Magazine ATE no2/2016

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mAGAZINE

Dossier Initiative « vache à lait »

Du béton à la place de la vie Page 14

Randonnée

Portrait

Page 30

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Aux sources de la Suisse

Vieux vélo deviendra neuf

2 / mai 2016

LA MOBILITÉ NOUVELLE


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© Guillaume Perret / Lundi13

ACTUEL 4

Instantanés

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Colloque sur les e-bikes Un avenir prometteur, mais …

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Energy Challenge 2016 Qui seront les meilleurs ?

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Achat de voiture Un choix pas si rationnel

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Prix des transports publics Maintenant ça suffit ! DOSSIER

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Dossier Initiative « vache à lait » Le lobby de l’asphalte veut piller la caisse fédérale au détriment de chacune et chacun. Toutes les raisons de rejeter l’initiative dans les urnes, le 5 juin prochain.

Initiative « vache à lait » Du béton à la place de la vie VOYAGES

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Idée d’excursion 120 000 tulipes à Morges

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Excursion à vélo Liège–Bastogne–Liège revisitée

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Randonnée pédestre Gothard, le chemin des quatre sources

© mad

© st-gotthard.com

PERSPECTIVES

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Randonnée Inauguré en 2012, l’itinéraire des quatre sources dans le massif du Gothard est le fruit d’une nuit d’insomnie.

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Portrait L’association Recyclo remet en état de marche des vélos abandonnés et les propose à la location longue durée.

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Tribune Comment rompre avec sa voiture

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Portrait Les bénévoles passionnés de Recyclo

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Grand format Prochain arrêt, Vodafone Sol RÉGIONS

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Nouvelles des régions SERVICES

Page de couverture: Initiative « vache à lait » : du béton à la place de la vie. (© Guillaume Perret / Lundi13) ATE Magazine la mobilité nouvelle Le magazine de l’ATE Association transports et environnement. Abonnement: Fr. 19.–/an. Paraît 5 fois par an. www.magazine-ate.ch Adresse de la rédaction: ATE, Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne (tél. 031 328 58 58; e-mail: magazine@ate.ch). Rédaction: Stefanie Stäuble (sts), Jérôme Faivre (jfa). Annonces: Markus Fischer (tél. 031 328 58 38, fax 031 328 58 99; e-mail: annonces@ate.ch). Graphisme: www.muellerluetolf.ch Impression, distribution: AVD Goldach. Papier: Leipa Ultra Lux Semigloss, Blauer Engel FSC. Tirage: 78 600 (français 15 700, allemand 62 900). Prochaine édition: 9 juin 2016 Remise des annonces: 9 mai 2016 Renseignements: tél. 031 328 58 58. Ce magazine est emballé sous un film plastique qui tient la comparaison avec une enveloppe en papier recyclé d’un point de vue environnemental. Cependant, le papier recyclé n’offre pas la même protection et entraîne plus souvent des dommages aux journaux.

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Boutique ATE

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Offres pour les membres de l’ATE

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Cartoon / Enigmes

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Petites annonces

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Assurance protection juridique

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Concours/Prochain numéro

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Voyages via verde

ATE MAGAZINE 2/16

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ACTUEL

EDITORIAL

Le pouvoir des mots particules de phrases. Ces syllabes entremêlées ont un réel pouvoir. Les mots nous inspirent, nous émeuvent, nous manipulent. Mais en aucun cas, ils ne nous laissent insensibles. Prenons l’exemple du mot Spa, qui désigne un centre de soins liés à l’eau. Depuis longtemps déjà, les puristes de la langue se disputent son origine. Pour les uns, il ne fait pas de doute : Spa est l’abréviation de la formule latine « Sanitas per aquam » (la santé par l’eau). Pour les autres, Spa provient de l’ancien wallon « espa », qui signifie fontaine. Une minorité pense même que Spa est le diminutif de « spargere », qui veut dire arroser en latin. Dans la petite cité de Spa, nichée au cœur des Ardennes, on réfute toutes ces hypothèses. Les habitants de Spa sont profondément convaincus que c’est le nom de leur ville, célèbre pour ses thermes et ses eaux minérales, qui s’est ainsi diffusé dans le monde entier (page 28). A Madrid, on ne s’embarrasse pas avec l’étymologie des

© mad

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Les mots ne sont pas que de simples

Lors de sa session de printemps, le nouveau Parlement n’a accordé aucune pitié à la nature.

Pas d’éveil printanier au Parlement L’ATE dresse un piètre bilan de la session printanière : les décisions prises par le Parlement en matière de politique des transports favorisent grandement les émissions de CO2. Bien que le Conseil fédéral et le Parlement soutiennent fondamentalement les objectifs climatiques et une réduction du CO2, les partis bourgeois du Conseil national et du Conseil des Etats ont voté à l’encontre des objectifs en matière de transit des poids lourds, de protection climatique et de consommation d’énergie qu’ils ont eux-mêmes fixés dans la loi. Ainsi, seulement quelques jours après la votation sur le Gothard, de nombreux partisans d’un deuxième tunnel routier ne se souvenaient plus de leur promesse de poursuivre énergiquement la politique de transfert. La loi stipule que, dès 2018, seuls 650 000 poids lourds au maximum seraient autorisés à traverser les Alpes alors qu’aujourd’hui près d’un million de camions parcourent actuellement l’axe nord–sud. Le Conseil national a décidé d’augmenter la limite fixée de l’objectif de transfert. Evi Alleman, Présidente de l’ATE, n’a aucune compréhension pour cette décision : « La majorité des partisans du deuxième tunnel n’ont pas respecté leur promesse. C’est une aberration politique. » (Comm.)

noms. Quand l’opportunité de faire du fric se présente, on n’hésite pas à balayer 500 ans d’histoire. Le triste

Afflux d’argent pour la route

destin de la place Puerta del Sol, l’âme de la ville, en est la parfaite illustration. Parce qu’il voulait flatter son égo démesuré, l’opérateur de téléphonie mobile Vodafone s’est payé le luxe de rebaptiser cette place Vodafone Sol. Avec la complicité de la municipalité, pour laquelle un bon gros chèque passe avant les repères identitaires des Madrilènes (page 36). Même si on les aime, il faut souvent se méfier des mots. Ou plutôt de l’utilisation qu’on en fait. Le 5 juin prochain, le peuple suisse devra voter sur un bien curieux objet : l’initiative « Pour un financement équitable des transports ». Cet intitulé transpire la positivité : équitable est un terme au-dessus de tout soupçon, synonyme de droiture, d’impartialité, de légitimité et de justice. Mais quand on creuse un peu, on se rend compte que l’expresà partir de la page 14). Et ça, c’est vraiment contestable. Jérôme Faivre, rédacteur adjoint

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© adpic.de

sion est utilisée dans le seul but de nous tromper (dossier

Les délibérations sur le fonds pour les routes nationales et les agglomérations (FORTA) déçoivent également l’ATE. Ainsi, lors de sa session de mars, le Conseil des Etats a décidé une fois de plus d’accorder au fonds routier 300 millions supplémentaires puisés dans la caisse fédérale. Aujourd’hui déjà, la collectivité subventionne massivement la mobilité automobile. Les recettes fiscales ordinaires paient en grande majorité les routes cantonales et communales, mais aussi les coûts externes du trafic routier individuel qui atteignent environ 6,5 milliards par an. La question quant à la manière de financer un fonds pour l’extension et l’entretien des routes nationales n’a pas encore reçu de réponse définitive. L’ATE demande au Parlement d’adapter les modèles de financement du fonds routier aux objectifs légaux de la politique climatique et énergétique. La surtaxe sur les huiles minérales liée à la consommation s’avère très modeste : alors que le Conseil fédéral avait proposé 12 à 15 centimes par litre d’essence, sous la pression du lobby automobile, il n’est question maintenant que de tout juste 4 centimes. (Comm.)


ACTUEL

Terminus pour le train de nuit

© Jérôme Faivre

Comme l’a communiqué l’entreprise ferroviaire Deutsche Bahn (DB), elle participe cette année aussi à l’action climatique mondiale du WWF Earth Hour et éteint une heure durant toutes les lumières dans ses grands bâtiments. « Je considère cette action comme un simple trompe-l’œil étant donné que la DB met au rancart tous les trains de nuit et canalise les voyageurs vers les trajets aériens nuisibles au climat », s’insurge Birger Tiberg qui lutte pour la sauvegarde des trains de nuit. La revue ferroviaire suisse ajoute : « Les spécialistes de la situation sont sidérés d’entendre que la DB aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour assainir ce secteur difficile. En effet, de nombreux indices suggèrent plutôt qu’elle aurait affaibli sciemment le trafic des trains de nuit pour pouvoir se débarrasser de cette jambe de bois. » La SNCF, elle aussi, a annoncé récemment sa décision de supprimer de nombreux trains de nuit. (sts)

© Birger Tiberg

Début du printemps pour les vélos

La DB aurait même faussé les statistiques pour récolter des arguments en faveur de la fermeture des trains de nuit.

Un comité, composé de nombreuses organisations et partis dont l’ATE, a remis le 1er mars dernier les 105 000 signatures de l’initiative vélo à la Chancellerie fédérale. L’initiative a pour objectif de promouvoir la pratique du vélo dans tout le pays en encourageant les cantons et les communes à aménager et à entretenir des infrastructures attrayantes et sûres.

UNE INITIATIVE ÉQUITABLE, DITES-VOUS ?

Source : ARE/OFS / Graphique : © www.muellerluetolf.ch

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POLLUTION, ACCIDENTS, BRUIT ... chaque année en Suisse, le trafic routier individuel engendre des coûts à hauteur de 6,5 milliards de francs. La collectivité dans son ensemble doit prendre en charge ces répercussions. Par personne, cela revient à une contribution annuelle de 779 francs. A titre de comparaison, un automobiliste paie chaque année en moyenne 589 francs d’impôts et de surtaxe sur les huiles minérales grevant les carburants. Une part minime de cette somme (173,5 francs) finit dans la caisse de la Confédération, afin de participer au financement d’autres domaines que la route comme les transports publics, la recherche et la formation ou l’agriculture. Aujourd’hui le lobby de l’asphalte veut réduire la contribution des automobilistes à zéro (voir dossier en page 14) et réaffecter cet argent exclusivement dans la construction routière. Une initiative équitable, dites-vous ?

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Nicolas (11) atteint d‘un cancer en 2004.

Edition 3/2016

Délai de remis 09.05.2016

Date de parution 09.06.2016

4/2016

15.08.2016

15.09.2016

5/2016

17.10.2016

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ACTUEL

L’e-bike selon les experts

Magazine ATE : Pourquoi un colloque sur les e-bikes ? Christine Steinmann : Parce qu’ils sont en plein boom ! Aujourd’hui déjà, 1 vélo sur 5 vendus en Suisse est un e-bike. Son utilisation est plutôt écologique, bonne pour la santé et intéressante du point de vue de la politique des transports. L’assistance électrique permet de parcourir des distances plus longues et de franchir des terrains plus escarpés qu’avec un vélo classique. L’e-bike représente une alternative à la voiture et aux transports publics sur une plus grande diversité de trajets. L’e-bike est donc la panacée ! Pas tout-à-fait. Comme toute nouveauté, l’ebike comporte des zones d’ombre qu’il faut s’atteler à éclaircir. Notre sondage réalisé lors de la préparation du colloque nous a permis d’identifier plusieurs incertitudes. En voici une liste non exhaustive : les vélos électriques représentent-ils de nouvelles sources de conflit avec les piétons ? Les infrastructures cyclistes sont-elles compatibles avec le vélo électrique ? Quelle place réserver à l’e-bike dans nos villes ? En effet, les piétons et cyclistes ne filent pas toujours le parfait amour ... Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi les conflits entre ces usagers sont monnaie courante : l’augmentation des surfaces partagées entre piétons et cyclistes, l’augmentation du nombre de vélos et d’e-bikes, des règles de circulation parfois incompréhensibles, une perception différente des conflits et, par conséquent, des comportements souvent inadéquats. L’e-bike risque de ne rien arranger. Pascal Regli de « Mobilité piétonne » l’a très bien expliqué dans son exposé : les e-bikes ne créent pas des conflits d’un nouveau genre, mais ils aggravent les conflits actuels entre la mobilité piétonne et la mobilité cycliste.

Le 6 avril, le Stade de Suisse à Berne accueillait le colloque de l’ATE sur le vélo électrique. Christine Steinmann, son organisatrice, revient sur les principaux enseignements de cette journée.

© Jérôme Faivre

Interview : Jérôme Faivre

Christine Steinmann : « L’e-bike est sur une excellente dynamique afin de contribuer à une mobilité plus durable. Mais sa démocratisation rapide pose de nouveaux défis. »

L’infrastructure et les règles de circulation en vigueur pour les vélos et les e-bikes ne répondent ni aux exigences de la sécurité routière, ni au confort auquel tout piéton est en droit de prétendre. Quelles sont les pistes d’action ? Il faut déjà faire la distinction entre les e-bikes lents (jusqu’à 25 km/h) et rapides (jusqu’à 45 km/h). Ces véhicules ne répondent pas aux mêmes besoins et ne sont pas soumis aux mêmes règles. Les réponses à apporter sont donc différentes. Aline Renard, sur mandat de l’association suisse des ingénieurs en transport, a présenté son enquête en cours, qui analyse les interactions entre les utilisateurs d’e-bikes et les autres usagers de la route. Les résultats de cette étude permettront d’y voir plus clair : dans quelle mesure l’infrastructure cyclable doitelle être adaptée aux e-bikes (largeur, distance de visibilité, etc.) ? De nouvelles règles d’utilisation des aménagements cyclables sont-elles

nécessaires ? 14 utilisateurs d’e-bikes ont perdu la vie en 2015, comme le montre la nouvelle statistique des accidents. Ce groupe est donc particulièrement vulnérable. La création de véloroutes, une solution pour les e-bikes ? Les véloroutes, qui sont très populaires aux Pays-Bas, présentent de nombreux avantages pour la mobilité cycliste : il est possible de se rendre à vélo d’un point A à un point B sans obstacles sur son chemin. Ces infrastructures sont aussi suffisamment larges pour permettre des dépassements sans risque. De par leur conception, elles sont tout-à-fait appropriées pour les déplacements cyclistes rapides et seraient, d’une manière générale, un vrai plus pour la pratique du vélo en Suisse. Toutes les initiatives allant dans ce sens sont les bienvenues : une optimisation des conditions pour la mobilité douce améliore la qualité de vie dans les villes et les agglomérations, et représente un plus pour tout le monde.

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ACTUEL

La fièvre des économies d’énergie Par Stefanie Stäuble

Et si on faisait le pari que les villes suisses peuvent économiser beaucoup d’énergie sans grands efforts ? Un concours fait appel à l’enthousiasme des habitants.

Dans neuf villes, un village sera installé afin de montrer à la population de façon ludique comment elle peut économiser de l’énergie.

C

e que des appareils efficients permettent d’économiser est aujourd’hui grillé par de nouveaux dévoreurs de courant. La puissance d’émission permanente par téléphonie mobile ou WLAN brûle beaucoup de courant : 4,6 TWh par année pour le fonctionnement d’Internet, d’après une étude de l’Office fédéral de l’environnement. C’est nettement plus que ce que produit la centrale de Mühleberg en une année. Mais soyons francs : nous autres consommateurs ne sommes pas de simples victimes dociles, induites à devenir d’aveugles gaspilleurs d’énergie. Nous décidons nous-mêmes d’avoir ou non une machine à café entièrement automatique modèle restaurant ou un téléviseur plasma grand écran comme celui du cinéma au coin de la rue. On pourrait économiser environ 10 % d’électricité en éteignant correctement les appareils. Suisse Energie thématisera de manière ludique les potentiels d’économies d’énergie au quotidien : des jeux sur le thème de l’énergie, un concours sportif et un chal©O

FEN

lenge commun seront au centre de la campagne « Energy Challenge ». Dans différentes cités, un village avec une mini-maison, un parc de fitness d’énergie, une aire de jeu d’énergie, une plate-forme de manifestation et une zone de gastronomie seront implantés. Des ambassadeurs éminents, épaulés de la population locale, y résoudront durant quatre jours différentes tâches énergétiques, démontrant la simplicité avec laquelle il est possible de concilier économies d’énergie

et qualité de vie. Chaque jour, des manifestations culturelles gratuites pour tout le monde avec des personnalités régionales seront organisées. Cette tournée s’arrêtera dans neuf Cités de l’énergie suisses : Aarau, Bâle, Berne, Locarno, Lucerne, Montreux, Neuchâtel, Sion et Zurich. La consigne est claire : consommer moins d’énergie pour gagner. Dans la grande finale, les vainqueurs des différentes villes se battront pour le titre national. Enfin, le premier concert énergétiquement neutre de Suisse assurera le couronnement d’Energy Challenge 2016. Il aura lieu début octobre sur la place fédérale de Berne. Combien de temps le rappeur Stress pourra assurer le show avec l’énergie gagnée sur la place fédérale ?

