19442024 80 ANS
Ce cœur des Ardennes bat dans L’Ardennais
haque jour, une fenêtre s’ouvre sur la vie des Ardennes et des Ardennais. Comme l’on feuillette les pages de notre journal, depuis 80 ans dé lent les mille et une histoires qui ont façonné notre département, l’ont endurci, parfois blessé, mais jamais vaincu. Etre le témoin quotidien de l’histoire qui s’écrit est le moteur qui anime chaque jour les équipes de L’Ardennais. Depuis 30 ans, notre cher Yanny Hureaux et sa Beuquette font le bonheur quotidien de nos lecteurs, avec ce qu’il faut d’ironie, de piquant et de belles histoires, une plume comme il n’en existe plus à laquelle nous rendons hommage. Depuis huit décennies, le coeur des Ardennes bat dans L’Ardennais. Des générations de journalistes ont arpenté notre territoire pour rendre compte le plus dèlement possible de la vie de notre département, de son dynamisme, grands témoins des évolutions de notre temps, oreilles attentives de nos interlocuteurs, plumes agiles qui sans concessions, érigent l’information comme un rempart face aux obscurantismes. Il y a nos jours et nos nuits, esclaves d’une information qui ne s’arrête jamais, témoins du meilleur comme du pire. Il y a aussi ces maillons essentiels à la vie d’un journal, des métiers de l’ombre sans qui L’Ardennais ne serait rien. Il y a les nuits blanches des rotativistes, celles des colporteurs de presse, qui vivent chaque soir une course contre la montre pour livrer à temps nos exemplaires dans votre boîte aux lettres ou
Géraldine Baehr-Pastor
Directrice générale de Rossel Est Médias
Notre histoire
La naissance d’un journal
La première une
Au coeur de l’ancienne imprimerie
Les grandes dates
Les enjeux pour notre entreprise
Du papier au numérique
Vous et nous
Paroles de lecteurs
Le journal a changé leur vie
chez vos marchands de journaux. Un cycle permanent qui ne s’arrête jamais, nous emmène dans le tourbillon de la vie de nos villes et de nos villages. Et qui tisse peu à peu le l de notre histoire, riche de vos histoires.
Savoir d’où l’on vient, c’est prendre le temps de cultiver l’héritage du passé pour maintenir l’existence du débat démocratique et prendre part à la vie de nos territoires. C’est surtout préparer l’avenir et vous donner, chaque jour, les clés de compréhension du monde qui nous entoure. Grâce à la consolidation de nos activités sur de nombreux supports : papier, sites, applications, newsletters, TV digitale, nous rendons l’information toujours plus utile, complète et accessible à nos 350 000 lecteurs quotidiens.
Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
Plus que jamais, nous nous engageons pour un journalisme toujours plus exigeant, utile, incarné, vivant et porteur de solutions. Nous défendons un pluralisme qui porte toutes les voix, toutes les actions, tous les combats. Et ils sont nombreux. Pour le maintien du bien vivre ensemble, ici, maintenant. Pour les générations futures face à la jungle des réseaux sociaux, proies faciles de la désinformation. Pour nos modèles économiques face aux géants du numérique qui pillent nos contenus et font régner les algorithmes sur nos vies. Les dé s sont nombreux pour continuer à exister dans ce monde en perpétuel mouvement, alors que les intelligences arti cielles viennent à nouveau bousculer la donne.
S’adapter, toujours, grandir pour faire de ces menaces de véritables opportunités, et tenir bon parce que cette aventure est formidable. Elle nous rend ers de l’héritage laissé par des compagnons qui luttèrent pour un monde libre. Aujourd’hui, nous sou ons bien plus que nos bougies, c’est un vent d’espérance pour l’avenir de la presse, qui s’annonce riche et passionnant.
Vive L’Ardennais !
Supplément gratuit au journal L’Ardennais
Éditeur de la publication : journal L’Ardennais
Directeur de la publication :
Géraldine Baehr-Pastor
Rédactrice en chef : Carole Gamelin Rédaction et photos : L’Ardennais
Des collaborateurs et personnalités parlent de L’Ardennais
Fan de la première heure
Les produits dérivés de L’Ardennais
Les coulisses du quotidien
Les liens entre Yanny Hureaux et L’Ardennais
Ces reportages ont marqué leur carrière
Une tournée avec un V.C.P.
Béatrice, 38 ans de bons et loyaux services
L’Ardennais et Rimbaud
Portraits de correspondants
Les métiers disparus du journal
Les venues historiques dans les Ardennes
L’Ardennais et les arbres
Les coups de cœur de Karen Kubena
Une journée à L’Ardennais
Des projets innovants
L’album souvenirs
Les Unes historiques
Du château au bu et de la gare
Régie publicitaire : Global Est Médias, 4-6 rue Gutenberg, 51100 Reims. CPPAP n° 0425 C 86339.
Imprimé sur les presses du journal l’union, 6, rue Gutenberg, Reims. Provenance du papier : France, Suède. Merci au comité départemental de l’O ce National des Combattants et des Victimes de Guerre pour la labellisation de notre supplément dans le cadre du 80e anniversaire de la libération.
Par Mirko Spasic
’Ardennais, une aventure humaine née dans les décombres de la guerre
Comme l’ensemble de la presse française, L’Ardennais est né dans l’effervescence de l’après-guerre et la volonté de tourner la douloureuse page de l’occupation.
C’est dans les premiers jours du mois de septembre 1944, à la n de la Seconde Guerre mondiale, avant même le départ des troupes d’occupation, que le Comité départemental de Libération (CDL) réunit une quinzaine de personnes à Charleville, dans le but de préparer la parution d’un nouveau quotidien dans les Ardennes pour remplacer Le Petit Ardennais, fondé en 1880 par Émile Corneau, mais devenu un organe de propagande allemande en 1942.
Le quotidien local fut, comme la plupart des journaux français, interdit à la Libération pour ces faits de collaboration.
Le 4 septembre 1944, le CDL con a la mission de créer ce nouveau journal à Fernand Vallaud. Résistant, il était le secrétaire de Pierre Viénot, député et sous-secrétaire d’État aux a aires étrangères. Pierre Tainturier, sous-préfet révoqué par Vichy et résistant, s’associa à lui pour en assurer la gestion. Il en deviendra PDG. Le journal obtient le droit de s’installer dans les locaux du « Petit Ardennais », cours Briand.
Une femme, première journaliste
Les débuts sont héroïques. Une femme, Juliette Régnier, en est la première journaliste professionnelle. Pierre Decoursier sera son confrère de la première heure. Roger Sainmont, lui, contribue dans sa rubrique à la renaissance du sport ardennais. Le journal parait pour la première fois le lundi 11 septembre 1944. Il ne comporte que deux pages, imprimées recto-verso sur une feuille demi-format. Ce jour-là, la guerre est encore présente, les troupes alliées arrivant juste dans les faubourgs de Montmédy, dans la Meuse. Les contraintes techniques rendent très di ciles la sortie d’un journal quotidien : le papier manque, le matériel est hors de course et incomplet. Malgré tout, son millième numéro paraît le 30 décembre 1947. Pendant les années 60, L’Ardennais franchit la barre des 30 000 exemplaires di usés. En 1970, pour rénover son imprimerie, ses dirigeants trouvent un appui nancier auprès de L’Est Républicain. À partir de mars 1971, le quotidien nancéien devient peu à peu actionnaire majoritaire. Courant 1972, la création de la société civile des publications de l’Est par L’Est Républicain et Le Républicain lorrain permet aux deux titres de détenir 80% du capital. Dans les années 80, cours Briand, l’e ervescence est considérable, avec
les di érents services installés dans le château et sur la rue, le laboratoire photo dans le fond du parking, l’imprimerie en lieu et place d’une actuelle résidence. Lancée le 28 octobre 1984, l’édition dominicale est d’abord imprimée à Nancy. Elle deviendra 100% ardennaise le 21 novembre 1987. La collaboration entre les journaux lorrains s’arrête en 1985.
Fait unique dans la région, le journal est alors en concurrence directe avec L’Union de Reims, propriété depuis le 3 juillet 1986 de Philippe Hersant, qui possède alors ses locaux ardennais rue de Mantoue. En mars 1992, L’Est Républicain cède au groupe Hersant le quotidien ardennais. Les deux titres coexistent, avec leurs lecteurs respectifs, tout en uni ant leur contenu rédactionnel.
Enraciné dans la culture ardennaise
En 1995, l’historien Gérald Dardart réalisait, à la bibliothèque de Sedan, une exposition sur « La presse ardennaise de la Révolution à nos jours : un combat pour une identité. » Un livret était réalisé à cette occasion, dans lequel Yanny Hureaux, écrivain et auteur de La Beuquette, amoureux inconditionnel de ses chères Ardennes, rappelait en préface : « comme les Ardennais sont des gens solidement enracinés dans leurs schistes, leur passé, leurs principes, il est normal qu’ils conçoivent, en abondance, des livres, des journaux, des revues, des périodiques (...) Comment imaginer des Ardennes sans Rimbaud ni Dhôtel, et sans L’Ardennais ? » Pour pérenniser cette aventure humaine, le groupe belge Rossel prend le contrôle de L’Union-L’Ardennais le 14 janvier 2013, insu ant une nouvelle dynamique et assurant son avenir au titre, avant de lui donner cette année un élan supplémenaire en le dotant d’un nouvel écrin près de la gare.
Par Jean-Godefroy Varoquaux
écouvrez la toute première Une de L’Ardennais
Le 11 septembre 1944 naissait L’Ardennais. Un quotidien issu de la Résistance. Nous avons retrouvé la première Une du journal, très riche en informations.
Quel regard porteront, dans 80 ans, les journalistes sur les Unes d’aujourd’hui ? Vaste question. À la rédaction, celle datée du lundi 11 septembre 1944 surprend par la forme et l’absence d’iconographie. On la regarde évidemment avec les yeux de notre époque actuelle où tout est centré sur l’image voire l’apparence. Personnellement, ce numéro m’inspire de l’émotion, de la tendresse et de la responsabilité. C’est une naissance : celle du quotidien L’Ardennais.
Vent de liberté
Sur le fond, cinq articles composent ce premier numéro. L’un sur le grand Pierre Viénot, l’autre est une chronique des FFI, un troisième rend compte d’une commémoration o cielle. Un article comme on pourrait encore en trouver aujourd’hui dans le journal. Le titre de Une, re et du papier principal, est fort et plein d’espoir. « À l’aube de la délivrance », lit-on en gras. Un vent de liberté sou e dans les colonnes du journal. « L’ennemi n’est pas encore abattu », prévient-on tout en rappelant les sou rances spéci ques aux Ardennais, « toujours les premiers envahis et les derniers libérés ».
Naissance di cile
On y trouve également quelques lignes sur la création, non sans di cultés du journal. « L’Ardennais voit le jour au moment où la presse française, celle qui n’avait jamais capitulé, retrouve sa liberté. » Et de détailler : « Nous manquons de tout. Un obus a crevé la toiture de nos ateliers et endommagé nos machines (…) Nous n’avons plus de téléphone. » Les fondateurs du journal se sont battus pour qu’il voit le jour. Nous sommes aujourd’hui dépositaires de cet héritage et avons un ADN à préserver. « L’Ardennais est un journal essentiellement ardennais », lit-on. Un message, presque un mantra, plus que jamais d’actualité.
Le premier numéro de L’Ardennais n’a pas été facile à sortir. En cause, entre autres, un bombardement qui a touché l’imprimerie.
u cœur de l’ancienne imprimerie de L’Ardennais à Charleville-Mézières
Dans les souvenirs de Francis Colin, il y a du bruit, beaucoup de bruit. Et l’odeur aussi, celle de l’encre. Tous les jours, Francis se rendait au boulot, à l’imprimerie de L’Ardennais, située Cours Briand, avant qu’elle ne soit transférée à Reims en 1992. C’est dans un bâtiment, derrière le château, au fond à gauche, que le journal prenait vie. Aujourd’hui transformée en immeuble de logements, l’imprimerie était sur deux étages. Au rez-de-chaussée, le service journal et au premier, sous les toits, le service commercial. Francis est un ancien typographe, il se souvient des locaux : « Il y avait plusieurs machines, sur 300 mètres carrés environ. Les pages passaient sur de gros cylindres », indique-t-il. Francis a connu le temps où on mettait des lettres en plomb les unes à côté des autres dans des caisses pour former les phrases : « Quand on travaillait au plomb, on rangeait les lettres dans les caisses de 18 heures à 19 heures. Ensuite, on allait dîner et on revenait jusqu’à 00 h – 1 h. On s’en allait une fois que le journal commençait à s’imprimer. »
Serge Lucot, lui, commençait le travail un peu plus tard, aux alentours de 5 heures du matin. Il travaillait à l’étage, au service commercial. « On imprimait des cartes de visite, des a ches. On s’occupait aussi de périodiques qui étaient imprimés à Charleville », explique-t-il. Parmi ces périodiques, il y avait l’Atout, un hebdomadaire gratuit de 32 pages, tiré à plus de 100 000 exemplaires.
« Le quai de L’Ardennais »
Serge était « au pupitre ». Il était responsable d’une équipe d’une quinzaine de per-
L’imprimerie, un bijou industriel qui tourne tous les jours
Par Margaux Croizon
sonnes et surveillait que tout se passait bien au moment de l’impression. Ce qui lui a valu quelques frayeurs. Il se souvient de ce jour où un employé a raccordé la cuve d’encre noire alors que le client avait demandé du vert : « Je voyais le vert qui s’assombrissait de plus en plus », relate-t-il. Serge fait arrêter toutes les machines en urgence. « On a été obligé de tout recommencer, de relaver toutes les plaques et de remettre la bonne couleur. Ça nous a pris une heure et demie en plus, les collègues nous en voulaient », se souvient-il en rigolant. Et dans cette chaîne minutieusement organisée, l’expédition des journaux était aussi tout un événement. Les camions qui venaient récupérer les journaux arrivaient avenue Charles de Gaulle, puis devaient faire marche arrière dans une impasse pour arriver à l’arrière de l’imprimerie. Une manœuvre qui nécessitait de couper la circulation dans l’avenue. « On appelait ça le quai de l’Ardennais », indique Serge. Chez Serge, une plaque en aluminium telle qu’il les imprimait à l’époque, trône dans la salle à manger. Dessus, on peut lire « Vive la retraite ». Un cadeau de ses anciens collègues et le souvenir du bon vieux temps pour le retraité : « Les couleurs, les formats, tous les jours c’était di érent. J’aimais beaucoup mon métier. »
Elle est la vedette de L’union et en impose par ses dimensions : longue de 80 mètres, elle tourne à 75 000 exemplaires par heure, 362 jours par an. Elle ? C’est la rotative GOSS Uniliner S. qui en impose dans le bâtiment de 8000 m2 spécialement construit pour l’abriter en 2008. Star du journal, sa puissance, sa beauté font à coup sûr un e et boeuf. Bichonnée, mise en route, nettoyée chaque jour par une équipe de près de 40 personnes, la rotative est le coeur qui bat au sein de l’imprimerie, une véritable ruche parfaitement rôdée qui fait naître chaque jour les 100 000 exemplaires des journaux de Rossel Est médias (L’union, L’Ardennais, L’Est éclair, Libération champagne et d’autres titres du groupe Rossel). C’est un ballet parfaitement orchestré et minuté, qui opère chaque nuit un travail minutieux et une course contre la montre 362 jours par an pour que les services des expéditions prennent le relais avant le départ des journaux pour leurs points de vente ou chez nos abonnés. Des évolutions, l’imprimerie en a connu depuis 80 ans (lire ci-dessous) pour passer de la typographie à l’o set. « Cette transition vise à moderniser nos méthodes tout en optimisant la qualité et la rapidité de nos productions », explique William Carducci, directeur adjoint du centre d’impression. « L’o set présente plusieurs avantages par rapport à la typographie traditionnelle. En premier lieu, cette méthode permet une reproduction plus précise des images et des textes, avec une qualité constante sur de grands tirages. De plus, elle o re une meilleure gestion des couleurs et une plus grande souplesse en termes de supports d’impression. Ce changement nous permettra également de réduire les coûts de production, tout en maintenant un haut niveau de qualité pour nos clients » La rotative en chi res E ectifs quotidiens : 7 personnes par nuit à la rotative, 3 à l’expédition, 2 à la maintenance.
Production 7 jours/7 et 362 jours par an (sauf 24 décembre, 31 décembre et 30/04 veille du 1er mai) 100 000 exemplaires en couleur par jour / 50 000 exemplaires de nos hebdomadaires et journaux gratuits / 11 éditions / 4 500 tonnes / an de papier recyclé / 1 bobine papier = 1 300 kg / 11 tonnes de papier par nuit en moyenne / 80 tonnes d’encres par an / 290 000 plaques en alu soit 73 000 m2 par an
Les rotatives seront ouvertes au public et se visiteront le vendredi 4 octobre dans le cadre de l’opération Visite ma boîte initiée par le groupe Rossel Est Médias. Visite sur inscription en ashant le QR Code
grandes dates es
Mars 1992
Le groupe Hersant rachète L’Ardennais à L’Est républicain.
11 septembre 1944
Naissance du quotidien L’Ardennais. Le journal est installé dans les locaux du « Petit Ardennais », cours Briand à Charleville-Mézières.
