GUIDE DES ENTREPRISES 02

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LUMIÈRE SUR L’ENTREPRENEURIAT

LES CENTENAIRES EN PLEINE FORME

La résilience de l’économie locale

LE LUXE EN TERRE FERTILE Les fleurons de l’industrie

PALMARÈS DES ENTREPRISES

Les plus gros employeurs de l’Aisne et de la Picardie

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ENTREPRISES AXONAISES CRÉENT ET SE RÉINVENTENT
LES

GUIDE DES ENTREPRISES - Supplément du 9 novembre 2022. Directeur de la publication : David GUEVART. Rédacteurs en chef : Samir Heddar, Nicolas Fostier. Textes et photos : Jacques Taquet, Julien Bouillé, Adobe Stock. Conception : Prémédias de L’Union. Responsable marketing des produits spéciaux L’Aisne nouvelle : Sokvannareth Martinval. Régie commerciale L’Aisne Nouvelle : Picardie Medias Publicité. Régie commerciale L’Union : Rossel Conseil Medias Est. Imprimerie : Presse Flamande, 55, rue du Milieu, 59190 Hazebrouck.

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit, du texte contenu dans le présent ouvrage et qui est la propriété de l’éditeur est strictement interdite. Les erreurs ou omissions involontaires, qui auraient pu subsister malgré les soins et les contrôles, ne sauraient engager la responsabilité de l’éditeur. Tous droits de traductions, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

4 DES GOBELETS EN PLASTIQUE À L’ESSUIE-TOUT Une surprenante reconversion 6 ENTREPRISES AXONAISES : DES DIFFICULTÉS PRÉVUES Entretien avec Grégory Stanislawski 8 DES CENTENAIRES EN PLEINE FORME Les Fonderies de Sougland, Materne, Godin, Le Creuset 10 UNE TERRE FERTILE POUR L’INDUSTRIE DU LUXE Champagne Pannier, Declercq Passementiers, Givenchy, etc 12 L’AISNE UN LIEU PROPICE à l’implantation dse entreprises exogènes 14 RSE Une démarche indispensable 16 L’AISNE A L’HEURE de la biométhanisation 18 TRANSMETTRE SON ENTREPRISE Un projet qui se prépare 20 COMMENT BOOSTER SON CHIFFRE D’AFFAIRES GRÂCE AU NUMÉRIQUE Faire vivre ses réseaux sociaux 22 YVAN BOURGNON Militant actif contre le septième continent 24 SOLUTIONS POUR RECRUTER 19 000 projets en cours 26 TOURISME, NATURE, HISTOIRE ET PROJETS STRUCTURANTS L’activité reprend des couleurs 28 RGPD Comment être en règle sommaire 2

RÉSEAUX D’ENTREPRISES

ET BUSINESS CLUBS 1 + 1 = 3

Le B to B pour booster son chiffre d’affaires

ÉDITO

COSMÉTIQUES ÉTHIQUES

Une nouvelle marque à Bourg-et-Comin

LA LUMIÈRE LEUR VA SI BIEN !

Elles sont comme cela les entreprises de l’Aisne : plutôt discrètes et « taiseuses » comme on dit chez nous. Pourtant, elles sont bien là, elles comptent, elles s’adaptent et elles savent même briller en déployant cet habile mélange d’innovation et de persévérance.

Pour la deuxième année, L’Union et L’Aisne Nouvelle sont aux côtés de la Chambre de Commerce et d’Industrie pour les mettre à l’honneur à travers ce guide des entreprises.

PALMARÈS DES ENTREPRISES

Évidemment, il en faudrait bien plus pour dresser un inventaire exhaustif de ce que ce département compte comme savoir-faire industriels, mais nous avons souhaité faire de certains d’entre eux les ambassadeurs de cette réussite. Parmi eux, il y a ceux qui puisent leurs racines dans ce territoire depuis des décennies et dont la marque sonne comme une évidence dans toutes les conversations. Et puis, il y a les autres qui, tels de jeunes pousses, ne demandent qu’à se développer et se faire un nom dans cette Picardie et ce bassin de vie si stratégiquement positionnés. Tous ont pour point commun de faire la fierté de leurs dirigeants, de leurs salariés et de leurs clients bien souvent. Les présenter dans ce magazine, c’est faire honneur à leur histoire, aux risques qu’il aura fallu que ces sociétés prennent pour en arriver là et à ceux qu’il faudra encore négocier pour tenir bon dans un contexte économique particulièrement contrarié. Ce deuxième guide, qui en appelle bien d’autres, nous le voulons positif, enjoué et tourné vers la réussite. Tout en conservant cette modestie qui fait aussi sa force, il se veut un écrin, une mise en lumière d’un tissu industriel qui a toujours su se battre et résister. Et au fil de ces 48 pages, nous voyons à quel point la lumière va si bien aux entreprises axonaises !

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La nouvelle urgence 45
par la crise énergétique 46
Materne de Boué fête ses 100 ans
Les plus gros employeurs de l’Aisne et de la Picardie
SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE,
NOIROT Porté
UN SIÈCLE D’HISTOIRE L’usine
Nicolas FOSTIER Editeur délégué et directeur du développement de Rossel Est Médias Samir HEDDAR Rédacteur en chef de l’Aisne Nouvelle Olivier JACOB Président de la CCI Aisne

DES GOBELETS EN PLASTIQUE À L’ESSUIE-TOUT

La surprenante reconversion de Lariplast à Marle, c’est un objet que vous avez forcément dans votre cuisine et suivant dans quelle enseigne vous l’achetez, il est peut-être fabriqué à Marle : on ne parle pas du réfrigérateur ou de la planche à découper, mais du rouleau d’essuie-tout.

Lariplast s’est installée à Marle en 2013 pour fabriquer des gobelets en plastiques. « Le site est proche de Paris, l’autoroute et la Nationale 2 sont à côté, on n’est pas loin non plus de la Belgique et des Pays-Bas : c’est idéal. Sans compter que la Région octroyait des aides pour l’installation des entreprises, les actionnaires, deux Français, un Italien et trois Grecs, n’ont pas beaucoup hésité », rapporte Giorgos Kazazoglou, responsable d’exploitation de cette entreprise de plasturgie qui est alors la seule en France à concentrer sa production sur un seul produit, les gobelets en plastique qui accompagnent les fontaines à eau installées dans la plupart des entreprises. 3,8 milliards de gobelets sortent de l’usine chaque année, du plus petit de 5 cl au plus grand de 50 cl, le best-seller étant celui de 20 cl. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce décret du 1er janvier 2020 qui interdit la mise sur le marché de produits en plastique à usage

unique. « On savait que cela allait arriver mais on ne s’attendait pas à ce que ça aille si vite. Cela a été un désastre. Ensuite, il y a eu le Covid. On pensait que la crise sanitaire allait relancer les produits à usage unique », se souvient Giorgos Kazazoglou, arrivé à Marle en septembre 2016. Ce n’est finalement pas le cas.

Une première reconversion en 2020

Pour ne pas voir leur entreprise sombrer, les actionnaires changent leur fusil d’épaule. Ils investissent pour adapter les lignes de production et fabriquer des gobelets en PLA, un polymère obtenu à partir d’amidon de maïs. Cette fois, c’est l’Europe qui leur tombe dessus. Dans un objectif de réduction globale des déchets, elle prend de nouvelles mesures contre le plastique, incluant les bioplastiques : même s’ils ne contiennent pas de produits chimiques, ils ne sont pas biodégradables. « 300 000 euros pour

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Si la production est entièrement automatisée, les salariés vérifient régulièrement que le calibrage des rouleaux répond au cahier des charges.

rien », se désole le responsable d’exploitation. En février 2021, l’activité plasturgie cesse définitivement, les deux lignes de production sont vendues aux États-Unis tandis qu’arrivent à Marle, en provenance d’Italie, de nouvelles machines permettant de fabriquer de l’essuie-tout. Pourquoi ce produit ? « Pourquoi pas ? » s’amuse Giorgos Kazazoglou. Après quelques ajustements, la production commence réellement en mars 2021. Elle est assurée par quinze salariés.

Chaque jour, jusqu’à 60 000 rouleaux d’essuie-tout – de quoi charger quatre semi-remorques – sont fabriqués. Lariplast vend la totalité de sa production à un client des Pays-Bas qui approvisionne les magasins de son pays, de France, de Belgique et du Luxembourg.

GRAND ROULEAU DEVIENDRA PETIT

Lariplast consomme quotidiennement 18 à 20 tonnes de papier, « cette matière première n’est pas recyclée dans la mesure où elle est destinée au contact alimentaire », précise Giorgos Kazazoglou. De grandes bobines de deux tonnes, de 2,75 mètres de long et d’1,65 mètre de diamètre, passent dans plusieurs cylindres. Les rouleaux en carton sont fabriqués sur place et insérés dans la bobine d’essuie-tout. Le motif est quant à lui imprimé par pression, tandis que de la colle donne sa couleur au dessin, ici du bleu. Au bout de la ligne de production, cette grande bobine est débitée en rouleaux de taille réglementaire. Ils seront ensuite ensachés seuls ou par dix, selon la demande du client.

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ENTREPRISES AXONAISES « DES DIFFICULTÉS PREVUES DANS LES MOIS QUI VIENNENT »

GRÉGORY STANISLAWSKI

Directeur des études de la CCI Hauts-de-France

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Directeur des études

la CCI Hauts-de-France, Grégory Stanilawski analyse les statistiques établies pour le 3e trimestre dans l’Aisne, et en tire quelques perspectives attendues pour la fin de l’année et le début 2023.

Pour commencer, quels chiffres positifs mettriez-vous en avant pour les entreprises axonaises ?

D’abord, le nombre de création d’entreprises, qui n’a jamais été aussi élevé dans le département. On en a dénombré 4 000 en 2021, et la tendance s’est confirmée durant les 3 premiers trimestres de cette année. Il s’agit très majoritairement de micro-entreprises ou d’autoentreprises, fondées par des gens qui ont eu envie de se reconvertir après la crise sanitaire. On peut noter qu’elles sont plus nombreuses dans le secteur de Laon que dans les autres zones du département.

Les créations d’emplois continuent sur leur lancée de l’an dernier et du début de l’année, particulièrement pour l’intérim, le BTP et le secteur des cafés, hôtels et restaurants. Mais le 3e trimestre amorce un tassement de l’offre, qui devrait se confirmer au dernier trimestre, en lien avec la situation géopolitique, l’inflation, la hausse des coûts de transport et la raréfaction des matières premières. 67 % des dirigeants d’entreprise interrogés prévoient une stabilisation de leur effectif d’ici fin décembre, contre 10 % qui anticipent une hausse. Autre chiffre encourageant : 26 % des chefs d’entreprise disent avoir un projet d’investissement pour les mois qui viennent, mais ils sont 42 % à estimer que le contexte actuel pourrait les remettre en cause, contre 15 % en juin 2022.

Quelles difficultés rencontrent-ils le plus ? 48 % des entreprises sont fortement impactées par la hausse du prix des matières premières, un chiffre qui atteint 73 % dans le secteur de la construction et 66 % dans l’industrie. L’augmentation des coûts de transport a des conséquences importantes pour 39 % des sociétés axonaises, et pour 70 % des entreprises du secteur transport et logistique. Le recul du pouvoir d’achat affecte 36 % d’entre elles, particulièrement dans le domaine des hôtels, cafés et restaurants. Conséquence directe de cette conjoncture : 66 % des entreprises axonaises rencontrent des difficultés de trésorerie. Cet indicateur est d’autant plus inquiétant que le dernier trimestre correspond au remboursement des Prêts Garantis par l’Etat et aux relances de l’URSSAF en cas de cotisations impayées. Depuis janvier, on enregistre d’ailleurs 226 défaillances d’entreprises dans le département, contre 153 en 2021, et on s’attend à une confirmation de cette tendance d’ici la fin de l’année.

Comment décririez-vous l’état d’esprit des dirigeants ?

Dans les Hauts-de-France, 8 % d’entre eux se déclarent optimistes. Au total, ils sont 42 % à positiver, contre 48 % il y a un an. Par contre, ils sont 58 % à affirmer leur pessimisme, leur attentisme ou leur inquiétude pour l’avenir.