Appli E-Challenge gratuite L’appli E-Challenge gratuite pourra être téléchargée et permettra de s’améliorer à l’aide d’un profil énergétique personnel et de conseils individuels, et donc de profiter de récompenses réelles. Elle indiquera aussi à quelle personnalité nous ressemblons le plus sur le plan énergétique. Enfin, elle permettra de participer au vote en faveur des équipes et de les soutenir lors du concours.

« Energy Challenge 2016 » Les Cités de l’énergie sont des communes qui privilégient et mettent en œuvre une politique énergétique durable. Elles encouragent les énergies renouvelables, une mobilité respectueuse de l’environnement et favorisent une utilisation parcimonieuse des ressources. Les communes qui portent ce label de Suisse Energie mènent une réflexion globale. La tournée 2016 de l’« Energy Challenge 2016 » (www.energychallenge.ch) :

Locarno : 8 au 11 juin Lucerne : 15 au 18 juin Zurich : 1er au 3 juillet Aarau : 10 au 13 août Bâle : 17 au 20 août Neuchâtel : 31 août au 3 septembre Montreux : 7 au 10 septembre Sion : 21 au 24 septembre Berne : 1er au 3 octobre (finale)

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ACTUEL

« Je vais plutôt prendre la rouge » Par Stefanie Stäuble

«L

a seule chose qui compte pour moi quand j’achète une voiture, c’est la couleur », lance une amie au cours d’un repas réunissant une grande tablée. Stupéfaction des convives masculins, qui sortent leurs téléphones mobiles pour donner leur avis sur les tests comparatifs : sécurité, consommation et rapport prix/puissance. On évoque même l’Ecomobiliste de l’ATE. Mais, d’après le sondage auto 2014 du quotidien alémanique Tages-Anzeiger, Andrea n’est pas la seule à appliquer son critère de sélection : 43 % des personnes interrogées accordent beaucoup d’importance à l’aspect extérieur, au style et à la couleur, et 40 % trouvent cela « assez important ». Maximilian Maurer, expert technique du club automobile allemand ADAC, est convaincu que

Quels sont les critères d’achat d’une voiture ? Notre enquête révèle de bien curieuses motivations.

« l’achat d’une voiture relève d’un choix impulsif ». Voilà pourquoi la publicité automobile titille nos émotions jusqu’à ce que, n’y tenant plus, nous poussions la porte du garage en rugissant « oui, je la veux ! ». Cela explique pourquoi les scénarios sont souvent abracadabrants. Pour sa campagne helvétique « Road to Blue » de l’an dernier, VW a engagé le rappeur Stress (drôle d’idée que de faire une pub pour des voitures avec quelqu’un qui se fait appeler « Stress »). Dans le spot télévisé, le musicien, grand défenseur du climat, parcourt une rue vide à Zurich. Quelqu’un a commenté cette publicité sur la page Facebook de VW : « Merci pour ce bel exemple de l’irréalisme des publicités pour voitures. On en a rarement un si joli spécimen

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à deux pas de chez soi, la Martastrasse en l’occurrence. Pour réaliser le tournage, il a bien sûr fallu fermer la rue et la libérer des véhicules stationnés, puis effacer tous les marquages au sol sur la vidéo. L’absurdité de ce clip appelle deux réflexions : premièrement, pour être digne d’apparaître dans une publicité, une jolie rue est forcément une rue sans voiture. Deuxièmement, voilà qui contredit les incessantes jérémiades des urbanistes et autres pros de la planification des transports à propos du soidisant ‹ manque d’espace ›. Une fois les voitures retirées, la place est bien suffisante, comme on le voit bien dans la pub de VW. »

Ecouter sa voix intérieure Mais revenons à notre enquête. « Il n’existe pas un type d’acheteuse ou d’acheteur de voiture », a déclaré Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center for

Automotive Research (CAR) de l’Université de Duisburg-Essen, au magazine allemand Spiegel. « Certains voudront toujours le dernier modèle avec la meilleure technique, alors que d’autres préféreront une voiture très économique. » Il a aussi constaté que beaucoup de gens accordent de l’importance au prix, à la consommation et à la valeur de revente. Dans un sondage Link commandé par l’ATE, 56 % des personnes interrogées qualiquali fient la sécurité de « très impor importante » lors du choix d’une nounou velle voiture. La moitié considère la consommation de carburant comme « très importante », et 49 % s’intéressent au prix. Les auteurs scientifiques MiMi Tschäpkael Krogerus et Roman Tschäp peler conseillent d’écouter sa voix intérieure : « Ces dernières années, plusieurs recherches ont porté sur l’intuition. Elles ont démontré que, de toute évidence, une part de nous en sait davandavan tage que ce que nous pensons. Et nous acceptons souvent mieux les mauvaises décisions si elles ont été prises inconscieminconsciem ment que si elles découlent d’une longue réflexion. » particuJ’aime tout particu lièrement le critère de choix de ce footbalfootbal leur suisse qui décladécla rait fièrement, dans une entrevue, que la naissance de son enfant l’avait poussé à changer pour un 4 × 4 urbain. RéRé action sans fioriture dans le courrier des lecteurs : « Ce doit vraiment être un gros bébé. »


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© Jérôme Faivre

Les transports publics deviennent chaque année plus chers – jusqu’à ce que les usagers les délaissent ?

Concurrence faussée Par Stefanie Stäuble

Alors que rouler en voiture coûte toujours moins cher, la hausse des tarifs des transports publics s’avère dissuasive pour leurs utilisateurs – une politique des transports tout sauf écologique.

B

irgit Peternell monte dans le train pour Lausanne. Elle se rend à la Fête de la tulipe à Morges. L’année dernière, déjà, elle s’était enthousiasmée pour l’incroyable variété de tulipes du Parc de l’Indépendance. Elle s’était délectée d’un petit café dans le soleil printanier et de la vue sur le Léman. Voici quelques

« D’ici 2017 nos clients se verront proposer l’abonnement demi-tarif assorti de 30 cartes journalières. » années, cette Bernoise a opté pour l’abonnement général – principalement pour ses loisirs. « J’apprécie de pouvoir quitter la ville et visiter la Suisse par des randonnées en montagne, ou tout sim-

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plement des tours en bateau. Ce qui m’importe, ce n’est pas que mon AG soit rentable, mais c’est de pouvoir en toute liberté prendre les transports publics partout en Suisse. » Pourtant, elle hésite encore à renouveler son AG. En effet, les hausses de prix annoncées pour le changement d’horaire de décembre prochain feront passer son AG 2e classe de 3655 à environ 3800 francs. Karen Cordes, pour sa part, est décidée à le renouveler. Elle fait régulièrement le voyage Berthoud–Zurich pour son travail. En considérant le prix du trajet aller-retour à demitarif, elle a déjà amorti son AG à la mi-août. Oliver Frey, 19 ans, possède lui aussi un abonnement général. L’extension Junior de l’AG

familial lui coûtera certes désormais près de 1000 francs. Mais il trouve cela malgré tout avantageux. Trois personnes, trois groupes d’utilisateurs différents. Il est évident que les personnes qui voyagent beaucoup sont avantagées avec un AG. Est-ce que cela est justifié en considération des problèmes générés par une tendance à davantage de mobilité ? Ueli Stückelberger, Directeur de l’UTP Union des transports publics, est de cet avis : « Notre système de transports publics a besoin d’un taux d’occupation élevé et les pendulaires y contribuent fortement. Nous sommes cependant conscients que l’AG est cher pour les personnes qui l’utilisent pour leurs loisirs, c’est pourquoi nous travaillons à l’élaboration d’un nouveau produit complémentaire. Nous espérons


ACTUEL

que d’ici 2017 nos clients se verront proposer l’abonnement demi-tarif assorti de 30 cartes journalières. En outre, nous espérons augmenter le taux d’occupation des trains hors lignes principales et heures de pointe grâce aux billets dégriffés. »

La guerre des prix En Suisse, la mobilité va à vaul’eau. Alors que ces dix dernières années, les hausses de prix ont totalisé 30 %, les coûts des déplacements en voiture ont diminué de 20 %. Tôt ou tard, cette évolution va se répercuter sur la demande, avertit Caroline Beglinger, co-directrice de l’ATE. « Des tarifs des transports publics excessifs poussent les usagers à reprendre la voiture. » Bientôt l’abonnement général 2e classe coûtera près de 4000 francs et l’AG 1re classe plus de 6000 francs. Le voyage Berne–Zurich aller simple sans abonnement demi-tarif coûte aujourd’hui déjà 50 francs. « Les prix des TP ont atteint un plafond », estime encore Caroline Beglinger. « C’est l’équilibre du système des transports tout entier qui est menacé, si les usagers des transports publics se mettent à reprendre la route. »

La hausse des tarifs était attendue. L’UTP avait déjà annoncé une augmentation de prix de l’ordre de 3 % en novembre dernier. Elle a principalement pour origine le renchérissement des prix des sillons par la Confédération pour fin 2016 – le peuple suisse a accepté cette augmentation à titre de composante du projet FAIF (fonds d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire) par la votation de février 2014. Une hausse des prix que l’ATE peut comprendre. Toutefois, il est temps de mettre fin à cette spirale des prix, sans quoi les transports publics cesseront d’être concurrentiels face à la voiture. Ueli Stückelberger : « Nous aussi pensons que le fait que la route soit meilleur marché encore et les TP toujours plus chers est un problème. Cela nous préoccupe et nous nous appliquons à garder notre clientèle par une offre intéressante. Il faut cependant se rendre compte que l’offre des TP s’améliore constamment. » Est-ce que les prix vont se calmer pendant quelque temps ou non ? « Je suis incapable d’y répondre. Cela dépend de la politique. Au final, dépenses et recettes doivent bien s’équilibrer, pour la branche des transports également. »

Les transports régionaux climatiques. On ose dès lors préen danger tendre que nous marchons sur la Le lobby de la route nous ré- tête si les transports publics écoserve de nouveaux problèmes. logiques renchérissent alors que En cas d’acceptation de l’ini- la voiture devient meilleur martiative « vache à lait » le 5 juin ché encore. prochain, il faudra s’attendre Lorsque Birgit Peternell s’est à ce que la pression sur les prix acheté son premier AG 2e classe des transports publics se pour- en 2011, il ne coûtait que suive (voir aussi notre dossier en 3300 francs. Au prochain chanpage 14). On estime à 250 mil- gement d’horaire en décembre, lions de francs les économies qui devront être consenties dans « Des prix trop élevés les transports régionaux chaque année, incitent les pendulaires à ce qui se traduira par reprendre la voiture. » de nouvelles hausses des tarifs. Dans la foulée, des prestations devront être supprimées. « Les me- elle devra débourser 500 francs sures d’économies auxquelles de plus. « Je ne pensais pas que sont confrontés les cantons – qui les CFF augmenteraient encore cofinancent les transports régio- le prix de l’AG », confie-t-elle. naux – sont un grand problème « En tant qu’utilisatrice d’un AG dans bien des régions », évalue pour les loisirs, 4000 francs c’est le maximum que je puisse me encore Ueli Stückelberger. L’ATE estime que le prix de permettre. C’est pourquoi je vais la mobilité est actuellement bas. y réfléchir à deux fois avant de le Dans les transports individuels renouveler. » motorisés, les coûts variables sont si bas qu’ils encouragent une consommation démesurée. Sans opérer le tournant de la politique des transports, nous ne parviendrons pas à atteindre les objectifs

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Du béton à la place Par Jérôme Faivre et Yves Chatton Photos : Guillaume Perret/Lundi13

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L’initiative « vache à lait » réclame encore plus d’argent pour les routes. publiques et l’environnement, sans pour autant régler le problème des


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« Depuis que je suis membre du Parlement, soit depuis plus de 10 ans, je n’ai encore jamais vécu autant d’attaques massives contre la protection de l’environnement et la politique des transports que durant ces dernières semaines. » Evi Allemann, Présidente de l’ATE, prend position.

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de la vie Avec des conséquences dramatiques sur les finances embouteillages. La votation a lieu le 5 juin déjà.

eulement trois jours après le Oui du peuple suisse à une nouvelle galerie routière au Gothard, le Conseil national assouplissait les objectifs de la politique de transfert des marchandises sur le rail, malgré le fait que la protection de l’espace alpin soit inscrite dans la Constitution. Qui plus est, la remise en question de l’interdiction de circuler de nuit pour les camions est déjà annoncée. En outre, le nouveau Parlement ne cache pas ses ambitions de laisser passer les camions de 60 tonnes à travers la Suisse. Il est ainsi en train de ramener notre pays dans les années 1960. Une époque d’insouciance dont nous payons aujourd’hui encore les conséquences : pollution, réchauffement climatique, étalement urbain, dégradation des paysages et embouteillages. La Suisse n’atteindra de loin pas ses objectifs climatiques. Le trafic routier en est largement responsable, puisqu’il est à l’origine de plus de 30 % des émissions de CO2 de la Suisse. Et la tendance est à la hausse. « Voie libre aux citoyens libres » semble être la devise à la mode au Parlement.

Non le 5 juin Nous avons plus que jamais besoin du soutien du peuple. Le 5 juin, nous devrons décider si notre pays doit se retrouver en 1960, en termes de protection de l’environnement et de politique des transports. En effet, nous nous prononcerons sur l’initiative « vache à lait », lancée par l’Association des importateurs d’automobiles (Auto-Suisse) qui, au Parlement, n’a été soutenue que par l’UDC. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans notre belle Helvétie ? Pendant des décennies, nous

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Place au pillage également, la population profite d’une La réponse est simple. Un lobby, sous forte bonne desserte. L’acceptation de l’iniNous comptons sur votre pression financière parce que son modèle tiative « vache à lait » réduirait tout cela engagement aux côtés économique est menacé, cherche à ga- à néant. Les transports régionaux subide l’ATE. Participez gner de l’argent facilement : via la caisse raient des coupes en règle. Et non seuleactivement à la camde la Confédération. Les jeunes sont tou- ment les transports, mais aussi la formapagne contre l’Initiative jours plus nombreux à renoncer au per- tion, le social ou l’agriculture. « vache à lait » en vous mis de conduire parce que inscrivant sur la voiture a perdu son stawww.ate.ch/vachealait tut social et qu’un abonne« Les programmes d’économie qui ment général est bien plus pratique. L’autopartage séen découleront menaceront le succès duit toujours plus de peret la stabilité de la Suisse. » sonnes. Ces tendances réduisent les gains des imsommes parvenus à accroître la part portateurs de voitures. des transports publics (TP) et ce, pour L’offensive à plusieurs millions pour une Alors que l’Europe jalouse notre polile bien-être du pays tout entier : réduc- deuxième galerie routière au Gothard tique des transports bien coordonnée, tion de la consommation d’énergie était soutenue par des entreprises de nous sommes à deux doigts de l’abanpar personne et par kilomètre, moins construction qui entendaient se garantir donner et de céder à l’illusion que davand’émissions de CO2 et gain d’espace. Le des commandes. Coûte que coûte. L’ini- tage de routes vont résoudre le problème développement des TP a aussi permis de tiative « vache à lait » est, elle, soutenue par de la congestion du trafic. Pourtant, décharger le réseau routier. Il n’y a pas si Auto-Suisse, le lobby des importateurs de construire plus de routes à la sauce longtemps, la solution en politique des voitures. Si, par le biais de cette initiative, « vache à lait » produit exactement le transports avait pour nom : « utilisation il parvient à faire main basse sur la caisse contraire et pire encore : les programmes rationnelle des moyens de transport ». de l’Etat, ce seront chaque année 1,5 mil- d’économie qui en découleront menaceLes programmes d’agglomération sont liard de francs supplémentaires qui seront ront le succès et la stabilité de la Suisse. une véritable réussite. Dans toutes les attribués à la route : en réservant 100 % des Pour que cela ne se produise pas, nous revenus de la taxe sur les huiles mi- avons besoin du soutien de la populanérales à la route. Depuis les années tion. Le 5 juin, sachons dire un Non clair 1960, 50 % de la taxe sur les huiles à l’initiative « vache à lait » et remettre « Le 5 juin, nous devrons décider si minérales et 100 % de la surtaxe sur la politique des transports sur la bonne notre pays doit se retrouver en 1960, en les huiles minérales sont affectés di- voie. L’ATE met tout en œuvre pour que rectement à la construction routière. la population et l’environnement ne termes de protection de l’environnement C’est un cas unique : dans toute l’Eu- soient pas de nouveau perdants. rope occidentale, la totalité de ces reet de politique des transports. » cettes fiscales vont dans la caisse gé- Merci de tout cœur pour votre soutien. nérale de l’Etat.