1993
Lancement de la Beuquette de Yanny Hureaux
14 janvier 2013
Le groupe belge Rossel rachète L’union qui est intégrée dans le groupe Rossel Est Médias, avec L’Ardennais et L’Est-éclair. Une politique de modernisation et de diversi cation est engagée pour répondre aux nouvelles attentes tant sur le papier que sur les supports numériques.
20 février 2022
Lancement de la TV digitale sur le site de l’Ardennais
Septembre 2022
Lancement #tanews, univers éditorial dédié aux centres d’intérêts des jeunes, leurs préoccupations et envies.
27 Février 2021
Christian Lantenois, reporter photographe à L’union et L’Ardennais, est violement agressé au cour d’un reportage à Reims.
Printemps 2022
L’Ardennais se mobilise pour reboiser la forêt locale touchée par une maladie appelée le scolyte. La vente d’un numéro spécial permet de replanter plus de 10 000 arbres.
17 juillet 2024
L’Ardennais quitte le Cours Briand et installe son nouveau siège à la gare de Charleville.
1 zone de di usion & 1 édition
Les Ardennes
32 salariés
15 000 exemplaires / jour
1
site internet
30 journalistes 2024
75 000 visites uniques / jour
1 TV digitale
lardennais.fr et 1 application
Deux ans déjà !
Par Valérie Coulet
’Ardennais est le premier média dans sa ville et son département, et il
Entretien
Bernard Marchant
Président du Groupe Rossel
Président du groupe belge Rossel, Bernard Marchant estime que L’Ardennais a bien évolué depuis son rachat en 2013. Mais il doit encore s’adapter pour attirer de nouveaux lecteurs.
L’Ardennais fête ses 80 ans. Comment ce titre, que votre groupe belge a racheté en 2013 au groupe français Hersant, se porte-t-il ?
Un travail de fond a été mené et l’entreprise a évolué, de façon dynamique et positive, dans un contexte social apaisé et volontariste.
Aujourd’hui, le titre se trouve en bonne position pour assurer sa transformation pour le futur. L’Ardennais est plutôt bien positionné par rapport aux autres titres, à l’extérieur et à l’intérieur du groupe.
Quels sont ses points forts et ses points faibles ?
Ses points forts sont son ancrage local et la qualité de ses contenus, ainsi que la relation de con ance avec le lectorat qui est extrêmement importante. Il y a aussi, grâce à l’environnement de travail mis en place, une bonne transversalité, ce qui est fondamental. Les équipes éditoriales, marketing, de la régie publicitaire et du back-o ce travaillent bien ensemble. Il faut maintenant accélérer les e orts sur le digital. Car il est extrêmement important d’aller chercher un lectorat plus jeune et de rajeunir la relation au lecteur. On sait qu’il faut miser sur la multidi usion : journal papier, liseuse, site…
L’Ardennais était-il très en retard au niveau digital par rapport à vos autres titres ?
Disons que les marchés ne sont pas au même niveau de maturité. Il est vrai que plus on se trouve au nord de l’Europe et plus les marchés sont numérisés. Si L’Ardennais n’était pas en avance dans ce domaine, un e ort a été fait tant au niveau éditorial qu’au niveau de la régie publicitaire. Aujourd’hui, il y a une accélération de cette numérisation et c’est une bonne chose. Il faut rattraper le retard tout en gardant le bon équilibre.
L’Ardennais est le premier média dans sa ville et son département, et il doit le rester dans des plateformes multimédias.
Il y a un e ort à faire sur la vidéo, en trouvant le bon modèle. Les journalistes de presse ne doivent pas devenir des journalistes audiovisuels mais la vidéo doit enrichir leur capacité à raconter de belles histoires.
Quelle est la recette pour qu’un titre de presse comme L’Ardennais continue de se vendre ?
Et quel modèle économique préconisez-vous pour qu’il reste rentable ?
Le monde change plus vite qu’avant et le citoyen a parfois du mal à s’y adapter. Avec le phénomène de surcommunication, les gens ont des difcultés à appréhender de façon apaisante ce qui se passe dans le monde, surtout s’ils s’informent par les réseaux sociaux. Notre travail est d’apporter des ltres grâce au prisme journalistique, en expliquant, analysant… Pour mener cette mission tout en restant rentable, il faut construire un écosystème. Mais dans ce domaine, il n’y a malheureusement pas de règle. On doit tracer notre route en étant si possible aidés par les régulateurs. Car notre écosystème ne doit pas être mis à mal par des outils d’intelligence arti cielle qui pilleraient nos contenus sans que l’on soit rémunéré.
Une entreprise comme la nôtre doit être agile et performante tout en véri ant que les règles du jeu soient respectées par les di érents acteurs. Si beaucoup d’informations sont gratuites sur Internet, la majorité des articles digitaux sont payants.
Comment donner envie aux gens de payer ?
Autrefois, les fausses informations circulaient dans les cafés, aujourd’hui cela se passe sur les réseaux sociaux. Si l’on veut que les gens paient pour nous lire, ce qui est indispensable, nous devons construire de bons contenus, utiles aux lecteurs. Ces derniers doivent avoir conscience de la valeur ajoutée.
Il faut d’ailleurs bien ré échir à la façon dont on vend un journal car les gens font la comparaison avec leur abonnement Net ix ou Spotify. Les trois critères les plus importants pour les équipes sont la compétence, la passion et la curiosité. Et pour que les gens entrent dans le magasin, notre vitrine doit être attractive.
De nombreux journalistes et lecteurs ont peur de l’intelligence arti cielle et redoutent un nivellement par le bas. Quelle est votre position ?
Il n’y a aucune raison d’avoir peur si, plutôt que de subir l’intelligence articielle, on l’utilise de façon intelligente. Car si on ne le fait pas, d’autres l’utiliseront mieux que nous et on risque alors de perdre la bataille. Quand on regarde en arrière, on aurait pu avoir peur d’énormément de choses. Mais l’être humain a su s’adapter. Les nouveaux dé s permettent d’avancer.
Par Carole Lardot
u papier au numérique
Il y a 80 ans, sortait le premier numéro de L’Ardennais. Votre titre de presse est devenu un média régional accessible sur tous les supports et toutes les plateformes.
Avant, c’était presque trop facile de sortir un journal 7 jours sur 7, 362 jours par an si l’on exclut les trois jours de non-parution. Facile, tout est relatif bien sûr. Fabriquer un journal de 54 pages en moyenne, c’est réinventer chaque jour un nouveau produit qui n’existe pas le matin même, qui sera disponible dans vos liseuses numériques aux alentours de minuit et dans vos boîtes aux lettres au petit matin. Nous avons l’habitude de dire qu’un journal, c’est un petit miracle quotidien, d’autant plus que L’union se décline en 7 éditions locales, car notre ADN, c’est l’information de proximité, celle que nous sommes les seuls à pouvoir vous délivrer. Mais aujourd’hui, on n’attend plus forcément la sortie du journal papier pour s’informer. Pour nous, ce qui est essentiel, c’est de vous délivrer une information de qualité en étant présent là où vous vous trouvez. Vous êtes un amoureux du papier, nous aussi. Vous préférez lire le journal en feuilletant notre liseuse numérique, nous avons optimisé la lecture en mode zen. Les plus dèles ne sortent jamais sans leur application chargée sur leur téléphone pour être alerté (ou non) en temps réel, découvrir les articles sélectionnés par la rédaction, paramétrer leurs préférences ou enregistrer un article à lire plus tard…En fonction du moment de la journée, vous nous consultez sur votre ordinateur, mais surtout sur votre smartphone comme 85 % de nos lecteurs numériques. Là encore, nous nous adaptons à vos habitudes de lecture. Plus de 220 000 personnes nous lisent chaque jour sur internet.
Vidéo et innovation
L’information se décline aussi sous tous les formats et sur toutes les plateformes dans un souci d’accessibilité et d’inclusion. Nous avons réalisé un gros travail ces dernières années pour proposer une vaste o re vidéo que vous pouvez retrouver au cœur de nos articles, sur notre plateforme innovante de vidéos verticales vériées, VVV, ou en suivant nos lives qui vous emmènent au cœur des événements. Et puis, il y a les réseaux sociaux. À chacun ses codes, ses habitudes. Nous vous apportons une information de qualité, véri ée, sourcée sur Instagram, LinkedIn, Facebook ou encore X, ex-Twitter. Vous êtes plus de 300 000 à nous suivre sur nos di érents réseaux. À l’heure des fake news et des IA génératives, disposer d’une information certiée et véri ée est absolument primordial. Nous fêtons nos 80 ans cette année mais, sans vous, sans votre con ance et votre délité, rien ne serait possible. Alors continuons à inventer ensemble un média que nous aimons et qui nous ressemble.
S’il y a une chose qui a révolutionné la presse écrite ces dernières années, c’est bien la vidéo. Aujourd’hui, les habitudes de lecture sur le web ont changé, un article écrit ne se conçoit plus sans vidéo. Voilà pourquoi L’union-L’Ardennais s’est doté d’un pôle audiovisuel, dont Aurélie Beaussart et Antonin Lhuillier sont les visages. La consommation de vidéos sur Internet, elle-même, a évolué en trois ans. « Les besoins ont changé, explique Aurélie. Les gens regardent aujourd’hui les vidéos sur leur téléphone, donc en format vertical, et sans son dans 80 % des cas. De plus, la consommation de vidéos se fait en mode picoratif. Ils veulent donc des vidéos textées, courtes, avec des informations de qualité, vérifiées. » Antonin est tout aussi enthousiaste : « On passe tous nos journées sur le téléphone, pour lire nos mails, aller sur les réseaux sociaux, s’informer. On scrolle tout le temps. L’idée qu’un média se mette au diapason des habitudes nouvelles est géniale. » Afin de répondre à cette demande, nous avons ainsi lancé le 25 juin 2024, sur son site mobile, une nouvelle o re vidéo baptisée VVV, pour vidéo verticale vérifiée. Il s’agit d’un kiosque vidéo permettant aux internautes de s’informer au quotidien dans ce format. Une première dans la presse régionale française. Ces nouveaux formats vidéo font évoluer la manière de travailler de nos journalistes. « Il nous faut synthétiser les sujets et reportages en quelques mots, sur une durée inférieure à une minute trente », explique Aurélie. « Ça nous oblige aussi à être très réactifs, ajoute Antonin. En un quart d’heure, le sujet vidéo est sur VVV. »
L’Ardennais sur tous les réseaux sociaux
Lire L’Ardennais partout, c’est possible. Grâce à notre site internet, mais aussi sur les réseaux sociaux. Aujourd ion de L’Ardennais anime une page Facebook qui compte près de 55 000 abonnés. Des Ardennais d’ici et du bout du monde qui forment une communauté très attachée à son territoire.
Sur les autres réseaux sociaux, L’Ardennais et L’Union faisaient jusqu’à présent compte commun. En cette rentrée, nous avons souhaité dissocier nos deux journaux. Votre journal est donc présent sous son nom propre @lardennais_ (sans oublier le tiret) sur X(ex-Twitter), Instagram et sur TikTok. Vous y trouverez notamment de nombreuses vidéos.
Nous animons aussi une communauté sur LinkedIn.
Vous l’avez compris : nous souhaitons être présents partout où nous pourrons promouvoir nos belles Ardennes !
Votre spécialiste depuis + de 60 ans
Les plus grandes marques de véhicules de loisirs exposées sur un parc de + de 15 000 m2.
Par Pauline Godart
u comptoir avec l’Ardennais : « C’est
mon quart d’heure peinard »
Quelle que soit l’heure de la journée, au café du matin ou à l’apéro du soir, le journal est un incontournable de la vie d’un bistrot. Exemple dans un troquet bien connu à Rethel.
« Mes parents étaient abonnés, j’ai grandi avec le journal. Aujourd’hui, en gérant un bar, c’est quasiment obligatoire de l’avoir. » Eric Girondelot, emblématique patron du Macallan’s Tavern à Rethel, n’en démord pas. Chaque matin, il lui faut son canard. « C’est mon quart d’heure peinard, sur ma terrasse, avec un café. On apprend des trucs locaux qu’on ne savait pas et dans le Rethélois, les sujets politiques ne manquent pas », sourit le taulier, évoquant sans le dire, aussi bien le brutal changement de présidence à la communauté de communes sud-ardennaise que le scrutin des législatives localement très chahuté.
Lire le journal au comptoir, ça ouvre des débats intéressants. Les habitués aiment bien ça
Eric Girondelot, patron du Macallan’s
Et tout ça, c’est le journal qui le raconte, traçant au quotidien la chronique de tout un territoire, comme une saga qui fait causer. À l’Union, il préfère même L’Ardennais « car on est dans les Ardennes, dit-il èrement. Je lis à peu près tout, et pas que Rethel d’ailleurs. Tout sauf les morts. J’ai trop peur de me voir dedans. » Et ses clients aussi, lisent le journal. « Ils aiment bien, ça ouvre des débats sympas, que ce soit sur ce qui s’est passé hier ou sur ce qui va venir ce week-end. »
Au comptoir, complice, on commente Ce vendredi soir justement, lecteurs accoudés au comptoir, les discussions vont bon train. Le propos ? Tenter d’en savoir plus sur ce TikTokeur originaire du Rethélois, emprisonné pour violences début août, qui a défrayé la chronique en publiant depuis sa prison des vidéos prétendument tournées sur place. Bref, chacun y va de son anecdote ultra-locale sur un sujet qui a rapidement pris, notamment grâce aux publications du journal L’Ardennais, une ampleur nationale. En n, à chacun sa bonne raison de tourner les pages. L’une des serveuses du Mac, qui n’en perd pas une miette, embraye. « Chez moi aussi, quand j’étais gamine, on lisait le journal. C’est la première chose que mon père me demandait d’aller chercher le matin. Moi, je faisais les mots croisés et je regardais l’horoscope. » Depuis, rien n’a vraiment changé.
Par Margaux Croizon
L’Ardennais, une histoire de famille chez les Gallot
Chez Pascale Gallot, L’Ardennais fait partie du décor depuis l’enfance. « Il traînait toujours sur la table de la cuisine », se rappelle l’habitante de Donchery. C’est son père qui allait le chercher le matin à la boîte aux lettres, « il commençait à le lire au réveil, il continuait pendant sa pause de midi puis il reprenait le soir en rentrant du travail », raconte Pascale, aujourd’hui la cinquantaine. Et aujourd’hui, le journal traîne toujours sur la table de la cuisine : « J’adore le journal papier, c’est comme un roman- euve, je suis emmenée par le mouvement du papier », décrit Pascale en tournant les pages de L’Ardennais du jour. Il n’est pas rare pour Pascale de découper les pages quand un article l’interpelle, pour garder le souvenir d’une personne qu’elle connaît ou d’un événement, « ça permet de se souvenir des petits détails qu’on aurait pu oublier. Et puis je suis contente de tomber dessus au hasard quand je fais le tri dans les armoires », raconte-t-elle, avant d’ajouter : « Dans mon porte-monnaie, je garde toujours la photo de mon mariage qui est parue dans le journal.»
J’adore le journal papier, c’est comme un roman-fleuve, je suis emmenée par le mouvement du papier
Pascale Gallot, Lectrice de L’Ardennais
À côté, accoudée à la table de la cuisine, Jeannine Gallot écoute sa lle. En entendant parler du journal, les souvenirs remontent. Dans son bar qu’elle tenait à Vivier-auCourt avec son mari, « L’Ardennais faisait le tour du bar », se rappelle l’octogénaire. Et ce sont les pages sports qui avaient le plus de succès chez les clients de Jeannine : « Ils lisaient les comptes-rendus des matchs de football des équipes du coin. Ils débattaient sur l’arbitre, s’il avait bien fait de donner un carton, c’était la 3e mi-temps. »
Un journal aux plusieurs vies
Et pas question pour Pascale et Jeannine de jeter le journal quand elles ont ni de le lire. Dans sa cuisine, Jeanine stocke deux sacs remplis d’anciens numéros. « Ils servent à allumer le poêle à bois ou à mettre en dessous de la litière du chat », indiquent les deux femmes.
Déjà dans le temps, le recyclage du journal était quelque chose d’ancré dans la famille : « Mes parents pliaient le journal, et faisaient un trou pour faire passer une celle. Ils l’accrochaient dans la cabane dans le jardin pour servir de papier toilette », raconte Jeannine. Des façons plus ou moins atypiques de donner une deuxième vie au journal.
LE MOIS DE LA BIOÉCONOMIE
Du 30 août au 30 septembre 2024
EN GRAND EST #2
SAVEZ-VOUS QUE LA BIOÉCONOMIE EST DÉJÀ UNE RÉALITÉ DANS VOTRE QUOTIDIEN ?
Énergie, cosmétique, emballage, pharmaceutique... : venez découvrir ces produits, fabriqués à partir de végétaux ou de matières venant des animaux.
100 événements gratuits pour tout comprendre ! d’Infos +
Par Amélie Girard
eur vie a changé grâce à L’Ardennais
Ils ont trouvé un emploi, fait connaître leur entreprise ou alerté sur la précarité de leur situation. La vie de ces trois Ardennais a un lien étroit avec notre journal.
François Béguin
a trouvé un travail... et une épouse !