UNE ÉCONOMIE QUI ÉVOLUE PEU À PEU

1er département producteur de betteraves, 2e pour la production de blé tendre, l’Aisne compte 4 700 exploitations agricoles, dont 51 % dédiées aux grandes cultures. Le sud du département est le seul secteur viticole des Hauts-de-France, grâce à la présence d’une partie de l’AOC Champagne. Au nord, notamment en Thiérache, l’élevage vient compléter ce tableau. Très logiquement, l’industrie agro-alimentaire s’est développée autour de cette activité : plus de 6 000 axonais y travaillent, soit 22,6 % de l’emploi industriel, avec la présence de grands groupes comme Tereos, Nestlé, Materne, Vico ou William Saurin. Deuxième secteur industriel porteur : la fabrication d’équipements électriques innovants, là encore avec des références européennes (Godin, Noirot, Zehnder Group), qui emploient 3 500 personnes. L’Aisne se distingue aussi par le poids du tertiaire non marchand, qui représente 36 % des emplois. Les centres hospitaliers de Saint-Quentin, Soissons et Laon totalisent ainsi plus de 5 000 collaborateurs à eux trois, ce qui les classe parmi les premiers employeurs du département.

De nouveaux secteurs sont venus s’ajouter à cette liste depuis quelques années. La bonne desserte routière, autoroutière et ferroviaire du département, proche de Paris, de Lille et de Reims a par exemple favorisé l’essor de la filière logistique, qui compte aujourd’hui plus de 800 entreprises. On notera aussi l’émergence des sous-traitants du secteur aéronautique et spatial, par exemple CoreDux ou Chemel Engines Aircraft, deux entreprises implantées à Château-Thierry. Les unités de fabrication de cosmétiques ou parfums ont également le vent en poupe, avec quelques fleurons comme Givenchy (groupe LVMH) à Vervins, ou Soprocos (groupe L’Oréal) à Saint-Quentin.

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DES CENTENAIRES EN PLEINE FORME

Parfois plus que centenaires, plusieurs entreprises axonaises demeurent des fleurons de l’économie axonaise. Leur secret de longévité : une résilience à toute épreuve et une capacité d’adaptation aux évolutions du marché.

Créées en 1543 à Saint-Michel, près d’Hirson, les Fonderies de Sougland sont encore implantées au même endroit. Il s’agit de la plus ancienne entreprise industrielle des Hauts-de-France et la quinzième fondée en Europe. Tout naturellement classée au Patrimoine industriel de la région, elle est également labellisée Entreprise du futur, grâce aux innovations techniques qu’elle développe en interne. « Cette volonté de concevoir et de fabriquer de nouvelles solutions pour nos clients fait partie de notre ADN. En 1850, nous avons par exemple inventé la machine à émailler, dont le Brevet a été primé à l’Exposition universelle de 1900 », raconte Yves Noirot, Directeur général de la société. « Pour nous, il faut toujours être en mouvement. Si on s’arrête, on recule. C’est pourquoi nous investissons chaque année pour adapter notre outil de production, afin de faire face à une concurrence de plus en plus féroce des fonderies asiatiques, et d’être en mesure d’accompagner nos clients à chaque étape de leur projet, quel que soit leur secteur d’activité ».

Production sur-mesure

Les Fonderies de Sougland interviennent en effet dans de nombreux domaines d’activité, de la construction navale au nucléaire, en passant par la chimie, la verrerie, l’automobile, les travaux publics, l’agriculture, la sidérurgie ou la transformation des métaux. « Nous pouvons produire des pièces sur-mesure pour chaque demande, en conjuguant un savoir-faire séculaire et le

recours à des technologies ultra-modernes (outils numériques, fabrication 3D...). Nous proposons aujourd’hui près de 1 500 références de pièces, un chiffre en constante évolution, et nous maîtrisons plus de 300 nuances de fontes et d’aciers ». Autre atout important de l’entreprise : 7 % de son chiffre d’affaires annuel est consacré à la recherche et développement. « Nous disposons d’un bureau d’études intégré, qui regroupe des chercheurs, ingénieurs et techniciens, dont le rôle consiste à proposer des solutions novatrices à nos clients, d’anticiper les contraintes des marchés, de créer de la valeur, et d’assurer notre croissance et notre développement ».

Des compotes qui dépotent ! Cette importance accordée à l’innovation et à l’adaptabilité aux nouvelles attentes des clients correspond aussi à la stratégie de l’usine Materne de Boué, qui vient de fêter ses 100 ans. 600 millions de gourdes de compote de fruits en sortent chaque année, soit plus de 1 000 par minute. Pour parvenir à ce chiffre très enviable,

Dès le départ, Godin a développé des produits qui sont entrés dans le quotidien des Français.

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Les Fonderies de Sougland emploient 70 salariés, qui suivent régulièrement des formations aux nouvelles techniques de production.

l’entreprise invente 15 à 20 nouvelles recettes chaque année, pour toucher une clientèle au-delà de son cœur de cible, les 3-8 ans. Elle a également su développer un packaging révolutionnaire, avec les célèbres Pom’Potes, aux multiples saveurs (pomme, kiwi, ananas, poire, banane, céréales…).

A noter que la version américaine de la compote en gourde, baptisée Gogo Squeez, lancée il y a une quinzaine d’années, rencontre un véritable engouement outre-Atlantique, avec une progression du chiffre d’affaires de 104 % depuis 2008.

Poêles et cocottes

Autre entreprise plus que centenaire et toujours vaillante, Godin, fondée en 1840 à Guise, a également toujours su s’adapter aux évolutions de la consommation et de la technologie. Dès 1846, elle lance le poêle en fonte émaillée, qui va rapidement supplanter le traditionnel poêle en tôle. Parmi les dizaines de modèles proposés, le « Petit Godin » va faire la marque un synonyme de chauffage et de cuisson. Ses produits sont conçus et dessinés par un bureau d’études intégré, et fabriqués par 500 salariés (artisans, ouvriers hautement qualifiés, techniciens ou ingénieurs qui interviennent à chaque étape de la production d’une gamme qui s’élargit en permanence : poêles à bois, à granulés, inserts, cheminées, cuisinières, pianos de cuisson, cuisines équipées…

On terminera cette liste non exhaustive avec une jeunette : Le Creuset, fondée en 1925 à Fresnoy-le-Grand, reste le leader mondial des articles culinaires en fonte émaillée. Là encore, son succès a démarré avec le lancement d’un produit très innovant, la cocotte « orange volcanique », qui demeure aujourd’hui encore emblématique de la marque. Au fil du temps, Le Creuset a fortement élargi sa gamme, avec des produits souvent conçus par des designers prestigieux, comme Raymond Loewy, Enzo Mari ou Jean-Louis Barrault.

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Materne représente 20 % du marché des compotes de fruits en France.

UNE TERRE FERTILE POUR L’INDUSTRIE DU LUXE

Selon une étude menée l’an dernier, l’économie du luxe représente 12 000 emplois dans plus de 140 entreprises dans la région.

L’Aisne en comprend plusieurs fleurons. Illustration par quelques exemples.

CHAMPAGNE PANNIER (CHÂTEAU-THIERRY)

10 % de la production de champagne (Appellation d’Origine Contrôlée) provient de 39 communes de l’arrondissement de Château-Thierry. Près de 25 millions de bouteilles y sont produites chaque année par près de 800 viticulteurs. La Maison Pannier, propriété de la Coopérative Vinicole de la Vallée de la Marne depuis 1971, fait partie des plus réputées, grâce à des vins issus d’une sélection minutieuse des trois cépages de la Champagne (le Chardonnay, le Meunier et le Pinot noir). A noter que l’on peut visiter ses caves médiévales, de plus de 2 kilomètres de long.

TRIANGLE (SOISSONS)

Fabricant d’enceintes haute-fidélité né à Soissons en 1980, Triangle a construit sa réputation sur des produits d’exception, comme les très imposantes enceintes Magellan Grand Concert, fabriquées dans sa « manufacture électroacoustique », et vendues autour de 50 000 euros.

Mais son savoir-faire lui permet également de proposer des produits « made in France » de grande qualité à partir de 3 000 euros.

DECLERCQ PASSEMENTIERS (MONTREUIL-AUX-LIONS)

Depuis sa création en 1852, la Maison Declercq figure parmi les références françaises dans le domaine de la passementerie, autrement dit le travail minutieux de tissus d’exception. Brodés, imprimés, jacquards, panneaux, unis ou velours, chaque pièce, signée par un grand créateur, est unique. A noter que l’entreprise travaille fréquemment pour les Monuments Historiques.

NATION LITERIE (COINCY-L’ABBAYE/FÈRE-EN-TARDENOIS)

Fondée en 1946 près de Saint-Quentin, Nation Literie possède aujourd’hui 7 000 m2 d’ateliers répartis sur deux sites. Dans le premier, à CoincyL’Abbaye, des artisans réalisent sommiers et autres cadres de lits, tandis qu’à Fère-en-Tardenois, d’autres produisent les matelas. Tous travaillent dans le strict respect des méthodes traditionnelles et avec des matériaux locaux ou régionaux. Le bois est fourni par la scierie Tortorolo, implantée à Beuvardes, qui se fournit dans les forêts de Picardie ou du Tardenois. La laine des matelas provient de moutons de race Texel, élevés à Noyales. Le lin est quant à lui tissé dans le Nord. Les plus beaux produits peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

GIVENCHY (VERVINS)

Propriété du Groupe LVMH, cette usine de 8 000 m2 implantée en Thiérache depuis plus de 20 ans produit des parfums de luxe, mais aussi des produits promotionnels et des coffrets-cadeaux.

L’ORÉAL (GAUCHY)

Soprocos fait partie des 40 usines du groupe L’Oréal dans le monde. Fondée en 1965, elle produit 700 références, dont les laques Elnett et les déodorants Narta.

CAMILLE FOURNET (TERGNIER)

Implantée dans l’Aisne depuis 76 ans, cette manufacture est une référence dans le domaine de la maroquinerie haut-de-gamme (bracelets de montre, sacs, pochettes, accessoires, gants…). Sa spécialité : associer tradition et modernité, en recourant à des designers et à des artisans chevronnés.

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L’AISNE, UN LIEU PROPICE A L’IMPLANTATION DES ENTREPRISES EXOGENES

Il y un an, Amazon ouvrait à Gauchy un site dédié au tri des colis. Dans les mois qui viennent, plusieurs autres implantations importantes sont programmées dans le département.

6 000 m2 d’entrepôts, 250 emplois programmés à moyen terme, 200 camionnettes partant chaque jour de cette « agence de livraison de proximité » pour livrer les clients dans un rayon de 50 km : lancé il y a cinq ans, ce nouveau type de plateforme s’inscrit dans une démarche de renforcement de la capacité de distribution du géant du commerce en ligne, pour accompagner la croissance continue de son chiffre d’affaires. Pour Ronan Bolé, président d’Amazon Logistic France, « Saint-Quentin est une ville relativement importante, ce qui correspondait à un maillage important pour nous. Nous avons aussi

été très bien accueillis par les représentants des collectivités locales et territoriales, qui nous ont accompagnés à toutes les étapes de notre projet, ce qui est essentiel pour réussir ce type d’opération ».

Cosmetic Valley

Deux autres implantations sont annoncées pour les mois qui viennent, toutes deux situées sur le Parc des Autoroutes, près de la jonction de l’A26 et de l’A29. Le Groupe français Clarins, leader du marché cosmétique européen, s’apprête à implanter sa nouvelle

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usine, sur 10 hectares de terrain et représentant un investissement de 100 millions d’euros dans la capitale de Haute-Picardie. Dans un communiqué de presse, Clarins explique que « ce nouveau site de production viendra en complément de celui de Pontoise. Il permettra de sécuriser davantage la production, et en anticipant sur sa croissance future, de doter Clarins de capacités de développement de son offre, dans un contexte de croissance sensible du marché de la cosmétique. « Sur ce projet, nous étions en concurrence avec 123 autres sites », explique Frédérique Macarez, Maire de Saint-Quentin et Présidente de l’agglo du Saint-Quentinois. Ce qui a fait la différence, c’est que nous disposons d’un bassin d’emploi local, de la présence d’un tissu industriel de soustraitants dans le domaine de la cosmétique, et centres de formation dédiés à ce secteur ».

Le nouveau site sera en effet implanté à proximité de deux usines L’Oréal, qui disposent de réseaux de sous-traitants qualifiés.

Produits de la mer

A quelques pas de là, le groupe agro-alimentaire japonais Nissui s’apprête à implanter Cité Marine, une unité de production de 12000 m2. Un premier investissement de 32 millions d’euros permettra de créer 200 emplois, L’effectif devrait ensuite passer à 350 emplois grâce à un investissement complémentaire de 15 millions d’euros. On y produira essentiellement des légumes élaborés, des produits de la mer et des plats végétariens, des marchés en forte croissance. Le choix de Saint-Quentin correspond au besoin de l’entreprise d’être au plus près de son bassin de consommation en France et en Europe du Nord, par exemple en Allemagne.

