Philosophie

Nous sommes partis à la rencontre du philosophe, Jean-Michel Pouzin, afin qu'il nous explique la définition de l'art.

Qu’est-ce-que l’Art ?

Avant de vous détailler par le menu l’ensemble des sujets autour de l’artisanat d’art que vous trouverez dans ce beau numéro, il convient de s’arrêter un instant autour du concept. Posé en terrasse au soleil si vous voulez mais arrêtons-nous un instant.

L’art, OK mais l’art, c’est quoi ?

Petit précis de philo pour vous rappeler vos années lycée en compagnie de l’inénarrable Jean-Michel Pouzin, qui enseigne l’art du questionnement – la philo, quoi – à l’école de design et au service d’assistance pédagogique à domicile (Sapad). Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’art, à l’origine, n’a rien à faire de l’esthétisme. Ces deux notions sont totalement indépendantes l’une de l’autre. « Ars, en latin », nous apprend Jean-Michel, « c’est le métier, l’habileté ». L’art, dans son sens originel, renvoie donc plutôt à l’artisan, au créateur, aux techniques manuelles.

L’artisanat d’art serait donc un pléonasme. Et ce n’est qu’au XVIIIe siècle, « avec Baumgartner », que la notion d’esthétisme s’en mêle.

À partir de cet instant, deux arts s’opposent : celui de l’artisan « que l’on peut apprendre » et celui de l’artiste, « que lui seul sait créer ».

Sur ces questions philosophiques, deux grands noms se sont affrontés : Kant et Platon. Pour le premier, « le beau s’éprouve partout, même dans la nature avec le feuillage, le plumage, le vivant dans sa globalité ». Le beau serait un plaisir universel, « un but moral » accessible à tous. Platon, au contraire, restreint l’appréciation du beau : seule l’intelligence humaine permettrait de le saisir.

Voilà pour quelques bribes de définition. On pose ça là. Vous l’appréhendez comme vous le souhaitez. L’important reste toutefois de ressentir le beau, d’apprécier l’art, partout, n’importe quand, sous toutes les formes qu’il vous plaira. Et pourquoi pas, d’abord, en feuilletant ce magazine ?