En octobre 1961, la vie de François Béguin, alors âgé de 16 ans, bascule grâce à une petite annonce parue dans L’Ardennais. Le jeune homme de Bogny-sur-Meuse qui se destinait à entamer une formation de clerc de notaire se retrouve, par les aléas de la vie, du jour au lendemain, sans perspective de formation ou d’emploi.
Il ne souhaite qu’une chose : échapper à l’usine. Son salut viendra d’une petite annonce qu’il remarque dans le quotidien L’Ardennais : le bar restaurant Chez Antoine, situé près du théâtre à Charleville-Mézières, où se trouve aujourd’hui le bijoutier Moglia, cherche un barman.
Sans expérience dans ce domaine, il se présente le vendredi suivant. « J’étais tout mince, je n’avais pas d’expérience mais ils m’ont quand même donné ma chance. J’ai commencé le lundi suivant. Je prenais le train à Bogny avec mon cousin le matin et le soir », raconte l’homme avec grande précision, comme si tout cela s’était déroulé la veille.
C’est ainsi que sa carrière professionnelle a commencé. Il restera dans cet établissement jusqu’en 1978, l’année où il a repris le bar le Vert d’eau. C’est aussi grâce à ce premier emploi que François Béguin a rencontré son épouse. Au retour de son service militaire, lorsqu’il reprend son emploi chez Antoine, il se met en couple puis épouse la lle de ses patrons.
Alexia Bader :
un coup de pouce pour son entreprise
Alexia Bader a fait connaître son entreprise de toilettage à domicile grâce à un article paru dans l’Ardennais en août 2023.
Alexia Bader est arrivée dans les Ardennes pour suivre son conjoint qui souhaitait se rapprocher de sa sœur. Cette grande amoureuse des animaux, originaire d’Alsace, décide de lancer son entreprise de toiletteuse pour animaux de compagnie dans la commune où elle a emménagé à Bourg-Fidèle, dans le nord du département. « Je ne connaissais personne en arrivant ici », con e la jeune femme. Pour se faire connaître, elle contacte alors par l’intermédiaire de sa voisine, la correspondante de sa commune qui écrira l’article qui est paru dans L’Ardennais le 1er août 2023. « J’ai tout de suite vu un e et. J’ai eu plus de demandes de renseignements. Ensuite, le bouche-à-oreille a fait le reste. En un an, j’ai eu une belle progression. J’ai plus de 200 clients », con e la jeune femme qui se démarque en proposant ses prestations à domicile.
« Je me plais bien dans les Ardennes, même si c’est plus calme qu’en Alsace. Mais ici, j’ai pu lancer mon entreprise. Ça aurait été impossible en Alsace, il y en a déjà beaucoup. »
La jeune femme a appris à connaître les Ardennes depuis un an. Grâce aux visites à domicile qu’elle fait chez ses clients, elle a appris beaucoup sur le département et ses habitants.
« Les gens sont très sympas », se réjouit la jeune femme qui continue de suivre l’actualité de son département grâce aux réseaux sociaux de L’Ardennais.
Jean
Delaitre :
un appel à l’aide entendu dans la France entière
En mars 2024, la France découvre la situation très précaire de Jean Delaitre, agriculteur à Rocquigny, grâce à un article paru dans L’Ardennais. L’homme de 68 ans ne touche aucun revenu et vit dans des conditions très précaires. Ce premier article, c’est Jean Delaitre, lui-même qui l’a souhaité. La MSA lui réclame la somme de 145 000€, qui correspond à plusieurs années de cotisations non réglées et majorées. « À ce moment-là, je ne dormais pas beaucoup la nuit alors j’ai écrit un texte, et je suis allé voir la correspondante de la commune. Quand l’article est paru, sur le coup, je me suis dit que j’ai peut-être été un peu loin. Ça a fait un cinéma pas possible et ça a fait le tour de France. »
À la suite de cet article, une grande chaîne de solidarité se met en place. Des personnes lui apportent une télévision, une machine à laver et une cagnotte est ouverte. Une cagnotte qui a atteint la somme de 48 332€ le 29 juillet 2024. Une somme qui n’ira pas dans sa poche mais qui pourra éponger une partie de sa dette à la MSA.
« J’ai reçu de l’aide aussi de la coordination rurale, notamment pour la partie administrative » qui n’est pas vraiment le point fort de l’agriculteur. « Tout n’est pas réglé mais maintenant je touche une petite retraite de 220 euros par mois », fait-il remarquer. « J’étais seul. Grâce à l’article, j’ai rencontré du monde, je me suis fait de nouveaux amis et ça va déjà mieux, même si tout n’est pas encore réglé. »
Par Youssra Erraoui
ollaborateurs et partenaires, ils parlent du journal le cœur ouvert
Partenaires, précieuses sources d’information, anciens collègues ou mêmes amis, ils sont plusieurs à nous aider à faire vivre le journal. Pour ses 80 ans, L’Ardennais leur donne la parole.
Dominique
l’Association des anciens combattants se considère « passeur de mémoire ».
Dominique Valentin a lui aussi beaucoup contribué au journal. En tant qu’ancien correspondant sportif bien sûr mais aussi, depuis 6 ans, en tant que président des anciens combattants. « Le journal nous facilite nos missions, nous sommes une association patriotique et en accord avec la municipalité nous demandons la pose de plaques et le journal participe à nos actions », explique-t-il. Il le lit le journal depuis 50 ans maintenant. Quand il était jeune c’était les pages sport qui l’intéressaient mais aujourd’hui, « en tant que président des anciens combattants je dois lire la rubrique nécrologique », précise-t-il.
Il n’y a pas que les journalistes qui font le journal. Le service publicité remplit aussi les pages et maintient des relations saines avec nos partenaires. Laurence Gérard, présidente des transports Rémi collabore avec le journal depuis plus de 5 ans. « C’est Valérie qui est notre interlocutrice à la régie publicitaire. C’est devenu quasiment une amie. Elle suit nos publications, nos fréquences. Je lui fais con ance »
Laurence Gérard, présidente des transports Rémi collabore avec la régie publicitaire depuis près de 5 ans..
Olivier Laurant, entrepreneur et ancien président du CSSA de Sedan est une source précieuse. « Je suis abonné au journal, vos collègues m’appelaient quand ils avaient besoin d’une information ou qu’ils avaient un creux. Je m’entends très bien avec le journal ». « Le point de départ de cette relation c’est que je suis amoureux de mon territoire, je suis né rue Gambetta à Sedan au centre de Sedan et dès que je peux aider les personnes pour le valoriser je le fais ».
« En lisant L’Ardennais on est vraiment ardennais »
« L’Ardennais c’est comme une communion, tous les jours c’est un petit morceau de notre identité, con e Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, en lisant L’Ardennais on est vraiment ardennais ». L’élu revient sur la collaboration avec le journal. « Le top c’est quand on réussit à travailler avec vous pour une décision, faire des vidéos de pédagogie ».
Transformez vos espaces avec style !
Par Youssra Erraoui
L’Ardennais fête ses 80 ans et certains nous suivent depuis nos débuts. Ils sont abonnés depuis 40 ans, 60 ans voire 70 ans. Nous sommes partis à leur rencontre pour découvrir leur lien avec notre quotidien.
Nos abonnés ne ratent pas une parution depuis de nombreuses années. Un point commun les unit : la soif d’information. Alain connaît le journal depuis petit mais c’est après son mariage en 1978 qu’il s’abonne : « ça fait 40 ans que je suis abonné. Je connais le journal depuis bien avant car mes parents le lisaient aussi, ils le recevaient à la maison. »
« Je lis tout »
« Quand j’étais gamin on n’avait pas le droit de le lire. Mais aujourd’hui je le lis de la première à la dernière page. Même les jeux, je les fais tous, l’horoscope, les recettes, je lis tout », ajoute-t-il.
Pour Henri et son épouse aussi, impossible de sauter une page. Ils lisent tout et tous les jours. « Même le dimanche ! Un ami nous l’amène quand il va à la boulangerie ».
Le couple va bientôt fêter sa 64e année d’abonnement et quand on lui demande jusqu’à quand il compte lire le journal, la réponse est évidente : « Jusqu’à la n de nos jours ! ».
Des souvenirs du quotidien.
« On a voulu s’abonner parce que chez mes beaux-parents, ils lisaient le journal à deux. Un voisin le recevait chez lui et le soir, il l’emmenait à mes beaux-parents. Mais moi je préfère l’avoir dès le matin », précisent-ils. « Et puis, comme nous sommes dans un petit village, il n’y a pas de colporteur donc ça nous permet de voir le facteur »
Henri ne rate
aucune parution
depuis 64 ans.
Photo : Youssra Erraoui
« Avant pour le paiement, une dame passait nous voir chaque mois », expliquent Ladis et Michel, nos plus anciens lecteurs et abonnés. « Je lis le journal depuis que j’ai appris à lire, ça fait 90 ans maintenant », con e èrement Michel, 97 ans. Ses souvenirs liés à ses lectures sont intacts. « Je me souviens de chaque étape du tour de France de 1936 », a rme-t-il avant de les citer une par une. Ce que préfère Michel dans le journal c’est bien le sport et la politique « mais il lit tout, il ne faut pas l’embêter quand il lit le journal. Quand les enfants venaient et que je lui demandais de m’aider il me disait non je suis occupé. Occupé à lire le journal et il était très sérieux », se souvient Ladis.
Le premier jour de l’abonnement « On lisait le journal mais on s’est abonnés parce qu’un jour une personne est venue devant notre boîte aux lettres et nous a expliqué que ce serait plus avantageux et depuis, nous n’avons pas changé », explique Ladis. Micheline, 87 ans se souvient aussi parfaitement du jour où elle a décidé de s’abonner. « J’avais mon ls de deux ans dans les bras, je suis sortie et un homme à la porte nous a demandé si on lisait le journal j’ai dit oui et on s’est abonnés. Aujourd’hui mon ls a 65 ans donc ça fait plus de 60 ans». Fidèle lectrice du journal, Micheline a un faible pour la Beuquette dont elle garde une précieuse coupure où elle en est la vedette après avoir écrit une lettre à Yanny. Lectrice mais aussi actrice du journal, elle a fait l’objet de plusieurs articles, dans des circonstances heureuses avec son club de marche de Carignan ou malheureuses avec la fermeture de l’usine de la Chiers. « Je continue de garder tous les articles ou les photos qui me plaisent ».
du 1 er
*Pour tout achat d’une cuisine d’unmontant de 4 000 €à6 500 €valeurd’achatmeubles TTC,vousbénéficiez d’unavantage de 1 000€ surlapose de votre aménagement, pourtoutachat d’unecuisine d’unmontantde6501€à8 500 €valeurd’achatmeublesTTC,vous bénéficiezd’unavantagede1 250 € surlapose devotre aménagement, pourtout achatd’une cuisine d’un montantde8501€à10 500 €valeurd’achatmeubles TTC, vous bénéficiezd’unavantagede1 500 € surlapose de votre aménagement, pourtoutachat d’une cuisine d’un montantde10501€à 12 500 €valeurd’achat meublesTTC,vous bénéficiezd’unavantagede1750€ surlaposede votre aménagement, pourtoutachat deplus de 12 501€valeurd’achat meublesTTC, vous bénéficiezd’unavantage de 2 000 € surlaposedevotre aménagement. Les valeurs d’achat meubles TTC(comprenant les meublesbas et hauts, le plan de travail et élémentsde finition liés à la conception de la cuisine) citéesci-dessus s’entendenthorsélectroménager,évier, robinetterie,accessoire,pose etlivraison,ethorstravaux annexes. Le montant deces avantagessera déduit du montant dela posede votre aménagementuniquement. Si septembreau30septembre2024. Non cumulableavecd’autrespromotions passées, encoursouàvenir.Lesprixci-dessus s’entendenteneuros TTC, TVAcompriseautaux applicable Photononcontractuelle.
enFranceMétropolitaine et Corseparticipants àcetteopération et réservéeaux particulierspendant cettepériodede promotiondu 1erau30septembre2024.Noncumulable avecd’autres promotions passéesencoursou àvenir hormis la Hors pose, livraison,accessoires et travaux annexes
sa naissance, L’Ardennais s’affiche sur des voitures, des objets, des suppléments et des livres
Toute entreprise doit mettre en avant sa marque avec des véhicules à ses couleurs ou en multipliant les « goodies », les objets promotionnels. L’Ardennais n’a jamais été en reste.
Toute entreprise se doit de mettre en avant sa marque avec des véhicules à ses couleurs. Cela s’appelle le covering et ça consiste à appliquer un lm vinyle sur la carrosserie. Être visible passe aussi par les « goodies », autrement dit les objets promotionnels comme des porte-clés, les mugs, les t-shirts ou les stylos.
Dès l’après-guerre
L’Ardennais n’a jamais été en reste et dès l’après-guerre et ses premières années, le journal a toujours a ché sur ses véhicules son nom et ses couleurs. Le « quotidien républicain d’information », pour marquer la rupture avec la presse collaborationniste de la Seconde guerre mondiale était ainsi a ché sur la Peugeot 203 fourgonnette qui sillonnait le département dans les années 50, ou le camion Berliet GLA transformé littéralement en char de carnaval à nos couleurs, ou encore, plus tard, la Renault Estafette bleue des années 60.
La palme revient indiscutablement à l’année 1966, lors de la 53e édition du Tour de France cycliste avec une superbe Alfa Roméo 2600 six cylindres Spider aux couleurs du journal
Mais la palme revient indiscutablement à l’année 1966, lors de la 53e édition du Tour de France cycliste. Nos confrères Emile Meyrial, journaliste sportif et le rédacteur en chef de L’Ardennais Jean Locot reconverti pour l’occasion en chau eur utilisaient en e et une superbe Alfa Roméo 2600 six cylindres Spider pour accompagner l’épreuve le jour où elle a fait étape à Charleville. Du buvard à la clef USB L’engouement que bon nombre d’Ardennais ont à l’égard des objets racontant l’histoire du journal ne s’arrête pas à la passion automobile. Il faut évoquer la quantité assez impressionnante d’objets promotionnels tout au long des années. L’Ardennais et L’union ayant été rivaux avant de s’allier, c’est à qui proposait les plus attractifs. Il y a eu l’époque des buvards, des porte-clefs. Celle, désormais révolue, des briquets et des cendriers. L’Ardennais a réalisé des plaques publicitaires en tôle lithographiée, des plaques émaillées plus rares et beaucoup plus chères aujourd’hui, d’autres en matière plastique pour indiquer les lieux de vente. Nous avons eu aussi les stylos,
LE
parapluies et t-shirts, jeux de cartes et même des calculettes convertissant francs et euros et clef USB.
Lorsque Boris Vian était imprimé à L’Ardennais
L’objet ultime a peut-être été l’enseigne du cours Briand constituée de lettres en relief, à l’origine, lumineuses. Et, bien sûr, il y a les anciens numéros du journal et notamment le numéro 1 du 11 septembre 1944. Sans compter les nombreux hors-séries consacrés notamment au club de foot de Sedan ou aux marionnettes ou encore le co ret spécial 50 ans de fac-similés des plus fameuses « Unes », datant de 1994 et intitulé « 50 ans d’histoire ». En n, on ne peut oublier que dans les années 60, l’imprimerie commerciale de L’Ardennais réalisait les bulletins «o ciels» du collège de Pataphysique. C’est ainsi qu’elle édita une pièce de Boris Vian, «Le goûter des généraux», illustré par Siné. Imprimé en 1962 en petite série, avec 32 exemplaires de tête, c’est une des pièces les plus rares, à la côte très élevée, parmi les objets de L’Ardennais.
SPÉCIALISTE DE TUBAGES TOUTES ÉNERGIES
POUR POÊLES À BOIS ET CHAUDIÈRES
Par Lylian Casier
Yanny Hureaux :�
Le papa de la Beuquette, gardien de l’identité ardennaise, revient sur son histoire d’amour avec notre quotidien qu’il lit depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne.
Yanny Hureaux avait quatre ans au moment où « son » canard est né. Si loin qu’il s’en souvienne, L’Ardennais est un prolongement de son âme. Un jour d’été qui ressemblait à l’hiver, il nous a reçus à Gespunsart pour évoquer ses souvenirs, lui le « papa » de la Beuquette, la rubrique qui l’a rendu célèbre aux quatre coins des Ardennes.
« J’ai connu le château du cours Briand, puis l’atelier, et vous voilà maintenant dans de nouveaux locaux à la gare», amorce le Gespinois.
Yanny Hureaux avait quatre ans au moment où « son » canard est né. Si loin qu’il s’en souvienne, L’Ardennais est un prolongement de son âme. Un jour d’été qui ressemblait à l’hiver, il nous a reçus à Gespunsart pour évoquer ses souvenirs, lui le « papa » de la Beuquette, la rubrique qui l’a rendu célèbre aux quatre coins des Ardennes.
« J’ai connu le château du cours Briand, puis l’atelier, et vous voilà maintenant dans de nouveaux locaux à la gare», amorce le Gespinois.
Ce qu’il ressent à l’évocation du titre issu de la Résistance, en 1944 ? « Sans jeu de mots, ça a appartenu à mon quotidien. Ce mot est magique. C’était un compagnon, un incontournable. J’ai un lien presque charnel avec L’Ardennais», livre-t-il, choisissant chacun de ses mots, parlant tantôt au passé, parfois au présent.