Un dossier prometteur mais compliqué

On ne s’attardera pas ici sur les recours judiciaires en cours à l’initiative des protagonistes ou des opposants au projet d’implantation de l’usine Rockwool à Courmelles et Ploisy, sur fond de bataille d’études contradictoires autour des impacts environnementaux de l’usine.

On soulignera en revanche l’importance stratégique de cette unité de production, qui doit s’étendre sur plus de 22000 m2, et produire jusqu’à 115 000 tonnes de laine de roche chaque année. Le marché de l’isolation thermique connaît (et va continuer à connaître ) une croissance historique. La laine de roche, l’un des matériaux les moins chers, devrait en profiter largement. Rockwool insiste volontiers sur les qualités de son produit (résistance et stabilité dans le temps, consommation d’énergie réduite, confort de vie, impact environnemental limité…) et sur la conception résolument verte de ses nouvelles installations innovantes. A noter qu’une première équipe de 4 personnes a déjà été mis en place pour gérer les travaux préparatoires au futur chantier. A terme, l’usine devrait comprendre 130 salariés.

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RSE, UNE DEMARCHE INDISPENSABLE

Obligatoire pour les grandes entreprises, la démarche Responsabilité Sociétale des Entreprises s’impose aussi aux TPE et PME prestataires ou sous-traitants d’un groupe engagé dans ce processus.

Agnès Meissner est conseillère entreprise RSE et Qualité de Vie au Travail à la CCI Hauts-de-France : « ces deux thématiques sont indissociables et complémentaires, car la démarche RSE comprend un volet important sur l’emploi, la santé des employés, la sécurité au travail, la formation ou l’égalité des chances. Les deux autres domaines concernés sont les engagements sociétaux, les relations avec les soustraitants et les fournisseurs, les garanties apportées à la santé et la sécurité des consommateurs, ainsi que les informations liées à la politique environnementale de l’entreprise, ses actions sur le changement climatique, l’utilisation durable des ressources ou la protection de la biodiversité ».

Suivi annuel Concrètement, chaque entreprise concernée doit produire chaque année un « reporting extra-financier », qui rend compte de ses actions et résultats en terme de responsabilité sociale, sociétale et environnementale. Ce document doit être labellisé par un organisme agrée, dont le choix dépend essentiellement de l’objectif poursuivi par l’entreprise (réponse à des appels d’offre, positionnement par rapport à des clients potentiels…). Impossible ici de référencer tous les organismes proposant ces services,

mais ils procèdent tous à deux audits réalisés grâce à une visite sur site, qui permettent de cibler les points faibles de la société, et de lister ce qui peut être amélioré.

Un dispositif pour les TPE et PME « En théorie, l’obligation de s’engager dans une démarche RSE ne concerne que les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par actions, les sociétés européennes présentant un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros, les sociétés employant plus de 500 employés avec un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions d’euros, et les entreprises non cotées de plus de 500 salariés dont le chiffre d’affaires dépasse les 100 millions d’euros. Mais elles demandent souvent aux TPE et PME qui travaillent pour elles de s’engager dans une démarche RSE, pour conforter leur engagement auprès de leurs prospects et clients. C’est souvent auprès de ces petites structures, qui ne disposent pas forcément des expertises et des équipes adaptées, que la CCI intervient, pour un accompagnement à chaque étape du processus, avec un audit réalisé dans leurs locaux, des préconisations écrites et des sessions de formation dédiées ».

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ILLUSTRATION PAR 2 EXEMPLES

Labellisée RSE depuis 2019, le groupe Brun & Delot, possède deux ateliers à Rouvroy, près de Saint-Quentin. Spécialiste de la tuyauterie industrielle, de la chaudronnerie, de la découpe laser et des équipements sous pression, elle a su élargir au fil de ses investissements l’éventail de ses clients. Au centre de sa stratégie de développement, la formation et le bien-être de ses salariés occupe une place essentielle. Il y a cinq ans, Delot a ainsi intégré de nouveaux locaux. « Pour éliminer les fils jonchant le sol, nous avons tout mis en souterrain », détaille Sébastien Jonneaux, responsable qualitésécurité-santé-environnement. « Le bâtiment a aussi été rééquipé, avec une isolation phonique renforcée, des moyens de levage pour chaque poste et un pont roulant. Et tous nos opérateurs sont équipés d’une cagoule ventilée ». L’entreprise a également noué des partenariats avec des organismes spécialisés pour le recyclage des métaux et la récupération des emballages.

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

A Saint-Michel, les Fonderies de Sougland font elles aussi partie des entreprises axonaises les plus engagées dans une démarche d’amélioration du bien-être de ses équipes au travail et de respect de l’environnement. Elle s’est ainsi dotée d’un centre de formation agréé, baptisé « Sougland Académie », qui souhaite permettre la montée en compétences et le développement de la polyvalence de ses collaborateurs. Le centre facilite aussi l’intégration des nouveaux salariés en les formant aux savoir-faire séculaires et actuels, avec des moyens pédagogiques modernes. La prise en compte des enjeux environnementaux se traduit quant à elle de multiples manières (choix de fournisseurs en circuit court, sélection de matériaux durables…), car elle fait partie aujourd’hui des attentes fortes des clients et des missions essentielles d’une entreprise, pour son Directeur général Yves Noirot : « on produit responsable, par exemple en régénérant notamment notre sable, et on innove responsable, c’est-à-dire que nous avons, grâce à notre service R&D, inventé un barreau pour les chaudières biomasse issue de l’économie circulaire. Nous faisons partie de plusieurs associations ou groupements, qui nous permettent d’essaimer cette conviction que nous avons : innover certes, mais innover vert, et protéger la planète, qui fait partie des premières priorités des industriels, en tout premier lieu les industriels français ».

En 2023, la CCI Aisne lance une nouvelle action pour fédérer les entreprises qui s’engagent en matière de RSE avec l’aide de l’Etat.

Le club « Les Entreprises s’engagent » est destiné à toutes les entreprises du département de l’Aisne.

Plus d’infos : François Deltour 06 89 84 28 34 f.deltour@aisne.cci.fr

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L’AISNE A L’HEURE DE LA BIOMETHANISATION

Avec une trentaine de projets programmés en 2023, le département se place parmi les plus dynamiques pour la construction de méthaniseurs. Pour les exploitants, il s’agit d’une sécurisation pérenne de leur activité. Pour les usagers, c’est la garantie d’un approvisionnement local et non délocalisable en énergie.

Il y a un peu plus d’un an, à La Ferté-Milon, la coopérative des Endives du Valois inaugurait son unité de production de biométhane, essentiellement alimentée par les racines d’endives produites sur place. Cette mise en service tombe à pic, car la filière est très gourmande en électricité, dont les tarifs ont été multipliés par 8 en quelques mois.

Le méthaniseur a nécessité un investissement de 4 260 000 €, et devrait rapporter 900 000 € par an. La production de gaz vert injectée directement dans le réseau local correspond à la consommation de 700 logements en chauffage eau et cuisson.

A côté de Château-Thierry, à Charly-sur-Marne, un autre projet sera très prochainement opérationnel. Trois exploitants céréaliers ont consacré 7 millions d’euros pour cette entreprise Biogaz. Rappelons-en le principe : les déchets jusqu’alors inutilisés deviennent une matière première, qui sera vendue à GRT Gaz.

Economie circulaire

« On parle ici de la mise en place d’un système d’économie circulaire qui profite aux agriculteurs et aux consommateurs », souligne Guillaume Rautureau, conseiller énergie et gaz renouvelable à la Chambre d’Agriculture de l’Aisne. « Pour les exploitants, c’est un moyen de diversifier leur

A Hartennes-et-Taux, près de Soissons, le GAEC Manscourt produit de l’électricité grâce au lisier et aux déchets verts de l’exploitation.

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Mathieu Vivier, Anne-Sophie Vivier et Cyrille Dubois se sont associés pour créer l’entreprise Biogaz des fermes

activité, et valoriser les parties non utilisables de leurs productions, avec un contrat de vente sécurisé sur plusieurs années. Pour les utilisateurs, c’est la garantie d’être à l’abri des variations de prix spectaculaires, au gré des stratégies des pays producteurs. On notera d’ailleurs que les réticences des riverains, notamment autour des nuisances olfactives liées aux unités de méthanisation, tendent à s’amenuiser, grâce à des réunions d’information organisées pour chaque projet ».

La Chambre d’Agriculture accompagne les porteurs de projet dès son esquisse, avec une étude de la pertinence de l’installation, de son adéquation avec le budget des acteurs concernés et l’intérêt apporté par les collectivités locales ou territoriales à ce type de démarche. Elle peut aussi les aiguiller vers les aides techniques ou financières dont ils peuvent bénéficier.

« On parle ici de la mise en place d’un système d’économie circulaire qui profite aux agriculteurs et aux consommateurs »

TRANSMETTRE SON ENTREPRISE

UN PROJET QUI SE PREPARE

Environ 75 commerces, cafés, hôtels restaurants, TPE ou PME sont actuellement à céder dans le département. Liées la plupart du temps au départ en retraite du dirigeant, ces opérations prennent souvent plusieurs mois voire plusieurs années.

L’aventure Boucher Matériaux, créée en 1953 et installée depuis 1981 à Chaourse, vient de franchir une étape clef dans la vie de toute entreprise : Denis Boucher, 64 ans, dirigeant de la société durant de nombreuses années, a transmis les rênes de la société à sa fille et à son gendre, Pauline et Benjamin Maquel.

Commercialisant des produits agricoles de base ou de quincaillerie, des matériaux de construction (parpaings, ciment), du gasoil non routier et du fioul, Boucher Matériaux réalise un chiffre d’affaires annuel de 5 millions d’euros et emploie une dizaine de salariés à temps plein, dont certains sont là depuis plus de 30 ans. Les deux repreneurs sont plutôt sereins, malgré la situation tendue du marché des matériaux et de l’énergie : Benjamin travaille dans l’entreprise depuis 2008, et son épouse l’a rejoint en 2013.

« Mes parents nous ont accompagnés dans la préparation de cette transmission », souligne Pauline Maquel.

« Mon père continue à venir de temps en temps dans les locaux. Notre objectif est de continuer à travailler dans le même esprit, servir et satisfaire nos clients ».

TROIS EXEMPLES DE SUCCESSIONS RÉUSSIES

UN DIAGNOSTIC DÉTAILLÉ

Les équipes de la CCI sont alors chargées d’accompagner le dirigeant à chaque étape de sa démarche : « nous effectuons dans un premier temps un diagnostic détaillé de la société, comprenant une visite des locaux et une analyse de tous les éléments comptables, pour réaliser une évaluation de la valeur de l’entreprise, sur laquelle le dirigeant peut se baser pour justifier son prix de vente. S’il le souhaite, nous pouvons aussi publier une annonce sur le site Transentreprise, sans divulguer le nom de la société, car les cédants n’ont généralement pas envie de faire savoir à leurs concurrents qu’ils vont passer la main ».

INDISPENSABLE CONFIANCE

Transentreprise dispose également d’un fichier de repreneurs potentiels, uniquement accessible aux conseillers CCI : « nous filtrons les profils, en prenant notamment en compte un critère essentiel, l’apport financier, qui doit en général être compris entre 20 et 30 % du prix demandé. Nous priorisons aussi les successeurs potentiels qui possèdent un cursus et une expérience professionnelle correspondant à l’activité de la société. Le dirigeant d’une petite entreprise est généralement le détenteur du savoirfaire et de la technicité indispensables dans son secteur d’activité. Attaché au maintien de ses salariés, le cédant doit nouer un contact privilégié avec un candidat repreneur, avec lequel il va collaborer plusieurs mois. Cela fait partie des éléments clés pour une passation réussie ». Un constat illustré par une reprise récente, celle de la menuiserie Arzel, à ChâteauThierry, par Vincent et Pierrick Demonceaux, un duo qui avait déjà racheté en 2021 la miroiterie Philip à Soissons. Les deux entreprises travaillaient déjà fréquemment ensemble, et partageaient une même vision de leur développement. L’affaire s’est conclue au cours d’un seul rendez-vous…

UNE AIDE FINANCIÈRE POUR LES PETITES ENTREPRISES

Pour Nicolas Kaczmarek, Directeur du service Entreprendre et Transmettre de la CCI Aisne, « la transmission familiale est très répandue dans l’Aisne, mais ne constitue pas la majorité des cas. Le principal avantage de cette formule, c’est qu’elle s’accompagne d’un travail de préparation en amont, suffisamment à l’avance. Car les chefs d’entreprise qui souhaitent céder leur activité pour prendre leur retraite ne s’en préoccupent souvent que six mois auparavant, alors qu’il est fortement conseillé de prévoir 18 mois, voire 5 ans, pour mener à bien ce type de projet, surtout lorsque ni les enfants ni les salariés n’ont envie de succéder au dirigeant ». Lorsqu’il faut trouver un repreneur « extérieur », les grandes entreprises font appel à des sociétés spécialisées, dont le coût des prestations est souvent trop élevé pour une TPE ou une petite PME. Celles qui comptent moins de 20 salariés et existent depuis au moins trois ans peuvent bénéficier du dispositif « Booster Transmission », financé par la Région Hauts-de-France et le FEDER à hauteur de 1 200 euros par dossier.

