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Flavie Vincent-Petit
from Instant Troyen #22
by VDN
Rien ne la prédestinait à devenir vitrailliste. « J’étais une petite fille des champs », plaisante-t-elle, le nez plongé sur l’un des vitraux de Notre-Dame-de-Paris qu’elle restaure actuellement. Ses armes, elle les a faites auprès d’Alain Vinum. À la base pour un stage de cinq mois. Elle est restée dix-huit ans à ses côtés avant de voler de ses propres ailes et d’ouvrir en 2012, avec son époux, la manufacture Vincent-Petit, qui compte aujourd’hui une vingtaine de salariés. Un métier passionnant, qui lui permet d’allier le côté manuel et intellectuel. C’est dans le geste de l’artisan mêlé à l’aspect scientifique qu’elle trouve son équilibre.
Si le temps n’a l’air d’avoir aucune prise sur elle, cela fait plus de vingt-cinq ans qu’elle évolue dans ce milieu. Son savoir-faire et sa renommée ne sont plus à faire, au point qu’elle fait partie des privilégiés à travailler sur le chantier de Notre-Dame-de-Paris.
Une belle reconnaissance, qui ne lui fait pas perdre de vue l’essentiel. À cinquante ans, elle s’enthousiasme de chaque nouveau projet comme si c’était le premier, avec une fraîcheur, une créativité et une culture incroyable. Passionnée et passionnante, elle vous raconte chacun d’eux, le regard pétillant et l’envie chevillée au corps.
Dans son atelier, installé aux Ecrevolles, elle ne se contente pas de faire de la restauration, elle donne une grande part à la création. Entre patience, minutie et précision. Ici, elle a tout le matériel nécessaire pour redonner une seconde jeunesse ou concevoir un vitrail de A à Z, supports et protections compris, ce qui lui permet de réaliser des projets hors normes. Son rayonnement a depuis longtemps dépassé les frontières de l’Aube pour s’étendre au Quart Nord-Est, la Normandie, Paris et même la Belgique. Qu’elle œuvre pour des lieux prestigieux comme la cathédrale d’Autun ou qu’elle fasse de la création d’accompagnement pour des baies de Sainte-Madeleine et Saint-Nicolas à Troyes, de Donnement, de la restauration pour l’église Saint-Nicaise à Reims, Saint-Pantaléon à Troyes, elle y met le même cœur et y prend parfois même plus de plaisir. « On redonne à la population tout le sens de leur église. Ça a plus de sens dans les petites églises que dans les gros édifices. C’est toujours émouvant, même après vingtcinq ans. »
Notre chef cuisinier AXEL (anciennement Le Polipo) vous concocte un menu chaque semaine disponible uniquement le midi élaboré avec des produits frais de saison
PLAT DU JOUR LE MIDI, DU LUNDI AU VENDREDI
BRUNCH LE SAMEDI & LE DIMANCHE
BAR - SALON DE THÉ - AFTERWORK
HEALTHY FOOD
À tout juste 50 ans, William Arlotti se lance un nouveau défi : sous sa marque, respirer notre époque pour en sortir des vêtements qui peuvent servir de carapaces si le temps est maussade ou d’effluves de soie si l’air est chaud et léger. Portrait d’un esthète atypique et libre, qui ne veut surtout plus subir les diktas de la mode.
À quand remonte votre premier émoi « modesque » ?
Quand j’étais tout jeune, ma petite maman couturière me faisait faire des colliers de boutons. Elle en coupait ensuite le fil d’un geste théâtral et tous les boutons rebondissaient sur le parquet avec une musicalité qui m’enchantait.
Comment vous définissez-vous ?
Ah, bonne et vaste question ! Je suis un artiste créatif, un chasseur de tendances qui capte l’air du temps pour révéler la beauté des femmes et leur donner confiance en elles au travers de mes créations. Je suis un trendsetter-styliste car mes clientes, ce sont mes stars.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Tout ! Aussi bien les libellules aux ailes irisées de Landreville où j’habite, qu’un côteau de vignes sur la Côte des Bars ou un sublime dégradé d’oranges et de violacés sur les lacs d’Orient. Mais aussi les femmes. J’aime celles qui ont du caractère, les femmes fatales avec beaucoup de tempérament. Mon égérie, Françoise, est une senior à la beauté triomphante. Je raffole du disco, des années 80, j’adore Liz Taylor et Marlon Brando, George Cukor et le cinéma en noir et blanc… En somme, je me nourris des autres.
Après avoir travaillé pour Gucci, Rochas et Trussardi, pourquoi avoir atterri à Bar-sur-Seine ?
