Stade de Reims

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UN NOUVEAU LOGO UNE NOUVELLE ÈRE

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RÉVÉLATION

D

e l’ambivalence naît parfois l’équivoque. Peut-on relooker le passé sans risquer de l’abîmer ? Dans l’histoire sans fin du Stade de Reims, les changements de logotype ont souvent été conditionnés aux turbulences de son parcours et aux interdictions légales. Pour une fois, rien n’obligeait ses dirigeants à procéder au lifting de leur institution nonagénaire. En dévoilant la nouvelle identité visuelle, de la désormais « Maison du Football », le club d’élite champenois souhaite ouvrir une nouvelle ère, s’appuyant sur un concept innovant, à partir d’un design épuré, sans chichi, champagne et ballon, mais qui maintient encore ses liens historiques, sociologiques et psychologiques propres à son environnement. Baudelaire définissait la modernité comme la rencontre de la mode et de l’éternité : être d’un côté dans l’air du temps, de l’autre avoir vocation à fédérer les traditions. Le Stade de Reims, comme vous allez le découvrir dans ce numéro collector, grandit de ses erreurs et de ses conquêtes, affirmant son attachement aux valeurs essentielles qu’il véhicule. Et cela nous va bien.

4 LOGO, L’INDISPENSABLE MISE À JOUR

8 JEAN-PIERRE CAILLOT, LE BÂTISSEUR OBSTINÉ

10 DIDIER PERRIN, CŒUR FIDÈLE

11 2019-2020, ATYPIQUEMENT VÔTRE

12 10 GRANDS NOMS

14 DAVID GUION, LE DISCOURS ET LA MÉTHODE

16 L’HISTOIRE DU STADE 19 AU FIL DES SOUVENIRS DE JEAN-LUC ARRIBART DE REIMS EN 10 DATES

20 CES ULTREM QUI DONNENT DE LA VOIX

22 LE REPAIRE DES ARTISTES

25 LE JOUR OÙ...

30 TERRAIN D’EXPRESSION

34 HÉRITIÈRES DES PIONNIÈRES

37 UN SACRÉ COUP DE COM’

40 LOGES PARTENAIRES, LE COIN DES AFFAIRES

42 « ENTRAÎNEUR DU STADE DE REIMS, POURQUOI PAS ? »

32 L’AXE REIMS - MADRID

Gérard Kancel

38 DU CHAMPAGNE AU FOOT CHAMPAGNE

HORS SERIE du journal l’Union. Éditeur de la publication : journal l’Union. Directeur de la publication : Daniel Picault. Éditeur délégué : Sébastien Lacroix. Textes : Gérard Kancel et Cédric Goure (avec la collaboration d’Hervé Musset). Photo de Une : Christian Lantenois. Photos pages intérieures : Stade de Reims, l’Union, Christian Lantenois, Pierre-Philippe Marcou, Pascal Pavani, Rémi Wafflard, Aurélien Laudy, JBDelarue-SDR, Adobestock, Freepik, Wikipédia, Régie publicitaire : Global Est Médias, 14 rue Edouard Mignot, 51100 Reims. CPPAP n° 0415 C 86339. Conception : Prémédias du journal l’Union. Imprimé par Le Réveil de la Marne, 4 rue Henri-Dunant, B.P. 120, 51204 Epernay Cedex. ISSN : en cours. Dépôt légal : à parution. Provenance du papier : Maastricht (Pays Bas) et Gratkorn (Allemagne). Les papiers utilisés sont certifiés PEFC 70 % (fibre de bois issue de forêts gérées durablement). L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

yunis abdelhamid Vice-capitaine et leader de la défense rémoise - la plus solide de Ligue 1 le défenseur international marocain Yunis Abdelhamid (en couverture) symbolise une promotion 2020 champenoise solide, audacieuse, et surtout très difficile à battre.


IDENTITÉ

LOGO, L’INDISPENSABLE MISE À JOUR Du changement dans la continuité le logo représente une partie de l’histoire d’un club. Le Stade de Reims n’y échappe pas. Et la mise à jour de son identité visuelle intervient comme la consolidation de sa fierté.

1931 - 1991

1992 - 2020

1991 - 1992

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P

lus qu’un symbole visuel, le logo est la marque d’un club, d’une équipe. Traditionnellement, il met en avant le nom, le stade, les couleurs, le blason, la date de création de l’entité. La complexité de sa conception vient du fait qu’il faut le moderniser sans trop se démarquer du passé. Le monde du foot évolue et la tendance n’est plus au conservatisme, et quand un Real Madrid n’a procédé qu’à une seule retouche de son logo depuis 80 ans, d’autres grands clubs européens et français semblent moins réticents à dépoussiérer leur histoire. Le Stade de Reims est de ceux-là qui, au fil du temps, a dû se forger une nouvelle identité visuelle, plus moderne, plus épurée. Un logo toujours arrimé à sa ville, à sa région, et qui s’applique à mettre en valeur ses symboles historiques, géographiques et culturels.

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DÉCRYPTAGE

CONTEMPORAIN, CHALEUREUX, HUMAIN Diamant en forme de pentagone structure ballon de football

Cité des sacres

Grande porte de la cathédrale

ADN du club

Modernité - Sens de l’essentiel

Entrepris il y a un an et demi, ce chantier de refonte de l’univers graphique du Stade de Reims a été mené en étroite collaboration avec les équipes de Leroy Tremblot, filiale branding de l’agence Lafourmi.

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S

i la symbolique est en rupture avec l’ancienne identité, les éléments qui la composent et les référents qu’elle active sont en tout point très semblables. Les initiales SR sont désormais unies pour composer un monogramme axé sur le nouveau blason couronné, dont les courbes sont calquées sur celles du porche de la cathédrale de Reims. La couronne, symbolise à la fois celle des rois couronnés, mais surtout celle de Raymond Kopa, roi du ballon rond. Le nom lui, joue du dessin et des graisses typographiques pour visualiser la préposition sans perturber la composition des deux mots majeurs qui composent le nom du club. « Si l’écriture graphique est indéniablement plus moderne, nous avons

souhaité que les éléments qui la composent véhiculent les mêmes symboles. La couleur reste inchangée, l’acronyme SR demeure le symbole du nom du club et la cathédrale l’inspiration des courbes. Du ballon nous avons conservé le pentagone, joyau central de la couronne et figure emblématique de ce sport », explique Dominique Jubert, directeur général de Leroy Tremblot. C’est toute l’identité visuelle du club qui a été repensée autour d’une nouvelle signature de marque. « Maison de Football » endosse les valeurs historiques et culturelles du club au regard de l’excellence artisanale rémoise, mais elle incarne aussi et surtout celles du centre de formation, lieu d’enseignement, de pédagogie, de respect des valeurs familiales.


L E D E VO I R D ’ E XC E L L E N C E

Certains raisins sont nés pour être plus qu’un simple champagne L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION

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JEAN-PIERRE CAILLOT, LE BÂTISSEUR OBSTINÉ

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ATR


DIRECTION Entre rire et larmes, Jean-Pierre Caillot a hissé son Stade de Reims dans le Top 6 de l’élite nationale. Mais l’ambition du chef d’entreprise rémois ne s’arrête pas au premier coup de sifflet. Une obsession chez ce patron investi : partager ses émotions les plus vives avec tous les amoureux de son club mythique.

D’

où vous est venue votre passion pour le Stade de Reims ? Je dirais plutôt qu’elle m’a toujours accompagné… Comme beaucoup d’enfants, j’ai été attiré très tôt par le ballon rond. Et comme je suis rémois, mon club a tout naturellement été le Stade de Reims. Mes premiers souvenirs d’amoureux du club me renvoient à une période où mon père me promettait d’aller au stade en cas de bons résultats scolaires pour encourager mes idoles, les Argentins et les frères Lech. Ça a été une sacrée source de motivation dans ma jeunesse.