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Pour Nicolas Kaczmarek, il faut prévoir entre 18 mois et 5 ans pour céder une entreprise dans de bonnes conditions. Transmission en douceur pour la société Boucher Matériaux, avec une reprise par la troisième génération familiale. La revente de la menuiserie Arzel a été conclue rapidement, car les interlocuteurs avaient déjà l’habitude de collaborer.

COMMENT BOOSTER SON CHIFFRE D’AFFAIRES GRÂCE AU NUMERIQUE

Désormais incontournable pour l’écrasante majorité des entreprises, quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité, internet peut représenter un précieux levier de développement, à condition de bien l’utiliser.

Depuis un an, Marie-Laure Laroche dirige une épicerie fine située dans le centre de Villers-Cotterêts. « Au terroir gourmand » propose 200 références de produits alimentaires d’excellence, pour la plupart locaux et régionaux, sélectionnés après dégustation et rencontre avec le producteur par Marie-Laure : « j’ai goûté et apprécié tout ce que je vends ! Cela me permet de conseiller nos clients, et de leur faire découvrir des savoir-faire d’artisans de proximité, ce qui constitue pour moi un véritable plaisir ».

Communication de proximité

L’idée d’être présente sur les réseaux sociaux est venue dès la préparation du projet : « je ne souhaitais pas faire de vente en ligne, car cela ne correspond pas à ma conception des relations avec mes clients. En revanche, même si je misais sur une clientèle essentiellement locale, ce qui est d’ailleurs le cas, je me suis dit qu’une page et un groupe facebook pouvaient constituer un support de communication pas très onéreux, pour faire connaître ma boutique, et pour entretenir le lien avec les clients. Pour développer cet outil, j’ai bénéficié d’une aide financière de la région Hauts-de-France, qui m’a permis d’être accompagnée par un conseiller numérique de la CCI Aisne. Résultat, nous avons pu être présents sur facebook quelques jours après l’ouverture de l’épicerie ».

Un an plus tard, le bilan est plutôt positif : « même si, faute de temps, je ne tiens pas de statistiques détaillées, je demande le plus souvent possible aux gens que je connais pas encore comment ils ont découvert l’existence de la boutique. Ils me répondent que c’est via facebook dans au moins 30 % des cas ».

Une activité chronophage

Le groupe compte 990 membres, et la page est suivie par 600 internautes, qui partagent souvent les contenus publiés par « Au terroir gourmand » : annonce d’ateliers ou de dégustations en présence de producteurs, compte-rendu avec photos de ce événements, présentation de produits nouvellement arrivés

dans la boutique, coulisses de l’entreprise… « Je dois avouer que je ne mesurais pas à quel point cette activité serait chronophage. Une page ou un groupe facebook doivent être mis à jour très régulièrement, pour donner aux gens l’envie de venir ou revenir nous voir. Community manager, c’est un vrai métier. J’ai d’ailleurs fait appel il y a quelques temps à une professionnelle, pour faire vivre la page encore plus régulièrement, et travailler sur une prochaine présence sur Instagram ».

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Faire vivre sa page

Pour Fabrice Bénard, conseiller numérique au sein du Service Appui aux Entreprises et Territoire de la CCI Aisne, « Marie-Laure Laroche a adopté une démarche parfaitement adaptée à ce qu’on peut attendre d’un réseau social, par rapport à son budget et aux objectifs que l’on poursuit. Dès la conception de la page, se demander quelles infos vont intéresser les internautes, et bien vérifier qu’elles sont correctement renseignées. Un numéro de téléphone erroné, une mauvaise adresse sont autant de contacts perdus. Autre exemple, penser à indiquer les jours de fermeture, hebdomadaires ou exceptionnels, et les périodes de congés, car un internaute qui se déplace pour rien sera forcément déçu, et ne reviendra sans doute pas. La qualité des photos publiées est également importante, pour générer un maximum de partage. Et il faut penser à alimenter la page de manière régulière : quand on constate que la dernière publication date de deux ans, on n’a pas envie de s’attarder sur une page ».

des Français utilisent internet.

95%

93% des internautes français âgés de 16 à 64 ont un smartphone.

5 H 34

C’est la durée moyenne passée chaque jour sur internet par les Français, dont 2h19 sur un smartphone

+ 53 MILLIONS

d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux sont recensés en France.

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YVAN BOURGNON

Militant actif contre le septieme continent

« Cinq océans de plastique, grands comme l’Espagne ou la France, sont aujourd’hui recensés ».

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Yvan Bourgnon parcourt les mers depuis près de 30 ans. © Denis Tisserand

Rencontre avec l’invité d’honneur de la soirée « Passion d’entreprendre ». Skipper plus que chevronné, Yvan Bourgnon y évoquera notamment son engagement contre le réchauffement climatique et la pollution des milieux aquatiques par les déchets plastiques.

Pourquoi avez-vous décidé de venir à la rencontre des acteurs économiques axonais ?

Pour être franc, je ne suis jamais venu dans ce département, mais j’ai volontiers accepté l’invitation des organisateurs de cette soirée, car j’essaie de sensibiliser les habitants et les chefs d’entreprise de tous les territoires à un enjeu crucial, qui mobilise, depuis 2016, 75 % de mon temps, en tant que président-fondateur de l’association « The SeaCleaners » : la pollution grandissante générée par les déchets plastiques. D’après les prévisions des scientifiques, si on continue à ce rythme, il y aura trois fois plus de plastiques dans l’environnement en 2060, et six fois plus en 2100. Cela concerne en premier lieu l’ensemble des mers, mais aussi tous les cours d’eau, fleuves, rivières ou canaux, y compris bien évidemment dans l’Aisne.

Qu’est-ce qui a provoqué chez vous cette prise de conscience et cet engagement ?

Depuis 1995, je participe à des courses transocéaniques. Cela m’a d’abord permis de constater que la fonte des glaces liée au réchauffement climatique est une réalité : en 2017, j’ai réalisé le premier passage du Nord-Ouest arctique en solitaire, sur un catamaran de six mètres, ce qui était inimaginable quelques années auparavant.

J’ai aussi constaté une augmentation progressive mais spectaculaire de la quantité de déchets plastiques dans les océans. Il m’arrivait de plus en plus souvent de heurter des « objets flottants non identifiés ». Mais c’est surtout entre 2013 et 2015, lors de mon tour du monde en catamaran « à l’ancienne », non habitable et uniquement équipé d’un sextant, de cartes papiers et d’une calculette, que j’ai mesuré l’ampleur des dégâts.

De véritables îles géantes de plastique s’étaient formées au large de certains pays, comme l’Indonésie, le Sri-Lanka, les Maldives ou les Philippines, y compris dans des zones très éloignées des côtes. Cinq océans de plastique, dont certains font la taille de l’Espagne ou de la France, ont été recensés, formant ce que l’on appelle « le 7e continent. C’est une catastrophe majeure pour la biodiversité, la faune et la flore marines, et en terme d’émissions de gaz à effet de serre ».

Quelles actions concrètes mène votre association ?

Nous regroupons aujourd’hui plus de 2 500 bénévoles autour d’actions régulières de sensibilisation du grand public et des décideurs, et autour d’un grand projet sur lequel nous travaillons depuis six ans : la construction et la mise à l’eau du Manta, un bateau-usine unique en son genre. Long de 57 mètres, équipé d’une propulsion hybride pour limiter au maximum son empreinte carbone, il pourra collecter entre 5 et 10 000 tonnes de déchets plastiques par an. Ils seront triés à bord. 90 % d’entre eux seront ensuite conditionnés puis valorisés pour alimenter le catamaran en électricité. Le reste sera stocké sur le pont ou dans les coques, en attendant d’être ultérieurement converti en énergie. Bateau « hautier », il pourra intervenir rapidement et efficacement au plus près de la source de déversement des déchets, près des côtes des pays les plus producteurs, ainsi que dans les embouchures, les estuaires et en haute mer, tous les sites où se concentrent les bancs de déchets avant d’entamer leur dérive vers les continents de plastique.

Les premières missions concerneront essentiellement l’Asie du Sud-Est, et sont programmées en 2025.

de tonnes de déchets plastiques sont déversés chaque année dans les océans, un chiffre en hausse constante.

génèrent 50 % de la pollution plastique océanique, dont plusieurs contrées très fréquentées par les touristes, mais qui ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à la lutte contre l’accumulation de ces déchets.

Plus d’infos : https://www.theseacleaners.org/fr/manta-innovation/

sont nécessaires pour qu’une bouteille en plastique se dégrade.

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12 PAYS
Entre 8 et 15 millions 450 ANS

SOLUTIONS CONCRÈTES POUR RECRUTER

Selon l’étude Besoin en main d’œuvre (BMO) menée par Pôle Emploi, 18 930 projets de recrutement sont prévus en 2022 dans l’Aisne. 51,7 % d’entre eux sont jugés difficiles. Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour faciliter les recherches des dirigeants.

Dans l’Aisne comme ailleurs, certains métiers attirent de moins en moins de candidats. C’est par exemple le cas des aides à domicile (79,5 % de recrutements difficiles), des conducteurs routiers (69 %), des infirmiers (68 %), des cuisiniers (72 %), des plombiers-chauffagistes (85 %), des techniciens de la banque (82 %), des couvreurs (89 %), des maîtres d’hôtel (94%), des charcutiers-traiteurs (86 %), ou des ouvriers qualifiés des industries du bois et du carton (100 %).

Diagnostic et plan d’actions

Loin d’être exhaustive, cette liste confirme un constat dressé par de nombreuses entreprises : le rapport au travail évolue fortement et rapidement. Ce qui implique aussi des difficultés grandissantes pour conserver un salarié dans la société à moyen ou long terme. Conseiller Entreprises Développement RH à la CCI Aisne, François Deltour souligne que face à cette évolution majeure, plusieurs dispositifs ont été créés, notamment pour les TPE et les PME : «  j’en citerai deux, financés par la Région Hauts-de-France. Le premier associe la CCI, le réseau des RH (qui compte plus de 50 membres dans le département) et Pôle Emploi. L’objectif est d’aider une TPE à optimiser son organisation RH et à trouver de nouvelles compétences si elle en a besoin. Nous réalisons d’abord un diagnostic détaillé de l’organisation, des atouts et des faiblesses de l’entreprise, puis nous rédigeons des préconisations et un plan d’actions, qui peuvent comporter des fiches de postes

indispensables au développement de l’activité. Pôle Emploi puise ensuite dans ses fichiers pour mettre en contact les demandeurs d’emploi dont le profil correspond au poste recherché avec l’employeur  ».

Des aides techniques et financières Mis en place en 1997, le dispositif ARDAN (Action Régionale pour le Développement d’Activités Nouvelles) mobilise quant à lui les équipes de la CCI, du CNAM et de Pôle Emploi. « Il s’agit d’un ensemble d’aides financières et techniques permettant aux associations et entreprises de moins de 250 salariés d’accélérer un projet nouveau et structurant, en intégrant pour 6 mois et à un moindre coût, un pilote de projet. Il doit s’agir d’une personne en recherche d’activités, inscrite auprès de Pôle Emploi, et avec au moins 6 mois de droit à l’indemnisation chômage restants. En parallèle avec son intervention dans l’entreprise, il suivra une formation qui lui permettra de valider un titre d’« Entrepreneur de petite entreprise », de niveau BAC + 2. Dans 73 % des cas, sa mission débouche sur une embauche au sein de la société qui l’a accueilli ».

Jacques Taquet

Plus d’infos : ardan.hautsdefrance.cci.fr

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L’entretien d’embauche reste un passage incontournable pour recruter, mais les choses évoluent peu à peu.