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actif !

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Une menace pour la Suisse En Suisse, rouler en voiture est relativement accessible. En données corrigées du pouvoir d’achat, c’est en Suisse que le prix du kilomètre en voiture est le meilleur marché. Mais la voiture n’est fiscalement pas taxée pour les coûts qu’elle engendre. Les partisans de l’initiative refusent d’admettre que ces coûts externes se chiffrent à 6,5 milliards de francs par an. Par leur initiative, Auto-Suisse et ses partisans mettent en danger l’équilibre du système de transports de la Suisse – un des plus performants au monde, ainsi que la complémentarité rail / route qui fonctionne parfaitement. A la campagne

Evi Allemann, Conseillère nationale et Présidente de l’ATE

© mad

régions de Suisse, grâce à la globalité de leur concept, ils ont permis la mise en œuvre de solutions durables pour les TP, la voiture et la mobilité douce. Mais la Suisse n’est pas la seule à avoir misé sur une politique durable. A l’étranger aussi, des solutions novatrices ont été imaginées. A Copenhague, un déplacement sur quatre se fait à bicyclette – conséquence de 20 ans de promotion du vélo. Dans toutes les grandes villes, les TP se développent. Pour le transport de personnes en grand nombre, le train, le tram et le métro sont les seuls moyens de transport judicieux. Et pourquoi donc la Suisse devrait-elle faire marche arrière ?


© Jérôme Faivre

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Du béton pour seul cadre de vie ? L’initiative « vache à lait » est une menace pour le sol helvétique.

Une indigestion de bâti Quand on répond aux défis d’aujourd’hui avec les méthodes d’hier, on se retrouve avec les problèmes de demain. L’initiative « vache à lait » du lobby de l’asphalte en est la parfaite illustration.

«E

h non, augmenter la capacité des routes ne résout pas le problème des embouteillages ! » Au premier abord, cette affirmation peut sembler paradoxale. Et pourtant, elle a été vérifiée et validée sur le terrain (encadré ci-contre). Chez nous aussi, plusieurs exemples viennent confirmer cette réalité, à l’instar de l’autoroute Genève–Annecy. Inaugurée en 2008, cette voie rapide a été construite dans le but de « désengorger » la route nationale et les villages qu’elle traverse. « Au début, il y avait moins de circulation dans le village », se confie un habitant de Cruseilles au quotidien la Tribune de Genève, « puis petit à petit le bouchon s’est reformé ». Ce ressenti est confirmé par les chiffres :

« Depuis son ouverture, la fréquentation de l’autoroute a augmenté de 6 à 7 % par année », relève la société Adelac, concessionnaire du tronçon. Moins d’une décennie plus tard, le constat est sans appel. Malgré l’autoroute, cette section du réseau est aujourd’hui à nouveau saturée. Le cas de l’autoroute A4 entre Zurich et Zoug est un autre exemple flagrant. En dépit d’un élargissement partiel à trois ou quatre voies, la section entre Zoug, Blegi et Rotkreuz est rapidement redevenue un goulet d’étranglement, où s’entassent les voitures et les camions aux heures de pointe. Voilà tout le problème de la construction excessive de routes : les partisans ne comprennent pas – ou plutôt ils re-

Davantage de routes ? Davantage d’embouteillages ! Augmenter la capacité des routes ne résout pas le problème des embouteillages : ce constat n’est pas nouveau et les spécialistes de la mobilité le connaissent bien. En 2009 déjà, les économistes Matthew Turner et Gilles Duranton ont analysé le trafic routier dans les zones métropolitaines des Etats-Unis entre 1983 et 2003. L’étude a démontré qu’une nouvelle voie de circulation fait office d’appel d’air, en incitant les personnes à se déplacer encore plus avec leur voiture. L’initiative « vache à lait » ne résoudrait donc en rien le problème des goulets d’étranglement. Pire encore, elle l’aggraverait.

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fusent de comprendre – que l’extension permanente du réseau routier engendre un cercle vicieux : plus on construit de routes, plus le trafic augmente. En d’autres termes, miser sur le développement des routes pour résoudre les embouteillages revient à vouloir éteindre un incendie avec de l’essence. Bonjour les dégâts !

Des effets pervers Mais l’initiative « vache à lait » ne se contente pas de proposer une pseudosolution. Son application représenterait un danger sérieux pour le sol helvétique. Aujourd’hui déjà, l’occupation du territoire par les infrastructures de transports est alarmante : selon les derniers relevés de l’Office fédéral de la statistique, un tiers des surfaces bâties est dédié aux transports (graphique cidessous). Les championnes toutes catégories de l’empreinte sur le sol sont les routes, qui représentent les 88 % de cette invasion. A titre de comparaison, les infrastructures ferroviaires (10 %)

s’avèrent nettement moins gourmandes en espace. « En misant sur l’asphaltage, l’initiative ne ferait que péjorer une situation déjà critique », estime Noëlle Petitdemange, chargée de campagnes à l’ATE. « Contrairement à l’infrastructure ferroviaire qui se développe surtout de manière concentrée le long des axes principaux, les routes se démultiplient à la manière des branches d’un arbre et pénètrent le territoire en profondeur. » Cette ramification du réseau routier, couplée à l’utilisation de l’automobile, élargit le choix des possibles : « il devient banal de s’installer à la campagne, dans une zone mal desservie par les transports publics, d’y construire une villa et de parcourir chaque jour en voiture des dizaines de kilomètres pour se rendre au travail. » Comme cette opportunité se présente aux quelque 5 millions d’automobilistes en Suisse, l’addition des choix individuels finit par être salée pour la nature et le paysage. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

entre 1985 et 2009, la surface dédiée aux autoroutes a augmenté de 49 % et celle dédiée aux places de stationnement de 55 %. La croissance de la population n’était que de 17 % dans le même temps. En 2013, les maisons individuelles représentaient plus de la moitié du parc immobilier suisse. Une nouvelle villa est construite environ toutes les heures. Souvent plus éloignées des activités quotidiennes, les personnes vivant dans ces habitations se déplacent essentiellement en voiture. Comme l’explique le professeur de géographie et d’urbanisme Jacques Lévy en pages 24/25, la voiture est ainsi la condition sine qua non de l’existence de la maison individuelle.

Une idée d’autrefois La multiplication des routes et l’essor des villas répondent-ils vraiment aux besoins des générations futures ? De plus en plus de jeunes adultes renoncent aujourd’hui au permis de conduire pour se déplacer en transports publics. En outre, l’Office fédéral de la statis-

Combien de surface aménagée occupent les routes en Suisse ? AIRES DE BÂTIMENTS

SURFACES DE TRANSPORT

Source : OFS, statistique de la superficie 2004/2009 / Graphique : www.muellerluetolf.ch

49,4 %

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AIRES INDUSTRIELLES

7,8 %

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30,9 %

ESPACES VERTS ET LIEUX DE DÉTENTE

6,4 %

SURFACES D’INFRASTRUCTURE SPÉCIALE

5,5 %

Routes

88,1 % Rail

9,9 %

Aérop.

2%


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© aerogondo/istockphoto

Ce n’est pas en misant sur davantage de routes que les automobilistes se sortiront des bouchons. Bien au contraire.

Vive la complémentarité Doit-on pour autant minimiser les goulets d’étranglement ? La réponse est, bien entendu, non. Les embouteillages représentent un problème économique et politique d’envergure. Pour Caroline Beglinger, co-directrice de l’ATE, la solution d’avenir ne consiste pas à miser unilatéralement sur les routes, « mais à favoriser la complémentarité entre les différents moyens de transport que sont la route, les transports publics et la mobilité douce. » Car ces modes de déplacement plus écologiques ne nécessitent pas autant de surface que la route. De plus, ils favorisent une organisation compacte et durable du territoire, permettant de mieux maîtriser les flux de mobilité.

Egalement pour l’ATE, l’entretien des routes demeure une priorité. C’est pourquoi l’association rejette catégoriquement l’initiative « vache à lait », mais est favorable à la création d’un fonds pour les routes. Ce fonds, qui n’est pas sans rappeler ce qui a été fait pour l’in-

frastructure ferroviaire en 2014 (FAIF), sera inscrit dans la Constitution et permettra d’assurer des recettes suffisantes pour l’entretien et l’aménagement des routes. Projets routiers et projets ferroviaires seront ainsi mis sur un pied d’égalité.

COMMENTAIRE

« Les automobilistes se tireraient une balle dans le pied »

© mad

tique prévoit que les trois quarts des ménages seront composés de 1 à 2 personnes d’ici 2030. Dans cette perspective, l’initiative « vache à lait » s’inscrit dans une vision archaïque de la société, digne des années 1960. Son seul effet serait de favoriser le bétonnage du paysage et l’implantation de nouveaux quartiers de villas, condamnés à devenir les friches du futur.

Noëlle Petitdemange, chargée de campagnes ATE

Investir dans l’infrastructure routière tout en coupant dans le budget des transports publics ? Voici une idée bien farfelue, qui desservira à terme aussi les automobilistes. Car réduire les prestations des transports publics et augmenter d’année en année leurs tarifs (alors que les coûts de la voiture diminuent), a pour seul effet d’engendrer de nouveaux automobilistes. Qui dit nouveaux automobilistes dit aussi davantage de monde sur les routes. Et donc toujours plus d’embouteillages. Pour cette raison, les automobilistes ont, eux aussi, tout intérêt à dire Non à l’initiative « vache à lait » !

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Non au pillage de la caisse ! L’initiative « vache à lait » veut faire main basse sur la caisse fédérale et s’approprier 1,5 milliard de francs supplémentaires par année. Au détriment de toutes et de tous en Suisse. Les transports publics, l’agriculture, la formation et le social sont au premier plan.

– 250 mio/an

COMMENTAIRE

© Susanne Troxler

Un danger pour l’équilibre des transports

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« Les conséquences de l’initiative seraient dramatiques pour les transports publics régionaux et leurs usagers. Des régions entières seraient déconnectées du réseau suisse des transports publics. La mise à l’écart de ces régions, et donc d’une partie de la population, est-ce vraiment ce que nous voulons ? Egalement parmi les premières touchées : les lignes de transports publics dans les régions touristiques. S’attaquer à ces lignes n’est guère souhaitable pour Caroline Beglinger, co-directrice de l’ATE des raisons économiques évidentes. Un tel affaiblissement des transports publics poserait aussi problème par rapport à l’équilibre entre les différents systèmes de transports. Au lieu de délester les routes, comme le promettent les initiants, l’initiative « vache à lait » générerait davantage de trafic sur les routes, en raison du report modal depuis les lignes de transports publics fermées. Ce report massif sur la voiture conduirait à une augmentation inévitable des prix pour les transports publics et d’autres usagers se rabattraient ainsi sur la voiture. Cette spirale infernale se solderait forcément par une hausse sensible des émissions de CO2. Seul un Non du peuple à l’initiative permettra de prévenir cette situation nuisible à toutes les régions du pays. »

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Du béton à la place des transports publics Quand le gouvernement annonce un plan d’austérité, la menace pour les transports publics, en particulier pour les transports publics régionaux, n’est jamais loin. L’histoire récente le démontre. En 2010, le Conseil fédéral s’attaquait à l’existence de 160 lignes de bus et de car postal dans toute la Suisse, jugeant ces dernières « pas assez rentables ». En 2012, 175 lignes ferroviaires régionales étaient à leur tour mises en péril. Le gouvernement demandait aux cantons d’examiner la possibilité de les supprimer et de les remplacer par des lignes de bus, moins coûteuses mais aussi moins efficaces. Une ligne ferroviaire régionale sur deux aurait dû être sacrifiée dans le cadre de ces mesures. A chaque fois, grâce à l’intervention de l’ATE et de ses partenaires, les transports publics régionaux ont pu sauver leur peau in extremis. Mais jusqu’à quand ?

Le plan du pillage Seul un Non à l’initiative « vache à lait » permettra de préserver un réseau suisse de transports publics étendu et étoffé, tel que nous le connaissons aujourd’hui. En cas de Oui, le pillage du lobby de l’asphalte se chiffrerait à 250 millions, chaque année à partir de 2017. Cet argent manquerait immanquablement pour les transports publics, contraignant le Conseil fédéral à annoncer de nouvelles mesures d’austérité. Il y a fort à parier que le gouvernement irait cette fois au bout de ses intentions, signant la mort de nombreuses dessertes régionales de transports publics. Le financement et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF), accepté à une large majorité par le peuple en février 2014, pourrait lui aussi voir sa mise en œuvre contrariée.

Aucun train à l’horizon ! Voici ce qui nous attend si l’initiative devait être acceptée.


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Douche de béton sur les paysans : l’agriculture suisse est un des secteurs les plus menacés par cette offensive routière.

Du béton à la place de l’agriculture L’agriculture suisse vit une phase difficile. L’ouverture progressive des marchés agricoles mondiaux la met sous pression. Autrefois, les paysans suisses étaient bien protégés des produits bon marché de

COMMENTAIRE

© mad

Une menace pour les terres

Regina Fuhrer, présidente de l’association des petits paysans

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– 200 mio/an

l’étranger par des droits de douane élevés et des restrictions à l’importation. Désormais, ils doivent toujours plus s’affirmer dans la compétition, y com-

« En tant qu’agricultrice bio et présidente de l’association des petits paysans, je refuse que davantage de moyens soient affectés aux transports individuels motorisés. En plus d’une coupe de 200 millions par année dans le budget de l’agriculture, l’initiative a aussi des conséquences indirectes négatives sur le monde paysan. De précieuses terres de cultures seraient saccagées et morcelées par la construction de nouvelles infrastructures routières. En outre, la mobilité individuelle contribue largement aux émissions de gaz nuisibles au climat. Le changement climatique menace directement l’agriculture et représente aussi pour l’agriculture suisse l’un des défis d’avenir les plus importants. Par conséquent, nous n’avons pas besoin de plus de mobilité, mais d’une mobilité plus durable – et je dis Non à l’initiative < Pour un financement équitable des transports >. »

pris avec l’étranger. Les petites exploitations traditionnelles ne sont plus rentables et survivent à peine. Les paysans, qui ne représentent plus que 3 % de la population, sont souvent contraints de prendre un emploi annexe. Les paysans suisses ont perçu en 2015 des aides de l’Etat à hauteur de 2,8 milliards de francs sous forme de paiements directs. Avec la réforme agricole, les dépenses de l’Etat n’ont cessé de diminuer ces dernières années.

Le plan du pillage Bien que l’initiative « vache à lait » ait emprunté son nom au monde agricole, elle ne montre pas de pitié envers ce secteur qui doit faire face à de nombreux défis. Elle compte lui subtiliser la somme de 200 millions, chaque année à partir de 2017. Le soutien de l’Etat à l’agriculture serait, une fois de plus, réduit. Source : swissinfo.ch / rédaction : ATE


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Du béton à la place de la formation « L’EPFL prévoit de doubler ses frais d’études à partir de 2017. » Cette annonce de Patrick Aebischer, son président, a fait l’effet d’une bombe en janvier dernier. Et pourtant, elle n’a rien de surprenant. Berne entend investir entre 2017 et 2019 un demi-milliard de francs de moins que prévu au budget dans la recherche et l’éducation. Afin de perpétuer leur niveau d’excellence, les hautes écoles en Suisse se retrouvent contraintes de gonfler leur taxe d’admission, sur le dos des étudiants. Le libreaccès à la formation est en danger. De même, le risque que le programme d’économies de la Confédération nuise à la qualité de la formation et de la recherche est réel.