Le fonctionnement d’un club pro est-il conforme à ce que vous imaginiez à l’époque ? Pour être tout à fait honnête, pas vraiment. Quand j’ai pris la Présidence du Stade de Reims en 2003, j’ai tout de suite noté un décalage entre le monde de l’entreprise que je connaissais pour diriger un groupe important de logistique, et un club de football. Quel secteur d’activité voit son business plan remis en cause toutes les semaines pendant 90 minutes ? Diriger le Stade de Reims comme une entreprise, avec une gestion saine, a toujours été le fil conducteur de ma mission. Vous êtes le 11e président du Stade de Reims, ressentez-vous le poids de l’Histoire ? Rien qu’à se rendre au centre de vie Raymond-Kopa, on est imprégné de cette Histoire. Après, c’est surtout en se déplaçant en France et à l’étranger que je ressens le poids de ce passé et tout ce que représente

RON

« On ne peut pas durer comme c’est notre cas depuis trois saisons sans une stratégie pérenne »

le Stade de Reims. Un club mythique, un aïeul de notre sport qui a fasciné toute une génération. On parle du premier grand nom de l’histoire du football français. Seize ans de présidence, n’est-ce pas usant ? C’est plus un marathon qu’un sprint ! À ce jour, nous ne sommes plus que deux présidents en Ligue 1 à être aux commandes depuis plus d’une quinzaine d’années. C’est dire l’instabilité de notre milieu et l’usure de cette fonction. J’ai la chance d’avoir une structure familiale qui m’accompagne et me soutient dans cette aventure. Cette longévité, c’est surtout à mon épouse et mes enfants que je la dois. Que vous ont appris les dix entraîneurs qui ont œuvré sous votre autorité ? Que derrière chaque entraîneur, il y a un homme. Ils sont forcément tous différents. C’est aussi la richesse de ma fonction, côtoyer des caractères, des personnalités différentes et parfois même singulières ! Mon approche a toujours été de travailler dans la durée avec mes entraîneurs, les défendre coûte que coûte en formant un binôme imperméable. Mais parfois la réalité sportive est venue heurter ce principe. Depuis trois saisons, vivez-vous votre plus belle période à la tête du club ? Oui c’est une très belle période. Elle est d’autant plus belle qu’elle valide tout le travail de fond qui est réalisé depuis des années. Et quand vous tirez les bénéfices d’une stratégie qui a été pensée, écrite, construite dans un secteur aussi aléatoire que celui du sport, la satisfaction qui en résulte est forcément décuplée. Reims, 12e ville de France, mérite-t-elle une équipe de football professionnelle ? Incontestablement oui. Et même plus : une

équipe ambitieuse qui souhaite s’inscrire durablement dans le Top 10 français. Votre fierté vient-elle des performances de l’équipe ou de la pérennité acquise du club ? L’un ne va pas sans l’autre. On peut performer sur une saison en surfant sur une vague positive, une dynamique de groupe. Mais on ne peut pas durer comme c’est notre cas depuis trois saisons sans une stratégie pérenne. Je ne peux que saluer les performances de l’équipe et de son staff. J’inclus également le travail de toutes les équipes du club (recrutement, formation, personnel administratif et communication) dirigées avec brio par Mathieu Lacour. Entre actionnaires étrangers et fonds de pension, le président français a-t-il encore sa place dans le foot pro d’élite ? Nous allons plus loin à Reims avec une présidence et un actionnariat 100 % local ! Le binôme que je forme avec Didier Perrin est un atout qui nous a permis de traverser les crises. Cette approche du football que nous nous efforçons de cultiver, casse les codes du foot business actuel. C’est aussi ce qui permet à notre public de se reconnaître dans le club et au Stade de Reims de diffuser une image simple, authentique et humaine. J’en suis très fier : le Stade de Reims incarne aujourd’hui un football qui tend à se raréfier… Quel est votre rêve suprême de président du Stade de Reims ? Je l’ai déjà dit, ce serait d’emmener toute la ville et toute la région Champagne-Ardenne au Stade de France pour une finale de coupe. Voir ces bus et véhicules personnels ornés de rouge et de blanc sur l’autoroute en direction de Saint-Denis me comblerait de joie et d’émotion.

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PORTRAIT

Coactionnaire majoritaire, le président de l’association a participé à toutes les étapes de la reconstruction du club.

, n i r r e P Didier e l è d i f cœur

D

idier Perrin a fait de la communication un métier. Personne ne connaît mieux que lui l’importance du mouvement. « Le nouveau logo va apporter du dynamisme, affirme-t-il. Changer est un pari toujours risqué, mais l’ancien a vécu. Il faut vivre avec son temps. » Le sien accompagne depuis deux décennies l’existence tumultueuse du Stade de Reims, le club fétiche de son adolescence dont il est devenu le principal coactionnaire en 2001, avec un tiers des parts, et président de l’association en 2002. « On a reconstruit pierre après pierre », plaît-il à rappeler en se remémorant son entrée au conseil d’administration six mois après son investissement comme partenaire en 1997. « Je suis arrivé à une époque où il n’y avait rien, confie-t-il. On était quelques années après la liquidation, mais j’ai immédiatement senti le poids du glorieux passé. Sincèrement, il était beaucoup plus palpable qu’aujourd’hui. » L’ère moderne a commencé le 11 mai 2012, au soir d’une victoire à Amiens (2-0) qui a scellé l’accession de Reims parmi l’élite après une interminable éclipse. « Avoir ramené le club en Ligue 1 après 33 ans d’absence constitue une fierté énorme, avoue l’ancien ailier droit du SA Sézanne. Le match de la montée,

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c’était extraordinaire. Seul le sport procure autant d’adrénaline. » Avec Olivier Létang, il a parallèlement œuvré d’arrache-pied pour la construction du centre de vie Raymond-Kopa à Bétheny. « Il a été la rampe de lancement du projet, souligne-t-il. A partir de son ouverture en 2014-2015, on a véhiculé une image plus sérieuse. Jusqu’à il y a quelques années, être dirigeant représentait 90 % de problèmes. Je ne compte plus les nuits blanches à ressasser des défaites injustes. Mais depuis l’intronisation de David Guion, c’est 70 % de bonheur. » L’histoire est à nouveau en marche. L’ambition retrouvée. « On fait ce métier pour le challenge, reconnaît le chef d’entreprise. Si on devait se contenter

« On fait ce métier pour le challenge » d’une place dans le ventre mou du classement, ça ne m’intéresserait plus. Même si certains concurrents sont plus riches, on veut faire partie des clubs majeurs du championnat. Le rêve, c’est de gagner une finale de Coupe de France au Stade de France. Dans un coin de notre tête existe aussi l’idée de goûter un jour à la Coupe d’Europe. Elle va peutêtre se réaliser plus vite que prévu… »


CORONAVIRUS

2019-2020, ATYPIQUEMENT VÔTRE

C

omme un goût d’inachevé… Le 30 avril dernier, la Ligue de Football Professionnel actait la fin de la saison 2019-2020 du championnat de Ligue 1. Deux jours plus tôt, le Premier ministre Édouard Philippe avait mis les choses au clair : en raison du coronavirus, « la saison 2019-2020 ne pourra pas reprendre ». Un baisser de rideau décidé dix journées avant terme, laissant les fans sur leur faim, devant un classement établi au ratio point(s) par match. 2020 restera pourtant dans l’histoire du Stade de Reims, comme la saison la plus performante depuis son retour dans l’élite. La 5e place ex aequo (8e en 2019-2020) obtenue avec le 12e budget de la Ligue a des allures d’exploit

dans une compétition façonnée pour les nantis aux budgets démesurés à l’échelle domestique. Elle pourrait même permettre au club champenois de humer à nouveau le parfum enivrant de la Coupe d’Europe. Il faudrait, pour cela, que les finales de la Coupe de France et de la Ligue, programmées début août ne se disputent pas, ou bien que le Paris SG l’emporte à chaque fois contre SaintÉtienne et Lyon. Saison atypique disions-nous, avec tous les grands championnats européens qui reprennent, alors que les joueurs de Ligue 1 sont déjà en vacances. En France, la peur de l’épidémie du coronavirus et du chaos économique qui en découlera, n’a pas évité le danger d’une décision à la hussarde. La sagesse ne s’impose qu’avec du recul.

Bernard Gonzalez, l’état de choc Il est parti à 60 ans parce qu’il l’a décidé. Bernard Gonzalez s’est donné la mort le dimanche 5 avril. Il était le « Doc », le médecin estimé du Stade de Reims depuis près d’un quart de siècle. « On lui dédie notre belle saison, a confié l’entraîneur David Guion, il nous manque ». Un voile sombre sur l’institution rouge et blanc.

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LÉGENDES

d n a r g 10 Henri Germain Président entre 1953 et 1966 puis entre 1970 et 1977. Il fera de son Stade de Reims le meilleur club français des années 1950 et le grand rival du Real Madrid avec deux finales européennes en 1956 et 1959.

Pierre Perchat Dirigeant entre 1931 et 1961. Devenu recruteur du club, il repérera toutes les futures vedettes du Stade de la grande époque. La réussite rémoise tiendra dans l’association des qualités du trio Germain-PerchatBatteux.