Le passé pour évoquer, dans les années 50 et 60, le seul « informateur » du département. Il récuse d’ailleurs le mot « média ». Le passé pour évoquer aussi le Club Sportif Sedan Ardennes, qu’il a chevillé au corps. Il se remémore le bon temps d’un journal qui faisait corps avec les Rouge et Vert. « Le journal était son premier supporter, parfois critique avec un joueur, mais toujours bienveillant », relève le fan de ballon rond.
9000 épisodes de la Beuquette
En revanche, il évoque au présent la Beuquette, sa Beuquette. Il en a écrit plus de 9000 en trente ans et quelques mois. « Son succès, c’est son patriotisme ! », croit savoir celui qui est le seul à pouvoir a ubler de surnoms les élus du territoire. En retour, ils lui écrivent souvent, parfois pour se plaindre ou se justi er, presque jamais pour le houspiller. Car c’est aussi ça, Yanny Hureaux et sa Beuquette : un personnage et une rubrique qui traversent les générations, comme suspendus au-dessus du temps. Sa plume est le plus souvent respectée, et parfois crainte. Une chose est sûre, l’Ardenne dans son ensemble y est attentive.
À sa façon, et parce qu’il vénère son département, Yanny Hureaux demeure un des plus grands défenseurs de l’identité locale. Un digne représentant du chauvinisme et du terroir ardennais. Yauque Nem !
J’ai un lien presque charnel avecL’Ardennais »�
U n livre de Yanny Hureaux, l’auteur de La Beuquette, est évidemment un événement pour tous les Ardennais. Didier Louis, l’auteur de l’ouvrage, ancien rédacteur en chef de L’Ardennais, partage avec lui une admiration sans faille pour leurs Ardennes natales.
Cette proximité, cette amitié, cette admiration réciproques o rent au lecteur un formidable voyage auprès d’Ardennais de toujours, dont le point commun est l’amour indéfectible pour leur territoire.
On y rencontre, presque comme s’ils étaient des familiers, ceux dont la notoriété a largement dépassé les frontières de l’Ardenne, de l’écrivain André Dhôtel aux peintres Jean-Paul Surin et Simon C., des résistantes Eva Thomé à Marguerite Fontaine à Louis Dugauguez l’emblématique entraîneur de ses chers Sedanais, de l’incontournable Arthur Rimbaud au poète de Signy-l’Abbaye André Velter.
« On y trouve une quarantaine de chroniques sur des personnes qui ont marqué sa vie, explique Didier Louis à propos de son partenaire ; il les a tous rencontrés, sauf De Gaulle et Verlaine ! »
Les mémoires de Yanny Hureaux, édition L’Ardennais, 19 euros.
es reportages qui ont marqué nos
Arme à la main
Par Thomas Delobelle
Au soir de Charlie Hebdo, les gros bras de la BRI sont intervenus à Charleville-Mézières. Le photographe
Aurélien Laudy et le chef d’édition Thomas Delobelle ont essayé de se fondre dans leur dispositif. Récit.
Cette matinée du 7 janvier 2015, jour du massacre chez Charlie Hebdo, toute la rédaction de L’Ardennais accuse le coup. Localement, les choses s’accélèrent quand, vers 22h30, une colonne de véhicules stationne en bas de l’avenue De-Gaulle. À l’intérieur, des hommes en noir, casqués, encagoulés, lourdement armés. Aurélien Laudy, photojournaliste, me rejoint. Quand le convoi se met en route, au culot, nous décidons de lui coller au train.
La colonne s’immobilise dans un coin discret de la zone du val de Vence. Deux hommes de la voiture qui nous précède fondent sur nous armes à la main. Pas de négociation possible : « Vous dégagez ou je vous crève les quatre pneus », nous jette à la gure « Tof », le chef, alors que des points rouges bougent sur nos poitrines...
Nous prenons des photos mais impossible de leur parler
Nous décidons donc de nous garer au milieu des autres véhicules au pied des tours de la Ronde Couture car nous avons la conviction que dès que les policiers seront à découvert, les « choufs » (ceux qui surveillent le quartier pour les dealers) feront leur job en criant.
Banco ! Peu avant minuit, des cris résonnent entre les immeubles. Nous prenons des photos mais impossible de suivre les hommes de la BRI venus interpeller un suspect.
Les premiers policiers descendent de l’immeuble calmement. Il est minuit, nos téléphones sonnent, il nous faut au plus vite regagner la
Un accident de train spectaculaire
Par Jean-Godefroy Varoquaux et Mélanie Demarest
À Rumigny, un train transportant de l’acide phosphorique, lancé sur des rails en pleine nuit, qui percute un yacht au passage à niveau. C’est l’incroyable scénario de ce fait divers hors du commun.
C’est une scène digne d’un lm hollywoodien ! Sur le scénario déjà. Un bateau à plus d’un million d’euros, tracté sur une remorque en pleine nuit au milieu de la pampa ardennaise. Le convoi se retrouve en mauvaise posture sur un passage à niveau.
Un train transportant de l’acide phosphorique circule sur ladite voie ferrée et pulvérise le yacht.
Évidemment, la motrice et huit wagons déraillent. Le train déverse une partie du contenu de ses 11 wagons-citernes dans la nature.
En arrivant sur place, le 17 juin 2021, au lendemain de la catastrophe, on est sidérés. Bouche bée, comme sonnés par cette vision des wagons enchevêtrés. Tout ce métal tordu, plié, parfois déchiré comme du vulgaire papier. Tous ces wagons éventrés, surélevés ou encore dans des positions dignes d’un équilibriste surprennent. Un décor de cinéma on vous dit.
Il faut plusieurs secondes à nos deux cerveaux de journalistes pour mesurer l’ampleur de cet accident hors du commun qui a fait deux blessés et a nécessité d’importants moyens.
Ce qui surprend aussi, ce sont les pompiers qui interviennent sur place vêtus comme des astronautes. Des combinaisons intégrales laissant imaginer le pire concernant les produits chimiques transportés par le train. Pendant plusieurs semaines, les secours ont œuvré pour nettoyer la zone polluée et dégager les wagons accidentés. Nous avons suivi ce fait divers exceptionnel, un peu comme une série. L’épilogue étant le tribunal, l’a aire a été renvoyée au 9 décembre prochain, pour déterminer les responsabilités de chacun et les millions d’euros à verser. Un lm mémorable.
Implantation de Woinic
Par Thomas Delobelle
Fin des années 1990, Didier Louis, alors directeur départemental de l’Union-L’Ardennais a la conviction que Woinic doit sortir des ateliers d’Eric Sléziak. Il lance alors une grande consultation.
Au stade Albo de Sedan, sur le rond-point Mazagran, sur les crêtes préardennaises qui marquent l’entrée dans « les vraies Ardennes » et même place Ducale… Pendant plusieurs mois, à la n des années 1990, la rédaction de votre quotidien a laissé libre cours à l’imagination des Ardennais. La question ? Où implanter Woinic, le plus grand sanglier du monde né dans les ateliers de forgeron d’Eric Sléziak à Bogny-sur-Meuse. « Nous avions publié plusieurs articles sur ce qu’Eric Sléziak était en train de réaliser, raconte Didier Louis ancien rédacteur en chef de L’Union-L’Ardennais qui était à l’époque directeur départemental des Ardennes. Je trouvais que, au-delà de sa réalisation extraordinaire, sa démarche n’était pas banale. »
La rédaction de L’Ardennais consulte alors ses lecteurs. « On a eu de tout, se souvient Didier Louis. Cela a duré des mois. On a nous-même été surpris par le nombre de lettres que l’on recevait. Les Ardennais se sont vraiment emparés du débat. Parce qu’à l’époque, il fallait nous écrire, mettre un timbre et aller à la Poste ! C’est dire s’ils se sont passionnés. »
Le monde politique a lu, attentivement, les lettres qui étaient publiées dans le journal. Et c’est nalement en 2008, le 8 août précisément, que Woinic a trouvé sa place sur l’unique aire de repos des Ardennes comme certains de nos lecteurs l’avaient imaginé.
Christian Lantenois frôle la mort�
Par Mathieu Livoreil
Le 27 février 2021, notre confrère photographe était très violemment agressé dans le cadre d’un reportage et passait quatre semaines dans le coma.
Un samedi après-midi en famille à la maison, tranquille. Jusqu’à cet appel de l’élu chargé de la sécurité à la Ville de Reims. Un photographe de notre journal a été pris à partie lors d’un reportage, ça a l’air sérieux, il est inquiet, me demande comment joindre le rédacteur en chef de permanence. Christian Lantenois, photographe entré à L’union en 1983, a été agressé dans le quartier Croix-Rouge, où il venait d’arriver avec une consœur pour réaliser un reportage. Il va passer quatre semaines dans le coma, entre la vie et la mort.
A L’union et à L’Ardennais, le choc est immense. Au-delà, l’a aire provoque un retentissement national. À l’Assemblée, les députés se lèvent pour l’applaudir, lui et ce qu’il représente. Avec d’autres, je relate ce que l’on sait des avancées de l’enquête, ce que l’on peut dire de son état de santé. Ces articles sont une épreuve. Devant le parvis de la médiathèque, se retrouver face aux traces de son agression me secoue.
J’ai accumulé les reportages avec Christian au l des années. Une fois, nous avions dû battre en retraite pour ne pas être pris à partie. Sur le terrain, nous sommes identi ables, donc vulnérables, et les photographes encore plus avec leur matériel.
C’est tombé sur lui. Lui qui pouvait déjà prétendre à la retraite, lui qui ne comptait jamais ses heures, lui qui râlait toujours si un rédacteur partait en reportage sans être accompagné d’un photographe. Christian Lantenois a survécu et c’est magni que. Mais d’importantes séquelles physiques et neurologiques ont persisté.
Depuis quelques mois, Christian Lantenois est retraité. Il n’aura jamais pu reprendre le travail. Du 30 septembre au 3 octobre 2024, deux hommes seront jugés à huis clos par la cour d’assises des mineurs de la Marne pour leur rôle présumé dans la très violente attaque subie par notre ami.
Par Margaux Plisson
sabelle se lève à l’aube livrer 290 journaux
pour
Depuis 9 ans, Isabelle passe ses nuits à distribuer L’Ardennais et L’Union dans Sedan, à Wadelincourt et à Floing. Et pour pouvoir distribuer parfois 280 journaux en 5 heures, il en faut de l’organisation !
Est-ce que vous pouvez vous asseoir à l’arrière parce que sur le siège avant je mets les journaux ? » Lorsque je rejoins Isabelle, je comprends très vite qu’être vendeur colporteur de presse (VCP), c’est être très organisé. Il est deux heures du matin lorsqu’on se rejoint sur Sedan. Le rendez-vous est donné à ce qu’on appelle « le dépôt ». Les colporteurs attendent un livreur qui débarque du siège de l’Union à Reims avec les journaux. Parfois, 5 minutes, parfois un peu plus. Car actualité oblige, et problèmes informatiques parfois, la livraison du journal peut avoir quelques minutes de retard. Une fois arrivé, tout s’enchaîne. Les colporteurs se servent dans l’arrière de la camionnette. Pour la Sedanaise, âgée de 55 ans et colporteuse depuis 9 ans, ce matin-là, il va falloir distribuer 247 éditions de l’Ardennais, une trentaine de l’Union Ardennes, di érents magazines distribués via la société Speed groupe et des quotidiens nationaux comme Le Monde, via la liale Nordispress. Des chi res qui ne lui font pas peur, puisque ça peut monter parfois « à 290 notamment les samedis », nous con e-t-elle.
Une organisation millimétrée
Raison pour laquelle il faut être bien organisée : retirer les liens en plastique qui entourent les di érents journaux, faire des piles. et préparer le trousseau de clés qui comporte les nombreux badges et clés pour accéder aux di érents immeubles. « J’ai un peu l’impression d’être passe-partout. »
Il est moins de 2h30. « La tournée, je la connais par cœur. Elle a très peu changé en neuf ans. Parfois, je teste un nouveau sens, mais sinon j’ai mes petites habitudes », explique Isabelle. Avant de partir, la VCP a tout de même véri é son carnet de route. «Le soir, on reçoit sur notre téléphone le détail de la tournée du jour, c’est globalement la même, mais il faut quand même être attentif aux déménagements, à ceux qui sont abonnés que le week-end etc ».
Première maison à distribuer. Ici, pas de di culté particulière, la boîte aux lettres est accessible.
Isabelle a « juste » à plier le journal puis à le glisser. Pareil pour le voisin, également abonné. Il faut ensuite remonter dans la voiture et la déplacer de quelques mètres. En moins de dix minutes, plus de 20 journaux ont été distribués à 20 adresses di érentes. Heureusement, ça ne circule pas beaucoup. « Toute façon, avant, j’étais convoyeuse de véhicules. J’allais parfois en Italie, en Espagne ou en Irlande. Donc, la route je connais. » Même si, elle l’avoue, la n de l’éclairage public début 2023 n’aide pas à bien repérer les boîtes aux lettres. « Cette maison-là, par exemple, j’ai toujours cru qu’elle était rose et puis un jour, je suis repassée en plein jour et je me suis rendu compte qu’elle était orange. »
50 kilomètres par jour
Ce genre d’anecdotes, la VCP en a plein : « Je pourrais écrire un livre ! » Entre les petites rues qu’elle a découvertes, le papy qui attend en peignoir son journal tous les matins à 7 heures, la fois où elle a appelé la police pour une voiture en feu ou encore la fois où elle a failli se faire mordre par un chien… Mais le temps le et il n’y a pas de temps à perdre. Après Sedan, direction Wadelincourt, avant un nouveau passage sur Sedan notamment à la « ZUP » où les journaux à distribuer sont nombreux : « Il y a des immeubles où je dépose 8/9 journaux », avant de terminer à Floing.
Si le trajet paraît court, environ 50 kilomètres, Isabelle met plusieurs heures à le faire. Et pour cause, la VCP s’arrête environ tous les 50/100 mètres, même si parfois il su t de bien s’y prendre pour ne pas avoir à descendre de la voiture. « C’est mon remplaçant qui m’a montré comment il fallait s’y prendre, c’est-à-dire qu’il faut bien connaître la largeur de sa voiture », ironise-t-elle.
Là où elle perd le plus de temps, c’est une petite ruelle à Floing. « Je suis obligée de couper le moteur et de marcher, j’ai compté un jour, ça fait 216 pas ! » Mais c’est aussi, au petit matin, car les voitures et les bus s’ajoutent à la circulation. Il est d’ailleurs environ 7h30 lorsqu’Isabelle termine sa tournée. Elle passe à la boulangerie chercher sa baguette quotidienne, avant d’aller se coucher à l’heure où la ville se réveille et découvre les actualités du jour.
VOTRE FOYER, VOTRE REPÈRE
Par Carole Gamelin
’ai grandi avec le journal, « « c est ma deuxième famille
Qui ne connaît pas notre fidèle assistante, Béatrice Lempereur ?
Après 38 ans de bons et loyaux services, “Béa” a toujours l’enthousiasme intact.
Certaines personnes ont vraiment le sens du détail ! Béatrice Lempereur, par exemple, a fêté son anniversaire le jour de l’inauguration o cielle des nouveaux locaux de L’Ardennais à Charleville-Mézières, le 4 septembre dernier. L’Ardennais, le journal où elle est assistante de rédaction, au sein d’un groupe qui l’emploie depuis… 38 ans !
Sa modestie va en sou rir mais la délité n’est pas la seule qualité de celle que toute l’équipe surnomme «Béa».
Née dans l’Aisne au sein d’une famille de 6 enfants, arrivée à Charleville à l’âge de trois mois, ayant toujours vécu dans les Ardennes, Béatrice est une ne connaisseuse du département.
Elle qui a grandi à la Ronde-Couture, qui y a connu « une mixité belle à voir », est aussi un témoin privilégié de l’évolution de sa ville. « Je me souviens du carnaval de Charleville qui aujourd’hui n’existe plus. J’y venais avec mes parents, il y avait un monde fou ! Le déplacement de la statue de Gonzague m’a aussi marquée. Avant, elle trônait place Ducale. Je n’ai jamais compris pourquoi on l’a déplacée ».
Autant dire que pour la rédaction de L’Ardennais, elle est une source inépuisable d’informations. Et pourtant rien ne destinait notre collaboratrice au monde de la presse.
J’aime l’adrénaline
Tout juste diplômée d’un BTS en secrétariat de direction, Béatrice est entrée chez nous par hasard en 1986. « J’ai pris connaissance d’un poste au détour d’une conversation. Je me suis présentée à L’Union pour passer des tests de sténo-dactylo. Ils m’ont rappelée le jour de mes 20 ans pour me dire que j’étais prise ».
A l’époque, L’Union est installée rue de Mantoue. Quand, six ans plus tard, le journal rachète son concurrent L’Ardennais, direction le Cours Briand et « Le Château », là où étaient installées la rédaction et l’imprimerie du journal.
Accueil téléphonique, relations avec nos correspondants, nos lecteurs et nos informateurs : les missions sont variées et c’est ce qui plaît à Béatrice. «J’ai fait ma place. J’aime faciliter la vie de l’agence», résume-t-elle.