Le plan du pillage L’initiative du lobby de l’asphalte prévoit d’en rajouter une couche, et non des moindres. En plus du programme d’économies de la Confédération, l’initiative prévoit de dérober à la recherche et à la formation la somme de 350 millions supplémentaires, chaque année à partir de 2017. Quand Caroline Beglinger, co-directrice

– 350 mio/an

de l’ATE, prédit pour les Suisses le sinistre destin d’« analphabètes sur quatre roues », il est difficile de ne pas lui donner raison. La Suisse doit continuer à augmenter ses investissements dans la recherche et la formation, et non l’inverse. La forma-

tion et la recherche jouent un rôle décisif dans la production et la diffusion du savoir. Elles constituent une base essentielle pour les innovations, lesquelles marquent le développement économique, sociétal et culturel d’un pays.

Du béton à la place de l’aide au développement La Suisse et l’Europe sont confrontées à un afflux de réfugiés. « Des coupes budgétaires dans la coopération au développement réduiraient probablement à néant les efforts suisses qui, ces dernières années, ont porté leurs fruits : le renforcement ciblé de la société civile dans les pays où des projets sont réalisés », a écrit Mark Herkenrath, directeur de la coalition d’ONG suisses Alliance Sud, dans le quotidien alémanique NZZ.

Le plan du pillage Seul un Non à l’initiative « vache à lait » permet un engagement suisse à l’étran-

ger digne de ce nom. C’est en particulier grâce à l’aide à l’auto-assistance que la part de la population mondiale vivant dans la pauvreté a été considérablement réduite ces 20 dernières années. Si l’initiative devait être acceptée, le pillage sur le dos de la coopération au développement s’élèverait à 150 millions, chaque année à partir de 2017. Cette politique à courte vue pourrait induire un effet boomerang.

– 150 mio/an

L’initiative creuserait la tombe de la formation en Suisse et empêtrerait dans le béton nombre d’étudiantes et d’étudiants.

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Interview : Jérôme Faivre

L’automobiliste est-il vraiment la vache à lait de la nation, tel que le prétend le lobby routier ? Les taxes qu’il paie doiventelles lui revenir de droit ? Jacques Lévy, professeur de géographie et d’urbanisme à l’EPFL, propose une autre lecture.

Jacques Lévy « Cette initiative est tout sauf équitable » Magazine ATE : L’initiative « vache à lait » entend affecter à la route la totalité des recettes de l’impôt sur les carburants. Est-ce défendable d’un point de vue politique ? Jacques Lévy : En aucun cas. Le principe d’impôt consiste à s’acquitter d’une contribution qui n’est pas pré-affectée. En ce sens, prétendre que les taxes payées par les automobilistes doivent revenir de droit

automobilistes est encore très ancrée dans certains milieux. Le lobby automobile défend âprement cette vision qui entre en opposition frontale avec l’idée même de politique. Avant l’introduction de l’automobile, les routes appartenaient à toutes et à tous. C’est parallèlement à l’invention de l’autoroute qu’est apparue l’idée d’une route dédiée aux automobilistes et excluant les autres modes de transport – pour des raisons parfaitement logiques d’ailleurs. De« Construire de nouvelles routes revient à créer puis lors, ce lobby essaie de faire croire que un aspirateur à voitures : plus on en construit, l’ensemble de la voirie plus on incite à l’utilisation de la voiture au est la propriété des automobilistes. Bien au détriment des autres moyens de transport. » contraire : c’est la collectivité qui consent à ce qu’un groupe partià ces mêmes automobilistes revient à affir- culier – les automobilistes – utilise cette mer que le monde de la mobilité n’est pas infrastructure en en privant, parfois toun monde politique. Selon cette logique, les talement, les autres. automobilistes se construiraient des routes Auto-suisse prétend que l’initiative qu’ils utiliseraient de façon discrétionpermettrait « un financement équinaire, tandis que les autres citoyens n’autable des transports ». Vraiment ? raient aucun droit de regard à ce sujet. Il n’y a rien d’équitable dans cette propoComment une telle idée a pu sition. La collectivité dans son ensemble germer dans l’esprit d’Auto-suisse, doit pouvoir avoir un point de vue sur les à l’origine de l’initiative ? routes. Aujourd’hui, à une époque où les L’idéologie selon laquelle les infrastruc- nuisances liées à la voiture sont incontures routières appartiennent aux seuls testables – non seulement les émissions

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de gaz à effet de serre, mais aussi l’étalement et la fragmentation urbaine avec les conséquences sociologiques, économiques et politiques que l’on sait – les usagers de la route devraient s’acquitter d’autant plus de leurs responsabilités envers la société. Il n’est donc absolument pas scandaleux que les recettes des taxes imposées aux automobilistes soient destinées à l’ensemble du budget et redistribuées à la population sous une autre forme. Dans cette perspective, l’idée de vache à lait est hautement contestable puisqu’elle va à l’encontre même de la finalité de l’impôt. Une question légitime et acceptable serait : « Les taxes payées par les automobilistes sont-elles trop basses, équitables ou trop élevées ? » Mais cela est un autre débat. Selon les milieux automobiles, une extension du réseau routier est indispensable afin de résoudre les problèmes de congestion. C’est une idée du passé de prétendre qu’on règle les problèmes de décalage entre l’offre et la demande en augmentant l’offre, c’est-à-dire la quantité de surface routière disponible. Augmenter l’offre de voirie ne résout en rien le problème des embouteillages. Construire de nouvelles routes revient à créer un aspirateur à voitures : plus on en construit, plus on incite à l’utilisation de la voiture au détriment


DOSSIER

Alors comment résoudre le problème des embouteillages, notamment dans les agglomérations ? Le fait de réduire l’offre de voirie a généralement des effets positifs, dès lors qu’il existe une alternative, comme un système de transports publics performant. Le trafic diminue parce que les automobilistes se rendent compte qu’il n’est pas rentable de prendre la voiture pour effectuer tel ou tel trajet. Beaucoup de villes dans le monde ont restreint l’offre de voirie en supprimant des voies, en réduisant les vitesses, en aménageant des pistes cyclables et, le plus simple et le plus efficace, en restreignant le stationnement. Nous commençons à avoir une certaine profondeur historique à ce sujet : ces mesures ont entraîné un recul des embouteillages, et non l’inverse. Bien qu’il soit prouvé scientifiquement que l’extension des routes ne contribue pas à la fluidité du trafic, l’on s’obstine à poursuivre dans cette voie. Pourquoi ? L’explication est à chercher dans une sociologie de l’Etat, génératrice de schizophrénie. D’un côté, le monde de la route défend la route, et les fonctionnaires qui travaillent dans ce domaine sont en première ligne. De l’autre, des offices comme

Jacques Lévy est professeur ordinaire de géographie et d’urbanisme à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Il y dirige le Laboratoire Chôros et le programme Sinergia du FNS « Post-Car World ». Ses centres d’intérêts principaux sont la théorie de l’espace des sociétés, notamment au travers de la géographie du politique, des villes et de l’urbanité, de l’Europe et de la mondialisation.

ceux de l’aménagement du territoire ou de l’environnement suivent d’autres logiques. Comme nous ne vivons pas dans des mondes distincts, ces visions opposées finissent par se rencontrer, produisant des chocs culturels mais aussi des conflits de politiques publiques. C’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons parfois avec des politiques contradictoires : l’une favorisant la route, l’autre encourageant les transports publics. En outre, une particularité en Suisse est qu’il n’est pas possible de déclasser une autoroute sans l’accord des acteurs qui, dans l’appareil d’Etat fédéral, font tout pour développer les autoroutes. Autant dire que ce n’est pas gagné d’avance. Dans cette perspective, la voiture continue-t-elle d’être privilégiée en Suisse par rapport à d’autres moyens de transport ? La réalité des villes-centres est très différente de celle du reste du territoire. Dans les centres urbains, les métriques publiques (déplacements à pied, bus, tram, métro) progressent et tendent à prendre l’avantage sur la voiture. Il est communément admis, au-delà même des clivages politiques, qu’il est beaucoup plus logique de privilégier dans une ville dense la mobilité douce et les transports publics. En revanche, dès que nous sortons des zones denses, nous restons dans le domaine presque exclusif de la voiture. Il est frappant de constater à quel point il est dangereux d’être piéton au bord des routes en Suisse. En dehors des chemins

© Jérôme Faivre

des autres moyens de transport. Au final se produit l’effet inverse de celui qu’on recherche. Dans le meilleur des cas, les embouteillages restent constants. Mais le plus souvent on assiste à une péjoration de la situation.

de randonnée, il n’existe pour ainsi dire aucun accotement permettant aux piétons de circuler de façon sûre en bordure de route. Aujourd’hui, un enjeu impor-

« Le lobby automobile essaie de faire croire que l’ensemble de la voirie est la propriété des automobilistes. » tant se trouve dans l’analyse des attentes des usagers des zones périurbaines, qu’ils en soient résidents ou non. Quelles mobilités se profilent à l’horizon pour le périurbain ? Les nouvelles formes de mobilité comme l’autopartage ou le covoiturage, mais aussi les systèmes émergents comme la voiture sans conducteur pourraient rebattre les cartes en profondeur. A son apogée dans les années 1980, le « système automobile » était un système complet ; un mode de vie, une civilisation. La propriété d’une voiture était associée à l’ensemble des mobilités souhaitées, ainsi qu’à tout ce qui, hors mobilité, participait à ce mode de vie : une maison individuelle, un jardin privatif, une famille avec enfants, si possible une résidence secondaire. La voiture était donc le pilier d’un ensemble beaucoup plus vaste. Par conséquent, il n’y avait pas de place pour des solutions alternatives. Aujourd’hui, la notion de propriété des objets s’effrite. L’image de la voiture se ringardise. Les objets de prestige ne sont plus orientés vers le déplacement, mais vers la communication. Ces évolutions permettent de casser l’association qu’on faisait spontanément entre individuel, forcément privé, et le public, forcément collectif. Une forme hybride, l’individuel public, devient envisageable. C’est par exemple le cas de l’autopartage. L’intégration de modes à la fois individualisés et entrant dans un système public de mobilité, dans les zones où les transports publics de masse sont peu rentables, est un des enjeux majeurs de la période à venir.

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VOYAGES

La Fête de la tulipe a ouvert ses pétales à la fin du mois de mars. De nombreuses variétés et d’autres fleurs sont à admirer jusqu’à mai.

Très chère tulipe Texte et photos : Jérôme Faivre

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ers 1630 en Hollande, un marin fut jeté en prison pour avoir mangé ce qu’il pensait être un oignon. Mais l’oignon était en réalité un bulbe de tulipe. La gourmandise du marin valait son pesant d’or – une somme aussi importante qu’une année de victuailles pour un équipage au complet. Ce fait divers est sûrement une affabulation. Jamais une personne saine d’esprit ne laisserait un objet si précieux à la portée d’un matelot affamé et étourdi. Cependant, on retrouve un fond de vérité dans cette anecdote : à

Chaque printemps, 120 000 tulipes rivalisent d’élégance et illuminent le Parc de l’Indépendance à Morges, au bord du lac Léman. un moment de l’histoire, la tulipe a exercé un tel pouvoir de fascination qu’elle est devenue une marchandise se négociant à un prix déraisonnable. Pour comprendre la frénésie entourant la tulipe au 17e siècle, il faut savoir ce qu’elle signifiait pour les horticulteurs de l’époque. La fleur venait d’être importée de Perse et de Turquie. C’était la première fois en Europe qu’on pouvait apercevoir une plante avec une telle concentration et une telle intensité de couleurs. Rapidement la tulipe s’invita dans les jardins des princes et on se mit à créer un nombre insensé de nou-

Informations utiles Fête de la tulipe : la première édition a eu lieu en 1971 afin de marquer le 50e anniversaire de la section du Léman de la société vaudoise d’horticulture. Forte de son succès, elle fut renouvelée chaque année. Entrée libre, jusqu’au 8 mai 2016. Accès: le Parc de l’Indépendance est à moins de dix minutes à pied de la gare de Morges. Programme : de nombreuses activités ont lieu dans le cadre de la Fête de la tulipe, www.morges-tourisme.ch/tulipe.

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velles variétés, toutes plus belles et rares les unes que les autres. Aujourd’hui la fleur à bulbes a peut-être perdu de sa valeur marchande. Mais sa floraison au printemps constitue toujours un événement en soi. Qui n’a jamais rêvé de sillonner les champs de tulipes en Hollande ou de visiter les jardins entulipés d’Istanbul ? Plus près de chez nous, la plante s’est trouvé un petit coin de paradis aux abords du Château de Morges, dans le Parc de l’Indépendance. La Fête de la tulipe a ouvert ses pétales à la fin du mois de mars. Les premières semaines ont vu s’épanouir les espèces les plus précoces, comme les tulipes hâtives et les Greigii, reconnaissables à leur courte tige. Depuis la mi-avril, l’éclosion des fleurs « plus hautes sur pattes » s’est accélérée. Nous assistons aujourd’hui à une véritable explosion de formes et de couleurs, dignes de la palette d’un éminent peintre fauve. Au gré de nos flâneries, nous découvrons des

massifs de toutes les espèces : tulipes à fleurs frangées, viridiflora, perroquet, triomphe, hybrides. A l’arrière-plan, le bleu profond du lac contraste avec les dominantes chaudes des fleurs. Nous nous promenons sous des arbres séculaires, comme les impressionnants marronniers datant de 1750 et les séquoias géants qui apportent de la verticalité au décor. En fait, chaque coin et recoin du parc constitue une pièce maîtresse de cette œuvre d’art à ciel ouvert. Ici et là, en alternance avec les tulipes se déploient des parterres de narcisses, de jacinthes et de muscaris. Les jardiniers de la ville de Morges sont à n’en pas douter des magiciens. Ils ont procédé à un travail magistral, en plantant à l’automne dernier 120 000 bulbes. Pour cela, ils ont reçu le soutien des apprentis horticulteurs du Centre d’enseignement professionnel de Morges. Ces derniers ont fait preuve de toute leur créativité pour imaginer et réaliser une partie des projets présentés au public.


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VOYAGES

Le tour de la Doyenne Quand on évoque un voyage en Belgique, on pense souvent aux grandes villes du nord : Bruges, Anvers ou Gand. Le sud, francophone, ne manque pourtant pas d’attrait comme notre auteur a pu s’en assurer en parcourant 300 kilomètres à vélo sur les traces de la célèbre classique Liège–Bastogne–Liège. Par François Tasquin

DEGRÉ DE DIFFICULTÉ

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epuis plusieurs années, les paysages verdoyants et vallonnés aperçus lors de la Doyenne des classiques cyclistes, Liège– Bastogne–Liège, me donnaient envie de découvrir cette région méconnue depuis la Suisse. Le tracé officiel de la course est assez facile à trouver, mais je l’ai adapté afin d’éviter autant que possible les grands axes routiers. Et j’ai parfois improvisé çà et là. La ville de Liège a l’avantage d’être facilement accessible par le rail, en à peine 5h30 depuis Bâle et via Cologne. Je quitte la « Cité

ardente » au petit matin. L’altimètre de mon compteur indique 60 mètres : quelque chose me dit que ça ne durera pas. Je commence calmement, en remontant une rivière, l’Ourthe, par des rues paisibles ou d’anciens chemins de halage réhabilités. Pas de voiture, mais je dois rester attentif car, par endroits, je croise des oies et des canards en liberté. Je discute avec un cycliste qui m’a rattrapé et qui m’explique que la Wallonie a mis en place un réseau surnommé

« Ravel » (Réseau autonome de voies lentes). Celui-ci consiste à aménager à destination des cyclistes, piétons et cavaliers des voies de chemin de fer désaffectées, des chemins de halage ou de petites routes. La dénivellation limitée et un panneautage efficace permettent à chacun d’en profiter. Il me cite en exemple un gigantesque Ravel asphalté qui traverse tout l’est de la Belgique et relie l’Allemagne (Aix-la-Chapelle) au Luxembourg (vieille ligne de la Vennbahn). Merci pour le conseil, ce sera peut-être pour une prochaine fois. « Mon » Ravel s’interrompt et j’emprunte de petites routes jusqu’à Durbuy. Une plaque la qualifiant de « plus petite ville du monde » m’intrigue. Alors que je me suis arrêté pour un ravitaillement bien mérité, un serveur m’apprend que la plaque


© mad

Comme ici dans les environs de Spa, l’excursion prend place au milieu d’une nature généreuse.

n’est plus d’actualité, depuis que Durbuy a fusionné avec des communes voisines. Cela dit les curieux n’ont pas pour autant cessé d’affluer ! Peu après Barvaux, je me laisse distraire par une certaine « rue du Menhir », puis par un panneau directionnel intitulé « dolmen ». Il fait beau et le parcours n’a pas été trop éprouvant jusque-là : j’improvise donc un détour vers le village de Wéris où, en effet, plusieurs menhirs sont disséminés dans la nature, ainsi qu’un authentique dolmen : un air de Bretagne au fin fond même de la Wallonie. A la suite de cette parenthèse mégalithique, je continue vers le sud et mon altimètre commence à s’agiter : j’atteins les 600 mètres avant de plonger vers la cité d’Houffalize. Là, après avoir

