loi et, loin des grandes théories et des modélisations, les entreprises, petites et grandes, contribuent plus que jamais à changer le monde comme le démontre chaque jour un peu plus la toute-puissance des GAFA et des grands groupes mais aussi la prolifération des micro-entreprises agiles et dynamiques. Alors, dans ces nouveaux Far West, dans ces terres vierges qu’on défriche et où les rapports sociaux ne cessent de se modifier, l’économie moderne se réinvente en se moquant des schémas tout faits et en bousculant toutes nos certitudes sauf une : c’est bien l’homme qui façonne son destin.

Pascal Bonnière, Matthieu Botte, Baziz Chibane, Sébastien Jarry, Pierre Le Masson, Christophe Lefebvre, Ludovic Maillard, Florent Moreau, Stéphane Mortagne, Philippe Pauchet, Pib, Pierre Rouanet et Thierry Thorel. Recherche iconographique : Gérard Banckaert. Infographies : Jean-Philippe Dervaux et Sylvie Lefebvre. Mise en page : Quentin Desrumaux, Yann Laumond, Sylvie Lefebvre, José Rei et Robin Pena. Rédaction des publifiches : NewsMaster France - Anne Diradourian. Chef de produit Marketing et coordination publicitaire : Adrien Baudoux.

Contact commercial : contact@lavoixmedias.com Tél. : 03 20 78 42 34. Responsable Marketing des produits spéciaux : Clotilde Ducourant. Directeur du développement : Olivier Facon. Directeur de la rédaction : Pierre Mauchamp. Rédacteur en chef : Patrick Jankielewicz. Directeur de la publication : Gabriel d’Harcourt. Imprimerie : Mordacq, rue de Constantinople, ZI du Petit-Neufpré, 62120 Aire-sur-la-Lys. En une : une salariée de Hiolle Technologies à Crespin. Photo Pierre Rouanet

Le groupe Rossel La Voix opte pour des matériaux respectueux de l’environnement : le papier, les encres (sans composés organiques volatils). Il s’engage aussi avec CITEO pour le recyclage des papiers. Ce magazine peut être recyclé. Pensez au tri. Provenance du papier : Allemagne et Belgique. Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. 3


SOMMAIRE

L’ATLAS ÉCO DES HAUTS-DE-FRANCE ÉDITION 2021-2022

54-55

Le télétravail a-t-il libéré les femmes ?

56-61

Ces femmes qui tiennent les rênes

62-63

Les réseaux captent les femmes

LES SECTEURS D’ACTIVITÉ DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

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Carton-papier Une filière qui s’emballe grâce au carton du e-commerce

66-67

Agriculture Droits dans leurs bottes face aux incertitudes

6-11

Eva Sadoun, entrepreneuse sociale :

« JE DIS AUX FEMMES : "N’AYEZ PAS PEUR" » L’ÉCONOMIE DANS LES HAUTS-DE-FRANCE : ON FAIT LE POINT

13-15

2021 : étonnante, cette reprise !

16-21

Ces entreprises qui ont su innover pour traverser la tempête

22-23

R & D : aller chercher les patrons sur l’innovation

24-25

Économie sociale et solidaire : la performance anti-crise de l’utilité sociale

26-29

L’emploi, l’entreprise et l’activité en chiffres : les tableaux de bord de l’économie régionale

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

68-69

Agroalimentaire Les projets mijotent dans l’arrière-cuisine

70-71

Automobile Le virage électrique est pris, mais ce n’est que le début

30-31

72-73

32-33

74-77

34-44

Numérique, les nouveaux boulevards

Le bilan social : après la crise, le grand bond en avant de l’emploi dans le Nord et le Pas-de-Calais

Investissements étrangers : continuer à miser sur l’attractivité des Hauts-de-France

L’année éco en images

LA PLACE DES FEMMES DANS LES ENTREPRISES DE LA RÉGION

47-52

Égalité professionnelle : le compte n’y est (toujours) pas

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La parité dans les Hauts-de-France : notre infographie

Bâtiment La construction de nouveau à la manœuvre pour recruter

Commerce et e-commerce Les commerçants retrouvent leurs courses en avant

78-79

Écoentreprises Un nouveau tremplin pour la croissance verte

80-81

Ferroviaire L’hégémonie d’Alstom, une force qui inquiète parfois


82

Finance 2021, « une année de paradoxe et d’espoir »

84

Immobilier d’entreprise Entrepôts et bureaux : un peu moins, mais surtout mieux

86-87

Numérique Il faudra attendre 2022 pour le logiciel de la reprise

88-89

Pêche Les uns se sont adaptés, les autres accusent le coup

90-91

Santé et nutrition La filière vise 40 000 emplois dans les Hauts-de-France

92

Sidérurgie Un virage technologique majeur pour ArcelorMittal

93

Transports-logistique Les routiers sont passés de la tension à la pénurie

94-95

Textile-habillement La filière doit résoudre une nouvelle équation

96-97

Tourisme Quand nos voisins deviennent nos vacanciers

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Tourisme d’affaires Une révolution de palais des congrès

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Travaux publics Projets et recrutements dans les tuyaux

100-101

Verre 2021, l’année des montagnes russes pour Arc France

103-106

Les entreprises milliardaires du Nord et du Pas-de-Calais

Une salariée de l’entreprise Guiot qui produit du sirop à Fresnes-sur-Escaut. Page de gauche : Eva Sadoun. Photos Sami Belloumi et Pierre Le Masson.

NOS CLASSEMENTS EXCLUSIFS

108-113

Les 100 entreprises régionales les plus performantes en chiffres d'affaires

115-118

Les 100 premiers employeurs du Nord et du Pas-de-Calais

122-162

PLACE DE L’ÉCO

Acteurs de l’économie locale, régionale, nationale ou internationale, ils ont souhaité communiquer dans L’Atlas éco.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


EVA SADOUN Entrepreneuse sociale

« Je dis aux femmes :

"N’ayez pas peur" » Elle est pionnière de la finance responsable et démocratisée, militante à Paris d’une épargne offrant de vrais pouvoirs aux petits épargnants. Elle est cash, sans fard, repérée partout en France pour son engagement dans le Mouvement des entrepreneurs sociaux. Eva Sadoun porte en elle l’idée d’un autre monde possible, plus social et solidaire, où les femmes auraient bien davantage leur mot à dire. On l’écoute ? Propos recueillis par Yannick BOUCHER Photos Pierre LE MASSON

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O

n vous présente partout comme une véritable influenceuse pour une finance enfin réconciliée avec la lutte contre les inégalités ou contre le changement climatique. Comment en êtes-vous arrivée-là ? « En travaillant avec acharnement et en n’oubliant jamais, en toute occasion, que le principal combat à mener est celui qui freinera autant que possible les dérèglements climatiques. J’ai grandi à Paris sans patrimoine culturel, sans réseaux, dans une famille issue d’un milieu modeste. J’ai perçu le racisme assez tôt et j’étais considérée comme l’enfant puis l’ado d’une famille arabe en France. Je ne le sentais pas vraiment moi-même puisque mon quartier, le XXe arrondissement de Paris, était culturellement très brassé, avec de nombreuses communautés, dans un endroit heureusement très cosmopolite. Mais en tant que femme, et jeune femme, j’avais peur. Quelle égalité des chances ? Comment regarder la société extérieure à mon quartier sans appréhension ? En réalité, la société m’était étrangère et j’ai eu, pour la première fois, envie de me battre contre les discriminations après le duel entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen en 2002.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Avez-vous été marquée par vos premiers engagements ? À 18 ans, je me suis demandé ce que j’allais faire de ma vie. J’avais besoin de sécurité et il me semblait déjà que l’engagement politique était vain tant que le monde de la finance ne changerait pas. Dans la finance, on ne peut pas sanctionner par le vote et la finance dirige tout. Je me suis lancée dans les mathématiques à Nanterre car elles n’exigent pas de capital culturel – on ne m’a pas mis de livres dans les mains à 5 ans. Mon ascenseur social fut très rapide, j’avais confiance en moi intellectuellement, mais ma réussite fut pleine d’embûches. Je donnais des cours du soir en maths dans les quartiers populaires et des maths à la finance, j’ai vite fait le lien… » Les banques, l’épargne, la finance : vous posez très tôt un regard critique sur leur système. Pourquoi ? En 2013, je sors d’un stage dans une grande banque privée dont quelques gros épargnants jouissaient d’un réel pouvoir. Ces gros épargnants ont quitté la banque car ils considéraient qu’elle n’allait pas dans le sens d’une protection du climat et de l’environnement. Et la banque a dû orienter sa stra-

tégie pour en tenir compte. J’ai alors pensé qu’on ne devait pas attendre qu’une poignée de gros épargnants s’y mettent pour faire évoluer une banque, un système. Je venais de mener des expériences en Afrique, en Inde, en Chine. On montait des ONG solidaristes et j’ai découvert l’entrepreneuriat social, l’exigence de solidarité dans le développement des affaires. J’ai voulu tester une utopie par l’entrepreneuriat. Il y avait une autre voie. J’allais sortir de l’école de management de Lyon, j’ai créé une société pour reconnecter les citoyens avec l’initiative et régler de véritables problèmes. Est-ce la création de Lita.co ? Oui. Avec 20 000 euros au départ et trois projets dans les solutions technologiques pour les aveugles, un garage solidaire et de l’immobilier social. Lita. co est une plateforme, une banque privée sur internet, sociale et écologique. On peut y investir son argent dans des PME qui encouragent la transition écologique et sociale. Je voulais une finance connectée réellement aux territoires, avec un impact réel sur le social et sur l’environnement. Un partage de la valeur, une utilité sociale et des projets verts et plus sobres. En une seule


« Je voulais une finance connectée réellement aux territoires, avec un impact réel sur le social et l’environnement. » journée, on a levé plus d’un million d’euros pour 1083, une entreprise qui relocalise la filière du jean en France. En une seule autre journée, ce furent deux millions d’euros pour la Compagnie des Amandes, favorable à une agriculture durable. Mais comment fonctionne votre plateforme ? Il y a 34 millions d’épargnants en France qui placent 470 milliards d’euros dans les livrets développement durable ou dans les livrets A. Sans parler des placements plus long terme avec l’assurance vie. C’est l’argent des comptes courants des gens mais ils ne savent pas ou ne comprennent pas leur épargne. Où va leur argent ? Nous, on leur propose d’investir dans notre réseau de 170 entreprises écolos et sociales et ils sont déjà 29 000 à avoir placé leur épargne ainsi. Cela représente à ce jour 185 millions d’euros et le Covid-19 booste les chiffres : notre croissance est exponentielle. Vous allez même plus loin en créant une application pour informer les citoyens sur ce que font leurs banques ? En effet, l’appli Rift vous dit gratuite-

ment si votre épargne est vertueuse ou pas. On peut tester son livret pour comprendre son épargne. On a déjà 3 500 réallocations, des clients qui sont allés voir leur conseiller bancaire pour réorienter leur argent. C’est concret et croyez-moi, les banques écoutent leurs clients ! La clé pour changer la donne, c’est la compréhension. L’argent manipulé par les grands fonds d’investissement par exemple, c’est avant tout celui de leurs milliers, voire millions d’épargnants. Vous pensez donc que les citoyens ont la capacité de faire bouger le système financier ? J’en suis persuadée et d’ailleurs, le mouvement de fond est déjà bien engagé aux États-Unis, sous contraintes climatiques de plus en plus fortes. Les petits épargnants réclament des placements luttant contre ces contraintes. La finance est le nerf de la guerre, mais elle est le frein principal au changement de système dont elle est le cœur. Il faut changer de socle, en changeant la fiscalité mais surtout l’investissement. Le gouvernement veut de l’innovation de transition (hydrogène, voitures hybrides, etc.), OK mais c’est très insuffisant. Il faut vite

transformer les chaînes de production, rendre les appels d’offres publics bien plus verts et plus sociaux, généraliser vraiment la sobriété pour moins d’usages. Les voitures sont certes plus propres, avec moins de CO2, mais elles sont de plus en plus nombreuses et plus grosses. C’est l’effet rebond dont on doit se méfier car il aggrave en réalité la situation. Quelle serait la contribution des entreprises à la transition écologique nécessaire ? La liberté d’entreprendre est un droit fondamental depuis 1789 et la notion d’entreprise s’est développée sur l’idée d’un espace de liberté hors sol, comme un objet neutre, en dehors de la société, déconnecté de ses problèmes. Or les inégalités sociales de la société viennent beaucoup de celles qui sont à l’œuvre au sein des entreprises. Le Medef diffuse encore l’idée d’une entreprise qui n’a de comptes à rendre à personne, sans régulation, je pense notamment à l’utilisation des ressources naturelles ou humaines. Les syndicats patronaux et une grande partie des médias caricaturent encore la transition écologique en la présentant comme un obstacle au développement économique. Plus d’environnement, donc moins de croissance ? C’est ridicule. C’est une vision pénalisante, peu incitative, qui ne mobilise pas positivement. Mon objectif est de proposer une vision différente aux mondes économique et surtout politique pour les aider à réussir dans la transformation écologique qui, de toute façon, s’imposera de plus en plus à tous. Et quelle doit être la place des femmes dans cette tentative de réforme du système global ? Elle deviendra centrale, j’en suis persuadée. On n’en serait pas là s’il y avait moins de teStostérone dans les salles 9


de marché. Plus il y a d’hommes, plus il y a de prises de risques par les traders, c’est documenté. L’économie est toujours un monde d’hommes, elle sert un logiciel économique créé par des hommes riches. Nous, les femmes, sommes désignées pour notre capacité à prendre soin, c’est une fonction à laquelle on nous assigne constamment. C’est vrai qu’on manque de "care" dans les règles du jeu édictées par les hommes. Pourtant, plus de diversité génère des 10

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résultats incroyables dans les entreprises. Moi, j’ai voulu créer mon entreprise pour me débarrasser de la domination masculine dans l’économie. Je travaille en binôme avec un homme, c’est une bonne idée je crois, cela permet de cultiver la parité ! Et je dis aux femmes : "N’ayez pas peur." Plus vous vous approcherez de ceux qui ont le pouvoir, plus on vous dira que vous n’avez pas les compétences. Battez-vous, ne vous résignez pas, ayez confiance en une nouvelle ma-

nière de faire, contre le syndrome de l’imposteur dont souffrent encore trop de femmes quand elles ne se sentent pas capables de réussir et qu’elles se mettent souvent en retrait. Selon une étude du cabinet McKinsey, la parité hommes-femmes dans les comités de direction rend les entreprises plus performantes. Moi, le "care", je le vis au quotidien dans mon entreprise. Moins de contrôle dans l’organisation et le management, c’est possible et c’est un bienfait pour tout le monde.»


« On n’en serait pas là s’il y avait moins de testostérone dans les salles de marché. »

Qui est Eva Sadoun ?

Eva Sadoun naît à Paris en 1990 d’un père marocain et d’une mère tunisienne. En 2014, elle décroche une licence en mathématiques, puis un diplôme en finance de l’EM Lyon et un master à l’ESSEC à Paris. En 2019, elle est élue coprésidente de Tech for Good France, « la communauté des entrepreneurs qui développent des solutions tech et digitales pour accélérer la transition vers une société plus durable et responsable, par la diminution de l’empreinte carbone numérique, l’innovation tech et scientifique pour résoudre les grands enjeux sociétaux et environnementaux ». Un an plus tard, elle coprésidera le Mouvement des entrepreneurs sociaux (MOUVES, 7 500 dirigeants) sur lequel elle fait souffler un véritable vent de jeunesse. Eva Sadoun est cofondatrice de la plateforme de financement participatif Lita.co qui compte 60 salariés à Paris, au pied des Buttes-Chaumont, « une banque privée digitale, sociale pour investir en ligne dans des PME favorables à la transition écologique ».

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L’ÉCONOMIE DANS LES HAUTSDE-FRANCE : ON FAIT LE POINT

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2021 : étonnante, cette reprise ! La région offre, cette année, l’apparence d’une piste de saut à ski avec décollage dès la fin du printemps et point culminant au début de l’automne. L’activité reprend vite et fort, la reprise paraît même brutale au point de créer des tensions sur le marché du travail et sur celui des approvisionnements. Yannick Boucher

K

athie Werquin cherche le mot, mais la directrice de la Banque de France à Lille n’hésite plus : « Frénésie, oui, c’est cela, c’est ce qu’on vit en ce moment. » À la mi-octobre, tout semble en effet s’emballer après un début d’année propice au redressement. « C’est bien simple, explique-telle, à regarder nos bilans, on n’a jamais connu une reprise aussi forte. » Les signaux positifs s’étaient accumulés dès janvier, au terme d’une année 2020 marqué par des soutiens publics massifs. Les entreprises s’étaient endettées, ce qui marque souvent une volonté d’investir et donc de créer de l’activité et de l’emploi. Une grande partie des 8 milliards d’euros de prêts garantis par l’État (PGE) consentis

dans la région n’ont toujours pas été dépensés pour constituer des matelas de sécurité en trésorerie et assurer des rentabilités globalement acquises. À fin octobre, moins de 15 % des entreprises avaient ainsi remboursé leur PGE, tout le reste dormant encore sur leurs comptes pour financer de la croissance.

Travailler en heures creuses

Cette croissance, au global, progresse de plus de 6 % en 2021. C’est un beau score quand on sait que l’activité crée de l’emploi à partir de 1 % de croissance, laquelle avait chuté de 8 % en 2020, l’année des confinements. La région retrouve son niveau de production de richesses (PIB) d’avant crise

avec six mois d’avance et le bilan social s’améliore. Le taux de chômage insiste à la baisse. Alors qu’il avait progressé sans arrêt pendant cinq ans après la crise financière de 2009, ici, tout va très vite. Au troisième trimestre, le nombre de chômeurs sans la moindre activité recule de 3,1 % (-5,5 % en France) et on assiste à un véritable redressement de l’emploi, jusqu’à provoquer une certaine cacophonie dès la rentrée de septembre. Une étude du Centre des jeunes dirigeants souligne que 71 % de leurs adhérents ont au moins un emploi à pourvoir sans délai. Les tensions sur le recrutement s’expriment partout et un débat émerge qu’on n’avait plus connu depuis très longtemps sur d’éventuelles hausses 13


de salaire pour attirer les candidats. Cette reprise, d’ailleurs, est si forte, la demande est si soutenue qu’elles en viennent à provoquer des dommages collatéraux. La fin de l’année est marquée par les risques pénuriques sur de nombreuses matières premières. Nos constructeurs automobiles manquent de composants électroniques : Toyota freine sa production à Onnaing, Stellantis (PSA-Fiat Chrysler) doit livrer des voitures « incomplètes » depuis Hordain. Le prix du bois flambe, jusqu’à +50 % depuis le début de l’année, celui de l’acier bondit de 30 %, les polymères explosent de 105 %. Des montagnes de containers ne prennent pas la mer en Chine et les stocks sont bas dans l’industrie qui pèse encore un emploi salarié régional sur cinq. On 14

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sent l’enjeu. Des chantiers du bâtiment sont stoppés, bien d’autres sont retardés, les artisans grinçent alors que les coûts de l’énergie mettent les industriels sous pression. L’aciérie LME de Trith-Saint-Léger usine la nuit pour travailler en heures creuses. Les papetiers, métallurgistes et sidérurgistes sont sous tension. L’inquiétude est piquante, on l’espère passagère…

Retour au calme en 2022

Se pose alors la question, la grande question de cette fin d’année : ces hausses de prix à la production vontelles être répercutées au client final ? Le niveau d’inflation est attendu à près de 3 % à Noël, c’est relativement inédit. On s’inquiète de la hausse des prix, donc on interroge le pouvoir

d’achat. Quand les chefs d’entreprise se demandent comment ils fixeront leurs prix en 2022, les consommateurs agitent un chiffon rouge à six mois de l’élection présidentielle. Mais pas de panique, estime la Banque de France : les salaires sont maintenus, la consommation est en hausse, encouragée par l’absence de crise sociale. Un pouvoir d’achat à évolution nulle en 2020 après avoir progressé de 2,2 % en 2019, avant la crise, pour s’établir à +1,5 % cette année : 2022 sera sans doute l’année du retour au calme entre l’offre et la demande, l’alpha et l’omega d’une économie régionale qui s’est emballée pour avoir été trop dynamisée par la soif de produire et surtout de consommer après des confinements frustrateurs.


« Frénésie, oui, c’est cela, c’est ce qu’on vit en ce moment. C’est bien simple, à regarder nos bilans, on n’a jamais connu une reprise aussi forte. » '

La tension est telle dans l’approvisionnement de certains composants et certaines matières premières que des constructeurs automobiles, comme Toyota à Onnaing, ont dû ralentir voire arrêter leur production de véhicules. Photo Baziz Chibane.

+6,3 %

de produit intérieur brut (PIB) pour les Hauts-de-France par rapport à 2020 (+1,5 % entre 2019 et 2020).

+4,3 %

pour la consommation des ménages (qui pèse 52 % du total du PIB régional).

+13 %

pour les investissements (qui pèsent 14 % du total du PIB régional).

Kathie Verquin, directrice de la Banque de France à Lille

297 000

Les Hauts-de-France comptent 297 000 entreprises (dont 52 000 créations en 2020).

71,4 %

Le taux d’activité régional (le rapport entre le nombre d’actifs et la population) est le plus faible de France : 71,4 % (67,3 % à Calais, le record), contre 74,3 % au niveau nationale.

20 110 €

Le niveau de vie des habitants des Hauts-de-France est très inférieur à la moyenne nationale avec un revenu médian des ménages de 20 110 € (soit 1 620 € de moins qu’au niveau national). 15


CES ENTREPRISES QUI ONT SU INNOVER POUR TRAVERSER LA TEMPÊTE Innovation et adaptation sont les maîtres mots de ces douze entreprises du Nord et du Pas-de-Calais qui ont fait face à la crise sanitaire avec succès. Relocalisation, changement de production, mobilisation des salariés... Elles ont multiplié les outils et les idées pour garder le cap malgré la crise sanitaire.

SAFILIN À SAILLY-SUR-LA-LYS

Safilin, c’est une belle histoire. Celle d’une entreprise de plus de 250 ans qui a décidé, vingt-cinq ans après avoir délocalisé son activité en Pologne, de produire de nouveau des fils de lin 100 % français. Une activité complémentaire pour la société qui entend bien partir à la conquête d’un nouveau marché, celui des marques qui prônent le lin de qualité, durable et 100 % français. « Cette décision fait suite aux nombreuses sollicitations d’entreprises textiles françaises qui souhaitaient disposer d’un fil français, mais aussi à la demande des consommateurs d’acheter des produits naturels et locaux », explique Olivier Guillaume, le président de Safilin (photo ci-contre). La tendance, toutes marques confondues, est en effet à un ADN écoresponsable des entreprises. Cette nouvelle politique de Safilin va passer par un investissement de 5 millions d’euros et des embauches : trente en novembre et vingt autres à l’horizon 2024. Safilin garde son siège social à Sailly-sur-la-Lys – à côté de cette filature de la rue de la Lys qui comptait, au début du XXe siècle jusqu’à 800 ouvriers – et ses deux usines en Pologne. Safilin a choisi d’installer sa nouvelle activité à Béthune, en lieu et place de Fos Logistique dans la zone d’activité Fleming. Le nouveau site devrait être opérationnel en début d’année pour une commercialisation de la production à l’été 2022. Objectif : produire sur place 350 tonnes de fil de lin par an. « Des machines, rachetées à des sites polonais », vont être acheminées en France, précise Alix Pollet, responsable de la marque. Anne-Charlotte Pannier

DIRECT SIGNALÉTIQUE À HAZEBROUCK

Tout commence grâce à un maire qui cherche une solution pour protéger la boulangère de son village. Nous sommes au début de la pandémie de Covid-19. Bertrand Lesay, le patron de Direct Signalétique, une société installée à Hazebrouck qui emploie 30 personnes, vient de mettre tout le monde au chômage partiel. Mais après le coup de fil du maire de Sainte-Marie-Cappel, les salariés planchent et mettent au point toute une série de produits : vitres de protection en plastique, panneaux de prévention, marquages au sol... « Nous avons également travaillé avec des entreprises du territoire et d'autres prestataires pour proposer un catalogue avec 100 références spéciales Covid », explique Bertrand Lesay. Grâce à cette réactivité, Direct Signalétique, jusque-là spécialisée dans la signalisation (interne, externe, de sécurité, etc.) a gagné 10 000 nouveaux clients. De quoi favoriser son développement, même si les produits commercialisés n’ont pas une grande valeur ajoutée. L’entreprise a cependant retrouvé son chiffre d’affaires de 2019. Cerise sur le gâteau, le dynamisme de Direct Signalétique a rejailli sur Somis, sa « petite sœur » dédiée à la réalisation du fléchage, des plans de sécurité et de circulation dans les bâtiments : alors qu’avec la pandémie, elle n'avait pas décroché de marché, elle vient d’être choisie pour le nouveau port de Calais. Geoffroy de Saint-Gilles 16

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EXOTEC À CROIX

Toujours plus vite : le consommateur, aujourd’hui, ne veut plus attendre pour que sa commande passée sur un site de e-commerce soit préparée. Ses courses, il veut qu’elles soient prêtes à être livrées ou emportées en quelques dizaines de minutes. Le problème, c’est qu’un employé est capable d’aller prélever des articles dans un stock à raison de 80 produits en une heure. La solution, c’est une entreprise croisienne qui la détient. Avec ses Skypods, ses robots qui sillonnent des entrepôts en apportant les marchandises directement aux préparateurs de commandes, Exotec promet plus de 400 « pickings » en 60 minutes. En six ans, la société créée par Romain Moulin et Renaud Heitz a réussi à implanter plusieurs dizaines de ses installations dans le monde, avec plus de 2 000 robots en service. Mais la concurrence est forte. Pour garder une longueur d’avance, Exotec mise sur la recherche. « Depuis notre création, nous avons fait de l’innovation un de nos piliers de développement en France et à l'international », insiste Romain Moulin. C’est dans un bâtiment voisin de son usine qu’Exotec a installé son Exolab, le centre de développement où mûrissent ses innovations comme la dernière-née : un bras de « picking ». Un outil de plus pour permettre à la société de près de 300 salariés – dont l’essentiel dans la métropole lilloise – d’atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires anticipé pour 2021. Marc Grosclaude

DAMART À ROUBAIX

Comment se relancer quand on est une enseigne textile chahutée par la crise ? Faire le gros dos et attendre des jours meilleurs ? Non, ce n’est pas dans les gènes de Damart. L’entreprise roubaisienne, née en 1953, a fait sa renommée sur une innovation, le Thermolactyl. Et c’est notamment par la recherche que la société s’est relancée. Ses produits sont historiquement destinés à procurer de la chaleur, mais c’est plus globalement par le confort thermique que la société se renouvelle. Le changement climatique n’y est pas étranger. Damart s’est engagé depuis quelques années dans une « désaisonnalisation » de ses articles textiles avec des produits permettant de mieux réguler la chaleur. La société a entrepris de doubler sa gamme ayant cette propriété d’ici 2022, grâce aux mélanges de fibres qui évacuent la transpiration, qui limitent les odeurs… Mais dans les laboratoires de Damart à Roubaix (photo ci-contre), la seconde étape est en marche : une nouvelle génération de textile capable réellement d’apporter de la fraîcheur à la surface de la peau, en jouant sur la structure même des fibres. Un travail associant Damart et des organismes de recherche qui devrait, d’ici cinq ans, aboutir à des produits en magasin. Une dynamique qui porte déjà ses fruits : affaiblie par la crise du Covid-19, Damart a signé, fin 2021, un spectaculaire retour à la rentabilité. M.G. 17


CIM À VILLENEUVE-D’ASCQ

Spécialisée dans la création et la gestion de logiciels dans le domaine des assurances à la personne, CIM est devenue, en mars dernier, la première entreprise de la métropole lilloise à mettre en place des vélos de fonction au profit de son personnel. L’affaire s’est décidée rapidement lorsque les membres du comité d’entreprise ont évoqué cette possibilité en fin d’année dernière : Dominique Singez, patron de CIM et passionné de cyclisme, n’a pas été dur à convaincre. « La plupart des 110 salariés (de la société installée à Villeneuve-d’Ascq) ont des postes très sédentaires, derrière un écran. Encourager le sport, c’est aussi avoir des collaborateurs en meilleure santé », estime le dirigeant. Restait à trouver la bonne formule, ce que CIM a fait en lien avec Zenride, une société qui propose des vélos de fonction. Le principe mis en place au printemps dernier est simple : les collaborateurs volontaires choisissent un vélo, même électrique, coûtant jusqu’à 2 100 euros chez l’un des quatre prestataires reconnus par Zenride. Un vélo qu’ils « louent » 25 euros par mois pendant trois ans. À l’issue de cette période, ils peuvent soit le racheter à moindre coût, soit repartir avec (et sur) un nouvel engin. En cas de rachat, le vélo aura coûté au salarié moins de la moitié de son prix, CIM prenant le reste en charge. Seule contrainte : venir au bureau à vélo 40 % du temps. Actuellement, dix salariés ont adopté ce système. Ils bénéficient d’un local où stocker leur vélo devant les locaux de CIM. Olivier Hennion

BSL STEEL À CRAYWICK

En activité depuis 2007 dans la zone Eurofret à Craywick, près de Dunkerque, BSL Steel est spécialisée dans la chaudronnerie de précision, la tôlerie fine, la soudure qualifiée, la métallerie, etc. Ces dernières années, la société, qui emploie 80 personnes au sein de trois entités (deux à Craywick et une à Nœux-les-Mines), connaît un bel essor : de 5 millions d’euros en 2016, son chiffre d’affaires est passé à 11 millions et ses principaux marchés sont le nucléaire, la sidérurgie, le bâtiment, le ferroviaire, etc. Dans le cadre du Plan de relance de l’État, BSL Steel a sollicité une subvention. « Nous souhaitons investir plus d’un million d’euros d’ici 2022 pour embaucher une vingtaine de personnes, nous agrandir et acquérir de nouvelles machines ultra-modernes », illustre son directeur général, Benoît Guillemot. Objectif : se tourner vers l’industrie 4.0, encore appelée « industrie du futur », concept qui consiste à se moderniser pour être plus compétitif. « Aujourd’hui, 25 % de nos activités se font hors du Dunkerquois. Notre objectif, c’est de chercher 25 % de marchés supplémentaires au national et à l’export », ajoute-t-il. Pour conquérir de nouveaux clients, BSL Steel entend s’appuyer sur son savoir-faire et un bagage de certifications. Parmi elles, la EN1090, une norme européenne qui régit la fabrication et l’assemblage des structures en acier et en aluminium. « En France, conclut Benoît Guillemot, nous ne sommes que 250 entreprises à l’avoir et peu d’industriels savent qu’elle est obligatoire. Notre objectif est vraiment de monter en gamme dans le domaine des certifications. » Olivier Dufourg 18

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PEIGNAGE DUMORTIER À TOURCOING

Avant de tisser la laine, il faut la peigner, la débarrasser de toutes ses impuretés afin de livrer un fil parfait aux filatures. C’est toute la valeur de Peignage Dumortier, le dernier peignage indépendant français, installé dans 14 000 m2 en plein Tourcoing depuis 1896 et expert incontesté des fibres synthétiques et des fibres naturelles végétales. « Nous sommes donc tout au début de la chaîne textile en récupérant le lin ou la laine des agriculteurs », explique Cédric Auplat, son hyper-actif et jeune président. Déterminé à innover pour extraire un maximum de valeur ajoutée, il signe en pleine année de crise sanitaire avec le pôle de compétitivité EuraMatérials afin de « participer à la renaissance des fibres naturelles textiles en France ». Le projet permet d’investir un million d’euros dans un nouvel atelier pour le lin et et d’alimenter la nouvelle filature Safilin à Sailly-sur-la-Lys (lire en page 16). Il consiste aussi à injecter 500 000 € dans un nouvel atelier, cette fois-ci au profit de la laine, comme un retour aux brillantes origines, pour un investissement de 2 millions d’euros en équipement de machines spéciales. L’entreprise emploie 58 salariés pour 4 000 tonnes de fils à l’année, dont 90 % à l’export. Seuls 4 % des quelque 15 000 tonnes de toison de mouton sont transformées en France. La laine est d’abord un déchet, elle est jetée. Plus pour longtemps. Yannick Boucher

SPEECHI À LILLE

Speechi est le leader national des écrans interactifs numériques de plus en plus utilisés dans les salles de classe ou de réunion dans les entreprises. « La surface d’un écran peut être touchée des centaines de fois pendant une réunion d’une heure, estime Thierry Klein, son fondateur, et on touche presque toujours avec les doigts. » Face au principe de précaution hygiéniste né de la crise sanitaire, une réflexion s’engage, les esprits sont fertiles, une idée pointe pour intégrer des ions d’argent (Ag+), un puissant biocide, dans la masse du verre des écrans. Les ions vont s’activer à l’allumage et produire une action anti-bactérienne, anti-virus et fongicide en continu. Thierry Klein a cherché pendant six mois l’industriel et surtout le laboratoire acceptant de tester la formule en situation réelle, c’est-à-dire avec le Sars Cov-2, le virus du Covid. Pas simple ! « Nous sommes allés partout, de l’Allemagne à l’Asie, pour finalement nous apercevoir que nous avions un laboratoire capable de le faire au CHU de Lille », explique-t-il. L’écran anti-germes de Speechi certifie une efficacité de 99,99 % avec un procédé permanent et inaltérable, devant conserver son efficacité tout au long de la durée de vie de l’appareil. Il promis un bel avenir commercial à Speechi (45 salariés, 15 millions d’euros de chiffre d’affaires) : il est plus cher que les écrans sans protection de seulement une centaine d’euros. Le prix de la tranquillité. Y.B.

19


LORBAN À LA LONGUEVILLE

Dans le Hainaut, la société Lorban est connue comme le loup blanc. BTP, voirie, etc. : impossible d’échapper à ses engins de chantier jaune et rouge. Sur son site de La Longueville, près de Maubeuge, elle stocke et recycle les déchets de ses chantiers, mais aussi ceux d’autres entreprises. Pour respecter les nouvelles législations, la société Lorban a décidé d’investir plus de 5 millions d’euros dans un nouveau procédé : le lavage de ses déchets. « Le concassage qu’on emploie jusqu’à présent a ses limites. On ne peut récupérer que 30 %. Le reste est trop argileux et difficile à travailler, explique Philippe Lorban, le PDG de l’entreprise éponyme. La solution du lavage est meilleure pour valoriser de plus gros volumes. » C’est en Angleterre qu’il a trouvé le procédé qu’il a décidé d’importer et d’adapter en France. Financé à 40 % par le fonds européen de développement régional (Feder), le projet de Philippe Lorban est reconnu comme innovant et permettrait de traiter de 150 000 à 200 000 tonnes de déchets par an. « Avec ce qu’on va récupérer, on va pouvoir fabriquer du béton vert », espère le PDG. Une fois sectionnés, les déchets passent dans une machine et sont lavés par des jets d’eau sous pression. Les matériaux sont récupérés selon différentes tailles. Les boues restantes sont pressées et l’eau récupérée. Le projet, baptisé LavMiLor et sera opérationnel d’ici le printemps. Pierre-Antoine Cristante

EUROVANILLE À GOUY-SAINT-ANDRÉ

Eurovanille, à Gouy-Saint-André, près de Montreuil-sur-Mer, est une entreprise spécialisée dans la transformation et le conditionnement de la vanille naturelle, créée par Laurent Bourgois en 1990. La PME, qui compte une petite centaine de salariés, est aujourd’hui l’un des leaders de ce marché très concurrentiel. Depuis 2016, Eurovanille mise aussi sur l’innovation et la recherche. Son projet le plus emblématique ? Une serre de 1 000 m2 sous laquelle elle fait pousser de la vanille. Inédit en Europe à cette échelle. « Aujourd’hui, on ne fait pas ça dans un but de commercialisation, mais d’expérimentation », explique l’ingénieur Amaury Dedours. Eurovanille a investi 500 000 euros dans la construction de cet équipement et envisage d’y consacrer le double à dix ans pour faire vivre le projet. Quatre variétés différentes y poussent depuis le printemps 2019 et les premières fleurs ont éclos l’an passé... avec trois ans d’avance. Trois cents gousses seront récoltées cette année. « L’enjeu est économique. La vanille est une épice qui subit les aléas climatiques, qui est aussi sensible aux maladies et qui a peu évolué depuis sa découverte », détaille Amaury Dedours. En apprenant à mieux la connaître, Eurovanille espère « gagner du temps » en favorisant la floraison ou en allongeant la vie du vanillier. L’entreprise nordiste teste aussi, depuis cinq ans, une nouvelle variété, plus résistante, en plein champ sur l’île Maurice. Enfin, elle participe au projet de décryptage du génome de la vanille Planifolia, l’espèce la plus commune, en partenariat avec des acteurs privés et publics. Une publication scientifique de ce consortium est attendue pour décembre. Élodie Adjoudj 20

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TDR GROUPE À LALLAING

Le quotidien de Dominique Watier est fait de robots. Le directeur de Technics Développement Robotique, PME plus connue sous le nom de TDR Groupe, elle-même filiale du groupe MCA France (156 salariés), conçoit avec son équipe des robots sur mesure pour des clients de tous horizons. On doit notamment à la société installée dans le parc d’activité Bonnel à Lallaing, près de Douai, un îlot robotisé de transfert de sièges montés sur le Renault Kangoo à l’usine MCA Maubeuge. Nouvel axe de développement : les robots mobiles. Decathlon lui a passé commande de robots cylindriques dont la fonction sera de gérer les retours en rayon des articles depuis les cabines et les caisses. Pour voir les premiers Decabots (c’est leur nom), il faut se rendre à Decathlon Campus à Villeneuve-d’Ascq. Pour fabriquer 1 500 Decabots et bien d’autres, TDR va devoir investir 4,6 millions d’euros dont 2 millions décaissés par le groupe et 1,16 million venant de l’État dans le cadre du plan France Relance. Faute de pouvoir pousser les murs, c’est dans une usine libre située à... 100 mètres du site actuel que la production en série se fera. Et ce d’ici quelques mois, en 2022. Decathlon (35 % du chiffre d’affaires prévisionnel de l’usine) ne sera pas la seule société à s’équiper de robots 100 % made in Hauts-de-France. Bertrand Bussière

CARBONORD À ESTOURMEL

Qui pourrait imaginer que c’est là, à l’entrée d’Estourmel – un village fort d’à peine 500 âmes près de Cambrai – que s’est installé, en 2012, le premier producteur de glace carbonique au nord de Paris ? À l’époque, Ludovic Lefebvre avait des difficultés à se fournir en neige carbonique pour son activité de nettoyage cryogénique. Il a fait le choix, avec Carbonord, d’en produire... avec succès puisque l’entrepreneur vient d’ouvrir, au début de cette année, un second site de production en Normandie. Le processus de fabrication est simple : « C’est juste du gaz carbonique sous forme solide », vulgarise le dirigeant. Ce CO2 est, à l’origine, un déchet industriel « récupéré notamment aux cheminées des usines de production d’ammoniaque, d’hydrogène, de bioéthanol ou de gaz spéciaux, qui nous est livré par camions, sous forme liquide, dans nos cuves et que nous décomprimons pour en faire de la neige carbonique », précise Ludovic Lefebvre. L’usage de cette glace est très varié : elle sert pour les expéditions de produits congelés ou surgelés, au nettoyage industriel, au contrôle de la fermentation du vin, à la production de fumée lors d’événements festifs, à l’élaboration de glaces et sorbets... En fonction, Carbonord produit de fins pellets de glace (3 mm de diamètre), des sticks (16 mm de diamètre), voire des blocs de 7 à 15 kg, « soit environ 1 300 tonnes pour l’année 2021 », conclut Ludovic Lefebvre. Bruno Demeulenaere 21


Recherche & développement

Aller chercher les patrons sur l’innovation À cause de son passé, notre région innove peu en définitive. Mais elle ne s’y résout pas et accomplit de réels efforts pour tenter de rattraper un retard encore considérable. Yannick Boucher

Le laboratoire QBD de l’Établissement français du sang à Eurasanté à Loos. Photo Pascal Bonnière.

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I

l n’y a plus le feu dans la maison comme l’année dernière. Les esprits s’apaisent, la crise économique et sociale n’a pas eu lieu. En 2021, les acteurs régionaux de la R & D (recherche & développement espèrent seulement tirer profit de l’appel d’air du « quoi qu’il en coûte », cet argent public, pour lancer des projets et offrir aux Hauts-de-France ce qu’ils n’ont jamais pu obtenir : un rang digne de la troisième économie du pays. Partir de sa douleur pour mieux la soigner : il manque 3 milliards d’euros pour satisfaire le ratio de 3 % de demande intérieure en R & D (DIRD) par rapport au PIB, la richesse produite. La DIRD est l’indicateur le plus pertinent pour mesurer le niveau de recherche dans une région. Ici, elle est de près de 2 milliards d’euros alors qu’elle devrait avoisiner les 5 milliards. En clair, il faudrait l’augmenter de 150 %, soit quelque 3 milliards. L’une des raisons de cet écart dans les chiffres tient au manque de chercheurs dans les entreprises. C’est le cas dans le Nord et le Pas-de-Calais avec 50 % de recherche dans le privé et 50 % dans le public alors que le ratio passe à 62 % dans le privé et 38 % dans le public à l’échelle des Hauts-deFrance. Globalement, les entreprises ne s’investissent pas suffisamment dans les projets innovants. « Il faut aller les chercher, les convaincre que l’innovation et la recherche sont d’importantes sources de croissance pour elles », plaide Daniel Leca, vice-président du conseil régional en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et des fonds européens. Le cadre général est bien en place. Deux grands schémas régionaux pointent sept champs prioritaires : les mobilités (accent, cette année, sur l’électrique avec les projets d’usines de batteries automobiles), la santé-nutrition, la bioéconomie, les industries créatives, les nouveaux matériaux, l’efficacité énergétique et le numérique allié à la robotique. Ces spécialisations doivent permettre de placer les Hauts-de-France sur la carte au moins de l’Europe. Elles se nourrissent des formidables usines à projets que sont les sept pôles de compétitivité, 1 800 entreprises partenaires, plus d’un milliard d’euros engagés entre les acteurs publics et privés pour les marchés de demain. Elles sont également irriguées par Rev3, la feuille de route régionale qui, depuis huit ans, flèche 1 500 projets-actions vers une économie sans carbone. Encore de la recherche, encore de l’innovation.

React-Eu, 270 millions d’euros

La Région Hauts-de-France pilote les fonds européens, bienvenus pour stimuler la recherche & développement. Bien des espoirs sont ainsi permis par le programme React-Eu dont les fonds à 270 millions d’euros auront de l’impact pour nos chercheurs dans les cinq ans. D’autant mieux que ces fonds s’adressent en priorité aux secteurs les plus touchés par la crise sanitaire dans la santé, le numérique, les services aux entreprises. Et c’est concret. À titre d’exemple, voici les projets POSTCOVID-Rehab et ElastoCOVID (200 400 €) sur l’impact du Covid-19 sur le système musculosquelettique et sur le développement de protocole d’imagerie pour la quantification des fibroses pulmonaires post-Covid. Ou les projets Dyna GR et Désinf (225 000 €) sur l’échappement aux défenses des hématies et le développement d’un dispositif de désinfection autonome et intelligent. Ou encore le CoPneumoCov (123 875 €) qui doit évaluer le devenir des patients post-Covid. Y.B.

Mais tout ceci prend du temps. La plupart des grandes entreprises n’ont pas leur centre de décisions dans la région : comment les convaincre d’innover davantage en direct ? Pour les plus petites, un nouveau portail est en place, il permet à chaque dirigeant, même très modeste, d’identifier l’ensemble des ressources en R & D mis à sa disposition. « C’est crucial, souligne Daniel Leca, il faut développer un réflexe d’innovation, surtout dans les PME. Nous pouvons accompagner, monter les dossiers, aider à financer. »

Le label I-SITE, « un petit moment de vérité »

Les fonds européens seront réengagés en 2022, plus de 1,6 milliard d’euros jusqu’en 2027. L’autre grand rendez-vous aura lieu en début d’année avec l’espoir du label I-Site par un jury international. I-Site définit un vaste écosystème de recherche et d’innovation entre l’Université de Lille et les grandes écoles. Cette fédération d’acteurs doit permettre à l’ensemble d’atteindre cette taille critique trop souvent nécessaire à nos projets pour aboutir face à une concurrence interrégionale européenne parfois mieux organisée. C’est aussi un enjeu d’image pour attirer les meilleurs chercheurs. Pour Stéphane Leleu, délégué régional académique à la recherche et à l’Innovation, l’I-Site sera « un petit moment de vérité ». Au moment où le gouvernement met en place une stratégie d’accélération de la recherche avec de nombreux appels à projets dès l’an prochain. Au moment où il prend enfin conscience du sous-financement de la recherche en France. Et dans certaines régions en particulier. Suivez mon regard…

235 000

On compte près de 235 000 étudiants inscrits pour l’année universitaire 2019-2020 dans l’enseignement supérieur et la recherche dans les Hauts-de-France, dont 184 000 dans l’académie de Lille. La région se classe en 4e position pour le nombre d’étudiantsi inscrits.

9 163

En 2020, la région comptait 9 163 chercheurs dont 4 600 dans le secteur public et 4 563 dans les entreprises.

1,854

La DIRD (la dépense intérieure en recherche & développement) dans les Hauts de France s’élevait à 1,854 milliard d’euros en 2019, soit 3,5 % de la DIRD nationale, ce qui classe la région en 8e position. À titre de comparaison, le PIB régional représente 7,3 % de la richesse nationale produite. L’effort de recherche n’atteint que 1,1 % du PIB régional (contre 2,2 % en moyenne nationale).