Au point de devenir un véritable pilier de l’équipe. « 38 ans, nalement c’est passé très vite ! Je ne me suis jamais ennuyée parce que dans la vie d’un journal, il y a toujours de
l’imprévu et j’aime l’adrénaline », avoue celle qui confesse avoir un grand plaisir à échanger avec les journalistes.
Le choc des grands événements de l’histoire
Des souvenirs, elle en a plein la besace ! Comme les soirs d’élections à la préfecture où elle collectait les résultats pour les pages spéciales du journal. Béatrice se rappelle aussi qu’elle allait chercher ce que l’on appelait le hors-sac à la gare de Charleville. « Le train de la vallée amenait les sacs des agences du nord Ardennes avec les pellicules pour les faits divers ».
Et puis elle a vécu le choc des grands événements de l’histoire : « la chute du mur de Berlin, les attentats du 11 septembre, le Bataclan et bien sûr Charlie Hebdo. Je me souviens de cette photo que nous avions prise dans la rédaction avec notre a che « Je suis Charlie » et les rassemblements partout en France ».
« J’ai grandi avec le journal, c’est ma deuxième famille », dit-elle. Une famille durement éprouvée par la perte ces dernières années de Valérie Léonard et David Zanga, deux journalistes de L’Ardennais. « Leur disparition m’a énormément marquée », murmure Béatrice.
Les Ardennes, toujours
Nouvelle étape dans une carrière déjà bien remplie : le déménagement des bureaux de L’Ardennais du Cours Briand vers la gare. Une nouvelle page qui l’inspire : « l’endroit est lumineux, très passant. On voit plus de monde ! », s’enthousiasme-t-elle. Amatrice de lms avec de belles histoires « sans castagne », fan inconditionnelle de Jean-Jacques Goldman, Béa partage son temps entre L’Ardennais et sa maison de Flize. Mariée et mère de trois lles et d’un garçon, mamie-gâteau très présente pour Julia et Abel, elle aime les balades en forêt avec son chien.
A cinq ans de la retraite, notre che e de tribu sait déjà qu’elle restera dans les Ardennes. Elle compte ensuite devenir bénévole à la Croix-Rouge. Rendre service, toujours.
as touche à Arthur !
Fin 2020, il est question de transférer Rimbaud et Verlaine au Panthéon. Une décision qui hérisse dans la ville natale du poète. Pour L’Ardennais, c’est clair : le Panthéon, c’est non!
Se positionner contre un transfert de Rimbaud au Panthéon, envisagé n 2020 cela valait bien quatre pages engagées, et une Une spéciale. Plein pot. Qui casse les codes et les chartes où on s’enferme parfois. Mettre le portrait de Rimbaud, revu par un gra eur local en première page, sans laisser de place à un autre titre, ça tenait du pari. Du pari gon é : allez savoir ce qui peut tomber ce jour-là , il faut assumer le choix derrière si l’actualité nationale est maousse. Mais le jeu en valait la chandelle, pour dire « pas touche à Arthur », pour ce « PanthéNon » magistralement illustré. Pour toutes sortes de raisons. Nous, on en avait listé dix. Parce que ce n’est pas le souhait de la famille. Parce que la Capitale qui pique nos grands hommes, cela va bien. Parce que, et ce n’est pas le plus faible argument, Arthur aurait sans doute dit « merde » au Panthéon : ce n’est pas un lieu où entreposer les os d’un anticonformiste, sagement empilés dans un catafalque. Certes, Rimbaud n’était pas tendre avec sa ville natale, « supérieurement idiote entre les petites villes de province », mais il y revenait toujours. C’est un peu l’histoire de l’Ardennais : porter un regard critique sur le département des Ardennes, tout en y étant viscéralement attaché. Pour en revenir à cette Une, et aux pages qui suivaient, il n’y a pas eu grand débat. A rebours d’une pétition pro-Panthéon très parisienne la rédaction de l’Ardennais a décidé de s’engager pour que le poète demeure au cimetière Boutet. Un lieu où le visiteur sait toujours pouvoir le trouver. Où certains artistes ont pu venir faire un brin de causette, nuitamment, avec Arthur. Où la Poste distribue encore le courrier des Rimbaldiens du monde entier. C’eut été dommage de casser cela. Et tant pis si, de
Paris, on prend ça pour le cabotinage d’un village gaulois perdu entre la Champagne et la Belgique.
En discutant dans la rédaction, on se rend compte qu’il y a unanimité, même si ce n’est pas toujours pour les mêmes raisons. On est loin du caricatural combat entre réacs et progressistes scénarisé par les tenants d’une panthéonisation conjointe de Rimbaud et Verlaine.
Par Julien Azémar
Quelques jours sont nécessaires, pour passer du commentaire de machine à café à l’esquisse d’une idée. L’ébauche d’un projet, qui n’est pas forcément celui que vous avez pu lire. Et puis, un déclic : et si on s’engageait ? Si tout ce qu’on dit là, on l’écrivait ? Et là, ça va très vite : ça remonte, échelon par échelon, jusqu’à l’accord nal. La machine est lancée, ne reste qu’à choisir le visuel qui va marquer les esprits. Cela tombe bien, dans les amis de l’Ardennais, il y a un gra eur de talent, L8Zon, qui a fait de Rimbaud un de ses motifs de prédilection. Ca tombe mieux encore, il refuse que son anar ardennais nisse dans le temple républicain. « Là-bas, il aurait froid », chuchotait l’arrière-petite-nièce de Rimbaud, que nous avions rencontrée dans un hôtel parisien ? Le cauchemar est passé : Rimbaud reste. Et peut-être qu’à notre modeste échelle, nous y avons participé ?
Profitez de sur tous vos trajets TER toute l’année avec la
• Seulement 20 € • 1 € pour les moins de 26 ans ! ter.sncf.com/grand-est
ortraits de correspondants
Marc Godet
Sedanais
J«
’ai grandi à Illy, j’allais faire le foin à la ferme chez des amis. J’ai fait mes études à Sedan », retrace Marc Godet, 37 ans. Il a ensuite embrassé une carrière de fonctionnaire à Paris et s’est exilé durant 10 ans dans la capitale avant de revenir au bercail. L’homme a les Ardennes dans le sang et veut les faire rayonner. C’est pour cette raison qu’il a rejoint les correspondants de presse de L’Ardennais en 2022. « Je suis très attaché au territoire ». Un territoire à Sedan qui rime forcément avec football, sa passion. « Je joue depuis 20 ans dans le même club à Haraucourt. » Plus jeune, Marc a suivi avec passion la grande épopée du CSSA. D’ailleurs son plus beau souvenir en tant que correspondant est lié au ballon rond. « C’est quand j’ai couvert le match de charité pour la Lisa avec les anciennes gloires du CSSA. J’ai serré la main à Pius N’Die , s’émeut-il. Ce sont des sportifs que je regardais depuis les tribunes avec des étoiles dans les yeux quand j’étais gosse. c’était des stars à l’époque. »
Son autre passion est indubitablement la gastronomie. « J’ai également un engagement dans l’associatif avec le Festival des confréries en Ardennes », sourit-il en sirotant une bonne bière. Foot et bonne bou e, un vrai Ardennais
Jacqueline Ermakoff
À la pêche… aux infos
Par Jean-Godefroy Varoquaux
Elle a eu mille et une vies. Femme de ménage, caissière facturière, présidente du Kop vouzinois ou encore vendeuse dans un magasin de pêche. Jacqueline Ermako , habite au Chesne, « le pays des glands », blague-t-elle. Cette pétillante retraitée de 66 ans, ancienne Miss jeunesse Ardennes, mère de quatre enfants et 5 fois grand-mère a hésité avant de rejoindre le journal.
« Quand j’ai été abordée par la journaliste pour devenir correspondante, au départ je ne m’en sentais pas capable. Je ne savais pas me servir d’un ordinateur », glisse Jacqueline qui a appris sur le tas avec l’amour de l’écriture.
Correspondante sur le secteur du Chesne et de Vouziers, elle ne lâcherait cette activité pour rien au monde. Jacqueline adore la photo et la pêche. Son meilleur souvenir de correspondante depuis 2009, année où elle a commencé : les rencontres avec les stars. Herbert Léonard, Firmine Richard ou encore Francky Vincent. « Je faisais des photos aux Tourelles, il m’a fait monter sur scène pendant la chanson tu veux mon zizi, rit-elle. Si je n’avais pas été correspondante je n’aurais jamais vécu tout ça. »
Trentre-six ans qu’il arpente le territoire de Maubert-Fontaine et des communes voisines. Il a écrit des milliers d’articles et il est connu comme le loup blanc. Jean-Pol Caruel, ancien prof et directeur d’école de Maubert-Fontaine est correspondant depuis 1988. « Quand j’ai été recruté, on m’a posé deux questions. On m’a demandé si j’avais un appareil photo et si je savais écrire français. J’ai dit oui et on m’a dit : « C’est ok, on vous embauche. » Une autre époque où les photos étaient transmises via une pellicule et les articles par bordereau le tout glissé dans un sac. « Je le suspendais à ma porte. Le journal faisait passer un taxi, il développait nos photos et nous les renvoyait », raconte-t-il en lorgnant vers plusieurs cartons qui débordent d’archives dans son salon. Avec l’avènement d’Internet, Jean-Pol, père de deux garçons et quatre fois grand-père s’est mis à l’informatique : « Au début mon gamin tapait les articles, je lui donnais une partie de ma rémunération. » Jean-Pol aime le bricolage, le jardinage et la correspondance de presse. Ce qu’il préfère : « La rencontre avec les gens. Beaucoup sont des amis, je retombe aussi sur d’anciens élèves ou leurs parents. » L’homme de 73 ans, a fait toute sa carrière à Maubert. Alors forcément, il en a vu dé ler des générations !
RESTEZ INFORMÉS DE TOUTES
LES SORTIES DANS LES CRÊTES
PRÉARDENNAISES GRÂCE À L’APPLICATION MOBILE
ortraits de correspondants
Claude Lambert
Fidèle au journal depuis 57 ans
Par Aurélien Avigliano
C’est le correspondant qui écrit pour L’Ardennais depuis le plus longtemps : déjà cinquante-sept ans ! Claude Lambert est un véritable amoureux de notre quotidien : il possède plus de 15 000 numéros dans ses cartons, ne rechigne jamais à un reportage et se réveille chaque soir à minuit pour lire l’édition numérique dès qu’elle est mise en ligne. « Je dis souvent que le journal, c’est ma deuxième maison, sourit-il. Pour le natif de Mondigny, qui vit à Charleville-Mézières avec son épouse, l’histoire a commencé le 7 juillet 1967. « Un jour où j’avais été voir au stade du Petit-Bois un match de Promotion d’honneur entre l’Olympique de Charleville et les Cheminots de Châlons, raconte-t-il. Comme j’avais remarqué qu’il n’y avait personne en tribune de presse, je me suis permis d’écrire un texte et je suis allé modestement le proposer au siège du journal, cours Briand. Et à ma plus grande joie, il est paru le lendemain ! » Il est devenu correspondant local tout en travaillant successivement aux Ponts et Chaussées de Rethel, comme employé au bureau des entrées de l’hôpital Corvisart de Charleville, puis à l’URSSAF des Ardennes, jusqu’à sa retraite. « Mon grand regret, c’est de ne pas avoir pu être journaliste professionnel, car j’avais vraiment ça dans le sang, con e-t-il. Mais il faut reconnaître que je n’avais pas été assez bon élève à l’école ! »
Christine Casalini est la plume et l’oeil de L’Ardennais sur le secteur de Monthermé depuis 2012. Bien dans ses baskets au coeur de la Perle des Ardennes, Christine sillonne son secteur à la recherche de ce qui fait le sel de la vie locale. Cela tombe bien, elle aime autant les gens que ces communes sur lesquelles elle pose toujours « un oeil amoureux », pas chauvin mais toujours curieux.
Sur sa page Facebook, elle aligne les portraits comme autant de déclarations d’amitié aux gens du cru, avec qui elle a un rapport «vraiment fort, sincère». Avec le journal, c’est un peu pareil. C’est une histoire intime, de famille. Il était sur la table le week-end, quand son père y découpait le « Salut Nénesse », chronique rédigée dans ce patois qu’elle parle encore aujourd’hui, et qui «donne davantage de profondeur» à ses articles. Petite lle, elle brillait en poésie, lisait Ronsard (et Pilote, en cachette). De son père, disparu quatre ans avant qu’elle rejoigne L’Ardennais, elle pense «qu’il aurait été er de me voir mouiller le maillot pour le canard ardennais». Elle aurait pu bosser dans l’administratif, a passé des concours, qu’elle a eus, avant de refuser ce travail. « Je savais que j’aurais été condamnée à rester dans un bureau » : notre oiselle n’est pas de celles qu’on enferme.
Yannick Loriette
L’hyperactif de l’info locale
Correspondant de L’Ardennais depuis près de 10 ans, cet hyperactif de l’info est partout. Mariage, assemblée générale, interview d’artiste : il saute d’un sujet à l’autre avec l’agilité du fameux pongiste qu’il est. «C’est à chaque fois une surprise et une gymnastique de l’esprit : rencontrer de nouvelles personnes, prendre les avis de plusieurs personnes pour recouper les infos, être amusant mais pas trop, et rester le plus informatif possible...»
Certains de nos correspondants ne vont jamais sans leur appareil photo et leur calepin, lui ajoute à la panoplie le vélo qu’il ne quitte jamais, et qui lui permet cette réactivité extrême.
Comme beaucoup de nos correspondants, il avait une histoire de famille avec le canard, auquel ses parents étaient abonnés. «Je parcourais surtout les pages sports et un peu les autres, mais toujours en regardant le nom du journaliste. Je ne m’imaginais pas tout le travail derrière», nous raconte-t-il. Voyant passer une annonce dans le journal, il décide de sauter le pas, direction l’envers du décor.
Depuis, il en a bou é, des kilomètres sur son biclou, au service de son journal, interviewant des centaines de personnes, toujours avec gentillesse et enthousiasme. Une de ses plus grandes ertés à ce jour? « Des interviews de personnalités comme Barbara Hendricks, Laurent Voulzy, Michel Fugain ou Hugues Aufray. Je n’aurai jamais cru cela de ma vie avant de rentrer au journal... »
C’est 15 bureaux de proximite, pour trouver votre moitie
Par Noé Davenas
Les métiers disparus, ceux qui ont fait les premières heures du journal
Des petites mains de l’ombre ont œuvré à la publication quotidienne de L’Ardennais jusqu’à la fin des années 90. Aujourd’hui disparus, comment ces métiers fonctionnaient ?
Avec l’évolution technique et les nouveaux moyens numériques de ces dernières décennies, L’Ardennais, octogénaire cette année, a vu disparaître des métiers essentiels à sa conception. Rotativiste, photograveur, mécanicien, typographe… Quelles étaient leurs tâches au quotidien ? Explications avec les acteurs de l’époque.
1 – Typographe, à l’ère des plaques o set « C’était un travail d’équipe avant tout », estime Jean-Claude Chopin, typographe à L’Ardennais de Charleville-Mézières de 1968 à 1998. Trente ans de service dans lequel celui chargé de « matérialiser l’actualité » mettait en page les articles et préparait les plaques o set qui frappent à coups d’encre le papier. La Une, les grands titres, la dernière page, tout passait entre les mains du professionnel et de ses collègues, en roulement de jour et de nuit. « C’était un peu une course contre la montre qui se mettait en marche pour que nous livrions le journal à temps ». Mais l’ancien salarié l’avoue, « quand on commence dans ce métier au début, on n’est jamais très bons, mais on apprend à travailler son coup d’œil avec le temps. »
Les imprévus ou les dernières actualités historiques étaient toujours une épreuve de dernière minute à relever sans accroc. Le premier homme sur la Lune en 1969 par exemple, gravé dans la mémoire de Jean-Claude Chopin : « Je me rappelle qu’il y avait deux articles qui étaient prévus dans la rédaction. Soit celui pour l’échec de l’opération, soit un article pour la réussite, on ne pouvait pas monter la page en amont », rit-il.
2 – Rotativiste, au cœur de la machine La machine tourne 24 heures sur 24. Dans l’équipe de jour à l’impression commerciale et au journal se trouve Serge Lucot, chef d’une équipe de rotativistes entre 1966 et 1992 à L’Ardennais : « Il faut un chef d’orchestre dans toute cette
mécanique, le premier objectif, c’est sortir un journal », assure-t-il avec clarté. Avec un passé d’imprimeur, « je savais comment fonctionnait l’encrage et le mouillage du papier. » Le retraité et amicaliste de L’Ardennais repense avec nostalgie aux rotatives : « On pouvait faire des journées de 14 heures, on s’occupait de l’entretien des machines jusqu’à nettoyer les feuilles de blanchets (NDLR éto e de couleur grise transférant l’encre à imprimer sur la feuille de papier). On passait notre journée à l’intérieur et on mangeait même nos sandwichs sur les machines », se souvient avec humour Serge Lucot. Mais ce n’était pas si simple de travailler avec de petites machines quand L’Union, elle, en avait de plus sophistiquées : « À L’Ardennais, on disait souvent que nos machines étaient les Citroën 2 chevaux des rotatives, plaisante-t-il. Aujourd’hui, tout est numérisé, ça serait impossible pour moi de diriger une équipe », avoue-t-il.