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longtemps évité le parcours de la classique, j’emprunte, comme les coureurs professionnels, la terrible côte de Saint-Roch. Dans le passage à 20 %, j’en viens à me demander comment on peut parfois qualifier la Belgique de plat pays. Il me reste une dizaine de kilomètres jusqu’à Bastogne, où un rond-point orné de cyclistes me rappelle le passage annuel de l’épreuve. Après 125 km, il est temps de souffler jusqu’au lendemain. Le repas est peu diététique, mais très local : « un boulet à la liégeoise », composé de boulettes de viande, de frites et d’une délicieuse sauce lapin. Le nom de cette dernière n’a rien à voir avec l’animal à longues oreilles, dont elle ne contient aucune trace, mais proviendrait d’une certaine Géraldine Lapin, épouse d’un notable de Liège vers la fin du 19e siècle. Sur la place, un authentique char d’assaut américain rappelle que la décisive bataille des Ardennes a eu lieu dans la région en 1944 et 1945. Le lendemain, je quitte Bastogne à nouveau par un Ravel et me rapproche de Vielsalm. C’est là que, chaque année, la diffusion télévisée de la course cycliste débute. Je vais désormais davantage suivre le parcours. Je descends la vallée de la Salm puis bifurque à droite vers Wanne. La montée est régulière et traverse de splendides paysages. Je redescends vers Stavelot et affronte la côte raide du Stockeu. Je m’arrête essoufflé au « sommet » (en fait la côte continue encore, mais ni les coureurs, ni moi ne l’empruntons en entier), où se trouve une stèle à la mémoire d’Eddy Merckx, cinq fois vainqueur de la course. La descente se révèle dangereuse et je me demande comment les professionnels osent la dévaler à 80 km/h : je me contente de la moitié. Je comptais emprunter la côte de la Haute-Levée mais, à son pied, celle-ci ne m’inspire pas confiance : il y a du trafic et

la voirie, coupée en deux, est étroite. Comme il est déjà tard, je prends un petit en-cas et demande conseil au restaurateur. Il m’indique une route alternative passant par Amermont, qui est plus difficile mais s’avère déserte et magnifique, au milieu des champs. Les montagnes russes continuent : à peine au sommet, je reprends le parcours emprunté par les professionnels et redescends pour mieux remonter. La côte du Rosier est elle aussi très pittoresque tout comme la descente vers Spa, sinueuse à travers les bois. Après 80 km bien vallonnés, je décide de passer la nuit par ici : ce n’est pas le choix qui manque dans cette charmante ville thermale. A propos, une ville thermale qui s’appelle Spa alors que le nom commun « spa » désigne dans plusieurs langues un centre thermal, est-ce un hasard ? Les quelques locaux interrogés aiment en tout cas croire que c’est le nom de leur ville qui s’est ainsi diffusé dans le monde entier. La dernière étape est la plus courte. Je peux donc d’abord profiter de la ville et de ses alentours : aux thermes et au casino, je privilégie une revigorante promenade dans les bois surplombant Spa. Ensuite, je reprends mon vélo en direction du Col du Maquisard. L’appellation peut sembler pompeuse pour cette montée de 2,5 km, mais ses quelques lacets lui confèrent un charme certain. Je plonge ensuite vers Remouchamps. A peine arrivé dans ce petit village, je me retrouve nez

à nez avec un établissement où le cycliste est le bienvenu. La « brasserie-hôtel du cheval blanc » est en fait le repaire du fan-club de Philippe Gilbert, natif du village. Ce dernier a remporté Liège– Bastogne–Liège en 2011 et fut champion du monde l’année suivante. Je me restaure en décryptant la décoration tout à la gloire de l’enfant du pays. Philippe Gilbert a probablement gravi des dizaines de fois la « Redoute », côte si célèbre que son accès est fléché. Pour ma part, c’est la première fois et je n’ai pas encore digéré mon repas. J’y survis tout de même et profite de me reposer au sommet, en contemplant le panorama. Je continue l’itinéraire de la course via Sprimont – une route nationale difficile à éviter, mais si large que je m’y sens en sécurité – puis me dirige vers Esneux. J’y suis déjà passé le premier jour par le Ravel. Cette fois-ci, je me lance dans la côte de la Roche aux Faucons qui, ces dernières années, a souvent permis aux meilleurs de s’échapper vers la victoire. Au sommet, à une dizaine de kilomètres de Liège, j’ai l’impression de déboucher sur une autoroute. Le choix s’offre alors à moi : soit emprunter le parcours des coureurs, via des paysages gris et urbains, soit redescendre sur Tilff et rentrer à Liège via le Ravel verdoyant. Je préfère la deuxième option et me contente d’une dernière étape de 50 km. Ne pas avoir emprunté la fin du parcours constituera un bon motif pour revenir dans cette région méconnue mais ô combien plaisante !

Informations utiles Tour : environ 300 km sur les traces de la classique Liège–Bastogne–Liège. Caractéristiques : parcours très vallonné avec alternance de côtes, plat, descentes et relances. Itinéraire : www.ate.ch/excursions

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VOYAGES

Aux sources de la Suisse Alors que la frénésie s’empare inexorablement des entrailles de la montagne, le calme et la sérénité règnent sur les hauteurs du massif du Gothard. Le chemin des quatre sources permet aux randonneurs de s’en imprégner.

e massif du Gothard est souvent considéré comme le cœur de la Suisse, voire de l’Europe. A juste titre, puisque deux fleuves et deux rivières y prennent leur source : le Rhône, le Rhin, la Reuss et le Tessin. Dans son « Guillaume Tell », le poète Schiller fait dire à son héro éponyme : « En montant toujours, vous arriverez sur la cime du Saint-Gothard où se trouvent les lacs éternels alimentés par les torrents du ciel. Là vous quitterez les contrées allemandes et le cours rapide d’un autre fleuve vous conduira en Italie. » Avec un groupe de journalistes, je suis Paul Dubacher, le concepteur du chemin des quatre sources, à travers la bruine. Paysages sauvages et romantiques ? Panoramas spectaculaires ? Rien de tout cela ! Dans le brouillard épais, je distingue à peine la personne qui marche devant moi. C’est ici, au col de l’Oberalp, que commence cet itinéraire de 85 km. Un parcours alpin, mais parfaitement accessible aux familles, mène

© st-gotthard.com

Par Stefanie Stäuble

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les randonneurs de l’Oberalp au glacier du Rhône en cinq étapes. Nous atteignons notre point de départ à bord du MatterhornGotthard-Bahn. A notre arrivée, nous nous retrouvons, à notre grande surprise, au pied d’une réplique d’un phare du port de Rotterdam. Cette construction jure quelque peu dans le paysage, mais elle a valeur de lien symbolique entre la source du Rhin et son embouchure dans la mer. Après une bonne heure de marche, le sentier devient plus escarpé. Il faut même faire un brin de varappe. Par chance, je ne me suis pas encombrée des bâtons de marche. « J’adore ce passage », me confie Marja Nieuwveld, une Hollandaise établie à Andermatt et qui fait la promotion touristique de la région San Gottardo. « Lorsque j’ai entendu parler de ce nouvel itinéraire, je me suis jetée sur la carte de géo pour situer la source et le cours de ces quatre rivières. » Nous nous trouvons à présent à la source du Rhin, au lac Toma – lai da Tuma en romanche, ce qui signifie « le lac derrière la colline ». Une passerelle nous permet de franchir le torrent turbulent qui s’en échappe : le jeune Rhin. De là, nous prenons le sentier qui conduit à la cabane Maighel. « J’apprécie toujours les étapes intermédiaires », m’explique Marja. « Pas seulement pour le café et les petits gâteaux, mais aussi pour les toilettes ! » Notre marche se poursuit en direction du glacier de Maighel, dont la langue nous montre la direction à suivre. Nous avons la sensation que le glacier refroidit encore la brise. Elle forcit et nous oblige à fermer nos vestes jusque sous le nez. Marja rigole : « En montagne, on passe son temps à se vêtir et à se dévêtir. » L’itinéraire des quatre sources peut s’effectuer en cinq jours consécutifs avec hébergement, tout comme en étapes séparées d’une journée. Les points de départ et d’arrivée de chacune des étapes sont desservis par les transports publics. Le profil du parcours oscille entre 1400 m (vallée

Le chemin des quatre sources nous fait découvrir le château d’eau de la Suisse et la ligne de partage des eaux de l’Europe.

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© Stefanie Stäuble

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Chacune des étapes est desservie par les transports publics. / Le glacier du Rhône joue à cache-cache avec les nuages.

de Conches) et 2776 m (Piz Giübin). Pour l’ensemble de la randonnée, la dénivellation totalise 6100 m. Mais le parcours est bien équilibré et à aucun moment on doit affronter de fortes pentes. En outre, il a le grand avantage de se dérouler presque exclusivement sur des sentiers naturels. Un seul des 85 km est goudronné – une rareté dans le paysage pédestre helvétique actuel. « L’idée de créer cet itinéraire des quatre sources m’est venue une nuit d’insomnie en l’an 2000 », nous explique Paul Dubacher. « Je me suis levé et me suis mis à étudier la carte du Gothard avec les quatre rivières qui y prennent naissance : le Rhin, le Tessin, le Rhône et la Reuss. » Le chiffre quatre y est omniprésent et contribue probablement à la magie du site : quatre rivières, quatre points cardinaux, quatre cantons, quatre langues. Mais de l’idée à la réalisation en 2012, une somme de travail restait à accomplir. « Il a fallu négocier avec d’innombrables propriétaires fonciers, ce qui a déjà pris quelques années. Il s’est agi ensuite de passer à la mise en œuvre concrète : une grande partie des sentiers devait être restaurée et il a même fallu créer un nouveau tronçon de 10 km. » La Suisse est connue pour être le château d’eau de l’Europe. Les eaux du massif du Gothard représentent 7 % des eaux douces du continent. Ici, à cheval sur la barrière climatique, l’eau est une fidèle compagne. Le terrain y est parfois marécageux et, suivant la météo, il n’est pas rare que le chemin soit inondé. « C’est pourquoi il vaut mieux s’équiper de bonnes chaussures de marche », recommande Marja. « Et si on ne peut éviter d’avoir les pieds mouillés, ce n’est pas si grave, d’inestimables conso-

lations nous attendent : des lacs couleur émeraude, plus enchanteurs les uns que les autres, et le bouillonnement des torrents, tantôt timide et discret, tantôt tonitruant. » Malgré tous ces joyaux de la nature, Marja reste songeuse. « Quand je suis venue pour la première fois en Suisse il y a 45 ans, le glacier du Rhône était encore un colosse majestueux. Maintenant, il rétrécit chaque année. D’aucuns tentent de le protéger du

soleil en le couvrant. Je doute que ça puisse fonctionner. La nature s’en vient et s’en va. Tout comme nous, les humains. » Dans la descente sur Andermatt, je me demande si Samih Sawiris est déjà venu ici sur les hauteurs. Un pèlerinage sur le chemin des quatre sources lui ferait certainement beaucoup de bien après les pertes qu’il a, selon les journaux, essuyées avec son hôtel de luxe « Chedi ».

Informations utiles Etape 1 : du col de l’Oberalp à la source du Rhin (env. 5½ h) Etape 2 : du Giübin au col du Saint-Gothard (env. 5½ h) Etape 3 : du col du Saint-Gothard à la source de la Reuss (env. 7½ h) Etape 4 : de la cabane Piansecco à la source du Tessin (env. 7 h) Etape 5 : d’Obergesteln à la source du Rhône (env. 7½ h) Degré de difficulté : T1/T2 (à certains endroits des étapes 2 et 3 : T3) Période praticable : mi-juin à mi-octobre Documentation : guide randonnée Chemin des quatre sources, Fr. 29.– Carte : carte nationale suisse: 1:50 000, n° 5001 « Gothard » Plus d’infos : www.vier-quellen-weg.ch Attractions touristiques : les remarquables collections de cristaux de Sasso San Gottardo dans l’ancien fortin militaire du col du Gothard, www.sasso-sangottardo.ch Sur invitation de www.st-gotthard.com

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PERSPECTIVES

Rompre avec sa voiture, mode d’emploi Par Jérôme Faivre Illustration : Pasquale Herren

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Par peur de la solitude ou du regard des autres, se séparer de sa voiture est souvent une étape difficile à vivre. Comment parvenir à rompre définitivement ? Comment gérer la période de transition ? Et comment aller de l’avant ?

raumatisante, en douceur ou violente : la rupture avec sa voiture est propre à la personne qui la vit. Alors que la relation n’est plus au beau fixe depuis longtemps déjà, on attend souvent le moment fatidique pour se séparer de son automobile. Un rétroviseur cassé, une panne de trop, une infidélité avec la voiture du voisin ... Ou bien juste un déclic. Comme quand notre meilleur ami vient nous dire qu’il nous trouve malheureux ensemble, ou quand notre sœur évoque le changement qui s’est opéré en nous.

peur de se lancer dans quelque chose de nouveau. L’abandon de sa voiture est souvent terriblement mal vécu. Pourtant, une fois la souffrance de la séparation surmontée, la plupart des personnes se sentent libérées et épanouies. Sous l’emprise de leur ex-automobile, elles ne se voyaient pas capables de vivre sans elle et percevaient la rupture comme une angoisse sans fin. Une fois ces craintes évaporées, elles se remettent à profiter de la vie et se retrouvent telles qu’elles se connaissaient auparavant.

Continuer à vivre Suite à la séparation, qui n’a jamais feuilleté une revue automobile ou consulté les petites annonces, rubrique « véhicules d’occasion » ? Ce réflexe est naturel. Il est le reflet d’une volonté de retrouver ses habitudes ou de la

Affirmer son identité Révéler aux autres que l’on a choisi une vie sans voiture constitue un moment clef dans la reconstruction de son identité. Cet aveu à ses parents, à ses amis, à ses collègues, et même aux inconnus n’est clairement pas une démarche facile. Il y a la peur du rejet, la peur de ne plus être accep-

té, la peur de perdre l’estime des autre, quand on ne peut pas faire autres. Cela demande beaucoup autrement. A l’heure de la mobide courage de se montrer tel que lité décomplexée, le champ des l’on est, et non tel que les autres aimeraient nous voir. Cela demande beaucoup de Pour franchir cette courage de se montrer tel que étape avec succès, une stratégie efficace l’on est, et non tel que les autres consiste à prendre un papier et un styloaimeraient nous voir. bille, et à noter toutes les raisons pour lesquelles on améliore son existence possibles s’est ouvert et beaucoup sans voiture. Lister les nombreux de perspectives s’offrent aux peravantages de ce mode de vie per- sonnes vivant sans voiture. Avis met de prendre conscience que à celles et ceux désirant passer à l’on a pris cette décision en par- l’acte prochainement. faite harmonie avec soi-même. La confiance en soi augmente, et l’image de soi que l’on dégage est plus sûre et plus positive. Cela influencera les autres à accepter notre choix, sans incompréhension ni questions embarrassantes de leur part.

S’ouvrir à la nouveauté Après plusieurs années de concubinage avec une voiture, le temps est venu de profiter de sa vie de célibataire. Dans tous les cas, ne pas posséder d’automobile ne signifie pas se retrouver seul. Cela veut dire être libre et avoir le choix : de se rendre au travail à pied ou à bicyclette, de prendre le train ou le car postal quand cela nous chante, d’aller faire ses courses en bus ou en tram, et même de louer les services d’une voiture de temps à

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PERSPECTIVES

Recyclo Vieux vélo deviendra neuf Recyclo, l’association lausannoise qui récupère des vélos abandonnés, les répare et les propose à la location, a ouvert les portes de son atelier au Magazine ATE. Rencontre avec une équipe de bénévoles passionnés.