91

De 2017 à 2019, les collectivités territoriales ont financé en moyenne la R & D à hauteur de 91 millions d’euros, ce qui correspond à 5,78 % du financement par rapport au national. 23


Économie sociale et solidaire

La performance anti-crise de l’utilité sociale C’est une économie différente qui tient toute sa place dans les Hauts-de-France. Elle active plus de 200 000 travailleurs dans le sanitaire et social, l’éducation, l’insertion, le sport, la culture ou la communication. La génétique du mode coopératif et de l’esprit mutualiste continue de faire ses preuves dans la région. Yannick Boucher

«J

e suis très agréablement surprise, observe Hager Khezami, la directrice de la caisse régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS). Je n’ai même jamais connu ça, un nombre aussi important de reconversions en faveur de l’ESS. Avec la crise, l’an passé, nous avons accueilli de nombreux porteurs de projet voulant donner un nouveau sens à leur vie professionnelle. »

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

L’économie sociale et solidaire recense environ 10 % des emplois régionaux avec 350 créations d’entreprise en 2020 et près de 500 estimées en 2021. Le réseau Tremplin, qui les accompagne, ne chôme pas. Composé de 24 structures de l’insertion ou services aux personnes, des boutiques de gestion espace (BGE) aux crèches, il multiplie les interventions, soulagé du maintien, voire du développement

des activités en temps de Covid. Dans l’ESS, 60 % des emplois sont situés dans les métiers du sanitaire et du social, autant dire des secteurs premiers de corvée, les fameuses « premières lignes » face au Covid. Aides-soignants, aides ménagères, salariés de l’insertion, du soutien aux personnes âgées ou handicapées, aux jeunes... Tous ces métiers ont accusé le coup. En ce début d’année, on re-


Évident !, l’incubateur de l’innovation sociale et solidaire

Évident !, l’incubateur créé il y a trois ans à Lille au sein d’InitiativesETcité (premier cluster de l’économie sociale et solidaire dans le Nord et le Pas-de-Calais) rassemble déjà plus d’une cinquantaine d’entrepreneurs sociaux en quête d’innovation. Ce groupement spécialisé dans l’accompagnement de projets complexes avait besoin de cet incubateur, le plus important de la région, qui entame sa cinquième session autour des thèmes transversaux du « care » (aide aux publics fragiles, solidarité, handicap, inclusion, économie des seniors) et de la transition écologique (économie circulaire, circuits courts, efficience énergétique). Évident ! accueille une communauté régénérante de porteurs de projet à fort impact social dans les territoires de la région, intervenant dans des champs aussi variés que les maraîchages, les recyclages et reémplois, les circuits courts alimentaires, les aides aux plus démunis, le zéro déchet, la plantation d’arbres, etc. Y.B.

Évident ! rassemble déjà plus d’une cinquantaine d’entrepreneurs sociaux en quête d’innovation. Photo Pib.

censait la perte de 3 640 postes dans la région, une situation inédite car les créations d’emploi ont toujours été plus importantes que les destructions depuis 2014. « Certes, une grande partie des emplois perdus ont été retrouvés avec les déconfinements dans la restauration, le sport, la culture ou la jeunesse », souligne Hager Khezami.

À l’échelle territoriale

Une situation globalement restaurée donc et un essor des projets. En proportion, l’ESS aurait beaucoup mieux amorti le choc des confinements que les entreprises plus traditionnelles qui ne mettent pas en priorité la recherche de l’utilité sociale ou du bien commun. L’une des raisons tient au statut de délégation de service public souvent attribué aux acteurs solidaires et sociaux. Si la crise a pu condamner les plus fragiles, en général le modèle économique de la délégation a pu jouer son rôle protecteur en assurant notamment le paiement des salaires et en stimulant l’activité. Asteria (services de soins à domicile à Somain et à Lille) a fait passer son effectif de 10 à 60 salariés. ID Formation, premier acteur ESS de la formation au nord de Paris a franchi la barre des 500 salariés. Entre autres exemples... Point de rencontre et de convergence,

la nouvelle plate-forme Esshdf.org est ainsi davantage fréquentée. Construite en lien étroit avec les services de l’État, elle stimule les projets, met en valeur les ambassadeurs de l’ESS, comme Reflets d’Opale, cette fondation née cette année à l’initiative d’une vingtaine d’entreprises du littoral pour soutenir les projets d’intérêt général. Car l’échelle de l’ESS est avant tout territoriale : les projets doivent avoir un impact direct dans les bassins de vie. La chambre régionale de métiers et de l’artisanat travaille avec la CRESS sur le développement des reprises d’activité en mode coopératif, via notamment les fonds de commerce des petits magasins et artisans. Du pur local : Abbeville utilise ce biais pour tenter de revitaliser son centre-ville. La communauté urbaine de Dunkerque s’associe à la BGE qui accompagne les créateurs d’entreprise. Objectif : développer l’économie, encore locale. À Lens, on s’interroge sur la création d’activités agricoles sociales et solidaires. Des écopoles surgissent, déjà une quinzaine dans la région, alors qu’un grand chantier s’est récemment ouvert avec l’Ademe, l’agence de l’environnement, l’État et la Région sur la transition écologique et sociale dans les Hauts-de-France. Là encore, prime au local, au service de toute la région.

200 000

L’économie sociale et solidaire concerne 200 000 emplois dans les Hauts-de-France, les deux tiers dans le Nord et le Pas-de-Calais, un quart dans la métropole lilloise.

16 000

L’économie sociale et solidaire compte 16 000 entreprises dans la région dont 400 innovantes pour une masse salariale brut de 6 milliards d’euros par an. 80 % des employeurs sont associatifs. 25


L'EMPLOI 11 820

demandeurs d’emploi en moins inscrits en un an dans le Nord et le Pas-de-Calais (2e trim. 2020/2e trim. 2021)

Demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B et C Le nombre de demandeurs d'emploi en 2021 enregistre un recul de 2,9 % sur une année glissante dans le Nord et le Pas-de-Calais (11 820 demandeurs en moins inscrits à Pôle emploi). Ce recul concerne surtout les jeunes de moins de 25 ans (-7,4 %) et les inscrits depuis moins d'un an (-6,7 %). En revanche, le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans est en augmentation (+3,2 % soit 2 520 demandeurs en plus).

55 000 52 500

2019

5 813 300

Ensemble

403 850

405 030

Juin 2021

Variation 2019/2020

5 688 700

-2,1 %

393 210

Variation 2020/2021

-2,9 % Sources : Pôle emploi et Dares (données CVS)

18 000

Une augmentation du recours à l'intérim

emplois intérimaires créés entre mai 2020 et mai 2021

45 000 42 500

Nord - Pas-de-Calais

37 500

2018

2019

Source : Dares (données CVS)

26

5 576 300

Nord Pas-de-Calais

47 500

35 000

Ensemble

France métropolitaine

50 000

40 000

2020

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

2020

mai

2021

Le redémarrage de l'activité économique s'est directement traduit par une augmentation du recours à l'intérim. En mai 2021, le nombre d'emplois interimaires a doublé par rapport à mai 2020, avec la création de près de 18 000 emplois sur la période. Avec plus de 53 100 contrats en cours d'exécution, le niveau de l'intérim a pratiquement rattrapé celui d'avril 2018 (53 200), le plus élevé enregistré ces trois dernières années.


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L'ENTREPRISE

Créations d’entreprise : l'embellie confirmée

Plus de 33 300 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France sur les six premiers mois de l'année 2021, contre respectivement plus 22 300 et plus de 24 000 sur les mêmes périodes en 2020 et en 2019. Par rapport à 2019, cela constitue donc une hausse de 39 % des créations. Ce sont essentiellement les micro-entreprises qui portent les chiffres de la création au plus haut : elles représentent 7 créations sur 10, loin devant les sociétés (un peu plus de 2 créations sur 10) et les entreprises individuelles (moins d'une création sur 10). Ce sont également elles qui ont les évolutions les plus favorables : +58 % sur les six premiers mois de l'année par rapport à 2019, contre +27 % pour les sociétés et -21 % pour les entreprises individuelles.

200 Y compris micro-entrepreneurs Indice base 100 au 2e trimestre 2016 180

160

140

France

120

Nord - Pas-de-Calais

100

80

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Sources : Insee et Banque de données macro-économiques (BDM)

140

Au 2e trimestre 2021, on comptabilise 1 419 défaillances (cumul sur 12 mois) dans le Nord et le Pas-de-Calais, soit une baisse de 36 % par rapport à la même période en 2020 (et -52 % par rapport à 2019). Le nombre de procédures enregistrées est également en baisse en France (-28 % par rapport à 2020 et -46 % par rapport à 2019). Les mesures de soutien aux entreprises semblent continuer de porter leurs fruits pour le moment et, selon la dernière enquête de conjoncture de la CCI Hauts-de-France réalisée fin septembre-début octobre 2021, l'amélioration de l'activité constatée au 2e trimestre s'est confirmée au 3e trimestre. L'impact de la fin progressive des dispositifs d'aide devrait toutefois se faire ressentir en 2022.

130

691

défaillances de janvier à juin 2021

28

23 961

créations de janvier à juin 2021

Des défaillances en baisse sensible

Nord - Pas-de-Calais

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

France

14 099

défaillances de janvier à juin 2021

France

Nord - Pas-de-Calais

Nord - Pas-de-Calais

120 110

527 700

créations de janvier à juin 2021

France

100 90 80 70 60

Indice base 100 au 2e trimestre 2016

50

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Sources : Insee et Banque de données macro-économiques (BDM)


29


Le bilan social

Après la crise, le grand bond en avant de l’emploi dans le Nord et le Pas-de-Calais Les effectifs salariés du secteur privé n’ont jamais été aussi élevés que cette année, selon les dernières statistiques de l’Urssaf. Avec 1,053 million d’emplois recensés au deuxième trimestre 2021, mieux qu’avant la crise, le Nord et le Pas-de-Calais renouent avec les créations nettes de poste. Jean-Marc Petit

«M

ême nous, nous sommes surpris par un tel rebond ! » Laury Ducombs, le directeur régional de l’Urssaf, scrute avec le sourire les statistiques de son organisme qui récolte toutes les données des entreprises privées des Hauts-de-France. On oublie l’annus horribilis 2020, entre confinement et reprise difficile. Avec 1 053 644 salariés du privé recensés au deuxième trimestre 2021 (derniers chiffres publiés par l’Urssaf), le Nord et le Pas-de-Calais renouent avec les quatre années d’avant-crise où ils avaient recréé des emplois. De son côté, l’Insee recense au total 2 060 800 salariés (privés et publics) dans les Hauts-de-France au deuxième trimestre 2021, (+0,9 %). Selon l’Urssaf, 11 710 emplois ont été créés dans le Nord au deuxième trimestre 2021 par rapport à fin juin 2019 (avant la crise sanitaire) et 4 580 dans le Pas-de-Calais. Sur l’ensemble des Hauts-de-France, ce sont 16 000 nouveaux emplois qui ont été gagnés. Ce qui nous place dans le trio de tête des régions françaises les plus dynamiques. « C’est plus que du rattrapage, nous sommes à un niveau historiquement haut », se réjouit Laury Ducombs, le directeur régional de l’Urssaf. Mais tous les secteurs ne connaissent pas la même évolution. Une fois de plus, l’industrie continue de perdre des emplois : -1,8 % dans le Nord (soit 2 100 postes en moins) et -1,2 %

30

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

dans le Pas-de-Calais (770 postes en moins) par rapport à fin 2019. L’industrie automobile à elle seule chute de 4,9 % (-1 300 postes), tandis que l’agroalimentaire (+210 postes), l’industrie pharmaceutique (+100 postes) ou le ferroviaire (+300 postes) sont dans le positif. La pénurie de composants électroniques comme l’augmentation des prix des matières premières ne devraient pas améliorer la situation.

Confirmer la tendance

Parmi les secteurs qui ont moins souffert pendant la crise sanitaire, la construction voit ses effectifs progresser de 3,7 % par rapport à 2019 (+3 000 postes dans le Nord et le Pasde-Calais). Une progression toutefois ralentie au deuxième trimestre 2021

chute de 5,5 % par rapport à l’avantcrise sanitaire. Enfin, le secteur des transports et de la logistique connaît une véritable embellie dans notre région : +1,2 % (-0,4 % au niveau national), 1 600 postes créés dans les seuls Nord et Pas-de-Calais. Les récentes annonces de constructions d’entrepôts – Seb à Bully-lesMines, près de Lens (500 emplois à la clé), La Redoute à E-Valley, le parc logistique installé sur l’ex-base aérienne 103 de Cambrai (250 emplois) – nous rappellent à quel point la logistique est devenue un axe fort du développement économique des Hauts-de-France. Reste maintenant à confirmer ce dynamisme retrouvé pour qu’il ne soit pas un épiphénomène dopé par la reprise et les plans de relance. Car les inten-

« Même nous, nous sommes surpris ! C’est plus que du rattrapage. » Laury Ducombs, directeur de l’Urssaf Hauts de-France en raison des interruptions de chantier liées à la pénurie de matériaux. Malgré les difficultés de recrutement, les effectifs du commerce (+1,8 %) et de l’hôtellerie-restauration (+1,4 %) sont également en progression dans les deux départements... alors qu’ils chutent de 2,2 % au niveau national. Idem pour les services dont les effectifs progressent de 2 %. Mais parmi eux, le secteur des arts et spectacles

tions d’embauche (155 000 à juillet 2021) sont moindres qu’en juillet 2019 (161 000) dans les Hauts-de-France. Et, comme le rappelle l’Insee, 9,3 % de la population active de la région est au chômage au deuxième trimestre 2021(*). La prudence reste de rigueur. (*) le taux de chômage est de 9,6 % dans le Nord, 9,1 % dans le Pas-de-Calais, 9,1 % dans la Somme, 11 % dans l’Aisne et 7,9 % dans l’Oise.


1 060 000 1 050 000

Effectif salarié privé au 30 juin 2021

(par rapport au 4 trimestre 2019)

1 040 000

+3,7 %

-0,2 %

(+120)

BERCK-MONTREUIL

+0,9 % (+260)

T2 2017

T2 2018

+1,5 %

+0,4 %

+1,3 %

supérieure à +2 %

(+180) LENS-HÉNIN (+1 580)

VALENCIENNOIS

DOUAISIS

+4,8 %

(+1 390)

+2,6 %

(+2 330)

ARTOIS-TERNOIS (+2 460)

+2,8 %

T2 2021

entre +1 % et +2 %

(+4 500)

+1,7 %

T2 2020

entre 0 % et +1 %

LILLE

BÉTHUNE-BRUAY

T2 2019

inférieure à 0 %

(+1 350)

-0,7 % (-270)

T2 2016

ROUBAIXTOURCOING

(-160)

SAINT-OMER

+0,3 %

1 034 000

1 000 000

(+1 150) BOULONNAIS

1 022 309

1 010 000

DUNKERQUE CALAISIS

1 020 174

1 020 000

(XXX)

1 011 902

1 030 000

X%

Évolution en nombre

1 044 400

Données CVS

e

Évolution en %

1 053 644

Évolution de l'emploi salarié privé au 2e trimestre 2021 dans le Nord - Pas-de-Calais

CAMBRÉSIS

+3,2 %

SAMBRE-AVESNOIS

+1,4 % (+590)

(+1 010)

Sources : Acoss - Urssaf, Dares

La bonne santé des territoires

Cette année de reprise se vérifie dans les territoires des Hauts-de-France. Dix-sept des 24 zones d’emploi des Hauts-de-France ont dépassé leur niveau d’emplois de fin 2019, avant la crise sanitaire. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les plus fortes croissances en nombre sont enregistrées dans les zones d’emploi de Lille (4 500 postes créés), Douai (+2 460) et Valenciennes (+2 330). Deux zones souvent présentées en crise connaissent également de belles performances : Calais (+1 150) et Maubeuge (+590). Seuls le Dunkerquois et l’Audomarois présentent des résultats négatifs cette année (respectivement 160 et 270 postes en moins). Ces deux territoires sont extrêmement dépendants de quelques grands donneurs d’ordres (la chimie et la sidérurgie pour le Dunkerquois, Arc International pour l’Audomarois) dont les fluctuations d’emplois peuvent expliquer ces variations.

1 053 644

Sur les 1 053 644 salariés du secteur privé que comptaient le Nord et le Pas-de-Calais à fin juin 2021, environ 49 % travaillent dans les services, 17 % dans l’industrie, 17% dans le commerce, 7,5 % dans la construction, 4,9 % dans l’hébergementrestauration et 4,6% sont intérimaires.

+1,5 %

Les effectifs salariés privés ont progressé de 1,5 % dans le Nord et le Pas-de-Calais entre le 4e trimestre 2019 et le 2e trimestre 2021, très précisément de 1,6 % dans le Nord (11 710 postes créés) et de 1,4 % dans le Pas-de-Calais (4 580 postes créés).

49 400

Le Nord et le Pas-de-Calais comptabilisaient 49 400 intérimaires au 30 juin 2021 (respectivement 32 700 et 16 700). Par rapport à décembre 2019, l’intérim progresse de 2,5 % dans le Nord, mais recule de 0,2 % dans le Pas-de-Calais. Sur l’ensemble des Hautsde-France l’intérim a progressé de 1,2 %. 31


Investissements étrangers

Continuer à miser sur l’attractivité des Hauts-de-France La crise sanitaire n’a pas freiné l’intérêt des investisseurs étrangers pour notre région. Avec la perspective d’une forte reprise de l’activité, les projets en attente se concrétisent. Jean-Marc Petit

2 063

Le Nord et le Pas-de-Calais recensent 2 063 établissements à capitaux étrangers qui emploient 115 509 salariés (69 % des emplois régionaux dans ces structures).

716

Avec 716 établissements, la Belgique est le premier investisseur étranger dans le Nord et le Pas-de-Calais (35 % des établissements à capitaux étrangers), suivi par les États-Unis (247 établissements), l’Allemagne (238), le Royaume-Uni (122) et les Pays-Bas (118).

26 254

En effectifs, ce sont les sociétés à capitaux américains qui sont les premiers employeurs étrangers dans le Nord et le Pas-de-Calais avec 26 254 salariés (23 % des effectifs). Viennent ensuite la Belgique (15 149 salariés), l’Allemagne (12 341), le Royaume-Uni (8 089) et le Luxembourg (7 694).

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

I

l y a eu l’annonce du chinois Envision d’installer sa « gigafactory » de production de batteries électriques aux côtés de l’usine Renault de Douai avec 900 emplois la première année, plus de 2 000 espérés à terme. C’est ensuite le néerlandais Picnic (supermarché en ligne) qui installe son centre de préparation de commandes à Fretin (250 emplois). C’est encore le britannique Usleep qui décide d’implanter un site de fabrication de matelas à Dourges (70 emplois). Sans parler des projets d’extension de sociétés déjà bien implantées : le britannique Ineos (recyclage) à Wingles ou encore le canadien Linamar Light Metals Group qui agrandit son centre de recherche et développement dans l’Oise.

« Un cran au-dessus en 2021 »

« La crise sanitaire n’a pas ralenti les investisseurs à capitaux étrangers, se-

lon Yann Pitollet, le directeur général de Nord France Invest (NFI), l’agence de prospection des investissements étrangers dans la région. Beaucoup d’entreprises ont enjambé la crise en faisant le pari de la reprise et ont accéléré leur transformation ou concrétisé leurs projets. » En 2020, 126 projets d’investissements étrangers ont été conclus, représentant 4 746 emplois. « Nous devrions être un cran au-dessus en 2021. Le nombre de projets sera peut-être moins important, mais nous avons déjà atteint, au mois d’août, notre objectif annuel d’emplois », précise Yann Pitollet. On parle par exemple d’un projet agroalimentaire japonais avec près de 300 emplois. NFI a en portefeuille environ 80 dossiers actifs pesant potentiellement 15 000 emplois. Soit 50 % de plus par rapport à la même époque l’année dernière, dont 80 % d’implantations nouvelles.

« Créer un écosystème du véhicule électrique »

L’industrie automobile est en pleine mutation électrique et l’annonce de l’installation de deux « gigafactories » de fabrication de batteries – le chinois Envision à Douai pour Renault, le franco-allemand ACC pour Stellantis (PSA-Fiat Chrysler) à Douvrin –, en attendant peut-être une troisième «giga-usine », nous rappelle que la première région automobile de France n’a pas de temps à perdre. « Nous avons deux-trois ans pour créer un véritable écosystème du véhicule électrique pour accueillir les investisseurs de partout, estime Yann Pitollet, directeur général de Nord France Invest, l’agence de prospection des investissements étrangers dans les Hauts-de-France. Nous devons attirer tout ce qui se fait autour de la production de batteries : anodes, cathodes, production de graphite, de séparateurs, carters de batterie... Les producteurs de ces technologies viennent d’Asie, un peu d’Europe. Il faut qu’ils identifient les Hauts-de-France comme région d’accueil de ces productions, au plus près des constructeurs. C’est la condition sine qua non pour rester une grande région automobile. » J.-M.P.


LES PRINCIPAUX ÉTABLISSEMENTS À CAPITAUX ÉTRANGERS ARC FRANCE

HPM NORD

IBM

Lille

Lille

Activités hospitalières

Services informatiques

ARCELORMITTAL FRANCE

Arques

4 248

1 388

Grande-Synthe

3 845

Fabrication de verre creux

Sidérurgie

883

APERAM SA

Dunkerque

CGI FRANCE

Isbergues

Loon-Plage

Lille

600

833

Sidérurgie

Services numériques

INETUM Lille

1 167

GLAXOSMITHKLINE

Services informatiques

St-Amand-les-Eaux

Lille

906

Fabrication pharmaceutique

BAYER HEALTHCARE

Arras

Loos

AMAZON

650

Lauwin-Planque

Société pharmaceutique

1 926

Entreposage et stockage

HERTA

ENERSYS

YZEE SERVICES

TOYOTA

St-Pol-sur-Ternoise

Arras

Vendin-le-Vieil

Onnaing

Industrie agroalimentaire

Solutions énergétiques

Centre d'appels

Construction automobile

965

670

4 432

1 832

ET AUSSI... THYSSENKRUPP ELECTRICAL STEEL UGO

846

GFG ALLIANCE Loon Plage

567

Isbergues

Sidérurgie

594

Sources : ORECE et CCI Hauts-de-France

Industrie métallurgique

BOOKING.COM Tourcoing

SKF AEROENGINE FRANCE

556

Rouvignies

Centre de réservations

Allemagne

Qatar

Australie

Canada

549

Roulements à billes

États-Unis

Japon

Luxembourg

Royaume-Uni

Espagne

Suède

J.Ph.DERVAUX

Harnes

Transformation pomme de terre

Infographie

McCAIN ALIMENTAIRE

Effectifs (en CDI)

33


L’ANNÉE ÉCO EN IMAGES

34

L’ATLAS ÉCO 2021-2022


AVRIL. Une mission sauvetage de la dernière chance, si on peut dire. Confronté à une vague de gel autant inattendu qu’exceptionnelle, comme ses autres collègues arboriculteurs, Damien Herreman a passé la nuit au chevet de ses arbres fruitiers à Méteren, près d’Hazebrouck. Jusqu’au lever du jour, le trentenaire a entretenu des braseros dans l’espoir de préserver une partie de sa récolte. « C’est compliqué, pour l’instant, d’estimer les dégâts, selon l’exploitant des Vergers de Méteren. On voit que des bourgeons ont gelé mais dans quelle mesure, on ne sait pas encore exactement. Au moins, je n’aurai pas de regrets : j’aurai fait ce que je pouvais.» Photo Stéphane Mortagne

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AVRIL. Vendredi 30 avril. Midi a sonné et ils sont une poignée à se diriger, d’un pas lent vers l’entrée de Bridgestone à Béthune. Ils ont fini leur poste du matin, fini tout court leur histoire avec le géant nippon du pneumatique. Les minutes passent et ce qu’il reste de vie à Bridgestone s’écoule par les tourniquets. « Bridgestone, c’était notre maison, confie l’un des salariés. Mon papa y était, mon frère aussi. Mon père y a passé quarantesept ans et, avant de mourir, il m’a dit : "Faut pas t’inquiéter, tu as du travail jusqu’à la retraite".» Son père avait tort : le 16 septembre 2020, Bridgestone annonçait la fermeture du site, laissant 863 personnes sur le carreau. Sur les 863, environ 180 ont trouvé une issue. Les autres ont droit à un congé de reclassement de deux ans pour rebondir. Photo Ludovic Maillard

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


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MAI. Ce n’est certainement pas un ciel desespérément gris et une pluie incessante qui empêcheront les Arrageois, comme de nombreux autres habitants de la région, de profiter de la réouverture des terrasses en ce mercredi 19 mai. Après plusieurs mois de fermeture, les professionnels de la restauration voient enfin le bout du tunnel. Malgré le masque et les gestes barrières obligatoires, malgré une jauge fixée à 50 % et un couvre-feu toujours en vigueur mais décalé de 19 heures à 21 heures, les consommateurs sont de retour mais à l’extérieur seulement : l’ouverture totale des bars et des restaurants ne sera effective que le 9 juin. Photo Matthieu Botte

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


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SEPTEMBRE. Produite par la brasserie du Pays flamand à Merville, l’Anosteké blonde est sacrée meilleure bière du monde dans sa catégorie aux World Beer Awards, un concours qui fait référence. Un titre de plus pour la brasserie fondée par Olivier Duthoit (à gauche sur la photo) et Mathieu Lesenne (à droite) dont l’Anosteké Saison avait décroché, en 2016, le prix de la meilleure bière de garde du monde. « Cette récompense nous apporte de la notoriété, de la curiosité, se félicite Mathieu Lesenne. Ça se ressent déjà sur les ventes. On fait déjà 20 % en plus sur le volume de l’Anosteké blonde. » Seul nuage dans ce ciel limpide, une augmentation des tarifs qui « n’a rien à voir avec la médaille », mais qui est dû à la hausse des prix des matières premières (bois pour les palettes, carton, verre, métaux pour les capsules). Photo Marc Demeure

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OCTOBRE. Inauguré le 9 septembre, le nouveau port de Calais entre en service le dimanche 31 octobre. Conçu pour doubler l’exploitation du port, Calais Port 2015 a été le plus grand chantier portuaire européen avec une digue de plus de 3 km avec une vue imprenable sur le nouveau bassin, un bâtiment d’entrée de port, un bâtiment sur le front de mer qui surplombe les trois postes ferry P10, P11 et P12 et la dorsale sur laquelle on se rend compte de la superficie impressionnante gagnée sur la mer par la nouvelle plateforme. Le chantier a demandé six ans de travaux et coûté 863 millions d’euros. Photo Johan Ben Azzouz

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NOVEMBRE. Le 10 novembre, l’usine Toyota d’Onnaing, près de Valenciennes, fête ses 20 ans et, par la même occasion, les 20 ans de la Yaris qui a fait son succès : cette voiture détient 10 % des parts de marché du segment B (les petites citadines polyvalentes) contre 4 % quelques mois après son lancement. Ce véhicule, emblème du site nordiste, n’est plus le seul assemblé à Onnaing : depuis juillet, la Yaris Cross y est aussi produite. « On est parti d’un terrain agricole pour arriver à ce site industriel compact en moins de deux ans avec une capacité initiale de 150 000 véhicules par an », raconte Jim Crosbie, le président de Toyota Motor Manufacturing France depuis janvier. L’objectif est aujourd’hui de 300 000 véhicules par an mais la montée en cadence est freinée par la crise des semi-conducteurs. Photo Philippe Pauchet

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NOTRE DOSSIER

LA PLACE DES FEMMES DANS LES ENTREPRISES DE LA RÉGION

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


Égalité professionnelle

Le compte n’y est (toujours) pas

En 2017, dans les Hauts-de-France, le taux d’emploi des 25-54 ans atteignait 70,7 % pour les femmes. Il était de 80,5 % pour les hommes. Photo Thierry Thorel.

Orientations scolaire et professionnelle, accès à certains métiers, rémunérations, statuts... Malgré les lois, malgré les évolutions de la société, les inégalités au travail entre les femmes et les hommes persistent. Valérie Sauvage 47


«C’

est insupportable d’avoir un salaire moindre que celui d’un collègue qui fait la même chose au quotidien. C’est insupportable de subir des violences dans le milieu professionnel. C’est insupportable de subir des inégalités à cause de son identité. Il ne faut pas s’habituer à ça. Il faut que ça nous dérange. » Le message d’Hindati Simpara, déléguée régionale aux droits des femmes pour les Hauts-de-France, est clair : en matière d’égalité professionnelle, le compte n’y est pas. « Des études montrent que 80 % des femmes salariées considèrent être victimes d’attitudes ou de décisions sexistes. C’est énorme !, poursuit Isabelle Delcroix-Naulais, fondatrice de LidUp, une agence de conseil spécialisée dans l’égalité professionnelle à Marcq-enBarœul. 90 % d’entre elles pensent qu’être une femme nuit à leur carrière professionnelle. Et seulement 9 % de femmes victimes d’actes sexistes en réfèrent à leur hiérarchie. » D’abord ces chiffres : si les écarts s’atténuent depuis quarante ans, en 2017, le taux d’emploi des 25-54 ans atteignait 70,7 % pour les femmes dans les Hauts-de-France (80,5 % pour les hommes) quand le taux de chômage était de 1,5 point plus élevé chez les femmes (15,4 % contre 13,9 %). Près d’un tiers des femmes qui travaillent sont à temps partiel. « La moitié des femmes de 15 à 29 ans ayant un enfant ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi », souligne par ailleurs Hindati Simpara. Dans les familles monoparentales, le parent est une femme dans 83,1 % des cas dans les Hautsde-France.

« Équilibrer les charges »

Les femmes réalisent 72 % des tâches ménagères et 65 % des tâches parentales pour une moyenne d’une heure et demie de travail quotidien supplémentaire, selon une enquête de l’Insee de 2012. Comment concilier vie professionnelle et vie familiale ? L’équation est complexe. « Il faut équilibrer les charges, martèle la déléguée régionale aux droits des femmes. C’est nécessaire pour tout le monde. Il faut créer un environnement favorable aux femmes dans le secteur qui les accueille. Est-ce vraiment le cas aujourd’hui ? » Ces fossés entre les femmes et les hommes se creusent doucement dès l’école. En 2019, les filles étaient 90,6 % dans la région à décrocher un bac (contre 85,9 % pour les garçons). 48

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

« 80 % des femmes salariées considèrent être victimes d’attitudes ou de décisions sexistes. C’est énorme ! » Isabelle Delcroix-Naulais, fondatrice de LidUp, une agence de conseil spécialisée dans l’égalité professionnelle


Sur 87 familles professionnelles, moins de 20 présentent une répartition entre les femmes et les hommes à peu près équilibrée. Photo Thierry Thorel.

Qu’est-ce que l’index de l’égalité profesionnelle ?

Depuis 2020, toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes chaque année, au 1er mars. Cet index est basé sur cinq critères : l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, l’écart de répartition des augmentations individuelles, le nombre de salariées augmentées au retour de leur congé maternité, la parité parmi les dix plus hautes rémunérations de l’entreprise, l’écart de taux de promotions (dans les entreprises de plus de 250 salariés). 49


Selon Hindati Simpara, déléguée aux droits des femmes pour les Hauts-de-France, « les études montrent que lorsqu’une profession se féminise, elle se paupérise ». Photo Baziz Chibane.

Elles s’orientent cependant vers moins de filières que les garçons, limitant ainsi leurs options pour la suite de leurs études et de leur carrière : en classe de première, au niveau national, seulement 2,6 % des filles avaient choisi l’enseignement du numérique et des sciences informatiques (15,2 % pour les garçons) et 1,6 % l’enseignement des sciences de l’ingénieur (11,1 % pour les garçons). In fine, en 2017, si elles représentaient la majorité des diplômés en licence et en master, elles n’étaient que 28,1 % parmi les diplômés d’écoles d’ingénieur.

Un écart qui ne s’explique pas

En conséquence, sur 87 familles professionnelles, moins de 20 présentent une répartition entre les femmes et

La loi accorde aux femmes mariées la libre disposition de leur salaire.

les hommes à peu près équilibrée, ne s’éloignant pas de plus de 15 points de la proportion de femmes (ou d’hommes) dans l’emploi salarié (selon une étude Dares). Les femmes sont surreprésentées dans les secteurs de la santé, de l’enseignement ou du social. Elles sont sous-représentées dans le numérique par exemple, où les métiers sont mieux rémunérés. « Elles représentaient 15 % des effectifs, mais ce pourcentage a tendance à diminuer, prévient Hindati Simpara. Si la féminisation des métiers est importante, la masculinisation des professions l’est aussi pour tirer des métiers vers le haut car les études montrent que lorsqu’une profession se féminise, elle se paupérise. » La situation évolue malgré tout. « Ces

1946

trente dernières années, on observe une progression des femmes dans l’encadrement, notamment l’encadrement intermédiaire. Mais on ne réduit pas les écarts de salaire, sachant que plus on monte dans la hiérarchie, plus l’écart est important », relève Isabelle Delcroix-Naulais. L’écart moyen de salaire entre les femmes et les hommes, à poste et à temps de travail équivalents, est toujours de 7,9 % pour les employés et de 13 % pour les cadres. « Il s’explique à la fois par l’orientation et les choix de métier qui sont faits, avec une sous-représentation des femmes dans les secteurs les plus rémunérateurs. La durée du temps de travail compte également puisque les femmes sont plus souvent à temps partiel. Environ 10 % de

La loi de réforme des régimes matrimoniaux autorise les femmes à exercer une profession sans autorisation maritale et à gérer leurs biens propres.

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1907 50

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines est inscrit dans le préambule de la Constitution de la IVe République.

1965


« Plus que l’image du plafond de verre, c’est celle du labyrinthe qui correspond le mieux à leur situation car toutes les femmes ne veulent pas monter dans la hiérarchie. » Hager Jemel-Fornetty, professeure et directrice du centre d’innovation en open-leadership pour la diversité et l’inclusion à l’EDHEC-Lille

l’écart ne s’explique pas et relève de la discrimination », poursuit Isabelle Delcroix-Naulais. « Les femmes ont tendance à s’autocensurer. Elles négocient moins leur salaire que les hommes », reconnaît aussi Hindati Simpara.

« Des attributs de virilité »

« Au cours de leur parcours scolaire et universitaire, les filles ont tendance à développer le syndrome de la bonne élève. Elles cumulent les diplômes, explique Hager Jemel-Fornetty, professeure et directrice du centre d’innovation en open-leadership pour la diversité et l’inclusion à l’EDHEC-Lille. Quand elles entrent en entreprise, elles se rendent compte que c’est différent de la méritocratie qu’on leur a chantée. C’est un choc. Elles travaillent plus que les autres. Pourtant, les portes restent fermées. Il y a une rupture du contrat social avec une évolution moins rapide et une absence de reconnaissance au regard de la rémunération. Plus que l’image du plafond de verre, c’est celle du labyrinthe qui correspond le mieux à leur situation car toutes les femmes ne veulent pas monter dans la hiérarchie. Elles cherchent un équilibre et ont du mal à se repérer dans ce labyrinthe.

Une des clés pour elles, c’est de se faire accompagner, de manière formelle ou informelle. » Pour faire évoluer la situation au sein des entreprises, la nomination de femmes à des postes hiérarchiques est un enjeu essentiel, selon Hager Jemel-Fornetty : « Quand on nomme un leader, on cherche à minimiser les risques. On pense alors aux qualités généralement associées au leadership. On pense à un homme, à un homme de la majorité ethnique, qui a des attributs de virilité, de force, d’énergie, d’autorité. Tous ces attributs dont on pense qu’ils sont masculins. C’est très subtil. C’est très ancré dans les représentations et les mentalités. Et c’est pour cela que l’évolution de cette situation, qui passe par l’éducation, prend du temps. Mais plus les femmes seront visibles à des postes à responsabilités, plus les mentalités évolueront. Je pense notamment que les quotas de femmes dans les conseils d’administration constituent une béquille importante jusqu’à ce que les représentations évoluent en profondeur. Ces dispositifs amènent les femmes à voir le bout du tunnel, contribuent à changer les mentalités. » « La question des stéréotypes et des

03/11/21 9 h 22

Selon la lettre d’information féministe Les Glorieuses qui s’appuie sur l’écart de salaire entre les hommes et les femmes calculé par Eurostat, les femmes travaillent « gratuitement » depuis le 3 novembre à 9 h 22. En 2020, c’était le 4 novembre à 16 h 16.

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« Une entreprise qui n’a pas bonne réputation (sur la mixité) aura du mal à recruter des talents. D’autant que la nouvelle génération est à la recherche de sens et de valeurs. » Hindati Simpara, déléguée aux droits des femmes pour les Hauts-de-France

préjugés est au cœur du sujet, confirme Isabelle Delcroix-Naulais, de l’agence conseil Lidup. Ces représentations sont dans nos têtes avec une catégorisation et une simplification des réalités. Si un décideur n’est pas conscient de ces biais de perception, qui existent partout, tout le temps et de manière automatique, ils deviennent des biais décisionnels qui vont entraîner la discrimination. Il faudrait que tous les managers soient formés, sensibilisés à ces questions. » « Cela produit de l’efficacité » L’autre solution prônée par Isabelle Delcroix-Naulais, c’est la mise en place de réseaux internes au sein des entreprises : « Il n’y a pas de hiérarchie au sein de ces réseaux. Les femmes s’y sentent plus libres. Elles sont également rendues plus visibles. On y développe la notion d’empowerment » qui leur confère plus de pouvoirs. D’autant plus important que « les femmes manient moins les réseaux alors que les hommes vont se coopter, avoir des temps d’échanges informels, sortir davantage après le travail… » souligne Hager Jemel-Fornetty. La prise de conscience est collective. Les entreprises ont tout à gagner dans la mixité et plus globalement la diversité. « Une entreprise qui n’a pas bonne réputation sur ces sujets aura du mal à recruter des talents. D’autant que la nouvelle génération est à la recherche de sens et de valeurs », insiste Hindati

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Simpara. « Dès lors qu’ils ont le sentiment d’évoluer dans un environnement plus inclusif, les salariés sont plus engagés, plus motivés et plus satisfaits, insiste la chercheuse Hager Jemel-Fornetty, études à l’appui. On recrute des personnes différentes, qui amènent d’autres points de vue, d’autres façons de résoudre les problèmes. Cela produit de l’efficacité qui rejaillit sur l’entreprise. Il y a davantage d’échanges, de créativité et d’innovations. La diversité et l’inclusion dans les entreprises sont des vecteurs de performance économique et humaine. »

L’écart moyen de salaire entre les femmes et les hommes, à poste et à temps de travail équivalents, est toujours de 7,9 % pour les employés et de 13 % pour les cadres. Photo Pierre Rouanet.


LA PARITÉ dans les Hauts-de-France

POPULATION

3 093 100

83,1 %

femmes soit 51,5 %

des familles monoparentales

ont comme parent une femme

de la population régionale

Source : Insee, recensement de la population 2017.

ENSEIGNEMENT/ÉDUCATION Taux de scolarisation

95,7 %

Diplômés de l’enseignement sup.

Réussite au bac

de 15 à 17 ans

93,6 %

89,1 %

84,5 %

24,9 %

24 %

Sources : Insee, recensement de la population 2017. Ministère de l’Éducation nationale, session 2019 toutes filières confondues.

Taux de chômage

Taux d’emploi

EMPLOI/ÉCONOMIE

70,7 %

1 069 500

15,4 %

80,5 %

Temps partiel Part des salariés de 25 à 54 ans.

femmes en emploi soit 47,2 %

=

Écart

27,2 %

5,3 %

x 5,1

13,9 %

Les salariées des Hauts-de-France sont 5,1 fois plus souvent en temps partiel que leurs homologues masculins.

Les créatrices d’entreprise En 2019, 29 % des créateurs d’entreprise sont des femmes

des personnes qui se déclarent en emploi

comme en France métroplitaine. Sources : Insee recensement de la population 2017. Répertoire des entreprises et établissements 2019.

Salaire net horaire moyen

Salaire net horaire moyen des cadres (2)

=

=

Écart

14,40 0€

-14,6 %

Infographie

de l’ensemble des salariés (1)

12,30 0€

Syl. LEFEBVRE

REVENUS/SALAIRES

Écart

20,80 0€

25,40 0€

-18,1 %

(1) Secteur privé et entreprises publiques hors agriculture. (2) Cadres, professions intellectuelles supérieures et chefs d’entreprise salariés. Sources : Insee, DADS-DSN, Folosofi 2018.

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Le télétravail a-t-il libéré les femmes ?

1

UN ÉQUILIBRE RETROUVÉ ?...

Le télétravail est-il un progrès social, permettant de retrouver du temps, de la concentration et un équilibre familial, notamment pour les femmes ? Ou leur a-t-il ajouté une charge mentale supplémentaire à domicile, sans rééquilibrer les inégalités au travail avec les hommes ? Les avis sont partagés. Jean-Marc Petit 54

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

« Je suis en télétravail tous les mercredis. Je peux enfin m’occuper de ma fille et je n’ai plus de contraintes de trajet. » Aurélie, comme beaucoup de ses collègues de l’Urssaf de Lille (à 80 % des femmes) savoure un certain équilibre retrouvé grâce à l’instauration du télétravail (deux à trois jours autorisés par semaine) depuis la crise sanitaire. « C’est un vrai progrès d’avoir inscrit cela dans la norme, estime Alexandra Breyne, responsable de l’agence de relations publiques Mot Compte Double. Le télétravail donne plus de souplesse pour concilier vie personnelle et vie professionnelle, caler des courses entre deux, perdre moins de temps dans les transports, être plus concentré sur des dossiers complexes. La productivité est même meilleure. » « Notre centre d’appels à Villeneuve-d’Ascq est à 95 % féminin, explique Christine Bocquet, la directrice générale d’Afibel. Le centre d’appels étant ouvert jusqu’à 19 heures, le télétravail a permis de ne plus avoir à gérer les déplacements pour des collaboratrices venant parfois d’assez loin. Nous envisageons même de mettre tout le monde en télétravail le samedi. » « Le télétravail, nous l’avons mis en place dès 2018. C’était une demande générale de la part des collaborateurs, explique Corinne Hochart, ex-directrice générale France de la banque Oney à Croix, désormais directrice stratégique groupe. C’est désormais ancré dans les organisations. Mais des temps de présence collective sur site sont également exigés. Nous avons aussi mis en place des règles de droit à la déconnexion : pas d’envoi de mail après une certaine heure, pas de réunion avant 9 heures ou après 19 heures. » Une chose est sûre pour toutes ces femmes : pas question de revenir en arrière sur cette liberté retrouvée.


2 3 ... OU UN RISQUE DE DÉSÉQUILIBRE ?

« Si le télétravail, c’est simplement permettre aux femmes d’avoir plus de temps pour faire les courses ou lancer une machine à laver entre deux mails, je ne vois pas vraiment où est le progrès… » Sonia Levillain est professeure de management à l’IÉSEG de Lille et conseillère en entreprise. Tout en pratiquant le télétravail... depuis son salon, faute de bureau personnel, elle n’a pas l’impression que « la charge mentale » des femmes se soit allégée avec cette nouvelle forme d’organisation. C’est d’ailleurs ce que révèle une étude du cabinet Boston Consulting Group conduite par Ipsos en début d’année auprès de 2 000 salarié(e)s français(e)s travaillant dans des bureaux. Les femmes sont 30 % de moins que les hommes à disposer d’un espace de travail isolé. Elles sont 50 % plus nombreuses que les hommes à être fréquemment interrompues dans leur travail : les enfants qui rentrent de l’école, le repas du soir à préparer, le lave-vaisselle à vider, un petit coup d’aspirateur entre deux et toujours les mails auxquels il faut répondre, le client à rappeler, le devis à étudier. Les tâches ménagères, si elles ne sont pas partagées, augmentent encore la charge mentale des femmes en télétravail qui n’arrivent pas à réaliser de vraies coupures. « Depuis le début de la crise, les femmes déclarent passer plus de temps à effectuer des tâches domestiques et à s’investir davantage dans le travail scolaire de leurs enfants », écrivent les auteurs de l’étude BCG. Par ricochet, elles se sont davantage isolées que les hommes en restant à la maison et ont « moins réussi à tirer leur épingle du jeu sur le plan des interactions professionnelles durant la crise ». Un « décrochage » qui peut nuire à leur carrière et à la résorption des inégalités professionnelles entre hommes et femmes…

LA SOLUTION DANS LE COUPLE ?

Accrocher un panneau « Ne pas déranger », interdire la télé ou la musique à certaines heures, sanctuariser un espace, apprendre à gérer des plages de disponibilité pour les enfants… Pas toujours facile quand on télétravaille. Photo Pib.

L’instauration des réunions Teams ou Zoom par vidéo a fait parfois découvrir aux managers et aux patrons l’univers personnel de leurs salarié(e)s. « Qui n’a pas souri en voyant débouler un gamin devant l’écran pendant une réunion ?, interroge souvient Sonia Levillain, de l’IÉSEG. Pour beaucoup, cela a été une prise de conscience : il y a une vie de famille à côté de la vie professionnelle et ce n’est pas toujours simple de les gérer en même temps. Du coup, je vois plus de souplesse dans les logiques d’organisation, dans une logique donnant-donnant, pour que la liberté accordée par le télétravail ne se fasse pas au détriment de la mission. » Mais travailler chez soi, cela nécessite un espace dédié et agréable. Tout le monde n’a pas ce luxe. « Et il faut établir des règles entre l’espace collectif et le respect de l’espace de travail », renchérit Sonia Levillain. Accrocher un panneau « Ne pas déranger », interdire la télé ou la musique à certaines heures, sanctuariser un espace, apprendre à gérer des plages de disponibilité pour les enfants… Pas toujours facile. La solution réside alors dans la discussion et l’équilibre trouvé dans le couple, surtout si ses deux membres peuvent télétravailler : partager les plages et les espaces de travail, les tâches domestiques, le temps avec les enfants. Une gymnastique complexe et qui ne peut reposer sur les seules épaules de la femme. « Lorsque j’ai été nommée directrice à l’international, mon mari a fait le choix de se libérer pour être plus disponible pour les enfants, explique Corinne Hochart, d’Oney Bank. C’est un subtil équilibre à trouver, des choix partagés, discutés. » Malheureusement, toutes les femmes n’ont pas cette possibilité.