3 – Photograveur, garant de l’image
Un article n’a le mérite d’être écrit que s’il a son lot de photos. Et Gérard Bioul, ancien photograveur à L’Ardennais, l’a bien compris. Toutes les photos tout juste arrivées passaient sous l’œil précis du photograveur. « Je développais les photos en négatif, il fallait les recadrer et ensuite un copiste se chargeait de les repasser en positif pour les envoyer à l’imprimerie », se souvient le photographe. Pour entrer dans le service, Gérard Bioul tâtonne en autodidacte : « J’entre à L’Ardennais à quatorze ans pour une alternance de quatre ans. Alors que je devais partir à 19 ans, je suis nalement resté. »
Le jeune de l’époque atteint un métier à responsabilité où on travaille en conscience : « Il ne faut pas louper la photo et bien prendre les dimensions. Avec le temps, on a dû apprivoiser le numérique, en s’adaptant à la couleur. » Passant d’une ère à une autre, il faut donc se munir de ltres de couleurs : « C’était totalement di érent, ça a changé notre manière de travailler. »
AGENCE DE VOYAGES AUTOCAR ET AVION
NOUVEAU PROGRAMME 2024/2025
| VOYAGES D’UN JOUR
CONCERTS & SPECTACLES & CABARETS
❯ DÉESSES Déjeuner cabaret- Alsace 149€/PERS.
06/10 - 17/11 - 9/02/2025 - 6/04/2025 - 1er/06/2025
❯ STARS 80 ENCORE ! - Zénith Lille Cat. 1 101€/PERS. 08/12
❯ ARTUS ONE MAN SHOW - Reims Arena Cat. 1 95€/PERS. 26/03/2025
SALONS & EXPOSITIONS 2024 - 2025
❯ MADE IN ASIA - Bruxelles, Belgique Samedi 19 octobre 2024
TRANSPORT SEUL 39€/ADULTE - 29€/ENFANT
Le rendez-vous des fans de mangas, d'animés, de jeux vidéo, de youtubers et de cosplay... A découvrir !
❯ PARIS GAMES WEEK - Paris, France
Mercredi 23 octobre 2024
TRANSPORT SEUL 45€/ADULTE - 35€/ENFANT
PARCS 2024
❯ DISNEYLAND- Paris, France
Samedi 12 octobre
ENTRÉE COMPRISE 139€/ADULTE - 129€/Enfant
❯ NIGLOLAND - France
Samedi 9 novembre
ENTRÉE COMPRISE 79€/ADULTE - 74€/ENFANT
43 attractions et spectacles font la renommée de ce parc familial situé en pleine nautre et l’ont hissé à la e place du classement des meilleurs parcs d’attractions européens. A découvrir !
NOËL AUX PARCS 2024
❯ LUMINESCENCES AMNÉVILLE France
Vendredi 27 décembre
ENTRÉE COMPRISE 59€/ADULTE - 45€/ENFANT
Un parc zoologique exceptionnel de 18 hectares, plus de 2.000 animaux de 360 espèces y sont présentés dont des gorilles et des orangs-outans...
❯ PARC ASTÉRIX - Paris, France
Samedi 28 décembre
ENTRÉE COMPRISE 95€/ADULTE - 85€/ENFANT
AMBIANCE DE NOËL
❯ STRASBOURG - ALSACE
Les samedis 30 novembre - 7 décembre - 14 décembre et 21 décembre
JOURNÉES SHOPPING
Samedi 19 octobre 2024
l’année à prix sympas ! ❯ BRUXELLES - Belgique
TRANSPORT SEUL - TARIF UNIQUE 37€/PERS.
JOURNÉES À THÈME
❯ CARNAVAL DE BINCHE - Belgique
Mardi 4 mars 2025
TRANSPORT SEUL 39€/ADULTE - 35€/ENFANT
Assistez à l’un des plus anciens folklores de Belgique avec le cortège de plusieurs centaines de Gilles qui paradent dès 15 h au son du tambour...
❯ 7 & 8 décembre 2024 2 jours - 1 nuit
€/PERS. L’ALSACE ET SON ROYAL PALACE
NOUVEAU PROGRAMME
❯ 14 & 15 décembre 2024 2 jours - 1 nuit
! | SÉJOUR DE FÊTES 2024/2025
❯ NOUVEL AN MÉDITERRANÉEN
du 28 décembre au 2 janvier 6 jours - 5 nuits
Après le 11/11/2024 : 899€/pers.
! | SÉJOUR ET CIRCUITS
SÉJOUR DÉCOUVERTE
❯ SUR LA ROUTE DU MIMOSA
du 7 au 13 février 2025
7 jours - 5 nuits
SÉJOUR LIBRE
€/PERS. Après le 24/12/2024 : 705€/pers.
❯ DOUCEUR HIVERNALE À STE MAXIME
du 9 au 21 mars 2025
13 jours - 12 nuits 1195€/PERS. Moins de 60 jours avant départ : 1285€/pers.
! |
SÉJOUR AVION
❯ HURGHADA - Egypte
TRANSPORT SEUL 59€/ADULTE - 45€/ENFANT
❯ VALKENBURG & MAASTRICHT
Pays Bas
Samedi 30 novembre 2024
ENTRÉE COMPRISE 55€/ADULTE - 45€/ENFANT
du 9 au 16 septembre 2025 8 jours - 7 nuits
| CROISIÈRE
❯ KIEL, COPENHAGUE, FJORDS
Allemagne, Danemark, Norvège du 3 au 10 mai 2025
8 jours - 7 nuits A partir de 1289€/PERS
es venues historiques dans les Ardennes�
Depuis la visite de Charles de Gaulle en 1963, jusqu’à celle de la star Omar Sy en 2021 : nombreuses ont été les personnalités à fouler l’Ardenne. Des témoins retracent ces séjours emblématiques.
Notre département, rural, vallonné, est parfois oublié de Paris, du monde politique, des Français. Il n’en demeure pas moins que, en huit décennies, présidents de la République ou encore stars du cinéma ont foulé l’Ardenne, avec, toujours, une histoire à raconter.
Claude François, années 60
Sur la photo, il semble marqué par l’insouciance de sa jeunesse. Le visage poupon d’un gamin de 25 ans environ. Claude François s’était arrêté au théâtre de Charleville-Mézières, comme Léo Ferré à la même époque, a n de faire la première partie d’un autre artiste dont le nom échappe aujourd’hui à François Béguin.
Ancien restaurateur, président du syndicat des hôteliers et restaurateurs ardennais, il en garde un souvenir ému, mais il est lui est impossible d’en donner la date. « J’ai le souvenir d’avoir joué avec lui au ipper. Il a débarqué avec son impresario Chez Antoine (aujourd’hui Moglia, NDLR), un moment inoubliable. Il était un peu orgueilleux, il débitait, il savait qui il était, mais tout en détente », commente le Carolomacérien.
De Gaulle, avril 1963
De toutes les visites ardennaises ces 80 dernières années, c’est celle qui a marqué toute une génération. Tous les plus de 70 ans s’en souviennent. De Gaulle était venu en visite o cielle à Mézières, en grande pompe. « La maîtresse des petites classes primaires, madame Virollet, nous avait conduits à la gare de Joigny-sur-Meuse pour voir passer l’autorail présidentiel qui venait de Givet. C’était en n de matinée, nous avions un drapeau bleu, blanc, rouge dans nos mains. La visite m’a marqué car c’est un homme d’État qui écrasait les autres par sa prestance », se remémore René-Pierre Colinet, historien et habitant de la vallée.
Les rues étaient noires de monde et la cité s’était arrêtée de respirer quelques heures. Il faut dire que les moyens de communication étaient beaucoup moins développés qu’aujourd’hui.
Emmanuel Macron, 7 novembre 2018
C’est une journée à graver au marbre de l’histoire ardennaise. Rendez-vous compte : un immeuble e ondré à Charleville-Mézières, un président de la République en visite et un conseil des ministres délocalisé à la préfecture. « Emmanuel Macron a quelque chose de magnétique, notamment dans le regard », se remémore Carole Marquet-Morelle, qui a accueilli un déjeuner d’État au musée de l’Ardenne, dont elle est la directrice. « L’équipe du musée garde un beau souvenir de cette journée, car le Président a été disponible et s’est montré interessé », poursuit-elle. Quelques semaines plus tard, pour l’anecdote, le pain de la boulangerie Guénard « le Poilu », avait été servi lors d’un dîner de chefs d’États, à l’Élysée.
IPar Lylian Casier
Omar Sy, été 2021
l mesure plus d’1,92 mètre, pèse environ 110 kilos et possède un charisme à en faire pâlir les voisins. « Il », c’est Omar Sy, qui a passé plusieurs semaines à dormir au château du Faucon pour le tournage de Tirailleurs, à l’été 2021. Pour le tournage, tout s’est concentré à Neufmaison, un tout petit village ardennais qui a perdu un peu de sa quiétude pour la cause, et dont les habitants ont été mis à contribution. À commencer par le maire, Justin Demely. « Il était drôle, toujours souriant. Il avait ni par inviter tout le village à manger sur la cantine du tournage. Il avait fait venir des boubous, les robes traditionnelles du Sénégal, pour qu’on soit tous habillés de la même manière », rapporte l’édile.
D’autres visites marquantes
Edouard Balladur en mocassins dans Mézières pendant les inondations de 1995, Yannick Noah à Sedan ou au théâtre de Charleville, Jacques Chirac à Renwez : au l des huit dernières décennies, nombreuses ont été les personnalités à fouler l’Ardenne. Citons aussi celle de François Hollande, sous bonne garde, au musée Rimbaud, en janvier 2017.
Venue du président Emmanuel Macron dans les Ardennes.
Ardennais et les arbres
Frappé de plein fouet par le scolyte, le massif ardennais est en souffrance. En 2022, L’Ardennais lançait une grande opération pour replanter le Bois de l’or.
Son nom ne vous dit sans doute rien, mais vous êtes forcément déjà passé à côté. Le Bois de l’or, le long de la départementale entre Charleville et Sécheval fait partie de ces pans de forêt qui ont dû être rasés à blanc pour éviter la prolifération du scolyte. Aujourd’hui, grâce à L’Ardennais, ses lecteurs et ses partenaires, le bois a été replanté et un chemin pédagogique accessible à tous a été créé pour présenter les di érentes espèces d’arbres qui s’y épanouissent.
Deux constats, une idée
L’opération « Sauvons la forêt » est née de deux constats : celui d’une forêt décimée par un insecte dévastateur et d’une population ardennaise qui ne comprenait pas pourquoi « sa » forêt était ainsi malmenée. L’Ardennais se saisit de la problématique et y travaille avec l’ONF. D’abord dans un but pédagogique. Puis, Thomas Delobelle, chef d’édition de L’Ardennais, lance l’idée un peu folle de reboiser la forêt. Un magazine pourrait être édité et vendu pour nancer l’opération et des mécènes accompagneraient ce nancement.
Entre 10 000 et 15 000 arbres replantés
Toute l’entreprise se met alors en branle avec Agir pour la Forêt, la fondation de l’ONF. Au printemps 2022, rejoint par le Crédit Agricole, L’Ardennais publie « Le nouveau dé Ardennais », un magazine de 84 pages auto nancé par la publicité. Ainsi, les dix euros de son prix de vente sont directement reversés à l’ONF. Rossel conseil Médias, notre régie commerciale, arrive à mobiliser de nombreuses entreprises. Et ça paie ! La fondation de l’ONF reçoit ainsi plusieurs dizaines de milliers d’euros. À l’automne suivant le terrain est préparé et les premiers arbres replantés.
Aujourd’hui, les 6 hectares du Bois de l’or ont retrouvé une nouvelle vie. Un petit parking y a été aménagé et donne accès au parcours pédagogique spécialement créé.
secteur le Theux. DPE : E Ref : 56255965
jardin clos et 1 garage. DPE : E Ref : 56283325
Par Thomas Delobelle
Le magazine édité par L’Ardennais ainsi que la mobilisation de ses partenaires ont permis, en 2022, de reboiser le Bois de l’or.
TOUTES TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES
VENTE - LOCATION - GESTION
Votre partenaire depuis 1998 dans la région Champagne-Ardenne
CHARLEVILLEMÉZIÈRES
Maison d’architecte lumineuse de 261 m2 avec une piscine sécurisée. DPE : C Ref : 55093683
RIMOGNE
Maison d’architecte de 347 m2 SH sur 7 123 m2 de terrain.
DPE : C
Ref : 56117828
Tous nos prix s’entendent frais d’agence inclus GESTION LOCATIVE 06 08 76 86 16 gestion@agence-justimmo08.fr au 1 étage. Ref : 56121631
ans
l’œil de Karen Kubena
D’abord laborantine, puis photographe à L’Ardennais, Karen Kubena connaît les Ardennes comme sa poche. Elle y a immortalisé des milliers d’événements.
Setforge Estamfor, Hautes Rivières, février 2024
J’ai choisi cette photo, pour moi emblématique du monde de la métallurgie ardennaise. Les Ardennais ont beaucoup sou ert, ces dernières décennies, des multiples fermetures d’usines. Mais il reste, comme on les nomme ici, des boutiques qui tournent et qui sont encore de celles qui font l’avenir du tissu économique ardennais. Rien n’est jamais aussi impressionnant pour moi, que de découvrir ces lieux fascinants, où les machines, grandioses, sont soumises aux petites mains des hommes et des femmes, qui travaillent si bien. Leur savoir-faire, la précision de leurs gestes, leur concentration, dans cet univers dangereux, ne peut que forcer l’admiration.
Entraînement du 3e Régiment de Génie, avril 2016
Faux blessés, vrais blindés, soldats partout en ville. Les habitants parfois surpris par des opérations d’entraînement dont ils n’avaient pas pris connaissance, en ont pris plein la vue, comme la photographe que je suis. Simulations d’attaques, évacuations de blessés de guerre, prises d’assaut de bâtiments, le tout orchestré de manière à mettre en situation presque réelle les soldats de la caserne de Charleville-Mézières. Tout était soigné, dans le détail, fausses blessures comprises. Des hommes braillant de douleur pour avoir perdu un bras, d’autres simulant la mort suite à une balle dans la tête... Il fallait bien ça, pour tenter de faire monter un peu le stress des jeunes soldats en exercice. En espérant que jamais ils n’auraient à vivre ça pour de vrai.
Une affiche spéciale pour notre anniversaire
Pour marquer le coup, il fallait que l’on puisse conserver un souvenir des 80 ans de L’Ardennais. Ce journal collector est un premier témoignage. Aussi passionnant soit-il, ce supplément nira, au mieux, rangé dans un placard ou posé sur une table basse. Convenons-en, ce n’est pas le plus design des objets de déco. Voilà pourquoi nous avons aussi eu l’idée de concevoir une a che.
Il se trouve que, dans la Marne, une entreprise est spécialisée dans la réalisation d’a ches vintage. « Mon a che adorée » propose, comme son nom l’indique, des a ches de villes et villages. Cette activité est née de la passion pour le dessin de Philippe Joudart, le directeur de Cochet Concept, une agence de communication installée à Épernay. « C’était une joie de faire cette a che, nous y avons pris beaucoup de plaisir », s’enthousiasme-t-il.
L’a che en question illustre Les Ardennes, mêlant la place Ducale, le festival des marionnettes ou encore Woinic.
L’a che ardennaise en 40x50 cm sera proposée à la vente à la Foire de Sedan, au stand de L’Ardennais. Tarif : 25 € l’unité.
omment votre journal est-il fabriqué chaque jour ?
Une journée type dans un journal, ça n’existe pas puisque notre organisation dépend évidemment de l’actualité ! Voici cependant quelques-uns de nos temps forts quotidiens. Suivez-nous !
8h30 - Le web déjà en ébullition
Tous les matins, c’est l’un des premiers à arriver, c’est notre monsieur web : Julien Azémar. Ses missions ? Faire de la veille sur les réseaux sociaux, véri er que le site internet et l’application fonctionnent et commencer à programmer nos publications, ainsi que les pushs qui apparaissent sur votre téléphone. Julien regarde aussi les audiences de la veille et les analyse : quels sont les articles qui ont marché ? Pourquoi ceux-là et pas les autres ? Une analyse qu’il transmet à ses collègues et qui permet d’adapter la stratégie web du jour.
La gestion du web fait partie intégrante de l’organisation de L’Ardennais. Julien Azémar est au web depuis 2021. Karen Kubena
9h00 - La régie publicitaire se met en place
L’Ardennais, ce n’est pas que des journalistes, c’est aussi une régie publicitaire composée de 4 personnes. La journée type, nos commerciales ne connaissent pas. Mais si l’on devait résumer les tâches de la régie publicitaire, c’est entretenir des relations avec des clients ou en dénicher des nouveaux, détecter leurs besoins, avant de proposer un plan de communication. Une fois ce dernier validé, les commerciales saisissent la publicité dans un logiciel, qui produit automatiquement une facture, en fonction de la taille de la publicité et de la place de celle-ci. La régie publicitaire ne gère pas seulement les publicités de votre quotidien préféré, mais celles de l’ensemble des produits du groupe comme le magazine L’Instant Ardennais ou encore le collector que vous êtes en train de lire.