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’est Timothée qui est à l’origine de notre association. Il y a quelques années, alors qu’il habitait dans une résidence pour étudiants, il croisa le concierge de l’établissement qui se débarrassait de tout un tas de vélos délaissés par leurs propriétaires. C’est peut-être dû à son émotivité, mais cela lui a fendu le cœur de voir ces bicyclettes condamnées à la déchetterie. Avec un ami, il récupéra celles qui pouvaient être sauvées et tenta de les réparer, tant bien que mal. A partir de ce moment, il commença à apprendre les bases pour retaper un vélo. On ne s’en rend pas compte, mais les vélos abandonnés constituent une ressource importante. Bien entendu, il y a beaucoup d’objets qui attendent une bonne âme pour les recycler, comme l’électroménager ou les téléviseurs. Mais derrière un vélo, il y a en plus la question de la mobilité durable. En se déplaçant à vélo, on fait aussi un geste pour le climat. Nous avons ouvert notre atelier début 2015 – une équipe de neuf personnes composée d’amis mais aussi des amis d’amis. Comme nous sommes tous bénévoles et ne consacrons pas la totalité de notre temps à Recyclo, les débuts ont été mouvementés. Cela d’autant plus que nous sommes partis de zéro. Il fallait, simultanément, commencer à réparer les vélos, se former en mécanique, dénicher des sponsors, faire la promotion du service et répondre aux demandes des premiers clients. Pour la réparation, il nous manquait aussi ce « coup d’œil », qui vient seulement avec la pratique. Nous nous lancions tête baissée dans le retapage d’un vélo, avant de nous rendre compte que la situation était sans espoir : telle ou telle pièce de rechange était introuvable ou coûterait trop cher. Nous perdions inexo-

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rablement du temps. Aujourd’hui, après un petit check-up d’un vélo, nous estimons s’il vaut la peine d’être remis en l’état, ou si on a meilleur temps de le démonter pour en récupérer des pièces détachées. Certes nous nous sommes améliorés, mais cela ne signifie pas que nous sommes autonomes en mécanique. Nous avons clairement besoin de conseils. D’ailleurs nous rêverions qu’un mécanicien

à la retraite intègre l’association et nous fasse profiter de son expérience. Récemment, un marchand de vélos a laissé entendre que nous représentions une concurrence pour son commerce. Cela n’est

Elisa, Francesco, Timothée et Justine sont quatre des bénévoles de Recyclo.


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ni le cas, ni notre but. D’une part, nous ne sommes pas des professionnels, et nous n’oserions pas nous lancer dans la réparation complexe du vélo d’un privé. Nous ne touchons, par exemple, pas au carbone ou aux freins hydrauliques, qui demandent l’outillage et le savoir-faire d’un spécialiste. D’autre part, nous ciblons les personnes qui n’auraient pas eu l’idée de se mettre au vélo sans avoir croisé le chemin de Recyclo. Le fait de louer un vélo pendant une saison peut les amener à y prendre goût, et à acquérir plus tard une bicyclette. En ce sens, les marchands de vélos y trouvent aussi leur intérêt. Dans tous les cas, il pourrait y avoir clairement plus de cyclistes à Lausanne. En hiver, les seuls que l’on croise sont les « guerriers », équipés des pieds à la tête, ou alors à vélo électrique. Bien sûr, c’est une ville en côte, mais qui dit côtes dit aussi descentes. En 2015, malgré des ressources très limitées, nous avons loué 65 vélos. La plupart des clients sont des étudiants, dont une partie est en Suisse dans le cadre d’un échange. Mais ce n’est pas exclusif. Une fille, qui projetait de faire le tour du lac Léman et ne

possédait qu’un VTT, a emprunté un vélo de course pour s’entraîner en amont. Il y a aussi cette dame d’Yverdon, qui en avait marre de se faire constamment voler sa bicyclette et qui a choisi la location d’un vélo bon marché. Les gens sont traumatisés par le vol de leur vélo, c’est une vraie plaie dans nos villes. C’est aussi pourquoi nous fournissons à chaque fois un bon cadenas. De plus, nous offrons les lumières et l’entretien du vélo.

est la même : créer un espace ouvert pour les gens et réutiliser du matériel usagé. Nous sommes assez fiers du chemin parcouru en un an. Ce « succès », nous le devons aussi aux personnes qui nous soutiennent. Globalement nous avons reçu beaucoup d’aides : les donateurs de vélos, les locataires satisfaits du service, des partenaires comme

Le fait de louer un vélo pendant une

Au sein de l’équipe, saison peut amener à y prendre goût, nous ne réparons pas tous et à acquérir une bicyclette plus tard. des vélos. Quelques bénévoles consacrent leur temps à l’administration de Recyclo, à la relation clientèle ou à la promol’Université de Lausanne, l’ATE Vaud, la tion. Il y a tellement de tâches diverses que ville de Lausanne et son fonds pour le dévetout le monde y trouve son compte. Au fil loppement durable. Pour l’avenir, nous avons des mois, certains Recyclistes sont partis, plusieurs projets en gestation : proposer des d’autres sont arrivés. Nous sommes touflottes de vélos à louer aux entreprises pour jours à la recherche de personnes motileurs collaborateurs, ainsi qu’aux hôtels pour vées, encore plus depuis que nous avons leur clientèle. Et pourquoi ne pas travailler emménagé dans notre nouveau local, dans avec les festivals. Cette saison, nous préle quartier de Montétan. Ce grand espace, voyons de doubler le nombre de locations. il faut qu’on le fasse vivre, qu’on puisse Nous devons nous développer pour contil’ouvrir plus de trois fois par semaine. Nous nuer à survivre, pour pouvoir payer chaque avons déjà pris cette voie en partageant les mois la location de l’atelier. Tout coup de lieux avec « La Rustine ». Cette structure pouce est le bienvenu : sur notre site internet vient en aide aux particuliers qui veulent www.recyclo.bike, il est possible de choisir réparer eux-mêmes leur vélo, en leur un vélo à retaper et de le subventionner pour donnant des conseils et en leur offrant un 80 francs. endroit équipé. Les compétences en mécanique de « La Rustine » nous apportent A moyen terme, Recyclo beaucoup. Quoi qu’il en soit, l’idée pourrait idéalement être utile derrière les deux entités pour l’insertion professionnelle ou l’intégration sociale. Nous essayons de comprendre comment cela fonctionne. Car retaper un vélo est très gratifiant. Au début, l’engin est tout « moisi ». Après quelques heures de travail, le voici resplendissant, prêt à être chevauché par une personne qui en avait besoin. Ce travail manuel permet de se vider la tête et donne beaucoup de satisfaction. Il est tout-à-fait approprié pour des personnes sans emploi, ou qui sont coupées de la société, ou tout simplement qui manquent de confiance en elles. » Jérôme Faivre

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PERSPECTIVES

Par Jérôme Faivre

La ville est-elle une gigantesque plateforme pour les publicitaires ? Le cas de Madrid montre que certaines municipalités n’hésitent plus à franchir les limites de la décence.

Prochain arrêt, Vodafone Sol A

© Christian Mueller/Shutterstock

fin de faire fructifier ses économies ou embarquer à bord d’un Airbus A320, il est déconseillé de rendre visite à la Postfinance Arena de Berne ou à la Swiss Arena de Kloten. On y trouve ni une banque ni un aéroport, mais des stades de hockey qui ont emprunté le patronyme de leur sponsor. A Wolfsburg en Allemagne, la Volkswagen Arena n’abrite pas un centre de compétence spécialisé dans les moteurs truqués, mais est un stade où se produit le club de football local. Dans l’univers du sport, la pratique dite du naming devient monnaie courante. Elle consiste à attribuer le nom d’une entreprise à une enceinte sportive. Les marques optent pour cette stratégie issue du marketing en

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vue d’accroître leur visibilité et de s’incruster de transit comme les autres. C’est sur cette dans les esprits. En s’associant à un divertis- place du centre historique que des milliers sement comme le sport, des émotions posi- de personnes se sont rassemblées en 2011 tives sont alors générées autour de leurs pro- pour vociférer leur ras-le-bol de la crise. duits. Du côté des pouvoirs publics, souvent Dans ce contexte naissait le mouvement des fauchés par la crise, la tentation de céder aux Indignés, exaspéré par une « démocratie desirènes des sponsors est grande. Le naming venue l’arme des puissants » et un « pouvoir représente en effet une nouvelle forme de financier omnipotent ». Ironie du sort : ce symbole de la protesrevenus, parfois non-négligeable. Mais cette nouvelle façon de faire de la tation et du contre-pouvoir fait aujourd’hui publicité ne séduit pas toujours. D’autant plus La voix dans le métro annonce qu’elle sort aujourd’hui du cadre sportif pour « Próxima parada, Vodafone Sol ». s’inviter dans l’espace public des villes. Les premières cibles du naming : les infrastruc- l’objet d’un contrat de trois ans entre le goutures de transport à forte fréquentation. En vernement régional de Madrid et un géant 2012, Londres a inauguré l’Emirates Air de la téléphonie mobile ; Vodafone pour ne Line, un système de télécabines suspendues pas le citer. Madrid aurait-elle vendu l’âme au-dessus de la Tamise. Son appellation n’a de la place à une multinationale pour un pas été choisie par hasard ; la compagnie million d’euros par an ? C’est une question aérienne Emirates a financé un peu plus de dont on connaît déjà la réponse. Le nom de la moitié du projet. A Lisbonne, la tradition la Puerta del Sol trouve son origine dans un portugaise des noms à rallonge a même en- cadran solaire qui ornait jadis l’un de ses vahi le métro. De 2011 à 2014, la station Bai- édifices. Avec un mépris total pour l’hisxa-Chiado s’est vue affublée du qualificatif toire des lieux, la Porte du Soleil se retrouve Baixa-Chiado PT Bluestation, marquant rebaptisée Vodafone Sol. Les bouches du ainsi le parrainage de l’opérateur Portugal métro affichent Vodafone Sol et la voix dans Telecom. Pour accompagner cette action, le le métro annonce « Próxima parada, Vodasponsor a aménagé dans la gare souterraine fone Sol ». Sur tous les plans du réseau, on des jeux de lumière, dont la dominante peut lire Vodafone Sol et la ligne numéro 2 bleutée n’est pas sans rappeler la couleur de s’appelle Vodafone 2. la marque. Toboggan et littérature Une ombre au soleil Comme si cela ne suffisait pas, Vodafone Mais l’exemple le plus parlant et sans doute conforte son omniprésence dans les souterle plus controversé à ce jour est celui du mé- rains de la capitale par des actions dignes du tro de Madrid. Dans le cœur de la popula- guérilla marketing. Lors du lancement de la tion madrilène, la station de métro Puerta 4G, le réseau haut débit mobile, la compadel Sol (la Porte du Soleil) n’est pas un lieu gnie a réquisitionné un escalator et l’a transformé en un toboggan géant. Aux couleurs de la marque et estampillé Vodafone. Les voyageurs les plus téméraires pouvaient aine Le nom de Puerta del Sol remonte au 16 siècle. si glisser à toute vitesse dans les entrailles du Un contrat publicitaire a balayé près de 500 ans d’histoire. métro, à la vitesse 4G plus exactement.


© Pedro Rufo/Shutterstock

PERSPECTIVES

Berceau des Indignés en 2011, la place est aujourd’hui rétrogradée au rang d’objet de marketing.

Mais quand Vodafone se donne une mission de pourvoyeur de culture, on atteint alors le sommet de l’extravagance. Chaque mois, une App Vodafone propose aux usagers du métro de télécharger gratuitement une grande œuvre littéraire, choisie « soigneusement » par Vodafone et son partenaire Penguin Books. A défaut de bénéficier d’un rabais sur leur billet de transport, les voyageurs peuvent au moins se délecter des écrits d’Albert Espinosa ou de Toni Hill. Une bien maigre consolation, malgré tout le respect que l’on doit à ces auteurs.

Le déclin de Madrid Dans l’opinion publique, on a bien tenté de résister à la Vodafonisation de cet espace. Le groupe d’anonymes « Tapa la marca » (Couvre la marque) a appelé sur les réseaux sociaux à dissimuler toute trace de l’opérateur téléphonique : au moyen de draps, avec des autocollants ou au stylo-bille. Mais devant la ténacité de la ville à remplacer im-

médiatement chaque logo Vodafone détérioré, le mouvement a rapidement perdu de son souffle. Pendant ce temps, la transformation du métro de Madrid en une immense galerie promotionnelle poursuit sa marche en avant. D’autres annonceurs comme Samsung, Coca- Cola et Carrefour ont profité de la bienveillance des autorités pour y mener des actions publicitaires d’envergure. L’ensemble de ces partenariats rapporterait une dizaine de millions d’euros par an, alors que le déficit annuel du métro de Madrid avoisine les 800 millions. On est loin du compte. Comme beaucoup d’autres, la sociologue Cristina Flesher Fominaya voit dans cette trajectoire le déclin de Madrid : « la politique que conduit la municipalité sert ses propres intérêts et corrompt l’esprit de la ville » affirme-t-elle. L’auteur de « Social Movements and Globalization » (Les mouvements sociaux et la mondialisation) pointe du doigt le catalogue de lois anti-sociales que Madrid a

adoptées depuis le début de la crise : « D’un côté, la municipalité sélectionne désormais ses musiciens de rue en leur faisant passer une audition – les artistes sans autorisation s’exposent à une amende de 750 euros – de l’autre, elle impose sans scrupules ses partenaires commerciaux dans les lieux publics. » Car c’est bien de cela dont il s’agit. Le naming suggère que l’espace public constitue le prolongement d’entreprises privées, où le citoyen n’a le droit de circuler que s’il adhère au message qu’on lui impose. Cette pratique érode le sentiment que la ville est un espace appartenant à tous, où s’organise la vie en collectivité et où s’épanouit la démocratie. Au-delà de ces questions, comme se plaisait à répéter mon professeur d’histoire Monsieur Jelmini, « les noms des lieux dissimulent tous un morceau d’histoire. » Quand on rebaptise une rue, une place ou une station de métro, indéniablement on arrache à la cité et à ses habitants une part de leur identité.

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PERSPECTIVES

© Jérôme Faivre

« Le printemps, c’est tout un poème. On en parle, on le pratique, on l’attend. » Alphonse Boudard, romancier / Fête de la tulipe, Morges.

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La saison des bourses aux vélos Le printemps est la saison des bourses aux vélos. Pour qui veut vendre son vélo en toute simplicité ou dénicher une bicyclette d’occasion, elles sont l’endroit tout indiqué.

Par Jérôme Faivre

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our se rendre au travail, faire ses achats ou pour une balade en famille, le vélo est un moyen de locomotion agréable, dynamique et économique. Les enfants grandissent, rendant nécessaire le remplacement des vélos devenus trop petits. Organisées par les sections cantonales de l’ATE, parfois en partenariat avec Pro Vélo, les bourses aux vélos permettent de vendre vélos et accessoires et d’en acheter à des conditions avantageuses.

Dans le canton de Neuchâtel, les bourses aux vélos sont organisées en collaboration avec Pro Vélo. Rendez-vous sur www.ate-ne.ch pour plus d’informations. Neuchâtel : samedi 23 avril, de 10h à 12h (réception des vélos de 8h à 10h), collège de la Promenade, à 50 mètres du Printemps de la mobilité Peseux : samedi 30 avril, de 9h à 12h, école enfantine Pamplemousse Cernier : samedi 21 mai, de 8h à 12h, place de l’Hôtel de ville Le Locle : samedi 21 mai, de 8h à 12h, place du Marché La Chaux-de-Fonds : samedi 28 mai, de 9h à 12h (réception des vélos de 8h à 10h), place Espacité Fleurier : samedi 28 mai, de 8h à 12h, place du Marché. Dans le canton de Vaud, le principe est le suivant : dès 9h réception des vélos à vendre, évaluation et fixation du prix avec le vendeur, dès 10h ouverture de la vente des vélos. Contactez le secrétariat de l’ATE Vaud pour plus d’informations. Yverdon-les-Bains : samedi 30 avril, de 9h à 12h30, Promenade Auguste Fallet (R. des Remparts) Nyon : samedi 28 mai, de 9h à 12h, place du Château, en collaboration avec la Journée du vélo organisée par la ville de Nyon Lausanne : samedi 11 juin, de 9h à 14h30, cour du collège de Montriond (Av. Dapples 58), en parallèle avec le vide-grenier de Milan Vevey : samedi 10 septembre, de 9h à 12h, sous la Grenette (Place du Marché). Morat : samedi 23 avril, de 10h30 à 12h30 (réception des vélos le vendredi 22 avril de 17h à 19h et le samedi 23 avril de 8h à 9h30), Alte Turnhalle.