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Ces femmes qui tiennent les rênes

CHRISTINE BOCQUET (AFIBEL)

« "Tu penses et tu agis comme un mec", m’a-t-on souvent dit. Je ne sais toujours pas ce que cela veut dire. » 56

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

« Tu penses et tu agis comme un mec », disait-on souvent à Christine Bocquet. « Je ne sais toujours pas ce que cela veut dire », dit dans un sourire la directrice générale d’Afibel à Villeneuve-d’Ascq (groupe Damartex) depuis un an et demi, après un long parcours chez Damart (en marketing et produits), un passage aux 3 Suisses au moment de la restructuration (« le moment le plus difficile de ma carrière ») et des débuts, à 33 ans, déjà comme directrice marketing à La Blanche Porte (devenue Blancheporte). « Cela fait plus de vingt ans que je suis dans des comités de direction. En tant que femme, cela n’a jamais été un souci, même si j’ai bien constaté que pour progresser, il faut toujours faire plus ses preuves que quand on est un homme, constate Christine Bocquet. Mais à part cela, je n’ai jamais senti de frein ou eu l’impression d’être reléguée à un rôle secondaire. » Dans un monde économique souvent dirigé par les hommes, Christine Bocquet sent que manager « au féminin », c’est souvent être « plus pragmatique, plus proche de la réalité du terrain ». Elle précise : « Comme j’ai élevé deux enfants, je comprends certaines situations familiales et j’accepte sans doute plus facilement des adaptations. La charge mentale des femmes est toujours importante. Nous avons cette compréhension des choses. » Jean-Marc Petit


Elles travaillent dans le textile, le conseil en entreprise, la santé, le numérique, la finance et la chimie où elles exercent des responsabilités. Portrait de six entrepreneuses qui nous parlent de leur parcours, souvent semé d’embûches, dans un monde encore largement masculin.

ALEXANDRA BREYNE (MOT COMPTE DOUBLE)

« Nous n’avons pas encore assez de modèles puissants, comme chez les hommes. Il n’y a pourtant pas de raison. »

« J’ai toujours eu une volonté d’indépendance, mais je ne m’imaginais pas forcément dirigeante d’entreprise. » Et encore moins à la tête d’une agence de relations publiques lilloise forte de quinze collaborateurs (enfin, majoritairement des collaboratrices). Après plusieurs années dans des agences de communication à Paris et Lille, puis un passage en freelance, Alexandra Breyne a créé Mot Compte Double en 2006 : « Je n’ai jamais érigé comme un étendard le fait d’être une femme. Je suis un chef d’entreprise comme un(e) autre. Mais c’est vrai que j’ai pu entendre quelques réactions bien machistes à mes débuts. » Pour Alexandra Breyne, la seule nuance dans le management « au féminin » réside sans doute dans une meilleure compréhension de la réalité familiale : « Il ne me viendra jamais à l’idée d’organiser une réunion après 18 h avec des collègues qui ont des enfants en bas âge. » Alexandra Breyne se réjouit de voir de plus en plus d’hommes rejoindre la filière de la communication et des relations publiques, mais regrette encore la lente progression des femmes créatrices d’entreprise : « Nous n’avons pas encore assez de modèles puissants, comme chez les hommes, des Bezos (le fondateur d’Amazon), des Niel (le patron de Free). Quand on demande "Qui sont les femmes chefs d’entreprise qui t’inspire ?", on cherche encore un peu longuement… Il n’y a pourtant pas de raison. Il faut que les femmes soient aussi inspirées, qu’elles se décomplexent ! » J.-M.P.


CHARLINE DROUET (WELL WITH WAVES) « Après mon bac+5 en management, je pensais que le monde allait m’ouvrir ses bras. Mais la réalité est plus complexe ! » 58

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« Après mon bac+5 en management, je pensais que le monde allait m’ouvrir ses bras. Mais la réalité est plus complexe ! Je me suis dit : "Qu’est-ce que j’ai à perdre ?" » Charline Drouet, ancienne chef de projet dans le e-commerce, se lance alors dans la création d’entreprise. Elle veut développer, pour les chirurgiens, des tabliers de blindage plus légers, mieux positionnés, sans plomb et qui intègrent la thermorégulation. Un milieu d’hommes. « Il n’y a pas que le fait d’être une femme. Il y a aussi le fait d’être jeune. Parfois, je me demande s’il se serait passé la même chose si j’avais été un homme de 50 ans… Je pense que nous devons davantage convaincre, que nous avons plus de mal à être prises au sérieux au premier abord. Nous devons faire nos preuves », estime Charline Drouet dont le projet est actuellement « incubé » à EuraMaterials à Tourcoing. La jeune femme est également suivie par Little Big Women, un réseau d’accompagnement de créatrices d’entreprise. « C’est un domaine dans lequel nous sommes souvent seules. L’accompagnement est important. Je n’ai pas d’enfant, j’ai moins de contraintes. Mais en échangeant avec d’autres femmes qui ont connu un parcours similaire, je retrouve les mêmes valeurs », explique celle qui devrait créer sa société, Well with waves, en 2022. « Le nombre de femmes chefs d’entreprise ou qui occupent des hauts postes de direction est insuffisant. Ce sont aussi ces valeurs-là que je veux porter en créant ma propre entreprise. J’ai envie de faire changer les choses et j’essaie de faire ma part », conclut Charline Drouet. Valérie Sauvage


CÉCILE FLAMENT (TRIBEE)

« J’ai bossé dur, sans sentir de discrimination, j’ai provoqué beaucoup de choses et en face, ça répondait. »

Elle est embauchée à 32 ans en CDD chez Subrenat, belle PME de 80 salariés spéciliasée dans les textiles techniques à Mouvaux, alors qu’elle a deux enfants en bas âge et, derrière elle, une solide expérience en ressources humaines au sein de grands groupes de gestion de carrière à Paris. Un simple CDD qui va vite se muer en responsabilité de filiale avec entrée au conseil d’administration. Idéal pour la confiance. « La bonne étoile, j’y crois à fond ! » assure-t-elle. Cécile Flament a souvent le sourire de l’enthousiasme raisonné, nourri de maturité. Les cadeaux gâchés aux anniversaires de ses deux pré-ados lui inspirent la création, à Mons-en-Barœul, d’une plateforme de cagnottes en ligne d’un genre particulier. Avec Tribee, dès la rentrée 2020, les petits récoltent de l’argent, peuvent en donner à des associations et s’offrir les cadeaux qu’ils désirent vraiment. Très vite, le site évolue vers les salariés des entreprises. La toute nouvelle entrepreneuse a deux associés, deux femmes. Elles lèvent 300 000 € de fonds avec le réseau Invest’Innov, sont incubées à Évident ! pour l’économie sociale et solidaire, sont accompagnées par Hodéfi (ex-LMI Innovation) pour trois ans, sont soutenues par le réseau marcquois Alliances et approchent celui d’Entreprendre Nord. Les femmes ? « On tord le cou à une idée reçue, dit Cécile Flament. J’ai bossé dur, sans sentir de discrimination, j’ai provoqué beaucoup de choses et en face, ça répondait. » En face, beaucoup d’hommes.... Yannick Boucher


CORINNE HOCHART (ONEY)

« J’accorde autant d’importance à la mixité dans les deux sens. » 60

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Des femmes à la tête de banques françaises ? On les compte quasiment sur les doigts d’une main (Crédit du Nord, Boursorama, au comité de direction de BNP Paribas…). Corinne Hochart était, depuis 2018, directrice générale d’Oney France à Croix. Elle monte encore en grade en prenant la direction de la stratégie groupe de la banque. Un retour aux racines internationales pour celle qui, pendant quinze ans, a assumé les directions Portugal, puis Hongrie et Chine d’Oney. « C’étaient des projets tout autant professionnels que personnels. J’ai toujours recherché la diversité culturelle », explique Corinne Hochart qui a embarqué toute sa famille dans cette expérience internationale : « C’est un subtil équilibre à trouver, des choix partagés, discutés, avec un mari qui a fait le choix de se libérer pour être plus disponible auprès de nos enfants quand ils étaient jeunes. » Corinne Hochart se réjouit qu’Oney ait toujours donné sa chance aux femmes, nombreuses au comité de direction. « J’accorde autant d’importance à la mixité dans les deux sens », affirme cette battante qui ne veut pas tomber dans les clichés sur le management « au féminin ». Tout juste estime-t-elle que les femmes ont peut-être « plus le souci de la réussite collective et s’attardent sans doute moins sur les questions d’ego. ». J.-M.P.


BÉNÉDICTE PALADINI (PALCHEM)

« Quand vous êtes une femme, il faut prouver sa valeur, sa légitimité. Il faut gagner la confiance.»

La petite fille qui accompagnait son père pour fermer l’usine le soir en est devenue la directrice générale. Après des études de pharmacie, Bénédicte Paladini intègre le groupe Servier, au siège parisien, où elle travaille sur les autorisations d’études cliniques dans différents pays. En 2013, elle rejoint Palchem, l’entreprise familiale spécialisée dans la chimie fine et basée à Angres, près de Lens. « J’évoluais dans le monde de la pharmacie où il y a 80 % de femmes, que ce soit en officine ou dans l’industrie. Il y a des femmes managers, directrices... Il n’y a pas d’écarts comme dans certains autres secteurs, raconte-t-elle. Je suis passée dans le monde de la chimie qui est très masculin, qu’il s’agisse des clients, des fournisseurs ou de l’équipe de production au sein de l’usine. » Un jour, lors d’un salon professionnel, alors qu’elle porte un badge indiquant qu’elle est docteure en pharmacie, un homme lui demande : « Mais vous êtes vraiment docteure ? » « J’ai été bousculée plusieurs fois. Quand vous êtes une femme, il faut prouver sa valeur, sa légitimité. Il faut gagner la confiance. En France, ça se passe plutôt bien. Mais on sent que la place des femmes est très différente dans certains pays. On nous fait presque sentir que nous n’avons rien à faire là. Je trouve que c’est plutôt motivant. Ça nous donne envie de montrer qu’on est compétentes, qu’on sait s’adapter et qu’on sait diriger une entreprise. », conclut Bénédicte Paladini. V.S. 61


Odile Le Ven, la directrice adjointe de Maisons & Cités, avec Isabelle Delcroix-Naulais (de l’agence de conseil LidUp), Sophie Degardin et Marion Pukrop (Maisons & Cités) ont lancé Cit’elles, un réseau au sein du bailleur social. Photo Thierry Thorel.

« Les femmes ne sont pas forcément à l’aise avec les codes masculins dans les réseaux mixtes. Dans un réseau féminin, elles vont pouvoir mieux se comprendre car elles vivent les mêmes problématiques. » Fatiha Legzouli, fondatrice et dirigeante de Little Big Women 62

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Les réseaux captent les femmes Difficile de les recenser. Mais il y aurait environ 500 réseaux de femmes en France. Des réseaux internes aux entreprises, des réseaux d’anciennes élèves de grandes écoles, des réseaux par secteur d’activité, de soutien à l’entrepreneuriat.... Les femmes travaillent moins leurs réseaux que les hommes. C’est pourtant l’un des leviers pour faire évoluer leur carrière. Yannick Boucher et Valérie Sauvage LES RÉSEAUX INTERNES AUX ENTREPRISES Les Verr’elles chez le verrier Arc qui promeut la mixité et l’égalité des chances, les Cit’elles qui ont pris leur envol en mars dernier au sein du bailleur social Maisons & Cités… « Un plan d’action global a été mis en place. Notre pièce maîtresse, c’est ce réseau de femmes qui vise à valoriser les carrières féminines. Elles ont plein de talents, mais elles n’osent pas toujours », nous expliquait alors Odile Le Ven, la directrice adjointe de Maisons & Cités. Au-delà, selon Isabelle Delcroix-Naulais, fondatrice de LidUp, une agence de conseil en égalité professionnelle basée à Marcq-en-Barœul, « dans ces réseaux, les femmes peuvent évoquer des sujets qu’elles n’auraient peutêtre pas abordés autrement. Ces rencontres permettent de renforcer la cohésion féminine. Ce sont aussi des cadres dans lesquels on casse les codes et les hiérarchies. En appartenant à des réseaux, les femmes se rendent également plus visibles... Ce sont des lieux d’expérimentation. Ils permettent de faire émerger de nouvelles idées ».

LES RÉSEAUX DE FEMMES ENTREPRENEURES Le plus ancien, c’est sûrement le réseau des Femmes chefs d’entreprises (FCE), plus de soixante-quinze ans d’implantation en France avec des délégations dans le Grand Lille, le Hainaut-Cambrésis, l’Artois, la Côte d’Opale et l’Oise (150 membres dans les Hauts-de-France). L’association accompagne les femmes chefs d’entreprise pour la prise de responsabilités dans la vie économique. Elle promeut le renforcement de leur présence dans les instances décisionnelles au niveau local, régional et national. BPW (Business & professional women) est une association présente partout dans le monde qui dispose d’une antenne à Lille et qui milite pour l’égalité professionnelle entre hommes et femmes. Apparus ces dernières années, Bouge ta boîte, un réseau 100 % féminin orienté business (deux cercles à Lille, un à Roubaix-Tourcoing, un à Beauvais et un à Amiens pour unes soixantaine de membres), et les Mampreneures qui réunissent des femmes à la fois chefs d’entreprises et mères (300 en France dont une trentaine dans la région). Avec un modèle un peu différent, Little Big Women, créé en 2017, est strictement régional et est orienté vers l’accompagnement dans la création d’entreprise au féminin (130 adhérentes). « Plus on a de réseaux, plus on réussit son entreprise, estime Fatiha Legzouli, la fondatrice et dirigeante de Little Big Women. Les femmes ne sont pas forcément à l’aise avec les codes masculins dans les réseaux mixtes, où elles sont minoritaires. Dans un réseau féminin, elles vont pouvoir mieux se comprendre car elles vivent les mêmes problématiques. Elles repartent reboostées. Il y a aussi l’impact de l’exemple de la réussite au féminin. Les femmes dirigeantes ont besoin de modèles auxquels s’identifier. L’objectif reste cependant qu’un jour, on n’ait plus besoin de réseaux féminins… »

ELLES S’INVESTISSENT AUSSI AILLEURS Les femmes entrepreneuses, cadres ou dirigeantes semblent de moins en moins hésiter à entrer dans des réseaux jusqu’à il y a peu très majoritairement fréquentés par ces messieurs. « Elles revendiquent de plus en plus leur présence, c’est une évidence », souligne ainsi Olivier Talbert aux commandes d’un réseau de vingt-sept clubs business en France, dont quatre dans notre région – à Lille (Flandre business club), Dunkerque, Valenciennes et Arras– , soit plus de 500 adhérents permanents. Elles ne composaient que 12 % des effectifs il y a cinq ans, elles sont plus de 20 % aujourd’hui avec un objectif assigné par les clubs d’atteindre 40 % de femmes dans ce réseau désormais incontournable dans les Hauts-de-France. Que viennent-elles y chercher ? « La même chose que les hommes, estime Olivier Talbert. Du business pour 15 %, de l’intérêt pour les intervenants, de la simple recherche de contacts pour leur propre réseau. » Une différence ? « Oui, dit-il, elles sont bien plus curieuses et préparent davantage leur présence autour d’une table que les hommes. » Moins dilettantes en somme, ce que confirme Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole, qui insiste sur leur volonté de s’engager davantage : « Aurélie Vermesse, du Clarance Hôtel (à Lille), remplace un homme à la tête de la CCI Grand-Lille – c’est une grande première – quand d’autres prennent des responsabilités au Medef, à l’inclusion, pour les jeunes, sur le digital. Elles ne cherchent pas les places pour les places, mais y voient un bon moyen de faire passer leurs messages.» 63


LES SECTEURS D’ACTIVITÉ DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


carton-papier

Une filière qui s’emballe grâce au carton du e-commerce Le plastique n’ayant plus la cote, le carton est la matière privilégiée pour protéger les colis commandés sur Internet. Cela profite aux nombreuses usines de l’Audomarois qui font cependant face à deux problèmes : le prix des matières premières qui flambe et les difficultés pour trouver du personnel. Valéry Duhaut journaliste à l'édition de Saint-Omer de La Voix du Nord

J

uin 2015. Le groupe Sequana ferme son usine Arjowiggins à Wizernes. Plus de 300 personnes perdent leur emploi. Quelques syndicalistes se battent pour trouver un repreneur. La communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer aussi. Et elle le trouve : c’est un industriel local, Henry Breban, déjà à la tête d’une cartonnerie à Arques, Arc Packaging. Mai 2019. Henry Breban relance la production de papier à Wizernes. Du papier pour ondulé qui servira à faire de l’emballage, du papier fin et léger, mais solide comme sait le faire la machine d’Arjowiggins. « On est capable, grâce à notre outil de travail, de sortir du papier de 80 grammes(*). On pourrait même descendre à 70 grammes », disait à l’époque Édouard Breban, directeur du site et fils d’Henry. Ce gain de poids n’est pas anodin : amené à l’échelle industrielle, il génère les économies de transport recherchées. Un exemple d’économie circulaire L’industriel est reparti de zéro en mai 2019. Deux ans et demi plus tard, 225 personnes travaillent sur le site de Wizpaper. Le conseil départemental du Pas-de-Calais doit même refaire le pont à l’entrée pour

supporter les fréquents passages des camions. Une croissance exponentielle que le Covid-19 n’a guère contrariée. Outre la fabrication de papier qui emploie 140 personnes, en pleine crise sanitaire, sans tambour ni trompette, la famille Breban a lancé une cartonnerie sur place, Ondule express, qui occupe déjà 75 salariés. Et ce n’est pas fini. « On veut créer une troisième ligne en janvier, fabriquer aussi la nuit. On le fera si on arrive à trouver du personnel », confie un responsable des ressources humaines. L’image pas toujours flatteuse de l’industrie et le travail posté peut-être aussi n’incitent visiblement pas les jeunes à se tourner vers ces métiers qui ont pourtant bien évolué. L’autre problématique des industriels du papier, c’est la matière première. La plupart d’entre eux utilisent du carton recyclé dont le prix flambe. Dans l’Audomarois, toutes les communes récupèrent d’ailleurs les cartons des particuliers pour alimenter l’industrie locale. Bel exemple d’économie circulaire en local, mais bien sûr insuffisant au regard de la production gigantesque de ces usines. (*) Cela signifie que le papier pèse 80 grammes par m2.

5

L’Audomarois compte cinq sites de production : les Cartonneries de Gondardennes à Wardrecques (carton ondulé et carton d’emballage), Norpaper Avot-Vallée (testliner blanc) et RDM à Blendecques (papier), WizPaper à Wizernes (carton d’emballage), la SICAL à Lumbres (papier, carton et polystyrène. Les Hauts-de-France compte six autres usines : WEPA (papier toilette haut de gamme, essuie-tout, mouchoirs, lingettes, serviettes en papier, rouleaux de papier industriel et papier absorbant) et Ahlstrom Munskjö (papiers de spécialité, abrasifs, sulfurisés...) à Bousbecque, DS Smith à Contoire-Hamel (Somme), WEPA Greenfield à Château-Thierry (Aisne), Everbal à Évergnicourt (Aisne) et Saica à Venizel (Aisne). Ces onze sites emploient plus de 2 200 personnes.

800 000

Les cinq usines de l’Audomarois produisent plus de 800 000 tonnes de papier carton par an.

Pour fabriquer du carton, l’usine Wizpaper de Wizernes utilise essentiellement... des cartons recyclés. Photo Johan Ben Azzouz.

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agriculture

Droits dans leurs bottes face aux incertitudes L’incertitude plane au-dessus des champs : le climat se dérègle, les prix s’envolent ou plongent. Le territoire reste cependant une source d’opportunités pour les projets agricoles. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

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a philosophie du terrain. La philosophie du terrien. « La probabilité d’avoir une année ordinaire n’est pas très élevée… » relativise Christian Durlin, le président de la chambre d’agriculture Nord - Pas-de-Calais. L’année dernière, chaleur et crise sanitaire. Cette année, hiver froid, printemps frais et pluies d’été. Le climat se dérègle, les saisons ne sont plus ce qu’elles étaient. « Globalement, le sentiment d’incertitude et d’instabilité est de plus en plus prégnant chez les agriculteurs. Il y a les aléas climatiques. Il y a aussi les enjeux sociétaux qui conduisent à des évolutions des réglementations. Elles changent tout le temps. La visibilité a diminué alors que l’agriculture, c’est une activité de moyen-long terme. C’est compliqué de ne pas y voir clair à trois, quatre ou cinq ans… » regrette Christian Durlin.

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Cet été, les moissons ont été longues et « éprouvantes ». Fenêtres étroites entre deux averses. L’éclaircie guettée derrière les rideaux. Les rendements du blé se sont contractés. « Grâce à l’orientation des prix à la hausse, on devrait être à peu près sur le même chiffre d’affaires que l’année dernière », estime le président de la chambre d’agriculture. « Un tassement des marges » La betterave a manqué de soleil pour être sucrée à point mais devrait être « dans la moyenne quinquennale ». Les pommes de terre ont des rendements « corrects, mais les traitements ont été de 30 % supérieurs à une année normale », mordant sur les marges. « Le lait et la viande sont bons en termes de prix de vente. » En revanche, la forte augmentation des prix de l’alimentation animale « va lourdement peser sur le

porc et sur la volaille ». Au final, selon Christian Durlin, « les prix agricoles tous confondus ont progressé de 8,4 % en moyenne, mais dans le même temps, les intrants ont augmenté de 8,4 % : il y aura un tassement des marges cette année ». La hausse des prix de l’énergie (+20 %) et celle des engrais (les tarifs des solutions azotées ont été multipliés par trois depuis le début de l’année) ont commencé à se faire sentir et continueront d’avoir un impact en 2022. En parallèle, la Politique agricole commune 2022-2026 « va être encore un peu plus verte », explique Christian Durlin : « Les aides européennes directes vont diminuer. Il y aura notamment des incitations à diversifier les assolements avec plus d’oléoprotéagineux comme le colza ou les féveroles. Mais si cette filière n’apporte pas de rentabilité, elle aura du mal à percer. »


Ci-dessous : une exploitation laitière à Saint-Aubin dans l’Avesnois. « Le lait et la viande sont bons en termes de prix de vente », selon Christian Durlin, le président de la chambre d’agriculture Nord - Pas-de-Calais. Page de gauche : les moissons à Bugnicourt, entre Douai et Cambrai. La hausse des prix de l’énergie (+20 %) et celle des engrais commencent à se faire sentir et continueront d’avoir un impact en 2022. Photos Pascal Bonnière et Pierre Rouanet.

32 551

Les Hauts-de-France comptent 32 551 chefs d’exploitation au sein d’un peu plus de 26 000 exploitations qui occupaient 2 131 503 hectares en 2019 (environ 66 % du territoire régional). La moitié de la surface de la métropole lilloise est dédiée à l’agriculture.

1 347

On compte 1 347 fermes bio dans les Hautsde-France en 2020 (+160 par rapport à 2019), ce qui représente 5,2 % des fermes régionales et 2,5 % de la surface agricole utile régionale (52 651 hectares). 35 % des fermes bio régionales sont mixtes (elles travaillent aussi en conventionnel).

51 969

En 2016 (derniers chiffres connus), 51 969 personnes travaillaient de façon permanente dans les exploitations agricoles de la région (-8 % entre 2010 et 2016).

6,5 milliards d’euros En cumulant productions végétales et animales, l’agriculture pèse 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans la région.

En manque de bras Ce qui baisse régulièrement, dans la région comme ailleurs, c’est le nombre d’exploitations. La pyramide des âges des paysans est ainsi bâtie que d’ici à 2026, un agriculteur français sur deux sera en âge de partir à la retraite. « Pour trois départs, nous avons deux remplacements. On manque de candidats, déplore Christian Durlin, le président de la chambre d’agriculture Nord - Pas-de-Calais. C’est vrai que l’accès au foncier reste compliqué, mais il y a beaucoup d’opportunités de valorisation avec une industrie agroalimentaire bien implantée et un bassin de consommation important. Il y a de la place pour l’installation à condition de développer un modèle économique capable de générer de la valeur. » L’agriculture recrute également des salariés dans le machinisme, les centres de gestion ou les coopératives et les négoces pour des postes de technicien. On cherche en production aussi. « Ce sont des métiers du vivant, des métiers valorisants. La profession doit essayer de communiquer collectivement. C’est l’un de nos défis », conclut Christian Durlin. V.S.

« C’EST LE BON MOMENT POUR CHANGER LES PRATIQUES MAIS EST-CE RÉALISTE ? » Christophe Dequidt, consultant sur les questions agricoles :

« Le grand public ignore souvent que l’Europe est précurseur en termes de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique. Le Pacte vert a été voté avec une belle majorité. Il vise à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et a été décliné pour l’agriculture avec Farm to fork (De la ferme à la fourchette) qui associe agriculture et alimentation. Cinq mesures majeures ont été prises avec une échéance à 2030 : diminuer de 50 % l’utilisation des pesticides de synthèse et les antibiotiques et de 20 % les engrais chimiques, mettre en surface d’intérêt écologique 10 % des surfaces européennes et atteindre 25 % d’agriculture bio en Europe. C’est le bon moment pour changer les pratiques agricoles dans un monde qui change. Mais est-ce que c’est réaliste ? La consommation de produits bio en France marque le pas. Globalement, on produit plus de bio qu’on en consomme en Europe. Diminuer de moitié les pesticides de synthèse n’est possible que s’il existe des produits de substitution... C’est une politique de décroissance. Est-ce que l’Europe peut se le permettre ? Est-ce que le consommateur en tant que citoyen est prêt à faire l’effort d’acheter européen et à payer un peu plus cher ce qu’il mange ? Est-ce que les produits européens seront tellement meilleurs que les autres que le marché international sera prêt à les payer plus cher ? C’est un pari de l’Europe qui est risqué. ». V.S. 67


agroalimentaire

Les projets mijotent dans l’arrière-cuisine Entre hausse des matières premières et négociations commerciales tendues, les entreprises de l’agroalimentaire tentent de se frayer un chemin vers la sortie de crise en lançant des projets. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

«L

e Covid laisse des traces », résume Philippe Hincelin, le directeur d’Agrosphères, l’association régionale des entreprises alimentaires. L’équilibre agroalimentaire a été bouleversé par la crise sanitaire. Le secteur doit retrouver sa ligne directrice. « Ceux qui étaient en progression ont continué de progresser, mais ceux qui ont perdu n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-crise », estime-t-il. Le poids des prix des matières premières fait pencher du mauvais côté la balance de la rentabilité : en septembre, 500 entreprises interrogées par l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) faisaient état de hausses de 26 % pour le blé, 39 % pour les huiles et 34 % pour les fruits en un an. La flèche des prix des matières industrielles (métaux, plastique, emballage...) était également passée dans le rouge (jusqu’à +59 %). Sans parler des coûts de transport et de logistique, eux aussi en augmentation.

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1 000

On compte 800 à 1 000 établissements agroalimentaires dans la région des Hauts-de-France sur un total national de 15 479 entreprises (dont 98 % de PME-TPE).

50 000

La filière agroalimentaire emploie 45 000 à 50 000 personnes dans la région des Hauts-de-France sur un total national de plus de 440 000 salariés.

« Les entreprises anticipent une baisse de 7 % de leur niveau de rentabilité en 2022 », prévient l’Ania. « On a du mal à répercuter les coûts des matières premières. C’est très compliqué en matière de négociations commerciales, confirme Philippe Hincelin. Chaque année, on croit que ça ne peut pas être plus tendu avec la grande distribution, mais ça l’est toujours plus. On nous demande de baisser les prix pour conserver le pouvoir d’achat. Mais à force de taper sur les marges… » « Faire face aux enjeux de décarbonation, de digitalisation, de robotisation » Pas de défaillances d’entreprise en cascade pour l’instant. Plutôt le parfum des projets qui mijotent dans l’arrière-cuisine. « Les entreprises se sont beaucoup mobilisées autour du plan de relance. Il y a eu un effet "booster" pour sortir des projets des cartons, en accélérer d’autres, saisir des opportunités, revoir le modèle économique,


« L’ALIMENTATION SAINE DEVRAIT ÊTRE PLUS ACCESSIBLE » Sylvain Zaffaroni, expert en tendances et innovations agroalimentaires, cofondateur de Happy feed et du blog « Pour nourrir demain » :

« Il y a toujours un usage du "fait maison" et une volonté de donner du sens à son alimentation. Mais globalement, c’est la confusion. Chaque consommateur va chercher ce qu’il entend en termes d’alimentation plus saine : l’aspect nutritionnel, sanitaire, sociétal… L’alimentation s’améliore en France avec des initiatives sur le végétal, le bio, le local, le vrac… Mais il y a une problématique de plus en plus prégnante : c’est celle du pouvoir d’achat. On observe aujourd’hui une vraie détresse alimentaire chez un certain nombre d’étudiants par exemple et chez des populations qui n’étaient jusqu’ici pas concernées. L’alimentation saine devrait être plus accessible qu’elle ne l’est actuellement. On peut travailler en bonne intelligence et produire des basiques sans additif, avec un emballage plus vertueux et à des prix moindres. L’industrie agroalimentaire s’est mise en marche pour ça. Elle est prête à rogner sur ses marges. Le problème, c’est que la distribution veut vendre à des prix très bas. Les négociations sont très violentes et on tire vers le bas les meilleurs produits. Si la crise sanitaire a eu un effet positif sur l’amélioration de l’alimentation, elle a aussi créé des disparités d’accès à cette alimentation, ne serait-ce que d’un point de vue physique – ce qui est accessible dans les grandes villes ne l’est pas forcément dans les zones rurales – et, surtout, de celui du pouvoir d’achat qui a tendance à baisser. Par ailleurs, les pénuries très fortes sur des matières premières comme le blé, l’huile, la viande risquent également de faire monter les prix. » V.S.

se diversifier sur de nouveaux marchés… Les entreprises s’organisent pour faire face aux enjeux de décarbonation, de digitalisation, de robotisation… Elles utilisent de nouvelles technologies pour améliorer leurs performances », détaille le directeur d’Agrosphères. Rien que pour l’agroalimentaire, Philippe Hincelin a recensé plus d’une centaine de projets dans les Hauts-de-France dans le cadre du plan de relance. Inédit. NXTFood à Vitry-en-Artois, entre Arras et Douai, pour produire des « steaks végétaux », la Biscuiterie des Flandres, le développement de nouveaux ingrédients à base de fermentation pour Lesaffre, une nouvelle ligne de production pour les Délices des 7 vallées à Tincques, dans le Ternois… « Nous devons travaillIer sur l’attractivité de nos métiers » La proximité continue de se tailler la part du lion dans les assiettes. « Après le gros

boom de l’année dernière, il y a eu une régression. Mais ça reste une lame de fond avec une volonté de produire, de transformer et de consommer local. Les entreprises travaillent beaucoup leur sourcing », se réjouit Philippe Hincelin. Les protéines cherchent également à se faire une place sous l’impulsion gouvernementale. « Est-ce que c’est un effet de mode ou une tendance de fond ? L’avenir nous le dira », espère le directeur d’Agrosphères Cerise sur le gâteau, l’agroalimentaire – et notamment les PME – travaille toujours à l’élaboration de produits « avec moins de sel, moins de sucre, moins d’additifs ». Le caillou dans la chaussure des entreprises du secteur reste la difficulté à recruter. « Il n’y a pas une entreprise qui ne soit pas concernée. Nous devons travailler sur l’attractivité de nos métiers. 40 à 50 % des effectifs salariés vont partir en retraite dans les prochaines années », prévient Philippe Hincelin.

Que ce soit dans l’eau (ci-dessus) ou la production de légumes (page de gauche), toutes les entreprises agroalimentaires sont impactées par la hausse des prix des matières premières et/ou industrielles (métaux, plastique, emballage). Photos Sami Belloumi et Matthieu Botte.

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automobile

Le virage électrique est pris, mais ce n’est que le début Avec deux usines de batteries à venir et de nouvelles productions de véhicules dans les cartons, la région automobile est au rendez-vous de l’électrique. Mais pour rester leader et protéger l’emploi, c’est tout un écosystème qu’il faut bâtir. Jean-Marc Petit journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

I

l y a eu l’annonce de la mise en route pour 2023-2024 de deux « gigafactories », des méga-usines de fabrication de batteries électriques – ACC pour Stellantis (PSA-Fiat Chrysler) à Douvrin et le chinois Envision à Douai pour Renault – toutes deux d’une capacité de 24 GWh à terme. Il y a eu le lancement de la Yaris 4 et de la Yaris Cross chez Toyota-Onnaing, de la nouvelle boîte de vitesses VHE Alliance chez STA Renault à Ruitz. Le même Renault qui rassemble ses trois sites régionaux (Douai, Maubeuge et Ruitz) pour en faire le grand pôle ElectriCity du groupe. MCA-Maubeuge continue de bien tourner avec le Kangoo électrique tandis que la Mégane eVision électrique va démarrer à Douai en 2022, en attendant l’espérée future Renault 5 et, pourquoi pas ?, une nouvelle 4L. De son côté, Stellantis-Hordain a déjà lancé les versions électriques de ses petits utilitaires. Bref, le virage électrique de la première région automobile française, avec ses 7 sites de production, ses 550 équipementiers et ses 55 000 salariés, semble bien

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pris. « Mais ce n’est qu’une première étape, tempère Luc Messien, délégué général Hauts-de-France de l’Association régionale de l’industrie automobile (Aria). Nous ne pouvons nous contenter de cela si nous voulons atteindre les 700 000 véhicules produits à l’horizon 2024. C’est tout un écosystème de l’électrique qui doit se bâtir pour fournir directement nos usines afin qu’elles soient les plus compétitives possible. Les produits à assembler dans les futures "gigafactories" ne doivent pas venir de loin. Il faut pouvoir produire localement les anodes, les

cathodes, toute l’électronique de puissance qui vont équiper les véhicules de demain. » C’est toute la chaîne des sous-traitants et des fournisseurs qui doit également se réinventer. Et une troisième « gigafactory » ne serait sans doute pas de trop pour que le secteur puisse monter en puissance au niveau des volumes. Pénurie de semi-conducteurs « Le tout électrique est-il la seule issue ?, s’interroge aussi Luc Messien. Le consommateur sera-t-il au rendez-vous ? Pour cela,

« C’est tout un écosystème de l’électrique qui doit se bâtir pour fournir directement nos usines afin qu’elles soient les plus compétitives possible. » Luc Messien, délégué général de l’Association régionale de l’industrie automobile


« LA MUTATION DU MARCHÉ EST EN MARCHE » Marc Mortureux, directeur général de la PFA (Plateforme automobile qui représente les 4 000 entreprises de la filière) :

La grande crainte pour l’emploi

« La mutation du marché est en marche : les hybrides représentent 29 % de parts de marché et les modèles 100 % électriques 11 % sur le mois d’août 2021. Les constructeurs ont largement anticipé une décision éventuelle de la Commission européenne de passer l’objectif 2030 de diminution des émanations de CO2 de -37,5 % jusqu’à -50 % maximum pour les véhicules particuliers. La filière a fait des simulations sur la base de cette hypothèse qui conduisent à un objectif de parts de marché de ventes de véhicules électriques en France de près de 50 % en 2030 (contre 7 % en 2020) et près des deux tiers en comptant les hybrides rechargeables. Certains acteurs plaident pour aller encore plus vite et plus loin, sans se soucier de l’impact de telles mesures ni de l’acceptabilité pour le consommateur d’une telle transformation de l’offre et sur les prix. Les acteurs de la filière ont engagé des investissements considérables pour s’engager résolument dans cette transition et leur objectif n’est pas de la retarder, mais bien au contraire de la réussir et de contribuer ainsi significativement aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Mais pour cela, ils ont besoin de visibilité, de stabilité dans le temps, de cohérence globale pour atteindre les objectifs fixés. L’accélération de la transition a d’ores et déjà un double impact négatif sur les fournisseurs de la filière et la volonté d’aller encore plus vite ne pourrait que l’accentuer encore. Le danger est une baisse de volume de commandes, liée à la baisse du marché et à la diminution des pièces requises ; mais aussi une pression accrue sur les coûts pour compenser les hausses subies, renforçant la tendance à produire dans les pays low cost. ». J.M.-P.

Quand on sait qu’il faut en moyenne 22 personnes pour fabriquer un véhicule à moteur thermique, mais seulement 13 pour un véhicule électrique et 17 pour un véhicule hybride, la question de l’emploi devient préoccupante. L’étude de l’Observatoire de la métallurgie sur l’emploi et les compétences dans la filière fait état d’un risque de 90 000 pertes d’emploi direct dans le cœur de filière d’ici 2035, sans intégrer d’éventuelles contraintes complémentaires. « Ce chiffre pourrait doubler en prenant en compte l’ensemble des sous-traitants industriels travaillant pour le secteur automobile, estime Marc Mortureux, le directeur général de la PFA (Plateforme automobile qui représente les 4 000 entreprises de la filière). Et il n’intègre pas les impacts sur le secteur des services à l’automobile. » « Si les grands constructeurs anticipent la mutation électrique, ce n’est pas le cas chez de nombreux sous-traitants, s’inquiète Michel Crépin, secrétaire général Hauts-de-France de la CFDT. Nous avons 550 équipementiers automobiles, fournisseurs et sous-traitants dans les Hauts-de-France, représentant près de 20 % des effectifs de la filière automobile régionale. Beaucoup n’ont aucune visibilité sur ce que sera leur avenir s’ils abandonnent le thermique. Le risque est de perdre 40 à 60 % d’emplois dans le secteur. Le maître mot est donc l’anticipation. Et nous ne voyons pas grand-chose venir, notamment pour ces PME. » J.-M.P.

Page de gauche : le K-Zéro, utilitaire électrique produit par Stellantis (PSA-Fiat Chrysler) à Hordain. Photo Pierre Rouanet.

il faut que les prix des véhicules baissent et que les réseaux de bornes de recharge soient au rendez-vous. » Nous en sommes encore loin... En 2020, ce sont exactement 508 564 véhicules qui sont sortis des usines nordistes, bien loin des 612 000 de 2019. La pénurie mondiale de semi-conducteurs perturbe également fortement les usines nordistes qui ont multiplié les journées de chômage partiel. « Alors que la reprise économique est là, que la demande des consommateurs est forte, les chaînes tournent au ralenti. C’est un comble », selon le délégué de l’Aria. De ce fait, le cap des 500 000 véhicules produits ne devrait pas être dépassé en 2021 (au premier semestre 2021, nous en étions à 269 080). Tous les regards se tournent maintenant vers 2022, l’année de la reprise obligée si on ne veut pas un gros dérapage dans l’industrie automobile. Et avec comme objectif, les 700 000 véhicules produits à l’horizon 2024. Le chantier est en cours. Il aura besoin de tous les soutiens.

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Les Hauts-de-France comptent sept sites constructeurs : trois pour Renault (Douai, MCA à Maubeuge et STA à Ruitz), trois pour Stellantis (PSA-Fiat Chrysler : l’ex-Française de mécanique à Douvrin, Hordain et UMV à Trith-Saint-Léger) et un pour Toyota (Onnaing). Sans oublier les quelque 550 équipementiers et sous-traitants travaillant pour l’industrie automobile, ce qui représente 55 000 emplois dont 6 000 liés à la recherche et développement.

508 564

En 2020, 508 564 véhicules ont été produits dans les usines régionales (612 000 en 2019). Au premier semestre 2021, la production régionale était de 269 080 véhicules. Par ailleurs, en 2020, 1,69 million de boîtes de vitesses ont été fabriquées dans la région (450 533 au premier semestre 2021) et 661 595 moteurs ont été produits à Douvrin (342 251 au premier semestre 2021).

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bâtiment

La construction de nouveau à la manœuvre pour recruter Les secousses de la crise sanitaire avaient fortement affecté le bâtiment l’année dernière. Mais l’édifice a tenu. Aujourd’hui, l’un des chantiers qui se présente aux entreprises, c’est celui du recrutement. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

L

e séisme de la crise du Covid-19 a ébranlé l’activité du secteur du bâtiment : -15 % en 2020. On s’inquiétait alors de l’impact sur les mises en chantier, du trou dans les délivrances de permis de construire, des surcoûts liés aux mesures sanitaires qui rognaient encore les marges d’entreprises dont le niveau de rentabilité est en moyenne de 2 à 3 %. Stupeur et tremblements. La construction a désormais retrouvé une certaine stabilité. « C’est bien reparti », assure Benoît Loison, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Nord - Pas-de-Calais. En France, l’activité globale en volume est en hausse, même si elle reste cinq points sous son niveau de 2019. « Les carnets de commandes se remplissent », selon Benoît Loison : ils assurent en moyenne 17,6 semaines de travail sur les marchés de l’entretien et de la rénovation dans le périmètre des Hautsde-France. « Il y a l’effet rénovation énergétique et aussi celui de la crise sanitaire avec des clients qui veulent retrouver un certain

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30 000

Le secteur du bâtiment compte 30 000 entreprises dans la région dont 90 % d’artisans.

105 000

Le secteur représente plus de 105 000 emplois, apprentis et alternants dans la région.

9,5 milliards d’euros

En 2020, le chiffre d’affaires du secteur du bâtiment dans les Hauts-de-France était de 9,5 milliards d’euros (contre 9,9 milliards d’euros en 2019).

bien-être chez eux », glisse Stéphane Lerre, vice-président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) Nord. Les entreprises peinent à répercuter la hausse des prix des matériaux La confiance retrouvée n’empêche pas la vigilance. « Depuis la rentrée, on observe une baisse des prises de commandes et une instruction des dossiers moins rapide pour les marchés publics. Si les prises de commandes décrochent et que le chiffre d’affaires baisse, les entreprises vont avoir des problèmes de rentabilité », prévient Stéphane Lerre. D’autant qu’elles peinent à répercuter sur leurs tarifs l’augmentation des prix des matériaux : +50 % pour l’acier depuis début 2021, +27,9 % pour le cuivre et +22,2 % pour le zinc en un an ! « 76 % des entreprises de moins de 20 salariés ont constaté une hausse des prix des matériaux ces six derniers mois, explique le vice-président de la CAPEB Nord. Il y a deux solutions : renégocier les marchés avec les


« QUAND LE BÂTIMENT VA, TOUT VA ? EN RÉALITÉ, LE BÂTIMENT VA OÙ L’ÉCONOMIE VA » Denis Ferrand, directeur de l’institut d’études économiques Rexecode :

« Il y a une évolution dans la nature des types d’investissements immobiliers. D’abord, quand on regarde la croissance annuelle moyenne des stocks de logements, on observe une polarisation sur les territoires littoraux qui attirent des flux croissants de population et d’emplois. La carte des mises en chantier de logements coïncide logiquement avec ces évolutions. L’autre changement clé, c’est le "switch" entre bâtiments industriels et entrepôts qui est assez spectaculaire. Il y a une baisse des constructions non résidentielles industrielles (les surfaces autorisées ont été divisées par trois entre 2000 et 2020) au profit des entrepôts (les surfaces ont été multipliées par deux entre 2000 et 2020). On est toujours dans l’idée que "quand le bâtiment va, tout va". Mais en réalité, le bâtiment va où l’économie va. Or l’économie se concentre de plus en plus sur les littoraux et dans le couloir rhodanien et vingt ans de désindustrialisation ont un impact sur la construction de bâtiments industriels. La nature de ce qu’on construit reflète les trajectoires. ». V.S.

« Les carnets de commandes se remplissent » dans le neuf et la rénovation, assure Benoît Loison, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Nord - Pas-de-Calais. Photos Florent Moreau et Thierry Thorel.

clients – mais ce n’est pas simple – ou assumer et prendre en charge cette hausse des prix. Au final, le chiffre d’affaires des entreprises se maintient mais les marges ont dégringolé. » 10 000 embauches espérées dans la région ces prochaines années L’incertitude qui pèse sur l’évolution des prix a un tel impact que, selon Benoît Loison, « certaines entreprises tous corps d’état hésitent à prendre des marchés de peur de ne pas pouvoir assumer financièrement ». Sans même parler des pénuries : bois, peintures, isolants... « Au début, elle touchait les plus petites entreprises. Aujourd’hui, elles concernent tout le monde », déplore le président de la FFB Nord - Pas-de-Calais. « L’autre problème, c’est que la filière cherche à recruter, mais ne trouve pas de personnes qualifiées, insiste Stéphane Lerre, de la CAPEB Nord. Les délais sont donc plus longs et, pendant cette période, on ignore comment les prix des matériaux vont évoluer. » Au niveau national, les effec-

tifs ont augmenté de 8 % entre le premier semestre 2020 et le premier semestre 2021. Selon Benoît Loison, « les entreprises recrutent pour compenser les départs en retraite et la hausse d’activité et il est aussi possible qu’il y ait moins de travailleurs détachés en ce moment ». En France, quelque 100 000 recrutements sont prévus dans les

L’incertitude pèse sur le prix des matériaux : +50 % pour l’acier depuis début 2021, +27,9 % pour le cuivre et +22,2 % pour le zinc en un an ! prochaines années. « Les Hauts-de-France représentent environ 9 % des effectifs. On peut donc tabler sur environ 10 000 embauches dans la région. », selon le président de la FFB Nord - Pas-de-Calais. 73


commerce / e-commerce

Les commerçants retrouvent leurs courses en avant La crise en dit long au rayon de la relance. En 2021, les contraintes sanitaires n’empêchent plus les enseignes de travailler. Les efforts sont redoublés, des risques sont pris pour revenir aux niveaux de vente d’il y a deux ans. Avec plus ou moins de bonheur… Yannick Boucher journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

C

e sont deux petites lignes dans un tableau pour éclairer la tendance d’un commerce chahuté comme jamais par la pandémie. L’an passé, d’après le magazine spécialisé LSA, Amazon talonnait Auchan en chiffre d’affaires au classement des principales enseignes en France. L’ogre du e-commerce, 20 % à lui seul des ventes en ligne, progressait de 17 % alors que la vieille maison rouge roubaisienne, 60 ans en juillet cette année, perdait 6 % de volumes de vente. À ce rythme, Amazon sera très vite devant le cofondateur, avec Carrefour, de l’hypermarché en France. Mais à ce stade, la région Nord reste la grande zone commerciale du pays en sièges sociaux de distributeurs, qu’ils soient généralistes ou spécialisés. Le Nord, terre de « retail » né de sa tradition textile qui commença à distribuer des produits à partir des années 1950. Le grand feuilleton de la rentrée C’est comprendre l’impact social d’une enseigne comme Auchan justement, navire

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amiral de la galaxie Mulliez, premier acteur familial de l’économie française. Une galaxie avec 120 milliards d’euros de chiffre d’affaires au compteur dirigée par la puissante Association familiale Mulliez (AFM), toujours depuis Roubaix. Là précisément où se dessina le projet d’un rapprochement avec Carrefour, lui aussi grand pourvoyeur de grands hypermarchés, lui aussi en perte de vitesse sur le marché français.

depuis juin, dans la discrétion la plus feutrée pour ne pas enflammer les cours de Bourse de Carrefour, challenger de Leclerc en France et qui cherche toujours des solutions pour de vastes économies d’échelle afin, on y revient, de tenir le front anti-grandes plateformes du e-commerce en général et anti-Amazon en particulier. Las !, fin octobre, la direction de Carrefour jette l’éponge et ne permet pas à la famille

Le rapprochement entre Auchan et Carrefour aurait créé un empire commercial de 110 milliards d’euros de chiffre d’affaires employant plus de 500 000 personnnes. Ce sera le grand feuilleton de la rentrée. Info ou intox ? On sait que les conseillers des deux concurrents historiques se rencontraient régulièrement à Paris, au moins

Mulliez de devenir son principal actionnaire. L’union aurait été inédite dans l’histoire de la grande distribution française. Elle aurait faire naître un géant du secteur


Page de gauche : à Auchan Petite-Forêt, près de Valenciennes. L’enseigne nordiste a essayé, en vain, de s’allier à Carrefour. Photo Pierre Rouanet.