La régie publicitaire est composée de 4 personnes dans les Ardennes. Il manque ici Marie Kergoat, basée principalement à Sedan.
La régie publicitaire divise ses journées entre des moments au bureau et d’autres en rendez-vous- Karen Kubena
9h15 - Les idées fusent en conférence de rédaction
Chaque matin, les journalistes de Charleville-Mézières se réunissent avec leurs collègues du département, les rédactions de Sedan, Fumay et Rethel/Vouziers via un système de visioconférence. Chacun propose des idées de sujets ou fait le point sur ses sujets en cours. C’est à ce moment-là que l’angle de l’article est précisé et que son heure de publication est ré échie. La réunion est animée par l’un des trois pilotes de la rédaction, qui fait le lien avec L’Union à Reims, avec qui nous partageons notamment les premières pages du journal, qui concernent l’actualité de la région.
15h00 - Reportage, en voici, en voilà Après la réunion du matin, tous les journalistes s’a airent à la réalisation de leurs sujets. Et parce que pour tout article, il faut des interlocuteurs, les journalistes vont les chercher sur le terrain. Ce jour-là, Camille Gaubert de Charleville-Mézières est, par exemple, allée sur la Plage Ducale pour rencontrer du monde et savoir ce que les gens ont pensé de cette édition. « Se rendre sur place, ça permet d’avoir des avis di érents et de la matière pour nourrir mon article », explique-t-elle.
23h20 - C’est parti pour l’impression
Si en moyenne, les pages locales du journal sont terminées aux alentours de 20h30, une actualité chaude peut vite reculer l’heure du bouclage, comme des élections, un fait divers imprévisible mais aussi la n d’un match de sport. Au maximum, le journal doit être envoyé à 23h20 au contrôle éditorial, situé à Reims. « On est ensuite chargés de véri er les pages, si elles respectent la charte, et s’il n’y a pas de fautes qui seraient passées à la trappe », explique Arnaud Candas, rédacteur/éditeur à la tour de contrôle. Les pages sont ensuite envoyées à l’impression et deviennent disponibles sur la liseuse en ligne. En 20 minutes, les 20 000 exemplaires de l’Ardennais sont imprimés. Il est minuit. S’ensuit l’impression de l’Union Ardennes. Puis un livreur vient récupérer les exemplaires et les déposer à di érents endroits du département.
Impression du journal L’Ardennais, il est 23 heures rue Gutemberg à Reims.
Remi Wa art
17h00 - L’heure de la Une
C’est à 17 heures que la Une de votre quotidien est en partie élaborée. Les éditeurs de L’Ardennais - soit un représentant par agence locale qui a relu, corrigé et mis en page les articles - se réunissent. Chacun défend son sujet, regarde les photos disponibles et ré échit à ce qui va attirer le plus les lecteurs. Parfois, le choix est simple et nous saute aux yeux, parfois il faut plusieurs minutes de débat avant de trancher. Les membres de la rédaction proposent alors des titres et des photos. La Une est ensuite récupérée par un Unier à Reims, qui avec son regard extérieur a pour mission de la rendre la plus compréhensible et esthétique possible.
La réunion de 17h permet de faire remonter les sujets forts de la journée qui gureront en Une du journal.
2h00 - La distribution commence C’est en pleine nuit que la distribution des journaux commence. Les vendeurs colporteurs de presse (VCP) les récupèrent auprès du livreur puis les distribuent dans les boîtes aux lettres, juste avant que les gens ne se réveillent. À Sedan, il est, par exemple, deux heures du matin lorsque la tournée commence. Chaque VCP a une zone bien dé nie et un carnet d’adresses à distribuer. C’est aux environs de 7h30 que la tournée se termine. Nos abonnés, mais aussi les acheteurs en boulangerie par exemple, peuvent alors découvrir les actualités du jour sur papier.
Chaque colporteur a une organisation millimétrée.
ciedu savoir-fairetechnologique et de l’innovation historique deSuzuki en matièred’hybridation Avec sa personnalité etsondesign iconique toujours aussi expressifs, sonexpérience de conduite exaltera votrequotidien Réservez dès à présent votreessai sur suzuki.fr
e Pôle Innovation et Développement : un moteur de croissance
Entre nous, on l’appelle le pôle « ID », un acronyme facile à retenir et révélateur de sa mission. Créé en septembre 2022, dans la foulée du travail accompli par Sébastien Lacroix, le pôle Innovation Développement de Rossel Est Médias a pour mission de répondre aux attentes croissantes des lecteurs et des annonceurs par des initiatives éditoriales et événementielles novatrices. Ce service, désormais dirigé par Nicolas Fostier, journaliste à l’Union depuis 1996, se réinvente constamment pour renforcer l’impact du groupe sur son territoire.
Valoriser les forces vives locales Ainsi, le pôle ID s’attache à mettre en lumière les initiatives locales en capitalisant sur le dynamisme des départements couverts par Rossel Est Médias (Marne, Ardennes, Aisne et Aube). Cette mission repose sur une collaboration étroite entre tous les services de l’entreprise : rédaction, régie publicitaire, marketing, comptabilité ... « C’est cette synergie qui garantit la cohérence et le succès de nos projets. », estime Nicolas Fostier
La rentabilité et l’exigence éditoriale Évidemment, l’innovation doit rimer avec viabilité économique. Et c’est conscient de cette réalité que le pôle a intégré la rentabilité comme un critère central de ses initiatives. En collaboration avec la régie commerciale (RCMEst) et la direction des a aires nancières (DAF), chaque projet fait l’objet d’une analyse rigoureuse en amont. Cependant, bien que le pôle cherche à séduire les annonceurs, il n’en oublie pas pour autant son engagement envers la qualité éditoriale. Les contenus produits, qu’il s’agisse de suppléments thématiques (emploi-formation, immobilier, santé, etc.) ou de magazines (Guide éco, Atlas éco, Balades, Un été dans l’Aube, etc.), sont élaborés avec une rigueur journalistique et en lien direct avec l’actualité. Cette exigence garantit non seulement la satisfaction des lecteurs, mais aussi l’attractivité des supports pour les annonceurs. Un cercle vertueux en somme.
Un engagement fort envers le territoire
Et puis, le pôle ID ne se contente pas de valoriser les talents du territoire ; il joue également un rôle actif dans la création de marques et d’événements qui résonnent avec les aspirations des communautés locales. Des projets, voire des marques, comme « L’Instant », « Les Idéatrices », « Terres de champagnes », « Visite Ma Boîte » ou « La Grande Dégustation » témoignent de cette ambition. De même, des initiatives comme les « Face aux lecteurs », « La Classe philo » ou « Les voyages de lecteurs »
renforcent le lien entre les abonnés et les titres du groupe, contribuant ainsi à un sentiment d’appartenance plus fort.
La transition numérique au cœur de la stratégie En n, la transition numérique est bien sûr au cœur des priorités du pôle ID. Depuis deux ans, une véritable synergie entre les contenus print et web a été mise en place, assurant une di usion optimale sur les plateformes digitales et les réseaux sociaux. La marque « Instant », fer de lance de la verticale « lifestyle », en est un parfait exemple.
En l’espace d’un an, elle a vu son audience passer de 148 000 à 620 000 pages vues, tandis que les communautés sur Facebook et Instagram ont connu une croissance signi cative. Le nombre d’abonnés aux newsletters départementales dépasse désormais les 10 000, ce qui con rme le succès de cette stratégie numérique.
L’équipe du pôle ID en 2024
Chaque année, l’union organise la soirée des Etoiles de l’Économie.
Nicolas Fostier : directeur, Régis Vaillant : directeur exécutif, Amal Hadi : responsable événementiel Alizée Szwarc : responsable de projets magazines Instant/les Idéatrices, Fanny Diard et Léa Nicolats : Assistantes marketing, Manon Postal et Léa Laurent : chargées de communication éditoriale et développement web
Le journal, c’est aussi de la publicité ...
Vous l’aurez constaté, votre journal est bien évidemment constitué de photos et d’articles. Mais au l des pages se trouvent aussi des publicités, essentielles au modèle économique du journal.
Anne Colas est la directrice de Rossel Conseil Médias Est : l’agence de communication et médias du Groupe Rossel La Voix basée sur La Marne, l’Aisne, les Ardennes et Aube. Sa mission est de vous accompagner dans l’élaboration de vos plans de communication. Les marques médias du Groupe (L’Union, l’Est Eclair, Libération Champagne ou L’Ardennais) et d’éditeurs externes nous permettent de vous proposer un relais médias puissant et a nitaire pour vos campagnes notamment au local et en proximité avec votre cible. « Notre mission, c’est d’apporter des solutions à nos clients, les orienter vers une stratégie de communication, écouter leurs besoins en leur proposant tout un éventail de produits (vidéos, contenu, encarts publicitaires…) » déclare Anne Colas. Nos équipes vous proposent le bon mix médias pour les ampli er de la manière la plus optimale. Forte de son expertise et de l’audience de ses supports, Rossel Conseil Médias Est se met au service de la communication des professionnels d’activités variées (entreprises, commerces, institutions, concessions automobiles, grandes distributions, centre de formation, etc.) Nos experts vous conseillent et vous accompagnent dans la réalisation de vos campagnes publicitaires sur-mesure, ciblées et adaptées à vos besoins, de la stratégie à la di usion de vos campagnes sur nos titres de presse quotidienne régionale et au-delà dans des environnements contextualisés.
Clients accompagnés en 2023
collaborateurs
Campagnes réalisées en 2023
EN 80 ANS BEAUCOUP DE CHOSES ONT CHANGÉ
es visages de nos projets éditoriaux
Voici les visages de celles et ceux qui portent au quotidien nos initiatives éditoriales sur tous nos supports, papier et numériques.
locales et du service des sports de L’union.
Parler aux jeunes, d’accord, mais de quoi ? « Ces jeunes ont des problématiques, des questionnements, des souhaits, des envies. Dans nos articles, nous y répondons, nous les accompagnons au jour le jour sur les temps forts de leur vie, le bac, la recherche de logement, les sorties, les bons plans pour se meubler pas cher, lire pas cher, manger pas cher… L’idée est de leur être pratique, utile, leur faciliter la vie. »
Parler aux jeunes, d’accord, mais comment ? « #TaNews est un média 100 % digital et gratuit. Nous proposons beaucoup de vidéos, nous adoptons les codes des réseaux sociaux. Nous avons aujourd’hui une belle communauté Instagram de 1 255 followers. C’est un bon début. »
Dix-huit mois plus tard, #TaNews est structuré, animé par une dizaine de journalistes, dispose de son univers sur le site de L’union, a son code couleur violet, sa communauté composée de jeunes mais aussi de parents.
Alizée Szwarc Meireles
Alizée Szwarc Meireles porte plusieurs projets dans lesquels fusent la bonne humeur, les bons plans et l’envie de les partager à nos lecteurs et internautes.
Dans son panier de bonnes nouvelles, on trouve d’abord les Instants, quatre magazines élégants qui s’intéressent respectivement à Reims, à Troyes, aux Ardennes et au champagne. « C’est un travail sur le temps long, argumente-t-elle. On se pose, on rencontre les gens qui font la spécificité du territoire, qui ont des idées, qui font bouger les choses. Nous ne sommes pas dans l’actualité du quotidien, davantage dans la bienveillance et le positif. »
L’esprit « Instant » se décline en version digitale, dans un univers parallèle à L’union dénommé « Lifestyle ». On y trouve une montagne de bons plans et de conseils avisés. « Ici, le contexte de lecture est différent. On répond à d’autres besoins de nos lecteurs, qui recherchent des idées pour profiter de leur temps libre. Les sujets sont à la fois locaux, pour découvrir des bonnes adresses et des sources d’inspiration dans sa ville et son département, mais aussi généralistes avec des articles sur le bien-être, l’alimentation, les conseils pratiques ou encore les vacances. »
Dans le panier des bonnes nouvelles d’Alizée, il y a enfin Les Idéatrices, un mot d’origine québécoise qui désigne une personne dont le job est de chercher des idées, de trouver de nouveaux concepts. Celui d’Alizée est simple : « Mettre en lumière les initiatives des femmes du territoire. » Comment ? « En réalisant des portraits de femmes inspirantes, en créant des événements comme des tables rondes et des master classes, pour les présenter au public. »
Les projets ne manquent pas : un club des Idéatrices lancé en juin ; une série de vidéos sur des « femmes inspirantes » sera réalisée, dans lesquelles elles raconteront un succès, un échec, les leçons qu’elles en retirent. Il paraît même qu’un focus sur 50 femmes remarquables de nos territoires serait en gestation…
Par Grégoire Amir-Tahmasseb
heck ton info aide les jeunes à décrypter le vrai du faux
Près de 900 élèves de l’académie de Reims ont participé l’an passé à ce concours de décryptage des fakes news.
Le projet est né après l’agression de notre journaliste photographe Christian Lantenois, dans un quartier de Reims en février 2021. En plein reportage, il avait été pris à partie par un groupe de jeune et violemment frappé à la tête avec son appareil photo. Une ré exion s’est engagée au sein de notre rédaction sur la méconnaissance du métier de journaliste et l’importance des médias dans la démocratie. Avait alors émergée l’idée de lancer un projet visant à éveiller l’esprit critique de nos jeunes, en les aidant à décrypter de fausses informations et en leur donnant les codes des réseaux sociaux pour éviter de tomber dans les pièges tendus.
Porté par notre journal, l’académie de Reims, le campus rémois de Sciences Po et Orange, ce concours, s’adresse aux collégiens et lycéens de l’académie. Encadrés par les journalistes de L’union – L’Ardennais et des élèves de Sciences Po dans le cadre de leur parcours civique, les élèves qui participent à Check ton info se mettent dans la peau de journalistes et mènent un travail d’enquête pour démêler le vrai du faux d’une information qu’il leur est donnée. Le tout restitué à travers une vidéo de deux minutes maximum.
Au printemps le grand amphithéâtre de Sciences Po Reims accueille la grande nale du concours de Check ton info. À cette occasion, les vidéos sélectionnées (dix dans la catégorie collège, dix dans la catégorie lycée) sont présentées au jury composé de professeurs, journalistes, représentants de nos partenaires ainsi que du parrain de la promotion (Maxime Valette, l’année dernière).
Les trois meilleures vidéos par catégorie reçoivent un Check d’or, d’argent et de bronze. Les lauréats collège et lycée sont ensuite les rédacteurs en chef d’un jour de L’union –L’Ardennais avant la n de l’année scolaire.
Depuis son lancement en 2022, Check ton info ne cesse de prendre de l’ampleur. 865 élèves étaient ainsi inscrits à la deuxième édition l’an passé contre 500 la première, avec près de 100 capsules vidéos réalisées.
Les lauréats du concours sont notamment les rédacteurs en chef d’un
Ce concours s’adresse aux collégiens et aux lycéens
es 16 Unes emblématiques commentées
8 mai 1945
L’Allemagne a capitulé�
C’est une Une historique ! L’Ardennais, le quotidien républicain, du mardi 8 mai 1945 annonce, pleine page, la capitulation de L’Allemagne. Dans son édito, Fernand Vallaud, le rédacteur en chef de l’époque, souligne l’immense espoir qui accompagne la Paix. «Les hommes vont revivre», écrit-il. «Les peuples vont réparer leurs désastres». Et de rendre hommage aux libérateurs : «Vive la France, son chef et ses soldats. Vivent nos alliés qui nous ont réveillés du plus atroce cauchemar».
Cet édito est accompagné des photos des «artisans de la victoire» : Staline, Churchill, Eisenhower; Roosevelt et le général de Gaulle.
2 juin 1953
Le couronnement de la reine Elizabeth
Jennyfer Seillier est anglaise. Elle vit à Vrigne-aux-bois. «Je suis arrivée en France quand j’avais 22 ans pour me marier. Le jour du couronnement de la reine Elizabeth II, j’avais 13 ans. On habitait dans la banlieue de Londres. On n’avait pas de télévision à l’époque, alors mon père en a acheté une pour l’occasion. Tout le pays s’est arrêté pour regarder le couronnement. Nous, on l’a regardé en famille. C’était vraiment une journée extraordinaire. On était le 2 juin, mais il avait neigé, il faisait tellement froid, mais ça reste un très bon souvenir. À l’école, on nous avait distribué des livres sur la reine. Je l’ai encore avec moi. Chaque année en Angleterre il y a une parade pour célébrer la famille royale. J’ai pu y assister une fois, j’étais dans les tribunes. C’était tellement impressionnant. La famille royale représente quelque chose d’important pour moi, c’est l’histoire de mon pays.»