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Jean-Pierre Caillot Président depuis 2004. Après des années de souffrance, de hauts et de bas, il est parvenu à ramener le club en Ligue 1 en 2012 puis en 2018. Son patient travail de construction est désormais reconnu. Et apprécié.

Albert Batteux Entraîneur entre 1950 et 1963. Ayant repris l’équipe après Roessler, il aura poursuivi la construction d’une grande équipe en y apposant une touche personnelle faite à base de patience et de qualité technique : le jeu à la rémoise, c’est lui.

Robert Jonquet Joueur entre 1942 et 1960. Entraîneur entre 1964 et 1967 puis entre 1980 et 1981. A une époque où un bon arrière central s’appréciait par la vigueur de son dégagement, il s’imposera par sa facilité et son élégance. Le grand Stade de Reims, c’est aussi une grande défense dirigée par Jonquet.


s m o n s d Just Fontaine Joueur entre 1956 et 1962. A son arrivée, Albert Batteux n’était pas persuadé qu’il était l’attaquant qu’il fallait au club. En quelques mois, ses talents de finisseur mettront tout le monde d’accord. Sa carrière sera interrompue en 1960 par une vilaine blessure (double fracture de la jambe) sans que l’on sache s’il avait atteint son zénith.

Raymond Kopa Joueur entre 1952 et 1956 puis entre 1959 et 1968. Il aura été le créateur, le déstabilisateur, celui qui donne l’impulsion décisive au jeu rémois. Il est LE joueur qui incarne la légende du Stade de Reims.

René Masclaux Joueur entre 1964 et 1979. L’homme d’un seul club, le Stade de Reims, où il était entré à l’école de football et avait remporté la Coupe Gambardella en 1964. Arrière de caractère qui aura tout donné pour le Rouge et le Blanc sans que son (maigre) palmarès le paie en retour.

Carlos Bianchi Joueur entre 1973 et 1977 puis entre 1984 et 1985. Entraîneur entre 1985 et 1988. Le meilleur joueur étranger de l’histoire du Stade de Reims était, à son arrivée, un attaquant complet de niveau international. Sa grave blessure en octobre 1974 (fracture tibiapéroné) modifiera un peu son jeu mais l’Argentin demeurera un buteur prolifique.

Cédric Fauré Joueur entre 2006 et 2008 puis entre 2009 et 2012. Il possédait cet égoïsme qui pouvait en énerver certains mais c’est grâce à cette qualité, pour un attaquant, qu’il terminera quatre fois (2007, 2008, 2010, 2012) meilleur buteur du club et contribuera à la montée en Ligue 1 en 2012.

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PHILOSOPHIE

DAVID GUION, LE DISCOURS ET LA MÉTHODE Son bilan de 48,5 % de victoires et 28,9 % de nuls en 107 matches de Ligue 1 à la tête du Stade de Reims plaide en sa faveur. Le club a trouvé avec David Guion, un entraîneur à la mesure de ses ambitions. Le Manceau, sondeur d’âme, associe dans sa démarche, sens de l’analyse et pragmatisme.

V

ous évoquez souvent les ressources mentales d’un joueur, d’un groupe. Comment parvenez-vous à les explorer ? L’objectif est de créer une identité collective et que le joueur ait suffisamment confiance en lui pour exprimer toutes ses qualités. Pour cela, on s’applique à renforcer chaque joueur mentalement pour une efficacité complète vers la compétition. Donc, effectivement, il importe de connaître l’homme, à travers des entretiens formels ou informels, puis on accompagne le joueur sur ses problématiques sportives. Et enfin, on lui fixe des objectifs. Notre mission exige aussi que l’on optimise les qualités du groupe en travaillant sur la cohésion et la dynamique. On fédère les joueurs pour

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qu’ils approprient le projet sportif afin de dégager une vision commune. En quoi avoir des relais dans le vestiaire, s’avère indispensable ? Il est essentiel de bien choisir ses leaders dont le rôle est déterminant dans le vestiaire et sur le terrain le jour du match. Je dois avoir une confiance totale en eux, m’assurer qu’ils soient respectés de tous avec un grand sens de la loyauté. J’aime les écouter, mais ils savent, in fine, que c’est moi qui décide. Vous êtes un adepte des entretiens individuels et collectifs. Estimez-vous que la qualité d’écoute du coach soit si importante ? Pour comprendre, il existe deux qualités : écouter et regarder. J’aime écouter, ça ne me coûte rien, m’intéresser à l’homme qui se trouve derrière le joueur. L’écoute elle, permet de renforcer le lien avec l’effectif. Ce qui me semble fondamental dans les entretiens, c’est cette quête de sincérité : mon approche doit être teintée d’empathie et d’authenticité. Vous évoquez souvent les valeurs humaines d’un groupe. En quoi cela consiste ? L’humain doit être au cœur du projet sportif, et la crise sanitaire que l’on vit renforcera davantage cette démarche. Je veux que mes joueurs et mes staffs s’épanouissent dans un climat de confiance et un cadre d’exigence. M’assurer que chaque joueur, chaque membre du staff renforce nos bonnes habitudes dans nos attitudes et notre professionnalisme. Ensuite, œuvrer tous ensemble vers l’objectif commun en mettant en avant les valeurs et la personnalité. C’est un travail passionnant, j’avoue que sur cet état d’esprit, nous avons très bien avancé depuis maintenant trois ans. Le coaching mental est-il aussi important que le coaching sportif ? J’envisage le coaching de façon systémique

et j’intègre la dimension mentale partout, dans le vestiaire, à l’intérieur de l’entraînement et bien sûr autour du match. Ce n’est qu’une composante de la performance sportive au même titre que la technique, la tactique ou le physique. L’important est d’être attentif à tout. Gagner en jouant mal, c’est mieux que perdre en jouant bien ? Je préfère gagner en jouant mal, tout simplement parce que ça me laisse du temps. Le temps est tellement précieux, il va me permettre de continuer à travailler sereinement et améliorer mon équipe pour gagner en jouant bien… Faire progresser ses joueurs individuellement et collectivement, n’est-ce pas déjà une victoire ? En tout cas, c’est le chemin vers la réussite. Je suis très attaché aux relations socio affectives sur le terrain et je suis convaincu que la complémentarité est essentielle dans la progression. On a un cas d’école dans l’équipe avec Ghislain (Konan) et Moussa (Doumbia). Regardez comment Julian (Jeanvier), Björn (Engels) et Axel (Disasi) ont progressé aux côtés de Yunis (Abdelhamid). Le recrutement et l’intégration du joueur au projet de jeu sont passionnants à ce titre-là : dénicher le joueur qui va bonifier les autres autour de lui. Quelles sont vos sources d’inspirations (latines, anglo-saxonnes, germaniques, sud-américaines, africaines) ? Je picore partout. Avant tout, je veux rester moi-même tout en tenant compte de mon environnement, et trouver les bons leviers pour gagner dans ce contexte. Combien ont cherché à imiter Guardiola ? Maintenant c’est Klopp… J’aime le savoir être d’Ancelotti, le génie de Guardiola et le côté animal de Klopp. Actuellement, je regarde l’Atalanta de Gasperini. Enfin, Zidane m’impressionne par sa remise en question permanente.


« L’humain doit être au cœur du projet sportif, et la crise sanitaire que l’on vit renforcera davantage cette démarche... »

h c a o c 15


CHRONOLOGIE

L’HISTOIRE DU STADE DE REIMS EN 10 DATES

1956 Finaliste de la première Coupe d’Europe des Clubs disputée au Parc des Princes à Paris face au Real Madrid (victoire 4-3 des Espagnols).

1931 Création du Stade de Reims suite à la fusion de la société Sportive du Parc Pommery avec d’autres clubs rémois.

1950 Première Coupe de France après un match de résistance face au RC Paris (les deux buts inscrits dans les 10 dernières minutes) à Colombes.

1953 Deuxième titre de champion de France de première division puis la Coupe Latine dans la foulée. Quelques jours plus tard, le club va endurer le décès de son ailier gauche Francis Meano.