« LE GRAND COMMERCE TRADITIONNEL JOUE DÉSORMAIS SUR LE TERRAIN D’AMAZON » Isabelle Collin-Lachaud, du pôle commerce-distribution à l’IAE de Lille :

tel que la France et l’Europe n’en ont encore jamais connu. Un empire commercial de 110 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec plus de 500 000 salariés, leader en Europe, en Amérique Latine et en Afrique. Une entité gigantesque alliant les deux acteurs disposant de la plus grande surface de vente en hypermarchés en France, un édifice commercial omnicanal, mariant digital (les ventes en ligne) et magasins physiques, avec un impact décisif sur le grand commerce à chacune de ses décisions avec près de 30 % des parts de marché en France, bien devant le leader actuel Leclerc. Un manque de visibilité Ce sera peut-être partie remise. Car l’actualité de 2021 est celle des solutions recherchées par les enseignes en perte de vitesse par rapport aux plus performantes. Parmi les premières, il y a celles que la crise a trop durement touché. Comme Flunch, l’entité phare du groupe Agapes Restauration (galaxie Mulliez) avec jusqu’à 60 % de pertes en 2020. Flunch y perd 39 restaurants et plus de 800 salariés cet été dont ceux de Lille-gare et Aulnoye-lez-Valenciennes. En 2020, le grand commerce a passé la crise sanitaire sans trop souffrir. En 2021, les affaires sont freinées par les problèmes d’approvisionnement. Trouver un vélo chez Decathlon ? Des mois d’attente, le japonais Shimano livrant par exemple ses composants au compte-gouttes. Quant au petit commerce, toujours essentiel n’en déplaise aux textes réglementaires, il ne montre pas un visage des plus sereins. Après avoir bénéficié des fonds de solidarité (288 millions d’euros dans la région), il semble encore éprouver de réelles difficultés. Une étude de la chambre régionale de commerce et d’industrie souligne qu’un commerce de détail sur deux voit baisser son chiffre d’affaires depuis le début de l’année (-30 % en moyenne), en dépit d’une légère amélioration de la situation. Un commerce sur quatre s’inquiétait encore pour sa trésorerie en septembre et ils sont encore trop nombreux à déplorer un manque de visibilité pour les mois à venir.

Selon Isabelle Collin-Lachaud, deux grandes tendances de fond ont été singulièrement renforcées avec la crise sanitaire. Il y a d’abord la multiplication des places de marché, ces espaces offerts par les commerçants traditionnels sur leur site internet à d’autres vendeurs. « Le modèle de la grande distribution en France s’est bâti sur les prix et sur les assortiments. Avec l’apparition des plateformes de type Amazon, les grands "retailers" ont perdu l’avantage du choix. Et tous se sont mis à ouvrir leur site de vente en ligne à des partenaires commerciaux, contre commission sur les transactions. Cela a l’avantage d’élargir leur gamme sans avoir à gérer des stocks et de fidéliser de nouveaux clients. Le grand commerce traditionnel joue désormais sur le terrain d’Amazon », estime l’économiste à la tête de la chaire Trends sur l’évolution du commerce à l’IAE de Lille. L’autre tendance qui s’est définitivement imposée d’après Isabelle Collin-Lachaud, c’est « l’énorme accélération sur l’offre de produits plus écologiques ». « On assiste à une massification des références un peu partout et c’est nouveau, détaille l’économiste. Avec le risque d’une fragmentation de la clientèle en attendant de voir ces produits plus chers accessibles à tous. Les enseignes se posent la question du sacrifice d’une part de la valeur ajoutée économique ("je baisse les prix") au profit d’un gain de valeur ajoutée environnementale. Et si je baisse mes prix, attention aux conséquences sociales pour mes propres salariés : moins d’embauches ou d’augmentations de salaire. » Y.B

204 000

C’est le nombre des salariés du commerce dans les Hauts-de-France (dont 160 000 rien que dans le Nord et le Pas-de-Calais), soit 8,7 % des effectifs nationaux répartis dans 71 250 établissements.

40 000

C’est le nombre de salariés dans les grandes surfaces régionales

3 000

Malgré la crise sanitaire, le commerce de détail crée toujours 3 000 à 4 000 sociétés chaque année d’après la chambre régionale de métiers et de l’artisanat.

120 milliards d’euros C’est le chiffre d’affaires des sociétés pilotées par la famille Mulliez, premier acteur familial de l’économie française (155 enseignes dont Auchan, Kiabi, Leroy Merlin, Decathlon, Flunch, etc.).

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commerce / e-commerce

Numérique, les nouveaux boulevards Bien des entreprises se sont équipées en matériel numérique et se sont enrichies de sites internet pour garder le contact avec leurs clients pendant la crise sanitaire de l’an passé. Les plus grandes ont même revu leur stratégie digitale à la hausse et en accélérant. Yannick Boucher journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

L

a crise du Covid-19 a prouvé qu’Internet était devenu plus indispensable que jamais pour les entreprises. Les trois à quatre années de retard en équipements numériques ont été rattrapées dans la région et une étude consulaire d’octobre estimait, après sondage, que six entreprises sur dix étaient désormais présentes sur les réseaux sociaux et qu’autant disposaient d’un site internet. En revanche, moins d’une entreprise sur six (14 %) vendait en ligne sur site propre. Elles n’étaient que 21 % dans le commerce. Ce qui change alors ? L’essor des ventes sur les places de marché comme Leboncoin, eBay, Cdiscount et Amazon sur lesquelles on peut également trouver des ventes de particulier pour un marché de l’occasion. Seulement 13 % du commerce de détail vend en ligne sur une place de marché alors que les grandes plateformes numériques déjà citées et des enseignes de plus en plus nombreuses en font, sinon leur

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cœur de modèle économique, du moins un enjeu stratégique pour leur développement face à la concurrence. Une place de marché sur le site d’une enseigne permet à celle-ci d’accueillir des partenaires, sous conditions avantageuses (dont des commissions sur les transactions). En regroupant les offres, ces places sont aussi une réponse à la surabondance de sites marchands alors que la fréquentation digitale des grandes enseignes explose. La relance grâce au Web Toujours d’après la chambre de commerce régionale, près de 40 % des ménages ont changé leur comportement d’achat l’an dernier et près de 60 % ont acheté sur Internet. Pas un hasard si le phénomène néerlandais Picnic a installé son premier « supermarché en ligne » français à Valenciennes à la rentrée, avant Lille. Au global, les ventes en e-commerce pèsent déjà 10 % de l’ensemble du com-

merce de détail. La Redoute s’était relancée à Roubaix grâce au numérique. Elle a été suivie par la plupart des grandes signatures commerçantes de la région. Devianne recense désormais plus de 10 % de son volume de ventes en ligne. Leroy Merlin a doublé son trafic web avec la crise et multiplié son chiffre d’affaires en ligne par presque trois en trois ans, de 200 milions à 563 millions d’euros, ce qui a fait passer l’enseigne nordiste de bricolage à la cibnquième place des sites de e-commerce en France – et première des enseignes « phygitales », c’est-à-dire vendant à la fois en magasin (physique) et sur Internet (digital). Damart comme Phildar doivent au e-commerce leur redressement alors que Franck Durieux, le patron de Blancheporte, a été élu, début octobre, entrepreneur de l’année par le cabinet audit-conseil EY. Blancheporte, maison fondée il y a 215 ans, est aujourd’hui le leader sur Internet de l’habillement des femmes de plus de 50 ans.


Amazon périlleuse

Ci-dessus: à Lauwin-Planque, près de Douai, l’un des deux sites d’Amazon dans la région. Page de gauche : le néerlandais Picnic a installé son premier « supermarché en ligne » dans les Hauts-de-France à Valenciennes. Photos Johan Ben Azzouz et Florent Moreau.

Les plateformes numériques et des enseignes de plus en plus nombreuses font de la place du marché, sinon leur cœur de modèle économique, du moins un enjeu stratégique pour leur développement.

Le grand méchant loup, l’ogre du e-commerce, deux sites stratégiques dans les Hauts-de-France. D’abord à Lauwin-Planque, près de Douai, le plus grand de l’enseigne. Ensuite à Boves, près d’Amiens, le plus récent. L’empire Amazon s’étend à ce point qu’il menace de plus en plus directement les intérêts des grands « retailers », les grands distributeurs généralistes (Auchan, Carrefour…) et spécialisés (Decathlon, Leroy Merlin…). Comment répondre, bâtir les digues empêchant la fuite des clients vers les grandes plateformes de e-commerce, en particulier vers Amazon ? En multipliant les places de marché sur les sites des commerçants traditionnels pour doper leur audience, en améliorant la relation client et le service offert – jusqu’ici, Amazon a encore une longueur d’avance par les moyens déployés. Et en tapant sur l’image de l’ennemi dans l’espoir d’un réflexe éthique chez le consommateur internaute. L’an dernier, et l’effort se poursuit, l’hyperpuissante Association familiale Mulliez a discrètement œuvré au nom de la profession pour plaider la cause anti-Amazon au cœur des ministères. « Le montant de l’impôt sur les sociétés payé par Amazon en France est estimé à 10 millions d’euros pour 2019. Ramené à son chiffre d’affaires, cela représente 0,1 % », explique un document interne de l’AFM destiné au gouvernement. « Quand le grand commerce traditionnel verse 1 million d’euros d’impôt tous les 36 millions d’euros de chiffre d’affaires, Amazon ne verse que 1 million d’euros tous les 438 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le rapport de contribution est de 1 à 12 », précise cette note. Y aurait-il vraiment le feu dans la maison du commerce historique ? Amazon va dépasser Auchan en volumes de ventes en France et étend ses parts de marché partout. Selon l’observatoire Procos, 3 à 4 des 10 clients qui venaient hier dans les magasins les ont désertés. La pente est dangereuse vers la désaffectation et on reparlera des cœurs de ville vidés de leurs enseignes. Y.B.

100 milliards d’euros Le e-commerce a atteint un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros en 2019, soit près de 10 % de l’ensemble du commerce de détail.

40%

Selon la chambre de commerce régionale, près de 40 % des ménages ont changé leur comportement d’achat l’an dernier et près de 60 % ont acheté sur Internet. Au total, quelque 40 millions de Français achètent sur Internet.

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écoentreprises

Un nouveau tremplin pour la croissance verte Les principaux acteurs régionaux de l’économie circulaire et de la préservation des ressources de matières ou d’énergie sont à la relance pour renforcer les filières de recyclage. En toile de fond, les aides publiques massives pour décarboner l’économie. Yannick Boucher journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

L

a puissance publique sort enfin la pompe à dopage pour accélérer, massifier, industrialiser la transformation écologique de notre industrie. Mieux, de notre économie. C’est la grande actualité de l’année écoulée, ce plan France 2030, présenté le 12 octobre dernier par le candidat présidentiel Emmanuel Macron dans la salle des fêtes de l’Élysée, est une opportunité à saisir. C’est la fête en effet. Trente milliards d'euros en cinq ans, l’essentiel adjugé par l’endettement : le « quoi qu’il en coûte » joue visiblement les prolongations. Et, grande nouvelle, les secteurs ou les filières ciblés par Paris sont ceux et celles qui font déjà l’objet d’avancées considérables dans notre région. Passons sur l’émergence, souhaitée par Emmanuel Macron, de réacteurs nu-

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cléaires de petite taille : le savoir-faire de Gravelines, la plus grosse centrale d’Europe, sera forcément sollicité par EDF notamment, toujours premier investisseur industriel dans la région. Une longueur d'avance dans l'hydrogène Mais les regards se tournent ailleurs, vers les énergies vertes. La France veut devenir leader de l’hydrogène vert provenant d’une électricité d’origine non fossile et c’est banco dans la région qui dispose d’une longueur d’avance dans ce domaine avec la première ligne de bus, la première injection dans le réseau de gaz pour chauffer des logements et Alstom qui teste pour la première fois en septembre, à Petit-Forêt, le premier train circulant à l’hydrogène. Mais la France veut aussi accélérer pour décarboner son industrie et c’est encore

banco dans la région de Rev3 depuis 2013, là où l’empreinte carbone est de près de 50 % supérieure à la moyenne nationale, à cause précisément de l’importance de son tissu industriel fortement émetteur de CO2 (le site ArcelorMittal à Grande-Synthe pèse à lui seul la moitié des émissions industrielles régionales et 10 % des émissions nationales !). La région des batteries électriques Pour le reste, c’est encore cadeau, au moins sur le papier. Paris veut produire deux millions de véhicules hybrides et électriques et nous sommes devenus la grande région française pour la production de batteries, sans oublier un ambitieux projet imaginé en cours d’année pour les recycler sur le site Stellantis (PSA-Fiat Chrysler) à Billy-Berclau, près de Lens.


La nouvelle jeunesse du CD2E

Le Centre de développement des écoentreprises (CD2E) régionales est né il y a vingt ans à Loos-en-Gohelle. L’équipe de Jean-François Caron, maire écologiste de la cité minière, avait rapidement transformé le site boueux et inhospitalier de la fosse 11-19 en un site démonstrateur des solutions environnementales les plus innovantes au flanc des terrils jumeaux, les plus hauts d’Europe. Le CD2E fut pionnier, en région comme à l’échelon national, pour définir les nouveaux marchés de la transition écologique. Ce fut le cas pour l’énergie photovoltaïque, les écomatériaux pour le bâtiment, les sédiments, l’eau ou l’analyse en cycle de vie (écoconception…). Cette année aura été marquée par la relance du pôle avec l’arrivée de Frédérique Seels à la direction et de Benoît Loison à la présidence. Un binôme expert du bâtiment dont le premier acte fut d’inaugurer BâtiCité au CD2E même, un nouvel espace démonstrateur sur l’écoconstruction avec accès direct aux marchés. En droite ligne avec l’objectif plus général : massifier les usages de matières naturelles et/ou recyclées, en tout cas décarbonées. Y.B.

800

Les 800 écoentreprises que comptent le Nord et le Pas-de-Calais en font la quatrième région française de l’économie verte.

80

On compte 80 équipes de recherche issues de laboratoires publics sur les thématiques environnementales avec une trentaine de formations supérieures en environnement.

16 000

C’est le nombre d’emplois directs de la filière des écoentreprises dans le Nord et le Pas-de-Calais.

4 milliards d’euros

Le secteur génère un marché de 4 milliards d'euros en volume d’activité et 5 % de croissance annuelle.

Ci-contre : à Labourse, près de Béthune, HDF Emballages est une entreprise spécialisée dans le recyclage et la valorisation de palettes en bois. Page de gauche : le site de Vitamine T à Lesquin, près de Lille, collecte et traite les déchets électriques et électroniques. Photos Pierre Le Masson et Ludovic Maillard.

« ALLER BIEN PLUS VITE VERS L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE » La question est désormais de savoir dans quelle mesure les acteurs industriels de la région sauront profiter des milliards d'euros affichés. Ils pourront compter sur le pôle TEAM2 du Louvre Lens Vallée, le seul entièrement dédié à l’économie circulaire, 250 millions d'euros d’engagements, 15 projets labellisés par an pour recycler métaux stratégiques, déchets issus du bâtiment, sédiments, plastiques composites. « L’émergence de projets innovants est en forte accélération, selon Frédéric Heymans, son nouveau président. Nos cibles sont les batteries, les matériaux ferroviaires, les ressources d’anciennes friches industrielles comme les terrils, les plastiques automobiles ou les composants électroniques. » L’alignement des planètes régionale et nationale ouvrira certainement de nouveaux espaces pour les écoactivités en 2022.

Stéphane Bourg, expert au CEA de Marcoule des énergies bas carbone :

C’est une évidence pour ce spécialiste national de la préservation des ressources : « Il faut aller bien plus vite vers l'économie circulaire. Elle n’est pas encore suffisamment intégrée dans l’économie générale, plus linéaire, traditionnelle. On trie encore trop souvent ses déchets sans se soucier de ce qu’ils deviendront et le reporting extra financier des entreprises, ce qu’on appelle la responsabilité sociale et environnementale (RSE), doit vraiment entrer dans le modèle économique global, ce qui n’est pas encore le cas. » D’après lui, le « green premium » (GP) donne un coût à la gestion du CO2 émis par une production : « On peut payer les taxes du GP, mais les entreprises savent si elles peuvent changer un process, modifier un réactif pour émettre moins de C02. On le voit par exemple dans la métallurgie où le coke est de plus en plus remplacé par l’hydrogène. » Selon lui, les procédés plus respectueux coûteront moins cher que la taxe carbone du GP et offriront les marges permettant d’améliorer encore les procédés de production. « C’est un fait, dit-il, l’économie plus circulaire génère des richesses d’abord utiles aux territoires en créant les emplois et en les rendant non délocalisables. » Y.B. 79


ferroviaire

L’hégémonie d’Alstom, une force qui inquiète parfois Carnets de commandes pleins, innovation performante, épargné par la crise des semi-conducteurs… Le secteur du ferroviaire se porte toujours bien. Mais quelques retards de livraison et des inquiétudes suite au rachat de Bombardier Crespin par Alstom gâchent l’actualité d’une activité économique essentielle des Hauts-de-France. Vincent Tripiana journaliste à l'édition de Valenciennes de La Voix du Nord

C’

est une évidence : les Hauts-deFrance sont le territoire du ferroviaire français. La région regroupe en effet 40 % de l’activité industrielle nationale du secteur et l’arrondissement de Valenciennes concentre les deux tiers de ces 40 %. Avec plus de 4 000 emplois, les deux sites d’Alstom, à Crespin et Petite-Forêt, en sont les plus importants représentants. Le rachat du site Bombardier à Crespin par Alstom ne s’est pas fait facilement. En février dernier, Île-de-France Mobilités (l’établissement public qui gère les transports de personnes dans la région parisienne) a dû menacer pour qu’Alstom honore un contrat conclu précédemment avec Bombardier et l’espagnol CAF : 146 trains neufs afin de remplacer les RER de la ligne B, pour un montant de 2,56 milliards d’euros. En avril, Alstom acceptait enfin de reprendre ce contrat à son compte. La peur d’être privé d’une telle commande a fait trembler au-delà du Valenciennois. Les relations avec Île-de-France Mobilités et la présidente de la Région Île-de-France,

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Valérie Pécresse, se sont de nouveau détériorées en cette toute fin d’année, après l’annonce de retards de livraison pour les RER « nouvelle génération » des lignes D et E, comme nous l’apprennent Les Échos dans leur édition du 26 octobre. Les syndicats de Bombardier demandent toujours un accord de méthode pour encadrer le processus de fusion avec Alstom. Innovation dans tous les domaines L’activité industrielle ferroviaire se porte néanmoins très bien. 2021 a été une année d’embauches et de bons résultats : le chiffre d’affaires combiné du nouveau groupe a atteint 15,7 milliards d’euros en 2020. Et l’innovation reste au cœur de l’activité d’Alstom dans tous les domaines. Son

centre d’excellence, basé à Petite-Forêt, a ainsi inventé en pleine crise sanitaire la poignée individuelle, clipsable sur la barre du métro ou du bus, ainsi qu’une peinture antibactérienne. Le nez du TGV M (le TGV du futur surnommé TGV « vingt-vingt » car 20 % moins cher à l’achat et à l’exploitation, et 20 % moins gourmand en énergie) a également été conçu à Petite-Forêt. L’écosystème ferroviaire continue de s’épanouir dans le Valenciennois. On peut le voir grâce notamment à « Sur de bons rails », un événement organisé par l’Institut des mobilités et des transports durables (IMTD) à Famars jusqu’au 23 décembre. Mobilité du futur, grands enjeux du ferroviaire, découverte des métiers, forum emploi : l’embarquement se fait à tous les niveaux.

Les syndicats de Bombardier demandent toujours un accord de méthode pour encadrer le processus de fusion avec Alstom.


Le centre d’excellence d’Alstom à Petite-Forêt a conçu le nez du TGV M, le TGV du futur (ci-dessus) et a inventé une poignée individuelle clipsable sur la barre du métro ou du bus (ci-contre). Page de gauche : le train à hydrogène imaginé par Alstom. Photos Christophe Lefebvre et Pierre Rouanet.

4 000

Après avoir acheté le site du canadien Bombardier à Crespin, Alstom est le seul producteur de trains de l’arrondissement de Valenciennes, comptant plus de 4 000 salariés. Une force de frappe inédite qui crée des inquiétudes : que vont devenir les services en double et les sous-traitants.

30 à 40 %

Présenté à Petite-Forêt en septembre, le train à hydrogène d’Alstom a roulé en Allemagne, aux Pays-Bas et en Autriche. Il reste encore très cher à produire (de 30 à 40 % plus cher qu’un diesel) mais reste pertinent : « Électrifier une voie, ça coûte très, très, très cher, de 10 à 12 millions d’euros du kilomètre », rappelle Dominique Riquet, député européen et maire de Valenciennes de 2002 à 2012.

« D’ICI 2030, ON VA AVOIR PLUS DE 17 000 POSTES À POURVOIR » Ali Benamara, président de l’Association des industries ferroviaires (AIF) :

Pour Ali Benamara, le président de l’Association des industries ferroviaires (AIF, une centaine d’adhérents), le Valenciennois a une particularité : « Le ferroviaire en France, ce sont quelque 35 000 emplois, dont 10 000 dans le grand Hainaut (sur 15 000 au total dans la région des Hauts-de-France. Nous sommes le seul territoire à avoir deux sites de production avec Alstom Petite-Forêt et Alstom Crespin. Nous savons mener un projet de A à Z : les trains, on les fabrique, on les crée, on les conçoit, on les "design". » En termes d’emploi, le ferroviaire reste une locomotive, ajoute Ali Benamara : « On a des talents qui sortent de nos écoles. On a un spectre de postes en capacité d’intégration à tous les niveaux. » Ça tombe bien : « D’ici 2030, on va avoir plus de 17 000 postes à pourvoir dans le ferroviaire. » L’AIF a pour objectif de mettre en relation les nombreux acteurs du secteur car « une main seule ne peut pas applaudir », résume Ali Benamara. Quant à l’avenir, il se présente bien. « On est sur des sites très bien chargés pour les trois-quatre prochaines années », indique Samuel Lepoutre, vice-président de l’AIF et responsable des achats à Alstom. Le principal enjeu à venir est celui de l’énergie. L’hydrogène, par exemple, « a vocation à s’intégrer dans la répartition industrielle du Valenciennois », conclut-il. V.T. 81


finance

2021, « une année de paradoxe et d’espoir » L’économie ne s’est pas effondrée avec la crise sanitaire. Après avoir prêté massivement aux entreprises en relayant les prêts garantis par l’État, les établissements bancaires accompagnent avec sérénité la reprise. Jean-Marc Petit journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

159,2 milliards d’euros

À juin 2021, 159,2 milliards d’euros de dépôts étaient enregistrés dans les établissements de crédit de la région, soit une hausse de 5,7 %. Les crédits distribués sont également en augmentation de 4,8 % (154,4 milliards d’euros), conséquence, cette année encore, des prêts garantis par l’État.

546 millions d’euros

En 2020, 77 entreprises ont été accompagnées par le capitalinvestissement régional pour un total de 546 millions d’euros (123 entreprises pour 393 millions d’euros en 2018).

22 500

La place financière régionale (crédit, finance, assurances, etc.) emploie 22 500 personnes. En 2021, les établissements membres de l’Association française des banques employaient 11 100 personnes dans les Hauts-de-France.

82

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

À Euralille, le quartiers des affaires et de la finance à Lille. Photo Pascal Bonnière.

E

n 2020, Grégory Sanson, le président de Lille Place Financière, parlait d’une « année de défi ». Cette fois, en 2021, il évoque « une année de paradoxe et d’espoir ». Paradoxe car la catastrophe économique redoutée avec la crise sanitaire n’a pas eu lieu. Grâce à la mise sous perfusion des entreprises par l’État, via ses prêts garantis (PGE) relayés par le monde bancaire, les défaillances d’entreprise ont été en retrait et l’endettement des sociétés reste satisfaisant. « L’économie est en lévitation avec l’arrêt du soutien de l’économie, en attente de la reprise, constate Grégory Sanson. Et le secteur bancaire, souvent décrié, a une nouvelle fois montré qu’il jouait un rôle essentiel. » Dans la région, 41 000 entreprises (à 88 % de très petites entreprises) ont souscrit un PGE pour 8 milliards d’euros empruntés au total. Tout en restant vigilant sur le coût du risque, même si les défaillances redoutées n’ont pas eu lieu, « le monde financier est

serein pour accompagner la reprise », affirme le président de Lille Place Financière. Restructurations bancaires Aujourd’hui, c’est sur le retour de l’inflation, les pénuries de matières premières, les problèmes de recrutements et l’envolée des prix de l’immobilier qu’il faut se montrer le plus vigilant. « Il y a eu un certain emballement économique dopé par les facilités des banques centrales. Il y aura forcément des correctifs sur les taux », prévient Grégory Sanson. Des évolutions à prendre en compte pour un monde bancaire lui-même soumis à de nouveaux modes de consommation. L’annonce de la fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord (3 700 suppressions de poste annoncées), tout comme l’intégration du Crédit Mutuel Nord Europe au sein de la Fédération Crédit Mutuel montrent bien que les restructurations bancaires sont loin d’être finies.

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immobilier d’entreprise

Entrepôts et bureaux : un peu moins, mais surtout mieux ! Si elle n’a pas freiné le marché des entrepôts logistiques, la crise sanitaire a transformé en profondeur celui de l’immobilier de bureaux. Tout le monde est en quête de neuf pour des locaux mieux adaptés aux nouveaux modes de travail. Attention à la surchauffe dans l’offre. Jean-Marc Petit journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

15 %

Notre région reste la première de France (hors Île-de-France) en termes de bâtiments logistiques avec 15 % du parc français.

80 000

Concernant l’immobilier de bureaux, la métropole lilloise se classe en deuxième position derrière Lyon avec 80 000 m2 transactés au premier semestre à Lille contre 127 000 m2 à Lyon.

240 euros ID Logistics va gérer un entrepôt de 70 000m pour Amazon à Brebières, près de Douai. Photo Matthieu Botte. 2

N

on seulement la crise sanitaire n’a pas freiné le marché des entrepôts logistiques, « mais elle l’a même accéléré, constate Thibaut Charlet, directeur activités et industries chez Tostain & Laffineur : « Le Covid-19 a accéléré les ventes sur le web et de nouveaux entrants du commerce à distance sont en quête d’entrepôts. » C’est le cas du supermarché en ligne Picnic qui a pris 15 000 m2 à Lesquin et qui cherche de nouveaux entrepôts satellites pour servir la métropole lilloise, le Valenciennois, l’Arrageois. « Nous avions beaucoup de projets en blanc, c’est-à-dire prêts à construire, et ça a payé », précise Thibaut Charlet. SEB vient ainsi d’annoncer son installation sur 100 000 m2 à Bully-les-Mines. ID Logistics va gérer un entrepôt de 70 000 m2 pour le compte d’Amazon à Brebières et SeD Logistique 51 000 m2 à Dourges. « Maintenant, il va y avoir un problème d’offres, notamment dans la métropole lilloise où il n’y a plus de place pour de grands formats. Il va falloir s’excentrer », prévoit-on chez Tostain & Laffineur. Le gros projet E-Valley dans le Cambrésis pourrait en profiter avec de belles transactions à venir, comme l’annonce de La Redoute et de ses 100 000 m2 d’entrepôts logistiques. La situation est aussi très paradoxale

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pour l’immobilier de bureaux qui retrouve des rythmes de transactions supérieurs à ceux d’avant la crise. « Ça reprend très clairement depuis juin », constate Hugues Laffineur, de chez Tostain & Laffineur, qui espère renouer, en fin d’année, avec les 180 000 à 200 000 m2 transactés et même les dépasser en 2022. Parmi les grandes transactions à venir, le projet Adventim, près du Grand Stade de Villeneuve-d’Ascq, avec plus de 20 000 m2. « Le marché lillois reste le deuxième marché de province et de loin après Lyon, mais avec des prix beaucoup plus attractifs », se réjouit Hugues Laffineur. « De la prestation plutôt que des loyers » « Les transactions à plus de 1 000 m2 reprennent, mais globalement, les entreprises sont en quête de moins d’espace mais mieux équipé », constate Xavier Delecroix, directeur équipe bureaux de BNP Paribas Real Estate. Avec le confinement et l’avènement du télétravail, les entreprises recherchent des immeubles de qualité, bien placés, proches des services, faciles d’accès, permettant de concilier de nouvelles organisations, du travail nomade mais aussi des lieux de rencontre et de création. C’est le cas de Vertbaudet qui a déménagé à Tourcoing dans des locaux un peu plus

À 240 euros du m2 pour les bâtiments tertiaires des secteurs les plus cotés (comme Euralille), contre 340 euros dans la région lyonnaise, 245+ euros à Toulouse (sans parler des 850 euros de la région parisienne), la métropole lilloise a un atout supplémentaires à faire valoir auprès des investisseurs, surtout à une heure de Paris…

500 000

Le total de la demande placée d’entrepôts logistiques au premier semestre 2021 est d’environ 500 000 m2 dans la région. Quelque 530 000 m2 sont en stock, disponibles immédiatement ou à moins d’un an.

petits mais mieux conçus, ou encore Eos France qui a quitté son siège de 5 000 m2 pour 3 000 m2 à Wasquehal. « Les surfaces sont moins grandes, mais il y a une réelle demande en bureaux neufs et adaptés. La crainte est plutôt sur la deuxième main qu’il ne s’agit plus seulement de rénover, mais de libérer pour de nouveaux concepts », estime Xavier Delecroix. « Les gens veulent de la prestation plutôt que des loyers », renchérit Hugues Laffineur. De quoi envisager une augmentation inéluctable des prix dans les années à venir dans un marché en sous-offre.


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numérique

Il faudra attendre 2022 pour le logiciel de la reprise La crise a accéléré la digitalisation des entreprises. Si la filière numérique mise donc sur une reprise forte, elle ne l’attend cependant pas avant 2022. D’autant que, comme la plupart des autres secteurs de l’économie, elle est confrontée à une forte tension dans le domaine du recrutement. Jean-Marc Petit journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

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e télétravail, les réunions en « visio », le commerce à distance et la sécurité informatique sont devenus des enjeux quotidiens pendant la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Et ils le sont encore plus aujourd’hui. « La digitalisation des entreprises s’est accélérée et, avec la reprise, les carnets de commandes sont favorables. Les projets reviennent et le secteur du numérique le sent bien. Mais la vraie reprise, ce sera en 2022 », explique Thomas Felfeli, le délégué régional de Numeum, l’organisation professionnelle de la filière qui regroupe éditeurs, entreprises de conseil et technologies et services numériques (ex-Syntec numérique). Si le début de la crise sanitaire a vu un arrêt brutal des appels d’offres, le numérique s’en est cependant plutôt bien sorti. « Parmi les clients de la branche, certains ont été moins affectés par la crise sanitaire, notamment les secteurs de la logistique et du transport et les secteurs publics », explique Thomas Felfeli qui est également le directeur général d’Acteos, une société roubaisienne spécialisé dans l’édition de

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« Le paradoxe, c’est qu’on voit de nombreux talents "chassés" par des entreprises parisiennes qui leur proposent de travailler à distance. » Thomas Felfeli, délégué régional de Numeum, l’organisation professionnelle de la filière numérique

logiciels d’optimisation de la chaîne logistique Il y a eu également un bon des secteurs du cloud et de l’hébergement, ajoutet-il. « Tous les signaux nous disent que la vraie reprise se fera en 2022. Les appels d’offres sont de retour, mais ils se réaliseront en 2022 », répète le délégué régional de Numeum. 13 000 postes créés depuis 2015 Mais en attendant cette « vraie reprise » et comme dans tous les secteurs de l’économie, le numérique est confronté à une forte tension dans le domaine des recrutements. En cinq ans, les effectifs du secteur ont augmenté de 40 % dans la région des Hauts-de-France (près de 47 000 salariés) avec plus de 13 000 créations de poste depuis 2015. Le nombre de sociétés a, quant à lui, crû de 44 % (plus de 4 700).« Le paradoxe du télétravail, c’est qu’on voit de nombreux talents régionaux "chassés" par des entreprises parisiennes qui leur proposent de travailler à distance », remarque Thomas Felfeli. De quoi tendre un marché déjà bien saturé.


Le roubaisien OVHcloud a désormais la cote

OVHcloud, le champion français (et européen) de l’informatique à distance, l’une des plus belles réussites de la French Tech, se la joue désormais en Bourse. Depuis le 15 octobre, l’entreprise roubaisienne est en effet coté sur le marché Euronext à Paris. Une introduction en Bourse stratégiquement indispensable pour OVHcloud qui espère ainsi obtenir 350 millions d’euros d’argent frais pour financer ses projets à l’étranger et réaliser des acquisitions. Avec 2 400 salariés, 1,6 million de clients dans 140 pays et 655 millions d’euros de chiffre d’affaires, la société fondée par Octave Klaba en 1999 fait encore figure de David face aux Goliath que sont Amazon, Microsoft ou Google. Valorisée aux alentours de 3,5 milliards d’euros, OVHcloud espère enregistrer une croissance de 25 % par an. L’incendie qui a ravagé cette année une partie de son centre de données de Strasbourg n’a pas entamé la confiance des clients. OVHcloud a d’ailleurs fait preuve d’une remarquable résilience. Aujourd’hui, l’entreprise roubaisienne compte sur l’intérêt pour les hébergeurs non américains et pour la notion de souveraineté numérique européenne afin de grandir encore. J.-M.P.

46 745

Dans les Hauts-de-France, la filière (entreprises de services du numérique, éditeurs de logiciels, plateformes de sociétés de conseil en technologies) emploie 46 745 salariés répartis dans 4 756 établissements (sources Insee). Les effectifs salariés de la branche ont augmenté de 40 % en cinq ans, tandis que le nombre de sociétés a crû de 44 %.

60 milliards d’euros

La filière numérique en France réalise plus de 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires et fait travailler 530 000 personnes.

Ci-dessus : le roubaisien OVHcloud est entré en Bourse pour financer notamment son développement à l’étranger. Page de gauche : EuraTechnologies à Lille. Photos Pascal Bonnière et Thierry Thorel.

« RELEVER DEUX DÉFIS MAJEURS : LA SÉCURITÉ ET L’ENVIRONNEMENT » Nicolas Brien, président du directoire d’EuraTechnologies à Lille :

« Nous n’avons pas fini de tirer le fil du Covid-19. Depuis mars 2020, notre société a vécu un "grand bond numérique en avant" et les défis sont immenses. Les volumes de e-commerce ont doublé, les cyberattaques ont quadruplé et le télétravail concerne désormais un actif sur trois. Les start-up qui arrivent à répondre à ces enjeux concrets sont toutes promises à un brillant avenir et vont devenir une importante locomotive à emplois durables et non délocalisables. Les start-up d’EuraTechnologies ont également pris de l’avance pour résoudre deux défis majeurs : la sécurité et l’environnement. C’est hélas vieux comme le Far West : autrefois, plus il y avait de diligences, plus il y avait de braqueurs de diligence. Aujourd’hui, plus le commerce progresse sur internet, plus les cyber-attaques fleurissent. Nous sommes à Lille, la capitale européenne du retail, il est naturel que nous devenions une capitale européenne de la cybersécurité pour le e-commerce. On ne compte plus nos fleurons : OVH, Advens, Stormshield, Vade Secure… Même IBM ne s’y est pas trompé en installant l’un de ses plus gros centres sur le campus d’EuraTechnologies. La planète brûle et nous allons avoir besoin de technologies de la décarbonation. Je ne crois pas un seul instant que nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre uniquement en réduisant nos consommations individuelles. Il faudra nécessairement innover et les start-up seront une partie de la solution. EuraTechnologies ambitionne de devenir le premier incubateur zéro carbone à l’horizon 2030. » J.M.-P. 87


pêche

Les uns se sont adaptés, les autres accusent le coup La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a pesé sur l’économie de la pêche. Alors que les entreprises de mareyage et de transformation ont su s’adapter à de nouvelles procédures, les pêcheurs, eux, payent toujours le prix du Brexit. Victoire Haffreingue-Moulart journaliste à l’édition de Boulogne-sur-Mer de La Voix du Nord

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epuis trois ans, rien n’aura été épargné à la filière pêche boulonnaise. Gilets jaunes, crise sanitaire et maintenant Brexit... À Boulogne-sur-Mer, l’année 2021 a débuté dans une ambiance chaotique. Malgré l’accord trouvé in extremis entre l’Union européenne et le RoyaumeUni sur la sortie de ce dernier, les effets se sont fait sentir dès les premiers jours du mois de janvier. Dans la zone industrielle de Capécure, c’est d’abord l’aval de la filière qui a été touché de plein fouet. Les premières semaines, mareyeurs et entreprises de transformation ont vu leur marchandise importée d’outreManche arriver avec parfois plusieurs jours de retard, la faute à une mauvaise anticipation des nouvelles procédures de contrôles douanier et sanitaire. Entre les entreprises exportatrices non préparées et les couacs administratifs, les débuts ont été très compliqués pour ces professionnels. « Malgré les obstacles, on a évité la catastrophe, se félicite aujourd’hui le secrétaire général du Syndicat des mareyeurs, Ay-

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meric Chrzan. Les premières semaines ont été très compliquées compte tenu des nouvelles procédures d’importation, puis ça a été intégré par les entreprises relativement rapidement. Encore une fois, Capécure ne s’en est pas trop mal sorti. » Les pêcheurs dans l’attente Si la filière « aval »s’est adaptée à la situation, désormais c’est aux pêcheurs d’accuser le coup. Fin décembre 2020, ces professionnels de la mer se félicitaient d’avoir obtenu l’accès aux eaux britanniques où ils réalisent en moyenne 60 % de leur prise. Mais rapidement, les pêcheurs ont déchanté. Impossible pour eux d’aller pêcher dans la bande des 6-12 milles marins britanniques (11 à 22 km) tant qu’ils n’ont pas obtenu une licence délivrée par les autorités de Londres. Le Royaume-Uni justifie sa dé-

cision par le fait que les bateaux concernés n’ont, selon le gouvernement britannique, pas été en mesure de prouver les antériorités de pêche nécessaires à l’octroi de ces licences. Sur les 68 demandes déposées, au début du mois de novembre, on comptait seulement 35 laissez-passer accordés. Une situation devenue intenable économiquement pour certains pêcheurs, notamment les fileyeurs et caseyeurs. Ces pêcheurs artisanaux se trouvent déjà en difficultés depuis quelques années en raison de la disparition progressive de la sole qui constituait alors 80 % de leurs prises. Étranglés financièrement, certains attendent de pouvoir profiter d’un plan de sortie de flotte annoncé par l’État. Une situation qui a poussé le gouvernement français à mettre la pression sur les autorités britanniques…

« Malgré les obstacles, on a évité la catastrophe. »

Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs


Le gouvernement britannique accorde au compte-gouttes les licences autorisant les bateaux boulonnais à pêcher dans ses eaux. Page de gauche : à Capécure où 300 000 tonnes de produits de la mer sont transformés chaque année. Photos Johan Ben Azzouz et Baziz Chibane.

« SI ON TROUVE ENCORE DU POISSON, QU’EST-CE QUE CE SERA DANS LES ANNÉES À VENIR ? » Alain Caillier, directeur du port de Boulogne-sur-Mer :

17 984

Au 30 septembre 2021, 17 984 tonnes de produits de la mer ont été débarqués à Boulogne-sur-Mer (contre 18 834 tonnes pour toute l’année 2019).

43,7 millions d’euros

Au 30 septembre 2021, la valeur des produits de la mer passées par la criée de Boulognesur-Mer atteint 43,7 millions d’euros. Le prix moyen au kilo a augmenté de 8 % et la valeur globale de la pêche débarquée de 3 %. « On a de très bons prix depuis le début de l’année », se félicite Alain Caillier, le directeur du port de Boulogne-sur-Mer auquel sont rattachés quelque 130 bateaux de pêche.

300 000

Près de 300 000 tonnes de produits de la mer sont transformés à Capécure chaque année. La filière pêche y représente 5 000 emplois.

Pour le directeur du port de Boulogne-sur-Mer, Alain Caillier, il faut prendre du recul face aux chiffres de la criée. Si l’année 2021 n’est pas catastrophique malgré l’absence de licences censées permettre aux pêcheurs de se rendre dans les eaux britanniques, il faut voir plus loin que ces simples données mathématiques. « Certains pêcheurs ont plus souffert que d’autres, notamment ceux qui pêchent au casier. Les crustacés, contrairement aux poissons, ne voyagent pas d’un côté à l’autre de la Manche », explique-t-il. Alors que les chiffres restent stables, on pourrait estimer que ces professionnels ont comblé leur manque à gagner en se concentrant sur les zones de pêche européennes. « C’est vrai que les chiffres ne s’effondrent pas, mais aujourd’hui, il faut aussi comprendre que l’ensemble des bateaux se retrouvent du côté français de la Manche », précise Alain Caillier. Dans cette partie de bras de mer français, l’effort de pêche est particulièrement intense. Les cartes de traçage « Marine Traffic » témoignent de la densité de navires de pêche dans cette zone restreinte. « Si on trouve encore des poissons cette année, qu’est-ce que ce sera dans les années à venir ? » s’interroge le directeur du port boulonnais. V.H.-M. 89


santé et nutrition

La filière vise 40 000 emplois dans les Hauts-de-France La filière santé et nutrition régionale est toujours en bonne forme. Avec plus de 1,4 milliard d’euros d’investissements annoncé, le secteur devrait peser près de 40 000 emplois d’ici quatre ans. À condition de trouver les salariés. Jean-Marc Petit journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

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algré (ou grâce à) la crise sanitaire, la filière santé et nutrition a démontré son rôle stratégique et a pu se développer comme jamais depuis un an. « L’épidémie de Covid-19 a permis une prise de conscience de la place des industries de santé dans notre économie, tant du point de vue de la recherche que dans la capacité industrielle à retrouver une certaine souveraineté », constate Étienne Vervaecke, le directeur général d’Eurasanté, le groupement d’intérêt économique (GIE) régional de la filière. Depuis 2020, de nombreuses entreprises de santé et agroalimentaires régionales ont décroché des subventions pour conforter leurs investissements industriels grâce au plan France relance. Au total, plus de 1,4 milliard d’euros d’investissements ont été annoncés, permettant ainsi la création de 3 300 emplois à terme. C’est par exemple Diagast, filiale de l’Établissement français du sang (220 salariés

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Diagast, filiale de l’Établissement français du sang (220 salariés à Loos, près de Lille) a relocalisé en France sa production de dispositifs médicaux. Photo Pib.

En 2020, 41 projets ont été agréés dans les dispositifs d’incubation d’Eurasanté, un record. En 2021, il y en a déjà 54...

à Loos, près de Lille), qui relocalise en France sa production de dispositifs médicaux. Innobiochips va ouvrir une unité de production de tests de diagnostic in vitro innovants. Macopharma sécurise ses 225 emplois à Tourcoing (fabrication de filtres). Le lillois X’prochem va passer en phase de production dans la fabrication de principes actifs à destination de biomédicaments. Ou encore ImaBiotech qui rachète un laboratoire américain. 9 000 besoins en formation par an Cette forte dynamique laisse entrevoir la perspective d’atteindre les 40 000 salariés à l’horizon 2025 dans la filière santé et nutrition régionale (31 500 actuellement dans 1 100 entreprises). À condition toutefois de trouver la main-d’œuvre et de la former. « Il y a actuellement tension sur l’emploi avec près de 9 000 besoins en formation par an », constate Didier Delmotte, le président d’Eurasanté. D’où l’enjeu de la future usine-


« IL FAUT POUVOIR FAIRE GRANDIR NOS PÉPITES »

Cap Tech Santé, premier fonds d’investissement dédié à la filière...

Cap Tech Santé, le premier fonds d’investissement français entièrement dédié à la filière santé – et entièrement régional – vient d’être lancé dans les Hauts-de-France. Doté d’environ 20 millions d’euros et géré par Finorpa, ce fonds doit permettre de doper le co-investissement dans les nombreuses pépites de la filière santé et nutrition de la région. « Le capital-investissement, c’est ce qui nourrit l’économie de l’innovation », rappelle Étienne Vervaecke. Le directeur général d’Eurasanté regrette cependant le manque d’implication de l’État dans ce genre de projet, financé essentiellement par des soutiens régionaux et métropolitains : « Nous aimerions que Bpi France, la banque publique d’investissement, double la capacité de notre fonds régional. Deux tiers des capitaux gérés par les fonds français sont orientés vers l'Îlede-France. Il y a un vrai problème. ». J.-M.P.