Tous les cycles en bon état sont acceptés : vélos de ville ou de course dame et homme, VTT, vélos électriques, tricycles pour enfants, de même que les accessoires comme les sièges pour enfants ou les remorques. Valérie Schwaar de l’ATE Vaud précise : « à chaque édition, ce sont plus de 100 cycles d’occasion – à un prix très avantageux – qui sont ainsi proposés à la vente. »

© Jérôme Faivre

Agenda

Vélo en excellent état malgré son âge avancé cherche nouveau propriétaire qui saura en prendre soin.

Contact FR : www.ate-fr.ch Tél. 026 422 29 74 GE : www.ate-ge.ch Tél. 022 734 70 64 JU : www.ate-ju.ch Tél. 032 422 88 88

NE : www.ate-ne.ch Tél. 032 724 28 28 VS : www.ate-vs.ch Tél. 024 463 24 32 VD: www.ate-vd.ch Tél. 021 323 54 11

Groupe régional Bienne www.vcs-be.ch Tél. 032 341 75 34 Groupe régional Jura bernois S’adresser à la section de Berne : www.vcs-be.ch, Tél. 031 318 54 55

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RÉGIONS

Valais

Le « dernier km » à Verbier La commune de Bagnes travaille avec différents partenaires pour lancer le projet du « dernier km », dont une première étape de mise en œuvre est prévue l’hiver prochain. L’ATE Valais romand soutient de telles initiatives de mobilité durable. l’habitat résidentiel. Aujourd’hui, la plupart des utilisateurs de la station ont recours à leur voiture pour une grande partie de leurs déplacements intra-station, et ce

malgré une offre de transports publics importante. Ce qui a notamment pour conséquence une forte congestion en périodes de pointe, notamment lors des fêtes de fin année et en février.

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La station de Verbier s’est développée sur la base de l’utilisation de la voiture individuelle en raison de la forte déclivité et de la fragmentation géographique de

Les alternatives à la voiture butent sur un problème récurrent : l’absence de moyens de transport de porte à porte. Si le « dernier km » peut être dissuasif pour les usagers, les solutions se multiplient heureusement.

Fribourg

De nouvelles solutions Le choix du mode de déplacement des principaux utilisateurs de la station est déterminé par les impératifs du « dernier km ». Ayant utilisé leur voiture individuelle pour accéder à la station, les personnes l’utilisent à nouveau pour les déplacements intrastation, afin d’accéder à leurs résidences et destinations finales qui ne sont pas desservies par le réseau de transports publics. Or cet usage intensif de la voiture conduit à des phénomènes de congestion nuisant à la qualité de vie dans la station, avec des impacts négatifs s’étendant même jusqu’au Châble. A terme, c’est l’at-

tractivité de la région qui s’en trouve compromise. Des événements prônant le développement durable dans la station ont donc vu le jour, tel que le « Verbier Mobility Investment Forum », dont la deuxième édition a eu lieu le 7 avril dernier. Conçu dans l’optique d’une mobilité plus durable, le projet du « dernier km » vise à proposer une offre complémentaire à celle du réseau de bus. Celui-ci comprendra des solutions répondant au mieux aux attentes des usagers et aux particularités régionales. Le projet intègre entre autres un volet « information et sensibilisation » des usagers à la mobilité. Conscient des enjeux liés au territoire de Verbier, ce projet se veut être un véritable moteur de la dynamique animant Verbier et ses habitants. L’ATE Valais romand s’est montrée intéressée à ce projet, et se tient à la disposition des différents partenaires pour une collaboration future. Jannick Badoux

Invitation à l’Assemblée générale L’Assemblée générale de l’ATE Fribourg est une occasion unique d’échanger avec les représentants cantonaux de l’association. Elle est suivie d’une conférence sur le projet d’agglomération de troisième génération.

Soutenir l’ATE Fribourg ! Le comité rappelle à ses membres qu’ils ont la possibilité de soutenir les activités de l’ATE Fribourg par un engagement bénévole (présence aux stands, travail de traduction, etc.) ou par un don (CCP : 17-10329-7). Un très grand merci !

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Mardi 24 mai 2016 à 19h30, Centre le Phénix (Rue des Alpes 7), Fribourg. 19h30 – partie statutaire Ordre du jour : procès-verbal de l’AG 2015, rapport annuel 2015, rapport du caissier 2015, rapport des réviseurs 2015, approbation des comptes 2015, budget 2016,

élections, programme d’activités 2016, divers 20h45 – conférence « Enjeux et défis du projet d’agglomération de troisième génération (PA3) » par Monsieur Félicien Frossard, Secrétaire général de l’Agglomération de Fribourg. Pour des raisons d’ordre éco-

nomique et écologique, le comité de l’ATE Fribourg a décidé de proposer à ses membres un rapport d’activités sous forme électronique, qu’ils peuvent consulter et télécharger sur www.ate-fr. ch/infos/rapports-annuels. Cependant, il est possible de commander une version imprimée auprès du secrétariat.


RÉGIONS

Autoroute axe Ouest : pas comme ça !

Groupe régional Bienne

A Bienne, le contournement autoroutier A5 sur l’axe Est est en cours de construction, et sur l’axe Ouest en cours de planification. Avec ses jonctions autoroutières à ciel ouvert, l’axe Ouest détruit l’espace urbain et empêche une mobilité d’avenir à Bienne. membres. Le comité offre dorénavant des visites guidées en ville sur ce thème. Plus d’informations sur le site internet www.westastsonicht.ch. © mad

Ce qui n’est pas encore construit peut être modifié ! C’est dans cette optique que le comité « Axe Ouest, pas comme ça ! » a vu le jour. L’ATE fait partie des

Les jonctions autoroutières prévues détruisent le centre urbain et empêchent une construction dense à Bienne.

C’est le printemps ... de la mobilité Le Printemps de la mobilité se veut une manifestation ludique et conviviale. Il a pour objectif d’inciter chacune et chacun à repenser sa mobilité afin d’en alléger l’impact environnemental. Pour sa troisième édition, le Printemps de la mobilité invite les habitants de la région à réfléchir aux « solutions locales pour une mobilité durable ». La ville de Neuchâtel, l’ATE et Viteos proposent de venir essayer des solutions simples et concrètes de mobilité durable, permettant de limiter les émissions de CO2. Des exposants spécialistes du domaine, des animations originales et des concours sont au programme de la manifestation. Conviées par les organisateurs, trois classes d’élèves de 7e année pourront découvrir de façon ludique les différentes facettes de la mobilité. Ce rap-

prochement avec les écoles prend tout son sens quand on sait que les communes se préoccupent toujours plus de la mobilité des élèves et du corps enseignant, avec notamment la mise en place de plans de mobilité scolaire. Comme chaque année, l’ATE est de la partie. Son stand 2016 sera axé sur l’apprivoisement des zones 20 et 30.

Printemps de la mobilité Vendredi 22 et samedi 23 avril 2016, place du Port, Neuchâtel, www.printemps-mobilite.ch

Cher et excessif L’axe Ouest est excessivement cher. Le deuxième tunnel routier au Gothard coûte 165 millions par kilomètre, l’axe Ouest de Bienne 700 millions de francs. De plus, 5 jonctions autoroutières pour une petite ville sont beaucoup trop : aucun autre endroit en Suisse ne propose autant de jonctions sur un tronçon d’à peine 7 kilomètres. Et depuis Bienne en direction de Douanne, l’autoroute A5 devient une route à deux voies avec des tracteurs et des vélos. Nuisible et handicapant Les jonctions autoroutières à ciel ouvert détruisent le centre urbain et empêchent une construction dense et sensée à Bienne et Nidau. Pendant la durée de construction, soit 10 à 15 ans, la

zone au bord du lac sera inutilisable. D’innombrables maisons seront rasées.

Superflu et inutile On nous promet que l’axe Ouest désengorgera le centre. Mais il n’en sera rien. Les derniers chiffres en date montrent que, malgré l’autoroute, 18 000 véhicules circuleront chaque jour dans les rues. Aujourd’hui il y en a à peine plus : 21 000. Mario Nobs

Prochaines séances Les prochaines séances de comité, ouvertes à tous les membres, auront lieu les mercredi 20 avril et lundi 23 mai 2016 à 18h, rue d’Aarberg 91, Bienne.

La saison vélo fait son retour La station du Port de Neuchâtelroule a ouvert ses portes début avril et offre de nombreuses nouveautés 2016, dont un cargo bike ! Les réseaux de Le Locleroule et

Neuchâtel

de La Chauxdefondsroule sont aussi ouverts et proposent respectivement 30 et 80 vélos répartis dans 6 et 16 stations.

Invitation à l’Assemblée générale L’Assemblée générale de l’ATE Neuchâtel est une occasion unique d’échanger avec les représentants de l’association, de faire

AG de l’ATE Neuchâtel Mardi 26 avril 2016 à 18h30, Hôtel des associations (Rue Louis-Favre 1), Neuchâtel. 18h30 – partie statutaire 19h15 – collation 19h45 – présentation-discus-

part de vos réflexions sur la politique nationale de l’ATE, et de vos préoccupations à l’échelon cantonal et local. sion : initiative « vache à lait » et autres « réjouissances » annoncées, mobilité : qu’est-ce qui nous attend en 2016 et 2017 ? Sous réserve de modifications. Programme actualisé sur www.ate-ne.ch

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RÉGIONS

Genève

Non à l’initiative pour une traversée du lac !

Plusieurs raisons expliquent pourquoi un Non s’impose dans les urnes : Embouteillages : la construction d’une nouvelle route ne fluidifie pas la circulation, mais entraîne un surcroît de trafic ! De nombreux exemples le prouvent, dont celui de l’autoroute d’Annecy. Quelques années après sa mise en service, l’autoroute est bien fréquentée et la route de Cruseilles, que l’autoroute était censée désengorger, a retrouvé un trafic aussi dense qu’avant. Il est aussi illusoire d’imaginer que la traversée reliant le Vengeron à la Pointe-à-la Bise permettra de réduire massivement le trafic au centre-ville. Les emplois et les activités sont concentrés en ville. Par conséquent, la plupart des trajets continueront à en partir ou à y aboutir. Au vu des dépassements fréquents des normes de pollution de l’air et du bruit, on ne peut pas envisager comme projet d’avenir la construction d’une nouvelle autoroute pour « répondre à la demande de mobilité ». Environnement : sur le plan environnemental au sens large, le projet est catastrophique,

Vaud

© Restu20/Wikimedia CC BY-SA 3.0

Le 5 juin, les Genevois devront s’exprimer sur plusieurs sujets de mobilité, dont une initiative « Oui à la grande traversée du lac » (IN157), lancée par le PDC et le PLR à l’été 2014. L’ATE appelle à voter Non.

La grande traversée du lac pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

puisqu’au-delà du pont sur le lac, on se retrouve avec 12 kilomètres d’autoroute en pleine campagne – une absurdité en termes d’aménagement, sans parler de l’accroche à la rive gauche en plein sur la réserve de la Pointeà-la-Bise.

Invitation à l’Assemblée générale

L’Assemblée générale ordinaire de l’ATE Vaud est une occasion unique d’échanger avec les représentants cantonaux de l’association. Les membres vaudois y sont cordialement invités. Lundi 30 mai 2016, Espace Dickens (Av. Dickens 6), Lausanne. 19h – partie statutaire Ordre du jour : approbation

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C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Confédération privilégie clairement l’élargissement de l’autoroute de contournement et ne participera pas au financement de la traversée du lac, vu le faible développement de la rive gauche.

du procès-verbal de l’AG 2015, rapport du président, rapport du caissier et des vérificateurs des comptes, approbation des comptes 2015, adoption des acti-

vités et du budget 2016, élections du comité et des vérificateurs des comptes, divers et propositions individuelles. Tous les détails et documents seront disponibles dès fin avril sur www.ate-vd.ch ou par téléphone au secrétariat 021 323 54 11.

Coûts : estimé pour l’heure à 4 ou 5 milliards de francs, le coût est impossible à assumer pour Genève, dont la dette est de plus 13 milliards. Un partenariat public-privé entraînera quant à lui un surcoût pour le canton (via les contribuables). Solutions : il existe des solutions moins coûteuses, plus efficientes et avec un impact moindre sur la santé publique et l’environnement : le RER Léman express (CEVA), l’extension des lignes de tramway et de la gare de Cornavin, la construction de P+R en amont de la ville pour les pendulaires ne disposant pas d’alternatives à la mobilité individuelle, l’amélioration des réseaux de mobilité douce. Valérie de Roguin, Carlo Russi, Thomas Wenger


RÉGIONS

Ça bouge à Delémont et Porrentruy

Jura

Dans ces deux villes de petite taille, respectivement de 12 000 et 7000 habitants, la mobilité, sous toutes ses formes, est devenue une question de premier plan. Tour d’horizon. Plus de 11 000 véhicules passent quotidiennement sur la place de la gare à Porrentruy et la situation n’est pas meilleure à Delémont, où 11 000 véhicules transitent chaque jour par la route de distribution urbaine et le centre-ville. Mais la situation devrait s’améliorer.

la sécurité et le confort. L’offre en transports publics sera développée, la fréquence augmentée pour donner la possibilité aux usagers de se déplacer à toute heure. Une attention spéciale sera faite à l’accessibilité, à la qualité des équipements et à la fiabilité.

C’est pour bientôt ... A Delémont, c’est dans le cadre de la révision du Plan d’aménagement local que la question sera réglée par la création dans toute la ville de zones de desserte locale, où le trafic sera faible, car sans transit possible. Ces mesures font partie d’un concept global de déplacement faisant la part belle aux piétons et aux cyclistes. L’accent sera mis sur

... et un peu plus tard A Porrentruy, la réflexion en est à ses débuts. La ville a décidé de réaliser un Plan directeur des déplacements et du stationnement. Pour cela une démarche participative a été mise en place, avec des représentants des associations ATE, Pro Vélo, TCS, Union des commerçants, Qualicité, et des représentants du monde poli-

tique et des commissions concernées du législatif. L’objectif est de mettre en valeur le patrimoine de la vieille ville et les espaces publics. L’offre des transports publics sera aussi valorisée et le potentiel de mobilité douce, à pied et à vélo, développé. L’étude devra aboutir à une vision à l’horizon 2030, en tenant compte des développements attendus.

En fin de compte A Delémont, comme à Porrentruy, une politique du stationnement devra être mise en place. Les parkings existants sont souvent sous-utilisés et l’offre en places de stationnement en ville devra être adaptée aux besoins des plus fra-

giles de nos concitoyens et des commerçants. Un autre point à surveiller sera les impacts de la Transjurane sur le trafic de transit à Delémont et à Porrentruy, où le cadastre du bruit sera mis à jour. En ce qui concerne l’ATE Jura, elle souhaite que ces études s’intègrent dans la Conception directrice cantonale des transports publics, avec l’ouverture à la fin 2017 de la ligne Bienne–Delémont–Porrentruy–Delle–Belfort. Il sera alors possible d’offrir aux pendulaires une alternative à la mobilité individuelle. De plus, des plans de mobilité devront être élaborés par les principales entreprises de la région. C’est à ce prix que des améliorations pourront être attendues. Jean-Arsène Jossen

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Parmi une sélection de 2500 hôtels : un oasis entouré d’un parc subtropical avec une merveilleuse vue sur le lac Majeur.

rasse panoramique est idéale pour prendre son petit déjeuner au soleil, tandis que le restaurant « Brenscino blu » propose une cuisine fraîche du marché. Les clients de Freedreams voyageant à deux séjournent toujours en chambre double avec balcon et vue sur le lac. Implanté au cœur du Val Müstair dans les Grisons, l’hôtel Helvetia propose une cuisine raffinée, dont la réputation dépasse largement les limites de la vallée. L’amour de son métier d’hôtelier, la famille Grond le montre par mille et un détails. L’hôtel Helvetia dispose d’une piscine couverte avec sauna. Les clients de Freedreams voyageant à deux séjournent toujours dans une chambre double confort. Un plus pour les membres de l’ATE : vous recevez deux chèqueshôtels Freedreams pour seulement Fr. 120.– au lieu de Fr. 170.–. Chaque commande est agrémentée d’un joli emballage cadeau. Commander : au moyen du bon de commande dans le rabat de la couverture de ce magazine, en ligne sur www.bonus-ate.ch, ou par tél. au 0848 88 11 99 (tarif normal, Freedreams).

Avec ses merveilleux paysages, la Suisse est un petit paradis pour les amateurs de parapente. La proximité des crêtes, facilement accessibles avec les transports publics ou par les chemins de randonnée, est aussi un atout pour la pratique de ce sport. Le parapente permet des expériences uniques avec la nature : flirter avec les oiseaux le temps d’un thermique, jouer avec le vent, apprécier les paysages sous un nouvel angle. Par rapport à la plupart des autres engins permettant de se propulser dans les airs, le parapente n’utilise pas de carburant.