1949 Premier titre de champion de France de première division obtenu avec un point d’avance sur Lille.

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Un sacré palmarès 6 titres de champion de France de Ligue 1 (1949, 1953, 1955,1958, 1960, 1962) 3 titres de champion de France amateur (1935, 1939, 1948) 2 finales de Coupe d’Europe des clubs champions (1956, 1959) 2 Coupe de France (1950, 1958) 2 titres de champion de France de Ligue 2 (1966, 2018) 1 Coupe Latine (1953, regroupant les représentants de pays latins : Italie, Espagne, Portugal, France) 1 Coupe Drago (1954, réservée aux éliminés de la Coupe de France) 1 Coupe de la Ligue (1990, encore appelée Coupe d’été, et réservée uniquement aux clubs de Division 2) 1 Coupe des Alpes (1977) 1 titre de champion de France de la zone occupée (1942) 1 finale de Coupe de France (1944) 1 titre de champion de National (2004) 1 titre de champion de France CFA2 (1998) 1 titre de champion de DH Champagne-Ardenne (1994)

1959

1992

À Stuttgart, deuxième finale de Coupe d’Europe des Clubs (désormais réservée aux champions nationaux) et deuxième défaite (0-2). Toujours face à l’incontournable Real Madrid d’Alfredo Di Stefano

Mise en liquidation du club qui ne termine pas sa saison en Division 3 ; sous l’appellation Stade de Reims Champagne, il parvient à redémarrer au niveau amateur en Division d’Honneur Champagne-Ardenne.

DH

1958 Quelques jours après l’officialisation de son quatrième titre de champion de France de première division, Reims retrouve son dauphin, Nîmes, en finale de la Coupe de France et réalise le doublé (victoire 3-1).

2012

L1

Le Stade de Reims retrouve la Ligue 1 (ex Division 1) trente-trois ans après l’avoir quitté.

1979

D2

Troisième descente de l’histoire du club (après 1964 et 1967) en deuxième division au cours d’une saison marquée par un dépôt de bilan en décembre 1978 pour Jean-Pierre Bertolino et les Rémois.

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À 65 ans, Jean-Luc Arribart est un nostalgique du Stade de Reims « le club de son cœur avec le Stade Rennais » qu’il a fréquenté en qualité de défenseur pendant trois saisons (19811984, 99 matches, 16 buts). Aujourd’hui consultant apprécié à Canal+ où il commente les matches du championnat d’Angleterre, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il a accepté d’évoquer le club rouge et blanc, en cinq anecdotes mémorables.

MÉDIA

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« Porté en triomphe à la 7e journée »

« Mon premier match pro à Reims » « Avec Rennes, on perd 2-1 je crois. Sur un renvoi après un corner, je frappe au but. Le ballon touche le poteau droit, puis le gauche, avant de retomber dans les bras de Marcel Aubour, le gardien rémois, qui n’avait même pas plongé. Ça aurait pu être un formidable souvenir »

Au fil des souvenirs de Jean-Luc Arribart

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« La signature de mon contrat chez Achi » « C’est dans le bar-restaurant de Belgacem Achi (décédé en 2012), que j’ai signé mon contrat au Stade de Reims avec le viceprésident André Louis. Achi, d’origine tunisienne, aimait vraiment le club, ses joueurs, ses dirigeants, ses supporters. C’était quelqu’un d’authentique, de sincère, de passionné. André Louis voulait toujours faire plaisir aux joueurs et leur promettait plein de choses. Mais comme ce n’était pas lui qui décidait, il tenait rarement ses promesses. La raison pour laquelle on l’avait surnommé André Promesse ».

« Un traitement spécial pour Georges Lech » « J’ai disputé mon premier match pro à Reims avec Rennes. Mon entraîneur, René Cédolin, m’avait averti de la présence, en face, d’un phénomène, que je devais absolument neutraliser. Georges Lech était le Platini de l’époque. Moi, avec mes dents qui rayaient le gazon, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, lui mettant des coups, le taclant dans tous les sens. Il est sorti à la mitemps avec la cheville sous les bras. Après, nous sommes devenus potes et partenaires de tennis quand j’ai signé à Reims. Quand je lui ai remémoré cet épisode, il ne s’en souvenait même pas… »

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« L’ancien stade Auguste-Delaune reste pour moi un lieu mythique, chaleureux. C’était quand même le lieu des exploits des Kopa, Fontaine et du grand Reims. Lors de ma première saison, en 1981, avec les Troussier, Abreu, Charbonnier, Vercruysse, Jaffrès, Bertolino, Lechantre, on commence le championnat avec sept victoires consécutives. À l’issue de cette septième victoire, les spectateurs ont envahi le terrain pour nous porter en triomphe comme si on avait gagné la Ligue des champions. Un fort moment de bonheur… »

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« Mon discours en deux actes aux repas des vendanges » « Les repas de fin de vendanges étaient l’un des moments marquants de la saison. Tous les gens du club étaient invités. On se retrouvait pour un grand festin largement arrosé au champagne. À un de ces repas, en ma qualité de capitaine, je devais prononcer un discours de remerciements à l’attention notamment du président Germain. L’émotion ? Le repas trop arrosé ? En tout cas, je n’ai pas pu le terminer. Ce que j’ai fait au repas des vendanges de l’année suivante… »

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SUPPORTERS

CES ULTREM QUI DONNENT DE LA VOIX

I

ls sont les plus nombreux, les plus bruyants, les plus rebelles. Les Ullrem rémois, qui s’identifient au mouvement national Ultra, occupent la partie inférieure du virage sud de la Tribune Robert Jonquet du stade Delaune. Créé en 1995, à l’époque où le club était loin d’être ce qu’il est aujourd’hui, ce groupe de jeunes a grandi avec l’équipe, au point d’être devenu incontournable dans l’environnement des Rouge et Blanc Florian, son président, reconnaît d’ailleurs que les relations sont devenues plus courtoises avec la direction. « Depuis quelques années, le groupe est plus proche du club et participe à l’animation du stade, même si, en toute indépendance, nous ferons savoir si nous ne sommes pas d’accord. On essaie de travailler

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en bonne intelligence, tout le monde y gagnera. Déjà que nous sommes souvent seuls contre tous… » Ainsi, la récente décision des Ultrem de laisser au club le trop-perçu en abonnements alors que le championnat, par la faute de la pandémie de coronavirus, a été amputé de cinq matches à domicile, a été apprécié. Le président Caillot s’en est même ému. « Ça nous fait plaisir de jouer à fond notre rôle de supporter qui ne se contente pas d’encourager son équipe pendant 90 minutes. Quand le club a besoin d’autres formes de soutiens, on se doit d’être là, à notre modeste niveau. C’est du gagnant-gagnant… » Les joueurs ne s’y trompent pas. Après une victoire, il s’empresse d’aller communier avec ces fans passionnés.


DANIEL WARGNIER ENTRETIENT LA FLAMME Au Stade de Reims, tout le monde connaît Daniel Wargnier. A 84 ans, il a accompagné toutes les vicissitudes d’un club dont il s’est épris dès l’enfance. « L’un de mes oncles m’a emmené voir mon premier match en 1944, affirme-t-il. Depuis, je n’ai jamais arrêté de le suivre. Je distinguerai trois grandes époques : les années Kopa-Fontaine-Piantoni, les années Bianchi et les années Fauré. On a été le premier grand club français, mais ensuite il y a eu l’hécatombe du dépôt de bilan. » Le Rémois, qui a assisté à la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1956 face au Real Madrid à Paris (4-3), a aussi été marqué par la vente des trophées du club à Alain Afflelou. « Ça s’est passé le 17 octobre 1992, le jour de mon anniversaire, raconte-t-il. Mais il a tenu parole en les restituant plus tard. » Grand collectionneur, le Marnais a rempli sa chaufferie de reliques à la gloire du club champenois, à l’image des porte-clés des deux finales européennes. Président du Groupement officiel des supporters depuis une vingtaine d’années, le commerçant à la retraite apprécie le renouveau des Rouge et Blanc. « On a réalisé une saison extraordinaire avec d’excellents cadres comme Abdelhamid et Romao et des jeunes prometteurs, s’enthousiasmet-il. Le rêve serait que la nouvelle génération découvre la Coupe d’Europe, comme moi je l’ai connue. »

« Le rêve serait que la nouvelle génération découvre la Coupe d’Europe, comme moi je l’ai connue. »