31 500

Dans les Hauts-de-France, ce sont 31 500 salariés qui travaillent dans 1 100 entreprises du secteur de la santé et nutrition. Depuis l’été 2020, 3 300 emplois supplémentaires ont été annoncés ansi que 1,4 milliard d’euros d’investissements.

12,5 milliards d’euros

La filière santé et nutrition pèse 12,5 milliards d’euros (dont 3,5 milliards d’euros à l’export) dans les Hauts-de-France, plaçant ainsi notre région à la 3e place des pôles d’importance nationale.

école qui doit ouvrir dans le parc Eurasanté à l’horizon 2023 et des partenariats actuels dans la formation (lire page suivante). La dynamique de la filière s’observe aussi dans l’écosystème des jeunes pousses. En 2020, 41 projets ont été agréés dans les dispositifs d’incubation d’Eurasanté, un record. En 2021, il y en a déjà 54... Et les levées de fonds reprennent : 4 millions d’euros pour soutenir les essais cliniques de X’Prochem (biomédicaments génériques), 1,4 million d’euros pour e-Zyvec (outils moléculaires appliqués au génie génétique), etc. Le futur fonds d’investissement régional Cap Tech Santé (lire page suivante) devrait démultiplier cette capacité d’innovation. Début octobre, Eurasanté a inauguré à Arras son troisième incubateur, EuraSeniors, entièrement dédié aux innovations dans le domaine de la dépendance et du grand âge. Une première en France qui place un peu plus notre région à la pointe des grands enjeux de santé de demain.

Jean-François Balducchi, président du réseau innovation Atlanpôle à Nantes : « La souveraineté sanitaire, c’est être capable de maîtriser et de produire des innovations thérapeutiques majeures. Et la crise sanitaire a révélé que l’innovation thérapeutique n’est pas que la chasse gardée de "Big Pharma", mais que c’est aussi le territoire des biotechs et des start-up. Sur les huit vaccins contre le Covid-19 éligibles en Europe (quatre sont déjà autorisés, quatre autres sont en cours d’examen par l’Agence européenne du médicament), six sont produits par des biotechs. Aujourd’hui, en France, nous avons une excellente recherche, un dispositif d’incubation dynamique. On sait faire naître des pépites, mais on ne sait pas les faire grandir, les transformer en PME ou ETI capables d’entrer dans la cour des grands. Il faut pouvoir faire grandir nos pépites. Mais il manque une agence européenne ou française qui serait l’équivalent de l’agence américaine de santé et qui serait capable de financer le développement de ces pépites. » J.M.-P.

« Une chance pour soigner »... et embaucher

Si 3 300 créations d’emploi ont été annoncées dans la santé et nutrition ces derniers mois, plus de 9 000 parcours de formation sont nécessaires pour faire face aux besoins de recrutement du secteur. « Il y a du pain sur la planche pour notre future usine-école », estime Étienne Vervaecke, le directeur général d’Eurasanté où doit ouvrir, d’ici 2023, cette infrastructure qui délivrera des programmes diplômants. Mais en attendant, il y a urgence. Eurasanté a donc développé le programme « Une chance pour soigner », un parcours complet de sensibilisation, de formation et d’insertion dans les métiers des sites de production industrielle pharmaceutiques régionaux. Comme l’usine West Pharma du Nouvion-en-Thiérache (800 salariés dans l’Aisne) qui fabrique des composants en élastomère pour les solutions injectables (bouchons de flacon, protège-aiguilles, etc.) « La crise sanitaire a été un propulseur pour nous avec d’importants besoins de recrutements, explique Delphine Vanacker, sa responsable RH. L’équipe s’est déjà agrandie de 200 personnes dans la production, le contrôle de la qualité et la maintenance. Mais nous envisageons 150 postes supplémentaires. Il est indispensable d’attirer les talents et de mieux faire connaître nos métiers, nos valeurs. D’où notre partenariat avec le programme "Une chance pour soigner". » J.-M.P. 91


sidérurgie

Un virage technologique majeur pour ArcelorMittal Après une année 2020 très difficile, les sites de Dunkerque et Mardyck du géant de l’acier sont remontés en puissance en 2021 avant de s’attaquer à un défi de taille : la neutralité carbone de sa production à l’horizon 2050. Olivier Dufourg journaliste à l'édition de Dunkerque de La Voix du Nord Deux des trois hauts-fourneaux d'ArcelorMittal Dunkerque ont été remis en route à la fin de l’été pour anticiper la reprise du marché. Photo Marc Demeure.

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n 2020, ArcelorMittal-Dunkerque a subi de plein fouet le ralentissement de l’activité économique (du secteur de l’automobile, notamment). Résultat : deux de ses trois hauts-fourneaux ont été stoppés au printemps, puis remis en route à la fin de l’été pour anticiper la reprise du marché. Depuis début 2021, l’usine est progressivement remontée en charge. « Aujourd’hui, l’activité globale est bonne et saine et nous devrions avoir atteint une production de 6,1 ou 6,2 millions de tonnes de brames d’acier fin 2021 », résume Matthieu Jehl, le directeur général d’ArcelorMittal-France. En termes de débouchés, les parts de l’automobile et de l’industrie (acier pour l’électroménager, le bâtiment, les glissières d’autoroute…) se sont rééquilibrées à hauteur de 45 % pour chacun de ces deux secteurs. Les 10 % restants concernent le secteur de l’agroalimentaire (boîtes de conserve, boîtes-boissons…). Dans les années à venir, le grand défi du groupe sera d’atteindre ses objectifs de décarbonation : réduction des émissions de

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6,1 à 6,2 millions de tonnes

La quantité de brames d’acier que le site ArcelorMittal de Dunkerque devrait produire à l’issue de l’année 2021 oscillera entre 6,1 et 6,2 millions de tonnes.

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ArcelorMittal-France compte huit sites : Dunkerque, Mardyck, Desvres, Montataire, Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Florange (Moselle) et Saint-Denis (siège).

6 500

ArcelorMittal-France compte 6 500 salariés, dont 3 845 dans ses sites de Dunkerque et Mardyck.

CO2 de 35 % d’ici 2030 et neutralité carbone à l’horizon 2050. « Le process va subir une rupture technologique majeure, être complètement réinventé », résume Matthieu Jehl. Donner une seconde vie au CO2 Dès 2022, un premier projet lié au recyclage de l’acier va être lancé. Objectif : intégrer deux fois plus d’acier recyclé dans la production de l’usine, sans apport d’énergie supplémentaire. Pour les deux autres pistes envisagées, la réflexion sur le choix technologique est en cours. La première, c’est la construction d’une nouvelle unité de production fonctionnant, non plus au charbon, mais à l’hydrogène vert ou au GNL (gaz naturel liquéfié). La deuxième, c’est l’élaboration d’un pilote industriel avec TotalÉnergies et l’IFPEN (un acteur de la recherche et de la formation dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement). Matthieu Jehl explique : « Le principe est de donner une seconde vie au CO2 en le captant, en le purifiant et en le liquéfiant pour le réutiliser ou le stocker. »


transports-logistique

Les routiers sont passés de la tension à la pénurie Les transporteurs régionaux ont globalement retrouvé leur rythme de croisière d’avant la crise sanitaire. Mais la pénurie de main-d’œuvre inquiète fortement les professionels de la filière. Jean-Marc Petit Journaliste au service éco de La Voix du Nord

3 221 Des entreprises de transport de marchandises doivent refuser des contrats par manque de personnel. Photo Pierre Rouanet.

«C

et été, on est passé de la tension à la pénurie ! » Au nom de toute la profession, Olivier Arrigault, le secrétaire général Nord de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), s’inquiète des difficultés de recrutement sans précédent auxquelles sont confrontés les professionnels du secteur. « Alors que 4 200 personnes sont formées chaque année, on reste à avoir besoin de 3 000 chauffeurs par an. C’est incompréhensible : ces gens formés disparaissent, quittent le métier, y compris en intérim. C’est un véritable gâchis de formation. Et nous arrivons au paradoxe d’entreprises qui doivent refuser des contrats par manque de personnel », déplore-t-il. Ces difficultés créent une vraie frustration pour les transporteurs de marchandises qui ont retrouvé en 2021 l’activité d’avant la crise sanitaire. « En 2020, nous étions sur une chute de 10 % du chiffre d’affaires et de 5 % de la rentabilité, mais les projections

2021 sont largement plus porteuses », se réjouit Olivier Arrigault. L’enjeu de la transition écologique Les dispositifs d’aides, le maintien de la consommation, l’accompagnement du chômage partiel ont joué à plein et la catastrophe économique crainte ne s’est pas produite. Les défaillances d’entreprise ont même baissé de 34 %, les créations d’entreprise reviennent dans le positif avec, cependant, une nette augmentation de l’activité de transport léger (inférieur à 3,5 tonnes), encouragée par le boum du commerce en ligne. « L’enjeu majeur dans notre profession reste cependant la transition énergétique qui va nécessiter de lourds investissement pour le renouvellement du parc », précise le représentant nordiste de la FNTR. Si on ajoute cela à l’augmentation du prix des matières premières, la profession s’attend désormais à une réelle tension sur les prix.

On compte 3 221 sociétés inscrites à la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en tant qu’entreprises de transport de marchandises. 46 727 licences de transport sont en cours de validité. Il s’agit grosso modo du nombre de véhicules autorisés à circuler. En moyenne, les entreprises de transport « lourd » (supérieur à 3,5 tonnes) ont 50 licences, contre 6 par entreprise de transport léger.

40 122

La filière du transport routier de marchandises emploie 40 122 salariés dans les Hauts-de-France, en hausse de 1 % par rapport à 2020 (600 emplois créés). Si on ajoute les transporteurs à leur compte et la logistique, le secteur emploie plus de 54 000 personnes.

57 %

57 % des entreprises de transport comptent moins de 10 salariés. 7,5 % en compte plus de 50.

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textile-habillement

La filière doit résoudre une nouvelle équation C’est un secteur qui redémarre, qui investit, mais où la consommation reste en berne, essentiellement dans l’habillement. Le textile, confronté comme d’autres à la flambée du coût des matières premières, doit intégrer ce facteur dans l’équation qui justifie encore le mouvement de relocalisation impulsé depuis quelques années. Marc Grosclaude journaliste à l'édition de Roubaix-Tourcoing de La Voix du Nord

C’

est toujours un « vent d’optimisme » qu’Olivier Ducatillion sent souffler sur le textile régional. Président de l’Union des industries textiles & habillement Nord (UITH), industriel du tissu de lin, il a pu observer, ces derniers mois, la bonne santé du textile technique, le redémarrage de l’habillement, exception faite du secteur de la dentelle. Et puis il y a de si bonnes nouvelles comme la récente usine de Dickson Constant (textiles techniques) à Hordain... Toutefois, il tempère devant ces signaux préoccupants qui, certes, ne sont pas propres au textile : « Nous voyons des augmentations des coûts de 10 à 100 % selon les types de matières premières. Les colorants pour la teinturerie, c’est 15 %. Le coton bio connaît une hausse délirante… » Sans parler du coût de l’énergie et du transport, de l’impact sur les salaires… De quoi mettre un coup d’arrêt à la dynamique de relocalisation que connaît le secteur ? Olivier Ducatillion ne le pense pas. Bien sûr, « on ne peut pas refaire ce qui

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a disparu il y a trente ans », mais il y a un espace net pour que l’industrie textile renaisse dans la région.

sur l’étiquette, ils aspirent plus qu’hier à du made in France. Et même à du made in Hauts-de-France. « Relocaliser 1 % de la consommation texDe l’éthique sur l’étiquette tile permettrait de créer 4 000 emplois », réIl y a de la marge. En France, on importe pète le président de l’UITH Nord qui fédère près de 95 % du textile qu’on consomme. les quelque 400 acteurs du secteur dans Du textile produit à l’autre bout du monde, la région. L’idée était encore vague il y a dans des conditions sociales et environnequelques années et la production locale de mentales souvent très éloignées des stantextile pour l’habillement limitée à quelques noms comme Lemahieu par exemple. Mais les choses changent, et vite. En 2021, des enseignes textiles de la « galaxie Mulliez » comme Jules ou Pimkie ont annoncé la construction d’une usine très automatisée Olivier Ducatillion, président de l’Union de production de jeans à des industries textiles & habillement Nord Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing. À Béthune, dards européens et, surtout, des exigences Safilin, le spécialiste du lin, relocalise une que les consommateurs commencent à activité de filature, réel chaînon manquant exprimer. Ils veulent davantage d’éthique d’une filière dans laquelle les Hauts-de-

« Relocaliser 1 % de la consommation textile permettrait de créer 4 000 emplois. »


Page de gauche : dans la nouvelle usine Dickson Constant (textiles techniques) à Hordain. Photo Pierre Rouanet.

400

Le textile dans la région, ce sont 400 entreprises industrielles présentes dans le textile technique, les métiers traditionnels (tissage, teinturerie...) ou l’habillement. Ce nombre n’inclut pas les salariés des grandes enseignes de mode qui ont leur siège dans la région (Camaïeu, Damart, Jules, Kiabi, Okaïdi...).

14 000

La filière compte 14 000 salariés dans la région. Un nombre en légère hausse après quatre ans de stabilité. Les besoins de main-d’œuvre existent : beaucoup d’entreprises expriment leur volonté de recruter, sans toujours trouver des candidats pour ces postes.

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C’est le nombre d’entreprises textiles de la région qui ont pu bénéficier des subsides de l’État dans le cadre du plan de relance.

France brillent. Le secteur de la laine entame, lui aussi, sa renaissance. L’agilité, maître mot Quant aux ateliers nés ou renforcés par la production de masques lors de la crise sanitaire, pour beaucoup implantés dans la métropole lilloise, ils ont démontré que leur proximité, leur agilité, leur rapidité, permettaient aux enseignes de faire produire de petites séries à des coûts acceptables car la réactivité permet de vendre ces marchandises au bon moment, sans supporter le gouffre financier que représentent les invendus, ou en poussant à la transformation des stocks dormants. C’est toute une filière qui retrouve sa pertinence avec cette nouvelle équation économique, depuis la filature à Steenvoorde chez Textile des Dunes jusqu’à la Manufacture française de textile à Caudry. Avec derrière cela, des organismes de recherche comme le Centre européen des textiles innovant (CETI) à Tourcoing qui embarquent des marques comme Okaïdi dans l’aventure du recyclage grâce à de nouveaux outils technologiques. Emballant ? Si, sur certains produits, cette tendance à la relocalisation trouve une validité économique, ce tableau doit être remis dans son cadre, celui d’un tissu industriel qui se reconstitue, qui embauche mais peine à trouver de la main-d’œuvre, même si des initiatives existent, comme une école de production à Roubaix.

« L’ENGOUEMENT POUR LE "MADE IN FRANCE" RESTE UN SIGNAL FAIBLE MAIS ENCOURAGEANT » Maud Herbert et Isabelle Robert, cofondatrices de la chaire Tex & Care à l’IAE Lille :

Le monde d’après a-t-il frappé à la porte de nos placards ? Enseignantes chercheuses, cofondatrices de la chaire Tex & Care à l’IAE Lille (Institut d’administration des entreprises, Maud Herbert et Isabelle Robert se veulent nuancées. Pour les universitaires spécialistes de la mode circulaire, « la crise sanitaire a été propice à une prise de conscience : les acheteurs ont réfléchi à leur consommation ». Durablement ? C’est moins certain. « La consommation en vêtements des ménages n’a pas retrouvé son rythme d’antan avec, depuis dix-sept ans, un point de croissance en moins chaque année. Et on voit, à l’échelle européenne, une consommation qui est 11,5 % en dessous de ses niveaux d’avant crise », expliquent les enseignantes chercheuses. Heureusement, « nos entreprises nordistes spécialisées dans la vente à distance comme Vertbaudet, Blancheporte ou La Redoute étaient bien plus prêtes que les mastodontes qui tiraient leur chiffre de la vente en magasin : elles ont su rebondir avec plus d’ingéniosité ». Consommer moins ne veut pas forcément dire consommer mieux. Au point de bousculer un fleuron régional. Sur le marché français, « le groupe chinois Shein (spécialisé dans la vente en ligne) est passé devant Kiabi dans le textile et l’habillement de masse », rappellent Maud Herbert et Isabelle Robert. La crise a conduit à « un report d’achat vers des produits très peu chers, très peu favorables aux travailleurs ou à la qualité du vêtement : le gros du marché va toujours vers les acteurs de la fast-fashion (de la "mode rapide"). Et une partie, la plus sensible au prix, s’est évaporée vers de l’ultra fast-fashion ». Loin d’être réellement plus raisonnable, l’achat textile demeure en partie ancré dans la surconsommation. Pour Maud Herbert et Isabelle Robert, la seconde main dans laquelle se lancent des enseignes comme Okaïdi ou La Redoute valident encore « un mode d’entretien du rythme de consommation : pour le grand public, c’est présenté comme un moyen d’acheter beaucoup mais pas cher. C’est peut-être plus vertueux car on a des vêtements qui circulent plus mais ça n’aide pas le made in France car la production française a un surcoût et il faut que le consommateur comprenne pourquoi il le paye ». Dans un contexte de déconsommation volontaire ou involontaire (avec une hausse des prix du textile poussée par le manque de matières premières et le coût du transport), l’engouement pour le made in France, « dans le textile, on ne le voit pas », expliquent les enseignantes chercheuses : cela reste « un signal faible mais encourageant ». Car dans un contexte de prise de conscience de notre dépendance, cela doit pousser à la relocalisation avec la poussée d’ateliers agiles, d’usines 4.0. Et pour les accueillir, « certains territoires ont plus de légitimité qu’ailleurs et le Nord de la France a tout intérêt à capitaliser », estiment Maud Herbert et Isabelle Robert. M.G.

La fragilité de l’habillement

La fragilité de l’habillement est surtout celle de grandes enseignes de la distribution, très affectées par la crise sanitaire, ses confinements et ses fermetures de boutique. L’année 2020 s’était soldée par une dégringolade de 20 % du chiffre d’affaires et les quatre premiers mois de 2021 ont affiché un recul de 30 %. Pour certaines marques, déjà fragilisées comme Devianne, la survie s’est jouée à quelques semaines. Mais toutes sans exception ont senti de près le vent du boulet. De Camaïeu à Damart, de Jules à RougeGorge, elles ont compris qu’elles ne trouveraient pas le salut sans se réinventer, sans changer de modèle de production et de vente de leurs produits. M.G. 95


tourisme

Quand nos voisins deviennent nos vacanciers L’engouement des touristes pour la proximité s’est confirmé cette année. La clientèle étrangère, contrainte par les mesures sanitaires, a encore du mal à passer la frontière. Mais au final, la saison touristique s’est révélée plus ensoleillée que l’été. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

L

e dépaysement est au coin de la rue. Ou presque. Comme l’année dernière, l’autoroute des vacances a conduit les touristes vers des destinations de proximité. « Il y a une remise en cause du tourisme de masse et une volonté de découvrir d’autres territoires plus proches », note Jean-Philippe Gold, directeur du comité régional de tourisme et des congrès Hauts-de-France (CRT). Plus de la moitié des personnes qui ont séjourné dans les Gîtes de France de la région cet été étaient des... habitants de la région. Valises déposées devant la porte d’à côté. Le comité régional de tourisme et des congrès a fait ses calculs : dans les Hauts-de-France, les habitants de la région représentaient 40 % de la clientèle française pendant la période estivale, suivis par les habitants d’Île-deFrance, de Bretagne et de Normandie. La fête des voisins.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Alors c’est vrai, il reste encore des bagages de touristes étrangers coincés au fond de la soute sanitaire. La clientèle internationale représentait 11 % de la fréquentation régionale en juillet 2021 et 16 % en août 2021, à comparer avec les 36 % de 2019. Avec les Belges, les Néerlandais et les Allemands bien installés sur les sièges à l’avant de l’appareil. Les Britanniques, historique première clientèle de la région (1,2 million de nuitées en

2019), sont passés à la quatrième place sous les effets conjugués du Brexit et des restrictions sanitaires, entre autres. Notre région après Paris et Versailles ? Jean-Philippe Gold veut croire à leur retour massif : « La clientèle européenne va, elle aussi, modifier ses pratiques et voyager à proximité. Belges, Britanniques, Allemands, Néerlandais… ça pourrait profiter à la région. Pour ce qui est des clientèles internatio-

« La région cultive l’art de prendre soin. C’est un marqueur puissant des Hauts-de-France qui correspond à ce que les gens recherchent. » Jean-Philippe Gold, directeur du comité régional de tourisme et des congrès Hauts-de-France


7,41 millions

En 2020, 7,41 millions de nuitées ont été enregistrées dans les hôtels, campings et hébergements collectifs des Hauts-de-France.

72 000

Le tourisme représente plus de 72 000 emplois dans les Hautsde-France, c’est-à-dire 2,4 % de l’emploi total dans la région.

6,22 milliards d’euros

La consommation touristique pèse pour près de 6,22 milliards d’euros dans l’économie régionale, ce qui représente 4 % du PIB des Hauts-de-France.

nales qui ont déjà vu Paris ou le château de Versailles, elles commencent à s’intéresser à d’autres territoires. Mais leur retour massif n’est prévu qu’en 2023. » Histoire de sortir des sentiers battus, le vacancier cherche à s’immerger dans la culture locale, à se ressourcer, à retrouver l’authenticité. « Avant, il y avait une forme de reconstruction de vie artificielle. On s’installait dans un village vacances coupé de la vie locale. Aujourd’hui, on cherche à se mêler aux habitants, à vivre une expérience, à profiter au rythme de la nature et du vivant », note le directeur d’un CRT Hauts-de-France qui a labouré le terrain depuis quelque temps : « La région cultive l’art de prendre soin. C’est un marqueur puissant des Hautsde-France qui correspond à ce que les gens recherchent. »

« LE TOURISME DE PROXIMITÉ NE REMPLACERA PAS LES VOYAGES PLUS LOINTAINS » Jean-Didier Urbain, sociologue, linguiste et ethnologue, spécialiste du tourisme :

« L’été a été tristounet pour des grandes villes comme Paris ou Marseille. La clientèle étrangère s’est quasiment évaporée, notamment celle issue des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Mais globalement, le tourisme d’été a été plutôt bon voire excellent, notamment pour le bloc littoral-campagne, note Jean-Didier Urbain, sociologue, linguiste et ethnologue, spécialiste du tourisme. L’année dernière, 94 % des Français partis en vacances étaient restés en France. Cette année, nous serions autour de 85 % contre 75 % habituellement. Ils compensent en partie le manque de touristes étrangers. Ceci dit, le tourisme de proximité qui se développe actuellement est, à mon sens, une alternative mais ne remplacera pas les voyages plus lointains. Nous sommes dans une période de transition. » Phénomène relativement nouveau, « les séjours ont été généralement plus longs, autour de quinze jours au lieu d’une dizaine en moyenne. Entre l’incertitude et le manque, les gens se sont dits : "Ce qu’on prend, on le prend" », relève JeanDidier Urbain qui, comme l’année dernière, note « une forte individualisation des séjours avec un large recours à l’habitat individuel, des ventes de résidences secondaires en hausse (+ 15 % en 2020), un regain de l’automobile jugée plus sécurisante que les transports collectifs, une explosion des camping-cars... » V.S.

Le Ci-dessous : à Audresselles. Les habitants de la région représentaient 40 % de la clientèle française pendant la période estivale Page de gauche : de juin à août derniers, Lille a accueilli 14,4 % de touristes de plus que durant l'été 2020. Photos Sébastien Jarry et Pib.

Le succès de la « destination Lille » Comme l’année dernière, les touristes ont ainsi choisi de prendre une grosse bouffée d’air frais dans notre région, nature et grands espaces, littoral et campagne. L’aspiration urbaine, qui avait été étouffée par la crise sanitaire en 2020, a cependant retrouvé du souffle : 71 % des professionnels en ville assurent ainsi avoir connu un bel été. La « destination Lille » a, par exemple, enregistré une hausse de sa fréquentation de 14,4 points sur les mois de juin, juillet et août par rapport à l’an dernier. Sous les pavés du Vieux-Lille, la plage ! Au final, malgré des conditions météorologiques moyennement engageantes cette saison, 68 % des professionnels de la région se disaient satisfaits de la fréquentation en juillet et en août (contre 56 % en 2020). Les taux d’occupation des hébergements régionaux ont enregistré une hausse de 2 points en août et jusqu’à 12 points dans l’hôtellerie (65 % contre 53 % en 2020). Satisfaction des professionnels comprise. 97


tourisme d’affaires

Une révolution de palais des congrès La reprise est en train de s’amorcer. Mais le tourisme d’affaires est l’un des secteurs les plus atteints par la crise sanitaire. Il renouvelle son modèle pour pouvoir relever la tête aussi vite que possible. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

C’

est simple : la crise sanitaire a mis le tourisme d’affaires sur pause. Selon le baromètre Epsa IFTM, l’activité 2021 devrait se situer dans une fourchette entre 38 et 49 % du niveau de 2019. Retour en arrière. « Nous n’avons repris que le 9 juin, d’abord avec des jauges puis sans jauge », rappelle Laurence Péan-Cousin, directrice tourisme d’affaires et marchés internationaux au sein du comité régional de tourisme et des congrès Hauts-de-France (CRT). Septembre a rasséréné des professionnels atteints en plein cœur de métier. « Il n’y avait plus de place nulle part et on continuait à avoir des demandes. Après des mois de télétravail, la demande pour recréer du lien est forte », juge Laurence Péan-Cousin. Avance rapide : le baromètre Epsa IFTM envisage une année 2022 entre 45 % et 60 % du niveau de 2019. « Nous en sommes aux prémices d’une reprise. Les séminaires redémarrent. Pour les congrès, on est dans une politique de reports », indique-t-on au CRT. En quelques mois, les codes ont changé. « L’hybridation des événements avec des participants en présentiel et d’autres à distance bouleverse le modèle économique du tourisme d'affaires. Les professionnels du secteur ont dû investir pour s’équiper en très haut débit. En parallèle, les participants sont moins nombreux sur place », détaille la directrice tourisme d’affaires du CRT. Effet ciseaux. L’autre évolution significative, « c’est la forte attente en matière de responsabilité sociale et environnementale avec recherche de lieux à haute performance énergétique, nourriture en circuits courts ou dans la volonté d’une plus grande proximité géographique ». Ces nouvelles habitudes pourraient générer une diminution de 20 à 30 % des déplacements, toujours selon le baromètre Epsa IFTM. « Apporter une vraie valeur ajoutée » Dans ce contexte chahuté, l’expérience fait la différence. « Pour convaincre les congressistes de venir, il faut apporter une vraie valeur ajoutée. Sinon, ils choisiront de suivre les conférences devant leur écran », explique Laurence Péan-Cousin. Un restaurant gastronomique, une soirée sur un roof

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

58 %

Dans les Hauts-de-France, plus de 58 % des nuitées sont liées aux déplacements professionnels, séminaires, salons, congrès, voyages d’affaires.

20 %

Avant la crise sanitaire, environ 20 % des réunions et congrès dans la région émanaient d’une clientèle étrangère (principalement belge, néerlandaise et britannique).

25 %

25 % des recettes du tourisme en France se raccrochent au tourisme d’affaires.

top avec vue, un atelier de sylvothérapie… « La frontière entre tourisme d’affaires et tourisme qui était très marquée devient de plus en plus poreuse », estime-t-elle. Les professionnels se sont retroussé les manches pour répondre à ces demandes. De nouveaux lieux ont ouvert : les écolodges Natureza à Rœux, près d’Arras, l’hôtel Okko à Lille. Ou vont ouvrir comme le Radisson Blu dans les prochains mois à Malo-les-Bains. Néanmoins, la région, où les clients nationaux représentaient avant la crise 80 % de l’activité, a moins souffert que d’autres territoires davantage tournés vers l’international. « Avec la réduction du nombre de participants aux événements, des destinations plus petites peuvent prétendre à des événements qui ne leur étaient jusque-là pas accessibles. C’est une opportunité pour elles », conclut Laurence Péan-Cousin

Les écolodges Natureza à Rœux, près d’Arras. La frontière entre tourisme d’affaires et tourisme qui était très marquée devient de plus en plus poreuse. Photo Ludovic Maillard.


travaux publics

Projets et recrutements dans les tuyaux Côté pile, des projets et des besoins en termes de recrutements. Côté face, des commandes qui se font attendre et une hausse des prix des matières premières. Les travaux publics font face à un mur d’enjeux qui détermineront leur avenir. Valérie Sauvage journaliste au desk rédactionnel de La Voix du Nord

650

Le secteur des travaux publics compte 650 établissements dans la région des Hauts-de-France.

24 000

La filière emploie environ 24 000 personnes dans la région (hors intérimaires).

10 %

Environ 10 % des entreprises des travaux publics comptent plus de 50 salariés.

3 milliards d’euros

Le chiffre d’affaires des entreprises de travaux publics a atteint plus de 3 milliards d’euros en 2020.

L

e traditionnel trou d’air dans les commandes au moment des élections municipales s’était encore creusé davantage lors de la crise sanitaire. La principale zone de turbulences passée, les entreprises de travaux publics peinent à retrouver leur vitesse de croisière : 43 % des entreprises interrogées par la Fédération régionale des travaux publics Hauts-deFrance (FRTP) estiment que le remplissage des carnets de commandes est aujourd’hui encore inférieur à la normale. « Nous avons été soutenus par l’activité du privé. Mais il y a encore des freins dans le public, notamment au niveau des grandes collectivités. Les appels d’offres ont diminué », déplore Martin Couronnel, président de la FRTP Hauts-de-France(*). Au final, l’année dernière, l’activité avait reculé de 11 % dans la région comme en France. « Nous attendons un regain des commandes des collectivités. Elles n’ont jamais eu une trésorerie aussi importante qu’aujourd’hui », affirme Martin Couronnel. L’autre raison d’espérer de la profession,

Le futur chantier du canal Seine-Nord pourrait mobiliser 3 000 à 6 000 salariés du secteur des travaux public. Photo Pierre Le Masson.

c’est qu’il y a « beaucoup de projets », notamment le canal Seine-Nord, enfin sur de bons rails et qui devrait être opérationnel à partir de 2028. Au niveau national, le plan de relance de 100 milliards d’euros présenté il y a un an inclut près de 4 milliards pour les « infrastructures vertes » dans les transports, l’eau ou les énergies. Positif. 80 % des entreprises recrutent L’équation de la reprise comporte tout de même une inconnue de taille : la hausse des prix des matières premières. Bitume, fourreaux électriques, acier… « Nous ne pouvons pas répercuter ces augmentations. Quand s’ajoutent à cela des délais de paiement loin des obligations légales, c’est perturbant pour les entreprises qui font face à des problèmes de trésorerie, prévient le président de la FRTP Hauts-de-France. Elles ont pu avoir recours aux prêts garantis

par l’État. Mais il faudra bien les rembourser un jour… » Dans ce contexte, 80 % des entreprises de travaux publics des Hauts-de-France sont en cours de recrutement ou ont des projets dans les mois qui viennent selon une étude de la cellule économique régionale de la construction (CERC). Elles sont également 80 % à rencontrer des difficultés pour réaliser ces embauches. Environ 3 000 postes seraient ainsi à pourvoir en contrat classique ou en alternance, notamment pour compenser les départs à la retraite. « Les 3 000 à 6 000 emplois prévus au plus fort de la construction du canal Seine-Nord s’ajoutent à ces besoins en termes de maind’œuvre », insiste Martin Couronnel. L’emploi s’était maintenu dans la filière en 2020 (-0,7 %), l’intérim ayant en revanche fortement chuté. (*) Martin Couronnel était président de la FRTP Hauts-de-France au moment de la rédaction de cet Atlas éco. Des élections étaient prévues entre le bouclage et la parution pour lui trouver un successeur.

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verre

2021, l’année des montagnes russes pour Arc France Le géant verrier basé à Arques a annoncé, à l’automne, qu’il était de nouveau dans une situation financière délicate et a appelé l’État et les collectivités à l’aide. Un soubresaut de plus dans une histoire déjà mouvementée. Jennifer-Laure Djian journaliste à l'édition de Saint-Omer de La Voix du Nord

D

eux images. En février dernier, Élisabeth Borne est à Arques, siège historique d’Arc France, avec le sourire. La ministre du Travail salue la création de 226 postes en pleine crise sanitaire et la capacité de l’entreprise à s’en sortir. Sept mois plus tard, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Industrie, grince des dents : au lendemain du départ forcé de Tristan Borne, son directeur général depuis quatre ans et demi, le géant verrier annonce, en comité social et économique (CSE), qu’il va de nouveau solliciter les collectivités et l’État pour l’aider financièrement. Deux images et l’illustration de l’incapacité d’Arc France à être constant. Pendant le premier confinement, le chiffre d’affaires du géant verrier s’effondre. En mai 2020, Tristan Borne table sur une diminution de 100 millions d’euros des bénéfices. Un an plus tard, le directeur général France annonce le retour au chiffre d’affaires d’avant le Covid. Il quitte l’entreprise quelques mois plus tard : les projets liés à l’externalisation de l’emballage et le déploiement d’un nou-

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

veau logiciel informatique de gestion des stocks ont enrayé la machine. Un document interne évoque un trou de 20 millions d’euros de trésorerie. Ce serait plus, selon l’État qui demande des comptes à Arc avant de prêter à nouveau. Car l’État a déjà beaucoup prêté : quatre fois en trois ans. « Le sérieux de notre méthode » Si Agnès Pannier-Runacher se dit « un peu stupéfaite » par la demande, « les salariés se prennent un coup sur la tête », confie Patrice Bollengier, le secrétaire (CFE-CGC) du CSE. Alors que le ministère de l’Industrie évoque un audit « plutôt positif » et réaffirme son soutien à l’entreprise « si l’effort est partagé » en octobre, les syndicats déplorent un climat social tendu et la façon

dont a été mené l’audit. « On a eu l’auditeur une heure au téléphone, la directrice des ressources humaines était là, on aurait espéré plus », regrette Élisabeth Jacques (CFE-CGC). « L’État demande un audit, mais c’est l’entreprise qui choisit le cabinet et qui paie : les dés sont pipés », estime de son côté Grégory Leblond (SUD). À la tête de l’entreprise, Guillaume Rabel-Suquet, directeur des ressources humaines et de la communication, rassure : « L’audit confirme aussi le sérieux de notre méthode. Nous sommes focalisés sur le retour à notre performance opérationnelle. » L’État dit être prêt à aider Arc France, encore. Mi-novembre, le tour de table des partenaires financiers devait déterminer dans quelle mesure.

« L’État demande un audit, mais c’est l’entreprise qui choisit le cabinet et qui paie : les dés sont pipés. » Grégory Leblond, du syndicat SUD à Arc France


Grâce à la reconstruction de son four, Alphaglass, le spécialiste de la bouteille haut de gamme a une capacité de production de 422 tonnes par jour. Page de gauche : le site Arc France à Arques Le géant verrier se dit « focalisé sur le retour à sa performance opérationnelle ». Photos Johan Ben Azzouz et Marc Demeure.

Alphaglass attaque l’après-crise avec un four tout neuf

Alphaglass, le spécialiste de la bouteille haut de gamme basé à Arques, a plutôt bien passé la crise du Covid-19 avec ses 410 employés (plus 70 sur son site de décor Alphadec). La baisse d’activité a en effet compensée par les bons résultats en Amérique du Nord et du Sud grâce à son usine mexicaine implantée en 2018 et où un second four est envisagé. À Arques, le four a été reconstruit, permettant une capacité de production de 422 tonnes par jour, soit une hausse de 27 %. Sa livraison fin mars a coïncidé avec un très fort retour des commandes qui a surpris jusqu’à Saverglass, la maison-mère d'Alphaglass à Feuquières (Oise). « Il a fallu gérer l’impatience des clients », indique le verrier qui s’attend aussi à la redescente de cette « bulle » d’activité soudaine. Et ce à une époque où les prix des transports et des énergies flambent. Les chiffres de 2021 seront bons, à défaut d’être très bons, à cause de cette désorganisation à l’échelle mondiale. « Mais cette année sera supérieure à 2019 », indiquait le président de Saverglass, Jean-Marc Arrambourg, en septembre. Par ailleurs, un entrepôt de 20 000 m2 est en construction à Arques pour absorber l’augmentation de production. Depuis trois ans, 60 millions d’euros ont été investis sur le site, notamment pour parvenir à l’autonomie énergétique, pour la reconstruction du four et pour la mise en service d’une huitième ligne de production. Anthony Berteloot

4 248

Arc France emploie 4 248 personnes à Arques, son site historique, sur un total de 7 500 salariés dans le monde.

4,3 millions

Le groupe Arc produit chaque jour 4,3 millions d’articles pour un chiffre d’affaires de 811 millions d’euros en 2019. Il commercialise cinq marques : Luminarc, Arcopal, Cristal d’Arques (pour les particuliers), Arcoroc et Chef & Sommelier (pour les professionnels de la restauration).

410 Alphaglass (bouteilles haut de gamme), emploie 410 personnes à Arques (et 70 sur son site de décor Alphadec, à Arques aussi).

422

Avec la reconstruction de son four, la capacité de production d’Alphaglass est passé à 422 tonnes par jour, soit une hausse de 27 %.

« LE MARCHÉ EST BIEN LÀ » Jacques Bordat, président de la Fédération nationale de l’industrie du verre :

Les problèmes connus cet été par Arc, la vitrine régionale de l’industrie du verre, ne doivent pas laisser penser que la filière en général est en difficulté. Jacques Bordat, le président de la Fédération nationale de l’industrie du verre, est même plutôt (raisonnablement) optimiste sur son état de santé pour l’année à venir, que ce soit pour les arts de la table, les emballages ou le verre plat... si le Covid ne jette pas un nouveau voile sur l’économie comme il a pu le faire sur toute l’année 2020. « Tous les chantiers nécessitant du verre plat ont été en stand-by. L’année avait alors été très compliquée », relève le président. Mais aujourd’hui, le constat est inverse : « Le bâtiment a besoin de verre pour les portes, les fenêtres. Et il est reparti très fort. Le verre en profite car les enjeux de performance énergétique ont vraiment pris une place importante. Il y a énormément de chantiers d’isolation à mener. » Voilà pour le verre plat, présent dans la région avec les usines Saint-Gobain d’Aniche (près de Douai), AGC Glass France à Boussois (près de Maubeuge) ou Thourotte (Oise). « Avec une difficulté quand même : l’industrie automobile qui consomme du verre elle aussi et qui est très ralentie par la pénurie de composants », constate Jacques Bordat. Rien de tel pour les arts de la table, propres à la ville d’Arques qui abrite Arc France et Alphaglass. « Oui, le coût des transports et des matières premières a flambé, mais ces dernières sont disponibles », note le président de la Fédération nationale de l’industrie du verre. Les soucis organisationnels ont plombé Arc cet été, mais « le marché est bien là », porteur. Il a quasiment retrouvé son niveau d’activité normal chez Arc et l’a même dépassé chez Alphaglass, fabricant de bouteilles de luxe doté d’un four rénové et « dopé » depuis mars 2021. Reste une autre carte à jouer pour Arc, observe Jacques Bordat : celle des emballages, boostés par la mode désormais bien installée – et devenue « tendance de fond », des livraisons à domicile et des contenants recyclés. « L’usine O-I de Wingles, par exemple, fonctionne beaucoup avec du verre recyclé. Le ministère de la Transition écologique incite beaucoup en ce sens », pointe Jacques Bordat. A.B. 101


LES ENTREPRISES MILLIARDAIRES DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022


Chiffre d'affaires en milliard d'euros

AUCHAN

ADEO

31,884

(Leroy Merlin, Weldom, Kbane...)

26

DECATHLON UNITED.B-HTM (Boulanger...)

3,824

ROQUETTE

11,4

3,8

MOBIVIA

BONDUELLE

2,778

(Norauto, Midas...)

2,9

LYRECO

2

ADVITAM

1,366

Infographie

2,25

KIABI

J.Ph.DERVAUX

2,3

LESAFFRE

LA REDOUTE

MATCH

1,189

1 103


Auchan Retail

Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Kbane...)

En perte de vitesse et surtout de rentabilité depuis des années, le 13e distributeur alimentaire mondial affiche, en 2020, des résultats plus que redressés, une situation financière assainie et une rentabilité retrouvée (+27 % à 1,63 milliard d’euros). Au premier abord, le chiffre d’affaires ne connaît pas de progression spectaculaire, à 31,884 milliards d’euros. Il est même en recul de 5,2 % en intégrant les conséquences de la pandémie. Mais à comparable, le chiffre d’affaires est stable, même quasi identique en France (+1 million d’euros). Bien loin des +7 % annoncés par Carrefour avec lequel la famille Mulliez, propriétaire d’Auchan, a tenté un rapprochement dès juin 2021, initiative avortée à la mi-octobre. Cette annonce choc dans l’univers familial d’Auchan révélait surtout la capacité de l’enseigne à chercher des partenaires poids lourds, plus lourds qu’elle-même alors que Francis Cordelette démissionnait, également à la mi-octobre, de la présidence d’Auchan France, marquant sa mésentente avec le vice-président Alexandre Mulliez, petit-fils de Gérard. Yannick Boucher

Leroy Merlin, l’enseigne phare du groupe Adeo, a passé le premier confinement et la crise sanitaire avec un certain brio, réalisant 7,9 milliards d’euros de ventes en 2020 (+5 % après +8 % en 2019). De quoi permettre à sa maison mère, avec 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires, de renforcer sa position de 3e acteur mondial du bricolage derrière les américains Lowe’s et Home Depot. Leroy Merlin est donc en pleine forme : à mi-juin, l’enseigne basée à Lezennes avait embauché presque autant de CDI que pour toute l’année 2020 et son chiffre d’affaires a été multiplié par trois en trois ans. Le confinement a aussi boosté les affaires en ligne pour placer Leroy Merlin en 5e position au classement du e-commerce français alors qu’il ne réalisait que 5 % de ses ventes via son site avant 2020. Le géant du bricolage a également renforcé sa relation client dans ses 141 magasins en France dont 13 dans le Nord et le Pas-de-Calais (50 pots de peinture vendus chaque minute en 2020 !) et fait travailler 25 000 salariés en France et 350 000 fournisseurs ou prestataires. Y.B.

Decathlon

United.b-HTM (Boulanger...)

Après une année 2018 décevante, Decathlon avait fait bien mieux en 2019 avec 12,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais la crise sanitaire est arrivée et l’enseigne est passée à 11,4 milliards d’euros en 2020 avec un résultat net de 550 millions d’euros. Rien qu’en France, le chiffre d’affaires a reculé de 5,5 %, à 3,5 milliards d’euros avec une fermeture des magasins (328 aujourd’hui) de trois mois pendant les confinements. Parmi les nouveautés, un corner Decathlon a ouvert dans un Auchan près d’Orléans tandis qu’un espace Kiabi s’est installé dans le Decathlon de Digne-les-Bains. On teste, on teste. Fin 2020, l’enseigne DX est apparue à côté du magasin-amiral de Villeneuve-d’Ascq : un concept très tourné vers le service aux clients, où l’offre change toutes les dix semaines. Decathlon (97 000 salariés dans le monde dont 22 300 en France) est aussi devenu partenaire officiel des JO 2024 à Paris après être devenu le fournisseur de ballons pour la Ligue 1 et la Ligue 2 de football. Valérie Sauvage

Les ventes sur le marché électrodomestique ont explosé avec les besoins d’équipement liés à la crise sanitaire et, de toute évidence, Boulanger, basé à Lesquin, en a pleinement tiré profit. On estime que son volume de vente à plus de 2 milliards d’euros a progressé de près de 20 % l’an dernier : c’est de très loin le meilleur score des plus grandes enseignes de la famille Mulliez, propriétaire d’United.b-HTM Group, la maison mère de Boulanger qui a dû pourtant fermer près de 350 points de vente en mars 2020, toutes enseignes confondues (dont Électro Dépôt qui dépasse pour sa part le seuil symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires). Boulanger dispose de 170 magasins en France, dont 7 dans le Nord et le Pas-deCalais auxquels il faut ajouter celui de la rue Esquermoise à Lille, à la place d’Habitat. Cette installation au bord de la GrandPlace de Lille est une première, l’enseigne s’étant jusqu’alors résolue à ne fréquenter que les surfaces commerciales en périphérie des agglomérations. Y.B.

>>> 31,884 milliards d’euros

>>> 11,4 milliards d’euros

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

>>> 26 milliards d’euros

>>> 3,824 milliards d’euros


Roquette

Mobivia (Norauto, Midas...)

Roquette, le leader mondial des ingrédients d’origine végétale, pionnier des protéines végétales et fournisseur d’excipients pharmaceutiques emploie 8 360 personnes dans le monde dont 3 500 en France. En septembre, la rupture conventionnelle collective négociée par la direction depuis le mois de mai a été incorporée dans la signature de la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) et approuvée par les syndicats. Entre cette fin d’année et l’été 2024, ce sont finalement 216 postes qui seront supprimés dont 180 pour le site historique de Lestrem (près de Béthune) qui emploie 2 700 personnes. L’entreprise familiale, présente dans une centaine de pays et qui réalise un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros, a par ailleurs célébré les 20 ans de sa présence en Chine. Elle qui dispose de 25 sites industriels dans le monde a également ouvert, cette année, un centre d’expertise dédié aux protéines végétales à Vic-sur-Aisne (Aisne). V.S.