RECRUTEURS INCOGNITO

En octobre dernier, 102 demandeurs d’emploi et 11 responsables d’entreprise ou DRH du Laonnois ont participé à une journée baptisée « Du stade vers l’emploi ». Dans un premier temps, ils se sont réunis en équipes, dans lesquelles l’anonymat était de rigueur, pour disputer plusieurs épreuves sportives adaptées à cet événement encore atypique. Le principe de cette journée organisée par Pôle Emploi et la ligue régionale d’athlétisme consistait en effet à créer un lien différent entre recruteurs et candidats, pour dépasser le cadre désormais trop classique du traditionnel entretien d’embauche, souvent synonyme de stress ou de difficulté de communication, tout en pouvant montrer sa personnalité à travers des activités ludiques. L’après-midi était ensuite consacré aux job-dating, plus efficaces que dans un forum habituel, car les interlocuteurs avaient pu tisser des liens de complicité avant même de parler « boulot ». Pour le Maire de Laon, Eric Delhaye, « cette formule correspond aux attentes des chefs d’entreprise. Aujourd’hui, ils n’ont plus forcément besoin de personnes qualifiées ou dotées d’une longue expérience professionnelle, mais surtout de gens motivés qui ont envie de se dépasser. Le sport est un excellent moyen de les détecter ». Le bilan de la précédente journée similaire organisée en mai est d’ailleurs très positif : 62 % des candidats présents étaient toujours en poste fin septembre. A noter que deux journées similaires ont été organisées à Hirson, avec un taux de réussite comparable.

Les journées sport et recrutement se développent dans l’Aisne.

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TOURISME, NATURE, HISTOIRE ET PROJETS STRUCTURANTS

«Fin 2021, plus de 6 000 emplois étaient générés par le secteur touristique dans l’Aisne, soit 5,1 % des actifs recensés, devant l’agriculture et les activités immobilières et financières », constate Guillaume Dussart, Directeur de l’Agence Aisne Tourisme, qui réalise chaque année une étude détaillée sur les chiffres clefs du tourisme dans le département.

Une stratégie pertinente « Les statistiques dont nous disposons pour 2021 confirment d’abord qu’après deux années très compliquées, une reprise s’est amorcée au deuxième semestre. Car la stratégie de développement touristique lancée il y a maintenant plusieurs années a prouvé sa pertinence ».

La destination Aisne répond en effet aux attentes émergentes d’une clientèle urbaine avide de nature après plusieurs mois de confinement.

« Proche de plusieurs métropoles, facile d’accès en train comme en voiture, l’Aisne dispose de nombreux sites de verdure, de forêts, de véloroutes et autres voies vertes, avec un réseau qui atteindra 330 km d’ici quelques années, sans oublier plusieurs sites de loisirs en plein air. On citera notamment le Center Parc de l’Ailette, plus grande résidence de tourisme des Hauts-deFrance, avec une capacité d’hébergement de 4 382 lits, et un parc aquatique qui attire entre 40 000 et 100 000 visiteurs d’un

jour suivant les années ». A noter la très bonne performance de la plage de Saint-Quentin, fréquentée par près de 70 000 personnes en 2021.

De nombreux sites patrimoniaux Autre point d’attractivité de l’Aisne : son patrimoine historique. « Le Familistère de Guise arrive en tête des lieux les plus appréciés (26 000 visiteurs), suivi du Chemin des Dames (22 000), et du parc Les Aigles de Château-Thierry, qui conjugue château médiéval et spectacles de fauconnerie (18 000 entrées en 2021). Côté lieux en entrée libre mais comptabilisée, le Parc d’Isle de Saint-Quentin et la Cathédrale de Laon se distinguent, avec respectivement 446 000 et 173 000 visiteurs ».

Autre indicateur important : le taux d’occupation des lieux d’hébergement touristique, évalués à 27 368 lits. « Traditionnellement plus faible dans le département, il atteint pour l’hôtellerie 47,4 % contre 50,3 % dans l’ensemble des Hautsde-France. L’hôtellerie de plein air a beaucoup souffert des différents confinements : le taux d’occupation des campings culmine à 19 % contre 28 % dans la région. Les meublés, gîtes et chambres d’hôtes restent quant à eux le mode d’hébergement préféré, notamment par les Franciliens et les étrangers de passage, avec plus de 430 000 nuitées enregistrées en 2021 et un taux d’occupation de 43 % ».

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©aisne.com Après un ralentissement sensible lié à la crise sanitaire, l’activité touristique reprend des couleurs dans le département, grâce à une offre adaptée aux nouvelles attentes des visiteurs français, mais aussi étrangers.

DES VISITEURS DE PRES ET DE LOIN

36%

des touristes français recensés dans l’Aisne viennent d’Ile-de-France, contre 26 % originaires des Hauts-de-France et 10 % du Grand Est.

CHÂTEAU DE VILLERS-COTTERÊTS, MÉTAMORPHOSE COMPLÈTE

A l’instar du Louvre-Lens ou du Centre Pompidou-Metz, la Cité internationale de la langue française, dont l’ouverture est programmée en 2023, devrait fortement booster l’activité touristique dans le département. 180 millions d’euros ont été investis pour métamorphoser ce site historique, ce qui en fait le deuxième grand chantier en France, juste derrière la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Erigé à la demande de François 1er, qui y séjourna fréquemment tout comme ses successeurs jusqu’à la Révolution, ce chef-d’œuvre de l’architecture de la Renaissance a donné son nom en 1539 à une ordonnance royale qui imposait le français dans les actes administratifs et juridiques du royaume. Saisi comme bien national en 1790, il accueillera d’abord une caserne militaire, puis un dépôt de mendicité, avant de devenir une maison de retraite de 1889 à 2014, date de sa fermeture au public.

Le nouveau site comprendra 1 600 m2 d’expositions permanentes et temporaires, un auditorium de 250 places, 12 ateliers de résidence pour des artistes, chercheurs ou entrepreneurs, plusieurs salles dédiées aux activités pédagogiques, à la formation et à l’apprentissage de la langue française, et un laboratoire de recherche et d’innovation. La cour du Jeu de Paume sera quant à elle recouverte d’une verrière à quinze mètres de hauteur, en cours d’installation.

18%

de la clientèle des meublés et chambres d’hôtes dans le département sont étrangers, contre 16 % dans les Hauts-de-France.

27%

d’entre eux viennent des Pays-Bas, 24 % de Belgique et 10 % du Royaume-Uni,

un chiffre en forte baisse depuis l’entrée en vigueur du Brexit et de mesures de confinement plus sévères que dans le reste de l’Europe.

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©Amin Toulors
Farcy / ARDT
©Mathieu

RGPD : COMMENT ÊTRE EN RÈGLE

Depuis 2018, le Règlement général sur la protection des données s’impose à toutes les entreprises ou associations quelle que soit leur taille, sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne.

Celles qui ne s’y conforment pas s’exposent à de fortes amendes.

ors de l’entrée en vigueur du RGDP, beaucoup l’ont perçu comme une liste de nouvelles contraintes », se souvient Isabelle Quéniart, chargée de projet RGPD au sein de la CCI Hauts-de France. « 4 ans plus tard, beaucoup de TPE et PMI, notamment celles dont l’exploitation des données personnelles ne s’inscrit pas au cœur de leur activité, ont pu constater que les moyens à déployer pour se mettre en conformité avec le RGPD n’étaient pas très importants ». Le critère majeur à prendre en compte réside dans le volume ou la sensibilité des données traitées, et non pas la taille ou le nombre d’employés de la société.

Questions essentielles

Mais dans tous les cas, l’entreprise doit répondre à plusieurs questions : « d’abord qui dans l’entreprise sera responsable de la collecte et de la mise à jour des registres (salarié formé au web, un sous-traitant…). Ensuite, quelles données récupérer (nom, adresse, mail, date de naissance, numéro de sécu..). Troisième question, peut-être la plus compliquée : comment déterminer l’objectif de leur traitement et comment sélectionner celles que l’on doit conserver (fichier clients, collaborateurs, fournisseurs…) ». Précision importante, un fichier ne comportant que les coordonnées d’une entreprise (nom, adresse postale, mail de contact générique, numéro de téléphone du standard…) n’est pas considéré comme un traitement de données personnelles. Il faut aussi savoir qu’un traitement de données personnelles n’est pas forcément informatisé. Les fichiers papier sont également concernés, et doivent être conservés et protégés dans les mêmes conditions.

Que faire des données récoltées ?

Retour aux questions fondamentales à se poser pour se conformer aux règles du RGPD : « il est très important de savoir ce qu’on fait

des données récoltées et où on va les stocker. Pour les petites entreprises, un tableau Excel à l’accès protégé peut généralement suffire. On peut opter pour une plateforme gérée par un soustraitant, mais qui doit lui aussi respecter le RGPD, qu’il se trouve en Europe ou qu’il travaille pour une société basée en Europe.

Il faut aussi s’interroger sur la durée de conservation et d’utilisation des données. Elles diffèrent selon les cas (prospection de clients, infos sur les collaborateurs de l’entreprise…). Tout cela amène à réfléchir de manière globale à l’utilisation de la DATA par la société, une démarche pro-active que la CCI soutient et accompagne notamment pour les TPE et les petites PME, car ces actions doivent perdurer dans le temps pour être efficaces ».

Droits renforcés

Les personnes dont une entreprise traite les données (clients, collaborateurs, prestataires) possèdent des droits renforcés par le RGPD (droit d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation du traitement…). Si vous disposez d’un site web, vous devez mettre en place un numéro de contact spécifique, un numéro de téléphone ou une adresse mail dédiée. Si vous proposez un compte en ligne, il vous faut donner à vos clients la possibilité d’exercer leurs droits à partir de leur compte. Mais ces obligations vous permettent de renforcer la relation de confiance qui sécurise votre relation avec un client, une démarche aujourd’hui incontournable sur le web.

« Cela permet aussi de se mettre à l’abri de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, ou de réclamations auprès de la CNIL. C’est important car la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés dispose de pouvoirs de contrôles sur place ou en ligne, et impose à un opérateur de régulariser sa situation par rapport au RGPD ou prononce des sanctions pécuniaires. Je n’ai pas connaissance d’entreprise axonaise ayant fait l’objet de ce type de mesure, mais rien ne s’oppose à ce que ce soit un jour le cas ».

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«L

RESEAUX D’ENTREPRISES ET BUSINESS CLUBS 1 + 1 = 3

Il existe aujourd’hui dans l’Aisne une soixantaine de groupes permettant aux entreprises de développer leur chiffre d’affaires via le B to B, d’échanger autour des bonnes pratiques dans de nombreux domaines, ou de dynamiser l’activité sur leur territoire.

’expression clubs d’affaires ou d’entreprises désigne en fait différentes entités dont les objectifs et le fonctionnement sont très variables », souligne d’emblée Christophe Haelterman, Directeur Entreprises et Territoires au sein de la CCI Aisne. « Mais elles possèdent un point commun : elles appliquent un principe bien connu des acteurs économiques : le 1 + 1 = 3. Autrement dit, établir et cultiver des liens avec d’autres responsables permet de nouer des contacts souvent fructueux avec d’autres acteurs de l’économie locale ».

Business clubs

Très en vogue depuis quelques années, les clubs « B to B » illustrent parfaitement ce constat. Impossible de mentionner ici tous les réseaux présents dans le département : CARBAO, Aisne Business Club, BNI, font partie des plus connus, tout comme le Club d’affaires Protéine, dont Philippe Terrasse, gérant de la société saint-quentinoise ABC Télécom, est le délégué Aisne et Somme : « nous nous réunissons tous les quinze jours, entre 11 h et 14 h, parce que le déjeuner constitue un moment de convivialité irremplaçable. Nous alternons quatre types de rencontre. Lors des réunions dites « business », l’un des adhérents vient présenter son activité et son entreprise. Nous abordons aussi des thèmes

transversaux importants, comme la cybercriminalité, le bienêtre au travail ou l’art du pitch. Les rencontres « chiffres » nous permettent de dresser un bilan des échanges et recommandations établis grâce au club, et de voir ensemble comment les améliorer. Enfin, nous effectuons une fois tous les deux mois la visite d’une entreprise, membre du club ou pas ». Protéine applique à la lettre quelques règles d’or indispensables au bon fonctionnement d’un business club : « nous limitons le nombre d’adhérents à 25. Si ce chiffre est dépassé, nous créons un nouveau club, avec un animateur différent, qui peut être une antenne locale supplémentaire. Et nous n’accueillons qu’un seul adhérent par corps de métier, pour plus de simplicité et d’efficacité dans les recommandations effectuées par les différents adhérents auprès de leurs contacts ».