9 mai 1961
Le CSSA ramène la coupe (de France) à la
maison
Daniel Guérin (président du CSSA) : « J’étais gamin quand le CSSA a ramené la coupe de France à Sedan. J’avais 14 ans. Sedan qui gagne la coupe de France, c’était quelque chose de sensationnel. Il ne faut pas oublier que les footballeurs étaient des ouvriers. Ils allaient au boulot avant ou après leur entraînement. J’étais fasciné par cette méthode, c’était quelque chose qu’on ne voyait nulle part ailleurs. C’est après cette victoire que je suis allé voir mon tout premier match de football. Le CSSA recevait l’Atletico de Madrid car on s’était quali é pour la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe de football. Je me souviens, c’était le 13 septembre 1961. C’était vraiment incroyable de voir des joueurs de l’Atletico à Sedan. Il y avait une ambiance extraordinaire. Ma passion pour le CSSA a commencé à ce moment et ne m’a jamais quitté depuis. »
30 septembre 1966
La naissance de Charleville-Mézières
Claudine Ledoux, ancienne maire de Charleville-Mézières : «J’étais encore petite lle quand il y a eu la fusion, mais je peux vous dire que cela a été la décision politique la plus importante du XXe siècle pour les Ardennes. Cette fusion a doté le département d’une ville préfecture su samment grande pour servir de moteur. Ça a permis de créer une ville qui rallie beaucoup d’atouts. Au niveau économique, Mézières était très industrielle et Charleville très commerçante. Ce sont aussi deux villes avec des architectures di érentes. La fusion a vraiment permis d’allier toutes les forces. Mais en tant que maire de Charleville-Mézières entre 2001 et 2013, je peux vous dire que cette décision n’a pas dû être facile. Pendant mon mandat, j’ai ressenti que cette fusion n’était pas complètement digérée par les habitants de Mézières, Étion, Mohon et Le Theux notamment, qui étaient des communes à part entière. Il y a encore ce sentiment de perte d’identité pour certains habitants.»
23 août 1976
Le feu aux portes de Charleville
Yvon Kubena a vécu les incendies de 1976. Un souvenir encore très présent. « J’habitais à Nouzonville, je rentrais de vacances et ça sentait le brûlé à la Roche aux 7 villages. En arrivant, il y avait plein de voitures. On entendait parler de canadairs, on les a vus on est parti à pied pour les prendre en photos. Ça cramait de partout. Je suis arrivé plus haut que les canadairs. Les canadairs bombardaient de l’eau sur la route de Monthermé. Le soir je suis retourné à Bogny-sur-Meuse pour ne pas gêner les secours, il y avait une colonne de feu impressionnante. Un pompier a perdu la vie pendant ces incendies. Il avait entre 16 et 17 ans. Son père c’était mon cousin. Le jour de l’enterrement, il y a eu un orage terrible. Le ciel était noir, on était trempé. La caserne de Monthermé porte encore son nom. »
8 novembre 1979
Deux mirages s’écrasent sur une maison
Ginette Jaloux, habitante et ancienne maire de Damouzy : «À l’époque, j’habitais dans mon logement de fonction à Charleville-Mézières, mais j’avais ma maison que je louais à Damouzy, juste en face de celle du maire. Vers 19 heures, j’ai reçu un coup de l de sa part qui me disait de venir immédiatement à Damouzy, que deux mirages venaient de s’écraser sur sa maison. Arrivée sur place, je me suis cru dans un lm de guerre. Il pleuviotait, il faisait noir, il y avait des débris partout. Ce qui m’a surtout marquée, c’est le nombre de gens, des policiers, des gendarmes, des pompiers et les ashes ! Il y avait vraiment une atmosphère particulière. Les gens étaient choqués, le crash avait fait sauter les toitures de plusieurs maisons. Certaines ont dû être évacuées, notamment celle du maire et sa famille. Il y a eu un bel élan de solidarité, des gens sont venus donner leurs meubles. Me concernant, j’ai logé le maire et sa famille chez moi jusqu’à ce que leur maison soit réhabitable.»
Mi-juillet 1982
Les affrontements de la Chiers
Milka Stansnizewski : « La fermeture de La Chiers à Vireux-Molhain, c’était une catastrophe pour les familles. J’étais boulangère et tout le monde se con ait à moi. Mon mari, mon père et mon beau-père y ont travaillé. C’était la catastrophe pour nous. Nous venions à peine de commencer les travaux de la maison. Nous en voulions beaucoup à Blagny, parce qu’on ne nous a pas prévenus. Mon mari me disait que c’était impossible qu’ils ferment parce qu’ils venaient d’acheter un nouveau galvaniseur. Et ils ont quand même fermé. Pendant les manifestations, ils ont enfermé le patron. On ne lui a pas fait de mal, on l’a juste enfermé. Il lui manquait ses médicaments donc on l’a laissé sortir pour les prendre. »
14 juillet 1989
Le bicentenaire de la Révolution
Christian Thomas était maire à l’époque de la Fête du bicentenaire, le 14-Juillet 1989. Et il en garde un souvenir ému. «On a fait une photo devant l’église de tous les habitants. 70 personnes, sans une exception. On a repris la même photo à l’an 2000. Bon, il en manquait quelques-uns, cette fois», précise le retraité. Édile pendant plus de vingt ans, il se rappelle aussi de la bonne cohésion au sein de Villers-sur-le-Mont. «C’est di cile d’avoir tout le monde mais c’était un réel événement auquel tout le monde voulait participer. Les gens avaient mis des bonnets phrygiens, on a fait un feu le soir avant un petit feu d’arti ce avec nos petits moyens.» En n, un arbre a été planté. C’est un tilleul, toujours debout, autrement appelé arbre de la Liberté. Il est planté au centre de l’ancienne place de Villers, détruite au cours du XVIe siècle, et qui est maintenant devenue un espace vert.
8 août 1994
L’explosion de Spraytec
Il est environ 23 heures, le samedi 6 août 1994, quand la sirène crache des décibels à Vireux-Wallerand. L’usine d’aérosols et de peinture Spraytec, située rue Pasteur, à Vireux-Molhain est en ammes. Aux premières loges, ou presque dans une rue voisine, Yveline Beaugard. « Nous habitions rue de l’Égalité, dans une rue au-dessus de Spraytec. Nous étions au lit quand ça s’est produit. Ma sœur habitait juste à côté de Spraytec, le bruit les a réveillés. Elle est aussitôt partie vers les hauteurs de Wallerand. Je suis sortie par curiosité, avant de revenir à la maison. Mon mari n’avait pas bougé. Il y avait des explosions tout le temps, des aérosols volaient. Les personnes étaient évacuées et regroupées près du passage à niveau rue de la Strée. C’était ridicule, pas assez éloigné. J’imagine qu’ils ont fait au plus pressé. »
Au nal, les pompiers viroquois, aidés de ceux de Givet, Fumay et Revin niront par gagner le combat, entre autres aidés par des conditions météo favorables. L’usine, aujourd’hui classée Seveso, existe toujours.
31 janvier 1995
Des inondations catastrophiques
Jean-Florent Kembakou : « Sur cette photo je retiens deux mots qui commencent par « s » : sou rance et solidarité. La sou rance des Ardennais pendant ces évènements. Certains avaient même établi un parallèle entre la Guerre et les inondations, parce que la façon d’évacuer les gens leur évoquait des souvenirs. Parmi les zones les plus touchées à Charleville-Mézières, on avait la Place d’Arche, on évacuait les gens par la fenêtre. On évacuait les personnes âgées en priorité. Place Jacques Felix, il y avait un établissement pour personnes âgées. La mairie avait eu une attention particulière pour cet établissement. Il fallait évacuer dès le matin à partir de 5 heures. Je me souviens entendre les sirènes hurler de partout. L’eau avalait toute la place d’Arches, et remontait vers le cours Briand. Le deuxième « s » c’est celui de la solidarité. Les voisins apportaient des parpaings comme ceux qu’on voit sur la Une, pour soulever les meubles. Les gens venaient aussi pour racler la boue dans les maisons. Le premier ministre de l’époque, Édouard Balladur était venu. Les gens se souviennent de l’anecdote. Il était en chaussures pas adaptées, en mocassins. On s’attendait à le voir chaussé de bottes pour aller dans l’eau et dire « je compatis, je partage votre sou rance ». Alors ça a énervé beaucoup d’Ardennais. Il a tout de même lancé un appel à la solidarité nationale. À ce moment-là, Charleville-Mézières devient le symbole des villes victimes de ces inondations ».
17 septembre 2005
Naissance du Cabaret vert
Mouss de Mass Hysteria : « Déjà, nous, on commençait à faire des festivals assez intéressants, on débutait. On venait d’avoir 30 ans. Quand on nous a demandé de venir à cette première édition, tu vois la programmation, tu te dis ça ne rigole pas. Pour une première édition, on arrive et on est traité comme si on était un grand groupe international, il n’y avait pas de distinction. L’a che annonçait déjà le caractère généraliste du festival. Ça va dans tous les sens et ça, j’aime bien. On était un peu la nouvelle scène à l’époque et être catapulté dans un festival avec Jacques Higelin et Mano Solo, c’est énorme. Une autre anecdote que j’ai retenue, c’est que dans les loges, il y avait de la moquette au sol. Il y avait déjà le souci du détail. On s’était dit que cette première édition a dû coûter cher, ils mettent la barre haut, si ça reste ça va faire un gros festival ».
7 août 2008
Woinic sort de son hangar
Erik Pilardeau : « Pour nous, les habitants de Bogny-sur-Meuse, ça a été une erté exceptionnelle, un moment de reconnaissance et un moment de fête. C’est une réelle mise en avant de la métallurgie ardennaise car elle est réalisée par un artiste local. Même si on sent bien que maintenant, Woinic n’appartient plus à Bogny, c’est le symbole des Ardennes, ça reste une erté, c’est une autre erté. C’est quelque chose de très important encore aujourd’hui à Bogny. Sur les groupes Facebook bognysiens, il y a beaucoup de photos de ce jour qui sortent encore. Quand on a vu Woinic, on savait que l’œuvre ne devait pas rester dans un hangar. Il fallait qu’elle soit vue, qu’elle soit symbole de quelque chose. Il y avait un projet de vallée des légendes, ce projet a avorté mais on était bien contents qu’elle soit à l’entrée des Ardennes. »
15 novembre 2015
Attentats : le choc
Thomas Delobelle, chef d’édition à L’Ardennais : « Il y a eu un rassemblement sur Charleville-Mézières le 16 novembre, au lendemain des attentats du Bataclan. C’était dans un contexte national où l’évènement s’est produit quelques mois après Charlie qui avait déjà marqué le pays et là on est de nouveau sur une tuerie de masse. Tout le monde est sous le coup de l’émotion. À ce moment-là, la règle du mort kilomètre s’e ace, on est dans l’émotion partagée d’une patrie meurtrie. Nous ne sommes plus un journal régional. Il y a un rassemblement républicain sur la Place Ducale. Je vois cette jeune lle sur les épaules d’un jeune homme et quand je prends la photo, c’est magie de l’instant : le drapeau otte parfaitement, les regards sont alignés. Au moment de choisir la une, ce n’était pas simple bien sûr comme à chaque fois. Il y avait plein de photos mais on a choisi celle-là parce qu’il y a la jeunesse qui se mobilise ce qui n’est pas tout le temps le cas, on avait l’ordre républicain, la nation qui se retrouve sous ce même drapeau bleu blanc rouge et bien sûr, les éléments de décors qui permettaient de deviner qu’on se trouvait sur la Place Ducale. »
25 novembre 2018
Des milliers de gilets jaunes dans les rues
Thomas Manciaux, gilet jaune à Charleville-Mézières : «J’avais pris ma voiture pour aller manifester devant Carrefour, mais on était tellement nombreux sur la route que ça a créé un bouchon sur l’autoroute, au niveau de la bretelle d’accès à Prix-lès-Mézières. Je ne m’attendais pas à autant de monde. En partant ce jour-là, j’avais dit à ma femme que je reviendrais s’il n’y avait pas beaucoup de monde… Et bien, je ne suis pas rentré tôt. On était divisés en plusieurs groupes pour manifester dans di érents endroits. Mais ce n’était pas quelque chose d’organisé en avance. Ça s’est fait vraiment de manière spontanée, sur le moment venu. Le groupe de gilets jaunes qu’on voit sur la Une, ce sont ceux qui ont bloqué à pied, sûrement à l’entrée de la rocade, Avenue Charles de Gaulle. Je pense qu’on était au moins 10 000 à se mobiliser. C’était un truc de fou. J’ai fait plusieurs manifestations, contre le CPE, contre la réforme des retraites… Mais les gilets jaunes, c’est ce qui m’a le plus marqué.»
18 mars 2020
Tous confinés
Jean-Marc Stevenin, gérant O’Temple Bar : «Cette image, ça me fait vraiment penser aux lms apocalyptiques quand il n’y a plus personne sur Terre. Il n’y a même pas un chien qui se balade, ni même un pigeon. On dirait qu’une bombe atomique vient de tomber sur la ville. Ce qui m’a le plus marqué pendant le con nement, c’est que j’ai vraiment perdu tous mes repères. Je viens d’une famille de commerçants, j’ai toujours eu l’habitude de travailler les jours fériés et les week-ends. Je ne me rappelle même pas de la dernière fois où j’ai été en repos un premier mai. Alors là, avec le con nement, j’étais complètement perdu dans mon espace-temps. Pour mon bar, je n’ai pas eu trop d’inquiétude, l’État nous a bien aidés. Puis je n’ai pas complètement arrêté mon activité. Je vendais des boissons à domicile, ça me permettait aussi de garder du lien social avec les clients.»
14 septembre 2023
Château de Sedan monument préféré des Français�
Melaine Du Merle, directeur du château fort de Sedan : « Je le savais avant la parution du journal bien sûr, car il y avait eu le tournage de Stéphane Bern deux semaines plus tôt. On devait garder le secret, tous les employés avaient signé des documents pour ne pas révéler le résultat. Mais même si je savais, j’étais très stressé le jour de la di usion. Je me disais « et si ce n’était pas vrai ». Parce qu’encore aujourd’hui, on n’y croit pas vraiment, c’est tellement incroyable. Désormais, le Château de Sedan peut prétendre à une visibilité nationale et au-delà. C’est assez incroyable au sens propre. Dès qu’on l’a su à Sedan ça a été beaucoup de messages, de sollicitations des journalistes. Et s’il y a bien une Une qui était méritée c’était bien celle-là ! On a rendu tout un territoire et une population ers. Le jour de la di usion, des voitures ont klaxonné, on aurait dit un match de foot. C’était un événement tellement important qu’il faudra encore quelques années pour l’oublier».
’Ardennais, du
« Château » au Buffet de la gare
L’Ardennais a toujours eu son siège cours Briand à Charleville-Mézières, de sa fondation en 1944 jusqu’en juillet 2024 date d’un nouveau départ à la gare.
Vous connaissez sans doute ce bâtiment que l’on appelle le Château à Charleville-Mézières. Racheté en 2023 au Département par un notaire, son histoire a surtout été marquée par son appartenance en premier lieu au Petit Ardennais, et au journal L’Ardennais, dès 1944, quand notre quotidien a vu le jour. Dès le 19 juin 1885, la rédaction, l’administration et les annonces siègent au 36, Cours d’Orléans. C’était autrefois, le nom donné aux « Allées », ce cours d’Orléans, qui deviendra le cours Briand.
Ce « 36 », le château donc, c’est l’héritage qu’a reçu L’Ardennais, dont le premier numéro est paru le 11 septembre 1944 avec l’autorisation du comité départemental de la Libération. Le journal est alors présidé par Pierre Teinturier, issu de la préfectorale. Il est aussi animé par quatre journalistes. Le château, ancien hôtel particulier de la famille Corneau, traversera le temps même si, pendant la guerre, les ateliers du Petit Ardennais n’ont pas été épargnés. Le nouveau quotidien départemental des Ardennais, y aura son siège jusqu’avant les années 2000. Il a vu passer des générations de journalistes, et des rédacteurs en chef, dont les noms résonnent encore aux oreilles ardennaises, comme André Viot, Pol Chaumette,
Alain Ganassi, Pierre Delohen ou le dernier avant le rachat par le Groupe Hersant en 1992, Pascal Arnaud.
« Quand je suis rentré à L’Ardennais, en 1968, j’avais 23 ans, le siège était déjà cours Briand, il a toujours été là », témoigne Jacques Bon ls, journaliste en retraite auteur des Unes du journal de 1968 à 1992, et n connaisseur de la vie politique départementale.
En 1992, le journal L’Union concurrent appartenant au groupe Hersant, fait entrer dans son giron L’Ardennais. Le 36 cours Briand sera vendu en 1997, au Département.
L’imprimerie d’où émanaient les odeurs d’encre fraîche, a elle aussi, été vendue.
Le siège est alors rapatrié au 38 cours Briand où se retrouvent tous les services, des sports à la locale Charleville, en passant par les ventes et la publicité.
Des locaux modernes à la gare
Le 17 juillet 2024 marque une étape importante dans la vie de notre journal : L’Ardennais quitte le Cours Briand. Direction la gare de Charleville et l’ancien Bu et de la gare. Ce déménagement répond à un besoin impérieux d’espace et de modernité. Notre journal occupe à présent tout le rez de chaussée de l’aile droite de la gare. Des locaux entièrement rénovés, fonctionnels où journalistes et commerciales disposent de salles de réunions et de matériels dernière génération, d’un studio vidéo et d’un auditorium.
Nos nouveaux locaux ont en e et été pensés pour être ouverts sur la ville et pour accueillir des événements tels que des tables-rondes ou des rencontres avec nos abonnés et nos lecteurs.
Plus que jamais, L’Ardennais veut s’ouvrir aux Ardennes et être un acteur majeur du territoire.
Les téléscripteurs crépitaient au 36, cours Briand, pendant les années 70 et 80.