Avec ses 2 060 ateliers dans 18 pays et 23 000 collaborateurs, le leader européen de l’entretien automobile et de l’équipement de véhicules multimarques (Norauto, Midas, Carter-Cash, ATU, Auto5) a évidemment subi la crise sanitaire et économique : les 2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 2020 sont inférieurs aux 3,1 milliards de 2019 et aux 3,2 milliards de 2018. Pour autant, Mobivia aborde l’avenir avec confiance car les enjeux de mobilité, le développement des solutions de déplacement décarbonées et leur accessibilité sont au cœur de toutes ses réflexions. Le groupe va ainsi investir l’ancien site Bridgestone de Béthune pour y lancer, début 2022, une activité de reconditionnement de pneus usagés. De même, à l’été prochain, Mobivia va intégrer, à Villeneuve-d’Ascq, un siège flambant neuf, la Move Factory, qui sera entièrement dédié aux mobilités du futur. Il a également signé un partenariat avec Transalley, le parc d’innovation valenciennois dédié à l’industrie des mobilités. Cap sur la recherche et l’innovation ! Jean-Marc Petit

Bonduelle

Lyreco

Une page est peut-être en train de se tourner pour le géant nordiste de l’agroalimentaire, leader du légume transformé : Bonduelle réfléchit au devenir de sa filiale conserve et surgelé en Amérique (États-Unis et Canada) et n’écarte pas l'hypothèse d’une vente. En effet, Bonduelle Americas Long Life (BALL), qui rapporte 637 millions d’euros au groupe, réalise 80 % de son activité en marques de distributeur alors que la stratégie de Bonduelle mise en priorité sur le développement des produits à marque, gage d’indépendance et de qualité. Mais cette réflexion ne met cependant pas en cause la solidité financière de Bonduelle : la zone non-Europe (54,2 % de l’activité) affiche une progression de 4,6 % en données comparables et la zone Europe (45,8 % de l’activité) un recul de 1,9 %. Bonduelle (14 500 salariés dans le monde, dont 4 600 en France, 56 sites industriels dans 19 pays), projette un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,8 milliards d’euros pour 2021-2022, en croissance de 3 %. J.-M.P.

La crise aura sans doute impacté le chiffre d’affaires de Lyreco, leader européen des fournitures de bureau. Mais le télétravail et la digitalisation accélérée des entreprises a aussi amené de nouveaux besoins en équipement. Et l'entreprise de Marly n’a rien perdu en dynamisme. Aujourd’hui, avec ses 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (dont 500 millions d’euros en France), une présence dans plus de 40 pays et 10 000 salariés (dont 2 000 en France), la petite papeterie traditionnelle ouverte à Valenciennes en 1926 par Georges-Gaston Gaspard a plus qu’assis son statut de leader européen et de numéro 3 de la distribution de fournitures de bureau, mais aussi de services informatiques et de téléphonie, de mobilier, de produits d’hygiène. Et depuis le rachat d’Intersafe en 2019, Lyreco est aussi un géant des équipements de protection individuel. Le groupe a annoncé, cette année, une centaine de nouvelles embauches en France et investit 11 millions d’euros dans son centre logistique de Saône-et-Loire. Rien que du positif. J.-M.P.

>>> 3,8 milliards d’euros

>>> 2,778 milliards d’euros

>>> 2,9 milliards d’euros

>>> 2,3 milliards d’euros

105


Lesaffre

Kiabi

Le leader mondial de la levure fournit toujours de quoi réaliser un pain sur trois dans le monde. S’il réalise encore 70 % de son chiffre d’affaires dans la panification avec 10 000 souches de levures et bactéries dans ses labos, le puissant et très discret groupe familial progresse rapidement dans la nutrition santé (30 % de ses ventes). Son actualité en 2020 avait été marquée par un investissement de 700 millions d’euros pour l’implantation d’un site sur la friche Usinor à Denain afin d’y produire des compléments alimentaires et des arômes de vanille. Son actualité en 2021 concerne d’abord l’édification à Marquette-lez-Lille, près du siège historique de Marcq-enBarœul, d’un gigantesque campus dédié aux laboratoires de recherche et aux fonctions supports. Le chantier doit s’achever en janvier 2022 sur 23 000 m2 et 700 personnes y travailleront. Objectif : accélérer sur les projets de santé humaine, animale et végétale grâce à de nouvelles filiales en plein essor (Gnosis, Phileo, Agrauxine, Procelys, Leaf, Lis). Lesaffre emploie 70 000 personnes dans une cinquantaine de pays. Y.B.

En 2020, les 500 magasins Kiabi dans le monde avaient fermé pendant trois mois en moyenne. Le chiffre d’affaires web de l’enseigne avait en revanche progressé de 43 % : il représente désormais 15 à 20 % de son chiffre d’affaires global. Au-delà du prêt-à-porter, le leader français de l’habillement se veut désormais « facilitateur de la vie des familles ». L’enseigne teste ainsi des corners à Auchan ou Decathlon, invite Spartoo (chaussures) ou PicwicToys (jouets) dans ses rayons. Elle prévoit aussi de généraliser les espaces dédiés aux vêtements de seconde main à tous ses magasins en France d’ici à 2023… Kiabi poursuit également l’expérience du drive lancé pendant le confinement. La construction de son nouveau siège à Lezennes, après avoir été mise entre parenthèses à cause de la crise sanitaire, est relancée. En cette année 2021, l’enseigne devrait renouer avec les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie 10 000 personnes dans le monde (19 pays) et compte s’implanter dans deux pays supplémentaires par an pour atteindre une cinquantaine d’ici à 2030. V.S.

>>> 2,25 milliards d’euros

>>> 2 milliards d’euros

Advitam

Match

La Redoute

Ces derniers mois, le groupe coopératif agro-industriel (12 000 adhérents) basé à Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras, a décidé de renforcer sa filière alimentaire de proximité. Fort de ses 11 magasins Prise direct’ et de ses 13 corners dans des Gamm vert approvisionnés par des producteurs adhérents, il a créé une nouvelle branche dédiée à l’alimentaire qui a réalisé 72 millions d’euros de chiffre d’affaires (150 millions d’euros attendus en 2025). Advitam, qui emploie 2 800 salariés, a aussi mené des expérimentations avec des robots pour des opérations de semis et de désherbage. Objectif : la réduction des intrants et de la pénibilité des tâches. Cet été, Advitam a connu des moissons marquées par la pluie et le manque de soleil. D’où des rendements en baisse pour les blés avec une moyenne globale autour de 82 quintaux par hectare. V.S.

« Le plus petit des gros acteurs » de la distribution, selon les mots de son directeur général Louis Bouriez, joue les discrets et ne communique guère de chiffres. Pourtant, les supermarchés Match (propriété du groupe belge Delhaize, également propriétaire de Cora) dont le siège historique est toujours à La Madeleine semble poursuivre la voie de la progression continue depuis quatre ans. En 2020, Match a encore légèrement progressé du point de vue du chiffre d’affaires, a ouvert un nouveau magasin à Villeneuve-d’Ascq (une première depuis dix ans), et se prépare à ouvrir, à la fin de l’année, un 115e magasin dans le centreville de Nancy. Depuis trois ans, l’enseigne aux 5 200 collaborateurs s’est également engagé dans une rénovation de l’ensemble de son parc. J.-M.P.

Le Covid-19 et les confinements ont fait exploser la vente en ligne qui pèsera bientôt 15 % du commerce de détail. Le leader nordiste La Redoute, qui a su parfaitement prendre le virage numérique, en tire plus que jamais profit : 875 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 et la barre du milliard franchie en 2020, une augmentation de 19,5 % du volume d’affaires (à 60 % réalisé par le pôle maison et 40 % par la mode). Illustration de ce fort développement, La Redoute a annoncé cet automne la construction d’un troisième entrepôt géant en France : 110 000 m2 aménagés sur la base logistique E-Valley, près de Cambrai. Cet entrepôt, qui ouvrira en 2022 et où travailleront 250 personnes, sera entièrement dédié à la logistique pour la décoration et l’électroménager. Quatre millions d’articles seront expédiés chaque année. J.-M.P.

>>> 1,366 milliard d’euros >>> 1,189 milliard d’euros >>> 1 milliard d’euros

106

L’ATLAS ÉCO 2021-2022


LES 100 ENTREPRISES RÉGIONALES LES PLUS PERFORMANTES

107


Nos classements, mode d’emploi Dans notre Atlas éco, nous publions en exclusivité les tops 100 des entreprises de la région selon leurs résultats financiers et leurs effectifs. Décryptage de la forme et du fond. Yannick Boucher Le top 100 des entreprises régionales de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires

Le top 100 des entreprises régionales employeuses

Sur la forme. Ce classement exclusif est notre estimation, validée par la Banque de France, des volumes d’affaires les plus importants de sociétés dont le siège est situé dans les Hauts-de-France. Ces valeurs sont établies à début 2021, compilées à la mi-octobre, pour l’activité globale, pas seulement régionale et tiennent compte du dernier exercice accompli et de l’exercice en cours. Certaines entreprises ne souhaitent pas communiquer sur leur chiffre d’affaires, première mesure de leur activité réelle. Mais nos données n’ont jamais été si proches de la réalité des affaires, marquant le dynamisme de nos grands établissements, mais pas seulement. Enfin, notre classement ne concerne que le secteur privé. En sont exclues les sociétés siégeant hors région ou pilotées par une gouvernance publique ou publique-privée (EDF, SNCF, La Poste).

Sur la forme. Ce classement, réalisé par la chambre régionale de commerce et d’industrie, affiche des valeurs sur l’emploi sur la base de regroupement des SIREN afin d’obtenir les effectifs consolidés de chacun des établissements. Ce classement par SIREN a l’avantage de se rapprocher au mieux de la vérité des ressources humaines de chaque entreprise dans le Nord et le Pas-de-Calais. Ainsi avons-nous les chiffres des emplois dans les hypermarchés Auchan ainsi que dans les supermarchés de l’enseigne, tout en retrouvant par ailleurs le nombre d’emplois dans les fonctions administratives ou dans les centrales d’achats d’Auchan, hors magasins. Comme nous pouvons faire la différence entre les activités route, bâtiment et énergie d’Eiffage. Les valeurs sur l’emploi sont établies à début 2021.

Sur le fond. Le premier enseignement du classement, c’est la domination de la galaxie Mulliez. Auchan a été créé à Roubaix, Leroy Merlin (groupe Adeo) à Sallaumines, Decathlon à Englos ou Boulanger à Lille. Les quatre premiers sont des piliers de l’Association familiale Mulliez (AFM). Deuxième enseignement : le poids du commerce avec six entreprises parmi les vingt premières. Un troisième fait marquant est la place de choix de l’industrie dans le haut du classement avec trois noms dans les dix premiers : Tereos, Roquette et Lesaffre, tous trois dans la transformation agroalimentaire. Commerce et agroalimentaire : ce sont bien deux des trois grands piliers de l’économie des Hauts-de-France avec l’automobile (dont les centres de décisions ne sont pas en région) et, dans une moindre mesure, le bâtiment. Autre enseignement livré par notre tableau, la valeur de ce qu’on n’appelle plus le « capitalisme familial » avec des entreprises née dans la région et transmises dans la même famille sur des générations. Les enseignes Mulliez sont pilotées depuis Roubaix par l’AFM, Bonduelle par la famille Bonduelle, Roquette par les Roquette, Lesaffre par les Lesaffre, Paul par la famille Holder... On le sait, cet impact de l’économie familiale caractérise notre région. À noter par ailleurs la présence des coopératives agricoles (Tereos en 5e position, Advitam en 13e, Noriap en 21e, Inoxa en 22e) qui confirme le poids de l’agriculture dans notre région et de quelques concessionnaires automobiles qui marque l’importance du secteur automobile, au-delà des constructeurs (Renault, Stellantis/PSA-Fiat Chrysler, Toyota). Enfin, une seule entreprise (Guedet Frères, 12e) du top 20 n’est pas située dans le Nord - Pas-de-Calais, ce qui en dit long sur la capacité de notre ancienne région à fixer les grands sièges sociaux, une autre caractéristique qui la singularise à l’échelon national (hors Île-de-France). 108

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Sur le fond. Trois secteurs regroupent 70 % des 175 000 emplois des 100 premiers employeurs du Nord - Pas-de-Calais, soit 17 % de l’ensemble des salariés privés de l’ancienne région (hors Picardie). L’industrie arrive en tête et c’est plutôt réjouissant de constater la persistance de son impact social et donc de son influence sur les territoires (un emploi régional sur six est encore dans l’industrie). Avec plus de 46 000 postes, elle représente à elle seule plus du quart du total du tableau (26 %), ce qui montre bien aussi le poids des grands établissements dans la région avec ce corollaire moins positif que, souvent, les centres de décisions n’y sont pas situés, laissant notamment échapper la matière grise de la recherche et de l’innovation, tout comme la direction des groupes (Renault, La Poste, Stellantis/PSA-Fiat Chrysler, Toyota, ArcelorMittal, etc.). Dans l’industrie, l’automobile arrive en tête, suivie par la métallurgie, le ferroviaire et l’agroalimentaire. Les deux secteurs suivants sont les services aux entreprises avec 40 700 emplois dans ce top 100 et le commerce avec 34 300 emplois, évidemment tous recensés dans les grandes enseignes, au premier rang desquelles celles pilotées par la famille Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy Merlin, Boulanger, etc.). Comme pour le top 100 des chiffres d’affaires, nous retrouvons le poids des entreprises familiales incarnées par Auchan sur le podium mais pas seulement. « Cela démontre bien l’importance pour l’emploi de ces entreprises pilotées par des familles et à la gestion assise sur le long terme, hors des univers des fonds d’investissement par exemple », souligne Grégory Stanislawski, directeur des études à la chambre régionale de commerce et d’industrie. Decathlon, Leroy Merlin, Bonduelle, Match ou Roquette, Api Restauration, Ramery ou Boulanger sont très bien placées dans la première partie du tableau.


Leader sur les principaux marchés de l’acier : automobile, construction, électroménager et emballage, notre objectif est de contribuer à un monde meilleur avec des aciers sûrs et durables Les équipes d’ArcelorMittal France sont mobilisées pour lutter contre le réchauffement climatique : Diminuer les émissions de CO2 de 35 % d’ici 2030 Atteindre la neutralité carbone à horizon 2050

ArcelorMittal France, cluster Nord : 7 sites industriels interconnectés (Basse-Indre, Desvres, Dunkerque, Florange, Mardyck, Montataire et Mouzon) https://france.arcelormittal.com/ 109


Exclusif

Les 100 premières entreprises des Hauts-de-France en chiffre d’affaires Résultats à début 2021.

1 31 884 000 000 €

(Leroy Merlin, Weldom, Kbane…)

Grande distribution

2 26 000 000 000 €

Dirigeant : Edgard BONTE

3 11 400 000 000 €

Commerce de détail en bricolage et aménagement de la maison

Commerce de détail d’articles de sport

Dirigeant : Philippe ZIMMERMANN

Dirigeant : Michel ABALLEA

Rang

Dép.

Secteur d’activité

CA en €

Dirigeant(s)

4 300 000 000

Philippe DE RAYNAL

3 824 000 000

Étienne HUREZ

3 800 000 000 2 900 000 000 2 778 000 000 2 300 000 000 2 250 000 000 2 000 000 000 1 900 000 000 1 366 000 000 1 189 000 000 1 000 000 000

Pierre COURDUROUX Fabien DERVILLE Christophe BONDUELLE Nathalie GASPARD Antoine BAULE Élisabeth CUNIN Jean-Claude GUEUDET Armel LESAFFRE Louis BOURIEZ Nathalie BALLA

4

TEREOS

02

5

UNITED.B (Boulanger...)

59

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

ROQUETTE MOBIVIA (Norauto, Midas…) BONDUELLE LYRECO LESAFFRE INTERNATIONAL KIABI GUEDET FRÈRES ADVITAM PERFORMANCE SUPERMARCHÉS MATCH LA REDOUTE FASHION CUBE (BZB, Grain de Malice, Jules, RougeGorge) GROUPE MARY GROUPE HOLDER (Paul...)

62 59 59 59 59 59 80 62 59 59

Coopérative sucrière Commerce de détail d’équipements multimédia et électroménager Fabrication de produits amylacés Entretien, équipement et services automobiles Transformation et conservation de légumes Commerce de gros en équipement de bureau Production de levures Commerce de détail en textile-habillement Vente automobile Coopérative agricole Grande distribution Vente à distance

59

Commerce de détail en textile-habillement

919 000 000

Erwin PUNELLE

59 59

Vente automobile Boulangerie et industrie agroalimentaire

821 000 000 800 000 000

François MARY Francis HOLDER

16 17 18 110

Raison sociale

L’ATLAS ÉCO 2021-2022


Rang

Raison sociale

Dép.

27 28 29 30 31 32 33 34

DAMARTEX (Damart) AGAPES RESTAURATION (Flunch...) NORIAP INOXA KILOUTOU ARC INTERNATIONAL OVHCLOUD ÏDKIDS (Okaïdi, Catimini...) API RESTAURATION RAMERY GETLINK (Eurotunnel) SAVERGLASS CÉRÉALIA PROMOD BRASSERIE DE SAINT-OMER VILOGIA

59 59 62 60 62 59 62 59

35

ALKOR (Majuscule...)

59

36 37 38

ONEY VERSPIEREN GROUPE TISSERIN

59 59 59

19 20 21 22 23 24 25 26

59 59 80 59 59 62 59 59

Secteur d’activité Commerce de détail en textile-habillement Restauration Coopérative agricole Coopérative agricole Location de matériel Industrie du verre Hébergement internet et services informatiques Commerce de détail en textile-habillement pour enfants Restauration collective Bâtiment et travaux publics Transport Industrie du verre Industrie agroalimentaire Commerce de détail en textile-habillement Brasserie Habitat social Commerce de détail en papeterie et équipement de bureau Activités bancaires et de crédit Assurances Promoteur immobilier

CA en €

Dirigeant(s)

762 000 000 757 000 000 732 000 000 700 000 000 646 000 000 636 000 000 600 000 000

Patrick SEGHIN Guillaume LECOMTE Jean-François GAFFET Emmanuel FREMY Xavier DU BOGS Nicholas HODLER Octave KLABA

578 000 000

Grégoire DUFOREST

567 000 000 532 000 000 521 000 000 500 000 000 496 000 000 493 000 000 450 000 000 448 000 000

Damien DEBOSQUE Matthieu RAMERY Jacques GOUNON Loic Quentin DE GROMARD Guillaume RÉVEILHAC Julien POLLET André PECQUEUR Philippe REMIGNON

440 000 000

Laurent PROY

434 000 000 405 000 000 400 000 000

Jean-Pierre VIBOUD Pierre-Anthony VERSPIEREN Ludovic MONTAUDON

PRENEZ LE LARGE ! Les ports de Dunkerque Marina vous accueillent sur 5 sites. Places disponibles pour des bateaux de plus de 13 mètres aux Quai des Hollandais et Quai Ronarc’h. Les plus de Dunkerque Marina

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- les accès : 5 mn de la gare, réseau de bus gratuits - une zone technique, accès direct à la mer au grand large - les partenaires : Le passeport escale est offert la première année + TransEurope Marinas - les services : des coachs professionnels, un boat club, des sorties accompagnées possibles - des places à l’année disponibles, des commerces à proximité en centre-ville

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Rang

112

Raison sociale

Dép.

39

INGREDIA

62

40

VERTBAUDET

59

41 42 43 44 45 46 47

ZIEGLER MAISONS & CITÉS BIGBEN INTERACTIVE DOMOTI SIA HABITAT GROUPE ROSSEL LA VOIX FLORIMOND DESPREZ

59 59 59 59 59 59 59

48

NHOOD (Ceetrus et Nodi)

59

49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 61 63 64 64 66 67 68 69

GROUPE CARRÉ VALFRANCE CAMAÏEU GROUPE LEMPEREUR LOG’S GROUPE BLONDEL MINAKEM PIMKIE PAS-DE-CALAIS HABITAT DUPONT RESTAURATION RABOT DUTILLEUL PARTENORD HABITAT GROUPE MENISSEZ GROUPE ALKERN LABORATOIRE UNITHER GROUPE CB BLANCHEPORTE FURET DU NORD COQUELLE SEOSSE GROUPE MÄDER CARTONNERIE GONDARDENNE

62 60 59 62 59 02 59 59 62 59 59 59 59 62 80 62 59 59 62 59 62

70

TAPE À L’ŒIL

59

70 72 73 74 74 74 77 78 78 78

PROPLAST / IMPACT GROUP MACOPHARMA MON ABRI GROUPE MORET INDUSTRIES BILS DEROO FRESHPACK MÉO-FICHAUX BENALU SEGARD MASUREL LUXANT GROUP

59 59 59 59 59 62 59 62 59 62

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Secteur d’activité Coopérative laitière Commerce de détail en textile-habillement pour enfants Transport et logistique Habitat social Accessoires pour consoles de jeux vidéo Vente de produits à destination des seniors Habitat social Médias Production de semences Commercialisation-gestion de centres commerciaux Négoce de produits agricoles Coopérative agricole Commerce de détail en textile-habillement Ventre automobile Transport et logistique Transport Chimie Commerce de détail en textile-habillement Habitat social Restauration collective Bâtiment et travaux publics Habitat social Fournisseur en boulangerie industrielle Fabrication de produits en béton Fabrication de produits pharmaceutiques Production de granulats Vente à distance de textile-habillement Librairie, papeterie, produits multimédia Transport et logistique Production de peintures industrielles Cartonnerie Commerce de détail en textile-habillement pour enfants Production d’emballage alimentaire Fabrication de produits de santé Habitat social Agro-industrie Transport Production et négoce de produits de la mer Importation et torréfaction de café Construction de véhicules métalliques Négoce de laine Sécurité privée

CA en €

Dirigeant(s)

365 000 000

Sandrine DELORY

350 000 000

Thierry JAUGEAS

314 000 000 310 000 000 292 000 000 290 000 000 280 000 000 275 000 000 274 000 000

Alain ZIGLER Dominique SOYER Alain FALC Jean-Philippe WILLOT Amélie DEBRABANDÈRE Michel NOZIÈRE François DESPREZ

272 000 000

Antoine GROLIN

252 000 000 251 000 000 250 000 000 248 000 000 248 000 000 245 000 000 243 000 000 235 000 000 220 000 000 216 000 000 207 000 000 203 000 000 200 000 000 200 000 000 185 000 000 180 000 000 180 000 000 172 000 000 170 000 000 164 000 000 162 000 000

Maximilien CARRÉ Christophe GRISON Wilhelm HUBNER Jean-Paul LEMPEREUR Franck GRIMONPREZ Grégoire BLONDEL Frédéric GAUCHET Yann HINSINGER Jean-Louis COTTIGNY Pascal DUPONT François DUTILLEUL Stéphane BOUBENNEC Laurent MENISSEZ Xavier JANIN Éric GOUPIL Franck POULAIN Franck DURIEZ Pierre COURSIÈRES Christophe COQUELLE Antonio MOLINA Bertrand HELLE

160 000 000

Édouard BLANCHON

160 000 000 159 000 000 157 000 000 150 000 000 150 000 000 150 000 000 142 000 000 140 000 000 140 000 000 140 000 000

Philippe BERTHE Yvan MALÉPART Jean-Yves LENNE François MORET Jimmy BILS Jacques DUTERTRE Gérard MEAUXSOONE Arnaud DE PONNAT Olivier SEGARD Benamar BALHIL


Rang

Raison sociale

Dép.

81 82 83 84 84 84

GROUPE DUGARDIN GROUPE ALTAIR DAUDRUY-VAN CAUWENBERGHE GROUPE BAUDELET ETS J.-M. MACQUET LABORATOIRE SARBEC

59 59 59 59 59 59

87

DELABIE

80

88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98

FROMAGERIE LE CENTURION INULA PROVOST DISTRIBUTION INTECH’MÉDICAL FRAIS EMBAL DICKSON CONSTANT SOFIDA MEUBLES DEMEYERE M COMME MUTUELLE SALTI ISAGRI

62 59 59 62 62 59 62 59 59 59 60

99

TOP OFFICE

59

100

GRAND NORD AUTO

59

Complexes industriels

Secteur d’activité Vente automobile Produits chimiques Raffinage d’huiles animales et végétales Traitement et valorisation des déchets Industrie agroalimentaire Fabrication de produits cosmétiques Robinetterie et appareils sanitaires pour lieux publics Industrie agroalimentaire Fabrication de produits en aromathérapie Fabrication de rayonnages métaliques Production de matériel médical et implants Production et négoce de produits de la mer Fabrication de tissus techniques Vente automobile Fabrication de meubles Mutuelle Location de matériel BTP pour professionnels Éditeur de logiciels et matériel pour l’agriculture Commerce de détail en papeterie et équipement de bureau Vente automobile

Plateformes logistiques

BAPAUME

-

Surfaces commerciales

www.willynaessens.fr

-

CA en €

Dirigeant(s)

135 000 000 134 000 000 132 000 000 130 000 000 130 000 000 130 000 000

125 000 000 120 000 000 113 000 000 112 000 000 111 000 000 105 000 000 102 000 000 98 000 000 97 000 000 92 000 000 90 000 000

Philippe DUGARDIN Étienne SACILOTTO Charles DAUDRUY Caroline POISSONNIER Laurent MACQUET Éric JACQUEMET Luc, Jean-Claude et Gérard DELABIE Hugues VANDEWOESTYNE Sergio CALANDRI Franck MONOYEZ Laurent PRUVOST Xavier VANDERBEKEN Eugène DELEPLANQUE Xavier DUBOIS Frédéric DEMEYERE Jérôme REHLINGER Jean-Sébastien GUIOT Jean-Marie SAVALLE

80 000 000

Pierre LELARD

75 000 000

Éric DOUART

126 000 000

Bâtiments pour PME

Bureaux

Tel. 03 21 60 00 70 113


LES 100 PREMIERS EMPLOYEURS DES HAUTSDE-FRANCE

114

L’ATLAS ÉCO 2021-2022


Exclusif

Les 100 premiers employeurs du Nord et du Pas-de-Calais Effectifs salariés du premier trimestre 2021.

1 8 677 salariés

2 6 666 salariés

Activités de poste et courrier Siège social : Lille

Grande distribution Siège social : Croix

3 5 710 salariés Industrie automobile

Sites : Douai, Maubeuge & Ruitz

Crédit photo @SOFIEagency

Steenvoorde - Nord Zone d’activités du Pays des Géants 7 ha de foncier économique disponible

12 parcelles aménagées pour accueillir artisans et petites industries Un parc d’activités connecté à l’A25 Dunkerque - Lille Sortie 13 Steenvoorde - Poperinge

Plus d’infos : + 33 (0)3 74 54 00 41 developpementeconomique@cc-flandreinterieure.fr

Site clé en mains

115


Rang

116

Raison sociale

Effectifs

Secteur d’activité

Siège social

4

STELLANTIS

4 823

Industrie automobile

5

DECATHLON

4 616

Commerce de détail d’articles de sport

6

TOYOTA MMF

4 432

Industrie automobile

Onnaing

7

ARC FRANCE

4 248

Industrie du verre

Arques

8

ARCELORMITTAL

3 845

Industrie de minerais et métaux

Desvres, Dunkerque & Grande-Synthe

9

ATALIAN PROPRETÉ

3 624

Propreté, nettoyage de bâtiments

Wambrechies

10

LEROY MERLIN

3 611

Commerce de détail en bricolage et aménagement de la maison

Ronchin

11

COLAS CENTRE-OUEST

3 577

Construction de routes et autoroutes

Santes

12

CARREFOUR

3 379

Grande distribution

13

AUCHAN RETAIL SERVICES

3 228

Services administratifs du groupe Auchan

14

CIC NORD-OUEST

3 223

Activités bancaires

15

ROQUETTE

2 925

Fabrication de produits amylacés

16

KEOLIS LILLE MÉTROPOLE

2 800

Transports urbains et suburbains de voyageurs

17

LIDL

2 717

Grande distribution

Lesquin

18

SUPERMARCHÉS MATCH

2 598

Grande distribution

La Madeleine

19

ORANGE

2 441

Télécommunications

Villeneuve-d’Ascq

20

BONDUELLE

2 357

Transformation et conservation de légumes

Villeneuve-d’Ascq

21

RAMERY

2 130

Bâtiment et travaux publics

Erquinghem-Lys

22

CAISSE D’ÉPARGNE NORD FRANCE EUROPE

2 094

Activités bancaires

23

ADREXO

2 025

Solutions de communication et distribution en boîtes aux lettres

15 sites dans le Nord et le Pas-de-Calais

24

CORA

2 016

Grande distribution

7 sites dans le Nord et le Pas-de-Calais

25

ENEDIS

1 959

Distribution d’électricité

Lille

26

AMAZON FRANCE LOGISTIQUE SAS

1 926

Entreposage et stockage

Lauwin-Planque

26

API RESTAURATION

1 926

Restauration collective

Mons-en-Barœul

28

CLINITEX

1 900

Propreté, nettoyage de bâtiments

29

OIA AUCHAN

1 897

Centrales d’achat d’ Auchan

Croix

30

BNP PARIBAS

1 886

Activités bancaires

Lille

31

BOULANGER

1 873

Commerce de détail d’équipements multimédia et électroménager

32

YZEE SERVICES

1 832

Centre d’appels

33

MAUBEUGE CONSTRUCTION AUTOMOBILE

1 702

Industrie automobile

34

ONET PROPRETÉ & SERVICES

1 635

Propreté, nettoyage de bâtiments

8 sites dans le Nord et le Pas-de-Calais

35

GSF PLUTON

1 557

Nettoyage de bâtiments industriels

Wasquehal

36

GETLINK

1 495

Transport ferroviaire et fret

Coquelles

37

ALSTOM-BOMBARDIER CRESPIN

1 476

Industrie ferroviaire

Crespin

38

CRÉDIT DU NORD

1 472

Activités bancaires

Lille

39

LA REDOUTE

1 455

Vente à distance

40

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

1 437

Activités bancaires

Lille

41

ALSTOM TRANSPORT

1 434

Activités ferroviaires

Petite-Forêt

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Douvrin, Hordain & Trith-Saint-Léger Villeneuve-d’Ascq

Lille Villeneuve-d’Ascq Lille Lestrem Marcq-en-Barœul

Lille

Lezennes

Lesquin Vendin-le-Vieil Maubeuge

Roubaix


Raison sociale

Effectifs

41 43 44 45 46

SAS DERICHEBOURG EDF COFIDIS HPM NORD SAMSIC II

1 434 1 396 1 393 1 388 1 369

47

ADEO SERVICES

1 335

48 49 50 51 52 53 53

VALEO PRO IMPEC INETUM NORAUTO FRANCE SARL AGENOR SIN & STES RABOT DUTILLEUL

1 297 1 278 1 167 1 166 1 132 1 100 1 100

55

CARREFOUR SUPPLY CHAIN

1 091

56 57 58 59

CA CONSUMER FINANCE BANQUE POPULAIRE DU NORD HARSCO METALS & MINERALS CRÉDIT MUTUEL NORD EUROPE

1 090 1 089 1 076 1 069

Secteur d’activité

Siège social

Propreté, nettoyage de bâtiments Distribution d’électricité Crédit à la consommation Activités hospitalières Propreté, nettoyage de bâtiments Services administratifs du groupe Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Kbane, Bricoman, etc.) Industrie et équipement automobiles Propreté, nettoyage de bâtiments Services informatiques Entretien, équipement et services automobiles Propreté, nettoyage de bâtiments Propreté, nettoyage de bâtiments Bâtiment et travaux publics Entreposage et stockage, logistique du groupe Carrefour Crédit à la consommation Activités bancaires Mécanique industrielle Activités bancaires

Dunkerque Lille Villeneuve-d’Ascq Lille Villeneuve-d’Ascq Ronchin Étaples Lambersart Lille Sainghin-en-Mélantois Faches-Thumesnil Avelin Lille Vendin-le-Vieil Roubaix Lille Grande-Synthe Lille

Devenons l’énergie qui change tout.

POUR LE

, TOUTES LES NE SE RESSEMBLENT PAS.

L’électricité d’EDF est à 97 % sans émissions de CO2*. Et ça, c’est mieux pour le climat.

RCS PARIS 552 081 317

Rang

L’énergie est notre avenir, économisons-la ! * Émissions directes, hors analyse du cycle de vie des moyens de production et des combustibles – chiffre 2020, périmètre EDF SA, source : edf.fr/climat.

117


Rang 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 73 75 76 77 78 79 80 80 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 95 97 97 99 100 118

Raison sociale CAP GEMINI TECHNOLOGY SERVICES COLAS NORD-EST ELIOR SERVICES PROPRETÉ ET SANTÉ SECURITAS FRANCE SARL DUPONT RESTAURATION INEO HAUTS-DE-FRANCE OVHCLOUD LYRECO GROUPE HOLDER (Paul...) HERTA ONEY CHRONODRIVE GRDF BRICO DÉPÔT GLAXOSMITHKLINE SNCF RÉSEAU ARMATIS NORD BOUYGUES BÂTIMENT NORD-EST MCCAIN ALDI LILLE MÉTROPOLE HABITAT OFFICE PUBLIC DE L’HABITAT DU NORD CGI FRANCE GSF STELLA PAS-DE-CALAIS HABITAT ACTION FRANCE LOGISTIQUE FRANCE SAS LFB BIOMÉDICAMENTS SNCF VOYAGEURS MAISONS & CITÉS APEN REXEL FRANCE BUNSHA MACO INTERWAY EIFFAGE ROUTE NORD-EST SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES PORTS DU DÉTROIT ARIAL CNP ASSURANCES LA MONDIALE SITEL FRANCE ALDI MARCHÉ BOIS-GRENIER

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Effectifs

Secteur d’activité

Siège social

1 061 1 035 1 026 1 017 1 015 1 011 988 974 966 965 952 937 925 906 906 880 862 853 846 844 834 834 833 830 825 815 804 798 796 789 786 781 770 767 762 755

Services informatiques Construction de routes et autoroutes Propreté, nettoyage de bâtiments Sécurité privée Restauration collective Installations électriques Hébergement internet et services informatiques Commerce de gros en équipement de bureau Boulangerie et industrie agroalimentaire Industrie agroalimentaire Activités bancaires et de crédit Commerce de détail Distribution de gaz Commerce de détail en bricolage Industrie pharmaceutique Gestion et entretien des infrastructures ferroviaires Centre d’appels Bâtiment et travaux publics Industrie agroalimentaire Grande distribution Habitat social Habitat social Services informatiques Propreté, nettoyage de bâtiments industriels Habitat social Commerce de détail Transports et logistique Industrie pharmaceutique Transport ferroviaire de voyageurs Habitat social Sécurité privée Commerce de gros en matériel électrique Activités financières et conseil en gestion Production de textiles non tissés Services informatiques Construction de routes et autoroutes

Lille Villeneuve-d’Ascq Avelin Marcq-en-Barœul Libercourt Noyelles-lès-Seclin Roubaix Marly Marcq-en-Barœul Saint-Pol-sur-Ternoise Croix Croix Lille Maubeuge Saint-Amand-les-Eaux Lille Calais & Saint-Martin-Boulogne Villeneuve-d’Ascq Harnes Cuincy Lille Lille Lille Wasquehal Arras Seclin Lille Lille Lille Liévin Villeneuve-d’Ascq Villeneuve-d’Ascq Hem Tourcoing Wambrechies Fretin

755

Gestionnaire portuaire

Boulogne-sur-Mer

750 750 748 741

Assurance vie Mutuelle, assurances, prévoyance Centre d’appels Entrepôt logistique

Mons-en-Barœul Mons-en-Barœul Wasquehal Bois-Grenier


VIVALLEY CAMPUS L’ESPACE VITALITÉ POUR DÉVELOPPER SON ENTREPRISE

7 HA DISPO Vivalley Park COMMERCIALISATION 03 21 44 85 05

Conception : DirCom - Agglo Lens-Liévin & LBDA @2021 / photo : AdobeStock

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2000 m2 DISPO Vivalley Center Incubateur et bureaux COMMERCIALISATION 03 21 79 05 34 deveco@agglo-lenslievin.fr

VIVALLEY PARK ET VIVALLEY CENTER

POUR FAIRE GRANDIR LES PROJETS Idéalement situé à proximité de l’Arena Stade Couvert de Liévin, du Racing Club de Lens et de la Faculté des sports de l’Université d’Artois, Vivalley Campus propose à Liévin un parc d’activités et un immeuble totem pour favoriser le développement d’activités de conception, de production ou commerciales. Choisir Vivalley Campus, c’est rejoindre un écosystème sport-santé et bien-être à fort potentiel et intégrer de nouvelles collaborations.

vivalley-campus.fr 119


PLACE DE L’ÉCO

Acteurs de l’économie locale, régionale, nationale ou internationale, ils ont souhaité communiquer dans L’Atlas éco.

120

L’ATLAS ÉCO 2021-2022


Bureautique, Informatique & Télécoms

Commerce, Négoce & Distribution

p. 136

- Groupe Cheminées Philippe

p. 129 - Orange - Inetum

Administration

Banque & Assurance

p. 122

- Communauté d’agglomération Hénin-Carvin - Communauté de communes Flandre Lys - La Porte du Hainaut

p. 132

- Bpifrance - Crédit Agricole Nord de France

Travaux de construction

p. 137

- AFL (Amélioration Française du Logement)

Automobile

p. 126

- RCM - Renault Electricity

Sommaire

p.122 à p.162

Édition, Communication & Multimédia

p. 138

Imprimerie

- La Voix du Nord - La Voix Médias - NewsMaster

- Imprimerie Presse Flamande

p. 148

Énergie

p. 144 - EDF - Enedis

Service aux entreprises

p. 150 Environnement

p. 146 - Veolia

- AÉSIO mutuelle - Carsat Hauts-de-France - SOFIE (Saint-Omer Flandre Interface d’Entreprises)

Tourisme & Loisirs

p. 162

- Casino Barrière Lille

Transport, Logistique & Conditionnement

p. 160

- Établissements Coquidé et Cie - Houtch

Service public

p. 158

- Caf du Nord

121


Administration

Christophe Pilch Président de la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin

Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin

Un territoire en transition écologique et économique Quels sont les atouts de l’Agglo Hénin-Carvin? L’atout naturel de notre territoire, c’est son positionnement géographique: au carrefour de l’Europe, entre Lille et Arras, il est au coeur de tous les réseaux de transport. Mais notre atout essentiel, c’est l’humain: les habitants du bassin minier ont ce sens de l’effort et cette culture du travail liés à leur Histoire. Ici la bataille de l’emploi est d’abord culturelle.

En quoi l’Agglo Hénin-Carvin offre-t-elle un environnement propice pour entreprendre? Les entreprises sont attirées par le dynamisme de notre territoire économique bien entendu, mais aussi associatif et culturel. De grands groupes internationaux s’y implantent, mais aussi des petites et moyennes entreprises en plein essor. D’ailleurs dans toutes ses politiques de soutien au monde économique, l’Agglo Hénin Carvin donne la priorité aux créations d’emplois non délocalisables et de qualité. Accompagnement à l’installation, aides financières au développement, investissements dans les zones d’activité, fibre optique pour toutes les entreprises... Plus que jamais, nous sommes au rendez-vous de l’attractivité économique.

En 2015, l’Agglo Hénin-Carvin a été reconnue «Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte». Une charte d’écologie urbaine et rurale pour un développement durable a été signée. Quelles sont les autres actions mises en œuvre pour répondre à l’urgence écologique?

126 796 habitants 14 communes Plus de 6 500 entreprises, dont 90% de TPE-PME, 26 zones d’activités communautaires

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Service public DATE DE CRÉATION • 01/01/2001 EFFECTIF • 250

Depuis 2015, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour préserver notre environnement et notre cadre de vie. En poursuivant l’aménagement de nos espaces de nature, au cœur de la Chaîne des parcs, ou en assurant la reconversion de nos friches, en particulier à Sainte Henriette (HéninBeaumont), dont la mutation en écoquartier se construit jour après jour. Sans parler de nos politiques ambitieuses de rénovation de logements sociaux, miniers et privés.

Quels sont vos projets/ perspectives pour 2022? C’est de mettre en œuvre le Projet de Territoire écologique (PTE) que l’Agglomération Hénin-Carvin a adopté le 30 septembre dernier. Il s’agit d’un projet ambitieux, né d’une remarquable mobilisation citoyenne et d’un travail rassemblant toutes les forces vives du territoire. Ce PTE porte pas moins de 95 actions concrètes qui nous offriront de nouvelles opportunités économiques et nous aideront à bâtir un territoire aux solidarités plus fortes.

122

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin www.agglo-henincarvin.fr 242 bd Albert Schweitzer BP129, 62110 Hénin-Beaumont cedex 03 21 79 13 79


Administration

Jacques HURLUS Philippe PRUVOST Président Vice-Président au développement économique

Communauté de Communes Flandre Lys

Territoire dynamique idéal pour vos investissements futurs Comment définiriez-vous le rôle d’une Communauté de Communes sur le plan économique ? Le devoir d’une Communauté de Communes est de développer une dynamique économique créatrice d’emplois et de ressources pour son territoire et ses habitants. Pour cela, nous avons un rôle facilitateur pour les entreprises implantées et celles en devenir. Acquisitions foncières, aménagement du territoire, emplois/formations, aides, mise en réseau, audit et encore bien d’autres thématiques sur lesquelles nous intervenons pour atteindre cet objectif.

Quels sont les projets de la CCFL en matière d’aménagement du territoire ? Nous sommes actuellement dans une grande phase de développement du foncier : Nous avons comme projets l’aménagement de 6 zones d’activités représentant une trentaine d’hectares et nous rénovons une friche industrielle sur laquelle 10 000 m2 seront disponibles pour des implantations d’entreprises. En parallèle, nous sommes en train d’acquérir l’aérodrome de Merville où une quinzaine d’hectares sera dédié au développement économique. La CCFL est une terre d’industrie où sont installées de très belles PME. Nous souhaitons poursuivre cette histoire commune avec les artisans, TPE et PME qui font la richesse de notre territoire, mais aussi nous tourner vers d’autres secteurs comme l’aéronautique ou encore la bio-industrie.

Quel rôle la Communauté de Communes Flandre Lys peut-elle jouer auprès des entreprises ?

Prochainement 50ha disponibles Récemment 4 nouvelles implantations sur le territoire 0.5ha à 5ha par entreprise pour 80 emplois

1 674 000€ d’aides versées à

nos entreprises depuis 2020 (toutes aides confondues)

Adhésion au Campus des Métiers de l’Industrie et de la Transition numérique pour former et adapter les qualifications à vos besoins DOMAINE D’ACTIVITÉ • Collectivité territoriale DATE DE CRÉATION • 30 décembre 1992 EFFECTIF • 36 collaborateurs

DIVERS • Zones d’activités: 10 existantes et 6 à venir - Taux de fiscalité et prix de fonciers attractifs

La CCFL est un véritable facilitateur. Nous accompagnons les entreprises souhaitant s’implanter ici tout au long de leurs démarches. De l’instruction de leur dossier, au dépôt du permis de construire, à l’obtention d’aides européennes, nationales ou régionales, nous faisons le lien avec les différents acteurs. A notre niveau, la CCFL aménage des zones d’activité et viabilise les terrains. Nous offrons un service clé en main avec un foncier compétitif et une fiscalité attractive. Par ailleurs, la Communauté de Communes a mis en place des aides à la création et au développement d’entreprises. Nous sommes un territoire accueillant qui se voit comme un partenaire des acteurs économiques.

Quels sont les atouts d’un territoire comme celui de la CCFL ? Les communes locales offrent une réelle qualité de vie aux entreprises mais aussi à leurs salariés. Elles disposent de services équivalents à ceux que l’on peut trouver dans les grandes métropoles. Nous sommes également proches des universités, IUT, lycées professionnels ou BTS qui maillent le territoire. Nous sommes très dynamiques sur l’emploi et attentifs aux compétences présentes sur notre bassin, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons adhéré au Campus des métiers de l’industrie et de la transition numérique. Nous aidons également les entreprises à créer du lien avec les autres acteurs locaux à travers des petits déjeuners ou un club d’entrepreneurs.

Communauté de Communes Flandre Lys celine.huche@cc-flandrelys.fr 500 rue de la Lys 59253 La Gorgue 03 28 50 14 90

123


industries I transport I environnement I nouvelles technologies I btp I services I

19 & 20 MAI 2022

SALON MULTISECTORIEL des Hauts-de-France

de la TPE à la grande entreprise, tous secteurs d’activité

340 exposants 6 000 visiteurs pro attendus

EXPO S EZ

VO S S AVO I R -FA I R E

Informations et contact sur : www.salon-madeinhainaut.com

Partenaire :

Organisé par :

2000929192adt

1

er

Arenberg Creative Mine - site minier de Wallers-Arenberg


Administration

Aymeric Robin Président

La Porte du Hainaut

Relevons ensemble les défis de demain Quel sens souhaitez-vous donner au mandat 2020/2026 en matière de développement économique ? Notre territoire de la Porte du Hainaut a beaucoup souffert ces trente dernières années, de la fermeture des mines jusqu’au ralentissement du développement industriel. Pourtant, nous devons nous tourner vers l’avenir avec optimisme. Durant la pandémie de COVID-19 notre territoire a bien résisté et la collectivité a su se porter au chevet des entreprises pour les aider à faire face à cette crise sans précédent. Aujourd’hui, nous nous tournons vers l’avenir avec beaucoup d’envies. L’envie notamment de développer une économie diversifiée. Nous souhaitons un développement économique innovant, performant, et qui prenne en compte les enjeux écologiques d’aujourd’hui et de demain. En quelques mots, il nous faut pour le territoire l’ambition de devenir un territoire résilient qui sache accompagner les nouvelles technologies, les process de demain sans tourner le dos à nos savoir-faire industriels, en les confortant également.

30 parcs d’activités

soit plus de 2000 ha de foncier Salon Made in Hainaut : 340 exposants et 6 400 visiteurs

SALON PROFESSIONNEL

MULTISECTORIEL 19 /20 MAI 2022 www.salon-madeinhainaut.com

Arenberg Creative Mine Quel est le rôle que joue le Made In Hainaut dans cette stratégie ? Le Made In Hainaut est un de nos fers de lance dans notre stratégie de développement économique, c’est le plus grand salon multisectoriel réservé aux professionnels au Nord de Paris. Il est la démonstration du volontarisme de notre collectivité dans sa capacité à accompagner les entreprises, ainsi que de montrer qu’il est possible d’y réaliser des projets. C’est aussi un formidable coup de projecteur sur les atouts économiques et industriels du territoire. Ce salon réalise le tour de force de réunir dans un même lieu les entrepreneurs d’un territoire pour faire du réseau, du relationnel, être accessible, se faire connaître et donc potentiellement initier de nouvelles collaborations. Pour un acteur du monde économique c’est un peu « the place to be », y être vu pour se faire voir, se faire connaître et donc faire profiter de son savoir-faire.