Des lieux de dialogue « Certains autres clubs ne servent pas à développer le chiffre d’affaires de leurs adhérents, mais à favoriser les échanges entre professionnels », explique Christophe Haelterman. « Dans le département, le meilleur exemple de cette démarche est certainement le Réso RH saint-quentinois, qui fédère des dirigeants d’entreprise, des responsables ou directeurs des ressources humaines et des directeurs administratifs et

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Certains réseaux, comme l’Aisne Business Club, organisent régulièrement des rencontres avec des « people », par exemple ici Camille Latour.
«L

financiers, à l’initiative d’Itinéraire Emploi, de la Ville de Gauchy et de la CCI Aisne. Le réseau a créé plusieurs groupes de travail, faisant régulièrement appel à des experts, autour de thématiques essentielles, comme le recrutement, la formation des personnels, l’innovation sociale, la mobilité ou la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Chacun se mobilise ensuite pour définir un plan d’action concret, en analysant les expériences positives ou pas, les freins à prendre en compte ou les pistes de financement. Car le partage d’idées et d’expériences permet de mieux avancer ».

Expertises territoriales

Autre cas de figure, plusieurs clubs, souvent créés à l’initiative d’un territoire, servent à promouvoir l’une de ses expertises, comme le Club Robonumérique de l’Agglo du Saint-Quentinois. Si l’un de ses objectifs prioritaires consiste à booster l’activité des entreprises de cette filière déjà présentes sur le territoire, il s’agit également de souligner la qualité de l’accueil réservé à celles qui voudraient s’y implanter, grâce à une promotion active (participation à des salons nationaux et internationaux, organisation d’événements locaux, projets collaboratifs…), en regroupant des acteurs locaux représentatifs d’une filière (agricole, industrielle, cosmétique et luxe, sports et commerce).

On n’oubliera pas de mentionner les associations de commerçants « qui réunissent les acteurs d’un secteur géographique, généralement une commune, pour organiser des événements susceptibles de dynamiser l’activité de proximité dans des secteurs souvent ruraux. Il faut d’ailleurs souligner que dans tous les cas, ces clubs et réseaux s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire, aujourd’hui essentielle pour le consommateur ».

Autre point positif apporté par ces clubs et réseaux pour Christophe Haelterman, « ils contribuent à atténuer un phénomène sousestimé, celui de la solitude ressentie par les chefs d’entreprise dans l’exercice quotidien de leur métier. Rencontrer d’autres personnes qui rencontrent ou ont rencontré les mêmes difficultés peut incontestablement les aider à y faire face ».

31
Pour Christophe Haelterman, les clubs et réseaux servent aussi à lutter contre la solitude des chefs d’entreprise.
« Les réseaux d’entreprises favorisent les échanges entre professionnels ».

ELLES LANCENT LEUR MARQUE DE COSMÉTIQUES

Cathy Boulanger (à droite) et Hélène Maleval sont les co-fondatrices de CaHé.

Depuis son adolescence, Cathy Boulanger est passionnée par les domaines de la beauté et de la cosmétique et a toujours aimé prodiguer des conseils à son entourage. Bourcominoise d’origine, après ses années de collège à Vailly-sur-Aisne, Cathy a enchaîné CAP et baccalauréat professionnel esthétique cosmétique parfumerie au lycée professionnel Jean-Monnet à La Fère, puis un BTS métiers de l’esthétique parfumerie au lycée des métiers Europe à Reims. Ses nombreux stages et jobs d’été n’ont fait que confirmer la voie choisie depuis ses 15 ans. Les jeunes femmes travaillent depuis février avec le laboratoire Ardex à Meaux en Seine-et-Marne. C’est lors de sa licence de responsable du développement commercial filière cosmétique et parfumerie à l’ISIPCA de Versailles que Cathy a rencontré Hélène Maleval. Les deux jeunes femmes sont devenues amies et se sont installées à Paris, toutes deux embauchées en CDI, l’une par une plateforme de télémédecine, l’autre par une entreprise de cosmétiques. Les deux provinciales se sont rapidement rendu compte que certains problèmes de peau, générés notamment par la pollution et le stress, ne trouvaient pas de solution simple et adaptée et conduisaient à une surconsommation de produits. D’où l’idée de créer leur propre gamme CaHé, CA pour Cathy, HÉ pour Hélène. Doté de compétences complémentaires, le binôme a intégré l’incubateur La Fabrique de la beauté, au Coudray près de Chartres. Pour lancer leur projet,

«

Les jeunes femmes travaillent depuis février avec le laboratoire Ardex à Meaux en Seine-et-Marne ».

elles ont pu bénéficier d’une cagnotte alimentée notamment par des proches mais aussi d’anciens professeurs.

Des valeurs écologiques

Leurs valeurs : une beauté positive, naturelle, éthique, écoresponsable et inclusive, avec des matières premières nobles et certifiées bio. Côté packaging, des flacons en verre et en matières plastiques recyclables, sans sur-emballage, rechargeables, avec un impact environnemental réduit, respectant l’homme et la planète.

Les jeunes femmes travaillent depuis février avec le laboratoire Ardex à Meaux en Seine-et-Marne, pour la création de leurs formules, les tests toxicologiques, la fabrication et le conditionnement des produits.

Depuis fin octobre, plusieurs mélanges d’huiles végétales et de crèmes hydratantes visage/contour des yeux sont disponibles sur leur site internet www.cahecosmetics.com. Cathy Boulanger n’oublie pas pour autant ses racines axonaises et imagine déjà des boutiques éphémères, pourquoi pas à Soissons… d’autant que son père, Jean-Paul Boulanger, agent territorial à la mairie de Bourget-Comin, les aide notamment dans la création de présentoirs et meubles pour leurs futurs salons et boutiques éphémères, du fait main et maison dans l’Aisne.

33
Bourg-et-Comin : Cathy Boulanger, Axonaise de 25 ans, et Hèlène Maleval, Sarthoise de 26 ans, sont les co-fondatrices de la marque de cosmétiques éthiques CaHé.

GRÉGOIRE BLONDEL

GROUPE BLONDEL La Supply Chain responsable

Avec plus de 2300 collaborateurs, 35 sites logistiques, le groupe picard poursuit son développement autour de 4 pôles d’expertises clés : Logistique, Industrie, E-commerce, Transport

GROUPE BLONDEL

Créée en 1921 Transdev Compagnie Axonaise a fêté son centenaire l’année dernière et poursuit son développement dans le tourisme en autocar en France et à l’étranger.

COMPAGNIE AXONAISE
référence
voyage en autocar GAYLORD COIGNARD GUILLAUME CAILLET TRANSDEV COMPAGNIE AXONAISE
TRANSDEV
La
du

LE PALMARÈS DES ENTREPRISES

LES PRINCIPAUX ÉTABLISSEMENTS DE PICARDIE

Vous trouverez dans les pages qui suivent le palmarès des entreprises de Picardie, constitué de deux tableaux : le premier présentant les entreprises axonaises, le second l’ensemble des entreprises picardes. Pour chaque tableau, nous avons retenu les 120 plus gros employeurs et nous les avons classés par effectifs. Pour les usines ou sites qui ne sont pas sièges de l’entreprise, nous avons fait figuré le nombre de salariés de l’établissement. Pour les entreprises sièges, les directions territoriales, ou les groupes importants ayant plusieurs établissements dans la région, les effectifs ont été généralement regroupés à l’établissement principal (siège ou direction régionale), et l’effectif est alors suivi de * (pour indiquer qu’il s’agit de l’ensemble des effectifs, et pas seulement ceux de l’établissement présenté).

MÉTHODOLOGIE

Un travail d’enquête et de mise à jour

Pour établir la sélection, nous nous sommes appuyés sur le fichier Sirene (Insee), fichier de référence sur tous les établissements actifs français, complété par l’Annuaire des entreprises, service de l’État qui permet de retrouver toutes les données publiques détenues par l’administration sur une entreprise. Nous avons retenu au total 218 établissements, correspondant aux entreprises de l’Aisne, l’Oise et la Somme employant au moins 270 salariés (tableaux entreprises picardes), ainsi que les 120 premières entreprises axonaises, ce qui correspond à celles qui emploient au moins 110 salariés. Toutes les informations à paraître ont été vérifiées et complétées. La source retenue en priorité est l’information fournie directement par les entreprises, qui ont été sollicitées par questionnaire et, pour celles qui n’avaient pas répondu, relancées par téléphone.

En complément, les informations ont été croisées avec d’autres fichiers et sites (notamment Kompass). Nous avons enfin cherché des informations complémentaires sur les sites des entreprises et dans la presse.