Je ne crois pas au hasard mais aux rencontres. La mienne s’appelle Séverine Thévenin. Elle participait à un événement que j’avais organisé avec mon associé et mari Patrick Tomas via notre agence de com House Off il y a quelques années, en tant que productrice de champagne (Champagne Domaine de Nuisement – DN). Nous sommes devenus très proches et je lui ai dit : « Un jour, Séverine, je suis sûr qu’on travaillera ensemble chez toi. » Et c’est ce qui se passe désormais.
Que peut-on trouver dans votre boutique ?
Déjà, c’est un sas de décompression. Obligatoire ! Ensuite, vous trouverez du 36 au 44 et du no size. Je ne supporte aucun préjugé ! Je me fournis chez les dead-stockers (grandes marques qui vendent leurs fins de rouleaux) et je propose quelques modèles éphémères. Chaque tissu m’inspire un modèle différent. Voilà pourquoi vous avez quasi aucune chance de retrouver votre robe sur une de vos amies. Je ne conçois que le slow fashion, c’est-à-dire créer de belles pièces qui s’inscriront dans la durée.
Un secret à nous confier ?
Oui, j’ai un code caché, ma doublure rose shocking. C’est ma signature, tout comme mon monogramme gris. Je ne me mets aucune barrière, tant dans les matières que je choisis que dans les formes que je crée. Oui, j’aime les paillettes et j’assume. Pourquoi s’en priver ? Le corps d’une femme doit respirer et retrouver le plaisir de se vêtir.
Votre actualité ?
Un sublime défilé le 9 juillet prochain dans les jardins à la Française lors du week-end des Arts et de l’Artisanat au Château de Taisne (Les Riceys), un autre parfum, une collection homme et l’extension de mes boutiques en France dans un 1er temps.
William Arlotti - williamarlotti www.house-off.com
RENCONTRE
LR Création : Les Upcyclers du cœur
Décidément, la rue de la Résistance à Bar-sur-Seine révèle bien des pépites !
Outre l'incontournable designer William Arlotti, voici ses voisins immédiats : Rémy Bosc et Laurent Hanin.
Leur petite échoppe abritant leur marque LR Création devient peu à peu THE PLACE TO BE ! Rencontre avec deux êtres à part, parfois moqués mais qui n'ont jamais rien lâché, les Upclyclers du Cœur.
Upcycling, ça veut tout et rien dire à la fois. Concrètement, que faites-vous ?
R : nous créons/rénovons des vêtements et des bijoux à travers des pièces anciennes ou neuves (jamais ou peu utilisées). A la différence des friperies qui revendent simplement des articles déjà portés.
L : en fait, on nous donne ou on achète en vide-greniers des choses qui nous parlent et on les retravaille. On ne peut fonctionner qu'au coup de cœur. Moi, je m'occupe de la partie bijoux fantaisie et Rémy de la couture.
Vous êtes Troyens, alors pourquoi Bar-sur-Seine ?
R : Disons qu'après quelques expériences compliquées de cohabitation au sein de boutiques éphémères, nous avons souhaité retrouver notre indépendance et ce lieu paisible est désormais le cocon de notre réussite. Je viens de la restauration et j'ai fait des formations en couture.
L : et moi je suis aide-soignant, spécialisé en pathologies d'Alzheimer et Parkinson. Et créateur de bijoux aussi. Mais nous avons eu aussi la chance de rencontrer des personnes formidables qui ont cru en nous et qui nous ont soutenus, comme Stéphanie Prieur que nous remercions. Cette femme exceptionnelle est à la tête de l'Association Marly Maille qui confectionne des vêtements pour les personnes âgées. R : je travaille toujours pour elle et j'y tiens tout particulièrement.
Est-ce indiscret de vous demander pourquoi ?
R : non bien sûr. C'est parce que nous sommes avant tout dans une démarche vertueuse. Ça peut paraître un peu débile mais nous souhaitons y rester. Nos prix sont volontairement très bas car nos créations doivent être accessibles à tous, y compris à la petite gamine qui veut acheter un cadeau à sa mamie sans beaucoup de sous.
L : pour vous situer, mes boucles d'oreilles sont entre 8 et 32 € max, les grands sautoirs autour de 20 €.
Effectivement ! Alors où trouver vos créations ?
R : chez nous essentiellement ou sur notre page Facebook.
L : et sur les foires car on bouge beaucoup. La prochaine, c’est Saulieu (23/25 juin).
Un message à passer nos lecteurs ?
R : oui ! Des pépites qui encombrent dans vos placards ? Alors nous vous attendons les bras grands ouverts ! Merci à tous.
LR création.