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Secteur Public DATE DE CRÉATION • 2001 EFFECTIF • 172 collaborateurs

Communauté d’Agglomération de La Porte du Hainaut contact@agglo-porteduhainaut.fr Site minier de Wallers-Arenberg Rue Michel-Rondet - BP59 59135 WALLERS 03 27 09 05 05

125


Automobile

Ronan Chabot PDG

RCM

(SAGA Mercedes-Benz & Toyota Toys Motors) Plus que des concessions, des lieux de vie. RCM s’est implanté dans les Hauts-de-France il y a 8 ans. Qu’est-ce qui fait sa réussite ? RCM est le distributeur et réparateur des 5 marques Toyota, Lexus, MercedesBenz, Porsche et Bénéteau. Son histoire a commencé en 1998 avec l’ouverture d’une première concession Toyota à la Roche-sur-Yon, siège de l’entreprise. En 2013, l’arrivée de SAGA Mercedes dans le Nord avec l’intégration des concessions Mercedes-Benz de Lille, Dunkerque et Valenciennes signe son implantation dans la région. En 2015, Toys Motors intègre les concessions Toyota de Dunkerque, Calais, Boulogne, St-Omer, Roncq et Abbeville. RCM s’est ainsi développé en près de 25 ans tout en préservant son esprit d’entreprise familiale et ses valeurs : respect du client, sens du service et passion des collaborateurs pour leur métier. Tournées vers l’expérience client, nos concessions sont de véritables lieux de vie et d’échange avec des espaces ouverts, lumineux et végétalisés.

Comment accompagnez-vous les entreprises, notamment sur le sujet de la mobilité ? Des équipes dédiées accompagnent les professionnels pour les aider à préparer la transition de leur mobilité qui, du fait des nouvelles règlementations comme la Loi d’orientation des mobilités, les ZFE (zones à faible émissions CO2) et le plan climat citoyen, est amenée à évoluer. Ainsi, à partir du 1er janvier 2024, un véhicule Critair 2 ne sera plus autorisé à circuler, par exemple en région parisienne. En réalité, cette mesure concerne n’importe quel moteur diesel produit à ce jour. Or, les parcs des entreprises sont aujourd’hui en majorité composés de véhicules diesel. Notre rôle est d’accompagner nos clients dans l’intégration de nouvelles motorisations au sein de leur carpolicy comme les hybrides MHEV / PHEV, électriques mais également hydrogène et cela en fonction du rythme de la mobilité de chacun. A chaque usage sa technologie et pour chaque technologie un conseil avisé d’un conseiller Fleet.

Ouverte en mars 2019 à proximité de l’usine Toyota d’Onnaing, la nouvelle concession Toyota de Valenciennes est un véritable lieu de vie et de rencontres. Toyota :

précurseur de la technologie hybride, le constructeur propose aujourd’hui la gamme la plus large du marché.

Mercedes :

la gamme premium la plus large en véhicules hybrides et électriques. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Réseau de concessions automobiles DATE DE CRÉATION • 1998 EFFECTIF • 2 500 collaborateurs DIVERS • 109 concessions en France, Belgique et Suisse 47 000 véhicules neufs & occasions distribués

Quels sont vos projets dans la région pour 2022 ? RCM a inauguré récemment à Douai un centre de logistique et de préparation des véhicules avant leur mise en vente. D’ici l’été 2022, deux nouvelles concessions Toyota et Mercedes ouvriront à Saint-Omer. Enfin, nous allons transformer notre concession SAGA Mercedes à Villeneuve d’Ascq au nouveau standard de la marque : une expérience client personnalisée et digitalisée.

126

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

RCM www.myrcm.eu 10 rue Horace 59463 Villeneuve d’Ascq 02 52 59 55 00


Gamme Mercedes-EQ : autonomies électriques : 373-784 km (cycle mixte WLTP) / 428-863 km (cycle urbain WLTP). Consommations électriques : 15,5-25 kWh/100 km (cycle mixte WLTP) / 14,2-21,7 (cycle urbain WLTP). Emissions de CO2 : 0 g/km. EQB et EQE :

modèles en cours d’homologation.

Depuis le 01/09/2018, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO2, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. SAGA Lille SAS - Capital : 25 000 000 € 20 rue Chappe, 59650 Villeneuve-d’Ascq – RCS Lille Métropole 885 581 561.

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GAMME HYBRIDE TOYOTA

25/10/2021 12:43

À DÉCOUVRIR DANS VOS CONCESSIONS.

Gamme Yaris Hybride : Consommations (L/100 km) et émission de CO2 (g/km) en conditions mixtes selon norme WLTP : de 3,8 à 4,3 et de 87 à 100. Gamme Corolla Hybride : consommations mixtes combinées (L/100 km) et émissions de CO2 combinées (g/km) selon norme WLTP : de 4,5 à 5,3 et de 101 à 121. Gamme Toyota C-HR Hybride : consommations mixtes combinées (L/100 km) et émissions de CO2 combinées (g/km) selon norme WLTP : de 4,9 à 5,3 et de 110 à 121. Gamme RAV4 Hybride Rechargeable : consommations (L/100 km) et émissions de CO2 (g/km) en valeur combinée pondérée selon norme WLTP : 1,0 et 22.

TOYOTA TOYS MOTORS Abbeville | Boulogne sur Mer | Calais | Dunkerque | Englos | Maubeuge | Roncq | St Omer | Valenciennes | Villeneuve d’Ascq.


Automobile

Luciano Biondo Directeur

RENAULT ELECTRICITY

Le 1er pôle d’excellence dédié à l’électro-mobilité 700 Pourquoi avoir créé cette nouvelle entité, la première pour Renault en Europe ? Fort de son expérience de 10 ans sur la technologie électrique, Renault Group a l’ambition de créer un pôle d’excellence de la voiture électrique et affirmer ainsi son leadership sur le marché. Dans le cadre du plan stratégique Renaulution, la direction générale a souhaité que cette entité de production soit implantée en France et particulièrement dans les Hauts-de-France qui comptent 3 sites à Douai, Maubeuge et Ruitz. Ces trois sites ont chacun leur histoire, leur savoirfaire, leur organisation. L’enjeu, notamment sur le plan social, a été de les faire converger vers ce projet commun tout en préservant leur spécificité. Quelle est votre ambition en matière de production ? Ce projet industriel d’envergure a l’ambition de produire 400 000 véhicules électriques par an à l’horizon 2025. Pour Renault Group, il s’agit également de construire un écosystème complet de fournisseurs qui lui permettra d’innover et de réduire de nombreux coûts pour une compétitivité accrue. Aujourd’hui, nos partenaires sous-traitants fabriquent des boucliers, des sièges, des pièces plastiques, mais il nous manquait un composant essentiel à la production de véhicules électriques : la batterie. Afin d’être compétitifs en termes de prix et de qualité, il fallait que ce site de fabrication soit le plus proche possible des usines Renault. C’est donc sur le site de Douai que notre partenaire chinois Envision a choisi d’installer d’ici 2024 une usine de batteries. Comment la production de véhicules électriques sera-t-elle répartie sur les 3 sites ? Le site de Maubeuge continuera à produire des véhicules utilitaires légers : à l’horizon 2023, tous les modèles seront déclinés en version électrique. A Douai, la production sera concentrée sur la citadine compacte avec le lancement à la fin de l’année 2021 de la production de la Mégane E-Vision. Enfin, l’usine de Ruitz qui fabrique des boîtes de vitesses accueillera une nouvelle activité de fabrication de composants électriques. Ainsi, nous serons les seuls sur le marché à produire des véhicules 100% électriques sur une gamme complète allant des citadines du segment B au segment C à des utilitaires comme le Kangoo aux petits SUV. En quoi l’implantation de ce nouveau pôle industriel renforce-t-il le rayonnement des Hauts-de-France en Europe ? Renault ElectriCity, c’est aussi la création de tout un écosystème regroupant des centres de recherche, des universités, des start-ups pour accélérer la recherche et le développement de solutions technologiques et de services innovants pour le véhicule électrique. Avec nos partenaires et fournisseurs locaux, nous œuvrons déjà pour développer un écosystème performant et compétitif. Ce nouveau pôle possède tous les atouts pour devenir la référence européenne en matière de savoir-faire et de production, sur l’ensemble de la chaine de valeur de la voiture électrique. 128

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

emplois supplémentaires en CDI créés entre 2022 et 2024 ; 3 mds d’euros d’investissement dont 2 mds pour le site de batteries

400 000

véhicules électriques chaque année dès 2025

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Automobile ; électro-mobilité

• 5EFFECTIF 000 salariés • 3DIVERS sites : manufactures de Douai, Maubeuge et Ruitz

Renault Electricity www.renaultgroup.com Route de Cuincy 59509 Douai Cedex 01 76 83 93 93


Bureautique / Informatique / Télécoms

Ludovic Guilcher & Alexandre Karras Directeur Grand Nord-Est & Délégué régional Nord-Pas-de-Calais

Orange

Pour un numérique responsable Le Très Haut Débit, un enjeu majeur pour la relance économique. Après la crise sanitaire de 2020 et 2021 qui a fortement impacté l’activité économique, les réseaux de télécommunications sont devenus non plus importants mais indispensables pour chacun : particuliers, étudiants, entreprises, commerces... C’est devenu un enjeu vital pour garder le contact, avec ses proches, ses clients, pour optimiser la productivité des entreprises. Orange se place comme un acteur majeur de la relance économique grâce à la performance de ses réseaux, fixes (fibre) et mobiles (4G / 5G). A fin 2021, ce sont près 2 millions de foyers, soit 90% de logements et locaux qui sont éligibles à une offre fibre optique Orange sur le Nord et le Pas-de-Calais. Plus de la moitié d’entre eux ont été rendus éligibles par les investissements d’Orange. Sur les réseaux mobiles, les investissements sur la 4G se poursuivent avec 99,9% de la population couverte, ainsi que les axes de transport routier, les lignes TGV et TER ou encore les lignes 1 et 2 du métro de la Métropole Européenne de Lille. Mais c’est bien la 5G qui aujourd’hui devient indispensable. Pensée pour désaturer le réseau 4G dans les zones les plus sollicitées (+40% de croissance data par an), ses performances aussi bien sur la vitesse de téléchargement et le temps de latence vont considérablement améliorer l’activité des entreprises : Industrie 4.0, télémédecine, véhicule autonome, gestion des grands ports... C’est pourquoi Orange a commencé son déploiement 5G prioritairement dans les villes centres et les grandes agglomérations : Métropole lilloise, bassin minier (Bethune, Lens, Douai, Valenciennes), la Côte d’Opale (Le Touquet, Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque) ou encore Arras. L’inclusion numérique comme levier d’épanouissement. Chez Orange, nous pensons que les réseaux n’ont de sens uniquement s’ils permettent à chacune et chacun de pouvoir les appréhender au quotidien. C’est pourquoi le Groupe s’engage en faveur d’actions de soutien à des associations sur la région Hauts-de-France. En 2021, ce sont plus d’une quinzaine de projets qui ont pu bénéficier de dons de la part de la Fondation Orange, pour soutenir les jeunes en situation de précarité, les femmes éloignées de l’emploi, ou encore l’autisme. Le Groupe Orange vient également au contact des jeunes de 9 à 13 ans avec le programme #SuperCodeurs, qui sera relancé en 2022 pour les sensibiliser aux rouages du codage. Enfin, pour les moins jeunes, des Ateliers Numériques sont proposés régulièrement en ligne, en boutique ou dans les communes de la région pour accompagner à la découverte du numérique : prise en main de son smartphone, sécurisation des données, initiation aux réseaux sociaux... Pour se renseigner et s’inscrire, c’est par ici : https://inscription.orange.fr/ateliersnumeriques

Etre l’acteur de confiance qui donne à chacune et chacun les clés d’un monde numérique responsable. C’est notre raison d’être.

44 boutiques Orange dans

la région Hauts-de-France. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Télécommunications DATE DE CRÉATION • 1988 EFFECTIF • 139.000 salariés dans le monde, 80.000 en France et 5.000 en Hauts-de-France.

CHIFFRE D’AFFAIRES • 42,3 milliards d’euros en 2020

• LeDIVERS Groupe Orange est présent dans 26 pays.

Direction Orange Grand Nord Est www.orange.com Orange Grand Stade 245, boulevard de Tournai 59650 Villeneuve d’Ascq 03 28 76 77 33

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Bureautique / Informatique / Télécoms

Thierry Rigaud Group VP, Directeur de la région Nord et Est chez Inetum

Inetum

L’ESN poursuit son développement Inetum est une Entreprise de Services du Numérique agile, une société de services et de solutions digitales, et un groupe international qui aide les entreprises et institutions à tirer le meilleur du digital flow. Avec près de 27 000 collaborateurs dans 26 pays, Inetum a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 1,966 milliard d’euros. En France, Inetum poursuit son développement et s’engage en proximité auprès de tous les acteurs pour innover, s’adapter continuellement et garder une longueur d’avance. Dans la région Nord, avec 1 200 collaborateurs à Lille, l’ESN propose plus de 240 postes à pourvoir. Entretien avec Thierry Rigaud, Group VP, Directeur de la région Nord & Est chez Inetum. Quelles sont les activités d’Inetum dans la région Nord ? Avec son profil de multi-spécialiste, nous mettons au service de nos clients une combinaison unique de proximité, d’organisation sectorielle et de solutions de qualité industrielle. Inetum dispose d’un portefeuille global de 150 offres combinées à une démarche d’innovation grâce à son réseau de FabLab. En région Nord, 50% de nos effectifs travaillent sur des plateformes internes, à 5 minutes à pied des gares, et 50% sont intégrés chez nos clients de la métropole Lilloise. Nous recrutons massivement, les profils que nous recherchons s’adaptent à l’évolution des technologies et aux besoins de nos clients issus de tous secteurs (BFA, Retail, Service Public, Industrie…). Quels sont les profils recherchés ? Si les compétences techniques sont indispensables, l’humain est le premier critère d’embauche. Nous souhaitons travailler avec des personnes positives, solidaires, entreprenantes et pragmatiques : Scrum Masters, consultants Business Solutions, ingénieurs Data et Cloud, analystes DevOps, architectes et administrateurs Cloud et réseaux, développeurs… mais aussi chefs de projets, managers, commerciaux et chargés de recrutement. Nos collaborateurs bénéficient de formations et de certifications leur permettant d’évoluer et de leur ouvrir de nouvelles perspectives. Nous formons aussi des profils juniors ou en reconversion. Contact : thierry.rigaud@inetum.com Recrutement : marine.baradez@inetum.com

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

45 sites partout en France

dont 3 centres d’innovation

240 postes à pourvoir

dans la métropole Lilloise

pour renforcer notre collectif de 1200 experts en région Nord DOMAINE D’ACTIVITÉ • Services numériques DATE DE CRÉATION • 1970 EFFECTIF • 27 000 CHIFFRE D’AFFAIRES • 1,966 milliard d’€ en 2020

• 26DIVERS pays

Inetum www.inetum.com 17 rue Edouard Delesalle, 59800 LILLE (Siège social basé à Saint-Ouen 93400) 03 20 12 85 48


Positive digital Inetum aide les entreprises et les institutions à tirer le meilleur parti du flow digital. Dans un monde en perpétuel changement, nous innovons et proposons des solutions digitales audacieuses, agiles et pertinentes. Nos experts conseillent et accompagnent nos clients dans la maîtrise du flow digital en concevant des stratégies qui répondent à leurs enjeux business et s’intègrent dans leur écosystème unique.

inetum.com

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Banque / Assurance

Patrice Bégay Directeur exécutif Communication et Bpifrance Excellence

Bpifrance

Une année sous le signe de la conquête Vous venez de réaliser la 7e édition de Big (Bpifrance Inno Génération), que représente cet événement ? Big, c’est le plus grand rassemblement business d’Europe, c’est un événement fait par les entrepreneurs pour les entrepreneurs. Big est le rendez-vous business incontournable de la rentrée. Cette année, nous avons rassemblé toutes nos communautés autour du thème « Conquérir » : La French Fab, La French Touch, Le Coq Vert, Les Excellence, Les Meneurs, Les Accélérés et Les Deeptech. L’événement regroupe plus de 1 000 speakers français et internationaux, des rendez-vous pour développer son business, plus de 400 ateliers et conférences. Le jeudi 7 octobre 2021 à l’Accor Arena, les entrepreneurs ont de nouveau répondu présents : 62 000 inscrits pour 21 millions de personnes uniques touchées en physique et digital.

20,5 milliards d’euros de financement direct

110,6 milliards d’euros de PGE

Comme vous dites, cette année le thème était la conquête. Quel message souhaitez-vous faire passer aux entrepreneurs ? En cette rentrée 2021, la France veut se relever, aller de l’avant et viser toujours plus haut. Avec le thème CONQUERIR nous voulons booster les entrepreneurs dans cette période de relance économique multisectorielle car on conquiert toujours ce qu’on ne connaît pas, ce qui nous résiste et cela est valable dans tous les domaines. Dans un environnement incertain, innover, bouger les lignes, c’est parfois ce qui nous fait grandir. CONQUERIR C’EST GRANDIR ! C’est le message que nous avons souhaité passer aux entrepreneurs. On ne conquiert jamais sans inconscience, sans désir et sans courage. Quand on a conquis, on a grandi.

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Banque et Assurance DATE DE CRÉATION • 2013 EFFECTIF • 3400

Le French Fab Tour a repris la route cette année, qu’est-ce que représente cette tournée pour l’industrie française ? Le French Fab Tour c’est une tournée de 13 dates dans toute la France, 6500 scolaires, 450 entreprises mobilisées, 3300 offres d’emplois, près de 60 ambassadeurs mobilisés, 174 masterclass. Une tournée qui a touché plus de 3 millions de personnes. Cette tournée exceptionnelle et utile est destinée à promouvoir l’industrie française, susciter des vocations chez les jeunes, proposer des offres d’emploi et coconstruire l’industrie de demain. A cette occasion, le jeudi 7 octobre, le coq bleu de La French Fab a pris possession du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance en présence d’Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie et de nombreux industriels, ambassadeurs de La French Fab.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Bpifrance www.bpifrance.fr 27-31 avenue du Général Leclerc 97700 Maisons-Alfort 01 41 79 80 00


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RCS 507 523 678

BPIFRANCE.FR


Banque / Assurance

Bernard Pacory Président

Christian Valette Directeur Général

Crédit Agricole Nord de France Agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société Confiant et engagé pour le Territoire Banque universelle de proximité, premier financeur du Nord et du Pas-de-Calais, le Crédit Agricole Nord de France soutient activement le développement de son territoire et les projets de ses clients particuliers, professionnels, artisans, entrepreneurs et collectivités. Le Crédit Agricole Nord de France, avec 60 milliards d’euros de capitaux gérés et près de 5 milliards d’euros de nouveaux crédits accordés en 2020, est le premier partenaire bancaire du Nord et du Pas-de-Calais. Son action est tournée vers la réussite du territoire, de ceux qui y vivent et y entreprennent.

Quel accompagnement, quelles expertises le Crédit Agricole Nord de France apporte-t-il aux entreprises ? Le Crédit Agricole est le premier financeur des entreprises en France*. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la Caisse régionale est la banque de près d’une entreprise sur trois, des TPE aux leaders internationaux. La Caisse régionale accompagne les entreprises dans leur création, leur développement et leur transmission. Elle propose des solutions court, moyen ou long terme et des outils adaptés à leurs besoins pour leur trésorerie, leur financement et leur développement.

Quelles spécificités pour les dirigeants d’entreprises et les clients patrimoniaux ?

231 agences

dans le Nord et le Pas-de-Calais

31 Centres d’affaires

Professionnels et Agriculteurs

6 Centres d’affaires Entreprises

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Banque, assurance, immobilier DATE DE CRÉATION • 2002 (fusion des Caisses du Nord et du Pas-de-Calais)

• 3EFFECTIF 000 salariés CHIFFRE D’AFFAIRES • Produit Net Bancaire 2020 : 597,4 M€ Total bilan 2020 : 34 649 M€

Créée en 2013, avec 3 implantations à Lille, Bondues et Arras, la Banque Privée du Crédit Agricole Nord de France propose l’offre la plus complète d’ingénierie financière en termes de gestion patrimoniale et de gestion de fortune ou de capitaux gérés et l’accès à toutes les expertises du Groupe Crédit Agricole. En région, une équipe de 170 personnes dédiées - ingénieurs en transmission, ingénieurs patrimoniaux, banquiers conseil, banquiers du patrimoine, banquiers du dirigeant - est spécialisée dans les secteurs de la gestion de patrimoine, fiscalité, immobilier, épargne-retraire, marchés financiers et mandats de gestion pour une stratégie sur-mesure et une gestion patrimoniale personnalisée.

* source Banque de France 2012/2015. 134

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Crédit Agricole Nord de France www.credit-agricole.fr 10 avenue Foch - BP 369 Lille Cedex 03 20 63 70 00


LA GESTION DE VOTRE PATRIMOINE MÉRITE LE MÊME ENGAGEMENT

QUE LA GESTION DE VOTRE ENTREPRISE. Vos Conseillers en Banque Privée et du Dirigeant du Crédit Agricole Nord de France se mobilisent pour construire avec vous la stratégie patrimoniale qui répond à vos objectifs financiers, professionnels et familiaux. AGIR CHAQUE JOUR DANS VOTRE INTÉRÊT ET CELUI DE LA SOCIÉTÉ

Renseignez-vous auprès de votre Caisse régionale de Crédit Agricole. 01/2021 – Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Nord de France, Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de Crédit, dont le siège social est : 10 avenue Foch BP 369, 59020 Lille Cedex, 440 676 559 RCS LILLE METROPOLE. Société de courtage 135 d’assurance immatriculée au registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS) sous le n° 07 019 406 (www.orias.fr). Crédit photo : Getty Images. - ND : 2143C15


Commerce / Négoce / Distribution

Groupe Cheminées LaPhilippe force de frappe d’un industriel

capable de produire à grande échelle

60 ans d’expérience pour 60 ans confiance ! Leaderde du chauffage au bois en Europe

Export vers plus de 35 pays Un réseau national de concessionnaires exclusifs

Un groupe familial qui n’a cessé de se développer. Depuis 1961, le Groupe Philippe conçoit, développe, fabrique, commercialise et pose des cheminées et des inserts. En 60 ans, la marque Cheminées Philippe a constamment cherché à diversifier son activité et propose aujourd’hui une gamme complète d’inserts, de cheminées, de poêles à bois et granulés et de cuisines. Grâce à la confiance de ses clients et le savoir-faire de ses 500 salariés, la notoriété de la marque Cheminées Philippe a grandi. 60 ans après sa création, elle est unanimement reconnue pour la qualité et la performance de ses gammes de produits. En développement constant, le groupe ne cesse d’investir dans des machines de production « dernier cri » pour proposer à ses clients des solutions globales et des projets sur-mesure.

Des solutions innovantes adaptées aux lieux de vie. L’innovation nous guide au quotidien et nous permet de proposer à nos clients des solutions adaptées à leurs espaces et lieux de vie. Riche, variée et originale, notre collection de cheminées, inserts, poêles à granulés, bois et gaz, répond à tous les goûts et à tous les budgets. Nos produits présentent de hautes performances qui satisfont aux exigences techniques et environnementales (RT 2012), ainsi qu’aux critères de la norme Eco Design 2022 dès janvier. Ils sont disponibles dans un grand choix de matériaux et de coloris.

Des produits phares incontournables. Animés par l’envie d’imaginer et de créer des espaces de vie agréables, confortables et chaleureux, nos produits sont réalisés par des experts, spécialistes dans l’ensemble des matériaux utilisés pour la fabrication : le métal, la fonte, la céramique, le verre, la pierre, et le bois. La pierre reste un incontournable. En cheminée ou en poêle, la pierre bleue du Hainaut rend les produits nobles, robustes et actuels. La pierre marbrière permet d’obtenir un rendu naturel incomparable : nos nouveaux poêles étanches en sont habillés. Durable et solide, la fonte présente quant à elle des qualités de résistance thermique inégalées. Implantée à Liévin (62), notre fonderie fabrique des inserts fermés et des poêles. Matériau phare du moment pour son rendu moderne et ses possibilités multiples, l’acier compte également parmi nos nombreux savoir-faire.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

60 ans de fabrication

La force de frappe d’un industriel capable de produire à grande échelle. Spécialiste de plusieurs corps de métiers. DOMAINE D’ACTIVITÉ

er fabrication, vente et pose 1Conception, fabricant européen de cheminées et inserts, poêles, agencements ;

de cheminées cuisines

Un réseau national de concessionnaires exclusifs. DATE vers DE CRÉATION Export plus de 35 pays. 1961

DOMAINE EFFECTIFD’ACTIVITÉ • Vente et installation de cheminées, poêles,

500 salariés

inserts et cuisines.

DIVERS

DATE DE CRÉATION • 1961 Siège social et usine à Béthune,

fonderies à Liévin et Guise, ateliers à Annezin

EFFECTIF Environ 500 personnes

DIVERS • Siège social et usine à Béthune, fonderies à Liévin, ateliers à Annezin

Groupe Cheminées Philippe Avenue Kennedy Groupe Cheminées Philippe 62400 Béthune www.cheminees-philippe.com +33 (0)3 21 61 70 70 www.cheminees-philippe.com Avenue Kennedy 62400 Béthune 03 21 61 70 70


Travaux de Construction

Laurent NEVEU Président

AFL Amélioration Française du Logement

L’entreprise régionale de référence en rénovation énergétique Vous avez repris la société AFL en 2021, comment se passe cette reprise ? En choisissant AFL, j’ai choisi de reprendre une entreprise régionale reconnue et appréciée par ses clients, ses partenaires et ses salariés. Depuis 2009, AFL accompagne ses clients dans leurs projets de rénovation énergétique et plus largement dans leurs envies d’améliorer leur logement. Et j’ai bien l’intention d’écrire longtemps encore l’histoire de cette belle entreprise ! L’équipe est dynamique, attachée à l’entreprise et fière de notre réputation. Chaque jour, sur nos chantiers d’isolation, de chauffage, de poêles à granulés, de couverture, nos techniciens partagent avec leurs collègues les photos de leurs réalisations et les félicitations de leurs clients.

Quels sont les enjeux d’AFL sur le marché de la rénovation énergétique ? AFL doit rester une entreprise de référence sur son territoire ! Soutenu par d’importantes aides à la rénovation (Ma Prime Renov’ et les primes CEE notamment), le marché connaît une croissance dynamique. Notre activité est très soutenue et nos délais ont tendance à s’allonger. Nous faisons le maximum cette année en renforçant notre organisation pour pouvoir répondre aux demandes de nos clients et leur assurer la qualité des installations et de leur entretien.

Il est souvent difficile pour un particulier de choisir la bonne entreprise. Pourquoi vos clients choisissent-ils AFL ? Ils choisissent AFL parce qu’ils ont besoin d’avoir confiance. Nous réalisons des installations techniques sensibles en matière de fiabilité et de sécurité : nos clients veulent que leur chantier se déroule sereinement et dans les règles de l’art, et qu’en cas de besoin nous répondions présents en service aprèsvente. Notre meilleur argument, ce sont nos équipes : nous réalisons nos chantiers avec nos propres salariés qualifiés, sans recourir à la sous-traitance. Nous recrutons et nous formons constamment pour développer nos savoir-faire. Et nos meilleurs vendeurs, ce sont nos clients eux-mêmes : la moitié de nos demandes de devis proviennent de leurs recommandations auprès de leurs proches !

Quels sont vos projets pour AFL ? En 2022, pour accompagner la transition vers les énergies renouvelables, nous allons renforcer notre activité dans le domaine des pompes à chaleur air-eau et des chaudières à granulés. Nous avons également lancé de nombreux chantiers d’organisation et de modernisation de l’entreprise. Le plus visible sera la refonte de notre site internet pour le mettre au goût du jour, en faire une belle vitrine pour nos offres et un outil efficace de communication avec nos clients.

1000 chantiers réalisés

dont 450 poêles à granulés en 2021

Note Eldo 4,6 DOMAINE D’ACTIVITÉ • Poêles à granulés, chauffage, climatisation, isolation, couverture, bardage

DATE DE CRÉATION • 2009 EFFECTIF • 50 CHIFFRE D’AFFAIRES • Chiffre d’affaires : 7 M€

AFL Amélioration Française du Logement contact@reseau-afl.fr 622 rue Jean Perrin 59500 DOUAI 03 27 95 34 03

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Edition / Communication / Multimédia

Gabriel d’Harcourt Directeur général délégué

La Voix du Nord et ses confrères de PQR ont reçu le grand prix des médias 2021 pour leur dimension de media « utile » durant la pandémie

La Voix du Nord

Tout changer pour que rien ne change La transformation des contenus : le développement de l’audiovisuel En quoi la crise sanitaire a-t-elle renforcé le rôle de la PQR ? Pendant toute cette période, nous avons connu des audiences sans précédent, atteignant jusqu’à + d’1 million de visiteurs uniques par jour sur notre site, au plus fort de la crise. Que ce soit en digital ou sur le papier, les gens avaient besoin d’une information fiable et vérifiée. Mais ils avaient également besoin d’être aidés, voire d’être soutenus, accompagnés. C’est, finalement, le rôle historique de la PQR. Et c’est celui que nous nous sommes efforcés de tenir plus que jamais pendant cette période. Manifestement, les gens en avaient besoin ...

Un rôle qui a été particulièrement apprécié, en témoignent les prix reçus en 2021… A travers la remise du 1er prix du Grand Prix des Médias - CB News 2021, que nous avons reçu avec nos confrères de la PQR, c’est toute la profession, médias, agences, annonceurs, qui est venue saluer le rôle prépondérant de la presse régionale au cours de la crise. Bien que touchés de plein fouet pendant cette période (notamment sur nos revenus publicitaires et événementiels), nous avons su nous adapter et n’avons connu aucune rupture dans la mise à disposition de l’information, que ce soit en print ou en digital. D’une certaine façon, cette crise a repositionné la PQR « au milieu du village », comme média de confiance auprès des lecteurs et des annonceurs, tout en permettant une formidable accélération de sa transformation digitale. Il faut maintenant continuer sur cette lancée !

2021, c’est aussi l’année de la formidable accélération de la vidéo pour La Voix du Nord qui, grâce notamment au savoir-faire de sa chaîne TV Wéo et à la forte implication de ses équipes rédactionnelles, a su se positionner à la pointe des médias locaux en matière de production vidéo.

La transformation commerciale : la régie se développe sur le digital

Nos équipes commerciales ont su poursuivre leur transformation, à l’écoute des nouvelles attentes de nos annonceurs, en matière de data et digital et la régie accueille désormais de nouveaux profils pour accélérer cette transformation. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Edition / Communication / Multimédia DE CRÉATION • 5DATE septembre 1944 EFFECTIF • 686 collaborateurs CHIFFRE D’AFFAIRES • 126 millions d’€

Le salon Made in Hauts-de-France de retour en 2021 ! C’est le rendez-vous très attendu de cette fin d’année : le salon Made in Hautsde-France de « La Voix du Nord » prend à nouveau ses quartiers à Lille Grand Palais les 3, 4 et 5 décembre pour rassembler les acteurs locaux. « C’est notre savoir-faire de valoriser tous ces acteurs de proximité à l’heure où le consommer-local s’accentue ». On y attend cette année + de 10 000 participants.

La Voix du Nord www.lavoixdunord.fr

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

8, Place du Général de Gaulle 59000 LILLE 03 20 78 40 40


CHAQUE LUNDI, RETROUVEZ DANS VOTRE JOURNAL LA VOIX DU NORD UN SUPPLÉMENT DÉDIÉ À L'ÉCONOMIE DES HAUTS-DE-FRANCE. CHAQUE SEMAINE +150 ARTICLES SUR LAVOIXDUNORD.FR/ECONOMIE (ACTUALITÉS, ENQUÊTES, INTERVIEWS, PODCASTS, OFFRES D’EMPLOI...)

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Edition / Communication / Multimédia

Erwan Tannai Directeur Général

La Voix Médias

1€ investi en presse génère 5,7€ de chiffre d’affaires moyen sur 5 secteurs clés Les résultats de l’étude ACPM* x Ekimetrics concernant la performance des campagnes de communication dans la presse quotidienne régionale sont explicites… Oui, c’est désormais prouvé scientifiquement grâce à l’étude ACPM publiée cet été : la presse locale est un support incontournable pour toutes les campagnes de communication et joue un rôle clé dans le mix publicitaire. La PQR se positionne d’ailleurs en 2e position des leviers d’augmentation des ventes dans les secteurs automobile, luxe, cosmétique, grande consommation et télécommunications. L’étude souligne d’une part, l’efficacité sur le court terme de nos campagnes de performance sur le digital. Mais aussi sur le long terme grâce au print pour des campagnes de notoriété. Ces dernières sont indispensables pour générer des ventes durablement et construire une image de marque. D’autre part, elle met en avant les effets de synergie de la PQR avec les autres médias on et off-line, intensifié depuis plusieurs années par la Data Management Plateform (DMP) qui permet de qualifier la diffusion des campagnes en ciblant des audiences pertinentes (basées sur le bassin de vie, leur secteur d’activité, etc.).

Fort de ce positionnement, plus qu’une régie publicitaire, La Voix Médias devient une véritable agence conseil… C’est un tournant décisif dans notre activité : nos conseillers travaillent désormais des stratégies de communication pour les annonceurs. Il ne s’agit plus seulement d’amplifier une campagne mais de proposer également la production de contenus optimisés pour chaque marché. Notre étroite collaboration avec Rossel Advertising France et Newsmatser France (cf. fiche par ailleurs) nous permet d’étoffer notre offre, avec, entre autre, le marketing de contenus, la vidéo, etc. pour garantir une visibilité optimale et multicanale aux marques.

D’ACTIVITÉ • LaDOMAINE Voix Médias, agence médias adossée à la Voix

du Nord, propose des solutions de production et d’amplification de contenus print et digitaux sur des médias locaux puissants.

EFFECTIF • 70 collaborateurs répartis sur le territoire du Nord-Pas de Calais

DIVERS • CA 23M€ en 2019

Des campagnes qui s’insèrent dans un environnement positif et certifié… Effectivement, à travers les médias commercialisés par La Voix Médias, nos annonceurs s’inscrivent naturellement dans l’environnement brand safety de nos éditeurs, dont fait partie La Voix du Nord. Ils associent donc spontanément leur image à de l’information crédible et vérifiée, dans une démarche de proximité et de consommation locale. *ACPM : L’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias , le tiers de confiance, la valeur des médias est une association professionnelle française dont le rôle est de certifier la diffusion, la distribution et le dénombrement des journaux, périodiques et de tout autre support de publicité. 140

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

La Voix Médias www.lavoixmedias.fr 8 place du Général de Gaulle CS 10549 59023 Lille Cedex 03 20 78 40 40


Réalisation agence 927 — © Gettyimages

SONIA EST D’ICI ET NOUS AUSSI

Sonia, on l’a comprise très vite ! Elle s’inspire, se divertit et s’informe sur les réseaux sociaux. Elle y passe des heures pour dénicher de nouvelles marques. Pour vous permettre d’entretenir des liens privilégiés avec elle, La Voix Médias vous propose de promouvoir vos produits et services grâce à des influenceurs reconnus. Notre mission ? Accompagner annonceurs et agences pour toucher leur cœur de cible en créant des solutions de communication créatives, innovantes et efficaces qui accélèrent l’activité. On est très fier de ça. Commençons à échanger sur lavoixmedias.fr Des marques portées par le groupe Rossel

Des marques portées par le groupe Rossel

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Edition / Communication / Médias

Martial Chouvel Directeur Général

NewsMaster France

L’agence créative au service de votre marketing de contenu La production de contenus : levier En quoi la création d’une agence dédiée au marketing de contenu est-elle un point fort pour le groupe Rossel La Voix ? Pour répondre aux attentes des annonceurs, il a fallu mettre en place une équipe d’experts dédiés à la stratégie et à la production de contenus : C’est NewsMaster France. Notre méthodologie repose sur une écoute active et une compréhension poussée des problématiques et des objectifs de chaque client afin d’imaginer puis de concrétiser un système de communication sur-mesure. Nos réponses permettent d’activer les leviers de communication les plus pertinents dans leur contexte : rédactionnels, mais aussi audiovisuels avec le développement de la vidéo et du podcast… L’équipe NewsMaster France est également capable de répondre aux appels d’offres globaux qui font appel à des compétences diverses et à de la communication multicanale.

d’acquisition et transformation de nouveaux clients pour 40% des entreprises* En définissant clairement les objectifs de leurs campagnes, NewsMaster France est capable d’évaluer la pertinence des contenus et le retour sur investissement du client (ROI), en s’accordant sur de véritables indicateurs de performance (KPI’s).

Pourquoi les entreprises doivent-elles s’intéresser au marketing de contenu ? Parce que le marketing de contenu permet aux annonceurs de diffuser des contenus à haute valeur ajoutée via des canaux choisis auprès d’une audience cible précise. NewsMaster France transforme chaque contenu en solution percutante, destinée à atteindre des objectifs précis, établis en fonction des ambitions du client : notoriété, positionnement, génération de leads, ventes, fidélisation … Tout cela répond à une logique imposée par les comportements actuels des consommateurs.

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Communication et médias DATE DE CRÉATION • 01/01/2021

• 8EFFECTIF collaborateurs

Concrètement, quelle plus-value vous apporte le groupe Rossel La Voix ? Tous les contenus de considération que nous produisons peuvent être diffusés sur les sites éditeurs du groupe, mais aussi directement sur les supports digitaux des annonceurs, pour lesquels nous sommes également en mesure d’apporter des solutions sur-mesure : sites internet, blogs, newsletters… tout est envisageable ! Plus concrètement, adossée au groupe, l’agence NewsMaster France travaille à vos côtés sur des recommandations en matière de communication globale.

NewsMaster France www.newsmaster.fr

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

8 Place du Général de Gaulle, CS 10549 - 59023 Lille Cedex 03 20 78 40 40


l s i g n e d n o i t m o e g w o s h o o t i n g l v e i c t d h t p a r q u e m e d u n e c o n t o r r d t c e a g s i t e w e b r l t A o p g h n c l i v r e b l a q u e

Chaque entreprise a son histoire, racontez-nous la vôtre...

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Energie

Mathias POVSE Directeur à l’Action Régionale EDF Hauts-de-France et Directeur Commerce Nord-Ouest

EDF

Aux côtés des entreprises et collectivités des Hauts-de-France Comment EDF contribue-t-elle à construire un avenir énergétique neutre dans les Hauts-de-France ? À l’heure où le plan France Relance prévoit d’investir 30 milliards d’euros pour décarboner l’économie et soutenir les technologies vertes, EDF accompagne les entreprises et collectivités de la région au service de leur transition énergétique. La crise sanitaire a renforcé la stratégie du Groupe EDF en Hauts-de-France : il faut décarboner notre économie et au-delà, notre mode de vie. C’est la raison d’être d’EDF de construire un avenir énergétique neutre en CO2 grâce à l’électricité et à des solutions et services innovants, et nous sommes particulièrement bien placés pour le faire : le mix énergétique d’EDF est à 97% décarboné. En Hautsde-France, les enjeux sont importants : nous sommes une région industrielle, donc émettrice. EDF produit l’équivalent de ¾ de la consommation électrique régionale quasiment sans CO2, à travers un mix énergétique alliant nucléaire et énergies renouvelables. Nous sommes convaincus qu’il faut aller encore plus loin grâce au développement des renouvelables et des solutions énergétiques pour décarboner nos usages et consommer mieux.

Comment une entreprise, une collectivité peut-elle initier une démarche de transition énergétique ? Initier une démarche de changement, ça commence par quelques gestes simples, quelle que soit la taille de la structure et son avancement dans la transition énergétique. Par exemple, adapter les températures de chauffage, isoler ou entretenir les installations. Une démarche d’autant plus simple avec l’accompagnement d’un spécialiste : avec ses 400 conseillers experts, EDF accompagne plus de 100 000 entreprises et collectivités dans les Hauts-deFrance dans l’optimisation de leurs performances, jusqu’aux travaux d’efficacité énergétique.

Le Groupe EDF en Hauts-de-France c’est : • Le 1er producteur d’électricité : l’équivalent des 3/4 de la consommation régionale, avec presque aucune émission de C02

• 1 milliard d’euros injectés chaque année dans l’économie régionale • 10 000 salariés répartis sur l’ensemble de la région • 30

000 emplois induits • 500 alternants et 400 stagiaires DOMAINE D’ACTIVITÉ • Energie DE CRÉATION • 8DATE avril 1946 EFFECTIF • Hauts-de-France : 10 000 salariés ; Monde : 165 000 salariés

Comment EDF accompagne-t-elle les entreprises et les collectivités pour optimiser leur consommation énergétique ? EDF accompagne ses clients et partenaires à construire leur transition énergétique, en leur apportant des solutions adaptées à leurs besoins : ils peuvent consommer moins, produire leur propre énergie tout en améliorant leur performance. Chez EDF, nous avons un panel large de solutions, de l’expertise de notre R&D en passant par les savoir-faire de nos filiales ou de nos experts : mobilité électrique, autoconsommation solaire, pompes à chaleur ou encore efficacité énergétique, particulièrement chez les industriels de notre territoire.

A chaque organisation sa transition écologique ? Construire un avenir énergétique durable, c’est construire un projet énergétique concret aujourd’hui. Avec le service Pilotage intelligent du bâtiment par exemple, éligible aux mesures du plan France Relance, les entreprises et collectivités peuvent piloter à distance et en direct chauffage, eau chaude sanitaire ou climatisation. Et elles peuvent s’appuyer sur EDF et ses filiales pour les accompagner vers les solutions énergétiques qui leur correspondent le mieux. 144

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

EDF www.edf.fr 137 rue de Luxembourg 59049 Lille 3022 (service et appel gratuits)


Energie

Thierry PAGES Directeur régional Nord Pas de Calais - Hauts-de-France

ENEDIS

Un nouveau projet industriel tourné vers la transition écologique Enedis, en quelques mots ? Filiale indépendante du groupe EDF, Enedis est née le 1er janvier 2008 au moment de l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence. Dans le cadre de sa mission de service public, l’entreprise gère équitablement le réseau de distribution d’électricité public sur 95 % du territoire français et réalise toutes les interventions techniques (raccordement au réseau électrique, dépannage, relevé de compteur…) quel que soit le fournisseur d’électricité du client.

Quelles sont les ambitions du nouveau projet industriel d’Enedis ? Passer de la transition énergétique à la transition écologique, c’est adopter un nouveau modèle économique et social qui renouvelle nos façons de consommer, de travailler, de vivre ensemble. Le réseau électrique que nous gérons, dont les usages se multiplient, et le rôle d’Enedis en tant qu’acteur économique et social auprès des territoires, tiennent une place centrale dans la réussite de cette transition. Notre projet industriel et humain va nous permettre d’être au rendez-vous. Enedis s’engage à travailler autour de 2 axes : renforcer ses savoir-faire au service de la transition écologique et simplifier le quotidien de ses salariés pour simplifier la vie de ses clients.

Dans ce contexte, huit engagements concrets ont été pris, notamment pour améliorer l’expérience client. Des exemples ? Enedis s’engage à diviser par deux les délais de raccordement des clients d’ici à 2022. Les équipes d’Enedis en Hauts de France sont pleinement mobilisées et je peux vous dire aujourd’hui que nous sommes sur la trajectoire pour réussir. Autre exemple d’engagement du Projet Industriel et Humain : rétablir 90% des clients en 48h en cas d’incident climatique majeur sur le réseau. Nous sommes en train de terminer le déploiement des compteurs Linky et de l’infrastructure associée. Cette infrastructure contribue dès à présent à la réussite de cet engagement. En Nord Pas de Calais, par exemple, le taux de clients réalimenté en moins de 10h à fin septembre est de 99,5%.

Diviser par deux, d’ici 2022, les délais de raccordement des clients particuliers et professionnels du premier contact à la mise en service Rétablir l’électricité, d’ici 2025, de 90% des clients en moins de 48h en cas d’accident climatique majeur DOMAINE D’ACTIVITÉ • Gestion du réseau de distribution d’électricité DATE DE CRÉATION • 1er janvier 2008 EFFECTIF • 38 000 salariés en France DIVERS • 800 implantations en France, 37millions de clients, un réseau électrique d’1,4Mkm

Quels engagements en direction des clients professionnels ? La durée moyenne actuelle de raccordement pour les clients professionnels entreprises sans extension était de l’ordre de 7 mois à fin 2020. C’est encore trop long. Enedis s’engage à ce qu’ils soient effectués dans un délai maximal de 3,5 mois, à fin 2022. Nous mettons en place des interlocuteurs uniques afin d’adapter les solutions et répondre aux besoins spécifiques. Les délais de raccordement vont devenir un facteur clé pour réussir la transition écologique. Finie l’époque ou le distributeur acheminait simplement le courant des centrales de production d’électricité jusqu’au client final : aujourd’hui, le réseau public de distribution accueille 95% des EnR et nous l’adaptons afin d’intégrer les nouveaux usages à base d’électricité, tel le véhicule électrique ou l’autoconsommation. Avec l’essor de la production décentralisée d’énergie renouvelable, Enedis compte actuellement 240 000 points d’injection contre quelques dizaines il y a vingt ans.