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Pour que le rêve de voler devienne réalité, il suffit d’une toile de 25 m2, de suspentes et de quelques pas bien décidés avant que l’air ne nous porte. Quand les conditions sont optimales, il est possible de rester plusieurs heures au-dessus des nuages, et avec une tactique de vol bien maitrisée, les distances de vol dépassent les 200 km pour les parapentistes expérimentés. Les équipements modernes pèsent environ 10 kg et prennent place dans un sac à dos. Les voiles pour l’apprentissage sont performantes et si simples d’utilisation qu’on expérimente les sensations

du vol en parapente dès le premier jour de penteécole. Un plus pour les membres de l’ATE : vous bénéficiez d’une journée d’essai de pente-école au prix avantageux de 80 francs par personne, dans l’une des écoles de parapente participant à l’action. Liste des écoles et détails : www.bonus-ate.ch. Le parapente, idéal pour s’envoyer dans les airs de façon écologique.

© Ecole de parapente Magiclift

Le rêve d’Icare


SERVICES

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Louer un vélo sur place est idéal pour découvrir la Suisse en pédalant sans devoir emporter son propre vélo.

La Suisse avec le train et un vélo de location Le train est idéal pour découvrir les belles régions de Suisse. Car aucun autre pays n’est mieux desservi par les transports publics. Le circuit à vélo convient à ceux qui aiment faire du sport tout en admirant le paysage. Pourquoi pas avec un vélo de location ? On trouve des vélos de location modernes pour toute la famille dans 200 stations de Rent a Bike en Suisse, dont plus de 50 dans des gares. On voyage ainsi en train, sans stress ni souci de transport, on prend son deux-roues à la gare et on démarre son circuit à vélo. Les vélos loués dans une gare peuvent généralement être restitués dans une autre gare de location. Il n’est donc pas nécessaire de retourner au point de départ et on peut composer son circuit personnel. Les stations de location proposent au total plus de 4500 vélos, e-bikes, e-VTT, countrybikes, VTT, tandems, fatbikes, vélos enfants et remorques d’enfants. Tous les deux-roues sont produits en Suisse et parfaitement entretenus. Un casque Suva est mis gratuitement à disposition pour chaque location. Conseil : pour s’assurer d’avoir le vélo de location de ses rêves, mieux vaut le réserver à l’avance sur www.cff.ch/velolocation.

Vous y trouverez aussi des suggestions de circuits à vélo et des offres combinées de Rail Away avec 20 % de rabais sur le trajet en train, la location de vélo et d’autres prestations supplémentaires. Quelques exemples : Voyage découverte dans le Val-de-Travers L’excursion débute par une dégustation de chocolat dans la gare historique de Noiraigue. Puis l’on découvre le meilleur du vélo dans le Val-de-Travers. Route du cœur de Willisau à Berthoud L’étape classique de la Route du cœur traverse des collines aux panoramas généreux, de coquettes ruelles, des forêts ombragées et des villages idylliques. Les montées du parcours ne posent pas de problème grâce à l’e-bike. Vélo-Golf au lac de Morat En vélo, tandem ou e-bike, on pédale gaiement autour du lac de Morat. Une canne de swin golf dans un sac en bandoulière est pré-

vue dans la location et en chemin, on peut poser le vélo et taper des balles sur un swin golf de 18 trous autour du lac. Excursions en deux-roues pour groupes Les circuits à vélo renforcent l’esprit d’équipe. Des randonnées en groupe existent à partir de la gare avec une vaste offre de vélos. Pour une randonnée en groupe sur mesure, il existe les voyages à la carte. Il suffit de choisir le lieu de départ et d’arrivée et Rent a Bike apporte les vélos – et revient les chercher. Plus d’infos sur www. rentabike.ch/fr-ch/demandedoffre

la location d’un vélo ou vélo électrique. Réservez votre deux roues préalablement sur www.cff.ch/velolocation. Le jour de votre excursion, échangez le bon (à découper ci-dessous) auprès de la station de location et profitez de la réduction. Détails : www.ate.ch/velolocation

Rabais avec les abos de TP Toute personne possédant un demi-tarif ou un AG obtient 5 francs de remise sur la location de l’ensemble des deux-roues. Un plus pour les membres de l’ATE : jusqu’au 30 juin 2016, vous recevez une réduction de 10 francs sur

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Bon de 10 francs pour la location d’un vélo Rabais de 10 francs sur la location d’un vélo ou vélo électrique de votre choix. Offre valable du 21 avril au 30 juin 2016 dans toutes les stations de location Rent a Bike de Suisse. Le bon est valable sur le tarif normal et n’est pas cumulable avec d’autres réductions. Un bon par location de vélo. Pas de paiement en espèces, pas de remboursement. Payserie: 0214 0000 0135

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© Hôtel Seepark

SERVICES

BOUTIQUE ATE

Coupe-vent et respirante Certes toutes les vestes de plein air protègent du vent. Mais elles sont souvent lourdes à porter. Alors pourquoi ne pas aussi miser sur la légèreté ? La veste « Windbreaker » de Schöffel est une veste coupevent fine et ultralégère pour la randonnée, les voyages et les loisirs. Repliable dans la poche poitrine, elle est d’un encombrement minimum : 140 grammes et de la taille d’une pomme une fois en boule. Elle comporte une capuche fixe réglable, ainsi que deux poches pour les mains avec fermeture éclair. Imperméable et respirante, la veste est parée pour résister à toutes les intempéries, sans compromis sur le confort. La veste coupe-vent Schöffel « Windbreaker » pour elle et lui est disponible dans la Boutique ATE au prix de Fr. 119.–. ©m

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Retrouvez davantage d’offres de la Boutique ATE en page 11. Assortiment complet sur www.boutique-ate.ch. La Boutique ATE vous renseigne par tél. au 0848 612 612 (tarif normal).

Week-end prolongé au lac de Thoune L’Hôtel Seepark de Thoune est l’endroit idéal pour quelques jours de vacances en Suisse : cet hôtel quatre étoiles supérieur promet des excursions à vélo palpitantes, une gastronomie exquise et un monde de détente. Il fait bon contempler le scintillement du lac de Thoune et les sommets de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau. La vieille ville de Thoune, particulièrement pittoresque, invite à la flânerie, tandis que la nature et les montagnes environnantes se prêtent à la découverte active. Par exemple avec l’un des vélos prêtés par l’hôtel. Plusieurs itinéraires à vélo conduisent dans les splendides paysages de l’Oberland bernois, au bord du lac ou le long de l’Aar. Suisse tourisme a remis au Seepark la distinction de « Swiss Bike Hotel ». Vous aspirez à un séjour moins sportif ? Empruntez la Tesla de l’hôtel et prenez la direction des vallées voisines. Après une journée riche en aventures, l’espace wellness permet de

se ressourcer en toute quiétude. Une fois le soir venu, la gastronomie du Seepark ravit les papilles : son restaurant affiche 15 points au Gault Millau et sa carte des vins est recommandée par Wine Spectator. Un plus pour les membres de l’ATE : 15 % de rabais sur le prix des chambres (réservation en ligne) Set cadeau exclusif de la ligne de soins maison « Alpine Herbs by Seepark » Coûts de chargement et taxe de parking pour votre véhicule électrique Pour les séjours avant le 30 juin 2016, transfert de la gare de Thoune à l’hôtel en Tesla. Détails et réservation : www.bonus-ate.ch, Tél. 033 226 12 12 (Hôtel Seepark).

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Du photovoltaïque pour le balcon Brancher et devenir autonome : avec un « ADE!geranium HIT », produire du courant à partir de la lumière du soleil est aussi simple que ça. Le panneau solaire prêt à l’emploi peut être monté au balcon ou sur le rebord de la fenêtre en un tour de main. Un « ADE!geranium » couvre en moyenne 10 % de la consommation d’électricité d’une personne. Cela correspond en moyenne à un réfrigérateur + l’accès à Internet + le chargement d’un e-bike + l’ordinateur portable + le smartphone. L’excédent est injecté dans le réseau commun. Une attention toute particulière est portée à la

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production du panneau solaire, afin que l’empreinte écologique soit aussi faible que possible. Les modules photovoltaïques sont fabriqués en Europe et l’assemblage se fait en Suisse. « ADE!geranium HIT » est disponible sur www. boutique-ate.ch au prix de Fr. 790.–. Afin que l’électricité produite puisse être suivie de près, la Boutique ATE vous offre un appareil mesurant le courant d’une valeur de Fr. 30.–.


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SERVICES

La bonne fée au téléphone

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l y a cinq ans que Sabrina Urdaneta a achevé ses études de droit. Elle qualifie son travail pour la Jurline de Protekta comme particulièrement diversifié. « Que ce soit pour des problèmes relatifs aux résiliations, contrats par téléphone ou pour des demandes concernant le droit du bail ou pénal, les cas qui me sont confiés au téléphone sont tous issus de la vie quotidienne. Une première information téléphonique, comme je le fais près de 30 fois par jour, suffit en règle générale. » Au cours de la conversation, elle avise les personnes sur la démarche à suivre et vérifie si le litige est couvert par l’assurance. Ainsi, il pourra être déclaré au service de sinistre correspondant pour être ensuite traité. Le service juridique de Protekta, partenaire de l’ATE, conseille les assurés sur divers problèmes : la protection juridique circulation de l’ATE vient en aide notamment lors d’amendes et de retraits de permis après une infraction à la loi sur la circulation routière, en particulier lors d’accidents ou d’excès de vitesse.

Marchandise défectueuse après un achat en ligne ? Une collision due à la mauvaise visibilité ? Nous avons suivi Sabrina Urdaneta, collaboratrice de la Jurline de Protekta, dans son travail.

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Par Stefanie Stäuble

Comment procéder en tant que membre ATE ? Pour que le collaborateur de Jurline puisse traiter le cas rapidement, le membre ATE doit avoir son numéro de membre sous la main. Il est nécessaire de prendre contact avec la Jurline de Protekta le plus rapidement possible et pas seulement à l’expiration du délai. Les membres ATE en possession d’une assurance de protection juridique peuvent joindre la Jurline au numéro 0848 82 00 82. Le conseil juridique téléphonique Jurline peut déjà apporter une aide à de nombreux assurés.

La protection juridique privée couvre les domaines comme le droit du travail, le droit du bail et celui de propriété, le droit des contrats ou encore le droit des patients. Mais il arrive aussi que Sabrina Urdaneta doive traiter des cas exceptionnels : « Un assuré conservait des vins prestigieux dans une cave à vin neuve mais manifestement défectueuse. Ces vins précieux devenus incon-

Protection juridique ATE Protection juridique ATE circulation : Fr. 90.– Protection juridique ATE privée : Fr. 210.– Protection juridique combinée (circulation et privée) : Fr. 290.– Les primes portent sur l’année civile. Réduction de 25 % depuis le 1er avril et de 50 % depuis le 1er juillet. Dès octobre, primes valables jusqu’à la fin de l’année suivante. Assureur : Protekta Protection juridique SA Infos et souscription : www.assurance-ate.ch, tél. 031 328 58 12

sommables, l’assuré s’est alors renseigné sur la manière par laquelle il pourrait demander réparation au vendeur. »

Prudence lors d’achats en ligne Je raconte à la juriste l’histoire d’un ami qui avait acheté un ordinateur portable sur Ricardo. Après avoir payé, l’acheteur n’a jamais reçu l’appareil et les prétextes du vendeur devenaient de plus en plus fallacieux. C’est la police qui lui apprit que ce dernier était toxicomane et avait déjà maintes fois été mis en poursuite, l’argent était perdu. Le conseil de l’experte : « Ne payer d’avance que lorsque la partie contractante est crédible. Se renseigner sur les entreprises inconnues ou rechercher des rapports d’expérience. Ne rien acheter à des prix incroyablement bas – les tout nouveaux et authentiques

sacs Louis Vuitton à 100 francs n’existent pas. » Mais les assurés ne sont pas les victimes dans tous les cas. Sabrina Urdaneta : « Il y a parfois des cas inhabituels où je me pose des questions quant à l’exactitude des descriptions rapportées. Cependant, dans ces cas également, nos renseignements se fondent sur les informations reçues de nos preneurs d’assurances et nous les conseillons en conséquence. » Une assurance de protection juridique estelle vraiment nécessaire ? « Bien sûr », répond la juriste, « nos clients en possession d’une assurance protection juridique bénéficient d’un soutien global dans les questions d’ordre juridique, qui vont du conseil téléphonique jusqu’à, si nécessaire, l’intervention d’un avocat. L’assurance couvre également en partie les frais élevés de procédure, les indemnités de procès ou les coûts d’expertise. »

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© Pete Souza, The White House (Public domain)

SERVICES

Comme un symbole : Barack Obama s’est assis dans le « bus de la résistance », aujourd’hui exposé au Musée Henry Ford de Détroit.

CONCOURS

La femme qui resta assise C

’est dans un bus ordinaire que s’est joué un épisode extraordinaire de l’histoire contemporaine des Etats-Unis. Nous sommes le 1er décembre 1955 à Montgomery, Alabama. A cette époque, les lois Jim Crow distinguent les citoyens selon leur appartenance ethnique. Depuis leur introduction par les Etats du Sud en 1876, ces lois imposent une ségrégation dans tous les lieux publics. Les bus n’échappent pas à la règle, ils doivent disposer d’installations séparées pour les Blancs et les Noirs. Systématiquement les prestations fournies aux Afro-américains s’avèrent inférieures à celles réservées aux Américains blancs.

La femme dont nous cherchons le nom baigne dans cette atmosphère depuis son enfance. Malgré les entraves à la scolarité des enfants noirs, elle bénéficie d’une bonne éducation. Le mérite revient à sa mère Leona. Elle lui donna un enseignement à la maison jusqu’à ses onze ans. Ce 1er décembre 1955, alors qu’elle rentre du travail en bus, notre couturière de métier refuse de céder son siège à un homme blanc et de se rendre à l’arrière du véhicule, tel que le prévoit le règlement. Ce refus d’obtempérer lui vaut d’être arrêtée. Un tel acte de résistance de la part d’une afro-américaine n’est

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A GAGNER : un forfait aventure pour deux personnes dans la région de vacances d’Interlaken d’une valeur de Fr. 1300.–, www.interlaken.ch 1 nuitée au Lindner Grand Hotel Beau Rivage Interlaken, buffet petit déjeuner incl. Une excursion Kambly en 1ère classe, bon d’achat pour l’univers Kambly de Trubschachen incl. Voyage retour avec le chemin de fer à vapeur Brienz-Rothorn Visite des grottes de Saint-Béat, repas de midi Carte journalière pour le pont panoramique de Sigriswil

PROCHAIN NUMÉRO

50

ATE MAGAZINE 2/16

Jérôme Faivre

Quel est le nom de cette femme ? Veuillez adresser votre réponse à la question d’ici au 20 mai 2016 à : Magazine ATE, Concours, Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne, ou www.ate.ch/concours ou concours@ate.ch (Une seule participation par personne)

Solution du concours précédent: Jeannie Longo

Un air de vacances

Lauréat d’un vélo électrique Canyon Easy : Herbert Holliger, Arlesheim BL

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Pour notre édition spéciale voyages et vacances, nous nous promenons dans les Parcs suisses, roulons le long de la piste cyclable Parenzana de Trieste à Porec en Croatie, en passant par la côte adriatique en Slovénie, et allons faire les foins dans le Val Mesolcina. A propos, comment organise-t-on le voyage parfait à Rome quand on est en fauteuil roulant ?

pas le premier de son genre. Mais cette foisci, le grand sens moral et la force tranquille de notre héroïne font toute la différence. Son inculpation « pour désordre public et désobéissance à une loi locale » suscite un émoi sans précédent dans la communauté noire de Montgomery. Dès le lendemain, la population afro-américaine s’engage dans un boycott des bus de la ville. L’action durera 381 jours et permettra de lever la loi sur la ségrégation dans les bus. Pour beaucoup, cet acte simple et courageux constitue l’élément déclencheur du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Depuis lors, notre héroïne est devenue une figure emblématique de la lutte pour les droits humains.

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Réservations et conseils: tél. 0848 823 824 info@voyages-via-verde.ch – www.voyages-via-verde.ch Les partenaires voyages de l’ATE *à commander par la carte de commande dans le rabat de la couverture, par courriel ou via internet


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