AYMAN LEMKECHER, ENFANT DE LA BALLE Ayman Lemkecher avait 5 ans lorsqu’il a assisté à son premier match au stade Auguste-Delaune, un Reims – Dijon, le 22 septembre 2018 en Ligue 2 (0-0). Deux ans plus tard, le garçon est devenu un inconditionnel des Rouge et Blanc, dont il ne rate aucune rencontre. « Ce qui me plaît, c’est que mon équipe gagne », avoue-t-il dans un sourire malicieux. En vacances en Provence l’année dernière, ses parents l’ont emmené au stade Vélodrome à Marseille, le 10 août 2019, pour une victoire mémorable (0-2). Très sportif, l’écolier en classe de CE1 s’adonne à la natation, au tennis, au golf et au cyclisme. Mais il affectionne surtout l’ambiance du football. « Quand on est au stade, on se sent comme un VIP », confie-t-il. Comme au soir du 24 mai 2019 quand l’équipe champenoise a terrassé le champion de France, le Paris SG (3-1), avec à la clé un but de Pablo Chavarria, son idole dont il possède un maillot floqué du n°12, son année de naissance. « Je suis aussi fan de Mbappé et Neymar, conclut le jeune Rémois. Lui, il change de coiffure à chaque match ! »

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Le repaire des artistes

L

orsqu’est approuvée, le 8 février 1932, la construction de l’édifice sur un ancien site maraîcher, l’objectif du maire Paul Marchandeau est de « doter la ville de Reims d’un stade digne de la capitale de la Champagne ». Imaginée par l’architecte Henri Royer, l’enceinte de 18 000 places, l’une des plus grandes du pays à l’époque, est ouverte le 7 octobre 1934 pour l’arrivée de la classique cycliste Paris-Reims avant son inauguration officielle le 2 juin 1935 par le Président de la République Albert Lebrun. Le stade vélodrome prend le nom d’Auguste

Delaune, un résistant mort sous la torture pendant la Seconde Guerre mondiale, le 17 mars 1946. Bien qu’agrandie, l’arène, dont le record d’affluence date d’une demifinale de Coupe de France contre Marseille (1-5) le 2 juin 1987 (27 774 spectateurs), résiste mal à l’usure du temps. En 1997, le premier magistrat Jean Falala émet le souhait de la reconstruire. À l’issue d’un interminable chantier, le travail de l’architecte Michel Rémon est finalement dévoilé le 5 décembre 2008 lors du match Reims – Lens (1-2), en Ligue 2, devant 19 995 spectateurs.

Le saviez-vous ? Au cours de l’histoire, le stade Auguste-Delaune a accueilli plusieurs rencontres internationales. Notamment un match de la Coupe du monde 1938, six matches de la Coupe du monde féminine 2019, ainsi que deux matches des équipes de France masculine (1970 et 2012) et féminine (2013 et 2017).

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STADE

Le stade Auguste-Delaune en chiffres

1934

Le Stade de Reims a disputé son premier match officiel dans son nouveau stade le 21 octobre 1934 contre Vireux (4-3).

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60

La reconstruction, entre 2004 et 2008, a coûté 60 millions d’euros. La capacité actuelle est de 20 546 places assises et couvertes.

Le record d’affluence du nouveau stade AugusteDelaune a été établi le 12 août 2012 avec 21 044 spectateurs pour la réception de Marseille (0-1).

233

Depuis l’inauguration en 2008, le Stade de Reims a joué 233 matches à Delaune, soit 109 en Ligue 1, 88 en Ligue 2, 19 en National, 5 en Coupe de France et 12 en Coupe de la Ligue.

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En 24 rencontres de Coupe d’Europe des clubs champions, le club champenois n’a évolué que trois fois à Reims. Entre 1955 et 1963, il avait l’habitude de recevoir au Parc des Princes à Paris.

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ANECDOTES

LE JOUR OÙ... Le Stade de Reims, comme l’AS SaintEtienne, l’Olympique de Marseille et aujourd’hui le Paris Saint-Germain, est entré dans le cœur des supporters français. Son sens du spectacle, ses résultats et le talent de ses joueurs lui ont permis d’écrire sa légende. Avec ces Rouge et Blanc, il y a toujours eu un jour où...

Reims s’inclina face à El Biar en Coupe de France Il y a des jours, comme ce dimanche 2 février 1957 où un match échappe à toute logique. Reims tire plus de 25 fois en direction du but adverse gardé par Paul Benoit. En vain. El Biar ne se crée pas plus de trois occasions et marque deux fois. La légende de la Coupe de France est en marche : Reims est éliminé par le poucet venu d’Alger dès les 16e de finale. « C’était le jour d’El Biar » commentera laconiquement Albert Batteux.

Reims joua un match d’une durée de 139 minutes Les règlements du football n’ayant pas encore adopté la séance de tirs au but, le premier qui marquait au delà de la 120e minute l’emportait. Ce sera le Stade de Reims grâce au but de Léon Glovacki obtenu à la 139e minute face au Milan AC dans une demi-finale de la Coupe Latine 1955 à grand spectacle (25 juin 1955).

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Reims compta sept titulaires en Equipe de France Le comité de sélection de l’Equipe de France ne s’embarrasse pas de fioritures : puisque Reims domine le championnat 1959-1960, sept Rémois sont appelés pour un match amical en Bulgarie le 11 octobre 1959 : Colonna, Jonquet, Kopa, Piantoni, Fontaine, Vincent et Muller (remplaçant). Un mois plus tard, face au Portugal, ils sont toujours sept (Colonna, Wendling, Jonquet, Kopa, Muller, Fontaine, Vincent) et tous titularisés par l’entraîneur national... Albert Batteux.

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ANECDOTES

LE JOUR OÙ... Les filles du Stade devinrent championnes du monde. Au cours d’un grand tournoi international organisé à Taipei en octobre 1978 et regroupant 13 équipes, clubs ou sélections nationales, les filles de Pierre Geoffroy parviennent à terminer premières de leur poule au premier tour. Rebelote à l’occasion de la phase finale où elles devancent les Finlandaises d’Helsinki au goal average dans une poule unique. Le 23 octobre 1978, voilà Véronique Roy, Renée Delahaye et leurs coéquipières déclarées officieusement championnes du monde de football féminin.

Bianchi et Onnis jouèrent ensemble sous le maillot stadiste Delio Onnis doit libérer une place d’étranger limitée à deux par équipe en match officiel. Carlos Bianchi est réellement peiné que son arrivée dans la Cité des Sacres provoque le départ de son compatriote. Les deux Argentins associent toutefois leurs qualités lors d’un match de Coupe des Alpes face au Servette Genève le 19 juin 1973. Résultat, une victoire (4-1), deux buts pour Bianchi, un pour Onnis. Une attaque éphémère qui pèsera 478 buts en Division 1 !

1 6 Carlos Bianchi battit le PSG 6-1

Carlos Bianchi est en très grande forme en ce début de saison 1974-1975. Jacky Planchard va en faire les frais le 9 août 1974. Entre la 24e et la 67e minute, le gardien remplaçant du PSG va ramasser à six reprises le ballon dans ses filets. Six réussites d’un Bianchi plus « El Goleador » que jamais.

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4 7 7 27

Reims remplit Delaune « jusqu’à la gueule » Pour les joueurs rémois qui viennent s’échauffer sur la pelouse avant le début de la demi-finale de Coupe de France contre Marseille, c’est un choc. En ce 2 juin 1987, le stade Delaune est noir de monde. Partout, du supporter rouge et blanc : sur la piste vélodrome, sur les tribunes montées derrière chaque but, en mode hyper serré dans les virages et les pesages... On en dénombrera officiellement 27 774. Mais qui jurera qu’ils n’étaient pas davantage ?

Reims termina sa saison invaincu 23V 5N 0D Le 31 mai 1998, au lendemain d’une dernière victoire à Florange (6-1), le Stade de Reims peut admirer son œuvre : 23 victoires, 5 nuls. 89 buts marqués, 11 encaissés et une montée bien méritée en CFA. Englué depuis trois ans en National 3, devenu entre temps CFA2, le cru 1997-1998 y a mis la manière pour atteindre son objectif. Sous la houlette de Manuel Abreu et encadrés par quelques ex-pros (Joël Germain, Harvey, Clément, Tingry, Desseaux), les El Qardaoui, Nouri, Cherikh, Letang, Varela-Martins, Magrez, Sekouri, Marty, Mazuel et cie ont réalisé la saison parfaite.

Alain Afflelou racheta les coupes du Stade de Reims La mise aux enchères de ses trophées est une journée déchirante pour le Stade de Reims, obligé de trouver de l’argent pour payer ses traites. Le 17 octobre 1992, Alain Afflelou va racheter l’histoire des Rouge et Blanc. S’il fera don au Maroc de l’énorme coupe Mohammed V remportée à l’occasion du tournoi du même nom en 1962, le lunetier préservera le trésor stadiste avant de le lui rendre quelques années plus tard.