ENEDIS www.enedis.fr 174 avenue de la république 59110 La Madeleine

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Environnement

Centre de Valorisation Énergétique de la MEL à Halluin

Aurélie Lapidus Directrice régionale Hauts-de-France

Veolia

La transformation écologique de notre territoire Hauts-de-France en action Une Raison d’être et une mission « Ressourcer le monde » La mission de Veolia est d’être l’entreprise de référence de la transformation écologique. Comment ? En permettant à nos clients, entreprises et collectivités locales, d’anticiper les risques environnementaux afin qu’ils puissent réduire l’impact environnemental de leurs activités et adapter leur modèle au service d’une croissance durable. En Hauts-de-France, Veolia Recyclage et Valorisation des Déchets est d’ores est déjà en action pour contribuer à la transformation écologique de notre territoire aux côtés de ses clients.

Voici quatre exemples concrets :

• Depuis mars 2021, l’intégralité des 135 véhicules opérant la collecte des

ordures ménagères de la Métropole Européenne de Lille (MEL) roule aux carburants à faible impact environnemental (GNV ou GTL). Chiffre-clé : Après 8 mois d’utilisation sur la collecte des déchets de la MEL, nous constatons une diminution de 29,8% de gaz à effet de serre sur le premier semestre 2021 (baisse constatée par rapport à 2019, année comparable en termes d’activité). • l’Alliance pour le Recyclage des Capsules en Aluminium (ARCA) - (Nespresso France, Nestlé France et Jacobs Douwe Egberts France) est associée à Veolia pour relocaliser la valorisation des capsules en aluminium en France. Les capsules de café en aluminium collectées partout en France sont désormais toutes déconditionnées sur le site de Veolia Valopôle à Boves, dans les Hautsde-France, pour être ensuite recyclées. L’aluminium servira à fabriquer de nouveaux objets, et le marc de café sera valorisé en compost au bénéfice des agriculteurs locaux. • Une partie du transport des déchets sur le territoire de la MEL se fait par voie fluviale : la MEL, dont les centres de valorisation sont implantés à proximité d’une voie d’eau, a fait appel à Veolia RVD Hauts de France pour gérer le transport des déchets non recyclables transférés entre le Centre de Valorisation Organique (CVO) de Sequedin sur des péniches pour être transportés vers le Centre de Valorisation Energétique (CVE) d’Halluin afin d’y être valorisés (et vise et versa). L’objectif est de préserver l’environnement tout en étant garant de la performance de la politique déchet de la collectivité. Chiffre-clé : En 2020, Veolia RVD Hauts de France a transporté 140 kT d’ordures ménagères résiduelles et 20 kT de déchets fermentescibles (en retour) par péniche, évitant ainsi 6400 trajets entre Sequedin (CVO) et Halluin (CVE), soit 200 T de CO2 évités par an. • Depuis décembre 2020, l’Autoroute de la Chaleur de la MEL à Halluin est opérationnelle. Ce projet permet une boucle d’énergie circulaire locale vertueuse et participe à l’autonomie énergétique de la région lilloise. Ainsi, une partie des métropolitains sont désormais chauffés grâce à l’énergie renouvelable produite par l’incinération de leurs déchets. La chaleur circule à travers un réseau urbain souterrain de 20 km, conçu, réalisé et exploité par Covalys, filiale de Veolia, permettant d’alimenter l’équivalent de 35 000 foyers en chaleur et 20 000 logements en électricité. Objectif 2022 : éviter la production de 50 000 T de CO2 par an. 146

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Du plastique recyclé pour Sundis

Les équipes Veolia Hauts-de-France et sa filière plastique se sont associées pour proposer au client de la matière plastique recyclée permettant d’assurer leur propre production et respecter les normes de fabrication. C’est ainsi que la PME familiale, qui fabrique et distribue des articles de rangement en plastique, développe des produits en matière plastique recyclées.

53 sites dans les Hauts-de-France en service Une organisation territoriale pour être proche de nos clients. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Recyclage et Valorisation des déchets DATE DE CRÉATION • 1853 EFFECTIF • 1 900 salariés dans les Hauts-de-France CHIFFRE D’AFFAIRES • Près de 300M€ en Hauts de France

Veolia RVD Hauts-de-France www.recyclage.veolia.fr Fort de Lezennes 115 rue Chanzy 59260 Lezennes 03 28 37 70 50


Halluin

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Imprimerie

Luc Van Driessche Directeur de production

Imprimerie Presse Flamande Nous aimons le papier et nous partageons notre passion ! Sur quels marchés l’imprimerie Presse Flamande est-elle positionnée ? Nos clients sont à la fois des PME/PMI pour lesquelles nous imprimons tous supports de communication mais également des commerçants et artisans (enveloppes, cartes de fidélité, etc.), des offices de tourisme (cartes touristiques, guides), des unions commerciales, des écoles (tickets de piscine, de cantine, papeterie scolaire), les éditeurs (livres d’art, brochures, livres en reliure cousue, éditeurs de journaux) et les associations (flyers, billetterie, calendriers, bâches publicitaires). Il y a 2 ans, nous nous sommes positionnés sur les marchés d’appels d’offre ce qui nous permet aujourd’hui d’être fournisseur des acteurs publics comme la mairie d’Hazebrouck, la Communauté de communes de Flandre intérieure, le SDIS NDPC ou encore l’Agence de l’eau. Nous sommes également référencés auprès de grandes plateformes d’achat parisiennes. Ces nouveaux marchés confortent notre stratégie de diversification de notre outil de production, engagée il y a quelques années, pour nous permettre de rester concurrentiel sur le marché

Justement, comment confortez-vous votre outil de production ? Nous allons investir prochainement dans de nouvelles machines de façonnage afin de répondre à de nouveaux marchés qui nécessitent un travail plus spécifique. Nous avons à ce titre renforcé notre équipe de production. Nos derniers investissements dans le pôle numérique nous permettent également de gagner en réactivité par rapport à nos concurrents, notamment les imprimeurs en ligne, avec un atout majeur : nous sommes capables de livrer plus rapidement nos clients !

Vous êtes depuis toujours un fervent défenseur du papier. Quels arguments opposez-vous face à l’arrivée des supports numériques qui viennent bousculer le secteur de l’imprimerie ? Avec l’arrivée des presses numériques et de la dématérialisation, le secteur de l’imprimerie vit des mutations profondes auxquelles nous nous sommes évidemment adaptés. Pour autant, je reste plus que jamais convaincu de la puissance du support papier qui, rappelons-le, alimente tout une filière depuis le domaine forestier jusqu’au recyclage. A titre d’exemple, la filière bois génère 3 700 emplois en France, les imprimeurs en représentent 53 800, la distribution (La Poste, librairies, messageries, marchands de presse) près de 180 000. Mes arguments en faveur du papier sont basés sur des éléments factuels : savez-vous qu’une facture numérique émet 242g de CO2, soit l’équivalent de 15 factures papier ? Que le papier est recyclable jusque 5 fois ? Que 390 000 tonnes de CO2 sont évitées chaque année en France grâce au recyclage de vieux papier ? Aujourd’hui, l’industrie du papier et de l’impression en Europe suit des normes qui participent à la gestion durable des espaces boisés et à la réduction de l’empreinte carbone. Encres vertes ou biologiques, papiers issus de forêts responsables, modernisation des outils de production pour réduire les consommations en énergie, en eau et solvants polluants… de nombreux efforts sont réalisés pour faire du papier un support vertueux. C’est le sens du message que nous portons auprès de nos clients, entreprises comme particuliers, à qui nous ouvrons volontiers nos ateliers : ces visites donnent une vraie valeur à notre produit et permettent de changer le regard porté sur notre métier. 148

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Certifications

L’imprimerie Presse Flamande est labellisée par la marque Imprim’Vert et a obtenu les certifications forestières PEFCTM et FSC®, et le label Culture papier.

Show-room

Ouvert aux particuliers pour la conception et l’impression de leurs faire-part de naissance, de mariage, etc. Des gammes renouvelées tous les 6 mois. En 2022, le showroom sera relooké et réaménagé pour encore mieux accueillir les clients. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Imprimerie offset & numérique DATE DE CRÉATION • 1833 EFFECTIF • 21 salariés CHIFFRE D’AFFAIRES • 3,5 M€ DIVERS • Outil de production :

- 1 presse offset feuilles ; format 72 x 102 ; cinq couleurs + vernis en impression HUV - 1 rotative 9 tours d’une capacité de 4 à 72 pages couleur au format tabloïd et d’une vitesse de production de 25 000 exemplaires / heure - 2 presses numériques - 1 traceur numérique grand format

Imprimerie Presse Flamande www.presseflamande.com 55 rue du Milieu 59190 Hazebrouck +33 (3) 28 41 49 32


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Service aux entreprises

Vianney Leveugle Christophe Debal Vice-Président Directeur Général Adjoint

AÉSIO mutuelle

Votre complémentaire santé sur mesure Qui est AÉSIO mutuelle ? AÉSIO mutuelle est le deuxième acteur mutualiste de France spécialisé dans la protection de la personne, né de la fusion de 3 mutuelles Apréva, Adréa et Eovi Mcd. Nous couvrons les besoins en complémentaire santé de 2,7 millions d’adhérents sur la France dont 500 000 personnes protégées dans les Hautsde-France. Fort de notre ancrage local, avec nos 500 collaborateurs dans la région, nous agissons au plus près des besoins de nos adhérents en proposant des solutions et un accompagnement adapté à tous les moments de la vie (couverture santé, prévention santé globale, accès aux soins, longévité, prévoyance...). AÉSIO est une véritable mutuelle dont la gouvernance est issue du vote de ses adhérents et qui veille à protéger leurs intérêts. La naissance d’AÉSIO mutuelle et notre rapprochement avec la Macif au sein d’AÉMA Groupe, nous donne les moyens de notre ambition : « Décidons ensemble de vivre mieux ».

Quels sont vos domaines d’expertise ? Acteur majeur de la santé, AÉSIO mutuelle défend une vision intégrée et globale de la protection tout au long de la vie. Elle propose une gamme complète de produits et services. L’assurance de personnes (santé, prévoyance, dépendance, assurance emprunteur), l’assurance dommages (automobile, habitation, protection juridique) et des solutions d’épargne (pour préparer sa retraite, financer des études ou construire un projet personnel). Les entreprises disposent également de solutions comme le PEE, le PERCO, et les indépendants de la retraite Madelin.

2,7 millions d’adhérents en France dont 500 000 personnes protégées dans les Hauts-de-France

280* agences

partout en France *

fin 2020

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Santé, prévoyance, assurance, autonomie, retraite • DATE DE CRÉATION 2021 • EFFECTIF 3500 collaborateurs en France dont 500 dans les Hauts-de-France

Qui sont vos adhérents et comment les accompagnez-vous ? AÉSIO mutuelle a à cœur d’offrir une pluralité de solutions performantes et de tarifs qui permettent à chacun de bénéficier d’un bon niveau de protection, en fonction de ses ressources et de ses besoins. Aussi, nous proposons des solutions qui s’adaptent à chaque situation et couvrons particuliers, professionnels indépendants, entreprises et associations, fonctionnaires et collectivités territoriales. Nous avons à cœur de permettre à chacun de vivre mieux, c’est pourquoi nous conseillons nos adhérents à chaque étape de leur vie. Nous multiplions également les actions de prévention auprès du grand public ainsi que pour les entreprises adhérentes. Nous disposons également d’un fonds de solidarité qui permet d’accompagner nos adhérents en cas de coup dur.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

AÉSIO mutuelle aesio.fr 2 rue de l’Origan 62000 Arras 03 44 24 28 21


NOUS SOMMES LE LIEN

QUI CRÉE AVEC LES PROS LA PROTECTION DONT ILS ONT BESOIN

SOLUTIONS SANTÉ ET PRÉVOYANCE DÉDIÉES AUX PROS Une protection globale aux garanties élargies pour permettre aux pros de travailler l’esprit libre : • Une complémentaire santé innovante et adaptée aux évolutions des besoins de santé. • Une protection prévoyance complète pour sécuriser leurs revenus en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité.

Renseignez-vous au 03 44 24 28 21 ou sur aesio.fr AÉSIO mutuelle, mutuelle soumise aux dispositions du livre II du code de la mutualité, immatriculée sous le n° 775 627 391 dont le siège social est 4 rue du Général Foy 75008 PARIS. Document non contractuel à caractère publicitaire Crédit photo : Alexis Raimbault 21-005-182

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Service aux entreprises

Christophe Madika Directeur Général

Carsat Hauts-de-France

Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail La Carsat (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) mène 3 grandes missions :

1,27 million

• La préparation et le paiement de la retraite des salariés du régime général. • Les services aux entreprises, la prévention et la tarification des risques professionnels. • L’aide et l’accompagnement des assurés en difficulté. A ce titre, elle est l’interlocuteur privilégié des salariés et des entreprises tout au long de la vie professionnelle et au moment de la retraite.

3éme Carsat de France

La Carsat prépare et paie la retraite par répartition

de retraités en Hauts-de-France en 2020 par le nombre de retraités en 2020

Elle suit la carrière des assurés et gère leur compte, elle informe les salariés par l’envoi régulier de relevés de compte individuels et met à leur disposition, sur internet, des services en ligne, notamment pour estimer le montant de leur retraite, etc… Grâce à son réseau de proximité, elle accueille les futurs retraités et leur facilite les démarches de demande de retraite.

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Sécurité sociale

La Carsat prévient les risques professionnels et assure la santé et la sécurité au travail

DATE DE CRÉATION • 1945

Elle prévient les risques professionnels en engageant les entreprises dans la prévention, par des interventions directes sur les lieux de travail, par des actions collectives auprès des branches professionnelles, par la conception de dispositifs d’évaluation et de prévention, par une offre de formation. Elle cible les risques majeurs et guette l’émergence de nouveaux risques. Elle fixe le taux de cotisation des accidents du travail et des maladies professionnelles et le notifie aux entreprises.

• 1EFFECTIF 532 salariés DIVERS • 11 milliards d’euros de prestations versées 70 000 retraites demandées par an

La Carsat accompagne les assurés fragilisés par un problème de santé ou de perte d’autonomie Elle apporte un accompagnement social aux assurés et leurs ayants droit touchés par la maladie, l’accident, le handicap et leur facilite l’accès aux soins. Elle les aide à prévenir le risque de désinsertion professionnelle, en menant des actions de détection précoce et en développant des offres de services pour favoriser la reprise du travail. La Carsat propose aussi des prestations d’accompagnement pour la vie des personnes âgées afin de leur permettre de vieillir dans de bonnes conditions et de rester autonomes et à domicile le plus longtemps possible.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Carsat Hauts-de-France www.carsat-hdf.fr 11 Allée Vauban 59650 Villeneuve d’Ascq Tél. : 39 60


Service aux entreprises

Jean-Baptiste Escudier-Bianchini Directeur Adjoint Direction de la Santé au Travail et de l’accompagnement social

Carsat Hauts-de-France

Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail La crise sanitaire a fait bondir l’absentéisme au travail. Comment la Carsat accompagne-t-elle les entreprises sur le sujet ? En 2020, 1 500 entreprises ont été accompagnées par le biais de l’action d’assistance aux entreprises en contexte pandémique. Des webinaires à destination des chefs d’entreprises, salariés, préventeurs, médecins du travail, membres de CSE et CSSCT sur la prévention des risques professionnels ont rejoint l’offre de service aux entreprises. De plus, une subvention d’aide spécifique a été mise en œuvre afin de réduire l’exposition des travailleurs au coronavirus grâce à la mise en place de mesures barrières et de distanciation physique ainsi que de mesures d’hygiène et de nettoyage.

Quels sont les autres sujets sensibles qui font l’objet d’actions de prévention ? La Carsat Hauts-de-France accompagne les entreprises sur des problématiques de prévention ayant un impact direct sur la prévention, dont la prévention des Troubles Musculosquelettiques (TMS). A ce titre le programme TMS Pros propose une démarche structurée et qui a fait ses preuves. La Carsat accompagne également les entreprises sur des thèmes de prévention tels que le risque de chute de plain-pied et de hauteur (parmi les premières causes d’accident du travail), le risque chimique, le risque routier…

En 2020,

6,5 M€

d’aides financières ont été versés par la Carsat Hauts-de-France à 1 051 entreprises pour les accompagner dans la prévention du risque professionnel.

1 500 entreprises

ont été accompagnées par le biais de l’action d’assistance aux entreprises en contexte pandémique. DOMAINE D’ACTIVITÉ • Sécurité sociale

De manière générale, quels services apportez-vous au quotidien aux entreprises ?

DATE DE CRÉATION • 1945

La Carsat propose un accompagnement global au travers : • de méthodologies et de conseils ciblés et personnalisés • de prestations innovantes (outils d’évaluations des risques, accompagnement dans l’évaluation des risques physiques, chimiques et des TMS, etc.) • d’aides financières (équipements, formations, diagnostics) au profit des TPE-PME • d’une offre de formation spécialisée (en présentiel ou en e-learning) s’adressant à tous les acteurs de l’entreprise • d’informations sur les cotisations sociales et le coût du risque professionnel • d’un accompagnement social pour améliorer la vie professionnelle des salariés et le maintien dans l’emploi • de réunions de préparation du passage à la retraite au sein des entreprises • de téléservices fiables et utiles avec le compte employeur sur www.net-entreprises.fr • d’informations (reportages, dossiers) et d’événements régionaux (salons, conférences, webinaires) à retrouver sur notre webzine www.entreprendre-ensemble.info.

• 1EFFECTIF 532 salariés

Pourquoi faire appel à la Carsat ? La prévention de l’absentéisme lié aux accidents du travail et maladies professionnelles représente un enjeu majeur pour la performance des entreprises aujourd’hui. La Carsat, au travers de ses expertises, accompagne les entreprises en ce sens.

Carsat Hauts-de-France www.carsat-hdf.fr 11 allée Vauban 59650 Villeneuve d’Ascq 39 60

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Service Public

LE RISQUE PROFESSIONNEL

42 000 accidents du travail Avec 38,4 cas pour 1 000 salariés en 2019, la fréquence des accidents du travail suit une tendance à la baisse tout en restant supérieure à la moyenne nationale. Cet écart est en partie expliqué par la structure économique qui contient des activités plus présentes et plus accidentogènes qu’en France (grande distribution, aide à domicile, santé, entreposage, intérim).

Indice de fréquence

Nombre d’accidents du travail avec première indemnisation pour 1 000 salariés

Nord et Pas-de-Calais

38,4 France

33,5 Les accidents sont moins fréquents que sur le territoire national dans une zone d’emploi, celle de Dunkerque. La fréquence la plus élevée est atteinte par la zone de Lens-Hénin.

Indice de fréquence des accidents du travail dans le régime général par zome d’emploi Nombre d’accidents du travail pour 1 000 salariés

Indice de fréquence 2019 Départements du Nord et du Pas-de-Calais : 38,4 Au-dessus de la moyenne régionale de 33,5 à 38,4

LES CONSÉQUENCES DU RISQUE PROFESSIONNEL

4,2 millions

de journées de travail perdues Cela équivaut à : • 18 700 équivalents temps plein perdus sur une année. • 74 jours d’arrêt en moyenne pour un accident du travail. • 295 jours d’arrêt en moyenne pour une maladie professionnelle. avec un allongement continu de la durée des arrêts liés au risque professionnel.

4 200 incapacités permanentes Il s’agit des victimes qui gardent de leurs blessures à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle une infirmité permanente réduisant leur capacité de travail.

445 millions d’euros engendrés par le risque professionnel

Il s’agit du coût pour la Sécurité sociale - frais médicaux, pharmaceutiques et hospitaliers, indemnités journalières, indemnités en capital et rentes – imputé aux entreprises par le biais du taux de cotisation accidents du travail / maladies professionnelles. A ce coût direct s’ajoute le coût indirect du risque professionnel comprenant la baisse de la productivité, la désorganisation des équipes et le coût du remplacement du salarié absent. Source : Carsat Hauts-de-France. Champ : salariés du régime général, départements du Nord et du Pas-de-Calais, année 2019.

En-dessous de la moyenne régionale

Retrouvez l’ensemble des indicateurs de l’Atlas 2020 de la santé au travail dans les Hauts-de-France ainsi que nos études thématiques sur www.carsat-hdf.fr Rubriques Entreprise/Actus/Chiffres Source : Carsat Hauts-de-France, données 2019 Note: Zones d’emploi des départements du Nord et du Pas-de-Calais, la zone de Maubeuge chevauchant l’Aisne.

3 600 maladies professionnelles(1) Plus fréquentes qu’en France, les pathologies professionnelles sont en majorité les troubles musculo-squelettiques(2). Les pathologies liées à l’amiante et au bruit s’avèrent sur-représentées. La reconnaissance des troubles psychosociaux progresse chaque année. (1) Une maladie est dite professionnelle si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique, ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle et si elle figure dans un des tableaux du régime général ou agricole de la sécurité sociale (définition INRS, Institut National de Recherche et Sécurité). (2) Selon l’INRS, les troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres supérieurs et inférieurs sont des troubles de l’appareil locomoteur pour lesquels l’activité professionnelle peut jouer un rôle dans la genèse, le maintien ou l’aggravation. Les TMS affectent principalement les muscles, les tendons et les nerfs, c’est-à-dire les tissus mous.


Service Public NOS SOLUTIONS PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ INDUSTRIE Le constat : Des Maladies Professionnelles 1,5 fois plus fréquentes. L’agroalimentaire est le secteur industriel le plus concerné par les troubles musculo-squelettiques, et notamment : • la filière de transformation du poisson, où les cas sont 10 fois plus fréquents. • la filière de transformation de la viande, avec un risque 5 fois plus élevé. Notre réponse : le programme TMS Pros, démarche en 4 étapes qui permet de prévenir durablement l’apparition des troubles musculo-squelettiques dans les entreprises. Plus d’infos sur www.ameli.fr/entreprise Rubrique Santé au travail/Dans votre secteur/Agriculture et agroalimentaire/ Filière viandes Rubrique Santé au travail/Risques/Les troubles musculosquelettiques.

CONSTRUCTION Le constat : des risques professionnels toujours plus importants que dans les autres secteurs. Maladies Professionnelles et Accidents du Travail sont plus fréquents dans la construction (respectivement 1,8 et 1,5 fois plus). Une nette amélioration est néanmoins enregistrée, avec des accidents de moins en moins fréquents mais qui restent souvent graves. Notre réponse : réduire le risque de chute de plain-pied et de hauteur (mobilisation Carsat/Dreets/OPPBTP/maîtres d’ouvrage). Prévenir l’exposition des travailleurs aux fibres d’amiante qui ont lieu dans le cadre des activités de désamiantage et lors des interventions sur les matériaux amiantés. Plus d’infos sur www.ameli.fr/entreprise Rubrique Santé au travail/Dans votre secteur/Bâtiment et travaux publics

TRANSPORTS ET LOGISTIQUE Le constat : des accidents du travail 1,7 fois plus fréquents. Notre réponse : de nombreux moyens de prévention des risques professionnels dont la mise en œuvre est simple et peu coûteuse (outils en ligne, formations, aides financières). Plus d’infos sur https://www.ameli.fr/entreprise Rubrique Santé au travail/Dans votre secteur/Transport routier de voyageurs, de marchandises, déménagement, messagerie, fret

AIDE ET SOIN À LA PERSONNE Le constat : des risques professionnels en augmentation. La fréquence des Maladies Professionnelles et des Accidents du Travail est plus de 3 fois supérieure à la moyenne. L’aide et le soin à la personne font partie des rares secteurs où une nette dégradation de la sinistralité est enregistrée. Notre réponse : Une offre spécifique du programme TMS Pros adaptée aux Ehpad. Deux expérimentations dans l’aide à domicile : développer la culture de prévention ; prévenir le risque routier. Plus d’infos sur www.ameli.fr/entreprise Rubrique Santé au travail/Dans votre secteur/Aide et soins à la personne.

NOTRE ACTION POUR RÉDUIRE L’EXPOSITION DES TRAVAILLEURS LORS DE LA CRISE SANITAIRE DE 2020

3,6 millions

d’euros versés en 2020 aux entreprises et travailleurs indépendants des Hauts-de-France, soit plus de 2 200 Subventions Prévention COVID-19. Il s’agissait d’une subvention dont l’objectif est de réduire l’exposition des travailleurs au coronavirus grâce à la mise en place de mesures barrières et de distanciation physique ainsi que de mesures d’hygiène et de nettoyage. 155


Service aux entreprises

Bénédicte Brienne Directrice

SOFIE

Accélérateur de développement des entreprises Quelques réussites en 2021

En quoi consiste l’action de SOFIE sur le territoire ? Financée par trois communautés de communes (Région d’Audruicq, Pays de Lumbres et Pays de Saint-Omer), SOFIE est un acteur majeur du développement économique du territoire. L’agence met gracieusement à disposition des porteurs de projets les compétences de son équipe pour les guider pas à pas dans les étapes de leur implantation ou de leur développement immobilier. Cet accompagnement personnalisé comprend notamment la recherche de foncier ou d’immobilier, la coordination du projet avec les services de l’État, de la Région et les collectivités territoriales, la mise en relation avec les partenaires emploi et formation et l’aide à la mobilisation d’outils financiers. Notre équipe anime également un réseau de plus de 300 Ambassadeurs qui sont tous des prescripteurs du territoire. Depuis 2019, SOFIE est pilote du programme Territoires d’Industrie. Comment ce dispositif national valorise-t-il l’industrie du territoire ? Lancé par le gouvernement en novembre 2018, le programme national « Territoires d’Industrie » vise la reconquête industrielle par les territoires. Nous avons été parmi les premiers territoires labellisés. Dans ce cadre-là, nous portons différents projets comme le Campus des Métiers et Qualifications avec une spécificité « Industrie et transition numérique », ainsi que le projet de Cité des industries dont l’objectif sera de valoriser les métiers autour de l’industrie. Nous travaillons également en étroit partenariat avec d’autres Territoires d’Industrie en France sur des projets communs. En 2021, Nelly Biche de Bere a choisi de s’implanter à Saint-Omer. Comment l’avez-vous attirée et accompagnée ? Cette implantation est un bel exemple du travail que nous menons en partenariat avec les partenaires locaux. Nous avons capté Nelly Biche de Bere, en lui vantant les atouts du territoire. Lors de sa venue, elle a été séduite par son dynamisme et sa qualité de vie. Nous avons ensuite travaillé avec nos différents partenaires, notamment les acteurs de la formation et de l’emploi, pour favoriser son implantation. Après l’ouverture en septembre de deux boutiques dédiées au recyclage, Le Placard et Upcycled, dans le centre-ville de Saint-Omer, la designer envisage la création d’un atelier textile, qui créera une soixantaine d’emplois. Aujourd’hui, le foncier se raréfiant, nous devons plus que jamais mettre en commun nos énergies pour attirer des projets et des talents sur le territoire. C’est le rôle de SOFIE d’animer cet écosystème.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

• Label Campus des Métiers et Qualifications « Industrie et Transition Numérique » • La 1ère antenne du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) en région Hauts-de-France à La Station • L’extension des capacités de production de Alphaglass : + 110 emplois

Des filières emblématiques

• Le verre et les arts de la table : 6 000 emplois (hors sous-traitance) ; Arc, le leader mondial des arts de la table ; Alphaglass (groupe Saverglass), leader mondial des bouteilles de luxe. • L’agroalimentaire : 1er pôle brassicole indépendant de France : près de 6 millions d’hectolitres de bière brassés chaque année ; 7 000 tonnes de tomates sous serres produites par an • Le papier-carton-emballage : 10% des emplois régionaux de la filière sur le territoire ; plus de 800 000 tonnes de papier carton produites annuellement.

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Agence de développement économique DATE DE CRÉATION • 18 janvier 2016

• 4EFFECTIF salariés, 1 président : François Motte

SOFIE www.sofieagency.fr 16 place Victor Hugo 62500 Saint-Omer 03 21 12 25 35


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Service public

© Caf du Nord / Service Communication / 2021

Luc Grard Directeur général

Caf du Nord

2021 : 10 ans que la Caf du Nord est résolument active et engagée au cœur des territoires !

LA CAF DU NORD EST UNE ENTREPRISE DE SERVICE PUBLIC La Caf du Nord est un établissement de droit privé assurant une mission de service public. Elle est engagée dans les domaines de la petite enfance et la jeunesse, le logement et l’inclusion sociale. 4 missions prioritaires : • Aider les familles à concilier vie familiale, vie professionnelle et vie sociale. • Faciliter la relation parentale, favoriser le développement de l’enfant et soutenir les jeunes. • Créer les conditions favorables à l’autonomie, à l’insertion sociale et professionnelle. • Accompagner les familles pour améliorer leur cadre de vie et leurs conditions de logement Pour remplir ces 4 missions, elle s’appuie sur 2 leviers : • Le versement des prestations financières aux familles (prestations familiales et sociales, aides au logement et minima sociaux). • L’accompagnement des familles et la mise en place ou le cofinancement de différents services et équipements collectifs qui leur sont destinés. Ses valeurs : solidarité, équité, agilité, innovation et responsabilité.

LA CAF DU NORD, UN ACTEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR DE LA POLITIQUE FAMILIALE ET SOCIALE © Caf du Nord / Service Communication / 2021

" La Caf du Nord, c’est l’engagement d’hommes et de femmes, qui ont une mission commune de service public, performant et accessible. Nous agissons en synergie avec les acteurs socio-économiques du département, pour apporter une réponse durable, humaine et économique à cette mutation sociale. Comment ? En étant pro-actif, en “allant vers” les allocataires et en “coopérant“ avec nos partenaires. La Caf du Nord a vocation à détecter les besoins, les attentes et à concevoir des solutions adaptées. Notre leitmotiv est alors de développer les services et les équipements ajustés aux spécificités de notre territoire : structures d’accueil du jeune enfant, centres sociaux, points numériques...”

UN ACCOMPAGNEMENT LOCAL 4 pôles de développement local : Métropole Européenne de Lille ; Flandre ; Pévèle - Bassin Minier ; Cambrésis -Sambre Avesnois.

LA CAF DU NORD, EXPERTE ET PARTENAIRE DE PROJETS • Une action prospective et préventive des besoins des territoires et des populations. • Un rôle d’information, de conseil et d’accompagnement pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des projets de ses partenaires. Sur chaque territoire, une équipe de proximité est présente et dédiée. • Une tarification favorisant la mixité sociale. • Des dispositifs, des outils de pilotage et de coordination à l’échelle locale et départementale. • Des outils et données statistiques permettant d’identifier la nature des besoins à l’échelle d’un territoire... • Une connaissance des quartiers et des familles et de leurs problématiques ainsi que des acteurs de proximité. 158

L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Caf du Nord www.caf.fr


© Caf du Nord / Service Communication / 2021

UNE POLITIQUE PETITE ENFANCE AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE DU DÉPARTEMENT

UNE ENTREPRISE AGILE, APPRENANTE AU SERVICE DE LA PERFORMANCE ET DE L’INNOVATION

La Caf du Nord favorise l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, tout en se mobilisant pour l’égalité des chances, l’insertion et l’emploi. Elle accompagne ainsi plus de 600 structures d’accueil et se positionne comme le premier financeur des Établissements d’accueil du jeune enfant (Eaje). Son appui prend la forme d’aides à l’investissement, pour la construction et la rénovation des équipements, et d’aides au fonctionnement, qui permettent aux familles de recourir aux services d’accueil collectif à moindre coût.

La Caf du Nord a basculé pendant la période de crise sanitaire à un taux oscillant entre 70 et 90 % de ses effectifs en travail à distance afin d’assurer la continuité de ses missions. Après avoir relevé ce défi, elle s’est fixée comme objectif de développer le télétravail pour en faire bénéficier le plus grand nombre.

LA MIXITÉ SOCIALE, FACTEUR D’INSERTION PROFESSIONNELLE Afin de favoriser l’accessibilité aux enfants en situation de handicap ou issus de familles précaires, deux nouveaux leviers financiers ont été créés en 2019 : - le bonus « inclusion handicap » : 508 000 euros versés à 165 structures. - le bonus « mixité sociale » : 3 197 000 euros versés à 145 équipements. Ceux-ci sont versés complémentairement à la prestation de service unique (Psu). La Caf du Nord soutient activement les crèches en offrant des places d’accueil pour les parents en démarche d’insertion ou de formation.

LA CAF DU NORD, UN EMPLOYEUR IMPORTANT DANS LE NORD 1 500 salariés : des acteurs de terrain formés et mobilisés au service de la population et des territoires. 11 points d’accueil et 9 agences : Armentières, Cambrai, Douai, Dunkerque, Lille, Maubeuge, Roubaix, Tourcoing, Valenciennes. Également engagée pour la diversité et la non-discrimination, la Caf du Nord compte 116 personnes en situation de handicap, soit 1,5 % au-dessus de l’objectif d’emploi des travailleurs handicapés. Malgré la situation de crise sanitaire, la Caf du Nord a réalisé 230 recrutements en 2020, essentiellement à distance, dont 53 en CDI. Plus de 130 métiers et 2 grandes familles d’expertises à la Caf du Nord : • La «relation Allocataires» Plus de 690 professionnels gèrent l’offre globale de service auprès des allocataires : les Tsu (Techniciens Service à l’Usager), GCA (Gestionnaires Conseil Allocataires), Cis (Chargés d’intervention sociale), les Itinérants regroupent tous les métiers liés à la gestion des situations de notre public.

Pour ce faire, elle a : • Réuni un groupe de collaborateurs pour coconstruire le nouveau projet de télétravail. • Négocié avec les partenaires sociaux pour établir un protocole équilibré. • Signé un nouvel accord télétravail le 23 avril 2021 avec une ouverture à la quasi-totalité des salariés et 3 options en fonction de la télétravaillabilité des emplois avec 2 jours maximum par semaine. • 882 salariés ont reçu ce jour un accord télétravail. Attentive à l’évolution professionnelle de ses collaborateurs, la Caf du Nord est dotée d’un plan pluriannuel de formation. Ce plan a permis de dispenser 40 060 heures de formation bénéficiant à 786 salariés, en 2020. Pour s’adapter aux conditions imposées par la crise sanitaire, plus de la moitié des formations ont été dispensées en distanciel pour garantir le développement des compétences des salariés, notamment sur la réforme de l’Allocation logement. Elle confirme également son rôle d’accompagnement et de soutien de la ligne managériale par la mise en œuvre d’actions de formation et de bonnes pratiques managériales soucieuses du bien-être au travail des collaborateurs.

LA SÉCU RECRUTE : www.lasecurecrute.fr

• La «relation Partenaires» Plus de 90 professionnels sont missionnés sur l’offre globale de service auprès des partenaires : Ces métiers se concentrent sur le développement des actions en faveur des allocataires en lien avec des partenaires de la Caf : associations, entreprises, collectivités territoriales…

Caf du Nord www.caf.fr 159


Transport / Logistique / Conditionnement

Franck Coquidé Président

Eric Coquidé Directeur Administratif et Financier

Établissements Coquidé & Cie Une entreprise qui se développe et qui recrute ! Quelles sont les activités des Ets Coquidé & Cie ? Nous sommes distributeurs et réparateurs agréés Renault Trucks et avons 20 points de services dans le 59, 62 et 76. Nous commercialisons des véhicules neufs et d’occasion, de l’utilitaire permis B au véhicule industriel. Nous assurons également le service après-vente à travers la vente de pièces détachées dans nos magasins, et la réparation dans nos ateliers du lundi au samedi sans rendez-vous. Nous proposons également un service de location de véhicules utilitaires ou industriels, en courte, moyenne ou longue durée, via notre société Locavi, franchisée Clovis Location. A quoi ressemble un camion en 2021 ? Depuis quelques années, les camions se sont transformés en véritables bijoux technologiques où la gestion de l’électronique et les technologies associées aux nouveaux carburants “propres” (gaz, électricité, biodiesel) sont devenues une part importante du métier de mécanicien poids lourds : “ D’un point de vue technique, technologique et connectivité, le camion a 10 ou 20 ans d’avance sur la voiture “, assure Franck Coquidé. Le métier de mécanicien poids lourds a changé ? Ces professionnels exercent leur travail avec polyvalence : compétences techniques, manuelles et informatiques se mêlent. Et avec la diversité des camions à entretenir, couplée à un métier qui évolue vite, le travail des mécaniciens se renouvelle sans cesse. Même chose pour le métier d’électricien, qui devient de plus en plus prégnant, avec tous les systèmes électriques et électroniques embarqués. D’où l’importance de travailler avec des collaborateurs curieux des nouvelles technologies, avec les changements que cela implique dans leur métier… et de les former tout au long de l’année pour rester à la pointe. Nous avons d’ailleurs ouvert notre propre centre de formation à Arras : l’Atelier. Au-delà de l’aspect technologique, le métier est aussi enrichissant par le vrai travail de recherche de panne et de réparation : on ne remplace pas les pièces par facilité, on essaie dans la mesure du possible de réparer les véhicules ; il y a un vrai savoir-faire technique. Quel avenir pour les mécaniciens ? Un mécanicien a aussi des perspectives de carrière et d’évolution : il peut devenir technicien-expert, chef d’équipe et même chef d’atelier. Le covid a démontré à quel point les camions sont indispensables. On voit toujours plus de camions sur les routes, et des solutions existent pour se conformer aux nouvelles normes antipollution : le camion est un métier d’avenir !

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

3 nouveaux sites ouverts

en 2020

253 formations métiers

dispensées depuis le début de l’année

DOMAINE D’ACTIVITÉ • Vente et réparation de véhicules industriels et utilitaires DATE DE CRÉATION • 1923 EFFECTIF • 470 collaborateurs CHIFFRE D’AFFAIRES • 142 millions d’euros

Ets Coquidé & Cie www.ets-coquide.fr Z.A. Artoipole, allée du Portugal 62060 ARRAS Cedex 9 03 21 23 47 45


Transport / Logistique / Conditionnement

Hugues et Alain HOUTCH Dirigeants

HOUTCH

Un esprit de famille Depuis 1965, la société Houtch est fière d’accompagner ses clients et ses partenaires dans leurs projets. Actuellement gérée par Alain et Hugues Houtch, l’entreprise familiale a su se développer dans divers domaines d’activités, avec pas moins de 400 collaborateurs, afin de répondre à vos attentes. LE TRANSPORT, national et international, avec des véhicules soucieux de l’environnement. Ceux-ci sont équipés de plus de 200 moteurs dont 40% de véhicules « verts » roulant au biogaz et à l’huile de colza. LA DISTRIBUTION, avec plus de 1 000 livraisons quotidiennes et une plateforme de Cross-docking de 4 000 m². LA LOGISTIQUE, avec actuellement 220 000 m² de stockage, de préparation de commande et d’e-commerce répartis sur 11 sites régionaux (St-Quentin, Fresnoy le Grand, Soissons, Vervins et Cambrai). LE CONDITIONNEMENT A FAÇON, avec leur filiale SOFRESCO, c’est 20 lignes de conditionnement permettant d’effectuer une large gamme de prestations automatisées (cellophanage, filmage, fardelage, reconditionnement de matières premières, remplissage, etc.) et manuelles (assemblage de PLV, coffrets, tri qualité, etc.), pour divers secteurs d’activités notamment l’industrie, l’agroalimentaire, la cosmétique, etc.

HOUTCH, en route vers une logistique encore plus verte ! Houtch en quelques chiffres, c’est : - Une traction FLO PALETTES 100% verte - A date, c’est 3 stations GNC (Gaz Naturel Compressé), dont une publique à Saint-Quentin ouverte depuis 2018 et une 2nde station publique multi-énergies qui verra le jour à Cambrai en 2022, intégrant également le réseau national Gaz’Up. - 1 arbre planté toutes les 10 palettes transportées grâce à l’opération « 10 palettes pour la planète » initiée par le réseau FLO Palettes – Messagerie Palettisée en partenariat avec les Pépinières NAUDET, le 300 000ème arbre sera planté d’ici la fin d’année 2021. - Des centaines d’abeilles Houtch chouchoutées par un apiculteur de la commune de Fresnoy-Le-Grand. - Valorisation des produits en fin de vie grâce au processus de gestion des déchets sur notre site de conditionnement SOFRESCO, situé à Fresnoy-Le-Grand. - 1 certification ISO 14001 et ISO 9001 sur l’ensemble de nos sites et métiers. Et de nombreuses autres actions en faveur de l’environnement !

HOUTCH présent dans le Cambrésis depuis 20 ans. Situé proche des axes autoroutiers et du futur canal Seine-Nord-Europe, le site logistique de 42 000 m2 (dont 18 000 m2 restent à développer) propose une formule « clé en main » (prestations logistiques, location immobilière ou solution mixte) avec de nombreuses rubriques ICPE incluant des cellules dédiées aux matières dangereuses et liquides inflammables..

Lancement d’une station MULTI-ENERGIES VERTES publique à TILLOY LEZ CAMBRAI. Celle-ci sera équipée d’une station de lavage et d’un parking sécurisé pour les poids lourds, ouverture prévue pour Février 2022 (projet en partenariat avec l’agglomération de Cambrai).

DOMAINES D’ACTIVITÉS • Transport , logistique et conditionnement DATE DE CRÉATION • 1965 EFFECTIF • Plus de 400 collaborateurs

www.houtch.fr SIEGE SOCIAL

Route de Brancourt 02230 FRESNOY LE GRAND 03 23 09 34 00 LOGISTIQUE

Avenue Jean-Jacques Segard 59554 TILLOY LEZ CAMBRAI 03 74 78 01 31

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Tourisme et loisirs

Photo Maxime Dufour Phtographies

Laurent Balmier Directeur Général

Casino Barrière Lille

Un resort intégré pour une expérience inédite au cœur de Lille Partenaire des festivals Séries Mania, Quels sont les principaux atouts du Casino Barrière de Lille ? Le Casino Barrière est un complexe urbain intégré : nos clients peuvent retrouver sur un même site un hôtel cinq étoiles, deux restaurants, trois bars, une salle de spectacle, des salons de réception pour l’accueil de séminaires d’entreprise et bien sûr un casino qui propose 300 machines à sous et 15 tables de jeu. Idéalement situé, à proximité de l’hyper centre de Lille et des deux gares européennes, notre resort est très apprécié des particuliers comme des entreprises qui y trouvent un lieu de détente et de divertissement. Ce n’est pas un hasard si nous accueillons 700 000 visiteurs chaque année dont une belle clientèle internationale composée de Belges, de Néerlandais et d’Anglais.

Vous avez développé une offre spécifique dédiée au tourisme d’affaire. Comment s’articule-t-elle au sein du resort ? Nous proposons 2 000 m d’espaces dédiés aux entreprises, la moitié sur les salons de réception de l’hôtel (7 salles modulables, de 10 à 130 personnes), le reste sur le théâtre qui peut recevoir des conventions de 800 personnes et des diners assis de 450 personnes. Ces équipements nous permettent d’accueillir 250 événements professionnels chaque année. Nos salles sont équipées des dernières technologies et présentent l’avantage d’être éclairées par la lumière du jour. De plus, la proximité du parc des Dondaines offre des espaces très agréables à vivre et tournés vers l’extérieur. Avec 142 chambres dont 17 suites et des prestations haut de gamme, notre hôtel nous permet également d’héberger les participants des conventions d’entreprises qui apprécient ainsi d’organiser leur événement chez nous ou chez notre voisin tout proche, Lille Grand Palais. 2

CinéComédies et Jazz en Nord, le Casino Barrière Lille participera en 2022 aux grands événements culturels de la métropole lilloise.

7ème

plus gros casino français en volume d’activité des jeux DOMAINE D’ACTIVITÉ • Resort multi-loisirs, casino, hôtel****, deux restaurants (gastronomique, Les Hauts de Lille – brasserie, La Terrasse du Parc), trois bars (Le Carré, l’Escal’777 et Le Café des Sports)

DATE DE CRÉATION • 2010 EFFECTIF • 260 salariés DIVERS • Parking de 600 places

A 500 mètres à pied du centre des congrès et d’exposition Lille Grand Palais

Quelle est votre offre en matière de divertissement et de spectacles ? Nos diners spectacles séduisent toujours autant : ainsi, la comédie musicale Cubanista - La Nueva Vida (une production Barrière) a été prolongée jusque juin 2022 avec 25 nouvelles dates programmées à partir de novembre. Ce spectacle, qui rencontre un vif succès auprès de notre clientèle individuelle et entreprise (les CE notamment), est commercialisé sous 3 formules : cocktailspectacle, diner-spectacle et spectacle seul. Inauguré il y a 1 an, le Café des Sports rencontre quant à lui un grand succès, boosté par une actualité sportive très riche. Situé à l’entrée du casino, cet espace de 300 m2 propose une centaine de places assises. C’est le lieu idéal pour vivre les grands événements sportifs du moment et à venir : Coupe du Monde de foot en 2022, Coupe de Monde de rugby en 2023, JO de Paris en 2024, etc.

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L’ATLAS ÉCO 2021-2022

Casino Barrière Lille www.casinosbarriere.com/fr/lille.html 777 Pont de Flandres 59777 Lille 03 28 14 47 77


Notre restaurant l’Aloze vous accueille dans un cadre chaleureux et convivial aux notes scandinaves pour y déguster les produits de la mer et ceux de la terre, avec des produits frais de saison.

Eveillez vos papilles le temps d’un repas gastronomique dans notre restaurant La Liégeoise où les produits de la mer y sont sublimés par de subtiles associations de saveurs et une maîtrise parfaite de la préparation et de la cuisson.

Notre Hôtel HHHH l’Atlantic, entièrement tourné vers la mer, offre une vue sur un des joyaux de notre Côte d’Opale, “La baie Saint-Jean”.

Conception Birdie - Photos © S. Stalnikiewicz.

Notre espace bien-être est ouvert tous les jours sur réservation de 9h à 20h30 pour vous faire profiter d’un moment de quiétude et de relaxation dans une ambiance zen.

LA C UISINE DE BENJAMIN DE LPIERRE

6 rue Notre-Dame - 62930 Wimereux - FRANCE - Tél. +33 (0)3 21 32 41 01 - contact@atlantic-delpierre.com www.atlantic-delpierre.com


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credit-agricole.fr Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Nord de France, Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de Crédit, dont le siège social est : 10 avenue Foch BP 369, 59020 Lille Cedex, 440 676 559 RCS LILLE METROPOLE. Société de courtage d’assurance immatriculée au registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS) sous le n° 07 019 406 (www.orias.fr). © Crédit photo : Adobe Stock - Une création www.laconfection.fr.


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