37 SOCIÉTÉ (GROUPE) COMMUNE ACTIVITÉ EFFECTIF* Groupe Blondel Morcourt Logistiques et Transports 2 300* Le Creuset Fresnoy-le-GrandCocotes en fonte 760 Aksis (Aksis Moovéus) Saint-Quentin Conseils RH 750* Volkswagen Group France (Volkswagen AG, Allemagne) Villers-Cotterêts Production automobile 748* Clésence (Action Logement) Saint-Quentin Logement social 700 Novacel Ophtalmique (Essilor) Château-Thierry Verre plat 580* Société Missenard Quint B Gauchy Génie climatique, Agitateurs 567* MBK Industrie (Yamaha Motor Europe)Rouvroy Cycles, motos, scooters 555 West Pharmaceutical Services France SA (West, USA) Le Nouvion-en-ThiéracheBouchons pour l'ind. pharma 525 SNCF Réseau Infrapôle Haute-Picardie Saint-Quentin Transport ferroviaire 500 Intersnack France (Intersnack, Allemagne)Montigny-LengrainProduits apéritif 440 FM Logistic Château-Thierry Logistique et Transport 400 Nestlé France SAS Usine de Boué (Nestlé, Suisse) Boué Poudre de lait infantile 400 Houtch Transports Fresnoy-Le-GrandTransports & logistique 400* Eurokera (Saint-Gobain-Corning) Chierry Verre vitrocéramique 390 Cora Soissons Soissons Hypermarché 360 SARL Papin Soize Transport de fret 360* RTA Gauchy Transport public de voyageurs 355* Materne (Mom) Boué Compotes 350 Tereos Origny-Sainte-BenoiteSucrerie-distillerie 322 Center Parcs Domaine Lac d'Ailette (Pierre et Vacances) Chamouille Domaine résidentiel 320 DSP SAS Site de Chauny (DuPont) Chauny Parachimie 320 FM Logistic Épaux-Bézu Logistique et Transport 300 Fruits Rouges & Co Laon Production de fruits 300 SNCF Voyageurs Technicentre Picardie Tergnier Transport ferroviaire 280 Centre E. Leclerc Laondis Chambry Hypermarché 280 Centre E. Leclerc Casteldis Château-Thierry Hypermarché 270 Soprocos (L'Oréal) Gauchy Cosmétique en aérosols 265 PRINCIPALES ENTREPRISES DE L’AISNE
38
260
260
260
Auchan Saint-Quentin Fayet Hypermarché
Hôpital privé Saint-Claude (Elsan) Saint-Quentin Activités hospitalières
Cora Saint-Quentin Saint-Quentin Hypermarché
260
250
Onet Services Agence de l'Aisne Crouy Nettoyage, multiservices
Crédit Agricole du Nord Est Laon Banque & Assurances
250
Sous-traitant
250
Travaux
250*
Laon Archivage
245*
Sandwiches
245
Fournitures
244
Sous-traitant
240
Marle Conditionnement 240
Laon Appareils
232
Nettoyage
230
Saint-Quentin Commerce
220 Enedis
Saint-Quentin Distribution
220* XPO
Crouy Transport
220 MW
Sous-traitant automobile 217 Sulzer
Fabrication
216 Centre
Leclerc) Harly Hypermarché 215 Camille Fournet Tergnier Maroquinerie 213 Fapagau et Compagnie (L'Oréal) Gauchy Parfumerie 210 WSP (William Saurin Production) (Cofigeo)Pouilly-sur-Serre Plats cuisinés 205 Transports Delmotte Buironfosse Transport de marchandises 205 ENS Saint-Quentin Nettoyage de locaux 200 Nespoli France (Nespoli, Italie) La Capelle Fabrication de pinceaux 200 Agenor Soissons (Agenor) Villeneuve-Saint-GermainNettoyage industriel 200 Groupe Bernardi Vailly-sur-Aisne Transport et logistique 200* A2Mac1 Hary Analyse concurrentielle 200 Carrefour Laon Laon Hypermarché 195 Laboratoire Vabel Morcourt Conditionnement de parfums 190 Qualipac Château-Thierry (Pochet) Château-Thierry Plasturgie 190
Cereal Partners France (Nestlé, Suisse)Itancourt Céréales & desserts préparés
Purem Saint-Michel (Eberspächer, Allemagne)Saint-Michel
automobile
Société Laonnoise de Tvx publics Etouvelles
publics
Groupe Caille (Holding Caille)
& logistique
Daunat Picardie (Norac) Chambry
et salades
Alkor SA Morcourt
bureau, scolaires
AML - Systems (Johnson-Electric, Hong-Kong)Hirson
automobile
Groupe Bayer Division CropScience (Bayer, Allemagne)
Muller Intuitiv (intuis)
de confort thermique
Art'Propreté Saint-Quentin
de bâtiment
Ternoveo (Advitam)
de céréales
Direction Aisne (EDF)
d'énergie
Volume France Régional (XPO Logistics, USA)
de marchandises
France (Magnetto Wheels) (CLN, Italie)Tergnier
Ensival Moret France (Sulzer, Suisse)Saint-Quentin
de pompes
E. Leclerc - Contoydis (Enseigne
39
Champignons
190
Plate-forme
190
Bucy-le-Long Sucrerie-distillerie 187
Viry-Noureuil Hypermarché 187
Fabrication
185
180 Adler
Nord Saint-Quentin Sous-traitant
180
Sodiag Gauchy Hypermarché 180 Wicona
Courmelles Menuiserie
180 Synlab
Saint-Quentin Analyses
180*
LCC (Coopérateurs
Etampes-sur-MarneChaîne
179
Morcourt Carton
175
Villerdis Villers-Cotterêts Hypermarché 175
Plateforme
(Rubix)Ploisy Fournitures industrielles 170 Defta Essomes Essomes-sur-MarneSous-traitant automobile 170 Les Fromagers de Thiérache - Fauquet (Savencia) Le Nouvion-en-ThiéracheFromages 165 Eviosys (Eviosys) Laon Emballage métallique 165 Godin (Cheminées Philippe France) Guise Appareils de chauffage 161 Eiffage Route Aisne Ciry-Salsogne Travaux publics 160 Skydôme (Kingspan) Sons-et-RonchèresÉquipements industriels 156 LVMH Fragrance Brands Vervins Parfumerie 155 Nexans France Bohain-en-VermandoisCâbles électriques 155 Agenor Saint-Quentin Essigny-le-GrandNettoyage industriel 155 CSP Paris Fashion - Le Bourget (Int.Fashion Group, Italie) Fresnoy-le-GrandTextile 150 Mahle Filtersysteme (Mahle, Allemagne)Seboncourt Sous-traitant automobile 150 Auchan Hirson Hirson Hypermarché 150 CoreDux France Bézu-Saint-GermainFlexibles métalliques 150 Doucy Transports - SDT Homblières Transports & logistique 150 Le Relais Nord Est Ile-de-France Ploisy Entreprise d’insertion 150 Babynov Montigny-LengrainProduits diététiques 150 Maguin SAS (Moret Industries) Charmes Équipements industriels 150
Champignonnière Ruol Billy-sur-Aisne
frais
Sonelog Agence St-Quentin (Sonepar)Saint-Quentin
logistique
Tereos Sucrerie de Bucy
Auchan Viry Noureuil
Zehnder Group Vaux Andigny Acova (Zehnder Group, Suisse) Vaux-Andigny
de radiateurs
SNC Florepi (Abel + Schäfer, Allemagne)Villeneuve-sur-AisnePâtisseries surgelées
Pelzer France
automobile
Intermarché
(Sapa Building Systems)
aluminium
Nord de France
médicales
Supermarchés
de Champagne)
de magasins
VPK Site de Saint-Quentin (VPK Packaging, Belgique)
ondulé
Centre E. Leclerc
Orexad Brammer
logistique
40
Pépiniériste 145*
Laon Construction
Dalival (Dalival) Villers-Cotterets
Marron TP
de réseaux 145*
Chauny Profilage 145
Athies-sous-LaonTravaux
142
Hypermarché 140
Biscuiterie 140
Montigny-LengrainProtéines
140
Acy Carton
135
(Skretting,
pour l'aquaculture 130* Verallia
Verrerie
Vauxrot Cuffies Bouteilles en verre 130
(Exacompta Clairefontaine) Evergnicourt Papier 130 Mondelez
Biscuits Production (Mondelez
Vervins Biscuiterie 130
Nord-Est - Aisne Laon Bancassurance 129 Asteelflash
Mercin-et-Vaux Électronique 125 Studi Soissons Formation en ligne 120
Cosmétique Tergnier Conditionnement de parfums 120 Adrexo (Hopps Group) Gauchy Distribution d'imprimés 120 Comdata Site de Soissons (Comdata, Italie)Soissons Centre de relation client 120 Saica Paper France (Saica, Espagne)Venizel Papier 120 Centre E. Leclerc Disbeau Beautor Hypermarché 120 ECP France (Areas) Chamouille Restauration de voyage 120 Centre E. Leclerc Sodhirs (Enseigne Leclerc)Buire Hypermarché 110 Colas Nord Est Gauchy Travaux publics 110 Intermarché Lacacha Chauny Hypermarché 110 GRG Groebli Crouy Chaudronnerie, usinage 110 BIPA (Liebot) Vailly-sur-Aisne Menuiseries PVC 110 Asept Saint-Quentin Entretien, nettoyage 110 Eiffage Construction - Aisne Soissons & Bohain-en-Vermandois Entreprise de construction 107* *Effectif de l’établissement, sauf lorsque les effectifs sont suivis de *, il s’agit alors des effectifs totaux, ou de ceux de l’ensemble de la direction territoriale.
Monopanel SAS (Bremhove SA)
TPA - Groupe Eiffage TP
publics
Carrefour Layne Château-Thierry
Mondelez - Lu (Mondelez International, USA)Jussy
Roquette Frères
végétales
Saica Pack Venizel (Saica, Espagne)
ondulé
Skretting France
Norvège)Fontaine-Les-VervinsAliments
France
de
Everbal
France
Internati., USA)
Groupama
Ile-de-France
Vabel
41 SOCIÉTÉ (GROUPE) COMMUNE ACTIVITÉ EFFECTIF* Distribution Sanitaire Chauffage Cedeo (Saint-Gobain, enseigne Cedeo) Verneuil-en-HalatteEquipements sanitaires 4 500* Stokomani (Zouari) Creil Enseigne de déstockage 3 300* Crédit Agricole Brie Picardie Amiens Banque & assurances 2 811* Groupe Blondel Morcourt Logistiques et Transports 2 300* Azurial Creil Nettoyage Industriel 2 000* Contitrade France / BestDrive Le Meux Pneumatiques & entretien 1 600* Airbus Atlantic Meaulte Construction aéronautique 1 547 GSF Stella Amiens Entretien, nettoyage ind. 1 504 Saverglass Feuquières Bouteilles de luxe 1 420 Grevin & Cie Parc Astérix (Compagnie des Alpes) Plailly Parc de loisirs 1 247 Noriap Boves Coopérative agricole 1 220* Procter & Gamble Amiens Amiens Produits d'entretien 1 175 Faurecia Intérieur Industrie (Forvia) Méru Equipementier automobile 1 100 Orange Direction régionale Picardie Amiens Opérateur télécom 1 100* AGCO SAS (AGCO, USA) Beauvais Fabrication de tracteurs 1 000 Amazon France Logistique Boves Site de distribution 1 000 Webhelp Compiègne Lacroix-Saint-OuenCentre de relation client 1 000 GIMA (Filiale de AGCO et CLAAS) Beauvais Mécanique agricole 950 Valeo Embrayages Amiens Equipementier automobile 930 Caisse d'Epargne Hauts-de-France (BPCE)Amiens Banque & Assurances 910* Amazon Senlis Senlis Site de distribution 900 Saint-Louis Sucre (Südzucker AG, Allemagne) Roye Sucre 900* Isagri (Isa) Tillé Logiciels pour l'agriculture 850 Coriolis Service / Omien 2 (Altice) Amiens Relation client 800 Goodyear Amiens (Goodyear, USA) Amiens Fabrication de pneus 800 Enedis Picardie (EDF) Amiens Distribution d'énergie 800* Le Creuset Fresnoy-le-GrandCocottes en fonte 760 EJ Fonderie de Picardie Saint-Crepin-IbouvillersPièces en fonte pour réseaux 750 Groupe CF Sécurité Compiègne Sécurité privée 750 PRINCIPALES ENTREPRISES DE PICARDIE

Talan Solutions Amiens Conseils en innovation 750

Aksis (Aksis Moovéus) Saint-Quentin Conseils RH 750*

Volkswagen Group France (Volkswagen AG, Allemagne)

Villers-Cotterêts Production automobile 748*

Docks de l'Oise Point P (Saint-Gobain)Noyon Matériaux de construction 720*

Clinique Victor Pauchet de Butler (Santé Victor Pauchet)

FM France (FM Logistic) Longueil-Sainte-Marie Logistique et Transport 700

Decayeux STI (Decayeux STI) Nibas Transformation des métaux 700*

Clésence (Action Logement) Saint-Quentin Logement social 700

Linamar Light Metals (Linamar, Canada)Laigneville Fonderie d'aluminium 675*

FM France Plateforme (FM Logistic) Crépy-en-Valois Logistique et Transport 650 CRM 80 - Intracall Center (Comdata, Italie)Amiens Centre de relation client 620

FM France (FM Logistic) Ressons-sur-Matz Logistique et Transport 600

Poclain Hydraulics (Poclain) Verberie Moteurs, valves, pompes 600 Novacel Ophtalmique (Essilor) Château-Thierry Verre plat 580* Weldom (Adeo) Breuil-Le-Sec