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ANECDOTES

LE JOUR OÙ...

Reims s’imposa dans le jardin du Paris Saint-Germain Un exploit. Que dire d’autre de la performance réalisée en Ligue 1 le 25 septembre 2019 par le Stade de Reims qui, à la régulière, triomphe du PSG au Parc des Princes (2-0). Avec une équipe faisant la part belle à la jeunesse (Munetsi, Disasi, Mbuku, Dia, Kamara...), le club du président Caillot rappellera aux plus anciens que le Parc, avant d’être l’écrin de la domination sangerminoise, fut le théâtre des grandes heures rémoises.

François Hollande devint supporter rémois La rumeur a enflé toute la journée du 20 avril 1992 : François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, allait assister au match Reims-Troyes (Ligue 2). Même s’il prit un peu de retard dans son emploi du temps, le futur président de la république se présenta à Delaune à la mi-temps du derby champenois. Finalement, le Stade s’imposa dans le temps additionnel grâce à Cédric Fauré (1-0). Porte-bonheur, Hollande ?

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CENTRE DE VIE RAYMOND-KOPA

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rigé à Bétheny après l’abandon du projet initialement imaginé sur l’ancienne Base aérienne 112, le centre d’entraînement du Stade de Reims a vu le jour à l’orée de la saison 20142015. « On l’a construit en dix mois après avoir signé un bail emphytéotique de 50 ans avec la Ville de Reims, explique Didier Perrin, qui a conceptualisé les lieux avec Olivier Létang. Le chantier a coûté 8 M€. » Le site offre désormais une unité à un club dont l’écrin est enfin digne de son glorieux passé. L’inauguration officielle, le 29 août 2017, a coïncidé avec son baptême au nom de Raymond Kopa, en présence notamment de Christiane Kopaszewski, la veuve du Ballon d’Or 1958, et de ses deux filles, ainsi que de Nicolas Sarkozy. « Kopa, ce n’était pas simplement le footballeur, clamera ce jour-là l’ancien Président de la République.

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n o i s s

« Le centre d’entraînement participe à l’attractivité du club »

Directeur général du Stade de Reims, Mathieu Lacour (36 ans) corrèle l’ouverture du Centre de vie Raymond-Kopa à la progression du club.

3 QUESTIONS à… MATHIEU LACOUR

Comment l’endroit a-t-il été conçu ? La première ligne directrice a été de créer un centre de vie réunissant l’ensemble des composantes du club : l’académie, les féminines, le secteur professionnel et le pôle administratif. On a visité beaucoup de clubs afin d’intégrer les bonnes pratiques à notre philosophie. On a par exemple demandé à l’architecte de construire le vestiaire des professionnels en arc de cercle, le bureau de l’entraîneur avec une vue sur le parking des joueurs ou des salles de soins tournées vers les terrains. L’enjeu a ensuite consisté à faire comprendre, à travers des contrôles d’accès, que chaque population devait respecter les autres dans leur espace de travail.

C’est la France, c’est un grand Français, qui a redonné la fierté à notre pays dans les années 50. » Depuis, le centre de vie ultra-fonctionnel, ouvert sur un bâtiment principal de 3 300 m2 et quinze terrains d’entraînement et de compétition, est en constante évolution. L’acquisition d’une nouvelle parcelle a permis la construction d’une aile dédiée à la formation. Prochainement un pôle compétition verra le jour avec une tribune réversible et un club-house panoramique avec, au cœur, un édifice de 765 m2 consacré à l’équipe féminine dont la première pierre s’apprête à être posée. « Aujourd’hui, on fait partie des quatre clubs de Ligue 1 labellisés Prestige, confie le directeur général Mathieu Lacour. On veut que les gens soient imprégnés de l’identité du club dans un site accueillant. » Une piste finlandaise finira bientôt de cerner les 28 hectares du domaine.

Quelle importance revêt-il dans la progression du club ? Il a permis de poser les fondations. Avant, le club était éclaté sur une douzaine de sites. On faisait de la logistique plutôt que du développement. Aujourd’hui, on peut faire de la structuration humaine autour des effectifs. En parallèle, on a créé des cellules de recrutement chez les jeunes et chez les pros. Le centre d’entraînement participe à l’attractivité du club. La qualité des joueurs a augmenté, on est entré dans un cercle vertueux. Pourquoi avoir caractérisé le lieu par des passerelles entre les différents niveaux ? La livraison du nouveau bâtiment de la formation participe à l’aboutissement du projet. On fonctionne désormais avec un système où les U16, U17, U19 peuvent passer sur l’aile réservée à la Pro2, comme le second groupe professionnel est tourné vers le premier. L’organisation en escaliers permet aux joueurs de très vite matérialiser l’endroit où ils ambitionnent d’aller.

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Santiago Bernabeu - 16/08/2016

LIEN

Nacho 11‘ Ramos 39‘ Morata 45‘ James Rodriguez 60‘ Diaz 80‘

5|3

12‘ Chavarria 48‘ Oudin 73‘ Kyei

L’AXE REIMS - MADRID

L

e Stade de Reims et le Real Madrid ne se quittent plus. Les deux meilleurs ennemis européens de la grande époque, ne se lassent pas de se défier. Le 9 mai 2006, les Champenois étaient venus inaugurer la nouvelle cité du football et le stade Di Stéfano. Le Real, comme souvent, a eu l’élégance d’aligner sa meilleure équipe (Casillas, Zidane, Beckham, Roberto Carlos…) en première mi-temps. Score final 6-1 (Julien Féret buteur rémois) pour un moment fort de la carrière des Stadistes. Dix ans plus tard, l’équipe champenoise, dans le temple de Santiago-Bernabeu, à l’occasion d’un nouveau défi amical organisé pour la célébration des 60 ans de la première finale de la Ligue des champions, foulait de nouveau la pelouse madrilène. Raymond Kopa, Michel

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Hidalgo, Lucien Muller, les illustres anciens figurent dans une délégation accueillie avec les plus grands honneurs par le président Florentino Perez. Un match de gala pour cette 37e édition du trophée Santiago-Bernabeu. Du grand spectacle même avec un festival offensif (8 buts au total) à la fin d’une partie bien plus équilibrée qu’on pouvait le penser entre le dernier vainqueur de la Ligue des champions et l’actuel 8e de la Ligue 2. Hormis Ronaldo et Benzema, toutes les stars de la Maison Blanche était de la revue (Ramos, Marcelo, Kroos, Bale, Morata, Rodriguez, Modric), mais c’est Pablo Chavarria, l’Argentin du Stade, qui ouvrait le score. Score final 5-3 et pour les hommes de Michel Der Zakarian, l’occasion de découvrir Enzo Zidane, le fils de son père entraîneur, entré à l’heure de jeu.


Double échec européen Par deux fois, le Stade de Reims et le Real Madrid se sont affrontés en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions. Pour deux défaites des Français (4-3 le 13 juin 1956 au Parc des Princes et 2-0 le 3 juin 1959 à Stuttgart). Deux échecs pour l’équipe d’Albert Batteux, mais une seule pour le stratège Raymond Kopa. Battu en 1956, il l’emporta trois ans plus tard avec le Real face… au Stade de Reims. Comme un symbole.

« Au Real, je gagnais plus d’argent qu’à Reims, mais mon but était de jouer dans la meilleure équipe du monde. » Raymond Kopa

Une soirée de gala pour les dirigeants et joueurs du Stade de Reims. Et pour « Napoléon » Raymond Kopa, invité d’honneur de son ancien club madrilène.

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FÉMININES

HÉRITIÈRES DES PIONNIÈRES Promues en Division 1 féminine, les Rémoises ont atteint cette saison l’objectif du maintien en marchant sur les traces de leurs glorieuses aînées.

Au-delà de la défaite devant 3 147 spectateurs le 7 septembre 2019 à Delaune (3-8), les Rémoises ont affiché leur potentiel en inscrivant trois buts aux championnes d’Europe lyonnaises.

