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MERCREDI
VIVRE À TROYES
27 MAI 2020
HABILLEMENT
RREPORT EPORT DDES ES SSOLDES OLDES : IILS LS VVOTENT OTENT PPOUR OUR Mickaël (M Couture), comme la majorité des détaillants troyens, vote pour le report des soldes. Photos Jérôme BRULEY
TROYES. Les détaillants de prêt-à-porter demandent un report des soldes du 15 juillet
au 15 août. La seule issue, selon eux, pour « ne pas brader leur stock » et « ne pas mourir ». L’ESSENTIEL ● Les soldes d’été doivent débuter le mercredi 24 juin et se terminer le 21 juillet alors que les autorités n’ont donné aucune date officielle pour la fin des mesures de confinement. ● Bruno Lemaire s’est déclaré favorable à un report des soldes de trois à quatre semaines. En attendant une décision officielle, le gouvernement appelle les professionnels de la mode à donner leur avis sur un éventuel report. Frédéric Mertz, directeur général de la Fédération nationale de l’habillement, s’est quant à lui déjà publiquement prononcé pour un report des soldes d’été.
ne nécessité. Demandé par les fédérations de la mode et de l’habillement, par les commerçants-détaillants et évoqué lundi par Bruno Lemaire, ministre de l’Économie et des Finances, le report des soldes est un préalable à toutes actions de relance du commerce après deux mois de confinement. Alors qu’ils viennent de rouvrir leurs boutiques, les commerçants troyens souhaitent ce report. Ils plébiscitent la période du 15 juillet au 15 août. Une question de vie ou de mort pour
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leurs enseignes selon eux. « Il faut les reculer sinon, on va mourir. Les marchandises sont à peine mises en rayon qu’on va nous demander de les solder, c’est impossible ! On n’est pas fabricant comme les grandes enseignes qui font des marges de six ou sept. Nous sommes des détaillants, notre marge est de 2,6 et en plus, elle est encadrée », s’insurge Nathalie, responsable d’Espace Lolita. Et de pointer du doigt « les chaînes qui font toutes des promotions depuis la réouverture ». ...................................................................
« Il aurait déjà fallu encadrer les pratiques promotionnelles qui se sont multipliées depuis le 11 mai. » Même sentiment pour Angela chez Ekyog : « Il faut reporter les soldes. Si on a des chances de faire des ventes et d’écouler notre stock sans le brader, c’est maintenant. Déjà en général, j’ai toujours pensé que les soldes étaient trop tôt dans la saison. Mais là, après deux mois sans vente, c’est encore plus vrai. On peut s’en sortir en reculant les soldes si les chaînes ne cassent pas les prix ». Dans la boutique Show-room, Roselyne est moins optimiste. « J’ai déjà perdu toute la saison des cérémonies,
durant laquelle je réalise de belles ventes. Le problème est que les grandes enseignes font déjà des remises. Selon moi, il aurait déjà fallu encadrer les pratiques promotionnelles qui se sont multipliées partout depuis le 11 mai dernier. »
DES STOCKS REMIS À LA VENTE LA SAISON PROCHAINE PLUTÔT QUE BRADÉS Ne pas brader son stock mais être en mesure de l’écouler malgré son importance, c’est le défi que doivent relever les commerçants. Chez certains, c’est toute la collection de la saison, reçue en mars, qui n’a pu être vendue. Une collection qu’il va cependant falloir écouler. Pour « faire de la place » pour la prochaine saison et de la trésorerie pour de futures commandes. Pour Caroline, de la boutique du même nom, le refus est catégorique. « Pas question de solder et de brader mon stock. Cette année, si les soldes sont maintenues à la date initiale, je vendrai toute ma collection à perte, c’est pire que tout. » Laura, responsable de la boutique Atipic, considère que « les soldes doivent être reportés, mais il faut qu’ils aient lieu quand même. C’est une attente des clients. Je solderai, je ferai 50 % dès le début mais sur très peu de pièces. » En gardant l’anonymat, plusieurs commerçants assurent que les
collections reçues en mars, invendables en cette saison, ne seront pas bradées lors des soldes mais stockés en réserve pour être remis à la vente à l’automne prochain. « Nous avons prévenu nos fournisseurs, les commandes seront fortement allégées la saison prochaine. » Depuis le 11 mai, les commerçants mettent tout en œuvre pour effacer les stigmates de deux mois de confinement et d’inactivité totale. Ils veulent renouer avec leur clientèle et retrouver leur chiffre d’affaires. Certains ont décidé de faire une croix sur leurs congés estivaux et de rester ouverts tout l’été. « Je demande le report des soldes à la fin juillet ou au dé-
but août, donc je resterai ouverte ! Il faut mettre les bouchées doubles et y aller, être constructif et positif. Je pense que le tourisme local et national va avoir le vent en poupe. Troyes, ville attractive, a sa carte à jouer. » Pas de vacances non plus pour Laura chez Atipic. « Je me suis endettée, j’ai souscrit un prêt garanti par l’État alors je dois travailler. J’ai une employée qui était en chômage partiel mais moi, je ne me suis pas payée. Les vacances seront pour octobre. Je compte vraiment sur l’été, les gens ne devraient pas beaucoup partir et mes clientes sont solidaires, elles sont revenues tout de suite dès la réouverture, même pour acheter une seule pièce. » ANNE GENÉVRIER
Les grandes enseignes sont dans le collimateur des détaillants qui dénoncent des promotions tous azimuts depuis le 11 mai dernier.