42
Amiens Clinique 700
573
567*
Cycles,
Compiègne
553
Argœuves 3 sites logistiques en Somme 550* West Pharmaceutical Services France SA (West, USA) Le Nouvion-en-ThiéracheBouchons pour l'ind. pharma 525 VKR France (Velux, Danemark) Feuquières-en-VimeuMenuiserie bois 520 Groupe BDL Dury Maisons individuelles 520* Akzo Nobel (ANDPF & Akzo Nobel SAS) (Akzo Nobel N.V. Pays-Bas) Montataire Peintures et vernis 500 Arcelormittal Site de Montataire Montataire Sidérurgie 500 Bonduelle Europe Long Life (Bonduelle)Estrees-Mons conserves de légumes 500 Derichebourg Propreté Compiegne Opérateur de services 500 SNCF Réseau Infrapôle Haute-Picardie Saint-Quentin Transport ferroviaire 500 Plastic Omnium centre -Alphatech Venette Centre R&D 470 Opella Healthcare International Compiègne Spécialités pharmaceutiques 469 CNH Industrial France Le Plessis-BellevilleMachines agricoles 460 Auchan Hypermarché Dury Hypermarché 450
Chaîne de magasins
Société Missenard Quint B Gauchy Génie climatique, Agitateurs
Brézillon (Bouygues) Margny-lès-CompiègneTravaux de dépollution 565* MBK Industrie (Yamaha Motor Europe)Rouvroy
motos, scooters 555 Polyclinique Saint-Côme
Centre de santé privé
Easy Logistique (JJA Easyinvest)
43
450
Parfums 400 FM Logistic Château-Thierry Logistique et Transport 400 Nestlé France SAS Usine de Boué (Nestlé, Suisse) Boué Poudre de lait infantile 400 Houtch Transports Fresnoy-Le-GrandTransports & logistique 400* Nutribio (Sodiaal) Doullens Poudre de lait & barres 395* Auchan Hypermarché Nogent-sur-Oise Hypermarché 390 Eurokera (Saint-Gobain-Corning) Chierry Verre vitrocéramique 390 Groupe Bigard usine de Flixecourt (Bigard)Flixecourt Viande de boucherie 385 Dailycer France Faverolles Céréales pour petit-déjeuner 378 API Restauration Compiègne Restauration collective 375 Biocodex Beauvais Labo pharmaceutique 375 Carrefour Hypermarchés Venette Hypermarché 375 Coopérative Giphar Grandvilliers Grossiste répartiteur 375 DS Smith Packaging Nord-Est (DS Smith, RU)Saint-Just-en-ChausséeCarton-emballage 375 Propreté 2000 Thourotte Entretien, nettoyage 374 Médiametrie Amiens Etudes de marché et sondage 370 Transdev Cap (Transdev) Rivery Lignes de bus & autocars 370 Laboratoire Unither Amiens Sous-traitance pharmaceutique 360 Verescence Somme Abbeville Parachèvement des flacons 360 Cora Soissons Soissons Hypermarché 360
BASF France Breuil-Le-Sec Peintures, vernis 450 Carrefour Supply Chain Crepy-en-Valois Centrale d'achat 450 Pâtisserie Pasquier Vron (Brioche Pasquier)Vron Pâtisserie fraiche et surgelée 450 RS (RS Group Plc) Beauvais Distribution 450 Saint-Gobain Sekurit Site Chantereine (groupe Saint-Gobain) Thourotte Pare-brise 450 Weylchem Lamotte (ICIG, Allemagne)Trosly-Breuil Chimie fine
Colgate-Palmolive Industriel Compiègne Produits d'hygiène 440 Intersnack France (Intersnack, Allemagne)Montigny-LengrainProduits apéritif 440 Keolis Amiens Rivery Bus urbains 435 Les Ateliers de Verneuil-en-Halatte (Chanel) Verneuil-en-HalattePetite maroquinerie 435 Faiveley Transport Amiens (Wabtec, USA) Amiens Matériel ferroviaire 430 Matra Electronique (MBDA) Lacroix-Saint-OuenEquipements électroniques 420 Hutchinson JPR (Hutchinson) Amiens Joints en caoutchouc 410 Beauté Recherche & Industries (L'Oréal)Lassigny
44 SARL Papin Soize Transport de fret 360* RTA Gauchy Transport public de voyageurs 355* Chanel Parfums Beauté Compiègne Conditionnement de Parfum 350 InnovaFeed Nesle Protéines d’insectes 350* Materne (Mom) Boué Compotes 350 LVMH Fragrance Brands Beauvais Parfumerie 340 Metex Nøøvistago (METabolic EXplorer)Amiens Acides aminés nutrition anim. 337 Chanel Parfums Beauté (Chanel) Chamant Maquillage 335 Centre E. Leclerc Sodicamp Chambly Hypermarché 330 CGI France Amiens Technologie de l’information 325 Autoneum France Ons-en-Bray Sous-traitant automobile 325* Tereos Origny-Sainte-BenoiteSucrerie-distillerie 322 Center Parcs Domaine Lac d'Ailette (Pierre et Vacances) Chamouille Domaine résidentiel 320 DSP SAS Site de Chauny (DuPont) Chauny Parachimie 320 Thalès Avionics Electrical Systems SAS Meru Sous-traitant aéronautique 315 Clinitex Picardie (Clinitex Propreté) Lacroix-Saint-OuenNettoyage et désinfection 311 Tereos Amidonnerie de Nesle Mesnil-Saint-NicaiseAgroalimentaire 309 Eiffage Construction Picardie Compiègne Bâtiment 308 Mersen France Amiens Amiens Matériel électrique 300 Nestlé Purina Petcare France (Nestlé)Aubigny Alimentation animale 300 Sanipro Brégy Broyeurs sanitaires 300 Thirard Fressenneville Cadenas 300 Unilever France HPC Industries (Unilever, UK et Pays-Bas) Le Meux Conditionnement dentifrices 300 FM Logistic Épaux-Bézu Logistique et Transport 300 Fruits Rouges & Co Laon Production de fruits 300 Favi Le Laiton Injecté Hallencourt Fonderie alu, laiton, cuivre 290 Legrand SNC Verneuil-en-HalatteCentre de distribution 290 SGD Pharma (SGD Pharma) Saint-Quentin-la-MotteFlacons pharmaceutiques 290 Auchan Hypermarché Beauvais Hypermarché 285 Manufacture de Senlis Senlis Petite maroquinerie 270 *Effectif de l’établissement, sauf lorsque les effectifs sont suivis de *, il s’agit alors des effectifs totaux, ou de ceux de l’ensemble de la direction territoriale.

SOBRIETE ENERGETIQUE, LA NOUVELLE URGENCE

Personne ne l’avait vue venir, mais 76 % des entreprises de la région disent subir un impact fort ou modéré de la hausse du coût de l’énergie. Pour réduire les conséquences de cette crise dont on ne connait pas l’évolution, diverses solutions sont mises en place.

Selon la dernière étude menée fin septembre par la CCI Hauts-de-France, 77 % des dirigeants constatent un recul de leur marge, 66 % une dégradation de leur trésorerie. 63 % ont dû augmenter leurs prix pour leurs clients, tandis que 17 % ont choisi de réduire leur production, voire de l’arrêter totalement dans 3 % des cas. Pour limiter leur consommation d’énergie, 48 % des entreprises misent sur une optimisation de l’usage de leurs équipements (chauffage, climatisation, équipements numériques…), 29 % sur un remplacement des luminaires par des LEDS, 11 % sur des changements d’équipements (chauffage, climatisation), 7 % sur un changement des horaires d’ouverture, et également 7 % sur l’isolation du bâtiment. Autre chiffre plutôt surprenant révélé par l’étude de la CCI : 75 % des dirigeants ne connaissent pas le détail par usages de leur consommation énergétique, et 92 % ne possèdent pas de collaborateur dédié à l’énergie au sein de leur entreprise.

« Chacun doit se mobiliser »

Pour Didier Cousin, Directeur territorial Hauts-de-France GRDF et président de la commission rev3 de la CCIHauts-de-France « ces statistiques peuvent sembler contradictoires, mais elles reflètent l’évolution de la société autour d’une question qui semblait relever

de la futurologie il y a encore quelques mois, et qui s’impose aujourd’hui comme une urgence absolue : pour faciliter et accélérer la troisième révolution industrielle, La Région et la CCI Hauts-de-France, avec le soutien de l’Europe, ont mis en place rev3, qui réunit des acteurs économiques, des collectivités mais aussi des citoyens, pour imaginer et mettre en place des dispositifs d’accompagnement et d’aides financières encourageant les projets vers une société décarbonée.

Plusieurs grandes thématiques ont été priorisées : nouvelles énergies, mobilités durables, bâtiments publics ou privés durablement isolés, économie circulaire, utilisation des nouveaux outils numériques, décarbonation, jeunesse, enseignement supérieur, recherche et innovation, initiatives et transitions citoyennes. Un champ volontairement très vaste, car notre plan ambitionne de faire notre territoire un leader en matière de décarbonation d’ici 2032. Pour y parvenir, chacun doit se mobiliser dès aujourd’hui ».

Plus d’infos : rev3-entreprises.fr

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NOIROT PORTÉ PAR LA CRISE ÉNERGÉTIQUE

Coup de chaud dans les rayons de Casto ou Leroy Merlin où les radiateurs Noirot, fabriqués à Laon par le groupe Intuis (ex-Muller), partent apparemment comme des petits pains. « Alors que le marché était assez stable ces dernières années avec une croissance de 5 % par an, nous enregistrons des hausses des ventes de 30 à 50 % depuis août dans les grandes surfaces de bricolage », explique Thierry Saublet, directeur des opérations. Cette ruée vers les radiateurs s’explique par l’augmentation des prix de l’énergie comme la pénurie des pellets.

Noirot, comme les autres entités du groupe Intuis, entretient une philosophie à l’opposé du « made in China » dont la qualité est incertaine.

Dans les usines du groupe, dont Campa à Fismes, la fabrication est particulièrement intégrée. On fait quasiment tout de A à Z. Bien sûr, on découpe, poinçonne et on plie les tôles. Mais on coule aussi les corps de chauffe en aluminium ou en fonte.

On fabrique toute la filerie, on conçoit et industrialise, avec des partenaires français, les cartes électroniques. « Cela

La branche grand public d’Intuis connaît une accélération de ses ventes de 30 à 50 % depuis août dans les grandes surfaces de bricolage. La croissance est aidée aussi par la réorganisation de l’ex-groupe Muller détenu désormais à 100 % par l’Irlandais Glen Dimplex.

a fait une énorme différence pendant la crise sanitaire car au moment où des composants n’étaient plus disponibles sur le marché, nous avions la compétence pour inventer de nouvelles cartes électroniques avec des composants qui eux étaient disponibles », témoigne Balthazar Nicolas, directeur des sites industriels.

Cet attachement à la maîtrise de toute la chaîne de fabrication n’a pas toujours été comprise lorsqu’il y a quelques années certains louaient l’entreprise « fabless » (sans usine) assortie d’un recours à une sous-traitance parfois très lointaine. Mais l’histoire a donné raison à l’ex-groupe Muller. Intuis profite donc à fond de son label Origine France Garantie, plus exigeant et traçable que le simple « made in France ». « Cela correspond à une demande des consommateurs, qui attendent une garantie de qualité, mais c’est aussi un besoin croissant de nos distributeurs qui, pour leur politique RSE, veulent des

produits impliquant moins d’émissions de carbone », souligne Édouard Petit, directeur commercial.

La fabrication en France permet aussi une grande rapidité dans les réapprovisionnements des distributeurs et offre une meilleure réparabilité des équipements. Le groupe estime aussi cueillir les fruits de sa réorganisation faisant suite à la prise de contrôle à 100 % du groupe Irlandais Glen Dimplex entré au capital il y a une vingtaine d’années.

Elle a conduit notamment à la fusion de quatre usines du groupe dans un même « business unit » et à une mutualisation qui a mis un terme à des effets de concurrence entre des marques.

Les étiquettes vont d’ailleurs se simplifier : tous les radiateurs vendus en grandes surfaces de bricolage porteront le nom de Noirot. La marque Intuis concernera la vente aux professionnels.

Julien Bouillé

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UN SIÈCLE D’HISTOIRE POUR L’USINE MATERNE DE BOUÉ

À l’occasion des 100 ans de l’entreprise Materne, l’usine a ouvert ses portes pour dévoiler l’histoire des fameuses compotes de la marque.

Tout le monde connaît les fameuses compotes Materne. Et c’est en Thiérache, à Boué, qu’elles sont fabriquées. L’usine fête d’ailleurs ses 100 ans en 2022. Pour l’occasion, Materne avait prévu une journée portes ouvertes pour ses collaborateurs et leurs familles afin que tout le monde puisse découvrir le processus de la pomme à la Pom’pote, l’un des goûters préférés des enfants. L’histoire de l’usine débute en 1881 avec la création de la confiturerie de la Thiérache par M. Gosse-Delleaux. Lors de la Première Guerre mondiale, l’entreprise est détruite. Ce n’est seulement en 1922 que le belge Édouard Materne rachète l’usine de Boué pour continuer à produire de la confiture. « L’apparition de la compote se fait dans les années 1980 et la création de la Pom’pote en 1998. Aujourd’hui, on ne produit plus du tout de confiture sur le site mais uniquement de la compote. C’est le cœur de l’activité de Materne », détaille Vincent Duvnjak, directeur de l’usine Materne à Boué. À l’heure actuelle, l’entreprise spécialisée dans la compote emploie 380 salariés et une centaine d’intérimaires. « C’est une usine où les salariés y travaillent de génération en génération. De nombreux employés avaient leurs parents et grands-parents qui travaillaient là. Elle est très importante ici sur le territoire », estime-t-il. Chaque jour près de 300 tonnes de pommes françaises sont transformées. « 3 000 tonnes de ces pommes sont directement issues des six vergers situés en Thiérache par an », précise Nathalie Delvas, responsable technique agricole chez Materne. Entre la réception des pommes dans les fosses de lavage et la mise en gourdes, à peine une heure et demie s’écoule. « Elles sont lavées deux fois avant de passer dans l’extracteur et le cuiseur. La purée de pommes est ensuite envoyée dans des tampons mélangeurs avec d’autres ingrédients. Puis, elle passe sur les lignes de conditionnement pour remplir les gourdes. Celles-ci sont refroidies avant d’être conditionnées dans des cartons », synthétise Vincent Duvnjak.

Un million de coupelles et plus de 2,5 millions de Pom’potes sont fabriquées quotidiennement sur 18 lignes de production. « Materne compte plus de 250 recettes, soit environ plus de 800 codes produits différents que l’on retrouve essentiellement sur le marché français », chiffre le directeur.

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«

Nous sommes rentrés dans des cycles nouveaux dans lesquels nous gérons les crises les unes après les autres. »

C’est un événement très important pour nous car Materne est la marque étendard du groupe Mom. Elle porte l’histoire et la croissance du groupe en France. Materne a une usine à Boué, et une autre en Normandie, à Chef-duPont, qui fabrique les crèmes dessert Mont Blanc. Materne, c’est une histoire mais aussi une transformation que nous avons engagée au fur et à mesure pour proposer des produits de plus en plus innovants. Materne a su évoluer avec son temps et développer la consommation du fruit à la fois pour le dessert, son positionnement historique.

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Cédric Liéven, directeur de Materne.

La plus large gamme de SUV électrifiés.

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