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u


B

erceau du football féminin en France, Reims a retrouvé avec réussite cette saison une Division 1 quittée 30 ans plus tôt. En dépit d’un championnat amputé de six journées en raison de la pandémie du coronavirus, le promu champenois s’est offert un maintien serein, concrétisé par une 8e place. « On n’a pas fait de coup d’éclat, mais avec une majorité de joueuses qui n’avaient jamais connu la première division, c’est un bon bilan, analyse l’entraîneure Amandine Miquel. On avait misé sur la stabilité et les filles ont répondu présent. » Egalement quarts-de-finaliste de la Coupe de France, les coéquipières de Giorgia Spinelli ont ainsi assumé avec conviction le prestigieux héritage des Pionnières, quintuples championnes de France (1975, 1976, 1977, 1980, 1982) sous la direction de Pierre Geoffroy. L’histoire a débuté le 9 juillet 1968 lorsque le reporter sportif de L’Union a initié la création d’une équipe féminine en publiant une petite annonce afin d’organiser une animation originale pour la kermesse annuelle du journal. Après une victoire en amical face au FC Schwindratzheim (3-1) le 24 août 1968 devant 6 000 spectateurs, en lever de rideau de Reims - Valenciennes en Division 2, le Football Club Féminin Rémois était né. Entraînées par Richard Gaud, ancien compositeur-typographe et dirigeant de l’équipe corporative de L’Union Sports, les Champenoises allaient être absorbées par le Stade de Reims le 10 novembre 1969 et débuter un tour

Reims obtient en 1978 le titre officieux de champion du monde des clubs du monde, qui les conduirait bientôt de la Tchécoslovaquie aux Etats-Unis, en passant par l’Indonénie et le Mexique, obtenant au passage le titre officieux de « champion du monde des clubs féminins » en 1978 à Taipei (Taïwan). « On a vécu une très belle période, sur le plan sportif, mais aussi sur le plan personnel, se remémore l’ancienne gardienne Ghislaine Royer-Souef. Les voyages ont été une école de la vie. » Si les Stadistes composeront, à partir de 1971, l’ossature de l’équipe de France, le déclin amorcé au milieu des années 1980 aboutira à la disparition de l’équipe avec la liquidation du club en 1992. Relancée au niveau régional en 2014, elle renouera avec l’élite cinq ans plus tard. On connaît la suite.

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> BILLET DE CONCE À PARTIR DE

6 €

> Mercredi 9 septembre 18H30 > VENDREDI 4 septembre 20H30 LES INNOCENTS JEAN-LOUIS AUBERT > Jeudi 10 septembre 19H30 ET LES SCULPTEURS DE VENT M.POKORA > Samedi 5 septembre 20H30 > Vendredi 11 septembre 20H30 MIKA BLACK M > Dimanche 6 septembre 17H > Samedi 12 septembre 20H30 JB GUEGUAN CARREFOUR DE LA VOIE DE JOHNNY STARS > Lundi 7 septembre 16H30 > Dimanche 13 Septembre 17H YVES DUTEIL CHRISTOPHE MAÉ > Mardi 8 Septembre 18H30 > Lundi 14 septembre 16H30 TRUST CHIMÈNE BADI CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE AU CAPITOLE ESPACE PLEIN AIR

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RÉCOMPENSE Voir la vidéo ici

En célébrant l’accession en Ligue 1 par une vidéo originale, le club a obtenu deux prix prestigieux en 2018.

UN SACRÉ COUP DE COM’

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En quelques heures, la vidéo dépasse le million de vues

undi 16 avril 2018. Dix joueurs sont secrètement convoqués au Centre de vie Raymond-Kopa. Pourquoi ? Seuls l’entraîneur David Guion et le capitaine Danilson Da Cruz ont été mis dans la confidence. Direction le centre-ville de Reims pour un improbable tournage. « En cas de victoire quatre jours plus tard contre l’AC Ajaccio, la montée en Ligue 1 était assurée, raconte le directeur de la communication et du marketing Benjamin Parrot. Avec l’accord des dirigeants, on a ainsi imaginé un clip pour célébrer l’événement avec un scénario humoristique partant de Domino’s Pizza, partenaire de la Ligue 2, vers Conforama, partenaire de la Ligue 1. Il fallait l’enregistrer en début de semaine pour pouvoir le diffuser le vendredi soir. » Filmés par une équipe réduite, voilà les futurs champions de Ligue 2 déambulant en tenue de match devant des badauds ébahis. « Les gens s’arrêtaient pour prendre des photos, explique l’instigateur du projet. La scène finale, tournée dans le magasin d’ameublement, a nécessité trois prises. Sur l’une d’elle, le pied d’un canapé a cédé ! Les gars ont joué le jeu avec beaucoup

de spontanéité. » En acceptant l’idée, David Guion avait décelé une source de motivation pour ses joueurs. Résultat : une victoire 1-0. « Dès le coup de sifflet final, la vidéo a été envoyée sur les écrans géants du stade et viralisée sur les réseaux sociaux, poursuit-il. Sitôt la mise en ligne, elle a été reprise par une vingtaine de médias. On a réalisé un buzz organique en dépassant le million de vues. » Un succès d’audience bientôt confirmé par un succès d’estime. Invité à concourir pour de prestigieuses récompenses, le Stade de Reims obtient en effet la médaille d’or du Grand Prix « Stratégies » du sport et le prix du spot publicitaire de l’année lors des Trophées « Sporsora ». « On a fait d’une contrainte budgétaire une opportunité éditoriale, résume Benjamin Parrot. Avec moins de 2 000 euros, on a devancé le clip de l’équipe de France championne du monde, doté d’un budget à six chiffres. On a montré que même sans agence, le club était capable de proposer des activations digitales puissantes. En 56 secondes, on a réussi à immortaliser l’ambiance familiale qui se dégageait du groupe. L’authenticité et l’hymne à la camaraderie ont plu. »

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C’

est la question qui fâche : et le champagne dans tout ça ? Dix petits centimes cédés par bouteille vendue, offrirait au Stade de Reims un statut de grand d’Europe. Rendezvous compte plus de 315 millions de bouteilles vendues en une année pour un chiffre d’affaires dépassant les 4 milliards d’euros. Un poids économique non négligeable. Entre le foot professionnel rémois et le pétillant breuvage régional, les rapports ont toujours été frappés du sceau de la discrétion. Un mariage de raison, à la passion contenue. Si certaines grandes maisons cotées en bourse ont carrément tourné le dos au football et à son image trop populaire, d’autres, guidées par une motivation patriotique, ont toujours accompagné l’histoire mouvementée du club rouge et blanc sans jamais pouvoir s’afficher librement. Il en a toujours été autrement

La publicité et la vente d’alcool sont encadrées en France depuis 29 ans. Intégrée au Code de santé publique, la loi Évin interdit, entre autres, l’achat d’espaces publicitaires dans les enceintes sportives (hormis dix dérogations par an accordées par le maire ou le préfet) et le parrainage sportif, mais aussi toute présentation de l’alcool « sous un jour favorable ».

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dans les coulisses, où le bruit particulier du bouchon qui saute se fait encore entendre les soirs de victoire.

Soutien discret La promulgation de la loi Évin – du nom du ministre socialiste de la Santé – souhaitant lutter contre le tabagisme et l’alcoolisme, allait, le 10 janvier 1991, bannir la vente d’alcool dans les enceintes sportives. Le champagne trouvait alors refuge dans les salons et loges des stades, à l’abri des convoitises. Sans être visibles, les partenaires champagne investissent alors dans des prestations offertes à leurs clients, employés. Un soutien discret mais apprécié. Pour le club, le manque à gagner est énorme. En Allemagne, le sponsoring des marques d’alcool rapporte près de 30 millions aux équipes du championnat d’élite. Une manne à laquelle s’ajoutent 45 millions issus de la vente de bière dans les stades. Rageant ?


EFFERVESCENCE

« Le football champagne est devenu une marque aussi connue que certains grands crus. »

DU CHAMPAGNE AU FOOT CHAMPAGNE

Une effervescence contrôlée Le parallèle est tentant : quel rapport entre le football champagne produit par le grand Stade de Reims des années cinquante, et le pétillant versé dans une flûte dans des moments de joie et d’allégresse ? Le football champagne est devenu une marque aussi connue que certains grands crus. Le terme sigle immédiatement la belle équipe dirigée par Albert Batteux, composée de joueurs aux qualités techniques bien supérieures à la moyenne, dont l’élégance dans le geste et le

déplacement évoquait un ballet. Raymond Kopa et sa bande de lutins magiques, s’évertuaient à garder le ballon au sol, procédaient par des passes redoublées. Le football champagne, basé sur la créativité et la conservation, procurait, comme le champagne, une sorte d’effervescence qui envoûtait adversaires et spectateurs. Si, plus tard, le grand Milan AC et le FC Barcelone ont incarné ce jeu léché, le foot pétillant – comme d’ailleurs le corner à la rémoise – a été inventé à Reims, en Champagne. Comme une marque déposée.

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VIP

LOGES PARTENAIRES, LE COIN DES AFFAIRES

« The right man at the right place » (la bonne personne à la bonne place). Un pari difficile à tenir dans le monde particulier du football où la passion dérègle la raison, où certains dirigeants se prennent pour des entraîneurs et inversement, et où les prérogatives sont parfois indûment empiétées.

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À

55 ans, le Troyen Fabrice Harvey, ancien défenseur du Stade de Reims qui se prévaut d’avoir participé à la remontée du club de CFA2 au National, s’est reconverti en un directeur commercial connu et reconnu. Les soirs de match, l’enjouement et la diplomatie de ce chef d’orchestre expérimenté, se greffe au tempo ambiant. Salons, loges et autres espaces sélects du stade Delaune, sont ainsi devenus des lieux de rencontres fructueuses en affaires. « La famille se rassemble naturellement, explique l’incontournable ‘Fab’. Il y a un intérêt évident pour le football, mais aussi pour tisser des liens professionnels et personnels ». Pour forger des amitiés intéressées, et au coup de sifflet final tout le monde se tape dans le dos. Depuis plus de 20 ans, Fabrice Harvey déploie sa bonhomie et son bon sens convivial auprès de ses partenaires. « J’étais là à la construction du stade », rappelle celui qui dispose d’un des réseaux d’adresses les plus étoffés de la place commerciale. Hospitalité VIP, panneautique LED, sponsoring maillot, son champ d’action reste étendu.

« L’objectif est d’attirer le décideur et ses invités au stade. Après, on le met à l’aise et il s’intègre dans le spectacle. » Son taux de fidélisation, qui avoisine les 80%, plaide en sa faveur. « Ce sont des gens qui nous accompagnent depuis l’époque du National. Ils connaissent bien Jean-Pierre Caillot et Didier Perrin, ils font partie de la famille. Aujourd’hui, la loge est devenue un produit rare. Nous n’en avons que 32 ».

350 entreprises, 1 200 sièges VIP Depuis le retour du club en Ligue 1, un patio et des salons ont été installés pour accueillir les partenaires et leurs accompagnateurs, de plus en plus nombreux. La politique de rapprochement mise en place entre ces derniers et les acteurs du club, porte ses fruits. Pour Fabrice Harvey, le Stade de Reims, avec son impact telévisuel et ses 144 mètres de support led, est devenu un


moyen de communication indispensable. Si les droits télés demeurent, plus que jamais, la principale source financière des clubs de Ligue 1, l’adhésion des 350 entreprises pour une occupation de 1200 sièges VIP, fait du partenariat commercial un produit phare. « Nous avons étudié l’idée d’étendre notre surface commerciale, explique-t-il, mais cela signifie de gros travaux et un coût significatif. On sait que nos invités souhaitent rester au cœur du stade, du jeu. Ce n’est pas facile ». Il plaide pour une amélioration des conditions d’accueil, «même si la proximité a aussi ses petits avantages ». Fabrice Harvey milite pour le confort de tous. « Le stade est devenu un lieu privilégié d’échanges et de communication, où les valeurs du club sont partagées par le plus grand nombre. Notre force est aussi de miser sur des partenaires locaux et pas sur une seule

grosse entreprise qui pourrait nous abandonner au bout de quelques années.

« Nous capitalisons sur un tissu de 300 à 400 sociétés partenaires qui apprécient le foot et qui nous ont toujours soutenus. » Avec la sortie de ce nouveau logo, si on arrive à regoûter à la Coupe d’Europe, ce serait une récompense exceptionnelle pour le club et ses partenaires. En interne, tout le monde bosse pour qu’on puisse améliorer nos capacités d’accueil, et puis cultiver nos atouts afin de maintenir ce niveau d’exigence dédié à ceux qui nous accompagnent ».

Chaud devant ! Un soir de match, l’attention portée aux partenaires et à leurs invités mobilise six employés du club, une quarantaine d’hôtesses (salons et loges), une dizaine de stadiers aux postes de sécurité et une cinquantaine de vacataires autour de l’activité traiteur.

Vivre un grand match du Stade de Reims depuis les loges : un privilège de plus en plus partagé.

Fabrice Harvey (au premier plan), le relais indispensable entre le Stade de Reims et ses précieux partenaires.

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AMBASSADEUR

« ENTRAÎNEUR DU STADE DE REIMS, POURQUOI PAS ? » « Ici Londres, Robert Pirès parle aux Rémois… » De la capitale du Royaume-Uni où il réside, « Robby » revendique fièrement ses racines rémoises, même si sa longue et riche carrière footballistique a fait de lui un citoyen du monde. Robert Pirès et son épouse Jessica Lemarié-Pirès.

rEPÈRES Robert Pirès Né le 29 octobre 1973 à Reims Milieu offensif Parcours professionnel : Metz, Marseille, Arsenal, Villareal, Aston Villa, FC Goa (Inde) 79 sélections et 14 buts en Équipe de France en 1996 et 2004. Vainqueur de la Coupe du monde 1998, du Championnat d’Europe des nations 2000, de la Coupe des Confédérations 2001 et 2003. Meilleur buteur français de l’Histoire en Coupe des Confédérations (5). Meilleur passeur du championnat d’Angleterre (2001-2002). Chevalier de la Légion d’honneur le 1er septembre 1998.

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À

l’approche de la cinquantaine, Robert Emmanuel, fils du Portugais Antonio et de l’Espagnole Mabel, est un jeune retraité heureux, un curieux toujours prêt à relever les défis. Le seul champion du monde rémois de l’Histoire prépare sereinement une reconversion qui devrait l’amener sur le banc d’une équipe qu’il managera avec le tact et le talent qu’on lui connaît. « Ah, Reims ! » lâche-t-il dans un souffle d’amour et de reconnaissance. « On a tendance à l’oublier, j’y suis né, je suis donc un pur rémois. Reims c’est chez moi. J’y ai grandi dans le quartier du petit Bétheny, aux côtés de mes parents immigrés, mon père portugais Antonio et ma mère espagnole Mabel ». À l’entendre, il ne serait jamais devenu celui qu’il est sans cet amour protecteur familial « Reims, c’est aussi l’ES Sainte-Anne, le club où j’ai débuté à 7 ans, avant de partir au Stade de Reims de 13 à 18 ans, au centre de formation des Thiolettes. » Au Stade, l’éducateur Dominique Perquin a vite repéré son talent offensif, son sens du décalage et de la passe. « Je me souviens de mon premier match à Delaune, dans le fameux vélodrome, son tunnel. C’était un derby contre Épernay… » La liquidation judiciaire du club rouge et blanc brise ses liens affectifs avec sa ville. Il atterrit au FC Metz, le proche voisin lorrain. Le souvenir des retours dans la cité des Sacres sont encore vivants : « Je venais de passer mon permis, dès que je n’avais pas de match, j’empruntais l’autoroute A4 pour foncer à Reims,

ou bien mes parents venaient me rendre visite ». Alors que le Stade de Reims tentait de renouer les fils de sa grande histoire dans les championnats amateurs, la carrière de Robert Pirès décollait avec un passage à Marseille et une fructueuse escale à Arsenal, en Angleterre. « Je vivais certes sur une phase personnelle d’ascension, mais voir le Stade de Reims se débattre aussi longtemps pour retrouver son standing, me rendait triste ». Chez le champion du monde, on ne retrouve aucune trace d’ingratitude.

« Ma carrière, je la dois à ma formation, aux bases acquises à l’ES Sainte-Anne et au Stade de Reims. On n’oublie jamais ses racines. » Son attention reste fixée sur la progression actuelle du club présidé par Jean-Pierre Caillot avec lequel il échange régulièrement. « La réussite actuelle est le fruit d’un investissement collectif, d’un sens avisé du recrutement. Il y a une vraie réflexion au niveau de la stratégie ». L’ambassadeur des Gunners d’Arsenal est aussi celui de sa ville de naissance : « Ce qui est bien, c’est l’engagement du maire, Arnaud Robinet, qui a conscience de cette vitrine internationale que représente le Stade de Reims ». Engagé aussi à Arsenal dans la remise en forme des joueurs blessés, consultant à Canal+ sur les matches de la Barclay Premier League, Robert Pirès, apaisé, s’est décidé à devenir entraîneur. Et il a choisi l’Espagne – où il a joué quatre saisons – pour passer ses diplômes. Son rêve ? Diriger le Stade de Reims en Ligue des champions. « Il faut que j’en parle à JeanPierre… (rire) »


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